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L'Humanité

Twitter, un bien commun

Tribune

Amar Bellal et Jean-François Bolzinger Rédacteur en chef et directeur de la revue Progressistes

C’est un pouvoir démesuré que vient de s’octroyer Elon Musk en rachetant la plateforme Twitter pour 44 milliards de dollars, lundi 25 avril. Avec près de 221 millions d’abonnés, Twitter est de fait incontournable dans le monde de l’information. Aucun journaliste, ni même aucun acteur de la sphère politique, économique ou sociale, ne peut en faire l’impasse. Twitter s’apparente à un service public de l’information de dimension mondiale : c’est devenu un monopole de fait. Est-il légitime qu’une seule personne, ou même un groupe de personnes, puisse détenir un tel pouvoir ? C’est une vraie question politique et morale. L’argent ne peut pas tout acheter. Si nous sommes attachés aux valeurs de partage des pouvoirs, de la neutralité de l’information et de la liberté de la presse, nous ne pouvons pas accepter cette situation. Twitter appartient à l’humanité, et sa propriété doit être collectivement partagée et être remise aux peuples, dont l’institution représentative la plus avancée et la plus démocratique reste aujourd’hui l’ONU.

C’est pourquoi nous appelons à ce que la plateforme Twitter, du fait du monopole mondial qu’elle constitue dans le domaine de l’information, devienne un bien commun mondial et soit administrée par une instance de l’ONU, par exemple une branche de l’Unesco ou de l’Union internationale des télécommunications (UIT) . Il s’agit ici de lancer une démarche d’« onu-isation » de cette plateforme, comme on a connu à l’échelle des États des processus de nationalisation. Les fonds nécessaires à l’échelle mondiale pour le rachat de cette plateforme sont modestes au regard des enjeux, pourvu qu’une volonté politique et un débat s’installent autour de cette exigence démocratique. Cet appel pourrait être un prélude à une démarche similaire pour les plateformes Google et Facebook, qui s’apparentent également à des services publics de dimension mondiale. Un modèle économique finançant le fonctionnement de ces plateformes est à inventer, hors des logiques de profits dégagés par la collecte d’informations personnelles des utilisateurs, collecte qui constitue un grave danger pour nos libertés. La France doit porter haut et fort cette demande auprès de l’ONU et de ses partenaires européens. Nous demandons à Emmanuel Macron, président de la République française, en charge actuellement de la présidence de l’Union européenne, à Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, et à Joe Biden, président des États-Unis d’Amérique, d’œuvrer dans ce sens. Nous appelons tous les citoyens à travers le monde, internautes, professionnels du numérique, mais aussi les forces progressistes, politiques, syndicales et de la société civile, à faire grandir cette exigence démocratique.

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Opex 360

Le soutien aux exportations d’armement risque de mettre les armées sous tension pour certaines missions

par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

Comme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.

Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».

Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».

Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.

« En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.

Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension

Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…

Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».

Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».

Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »

Opex 360

Un navire espion chinois repéré près d’une station de communications navales australienne

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.

« C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».

De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».

En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.

Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.

Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.

Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.

À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».

A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].

France24 - Monde

Nikola Jokic, le "Joker" Serbe qui domine la NBA

Publié le : 13/05/2022 - 13:03

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Star de l'équipe des Denver Nuggets, le pivot serbe Nikola Jokic a été sacré pour la seconde fois de suite meilleur joueur de la saison régulière de NBA. Ancien obèse, il a réussi à devenir l'un des plus grands basketteurs au monde. Du haut de ses 2,11 mètres, le basketteur est une vedette discrète, mais qui pourrait bientôt signer un contrat record.

C’est dans son écurie à Sombor, dans le nord de la Serbie, que Nikola Jokic a appris, jeudi 12 mai, la nouvelle. Son entraîneur des Denver Nuggets Mike Malone ainsi que le manager général de l’équipe Tim Connelly ont fait le déplacement depuis les Etats-Unis pour célébrer avec lui son deuxième titre consécutif de MVP (Most valuable player – meilleur joueur) de la saison régulière de NBA.

Entouré de sa famille et auprès de ses chevaux, sa grande passion, le pivot a semblé très ému de recevoir à nouveau ce trophée tant convoité. Agé de 27 ans, il fait désormais partie du même club que Bill Russell, Wilt Chamberlain, Kareem Abdul-Jabbar, Moses Malone, Larry Bird, Magic Johnson, Michael Jordan, Tim Duncan, Steve Nash, LeBron James, Stephen Curry et Giannis Antetokounmpo. Tous des légendes du basket, qui à l'exception de Nash et de lui-même, ont tous aussi été sacrés champions de NBA. 

Surprise in Sombor✈️🇷🇸 We flew to Serbia to surprise the BACK-TO-BACK MVP! And, wow, this moment was special. pic.twitter.com/aFvIEDgnSj

May 11, 2022

"Juste être en compagnie de Bill (Russell) et de tous les gars qui ont marqué l'histoire de cette ligue et de ce sport... Je veux dire, juste ça, ça en dit long. Ca signifie beaucoup", a-t-il réagi quelques heures plus tard dans l'émission NBA on TNT. 

Celui qui est surnommé le "Joker" a enregistré des moyennes de 27,1 points à 58,3 % de réussite, 13,8 rebonds et 7,9 passes cette saison, améliorant ses statistiques dans quasiment chaque secteur par rapport à l'exercice précédent. Au-delà des chiffres, il est récompensé pour son considérable impact sur les performances des Nuggets qu'il a menés à la 6e place du classement de conférence Ouest, sans pouvoir toutefois empêcher ensuite leur élimination au 1er tour des play-offs face à Golden State. 

Plébiscité par 65 journalistes sur 100 à la première place du classement MVP, il a, comme l'an passé, devancé le pivot camerounais de Philadelphie Joel Embiid et le Grec Giannis Antetokounmpo, double lauréat en 2019 et 2020.  

"First time in NBA History that a KIA MVP honor has been given out in a Serbian horse stable."We're gonna take a guess that you're right, @TurnerSportsEJ 🤣 pic.twitter.com/v5RZrEQbi3

May 11, 2022

"J’étais plus grand que les autres, et plus gros aussi"

Si son physique - 128 kg pour 2,11 m – en impose aujourd’hui sur les parquets de NBA, il lui a pourtant valu des moqueries quand il était plus jeune et qu’il découvrait le basket avec ses deux frères, à Sombor, en Serbie. "J’étais plus grand que les autres, et plus gros aussi", a-t-il raconté au Bleacher Report. "J’aimais les maths, l’histoire, mais pas les activités physiques. Au lycée, je ne pouvais pas faire une pompe". 

À l’époque, le jeune garçon boit trois litres de soda par et à 17 ans, il affiche 135 kilos sur la balance. Malgré sa mauvaise condition physique, il est repéré pour son talent et commence à se faire connaître au sein du club KK Mega Basket de Sremska Mitrovica. Il est ensuite repéré par la ligue nord-américaine de basket et lors de la draft 2014, il est sélectionné en 41e position par Denver. Ironie du sort, au moment où son nom est annoncé lors de cette grand messe télévisée, EPSN décide de passer une publicité pour une marque de taco. 

On rappelle ce classique : le moment où Nikola Jokic a été drafté en 2014 (41eme place) 😭pic.twitter.com/KSPInmc6Sj

May 9, 2022

À son arrivée aux États-Unis, l’image de malbouffe lui colle à la peau, parfois à juste titre, comme le montre cette anecdote rapportée par Basket Le Mag : "Pour son premier dîner avec le staff, Jokić sort un énorme pot de glace et demande aux dirigeants s’ils en veulent. Il ne s’émeut guère de leur refus. Au contraire, il en profite pour tout avaler. (…) La franchise établit un programme spécial pour son rookie. Première étape, arrêter le Coca !"   

Une reprise en main qui porte vite ses fruits : il gagne en muscle et prend désormais soin de son alimentation. À la fin de sa première saison, il termine troisième au classement des Rookies (joueurs débutants) de l’année. Au fur et à mesure, le Serbe se fait une place dans le championnat le plus relevé au monde. En 2019, il est sélectionné pour la première fois pour le All Star Game, événement qui regroupe les meilleurs joueurs de la Ligue. Le pivot porte aussi son équipe nationale avec qui il décroche en 2016 une médaille d’argent aux Jeux olympiques de Rio. 

Sur un parquet, Nikola Jokic sait tout faire : marquer, passer, créer, prendre des rebonds, contrer, défendre. Il est "la réincarnation de Larry Bird", légende du basket des années 1980, résume l’un de ses admirateurs et fin connaisseur, Gregg Popovich, l'entraîneur de San Antonio. 

"He's just unlike any other player we've seen. Maybe ever."The winner and still #KiaMVP, Nikola Jokic! pic.twitter.com/bu2967PioD

May 12, 2022

Vers un contrat record 

Le géant serbe ne s’attire pas seulement les louanges des meilleurs techniciens du basket, il devient aussi le chouchou des supporters des Nuggets. "Je suis content de vivre ici à Denver. La ville est top et les fans sont incroyables. Il y a de plus en plus de monde dans la salle", avait-il confié en 2017 à Basket USA. 

La belle histoire d’amour entre le joueur européen et la ville du Colorado pourrait d’ailleurs continuer, puisqu’il négocie actuellement une prolongation de contrat et pourrait signer, selon les médias américains, pour plus de 240 millions de dollars sur cinq ans. Ce qui établirait un nouveau record en NBA. 

Mais malgré cette nouvelle récompense, le numéro 15 garde les pieds sur terre. "Tout le monde sait que je suis le même gars, alors j'espère que je vais rester le même après ça", a-t-il dit mercredi, avec une modestie qui n'a d'égal que son talent. 

Avec AFP

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L'Humanité

Colombie. Le candidat Gustavo Petro menacé de mort, le pays voit ressurgir ses vieux démons

Actu

Lina Sankari

Le diable sort de sa boîte. Y a-t-il d’ailleurs jamais été enfermé ? En Colombie, Gustavo Petro, candidat de la coalition de gauche et favori de la présidentielle du 29 mai, a dû se résoudre, le 2 mai, à annuler sa campagne dans la région de l’Eje Cafetero, le triangle du café. Il faut croire que l’indéniable dynamique dans laquelle il est engagé commence à donner des sueurs froides de l’autre côté de l’échiquier, là où se meut l’une des droites les plus dures et réactionnaires d’Amérique du Sud. En attestent les menaces de mort reçues par Gustavo Petro et sa colistière Francia Marquez depuis plusieurs semaines. Cette fois, c’est de La Cordillera, un groupe d’anciens paramilitaires d’extrême droite qui trempe dans le trafic de drogue et les assassinats politiques, que vient le péril. Le bureau du sénateur a été prévenu par la police de la planification d’un attentat. « Le fait que des groupes liés à la corruption soient prêts à payer des bandes de tueurs à gages pour mon élimination physique démontre le désespoir politique qu’ils ont atteint », a réagi le candidat.

Le groupe en question est accusé du meurtre du leader étudiant Lucas Villa lors de manifestations contre le gouvernement, l’an dernier. Les menaces qui visent aujourd’hui Gustavo Petro s’inscrivent dans une longue histoire d’assassinats de candidats à la présidentielle. « Je sais parfaitement que je peux être assassiné dès que je me lancerai ouvertement dans la politique. J’en assume le risque », disait Carlos Pizarro, ancien chef de la guérilla M-19 revenu à la vie civile après un accord de paix, avant d’être froidement abattu en 1990. La même année, le sénateur communiste Bernardo Jaramillo Ossa connaissait le même sort. Leur meurtre avait été précédé de celui de l’ancien ministre de l’Éducation, Luis Carlos Galan. Aujourd’hui, certains n’excluent plus un coup d’État avant l’élection afin d’empêcher ceux qui portent les aspirations populaires d’arriver au pouvoir. Il est grand temps d’enfermer définitivement le diable dans sa boîte.

Charivari
New York Times - World

Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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The Saturday profile

At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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L'Humanité

Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbre

Actu

Ce vendredi, lors des obsèques de Shireen Abu Aklehla, abattue par des soldats israéliens, malgré son équipement siglé «presse», la police de Jérusalem a dispersé violemment des milliers de Palestiniens venus lui rendre un dernier hommage. Des images qui choquent en Europe et même à Washington.

Thomas Lemahieu

Les images font le tour du monde : après que des militaires israéliens ont mercredi, dans le camp palestinien de Jénine, abattu Shireen Abu Aklehla, journaliste d’Al Jazeera pourtant parfaitement identifiable avec son gilet siglé «presse», la police israélienne a, ce vendredi à Jérusalem, chargé violemment les milliers de Palestiniens qui se pressaient autour du cercueil lors de ses funérailles. À la sortie de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par Israël, la police a fait irruption dans l’enceinte de l’établissement et tenté de disperser une foule brandissant des drapeaux palestiniens. «Si vous n’arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d’avoir lieu», a déclaré dans une mégaphone un responsable israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police. Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil manquer de tomber au sol et la police faire usage de matraques. D’après le Croissant Rouge palestinien, 33 personnes ont été blessées lors des funérailles, dont six ont été hospitalisées. La police israélienne a de son côté fait état de six arrestations.

Unbelievable pictures of Israeli forces attacking mourners carrying the coffin of Shireen Abu Akleh to church for her funeral in Occupied East Jerusalem.

Absolutely heart stopping moment when it looks like casket may fall. Live coverage on @AJEnglish pic.twitter.com/k5OYh5POwq

— Barbara Serra (@BarbaraGSerra) May 13, 2022

L’Union européenne s’est dite «consternée par le niveau de force inutile exercée par la police israélienne tout au long du cortège funèbre». «Un comportement aussi disproportionné ne fait qu’alimenter les tensions», d’après elle. La représentation française à Jérusalem a qualifié de «profondément choquantes» les «violences policières» à l’hôpital Saint-Joseph. «Atterré par les scènes observées aujourd’hui en marge des funérailles et l’usage disproportionné et irrespectueux durant le cortège funèbre», Dimiter Tzantchev, ambassadeur de l’Union européenne auprès d’Israël, estime sur les réseaux sociaux que «maintenir l’ordre public peut se faire par d’autres moyens». Sans toutefois condamner un usage disproportionné de la force, la Maison Blanche parle d’images «profondément troublantes». «Nous déplorons l’intrusion dans ce qui aurait dû être une procession dans le calme», a déclaré Jen Psaki, la porte-parole de Joe Biden.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsisraëlIsraël-Palestinejournalisme
L'Humanité

Astronomie. La Lune va s’éclipser dans la nuit du 15 au 16 mai 

Actu

Dans la nuit de dimanche à lundi, la Lune prendra une teinte cuivrée lors d’une éclipse totale. Une première depuis janvier 2019.

Anna Musso

 

C’est un spectacle rare qui se produira, dans la nuit du 15 au 16 mai, sous les yeux des passionnés, des noctambules et des matinaux. L’alignement sera quasiment parfait entre la Lune, la Terre et le Soleil. Notre satellite naturel passera alors dans l’ombre de la Terre... et il sera possible d’observer une éclipse totale de la Lune.

Ce type de phénomène ne se produit que pendant la pleine Lune et il peut durer jusqu’à six heures, encore faut-il que le Soleil soit dans le même axe qu’elle. Dans la nuit de dimanche à lundi l’alignement sera quasi idéal, l’éclipse durera environ 3h30 au total.

L’événement sera partiellement visible depuis une large partie du globe, à l’exception d’une partie de l’Asie et de l’Océanie. Les plus chanceux pourront admirer l’éclipse dans sa totalité en Amérique du Sud, aux Antilles, en Guyane et au Québec.

En France métropolitaine, l’évènement débutera progressivement à 3 h 30 avec l’entrée de la Lune dans la pénombre de la Terre. La Lune glissera ensuite dans son ombre directe vers 4 h 30. Et l’éclipse totale se déroulera entre 5 h 30 et 6 h 55, 85 minutes où notre satellite se teintera d’une belle couleur cuivrée. On parle alors de « Lune rouge », «  Lune rousse » ou « Lune de sang ». A cet instant, les rayons du Soleil qui ont la plus grande longueur d’onde (le rouge), atteignent la Lune et lui confèrent cette teinte. Notre satellite se couchera alors que l’éclipse sera encore totale.

En France, la dernière éclipse totale lunaire avait eu lieu le 21 janvier 2019.

astronomieeclipse
Opex 360

L’armée de Terre adopte un bariolage passif « multi-environnement » pour les treillis de ses soldats

par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

Cela fait maintenant près de trente ans que les motifs des treillis portés par les militaires de l’armée de Terre n’ont pas changé… Seules les couleurs dominantes varient en fonction de l’environnement [centre-Europe et désert], ce qui fait que le paquetage contient deux types différents de tenues de combat selon les théâtres d’opérations. Mais ce ne sera plus le cas dans un avenir proche.

Si, à l’horizon 2030/40, on peut imaginer que les tenues de combat s’adapteront automatiquement à l’environnement dans lequel sera amené à combattre les soldat qui les portent, grâce à un bariolage dit actif reprenant des technologies développés pour le camouflage des véhicules, l’armée de Terre a engagé, dès 2016, une réflexion pour doter chacun de ses combattants d’un treillis « multi-environnement », c’est à dire pouvant être adapté à tous les milieux [urbain, montagne, désert, forêt, etc], grâce à un « bariolage passif » susceptible de « tromper l’oeil » de l’adversaire.

Ce projet a été conduit par la Section technique de l’armée de Terre [STAT], en relation avec le Service du commissariat des armées [SCA] et la Direction générale de l’armement [DGA].

« Les couleurs retenues, issues de l’étude de diverses régions du monde, se confondent dans tous les environnements. L’effet disruptif de certaines couleurs amplifie la dissimulation à moyenne distance en trompant l’oeil de l’ennemi. Pour maintenir sa performance en multi-distances, les taches sont constituées d’un enchevêtrement de formes brisées complexes de grande taille, atténuées par des effets de dégradé et d’autres petites taches franches », explique l’armée de Terre.

Celle-ci souligne par ailleurs que ce nouveau bariolage multi-environnement [BME] conserve des spécificités françaises, dont le « brun de terre de France » et le motif triangulaire qui renvoie au programme SCORPION.

Quoi qu’il en soit, à en juger par les images diffusées par l’armée de Terre, ce BME a l’air efficace… En tout cas, et d’après les essais réalisés, il augmente de 25% le temps nécessaire pour repérer un soldat qui en est vêtu. Ce qui, au combat, peut s’avérer décisif. Un autre avantage est que, à l’avenir, un seul type de treillis se nécessaire pour tous les types théâtres extérieurs, ce qui est constituera une « plus-value » logistique.

Selon l’armée de Terre, « 200 millions d’euros seront investis dans la Loi de programmation militaire pour doter les armées de ce nouvel équipement » et cette nouvelle tenue de combat sera « distribuée à partir de 2024, accompagnant la généralisation du treillis F3« .

France24 - Monde

En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement

Publié le : 14/05/2022 - 18:03

Bahar MAKOOI Suivre

D’un côté de la frontière la guerre, de l’autre des lois anti-IVG. Pour les déplacées ukrainiennes en Pologne, avorter relève du parcours du combattant. Des ONG leurs viennent en aide.

"Nous avons commencé à recevoir des sollicitations d’Ukrainiennes réfugiées en Pologne dès la première semaine suivant le début de la guerre en Ukraine", raconte Venny Ala-Siurua, directrice de Women on web. Depuis plus de quinze ans, cette ONG basée au Canada aide les femmes à avoir accès à l’IVG dans les pays aux lois restrictives, en leur faisant parvenir, par la poste, des kits d’avortement médicamenteux pour les grossesses de moins de 12 semaines, après une téléconsultation gratuite avec un médecin.  

"Très vite, nous avons dû organiser un service d’assistance en ukrainien", poursuit Venny Ala-Siurua. La hotline de Women on web, qui répond déjà en seize langues à travers le monde, reçoit au moins cinq appels par jour en provenance de réfugiées ukrainiennes en Pologne. Depuis le début de l’invasion russe, une soixantaine d’entre elles ont pu recevoir des kits d’avortement à temps.  

La Pologne, où près de trois millions d’Ukrainiens, dont 90 % de femmes et d’enfants, ont trouvé refuge depuis le début du conflit, n’autorise le recours à l’IVG qu’en cas d’inceste, de mise en danger de la vie de la mère ou de viol. Encore faut-il prouver le viol dans le délai imparti pour pouvoir bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse. "Il faut pour cela présenter un certificat du procureur attestant que vous avez bien été violée. Et avant cela, il y a une enquête. Vous imaginez le temps que ça prend ? Avorter est déjà très compliqué pour les Polonaises, alors que dire des réfugiées ukrainiennes… Cela relève de l’impossible", se désole Mara Clarke d’Avortement sans frontières. "Les Ukrainiennes sont désormais soumises aux mêmes lois atroces contre l’avortement que subissent les Polonaises". 

Solidarité entre Polonaises et Ukrainiennes 

Alors la solidarité s’organise entre les femmes des deux pays voisins. "Les Polonaises sont habituées à combattre les fausses informations circulant sur l’avortement dans leur pays. Elles sont très investies dans le soutien aux réfugiées ukrainiennes", souligne Venny Ala-Siurua. Une aide d’autant plus précieuse que Human Rights Watch (HRW) avait alerté, fin avril, sur l’absence de mesures "pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés", médicaux ou psychologiques "après un viol ou des violences sexistes" dans cinq centres d’accueil pour réfugiés ukrainiens visité par l’ONG en Pologne. 

Un manque de soin démenti par la Fédération polonaise pour les femmes et la planification familiale, qui a assuré à HRW avoir mis en place une ligne téléphonique d'assistance gynécologique et ne pas connaître de cas où des femmes ukrainiennes se seraient vu refuser des soins à la suite de violences sexuelles. 

Le Parlement européen a, lui aussi, demandé, début mai, aux pays accueillant les femmes fuyant l’Ukraine de leur donner accès aux soins gynécologiques, à la contraception et à l'avortement, estimant "inacceptable que des femmes qui se réfugient dans l'UE soient privées des services fondamentaux de santé sexuelle et génésique". 

L'organisation Avortement sans frontières, qui travaille avec six ONG partenaires, dont deux sont basées en Pologne, affirme avoir reçu 326 appels de femmes déplacées en Pologne, entre le 1er mars et le 1er mai, et que la plupart ont pu avorter en toute sécurité avec des pilules. Tout comme Women on web, elle a vu les demandes se multiplier depuis la guerre en Ukraine. 

Un risque pour les militantes polonaises 

En Pologne, il est légal de donner des informations sur l’IVG. Sur place, les partenaires polonais d’Avortement sans frontières voyagent dans le pays et réalise un travail de fond. Mais si quelqu’un appelle la hotline et a besoin de recourir à une IVG, l’envoi de médicaments abortifs doit se faire depuis un pays extérieur. "De nombreuses Polonaises sont bénévoles et font un travail de terrain formidable, mais parfois risqué", explique Mara Clarke.  

L’une des militantes pour le droit à l’avortement en Pologne vient de l’apprendre à ses dépens. Il y a quelques mois, Justyna Wydrzyńska, fondatrice d’Abortion Dream Team, un collectif qui fait campagne contre la stigmatisation de l’avortement dans le pays, a aidé une femme qui fuyait une relation violente en lui donnant, dans l’urgence, un paquet de pilules abortives. Le mari violent a porté plainte et pour ce geste, elle encourt jusqu’à trois ans de prison et sera jugée devant un tribunal de Varsovie le 14 juillet.  

"Si tu es Polonaise et que tu aides directement une réfugiée ukrainienne à avorter tu risques gros. Que faire si une déplacée que tu héberges te demande de l’aide dans l’urgence ? À partir de quand es-tu coupable ? Si j'héberge une réfugiée et que je la laisse utiliser mon adresse pour commander des pilules, suis-je pénalement responsable ? Si je la conduis à une clinique ? Si je lui donne de l'argent pour le bus vers une clinique d'avortement ?", soulève Mara Clarke.  

Dans les cas où le délai de 12 semaines de grossesse est passé, Avortement sans frontières finance des voyages pour prendre les déplacées ukrainiennes en charge en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, comme elle le faisait déjà et continue de le faire pour les Polonaises.  

Sans compter qu’avant la guerre en Ukraine, un certain nombre de Polonaises se rendaient par leurs propres moyens en Ukraine pour y bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse, ce qui est désormais impossible. 

Risque de voir arriver des Ukrainiennes avec des grossesses tardives 

À mesure que certaines zones occupées par les Russes sont libérées par les forces ukrainiennes, Mara Clarke alerte : "Nous nous attendons à ce que des Ukrainiennes ayant besoin d'avortements plus tardifs commencent à nous demander de l'aide bientôt. Nous nous attendons également à ce que ces chiffres montent en flèche à mesure que d'autres déplacées traversent les frontières, s'installent et découvrent leur grossesse". 

Un constat partagé par Women on web. Joignable depuis l’Ukraine, l'ONG a observé "un afflux des demandes à chaque fois qu’une ville est libérée, comme ce fut le cas à Boutcha", précise Venny Ala-Siurua. En Ukraine, l'organisation met en contact les femmes qui en ont besoin avec les associations et les centres médicaux encore fonctionnels les plus proches de chez elles. En parallèle, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), dont le Planning français est membre, envoie des pilules abortives ainsi que des fournitures et de l'équipement pour rendre possible les avortements chirurgicaux dans les hôpitaux ukrainiens.

À Paris, l’Association de défense de la démocratie en Pologne (ADDP) se tient prête. "Nous avons pris contact avec l’assistance publique des hôpitaux de Paris, un réseau de cabinets de gynécologie privé et le planning familial qui nous ont assurés que les Ukrainiennes envoyées ici seront immédiatement prises en charge", explique Joanna Lasserre, présidente de l’ADDP, qui accueille et accompagne des réfugiés dans la capitale française depuis le début de la guerre.  

"Ces cas sont délicats, nous ont prévenus nos partenaires associatifs polonais, ce sont des femmes qui viennent des régions les plus touchées par les violences de l’armée russe et il est possible qu’elles aient subies ou aient été témoins de violences sexuelles", prévient Joanna Lasserre. L’association a d’ores et déjà préparé des brochures en ukrainien détaillant le fonctionnement de la prise en charge pour interruption de grossesse en France. "Nous voulons les rassurer un maximum, on a de la chance ici, elles seront bien accompagnées".  

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États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement

DROITS DES FEMMES

En Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"

Avortement : le délai légal passe de 12 à 14 semaines en France

L'Humanité

Astronomie. Sagittarius A*, le trou noir niché au cœur de notre galaxie

Actu

Une collaboration internationale d'astronomes a prouvé en image l'existence d'un trou noir supermassif au cœur de la Voie Lactée. Il s'agit de la seconde image réelle d'un trou noir, après la révélation de M87* en avril 2019.

C’est un cliché historique. Jeudi, à 15 heures, la collaboration internationale d’astronomes EHT (Event Horizon Telescope) a présenté, lors de plusieurs conférences de presse simultanées, l’image du trou noir supermassif niché au cœur de notre galaxie. Son nom : Sagittarius A* (Sgr A*). La « silhouette » sombre se découpant sur un disque lumineux rouge orangé ressemble à s’y méprendre à celle du gigantesque trou noir M87*, dans la lointaine galaxie Messier 87, et que l’EHT avait déjà présenté en avril 2019. Cette similitude est la preuve, pour les scientifiques, que les mêmes mécanismes de la physique sont à l’œuvre sur deux objets de taille très différente au cœur de deux systèmes différents.

« Les trous noirs confrontent l'homme à des questions fondamentales » : entretien avec Heino Falcke

« Nous avons été stupéfaits de voir à quel point la taille de l’anneau correspondait aux prédictions de la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein», s’enthousiasme le directeur scientifique du projet EHT, Geoffrey Bower. Selon les scientifiques, les trous noirs supermassifs se trouvent au centre de la plupart des galaxies et jouent un rôle clé dans leur formation. « Ces observations sans précédent, poursuit Geoffrey Bower, ont considérablement amélioré notre compréhension de ce qui se passe au centre même de notre galaxie et offrent de nouvelles perspectives sur la façon dont ces trous noirs géants interagissent avec leur environnement.»

Ces résultats « révolutionnaires » ont été obtenus grâce à une immense coopération réunissant 300 chercheurs issus de 80 instituts du monde entier. Techniquement, on ne peut pas voir un trou noir. L’objet est si dense et sa force de gravité si puissante que même la lumière ne peut s’en échapper. Mais on peut observer la matière qui circule autour, avant d’être happée à jamais. « Le » télescope EHT est en fait un réseau de huit télescopes terrestres répartis sur toute la planète – dont un en Antarctique – formant l’équivalent virtuel d’un radiotélescope d’un diamètre de 10 000 kilomètres.

Sgr A* est bien plus proche que M87

Ce monstre avait déjà permis d’obtenir le cliché de M87*. Cette fois, les chercheurs ont orienté leurs efforts sur le centre de notre galaxie. Situé à 27 000 années-lumière, Sgr A* est bien plus proche que M87, mais avec seulement quatre millions de masses solaires (contre six milliards pour M87), c’est un poids plume dans le monde des trous noirs supermassifs. Il est, de plus, entouré d’un nuage dense de poussières et de gaz, ce qui ne facilite pas l’observation. Très ancien, comme notre galaxie vieille d’environ 13 milliards d’années, il a avale désormais très peu de matière. L’existence de Sgr A* est supposée depuis 1974, avec la détection d’une source radio inhabituelle au centre de la Voie lactée. Dans les années 1990, des astrophysiciens, nobelisés en 2020, y ont confirmé la présence d’un objet compact supermassif. L’image révélée apporte la première preuve visuelle.

Les trous noirs massifs sont « des cimetières de l’espace », comme le résume le professeur allemand Heino Falcke, qui participa à l’équipe de scientifiques qui produisit l’image iconique de 2019. « Les trous noirs,  sont des objets où toute la masse, parfois des milliards d’étoiles, est concentrée en un point minuscule. » expliquait-il dans un entretien exclusif à l’Humanité. Ils peuvent influencer l’évolution d’une galaxie entière, donc l’aspect actuel de notre Univers.

La comparaison des désormais deux images de trous noirs va permettre d’étudier en détail le comportement de la matière dans l’environnement le plus extrême qui soit de l’Univers, « avec des gaz chauffés à des milliards de degrés, de puissants courants magnétiques et de la matière circulant à une vitesse proche de la lumière », précisait le 12 mai Heino Falcke. Un lieu idéal pour observer les déformations de l’espace-temps et le comportement de la gravité.

VIDÉO. Sur le même sujet : James Webb, le plus puissant télescope jamais conçu.

Sagittarius A* tire son nom de la constellation du Sagittaire dont il est la plus brillante source en ondes radio (d’où le A, première lettre de l’alphabet). La "silhouette" du trou noir se découpant sur un disque lumineux de matière rappelle celle du trou noir de la lointaine galaxie M87*, qui est beaucoup plus importante que la nôtre. Les scientifiques y voient la preuve que les mêmes mécanismes de la physique sont à l'œuvre au cœur de deux systèmes de taille très différente. Les trous noirs sont invisibles, puisque par définition leur densité est telle qu’’ils piègent toute forme de matière ou de rayonnement. Les astronomes ont contourné cette difficulté en se concentrant sur l’horizon d’événements de Sagittarius A*. Les résultats de ces observations font l'objet de six articles dans The Astrophysical Journal Letters.

astronomietrou noir
France24 - Monde

Irak : des milliers de Yazidis contraints de renouer avec la vie de déplacés

Publié le : 13/05/2022 - 15:53

Djamel Belayachi Suivre

D’intenses combats ont opposé l’armée irakienne et des combattants yazidis affiliés aux rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) les 1er et 2 mai dans la région de Sinjar (nord-ouest de l’Irak). Des milliers de Yazidis ont ainsi été contraints de quitter une nouvelle fois leurs villages, après avoir fui une première fois le groupe État islamique en 2014. Notre Observateur raconte comment il a fui le sien au milieu des combats et le retour à la vie précaire dans les camps de déplacés.

L’armée irakienne souhaite appliquer un accord conclu entre Bagdad et le Kurdistan irakien prévoyant le retrait des combattants yazidis et des combattants du PKK de la région du Sinjar. Mais les Unités de résistance du Sinjar (YBŞ), faction de combattants yazidis créée en 2014 pour combattre le groupe État islamique, ne veulent pas se retirer et accusent Bagdad de vouloir prendre le contrôle de leur région.

Dans la nuit du 1er mai, l’armée irakienne a finalement lancé une offensive pour déloger les combattants yazidis, dont une partie avait pris position dans des zones civiles, des villages près du mont Sinjar.

“Nous sommes sortis par la porte de derrière, les balles sifflaient de partout”

Les Yazidis sont une minorité kurdophone d’Irak originaire de la région de Sinjar, adepte d’une religion monothéiste puisant une partie de ses croyances dans le zoroastrisme, la religion de la Perse antique. Persécutés en 2014 par le groupe État islamique (EI), ils ont dû fuir vers le Kurdistan irakien où ils ont été installés dans des camps de fortune. 

Aujourd’hui, ils revivent le même cauchemar, dit notre Observateur, Tahsin (pseudonyme), réveillé en sursaut en pleine nuit par les tirs dans le village de Sinuni.  

Je vis depuis 2014 dans le camp de Qadiya dans le Kurdistan irakien, mais je me déplace régulièrement à Sinuni, mon village, car je suis en train d’y construire une nouvelle maison.   

J’étais à ٍSinuni quand les combats ont commencé peu après minuit. J’ai entendu des tirs provenant à l’entrée ouest du village. Il semblait y avoir des tirs à la mitrailleuse lourde [DShK, NDLR]. 

Les tirs se sont interrompus pendant quelques heures, mais ont repris vers huit heures du matin. J’ai appelé un ami qui habite à l’extrémité est du village, il m’a dit qu’il y avait des tirs dans sa zone également.

🔻تحديث استمرار المواجهات بين قوات الجيش العراقي وعناصر اليبشة في سنوني التابع لقضاء سنجار غربي الموصل. pic.twitter.com/6dkMQxkIwC

May 2, 2022

Vers 11 heures du matin, j’ai entendu de puissantes déflagrations. J’ai appelé un ami, et il m’a dit que l’école de Hattin, un village proche, avait été bombardée par l’armée irakienne qui soupçonnait que des combattants des Unités de résistance de Sinjar (YBŞ) s’y étaient retranchés.  

À la faveur d’une accalmie, les habitants ont commencé à fuir le village, en voiture et à pied, vers le nord, en direction du Kurdistan irakien. 

Puis vers 13 heures, les combats ont repris. Les militaires irakiens étaient déployés à l’entrée ouest de Sinuni, dans le quartier de Tobal. La maison où je logeais à ce moment-là, avec mon oncle et ses enfants, se trouvait à quelques dizaines de mètres de l'endroit d'où provenaient les tirs de l’armée. Alors nous sommes sortis par la porte de derrière et nous nous sommes dirigés vers une maison en chantier qui se trouvait à une cinquantaine de mètres pour nous y réfugier. Les balles sifflaient de partout. Il y a avait aussi des tirs de mitrailleuses lourdes [la DShK est une mitrailleuse lourde soviétique anti-aérienne, NDLR]. Et il y avait des tanks de l’armée irakienne qui circulaient dans les rues.  

🔴 بالفيديو قوات الجيش العراقي يسيطرون على ناحية الشمال التي تضم منطقتي سنوني ومجمع دوكوري( حطين) المحادية لسوريا. pic.twitter.com/GLJveK1AaZ

May 2, 2022

“Les gens s’entassaient, parfois à vingt dans une seule voiture.“

Nous avons a profité d’un moment de calme pour courir vers notre voiture. Nous nous sommes dirigés vers le mont Sinjar, au sud. Mais en arrivant au pied de la montagne, nous avons a aperçu des mitrailleuses lourdes en haut. Nous avons rebroussé chemin et nous sommes retournés vers le village, en cherchant à contourner la zone des combats avant de rejoindre la route menant vers le Kurdistan irakien. 

@fal_022#الجيش_العراقي#سنجار_تلعفر_موصل#اشباح_الدفاع♬ الصوت الأصلي - ووuser7425515318122

 

En arrivant au village, c’était la débandade : les gens cherchaient à fuir par tous les moyens, ils s’entassaient, parfois à vingt dans une seule voiture. 

Nous avons  finalement réussi à rejoindre la route principale qui mène vers le Kurdistan irakien. Sur le chemin, il y avait des checkpoints de l’armée irakienne. Ils nous ont fouillés pour savoir si nous avions des armes. Certains nous interpellaient en nous disant : “pourquoi vous ne combattez pas avec nous ?” 

La plupart des Yazidis déplacés en Irak vivent dans des camps dans la province de Dohuk, dans la région du Kurdistan, ceux de Chamishku, Kabarto 1 et 2, Kadiya. Créés en 2014 et financés par le Gouvernement régional du Kurdistan et par la communauté internationale, les camps assurent les services de base mais les conditions de vie y sont précaires.

“On ne comprend pas pourquoi l’armée irakienne ne nous a pas prévenus” 

Quelques heures plus tard, nous sommes enfin arrivés au camp de Kadiya, à Dohuk. Une partie de ma famille vit dans ce camp depuis le déplacement survenu en août 2014. C’est le seul camp de la région, où il y a des mobil-homes, un peu plus confortables que les tentes. Hormis les coupures d’eau récurrentes, le principal problème des camps, ce sont les incendies qui sont trop nombreux. Les tentes sont faites en nylon et prennent feu rapidement. Il y a aussi beaucoup d’incendies de mobil-home causés par des courts-circuits, en raison de la vétusté des installations électriques.

Les combats se sont arrêtés depuis le 2 mai, mais seuls les hommes sont revenus dans leurs villages du Sinjar pour inspecter leurs maisons. Les femmes et les enfants sont restés dans les camps, par crainte d’une reprise des combats qui peut arriver à tout moment. 

Depuis le 3 mai, des jeunes organisent, à Sinuni notamment, des rassemblements pour demander le retrait de toutes les forces armées des villages yazidis, sauf la police. Des chefs de clans yazidis sont aussi allés rencontrer le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, à Bagdad, pour lui porter ce message. Mais pour l’instant, on n’a reçu aucune réponse.  Nous refusons en effet d’être pris en otage des combats, quelles que soient les parties. Enfin, on ne comprend pas pourquoi l’armée irakienne ne nous a pas prévenus avant de lancer l’offensive pour que l’on puisse quitter nos villages à temps.     

مظاهرة سلمية في ناحية سنونى بقضاء #سنجار للشباب والاهالي مطالبين بخروج جميع المظاهر المسلحة ونقل الصراعات بينهم خارج مناطق الايزيديين.#Sinjar pic.twitter.com/vCa8dqvWcK

May 6, 2022

 

Les combats ont fait un mort et deux blessés dans les rangs de l’armée irakienne, selon une source militaire irakienne citée par l’AFP. En revanche, aucun bilan des pertes civiles n’a été communiqué.   

Environ 10 000 déplacés ont été accueillis dans des camps ces derniers jours au Kurdistan irakien. Beaucoup d’entre eux ont déjà connu la vie précaire des camps. Ils avaient déjà fui leurs villages du Sinjar avec l’arrivée de l’EI en 2014. Selon notre Observateur, aucun dispositif n’a été prévu pour les recevoir et ils sont nombreux à être accueillis par des familles et proches dans des tentes déjà surpeuplées.  

Les Yazidis sont également victimes des raids aériens sporadiques menés par la Turquie voisine contre les bases du PKK dans le Sinjar.

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New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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The Saturday Profile

Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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France24 - Monde

Liban : ouverture des bureaux de vote pour les premières législatives depuis la révolte de 2019

Publié le : 15/05/2022 - 06:56Modifié le : 15/05/2022 - 07:54

FRANCE 24 Suivre Zohra BEN MILOUD

Les bureaux de vote ont ouvert dimanche au Liban pour les premières élections législatives organisées depuis le mouvement de révolte de 2019. Dans un pays dévasté par les crises, ce scrutin représente un test pour les groupes d'opposition qui ont émergé à la suite du soulèvement.

Les Libanais votent, dimanche 15 mai, pour choisir leurs députés lors d'élections législatives qui devraient maintenir le statu quo en faveur des forces politiques traditionnelles, pourtant tenues pour responsables de la pire crise socio-économique de l'histoire du pays.

Ce scrutin représente un premier test pour les groupes d'opposition qui ont émergé à la suite d'un soulèvement populaire déclenché en octobre 2019 pour exiger le départ d'une classe politique accusée de corruption et d'incompétence.

Dès 7 h (4 h GMT), les bureaux de vote ont ouvert pour les quelque 3,9 millions d'électeurs appelés aux urnes pour renouveler les 128 membres du Parlement. Les résultats sont attendus lundi.

Un déploiement sécuritaire important a été constaté par un photographe de l'AFP, au milieu des représentants des partis politiques et des volontaires.

"Je suis venue voter car c'est la moindre des choses au Liban", a déclaré à l'AFP Nayla, étudiante de 28 ans, après avoir voté à Gemmayzeh, quartier de l'est de Beyrouth.

"Nous espérons que le changement attendu advienne, après les années difficiles qu'a connues le Liban", a-t-elle ajouté, se disant "en faveur du changement (...) et de nouveaux visages".

Selon des experts, des candidats indépendants devraient gagner plus de sièges que lors du dernier scrutin de 2018, mais aucun changement majeur dans l'équilibre des forces n'est attendu.

Mauvaise gestion et corruption

Les élections se tiennent conformément à une loi adoptée en 2017, taillée à l'avantage des partis au pouvoir, et en l'absence du principal leader sunnite, Saad Hariri, qui les boycotte.

Les législatives de 2018 avaient été dominées par le mouvement chiite pro-iranien Hezbollah – seule faction libanaise à avoir gardé ses armes après la guerre civile (1975-1990) – et ses alliés, notamment le Courant patriotique libre (CPL) du président Michel Aoun et le mouvement Amal, dirigé par le président du Parlement, Nabih Berri.

"Paradoxalement, les premières élections nationales au Liban depuis le début de la crise semblent peu susceptibles de faire une grande différence", écrit le chercheur Sam Heller dans un article publié sur le site du groupe de réflexion américain The Century Foundation. "Il semble peu probable que ces élections modifient considérablement la composition du Parlement libanais ou la manière dont la politique est menée au pays", ajoute-t-il.

Ce scrutin se déroule alors que le Liban est englué depuis 2019 dans une crise socio-économique classée par la Banque mondiale comme la pire au monde depuis 1850 et causée par des décennies de mauvaise gestion et de corruption d'une classe dirigeante quasi inchangée depuis des dizaines d'années.

En près de deux ans, la monnaie nationale a perdu plus de 90 % de sa valeur sur le marché noir et le taux de chômage a presque triplé. Et près de 80 % de la population vit désormais en dessous du seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Il s'agit par ailleurs des premières législatives depuis l'explosion dévastatrice du 4 août 2020 au port de Beyrouth, qui avait fait plus de 200 morts et ravagé des quartiers entiers de la capitale.

La chute libre de l'économie, l'insécurité et l'effondrement des services publics de base ont poussé un grand nombre de familles et de jeunes à quitter le pays.

Clientélisme communautaire

Mais certains, comme Mariana Vodolian, porte-parole des familles de victimes de l'explosion au port, aspirent au changement à travers ces élections. "Nous sommes contre cette classe politique qui nous gouverne depuis 30 ans et qui est responsable de l'effondrement économique et de l'explosion", a dit à l'AFP la femme de 32 ans. "Ces élections représentent une chance pour le changement, pour réclamer des comptes aux responsables afin que nous puissions continuer de vivre dans ce pays", a-t-elle ajouté.

Malgré la grogne, la classe politique profite de l'absence de l'État, désormais incapable de fournir les services de base tels que l'électricité, les médicaments ou le carburant, pour activer ses réseaux de clientélisme communautaire traditionnel, cherchant à gagner la faveur des électeurs en offrant des aides financières.

Une approche qui pourrait s'avérer payante dans un contexte de crise profonde, d'autant plus que les candidats indépendants manquent d'expérience, de ressources et ne présentent pas un front uni, selon des experts.

Dans une enquête de l'ONG Oxfam en avril sur la participation électorale, 43,55 % des Libanais sondés ont dit qu'ils s'abstiendraient. Plus de la moitié d'entre eux ont justifié leur décision par l'absence de "candidats prometteurs".

Lors des législatives organisées pour les Libanais expatriés, les 6 et 8 mai, le taux de participation s'est élevé à environ 63 %.

Avec AFP

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Législatives au Liban : un scrutin clé pour un pays frappé par la crise

REPORTAGE

Face à la crise, la jeunesse libanaise en quête d'un avenir meilleur à l'étranger

REPORTAGE

Législatives au Liban : Lina Hamdan, une voix chiite dissidente face au Hezbollah

New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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New York Times - World

Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

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Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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New York Times - World

Outside the Walls of a Salvadoran Prison, ‘We’re All Crying Mothers’

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Dozens of women wait outside a detention facility for news of their loved ones after a crackdown on gang violence resulted in the imprisonment of more than 25,000 people.

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By Natalie Kitroeff

Photographs by Daniele Volpe

SAN SALVADOR, El Salvador — A 19-year-old stumbled out of a police car and fell into the arms of his girlfriend, who stole a desperate kiss. His older sister, watching, cried out. Seconds later, the young man, Irvin Antonio Hernández, was gone, dragged into the prison across the street.

The two women collapsed onto a nearby wooden bench next to strangers who understood better than anyone what had just happened. Their sons had all disappeared behind those same walls.

Following a record-setting weekend of gang killings in March, the Salvadoran government declared a state of emergency and suspended civil liberties guaranteed in the constitution. The campaign of mass arrests that ensued led to the imprisonment of more than 25,000 people in about a month and a half.

Many of those detained have been sent to a prison known as “El Penalito,” or “little prison,” a dilapidated building in the capital, San Salvador, that has become ground zero for perhaps the most aggressive police crackdown in the Central American country’s history. It is a first stop in what could be a long stay inside the country’s overcrowded prison system.

Many inmates spend anywhere from days to weeks inside El Penalito before being transferred to a maximum-security facility. After the crackdown, relatives of those detained started to gather on the street outside, waiting to find out what would happen next.

On a recent Thursday, dozens of mothers, grandmothers, sisters, and girlfriends crowded around rickety wooden tables facing the prison, hunched over handbags stuffed with the documents they hoped would prove their loved ones’ innocence — government identity cards, school records, work badges.

Maria Elena Landaverde took vacation days and persuaded a friend to drive her at the break of dawn to try to catch a glimpse of a boy who was picked up while bringing his family breakfast. Morena Guadalupe de Sandoval rushed over when her son called to say police officers had pulled him off a bus home from his janitor job in the city. Edith Amaya said she saw bruises on her son’s face before the cops took him away.

“We want to see him one more time,” said Ms. de Sandoval, sobbing next to her own mother, who helped raise her son, Jonathan González López. “Here, we’re all crying mothers.”

The question Ms. de Sandoval keeps asking herself is whether anyone cares. El Salvador’s president, Nayib Bukele, has conceded that innocents are being swept up in the crackdown, but insists they’re a small share of arrests. And the vast majority of Salvadorans — more than 80 percent, surveys show — support Mr. Bukele and approve of the government’s extreme measures.

Hatred of the gangs runs so deep in El Salvador that many want them subdued by any means necessary. Local and international media have broadcast images of family members begging the police for information about their sons and screaming as they’re taken away. So far, nothing has turned the tide of public opinion against the campaign of mass arrests or the president leading it.

But while the women searching for their sons in Salvadoran prisons are by no means an organized political group, their anger should not be underestimated, experts say.

Mothers in mourning have a history of banding together in Latin America, sparking more enduring challenges to autocratic governments.

For now, the women outside El Penalito are focused on keeping their sons fed. Mr. Bukele has bragged about rationing food to prisoners during the crackdown, so many families opt to buy their relatives meals from a government-authorized kitchen with a small outpost open outside the prison.

There used to be just one meal provider for everyone, but after so many arrests in recent weeks, another outfit next door was allowed to begin serving food and supply other necessities like toothpaste and boxers.

“It’s because of the whole monopoly thing,” said one of the women working in the original kitchen, who refused to give her name for fear of reprisals. Relatives of inmates had complained in the past about giving one business the exclusive right to provide breakfast, lunch and dinner, local media reported.

The women outside the prison learn a lot from the employees at the two meal providers, who are often among the first to know when inmates are transferred out of their holding cells and into another prison. Family members get much less out of the prison itself, which staffs a small window to respond to questions but offers few answers.

“We don’t know anything,” said Ms. de Sandoval. She held up a Burger King badge with a picture of her baby-faced son, Jonathan. “He doesn’t belong to any gang,” she insisted. Before his arrest, the 21-year-old worked at a different restaurant in the capital, his mother said, as a janitor.

Mr. González’s girlfriend, sitting next to Ms. de Sandoval, is now caring for their toddler without the help of his income. “What is she going to do?” Ms. de Sandoval asked. “We are poor. Who is going to help us?”

It has been difficult to determine how the Salvadoran police have identified their targets, because the detentions have been so rapid and widespread. The government would not grant an interview with the head of the national police, but relatives of those arrested during the state of emergency said in interviews that many were targeted if they had past run-ins with the police.

Irvin Antonio Hernández was arrested when he ran outside after his little sister, who had toddled after the family dogs. Mr. Hernández, shirtless and shoeless, ended up in handcuffs.

“The only thing they said was ‘kid, come over here’,” said Noemí Hernández, his older sister. “‘Put on shoes and a shirt and we’re going’.”

Mr. Hernández was arrested several years ago, his mother said, when she says two gang members running from the cops ducked into their house. The boy was taken away, too, though Ms. Hernández said her brother had nothing to do with the gang.

“He studied up until the ninth grade, and now he works,” she said, tears seeping through her mask. “He sells fruit and vegetables and has his own house.”

Listening from the curb, Liliana Aquino erupted.

“We the poor put him there!” she said, referring to the president. “But we the poor are suffering now.”

In 2019, Ms. Aquino, 30, was disgusted with the political class in El Salvador and happily voted for the young Mr. Bukele. She called him “my president” and said people who worry about respecting the rights of gang members are absurd.

“A gangster doesn’t respect anything, he doesn’t think of me,” she said. Her mother used to sell sandwiches at a local market, and ran herself into the ground trying to make money and also cover the extortion fees a gang charged. At the end of the year, Ms. Aquino said, the gangs demanded that her mother give them a Christmas bonus.

“If you don’t pay, they kill you,” Ms. Aquino said. Even if you do pay, she said, you aren’t safe in El Salvador. Innocent bystanders get killed in crossfire from gang shootings all the time, she said.

She was outside the facility that day because her brother was recently arrested under suspicion of being a gang member, she said. But she insisted that he repairs appliances, and goes to work every day.

Ms. Aquino still stood behind the president and believed he has made the country a better place to live. Still, the arbitrariness of his brand of justice was starting to wear on her.

“He has helped a lot,” Ms. Aquino said. “But that help has come at the cost of many mothers’ tears.”

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France24 - World

How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Issued on: 27/04/2022 - 17:05

France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.

After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.

But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.

This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.

“The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.

Winner takes all

As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.

Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.

Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.

The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.

“Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”

“It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”

A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.

France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.

>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?

So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.

Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.

Alliances on left and right?

As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.

The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.

This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.

Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.

“When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.

In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.

On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.

But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”

This article was translated from the original in French.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

New York Times - World

Philippines Presidential Election

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Robredo Admits Defeat in Philippine Presidential Election

Leni Robredo urged her supporters, many of them young voters, to accept her defeat but didn’t refer to Ferdinand Marcos Jr. by name.

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By Sui-Lee Wee and Camille Elemia

QUEZON CITY, Philippines — Leni Robredo, the outgoing vice president of the Philippines, acknowledged on Friday her loss in one of the most consequential presidential elections in the country’s history, urging her supporters to accept the results of the vote and to keep fighting disinformation.

Speaking at a rally at the Ateneo de Manila University, where thousands of her supporters had gathered, Ms. Robredo did not mention the apparent winner, Ferdinand Marcos Jr., the son and namesake of the country’s late dictator.

Protests against Mr. Marcos erupted after preliminary results on Monday night showed that he had won by the biggest margin in more than three decades. But the election had been marred by complaints of vote buying and broken ballot-counting machines.

Ms. Robredo said that her team was still looking into the reports of voter fraud but stressed that “as the picture becomes clearer, we need to start accepting that the results of the elections did not go according to our plan.”

“We need to accept the majority’s decision,” she said. “I plead that you join me in this cause.”

Ms. Robredo then criticized the “massive machinery to spread hate and lies,” without elaborating. “This stole the truth, as it also stole our history and future,” she said.

Disinformation isn’t unique to the Philippines, but it has flourished in recent campaigns. The outcome of this election shows how the Marcos family has been successful, at least in part, in rebranding its legacy. It has told Filipinos to “move on” from its sordid past and emphasized that the violent 20-year rule of Ferdinand E. Marcos was marked by dozens of infrastructure projects and strong economic growth.

“I will channel all my energy in fighting lies,” Ms. Robredo said. “And I ask you to join me in this fight.”

Many of the young supporters in the crowd cried when they saw her take the stage. In the months leading up to the election, hundreds of thousands of them had mounted an unprecedented grass-roots movement, going door to door to campaign for the only woman in the race. Her supporters saw her as the antithesis to Mr. Marcos, touting her as a leader with a track record who could bring about change.

Ms. Robredo’s remarks came after her running mate, Senator Francis Pangilinan, who ran for vice president, told their supporters that “the fight is still far from over, especially at this point when lies and deceit are gaining ground.”

Understand the Philippines Presidential Election

A consequential election. Ferdinand Marcos Jr., the son and namesake of the former Philippines dictator, appeared to clinch a landslide victory in a divisive presidential election, raising profound questions about the future of Southeast Asia’s oldest democracy. Here’s what to know:

A Marcos returns to power. Mr. Marcos, known by his childhood nickname, “Bongbong,” has spent his political career trying to rehabilitate the family name. His overwhelming win heralds a remarkable revival 36 years after the family was ousted for looting billions of dollars from the treasury.

Concerns for democracy. Mr. Marcos won the support of millions of voters who have grown disillusioned with democracy amid widespread poverty and rampant corruption. His victory is likely to lead to further erosion of democratic institutions in the Philippines, which have already been weakened under the departing leader, Rodrigo Duterte.

A divided nation. For other Filipinos, the Marcos family name remains a byword for excess and greed, and a painful reminder of the atrocities committed by his father. That will present Mr. Marcos with a range of challenges when he begins presiding over the country.

Though Ms. Robredo didn’t offer a formal concession, her remarks acknowledged her almost certain defeat. Official results of this week’s election are expected by the end of the month.

On Thursday, President Joe Biden and China’s leader Xi Jinping both congratulated Mr. Marcos. His victory capped a remarkable comeback for a family who was hounded out of the country 36 years ago after millions of Filipinos poured into the streets of Manila in peaceful protests known as the “People Power” revolt.

Mr. Marcos’s critics say that they fear democratic norms will erode further under him.

But Ms. Robredo ended her speech on a hopeful note. She said that she would set up a nongovernmental organization focused on helping the marginalized with “the widest volunteer network in the history of our country.”

Ms. Robredo acknowledged that while her supporters were upset about the loss, “What I’ve learned from difficult situations is that healing does not come while you’re sulking on your own. It comes when you start focusing on other people.”

“Allow yourself to cry,” Ms. Robredo said. “But when you’re ready to wipe away your tears, prepare yourself, strengthen your heart because we have work to do.”

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L'Humanité

Apprendre à gérer l’eau face au réchauffement climatique

Chronique

Le beau temps de ce mois de mai aggrave le déficit hydrique constaté depuis le début de l’année. Les réserves des nappes souterraines sont en baisse sensible dans de nombreuses régions de France. Mais le temps beau et chaud incite à augmenter la consommation d’eau, qu’il s’agisse de l’irrigation des cultures ou de l’envie d’avoir une piscine individuelle devant la maison.

Gérard Le Puill

Ces derniers jours, les journaux télévisés ont beaucoup communiqué sur les risques de sécheresse sévère en France d’ici l’été en raison d’un déficit pluviométrique de 35 % par rapport à la moyenne de ces dernières années. Nous avons vu des céréaliers montrant des épis de blé risquant d’être moins garnis en grains que les années précédentes. Ailleurs, des éleveurs expliquaient qu’ils sont amenés à porter du foin dans les prés pour nourrir les vaches, en raison d’une repousse insuffisante de l’herbe en cette première quinzaine de mai.

Dans une quinzaine de départements, les préfets ont déjà publié des arrêtés pour restreindre l’accès à l’eau pour l’irrigation des cultures et pour les usages domestiques afin de préserver la ressource. L’an dernier, de nombreux arrêts préfectoraux avaient été pris en ce sens, mais ce fut surtout au cœur de l’été. Cette année, ils seront plus nombreux et arriveront beaucoup plus tôt. Cette situation est liée au réchauffement climatique et tout indique que les pénuries d’eau seront de plus en plus fréquentes dans les prochaines décennies.

Quand le beau temps fait vendre des piscines

Après avoir pointé ce risque, il convient de s’intéresser au communiqué que vient de publier la Fédération des Professionnels de la Piscine (FPP). Elle nous indique, qu’en 2021, « La France a dépassé la barre des 3 millions de piscines. L’envie déjà présente chez de nombreux propriétaires de maisons individuelles de profiter d’une piscine à domicile a été accentuée par toutes les restrictions liées à la crise Covid. Pour mener à bien tous ces nouveaux projets, les particuliers peuvent compter sur le professionnalisme, l’agilité et la créativité des entreprises du secteur. Avec le printemps qui pointe le bout de son nez et les beaux jours qui arrivent, les piscines vont bientôt sortir de leur hivernage. Afin que toute la famille puisse en profiter dès le retour du soleil, il n’y a pas de temps à perdre », lit-on dans le communiqué de la FPP.

On s’abstiendra ici de porter un jugement sur les ménages qui ont investi ou qui veulent investir dans une piscine. On peut comprendre que la tentation soit forte pour disposer d’une structure qui permette de se protéger partiellement de la canicule estivale, laquelle devient parfois éprouvante. Mais creuser puis bétonner une piscine revient à émettre une grande quantité de CO2, puis à accroître annuellement sa consommation d’eau. Du coup, continuer de construire des piscines individuelles, puis les alimenter en eau, ne contribue pas à freiner le réchauffement climatique.

Mais cet essor de la piscine est une conséquence de la politique de l’offre, tout comme les livraisons à domicile de toutes sortes de colis commandés sur internet. On risque aussi de découvrir des conséquences du même genre avec la course de vitesse engagée par les marques automobiles dans la conversion à la voiture électrique. Car, outre les délocalisations d’usines dans les pays à bas coûts de main-d’œuvre, on assistera à une surconsommation de métaux rares dont les stocks seront bientôt épuisés.

Redécouvrir la citerne pour stocker l’eau de pluie

Mais évoquons les quelque 18 millions de maisons individuelles que compte la France. Rares sont celles qui disposent d’une citerne pour récupérer l’eau de pluie, alors qu’elle peut servir pour irriguer le potager ou pour arroser la pelouse, voire les deux. Dans presque toutes les villes, des véhicules communaux nettoient régulièrement les rues au jet d’eau. C’est presque toujours de l’eau de ville potable alors qu’il serait possible de récupérer une partie de l’eau de pluie qui tombe sur les bâtiments publics.

Notons enfin que la région Île-de-France ne fut guère concernée ces dernières années par les restrictions d’eau alors qu’elle compte 12 millions d’habitants sur un territoire relativement restreint. Elle doit cette sécurité des approvisionnements aux grands barrages de retenue qui ont été construits sur plusieurs affluents de la Seine voilà plus d’un demi-siècle. Les plus connus sont le Der Chantecoq et le lac d’Orient en Champagne, ainsi que le lac de Pannecière sur le cours de l’Yonne dans le Morvan. Le double intérêt de ces lacs est de limiter les crues de la Seine en Île-de-France quand il pleut beaucoup et de soutenir son débit à la belle saison à hauteur de 60 % et plus. C’est surtout cette eau, pompée dans la Seine, qui alimente les usines de traitement franciliennes, lesquelles nous fournissent une eau potable et buvable d’un bout à l’autre de l’année.

La France peut gérer son eau sans gêner les pays voisins

La géographie de notre pays fait partir beaucoup de ruisseaux, de rivières et de fleuves des zones de moyenne montagne pour couler en direction de la mer. La France peut donc gérer l’eau qu’elle reçoit du ciel sans en priver les pays voisins. Encore faut-il, en ce début du XXIe siècle, accepter l’idée d’en stocker suffisamment quand elle tombe abondamment. Cela peut présenter quelques inconvénients mais les avantages sont beaucoup plus nombreux. « Entre deux maux, il faut choisir le moindre », nous rappelle un vieux dicton. Il sera plus vrai que jamais en ce XXIe siècle déjà très impacté par le réchauffement climatique et on devrait inciter les habitants de maisons individuelles à se doter d’une citerne. A contrario, vouloir mettre la nature sous cloche n’est pas la meilleure manière de préparer l’avenir des générations futures.

Réchauffement climatiquegestion de l'eau
France24 - World

‘I will not wear the burqa’: Some Afghan women defy Taliban edict

Issued on: 14/05/2022 - 11:14

FRANCE 24 Follow

The Taliban earlier this month issued a decree urging women to stay home and ordering those who have to go out to cover their faces with a burqa. But a few brave Afghan women have vowed to defy the restrictive edict.

A day after the Taliban issued a decree on May 7 ordering women to fully cover their faces in public – ideally with the burqa – a group of women took to the streets of Kabul to protest the edict.

One of the women at the protest, who declined to be identified for security reasons, said the Taliban did not let them continue the demonstration.

"They insult us. We can't even reply because they have guns and their fingers are always on the trigger. They don't care that we are women, they don't value women. I am not just defending my own rights, but the rights of all women in Afghanistan," she said.

The decree from Taliban leader Hibatullah Akhundzada also said that if women had no important work outside then it was "better they stay at home", and outlined punishments for their male guardians if they did not comply with the new dress code.

It was a major blow for women’s rights in Afghanistan, following two decades of relative freedom while US-led troops were stationed in the country.

"When you wear this, you can't even breathe. Even if they threaten to hang me, I will not wear the burqa," said another woman.

The decree was issued by the ministry for the promotion of virtue and suppression of vice, a department opened after the August 2021 Taliban takeover of Afghanistan following a chaotic US military exit. On the exterior walls of the ministry, a banner urges Afghan women to wear the proper Islamic veil.

"The proper Islamic dress covers from head to toe, including the face. This order does not come from the Islamic Emirate, but from Allah and the Koran. The implementation of the decree started the day we announced it.  For now, we are explaining things and acting gently towards our sisters," said Mohammad Akif Muhajir, a ministry spokesman.

In some parts of Kabul, there are still women who do not cover their faces in public. But since the decree was issued, their numbers are decreasing.

Click on the video player to watch the full report.

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Taliban chief orders all Afghan women to wear burqa in public

RELIGION AND IDENTITY

School hijab ban targets India’s Muslims as Hindu hardliners eye key vote

TUNISIA

Tunisia bans niqab in government buildings

New York Times - World

South Korea Turns to Surveillance as ‘Ghost Surgeries’ Shake Faith in Hospitals

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After scandals in which doctors let unsupervised assistants operate on patients, the country is becoming one of the first to require cameras in operating rooms.

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By John Yoon

SEOUL — South Korea has a reputation for world-class medical care. But faith in its hospitals has been shaken by years of complaints about doctors mishandling unconscious patients, including turning them over to unsupervised assistants who perform what are known as “ghost surgeries.”

To stem the practice, lawmakers amended the country’s medical laws last year to require cameras in all operating rooms that handle patients under general anesthesia, making South Korea one of the first countries to do so.

Ethicists and medical officials, including those at the American College of Surgeons, have cautioned that surveilling surgeons to deter malpractice may undermine trust in doctors, hurt morale, violate patient privacy and discourage physicians from taking risks to save lives. The Korea Medical Association, which is opposed to the new mandate, has lobbied to limit its impact.

But supporters of the law said the move would help protect patients, build the public’s trust in doctors and provide victims of medical malpractice with evidence to use in court.

“People are dying in operating rooms,” said An Gi-jong, an advocate for patients. “We can’t rely on doctors to solve problems on their own anymore.”

About five patients have died from ghost surgeries in the past eight years, he said. They include Kwon Dae-hee, a college student in Seoul who died of a hemorrhage in 2016 after jawline surgery. His mother, Lee Na-geum, who obtained footage of his operation and reviewed it hundreds of times, found evidence that the operation had been botched because parts of it had been conducted by an unsupervised nursing assistant.

A court convicted the surgeon of involuntary manslaughter in 2021, sentencing him to three years in prison.

Ms. Lee, 62, who has held a public vigil denouncing ghost surgeries since her son’s death, said in an interview: “Once the cameras are installed, your lies will be exposed if you’re a ghost doctor. Cameras reveal truth.”

Cameras in hospitals are not new. Vietnam requires them to catch corrupt medical staff — but not in operating rooms. In 2019, Philippine lawmakers proposed a bill requiring cameras in operating rooms, but it did not pass.

No U.S. state requires them. In Rhode Island, a former state health director, David Gifford, ordered a hospital to install them after a series of surgical errors in 2009. But he came to regret the decision, saying that the cameras foster distrust.

“It was a Big Brother looking down and videoing you, which never was the intention,” he said in an interview. “If I knew that that’s what they would have done, I don’t think I would ever have mandated it.”

South Korea is accustomed to widespread video surveillance. By 2020, the government had installed more than 1.3 million cameras in public spaces, often to deter crimes. Demand for the camera mandate in hospitals escalated in recent years with revelations by whistle-blowers that doctors had inflicted ghost surgeries, and even sexual abuse, on anesthetized patients. Fears about ghost surgeries were a plot point in the Korean Netflix hit “Squid Game.”

The surreptitious surgeries began occurring at plastic surgery clinics in South Korea in the 2010s, after the government started promoting medical tourism as an economic driver, according to legal experts. Patient advocates say plastic surgeons took advantage of the high demand by deputizing nurses, assistants and even medical device technicians to perform operations. That allowed physicians, they say, to pack in more patients to maximize profits.

Ghost surgeries spread to spinal hospitals because of a confluence of factors, said Kim So-yoon, a professor of medical law and ethics at Yonsei University. Spinal operations are in high demand because of the country’s aging population. There is an undersupply of doctors to meet that demand, she said. Doctors account for 2.5 out of every 1,000 people in South Korea, lower than the 3.3 average of other nations in the Organization for Economic Co-operation and Development.

Many spinal procedures are also relatively uncomplicated, making it easier to train nurses to do them, she added.

In May of last year, video footage emerged from a spinal clinic, Incheon 21st Century Hospital, that showed nursing assistants performing incisions and putting in sutures. Choi Jeong-kyu, a lawyer who has represented medical malpractice victims, said he received the footage from someone who had worked at the clinic and recorded it secretly. Mr. Choi passed it on to the broadcaster MBC.

Nineteen surgeries were captured in the footage, which showed three nursing assistants operating on patients’ spines. Surgical machines buzzed as the assistants, looking through a medical microscope, used them on patients’ bones and bloody gauze piled up on one side of the surgical table. During each operation, a surgeon eventually appeared and worked on the patient for about five minutes.

“They were treating patients like objects on a conveyor belt in a factory,” Mr. Choi said. “It’s frightening.”

After the video emerged, prosecutors filed suit against the clinic. Five doctors, three of whom were the clinic’s directors, and three nursing assistants were arrested in August. In February, a court found them guilty of unlicensed medical practices and fraud. They were sentenced to up to two years in prison and fined up to 7 million won, about $5,700, each.

The clinic’s directors — Hyun Yong-in, Jung Hyun-tae and Lee Wan-soo — had booked as many patients and surgeries as possible when staffing levels were low, the court found. They had carried out the crime “systematically” and “for the purpose of profit,” and had “undermined patients’ legitimate trust in doctors and medical institutions,” the verdict read.

The defendants have appealed the verdict. None of the doctors’ medical licenses were permanently revoked. The clinic has closed. And the case boosted support for the camera mandate, which goes into effect in September 2023. Lawyers for the defendants, reached by phone, declined to comment, citing the pending appeal.

About 100 cases of ghost surgeries were prosecuted in the five-year period before 2018, according to the health ministry. But between 2008 and 2014, about 100,000 patients were victims of ghost surgeries, the Korean Society of Plastic Surgeons has estimated.

Under the new law, hospitals performing surgeries on unconscious patients must install video cameras in their operating rooms. If a patient or a relative requests that a surgery be filmed, the hospital must comply. Doctors can refuse for certain reasons, such as if a delay in the operation would put the patient’s life at risk, or if the filming would significantly impede residents’ training. The recorded footage can be viewed for criminal investigations, prosecutions, trials, medical disputes or mediation.

Advocates for patients say the punishment for ghost surgeries is too lenient in South Korea. Under current laws, doctors can face fines and up to five years in prison, and they can lose their licenses, though they may reapply after three years at most. In the United States, charges of battery have been brought in cases where a doctor performed surgery on another doctor’s patient, Mr. Choi said. But South Korean courts treat ghost surgeries as practicing medicine without a license, not battery, he said.

South Korean doctors’ financial incentives have made ghost surgeries alluringly profitable, said Kwon Soon-man, a professor of public health at Seoul National University. The health insurance system, which uses a fee-for-service payment model, has incentivized physicians to choose more resource-intensive ways to treat patients, he said. And while about 10 percent to 20 percent of U.S. hospitals are for-profit, he added, private hospitals in South Korea account for over 90 percent of all hospitals.

Some South Korean hospitals are ahead of the mandate. Kookmin Hospital, in Gyeonggi Province, installed surveillance cameras in 2020. Set in the ceilings of its operating rooms, they recently recorded a shoulder surgery as visitors observed (the hospital had granted rare permission).

The doctor’s back faced the camera, blocking the surgical site. A surgical cloth covered the patient’s face. But the footage clearly showed who was performing which tasks.

Dr. Choi Sang-wook, the hospital’s director, said the cameras had improved patients’ confidence in the hospital.

“They’ve helped us win our community’s trust,” he said. “That has been the biggest advantage.”

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El País (ESP)

ALCACHOFAS CON HUEVOS ESTRELLADOS

Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

Estamos en el ecuador de mayo y el calor ya empieza a ser la rutina diaria, aunque a veces aún nos caiga algún que otro chaparrón y nos toque volver a sacar el chubasquero del armario: no olvidemos que estamos en primavera. En El Comidista lo tenemos muy presente y en este nuevo menú semanal usamos los productos primaverales en platos más ligeros y fresquitos como una ensalada de guisantes y espárragos, una sopa fría de zanahoria, coco y jengibre o una causa limeña de atún muy típica en Perú. También contamos con recetas calientes como unas alcachofas fritas con huevos estrellados o una merluza en salsa verde que se puede preparar de dos maneras. De postre tenemos fresas con mascarpone, una tarta de limón que no necesita horno y la Selva Negra que, gracias al bizcocho de chocolate, la nata montada y las fresas, es uno de los pasteles más famosos del mundo.

Lunes 16 de mayo

Versionamos los clásicos huevos estrellados cambiando las patatas por alcachofas también fritas. Si el contraste entre su crujiente y el huevo no te llega, puedes ponerle jamón (o queso, foie o romesco).

ENSALADA DE LENTEJAS, HINOJO Y PICATOSTES

El sabor anisado del hinojo combina perfectamente con el salado potente de las anchoas, mientras su punto yodado se viene arriba gracias a la mantequilla que impregna los picatostes.

'GALETTE' INTEGRAL DE ALBARICOQUE

Un dulce ligero y primaveral, perfecto para disfrutar de la dulzura natural de las frutas de temporada y llenar de color tus sobremesas. Sí, cuando asoma el verano nos ponemos así de poetas.

Martes 17 de mayo

ENSALADA DE ESPÁRRAGOS Y GUISANTES

Cómete la primavera a bocados con esta ensalada verde, diferente y resultona que aprovecha lo mejor de las verduras de temporada y queda de fábula con un poco de queso y una vinagreta.

TOMATITOS CHERRY CON PASTA, ALBAHACA Y LIMÓN

Si preparas el mismo plato con los tomates crudos, tendrías una ensalada de pasta. Pero nos quedamos con esta versión caliente, con los tomates jugosos y ligeramente caramelizados.

FRUTA DE TEMPORADA: FRESAS

Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.

Miércoles 18 de mayo

SOPA FRÍA DE COCO, ZANAHORIA Y JENGIBRE

Cuando suben las temperaturas las cremas frías empiezan a cotizar al alza en el recetario comidista. La de hoy lleva zanahoria pochada, caldo de verdura, cebolleta, jengibre y un toque untuoso de leche de coco.

HAMBURGUESAS DE REMOLACHA, JUDÍAS ROJAS Y NUECES

Al plato, en un buen panecillo con extra de queso, en táper para comer en el trabajo o para una barbacoa con amigos: esta hamburguesa vegetal está tan buena que ni el más carnaca podrá resistirse.

TARTA SIN HORNO DE LIMÓN Y GALLETAS

La carlota es la tarta ideal para hacer en familia. Para este pastel frío con orígenes nobles y de fácil elaboración, no necesitarás ni horno ni ningún utensilio electrónico.

Jueves 19 de mayo

CAUSA LIMEÑA DE ATÚN

Esta receta del clásico pastel de puré de patata peruano con diferentes rellenos trae de regalo las sugerencias de diferentes chefs para conseguir que te sientas en la mismísima Lima.

MERLUZA EN SALSA VERDE

Rendimos homenaje a la merluza de pincho de Burela juntándola con una de las salsas que mejor le sienta. La hacemos de dos formas: una tradicional a la vasca y otra mirando a Oriente.

FRUTA DE TEMPORADA: ALBARICOQUES

Es pariente del melocotón y de la ciruela, tiene muy pocas calorías, y una buena cantidad de fibra que lo convierte en una fruta bastante saciante.

Viernes 20 de mayo

BOQUERONES ASADOS CON MOJO VERDE DE CILANTRO

La versatilidad de los boquerones es tan fascinante como tediosa es su limpieza, pero merece la pena ponerse a ello para disfrutar de recetones tan sabrosos como el que te proponemos hoy.

CABALLA CON PATATAS, CEBOLLA Y GREMOLATA DE ALMENDRA

Cocinamos la caballa sobre un lecho de patata y cebolla, usando una cazuela baja en lugar del horno. Conseguiremos un plato reconfortante sin pasar calor, y lo refrescaremos con una picada de perejil y almendra.

FRESAS CON MASCARPONE

Si quieres sacar partido hasta a los fresones más insípidos, prueba esta receta ultrarrápida diseñada para los más vagonetas en la repostería.

Sábado 21 de mayo

TINGA DE TERNERA

Un plato tradicional de Puebla que puede prepararse con cualquier tipo de carne o ave, siempre que lleve un buen sofrito con tomates asados, cebolla, ajo y chile chipotle.

FRUTA DE TEMPORADA: CEREZAS

Las cerezas están de temporada y en El Comidista lo celebramos poniéndonos tibios a ellas. Pero si pinchas en el enlace verás varias recetas por si te aburres de comerlas solas.

Domingo 22 de mayo

ARROZ FRITO AL ESTILO CHINO

Clásico de los restaurantes chinos, el arroz frito no encierra grandes dificultades en su preparación. Este plato de aprovechamiento admite múltiples ingredientes, pero conviene seguir sus normas para no fracasar.

TARTA SELVA NEGRA

La Selva Negra es una de las tartas más conocidas de Alemania, pero ha conseguido ser popular en muchos países del mundo gracias a la eficaz combinación de bizcocho de chocolate, nata montada y cerezas.

La bebida del finde

SANGRÍA DE VINO BLANCO

La clave para que esta sangría salga bien está en escoger un vino decente, limitar el azúcar y entregarse a la fruta de temporada y el zumo de cítricos para aromatizar la mezcla.

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Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Vladimir Putin, Family Man

As Western nations place sanctions on people close to the Russian leader, including family members, the strict secrecy surrounding his private life is being punctured.

Credit...Pool photo by Maxim Shemetov

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By Jason Horowitz

VOORSCHOTEN, Netherlands — Vladimir Putin did not like the prying.

It was 2008, and the Russian president, then 56 and eight years into his tightening grip on power, stood for a news conference in Sardinia’s lavish Villa Certosa. At his side was his closest ally in Western Europe, Silvio Berlusconi, the media mogul and Italian prime minister of legendarily hedonist appetites with whom he shared a taste for raunchy jokes, over-the-top furnishings and vast wealth.

During the summers, Mr. Putin’s two teenage daughters had the run of the sprawling villa, going on secret luxury shopping and boating excursions under strict orders that their identities remain concealed and their faces hidden from cameras, according to a person with knowledge of the arrangement.

That strategy of strictly shielding his family worked well for Mr. Putin over the years, until Russia invaded Ukraine in February. Now, as nations impose sanctions on those closest to him — including those approved on Friday by Britain on the woman long considered to be his mistress, Alina Kabaeva, and his former wife, Lyudmila Ocheretnaya — the facade is beginning to crumble, shedding new light on the Russian leader’s private life.

Some of the first glimmers of his complicated family affairs unfolded in that scene at the villa, as a Russian reporter, Nataliya Melikova of Nezavisimaya Gazeta, gingerly broached the forbidden zone. Days before, a report in Moskovsky Korrespondent claimed that Mr. Putin and his wife of 25 years had secretly split. Enticingly, the newspaper further reported that he had fallen for Ms. Kabaeva, a famously flexible Olympic gold medalist in rhythmic gymnastics, who, at 24, was about the age of his daughters and had become a public face of his political party.

“I have always reacted negatively to those who, with their snotty noses and erotic fantasies, meddle in other people’s lives,” Mr. Putin said, denying the report. Mr. Berlusconi mimed shooting Ms. Melikova with an imaginary machine gun as Mr. Putin, who by then had been accused of murdering several journalists, nodded and smiled. Days later, Moskovsky Korrespondent halted operations for “financial reasons.”

Mr. Putin is more than just a protective father who, as he has said, wanted to give his daughters a normal life and considered their safety a matter of national security. A former K.G.B. operative steeped in the agency’s ways of subterfuge, disinformation and the Janus-like ability to present different selves depending on the situation, he has shrouded his personal life in secrecy and wrapped it in rumor.

He has two officially recognized daughters from his first marriage, but according to independent Russian news outlets and unverified international news reports, he may have four more children with two other women. Yet even his acknowledged daughters, now approaching middle age, are so hidden as to be unrecognizable on a Moscow street. His former wife, whom some biographers believe he married to improve his chances of entering the bachelor-resistant K.G.B., essentially vanished from view even before they divorced.

In the villa-dotted Russian enclaves of Switzerland, a petition began circulating in March demanding the repatriation of his supposed paramour, Ms. Kabaeva, angrily comparing her with Hitler’s mistress, Eva Braun. In Lugano, locals whisper about the green glass building Ms. Kabaeva lived in overlooking the lake and speak with confidence about the hospital where her rumored children were born and the schools they attended. But they have not seen her.

The supposed children are unverified and invisible. In a Monte Carlo luxury apartment building, residents shrug at pictures of another possible girlfriend and child of Mr. Putin’s who owned property there, and whose family shares addresses with Ms. Kabaeva’s family in exclusive Moscow luxury buildings. In many cases, they are apparitions, and as in many ghost stories, the phantoms can seem conjured for a desired effect, either by critics to undercut Mr. Putin’s self-made image as a protector of family values or by supporters to compound the image of Mr. Putin’s wealth, virility and mysteriousness. Or maybe they are simply real.

“There’s so many stories. All of them can be true or none of them can be true. And that’s sort of the fog of Putin,” said Nina Khrushcheva, a Moscow-born professor of international affairs at the New School in New York. Mr. Putin, she said, was at once both obsessively clandestine and an exhibitionist who fed off the Western depiction of him as a supervillain.

The great-granddaughter of Nikita Khrushchev, Ms. Khrushcheva said that Mr. Putin had a byzantine worldview typical of the Kremlin, and like Stalin, he embraced and perpetuated mythology peppered with truth. “You create misinformation,” she said. “You create an atmosphere of something that everybody is guessing and everybody is discussing and everything is secret.”

Some things do seem clear enough, though. Members of Mr. Putin’s family circle are beneficiaries of a kleptocratic system that Mr. Putin rules over like a mafia don, with oligarch lieutenants paying him tribute in the form of wealth, lucrative jobs or luxurious villas lavished on his family and those in the potential orbit of his affection. For decades, few succeeded in penetrating the opaque protective bubble built around them and their resources, but Mr. Putin’s invasion of Ukraine has changed that.

In April, the United States aimed into the fog and imposed sanctions on his two daughters, citing them as family members of a penalized person — Mr. Putin — and asserting their support for the Russian defense industry and reception of billions of dollars of funds directly overseen by Mr. Putin. The American government also nearly placed sanctions on Ms. Kabaeva, but pulled back at the last moment to avoid, for now, an escalation, officials said.

Sanctions experts say those measures were less meant to do Mr. Putin concrete financial harm than to send him a message that his aggression had crossed a line, and that his invisible and untouchable private world could be seen and reached by the West.

“Overall, sanctions that are not approved by the U.N. Security Council are bad, most importantly, they are useless,” said Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, when asked for comment on the Western sanctions against Mr. Putin’s family members. “Sanctions against families, relatives, acquaintances and journalists are stupid.” Asked whether the Kremlin believed sanctions against Ms. Kabaeva and her relatives were a personal affront against Mr. Putin, Mr. Peskov added, “This is just an absurd decision!”

The Dutch Branch

On a grassy plot of land on the outskirts of Amsterdam, protesters recently sent a message to Mr. Putin through his daughter Maria. Near Ukrainian flags planted in the middle of a heart made of candles, a sign addressed to “Ave Maria Putin” read: “It seems your old man is hard to reach and clearly impossible to stop even by his hangmen. But as we all know, fathers and daughters are a different story,” and, “We beg you, Maria.”

What at first seemed an unlikely place for an appeal — and an unlikely person to appeal to — made more sense when one understood that the land had recently been bought by Jorrit Faassen, a Dutch man who was once married to and has at least one child with Maria Vladimirovna Vorontsova, as Mr. Putin’s eldest daughter is known. In the 15 years since Ms. Vorontsova secretly began living with Mr. Faassen in the Netherlands, she had at times become the focus of local ire against her authoritarian father.

Things grew particularly tense in 2014, after Russia-backed separatists shot down a Malaysia Airlines jet departing from Amsterdam over Ukraine, killing 298 people, including nearly 200 Dutch. Mayors throughout the Netherlands demanded Ms. Vorontsova be deported, and scrutiny has increased with the current war in Ukraine.

A Dutch investigative news outlet, Follow the Money, reached Mr. Faassen in Russia recently.

In a strong Hague accent, he called the war in Ukraine an inconvenience and denied that he had been the husband of Ms. Vorontsova. “He was not at ease,” said the editor who interviewed him, Harry Lensink.

Since then, the reporters have been ill at ease, too, and worried about their phones being tapped. A contributor to their article about Mr. Faassen received notice that a person using a server in Moscow had tried to hack his email account.

All of that anger and anxiety was far removed from the revelry at a party celebrating the couple in 2008 in Wassenaar, perhaps the most exclusive and wealthy area in all the Netherlands. “It was a wedding party,” recalled Danny Plezier, a local singer of Dutch folk songs who performed at the affair.

He said the guests sang along with his hits, and he shook hands with the groom, whom he had known for years, and his new bride. Mr. Plezier said he had no idea she was Mr. Putin’s daughter and left after his set.

Hardly anyone at the wedding knew much about her, though pals of Mr. Faassen, who moved to Moscow for business in 2006, gave clues in their rowdy speeches. They joked about their pastime of hitting on rich Russian girls in Moscow clubs.

Maria’s parents did not attend her Dutch wedding party. Some Russians did, however, including fit men who watched from the bar as a relative of the bride — a young woman who sang a touching, traditional Russian song — danced emphatically to tango music.

The groom’s cousin Casper Faassen, now a prominent Dutch artist, said that the next time he saw his cousin’s wife, Maria, was at his aunt’s birthday party in the nearby town of Merenwijk. As guests angled for Indonesian food at the buffet, he said, Maria seemed composed but apart, looking elegant in a beige dress, standing with perfect, dancerlike posture. She communicated with everyone, including her husband, in good English and spoke little Dutch.

The couple eventually ordered some of Mr. Faassen’s art pieces. He recalled delivering three blurred images of ballerinas against a gold-leaf background to their apartment above the local Albert Heijn supermarket in nearby Voorschoten. Maria answered the door as her husband, Jorrit, loafed on the couch in front of the television. As he came in, Casper joked about his cousin being a couch potato, and recalled that Maria rolled her eyes in solidarity.

Neither Casper nor many others in the family knew the true identity of the woman who went as Maria Vladimirovna Vorontsova, and now Maria Faassen, but Masha to her father. But in 2010, a Russian news outlet, New Times, reported that Jorrit, then an official at a Russian consultancy firm, received a beating from the bodyguards of Matvey Urin, a top Russian banker who did not know who he was dealing with, after a road rage episode in Moscow.

Mr. Urin promptly lost licenses to operate banks and the bodyguards ended up in jail. Russian gossip reporters speculated that the Dutchman was Mr. Putin’s son-in-law, though Jorrit always denied it.

The couple spent much of their time in Moscow, where documents listed him as an official at Gazprombank. Casper said his cousin once offered him the potential of lucrative connections and sales in Russia. But by then, the rumors of Maria’s parentage had begun to circulate and the artist, who reviled Mr. Putin for his undercutting of democracy and violent crackdowns, demurred.

“I said, ‘Thanks, but no thanks,’” he said, and steered clear of the couple from then on.

But local residents paid more attention to them. On a recent afternoon around the luxury high-rise where Jorrit bought the top two floors, one Ukrainian neighbor expressed disgust at the former inhabitants while Corien Zoetemelk, 57, who lives across the street from the penthouse condo, recalled seeing the couple at various times, including gliding along the canal underneath their apartment building.

“I saw them on their sloop,” she said. “She was pregnant.”

On the second-floor balcony of their building next to the canal, an older man said that he “was on the elevator with her once,” and that “she looked like her father.” The man said the couple also had a son, or at least people had seen Jorrit, who avoided contact with his neighbors, with a little boy. The man on the balcony stopped talking when his wife angrily called him into the apartment. “They can get you for this,” she hissed.

Sergei Roldugin, a cellist and a close — and fabulously enriched — friend of Mr. Putin, now on the United States’ and European Union’s sanctions lists, and Maria’s godfather, once told an interviewer that she had a son in 2012. In a 2017 interview with Oliver Stone, Mr. Putin acknowledged that he had become a grandfather.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Some locals are convinced that they saw the Russian grandfather visit.

“I did see Putin,” said Patricia Kortekaas, 62, a member of Voorschoten’s City Council, as she stood outside the supermarket he had supposedly entered. She recalled seeing him, flanked by security, in the coffee and tea aisle.

“He looked cautious,” she said. “I thought, ‘What’s wrong with him?’” (Mr. Putin’s office has denied the visits.)

By 2014, Maria had become a specialist in pediatric dwarfism. Her charity project, Elfa-Endo, which helps children with endocrine problems, also received funding from the powerful — and now under sanction — Alfa Bank. That could be the reason the U.S. Treasury decided to punish her for leading “state-funded programs that have received billions of dollars from the Kremlin toward genetics research and are personally overseen by Mr. Putin.”

Those sanctions could hurt her new family. According to a report published in April by the independent Russian news outlet Meduza and the Russian-language site Current Time TV, she had by then divorced Jorrit and remarried a Russian man who got a job at the gas company Novatek. A powerful oligarch, Gennady Timchenko, who often pops up as Mr. Putin’s family fixer, and who is also on sanctions lists, recently sat on Novatek’s board.

Maria could not be reached for comment. Mr. Faassen did not return a request for comment left with his father, who said, “Go away,” at his home, where the windows, traditionally uncovered in Holland, were blocked with newspaper.

The ‘Disciplined’ Daughter

From the beginning, Mr. Putin’s personal story seemed filled with the stuff of myth making. He used an official biography — published in 2001, when he first took power as an apparent next-generation democrat — to burnish his image as a tough but heroic family man. In it, he tells the story of personally saving the family, while naked, when a faulty sauna burned down the family dacha.

“The girls suffered the most from the incident,” Mr. Putin said of his two daughters. “They had brought all their treasures from home to the dacha — all their toys and Barbie dolls, which they had been accumulating their whole lives. Masha told me later that she couldn’t sleep for several months after that. They had lost everything that was familiar to them.”

Now, the conflagration of Mr. Putin’s war in Ukraine has threatened to strip them of everything again.

That goes, too, for his second daughter, Katya, who, as Mr. Putin tells it, “turned out to be the most disciplined.”

“When I shouted, ‘Everybody get out of the house!’” he says, “she dropped her spoon on the table and leaped out of the house without asking any questions.”

Indeed, Katya, who lived under the alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, seems to be the one who has adhered more to Mr. Putin’s circle of influence. In February 2013, she reportedly married Kirill Shamalov, the son of Nikolai Shamalov, a close associate of Mr. Putin’s and major shareholder of the Bank Rossiya. One of Mr. Putin’s preferred ski resorts, Igora, provided an idyllic winter setting, with the names Kirill and Katerina written in the snow.

In 2020, Meduza and another independent Russian news outlet, Important Stories, obtained emailed wedding invites that Mr. Shamalov sent to Maria, Jorrit and their son in Holland. The wedding was said to have indoor ice skating, a laser lighting display and a faux Russian village with assorted performances.

Katerina was herself a seasoned performer who had become passionate about acrobatic rock ’n’ roll dancing. In 2013, she and her dance partner, Ivan Klimov, who flipped her through the air as she wore a leotard and white sneakers, performed at the Boogie-Woogie World Masters of acrobatic rock.

“Everyone knew she was Putin’s daughter,” said Edilio Pagano, who often judged the events that Katerina competed in but said he never felt pressure to give her higher scores.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Two countries inch closer to NATO. The foreign ministers from Sweden and Finland are poised to meet with their NATO counterparts to discuss the prospect of joining the alliance. In apparent retaliation, Russia halted exports of electricity to Finland after saying that a NATO expansion would pose a threat to its own national security.

A possible spoiler? A day after President Recep Tayyip Erdogan of Turkey suggested that he would be reluctant to welcome Finland and Sweden into NATO, a spokesman for the leader said the country was not trying to block the two nations’ potential membership in the alliance, but rather ensure that all members’ security concerns are considered.

On the ground. Russia’s military offensive in eastern Ukraine remains stalled, and the Ukrainians are on the offensive around the northeastern city of Kharkiv. Ukraine’s defense minister warned that the war had entered a “new, long phase” with “extremely tough weeks” ahead.

War crime case. The Ukrainian judicial authorities began a case against a Russian soldier accused of shooting a civilian. It is the first trial involving a suspected war crime by a Russian service member; the victim was a 62-year-old man on a bicycle in a village in Ukraine’s Sumy region.

He said that Katerina “was not, shall we say, a brilliant athlete, but she really cared, in that she was present at every competition.” She never spoke of her lineage, he said, but was a “very reserved, very kind, smiley and well mannered” woman who communicated mainly in English.

Around 2014, Mr. Pagano worked with her on the executive committee of the World Rock ’n’ Roll Confederation, based in Switzerland, where she was the vice president for expansion and marketing. She rarely attended meetings, he said, but when she did, she was always accompanied by two bodyguards.

By then, she was busy with bigger business. In 2015, the Russian news agency RBC reported that she had gone to Switzerland not for a dance competition, but to attend the “Russian session” of the Davos Forum with Mr. Shamalov.

Mr. Putin let slip in a 2011 Russian television interview that Katerina majored in Oriental studies at St. Petersburg University. But as she stepped gingerly into view in 2015, it was as the author of a math textbook and a half-dozen scientific papers, including one on space travel and how the body reacts to zero gravity. Her co-author, the rector of Moscow State University, Viktor Sadovnichy, did not return a request for comment.

Yet she was more than an academic. Katerina headed a research institute, Innopraktika, to sponsor and support young scientists, that was partly financed by the state oil company Rosneft. The board of Innopraktika, Reuters found, had a host of Putin confidants and former K.G.B. officials, including some who lived in the same apartment complex in Dresden, Germany, when the Putin family was stationed there in the 1980s. And by 2014, she helped oversee the $1.7 billion expansion of Moscow State University, working as a liaison to the business sector with the title of vice rector.

As she grew professionally, so did her husband’s wealth. Kirill Shamalov acquired from Mr. Timchenko, the Putin-connected oligarch and apparent family fixer, a roughly $3 billion stake in Russia’s leading oil and petrochemical company and became one of its top shareholders. The couple also acquired from Mr. Timchenko, for an undisclosed price, a seaside villa in Biarritz, France. (In March, Russian activists broke into that villa and tried to make it available to Ukrainian refugees.)

In 2018, Katerina appeared on a Russian television show, which identified her as the “director of Innopraktika and deputy director of the Institute of Mathematical Study of Complex Systems at Moscow State University.” In the segment, she spoke in front of a computer graphic of a head wired to electrodes. (The U.S. Treasury Department placed sanctions on her for being “a tech executive whose work” supports the Russian government “and defense industry.”)

That year, Bloomberg reported that the couple divorced and shared nearly $2 billion in assets. The United States placed sanctions on Mr. Shamalov, identifying him as the “former husband” of Katerina. Her true love still seemed to be dance. In 2019, she became a council member of Russia’s World Dance Sport Federation.

But Miriam Kerpan IIzak, the president of the World Rock ’N’ Roll Confederation, said Katerina was no longer associated with the group. “I don’t have any contact with her,” she said, adding, “She’s not active anymore.”

The Other Women in Putin’s Life

Mr. Putin’s war has also forced other children linked to him to pull back from their preferred public activities.

Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, whose patronymic means she is the daughter of a Vladimir, is a 19-year-old who played up her possible connection to Mr. Putin to gain tens of thousands of followers on her Instagram account, filled with pictures of her coyly hiding her face. In interviews, Luiza, as she is known, admitted that she looked a lot like Mr. Putin and said that if the president stood before her, she would ask him, “Why?” But the war brought angry attention and her account suddenly disappeared.

Luiza is the daughter of Svetlana Krivonogikh, 47, a former cleaning woman in St. Petersburg, who, through an alleged relationship with Mr. Putin, turned into a real estate baroness, a board member of Mr. Putin’s personal Bank Rossiya and a major stakeholder in the Igora ski resort where Mr. Putin’s second daughter, Katerina, was married.

In 2021, the release of the Pandora Papers — millions of leaked documents from offshore financial firms — and an earlier investigation by Proekt, which was subsequently banned in Russia, showed that Svetlana’s worth was estimated to be around 100 million euros, or about $105 million, and included a $3.75 million Monaco apartment.

Maria Pevchikh, the head of investigations at the Anti-Corruption Foundation, a Russian nonprofit organization founded by the Russian opposition politician Aleksei A. Navalny, was certain that Mr. Putin had fathered children with his mistresses and that they had lived in luxury abroad.

She pointed to paper trails that indicated extravagant wealth for the women and their families and to property records showing that a Gazprom subsidiary gave luxurious apartments in the same Moscow building to the mothers of Ms. Kabaeva and Ms. Krivonogikh.

On a recent afternoon, as Russians climbed into exclusive sports cars in front of Monte Carlo’s landmark casino, residents of the apartment building there said they had never seen either Ms. Krivonogikh or her daughter. The doorman said she did not live there.

On April 22, Mr. Putin’s supposedly current mistress — and by some accounts, his new wife, Ms. Kabaeva — appeared in Moscow at her annual Alina Festival, a patriotic gymnastics event. An advisory member of the National Media Group, controlled by the powerful oligarch Yuri Kovalchuk, she rallied support for the invasion of Ukraine in front of the “Z” signs that are symbols of Mr. Putin’s war.

The Swiss and international news media have often reported as a given that Ms. Kabaeva, who was living in Switzerland, had Mr. Putin’s child at the Sant’Anna clinic near Lugano in 2015, when he disappeared for eight days. (“Doesn’t correspond to reality,” the Kremlin spokesman, Mr. Peskov, said at the time.)

The Lugano clinic, its pristine lobby filled on a recent afternoon with pregnant women speaking Russian, declined to comment. A 2019 report in a Russian newspaper saying that Ms. Kabaeva had given birth to twins vanished from the web.

Around Lugano, residents are certain that she had once lived under heavy guard in the glass luxury building overlooking the lake in Lugano’s Paradiso neighborhood.

“I know she lived here,” said Olena Utkina, a Ukrainian woman who worked in a beauty salon down the block. Some are so certain that Ms. Kabaeva lived there that they have sought to kick her out, circulating a petition demanding that Switzerland “take action and reunite Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva with her ‘Führer.’”

But the doorman at the building said he had worked there for 10 years and had never seen anyone by that name. No one in the cafes of the Collina d’Oro, a fabulously wealthy area popular with the city’s Russian enclave, had ever seen her. And the couple’s reported children have never publicly materialized.

“They have never been here,” said Bill Eichner, a director at the exclusive American school in Switzerland, where an application for a new Russian student, to be vetted against the growing sanctions list, sat on his desk.

None of the faithful at the nearby Russian Orthodox Church said they had ever seen Ms. Kabaeva, and Ukrainian refugees there said they would avoid her if they did.

“It would be great if Switzerland would take her property away,” said Katerina Chaplynska, 25, who fled to Switzerland with her teenage sister after the Russian invasion of Ukraine. Some Russians, too, said they would not like to see Ms. Kabaeva, including Victoria Bussi, 34. She said she used to support Mr. Putin, but now found him less mysterious, more a plain war criminal.

“He destroyed Russia’s reputation,” she said.

Claire Moses contributed reporting from the Netherlands, and Ivan Nechepurenko from Istanbul.

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L'Humanité

Palestine. Les journalistes informent au prix de leurs vies

Actu

La mort de la journaliste palestinienne Shireen Abu Abkeh, abattue mercredi par l’armée israélienne alors qu’elle couvrait des affrontements à Jénine, a suscité une onde de choc. Secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Anthony Bellanger craint qu’une fois l’émotion retombée, tout continue comme avant. 

Antoine Poncet

Shireen Abu Abkeh était une journaliste de terrain, parfaitement identifiable. La vedette de la chaîne panarabe Al-Jazeera portait un gilet siglé « presse » lorsqu’elle a été tuée par balle, mercredi 11 mai, alors qu’elle couvrait des affrontements à Jénine en Cisjordanie occupée. « C’est un drame, une consœur a été assassinée délibérément par l’armée israélienne », tonne Anthony Bellanger, secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Aux côtés de Shireen Abu Abkeh, le journaliste Ali Al-Samoudi a également été touché par un tir. Il attribue sa blessure à l’armée israélienne, malgré le démenti des autorités. Le premier ministre israélien, Naftali Bennett, a suggéré que la journaliste avait succombé à un tir palestinien. Une position qu’Anthony Bellanger juge « tout simplement incroyable ». Quelques heures après cette déclaration, Benny Gantz, son ministre de la Défense, a fini par admettre : « Le tir est peut-être venu de notre côté, nous enquêtons. »

Une situation « catastrophique » pour la liberté d’informer

Le secrétaire général de la FIJ se rend régulièrement sur le territoire palestinien. Il maintient un contact régulier avec les syndicats locaux de journalistes, qui déplorent une situation « catastrophique » pour la liberté d’informer. « Le gouvernement israélien alimente la haine envers les journalistes palestiniens, les qualifiants de terroristes, s’indigne encore Anthony Bellanger. C’est pour ça que les militaires ouvrent le feu sur eux. Alors quoi ? Les 2700 journalistes palestiniens membres de la FIJ sont des terroristes ? »

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Chaque année, plusieurs centaines de journalistes palestiniens sont victimes d’exactions. Cela représente plusieurs cas par jour, d’après les syndicats locaux de journalistes. Pour l’ONG Reporters sans frontières (RSF), « en Cisjordanie, les journalistes sont victimes de violations doubles, à la fois de la part de l’Autorité palestinienne et des forces d’occupation israéliennes ». À cause du conflit avec Israël, les reporters palestiniens subissent régulièrement des arrestations, des destructions de matériel ou des poursuites judiciaires lorsqu’ils couvrent des manifestations. Anthony Bellanger fustige, pour sa part,  « un Etat d’Israël colonial, qui mène une politique d’apartheid ». De l’autre côté, il dénonce « une Autorité palestinienne qui enraye le processus démocratique ». Mahmoud Abbas, le président palestinien, n’a plus organisé d’élections depuis 2006.

Après l’assassinat de Shireen Abu Abkeh, de nombreux pays réclament une enquête transparente. « Une procédure va être lancée auprès de la Cour pénal internationale. Hélas, ça ne sera pas la première fois. Trop de journalistes palestiniens ont été assassinés ces dernières années », soupire le secrétaire général de la FIJ. Il regrette que ces exactions soient devenues monnaie courante, au point de n’intéresser que ponctuellement la presse internationale. « Aujourd’hui nous faisons face à l’assassinat choquant d’une journaliste et les médias du monde entier ont leurs caméras braquées sur le territoire palestinien, ajoute-t-il. Mais demain ce sera fini et les journalistes locaux seront plongés dans l’oubli. »

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L'Humanité

Quelles réalités politiques derrière la tripolarisation ?

Le débat

Trois blocs électoraux sont apparus au premier tour de la présidentielle. Conséquence du mode de scrutin, cette situation est aussi le fruit du rejet des partis traditionnels.

Pierre-Henri Lab

La tripolarisation est une construction artificielle. Chaque pôle est en fait un conglomérat regroupant différents électorats.

Patrick Lehingue, professeur de sciences politiques à l’université de Picardie

La tripolarisation est une construction artificielle et paresseuse, largement induite par un mode de scrutin qui ne laisse en lice au second tour que deux concurrents et oblige chacun à se plier à ce classement imposé. Le premier tour étant moins contraint, on peut lui préférer un classement en quatre « blocs » qui, le 10 avril révélait une quasi-équivalence numérique : 11,2 millions de voix pour les candidats de gauche, 11,5 pour Macron et Pécresse, 11,3 millions de voix pour les trois candidats d’extrême droite, à quoi il faut toujours ajouter abstentionnistes et bulletins blancs ou nuls, les plus nombreux (13,6 millions).

Moins artificiel, un peu plus fondé politiquement, ce type de présentation n’en reste pas moins critiquable, agrégeant des bulletins, des électorats, des situations et des histoires de vie très disparates. D’un certain point de vue, la distribution des voix entre les douze candidats n’est pas sociologiquement arbitraire ou erratique. Les électeurs de Marine Le Pen sont moins diplômés, beaucoup plus modestes, plus jeunes, davantage concentrés dans les petites bourgades que ceux d’Éric Zemmour, qui relèvent davantage d’une bourgeoisie aisée, littéralement réactionnaire, qui jusqu’alors ne se reconnaissait pas dans les entreprises partisanes des Le Pen, jugées trop vulgaires ou opportunistes.

« Seul le bloc de droite est sociologiquement assez homogène. » 

Si sociologiquement l’électorat de Jean-Luc Mélenchon est partiellement structuré par des critères d’âge, de revenus, de confession, de perception de leur position sociale par les enquêtés s’en réclamant, on ne trouve pas de telles prédéterminations sociales du vote chez les électeurs de Yannick Jadot, d’Anne Hidalgo ou de Fabien Roussel. De ce point de vue, seul « le bloc de droite » est sociologiquement assez homogène, ce qui est à la fois la cause et l’effet du siphonnage de l’électorat LR par Emmanuel Macron. En fait, c’est la notion même de « bloc », souvent employée ces derniers temps, qu’il faudrait réfuter, tant il connote l’idée de rassemblements homogènes, et « obéissants » « comme un seul homme » à tel ou tel leader ou mot d’ordre.

Les électorats sont davantage, et de plus en plus, des conglomérats. Ordinairement, un conglomérat désigne une roche formée par des «  fragments agglomérés » (des segments sociaux plus ou moins disparates, l’alliance improbable de l’atelier et de la boutique, disait-on auparavant du FN). Un assemblage informe de choses. C’est précisément le rôle du parti ou de ses porte-parole que de donner forme et de prêter vie et sens à l’agrégation de « ses » électeurs. Comme l’indique le sociohistorien Michel Offerlé quand il travaille sur les premiers groupes socialistes à la fin du XIX e siècle, un électorat désigne « tout à la fois » – on serait ici tenté d’ajouter : « et en même temps » mais dans des proportions variables – « une collection d’individus, un artefact statistique », les quatre blocs évoqués ci-dessus , « et un rassemblement de groupes mobilisés ».

Le rejet des partis tels que le PS et LR est à l’origine de la tripolarisation. La nouveauté lors des législatives est constituée par l’union de la gauche.

Philippe Marlière, professeur de sciences politiques, University College London

Qu’il est loin le temps de la « quadrille bipolaire » ! Dans les années 1970, le champ politique était facile à déchiffrer : il y avait une gauche et une droite de force à peu près égale (bipolarisme) et, à l’intérieur de chaque camp, deux partis aux scores électoraux similaires : PS et PCF à gauche, et UDF et RPR à droite. La récente élection présidentielle a consacré la tripolarisation de la scène électorale. En 2017, celle-ci couvait, et elle n’apparaît nettement qu’en 2022, avec la chute vertigineuse de la candidate conservatrice (Valérie Pécresse n’a recueilli que 4,7 %). Le paysage électoral se trouve bouleversé avec l’émergence de trois blocs de taille comparable : un bloc libéral-conservateur sous la direction d’Emmanuel Macron, un bloc d’extrême droite et un bloc des gauches.

Le réalignement en profondeur du champ politique français est essentiellement la conséquence du recoupement de deux facteurs : la candidature Macron à la suite du forfait de François Hollande, et le rejet latent, puis manifeste du PS et de LR qui ont, tour à tour, gouverné la France ces quarante dernières années. Macron a, dans un premier temps, fatalement affaibli le PS en attirant à lui une part significative de l’électorat socialiste, qui lui est resté fidèle en 2022. Avec un total de 32 % (contre 27 % en 2017), la gauche demeure dans ses basses eaux historiques. Dans un deuxième temps, il a asséché l’électorat conservateur. Une partie de celui-ci, radicalisé, s’est déportée vers Éric Zemmour ou d’autres candidats de droite.

« Cette période de réalignement est volatile, et une surprise est donc possible. » 

Le « en même temps » a vécu : le macronisme n’est ni de centre gauche, ni même centriste. Il penche à droite et forme une nébuleuse libérale-conservatrice regroupant les catégories économiquement aisées et âgées. Que Renaissance (ex-LaREM) fasse cohabiter en son sein des électeurs qui voteraient dans tout autre pays européen pour des partis sociaux-démocrates, libéraux, chrétiens-démocrates ou conservateurs est unique. Cette situation exceptionnelle est avant tout le reflet d’une époque (le dégagisme anti-PS et anti-LR), la conséquence d’un système électoral majoritaire qui impose des regroupements parfois contre nature, et de la centralité de l’élection présidentielle dans le système politique.

Le macronisme est le point central de cette recomposition politique, puisqu’il rassemble des électeurs de centre gauche, de centre droit et de droite. Les blocs des gauches et a fortiori de l’extrême droite auront fort à faire pour remporter l’élection législative. Il ne s’agit pas d’exprimer un jugement de valeur, mais de constater qu’en l’absence d’une gauche et d’une droite fortes la nébuleuse macroniste devrait attirer l’électeur médian et décrocher la majorité. Cette période de réalignement est volatile, et une surprise sous la forme de la victoire de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (Nupes) est donc possible. Ce n’est cependant pas l’hypothèse la plus probable. La tripolarisation en trois blocs égaux et minoritaires en voix devrait favoriser le bloc macroniste, certes de droite, mais central.

À lire.  Le vote. Approche sociologique de l’institution et des comportements électoraux, de Patrick Lehingue, Paris, la Découverte, coll. « Grands repères », 2011, 287 pages.

On peut suivre Philippe Marlière sur Twitter : @PhMarliere

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Sécurité alimentaire: le dernier coup fourré du gouvernement

Actu

En plein scandale Buitoni et Kinder, l’exécutif déshabille en catimini la Répression des fraudes pour créer une «police de la sécurité alimentaire», sous l’autorité du ministère de l’Agriculture réputé plus perméable aux lobbies de l’agroalimentaire.

Stéphane Guérard

Dernier méfait avant départ. Juste avant de démissionner, le gouvernement Castex a officialisé un rapprochement de deux services administratifs de contrôle. Une initiative qui pose question. « Le cabinet du Premier ministre a acté la création d’une police unique en charge de la sécurité sanitaire des aliments par le transfert de compétences du ministère de l’Économie et des finances » vers celui de l’Agriculture, a annoncé la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), jusqu’alors rattachée à Bercy, dans un courrier daté de mercredi et dévoilé par l’AFP.

Concrètement, 60 emplois de la direction de la répression des fraudes seront absorbés par la direction générale de l’alimentation (DGAL) au 1er janvier 2023. Alors que les scandales sanitaires se multiplient, tous plus gros les uns que les autres (pizzas fraich’Up de Buitoni, Kinder…), ce rapprochement est justifié par le fait d’unir les forces des deux entités de contrôle compétentes sur ces affaires, afin d’améliorer l’efficacité de leurs actions.

Mais cette « police sanitaire unique » pose de sérieux problèmes. Solidaires CCRF & SCL, premier syndicat de la DGCCRF, dénonce même une mesure qui casse « le service public de la sécurité sanitaire des aliments, en dehors de tout débat public ».

Une expertise qui va au-delà du seul enjeu sanitaire

Passe encore que les personnels aient appris la nouvelle par un courriel de la directrice générale de la DGCCRF, envoyé le mercredi 11 mai à 19 heures, quelque temps après un comité interministériel réuni autour du premier ministre, avec le ministre de l’économie Bruno Le Maire et celui de l’agriculture Julien Denormandie, validant le rapprochement alors que ces porteurs de maroquins faisaient leurs cartons.

Après le décès de son fils des suites d'une contamination : «Chaque scandale me fait revivre un cauchemar»

« Cette décision ne tient pas compte d’un élément décisif concernant les infractions en matière de sécurité de l’alimentation, déplore le syndicat. Si des fraudes sont commises, c’est bien parce qu’elles génèrent des profits financiers. Aussi, l’expertise des agent.es de la DGCCRF ne se bornant pas à la seule question sanitaire, leur retirer ces missions est impensable. »

Autre gros souci souligné par l’organisation : « Il est de notoriété publique que le ministère de l’agriculture entretient des liens privilégiés avec les lobbies de l’agroalimentaire, aussi on peut légitimement s’interroger sur les conflits d’intérêts que ce transfert sous-tend. »

Bouc émissaire administratif

« Y aurait-il des choses à cacher derrière cette prise de décision ? Et à qui profite-t-elle ? », se demande Solidaires qui met en cause l’affaiblissement de la DGCCRF. Privée de moyens humains et amputée d’une partie de ses missions, celle-ci ne pourra plus coupler contrôles sanitaires et de loyauté économique et financière au sein d’une même entreprise.

« Les crises alimentaires se suivent, sans réaction de gouvernements qui préfèrent le mot de compétitivité à celui de sécurité et se satisfont du sacrifice d’un bouc émissaire administratif plutôt que pointer du doigt les industriels défaillants. On retrouve une nouvelle fois la bonne vieille technique du «il fait trop chaud, cassons le thermomètre»! », résume le syndicat.

Stéphane Guérard

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Rugby. Champions Cup : des demies aux trois quarts françaises

Actu

Entraînements pointus, infrastructures de qualité et meilleurs salaires que leurs concurrents peuvent expliquer les bons résultats des clubs hexagonaux en coupe d'Europe.

Éric Serres

On a tous encore en tête ce quart de finale, samedi dernier, entre le Munster et Toulouse qui s’est terminé par une séance de tirs au but insoutenable. Les Toulousains s’en sont sortis et joueront leur demi-finale, ce samedi, en Irlande, face au Leinster.

Dimanche, dans l’autre partie du tableau, le Racing 92, qui a dominé en quart Sale (41-22), retrouvera sur sa route La Rochelle à Lens. Après le brillant parcours de l’équipe de France dans le tournoi des Six-Nations et un Grand Chelem dans la besace, c’est donc aux clubs de Top 14 de confirmer l’hégémonie du rugby français sur le continent européen. Trois sur quatre, si ce n’est pas un carton plein, cela y ressemble fort.

Une surprise ? Pas tellement. Il est dorénavant devenu habituel de voir les écuries françaises truster le dernier carré, au grand dam des clubs britanniques qui ne peuvent que constater les dégâts. Une explication ? Alex Sanderson, l’entraîneur de l’équipe de Sale, en a une : « Dans le passé, de manière un peu stéréotypée, les Français s’appuyaient un peu trop sur leurs talents individuels. C’étaient des équipes un peu trop joueuses et c’en était même devenu une blague dans le championnat anglais. Maintenant, elles sont bien entraînées, bien préparées, bien coachées… leurs infra­structures sont au top. »

« Du flair, des stratégies »

De l’autre côté de la Manche, on rigole un peu moins, et ce, même si l’on pointe un fait non négligeable : la différence de plafond salarial entre le championnat anglais (7,4 millions d’euros pour 2021-2022) et le Top 14 (11 millions d’euros). Mais cela ne fait pas tout, continue l’entraîneur anglais : « Cette différence a toujours existé entre les clubs français et les clubs anglais. Quand Toulon avait un salary cap de 20 millions, les Anglais n’avaient que 5 ou 6, et parvenaient quand même à gagner. »

Alors, où se fait dorénavant la différence ? Un championnat âpre, de bonnes infrastructures, des staffs renforcés, des entraînements pointus et des centres de formation qui fonctionnent à plein seraient certaines des clés du rugby « made in France », selon l’ouvreur écossais Finn Russell : « Les centres de formation sont hyper-­importants ici. Ailleurs aussi, mais au Racing 92, on a pas mal de jeunes en équipe première passés par l’académie. »

Reste ce Top 14, tant ­décrié à une époque, qui est devenu l’arme fatale : « Dans le Top 14, il y a du flair, des stratégies… aucun match n’est facile. Il faut être au max. Ici, on se bat tous les week-ends pour rester en Top 14, pour une place en coupe d’Europe… ­Le niveau est incroyable ! » ­termine l’ouvreur du Racing 92. Une grosse différence avec la Premiership, qui a décidé d’annuler les relégations jusqu’à la fin 2024.

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Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques

Emission

Législatives 2022. Qui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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VIDÉO. Qui était Solitude, la figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage qui a désormais sa statue à Paris ?

Reportage

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude – de son vrai nom, Rosalie –, exécutée il y a 220 ans.

De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on connaît d'abord les circonstances de son décès : son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.

"Son enfant à naître était une marchandise dans ce monde-là"

Solitude – de son vrai nom, Rosalie – est vraissemblablement l’enfant d’une esclave africaine violée par un marin blanc. Elle est donc, pour les colons de l'époque, une « mulâtresse ». Ce qui lui a valu d'être très tôt séparée de sa mère et d'être prise comme esclave de maison. Rosalie a une trentaine d’années lorsqu'en 1802, Napoléon Bonaparte envoie des militaires rétablir l’esclavage en Guadeloupe, 8 ans après sa première abolition en France. Enceinte, Rosalie change de nom, devient Solitude et participe à la résistance. Mais les insurgés sont vaincus.

Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, lors de l'inauguration de sa statue ce 10 mai 2022 à Paris. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.

Serrant la déclaration de Louis Delgrès

La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.

"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".

Traite négrière et esclavage : peut-on réparer et comment ?

Une légende aux Antilles

Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.

Éducation. Quand l’école maltraite l’histoire de l’esclavage

"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté l'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.

"Une rebelle et une citoyenne"

"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.

Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".

L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.

Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage
L'Humanité

Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?

Insoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...

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VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris

À l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse. 

Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain. 

Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange. 

En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite. 

L'Humanité

Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?

Face à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs. 

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Législatives. La gauche fait peur, et c’est bon signe

Premier plan

Les macronistes, l’extrême droite et jusqu’aux dissidents du PS dénoncent la nouvelle union de manière caricaturale. La preuve que la dynamique électorale se situe bien à gauche, et que ses adversaires sont fébriles.

Florent LE DU

L’accord à gauche ? C’est, au choix : « Des anciens laïcards et des nouveaux islamistes, des nageuses en burkini et des zadistes en poncho », pour Éric Zemmour. La « banqueroute » assurée, pour Christophe Castaner. « Une véritable pétaudière, une sorte de salmigondis idéologique », pour le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Une « union d’extrême gauche et antirépublicaine » à laquelle il faut faire « barrage », pour Jordan Bardella.

Certains signes ne trompent pas. Quand la gauche essuie une pluie d’attaques agressives et farfelues, c’est qu’elle peut conquérir le pouvoir. Depuis que le PCF, EELV et le PS se sont alliés à la France insoumise autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le festival des « paniques morales » et d’arguments caricaturaux bat son plein. « Attendez-vous à ce que ce soit compliqué. Pourquoi ? Parce qu’ils ont peur », prévenait Jean-Luc Mélenchon le 1er Mai.

Même l’hebdomadaire de droite le Point titre ainsi son dernier numéro : « Mélenchon, l’autre Le Pen », dans l’espoir de renverser le barrage républicain contre la gauche.

En vidéo Qui a peur de la grande méchante Nupes ? La chronique hebdo de notre service politique

De la droite à son extrême droite en passant par les dissidents « socialistes », tous ont adopté la stratégie de la diabolisation de la gauche. Avec comme objectif final de maintenir leur position au pouvoir, comme principaux opposants ou comme tenants de partis historiques. Réunissant ses candidats, le 10 mai, Emmanuel Macron les a prévenus que la bataille, cette fois, se jouerait ainsi contre l’ « extrême gauche », qui serait « unie sur une seule chose, la décroissance ».

Pour lui, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros, l’allocation d’autonomie pour les jeunes, le blocage des prix, la justice fiscale (qui finance en partie les précédentes mesures) ne constitueraient même pas des avancées sociales, au motif qu’ «  il n’y a pas de projet de progrès social qui se fait sur le déficit : ce serait sur le dos de nos enfants » !

La prétendue infaisabilité ou le coût du projet de la Nupes sont mis en avant à longueur de plateaux pour alerter sur «  la folie du programme de Jean-Luc Mélenchon », comme le qualifie le patron des députés LaREM, Christophe Castaner (lui-même ancien membre du PS) .

La lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse »

C’est pourtant d’abord une question de choix politiques et économiques, que la droite, macronienne ou non, tente ainsi de restreindre. «Quand toute la gauche était de gauche, ces mesures étaient classiques, pas extrémistes, rappelle Vincent Tiberj, sociologue et professeur à Sciences-Po Bordeaux. Le programme de la Nupes s’insère dans une tradition économique différente et veut remettre en scène un choix de politique économique, ce que le PS avait fini par abandonner. Emmanuel Macron considère que l’économie de marché délimite le champ de la raison. » Donc, que toute proposition de plus grande redistribution ou de lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse » ou « ne pourrait pas être tenue », comme l’a souligné la députée LaREM Aurore Bergé .

De telles attaques rappellent la campagne présidentielle de 2017, mais pas celle d’avril dernier. « Les macronistes n’avaient pas d’inquiétude concernant Mélenchon à la présidentielle, observe l’historien Damon Mayaffre, spécialiste de l’analyse du discours politique. Pas d’inquiétude, donc pas de nécessité d’agiter le chiffon rouge comme c’est le cas maintenant. » Mais, en se déchaînant sur la Nupes, ses adversaires valident le constat que la dynamique de campagne se trouve désormais à gauche, ce qui commence à faire stresser la Macronie . Car, la traditionnelle démobilisation des électeurs entre la présidentielle et les législatives (- 25 points en 2017) pourrait être moindre chez les électeurs de la Nupes galvanisés par le rassemblement, ce qui réduit aussi le risque d’élimination de la gauche dès le premier tour dans plusieurs circonscriptions. Or, en 2017, dans 231 d’entre elles, des candidats LaREM l’avaient emporté au second tour face à un concurrent LR, RN ou divers droite. Ce pourrait être une autre paire de manches face à un candidat de gauche, notamment si un « Tout sauf Macron » s’applique .

La droite macronienne, qui a tout fait pendant cinq ans pour désigner Marine Le Pen comme son adversaire, grince donc des dents. « C’est beaucoup plus simple d’en appeler à la République face à l’extrême droite, que de parler inégalités sociales, redistribution et de leur bilan en la matière », estime Vincent Tiberj. « Aujourd’hui, Emmanuel Macron doit réviser sa stratégie. Envoyer quelques signaux, sinon à la gauche, du moins aux réfractaires du PS, mais aussi, en même temps, se livrer à une diabolisation de la gauche », abonde le sociologue Éric Fassin. La présentation du « paquet » de mesures en faveur du pouvoir d’achat, prévue « à l’été », pourrait ainsi être avancée à l’avant-premier tour des législatives.

Dans le même temps, ses candidats, comme Manuel Valls ou Aurore Bergé, considèrent que la Nupes est « antirépublicaine ». Le chef de l’État l’a même qualifiée de « communautariste ». « C’est dans la continuité du premier mandat de Macron, avec des ministres qui parlaient d’islamo-gauchisme, de wokisme, analyse Damon Mayaffre. La difficulté des macronistes à répondre à la gauche sur le fonds économique et social les encourage à agiter ces paniques morales, à montrer que ces adversaires sont tous ou presque antirépublicains. C’est stratégique mais aussi idéologique. Il y a une vraie rupture et une peur sociale des dominants autour des mesures de la Nupes. »

Dans cette entreprise de caricature éhontée d’une « gauche bolchevique mangeuse d’enfants », certains grands médias nationaux et intellectuels osent tout. Le Figaro redoute « le soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Pour Alain Finkielkraut, « Jean-Luc Mélenchon mise sur le grand remplacement pour accéder au pouvoir », tandis que Valeurs actuelles titre sur « La menace islamo-gauchiste ».

anathèmes et attaques grotesques pour ne pas débattre du fond des propositions

Car, l’extrême droite n’est pas en reste. S’il a renoncé à viser Matignon, considérant que « la logique des institutions » veut que le président ait la majorité, le Rassemblement national compte bien rester l’opposant principal d’Emmanuel Macron. Et en matière d’insultes caricaturales, il sait faire. Son président Jordan Bardella voit dans la Nupes une «  ZAD de toutes les idéologies les plus dangereuses pour notre pays, les communautaristes et les islamo-gauchistes », quand Marine Le Pen évoque « l’opposition qui va défendre le burkini à la piscine, veut ouvrir les prisons, régulariser les clandestins, désarmer la police ». Là encore, un moyen de ne pas débattre sur le fond. Car, la dynamique de la gauche crée une autre alternative que celle de l’extrême droite au macronisme, notamment sur le pouvoir d’achat. Le programme social de la gauche, désormais discuté, dévoile par ricochet l’imposture de Marine Le Pen.

En quelques jours, la gauche aura donc considérablement perturbé ses adversaires. Avant même la signature de l’accord, des socialistes s’indignaient déjà de ce rassemblement. Dans le sillage de François Hollande, les éléphants socialistes ont dénoncé à travers cet accord une « reddition ». « Le PS a perdu son âme, il s’est soldé pour pas cher », a ainsi déclaré Julien Dray, qui tance un pacte « électoraliste ». « C’est risible, répond l’eurodéputée FI Manon Aubry. Cet accord se base sur des idées et plus de 300 propositions, issues de discussions très poussées », qui devraient être annoncées ce week-end.

Le programme, justement, semble un peu trop à gauche pour des gens qui revendiquent l’étiquette sans en épouser les idées. L’ex-dirigeant du PS Jean-Christophe Cambadélis porte sur ce projet une analyse tout en mesure dans l’Opinion : « On se retrouverait dans la situation de la Corée du Nord. » Dans le camp « écolo », des critiques fusent aussi de la part de personnalités ayant renoncé aux préceptes de la gauche depuis longtemps, comme Daniel Cohn-Bendit ou – plus surprenant – José Bové. Ces deux-là ont cosigné une tribune dans le Monde critiquant la signature de l’accord par EELV qui aurait ainsi « sacrifié l’essentiel : le principe démocratique et l’universalité ». « Cela nous raconte surtout la clarification dans ces partis, avec des détracteurs de l’accord qui se situent en fait du côté de l’économie de marché », estime Vincent Tiberj.

Du centre, de droite ou d’extrême droite, les détracteurs de la Nupes vont devoir se positionner sur le fond, sur les propositions de la gauche. D’autant que sa dynamique pourrait permettre d’imposer un agenda politique et des thèmes longtemps mis au second plan face à l’insécurité et l’immigration.

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Depuis 1924 : l’union des gauches, toute une histoire

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La Nupes est une nouvelle étape d’un récit au long cours, celui de la conquête du pouvoir par les forces progressistes, du rassemblement face à l’hégémonie de la droite et au péril de l’extrême droite. Les dates clés

Cyprien Caddeo

C’est une histoire centenaire que celle du rassemblement de la gauche. À chaque époque, ces alliances ont eu leur spécificité, leur centre de gravité et un programme plus ou moins étoffé. Mais, surtout, elles ont permis les grandes conquêtes du monde du travail.

Édouard Herriot après la rencontre du Cartel des gauches, le 7 juin 1924. © Bridgeman Images

1924 : le fragile Cartel des gauches

En 1924, la France est dirigée par Raymond Poincaré et le Bloc national, une coalition parlementaire de droite et centre droit. À l’approche des législatives de 1924, la force centrale à gauche, le Parti radical-socialiste d’Édouard Herriot, conclut toutefois un accord électoral avec d’autres forces du radicalisme et la SFIO. L’accord est modeste, sans axe programmatique, et porte sur une cinquantaine de départements (le scrutin se joue en partie à la proportionnelle). Les communistes dénoncent une « alliance bourgeoise » et n’y participent pas. Les socialistes soutiennent le cartel mais, après sa victoire, ne siègent pas au gouvernement. En résulte un exécutif dominé par le Parti radical, qui défend surtout les acquis du bloc des gauches de 1902, dont la défense du cadre laïque érigé en 1905. Le cartel, sans représentant des partis ouvriers au gouvernement, n’a pas de grande réalisation à son actif. Instable, il s’écrase dès 1925 sur le « mur de l’argent » lorsque sont envisagées une réforme financière et la création d’un impôt sur le capital.

Léon Blum, Maurice Thorez et Roger Salengro, le 15 juillet 1936. © Bridgeman Images

1936 : le Front populaire, porté par le monde du travail

Là encore, le contexte particulier appelle l’union. « La victoire du nazisme dans le pays qui était le principal espoir du monde ouvrier, à savoir l’Allemagne, est une alerte, rappelle l’historien Guillaume Roubaud-Quashie.  Et le 6 février 1934 fait craindre une contagion fasciste en France. Cela rebat les cartes et ramène les communistes dans le jeu, alors qu’ils étaient tenus à l’écart au nom de l’antibolchevisme. C’est une course de vitesse entre les fascistes et la gauche. »

En 1934, les communistes de Maurice Thorez, force montante, tendent la main aux socialistes et aux radicaux, ces derniers étant encore, à ce moment-là, le principal parti à gauche. « D’ailleurs, ça tangue chez les radicaux, l’accord n’est pas toujours accepté et il y aura des candidatures dissidentes, précise l’historien. Pourtant, le programme initial est très modeste, il tient presque en une page, notamment pour ne pas fâcher les plus modérés : les radicaux. » Mais le Front populaire n’est pas qu’une alliance de partis : il associe de nombreuses structures et organisations ouvrières, même sportives, et bénéficie du soutien d’une CGT réunifiée.

Après la victoire de la coalition le 3 mai 1936, pour la première fois, un homme issu d’un parti ouvrier, Léon Blum, de la SFIO, prend la tête du gouvernement. Cela crée un climat propice à l’organisation du monde du travail contre le patronat, à la syndicalisation massive dans l’industrie du privé, avec les grandes grèves qui aboutissent aux accords de Matignon. Conforté par ce rapport de forces, le Front populaire adopte les quinze jours de congés payés, la semaine de 40 heures, le renforcement des libertés syndicales… Un rappel de ce que la gauche de gouvernement doit au mouvement social.

Après la signature du programme commun en 1972. © AFP

1972-1977 : l’axe PCF-PS et l’ambition du programme commun

À la fin des années 1960, la France est en pleine guerre froide. Socialistes et communistes aussi. Guy Mollet (SFIO) a cette phrase célèbre : « Le PCF n’est pas à gauche, il est à l’Est. » La présidentielle de 1969 change la donne. Certes, l’élection de Georges Pompidou marque la victoire du conservatisme gaullien sur les aspirations de Mai 68. Mais au 1er tour, le communiste Jacques Duclos réalise 21,3 % des voix, soit quatre fois plus que le socialiste Gaston Defferre (5 %).

De fait, le PS, jusqu’ici tourné vers le centre, se réaxe vers les communistes. « Toutes proportions gardées, on peut comparer avec aujourd’hui et le PS qui se tourne vers les insoumis », sourit Guillaume Roubaud-Quashie. En 1972, Georges Marchais signe avec François Mitterrand le programme commun, le premier véritable accord programmatique de l’histoire de la gauche. Très épais, il comprend la semaine de 39 heures, le salaire minimum à 1 000 francs, la retraite à 60 ans… Mais l’alliance échoue aux législatives de 1973 puis à la présidentielle de 1974. Aux élections locales, le PCF reste fort mais stagne en voix. Le PS, au contraire, regagne en crédit et en suffrages avec le programme commun. Le rapport de forces s’inverse. En 1977, la rupture est consommée, les communistes refusent de renouveler l’accord. Aux législatives de 1978, chacun repart dans son couloir et en 1981, le vote de gauche profite d’abord à François Mitterrand, au détriment de Georges Marchais. Une partie du programme commun sera reprise et appliquée.

Premier Conseil des ministres du gouvernement de la gauche plurielle, le 5 juin 1997. © Gérard fouet/AFP

1997 : de la gauche à la majorité plurielle

21 avril 1997 : le président Jacques Chirac se tire une balle dans le pied. Il dissout l’Assemblée nationale, pourtant à droite, dans l’espoir de se tailler une majorité plus loyale. La gauche saisit la balle au bond et tente l’union pour les élections à venir. En quelques semaines, un accord est trouvé entre le PS, le PCF, les radicaux et les Verts. Il prévoit le partage de certaines circonscriptions et le désistement au profit du mieux placé dans les autres. Il contient aussi quelques convergences programmatiques, comme les 35 heures ou un plan emplois pour les jeunes dans le secteur public. Le 1er juin, victoire : la gauche est en tête et Chirac doit nommer Lionel Jospin premier ministre. Communistes, radicaux et écologistes entrent aussi au gouvernement qui met en place le pacs, le congé de paternité, l’aide médicale d’État… mais aussi les privatisations du Crédit lyonnais, d’Air France ou encore France Télécom. Elles s’achèvent avec la débâcle de 2002, où la gauche, cette fois éparpillée en huit candidatures, ne se qualifie pas au second tour, au profit de Jean-Marie Le Pen.

2022 : l’heure de la Nupes

La gauche, désunie, a échoué à se qualifier au second tour de la présidentielle pour la deuxième fois consécutive. La Macronie bénéficie d’une hégémonie disproportionnée par rapport à son poids réel dans le pays. L’extrême droite, elle, a battu son record de voix avec 13 millions de suffrages le 24 avril. En vue des législatives, les quatre principales forces de gauche (FI, EELV, PCF, PS) se rassemblent autour d’un accord portant sur l’essentiel des circonscriptions et sur un programme de gouvernement. Fait nouveau : le centre de gravité de l’union n’est plus au PS, mais à la FI. Et autour d’un programme de rupture : hausse du Smic, retraite à 60 ans, planification écologique, développement des services publics, désobéissance européenne… Une gauche radicale, mais dans le sens premier du terme : celui d’un retour aux sources. Et aux esprits de 1936 ou encore 1972.

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L'Humanité

La Nupes suscite l’espoir en Europe

Actu

Parlement européen Les eurodéputés de gauche considèrent que le programme de rupture de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale est utile à toutes les forces progressistes de l’UE.

Jean-Jacques Régibier

Strasboug (Bas-Rhin), correspondance.

« Un gouvernement de gauche en France, cela servira tout le monde, y compris la Grèce », estime l’eurodéputé grec Stélios Kouloglou (la Gauche), qui ne désespère pas que se reproduise le scénario de 1981, quand la victoire de la gauche aux législatives du mois d’octobre en Grèce avait succédé à son arrivée au pouvoir en France en mai. L’élu fait partie des nombreux députés européens qui se sont passionnés pour les négociations entre partis de gauche de l’Hexagone ayant abouti la semaine dernière à la création de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. « Ce qui est surprenant, c’est que cet intérêt va bien au-delà du seul groupe de la Gauche. Cela va des socialistes espagnols aux Verts néerlandais, qui tous attendent beaucoup et qui sont assez impressionnés », témoigne l’eurodéputée française Leïla Chaibi (la Gauche), reprenant les mots d’une députée socialiste néerlandaise pour qui ce qui se passe « va avoir des répercussions sur toute l’Europe ».

Si la France suscite autant de curiosité, c’est que la configuration à gauche y est plutôt originale par rapport à ce qui se passe ailleurs sur le continent. « Le Parti socialiste y a été tellement affaibli qu’il est un peu obligé de s’ouvrir à cette unité, mais ce n’est pas le cas en Europe, où la situation est différente  », rappelle la députée européenne suédoise Malin Björk (la Gauche), pensant notamment à son propre pays, dirigé par les sociaux-démocrates, ou à des pays aussi importants que l’Espagne, l’Allemagne ou le Portugal. « Nous sommes dans un contexte où il est très important d’avoir en France un mouvement de gauche fort face à la destruction des alternatives démocratiques. Ce n’est pas seulement l’alliance pour les législatives qui est intéressante, c’est aussi le score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle », explique la députée européenne Marisa Matias (la Gauche), arrivée elle-même troisième à la présidentielle de 2016 au Portugal sous les couleurs du Bloc de gauche. Et c’est bien cette politique de rupture qu’incarne le programme de la Nupes, qui tranche, en effet, dans le paysage politique européen, caractérisé par ailleurs par une remontée des droites extrêmes.

« L’exemple de l’Espagne nous montre l’importance du centre de gravité » de l’alliance, estime Leïla Chaibi, qui constate que dans ce pays, « il était social-démocrate, ce qui fait que Pedro Sanchez penche plus vers le centre que vers la gauche ». L’eurodéputée fait allusion au gouvernement de coalition entre le PSOE et Podemos en 2019 qui, en raison de l’abandon de certaines mesures sociales ou des critiques contre l’Union européenne, a finalement valu à Podemos ses revers électoraux de 2020. Leïla Chaibi note qu’au contraire, ce qui a prévalu au cours des négociations en France a été d’aboutir à une coalition qui se fasse sur une « ligne de rupture » qui soit en mesure de proposer une alternative, et « non pas sur le plus petit dénominateur commun » que serait « une ligne sociale-démocrate pas très radicale ». « Pour convaincre les socialistes de se tourner vers la gauche, c’est la gauche qui doit être renforcée », estime également Stélios Kouloglou, qui constate que c’est rarement le cas au sein du Parlement européen, où « les socialistes regardent plutôt à droite qu’à gauche ». En Grèce, la victoire de Syriza aux législatives de janvier 2015 avait aussi levé l’espoir, mais s’était heurtée au mur de la pression européenne. L’eurodéputé grec pense cependant que la situation politique en Europe est moins défavorable à un gouvernement de gauche aujourd’hui en France qu’elle ne l’était pour son pays au moment de l’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras. « Je ne voudrais pas donner de leçons, mais notre expérience nous dit qu’il faut d’abord un programme précis et se préparer à l’appliquer, tout en sachant qu’il faut s’attendre à des réactions très fortes de la part de l’oligarchie et des médias », détaille le député grec.

l’UE elle-même déroge à ses propres règles

C’est également ce que pense Malin Björk et c’est ce qui, selon elle, rend l’accord passé entre les partis de gauche en France intéressant pour toute l’Europe. « Cela montre concrètement que la gauche au sens large peut se réunir non pas seulement autour d’une table pour discuter, mais pour s’engager dans une démarche politique concrète avec l’objectif de prendre le pouvoir. À un moment donné, les partis voient que les enjeux sont très grands et que si l’on ne s’unit pas maintenant, on n’est pas à la hauteur des attentes des électeurs », estime l’euro­députée suédoise. Cette opinion est partagée par les députés de gauche au Parlement européen. Marisa Matias juge même qu’ « avec l’accord sur un programme commun, le plus important est déjà fait » pour la gauche française.

Qu’en est-il dans ces conditions de la possibilité de « désobéir » aux règles de l’UE si elles allaient à l’encontre de ce que la Nupes considère comme les intérêts du peuple français ? En premier lieu, répondent les députés, l’UE elle-même déroge à ses propres règles quand elle l’estime nécessaire. C’est ce qui vient de se passer avec l’abandon pour répondre à la crise du Covid de la règle selon laquelle le déficit public d’un État ne doit pas excéder 3 % du PIB. En second lieu, cette possibilité de désobéissance n’a rien à voir avec un éventuel retrait de la France de l’UE, contrairement à ce qu’essaient de faire croire la droite, les macronistes ou l’extrême droite. Il s’agit bien au contraire de montrer que les règles actuelles doivent être changées. « Puisque même les institutions européennes ont été obligées de suspendre le pacte de stabilité, ça veut dire que les règles ne fonctionnent pas, ni dans les moments de crise ni dans les moments normaux. C’est une raison très valable pour dire qu’il faut en changer », analyse la députée portugaise Marisa Matias. « Ce n’est pas un étendard, c’est un outil pour un programme qui change la vie des gens, qui redonne de la dignité, du pouvoir d’achat et un emploi pour tous et qui fait la transition écologique, et pour tout ça, à un certain moment, il y aura à désobéir aux traités européens », complète Leïla Chaibi.

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Ce qui est nouveau

Éditorial

Maurice Ulrich

On ne saurait abuser de la formule historique, quand bien même la musique de Lully donnait à la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron pour son deuxième mandat un petit air de sacre. « Qui t’a fait roi ? » avait rétorqué en son temps un certain Aldebert de Périgord à Hugues Capet, lui rappelant ainsi comment il avait accédé au trône. Mais on avait le sentiment, tout de même, malgré ou à cause de la présence de 450 invités, parmi lesquels les deux précédents présidents de la République, qu’il manquait du monde et qu’était occultée un peu trop vite la réalité politique de cette réélection et de son second tour. En clair, le vote de toutes celles et ceux, quelques millions, qui n’ont mis qu’à contrecœur, voire avec au creux du ventre une sorte de rage d’y être contraint, un bulletin Macron dans l’urne.

« Le peuple français a fait le choix d’un projet clair et explicite d’avenir », a cru pouvoir affirmer le président dès ses premiers mots. Avec la retraite à 65 ans ? Et, pour lui, « un peuple nouveau a confié à un président nouveau un mandat nouveau ». Plus blanc que blanc et passé à la machine, mais déterminé. « Nous allons continuer à nous attaquer aux inégalités à la racine », a-t-il assuré. Continuer ? C’est pour le moins osé, quand les actes fondateurs du quinquennat avaient été la suppression de l’impôt sur la fortune et la baisse des APL.

La légitimité du président n’est pas en cause. Mais les chiffres sont là. Les 30 % gagnés au second tour ne viennent pas du ciel ou d’un tour de passe-passe, mais de la gauche, celle des grandes villes et celle, il faut le dire fort et haut, des cités populaires, des banlieues. Aubervilliers, par exemple, en Seine-Saint-Denis. À quelques voix près, 60 % au premier tour pour Jean-Luc Mélenchon et 16 % pour Emmanuel Macron qui recueille 76 % au second tour. 16 plus 60, 76 !

Aubervilliers, avec, samedi, le premier meeting de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, pour la première fois depuis des décennies les formations de gauche et écologistes ensemble. Pour gagner. C’est ça qui est nouveau.

EditorialLégislatives 2022gaucheNupes
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Législatives. Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes

Altermondialiste, avocate, boulanger, soignant… et bientôt députés ? La Nouvelle Union populaire met en avant la diversité de ses candidats et des luttes qu’ils incarnent. Portraits de quatre d’entre eux.

L’avocate nordiste qui veut un droit pour les générations futures

Sarah Kerrich-Bernard Avocate et secrétaire de la fédération PS du Nord

La théorie des gauches irréconciliables édictée par Manuel Valls, elle n’y a jamais cru. « De là où je viens, dans les Hauts-de-France, c’est impossible d’y apporter du crédit : c’est l’union qui a nous permis d’envoyer à nouveau des élus à la région », assure Sarah Kerrich-Bernard, maintenant candidate socialiste dans une circonscription du Nord. Alors, samedi, sur l’estrade de la convention de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, cette avocate en droit public s’est sentie « galvanisée », car « enfin on a parlé des sujets qui intéressent les gens ». La socialiste de 29 ans a notamment parlé d’écologie et de son souhait de voir naître un « droit des générations futures ». « Nous allons passer des États solitaires aux États solidaires. Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces », a-t-elle annoncé, enthousiasmée par le rassemblement.

 Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces. 

Elle s’est revue en 2010 lorsque, à 17 ans, elle pousse la porte de la fédération PS du Nord pour y adhérer avec « l’envie de participer à un combat plus grand » que soi. Le parti à la rose est alors « celui qui pouvait fédérer » la gauche. Aujourd’hui, à cause des trahisons du quinquennat Hollande, il s’est « désagrégé », au point qu’avec le score d’Anne Hidalgo (1,7 %), Sarah Kerrich-Bernard était au bord de la rupture avec le PS : « Soit le parti faisait le choix de l’union, soit il faisait le mauvais choix et je ne voyais pas comment continuer. » Le conseil national, dont elle est membre après avoir soutenu deux fois l’actuel numéro 1, Olivier Faure, choisit la première option. Et elle décide de relever le drapeau socialiste dans une région qui ne compte plus aucun député socialiste depuis 2017. Après avoir été responsable départementale des Jeunes socialistes puis conseillère régionale, Sarah Kerrich-Bernard est désormais à la tête de la deuxième plus grosse fédération socialiste du pays. D’origine marocaine, cette fille d’enseignants compte maintenant s’asseoir sur les bancs de l’hémicycle du Palais-Bourbon. 

Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoire

Le boulanger solidaire qui ne voulait pas faire de politique

Stéphane Ravacley Artisan

Une grève de la faim comme entrée en politique. En janvier 2021, Stéphane Ravacley, boulanger à Besançon depuis 1985, voit soudain la presse débarquer dans son fournil pour relayer son combat en faveur de son apprenti guinéen, Laye Fodé Traoré. Mineur isolé, celui-ci venait de recevoir, à ses 18 ans, une obligation de quitter le territoire français, et doit sa régularisation à la lutte acharnée de son patron. Ce dernier, qui n’avait « jamais voulu faire de la politique », va alors fonder avec d’autres entreprises dans la même situation l’association Patrons solidaires pour « battre le fer ensemble contre les préfectures » et porter, avec le sénateur PS Jérôme Durain, une proposition de loi. Elle se fracassera sur la « grande déconnexion entre les élus et la réalité du terrain », que le boulanger, candidat dans la 2e circonscription du Doubs, veut « révolutionner » en posant son tablier sur les bancs du Palais-Bourbon.

À l’Assemblée nationale, c’est son parcours, son ancrage sur le terrain et son « humanisme » qui guideraient sa députation. Le boulanger de 53 ans veut poursuivre son combat pour les mineurs isolés, étrangers comme français, en proposant de « les accompagner jusqu’à 25 ans et non 18 ans pour les protéger et les insérer doucement dans le monde du travail ». Il serait aussi un des premiers députés artisans et veut porter « la voix des petites entreprises des villages et petites villes », qu’il veut « redynamiser en réimplantant l’artisanat ». Originaire d’une famille de paysans de Bonnevent-Velloreille, commune de moins de 400 habitants en Haute-Saône, il promet aussi de défendre le monde de l’agriculture, avec le but de le « sortir de sa dépendance vis-à-vis de la grande distribution ».

Investi par EELV, Stéphane Ravacley ne prendra pas pour autant sa carte au parti afin de « garder (sa) liberté de ton et de conscience ». Pour faire de la politique autrement et « pour les gens », il se forme depuis quelques mois à l’Académie des futurs leaders pour apprendre à « construire un argumentaire et savoir rester soi-même dans ses prises de parole, pour ne surtout pas singer le monde politique ». F. L. D.

Un médecin communiste à élire de toute urgence

Loïc  Pen Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise)

Cette fois, il y va pour gagner. Déjà candidat du PCF en 2007 et 2012 dans la 7e circonscription de l’Oise, Loïc Pen se présentait pour faire vivre les idées communistes. En 2022, il a de réelles chances de les porter à la tribune de l’Assemblée nationale . « C’est la première fois qu’on a une gauche rassemblée et crédible pour gagner », assure le médecin de 54 ans. Ce malgré un score important de l’extrême droite dans cette circonscription à la présidentielle, dont il combat l’imposture sociale avec les diverses forces militantes de gauche, qui n’ont pas attendu la Nupes pour s’unir.

Dans cette bataille, il peut compter sur des convictions certaines et intactes depuis près de quarante ans. En 1984, avant ses 16 ans, le tournant de la rigueur du PS et le mouvement pour la libération de Mandela le poussent à adhérer au PCF. Ses idéaux et ses combats se renforceront au fil de son parcours professionnel. Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise), il vit de près « l’austérité qui pèse sur les services publics, aujourd’hui dans un état de déliquescence proche de l’effondrement en ce qui concerne l’hôpital public ».

Lui qui espère, avec la gauche rassemblée, « faire élire des gens qui connaissent les problématiques réelles de différents secteurs » souhaite continuer à exercer à l’hôpital, même dans un temps réduit, s’il devient parlementaire. «  Je ne veux pas perdre cet ancrage et le vécu quotidien, qui est très nourrissant », explique celui qui a aussi été chroniqueur vidéo pour l’Humanité, pendant la crise sanitaire. Comme urgentiste et syndicaliste CGT, Loïc Pen a ainsi développé des idées et des solutions concrètes pour stopper cette spirale mortifère pour les services publics de la santé : « Réinvestir massivement dans l’hôpital, arrêter d’emprunter à des taux pas possible aux banques privées, balayer la tarification à l’activité, repenser la gouvernance pas seulement à l’hôpital mais dans toute la santé… » Actuellement responsable du service de l’unité pénitentiaire rattaché à l’hôpital de Beauvais, Loïc Pen souligne aussi « les liens extrêmement étroits entre la médecine et le social », qui guideraient ses prises de parole et de position à l’Assemblée.

La militante altermondialiste qui a toujours été d’attaque contre le néolibéralisme

Aurélie Trouvé Agronome et ancienne porte-parole d’Attac

Qu’il vente, qu’il neige ou qu’il pleuve, elle ne fait jamais défaut à la lutte. Dans la rue, elle a toujours été là, souvent en tête de cortège ou micro à la main. Pendant quinze ans, Aurélie Trouvé a été l’un des visages de l’altermondialisme, tantôt porte-parole d’un contre-G7, tantôt candidate, « pour le symbole », à la tête du Fonds monétaire international (FMI) face à Christine Lagarde. Mais, début décembre, celle qui est alors porte-parole de l’ONG Attac décide de tourner la page pour entrer en politique. Son objectif ? « La conquête des institutions ». Comment ? En rejoignant la campagne de Jean-Luc Mélenchon. « Psychologiquement, ça a été dur mais je suis convaincue d’avoir fait le bon choix : je suis restée dans la même famille », raconte-t-elle, la gorge serrée.

La candidate se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ».

Aujourd’hui, Aurélie Trouvé, habitante de Seine-Saint-Denis depuis une quinzaine d’années, est candidate dans la très populaire 9e circonscription du département, où la sortante FI Sabine Rubin ne brigue pas un nouveau mandat. Ici, Jean-Luc Mélenchon a tutoyé les 50 % au premier tour de la présidentielle. « C’est là que l’on vit puissance 10 les dégâts sociaux et environnementaux de Macron. Je ne voulais pas aller ailleurs », explique cette agronome de 42 ans.

Dans son dernier livre, le Bloc arc-en-ciel, elle rêvait d’unir « le rouge du syndicalisme et du communisme, le vert de l’écologie, le violet du féminisme, le jaune des insurrections populaires et le spectre multicolore des luttes antiracistes et LGBTQ+ ». Ces dernières semaines, Aurélie Trouvé a été l’une des chevilles ouvrières de l’accord entre les gauches pour former la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, dont elle préside le parlement de campagne. Inspirée par la première campagne d’Evo Morales en Bolivie, où elle a fait un stage en 2002, elle se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ». Pour changer la vie des Français, cette coureuse de demi-fond à haut niveau voudrait porter une mesure à l’Assemblée nationale : les cantines bio, locales et 100 % gratuites pour tout le monde.

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Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoire

Actu

La nouvelle alliance baptisée Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) a présenté les axes de son programme et plusieurs de ses candidats à Aubervilliers ce samedi. Dans une ambiance joyeuse et déterminée, elle a affirmé son objectif : conquérir le pouvoir lors des législatives de juin.

Benjamin KönigAurélien Soucheyre

Une foule compacte et heureuse, des sourires, un air de retrouvailles et un esprit résolument conquérant : il flottait comme un parfum de rendez-vous historique aux Dock Pullman, à Aubervilliers, pour le lancement de la campagne de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. Le public, fervent, entonne à plein poumons « On va gagner ! » - le leitmotiv de l’après-midi -, lorsque Marine Tondelier, l’opposante historique du Rassemblement national à Hénin-Beaumont et candidate (EELV) de la Nupes, prend la parole avec l’eurodéputée FI Manon Aubry, co-animatrice de la « première convention » de ce rassemblement historique de la gauche.

Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?

Le V de la victoire

« Dans la salle il y a des insoumis, des communistes, des socialistes, des écologistes, tous ensemble ! » lance l’insoumis Manuel Bompard lorsqu’il débute son discours. La cheville ouvrière des négociations de l’accord ne cache pas son contentement devant cette convergence « malgré nos différences, nos histoires respectives, face à l’urgence, pour construire un avenir en commun. » Et de rappeler que « 32 % des votes ont suffi à Emmanuel Macron pour s’assurer une majorité absolue en 2017. 32 % ? Chiche ! » sourit-il, désignant l’objectif d’une « vague d’espoir qui se lève ». Une vague symbolisée par le logo, dévoilé par Marine Tondelier : le V « qui en grec se dit « Nu », rappelle l’écologiste. « Non pas que nous n’ayons plus rien à cacher entre nous », plaisante-t-elle, mais pour « le Nu de la Nupes et le V de la victoire ».

Législatives. Fabien Roussel : « Nous devons répondre à un espoir immense »

Lorsqu’Olivier Faure s’avance vers le pupitre, très applaudi et visiblement ému, le premier secrétaire du PS saisit la portée du moment. Il vient parler de la clarification qui s’est opérée chez les socialistes et revient sur la loi El Khomri de 2016. « Il est où le progrès lorsque l’on prive les salariés de droits qu’ils ont conquis durement ? » dénonce-t-il. Avec humour, il parle des avertissements qu’on lui a lancés : « On m’a dit que vous étiez des sauvages… » ironise-t-il.  « Mais qui sont les vrais sauvages dans ce pays ? Ce sont celles et ceux qui font tout pour que ceux qui exploitent la planète et les gens restent en place. » Celui qui a eu le courage d’arrimer à nouveau le PS à une gauche de transformation résume l’espoir nouveau que lève la Nupes : « Pour une fois, ne votez pas contre, mais votez pour ce que vous croyez ! »

«Nos adversaires sentent que nous pouvons gagner»

Cette joie de voir l’union réalisée est au cœur des discours de nombreux dirigeants : « Nous revoilà ! » sourit Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, qui insiste : « Si cette union suscite autant de critiques, c’est que nos adversaires sentent que nous pouvons gagner ». « Les communistes sont heureux d’être là ! » lance lui aussi Fabien Roussel. Une satisfaction de voir enfin ce rassemblement qui traverse aussi les militants présents. Sofia regarde les visages des dirigeants qui se succèdent à la tribune, unis, et lâche : « C’est tellement beau ! Si on m’avait dit ça il y a deux semaines… Tant de gens qui ont tant en commun et arrêtent de se diviser pour enfin gagner. Je suis émue ! » Même son de cloche pour Damien, qui ne cache pas sa joie : « Je suis hyper content. À l’intérieur de moi ça chauffe ! Je me bats pour le rassemblement à gauche et j’attends ça depuis tellement longtemps… C’est historique et c’est jouissif ! On peut gagner, chasser Macron et changer la vie », s’enthousiasme-t-il.

Législatives. La gauche ne peut plus se diviser pour laisser Macron mieux régner

De ce rassemblement, le secrétaire national du PCF en parle comme un « événement important pour des réformes de progrès à portée de main ». Le SMIC à 1400 euros net « avec des cotisations pour financer la Sécu », le revenu étudiant dès septembre et « la retraite à 60 ans, enfin, ainsi que le rétablissement des CHSCT et l’entrée des salariés dans les CE et les CA », liste-t-il. Un programme ambitieux qui nécessite aussi une mobilisation populaire, rappelle Aurélie Trouvé, l’ex-porte parole d’Attac et candidate FI en Seine-Saint-Denis : « Nous avons besoin des mouvements sociaux. »

La présidente du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot, cible d’abord celles et ceux qui se sont livrés à des attaques outrancières, voire infamantes, contre l’accord à gauche : François Bayrou, Eric Woerth et Jordan Bardella, ou bien… Le Figaro, dont un éditorial dépeint la Nupes comme un « soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Puis elle évoque ce qui anime positivement la gauche : « Oui, nous sommes de fervents partisans de l’implication populaire, partout et tout le temps, dans la République ! » Et alors qu’Adrien Quatennens - qui s’insurge notamment « contre la retraite à 65 ans, injuste, cruelle et inefficace » - parle de l’union comme d’un « signal puissant dans tout le pays », Fabien Roussel met l’accent sur la possibilité de « refonder une République sociale, démocratique et laïque, et que la France parle de paix ».

Urgences sociales, démocratiques, écologiques

La convention est aussi l’occasion de la présentation de plusieurs candidats, venus de toute la France, issus de tous les métiers et partis politiques, militants syndicaux ou associatifs. À l’instar de Rachel Kéké, candidate insoumise dans le Val-de-Marne, qui a mené la lutte de 22 mois des femmes de chambre d’Ibis : « Sans nous, il n’y a pas de France ! » harangue-t-elle, devant un public qui lui réserve une ovation. Puis Jérôme Guedj, socialiste candidat dans l’Essonne, n’oublie pas de remercier et faire applaudir tous les candidats qui se désistent pour permettre le rassemblement opéré. Au total, une vingtaine de candidats qui parlent chacun de leur expérience selon trois thèmes centraux : les urgences sociales, démocratiques et écologiques – cette question irriguant l’ensemble des interventions. L’école est également au centre des préoccupations, notamment avec Bruno Nottin, candidat PCF face au ministre Jean-Michel Blanquer, appelle à refonder le service national de l’éducation plutôt qu’à le détruire pour mieux le marchandiser. Il fait huer le ministre de l’Éducation nationale et ajoute : « Notre force, c’est l’union, elle décuple notre pouvoir. »

La Macronie au bord de la crise de nerfs

Les orateurs n’oublient pas, outre le chef de l’État, de décocher quelques flèches à l’opposant préféré de ce dernier : l’extrême droite. « Face à elle, nous répondons : respect, dignité, égalité », martèle Fabien Roussel, qui rend hommage, comme d’autres, à Marine Tondelier, qui subit au quotidien la violence du clan Le Pen à Hénin-Beaumont. Au pupitre, Jean-Luc Mélenchon manie l’ironie : « Le FN, c’est un vote qui ne sert absolument à rien : quand ils sont élus députés, ils ne viennent pas. » C’est le dirigeant insoumis qui clôture la convention, avec un discours placé sous le signe de l’Histoire : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous », a-t-il débuté, citant Paul Eluard. Puis il rend hommage aux « plus de 1500 candidats qui se sont retirés pour une cause plus grande que (leur) personne ». Mais également à tous les candidats de gauche à la présidentielle : « Personne dans notre famille n’a été en dessous de la tâche qui lui avait été confiée », mesure-t-il, avant de réaffirmer qu’i l « faut jeter la rancune à la rivière », car la Nupes est une « nouvelle façon de faire l’histoire ».

Une nouvelle page

Précisément, c’est ce moment historique sur lequel s’est attardé le discours de celui que l’accord à gauche a désigné comme premier ministre en cas de victoire : « La Nupes, c’est la gauche qui s’unit, mais c’est une nouvelle page. Il va falloir, travailler, créer, expliquer (…) Et ça se fera pas la discussion et la fraternité », poursuit-il, ajoutant que « notre problème n’est pas la compétition, mais l’émulation » avec un objectif à portée de main : remporter les législatives, et gouverner le pays. Comme à son habitude, il ponctue son propos de traits d’humour : « On s’est bien fait à LaREM, alors pourquoi pas à la Nupes ? » Jean-Luc Mélenchon rappelle surtout le sens profond du combat de la gauche, face à un « capitalisme de notre époque incapable de se corriger car il profite des turpitudes qu’il provoque ». Sans oublier la guerre, dédiant « au peuple ukrainien notre ferveur d’aujourd’hui ». Et de finir par une citation de Victor Hugo : « Tenir bon, tenir tête, voilà l’exemple dont les peuples ont besoin. » Après avoir entonné une Marseillaise à pleins poumons, le public se retrouve devant l’entrée, puis repart gonflé à bloc. Pour beaucoup vers l’arrêt de métro voisin. Son nom : Front populaire.

VIDÉO. Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale.

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Législatives. Le conseil national du PS valide l’accord à gauche

Actu

Les près de 300 membres du conseil national du Parti socialiste ont confirmé par 167 voix contre 101 et 24 abstentions un accord historique à gauche. Insoumis, écologistes, communistes et socialistes partiront unis dans la bataille des législatives. Le PS, profondément divisé, renoue un peu plus avec la gauche et tourne le dos aux années Hollande.

Aurélien Soucheyre

C’est avec 62 % des voix, après trois heures de débat, que l’accord programmatique et électoral défendu par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a été validé par le conseil national de la formation. Le parti rejoint donc, c’est désormais certain, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) aux côtés de la FI, d’EELV et du PCF. Tous partiront groupés aux législatives des 12 et 19 juin dans le but de conquérir l’Assemblée nationale.

La gauche renoue avec ses fondamentaux

Rien n’était gagné d’avance tant cet accord divise le PS, arrivé à un carrefour de son histoire. D’un côté, les défenseurs du bilan de François Hollande et d’une ligne social-libérale, hostiles à une union impulsée par la France insoumise. De l’autre, la direction actuelle du PS, qui regarde davantage à gauche, et tire des résultats à l’élection présidentielle (21,95 % pour Jean-Luc Mélenchon contre 1,75 % pour la candidate socialiste Anne Hidalgo) l’enseignement que les électeurs de gauche veulent son rassemblement.

« C’est la première fois que la gauche se retrouve depuis très longtemps. Nous ne sommes pas irréconciliables, nous sommes même en train de démontrer que nous sommes conciliables », a déclaré Olivier Faure après le vote. « Ce soir, c’est un moment de clarification, ce vote dit à quel espace politique nous appartenons. Avec Macron ou avec Jean-Luc Mélenchon, les écologistes et les communistes ? Nous disons que nous sommes dans un espace politique qui est celui de la gauche et que nous n’en bougerons pas », a-t-il conclu.

« Nous gardons notre boussole de gauche »

De nombreux ténors du PS avaient auparavant attaqué ou fait savoir leur rejet de cet accord. Dont François Hollande, deux de ses anciens premiers ministres (Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve qui a claqué la porte du parti), mais aussi l’ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, et les actuels présidents de région Loïg Chesnais-Girard (Bretagne) et Carole Delga (Occitanie). En cause : l’accord programmatique passé avec la Nupes et la répartition des circonscriptions, dont 70 sont prévus pour le PS. Mais quatre circonscriptions de députés PS sortants n’ont pas été réservées aux socialistes. Celle où Lamia El Aaraje était élue à Paris notamment. Une motion a été votée pour que le PS retourne négocier avec la FI concernant cette circonscription.

Le sénateur PS Rachid Témal a lui appelé à présenter des candidatures dissidentes contre celles de la Nupes. « Il va falloir que Jean-Luc Mélenchon et ses partisans acceptent l’insoumission, soyez candidats si vous le souhaitez, c’est ça aussi l’insoumission », a-t-il lancé aux socialistes hostiles à l’accord. Olivier Faure a prévenu qu’un tel acte serait « toujours un choix risqué », avec de possibles exclusions du PS à la clé.

Le premier secrétaire a également balayé les accusations de « radicalité » portées à son encontre. « Mitterrand, c’était ça la radicalité, et pourtant nous l’avons fait. À force de dire que nous sommes un parti de gouvernement, nous pouvons oublier nos propres racines, qui sont en partie dans la radicalité. » Il entend désormais participer à « réveiller l’espoir », et appelle à battre la Macronie aux législatives pour envoyer la gauche au pouvoir. Ainsi s’est achevé l’un des conseils nationaux les plus importants de l’histoire du PS depuis au moins quarante ans.

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Une clarification des idées

Éditorial

Jean-Emmanuel Ducoin

Parfois, l’accélération de l’Histoire a quelque chose de fascinant et de vertigineux. Qui aurait cru cela possible, il y a encore si peu de temps ? Oui, qui pouvait imaginer qu’une alliance historique à gauche se scellerait en quelques jours, sur des bases claires et solides du côté du programme partagé ? Après EELV et le PCF, la FI et le PS ont annoncé avoir trouvé un accord total, ce mercredi. Cette union parachève la construction d’une nouvelle union populaire de la gauche pour les législatives. Une séquence politique inédite s’ouvre. Elle suscite un tel espoir que la prochaine bataille électorale, les 12 et 19 juin, ne ressemblera à aucune autre.

Si beaucoup considèrent, à juste titre, que cet accord signifie que la gauche dans son ensemble « redevient » la vraie gauche, oublions néanmoins quelques instants les schémas anciens. En vérité, et ce n’est pas moins enthousiasmant, les premières pages d’un nouveau livre viennent de s’écrire – un livre qui peut s’avérer dense et prometteur. Une sorte de chapitre I qui ne présage pas un futur déjà rédigé. Tout reste à construire dans la durée, avec exigence et ambition, dans le respect des forces en présence, des différences et des divergences sur certains sujets, reléguées à l’arrière-plan par intérêt général.

Autant le dire. Si le conseil national des socialistes confirme que le PS entre dans l’alliance, il s’agira d’une étape décisive dans la clarification de la bataille idéologique et des idées à gauche. Le centre de gravité n’est plus le libéralisme ou le « social-libéralisme », mais bien la rupture profonde avec le système. Un événement majeur. D’abord et avant tout pour le peuple, qui attend une gauche ferme sur ses principes.

Rien n’est impossible désormais pour répondre aux attentes populaires et enclencher une dynamique, s’adresser aux 11 millions d’électeurs de gauche du premier tour de la présidentielle et aux 12 millions d’abstentionnistes afin d’élire une majorité au Parlement et battre le bloc raciste de l’extrême droite, comme le bloc libéral de la droite représentée par Emmanuel Macron. Petit rappel : 63 % des Français espèrent que le chef de l’État réélu « ne dispose pas d’une majorité » et 44 % aimeraient le voir cohabiter avec Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

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La gauche renoue avec ses fondamentaux

Premier plan

Législatives Le PS a rejoint, mercredi, l’union entre la FI, le PCF et EELV pour des candidatures et une base programmatique communes aux élections de juin. Une coalition qui crée l’espoir et acte un tournant pour la gauche, dont le centre de gravité ne tend plus vers le centre.

Florent LE DU

La gauche a-t-elle retrouvé ses marqueurs ? Le social-libéralisme enterré, elle redevient profondément et clairement sociale et antilibérale. C’est l’un des principaux enseignements du rassemblement des partis de gauche autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale pour les législatives des 12 et 19 juin. Mercredi, ce rassemblement historique s’est finalisé, avec la signature de la direction du Parti socialiste qui a fini par tomber d’accord avec la France insoumise après d’âpres discussions sur les circonscriptions comme sur le programme. Insoumis, communistes, écologistes et socialistes mèneront donc pour la première fois campagne commune aux législatives, avec un objectif clair : obtenir la majorité à l’Assemblée nationale.

Une base de programme qui tranche avec la ligne du PS depuis les années 1980

Un tournant majeur dans l’histoire récente du PS, qui doit encore entériner l’accord ce jeudi par le vote de son conseil national. Un virage qui tient à la fois au fait que, pour la première fois depuis plusieurs décennies, l’union ne se fait pas autour de lui, mais aussi parce qu’il adopte une base programmatique plus à gauche que la ligne qu’il représente depuis les années 1980. « Nous avons toute notre place dans cet accord, avec notre histoire, notre singularité, nos marqueurs, notre volontarisme social, se félicite le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel. Les propositions issues de cette alliance ne remettent pas en cause cette histoire et ces valeurs. » Elles entrent toutefois en contradiction avec l’histoire récente du PS.

Preuve que la gauche met derrière elle le social-­libéralisme, ses principaux partis proposent ensemble, en 2022, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros net, des nationalisations dans l’énergie, les transports et le secteur bancaire, des droits nouveaux pour les salariés, l’impôt sur la fortune… Une base programmatique qui s’est encore élargie, mercredi, avec la volonté actée d’abroger la loi El Khomri, d’imposer l’égalité salariale et « l’égalité réelle dans les territoires ultramarins », ou encore « l’abrogation des lois séparatisme et sécurité globale ». Dans le communiqué commun de la FI et du PS, il est aussi inscrit la volonté de « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne ».

« Cette base programmatique se fait sur des propositions résolument à gauche, qui tournent le dos au mandat Hollande, remarque le communiste et historien Guillaume Roubaud-Quashie. Et ce qui est inédit, c’est que l’union ne se fait pas entre des partis historiques et autour du Parti socialiste. » Le pivot de la gauche a indubitablement basculé. Ce qui ne plaît pas à tout le monde, surtout au PS, désormais à fronde renversée.

Le parti redore un blason piétiné par les éléphants

Des éléphants résistent à ce déplacement du centre de gravité de la gauche et des socialistes. François Hollande et Jean-Christophe Cambadélis ont dénoncé cet accord autour d’un Jean-Luc Mélenchon et d’une ligne politique qu’ils rejettent. Bernard Cazeneuve a lui claqué la porte du parti. « Cet accord est une remise en cause de l’histoire même du socialisme, de François Mitterrand et ses engagements européens, de Lionel Jospin et sa crédibilité économique et ses avancées sociales », a même osé l’ancien chef de l’État. Pourtant, en signant pour un programme social ambitieux, le PS redore un blason piétiné par ces mêmes figures et retrouve le sens du mot « socialiste ». « Nous ne sommes pas centristes, mais de gauche. Beaucoup parlent d’une clarification nécessaire au parti, c’est le cas avec cet accord », soutient Stéphane Troussel.

« La présidentielle et cet accord entérinent le fait que l’ensemble de la gauche est désormais incarné par son aile la plus à gauche, avec des idées proches du communisme. Ce n’était pas arrivé depuis 1969, année où les socialistes s’écroulent à la présidentielle, ce qui engage leur refonte jusqu’à aboutir au programme commun de 1972 », raconte l’historien Roger Martelli, pointant des similitudes avec l’actualité. Depuis les années 1980 et jusqu’en 2017, le PS a dominé pratiquement sans partage la gauche, amenuisant petit à petit les autres partis, radicaux et communistes. Une période d’hégémonie marquée par le virage de la rigueur décidé par François Mitterrand en 1983. « Il y a alors un alignement avec les choix économiques dominants en Occident, qui va durer jusqu’en 2017, explique l’historien, spécialiste de la gauche et du communisme . S’entame à partir de là un lent processus de glissement vers la droite. Y compris sous Jospin, malgré de premières années avec de fortes mesures sociales. De 1983 à 2017, la gauche est devenue centre gauche et le mandat de François Hollande a parachevé cette évolution en assumant totalement le libéralisme. »

En parallèle à cette droitisation d’une gauche dominée par le PS, va se renforcer au début des années 2000 un courant antilibéral qui trouvera une concrétisation politique en 2005, avec la défense du « non » au référendum sur le projet de Constitution européenne. Jean-Luc Mélenchon, alors au PS, fait déjà partie des principales figures de ce mouvement, avec les communistes. La victoire du « non » ne se concrétisera pas par une victoire à la présidentielle de 2007, loin de là, mais une gauche plus radicale, de rupture avec le libéralisme, commence à réellement s’affirmer en rassemblant au-delà des seuls communistes. Une nouvelle étape, déterminante, intervient en 2009 avec la création du Front de gauche. Celui-ci réussit à franchir les 10 % en 2012 malgré un PS au plus haut et, malgré sa dissolution, verra le courant qu’il représente progresser avec Jean-Luc Mélenchon jusqu’à la présidentielle de 2022, où il obtient plus de deux tiers des voix de gauche. « Le rassemblement de toute la gauche aujourd’hui et son programme s’inscrivent totalement dans cette continuité. Cette affirmation d’une gauche bien à gauche qui n’accepte pas que ses valeurs soient contredites par un alignement sur des positions libérales et sécuritaires. L’union sur une base qui s’inscrit dans cette volonté de rupture constitue un tournant majeur dans l’histoire de la gauche, d e façon très positive », se réjouit Roger Martelli. Un changement profond pour l’ensemble de la gauche. Reste à savoir s’il se concrétisera par une victoire aux législatives des 12 et 19 juin, et s’il se pérennisera dans le temps.

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La nature essentielle

Chronique

Cynthia Fleury

La nécessité de la connexion à la nature n’est pas une découverte récente, pour autant l’expérience de la pandémie et des confinements lui a donné une nouvelle compréhension et prise de conscience, tant « l’expérience de nature » (Pyle) a précisément manqué à beaucoup, à tel point qu’une dynamique de démétropolisation s’est (quelque peu) enclenchée.

Michel Le Van Quyen, dans Cerveau et nature (Flammarion, 2022), revient sur ces bien et lien essentiels que représente la nature pour notre santé mentale et physique. Aujourd’hui, les revues de littérature scientifique recensent leurs bienfaits, objectivement prouvés. Ce que chacun croit relever d’une aptitude poétique ne l’est nullement, au moins pas strictement : se plonger dans la forêt, faire face à la mer, se laisser flotter sur l’eau, accueillir le sentiment océanique, célébrer les premières lumières du jour, éprouver la beauté des couleurs, cultiver ses neurones, vivre à son rythme, croiser le regard d’un animal, laisser les enfants se salir, écouter le silence des montagnes et contempler les étoiles, tout cela permet de protéger notre cerveau des troubles psychiques, d’en faire chuter considérablement le risque. Le contact avec la nature n’est pas neutre. Il est naturellement orienté pour ressourcer notre humanité dans la mesure où nous partageons ce lien irréductible qui unit tout le vivant.

Prenons l’exemple du « bain de forêt » ou de la promenade, « l’activité parasympathique, c’est-à-dire l’activité nerveuse qui régule la détente, connaît une augmentation de 100 % pendant la marche en forêt, par rapport à la marche en ville. La concentration en cortisol, qui est un marqueur du système sympathique, subit une baisse concomitante de 16 % ». Mais il n’y a pas que la détente qui se voit activée lors des marches dans la nature. La randonnée favorise expressément la créativité. Les travaux du professeur David Strayer ont démontré une augmentation de 50 % du foisonnement créatif après seulement quelques jours de marche. Werner Heisenberg, le pionnier de la mécanique quantique, aimait raconter comment une « première discussion sur le monde des atomes » avait surgi entre lac et forêt. Le Van Quyen propose ici un manuel essentiel pour augmenter notre santé individuelle en respectant la formule holistique de l’OMS, mais également quantité d’informations pour orienter nos politiques publiques afin de fonder une santé publique bien plus humaine parce que mieux liée au vivant, et ce en investissant nos lieux de soins, bien sûr (les hôpitaux, etc.), mais aussi les écoles, les universités, l’aménagement urbain, etc.

Que notre cerveau ait évolué en synchronie avec la nature pendant des millions d’années (Wilson) ou que la nature soit le lieu de la « restauration de l’attention » humaine (Kaplan), il est déterminant de poursuivre cette longue histoire commune.

La chronique de Cynthia Fleury
L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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Élire une majorité de députés pour répondre à l’urgence sociale

Chronique

Patrick Le Hyaric

Entre le mois de mars 2019 et le mois de mars dernier, le prix de l’huile de tournesol est passé de 1,83 € à 2,29 € le litre. Celui de la farine de 0,90 € à 2,29 € le kg. Celui du filet de bœuf de 39,30 € à 43,07 € le kilo, celui des tomates de 2,97 € à 4,09 € le kilo. On pourrait ajouter encore d’autres exemples, comme l’augmentation des prix des carburants pour se chauffer ou se déplacer, notamment pour se rendre au travail. La bouteille de gaz est passée de 34,35 € à 37,30 €. On ne remplit plus sa cuve de fioul de 1 000 litres à moins de 1 560 € alors que la même quantité coûtait 950 € il y a trois ans.

Le litre de super est passé de 1,47 € à 1,96 € tandis que le gasoil affiche en moyenne plus de 2 € contre 1,46 € en 2019. La même tendance s’observe pour le gasoil non routier qu’utilisent les paysans et les pêcheurs.

La vie devient chaque semaine plus dure pour les familles populaires alors que la rémunération du travail, les pensions de retraite et les prestations sociales stagnent. Les prix des matières premières indispensables à la production industrielle, comme le coton, la pâte à papier, le caoutchouc, l’acier, le cuivre, l’aluminium, l’énergie montent en flèche jusqu’à parfois 80 % d’augmentation, renchérissant tous les coûts de production.

Et nous parlons ici du moins mauvais scénarios, celui dans lequel il n’y a pas de pénurie conduisant à ralentir les chaînes de production ou à fermer des usines. D’ailleurs, curieusement, on n’entend plus le disque rayé des économistes de droite se pavanant sur les plateaux de télévision pour expliquer doctement que le fameux « coût du travail » serait la cause fondamentale de notre baisse de compétitivité.

Jamais ils ne soulèvent la question des prix des matières premières importées, des coûts du transport et de l’énergie comme facteurs de dégradation de la compétitivité. S’ils le faisaient, ils seraient contraints de reconnaître les douloureux méfaits de la mondialisation capitaliste financiarisée.

L’abandon de pans entiers de nos productions industrielle et agricole se paie aujourd’hui avec plus de 100 milliards de déficits commerciaux, des pénuries et les augmentations de prix pour les familles populaires.

La relance industrielle et agricole ne peuvent plus être des sujets de beaux discours gouvernementaux mais des priorités. Les familles populaires souffrent, mais les profits des groupes pétroliers montent aussi vite que le prix des carburants et ceux des géants mondiaux des transports battent tous les records.

Ceux de la seule grande multinationale française de fret CMA-CGM dépassent maintenant ceux de Total.

Une part importante des hausses actuelles des prix des carburants n’est pas liée à des difficultés d’approvisionnement mais le résultat de spéculations et d’un jeu géopolitique dangereux dans le cadre de l’insupportable guerre déclenchée par le maître du Kremlin contre le peuple ukrainien. La part des prix du pétrole dans le prix final des carburants est deux fois moins importante que les taxes étatiques.

Il en est de même pour les prix des matières premières alimentaires, particulièrement des pâtes et du pain. Il n’y a pas de manque de blé en Europe. Simplement, le prix du blé est fixé chaque jour à la bourse de Chicago par quatre à cinq firmes transnationales et les marchés financiers qui spéculent sur des anticipations de production liées à la guerre et aux modifications climatiques. La part du blé à 400 € la tonne, ne représente que 8 centimes d’euros dans une baguette de pain.

Il serait donc intéressant de disposer de la décomposition des différents coûts dans la fabrication alimentaire alors que ni le paysan, ni le boulanger ne s’y retrouvent. Cela pourrait être un intéressant sujet d’investigation d’une commission d’enquête parlementaire.

Une nouvelle majorité et un nouveau gouvernement de gauche populaire et écologiste devraient dès juillet prendre des initiatives internationales en lien avec les citoyens, les peuples et d’autres gouvernements pour faire cesser ces spéculations.

Ils devraient aussi, d’urgence, améliorer substantiellement la vie quotidienne de millions de personnes en passant le Smic à 1 800 € brut, en faisant rattraper le point d’indice des agents des fonctions publiques, en augmentant les prestations sociales qui devraient être indexées sur l’inflation, comme les devraient l’être les retraites sur les salaires. Les pensions de retraite ne devraient être inférieures au smic.

Ces décisions pourraient être prises dès le mois de juillet, ainsi qu’un premier blocage des prix des produits alimentaires indispensables et de l’énergie. De même une initiative spécifique, en lien avec les autorités européennes, devrait être décidée pour les 9 millions de personnes qui aujourd’hui ne peuvent manger que grâce à l’action solidaire d’associations tel le Secours populaire français.

Une telle majorité d’union populaire et le gouvernement qui en serait issu devraient préparer rapidement une conférence sociale préparatoire à une loi d’urgence pour le pouvoir d’achat et le travail stable avec la fin des contrats précaires, la création d’emplois stables, un immense effort de formations dans le cadre d’un grand plan de transformation sociale, démocratique et écologique.

À ceci devrait s’ajouter des initiatives nouvelles, en lien aussi avec les institutions européennes dont la banque centrale européenne, afin d’éviter une remontée des taux d’intérêts des prêts bancaires qui renchérirait le prix des crédits, la dette des ménages, celles des entreprises et des collectivités et de L’État.

Le débat pour transformer la construction européenne est bien sur la table, puisque le président de la République vient de proposer de retenir la proposition du Parlement européen de renégocier les traités. Pourquoi alors chercher querelle à la coalition de la nouvelle union populaire ?

Les chantiers de transformation immédiate sont immenses. Ils peuvent vite améliorer la vie quotidienne. Le rassemblement de la nouvelle union populaire écologique et sociale est l’atout à la disposition de chacune et de chacun pour soi et sa famille. Il met ces changements tant attendus à portée de vote, dès le premier tour, dimanche 12 juin.

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Kafka dans les profondeurs protectrices de l’écriture

Chronique

Voilà l’occasion, grâce à deux volumes de la pléiade, de lire ou relire le fameux Journal et les Lettres de Kafka bien que leur auteur lui-même se soit opposé à leurs publications. Il est d’ailleurs très ferme sur cette question. Ainsi écrit-il à Max Bord : « Tout ce qui se trouve dans ce que je laisse derrière moi (…) en fait de journaux, manuscrits, lettres, écrites par d’autres ou par moi, dessins, etc., est à brûler sans restriction et sans être lu ». Brod n’aura heureusement pas suivi les ordres de son ami. Et nous comptons bien l’imiter — si ce n’est déjà fait.

Vincent RoyJournaux et Lettres de Kafka

D’autant que l’organisation même de ces deux volumes (III et IV des Oeuvres complètes) que nous avons sous les yeux enrichit notre re-découverte : en effet, la correspondance — dont quelques lettres étaient  encore inédites en français —, est ici classée chronologiquement et le Journal qui recèle des ébauches de récits, des brouillons de lettres, des « exercices d’écriture », des notes, des chapitres de romans, des dessins, des nouvelles, est ici non seulement traduit intégralement, mais tel qu’il a été conçu — c’est-à-dire que les nouvelles et récits qui en furent isolés et constituent le tome I des oeuvres de l’écrivain praguois dans la pléiade sont là réintégrés dans le fil chronologique. Quelle aubaine de les relire dans leur éclairage naturel ! Nous prenons conscience de l’intrication des notations intimes, des projets littéraires, des récits, des lettres… En somme, c’est tout un !

Comment doit-on lire ou plutôt comprendre ces pages voulues secrètes ? « Comme un lieu de vie et de survie solitaire dans les profondeurs protectrices de l’écriture, un réseau souterrain de stockage sans cesse ouvert sur des galeries nouvelles, un moyen de lutter contre la peur », comme le note Jean-Pierre Lefebvre dans son éclairante préface. Kafka dialogue avec lui-même : « L’idée me vient de recommencer à m’adresser la parole ». Le Journal est l’espace d’une « sociabilité égotiste, narcissique », mais pas seulement ; car il est « percé » de fenêtres sur le monde, traversé d’observations sur ce monde. Voici, pour part, ce qui en fait le prix. 

La chronique littéraire de Vincent Royfranz kafka
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La poursuite d’une entreprise unique

Chronique

Jean-Claude Lebrun

En avril 2021 paraissait le premier volume d’un cycle porté par une double ambition autobiographique et romanesque. En son centre se trouvait Simon, le double littéraire de l’auteur, né comme lui en 1948 à Tlemcen, en Algérie. Dès 1955, sa famille avait traversé la Méditerranée. Plus tard, elle s’était installée à Champigny-sur-Marne, alors haut lieu de la banlieue rouge. Le récit évoquait de façon singulière et chaleureuse l’enfance et la préadolescence de Simon sous la triple influence de ses origines « pied-noir », de son judaïsme et de l’environnement communiste dans lequel il s’était trouvé immergé. Il a maintenant 16 ans, l’âge de nouvelles découvertes et de l’aiguisement du regard critique.

Dans la France des années 1960, si son horizon immédiat demeure celui de la parentèle et d’une communauté juive dépeinte du même mouvement avec chaleur et ironie, Simon commence à relier cette expérience première avec un savoir nouvellement acquis, par exemple sur les différences de classes et la distinction sociale. Il peut en mesurer la pertinence dans ce qui devient pour lui une préoccupation majeure, sa relation avec les filles. Dans plusieurs scènes savoureuses, Gil Ben Aych le montre confronté à cette donnée inattendue qui ruine ses efforts de séduction mais contribue à son éducation politique. De la même façon qu’il le suit dans un camp de vacances sioniste sur la Côte d’Azur recommandé par une connaissance de la famille, dont il revient passablement désabusé. Son apprentissage peu à peu s’affine. Un engagement futur se précise.

Puis il y eut en juillet 1965 le voyage en Allemagne, autorisé par les parents, de Simon avec son cadet Abram. Un projet éminemment lourd de sens pour tous, même si Gil Ben Aych sur ce chapitre opère par touches subtiles. Par exemple en évoquant la rudesse des auberges de jeunesse. Les deux frères passeront un mois à Karlsruhe, dans le Bade-Wurtemberg. Ils multiplieront alors les rencontres avec une jeunesse cosmopolite. Feront leurs premières expériences professionnelles dans ce qu’on n’appelait pas encore des jobs d’été. Et surtout choisiront d’aller loger chez l’habitant, chez une femme seule avec sa fille. Moment de grâce, de timidité, de naissance du sentiment amoureux et d’ébauche d’échange malgré la barrière de la langue. Des goûts littéraires et des références également s’affichent, dont Simon découvre la diversité. Premier véritable apprentissage de l’autre. Un final superbe et émouvant, en manière d’apogée de ce récit tellement attachant.

LittératureChronique littéraire de Jean-Claude Lebrun
L'Humanité

« Born in the USA »

Chronique

Violaine de Filippis Abate

Le média politique américain Politico a récemment divulgué un projet de décision de la Cour suprême qui reviendrait sur le droit à l’interruption volontaire de grossesse aux États-Unis, établi en 1973 par l’arrêt Roe vs Wade. Cela signifie que chaque État serait libre d’interdire l’avortement. La juridiction rendra au plus tard sa décision le 30 juin et pourrait, le cas échéant, revenir sur son projet. Si toutefois il était maintenu comme tel, on estime à quasiment la moitié des États fédérés ceux susceptibles de supprimer le droit à l’avortement.

La volonté du président conservateur de la Cour suprême, John Roberts, de revenir sur l’arrêt Roe vs Wade n’est ni nouvelle ni dissimulée. En 2020, il avait voté contre une loi de Louisiane qui tendait déjà à supprimer l’IVG dans cet État, en expliquant que l’arrêt Roe vs Wade l’en empêchait. Dès lors, pour que la juridiction qu’il préside puisse valider des lois abolissant l’avortement, il fallait revenir sur cet arrêt : et c’est précisément ce qui est en train de se passer. Le président de la Cour suprême a ainsi confirmé les fuites du site Politico quant au projet de revenir sur cet arrêt, afin de permettre aux États d’interdire l’IVG en toute légalité.

Cette annonce a déjà fait naître des propositions de loi, puisqu’en Louisiane, les républicains se sont empressés de déposer un projet visant à qualifier l’avortement d’homicide et à donner des droits à l’embryon dès la fécondation. Ainsi, il ne serait plus non plus possible de prendre la pilule du lendemain dans cet État.

Ce climat réactionnaire démontre la fragilité de nos droits. Comme le rappelait Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » Le droit à l’avortement est déjà fortement restreint dans de nombreux États fédérés. Au Texas, par exemple, il est interdit d’avorter dès que les battements du cœur sont audibles, soit à partir de six semaines environ, même en cas d’inceste ou de viol.

Restreindre les droits des femmes n’est pas qu’une manie américaine. Dans l’Union européenne, en effet, des lois très restrictives persistent dans certains États, comme en Pologne. Par ailleurs, depuis janvier 2022, le Parlement européen est présidé par Roberta Metsola, elle aussi anti-IVG. Avant son élection, elle s’était déjà positionnée plusieurs fois contre l’avortement, et avait notamment voté contre un rapport incitant les États membres à garantir l’accès à l’IVG, ce qui n’a pas empêché son élection.

Alors que la France vient, a contrario, d’adopter l’allongement du délai d’IVG à quatorze semaines grâce à la députée Albane Gaillot, il convient donc de rester vigilant, face aux menaces réactionnaires pesant sur nos droits si difficilement acquis.

On estime à quasiment la moitié des États fédérés ceux susceptibles de supprimer le droit à l’avortement.

droit à l'avortementÉtats-Unisivgavortement
L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine : Zelensky réprimande Macron, nouvelle aide militaire de l'UE à Kiev, adhésion de la Finlande à l'Otan. L'actualité du 13 mai

  • Au 79e jour de guerre en Ukraine, les dirigeants européens ont annoncé fournir une nouvelle aide militaire de 500 millions d'euros à Kiev, qui viennent s’ajouter aux 6 milliards de dollars (l’équivalent du budget annuel de la défense ukrainien) annoncés cette semaine par Washington. En parallèle, le G7 est réuni pour trouver les moyens de soutenir l'Ukraine "jusqu'à la victoire".
  • Les combats font toujours rage dans l'est et le sud du pays, avec la crainte que le conflit ne se diffuse au-delà des frontières ukrainiennes. A Kiev en revanche, d'où se sont retirées les troupes russes fin mars, près des deux tiers des habitants sont revenus.
  • Les probables demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan suscitent de nombreuses réactions.

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Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT

Actu

L’Organisation internationale du travail a publié, mercredi, un compte rendu édifiant sur les conséquences économiques et sociales du conflit déclenché par Vladimir Poutine : de l’extension de la pauvreté en Ukraine aux risques de pénuries dans le monde.

Lilian Caillat

« Dans l’hypothèse où la crise se prolonge et s’intensifie, 90 % de la population Ukrainienne pourraient être confrontés à la pauvreté ou risquent de l’être. » Cette phrase, extraite du rapport publié hier par l’Organisation internationale du travail (OIT), donne la mesure de l’impact de la guerre sur la population ukrainienne.

Les chiffres mis en avant par l’agence spécialisée de l’ONU sont sans équivoque. Avec 5,3 millions de réfugiés dans les pays voisins, 7,7 millions de déplacés internes, entre 60 et 100 milliards de dollars d’infrastructures endommagées ou détruites, le bilan provisoire est déjà lourd. Ces bouleversements engendrent évidemment des pertes d’emplois : selon l’estimation actuelle, 4,8 millions d’emplois auraient disparu ces derniers mois, soit 30 % de ceux existant avant la guerre.

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En cas d’escalade militaire, 43,5 % des emplois pourraient disparaître. Le système social ukrainien se retrouve également menacé, à la suite de « l’accroissement des dépenses et de la baisse des revenus ». Le rapport d’une dizaine de pages porte aussi sur les conséquences à l’échelle régionale et mondiale. Les pays voisins (Pologne, Roumanie, Hongrie, Slovaquie et Moldavie), qui ont dû accueillir de très nombreux réfugiés, sont aussi touchés de plein fouet par ce conflit. Le simple fait que la guerre s’inscrive dans le temps implique que le marché de l’emploi de ces pays va saturer sur le moyen et long terme, tout autant que leur système social.

Pénuries et risques de famine aigus

Dans un second cercle géographique, les nations d’Asie centrale seront elles aussi, potentiellement, des victimes indirectes de ce conflit. Les sanctions infligées à la Russie pourraient affecter les travailleurs expatriés qui envoient des fonds dans leur pays d’origine. L’OIT estime par exemple que 31,3 % du PIB du Kirghizistan proviennent de ces derniers, un constat quasiment équivalent pour les autres pays de la région.

L’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

L’Organisation internationale créée en 1919 met aussi en avant les répercussions sur l’économie mondiale : hausse des prix de nombreuses denrées alimentaires de base, liée à la l’impossibilité pour l’Ukraine de produire et d’exporter malgré son statut de «  grenier de l’Europe », explosion du prix des combustibles de par l’instauration de sanctions contre la Russie. Le rapport estime que l’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

Au-delà de l’aspect économique, certains pays très dépendants des matières premières ukrainiennes ou russes, tels que l’Égypte ou le Pakistan, subiront de sévères pénuries. Le Programme alimentaire mondial indique que 47 millions de personnes supplémentaires pourraient « être exposées à des risques de famine aigus », s’ajoutant aux 267 millions déjà dans cette situation. Appelant à une mobilisation immédiate, l’OIT préconise la mise en place de « plans de reconstruction et de relance sur le moyen terme, qui se concentreront sur l’aide à l’emploi et à la protection sociale de la population d’Ukraine et des pays voisins ».

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Filmer les états d’âme des soldats ukrainiens

Nos recommandations culturelles

Cinéma En 2020, Loup Bureau a posé sa caméra dans un poste de l’armée ukrainienne au Donbass. Il scrute les soldats et le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite. Terrible.

Pierre Barbancey

Présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en septembre 2021, Tranchées semble coller parfaitement à l’actualité puisque tourné dans le Donbass en 2020. Le documentaire de Loup Bureau se déroule dans cette zone où les affrontements, commencés en 2014, ont redoublé d’intensité depuis le déclenchement de la guerre et l’entrée des troupes russes en février. Mais le jeune réalisateur – il a 32 ans – n’a pas tant cherché à décrire la guerre de façon conventionnelle, avec son lot de cadavres, de vision unilatérale des opérations et de dénonciation du camp adverse. Il nous parle des états d’âme de soldats ukrainiens se trouvant sur un poste avancé.

Pas de politique

La première chose qui frappe dans cette guerre est cette similarité avec le premier conflit mondial. Un affrontement au canon avec son corollaire, les tranchées. Des boyaux, intestins de la ligne de front, qui serpentent et permettent de circuler plus ou moins à couvert.

Ce qui intéresse Bureau, ce n’est pas les « boum ! boum ! ». Il n’a pas voulu traiter politiquement ce qui se passe – des cartons en début et fin balisent néanmoins le propos –, mais humainement. Lui-même a été incarcéré en Turquie pendant cinquante-deux jours alors qu’il se trouvait en reportage près de la frontière irakienne. « Cette épreuve a transformé mon être profond, a-t-il confié. Dans les tranchées, j’ai découvert des similarités avec mon expérience de détenu. L’enfermement psychologique, la peur de mourir ou encore l’incertitude résonnaient différemment depuis ma détention. »

Entre ces plans où on les voit se « détendre » avec des jeux video de guerre et ceux où leur regard est tantôt hagard, tantôt vide, incapable de s’accrocher à rien, on entend les sifflements des obus avant leur fracas destructeur. Une soldate, la quarantaine passée, dit d’ailleurs : « Ce sont des jeunes de 20 ans, l’âge de mes enfants. Ils ont la tête pleine de courants d’air, de vent… » Peu importe le camp, c’est la guerre, et certainement pareil de l’autre côté. Dans chaque image, même les plus sereines, un détail ramène au conflit. La mort n’est pas loin. Comme le dit un des soldats : « Si tu veux rester vivant, creuse ! »

C’est ce qu’il a voulu saisir. Pour cela, il a su faire oublier sa caméra. Celle-ci capte avec force les angoisses et les espoirs de ces soldats, leur façon d’essayer d’oublier le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite, leurs (rares) dialogues et leurs réflexions, avec un sens étonnant de la dramaturgie.

Le visage de ces hommes

Loup Bureau a fait des choix essentiels. L’utilisation du noir et blanc, plus apte que la couleur à rendre la tension des situations et des échanges. Et un tournage entièrement en format 4/3 permettant de resserrer l’image autour du visage de ces hommes, quels que soient l’exiguïté de l’espace dans lequel ils évoluent et le type de lumière. Le montage (Léo Gatelier), enfin, sobre et respectueux, construit la structure nécessaire, alors que la musique de Gustave Rudman Rambali sert d’enveloppe. Passe alors un souffle de cinéma russe – Bureau évoque Klimov et Tarkovski –, où souffrance, nostalgie et espoir se lient dans une plainte.

cinémaloup bureauGuerre en Ukraine
L'Humanité

Plus que jamais gagner la paix

Éditorial

Stéphane Sahuc

« La Russie peut perdre la guerre. » De plus en plus de chancelleries occidentales commencent à penser la suite des événements en Ukraine en ces termes. Au centre de ce nouveau paradigme, on trouve l’influence des États-Unis. Washington semble avoir fait fi de toute précaution et annonce des dizaines de milliards de dollars d’aides militaires supplémentaires. Le G7, de son côté, a ajouté un nouveau train de sanctions économiques pour isoler un peu plus la Russie. Un durcissement des États occidentaux qui les rapproche de plus en plus du statut de cobelligérants. Certes, la campagne d’Ukraine est plus compliquée pour la Russie que ce que laissait présager le rapport des forces au démarrage de l’invasion. L’armée russe a été contrainte de se replier au Nord pour se concentrer au Sud et à l’Est afin de sécuriser son contrôle de la mer d’Azov et tenter d’achever la conquête du Donbass. De là à dire que l’Ukraine va gagner la guerre…

D’ailleurs, que signifie gagner la guerre du point de vue des Occidentaux ? La reconquête des territoires perdus depuis le début de l’offensive russe ? La réintégration des républiques autoproclamées du Donbass ? Le retour de la Crimée dans le giron ukrainien ? La capitulation de Poutine ? Un changement de régime en Russie et en Biélorussie ? Et pense-t-on vraiment que ces scénarios puissent se mettre en place sans réaction russe ? Lors du défilé militaire du 9 Mai, Poutine a justifié l’offensive en assurant que l’Ukraine préparait une attaque contre des séparatistes prorusses dans l’est du pays, voulait se doter de la bombe atomique et était soutenue par l’Otan, menace existentielle pour la Russie. Il a également assuré tout faire pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas.

Sans être obligé de le croire, il faut cependant voir dans cette déclaration une base possible pour ouvrir des négociations, à la condition que la Russie s’engage sur un cessez-le-feu. À l’irresponsabilité de Poutine, qui promet le feu nucléaire en cas de menace existentielle pour la Russie, faut-il ajouter l’irresponsabilité de miser sur une défaite militaire russe qui se produirait dans le cadre d’un conflit conventionnel ? Ce genre de pari à haut risque est porteur d’immenses dangers pour le monde.

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités

Actu

Lors de la remise du rapport de la conférence sur l’avenir de l’Europe, le président français a demandé une convention de révision des textes fondamentaux de l’UE.

Gaël De Santis

L’Union européenne (UE) mettait en scène sa vocation démocratique, ce lundi 9 mai, à Strasbourg, à l’occasion de la Journée de l’Europe. « Notez la différence », a ainsi lancé l’ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt. En Russie, « le 9 mai, nous avons une parade, un défilé en armes. Ici, nous avons une réunion avec des dirigeants et des citoyens européens qui réaffirment leur foi en un projet commun ».

C’est justement de projet qu’il était question, lors de la cérémonie de clôture de la conférence sur l’avenir de l’Europe, dans l’hémicycle du Parlement. 800 citoyens des 27 États membres ont rendu un rapport constitué de 49 objectifs, déclinés en 300 propositions et mesures.

Dans son discours, Emmanuel Macron, qui assure la présidence tournante du Conseil, s’est prononcé pour une évolution des traités, afin de mettre en œuvre le « projet d’une Europe maîtresse de son destin, libre de ses choix, ouverte au monde, qui puisse choisir ses partenaires sans dépendre d’eux ». Ce qu’il appelle depuis 2017 la « souveraineté européenne ». « L’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités », a-t-il dit, rappelant que le Parlement européen venait de se prononcer en ce sens. Il souhaite que les institutions révisent leurs objectifs pour inclure « la croissance, le plein-emploi, les objectifs climatiques, la justice sociale ».

« D’expérience, quand on commence des exercices aussi ambitieux, si on n’a pas une idée claire au début, il est rare qu’elle le soit davantage à la fin », a-t-il également déclaré, en référence à la convention climat dont il a balayé les conclusions. Et pour cause, le rapport des citoyens contient déjà de nombreuses propositions en matière environnementale, d’indépendance énergétique, mais aussi, en sous-main, une demande de politiques qui ne correspondent pas au credo libre-échangiste de l’UE. Ainsi, il est demandé que le semestre européen, processus aujourd’hui utilisé pour fliquer les dépenses budgétaires des États, se préoccupe désormais de la transition écologique et de la justice sociale. Il est aussi exigé un développement du fret ferroviaire de marchandises, ou encore la construction de logements sociaux.

Le rapport épouse aussi l’idée d’une Europe puissante. Il invite à une révision des procédures, remettant en cause le « vote à l’unanimité » dans certains domaines qui « rend très difficile tout accord », notamment en matière de politique étrangère commune. Cela reviendrait à un abandon de la souveraineté des États dans ce domaine.

La question ukrainienne a traversé les interventions. Emmanuel Macron a cherché, lui, à répondre à la question : comment donner une perspective européenne à l’Ukraine avant qu’elle ne puisse adhérer ? – ce qui prendra « plusieurs années, voire plusieurs décennies ». La question se pose également pour la Moldavie et la Géorgie, candidates à l’adhésion. Il invite pour « organiser l’Europe » à créer autour de l’UE un espace de coopération politique, de sécurité, qui pourrait prendre la forme d’une confédération ou d’une « communauté politique européenne ».

Union européenneEmmanuel Macrontraités européensGuerre en Ukraine
L'Humanité

Ukraine. Vladimir Poutine prépare la Russie à une guerre longue

Premier plan

Après soixante-seize jours de conflit en Ukraine, le président russe a commémoré à Moscou la victoire contre le nazisme. Il a justifié l’invasion et dit vouloir éviter une « guerre globale ».

Vadim Kamenka

Sur la place Rouge, qui borde le Kremlin, le président russe arbore l’ordre de Saint-Georges sur un costume sombre, seul à la tribune devant des milliers de soldats. En ce lundi matin, Poutine est venu célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945, et mettre à l’honneur le sacrifice de 27 millions de Soviétiques. Chaque année, Vladimir Poutine se sert de cet événement pour illustrer le retour de la puissance russe. Mais cette année, les cérémonies se tiennent en pleine guerre d’Ukraine.

Un défilé qui a réuni 11 000 soldats

Entouré du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de l’actuel commandant en chef des forces terrestres, Oleg Salioukov, et de généraux, le chef des armées a justifié dans son discours sa décision d’envahir son voisin le 24 février : une « riposte préventive » car le conflit était « inévitable ». « Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières », a-t-il tenu à rappeler. Selon lui, les autorités ukrainiennes préparaient « une opération punitive » contre les deux républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dans l’est du pays, et contre « la Crimée ».

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En amont du défilé qui a réuni 11 000 soldats, des lance-missiles stratégiques et des chars, le dirigeant russe n’a pas évoqué de grandes victoires ou la libération du Donbass mais sa nécessaire protection et la mort de nombreux soldats russes. Une minute de silence leur a été consacrée. « Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir », a-t-il déclaré aux militaires présents à Moscou, dont une partie revenait du conflit.

Des sacrifices à venir

Vladimir Poutine a également dressé le parallèle avec la victoire de 1945, alors que les soldats de l’armée russe et les forces du Donbass s’affrontent sur les mêmes terres où ont combattu « les héros de la grande guerre patriotique ». « Aujourd’hui comme hier, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre patrie, la Russie, (…) et qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux, les punisseurs et les nazis », affirme-t-il, alors que 20 000 soldats russes seraient morts en l’espace de soixante-seize jours de combat.

Cette prise de parole attendue semble préparer la population à une guerre longue et d’autres sacrifices à venir. « Les sanctions, les morts, le récit partial des événements, l’interdiction de médias et l’exclusion de plusieurs termes (le Kremlin parle d’opération spéciale et non de guerre – NDLR) pèsent sur les gens. Un certain patriotisme demeure chez une partie des Russes mais pour combien de temps encore ? », interpelle Ania (1), journaliste d’un média russe suspendu. Aucune annonce politique majeure n’a été faite à cette occasion. « Le pouvoir se rend compte aussi d’une forme de fatigue psychologique au sein de la population. Un discours victorieux aurait été mal perçu », poursuit Ania.

Ces dernières semaines ont été propices à la surenchère verbale : possible troisième guerre mondiale, conflit nucléaire… Cette fois, le président russe a préféré entrouvrir la porte à une résolution diplomatique. Ce dernier a proclamé que « notre dette est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme (…) et de faire tout pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas ». Sagit-il d’un véritable geste diplomatique ? Depuis le début du conflit, Valdimir Poutine ne cesse de souffler le chaud et le froid.

La France veut éviter toute escalade

À Kiev, la population reste sceptique. Le président ukrainien n’a pas souhaité laisser à son homologue russe la symbolique de ces commémorations du 9 Mai. « Nous ne permettrons à personne d’annexer cette victoire. », a lancé Volodymyr Zelensky, lundi. Après avoir tenu un premier discours dimanche à l’occasion du 8 Mai, il a réaffirmé le lendemain qu’après « le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire ». « Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant. (…) Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de victoire », a-t-il conclu optimiste.

Les récentes déclarations du G7 et le soutien sans faille des États-Unis ont modifié la communication des autorités ukrainiennes. L’engagement financier massif de Washington, le partage de renseignements et l’envoi d’instructeurs sur place posent désormais la question d’une implication directe.

Face aux discours de plus en plus optimistes sur une possible victoire et l’affaiblissement de la Russie, un certain nombre de voix aux États-Unis et de diplomates s’élèvent contre cette stratégie. Car cet objectif sous-tend un engagement extrêmement long, risqué et aux coûts désastreux pour l’Ukraine.

Devant cet engrenage, le président français en déplacement au Parlement européen, lundi, a condamné la Russie pour les crimes de guerre. Mais Emmanuel Macron a également rappelé : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Il n’appartient qu’à l’Ukraine de définir les conditions de négociation avec la Russie mais notre devoir est d’être à ses côtés pour obtenir le cessez-le-feu. »

Le chef de l’État, qui entend éviter toute escalade, a affirmé : « Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie. (…) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation. » Une manière de ne pas laisser à Poutine le monopole du 9 Mai.

Guerre en UkraineRussieUkraineÉtats-Unis
L'Humanité

Russie : les sanctions européennes enrichissent les firmes pétrolières.

Actu

Nous avons eu droit la semaine dernière à de nombreux commentaires sur la volonté de la Commission européenne de réduire les importations des 27 pays membres de l’Union en gaz et en pétrole provenant de Russie. Mais cette stratégie alimente la spéculation sur les prix des énergies et enrichit les firmes pétrolières au détriment du pouvoir d’achat des ménages.

Gérard Le Puill

En présentant le 4 mai son sixième paquet de sanctions contre la Russie devant le Parlement européen, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a notamment déclaré : « nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles des produits raffinés d’ici la fin de l’année. Ce ne sera pas facile, mais nous devons le faire ». Il reste à voir quelles en seront les conséquences pour la population des pays membres de l’Union européenne. Surtout que les pays membres du G7 ont annoncé une décision similaire ce week-end, l’étendant ainsi au Royaume Uni, au Canada, aux États-Unis et au Japon.

Dans Le Monde daté du 6 mai, Virginie Malingre, correspondante de ce journal à Bruxelles, citait un diplomate selon lequel « le délai que propose la Commission est déjà un problème car il menace le marché intérieur » des pays membres de l’Union. Selon ce diplomate, « la Hongrie et la Slovaquie vont acheter du pétrole pas cher quand les autres pays européens devront payer plus cher », le pétrole provenant des pays de l’OPEP.

Le 6 mai, le quotidien « Les Échos » informait ses lecteurs qu’au mois de juin, « l’OPEP se limitera à une hausse de production de quelques 432.000 barils par jour », ce qui est très peu. Dans cet article, Sharon Wajsbtot écrivait que « le statu quo annoncé par l’OPEP devrait continuer de faire grimper les cours. À la suite de la réunion, le prix du baril de brent a quasiment atteint les 115 euros (…) Selon les données compilées par Bloomberg, l’alliance n’a pas mis sur le marché les volumes annoncés le mois dernier. L’Angola et le Nigeria en particulier échouent régulièrement à augmenter leurs volumes ». Cités en fin d’article, les analystes de Rystad Energy affirmaient que « les cours actuels ne tiennent pas encore compte de l’impact de l‘embargo européen sur le pétrole russe. Des prix élevés sont à attendre cet été si la proposition de la Commission est adoptée ».

Faire payer les pauvres pour enrichir BP et TotalEnergies…

Pour parler clairement, les millions de personnes qui doivent utiliser leur voiture pour se rendre au travail paieront la note. Il en ira de même pour toutes celles qui utiliseront leur véhicule pour partir en vacances cet été. La hausse du prix du pétrole pénalisera aussi les entreprises de transport routier, les exploitations agricoles dans la mise en place des cultures et dans la récolte des moissons.

Mais on connaît déjà les gagnants de la décision prise en Europe la semaine dernière. Dans « Les Échos » du 4 mai on apprenait que le premier trimestre de 2022 a été bénéfique pour le géant pétrolier BP. Durant les trois premiers mois écoulés « porté par la flambée des cours du pétrole et du gaz, il a engrangé des bénéfices courants jamais vu depuis 2008. Hors éléments exceptionnels, son bénéfice courant atteint 6,25  milliards de dollars. C‘est plus du double des bénéfices engrangés l’an dernier sur la même période. Pour BP, ces performances sont liées à la flambée des cours des hydrocarbures, à la très bonne santé de la division trading de pétrole et de gaz, ainsi qu’à la hausse de ses marges de raffinage. Profitant de la même tendance, le français TotalEnergies a publié en fin de semaine dernière un bénéfice hors éléments exceptionnels de 9 milliards de dollars au premier trimestre, trois fois plus qu’il y a un an », lisait-on encore dans cet article.

Cette cherté des carburants d’origine fossile est aussi de nature à faire croître la production d’éthanol à partir de la canne à sucre, de la betterave, mais aussi du blé et du maïs. Il en ira de même pour la production du diester pour les moteurs diesel à partir des graines à huile comme le soja, le colza, le tournesol ainsi que des fruits du palmier à huile. Ces cultures énergétiques sont souvent subventionnées, sous prétexte que leur combustion par les moteurs émet moins de CO2 que celle des énergies fossiles. Mais ce calcul ne prend pas en compte le bilan carbone de la mise en cultures, de la récolte et de la transformation de ces plantes en carburants soi-disant verts.

…Et accroître la déforestation en Amazonie

À ce bilan carbone s’ajoute celui de la déforestation Amazonie, en Afrique et en Asie pour multiplier les superficies agricoles réservées à la production d’énergie au détriment des produits alimentaires. Alors que le prix du blé et du maïs a augmenté de près de 50 % en deux mois et que la principale conséquence de la sécheresse en cours dans les pays de l’hémisphère nord risque de se traduire par une baisse de rendements céréaliers en 2022, de nouvelles flambées des cours sont à craindre désormais avec une augmentation des famines dans les pays pauvres. Même en France, les reportages se multiplient actuellement pour faire état des difficultés d’un nombre croissant de ménages qui réduisent leurs achats de produits alimentaires et optent pour les produits de bas de gamme afin de réduire les dépenses.

Sans la garantie d’aboutir à une quelconque efficacité contre la politique de Vladimir Poutine en Ukraine, les sanctions de l’Union Européenne contre la Russie risquent de coûter très cher aux ménages européens, à commencer par ceux qui se privent déjà en permanence, faute de disposer d’un pouvoir d’achat suffisant.

prix du gazGuerre en Ukraine
L'Humanité

Ukraine : gare au pas de trop vers la guerre totale !

Chronique

Francis Wurtz

« Nous n’avons pas l’intention de nous engager dans des actions qui pourraient être mal comprises ou déformées. Nous reconnaissons, en ce moment de tension, combien il est essentiel que les États-Unis et la Russie gardent à l’esprit le risque d’erreur de calcul et prennent des mesures pour éviter ces risques. » Ainsi parlait John Kirby, le porte-parole du Pentagone, début mars. « Il faut stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants », précisait, de son côté, Emmanuel Macron, décidé, pour cette raison, à limiter son aide militaire à Kiev à des armes « défensives ».

Aujourd’hui, ces précautions semblent tenues pour obsolètes par Washington, comme par ses alliés. Le 28 avril dernier, Joe Biden annonçait une énième rallonge de 20 milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, aussitôt suivie d’une avalanche d’annonces de nouvelles fournitures d’armes par les dirigeants de pays européens. À présent, les livraisons d’armements lourds ne sont plus « taboues » : artillerie, blindés et munitions de gros calibre s’ajoutent officiellement aux équipements plus sophistiqués tenus secrets. Significativement, c’est sur leur base militaire de Ramstein, en Allemagne, que les États-Unis ont choisi de présider une réunion de 40 alliés, destinée à peaufiner l’organisation de cette nouvelle phase de l’implication des États occidentaux dans cette guerre porteuse de lourds périls pour la sécurité européenne, voire mondiale.

Pourtant, l’agression russe contre l’Ukraine était, dès son lancement, totalement injustifiable et son bilan humain et matériel est, depuis longtemps, atterrant ! La volonté de sanctionner durement le Kremlin et d’en isoler le chef fut, d’emblée, largement partagée. Et l’objectif premier de la communauté internationale fut de contribuer, autant que faire se peut, à tenter d’ouvrir de vraies négociations, les Ukrainiens devant décider eux-mêmes des compromis acceptables. La question se pose donc : qu’y a-t-il de changé, en l’espace de quelques semaines, en Ukraine, pour justifier, du point de vue des dirigeants occidentaux, que la prudence d’hier laisse place à l’escalade aujourd’hui ?

« Il y a une possibilité pour la Russie de perdre la guerre », a répondu le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. De fait, l’armée russe rencontre de sérieuses difficultés sur le terrain, face à la résistance des Ukrainiens et à l’afflux d’armes occidentales de plus en plus modernes. Il n’y aurait donc qu’à accentuer la contre-offensive occidentale pour obtenir la capitulation de Poutine ? Qu’on souhaite ou non ce type d’issue, pareille hypothèse est, pour le moins, hasardeuse ! Le risque n’est-il pas plutôt que, face à une éventuelle impasse de la guerre actuelle, son initiateur – considérant les fournisseurs d’armes comme « cobelligérants » – finisse par mettre à exécution sa terrible menace de leur faire subir « des conséquences que vous n’avez jamais connues ». On peut, bien sûr, répondre à l’irresponsabilité par l’irresponsabilité, tel Jean-Yves Le Drian déclarant à la télévision française : « L’Otan est aussi une puissance nucléaire » ! Il semble plus sage d’analyser avec sang-froid ce qui est sans doute la situation la plus dangereuse que l’Europe, voire le monde, ait connue depuis la crise de Cuba. Gare au pas de trop vers la guerre totale !

la chronique de francis wurtzGuerre en Ukraine
L'Humanité

Guerre en Ukraine. Les positions occidentales ne font pas l’unanimité

Actu

Tandis que les États-Unis et l’Europe font front commun contre la Russie, de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Asie restent non alignés, sans pour autant approuver l’agression de Moscou.

Nadjib Touaibia

La guerre qui sévit en Ukraine depuis le 24 février, avec des frappes russes dévastatrices, marque plusieurs tournants. La Commission européenne a proposé, mercredi, un embargo progressif de l’Union européenne (UE) sur le pétrole importé de Russie. Celle-ci décrète un cessez-le-feu de trois jours, les 5, 6 et 7 mai, à partir du site de l’usine métallurgique Azovstal à Marioupol pour évacuer des civils.

L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables

L’armée russe continue son offensive à l’Est, non sans intensifier les frappes à l’Ouest. Les premiers bilans sont horrifiants. L’agence américaine Associated Press (AP) révèle qu’au moins 600 civils ont péri dans le bombardement du théâtre de Marioupol, le 16 mars. La prise de cette ville portuaire par les Russes serait une victoire importante, permettant de relier le Donbass à la Crimée annexée par Moscou en 2014.

L’UE et l’Amérique font front commun aux côtés de l’Ukraine. Les livraisons d’armes à Kiev s’accélèrent et se diversifient dans ce qui ressemble à une guerre par procuration. L’armée russe est par ailleurs accusée de crimes de guerre. Les soupçons s’accumulent. Mais, dans le reste du monde, en Amérique latine, en Afrique, en Asie, au Maghreb et dans les pays arabes, les positions n’en restent pas moins nuancées.

Dans un entretien publié dans le  Time, mercredi, l’ex-président brésilien Lula da Silva pointe la responsabilité partagée de Zelensky et de Poutine. « Je vois le président ukrainien être applaudi debout par tous les Parlements (du monde). Mais ce type est aussi responsable que Poutine. Une guerre n’a jamais un seul coupable », souligne-t-il dans les colonnes du magazine états-unien. Lula n’épargne pas non plus Washington et les Nations unies. « Les États-Unis ont un poids très important et auraient pu éviter le conflit (…). Biden aurait pu participer davantage, il aurait pu prendre l’avion pour Moscou et parler à Poutine. C’est ce genre d’attitude qu’on attend d’un leader », martèle l’ancien président brésilien. Selon lui, « il est urgent de créer une nouvelle gouvernance mondiale. L’ONU ne représente plus rien, elle n’est plus prise au sérieux par les dirigeants. Poutine a envahi l’Ukraine de façon unilatérale, sans consulter l’ONU. »

Une neutralité lourde de ressentiment

Les propos de Lula trouvent un écho sur le terrain diplomatique. La résolution suspendant l’adhésion de la Russie au Conseil des droits de l’homme, parrainée par les États-Unis et votée le 7 avril par l’Assemblée générale de l’ONU, a recueilli 93 voix pour, 24 contre (entre autres l’Algérie, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Zimbabwe) et 58 abstentions, dont l’Inde. Dans ce dernier lot figurent la grande majorité des pays africains, certains alliés des américains au Moyen-Orient (Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, etc.). Le quotidien belge le Soir voit dans ce vote « un effritement de l’unité internationale face à Moscou ».

Face à la guerre en Ukraine, nombreux sont les gouvernements qui observent en fait un non-alignement. Une neutralité qui n’en reste pas moins lourde de ressentiment à l’égard des politiques étrangères des États-Unis et des pays européens. Les guerres qui ont dévasté l’Irak, la Libye, la Syrie ont laissé des traces dans les opinions de ces pays. Ces épisodes terriblement meurtriers et la régression provoquée dans ces régions ôtent toute crédibilité aux discours de paix occidentaux. L’Otan n’a pas bonne presse. L’organisation est perçue comme l’agresseur en raison de son élargissement vers l’est de l’Europe. Les récents propos du pape François, évoquant « les aboiements de l’Otan aux portes de la Russie » dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera, abondent dans ce sens.

LIVE. Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences

Le traitement privilégié des réfugiés ukrainiens, l’accueil sélectif et les discriminations dressent les contours d’une image lamentable des pays européens. Les Africains ont interrogé « les hypocrisies racistes des médias, des gouvernements et des sociétés occidentales », écrit le journaliste kényan Patrick Gathara dans un éditorial publié par Al Jazeera, cité par l’hebdomadaire Courrier international. Les conséquences économiques constituent un autre facteur de poids. Le spectre de la famine et des émeutes est plus que jamais présent. Un quart des pays africains dépendent de la Russie et de l’Ukraine pour un tiers de leur consommation de blé. Leurs importations se sont chiffrées à 5,1 millions de dollars entre 2018 et 2020.

L’attitude du monde occidental durant la pandémie, l’indifférence manifestée à l’égard des populations du Sud, privées de vaccins à la hauteur des besoins, ne facilitent pas non plus l’alignement sur le bloc États-Unis – Union européenne. Au-delà de ses conséquences à l’échelle internationale, la guerre en Ukraine pourrait rebattre les cartes et bouleverser sensiblement les ­alliances traditionnelles.

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L'Humanité

Opep. Pas de changement de politique des exportateurs de pétrole, malgré la hausse des prix

Actu

Réunis ce jeudi à Vienne, les membres de l’organisation des pays producteurs de pétrole ont décidé une très légère augmentation de la production, en dépit de prix élevés à la pompe et malgré un probable embargo européen sur l’or noir russe.

Les 23 pays de l’Opep + (13 membres de l’Opep et 10 partenaires non-membres) se sont réunis, ce jeudi à Vienne (Autriche). Le cartel, qui a pourtant la mission de réguler le prix du pétrole à l’échelle mondiale, refuse d’augmenter significativement la production. En parallèle, les prix élevés à la pompe plombent le pouvoir d’achat des ménages. Les membres de l’organisation ont seulement convenu « d’ajuster à la hausse la production totale mensuelle à hauteur de 432 000 barils par jour ». Déjà en février, mars et avril 2022, les réunions de l’Opep + avaient donné des résultats semblables.

Le cartel ignore les appels à baisser les prix, lancés notamment par les Occidentaux. Au cours des derniers mois, le président américain et le premier ministre britannique ont fait des pieds et des mains en faveur d’une augmentation de la production par les pays du Moyen-Orient. Mais Ryad a ignoré les appels de Joe Biden et les Émirats arabes unis ont opposé une fin de non-recevoir à Boris Johnson.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie suscite des inquiétudes du côté de l’offre. Encore plus depuis que la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a proposé, ce mercredi 4 mai « une interdiction de tout le pétrole russe, brut et raffiné », d’ici la fin 2022. Un coup de massue, quand on sait que l’Europe importe plus de deux millions et demi de barils de brut par jour depuis la Russie.

Mais si le cartel ne cède pas aux pressions des Européens, c’est avant tout pour ne pas froisser Moscou. La Russie, membre de l’Opep +, est le plus grand exportateur de pétrole, après l’Arabie saoudite. Par ailleurs, l’organisation se montre également frileuse à cause du ralentissement de l’activité en Chine. La flambée de la pandémie de Covid-19, qui a entraîné le confinement de Shanghai et de ses 25 millions d’habitants, a eu des conséquences néfastes sur la demande en pétrole. Un grand manque à gagner puisque Pékin est le deuxième consommateur et le plus grand importateur de pétrole au monde.

Toujours est-il que la flambée des cours profite aux exportateurs et aux grands groupes pétroliers. La Russie a vu ses revenus issus du gaz, du pétrole et du charbon doubler depuis le début de la guerre en Ukraine Dans le même temps, TotalEnergies enregistre un bénéfice net ajusté de 9 milliards de dollars (8,57 milliards d’euros). Un record.

Reste à savoir si l’Opep + détient réellement la clé du problème. Entre le manque d’investissement et les problèmes opérationnels que connaissent certains pays membres, le cartel échoue régulièrement à atteindre ses quotas de production. La Libye, par exemple, connaît de grandes difficultés de production en raison de la crise politique qui agite le pays. En outre, certains grands producteurs de pétrole ne sont pas membres du cartel. C’est le cas des États-Unis et du Royaume Uni. Or, les marchés à terme de New York et Londres influencent le cours du pétrole et limitent l’influence de l’Opep +.

Antoine Poncet

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Procès en appel de France Télécom : les patrons à la barre

Premier plan

Alors que s’ouvre ce mercredi le procès en appel de cette affaire emblématique de la souffrance au travail, victimes et syndicats n’attendent rien de moins que la confirmation du premier jugement exemplaire.

Cécile Rousseau

Des photos du moment judiciaire historique de 2019 défilent sur le mur. À la veille de l’ouverture du procès en appel des dirigeants de France Télécom, à Paris, l’heure était à la mobilisation, hier, lors d’une conférence de presse organisée par les syndicats.

Ce 11 mai, et jusqu’au 1er juillet, comparaissent à nouveau Didier Lombard, PDG du groupe jusqu’en 2010, et son bras droit, Louis-Pierre Wenès, pour des faits de harcèlement moral institutionnel. En décembre 2019, ils avaient été condamnés à des peines d’un an de prison, dont huit mois avec sursis, et 15 000 euros d’amende pour la période de 2007 à 2008. Du jamais-vu, en la matière, pour des patrons du CAC 40.

De hauts cadres qui espèrent voir lever leur sanction

Les hauts cadres Jacques Moulin, Brigitte Dumont, Guy-Patrick Cherouvrier et Nathalie Boulanger espèrent aussi voir lever leur sanction de quatre mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende pour complicité. De son côté, Orange, condamnée comme personne morale à 75 000 euros d’amende – le maximum –, n’a pas inter–jeté appel. Quant à l’ex-DRH du groupe, Olivier Barberot, il y a finalement renoncé.

Pour Jean-Paul Teissonnière, avocat de nombreuses parties civiles, les arguments de la défense promettent d’être douteux. « J’attends avec impatience l’ouverture des débats. L’entreprise a accepté le jugement. Cela voudrait dire que France Télécom est coupable mais pas sa direction ? Ils seraient donc les seuls innocents dans cette affaire ? » glisse-t-il.

Supprimer 22 000 emplois « par la fenêtre ou par la porte »

Au terme de 300 heures de débats et de dizaines de témoignages glaçants, le procès ouvert en mai 2019 avait démontré de manière implacable « leur rôle prééminent » dans la violence du plan Next, mis en place pour supprimer 22 000 emplois « par la fenêtre ou par la porte », selon les paroles de Didier Lombard. Une « politique à marche forcée », a constaté la juge, à l’aide de moyens « interdits »: des mobilités forcées, des sanctions, des placardisations et des vexations en tous genres. Sans jamais recourir à un plan social.

En interne, la spirale du malaise emporte tout sur son passage. Les fonctionnaires, encore majoritaires parmi les 120 000 salariés du groupe (l’État est passé sous les 50 % du capital en 2004), sont les premières victimes. Dans l’ordonnance de renvoi, 39 cas ont été retenus entre 2007 et 2010, dont 19 suicides, symptômes dramatiques de l’une des plus violentes crises sociales connues par une entreprise.

La lettre laissée par Michel Deparis, architecte réseau à Marseille, qui s’est donné la mort le 14 juillet 2009, est sans équivoque : « Je me suicide à cause de France Télécom. C’est la seule cause. » Entre 2006 et 2011, le service public est piétiné. 21 milliards de dividendes sont distribués aux actionnaires (dont l’État). Face à cette réalité, Jean-Pierre Sébille, représentant de la CGT au CSE central d’Orange, déplore que « les accusés aient tenté de se présenter comme les sauveurs de la patrie. Ils ont sauvé un malade qui était en excellente santé, avec un résultat net de 5,7 milliards d’euros en 2005, le meilleur que l’ex-PTT n’ait jamais connu ! » De son côté, Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC, enfonce le clou : « Toute la stratégie était structurée par le capital financier. Nous étions déjà dans l’entreprise quand les collègues ont mis fin à leurs jours. Depuis, il s’est écoulé un temps judiciaire épouvantablement long et douloureux pour tout le monde. »

Une indemnisation minimale de 10 000 euros

Les syndicats, tous partie civile (environ 120), espèrent que les peines seront confirmées en appel. Me Teissonnière, qui a suivi des affaires de ce type, notamment les cas de suicide chez Renault Guyancourt, précise que dans ce dossier « les dirigeants ont voulu jeter intentionnellement des gens dans le désespoir pour qu’ils quittent la société. C’est pour cela que les actes de harcèlement moral institutionnel collent davantage à cette intentionnalité que la caractérisation en homicide involontaire. Les victimes sont l’ensemble des 120 000 salariés de France Télécom ».

Pour Patrick Ackermann, représentant de la fédération SUD PTT, qui a déposé la première plainte en 2009, pas de doute : « Les responsables se sont sentis protégés dans l’exercice de leur terreur. En 2008, le suicide d’un technicien n’avait pas été reconnu en accident du travail. Les gendarmes avaient été voir la famille. L’entreprise, elle, ne l’a jamais fait. »

Si les coupables ont été condamnés à verser 5,7 millions d’euros de dommages et intérêts, 1 800 personnes ont également pu demander une indemnisation minimale de 10 000 euros via une commission de réparation créée par Orange. 21 millions d’euros ont été versés. 20 % des dossiers ont été rejetés mais des recours sont en cours.

Se replonger dans un calvaire

Car, au-delà des compensations financières, les victimes et leurs familles déplorent de devoir se replonger dans ce calvaire qui a brisé leurs vies. Béatrice Pannier, 59 ans, a fait le déplacement depuis Caen (Calvados) pour cette conférence de presse. Cette salariée et ex-déléguée du personnel ne compte pas s’investir autant dans ce deuxième round devant les tribunaux. « C’est un procès au rabais. Je ne reviendrai que pour suivre la fin. Mais je fais confiance à la justice », explique celle qui tenta de mettre fin à ses jours le 26 avril 2011 sur son plateau téléphonique, broyée par des conditions de travail effroyables.

Après une période d’accalmie, le ciel tend à s’assombrir chez France Télécom, devenu Orange en 2013. L’étude triennale présentée en février dernier fait état d’un stress important, notamment lié à la charge de travail. Une situation qui ne devrait pas s’arranger : entre 2022 et 2025, au moins 10 000 départs sont attendus via des temps partiels seniors (TPS). « Après la crise, la société a continué à supprimer 4 000 à 5 000 postes par an et empilé les plans d’économies, détaille Jean-Pierre Sébille. La direction a réussi à éviter un black-out social jusqu’à maintenant. Mais nous n’avons aucune remontée sur les burn-out et les tentatives de suicide. Nous sommes sur le fil du rasoir. »

Pour Murielle Guilbert, codéléguée de Solidaires, un jugement exemplaire en appel est plus que jamais fondamental pour adresser ce message à l’ensemble du monde du travail : « Il n’y a pas d’impunité pour les dirigeants. »

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L'Humanité

France Télécom : l’homme « qui a foutu le PDG au tribunal »

Portrait

Arrivé chez l’ex-PTT en tant que conducteur de travaux en 1987, le fils d’instituteurs belfortains a assisté, médusé, à la transformation du service public en usine à cash. Le représentant de SUD PTT au moment de la crise des suicides chez France Télécom est celui qui a déposé la première plainte en 2009. Alors que s’ouvre ce mercredi le procès en appel de cette affaire emblématique de la souffrance au travail, portrait de l'acteur déterminant de ce dossier judiciaire hors normes.

Cécile Rousseau

La qualification de lanceur d’alerte l’agace. Pour Patrick Ackermann, le combat syndical est avant tout une œuvre collective. Pourtant, le représentant de SUD PTT au moment de la crise des suicides chez France Télécom est bien l’une des chevilles ouvrières de ce dossier judiciaire hors normes.

« Tout cela a pris une place prépondérante dans ma vie depuis quinze ans. Ma carrière professionnelle et mon engagement militant ont été structurés par cette affaire », résume-t-il sobrement. Arrivé chez l’ex-PTT en tant que conducteur de travaux en 1987, après avoir été viré de la SNCF pour fait de grève, le fils d’instituteurs belfortains assiste, médusé, à la transformation du service public en usine à cash.

Agents foudroyés

Marqué par la « trahison » du gouvernement Jospin, avec l’ouverture du capital de France Télécom en 1997, il voit les agents progressivement foudroyés par ce changement de logique aux antipodes de leurs valeurs. « Il y a une rupture nette et plus d’espace de dialogue avec la direction, souligne Patrick Ackermann. On constate que des personnels se suicident, mais on ne comprend pas pourquoi sur le moment. Un technicien, qui était venu nous voir pour se plaindre de la pression hiérarchique, finit par se pendre. Les signes annonciateurs sont là. » Le rouleau compresseur du plan TOP, voulu par le PDG Thierry Breton (entre 2002 et 2005) pour résorber les 70 milliards d’euros de dette, enclenche une décennie de souffrance qui atteindra son apogée avec son successeur, Didier Lombard.

Procès en appel de France Télécom : les patrons à la barre

Recensement des cas de suicide

Dans cette entreprise hybride où le droit public se liquéfie et le droit privé n’est pas encore entré en application, les fonctionnaires sont piégés. Malgré les mobilisations sociales, l’action syndicale est entravée et les nouvelles instances représentatives du personnel balbutiantes. Sidéré par le malaise qui monte crescendo et face à des dirigeants dans le déni, Patrick Ackermann impulse la création de l’Observatoire du stress et des mobilités forcées, avec la CFE-CGC, en 2007. Un questionnaire rempli par 3 000 salariés et le recensement des cas de suicide vont contribuer à quantifier l’ampleur des dégâts.

« Il n’y avait pas le choix, il fallait faire peser sur eux le poids des médias. Le PDG était complètement dénué d’empathie et a validé des choses incroyables », raconte-t-il, toujours estomaqué. Mais, envers et contre tout, le groupe continue de déployer son plan de 22 000 suppressions de postes entre 2006 et 2009, à base de pressions et de mobilités contraintes. « Les gens étaient K.O. debout. On décide alors de porter plainte en décembre pour mise en danger de la vie d’autrui, entraves aux instances représentatives du personnel (IRP) et harcèlement moral institutionnel. Cela a fait débat au sein de ma propre fédération (SUD PTT), mais il fallait qu’il se passe quelque chose. »

S’il a joué un rôle décisif dans l’éclatement au grand jour de cette crise, il cite volontiers d’autres protagonistes, comme l’inspectrice du travail Sylvie Catala, qui a mené une enquête exemplaire en interne. « Elle nous a aidés à constituer un dossier solide en se basant sur les procès- verbaux des inspecteurs du travail et ceux des CHSCT », tient-il à préciser. Après ces années de tourmente, la reprise à temps plein d’un poste entre 2014 à 2019 chez Orange est donc une épreuve. « Même si j’ai tenté de me protéger, c’était dur de revenir. J’étais celui qui avait foutu le PDG au tribunal. »

Un procès comme « thérapie sociale »

Avant le premier procès, en mai 2019, il part en préretraite pour s’y consacrer à 200 %. À la barre, le syndicaliste n’hésitera pas à interpeller des prévenus drapés dans leur suffisance. « C’était une thérapie sociale très émouvante, analyse-t-il . Il y avait une volonté de compréhension de la part de la juge. Mais, entre les dommages et intérêts et les indemnisations versés par Orange, 26 millions d’euros auront été déboursés. Loin du coût d’un plan social pour 22 000 personnes. »

Retraité depuis le mois de janvier, Patrick Ackermann, 62 ans, aspire à profiter de sa famille. Entre le soutien aux parties civiles (il en fait lui-même partie) et l’aide pour les dossiers d’indemnisation, la saturation gagne parfois. Impossible, pour autant, de ne pas s’impliquer dans cette procédure en appel. « Ce jugement doit être confirmé et servir de point d’appui pour rétablir la démocratie dans le monde du travail. » Songeur, il espère qu’une victoire de la gauche unie aux élections législatives puisse rétablir un solide Code du travail. Toujours miser sur le combat collectif.

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L'Humanité

Logiques de l’ultralibéralisme

Éditorial

Jean-Emmanuel Ducoin

En 2019, le premier procès France Télécom fut exemplaire et le jugement du tribunal correctionnel de Paris entra dans l’Histoire. Le harcèlement moral managérial institué en système fut alors décortiqué, analysé et… lourdement condamné. Nous n’oublierons pas de sitôt les mots de la présidente, empruntant à La Fontaine cette phrase : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. » Pour la mise en place du plan Next, novlangue anglo-saxonne d’une véritable machine de guerre sociale ayant entraîné une crise sans précédent, il fut précisé que « les dirigeants » avaient froidement organisé le «choix d’une politique à marche forcée ». Seuls 39 cas de victimes avaient été retenus par les magistrats instructeurs. Dont 19 suicidés…

Comment se déroulera le second procès qui s’ouvre ce mercredi, puisque les dirigeants, l’ex-PDG Didier Lombard en tête, osèrent faire appel ? Des sanctions inférieures seraient perçues, par toutes les victimes, comme un nouveau drame s’ajoutant aux drames qui secouèrent la société française si durablement. Une nouvelle fois, le rôle de l’État a été laissé à l’écart de la procédure. Plusieurs gouvernements successifs ont pourtant présidé à cette violente mue de l’entreprise, transformant l’un de nos fleurons des services publics en groupe du CAC 40 aux méthodes managériales vautours. Car l’histoire emblématique de France Télécom dit d’abord et avant tout les logiques infernales de l’ultralibéralisme poussé aux limites de la négation des travailleurs.

Au seuil de toutes les injustices, quand des femmes et des hommes sont broyés et poussés au pire, que dire encore de la course à la rentabilité, des ambiances délétères, du « time to move » ? Figure là tout ce que nous connaissons de l’évolution du travail au sein de l’économie capitaliste. La pression, la précarisation, la subordination, la concurrence entre salariés, l’individualisation croissante des responsabilités, la désaffiliation, la sauvagerie du chacun pour soi… France Télécom n’a pas été un cas isolé. Le travail a aussi tué ailleurs, dans tous les secteurs : Renault, HSBC, BNP Paribas, La Poste, EDF, Sodexo, Ed, IBM, etc. Ou comment sortir des solidarités du service public jusqu’au sens du travail.

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L'Humanité

Procès France Télécom. Éric Beynel : « Le jugement va continuer à se propager lentement »

Entretien

Un an après le début du procès de France Télécom, emblématique de la souffrance au travail, le livre la Raison des plus forts remet en lumière ces deux mois d’audiences, émaillés de moments forts, grâce aux regards d’experts. 

Cécile Rousseau

Éric Beynel Co-porte-parole de l’Union syndicale Solidaires

Partie prenante dans la procédure judiciaire contre l’opérateur au nom de l’Union syndicale Solidaires et coordinateur de cet ouvrage de chroniques (1), Éric Beynel revient sur la genèse de ce projet original, mais aussi sur la portée de ce jugement dans l’histoire collective.

Comment l’idée du livre a-t-elle germé ?

Éric Beynel Pendant le procès France Télécom qui s’est déroulé du 6 mai au 11 juillet 2019, nous avons publié quotidiennement des chroniques sur le blog la Boîte à outils. Un jour, c’est un réalisateur qui assistait à l’audience et, le lendemain, un sociologue ou une avocate. Nous avons ensuite réalisé un travail éditorial pour qu’on puisse lire cet ouvrage comme un roman policier ou une tragédie. Cette multiplicité des regards a permis de rendre compte du caractère universel de ce moment judiciaire. Ce ne sont pas des accusés anodins qui ont comparu, mais bien l’une des plus grosses entreprises du CAC 40, son ex-PDG, Didier Lombard, ses anciens bras droit et gauche, Louis-Pierre Wenès et Olivier Barberot (ancien DRH). Grâce aux juges d’instruction, à la présidente du tribunal, aux procureures de la République et aux avocats des parties civiles, les dysfonctionnements de cette société et ses conséquences dramatiques ont pu être mis à jour. L’idée du livre, c’est de permettre à tous ceux et celles qui n’ont pas assisté à ces deux mois et demi d’audiences de comprendre ce qui s’est joué, mais aussi de rendre hommage aux victimes. Ce sont des héros comme tous ceux qui ont permis que ces condamnations arrivent (les trois dirigeants ont écopé d’un an de prison, dont quatre mois ferme et 15 000 euros d’amende. Ils ont fait appel, contrairement à l’entreprise qui a été condamnée à payer 75 000 euros – NDLR).

Parmi ces contributions de chercheurs ou d’artistes, lesquelles sont les plus marquantes ?

Éric Beynel En fonction du planning des audiences, nous avons essayé de trouver le ou la bonne chroniqueuse qui pouvait apporter une expertise ou un regard original. Je ne peux pas distinguer une seule contribution, elles forment un tout. L’avocate Rachel Saada a montré à quel point l’animation de ce procès par la présidente, Cécile Louis-Loyant, a revêtu un caractère exceptionnel. Il y a la sensibilité de l’écrivain Arno Bertina lorsque le tribunal évoque le suicide d’un salarié, Camille Bodivit, à travers le témoignage de sa veuve. Quant à l’humoriste Audrey Vernon, elle est venue avec beaucoup d’empathie envers les accusés, mais n’a pas réussi à les trouver appréciables… Plusieurs interventions d’auteurs de polars ont aussi émaillé ce procès, comme celle de Marin Ledun, un ancien salarié de France Télécom qui a vécu la crise et s’en est sorti par l’écriture.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?

Éric Beynel La lutte des classes était tellement présente dans ce procès qu’il fallait que toutes celles et tous ceux qui n’ont pu y assister puissent le voir. Nous constations tous les jours la morgue des prévenus et de leurs avocats. On pense à maître Veil, l’avocat de Didier Lombard, qui était sans cesse dans la provocation. Ou quand l’accusé Jacques Moulin venait à la barre avec ses mots creux de DRH. Lors d’audiences éprouvantes où l’on avait parlé de suicides, les voir rigolards à la sortie du tribunal était insupportable. Ils restent dans le déni parce que, pour eux, ce qu’ils font est forcément bien, peu importe les dégâts. Quand l’ex-numéro 2 Louis-Pierre Wenès a émis des regrets, il pleurait avant tout sur lui-même. Jamais ils n’ont eu un mot de compassion pour les victimes ou leurs familles. Comme l’a dit Didier Lombard, « on leur a gâché la fête », on est venu piétiner la soi-disant réussite du plan Next (22 000 suppressions d’emplois en trois ans – NDRL).

Un an après le procès-fleuve, six mois après son jugement historique, comment ce moment judiciaire a-t-il infusé dans la société ?

Éric Beynel Ces pratiques managériales sont loin d’avoir disparu. Entre le dépôt de plainte par SUD PTT et le procès, ce sont presque dix ans qui se sont écoulés. Le jugement va donc continuer à se propager lentement. Au mois de janvier, j’ai été invité à un séminaire à Bruxelles. Nous avons raconté ce procès devant des syndicalistes de toute l’Europe. Cela m’a surpris de voir à quel point il avait eu un retentissement au-delà de nos frontières. Nous nous battons contre l’invisibilisation de ce qui se passe dans le monde du travail, notamment en matière de conditions de travail et de santé des salariés. Dans ce combat, ce moment judiciaire et ce jugement sont des leviers d’une puissance extraordinaire. Face aux patrons, beaucoup de représentants du personnel s’en servent comme d’un point d’appui pour mener des luttes. Souvent, on nous pose la question : « Est-ce que le syndicalisme sert encore à quelque chose ? » Il sert notamment à ça.

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Éditorial. France Télécom et la réforme des retraites

Éditorial

L'éditorial de Christophe Deroubaix.  Le jugement du tribunal correctionnel de Paris fera date. Assumons : il est historique. Le harcèlement moral managérial est certes une notion reconnue par la Cour de cassation depuis 2009. Mais, avec le procès France Télécom, le harcèlement moral institutionnel a été décortiqué, analysé et… condamné. 

Christophe Deroubaix

Il n’a pas déclenché d’incontrôlables torrents de commentaires de la part des professionnels du genre (alias les éditocrates). La trêve de Noël est un sujet autrement porteur au pays du poujadisme inversé où le monde du travail n’apparaît que lorsqu’il joue les trouble-fêtes. Et pourtant, le jugement du tribunal correctionnel de Paris fera date. Assumons : il est historique. Le harcèlement moral managérial est certes une notion reconnue par la Cour de cassation depuis 2009. Mais, avec le procès France Télécom, le harcèlement moral institutionnel a été décortiqué, analysé et… condamné. Justice est rendue aux victimes du plan Next, peau anglo-saxonne d’une véritable machine de guerre sociale que la présidente du tribunal a caractérisée à l’aide d’une citation de Jean de La Fontaine : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ».

Si le rôle de l’État a été laissé à l’écart de la procédure, il n’est pas interdit de rappeler que ce sont plusieurs gouvernements qui ont présidé à cette violente et traumatique mue, transformant un fleuron des services publics en groupe du CAC 40 aux méthodes managériales de « killers » désormais condamnées.

L’histoire de France Télécom ne se résume évidemment pas aux agissements de trois de ses dirigeants, condamnés à un an de prison, dont huit mois avec sursis. Elle est surtout celle d’une stratégie : sortir l’entreprise de la logique solidaire du service public. Sans créer de relations artificielles, le procès France Télécom et la réforme des retraites ont une forme de filiation commune : cette volonté d’en finir avec modèle social forgé après la Seconde Guerre mondiale, dans l’esprit du programme du Conseil national de la Résistance, où l’on travaillait de manière égale au service du public et non des clients, où l’on pouvait profiter de quelques années de repos du juste en bonne santé après des décennies de travail. Il apparaît, sans doute à la surprise des gouvernants, que ce vieux monde-là a quand même la peau dure.

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Procès. France Télécom, un jugement historique

Actu

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, vendredi 20 décembre, l’entreprise du CAC 40 et ses principaux dirigeants pour harcèlement moral institutionnel. Un jugement inédit à tout point de vue.

Cécile Rousseau

Une décision historique. Vendredi 20 décembre, le tribunal correctionnel de Paris a reconnu Didier Lombard, ex-PDG de France Télécom, son ancien bras droit, Louis-Pierre Wenès, et Olivier Barberot, ex-DRH, coupables de harcèlement moral institutionnel suite aux 22 000 suppressions d’emplois du plan Next, ayant conduit à une crise massive entre 2007 et 2010 dans l’entreprise. C’est debout, impassibles, qu’ils ont écouté la sentence. Pour les trois principaux responsables, les peines d’un an de prison dont huit mois avec sursis et 15 000 euros d’amende ont été prononcées, proches du maximum requis par les procureures de la République. L’entreprise Orange, ex-France Télécom, qui comparaissait comme personne morale, est également condamnée à un plafond de 75 000 euros d’amende. Une première pour des dirigeants et une société du CAC 40 pour de tels agissements. Et un pas essentiel franchi dans la reconnaissance du harcèlement moral systémique devant la justice pénale. Les quatre autres accusés, Nathalie Boulanger, Brigitte Dumont, Guy-Patrick Chérouvrier et Jacques Moulin, jugés pour complicité de harcèlement moral, ont écopé, eux, de quatre mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende.

Il faut dire que les extraits du jugement de 343 pages lus sur un ton solennel pendant près d’une heure devant une salle comble sont implacables. Comme le résume la présidente Cécile Louis-Loyant au travers d’une citation de Jean de La Fontaine, « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ». Pour la mise en place du plan Next ayant entraîné un malaise social d’ampleur, dont seuls 39 cas ont été retenus par les magistrats instructeurs (19 suicides), « les dirigeants font le choix d’une politique à marche forcée ». Rien à voir donc avec les départs « volontaires » répétés à l’envi par les prévenus lors des plus de deux mois d’audience de ce procès hors norme, alors que de nombreuses victimes et familles avaient livré des témoignages poignants et accablants à la barre. Pas de doute pour le tribunal : « Les moyens choisis pour atteindre l’objectif fixé des 22 000 départs en trois ans étaient interdits. »

Une spirale infernale traduite par « un climat anxiogène » parmi les 120 000 employés

Le harcèlement moral institutionnel est donc « parfaitement établi » pour la période du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2008. Ces années ont été marquées par l’activation de « trois leviers » : « la pression donnée au contrôle des départs dans le suivi des effectifs ; la modulation de la rémunération de cadres d’un certain niveau en faisant dépendre, pour partie, la part variable de l’évolution à la baisse des effectifs de leurs unités ; le conditionnement des esprits des “managers” au succès de l’objectif de déflation lors de leurs formations ». Pour la justice, il s’agit bien d’une « politique de déflation des effectifs massive et généralisée à l’œuvre depuis 2006 ; ces actes distincts intervenus concomitamment se sont poursuivis et répétés au cours des deux années suivantes ».

Les juges ont en revanche estimé que la période de l’explosion médiatique de la crise à l’été 2009, avec notamment le suicide de Michel Deparis, ne pouvait être retenue, même s’ils reconnaissent que les répercussions du plan ont continué. Quant aux trois principaux accusés, qui « ont systématiquement reporté la culpabilité sur la hiérarchie intermédiaire », le constat est clair : « leur rôle a été prééminent. (…) L’absence ou le refus de la participation de l’un des trois, telle qu’ainsi définie, n’aurait pas permis la réalisation du délit de harcèlement moral institutionnel ». Ils ont mené « une politique d’entreprise issue d’un plan concerté pour dégrader les conditions de travail des agents de France Télécom afin d’accélérer leurs départs définitifs de l’entreprise ». Une spirale infernale traduite par « un climat anxiogène » parmi les 120 000 employés, pour la plupart des fonctionnaires. « C’est une particularité de ce délit de harcèlement moral que de transférer, insidieusement, le poids de la responsabilité des actes sur la victime, qui alors culpabilise, se remet en cause et peine à identifier la cause de sa souffrance, surtout si cette cause relève d’une organisation qui la dépasse. » Pour les juges, il est évident que « le harcèlement moral au travail peut être aussi un phénomène collectif ».

À la sortie, les avocats des parties civiles n’ont pas caché leur satisfaction. Me Sylvie Topaloff estime que « c’est un grand moment d’émotion pour l’ensemble des victimes. Le harcèlement moral peut être le résultat d’une politique d’entreprise ». Pour Patrick Ackermann, représentant de SUD PTT, qui avait déposé plainte en 2009, enclenchant la procédure, « après dix ans d’attente, c’est quand même un soulagement, cela va faire jurisprudence. C’est une journée fantastique. La juge a été magistrale. Pour nous, ce procès est un point de départ ».

L’émotion affleure dans les couloirs du tribunal correctionnel. Raphaël Louvradoux, fils de Rémy Louvradoux, qui s’était immolé le 26 avril 2011, salue le renversement de situation : « Les prévenus sont arrivés détendus au procès. La peur doit changer de camp. (…) Les mots de la présidente qui dit que les moyens utilisés par les prévenus sont “interdits”, c’était le sens de ce procès. Cela doit être le début d un changement. » De leur côté, les avocats de la défense ont déclaré qu’ils allaient interjeter appel. Pour Me Jean Veil, conseil de l’ex-PDG, « c’est totalement démagogique. Cela n’a pas de fondement juridique. (…) Didier Lombard ne se sent absolument pas coupable de harcèlement moral ».

Seule Orange a confirmé qu’elle ne fera pas appel. Les victimes devraient percevoir près de 3 millions de dommages et intérêts versés solidairement sans doute dès le début d’année prochaine. « On espère que cette décision aura un caractère d’exemplarité, tranche Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC, même si ça ne fera pas revenir nos collègues disparus. » Il fustige ensuite « une attitude de classe de la part des ex-responsables, qui ne rendront rien de ce qu’ils ont perçu pendant des années ». Pour Éric Beynel, porte-parole de Solidaires, « c’est important d’avoir un jugement qui ne mette pas en cause les sous-fifres mais bien ceux qui dirigent les entreprises. On pense à d’autres établissements comme La Poste ».

Car les logiques financières pointées du doigt par les juges sont plus que jamais à l’œuvre sur l’ensemble du marché du travail. Comme le rappelle Christian Mathorel, secrétaire général de la Fapt CGT, « on mène en ce moment un plan stratégique chez Orange supprimant des emplois. Cette souffrance, elle existe partout, elle s’accélère. Il est de notre responsabilité de travailler à ce que cette société soit meilleure ».

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Un appel pour de nouveaux droits pour la santé au travail

Actu

Des dizaines de syndicalistes, économistes, sociologues… exigent d’aller plus loin que le jugement France Télécom en matière de souffrance professionnelle.

Cécile Rousseau

« L es patrons tremblent à l’énoncé du verdict », lance Patrick Ackermann, représentant de SUD PTT, vendredi, lors d’une conférence de presse. Car ce jugement historique, qualifié de « bible, (d’)instrument de travail pour l’avenir », par Jean-Paul Teissonnière, avocat de nombreuses parties civiles, n’est qu’un point de départ. Dans un appel publié sur Mediapart, les syndicats SUD, CGT, CFE-CGC de l’entreprise mais aussi des dizaines d’économistes, sociologues, juristes… exigent de « nouveaux droits démocratiques pour la santé au travail et l’environnement ». (1)

Tous rappellent que « le débat social sur la souffrance au travail – dont les suicides sont la manifestation extrême – dure depuis plus de vingt ans et dépasse largement France Télécom. Il trouve son origine dans la financiarisation des entreprises et des services publics ». Le texte dénonce « la réalisation méthodique, systématique, de violences similaires mais peu médiatisées, qui continuent à se dérouler au quotidien dans beaucoup de grands groupes et leurs chaînes de sous-traitance ainsi que dans les administrations et services publics ». La tribune rappelle que le harcèlement moral est désormais puni de deux ans de prison (un seul dans le cas de France Télécom au moment des faits) et le Code pénal considère les violences psychologiques en bande organisée comme passibles de vingt ans réclusion criminelle. Mais cet arsenal législatif « doit être mis à jour afin que les dirigeants mesurent les risques qu’ils encourent désormais s’ils pratiquent certaines méthodes de gestion du personnel reconnues comme pathogènes et prohibées ». Pour Emmanuel Dockès, professeur en droit à Paris-Nanterre, un des initiateurs de cet appel, « il était important d’avoir une réaction globale. Une liste indicative d’actions prohibées serait utile dans la loi pour que les employeurs sachent ce qu’ils ne peuvent plus faire ». Quant à la définition même du harcèlement moral, il est proposé de la préciser à la lumière des avancées de la « connaissance publique et scientifique. »

D’autres mesures de salubrité sont également mises sur la table comme spécifier la répression pénale des crimes sociaux et environnementaux, notamment pour non-respect des principes de prévention des risques professionnels. Il s’agirait aussi de limiter le recours à la sous-traitance et de l’interdire sur les sites à risque, en responsabilisant les donneurs d’ordres, qui pourraient par exemple devoir reclasser des sous-traitants devenus inaptes à cause du travail. Quant au droit de retrait, possible en cas de danger grave et imminent au travail, il doit être renforcé, tout comme la médecine du travail et l’inspection du travail, qui doivent gagner en indépendance. Il convient également de repenser le système de réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles, afin notamment de permettre la réparation intégrale des préjudices subis à « l’égal des autres contentieux de l’invalidité, et pas seulement en cas de reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur ». Du côté des instances représentatives du personnel, dévastées par les ordonnances Macron, avec notamment la suppression des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), qui avaient joué un rôle déterminant dans le dossier France Télécom, les auteurs proposent que les représentants de proximité, élus directement par l’ensemble des salariés, forment un comité travail-santé-environnement (CTSE) aux prérogatives élargies. C. R.

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France Télécom, un jugement historique

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné vendredi 20 décembre l'entreprise du Cac 40 et ses principaux dirigeants pour harcèlement moral institutionnel. Un jugement inédit.

Cécile Rousseau« Il ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés »« les dirigeants font le choix d'une politique à marche forcée. » « Les moyens choisis pour atteindre l'objectif fixé des 22 000 départs en trois ans étaient interdits. »France télécom. Le procès historique de la souffrance au travail

« Ces années ont été marquées par l'activation de trois leviers : une pression dans le contrôle des effectifs, la modulation de la rémunération des cadres (en fonction des objectifs de suppressions d'emplois-NDLR) et le conditionnement des esprits des managers. » « d'une politique massive et généralisée, d'actes qui se sont poursuivis et répétés les années suivantes en forçant au départ. »« qui ont reporté systématiquement la culpabilité sur la hiérarchie intermédiaire »« leur rôle a été prééminent »"une politique d'entreprise issue d'un plan concerté pour dégrader les conditions de travail des agents de France Télécom fin d'accélérer leurs départs définitifs de l'entreprise""C'est un grand moment d'émotion pour l'ensemble des victimes. Le harcèlement moral peut être le résultat d'une politique d'entreprise" "Après dix ans d'attente, c'est quand même un soulagement, cela va faire jurisprudence. Pour nous, ce procès est un point de départ."« Les prévenus sont arrivés détendus au procès. La peur doit changer de camp (…) Les mots de la présidente qui dit que les moyens utilisés par les prévenus sont "interdits", c'était le sens de ce procès. Cela doit être le début d un changement." «  Cela n'a pas de fondement juridique. C'est totalement démagogique. »« On espère que cette décision aura un caractère d'exemplarité,même si ça ne fera pas revenir nos collègues disparusorangeProcès France Télécom
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France télécom. L’attente d’une décision exemplaire

Actu

Le jugement du procès historique de la société du CAC 40 et de ses dirigeants pour harcèlement moral institutionnel sera rendu ce vendredi. Les victimes et les syndicats espèrent qu’il fera date.

Cécile Rousseau

L’heure du verdict a sonné. Après un procès-fleuve de plus de deux mois, la centaine de parties civiles et victimes de la crise sociale entre 2007 et 2010 chez France Télécom attendent le jugement qui sera rendu, ce vendredi, devant le tribunal correctionnel de Paris. Dix ans après les faits, sept responsables, dont l’ancien PDG Didier Lombard, son ex-bras droit Louis-Pierre Wenès et l’ex-DRH Olivier Barberot, sauront s’ils sont condamnés pour harcèlement moral institutionnel, à la suite de l’instauration des plans Next et Act ayant entraîné 22 000 suppressions de postes et un malaise massif dans une entreprise majoritairement composée de fonctionnaires. Contre ces trois dirigeants, premiers du CAC 40 à comparaître devant la justice pour de tels motifs, les peines maximales d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende avaient été requises par les deux procureures de la République, Françoise Benezech et Brigitte Pesquié. La société, également sur le banc des accusés en tant que personne morale, risque quant à elle 75 000 euros d’amende. Pour les 39 victimes et leurs familles, dont 19 cas de suicides retenus dans l’ordonnance de renvoi, la sentence, à défaut d’être lourde, se doit d’être exemplaire. C’est aussi le souhait de l’ensemble des syndicats.

« Le jugement doit aller dans le sens de l’importance de ce procès »

Comme l’explique Patrick Ackermann, représentant de SUD PTT, organisation qui avait porté plainte dès septembre 2009 : « Nous attendons les peines maximales même si ce n’est pas assez. Le jugement doit aller dans le sens de l’importance de ce procès. » Pour Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC Orange, une condamnation serait « une première, avec la reconnaissance du caractère systémique du harcèlement, le fait que toute l’organisation est coupable et pas seulement les supérieurs hiérarchiques directs ». Tout en se déclarant « sans illusion : ce n’est pas trois semaines de bracelet électronique ou une peine en cellule VIP qui va les traumatiser ».

Lors des audiences, l’heure était loin d’être à la repentance du côté des prévenus. Didier Lombard, l’ex-PDG avait réfuté, dès le deuxième jour du procès, le terme de crise sociale, évoquant une « crise médiatique » et assurant que les chiffres des suicides avaient été « gonflés ». Seul l’ex-numéro 2, Louis-Pierre Wenès, avait exprimé des regrets le dernier jour. Plus de 300 heures de débats, de paroles d’experts, mais aussi de témoignages accablants, comme celui de la fille de Rémy Louvradoux, fonctionnaire qui s’était immolé par le feu le 26 avril 2011, ont déjà fait de cette affaire un moment judiciaire et sociétal historique. Pour la CFDT, le jugement doit faire jurisprudence « afin que les dirigeants d’entreprise tentés par ces méthodes de management sachent désormais qu’il n’est plus possible d’agir en toute impunité ».

Comme le rappelle Patrick Ackermann : « Les négociations avec Orange continuent jusqu’en juin 2020 pour l’indemnisation des victimes. Mais il faut aussi une évolution de la loi sur le harcèlement moral et renforcer les instances représentatives du personnel ! Aujourd’hui, dans une entreprise ayant les mêmes pratiques que France Télécom, les CHSCT (comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) sont tellement affaiblis de puis les ordonnances Macron qu’on aurait du mal à arriver jusqu’au procès ! » De son côté, Sébastien Crozier alerte contre une possible relaxe qui pourrait « déclencher des crises d’angoisse chez certains salariés. On a très peur que les fêtes de fin d’année soient très mal vécues si les peines ne sont pas à la hauteur », redoute-t-il alors qu’Orange a mis en place un numéro d’appel et une cellule de veille.

Le verdict est attendu ce vendredi, à 10 heures

Au-delà du drame humain et social, une condamnation serait un signal fort à l’ensemble du monde du travail. Pour maître Jean-Paul Teissonnière, avocat des parties civiles et de SUD PTT, « avec le harcèlement moral systémique, c’est la question des conditions de travail, du management toxique, qui arrive au cœur de l’actualité. Le droit pénal va enfin s’y intéresser. Le jugement peut être extrêmement important en la matière, en traçant des lignes à ne pas franchir pour les entreprises ». Le verdict est attendu ce vendredi, à 10 heures. Dans tous les cas, Orange a assuré qu’elle ne ferait pas appel de la décision.

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La construction médiatique de la guerre par l’image

Nos recommandations culturelles

Informer, dénoncer… quitte à mettre en scène et manipuler. Le musée de l’Armée à Paris retrace l’histoire des rapports complexes entre guerre et photographie.

Pierre Barbancey

Il existe deux façons de parcourir l’exposition « Photographies en guerre » actuellement présentée au musée de l’Armée, à Paris. La première consiste à déambuler devant les clichés. Ils sont nombreux, depuis ceux réalisés artisanalement pour produire des daguerréotypes, jusqu’à l’utilisation d’une caméra infrarouge explorant ainsi la trace humaine à travers une signature thermique. Au total, plus de 300 photographies. Paysages de ruines, chaos des combats, cadavres abandonnés, joie de victoires et désespoir de défaites, portraits de soldats ou de civils… Les images sont bien là, passées déjà, pour certaines, dans la mémoire collective. Ainsi en est-il du « Drapeau rouge sur le Reichstag », d’Evgueni Khaldeï, ou encore de « The Terror of War », de Nick Ut (la petite fille nue et brûlée fuyant l’horreur du napalm au Vietnam).

De la véracité à la perte de légitimité

Ce qui est proposé va bien au-delà. Car il ne s’agit pas simplement de montrer des conflits, mais de s’atteler à la représentation de ceux-ci par un médium : la photographie. Le reportage de guerre n’en est qu’une partie. Même si, par objectif interposé, on entre dans l’histoire. Du XIXe au XXIe siècle, voilà une pratique en expansion. Pour l’accompagner, la photographie évolue, en même temps qu’elle aide au développement de la presse illustrée, devenant moyen de communication et enjeu politique. Que l’on songe, par exemple, au travail presque sans entrave des photojournalistes lors de la guerre du Vietnam comparé à la limitation de la liberté de la presse décidée par les États-Unis lors de la guerre du Golfe de 1990-1991. L’esprit même du photographe a changé. La perception de son geste se trouve différente parce que sa fonction a évolué. Sa production s’est même déplacée dans l’espace-temps avec l’évolution des techniques et la rapidité de l’information. À l’inverse, « la photographie est une mince tranche d’espace autant que de temps », écrivait Susan Sontag.

La photo, un temps passée aux yeux du public comme « intrinsèquement vraie », a en partie perdu de sa légitimité. On sait combien le recadrage permet de détourner une scène de sa signification réelle, voire d’en donner une vision opposée. La reconstitution est l’un des moyens utilisés – sans toujours l’avouer – pour montrer des batailles de Verdun pourtant infilmables, surtout de face ! L’exposition présentée pourra peut-être permettre une « lecture critique des images de guerre », pour reprendre l’expression d’Anthony Petiteau, évoquant dans le catalogue le travail d’Émeric Lhuisset. Dans « Théâtre de guerre, photographies avec un groupe de guérilla kurde, Irak, 2011-2012 », Lhuisset propose une photo léchée, comme on dit vulgairement, tant dans la composition que dans la lumière et les couleurs. Et pour cause. Dans les montagnes kurdes, il a demandé aux combattants d’interpréter leur propre rôle. Pour rappeler que beaucoup d’images iconiques ont été mises en scène. C’est cette série qui ouvre le parcours. Un acte audacieux de la part des commissaires de l’exposition et qui en donne toute l’importance. À ne surtout pas manquer.

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Le Figaro

La Finlande va demander à adhérer à l'Otan

EN COURS : Mis à jour le 15 mai 2022 à 12:16

La Finlande a pris la décision de demander son adhésion à l'Otan, ont annoncé dimanche le président et la première ministre du pays nordique, une conséquence directe de l'invasion russe en Ukraine. «C'est un jour historique. Une nouvelle ère s'ouvre», a déclaré le président finlandais Sauli Niinistö lors d'une conférence de presse.

Le chef de la diplomatie ukrainienne rencontre le secrétaire d'État américain et réclame de nouvelles livraisons d'armes

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a déclaré dimanche qu'il avait rencontré le secrétaire d'État américain Antony Blinken à Berlin et que «davantage d'armes et d'autres aides sont en route pour l'Ukraine». «Nous avons convenu de travailler en étroite collaboration pour faire en sorte que les exportations alimentaires ukrainiennes atteignent les consommateurs en Afrique et en Asie. Je suis reconnaissant au secrétaire Blinken et aux États-Unis pour leur leadership et leur soutien indéfectible», a tweeté Dmytro Kuleba.

Dmytro Kuleba devait informer les ministres des Affaires étrangères de l'OTAN, réunis à Berlin dimanche, de la situation sur le terrain en Ukraine et de la manière dont l'alliance peut aider davantage le pays, qui lutte contre l'invasion des forces russes depuis une douzième semaine.

L'Otan «sur la bonne voie» pour s'entendre sur la Finlande et la Suède

Les pays membres de l'Otan sont «sur la bonne voie» pour trouver un consensus sur l'intégration de la Finlande et la Suède, a jugé le chef de la diplomatie croate dimanche, Berlin assurant même que leur adhésion pourrait intervenir «très rapidement». «Je pense que la discussion est sur la bonne voie (...) J'espère que nous aurons une discussion finale fructueuse et un bon résultat pour montrer notre solidarité», a estimé Gordan Grlic Radman en arrivant à une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique à Berlin.

L'opposition de dernière minute affichée par la Turquie, membre de l'Alliance, à l'intégration des deux pays nordiques fait peser une incertitude sur l'aboutissement du processus. «Je suis convaincu que les alliés que nous sommes verront d'un oeil constructif et positif leur adhésion à cette alliance», a cependant déclaré le secrétaire général délégué de l'Otan, Mircea Geoana, qui s'est aussi dit confiant dans la possibilité d'atteindre un consensus.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a même assuré que ces deux adhésions pourraient intervenir «très rapidement». «L'Allemagne a tout préparé pour que le processus de ratification soit rapide», a-t-elle indiqué au lendemain des échanges avec les chefs de la diplomatie des deux pays nordiques, présents à Berlin. «De nombreux pays ont souligné qu'il était important qu'il n'y ait pas de zone grise interminable», a-t-elle poursuivi, en référence au délai entre la candidature et l'intégration effective des nouveaux entrants. Sous l'effet de la guerre en Ukraine, les deux pays s'apprêtent à tourner la page de décennies de non-alignement militaire.

À VOIR AUSSI - Elargissement de l'Otan: les discussions sont «sur la bonne voie» pour s'entendre sur la Finlande et la Suède

L'Ukraine se prépare à des batailles décisives dans le Donbass

Les forces russes s'efforcent de progresser dans cette région stratégique de l'Est, contrôlée en partie par des séparatistes prorusses depuis 2014, et dont Moscou a fait son objectif principal depuis le retrait de ses troupes des environs de Kiev fin mars. «On se prépare à de grandes offensives à Severodonetsk, et autour de l'axe Lyssytchansk-Bakhmout», a affirmé Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, décrivant une situation humanitaire de plus en plus critique. «La région de Lougansk est constamment sous un feu chaotique (...) il n'y a absolument ni gaz, ni eau ni électricité», a-t-il affirmé samedi soir.

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Les Russes tentent notamment depuis trois semaines, sans succès, de franchir la rivière Severskyi Donets, au niveau du village de Bilogorivka. Dans ce village quasi désert, une équipe de l'AFP a vu les routes jonchées d'équipements militaires abandonnés. Il ne restait que trois coins couverts de suie d'une école bombardée il y a une semaine, une frappe que Kiev présente comme l'un des plus graves crimes commis par les forces russes depuis le début de leur invasion de l'Ukraine, avec 60 civils tués.

Dans l'Est, les Russes ne parviennent pas à faire de «prise significative», a estimé un responsable américain de la Défense sous couvert d'anonymat. La situation semble aussi avoir basculé autour de Kharkiv, deuxième ville du pays. Les forces russes ont dû se retirer de plusieurs localités au nord-est de la ville, selon l'état-major ukrainien. Mais selon l'Institut américain d'étude de la guerre (ISW), «l'Ukraine et ses partenaires occidentaux ne disposent probablement que d'une fenêtre d'opportunité réduite pour appuyer une contre-offensive dans les territoires occupés» par la Russie. Vladimir Poutine «entend probablement annexer le sud et l'est de l'Ukraine à la Fédération de Russie dans les prochains mois», selon cet institut.

Cependant, après 80 jours de guerre, la victoire de l'Ukraine au concours de l'Eurovision a galvanisé le président ukrainien, plus déterminé que jamais à l'emporter aussi sur le champ de bataille. «Notre courage impressionne le monde, notre musique conquiert l'Europe», a-t-il réagi.

Un village russe à la frontière ukrainienne a été bombardé, un blessé selon le gouverneur de la région de Belgorod

Une personne a été blessée lorsque les forces ukrainiennes ont tiré sur un village russe proche de la frontière, a déclaré Vyacheslav Gladkov, le gouverneur de la région de Belgorod, dans un message sur l'application de messagerie Telegram tôt dimanche.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Au cœur de Sieverodonetsk, un camion de pompiers slalome pour éviter les câbles électriques qui pendent, telles des lianes, en travers de la chaussée. Sur l’avenue principale se succèdent les façades noircies par les flammes, les constructions réduites en miettes et les pylônes foudroyés. Sur le trottoir, un homme traîne sans le moindre embarras deux chaises qu’il vient de récupérer dans un magasin éventré. D’autres, un peu plus loin, portent un tronc d’arbre. Depuis cinq jours, la ville est privée d’électricité et l’intensité des bombardements russes est telle qu’il est impossible de la rétablir. Alors, pour les milliers d’habitants qui, tapis dans des abris souterrains, en dépendent pour cuisiner et faire bouillir l’eau, le bois est désormais une denrée précieuse.

» Lire le reportage de Cyrille Louise, envoyé spécial à Sieverodonetsk et Lyssytchansk : Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

La Grande-Bretagne déclare que l'offensive russe dans le Donbass «a perdu son élan».

L'offensive de la Russie dans la région ukrainienne de Donbas «a perdu son élan et a pris un retard important», ont déclaré les services de renseignement militaire britanniques tôt dimanche. «Dans les conditions actuelles, il est peu probable que la Russie accélère de manière spectaculaire son rythme d'avancée au cours des 30 prochains jours», a déclaré l'armée britannique dans un bulletin régulier sur Twitter.

Vendredi, les forces ukrainiennes ont empêché une tentative de franchissement d'une rivière russe dans le Donbass, une zone orientale comprenant les régions de Louhansk et de Donetsk qui a été un foyer de la guerre.

» LIRE AUSSI - Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Eurovision : la victoire de l'Ukraine montre l'«immense soutien public» au pays, selon l'Otan

La victoire de l'Ukraine au concours Eurovision de la chanson montre «l'immense soutien public» dont bénéficie le pays attaqué par la Russie, a jugé dimanche le secrétaire général délégué de l'Otan, Mircea Geoana.

«Nous avons vu hier (samedi) l'immense soutien du public dans toute l'Europe (...) Bien sûr, la chanson était magnifique, elle est magnifique», a-t-il souligné avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique à Berlin, ajoutant que les Russes avaient «lancé la guerre la plus brutale et la plus cynique depuis la Seconde Guerre mondiale».

Le Canada espère la ratification de l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN «dans les semaines à venir».

Le Canada espère un processus de ratification rapide si la Finlande et la Suède décident de demander leur adhésion à l'OTAN, a déclaré dimanche la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.

«J'espère que cela pourra se faire dans les semaines à venir», a-t-elle déclaré aux journalistes alors qu'elle arrivait pour une deuxième journée de discussions avec ses homologues de l'OTAN à Berlin.

La Finlande va officialiser sa candidature à l'Otan, réunion décisive en Suède

La Finlande doit officialiser sa candidature à l'Otan ce dimanche, avant une réunion décisive du parti au pouvoir en Suède en vue d'une probable demande d'adhésion commune des deux pays. «Nous espérons pouvoir envoyer nos candidatures cette semaine, ensemble avec la Suède. Ils ont leur propre processus mais j'espère que nous prendrons les décisions au même moment», a déclaré samedi la première ministre finlandaise Sanna Marin.

Retrouvez l’article du Figaro : La Finlande va officialiser sa candidature à l'Otan, réunion décisive en Suède

Un missile frappe une infrastructure militaire dans la région de Lviv, selon le gouverneur de la région

Un tir de missile a touché des infrastructures militaires dans la région de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, tôt dimanche, a déclaré le gouverneur de la région, Maxim Kozitsky, dans un message sur son application de messagerie Telegram.

«Il n'y a aucune information sur les morts ou les blessés à cette heure», a déclaré Maxim Kozitsky. «L'étendue des destructions est en train d'être clarifiée».

Eurovision 2022: qui sont les vainqueurs ukrainiens du groupe Kalush Orchestra?

Victoire artistique ou politique? La question est légitimement posée après le succès très prévisible de l’Ukraine durant l’édition 2022 de l’Eurovision. Avant même de se produire sur la scène du PalaOlimpico de Turin avec la chanson intitulée Stefania, le groupe Kalush Orchestra était donné vainqueur par les bookmakers à 60%, largement devant la Suède (11%), le Royaume-Uni (10%), l’Italie (5%) et l’Espagne (5%). Une issue que certains fans de l’Eurovision, soucieux que le concours soit avant tout jugé artistiquement, redoutaient. Mais c’est en grande partie grâce aux votes du public que l’Ukraine s’est imposée samedi soir.

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L'Ukraine gagne l'Eurovision, ou la victoire en chantant

L'Ukraine a remporté samedi soir en Italie le concours Eurovision de la chanson, devant le Royaume-Uni et l'Espagne, grâce au vote des téléspectateurs qui ont plébiscité le groupe représentant le pays envahi fin février par les troupes russes. Le Kalush Orchestra, dont la chanson «Stefania» mêle hip-hop et musique traditionnelle, a recueilli 631 points. Favoris de la compétition, les Ukrainiens devancent le Britannique Sam Ryder et son titre «Space Man» (466 points) et l'Espagnole Chanel avec «Slo Mo» (459 points). «Notre courage impressionne le monde, notre musique conquiert l'Europe», a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Facebook.

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C'est la troisième victoire de l'Ukraine dans ce concours après celle de 2004 et surtout l'édition 2016 - deux ans après l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie - avec Jamala et le titre «1944», une chanson racontant la déportation des Tatars par Staline. Comme lors des deux demi-finales organisées cette semaine à Turin, une marée de drapeaux bleu et jaune du pays sous la mitraille de l'armée russe a déferlé dans l'arène du Pala Olimpico de la capitale piémontaise (nord-ouest de l'Italie) où se sont produits les 25 finalistes. «S'il vous plaît, aidez l'Ukraine et Marioupol! Aidez Azovstal», a appelé sur scène le chanteur du Kalush Orchestra, Oleh Psiuk, dont la prestation a été ovationnée. «Cette victoire est très importante pour l'Ukraine, surtout cette année. Nous vous remercions du fond du coeur. Gloire à l'Ukraine!», a dit le chanteur au bonnet rose après la victoire.

Les messages politiques sont généralement proscrits à l'Eurovision mais les organisateurs ont fait savoir que l'Ukraine ne serait pas disqualifiée pour ces propos. «Nous comprenons les sentiments profonds autour de l'Ukraine dans ce contexte et considérons que les commentaires du Kalush Orchestra et d'autres artistes exprimant leur soutien au peuple ukrainien sont de nature humanitaire plus que politique», a fait savoir l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), organisatrice de l'événement.

Zelensky rencontre à Kiev le chef des sénateurs républicains américains

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accueilli à Kiev une délégation de parlementaires américains menée par Mitch McConnell, le chef de la minorité républicaine au Sénat américain, selon un communiqué publié samedi par la présidence ukrainienne.

«J'attends avec impatience le soutien américain à de nouvelles sanctions. En outre, nous estimons que la Russie devrait être officiellement reconnue comme un Etat sponsor du terrorisme», a déclaré durant leur rencontre Volodymyr Zelensky, cité dans le communiqué. Il a également remercié «les Etats-Unis pour leur leadership dans le soutien à l'Ukraine», estimant qu'ils ne protégeaient pas seulement son pays «mais aussi les valeurs et libertés démocratiques, le droit des nations à choisir librement leur futur».

La Turquie prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan

La Turquie est prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan et des motifs qui suscitent l'hostilité d'Ankara vis-à-vis de cet élargissement, a déclaré samedi le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.

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«La grande majorité du peuple turc est contre l'adhésion de ces pays qui soutiennent l'organisation terroriste PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et ils nous demandent de bloquer cette adhésion», a affirmé le ministre avant une rencontre de l'Otan à Berlin à laquelle participent ses homologues finlandais et suédois. «Mais ce sont des questions dont nous devons parler bien sûr avec nos alliés de l'Otan ainsi qu'avec les pays» concernés, a-t-il ajouté.

Otan : la Finlande «confiante» dans la possibilité de s'entendre avec la Turquie

Le chef de la diplomatie finlandaise Pekka Haavisto s'est dit confiant, samedi, dans la possibilité de s'entendre avec la Turquie malgré l'hostilité affichée par le président turc Recep Tayyip Erdogan à l'entrée dans l'Otan de son pays et de la Suède.

S'exprimant avant une série de discussions avec les membres de l'Otan, dont la Turquie, à Berlin, Pekka Haavisto s'est dit «confiant dans le fait qu'à la fin nous trouverons une solution et que la Finlande et la Suède deviendront membres de l'Otan».

Le Portugal bloque la vente du manoir d'Abramovich, selon le journal Publico

Le Portugal a bloqué la vente d'un manoir de 10 millions d'euros (10,4 millions de dollars) appartenant au milliardaire russe Roman Abramovich, frappé par les sanctions, a annoncé samedi le journal Publico, sans citer ses sources.

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Le registre de la propriété du manoir de la station balnéaire de luxe Quinta do Lago en Algarve a été gelé – ce qui signifie qu'il ne peut pas être modifié – le 25 mars à la demande du ministère des Affaires étrangères, un mois après l'invasion complète de l'Ukraine par la Russie, a déclaré Publico.

Le ministère n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires de Reuters. Un porte-parole d'Abramovich n'a pas répondu aux appels téléphoniques et aux messages sollicitant des commentaires.

De hauts sénateurs américains rencontrent Zelensky

Le chef de la minorité au Sénat américain, Mitch McConnell s’est déplacé à Kiev avec une délégation de sénateurs républicains. La sénatrice Susan Collins du Maine, John Barrasso du Wyoming et John Cornyn du Texas, étaient à ses côtés dans la capitale ukrainienne.

Dans une vidéo publiée sur Instagram samedi, Zelensky a déclaré aux Américains que l'Ukraine défendait non seulement son propre État, mais toutes les valeurs et libertés démocratiques et le droit des personnes à choisir librement leur propre avenir.

Le nouvelle présidente hongroise condamne «l'agression» de Poutine et prévoit un voyage à Varsovie

La présidente hongroise Katalin Novak, lors de sa cérémonie d'investiture samedi, a condamné l'invasion de l'Ukraine par la Russie et a déclaré que son premier voyage la conduirait en Pologne.

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«Le mardi 17 mai, je me rends à Varsovie pour rencontrer le président du peuple polonais. Monsieur le Président, cher Andrzej (Duda), je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de parler comme il sied à des amis ! », a déclaré la nouvelle présidente dans son discours d'investiture.

«Nous condamnons l'agression de Poutine, l'invasion armée d'un État souverain. Nous disons éternellement non à tout effort visant à restaurer l'Union soviétique», a-t-elle ajouté.

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Kiev rebaptise un monument soviétique en «Arche de la Liberté du Peuple ukrainien»

L'Arche de l'Amitié des Peuples, un emblématique monument soviétique du centre-ville de Kiev, est devenu samedi l'Arche de la Liberté du Peuple ukrainien, suite à une décision du conseil municipal.

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«Aujourd'hui, le conseil municipal a décidé de "décommuniser" le nom de l'arche de l'Amitié des Peuples. Ce sera désormais l'Arche de la Liberté du Peuple ukrainien», a annoncé sur la messagerie Telegram le maire de la capitale, Vitali Klitschko.

Les élus municipaux ont en outre «approuvé une liste de plus de 40 monuments et emblèmes mémoriaux qui devront être retirés des rues et bâtiments de la capitale pour être transmis au musée du totalitarisme», a-t-il ajouté.

L'Arche de l'Amitié des Peuples est une imposante arche métallique d'une hauteur de 35 mètres érigée dans un parc du centre-ville en 1982. Elle faisait partie du même complexe que la sculpture des deux travailleurs russe et ukrainien démontée le mois dernier. En 2018, des militants anti-russes y avaient apposé un autocollant en trompe-l'oeil, montrant une fissure au centre de l'arche pour souligner la rupture des relations entre les deux pays.

Finlande: le parti de la première ministre dit «oui» à l'Otan

Le parti social-démocrate de la première ministre finlandaise Sanna Marin a annoncé samedi son soutien à une très large majorité à une candidature du pays nordique à l'Otan, qui doit être officialisée dimanche.

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Sur les 60 membres de la direction du parti, 53 ont voté pour, 5 contre et deux se sont abstenus, selon le résultat du vote annoncé lors d'une conférence de presse à Helsinki.

La candidature de la Finlande doit être officialisée dimanche par l'exécutif, avant une réunion du Parlement lundi et l'envoi formel de sa candidature au siège de l'Otan à Bruxelles dans les prochains jours.

La Suède doit également décider dans les tout prochains jours sur une probable candidature. Une réunion clé du parti social-démocrate au pouvoir, dimanche à Stockholm, doit lever le dernier obstacle avant l'annonce d'une demande d'adhésion. «Nous espérons pouvoir envoyer nos candidatures cette semaine, ensemble avec la Suède. Ils ont leur propre processus mais j'espère que nous prendrons les décisions au même moment», a affirmé Sanna Marin lors de la conférence de presse.

La première ministre s'était déjà prononcée jeudi en faveur d'une adhésion «sans délai» de la Finlande à l'alliance, conjointement avec le président Sauli Niinistö, et la décision du parti ne faisait plus de doute.

La dirigeante finlandaise s'est toutefois félicité d'un processus de consultation «ouvert»,«tous les acteurs importants sont inclus».

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Des corps de soldats russes transportés dans des trains réfrigérés

Des images de Reuters montrent les corps de soldats russes amenés dans une gare de triage à l'extérieur de Kiev et empilés avec des centaines d'autres dans un train réfrigéré, attendant le moment où ils pourront être envoyés à leur famille.

«La plupart d'entre eux ont été amenés de la région de Kiev, il y en a de la région de Tchernihiv et de certaines autres régions également» a déclaré à Reuters Volodymyr Lyamzin, le chef de la liaison civilo-militaire.

Le G7 critique la décision de l'Inde d'interdire les exportations de blé

Les ministres de l'Agriculture du G7 ont critiqué samedi la décision de l'Inde d'interdire les exportations de blé après une récente vague de chaleur, jugeant que cela «ne fera qu'aggraver la crise» de l'approvisionnement en céréales déjà sous tension avec la guerre en Ukraine.

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«(...) Si tout le monde commence à imposer de telles restrictions à l'exportation ou même à fermer les marchés, cela ne fera qu'aggraver la crise et cela nuira aussi à l'Inde et à ses agriculteurs», a déclaré le ministre allemand de l'Agriculture, Cem Özdemir, à l'issue d'une réunion avec ses homologues à Stuttgart. «Nous appelons l'Inde à prendre ses responsabilités en tant que membre du G20», a-t-il ajouté en réaction à l'annonce de New Delhi.

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«L'Occident a déclaré une guerre hybride totale à la Russie» lance Lavrov

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré samedi que l'Occident avait annoncé une «guerre hybride totale» contre la Russie et qu'il était difficile de prédire combien de temps elle durerait.

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«L'Occident nous a déclaré une guerre hybride totale et il est difficile de prédire combien de temps tout cela va durer mais il est clair que les conséquences seront ressenties par tout le monde, sans exception», a-t-il déclaré dans un discours.

«Nous avons tout fait pour éviter un affrontement direct - mais maintenant que le défi est lancé, nous l'acceptons bien sûr. Nous ne sommes pas étrangers aux sanctions : elles ont presque toujours existé sous une forme ou une autre.»

Les efforts de l'Occident pour isoler la Russie étaient voués à l'échec, a déclaré Sergueï Lavrov, tout en soulignant l'importance des relations de la Russie avec la Chine, l'Inde, l'Algérie et les pays du Golfe.

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L'Ukraine dit tenir bon dans l'est et prédit la défaite russe en fin d'année

Les autorités ukrainiennes ont affiché leur optimisme samedi, annonçant qu'elles repoussaient les offensives russes dans l'est, priorité de Moscou dont elles prédisent désormais la défaite en fin d'année.

Dans le sud de l'Ukraine, des négociations «très difficiles» sont en cours sur le sort des derniers défenseurs de la stratégique ville portuaire de Marioupol, toujours intensément bombardée par les Russes selon Kiev.

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Les forces russes continuaient de frapper le Donbass, région stratégique de l'est que leurs partisans contrôlent en partie depuis 2014, et dont elles ont fait leur objectif principal depuis leur retrait des environs de Kiev fin mars.

Pour Poutine, la fin de la neutralité militaire finlandaise serait une «erreur»

La fin de la neutralité militaire de la Finlande serait une «erreur», a estimé samedi le président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue finlandais Sauli Niinistö, selon un communiqué du Kremlin.

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«Vladimir Poutine a souligné que la fin de la politique traditionnelle de la neutralité militaire serait une erreur, puisqu'il n'y a aucune menace à la sécurité de la Finlande», indique le communiqué. L'annonce de la candidature d'Helsinki pour l'adhésion à l'Otan, vue d'un très mauvais œil par Moscou, est attendue dimanche.

«Un tel changement de l'orientation politique du pays peut avoir un impact négatif sur les relations russo-finlandaises qui se sont développées pendant des années dans l'esprit du bon voisinage et de la coopération entre partenaires, en étant mutuellement avantageuses», assure le communiqué du Kremlin.

Les deux dirigeants ont également évoqué la situation en Ukraine où la Russie mène une offensive depuis le 24 février, Vladimir Poutine ayant informé son homologue finlandais de «l'état des pourparlers russo-ukrainiens, pratiquement suspendus par Kiev qui ne manifeste aucun intérêt envers un dialogue constructif et sérieux», selon la même source.

Des proches de combattants d'Azovstal appellent à l'aide le président chinois

Des proches de combattants ukrainiens piégés dans l'aciérie d'Azovstal, dernière poche de résistance aux forces russes dans le port stratégique de Marioupol, ont lancé samedi un appel à l'aide au président chinois Xi Jinping, lui demandant d'aider à leur évacuation.

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«Il y a dans le monde une personne à laquelle Poutine aurait du mal à dire non. Nous sommes confiants que la Chine, forte et noble, peut prendre des décisions difficiles pour une bonne cause», a lancé, lors d'une conférence de presse à Kiev, Natalia Zarytska, l'épouse d'un combattant.

«Nous appelons son Excellence, le président chinois Xi Jinping, à faire preuve (...) d'une grande sagesse orientale et à œuvrer pour sauver les défenseurs de Marioupol», a-t-elle ajouté, dans une salle où avait été accroché un portrait du dirigeant chinois.

Citant des messages envoyés par son mari, elle a affirmé que les Russes faisaient délibérément traîner les choses, pour prolonger «la torture» des combattants.

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«La Russie et le monde entier paient très cher l'idée folle de Poutine d'étendre l'empire russe», selon Olaf Scholz

Au lendemain de son appel téléphonique avec Vladimir Poutine, le chancelier allemand Olaf Scholz a été interviewé par le média allemand T-Online. Il a martelé: «Les actions de Poutine ont-elles un sens ? Bien sûr que non!»

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Il a également affirmé : «La Russie et le monde entier paient très cher l'idée folle de Poutine d'étendre l'empire russe. De nombreux pays souffrent du fait que l'Ukraine n'est pas l'un des principaux fournisseurs de céréales. Il s'agit de la vraie faim - pas seulement de savoir s'il y a suffisamment d'huile de tournesol dans les rayons des supermarchés, comme c'est le cas pour nous»

Candidature à l'Otan: le président de la Finlande a appelé Vladimir Poutine

Le président finlandais Sauli Niinistö a appelé samedi son homologue russe Vladimir Poutine au sujet de la candidature imminente du pays nordique à l'Otan qui suscite l'hostilité de Moscou, a annoncé Helsinki.

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«La conversation a été directe et sans détour et s'est passée sans contrariété. Éviter les tensions a été considéré comme important», a déclaré le chef de l'Etat finlandais dans un communiqué de la présidence. Le pays nordique «veut s'occuper des questions pratiques liées au fait d'être un pays voisin de la Russie de façon correcte et professionnelle», a assuré Helsinki.

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Le président et la première ministre finlandaise Sanna Marin ont annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'alliance militaire menée par les Etats-Unis, avec une annonce de candidature attendue dimanche, avec une réunion du Parlement prévue lundi. Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles. La Suède doit elle aussi annoncer dans les prochains jours sa candidature à l'Otan.

Selon Helsinki, Sauli Niinistö a dit à Vladimir Poutine que les exigences de Moscou fin 2021 pour un gel de l'extension de l'Otan puis l'invasion de l'Ukraine fin février avaient «fondamentalement» modifié «l'environnement de sécurité de la Finlande». Mercredi, le président finlandais avait estimé que Moscou était le responsable du projet d'adhésion de son pays, historiquement non aligné et non membre de l'Otan. «Vous (la Russie) avez causé cela. Regardez-vous dans le miroir», avait-il lancé.

Le G7 exhorte la Chine à «ne pas saper» les sanctions, veut viser des secteurs vitaux russes

Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont promis samedi «d'élargir les sanctions» économiques visant Moscou pour son invasion de l'Ukraine à «des secteurs dont la Russie est particulièrement dépendante» tout en exhortant la Chine à «ne pas saper» ces mesures.

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Les sept grandes puissances économiques veulent «accélérer les efforts» pour «mettre un terme à la dépendance à l'énergie russe», selon le communiqué publié au terme d'une réunion de trois jours dans le nord de l'Allemagne. Ils «appellent la Chine de ne pas soutenir la Russie dans l'attaque» de l'Ukraine.

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Le G7 «ne reconnaîtra jamais les frontières» que la Russie tente de modifier par la force

Le G7 ne «reconnaîtra jamais» les frontières que la Russie veut imposer par la force avec sa guerre en Ukraine, ont affirmé samedi les ministres des Affaires étrangères du groupe des sept grandes puissances.

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«Nous ne reconnaîtrons jamais les frontières que la Russie a essayé de changer par son intervention militaire», indiquent les chefs de la diplomatie dans une déclaration diffusée à l'issue d'une réunion de trois jours à Wangels, au nord de l'Allemagne, dans laquelle ils appellent de nouveau la Biélorussie à «cesser de faciliter l'intervention de la Russie et à respecter ses engagements internationaux».

«Nous maintiendrons notre engagement à soutenir la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, y compris la Crimée (...)», précisent-ils.

La cheffe de la Diplomatie allemande Annalena Baerbock, dont le pays assure la présidence du G7 cette année, a insisté sur le fait qu'il revenait à l'Ukraine «de décider elle-même», «car c'est son territoire». «Nous soutiendrons les mesures (...) que prendra l'Ukraine afin de garantir la liberté et la paix dans le pays», a-t-elle dit lors d'une conférence de presse clôturant la réunion.

Ces déclarations interviennent alors que des combats particulièrement violents sévissent dans la région du Donbass (est), en partie contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses, et sur laquelle Moscou se concentre depuis des semaines sans faire d'avancées significatives.

Les ministres ont réitéré leur demande à la Russie de «mettre fin à la guerre qu'elle a commencé sans provocation (de la part de l'Ukraine) et à la souffrance tragique et les pertes en vies humaines qu'elle continue de provoquer».

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Le Canada déclare que l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan devrait être rapide

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré samedi qu'il devrait y avoir un consensus à l'Otan pour que la Suède et la Finlande rejoignent l'alliance, mais que leur adhésion devrait être rapide.

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«Il est important que nous ayons un consensus», a-t-elle déclaré aux journalistes en marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 dans le nord de l'Allemagne, interrogée sur le fait que la Turquie pourrait bloquer leur adhésion.

«Nous souhaitons qu'il n'y ait pas seulement une adhésion de la Finlande et de la Suède, mais une adhésion rapide, ce qui est fondamental dans les circonstances où la Finlande et la Suède recherchent des garanties de sécurité», a t-elle ajouté.

Au Brésil, les Ukrainiens triomphent aux JO des sourds

Quand Rymma Filimoshkina s'entraînait au lancer du marteau à Marioupol, au début de la guerre en Ukraine, ses voisins pensaient qu'elle était en train de lancer une bombe.

Mais son «arme» n'a causé aucune destruction: elle a juste permis à cette jeune femme de 33 ans de décrocher une médaille d'or aux Jeux olympiques des sourds, qui se terminent dimanche à Caxias do Sul, dans le sud du Brésil. À 11.000 km du conflit qui fait rage dans leur pays, les Ukrainiens cartonnent.

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Deux jours avant la fin des compétions, ils étaient largement en tête du tableau des médailles, avec 116 podiums, plus du double du total de leurs dauphins américains.

«Ici, nous montrons au monde que nous existons, que nous sommes un pays puissant, indépendant et démocratique», déclare à l'AFP Valerii Sushkevych, président du Comité paralympique ukrainien, présent à Caxias do Sul.

«Un soldat m'a appelé d'Ukraine pour me dire qu'il regardait nos compétitions entre les batailles et que la rage de vaincre de nos sportifs était une source d'inspiration», révèle-t-il.

Désir de paix

Ces performances remarquables de l'Ukraine dans les sports pour handicapés ne datent pas d'hier. Le pays avait déjà terminé en sixième place du tableau des médailles des Jeux paralympiques d'été de Tokyo-2020 et en deuxième de ceux d'hiver, qui ont eu lieu à Pékin début mars, peu après l'invasion russe.

La recette de ce succès: un «système en vigueur depuis 25 ans», avec des écoles spécialisées dans chaque région et activités sportives pour les enfants handicapés dès leur plus jeune âge, explique Valerii Sushkevych.

Au Brésil, les Ukrainiens atteints de déficience auditive sont sur le toit du monde, après avoir été deuxièmes des trois dernières éditions, derrière la Russie, qui a été exclue début mars de toutes les compétitions internationales.

«Je dédie ces médailles à l'Ukraine, je suis fier de représenter mon pays», raconte en langage des signes Dmytro Levin, 24 ans, originaire de Kharkiv, tout sourire avec ses trois médailles (2 d'or, 1 de bronze) remportées dans les épreuves de course d'orientation.

«Je suis contente d'avoir gagné cette médaille pour l'Ukraine. Mais tout ce que je désire vraiment, c'est la paix», confie pour sa part Sofia Chernomorova, 15 ans à peine, médaillée de bronze au badminton.

«Vibrations»

Rymma Filimoshkina, elle, se souvient encore des vibrations ressenties à chaque explosion de bombes à Marioupol, ville martyre de la guerre en Ukraine.«Beaucoup de sourds sont morts parce qu'ils n'ont pas entendu les sirènes et sont sortis au mauvais moment», déplore-t-elle.

Au lancer du marteau, les Ukrainiennes ont réussi le doublé: la médaille d'argent est revenue à Julia Kysylova, 25 ans, qui a longtemps cru qu'elle ne pourrait jamais participer aux Jeux. «Quand la guerre a éclaté, c'était impossible de s'entraîner. J'ai passé un mois enfermée chez moi», raconte la jeune femme originaire de Nova Kakhovka, dans la région de Kherson, l'une des plus touchées par le conflit.

Elle a finalement réussi à fuir l'Ukraine pour rejoindre son entraîneur en Espagne, laissant son mari au pays. «C'était un miracle de pouvoir traverser la frontière, le voyage a pris plus de deux jours», poursuit-elle. «Après les Jeux, je voudrais revenir en Ukraine pour retrouver mon mari, mais je ne sais pas si ce sera possible».

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

L’artillerie russe a frappé à l’aube en lisière de Bakhmout, une ville du Donbass située vingt kilomètres en retrait du front mais qui voit depuis peu la guerre se rapprocher. Quelques heures après l’explosion, une dizaine de soldats quittent le bâtiment au toit de tôle éventré et chargent leurs bardas à bord d’un minibus vert olive. Non loin, un technicien de la compagnie locale d’électricité s’active au sommet d’une grande échelle. Son collègue, Mykol Nikolayev, commente: «Le câble a été sectionné par un éclat de projectile. Ça arrive presque chaque jour en ce moment.» Aux premiers jours de guerre, plusieurs équipes ont été constituées pour répondre en urgence à ce type d’incident. «Ces interventions sont assez stressantes, parce qu’on sait qu’une seconde frappe peut tomber au même endroit, mais notre société nous accorde une petite prime de risque. Et puis, on ne peut pas laisser sans électricité tous ces gens qui ont fait le choix de rester ici…»

Lire le reportage de notre envoyé spécial.

Après Kiev, les Russes mis en échec à Kharkiv

Après l’échec de l’armée russe dans sa conquête de Kiev après cinq semaines de résistance acharnée, la contre-offensive ukrainienne autour de Kharkiv devrait marquer un second fiasco majeur pour Moscou. La région de Kharkiv était pourtant l’une de ses cibles prioritaires. Selon la note en date du 13 mai de l’Institut américain d’étude de la guerre, ISW, «l’Ukraine semble avoir gagné la bataille de Kharkiv». Ce think tank, qui suit l’avancée des combats au jour le jour, affirme que l’armée russe n’a pas tenté de résister aux contre-attaques ukrainiennes lors de ces derniers jours, et qu’elle se concentre désormais sur « un retrait ordonné » des troupes plutôt qu’un maintien de ses positions, ce que confirme le porte-parole de l’état-major ukrainien : «La principale activité de l’ennemi dans la région de Kharkiv a été le retrait de ses unités de la ville de Kharkiv.»

«La libération progressive de la région de Kharkiv prouve que nous ne laisserons personne à l’ennemi», a affirmé vendredi soir le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans son message quotidien, annonçant que la reprise de territoires tombés aux mains des Russes se poursuivait. «À la date d’aujourd’hui, 1015 localités ont été libérées, soit six de plus dans les dernières vingt-quatre heures», a-t-il assuré en précisant que l’eau, l’électricité, les communications et les transports et services publics y ont été rétablis.

Le maire de Kharkiv, Ihor Terekhov a déclaré à la BBC que les Russes se sont retirés de la ville, «grâce aux efforts de la défense territoriale de Kharkiv et des forces armées ukrainiennes, les Russes se sont retirés loin de la ville en direction de la frontière russe», a t-il précisé. «C’est calme à Kharkiv, les gens reviennent progressivement dans la ville», a aussi affirmé le maire. Il n'y a eu «aucun bombardement dans la ville au cours des cinq derniers jours».

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La Russie a cessé ses livraisons d'électricité à la Finlande selon un opérateur finlandais

Les exportations d'électricité de Russie vers la Finlande ont cessé durant la nuit de vendredi à samedi après une annonce en ce sens d'un fournisseur russe, a dit à l'AFP un responsable de l'opérateur du réseau électrique finlandais. Les exportations de la Russie vers la Finlande «sont à zéro actuellement, et c'est le cas depuis minuit (21H00 GMT) comme annoncé», a déclaré à l'AFP Timo Kaukonen, un responsable des opérations de Fingrid, l'opérateur du réseau finlandais.

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L'entreprise responsable des ventes d'électricité russe à la Finlande, RAO Nordic, avait annoncé vendredi son intention de cesser ses livraisons à minuit, invoquant des impayés, au moment où la Finlande s'apprête à annoncer sa candidature à l'Otan. L'entreprise n'a pas dit si ces problèmes de règlement étaient liés aux sanctions européennes visant l'économie russe après l'invasion de l'Ukraine.

Le réseau est à l'équilibre grâce à des importations de Suède, selon la carte en temps réel de Fingrid, qui avait dit vendredi pouvoir se passer «sans difficulté» de l'électricité russe. La Finlande importait jusqu'ici environ 10% de sa consommation électrique totale depuis son grand voisin russe. RAO Nordic, une filiale basée à Helsinki de l'entreprise russe InterRAO, avait justifié vendredi la coupure, en disant ne pas avoir reçu de paiement pour l'électricité fournie à la Finlande depuis le 6 mai.

Cette annonce intervient sur fond d'une montée de tensions entre Moscou et Helsinki, qui a annoncé sa volonté d'adhérer «sans délai» à l'Otan sous l'influence de l'offensive russe en Ukraine. L'annonce de la candidature finlandaise est attendue dimanche, lors d'une conférence de presse du président Sauli Niinistö et de la première ministre Sanna Marin.

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Moscou réagira si l'Otan rapproche les forces nucléaires de la frontière russe

Moscou prendra des mesures de précaution adéquates si l'Otan déploie des forces et des infrastructures nucléaires plus près de la frontière russe, ont déclaré samedi les agences de presse russes citant le vice-ministre des Affaires étrangères Alexander Grushko.

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«Il sera nécessaire de réagir... en prenant des mesures de précaution adéquates qui assureraient la viabilité de la dissuasion», a déclaré l'agence Interfax citant Grushko.

Moscou n'a aucune intention hostile envers la Finlande et la Suède et ne voit pas de «vraies» raisons pour que ces deux pays rejoignent l'Otan, a ajouté Grushko.

Il a également réitéré la déclaration antérieure du Kremlin selon laquelle la réponse de Moscou à une éventuelle expansion de l'Otan dépendra de la proximité avec laquelle l'alliance déplacera les ressources militaires vers la Russie et des infrastructures qu'elle déploiera.

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Plus de 700.000 Ukrainiens enregistrés en Allemagne

Depuis le début de la guerre en Ukraine, «727.205 personnes se sont inscrites au registre central allemand des étrangers (AZR), dont 93 % détiennent la nationalité ukrainienne», a rapporté le journal allemand Welt am Sonntag.

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«Environ 40% des réfugiés ukrainiens étaient des mineurs et les femmes représentent 81% des réfugiés adultes enregistrés», indique Welt am Sonntag.

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Selon le chef du renseignement militaire ukrainien, la guerre se terminera en 2022

La guerre en Ukraine connaîtra un «tournant» en août et la Russie sera défaite «avant la fin de l'année», a prédit le chef du renseignement militaire ukrainien, assurant que Kiev parviendra à reconquérir l'ensemble de son territoire.

La victoire ne sera «pas facile», mais «elle arrivera», a déclaré Kyrylo Boudanov dans un entretien à la chaîne britannique Sky News publié vendredi soir, où il apparaît serein et se dit «optimiste» au vu de l'évolution actuelle du conflit.

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«Le tournant aura lieu dans la deuxième partie d'août» et «la plupart des opérations militaires seront terminées d'ici la fin de l'année», prédit-il. À l'issue de cette guerre, «nous rétablirons le pouvoir ukrainien dans tous les territoires que nous avons perdus, y compris le Donbass et la Crimée», a-t-il assuré.

Ces déclarations interviennent alors que des combats particulièrement violents sévissent dans la région du Donbass (est), en partie contrôlée depuis 2014 par des séparatistes pro russes, et sur laquelle Moscou se concentre depuis des semaines sans faire d'avancées significatives.

Selon Kyrylo Boudanov, l'armée russe «subit de lourdes pertes en hommes et en armements», notamment car l'Ukraine connaît «tout» d'elle, y compris ses plans militaires.

Sur le plan militaire, le ministère ukrainien de la Défense évalue les pertes russes à plus de 26.000 hommes, 199 avions et près de 1.200 chars depuis le début de l'invasion le 24 février. Aucune statistique indépendante n'est toutefois disponible.

Kyrylo Boudanov a également affirmé que le président russe Vladimir Poutine était «dans un très mauvais état physique et psychologique», assurant qu'il était «très malade» et qu'il souffrait de «plusieurs maladies en même temps, dont un cancer».

Selon lui, la victoire ukrainienne va amener à un «changement de leadership en Russie», un coup d’État pour renverser le président russe étant déjà en préparation en Russie selon lui. «C'est impossible de les stopper», a-t-il affirmé.

«11.000 affaires de crimes de guerre et 40 suspects», selon la procureure générale d’Ukraine

Ce sont les chiffres donnés par la procureure générale Iryna Venediktova. «Nous avons plus de 11.000 affaires de crimes de guerre en cours et déjà 40 suspects. Je suis convaincue que dans un avenir proche, nous verrons d'autres affaires être transférées devant des tribunaux et des auteurs comparaître devant des juges. Nous veillerons à ce que ces affaires soient menées à leur terme», a déclaré la procureure sur Twitter.

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Au cœur de l’enfer en Ukraine, les guerres des femmes

Dans son petit abri creusé dans la terre et surmonté d'une bâche, Tetiana Chornovol veille sur l'horizon. Cette ancienne journaliste, devenue députée puis ­militaire, commande une poignée d'hommes sur une position stratégique au nord de Kiev. Son rôle : tirer sur les chars ennemis qui avancent, en ce mois de mars, sur la capitale. « Jusqu'à présent, j'en ai dégommé deux », se félicite cette jeune femme solaire, qui affiche en permanence un grand sourire franc.

À 42 ans, Tetiana Chornovol est ­habituée à se battre sur des fronts ­différents, mais tout aussi périlleux. En tant que reporter d'investigation, d'abord : en 2013, elle est victime d'une tentative d'assassinat après la publication d'enquêtes révélant des affaires de corruption dans lesquelles trempent des membres du gouvernement de Viktor Ianoukovitch. En qualité ­d'activiste, aussi : en 2014, elle est l'une des figures de proue de la révolution de Maïdan, pendant laquelle des dizaines de manifestants ­proeuropéens sont blessés ou tués. Et puis, enfin, en tant que politique : après la révolution, elle est nommée au bureau anticorruption du gouvernement, avant d'en ­démissionner quelques mois plus tard, déplorant le manque de bonne ­volonté de Kiev concernant l'attaque réelle du ­problème.

» Retrouvez le reportage de Margaux Benn, envoyée spéciale en Ukraine : Au cœur de l’enfer en Ukraine, les guerres des femmes

Des bruits de notes prometteurs pour l'Ukraine à l'Eurovision

À l'Eurovision, les bruits de notes montent avant la grande finale de samedi soir en Italie: des loups de Norvège aux favoris ukrainiens défendant les couleurs de leur pays sous la mitraille, le grand concours de la chanson devrait battre de nouveaux records de décibels.

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Comme chaque année ou presque depuis 1956, les candidats hauts en couleur et forts en voix se produiront en direct devant des dizaines de millions de téléspectateurs en espérant prendre les chars d'assaut. Aussi pimpante, bruyante, kitsch et populaire qu'à l'ordinaire, cette 6e édition se tient au Pala Olimpico de Turin (Piémont, nord-ouest).

Parmi les ébouriffants prétendants au titre de pape de la pop cathodique, les Norvégiens Subwoolfer interprètent «Give that Wolf a Banana» (Donne une banane à ce loup), vêtus de masques de grossiers canidés munis de longs crocs blancs, et les Français Alvan & Ahez, dont le titre «Fulenn» s'inspire d'une légende bretonne. La France, donnée en 15e position par le site eurovisionworld.com qui agrège plusieurs sites de paris en ligne, court après sa première victoire depuis celle de Marie Myriam («L'enfant et l'oiseau») en... 1977.

L’Inde stoppe ses exportations de blé

L'Inde a interdit les exportations de blé avec effet immédiat samedi, quelques jours seulement après avoir déclaré qu'elle visait des expéditions record cette année, alors qu'une vague de chaleur torride a réduit la production et que les prix locaux ont atteint un niveau record dans un contexte de forte demande d'exportation.

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Les acheteurs mondiaux misaient sur le deuxième producteur mondial de blé pour s'approvisionner après la chute des exportations de la région de la mer Noire à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine fin février. Avant l'interdiction, l'Inde visait à expédier un record de 10 millions de tonnes cette année.

L'interdiction indienne pourrait faire grimper les prix mondiaux vers de nouveaux sommets et toucher les consommateurs pauvres d'Asie et d'Afrique.

Le vice-président de la Douma se rend à Kherson, ville ukrainienne occupée par la Russie

Anna Kuznetsova, législatrice russe de haut rang, s'est rendue dans la région de Kherson occupée par la Russie en Ukraine pour discuter des besoins sociaux et sanitaires de la population locale, a rapporté ce samedi 14 mai l'agence de presse nationale RIA. Depuis que la Russie a envahi son voisin le 24 février, les rapports confirmés de visites de hauts fonctionnaires russes dans les zones de combat sont rares. Kherson est la première région à être annexée après que Moscou a déclaré en avril avoir pris le contrôle total de la région, qui a connu des manifestations anti-russes sporadiques.

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Anna Kuznetsova, vice-présidente de la Douma ou chambre basse du parlement russe, a discuté de la fourniture de denrées alimentaires ainsi que de produits médicaux et autres nécessaires aux enfants, a rapporté RIA. «Nous sommes ici prêts à fournir toutes sortes d'assistance», aurait déclaré Anna Kuznetsova, épouse d'un prêtre orthodoxe et mère de sept enfants. L'agence n'a pas indiqué quand la visite a eu lieu. Reuters n'a pas pu vérifier cette information de manière indépendante. La Russie affirme que son «opération spéciale» en Ukraine était nécessaire pour désarmer l'Ukraine et protéger ses russophones des «fascistes». L'Ukraine et une grande partie de l'Occident considèrent qu'il s'agit d'un prétexte sans fondement pour une guerre d'agression impérialiste.

Kherson, qui abrite une ville portuaire du même nom, constitue une partie du lien terrestre entre la péninsule de Crimée, que la Russie a saisie de l'Ukraine en 2014, et les zones séparatistes soutenues par la Russie dans l'est de l'Ukraine.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

L’interruption soudaine mercredi par l’Ukraine de la livraison d’une partie du gaz naturel russe transitant par son territoire est venue rappeler combien l’approvisionnement énergétique de l’Europe reste vulnérable. Mais aussi comment, malgré la guerre, la Russie et l’Ukraine restent liées par la géographie des réseaux de distribution d’énergie, et contraintes de coopérer a minima, y compris en plein conflit.

» Retrouvez le reportage d’Adrien Jaulmes, envoyé spécial à Kiev : Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

L'UE envisage de plafonner les prix du gaz en cas de coupure de l'approvisionnement russe

La Commission européenne souhaite déroger aux règles de concurrence de l'UE pour permettre aux gouvernements de plafonner les prix à la consommation en cas d'interruption complète de l'approvisionnement en gaz russe, a rapporté samedi le journal allemand Welt am Sonntag, citant un document de la Commission sur les «interventions à court terme sur le marché de l'énergie».

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Selon ce document, les États membres de l'Union européenne devraient être autorisés à réglementer les prix à la consommation pendant une période transitoire afin de les empêcher de monter en flèche avant même une pénurie aiguë, rapporte Welt. «Le financement de cette intervention nécessite des sommes importantes», indique le journal qui cite le document.

En mars, l'UE a prévenu que chercher à plafonner les prix de gros du gaz poserait des problèmes et saperait les efforts visant à passer aux énergies vertes. La Commission européenne doit dévoiler ce mois-ci un plan détaillé visant à abandonner les combustibles fossiles russes d'ici 2027, en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui fournit 40 % du gaz de l'UE.

Une région séparatiste de Géorgie va organiser un référendum sur son intégration à la Russie

Les autorités de la région séparatiste géorgienne prorusse d'Ossétie du Sud ont annoncé vendredi organiser le 17 juillet un référendum sur son intégration à la Russie. Le «président» Anatoli Bibilov «a signé un décret sur la tenue d'un référendum dans la république d'Ossétie du Sud», ont déclaré ses services dans un communiqué, évoquant «l'aspiration historique» des habitants de ce petit territoire caucasien à rejoindre la Russie, dont elle est limitrophe. «Nous rentrons à la maison», a commenté Anatoli Bibilov sur la messagerie Telegram. «Le moment est venu de s'unir une fois pour toutes», «l'Ossétie du Sud et la Russie seront ensemble. C'est le début d'une grande nouvelle histoire», a-t-il ajouté.

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Anatoli Bibilov n'a pas réussi à se faire réélire au poste de «président» au début du mois et la Russie a exprimé l'espoir que son successeur à ce poste, Alan Gagloïev, saurait assurer la «continuité» dans les relations avec Moscou. L'Ossétie du Sud a été au centre de la guerre russo-géorgienne de 2008, à la suite de laquelle le Kremlin a reconnu son indépendance ainsi que celle d'une autre région séparatiste géorgienne, l'Abkhazie, et y a installé des bases militaires. L'annonce du prochain référendum a été faite au 79e jour de l'invasion russe de l'Ukraine.

La Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande à partir de samedi

La Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande à partir de samedi en raison d'impayés, a annoncé vendredi RAO Nordic Oy, détenu à 100% par l'entreprise russe InterRAO. Cette annonce intervient sur fond d'une montée de tensions entre Moscou et Helsinki, qui a annoncé sa volonté d'adhérer «sans délai» à l'Otan sous l'influence de l'offensive russe en Ukraine. Une intention vue d'un très mauvais œil par Moscou qui a d'ores et déjà menacé d'une riposte «militaro-technique».

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Basé à Helsinki, RAO Nordic Oy n'a pas reçu de paiement pour l'électricité fournie à la Finlande depuis le 6 mai, a affirmé ce groupe dans un communiqué. «Cette situation est exceptionnelle et a lieu pour la première fois en plus de 20 ans», selon le communiqué. «Nous sommes donc obligés de suspendre l'importation d'électricité à partir du 14 mai», explique le fournisseur. «Nous espérons que la situation va bientôt s'améliorer» et les livraisons en provenance de Russie reprendront, ajoute le groupe. L'entreprise n'a pas dit si ces problèmes de règlement étaient liés aux sanctions européennes visant l'économie russe après l'invasion de l'Ukraine.

Interrogé par l'AFP, l'opérateur du réseau électrique finlandais a assuré pouvoir se passer du courant russe, qui représente environ 10% de l'électricité consommée dans le pays nordique.«Nous étions préparés à cela et ce ne sera pas difficile. On peut gérer avec un peu plus d'importations de Suède et de Norvège», a déclaré vendredi à l'AFP Timo Kaukonen, un responsable des opérations du gestionnaire du réseau, Fingrid. La capacité d'importation d'électricité russe vers la Finlande est actuellement d'environ 900 mégawatts, a-t-il expliqué.

Bonjour à tous

Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. En cette nouvelle journée de conflit, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de cette guerre qui s'enlise. Vous pouvez retrouver toutes les informations de la journée d’hier ici.

La Finlande va demander à adhérer à l'Otan

La Finlande a pris la décision de demander son adhésion à l'Otan, ont annoncé dimanche le président et la première ministre du pays nordique, une conséquence directe de l'invasion russe en Ukraine. «C'est un jour historique. Une nouvelle ère s'ouvre», a déclaré le président finlandais Sauli Niinistö lors d'une conférence de presse.

Le chef de la diplomatie ukrainienne rencontre le secrétaire d'État américain et réclame de nouvelles livraisons d'armes

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a déclaré dimanche qu'il avait rencontré le secrétaire d'État américain Antony Blinken à Berlin et que «davantage d'armes et d'autres aides sont en route pour l'Ukraine». «Nous avons convenu de travailler en étroite collaboration pour faire en sorte que les exportations alimentaires ukrainiennes atteignent les consommateurs en Afrique et en Asie. Je suis reconnaissant au secrétaire Blinken et aux États-Unis pour leur leadership et leur soutien indéfectible», a tweeté Dmytro Kuleba.

Dmytro Kuleba devait informer les ministres des Affaires étrangères de l'OTAN, réunis à Berlin dimanche, de la situation sur le terrain en Ukraine et de la manière dont l'alliance peut aider davantage le pays, qui lutte contre l'invasion des forces russes depuis une douzième semaine.

L'Otan «sur la bonne voie» pour s'entendre sur la Finlande et la Suède

Les pays membres de l'Otan sont «sur la bonne voie» pour trouver un consensus sur l'intégration de la Finlande et la Suède, a jugé le chef de la diplomatie croate dimanche, Berlin assurant même que leur adhésion pourrait intervenir «très rapidement». «Je pense que la discussion est sur la bonne voie (...) J'espère que nous aurons une discussion finale fructueuse et un bon résultat pour montrer notre solidarité», a estimé Gordan Grlic Radman en arrivant à une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique à Berlin.

L'opposition de dernière minute affichée par la Turquie, membre de l'Alliance, à l'intégration des deux pays nordiques fait peser une incertitude sur l'aboutissement du processus. «Je suis convaincu que les alliés que nous sommes verront d'un oeil constructif et positif leur adhésion à cette alliance», a cependant déclaré le secrétaire général délégué de l'Otan, Mircea Geoana, qui s'est aussi dit confiant dans la possibilité d'atteindre un consensus.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a même assuré que ces deux adhésions pourraient intervenir «très rapidement». «L'Allemagne a tout préparé pour que le processus de ratification soit rapide», a-t-elle indiqué au lendemain des échanges avec les chefs de la diplomatie des deux pays nordiques, présents à Berlin. «De nombreux pays ont souligné qu'il était important qu'il n'y ait pas de zone grise interminable», a-t-elle poursuivi, en référence au délai entre la candidature et l'intégration effective des nouveaux entrants. Sous l'effet de la guerre en Ukraine, les deux pays s'apprêtent à tourner la page de décennies de non-alignement militaire.

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L'Ukraine se prépare à des batailles décisives dans le Donbass

Les forces russes s'efforcent de progresser dans cette région stratégique de l'Est, contrôlée en partie par des séparatistes prorusses depuis 2014, et dont Moscou a fait son objectif principal depuis le retrait de ses troupes des environs de Kiev fin mars. «On se prépare à de grandes offensives à Severodonetsk, et autour de l'axe Lyssytchansk-Bakhmout», a affirmé Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, décrivant une situation humanitaire de plus en plus critique. «La région de Lougansk est constamment sous un feu chaotique (...) il n'y a absolument ni gaz, ni eau ni électricité», a-t-il affirmé samedi soir.

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Les Russes tentent notamment depuis trois semaines, sans succès, de franchir la rivière Severskyi Donets, au niveau du village de Bilogorivka. Dans ce village quasi désert, une équipe de l'AFP a vu les routes jonchées d'équipements militaires abandonnés. Il ne restait que trois coins couverts de suie d'une école bombardée il y a une semaine, une frappe que Kiev présente comme l'un des plus graves crimes commis par les forces russes depuis le début de leur invasion de l'Ukraine, avec 60 civils tués.

Dans l'Est, les Russes ne parviennent pas à faire de «prise significative», a estimé un responsable américain de la Défense sous couvert d'anonymat. La situation semble aussi avoir basculé autour de Kharkiv, deuxième ville du pays. Les forces russes ont dû se retirer de plusieurs localités au nord-est de la ville, selon l'état-major ukrainien. Mais selon l'Institut américain d'étude de la guerre (ISW), «l'Ukraine et ses partenaires occidentaux ne disposent probablement que d'une fenêtre d'opportunité réduite pour appuyer une contre-offensive dans les territoires occupés» par la Russie. Vladimir Poutine «entend probablement annexer le sud et l'est de l'Ukraine à la Fédération de Russie dans les prochains mois», selon cet institut.

Cependant, après 80 jours de guerre, la victoire de l'Ukraine au concours de l'Eurovision a galvanisé le président ukrainien, plus déterminé que jamais à l'emporter aussi sur le champ de bataille. «Notre courage impressionne le monde, notre musique conquiert l'Europe», a-t-il réagi.

Un village russe à la frontière ukrainienne a été bombardé, un blessé selon le gouverneur de la région de Belgorod

Une personne a été blessée lorsque les forces ukrainiennes ont tiré sur un village russe proche de la frontière, a déclaré Vyacheslav Gladkov, le gouverneur de la région de Belgorod, dans un message sur l'application de messagerie Telegram tôt dimanche.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Au cœur de Sieverodonetsk, un camion de pompiers slalome pour éviter les câbles électriques qui pendent, telles des lianes, en travers de la chaussée. Sur l’avenue principale se succèdent les façades noircies par les flammes, les constructions réduites en miettes et les pylônes foudroyés. Sur le trottoir, un homme traîne sans le moindre embarras deux chaises qu’il vient de récupérer dans un magasin éventré. D’autres, un peu plus loin, portent un tronc d’arbre. Depuis cinq jours, la ville est privée d’électricité et l’intensité des bombardements russes est telle qu’il est impossible de la rétablir. Alors, pour les milliers d’habitants qui, tapis dans des abris souterrains, en dépendent pour cuisiner et faire bouillir l’eau, le bois est désormais une denrée précieuse.

» Lire le reportage de Cyrille Louise, envoyé spécial à Sieverodonetsk et Lyssytchansk : Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

La Grande-Bretagne déclare que l'offensive russe dans le Donbass «a perdu son élan».

L'offensive de la Russie dans la région ukrainienne de Donbas «a perdu son élan et a pris un retard important», ont déclaré les services de renseignement militaire britanniques tôt dimanche. «Dans les conditions actuelles, il est peu probable que la Russie accélère de manière spectaculaire son rythme d'avancée au cours des 30 prochains jours», a déclaré l'armée britannique dans un bulletin régulier sur Twitter.

Vendredi, les forces ukrainiennes ont empêché une tentative de franchissement d'une rivière russe dans le Donbass, une zone orientale comprenant les régions de Louhansk et de Donetsk qui a été un foyer de la guerre.

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Eurovision : la victoire de l'Ukraine montre l'«immense soutien public» au pays, selon l'Otan

La victoire de l'Ukraine au concours Eurovision de la chanson montre «l'immense soutien public» dont bénéficie le pays attaqué par la Russie, a jugé dimanche le secrétaire général délégué de l'Otan, Mircea Geoana.

«Nous avons vu hier (samedi) l'immense soutien du public dans toute l'Europe (...) Bien sûr, la chanson était magnifique, elle est magnifique», a-t-il souligné avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique à Berlin, ajoutant que les Russes avaient «lancé la guerre la plus brutale et la plus cynique depuis la Seconde Guerre mondiale».

Le Canada espère la ratification de l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN «dans les semaines à venir».

Le Canada espère un processus de ratification rapide si la Finlande et la Suède décident de demander leur adhésion à l'OTAN, a déclaré dimanche la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.

«J'espère que cela pourra se faire dans les semaines à venir», a-t-elle déclaré aux journalistes alors qu'elle arrivait pour une deuxième journée de discussions avec ses homologues de l'OTAN à Berlin.

La Finlande va officialiser sa candidature à l'Otan, réunion décisive en Suède

La Finlande doit officialiser sa candidature à l'Otan ce dimanche, avant une réunion décisive du parti au pouvoir en Suède en vue d'une probable demande d'adhésion commune des deux pays. «Nous espérons pouvoir envoyer nos candidatures cette semaine, ensemble avec la Suède. Ils ont leur propre processus mais j'espère que nous prendrons les décisions au même moment», a déclaré samedi la première ministre finlandaise Sanna Marin.

Retrouvez l’article du Figaro : La Finlande va officialiser sa candidature à l'Otan, réunion décisive en Suède

Un missile frappe une infrastructure militaire dans la région de Lviv, selon le gouverneur de la région

Un tir de missile a touché des infrastructures militaires dans la région de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, tôt dimanche, a déclaré le gouverneur de la région, Maxim Kozitsky, dans un message sur son application de messagerie Telegram.

«Il n'y a aucune information sur les morts ou les blessés à cette heure», a déclaré Maxim Kozitsky. «L'étendue des destructions est en train d'être clarifiée».

Eurovision 2022: qui sont les vainqueurs ukrainiens du groupe Kalush Orchestra?

Victoire artistique ou politique? La question est légitimement posée après le succès très prévisible de l’Ukraine durant l’édition 2022 de l’Eurovision. Avant même de se produire sur la scène du PalaOlimpico de Turin avec la chanson intitulée Stefania, le groupe Kalush Orchestra était donné vainqueur par les bookmakers à 60%, largement devant la Suède (11%), le Royaume-Uni (10%), l’Italie (5%) et l’Espagne (5%). Une issue que certains fans de l’Eurovision, soucieux que le concours soit avant tout jugé artistiquement, redoutaient. Mais c’est en grande partie grâce aux votes du public que l’Ukraine s’est imposée samedi soir.

Retrouvez l’article du Figaro : Eurovision 2022: qui sont les vainqueurs ukrainiens du groupe Kalush Orchestra?

L'Ukraine gagne l'Eurovision, ou la victoire en chantant

L'Ukraine a remporté samedi soir en Italie le concours Eurovision de la chanson, devant le Royaume-Uni et l'Espagne, grâce au vote des téléspectateurs qui ont plébiscité le groupe représentant le pays envahi fin février par les troupes russes. Le Kalush Orchestra, dont la chanson «Stefania» mêle hip-hop et musique traditionnelle, a recueilli 631 points. Favoris de la compétition, les Ukrainiens devancent le Britannique Sam Ryder et son titre «Space Man» (466 points) et l'Espagnole Chanel avec «Slo Mo» (459 points). «Notre courage impressionne le monde, notre musique conquiert l'Europe», a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Facebook.

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C'est la troisième victoire de l'Ukraine dans ce concours après celle de 2004 et surtout l'édition 2016 - deux ans après l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie - avec Jamala et le titre «1944», une chanson racontant la déportation des Tatars par Staline. Comme lors des deux demi-finales organisées cette semaine à Turin, une marée de drapeaux bleu et jaune du pays sous la mitraille de l'armée russe a déferlé dans l'arène du Pala Olimpico de la capitale piémontaise (nord-ouest de l'Italie) où se sont produits les 25 finalistes. «S'il vous plaît, aidez l'Ukraine et Marioupol! Aidez Azovstal», a appelé sur scène le chanteur du Kalush Orchestra, Oleh Psiuk, dont la prestation a été ovationnée. «Cette victoire est très importante pour l'Ukraine, surtout cette année. Nous vous remercions du fond du coeur. Gloire à l'Ukraine!», a dit le chanteur au bonnet rose après la victoire.

Les messages politiques sont généralement proscrits à l'Eurovision mais les organisateurs ont fait savoir que l'Ukraine ne serait pas disqualifiée pour ces propos. «Nous comprenons les sentiments profonds autour de l'Ukraine dans ce contexte et considérons que les commentaires du Kalush Orchestra et d'autres artistes exprimant leur soutien au peuple ukrainien sont de nature humanitaire plus que politique», a fait savoir l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), organisatrice de l'événement.

Zelensky rencontre à Kiev le chef des sénateurs républicains américains

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accueilli à Kiev une délégation de parlementaires américains menée par Mitch McConnell, le chef de la minorité républicaine au Sénat américain, selon un communiqué publié samedi par la présidence ukrainienne.

«J'attends avec impatience le soutien américain à de nouvelles sanctions. En outre, nous estimons que la Russie devrait être officiellement reconnue comme un Etat sponsor du terrorisme», a déclaré durant leur rencontre Volodymyr Zelensky, cité dans le communiqué. Il a également remercié «les Etats-Unis pour leur leadership dans le soutien à l'Ukraine», estimant qu'ils ne protégeaient pas seulement son pays «mais aussi les valeurs et libertés démocratiques, le droit des nations à choisir librement leur futur».

La Turquie prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan

La Turquie est prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan et des motifs qui suscitent l'hostilité d'Ankara vis-à-vis de cet élargissement, a déclaré samedi le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.

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«La grande majorité du peuple turc est contre l'adhésion de ces pays qui soutiennent l'organisation terroriste PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et ils nous demandent de bloquer cette adhésion», a affirmé le ministre avant une rencontre de l'Otan à Berlin à laquelle participent ses homologues finlandais et suédois. «Mais ce sont des questions dont nous devons parler bien sûr avec nos alliés de l'Otan ainsi qu'avec les pays» concernés, a-t-il ajouté.

Otan : la Finlande «confiante» dans la possibilité de s'entendre avec la Turquie

Le chef de la diplomatie finlandaise Pekka Haavisto s'est dit confiant, samedi, dans la possibilité de s'entendre avec la Turquie malgré l'hostilité affichée par le président turc Recep Tayyip Erdogan à l'entrée dans l'Otan de son pays et de la Suède.

S'exprimant avant une série de discussions avec les membres de l'Otan, dont la Turquie, à Berlin, Pekka Haavisto s'est dit «confiant dans le fait qu'à la fin nous trouverons une solution et que la Finlande et la Suède deviendront membres de l'Otan».

Le Portugal bloque la vente du manoir d'Abramovich, selon le journal Publico

Le Portugal a bloqué la vente d'un manoir de 10 millions d'euros (10,4 millions de dollars) appartenant au milliardaire russe Roman Abramovich, frappé par les sanctions, a annoncé samedi le journal Publico, sans citer ses sources.

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Le registre de la propriété du manoir de la station balnéaire de luxe Quinta do Lago en Algarve a été gelé – ce qui signifie qu'il ne peut pas être modifié – le 25 mars à la demande du ministère des Affaires étrangères, un mois après l'invasion complète de l'Ukraine par la Russie, a déclaré Publico.

Le ministère n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires de Reuters. Un porte-parole d'Abramovich n'a pas répondu aux appels téléphoniques et aux messages sollicitant des commentaires.

De hauts sénateurs américains rencontrent Zelensky

Le chef de la minorité au Sénat américain, Mitch McConnell s’est déplacé à Kiev avec une délégation de sénateurs républicains. La sénatrice Susan Collins du Maine, John Barrasso du Wyoming et John Cornyn du Texas, étaient à ses côtés dans la capitale ukrainienne.

Dans une vidéo publiée sur Instagram samedi, Zelensky a déclaré aux Américains que l'Ukraine défendait non seulement son propre État, mais toutes les valeurs et libertés démocratiques et le droit des personnes à choisir librement leur propre avenir.

Le nouvelle présidente hongroise condamne «l'agression» de Poutine et prévoit un voyage à Varsovie

La présidente hongroise Katalin Novak, lors de sa cérémonie d'investiture samedi, a condamné l'invasion de l'Ukraine par la Russie et a déclaré que son premier voyage la conduirait en Pologne.

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«Le mardi 17 mai, je me rends à Varsovie pour rencontrer le président du peuple polonais. Monsieur le Président, cher Andrzej (Duda), je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de parler comme il sied à des amis ! », a déclaré la nouvelle présidente dans son discours d'investiture.

«Nous condamnons l'agression de Poutine, l'invasion armée d'un État souverain. Nous disons éternellement non à tout effort visant à restaurer l'Union soviétique», a-t-elle ajouté.

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Kiev rebaptise un monument soviétique en «Arche de la Liberté du Peuple ukrainien»

L'Arche de l'Amitié des Peuples, un emblématique monument soviétique du centre-ville de Kiev, est devenu samedi l'Arche de la Liberté du Peuple ukrainien, suite à une décision du conseil municipal.

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«Aujourd'hui, le conseil municipal a décidé de "décommuniser" le nom de l'arche de l'Amitié des Peuples. Ce sera désormais l'Arche de la Liberté du Peuple ukrainien», a annoncé sur la messagerie Telegram le maire de la capitale, Vitali Klitschko.

Les élus municipaux ont en outre «approuvé une liste de plus de 40 monuments et emblèmes mémoriaux qui devront être retirés des rues et bâtiments de la capitale pour être transmis au musée du totalitarisme», a-t-il ajouté.

L'Arche de l'Amitié des Peuples est une imposante arche métallique d'une hauteur de 35 mètres érigée dans un parc du centre-ville en 1982. Elle faisait partie du même complexe que la sculpture des deux travailleurs russe et ukrainien démontée le mois dernier. En 2018, des militants anti-russes y avaient apposé un autocollant en trompe-l'oeil, montrant une fissure au centre de l'arche pour souligner la rupture des relations entre les deux pays.

Finlande: le parti de la première ministre dit «oui» à l'Otan

Le parti social-démocrate de la première ministre finlandaise Sanna Marin a annoncé samedi son soutien à une très large majorité à une candidature du pays nordique à l'Otan, qui doit être officialisée dimanche.

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Sur les 60 membres de la direction du parti, 53 ont voté pour, 5 contre et deux se sont abstenus, selon le résultat du vote annoncé lors d'une conférence de presse à Helsinki.

La candidature de la Finlande doit être officialisée dimanche par l'exécutif, avant une réunion du Parlement lundi et l'envoi formel de sa candidature au siège de l'Otan à Bruxelles dans les prochains jours.

La Suède doit également décider dans les tout prochains jours sur une probable candidature. Une réunion clé du parti social-démocrate au pouvoir, dimanche à Stockholm, doit lever le dernier obstacle avant l'annonce d'une demande d'adhésion. «Nous espérons pouvoir envoyer nos candidatures cette semaine, ensemble avec la Suède. Ils ont leur propre processus mais j'espère que nous prendrons les décisions au même moment», a affirmé Sanna Marin lors de la conférence de presse.

La première ministre s'était déjà prononcée jeudi en faveur d'une adhésion «sans délai» de la Finlande à l'alliance, conjointement avec le président Sauli Niinistö, et la décision du parti ne faisait plus de doute.

La dirigeante finlandaise s'est toutefois félicité d'un processus de consultation «ouvert»,«tous les acteurs importants sont inclus».

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Des corps de soldats russes transportés dans des trains réfrigérés

Des images de Reuters montrent les corps de soldats russes amenés dans une gare de triage à l'extérieur de Kiev et empilés avec des centaines d'autres dans un train réfrigéré, attendant le moment où ils pourront être envoyés à leur famille.

«La plupart d'entre eux ont été amenés de la région de Kiev, il y en a de la région de Tchernihiv et de certaines autres régions également» a déclaré à Reuters Volodymyr Lyamzin, le chef de la liaison civilo-militaire.

Le G7 critique la décision de l'Inde d'interdire les exportations de blé

Les ministres de l'Agriculture du G7 ont critiqué samedi la décision de l'Inde d'interdire les exportations de blé après une récente vague de chaleur, jugeant que cela «ne fera qu'aggraver la crise» de l'approvisionnement en céréales déjà sous tension avec la guerre en Ukraine.

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«(...) Si tout le monde commence à imposer de telles restrictions à l'exportation ou même à fermer les marchés, cela ne fera qu'aggraver la crise et cela nuira aussi à l'Inde et à ses agriculteurs», a déclaré le ministre allemand de l'Agriculture, Cem Özdemir, à l'issue d'une réunion avec ses homologues à Stuttgart. «Nous appelons l'Inde à prendre ses responsabilités en tant que membre du G20», a-t-il ajouté en réaction à l'annonce de New Delhi.

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«L'Occident a déclaré une guerre hybride totale à la Russie» lance Lavrov

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré samedi que l'Occident avait annoncé une «guerre hybride totale» contre la Russie et qu'il était difficile de prédire combien de temps elle durerait.

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«L'Occident nous a déclaré une guerre hybride totale et il est difficile de prédire combien de temps tout cela va durer mais il est clair que les conséquences seront ressenties par tout le monde, sans exception», a-t-il déclaré dans un discours.

«Nous avons tout fait pour éviter un affrontement direct - mais maintenant que le défi est lancé, nous l'acceptons bien sûr. Nous ne sommes pas étrangers aux sanctions : elles ont presque toujours existé sous une forme ou une autre.»

Les efforts de l'Occident pour isoler la Russie étaient voués à l'échec, a déclaré Sergueï Lavrov, tout en soulignant l'importance des relations de la Russie avec la Chine, l'Inde, l'Algérie et les pays du Golfe.

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L'Ukraine dit tenir bon dans l'est et prédit la défaite russe en fin d'année

Les autorités ukrainiennes ont affiché leur optimisme samedi, annonçant qu'elles repoussaient les offensives russes dans l'est, priorité de Moscou dont elles prédisent désormais la défaite en fin d'année.

Dans le sud de l'Ukraine, des négociations «très difficiles» sont en cours sur le sort des derniers défenseurs de la stratégique ville portuaire de Marioupol, toujours intensément bombardée par les Russes selon Kiev.

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Les forces russes continuaient de frapper le Donbass, région stratégique de l'est que leurs partisans contrôlent en partie depuis 2014, et dont elles ont fait leur objectif principal depuis leur retrait des environs de Kiev fin mars.

Pour Poutine, la fin de la neutralité militaire finlandaise serait une «erreur»

La fin de la neutralité militaire de la Finlande serait une «erreur», a estimé samedi le président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue finlandais Sauli Niinistö, selon un communiqué du Kremlin.

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«Vladimir Poutine a souligné que la fin de la politique traditionnelle de la neutralité militaire serait une erreur, puisqu'il n'y a aucune menace à la sécurité de la Finlande», indique le communiqué. L'annonce de la candidature d'Helsinki pour l'adhésion à l'Otan, vue d'un très mauvais œil par Moscou, est attendue dimanche.

«Un tel changement de l'orientation politique du pays peut avoir un impact négatif sur les relations russo-finlandaises qui se sont développées pendant des années dans l'esprit du bon voisinage et de la coopération entre partenaires, en étant mutuellement avantageuses», assure le communiqué du Kremlin.

Les deux dirigeants ont également évoqué la situation en Ukraine où la Russie mène une offensive depuis le 24 février, Vladimir Poutine ayant informé son homologue finlandais de «l'état des pourparlers russo-ukrainiens, pratiquement suspendus par Kiev qui ne manifeste aucun intérêt envers un dialogue constructif et sérieux», selon la même source.

Des proches de combattants d'Azovstal appellent à l'aide le président chinois

Des proches de combattants ukrainiens piégés dans l'aciérie d'Azovstal, dernière poche de résistance aux forces russes dans le port stratégique de Marioupol, ont lancé samedi un appel à l'aide au président chinois Xi Jinping, lui demandant d'aider à leur évacuation.

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«Il y a dans le monde une personne à laquelle Poutine aurait du mal à dire non. Nous sommes confiants que la Chine, forte et noble, peut prendre des décisions difficiles pour une bonne cause», a lancé, lors d'une conférence de presse à Kiev, Natalia Zarytska, l'épouse d'un combattant.

«Nous appelons son Excellence, le président chinois Xi Jinping, à faire preuve (...) d'une grande sagesse orientale et à œuvrer pour sauver les défenseurs de Marioupol», a-t-elle ajouté, dans une salle où avait été accroché un portrait du dirigeant chinois.

Citant des messages envoyés par son mari, elle a affirmé que les Russes faisaient délibérément traîner les choses, pour prolonger «la torture» des combattants.

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«La Russie et le monde entier paient très cher l'idée folle de Poutine d'étendre l'empire russe», selon Olaf Scholz

Au lendemain de son appel téléphonique avec Vladimir Poutine, le chancelier allemand Olaf Scholz a été interviewé par le média allemand T-Online. Il a martelé: «Les actions de Poutine ont-elles un sens ? Bien sûr que non!»

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Il a également affirmé : «La Russie et le monde entier paient très cher l'idée folle de Poutine d'étendre l'empire russe. De nombreux pays souffrent du fait que l'Ukraine n'est pas l'un des principaux fournisseurs de céréales. Il s'agit de la vraie faim - pas seulement de savoir s'il y a suffisamment d'huile de tournesol dans les rayons des supermarchés, comme c'est le cas pour nous»

Candidature à l'Otan: le président de la Finlande a appelé Vladimir Poutine

Le président finlandais Sauli Niinistö a appelé samedi son homologue russe Vladimir Poutine au sujet de la candidature imminente du pays nordique à l'Otan qui suscite l'hostilité de Moscou, a annoncé Helsinki.

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«La conversation a été directe et sans détour et s'est passée sans contrariété. Éviter les tensions a été considéré comme important», a déclaré le chef de l'Etat finlandais dans un communiqué de la présidence. Le pays nordique «veut s'occuper des questions pratiques liées au fait d'être un pays voisin de la Russie de façon correcte et professionnelle», a assuré Helsinki.

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Le président et la première ministre finlandaise Sanna Marin ont annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'alliance militaire menée par les Etats-Unis, avec une annonce de candidature attendue dimanche, avec une réunion du Parlement prévue lundi. Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles. La Suède doit elle aussi annoncer dans les prochains jours sa candidature à l'Otan.

Selon Helsinki, Sauli Niinistö a dit à Vladimir Poutine que les exigences de Moscou fin 2021 pour un gel de l'extension de l'Otan puis l'invasion de l'Ukraine fin février avaient «fondamentalement» modifié «l'environnement de sécurité de la Finlande». Mercredi, le président finlandais avait estimé que Moscou était le responsable du projet d'adhésion de son pays, historiquement non aligné et non membre de l'Otan. «Vous (la Russie) avez causé cela. Regardez-vous dans le miroir», avait-il lancé.

Le G7 exhorte la Chine à «ne pas saper» les sanctions, veut viser des secteurs vitaux russes

Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont promis samedi «d'élargir les sanctions» économiques visant Moscou pour son invasion de l'Ukraine à «des secteurs dont la Russie est particulièrement dépendante» tout en exhortant la Chine à «ne pas saper» ces mesures.

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Les sept grandes puissances économiques veulent «accélérer les efforts» pour «mettre un terme à la dépendance à l'énergie russe», selon le communiqué publié au terme d'une réunion de trois jours dans le nord de l'Allemagne. Ils «appellent la Chine de ne pas soutenir la Russie dans l'attaque» de l'Ukraine.

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Le G7 «ne reconnaîtra jamais les frontières» que la Russie tente de modifier par la force

Le G7 ne «reconnaîtra jamais» les frontières que la Russie veut imposer par la force avec sa guerre en Ukraine, ont affirmé samedi les ministres des Affaires étrangères du groupe des sept grandes puissances.

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«Nous ne reconnaîtrons jamais les frontières que la Russie a essayé de changer par son intervention militaire», indiquent les chefs de la diplomatie dans une déclaration diffusée à l'issue d'une réunion de trois jours à Wangels, au nord de l'Allemagne, dans laquelle ils appellent de nouveau la Biélorussie à «cesser de faciliter l'intervention de la Russie et à respecter ses engagements internationaux».

«Nous maintiendrons notre engagement à soutenir la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, y compris la Crimée (...)», précisent-ils.

La cheffe de la Diplomatie allemande Annalena Baerbock, dont le pays assure la présidence du G7 cette année, a insisté sur le fait qu'il revenait à l'Ukraine «de décider elle-même», «car c'est son territoire». «Nous soutiendrons les mesures (...) que prendra l'Ukraine afin de garantir la liberté et la paix dans le pays», a-t-elle dit lors d'une conférence de presse clôturant la réunion.

Ces déclarations interviennent alors que des combats particulièrement violents sévissent dans la région du Donbass (est), en partie contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses, et sur laquelle Moscou se concentre depuis des semaines sans faire d'avancées significatives.

Les ministres ont réitéré leur demande à la Russie de «mettre fin à la guerre qu'elle a commencé sans provocation (de la part de l'Ukraine) et à la souffrance tragique et les pertes en vies humaines qu'elle continue de provoquer».

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Le Canada déclare que l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan devrait être rapide

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré samedi qu'il devrait y avoir un consensus à l'Otan pour que la Suède et la Finlande rejoignent l'alliance, mais que leur adhésion devrait être rapide.

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«Il est important que nous ayons un consensus», a-t-elle déclaré aux journalistes en marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 dans le nord de l'Allemagne, interrogée sur le fait que la Turquie pourrait bloquer leur adhésion.

«Nous souhaitons qu'il n'y ait pas seulement une adhésion de la Finlande et de la Suède, mais une adhésion rapide, ce qui est fondamental dans les circonstances où la Finlande et la Suède recherchent des garanties de sécurité», a t-elle ajouté.

Au Brésil, les Ukrainiens triomphent aux JO des sourds

Quand Rymma Filimoshkina s'entraînait au lancer du marteau à Marioupol, au début de la guerre en Ukraine, ses voisins pensaient qu'elle était en train de lancer une bombe.

Mais son «arme» n'a causé aucune destruction: elle a juste permis à cette jeune femme de 33 ans de décrocher une médaille d'or aux Jeux olympiques des sourds, qui se terminent dimanche à Caxias do Sul, dans le sud du Brésil. À 11.000 km du conflit qui fait rage dans leur pays, les Ukrainiens cartonnent.

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Deux jours avant la fin des compétions, ils étaient largement en tête du tableau des médailles, avec 116 podiums, plus du double du total de leurs dauphins américains.

«Ici, nous montrons au monde que nous existons, que nous sommes un pays puissant, indépendant et démocratique», déclare à l'AFP Valerii Sushkevych, président du Comité paralympique ukrainien, présent à Caxias do Sul.

«Un soldat m'a appelé d'Ukraine pour me dire qu'il regardait nos compétitions entre les batailles et que la rage de vaincre de nos sportifs était une source d'inspiration», révèle-t-il.

Désir de paix

Ces performances remarquables de l'Ukraine dans les sports pour handicapés ne datent pas d'hier. Le pays avait déjà terminé en sixième place du tableau des médailles des Jeux paralympiques d'été de Tokyo-2020 et en deuxième de ceux d'hiver, qui ont eu lieu à Pékin début mars, peu après l'invasion russe.

La recette de ce succès: un «système en vigueur depuis 25 ans», avec des écoles spécialisées dans chaque région et activités sportives pour les enfants handicapés dès leur plus jeune âge, explique Valerii Sushkevych.

Au Brésil, les Ukrainiens atteints de déficience auditive sont sur le toit du monde, après avoir été deuxièmes des trois dernières éditions, derrière la Russie, qui a été exclue début mars de toutes les compétitions internationales.

«Je dédie ces médailles à l'Ukraine, je suis fier de représenter mon pays», raconte en langage des signes Dmytro Levin, 24 ans, originaire de Kharkiv, tout sourire avec ses trois médailles (2 d'or, 1 de bronze) remportées dans les épreuves de course d'orientation.

«Je suis contente d'avoir gagné cette médaille pour l'Ukraine. Mais tout ce que je désire vraiment, c'est la paix», confie pour sa part Sofia Chernomorova, 15 ans à peine, médaillée de bronze au badminton.

«Vibrations»

Rymma Filimoshkina, elle, se souvient encore des vibrations ressenties à chaque explosion de bombes à Marioupol, ville martyre de la guerre en Ukraine.«Beaucoup de sourds sont morts parce qu'ils n'ont pas entendu les sirènes et sont sortis au mauvais moment», déplore-t-elle.

Au lancer du marteau, les Ukrainiennes ont réussi le doublé: la médaille d'argent est revenue à Julia Kysylova, 25 ans, qui a longtemps cru qu'elle ne pourrait jamais participer aux Jeux. «Quand la guerre a éclaté, c'était impossible de s'entraîner. J'ai passé un mois enfermée chez moi», raconte la jeune femme originaire de Nova Kakhovka, dans la région de Kherson, l'une des plus touchées par le conflit.

Elle a finalement réussi à fuir l'Ukraine pour rejoindre son entraîneur en Espagne, laissant son mari au pays. «C'était un miracle de pouvoir traverser la frontière, le voyage a pris plus de deux jours», poursuit-elle. «Après les Jeux, je voudrais revenir en Ukraine pour retrouver mon mari, mais je ne sais pas si ce sera possible».

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

L’artillerie russe a frappé à l’aube en lisière de Bakhmout, une ville du Donbass située vingt kilomètres en retrait du front mais qui voit depuis peu la guerre se rapprocher. Quelques heures après l’explosion, une dizaine de soldats quittent le bâtiment au toit de tôle éventré et chargent leurs bardas à bord d’un minibus vert olive. Non loin, un technicien de la compagnie locale d’électricité s’active au sommet d’une grande échelle. Son collègue, Mykol Nikolayev, commente: «Le câble a été sectionné par un éclat de projectile. Ça arrive presque chaque jour en ce moment.» Aux premiers jours de guerre, plusieurs équipes ont été constituées pour répondre en urgence à ce type d’incident. «Ces interventions sont assez stressantes, parce qu’on sait qu’une seconde frappe peut tomber au même endroit, mais notre société nous accorde une petite prime de risque. Et puis, on ne peut pas laisser sans électricité tous ces gens qui ont fait le choix de rester ici…»

Lire le reportage de notre envoyé spécial.

Après Kiev, les Russes mis en échec à Kharkiv

Après l’échec de l’armée russe dans sa conquête de Kiev après cinq semaines de résistance acharnée, la contre-offensive ukrainienne autour de Kharkiv devrait marquer un second fiasco majeur pour Moscou. La région de Kharkiv était pourtant l’une de ses cibles prioritaires. Selon la note en date du 13 mai de l’Institut américain d’étude de la guerre, ISW, «l’Ukraine semble avoir gagné la bataille de Kharkiv». Ce think tank, qui suit l’avancée des combats au jour le jour, affirme que l’armée russe n’a pas tenté de résister aux contre-attaques ukrainiennes lors de ces derniers jours, et qu’elle se concentre désormais sur « un retrait ordonné » des troupes plutôt qu’un maintien de ses positions, ce que confirme le porte-parole de l’état-major ukrainien : «La principale activité de l’ennemi dans la région de Kharkiv a été le retrait de ses unités de la ville de Kharkiv.»

«La libération progressive de la région de Kharkiv prouve que nous ne laisserons personne à l’ennemi», a affirmé vendredi soir le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans son message quotidien, annonçant que la reprise de territoires tombés aux mains des Russes se poursuivait. «À la date d’aujourd’hui, 1015 localités ont été libérées, soit six de plus dans les dernières vingt-quatre heures», a-t-il assuré en précisant que l’eau, l’électricité, les communications et les transports et services publics y ont été rétablis.

Le maire de Kharkiv, Ihor Terekhov a déclaré à la BBC que les Russes se sont retirés de la ville, «grâce aux efforts de la défense territoriale de Kharkiv et des forces armées ukrainiennes, les Russes se sont retirés loin de la ville en direction de la frontière russe», a t-il précisé. «C’est calme à Kharkiv, les gens reviennent progressivement dans la ville», a aussi affirmé le maire. Il n'y a eu «aucun bombardement dans la ville au cours des cinq derniers jours».

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La Russie a cessé ses livraisons d'électricité à la Finlande selon un opérateur finlandais

Les exportations d'électricité de Russie vers la Finlande ont cessé durant la nuit de vendredi à samedi après une annonce en ce sens d'un fournisseur russe, a dit à l'AFP un responsable de l'opérateur du réseau électrique finlandais. Les exportations de la Russie vers la Finlande «sont à zéro actuellement, et c'est le cas depuis minuit (21H00 GMT) comme annoncé», a déclaré à l'AFP Timo Kaukonen, un responsable des opérations de Fingrid, l'opérateur du réseau finlandais.

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L'entreprise responsable des ventes d'électricité russe à la Finlande, RAO Nordic, avait annoncé vendredi son intention de cesser ses livraisons à minuit, invoquant des impayés, au moment où la Finlande s'apprête à annoncer sa candidature à l'Otan. L'entreprise n'a pas dit si ces problèmes de règlement étaient liés aux sanctions européennes visant l'économie russe après l'invasion de l'Ukraine.

Le réseau est à l'équilibre grâce à des importations de Suède, selon la carte en temps réel de Fingrid, qui avait dit vendredi pouvoir se passer «sans difficulté» de l'électricité russe. La Finlande importait jusqu'ici environ 10% de sa consommation électrique totale depuis son grand voisin russe. RAO Nordic, une filiale basée à Helsinki de l'entreprise russe InterRAO, avait justifié vendredi la coupure, en disant ne pas avoir reçu de paiement pour l'électricité fournie à la Finlande depuis le 6 mai.

Cette annonce intervient sur fond d'une montée de tensions entre Moscou et Helsinki, qui a annoncé sa volonté d'adhérer «sans délai» à l'Otan sous l'influence de l'offensive russe en Ukraine. L'annonce de la candidature finlandaise est attendue dimanche, lors d'une conférence de presse du président Sauli Niinistö et de la première ministre Sanna Marin.

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Moscou réagira si l'Otan rapproche les forces nucléaires de la frontière russe

Moscou prendra des mesures de précaution adéquates si l'Otan déploie des forces et des infrastructures nucléaires plus près de la frontière russe, ont déclaré samedi les agences de presse russes citant le vice-ministre des Affaires étrangères Alexander Grushko.

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«Il sera nécessaire de réagir... en prenant des mesures de précaution adéquates qui assureraient la viabilité de la dissuasion», a déclaré l'agence Interfax citant Grushko.

Moscou n'a aucune intention hostile envers la Finlande et la Suède et ne voit pas de «vraies» raisons pour que ces deux pays rejoignent l'Otan, a ajouté Grushko.

Il a également réitéré la déclaration antérieure du Kremlin selon laquelle la réponse de Moscou à une éventuelle expansion de l'Otan dépendra de la proximité avec laquelle l'alliance déplacera les ressources militaires vers la Russie et des infrastructures qu'elle déploiera.

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Plus de 700.000 Ukrainiens enregistrés en Allemagne

Depuis le début de la guerre en Ukraine, «727.205 personnes se sont inscrites au registre central allemand des étrangers (AZR), dont 93 % détiennent la nationalité ukrainienne», a rapporté le journal allemand Welt am Sonntag.

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«Environ 40% des réfugiés ukrainiens étaient des mineurs et les femmes représentent 81% des réfugiés adultes enregistrés», indique Welt am Sonntag.

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Selon le chef du renseignement militaire ukrainien, la guerre se terminera en 2022

La guerre en Ukraine connaîtra un «tournant» en août et la Russie sera défaite «avant la fin de l'année», a prédit le chef du renseignement militaire ukrainien, assurant que Kiev parviendra à reconquérir l'ensemble de son territoire.

La victoire ne sera «pas facile», mais «elle arrivera», a déclaré Kyrylo Boudanov dans un entretien à la chaîne britannique Sky News publié vendredi soir, où il apparaît serein et se dit «optimiste» au vu de l'évolution actuelle du conflit.

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«Le tournant aura lieu dans la deuxième partie d'août» et «la plupart des opérations militaires seront terminées d'ici la fin de l'année», prédit-il. À l'issue de cette guerre, «nous rétablirons le pouvoir ukrainien dans tous les territoires que nous avons perdus, y compris le Donbass et la Crimée», a-t-il assuré.

Ces déclarations interviennent alors que des combats particulièrement violents sévissent dans la région du Donbass (est), en partie contrôlée depuis 2014 par des séparatistes pro russes, et sur laquelle Moscou se concentre depuis des semaines sans faire d'avancées significatives.

Selon Kyrylo Boudanov, l'armée russe «subit de lourdes pertes en hommes et en armements», notamment car l'Ukraine connaît «tout» d'elle, y compris ses plans militaires.

Sur le plan militaire, le ministère ukrainien de la Défense évalue les pertes russes à plus de 26.000 hommes, 199 avions et près de 1.200 chars depuis le début de l'invasion le 24 février. Aucune statistique indépendante n'est toutefois disponible.

Kyrylo Boudanov a également affirmé que le président russe Vladimir Poutine était «dans un très mauvais état physique et psychologique», assurant qu'il était «très malade» et qu'il souffrait de «plusieurs maladies en même temps, dont un cancer».

Selon lui, la victoire ukrainienne va amener à un «changement de leadership en Russie», un coup d’État pour renverser le président russe étant déjà en préparation en Russie selon lui. «C'est impossible de les stopper», a-t-il affirmé.

«11.000 affaires de crimes de guerre et 40 suspects», selon la procureure générale d’Ukraine

Ce sont les chiffres donnés par la procureure générale Iryna Venediktova. «Nous avons plus de 11.000 affaires de crimes de guerre en cours et déjà 40 suspects. Je suis convaincue que dans un avenir proche, nous verrons d'autres affaires être transférées devant des tribunaux et des auteurs comparaître devant des juges. Nous veillerons à ce que ces affaires soient menées à leur terme», a déclaré la procureure sur Twitter.

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Au cœur de l’enfer en Ukraine, les guerres des femmes

Dans son petit abri creusé dans la terre et surmonté d'une bâche, Tetiana Chornovol veille sur l'horizon. Cette ancienne journaliste, devenue députée puis ­militaire, commande une poignée d'hommes sur une position stratégique au nord de Kiev. Son rôle : tirer sur les chars ennemis qui avancent, en ce mois de mars, sur la capitale. « Jusqu'à présent, j'en ai dégommé deux », se félicite cette jeune femme solaire, qui affiche en permanence un grand sourire franc.

À 42 ans, Tetiana Chornovol est ­habituée à se battre sur des fronts ­différents, mais tout aussi périlleux. En tant que reporter d'investigation, d'abord : en 2013, elle est victime d'une tentative d'assassinat après la publication d'enquêtes révélant des affaires de corruption dans lesquelles trempent des membres du gouvernement de Viktor Ianoukovitch. En qualité ­d'activiste, aussi : en 2014, elle est l'une des figures de proue de la révolution de Maïdan, pendant laquelle des dizaines de manifestants ­proeuropéens sont blessés ou tués. Et puis, enfin, en tant que politique : après la révolution, elle est nommée au bureau anticorruption du gouvernement, avant d'en ­démissionner quelques mois plus tard, déplorant le manque de bonne ­volonté de Kiev concernant l'attaque réelle du ­problème.

» Retrouvez le reportage de Margaux Benn, envoyée spéciale en Ukraine : Au cœur de l’enfer en Ukraine, les guerres des femmes

Des bruits de notes prometteurs pour l'Ukraine à l'Eurovision

À l'Eurovision, les bruits de notes montent avant la grande finale de samedi soir en Italie: des loups de Norvège aux favoris ukrainiens défendant les couleurs de leur pays sous la mitraille, le grand concours de la chanson devrait battre de nouveaux records de décibels.

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Comme chaque année ou presque depuis 1956, les candidats hauts en couleur et forts en voix se produiront en direct devant des dizaines de millions de téléspectateurs en espérant prendre les chars d'assaut. Aussi pimpante, bruyante, kitsch et populaire qu'à l'ordinaire, cette 6e édition se tient au Pala Olimpico de Turin (Piémont, nord-ouest).

Parmi les ébouriffants prétendants au titre de pape de la pop cathodique, les Norvégiens Subwoolfer interprètent «Give that Wolf a Banana» (Donne une banane à ce loup), vêtus de masques de grossiers canidés munis de longs crocs blancs, et les Français Alvan & Ahez, dont le titre «Fulenn» s'inspire d'une légende bretonne. La France, donnée en 15e position par le site eurovisionworld.com qui agrège plusieurs sites de paris en ligne, court après sa première victoire depuis celle de Marie Myriam («L'enfant et l'oiseau») en... 1977.

L’Inde stoppe ses exportations de blé

L'Inde a interdit les exportations de blé avec effet immédiat samedi, quelques jours seulement après avoir déclaré qu'elle visait des expéditions record cette année, alors qu'une vague de chaleur torride a réduit la production et que les prix locaux ont atteint un niveau record dans un contexte de forte demande d'exportation.

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Les acheteurs mondiaux misaient sur le deuxième producteur mondial de blé pour s'approvisionner après la chute des exportations de la région de la mer Noire à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine fin février. Avant l'interdiction, l'Inde visait à expédier un record de 10 millions de tonnes cette année.

L'interdiction indienne pourrait faire grimper les prix mondiaux vers de nouveaux sommets et toucher les consommateurs pauvres d'Asie et d'Afrique.

Le vice-président de la Douma se rend à Kherson, ville ukrainienne occupée par la Russie

Anna Kuznetsova, législatrice russe de haut rang, s'est rendue dans la région de Kherson occupée par la Russie en Ukraine pour discuter des besoins sociaux et sanitaires de la population locale, a rapporté ce samedi 14 mai l'agence de presse nationale RIA. Depuis que la Russie a envahi son voisin le 24 février, les rapports confirmés de visites de hauts fonctionnaires russes dans les zones de combat sont rares. Kherson est la première région à être annexée après que Moscou a déclaré en avril avoir pris le contrôle total de la région, qui a connu des manifestations anti-russes sporadiques.

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Anna Kuznetsova, vice-présidente de la Douma ou chambre basse du parlement russe, a discuté de la fourniture de denrées alimentaires ainsi que de produits médicaux et autres nécessaires aux enfants, a rapporté RIA. «Nous sommes ici prêts à fournir toutes sortes d'assistance», aurait déclaré Anna Kuznetsova, épouse d'un prêtre orthodoxe et mère de sept enfants. L'agence n'a pas indiqué quand la visite a eu lieu. Reuters n'a pas pu vérifier cette information de manière indépendante. La Russie affirme que son «opération spéciale» en Ukraine était nécessaire pour désarmer l'Ukraine et protéger ses russophones des «fascistes». L'Ukraine et une grande partie de l'Occident considèrent qu'il s'agit d'un prétexte sans fondement pour une guerre d'agression impérialiste.

Kherson, qui abrite une ville portuaire du même nom, constitue une partie du lien terrestre entre la péninsule de Crimée, que la Russie a saisie de l'Ukraine en 2014, et les zones séparatistes soutenues par la Russie dans l'est de l'Ukraine.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

L’interruption soudaine mercredi par l’Ukraine de la livraison d’une partie du gaz naturel russe transitant par son territoire est venue rappeler combien l’approvisionnement énergétique de l’Europe reste vulnérable. Mais aussi comment, malgré la guerre, la Russie et l’Ukraine restent liées par la géographie des réseaux de distribution d’énergie, et contraintes de coopérer a minima, y compris en plein conflit.

» Retrouvez le reportage d’Adrien Jaulmes, envoyé spécial à Kiev : Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

L'UE envisage de plafonner les prix du gaz en cas de coupure de l'approvisionnement russe

La Commission européenne souhaite déroger aux règles de concurrence de l'UE pour permettre aux gouvernements de plafonner les prix à la consommation en cas d'interruption complète de l'approvisionnement en gaz russe, a rapporté samedi le journal allemand Welt am Sonntag, citant un document de la Commission sur les «interventions à court terme sur le marché de l'énergie».

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Selon ce document, les États membres de l'Union européenne devraient être autorisés à réglementer les prix à la consommation pendant une période transitoire afin de les empêcher de monter en flèche avant même une pénurie aiguë, rapporte Welt. «Le financement de cette intervention nécessite des sommes importantes», indique le journal qui cite le document.

En mars, l'UE a prévenu que chercher à plafonner les prix de gros du gaz poserait des problèmes et saperait les efforts visant à passer aux énergies vertes. La Commission européenne doit dévoiler ce mois-ci un plan détaillé visant à abandonner les combustibles fossiles russes d'ici 2027, en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui fournit 40 % du gaz de l'UE.

Une région séparatiste de Géorgie va organiser un référendum sur son intégration à la Russie

Les autorités de la région séparatiste géorgienne prorusse d'Ossétie du Sud ont annoncé vendredi organiser le 17 juillet un référendum sur son intégration à la Russie. Le «président» Anatoli Bibilov «a signé un décret sur la tenue d'un référendum dans la république d'Ossétie du Sud», ont déclaré ses services dans un communiqué, évoquant «l'aspiration historique» des habitants de ce petit territoire caucasien à rejoindre la Russie, dont elle est limitrophe. «Nous rentrons à la maison», a commenté Anatoli Bibilov sur la messagerie Telegram. «Le moment est venu de s'unir une fois pour toutes», «l'Ossétie du Sud et la Russie seront ensemble. C'est le début d'une grande nouvelle histoire», a-t-il ajouté.

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Anatoli Bibilov n'a pas réussi à se faire réélire au poste de «président» au début du mois et la Russie a exprimé l'espoir que son successeur à ce poste, Alan Gagloïev, saurait assurer la «continuité» dans les relations avec Moscou. L'Ossétie du Sud a été au centre de la guerre russo-géorgienne de 2008, à la suite de laquelle le Kremlin a reconnu son indépendance ainsi que celle d'une autre région séparatiste géorgienne, l'Abkhazie, et y a installé des bases militaires. L'annonce du prochain référendum a été faite au 79e jour de l'invasion russe de l'Ukraine.

La Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande à partir de samedi

La Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande à partir de samedi en raison d'impayés, a annoncé vendredi RAO Nordic Oy, détenu à 100% par l'entreprise russe InterRAO. Cette annonce intervient sur fond d'une montée de tensions entre Moscou et Helsinki, qui a annoncé sa volonté d'adhérer «sans délai» à l'Otan sous l'influence de l'offensive russe en Ukraine. Une intention vue d'un très mauvais œil par Moscou qui a d'ores et déjà menacé d'une riposte «militaro-technique».

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Basé à Helsinki, RAO Nordic Oy n'a pas reçu de paiement pour l'électricité fournie à la Finlande depuis le 6 mai, a affirmé ce groupe dans un communiqué. «Cette situation est exceptionnelle et a lieu pour la première fois en plus de 20 ans», selon le communiqué. «Nous sommes donc obligés de suspendre l'importation d'électricité à partir du 14 mai», explique le fournisseur. «Nous espérons que la situation va bientôt s'améliorer» et les livraisons en provenance de Russie reprendront, ajoute le groupe. L'entreprise n'a pas dit si ces problèmes de règlement étaient liés aux sanctions européennes visant l'économie russe après l'invasion de l'Ukraine.

Interrogé par l'AFP, l'opérateur du réseau électrique finlandais a assuré pouvoir se passer du courant russe, qui représente environ 10% de l'électricité consommée dans le pays nordique.«Nous étions préparés à cela et ce ne sera pas difficile. On peut gérer avec un peu plus d'importations de Suède et de Norvège», a déclaré vendredi à l'AFP Timo Kaukonen, un responsable des opérations du gestionnaire du réseau, Fingrid. La capacité d'importation d'électricité russe vers la Finlande est actuellement d'environ 900 mégawatts, a-t-il expliqué.

Bonjour à tous

Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. En cette nouvelle journée de conflit, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de cette guerre qui s'enlise. Vous pouvez retrouver toutes les informations de la journée d’hier ici.

Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

Regarder la vidéo

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.

L'Humanité

« Lawrence d’Arabie », archéologue charmeur et espion de sa majesté

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Une très belle mise en scène d’Éric Bouvron, avec une dizaine de comédiens démultipliant les rôles raconte cette aventure hors du commun.

Gérald Rossi

Sur le plateau, pas de décor, et seulement quelques accessoires, des tapis, deux ou trois malles en ferraille, une théière… et surtout signalons les lumières d’Ewin Garnier qui traduisent les ambiances, la douceur du temps, comme le soleil brûlant du désert, ou la froideur des nuits. Pour les costumes, Nadège Bulfay a choisi à la fois le réalisme, pour les tenues des Bédouins, des militaires et des explorateurs, avec seulement quelques accessoires permettant de passer de l’un à l’autre, le tout dans la légèreté inventive qui porte tout le spectacle.

Cette version de la véritable histoire de « Lawrence d’Arabie », de son vrai nom Thomas Edward Lawrence est une adaptation de Benjamin Penamaria et Eric Bouvron, ce dernier signant aussi la mise en scène. Créé d’abord pendant la pandémie avec son cortège de salles fermées au public, le spectacle s’est pointé au dernier festival d’Avignon, dans les Halles d’Alain Timar, toujours bien inspiré dans ses choix de programmation. Ce « Lawrence d’Arabie » a depuis repris vie et trouvé un public mérité.

L’aventure a donné lieu à un film désormais considéré comme un classique du genre, réalisé en 1962 par David Lean, avec Peter OToole dans le rôle-titre, Alec Guinness, Anthony Quinn, Omar Sharif. C’est l’histoire vécue à partir de 1910 par un jeune archéologue charmeur et talentueux, recruté par les services secrets de « sa majesté » dans ce qui était alors l’Empire britannique. Thomas Edward Lawrence, né en 1888, a été l’artisan des alliances entre plusieurs dirigeants arabes pendant le premier conflit mondial. La romance théâtrale simplifie l’histoire et si l’on apprend que Lawrence finalement s’engage dans la Royal air force, après bien des hésitations et ses regrets de voir triompher d’autres choix politiques que ceux qu’il a soutenus, on ne sait pas bien qu’il meurt en 1935 dans un accident de la route. Mais qu’importe.

Sur la scène, sans une minute de répit, les comédiens Kevin Garnichat (Lawrence), Alexandre Blazy, Matias Chebel, Stefan Godin, Slimane Kacioui, Yoann Parize, Julien Saada, Ludovic Thievon se partagent les rôles. Soit pas moins de plusieurs dizaines, avec la gravité nécessaire et qui sonne juste, dans la douleur de la guerre, mais avec aussi beaucoup d’humour. On retiendra par exemple la séquence impayable du chameau…

Sans image, à part une étrange carte du monde porté à bout de bras, sans projection de dunes dorées dans le soleil couchant, « Lawrence d’Arabie » se pare en revanche du très bel habillage musical interprété en direct, la musique n’étant pas une illustration mais devenant elle-même personnages avec l’accordéoniste Julien Gonzales, le violoniste Raphaël Maillet, et la mezzo-soprano aux colorations envoûtantes Cecilia Meltzer. En dépit de sa légèreté apparente, cette tranche de récit colonial n’ignore pas la domination européenne sur des peuples et des États qui ont depuis recouvré leurs indépendances, sans se départir toujours des pièges qui leur ont alors été tendus.

Théâtre
L'Humanité

Jazz à Saint-Germain-des-Prés, expériences soniques et sensorielles en haute compagnie

Nos recommandations culturelles

Le festival parisien met à l’honneur les swing ladies – telles Marion Rampal, Airelle Besson, Sophia Domancich – et agit pour la prévention des violences sexistes.

Fara C.

Les engagements de Jazz à Saint-Germain-des-Prés en faveur de l’égalité femmes-hommes, Donatienne Hantin et Frédéric Charbaut les renforcent, résolument. Le tandem qui a cofondé le festival met en place une formation du personnel à la prévention des violences sexistes et sexuelles, ainsi qu’un protocole s’adressant également aux artistes et aux publics (recueil du témoignage, intervention, etc.).

Vidéo Marie Buscatto, « Marginalisation des femmes instrumentistes dans le monde du jazz »

Pionnier par son attachement à une meilleure représentation des femmes artistes dans sa programmation, le festival confirme sa démarche en 2022 à travers plusieurs actions, dont la table ronde Quelle place pour les femmes dans le jazz (18 mai), à laquelle participeront notamment la sociologue Marie Buscatto (auteure du livre Femmes du jazz, musicalités, féminités, marginalités, ), Alex Dutilh (France Musique) et la trompettiste Airelle Besson.

Podcast Live à Fip 100 % filles ou presque, FIP invite Fara C à établir cette programmation célébrant les jazzwomen (Airelle Besson, Rhoda Scott & Lady Quartet, Naïssam Jalal, Carla Bley…)

L’art de conter des histoires

Souffleuse des plus inspirées, Airelle Besson investira la superbe Maison de l’océan (le 21), pour un ébaubissant duo avec l’accordéoniste Lionel Suarez : audace et délicatesse, pour la délectation des mélomanes ! Par ailleurs, il faut absolument écouter l’album Try ! (l’Autre distribution), qu’Airelle Besson a enregistré en haute compagnie, avec le pianiste Benjamin Moussay, le batteur Fabrice Moreau et l’élégante acrobate des cordes vocales Isabel Sörling, lauréate, comme elle, d’une Victoire du jazz. La compositrice et discrète virtuose de la trompette partage, avec ses camarades, l’art de conter des histoires, non pas avec des mots, mais à travers le mystère qu’insuffle l’insondable langue de l’imaginaire.

Vidéo Airelle Besson, Benjamin Moussay et Fabrice Moreau, dans Après la neige (de l’album Try !)

Une exceptionnelle expérience sensorielle

Même soir, même lieu, avec Dan Tepfer, nous aurons l’opportunité de vivre, pour la première fois à Paris, une exceptionnelle expérience sensorielle : nous immerger à la fois dans le son de sa musique et dans les images (sur grand écran) que le pianiste franco-américain créera en direct et « en résonance » simultanée, pourrait-on dire, avec son exécution pianistique. Ceci, grâce à un dispositif informatique et selon un procédé dont il a conçu lui-même les algorithmes. Hallucinant… À aucun instant, la musicalité n’est sacrifiée, comme en témoigne son subtil et fascinant CD, Natural Machines (chez Sunnyside Records).

Vidéo Dan Tepfer, Natural Machines (album entier)

Mention spéciale aux ladies du jazz figurant à l’affiche, Sophia Domancich (le 19), Marion Rampal (le 18), qui invitera deux étoiles (Naissam Jalal et Piers Faccini), mais aussi Camille Bertault. Cette chanteuse, autrice et compositrice a sorti l’ébouriffant CD Le tigre (chez Sony), entre brise bossa nova et griffures d’ironie. Le 16 mai à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, Camille Bertault sera, aux côtés d’Ibrahim Maalouf et Hugh Coltman, la « guest » du fameux contrebassiste et compositeur Kyle Eastwood, pour inaugurer en beauté cette 21e édition, qui compte, parmi ses sommités, Henri Texier (le 19 mai). Ce magistral contrebassiste, compositeur et improvisateur présentera Heteroklite Lockdown (sorti sur Label bleu), opus somptueux qui « rallume les étoiles ».

Fara C.

www.festivaljazzsaintgermainparis.com

Vidéo Jazz à Saint-Germain-des-Prés 2022, avec Kyle Eastwood, Marion Rampal, Sophia Domancich/Simon Goubert, Henri Texier, Noé Clerc

Pour télécharger l’enquête sur la représentation hommes-femmes dans le jazz et les musiques improvisées, réalisée par AJC Grands Formats, la FNEIJMA et Opale en coopération avec l’ADEJ.

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Le Figaro

Charles de Foucauld, le frère universel

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PORTRAIT - Modèle de nombreux croyants, Charles de Foucauld n'aura lui-même été guidé dans sa foi que par sa volonté d'imiter la vie cachée et d'humble travail de Jésus à Nazareth.

Cet article est extrait du Figaro Hors-série «Charles de Foucauld, une voix dans le désert», retrouvez dans ce numéro de 160 pages la vie ardente de Charles de Foucauld, militaire indiscipliné, explorateur au Maroc, foudroyé par la grâce au point de devenir moine missionnaire au milieu des Touaregs, assassiné en 1916 par des islamistes. Cet homme de Dieu est canonisé par l'Église catholique le 15 mai 2022.

Laurent Touchagues est président de l'association Les Amitiés Charles de Foucauld.

« Vivez familièrement avec un grand saint et un grand esprit, votre cœur deviendra chaud comme le sien, votre foi vive comme la sienne, votre esprit s'élèvera à la suite du sien. » Ayant suivi ce conseil de Charles de Foucauld à l'un de ses correspondants, conseil traditionnel dans l'Église catholique, de nombreux croyants ont choisi « l'ermite de Tamanrasset », selon la formule de René Bazin, comme le « saint » avec lequel vivre aujourd'hui familièrement et élever leur esprit. Ces disciples du moine-missionnaire se nourrissent d'une spiritualité puisée dans sa vie et ses œuvres.

Les lumières de la foi

Quand le récent explorateur du Maroc commence à rechercher la foi, à la fin de l'hiver, en 1886, après « douze ans sans rien nier et sans rien croire, désespérant de la vérité et ne croyant même pas en Dieu », son bagage religieux demeure léger. Il se met à puiser quelques richesses spi­rituelles dans les Élévations sur les mystères de Bossuet, livre reçu lors de sa première communion dans la cathédrale de Nancy, le 28 avril 1872. Et il va d'église en église, répétant cette prière « étrange », comme il le dit lui-même : « Mon Dieu, si vous existez, faites-le moi connaître. »

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Au-delà de la recherche intellectuelle, voici venir l'acte d'humilité, en l'église Saint-Augustin. En acceptant de se mettre à genoux dans le confessionnal de l'abbé Huvelin, Foucauld reçoit une grâce incommensurable. Il en sort pour faire séance tenante sa seconde communion. La foi de sa petite enfance, retrouvée dans tout son dynamisme, l'entraîne dans un engagement de charité chaque jour plus total.

Désormais, toutes ses facultés seront dans la lumière des vérités chrétiennes qui s'emparent de lui. « Et depuis, mon Dieu, ce n'a été qu'un enchaînement de grâces toujours croissantes. » « Ainsi, celui qui vit de foi a l'âme pleine de pensées nouvelles, de goûts nouveaux, de jugements nouveaux ; ce sont des horizons nouveaux qui s'ouvrent devant lui, (…) éclairés d'une lumière céleste (…). Il commence nécessairement une vie toute nouvelle, opposée au monde à qui ses actes semblent une folie… »

À sa mort, 30 ans plus tard, cet apôtre sans converti aura parcouru un chemin et décrit un mode de vie qui en font aujourd'hui un maître spirituel, père d'une nombreuse famille d'instituts, fraternités et associations œuvrant sur la terre entière sous son patronage spirituel.

L'imitation de la vie de Jésus à Nazareth

Cette spiritualité découle de la vocation personnelle de Charles de Foucauld. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour Lui : ma vocation religieuse date de la même heure que ma foi. Dieu est si grand ! Il y a une telle différence entre Dieu et tout ce qui n'est pas Lui. »

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Une vocation dont il découvre la nature lorsque, obéissant à l'abbé Huvelin choisi comme directeur spirituel, il accomplit un voyage en Terre sainte aux alentours de Noël 1888. En marchant dans les rues de Nazareth et en observant les collines de Galilée, il perçoit l'appel à imiter la vie cachée et d'humble travail de Jésus à Nazareth. « Je ne suis certainement pas appelé à la prédication, mon âme n'en étant pas capable ; ni au désert, mon corps ne pouvant vivre sans manger ; je suis donc appelé à la vie de Nazareth, dont mon âme et mon corps sont capables, et dont j'ai l'attrait. »

Jusqu'à sa mort, il n'aura d'autre résolution que celle de suivre et d'imiter Jésus dans cette vie de Nazareth qui fournit des exemples à tous les états de vie. Charles prend pour règle de se demander en toute chose ce que penserait, dirait, ferait Jésus à sa place, et de le faire. Vivre à chaque instant dans cette imitation, ayant sans cesse devant les yeux celui qu'il appelle son « Bien-Aimé Frère », son « Modèle unique », le suivant dans les vertus de sa vie cachée, en particulier dans cette « abjection » qui a conduit le Maître, de Bethléem au Calvaire, à toujours cher­cher « la dernière place ».

« La mesure de l'imitation est celle de l'amour… la conformité au Bien-Aimé étant un besoin violent du cœur », écrit-il. « L'imitation est inséparable de l'amour. Quiconque aime veut imiter : c'est le secret de ma vie. J'ai perdu mon cœur pour ce Jésus de Nazareth crucifié il y a 1900 ans et je passe ma vie à chercher à l'imiter. » « Il fait de la religion un amour », résume l'abbé Huvelin. De cette imitation découlent les trois piliers de la spiritualité foucauldienne : Évangile, évangélisation et Eucharistie.

La méditation de l'Évangile

Désireux de bien connaître Jésus pour l'imiter, Charles de Foucauld se plonge dans les écrits de sainte Thérèse d'Avila, qui évoquent son expérience d'union au Christ, il étudie comment un saint Jean Chrysostome traite des faits et gestes de Jésus, et il fréquente la vie de saints. Plus que tous les autres livres, il ouvre les Évangiles en vue d'une lecture suivie, d'une méditation priante et souvent par écrit, selon la recommandation de l'abbé Huvelin. Il juge ce temps de lecture, d'explication et de méditation « absolument nécessaire pour connaître nos devoirs, connaître les vérités de la religion, les exemples et les enseignements de Notre Seigneur qui sont la règle de notre vie… Sans méditation nous sommes comme un vaisseau sans boussole et sans gouvernail, nous ne savons comment agir, où aller, que faire. »

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Cette lecture évangélique se fait selon plusieurs approches : celle des vertus pratiquées par Jésus, dont Foucauld établit la liste ; l'approche par la lecture continue, à partir du premier verset du chapitre I du premier Évangile ; et, enfin, l'approche selon la période liturgique. « Il faut tâcher de vous imprégner de l'esprit de Jésus en lisant et relisant, méditant et reméditant sans cesse ses paroles et ses exemples : qu'ils fassent dans nos âmes comme la goutte d'eau qui tombe et retombe sur une dalle, toujours à la même place. »

Le soir en principe, il consacre du temps à un passage de l'Évangile ou à une lecture hagiographique, pour l'utiliser le lendemain dans ses méditations, s'en aidant pour aimer davantage Jésus et l'imiter mieux. Fidèle à cette pra­tique commencée dès sa conversion et poursuivie jusque dans sa vie au Sahara, il l'inscrit dans les règlements des frères et sœurs du Sacré-Cœur, son projet de fondation.

Cette longue fréquentation des Évangiles vise à mettre le méditant en contact avec la vie même de Jésus, à s'en faire le contemporain, bien plus, à partager l'existence même du Bien-Aimé, à la manière dont les saints en ont eu le secret. Il s'agit de « tenir compagnie » à Jésus pour que ses paroles et ses exemples passent dans le comportement de son « petit frère », du « compagnon », et deviennent en lui semence féconde, capable de soulever sa vie et son action comme un levain, de le rendre lumière et feu pour le monde, d'en faire « un Évangile vivant » : « Les personnes éloignées de Jésus, et spécialement les infidèles, doivent, sans livres et sans paroles, connaître l'Évangile par la vue de leur vie », écrit Charles de Foucauld en pensant à ses futurs frères et sœurs.

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Un lien aussi permanent avec le texte évangélique n'élimine pas pour autant les autres livres bibliques. La lecture des livres historiques et des psaumes permet de repérer les annonces du Christ : tous les versets dits messianiques sont relevés et font l'objet d'une méditation particulière, car toute connaissance prophétique de Jésus fait partie de l'Annonce évangélique.

En fin de compte, c'est « selon l'Évangile de Jésus, selon les paroles de Jésus, les exemples de Jésus, les conseils de Jésus, les enseignements de Jésus » que nous serons jugés.

L'évangélisation par la Visitation

« Ta vie de Nazareth peut se mener partout : mène-la au lieu le plus utile pour le prochain. » Imiter Jésus dans sa vie de Nazareth, c'est être associé à sa mission salvatrice, car le Christ n'est pas sauveur uniquement dans sa Passion et sa Résurrection, mais dans tous les états de sa vie humaine, dès l'Annonciation. Attiré vers ce Modèle par ses lectures méditées, se considérant comme présent entre Marie et Joseph dans la maison de Nazareth, Charles de Foucauld découvre que le Cœur de Jésus, pour lequel il montre une grande dévotion, brûle de charité pour tous.

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À peine ordonné prêtre, le sacerdoce étant une manière inégalable d'imiter le Christ, il décide de suivre le mystère de la Visitation. Comme le fit Marie de Nazareth, après l'Annonciation, il veut porter Jésus aux pauvres, c'est-à-dire à ceux qui ne le connaissent pas, qui n'ont jamais entendu son nom, jamais goûté à sa bonté. Et, très vite, son choix le ramène en Afrique du Nord parcourue 20 ans aupa­ravant. Dans une région n'ayant pas encore été touchée par la prédication chrétienne, le Sahara, il sera un pionnier de l'évangélisation, un « défricheur ». Dès Béni Abbès, où il s'installe en octobre 1901, il fixe comme objectif de « faire le plus de bien qu'on puisse faire actuellement aux populations musulmanes si nombreuses et si délaissées, en apportant au milieu d'elles Jésus dans le Très Saint Sacrement, comme la Très Sainte Vierge sanctifia Jean-Baptiste en apportant auprès de lui Jésus ».

« C'est l'évangélisation, non par la parole, mais par la présence du Très Saint Sacrement, l'offrande du divin Sacrifice, la prière, la pénitence, la pratique des vertus évangéliques, la charité, une charité fraternelle et universelle, partageant jusqu'à la dernière bouchée de pain avec tout pauvre, tout hôte, tout inconnu se présentant, et recevant tout humain comme un frère bien-aimé… »

« Être un évangile vivant », telle est la perspective de son séjour au Sahara, avec le désir d'être regardé comme « le frère universel ». Aujourd'hui, pour beaucoup, ce terme caractérise Charles de Foucauld, mais, pour lui-même, le seul Frère universel est Jésus-Christ : on n'est frère universel que par son imitation, et à sa suite.

Les journées de Charles de Foucauld sont données au prochain dans une bonté totale, un service permanent, une hospitalité où chaque personne rencontrée reçoit un peu du mystère qui habite le témoin de l'Évangile, comme, lors de la Visitation, Jésus, du sein de Marie, touche déjà Jean-Baptiste.

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Souvent solitaire, il n'oublie pas les autres « pauvres » de son époque, les nantis des pays de chrétienté, les âmes à portée de la mission de l'Église comme dans nos colonies, les humains spirituellement délaissés dans les contrées non encore évangélisées. De son cœur monte sur ses lèvres une prière pour que « tous les humains aillent au ciel » et dans ses projets prend forme une Union des frères et sœurs du Sacré-Cœur de Jésus, ouverte à tous ceux qui veulent travailler à l'extension du règne de Jésus.

La mission par l'Eucharistie

« Me voici rentré dans ma clôture, au pied du divin Tabernacle, pour y mener, sous les yeux du Bien-Aimé, une vie aussi semblable à celle de la divine maison de Nazareth que la misère de mon cœur me le permettra. »

Puisque c'est le Christ qui agit, puisque le saint sacrement tient lieu, depuis l'Ascension, de présence de Jésus, inaugurée à l'Annonciation et à la Visitation, la première activité missionnaire, aux yeux de frère Charles, est essentiellement eucharistique. Par l'Eucharistie, le Christ ressuscité reste en contact avec le monde. En célébrant la messe, en installant un tabernacle, le père de Foucauld veut permettre à Jésus de prendre « possession de son domaine », de rayonner là où régnaient les ténèbres, et de transfigurer par le feu de la charité ceux qui s'approchent de ce foyer où flamboie le saint sacrement de Jésus sauveur.

L'Eucharistie est la présence si réelle de Jésus qu'il la voit rayonner sur le pays et devenir source de sanctification et de salut pour tous les hommes qui l'entourent, comme autrefois cette présence silencieuse et cachée de Jésus à Nazareth était source de grâce pour ses concitoyens.

Pour l'apôtre de l'Eucharistie, l'attitude qui en découle sera de rayonner lui aussi l'Amour par sa propre vie. En conclusion de l'exhor­tation apostolique Sacramentum caritatis sur l'Eucharistie comme source et sommet de la vie et de la mission de l'Église, Benoît XVI nomme le bienheureux Charles de Foucauld dans une liste de saints qui « ont rendu leur vie authentique grâce à leur piété eucharistique » car « la sainteté a toujours trouvé son centre dans le sacrement de l'Eucharistie », écrit ce pape.

Dès ses premières semaines chez les Touaregs, Charles écrit à l'abbé Huvelin : « J'y fais ce que je puis : très prudemment, très discrètement, je tâche de mettre les indigènes, les Touaregs, en confiance avec moi, de les apprivoiser, de faire régner entre nous l'amitié… je sème, d'autres moissonneront. » C'est l'apostolat de la bonté.

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De Tamanrasset, le 1er août 1916, donc quatre mois avant sa mort, Charles de Foucauld écrit à Louis Massignon : « Il n'y a pas, je crois, de parole de l'Évangile qui ait fait sur moi une plus profonde impression, et transformé davantage ma vie que celle-ci : “Tout ce que vous faites à un de ces petits, c'est à moi que vous le faites.” Si on songe que ces paroles sont celles de la Vérité incréée, celles de la bouche qui a dit : “Ceci est mon corps… ceci est mon sang…”, avec quelle force on est porté à chercher et à aimer Jésus dans ces “petits”, ces pécheurs, ces pauvres, portant tous ses moyens spirituels vers la conversion des âmes, tous ses moyens matériels vers le soulagement des misères temporelles. » Le réalisme de cette constatation traduit sa foi au corps mystique du Christ.

Même les longues heures passées durant plus de dix ans, souvent quotidiennement, à étudier la langue des Touaregs ne relèvent que de cet amour qui veut d'abord et uniquement servir. Foucauld se donne pour les nomades du Sahara, comme son Bien-Aimé se donne à l'humanité dans l'Eucharistie. Jusqu'à donner sa vie pour eux : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. » « Vivre comme si je devais mourir aujourd'hui martyr. » Mais aussi, pour porter l'Évangile, être « prêt à aller jusqu'au bout du monde et à vivre jusqu'à la fin des temps ».

Un maître spirituel

Je laisserai à René Bazin les derniers mots de cet article, puisés dans sa préface aux Écrits spirituels de Charles de Foucauld (1923) : « Dans la paix nocturne de la Terre sainte ou des déserts de l'Afrique, lorsque frère Charles, dans sa cabane ou sous un toit de roseaux, approchait, de la fenêtre unique, la caisse de bois qui lui servait de table, et, pour ménager l'huile, écrivait à la lueur des étoiles, il se reprenait souvent à méditer un thème ancien, dont il avait parcouru déjà les routes et les sentiers, et connu la grandeur aux jours lointains de la Trappe. Bien souvent, par une pente naturelle, la méditation devenait colloque. Nourri de la lecture des saints, particulièrement des œuvres de saint Jean Chrysostome, de sainte Thérèse et de saint Jean de la Croix, il s'efforçait d'appliquer à son état particulier ce qu'il trouvait là, en abondance, de doctrine et de conseils. Le nom de théologien ne lui convient pas, mais, dans l'intelligence et l'amour de la croix, dans la recherche de la volonté de Dieu et de l'oubli de soi-même, il a été, sans doute, l'égal de plusieurs maîtres de ces sciences difficiles. »

Figaro Hors-série «Charles de Foucauld, une voix dans le désert»,  160 pages, 12,90€, disponible en kiosque et sur le Figaro Store.

Le Figaro

Eurovision 2022: l’Ukraine vainqueur, classement catastrophique pour la France

  • Par  Damien Mercereau
  • Mis à jour le 15/05/2022 à 09:52
  • Publié le 15/05/2022 à 01:17

Porté par une impressionnante vague de soutien du public, le groupe Kalush Orchestra s’est imposé samedi soir à Turin lors de la 66e édition du concours international de la chanson avec le titre Stefania. La France termine à l’avant-dernière place.

Après la victoire du groupe de rock italien Maneskin en 2021, avec le titre Zitti e buoni , l’Eurovision 2022 a pris place à Turin dans la salle du PalaOlimpico devant 16.000 spectateurs. Parmi les 25 chansons en compétition, la France était représentée par le groupe breton Alvan & Ahez avec le titre Fullen . Chez les bookmakers, la tendance avant la finale donnait l’Ukraine gagnante avec une cote de 60% devant la Suède (11%), le Royaume Uni (10%), l’Italie et l’Espagne (5%). Chez les fans du concours, en France comme ailleurs, si l’Ukraine n’apparaissait pas parmi les favoris, en revanche la Suède, l’Espagne, l’Italie, le Royaume Uni ou encore la Pologne étaient plébiscités.

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Quatrième du classement des votes des jurés internationaux derrière le Royaume Uni, la Suède et l’Espagne, les membres du groupe Kalush Orchestra ont bénéficié d’un soutien colossal et décisif du public en recevant un total record de 439 points. C’est la troisième fois que l’Ukraine remporte l’Eurovision après Ruslana en 2004 et Jamala en 2016. Pour la France, la succession de Marie Myriam vainqueur le 7 mai 1977 avec L’oiseau et l’enfant devra encore attendre. Le titre Fullen chanté par le groupe breton Alvan & Ahez a terminé à une très décevante avant-dernière place.

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Voici les pays où les jurés ont donné des points à la France:- 12 points : /- 10 points: /- 8 points: /- 7 points: Arménie- 6 points: /- 5 points: /- 4 points: /- 3 points: /- 2 points: /- 1 point: Azerbaïdjan et Géorgie- 0 point: Pays-Bas, San Marin, Macédoine du Nord, Malte, Ukraine, Albanie, Estonie, Portugal, Allemagne, Belgique, Norvège, Israël, Pologne, Grèce, Moldavie, Bulgarie, Serbie, Islande, Chypre, Lettonie, Espagne, Suisse, Danemark, Monténégro, Roumanie, Irlande, Slovénie, Croatie, Lituanie, Autriche, Finlande, Royaume-Uni, Suède, Australie, République tchèque et Italie.

Le classement des votes des jurés internationaux:

Le classement des votes des téléspectateurs:1- Ukraine: 439 points2- Moldavie: 239 points3- Espagne: 228 points4- Serbie: 225 points5- Royaume Uni: 193 points6- Suède: 180 points7- Norvège: 146 points8- Italie: 110 points9- Pologne: 105 points10- Estonie: 98 points11- Lituanie: 93 points12- Grèce: 57 points13- Roumanie: 53 points14- Pays-Bas: 42 points15- Portugal: 36 points16- Finlande: 26 points17- Arménie: 21 points18- Islande: 10 points19- France: 8 points20- Allemagne: 6 points21- République tchèque: 5 points- Belgique: 5 points23- Azerbaïdjan: 3 points24- Australie: 2 points25- Suisse: 0 point

Le classement général de l’Eurovision 2022:

L'Humanité

La VOD de la semaine - « The Assistant » de Kitty Green

Nos recommandations culturelles

Le quotidien de l’assistante d’un patron d’une société de production cinématographique. Mis en scène avec une sobriété rare, ce film analyse de façon transversale et distanciée le processus de la prédation sexuelle

Vincent Ostria

Étrangement, « The Assistant » de Kitty Green n’a pas eu l’honneur d’une sortie en salles en France. Cela peut sans doute s’expliquer par la désorganisation qu’a causé la fermeture des cinémas pendant de longs mois. Toujours est-il que s’il y a un petit chef-d’œuvre décrivant les prémices du phénomène #MeToo, c’est bien celui-ci. Kitty Green, cinéaste féministe, n’a pas choisi le traitement le plus spectaculaire et rentre-dedans du sujet. La situation de départ ressemble fortement à celle qui a déclenché le scandale : le directeur d’une société de production de films consomme de jolies jeunes filles innocentes à l’insu de leur plein gré. L’histoire est filmée du point de vue d’une jeune assistante, Jane, corvéable à merci, qui, si elle n’est pas la proie du prédateur, se tient aux premières loges de ce ballet sournois. La réussite du film, qui a rebuté certains spectateurs peu férus de sobriété, provient de sa description routinière et répétitive du travail de l’assistante, petite souris dévouée qui doit arrondir les angles et subir les humeurs des uns et des autres — notamment du patron ou de son épouse s’inquiétant des frasques de celui-ci. Soit une chronique très factuelle, feutrée et presque monotone, dont la retenue a quelque chose de bressonien (ou akermanien, si l’on pense au film « Jeanne Dielman, 23, quai du commerce… »). Autre caractéristique remarquable : le boss, qu’on suppose calqué sur Harvey Weinstein, n’apparaît jamais à l’écran. On entend juste sa voix au téléphone. Et il n’est pas nommé par son nom. Tous les employés parlent de lui en permanence à la troisième personne en le désignant uniquement par le pronom « il ». Cela renforce le mystère inquiétant du patron tout-puissant et abusif. En même temps, le film ne se contente pas de faire planer le mystère et de décrire les tâches journalières de la jeune assistante. Il analyse le système d’omerta bureaucratique sur laquelle repose cette société de production. Voir le génial entretien de Jane avec le DRH mielleux, qui lui fait comprendre très clairement qu’elle a intérêt à fermer les yeux sur les abus du chef si elle tient à son job. Bref, une formidable vue en coupe d’un phénomène qui a défrayé la chronique, effectuée avec une mise en scène retenue et minimaliste qui donne très envie de découvrir les autres réalisations de cette cinéaste méconnue.

« The Assistant » de Kitty Green. États-Unis, 2020, 1 h 28

À voir sur universcine.com

cinéma
L'Humanité

Écouter ce qu’on n’entend jamais

Nos recommandations culturelles

création musicale Avec Essaimées, partition présentée ce week-end avec le concours de 200 adolescents, le compositeur Nicolas Frize poursuit son travail sur l’univers sonore en se fondant dans la vie d’un lycée populaire.

Clément Garcia

Le lycée Paul-Éluard de Saint-Denis est un établissement à part, vrombissant, indompté, à l’avant-garde des différents mouvements qui mobilisent la jeunesse. Une mèche permanente qui ne manque jamais de s’allumer, contre Parcoursup, la réforme des retraites, les violences policières… Une école où tout n’est pas rose, loin s’en faut. De multiples actes de violence y sont dénombrés, conduisant les forces de l’ordre à assurer une présence pesante à ses abords. De fait, l’établissement fait peau commune avec le nord de la nécropole des rois : un condensé des tensions et solidarités, fêlures et espoirs, luttes et troubles qui caractérisent ce fragment de la France populaire.

C’est ici que le compositeur Nicolas Frize a posé ses bagages, l’hiver dernier, avec son association les Musiques de la Boulangère, pour une création musicale baptisée Essaimées, qui sera présentée au public ces 13, 14 et 15 mai. L’œuvre prendra la forme, lors d’ « un grand concert de plusieurs concerts », d’une déambulation sonore jusque dans les moindres recoins du bâtiment. Un travail au long cours comme les affectionne Nicolas Frize, fruit d’une résidence de cinq mois, véritable plongée dans les us et coutumes de la vie scolaire. Le compositeur s’est, à de multiples reprises, essayé à ces résidences immersives qui finissent par définir une méthode. Et une démarche créatrice. Déjà, en 1984, il prenait ses quartiers dans l’usine Renault du site de Billancourt. Il répète l’expérience dans la Manufacture de Sèvres en 2006, trois années durant, puis dans l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis ou l’usine PSA de Saint-Ouen. À chaque fois, les salariés des différents lieux sont confrontés, à travers les sons collectés puis ordonnés, aux réalités cachées de leur labeur. C’est donc cette fois un lycée, lieu de transmission des savoirs et carrefour de la vie sociale, que Nicolas Frize a décidé d’investir en mobilisant des classes de seconde, de première et de terminale dans son vaste projet musical. « Leur projet », serait-on tenté de dire, tant les élèves sont appelés, avec leurs professeurs, à donner de leur corps et de leur intelligence pour réaliser une œuvre qui entend offrir aux matières enseignées un horizon extrascolaire.

communiquer par la musicalité d’une intonation

Professeure d’histoire-géographie, Camille Taillefer travaille cette année avec ses élèves de terminale autour du concept de frontière. Un thème qui fait écho aux langues parlées, comprises comme autant de barrières qu’un usage musical briserait. «  Ce lycée est un lycée international au sens réel, avec parfois vingt langues parlées dans une seule classe, sans que les élèves osent le dire », remarque-t-elle. Lucie-Rose est l’une de ces élèves, investie à fond dans le projet. Née au Congo d’une mère portugaise, la jeune fille parle, en plus du français, le portugais, le lingala (langue bantoue), l’italien et l’espagnol. Un pan de la tour de Babel à elle seule. Elle a fière allure lorsqu’elle se lève pour nous faire une démonstration, déclamant sur tous les tons « J’ai mal à la tête » en portugais, avant de modifier sa voix pour exprimer une colère en italien : « J’explose ce que j’ai en moi ! » Jolie formule qui lui sied parfaitement. « Je joue comme si c’était la première fois, comme si j’allais mourir. » Elle évoque immédiatement son grand-père, Doudou Ngafura, figure majeure du théâtre congolais. Le but, ici, n’est pas tant pour les élèves-créateurs de se comprendre que de communiquer par la musicalité d’une intonation, d’une expression, « en faisant dialoguer l’intime des langues maternelles avec la langue vernaculaire », comme le souligne Nicolas Frize. Une autre élève, Yasmine, relève « la nouveauté de faire un projet sur la culture. L’idée, c’est de partir d’une notion et d’en dire tout ce qu’on peut. On questionne les traditions, comment la culture a changé depuis nos parents et quel est son rôle au sein de la société. »

Une idée qui prend tout son sens pendant le cours de philosophie, où le thème de la culture est ausculté sous ses différents aspects. Des citations d’auteurs sont imprimées sur une large fresque où trône, au centre, celle, étrange, d’un élève : « La culture nous afflige…  » Les citations ­s’afficheront le long d’une structure d’où sortiront divers sons. Mais lesquels ? La discussion s’engage : « Une lettre d’amour susurrée ? » D’accord, mais aux élèves de trouver le texte. « Des mots du quotidien ? » souffle le compositeur qui enjoint les élèves à enregistrer leurs aïeux. « Mais ce serait bien d’avoir des voix d’enfants, de vos petits frères et petites sœurs. » « Des sons de manifs ? » soumet ­encore Nicolas Frize. Pas si évident. Doumia ­s’interroge : « C’est quoi, le rapport avec la culture ? » Revient alors à la mémoire d’une de ses camarades le dernier blocus du lycée, en novembre 2020, lors du premier confinement. Un événement que les élèves n’ont pas manqué d’enregistrer à l’aide de leurs téléphones rivés à toutes les mains.

Lors d’une répétition dans l’amphithéâtre du lycée, une quinzaine d’élèves en classe de sciences de la vie et de la terre (SVT) sont assis deux par deux devant des partitions, symboles des allers-retours entre l’écrit et l’oral, centraux dans la genèse d’ Essaimées. Le compositeur dirige mais précise : « Vous le ferez sans moi la prochaine fois ! » Les élèves frottent leurs vêtements, tapent leur peau et claquent la langue en suivant la partition. « Il s’agit, pour ces jeunes, d’utiliser les sons comme un instrument. La peau de l’homme devient la peau de l’instrument, comme d’autres peaux sur les instruments percussifs. » La gêne est palpable. Faire parler son corps relève de la gageure à une étape de la vie où « le réflexe, c’est plutôt de le faire disparaître », relève Nicolas Frize. « Avec cette création, on écoute le corps, ce qui est rare dans la vie quotidienne, où il est plutôt l’objet des regards. » Écouter ce qu’on n’entend jamais, voilà qui définit la méthode Frize et attise la curiosité. Ils seront plus de 200 élèves à essaimer, ce week-end, dans l’ensemble du lycée Paul-Éluard, décidément à part.

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L'Humanité

À Vierzon, la question sociale explose sur les écrans

Nos recommandations culturelles

Événement Le premier Festival du film de demain se tiendra du 2 au 5 juin, dans le Cher, à l’initiative de Louis-Julien Petit, Camille Carteret et Mathieu Petit-Bonnefond.

Grégory Marin

Louis-Julien Petit est un cinéaste engagé. De son premier long métrage, Discount (2014), au dernier, la Brigade (2022), ses films relatent des combats à la dure pour se sortir de la misère sociale. Mineurs isolés, femmes SDF, salariés broyés par le système, ce sont ces réalités, empruntées à son cinéma et à d’autres, que le Berrichon a rassemblées pour créer, avec Camille Carteret et Mathieu Petit-Bonnefond, le Festival du film de demain (FFD). Il se tiendra du 2 au 5 juin à Vierzon (Cher), au Ciné Lumière, « dans la ville dont le maire (le PCF Nicolas Sansu – NDLR) a été le premier à (lui) tendre la main ».

Le cinéaste a voulu mettre en avant ces « réalisateurs acteurs de la société civile » qui ont « le souci de faire avancer la société ». En posant des débats qui « prolongent l’intention des films », dit-il, se remémorant des tournages impliquant des sans-abri, des migrants, des ouvriers licenciés renvoyés à leur quotidien après le clap de fin. « Quand on fait un film, surtout sur des sujets de ce genre, on peut se sentir frustré. Sur Carole Matthieu, par exemple (sur les suicides dans un centre d’appels – NDLR), j’aurais aimé qu’il y ait plus de débats dans les salles et dans la société. » Discount avait été un des déclencheurs d’une loi sur le gaspillage alimentaire votée en 2020, comme les Invisibles ont contribué à parler de la situation des femmes à la rue.

« Décloisonner la création »

Chaque film présenté (lire ci-contre) sera parrainé par une association et fera l’objet d’un débat introduit par une personnalité. La première d’entre toutes, qui présidera le jury, est une habituée des films de Louis-Julien Petit, Corinne Masiero. Pour Touchées, d’Alexandra Lamy, le débat se déroulera sous les auspices de la Maison des femmes, une association pour laquelle la réalisatrice milite, qui construit des lieux d’accueil pour celles qui doivent être mises à l’abri des violences. Lyes Louffok, membre du Conseil national de la protection de l’enfance, présentera l’Enfant de personne, un film basé sur sa propre histoire, adapté de son livre Dans l’enfer des foyers… Cette exigence, à la fois sur la teneur des films et sur l’obligation de discuter avec le public, était un désir de l’équipe créatrice, auquel les réalisateurs, « des cinéastes engagés, qui, par leurs œuvres, éveillent ou renforcent la conscience citoyenne », ont souscrit, conscients d’une impérieuse nécessité.

Mais l’engagement social ou sociétal n’est pas la seule boussole des promoteurs du FFD. Ils entendent aussi « décloisonner » la création : entre les œuvres créées pour le cinéma, la télévision ou les plateformes, il y a souvent peu de différence de casting et de qualité. « On ne veut plus être catalogués alors qu’on passe sur tous les supports », lâche Louis-Julien. Peu importe le débouché – salle, plateforme, chaîne historique ou à péage où le spectateur verra le film –, « ce qui importe, c’est le sujet ».

Le 1er juin, une projection en plein air de Discount marquera le début du festival, officiellement ouvert par une création de l’humoriste La Bajon et avec pour maîtresse de cérémonie l’actrice Pauline Lefèvre. Du 2 au 5 juin, neuf films seront diffusés au Ciné Lumière, départagés par Corinne Masiero (présidente du jury), Julie de Bona, Axel Auriant, Naidra Ayadi et Xavier Legrand : À la folie, d’Andréa Bescond et Éric Métayer ; Costa Brava, Lebanon, de Mounia Akl ; l’Enfant de personne, d’Akim Isker ; De l’autre côté du ciel, de Yusuke Hirota ; Je tremble, ô matador, de Rodrigo Sepulveda ; Aya, de Simon Coulibaly Gillard ; Flashback, de Caroline Vigneaux ; Neneh Superstar, de Ramzi Ben Sliman ; Brillantes, de Sylvie Gautier. Quatre films seront aussi proposés en avant-première : Menteur, d’Olivier Baroux ; Touchées, d’Alexandra Lamy ; Irréductible, de Jérôme Commandeur  et la Dégustation, d’Ivan Calbérac. Enfin, le coup de cœur des programmateurs : C’est toi que j’attendais, de Stéphanie Pillonca. Des rencontres avec le public auront lieu avec le compositeur Laurent Perez del Mar, les comédiennes Julie Ferrier, Anne Parillaud et Audrey Lamy, les cinéastes Coline Serreau et Louis-Julien Petit. Un casting pour trouver « la révélation de demain » sera organisé, ainsi qu’un concours de création présidé par Fatou Kaba, ouvert aux 15-25 ans : il s’agit de réaliser, en 48 heures, un film de 5 minutes sur le cyberharcèlement. G. M.

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Le Figaro

Macron se rend dimanche à Abou Dhabi pour rendre hommage au président décédé des Émirats

Conséquence: le premier ministre Jean Castex n'ira pas au Vatican comme prévu, les deux chefs de l'exécutif ne pouvant être hors du territoire en même temps.

Emmanuel Macron se rendra dimanche à Abou Dhabi pour rendre hommage au président des Émirats arabes unis, cheikh Khalifa ben Zayed al-Nahyane, décédé vendredi à l'âge de 73 ans, a annoncé l'Élysée. Conséquence: le premier ministre Jean Castex n'ira pas au Vatican comme prévu, les deux chefs de l'exécutif ne pouvant être hors du territoire en même temps, a précisé Matignon.

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Le chef de l'État français entend «exprimer son soutien à son frère le Prince héritier d'Abou Dabi, Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nayane, ainsi qu'au reste de la famille et à tout le peuple émirien», a indiqué la présidence. Emmanuel Macron s'est entretenu déjà vendredi avec cheikh Mohammed, dit MBZ, demi-frère du défunt.

Rarement vu en public depuis un AVC en janvier 2014, cheikh Khalifa va être remplacé par MBZ. Ce dernier était déjà considéré comme le dirigeant de facto de cette riche monarchie pétrolière du Golfe. Emmanuel Macron avait effectué une visite aux Émirats en décembre 2021, au cours de laquelle il avait visité l'exposition universelle de Dubaï et avait supervisé la signature de plusieurs contrats, dont un portant sur la fourniture de 80 avions de combat Rafale, une commande record pour l'avion de chasse entré en service en 2004.

Emmanuel Macron devrait revenir à Paris dimanche, alors que la nomination d'un nouveau Premier ministre, suivie de celle du gouvernement, est attendue en début de semaine.

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Covid-19 : le masque ne sera plus obligatoire dans les transports en commun dès le 16 mai, annonce Olivier Véran

Le ministre de la Santé a indiqué que le port du masque restait simplement «recommandé» dans les transports en commun à partir de lundi prochain.

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Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Jordan Bardella et la solitude d’un chef en devenir

ENQUÊTE - L’ancienne tête de liste aux européennes du RN se prépare à prendre définitivement la succession de Marine Le Pen à la tête du mouvement.

L'Humanité

Cyrille Martinez chante la multitude des coureurs de fond

Nos recommandations culturelles

récits Fondeur par tradition familiale, l’auteur du Poète insupportable met en littérature les vies minuscules et les petites foulées.

Alain Nicolas

« C ’ est dégoûtant, la course de fond », se disait le jeune Cyrille quand, à 5 ans, il voyait passer « avec leur chevelure épaisse, leur barbe impressionnantes, leur corps en souffrance » les concurrents du Marvejols-Mende, le premier des semi-marathons français. « Ils grimacent comme des singes, ils respirent comme des chiens, ils crachent comme des lamas, ils sont gluants comme des truites. » Face à ce bestiaire halluciné, l’enfant se sent terrifié comme par la statue de la Bête du Gévaudan, les squelettes de l’hôpital. Pourtant, la course à pied, dans la famille Martinez, est une seconde nature. Père, mère, frères, oncle, tante et cousines, tout le monde court. Seul transfuge, un cousin, devenu professionnel de handball. Où l’on court quand même pas mal.

Cyrille s’y est mis à 9 ans, en assistant à l’entraînement de ses parents dans un stade pourri de la périphérie d’Avignon. Abandonné par les treizistes, il accueille les coureurs de toute distance et l’enfant multiplie les tours. Peu importent les quolibets des rugbymen et des footeux, il est entré dans la course, le running comme on dira plus tard. Un monde peuplé de rêves, d’histoires lamentables ou glorieuses. Celle de Michel, qui un jour, comme par désœuvrement, ne s’arrêta de courir dans ce stade délaissé qu’à la 42e boucle de 1 kilomètre, suivie des 195 mètres réglementaires jusqu’au parking. Celle de Serge, qui vivait comme un professionnel, tyrannisant sa famille, à l’écoute de la moindre fibre de son corps, mais qui ne fit jamais le moindre résultat. Celle de Yacine, l’extraterrestre qui gagna le championnat de France de 5 000 mètres mais qui, Algérien, fut privé de médaille.

Et celle de Jean-Claude, évidemment. Jean-Claude voulait gagner un marathon pour séduire Hélène. Pour s’entraîner il courut jusqu’à 42 kilomètres de chez lui avant de s’apercevoir qu’il n’avait rien prévu pour le retour. Et dut en faire un second avant de s’écrouler, vaincu par les crampes et la déshydratation.

Le Marathon de Jean-Claude, huitième livre de l’auteur, est, comme les sept qui l’ont précédé, impossible à classer. Essai, chronique autobiographique, histoire du sport, observation de terrain anthropologique, il est tout cela et plus encore. Cyrille Martinez propose un chant fraternel dédié à Martine, Jean-Pierre, Rachid, François, figurants, champions, tricheurs, victimes, héros de ces épopées épatantes où la gloire naît de dérisoires défis : « Courir pour rien. »

Littératurepoésiemarathonathlétisme
L'Humanité

témoignages La mémoire d’enfants après-guerre

Nos recommandations culturelles

Valère Staraselski

« J’ai gardé un souvenir lumineux de mes séjours dans les lieux d’accueil de la Commission centrale de l’enfance… Ma mère demanda et obtint de nous y placer, ma sœur et moi, pendant un an alors qu’en l’absence de mon père, déporté et décédé à Auschwitz, il lui fallait reconstruire les moyens de sa vie de famille », relate l’ancien ministre d’État Charles Fiterman. Près de 12 000 enfants juifs de France furent assassinés par les nazis. À la Libération, parallèlement aux projets unitaires, les juifs communistes n’avaient pas renoncé à la création d’une structure de prise en charge de l’enfance. Joseph Minc annonce, en février 1945, la fondation de cette entité. « Pour la première fois de ma vie, je découvrais un monde juif qui me rendait heureux », témoigne Boris Cyrulnik.

mémoire2ème guerre mondiale
Le Figaro

Tops/Flops du multiplex de la 37e journée de Ligue 1 : Ben Yedder en héros, Bordeaux la tête sous l'eau

Thomas Djezzane

Le festival Ben Yedder, Bordeaux presque en L2 ou encore le but de l'espoir de Lamkel Zé : retrouvez les tops et les flops de la rédaction à l'issue de la 37e journée de L1.

Tops

Wissam Ben Yedder, homme providentiel

La différence ne pouvait venir que de lui. Non pas que l'AS Monaco ne dispose pas de joueurs talentueux dans son secteur offensif, mais tout simplement parce que Wissam Ben Yedder porte littéralement le club de la Principauté sur ses épaules cette saison. Il en a fourni une nouvelle preuve ce samedi soir. Alors que son équipe était menée par deux buts d'écart face au Stade Brestois, l'attaquant français a d'abord réduit la marque sur penalty juste avant la pause (44e), avant d'égaliser au retour des vestiaires (51e), puis de donner l'avantage à son équipe dans la foulée (55e). Il est aussi impliqué sur le dernier but de son équipe, celui inscrit par son compère de l'attaque monégasque Kevin Volland puisque c'est à la suite de sa volée repoussée par Marco Bizot que l'Allemand a réussi à trouver le chemin des filets. Grâce à sa performance de grande classe (4-2), l'AS Monaco monte à la deuxième place du classement et peut espérer se qualifier directement pour la phase de groupes de la Ligue des champions.

À VOIR AUSSI - Le meilleur de Wissam Ben Yedder cette saison

Le Stade Rennais était affamé

Mercredi dernier, après la défaite rennaise face au FC Nantes (2-1), les Rouge et Noir semblaient abattus. Ce samedi soir, les hommes de Bruno Génésio ont parfaitement réagi. En mettant beaucoup d'engagement - plus que les Marseillais - et énormément d'intensité, ils ont su déjouer le système et le jeu de position de Jorge Sampaoli. Comme souvent cette saison, c'est Benjamin Bourigeaud qui a porté son équipe. Le milieu offensif a en effet ouvert le score assez tôt dans le match (12e), d'une belle frappe croisée en conclusion d'une transition rapidement jouée. Un but qui a permis au Stade Rennais d'attendre les Phocéens et de jouer les contre-attaques. Stratégie payante puisque la formation bretonne, peu inquiétée, a décroché les trois points (2-0) et peut ainsi encore espérer terminer sur le podium.

Lamkel Zé offre de l'espoir au FC Metz

Le FC Metz peut légitimement encore croire au maintien. Pas directement puisque le 17e - le FC Lorient - est déjà sauvé, mais par le biais des barrages. Ce samedi soir, les Grenats se sont imposés face au SCO Angers grâce à son inévitable attaquant Didier Lamkel Zé, opportuniste au second poteau pour placer une tête imparable peu après le retour des vestiaires (50e). Un but salvateur puisqu'il permet au club lorrain de dépasser l'AS Saint-Etienne au classement, et donc d’occuper provisoirement la 18e place du championnat. Tout se jouera sur l'ultime journée pour les hommes de Frédéric Antonetti.

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Flops

Bordeaux quasiment en Ligue 2

Mathématiquement, tout est encore possible. Sportivement, la relégation des Girondins de Bordeaux est (quasiment) actée. En obtenant «seulement» le point du match nul à domicile ce samedi soir face au FC Lorient (0-0), les Marine et Blanc restent à trois unités de la place de barragiste...mais avec une différence de buts nettement inférieure à leurs deux concurrents - l'AS Saint-Etienne et le FC Metz - c'est comme s'ils étaient déjà condamnés. On va donc assister à la descente en deuxième division de l'un des monuments du football français.

Les Verts se mettent en (grande) difficulté

Ils avaient une belle opportunité de se rapprocher du maintien. Mais les Stéphanois, barragistes avant le coup d'envoi de la 37e journée, n'ont désormais plus leur destin entre leurs mains. Avec leur défaite à domicile face au Stade de Reims (1-2), les Verts sont passés avant-derniers du classement, devancés par leur concurrent le FC Metz, qui compte le même nombre de points mais possède une meilleure différence de buts. La semaine prochaine, lors de la dernière journée de championnat, les hommes de Pascal Dupraz devront espérer un faux pas de leur adversaire direct - qui affronte le Paris Saint-Germain - tout en réalisant un meilleur résultat que lui pour accéder aux barrages. Et se donner une chance de se maintenir.

L'OM amorphe et friable

Ils étaient presque méconnaissables. Privés de leur maître à jouer, Dimitri Payet, indisponible jusqu'à la fin de la saison, les Marseillais ont certes eu la possession du ballon - comme souvent cette saison - mais n'ont pas été suffisamment incisifs dans le camp rennais pour inquiéter Alfred Gomis. Face à des Bretons affamés, qui sentaient le goût de l'Europe et du podium, ils ont perdu beaucoup de duels, leur laissant des opportunités de transitions. Opportunités que les hommes de Bruno Génésio n'ont pas manquées puisqu'ils ont marqué deux buts pour s'offrir un beau succès. Avec ce revers (2-0), l'OM descend sur la troisième marche du podium. Et pourrait même en descendre tout court lors de l'ultime journée. Une fin de championnat placée sous le signe de la pression du côté de la Canebière.

L'OGC Nice perd presque tout

L'OGC Nice pouvait potentiellement revenir dans la course au podium ce samedi soir. Mais face à un LOSC qui ne joue plus rien en cette fin de championnat, les Aiglons n'ont pas réussi à conserver leur avantage d'un but, acquis en première mi-temps. Dans le second acte, les joueurs de Christophe Galtier ont sombré, encaissant deux buts en l'espace de dix minutes (52e et 61e), puis un dernier à la fin du temps additionnel. Avec ce revers, le club niçois a définitivement tiré un trait sur la Ligue des champions. S'il peut encore se qualifier pour la prochaine édition de la Ligue Europa, il n'a pas son destin entre ses mains. Une fin de saison compliquée sur la Côte d'Azur.

«Emiliano sous l'eau...»: le chant consternant et déplacé des supporters niçois insultant la mémoire d'Emiliano Sala

L'OGC Nice a condamné un chant très douteux des supporters des Aiglons, à l'occasion de la réception de Saint-Etienne ce mercredi.

«La connerie humaine n'a pas de limite»: le football français entre honte et dégoût après le chant sur Sala

L'OGC Nice, Galtier et Kombouaré ont condamné les chants insultant Emiliano Sala mercredi soir lors de Nice-Saint-Etienne.

Chants insultants Sala: Le communiqué lunaire des Ultras de Nice... en colère après la réaction suscitée

Ces «supporters» de l'OGC Nice soutiennent «l'émoi» suscité mais regrettent le manque de compréhension de ce «second degré» avant de s'en prendre à Christophe Galtier.

L'Humanité

Roman Errance dans les rues du Caire en toute licence

Nos recommandations culturelles

Muriel Steinmetz

Né au Caire en 1979, Muhammad Aladdin a plusieurs recueils de nouvelles à son actif et six romans, qui lui ont valu, dès le premier, l’Évangile selon Adam (2006), d’être reconnu comme l’un des écrivains les plus novateurs de sa génération. Au début, Ahmad, le héros, s’envoie en l’air, comme il peut, dans une voiture prise dans un embouteillage. Jeune Cairote, diplômé en lettres, il écrit sur commande de brefs récits pornographiques (au moins 500 mots) en arabe, destinés à un site d’Afrique du Sud. Dix histoires par jour ! Ahmad, lorsqu’il n’écrit pas à la chaîne, nous entraîne dans les rues du Caire, où l’on goûte à plein le parler cru du petit peuple et de marginaux hauts en couleur, qui gravitent autour de l’écrivaillon. L’auteur brosse en creux, sous forme de saynètes au rythme haletant, le tableau de toute une génération grandie dans les années 1990, désœuvrée, indifférente aux injonctions religieuses et volontiers suspendue au monde virtuel.

L'Humanité

Cisjordanie. La journaliste Shireen Abu Akleh victime d’un tir israélien à Jénine

La reporter de la chaîne arabe Al-Jazeera, qui couvre le conflit israélo-palestinien depuis plus de deux décennies, a été tuée mercredi, dans un raid de l’armée israélienne à Jénine.

Nadjib Touaibia

La journaliste Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne arabe Al-Jazeera, a été tuée mercredi matin par un tir de l’armée israélienne alors qu’elle couvrait des affrontements dans le secteur de Jénine, en Cisjordanie occupée, rapporte l’AFP. Le ministère palestinien de la Santé et la chaîne Al-Jazeera ont, dans la foulée, confirmé l’information. Un autre journaliste a été blessé lors de ces affrontements, ont indiqué des sources hospitalières.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Ce drame intervient près d’un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Gaza, lors d’une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël.

Israël-PalestineAl-Jazeera
Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Actu

La coalition gouvernementale aux commandes en Israël donne carte blanche aux soldats, qui se livrent à une répression aveugle. Exactions, exécutions sommaires, colonisation sauvage... Tel-Aviv ouvre la voie à un nouvel embrasement.

Nadjib Touaibia

Un an après la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, le quotidien s’écrit à nouveau en lettres de sang en terre de Palestine. L’affrontement le plus meurtrier depuis la guerre de 2014, entre Israël et le Hamas, avait alors fait plus de 243 morts côté palestinien, dont 66 enfants et 39 femmes. Plus d’une vingtaine de familles avaient été décimées par les frappes israéliennes, 15 000 habitations détruites, dont 205 tours résidentielles, et environ 91 000 Gazaouis avaient été déplacés. Le cessez-le-feu conclu après ce terrible bilan a épargné des vies. La situation n’en reste pas moins explosive. Elle illustre plus que jamais le désespoir de la jeunesse palestinienne à l’horizon bouché, prise en étau entre la répression sanglante israélienne et la désunion persistante des organisations dirigeantes (Hamas, OLP), du pain bénit pour Tel-Aviv.

À Jérusalem : nouvelles provocations israéliennes sur l’esplanade des Mosquées

Dans ce contexte, Israël entretient le feu. La répression s’intensifie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les arrestations se multiplient, ainsi que les démolitions de maisons. La colonisation se poursuit sous des formes inédites. Dernier fait en date : une douzaine de villages palestiniens et environ un millier de personnes, des bergers et des agriculteurs, sont sous la menace d’expulsions à Masafer Yatta, au sud de la Cisjordanie, pour céder les terres à l’armée qui désire en faire un champ de tir. Le tout avec la bénédiction de la Cour suprême. « L’expansion des colonies, les démolitions et les expulsions sont illégales au regard du droit international. L’UE condamne de tels plans et demande instamment à Israël de cesser les démolitions et les expulsions, conformément à ses obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme », a déclaré à ce propos le porte-parole de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.

Palestine. Omar, 80 ans, mort sous les coups de l’occupation

Une période propice au déchaînement

Cette violence permanente aux multiples facettes pousse les jeunes Palestiniens à des actes désespérés en territoire israélien et à des affrontements perdus d’avance avec des soldats lourdement armés. Un Palestinien âgé de 18 ans a été tué, mercredi, dans la ville d’Al-Bireh, en Cisjordanie occupée. De nouveaux cycles d’embrasements sont prévisibles dans les jours qui viennent : le 15 mai, jour de commémoration de la Nakba (catastrophe, mot qualifiant l’exode palestinien de 1948) ; le 28 mai, pour l’occupation de Jérusalem-Est et, le 5 juin, pour l’annexion de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Golan syrien. Une période propice au déchaînement des discours et des ambitions d’expansion coloniale.

La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. » GHADA KARMI, UNIVERSITAIRE

Nul doute que les provocations s’enchaîneront, qui déclencheront des réactions d’une jeunesse aux mains nues, acculée, dans l’indignation, la colère et la révolte. Les deux jeunes qui ont ciblé des civils israéliens au hasard n’appartiennent à aucun groupe, ni à aucun réseau, selon l’armée et l’Autorité palestinienne. Mais ils sont originaires de Jénine, de triste mémoire, où les troupes israéliennes se sont livrées, il y a vingt ans, à un massacre dans un camp de réfugiés. « Ce sont des Palestiniens normaux, des Palestiniens en colère, qui se sont sentis humiliés par Israël et qui ont réagi aux attaques quotidiennes de l’armée contre leur communauté », estime le gouverneur, Akram Rajoub . «  La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. (…) Israël, c’est un État qui tue des enfants, assiège des innocents et construit des colonies sur la terre d’autrui », rappelle de son côté l’universitaire Ghada Karmi.

En Cisjordanie, un trou dans l’occupation

Depuis les attentats qui ont fait 14 morts en Israël, les militaires ont carte blanche pour réprimer aveuglément dans la ville de Jénine, qui est quasiment assiégée. La punition collective systématique est une opération courante. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé des exactions contre des civils. Des Palestiniens ont été tués à bout portant. Au mois d’avril, les autorités israéliennes ont lancé une répression massive à Jérusalem-Est. Selon un rapport publié par le gouvernorat de Jérusalem, la police a arrêté 894 Palestiniens, imposé une assignation à résidence à 37 autres, banni 590 personnes de la mosquée Al-Aqsa et blessé 463 personnes.

Sous la pression de  Benyamin Netanyahou en embuscade

« Le problème réside dans le fait que le gouvernement israélien actuel est fragile et qu’il se voit contraint de faire des concessions pour les colons et les partis de droite israéliens », analyse le politologue palestinien Ghassan Al Khatib. En effet, depuis le 1er janvier 2021, près de 400 Palestiniens ont été tués. La coalition Bennett-Lapid prend soin de fermer les yeux et de faire protéger par la police l’extrême droite raciste et les hordes de colons qui traquent les fidèles musulmans sur l’esplanade des Mosquées, notamment durant le mois de ramadan. « La solution au problème des réactions palestiniennes violentes n’est pas d’utiliser la force militaire, mais plutôt d’atténuer les provocations contre les Palestiniens, d’améliorer la situation économique et de leur donner l’espoir d’un avenir politique », ajoute Al Khatib.

Palestine. L’OLP dans l’impasse, Abbas organise sa succession

Le gouvernement israélien, sous pression de Benyamin Netanyahou en embuscade, dont le retour tient au basculement de quelques voix à la Knesset, ne va sûrement pas dans ce sens. Il semble plutôt bien disposé à précipiter un affrontement direct avec le Hamas. La guerre en Ukraine, qui occupe l’opinion internationale, lui offre une marge de manœuvre à l’abri du silence fort probable des États-Unis. Israël paraît aussi déterminé à tirer profit des travers de la résistance palestinienne, considérablement affaiblie.

En perte de vitesse, l’OLP, enlisée sous la direction de Mahmoud Abbas, semble incapable d’offrir à la jeunesse des raisons d’espérer. La nébuleuse islamiste n’apporte pas davantage de réponse autre que l’affrontement armé qui saigne les Gazaouis et dévaste le territoire sous blocus. L’épisode meurtrier de la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, a toutefois scellé l’unité dans la société civile. « Les Palestiniens à l’intérieur d’Israël ont ressenti la même chose que les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. C’est une mauvaise nouvelle pour Israël », résume Ghada Karmi. La donne pourrait en effet changer.

Israël-Palestine
Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

« C’est l’histoire de toutes les minorités opprimées »

Entretien

Cinéma Un village arabe bouclé et la vie de Sami, Palestinien et citoyen israélien, bascule. Le bourgeois bon teint révèle ses failles intimes lors d’une journée de tous les dangers dans le nouveau long métrage d’Eran Kolirin, réalisateur révélé par la Visite de la fanfare.

Michaël Mélinard

Eran Kolirin Cinéaste

L’heure est à la fête dans un village arabe en Israël. Sami, installé avec femme et enfant à Jérusalem, retourne dans sa famille, le temps d’assister au mariage de son frère. L’occasion pour son père de le convaincre d’intégrer la maison qu’il fait construire pour ses proches. Malgré les encouragements de son épouse, Sami n’ose lui avouer qu’il refuse d’abandonner sa confortable existence citadine. Sans préavis, le village est bouclé par l’armée israélienne. Sami ne peut plus repartir ni joindre, dans cette zone blanche, le monde extérieur, mettant ainsi en péril son équilibre émotionnel. Eran Kolirin, révélé par la Visite de la fanfare, récit du voyage lunaire d’une troupe de musiciens égyptiens perdue dans le désert israélien, adapte le roman Et il y eut un matin, de Sayed Kashua. Ici, le cloisonnement devient le révélateur des troubles intimes et la matière d’une réflexion sur les rapports hommes-femmes, la lutte des classes et le poids écrasant des liens familiaux. Rencontre avec le cinéaste israélien.

Vous êtes un citoyen juif israélien. Qu’est-ce qui vous a poussé à raconter cette histoire palestinienne ?

Ce voyage très personnel a commencé quand Sayed, l’auteur du roman, m’a demandé d’adapter son livre. Il m’a ouvert une porte. Je connais la radicalité des critiques postcoloniales. Mais ces théories s’appliquent à une vue d’ensemble. Il faut savoir saisir les opportunités telles que celle offerte par Sayed. Il est palestinien et citoyen israélien. Il écrit ses livres en hébreu. On peut se rencontrer sur des zones grises. Il n’y a pas de lieux prohibés. Le travail d’un grand écrivain a provoqué un dialogue entre son livre et mon point de vue. Le sentiment kafkaïen qu’un jour le gouvernement peut tout vous prendre ou vous faire est vraiment ancré dans les traditions juives. Dans leur propre État, les juifs ont oublié cette histoire. Et qui réécrit cette même histoire aujourd’hui ? Les Palestiniens. Ils se retrouvent un peu comme Chaplin, un petit homme face à une grosse machine. Des pensées sont remontées avec cette œuvre. J’ai essayé de m’y connecter sans m’interdire de m’attacher à cette histoire de petite ville dont la vie est soudainement bouleversée. Ce n’est pas que l’histoire de Palestiniens, mais de toutes les minorités opprimées, de tous ceux qui pensent que le monde ne leur appartient pas.

Avez-vous interrogé votre légitimité à raconter cette histoire ?

Bien sûr. Je savais à quoi j’allais être confronté. Avec tout le respect que je dois aux théories postcoloniales, il y a dans 99,9 % des films un défaut de représentation. Mais un Palestinien dont je ne conteste pas la « palestinianité » a écrit un livre sur ce lieu. Il m’a dit : « J’aime vos films, donc adaptez mon livre. » Je me suis senti autorisé à le faire. Je sais d’où je viens, mais je ne crois pas en un monde limité à son propre environnement, où personne n’est autorisé à parler d’autre chose que de soi. Faire un film prend sept ans. On ne se lance dans cette aventure que si on a des réponses.

Que raconte votre film du sentiment d’appartenance à un territoire ?

Dans tous mes films, j’ai une relation particulière avec l’architecture et l’homme dans son environnement. D’une certaine manière, il y a cette séparation effective des territoires avec ce mur. Mais le mur est toujours là. Comme autour de Paris où il y a ce mur d’argent qu’on ne voit pas. Mais le film n’exprime pas une nostalgie pour un territoire. Ce n’est pas le sujet. Il interroge l’idée d’un chez soi d’une manière plus abstraite. Ce mot de territoire me met mal à l’aise. C’est comme l’affirmation de quelque chose qui devrait être naturel. Ici, la maison familiale est aussi une forme de prison. C’est un lieu où l’on vous accepte, mais dont on veut aussi parfois s’éloigner. Rentrer à la maison peut être troublant. On retourne à sa famille, à son enfance, à des gens qui projettent des choses sur vous. Tous ceux qui ont passé des vacances en famille peuvent le comprendre. Au bout d’un moment, on a envie de retourner chez soi.

Pour quelles raisons la question de la présence de l’armée israélienne est-elle traitée majoritairement hors champ ?

Dans le livre, il n’y a pas de soldat. L’armée est une sorte de présence abstraite. J’ai eu l’intuition qu’il fallait un militaire dans le film. Ce personnage, c’est un peu moi. Il essaie d’être cool. Ce n’est pas forcément un mauvais gars, mais il ne fait rien. À la fin, il tue parce qu’il a une arme et le pouvoir dans une issue dramatique tchékhovienne plus grande que lui. Ce choix tient à mes interrogations sur l’identité. Au plan historique, beaucoup de mauvaises choses viennent non pas de la méchanceté ou d’une bonté excessive, mais du conformisme. Je ne voulais pas d’un saint, mais d’un homme médiocre avec de bonnes intentions qui, à la fin de la journée, devient un assassin.

Pourquoi le conseil municipal palestinien s’apparente-t-il à une petite mafia ?

Des gens profitent de l’occupation pour collaborer. D’autres ont le courage de résister et une majorité de gens, dont je ferais probablement partie, ont trop peur et attendent que l’occupation se termine. Ce sont des archétypes classiques de l’état de siège valables pour des juifs, des Français et des Palestiniens. Il y a une part d’opportunistes, de brutes qui se prétendent patriotes mais ne s’intéressent qu’au pouvoir, et des personnes qui veulent juste continuer à vivre.

Comment avez-vous travaillé les rapports de classe entre la bourgeoisie palestinienne et les Dafaouis (Palestiniens de Cisjordanie), les sans-papiers arabes ?

Je voulais absolument garder cet aspect du livre. Quand on enferme une catégorie de gens, elle s’en prend à une autre moins puissante. Dans une situation d’oppression émergent toujours des personnages détestables. Elle fait ressurgir leur violence. Prenons le Covid en Israël. Il n’a pas fallu cinq minutes pour que des gens accusent les juifs orthodoxes d’en porter l’entière responsabilité, parce qu’ils ont peu d’argent, beaucoup d’enfants et habitent souvent dans des petits appartements. C’est la même chose avec ces familles bourgeoises qui veulent se distinguer des Dafaouis.

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Le Figaro

Troubles de l'érection : des traitements efficaces souvent méconnus

Cécile Thibert

NOS CONSEILS SANTÉ - Le Viagra reste souvent envisagé comme la seule solution. Pourtant il existe d'autres moyens, parfois plus efficaces, de retrouver une sexualité épanouie.

«On bandera quand on aura envie de bander», se réjouissait Gérard Depardieu, alias Jean-Claude, dans le film Les Valseuses en 1974. Une citation devenue mythique que tous les hommes ne peuvent pas lancer avec autant de légèreté. À partir de 60 ans, environ un homme sur cinq est atteint d'impuissance. Les médecins parlent désormais plutôt de «dysfonction érectile», un terme qui désigne l'incapacité persistante ou récurrente à obtenir ou à maintenir une érection permettant un rapport sexuel satisfaisant. Malgré sa fréquence, ce phénomène reste assez tabou. D'où le fait que peu d'hommes connaissent les solutions qui sont à leur portée.

«Lorsque les problèmes d'érection sont présents depuis plus de trois mois, qu'ils ont une répercussion sur la vie intime ou qu'il y a des facteurs de risque connus comme l'âge, l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité, il faut consulter», annonce le Dr Ala Chebbi, chirurgien urologue et andrologue à l'hôpital Saint-Joseph (Paris). Avant toute chose, ce dernier commence toujours par préconiser de maigrir en cas de surpoids, de faire de l'activité physique et d'arrêter de fumer. Autant d'habitudes de vie qui ont un impact prouvé sur l'érection.

Plus rarement, les hommes jeunes et en bonne santé peuvent aussi être concernés. «Il peut y avoir des pannes qui surviennent en raison d'une anxiété de performance, dans le cadre d'une nouvelle relation par exemple», décrit le spécialiste. «Cela ne nécessite pas forcément de consultation. Mais si cela survient de façon chronique, cela peut valoir le coup d'apporter une petite aide médicamenteuse pour faire passer le cap.»

Mais dans la plupart des cas de dysfonction érectile (hommes âgés et/ou avec des problèmes de santé préexistant), il faut plus qu'une simple aide ponctuelle. Cinq solutions médicales s'offrent alors aux personnes désireuses de s'attaquer à ce problème.

Les comprimés par voie orale

C'est le traitement prescrit en premier lieu en cas de dysfonction érectile. Le plus célèbre de ces médicaments est bien sûr le Viagra. Mais la petite pilule bleue n'est désormais plus seule sur les étals des pharmacies. On y trouve aussi du Cialis, du Levitra et du Spedra. Tous sont disponibles uniquement sur ordonnance, mais ils ne sont pas pris en charge par l'Assurance maladie. Comme le Viagra, ces médicaments contiennent une molécule qui facilite l'érection. Plus précisément, «elle entraîne la relaxation des fibres musculaires des corps caverneux ce qui va favoriser le remplissage sanguin du pénis et va lui donner une rigidité», explique le Dr Chebbi.

Chacun de ces médicaments a un mode d'action qui lui est propre. «Certains agissent plus ou moins vite, plus ou moins longtemps», précise le Dr Damien Carnicelli, chirurgien urologue, andrologue et sexologue au CHU Lyon Sud. «Le Viagra met par exemple entre une demi-heure et une heure à agir et fait effet 3 heures en moyenne, tandis que le Cialis doit être pris 6 heures avant le rapport et son effet dure trois jours». Il est possible de prendre ces médicaments en continu (une prise quotidienne) ou de façon ponctuelle.

L'efficacité est bonne (65% à 85%), mais des effets indésirables peuvent se manifester. «Ce n'est pas systématique, cela concerne environ 10% des patients. Ils peuvent avoir des maux de tête, une sensation de chaleur au niveau du visage et des troubles gastriques», décrit le Dr Ala Chebbi.

Une crème à appliquer sur le pénis

Si les comprimés sont mal tolérés, le patient peut se tourner vers une crème à appliquer au niveau du méat urétral (le trou par lequel sort l'urine) : la crème Vitaros. «Il faut bien tenir le pénis à la verticale pendant une minute pour que le produit pénètre et diffuse dans les corps caverneux. Après 10 à 20 minutes, cela peut donner une érection», explique le Dr Chebbi. Le principe actif de ce médicament (la prostaglandine E1) va permettre la relaxation des muscles du pénis qui vont alors pouvoir se remplir de sang.

Cette crème, disponible uniquement sur ordonnance et remboursée par l'Assurance Maladie, n'est pas non plus complètement dénuée d'effets indésirables. «Il peut y avoir des douleurs au niveau de la zone d'application, des sensations de brûlures, et même parfois des brûlures vaginales chez la partenaire», souligne l'urologue.

Un produit à injecter dans la verge

La prostaglandine E1 n'est pas seulement disponible sous la forme de crème, elle peut aussi être directement injectée dans le pénis (Edex et Caverject). «Lorsque les autres traitements sont mal tolérés, qu'ils ne fonctionnent pas ou que le patient ne peut pas assumer le coût des comprimés, nous proposons les injections», indique le Dr Carnicelli. Aux côtés de son urologue, le patient apprend à réaliser seul la piqûre au bon endroit. Celle-ci n'est pas douloureuse car l'aiguille est très fine.

En revanche, le vrai risque de ce traitement est d'injecter une trop forte dose qui pourrait induire un priapisme. «C'est lorsque l'érection dure plus de trois heures. Le sang ne se renouvelle pas et cela abîme la verge», explique le Dr Carnicelli. Dans ce cas, pas d'autres choix que de se rendre aux urgences. Cela reste toutefois très rare (1% ou 2% des cas) car les patients doivent toujours commencer par une dose minimale qu'ils augmentent progressivement jusqu'à atteindre la dose optimale. «Dans 10% à 30% des cas, il y a quand même des douleurs directement liées à l'érection», note toutefois le Dr Chebbi.

Le vacuum, une pompe pour gonfler le pénis

Assez peu connue, cette solution séduira autant les professeurs de physique que les farouches opposants aux médicaments. Le vacuum est un dispositif médical qui permet d'obtenir une érection par une méthode 100% mécanique. «Il s'agit d'un cylindre à mettre autour du pénis. Le patient actionne le dispositif qui va aspirer l'air présent. Cela va créer un appel d'air qui va entraîner un afflux de sang dans le pénis. Le patient doit ensuite mettre un anneau à la base de son pénis pour empêcher que le sang ne s'en aille et pour maintenir ainsi l'érection», détaille le Dr Ala Chebbi. L'effet est immédiat. Petite précision : l'anneau ne doit pas être maintenu plus de 30 minutes.

Ce dispositif - qui peut être électrique ou manuel - est entièrement à la charge du patient. Il coûte entre 100 et 300 euros. D'après les essais cliniques, son efficacité tourne entre 40% et 80%. «L'avantage est qu'il n'y a pas besoin de prendre de médicament. Mais le côté très mécanique a tendance à rebuter les patients», constate le chirurgien urologue. Du côté des effets indésirables, environ 20% des utilisateurs ressentent des douleurs et/ou une sensation de froid dans le pénis.

Dernière option : la chirurgie

C'est la grande oubliée des solutions à la dysfonction érectile : la pose d'un implant pénien ! Avec seulement 700 opérations par an en France, cette opération chirurgicale rapide (1 journée d'hospitalisation) et prise en charge par l'Assurance maladie est encore assez mal connue des patients. Le principe est simple : remplacer les corps caverneux du pénis par une prothèse. Il en existe deux types : gonflable ou semi-rigide. «Les prothèses semi-rigides font que la verge est tout le temps en semi-érection, ce qui peut être visuellement problématique. Mais on le propose notamment aux patients qui, du fait de troubles neurologiques, ne peuvent pas utiliser de prothèse gonflable», explique le Dr Chebbi.

Les implants gonflables, plus répandus, sont composés de trois parties : des cylindres dans le pénis (à la place des corps caverneux), un réservoir d'eau à côté de la vessie ainsi qu'une pompe à côté des testicules. «Lorsque le patient veut avoir une érection, il lui suffit d'appuyer sur la pompe. L'eau qui est dans le réservoir va alors remplir les cylindres, ce qui va durcir la verge», détaille le médecin. «Pour dégonfler l'implant, il y a un petit bouton facilement accessible qui va permettre à l'eau de revenir dans le réservoir». Pratique. Évidemment, tout ce dispositif est invisible à l'œil nu.

«On peut être amené à proposer ça à des hommes qui ont eu une prostatectomie totale (retrait chirurgical de la prostate), à des patients diabétiques ou à des hommes qui ont eu un traumatisme au niveau du bassin», renseigne le Dr Carnicelli. «La satisfaction des patients est très grande, de l'ordre de 90%». Une fois mise en place, la prothèse a une durée de vie pouvant aller jusqu'à 10 ou 15 ans, en fonction de la fréquence d'utilisation.

«C'est malheureusement peu connu des médecins. Il y a cette idée selon laquelle le risque d'infection est élevé, mais ce n'est pas vrai. Cela fonctionne bien et il y a peu de complications», assure le Dr Chebbi. Gros avantage : plus besoin de prendre de médicament. «L'autre avantage est que l'érection est tout le temps possible quasiment en temps réel, et qu'il y a un maintien des sensations et de l'orgasme, ce qui n'est pas toujours le cas avec les autres solutions», souligne le Dr Carnicelli. Il y a toutefois un petit bémol. «Pour éviter les déceptions, il faut dire que l'implant pénien va donner une érection avec un gland mou, pas comme une érection naturelle. Il n'empêche que malgré cela, les patients sont globalement satisfaits», précise le Dr Chebbi.

De nouveaux traitements à l'étude

Quels seront les traitements de la dysfonction érectile dans les prochaines années ? Plusieurs alternatives ont émergé ces dernières années, mais aucune n'a encore fait ses preuves. «Il y a par exemple les ondes de choc. L'idée est d'envoyer des ondes au niveau du pénis pour induire une nouvelle vascularisation», explique le Dr Carnicelli. «Mais pour le moment, on ne peut pas dire que cela fonctionne. Des essais cliniques sont toujours en cours.»

Autre nouveauté, l'injection pénienne de plasma (la partie liquide du sang) riche en plaquettes dans le but d'améliorer la circulation sanguine dans le pénis. «Cela se fait fréquemment dans certaines cliniques. Mais là non plus, il n'y a aucune preuve scientifique», met en garde le médecin.

Plus récemment, un essai clinique visant à tester l'efficacité des injections de botox dans la verge vient de commencer. «L'idée est que le botox pourrait couper le signal nerveux qui inhibe l'érection. C'est assez prometteur», estime le Dr Carnicelli.

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DÉCRYPTAGE - C’est probablement la raison pour laquelle David Bennett est décédé deux mois après cette opération inédite.

L'Humanité

L’armée israélienne multiplie les raids en Cisjordanie occupée

Actu

Proche-Orient Le gouvernement de Naftali Bennett a lancé, depuis samedi, plusieurs opérations meurtrières, notamment à Jénine, en représailles aux attaques perpétrées en Israël.

Nadjib Touaibia

La ville de Jénine en Cisjordanie occupée sous le feu des forces israéliennes… Celles-ci ont lancé, lundi à l’aube, une série de raids, de perquisitions et d’arrestations sur plusieurs zones. Ces attaques font suite à celles de dimanche qui ont coûté la vie à Mohamed Zakarneh, un Palestinien de 17 ans. Blessé par des balles israéliennes, il a succombé dans la nuit, selon le ministère de la Santé palestinien. Des milliers de personnes ont assisté à ses funérailles dans le camp de réfugiés de Jénine, lundi matin. Une quadragénaire veuve et mère de six enfants a été tuée près de Bethléem, ciblée par les tirs des soldats israéliens au motif qu’elle se dirigeait vers eux de façon « suspecte » après des « coups de semonce ».

Les groupes armés palestiniens sont en « état d’alerte » pour une « mobilisation générale » afin « d’affronter une incursion » des forces israéliennes, a déclaré, dimanche, leur porte-parole Abou Mouadh. Dix-sept Palestiniens ont été arrêtés, lundi, par les forces ­israéliennes en Cisjordanie, a rapporté l’agence officielle palestinienne Wafa. Des grèves générales sont par ailleurs organisées, en signe de deuil à Jénine et à Bethléem, où deux Palestiniens âgés de 20 ans et de 45 ans ont été tués dans des incidents séparés, précise de son côté l’Agence France Presse (AFP).

L’offensive israélienne a été déclenchée en représailles à quatre attaques menées depuis le 22 mars. Les deux premières ont été perpétrées par des Arabes israéliens liés à l’organisation djihadiste « État islamique » et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine. Treize Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués depuis cette date selon un décompte de l’AFP. Une quinzaine de Palestiniens ont trouvé la mort à Jérusalem ou en Cisjordanie depuis le début de l’année.

un durcissement de la colonisation

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné les attaques qui ont fait 5 victimes près de Tel-Aviv. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’agence Wafa. Ce nouveau cycle de violences intervient dans le contexte d’un durcissement de la colonisation israélienne. L’auteur de l’attaque du 22 mars est un Bédouin de la région du Néguev. Ces populations résistent aux autorités israéliennes qui envisagent de déplacer certains villages. Le gouvernement israélien a ainsi validé la construction de deux nouvelles colonies dans cette zone.

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L'Humanité

Israël. Contre Salah Hamouri, un acharnement sans fin

Homme du jour

Lilian Caillat

Cible de longue date du gouvernement israélien, Salah Hamouri est à nouveau victime de la politique d’apartheid. Ce lundi 7 mars, il a été arrêté et jeté dans les geôles du pouvoir, dans la prison d’Ofer, située en Cisjordanie, entre Ramallah et Giv’at Ze’ev. 

Ce n’est pas la première fois que l’avocat franco-­palestinien, fervent défenseur des droits des Palestiniens et des prisonniers politiques, est incarcéré sans fondement. Depuis plus de vingt ans, les actions de Tel-Aviv contre Hamouri et sa famille n’ont pour autre but que de faire taire une voix qui s’élève contre l’occupation israélienne. Mis en prison pour la première fois à l’âge de 19 ans, il a depuis enchaîné les séjours en détention, dont une incarcération de six ans entre 2005 et 2011. Il était accusé de tentative d’assassinat sur un rabbin et d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine. On apprendra quelques mois après sa libération que le dossier d’accusation était vide, preuve s’il en fallait du caractère arbitraire de l’acharnement d’Israël.

En 2016, sa femme, alors enceinte, est expulsée de l’aéroport de Tel-Aviv et interdite de retourner en Palestine, pourtant son lieu de résidence. Après plusieurs passages en détention, son assurance-maladie obligatoire lui est retirée. Le ministère de l’Intérieur israélien annonce le retrait du statut de résident permanent de l’avocat, le 18 octobre 2021, confirmant la volonté du gouvernement de le forcer à quitter le pays. L’Association France Palestine Solidarité appelle l’État français à intervenir contre les autorités israéliennes dans les plus brefs délais pour mettre fin à ce harcèlement.

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L'Humanité

Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’Israël

Décryptage

Au terme d’une enquête de quatre années, l’ONG britannique conclut que les Palestiniens sont traités comme un « groupe racial inférieur ».

Pierre Barbancey

C’est un rapport complet et détaillé de 182  pages. Il s’intitule : « L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité ». Quatre ans de travail d’enquête et d’investigations pour les chercheurs d’Amnesty International, pour mieux comprendre et analyser ce que cette organisation non gouvernementale (ONG) appelle un « système ». Car, malgré son poids international, Amnesty connaissait les écueils à éviter pour faire saisir au monde entier que le but n’est pas la remise en question d’Israël, mais bien le respect des droits humains.

1. Un rapport minutieux et rigoureux

Il montre, exemples à l’appui, que les saisies massives de biens fonciers et immobiliers palestiniens, les homicides illégaux, les détentions administratives, les transferts forcés, les restrictions draconiennes de déplacements, ainsi que le refus de nationalité et de citoyenneté opposé aux Palestiniens (tous genres confondus) sont autant de facteurs constitutifs d’un système qui peut être qualifié d’apartheid, en vertu du droit international. Amnesty évite les comparaisons avec l’Afrique du Sud.

Proche-orient. Un lourd silence face aux exactions au cœur de Jérusalem

Non sans un certain courage, s’agissant des terres, le rapport note : « En 1948, les individus et les institutions juives possédaient environ 6,5 % de la Palestine mandataire, tandis que les Palestiniens possédaient environ 90 % des terres privées. En un peu plus de soixante-dix ans, la situation s’est inversée. » Comme le souligne l’Association France Palestine Solidarité, c’est d’autant plus intéressant que cela « confirme ce que les ONG palestiniennes de défense des droits humains ont démontré en décembre 2019 dans leur rapport  au Cerd (Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU) », mais aussi des ONG israélienne (B’Tselem) ou internationale (Human Rights Watch).

 La population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, insiste : « Notre rapport révèle la véritable ampleur du régime d’apartheid d’Israël. Que ce soit dans la bande de Gaza, à Jérusalem-Est, à Hébron ou en Israël, la population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits. Nous en avons conclu que les politiques cruelles de ségrégation, de dépossession et d’exclusion mises en œuvre par Israël dan s tous les territoires sous son contrôle constituent clairement un apartheid. »

2. De nouvelles révélations

Au-delà de ce qui est dénoncé, l’intérêt réside dans la volonté de donner une image complète, d’hier à aujourd’hui. Pour Amnesty, l’apartheid qui s’est installé au Proche-Orient n’est pas obligatoirement consubstantiel au régime sioniste, mais les choix faits ont tracé le chemin de la ségrégation. « Depuis sa création en 1948, Israël a poursuivi une politique explicite d’établissement et de maintien d’une hégémonie démographique et la maximisation de son contrôle sur la terre au profit des Israéliens juifs tout en minimisant le nombre de Palestiniens, restreignant leurs droits et en entravant leur capacité à contester cette dépossession. En 1967, Israël a étendu cette politique au-delà de la Ligne verte, à la Cisjordanie et à la bande de Gaza, qu’il occupe depuis. Aujourd’hui, tous les territoires contrôlés par Israël continuent d’être administrés au bénéfice des Israéliens juifs, au détriment des Palestiniens, tandis que les réfugiés palestiniens continuent d’en être exclus. »

Palestine. À Cheikh Jarrah, la résistance ne faiblit pas

Sont concernés les Palestiniens des territoires palestiniens occupés (Gaza et la Cisjordanie), les réfugiés dans d’autres pays et ceux qui vivent en Israël même. Il ne s’agit plus seulement de l’occupation de territoires, mais de gestion de populations en vertu de leur appartenance ethnique, religieuse et communautaire. C’est ce sentiment, vécu jusqu’à l’étouffement, qui explique que les manifestations de mai 2021 soient parties de Jérusalem-Est (avec l’expulsion de familles dans le quartier de Cheikh Jarrah), se soient étendues à la Cisjordanie et à Gaza, puis se soient propagées parmi les Palestiniens vivant en Israël. De même, en 2018, la discrimination contre la population palestinienne a été inscrite dans une Loi constitutionnelle qui, pour la première fois, définissait Israël comme étant exclusivement « l’État-nation du peuple juif ». Cette loi encourage également la construction de colonies juives et retire à l’arabe son statut de langue officielle.

3. Les recommandations et les implications

Amnesty International liste des recommandations nombreuses et précises sur la manière, pour les autorités israéliennes, de démanteler le système d’apartheid et la discrimination, la ségrégation et l’oppression qui l’entretiennent. L’ONG estime que « l’ampleur et la gravité des violations recensées exigent un changement drastique de la position de la communauté internationale vis-à-vis de la crise des droits humains qui se déroule en Israël et dans les territoires palestiniens occupés (TPO) ». Pour cela, elle lance un appel au Bureau du procureur de la Cour pénale internationale pour qu’il examine l’applicabilité du crime contre l’humanité de l’apartheid dans le cadre de son enquête sur les crimes commis dans les TPO. Amnesty pense que « l’Assemblée générale des Nations unies devrait rétablir le Comité spécial contre l’apartheid, qui a été créé à l’origine en novembre 1962 ».

Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »

4. La réaction des autorités israéliennes

Avant même la publication de l’enquête, le ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a appelé Amnesty à ne pas diffuser ce rapport jugé « antisémite », accusant l’ONG de ne « pas être une organisation de défense des droits humains, mais une organisation radicale ». Le Congrès juif mondial a, lui, accusé Amnesty de « diaboliser » Israël. En revanche, l’organisation israélienne B’Tselem s’est félicitée de ce que Amnesty « appelle le régime d’Israël pour ce qu’il est : apartheid ». Interrogé par l’Humanité, mardi matin, le ministère français des Affaires étrangères s’est contenté de répondre que « les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères examineront attentivement ce rapport », tout en renvoyant aux déclarations générales d’une solution à deux États.

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L'Humanité

Jérusalem occupée. « Quiconque quitte sa maison est un traître »

Actu

À Cheikh Jarrah, une famille a menacé de s’immoler par le feu si on l’expulsait. Ce drame concerne des milliers de Palestiniens à Jérusalem-Est.

Pierre Barbancey

Lorsque la police est arrivée autour de sa maison, dans le quartier de Cheikh ­Jarrah, à Jérusalem-Est, le sang de Mohammed ­Salahiya n’a fait qu’un tour. Il est monté sur le toit de sa maison avec ses enfants et de jeunes adultes. Il a rempli des jerrycans d’essence et a lancé : « Quiconque quitte sa maison est un traître. Nous ne serons pas expulsés de la maison. Soit nous mourrons, soit nous vivrons. Je vais me brûler ! »

Des heurts ont éclaté lorsque les policiers ont voulu utiliser la force pour évacuer la maison. Mohammed Salahiya a proposé que la municipalité s’engage à ne pas l’arrêter, lui et sa famille, et ne les expulse pas. Mais les autorités municipales, dans un premier temps, s’y sont refusées, avant, finalement, d’accorder un délai, ne voulant visiblement pas envenimer la situation dans un quartier régulièrement sous les feux de l’actualité. Dans la partie orientale de Jérusalem, occupée, des centaines de familles palestiniennes vivant sur place depuis des décennies sont confrontées à des ordres d’expulsion. En mai 2021, des manifestations de soutien à Cheikh Jarrah avaient dégénéré en heurts avec des colons et la police israélienne, prémices d’une flambée de violences meurtrières en Israël et dans les territoires palestiniens. Dans le cas présent, ­Mohammed Salahiya et son épouse, Lital, qui est juive, vivent là depuis longtemps. Le père de Mohammed a acheté la terre avant 1967. Depuis cinq ans, la famille mène une bataille juridique pour éviter son expulsion, mais elle n’a pas été en mesure de fournir un acte de propriété. Mais, même si cela avait été le cas, la municipalité a le pouvoir d’ordonner l’expropriation. D’autant que le prétexte invoqué, cette fois, est la construction d’une école. Un motif qui paraît fallacieux, si l’on en croit Laura Wharton, conseillère municipale à Jérusalem. « L’école aurait pu être construite sans expulser de familles. Il y a suffisamment de place », a-t-elle affirmé.

Le « droit de propriété »

Mais la loi est ainsi faite en Israël que, si des juifs parviennent à prouver que leur famille vivait à Jérusalem­-Est avant la guerre de 1948 et la création d’Israël, ils peuvent demander que leur soit rendu leur « droit de propriété », souvent avec l’assentiment bienveillant des tribunaux. Ce n’est pas le cas pour les Palestiniens qui ont perdu leurs biens durant les nombreuses guerres. Plus de 300 000 Palestiniens et 210 000 Israéliens vivent aujourd’hui à ­Jérusalem-Est, ces derniers dans des colonies illégales au regard du droit international.

jérusalem-estIsraël-Palestine
Le Figaro

Tuerie raciste dans l'État de New York: au moins dix morts, en majorité des Afro-Américains

L'assaillant, qui portait une caméra, a commencé à diffuser son crime sur la plateforme Twitch. D'après le réseau social, le contenu a été supprimé deux minutes après le début de sa diffusion.

Un homme blanc de 18 ans a ouvert le feu samedi 14 mai dans un supermarché de l'État de New York, faisant au moins dix morts, dont une majorité d'Afro-Américains, les autorités dénonçant une nouvelle tuerie à caractère raciste d'un suprémaciste blanc. «Nous enquêtons sur cet incident comme étant à la fois un crime motivé par la haine et une affaire d'extrémisme violent à motivation raciale», a déclaré Stephen Belongia, policier du FBI à Buffalo, lors d'une conférence de presse dans cette ville américaine septentrionale, au bord du lac Erié, à la frontière avec le Canada.

À lire aussiÉtats-Unis : au lendemain des tueries de masse, le contrôle des armes à feu s'assouplit

Le tueur, qui était lourdement armé, a été immédiatement arrêté sur place, poursuivi dans un premier temps pour «meurtre avec préméditation» et incarcéré. Il s'agit d'un jeune homme blanc qui était équipé d'une «arme d'assaut», d'un gilet pare-balles, d'une tenue de type militaire, d'un casque et d'une caméra pour diffuser son crime en direct sur internet, ont annoncé les autorités policières et judiciaires locales.

Le chef de la police de Buffalo, Joseph Gramaglia, a fait état de «dix personnes tuées» et de trois autres blessées. Onze étaient des personnes noires et deux étaient des blancs, dans ce quartier majoritairement Afro-Américain de Buffalo. D'après le commissaire Gramaglia, le tueur a d'abord tiré sur quatre personnes sur le parking du supermarché Tops, en tuant trois d'entre elles, avant d'entrer dans le commerce et d'y commettre un carnage. Là, un garde de sécurité, policier à la retraite, a tiré sur l'assaillant mais ce dernier, protégé par son gilet pare-balles, n'a pas été blessé et a abattu ce garde.

«Mal incarné»

Lorsque la police est arrivée très vite sur les lieux, le jeune homme a retourné son arme contre lui, au niveau de son cou, avant de se rendre aux forces de l'ordre, selon le commissaire Gramaglia. Cette attaque est «un crime motivé par la haine et raciste», perpétrée par «le mal incarné», a fustigé le shérif du comté d'Erié, John Garcia.

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Le «crime motivé par la haine» désigne aux États-Unis un acte dirigé contre une personne visée en raison d'éléments de son identité comme la race, la religion, la nationalité, l'orientation sexuelle ou un handicap. Considéré comme une infraction fédérale aux circonstances aggravantes, il entraîne des condamnations plus dures. Interrogé pour savoir si le tireur risquait la peine de mort à l'échelon fédéral, le représentant local du parquet du ministère américain de la Justice a répondu que «toutes les options étaient sur la table».

Crime sur Twitch

L'assaillant, qui portait une caméra, a commencé à diffuser son crime sur la plateforme Twitch, laquelle s'est déclarée «dévastée» et a promis une «tolérance zéro contre toute forme de violences». D'après le réseau social, le contenu a été supprimé «deux minutes» après le début de sa diffusion, le compte de l'assaillant a été «suspendu définitivement» et «tous les comptes susceptibles de rediffuser ce contenu sont sous surveillance».

Des médias américains ont également évoqué un «manifeste» à caractère raciste diffusé sur internet. Selon le New York Times, citant ce «manifeste», le suspect a été «inspiré» par des crimes commis par des suprémacistes blancs, notamment le massacre en 2019 de 51 fidèles dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande.

«Tuerie atroce»

Le journal Buffalo News a même révélé qu'un mot injurieux, raciste et tabou aux États-Unis pour désigner les personnes noires avait été peint en blanc sur le canon de l'arme. Il s'agit d'une «tuerie atroce par un suprémaciste blanc», a tonné sur Twitter la gouverneure de l'État de New York Kathy Hochul. Selon, le maire de Buffalo, un Afro-Américain, Byron Brown, le tueur a fait plusieurs heures de voyage pour commettre son crime.

Dans un communiqué, le président américain Joe Biden a dénoncé cette attaque, rappelant que «tout acte de terrorisme intérieur, y compris un acte perpétré au nom d'une idéologie nationaliste blanche répugnante, est contraire à tout ce que nous défendons en Amérique».

Cette tuerie en rappelle deux autres: un massacre raciste le 3 août 2019 lorsqu'un homme d'extrême droite de 21 ans avait tué 23 personnes, dont huit Mexicains et des personnes «hispaniques» à El Paso, au Texas; et lorsque le 17 juin 2015 un suprémaciste blanc avait tué neuf fidèles afro-américains dans une église de Charleston en Caroline du Sud. Dans ces deux cas, des manifestes haineux avaient été mis en ligne avant les attaques.

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Les fusillades et meurtres en série aux États-Unis dans les lieux publics sont de manière tragique quasiment quotidiens et la criminalité par armes à feu est en augmentation dans les grandes villes comme New York, Chicago, Miami ou San Francisco, notamment depuis la pandémie de 2020. En 2021, les armes à feu ont fait près de 45.000 morts aux États-Unis, dont environ 24.000 suicides, selon l'organisation Gun Violence Archive. Le droit de posséder des armes est garanti par la Constitution. Plusieurs initiatives d'élus pour renforcer la législation sur les armes ont échoué au Congrès ces dernières années, le puissant lobby des armes NRA restant très influent.

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L'Humanité

Israël. Après 141 jours de grève de la faim, Hisham Abou Hawash arrache sa liberté

Le prisonnier palestinien avait cessé de s’alimenter depuis plus de quatre mois et ne pesait plus que 39kg. Face à l’émotion internationale, Tel Aviv a cédé et a annoncé la libération de Hisham Abou Hawash pour le 26 février. Près de 500 des 4550 détenus palestiniens sont toujours incarcérés par Israël sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

Pierre Barbancey

Après 141 jours de grève de la faim à l’article de la mort, Hisham Abou Hawash va enfin être libéré. « Il a accepté de finir sa grève de la faim. Il a bu du thé il y a une dizaine de minutes et tout va bien », a déclaré tard mardi soir son avocat Jawad Boulos, qui lui a rendu visite à l’hôpital israélien où il reste sous surveillance. Selon l’accord obtenu entre responsables palestiniens et israéliens, Hisham Abou Hawash sera libéré le 26 février, date de la fin de sa détention administrative de six mois qui ne sera pas reconduite, a indiqué son avocat, évoquant une « victoire » pour l’homme, dont la famille célébrait la future libération dans le village de Doura, près de Hébron, en Cisjordanie occupée.

Hisham Abou Hawash avait cessé de s’alimenter il y a plus de 140 jours. Arrêté le 27 octobre 2020, il était emprisonné sous le régime de la détention administrative. Une loi datant de l’époque coloniale britannique et largement utilisée par l’occupant israélien. En clair, les faits qui lui sont reprochés sont secrets, le prisonnier ni même son avocat ne peuvent avoir accès au dossier et l’enfermement peut être renouvelé tous les six mois autant de fois que nécessaire aux yeux de l’occupant israélien.

Pour obtenir sa libération, Hisham Abou Hawash, âgé de 40 ans père de cinq enfants, avait décidé de mener une grève de la faim. Intraitable, l’administration israélienne l’avait laissé dépérir. Ces dernières semaines, sa santé s’était considérablement dégradée et il tombait dans le coma par intermittence. Les équipes médicales qui lui ont rendu visite l’avaient trouvé dans un « état critique », selon les termes du Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) qui se disait « préoccupé par les conséquences irréversibles pour sa santé et sa possible mort tragique ». Il pesait moins de 39 kg, contre 86 kg avant sa grève. Aïsha Hrebat, son épouse, indiquait que « sa situation est très dangereuse (…) il ne parvient plus du tout à parler et n’est plus conscient de ce qui se passe autour de lui. Même s’il met fin à sa grève, il aura de graves problèmes de santé ».

Sa détention administrative a été renouvelée deux fois depuis son arrestation, dont une alors qu’il était en grève de la faim depuis 70 jours. Ses codétenus administratifs ont lancé un boycott collectif des tribunaux militaires israéliens à partir de la nouvelle année, comme annoncé le 20 décembre par la Commission des affaires des prisonniers, la Société des prisonniers palestiniens et l’association Addameer de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme. Une initiative qui suit celle de Bashir al-Khairy, avocat palestinien de gauche qui a demandé à son avocat de ne pas le représenter devant le tribunal militaire d’Ofer. Al-Khairy est âgé de 79 ans et il est détenu depuis le 29 octobre 2021.

Georges Ibrahim Abdallah : pourquoi la France s'acharne sur le plus ancien prisonnier d’Europe

Les autorités d’occupation israéliennes ont émis un ordre de détention administrative à son encontre pour 6 mois, jusqu’au 28 avril 2022. Il a déjà passé 15 ans dans les prisons de l’occupation israélienne de 1968 à 1984. « En tant qu’avocat et homme de loi, je considère la procédure de mon transfert en détention administrative – quelle que soit sa durée – comme contredisant le droit humain le plus fondamental de se défendre et de connaître les accusations portées contre lui, en violation du droit international, a-t-il déclaré. Devant ces tribunaux fascistes et oppressifs, afin de préserver ma dignité nationale et mes convictions, je boycotterai et refuserai de comparaître devant le tribunal militaire, et je rejetterai tout jugement émis par celui-ci. » À l’heure actuelle, environ 500 des 4 550 prisonniers politiques palestiniens sont incarcérés sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

La semaine du 15 au 22 janvier 2022 a été décrétée semaine d’action pour la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, dont Marwan Barghouti et Ahmed Saadat, respectivement leaders du Fatah et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) auquel il convient d’ajouter Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis 1984, soit plus de 37 ans aujourd’hui.

Hisham Abu Hawashgrève de la faimIsraël-Palestinegeorges ibrahim abdallah
Le Figaro

Ces Français qui s’exilent parce qu’ils «ne reconnaissent plus la France»

Stéphane Kovacs

ENQUÊTE - Insécurité, incivilités, communautarisme, «cancel culture»… Dans la part croissante de nos concitoyens qui s’expatrient, un certain nombre y est poussé par dépit.

Ils ne reconnaissent plus la France. Celle de leur jeunesse ou celle que leur racontent leurs parents. Agressions, cambriolages, incivilités, trafics, montée du communautarisme, mais aussi la «fracture de la société», dénoncent-ils, ou cette «cancel culture» qui fait table rase de leur passé… Inquiets d’une «grande métamorphose» - bien décrite par Jérôme Fourquet dans L’Archipel français ou La France sous nos yeux (1) -, ce pays qu’ils aiment, ils ont pourtant choisi de le quitter. «L’une des conséquences de la mondialisation, c’est qu’une part croissante de nos concitoyens s’expatrie, analyse le directeur du département opinion à l’Ifop. Leurs motivations sont très différentes: économiques, fiscales, et puis aussi des questions de qualité de vie, de sécurité, d’identité. Typiquement, dans certaines destinations touristiques, comme Bangkok, Manille, Miami ou Lisbonne, on remarque un vote Zemmour très supérieur à sa moyenne nationale: le vote d’une petite communauté française plus ou moins âgée, expatriée par dépit, qui pense que notre pays fout le camp…».

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Des filles «qui se font violer en pleine rue», des gamins «qui se tuent à coups de couteau», des policiers, des pompiers, qui se font attaquer, des cités qui s’enflamment, une adolescente comme Mila «sous protection policière», une femme «brûlée vive parce qu’elle voulait vivre normalement», le burkini «qui devient un “non-sujet” (pour le maire de Grenoble, NDLR)», sans parler des attentats… «Ce qui fait peur, c’est qu’il n’y a plus de limites, qu’on a l’impression que tout peut arriver», se tourmente Christophe, 60 ans, conseil en finances. «Je crois qu’ici notre mode de vie est menacé: les “murs porteurs de notre civilisation”, comme le dit Philippe de Villiers, commencent à trembler, nos élites sont déconnectées, affirme-t-il. Le corps préfectoral a été démantelé, le corps diplomatique aussi. Regardez l’effondrement de la France dans le classement Pisa! Élève à Sciences Po, avec des profs comme Alfred Grosser ou Georges Vedel, je me suis senti hissé vers le haut. Qu’est devenu cet établissement, qui reprend la ligne des facs américaines?» En 2019, ce Parisien se fait agresser dans le métro. «J’ai réalisé que même le 16e arrondissement de Paris n’était plus un sanctuaire, regrette-t-il. Originaire de Nantes, j’ai vu cette ville sombrer dans la délinquance

«Je privilégie la qualité de vie»

Sensibilisé par des campagnes de presse pour le Portugal, il y passe ses vacances, et jette les premiers jalons. «Je me suis senti en phase avec les Portugais, très francophiles, attachés à la préservation de leurs traditions et dotés d’une identité très forte, énumère-t-il. Catholique pratiquant, j’ai retrouvé un aspect de la France que je ne voyais plus chez moi: celle des Trente Glorieuses, marquée par une vie paisible, une culture, une école solide, l’importance de la famille. La beauté de la ville aux sept collines, les petits troquets, la mer et les azulejos ont fait le reste. Alors que, au début de ma vie active, j’avais privilégié le salaire et l’évolution de carrière, aujourd’hui, je privilégie la qualité de vie: si une opportunité de travail à Lisbonne ou de télétravail se présentait, je la prendrais tout de suite.»

La Hongrie a elle aussi ses attraits. Tout a commencé après une petite phrase prononcée par Viktor Orban en 2017: «Nous laisserons entrer, évidemment, les vrais réfugiés: les Allemands, les Néerlandais, les Français, les Italiens, les politiciens et les journalistes terrorisés, s’était exclamé le premier ministre hongrois. Des chrétiens contraints de fuir leur pays, qui veulent retrouver chez nous l’Europe qu’ils ont perdue chez eux.» Rédacteur en chef au Visegrad Post, un site d’informations conservateur, Ferenc Almássy reçoit régulièrement des «demandes de renseignement» de Français envisageant de s’installer en pays magyar. «Ces cinq dernières années, j’en connais une douzaine qui sont venus pour des raisons de sécurité, assure-t-il. Un phénomène mineur mais révélateur. En Hongrie, nous ne sommes pas confrontés à l’immigration. Il n’y a pas d’attentats. Avoir peur de prendre le bus la nuit, on ne connaît pas. Mais je mets toujours en garde: changer de vie, apprendre le hongrois, reprendre sa carrière à zéro, c’est parfois très dur! Il y a aussi des gens qui reviennent sur leurs pas…»

«Si on n’est pas en sécurité, on n’a pas de liberté»

Laure (2), en tout cas, n’est «pas près de revenir». «C’est la France qui m’a obligée à partir!, fulmine cette native d’Aix-en-Provence. Je suis très en colère contre mon pays… Y a plein de gens qui ne veulent pas respecter nos lois, mais c’est nous les parias: on aime la France, et il faut qu’on s’en aille!». À 48 ans, mariée en deuxièmes noces à un Franco-Hongrois, Laure s’est installée en Hongrie fin 2019. «On pensait éventuellement y emménager pour nos vieux jours, raconte la mère de famille. Mais, à Nîmes, on a subi plusieurs tentatives de cambriolage. Mon fils s’est fait voler son scooter. Il ne pouvait pas prendre le bus seul. Ma fille se faisait interpeller par une bande de racailles qui la poursuivait en lui lançant: “T’es bonne!”… Je ne vivais plus.» L’été dernier, ses enfants sont rentrés en France pour quinze jours. L’aînée s’étant fait agresser, les vacances ont été écourtées. Aujourd’hui, les deux jeunes se voient faire leur vie à Budapest: «Ma fille de 23 ans a trouvé un bon job dans un groupe américain, indique Laure, qui elle, est devenue prof de français. Tandis que mon fils poursuit ses études d’informatique. Et tout ce poids que j’avais en tant que maman dès qu’ils avaient dix minutes de retard, tout ce poids s’est évaporé! Quand on regarde les infos sur les chaînes françaises, on ne regrette absolument pas notre choix.»

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Dans le village où la famille a élu domicile, près du lac Balaton, «il y a des Italiens, des Néerlandais, des Allemands, des Autrichiens, décrit la quadragénaire. Quatorze familles étrangères ayant quitté leur pays pour les mêmes raisons. Dont des amis qui se sont fait cambrioler neuf fois en Seine-et-Marne… C’est malheureux, car nous étions les “forces vives” de la France, et vous, vous récupérez des gens qui ne sont intéressés que par les allocs.» La vie dans ce joli coin résidentiel? «Je ne verrouille même pas la porte de ma maison quand je pars faire mes courses, décrit Laure. Quand on boit un verre en terrasse entre amies, habillées comme on veut, on peut laisser notre portable sur la table. Quand je vais à la plage, je peux rester une heure dans l’eau sans me retourner, mon sac sera toujours là. Je ne peux pas me sentir tout à fait hongroise, j’ai grandi avec la France dans mon cœur! Mais je sais ce que la Hongrie me donne et ce que la France ne m’a pas donné: si on n’est pas en sécurité, on n’a pas de liberté.»

On bosse 70 heures par semaine, mais on trouve le temps d’aller se baigner. Et quelle qualité de vie ! Énormément de solidarité, aucun stress, pas d’agressions

Pour Paul (2), 47 ans, le déclic a eu lieu un soir de 2016, alors qu’il emmenait sa compagne au restaurant, à Nantes. «On s’est fait braquer pour une histoire de cigarettes, couteau sous la gorge, se souvient-il. C’est aussi arrivé à plusieurs de nos amis. Et, trois mois auparavant, ma compagne s’était fait voler son portable.» Un an plus tard, les voilà à Naxos, une île grecque qu’ils avaient adorée en vacances. «On a commencé par des petits boulots, le temps de voir comment on était acceptés par la population locale, raconte le couple. On a d’abord gardé notre appartement en France pour y revenir l’hiver. Le plus dur, c’est le premier pas. Mais franchement, maintenant, on se sent chez nous en Grèce!»

Paul a quitté un bon emploi dans la grande distribution pour devenir serveur: «J’ai perdu 2000 euros de salaire, mais il m’en reste quand même plus à la fin du mois!, souligne-t-il. On bosse 70 heures par semaine, mais on trouve le temps d’aller se baigner. Et quelle qualité de vie! Énormément de solidarité, aucun stress, pas d’agressions. Les gays peuvent se promener tranquillement main dans la main, tout le monde se dit bonjour, se respecte et personne ne se plaint. Je me déplace à trottinette, je peux la laisser des heures devant un commerce sans qu’elle soit volée, je ne me demande jamais si j’ai bien refermé ma fenêtre… Tous nos amis nous envient, un couple s’apprête même à nous rejoindre.»

«Je vois la France perdre son âme!»

Parmi les Français de confession juive, la tentation est encore plus grande: 46 % d’entre eux ont déjà envisagé de quitter la France, selon une récente enquête de la Fondapol. Les deux tiers des personnes interrogées témoignant avoir fait l’expérience de «propos vexants». En 2021, 3500 Français ont fait leur alyah, le chiffre le plus élevé depuis 2017. «Ça fait des années que je ressens un malaise en France, confie Daniel Knoll, 65 ans, négociateur immobilier en région parisienne. Mes enfants sont partis en Israël, il y a plus de vingt ans, avec mon ex-épouse.» Bien avant que sa mère, Mireille Knoll, ne soit la victime d’un meurtre antisémite, en mars 2018.

«Je vois la France perdre son âme!, s’émeut le sexagénaire. On s’oriente vers un scénario à la Soumission, de Houellebecq. À force d’entendre ce qu’on entend tous les jours, des coreligionnaires insultés ou agressés en portant la kippa, ces gens poignardés aux cris d’Allah akbar, le fait qu’on ne parle même plus français dans certains quartiers, j’ai l’impression que la maison n’est plus tenue. J’attendais Sarkozy et son Kärcher, j’attendais Valls, en fait, aucun gouvernement ne réagit, et les extrêmes continuent de monter. Certes, il y a maintenant une allée Mireille-Knoll (dans le 11 arrondissement à Paris). Qu’est-ce que ça va changer?» Les deux fils de l’octogénaire assassinée soupirent: «Maman aimait tellement la France…» Chacun, aujourd’hui, a fait un choix opposé: tandis que Daniel et son épouse, Jovita, préparent leurs valises, l’aîné, Allan, martèle: «Je suis chez moi, ce n’est pas à moi de partir.»

(1) Éditions du Seuil, 2019 et 2021. (2) Les prénoms ont été modifiés.

GPA : cinq plaintes déposées après l'accouchement de mères porteuses ukrainiennes en France

L'association Juristes pour l'enfance enqs'inquiète de voir cette pratique «s'installer en France, étape par étape».

Contesté, sourd aux critiques... «Fin de règne» solitaire pour le pape François

ENQUÊTE - Gouverner l'Église catholique n'est pas une sinécure, mais diriger le Vatican est encore plus périlleux. Malgré ses talents de fin politique et son fort caractère, François, 85 ans, se heurte comme jamais, en cette dixième année de pontificat, à une série d'adversités.

Mafia des déchets : les gendarmes frappent au cœur de la criminalité organisée

INFO LE FIGARO - Neuf trafiquants présumés ont été interpellés lundi dans le Gard et les Bouches-du-Rhône. La filière démantelée par l'Office de lutte contre les atteintes à l'environnement porterait sur environ cent mille de tonnes de détritus et de gravats. Soit dix fois le poids de la tour Eiffel.

L'Humanité

Pegasus. Qui coupera les ailes du terrorisme d’État israélien ?

Écoutes via le logiciel espion Pegasus, tortures, harcèlement judiciaire... Les autorités israéliennes sont prêtes à toutes les attaques pour faire taire les ONG qui s’opposent à la colonisation et se battent pour les droits des Palestiniens.

Pierre Barbancey

Le 19 octobre, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, annonçait que six ONG palestiniennes – Al-Haq, Addameer, le centre de recherche et de développement Bisan, Défense internationale des enfants-Palestine, l’Union des comités du travail agricole (UAWC) et l’Union des comités des femmes palestiniennes (UPWC) – étaient désormais inscrites sur une « liste terroriste » pour leurs liens avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).

Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »

L’ancien chef d’état-major israélien pensait que son attaque contre ces associations de défense des droits humains et des prisonniers politiques allait être sans conséquences. Un mauvais calcul. La réprobation est mondiale et unanime. Même « l’allié indéfectible », Washington, a demandé à Tel-Aviv des preuves de ce qu’il avançait. Le 2 novembre, le ministre irlandais des Affaires étrangères ainsi que celui de la Défense, Simon Coveney, en visite en Israël, expliquaient au « Jerusalem Post » : « Nous avons demandé, tout comme l’UE (Union européenne – NDLR), la base de preuves pour désigner ces ONG. Mais nous n’avons obtenu aucune preuve crédible pour lier les ONG au terrorisme, certainement pas dans ce que j’ai vu. » Pourtant, l’armée israélienne a, depuis le mois de mai, multiplié les raids dans les locaux de Ramallah d’au moins trois des associations, saisissant quantité de documents et de disques durs. Visiblement sans résultat.

Un argumentaire hallucinant

Les journalistes Yuval Abraham, Oren Ziv et Meron Rapoport ont pu consulter l’argumentaire classifié des autorités israéliennes et celui, « allégé », fourni aux Américains et aux Européens, censé prouver le lien entre les six ONG palestiniennes et le FPLP. Dans un article publié le 4 novembre sur le site +972, ils démontrent que le dossier émanant du Shin Beth (les services de renseignements intérieurs) n’avance aucune preuve rattachant ces associations au terrorisme ou à la violence.

Le principal argument utilisé est ahurissant. Le FPLP, membre de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et signataire des accords d’Oslo avec Israël, reste sur la liste des organisations terroristes de pays de l’UE et des États-Unis, les auteurs du rapport reviennent sur les actions de l’organisation depuis les années 1970. Ils poursuivent en arguant que le FPLP a créé des organisations de la société civile pour servir de groupes de façade. Le site +972 explique que « selon le document, bien que certaines de ces ONG aient des objectifs ­humanitaires, une partie des dons sont parvenus à l’organisation terroriste elle-même ». Les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse, le Royaume-Uni, la Suède et l’Espagne sont mentionnés comme financeurs de ces ONG. Ce à quoi Bruxelles et La Haye rétorquent que le dossier ne contenait « même pas un seul élément de preuve concret ».

Des accusations fondées « sur des hypothèses générales »

L’enquête de Yuval Abraham, Oren Ziv et Meron Rapoport établit que les agents du Shin Beth s’appuient exclusivement sur l’interrogatoire de Said Abdat et Amro Hamuda. Les deux hommes travaillaient pour les Comités de travail pour la santé (Health Work Committees), une ONG qui ne figure pas parmi les six désignées comme terroristes, mais dont ils ont été tous deux licenciés pour cause de malversations financières. Le document envoyé aux Européens est fondé quasi entièrement sur leurs propos pour prouver que les six ONG faisaient partie d’un réseau géré par le FPLP et que les fonds reçus étaient utilisés pour ses activités armées.

Les journalistes du site israélien soulignent qu’« un examen des “preuves” du dossier et des résumés des interrogatoires répétés d’Abdat et de Hamuda » révèlent qu’ils ont fondé la plupart de leurs accusations « sur des hypothèses générales ». Ainsi, ils développent un argumentaire sur des idées « de notoriété publique » ou « des informations qu’ils prétendaient être largement “connues” ». On apprend tout au plus que « certaines de ces organisations étaient impliquées dans des activités civiques et publiques telles que des événements étudiants, l’aide aux malades et des cours de poésie qui font partie du travail du FPLP en tant que mouvement dans la société palestinienne ».

Des heures pieds et mains attachés

Labib Habib, le défenseur d’Abdat, cité par +972, souligne également que son client a subi des pressions pour témoigner à la suite de méthodes d’interrogatoire susceptibles de « constituer de la torture ou des mauvais traitements ». Il affirme de plus que les agents israéliens ont fait pression à plusieurs reprises sur Abdat pour qu’il incrimine les six autres organisations en affirmant qu’elles appartenaient au FPLP. Ils l’ont menacé d’arrêter sa femme et les membres de sa famille en cas de refus. Et Said Abdat aurait été interrogé parfois pendant vingt-deux heures d’affilée. À d’autres moments, ils le mettaient en position dite « shabah ». En gros, les tortionnaires attachent les pieds et les mains de leur victime avec des liens extrêmement serrés à une chaise en position assise. Et ils la maintiennent dans cette posture durant plusieurs heures, voire plusieurs jours. Mêmes accusations de Khaled Al Araj, l’avocat d’Amro Hamuda. « Il n’y a pas une seule phrase dans l’enquête dans laquelle Hamuda prétend avoir transféré de l’argent au FPLP… (Les enquêteurs) ont déformé son témoignage afin de persécuter les organisations de défense des droits humains – c’est quelque chose qu’ils font depuis des années. » Autant d’éléments fortuitement oubliés par le Shin Beth dans le paquet remis aux diplomates européens.

Pire, ce dossier ne repose sur aucune preuve. Contrairement aux déclarations du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, rien ne démontre que des fonds alloués aux six ONG palestiniennes ont fini dans les caisses du FPLP et servi à des activités considérées comme violentes. L’organisation israélienne B’Tselem dénonce « un acte caractéristique des régimes totalitaires, avec pour but clair de fermer ces organisations. Mais la guerre n’est pas la paix, l’ignorance n’est pas la force – et le gouvernement israélien actuel n’est pas un gouvernement de changement, mais plutôt une continuation du régime violent d’apartheid, en place depuis de nombreuses années entre le Jourdain et la mer Méditerranée ».

Pas sans l’aval du régime

Parallèlement, du Mexique à l’Arabie saoudite en passant par la France, Pegasus, le logiciel espion développé par le groupe israélien NSO, sévit depuis des années. Des pratiques qui apparaissent au grand jour. Jusque-là, la responsabilité d’Israël n’a pas été prouvée bien que l’exportation des licences d’espionnage cybernétique de NSO doive recevoir le feu vert des plus hautes autorités. Mais, à chaque fois, NSO Group s’est refusé à tout commentaire, affirmant qu’il ne divulguait pas le nom de ses clients et ne disposait pas d’informations sur les personnes ciblées. Depuis le 16 octobre, la situation se présente autrement. Ce jour-là, la Fondation internationale pour la protection des défenseurs des droits humains, basée en Irlande, Front Line Defenders, avertie par l’organisation de défense des droits humains Al-Haq, révélait que le logiciel espion avait été installé sur les téléphones de personnes actives dans six ONG palestiniennes.

Espionnage. Pegasus contre les défenseurs palestiniens des droits humains

Dans la foulée, le ministère palestinien des Affaires étrangères annonçait, le 11 novembre, avoir détecté des logiciels espions de type NSO sur les téléphones de responsables de cette administration, et pas n’importe lesquels. Ils étaient chargés de préparer les plaintes contre Israël devant la Cour pénale internationale (CPI). Ahmed Al Deek, le vice-ministre palestinien des Affaires étrangères pour les affaires politiques, a déclaré qu’une « institution palestinienne professionnelle » avait inspecté plusieurs téléphones et détecté Pegasus sur trois d’entre eux. Son ministère a blâmé Israël pour le piratage, le qualifiant de « violation flagrante et immorale du droit international », et a appelé à un boycott international de toutes les parties impliquées.

NSO blacklisté par Washington

Dans le cas des six militants palestiniens et du ministère des Affaires étrangères, il suffit de se demander à qui profite cet espionnage pour avoir une idée du commanditaire. Ce logiciel espion peut être installé secrètement sans que la victime ne prenne aucune mesure et donne un accès complet à son téléphone, y compris les communications en temps réel. La concomitance de ces événements ne relève pas du hasard. Bizarrement, on avait peu évoqué un usage de Pegasus à l’encontre des Palestiniens, jusqu’à ce que soit dévoilé, le 16 octobre, le hackage de ces personnalités palestiniennes, dont l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, cible du harcèlement israélien depuis des années. Alors que les États-Unis ont d’ores et déjà placé NSO sur une liste noire, la France « continue ses investigations », comme a répondu le Quai d’Orsay à une question posée par l’« HD ».

Espionnage. Avec Pegasus, Israël tisse son internationale répressive

Ce gouvernement israélien, présenté comme plus fréquentable que le précédent a, en réalité, accéléré le musellement de toutes les organisations palestiniennes et israéliennes qui défendent les droits humains. Il s’attaque à ces voix qui osent dénoncer la colonisation et l’occupation de la Cisjordanie et le blocus contre la bande de Gaza. Dans cet acharnement, Israël ne recule devant rien. Ni les outils modernes d’espionnage, comme le logiciel Pegasus, ni les actes autoritaires, ni les bonnes vieilles méthodes d’interrogatoire, la question – que certains utilisaient en Algérie, d’autres en Irak –, pour extorquer des aveux. 

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Le Figaro

Covid-19: Shanghai annonce une réouverture «par étapes» des commerces

La Chine, qui affronte ces dernières semaines sa pire flambée épidémique depuis deux ans, avait mis la capitale économique sous cloche début avril.

La ville de Shanghai a annoncé dimanche 15 mai une réouverture «progressive» des commerces à compter de lundi, au moment où les habitants de la capitale économique chinoise se montrent de plus en plus excédés après un deuxième mois de confinement.

À lire aussiDans l'enfer d'une expatriée confinée à Shanghai : «J'ai vu des cas positifs se faire emmener de force, enveloppés de scotch»

La Chine, qui affronte ces dernières semaines sa pire flambée épidémique depuis deux ans, a mis sous cloche début avril l'immense métropole, épicentre de la contagion. Certains des 25 millions d'habitants de Shanghai étaient cependant déjà confinés à domicile avant cette date.

Exaspérés par les problèmes d'approvisionnement en produits frais, d'accès aux soins médicaux hors Covid et l'envoi des personnes testées positives en centre de quarantaine, beaucoup déversent leur colère sur internet. Dimanche, le vice-maire de Shanghai, Chen Tong, a annoncé une réouverture «par étapes» des commerces à compter du lundi 16 mai. Le responsable n'a pas précisé s'il parlait d'une reprise progressive de l'activité dans la ville, ou s'il conditionnait la reprise à certains critères sanitaires.

En Chine, toute levée des restrictions est généralement conditionnée au «zéro contamination en société», c'est-à-dire aucun nouveau cas positif durant trois jours en dehors des centres de quarantaine. Les autorités de Shanghai visent cet objectif à la «mi-mai». La baisse semble engagée: quelque 1369 nouveaux cas positifs ont été annoncés dimanche à Shanghai - contre plus de 25.000 à la fin du mois dernier.

Dans certains quartiers de la ville, les restrictions tendent toutefois à se durcir ces derniers jours. À 1200 km plus au nord, la capitale Pékin vit dans la crainte d'un confinement, après plus d'un millier de cas recensés depuis fin avril. La ville a dépisté à plusieurs reprises ses habitants, confine les résidences avec cas positifs et a fermé stations de métro et commerces non essentiels dans certains quartiers.

Pour freiner la contagion, le district de Fangshan, situé dans le sud-ouest de Pékin et qui compte 1,3 million d'habitants, a suspendu samedi la circulation des taxis. Hormis quelques quartiers confinés, l'immense majorité des 22 millions de Pékinois peuvent toutefois toujours sortir de chez eux. Cependant de nombreux lieux publics sont clos et les habitants sont contraints au télétravail, en particulier dans le district de Chaoyang, le plus peuplé de la capitale et où sont installées de nombreuses multinationales.

Près de 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour le «nouveau Veolia»

Cette progression est liée en partie à la hausse des prix de l'énergie, que le géant des services à l'environnement répercute sur ses clients.

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Casino : le PDG Jean-Charles Naouri reconduit jusqu'en 2025 en assemblée générale

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L'Humanité

À nous les jambes légères !

Actu

Gonflements, sensations de lourdeur, voire douleurs : autant de soucis pour les jambes qui reviennent lorsque les températures grimpent. Il existe de nombreuses pistes permettant de soulager ces inconforts. Suivez le guide.

Marie Mersier

Si les jambes lourdes sont rarement le signe de gros soucis de santé (en cas de doute, n’hésitez pas à consulter, car cela peut être synonyme de troubles veineux, rénaux ou cardiaques), elles dénotent tout de même un dysfonctionnement qu’il convient d’apaiser afin de retrouver plus de légèreté. Mais pourquoi a-t-on les jambes lourdes ? Et pourquoi est-ce une problématique essentiellement féminine ? Ce désagrément provient la plupart du temps d’un couac dans la circulation du sang : les veines des jambes ne renvoient plus efficacementce dernier vers le cœur. Le sang ainsi que la lymphe stagnent dans le bas des jambes, et hop ! ça gonfle. Les variations hormonales féminines fragilisant les parois veineuses, nous avons la réponse à notre deuxième question. De multiples facteurs peuvent être des amplificateurs de « jambes lourdes » : l’hérédité, le fait de piétiner, la chaleur, les jours précédant les règles, la grossesse…

Face à la gêne occasionnée, il est préférable de ne pas rester les bras croisés et de tester une ou plusieurs solutions. Certaines fonctionnent plutôt à court terme, d’autres sur le long cours, et parfois il faudra les combiner. L’astuce la plus connue (hormis les bas de contention, bien entendu), mais qui a le mérite de faire beaucoup de bien : le jet d’eau froide à la fin de la douche, qui, à l’inverse de l’eau chaude, activera la circulation en resserrant les vaisseaux. Pour favoriser le retour veineux des jambes vers le cœur lors de votre sommeil, vous pouvez notamment dormir avec les pieds surélevés par des coussins, ou positionner des cales de 10 à 15 cm sous les pieds du lit.

Vos mains sauront également être de précieuses alliées ! Comment ? Grâce aux massages ou au drainage lymphatique. En effet, il existe dans le commerce des gels très pratiques qui procurent une sensation de fraîcheur immédiate. Davantage de bien-être et de confort qu’un massage des jambes, depuis les chevilles vers le haut de la cuisse, optimisera considérablement.

Par ailleurs, en mélangeant 30 g de gel d’aloe vera bio, 10 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée et 5 gouttes d’huile essentielle de cyprès, vous pourrez préparer un soin maison afin de masser vos jambes comme indiqué précédemment (en cas de grossesse, demandez l’avis à un pharmacien avant d’utiliser des huiles essentielles).

Argile verte et fruits rouges

Quant au drainage lymphatique, on peut bien sûr l’effectuer en cabinet avec des spécialistes. Mais vous avez la possibilité d’activer quotidiennement votre circulation sanguine et lymphatique grâce au brossage à sec du corps. Pour réaliser ce geste de beauté ancestral qui agit sur la circulation, le système immunitaire et exfolie la peau, il suffit de s’offrir une brosse de massage, puis de pratiquer avant la douche sur peau sèche des mouvements allant toujours vers le haut (soit dans le sens de l’évacuation vers les ganglions lymphatiques, situés entre autres à l’aine, aux aisselles et vers le cou). D’autre part, des compresses d’argile verte (avec le dosage suivant : 3 cuillères à soupe d’argile verte + 50 cl d’eau tiède) appliquées sur les chevilles et les mollets soulageront nettement les sensations désagréables.

Ce type de problématique nécessite un soutien corporel de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur. Alors, dans l’assiette, on fait le plein de baies et de fruits rouges. Riches en flavonoïdes, ils renforcent les vaisseaux sanguins et favorisent la circulation. Enfin, en phytothérapie, on teste le marronnier d’Inde, ainsi que la vigne rouge.

Bien-être
Le Figaro

Le procureur et les narcos: lune de miel tragique en Colombie

Patrick Bèle

RÉCIT - Le procureur antidrogue du Paraguay, Marcelo Pecci, a été abattu alors qu’il était en voyage de noces sur une plage paradisiaque de l’île de Baru, dans la région de Carthagène.

Marcelo Pecci, procureur spécial contre le narcotrafic, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme au Paraguay et Claudia Aguilera se sont mariés le 30 avril à Carthagène. Le couple avait choisi cette ravissante cité balnéaire de la côte caraïbe très prisée des touristes, notamment pour sa vieille ville coloniale. Marcelo et Claudia étaient descendus à l’hôtel Decameron qui bénéficie d’une superbe plage de sable fin baignée par les eaux chaudes et turquoises de la mer des Caraïbes, sur la péninsule de Baru, loin du brouhaha de la ville touristique. L’île de Baru est un endroit retiré et calme, protégé par sa mangrove, une forêt qui pousse les pieds dans la mer et rend son accès difficile. Il faut quarante minutes en bateau pour la rejoindre depuis Carthagène. Les «nègres marron», esclaves ayant échappé à leurs propriétaires au XIXe siècle y ont trouvé refuge et leurs descendants y vivent toujours.

Ce mardi 10 mai, Marcello et Claudia poursuivaient leur lune de miel sur la plage de l’hôtel, prenant des photos pour immortaliser leur bonheur et les poster sur les réseaux sociaux. L’une d’entre elles montrait leurs deux mains enlacées portant de petits chaussons rouges à lacets de bébé. Ils annonçaient ainsi que Claudia était enceinte.

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Mais tout à coup ce moment idyllique a tourné au cauchemar. Un jet-ski a accosté sur la plage avec deux hommes à bord. Ils se sont dirigés directement vers Marcello Pecci et lui ont logé trois balles de 9 millimètres dans le corps. Un garde de l’hôtel qui a tenté de s’interposer a été blessé. Les tueurs sont repartis par la mer. Il ne leur a fallu que treize minutes pour louer le scooter, venir sur la plage de l’hôtel Decameron, tuer le procureur paraguayen, revenir chez le loueur sur la Playa Blanca, voisine de l’hôtel, et lui rendre l’engin, loué une demi-heure pour 50 dollars.

Balle dans la tête

«L’un des hommes est descendu du scooter et sans rien dire a tiré deux fois sur Pecci, qui a reçu une balle dans la tête et une autre dans l’épaule, a raconté Claudia Aguilera au quotidien colombien El Tiempo. Il est mort sur le coup.»

Le président paraguayen, Mario Abdo Benitez, a condamné «le lâche assassinat du procureur Marcelo Pecci en Colombie qui endeuille toute la nation paraguayenne». La procureur générale du Paraguay, Sandra Quiñonez, a rappelé que Marcelo Pecci avait obtenu «des condamnations importantes pendant ses onze années de lutte contre le narcotrafic et le crime transnational… Il voulait juste profiter de sa lune de miel dans l’intimité et c’est pour cela qu’il n’avait pas de gardes de sécurité. C’était un grand ami… Il m’avait annoncé que sa femme attendait un bébé.»

Apparemment, les tueurs sont colombiens mais les commanditaires sont probablement paraguayens

Le chef de la police colombienne, le général Jorge Luis Vargas, a immédiatement pris la direction de l’enquête et dépêché cinq enquêteurs sur place. Mardi soir, il a publié la photo d’un homme portant un short noir, des lunettes de soleil et coiffé d’un panama, qui serait l’un des deux tueurs. La photo a été prise près de la plage de l’hôtel. «Il est très important de localiser cette personne», a expliqué le général Vargas, annonçant une récompense de 488.000 dollars pour toute information sur les assassins. Le général a également indiqué que ses équipes travailleraient en étroite collaboration avec la police paraguayenne, la DEA (l’agence antidrogue américaine) et le FBI. L’enquête cherche à savoir si les tueurs avaient des complices dans l’hôtel, employés ou clients, pour les informer de ce que faisait le couple et choisir le moment le plus propice pour assassiner le procureur paraguayen.

L’hélicoptère du pasteur

«Apparemment, les tueurs sont colombiens mais les commanditaires sont probablement paraguayens, estime Ariel Avila, ancien directeur de la fondation colombienne Paix et Réconciliation et élu sénateur en avril dernier. Les mafias colombiennes sont en relation avec les mafias du monde entier car la Colombie fournit de la cocaïne à tout le monde. La route d’exportation du Sud qui passe par le Paraguay s’est beaucoup développée ces dix dernières années. Ce pays est devenu un distributeur de cocaïne à grande échelle à destination de l’Europe et de l’Asie. Asuncion, la capitale du Paraguay, s’est convertie en un centre important de distribution de drogues. Y sont présentes les mafias mexicaines, italiennes et d’Europe de l’Est. La drogue est transportée sur le fleuve Parana jusqu’aux ports uruguayens de Montevideo et argentin de Buenos Aires.»

Le 1er février 2021, seize tonnes de cocaïne ont été saisies dans le port de Hambourg. Les cinq conteneurs dans lesquels elles étaient cachées venaient du Paraguay. Sept tonnes de cocaïne, toujours en provenance du Paraguay, ont également été saisies en février 2021 en Belgique. La valeur de la marchandise saisie atteint plusieurs milliards de dollars.

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Le procureur Pecci s’est fait connaître au niveau international en traitant l’affaire du footballeur brésilien Ronaldinho, qui était entré au Paraguay avec des faux papiers. Le Brésilien avait passé cinq mois sous les verrous, de mars à août 2020, sur ordre du procureur Pecci. Mais cette affaire très médiatique reste anecdotique par rapport au travail de fond que le Marcelo Pecci a accompli depuis 2009.

En 2019, il a permis l’extradition vers les États-Unis du Libanais Nader Mohamad Farhat. Cette extradition avait été demandée par le tribunal du district sud de la Floride pour blanchiment d’argent. Plus récemment, le procureur Pecci avait lancé l’opération A Ultranza Py, une grande enquête qui s’intéresse au trafic de drogue utilisant le Paraguay comme base. Ces investigations avaient mené à l’arrestation des frères Insfran, Miguel Angel, alias «Tio Rico», et son frère, José, pasteur qui a effectué de nombreuses visites à des «églises sœurs» de Colombie. Quelques jours après l’arrestation des frères Insfran, leur cuisinière, Fatima Rejala, était assassinée. Pecci a déclaré que cet assassinat avait été ordonné pour le clan pour la punir de sa collaboration avec la police.

José Insfran a construit un temple protestant dans la ville paraguayenne de Curuguaty. Il a adhéré à la congrégation internationale Avivamiento. Il y dispose d’un hélicoptère et de 18 bus à air conditionné pour transporter les fidèles. Les témoins évoquent de nombreuses visites de Colombiens venus en avion privé. L’un des membres d’honneur de la congrégation Avivaminento est le député Juan Carlos Osorio. Il est soupçonné d’appartenir à une bande de narcotrafiquants qui exportent la cocaïne venue de Colombie et de Bolivie. «On ne peut établir pour l’instant un lien direct entre lui et le narcotrafic, estime Juan Alberto Martens Molas, docteur en criminologie et directeur de l’Institut de sciences sociales et pénales, l’Inecip. Mais son implication dans le trafic de cocaïne venant de Bolivie et de Colombie pour l’exporter par le fleuve Parana vers les ports de Buenos Aires et Montevideo semble de plus en plus crédible. Le procureur Pecci travaillait activement sur ce dossier. Historiquement, le Paraguay est exportateur de drogues. Pendant la dictature de Stroessner, des avions partaient directement vers les États-Unis pour exporter la marijuana produite dans notre pays. Mais le trafic a ensuite évolué. Ce qui est sûr, c’est que des députés ont été condamnés aux États-Unis pour trafic de drogue. Il y a des liens avérés entre le Parti colorado et les trafiquants. Nombre d’élus ont été arrêtés pour narcotrafic.» Selon le criminologue, la plupart des enquêtes pour trafic de drogue impliquent des politiques paraguayens. S’il n’y a aucune accusation contre le président actuel, le précédent est lui aussi soupçonné d’avoir favorisé les activités illégales. «L’assassinat du procureur Pecci montre que ces groupes délinquants possèdent des structures transfrontalières qui rendent difficile le travail de la justice de chaque pays contre le crime organisé», estime l’universitaire.

Une zone de non-droit

La région est souvent présentée comme un territoire de non-droit où tous les trafics sont possibles: contrefaçon, véhicules volés, drogues, trafic d’êtres humains. Les trois frontières partagées par le Brésil l’Argentine et le Paraguay accueillent en effet une faune qui trempe dans toutes les activités illégales. Le Hezbollah y aurait des entités actives permettant de financer les activités du groupe terroriste. Les attentats antisémites que l’Argentine a subis dans les années 1990 auraient été organisés depuis cette région avec l’appui des services secret iranien. «On fantasme beaucoup sur la région des trois frontières, estime Juan Alberto Martens Mola. Mais toutes les activités illicites sont pilotées depuis la capitale du Paraguay, Asuncion. C’est là que sont les commanditaires.»

Le procureur a payé de sa vie de s’être intéressé de trop près aux activités illicites des mafieux et des politiciens paraguayens. Mais les pays importateurs, en Europe et en Amérique du Nord, ne peuvent s’exonérer de leur responsabilité car, sans demande, il n’y aurait pas d’offre.

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France24 - World

Live: Finland confirms will apply for NATO membership

Issued on: 15/05/2022 - 08:13Modified: 15/05/2022 - 08:24

FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

The Finnish government officially announced Sunday its intention to join NATO while Sweden's ruling party holds a decisive meeting that could pave the way for a joint application as the alliance military alliance heads for a historic enlargement prompted by Russia's war on Ukraine. Follow FRANCE 24's live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).  

12:17pm: Finland's President Sauli Niinisto confirms his country will apply to join NATO

Finland's president and government announced Sunday that the Nordic country intends apply for membership in NATO, paving the way for the 30-member Western military alliance to expand amid Russia’s war in Ukraine.

President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin made the announcement at a joint news conference at the Presidential Palace in Helsinki.

The Finnish Parliament is expected to endorse the decision in coming days, but it is considered a formality.

A formal membership application will then be submitted to NATO headquarters in Brussels, most likely at the some point next week.

8:53am: Germany 'prepared' for quick ratification of Finnish, Swedish NATO bids

Germany has taken all preparations for a quick ratification process should Finland and Sweden decide to apply for NATO membership, Foreign Minister Annalena Baerbock has told reporters on a second day of talks with her NATO counterparts in Berlin.

"Germany has prepared everything to do a quick ratification process," she said, adding that ministers had agreed at a dinner on Saturday that there should not be grey zone between the time they apply and the time they join.

"If they decide to join they can join quickly...We must make sure that we will give them security guarantees, there must not be a transition period, a grey zone, where their status is unclear," she said.

She was referring to the ratification period that can take as long as a year, during which the Nordic countries will not yet be protected by NATO's Article 5 which guarantees that an attack on one ally is an attack on all.

8:07am: Sweden's ruling party poised to back NATO bid

Sweden's ruling Social Democrats are poised on Sunday to come out in favour of the country joining NATO, paving the way for an application soon after abandoning decades of military non-alignment in the wake of Russia's invasion of Ukraine.

Prime Minister Magdalena Andersson's Social Democrats, the biggest party in every election for the past century, has held internal debates over the past week over dropping a long-standing opposition to NATO membership.

With party leadership having said it will decide on Sunday, and widely expected to drop its opposition, support for joining the alliance would command a broad majority in Sweden's Riksdag with much of the opposition already in favour. A formal application by Andersson's minority government is very likely to follow.

7:43am: Russia's Donbas offensive 'has lost momentum': UK military intelligence

Russia's offensive in Ukraine's eastern Donbas region "has lost momentum and fallen significantly behind schedule", British military intelligence said early on Sunday.

"Under the current conditions, Russia is unlikely to dramatically accelerate its rate of advance over the next 30 days," the British military said in a regular Twitter bulletin.

"Despite small-scale initial advances, Russia has failed to achieve substantial territorial gains over the past month whilst sustaining consistently high levels of attrition," said the post adding that, "Russia has now likely suffered losses of one third of the ground combat force it committed in February."

(1/6)Russia’s Donbas offensive has lost momentum and fallen significantly behind schedule. Despite small-scale initial advances, Russia has failed to achieve substantial territorial gains over the past month whilst sustaining consistently high levels of attrition.

May 15, 2022

7:08am: Missile hits military infrastructure in Lviv region: governor

A missile strike hit some military infrastructure in the western Ukrainian region of Lviv early on Sunday, the region's Governor Maxim Kozitsky said in a post on his Telegram messaging app.

"There is no information about dead or injured at this hour," Kozitsky said. "The extent of the destruction is being clarified."

1:35am: 'Our music conquers Europe': Zelensky hails Ukraine's Eurovision win

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has congratulated hip-hop group Kalush Orchestra for its victory in the Eurovision Song Contest in Italy late Saturday

"Our courage impresses the world, our music conquers Europe!" Zelensky wrote on Facebook early Sunday, praising the Kalush Orchestra after they beat out 24 other competitors.

The group's entry "Stefania" – which was sung in Ukrainian – fused rap with traditional folk music and was a tribute to band frontman Oleh Psiuk's mother.

"I thank the Kalush Orchestra for this victory and everyone who gave us your votes! I am sure that the sound of victory in the battle with the enemy is not far off," he added.

Ukraine  claimed victory with a commanding lead in viewer voting. Britain's Sam Ryder finished second, while Chanel of Spain finished third.

It is the third time that Ukraine has won the annual competition.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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Bricolage. Des solutions pour réhabiliter une table en bois

Actu

Toute branlante, piquée de trous de vers, disjointe, vermoulue par endroits, cette table en bois vous a pourtant tapé dans l’œil. Une seule chose à faire : la restaurer. Nos conseils pour lui redonner un peu d’allure.

Marcel Guedj

Quel aspect va-t-on donner à cette table que l’on vient de récupérer ? Cire, vernis, peinture, huile ?

La finition. Ce n’est pas seulement affaire de goût ou de décoration. Elle doit résister aux contraintes à venir, que la table serve aux repas ou de plan de travail dans la cuisine, de bureau, de table basse, etc. Pour une table de cuisine, un vernis ou une huile adaptés sont préférables parce qu’ils protègent de l’humidité, des projections et des taches, les surfaces ainsi traitées restant faciles à entretenir.

Côté décoration. Le vernis et l’huile conservent les veines apparentes du bois. Pour relooker une table, et si l’on ne tient pas à conserver l’aspect bois brut, la peinture (spéciale bois) est conseillée.

Côté pratique. Il est possible d’appliquer un vernis par-dessus la peinture, ce qui permet d’utiliser la table comme dans l’exemple précédent. Un dernier conseil : évitez la cire, qu’il vaut mieux réserver aux meubles qui ne risquent pas grand-chose.

Conclusion. Les interventions de restauration diffèrent selon l’état du meuble et la finition souhaitée : retirer la cire ou le vernis pour retrouver le bois brut (que l’on pourra teinter avant de vernir à nouveau) ; décaper la peinture, ou seulement la poncer (si elle est en bon état) avant de repeindre par-dessus ; effectuer les réparations (pâte à bois, durcisseur…), traiter contre les vers (capricornes, lyctus, vrillettes) par injection et badigeonnage, poncer, dépoussiérer enfin avant de donner à la table l’aspect rêvé. Ne pas brûler les étapes, le résultat en serait compromis.

MatérielGants - Masque à poussière - Lunettes de protection - Ponceuse triangulaire ou papier de verre et cale à poncer - Chiffons- Pinceaux - Produits de décapage, de traitement et de réparation, selon l’état de la table et la finition souhaitée

Les étapes incontournables

  1. Décaper avec un décireur, un décapant gel (si la table est vernie) ou un décapant peinture.
  2. Poncer dans le sens du fil du bois avec du papier abrasif d’abord à grains moyens puis à grains fins.
  3. Dépoussiérer au fur et à mesure.
  4. Traiter contre les insectes xylophages, s’il y a lieu : des petits trous et de la fine sciure aux pieds de la table signalent la présence d’insectes dont les larves se nourrissent de la cellulose du bois.
  5. Renforcer des parties vermoulues avec un durcisseur.
  6. Reconstituer les parties manquantes avec de la pâte à bois, du mastic spécial ou un reboucheur selon leur importance.

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Bricolage
L'Humanité

Recettes. Le citron, l’agrume à tout faire

Actu

On lui prête des vertus extraordinaires et pour cause, sous sa peau jaune ou verte, le citron est un véritable concentré de vitamines et de minéraux. Il requiert pourtant de prendre quelques précautions avant d’être consommé sans aucun risque.

André Goulven

Le zeste, le ziste (la partie blanche entre l’écorce et la pulpe) ou la pulpe… tout est bon dans le citron. Ou presque. Depuis sa lointaine origine indienne, le meilleur allié du poisson et des tartelettes meringuées s’est imposé au fil des siècles comme un élément incontournable de notre gastronomie. D’abord utilisé comme un médicament, l’agrume cultivé sur les cinq continents a même gardé la réputation d’un remède naturel contre de nombreux maux, des problèmes digestifs au scorbut. Si certaines vertus qu’on lui prête relèvent plus de la légende que de la véracité scientifique, il n’en reste pas moins un bon antioxydant pour complémenter un mode de vie sain. Mais, s’il brille autant de nos jours, c’est surtout par la palette de recettes qu’il sublime.

Gare aux excès

La plupart des citrons que l’on retrouve dans nos assiettes viennent d’Espagne, premier exportateur européen avec plus de 60 % de la production totale du Vieux Continent. Les Français en consomment environ 2 kilos par personne et par an, dont 80 % arrivent depuis l’autre côté des Pyrénées. Comme pour les autres fruits, il existe une multitude de variétés de citron. Toutes se différencient par leur goût et leur forme, mais restent relativement équilibrées dans leur apport en nutriments. On y trouve pêle-mêle du magnésium, du soufre, du potassium, du phosphore, du fer, de l’acide citrique, du fluor et des vitamines C, B et E. Une belle carte de visite qui ne doit pas non plus masquer les quelques dangers d’une consommation excessive du produit.

L’agrume peut, par exemple, provoquer des brûlures au système digestif et est déconseillé aux personnes souffrant d’ulcères à l’estomac. Son fameux effet blanchissant sur les dents est lui aussi à utiliser avec modération, car l’acidité peut attaquer l’émail et favoriser la prolifération de bactéries responsables des caries. Avec peu de pépins et une acidité relativement faible, le plus classique dans nos contrées est le citron Verna. Mais la France peut se targuer d’abriter les cultures du citron de Menton, qui bénéficie d’une Indication géographique protégée depuis 2015.

Côté cuisine, le choix du citron se fait selon l’usage et ne nécessite pas de connaître toutes les variétés sur le bout des doigts. Pour un simple jus, acheter un citron lourd, c’est s’assurer que le fruit est riche en pulpe. À ce jeu, les citrons verts, plus petits et plus acides que les jaunes, sont d’ailleurs les champions. Si l’on envisage une recette nécessitant un zeste, ou un ziste, un citron plus léger et parfumé est recommandé. En tant que fruit complet, le citron peut avoir plusieurs usages, les épluchures, par exemple, se font sécher et réduire en poudre pour de futures recettes. Enfin, pour profiter au maximum des bienfaits du citron, acheter des agrumes issus de l’agriculture biologique est une obligation. Malgré leur peau épaisse, les nombreux produits chimiques qu’ils absorbent dans les cultures industrielles rendent le produit théoriquement plus nocif que bénéfique pour la santé.

Alamy Stock Photo

Le citron farci

Ingrédients pour 4 personnes : 4 beaux citrons jaunes, 15 olives noires, 1 boîte de 280 g de thon au naturel, 5 œufs durs, persil, mayonnaise, gousse d’ail.

  1. Couper le haut du citron, puis vider la pulpe en prenant garde à ne pas trouer l’écorce..
  2. Mélanger 1 cuillère a soupe de pulpe avec le thon égoutté, les olives dénoyautées et hachées, le jaune émietté des œufs durs, puis l’ail et le persil hachés.
  3. Lier le tout avec 4 belles cuillères à soupe de mayonnaise maison  – pour obtenir une mayonnaise allégée, il est possible de réduire l’huile (environ 10 cl pour 4 personnes) et d’ajouter du fromage blanc 0 % (30 grammes).
  4. Ajouter le sel et le poivre à votre convenance.
  5. Mettre la farce dans l’écorce des citrons.
  6. Servir accompagné d’une salade fraîche et de quelques crevettes.

Sans se presser. Facile et diététiqueCuisiner comme un chef au quotidien. En s’imposant les contraintes de 30 minutes de préparation, 10 ingrédients au maximum, peu d’ustensiles et une valorisation des ressources issues du placard, le médiatique chef anglo-israélien Yotam Ottolenghi propose un livre de recettes, d’inspiration méditerranéenne, « simples » et délicieuses, à la portée de tous. « Simple », de Yotam Ottolenghi, éd. Hachette Cuisine, 35 euros.

Recettes. Les 100 faces du citronL’agrume passe-partout décliné en 100 recettes. Dans son livre, la blogueuse responsable des « Gourmandises d’Isa » propose de nombreuses recettes autour du citron. Du sucré au salé, elle brosse un large spectre de l’utilisation du fruit dans la cuisine du monde, du lemon curd jusqu’aux tajines, en passant par le limoncello et la blanquette de sole citronnée. Un incontournable pour tout connaître de ce produit si particulier. « Citron », d’Isabelle Lambert, éd. Modus Vivendi, 24,95 euros.

PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE ! Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien

Bon et sainfruitscitron
Valeurs Actuelles

Manuel Bompard, l’apparatchik dans l’ombre de Mélenchon

Il est « l’homme de l’ombre dont a l’impression qu’il est inexistant, alors qu’en fait, il pilote tout ». Tel est le portrait dressé par Loïc Chaigneau de Manuel Bompard, “coordinateur de l’équipe opérationnelle de La France insoumise”, titre aussi mystérieux que celui qui le porte. Vous ne le croyez pas ? Tentez l’expérience auprès de vos proches : parlez-leur de Bompard et observez leur réaction. Vous verrez qu’ils ne le connaissent sûrement pas, malgré ses passages répétés sur le petit écran.

Il faut dire qu’avec son visage bourru, le député européen n’a pas exactement le profil d’une étoile cathodique. Sans doute n’ambitionne-t-il pas d’en devenir une : à 36 ans, bien qu’il en paraisse dix de plus, Bompard n’est pas homme à crâner sous les projecteurs. Presque fantomatique, ce personnage cynique à l’allure longiforme préfère les querelles de couloir, la rationalité froide des appareils politiques. Les calculs électoraux et les basses manœuvres. « Nous sommes une famille politique composée de nombreux littéraires, explique Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis, dans Libération. Manu, lui, est un scientifique. C’est un autre style, il est beaucoup plus carré et ça aide. » Un cynisme indispensable pour mener d’interminables tractations avec les partis de gauche pour les législatives. Et faire tourner en bourrique les nouveaux “camarades” jusqu’à l’épuisement, pour mieux les soumettre aux nécessités stratégiques de la folle course à l’hégémonie de La France insoumise.

“Amateur de rap” et “dirigeant sectaire”

Au poste de directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, durant les élections de 2017 et 2022, le docteur en mathématiques a eu tout le temps d’apprendre les ressorts de la politique politicienne. Désormais, il les applique sans états d’âme. Ses derniers résultats en la matière confirment son grand talent d’intrigant. Entre le score historique de Jean-Luc Mélenchon au premier tour et la naissance de la Nupes, enfin le nom de Bompard rime avec “gloire”. Quel soulagement pour cet invisible, qui cinq ans plus tôt, a vu ses collègues partir sans lui pour l’Assemblée nationale. Mis de côté pendant un temps après sa défaite dans la 9e circonscription de la Haute-Garonne, le voilà enfin reconnu à sa “juste valeur”. Lui, le “sympathique thésard en jean-baskets et amateur de rap”, aux incisives longues et affûtées. Sa récente arrivée sur le devant de la scène ne pourrait être qu’un prologue. Au mois de juin, si les rumeurs disent vrai, peut-être pourra-t-il enfin panser sa blessure égotique originelle, en prenant le siège de Mélenchon à Marseille. Puis, pourquoi pas son trône, tant qu’on y est.

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Le Figaro

L'équipe juridique de Twitter reprocherait à Elon Musk d'avoir violé un accord de confidentialité

Le Figaro

Le réseau social l'aurait critiqué d'avoir révélé quelle était la taille de l'échantillon utilisé par l'entreprise pour vérifier l'ampleur du phénomène des faux comptes sur la plateforme.

Énième rebondissement autour du rachat de Twitter par Elon Musk. Ce samedi, le patron de Tesla a expliqué avoir reçu un appel de l'équipe juridique du réseau social, l'accusant d'avoir «violé un accord de non-divulgation (NDA, en Anglais, NDLR)» en révélant quelle était la taille de l'échantillon utilisé par l'entreprise pour vérifier l'ampleur du phénomène des faux comptes présents sur la plateforme.

À lire aussiElon Musk fait planer le doute sur son rachat de Twitter

Vendredi, Elon Musk avait suscité un vent de panique sur les marchés en annonçant que le rachat de Twitter était temporairement suspendu «dans l'attente de détails sur le calcul selon lequel les faux comptes et comptes qui diffusent du spam [sur la plateforme] représentent effectivement moins de 5% des utilisateurs» totaux. L'entrepreneur se disait pour autant «toujours engagé» dans le processus de rachat.

Quelques heures plus tard, Musk ajoutait que son équipe allait étudier un «échantillon de 100 comptes» pour vérifier le calcul de l'entreprise. Interrogé par un utilisateur sur cette méthode, l'homme d'affaires a précisé qu'il avait «choisi 100 comme taille d'échantillons car c'est ce que Twitter utilise pour calculer ce 5% de faux/spam». Une déclaration qui a visiblement déplu au réseau social, puisqu'il s'agissait d'une information confidentielle...

Dimanche matin, quelques heures après ce message, Musk a de nouveau remis en cause ce chiffre de moins de 5% de faux comptes, en expliquant ne jamais avoir vu une analyse l'établissant. «Il y a des chances pour qu'il y ait plus de 90% des utilisateurs actifs quotidiens [...]. Il est très surprenant que les tweets les plus populaires de tous les temps n'aient été aimés que par 2% des utilisateurs actifs quotidiens», s'étonnait l'entrepreneur.

L'annonce de la suspension du rachat, même temporaire, avait fait s'effondrer le cours en Bourse de Twitter de plus de 25%. Si l'action s'est légèrement reprise depuis, une chose est sûre : ce rachat n'est décidément pas comme les autres...

Cryptomonnaies : ce que les nouvelles règles européennes vont changer

DÉCRYPTAGE - Deux textes européens, qui suscitent une levée de boucliers dans la sphère crypto, vont avoir des répercussions concrètes pour les investisseurs.

Orange fait un geste vers son sous-traitant Scopelec

L'intervention d'Agnès Pannier-Runacher, ministre de l'industrie, a pesé dans le dossier.

Apple enterre son emblématique iPod, 20 ans après sa sortie

Le célèbre baladeur numérique, qui a révolutionné l'industrie musicale au début des années 2000, restera disponible dans les points de vente de la marque jusqu'à épuisement des stocks.

Le Figaro

Sommeil : d'où viennent ces crampes aux mollets et aux orteils ?

Trois médecins nous expliquent les causes de ces crampes du dormeur, et livrent leurs conseils pour s'en débarrasser.

Le sommeil est paisible quand soudain, orteils et mollets se contractent. Les pieds se déforment, provoquent une douleur vive, et le réveil. Voici ce que l'on appelle des crampes nocturnes. «Le phénomène est courant», commente d'emblée Philippe Beaulieu, médecin somnologue (1). En réalité, comme nous bougeons durant la nuit, il est tout à fait normal que les muscles des jambes se contractent. «Et parfois, les muscles n'arrivent pas à se relâcher, alors cela crée la douleur», poursuit le médecin.

Dans la plupart des cas, ces crampes ne méritent pas de s'alarmer et s'expliquent facilement. Certaines peuvent ainsi être le résultat d'un effort musculaire intense ou inhabituel survenu dans la journée précédente. «Il arrive que le muscle, contracté durant l'effort, ne se remette pas dans son état initial de détente, ce qui peut alors provoquer des crampes», précise Philippe Beaulieu. Pour les éviter, le médecin recommande de s'échauffer avant la pratique sportive et de s'étirer ensuite.

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Hydratation et alimentation

Une hydratation suffisante est également indispensable au bon fonctionnement de l'organisme... et donc à la bonne santé des muscles. «Si ces derniers ne sont pas suffisamment hydratés, ils sont secs et se crispent», explique Laurence Plumey, médecin nutritionniste (2). Pour éviter les dégâts, la médecin conseille de boire huit verres d'eau par jour, soit l'équivalent d'un litre. On peut par ailleurs compléter cette hydratation avec d'autres liquides, comme le thé, la tisane, le lait, la soupe etc... pour absorber un total de 1,5 litre. De même, il est important de bien s'hydrater après le sport puisque ce dernier favorise la déshydratation.

Si le muscle a besoin d'être hydraté, il a aussi besoin d'être nourri correctement et de recevoir les nutriments essentiels à son fonctionnement. Calcium, potassium, magnésium... Pour assurer ses besoins, on veille à consommer suffisamment de produits laitiers (pour le calcium) et de fruits et légumes (pour le potassium). Le magnésium peut quant à lui se prendre sous forme de cure d'un mois, à raison d'un cachet de 100mg chaque matin, conseille le Dr Laurence Plumey.

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Les crampes peuvent aussi découler d'une carence en fer. «Quand le corps en manque, le muscle est alors moins bien oxygéné et se crispe», commente Alexandra Dalu, médecin nutritionniste (3). Les femmes, plus sujettes à l'anémie en raison des règles chaque mois, ainsi que les personnes végétaliennes, peuvent alors faire un bilan sanguin pour vérifier le taux de ferritine.

Des causes médicales

«Quand la personne commence à être en souffrance, quand les crampes surviennent régulièrement et qu'il y a des conséquences sur sa santé ou sur sa vie socioprofessionnelle, il est alors important de consulter», souligne la médecin Alexandra Dalu. Et pour cause, ces crampes peuvent être le symptôme du syndrome des jambes sans repos, par exemple. «C'est un réel trouble du sommeil, au même titre que le somnambulisme ou le bruxisme», poursuit la médecin.

Le diabète, l'hypothyroïdie ou encore une mauvaise circulation sanguine, peuvent aussi être à l'origine des crispations. Enfin, certains médicaments comme les diurétiques «font perdre le potassium de l'organisme et ce faisant, peuvent entraîner les crampes», complète Philippe Beaulieu.

Pour retrouver paisiblement le sommeil, on peut faire disparaître la crampe en massant la zone touchée. «On masse le muscle en profondeur et on l'étire pour l'aider à se remettre en position de décontraction, conclut Philippe Beaulieu. On peut aussi appliquer du chaud sur la zone.»

(1) Philippe Beaulieu est médecin somnologue, thérapeute cognitivo-comportemental et hypnothérapeute.(2) Laurence Plumey est médecin nutritionniste et fondatrice D'EPM Nutrition, école de NAPSO-thérapie. Elle est également auteure de Le grand livre de l'alimentation, Eyrolles, 580 pages, 24,90 €.(3) Alexandra Dalu est médecin nutritionniste et co-auteure avec Thierry Marx de L'Assiette santé – Alimentation, sport et bien-être, Flammarion, 256 pages, 19,90 €.

Le mannequin Kelly Hughes expose sa cicatrice de césarienne en couverture du magazine Sports Illustrated

Une petite marque qui fait toute la différence ? En une de son traditionnel numéro spécial «maillots», le magazine américain met à l'honneur Kelly Hughes, en bikini et cicatrice de césarienne apparente.

Matelas, capteurs, compléments… 15 objets et accessoires pour vaincre l'insomnie et les réveils nocturnes

Parce que compter les moutons ne suffit pas à bercer les fâchés de l’oreiller, tour d’horizon des objets et accessoires prometteurs pour mieux dormir et vaincre les insomnies les plus récalcitrantes. Et faire le plein au passage des idées cadeaux à offrir à un ou une insomniaque.

Le Figaro

Mon mari, ce suiveur : «Dans notre vie sociale, si je ne fais rien, il ne se passe rien»

Pascaline Potdevin

TÉMOIGNAGES - Ils improvisent, elles organisent… Les clichés ont la peau dure ! En 2022, ce sont généralement les femmes qui animent et planifient la vie amicale, familiale et professionnelle du couple. Et si la répartition des rôles se jouait aussi là, dans l'agenda ?

Trois enfants de 1 à 8 ans, des métiers à responsabilités (cadre supérieure dans l'audiovisuel pour elle, associé d'un office notarial pour lui), et des amis qu'ils sont heureux de retrouver : Marie et Julien ont une vie bien remplie. Week-ends, dîners, virées au restaurant, goûters avec enfants : l'été imminent s'annonce riche de promesses et du désir de renouer avec une vie sociale abîmée par les multiples confinements. Pour chaque sortie, c'est Marie qui planifie. Julien, lui…, suit le mouvement. Non que l'envie lui manque : «Mon mari est toujours volontaire pour faire des choses, moins pour les organiser, explique cette jeune femme de 39 ans. Si l'on veut voir des amis, c'est moi qui lance les invitations. Et quand on lui en propose une, il est incapable d'y répondre sans me consulter : il n'a pas notre “agenda” en tête, ne sait jamais si l'on a déjà un dîner, ou pas, de prévu.»

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Même cas de figure chez Aloïse, 30 ans, chargée de recrutement et son compagnon, Jérémie, 28 ans, qui a repris ses études : «Je programme nos activités communes, j'entretiens nos liens avec les autres. Voir des amis, partir en week-end… Si je veux que les choses arrivent, je dois les anticiper.» Camille, 42 ans, éditrice, doit elle aussi gérer jusqu'aux menus détails de la vie sociale de son couple : «Si l'on prévoit un restaurant entre amis, c'est moi – seule ou en compagnie des autres convives féminines, évidemment– qui suis implicitement chargée de trouver une bonne adresse, et de réserver.»

Si l'on veut voir des amis, c'est moi qui lance les invitations

Et si l'envie folle les prenait d'être moins bonnes élèves ? De mettre en sourdine leurs notifications Whats­App ? «On ne ferait pas grand-chose le week-end, s'exclame Marie. Les enfants non plus : quand leur père les emmène faire une activité, c'est souvent moi qui en aie eu l'idée. On ne sortirait pas beaucoup, ou alors à la dernière minute, après avoir croisé quelqu'un qui nous propose de venir prendre un verre au pied levé.» Chez Jérémie, même goût prononcé pour l'improvisation : «Lui laisser les commandes ? Je n'ai jamais testé, confesse sa compagne, Aloïse. Peut-être irait-on déjeuner avec des amis prévenus deux heures plus tôt, si par miracle ils sont disponibles. Mais le fait qu'il attende le dernier moment pour le leur demander me stresse trop.»

Si je veux que les choses arrivent, je dois les anticiper

Parfois, cette prise en charge des relations publiques s'étend à la sphère professionnelle. Marie se souvient d'un week-end organisé par une chambre régionale de notaires (la profession de son mari) auquel les conjoints étaient conviés : «J'y suis allée parce que le voyage m'intéressait. Comme Julien vient de prendre ses nouvelles fonctions et que le Covid a rendu les rencontres, le réseau, plus difficiles, il ne connaît pas forcément tout le monde dans son nouveau cabinet. Il compte donc sur moi pour faciliter la conversation. Je lui apporte cette aisance sociale – l'un de mes points forts. Cela peut également arriver lors de la rédaction de certains e–mails, lorsqu'il doit, par exemple, organiser un repas de fin d'année pour ses collègues. La plume du message, c'est moi : parce que j'ai un côté moins strict, moins formel, un goût pour la communication.»

Valorise ton conjoint…

Bien sûr, l'époque où les épouses désœuvrées devaient entretenir des liens pour favoriser les rencontres professionnelles entre leurs maris (comme dans The Gilded Age , série retraçant l'âge d'or de la haute société new-yorkaise au XIXe siècle, où contrats et plans de chemins de fer se décident après un dîner raffiné) est révolue. Tout comme celle, façon Mad Men, où Madame passait des heures aux fourneaux pour recevoir le patron de Monsieur. À l'inverse, le modèle du power couple, valorisé dans les années 1990 et 2000, semble bien avoir fait son temps. Comme si, porteur de rivalité, de compétition, de sentiment d'injustice au sein du couple et de son entourage, il ne collait plus aux besoins plus «doux» de notre époque. «Aujourd'hui, la plupart des couples préfèrent marquer la différence entre la vie amicale, intime, et celle qui implique du networking professionnel, constate ainsi Anne-Cécile Sarfati, auteure de Nous réussirons ensemble. Couple à double carrière : les freins, les pièges, les clés (Éditions Albin Michel, 2021). Il arrive occasionnellement qu'ils puissent s'entraider, se faire la courte échelle, partager leurs réseaux. Ils se valorisent l'un et l'autre auprès de leurs relations. Mais ils veillent à ce qu'il n'y ait pas de mélange des genres.»

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Liberté ou renoncement ?

Pourquoi alors l'organisation de la vie sociale reste-t-elle à la charge des femmes ? «Je pense que cela tient au fait qu'elles sont davantage encouragées à créer du lien, à ménager les sensibilités et à se rendre disponibles, analyse Marie. On valorise le fait d'être présentes pour ses amis, de se rassembler. Dans nos amitiés féminines, on tient à être là les unes pour les autres, à se voir, souvent. Certains hommes, en revanche, n'ont aucun problème à ne pas se croiser pendant des semaines, voire des mois. Ils sont davantage centrés sur leur plaisir individuel.» Malgré les progrès sociétaux, les études le montrent : «Les femmes restent toujours celles qui, de la sphère amicale et familiale au monde professionnel, prennent en charge l'intime, souligne Laëtitia Vitaud, spécialiste de l'évolution du travail et auteure d'En finir avec la productivité, critique féministe d'une notion phare de l'économie et du travail (Éditions Payot, 2022). Ce qui explique que, à carrière égale avec les hommes, elles soient beaucoup plus fatiguées. Quand elle a des enfants, une famille, une belle-famille, on peut considérer qu'une femme est déjà à temps partiel.»

Les femmes restent toujours celles qui, de la sphère amicale et familiale au monde professionnel, prennent en charge l'intime

«Dans le couple hétérosexuel, creuse Anne-Cécile Sarfati dans son ouvrage, la construction de la féminité se traduit encore par une disponibilité et un oubli de soi des femmes. À cela s'ajoutent des siècles de rhétorique bourgeoise qui les ont rendues responsables de la construction du foyer comme un lieu pacifique, beau et harmonieux. Publié en 2018, On ne naît pas soumise, on le devient (Éditions Flammarion), écrit par Manon Garcia, docteure en philosophie et professeure à Harvard, analyse les ambivalences des femmes et leur consentement, parfois, à leur propre soumission. “Les femmes sont prises en tension entre le désir et l'angoisse de la liberté, entre la volonté de se projeter dans le monde et la tentation de l'abdication.”» Liberté, renoncement : dans ce mouvement de pendule, se retrouve-t-on alors au commandement général de la vie sociale du couple par choix ou en réponse à une assignation venue de la nuit des temps ?

Question de mesure

Et si les deux étaient liés ? Pour Nadège Dazy, membre de l'association Parents et Féministes et formatrice consultante en matière d'égalité hommes–femmes : «L'idée selon laquelle les femmes seraient davantage tournées vers l'empathie et le social est issue de tout un système : celui du patriarcat, qui a historiquement figé l'image de la ménagère chargée de s'occuper de son foyer pendant que son conjoint gagne de l'argent. Lorsqu'on le transpose à la vie sociale, elles s'occupent de ce qui procure du confort et des loisirs, permettant aux hommes de se détendre après leur journée de travail.» Ces constructions culturelles continuent à sous-tendre, de manière insidieuse, les comportements. «La progression des femmes dans la sphère professionnelle n'a pas changé la répartition du temps, elles continuent, on le sait, à se charger de la maison, des enfants…, mais aussi à lancer les invitations», analyse Nadège Dazy. Autant de tâches et d'énergie déployées qui ne sont pas valorisées. Ni même mesurées.

L'idée selon laquelle les femmes seraient davantage tournées vers l'empathie et le social est issue de tout un système : celui du patriarcat

Ainsi, aucune étude chiffrée ne se penche sur le temps passé à planifier la vie sociale du couple. Un sondage publié le 7 avril par l'Observatoire Ifop–Consolab indiquait que 57 % des femmes déclaraient effectuer «plus de tâches que leur conjoint» (contre seulement 16 % des hommes). Dans ces «tâches» figuraient notamment le repassage, le ménage, faire les lits, la cuisine et les courses. Pas un mot sur la planification des week-ends ou les soirées à organiser. Une zone flottante qui s'explique, selon Nadège Dazy, par le fait que ces tâches appartiennent à la sphère du plaisir, du loisir, et non de la «survie». «Elles ont donc d'autant plus tendance à être invisibilisées. Certes, il est agréable de prévoir des sorties, mais à petites doses, surtout si la femme est la seule dépositaire de ce rôle. Sinon, on n'est plus dans le plaisir, mais dans la contrainte.»

En couple à la ville comme à l’écran

La contrainte, qui, malgré un sentiment paradoxal et parfois grisant de toute–puissance, peut aller jusqu'au ressentiment, voire à la frustration. Nourrie, en arrière-plan, par cette question latente : que se passerait-il si les hommes prenaient leur part du marché ? Qu'est-ce qui, dans nos vies, s'en trouverait libéré ? Probablement du temps, d'abord, pour penser davantage à soi, et s'offrir ainsi la possibilité de développer sa carrière, ses idées, sa créativité. Mais aussi, une certaine forme de joie : celle de vivre «en pleine conscience» (pour reprendre un terme contemporain) un moment justement dévolu à la détente. Et de savourer l'inattendu, découvrir un nouveau lieu, faire des rencontres inédites, celles qui permettent d'ouvrir l'horizon, de se réinventer. «J'ai cette soif d'une ouverture sur le monde qui serait d'autant plus enthousiasmante qu'elle ne viendrait pas de moi, confirme Camille. Je rêve que mon conjoint organise une soirée où il me présenterait de nouveaux amis, comme un territoire à découvrir. Dans lequel je pourrais lâcher prise, me laisser guider, pour une fois.»

Je rêve que mon conjoint organise une soirée

Favoriser le dialogue

Pour rétablir l'équilibre, de nouvelles voies sont à explorer. Les outils numériques, bien sûr, changent la donne – l'utilisation des agendas partagés ou des messageries de groupe ne permet plus d'ignorer de quoi seront faits demain et le week-end prochain. Mais Anne-Cécile Sarfati conseille surtout d'ouvrir le dialogue, d'explorer ces mécanismes qui assignent chacun à un rôle dont il n'est parfois pas conscient : «C'est important, parce que plus on est dans le ressentiment vis-à-vis de l'autre, plus on le rend responsable d'un dysfonctionnement qui parfois le dépasse largement.»

À écouter : le podcast de la rédaction

On peut aussi se rappeler, ensemble, tout ce qu'il y a à gagner dans le fait de sortir de chez soi. «Très souvent, dans les couples à double carrière, la vie amicale passe à la trappe parce qu'on doit travailler, s'occuper des enfants. Mais c'est une erreur de se replier sur soi ou sur sa famille, parce que se lier aux autres permet justement de sortir de cette philosophie du “devoir”, selon laquelle on se doit à son travail, à sa famille, sans laisser beaucoup de temps au plaisir. Parfois, lorsqu'on a de jeunes enfants ou qu'on est en pleine ascension professionnelle, on n'a pas forcément la force de sortir. Mais c'est nécessaire pour recharger ses batteries. Se voir entre adultes, parler d'autres choses que du bureau ou des enfants redonne une place en tant qu'être humain. Et pas juste en tant que professionnel et parent.» Raison de plus pour se répartir les rôles. Équitablement.

«On ne savait rien» : Nonce Paolini l'ancien PDG de TF1, évoque l'affaire PPDA

Alors qu'une nouvelle plainte pour viol a été déposée à l'encontre de l'ancien présentateur du JT, le 27 avril, vingt victimes présumées de l'auteur ont témoigné devant les caméras de Mediapart. Nonce Paolini, l'ancien PDG de TF1, s'est également exprimé.

Conférences, ateliers, DJs : Le Safe Place Weekend, un festival féministe pluridisciplinaire et inspirant

L'association Safe Place organise un festival féministe à Paris les 14 et 15 mai, avec le soutien de Reebok. Un moment de rencontres, de réflexion et de puissance.

Le Figaro

L’armée française tire ses premiers enseignements de la guerre en Ukraine

Nicolas Barotte

DÉCRYPTAGE - Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont notamment une source d’inspiration pour les experts militaires français.

La guerre n’est pas terminée, mais il est déjà temps d’en tirer quelques leçons. «Ces premières semaines d’affrontement ont d’ores et déjà livré de nombreux enseignements», a écrit le chef d’état-major des armées, le général Burkhard dans un «ordre du jour», une lettre adressée à tous les militaires, datée du 22 avril. Le plus haut gradé de l’institution souligne trois exigences: le besoin «d’entraînement» à la guerre de haute intensité, la nécessité de cultiver des «forces morales» pour tenir face aux menaces, et enfin le «devoir de vérité». «Le devoir d’un militaire, qu’il soit chef ou subordonné - car on est toujours l’un et l’autre - est de dire la vérité ; dire les choses, sans chercher à enjoliver la situation, par peur, flatterie ou paresse intellectuelle. Face aux chefs, il consiste à présenter, en toute franchise, les limites et les faiblesses qui peuvent être les nôtres. Il implique, naturellement, de proposer des solutions. Envers nos subordonnés, il impose de donner du sens, à la mission comme aux sacrifices demandés, et consentis», écrit le général Burkhard en rappelant une cause des revers de Moscou: «Les chefs militaires russes ont menti.»

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L’exercice de lucidité sera-t-il mené jusqu’à son terme au sein de l’armée? «Il ne faut pas perdre de temps dans l’analyse» du conflit, recommande un gradé de l’armée de terre, où la guerre ukrainienne est suivie à la loupe. Les militaires ne veulent pas accuser un retard tactique ou stratégique lorsque la France se trouvera aux premières loges d’une crise. «Ce que nous apprend la guerre en Ukraine, c’est que nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux. Chacun doit faire le nécessaire pour s’y préparer. Le moment venu, nous n’aurons pas le droit de ne pas être au rendez-vous», écrit le général Burkhard.

La guerre a toutefois souligné quelques lacunes et faiblesses du modèle français: faille du renseignement militaire qui, dans une analyse trop rationnelle, n’avait pas cru en l’invasion russe ; contraintes sur les effectifs alors que les armées sont largement employées au Sahel ou sur le territoire national ; limites capacitaires, qu’il s’agisse du stock de munitions, des moyens de guerre électronique ou du retard pris dans le domaine des drones tactiques, ceux qui ont fait la différence dans le Haut-Karabakh ou en Ukraine… En réaction immédiate à l’usage, avec succès, de munitions rôdeuses et de drones à «longue élongation» par l’Ukraine, l’Agence d’innovation de défense a ainsi publié début mai deux appels à projet «Larinae» et «Colibri» pour se doter de systèmes équivalents au Switchblade américain.

Toutes les armées sont interpellées par le réveil des armes. La marine compte ses frégates comme l’armée de l’air compte ses avions. «Les combats pour la supériorité aérienne sont une réalité», écrit le chef d’état-major de l’armée de l’air et de l’espace, le général Mille dans la vision stratégique qu’il a publiée en avril. Dans ce document, préparé avant le conflit, il prend acte d’un changement de monde pour l’aviation occidentale qui ne pourra plus se reposer sur une suprématie aérienne. Lors d’un exercice l’année dernière en Israël, l’armée de l’air s’était notamment entraînée à percer des défenses sol-air, comme celles dont font usage les Ukrainiens avec succès.

Ce que nous apprend la guerre en Ukraine, c’est que nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux. Le moment venu, nous n’aurons pas le droit de ne pas être au rendez-vous

Les réflexions de l’armée française ne se limitent pas à des questions de nombre ou de matériels. Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont aussi une source d’inspiration pour les experts militaires français. Le commandement décentralisé des forces ukrainiennes constitue l’une des clés de leurs succès initiaux. «La supériorité potentielle réside dans la subsidiarité», assure un gradé. Contrairement aux forces russes, les armées occidentales doivent être «capables de faire confiance» aux échelons inférieurs, poursuit-on.

A un fonctionnement vertical des opérations pourrait se substituer une approche en réseau où les unités disposent de compétences étendues. Les unités sur le terrain devraient disposer des capacités cyber minimales qui doivent aller plus loin que le combat «connecté» développé dans le cadre du programme Scorpion. «Une unité doit pouvoir neutraliser un réseau de caméras de surveillance» pour ne pas être repérée. «Le soldat de demain devra être muni d’un fusil et d’un smartphone», ajoute le militaire. Grâce à son téléphone sécurisé - qui suppose d’en protéger les vulnérabilités -, le soldat pourra participer à la «guerre informationnelle», géolocaliser les adversaires, assurer un relais de télémédecine… Dans un conflit de haute intensité, les unités devront être en mesure d’agir en autonomie, poursuit-on, sans attendre un soutien planifié à l’avance. Face à la menace des drones, la question d’un «dôme tactique» est posée. Toutes les réponses aux interpellations de la guerre en Ukraine n’ont pas encore trouvé de réponse.

En ouvrant la réflexion dès maintenant, l’institution militaire espère aussi peser sur les orientations du futur gouvernement. Il faut «gagner la prochaine loi de programmation militaire avant son vote», souligne un observateur du monde des armées.

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La combinaison et la superposition des champs de bataille - terre, air, mer, cyber, espace - sont depuis longtemps réfléchies au sein des états-majors. Mais au «multimilieu multichamp», certains veulent ajouter la dimension humaine du combat. «C’est la guerre par la maîtrise du milieu social», résume un gradé: formation des soldats, capacité d’initiative, discernement… Ce qui manque aussi aux forces russes.

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Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

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DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.

Le Figaro

À 20 ans, Bigi, le fils de Michael Jackson, apparaît méconnaissable dans les rues de Los Angeles

Blanket Jackson, le benjamin du défunt roi de la pop, a fait une rare apparition dans les rues de Californie, le jeudi 12 mai.

Il s'est offert une sortie publique remarquée. Celui qui était surnommé Blanket et a décidé de changer son prénom - Prince Michael Jackson II pour Bigi - en 2015, a été aperçu dans les rues de Calabasas, en Californie alors qu'il se rendait dans la libraire Barnes & Noble, le jeudi 12 mai. Pour cette rare sortie immortalisée par les photographes, le jeune homme de 20 ans, avec ses cheveux noirs au vent, portait un simple tee-shirt et un short gris. Une tenue à mille lieues des looks extravagants de son père, Michael Jackson, décédé en 2009, alors qu'il n'avait que 7 ans.

Comme l'explique le magazine HollywoodLife , il a également été vu en train de feuilleter un livre intitulé Essential Horror Movies, ce qui peut laisser présumer de son amour pour le genre de l'horreur, une passion partagée par le roi de la pop qui a fait le clip précurseur des années 1980, Thriller.

En vidéo, The Undressing of Janet Jackson

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Loin des caméras

Le benjamin de la fratrie, composée de son demi-frère Prince Michael Jackson I, 25 ans, et de sa demi-sœur, l'artiste Paris Michael Jackson, 24 ans, est né en 2002 d'une mère porteuse. Élevé par son père, loin du feu des projecteurs, Bigi n'a fait que très peu d'apparitions publiques. Il a récemment officié au côté de son frère, en octobre 2021, dans une interview accordée à «Good Morning Britain» pour sensibiliser les spectateurs à une cause qui lui tient à cœur, la lutte contre le réchauffement climatique.

Johnny Depp s'offre une virée en Europe pendant la suspension de son procès contre Amber Heard

Après une semaine de pause, le procès en diffamation qui oppose les deux acteurs reprendra lundi 16 mai, au tribunal de Fairfax, en Virginie.

«Personne ne partageait sa vie au moment du drame» : Gaëlle Pietri évoque Gaspard Ulliel dans un post Instagram

Le mannequin a rendu hommage à l'acteur sur le réseau social, ce mardi 10 mai. Un message dans lequel elle évoque le dernier film du comédien, Plus que jamais, mais aussi son entourage.

L'Humanité

Risques de la grossesse, comment s’en prémunir

Actu

Aussi belle que chargée d’appréhensions, la grossesse constitue un moment de vulnérabilités sur le plan immunitaire et toxicologique. Un suivi s’impose durant la gestation et en amont pour éviter les complications.

Théo Gobbi

Tout le monde s’accorde à le dire : avoir un bébé est une aventure en soi. Qu’il s’agisse de la première fois ou non, la grossesse est une expérience singulière. Il arrive malheureusement que des facteurs viennent compliquer le processus : risques de malformations pour l’enfant, fausse couche, accouchement prématuré ou encore grossesse extra-utérine, qui peut provoquer des hémorragies parfois fatales. Il est donc fondamental, pour sa santé et celle du futur nourrisson, d’être suivie tout au long des neuf mois et d’adopter un mode de vie des plus sains. « Les principaux facteurs de risques sont l’hypertension artérielle et le diabète. On pourrait croire que la mère est déjà sujette à ces pathologies avant d’être enceinte, mais pas forcément, car on parle de diabète gestationnel, qui survient après trois mois de grossesse. Ensuite, on parle d’hypertension gravidique qui survient aussi en cours de grossesse. Tout cela nécessite un suivi assidu et une prise en charge », explique Hélène Bourgain, gynécologue. Des paramètres d’autant plus dangereux qu’ils ne présentent pas toujours de signes avant-coureurs. Au même titre, des infections sexuellement transmissibles (IST) comme la chlamydia et la syphilis présentent un haut risque de transmission de la mère à l’enfant. Sans oublier la toxoplasmose, une maladie parasitaire très dangereuse pour le bébé. Pour l’éviter, il est recommandé de manger des viandes bien cuites, de laver les fruits et légumes, et d’éviter le contact avec les chats.

Rubéole et toxoplasmose

Parallèlement aux risques « physiologiques », il y a les problèmes « physiques », comme l’ouverture prématurée du col de l’utérus. On parle alors de béance du col, un risque de prématurité. « Pour l’éviter, soit on met l’utérus au repos, en recommandant à la patiente de s’allonger au maximum, soit on effectue un cerclage, technique qui consiste à attacher le col de manière à ce qu’il ne puisse pas s’ouvrir. On retire le cerclage juste avant le terme », poursuit la spécialiste. En dehors de ces facteurs « incontrôlables », sur lesquels il est possible d’agir médicalement, il y a ceux qui dépendent de l’attitude de la femme enceinte pendant sa grossesse. « Il faut évidemment ne pas fumer, ni boire une goutte d’alcool. Faire de l’exercice de manière modérée, comme la natation ou la marche, mais éviter les pratiques qui engendrent les contractions comme la voiture. Enfin, il y a l’âge qui peut augmenter le risque de fausse couche et de malformations », souligne Hélène Bourgain.

Côté alimentation, veiller, malgré les envies, à ce qu’elle soit équilibrée, car la prise de poids accentue fortement le risque d’hypertension artérielle et de diabète. Pour éviter tous ces potentiels tracas, des examens sont fortement recommandés en vue d’une grossesse : « On contrôle si la personne est immunisée contre la rubéole et la toxoplasmose. On vérifie aussi si le groupe sanguin a des immunisations rhésus. Plus tard, on peut faire une échographie pour s’assurer que l’utérus est bien formé et qu’il n’y aura pas de risques à ce niveau-là. »

Santé
Le Figaro

Le Figaro lance son application de cuisine

Claudia Cohen

Elle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.

Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.

Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.

» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine

Le Figaro enrichit son offre Premium

Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.

Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.

Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.

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Les Français, champions mondiaux de la production audiovisuelle

DÉCRYPTAGE - Entre Banijay, Mediawan, Newen et Federation, quatre groupes tricolores se placent dans le Top 15 des plus gros producteurs de programmes TV à l’échelle mondiale.

La création d'un «Conseil de la gouvernance de la désinformation» par Joe Biden suscite la polémique

DECRYPTAGE- Qualifiée de «Ministère de la Vérité» par les Républicains, cette entité rattachée au département de la Sécurité intérieure entend lutter contre les ingérences étrangères, à l'approche des élections de midterms. Mais des zones d'ombre subsistent.

Elon Musk prêt à faire revenir Donald Trump sur Twitter

ANALYSE - Le futur propriétaire estime que le bannissement de l'ex-président était «stupide».

France24 - World

Lebanon votes in first election since Beirut blast, economic crisis

Issued on: 15/05/2022 - 07:05Modified: 15/05/2022 - 07:08

FRANCE 24 Follow

Polls opened on Sunday in Lebanon's first election since the deadly Beirut port blast and the country's economic collapse, making it a test of whether Iran-backed Hezbollah and its allies can preserve their parliamentary majority amid soaring poverty and public anger.

The parliamentary election is a first test for opposition movements spawned by an unprecedented anti-establishment uprising in 2019 that briefly raised hopes of regime change in Lebanon.

Yet observers have warned not to expect any seismic shift, with every lever of power firmly in the hands of traditional sectarian parties and an electoral system rigged in their favour.

After an underwhelming campaign stifled by the nation's all-consuming economic predicament, polling stations opened at 7am local time. The voting in Lebanon came a week after the Lebanese diaspora in France and several Western nations, as well as Gulf states, cast their ballots in an overseas vote

>> Read more: Overseas Lebanese vote in high-stakes poll for crises-hit country

The army deployed across the country to secure an election Lebanon's donors have stressed was a pre-requisite for crucial financial rescue measures.

People began casting their ballots shortly after the polls opened, under the watchful eye of security forces that have fanned out across the country.

Independents can hope for more than the lone seat they clinched in 2018 but most of parliament's 128 seats will remain in the clutches of the very political class that is blamed for the country's woes.

The 2018 vote saw the heavily armed Shiite movement Hezbollah and its allies – including President Michel Aoun's Free Patriotic Movement (FPM), a Christian party – win a 71-seat majority.

Those results pulled Lebanon deeper into the orbit of Iran, marking a blow to the influence of Sunni Muslim-led Saudi Arabia.

Hezbollah has said it expects few changes from the make-up of the current parliament, though its opponents – including the Saudi-aligned Lebanese Forces, another Christian group – say they hope to scoop up seats from the FPM.

Adding a note of uncertainty, a boycott by Sunni leader and longtime former prime minister Saad al-Hariri has left a vacuum that both Hezbollah allies and opponents are seeking to fill.

Economic mismanagement, corruption top voting issues 

Since the last election, the country was mutilated by an August 2020 blast at the Beirut port that went down as one of the largest non-nuclear explosions in history and deepened one of the most spectacular economic downturns of our time.

The Lebanese pound has lost 95 percent of its value, people's savings are blocked in banks, minimum wage won't buy a tank of petrol and mains electricity comes on only two hours a day.

More than 80 percent of the population is now considered poor by the UN,  with the most desperate increasingly attempting perilous boat crossings to flee to Europe.

Once described as the Switzerland of the Middle East, Lebanon ranked second-to-last behind Afghanistan in the latest World Happiness Index released in March.

Numbed by the daily hardships of the economic crisis, many registered voters have seemed indifferent to an election that they doubted would even be held until a few days ago.

Despite international pressure to reform Lebanese politics, the corruption that sank the country is still rife, including in the electoral process.

The crisis has only widened the gap in purchasing power between the politicians who buy votes and the electorate that sells them.

At one candidate's rally in the northern city of Tripoli, some well-wishers disappointed by the lack of cash handouts made off with the plastic chairs.

Test for a fractured protest movement

While Sunday's election might not topple their reviled leadership, some Lebanese see the vote as an important test for the principles that arose during the October 2019 uprising.

In the 2018 elections, an extraordinary coalition of independent and secular civil society members, called the Kulluna Watani list, which fielded a record number of female candidates.

The campaign trail excitement around the Kulluna Watani list however failed to translate into parliamentary seats. Lebanon’s entrenched political parties closed ranks, formed alliances – and aided by a carefully crafted new electoral law – secured a parliamentary majority. Kulluna Watani managed to win just one seat in the 2018 vote. 

While the 2022 vote was seen as a major electoral test for the protest movement, the dozens of opposition groups — popularly known as the “thawra” or revolution – failed to coalesce into a unified political front.

Despite the challenges, Sunday's vote remains a testament to Lebanon's vibrant democratic process in a Middle East country that retains vital civic liberties.

For Marianne Vodolian, the cataclysmic August 2020 explosion that disfigured Beirut and killed more than 200 people makes voting an even more sacred duty.

"We are against the regime that ruled us for 30 years, robbed us and blew us up," said the 32-year-old, a spokesperson for the families of blast victims.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country

On the ground

Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises

MIDDLE EAST MATTERS

Lebanese parliamentary elections: High stakes for first poll since 2019 protests

L'Humanité

Une visite éclairante de la Cité des électriciens de Bruay-la-Buissière

Actu

Une ancienne cité minière du Pas-de-Calais, s’est refait une beauté pour raconter la vie de ses habitants. Un lieu du patrimoine vivant qui met en lumière une conception humaine de l’habitat ouvrier, à l’opposé des grands ensembles.

Lea Desportes

Pas de cliché sur les cités… minières. Tel semble être le credo de la Cité des électriciens. Construit entre 1856 et 1861 à côté de la fosse n° 1 qui se trouve en bas de la côte, le plus ancien coron subsistant du Pas-de- Calais a été réhabilité et ouvert au public en mai 2019.

Contrairement aux grands ensembles qui seront érigés à partir des années 1950, l’habitat ouvrier n’a ici rien d’écrasant. La configuration initiale de la cité, qui compte sept « barreaux », a été conservée. Le terme désigne un alignement de maisons mitoyennes et identiques. À l’exception d’une frise sous la toiture, les façades sont sans fioriture : l’encadrement des portes et des fenêtres est peint en blanc, les volets en vert. Leur style s’inspire des fermes des environs : en briques, de plain-pied, même si les combles servent de chambres, et une porte fermière en deux vantaux indépendants l’un de l’autre favorise la circulation de l’air. Car la propreté était importante.

150 m2 de jardin attribués à chaque foyer

Les rues sont d’ailleurs légèrement pentues, permettant à l’époque aux femmes de « faire le ruisseau » : tous les samedis, à la même heure, elles nettoient à grandes eaux leur bout de trottoir. Il faut que ça brille, le système paternaliste y veille. Pour leur hygiène morale, mieux vaut que les hommes soient au grand air plutôt qu’à l’estaminet. Une parcelle de champ et 150 m2 de jardin sont donc attribués à chaque foyer et leur entretien est obligatoire. On discute moins droits du travail quand, à la main, la fourche remplace le verre. Mais le jardinage est aussi source de fierté et de bien-être, et la cité actuelle cultive plusieurs jardins.

La « capitale polonaise »

Et puis, dehors, l’espace est moins restreint. La quarantaine de petites maisons (de 30 à 44 m2) abrite en effet des familles nombreuses (huit enfants en moyenne), auxquelles il faut souvent ajouter les grands-parents et les « pensionnaires », les hommes célibataires. Dans l’entre-deux-guerres, les rues sont baptisées de noms de savants, Ampère, Volta ou encore Edison. Pour les gens du coin, la cité devient celle « des électriciens ». À la même période, les compagnies font venir de la main-d’œuvre étrangère, en masse. Bruay devient Czestochowa, la « capitale polonaise ». Cohabitent donc ici plusieurs nationalités mais aussi de multiples métiers, des lampistes aux jardiniers, en passant par les infirmières.

Chaque maison possède une cave où sont stockés les denrées alimentaires et le charbon auquel tous les travailleurs de la mine ont droit. Un acquis du statut du mineur obtenu à la Libération en échange de l’exceptionnelle mobilisation des « soldats de l’abîme » lors de la « bataille du charbon » qui doit permettre de relever la France. Le logement à vie figure aussi parmi les avantages.

Le passé rencontre l’avenir

Lorsque les travaux démarrent en 2013, le lieu est en partie laissé à l’abandon mais quelques familles y vivent encore. Dix logements sociaux ont été préservés aujourd’hui. Outre la fonction mémorielle, de nouveaux usages ont été créés. Certains des « carins », les dépendances qui servaient de buanderie mais aussi de poulailler et de clapier, ont été transformés en résidences d’artistes et en logements insolites qui rencontrent un vif succès.

Un bâtiment contemporain pensé par l’architecte Philippe Prost symbolise parfaitement cette volonté de raconter le passé tout en incarnant l’avenir du territoire. Ses tuiles émaillées en rouge rubis font bien sûr écho à la teinte rouge cerise du badigeon d’origine des briques qui a été retrouvé. Il propose un parcours à travers le paysage du bassin minier, depuis les origines de la révolution industrielle jusqu’à l’arrêt de la dernière fosse. Celle de Bruay ferme en 1979.

Un enduit couleur lazurite

Un ancien barreau donne, lui, un aperçu des intérieurs, sans reconstitution ni mise en scène. Un « écorché » met à nu l’évolution des matériaux utilisés du sol au plafond. Depuis les années 1920, le papier peint a traversé les époques mais les motifs ont évolué, des fleurs à Mickey Mouse. Avant cette date, les murs sont recouverts d’un enduit à la chaux couleur lazurite, un bleu azur qui détonne au pays noir. La Cité des électriciens réussit parfaitement à mettre en lumière la beauté du patrimoine industriel. Une mission qui n’a rien de mineur.

Trois escales pour découvrir le pays minier

  • La Cité des électriciens

Rue Franklin, 62700 Bruay-la-Buissière.

  • La piscine Art déco Roger-Salengro

716, rue Augustin-Caron, 62700 Bruay-la-Buissière. Inaugurée en 1936 sous le Front populaire, cette magnifique piscine découverte est l’unique en France de ce genre encore ouverte à la baignade. Elle se transforme l’hiver en bassin nordique.

  •  Les « terrils du pays à part »

Lorsqu’on visite la cité, on aperçoit en toile de fond les terrils jumeaux d’Haillicourt. 389 marches ont été aménagées pour permettre d’accéder au sommet et à la vue imprenable sur les paysages de l’Artois et la chaîne des terrils.

Découverte
France24 - World

'Racially motivated' mass shooting at supermarket in Buffalo, New York

Issued on: 14/05/2022 - 23:37

NEWS WIRES David SMITH

A heavily armed 18-year-old white man shot 10 people dead on Saturday at a Buffalo, New York grocery store in a "racially motivated" attack that he live-streamed on camera, authorities said.

The gunman, who was wearing body armor and a helmet, was arrested after the massacre, Buffalo Police Commissioner Joseph Gramaglia told a news conference.

Gramaglia put the toll at 10 dead and three wounded. Eleven of the victims were African Americans.

The gunman shot four people in the parking lot of the Tops supermarket, three of them fatally, then went inside and continued firing, Gramaglia said.

Among those killed inside the store was a retired police officer working as an armed security guard.

The guard "engaged the suspect, fired multiple shots," but the gunman shot him, Gramaglia said.

He added that when police arrived, the shooter put the gun to his neck, but was talked down and surrendered.

Stephen Belongia, special agent in charge of the FBI's Buffalo field office, told the news conference that the shooting is being investigated as a hate crime.

"We are investigating this incident as both a hate crime and a case of racially motivated violent extremism," Belongia said.

Erie County Sheriff John Garcia described the attack as "pure evil."

"It was straight up racially motivated hate crime from somebody outside of our community," he said.

When asked what information led authorities to term the attack a hate crime, Erie County District Attorney John Flynn said they had evidence indicating "racial animosity," but declined to elaborate.

'Manifesto'

US media outlets have reported officials are investigating a detailed "manifesto" posted online before the shooting, in which the suspect outlines his plans and racial motivations for the attack.

Quoting from the manifesto, the New York Times reported the suspect had been "inspired" by white supremacist acts of violence, including the massacre of 51 Muslims in Christchurch, New Zealand in March 2019.

A semi-automatic weapon used in Saturday's shooting also had a racial epithet written on it as well as the number 14 -- a reference to a white supremacist phrase -- according to local daily The Buffalo News, citing a local official.

District Attorney Flynn said in the press conference that the shooter used an "assault weapon" -- a term that can apply to types of rifles and shotguns in New York -- but did not specify which kind.

Flynn's office said in a tweet Saturday night that the suspect -- identified as Payton Gendron of Conklin, New York -- had been arraigned on a charge of first-degree murder, which carries a sentence of life without parole. He is being held without bail.

Payton S. Gendron, 18, of #Conklin, NY has been arraigned in Buffalo City Court on one count of Murder in the First Degree. He was remanded without bail. A felony hearing was scheduled for Thursday, May 19 at 9:30 a.m.

May 15, 2022

Asked during the earlier press conference if the shooter could face the death penalty at the federal level, the US attorney for the Western District of New York, Trini Ross, said: "All options are on the table as we go forward with the investigation."

'Day of great pain' 

Byron Brown, the mayor of Buffalo -- which is located in western New York State, along the US border with Canada -- said the shooter "traveled hours from outside this community to perpetrate this crime."

"This is a day of great pain for our community," Brown said.

White House Press Secretary Karine Jean-Pierre said US President Joe Biden had been briefed on the "horrific shooting."

In a statement, Biden thanked police and first responders and denounced the attack. 

"Any act of domestic terrorism, including an act perpetrated in the name of a repugnant white nationalist ideology, is antithetical to everything we stand for in America," he said.

Senate Majority Leader Chuck Schumer, the senior US senator from New York, said in a tweet: "We are standing with the people of Buffalo."

The governor of New York, Kathy Hochul, described the killings as a "horrific white supremacist shooting" in a tweet that also praised the grocery store security guard as "a true hero."

A spokesperson for streaming service Twitch confirmed to AFP that the shooter used the service to broadcast the attack.

"We have investigated and confirmed that we removed the stream less than two minutes after the violence started," the spokesperson said, adding: "We are taking all appropriate action, including monitoring for any accounts rebroadcasting this content."

Wave of gun violence

The Buffalo shooting follows other recent instances of racially motivated mass killings in the United States.

In 2019, a white gunman traveled hours across the state of Texas and killed 23 people at a Walmart in El Paso, where the vast majority of the population is Hispanic.

Four years earlier, in Charleston, South Carolina, a white man opened fire in an African American church, killing nine.

In both instances, the men posted hate-filled manifestos online before their shooting rampages.

Despite recurring mass-casualty shootings and a nationwide wave of gun violence, multiple initiatives to reform gun regulations have failed in the US Congress, leaving states and local councils to enact their own restrictions.

The United States suffered 19,350 firearm homicides in 2020, up nearly 35 percent compared to 2019, the Centers for Disease Control and Prevention (CDC) said in its latest data.

 (AFP)

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California transit worker kills eight, including coworkers, in latest US mass shooting

US court approves $800m settlement for victims of Las Vegas shooting

New York subway shooting suspect denied bail, will undergo psychiatric exam

France24 - World

'Our music conquers Europe': Zelensky praises Ukraine Eurovision win

Issued on: 15/05/2022 - 01:42

NEWS WIRES

Ukraine's Kalush Orchestra won the Eurovision Song Contest in Italy on Saturday with their entry "Stefania", riding a wave of public support to claim an emotional victory that was welcomed by the country's president.

Sung in Ukrainian, the winning song fused rap with traditional folk music and was a tribute to band frontman Oleh Psiuk's mother.

The bookmakers had made Kalush Orchestra the clear favourite for the annual contest, which normally draws a television audience of close to 200 million, based in part on popular sympathy for Ukraine following Russia's invasion in February.

Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy was quick to offer his congratulations.

"Our courage impresses the world, our music conquers Europe! Next year Ukraine will host the Eurovision song contest," he said in an online message. The winners traditionally get to host the event the following year.

"I thank the Kalush Orchestra for this victory and everyone who gave us your votes! I am sure that the sound of victory in the battle with the enemy is not far off," he added.

Ukraine were in fourth place based on jury voting but claimed victory with a commanding lead in viewer voting. Britain's Sam Ryder finished second, while Chanel of Spain finished third.

It is the third time that Ukraine has won the annual competition.

The band's frontman made a plea for the city of Mariupol and its Azovstal plant at the end of their appearance.

"Please help Ukraine, Mariupol. Help Azovstal right now," Psiuk shouted from the front of the stage.

The European Broadcasting Union, which organises the contest, said no action would be taken against the band for using the stage to make a statement.

"We understand the deep feelings around Ukraine at this moment and believe the comments of the Kalush Orchestra and other artists expressing support for the Ukrainian people to be humanitarian rather than political in nature," the EBU said in a statement.

(REUTERS)

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Eurovision: With Russia excluded, Ukraine wins the political contest

ENCORE!

Ukraine's Eurovision Song Contest band calls for end to war

The World This Week

Ukraine invasion bolsters NATO, Shireen Abu Akleh killing, China's zero Covid policy, Eurovision

France24 - World

Advocates decry the arrest of a fruit vendor in New York’s subway after video goes viral

Issued on: 13/05/2022 - 15:40Modified: 13/05/2022 - 15:49

Pariesa Young Follow

A fruit vendor in the New York City subway was arrested by police on April 29 and had her goods confiscated for not having proper licensing. A video of the arrest went viral, prompting outrage from advocates who argue that New York City street vendors have been treated unfairly by police, while at the same times it’s become more and more difficult to obtain permits to sell food.

Longtime fruit vendor Maria Falcon was on a platform in a Brooklyn subway station on April 29 when she was handcuffed by police. Her daughter, who was with her at the time, filmed the incident in a video that was posted on May 7 and quickly went viral.

The video shows Falcon being led away by one police officer, as another one follows with her cart of fruit. Falcon told media outlet amNewYork that she was not selling fruit from the cart when police approached her.

Horrific treatment of Maria, a mother, immigrant entrepreneur & her *daughter* who filmedEarlier this week, Maria was arrested for selling mangoes & kiwis to customers she's served for 10+ yrsShame on our city for choosing cruelty, instead of supporting hardworking mothers pic.twitter.com/sjonO5FMjM

May 7, 2022

The video was shared on Twitter by the Street Vendor Project, a non-profit organisation that advocates for New York City street vendors to obtain licences and permits as well as grow their businesses, championing street vending as an integral part of the city’s culture. 

Another video shared by the association shows the cart with Falcon’s goods – chocolate bars as well as bags of cut fruits, such as mango, strawberries and kiwi.

Maria wanted to show the work she was arrested for: "These are the fruits & box of chocolates we sell - it takes us 3 days to sell this box. This is the honorable work we do - we aren't hurting anyone or anything" pic.twitter.com/Gwgw1v2fhG

May 7, 2022

Falcon, who has been selling goods from a cart in New York City since 2008, was held in the police station for two hours and the officers confiscated her cart and goods. She was searched for illicit items and then issued a citation for unauthorised commercial activity. 

‘All I want is a place to work safely’

Falcon told amNewYork about the experience:

I felt terrorised. I set up in an area where I’m not in anybody’s way. I’m up against the wall and I’m just there, not to do anything to anybody, just selling things like fruits and churros.

Just let us work with dignity. We are immigrants, we’re not hurting anybody. We women are not at home waiting for our husbands to come and earn for our families. We’re out working and trying to provide. All I want is a place to work safely.

Falcon, who is originally from Ecuador, explained that she sets up her cart inside subway stations during colder months usually, but has opted to continue selling there during the pandemic as there is more foot traffic. She has been arrested for vending before, and was ticketed earlier in April, but Falcon said this is the first time that the police have taken her products.

New York City cracks down on unlicensed vendors

The Street Vendor Project explained in a Tweet that Falcon does have a valid food vendor license – meaning she has passed food safety courses and pays sales tax on her business – but doesn’t have a permit for mobile food vending. These permits authorise individuals to sell prepared foods after passing a Department of Health inspection ensuring that they meet health code requirements. 

And getting a valid permit isn’t an easy feat, due to caps on the number issued. Currently, New York City allows only 5,100 street vending permits – a figure which hasn’t increased much since the early 1980s when the limit was first proposed. And because permit holders can renew their authorisations indefinitely, it’s hard for the thousands of people on the waitlist to ever get approved.

According to the New York City Department of Health website, the city will issue 445 additional permits each year over the next decade, starting in July 2022, allowing some of the people who are already on the waitlist to obtain a legal permit. 

Still, there are an estimated 10,000 to 12,000 vendors in New York, most of them operating illegally. Police, as well as the Department of Consumer and Worker Protection (DCWP), issue hundreds of citations to unauthorised street vendors a year, with a maximum fine of 1,000 dollars (around 960 euros). And the number of citations has increased back to pre-pandemic rates: 1,621 tickets were issued in just six months of 2021 compared with 1,609 in all of 2019. 

Crackdowns on street vendors follow New York City Mayor Eric Adams’s “quality-of-life” policies, which include greater enforcement of low-level offences such as public drinking or loitering. The move has also put more police officers in the city’s subways. Critics say this kind of “broken windows” policing – punishing petty crimes with the aim of preventing larger ones – isn’t effective, and unfairly targets disadvantaged populations.

These regulations – alongside the major impacts of Covid-19 in New York City – have made it more and more difficult for the city’s street vendors to make a living. 

Maria Falcon’s arrest harkens back to similarly high-profile incidents involving food vendors. In 2019, an Ecuadorian immigrant was arrested in a subway station and had her equipment confiscated for selling churros. And last September, city officials shut down a stall run by a Bronx vendor without a licence. A viral video showed city workers dumping her fresh produce in the garbage

Complaints against street vendors include obstruction of sidewalks, health and safety concerns, as well as impacts on nearby small businesses. Meanwhile, advocates say that street vendors help the local economy and contribute to the culture of New York City. 

“Imagine having two city agents and police officers coming to check on you,” said Carina Kaufman-Gutierrez, deputy director at the Street Vendor Project. “The city is pouring all these resources into criminalizing and shutting down these small businesses instead of creating a licensing program and regulating them.”

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Valeurs Actuelles

[Ferrand] Noms de partis : le nom

À l’heure de la communication triomphante, alors que des partis politiques à la peine vendent leurs charmes comme des assureurs en ligne ou des banquiers sans guichet, les acronymes ne font plus recette. Fini, le temps du MRP, de l’UDR et du MRG ! En 2007, déjà, l’UDF s’était muée en Mouvement démocrate, abrégé sous la forme “MoDem” pour faire branché ; huit ans plus tard, en 2015, l’UMP s’était rebaptisée Les Républicains, faisant fi des traditions françaises au profit d’une ostensible fascination pour la vie politique américaine.

En 2017, était fondée La France insoumise – symbolisée par la lettre grecque phi ; trois ans avant qu’EELV se dissolve dans une coalition, le Pôle écologiste… Quoi d’encore plus neuf, en 2022 ? C’est au tour de LREM d’adopter un beau nom bien vendeur : Renaissance… Après Reconquête, le parti de campagne d’Éric Zemmour, voilà qui, décidément, sent à plein nez son histoire !

Jusqu’à ces temps derniers, la Reconquête, sans autre précision, évoquait la reprise par les chrétiens, du XIe au XVe siècle, des terres islamisées de la péninsule Ibérique. La Renaissance, quant à elle, désignait le phénomène qui, au XVe siècle et au suivant, a vu les artistes, poètes et penseurs postmédiévaux se mettre à l’école des Anciens et renouer avec les meilleurs aspects d’une culture gréco-latine enterrée depuis un millénaire. Parlante surenchère de références et contre-références…

Un ami volontiers railleur, auquel je disais que Reconquête et Renaissance annonçaient, dans le même registre, l’irruption de partis appelés – pourquoi pas ? – Peuple ou Révolution, m’a fait cette remarque aigre-douce : « Donne tous les noms que tu voudras à tous les partis qui se présenteront ; s’ils n’ont rien d’autre à promouvoir que les idées toutes faites, toutes mortes, d’un monde sans alternative, je ne donne pas cher de leur avenir. » Certes ; mais c’est négliger un peu trop, me semble-t-il, le pouvoir des noms sur l’imaginaire.

En privilégiant désormais le pouvoir des noms sur celui des mots, la politique assume sa volonté de brouiller les pistes, de perdre l’électeur plutôt que de l’éclairer.

Marcel Proust a consacré la fin du premier volume de sa Recherche à cette influence-là. Dans « Noms de pays : le nom » , l’on peut lire ceci : « Les mots nous présentent des choses une petite image claire et usuelle comme celles que l’on suspend aux murs des écoles pour donner aux enfants l’exemple de ce qu’est un établi, un oiseau, une fourmilière, choses conçues comme pareilles à toutes celles de même sorte. Mais les noms présentent des [choses] une image confuse qui tire d’eux, de leur sonorité éclatante ou sombre, la couleur dont elle est peinte uniformément […] . »

Pour reprendre ce distinguo, il me paraît qu’en privilégiant désormais le pouvoir des noms sur celui des mots, la politique assume sa volonté de brouiller les pistes, de perdre l’électeur plutôt que de l’éclairer. C’est en définissant plus nettement ce que l’on prétend leur “vendre” qu’on ramènera les gens aux urnes ; pas en repeignant la devanture de couleurs suaves, d’autant plus trompeuses.

C’est exactement dans cet esprit que, vendredi et samedi – les 13 et 14 mai -, je réunis à Château-neuf-du-Pape, à l’invitation du maire, Claude Avril, plusieurs amoureux de la chose publique – dont Michel Maffesoli et François-Xavier Bellamy. Le sociologue en profitera pour développer, notamment, sa vision d’un “enracinement dynamique” ; et le philosophe, pour revenir sur cette urgence de transmettre à laquelle, depuis des années, il n’aura eu de cesse de nous rappeler.

Qu’on ne s’y trompe pas : Les Causeries de Châteauneuf-du-Pape ne sont pas seulement une tentative de votre serviteur de tonifier un débat public asthénié à force de formules creuses et de ronronnement sans âme. Fidèle à mon vieux précepte – « plutôt que de lutter contre les ombres, allumer le plus possible de lumières » -, j’essaierai d’y prendre date avec tous les auditeurs de bonne volonté ; en espérant qu’un jour, derrière la séduction de noms flatteurs, les mots retrouveront leur sens.

Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Thousands take to streets across US to support abortion rights

Issued on: 14/05/2022 - 09:47

NEWS WIRES Jessica LE MASURIER Follow

Supporters of abortion rights took to the streets across America on Saturday to make clear their anger at the prospect that the Supreme Court will soon strike down the constitutional right to abortion. Cries of “My body, my choice” rang out as activists committed to fighting for what they called reproductive freedom.

Incensed after a leaked draft opinion suggested the conservative majority on the court would vote to overturn the landmark Roe v. Wade ruling, activists rallied to express their outrage and mobilize for the future as Republican-led states are poised to enact tighter restrictions.

In the nation’s capital, thousands gathered in drizzly weather at the Washington Monument to listen to fiery speeches before marching to the Supreme Court, which is now surrounded by two layers of security fences.

The mood was one of anger and defiance.

“I can’t believe that at my age, I’m still having to protest over this,” said Samantha Rivers, a 64-year-old federal government employee who is preparing for a state-by-state battle over abortion rights.

Caitlin Loehr, 34, of Washington, wore a black T-shirt with an image of the late Supreme Court Justice Ruth Bader Ginsburg’s “dissent” collar on it and a necklace that spelled out “vote.”

“I think that women should have the right to choose what to do with their bodies and their lives. And I don’t think banning abortion will stop abortion. It just makes it unsafe and can cost a woman her life,” Loehr said.

A half-dozen anti-abortion demonstrators sent out a countering message, with Jonathan Darnel shouting into a microphone, “Abortion is not health care, folks, because pregnancy is not an illness.”

From Pittsburgh to Pasadena, California, and Nashville, Tennessee, to Lubbock, Texas, tens of thousands participated in “Bans off our Bodies” events. Organizers expected that among the hundreds of events, the largest would take place in Chicago, New York, Los Angeles and other big cities.

“If it’s a fight they want, it’s a fight they’ll get,” Rachel Carmona, executive director of the Women’s March, said before the march.

Polls show that most Americans want to preserve access to abortion — at least in the earlier stages of pregnancy — but the Supreme Court appeared to be poised to let the states have the final say. If that happens, roughly half of states, mostly in the South and Midwest, are expected to quickly ban abortion.

The battle was personal for some protesters.

Teisha Kimmons, who traveled 80 miles to attend the Chicago rally, said she fears for women in states that are ready to ban abortion. She said she might not be alive today if she had not had a legal abortion when she was 15.

“I was already starting to self harm and I would have rather died than have a baby,” said Kimmons, a massage therapist from Rockford, Illinois.

At that rally, speaker after speaker told the crowd that if abortion is banned that the rights of immigrants, minorities and others will also be “gutted,” as Amy Eshleman, wife of Chicago Mayor Lori lightfoot put it.

“This has never been just about abortion. It’s about control,” Eshleman told the crowd of thousands. “My marriage is on the menu and we cannot and will not let that happen,” she added.

In New York, thousands of people gathered in Brooklyn’s courthouse plaza before a march across the Brooklyn Bridge to lower Manhattan where another rally was planned.

“We’re here for the women who can’t be here, and for the girls who are too young to know what is ahead for them,” Angela Hamlet, 60, of Manhattan, said to the backdrop of booming music.

Robin Seidon, who traveled from Montclair, New Jersey, for the rally, said the nation was a place abortion rights supporters have long feared.

“They’ve been nibbling at the edges, and it was always a matter of time before they thought they had enough power on the Supreme court, which they have now," said Seidon, 65.

The upcoming high court ruling in a case from Mississippi stands to energize voters, potentially shaping the upcoming midterm elections.

In Texas, which has a strict law banning many abortions, the challenger to one of the last anti-abortion Democrats in Congress marched in San Antonio.

Jessica Cisneros joined demonstrators just days before early voting begins in her primary runoff against U.S. Rep. Henry Cuellar. The race could be one of the first tests over whether the court leak will galvanize voters.

In Chicago, Kjirsten Nyquist, a nurse toting daughters ages 1 and 3, agreed about the need to vote. “As much as federal elections, voting in every small election matters just as much,” she said.

Saturday's rallies come three days after the Senate failed to muster enough votes to codify Roe v. Wade. Sponsors included the Women’s March, Move On, Planned Parenthood, UltraViolet, MoveOn, SEIU and other organizations.

(AP)

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Constitutional crisis? Bitter battle as US looks set to roll back abortion rights

US Republicans block Senate bill to protect access to abortion

#The 51%

Life after Roe v. Wade, what impact will it have on American society?

Valeurs Actuelles

[Albert] Nouvelle Union Populaire contre patriotes en ordre dispersé : quand la gauche fait la désunion des droites

La droite est un peu partout mais finalement nulle part dans sa plénitude. Dans un pays que l’on présente majoritairement, mais abusivement, à droite, beaucoup rêvent d’une union de ses différents courants pour l’emporter aux élections. Mais les espoirs soulevés par le mirage de l’arithmétique électorale sont presque mécaniquement déçus par la réalité des urnes. En politique comme ailleurs, la somme des faiblesses fait rarement une force. Certes on objectera que la gauche, mue par l’opportunisme électoral, donne l’illusion d’avoir surmonté ses divisions. Mais sans se risquer à un pronostic hasardeux, on imagine mal cette coalition de circonstances résister à l’après-19 juin. Il n’empêche que la gauche aura tenté ce que la droite n’ose plus faire depuis longtemps. En se drapant dans les plis de la gauche révolutionnaire et intersectionnelle, Jean-Luc Mélenchon a redonné, par le verbe et le geste, du sens à la politique comme peu de candidats ont su le faire à droite. L’histoire de ses errements explique sans doute cette retenue. René Rémond avait cru saisir ainsi ce qu’était la droite en la réduisant à trois formes de conquêtes du pouvoir, légitimiste, orléaniste et bonapartiste sans chercher à examiner ce qui la fondait dans sa substance. Aujourd’hui encore, on voudrait lui substituer de nouveaux clivages, notamment sociaux, qui minorent sa dimension culturelle. Si la droite ne se redonne pas cette étoffe intellectuelle, elle est vouée à une longue relégation. Comme dans un tragique de répétition, la vie politique française a souvent vu la gauche ne triompher que des faiblesses et des divisions de la droite. Il ne tient qu’à elle de lever cette malédiction.

Deux siècles de divisions

La fragmentation de la droite est consubstantielle de son histoire. Dès sa naissance politique sous la Révolution, elle se déchire sur des questions institutionnelles en courants irréconciliables. René Rémond a sans doute exagéré l’opposition entre légitimistes et orléanistes qui se rejoignaient sur la conception de la nation, de l’autorité et de la morale mais elle fut suffisamment durable pour favoriser le triomphe de la gauche sous la IIIe République.

Par un procédé voué à durer, la gauche assène des anathèmes afin d’ostraciser ses adversaires. Gambetta assimile ainsi la droite ennemie au « cléricalisme ». Peu importe que le fond bonapartiste soit anticlérical, que l’Église se soit détachée de la réaction, ce sera la marque de son infamie pour un demi-siècle. Par résignation, la droite abandonne le pouvoir à la gauche et Mac-Mahon, son héraut, quitte même la présidence de la République en 1879, deux ans avant la fin de son mandat.

À la fin du XIXe siècle, la gauche se saisit de l’affaire Dreyfus pour enfermer de nouveau les droites dans une même condamnation, lui reprochant son inclination antiparlementaire et antisémite pourtant largement partagée dans ses rangs. Elle amalgame toutes les ligues patriotiques sans chercher à saisir leurs spécificités doctrinales. Jusqu’à la Grande guerre, la droite est incapable d’enrayer le glissement à gauche du pays. Il existe bien des formations de droite mais aucune n’assume le qualificatif de « droite ».

La gauche frappe d’interdit la droite pour faire oublier ses propres compromissions

Dans l’Entre-deux-guerres, la gauche subsitue l’antifascisme à l’anticléricalisme comme arme répulsive. Ainsi, le ministre André Tardieu, qui vient de se découvrir une nature de droite, est aussitôt dénoncé comme factieux pour avoir osé financer les Croix de Feu. Tous les gouvernements auquel il participe sont frappés d’illégitimité par la gauche qui obtient leur chute en dénonçant des alliances nauséabondes. En revanche, la gauche ne s’encombre pas de ces scrupules quand elle s’associe au parti communiste inféodé à l’Union soviétique. En 70 ans, la droite n’aura même pas gouverné 10 ans !

Le drame de Vichy emporte durablement la droite dans un halo de déconsidération habilement surjouée par la gauche qui fait ainsi oublier ses propres compromissions. Soucieux de ne pas se laisser empeser par un héritage devenu honteux, les courants conservateurs et libéraux prennent soin de ne jamais se revendiquer de droite. La figure tutélaire de De Gaulle donne encore l’illusion d’une famille rassemblée mais cette unité ne résiste pas longtemps à son départ.

Gaullistes et centristes se déchirent entre conservateurs, libéraux et sociaux, divisions dont Mitterrand tire profit pour l’emporter en 1981. Non content d’entretenir une concurrence sourde entre le RPR et l’UDF, le président socialiste ouvre un nouveau champ de crispation en introduisant dans le jeu politique le Front national comme le bacille de la discorde. Incertaine sur ces fondamentaux, la droite cède au chantage moral de la gauche qui la pousse à s’éloigner toujours davantage de son essence de peur d’être assimilée à l’« extrême-droite ».

La victoire de 2007 anesthésie les fêlures, la défaite de 2012 les réactive

Lorsque l’UMP voit le jour en 2002, le mouvement gaulliste et national est devenu une maison de centre-droit et européenne. La confusion culmine lors du référendum de 2005 sur l’avenir de l’Union européenne. L’énergie indéniable de Nicolas Sarkozy permet de réaliser la synthèse autour de thèmes opportuns comme l’identité et le travail. La victoire de 2007 anesthésie les fêlures, la défaite de 2012 les réactive. Mais chaque succès électoral local repousse le nécessaire effort de clarification dont la droite refuse de voir l’urgence.

Conscient des fragilités doctrinales des partis, Emmanuel Macron croit le temps du dépassement enfin arrivé. Tout en voulant contribuer à la dépolitisation de la société, le Président de la République ne cesse de jouer sur les ressorts politiques pour usurper à la droite son flanc libéral et centriste et à la gauche son pôle diversitaire. Le clivage droite-gauche n’est donc pas dépassé mais s’est simplement déplacé.

Les efforts de dédiabolisation du Rassemblement national n’ont pas rendu plus poreux le cordon sanitaire. La droite a repris certains de ses thèmes tout en refusant de s’allier à lui affirmant seulement qu’elle serait plus crédible pour les appliquer. Emmanuel Macron entonne alors l’antienne du Front républicain qu’il critiquait naguère non tant pour des raisons morales que par cynisme électoral. En aspirant une partie de la droite et condamnant l’autre à l’isolement, le Président s’est assuré une réélection assez facile.

La droite a commis l’erreur de chercher d’abord à rassembler en bricolant un dénominateur commun au lieu de proposer une ligne de pensée claire à laquelle chacun, et non des partis, aurait pu s’agréger.

La droite serait-elle donc condamnée à l’éparpillement ? Elle doit d’abord s’affranchir de la contingence des égos pour se ressaisir d’une vision appuyée sur un corps de pensée qui n’a pas tant à être réinventé que retrouvé. La droite a commis l’erreur de chercher d’abord à rassembler en bricolant un dénominateur commun au lieu de proposer une ligne de pensée claire à laquelle chacun, et non des partis, aurait pu s’agréger. Les branches se déploient toujours à partir du tronc, jamais l’inverse. Quand on sait ce que l’on est, dans sa singularité, on s’ouvre plus facilement à l’universel. Force est de reconnaître que le leader de la France Insoumise a pour l’instant su relever ce pari.

Certes, le jeu politique éprouve le besoin d’une incarnation pour porter des idées. Mais la droite s’est contentée de trouver un charisme suffisamment fort pour triompher. Nicolas Sarkozy a endossé ce volontarisme avec un certain succès mais dès sa défaite, les fractures que son énergie avait, un temps, occultées se sont révélées avec une brutalité insoupçonnée. La droite avait négligé la permanence des idées au profit de l’immédiateté électorale. Le macronisme peut disparaître avec Emmanuel Macron, l’idéal progressiste qui l’a porté au pouvoir demeurera.

Avant de trancher la question de la ligne politique, nécessairement mobile, la droite a donc besoin de réarticuler ce qu’elle a reçu de civilisationnel avec ce qu’elle doit transmettre d’essentiel en vue d’agir pour notre pays. La droite n’a pas 5 ans devant elle, elle doit engager cette réflexion maintenant.

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Pie XII et les juifs, la parole et les actes

Le Figaro

Spécial chambres d'hôtes 2022 : 150 adresses pour les beaux jours, notre moteur de recherche pour trouver votre bonheur

La rédaction du Figaro VoyageFIG Data

EXCLUSIF - De châteaux en bastides, de villas design en hébergements insolites, découvrez les pépites de vos futures escapades. Nouveauté cette année : un moteur de recherche pour personnaliser vos choix et dénicher l'adresse de vos rêves.

150 pépites à découvrir dès à présent. Au terme d'une enquête de terrain, voici notre sélection 2022 de chambres d'hôtes qui arrive pile poil pour les beaux jours. Et cette 14e édition ne manque pas de nouveautés dans toutes nos régions ! La pandémie aura au moins eu quelques effets secondaires positifs… Dans le Loir-et-Cher, l'étrange parenthèse a fait renaître le rêve presque oublié de Stéphane : créer des chambres d'hôtes dans une demeure de caractère. Et c'est au cœur de la cité royale de Blois qu'il trouvera son bonheur dans l'ancien couvent des Cordeliers. En Côte-d'Or, Olivier et Emmanuel ont eux aussi profité du confinement pour restaurer le presbytère de Darcey et y peaufiner leur concept d'hospitalité. Dans le Pas-de-Calais, à mi-chemin entre la Côte d'Opale et la baie de Somme, c'est au milieu des arbres que Florence a enraciné le sien, mêlant conscience environnementale et équilibre intérieur dans ce qui fut un relais des Templiers.

Pour certains, l'aventure répond à une quête de sens. Pour d'autres, comme Jean-Yves, amoureux des oiseaux qui peuplent son domaine arlésien, l'envie de partager une passion a donné l'impulsion. Et il y aura toujours ces coups de cœur pour une région ou une bâtisse à l'âme forte – celui de ce couple de Luxembourgeois pour le château de Saint-Dau, dans le Lot, en est l'illustration parfaite – pour que s'ouvrent les portes d'un nouvel havre où vous poserez peut-être bientôt vos valises. Ces belles histoires, les pages qui suivent en sont remplies. À vous d'y écrire de nouveaux chapitres en remplissant leur livre d'or.

Exclusif : trouvez la chambre d'hôtes idéale en personnalisant vos critères

En saisissant vos différents critères, vous trouverez les adresses correspondant à vos envies dans notre sélection. Vous en retrouverez tout le détail dans nos articles.

Région par région, nos chambres d'hôtes de l'année 2022

Nos plus belles chambres d'hôtes 2022 dans le Sud-Est et la Corse

EXCLUSIF - Découvrez nos adresses coups de cœur en Auvergne-Rhône-Alpes et jusqu'en Corse, sans oublier bien sûr la Côte d'Azur. Tarifs, photos... Notre guide des chambres d'hôtes à découvrir dès ce printemps.

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La très exclusive enseigne hôtelière s'apprête à dévoiler son nouveau sanctuaire urbain au sein de l'emblématique Crown Building à Manhattan.

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Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro

John Timsit

Le profil du prochain premier ministre, l'avenir politique d'Éric Zemmour et la future réforme des retraites étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue de faire vivre débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Jean-Yves Dormagen, président-fondateur de Cluster17. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Bertille Bayart, rédactrice en chef au service économie du Figaro, d'Alexandre Devecchio, rédacteur en chef adjoint des pages Débats du Figaro, et de François-Xavier Bourmaud, grand reporter au service politique du Figaro.

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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Quels sont le nom et le profil du prochain premier ministre ?», «Éric Zemmour et Reconquête! ont-ils un avenir politique ?», et «Emmanuel Macron peut-il ne pas faire la réforme des retraites ?»

Quels sont le nom et le profil du prochain premier ministre ?

Réélu il y a plus de deux semaines, Emmanuel Macron n'a toujours pas révélé le nom de son prochain premier ministre. Si le président de la République a indiqué en début de semaine depuis Berlin qu'il l'avait déjà choisi, le chef de l'État a bien l'intention de prendre son temps jusqu'à la fin officielle de son premier mandat, le 13 mai, pour précéder à sa nomination. D'autant que le président en a dressé un portrait-robot : quelqu'un attaché à la «question productive, environnementale et sociale».

Éric Zemmour et Reconquête! ont-ils un avenir politique ?

Encore sonné par leur score à la présidentielle, le parti nationaliste mise sur les futures législatives pour tenter de s'implanter localement sur l'ensemble du territoire. Si Reconquête! présentera 550 candidats, quid de l'avenir politique et électoral d'Éric Zemmour ? Si sa candidature n'est pas encore tranchée, elle devrait l'être dans les prochains jours. Quoi qu'il en soit, celui qui a récolté 7,07% à la présidentielle entend bien rester dans le jeu.

Emmanuel Macron peut-il ne pas faire la réforme des retraites ?

C'est la promesse de la campagne présidentielle qui a fait couler le plus d'encre : le relèvement du seuil de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, voulu par Emmanuel Macron. Si celui-ci espère mener des consultations pendant plusieurs mois pour faire adopter la réforme début 2023, le président de la République sait qu'il est attendu au tournant. Et que la mise en œuvre de cette promesse, qui fait déjà face à une forte opposition, sera un des marqueurs de son mandat.

» Voir l'émission du mardi 10 mai :

Jordan Bardella et la solitude d’un chef en devenir

ENQUÊTE - L’ancienne tête de liste aux européennes du RN se prépare à prendre définitivement la succession de Marine Le Pen à la tête du mouvement.

Législatives : Emmanuel Macron serait-il obligé de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?

Selon la Constitution, le président de la République peut nommer qui il veut à la tête du gouvernement. Dans les faits, il est contraint de choisir le chef de la majorité comme premier ministre.

Départ de Castex: la nomination du nouveau gouvernement attendue prochainement

En attendant, l’identité du prochain locataire de Matignon alimente les discussions.

Le Figaro

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

Paul Sugy

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Le président et la première ministre de la Finlande se sont dits favorables jeudi 12 mai à une adhésion «sans délai» à l'Otan, précisant que la décision du pays nordique devrait être annoncée dimanche à l'organisation. La France et l'Allemagne ont déjà publiquement exprimé leur soutien à cette initiative, et le secrétaire général de l'Alliance atlantique a fait savoir que si la Finlande confirmait son intention, «elle sera(it) chaleureusement accueillie au sein de l'Otan et le processus d'adhésion se déroulera(it) sans heurts et rapidement».

À VOIR AUSSI - Otan: une adhésion «renforcerait la sécurité du nord de l'Europe», assure la Finlande

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  • Pourquoi la Finlande ne faisait-elle pas partie de l'Otan ?

La Finlande est historiquement un pays neutre, à tel point que l'on parle même de «finlandisation» pour décrire sa stratégie de compromis avec son voisin russe, sans entrer dans une alliance militaire.

Après avoir été longtemps sous domination suédoise puis, dès 1809, russe, elle est devenue indépendante en 1917. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le pays est attaqué par l'URSS, qui ne parvient pas à l'annexer mais s'empare tout de même de la Carélie, une bande de terre au nord de Saint-Pétersbourg qui sépare le golfe de Finlande, en mer Baltique, du lac Ladoga.

Comme le rappelle Guillaume Lagane, spécialiste des questions de défense et maître de conférences à Sciences Po, la Finlande sort meurtrie de cette guerre et pleure la perte de 87.000 de ses hommes. Dans le même temps, un dixième environ de sa population se retrouve contraint au déplacement forcé pour fuir la Carélie. Mais à ce moment, la Finlande est isolée sur la scène internationale.

En effet, alors que l'Allemagne nazie, alliée de fait avec la Finlande au sein de l'Axe puisque les deux pays combattent l'URSS (pour des raisons différentes), commençait à perdre la guerre, la Finlande s'est retournée contre elle, a signé la paix avec Staline et repoussé la Wehrmacht. Les dirigeants finlandais choisissent donc de ne plus s'opposer frontalement à l'URSS, faute de pouvoir se protéger d'une tentative d'agression soviétique, et conserve l'indépendance tout en acceptant d'importantes concessions à l'égard de la politique étrangère russe.

Cette neutralité est consacrée par le traité finlando-soviétique de 1948, ou Traité YYA, un accord d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle, qui garantit notamment qu'aucun des deux pays ne participe à une alliance dirigée contre son voisin. En conséquence, la Finlande ne participe pas au Plan Marshall et ne signe pas le Traité de l'Atlantique nord, qui acte la création de l'Otan l'année suivante.

«Ce statut ne repose sur aucune base juridique contraignante. Il ne s'agit pas d'une neutralité permanente comme la pratique la Suisse, régie par le droit international et inscrite dans sa Constitution», détaille Guillaume Lagane, qui souligne que cette stratégie a permis à la Finlande, comme à son voisin suédois, d'acquérir «un rayonnement diplomatique sans commune mesure avec leurs poids réels».

  • Pourquoi le pays veut-il adhérer ?

«Être membre de l'Otan renforcerait la sécurité de la Finlande. En tant que membre de l'Otan, la Finlande renforcerait l'alliance dans son ensemble», ont affirmé le président finlandais Sauli Niinistö et la première ministre Sanna Marin dans un communiqué commun.

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La guerre en Ukraine a complètement retourné l'opinion publique finlandaise en seulement quelques mois. Sur les 5,5 millions d'habitants, 76% de la population est désormais en faveur de l'adhésion, selon un sondage publié lundi, soit le triple de son niveau d'avant-guerre. Une très large majorité des 200 députés au Parlement est acquise, avec des opposants tombés autour d'une dizaine, et la plupart des partis sont désormais favorables. Mardi, la commission de défense du Parlement finlandais avait conclu que l'Otan était «la meilleure option» pour la sécurité du pays. «L'Otan est la plus grande alliance militaire de l'histoire de l'humanité, elle regroupe un milliard d'êtres humains, c'est un bouclier considérable», commente le général (2S) Bruno Clermont.

«Si avant le conflit en Ukraine, l'opinion finlandaise était favorable au statu quo, c'est que jusqu'ici la situation d'entre-deux lui paraissait tenable, mais la guerre en Ukraine a prouvé que les Russes n'hésitent pas à mener une guerre classique sur le sol européen, et la menace qu'ils représentent apparaît bien plus concrète», analyse Guillaume Lagane. «Heureusement, la Finlande n'a pas de contentieux territoriaux avec la Russie, mais elle se méfie de plus en plus, et les Finlandais voient bien à quel point faire partie de l'Otan crée une différence majeure pour garantir l'intégrité du territoire d'un pays». En 2016, un projet d'adhésion à l'Otan avait échoué face au rejet de la population, inquiétée par des déclarations intimidantes de Vladimir Poutine. Le gouvernement avait reculé mais souhaitait intensifier sa collaboration avec les Américains.

  • Est-ce que cela bouleverse les équilibres géopolitiques en Europe ?

La Finlande partage 1300 kilomètres de frontière avec la Russie. Son adhésion constituerait donc une extension importante de la frontière de l'ensemble de l'Alliance atlantique avec son rival russe.

Ce basculement symbolique renforce indéniablement la puissance militaire de l'Otan. Malgré son faible nombre d'habitants, la Finlande dispose d'une armée moderne et efficace. Sa neutralité n'a jamais signifié que la défense serait laissée de côté. «La Finlande, c'est la nation en armes, on ne plaisante pas avec eux. C'est, avec la Suisse, l'un des deux seuls pays qui soit prêt à faire la guerre en Europe, sa population est incroyablement résiliente», commente un fin connaisseur de la défense des pays européens. Les Finlandais disposent d'une réserve opérationnelle d'un million de personnes, qu'elle peut mobiliser et armer à tout moment, et qui disposent d'une formation militaire.

  • Quelles sont les réactions internationales à cette adhésion ?

Du côté de l'Alliance atlantique, la décision finlandaise était préparée et attendue. L'annonce faite par l'exécutif a été accueillie avec enthousiasme, notamment par Emmanuel Macron et Olaf Scholz. Des élus du Sénat américain ont par ailleurs promis de soutenir cette adhésion. Seule voix dissonante parmi les pays membres de l'Otan, la Turquie d'Erdogan a désapprouvé cette adhésion, comme elle l'avait déjà fait pour la Grèce. «Les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d'hôtes pour les organisations terroristes», a déclaré Erdogan.

Sans surprise, enfin, les Russes ont critiqué énergiquement ce choix : «L'élargissement de l'Otan et le rapprochement de l'Alliance de nos frontières ne rendent pas le monde et notre continent plus stable et plus sûr», a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, à la presse, répondant «assurément» à la question de savoir si la Russie considérerait une entrée de la Finlande dans l'Otan comme une menace. La réponse de la Russie dépendra «des retombées pratiques de ce processus, de l'avancée des infrastructures militaires vers nos frontières».

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«Si l'on s'en tient au discours occidental, l'Otan n'est qu'une alliance défensive, il n'y a rien de supposément agressif dans l'adhésion de la Finlande, analyse Guillaume Lagane. Mais les Russes voient l'Otan comme une extension de la puissance américaine, avec une politique agressive.» Faut-il alors s'attendre à des représailles ? «Tout au plus des provocations, comme on en voit déjà beaucoup en mer Baltique, et des attaques indirectes, par exemple informatiques ; mais une fois que la Finlande sera sous le bouclier de l'Otan, les Russes ne peuvent guère aller plus loin».

Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

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Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.

Le Figaro

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

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Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

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REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

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REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

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La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

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REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

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Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

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Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

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Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

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Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

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À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

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Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

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Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

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À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

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En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

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REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

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Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

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À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Cyrille Louis

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Envoyé spécial à Bakhmout

L’artillerie russe a frappé à l’aube en lisière de Bakhmout, une ville du Donbass située vingt kilomètres en retrait du front mais qui voit depuis peu la guerre se rapprocher. Quelques heures après l’explosion, une dizaine de soldats quittent le bâtiment au toit de tôle éventré et chargent leurs bardas à bord d’un minibus vert olive. Non loin, un technicien de la compagnie locale d’électricité s’active au sommet d’une grande échelle. Son collègue, Mykol Nikolayev, commente: «Le câble a été sectionné par un éclat de projectile. Ça arrive presque chaque jour en ce moment.» Aux premiers jours de guerre, plusieurs équipes ont été constituées pour répondre en urgence à ce type d’incident. «Ces interventions sont assez stressantes, parce qu’on sait qu’une seconde frappe peut tomber au même endroit, mais notre société nous accorde une petite prime de risque. Et puis, on ne peut pas laisser sans électricité tous ces gens qui ont fait le choix de rester ici…»

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À Bakhmout, comme ailleurs en l’Ukraine, ce genre de scènes n’étonne plus grand monde. En deux mois et demi de conflit, le pays s’est découvert une résilience qui dépasse largement le seul cadre militaire. Au tout début de l’invasion russe, elle s’est incarnée dans l’engagement sans faille de la société nationale de chemin de fer, qui a maintenu la majorité de ses liaisons et organisé l’évacuation d’environ trois millions de civils loin des zones de combat. Depuis, de Lviv à Kramatorsk et d’Odessa à Kharkiv, cette capacité à fonctionner en mode dégradé se retrouve dans chaque région, chaque ville. Au point qu’on en oublie parfois les circonstances extrêmes qu’affronte le pays.

Devant la mairie de Bakhmout, ce matin-là, le printemps semble vouloir chasser les ombres de la guerre. Des couples s’attardent sur les bancs publics, une odeur d’herbe coupée flotte dans l’air et des trolleybus verts glissent sur le macadam. «Ils viennent tout juste d’être remis en service après trois semaines d’interruption forcée», se félicite Maksym Soutkovyi, le premier adjoint au maire. Fin mars, lorsque l’armée russe a annoncé qu’elle allait évacuer la région de Kiev pour concentrer ses efforts sur le front du Donbass, des milliers d’habitants affolés ont quitté la ville. Parmi eux, beaucoup de fonctionnaires dont le directeur des transports municipaux et un certain nombre de ses conducteurs. Mais lorsqu’ils ont vu que l’ennemi peinait à percer les lignes ukrainiennes, une partie d’entre eux sont revenus et le maire les a priés de rétablir le trafic. Quatre lignes fonctionnent désormais au lieu de sept avant la guerre. Les itinéraires desservant les quartiers les plus exposés, à l’est de la ville, ont été fermés ou modifiés.

«Pas de panique»

La sirène résonne, une explosion retentit au loin. Les bombardements, dont la cadence s’intensifie nettement depuis fin avril, ont tué deux personnes âgées le week-end dernier. Dans son bureau au premier étage de la mairie, Maksym Soutkovyi rajuste sans ciller son blazer bleu nuit. «C’est vrai que les combats se rapprochent. Mais nos plans sont prêts en cas de menace immédiate sur la ville, et nous faisons une entière confiance à l’armée ukrainienne. Alors, pas de panique!» Contrairement à la plupart de ses homologues, le maire de Bakhmout refuse de transformer son hôtel de ville en place forte ou de laisser les militaires s’y établir. Ses administrés, assure-t-il, restent les bienvenus et ceux de ces agents qui le souhaitent peuvent venir y travailler. Seul un policier à la mine débonnaire contrôle l’accès principal.

Certains services, bien sûr, ne sont plus assurés. L’état civil, par exemple, dont le fichier électronique a été désactivé dans les oblasts de Donetsk et Louhansk pour éviter qu’il ne tombe aux mains de l’ennemi. «En 2014, raconte le premier adjoint, les séparatistes avaient fait main basse sur tous nos registres et en avaient profité pour délivrer des passeports ukrainiens à des citoyens russes, qu’ils ont ensuite pu utiliser comme infiltrés.» Depuis le 24 février, les naissances et les décès qui surviennent à Bakhmout sont enregistrés à Dnipro, quelque 250 kilomètres plus à l’ouest. Quant aux mariages, seuls les commandants d’unités militaires déployés dans le Donbass sont actuellement habilités à les homologuer…

Continuer à prendre soin de notre ville comme en temps de paix, c’est une façon d’apaiser nos concitoyens et de clamer bien fort que les Russes ne nous empêcheront pas de vire normalement

Si le diable, tout particulièrement en temps de guerre, se niche dans les détails, l’élu met un point d’honneur à ne laisser aucun problème sans solution. «La dizaine de bijouteries de la ville est fermée en ce moment à cause de la menace sécuritaire, dit-il. Alors, quand un officier peine à trouver une alliance pour marier deux de ses soldats, je me débrouille pour en faire venir de l’arrière.» De même, il s’est mis en quatre pour pallier la fermeture des sociétés de pompes funèbres. L’un de ses collaborateurs est allé se procurer du bois dans la région de Dnipro et un menuisier a été réquisitionné pour produire des cercueils…

À Bakhmout, on estime qu’il reste aujourd’hui 40.000 habitants sur les 100.000 recensés avant la guerre. La plupart des magasins sont fermés et de longues files d’attente signalent les distributeurs d’argent liquide. Dans la cour de l’hôpital des ambulances militaires déchargent des blessés en provenance du front de Sieverodonetsk, une soixantaine de kilomètres plus à l’est. Mais chaque matin, des employés municipaux vêtus de chasubles orange balaient les carrefours, débroussaillent les trottoirs et taillent les rosiers sur les plates-bandes de l’avenue principale. «Continuer à prendre soin de notre ville comme en temps de paix, c’est une façon d’apaiser nos concitoyens et de clamer bien fort que les Russes ne nous empêcheront pas de vire normalement», dit Ivan Khromov, sécateur en main et casquette vissée sur le crâne.

Sur la voie ferrée qui arrive de l’arrière, quatre techniciens promènent une machine sur les rails, à la recherche d’éventuels défauts. «On profite du calme relatif pour faire ce travail indispensable à la sécurité des trains», explique Serhiy, le chef d’équipe. Depuis qu’une frappe russe a fait une cinquantaine de morts devant la gare de Kramatorsk, début avril, le trafic ferroviaire est réduit à sa plus simple expression. Seuls un à deux convois de marchandises passent ici chaque jour. Quant aux trains d’évacuation, ils partent désormais de Pokrovsk, une centaine de kilomètres plus à l’ouest. L’armée russe multiplie depuis plusieurs semaines les frappes contre le réseau ferroviaire, sans doute pour compliquer le transfert de matériel militaire vers le front.

N’oubliez pas que nous autres, habitants du Donbass, sommes en guerre depuis 2014. Alors, on a eu le temps de s’organiser en prévision de cette grande offensive

«N’oubliez pas que nous autres, habitants du Donbass, sommes en guerre depuis 2014, sourit Pavlo Dyatchenko, le porte-parole de la police de Bakhmout. Alors, on a eu le temps de s’organiser en prévision de cette grande offensive.» À l’entendre, pas un agent n’a fait défection depuis le début de la guerre et les forces de l’ordre occupent le terrain davantage encore qu’en temps de paix. «La délinquance ordinaire est en nette baisse, à l’exception de quelques petits malins qui vendent de l’alcool à la sauvette malgré l’interdiction édictée par nos autorités», poursuit le policier. Il assure aussi que deux «collaborateurs» ont été démasqués à l’occasion de banals contrôles d’identité. Dans leur téléphone, les enquêteurs auraient découvert des messages signalant aux services secrets russes la localisation de positions militaires ukrainiennes. «On pense qu’ils ont fait ça un peu par sympathie prorusse, un peu par appât du gain», confie Pavlo Dyatchenko.

Les établissements de soins, dans cette région exposée aux plus violents assauts russes, s’organisent aussi pour opérer en situation dégradée. Certains, désertés par leurs employés, ont dû suspendre leurs activités chirurgicales. C’est notamment le cas dans la petite ville de Droujkivka. Quant à l’hôpital militaire de Lyssytchansk, il s’est en partie replié il y a deux semaines vers l’arrière quand l’étau russe s’est resserré sur la ville. À Kramatorsk, un calme irréel flotte dans les couloirs de l’hôpital numéro un. Selon le docteur Viktor Krikliy, qui dirige le service de chirurgie, seule une trentaine de lits sur cent sont actuellement occupés. «On reçoit régulièrement des blessés du front mais nous avons instruction de les transférer vers l’arrière dès qu’ils sont stabilisés, explique le médecin, pour éviter un engorgement.» Début avril, dans les heures qui ont suivi le bombardement de la gare, la précaution a permis à cet établissement de taille moyenne de prendre en charge une cinquantaine de patients dans un état grave. Vingt-quatre heures plus tard, la majorité d’entre eux avaient été transférés vers les hôpitaux de Dnipro.

Dans les localités touchées de plein fouet par la guerre, cette forte mobilisation des services publics n’empêche pas une partie de la population de se sentir abandonnée et de critiquer vertement ses élus. Mais Pavlo Kyrylenko, le chef de l’administration militaire dans la région de Donetsk l’assure: «Préserver les services publics essentiels est pour nous une priorité.» Ses services, dit-il, veillent tout particulièrement à coordonner la fourniture d’aide humanitaire, les livraisons d’essence aux stations-service et l’approvisionnement des distributeurs de billets. Sans oublier le versement de leur pension aux milliers de retraités qui sont désormais pris au piège sur la ligne de front.

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Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

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Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser, mais lentement, tandis qu'un peu plus au nord de leur dispositif, les Ukrainiens ont lancé avec succès une contre-offensive dans la région de Kharkiv. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.

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Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes desserrent leur étau dans la région de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants. Ils avaient déjà abandonné l'ambition de prendre la grande cité russophone, hors de portée pour eux, mais ils maintenaient aux alentours une forte pression pour y fixer les forces ukrainiennes et pour protéger leurs lignes d'approvisionnement plus au sud dans le Donbass. Face à la contre-offensive réussie lancée depuis trois semaines par les Ukrainiens, les Russes semblent se retirer progressivement de l'oblast - nom des régions administratives ukrainiennes - de Kharkiv.

Un mouvement qui n'est pas sans rappeler le retrait russe de la région de Kiev début avril [cf. infra]. Les Russes se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers la capitale ukrainienne.

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Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et environ 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées entre 40% et 60% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre, qui s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets, s'est matérialisée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Moscou contrôle malgré un certain nombre de localités, non stratégiques, mais leur prise traduit une percée progressive vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Les Russes y maintiennent une forte pression, mais n'avancent plus réellement, faute de forces suffisantes.

Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais, comme à Zaporijié, manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur stock en la matière. Les Russes seront-ils bientôt à court de ces «munitions complexes» ou ces estimations étaient-elles minorées ? Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Les drones sont également utilisés par la marine ukrainienne, notamment dans l'île aux serpents au sud d'Odessa, contrôlée par les Russes, mais dont les forces subissent le harcèlement des TB2. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens. A l'inverse, l'un des principaux avantages de Kiev semble être le soutien occidental - et notamment américain - en termes de renseignement : satellites, radars et avions de reconnaissance offrent aux Ukrainiens une meilleure appréhension de la situation tactique.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Près de 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

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Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

L'Humanité

Les entreprises commencent à se soucier de l’endométriose

Actu

Touchant près d’une femme sur dix, cette maladie gynécologique longtemps ignorée peut avoir de lourdes conséquences sur la vie professionnelle. Des entreprises réfléchissent désormais à la manière de mieux accompagner leurs salariées qui en souffrent.

Mélanie Mermoz

« Ça bouge enfin au niveau des entreprises ! » se félicite Yasmine Candau, présidente d’EndoFrance, association nationale de lutte contre l’endométriose. « Nous intervenons de plus en plus souvent à la demande de services des ressources humaines pour réaliser des sensibilisations à destination des managers, mais aussi de l’ensemble des salariés. Nous sommes ainsi intervenues chez Promod, Valeo… ».

Longtemps méconnue, l’endométriose touche une femme sur dix, elle est liée à la prolifération de cellules de l’endomètre – la paroi de l’utérus – dans d’autres parties du corps. Elles peuvent se fixer sur les ovaires, mais aussi l’intestin, la vessie, voire les poumons…

L’endométriose, «une maladie complexe, sans aucun traitement curatif»

Si son symptôme le plus connu est la survenue de très fortes douleurs au moment des règles, elle ne saurait se résumer à cela. De nombreuses femmes sont confrontées à des douleurs quasi quotidiennes, une fatigue intense…

65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle.

En novembre 2020, EndoFrance a publié un livre blanc « Endométriose et emploi » en partenariat avec l’organisme de prévoyance Kerialis. 65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle et plus d’un tiers considère qu’elle pourrait avoir des conséquences sur leur carrière.

Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmes

L’impact de l’endométriose sur la vie professionnelle des femmes qui en souffrent commence enfin à sortir de l’angle mort. La stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, présentée par le gouvernement en février 2022, prévoit notamment une meilleure formation des médecins du travail. « Le médecin du travail est un allié, mais trop souvent les salariées n’osent pas aller le voir », regrette Yasmine Candau. Informé des difficultés rencontrées par les femmes, il peut pourtant proposer des aménagements de poste (télétravail certains jours, réduction de la station debout, chaise plus adaptée..).

Si l’endométriose n’est pas reconnue comme une affection longue durée, ses symptômes peuvent donner lieu à une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), l’employeur est alors tenu de réaliser les aménagements de poste nécessaires.

Développement du « congé menstruel »

Début 2021, la Scop la Collective est la première entreprise française à avoir mis en place un « congé menstruel », une journée de congé rémunéré que les femmes peuvent poser sans avoir besoin de certificat médical. Un quart des femmes ayant répondu à l’enquête d’Alice Romerio (1) avait posé au moins cinq jours de RTT dans les douze mois précédents en anticipant des douleurs éventuelles.

Endométriose. Tout ce que permet l'infinie bienveillance de Lamia Jarboui

Après avoir organisé une série de sensibilisations à distance entre des bénévoles d’EndoFrance et des salariées de l’ensemble de ses magasins, la chaîne de cosmétiques Kiko Milano réfléchit à la mise en place de jours autorisés d’absence. « Nous nous penchons aussi sur l’organisation du travail et notamment la réception des produits. Le port de charges lourdes est particulièrement pénible pour les femmes qui souffrent d’endométriose », explique Benjamin Bagnis, référent handicap de Kiko Milano France. Une amélioration qui profitera à l’ensemble des salariées.

Emploiendométriose
Le Figaro

Henri Guaino: «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»

TRIBUNE - Dans un texte de haute tenue, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.

Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.

J’emprunte cette image au titre du livre de l’historien australien Christopher Clark sur les causes de la Première Guerre mondiale: Les Somnambules, été 1914: comment l’Europe a marché vers la guerre.

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«Le déclenchement de la guerre de 14-18,écrit-il, n’est pas un roman d’Agatha Christie (…) Il n’y a pas d’arme du crime dans cette histoire, ou plutôt il y a en a une pour chaque personnage principal. Vu sous cet angle, le déclenchement de la guerre n’a pas été un crime, mais une tragédie.» En 1914, aucun dirigeant européen n’était dément, aucun ne voulait une guerre mondiale qui ferait vingt millions de morts mais, tous ensemble, ils l’ont déclenchée. Et au moment du traité de Versailles aucun ne voulait une autre guerre mondiale qui ferait soixante millions de morts mais, tous ensemble, ils ont quand même armé la machine infernale qui allait y conduire.

Dès le 7 septembre 1914, après seulement un mois de guerre, le chef du grand état-major allemand qui avait tant plaidé pour que l’Allemagne attaquât avant d’être attaquée écrivait à sa femme: «Quels torrents de sang ont coulé (…) j’ai l’impression que je suis responsable de toutes ces horreurs et pourtant je ne pouvais agir autrement.»

«Je ne pouvais agir autrement»: tout était dit sur l’engrenage qui mène à la guerre. Engrenage qui est d’abord celui par lequel chaque peuple se met à prêter à l’autre ses propres arrière-pensées, ses desseins inavoués, les sentiments que lui-même éprouve à son égard. C’est bien ce que fait aujourd’hui l’Occident vis-à-vis de la Russie et c’est bien ce que fait la Russie vis-à-vis de l’Occident. L’Occident s’est convaincu que si la Russie gagnait en Ukraine, elle n’aurait plus de limite dans sa volonté de domination. À l’inverse, la Russie s’est convaincue que si l’Occident faisait basculer l’Ukraine dans son camp, ce serait lui qui ne contiendrait plus son ambition hégémonique.

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En étendant l’Otan à tous les anciens pays de l’Est jusqu’aux pays Baltes, en transformant l’Alliance atlantique en alliance anti-Russe, en repoussant les frontières de l’Union européenne jusqu’à celles de la Russie, les États-Unis et l’Union européenne ont réveillé chez les Russes le sentiment d’encerclement qui a été à l’origine de tant de guerres européennes. Le soutien occidental à la révolution de Maïdan, en 2014, contre un gouvernement ukrainien prorusse a été la preuve pour les Russes que leurs craintes étaient fondées. L’annexion de la Crimée par la Russie et son soutien aux séparatistes du Donbass ont à leur tour donné à l’Occident le sentiment que la menace russe était réelle et qu’il fallait armer l’Ukraine, ce qui persuada la Russie un peu plus que l’Occident la menaçait. L’accord de partenariat stratégique conclu entre les États-Unis et l’Ukraine le 10 novembre 2021, scellant une alliance des deux pays dirigée explicitement contre la Russie et promettant l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, a achevé de convaincre la Russie qu’elle devait attaquer avant que l’adversaire supposé soit en mesure de le faire. C’est l’engrenage de 1914 dans toute son effrayante pureté.

Comme toujours, c’est dans les mentalités, l’imaginaire et la psychologie des peuples, qu’il faut en chercher l’origine. Comment la Pologne, quatre fois démembrée, quatre fois partagée en trois siècles, comment la Lituanie annexée deux siècles durant à la Russie, la Finlande amputée en 1939, comment tous les pays qui ont vécu un demi-siècle sous le joug soviétique ne seraient-ils pas angoissés à la première menace qui pointe à l’Est? Et de son côté, comment la Russie, qui a dû si souvent se battre pour contenir la poussée de l’Occident vers l’Est et qui est déchirée depuis des siècles entre sa fascination et sa répulsion pour la civilisation occidentale, pourrait-elle ne pas éprouver une angoisse existentielle face à une Ukraine en train de devenir la tête de pont de l’occidentalisation du monde russe? «Ce ne sont pas les différences, mais leur perte qui entraîne la rivalité démente, la lutte à outrance entre les hommes» dit René Girard. Menacer ce par quoi le Russe veut rester russe, n’est-ce pas prendre le risque de cette «rivalité démente»?

L’Occident voit trop la nostalgie de l’URSS et pas assez, le slavophilisme, c’est-à-dire la Russie éternelle telle qu’elle se pense avec ses mythes. Alexandre Koyré a consacré un livre profond (1), à ce courant dont sont nées la grande littérature et la conscience nationale russes au début du XIXe siècle quand «le nationalisme instinctif aidant, un nationalisme conscient avait fini par voir entre la Russie et l’Occident une opposition d’essence». Le slavophilisme, ce sentiment de supériorité spirituelle et morale face à l’Occident, est dans le cri du cœur de Soljenitsyne devant les étudiants de Harvard en 1978: «Non, je ne prendrais pas votre société comme modèle pour la transformation de la mienne.» Cette Russie-là ne voit peut-être pas la guerre en Ukraine comme une guerre d’invasion mais comme une guerre de sécession. Sécession du berceau du monde russe, de la terre où s’est joué tant de fois le sort de la Russie, où elle a repoussé les Polonais et les armées de Hitler. Sécession politique, culturelle et même spirituelle depuis qu’en 2018 l’Église orthodoxe ukrainienne s’est affranchie de la tutelle du patriarcat de Moscou. Et les guerres de sécession sont les pires.

Une chose en tout cas est certaine: cette guerre est, à travers l’Ukraine martyrisée, une guerre entre l’Occident et la Russie qui peut déboucher sur un affrontement direct par une escalade incontrôlée. La guerre, c’est, depuis toujours, la libération de tout ce qu’il y a dans la nature humaine de sauvagerie et d’instinct meurtrier, une montée aux extrêmes qui finit toujours par emporter malgré eux les combattants comme les dirigeants. Ni Churchill, ni Roosevelt, n’avaient pensé qu’un jour ils ordonneraient de bombarder massivement les villes allemandes pour casser le moral de la population, ni Truman qu’il finirait en 1945 par recourir à la bombe atomique pour casser la résistance japonaise. Kennedy en envoyant quelques centaines de conseillers militaires au Vietnam en 1961 ne pensait pas que huit ans plus tard l’Amérique y engagerait plus d’un demi-million d’hommes, y effectuerait des bombardements massifs au napalm, et serait responsable du massacre de villages entiers.

Si la guerre froide n’a pas débouché sur la troisième guerre mondiale, c’est d’abord parce qu’aucun de ses protagonistes n’a jamais cherché à acculer l’autre. Dans les crises les plus graves, chacun a toujours fait en sorte que l’autre ait une porte de sortie. Aujourd’hui, au contraire, les États-Unis, et leurs alliés, veulent acculer la Russie.

Quand on agite devant elle la perspective de l’adhésion à l’Otan de la Finlande, de la Suède, de la Moldavie et de la Géorgie en plus de celle de l’Ukraine, quand le secrétaire américain à la Défense déclare que les États-Unis «souhaitent voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse plus faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine», quand le président des États-Unis se laisse aller à traiter le président russe de boucher, à déclarer que «pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir» et demande au Congrès 20 milliards de dollars en plus des 3 milliards et demi déjà dépensés par les États-Unis pour fournir en masse des chars, des avions, des missiles, des canons, des drones aux Ukrainiens, on comprend que la stratégie qui vise à acculer la Russie n’a plus de limite.

Mais elle sous-estime la résilience du peuple russe, comme les Russes ont sous estimé la résilience des Ukrainiens. Acculer la Russie, c’est la pousser à surenchérir dans la violence. Jusqu’où? La guerre totale, chimique, nucléaire? Jusqu’à provoquer une nouvelle guerre froide entre l’Occident et tous ceux qui, dans le monde, se souvenant du Kosovo, de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Libye, pensent que si la Russie est acculée, ils le seront aussi parce qu’il n’y aura plus de limite à la tentation hégémonique des États-Unis: l’Inde qui ne condamne pas la Russie et qui pense au Cachemire, la Chine qui dénonce violemment «les politiques coercitives» de l’Occident parce qu’elle sait que si la Russie s’effondre elle se retrouvera en première ligne, le Brésil qui, par la voix de Lula, dit «une guerre n’a jamais un seul responsable», et tous les autres en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique qui refusent de sanctionner la Russie. Tout faire pour acculer la Russie, ce n’est pas sauver l’ordre mondial, c’est le dynamiter. Quand la Russie aura été chassée de toutes les instances internationales et que celles-ci se seront désintégrées comme la SDN au début des années 1930, que restera-t-il de l’ordre mondial?

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Trouver un coupable nous conforte dans le bien-fondé de notre attitude, et dans le cas présent, nous en avons un tout désigné, un autocrate impitoyable, incarnation du mal. Mais le bien contre le mal, c’est l’esprit de croisade: «Tuez-les tous et Dieu reconnaîtra les siens.» Au lieu de faire entendre sa voix pour éviter cette folie et arrêter les massacres, l’Union européenne emboîte le pas des États-Unis dans l’escalade de leur guerre par procuration. Mais que feront les Européens et les États-Unis au pied du mur de la guerre totale? Avec les obus nucléaires et les armes nucléaires tactiques de faible puissance, la marche n’est plus si haute. Et après? Après, tout peut arriver: l’engrenage tragique de la violence mimétique que personne n’aurait voulu mais auquel tout le monde aurait contribué et qui pourrait détruire l’Europe et peut-être l’humanité ou la capitulation munichoise des puissances occidentales qui ne voudront peut-être pas risquer le pire pour l’Ukraine, ni même peut-être pour les pays Baltes ou la Pologne. Souvenons-nous de l’avertissement du général de Gaulle en 1966 lors de la sortie du commandement intégré de l’Otan: «La Russie soviétique s’est dotée d’un armement nucléaire capable de frapper directement les États-Unis, ce qui a naturellement rendu pour le moins indéterminées les décisions des Américains, quant à l’emploi éventuel de leur bombe.»

Où est la voix de la France, de ce «vieux pays, d’un vieux continent qui a connu les guerres, l’occupation, la barbarie», qui le 14 février 2003 à l’ONU disait non à la guerre en Irak, qui en 2008 sauvait la Géorgie et s’opposait à l’adhésion de celle-ci et de l’Ukraine à l’Otan et qui plaiderait aujourd’hui pour la neutralisation d’une Ukraine qui n’aurait vocation à n’entrer ni dans l’Otan, ni dans l’Union européenne, en écho à l’avertissement lancé en 2014 par Henry Kissinger: «Si l’Ukraine doit survivre et prospérer, elle ne doit pas être l’avant-poste de l’une des parties contre l’autre. Elle doit être un pont entre elles. L’Occident doit comprendre que pour la Russie l’Ukraine ne pourra jamais être un simple pays étranger.» C’est par sa neutralisation que la Finlande a pu demeurer libre et souveraine entre les deux blocs pendant la guerre froide. C’est par sa neutralisation que l’Autriche est redevenue en 1955 un pays libre et souverain.

Faire aujourd’hui des concessions à la Russie, c’est se plier à la loi du plus fort. N’en faire aucune, c’est se plier à la loi du plus fou. Tragique dilemme. Un dilemme comme celui-ci, vécu dans la Résistance par le poète René Char (2):

«J’ai assisté, distant de quelque cent mètres, à l’exécution de B. Je n’avais qu’à presser la détente du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé! Nous étions sur les hauteurs de Céreste (…) au moins égaux en nombre aux SS. Eux ignorant que nous étions là. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d’ouvrir le feu, j’ai répondu non de la tête (…) Je n’ai pas donné le signal parce que ce village devait être épargné à tout prix. Qu’est-ce qu’un village? Un village pareil à un autre?» Et nous, que répondrons-nous aux regards qui nous imploreront d’arrêter le malheur quand nous l’aurons fabriqué?

Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.

(1) «La philosophie et le problème national en Russie au début du XIXe siècle» (1978).(2) «Feuillets d’Hypnos», fragment 138 (Gallimard, 1946)

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Emmanuel Navon: «Face à Poutine, l’Amérique va demander à ses partenaires de choisir leur camp»

ENTRETIEN - Pour le chercheur franco-israélien, l’invasion de l’Ukraine par Poutine marque une rupture tectonique d’une ampleur comparable au 11 septembre 2001. L’événement, dit-il, va forcer les démocraties à revoir leur politique «d’équilibre» et «renforcer la démarcation entre démocraties et autocraties».

Le Figaro

Météo dimanche 15 mai : forte chaleur, mais gare aux orages

Le Figaro

Alors que le soleil brille sur une majeure partie de la France samedi, le temps sera plus mitigé dimanche, avec l'arrivée d'une perturbation pluvieuse par l'Ouest.

Ce dimanche 15 mai, il fera chaud. Mais attention aux orages ! Ils traverseront une grande moitié ouest du pays. D'après une alerte de La Chaîne Météo*, des orages ponctuellement forts sont attendus jusqu'à 22 heures entre l'Ouest, le Centre et le Nord du pays. Dans l'Est, le temps sera plus calme.

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Entre un anticyclone qui se replie vers l'Allemagne et l'approche d'une dépression atlantique, c'est un flux de sud chaud qui va souffler sur la France, dans une masse d'air de plus en plus instable et orageuse, note La Chaîne Météo. Les orages, peu organisés, peuvent se montrer localement virulents et vont s'accompagner d'une importante activité électrique, de chutes de grêle, de rafales pouvant atteindre très localement 90 km/h et de puissantes averses. «Il s'agit du premier épisode important d'orages de cette année 2022 à l'échelle de la France», prévient La Chaîne Météo, qui appelle à la prudence si vous vous trouvez en extérieur.

La météo dans votre région

Des Pyrénées aux côtes bretonnes et normandes, dès le matin, le temps sera lourd et menaçant, avec quelques coups de tonnerre. Dans l'après-midi, l'instabilité orageuse va se renforcer et les averses vont se multiplier sur toutes les régions s'étendant de Midi-Pyrénées à la Nouvelle-Aquitaine à l'Auvergne, en remontant vers les Pays de la Loire, le Centre, le bassin parisien et les bords de Manche. Le temps sera très doux le matin avec 12 à 18 °C. L'après-midi, les maximales atteindront 26 à 30 °C.

Près de la Méditerranée, les nuages bas seront nombreux le matin du Roussillon à la Provence à cause du vent du Sud. L'après-midi, le ciel se dégagera laissant échapper le soleil. De 14 à 18 °C le matin, il fera 19 à 23 °C l'après-midi à cause d'un vent du Sud rafraîchissant.

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Partout ailleurs, la journée sera chaude et ensoleillée. Mais l'après-midi, de gros cumulus vont se former dans les Alpes, le Jura et le Morvan, pouvant s'accompagner d'un risque d'orages, plus marqué le soir et la nuit suivante. De 12 à 18 °C le matin, les températures atteindront 28 à 31 °C l'après-midi. La Chaîne Météo rappelle de bien s'hydrater avec cette forte chaleur, et de se protéger avec un chapeau et de la crème solaire en extérieur.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du vendredi 13 mai : soleil, éclaircies et quelques orages

Si quelques orages sont attendus dans l'après-midi entre l'Auvergne et les Alpes, le soleil brille sur une large partie du territoire, accompagné de températures estivales.

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La météo du jeudi 12 mai : le retour de la grisaille et des averses

Si le temps demeure ensoleillé sur la moitié nord et dans le Sud-Est, la grisaille s'invite sur le territoire, accompagnée de quelques averses en Auvergne et Franche-Comté.

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La météo du jeudi 21 avril : risque important de fortes précipitations dans le Sud

Quatre départements du Sud sont touchés par un risque important de fortes précipitations. Grisaille et pluie sont au rendez-vous sur la moitié sud du pays, tandis que la moitié nord passe la journée au soleil.

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France24 - World

Replenishing US arms supplies a matter of ‘urgency’ amid huge shipments to Ukraine

Issued on: 14/05/2022 - 05:09

Tom WHEELDON

The US is expected to amplify its military assistance to Ukraine in the coming days as the Senate is anticipated to pass a bill giving Kyiv billions of additional weapons and military assistance. But the sheer extent of US arms donations has sharply reduced its own supplies – and analysts warn it will take time to replace a lot of this equipment.

Washington has sent more than $3.5 billion worth of arms since Russia invaded – including Javelin anti-tank missiles, shoulder Stinger anti-aircraft missiles, M777 howitzer artillery pieces, and the novel Switchblade and Phoenix Ghost kamikaze-like drone systems. Now the $40 billion bill the House passed on Tuesday will take all this military assistance to another level after its expected passage through the Senate.

The new package includes $6 billion for defence assistance including weapons and training; $8.7 billion to replenish supplies of US military equipment Ukraine has already received; and an extra $11 billion in the Presidential Drawdown Authority, which allows the White House to send emergency supplies without Congress’s green light. Much of the remaining money will go to non-military purposes like humanitarian assistance for refugees and economic help for Ukraine.

Concerns on Capitol Hill

The magnitude of these arms transfers to Ukraine has prompted questions about whether the US is depleting its stockpiles – especially given the need for contingency plans in case tensions with North Korea, Iran or even China spiral out of control.

Two senior House Armed Services Committee members have expressed concern about the US’s Stinger inventory running down. The Pentagon has not purchased any more of them in nearly two decades, while manufacturer Raytheon has warned it has finite supplies of the necessary parts.

The committee’s chairman, Washington Democrat Adam Smith, and its highest-ranking Republican, Mike Rogers of Alabama, wrote to Defence Secretary Lloyd Austin and Chairman of the Joint Chiefs of Staff Mark Milley in March, saying that there was an “urgency” to the Stinger inventory issue.

“I’ve been asking the DoD [Department of Defence] for almost two months for a plan to replenish our Stinger stockpile as well as our Javelin launch units,” Rogers told Associated Press in early May. “I worry that without a readily available replacement or fully active production lines, we could leave Ukraine and our NATO allies in a vulnerable position.”

‘We can double production every year’

“The US has sent about a third of its inventory of Javelins and Stingers; I did my own calculations and the DoD confirmed them,” said Mark Cancian, a former US Marine colonel and government expert on Pentagon budget strategy, now a senior adviser at the Center for Strategic and International Studies in Washington DC.

The US has sent a big proportion of its stocks of the two novel drone systems Switchblade and Phoenix Ghost, Cancian went on, saying that this is not unusual because they are relatively untested and Washington would like a clearer idea of how they work: “They’re new systems – they’re almost experimental – so it’s not surprising that we would have sent just about all of our inventory.”

“We haven’t sent a large number of the towed cannon M777 artillery system, but we don’t have a lot of spares; the 90 that we’ve given are about all of the inventory we have, so if we sent any more it seems we’d have to take them from reserve units – and that’s very sensitive,” Cancian continued.

Of all these weapons, the Javelin has earned the biggest symbolic importance. Indeed, Biden visited Lockheed Martin’s Javelin factory in Alabama at the start of the month as he made the case for the new military assistance package – praising the anti-tank missiles for “making a gigantic difference” for the Ukrainian military.

Cancian warned it will take some time for the US to replenish these supplies: “We’re building about 800 Javelins a year – with maybe another 200 going abroad in foreign sales – and we’ve sent about 5,500 to Ukraine. My guess is that we can probably double production every year. But there’s about a 24-month lag when increasing production – so it’s maybe another four or five years before we can rebuild our stocks.”

Historically, defence companies and their staff tend to make the necessary adjustments when an absolutely pressing need arises, noted Trevor Taylor, professorial research fellow in defence management at the Royal United Services Institute in London: “The companies themselves do this; the staff can make extra effort to boost their output, by moving to weekend working for example. People who work in that industry tend to recognise that they’re contributed national security, so they respond when national security imposes certain pressures. You could see that in Britain during the Falklands War, when the Union Jack went up at defence factories.”

‘We’re going to have to adapt’

The US has a rich history of ramping up its defence industry’s output when circumstances require it – most memorably when it entered the Second World War and threw its manufacturing might into the creation of a military machine.

However, analysts say it is much more difficult to boost defence production in the current economic context. Vexed by skills shortages, supply-chain crises and signs of overheating, today’s situation is a far cry from the aftermath of the Great Depression – which left the US economy with huge spare capacity for turbocharging military production.

The challenge is much bigger today than it was then, said Michael O’Hanlon, a senior fellow and director of research in foreign policy at The Brookings Institution in Washington DC: “It’s not just that defence contractors are having a hard time getting people working for Starbucks to work for them, it’s that the people working at Starbucks don’t have the skills needed; the US has a deficit of about 6 million people who have the skills necessary for the economy as a whole.”

“In theory the defence industry can resolve that problem by paying people more, by luring away well-trained workers that way,” O’Hanlon continued. But that would still leave the problem that the US defence sector “can’t generate the subcontractor base it should have at home, which has in many cases moved overseas, so that we’ve come to realise we’re too dependent on foreign supplies”.

For its part, the Pentagon is trying to iron out supply-chain issues, holding weekly meetings with defence companies to help them solve problems – finding new suppliers for elusive parts, for instance.

And the US military has lots of different weapons providing the same capabilities, Deputy Defence Secretary Kathleen Hicks pointed out to The Economist: “People walk around the street talking about Javelin, but the reality is that we’re providing our anti-tank systems,” she put it.

This factor allows the US the flexibility it needs to keep supplying Ukraine with weapons, Cancian said: “We still have to give Ukraine weapons and not endanger our security. We’re going to have to adapt what we give them. We can give them TOW anti-tank missiles instead of Javelins, we can give them older howitzers instead of newer ones, and our European allies can do the same.”

‘You’d hate to see us take away that option’

At the same time, in an increasingly unstable and unpredictable world – where the war in Ukraine is the most pressing among many defence and security challenges confronting the US – O’Hanlan said its military must ensure it keeps up its varied arsenal: “We’d have other means to shoot planes down than Stingers. But you’d hate to see us take away that option.”

The House Armed Services Committee’s Smith and Rogers are “correct” to worry about the US running down its inventories, O’Hanlon said. When people say that even though its stockpile is reduced, the US could be developing a new version of its four-decade-old Stinger system, for example, “it should not be a source of solace to hear that argument”, he argued.

“This is a question of some urgency; a question of what we can do in the next 12 to 14 months,” O’Hanlon concluded. “Nobody should feel like it’s an adequate response to say we’re producing new weapons systems, because – even if we already have skilled workers, even if it’s a capacity question as to one of technical know-how – it already takes about two years to do so.”

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France24 - World

Ruthless India make history with first Thomas Cup crown

Issued on: 15/05/2022 - 12:20Modified: 15/05/2022 - 12:18

Bangkok (AFP) – India made history on Sunday by winning the Thomas Cup for the first time with a ruthless 3-0 upset of reigning champions Indonesia in Bangkok.

The Indian team, competing in their first final of the men's team championship, sealed the title when world number 11 Kidambi Srikanth defeated Jonatan Christie 21-15, 23-21.

A devastated Indonesia, the tournament's most successful team having previously won it 14 times, could not keep pace with the fire brought by the Indian team -- who joyfully rushed the court following Srikanth's win.

India were already 2-0 up, with Lakshya Sen beating Anthony Ginting in the first singles match and then Satwiksairaj Rankireddy and Chirag Shetty defeating Mohammad Ahsan and Kevin Sukamuljo in the doubles.

© 2022 AFP

Le Figaro

«Charles de Foucauld, une vie de feu»

Etienne de Montety

L’éditorial du Figaro, par Étienne de Montety.

Saint: quel chemin parcouru pour le lieutenant noceur qui défraya la chronique de son temps, et pas par ses exploits militaires. Cent ans après, le voici élevé sur les autels: saint, comme avant lui Paul de Tarse, Augustin, François d’Assise, tous ces hommes frappés un jour par la grâce, autant de fils indignes devenus des piliers de l’Église catholique.

Quelque cent ans après sa mort, c’est au pape François qu’il revient de proclamer la canonisation. Cette vie de feu doit lui plaire: il citait déjà Charles de Foucauld dans son encyclique Fratelli tutti, le comptant parmi les grandes figures contemporaines de la fraternité universelle.

Plus profondément, l’ermite de Tamanrasset a de quoi séduire François par sa radicalité: un homme qui renonce à la vie facile et tente d’imiter au plus près l’exemple de Jésus-Christ, jusqu’à l’abaissement et au retrait, quelle figure! Incompréhension des hommes, signe de Dieu. Foucauld choisit un ministère au cœur de ce que le pape appelle les périphéries. Qui l’ignore, l’officier explorateur découvrit Dieu en traversant le Maroc musulman déguisé en Juif. Ses innombrables écrits le montrent, il voulait témoigner auprès des Touareg de l’amour du Christ, les évangéliser par le seul exemple de sa vie: la conversion du monde passera par la conversion de chacun. Par son «apostolat de la bonté», sa mort violente et la fécondité de sa spiritualité, il est le précurseur des moines de Tibéhirine et des dix-neuf bienheureux martyrs d’Algérie.

Le théologien Urs von Balthasar écrivait: «Aux questions brûlantes du temps, l’Esprit donne la réponse opportune et la solution, (…) en faisant surgir un saint qui présente d’une manière vivanteà son temps le message du ciel.» L’Église catholique propose donc le frère Charles en modèle à tous les catholiques, et les apostrophe: Quand te fais-tu serviteur? Es-tu fidèle à l’exigence évangélisatrice, indissociable de l’amour des autres?

Dépouillement, sollicitude, appel spirituel, l’interpellation, pressante, dérangeante même, n’épargne pas non plus notre société.

«Avant de “réenchanter les Champs-Élysées”, Anne Hidalgo devrait commencer par arrêter de dégrader Paris»

FIGAROVOX/TRIBUNE - La maire de Paris a présenté le 11 mai un projet visant à végétaliser davantage la célèbre avenue parisienne. Le journaliste et écrivain Jonathan Siksou s'inquiète de cette démarche. Selon lui, la municipalité a, avant tout, le devoir de protéger et de préserver le patrimoine de la capitale.

«Face à l'ensauvagement de la société, Emmanuel Macron ne doit pas oublier d'être le président des victimes»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Ce 11 mai, une fusillade à Lyon a fait un mort et trois blessés. Pour Judikael Hirel, journaliste au Figaro, ce nouveau fait divers illustre la nécessité de lutter contre l'insécurité grandissante en France.

«Comme l'a dit Thierry Henry, Saint-Denis n'a pas grand-chose à voir avec Paris»

FIGAROVOX/TRIBUNE - L'ancien attaquant de l'équipe de France a déclenché une polémique en insistant sur le fait que «Saint-Denis n'est pas Paris». Pour Guylain Chevrier, ces propos ont le mérite de rappeler la réalité de la délinquance et du communautarisme dans cette ville.

Valeurs Actuelles

Déficits, endettements, hausses d’impôts : Macron, monsieur 3 000 milliards de dette

Dette : la France dans l’étau des taux

[Entretien] Patrick Artus : “La France n’a jamais été dans une situation aussi fragile”

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“Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”

Réfugiés ukrainiens en Hongrie et Moldavie : la nourriture manque cruellement 

Consommation de gaz : la France prise à son propre piège

Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim

Le Figaro

Législatives 2022 : quels sont les candidats déjà déclarés ?

Nicolas MondonFIG Data

FIG DATA - Alors qu'Éric Zemmour vient officiellement de se lancer dans le Var, explorez la liste des autres prétendants à l'aide de notre outil mis à jour régulièrement.

Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats ont jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les candidatures officielles seront validées et annoncées dans la foulée, le lundi 23 mai. D'ici là, les alliances continuent de se nouer et la carte des candidatures pour la XVIe législature de la Ve République se complète progressivement.

Le Figaro vous propose une carte mise à jour régulièrement des candidatures déclarées par circonscription.

Vers un hémicycle tripartite ?

Les états-majors de deux des trois grands blocs - le centre, avec la majorité présidentielle «Ensemble» ; et la gauche, de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale appelée «NUPES» - semblent plus à l'aise pour désigner des candidats dans les circonscriptions urbaines. Celles où les résultats devraient leur être les plus favorables, mais également celles où la concurrence est la plus rude.

Pour la NUPES, derrière Jean-Luc Mélenchon, l'équation n'est pas simple. Il convient de ménager chaque camp d'une alliance disparate, entre les socialistes, les écologistes, les communistes et les Insoumis. Le risque est grand de perdre une partie d'un électorat qui ne se retrouverait pas dans cette entente dont les termes tiennent plus aux circonstances qu'à une proximité idéologique avérée.

À lire aussiJean-Luc Mélenchon, l’énigme d’une non-candidature aux législatives

Côté Rassemblement national, où une trentaine de circonscriptions «prioritaires» ont été identifiées, les choix se portent principalement sur les territoires où Marine Le Pen est arrivée en tête lors de la dernière présidentielle : le Nord et le Grand Est. Le refus d'une alliance avec Reconquête!, sans cesse répété par Marine Le Pen, complique la situation dans le Sud-Est. Ce fief historique du RN a enregistré une forte percée d'Éric Zemmour au premier tour de la présidentielle - au point d'encourager le nationaliste à s'y présenter lui-même -, et connaît actuellement de vives tensions internes.

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Autre donnée à prendre en compte : la perspective d'une forte abstention. Un phénomène habituellement défavorable au Rassemblement national, dont le principal électorat se situe chez les classes populaires, parmi les premières à déserter les isoloirs.

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Vers un important renouvellement de l'hémicycle ?

Après le scrutin de 2017, qui avait vu 415 (sur 577) nouveaux députés siéger, la tendance d'un fort renouvellement de l'Assemblée nationale semble se confirmer. À ce jour, environ 375 députés sortants briguent leur succession. Un chiffre encore provisoire à mettre en perspective avec les 357 députés sortants candidats en 2017.

Deux groupes parlementaires affichent actuellement un faible taux de candidature. Pour La République en marche, il s'agit souvent d'un retour à la vie civile pour un contingent en partie formé de novices en politique. Après un rude quinquennat, beaucoup veulent tourner la page ou s'investir autrement : Gaël Le Bohec en Ille-et-Vilaine, Alice Thourot dans la Drôme, Anne Blanc en Aveyron, ...

Si toutes les investitures ne sont pas encore connues côté Républicains, la déroute historique du parti à la présidentielle  en fait hésiter beaucoup à se lancer dans une épreuve qui s'annonce difficile. Certains optent pour une investiture par la majorité présidentielle : Constance Le Grip (Hauts-de-Seine) et Robin Reda (Essonne) notamment.

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L'étrange changement de pied des Insoumis sur l'inéligibilité des coupables de propos racistes

Autrefois favorable à l'inéligibilité des personnes condamnées pour incitation à la haine raciale, LFI s'apprête à investir aux législatives le journaliste Taha Bouhafs, reconnu coupable d'injure raciale.

Législatives : Carole Delga annonce rassembler les dissidents socialistes derrière elle, en lien avec le PRG

INFO LE FIGARO - Lors d'une réunion publique fermée et en ligne vendredi soir, la présidente PS de la région Occitanie a indiqué son intention de fédérer les dissidents socialistes de toute la France en dehors de l'accord noué par la direction du PS avec EELV, le PCF et LFI.

Législatives 2022 : Cohn-Bendit, Bové et Besset dénoncent une «escroquerie» dans l'accord entre EELV et LFI

Les trois anciens eurodéputés, élus en 2009 sous la bannière d'Europe Écologie, dénoncent un «accord indigne» des écologistes avec la France insoumise pour les élections législatives.

France24 - World

Pope canonises hermit, martyr and journalist

Issued on: 15/05/2022 - 11:36Modified: 15/05/2022 - 11:34

Vatican City (AFP) – Pope Francis on Sunday canonised a Frenchman murdered in the desert, a Dutch priest killed in a Nazi concentration camp and an Indian lay convert among 10 new saints officially proclaimed on Sunday.

Thousands of people from around the world crowded into St Peter's Square in the Vatican for the canonisation mass, presided over by the 85-year-old pontiff and attended by delegations including France's interior minister Gerald Darminin and Italian president Sergio Mattarella.

The pictures of the 10 new saints were hung on the facade of the world's biggest basilica.

Unlike in recent days, Francis -- who was surrounded by around 50 cardinals and 300 bishops and priests -- did not appear in a wheelchair.

Under a sunny sky, groups of pilgrims had begun to converge on the square, some wearing shirts or scarves with the picture of one of the new saints.

Under the rules of the Catholic Church, all 10 have already been beatified, or named "blessed", but had to then be attributed a miracle to take the final step to sainthood.

The new saints included Charles de Foucauld, a French soldier and explorer, who became a Catholic priest and lived among Trappist monks in Syria, in Palestine, and finally among the Tuaregs in the Algerian desert.

He was murdered by bandits on December 1, 1916, but his works outlasted him and he became one of France's most celebrated men of faith.

Men of faith

Another who made the step to sainthood was Dutch Carmelite priest, theologian and journalist Titus Brandsma, who took a stand against the Nazis during World War II.

He spoke out against them before Germany invaded the Netherlands in 1940 and afterward, encouraging Catholic Dutch newspapers to resist the occupiers' propaganda.

Brandsma was arrested in January 1942 and ended up in the Dachau concentration camp, where he died on July 26 of that year, after being injected with carbolic acid.

He was beatified in 1985 after being declared a martyr, and was subsequently found to have enacted a miracle in healing a Carmelite priest.

Devasahayam Pillai, known as Lazarus, was the first Indian layman to become a saint, according to the Vatican.

A Hindu from what is now the southern state of Tamil Nadu, he converted to Catholicism in 1745 while working at the royal palace, where he met a captured Dutch commander who taught him about Christianity.

But his faith, and his preaching of equality of all peoples -- a revolutionary view at the time -- caused a stir and when he refused to renounce his new religion, he was arrested, according to the Vatican.

After almost three years of imprisonment and torture, during which he began to be visited by pilgrims, he was shot dead in a forest on the orders of the king on January 14, 1752.

He was declared a martyr and beatified in 2012, before being later attributed the miracle of resuscitating a foetus in the 20th week of pregnancy.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

[Nay] Emmanuel Macron, acte II

Le premier quinquennat d’Emmanuel Macron s’achève – quelle coïncidence ! – sur une conjonction maudite : vendredi 13 mai à minuit. Façon de clôturer un cycle de crises et de grandes turbulences ? Hélas, le ciel n’est pas dégagé pour les cinq années qui viennent. « La conscience de la gravité des temps m’accompagne », a assuré le président lors de son discours d’investiture. « Ce peuple nouveau, différent d’il y a cinq ans, a confié à un président nouveau un nouveau mandat. » Drôle de formulation. Emmanuel Macron réussit la performance – inédite depuis le général de Gaulle, en 1965 – d’être réélu sans passer par la case cohabitation : 18 768 639 Français ont voulu qu’il rempile. Rejetant Marine Le Pen, une grande majorité a surtout estimé qu’il n’y avait pas d’autre choix que lui et, dans leur ensemble, c’est plus résignés qu’enthousiastes qu’ils l’ont reconduit. « Le peuple n’a pas prolongé le mandat qui s’achève », reconnaît-il lucide. Preuve qu’il sait qu’il devra faire autrement. Changer. « Il nous faut tous ensemble inventer une méthode nouvelle, loin des rites et chorégraphies usés, par laquelle nous pourrons seule bâtir un nouveau contrat productif, social et écologique […] en faisant travailler ensemble le gouvernement, son administration, le Parlement, les partenaires sociaux, les associations et les forces vives politiques […] dans le pays. » Il promet aussi du respect, de la considération et l’association de tous. Une sacrée gageure ! Faut-il l’entendre comme un mea-culpa de Jupiter, à qui il était si souvent reproché de décider seul ?

Emmanuel Macron ne ment pas lorsqu’il parle de « président nouveau ». Il n’est plus le même qu’il y a cinq ans. Forcément, à l’époque, son élection était la performance inouïe d’un jeune ancien ministre de 39 ans (âge où un homme n’est pas encore fini), téméraire, ambitieux. Sa ductilité intellectuelle hors norme avait ébloui. Sa chance fut la faiblesse de François Hollande (82 % des Français ne souhaitaient pas qu’il se représente). Son programme : garder ce qu’il y a de meilleur à droite et de meilleur à gauche. Sa révolution : son « en même temps ». Il accédait à l’Élysée sans ancrage politique, sans jamais avoir été élu auparavant, sans s’être frotté au peuple. En clair, sans connaître la France et les Français : « J’ai appris à les aimer », a-t-il avoué. Il y a cinq ans, il lui manquait l’essentiel, qui ne s’acquiert qu’avec le temps. On a beau être très intelligent et affûté, l’expérience est vécue, elle n’est pas pensée. Elle naît des incidents de tous les jours, des épreuves, des erreurs répétées, des petits succès renouvelés, des joies, des peines. Justement parce qu’il n’avait aucune expérience, il croyait pouvoir obtenir ce que les autres n’avaient pas réussi, comme, par exemple, décider Nicolas Hulot à entrer au gouvernement. Pas de quoi se vanter aujourd’hui. Le ministre d’État a pris la poudre d’escampette, comme un voleur. Coût de l’opération : la fermeture de Fessenheim. Une énorme erreur. Il y a aussi la retraite à points. Jamais faite. Faute de savoir l’expliquer, la réforme a déclenché des colères. Le Covid lui a permis de sortir de l’impasse. On lui souhaite bonne chance pour la suite.

Il y a cinq ans, les Français lui donnaient une majorité absolue de députés. La plupart, venus de la société civile, avaient été choisis sur Internet, ils ne connaissaient pas le métier. Le président se réjouissait même qu’ils soient « des amateurs ». Il ne le dirait plus aujourd’hui. Ceux qui seront réélus demain ne seront plus des apprentis.

Dans son discours d’investiture, dix fois il a prononcé le mot “agir”, comme une anaphore. « Le temps qui s’ouvre sera celui d’une action résolue. » Chiche ! Pour réussir son pari, il lui faudra aussi un gouvernement expérimenté. Le choix de son Premier ministre sera déjà une indication. Une femme ? Un homme ? Qu’importe le genre, la compétence sera plus importante. Il se murmurait qu’il avait de la peine à trouver le mouton (ou la brebis) à cinq pattes. C’est fait ! Il l’a révélé lundi, à Berlin. Quand va-t-il l’annoncer ? Peut-être le 14 mai, puisque son deuxième quinquennat débute ce jour-là.

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France24 - World

Ukrainians embrace tattoos amid patriotic outpouring

Issued on: 15/05/2022 - 11:06Modified: 15/05/2022 - 11:04

Kyiv (Ukraine) (AFP) – From odes to embattled military units to expressions of love for the motherland, Ukrainians are embracing tattoos amid the ongoing war with Russia.

At the "Art Weapon" festival, dozens chose to show their love for their nation by getting inked, with payments for the tattoos going straight to the Ukrainian military as donations.

The event took place at an abandoned Soviet-era factory on Saturday, where droning electronica clashed with crunchy garage rock and the buzzing sound of tattoo needles.

A 20-year-old soldier, who spoke on condition of anonymity, was getting inked for the first time.

His new tattoo was dedicated to Ukraine's Azov regiment and the group's fighters -- many of whom are under attack at a steel plant in the besieged port city of Mariupol, including two of his friends.

"It's very difficult for me, but I can't imagine what they feel," he told AFP as he prepared to go under the needle. "They told me they will stand for Ukraine until they die."

For actress and musician Marusia Ionova, 27, her new tattoo -- which simply says "Kyiv" -- serves as a reminder of the time when she was forced to flee her home at the beginning of the war and the wave of emotions she has felt since.

"That's why I decided to get the name of my favourite city in the world," she said.

"The level of emotions are so different... it's really hard to explain," she said of her new-found connection with Ukraine following the outbreak of the war.

Tattoo artist Zhenia, 27, said he had seen a major uptick in requests for patriotic tattoos from customers, including from many first-timers.

'Intense emotion'

"The war changed them and they started getting tattoos. And their first tattoos are patriotic ones," he added.

These include chest-sized Ukrainian tridents and more brazen slogans like "death to the enemy".

The Russian invasion and war that followed has triggered an outpouring of Ukrainian patriotism, drawing a clear distinction between the lives they led before the conflict and the spirit and unity they have felt in its wake.

Since the war began, large swathes of the population have voluntarily offered their services to Ukraine's war effort -- from making Molotov cocktails to weaving camouflage nets and making donations en masse to the country's armed forces.

"It's a new feeling that came when the war started -- it's an intense emotion," said Anastasia, an 18-year-old economics student while getting the Ukrainian trident tattooed on her lower back -- a decision she made only yesterday.

"It is very important to me to have it," she added.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Mélenchon à Matignon ?

Réélection d’Emmanuel Macron : La France est un tapis de braises

[Nay] Le Pen devant ou derrière Macron ?

[Nay] La non-campagne du candidat-président

[Nay] La Corse, une fois de plus…

[Nay] Emmanuel Macron, président des tempêtes

[Nay] Entre Vladimir Poutine et l’Occident, le bras de fer continue

[Nay] L’histoire se répète toujours

[Nay] Hollande ou l’éternel retour

Fabien Roussel, seul candidat de gauche : « il ne recueille que 2 % d’intentions de vote, mais il pourrait séduire une partie des électeurs de Marine Le Pen »

Le Figaro

Contesté, sourd aux critiques... «Fin de règne» solitaire pour le pape François

Jean-Marie Guénois

ENQUÊTE - Gouverner l'Église catholique n'est pas une sinécure, mais diriger le Vatican est encore plus périlleux. Malgré ses talents de fin politique et son fort caractère, François, 85 ans, se heurte comme jamais, en cette dixième année de pontificat, à une série d'adversités.

Envoyé spécial à Rome

Jamais le pape François n'a encore ­affronté une telle ­adversité. En cette année 2022, dixième de son pontificat, tout semble se liguer contre lui. Rome, toujours prompte à brûler ce qu'elle adore, est en émoi. Certains discernent une phase de ­maturité du pontificat. D'autres une « fin de règne », selon une expression courante dans la Ville éternelle. Beaucoup pensent déjà à la suite. Mais François, 85 ans, très combatif, est loin d'avoir dit son dernier mot. Un grand jubilé chrétien mondial est en vue pour 2025. Surtout il prépare sa réforme capitale : celle de la « synodalité » pour 2024.

Il espère convertir l'Église, pyramidale, centralisée et cléricalisée, en une communauté plus démocratique, décentralisée où le pouvoir sera davantage partagé avec des laïcs. Y parviendra-t-il ? Cette ambition suscite soutien et admiration chez les uns et un épais scepticisme chez ceux qui connaissent bien les arcanes d'une institution bimillénaire édifiée sur la centralisation. Ce pontificat, réformateur, flamboyant et… Clivant, connaîtrait-il son ­apogée ou entrerait-il en déclin ?

À lire aussiLe pape François, souffrant du genou, contraint au fauteuil roulant

Tous les pontificats connaissent cette même courbe ascendante puis descendante. Ce qui compte pour l'Église est la portée d'un pontificat. De ce point de vue, ceux de Jean-Paul II et de Benoît XVI, avec leurs qualités et leurs défauts, sont encore très vivants.

Haute tension au Vatican

N'ont-ils pas marqué, et pour longtemps, des générations de fidèles et de clercs ? Il en est et en sera de même pour François. Dans le milieu ecclésiastique, personne ne se risque donc à juger prématurément le cours des choses. « Les phases de crise ne sont pas forcément les pires, observe un jeune cardinal, homme de Dieu, en poste au Vatican ; elles ouvrent à des réalités de l'Église que nous ne pouvons pas voir à présent. Le Seigneur n'abandonne pas son Église. »

L'Espérance est là, surtout chez les chrétiens, mais le mot « crise » est tout de même concédé. Elle est ouverte depuis l'élection de François pour certains. Elle est plus récente pour d'autres, y compris parmi les soutiens du pape. Tous s'accordent sur le climat de haute tension qui ­règne au Saint-Siège et dont l'intensité ne faiblit pas, en contraste avec l'image de bonhomie véhiculée dans le monde et qui a changé l'image de l'Église. Il y a évidemment, avec François, des antagonismes puissants, liés à sa forte ­personnalité ­réputée « clivante ». Son caractère « tranchant », son style « autoritaire » sont le lot quotidien d'un ­Vatican où l'on entend ces qualificatifs. Il y a aussi des « colères » ­papales et beaucoup se disent « terrorisés ». Il y a aussi, plus objectivement, une­ ­série de dossiers difficiles qui jettent une lumière parfois crue sur le pontificat. Un observateur ­italien de ­longue date, qui a beaucoup vu et ­entendu dans la cité du Vatican, les synthétise d'un mot : « confusion ». Une confusion « à la latino-américaine », précise-t-il, que des « mentalités européennes » ont de plus en plus de mal à saisir.

Dans ces tourbillons domine une première question, celle de la santé du pape. Un genou l'immobilise. « Cela ne devrait pas durer », assurent ses ­médecins sans en être toutefois certains. L'idée d'une intervention chirurgicale a été envisagée, mais elle apparaîtrait jusque-là trop risquée. N'en pouvant plus de souffrance – le pape a fait ses premières confidences à ce sujet à la fin du mois de janvier –, François a fini par accepter des infiltrations le 3 mai. Il souffre d'une ­gonalgie, inflammation aiguë des ­ligaments au genou droit, conséquence directe de son problème structurel de sciatique à la hanche qu'il corrige à chaque pas. Il s'est dit « humilié » par cette immobilisation. Il a même longtemps refusé d'apparaître en public avec une béquille et pire, en chaise roulante. Mais un pas devenait un supplice. Lors de l'audience générale du 4 mai, il s'est fait encore aider en donnant le bras à ses assistants pouvant à peine mouvoir sa jambe droite. Le 5 mai, il a fini par céder et se laisser conduire en fauteuil roulant devant les caméras, ce qu'il faisait avant mais hors champs des objectifs.

Il est ­déplorable que le pape ait choisi un ton aussi inapproprié pour mettre sur la place publique une conversation réservée

Quant aux suites de l'opération aux intestins subie le 16 juillet 2021, elles ne sont pas vraiment connues. Le ­Vatican bruisse des rumeurs les plus alarmantes à ce sujet car ce fut une très lourde chirurgie, bien plus difficile que prévu. Impossible d'y voir clair, faute d'informations fiables. Le pape a objectivement assumé tous ses engagements depuis la fin de sa convalescence de l'été 2021. Dont trois voyages internationaux, ­Hongrie et Slovaquie, puis Chypre et Grèce, l'île de Malte, enfin, début avril. Mais les grands déplacements internationaux prévus, Soudan du Sud notamment en juillet, Canada en septembre, sont à confirmer. Quant au Liban, il vient d'être officiellement « annulé » mais jamais le Vatican ne l'avait confirmé en raison de l'instabilité politique. On ne peut donc rien ­déduire pour l'heure. Dans un livre de dialogue, Des pauvres au pape, du pape au monde publié au Seuil le 1er avril, François a confié : « Jusqu'à il y a trois ans, je mangeais de tout. Maintenant, malheureusement, j'ai une sérieuse complication intestinale, une diverti­culite aiguë, et je dois me nourrir de riz bouilli, de pommes de terre bouillies, de poisson grillé ou de poulet. Du simple, simple, simple… »

La Russie s'est fâchée avec lui

Du simple, mais les choses se compliquent sur d'autres plans. À commencer par le redoutable dossier russe et ukrainien où le chef de l'Église ­catholique concentre sur lui une ­incompréhension mondiale en ­ménageant la Russie et en reprochant à l'Otan ses « aboiements » en Ukraine qui auraient « fâché la Russie ». En pape, il plaide pour la paix par la négociation. Il fustige la guerre, mais sans dénoncer l'agresseur. En pacifiste convaincu, François s'attaque à la course aux armements et l'usage des armes mais refuse de se prononcer sur la légitimité de la ­défense armée ukrainienne. En aucun cas, il ne veut avaliser la ­fourniture d'armes. Surtout venant des États-Unis… Une position intenable dont François paie le prix fort. Il sait aussi qu'on lui reprocherait son silence s'il se taisait.

Il vient toutefois de réussir à fâcher la Russie le 3 mai, avec qui il ne voulait pas couper les ponts. Ce jour-là, dans une interview exclusive au Corriere della Sera, François a demandé de rencontrer Poutine à Moscou pour lui signifier d'arrêter la guerre. La même requête avait été formulée sans succès par les canaux diplomatiques du Vatican à la mi-mars. Le pape voulant cette fois prendre le monde à témoin. Ce qui a exaspéré la Russie. Le gouvernement russe a d'ailleurs sèchement répliqué : « Ce genre de question devrait passer par les canaux diplomatiques. » Plus dure encore fut la riposte du patriarcat orthodoxe de Moscou que François avait publiquement impliqué dans cette interview à la suite de leur échange en ­visioconférence le 16 mars : « Il est ­déplorable, a expliqué le patriarcat de Moscou, que le pape ait choisi un ton aussi inapproprié pour mettre sur la place publique une conversation réservée. »

Voilà donc le pape et le Vatican isolés sur la scène diplomatique. Ce qui ­indique une baisse d'influence de l'Église catholique. Un expert latino-américain en poste à Rome commente : « Ce pape s'imagine qu'il pourrait, par sa seule présence lors de voyages, régler des problèmes géopolitiques. Une présence passagère, même charismatique, console un jour mais n'a jamais rien réglé. Il y a une prétention vaticane à se penser capable de ­régler les conflits de la planète. »

Une curie court-circuitée

Il se dit que François n'avait pas forcément consulté sa diplomatie, pourtant très cultivée sur le dossier russe et ukrainien, avant de prendre dans le premier quotidien italien une telle position géopolitique. La fameuse curie romaine, naguère redoutée, est régulièrement court-circuitée par François. Là aussi, François a voulu bousculer un ordre établi en lançant, dès 2013, une vaste « réforme de la curie ». Sa réforme va entrer en ­vigueur ce 5 juin, jour de la Pentecôte. Aux dernières nouvelles, et avant sa mise en œuvre, la réforme suscite « beaucoup de résistances ­internes » confie un haut cadre, avec « une forme de grève du zèle ».

Cette petite histoire en dit long : beaucoup se sont émus le 19 mars dernier, jour de la Saint-Joseph, de voir publier au Vatican sans aucun préavis ni conférence de presse, le texte officiel de cette réforme de la ­curie. Un texte pourtant attendu ­depuis des années, la nouvelle « constitution apostolique » intitulée « Praedicate evangelium », c'est-à-dire « Annoncez l'Évangile ». C'était la cinquième fois, en deux millénaires, que l'Église catholique réformait ainsi son gouvernement central. Au lieu d'un document fini, ce fut un texte bourré de fautes et comportant des erreurs de fond qui a été ­publié au grand dam des juristes du Vatican. Même les services de communication du Vatican furent pris de court. En réalité, François, l'avant-veille, décida seul de publier, le 19 mars – jour de saint Joseph pour qui il a une grande dévotion – sans ­tenir compte de son état d'achèvement. Un comportement « typique », assure un cadre du Vatican, où le pape gère en direct une quantité de choses « sans toujours prendre conseil, ses services devant exécuter ».

Un vent d'égalité souffle

Une telle anicroche est un détail face à la portée de la réforme. Celle-ci ­apporte des changements notoires. Le plus important est de placer, sur le même plan, tous les ministères de la curie romaine. La Congrégation pour la doctrine de la foi, qui était le ministère le plus haut en dignité et en importance, se trouve reléguée derrière le dicastère de l'Évangélisation et juste avant un nouveau dicastère dédié à la charité et aux actions ­humanitaires. Ce qui signifie une abolition des hiérarchies au sein des ministères du Vatican. Tous sont considérés à égalité. Tel est le nouvel esprit voulu par le pape : avant de parler de la doctrine, l'Église doit être « pastorale » et aider les gens. À la manière dont un berger prendrait soin de son troupeau. Et non sur le modèle d'un professeur de vertu qui corrigerait ses élèves. Autre point clé, imposé par le pape, mais actuellement âprement discuté par des cardinaux d'importance, le fait qu'un laïc, homme ou femme, puisse désormais diriger un ministère du Vatican. Cette charge était jusque-là réservée à des évêques et des cardinaux pour des raisons théologiques fondamentales touchant à la constitution même de l'Église catholique.

Autre évolution de taille : celui qui était jusque-là un premier ministre, premier serviteur du pape mais également ­patron de la curie romaine, va garder son titre de « secrétaire d'État », mais il devient en réalité un simple secrétaire général du gouvernement dont le seul pouvoir sera la coordination des ­ministères. Il ne sera plus au-dessus. Dans cette réforme, le pouvoir du pape est donc très nettement renforcé. En définitive, c'est lui qui décide quasiment de tout. La curie romaine telle qu'elle était, administration centrale de pouvoir, semble décapitée.

Dernier point clé de cette réforme qui institue, au passage, un contrôle ­économique rigoureux : la décentralisation. Le Vatican reste le ­Vatican, mais il se place au service et non plus en surplomb des confé­rences épiscopales, structures ­nationales de l'Église dans le monde. Hormis les questions « de doctrine, de ­discipline ou de communion de l'Église », les conférences épiscopales pourront décider de sujets locaux sans référer à Rome. Ce que le pape appelle dans sa nouvelle constitution « une saine ­décentralisation ». Il ­résume sa ­réforme d'un mot : ­ « l'esprit synodal ».

Effervescence synodale

Le « synode » est effectivement la grande réforme de François. Le mot signifie « assemblée ». Il s'inscrit dans la plus ancienne tradition chrétienne où toutes les décisions étaient prises collectivement sous la conduite du chef de la communauté. Les Églises orthodoxes ont gardé cette tradition. Un patriarche – c'est le titre de leur chef d'Église – aussi puissant soit-il, ne peut rien décider sans le vote de son saint-synode composé des ­évêques. Cet esprit collectif, démocratique, associant les fidèles, ­hommes et femmes, François veut l'insuffler à tous les niveaux de gouvernance de l'Église catholique, ­paroisse, diocèse, conférence épiscopale, Saint-Siège. Il a lancé pour cela, en 2021, un synode spécial sur la­ ­« synodalité » dans toute l'Église ­catholique. Il se déroule en 2022 dans tous les diocèses. Une ­session finale et décisive aura lieu à Rome en ­octobre 2023. Elle votera des propositions que François entend mettre en œuvre à l'aube de 2024.

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Inspiré de la gouvernance des Églises orthodoxes mais aussi des Églises protestantes, cette « révolution », si elle advient, serait un changement de culture complet du monde catho­lique habitué à suivre les décisions de la hiérarchie. Elle inquiète profondément à Rome, au vu de l'expérience en cours d'un synode local dans l'Église allemande qui rivalise d'audaces réformistes sur les dossiers sensibles : mariage des prêtres, ­accueil des personnes homo­sexuelles, place des femmes. Le ­Vatican veille, mais il semble avoir perdu le contrôle sur cette initiative. Le pape François a mis en garde l'Église allemande contre une éventuelle sortie de route, mais il a curieusement nommé au poste clé de ­ « rapporteur » du prochain synode romain sur la « synodalité » un prélat qui soutient les orientations… Du ­synode allemand. Il s'agit de l'archevêque du Luxembourg, Mgr Jean-Claude Hollerich, un jésuite très ­proche de François créé cardinal en 2019. Il s'est prononcé à plusieurs ­reprises en faveur d'une évolution du discours de l'Église sur l'homosexualité – « les positions de l'Église sur le caractère peccamineux des relations homosexuelles sont erronées », pense-t-il –, estimant que le prochain ­synode devra aussi revoir la façon de parler des questions éthiques. En janvier dernier, il confiait à La Croix que « les prêtres homosexuels » devraient pouvoir « en parler à leur évêque sans que ce dernier les condamne ». Il se ­posait aussi cette question : « En ce qui concerne le célibat dans la vie sacer­dotale, demandons franchement si un prêtre doit nécessairement être ­célibataire ? »

Des propos qui lui ont valu les protestations publiques d'un autre cardinal qui n'a pas sa langue dans sa poche, le cardinal australien George Pell. Mi-mars, il a sommé la Congrégation pour la doctrine de la foi d'intervenir officiellement contre les propos du cardinal Hollerich et contre les prises de position similaires du président de la conférence des évêques allemands, Georg Bätzing, qui pilote le fameux synode allemand ­devenu, en réalité, une sorte de laboratoire d'Église.

Contre le retour en arrière

Des visions de l'Église s'opposent et se combattent ouvertement sous ce pontificat. Le pape ne se pose pas en arbitre. Il est dans le parti de la réforme, comme il l'a confié en septembre dernier à des jésuites slovaques qu'il rencontrait à Bratislava. Il leur a dit sa « souffrance » de voir s'installer dans l'Église « l'idéologie du retour en arrière » spécialement « dans certains pays » parce que « la liberté fait peur », ­estimait-il.

C'est le combat contre cette « idéologie du retour en arrière » qui a aussi motivé, leur a-t-il confié, sa décision de donner un coup d'arrêt réglementaire en juillet 2021 afin de stopper le développement des paroisses selon le rite tridentin, un phénomène français et américain. Ce qui n'est pas passé dans le monde traditionaliste. Il sera toutefois intraitable. « Je continuerai dans cette voie », a-t-il confié à ces jésuites, s'insurgeant contre les jeunes prêtres qui, « à peine ordonnés » demandent l'autorisation à l'évêque « de célébrer en latin ». Il faut les faire « atterrir sur la terre », a-t-il martelé.

La ligne est dure. Un groupe français d'une trentaine de mères de prêtres, âgées entre 60 et 70 ans, vient de se rendre à pied de Paris à Rome pour demander un adoucissement de cette réforme. Une seule a pu saluer le pape le 4 mai, lors de l'audience générale hebdomadaire, au même titre qu'une centaine d'autres personnes. Une ­minute pour des mères de cet âge qui ont marché de tout leur cœur pendant huit semaines en parcourant 1500 kilomètres, c'est tout de même peu donner pour un pape qui prêche « la miséricorde ».

«Je suis encore vivant»

Illustration également française de cette volonté papale de contrer « l'idéologie du retour en arrière », des nominations comme celle du nouvel archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich. Il est dans la ligne de François sur beaucoup de sujets, dont l'immigration, et rompt de facto avec l'héritage du cardinal Lustiger. La ­première décision de Mgr Ulrich sera sans doute de lancer un synode à ­Paris comme il le fit à Lille et à Chambéry, ses deux précédents diocèses. Ce choix du pape a mis sous le choc une majorité des 500 prêtres de Paris, les jeunes en particulier. Or, ces ­prêtres ne seraient pas là sans l'action prophétique du cardinal Lustiger issu du judaïsme qui reprit de 1981 à 2005 un diocèse en perte de vitesse laissé par le cardinal Marty. Sans Lustiger et son héritage, l'Église ­florissante de Paris – qui a aussi ses gros défauts – pourrait être compa­rable aujourd'hui, à celle, crépus­culaire, de Bruxelles qui opta pour le progressisme, notamment sous la conduite du cardinal Godfried ­Danneels. Mort en 2019, très actif au conclave de 2013, ce dernier fut l'un des hommes clés de l'élection du pape François. Il le plaça d'ailleurs à son côté lors de sa première apparition ­publique sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, le soir du 13 mars 2013.

Deux visions de l'Église, donc. Certainement complémentaires mais plutôt opposées actuellement avec, au centre, la question du sacerdoce. À Rome, beaucoup se demandent si cette Église catholique synodale, moins ­pyramidale, pourra remédier à la chute des vocations sacerdotales. ­Elles se maintiennent seulement en Afrique et dans certains pays d'Asie, mais elles ont baissé de 28 % depuis dix ans en Italie… Soit une alerte rouge au royaume du catholicisme et maintenant au Vatican.

Un Vatican qui va mal, à vrai dire. Il y a tous ces dossiers et puis il y a une autre affaire qui empoisonne l'atmosphère. Une affaire de trop. C'est le ­procès en cours au tribunal du Vatican du cardinal Angelo Becciu, ancien ­numéro 3 du Vatican, démis par le pape en septembre 2020 pour un ­investissement immobilier à Londres. Les séances font apparaître que ce haut responsable avait agi, pour cet inves­tissement imprudent, sous les ordres du… Pape. Le verdict est loin d'être prononcé, mais dans ce petit monde du Vatican, « la confusion » est effectivement à son comble.

Dans cette atmosphère délétère de « fin de règne » certains cardinaux préparent l'avenir ou plutôt… Le prochain conclave. Le pape François lui-même l'a reconnu devant ses amis jésuites ­slovaques. Ses propos, enregistrés et publiés dans la revue jésuite de référence, La Civiltà cattolica, sont certains : « Je suis encore vivant, leur a-t-il dit, nonobstant ceux qui voudraient me voir mort. Je sais que se sont tenues des rencontres entre prélats qui pensaient que le pape allait plus mal que ce que l'on disait. Ils préparaient le conclave. ­Patience ! Grâce à Dieu, je vais bien. »

Déjà des «papabili»

Ce pape est redoutablement bien ­informé, car il sait en prendre les moyens. Ce qui crée aussi au Vatican un irrespirable climat de suspicion. De fait, plusieurs réunions de ce genre ont eu lieu. Comme de normal du reste. En 1998, quand le parkinson de Jean-Paul II fut reconnu, le même scénario se produisit. Ces réunions dénoncées par François ne concernent toutefois pas que des « conservateurs ».

À l'initiative d'un jésuite américain, le père Mark Massa, une réunion qui se voulait très discrète, voire secrète, s'est tenue par exemple à Chicago les 25 et 26 mars avec d'éminents cardinaux et prélats du monde entier. L'idée était de comprendre « l'opposition à François ». Le cardinal Oscar Rodríguez Maradiaga qui s'y trouvait a confié ­ensuite au National Catholic Reporter : « Cette “opposition au pape” essaye de construire des murs, de revenir en ­arrière, de regarder l'ancienne liturgie ou des choses d'avant Vatican II. »

Le père Massa milite pour la « synodalité ». C'est « la chose la plus importante », elle permettra « d'éliminer le processus de recours à Rome » et ­précise : « Nous voulons montrer que l'opposition au pape François est dans une large mesure une opposition au concile Vatican II. » Propos carica­turaux où personne ne se reconnaît à Rome. L'Église est plus subtile que cette vision en noir et blanc. Cette initiative américaine souligne l'enjeu du synode sur la synodalité qui ­s'annonce effectivement comme la dernière et grande bataille du pape François, fut-il immobilisé.

Quant aux listes de papabili, elles commencent à circuler à Rome. C'est une habitude. Elles n'ont ­jamais contribué à élire un pape. Deux noms reviennent pour l'heure avec insistance : le cardinal Matteo Maria Zuppi, archevêque de ­Bologne, issu de la communauté de Sant'Egidio et très proche de François. Et, étonnamment, le cardinal de Budapest, Péter Erdo, plutôt conservateur. Ce ne sont que de ­pures spéculations. Une chose est en revanche certaine : avec la prochaine promotion de cardinaux que nommera François cet automne ou au printemps prochain, ce pape aura choisi les deux tiers des cardinaux du prochain conclave. Soit la majorité nécessaire pour élire un successeur. « François suit tout, au détail près », prévient l'un des collaborateurs.

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Valeurs Actuelles

Jérôme Sainte-Marie : « Ce cartel des gauches aux législatives est un habillage pour l’électorat »

Valeurs actuelles. Un accord de la gauche sous l’égide de Jean-Luc Mélenchon a dernièrement abouti. Baptisée Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), cette coalition rassemble des sensibilités très différentes. A-t-elle un avenir, selon vous ? Sur le long terme, probablement pas, mais ça n’est pas l’objet. Une fois les élections législatives passées, tout ce petit monde se déchirera lors des votes au Parlement. En réalité, ce n’est pas un accord sur un programme commun, mais un accord à stricte visée électorale. Il n’est que d’observer ce sur quoi portent avant tout les négociations – la répartition des circonscriptions – pour s’en aviser. En d’autres mots, les intérêts des formations en présence sont avant tout politiques et financiers ; le financement public des partis dépendant essentiellement des élections législatives. Au surplus, les négociations sont ici facilitées, car la plupart des partenaires de La France insoumise (LFI) n’envisagent pas la victoire de Jean-Luc Mélenchon. Ils peuvent donc faire mine d’accepter le programme “L’avenir en commun” sans que cela les engage durablement. Ce cartel des gauches est un habillage pour l’électorat.

Ce n’est pas un accord sur un programme commun

Le chef des insoumis jouit de la position dominante qu’il occupe depuis le soir du premier tour pour imposer ses vues à ses nouveaux alliés. La gauche radicale a-t-elle définitivement supplanté la gauche traditionnelle ? La première impression est celle-ci, mais je crois qu’il faut bien retenir le pragmatisme de tous les acteurs. À bien y regarder, le mouvement de Mélenchon a beaucoup affaibli son programme au cours des dernières années pour le rendre compatible avec le reste de la gauche ; sans quoi cette union ne serait pas possible. À une époque, LFI proclamait : « L’Europe, on la change ou on la quitte », on voit bien que ce n’est plus du tout d’actualité. La dimension populiste a été évacuée au profit du gauchisme culturel, celui des campus américains. Cette opération a été facilitée par la composition sociologique de l’électorat de ce qui reste de la gauche, celle qui n’a pas migré chez Emmanuel Macron : la petite bourgeoisie diplômée des centres-villes, pas forcément très argentée d’ailleurs, en constitue la fraction dominante. C’est l’heure de gloire de Nuit debout, pas du tout des “gilets jaunes”.

Que vous inspire le slogan “Mélenchon Premier ministre” ? Chacun sait que nos institutions ne prévoient pas l’élection du chef de gouvernement… Le slogan n’est pas si idiot, car c’est ce qui se produira si la gauche gagne les législatives sous l’égide du troisième homme de la présidentielle. Toutefois, si ce slogan galvanise les insoumis, il risque de faire hésiter certains électeurs de gauche. Pis, cela peut produire l’effet inverse de celui escompté à travers un important report de voix venu de la droite, voire du RN, sur des personnalités opposées aux candidats de gauche, quelles qu’elles soient. Les résultats paradoxaux de ce slogan seront accentués au second tour. Sur le fond, ne jouons pas sur les mots. De facto, une victoire électorale de la Nupes contraindrait le président de la République à nommer Jean-Luc Mélenchon à Matignon, comme Jacques Chirac l’avait fait en 1997 pour Lionel Jospin.

Cette alliance entre une extrême gauche dominante et un Parti socialiste moribond, entre autres, ne suscite que peu d’indignations. Imaginons, par effet de contraste, que le parti LR décide de fusionner ses listes de candidats aux législatives avec celles du RN ou de Reconquête ! pour sauver quelques sièges. Une telle entente serait vertement critiquée. Comment expliquez-vous ce deux poids, deux mesures ? Au risque de choquer certains lecteurs, je vous dirai que, pour moi, de même que le RN n’est pas un parti d’extrême droite, LFI n’est pas une formation d’extrême gauche. Ces étiquettes me paraissent inutilement polémiques et inadéquates. Il existe des organisations qui veulent modifier la structure même des rapports sociaux et des institutions politiques, par exemple Lutte ouvrière. Malgré ses outrances, La France insoumise ne porte, selon moi, qu’un programme intersectionnel, voire indigéniste, couplé à un niveau extraordinaire de dépense publique, sur le fond beaucoup moins menaçant pour l’ordre social que ne l’était dans les années 1970 le Programme commun.

Mélenchon ne suscite pas autant de crispations, car, au fond, son programme touche beaucoup moins à l’essentiel que celui du RN, la souveraineté nationale, malgré le conte de fées qu’il récite à ses militants et à ses électeurs.

Jean-Luc Mélenchon est tout de même un homme politique qui a passé l’essentiel de sa carrière politique sous la houlette du PS, comme sénateur qui plus est, et qui a été ministre du gouvernement Jospin. Il s’est même distingué en 1992 par un soutien véhément au “oui” pour le traité de Maastricht. “Gauche radicale”, dites-vous ?

Il y a bien plus important. Si Jean-Luc Mélenchon se montre aussi en verve, ces derniers jours, c’est qu’il lui faut, si j’ose dire, effacer ses traces. Durant les deux semaines de l’entre-deux-tours, son soutien à Emmanuel Macron n’a fait de doute pour personne. Il a accompagné sa réélection, sans pour autant convaincre une majorité de ses propres électeurs de reporter leurs suffrages sur le président sortant. Un sur cinq a même choisi Marine Le Pen le 24 avril. Voilà des “insoumis” très accommodants.

C’est pourquoi, s’agissant du deux poids, deux mesures, il est évident que les classes dominantes se sentent beaucoup moins menacées par Mélenchon que par Le Pen. Au cours de l’entre-deux-tours, on a bien vu la levée de boucliers contre la candidate du RN de la part de toutes les autorités économiques, syndicales, politiques et médiatiques. Mélenchon ne suscite pas autant de crispations, car, au fond, son programme touche beaucoup moins à l’essentiel que celui du RN, la souveraineté nationale, malgré le conte de fées qu’il récite à ses militants et à ses électeurs.

Certes, mais Mélenchon a changé depuis ses années socialistes… Pas tant que cela. C’est surtout le Parti socialiste qui n’a eu de cesse de se modérer – je ne parle pas des équilibres budgétaires, bien entendu. Mélenchon a été assez radical durant quelques années, notamment à l’époque du Parti de gauche, puis lorsqu’il a assumé une ligne populiste. Dès 2018, il est revenu dans les eaux plus calmes du bon vieux clivage gauche-droite, ce qui l’a amené à se rendre compatible avec les positions du PS et d’EELV. Notons que les sympathisants de ces partis ont pour moitié une bonne image de Macron comme chef de l’État. C’est aussi pour cela que Mélenchon appuie aujourd’hui davantage contre la supposée “extrême droite” que contre le bilan et le projet de Macron.

Pouvez-vous décrire ce virage de Jean-Luc Mélenchon en 2018 ? Comment l’expliquez-vous ? Fin 2017, La France insoumise est confrontée à un échec manifeste dans la rue comme à l’Assemblée nationale. Elle ne bloque et ne bloquera, durant le reste du quinquennat, aucune réforme. D’ailleurs, quand un vaste mouvement contestataire contraindra le pouvoir à reculer, les “gilets jaunes” à l’automne 2018, elle en sera pratiquement absente. Au début de cette même année, Mélenchon se dit qu’il faut revenir au clivage gauche-droite, et se persuade que Macron est, tel un nouveau Sarkozy, le leader de la droite. Cela peut paraître curieux, mais j’atteste qu’il s’agit alors d’une perception dominante chez les cadres de LFI.

Force est pourtant d’admettre qu’au premier tour de la présidentielle, cette alliance entre la petite bourgeoisie diplômée, la fonction publique et l’immigration d’origine extra-européenne s’est montrée électoralement porteuse

Une raison essentielle en est qu’ils souhaitent avoir des alliés électoraux, et comme ils expriment un refus catégorique de modifier leur ligne “no border” sur l’immigration, leur ligne populiste est une impasse électorale. Cela signifie se couper de la majorité des classes populaires, mais c’est déjà le cas pour la gauche depuis des années. Cette stratégie nouvelle, tout à fait semblable à celle préconisée dès 2011 par la fondation sociale-démocrate Terra Nova, ne se révèle pas tout de suite payante, et, aux européennes de 2019, la liste LFI enregistre un piteux 6 %. Force est pourtant d’admettre qu’au premier tour de la présidentielle, cette alliance entre la petite bourgeoisie diplômée, la fonction publique et l’immigration d’origine extra-européenne s’est montrée électoralement porteuse.

Au premier tour de l’élection présidentielle, les musulmans ont voté massivement (près de 70 %) pour l’insoumis. Peut-on dès lors qualifier Mélenchon de candidat “islamo-gauchiste” ? Plusieurs dimensions se mêlent ici. Tout d’abord, les citoyens de confession musulmane qui ont choisi le candidat LFI au premier tour – et de fait, un alignement électoral de ce niveau est exceptionnel – ne l’ont sans doute pas fait d’abord comme musulmans. Ils peuvent avoir été sensibles à son programme social, on parle ici de personnes généralement de condition populaire et répugnant à voter pour Marine Le Pen. Ils peuvent aussi avoir été mécaniquement orientés vers le vote Mélenchon. Au niveau local, on sait qu’il peut y avoir un vote confessionnel suscité et accompagné par des acteurs religieux et politiques. Est-ce le cas aujourd’hui au niveau national ? Je n’en suis pas sûr, mais je suis à l’inverse persuadé que cela aura des conséquences sur le comportement de la gauche, la rendant encore plus permissive sur les sujets relatifs à la laïcité et aux flux migratoires. Quant à la qualification que vous proposez pour Mélenchon, je ne la reprends pas à mon compte. Je vois dans ses positions et celles des députés LFI avant tout de l’opportunisme électoral, ce qui n’est pas plus rassurant.

 

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Le Figaro

Virginie Efira enfile la tenue de maîtresse de cérémonie: «À Cannes, j’ai parfois l’impression d’être dans un film»

ENTRETIEN - De retour sur la Croisette, qu’elle connaît bien, l’actrice franco-belge aura pour mission d’animer les soirées d’ouverture et de clôture de cette 75e édition du festival.

L’an passé, à Cannes, Virginie Efira entraînait dans son sillage un léger parfum de scandale. Elle présentait Benedetta de Paul Verhoeven, une histoire d’amour entre deux religieuses saphiques. Cette année, l’actrice montera les marches pour rejoindre directement la scène: elle anime la cérémonie d’ouverture, le 17 mai, et de clôture, le 28, qui sera diffusée en direct sur France 2. Un rôle tenu sans trop d’éclat par Doria Tillier l’année dernière. Par le passé Édouard Baer, Monica Bellucci ou Audrey Tautou s’étaient frottés à l’exercice.

Virginie Efira connaît Cannes. Elle y est venue, ado, lors d’une drôle d’équipée belge. Elle y est revenue comme animatrice de télévision pour tenir le micro lors de dîners de charité. Et pour jouer au poker au casino Palm Beach. Comédienne, elle a foulé le tapis rouge aux côtés d’Isabelle Huppert (Elle), Benoît Poelvoorde (Le Grand Bain) ou Adèle Exarchopoulos (Sybil). Avec, d’ailleurs, une étonnante propension à y laisser ses chaussures. Lors de cette 75e édition, à laquelle elle ne pourra assister entièrement pour cause de tournage, Efira sera aussi présente sur les écrans. Dans un Don Juan de Serge Bozon, en sélection Cannes Première, et dans Revoir Paris d’Alice Winocour, à la Quinzaine des réalisateurs.

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TV MAGAZINE. -Comment s’est déroulée la préparation de votre texte?

Virgine EFIRA. -Je l’ai écrit en majeure partie seule. Puisque c’est moi qui vais le prononcer, c’était indispensable d’y mettre mon écriture. J’aimerais avoir la drôlerie de Valérie Lemercier, et quand je vois Édouard Baer, je lui envoie un message pour lui dire: «Je regrette de ne pas être toi». Mais on est que soi-même... Alors je me suis demandée ce que j’avais envie de raconter. Tout cela a pris un certain temps.

Était-ce un exercice agréable?

Si l’on n’est pas en tournage comme je l’étais, ça l’est sans doute. J’adore la lenteur mais il est vrai que je mets en place des choses dans mon existence qui font que je n’y accède pas encore.

Vous avez été animatrice de télévision pendant dix ans, à la tête de la «Star Academy» belge puis en France sur M6. Cette expérience vous aidera-t-elle?

Pas tant que cela. Avec la télévision, j’ai certes appris à prendre la parole en direct et à relativiser, à gérer le tract potentiel, apprenant à me dire: «Qu’est-ce qui peut bien m’arriver?». Mais quand les gens pensent que l’exercice sera facile pour moi, ils se trompent. Je me dis surtout que je serai là uniquement pour faire l’intermédiaire entre des choses importantes. Et non pour passer une audition devant le cinéma international (qui sera bien représenté avec Tom Cruise, Tom Hanks, Tilda Swinton ou encore Idriss Elba, NDLR)!

Les photographes, les marches, le tapis rouge... À Cannes, est-ce qu’on ne marche pas un peu sur la tête?

Je pense qu’il ne faut pas prendre tout cela trop sérieusement. Lors des avant-premières, j’ai souvent l’impression d’être dans un film. On doit mettre en marche un personnage. C’est presque une dépersonnalisation. Il y a, à Cannes, une acceptation de l’hystérisation assez comique. Une hystérisation assez contagieuse, d’ailleurs. Une ceinture qui manque? C’est le monde qui s’effondre... Il faut pouvoir rire de cela. Être dedans, tout en prenant de la distance.

Vous avez beaucoup de souvenirs marquants à Cannes?

Le plus beau remonte sans doute à 2019, en raison de la nature du film que j’accompagnais. Il s’agissait de Victoria de la réalisatrice Justine Triet, qui appartient à un cinéma que j’allais voir moi-même en salle, alors que je venais d’un cinéma de marché. J’aime quand on peut s’exprimer librement, c’est même le seul moyen pour toucher les autres.

La première fois que vous êtes venue sur la Croisette, vous n’étiez pas sous le feu des projecteurs...

Je devais avoir 17 ou 18 ans, je sortais de l’adolescence. Dans les rues de Molenbeek (en Belgique, où elle a grandi, NDLR), qui n’était pas vraiment Hollywood, un type m’a proposé de faire un film. Qui n’a bien sûr jamais vu le jour. C’était une bande sympathique qui faisait de la boxe américaine, proche de Jean-Claude Van Damme. Nous étions partis à Cannes chercher des financements. Je ne connaissais personne. Je me suis rendu compte à quel point le festival était inaccessible. À l’époque, j’avais une forme d’idéalisation. Dans un petit cahier, je notais mes critiques de films. Cannes, pour moi, c’était le lieu de naissance des œuvres et des actrices...

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L'Humanité

Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

Entretien

Astronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

Anna Musso

La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.

Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

Entretien réalisé par Anna Musso

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Le Figaro

Où dormir à Barcelone à moins de 150 euros la nuit ? Nos dix hôtels préférés

LA SÉLECTION DU FIGARO - Avec ses immeubles Art Nouveau et Art déco, dont ceux Gaudi, ses boutiques, ses marchés et la mer proche, Barcelone s'impose pour les escapades d'un week-end voire d'une semaine. Pour concilier plaisir et budget, voici dix adresses aux tarifs très abordables.

Generator Barcelona, auberge pour tribus

Situé dans le quartier de Gracia, à 500 m du Passeig de Gràcia, sa déco hétéroclite est l'un de ses charmes. On aime ou pas ! Et son approche à la fois hôtel avec des chambres et suites, certaines prolongées de grandes terrasses et Hostel pour adultes- obligation d'avoir plus de 18 ans avec des minidortoirs de quatre à huit lits. L'ambiance s'en ressent, très cool. À savoir : une clim un peu bruyante perturbera les allergiques au bruit.

Les plus : ses vues splendides depuis les terrasses élevées et le penthouse. Son bar (assez kitsch) où l'on peut, quasi à tout heure, boire et savourer quelques mets locaux.

Le prix : chambre individuelle à partir de 99 €, en dortoir 29 €.

Generator Barcelona, Carrer de Còrsega, 373, 08037 Barcelone. Tél. : +34 932 20 03 77.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

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Room mate Carla Fan, parfaitement minimaliste

Autant l'avouer d'emblée, on adore cette collection d'hôtels urbains fondée il y a dix ans, par quatre amis d'enfance qui systématiquement font appel à des architectes de renom, autochtones pour qu'ils s'emparent des codes de la ville. Ici, Tomás Alía. Les 88 chambres très claires, peu de mobilier, aucune déco superflue, mais ultra-confortables déclinent des couleurs sobres. Super bien situé, au cœur de l'Eixample, quartier historique à quelques minutes de la Sagrada Familia, toujours en construction, de la Plaça Catalunya et des Ramblas.

Les plus : le petit déjeuner (compris dans le prix) - pantagruélique et délicieux, servi jusqu'à midi et l'«Honesty bar» avec des cocktails… Waouh !

Le prix : à partir de 145 €.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Room Mate Carla, Carrer de Mallorca, 288, 08037 Barcelone. Tél. : +34 934 76 33 96.

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Sercopel Caspe, design et convivial

De l'espace, une déco dite moderniste et une localisation fabuleuse pour arpenter la ville à pied, rejoindre en quelques minutes le quartier gothique, la Sagrada Familia, le Passeig de Gràcia, et le quartier du Born. Un bon classique pour un séjour sans souci. Les 141 chambres, sobres et bien insonorisées, de ce quatre-étoiles sont vastes.

Les plus : la cafétéria en rooftop, la salle de fitness et le parking.

Le prix : à partir de 110 €.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Sercopel Caspe, Carrer de Casp, 103, 08013 Barcelone. Tél. : +34 932 46 70 00.

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Melia Barcelona Sarrià, friendly pour la planète

Appartenant à la plus grande marque hôtelière d'Espagne, ce quatre-étoiles de 20 étages abrite 333 chambres dévoilant pour la plupart un panorama grandiose. Légèrement excentré mais très bien desservi par les transports en commun, bus notamment, il offre un service comparable à celui d'un 5-étoiles. Belle table méditerranéenne, le «Nonna Maria», réputée entre autres pour ses pizzas décalées. Les amoureux des boutiques hôtels confidentiels passeront toutefois leur chemin.

Les plus : son spa YHI son espace forme et ses efforts en matière de développement durable qui lui valent d'être certifié EarthCheck par le Global Sustainable Tourism Council.

Le prix : à partir de 139 €.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Melià Barcelona Sarria, Av. de Sarrià, 50, les Corts,08029 Barcelone. Tél. : +34 934 10 60 60.

Hotel Atlantis by ATBCN, l'accueil

Non loin de la place de Catalogne, des Ramblas et du marché de la Boxera, ce trois-étoiles vaut d'abord par sa situation. Loin de bouder ses 50 chambres très classiques, un rien démodées, les hôtes apprécient leur calme et leur taille. Bravo aux réceptionnistes prompts à donner leurs adresses de boutiques, de restos, de lieux insolites. Le café bar s'anime le soir chacun y échangeant spontanément ses bons plans.

Les plus : le généreux petit déjeuner en buffet, compris dans le prix, le room-service 24/24, rare dans un trois-étoiles et la possibilité de retenir une place de parking.

Le prix : à partir de 120 €.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Hôtel Atlantis by Atbcn, Carrer. de Pelai, 20, 08001 Barcelone. Tél. : +34 933 18 90 12.

Hotel Barcelona Universal, et plouf !

Zou, avant de se balader ou en rentrant, on grimpe au dixième étage pour étirer ses muscles et se rafraîchir dans la piscine de belle taille, formant un coude. Les mercenaires iront aussi parfaire leur silhouette au fitness center avant de s'exhiber sur la plage, pas si loin du centre. Les chambres épurées, lumineuses, sont au-dessus des normes d'un quatre-étoiles urbain, quasi luxueuses.

Les plus : le solarium et les deux terrasses pour prendre à la fois le soleil, un pot et… des photos. Influenceur (se) bienvenue !

Le prix : à partir de 100 € avec petit déjeuner.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Hôtel Barcelona Universal, Av. del Parallel, 76-80, 08001 Barcelone. Tél. : +34 935 67 74 477.

Arc La Rambla, à la rencontre de Christophe Colomb

Dominant la célèbre promenade des Ramblas, ce trois-étoiles invite à les parcourir de la Plaça de Catalunya aux Drassanes, anciens arsenaux royaux, chantiers de construction navals désormais désaffectés. On salue au passage Christophe Colomb ou plus exactement sa statue perchée en haut d'une colonne érigée là où le navigateur débarqua d'Amérique, en 1493. Au retour, on apprécie la sérénité de l'Arc, de ses 98 chambres dont 32 avec balcon et vues sur les Ramblas. Les plus grandes peuvent accueillir 2 adultes et 2 enfants.

Les plus : l'organisation de visites sur-mesure dans la ville et aux alentours grâce aux connexions des concierges et le solarium très cosy au 5e étage.

Le tarif : à partir de 120 €.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Hôtel Arc La Rambla, La Rambla, 19, 08002 Barcelone. Tél. :+34 933 01 97 98.

Hôtel Seventy Barcelona, un bel accord

On craignait d'être déçu n'aimant pas trop les hôtels affichant un nombre de chambres conséquent, 144. Comme quoi les a priori sont néfastes puisqu'on a succombé aux charmes de ce quatre-étoiles où tout matche, un décor très sympa, un accueil plus que parfait, un lobby énorme et étonnant de 1500 m2, vitré. On a fréquenté assidûment The Kitchen & Timeless à la cuisine très saine, très fraîche et moins, The Cors pour des cocktails. Bien évidemment on a usé et abusé de la piscine au 7e étage et pour repartir lisse comme un pétale de lys on s'est offert un petit, petit soin au spa.

Les plus : « The patio » ombré d'oliviers pour prendre un verre, flâner et le jardin solarium planté d'herbes folles.

Le prix : à partir de 140 €.

Lire l'avis d'expert

Hôtel Seventy, Barcelona, Carrer de Còrsega, 344, 352, 08037 Barcelone. Tel. : +34 930 12 12 70.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

BB Hotel Barcelona Viladecans, prix mini et maxi efficacité

Fondée par des Bretons pour contrecarrer Airbnb, entre autres, cette chaîne d'hôtels baptisée, pour donner le change, B&B, concilie prix imbattables, design et sens du service. Celui-ci, situé près de la gare Renfe, donc pas en ville, permet d'accéder au cœur de Barcelone en 15 minutes, 20 en voiture. Réception et café avec thés et café gratuits, ouverts 24/24, 216 chambres très spacieuses, et le matin un petit déjeuner appétissant pour bien commencer la journée.

Le plus : un parking couvert, surveillé gratuit et un personnel très dispo.

Le tarif : à partir de 54 €.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

BB Hotel Viladecans, Avinguda Olof Palme, 08840 Viladecans, Barcelone. Tél. : +34 932 993 658.

Olivia Balmes Hotel, à quelques centimes près

Un coup de cœur tel qu'on le sélectionne malgré sa première chambre qui dépasse, sauf promotions fréquentes, de 3 € le prix plafond qu'on s'était fixé mais c'est justifié. Cet hôtel design, quatre-étoiles au cœur de l'Eixample, de 128 chambres sur huit étages, parfaitement insonorisées, lumineuses, assurent un sommeil réparateur.

Les plus : au « Seventeen », son restaurant, on se régale d'assiettes généreuses catalanes. Et surtout... on se détend à fond dans sa grande piscine découverte !

Le prix : à partir de 153 €, grande suite familiale pour 3 à partir de 209 €.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Olivia Balmes Hotel, Carrer de Balmes, 117, 08008 Barcelone. Tél. : +34 932 14 41 63.

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France24 - World

Saudi Aramco says Q1 profits jump 82% as oil prices surge

Issued on: 15/05/2022 - 09:58Modified: 15/05/2022 - 09:57

Riyadh (AFP) – Saudi Aramco on Sunday posted an 82-percent jump in first quarter profits, buoyed by a global surge in oil prices that has made it the world's most valuable company.

The announcement continued a string of recent positive economic news for Saudi Arabia, where a booming oil sector is fuelling the fastest growth rate in a decade.

Aramco's net income of $39.5 billion was up from $21.7 billion compared with the same period in 2021, "primarily driven by higher crude oil prices and volumes sold, and improved downstream margins," it said in a press release.

The latest financial results were published four days after Aramco dethroned Apple as the world's most valuable company, with shares worth $2.42 trillion compared to Apple's $2.37 trillion.

In March, Aramco reported a 124 percent net annual profit increase for 2021.

But the firm, the kingdom's "crown jewel" and primary source of government revenue, has faced security challenges from the war which involves a Saudi-led military coalition against Yemen's Huthi rebels who have repeatedly targeted the kingdom, including Aramco sites.

A two-month truce in the war has generally been holding since it started in April, but in 2019 Huthi-claimed aerial assaults on two Aramco facilities in eastern Saudi Arabia temporarily knocked out half of the kingdom's crude production.

A March attack by the Huthis on facilities of the largely state-owned firm caused a "temporary" drop in production.

The net income for the first quarter was a record for Aramco since its initial public offering in 2019.

Also on Sunday, Aramco announced it was issuing 20 billion bonus shares to shareholders -- one share for every 10 shares already owned.

A dividend of $18.8 billion will be paid in the second quarter, it said.

"Against the backdrop of increased volatility in global markets, we remain focused on helping meet the world's demand for energy that is reliable, affordable and increasingly sustainable," Aramco president and CEO Amin Nasser said.

Oil-fuelled boom

In early May, Saudi Arabia reported its fastest economic growth rate in a decade, as a booming oil sector fuelled a 9.6 percent rise in the first quarter over the same period of 2021.

The world's biggest oil exporter has resisted US entreaties to raise output in an attempt to rein in prices that have spiked since the Ukraine war began.

As the war got underway, Saudi Arabia and the United Arab Emirates stressed their commitment to the OPEC+ oil alliance, which Riyadh and Moscow lead, underscoring Riyadh's and Abu Dhabi's increasing independence from long-standing ally Washington.

Saudi Arabia's GDP is expected to grow by 7.6 percent in 2022, the International Monetary Fund said in April.

Saudi Arabia has sought both to open up and diversify its oil-reliant economy, especially since Mohammed bin Salman's appointment as crown prince in 2017.

Aramco floated 1.7 percent of its shares on the Saudi bourse in December 2019, generating $29.4 billion in the world's biggest initial public offering.

In February, the kingdom shifted four percent of Aramco shares, worth $80 billion, to the country's sovereign wealth fund -- a move analysts saw as a possible prelude to further opening up the oil giant.

© 2022 AFP

L'Humanité

Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires

Actu

Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

Jérémie Bazart

Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

Oreille occidentale et oreille chinoise

Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

sciencesMusiquemusique classique
France24 - World

Memorable Symonds moments: From explosive batting to 'monkeygate'

Issued on: 15/05/2022 - 09:56

Sydney (AFP) – Andrew Symonds, who has died aged 46, was widely considered one of the most skilled all-rounders Australian cricket has seen, routinely thumping runs and taking wickets.

Affectionately nicknamed "Roy", he was also a rebel.

AFP Sport looks at some of his memorable career moments following his death in a car crash:

Breakthrough

Symonds came into his own at the 2003 one-day World Cup with his maiden international century in Australia's tournament-opening win against Pakistan not just a breakthrough knock, but a truly memorable one.

His selection in the squad --– let alone the starting XI -- was the subject of intense speculation leading into the event, but he delivered the goods.

Striding to the crease in South Africa with Australia struggling at 86-4, he guided them to 310-8 with a masterly 143 not out from 125 balls, including 18 fours and two sixes.

The innings was all the more astonishing given it came against Pakistan's vaunted attack of Wasim Akram, Waqar Younis, Shoaib Akhtar and Shahid Afridi as he announced himself to the world.

Dynamic duo

Among his 41 Test innings, few were finer than his 156 against England in 2006.

After Damien Martyn's shock retirement in the middle of the Ashes series and with Shane Watson injured, Symonds was given a chance to bat at number six and he grabbed it with both hands at the Melbourne Cricket Ground.

Joining fellow Queenslander and good friend Matthew Hayden in the middle with the team at 84-5, the pair added 279 runs for the sixth wicket.

In typical fashion, a counter-punching Symonds brought up his first Test century with a six to demonstrate he had not only the skill, but the mindset for big red-ball occasions.

Six machine

Symonds enjoyed a lengthy career in English county cricket, playing for Kent, Lancashire and Surrey.

But it was his stint with Gloucestershire that etched his name into the history books when he used short boundaries to whack a world record 16 sixes during an unbeaten 254 in 1995 against Glamorgan as a 20-year-old.

The big-hitting feat was matched by Graham Napier 16 years later but stood unsurpassed until eight days ago when new England captain Ben Stokes smashed 17 for Durham against Worcestershire.

Monkeygate

While Symonds was hugely talented, he was also controversial and will forever be associated with the infamous 'monkeygate' affair in 2008 which morphed into a massive international sporting incident.

He accused the India spinner Harbhajan Singh of making a racial slur during Sydney's 2008 New Year Test, in one of the darkest days between the two cricketing powerhouses.

Singh, who denied any wrongdoing, was suspended for three matches. But the ban was overturned when India threatened to quit the tour.

Symonds felt let down by the process, and guilty for dragging his teammates into the saga. He later pinpointed it as the beginning of the end of his career as he turned to alcohol.

© 2022 AFP

France24 - World

New UAE president meets Macron as world leaders pay respects

Issued on: 15/05/2022 - 09:56

Abu Dhabi (AFP) – The UAE's new president Sheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan held talks Sunday with French counterpart Emmanuel Macron as world leaders streamed in to Abu Dhabi to pay tribute to his predecessor.

Macron, who was re-elected this month, expressed his condolences to Sheikh Mohamed following the death of his half-brother Sheikh Khalifa, who died on Friday following a long illness.

British Prime Minister Boris Johnson, US Vice President Kamala Harris, US Secretary of State Antony Blinken and Israeli President Isaac Herzog are also expected to arrive in Abu Dhabi, capital of the oil-rich United Arab Emirates, on Sunday and Monday.

Sheikh Mohamed, the UAE's long-time de facto ruler during Sheikh Khalifa's illness, was chosen to lead the desert state in a unanimous vote by leaders of the country's seven emirates on Saturday.

Often known by his initials "MBZ", took a leading role after Sheikh Khalifa retreated from public view in 2014, when he had surgery after a stroke. The cause of his death was not announced.

Presidents and monarchs from Egypt, Iraq, Jordan, Oman and Tunisia, and Sudan's de facto leader, were among a long line of dignitaries to offer their condolences on Saturday.

Close ally Crown Prince Mohammed bin Salman, Saudi Arabia's de facto leader, called to congratulate the new president and India's Prime Minister Narendra Modi tweeted to commend his "dynamic and visionary leadership".

Both Macron and Johnson are making their second visits to Abu Dhabi in recent months. Johnson's visit in March failed to convince the UAE and Saudi Arabia to pump more oil after Russia's war in Ukraine sent markets into turmoil.

The UAE signed a 14-billion-euro contract for 80 Rafale warplanes during Macron's previous visit in December.

UAE relations with the United States have become strained under President Joe Biden, with the two sides at odds over Abu Dhabi's close ties with Russia and Washington's reopening of nuclear talks with Iran, long accused by Gulf states of creating regional chaos.

The wealthy UAE has emerged as a leader of a reshaped Middle East, forging ties with Israel and joining a Saudi-led war against Iran-backed rebels in Yemen.

© 2022 AFP

Le Figaro

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France24 - World

French far-right pundit Zemmour seeks parliamentary seat in Saint-Tropez constituency

Issued on: 12/05/2022 - 22:48

NEWS WIRES

French far-right TV pundit-turned-politician Eric Zemmour said Thursday he would seek a seat in parliament standing in the glitzy constituency around Saint-Tropez, three weeks after failing with a presidential bid.

The Paris-born 63-year-old is seeking to establish his new party, Reconquest, as a national political force in parliamentary elections next month, but is expected to struggle. "I will lead our beautiful and major fight along with our 550 candidates," Zemmour wrote on Twitter, announcing his plans to stand in Saint-Tropez on the French Riviera where he recorded one of his highest scores nationally in the presidential election last month.

Reconquête est de retour partout en France. Je mènerai notre beau et grand combat aux côtés de nos 550 candidats. Je me présente dans la 4ème circonscription du Var.

May 12, 2022

Long known as a commentator and writer with virulent anti-Islam views, Zemmour launched his political career late last year in a bid to unseat President Emmanuel Macron. He was eliminated in the first round of April's presidential polls with a score of seven percent and has since failed to agree a tie-up with veteran far-right leader Marine Le Pen and her deep-rooted National Rally party.

Some Zemmour aides had advised him to sit out the parliamentary elections for fear another defeat could permanently tarnish his career. The constituency around Saint Tropez, long a magnet for the rich and famous, is seen as highly contested and is currently held by Macron's Republic on the Move party, which has been re-named Renaissance. Macron won re-election on April 24, defeating Le Pen by a score of 59 percent to 41.

Zemmour has several convictions for racist hate speech, but he was cleared of a possible crime of denying the Holocaust on Thursday. An appeals court in Paris upheld a previous judgement in his favour about his view that France's war-time leader Philippe Petain, who collaborated with the Nazi regime, had "saved" French Jews. 

The claim is contested by most historians, who point to Petain's well-documented anti-Semitism, but the court ruled it did not amount to denying the existence or gravity of the Holocaust.

(AFP)

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Far-right pundit Eric Zemmour launches 2022 bid for French presidency

France 2022: The Choice

Emmanuel Macron hits back at Eric Zemmour over 'killer' chants

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

France24 - World

Explainer: How do France's legislative elections work?

Issued on: 11/05/2022 - 10:14

Aude MAZOUE

Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.

French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.

Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.

The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.

Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.

Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.

Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.

To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.

Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.

Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.

The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.

Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.

Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.

The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.

>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.

Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.

Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.

>> Explainer: What does a French president do?

During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above). 

Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.

But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.

This article has been translated and adapted from the original in French.

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Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Le Figaro

Des dizaines de milliers d'Américains défilent pour défendre l'avortement

La cour suprême pourrait rendre aux États la faculté de légiférer sur l'avortement. Une décision qui fait craindre une restriction de l'accès à l'IVG.

«Pas touche à nos corps!»: des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi aux États-Unis pour défendre le droit à l'avortement, menacé par la Cour suprême qui semble prête à revenir en arrière, 50 ans après sa décision historique de protéger l'IVG. Quelque 450 cortèges étaient organisés à travers le pays, dont des grandes marches à Washington, New York, Chicago, Austin et Los Angeles. «Personne n'a le droit de prendre une décision concernant le corps de quelqu'un d'autre», a expliqué à l'AFP Hanna Williamson, une manifestante de 20 ans à Washington. «Je me bats pour les droits de tout le monde».

À lire aussiÉtats-Unis: le droit à l'IVG menacé par la Cour suprême

Dans la foule, les manifestants tenaient des pancartes roses avec écrit «Pas touche à nos corps», d'autres clamaient «La Cour suprême veut tuer les femmes», «Faites avorter la Cour» et une grande banderole «Nos corps, nos avortements» était placée en avant du cortège. Viesha Floyd, 31 ans, affirme manifester «pour les femmes des générations à venir».

«Quand il s'agit des femmes, mêlez-vous de vos affaires», dit-elle à l'adresse des membres du Congrès qui s'opposent à une loi fédérale protégeant l'IVG. Dans la capitale, le défilé de plusieurs milliers de personnes s'est terminé devant l'imposant bâtiment de marbre blanc abritant la Cour suprême, protégé par un grillage. À New York, le cortège de quelque 3.000 personnes était mené par les sénateurs démocrates Chuck Schumer et Kirsten Gillibrand, ainsi que la procureure de la ville Letitia James. Le maire Eric Adams était également dans la foule.

Une «minorité très bruyante»

Ils étaient 5.000 à Houston, au Texas, selon les organisateurs et un millier à Louisville, dans le Kentucky, un État conservateur du Sud où seulement deux cliniques de l'organisation Planned Parenthood pratiquent des avortements. Plusieurs milliers de personnes manifestaient aussi à Los Angeles. Même s'il est soutenu par une majorité de la population, selon de récents sondages, le droit à l'avortement est un sujet de société très clivant depuis l'arrêt historique «Roe v. Wade» de janvier 1973, qui protège le droit des Américaines à interrompre leur grossesse.

Début mai, le site d'information Politico a révélé un projet d'arrêt de la Cour suprême, résolument ancrée dans le conservatisme, qui accordera aux États américains le droit d'interdire ou d'autoriser les IVG s'il est adopté tel quel. Elle doit rendre sa décision d'ici l'été sur une loi du Mississippi limitant les délais légaux pour avorter, déjà restreints dans 23 États. Si la Cour donnait raison à cet État conservateur, une vingtaine d'autres ont promis de rendre l'avortement illégal, certains même en cas de viol ou d'inceste. Cela forcerait les femmes à voyager plusieurs milliers de kilomètres pour se faire avorter.

À lire aussiLe Sénat américain échoue à adopter une loi garantissant l'accès à l'avortement

Pour Allison Easter, 58 ans et qui manifeste à New York, les conservateurs veulent «le pouvoir et le contrôle». «De nombreuses personnes avec des valeurs traditionnelles ont peur des femmes qui peuvent faire un choix avec leur propre corps», dit-elle à l'AFP. Pour Allison Easter, 58 ans et qui manifeste à New York, les conservateurs veulent «le pouvoir et le contrôle». «Des gens affirment que c'est une question religieuse, mais si on regarde ce qu'ils ont fait au nom de la religion, ce n'est pas vrai», ajoute-t-elle.

Des conséquences potentiellement néfastes

Si l'arrêt est annulé, «cela va être horrible» a prédit à l'AFP Linda Coffee, qui représentait à l'époque Jane Roe, et qui aujourd'hui fustige une «minorité très bruyante» d'opposants à l'avortement. Les élus démocrates au Congrès ont promis de protéger le droit à l'avortement dans les États où ils sont majoritaires.

«Nous allons résister et nous allons gagner, nous allons nous battre jusqu'à la victoire, l'Amérique est avec nous», a affirmé à l'AFP Chuck Schumer, le chef de la majorité démocrate au Sénat. La Chambre des représentants a voté à l'automne dernier une loi garantissant l'accès à l'avortement dans tout le pays mais ce texte est bloqué au Sénat, où les démocrates ne disposent pas de la majorité suffisante.

Le soutien vient aussi du monde économique, qui a longtemps évité ce sujet. De plus en plus de jeunes dirigeants d'entreprises prennent position pour le droit à l'avortement. La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a également mis en garde contre les conséquences «très néfastes sur l'économie» si le «droit des femmes à décider quand, et si, elles veulent avoir des enfants» était remis en cause.

Ukraine : Poutine va «probablement» imposer la loi martiale pour soutenir l'effort de guerre, selon Washington

D'après la cheffe du renseignement américain, Avril Haines, le président russe souhaiterait étendre le conflit à la Transnistrie, et compterait sur un essoufflement du soutien occidental à Kiev.

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Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

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France24 - World

Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

Issued on: 10/05/2022 - 12:19

Romain BRUNET Follow

France’s Socialist, Green, Communist and far-left parties have joined forces in an unlikely but historic alliance ahead of legislative elections on June 12 and 19. After a first-round presidential election that saw far-left leader Jean-Luc Mélenchon fall just short of a place in the final, France's reinvigorated left wing has set its sights on winning a lower-house majority – with Mélenchon eyeing the post of prime minister.

After days of sometimes heated debate, France’s leftist foes buried the hatchet last week, agreeing on a leftist coalition ahead of June's parliamentary polls. The Greens (Europe Écologie-Les Verts or EELV), the French Communist Party (PCF) and the Socialist Party all signed off on a May 4 accord with Jean-Luc Mélenchon's La France Insoumise (France Unbowed or LFI), with only the Trotskyist New Anti-Capitalist Party (NPA) begging off from the deal.

The agreement sets out a joint slate of campaign proposals and apportions shares of constituency nominations to all the allied parties, who have pledged to field a single coalition candidate in each of France's 577 legislative districts next month.

The deal marks the first time in 25 years that the French left has come together to contest the first round of the legislative elections in lockstep. In 1997, the so-called Plural Left joined forces to win a legislative majority, elevating Socialist heavyweight Lionel Jospin to the post of prime minister for five years while conservative rival Jacques Chirac held the French presidency, a power-sharing scenario known in France as “cohabitation”.

Next month's election results will decide how the history books treat this new leftist coalition, but proponents are already eager to liken it to previous iterations: The Popular Front of 1936, for one, is still remembered fondly as a fount of social progress – including paid vacation and the 40-hour workweek (down from 48) – under leader Léon Blum. The Common Programme of 1972, another leftist meeting-of-the-minds, proved fundamental to Socialist François Mitterrand's rise to the Élysée Palace nine years later. The next chapter for 2022's leftist bloc has yet to be written – but the degree to which any union seemed unthinkable just three weeks ago has lent it the lustre of history in the making.

Ahead of April's presidential election, Mélenchon's main leftist rivals, Green candidate Yannick Jadot and Socialist candidate Anne Hidalgo, were scathing on the campaign trail. As Russia invaded Ukraine, Jadot accused Mélenchon of obliging Vladimir Putin. Hidalgo, meanwhile, went so far as to label the charismatic far-leftist an "agent", an "ally" and a "supporter" of the Kremlin strongman. 

But the presidential election's April 10 first round had the effect of clarifying the balance of power on the French left. Mélenchon parlayed a mixture of genuine voter conviction and a persuasive pitch for tactical voting into a 21.95 percent score at the ballot box, just 422,000 votes behind far-right leader Marine Le Pen who won a place in the April 24 final duel against Emmanuel Macron. Mélenchon's relative triumph relegated the other leftist forces to also-rans: the Greens’ Jadot scored a mere 4.63 percent, Communist candidate Fabien Roussel 2.28 percent and Paris Mayor Hidalgo, of the once mighty Socialist Party, garnered a miserly 1.75 percent of the vote. Those scores established Mélenchon and his La France Insoumise party as the pivotal force of France's left wing – a kind of sweet political revenge for Mélenchon, himself a former Socialist who struck out on his own in 2008, not least over disagreements with party brass over the European Union.

"The presidential election really confirmed the status of La France Insoumise as the principal force on the left," said political analyst Pascal Perrineau. "The situation was different in 2017, when Mélenchon already scored well (19.58 percent in the first round). His strategy then was to go it alone in the legislative elections while the Socialist Party still had a case to make and could at the time aspire to obtaining a parliamentary group under its own steam," explained Perrineau, a professor at Sciences Po university in Paris. Obtaining a parliamentary group in France's National Assembly, key to a party's influence in the lower-house chamber as well as to its financing, requires winning at least 15 seats nationwide. 

>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Five years on, the state of play is very different. The 2022 presidential election opened the eyes of the leftist parties in two ways. For one, the appetite for unity among leftist voters is known to be high – 84 percent of left-wing sympathisers in a May 4 poll by the Elabe firm said they were in favour of an alliance between the top four left-wing parties. But also, for the Socialist and Green parties in particular, it became clear that there was consensus to be found in a programme that breaks with Macron and his neoliberal agenda.

Socialist Party turns its back on recent history      

As such, the alliance agreed by the left-wing parties does give top billing to proposals from Mélenchon’s far-left LFI party: a €1,400 monthly minimum wage, a monthly allowance for young people, a price freeze on basic necessities, re-establishment of the wealth tax, the repeal of Macron's flat tax on capital gains, an “ecological planning” programme to transition to a greener future, and a push for the establishment of a Sixth Republic, an institutional revamp meant to tip powers away from the executive and towards parliament and the people. 

But the most remarkable aspect of the joint measures is surely the about-face made by the Socialists. In pushing for retirement at age 60 and consenting to the repeal of a labour code revamp that was pushed through under Socialist former president François Hollande, the party is clearly turning its back on Hollande's 2012-2017 term in the Elysée Palace and his social-liberal line.

Hollande, for his part, says he "rejects the accord in substance and even on the [allocated] constituencies", as he told regional daily La Montagne last week. The former French president had already warned that an accord between the Socialist Party and La France Insoumise would call into question "the very principles that are the foundations of socialist engagement", telling France Info radio on April 28 that such an alliance would lead to the "disappearance" of the Socialist Party.

Among Socialist proponents of the coalition deal, the response to Hollande's remarks was cutting. "I have trouble imagining that my main preoccupation today would be to listen to what François Hollande has to tell us about what the left is and what loyalty to socialism is," Corrine Narassiguin, the party's No. 2, told Radio J on April 29. "I'd prefer to listen to what the voters told us in the first round of the presidential election. That was a very strong and very clear message." 

While the Socialist, Green and Communist parties all agree that Mélenchon should become prime minister if the left wins a legislative majority in June, the accord inked last week is not certain to translate into a working agreement for a coalition government. Remarkably, the four left-wing parties didn't see fit to issue a joint statement on the coalition they agreed, historic as it was; instead, each bilateral agreement gave rise to an ad hoc communiqué from the parties involved – allowing, conveniently, for different wordings tailored to suit each faction's interests.

One issue in particular elicited plenty of debate throughout the coalition negotiations: The notion of willfully flouting European economic and budgetary treaties to suit the coalition's agenda. Green party chief Julien Bayou – who authored a 2018 book entitled "Désobéissons pour sauver l'Europe" (Disobey to Save Europe) – was quick to sign on with LFI on that matter, as long as pulling France out of the EU was off the table. But the prospect of breaking with EU treaties gave the Socialist Party pause. The term "disobedience" was subject to intense debate, not least between Socialist Party chief Olivier Faure and LFI's Mélenchon. In the end, the terminology the two parties settled on in their joint press release was oblique, to say the least.

"Some speak of ‘disobeying’ and others of temporarily contravening, but the objective is the same: The ability to fully apply our shared programme of governance and to thereby respect the mandate the French people will have given us," the document affirmed.

The Socialists' equivocations aren't surprising. After all, the party's agreement with Mélenchon's far-left faction marks a major turning point in the French political landscape. By falling into step with Mélenchon, Socialist party leader Faure signed off on the leftward shift of his party's centre of gravity – even veering to the extreme left, according to the deal's most fervent critics.

The left’s changing of the guard

In so doing, the Socialist leader caught flak from what remained of the party's veteran heavyweights, dubbed "the elephants". Hollande was clear in his opposition while a former Socialist prime minister (Bernard Cazeneuve) and a former Socialist president of the National Assembly (Claude Bartolone) took the extra step of quitting the party to make their point. Former party chief Jean-Christophe Cambadélis, meanwhile, called on "the Socialists to reject this accord in every manner possible" and Socialist former cabinet minister Stéphane Le Foll positioned himself as "ready to lead the campaign" of potential Socialist dissidents in June.    

"The reaction of the elephants is understandable," said Perrineau. "With this accord, the Socialist Party will become an auxiliary to La France Insoumise. As such, it's a total break with the history of the Socialist Party, which had previously been the central force. From now on, the left will redefine itself around the radical force that LFI represents."

Negotiations between LFI, the Greens, the Communists and the Socialist Party were also about divvying up constituencies (indeed, some opponents say that it was the deal's overriding goal). Each party earned assurances that it could form an official group in the National Assembly – key to maintaining any political influence – with at least 15 lawmakers elected per party from surefire winnable districts. And despite initial reluctance from LFI, each party is certain to secure public financing as all four will run candidates in at least 50 legislative races – the threshold for unlocking state subsidies: The Greens got the coalition's green light to stand in 100 districts, the Communists in 50 and the Socialists in 70. La France Insoumise gets the rest: More than 350. 

LFI's allies also got their way on the coalition's new name. Mélenchon was pushing for the "Popular Union" but in the end they agreed to cover all bases by calling it the "New Ecological and Social Popular Union" (NUPES) to represent the assorted forces involved.

It remains to be seen how the alliance will do at the ballot box. The left has its sights set on winning a legislative majority, but that prospect appears highly optimistic under the circumstances. Since France made the shift to five-year presidential terms (down from seven) in 2002 and rejigged the calendar to have legislative elections follow the presidential vote, the country's freshly elected leader has always won the legislative majority he needed for governing.

Still, Mélenchon is not to be underestimated after managing the political tour de force of keeping his supporters' hopes intact and leftist mobilisation high, despite falling short in the presidential race. Even before ballots were cast in the April 24 run-off for France's top job, Mélenchon was campaigning to be elected as the country's prime minister – rather astonishing in France, where it is the president who names the prime minister (although the nominee must enjoy the confidence of lower-house lawmakers). Mélenchon even managed to insinuate himself into the proceedings on election night, making a nationally televised speech some 20 minutes after polls closed.

"Jean-Luc Mélenchon has pulled off an extraordinary public relations operation," Perrineau opined. "Asking the French to elect him as prime minister, even though it is nonsensical, is an extremely clever strategy that allowed him not only to take Marine Le Pen's place as Emmanuel Macron’s No.1 opponent but also to become the central element of the French left." 

Indeed, while divisions persist on the far right, and while Macron has appeared at pains to recruit a new prime minister as his own allies spar over constituency arithmetic, the French left is enjoying its moment as the country's most dynamic political force. And judging by the attacks Macron's outgoing legislative majority has launched of late, the left's unforeseen alliance has rivals on edge.

This article has been translated from the original in French.

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French Socialists approve 'leftist union' to challenge Macron in legislative elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

French left strikes deal on broad alliance to take on Macron in parliamentary polls

FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Le Figaro

Mathieu Gallet: «Je n’étais que l’instrument de la rumeur»

Anne Fulda

ENTRETIEN - L’ancien PDG de Radio France, contraint par le CSA de quitter ses fonctions en 2018, revient sur les fausses informations lui ayant prêté une liaison avec Emmanuel Macron.

En 2018, Mathieu Gallet, PDG de Radio France, a démissionné de ses fonctions après une décision du Conseil supérieur de l’audiovisuel. Le CSA réagissait ainsi à une condamnation pour un délit de favoritisme antérieur, à l’époque où il dirigeait l’INA.

Alors que la peine judiciaire a été allégée en appel et qu’il est aujourd’hui à la tête du studio et de la plateforme de podcasts Majelan, il a décidé de revenir sur cette période et notamment sur cette rumeur lui attribuant une liaison avec Emmanuel Macron, dans un livre, Jeux de pouvoir (Éditions Bouquins). Un témoignage sur son parcours de jeune Rastignac qui a vite gravi les échelons, mais aussi sur les mœurs du monde politico-médiatique.

LE FIGARO. - Pourquoi revenir aujourd’hui sur cette espèce de tourbillon politico-médiatique qui a bousculé votre vie?

Mathieu GALLET. - Je voulais laisser passer le temps et pouvoir, avec le recul, faire la part entre les bons et les moins bons souvenirs, en laissant la rancœur de côté. Je voulais aussi laisser passer le procès en appel qui a notamment supprimé la peine de prison avec sursis qui était, pour moi, la plus infamante. Mon honneur étant lavé, je me sentais prêt pour témoigner de mon parcours personnel.

Je me suis retrouvé à la tête de l’INA à 33 ans puis de Radio France, à 37 (...) Certains se sont dit que cela ne pouvait pas être lié à des talents personnels

Même si j’ai traversé des moments difficiles, ce départ forcé de la présidence de Radio France a été l’occasion de me réinventer. En repartant de zéro, en créant ma propre société, Majelan, une plateforme et un studio de podcasts. Ce livre, c’est une histoire française. Un témoignage personnel sur un parcours républicain, méritocratique. Mais aussi sur les mœurs du monde des médias et de la politique - qui n’est pas vraiment le mien, mais dans lequel j’ai évolué pendant des années en cabinet ministériel puis à la tête de la Maison ronde où j’ai eu affaire aux politiques. Et puis, je voulais aussi dire ma vérité sur cette rumeur, durant la campagne présidentielle de 2017, d’une liaison avec Emmanuel Macron.

Une rumeur qu’Emmanuel Macron choisit de rendre publique, lors d’un meeting à Bobigny, en 2017, livrant ainsi votre nom en pâture. Cela ne vous a pas choqué, toute la France n’était pas au courant?

La rumeur s’était répandue partout. Mais je n’ai pas aimé que mon nom soit ainsi livré au public, sans être prévenu avant. Je pense cependant que c’était la bonne manière pour la dégonfler. Emmanuel Macron l’a traitée avec dérision, humour. Cela faisait des semaines que son équipe de campagne et mon équipe de communicants suivaient ce sujet qui montait très fortement sur les réseaux sociaux.

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Ma propre tante, comme je le raconte dans le livre, assiste alors à un dîner, à La Rochelle, où on lui en parle. Ma grand-mère, qui connaît très bien ma vie, reçoit un mail dans lequel on l’informe que des photos vont sortir… La rumeur n’était pas uniquement parisienne, elle s’était beaucoup déployée. Et pas seulement en France. Deux semaines plus tard, en voyage de travail avec mon équipe dans la Silicon Valley, arrivés chez Google, on a constaté, en cherchant les occurrences autour de Radio France, qu’il y avait eu une explosion des requêtes dans le monde entier autour des mots «Radio France», «Mathieu Gallet», «Emmanuel Macron».

Cinq ans plus tard, avez-vous l’impression que la rumeur est éteinte?

J’avais fait le choix à l’époque de ne pas en parler parce qu’au fond je n’étais que l’instrument de la rumeur. La cible, c’était bien Emmanuel Macron. C’est, de toute façon, très compliqué de mettre fin à une rumeur: les gens ont envie d’y croire. Il y a ce côté complotiste, «on vous cache la vérité». Certains veulent aussi montrer qu’eux savent, qu’ils connaissent «quelqu’un de très important à Beauvau qui a dit que». Dans ce cas précis, il y avait aussi, derrière la propagation de ces fausses informations, des organes de propagande, notamment russes, des personnes convaincues que l’on peut empêcher un homme politique d’accéder au pouvoir suprême, en «révélant» qu’il a une vie cachée. À dire vrai, je ne sais pas pourquoi j’ai été choisi parce que, vraiment, on n’est pas proches avec Emmanuel Macron.

C’est le syndrome «Eddy Bellegueule». En plus, vous êtes arrivé jeune dans des postes de pouvoir, encouragé par certaines personnalités comme Frédéric Mitterrand, avec qui vous avez travaillé au ministère de la Culture ….

Derrière cette rumeur, probablement née dans le propre camp d’Emmanuel Macron, alors qu’il était ministre de l’Économie de François Hollande, il y a un vieux fond homophobe et un vieux fond misogyne, certains trouvant suspect qu’un homme jeune soit avec une femme plus âgée. Ce qui en dit long sur les mœurs politiques. Évidemment, me concernant il y a le côté «protégé» de Frédéric Mitterrand qui a joué. Mais c’est toujours la même chose.

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Quand on n’est pas dans la norme, que l’on n’a pas un parcours classique de jeune énarque, la réussite apparaît suspecte. Je viens d’une famille de la classe moyenne, d’un milieu rural, très loin de celui dans lequel j’évolue aujourd’hui. J’ai connu une forme de parcours balzacien, celui d’un provincial monté à Paris et qui a «réussi» vite, en se retrouvant à la tête de l’INA à 33 ans, puis de Radio France, à 37 ans. Deux institutions publiques alors que je ne suis même pas énarque! Certains se sont dit que cela ne pouvait pas être lié à des talents personnels, qu’il y avait forcément anguille sous roche. Que j’avais eu des coups de pouce, que j’étais le «favori». J’aurais été inspecteur des Finances, tout le monde aurait trouvé cela normal.

Je crois que l’on m’a aussi fait payer le fait que je ne sois pas de ce sérail-là. J’ai un parcours de combat qui dérange. Mon père, mon grand-père n’étaient pas polytechniciens, je n’étais pas sur des rails dès la naissance. Ce livre, c’est aussi l’occasion de dire qui je suis, d’où je viens. Et de dire qu’au fond des parcours comme le mien, il n’y en a pas assez ou ils ne sont pas assez visibles dans les élites françaises.

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Dans quelle mesure cette rumeur a interféré dans votre carrière?

Elle a clairement contribué à mon départ de Radio France. Ma condamnation en première instance a emmené le gouvernement à changer soudainement de ton. Françoise Nyssen, ministre de la Culture, appelle alors à mon départ, comme la ministre de la Justice. On peut comprendre qu’il y ait eu la nécessité d’afficher une certaine exemplarité, mais cela a aussi été l’occasion de couper court à cette rumeur. De montrer que je n’étais pas «protégé» puisqu’on me sortait du jeu.

Pourquoi aviez-vous choisi l’audiovisuel public?

Je viens de l’entreprise privée. J’ai passé une partie de ma carrière chez Canal+ avant de rejoindre des cabinets ministériels, à Bercy puis rue de Valois. Cela dit, j’ai un attachement viscéral à l’audiovisuel public qui m’a formé dans ma jeunesse. Des grands portraits d’écrivains de Bernard Rapp au «Cinéma de minuit» en passant par les émissions de France Inter. Quand on a grandi comme moi dans la campagne lot-et-garonnaise, où l’on n’a pas accès à l’offre culturelle d’une grande ville, l’audiovisuel public c’est un lien avec ce qui fait la civilisation française, son histoire, la création.

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Des dessins de la Rafle du Vel d'Hiv par Cabu sortis de l'oubli

L'ouvrage Cabu, la Rafle du Vel d'Hiv, en librairie le 23 juin, reprend les illustrations réalisées en 1967 et jamais exposées du dessinateur de presse pour accompagner les bonnes feuilles d'un livre événement, La Grande Rafle du Vel d'Hiv, 16 juillet 1942.

Prix Goncourt: le prix du premier roman attribué à Étienne Kern pour Les Envolés

Antoine Wauters a reçu le Goncourt de la nouvelle pour Le Musée des contradictions, Jean-Pierre Langellier celui de la Biographie et Jean-Michel Maulpoix celui de la Poésie.

Frédéric Beigbeder: «Après-midi piscine»

CHRONIQUE - Un siècle après la mort de Franz Kafka, la Pléiade accueille enfin ses Journaux et lettres: autant de «haches pour briser la mer gelée en nous».

Le Figaro

Le cinéaste brésilien Breno Silveira meurt en plein tournage

Le réalisateur de 58 ans, formé à l'École Louis Lumière en France, a succombé à une crise cardiaque.

Le réalisateur brésilien Breno Silveira, un habitué des festivals internationaux, est décédé samedi d'une crise cardiaque en plein tournage de son dernier film, ont annoncé sa maison de production et des médias locaux. Breno Silveira, 58 ans, auteur notamment du film Les deux fils de Francisco (2005) et de Gonzagua: du père au fils (2012), a été un «symbole de la culture et de l'art», a salué Conspiracao Filmes.

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Selon les médias brésiliens, le cinéaste a été victime d'une crise cardiaque alors qu'il tournait un nouveau film Dona Vitoria, avec l'actrice Fernanda Montenegro, rendue célèbre à l'étranger pour son rôle dans le film Central do Brasil de Walter Salles. Dona Vitoria, basé sur une histoire vraie, raconte l'histoire d'une vieille dame qui commence à filmer des trafiquants de drogue par la fenêtre de sa maison et met au jour un vaste scandale de corruption. Le tournage était en cours dans le nord-est du Brésil, dans l'État du Pernambouc.

Formé en France

Breno Silveira avait été formé à l'École Louis Lumière en France. Il avait débuté comme directeur de la photographie, notamment sur le film Eu, tu, eles (2000) présenté au Festival de Cannes dans la catégorie Un certain regard. Il avait commencé la réalisation en 2005 avec Les deux fils de Francisco, qui avait remporté un très vif succès au Brésil où il avait gagné quatre prix. Le film avait été nominé aux Oscars dans la catégorie meilleur film en langue étrangère.

Ses œuvres ont été également présentées dans des festivals à Toronto, La Havane et Monte-Carlo. Breno Silveira était aussi connu pour ses réalisations pour la télévision.

Maïwenn fait de Johnny Depp son futur Louis XV pour La Favorite

L'actrice et réalisatrice de Polisse prépare un film sur une des maîtresses du monarque et campera Jeanne du Barry. Reste à Johnny Depp, ostracisé par Hollywood, à travailler son français.

Bande-annonce : treize ans après le premier volet, Avatar 2 dévoile une Pandora menacée par la guerre

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Le Figaro

Boxe : les coups dévastateurs de Bakole qui ont démoli Yoka (vidéo)

Le Figaro

Battu pour la première fois chez les pros, le boxeur français a subi des frappes monstrueuses de la part du Congolais, samedi à Bercy.

«Aujourd'hui, Martin a été plus fort, je pense que tout le monde a pu le voir». Sitôt sa première défaite chez les pros entérinée par les juges (96-92, 95-93, 94-94), Tony Yoka ne s'est pas caché derrière son petit doigt et a reconnu la supériorité de son adversaire, le Congolais Martin Bakole, samedi soir à Bercy. Entre sifflets et applaudissements d'une Accor Arena forcément déçue, le champion olympique de Rio (2016) portait les stigmates de l'assaut subi pendant dix rounds.

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«Franchement, il est fort, avait prévenu cette semaine le Français, qui affichait seize kilos de moins sur la balance à la veille du combat (109,6 kg contre 125, 6). C'est un adversaire qui va me donner du fil à retordre et il faudra s'en méfier jusqu'à la fin.» Mis en difficulté dès le premier coup de gong, Yoka s'est fait matraquer, à la tête et aux flancs, par les crochets gauches dévastateurs du Congolais qui l'a rapidement envoyé au sol dans le premier round avant de lui ouvrir le visage dans le 3e. Ébranlé par les coups de boutoir de son adversaire au foie, le Parisien est tombé une nouvelle fois dans la 5e reprise après s'être tordu la cheville. Au courage, il ira jusqu'au gong final. Sans jamais parvenir à rendre ne serait-ce que la moitié des coups encaissés.

Boxe : Yoka face à Bakole, un sérieux test

Le champion olympique 2016 fait face à un sérieux concurrent, sparring-partner prisé par les poids lourds du circuit.

Boxe : Mike Tyson ne sera pas poursuivi pour avoir frappé un passager qui l'importunait

L'ancien champion américain Mike Tyson ne sera pas poursuivi pour avoir frappé le mois dernier un passager, agité et vraisemblablement ivre, qui l'importunait à bord d'un avion.

Boxe : Amir Khan, ancien champion du monde des super-légers, prend sa retraite

L'ancien champion du monde des super-légers Amir Khan, 35 ans, a annoncé vendredi prendre sa retraite…

L'Humanité

La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers

Nos recommandations culturelles

Essai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.

Paul Mazliak

Posant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.

Le cerveau a aussi son espace-temps

Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).

Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.

Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro­-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.

Essaisalbert einsteinsciences
L'Humanité

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

sciencesgénétique
Le Figaro

Guerre en Ukraine : quel sort pour les régions sous contrôle russe ?

Elisabeth Pierson

DÉCRYPTAGE - Les autorités prorusses de Kherson ont déjà demandé leur rattachement à la Fédération russe. Entre autonomie, État-tampon ou annexion, quel sort attend les régions gagnées par Moscou ?

La guerre bat son plein en Ukraine et nul n'ose encore en évoquer le bout, que les autorités de Kherson lâchent déjà le mot : «annexion». Dans cet oblast aux portes de la Crimée, sous contrôle des forces russes depuis début mars, l'administration installée par Moscou semble prendre les devants du Kremlin en annonçant, mercredi, sa volonté de devenir «sujet à part entière de la Fédération de Russie». D'ici la fin de 2022, «tout le cadre législatif sera prêt», a assuré Kirill Stremousov, chef adjoint de l'administration locale.

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À ce jour, Kherson est encore la seule région entièrement sous contrôle russe en Ukraine, en plus des deux républiques autoproclamées du Donbass, Louhansk et Donetsk. «À certains égards, cette demande d'annexion semble prématurée au vu de la guerre en cours», soulève Paul d'Anieri, professeur à l'université de Californie et spécialiste du monde post-soviétique. D'ailleurs, le porte-parole du Kremlin a lui-même réagi en rappelant que «de telles décisions doivent avoir un contexte juridique absolument clair, une justification, être absolument légitimes, comme ce fut le cas pour la Crimée».

Jusqu'à présent, de tous les territoires étrangers occupés par la Russie, seule la Crimée a été annexée. Quel sort attend les zones militairement gagnées depuis le 24 février ? «Cette réponse sera certainement établie à l'ouverture des négociations post-conflit», explique Frédéric le Moal, professeur au lycée militaire de Saint-Cyr. «Le rapport de force dépendra largement du gain militaire de chaque partie sur le terrain». Dans cette perspective, trois hypothèses sont envisageables.

1) La fédéralisation

Chaque prise militaire russe étant un poids de plus dans la balance des négociations, Moscou pourrait user des régions contrôlées comme d'une monnaie d'échange dans le cadre des discussions, pour réclamer par exemple la neutralité, ou une fédéralisation forcée de l'Ukraine. «On reviendrait en quelque sorte à une situation ante bellum», explique Frédéric le Moal, la logique russe d'avant-guerre de parcelliser son voisin pour l'affaiblir. En ce sens, les accords de Minsk faisaient de l'Ukraine un État fédéral pour «conférer aux régions prorusses une véritable influence, voire une possibilité de blocage dans les décisions du gouvernement central», explique le géopolitologue.

«C'est ce que la Russie a choisi de faire dans le Donbass ces huit dernières années, laissant le statut de la région en suspens», abonde Florent Parmentier, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC. Un moyen de maintenir «un pied dedans, l'autre dehors», illustre-t-il. Très nette avant la guerre, cette logique n'est toutefois plus vraiment d'actualité au vu du rapport de force actuel. «Si c'était le cas, la Russie se serait arrêtée à la déclaration d'indépendance du Donbass, sans déclencher l'invasion. De toute évidence, ses objectifs de guerre vont plus loin», estime Frédéric Le Moal.

2) L'État tampon

Autre possibilité, les régions contrôlées sont reconnues indépendantes par Moscou et reliées pour constituer un territoire tampon entre le camp Occidental et la Russie. «Des régions arrachées à leur état d’origine, indépendantes et sous protection russe, non reconnues par la communauté internationale», explique Frédéric Le Moal. Une situation similaire à l'Ossétie du Sud, séparée de la Géorgie au terme d'un affrontement soutenu par la Russie en 2008 et reconnu jusqu'à présent par une poignée de pays, dont l'Abkhazie, la Transnistrie, la Syrie ou le Nicaragua. «Cela amputerait l’Ukraine d’une part de son territoire, mais d’un point de vue cynique, elle serait ainsi débarrassée du cheval de Troie russe», souligne le professeur en géopolitique.

3) L’annexion

Enfin, comme en Crimée, les régions sous contrôle russe pourraient être intégrées à la Fédération russe. À ce titre, toute intervention ukrainienne ou occidentale serait perçue comme une «atteinte à l’intégrité du territoire» et à «l'intérêt vital du pays», ouvrant les portes à une dangereuse escalade.

«Continentaliser» l'Ukraine

Pour les différents spécialistes interrogés par Le Figaro, cette dernière hypothèse est la plus probable. «Tant que les États ne dépendront pas de la Russie, il restera toujours à l'Ukraine la tentation de les récupérer. Vu de Moscou, ce serait la perpétuation de la guerre», explique l'historien et ancien journaliste Pierre Lorrain.

L'annexion laisserait un atout majeur pour Moscou : constituer un corridor allant de la frontière russe à la Transnistrie en Moldavie, que la Russie occupe depuis 1991. Outre l'aspect géopolitique de priver l'Ukraine de l'accès maritime et «continentaliser» le pays, l'enjeu est également économique, la région de Kherson abritant le canal qui fournit en eau à la Crimée.

Un enjeu enfin historique, puisque ce «couloir» correspondrait peu ou prou au projet de Novorossia (Nouvelle-Russie) datant de 2014, qui consistait à couper l'Ukraine de Kharkiv à Odessa. Pour cela toutefois, il manque encore à la Russie de faire sauter le verrou d'Odessa, région qui résiste farouchement. Les troupes russes concentrées dans le Donbass sont encore loin d'une telle victoire.

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L'annexion est-elle faisable ?

«Pour les élites locales acquises à Moscou, l'annexion est un point d'arrivée», juge Joseph Martinetti, maître de conférences en Géographie et spécialiste de l'Ukraine. «Le statut quo a coûté pendant huit ans aux populations du Donbass d'être prises entre deux feux. La Crimée, elle, depuis son annexion, est restée en paix puisque intouchable».

Côté juridique, les modalités restent encore à établir. Si les autorités de Kherson souhaitent procéder par décret, le Kremlin a souligné qu'il tenait à légitimer la décision par un vote populaire. «Pour la Russie, invoquer le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes permet de mettre les Occidentaux face à leurs contradictions : le même argument était invoqué par ces derniers pour reconnaître le Kosovo», rappelle Frédéric Le Moal. L'indépendance du Kosovo, proclamée au détriment de la Serbie en 2008 lors d'une session extraordinaire du parlement, avait été reconnue dans la foulée par les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN.

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D'ailleurs, l'annexion est déjà un fait au Donbass. Dans les régions de Donetsk et Louhansk, «la Russie n'a plus besoin de ses chars d'assaut pour annexer les zones qu'elle contrôle déjà depuis 2014», expliquait début février Olivier Baumard, ancien observateur international déployé en Ukraine de 2019 à 2021. Le rouble y fait office de monnaie courante, la population est invitée à obtenir un passeport russe à grands coups de campagnes publicitaires, et peut voter aux élections russes. «Une simple relève de l'administration, un changement de quart aux checkpoints et un vote au parlement russe suffiront», concluait l'observateur.

Kherson va droit dans le chemin de ces deux oblasts, où la part des Ukrainiens hostiles à Moscou a probablement fui. Un responsable local y a affirmé sa volonté de créer une «zone rouble», et de rouvrir les écoles enseignant un programme russe.

L'historien Pierre Lorrain envisage ainsi le scénario suivant : «La Russie va sanctuariser l’indépendance des deux républiques autonomes de Donetsk et Louhansk, et étendre ce statut à Kherson. Ainsi formée, la confédération, ou fédération d’entités nationales, sera intégrée dans un second temps, par référendum, à la fédération de Russie». Une hypothèse envisageable dans les mois ou années à venir.

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L'Humanité

Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »

Entretien

Passionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien

Anna Musso

Jean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?

Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.

Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet

Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?

Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.

Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?

Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.

J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?

Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !

En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?

La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.

Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».

Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…

La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…

Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.

(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.

PROFIL

Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.

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Le Figaro

Nigeria : une étudiante chrétienne lapidée puis brûlée par ses camarades de classe

Le Figaro

Ces derniers l'accusent d'avoir publié un commentaire «blasphématoire» sur les réseaux sociaux. Des centaines de personnes ont manifesté ce samedi à Sokoto, dans le nord-ouest du pays, pour protester contre l'arrestation de deux suspects. Un couvre-feu a été instauré.

Des centaines de personnes ont manifesté samedi à Sokoto, dans le nord-ouest du Nigeria, pour protester contre l'arrestation de deux étudiants à la suite du meurtre d'une étudiante chrétienne accusée de blasphème, selon des habitants. Le gouverneur de Sokoto, Aminu Waziri Tambuwal, a exhorté les manifestants à rentrer chez eux et a décrété un couvre-feu.

«Suite au triste incident qui s'est produit à l'école Shehu Shagari jeudi et aux développements de la matinée dans la métropole (de Sokoto), je déclare, avec effet immédiat, un couvre-feu (...) pour les prochaines 24 heures», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Tout le monde doit, s'il vous plaît, dans l'intérêt de la paix, rentrer chez lui.»

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À l'origine des deux arrestations, une scène insoutenable, filmée puis publiée sur les réseaux sociaux. Jeudi 12 mai, dans le nord-ouest du Nigeria, une jeune étudiante de confession chrétienne a été lapidée à mort, puis brûlée, par ses camarades de classe. Ces derniers l'accusent d'avoir publié un commentaire «blasphématoire» sur les réseaux sociaux, considéré comme offensant à l'égard du prophète Mahomet. Les faits se sont déroulés dans l'État de Sokoto, où est appliquée la charia parallèlement au droit commun, comme dans d'autres états du nord musulman conservateur du Nigeria.

Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux montre l'étudiante morte, le visage en sang, vêtue d'une robe rose allongée au sol entourée de dizaines de grosses pierres jetées par ses agresseurs. D'après un communiqué publié par le porte-parole de la police de Sokoto, Sanusi Abubakar, les étudiants de l'école ont sorti de force Deborah Samuel alors qu'elle avait été placée dans une pièce par les responsables éducatifs, pour sa sécurité. Une fois dehors, «ils l'ont tuée et ont brûlé le bâtiment », a indiqué le porte-parole. Si deux personnes ont déjà été arrêtées, la police a affirmé que tous les suspects identifiés dans cette vidéo le seraient également.

La police a indiqué rechercher d'autres suspects apparaissant sur une vidéo du meurtre qui a circulé sur les réseaux sociaux. En réaction, de jeunes musulmans sont descendus samedi matin dans les rues de Sokoto pour exiger la libération des deux détenus, ont indiqué des habitants. Certains des manifestants se sont rendus au palais de Muhammad Sa'ad Abubakar, sultan de Sokoto et plus haute figure islamique au Nigeria, qui a condamné le meurtre et demandé que les coupables soient traduits en justice. «La foule exigeait également que la police mette fin à la traque des personnes identifiées comme ayant pris part au meurtre», a-t-il ajouté. La foule en colère s'est ensuite repliée dans le centre-ville où elle a tenté de piller des magasins appartenant à des chrétiens, mais elle a été dispersée par les forces de l'ordre, selon un autre habitant, Faruk Danhili.

La charia instaurée dans 12 États du nord nigérian

Le sultan de Sokoto, Muhammadu Sa'ad Abubakar, la plus haute autorité spirituelle des musulmans nigérians, et l'influent évêque catholique de Sokoto, Mathew Hassan Kukah, ont lancé jeudi un appel au calme après le meurtre de l'étudiante.

«Le Conseil du sultanat a condamné l'incident (...) et a exhorté les agences de sécurité à traduire en justice les auteurs de cet incident injustifiable», a déclaré Muhammadu Sa'ad Abubakar dans un communiqué. Le sultan, qui dirige également le Conseil interreligieux du Nigeria (NIREC) pour l'harmonie interconfessionnelle, a appelé «tout le monde à rester calme et à assurer une coexistence pacifique» dans le pays. L'évêque catholique Kukah a également condamné le meurtre, déplorant un «choc profond». «Nous demandons aux autorités d'enquêter sur cette tragédie et de veiller à ce que tous les coupables soient traduits en justice», a-t-il déclaré.

Sur Twitter, Ibrahim Maqari, un haut dignitaire religieux du Nigeria, imam de la mosquée nationale d'Abudja, a justifié le meurtre sauvage de Deborah Samuel. Le 13 mai, il écrit : «Tout le monde devrait savoir que nous, les musulmans, avons des lignes rouges à ne pas franchir. La dignité du Prophète est au premier rang de ces lignes rouges. Si nos griefs ne sont pas correctement traités, nous ne devrions pas être critiqués pour les avoir traités nous-mêmes.»

Dans l'islam, le blasphème, en particulier contre le prophète, est passible de la peine de mort selon la charia, instaurée en 2000 dans 12 États du nord nigérian. Ces tribunaux islamiques, qui fonctionnent parallèlement au système judiciaire étatique, ont déjà prononcé des condamnations à mort pour adultère, blasphème ou homosexualité, sans qu'aucune exécution n'ait eu lieu jusqu'à présent. Deux musulmans avaient été condamnés à mort en 2015 et 2020 par des tribunaux islamiques pour blasphème contre le prophète.

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D'après la cheffe du renseignement américain, Avril Haines, le président russe souhaiterait étendre le conflit à la Transnistrie, et compterait sur un essoufflement du soutien occidental à Kiev.

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Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

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Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.

New York Times - World

Live Updates: NATO Officials Meet as Ukraine Regains Ground in Northeast

Kyiv May 15, 1:23 p.m.

Moscow May 15, 1:23 p.m.

Washington May 15, 6:23 a.m.

Foreign ministers from the alliance are in Berlin for talks, amid Russian threats over the prospect of Finland and Sweden joining.

The New York Times

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

Foreign ministers from NATO countries were set to finish a weekend of meetings in Berlin on Sunday, with their counterparts from Finland and Sweden present, amid vague Russian threats of retaliation over the suddenly very real prospect of the two Nordic countries joining the military alliance.

Secretary of State Antony J. Blinken arrived in Berlin on Saturday night for the talks, the latest example of how repercussions from Russia’s invasion of Ukraine have undermined President Vladimir V. Putin’s war aims.

The prospect of NATO admitting Ukraine, however remote, was one of Mr. Putin’s stated reasons for invading, and accepting Finland would bring the alliance right up to Russia’s border, though it could take up to a year for it and Sweden to formally become members.

On the battlefields, Ukrainian forces reclaimed territory in the country’s northeast on Saturday, driving Russian forces away from the city of Kharkiv and going on the offensive near the occupied town of Izium. Despite those gains, military and civilian leaders warned that the war was entering a new, slow-moving phase that could last a long time.

But Russia’s loss of territory in recent days around Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, and the fierce Ukrainian counteroffensive around Izium have led some military analysts to conclude that hope for a broad encirclement of Ukrainian forces is slipping out of Russia’s reach.

The head of the Kharkiv Regional Military Administration, Oleg Synegubov, said on Telegram that Russia was now “in retreat” in some areas, after weeks of fierce fighting.

In other developments:

Turkey is working to negotiate a safe exit for the wounded Ukrainian soldiers sheltering in the bunkers of the Azovstal steel plant in Mariupol. The situation there is growing more dire, with the remaining fighters surviving on dwindling rations. The wives of some of the trapped fighters called on President Xi Jinping of China to intervene, hoping that his clout as an ally might sway Mr. Putin.

Senator Mitch McConnell of Kentucky, the minority leader, visited Ukraine on Saturday with three other senior Republican senators to meet with President Volodymyr Zelensky. Senate leaders are working to pass a $40 billion emergency military and humanitarian aid package for Ukraine.

India announced that it will ban most wheat exports because of a global rise in the price of the crop. Prices are high in part because wheat exports from Ukraine, a major producer, have been mostly halted since the war began.

Steven Erlanger

Finland’s president and government announced Sunday that the nation would apply for NATO membership, a major change in its long history of military nonalignment. President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin spoke at a joint news conference in Helsinki. The Finnish Parliament will debate the issue beginning on Monday, but its support is considered a formality.

Matthew Mpoke Bigg

Around 2,000 people are returning each day to Ukraine’s second largest city, Kharkiv, said the head of the city’s regional military administration, Oleh Syniehubov. Russian forces bombarded the city for weeks but have recently withdrawn, in what military analysts describe as a victory for Ukraine.

Edward Wong

U.S. Secretary of State Antony Blinken met with Dmytro Kuleba, Ukraine’s foreign minister, in Berlin and spoke about how to get Ukraine’s grain to world markets, the State Department said. International officials have said Russia’s blockade of Ukraine’s coast could worsen global shortages of crucial foods. Ukraine is one of the world’s major suppliers of grain.

Edward Wong

Kuleba tweeted a photo of him with Blinken and said more weapons and other aid are on the way to Ukraine. He said they discussed ways to help Ukrainian food exports reach Africa and Asia, and thanked Blinken and the United States “for their leadership and unwavering support.”

Met @SecBlinken in Berlin. More weapons and other aid is on the way to Ukraine. We agreed to work closely together to ensure that Ukrainian food exports reach consumers in Africa and Asia. Grateful to Secretary Blinken and the U.S. for their leadership and unwavering support. pic.twitter.com/E3oru9jfIJ

Erika Solomon

Four Russian missiles likely launched from submarines in the Black Sea hit military infrastructure in the Yavoriv district of Lviv, near the border with Poland. The facility was destroyed. There are no reports of casualties.

Marc Santora

The Russian campaign to seize territory in eastern Ukraine has lost momentum, according to the British military. Russia has suffered “high levels” of attrition over the last month, and “has now likely suffered losses of one third of the ground combat forces it committed in February.”

Erika Solomon

A missile struck military infrastructure in the Lviv region early on Sunday, the head of its regional administration said. No information was released on casualties or the extent of the damage. The sound of several thuds could be heard in the city of Lviv at dawn, likely the sound of air defense systems intercepting other missiles.

Andrés R. Martínez

Secretary of State Antony J. Blinken said on Twitter that he had arrived in Berlin on Saturday night to meet with NATO to discuss Ukraine and and bolstering European security. He is scheduled to travel to Paris on Sunday for talks on trade, technology and innovation.

I have arrived in Berlin where I will informally meet with @NATO foreign ministers to discuss our alliance and sustained action to address Russia’s unprovoked aggression against Ukraine.

Juston Jones

Prime Minister Boris Johnson of Britain acknowledged the symbolism in Ukraine’s victory at Eurovision Saturday night. “It is a clear reflection of not just your talent, but of the unwavering support for your fight for freedom,” he said, while congratulating the British performer who finished in second place.

Congratulations to Ukraine for winning the @Eurovision Song Contest 2022.It is a clear reflection of not just your talent, but of the unwavering support for your fight for freedom.Incredibly proud of @SamRyderMusic and how he brilliantly represented the UK tonight.

Erika Solomon

At a German hideaway, Russian oligarch villas challenge a ‘silent contract.’

ROTTACH-EGERN, Germany — Nestled among snow-capped mountains an hour’s drive south of Munich, the villages around the Alpine lake of Tegernsee have been a playground of the superrich for centuries — whether Bavarian kings, Russian czars, Nazi elites or pop stars. They have been drawn not just by the pristine views, but also by the cozy air of discretion that in more recent years has made the area a favorite destination for Russian oligarchs, too.

But Russia’s war in Ukraine, along with the sanctions targeting Russian elites in response, has upset the calm veneer with nagging questions about whether it is right to look the other way from the sources of wealth of those the area has hosted.

At least, that is the intention of Thomas Tomaschek, a Green politician on the council for Rottach-Egern, a village on the Tegernsee where some prominent Russian oligarchs maintain lakeside hideaways. Mr. Tomaschek has pushed the federal government to seize or freeze assets — no easy task given the financial shields that are as much a part of the superrich lifestyle as the neon-colored Lamborghinis that speed along the mountain roads.

“We have a moral problem here with these oligarchs,” Mr. Tomaschek said. “Many tell me, ‘Don’t make noise, it’s not our business.’ Well, I think it is our business.”

The doubts in Tegernsee reflect a similar soul searching at a national level. The decision to freeze the Nord Stream 2 pipeline between Germany and Russia symbolized how politicians and businesspeople have been forced to acknowledge that their motto of “change through trade” has not moderated Moscow’s approach but rather compromised their own reputations.

But the arguments in Tegernsee show that despite the government’s change in stance, some who profited from ties to Moscow’s elite still seem intent to wait out the current furor and quietly return to business as usual.

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Elisabetta PovoledoAlex MarshallDan Bilefsky and Anushka Patil

Ukraine wins the Eurovision Song Contest.

TURIN, Italy — The Ukrainian rap and folk band Kalush Orchestra won the Eurovision Song Contest on Saturday, as European viewers and juries delivered a symbolic, pop culture endorsement of solidarity behind Ukraine in its defense against Russia’s invasion.

After 80 days of fighting that has forced millions from their homes, brought ruin to cities and towns across Ukraine’s east and killed tens of thousands, the band won an emotional victory for Ukraine with a performance of “Stefania,” a rousing, anthemic song. Written to honor the mother of the group’s frontman, Oleh Psiuk, the song has been reinterpreted during the war as a tribute to Ukraine as a motherland.

The song includes lyrics that roughly translate to, “You can’t take my willpower from me, as I got it from her,” and “I’ll always find my way home, even if the roads are destroyed.”

After Psiuk performed the song on Saturday night, he put his hand to his heart and shouted, “I ask for all of you, please help Ukraine!” Europe’s voters listened, giving the band 631 votes to win, far ahead of Sam Ryder of Britain, who took second place with 466 votes.

Psiuk’s mother had texted him after the win to say that she loved him “and she was proud,” he said at a media conference after the contest at which he thanked everyone who had voted for the group. “The victory is very important for Ukraine especially this year,” he said. “Lately, the Ukrainian culture was attacked, and we are here to prove that Ukrainian culture and music are alive and they have their own beautiful signature,” he said speaking through a translator.

Kalush Orchestra had been considered a favorite, traveling with special permission to bypass a martial law preventing most Ukrainian men from leaving the country.

The band’s victory over 39 other national acts illustrated how Russia’s invasion of Ukraine has unified Europe, inspiring a wave of weapons and aid deliveries for Ukraine, pushing countries like Sweden and Finland closer to NATO and bringing the European Union to the verge of cutting itself off from Russian energy.

And it underscored just how sweeping Russia’s estrangement from the international community has become, extending from foreign ministries through financial markets and into the realm of culture. After Russia invaded Ukraine in February, organizers barred Russian performers from the event, citing fears that Russia’s inclusion would damage the contest’s reputation.

After the win, Iryna Shafinska was trying to fix her makeup — including two hearts in the colors of the Ukrainian flag on her cheeks — which had been smudged by tears of joy. She came to Turin to report for OGAE Ukraine, the Ukrainian Eurovision Fan Club. She said she had spoken to several of the other performers and that: “they all tell me that they want Ukraine to win because it’s important for them, too.”

And “it’s a great song about moms,” said Ms. Shafinska, who is also involved with the New York-based nonprofit organization, Razom for Ukraine. At the media conference later, she asked to have a group hug. The band complied.

Eurovision, the world’s largest and possibly most eccentric live music competition, is best known for its over-the-top performances and its star-making potential — it helped launch acts like Abba and Celine Dion to international fame. But as a showcase meant to promote European unity and cultural exchange, it has never truly been separate from politics, though the contests rules forbid contestants from making political statements at the event.

In 2005, Ukraine’s entry song was rewritten after being deemed too political, because it celebrated the Orange Revolution. When Dana International, an Israeli transgender woman, won in 1998 with her hit song “Diva,” rabbis accused her of flouting the values of the Jewish state.

Ukraine also won the contest in 2016 with “1944,” a song by Jamala about Crimean Tatars during World War II. It was also interpreted as a comment on the Russian invasion of Crimea, which took place two years earlier.

And in 2008, when Dima Bilan, a Russian pop star, won Eurovision with the song “Believe,” President Vladimir V. Putin weighed in promptly with congratulations, thanking him for further burnishing Russia’s image.

Russia began competing in the song contest in 1994, and has competed more than 20 times. Its participation had been a cultural touchstone of sorts for Russia’s engagement with the world, persisting even as relations worsened between Mr. Putin’s government and much of Europe.

Before the final on Saturday, several bookmakers had said that Ukraine was by far the presumptive favorite to win. Winners are determined based on votes from national juries and viewers at home.

Carlo Fuortes, chief executive of the national broadcaster RAI, which hosted the events, said he had sensed that Ukraine would be a favorite. “It could be that all European citizens might think of giving a political signal through a vote to Ukraine,” he said in an interview earlier this month. “And I think that it could be a right signal.”

War has necessitated other adjustments. The Ukrainian commentator for the show, Timur Miroshnychenko, broadcast from a bomb shelter. A photo posted by Suspilne, the Ukrainian public broadcasting company, showed the veteran presenter at a desk in a bunkerlike room, surrounded by computers, wires, a camera and eroding walls that revealed patches of brick underneath. It was not clear what city he was in.

The bunker had been prepared to prevent disruptions from air raid sirens, Mr. Miroshnychenko told BBC radio. He said Ukrainians loved the contest and were “trying to catch any peaceful moment” they could.

Not all of Kalush Orchestra’s team was present in Italy; Slavik Hnatenko, who runs the group’s social media, was in Ukraine fighting. In a recent video interview from Kyiv, Hnatenko said he felt the band’s appearance at Eurovision was “equally important” as his own service in the war.

“It’s a chance to show the world that our spirit is difficult to break,” he said, adding that he intended to watch the contest, if he was not in combat and could get a signal on his cellphone.

In an interview in the days leading up to the contest, Psiuk said that even if Kalush Orchestra won, its members would return to Ukraine. He was running an organization there to provide people with medicine, transportation and accommodations, he said. And he was prepared to fight if asked, he said. “We won’t have a choice,” he added. “We’ll be in Ukraine.”

He said that after the win they were going home. “Like every Ukrainian we are ready to fight and go until the end,” he said.

The question of where next year’s competition would be held loomed large. It’s tradition that the winner is host of the following year’s events. Martin Österdahl, the executive producer for the Eurovision Song Contest handed Oksana Skybinska, the leader of the Ukrainian delegation, a black binder with contact details. “Please know that you know where to find us,” he said, speaking through Ms. Skybinska, who interpreted for him. “We are with you all the way.”

“We will do everything possible to make the Eurovision contest possible in the new peaceful Ukraine,” Skybinska said.

Alan Yuhas

Curfew in Ukraine’s capital, Kyiv, will begin an hour later and public transportation in the city will operate longer hours beginning on Sunday, according to the mayor, Vitali Klitschko. In the weeks since Russian forces retreated from the region and gave up on their attempt to seize the capital, many residents and some rhythms of life have slowly returned, though the government remains on wartime footing.

Carlotta Gall

Turkey offers to evacuate Mariupol fighters despite disagreements.

KHARKIV, Ukraine — Turkey is working to negotiate an exit for the wounded Ukrainian soldiers sheltering in the bunkers of a steel plant in the port city of Mariupol, but its efforts have been complicated by the fluidity of the fighting on the ground and because neither Russia nor Ukraine has given clearance for the plan, Turkey’s presidential spokesman said Saturday.

In an unusually candid interview by teleconference call from Istanbul, the spokesman, Ibrahim Kalin, said Turkey had been talking to Ukraine and Russia, trying to find an agreement even as both sides kept changing their positions.

“It really depends how the Russians see the war situation on the ground and the negotiations,” he said. “The battle on the ground shapes the negotiations,” he added. “Positions also change from one day to another. It is very fluid.”

As the last stand in Mariupol, the southern city that has been left in ruins by weeks of shelling, the Azovstal plant has become a powerful symbol for Ukrainians, and the fate of the remaining fighters — many wounded, and all of them surviving on ever more meager rations — is being closely watched.

It also has symbolic importance for President Vladimir V. Putin of Russia, whose forces more than two months into the war have yet to seal their victory by seizing the last holdout in the strategic port.

Turkey has had a ship waiting for five to six weeks in Istanbul to evacuate the Ukrainians by sea from the port of Berdyansk, and to treat the wounded and rehabilitate them in Turkey, Mr. Kalin said. Russia and Ukraine have not yet approved the plan, he said, but the offer remains.

Mr. Kalin, who has served as national security adviser to President Recep Tayyip Erdogan of Turkey, has been closely involved in negotiations between Russia and Ukraine since the war began in late February. Turkey has hosted two rounds of peace talks between Russian and Ukrainian delegations, and Mr. Kalin said that Mr. Erdogan had talked to Mr. Putin five times since the invasion. Turkey’s defense minister, Hulusi Akar, also talked to his Russian counterpart, Sergei K. Shoigu, last month.

Turkey has received more and more appeals recently to intercede in the evacuation of soldiers and civilians from Mariupol, including from United Nations officials, the soldiers themselves, and some soldiers’ wives, who on Saturday held a news conference in Kyiv to urge President Xi Jinping of China to convince Mr. Putin to accept Turkey’s evacuation offer.

Mr. Kalin welcomed the calls. “We take these appeals very seriously,” he said. “It’s a war zone, and if you save one person that’s really a blessing. It is not a solution to the war, but it is one good thing you do under the circumstances.”

He said the Ukrainians have told Turkey that about 1,500 soldiers needed evacuating, with about 450 of them wounded. Evacuating so many people is logistically difficult, Mr. Kalin said.

“For us to do it, the conditions on the ground must be there,” he said. “We want to make sure it is safe, because once they start moving during that whole operation, whether it takes six hours or 10 hours for them to reach their destination, a port or somewhere, there has to be an absolute calm, safety and security.”

Turkey has experience negotiating evacuations from war zones, which it successfully did several times during Syria’s civil war from cities besieged by Russian and Syrian troops.

Turkey is also supportive of an alternative plan to evacuate the wounded by land to another Ukrainian city, Mr. Kalin said. The United Nations and the Red Cross have successfully evacuated hundreds of civilians from the Azovstal steel plant in recent weeks by land routes.

Ukraine has also offered to exchange the soldiers for Russian prisoners of war, which Mr. Kalin said Russia had noted but not commented on.

The evacuation of soldiers was complicated in particular by the inclusion of members of the Azov battalion, a former far-right militia now formally integrated into the Ukrainian Army. Russia has branded them as Nazis, and Mr. Putin has said the war was intended to carry out the “denazification” of Ukraine.

“I understand the Ukrainian position that all of them belong to the Ukrainian Army, with other groups, and they want them to all be able to get out,” Mr. Kalin said. “But if you put them all in the same basket, the Russians say ‘No.’ So you know, it’s a mutual lack of trust, a mutual lack of coordination at times.”

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Alan Yuhas

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine invoked the example of Ukrainians who helped save Jews during World War II, saying Saturday was the country’s Day of Remembrance. “This is exactly the same striving for good that we see today in Ukrainian men and women,” said Zelensky, who is Jewish and who had relatives who were killed in the Holocaust.

Alan Yuhas

President Zelensky also briefly described his meeting with several Republican senators in Ukraine’s capital, Kyiv, saying that they discussed “various areas of support for our state, including defensive and financial.” He said that he urged the U.S. senators, including the minority leader, Mitch McConnell, to officially designate Russia a terrorist state.

Erika Solomon

Reporting from Lviv, Ukraine

Relatives of the last besieged Mariupol fighters call on China for help.

The wives of fighters trapped at the Azovstal steel plant in Mariupol called on China to help convince President Vladimir V. Putin to accept a Turkish evacuation offer, as Russian forces continued to bombard the last bastion of Ukrainian resistance in the city.

Hundreds of fighters — many of them wounded — are believed to be in bunkers beneath the sprawling factory complex. In dire messages on social media, commanders have warned supplies are running out.

Relatives of the besieged fighters have made impassioned international pleas, including on a visit this week to the pope, to help save their loved ones. On Saturday, some relatives held a news conference in Kyiv, Ukraine’s capital, and urged President Xi Jinping of China to intervene.

“We are addressing Xi Jinping. He is Putin’s economic partner and Putin can enter into a dialogue with him,” said Anna Ivleeva, whose husband is inside the plant. “We urge him to conduct a fruitful dialogue and, through the extraction procedure, to bring our fighters to a third country, which may be Turkey.”

Turkey, which has been trying to help facilitate the evacuation of civilians and wounded soldiers from Mariupol, welcomed the wives’ efforts to garner international support.

“We take these appeals very seriously,” Ibrahim Kalin, a spokesman for President Recep Tayyip Erdogan, said in an interview. “It’s a war zone, and if you save one person it is a blessing.”

China has repeatedly called for peace talks in Ukraine, but Chinese propaganda has challenged Western efforts to isolate Russia diplomatically, and Beijing has sought to walk a careful line in its statements toward the war. In recent years, Mr. Xi and Mr. Putin have largely embraced each other, declaring that their countries’ friendship had “no limits.”

Turkey hosted two rounds of talks between Russian and Ukrainian delegations to try and negotiate a cease-fire early in the war. Its recent efforts to release wounded soldiers have not made headway.

As the last stand in Mariupol, the southern city that has been left in ruins by weeks of shelling, the Azovstal plant has become a powerful symbol for Ukrainians, and the fate of the remaining fighters — many wounded, and all of them surviving on ever more meager rations — is being closely watched.

It also has symbolic importance for Mr. Putin: Some fighters inside belong to the Ukrainian military’s Azov Regiment, whose origins in a far-right military group, the Azov Batallion, have lent a veneer of credibility to the Russian president’s false narrative that the country is overrun by “Nazis.”

Not everyone still trapped at Azovstal is from the regiment, according to Ukrainian officials. Some are from the national guard, border service, and the military and security services. The Azov Regiment has said there are some 600 wounded inside the plant but has not revealed how many fighters remain overall.

Russian forces appear to have secured the M14 highway near the plant’s western entrance and continued to launch shells and airstrikes, according to a report by the Institute for the Study of War. Ukraine’s military said Saturday that Russia was launching “massive artillery and airstrikes” near the plant.

After a successful evacuation of civilians from the plant, coordinated by the United Nations and the Red Cross, calls have mounted for similar efforts to save the fighters.

Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk of Ukraine, who helped coordinate the civilian evacuations, said officials were pursuing “complex talks” but warned that “there are no miracles in war.”

“God willing, we will rescue everyone,” she said. “The country’s heart is now in the Azovstal plant.”

Jane Arraf

Reporting from Bucha, Ukraine

‘People need life, people need coffee’: Returning to Bucha after Russia’s retreat.

On a row of closed shops with peaked roofs and broken windows in this small city that has become synonymous with Russian atrocities, a plywood board is spray painted bright blue with an arrow and letters that read “kaba,” coffee in Ukrainian.

The sign leads visitors to the end of the small row to what was once the Mr. B cocktail bar. Mr. B is Borys Tkachenko, a 27-year-old who worked in upscale clubs in Florida and studied the hotel business in Switzerland before opening a place of his own in December.

Bucha was then a city of 40,000 where people who worked in the capital Kyiv, 20 miles away, raised families and enjoyed going out for dinner and drinks, including classic cocktails at Mr. B.

Then on Feb. 24, Russia invaded Ukraine. Three days later, Mr. Tkachenko left Bucha with his wife and then 14-month-old daughter.

“She started running around the house covering her ears and going, ‘boom, boom, boom,’ and I said, ‘That’s it. No way. We are leaving,’” he said.

Mr. Tkachenko took his family to the border with Slovakia, where his wife and daughter crossed over on a journey that took them through Poland and Germany and on to Switzerland. He ended up staying with friends in Kyiv.

When Russian forces retreated from Bucha after fierce fighting at the end of March, they left bodies of civilians they had killed in the broken streets, some of them tortured and executed. The city has raced to repair damage and restore electricity, water and internet access. About 10,000 residents who fled have since come back.

Mr. Tkachenko returned to Bucha at the beginning of April, two days after the Russians withdrew. Finding the espresso machine still intact in his otherwise looted bar, he repaired the collapsed ceiling and reopened a couple of weeks ago.

Instead of selling alcohol, Mr. Tkachenko now serves paninis and delicate croissants made by his father to volunteers and to residents trying to rebuild their lives. His small coffee bar has become a hub connecting volunteers and people with donated items.

“People now need food more than drinks,” said Mr. Tkachenko, whose wide smile mirrors the “born to be happy” tattoo on his arm. “People need life. People need coffee.”

He gives the coffees, free of charge, to members of the military and medical workers, as well as to people he can tell cannot afford to pay.

Last week, with the power out, Mr. Tkachenko turned lemons — or at least lemon syrup — into lemonade, shaking it in a cocktail shaker then expertly pouring it into a tall glass.

Mr. Tkachenko’s wife and daughter are still in Switzerland. He said he at first balked when a former teacher of his offered to host them there.

“I always help; I never accept help from anybody,” he said. “But after this situation, I decided I have to change.”

He plans to join them, though, when the war is over.

“I want to go and just sit on the bench, drink wine, eat cheese and do nothing,” he said. “But it’s going to be after this situation ends.”

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Marc Santora

Finland joining NATO would give the alliance its biggest presence along the Russian border in its history.

If Sweden and Finland join NATO, as is now widely expected, the reach of the West’s powerful military alliance across the vast stretch of Russia’s western border will be larger than at any other time in history.

But NATO’s military buildup in Eastern Europe, an area that for decades had been firmly under Russian hegemony, has been a slow process. It accelerated sharply in 2014, when Moscow seized Crimea after mass protests led to the fall of a pro-Russia government in Ukraine. Then it picked up again in February, when Russia invaded Ukraine, seeking to topple the current government.

The process began with Poland three decades ago. After the Berlin Wall fell in 1989 and the Soviet Union broke apart in 1991, Poland’s desire to become part of NATO became both a strategic goal for its security and part of a coordinated effort to “return to Europe” after suffering under the Soviet Union’s yoke for decades.

But Moscow opposed NATO’s expansion in Poland, and Russian tanks remained stationed there until 1993.

The Kremlin also sought to maintain its influence over the rest of Eastern Europe, but its own troubles at home in the chaotic transition to a new government after the Soviet Union fell apart made its hold over its former satellites tenuous. By 1999, Poland, Hungary and the Czech Republic had signed the protocols of NATO accession.

Moscow saw NATO’s expansion eastward as a sign of growing — and in its eyes, unwelcome — American hegemony, but for many Central and Eastern European nations, whose histories had been driven for centuries by conflicts between Russia and other major powers, joining NATO was viewed as a matter of existential survival.

The same was true for the Baltic nations, which joined the alliance in 2004, even though there had been widespread skepticism in Washington about extending them the blanket of American security.

On the ground, however, little changed at first. For a decade, NATO was careful not to anger Moscow by deploying ​​combat troops in the eastern part of the alliance.

Russia’s illegal annexation of Crimea in 2014 changed all that. NATO began working to fortify its eastern flank, even before Russia’s full-scale invasion of Ukraine in February.

President Vladimir V. Putin was furious in 2016 when American missiles were placed in Romania, which had been admitted to NATO in 2004. The following year, NATO established four multinational, batallion-sized battle groups in Estonia, Latvia, Lithuania and Poland.

“They demonstrate the strength of the trans-Atlantic bond and make clear that an attack on one ally would be considered an attack on the whole Alliance,” NATO said when it announced the bigger military presence.

More recently, the U.S. has been working to install a missile system known as Aegis Ashore at a base in Poland.

Those deployments were seen as a provocation in Moscow. “Are we deploying missiles near the U.S. border?” Mr. Putin said in December. “No, we are not. It is the United States that has come to our home with its missiles and is already standing at our doorstep.”

Since Russia’s invasion, NATO has further increased its military presence along its eastern flank, announcing the creation of four more multinational battle groups in Bulgaria, Hungary, Romania and Slovakia.

The United States also sent 10,500 additional forces to Eastern Europe, which the Pentagon said on Friday that it would be replacing, signaling that the temporary troop buildup was likely to become permanent.

Ivor Prickett

A family returning to Buzova, just west of Ukraine's capital, Kyiv, climbed over a destroyed Russian tank on the highway leading out of the capital on Saturday. Evidence of the fierce struggle for Kyiv’s outskirts still dots the region, where many residents are returning to the villages and towns they lived in before Russia invaded.

Marc Santora

Ukrainian forces have launched a counteroffensive on Russian forces around the northeastern city of Izium, the head of Kharkiv’s regional military administration said on Telegram. Russia is using Izium as a staging area for its offensive, and the city is key to Russian efforts to try to broadly encircle Ukraine’s forces in the east of the country.

Emily Cochrane

McConnell and other Republican senators make a secret visit to Ukraine.

WASHINGTON — Senator Mitch McConnell of Kentucky, the minority leader, visited Ukraine on Saturday to meet with President Volodymyr Zelensky, leading the latest delegation of American lawmakers to the country as the United States deepens its commitment to Kyiv’s fight against the Russian invasion.

The surprise visit by Mr. McConnell, who was accompanied by three other Republican senators, comes as the Senate is working to pass a $40 billion emergency military and humanitarian aid package for Ukraine. It follows a string of other clandestine visits, including by the first lady, Jill Biden, and Speaker Nancy Pelosi.

The trip, a rare international visit for Mr. McConnell, highlights the widespread bipartisan support for Ukraine in Washington as the country tries to fend off Russia’s invasion, even as questions remain about the Biden administration’s overall strategy toward the conflict and the scope of American assistance.

The visit was first disclosed by Mr. Zelensky’s office, and Mr. McConnell later released a statement confirming it after he said the delegation had left Ukraine. The group, he said, affirmed that the United States would “sustain our support until Ukraine wins this war.”

“It was inspiring to visit the historic capital of a beautiful country that has been forced to fight for its own survival,” Mr. McConnell said. “We saw firsthand the courage, unity and resolve of the Ukrainian people.”

Mr. McConnell was joined by Senators John Barrasso of Wyoming, a member of his leadership team and the Foreign Relations Committee; John Cornyn of Texas, a member of the Intelligence Committee; and Susan Collins of Maine, who sits on both the Intelligence Committee and the Appropriations Committee, which oversees government funding.

“Defending the principle of sovereignty, promoting stability in Europe and imposing costs on Russia’s naked aggression have a direct and vital bearing on America’s national security and vital interests,” Mr. McConnell said in his statement. “It is squarely in our national interest to help Ukraine achieve victory in this war and to help Ukraine and other countries deter other wars of aggression before they start.”

On Thursday, the Senate failed to expedite passage of the $40 billion emergency package for Ukraine as one Republican senator, Rand Paul of Kentucky, refused to agree to waive procedural hurdles and approve the measure without being granted an opportunity to add a proposal establishing an inspector general to oversee how the money is spent.

The measure is still expected to pass as soon as next week.

Valeurs Actuelles

Sandrine Rousseau : comme l’islam, le catholicisme veut « contrôler le corps des femmes »

Il semble que certaines questions agacent quelque peu Sandrine Rousseau. Au micro de France Inter, samedi 14 mai, la candidate de la NUPES dans la 9e circonscription de Paris a été interrogée sur le port du burkini dans les piscines municipales – une polémique récemment relancée par son compère écologiste, Éric Piolle. Refusant d’abord le terme de burkini, qu’elle préfère qualifier de « maillot de bain couvrant », Sandrine Rousseau a martelé que les piscines municipales doivent rester un service public ouvert à toutes les femmes, quelle que soit leur religion.

Une réponse qualifiée d’« étonnante » par la journaliste de France Inter, qui a souligné qu’une féministe devrait trouver à redire au burkini – l’équivalent du voile pour la mer ou la piscine. « Le problème vient du corps des femmes », a certes concédé Sandrine Rousseau, avant d’embrayer aussi sec sur « les trois grands monothéismes », qu’elle estime tous aussi enclins à vouloir « contrôler le corps des femmes ». Citant par exemple les offensives – plus victorieuses que jamais – contre l’IVG outre-Atlantique, l’économiste a donc préféré renvoyer dos à dos l’islam et le catholicisme.

.@sandrousseau, sur la question du port du burkini dans les piscines : « L’important c’est vraiment que les femmes aient accès aux créneaux de piscine. C’est la loi, le service public ne peut pas être différent selon les religions. » pic.twitter.com/CqC7TTjqCL

— France Inter (@franceinter) May 14, 2022

Embarrassée par l’affaire Bouhafs

Au micro de France Inter, Sandrine Rousseau est également revenue sur l’affaire Taha Bouhafs, qui embarrasse LFI – la formation politique est notamment accusée d’avoir été informée assez tôt des accusations visant l’ex-candidat, et d’avoir continué à le défendre au nom de l’antiracisme avant que l’affaire n’éclate. « En cinq jours, l’affaire a été réglée au sein de la NUPES. Quel parti, quelle force politique a agi si rapidement ? », a répondu Sandrine Rousseau, affirmant avoir été « contactée » par la femme qui aurait été victime de Taha Bouhafs, et avoir recueilli son témoignage.

« Je suis mal à l’aise avec le fait qu’on nous cherche des poux dans la tête pour une affaire qui me semble avoir été très éthiquement gérée », a même déclaré la candidate de la NUPES, allant jusqu’à trouver qu’il y a « quelque chose de très malsain » dans les critiques qui assaillent LFI depuis quelques jours.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Le Figaro

Ces «Foucauld» qui sont à Rome pour la canonisation de leur saint patron

Louis Lecomte

TÉMOIGNAGES – Jeunes adultes ou encore enfants, ils attendent ce moment depuis longtemps. Ce dimanche, ils assisteront à Rome à la canonisation de Saint Charles de Foucauld, dont le nom de famille est devenu leur prénom.

Au cœur du Moyen-Âge, s'est répandu en Europe l'usage de donner comme prénom à un nouveau-né celui du saint fêté le jour de sa naissance. Cette tradition a évolué, et le choix du prénom est peu à peu devenu libre, selon les goûts des parents. Pour les chrétiens, libre ne signifie pas pour autant dépourvu de sens. En choisissant un prénom, certains parents placent leur enfant sous l'ombre d'un saint, c'est-à-dire une personne dont la vie a été si vertueuse, que l'Église a désiré publiquement le donner en exemple à la communauté des croyants.

Mais comment un nom de famille devient-il un prénom ? Après deux millénaires de christianisme, le nombre de saints et donc de prénoms est devenu tel qu'il suffisait amplement. Aussi, certains prénoms se sont chargés de saints, comme Thérèse (Sainte Thérèse de l'enfant Jésus, sainte Thérèse d'Avila…) Pour clarifier de quel saint il s'agissait, certains chrétiens ont commencé à donner en guise de prénom le nom de famille : Gonzague vient du prince italien du XVIe siècle saint Louis de Gonzague, Montfort et Vianney viennent quant à eux respectivement de deux prêtres français, Saint Louis-Marie Grignion de Montfort (XVIIIe siècle) et Saint Jean-Marie Vianney (XVIIIe-XIXe siècles).

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Saint Charles de Foucauld a rapidement été utilisé par les catholiques français. Né en 1858, il meurt assassiné en 1916 après avoir cherché à imiter la vie du Christ parmi les Touaregs. Son procès en béatification commence en 1927. Il est déclaré vénérable en 2001 par Jean-Paul II, bienheureux en 2005 par Benoît XVI, et désormais saint en 2022 par le pape François.

Foucauld a 27 ans et est élève dans une prestigieuse école militaire française. Ce garçon athlétique a grandi avec une petite image de Charles de Foucauld peinte sur du bois. Pour lui, il était inenvisageable de ne pas se rendre à Rome pour la canonisation : «Mon saint patron est une inspiration au quotidien. Sa conversion et sa vie ascétique au milieu des Touaregs après des années de débauche sont un exemple de ce qu'il faut faire, et des erreurs à éviter.» Foucauld est à Rome avec une dizaine de jeunes Français. «J'ai eu la chance de pouvoir aller en 2005 à sa béatification. J'y étais allé avec une dizaine de garçons prénommés Charles et Foucauld. L'ambiance était extraordinaire.»

J'aurai eu la chance de vivre la béatification et la canonisation de mon saint patron, c'est donné à très peu de gens ! Ça restera gravé

Quelles valeurs son saint patron lui donne-t-il envie de suivre ? «Le don total de sa personne. Il s'est abandonné lui-même pour tout donner à sa patrie, par l'armée, et aux plus pauvres, chez les Touaregs.» Leur proximité s'est accentuée au fil des ans : «Je suis passé à la Trappe de Notre-Dame des neiges (où le père de Foucauld devint moine, NDLR). J'ai reçu de la part de l'un des frères un petit bout de l'un de ses vêtements (ce qu'on appelle une relique de contact, NDLR). Ses méditations sont une vraie source d'inspiration dans ma prière». Pourquoi retourner à Rome ? «Pour accompagner Charles de Foucauld à la fin de son voyage vers la sainteté. C'est un immense moment de ma vie. J'aurai eu la chance de vivre la béatification et la canonisation de mon saint patron, c'est donné à très peu de gens ! Ça restera gravé.»

Foucauld a 19 ans et suit à Orléans une double licence droit-histoire. Pour lui, son saint patron «est un guide, dans la vie de tous les jours. C'est un intermédiaire auquel on peut s'adresser pour se rapprocher de Dieu. Il n'est pas négligeable dans une vie de chrétien». Les livres qu'il a reçus au cours de sa vie sur son saint patron ont eu un grand rôle dans la dévotion qu'il lui prête. Mais ce sont surtout les circonstances de la vie qui ont poussé ce jeune homme à se confier à lui : Foucauld souffre de très graves problèmes de santé depuis son enfance.

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Pour avoir les ressources morales et spirituelles nécessaires dans cette épreuve douloureuse et interminable, il se tourne naturellement vers ce saint qui endura la soif, la faim et la chaleur pour apporter l'amour du Christ aux Sahraouis. «En troisième, j'ai eu un abcès cérébral. Quelque chose de violent, qui a nécessité une intervention très lourde ainsi que des mois d'hospitalisation. Grâce à quelques liens, des reliques de Saint Charles de Foucauld ont été apportées sur mon lit d'hôpital pour m'accompagner. C'était une chance, et un honneur». Foucauld est hospitalisé quasiment tous les ans. «Mon saint patron est un repère, une accroche, un guide, à qui l’on peut facilement se confier.» Le drap d'un lit d'hôpital est-il comparable aux dunes d'un désert comme celui où vécut le saint ? «On n'y est jamais seul. On s'y sent porté par la famille, les amis, et surtout par la prière. Avec elle, dans ma tête il n'y a pas un désert mais une forêt. L'aspect spirituel est très important dans ces moments-là. »

Qui est Charles de Foucauld dans sa vie ? Un père, un frère, un ami ? «Une relation plutôt amicale, nous répond-il. Je vous parle alors que justement devant moi se trouve un cadre avec un dessin de lui. Par ces dessins, photos et objets, il occupe physiquement une part de ma vie. Dans ma vie de prière, je m'adresse à lui plus facilement qu'à Dieu.» Foucauld insiste, lui aussi, sur la notion d'exemple. «Dans la société contemporaine, les exemples de gens droits que l’on peut suivre et imiter sont rares. Or, Saint Charles de Foucauld est proche de nous, il nous ressemble. Avoir un exemple aussi grand c'est presque un honneur, de pouvoir le côtoyer par la prière.» Porter ce prénom oblige : «Je retiens de lui l'humilité, la simplicité. Les vraies valeurs de la vie. Sa vie est très révélatrice de notre époque. Nous nous perdons dans des plaisirs vains, alors que nous cherchons tous, je crois, une sorte d'idéal.»

Je dessine beaucoup, et parfois il y a des dessins que j'abandonne. Et si je pense à lui, je reprends mon dessin, et je le continue. II m'aide à ne jamais abandonner dans les moments difficiles

Aller à Rome lui tient à cœur, lui qui a suivi de près tout le procès en béatification, et qui attendait les miracles qui allaient permettre de le proclamer saint. La canonisation lui procure une joie profonde. Foucauld est à Rome avec toute sa famille. Ils attendent «beaucoup de grâces pour la famille, la famille c'est l'essentiel.» Et peut-être la guérison.

Foucauld a 13 ans. Son saint patron est avant tout «celui qui veille sur (lui) tous les jours. Il m'aide à ne pas me laisser aller». Que signifie le laisser-aller pour un garçon de treize ans ? «Je dessine beaucoup, et parfois il y a des dessins que j'abandonne. Et si je pense à lui, je reprends mon dessin, et je le continue. II m'aide à ne jamais abandonner dans les moments difficiles.» La canonisation est une grande fierté : «Quand j'étais petit, j'étais un peu jaloux de mes amis, parce qu’eux avaient tous un saint, et on leur fêtait. Alors je suis assez content qu'il se fasse canoniser !» Ce jeune Foucauld est particulièrement marqué par la ruine de son saint patron, lequel a dilapidé sa grande fortune. «Grâce à lui, je sais qu'il ne faut pas faire n'importe quoi avec l'argent qu'on a». Ce Foucauld-ci compte sur ce voyage à Rome pour apercevoir le pape. Sa mère n'a pas choisi ce prénom uniquement pour ses deux jolies syllabes : la grossesse a été compliquée, et lui revenait souvent en tête la prière suivante : «Mon Père, je m'abandonne à toi, fais de moi ce qu'il te plaira.» Une méditation composée en 1896 par le désormais Saint Charles de Foucauld.

Découvrez le Figaro Hors-série «Charles de Foucauld, une voix dans le désert» , un numéro exceptionnel de 160 pages sur la vie ardente de ce militaire indiscipliné, explorateur au Maroc, foudroyé par la grâce au point de devenir moine missionnaire au milieu des Touaregs.

Le rapport choc sur la gestion kafkaïenne de l’immigration en France

EXCLUSIF - La commission des lois du Sénat décrit des préfectures asphyxiées, des tribunaux débordés, un droit «illisible».

Ces Français qui s’exilent parce qu’ils «ne reconnaissent plus la France»

ENQUÊTE - Insécurité, incivilités, communautarisme, «cancel culture»… Dans la part croissante de nos concitoyens qui s’expatrient, un certain nombre y est poussé par dépit.

Contesté, sourd aux critiques... «Fin de règne» solitaire pour le pape François

ENQUÊTE - Gouverner l'Église catholique n'est pas une sinécure, mais diriger le Vatican est encore plus périlleux. Malgré ses talents de fin politique et son fort caractère, François, 85 ans, se heurte comme jamais, en cette dixième année de pontificat, à une série d'adversités.

L'Humanité

Dans les manuscrits de Champollion

Actu

Égyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.

Anna Musso

« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.

Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.

Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).

Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.

Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.

Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.

Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.

À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.

Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.

ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf
Le Figaro

Unesco : un dossier pour la Côte de Granit Rose en préparation

La candidature, soutenue par le romancier Jean-Marie Le Clézio, pour classer ce site breton au patrimoine mondial de l'humanité sera prête d'ici trois à quatre ans.

Un premier dossier pour obtenir de l'Unesco l'inscription de la Côte de Granit Rose, près de Lannion dans les Côtes-d'Armor, au patrimoine mondial, sera déposé «d'ici trois, quatre ans», affirme l'association qui porte ce projet. «Certains, au sein de notre comité scientifique, pensent que ce sera fait dans les deux à trois ans mais je table plutôt sur une échéance de trois à quatre ans», a expliqué à l'AFP Marielle Kerbaol, fondatrice et présidente de l'association, «Côte de granite rose, respect et protection».

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Ce dossier qui a reçu le soutien de personnalités comme l'écrivain nobélisé Jean-Marie Le Clézio ou le paléoclimatologue Jean Jouzel, n'est que la première étape d'un long parcours. Un site internet exposant le projet sera activé prochainement.

Récemment, l'association a arrêté le périmètre géographique du littoral dont elle prévoit de demander le classement. Ce périmètre, qui comprend également d'imposantes carrières, inclut les communes de Perros-Guirec, avec la réserve naturelle de l'archipel des Sept-Îles, Pleumeur-Bodou, avec l'île Grande, Trébeurden et Trégastel.

Ce chaos granitique de plusieurs centaines de millions d'années est le produit d'une éruption de magma dans une presqu'île armoricaine alors parcourue de hautes montagnes, suivie d'une l'érosion au long cours. «Quand le magma sort à la surface de la terre, il donne de la lave mais, quand il refroidit en profondeur, il va donner du granit. C'est l'érosion qui a rendu ce granit visible depuis quelques dizaines de milliers d'années», avait expliqué l'an dernier à l'AFP la géologue Odile Guérin. Si la couleur dominante des granits de cette côte est le rose, celui-ci peut également se révéler beige, voire gris comme à l'île Grande.

Meilleure protection contre l'érosion naturelle

L'objectif d'un tel classement serait d'assurer une meilleure protection contre l'érosion naturelle d'un site fragile malgré sa résistance apparente. Il s'agirait aussi de le mettre davantage en valeur et de mieux le protéger, avec une régulation du tourisme, en allongeant les périodes de fréquentation et une limitation de l'artificialisation des sols grignotés notamment par une «urbanisation galopante», fait valoir Marielle Kerbaol.

L'association observe avec attention le parcours du dossier des mégalithes de Carnac, lancé initialement en 1986 puis inscrit en 1996 sur la liste indicative de l'Unesco, avant de tomber dans les limbes pendant quelques années. Relancé en 2012, celui-ci pourrait aboutir en 2025 ou 2026, selon le maire de Carnac Olivier Lepick (DVD).

Fin 2021, la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay avait exprimé le souhait de voir davantage de sites naturels classés. Actuellement, sur les 1.154 sites classés dans le monde, 897 sont des sites culturels, 218 sont des sites naturels et 39 des sites mixtes alliant les deux. Un site classé peut être retiré de la liste s'il cesse de remplir les conditions requises.

Béthune : ils découvrent des ossements humains du XVIIIe siècle sur le chantier de leur maison

Pas de chance pour ce couple. Ce n'est pas un trésor mais des squelettes qui ont été exhumés lors des travaux de leur futur nid d'amour. D'après des archéologues, dépêchés sur place, la plupart dateraient du XVIIIe siècle.

Volodymyr Zelensky «sans voix» après la destruction du musée du philosophe Grigori Skovoroda

Dans la nuit du 7 mai, dans l'oblast de Kharkiv, plusieurs tirs de roquettes russes ont détruit l'institution liée à la mémoire du poète ukrainien, mais pas ses collections, qui ont été déplacées en lieu sûr au début de l'invasion.

Nuit des musées: notre sélection d'escape-game, chasse aux trésors et jeu de piste en France

La nuit européenne des musées sera sous le signe du jeu samedi 14 mai jusqu'à minuit. Les musées ont redoublé d'efforts pour proposer des activités ludiques et gratuites partout en France.

Le Figaro

Guerre en Ukraine: comment la Russie continue d'acheminer son pétrole dans le monde entier

VU D'AILLEURS - Les ports européens sont considérés comme officiellement fermés aux navires russes. Seuls les transports exceptionnels sont autorisés. La réalité, cependant, est tout autre. Le commerce du pétrole, par exemple, est redevenu aussi florissant qu'avant le début de la guerre. Une nation européenne en particulier viole notoirement les accords conclus.

Par Daniel Wetzel (Die Welt)

En annonçant son cinquième paquet de sanctions le 8 avril dernier, l'UE semblait avoir définitivement plongé l'économie de guerre russe dans la tourmente : l'Union européenne a en effet décidé que les 2873 navires de la flotte commerciale russe ne pourraient plus faire escale dans des ports européens.

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Quelques exceptions étaient tout de même possibles pour les États membres, par exemple en ce qui concerne les denrées alimentaires, les transports médicaux ou les importations d'énergie. « Les États membres », avait toutefois rappelé la Commission européenne, ne devaient accorder ces exceptions « que de façon limitée et les interpréter de manière stricte ».

Des transports de pétrole presque sans entraves

Quatre semaines se sont écoulées depuis l'adoption de ces mesures et on ne peut pas vraiment parler d'une interprétation stricte du régime de sanctions : en effet, le pétrole des multinationales énergétiques russes Rosneft et Lukoil, en particulier, continue de transiter par les ports européens sans aucune entrave. « Depuis le début de la guerre le 24 février dernier, on estime que 4,5 millions de barils de pétrole brut d'une valeur d'environ 509 millions de dollars américains quittent le pays chaque jour », indique la Lloyd's List londonienne, qui fournit chaque jour des informations sur les transports maritimes.

Les exportations de pétrole de Moscou se situent donc au même niveau qu'avant la guerre. Une situation que la Russie doit avant tout à la Grèce, comme l'écrivent les experts : « Alors que de nombreux négociants, groupes pétroliers et compagnies maritimes européens et américains ont cessé tout contact avec les opérateurs de flotte russes, des armateurs grecs ont continué à développer leurs activités en Russie. »

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Pour les vendeurs de pétrole russes, la voie maritime a gagné en importance depuis que le volume de pétrole passant par les pipelines est en baisse. Les raffineries allemandes, par exemple, ont déjà réduit drastiquement leur approvisionnement en matières premières via l'oléoduc russe Droujba. C'est pourquoi désormais, Rosneft & Co sont souvent contraints de faire traverser la moitié du globe à leur or noir pour trouver des acheteurs.

Ainsi, fin avril, le superpétrolier grec « Nissos Rhenia » a embarqué du pétrole brut russe de type Urals dans le port de Rotterdam et a pris la mer en direction de Singapour, rapporte la Lloyd's List. De plus en plus de pétroliers ont désormais l'Inde, la Chine et la Corée du Sud pour destination. Les taux de fret pour les pétroliers ont déjà augmenté de 230 pour cent en raison de la guerre en Ukraine.

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Une part de marché multipliée par trois

La Grèce, le plus grand gestionnaire de flotte au monde, en profite en conséquence. Selon les chiffres de la Lloyd's List, 190 pétroliers, dont 76 sous pavillon grec, ont largué les amarres dans les ports pétroliers russes de Primorsk, Novorossiisk, Oust-Louga et Saint-Pétersbourg au cours du mois d'avril. Les Hellènes ont ainsi multiplié leur part dans le transport de pétrole russe par trois par rapport à l'année précédente.

Richard Meade, qui travaille pour la Lloyd's List, observe ce qui se passe sur le marché des pétroliers depuis Londres. Il est en contact direct avec de nombreux armateurs grecs et décrit leur perception d'eux-mêmes en ces termes : « Nous sommes d'humbles chauffeurs de taxi qui vont simplement là où on nous envoie. » De son point de vue, la servitude pour les exportateurs de pétrole russes ne constitue pas une violation formelle des sanctions de l'UE.

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En Ukraine cependant, on voit les choses différemment. À Kiev, un Russian Tanker Tracking Group s'est formé avec la participation de membres du gouvernement ukrainien. Il utilise des données en ligne librement accessibles pour recenser méticuleusement chaque trajet de pétrolier en provenance et à destination de la Russie.

« Les entreprises qui continuent à financer sciemment les crimes de guerre russes par le biais de contrats d'achat de combustibles fossiles doivent savoir que l'Ukraine examine toutes les possibilités qui s'offrent à elle pour les attaquer en justice », déclare Oleg Ustenko, le conseiller économique du président ukrainien Volodymyr Zelensky, via la plateforme Global Witness. Dans une interview accordée à la Lloyd's List, Iryna Venediktova, la procureure générale d'Ukraine, a indiqué qu'elle préparait déjà des actions en justice contre les entreprises et individus impliqués dans des transactions pétrolières avec la Russie.

Mise au pilori des pétroliers

Toutefois, tant que les livraisons d'énergie seront explicitement exclues de l'interdiction portuaire de l'UE, il est peu probable que cette démarche ait une base juridique. C'est pourquoi le Tanker Tracking Group tente actuellement d'exercer une pression publique supplémentaire par le biais du site Internet « blood-oil.today ».

Les organisateurs ukrainiens y retracent les mouvements de navires observés quotidiennement. Des pays comme les Pays-Bas, la Chine, la Turquie ou l'Inde, qui, selon les données de suivi, sont les pays qui attirent le plus de pétroliers russes, sont ainsi cloués au pilori dans un classement du « prix du sang ».

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Les lobbyistes convertissent la valeur des exportations de pétrole russes depuis le début de la guerre en matériel militaire. Pour des recettes pétrolières de 509 millions de dollars par jour, la Russie aurait donc théoriquement pu acheter 21.000 chars, 31 millions de fusils d'assaut de marque AK47 ou 83 milliards de munitions. Avec un achat quotidien de 85.506 barils (baril de 159 litres) de pétrole à la Russie, l'Allemagne occupe la 14e place de ce classement.

L'argent transféré à Moscou à cet effet suffirait à acheter 469 chars, peut-on lire sur le site. Pas étonnant donc que la livraison, décidée vendredi dernier, de sept obusiers blindés allemands ne satisfasse guère les critiques en Ukraine.

La Grèce annonce son opposition

On ne sait pas si c'est cette pression qui a décidé l'UE à préparer un sixième paquet de sanctions, mais selon les propositions présentées cette semaine par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, toutes les importations de pétrole en provenance de Russie devraient être interdites d'ici six mois, que la matière première soit livrée par oléoduc ou par pétrolier.

Lors de la réunion des ambassadeurs de l'UE qui s'est tenue à Bruxelles le mercredi 4 mai, la Grèce a annoncé qu'en raison de l'importance de l'industrie des pétroliers pour le pays, elle s'opposait à cette décision : il n'y aurait pas grand-chose à gagner à ce que des armateurs asiatiques se chargent du transport de pétrole pour la Russie. L'émissaire d'Athènes s'est cependant abstenu de mentionner qu'avec ses 716 pétroliers, la Grèce exploitait une flotte plus importante que la Chine, le Japon, la Corée et Singapour réunis.

Si l'UE s'accorde toutefois sur un embargo total, la Russie pourrait avoir du mal à écouler son pétrole d'une autre manière. Car les pétroliers se feront alors rares et chers. Les économistes estiment que l'impact de l'absence de revenus pétroliers sur le budget de l'État russe serait trois à quatre fois plus important que celui de l'absence de revenus gaziers.

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Poutine réagit donc avec sévérité : il a déjà signé un décret mettant en place des « sanctions économiques de représailles » contre l'Occident. Ainsi, plus aucun produit ou matière première russe ne peut être vendu aux individus et entreprises figurant sur la liste des sanctions du Kremlin ; tout engagement pris envers des partenaires commerciaux occidentaux peut dès lors être rompu. Le Kremlin devrait bientôt annoncer quelles entreprises sont concernées.

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Le Figaro

La Lettre du «Fig Mag» du 14 mai 2022

Jean-Christophe Buisson

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme : les dessous d'une fin de règne au Vatican, les dix films qui vont faire décoller le festival de Cannes, ces pacifiques Ukrainiennes devenues des guerrières.

Chers abonnés,

Il ne faut ne pas se fier aux apparences. Au Vatican comme ailleurs. Fatigué par l'usure du temps - il a 85 ans - et la maladie, dont il tente certes de masquer l'ampleur, fragilisé par les convulsions du monde et de sa propre maison, le pape François semble pourtant plus déterminé que jamais à suivre la voie (du Seigneur ?) qu'il s'est tracée. Et à imposer ses réformes et ses décisions à ses ouailles. Quitte à faire preuve d'un certain autoritarisme et d'une pratique solitaire du pouvoir. Plus il paraît s'affaiblir, plus il manifeste sa force ! Conséquence ? Jamais la cité au cœur de Rome n'a connu un climat aussi tendu. Notre spécialiste des questions religieuses Jean-Marie Guénois a enquêté durant des semaines pour tenter de comprendre ce qu'il se passe dans les couloirs du Palais apostolique. D'où il ressort quelques certitudes. Oui, l'Argentin est capable d'éruptions de colère aussi volcaniques que l'ambiance du stade Maracana un soir de derby à Buenos-Aires. Oui, il règne une certaine confusion (très latino-américaine, grincent les Européens) dans la gestion des dossiers qui passent dans les papales mains de François. Oui, sa position sur le conflit ukrainien a été empreinte d'une ambiguïté qui lui a valu des critiques aussi bien en Occident qu'en Russie. Oui, son court-circuitage constant de la Curie et sa volonté d'en bousculer profondément le fonctionnement lui valent de solides inimitiés (on ne saurait parler de haine dans un lieu qui prêche l'amour, n'est-ce pas...). Oui, son effervescence synodale dérange les hiérarques du Vatican. Oui, son combat contre les tenants de ce qu'il nomme une «idéologie du retour en arrière» (alors que ceux-ci ne prétendent qu'à sauvegarder la Tradition en disant par exemple la messe en latin) suscite colère et incompréhension au sein des bataillons les plus dynamiques de l'Église. À tous ces détails (diaboliques ?), on comprend que le Vatican est bien un État comme les autres : en crise.

Ça ne va pas réconforter le pape, mais le fait est là : la crise touche aussi le septième art. La pandémie a sérieusement modifié la donne cinématographique. En proposant des séries dignes du grand écran (sinon dans son format physique), la télévision a (re)capté un public qui, depuis, peine à revenir dans les salles. Notamment en France, dont Éric Neuhoff nous rappelle, dans un merveilleux «petit éloge amoureux» publié aux éditions Privat combien elles ont pu compter pour deux ou trois générations de cinéphiles. Le festival de Cannes qui débute la semaine prochaine peut-il relancer la machine grippée ? Oui et non. Non, si on s'en tient au palmarès qui ne manquera pas, encore une fois, de récompenser des films ennuyeux ou politiquement corrects. Oui, car, selon Clara Géliot et votre honorable et hebdomadaire correspondant, cette grande fête internationale, par ses vastes échos médiatiques (répercutés cette année sur France Télévisions), donne objectivement envie de voir des films. Encore plus quand il s'agit des nouvelles comédies dramatiques de maîtres comme James Gray (Armageddon Time), Ruben Östlund (Triangle of Sadness) ou Michel Hazanavicius (Coupez !) ou des œuvres ambitieuses comme le thriller de Cédric Jimenez Novembre - une plongée au cœur de l'antiterrorisme français au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 -, le drame historique Tirailleurs ou le biopic musical Elvis. Sans oublier le magistral Top Gun : Maverick (hors compétition, bien entendu...), qui ne souffre pas d'être vu autrement que sur un très grand écran. Porté par Tom Cruise, qui semble atteint du syndrome fitzgeraldien de Benjamin Button, il pourrait à lui tout seul redonner des couleurs aux exploitants de salles en attirant quelques millions de spectateurs.

Dès le 20 mai, date de la sortie du film, il ne manquera pas d'experts sur les plateaux des chaînes d'info pour donner leur avis sur la crédibilité des opérations militaires menées par les pilotes de l'Aéronavale US dans Top Gun. Semblant savoir distinguer un char russe d'un char ukrainien filmé depuis un drone que donner la marque de n'importe quel lance-missile suédois ou polonais dont l'extrémité du tube apparaît sous un épais feuillage de la Forêt rousse autour de Tchernobyl, nul doute qu'ils pourront déterminer le degré de crédibilité de la mission quasi impossible menée par Tom Cruise. Pendant ce temps, plus prosaïquement, dans la périphérie de Kiev, où nos reporters Margaux Benn et Véronique de Viguerie (photos) ont passé plusieurs semaines, la guerre continue. Y compris pour les femmes. Victimes souvent, notamment de viols et de violences , comme le leur ont raconté des rescapées de Boutcha et une psychologue ukrainienne qui leur vient en aide bénévolement. Mais aussi actrices, comme l'ancienne journaliste Tetiana Chornovol, 42 ans, figure de proue du mouvement de Maïdan devenue députée et veuve dont la motivation à éliminer des tanks ennemis est à peu près égale à celle de Poutine à ne pas perdre la face. Ou encore cette autre députée, protégée par deux colosses armés et tatoués qui ne dépareilleraient pas dans la garde personnelle de feu Pablo Escobar. Et puis cette chirurgienne, cette ancienne contrôleuse de métro, cette ex-serveuse : toutes, à leur échelle, à la mesure de leurs moyens, se sont mues en défenseuses de cette vieille valeur que certains voulaient jeter dans les poubelles de l'Histoire : la patrie.

ET AUSSI

L'image. On voudrait en rire. Au marché Mandawi de Kaboul, un vendeur exhibe fièrement sa collection printemps-été 2022 de seyantes burqas. Des tissus recouvrant intégralement le corps des futures clientes, avec une grille au niveau des yeux. L'horreur absolue, imposée par les talibans revenus au pouvoir. Et dire que certains beaux esprits, y compris au Quai d'Orsay, prétendaient l'été dernier qu'ils avaient changé...

L'édito. Enfin ! Le nom du premier ministre qui succède à Jean Castex est désormais connu. Oui, mais d'Emmanuel Macron seulement. Ainsi œuvre la tête de notre pays depuis quelques mois. Dans le non-dit. Sans doute parce qu'il considère que «l'information, c'est le pouvoir» et que pour garder celui-ci, il faut celer celle-là, le président de la République a choisi le quasi-mutisme pour mode de gouvernance. Durant la campagne de cet hiver, pas un mot sur ses grands projets politiques ou économiques des cinq prochaines années. Au bruyant «c'est mon projeeeet !» de 2017 s'est substitué un inaudible «mon projet, c'est moi» en 2022. Rebelote lors de son discours d'investiture samedi dernier, a noté Guillaume Roquette, qui concède que «ce flou programmatique est habile tactiquement puisqu'il permettra sans doute au parti présidentiel d'attirer le plus possible de Français aux prochaines législatives». Pour notre vénéré directeur de la rédaction, s'impose pourtant un «devoir de dire». Parce que les Français ont le droit de savoir ce qui les attend. Mais aussi parce que c'est l'intérêt du chef de l'État. Car un silence prolongé pourrait s'avérer risqué à terme. Et déboucher sur un absentéisme important dans les urnes les 12 et 19 juin. Donc favoriser les adversaires du président.

Mon coup de cœur. Il est double cette semaine. Même s'il n'a qu'un objet : les femmes. Ou plutôt : les femmes de caractère. Du genre des Ukrainiennes évoquées plus haut. La première fut à la fois reine de France et reine d'Angleterre : Aliénor d'Aquitaine. Ses biographes se sont toutes heurtées à un mur : pourquoi diable est-elle revenue à Bordeaux en 1200 pour marier sa petite-fille castillane Bianca (Blanche) au futur roi de France Louis VIII plutôt que l'aînée Urraca ? Il fallait une romancière pour s'emparer de ce mystère et le transformer en récit historique imaginaire (ou pas) aux allures d'épopée (Il y eut un soir, et il y eut un matin, Presses de la Cité). Marie-Noëlle Demay, qui veille aux destinées des suppléments F du Figaro, a magnifiquement reconstitué ces semaines à cheval où Aliénor, 75 ans, initie aux choses de la vie et du pouvoir celle qui deviendra la mère de saint Louis. On y lit cette énergie, cette force de caractère, ce goût de la transmission, cette puissance, qui font d'elle un modèle dont se sont peu ou prou inspirées ces «femmes au combat» évoquées dans le remarquable mook De la guerre (Perrin), dirigée par le meilleur de nos historiens militaires actuels, Jean Lopez. Des trois Jeanne de la Guerre de Cent ans (Belleville, Montfort et Penthièvre) aux Kurdes syriennes en passant par les femmes vikings et tireuses d'élite soviétiques, on y trouve article, enquêtes et photos qui vous ôtent toute envie d'employer l'expression «sexe faible» jusqu'à la fin de vos jours.

L'évasion. Connaissez-vous la Macaronésie ? Non, il ne s'agit pas du pays où poussent les macarons qui finiront dans les devantures des magasins Ladurée, mais un archipel de l'océan Atlantique possédant une faune, une flore et un climat bien particuliers. Outre Madère, les Canaries et le Cap-Vert, s'y trouvent les petites îles des Açores qui, à lire Sarah Chevalley et à scruter les photos superbes de Stanislas Fautré, ressemblent à une Irlande égarée en Indonésie. Les vertes prairies y côtoient les gris volcans, les forêts pré-amazoniennes s'échouent au pied de paysages lunaires, les vignes voisinent avec les plants de thés. Et la population locale ? Mélange de Portugais, de Flamands et de Bretons atterris là plus ou moins volontairement (par exemple après que leur baleinier s’est échoué au large de Sao Miguel), il cultive sa singularité et ses terres avec un sentiment très pur de vivre au paradis.

Il y a 100 ans dans Le Figaro.

Entre des nouvelles très sérieuses comme les avancées de la conférence internationale de Gênes, la condamnation à mort de prêtres en Russie bolchévique et des fusillades à Belfast, on signale que le gouvernement tibétain a refusé à une mission anglaise de tenter d'escalader à nouveau l'Everest. Motif : la précédente aurait dérangé les dragons vivant sous la montagne sacrée.

Plus de 10 ans avant l'affaire des sœurs Papin dont Jean Genet tirera la pièce Les Bonnes, est longuement décrit un crime «d'une effroyable sauvagerie» commis à Paris par une domestique aveyronnaise sur la personne de sa maîtresse - à coups de bûche dans la tête. À noter aussi le récit savoureux d'un règlement de comptes à Montmartre titré : « «Le gros Édouard» était un assassin».

Comme Nicolas Ungemuth aujourd'hui (voir son époque formidable cette semaine sur l'opuscule d'Annie Ernaux, Le jeune homme, publié chez Gallimard), un facétieux journaliste s'est amusé à un petit calcul à la suite de la victoire expresse (2 minutes 30) de Georges Carpentier lors d'un combat de boxe qui lui a rapporté 480.000 francs : il aura gagné 3200 francs à chaque seconde passée sur le ring. Conclusions du confrère : «un direct bien placé rapporte davantage qu'un chef-d’œuvre» et «si le muscle se paie si cher, c'est qu'il est devenu bien moins commun que le talent».

Deux conseillers municipaux de Boulogne-Billancourt demandent que leur ville devienne le XXIe arrondissement de Paris.

À l’époque déjà, Le Figaro propose ses meilleures adresses d'hôtels dans la rubrique «Figaro touristique» : dans «les environs de Paris», en Maine-Anjou-Touraine, en Espagne et en Italie («climat salubre et doux»), mais aussi... à proximité des «champs de bataille, de la Mer du Nord à la Suisse» (Lille, Amiens, Soissons, Reims, Verdun, Belfort, etc.).

Où que vous soyez, je vous souhaite un excellent week-end.

L'Humanité

L’enjeu de la recherche publique

Chronique

Sylvestre Huet

Quel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.

Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.

Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.

Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.

(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119

(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).

la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec
Le Figaro

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

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REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Margaux Benn

Dans son petit abri creusé dans la terre et surmonté d'une bâche, Tetiana Chornovol veille sur l'horizon. Cette ancienne journaliste, devenue députée puis ­militaire, commande une poignée d'hommes sur une position stratégique au nord de Kiev. Son rôle : tirer sur les chars ennemis qui avancent, en ce mois de mars, sur la capitale. « Jusqu'à présent, j'en ai dégommé deux », se félicite cette jeune femme solaire, qui affiche en permanence un grand sourire franc.

À 42 ans, Tetiana Chornovol est ­habituée à se battre sur des fronts ­différents, mais tout aussi périlleux. En tant que reporter d'investigation, d'abord : en 2013, elle est victime d'une tentative d'assassinat après la publication d'enquêtes révélant des affaires de corruption dans lesquelles trempent des membres du gouvernement de Viktor Ianoukovitch. En qualité ­d'activiste, aussi : en 2014, elle est l'une des figures de proue de la révolution de Maïdan, pendant laquelle des dizaines de manifestants ­proeuropéens sont blessés ou tués. Et puis, enfin, en tant que politique : après la révolution, elle est nommée au bureau anticorruption du gouvernement, avant d'en ­démissionner quelques mois plus tard, déplorant le manque de bonne ­volonté de Kiev concernant l'attaque réelle du ­problème.

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Elle finit par être élue ­députée au sein d'un parti ­nationaliste et conservateur. Mais sa bataille la plus âpre fut aussi la plus inattendue : « En 2014, mon mari, qui était militaire, est mort en combattant les séparatistes prorusses. Non seulement j'ai perdu l'homme de ma vie, mais je me suis aussi retrouvée seule pour élever nos deux filles », se souvient-elle, avant de ­montrer une ­photographie sur son­ ­téléphone portable : « Il était très beau, non ? »

Détruire les chars russes

À présent, elle revêt le treillis de l'armée nationale ukrainienne. « C'est juste une autre manière de me battre », lâche modestement cette jeune femme au visage doux, qui garde toujours près d'elle la kalachnikov de son défunt mari, « un porte-bonheur utile ». Estimant que Moscou préparait une offensive, à la fin de l'année 2021, Tetiana Chornovol a ­demandé à s'enrôler. Sa formation à l'utilisation de missiles antichars s'est achevée deux jours seulement avant le début de l'invasion russe, le 24 février… « Juste à temps ! » ­lance-t-elle, gardant un œil sur l'écran qui affiche la route en face, par laquelle pourraient arriver les chars ennemis.

Au bout de seulement quelques ­minutes, il faut partir. En chemin, Tetiana Chornovol ramasse un ­débris. Son sourire devient énigmatique : « Ce sont des bouts du premier char que j'ai détruit. » Est-elle sortie indemne de cette première frappe ? « La principale raison pour laquelle je n'ai pas voulu m'engager dans l'infanterie, c'est la crainte d'avoir à me confronter au visage d'un ennemi, confie-t-elle. C'est plus facile de viser un gros véhicule en acier qu'un jeune homme à peine plus âgé que mes filles. Et puis, pour m'aider à garder la tête froide et ne pas être triste, je m'imagine que je combats des dragons ! »

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Avec ses cheveux blond platine plaqués derrière des oreilles ornées de perles blanches, sa veste de tailleur rose, son maquillage soigné, Kira Rudik ressemble à une femme d'affaires en route pour le bureau. À un détail près : la jeune femme de 36 ans s'attelle à l'assemblage d'un fusil dans son salon, flanquée de deux ­colosses en treillis. « Voici Andriy et Maxim », présente-t-elle. Le premier, crâne rasé, épaisse barbe noire et ­tatouages maculant ses avant-bras, est un vétéran des forces spéciales ukrainiennes. Sur son tee-shirt, on peut lire, en écriture gothique : « Zéro tolérance envers les envahisseurs. » Le second, en plus de son ­fusil AK-74, porte un pistolet à la ceinture, et a fait partie d'une unité spéciale de la Garde nationale. ­Depuis le début de l'invasion, ­Andriy et Maxim forment la garde rapprochée de Kira Rudik, et se sont ­improvisés instructeurs de tir. ­Au-dessus de la table des repas, leur protégée répète les différentes étapes que ses formateurs lui ont apprises : « Rester bien campée sur les jambes… Recharger… Prête… Viser… Tirer ! » s'exclame-t-elle. « Il s'agit d'un AK-SU, énonce-t-elle doctement. C'est une arme plus compacte, je la préfère aux autres qui sont plus lourdes. C'est Andriy et Maxim qui me l'ont conseillée ! »

Un mois plus tôt, Kira Rudik n'avait aucune idée du nom de ce ­fusil, ni même de son existence, et n'aurait jamais pensé savoir l'utiliser. Passionnée d'informatique, elle a cofondé, il y a quelques années, une entreprise qui fabrique un système d'alarme pour porte d'entrée, vendue à Amazon pour un milliard de dollars. Après sa carrière d'entrepreneuse, elle s'est muée en députée « pour mener un combat qui me tient à cœur : la transformation numérique de l'Ukraine ! » À la tête du parti Voix, elle a fait voter au Parlement plusieurs lois en ce sens.

Défendre jusqu'à la mort

« Et puis, les Russes sont arrivés », poursuit-elle. « Le premier jour de l'invasion, le 24 février, nous nous sommes rassemblés à 5 heures du matin au Parlement avec de nombreux autres députés ; à 7 heures, nous avons voté la loi martiale », se rappelle-t-elle. Et puis, il a fallu « faire plus »; en d'autres termes : se battre. « Des membres de mon parti politique, ainsi que d'autres députés se ­demandaient comment participer à l'effort de guerre. Alors, moi, je leur ai répondu : “Il faut prendre les ­armes !” C'était une idée folle, car aucun d'entre nous ne savait tirer, mais en temps de guerre, la politique ne suffit pas. »

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La jeune femme a donc organisé des séances de cours de tir dans son ­jardin, avec pour instructeurs ­d'anciens militaires et policiers. Le groupe informel, qui compte une trentaine de membres, a rapidement été intégré à la Défense territoriale, une organisation nationale de ­volontaires civils armés. Mission : patrouiller dans les rues et « être prêts à riposter au cas où les Russes entreraient dans Kiev. Je défendrai mon quartier jusqu'à la mort », jure Kira Rudik, en ce début de mois de mars, alors que l'armée russe frappe régulièrement certains quartiers de Kiev et menace encore d'y pénétrer.

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Soudain, elle reçoit un appel. Un missile russe s'est écrasé sur un complexe d'immeubles résidentiels dans le quartier de Podilsky, à une quinzaine de minutes de là. La jeune femme saute dans son 4 x 4 noir, à la place du passager. Ses gardes s'y ­engouffrent à leur tour, l'un d'eux se met au volant. Sur le chemin, ­personne n'ose parler. Kira Rudik ­applique une couche supplémentaire de maquillage, comme pour se donner une contenance…

Les miraculées de Kiev

Car elle sait que, sur place, l'attendent des caméras de journalistes. À l'arrivée, elle étouffe un cri de surprise. Des gens à l'air hébété errent dans un spectacle apocalyptique. Certains ont le visage en sang, d'autres sont encore vêtus d'un ­pyjama. Le souffle de la frappe a écorché les façades ; les appartements, dont le mur extérieur a été démoli, sont autant de plaies béantes sur les gigantesques immeubles qui, il y a encore quelques heures, hébergeaient la vie.

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À peine sorties des décombres ­fumants, Olga et sa fille âgée de 3 semaines, Victoria, sont des mira­culées. Quand la déflagration s'est fait ­entendre, la jeune femme de 27 ans s'est jetée par-dessus son bébé pour le protéger des éclats. « Elle lui a sauvé la vie », murmure Ira, l'une des infirmières de l'hôpital Okhmatdyt de Kiev, où les cinq blessés ont été amenés.

Du bout des doigts, Ira vérifie le bandage qui entoure le crâne d'Olga d'un nattage poisseux de cheveux et de gaze. Mutique, la mère allaite l'enfant qu'elle a failli perdre, en même temps que tout le reste, pendant cette horrible seconde qu'a duré l'explosion. Ira est flanquée d'Inna Shuljak, la chirurgienne. Les deux femmes n'ont pas quitté l'hôpital depuis le début du conflit. Elles y dorment sur des matelas à même le sol, y mangent grâce à des paniers-repas apportés par des bénévoles, et espèrent ne pas devenir la cible des prochaines frappes. Le mari d'Inna est lui aussi médecin. Alors, il a fallu envoyer leur fille adolescente vivre chez ses grands-parents à l'ouest du pays, plus préservé des combats. « Notre attitude au travail a changé. Le métier a pris le pas sur tout le reste. Mais, même si nous sommes ­séparés de nos proches, notre groupe de collègues est devenu comme une grande famille », explique Inna Shuljak.

Pour autant, le confinement et l'angoisse générée par les frappes erratiques qui s'abattent, en ce mois de mars, sans discrimination sur des maisons, des immeubles ou des usines à vélos, sont difficilement supportables. « Sans compter que je n'avais jamais été confrontée à des blessures de guerre, à des enfants aux membres déchirés par les éclats d'obus, à des femmes comme moi, qui pourraient être mes sœurs, mes filles ou ma mère, méconnaissables juste parce que, quelque part, un Russe a appuyé sur un bouton », s'émeut la jeune femme de 38 ans, passant ­mécaniquement une main tremblante dans ses cheveux blonds.

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Normalement, Okhmatdyt est un hôpital spécialisé dans l'oncologie pédiatrique : « On est habitués aux histoires tristes, à l'injustice, mais pas à ­recevoir des bébés couverts du sang de leur maman », lâche-t-elle. Olga, la jeune mère, sera sauvée et sortira de l'hôpital une semaine plus tard. De nombreuses autres n'ont pas cette chance.

Pour se prémunir des bombardements, une grande partie de la population ukrainienne se terre dans des caves, sous-sols, bouches de métro et autres abris de fortune. Dans le nord de Kiev, la station Obolon est l'une des plus grandes et, en ce mois de mars, elle loge des dizaines d'habitants effrayés par les frappes qui continuent de s'abattre sur certains quartiers de la capitale et de sa périphérie. À l'entrée, il faut montrer ses documents d'identité à des policiers qui filtrent les familles portant des couvertures et des sacs de couchage. Deux dames d'une cinquantaine d'années, opulentes et fardées, postées près des tourniquets à l'arrêt, font office de cerbères et notent, comme les policiers, les noms de chaque entrant. Ce sont elles, et seulement elles, qui peuvent appeler la directrice du métro. L'un de leurs ­téléphones sonne, faisant résonner une chanson patriotique ukrainienne : « Madame la directrice » a accepté de nous rencontrer.

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Nella Charaitchuk apparaît. À 57 ans, elle s'enorgueillit d'avoir passé toute sa carrière « dans le métro ». « Je me rappelle mon premier jour en tant que contrôleuse : c'était le 13 janvier 1983. Et aujourd'hui, je gère toute la station Obolon ! » dit-elle fièrement.

«Les Russes ont tout volé»

Au début de la guerre, elle a reçu pour instruction d'accueillir tous ceux qui le voudraient, en priorité les familles, raconte-t-elle au milieu de la bouche de métro aux couleurs jaune et bleu du drapeau ukrainien, alors que sur un écran de télévision accroché à un poteau s'exprime le président Volodymyr Zelensky. Par terre, des matelas en mousse ont été apportés par des bénévoles. « Avant la guerre, je veillais au bon fonctionnement des trains, à la propreté des sanitaires, à l'aération… Aujourd'hui, j'organise les distributions de nourriture, d'eau, j'assure la sécurité. Les gens viennent avec leurs animaux de compagnie… J'ai même vu des perroquets en cage ! »

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Veuve depuis deux ans, elle habite seule, elle aussi, dans le métro : « Il y a trop de travail, je dois être ici en permanence. » Mais elle s'estime chanceuse : « Ma cousine habite dans un village occupé par les Russes. Quatre jeunes soldats, âgés de 18 et 19 ans, sont entrés chez elle. Ils grelottaient de froid et étaient affamés, alors elle leur a offert du thé et à manger. En revanche, chez sa voisine, les Russes étaient bien plus méchants : ils ont tout volé, même les affaires du bébé ! »

Au même moment, dans un minuscule hameau près de Boutcha, cette ville en périphérie de Kiev, devenue le symbole des crimes de guerre commis dans toute la zone par les troupes russes, Darya Boyko ne se cache pas sous terre, mais dans le grenier. Lorsque la guerre a éclaté, les parents de cette jeune serveuse ont décidé de se réfugier dans leur datcha (maison de campagne) avec leurs filles Darya, 18 ans, et Alina, 8 ans, ainsi qu'Anna, 17 ans, une amie de la famille. « L'endroit n'est même pas sur la carte, on pensait que jamais les Russes ne nous y trouveraient », explique Darya Boyko.

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Un jour, alors que son père tente de capter une connexion internet dans le jardin, il aperçoit des hommes en uniforme. Pensant qu'il s'agit de soldats ukrainiens, il leur lance : « Gloire à l'Ukraine ! » Ce à quoi, normalement, il faut répondre : « Gloire aux héros ! » Mais les inconnus l'ignorent. Pris d'un pressentiment, l'homme court ordonner aux jeunes filles de monter au grenier. À peine la trappe refermée, voilà qu'une voisine accourt à son tour : les hommes en uniforme se sont présentés chez elle. Il s'agit de soldats russes, à la recherche de ce qu'ils ­appellent des « saboteurs » : autrement dit, des résistants.

« Le lendemain ou le surlendemain, c'était le 8 mars : mais au lieu de célébrer, comme à notre habitude, la Journée internationale pour les droits des femmes autour d'un repas, ma ­famille était divisée : nous dans le ­grenier, mon père guettant à la ­fenêtre. Ma mère, qui tentait à son tour de capter du réseau internet dans le jardin, a vu une roquette survoler sa tête et exploser chez un voisin », ­raconte Darya. Un autre habitant est tué à bout portant par des soldats russes en allant inspecter les dégâts dans la ferme de ses parents, elle-même détruite par un missile.

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Quelque temps après, une poignée de soldats fait irruption dans la ­maison de la famille. Ils sont commandés par un certain Alexandre, « un homme qui se plaisait à jouer avec nos nerfs ; par exemple, il ne faisait que répéter que nous n'avions rien à craindre, tout en tapotant son arme ou en maniant ostensiblement des grenades… Ils étaient tous armés jusqu'aux dents et voyaient qu'on avait peur. Je pense que ça leur faisait plaisir d'avoir ce pouvoir sur nous », ­raconte la jeune femme. En fouillant la maison, les intrus décèlent la ­cachette des filles et confisquent les téléphones portables de tous les membres de la famille.

Viols et crimes de guerre

La maison de Darya devient un point de rendez-vous quotidien des soldats : « Ils y passaient la journée, du matin jusqu'à environ 17 heures. Ils faisaient comme s'ils étaient chez eux, prenaient ce qu'il y avait à ­manger, mais nous faisaient goûter les boissons et aliments devant eux pour s'assurer que nous ne tentions pas de les empoisonner. » Et, souvent, ils buvaient jusqu'à être ivres. Alors, ils devenaient terrifiants : « D'ordinaire plutôt calmes, ils pouvaient se transformer en animaux », raconte-t-elle. À plusieurs reprises, le chef, Alexandre, hurle : « J'ai tellement envie de tuer ! »

« Quant à moi, je me pliais en quatre pour accéder à toutes leurs volontés : je leur cuisinais des plats, leur offrais le thé, et discutais de tout et de rien… En fait, je m'employais surtout à ­détourner leur attention des filles. J'avais trop peur de ce qui pourrait arriver », souffle la mère de Darya. Celle-ci ose dire plus crûment ce que la quinquagénaire est trop pudique pour mettre en mots : « Maman faisait tout pour qu'ils ne nous violent pas. »

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Depuis que les troupes russes se sont retirées de la périphérie de Kiev, libérant les populations – et leurs paroles –, de nombreuses allégations de crimes de guerre émergent. À la date du 10 avril, le bureau de la procureur générale d'Ukraine en avait recensé 5600… Un chiffre qui ne représenterait, selon les ­enquêteurs, que la partie émergée de l'iceberg. « Beaucoup d'autres localités sont toujours sous la coupe des Russes, ou bien en proie aux combats et donc inaccessibles. Après la ­victoire, quand tous les Russes seront partis, nous découvrirons l'ampleur des horreurs qu'ils ont commises dans notre pays », souligne Kateryna ­Haliant, une psychologue qui prend en charge de manière bénévole des jeunes filles et des femmes qui ont été victimes d'abus sexuels, ainsi que de violences physiques et psychologiques de la part des Russes.

Darya est l'une de ses patientes : « Heureusement, Alexandre et sa bande ne nous ont pas fait de mal… Mais ces jours où ils nous ont pris en otage, je ne dors plus vraiment la nuit », explique la jeune femme. Son calvaire a duré trois semaines, jusqu'à ce que la famille s'échappe en voiture, et que le village soit libéré. Les autres patientes de Kateryna Haliant sont si traumatisées, tant physiquement que mentalement, qu'elles sont presque incapables de parler, même à leur thérapeute.

De nos envoyées spéciales Margaux Benn (texte) et Véronique de Viguerie (photos)

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L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

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Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

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France24 - Monde

États-Unis : une fusillade "à motivation raciale" fait au moins dix morts à Buffalo

Publié le : 15/05/2022 - 01:36Modifié le : 15/05/2022 - 07:52

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Au moins dix personnes, dont une majorité d'Afro-Américains, ont été tuées, samedi, lors d'une fusillade dans un magasin d'alimentation de Buffalo, dans l'État de New York, par un homme blanc armé d'un fusil d'assaut. L'assaillant a été arrêté sur place et incarcéré. Le FBI enquête sur "un crime motivé par la haine et une affaire d'extrémisme violent à motivation raciale".

Un homme blanc de 18 ans a ouvert le feu samedi 14 mai dans un supermarché de l'État de New York (nord-est des États-Unis), faisant au moins dix morts, dont une majorité d'Afro-Américains, les autorités dénonçant une nouvelle tuerie à caractère raciste d'un suprémaciste blanc.

"Nous enquêtons sur cet incident comme étant à la fois un crime motivé par la haine et une affaire d'extrémisme violent à motivation raciale", a déclaré Stephen Belongia, policier du FBI à Buffalo, lors d'une conférence de presse dans cette ville américaine septentrionale, au bord du lac Érié, à la frontière avec le Canada.

I ache for the victims and their families. I ache for Buffalo. I ache for the tight-knit East Side community. Racism has no place in our state or our country.I’ve spoken with the Mayor of Buffalo and offered any help we can provide. We stand with the people of Buffalo.

May 14, 2022

Le tueur, qui était lourdement armé, a été immédiatement arrêté sur place, poursuivi dans un premier temps pour "meurtre avec préméditation" et incarcéré. Il s'agit d'un jeune homme blanc qui était équipé d'une "arme d'assaut", d'un gilet pare-balles, d'une tenue de type militaire, d'un casque et d'une caméra pour diffuser son crime en direct sur Internet, ont annoncé les autorités policières et judiciaires locales.

Le chef de la police de Buffalo, Joseph Gramaglia, a fait état de "dix personnes tuées" et de trois autres blessées. Onze de ces personnes étaient noires et deux étaient blanches, dans ce quartier majoritairement afro-américain de Buffalo.

D'après le commissaire Gramaglia, le tueur a d'abord tiré sur quatre personnes sur le parking du supermarché Tops, en tuant trois d'entre elles, avant d'entrer dans le commerce et d'y commettre un carnage. Là, un garde de sécurité, policier à la retraite, a tiré sur l'assaillant mais ce dernier, protégé par son gilet pare-balles, n'a pas été blessé et a abattu le garde.

Lorsque la police est arrivée très vite sur les lieux, le jeune homme a retourné son arme contre lui, au niveau de son cou, avant de se rendre aux forces de l'ordre, selon le commissaire Gramaglia.

"Mal incarné"

Cette attaque est un "crime motivé par la haine et raciste", perpétrée par le "mal incarné", a fustigé le shérif du comté d'Érié, John Garcia.

Le "crime motivé par la haine" désigne aux États-Unis un acte dirigé contre une personne visée en raison d'éléments de son identité comme la race, la religion, la nationalité, l'orientation sexuelle ou un handicap. Considéré comme une infraction fédérale aux circonstances aggravantes, il entraîne des condamnations plus dures.

Interrogé pour savoir si le tireur risquait la peine de mort à l'échelon fédéral, le représentant local du parquet du ministère américain de la Justice a répondu que "toutes les options étaient sur la table".

Diffusion sur Twitch

L'assaillant, qui portait une caméra, a commencé à diffuser son crime sur la plateforme Twitch, laquelle s'est déclarée "dévastée" et a promis une "tolérance zéro contre toute forme de violences".

D'après le réseau social, le contenu a été supprimé "deux minutes" après le début de sa diffusion, le compte de l'assaillant a été "suspendu définitivement" et "tous les comptes susceptibles de rediffuser ce contenu sont sous surveillance".

Des médias américains ont également évoqué un "manifeste" à caractère raciste diffusé sur Internet.

Selon le New York Times, citant ce "manifeste", le suspect a été "inspiré" par des crimes commis par des suprémacistes blancs, notamment le massacre en 2019 de 51 fidèles dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande.

"Tuerie atroce"

Le journal Buffalo News a même révélé qu'un mot injurieux, raciste et tabou aux États-Unis pour désigner les personnes noires avait été peint en blanc sur le canon de l'arme.

Il s'agit d'une "tuerie atroce par un suprémaciste blanc", a tonné sur Twitter la gouverneure de l'État de New York, Kathy Hochul.

Selon le maire de Buffalo, un Afro-Américain, Byron Brown, le tueur a fait plusieurs heures de voyage pour commettre son crime.

Dans un communiqué, le président américain Joe Biden a dénoncé cette attaque, rappelant que "tout acte de terrorisme intérieur, y compris un acte perpétré au nom d'une idéologie nationaliste blanche répugnante, est contraire à tout ce que nous défendons en Amérique".

Cette tuerie en rappelle deux autres : un massacre raciste le 3 août 2019 lorsqu'un homme d'extrême droite de 21 ans avait tué 23 personnes, dont huit Mexicains et des personnes "hispaniques", à El Paso, au Texas ; et lorsque le 17 juin 2015, un suprémaciste blanc avait tué neuf fidèles afro-américains dans une église de Charleston, en Caroline du Sud.

Dans ces deux cas, des manifestes haineux avaient été mis en ligne avant les attaques.

En 2021, 45 000 morts par armes à feu

Les fusillades et meurtres en série aux États-Unis dans les lieux publics sont de manière tragique quasiment quotidiens et la criminalité par armes à feu est en augmentation dans les grandes villes comme New York, Chicago, Miami ou San Francisco, notamment depuis la pandémie de 2020.

En 2021, les armes à feu ont fait près de 45 000 morts aux États-Unis, dont environ 24 000 suicides, selon l'organisation Gun Violence Archive.

Le droit de posséder des armes est garanti par la Constitution.

Plusieurs initiatives d'élus pour renforcer la législation sur les armes ont échoué au Congrès ces dernières années, le puissant lobby des armes NRA restant très influent.

Avec AFP

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Le Figaro

Impôt sur la fortune immobilière: il n’est pas trop tard pour réduire la facture

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Consentir un don à certains organismes d’intérêt général est aujourd’hui la seule façon d’obtenir une réduction d’impôt sur la fortune immobilière (IFI) à la dernière minute. Vous avez jusqu’à la date limite de souscription de votre déclaration de revenus de 2021 pour vous décider et réduire le montant de l’IFI à payer en septembre prochain. Soit jusqu’au 31 mai si vous déposez une déclaration papier ou jusqu’au 24 mai (zone 1 et non-résidents), 31 mai (zone 2) et 8 juin (zone 3), en fonction de votre lieu de résidence, si vous remplissez votre déclaration en ligne. Les versements pris en compte sont ceux effectués depuis la date limite de dépôt de la déclaration de l’année dernière. La plupart des grands organismes caritatifs ont mis en place des plates-formes de dons en ligne, avec un paiement possible par carte bancaire, PayPal, Google Pay, ou par prélèvement, selon les sites.

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Les associations ne sont pas toutes éligibles

Attention, toutes les sommes versées par des particuliers à des organismes habilités à recevoir des dons du public ne permettent pas de bénéficier de la réduction d’IFI. «La liste des organismes ouvrant droit à cet avantage est plus restreinte que celle prévue pour la réduction d’impôt sur le revenu. Il faut s’assurer que l’organisme que l’on va sélectionner permet effectivement de profiter de cet avantage», prévient Estelle Billi, ingénieur patrimonial chez Advenis Gestion Privée. Il doit s’agir d’une fondation reconnue d’utilité publique ; d’une fondation universitaire ou partenariale ; d’un établissement de recherche, d’enseignement supérieur ou artistique, qu’il soit public ou privé, d’intérêt général à but non lucratif ou d’un organisme qui agit dans le domaine de l’insertion par le travail des personnes en difficulté (entreprises, ateliers et chantiers d’insertion, associations intermédiaires, entreprises adaptées) ; de l’Agence nationale de la recherche. L’organisme doit avoir son siège en France ou dans un État de l’espace économique européen. Les fonds de dotation et les associations reconnues d’utilité publique n’ouvrent pas droit à la réduction d’IFI, à l’exception de celles qui ont pour objet de financer la création et la reprise d’entreprises. Vous ne savez pas vers quel organisme vous tourner? Ni quelle cause privilégier? Évitez les sollicitations reçues par e-mail venant d’organisations que vous ne connaissez pas. Privilégiez les fondations et organismes ayant pignon sur rue, ceux qui ont reçu un label comme celui délivré par le Don en confiance ou encore ceux répertoriés sur le site Infodon.fr.

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L’excédent n’est pas reportable

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France24 - Monde

"C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter

Publié le : 15/05/2022 - 03:24

Yona HELAOUA Suivre

Des milliers de manifestants ont défilé à Washington, samedi, de crainte de voir en juin la Cour suprême mettre fin au droit à l’avortement. Beaucoup ont exprimé leur fatalisme face à la décision à venir des juges, tout en promettant de se battre dans les urnes pour les élections de mi-mandat de novembre. Reportage.

"Le monde entier nous regarde", "L’avortement est un droit humain", "Naissance forcée = violence", "Des femmes vont mourir". Sous les fenêtres de la Cour suprême des États-Unis, samedi 14 mai à Washington, les pancartes appellent à la prise de conscience. Car pour la moitié de la population américaine, un droit garanti depuis près de cinquante ans est menacé de disparition. La majorité conservatrice des neuf juges de la Cour suprême pourrait en effet décider, dès le mois de juin, de renverser la jurisprudence Roe v. Wade qui, en 1973, a légalisé l’avortement au niveau fédéral. C'est en tout cas la teneur d’un brouillon d’avis qui a fuité récemment.

Et pourtant, lors de la manifestation "Bans Off Our Bodies" (que l’on pourrait traduire par "Pas touche à nos corps") de ce samedi, l’énergie n'est pas débordante dans la capitale américaine. Un peu à l’image du temps, gris et plombant. Les organisateurs attendaient tout au plus 17 000 personnes. Rien à voir avec le demi-million de manifestants de la Women’s March (Marche des femmes) de 2017, une marée humaine qui avait déferlé sur Washington au lendemain de l’investiture de Donald Trump.

"C’est trop tard", sanglote Vanessa Aburn près du Washington Monument, où les protestataires se sont rassemblés avant de converger vers la Cour suprême. "Les élections ont des conséquences. À partir du moment où il est entré à la Maison Blanche, j’ai su que c’était fini", continue-t-elle en taisant le nom de l’ex-président républicain Donald Trump, qui a nommé trois juges conservateurs à la Cour suprême, faisant basculer l’institution du côté des anti-avortement. "Il va nous falloir vivre avec ça, et c’est tragique."

"C’est terrifiant"

Vanessa est née en 1957. Avant, donc, que le recours à l'IVG ne soit protégé par Roe v. Wade. "J’étais trop jeune pour manifester, mais quand ce droit a enfin été garanti, j’ai pu en bénéficier. Je n’ai pas eu à m’inquiéter. J’avais le droit d’avorter, et je l’ai fait." Alors l’idée que ce droit disparaisse pour la génération actuelle et les suivantes lui glace le sang. "Je ne retournerai pas tranquillement dans les années 1950", clame sa pancarte. "Je viendrai peut-être en France, tiens, je vais vous suivre", lâche-t-elle avec amertume, avant de reprendre son sérieux : "J’ai déjà prévu d’être en bas des marches de la Cour suprême chaque jour pendant un mois s’il le faut."

Manifestation pro-choix à Washington : “Je ne retournerai pas tranquillement dans les années 1950”, assure Vanessa Aburn, qui était adolescente au moment de la légalisation de l’avortement en 1973. “J’avais le droit d’avorter, et je l’ai fait.” pic.twitter.com/bZEY7Kyj7u

May 15, 2022

Si les Sages annulaient bel et bien Roe v. Wade au mois de juin, une vingtaine d’États républicains, principalement dans le sud du pays, pourraient restreindre ou interdire l’avortement. "Je vis en Caroline du Nord, et mon État pourrait faire partie de la liste", soupire Liz, une infirmière de 31 ans qui semble avoir du mal à réaliser la possibilité d’une telle situation en 2022, dans un pays démocratique, première puissance mondiale. "C’est terrifiant."

Elle réfléchit aux prochaines étapes, en partant du principe que les dés sont déjà jetés du côté des neuf juges. "Avortez la Cour suprême", peut-on lire sur sa pancarte. "Les juges sont nommés à vie, leur mandat devrait avoir une limite", estime la jeune femme, qui se dit aussi séduite par la possibilité d’élargir le nombre de juges afin d’en nommer des progressistes et de rééquilibrer la Cour politiquement.

Manifestation pro-choix à Washington : Liz et son amie, infirmières de 31 ans, veulent la fin mandat à vie des juges de la Cour suprême. Liz vit en Caroline du Nord et craint de voir son État interdire l’IVG si la Cour suprême renverse Roe v. Wade. pic.twitter.com/tln0tXCuZP

May 15, 2022

Sur le terrain, Liz promet de continuer à soutenir les associations de défense du droit à l’avortement, et souligne l’importance de "participer aux cagnottes pour les femmes qui n’auront pas les moyens de se rendre dans un autre État pour avorter".

"Il nous faut davantage d’élus pro-choix"

Brittany Vanpelt, une Afro-Américaine de 25 ans, abonde dans le même sens : "Si la Cour suprême renverse Roe v. Wade, cela va être une période très difficile pour les femmes aux États-Unis, en particulier les femmes de couleur et les femmes en situation de pauvreté. Beaucoup de conservateurs disent se soucier de la vie, mais ils ne s’en soucient guère une fois que le bébé est né. Ils détestent les bons alimentaires et les programmes d’aides gouvernementaux, mais si les femmes ne peuvent plus avorter, elles vont dépendre davantage de l’aide de l’État. C’est pourquoi j’encourage les autres à voter lors des élections de mi-mandat au mois de novembre : il nous faut davantage d’élus pro-choix [en faveur du droit à l'avortement, NDLR]."

“Nos corps, nos avenirs, nos avortements” : Brittany Vanpelt manifeste devant la Cour suprême et rappelle que les femmes de couleur et en situation de pauvreté seront les plus touchées par un accès restreint à l’IVG. pic.twitter.com/qF4qXBiMmi

May 15, 2022

Si la décision du mois de juin laisse peu d’espoir aux manifestants, c’est en effet l’échéance du mois de novembre qui est dans les esprits samedi : "Le mouvement conservateur a passé des décennies à faire en sorte que la Cour suprême ressemble à ce qu’elle est aujourd’hui. Ils n'avaient qu'un seul objectif : renverser Roe v. Wade. Donc je doute que la pression publique fasse changer d’avis l’un des juges", raisonne Emily Crockett, une mère de 38 ans cramponnée à sa poussette.

"En revanche, ce que l’on peut faire, c’est crier notre colère, se battre, et rappeler aux gens que tout cela est bien réel. Car jusqu’à présent, beaucoup d’Américains n’avaient jamais pris au sérieux la possibilité que la jurisprudence Roe v. Wade soit renversée. Maintenant, ils ont compris. Or la majorité de la population soutient le choix d’avorter. Et va réaliser qu’il n’est plus possible de soutenir les républicains. Si les démocrates se concentrent sur cet enjeu, ils peuvent gagner les élections de mi-mandat."

Manifestation pro-choix à Washington : “Deux mots : ‘déchirement vaginal’”. Pour Emily Crockett, aucune femme ne devrait être forcée à accoucher. Elle dit avoir choisi d’avoir sa fille, “ce qu’elle a de plus cher”, mais réclame la même possibilité de choisir pour cette enfant. pic.twitter.com/xsPiAi68cX

May 15, 2022

L’espoir d’Emily Crockett, comme celui de beaucoup d’autres, est de voir une majorité démocrate au Sénat assez large pour inscrire l’avortement dans la loi. Un texte démocrate en ce sens a échoué cette semaine, faute de voix suffisantes. Pour cette maman, il s’agit aussi de protéger sa fille de 12 mois : "J’ai choisi de l’avoir, et je l’aime de tout mon cœur, et si c’était à refaire, je recommencerais. Mais je veux qu’elle aussi, elle ait le choix."

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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États-Unis : la Cour suprême prête à annuler le droit à l'avortement

DROITS DES FEMMES

En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement

États-Unis : grande journée de mobilisation nationale pour défendre le droit à l'avortement

L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

madagascarIl était une foisindépendance1972
Le Figaro

Nos 10 tables coups de cœur à Reims

LA SÉLECTION DU FIGARO - À 45 minutes de Paris en TGV, la cité des Sacres offre une parenthèse gastronomique attachante: de la recette la plus sophistiquée à la plus rustique et réconfortante.

À Reims, la table est une affaire sérieuse et ses habitants sont loin d'être fâchés avec la fourchette. Hormis le jambon de Reims (marbré, cuit dans un bouillon spécial), il n'y a pas vraiment de spécialité culinaire locale. Tout commence souvent autour d'une coupe de champagne improvisée, parfois escortée de quelques gourmandises charcutières. La langueur surannée et provinciale des apéros qui traînent en longueur.

S'il aime s'encanailler dans les bistros tendances, le Rémois se décante aussi pour des tables plus classiques, souvent citées dans la presse, notamment dans le quartier du Boulingrin. De talentueux chefs y subliment une cuisine française de haute volée: Thierry Sidan (Au Petit Comptoir) et Christophe Mertes (Version Originale). Ou, derrière la cathédrale, le doublement étoilé Kazuyuki Tanaka (Racine) et Emmanuel Despaquis (Le Saint Julien). Sans oublier deux bars à vin absolument incontournables pour un apéro canaille: Le Wine Bar by Le Vintage de Nicolas Papavero et Le Coq Rouge de Baptiste Huttois. Excepté les deux immanquables lauréats du Michelin, nous avons privilégié d'autres pépites rémoises, de l'étoilé au bistrot. À découvrir.

À lire aussiGastronomie: effervescence gourmande à Reims

La plus étoilée : L'Assiette Champenoise

L'Assiette Champenoise est le 3e (ex aequo) meilleur restaurant au monde selon La Liste. Chez Arnaud Lallement, chef triplement étoilé, la virtuosité et l'émotion se prennent par la main pour sublimer l'assiette, comme ce Homard bleu, hommage à mon papa, jus des têtes (son père, un chef étoilé parti trop tôt, lui a montré le chemin quand il avait cinq ans). Aujourd'hui, il a le sourire des optimistes et la réflexion féconde. Dans un cadre contemporain, furieusement design, sa cuisine épurée et subtile fait mouche, à l'image de sa Langoustine royale, citron caviar de M. Bachès, nage crémée. Ou de ce plat plus régressif, le Pigeonneau fermier D'Onjon, Épinard A. Deloffre, jus de pigeon. Sa devise: «Ne jamais oublier d'où l'on vient. Ne jamais oublier où l'on se trouve. Et ne jamais oublier pour qui on cuisine.»

L'Assiette Champenoise. 40, av. Paul Vaillant-Couturier (Tinqueux). Tél. : 03 26 84 64 64. Tlj sf mar. et mer. Menus à 145 (déj.), 235, 355 et 500€.

La plus chic : Le Parc - Domaine les Crayères

Son Hommage à la cathédrale de Reims, vitrail de langoustines marinées au verjus, gaufrette coralline aux grains de caviar est une œuvre d'art. Le doublement étoilé Philippe Mille s'est inspiré des maîtres verriers de l'atelier Simon-Marq pour le concevoir. Chef du restaurant Le Parc, Meilleur Ouvrier de France, Bocuse de Bronze en 2009, il voue au terroir et à l'artisanat champenois une passion sincère: son Saint-pierre de ligne sur une douelle champenoise est cuit sur une pièce verticale d'un tonneau de champagne. Le divin breuvage est toujours au cœur de ses pensées gastronomiques. Magnifique Poulette fermière de Gars Daudet, asperges blanches Frédéric Poupard en croûte de sarrasin, jus de rôti, œuf mousseux et feuille d'ail des ours. À noter, Philipe Mille signe aussi la carte de la brasserie Le Jardin, dans une dépendance des Crayères.

Le Parc – Domaine les Crayères. 64, bd Henry Vasnier (Reims). Tél. : 03 26 24 90 00. Tlj sf lun. et mar. Menus à 115 (déj.), 155, 200, 260 et 390€.

La plus en vogue : La Grande Georgette

Hervé Fort phosphore. Le nouveau DG (ex Taillevent, Drouant, Les Crayères) ne s'économise pas pour renverser les habitudes et les tendances. Et ça marche. La Grande Georgette, sa dernière «conquête», est devenue l'une des coqueluches du tout-Reims. Cette brasserie, avec sa terrasse chauffée et sa vue imprenable sur le parvis de la cathédrale, est installée au sein de l'hôtel La Caserne Chanzy (Marriott Autograph). Décor de type industriel du début du XXe siècle, clin d'œil à l'univers des pompiers (c'était auparavant leur caserne), esprit décontracté chic. Un chef brillant, Julien Raphanel, qui officie dans une cuisine grande ouverte. Biscuit de sandre, paleron de bœuf, ris de veau laqué au miel, saint-jacques poêlées embeurrée de choux ou œuf parfait sont aux rendez-vous des pupilles et des papilles.

La Grande Georgette. 18, rue Tronsson Ducoudray (Reims). Tél. : 03 26 83 59 20. Tlj. Menus à 29, 34 (déj.), 39 et 55€.

La plus bistronomique : Côté Cuisine

Cuisinier perfectionniste à la bonne humeur proverbiale, Olivier Absous, une figure locale, a engagé le chef Clément Vidalon (ex- Frechon et Sarran) et sa femme Cécile (ex-Drouant) en salle pour faire évoluer cette belle adresse. Côté Cuisine est un restaurant cosy (avec une magnifique cuisine ouverte), imaginé comme une maison bourgeoise. Une vaste terrasse ombragée est proposée dès les beaux jours. Ici, la carte est bistronomique et respecte les saisons (avec une touche Sud-Ouest importée par le chef Vidalon): œuf mimosa confit au magret fumé ; rémoulade de céleri et granny, noisettes et huile de roquette ; suprême de pintade de Challans rôti à la feuille de combava, poêlée de shiitakés, jus à la mandarine ; tranche épaisse de boudin noir grillé du Pays basque, mousseline de butternut. Le tout, juste en face de la gare.

Côté Cuisine. 43, bd Foch (Reims). Tél. : 03 26 83 93 68. Tlj sf dim. (dîn.) et lun. Menus à 21 et 25 € (déj.). Carte env. 40-50€.

La plus rabelaisienne : Le Gueuleton

Le chevet de la cathédrale de Reims à vos pieds, époustouflant de beauté. Le repaire des bons vivants rémois. Le premier Gueuleton a été ouvert par trois copains à Agen, en 2013, autour d'une trinité très rabelaisienne: la convivialité, la bonne viande et le bon vin. Christophe et Céline Lebée ont pris les commandes de cette brasserie bistronomique à la déco boisée. De belles tablées se partagent, pour amorcer les agapes, un peu de cecina de bœuf, de jambon fumé et saucisson à la truffe. Coté viandes maturées, la blonde d'Aquitaine de chez Polmard, la Salers, la Black Pearl sans omettre les stars japonaises: Kobé, Wagyu et Sashi choco (nourri aux herbes et au chocolat) qui se distinguent par ce marbrage qui confère à la viande une extrême tendreté, une belle jutosité et une aromatique remarquable. Végétariens s'abstenir.

Le Gueuleton. 1, place des Martyrs de la Résistance (Reims). Tél. : 03 26 03 58 84. Tlj sf dim. et lun. Carte env. 25-50€.

La plus artistique : Le Café du Palais

En face du palais de justice, le Café du Palais est une icône rémoise. Depuis 1930, c'est la même famille qui est à la baguette de cette brasserie attachante au style brocante et kitsch, façonnée par Jean-Louis, le grand-père de Marie Povoa-Vogt, qui a quitté son métier de psychologue pour incarner aujourd'hui, avec son frère Louis, la 5e génération. Ici, un dessin de Chagall, là, une sculpture de Florence Kutten, des photos, des bibelots, des souvenirs… Sous la verrière Art déco de Jacques Simon, les clients se régalent d'une cuisine de bistrot, authentique et gourmande, préparée par Isabelle, la mère de Marie, sous l'œil attentif d'Annick, la grand-mère qui veille à l'académisme des recettes. Ris de veau, andouillette, blanquette de veau, île flottante, tarte aux pommes, gâteau au chocolat sont à l'honneur, sans chichis mais avec beaucoup de tendresse.

Le Café du Palais. 14, place Myron Herrick (Reims). Tél. : 03 26 47 52 54. Tlj sf dim. et lun. Menus à 35 et 39€.

La plus «rooftop» : Gabrielle

Une adresse prisée des Rémois. Un ascenseur privé vous embarque pour un toit-terrasse avec une somptueuse vue sur la cathédrale. Le resto est bordé de lumineuses verrières. Le bleu roi et l'or, les couleurs des sacres, dominent l'intérieur. Bienvenue chez Philippe et François, les chaleureux frères Clément, qui s'expriment toujours avec une verve et un panache contagieux. Le chef, Vincent Borrossi, propose une cuisine française traditionnelle et moderne avec des touches asiatiques ou avec des épices de chez Rœllinger. Chaque saison, des produits de la région sont conseillés comme le bœuf des Ardennes. Pour eux qui sont plus «coquillages et crustacés», optez pour la saint-jacques à la plancha sauce aux queues d'écrevisses, chips de chorizo «Rœllinger» ou le goûteux homard bleu de Bretagne plaqué à la plancha et rôti au four, beurre d'agrumes et touche d'épices.

Gabrielle. 11, rue des Fuseliers (Reims). Tél. : 06 25 63 35 79. Tlj sf lun. et mar. Carte env. 30-50€.

La plus hédoniste : The Glue Pot

C'est l'adresse vespérale des vignerons en vogue. Que ce soit de jour ou de nuit, The Glue Pot, ouvert en 1970, est une valeur sûre, très appréciée des Rémois qui s'arrachent sa terrasse aux beaux jours, sur la piétonne place d'Erlon. À l'intérieur, banquettes capitonnées en skaï écarlate, lumières d'ambiance. Le maître des lieux, Stéphane Arion, en hédoniste assumé, ne transige pas sur le produit. Saint-marcellin IGP rôti aux truffes et ses pommes grenailles fondantes ; tartare d'avocat et chair de tourteau, citron vert et herbes fraîches ; Black Angus burger ; filets de bar rôtis et aïoli maison ; côte de bœuf limousine du père Denis et sa béarnaise ; crème brûlée à la vanille de Madagascar. Si vous êtes un profane, laissez-vous guider par Stéphane sur le choix des champagnes et des vins, il est intarissable.

The Glue Pot. 49, place Drouet d'Erlon (Reims). Tél. : 03 26 47 36 46. Tlj sf dim. Carte env. 30-50€.

La plus branchée : La Loge

Une proposition originale et assumée que l'on pourrait résumer en 3D: drinks, dîner et dance floor. Le cavalier de la nuit c'est Philippe Dermidjian, un épicurien invétéré, amoureux de gastronomie, de beaux crus et de musique. Julie, sa complice, porte son regard d'esthète sur cet écrin contemporain et baroque dont la voûte en brique a une touche germanopratine. En cuisine, Hanae et Chaimae, chefs jumelles marocaines, proposent une cuisine inventive et parfumée: petit chou-fleur rôti au four, crème de moutarde, curcuma ; tagliatelles aux merguez maison, sauce tomatée aux herbes ; côte de bœuf maturée 30 jours (1 kg). En dessert, la pavlova (dans tous ses états) maison aux fruits rouges, aux fruits exotiques ou au chocolat pour conclure la soirée. Après le dîner, La Loge se métamorphose, diffusant ses premières notes de musique.

La Loge. 35, rue Buirette (Reims). Tél. : 06 62 96 00 18. Tlj à partir de 18h30, sf dim., lun. et mar. Carte env. 40-50€.

La plus conviviale : La Poste

Ce bistrot en léger retrait de la place Royale est une table comme on les aime, chaleureuse et bavarde. Des plats réconfortants, une carte courte et efficace, du frais, du fait maison. Un peu comme à la maison. Franck Camus, le jovial maître de lieux, a confié la cuisine au chef Guillaume Conroy. Escargots croustillants au beurre d'Isigny et ail de Lautrec ; filet de bœuf en croûte de pain, tombée de champignons des bois, ail confit et son jus tranché et goûteux, petites rattes rôties ; coquillettes chics du bistro cuites comme un risotto, jambon blanc et pecorino à la truffe... De très jolis vins et champagnes. La carte est renouvelée régulièrement et le chef propose un menu différent chaque jour. De quoi se faire plaisir sans se ruiner!

La Poste. 9, rue Cérès (Reims). Tél. : 03 26 88 44 84. Tlj. Menus à 19,50 et 24,50€ (déj.). Carte env. 30-40€.

La meilleure baguette de Paris 2022 est dans le 15e

La mairie de Paris a annoncé le verdict de son concours annuel, remporté par Damien Dedun, de la boulangerie-pâtisserie Frédéric Comyn. Il pourra fournir l'Élysée pendant un an.

La meilleure pizzeria d'Europe reste à Paris

Peppe, dans le 20e, du Napolitain Giuseppe Cutraro, remporte, pour la deuxième année consécutive, le classement du guide transalpin 50 Top Pizza en dehors de la Botte.

France24 - Monde

Eurovision : l'Ukraine en guerre remporte le concours 2022 grâce au vote du public

Publié le : 15/05/2022 - 02:08

FRANCE 24 Suivre

Le groupe ukrainien Kalush Orchestra a remporté, samedi, le concours musical de l'Eurovision, qui se tenait dans la ville italienne de Turin et dont la Russie avait été exclue. Le président Volodymyr Zelensky s'est félicité de cette victoire symbolique de son pays.

L'exclusion de la Russie de l'événement était déjà une victoire pour l'Ukraine. Celle-ci est désormais totale : le pays a remporté, samedi 14 mai en Italie, le 66e concours Eurovision de la chanson, grâce au vote des téléspectateurs, qui ont plébiscité le groupe Kalush Orchestra représentant le pays envahi fin février par les troupes russes.

Félicitations à l'Ukraine pour sa victoire 👏👏, et bravo à @alvan_music et @ahezmusic ! Nous sommes fiers de vous !Merci d'avoir été avec nous, à l'année prochaine ! 👋Revivez la soirée sur https://t.co/hbLxAmmRIW 👉https://t.co/X8wS1JfBzI#Eurovision pic.twitter.com/NnpvjT2N7O

May 14, 2022

Saluant la performance du groupe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est félicité sur Facebook de cette victoire symbolique en faisant le lien avec l'invasion russe : "Notre courage impressionne le monde, notre musique conquiert l'Europe. L'an prochain, l'Ukraine accueillera le concours de l'Eurovision (...). Je suis sûr que la victoire contre notre ennemi est proche."

Kalush Orchestra, qui tire son nom de la ville ukrainienne occidentale de Kalouch, a interprété en ukrainien la chanson "Stefania", qui mêle rap et musique folklorique traditionnelle et rend hommage à la mère du chanteur, Oleh Psiuk. "Dans le contexte actuel, cette chanson est devenue un hymne à la mère patrie", estime Natalia Mendoza, correspondante de France 24 en Italie.

Avec 631 points recueillis pour sa chanson, le groupe Kalush Orchestra a devancé le Britannique Sam Ryder et son titre "Space Man" (466 points), et la chanteuse espagnole Chanel avec "Slo Mo" (459 points), lors de la soirée organisée à Turin, en Italie, pays vainqueur l'an dernier. La France, représentée cette année par le groupe breton Alvan & Ahez, s'est classée avant-dernière, à la 24e place du classement.

L'Ukraine a recueilli la note maximum – 12 points – de plusieurs ex-Républiques ou pays satellites de l'Union soviétique : la Pologne, pays européen ayant accueilli le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre, la Moldavie, la Lettonie, la Roumanie et la Lituanie. Le public français a donné 12 points au Royaume-Uni et 10 points à l'Ukraine.

Un message politique en fin de prestation

Comme lors des deux demi-finales organisées cette semaine à Turin, une marée de drapeaux bleu et jaune du pays sous la mitraille de l'armée russe a déferlé dans l'arène du Pala Olimpico de la capitale piémontaise où se sont produits les 25 finalistes.

À six sur scène, les membres du groupe Kalush Orchestra, tous en âge de combattre, bénéficiaient d'une dispense provisoire délivrée par le gouvernement de Kiev, mais ils devront rentrer chez eux prendre les armes dès la fin du concours. L'un d'eux est resté au pays.

Le chanteur de Kalush Orchestra a profité de cette audience pour lancer un appel en faveur de la ville de Marioupol à la fin de leur prestation. "S'il vous plaît, aidez l'Ukraine. Aidez Azovstal", a crié Oleh Psiuk.

L'Union européenne de radiotélévision (UER), qui chapeaute le concours, a indiqué qu'elle ne prendrait pas de sanctions contre le groupe alors que les messages politiques sont généralement proscrits à l'Eurovision.

"Nous comprenons les sentiments qui sont liés à l'Ukraine en ce moment, et nous croyons que les déclarations du Kalush Orchestra et d'autres artistes exprimant leur soutien au peuple ukrainien est plus en lien avec les questions humanitaires que les questions politiques", a déclaré l'UER dans un communiqué.

"L'UE est avec vous"

C'est la troisième victoire de l'Ukraine dans ce concours après celles de 2004 et de 2016. Les bookmakers avaient fait du groupe le favori du concours annuel, qui attire près de 200 millions de téléspectateurs pouvant prendre part au vote avec le jury officiel, en raison du sort de l'Ukraine et de son invasion par la Russie en février.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a dit souhaiter que l'édition 2023 de l'Eurovision se tienne "à Kiev dans une Ukraine libre et unie", tandis que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rappelé : "L'UE est avec vous."

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, s'est félicité d'une victoire qui reflète le "soutien indéfectible" de l'Europe à l'Ukraine.

L'invasion de l'Ukraine a valu à Moscou d'être bannie de cette 66e édition. "Au vu de la crise sans précédent en Ukraine, l'inclusion d'une participation russe lors du concours de cette année porterait atteinte à la réputation de la compétition", avait tranché l'UER dans un communiqué publié au lendemain de l'entrée des troupes russes en Ukraine. S'il arrive régulièrement à des chansons de se voir retoquer parce que jugées trop politiques dans une compétition qui proclame ne pas faire de politique, il est rare de voir un pays tout bonnement disqualifié pour ses actions.

Avec AFP et Reuters

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Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné"

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France24 - World

Israel launches probe into police actions at Al-Jazeera journalist's funeral

Issued on: 14/05/2022 - 07:14

NEWS WIRES Selina SYKES

Israel's police chief on Saturday ordered an investigation into the actions of officers at the funeral of journalist Shireen Abu Akleh, after they charged the procession and beat pallbearers, sparking global outrage.

Thousands of mourners packed Jerusalem's Old City on Friday for the burial of the 51-year-old Al Jazeera reporter. The Palestinian-American was killed two days earlier during an Israeli raid in the occupied West Bank.

Television footage showed pallbearers struggling to stop Abu Akleh's casket from falling to the ground as baton-wielding police charged towards them, grabbing Palestinian flags.

"The Israel Police Commissioner in coordination with the Minister of Public Security has instructed that an investigation be conducted into the incident," the police said in a statement.

They had coordinated funeral arrangements with the journalist's family but "rioters tried to sabotage the ceremony and harm the police," it said.

"As with any operational incident, and certainly an incident in which police officers were exposed to violence by rioters and in which force was subsequently used by the police, the Israel Police will be looking into the events that ensued during the funeral," it added.

The United States was "deeply troubled to see the images of Israeli police intruding into her funeral procession," Secretary of State Antony Blinken said on Friday.

We were deeply troubled by the images of Israeli police intruding into the funeral procession of Palestinian American Shireen Abu Akleh. Every family deserves to lay their loved ones to rest in a dignified and unimpeded manner.

May 13, 2022

The European Union condemned what it said was "unnecessary force" used by the Israeli police.

On Saturday the foundation of late South African Archbishop Desmond Tutu, a Nobel Peace Prize winner, said scenes of Israeli police attacking the pallbearers were "chillingly reminiscent" of what happened during the funerals of anti-apartheid activists.

Israel and the Palestinians traded blame after Abu Akleh was shot in the head on Wednesday near Jenin refugee camp in the northern West Bank. She had been wearing a helmet and a bulletproof vest marked "Press".

Israel's army said an interim investigation could not determine who fired the fatal bullet, noting stray Palestinian gunfire or Israeli sniper fire aimed at militants were both possible causes.

The Palestinian public prosecution said an initial probe showed "the only origin of the shooting was the Israeli occupation forces".

Al Jazeera said Israel killed her "deliberately" and "in cold blood".

In a rare, unanimous statement, the UN Security Council condemned the killing, calling for "an immediate, thorough, transparent, and impartial investigation," diplomats said.

UN experts condemn the killing of Al Jazeera journalist #ShireenAbuAkleh & call for prompt, transparent, thorough & independent investigation.“This is another attack on media freedom & freedom of expression, amid rising violence in occupied #WestBank.”https://t.co/9QGCPPe4uf pic.twitter.com/JsecFyIRvB

May 13, 2022

Massive crowds

Abu Akleh, a Christian, was a highly respected reporter and her funeral drew massive crowds.

As her body left St Joseph's hospital in Israeli-annexed east Jerusalem, police stormed the mourners who had hoisted Palestinian flags.

Police said about "300 rioters" had arrived at the hospital for the procession and "prevented the family members from loading the coffin onto the hearse to travel to the cemetery -- as had been planned and coordinated with the family in advance".

The police then intervened "to disperse the mob and prevent them from taking the coffin, so that the funeral could proceed as planned", they said, adding glass bottles and other objects were thrown at officers.

The Jerusalem Red Crescent said 33 people were injured, of whom six were hospitalised. Police said they arrested six people.

Officers then tried briefly to prevent thousands of mourners from following the coffin to the cemetery, but ultimately relented and did not intervene as Palestinian flags were raised, AFP reporters said.

The United States, European Union and United Nations have backed calls for a full investigation into her killing.

Israel has publicly called for a joint probe, which the Palestinian Authority has rejected.

A PA official said on Saturday that the authority would welcome the "participation of all international bodies in the investigation".

"What happened in her funeral yesterday by the #occupation forces reinforces our position that rejects #Israel's participation in this investigation," Hussein al-Sheikh added on Twitter.

She "was the sister of all Palestinians," her brother Antoun Abu Akleh told AFP.

Fresh violence erupted Friday in the West Bank, including a raid and clashes around Jenin refugee camp that claimed the life of an Israeli officer.

Tensions were already running high after a wave of anti-Israeli attacks that have killed at least 19 people since March 22, including an Arab-Israeli police officer and two Ukrainians.

A total of 32 Palestinians and three Israeli Arabs have died during the same period, according to an AFP tally, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations.

(AFP)

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Palestinians honour slain journalist, reject joint investigation with Israel

Al Jazeera journalist killed while covering Israeli raid in West Bank

Israeli police clash with mourners at funeral of slain Palestinian journalist

Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

Var : les dernières actualités

Législatives : dans le Var, Jordan Bardella lance la campagne et rejette la main tendue d’Éric Zemmour

Var : six individus interpellés après avoir blessé quatre policiers lors d’émeutes

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Turkey says it is ready to discuss NATO membership with Finland, Sweden

Issued on: 14/05/2022 - 07:45Modified: 14/05/2022 - 09:18

FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

Turkey voiced readiness Saturday to discuss Finland and Sweden's plans to join NATO, despite accusing them of habouring "terrorist organisations".  "A big majority of the Turkish people are against the membership of those countries who are supporting PKK terrorist organization ... but these are the issues that we need to talk of course with our NATO allies as well as these countries," said foreign minister Mevlut Cavusoglu while arriving for talks in Berlin.

10:16pm: Zelensky says situation in Donbas remains very difficult

Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy on Saturday said the situation in the Donbas region remained very difficult, adding that Russian forces were still trying to demonstrate some kind of victory.

"On the 80th day of a full-scale invasion this seems especially crazy, but they are not stopping their efforts," he said in a late night video address.

9:25pm: G7 'will never recognise' borders redrawn by Russia

The Group of Seven industrialised nations said Saturday they would never recognise the borders Russia is trying to shift by force in its war against Ukraine and pledged enduring support for Kyiv. FRANCE 24's Nick Spicer reports from Berlin:

9:10pm: Turkey to hold talks with Sweden, Finland at NATO meet

Foreign ministers from Finland, Sweden and Turkey will hold clear the air talks in Berlin on Saturday to resolve disagreements over Finnish and Swedish plans to join NATO, as the alliance meets against the backdrop of the Ukraine war.

The Nordic states are gearing up to apply for membership of the 30-strong transatlantic alliance in response to what they see as a fundamentally altered security situation due to Russia's invasion of Ukraine. That has drawn threats of retaliation from Moscow and objections from NATO member Turkey.

Turkey's Foreign Minister Mevlut Cavusoglu told reporters as he arrived in Berlin that it was "unacceptable and outrageous" that prospective new NATO members gave support to the PKK Kurdish militant group, potentially complicating the alliance's enlargement.

7:10pm: Norway backs Finnish, Swedish plans to join NATO

Norway on Saturday backed Finnish and Swedish plans to join NATO against criticism from Turkey. "We don't know what Turkey really means but from (the) Norwegian perspective, we are 100% behind Finland and Sweden ifthey decide to apply for membership in NATO," Norwegian Foreign Minister Anniken Huitfeld said as she arrived for a meeting with her NATO counterparts in Berlin.

"This will also strengthen the Nordic cooperation because we chose differently after World War 2, so I think that this is a historic moment right now," she added.

6:10pm: Finland 'confident' of overcoming Turkey's NATO opposition

Finland believes it can find a "solution" with Turkey to end Ankara's opposition to its bid to join NATO, the EU nation's foreign minister said Saturday.

Speaking ahead of talks with NATO members including Turkey in Berlin, Pekka Haavisto said he was "confident that in the end we will find a solution and Finland (and) Sweden will become members of NATO".

Referring to a phonecall initiated by Finland's president to his counterpart in Russia, Vladimir Putin, the minister said it was "very important that we communicate with our neighbour" even if "we don't ask any permission for our political steps".

2:45pm: Putin would see end of Finnish military neutrality as mistake, says Kremlin

Russia's President Vladimir Putin told his Finnish counterpart Sauli Niinisto on Saturday that Finland scrapping its military neutrality would be a "mistake", the Kremlin said.

"Putin stressed that the end of the traditional policy of military neutrality would be a mistake since there is no threat to Finland's security," the Kremlin said in a statement ahead of Helsinki's expected announcement of its NATO membership bid on Sunday. 

1:25 pm: Finnish president speaks with Putin about NATO membership

Finnish President Sauli Niinisto spoke with Russian President Putin on Saturday regarding his country's application for NATO membership, which is expected to be announced this weekend, his office said.

Niinistro "told President Putin how fundamentally the Russian demands in late 2021 aimed at preventing countries from joining NATO and Russia’s massive invasion of Ukraine in February 2022 have altered the security environment of Finland," said a statement released by the Finnish president's office.

"The conversation was direct and straight-forward and it was conducted without aggravations. Avoiding tensions was considered important," said the statement, adding that the phone call was "initiated by Finland".

I spoke with Putin. The conversation was direct and straight-forward and it was conducted without aggravations.https://t.co/yPDXmqYq9H pic.twitter.com/z8Nmm3VeQ9

May 14, 2022

The phone call came a day after Niinistro had a conversation with US President Joe Biden about Finland's NATO bid. 

"President Biden underscored his support for NATO's Open Door policy and for the right of Finland and Sweden to decide their own future, foreign policy, and security arrangements," the White House said in a statement.

12:10 pm: G7 ‘will never recognise’ borders changed by force by Russia

Foreign ministers from the G7 group of nations have vowed to reinforce Russia's economic and political isolation, continue supplying weapons and work to ease global food shortages stemming from the war in Ukraine in a joint statement on Saturday.

"We reaffirm our determination to further increase economic and political pressure on Russia, continuing to act in unity," the foreign ministers said in a statement after meeting in northern Germany.

The Group of Seven industrialised nations also said they would never recognise the borders Russia is trying to shift in its war against Ukraine.

"We will never recognise borders Russia has attempted to change by military aggression, and will uphold our engagement in the support of the sovereignty and territorial integrity of Ukraine, including Crimea, and all states," the G7 foreign ministers said in a statement.

11:07am: Russia suspends electricity to Finland: Finnish grid operator

Russia suspended electricity supplies to Finland overnight after its energy firm RAO Nordic threatened to cut off supplies over payment arrears, according to an official for Finland's grid operator.

The supplies "are zero since midnight," Timo Kaukonen told AFP.

RAO Nordic had said it would suspend supplies, citing problems with payments, as Helsinki prepares to announce its application for NATO membership in the wake of Moscow's invasion of Ukraine.

9:15am: Erdogan’s ‘opportunistic’ opposition to Finland, Sweden NATO bid

Reporting from Ankara, FRANCE 24’s Jasper Mortimer says Turkish President Recep Tayyip Erdogan’s expressed opposition to Finland and Sweden joining NATO “appears to be opportunistic”.

Erdogan on Friday accused Finland and Sweden of harbouring “terrorist organisations” and said Turkey did not have a “positive opinion” on the Nordic nations’ NATO membership bid.

Mortimer explains that the “terrorist organisations” Erdogan referred to appeared to be the Kurdish PKK and DHDKP-C groups, and the Gulenists, a group accused of masterminding a failed 2016 coup attempt. “These groups are present in other European countries as well,” explained Mortimer. “Erdogan’s picking on Finland and Sweden appears to be opportunistic. I think what’s going on here is Erdogan is saying a big “no” in order to gain concessions, to get the governments in Helsinki and Stockholm to promise to crack down on the PKK.”

8:05am: Moscow-administered Kherson to ask to be included in Russia: UK 

The Russian-imposed military-civilian administration in Ukraine's Kherson region said it will ask Russia to include it in the Russian federation, according to the British defence ministry. 

If Russia carries out an accession referendum in Kherson, it will almost certainly manipulate the results to show a clear majority in favour of leaving Ukraine, Britain said in a regular Twitter bulletin.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 14 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/tAa8K8A12w🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/Ya1mzfvjY4

May 14, 2022

7:43am: Duma deputy head visits Ukraine's Russian-occupied Kherson: reports

Senior Russian lawmaker Anna Kuznetsova visited the Russian-occupied region of Kherson in Ukraine to discuss social and healthcare needs of the local population, the state RIA news agency reported on Saturday.

The report could not be independently confirmed.

Kherson is the first region set to be annexed after Moscow said in April it had gained full control of the region, which has seen sporadic anti-Russian protests.

Kuznetsova, deputy head of Russia's Duma or lower house of parliament, discussed the supply of foodstuffs as well as medical and other products needed for children, RIA reported.

4:33am: Heavy fighting in Donbas region

Intense fighting is raging in Ukraine’s eastern Donbas region, according to a local officials.

"There is heavy fighting on the border with the Donetsk region, near Popasna," said Lugansk regional governor Sergei Gaidai in a Facebook post late Friday. There were heavy losses in personnel and equipment on the Russian side, he added.

The British ministry of defence on Friday said Ukrainian forces had "successfully" repelled a Russian attempt to cross the Siverskyi Donets river west of Severodonetsk.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot

Analysis

War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

AS IT HAPPENED

Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk

France24 - World

Eurovision: With Russia excluded, Ukraine wins the political contest

Issued on: 14/05/2022 - 15:42

Italy will host the final of the 66th Eurovision Song Contest on Saturday evening with one country notably absent: Russia was excluded from the competition in February following its invasion of Ukraine. Despite the competition organisers' insistence that the contest is a non-political event, the conflict in Europe looks set to dominate the public vote. 

Bets are already being placed on the results of the 2022 Eurovision Song Contest final, happening on May 14 in Turin, Italy. Sweden and last year's winners Italy are among the bookmaker’s favourites, with both countries entering soaring love ballads that typically go down well in the competition. Another favourite to win is Ukraine, represented by a less traditional front-runner: folk-rap group Kalush Orchestra.  

Ukraine’s status among the favourites is undeniably linked to the war being waged in its territory by Russia. Since Russian troops entered Ukraine on February 24, Russia has faced international sanctions and been banned from competing in sports competitions around the world. The day after the invasion, The European Broadcasting Union (EBU), which owns the right to Eurovision, announced that Russia would be banned from the 2022 contest. 

“In light of the unprecedented crisis in Ukraine, the inclusion of a Russian entry in this year’s Contest would bring the competition into disrepute,” the EBU said in a statement. 

Songs are frequently rejected from the Eurovision Song Contest for being too political, but it is rare to see a country disqualified for its political stance. The last time this happened was almost 30 years ago, in 1993. Following sanctions from the United Nations, Yugoslavia, led by Slobodan Milosevic, was banned from Eurovision at the height of the Yugoslav wars. 

‘The one and only thing to do’ 

The decision to ban Russia this year was not controversial among fans. “Most fans thought that it was the one and only thing to do,” Simon Bennett, President of OGAE International, a Eurovision fan group with national committees in 43 countries, said. ”No one was happy about [the ban] at all, but most people thought it wouldn’t be appropriate for Russia to compete.” 

The EBU also reached a consensus on Russia quickly, said Eurovision historian, Dean Vuletic. “Pressure came from within the EBU, especially from the Nordic countries, who threatened to not participate if Russia was allowed to stay,” he explained. “And it was more important for the Eurovision to have Sweden than Russia.” 

Sweden is one of the Eurovision’s most prolific winners, having won the competition six times, most famously in 1974 with ABBA’s 'Waterloo'. 

The exclusion of Russia this year is the cumulation of years of tensions with Ukraine that have played out on the Eurovision stage. In 2014, Russia was not officially excluded from the event following its annexation of Crimea, but was obstructed by Ukraine in years to come.  

The next time Ukraine competed in the contest after the annexation was in 2016, when it was represented by Jamala, a singer of Crimean Tatar origin. Her song '1944', which memorialised the historical deportation of her people from the Crimea, went on to win the competition. 

As winners, Ukraine hosted the competition the following year and tensions with Russia increased. Ukrainian organisers refused to let Russia’s entry, disabled singer Yulia Samoilova, into the country on the basis that she had performed in Crimea since the annexation and had therefore breached Ukrainian law. Russia refused to send another performer or to participate remotely, meaning a de facto exclusion from the final. 

Tensions between the two countries were visible in previous Eurovision contests too. “It started much earlier, with the Orange Revolution,” said Vuletic. In 2004-5 a presidential election which was widely believed to be rigged in favour of pro-Russian candidate Viktor Yanukovych sparked protests in Ukraine. “One of the spokespeople [for the revolution] was the singer Ruslana,” said Vuletic. That same year, Ruslana won the 2004 Eurovision final with her song 'Wild Dances'.

By the time the contest was held in Ukraine the following year, Ukraine had a pro-European president, Viktor Yushchenko, who attended the event to award the winner and extol European values. Ruslana went on to become an MP and was heavily involved in Ukraine’s 2014 Maidan Revolution, protesting a government decision not to sign a political association and free trade agreement with the European Union. 

‘The definition of soft power’ 

Despite the EBU’s best efforts, it seems countries are willing to use the Eurovision Song Contest for political purposes. “The motives are similar in sport and Eurovision,” Lukas Aubin, a specialist in Russia and geopolitics in sport, explained. “These events are a way for countries to highlight their national identity, construct a narrative and improve their image. It’s the definition of soft power.” 

Ukraine is not the only country to do this. “Russia has been instrumentalising the Eurovision Song Contest for a long time, investing lots of money in participating, producing very lavish entries, with expensive stage effects,” said Vuletic. In 2009 Russia spent more than any previous host country when it hosted the Eurovision final in Moscow. Since then, only Azerbaijan has spent more. 

In 2022, Russian authorities have taken a more critical stance on the Eurovision and its LBGT values in particular, indicating a change in attitude. “The contest is very popular in Russia and in former Soviet countries,” said Aubin. “But the authorities in Russia are opportunistic and want to participate in the Eurovision to show their best side. Then as soon as they are criticised or excluded, they play the victim and criticise the contest.” 

When Ukraine won the content with Jamala in 2016, “it was seen as an insult in Moscow”, Aubin said. This year, exclusion from the contest fits neatly into a Russian narrative that the West is hostile to Russia. Ultimately, “the Eurovision is seen as a weapon of Western soft power”, Aubin said. As such, Russia’s relationship with the West defines its attitude towards the Eurovision. 

‘In favour of Ukraine’ 

Meanwhile Ukraine continues to use the contest to construct its own image on the international stage. It’s entry this year is a mix of rap and traditional Ukrainian music entitled 'Stefania'. “The song was created before the war, but in the context, it has taken on a patriotic turn,” said Vuletic. 

In the song, the lyrics are addressed to a mother. The group sings, “I will always find my path towards home, even if all the roads are destroyed.” It is difficult to avoid pairing the words with the images of destruction that have come from Ukraine in recent months.  

At the same time, Ukrainian authorities have emphasised that the members of the group have been given special authorisation to travel to Italy for the contest, while other Ukrainian men in their age group have been banned from leaving the country, in case they are needed for the war effort.  

For many, it will be impossible to separate Ukraine’s Eurovision performance from the context of the war. 

“The public televote will probably be overwhelmingly in favour of Ukraine to show support,” said Bennett. Public voting will open after the acts have performed in Saturday’s final, but half of all points are given by a professional jury, which are harder to predict. Especially as the Ukrainian entry is not a typical Eurovision crowd pleaser. “If it was a normal year, we wouldn’t be talking about Ukraine winning,” Bennett said. 

Win or not, the group is expected to perform well when their moment comes at the final in Turin. The event is typically watched by more than 200 million people in over 30 countries each year. As such, “Ukraine doesn’t have to win the Eurovision Song Contest to win over Russia here,” said Vuletic. “It won the day Russia was banned.” 

This article was translated from the original in French.

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France's Eurovision entry to sing in Breton language

ENCORE!

Ukraine's Eurovision Song Contest band calls for end to war

The World This Week

Ukraine invasion bolsters NATO, Shireen Abu Akleh killing, China's zero Covid policy, Eurovision

Le Figaro

«Toute la confiance pourrait s'évanouir» : au cœur de la tourmente des cryptomonnaies

DÉCRYPTAGE - Les cryptojetons indexés sur le dollar ou une autre monnaie (stablecoins) sont au centre de la crise actuelle des cryptomonnaies. Ils posent des risques systémiques pour le système monétaire.

Alors que les cryptoactifs ont généralement perdu entre la moitié et le quart de leur valeur cette semaine, la plupart des stablecoins sont restés dans le vert, protégés par leur arrimage au dollar américain. Toutefois, l'effondrement du stable coin Terra/Luna (UST) a été tellement spectaculaire qu'il a jeté un doute sur toute cette classe d'actifs. Les inquiétudes montent sur le plus important stablecoin Tether, qui représente environ 80 milliards de dollars en circulation. «Si Tether vient à sauter, toute la confiance dans les cryptos pourrait s'évanouir», analyse Stéphane Reverre, fondateur de Sun Zu Lab, un cabinet d'analyse financière sur les cryptoactifs et leur liquidité, récemment financé par Elaia Partners.

Dans un scénario catastrophe, un tel choc pourrait avoir sur les cryptoactifs, dont la valeur totale est généralement estimée à quelque 1 500 milliards de dollars, un impact comparable à celui de la faillite de Lehman Brothers en 2009 sur le système financier mondial. L'ordre de grandeur est certes bien inférieur, mais la question de la stabilité monétaire internationale se pose déjà. «Les cryptos comme le bitcoin forment évidemment une classe d'actifs volatile et risquée, comme chacun sait», observe-t-on à Bercy, «mais c'est surtout par le biais des stablecoins, avec leur apparence de stabilité toute relative, qu'une utilisation à large échelle, notamment dans les paiements, ferait courir un risque à la stabilité financière».

À lire aussiGucci accepte des cryptomonnaies dans ses magasins physiques

Deux types de stablecoins

Il existe, dans les grandes lignes, deux manières pour fixer la valeur d'un coin à une monnaie publique (ou «fiat», selon l'anglicisme latin). La première s'apparente à la gestion d'un fonds monétaire : l'opérateur met en réserve autant de dollars (ou d'euros, etc.) qu'il émet de jetons. C'est le système annoncé par Tether, le premier et le plus contesté des stablecoins. Il annonce détenir des bons du Trésor américain pour plusieurs dizaines de milliards de dollars. Cependant, en l'absence d'un audit indépendant, «aucun investisseur institutionnel n'accepterait les documents que produit Tether pour justifier de ses réserves !» s'exclame Stéphane Reverre, pour qui «Tether pourrait bien s'avérer être l'arnaque du siècle, plus importante encore qu'Enron et Madoff». Hier 12 mai, Tether a été attaqué et a décroché du dollar pour la première fois depuis 2018, s'approchant brièvement des 90 cents.

Ces attaques deviennent possibles si les réserves liquides du fonds monétaire – ici, du stablecoin – sont inférieures au nombre de titres ou de jetons émis. La règlementation est très stricte dans la finance traditionnelle, mais ces règles ne s'appliquent pas dans les cryptos. S'il s'avère que Tether se comporte en fait comme une banque, émettant plus de monnaie qu'elle ne dispose de réserves, elle s'expose à la panique de ses déposants – et à ceux qui spéculent sur cette dernière – sans bénéficier du soutien d'une banque centrale.

C'est une offensive de ce genre qui a emporté Terra, un stablecoin émis par le coréen Terraform Labs. Il stabilisait son taux de change avec le dollar grâce à un algorithme qui émettait, achetait ou revendait des tokens baptisés Luna, dont la valeur face au dollar pouvait varier librement. «Le fruit ne demandait qu'à tomber : le retour promis sur Luna, pour attirer de nouveaux acheteurs, avait atteint 20%», témoigne Pierre Noizat, fondateur de Paymium, la première plate-forme française où s'échangent bitcoins et éthers (un CEX, dans le jargon, comme Coinbase ou Binance). Quand il ne s'est plus trouvé d'acheteurs, la liquidité s'est asséchée, Luna a perdu 90 % de sa valeur et l'arrimage de Terra au dollar a sauté mardi dernier. Le risque est maintenant que Terra et Luna ne puissent jamais sortir de cette «spirale de la mort».

Les créateurs de ces stablecoins «algorithmiques», comme Do Kwon pour Terra et Justin Sun pour Tron, revendiquent publiquement de pouvoir créer de la monnaie «décentralisée», hors de la surveillance des banques centrales. On entend dans leurs discours l'écho de la «Vraie concurrence des monnaies», théorisée par Friedrich-Augustus von Hayek dans les années 1970 et l'on peut voir dans leurs stablecoins l'incarnation technologique des «monnaies privées autodéclarées» imaginées par le grand économiste libéral. Mais alors que celui-ci imaginait des banques libres d'émettre de la monnaie, les structures derrière la finance décentralisée sont plus fantomatiques. «De nombreuses entités dans les cryptos sont encore dépourvues de personnalité juridique» remarque l'avocat Hubert de Vauplane, qui a accompagné l'implantation de Binance en France.

À lire aussiL’effondrement d’un «stablecoin» ajoute de la panique sur le marché des cryptos

Pour se démarquer, les concurrents de Tether – notamment Circle, qui a émis des stablecoin USD-C pour quelque 50 milliards de dollars, mais aussi par exemple TrueToken – ont adopté le statut de trusts américains. Ils mettent l'accent sur leur transparence, en se préparant au futur cadre réglementaire évoqué mardi par Janet Yellen, secrétaire d'Etat américaine au Trésor, lors de la chute de Terra.

L'Europe veut réguler ces actifs

Dans le projet de règlement européen Mica, un statut d'établissement de monnaie électronique sera nécessaire pour émettre des stablecoins, plaçant les émetteurs sous l'autorité de la Banque Centrale Européenne. «Avant même son entrée en vigueur, la règlementation bancaire a dissuadé bien des créateurs de stablecoins», observe Pierre Noizat. De fait, ceux-ci sont assez rares : ni l'EurB de la banque allemande BVDH, ni l'EurS de Stasis, ni le Par de Mimo Capital n'ont réellement percé. En France, le groupe Casino teste depuis l'an dernier un stablecoin euro, le Lugh, développé avec la Société Générale et destiné à faciliter les paiements en crypto dans ses magasins.

C'est en effet bien par le commerce électronique que les liens entre l'économie réelle et les cryptomonnaies se développent le plus rapidement, plutôt que par l'épargne. «Les crypto actifs sont essentiellement détenus par des particuliers», rappelle Stéphane Reverre, «car les conditions de liquidité et de transparence nécessaires n'ont pas encore été atteintes». En revanche, en Chine, les réserves allouées aux services financiers qui accompagnent les transactions sur Tencent et Alipay avaient atteint l'an dernier quelque 300 milliards de dollars. Les autorités financières ont imposé une règlementation plus sévère, qui a débouché sur une répression tous azimuts des cryptos. Les paiements se trouvaient aussi au coeur du projet Libra de Facebook, qui devait s'appuyer sur un ensemble de stablecoins puis, rebaptisé Diem, sur un stablecoin dollar. L'opposition des régulateurs en Europe et aux Etats-Unis a conduit Meta à renoncer à l'idée.

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Triple problème

Le développement des stablecoins pose, en résumé, un triple problème aux autorités financières. Comme la création monétaire privée est potentiellement illimitée, si des pseudo-banques l'arriment aux monnaies fiat, ce tsunami pourrait aggraver l'inflation, déstabiliser les échanges et, surtout, menacer le monopole de l'émission de la monnaie, point central de souveraineté. Ainsi par exemple, quand la Grande-Bretagne déclare vouloir autoriser les paiements en stablecoins, elle les entoure en réalité de conditions extrêmement strictes.

La réponse générale du système financier consiste à préparer des monnaies numériques de banque centrale (MNBC). «C'est un véritable enjeu géostratégique», analyse Hubert de Vauplane : «Passe que le Salvador et la République centrafricaine adoptent le bitcoin, mais comment devrions-nous réagir si la Serbie adoptait l'e-yuan ?». Une hypothèse loin d'être théorique, considérant l'ampleur des investissements chinois dans le monde, la Route de la soie numérique pourrait se doubler d'une Route de la soie monétaire.

La Chine et l'Europe semblent en avance sur le sujet. Même si l'administration Biden a battu le rappel par un executive order en fin d'année dernière, le marché américain semble plus accommodant et pourrait faire une place à des stablecoins régulés. «Une MNBC, c'est une solution qui attend un problème», déclarait ainsi par exemple Dante Disparte, ancien dirigeant de Libra devenu directeur de la stratégie de Circle, à une conférence londonienne.

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Les monnaies numériques des banques centrales

Dans le monde français de l'innovation, le déploiement des MNBC fait encore débat. Pour l'investisseur en capital-risque Alban de La Bretèche, partner de Ring Capital, aucun doute : «D'ici à quelques années, les MNBC remplaceront les stablecoins» estime-t-il. Mais de nombreux problèmes se posent encore, notamment sur la programmabilité de la monnaie. «Grâce aux NFT, les DAO sont devenues des hauts lieux de la créativité, aussi bien du point de vue de la technologie que de l'art», observe par exemple le consultant Xavier Dalloz : «Les stablecoins sont absolument nécessaires à leur financement, car on imagine mal une monnaie numérique de banque centrale présenter la souplesse nécessaire pour favoriser l'innovation dans les smart contracts.» Le DAI de MakerDAO, une organisation décentralisée sur Ethereum, s'appuie par exemple directement sur des bitcoins et des éthers. On peut se demander ce qui se passerait si le bitcoin et l'éther, qui ont perdu 30% de leur valeur cette semaine, continuent leur chute. MakerDAO prévoirait de demander, en ce cas, à ce qu'on mette à jour ce collatéral. Ce seraient là, probablement, les premiers appels de marge de l'histoire des cryptomonnaies. Une perspective qui a en tout cas permis à DAI de braver la tempête. Jusqu'à présent.

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France24 - World

Sheikh Mohamed bin Zayed elected UAE president after brother's death

Issued on: 14/05/2022 - 14:10

NEWS WIRES

The UAE's long-time de facto ruler Sheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan was elected as president on Saturday, official media said, a day after the death of former leader Sheikh Khalifa.

The 61-year-old was unanimously elected by the Federal Supreme Council, WAM news agency said, becoming the ruler of the oil-rich country founded by his father in 1971.

Sheikh Mohamed, often known as 'MBZ', met members of the Federal Supreme Council, made up of rulers of the UAE's seven emirates, as the country enters a period of mourning for his half-brother Sheikh Khalifa.

Sheikh Mohamed's ascension, which was widely expected, formalises his position as leader of the desert state of 10 million after years of calling the shots while Sheikh Khalifa was sidelined by poor health.

Under his low-key direction, the United Arab Emirates has put a man in space, sent a probe to Mars and opened its first nuclear reactor, while using its oil-funded clout to develop a more assertive foreign policy.

Closely allied with Saudi Arabia, it has emerged as a leader of a reshaped Middle East since the retreat of traditional Arab powers and the reduced involvement of the United States, forging ties with Israel and joining a war against Iran-backed militants in Yemen. 

Official media had already named Sheikh Mohamed as the ruler of Abu Dhabi, the UAE's richest emirate, on Friday, inheriting one of the main titles held by Sheikh Khalifa who died at 73.

Sheikh Mohamed, wearing a light grey kandura or robe, was a pall-bearer at the funeral prayers for his elder brother who was laid to rest in Abu Dhabi's Al Bateen Cemetery just hours after his death was announced, in accordance with Muslim tradition.

'Running the show'

Flags are at half-mast around the UAE and businesses and government offices are closed for three days as the country enters a 40-day period of mourning for Sheikh Khalifa, who had ruled since 2004.

Sheikh Khalifa's death drew condolences from senior figures including US President Joe Biden, Russian President Vladimir Putin, Britain's Queen Elizabeth, Israel's Prime Minister Naftali Bennett and Iran, demonstrating the UAE's diverse allegiances.

France's President Emmanuel Macron is to travel to Abu Dhabi on Sunday to pay tribute to the late Emirati leader, his office announced.

Neighbouring Saudi Arabia has put sports and entertainments on hold and several countries have announced periods of mourning.

Sheikh Mohamed, who was named crown prince of Abu Dhabi in November 2004, is the third son of Sheikh Zayed bin Sultan Al Nahayan -- the revered founder of the UAE.

He has been serving as deputy commander of the armed forces and chairman of the Executive Council of Abu Dhabi, which controls the substantial finances of the emirate which sits on 90 percent of the country's oil production. 

The UAE, a former British protectorate, has gone from desert outpost to booming state in its short history, fuelled by its oil wealth and Dubai's rise as a trading and financial centre.

Sheikh Mohamed took a prominent role after Sheikh Khalifa retreated from public view in 2014, when he had surgery after a stroke. The cause of his death was not announced.

The new president is likely to face greater competition to UAE's status as the regional financial hub, particularly from Saudi Arabia, and may toughen its stance on Iran, analysts say.

But "functionally it changes little; MBZ has been running the show almost from the get go", tweeted Ryan Bohl, a Middle East analyst at Stratfor Worldview.

(AFP)

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France opens case against Interpol president over Britons detained in UAE

UAE’s ailing leader Sheikh Khalifa bin Zayed dies aged 73

MIDDLE EAST MATTERS

Israeli president makes historic visit to UAE

Le Figaro

Les Libanais sont appelés aux urnes pour renouveler leur Parlement.

Ce scrutin représente un premier test pour les groupes d'opposition qui ont émergé à la suite d'un soulèvement populaire massif déclenché en octobre 2019 pour exiger le départ d'une classe politique accusée de corruption et d'incompétence.

Les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche 15 mai pour les premières élections législatives depuis que le Liban a été dévasté par de nombreuses crises, ont rapporté des correspondants de l'AFP.

À lire aussiDans le sud du Liban, l’opposition veut exister à côté des partis chiites

Quelque 3,9 millions d'électeurs sont appelés aux urnes jusqu'à 19h00 (16h00 GMT) pour renouveler les 128 membres du Parlement. Les résultats définitifs sont attendus lundi. Un déploiement sécuritaire important a été constaté par un photographe de l'AFP, au milieu des représentants des partis politiques et des volontaires. La majorité des 128 sièges du Parlement devrait rester entre les mains des partis qui ont dominé la scène politique libanaise pendant plus de trois décennies.

Les législatives de 2018 avaient été remportées par le mouvement chiite pro-iranien Hezbollah -seule faction libanaise à avoir gardé ses armes après la guerre civile (1975-1990)- et ses alliés du Courant Patriotique Libre (CPL) et du Mouvement Amal. Seuls quelques indépendants ont été élus quatre ans auparavant, avant de démissionner en 2020 dans la foulée de l'explosion meurtrière au port de Beyrouth, qui a fait plus de 200 morts.

Ce scrutin représente un premier test pour les groupes d'opposition qui ont émergé à la suite d'un soulèvement populaire massif déclenché en octobre 2019 pour exiger le départ d'une classe politique accusée de corruption et d'incompétence. Quelque 718 candidats sont en lice, lors d'un scrutin constituant pour la communauté internationale un des préalables à une aide financière.

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Poutine explique à Scholz combattre des nazis

Le président russe Vladimir Poutine a insisté vendredi 13 mai auprès du chancelier allemand Olaf Scholz…

L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

communautésblack panthersMoveÉtats-Unis
New York Times - World

In London, a Long-Awaited High-Tech Train Is Ready to Roll

The Elizabeth line, 13 years in the making, will soon uncoil under central London with cathedral-like stations and roomy cars. Its managers say it’s a testament to the power of public transportation.

A train traveling through an Elizabeth line tunnel between stations.Credit...

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By Mark Landler

Photographs by Andrew Testa

LONDON — When Andy Byford ran New York City’s dilapidated subway system, fed-up New Yorkers hailed his crusade to make the trains run with fewer delays and lamented his premature exit after clashes with the governor at the time, Andrew M. Cuomo. He was a familiar, unfailingly cheerful presence on its often-restive platforms. Straphangers even took to calling him “Train Daddy.”

Nobody calls Mr. Byford Train Daddy in London, where he resurfaced in May 2020 as the commissioner of the city’s transit authority, Transport for London. But on May 24, when he opens the Elizabeth line — the long-delayed, $22 billion-plus high-capacity railway that uncoils from west and east underneath central London — he might find himself again worthy of a cheeky nickname.

“That was fun in New York,” said Mr. Byford, 56, a gregarious public transport evangelist who grew up in Plymouth, England, began his career as a tube-station manager in London, and has also run transit systems in Toronto and Sydney, Australia. “But I’m really enjoying almost complete anonymity in London.”

The Elizabeth line has been under construction for 13 years, seven years before Britons voted to leave the European Union. It was on the drawing board for decades before that, under the name Crossrail — so long that in the minds of many Londoners, it was never going to be finished. Its empty, brightly lit stations, sealed off behind fire doors, are portals to an unseen world. Mr. Byford described them as something out of the film “2001: A Space Odyssey,” but “without HAL, the evil computer,” he said.

Mr. Byford did not single-handedly turn around the project. Much of the credit goes to new managers, led by Mark Wild, who took over the Elizabeth line when it fell into crisis in 2018 (engineers found 75,000 defects, many in its digital switching system). But Mr. Byford secured an additional $1 billion from the government in late 2020 to prevent construction from being halted, and he has been running the trains for months without passengers to ensure a glitch-free debut.

Showing reporters around last week, Mr. Byford and Mr. Wild burst with pride about the system, which will open three and a half years late but just in time for the Platinum Jubilee of its namesake, Queen Elizabeth II. Alighting at Liverpool Street station, Mr. Wild said, “That’s a £19 billion ride you just experienced.”

The Elizabeth line does have, in the words of Tony Travers, an urban-affairs expert at the London School of Economics, a “wow factor.” The stations are vast, cathedral-like spaces, with platforms that seem to stretch to infinity. The trains, roomy and twice the length of regular subways, arrive with scarcely a whisper.

Boring the tunnels required excavating three million tons of clay in an extremely complicated subterranean environment. Workers digging the Liverpool Street station came across skeletons in a mass grave that dated to 1569. A team of 100 archaeologists exhumed the remains of 3,300 people from the site in the New Churchyard of Bethlam, and reinterred them in an island in the Thames estuary.

The State of New York City’s Subway

“It will be seen as a major engineering achievement,” Mr. Travers predicted. “It’s way more ambitious than New York’s Second Avenue subway or the extension of the No. 7 line, which are tiny projects by comparison.”

Comparing London’s transit system with New York’s is inevitable, given Mr. Byford’s job history. He speaks diplomatically about the difference, chalking much of it up to the bureaucratic structure of Transport for London, which oversees virtually every mode of transportation in the capital. The Metropolitan Transportation Authority has a more limited purview and is controlled by New York’s governor.

The politics are also different. For all of its problems, the Elizabeth line has enjoyed steadfast bipartisan support, including from London’s Labour mayor, Sadiq Khan, and Britain’s Conservative prime minister, Boris Johnson, who was mayor when ground was broken. An enthusiast for Robert Moses-scale public-works projects, Mr. Johnson takes credit for securing the project’s early financing, which came from the European Investment Bank.

In New York, Mr. Byford had to deal with a strong-willed, hands-on governor, but without the help of the mayor at the time, Bill de Blasio, who had little say over the subway system. In London, Mr. Travers said, Mr. Byford has been able to position himself as a kind of honest broker between Mr. Khan and the national government whenever differences have flared.

Beyond personalities, there are simply more financial hurdles in New York to a project as gargantuan as the Elizabeth line. After Mr. Cuomo resigned last year, his successor, Gov. Kathy Hochul, put a proposed $2.1 billion AirTrain project to LaGuardia airport on ice. That leaves the newly renovated airport without a rail link to Manhattan, to the enduring frustration of many New Yorkers.

Heathrow Airport has had a subway link for decades. When the Elizabeth line’s next phase is opened in the fall, passengers will be able to travel from Heathrow to the banks at Canary Wharf in East London in 40 minutes; that is a prime selling point for a city desperate to hold on to its status as financial mecca after Brexit. All told, the line has 10 entirely new stations, 42 miles of tunnels and crosses under the Thames three times.

“We’re jealous, it’s fair to say,” said Danny Pearlstein, the policy director for Riders Alliance, a transportation advocacy group in New York. “Imagining a new, full-length underground line here is not something anyone is doing. The Second Avenue subway, which people have been talking about for 100 years, has three stations.”

To be fair, Transport for London is not without its problems. It has shelved plans to build a north-south counterpart to the Elizabeth line, not to mention an extension to the Bakerloo tube line, because of a lack of funding. Still reeling from a near-total loss of riders during pandemic lockdowns, the system faces many of the same financial woes as New York’s subway.

Though ridership has recovered from a nadir of 5 percent, it is still at only 70 percent of prepandemic levels. Transport for London is also heavily dependent on ticket fares to cover its costs, more so than the New York subway, which gets state subsidies, as well as funds from bridge and tunnel tolls.

“My other obsession is sorting out the finances,” Mr. Byford said. “One way is to wean us away from dependence on fares.”

He is somewhat vague about how to do that, and it is clear that Transport for London will depend on additional government handouts to get back on sound financial footing. That is why the opening of the Elizabeth line is so important to London: It makes a powerful case for public transportation at a time when people are questioning how many workers will ever return to their offices.

Mr. Byford lays out the case with the practiced cadence of a stump speech. The new line will increase the capacity of the system by 10 percent. Its spacious coaches are well suited to a world in which people are used to social distancing. It will revitalize economically blighted towns east of the city, while making central London accessible to people who live in far-flung towns to the east and west.

While Mr. Byford does not expect ridership ever to return completely, he thinks 90 percent is attainable. If office buildings remain underpopulated, London could develop like Paris, with more residential neighborhoods downtown. (The Elizabeth line bears a distinct resemblance to the high-speed RER system in Paris.) The line, he says, is an insurance policy against the “siren voices of doom” about Brexit.

At times, Mr. Byford slips perilously close to a real estate agent’s patter. “These super-high-tech stations simply ooze quality,” he said. But emerging from Liverpool Street, with its spectacular, rippling, pinstriped ceiling, it is hard to argue with his basic assertion: “This is a game changer.”

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Le Figaro

Marine Le Pen au Figaro: «Les Français m’ont choisie comme première opposante»

Charles Sapin

ENTRETIEN EXCLUSIF - Trois semaines après son échec au second tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen livre ses ambitions pour les législatives et dévoile son souhait de faire émerger «une nouvelle élite», en vue de 2027. «Sauf événement exceptionnel», elle ne se représentera pas à la présidentielle.

LE FIGARO. - Qu’est-ce ce qui n’a pas marché, qu’est-ce qui a manqué dans cette présidentielle?

Marine LE PEN. - Il n’est pas encore temps d’aborder ce sujet. La séquence électorale n’est pas terminée. Au mois de juillet de la dernière présidentielle, nous avons posé et discuté de ce qui n’avait pas fonctionné. Et pris en conséquence des décisions courageuses. Nous verrons les difficultés qu’il nous reste à surmonter une fois la course terminée. Et nous en tirerons les conséquences pour pouvoir gagner la prochaine fois. Nous avons tout de même assisté à un certain nombre de choses étonnantes durant cet entre-deux-tours. Tous ces élus qui assuraient pendant des mois, voire des années: «Pas une voix pour Emmanuel Macron» et qui se sont précipités pour appeler à voter pour lui.

À lire aussiMarine Le Pen et les illusions perdues de la «dédiabolisation»

Je pense que le caractère irrationnel des attaques, cette caricature dont nous avons été victimes lors du second tour démontre la solidité de notre projet. En huit mois de campagne, aucune attaque n’a pu être formulée contre nous sur le fond. Étant entendu que nombre d’éléments du bilan d’Emmanuel Macron ont été masqués par des mensonges grossiers du gouvernement. La réalité de l’inflation ou de la croissance a été niée avec un aplomb incroyable par Emmanuel Macron, durant le débat d’entre-deux-tours notamment. Maintenant, la présidentielle terminée, tous ces mensonges ont été éventés. Ce sont autant d’arguments supplémentaires pour nous qui avons fait l’effort de transmettre aux Français la réalité de la situation économique du pays.

Quelles sont vos ambitions pour ces élections législatives? Quelles différences identifiez-vous avec les précédentes?

La situation est fondamentalement différente de celle de 2017. Nos électeurs ne sont pas dans le même état d’esprit. Ils sont mobilisés avec le souhait d’aller voter. Mon ambition, c’est d’obtenir la traduction de la présidentielle. Lors de ce scrutin, les Français m’ont choisie comme première opposition à Emmanuel Macron. Ce que je souhaite, malgré le mode de scrutin, c’est que la démocratie puisse nous donner les capacités, les pouvoirs, qui sont ceux de l’opposition. Il ne s’agit pas seulement d’avoir un groupe. Mais d’avoir l’intégralité des moyens qui sont mis à la disposition de l’opposition dans une démocratie vivante. Comme, par exemple, le pouvoir de saisir le Conseil constitutionnel. Ce qui veut dire au moins soixante députés.

Nous pouvons avoir de très bonnes surprises. Il est aujourd’hui très difficile d’évaluer le nombre de députés que nous aurons. De la participation dépend le nombre de triangulaires. Et du nombre de triangulaires dépend notre capacité à gonfler notre représentation. La vraie question n’est pas combien de députés va avoir le Rassemblement national, mais quelle démocratie pour la France. Le président de la République ne peut pas nous expliquer que tout va changer et continuer de trouver normal que la première force d’opposition se retrouve, comme ces cinq dernières années, avec seulement six députés. Il faut retrouver un fonctionnement démocratique normal, exigeant et mature.

Dans ce délitement généralisé, le Rassemblement national apparaît comme le seul parti qui refuse les magouilles d’appareil

Jean-Luc Mélenchon semble s’être installé comme premier opposant à Emmanuel Macron…

C’est une illusion portée par un certain nombre de médias qui adorent la personnalité de Jean-Luc Mélenchon. La réalité est bien différente. J’ai pris un peu de recul, pour voir comment débutent ces élections législatives et se termine cette élection présidentielle. Cette période est marquée par la déliquescence de la vie politique française. Tout d’abord avec la disparition du parti Les Républicains. Il y a désormais, chez eux, les vendus et les demi-vendus. Ceux qui ont rejoint Emmanuel Macron et ceux qui préfèrent négocier avec lui de ne pas avoir de candidat contre eux. Il y a ensuite cette gauche qui s’est vendue à l’extrême gauche. Dans ce délitement généralisé, le Rassemblement national apparaît comme le seul parti qui refuse les magouilles d’appareil. Qui refuse de vendre son âme ou les intérêts de ses électeurs contre des places ou des mandats supplémentaires. Je suis très fière de cela. C’est cette droiture, aussi, qui nous a permis d’être au second tour de la présidentielle.

L’enjeu, c’est: quelle opposition à Emmanuel Macron? On me critique pour avoir dit que le président aurait une majorité. Depuis le quinquennat, il n’en a jamais été autrement. C’est ainsi. Je ne suis pas pour mentir aux électeurs. Lorsqu’on est le premier groupe d’opposition, en revanche, le président est obligé d’en tenir compte. Plus l’opposition est forte, plus le pouvoir du groupe majoritaire est limité. Or, c’est cela le véritable objectif: limiter le président et l’obliger à prendre en compte le poids politique du Rassemblement national. Le vilain mensonge de Mélenchon, laissant croire qu’il pourrait être premier ministre, ne tient pas la route. Dans cette tripolarisation de la vie politique, il est impossible pour lui d’avoir la majorité des députés. Jean-Luc Mélenchon joue le fou du roi. Il s’agite, il surjoue l’insolence et fait de grands moulinets avec les bras. Tout cela pour faire oublier qu’il a appelé à voter Emmanuel Macron et contribué, avec ses alliés, à son élection. Cette faute politique lourde, cette trahison de ses électeurs, les Français ne l’oublieront pas. Nous y veillerons.

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N’est-ce pas parce que lui fait l’union quand vous entretenez la division, avec Reconquête! notamment?

Jean-Luc Mélenchon fait l’union de ceux qui défendent les black blocs, qui veulent désarmer la police, qui veulent ouvrir les portes des prisons, qui veulent le burkini à la piscine et qui veulent 270 milliards d’impôts sur le revenu en plus. Le tout avec des divergences idéologiques majeures entre eux. Cela s’appelle une manœuvre d’appareil. Je considère que l’union avec Éric Zemmour n’était pas possible. Parce que nous n’avons pas la même vision stratégique. Nous avons une responsabilité historique: ne pas laisser tomber une partie des Français entre les mains des racialistes, des indigénistes et des wokistes qui expliquent à l’ouvrier au smic qu’il est un oppresseur. Nous voulons rassembler, en même temps, les électeurs du camp national, les patriotes de gauche et la droite bonapartiste. Éric Zemmour délaisse toute une partie de cet électorat à Jean-Luc Mélenchon.

Il laisse tomber l’électorat populaire au risque de venir gonfler une vague rouge qui viendrait transformer l’Assemblée nationale en ZAD. Il a un positionnement irresponsable et n’est pas dans une position de rassemblement. De surcroît, je me sens une responsabilité à l’égard des gens qui ont voté pour moi. Certes, il y a l’insécurité et l’immigration, mais il y a aussi la politique sociale. Il me paraît difficile de demander aux électeurs du RN d’aller voter pour des députés qui voteront la retraite à 65 ans. Il n’y a là aucune rancune. Mais ces divergences stratégiques sont trop importantes.

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Souhaitez-vous revenir à la tête du Rassemblement national? Est-ce l’heure du passage de flambeau à Jordan Bardella?

J’évoquerai ces sujets-là après les législatives. Nous allons fêter les 50 ans, le jubilé, de notre mouvement qui a, depuis, beaucoup évolué. La société, le pays ont beaucoup évolué aussi. Nous sommes à l’heure de toutes les grandes transitions: démographique, économique, écologique et technologique. Les mouvements doivent s’adapter à ces nouveaux enjeux, défis et même dangers. Le rôle de notre mouvement dans les années qui viennent est, d’une part, de concevoir le projet national du XXIe siècle, et, de l’autre, faire émerger une nouvelle élite. Jordan Bardella me paraît très bien placé pour ce faire. C’est d’ailleurs un des grands échecs d’Emmanuel Macron. Il n’aura fait émerger personne de nouveau. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les images de son investiture: c’est l’ancienne élite.

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Vous aviez confié en février dernier au Figaro qu’«a priori» c’était votre dernière présidentielle. Êtes-vous toujours dans ce même état d’esprit?

J’ai une pensée construite et linéaire. J’essaye de peser mes mots. Quand je dis «a priori», cela veut dire sauf événement exceptionnel. A priori, donc, je pense que trois présidentielles, c’est déjà un parcours. Qui m’a permis de faire monter nos idées de 18 % à 42 %. Ce qui, en dix ans, est une belle dynamique. Je sais que cette dynamique n’est pas terminée pour nos idées. La question, c’est qui les portera dans cinq ans. Il est beaucoup trop tôt pour en parler. Mais j’aimerais évidemment, moi aussi, voir émerger une nouvelle élite.

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Certains Marcheurs imaginent les gauches devenir la première force d’opposition. Et pourvoir des postes clés à l’Assemblée nationale, comme celui de la présidence de la commission des finances.

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Les trois anciens eurodéputés, élus en 2009 sous la bannière d'Europe Écologie, dénoncent un «accord indigne» des écologistes avec la France insoumise pour les élections législatives.

Législatives : Carole Delga annonce rassembler les dissidents socialistes derrière elle, en lien avec le PRG

INFO LE FIGARO - Lors d'une réunion publique fermée et en ligne vendredi soir, la présidente PS de la région Occitanie a indiqué son intention de fédérer les dissidents socialistes de toute la France en dehors de l'accord noué par la direction du PS avec EELV, le PCF et LFI.

France24 - Monde

Unesco: un dossier pour la Côte de Granit Rose "d'ici trois/quatre ans"

Publié le : 15/05/2022 - 12:10Modifié le : 15/05/2022 - 12:08

Rennes (AFP) – Un premier dossier pour obtenir de l'Unesco l'inscription de la Côte de Granit Rose, près de Lannion (Côtes-d'Armor), au patrimoine mondial, sera déposé "d'ici trois, quatre ans", a-t-on appris dimanche auprès de l'association qui porte ce projet.

"Certains, au sein de notre comité scientifique, pensent que ce sera fait dans les deux/trois ans mais je table plutôt sur une échéance de trois/quatre ans", a expliqué à l'AFP Marielle Kerbaol, fondatrice et présidente de l'association, "Côte de granite rose, respect et protection", soulignant que ce dossier n'était que la première étape d'un long parcours.

Ce projet a reçu le soutien de personnalités comme l'écrivain nobélisé Jean-Marie Le Clézio ou le paléoclimatologue Jean Jouzel.

Récemment, l'association a arrêté le périmètre géographique du littoral dont elle prévoit de demander le classement. Ce périmètre, qui comprend également d'imposantes carrières, inclut les communes de Perros-Guirec, avec la réserve naturelle de l'archipel des Sept-Iles, Pleumeur-Bodou, avec l'île Grande, Trébeurden et Trégastel.

Un site internet exposant le projet sera activé prochainement.

Ce chaos granitique de plusieurs centaines de millions d'années est le produit d'une éruption de magma dans une presqu'île armoricaine alors parcourue de hautes montagnes, suivie d'une l'érosion au long cours. "Quand le magma sort à la surface de la terre, il donne de la lave mais, quand il refroidit en profondeur, il va donner du granit. C'est l'érosion qui a rendu ce granit visible depuis quelques dizaines de milliers d'années", avait expliqué l'an dernier à l'AFP la géologue Odile Guérin.

Si la couleur dominante des granits de cette côte est le rose, celui-ci peut également se révéler beige, voire gris comme à l'île Grande.

L'objectif d'un tel classement serait d'assurer une meilleure protection contre l'érosion naturelle d'un site fragile malgré sa résistance apparente. Il s'agirait aussi de le mettre davantage en valeur et de mieux le protéger, avec une régulation du tourisme, en allongeant les périodes de fréquentation et une limitation de l'artificialisation des sols grignotés notamment par une "urbanisation galopante", fait valoir Marielle Kerbaol.

L'association observe avec attention le parcours du dossier des mégalithes de Carnac, lancé initialement en 1986 puis inscrit en 1996 sur la liste indicative de l'Unesco, avant de tomber dans les limbes pendant quelques années. Relancé en 2012, celui-ci pourrait aboutir en 2025 ou 2026, selon le maire de Carnac Olivier Lepick (DVD).

Fin 2021, la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay avait exprimé le souhait de voir davantage de sites naturels classés. Actuellement, sur les 1.154 sites classés dans le monde, 897 sont des sites culturels, 218 sont des sites naturels et 39 des sites mixtes alliant les deux. Un site classé peut être délisté s'il cesse de remplir les conditions requises.

© 2022 AFP

Le Figaro

Un siècle plus tard, une rare toile de jeunesse d'Egon Schiele redécouverte à Vienne

Alexandre Plumet

Afin de financer la restauration et l'acquisition du tableau Leopold Czihaczek au piano retrouvé chez des particuliers, le Leopold Museum de Vienne va mettre aux enchères certaines de ses œuvres en format NFT.

Disparue depuis 1930. À cheval entre l'expressionnisme et l'Art Nouveau, une toile d'Egon Schiele (1890-1918), artiste autrichien connu pour avoir fait de la nudité corporelle son courant d'expression artistique, vient d'être retrouvée chez des particuliers à Vienne. Elle s'illustre de par son originalité puisqu'elle a été peinte à ses débuts alors qu'il n'avait que 16 ans, âge auquel il est devenu le protégé de Gustav Klimt. Intitulée Leopold Czihaczek au piano, cette œuvre, peu connue du grand public et des experts, figure désormais entre les murs du Leopold Museum de Vienne, qui compte la restaurer pour l'exposer un temps. Parmi les peintures, aquarelles et gravures de l'artiste que le musée possède, certaines seront dupliquées sous format NFT afin de récolter de l'argent dans le but d'acquérir définitivement la toile.

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«Le tableau de Schiele que l'on croyait perdu a en fait été conservé en bon état dans une collection privée», a annoncé dans un communiqué le directeur du musée, Hans-Peter Wipplinger. «Les propriétaires de l'œuvre ont accepté de mettre le tableau à la disposition du Musée Léopold en tant que prêt permanent», a-t-il expliqué, ce qui viendra enrichir la plus grande collection au monde des œuvres d'Egon Schiele, qui compte 42 peintures et 184 aquarelles. «Suite au nettoyage et à la restauration du tableau, nous souhaitons le rendre accessible au public dans le cadre de notre présentation permanente sur la ville de Vienne au XXe siècle», a-t-il conclu à propos de l'huile sur toile, qui s'inscrit parmi les 300 peintures et 3000 œuvres sur papier réalisées par le peintre avant sa mort, à seulement 28 ans, de la grippe espagnole.

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Leopold Czihaczek, oncle et tuteur d'Egon Schiele

Cette toile de jeunesse représente Leopold Czihaczek, devenu son oncle et tuteur légal depuis le décès prématuré de ses parents, jouant du piano dans son appartement situé dans le quartier de Leopoldstadt à Vienne. Le tableau marque les prémices d'une série de peintures représentant son oncle, marié à l'une des sœurs de son père, toutes réalisées entre 1907 et 1908. C'est durant cette même année qu'Egon Schiele fait appel à Gustav Klimt, qui encadre alors, à cette époque, de jeunes artistes en devenir. Le maître du courant Art Nouveau l'a pris sous son aile en lui arrangeant des modèles et en le présentant à de grands mécènes. Ainsi, au début de son œuvre, alors même qu'il était encore mineur, de fortes ressemblances avec les peintures de Klimt sont observées.

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«En termes de style, le pinceau de l'artiste révèle des tendances impressionnistes et montre la palette feutrée caractéristique de ses premières œuvres», explique dans un communiqué Verena Gamper, la directrice du Centre de recherche du Musée Léopold de Vienne. «En termes de composition, Schiele a proposé une différenciation des sections, tantôt éclairées ou ombragées, ce qui lui a permis de négocier le format horizontal exceptionnellement grand malgré la perspective choisie», a-t-elle poursuivi avant de décrire un effet d'immersion totale dans la musique, grâce à «la vue rapprochée du pianiste, l'encadrement de la tête montrée de profil, les vitres lumineuses et la focalisation qui en résulte sur les feuilles de musique». Un effet transmis par l'artiste en floutant les mains de son oncle, «comme si elles étaient détachées du reste du corps».

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Une toile recherchée depuis cent ans

La toile Leopold Czihaczek au piano était seulement connue de quelques études préalables et d'un premier dessin préliminaire retrouvé, qui à son dos indique «Schiele 17.IV.07». Plus tard, une carte postale en noir et blanc, datée de 1930, montre une pièce dans laquelle le tableau est accroché au mur. Il est arrivé au musée avec ce même cadre de civière d'origine, au sein duquel la peinture est accrochée avec de vieux clous. Elle aurait été envoyée à la femme de Leopold Czihaczek par un des amis du couple appelé Gustav Huber. Et ce dernier, d'après le communiqué de l'institution, aurait possédé le tableau jusqu'à sa mort en 1945, au moment où la ville a été sujette à de nombreux bombardements pour reposer ensuite chez un particulier. Une discrétion étonnante, tant les œuvres d'Egon Schiele sont recherchées et vendues à des prix considérables, à l'image du Portrait d'Adele Bloch Bauer parti à 140 millions de dollars en 2006.

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Mise sous NFT pour restauration et acquisition

Après la redécouverte de la toile, l'institution a décidé d'en créer un NFT (jeton non fongible). Celui-ci sera partie intégrante de la collection «Timeless Reflections. La collection originale NFT d'Egon Schiele», composée de 23 autres œuvres qui seront mises aux enchères du 16 au 26 mai. Les toiles et dessins sont répartis selon leur «rareté» et seront vendus en conséquence, pour des sommes comprises entre 500 et 100.000 euros. Parmi ceux-ci, le célèbre Autoportrait à la lanterne chinoise de l'artiste autrichien peint en 1912 ainsi que la toile Mère morte datée de 1910. Certaines sont déjà proposées à la vente depuis le 2 mai, comme le tableau Nu féminin aux bras levés de 1910 et l'Autoportrait nu, accroupi réalisé par l'artiste en 1916.

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En accord avec la famille, cette mise sous format NFT permettra de restaurer la toile grâce aux fonds récoltés et de l'exposer ensuite dans la collection des œuvres de Schiele au Léopold Museum de Vienne. L'institution autrichienne a par ailleurs annoncé que l'argent récolté lui permettra éventuellement de racheter la toile Leopold Czihaczek au piano, pour l'incorporer définitivement à sa collection des œuvres d'Egon Schiele. Ces toiles seront parallèlement présentées au public lors d'une exposition numérique au White Space Chelsea pendant la Frieze New York, du 18 au 22 mai.

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REPORTAGE - Pour sa 7e édition, la foire britannique cultive son jardin et ses stars excentriques. Et embrasse, à sa façon, les thèmes contemporains, de l’environnement à l’Afrique.

Privé de subvention régionale, le musée Tony Garnier à Lyon craint une fermeture

La Région Auvergne-Rhône-Alpes a confirmé la «non-reconduction» de la subvention de 35.000 euros attribuée à cet établissement, préférant favoriser les projets culturels de plus petite envergure.

L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
New York Times - World

Russia-Ukraine War

At a German Hideaway, Oligarch Villas Challenge a ‘Silent Contract’

Tegernsee, a luxury getaway in Bavaria, is known for quietly hosting the superrich. But war in Ukraine has divided locals about whether the authorities should go after the assets of their wealthy Russian neighbors.

A villa in Rottach-Eggern, Germany, believed to belong to the Russian oligarch Alisher Usmanov.Credit...

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By Erika Solomon

Photographs by Laetitia Vancon

ROTTACH-EGERN, Germany — Nestled among snow-capped mountains an hour’s drive south of Munich, the villages around the Alpine lake of Tegernsee have been a playground of the superrich for centuries — whether Bavarian kings, Russian czars, Nazi elites or pop stars.

They have been drawn not just by the pristine views, but also by the cozy air of discretion that in more recent years has made the area a favorite destination for Russian oligarchs, too.

“This valley has been a hideaway not only for the rich, but for the very opaque. It is a long tradition,” said Martin Calsow, an author of German crime novels, who lives in Tegernsee and sets many of his stories there. “We live off them, they are the source of our wealth, and as long as we don’t mention it, everybody can prosper. It’s like a silent contract.”

But Russia’s war in Ukraine — and the sanctions targeting Russian elites in response — have roiled the placid waters of Tegernsee, upsetting the calm veneer with nagging questions about whether it is right anymore to look the other way from the sources of wealth of those the area has hosted.

At least, that is the intention of Thomas Tomaschek, a Green politician who sits on the council for Rottach-Egern, a village on the Tegernsee where some prominent Russian oligarchs maintain their lakeside hideaways.

Berlin

318

Germany

BAVARIA

Munich

472

France

switz.

Tegernsee

Rottach-Egern

GERMANY

307

AUSTRIA

3 miles

By The New York Times

Mr. Tomaschek has done an unusual thing in these parts: challenging the local complacency by pushing the federal government to seize or freeze assets — no easy task given the financial shields that are as much a part of the superrich lifestyle as the neon-colored Lamborghinis that speed along the mountain roads.

“We have a moral problem here with these oligarchs,” Mr. Tomaschek said. “Many tell me, ‘Don’t make noise, it’s not our business.’ Well, I think it is our business.”

He has taken aim, in particular, at Alisher Usmanov, an Uzbek-born tycoon and ally of the Russian president, Vladimir V. Putin. Mr. Usmanov made his fortune through metal and mining operations and owns three villas on the lake.

Nearby is a sprawling hillside estate tied to Ivan Shabalov, a Russian pipeline magnate. He has not had sanctions imposed against him, but some question how he made his billions because his company works with the Kremlin-controlled energy giant Gazprom.

The doubts in Tegernsee reflect a similar soul searching at a national level. The decision to freeze the Nord Stream 2 pipeline between Germany and Russia symbolized how politicians and businesspeople have been forced to acknowledge that their motto of “change through trade” has not moderated Moscow’s approach but rather compromised their own reputations.

But the arguments in Tegernsee show that despite the government’s change in stance, some who profited from ties to Moscow’s elite still seem intent to wait out the current furor and quietly return to business as usual.

Mr. Usmanov, who locals say visited at least three times a year, was staying at Tegernsee when he was added to the European Union’s sanctions list in February.

Nonetheless, his private jet was able to depart from Munich several hours later. Airport officials told local news media that the plane was registered to a company in the Isle of Man, not to Mr. Usmanov himself, and that none of the passengers had used Russian passports.

“That shows that the authorities were asleep,” Mr. Tomaschek said.

Mr. Usmanov’s press team, in response to queries from The New York Times, said the properties in question had been transferred to a trust years ago in a “fully transparent and legal” fashion. Mr. Usmanov had nothing to do with the Ukraine crisis and was not close to Mr. Putin, the team added.

“Demands for the expropriation of someone else’s legally acquired property is legal nihilism in its purest form,” the press team said, noting that Rottach-Egern had “a special place in his heart.”

Mr. Tomaschek disagrees and compares Germany’s response unfavorably with that of Italy, where the authorities deployed anti-mafia laws to identify and seize oligarch yachts and villas relatively quickly.

In recent weeks, Germany has been trying to shore up its legal framework, spearheaded by a new task force. But it could still take months — potentially providing time to move or hide assets.

In late March, Mr. Tomaschek organized a protest outside the Usmanov villas. Some 300 people turned up, shocking many in the usually sleepy Bavarian district.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“You don’t protest in Tegernsee. That takes a lot, quite a lot indeed,” said Josef Bogner, the owner of the Voitlhof, an upscale Bavarian restaurant in Rottach-Egern.

“It has something to do with these mountains,” he added. “Your view out to the world is narrow.”

The mayor of Rottach-Egern tried to dissuade Mr. Tomaschek from staging the protest, calling it a “witch hunt,” a phrase he repeated on television. Nor was the plan popular with others on the council — one of whom worked as an architect for Mr. Usmanov.

Since then, Mr. Tomaschek said that he had regularly received hate mail and angry phone calls, and had been accused of being a troublemaker or a “Nazi pig.”

So has Christina Häussinger, the editor of the Tegernseerstimme, a local newspaper. As she strolled the streets trying to interview locals one recent afternoon, many refused. “You bring shame and trouble here,” one man grumbled.

Ms. Häussinger’s newspaper regularly investigates the properties of oligarchs and other superrich residents.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Two countries inch closer to NATO. The foreign ministers from Sweden and Finland are poised to meet with their NATO counterparts to discuss the prospect of joining the alliance. In apparent retaliation, Russia halted exports of electricity to Finland after saying that a NATO expansion would pose a threat to its own national security.

A possible spoiler? A day after President Recep Tayyip Erdogan of Turkey suggested that he would be reluctant to welcome Finland and Sweden into NATO, a spokesman for the leader said the country was not trying to block the two nations’ potential membership in the alliance, but rather ensure that all members’ security concerns are considered.

On the ground. Russia’s military offensive in eastern Ukraine remains stalled, and the Ukrainians are on the offensive around the northeastern city of Kharkiv. Ukraine’s defense minister warned that the war had entered a “new, long phase” with “extremely tough weeks” ahead.

War crime case. The Ukrainian judicial authorities began a case against a Russian soldier accused of shooting a civilian. It is the first trial involving a suspected war crime by a Russian service member; the victim was a 62-year-old man on a bicycle in a village in Ukraine’s Sumy region.

“We live in an idyll, which most people here only want to have affirmed, not questioned,” she said.

One reader who dislikes her articles is Andreas Kitzerow, a local craftsman renovating the Usmanov villas.

“I just find it outrageous. He has always been reserved, and he has nothing to do with the war in any way, as far as I can tell,” Mr. Kitzerow said of Mr. Usmanov. “But they think just because he knows Putin or because he’s Russian, they can do this. You shouldn’t pass judgment.”

Mr. Kitzerow said that he and other workers were owed about a million dollars for work that the oligarch cannot pay now because of sanctions.

Tegernsee’s roots as a glamorous getaway started with the Bavarian king Maximilian I Josef. He invited Czar Nicholas I of Russia to visit in 1837.

It was also a favorite of the SS officer Karl Wolff, Himmler’s chief of staff and a liaison to Hitler, who often hosted guests there. The property used to entertain Nazi elites is the villa said to be Mr. Usmanov’s favorite today.

The international superrich arrived in the 2000s, with the opening of the Hotel Überfahrt, a lakeside “five star plus” hotel with a gold fountain.

Mr. Usmanov, a former competitive fencer, is said by locals to have asked waiters to open champagne bottles with sabers at parties he hosted there.

Some residents say that critics like Ms. Häussinger represent a silent majority ignored by politicians and businesspeople who benefit even as locals are pushed out by ever-higher prices.

A few weeks after Mr. Usmanov’s departure from Tegernsee, two of his neighbors noticed a pair of luxury cars in the parking garage of a building where Mr. Usmanov’s bodyguards lived.

The residents asked not to be identified because they feared reprisals. But they said that they had repeatedly asked officials to check the vehicles in case they could be seized under sanctions.

After a journalist caught wind and published photographs of the cars, they disappeared. Mr. Usmanov’s neighbors said that they had witnessed one of the bodyguards absconding with the vehicles.

Even if investigators had tried to seize the cars, they might have struggled. Assets reputedly owned by Mr. Usmanov and Mr. Shabalov — as is common with the superrich — are hard to trace through shell companies and relatives who own them on paper.

Germany’s current laws do not help: Not all of the authorities responsible for tracking assets have access to the country’s transparency registry. Nor is it clear, in many cases, which government body is responsible for what.

“Germany really lagged behind on these laws on an international level,” said Konrad Duffy, an official with the independent watchdog Finanzwende. “And the only explanation for that is a feeling here that as long as it does us good, that’s good for Germany.”

As the war in Ukraine drags on, the Tegernsee villas remain shuttered and untouched. Some worry momentum to take action is flagging because that is how local leaders like it.

Mr. Tomaschek is not planning any more protests. “We sent a message,” he said. “We did what we could. Now the state has to take action.”

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France24 - Monde

Le bénéfice de Saudi Aramco bondit au premier trimestre dopé par les prix du pétrole

Publié le : 15/05/2022 - 11:06

Ryad (AFP) – Saudi Aramco a annoncé dimanche un bond de 82% de son bénéfice net au premier trimestre, porté par la flambée des cours du pétrole qui a propulsé le géant saoudien de l'énergie au rang de première capitalisation boursière mondiale.

Son bénéfice net s'est élevé à 39,5 milliards de dollars, contre 21,7 milliards de dollars sur la même période en 2021, "principalement grâce à la hausse des prix du pétrole brut et des volumes vendus, et à l'amélioration des marges en aval (raffinage et distribution, ndlr)", indique Saudi Aramco dans un communiqué.

C'est un record depuis l'introduction en Bourse du plus grand exportateur de pétrole au monde en 2019.

Le bond de ses bénéfices s'inscrit dans le sillage d'une série d'annonces économiques favorables pour l'Arabie saoudite, où le secteur pétrolier en plein essor soutient le taux de croissance le plus rapide depuis une décennie.

Les derniers résultats financiers d'Aramco ont été publiés quatre jours après que l'entreprise a détrôné Apple en tant que société la mieux valorisée au monde, avec des actions valant 2.430 milliards de dollars contre 2.370 milliards pour la société américaine.

En mars, le géant saoudien avait annoncé une hausse de 124% de son bénéfice net en 2021 par rapport à l'année précédente.

9,6% de croissance au premier trimestre

Cependant, l'entreprise, fleuron du royaume et source essentielle de revenus pour l'Etat, est confrontée à des problèmes de sécurité liés à la guerre menée par la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite contre les rebelles Houthis du Yémen, qui ont ciblé à plusieurs reprises le royaume.

En 2019, des attaques aériennes revendiquées par les Houthis contre deux installations d'Aramco dans l'est de l'Arabie saoudite ont temporairement interrompu la moitié de la production de brut dans le royaume.

En mars, une attaque des Houthis contre des installations d'Aramco a encore provoqué une baisse "temporaire" de la production.

Le géant pétrolier a également annoncé dimanche augmenter son capital en émettant 20 milliards d'actions distribuées gratuitement aux actionnaires, selon le ratio d'une action offerte pour dix détenues.

Un dividende de 18,8 milliards de dollars sera versé au deuxième trimestre, a-t-il aussi précisé.

"Dans un contexte de volatilité accrue sur les marchés mondiaux, nous restons déterminés à répondre à la demande mondiale d'une énergie fiable, abordable et de plus en plus durable", a déclaré Amin Nasser, président-directeur général d'Aramco.

Début mai, l'Arabie saoudite a fait état de son taux de croissance le plus important depuis dix ans, le secteur pétrolier en plein essor ayant alimenté une hausse de 9,6% au premier trimestre par rapport à la même période en 2021.

Hausse attendue du PIB de 7,6%

Le plus grand exportateur de pétrole a résisté aux demandes des Etats-Unis d'augmenter sa production pour tenter de contenir des prix qui ont grimpé en flèche depuis le début de la guerre menée par la Russie en Ukraine.

Dans ce contexte, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont marqué leur engagement envers l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), que Ryad et Moscou dirigent, soulignant ainsi leur indépendance croissante vis-à-vis de leur allié traditionnel américain.

Le Produit intérieur brut (PIB) de l'Arabie saoudite devrait croître de 7,6% en 2022, a estimé le Fonds monétaire international (FMI) en avril.

Le royaume cherche à la fois à ouvrir et à diversifier son économie dépendante du pétrole, particulièrement depuis la désignation de Mohammed ben Salmane comme prince héritier en 2017.

Aramco a introduit 1,7% de ses actions à la Bourse saoudienne en décembre 2019, levant 29,4 milliards de dollars (26,5 milliards d'euros), soit la plus grande introduction en Bourse de l'histoire.

En février, le royaume a transféré 4% des actions d'Aramco, d'une valeur de 80 milliards de dollars, au fonds souverain du pays -- un geste considéré comme un prélude possible à une plus grande ouverture du géant pétrolier.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Législatives : Éric Ciotti estime n’avoir qu’un seul concurrent, “celui de Jean-Luc Mélenchon”

Le candidat des Républicains aux élections législatives dans la première circonscription des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, a réuni ses soutiens sur le port de Nice, samedi 14 mai, pour marquer le début de sa campagne. Quelques centaines de personnes étaient présentes à son QG de campagne pour les élections de juin prochain, indique BFMTV. Éric Ciotti a estimé n’avoir qu’un seul concurrent dans la course électoral, « celui de Jean-Luc Mélenchon ». Il s’agit d’Anne-Laure Chaintron, candidate sous les couleurs de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (Nupes).

Éric Ciotti, qui brigue un quatrième mandat à l’Assemblée nationale, n’a pas non plus manqué d’écorcher Graig Monetti, candidat de la majorité présidentielle, désigné par le maire de Nice Christian Estrosi, ancien membre des Républicains. « Les gens qui changent de camp, de veste, ne méritent que le mépris », a-t-il taclé.

Et d’ajouter : « L’avenir est dans la fidélité à des valeurs, des convictions, dans la loyauté d’hommes et de femmes qui ne changent pas au gré des vents et des modes (…) fidèle à la parole donnée », rapporte BFMTV. L’actuel député de la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes s’est dit prêt à « prendre (sa) part pour reconstruire une alternative à ce pouvoir actuel qui ne fait pas progresser notre pays et, à bien des égards, le menace par son absence de décision courageuse ».

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Quand actions et obligations dégringolent ensemble, les investisseurs cherchent des alternatives

Publié le : 15/05/2022 - 10:16Modifié le : 15/05/2022 - 10:14

New York (AFP) – Pire début d'année depuis 1939 pour les actions à Wall Street, et chute des obligations inédite depuis 1842: pour échapper au marasme des deux placements vedettes, les investisseurs cherchent des alternatives.

"Pour la première fois depuis des décennies, les investisseurs font face à la fois à une vraie pression inflationniste et une banque centrale américaine (Fed) agressive", décidée à durcir sa politique monétaire pour ramener les prix sur terre, explique Ross Mayfield, de Baird.

"Cela a entraîné un décrochage qui a touché à la fois les actions et les obligations", poursuit-il.

Avec des taux qui remontent en flèche, le prix des obligations baisse (les deux évoluent en sens opposé) et elles ne jouent plus actuellement leur rôle de refuge quand les actions tanguent.

La guerre en Ukraine, les sanctions contre la Russie et les confinements en Chine ont ajouté à l'anxiété du marché, qui n'a plus de certitude. "C'est un environnement très difficile", reconnaît Anwiti Bahuguna, responsable de la stratégie tous actifs chez Columbia Threadneedle Investments.

"C'est un casse-tête dans le sens où on n'a pas encore de paramètres bien définis sur la persévérance de l'inflation et la croissance mondiale", observe Chaguir Mandjee, gérant de portefeuille chez Tailor AM.

"Je fuis le marché. (...) Je pense que cet effondrement va être encore pire qu'en 2008", affirme un petit porteur, contacté sur le réseau social Reddit et qui n'a pas souhaité donner son nom. "En ce moment, je cherche à aller vers le cash et les métaux précieux."

"Beaucoup de placements passent en cash", les investisseurs vendant leurs actifs pour ne garder que des liquidités, confirme Greg McBride, analyste en chef chez Bankrate, même si, contrairement à la crise financière de 2008, l'inflation fait que le capital perd mécaniquement de la valeur.

Art et matières

Autre destination du moment, selon lui, les fonds monétaires, des produits financiers qui rapportent peu mais jugés très sûrs et relativement à l'abri des soubresauts de la Bourse.

Dans le même registre, les dépôts à terme, garantis par les banques, ou les comptes d'épargne. Ils étaient boudés ces dernières années du fait de leurs taux d'intérêt très faibles, souvent inférieurs à 0,50% par an, mais redeviennent attractifs.

Après avoir vendu ses obligations avec, à la clef, une perte de 9%, le petit porteur de Reddit a ainsi trouvé un compte à terme pour deux ans, à 2,65%.

L'équipe d'Anwiti Bahuguna dit avoir vu venir la glissade des obligations et s'être réorientée vers les matières premières, aujourd'hui aisément accessibles, via des fonds, aux investisseurs institutionnels comme aux particuliers.

Des métaux précieux à l'énergie en passant par les matières premières agricoles, les "commodities" sont considérées comme l'arme anti-inflation par excellence.

Les fonds indiciels (aussi appelés ETF), qui suivent les cours de ces matières ou d'entreprises de leur secteur, affichent des gains insolents depuis le début de l'année, souvent au-delà de 30%.

Mais même ce placement providentiel montre des signes d'essoufflement. Le contrecoup des niveaux records récemment atteints, mais aussi de la fin du crédit bon marché avec, en plus, le spectre d'un ralentissement économique qui plomberait la demande de matières premières.

Café, cuivre, nickel ou argent sont tous en train de replier la voilure, après un début d'année fulgurant, de même que l'or, un peu vite présenté par certains comme un bouclier contre l'inflation, tout comme le bitcoin, aujourd'hui dans la tourmente.

Outre les matières premières, "pour ceux qui veulent faire une transition" plus marquée qu'un simple pas de côté, "pour plus longtemps, il y a l'immobilier".

Depuis 2019, soit avant la pandémie, le prix médian d'un logement a pris 39% aux Etats-Unis, selon l'Association nationale des agents immobiliers (NAR) et continue de monter.

Restent les placements alternatifs, comme les cartes de collection dont Gregg Love, petit épargnant, a acheté une parcelle sur le site Rally, qui partage la propriété d'un objet de valeur entre des milliers d'investisseurs.

En deux ans, son capital a augmenté de 30% et il pense pouvoir faire mieux.

Ce principe de propriété fractionné dynamise l'ensemble du marché de la collection, de même que "la perception de l'art comme une protection contre l'inflation", explique Joan Robledo-Palop, fondateur de Zeit Contemporary Art. Les deux facteurs ont "fait naître une nouvelle génération de collectionneurs dont le nombre aurait été inimaginable il y a cinq ans".

© 2022 AFP

Le Figaro

Communautarisme, déclassement... À Brignoles, plongée dans la France périphérique

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REPORTAGE - Dans cette commune du Var, située au nord de Toulon, le centre-ville est paupérisé, le communautarisme omniprésent et le déclassement palpable. Marine Le Pen a convaincu près de 60 % des votants aux dernières élections. Carte postale sociologique.

Sur la place Caramy, devant l'hôtel de ville de Brignoles, les voix de Jacques Higelin et d'Étienne Daho, des Beatles et de Starmania résonnent à pleins tubes. Sortant des haut-parleurs accrochés au sommet des pylônes, elles troublent la vie paisible des habitants.

Assis dans son bureau du premier étage, fenêtre fermée, Guillaume Lesage, le directeur de cabinet du maire, sourit de notre étonnement : « C'est souvent comme ça dans les villes du Sud, on met de la musique sur les places publiques. On diffuse des playlists de variétés, des tubes des années 1980, des musiques de tous styles, en plein air. » Son bureau comme celui du maire, sis dans un bel hôtel particulier XVIIe, donne sur un théâtre fascinant, celui d'une ville de Provence pleine de charme mais paupérisée, où la douceur de vivre se mêle à une inquiétude diffuse.

Mines de bauxite

En bas, les trois terrasses de la place sont loin d'être combles. Des hommes s'attardent devant une tasse de café, seuls ou à plusieurs, d'autres pianotent sur leur téléphone. Peu de femmes circulent en cette fin de journée, avant la fermeture des cafés, prévue à 20 heures. « Mon patron m'a demandé de ne plus servir après 19 h 30, tranche Christophe, qui tient Le Provence. C'est une consigne ferme. » Comment l'expliquer ? Est-ce lié à l'épisode du Covid, au faible pouvoir d'achat des riverains, au creux de la saison touristique, à l'insécurité ?

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Non loin de la dizaine de tables métalliques, trois hommes âgés dis­cutent sur un banc. L'un porte une veste marron foncé au tissu élimé, son compagnon a posé son menton sur sa béquille, le troisième est coiffé d'une casquette à la mode d'une autre époque. Ces anciens employés des mines de bauxite, dont la dernière a fermé en 1989, parlent de leur vie, de leur famille, du bled, et du score de 58,7 % remporté ici par Marine Le Pen à la dernière élection, dans une langue qui mélange le français et l'arabe. Ils tournent le dos à la chaussée étroite sur laquelle des voitures font parfois irruption, suivant l'ancien tracé de la nationale 7 qui traversait Brignoles de part en part, à côté de la jolie fontaine ronde en pierre dans laquelle l'eau ne coule plus.

Cette ville de près de 20.000 habitants, ancienne demeure des comtes de Provence et qui fut longtemps riche et prospère grâce à l'agri­culture et à la viticulture, connaît un déclassement accéléré qu'aucun maire n'est parvenu à enrayer. « Nous avons été abandonnés, déplore une habitante en faisant la queue à la boulangerie. Brignoles était un paradis, regardez ce qu'elle est devenue. » Derrière elle, une jeune mère ajoute : « Je ne conseillerais à personne de venir vivre ici. C'est d'un ennui… Pour aller faire un bowling, il faut aller à Saint-Maximin, pour acheter un tee-shirt à moins de 40 euros, c'est sur Amazon ou bien à Toulon, à quarante-cinq minutes de voiture… Pour un rendez-vous de médecin ou de pédiatre, il y a six mois d'attente », égrène-t-elle comme si la liste pouvait s'allonger davantage.

Derrière son plexiglas, la boulangère acquiesce et évoque leur « désert médical » : deux médecins de ville sur six partent à la retraite sans être remplacés. Sa voix, couverte par le bruit de la trancheuse, conclut : « On est de plus en plus traités comme des machines. Les clients entrent ici, ils disent “une baguette” sans un bonjour ni un merci. »

Dans une rue voisine, Babeto, trentenaire désœuvré avec des dents en or plein la bouche, un diamant à l'oreille, son chapeau Gucci vissé sur la tête et des lunettes noires, lance, entre deux Snapchat lus sur son écran de téléphone fissuré : « Il n'y a aucun divertissement ici, on dirait une prison décapotable ! »

Retour de l'emploi

Le maire actuel, Didier Brémond (DVD), entend bien faire mentir ces rumeurs urbaines. Arrivé en 2017 en cours de mandat, fort de son score qui tutoie les 80 % de suffrages exprimés en 2020, il souhaite attirer dans le centre les habitants dotés d'un bon pouvoir d'achat. « Nous avons permis que rouvrent déjà 13 commerces en centre-ville, ce qui n'était pas arrivé depuis vingt ans. Et la librairie, Le Bateau Blanc, a été sauvée », gage-t-il à propos d'une commune où près de la moitié des commerces affichent un « bail à céder » en devanture. « Les Brignolais se considèrent toujours orphelins de ces mines qui ont permis leur prospérité pendant plus d'un siècle. Lorsque je suis arrivé, les marchands de sommeil avaient envahi le cœur de ville, la population se sentait délaissée. Une chose peut inverser la tendance : le travail, travail, travail. »

J'ai connu le Brignoles communiste, avec des salafistes qui s'installent et les snacks halal remplaçant les magasins

Dans sa chemise au blanc éclatant, qui met en valeur son teint hâlé, cet ancien maire LR, devenu LREM compatible, explique combien la manne de 16 millions d'euros promise par Olivier Véran pour l'hôpital, la mue de l'école de musique en conservatoire et surtout le développement de la zone économique de Nicopolis, à l'entrée de la ville, sont les pièces maîtresses pour attirer les cadres supérieurs. « On a déjà 3300 emplois dans cette zone, mon objectif est d'en créer 1500 de plus dans les deux prochaines années, affirme-t-il. Nous sommes la seule commune de la Provence verte qui attire des travailleurs. »

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Sa campagne de réhabilitation des hôtels particuliers du centre-ville commence à peine mais déjà, les peintures, les balcons, les volets de certaines rues ont été rafraîchis. « Mon objectif est que s'installent entre 1000 et 1500 nouveaux habitants en cœur de ville », explique-t-il avec un large sourire. Le défi est de taille : avec ses volets fermés, balcons vétustes, rap à tue-tête, effluves de cannabis, tatouages qui dépassent des survêtements, chiens féroces tenus court et djellabas séchant aux fenêtres, ce quartier ressemble par endroits à une médina dépeuplée.

Centre-ville monotone

Aucun commerce de proximité n'en rompt la monotonie. « C'est aussi la faute du capitalisme qui tue les petits commerces en installant les hypermarchés à la périphérie de la ville », analyse l'essayiste Fabrice Hadjadj, qui a vécu dix ans à Brignoles jusqu'en 2012, où il a eu six de ses neuf enfants, tout en enseignant la littérature et la philosophie au lycée Sainte-Jeanne-d'Arc. « J'ai connu le Brignoles communiste, avec des salafistes qui s'installent et les snacks halal qui remplacent les magasins des rues commerçantes. L'été dernier, j'ai constaté aussi que le marché du samedi matin s'était transformé : auparavant, on y vendait des tropéziennes et des produits provençaux, aujourd'hui deux stands proposent des voiles islamiques. Il existe des liens de cultures réels entre la Provence et le Maghreb, conclut-il d'un ton serein. Après tout, les Maures ont conquis un temps une partie de ce territoire avant d'être repoussés. »

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Un vieux passant en déambulateur éructe, en désignant un monticule d'ordures sur une coquette place ensoleillée : « Vous trouvez les façades jolies. C'est vrai, mais les incivilités continuent. Les gens n'ont pas honte de laisser leurs vieux matelas et leurs machines à laver cassées sur les trottoirs. » On croise alors un architecte, diplômé de l'École de Chaillot, occupé à conseiller la propriétaire d'un immeuble datant du XVIe siècle, qui jouxte l'imposante église Saint-Sauveur du XIIe siècle.

Contrairement à une touriste qui se baladerait en minijupe dans la vieille ville, moi je me sens en sécurité parce que je suis voilée

« Entre 20 et 30 % du montant des travaux d'embellissement et de mise aux normes de ces bâtisses va être pris en charge par la collectivité, explique Damien Vuillard, qui passe d'un chantier à l'autre depuis un an. La ville et la communauté d'agglomérations participent financièrement pour sauvegarder l'harmonie esthétique, et l'architecture typique que l'on trouve ici. » Mille trois cents immeubles du cœur historique de Brignoles devraient être ainsi restaurés, grâce à la concession accordée pour dix ans à Var Aménagement Développement (VAD).

« Autour de l'église, les édifices datent du XVe siècle. La ville se développe ensuite de façon concentrique aux XVIIIe et XIXe siècles. » Et puis plus rien. Ou plutôt si, des pavillons en crépi par centaines à l'est de la ville. Il y a deux ans, le centre a été classé secteur sauvegardé. « Le ministère de la Culture a estimé qu'il relevait d'un site patrimonial remarquable, ce qui permet de défiscaliser la revente des appartements, et constitue un outil d'encouragement pour les promoteurs qui investissent dans la pierre. »

Femmes voilées

Des religieuses, appartenant à la Congrégation des Sœurs apostoliques de Saint-Jean, habitent la vieille ville depuis trente ans. L'une d'elles sort les poubelles de son couvent et salue en chemin ses voisines, souvent voilées, qui passent avec le sourire. « Contrairement à une touriste qui se baladerait en minijupe dans la vieille ville, moi je me sens en sécurité parce que je suis voilée, laisse-t-elle échapper avec espièglerie. Depuis 1991, nous sillonnons le quartier. Mais récemment, avec les cinq autres sœurs, nous avons préféré déménager à côté de l'église parce que notre couvent de la rue Saint-Joseph se trouvait en face d'une mosquée salafiste. C'était compliqué »,murmure-t-elle sans vouloir en dire davantage. À trois rues, en effet, une grande affiche blanche où l'on peut lire « Mosquée de l'unicité » traduit en langue arabe, surplombe une porte sur laquelle pointe une caméra de surveillance rafistolée.

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Difficile de décrire le mélange de déshérence et de calme qui flotte sur cette ville au lustre déclinant. Au-delà des remparts, pavillons, villas et maisons ont poussé à l'ombre des cyprès, hébergeant des estivants, des officiers à la retraite, des viticulteurs. George Clooney, Brad Pitt et le réalisateur américain George Lucas ont désormais leur vignoble dans l'immédiat voisinage. Ces mondes disparates se rencontrent peu, et mal. La jeunesse autochtone et immigrée se mêle sur les bancs de l'école et parfois au sein des associations qui fleurissent dans la ville. Cependant, chacun sait à quelle communauté il appartient.

L'heure du berger

Le Secours catholique organise des distributions de « paniers potagers solidaires » aux plus nécessiteux. Des bénévoles chrétiens, juifs et musulmans, des religieuses et l'imam de la deuxième mosquée de la ville viennent tous les mercredis prêter main-forte à quelque 30 familles bénéficiaires. Le panier coûte 6 euros au lieu de 18 et les produits sont locaux.

Juste à côté, dans le centre paroissial, quelques-uns des 100 immigrés demandeurs d'asile hébergés à Brignoles, apprennent le français grâce à l'association Accalmie. Depuis cinq ans, 40 jeunes, âgés de moins de 16 ans, mineurs isolés étrangers, sont logés à l'hôtel Ibis Budget qu'on aperçoit à la sortie de l'autoroute. Certains vont à l'école ou suivent un apprentissage. Ils arrivent du Bangladesh, de Guinée, du Mali, du Tchad, « parfois dans leur tenue de migrant avec seulement leur téléphone portable », explique une agrégée de lettres à la retraite qui leur fait cours avec quatre autres femmes bénévoles. Sur sa liste, 20 noms sont inscrits. Seuls quatre garçons, l'air un peu perdu, sont venus cet après-midi. « Le problème, c'est qu'ils ont la télévision dans leur chambre à l'Ibis. Ils préfèrent y rester que de venir », se désole-t-elle.

Au bar Mireille, proche du centre des finances publiques et de l'ancienne gare routière, Paul Martin, appelé « Popaul », distille sa bonne humeur du haut de ses 91 ans. « Ma famille est la mémoire vivante de Brignoles, clame cet ex-dirigeant d'entreprise dont le père a été huissier au tribunal civil. La fin de la bauxite nous a foutus en l'air. Et Marine Le Pen, elle nous prend pour des fadas ! Elle nous emmerde avec l'Algérie française ! » En face de lui, le député candidat RN qui espère détrôner la députée Valérie Gomez-Bassac (LREM) au prochain scrutin, est presque gêné de ce franc-parler.

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« Vous imaginez, on représente plus d'un Brignolais sur deux et on est totalement ostracisés, s'indigne Frank Giletti. Ici, on est typiquement dans une France périurbaine, celle des Français qui ont fui les métropoles et le littoral où les prix se sont envolés. À Brignoles, la classe moyenne est en train de perdre ses avantages parce qu'on n'a plus les moyens d'intégrer les nouveaux arrivants. » Le vieil homme, qui attend « l'heure du berger » pour commander son pastis, analyse : « L'équilibre des communautés a basculé dans les années 2000, quand le centre-ville a été laissé à l'abandon. Il y a peut-être un peu trop de bronzés par ici, mais avec le nouveau maire qui trouve des sous, on va relancer Brignoles pour en refaire une ville où il fait bon vivre. » Frank Giletti rétorque : « Moi, je n'ai rien contre eux, j'en ai, en revanche, beaucoup contre le laxisme des hommes politiques. »

L'éventuelle candidature d'Éric Zemmour dans le Var ne suscite pas un grand enthousiasme sur cette terrasse ombragée. Dans le département, Marine Le Pen a recueilli 55 % des voix le 24 avril, et le candidat de Reconquête 13,25 % au premier tour. « Zemmour nous explique comment vivre en bons Français, ça me fait bien rire. Ma famille était déjà en France quand ses parents élevaient des chèvres en Kabylie. Et regardez : il nous considère comme des étrangers », s'exclame Mohammed, élégant homme né à Aubagne en 1951 de parents algériens arrivés dans la région en 1930. En l'écoutant parler avec émotion de ses deux fils, diplômés d'HEC et d'une grande école d'ingénieur, qui font de belles carrières à Paris et New York, on songe qu'il fut un temps où la machine à intégrer fonctionnait.

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Le Figaro

Festival cherche réalisatrices: à Cannes, la promesse de parité difficile à tenir

Sur 21 films en compétition, seules cinq réalisatrices sont en lice pour la statuette. En cause? Une industrie encore trop masculine, se défendent les organisateurs.

Comme un air de déjà-vu: avec cinq réalisatrices - sur 21 films - en compétition, le Festival de Cannes a du mal à tenir sa promesse de parité. En cause? Une industrie encore trop masculine, se défendent les organisateurs.

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Pourtant, comme l'année dernière - qui a vu la Française Julia Ducournau rafler la récompense suprême et devenir la deuxième réalisatrice palmée de l'histoire -, cette 75e édition n'est pas dépourvue de réalisatrices, notamment dans les sections parallèles.

Elles sont cinq cinéastes en compétition (contre quatre l'année dernière) et permettent au Festival d'atteindre son record: l'actrice et réalisatrice Valeria Bruni-Tedeschi, 57 ans, présentera Les Amandiers, sur l'école de théâtre éponyme fondée par Patrice Chéreau. Également en lice pour la Palme d'or, Claire Denis, 76 ans, avec Stars At Noon, tourné en Amérique centrale. Une autre Française est en lice pour la distinction suprême: Léonor Serraille, née en 1986, pour son deuxième film Un petit frère, racontant l'histoire d'une famille issue de l'immigration, de la fin des années 1980 à nos jours.

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Grande figure du cinéma indépendant, l'Américaine Kelly Reichardt, 58 ans, présentera Showing up, sur le quotidien d'une artiste incarnée par Michelle Williams. Il faudra aussi compter avec la Belge Charlotte Vandermeersch, 38 ans, pour Les huit montagnes, co-réalisé avec Félix Van Groeningen.

Du côté des autres grands festivals, la question de la parité n'est pas non plus évidente. En septembre, la Mostra de Venise a sélectionné, en compétition, cinq films de réalisatrices. Sur 21 films. Seule la Berlinale a fait mieux: pour son édition en février 2022, sept films sur les 18 en compétition étaient l'œuvre de réalisatrices. Comme à Cannes, ce sont deux femmes - la Française Audrey Diwan et l'Espagnole Carla Simon - qui ont raflé les prestigieux prix de ces festivals.

Les sections parallèles

Le Festival de Cannes ne se résume pas à sa Sélection officielle. Ainsi, dans la Semaine de la critique, qui met en avant de jeunes réalisateurs, sur les onze longs-métrages sélectionnés, cinq sont réalisés par des femmes, parmi lesquels Tout le monde aime Jeanne de Céline Devaux, avec l'humoriste Blanche Gardin. Même tonalité du côté de la Quinzaine des réalisateurs où onze réalisatrices sont sélectionnées, pour un total de 23 films. Créée par la Société des réalisateurs de films en 1969, cette section a pour objectif de découvrir les films de jeunes auteurs et de saluer les œuvres de réalisateurs reconnus. Elle débutera cette année par la remise du traditionnel Carrosse d'Or à Kelly Reichardt. Parmi les films sélectionnés, le très attendu Les Années Super 8, premier film de l'autrice Annie Ernaux, réalisé avec son fils David, ou encore le film de Mia Hansen-Løve Un Beau Matin avec Melvil Poupaud et Léa Seydoux.

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Les à-côtés

Si la sélection officielle reste le maillon faible, du côté du jury la parité est davantage respectée avec quatre femmes sur neuf membres. Trois fois, les femmes ont été plus nombreuses que les hommes (2009, 2014 et 2018). Par ailleurs, si le président du jury est un homme, Vincent Lindon, les noms d'actrices comme Penélope Cruz avaient circulé jusqu'au dernier moment. À cela, s'ajoute la nomination à la présidence du Festival de la juriste Iris Knobloch, qui succédera en juillet à Pierre Lescure. Elle sera la seule femme à la tête d'un grand festival. Du côté des sections parallèles, Ava Cahen a pris la tête, cette année, de la Semaine de la critique. Enfin, le Festival fait la part belle à plusieurs films et documentaires brassant des sujets liés aux femmes tels que les féminicides, l'accès à l'avortement. Parmi les films en compétition, Riposte féministe (Un certain regard) de Marie Perennès et Simon Depardon ou Holy Spider d’Ali Abbasi.

Festival de Cannes 2022 : les films en compétition pour la palme d'or

Decision to leave de Park Chan-Wook, Les crimes du futur de David Cronenberg ou encore Tori et Lokita de Jean-Pierre et Luc Dardenne... Retrouvez la liste des longs-métrages qui devront séduire le jury de cette 75e édition, du 17 au 28 mai.

Cannes 2022: le dernier film d'un réalisateur tué à Marioupol présenté hors compétition

Le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius de 45 ans a été tué en tentant de fuir Marioupol où il avait tourné son dernier film Mariupolis 2.

Festival de Cannes 2022 : les films à voir sur la plage, en marge de la sélection officielle

The Truman Show, Le Parrain, E.T, Le Pacte des Loups... Le cinéma à ciel ouvert de la plage Macé, face au Majestic, propose une programmation de grands classiques et une avant-première mondiale de la comédie La Cour des miracles.

Valeurs Actuelles

Burkini à Grenoble : Eric Piolle face à une levée de boucliers dans son propre camp

Tout maire de Grenoble qu’il est, Éric Piolle ne décide pas de la pluie et du beau temps chez lui. Même sur son sujet totem, le burkini, qu’il replace sur le devant de la scène tous les ans, l’édile isérois est fortement contesté localement. Selon les informations du Parisien, une fronde est en train de voir le jour au sein de sa majorité municipale. Treize élus, tous membres de l’alliance PCF-EELV-LFI-PS, s’apprêteraient à dévoiler un communiqué exprimant leur désaccord sur la question du burkini.

Tous les treize seraient prêts à voter contre, lors de la délibération du conseil municipal, prévue pour ce lundi 16 mai. Or ces treize « non » issus de la majorité municipale porteraient à 27 – en ajoutant les voix de l’opposition – le nombre d’opposants à l’autorisation du burkini. Pas tout à fait assez pour faire bloquer la mesure, puisqu’il faudrait 30 suffrages, mais suffisant pour mettre la pression sur les autres élus de la majorité et faire entendre la voix du « groupe des contre ».

Et le programme ?

Pour l’heure, seuls deux de ces treize frondeurs sont connus : il s’agit d’Hakim Sabri, 4e adjoint d’Éric Piolle, et de Salima Djidel, conseillère municipale. À deux, ils ont obtenu difficilement la rédaction de ce communiqué, après des jours de tractations. Les autres signataires, tous restés anonymes, partagent en tout cas un constat : l’autorisation du burkini, devenue le cheval de bataille national d’Éric Piolle, n’a jamais figuré au programme de la liste « Grenoble en commun ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Roi de la table en Irak, le riz ambre menacé par la sécheresse

Publié le : 15/05/2022 - 08:22Modifié le : 15/05/2022 - 08:21

Al-Abassiya (Irak) (AFP) – C'est une variété de riz aromatisé utilisée en Irak pour préparer les plats traditionnels. Mais dans un pays frappé par la sécheresse et une chute drastique des réserves en eau, le riz ambre lutte pour sa survie.

"Depuis que je suis enfant, je plante le riz ambre", confie Abou Rassoul, près d'une rigole quasi-asséchée, irriguant en temps normal ses deux hectares de terre dans la province centrale de Najaf, près du village d'Al-Abassiya.

"C'est avec l'eau que nous pouvons planter chaque année (...) On vit de cette terre", plaide l'agriculteur au visage buriné.

Après trois années de sécheresse et une chute des précipitations, cette saison la culture du riz ambre, qui tient son nom de son arôme, similaire à celui de la résine d'ambre, sera symbolique.

En principe, les champs plantés dès la mi-mai doivent rester immergés tout l'été. Un luxe que l'Irak ne peut plus se permettre.

Les réserves en eau du pays disponibles sont actuellement "bien en deçà de notre seuil critique de 18 milliards de mètres cubes", explique à l'AFP le responsable des ressources hydriques de Najaf, Chaker Fayez Kadhim.

Or les rizières drainent entre 10 à 12 milliards de mètres cubes d'eau pendant la période de culture jusqu'à la récolte en octobre, souligne-t-il. "Difficile de cultiver le riz à Najaf ou dans d'autres provinces, en raison de la consommation élevée en eau".

Auparavant, plus de 70% du riz ambre était cultivé à Diwaniya et dans les provinces voisines de Najaf.

Début mai les autorités ont limité les superficies des cultures: seuls 10.000 donums de riz (un millier d'hectares) y seront cultivés, selon le ministère de l'Agriculture, contre 350.000 donums en temps normal.

Menacé de disparition

Les consommateurs devront recourir à des variétés importées pour préparer le traditionnel Qouzi, viande de mouton servie avec du riz, ou encore le mansaf et les dolmas, légumes farcis.

L'Irak produisait annuellement jusqu'à 300.000 tonnes de riz, selon Mohamed Chasseb, haut responsable au département de la planification du ministère de l'Agriculture.

Surnommé en arabe le "pays des deux fleuves" -le Tigre et l'Euphrate- l'Irak voit depuis des années ses ressources en eau diminuer. Bagdad ne cesse de dénoncer ses voisins, Turquie et Iran en tête, qui construisent en amont des barrages et réduisent le débit.

Celui de l'Euphrate représente actuellement 30% de ce qu'il était en temps normal, selon M. Khadim, qui réclame une "action politique".

"Il y a un risque de voir disparaître la culture du riz en raison du manque d'eau", avertit le président des associations paysannes de Najaf, Ahmed Hassoun.

L'ingénieur agricole de 51 ans fustige la responsabilité des autorités: "Nous savons que l'Irak sera privé de pluies dans les années à venir". Malgré cela, rien n'a été fait pour "moderniser les systèmes d'irrigation".

"Le gouvernement n'a que faire de l'agriculture. Il a transformé l'Irak en marché pour tous les pays voisins", regrette M. Hassoun, en référence aux importations agricoles, iraniennes et turques notamment, qui inondent l'Irak.

"Gagne-pain"

En 2021, la Banque mondiale enregistrait une contraction de 17,5% de l'activité agricole en Irak, après notamment de "sévères sécheresses".

L'enjeu est de taille pour ce pays ultra-dépendant de la rente pétrolière qui veut diversifier son économie: l'agriculture représente 20% des emplois et est le second plus gros contributeur au PIB (5%), immédiatement derrière le pétrole.

"Ce qu'on veut c'est que l'Etat s'intéresse aux agriculteurs", témoigne Jassem Zaher à Najaf, dénonçant notamment les retards dans les paiements quand l'Etat est acheteur.

Le sexagénaire cultive aussi le riz ambre: "On n'a pas d'autres cultures, c'est le gagne-pain du paysan".

Cette année, la tonne de riz est vendue par les agriculteurs au ministère du Commerce 750.000 dinars irakiens, soit 500 dollars la tonne.

Outre les agriculteurs, c'est tout un écosystème qui est menacé.

Il y a notamment les dizaines de petits ateliers traditionnels, les "majracha", où le riz est trié et purifié avant sa commercialisation.

Dans l'atelier d'Adel al-Haj Ghafel à Najaf, deux ouvriers armés de pelle s'activent pieds nus au milieu de monticules de riz. Les grains sont versés dans de gros récipients métalliques et passent par plusieurs tamis pour éliminer toute impureté.

"On dépend totalement des agriculteurs", dit le quadragénaire qui a hérité son activité de son père.

Il résume simplement: "S'il n'y a pas de culture, on fermera les ateliers et on attendra l'année prochaine, avec l'espoir qu'ils vont planter."

© 2022 AFP

Le Figaro

Si le louvre m’était conté…en musique(s), sur Arte

Thierry Hillériteau

CRITIQUE - Dans un documentaire inédit, l’ensemble de musique baroque de Sébastien Daucé, Correspondances, est filmé dans le musée. En parallèle, 800 ans d’histoire du palais sont racontés. Le Louvre en musiques, à ne pas manquer ce dimanche 15 mai sur Arte à 18 heures 45 et sur arte.tv

Si Versailles a longtemps cristallisé le rapport de la monarchie française aux arts en général et à la musique en particulier, le Louvre a lui aussi eu sa part, dans la relation étroite que cette dernière a pu entretenir avec le pouvoir. C’est ce que le chef Sébastien Daucé et son ensemble Correspondances vinrent rappeler de manière spectaculaire en 2015, en ressuscitant le mythique Ballet royal de la nuit.

Ballet que dansa Louis XIV dans la salle du Petit Bourbon, en 1653… À l’emplacement même de l’actuelle colonnade du Louvre. Après six heures de spectacle, le jeune monarque, à peine âgé de 15 ans, y était apparu revêtu des atours du Soleil, afin de dissiper le désordre d’une nuit d’ivresse et de cauchemar. Symbolisant ainsi la restauration du pouvoir royal après la Fronde.

Il était logique que ce même Sébastien Daucé serve de guide dans ce documentaire inédit Le Louvre en musiques. Une exploration, en moins d’une heure, de huit cents ans de musique, débutée avec Pérotin et l’école de Notre-Dame, et qui s’achève avec L’Oiseau de feu de Stravinsky, dirigé par Pierre Boulez sous la Pyramide du Louvre en 2008.

Prenant prétexte d’un concert de l’ensemble Correspondances, filmé dans la salle des Cariatides (autour du programme du disque Les Plaisirs du Louvre enregistré par ce même ensemble en 2020 chez Harmonia Mundi), le réalisateur Christophe Maillet a promené sa caméra dans les différents espaces du musée. Nous faisant entrevoir la place que put y occuper la musique au fur et à mesure de ses évolutions.

Louis XIVet le «Ballet royal de la nuit»

La forteresse primitive de Philippe-Auguste, dont les vestiges sont évoqués au pavillon de l’Horloge, revit ainsi au son des premières polyphonies de Pérotin, rapidement rejointes par les chansons du trouvère Gautier de Coinci. Le Louvre d’Henri II, qui à partir de 1547 fusionne tradition française et renaissance italienne, s’anime quant à lui des Fantaisies plus fleuries d’Albert de Rippe. À partir de 1564, les Tuileries s’élèvent sous l’impulsion de Catherine de Médicis. La musique de Claude Goudimel, compositeur que l’on retrouvera parmi les victimes du massacre de la Saint-Barthélemy, rappelle que le drame se jouera à ses portes.

Changement radical d’ambiance: avec le galant Mignonne allons voir si la rose de Costeley, inspiré de Ronsard, voici le Louvre d’Henri IV. Celui où se croisent poètes, peintres et musiciens. Son fils Louis XIII s’y épanouit. Au point de se rêver lui-même compositeur, comme en témoigne ce sympathique Ballet de la Merlaison tiré des Gascons. Mais c’est évidemment Louis XIV et Mazarin, avec le Ballet royal de la nuit, qui donnent au Louvre son plus emblématique coup d’éclat musical. L’œuvre est évoquée à plusieurs reprises, mais l’extrait le plus envoûtant est son prologue chanté avec une grâce surnaturelle par Lucile Richardot, au timbre reconnaissable entre mille.

De Haydn à Debussy

Ce Ballet de la nuit n’est toutefois pas le seul ouvrage d’envergure donné au Louvre sous le règne de Louis XIV, puisque le monument accueillera en 1662 l’Hercule amoureux de Francesco Cavalli, commandé à l’origine pour le mariage de Louis XIV et Marie-Thérèse d’Autriche, et retardé de deux ans. L’établissement de la cour à Versailles en 1666 ne relègue pas le Louvre au silence éternel de ses statues. À partir de 1725, le Pavillon central des Tuileries devient le siège du Concert spirituel, première société de concerts payants de la capitale. On y joue notamment Haydn. Même transformé en musée, le palais restera un lieu de cérémonies d’envergures, où la musique aura toujours droit de cité.

Au XIX siècle, on y entend s’affronter Boieldieu et Berlioz, comme on y oppose Girodet à Géricault. Napoléon y épouse Marie-Louise en 1810, sur fond de Cherubini (qui y sera décoré quelques années plus tard par Charles X). On y célèbre le baptême du petit-fils de Louis XVIII sur du Rossini. Et Debussy s’y perdra encore, de longues heures durant, à la toute fin du XIX siècle… Comme en témoigneront ses Images oubliées, dont un onirique Souvenir du Louvre.

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PORTRAIT - Issue de l’Opéra de Paris, elle explose comme danseuse et comédienne dans «En corps», le dernier film de Cédric Klapisch, qui a dépassé le million d’entrées.

The Northman, Nitram, The Duke... Les films à voir ou à éviter cette semaine

La vengeance sanglante d'un jeune prince viking, un fait divers qui endeuilla l'Australie, un Robin des bois qui dérobe une toile de Goya à Londres... Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

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Dans ses mémoires Putting the Rabbit in the Hat, l'acteur britannique règle quelques comptes avec ses collègues, dont Quentin Tarantino, Ed Norton, Steven Seagal et Michael Caine. Saignant.

Valeurs Actuelles

Éric Naulleau : « Je ne renierai jamais mon amitié avec Éric Zemmour »

Dans la sphère politique et médiatique, il est coutume de dire que l’amitié n’existe pas – du moins qu’elle est chose très fragile. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les liens qu’entretiennent Eric Naulleau et Eric Zemmour constituent l’une des plus belles exceptions à cet adage. L’écrivain en a fait une nouvelle démonstration lors d’un entretien accordé au Figaro samedi 14 mai, à l’occasion de la parution d’un ouvrage cosigné avec Michel Onfray.

Interrogé, comme souvent, sur la difficulté d’être de gauche quand on est ami avec l’un des hommes politiques les plus en vue de la droite radicale, Eric Naulleau s’est montré catégorique : « Je ne renierai jamais mon amitié avec Éric Zemmour », explique-t-il d’entrée, évoquant « une relation fraternelle relevant d’une part non-négociable » de lui-même. Une amitié d’abord intellectuelle – « Nous avons en commun certaines convictions, comme celle que dix mille heures de présence à la télévision ne vaudront jamais d’avoir écrit une page de Proust ou de Chateaubriand » – mais qui peut se trouver des points communs politiques – « Nous partageons aussi une même inquiétude quant à une possible disparition de la France telle que nous l’aimons ».

Ma gauche à moi, elle me parle d’aventures

Eric Naulleau ne s’est pas contenté de revenir sur ses liens avec le fondateur de Reconquête !. Il a également consacré un long moment à étriller la gauche moderne, dans lequel il se reconnaît de moins en moins. « Le PS, Les Verts et le PC ont capitulé en rase campagne (électorale) devant les exigences d’un Jean-Luc Mélenchon qui n’a jamais caché son mépris à leur endroit », déclare-t-il, fustigeant la disparition soudaine de « différends, qualifiés de fondamentaux hier encore ».

« Ma gauche est républicaine, laïque, sociale et antitotalitaire », abonde l’écrivain, listant parmi ses totems : Albert Camus, George Orwell et, comme de juste, Michel Onfray.

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France24 - World

France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

Issued on: 11/05/2022 - 17:17

Aude MAZOUE

As global warming accelerates, the spectre of drought haunts France’s once verdant farmland. Even now, before the start of summer, 15 administrative départements have had to restrict water use while farmers warn that the current situation will have an adverse impact on crop yields.   

Few people in France are talking about this looming catastrophe – but all the signs of a record drought are there.

“No region has been spared. We can see the earth cracking every day. Yesterday I was at a farmer’s house in the Puy-de-Dôme region [in central France]; he was watering the wheat. If things carry on like this, farmers who can irrigate their crops will be able to deal with it but the others will face a dramatic reduction in their yields,” Christiane Lambert, the head of France’s biggest agricultural union the FNSEA, told AFP on Monday. 

Since last autumn we’ve seen “huge droughts” in Spain and Portugal and the same phenomenon has spread to southern France, Lambert said. But “what is unusual this season is that drought is affecting regions north of the Loire”, the river that divides southern and northern France. 

‘The water tables couldn’t be filled’ 

The French agriculture ministry is all too aware of the crisis. “Winter crops such as wheat and barley, currently growing [before cultivation later on], are starting to experience conditions that will affect yields,” a spokesperson said. The hot and dry weather France has seen over the past few weeks could also affect spring crops like corn, sunflower and beet – as well as the fodder needed to feed livestock. 

Drought will not only undermine the food supply but has effects further afield. “As well as farming, drought has a huge impact on a lot of other things – like buildings,” warned hydrologist Emma Haziza. “We’re seeing more and more houses collapsing. This is unprecedented in France. The damage droughts create is more expensive to deal with than [the consequences of] floods and it will have huge long-term economic consequences.”

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France’s energy flows could also be affected. “What’s more, drought has a negative impact on energy production, as nuclear power plants need a lot of water to cool the reactors.” 

A rise in temperatures this April – even after the first day of the month saw snowfall in France – caused a 25 percent drop in rainfall from normal patterns. This heatwave is “remarkable in terms of how early it is, how long it is lasting, and how widespread it is geographically”, France’s Meteorological Office said. 

Combined with unusually low rainfall last winter, these conditions have produced the current drought: A deficit of rain over two successive seasons meant “the water tables couldn’t be filled”, Haziza said.

“So very quickly we ended up in a critical situation – before summer has even started.”   

For Haziza, who studies how water is distributed and circulated around the planet, the reasons for the current shortage are clear.   

>> ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24

“The lack of rain is directly caused by climate change; there’s no doubt about that,” she said. “Drought is one of the first consequences we can see. As things stand, this phenomenon is occurring sooner and sooner and becomes more widespread every year.” 

Indeed, this is the first time France has endured what meteorologists call a “flash drought” – a phenomenon usually experienced by countries that are more hot and arid, with soil and crops drying up in just five days. 

‘Spiraling out of control’   

Drought has hit some regions particularly badly – especially in southeastern France, the east of the country and the Poitou-Charentes region in the west. “Some regions’ water tables manage to fill up easily while others don’t,” Haziza said. “But now, even regions that thought they wouldn’t have a drought, like northern France – not to mention large parts of northern Europe, including Belgium – are beginning to suffer from its effects.”   

By imposing restrictions on those 15 départements, the French government is managing the crisis – but remains far from tackling its root cause. The measures vary by département – from banning people watering gardens or fields at specific times to a total ban on using water for washing your car.      

After talks with France’s water companies and farmers’ representatives, the agriculture ministry announced that the Third Agricultural Revolution, a fund launched in April aimed at helping farmers deal with climate change, will be doubled to €40 million.       

The French government also announced in late April that water companies could spend an extra €100 million to help farmers adapt to climate change or to create new reservoirs. 

France has done better than most developed countries at responding to the threat of climate change, and began transitioning away from fossil fuels to nuclear power in the 1970s. President Emmanuel Macron has recently reiterated his support for nuclear energy.

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Even so, measures aimed at dealing with the current drought are nothing compared to the forces of climate change driving it. France must make long-term changes to its agricultural model, Haziza said, including a shift from its current production-oriented paradigm – which fuels the drought problem by driving deforestation.

“The whole system is spiralling out of control,” she said. “We’re running head on into climate change.” 

This article was translated from the original in French.

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Le Figaro

Ces habitations alternatives visent le titre de plus belle maison de l’année

Actualité

EN IMAGES - Dans le cadre du concours Archinovo 2022, découvrez notre sélection du week-end pour voter en faveur de votre projet favori parmi les 44 projets en lice.

Par Le Figaro Immobilier

Mis à jour le 15/05/22, 05:00

Publié le 15/05/22, 05:00

  • Le bono (56)
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  • L'Isle-sur-Serein (89)
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  • Roquefort-la-Bédoule (13)
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  • Saint-Jean-d'Illac (33)
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  • Loudenvielle (65)
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Dans cette sélection 2022, les habitats vraiment alternatifs tiennent encore une place réduite mais elle sera sans doute appelée à grandir dans les années qui viennent. On y retrouve des envies écologiques très fortes, avec des habitations souvent nomades et des structures légères qui ne dégradent pas le site une fois que l’habitation est déplacée. Les circuits courts sont favorisés net une relation forte s’établit avec l’environnement où est installé le logement.

• La cabane flottante de Châteauneuf-du-Pape (84)

Cette réalisation de l’Atelier Lavit (cabinet parisien d’architecture et de design) est un éco-hôtel situé dans une réserve de pêche, à deux pas d’Avignon. Il s’agit d’un ensemble de 15 suites évoquant des bâtiments primitifs au bord du lac, flottant sur l’eau tels des radeaux ou installés sur pilotis. L’architecture dialogue parfaitement avec les roseaux du lac dont elle reprend l’élégant élan vertical. Les lodges sont préfabriqués dans des ateliers de charpentiers en Dordogne.

• La petite maison de Guitinières (17)

Signée du studio d’architecture 2m26 (fondé par deux Français, Mélanie Heresbach et Sébastien Renauld, mais basé à Kyoto), cette petite construction est une maison d’hôtes conçue pour deux personnes dans une petite commune de Charente-Maritime. Implanté dans une vaste propriété, à l’écart de la résidence principale, l’endroit offre une surface habitable de 35 m². La maison comme les meubles sont exclusivement réalisés avec des matériaux locaux recyclables. Les piliers de béton surélèvent légèrement le volume de l’habitation au-dessus du sol afin de l’isoler de l’humidité. Un ensemble de portes et de paravents mobiles permet de créer jusqu’à 4 pièces, dont un patio sans toit ouvert sur l’extérieur.

• La maison 100% bois de Montlouis-sur-Loire (37)

Ce prototype d’habitat flexible est le résultat de la collaboration du cabinet d’architecture et d’urbanisme Local (basé à Bergen, Bruxelles et Paris) et de l’agence Suphadish. S’élevant parmi les arbres de la forêt de la Bourdaisière, cette construction offre 55 m² habitables et a été conçue comme une maison de vacances pour deux personnes. Les propriétés des diverses essences de bois employées ici ont été étudiées pour correspondre aux usages et respecter le site: les pieux sur lesquels repose la maison sont en acacia, les poteaux sont des troncs de châtaignier directement extraits du site, les façades sont constituées de panneaux de bois lamellé-collé permettant de grandes ouvertures, les planchers et la toiture sont, quant à eux, réalisés en ossature bois classique.

• Le module #3070 (construction itinérante)

Ce module carré autonome conçu par Delacave Architectes/Architectural think tank se veut un laboratoire d’architecture flexible. Ce lieu qui sert d’espace de réflexion autour de l’architecture contemporaine est extensible en fonction des besoins des commanditaires. Il a notamment servi de salle de lecture (au Caire), de salle de musique (à Paris) ou de maison de vacances (en Finlande). Sa structure se compose de huit poteaux porteurs de quatre mètres de haut reposant sur une dalle en béton. Entre les poteaux viennent s’insérer des cloisons vitrées en verre et une porte pivotante. Un toit terrasse déborde des quatre façades et assure l’isolation et la protection thermique de l’ensemble. Les meubles sont dessinés sur mesure et façonnés dans le même bois que la structure.

• Le proto-habitat (construction itinérante)

Ce projet d’habitat flexible a été conçu par Frédérique Barchelard et Flavien Menu (Wald). Il doit répondre aussi bien aux situations d’itinérance et d’urgence qu’à l’urbanisme transitoire ou encore aux exigences de la construction individuelle. Les modules sont juxtaposables, superposables et peuvent s’emboîter pour favoriser des usages individuels ou collectifs. Montable et démontable à l’infini, ce pavillon prototype de huit mètres de haut a été entièrement construit en bois sourcé à moins de 400 km du site d’assemblage.

• La SuperPausée de Ploemel (56)

Cette «macro-tente» née de la superposition de deux canadiennes est née de l’imagination de Vous, un collectif de douze amis rencontrés sur les bancs de l’école d’architecture de Nantes. Les piquets de bois ont été remplacés par une structure tubulaire en acier et l’ensemble est mis en tension grâce au Dyneema, un cordage en polyéthylène emprunté au domaine nautique. L’ensemble se déploie comme un tabouret de camping. La structure est conçue pour héberger quatre personnes dans 50 m² avec à l’étage une chambre de 9 m², perchée à quatre mètres du sol.

Le Figaro

Quand partir au Canada ? Météo, climat, activités… La meilleure période par région

La rédaction du Figaro Voyage

De Montréal à Vancouver en passant par Québec, Toronto, Ottawa et les Grandes Plaines, le Canada est un vaste territoire et terrain de jeu rêvé des aventuriers. Nos conseils pour bien choisir vos dates de voyage et votre destination, selon le climat et les activités souhaitées.

En raison de son étendue latitudinale, le Canada présente une grande variété de climats. Les deux tiers nord du pays connaissent des hivers très froids et des étés courts et frais. La région des plaines intérieures a un climat continental, marqué par de précipitations relativement faibles, tandis que l'Ontario et le Québec sont caractérisés par des étés chauds et humides. À l'exception de la côte ouest, tout le Canada connaît une saison hivernale avec des températures moyennes inférieures à 0°C et une couverture neigeuse continue.

Lire le dossierCanada : le guide de voyage du Figaro

Quelle est la meilleure période pour partir au Québec et dans l'est du Canada ?

L'est du Canada connaît des étés humides et des hivers enneigés. L'Ontario et le Québec bénéficient d'un climat davantage continental que les régions côtières du Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve et Labrador. Les températures hivernales peuvent descendre en dessous de -20°C tandis que le mercure grimpe jusqu'à 28°C en été. La période allant de mai à octobre est à privilégier pour découvrir les charmes de cette partie du Canada, notamment la ville de Québec, dominée par l'imposant Château Frontenac et sa longue terrasse donnant sur la vieille ville et le port. En quittant la ville vers le sud, vous arriverez à Montréal, appréciée pour sa vivacité culturelle et sa vie nocturne animée.

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Située au bord du lac Ontario, Toronto est la plus grande ville du Canada. Multiethnique et riche en musées, elle est le point de départ idéal pour visiter les chutes du Niagara. Capitale fédérale du Canada, Ottawa occupe une position panoramique sur la rive sud de la rivière des Outaouais. Le centre-ville se déploie parmi les canaux sinueux de la rivière et les environs de la ville sont caractérisés par le charme rural des vieux villages. À l'extrémité orientale du Canada se trouve St. John's, la plus ancienne ville du Canada, avec ses maisons en bois colorées s'élevant du port, lui conférant un charme pittoresque.

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Quelle est la meilleure période pour partir à Vancouver et sur la côte Pacifique du Canada ?

La Colombie-Britannique est l'une des régions les plus chaudes du Canada. Les températures estivales peuvent dépasser les 30°C dans les zones intérieures de la province tandis que les hivers y sont froids, avec un mercure atteignant parfois moins de -20°C. Les régions côtières ont un climat plus modéré, avec des maximales estivales de 25°C à Vancouver, où le thermomètre descend rarement en dessous de 0°C en hiver.

La période allant de la fin du printemps au début de l'automne est idéale pour découvrir cette ville dynamique où vous pourrez flâner parmi les arbres imposants du parc Stanley et visiter le plus grand aquarium du pays. Ne manquez pas de faire un détour par l'île de Vancouver, où se trouve Victoria, la capitale de la province. Les amateurs de surf pourront s'adonner à leur passion à Tofino tandis que les amoureux de la nature préféreront s'aventurer dans certaines des forêts les plus anciennes du pays. Entre avril et octobre, vous pourrez même observer des orques et des baleines à bosse nageant au large de l'île.

Quelle est la meilleure période pour partir dans les Grandes Plaines du Canada ?

Les Grandes Plaines couvrent les régions du Manitoba, de Saskatchewan et certaines parties de l'Alberta. Dans ce vaste territoire présentant une grande variété de flore et de faune endémiques, le climat est continental avec des températures saisonnières parfois extrêmes. Bénéficiant du meilleur taux d'ensoleillement de toutes les provinces, l'Alberta connaît des étés très chauds, avec des maximales pouvant dépasser les 30°C, et des hivers glaciaux durant lesquels les températures descendent jusqu'à -25°C.

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La période allant d'avril à octobre est idéale pour découvrir les parcs nationaux de l'État, avec une préférence pour les mois de septembre et octobre, lorsque opère la magie de l'été indien. En partant du parc national de Banff, vous emprunterez des routes panoramiques à couper le souffle qui passent par le lac Louise et le glacier Athabasca, jusqu'à la ville de Jasper. Ne manquez pas de visiter Edmonton, la capitale de l'Alberta et l'une des villes les plus vertes du Canada.

Covid-19 : où peut-on voyager ? La carte des pays ouverts et des restrictions

INFOGRAPHIE - Les barrières sanitaires se lèvent unes à unes dans le monde. Votre prochaine destination est-elle concernée ? Pour le savoir, consultez notre carte interactive.

Vacances scolaires : été, jours fériés... Dates et calendrier 2022-2023 pour les zones A, B, C

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TGV, Thalys, Eurostar, Lyria... Échanges ou remboursement de billets : qui est le plus souple ?

Nous avons comparé les conditions d'échange et de remboursement des différentes compagnies ferroviaires en France. Voici notre classement.

L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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Le Figaro

Ces dix biens cherchent preneur pour moins de 1000 € le mètre carré

Actualité

Non, vous ne rêvez pas, des biens à 450€ ou 600 € le mètre carré existent bel et bien. La preuve en images!

Par Marine Richard

Mis à jour le 15/05/22, 05:00

Publié le 15/05/22, 05:00

  • Agde (34)
  • Locaux Professionnels
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  • Merignac (16)
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Vous rêvez de devenir propriétaire mais l’envolée des prix immobiliers fait barrage à vos désirs les plus chers? Sachez qu’il est possible d’acquérir un bien à moins de 1000 € le mètre carré, à condition de s’éloigner de grandes villes comme Paris ou d’accepter d’entreprendre des travaux de rafraîchissement.

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Une péniche de 185 m² pour 459 € le mètre carré

Une péniche non aménagée composée de deux cales séparées par une cloison amovible cherche propriétaire à Conflans-Sainte-Honorine. À transformer en loft ou en open space par exemple. Le logement du marinier de 25m² avec cuisine américaine équipée, salle d’eau, W.-C., bureau, chambre et buanderie s’ajoute à ces deux cales. Une buanderie est également présente. À acquérir pour 85.000 €.

Maison de 75m² à Argentonnay pour 595 € /m²

Cette maison de 75m² au sein du village d’Argentonnay, dans les Deux-Sèvres (79) avec commerces et services (piscine, bar, restaurant, pôle santé). Elle comprend deux chambres, une terrasse, une cave et est à vendre pour 44.600 €, soit 595 € le mètre carré. La commune a récemment démoli la maison située à gauche de celle-ci ce qui libère de l’espace aux côtés du bien.

Une demeure de 5000 m² pour 580€ par mètre carré

Desservis par la future gare RER Eole, à seulement 20 minutes de la gare Saint-Lazare, ce château et ses quatre dépendances s’étendent sur un terrain de 10 hectares. Une chapelle et des bâtiments annexes complètent ce bien situé dans les Yvelines, à Villennes-sur-Seine, à vendre pour 2.902.500 € (580€/m²). Il est idéal pour accueillir une entreprise non loin de Paris. Parmi les activités tertiaires possibles, une activité commerciale avec ou sans showroom, des activités de fabrication...Des travaux de rénovation sont à prévoir mais uniquement à l’intérieur, le ravalement et la toiture ayant été refaits.

Un immeuble de 690 m² à Mulhouse pour 628 €/m²

Constitué de 6 appartements et d’un local commercial, cet immeuble est idéal pour un investissement locatif. Il pourrait rapporter un loyer total mensuel de 3575 € hors charges par mois. Le rez-de-chaussée comprend le local commercial, le premier étage abrite un cinq pièces, le deuxième étage deux appartements de deux pièces tout comme le troisième étage. Quant au dernier étage, il pourrait abriter un studio. Le bien est en vente au prix de 433.000€, donc 628€ le mètre carré.

Maison de 7 pièces à Cuxac-Cabardès pour 688 € m²

Vous cherchez une résidence secondaire pour vous retrouver en famille, cette maison de village de 144m² est tout à fait appropriée. Le village de Cuxac-Cabardès, en région Occitanie (11), est à 30 minutes de l’aéroport de Carcassonne. Il est même possible de créer deux habitations séparées en cas de famille nombreuse. Un jardin non attenant de 200m² est situé à 60 mètres de la maison, pour organiser des barbecues. À prendre pour 99.000 €.

Un appartement de 176 m² à Saint-Etienne pour 795€ par mètre carré

À Saint-Etienne, en région Auvergne-Rhône-Alpes (42), le prix d’un appartement tourne plutôt autour de 1331 €/m². Il a augmenté de 7% en un an bien qu’il reste encore accessible. Des biens encore moins chers sont disponibles à la vente comme cet appartement en duplex doté au premier étage d’un séjour lumineux de 45 m² avec une cheminée en pierre et des poutres au plafond, d’une cuisine semi-ouverte entièrement équipée et d’une suite parentale de 22m² avec dressing et salle d’eau. Deux autres chambres disposant chacune de sa salle de bain se trouvent à l’étage. Ce bien avec des charges très faibles dues à l’absence d’ascenseur est à prendre pour 140.000 €, soit 795€/m².

Une ancienne gare pour 963€ le mètre carré

Que diriez-vous de vivre dans une ancienne gare réhabilitée en maison d’habitation, à Herbisse, dans l’Aube (10)? Elle abrite non pas un mais deux garages ainsi qu’une cave et un abri de jardin ainsi que 7 chambres. Ce bien à haut potentiel nécessite toutefois des travaux d’isolation notamment. Un grand rafraîchissement est aussi à prévoir.

Une ferme rénovée à 993 €/m²

Une ferme de 140 m² habitable immédiatement, à Vioménil, dans les Vosges (88), ça vous tente? Elle comprend trois chambres et un bureau pouvant faire office de quatrième chambre, une salle de jeux de 22m²et une terrasse de 20m². Datant de 1864, elle a été entièrement rénovée. Ce bien pouvant servir de résidence principale ou de maison de vacances est affiché à 139.000 €, soit 993 €/m². À saisir!

Un appartement de 71 m² pour 999€ le m²

Incroyable mais vrai, ce trois pièces de 71m² est à vendre pour 70.900 €, soit 999 € /m². Ne cherchez pas la faille, il n’y en a pas. Le bien est au dernier étage avec ascenseur et il offre une vue imprenable de Charleville-Mézières, dans les Ardennes (08). La salle de bain est récente et la cuisine est aménagée. Il est également doté de deux chambres et d’une cave en sous-sol. Pas de travaux à prévoir.

Une maison de deux pièces à 1104 € le mètre carré

Cette maison de bourg située à Breuil-Barret, en Vendée (85) dépasse légèrement les 1000 € du mètre carré. Les poutres au plafond la dotent d’un certain cachet. Elle comprend une cuisine ouverte sur un salon séjour de 40m² avec un accès direct à la cour exposée sud. La chambre de 23m² est très spacieuse. Ce bien est à prendre pour 85.000 €.

Valeurs Actuelles

« Tract d’extrême droite » : La France insoumise ne digère pas la une du Point sur Mélenchon

« La vérité sur Mélenchon ». C’est l’alléchante promesse que fait la une du Point, dans son édition du jeudi 12 mai. Bien davantage que cette couverture, c’est le sous-titre du dossier consacré à l’ancien sénateur socialiste qui a été remarqué : « Europhobie, nationalisme, charlatanisme économique, goût pour les dictateurs… l’autre Le Pen ». Une accroche qui a considérablement énervé l’état-major de La France insoumise (LFI), qui s’est largement épanché sur Twitter.

À tout seigneur tout honneur, c’est Jean-Luc Mélenchon lui-même qui a donné le coup d’envoi de la curée, en étrillant Le Point depuis son compte Twitter : pour le leader des Insoumis, l’hebdomadaire ne serait « pas un journal », mais « un tract d’extrême droite ». Une saillie reprise à la volée par Étienne Gernelle, directeur du Point : « M. Mélenchon serait bien aimable de nous indiquer la liste des journaux dignes – selon lui – d’être appelés ainsi. Cela permettrait aux recalés (dont Le Point, manifestement) de préparer un ‘plan B’ au cas où il deviendrait Premier ministre… »

M. Mélenchon serait bien aimable de nous indiquer la liste des journaux dignes – selon lui – d’être appelés ainsi. Cela permettrait aux recalés ( dont @lepoint , manifestement) de préparer un « plan B » au cas où il deviendrait Premier ministre… 1/2 https://t.co/4iN6V6S6je

— Etienne Gernelle (@gernelle) May 13, 2022

« L’intelligence au Point mort »

Jean-Luc Mélenchon n’est cependant pas le seul à avoir fait part de son agacement. Clémentine Autain, députée LFI, s’est fendue d’un jeu de mots en évoquant « l’intelligence au Point mort ». De son côté, Manuel Bompard – directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, désigné pour remplacer ce dernier dans sa circonscription marseillaise – a même comparé Le Point à Minute, magazine historique de la droite nationale. De quoi s’assurer de solides amitiés dans la rédaction de l’hebdomadaire…

Le Point, l’autre « Minute ». https://t.co/Sx3CkDHQRq

— Manuel Bompard (@mbompard) May 11, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Voyage : dans ces 39 pays, l'assurance Covid-19 est obligatoire en 2022

PRATIQUE - Depuis le début de la crise du coronavirus, la liste des pays exigeant une couverture spéciale s'allonge. Avec, parfois, l'obligation de prise en charge des frais de santé voire de l'hébergement en quarantaine.

C'est une conséquence directe de la pandémie de Covid-19 : en principe facultative, l'assurance voyage couvrant d'éventuels frais liés à la maladie sur place est désormais obligatoire pour visiter certains pays, alors que les frontières internationales s'ouvrent de plus en plus. Et mois après mois, la liste ne fait que s'allonger. Si, avant la crise sanitaire, seuls six états demandaient aux touristes de fournir une attestation d'assurance santé (la Chine, la Russie, Cuba, l'Algérie, la Mongolie et l'Arabie saoudite), ce chiffre atteint désormais 39 destinations, dont de nombreuses très touristiques (Thaïlande, Kenya, Cuba...).

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Concrètement, les autorités des états concernés imposent une attestation d'assurance avec mention «Covid» garantissant la couverture d'éventuels frais sur place liés à la maladie : quarantaine dans un hôtel, rapatriement sanitaire... Le contrôle du document s'effectuera le plus souvent lors de la montée dans l'avion, plus rarement à la descente, et conditionne parfois l'obtention du visa.

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Les obligations diffèrent selon les pays

Si quelques-uns de ces 39 pays imposent simplement une «assurance santé» sans plus de précisions, la plupart réclament que les frais de santé, d'hospitalisation ou de rapatriement soient pris en charge si vous contractez le coronavirus sur place. L'attestation d'assurance doit mentionner noir sur blanc cette prise en charge. Il faut donc la demander expressément à votre assureur ou à l'assureur de votre carte bancaire (Visa, MasterCard...).

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Petit hic : beaucoup de personnes âgées, vaccinées et souhaitent à nouveau voyager, ont du mal à s'assurer. « De nombreux contrats s'arrêtent à 65, 72 ou 75 ans. Au-delà, il est parfois difficile de trouver un contrat d'assurance, c'est pourquoi nous indiquons sur notre comparateur les contrats appropriés en fonction de l'âge » alerte David Dumont, président d'Insurly, un comparateur d'assurance voyage.

Autre contrainte à connaître, désormais, un montant minimum de prise en charge est souvent exigé. La Thaïlande impose par exemple que les frais de santé soient couverts à hauteur de... plus de 100 000 $. De son côté, le Costa Rica demande que, pour les non-vaccinés de plus de 18 ans, les frais d'hébergement en cas de quatorzaine soient pris en charge à hauteur de 2000 $ et les frais médicaux à hauteur de 50 000 $. L'Argentine, de son côté, réclame, aussi à ce que les frais d'hébergement soient pris en charge à hauteur de 2000 $, et ce y compris si vous êtes vacciné.

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Au départ de France, actuellement seuls Assur-Travel, Chapka et AVA couvrent cette dépense, et il est nécessaire de demander une attestation particulière avec ces garanties, sans surcoût. Il est aussi possible de souscrire des assurances locales, malheureusement souvent chères, en arrivant sur place.

Enfin, suite à la multiplication des cas et la contagiosité de certains variants comme Omicron, plusieurs assureurs ont prévu dans leur contrat le cas où vous tomberiez malade du Covid-19 au cours de votre séjour. Cela est précisé dans les rubriques « prolongation de séjour » et « retour impossible » des conditions générales. « Ces garanties peuvent être le paiement de l'hébergement supplémentaire (de 10 à 14 nuits, entre 80 et 100€ par nuit), le paiement du vol du retour (de 800 à 1000€), le paiement d'un forfait téléphonique local (environ 100€), une valise de secours de première nécessité (100€ par personne) voire un soutien psychologique », précise David Dumont. Rappel utile : il est souvent possible de souscrire une assurance voyage Covid jusqu'à la veille du départ.

Assurances de votre carte Visa ou MasterCard : que couvrent-elles ?

La liste des 39 pays exigeant une attestation d'assurance voyage avec la mention «Covid»

Afrique : 

Amériques :

  • Aruba (îles des Antilles)
  • Argentine
  • Bahamas
  • Belize
  • Bolivie
  • Chili
  • Costa Rica (pour les non-vaccinés uniquement, le pays réclamant un schéma complet avec dose de rappel)
  • Cuba
  • Equateur
  • Guatemala
  • Salvador
  • Paraguay
  • Saint-Martin (Néerlandais)
  • Îles Turques et Caïques

Asie :

  • Arabie saoudite
  • Chine (mais les touristes ne peuvent y voyager pour le moment)
  • Israël (sauf pou les résidents temporaires ayant un visa A/1; A/5 ou B/1 si assuré par l'employeur)
  • Jordanie
  • Laos
  • Malaisie
  • Mongolie
  • Népal
  • Oman
  • Pakistan
  • Philippines
  • Thaïlande
  • Vietnam

À noter : l'Ukraine et la Russie, en guerre actuellement, exigent en théorie cette assurance.

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New York Times - World

Mohammed bin Zayed, an Ambitious U.S. Partner, Rises to Lead the U.A.E.

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Sheikh Mohammed has used his small country’s oil wealth to exert great influence across the Middle East and in Washington.

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By Ben Hubbard

BEIRUT, Lebanon — Sheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan became the president of the United Arab Emirates on Saturday, formalizing the rise of a 61-year-old prince who has deftly wielded his country’s oil wealth to become one of the most influential leaders in the Arab world and a close partner of the United States.

At the helm of the Emirati state, Sheikh Mohammed succeeds his older half bother, Sheikh Khalifa bin Zayed, who died on Friday at 73 after leading the Persian Gulf country for 18 years.

Sheikh Mohammed, who had previously served as the crown prince of Abu Dhabi, one of the seven city-states that make up the United Arab Emirates, was unanimously chosen as president by a council of the rulers of the seven emirates, the Emirati state news agency said.

Sheikh Mohammed thanked the other rulers for their trust and prayed that God would help him “serve his country and the loyal people of the Emirates,” the news agency said.

Known across the region and in Western capitals for his inquisitive mind and for an understated demeanor that masks ambitions that extend far beyond his country’s borders, Sheikh Mohammed has effectively been ruling the Emirates since 2014, when Sheikh Khalifa had a stroke and stepped back from public life.

Often referred to by his initials, M.B.Z., Sheikh Mohammed has built close ties in Washington by offering up the services of the Emirates and its armed forces to help with Western military endeavors in the region. His country has also spent copiously on American-made weapons and on lobbyists to ensure that his views are promoted in the United States.

Emirati special forces have deployed with Americans in Afghanistan, Kosovo, Somalia and Libya, and the United Arab Emirates was a member of the international coalition that the United States formed to fight the Islamic State in Iraq and Syria.

As head of state, Sheikh Mohammed will also oversee the decisions of one of the world’s largest sovereign wealth funds as well as of a major oil and gas producer and member of OPEC at a time of turbulence in global energy markets exacerbated by the war in Ukraine.

In the Middle East, Sheikh Mohammed considers the biggest threats to stability Iran and its network of armed proxies and political Islamists led by the Muslim Brotherhood, a Muslim social and political organization connected to political parties in a number of Arab countries.

He is close to Crown Prince Mohammed bin Salman of Saudi Arabia, the kingdom’s de facto ruler, and played a large role in marketing the young Saudi prince in Washington as the future of Saudi Arabia after his father, King Salman, ascended the throne in 2015.

Their two countries spearheaded a military intervention in Yemen shortly after that has accomplished none of its main goals, settled into a grinding stalemate and fueled one of the world’s worst humanitarian crises.

In the aftermath of the Arab Spring uprisings that spread across the region in 2011, Sheikh Mohammed worked behind the scenes to support strongmen and undermine political Islamists in Egypt and Tunisia.

More recently, his government has resisted Western entreaties to help isolate President Vladimir V. Putin over his invasion of Ukraine, making the Emirates a refuge for fleeing Russian oligarchs and their money.

The United Arab Emirates is a desert country about the size of South Carolina on the coast of the Persian Gulf and on the Gulf of Oman. It is the home of Dubai, a flashy, futuristic metropolis. Of the Emirates’ estimated 10 million people, about 1.2 million are citizens. The rest are foreign workers.

Domestically, it is an autocracy with no political parties and where political activists and critics of government policy are heavily surveilled, have been targeted with sophisticated hacking software and are sometimes jailed. But its strong economy has made it one of the most popular destinations for educated professionals from across the region.

Unlike Saudi Arabia, its closest ally, the Emirates allows for freedom of religion and hosts mosques, churches, temples and other houses of worship. It also has a Ministry of Tolerance, intended to promote acceptance of others, and a woman who serves as the minister of state for happiness and well-being.

Sheikh Mohammed’s relationship with the White House has seesawed in recent years. He privately expressed frustration with President Barack Obama because of his push to secure an international agreement to constrain Iran’s nuclear program, which was signed in 2015. Along with Israeli and Saudi leaders, Sheikh Mohammed felt that focusing only on Iran’s nuclear program left it free to pursue other activities that destabilized the region, like arming proxy militias.

After the election of Donald J. Trump, Sheikh Mohammed actively courted the incoming president and his entourage, and even canceled a meeting with Mr. Obama in order to meet Jared Kushner, Mr. Trump’s son-in-law and senior adviser.

His ties were much warmer with Mr. Trump, who in 2018 withdrew the United States from the Iran nuclear deal and, initially at least, cheered on a blockade that the Emirates, Saudi Arabia and other countries imposed on Qatar, another close American partner in the gulf, in 2017. (The Trump administration later worked to heal the rift, which was more or less resolved in 2021.)

In August 2020, the Emirates handed Mr. Trump another win by establishing full diplomatic relations with Israel, making it the third Arab country to open formal relations with the Jewish state and the first new one to do so in 28 years. The Kingdom of Bahrain, a gulf island, Morocco and Sudan followed later.

Sheikh Mohammed’s relationship with President Biden has been less smooth. The Emirates was alarmed by the United States’ sudden withdrawal from Afghanistan and the swiftness of the Taliban’s takeover of the country.

And Emirati officials have told American interlocutors that they feel the United States has done too little to protect the United Arab Emirates and Saudi Arabia from attacks by armed Iranian proxies, raising questions about the longstanding American commitment to ensuring the security of gulf countries and their oil production.

Sheikh Mohammed is the Emirates’ third president since the country gained independence from Britain in 1971 and named his father, Sheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan, its first head of state.

Sheikh Mohammed is a trained helicopter pilot who, like other gulf royals, was educated at the British Royal Military Academy at Sandhurst.

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France24 - Monde

En direct : la Finlande demande son adhésion à l'Otan, réunion décisive en Suède

Publié le : 15/05/2022 - 08:15Modifié le : 15/05/2022 - 10:36

FRANCE 24 Suivre

Au 81e jour de l'invasion de l'Ukraine, la pression russe reste forte dans l'est du pays, de l'aveu même de Kiev, qui reste toutefois convaincu de l'emporter après des succès dans la région de Kharkiv. Dimanche, des frappes russes ont visé des infrastructures militaires dans la région de Lviv, alors que sur le plan diplomatique, le président finlandais a annoncé que son pays allait demander son adhésion à l'Otan. Suivez en direct les événements du 15 mai.

  • 12 h 01 : l'Otan va demander à adhérer à l'Otan

La Finlande a pris la décision de demander son adhésion à l'Otan, ont annoncé le président et la Première ministre du pays nordique, une conséquence directe de l'invasion russe en Ukraine.

"C'est un jour historique. Une nouvelle ère s'ouvre", a déclaré le président finlandais Sauli Niinistö lors d'une conférence de presse.

  • 10 h 24 : l'Otan "sur la bonne voie" pour s'entendre sur l'intégration de la Finlande et de la Suède

Les pays membres de l'Otan sont "sur la bonne voie" pour trouver un consensus sur l'intégration de la Finlande et la Suède, a jugé le chef de la diplomatie croate.

"Je pense que la discussion est sur la bonne voie (...). J'espère que nous aurons une discussion finale fructueuse et un bon résultat pour montrer notre solidarité", a déclaré Gordan Grlic Radman en arrivant à la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique à Berlin.

L'opposition de dernière minute affichée par la Turquie, membre de l'Alliance, à l'intégration des deux pays nordiques fait peser une incertitude sur l'aboutissement du processus.

  • 8 h 53 : l'Allemagne prête à ratifier rapidement les candidatures finlandaise et suédoise à l'Otan

L'Allemagne est prête à un processus de ratification rapide au cas où la Finlande et la Suède décideraient de demander leur adhésion à l'Otan, a expliqué à la presse la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock, au cours d'une deuxième journée de discussions avec ses homologues de l'Alliance atlantique à Berlin.

"L'Allemagne a tout préparé pour que le processus de ratification soit rapide", a-t-elle déclaré, ajoutant que les ministres ont convenu, lors d'un dîner samedi, qu'il ne devait pas y avoir de zone grise entre le moment où les deux pays posent leur candidature et celui où ils adhèrent. "Nous devons nous assurer que nous leur donnerons des garanties de sécurité, il ne doit pas y avoir de période de transition, de zone grise, où leur statut ne serait pas clair."

  • 8 h 08 : pour l'Otan, la victoire de l'Ukraine à l'Eurovision montre l'"immense soutien public" au pays

La victoire de l'Ukraine au concours Eurovision montre "l'immense soutien public" dont bénéficie le pays attaqué par la Russie, a jugé dimanche le secrétaire général délégué de l'Otan, Mircea Geoana.

"Nous avons vu hier (samedi) l'immense soutien du public dans toute l'Europe (...). Bien sûr, la chanson était magnifique, elle est magnifique", a-t-il souligné avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique à Berlin, ajoutant que les Russes avaient "lancé la guerre la plus brutale et la plus cynique depuis la Seconde Guerre mondiale".

  • 7 h 17 : le renseignement britannique estime que l'offensive russe dans le Donbass "a perdu son élan"

L'offensive russe dans le Donbass "a perdu son élan et a pris beaucoup de retard", estime le renseignement militaire britannique dimanche.

"Dans les conditions actuelles, il est peu probable que la Russie puisse accélérer de façon spectaculaire son rythme de progression au cours des 30 prochains jours", précise-t-il dans un bulletin publié sur Twitter.

(1/6)Russia’s Donbas offensive has lost momentum and fallen significantly behind schedule. Despite small-scale initial advances, Russia has failed to achieve substantial territorial gains over the past month whilst sustaining consistently high levels of attrition.

May 15, 2022
  • 7 h 08 : plusieurs missiles frappent des infrastructures militaires dans la région de Lviv

Plusieurs missiles ont frappé, dimanche 15 mai, des infrastructures militaires dans la région de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, selon le gouverneur de la région, Maxim Kozitsky.

"Quatre missiles ennemis ont frappé des infrastructures militaires dans la région de Lviv", a-t-il écrit dans un message posté sur Telegram. "Selon les informations préliminaires, il n'y a pas de victimes. Personne n'a demandé d'aide médicale."

Avec AFP et Reuters

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Analyse

    Face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine

    LE FIL DU 14 MAI

    La Turquie se dit prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan

    GUERRE EN UKRAINE

    La destruction d'un pont flottant, symbole des difficultés russes dans le Donbass

    New York Times - World

    A Ruling Family on the Run as Sri Lanka Plunges Into Economic Ruin

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    Once empowered by triumphant ethnic nationalism after a brutal civil war, the Rajapaksa dynasty has been undone by what its own allies call incompetence and denial.

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    By Mujib Mashal and Skandha Gunasekara

    COLOMBO, Sri Lanka — As the guests sat down for a banquet dinner last summer at the grand colonial-era home of Sri Lanka’s president, the small talk soon turned gravely serious.

    Addressing members of the ruling coalition, the country’s energy minister, Udaya Gammanpila, defended a small increase in fuel prices that was intended to address a critical shortage of dollars the island nation needed to import fuel, medicine and other necessities.

    The president, Gotabaya Rajapaksa, and his brother Mahinda, the prime minister, had come on board with the measure after a year of discussion. But another member of the family — Basil, the finance minister, one of five Rajapaksas in the cabinet — had other ideas.

    Before the guests made their way to the dance floor, Basil Rajapaksa rose to declare that Sri Lanka was not in fact suffering from a foreign currency crisis, according to Mr. Gammanpila and another person present. Criminals, he claimed, were funneling dollars out of the country’s banking system. Give him two weeks, he said, and he would fix it.

    He would not. Nearly a year later, Sri Lanka lies in economic ruin, with basic food items scarce, hospitals out of medicine and lines for fuel stretching for blocks as the country’s foreign reserves all but run out. The wave of anger now gripping the country is as much about the family dynasty ruling Sri Lanka as it is about the economic disaster. Once empowered by a triumphant Buddhist Sinhalese nationalism after a brutal civil war, the Rajapaksas have been undone by what their own allies call incompetence and denial.

    Now, that dynasty, which has dominated the country for the greater part of two decades, is on the verge of an end, with most of the family in hiding at a military base and only the president clinging to power. The latest to go: Mahinda Rajapaksa, the patriarch and prime minister, who was evacuated from his home this week after setting off clashes that left eight people dead across the country.

    Mr. Gammanpila, the energy minister, said that the Rajapaksas — especially Basil, a shadowy power broker before becoming finance minister — should have seen the disaster coming.

    “Basil was not willing to accept the fact that this financial crisis will lead to an economic crisis, and unless we are going to solve it, that will lead to a political crisis,” he said.

    “He controlled everything,” Mr. Gammanpila added, a sentiment repeated by other officials and diplomats, “and he knew nothing.”

    That Sri Lanka was headed toward an economic crash had become increasingly clear to analysts in recent years. They warned that the country’s balance of payments and macroeconomic trends were out of alignment.

    Over a period of decades, the small island nation of 22 million people had built a bloated state sector, robust social welfare programs that exceeded the country’s means, a large military and an elaborate series of postwar construction projects. As economic growth slowed, it kept borrowing to pay.

    The economic stress increased as pandemic travel restrictions dried up tourism dollars. Then came a disastrous ban on chemical fertilizers, as the Rajapaksa government pushed organic farming at a time when climate change was already threatening harvests and food security.

    As it became clearer that the government needed help from financial bodies like the International Monetary Fund, the Rajapaksas dragged their feet. Used to easy loans from allies like China, they were daunted by the strict expectations that come with such packages, officials and diplomats said.

    The economic collapse engendered a sustained protest movement. At the main protest site, along the scenic Galle Face, which overlooks the Indian Ocean from the capital, Colombo, protesters have increasingly addressed subjects that most ethnic-majority Sinhalese once shied away from.

    Many have described the root of the crisis as the impunity that the political and military elite enjoyed after a civil war rife with accusations of crimes against Sri Lanka’s minority Tamils. The war’s end initiated a majoritarian triumphalism, exploited by the Rajapaksas, that concealed the deeper economic troubles and bypassed reconciliation.

    Members of their own party say that the Rajapaksas, buoyed by war and ethnic nationalism, felt an entitlement that was all the more glaring in the face of their weak governance.

    Among the protesters were V.G.N. Damayanthi, 45, and her husband, N.P. Wickramarathna. As the economy crashed, she said, they lost their family business, a small takeaway restaurant that employed 15 people, and sold their house. Now they are surviving on money from selling their car.

    What worried them most was the future of their three children, the oldest of whom will soon graduate with an I.T. degree.

    “A bit of this was because of Covid,” she said, “but a large part of it was this family.”

    The protests against the Rajapaksas were peaceful for weeks, and many demonstrators and analysts were surprised as the president, who had been accused of abuses as defense secretary during the civil war, responded with restraint.

    But the anger peaked on Monday, when the prime minister, Mahinda Rajapaksa, turned what was meant to be a concession to the protesters — his resignation — into a conflagration that his brother is struggling to contain.

    Mahinda Rajapaksa’s supporters, bused to his residence, walked out and attacked peaceful protesters who had camped there for weeks through heat and monsoon downpours.

    The assault unleashed a wave of anger and violence, with mobs torching dozens of homes belonging to members of the ruling party. In Colombo, some supporters of the prime minister were forced to jump into a lake and flee to safety on swan boats.

    “The president had watched it on television,” said Nalaka Godahewa, a former cabinet minister who was with Gotabaya Rajapaksa when his brother’s supporters marched on the protesters.

    “When I entered, he was screaming on the phone to the inspector general of the police — that why did you allow these people to come in,” he said. “But by then the people had entered, so he ordered him to use water cannons, rubber bullets, whatever force to chase them away.”

    Mr. Godahewa, whose home was also burned down, said he remained at the president’s residence for much of the night as anarchy took hold. At Temple Trees, the old colonial compound where the prime minister lives, protesters broke the gates and forced their way in.

    The president was said to be furious: He was working the phones to get the army to control a mess unleashed by his brother, while also helping that same brother evacuate with his family.

    Officials and members of the ruling party said in interviews that the episode was an indication of the rifts between the two brothers and their circles. (Members of the Rajapaksa family, as well as their official representatives, did not respond to requests for comment.)

    Mahinda Rajapaksa, 76, a former president described as increasingly enfeebled by those who have seen him in recent months, felt sidelined by a younger brother he thought he had made president. Gotabaya Rajapaksa, the president, 72, was trying to find his own ground after realizing his brothers had taken advantage of his political inexperience to introduce disastrous policies in his name.

    The prime minister’s supporters, said Charitha Herath, a lawmaker from the governing party, thought that they could get rid of these protests and they could prove to the president that he was not acting, but it backfired.”

    In the days since, the president has tightened a curfew, ordering the security forces to shoot on sight to stop vandalism and arson. In a televised address on Wednesday, he condemned the assault on the protesters and the violence that ensued, and promised to curtail his own sweeping powers. He also announced a new prime minister, bringing back Ranil Wickremesinghe for his sixth time on the job.

    Whether the president can hold on for the remaining two years of his term may be determined by how far the military goes in backing him.

    A former army colonel, Mr. Rajapaksa has protected the military, shielding officers from war crime investigations and rewarding loyalists with cushy civilian jobs.

    Hemasiri Fernando, a former defense secretary, said that the military had calculated its own interests, and that the economic crisis was too widespread, also affecting the families of those in the military, for officers to blindly support the president despite the public anger.

    “They understand the hardship, because they are facing it too,” Mr. Fernando said.

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    France24 - Monde

    Législatives : Stéphane Ravacley, le boulanger militant qui voulait devenir député

    Publié le : 13/05/2022 - 07:41

    Grégoire SAUVAGE Suivre

    Célèbre pour avoir effectué une grève de la faim afin d'empêcher l'expulsion de son apprenti guinéen et organisé un convoi humanitaire vers l'Ukraine, Stéphane Ravacley sera candidat aux élections législatives en France. Un candidat atypique qui compte bien porter à l'Assemblée ses combats pour l'insertion des mineurs isolés étrangers ou la défense de l'environnement. 

    Stéphane Ravacley mène depuis plusieurs semaines une double vie. La première commence au milieu de la nuit, lorsqu'il enfile sa tenue d'artisan-boulanger, le métier qu'il exerce depuis plus de 35 ans. La deuxième débute en fin d'après-midi. Cette fois-ci, le boulanger à la carrure de rugbyman et réputé pour son franc-parler, endosse le costume du candidat aux élections législatives pour faire campagne dans la 2e circonscription du Doubs.

    "Je dors l'après-midi, puis vers 17 h, je pars avec mon équipe en meeting, en réunion publique ou en réunion d'organisation", précise le candidat investi par Europe Écologie-les Verts (EELV) sous la bannière de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

    Au départ, rien ne prédestinait ce fils d'agriculteur ayant grandi dans un petit village près de Besançon, dans l'est de la France, à se lancer en politique. Mais son combat pour empêcher l'expulsion de son apprenti, Laye Fodé Traoré, un jeune orphelin guinéen arrivé clandestinement en France, l'a métamorphosé.

    En janvier 2021, malgré une santé fragile, Stéphane Ravacley entame une grève de la faim de 11 jours pour obtenir la régularisation de son protégé. Il perd huit kilos, fait un malaise, mais son action attire l'attention des médias nationaux et la sympathie d'une large partie de l'opinion publique. "Dans les premiers jours, j'ai pensé que la préfecture allait me contacter pour régler la situation. Mais non, ils ont attendu 11 jours et c'est ce silence administratif qui m'a transformé. Après cela, je n'étais plus du tout celui que j'étais avant", confie-t-il.

    Situation "ubuesque"

    Laye Fodé Traoré sera finalement régularisé le 14 janvier. Dans la foulée, Stéphane Ravacley lance Patrons solidaires, une plateforme destinée aux chefs d'entreprise confrontés à une situation similaire. Pris en charge par l'État en arrivant sur le sol français, les mineurs isolés étrangers sont ensuite menacés d'expulsion à leur majorité.

    >> À voir : Migrants en France : l'avenir en suspens des mineurs étrangers isolés

    Approché par le sénateur PS Jérôme Durain, le boulanger militant travaille à une proposition de loi pour permettre aux apprentis de rester une année après leur 18e anniversaire – proposition rejetée par le Sénat au mois d'octobre.

    "J'ai alors compris que si l'on n'entre pas dans l'appareil, on continuera à se taper la tête dans le mur administratif : pour pouvoir faire bouger les choses, il faut pouvoir y entrer", assure l'artisan de 53 ans.

    S'il est élu député en juin prochain, sa première priorité sera de favoriser l'insertion de ces jeunes sans-papiers qui souhaitent travailler. "On les protège tant qu'ils sont mineurs, puis on les rejette à 18 ans alors qu'ils travaillent dans des entreprises où on manque de bras. C'est complètement ubuesque !", s'insurge le candidat d'EELV, qui souhaite élargir la réflexion aux jeunes de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) en poursuivant leur accompagnement jusqu'à l'âge de 25 ans.

    Surnommé le "boulanger humaniste" par le député européen Raphaël Glucksmann, Stéphane Ravacley s'est également distingué en envoyant 200 m3 de marchandises destinées à l'aide de la population ukrainienne.

    "Mon autre combat, c'est l'écologie pratique et pragmatique. Je viens du monde paysan et je connais ses difficultés. Je suis pour l'Europe, mais il faut protéger nos agriculteurs", ajoute-t-il.

    "Le bas de l'échelle"

    Avec cette candidature, Stéphane Ravacley veut transformer le visage d'une Assemblée nationale qui ne compte quasiment plus de représentants des milieux populaires.

    Une démarche soutenue par l'entrepreneure sociale Alice Barbe, qui a créé l'Académie des Futurs Leaders, une école destinée à former une nouvelle génération d'hommes et de femmes politiques et dans laquelle Stéphane Ravacley suit une formation depuis le début de l'année.

    "Il y a un problème d'incarnation et de défiance vis-à-vis du politique. Aujourd'hui, il y a un énorme besoin de davantage de représentation citoyenne. Ce sont des activistes ou des entrepreneurs sociaux qui arrivent avec très peu de moyens à avoir un impact extraordinaire sur le terrain", s'enthousiasme Alice Barbe, qui décrit Stéphane Ravacley comme un "battant".

    Les élèves de cette académie, dont la première promotion compte également dans ses rangs Priscillia Ludosky, l'une des initiatrices du mouvement des Gilets jaunes, suivent trois jours de cours par semaine, donnés par des enseignants de l'université de Columbia et de Sciences Po Paris. Au programme : droit, géopolitique, climat, management ou encore développement personnel.

    Une chance unique pour le boulanger de Besançon, qui assure vouloir "continuer à apprendre" tout au long de sa vie. Selon lui, "il y a une ouverture extraordinaire avec ces législatives pour la société civile. Il y a beaucoup de gens comme moi qui viennent du bas de l'échelle".

    Dans la deuxième circonscription du Doubs, en juin prochain, Stéphane Ravacley aura toutefois fort à faire contre "un professionnel de la politique", le député Renaissance sortant Éric Alauzet, le mieux élu de France en 2017. "Cette circonscription est gagnable, même si ce sera difficile", reconnaît auprès de l'AFP Cécile Prudhomme, la secrétaire régionale Europe Écologie-Les Verts en Franche-Comté.

    >> À lire : comprendre les élections législatives françaises en six questions

    Le boulanger, lui, affiche une détermination sans faille. "Je vais être élu", martèle-t-il. Il prévoit de siéger avec le groupe EELV à l'Assemblée, mais ne compte pas adhérer au parti écologiste pour préserver "son indépendance".

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    Législatives : coup d'envoi de la bataille électorale

    Décryptage

    Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

    LÉGISLATIVES 2022

    Comprendre les élections législatives françaises en six questions

    L'Humanité

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    La gauche rassemblée a lancé sa campagne des législatives, le 7 mai à Aubervilliers. Avec un objectif : gouverner et imposer une rupture avec le quinquennat Macron. Smic à 1 400 euros, retraite à 60 ans, allocation pour les 18-25 ans, retour de l’ISF, renationalisations, planification écologique… Demandez le programme de cohabitation.

    Cyprien CaddeoFlorent LE DU

    Petit exercice de projection. Nous sommes le 19 juin. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) obtient plus de 289 sièges de députés à l’Assemblée nationale. À l’Élysée, Emmanuel Macron tempête : pas le choix, même si ça lui brûle les tripes, il doit nommer Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Darmanin, Le Maire, Véran, Borne, Blanquer… tout le cortège se met en marche vers la sortie. Insoumis, communistes, écologistes et socialistes s’installent dans les ministères. Maintenant, il s’agit de gouverner et de ne pas décevoir. De montrer que le contre-récit progressiste au néolibéralisme se traduit en actes.

    « Nous ne sommes pas en train de régler je ne sais quel congrès entre nous, prévient Jean-Luc Mélenchon, le samedi 7 mai, depuis les Docks d’Aubervilliers, où a été lancé le coup d’envoi de la campagne de la Nupes. Nous posons un acte de résistance collective à une ère de maltraitance sociale, écologique et démocratique. Cet accord ne nous permettra de gagner que si nous convainquons que notre programme, nos idées correspondent à l’intérêt général humain. » « C’est un programme de réformes heureuses pour changer la vie des Français », abonde Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. Alors comment « changer la vie » des gens, concrètement ?

    Retraites et salaires

    Tout le monde s’accorde au sein de l’union sur le chantier prioritaire : le pouvoir d’achat, préoccupation première des Français. Retour vers le futur, le 19 juin. Face à l’inflation nourrie par le double effet de la reprise post-Covid et de la guerre en Ukraine, la nouvelle majorité organise le blocage des prix sur les produits de première nécessité. Les prix à la pompe sont stabilisés – les grands pétroliers comme TotalEnergies, 16 milliards de dollars de bénéfice sur l’année 2021, sont contraints de mettre la main à la poche.

    Cette mesure d’urgence s’accompagne d’une autre de plus long terme. « Dès le 1er juillet, avec notre nouvelle majorité, le Smic sera augmenté à 1 400 euros net, les salaires vont augmenter de 100 euros tout de suite, avec un salaire brut, avec des cotisations pour financer la Sécu », détaille Fabien Roussel. Car l’augmentation du salaire minimum tirerait, mécaniquement, l’ensemble des paies à la hausse. La Nupes convoque d’ailleurs, avec les syndicats, une convention pour une « renégociation générale des salaires ». La majorité de gauche cherche aussi à mettre fin aux insupportables images d’étudiants faisant la queue pour bénéficier d’aides alimentaires : un revenu minimum d’autonomie, fixé à 1 063 euros, est donc adopté pour les 18-25 ans pour la rentrée 2022. « Ce seront des améliorations rapides et concrètes du quotidien, des portefeuilles qui s’épaississent et des prix qui n’augmentent plus », s’enthousiasme Manon Aubry, eurodéputée FI et négociatrice des accords. De vraies mesures de soutien au pouvoir d’achat aussi, loin de la politique des chèques et des primes de Macron, qui cherche à tout prix à éviter la mise à contribution du capital.

    C’est l’autre grand chantier de la Nupes. Plus besoin, pour la génération née entre 1961 et 1969, de se gratter la tête dans l’espoir de comprendre combien de trimestres supplémentaires elle va devoir trimer pour avoir le droit à une retraite complète. Oublié, le coup de massue, pour les moins de 50 ans, persuadés de devoir travailler jusqu’à 65 ans, minimum. Le « gouvernement Mélenchon » veut rétablir la retraite à 60 ans, avec 40 annuités pour une pension complète, et sans décote. « Il n’y aura plus une pension complète au-dessous du Smic », promet la Nupes.

    Planification écologique

    Des jeunes aux seniors, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale se fixe comme cap de « changer la vie » pour toutes les générations. Y compris celles à naître, menacées par la hausse des températures et l’exctinction d’une partie du vivant. « Les renoncements de Macron sont honteux, la Convention citoyenne sur le climat étant le paroxysme du cynisme», tance le numéro un d’EELV, Julien Bayou. Quoi de mieux qu’une colocation forcée avec la gauche pour l’obliger à se verdir ? C’est le sens de la planification écologique, qui « irriguera toutes les mesures économiques », défend Manon Aubry. Une fois le premier budget bouclé, à l’automne 2022, 200 milliards d’euros seront injectés dans le renouvelable, la rénovation thermique et un grand plan de relocalisations. De quoi créer des emplois tout en diminuant notre empreinte carbone. Un plan contre les sécheresses, de plus en plus fréquentes, devra être adopté. Enfin, la Nupes défend l’adoption de la règle verte – ne pas prendre à la nature davantage que ce qu’elle peut reconstituer.

    Services Publics

    La Nupes s’assume comme une gauche de gouvernement, où la puissance publique bande les muscles face aux appétits dévorants du marché. C’est un des fronts portés par le PCF  : l’État remettra la main sur les autoroutes, les aéroports, EDF, Engie. Des nationalisations pour les remettre au service des gens et non de la rente privée, et qui permettent un meilleur contrôle des prix. La fonction publique sera aussi remplumée. Pour répondre aux parents d’élèves inquiets des classes surchargées et des enseignants lessivés, les profs et les accompagnants scolaires seront recrutés en nombre et ils verront leurs salaires revalorisés. Enfin, pour que plus personne n’ait la douleur de voir sa grand-mère ou son grand-père maltraité par des entreprises cyniques comme Orpea, sera lancé un service public du grand âge.

    Fiscalité

    Sueurs froides chez les libéraux : la politique sociale et économique de la Nupes requiert un « pognon de dingue ». Pour financer ses ambitions, la gauche prévoit d’aller chercher l’argent là où il est, dans les poches des fortunés, en rétablissant l’impôt sur la fortune et en supprimant la flat tax. « Aujourd’hui, quand vous vivez de vos dividendes, vous êtes moins imposé que ceux qui payent l’impôt sur le revenu », tacle le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Sur cet impôt, la Nupes propose l’instauration de 14 tranches progressives, ce qui se traduirait par des baisses d’impôts dès 2023 pour les revenus de moins de 4 000 euros mensuels. Enfin, le « gouvernement Mélenchon » escompte faire la chasse aux grands évadés fiscaux.

    Une démocratie refondée

    À nouvelle politique, nouvelle pratique institutionnelle. Alors que l’Europe a longtemps fracturé les gauches entre elles, les membres de la Nupes s’accordent sur le fait de désobéir ponctuellement aux traités européens s’ils font obstacle au progrès social et écologique. Le peuple, du reste, sera davantage consulté au sein d’une hypothétique VIe République, plus parlementaire – lancer un processus constituant nécessitera cependant le concours d’Emmanuel Macron… Les citoyens pourront, grâce au référendum d’initiative citoyenne, être force de proposition à l’Assemblée nationale. Les communistes poussent aussi pour plus de démocratie dans l’entreprise, en ouvrant aux salariés plus de droits d’intervention et de décision, notamment dans les conseils d’administration.

    En cas de victoire, la Nupes veut aller vite, consciente qu’Emmanuel Macron conserve une cartouche contre une éventuelle cohabitation : le droit présidentiel à dissoudre l’Assemblée et convoquer de nouvelles élections. Manon Aubry tempère : « Que Macron n’accepte pas les résultats des législatives serait une nouvelle illustration des travers de la Ve République, cela révélerait encore la nécessité de changer les institutions. Mais ce n’est pas ça qui doit nous préoccuper, notre seule boussole ce sont les gens, et comment on améliore leurs existences. »

    Entretien. « Cette gauche est en mesure de reprendre le pouvoir sur l’argent »

    Le négociateur pour le PCF, Igor Zamichiei, défend un accord qui acte une clarification à gauche et permettra, si la nouvelle union populaire sort gagnante des législatives, d’améliorer immédiatement la vie des Français.

    L’accord signé à gauche est-il à vos yeux historique ?

    C’est un accord porteur d’espoir. Un accord inédit qui permet d’affronter une situation de grave danger pour les droits sociaux et démocratiques, menacés par Emmanuel Macron. C’est aussi un accord qui permet de se donner les meilleures chances de faire élire des députés de gauche en juin, et comme nous l’espérons de conquérir une majorité à l’Assemblée nationale. C’est possible et c’est ce qu’attendent des millions de Français qui ne veulent pas du projet de notre président de la République, et qui au contraire défendent des mesures courageuses de transition sociale et écologique. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) porte cette forte ambition. C’est le cœur de ce que nous avons lancé en commun pour les législatives.

    Que peut apporter cette alliance de gauche si elle l’emporte ?

    Il y aura immédiatement de grandes réformes : le smic à 1 400 euros net, la retraite à 60 ans pour tous, un revenu d’autonomie pour les jeunes, des créations d’emplois massives dans les services publics, notamment dans la santé et l’éducation, ou encore la renationalisation d’EDF et d’Engie. Autant de mesures attendues qui vont changer très rapidement la vie des Français. Les communistes ont insisté pour que la Nupes défende des propositions structurelles pour réorienter nos modes de production, améliorer la démocratie en entreprise et reconquérir le pouvoir sur l’argent avec la création d’un grand pôle financier public. Les négociations sur ce programme ont été exigeantes à gauche, car nous n’arrivions pas tous avec les mêmes logiques et les mêmes priorités, mais nous avons très vite convergé sur de nombreuses batailles et solutions communes.

    La gauche a-t-elle aujourd’hui changé de centre de gravité ?

    Nous sommes arrivés à un moment de clarification. Non seulement notre famille politique est désormais indéniablement ancrée du côté de la gauche radicale, mais le Parti socialiste lui-même a validé un accord qui se trouve très éloigné de ce que le PS faisait la dernière fois qu’il a exercé le pouvoir, sous François Hollande. De ce point de vue, le PS a fait un vrai choix politique, en repoussant les logiques austéritaires. C’est une bonne nouvelle. Nous avions besoin que les socialistes rejoignent cette union pour être à la hauteur de la riposte que nous préparons face à Macron et contre l’extrême droite. Notre union est ainsi forte de sa cohérence, de son projet, et de la diversité de tous ceux qui la composent.

    Quelle campagne commune est prévue ?

    Nous lançons à la fois une campagne autour d’un programme partagé, et 577 campagnes où chaque candidat portera la Nupes dans toutes les circonscriptions du pays. Nous allons défendre ce projet national tout en le faisant entrer en résonance avec les attentes locales. Jamais les forces de gauche ne s’étaient ainsi entendues sur une répartition globale des circonscriptions. Bien sûr, nous pouvons comprendre que, dans cette situation, il y ait localement des tensions, car un certain nombre d’acteurs de terrain pouvaient se sentir les plus légitimes pour être candidats. Mais l’accord national doit être respecté, car il est la condition de notre union et de notre ambition : obtenir une majorité à l’Assemblée pour changer la vie des Français.

    Législatives. Comment la gauche peut remporter l’Assemblée

    L’alliance entend décrocher un grand nombre de sièges, voire la majorité, les 12 et 19 juin, et imposer un autre scénario. Voici toutes les raisons d’y croire.

    Comment une gauche arrivée troisième à l’élection présidentielle pourrait-elle gagner les élections législatives ? D’abord, si l’on compare 2017 et 2022, l’ensemble des forces de gauche (32 %) a progressé de 4 points. Les premiers sondages réalisés en vue du prochain scrutin indiquent des intentions de vote dans cet étiage, voire supérieures. Mais la principale différence avec 2017 est la présence de candidatures uniques et donc de potentielles performances électorales bien supérieures. Il y a cinq ans, seuls 167 candidats de gauche étaient parvenus à atteindre le second tour des élections législatives. Dans plusieurs dizaines de circonscriptions, les différents candidats de gauche s’étaient neutralisés, laissant le champ libre à LaREM et RN au second tour.

    En projetant les résultats des trois blocs (gauche, libéraux, extrême droite) à la présidentielle sur chacune des 577 circonscriptions, le bloc de gauche se classe dans les deux premiers dans 291 d’entre elles. Un gain considérable qui pourrait encore être accentué par la configuration du prochain scrutin. En effet les libéraux avancent divisés entre Renaissance (ex-LaREM) et ses alliés d’une part et LR d’autre part. Si des accords pourront discrètement se nouer entre LR et la majorité pour ne pas présenter de candidats dans certaines circonscriptions, les voix de droite devraient être divisées au premier tour. Il en va de même à l’extrême droite, puisque le parti Reconquête ! de Zemmour et le Rassemblement national de Le Pen partiront séparément. Cet éclatement des deux autres blocs offre à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) des possibilités supplémentaires de figurer au second tour. Dans cette configuration, la Nupes pourrait être en tête dans 241 circonscriptions, le RN 159 et Renaissance 139 d’entre elles. Les réalités locales et l’implantation de LR devraient cependant troubler ces projections. La force de la gauche au premier tour pourrait se transformer en faiblesse au second, faute de réserves de voix. L’attitude des électeurs des candidats éliminés pèsera lourd.

    Si l’arithmétique électorale indique des possibilités pour l’union à gauche, tout sera cependant affaire de dynamique politique. L’abstention traditionnellement supérieure de plus de 20 points à la présidentielle sera une des clés du scrutin. La possibilité de la mise en œuvre de diverses mesures sociales pourrait bouleverser la donne. Les premières enquêtes d’opinion semblent indiquer le début d’un désir de gauche, puisque 35 % des Français disent vouloir une victoire de cette alliance pour le prochain scrutin, devant le RN à 29 % et LaREM à 26 %. 20 % des électeurs de Macron au premier tour de la présidentielle formulent ce souhait, signe d’un élargissement possible. Si cette dynamique continue, rien n’est interdit jusqu’à l’obtention d’une majorité relative, voire absolue, à l’Assemblée. Nul doute cependant que majorité présidentielle comme droite et extrême droite passeront les semaines à venir à tenter de discréditer la Nouvelle Union populaire. Le combat est rude mais pas ingagnable.

    union de la gaucheLégislatives 2022Élections 2022
    L'Humanité

    Union et espoir

    Éditorial

    Fabien Gay

    Près de neuf électeurs·trices de gauche sur dix, quels qu’aient été leurs votes au premier tour de l’élection présidentielle, espéraient l’union large des forces de gauche et écologistes pour les élections législatives des 12 et 19 juin prochains. Elle s’est construite, unissant communistes, insoumis, écologistes et socialistes, et a tenu sa première convention samedi 7 mai à Aubervilliers. Ce rassemblement soulève un espoir de changement dans le monde du travail, de la création, et dans la jeunesse qui envisage de voter à plus de 50 % pour les candidates et candidats de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale.

    D’ailleurs, les droites et les extrêmes droites ne s’y trompent pas. Elles raillaient hier la désunion de la gauche ; elles en ont à présent une peur panique, matraquant des arguments réactionnaires que nous pensions définitivement enterrés au siècle dernier.

    Pourtant, au lendemain de l’élection du président des riches Macron, qui a vu l’extrême droite réaliser son meilleur score sous la Ve République, les déceptions, les colères, les ressentiments, les recherches de victimes expiatoires de l’élimination de la gauche auraient pu continuer à nous diviser et alimenter le désespoir, l’abstention et la machine à perdre.

    Dans sa longue histoire, la gauche a été souvent divisée entre ses deux courants historiques, mais elle a su aussi se rassembler pour répondre politiquement aux revendications de mouvements populaires puissants.

    Aujourd’hui, la situation politique l’exige, y oblige même. Le risque que le massacre social programmé par le macronisme finisse d’écraser les conquis sociaux d’un siècle de combats ouvriers et paysans est trop grand. Si le président Macron gagne une majorité à l’Assemblée nationale, ce sera la retraite à 65 ans et un bond de cent douze ans en arrière ; le travail quasi gratuit pour les allocataires du RSA ; et le risque de voir le capital remettre la main sur les près de 532 milliards d’euros de cotisations sociales (chiffre 2019) qui lui échappent depuis quatre-vingts ans, asséchant in fine les caisses de la Sécurité sociale et obligeant les travailleurs et travailleuses à s’assurer individuellement face aux risques de la vie. Laisser libre le champ à Macron serait offrir un marchepied en or massif à la châtelaine de Montretout ou à un de ses héritiers en 2027.

    La gauche et les écologistes avaient donc un devoir de se rassembler pour répondre à cette urgence pour nos vies et à l’exigence populaire, pour offrir une alternative de rupture à ce duel mortifère entre l’extrême argent et l’extrême haine. Il a fallu pour cela que chaque force politique fasse un (plusieurs) pas pour y arriver. Il faut ainsi saluer les 1 750 candidats et candidates déjà investis par leurs partis politiques respectifs qui se sont retirés pour réaliser l’union. Ce rassemblement doit montrer son unité et ses solutions pour répondre aux grands enjeux auxquels notre pays et le monde sont confrontés, que ce soit l’urgence sociale, écologique ou de paix.

    Il doit permettre à chaque force politique d’exister, sans se nier ni se renier, pour montrer que sa puissance et sa solidité résident dans sa diversité et sa spécificité.

    Partout, à présent, doit se lever un vaste mouvement populaire, pour porter un maximum de députés de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, pour faire de l’augmentation du Smic et des salaires, la revalorisation des pensions de retraite, le blocage des prix, la retraite à 60 ans, la bifurcation écologique… non plus un rêve, mais une réalité à portée de votes.

    Editorialunion de la gauche
    France24 - Monde

    Législatives : Éric Zemmour lance officiellement sa candidature à Cogolin, dans le Var

    Publié le : 12/05/2022 - 22:28

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    Éric Zemmour s'est lancé dans la bataille des législatives jeudi sur la plage de Cogolin, dans une circonscription, la 4e du Var, où il a signé un de ses meilleurs scores à la présidentielle (14,7 %).

    Il s'est dit "heureux" de repartir pour une nouvelle "aventure". Devant environ 200 partisans acquis à sa cause, Éric Zemmour, a officiellement lancé, jeudi 12 mars, sa candidature pour les législatives à Cogolin, dans la 4e circonscription du Var.

    Le candidat de Reconquête, pantalon beige et chemise blanche se découpant sur le fond bleu des flots du golfe de Saint-Tropez, s'est limité à une courte allocution de quelques minutes.

    "Je ne me voyais pas mener le combat de l'arrière, je le mènerai à la tête de mes 550 candidats Reconquête, et il faudra, ici comme partout, répandre nos idées qui sont celles de l'avenir", a plaidé le candidat d'extrême droite. "On m'a beaucoup dit que la présidentielle était dure, c'est vrai, c'était un combat redoutable, cruel, parfois injuste, mais j'aime aussi ce combat et je reviens ici pour le mener."

    "Je suis venu dans le Var parce que j'aime le Var et les Varois, et mon petit doigt me dit qu'ils me le rendent bien", a-t-il encore lancé à ses partisans.

    Un "terrain favorable" ?

    Éric Zemmour devrait trouver ici un "terrain favorable" à ses idées "conservatrices", a commenté Nadine Uvernet, 59 ans : "Il y a de gros problèmes d'insécurité et d'immigration et une culture forte qui doit être respectée", a expliqué cette femme qui partage sa vie entre Cogolin et le Luxembourg, où elle travaille dans le secteur financier.

    Arlette Le Viavant votera elle aussi Éric Zemmour en juin, pour "qu'il nous enlève un peu des gens qui ne sont pas Français". Et cette retraitée de 74 ans se projette déjà sur 2027, espérant qu'il sera alors élu président.

    Le pari de cette élection, même si cette circonscription lui a donné de bons résultats, est toutefois risqué pour Éric Zemmour. Il faut en effet obtenir 12,5 % des inscrits au premier tour pour se maintenir au second, si l'on ne fait pas partie des deux candidats en tête. Or, à la présidentielle, il n'a obtenu les suffrages que 10,61 % des inscrits, loin derrière Marine Le Pen (23,29 %) et Emmanuel Macron (17,43 %).

    Éric Zemmour aura fort à faire face au candidat RN Philippe Lottiaux et à la sortante Ensemble, Sereine Mauborgne. Cette dernière avait été élue en 2017 avec 55 % des suffrages au second tour face à ce même Philippe Lottiaux.

    Mais, veut croire Éric Zemmour, "les législatives, ce ne sont ni la présidentielle, ni l'élection municipale. (...) C'est un vote enraciné dans un territoire avec des revendications et des soucis du cru".

    Avec AFP

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    Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour

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    Nouvelle union populaire : le Parti socialiste tiraillé entre soulagement et dissidences

    Publié le : 10/05/2022 - 13:33

    Aude MAZOUE Suivre

    La nouvelle coalition de la gauche (Nupes) scellée la semaine dernière entre LFI, les écologistes, les communistes et le PS en vue des législatives des 12 et 19 juin passe mal au parti à la rose. Candidats socialistes sacrifiés, contraints à l’abandon ou dissidents, l'ambiance des mauvais jours règne dans les QG de campagne du PS. Après le désastre de la présidentielle, le parti obtient pourtant 70 investitures potentiellement gagnables.

    Un accord sur l'union des gauches, mais à quel prix pour le Parti socialiste ? Loin de l'enthousiasme des discours prononcés samedi 7 mai lors de la convention d'investiture des candidats de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), il y a les rictus, les mines déconfites et la colère. Celle des candidats socialistes empêchés de faire campagne aux législatives en vertu de l'accord acté dans la nuit de jeudi à vendredi entre les formations de gaucheLa France insoumise (LFI), Europe Écologie-Les Verts (EELV), le Parti communiste (PCF) et le Parti socialiste (PS). Douloureuse conséquence de la cuisante défaite d'Anne Hidalgo à la présidentielle (qui n'a pesé que 1,75 % dans le scrutin), à l'issue de l'accord, le Parti socialiste a obtenu 70 investitures sur les 577 circonscriptions législatives françaises. Sur le terrain, l'union nationale a un goût amer pour ce parti qui dispose toujours d'un ancrage local important.

    "Nouvelle étape de la lente agonie du PS"

    Olivier Faure a promis que les circonscriptions des élus socialistes sortants seraient préservées. Pourtant dans la réalité, certaines de ces candidatures ont bien été sacrifiées sur l'autel de l'accord national. David Habib (Pyrénées-Atlantiques), Michèle Victory (Ardèche) ou encore Régis Juanico (Loire), tous députés socialistes sortants, peuvent en témoigner : une candidature Nupes fait désormais obstacle à la leur. Il y a aussi les candidats qui ne souhaitent pas partir au bras de fer avec le PS et préfèrent se retirer définitivement du jeu politique. C'est notamment le cas de Gisèle Biémouret (Gers), Hélène Vainqueur-Christophe (Guadeloupe) ou Christian Hutin (Nord).

    À la liste des grands perdants, s'ajoutent aussi les candidats socialistes, qui au nom de l'accord national, ont annoncé leur retrait forcé, à l'instar de Clément Sapin (Indre), Christophe Lavialle (Loiret), Aurélien Bourdier (Vienne), Sébastien Miossec (Finistère), Arnaud Platel (Finistère) et bien d'autres.

    Ma déclaration suite à l’accord. @faureolivier #NUPES pic.twitter.com/wclD2o9oxU

    May 6, 2022

    "Ces retraits sont d'autant plus difficiles à encaisser que certains candidats investis par le PS sont déjà entrés en campagne, explique Benjamin Morel, maître de conférence à l'université Paris-2 Panthéon-Assas. Certains ont pu contracter des prêts pour anticiper les délais d'obtention des banques, et même déjà engager des frais. Ils se retrouvent dans une position très inconfortable." Cette situation critique "marque nouvelle étape de la lente agonie du PS", résume Michel Wievorka, sociologue et auteur de l'essai "Alors Monsieur Macron, heureux ?" (éd. Rue de Seine).

    Des socialistes insoumis

    Au milieu du naufrage, certains fervents socialistes engagés dans la campagne, n'en déplaise au patron des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, ont refusé la soumission à la nouvelle force dominante à gauche. Cette ligne dissidente est notamment portée par des figures locales comme Michaël Delafosse, le maire de Montpellier, ou Carole Delga, présidente de la région Occitanie. L'élue a assuré qu'elle soutiendrait six candidats socialistes dans sa région, faisant fi des éventuelles candidatures LFI, écologistes ou communistes. Moins médiatiques, une dizaine de noms de dissidents comme Christine Pirès (Puy-de-Dôme), Xavier Perrin (Loire-Atlantique) ou Valérie Rabault (Tarn-et-Garonne), ont eux aussi annoncé leur ferme intention de ne pas faire allégeance à l'accord national.

    Le rassemblement de la gauche est nécessaire. Il ne peut que se fonder sur la cohérence, la sincérité et la clarté dans les valeurs. On ne répond pas aux défis sociaux et écologiques par l’extrémisme ou l’invective.👇 pic.twitter.com/kbisi48reW

    May 5, 2022

    Mais c'est à Paris, dans la 15e circonscription de la capitale, que la fronde anti-Nupes risque d'attirer tous les regards. Soutenue par l'ancien Premier ministre Lionel Jospin, la députée PS sortante Lamia El Aaraje, qui a perdu son mandat début 2022 après l'annulation de l'élection par le Conseil constitutionnel, ne semble pas décidée à laisser la circonscription à Danielle Simonnet, oratrice nationale du parti de Jean-Luc Mélenchon.

    La fronde des cadres du parti

    La dissidente est également soutenue par de grandes figures du parti. Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault, Jean-Christophe Cambadélis, Anne Hidalgo... jusqu'à l'ancien président socialiste François Hollande. Tous ont fait montre de leur franche hostilité vis-à-vis de ce mariage de raison. Cette Nouvelle union populaire écologique et sociale "ne peut pas être une source d'espérance", a critiqué l'ex-président le 9 mai sur France Inter. "Je ne suis pas contre l'union, mais je suis contre un accord qui, tel qu'il est fait, sur le plan électoral et programmatique, ne permet pas la victoire", a-t-il précisé.

    Si la création d'un mouvement politique en opposition à la Nupes n'est pour le moment pas à l'ordre du jour, le maire du Mans et ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll s'est dit prêt, mercredi sur France 2, à "conduire la campagne" pour les législatives des dissidents du PS. "Pas sûr que ces prises de positions des cadres du parti aient beaucoup de conséquences sur le scrutin, estime Benjamin Morel. Ce scrutin, éminemment politique, a de fortes chances de ressembler à celui de la présidentielle. Pour autant, il marque surtout une fracture idéologique entre les deux partis."

    Pari risqué

    Tous les opposants à l'union avec La France insoumise engagés sur le terrain ont d'ores et déjà assuré qu'ils poursuivraient la campagne sans étiquette, puisqu'en s'opposant au parti, ils en sont de fait exclus. À quinze jours de la date limite de dépôt des candidatures, ces initiatives insurrectionnelles soulèvent tout de même des interrogations. Sans structure derrière eux, comment débourseront-ils les quelque 30 000 euros nécessaires pour mener campagne ? S'ils sont élus, dans quels groupes siègeront-ils à l'Assemblée ? Des questions délicates pour l'heure sans réponse. "Il est à ce stade difficile d'évaluer l'importance de ces candidatures dissidentes tant il semble périlleux de poursuivre la campagne sans l'appui d'un parti. Ne serait-ce que sur le plan financier, puisque la formation politique n'est plus garante des dépenses engagées, poursuit Benjamin Morel. On sait d'expérience que les nouvelles têtes sans étiquette ont peu de chance d'élues. Pour gagner dans ces circonstances, il faut donc être sûr de pouvoir capitaliser sur son nom. C'est un pari risqué."

    Une lueur d'espoir subsiste tout de même dans ce sombre tableau. Le Parti socialiste ne s'en est pas si mal tiré, à croire certains observateurs comme Benjamin Morel. "Ils n'ont certes obtenu que 70 circonscriptions contre 100 pour les Verts, mais ce n'est pas si mal pour un parti qui a fait moins de 2 % à la présidentielle. Et si l'on regarde de plus près les députations obtenues, elles sont peu nombreuses mais gagnables."

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    Publié le : 27/04/2022 - 18:42

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    Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.

    À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.

    Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.

    >> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

    Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.

    Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.

    Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.

    Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour. 

    Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.

    Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.

    Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.

    La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.

    Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.

    Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.

    L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.

    Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.

    On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.

    Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment. 

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron

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    LE JOUR D'APRÈS

    Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives

    Valeurs Actuelles

    « Décaler le bénéfice de la victoire » : pourquoi Macron tarde à nommer son nouveau gouvernement

    Mais qu’attend donc Emmanuel Macron ? Réélu depuis trois semaines déjà, le président de la République n’en finit plus de prendre son temps avant d’annoncer le nom de son nouveau Premier ministre. Trois semaines, donc, que Jean Castex et son gouvernement assurent la gestion des affaires courantes en attendant la quille – ou la reconduction –, laissant le reste de la scène politique nager dans un flou apathique. Emmanuel Macron peinerait-il à trouver le profil idéal ? Selon franceinfo, cette longue hésitation serait, en réalité, volontairement entretenue par Emmanuel Macron, dont l’entourage explique qu’il espère « décaler le bénéfice de la victoire ».

    Pourtant, le président de la République et son équipe multiplient les effets d’annonce. Il y a deux semaines déjà, se souvient franceinfo, il avait estimé qu’une phase de « décantation » entre la fin de la présidentielle et le retour des choses sérieuses était nécessaire. Lundi dernier, le 9 mai, en déplacement à Berlin, Emmanuel Macron avait même annoncé déjà connaître le nom de son futur Premier ministre. Enfin, on a appris vendredi que Jean Castex restera Premier ministre jusqu’au dimanche 15 mai au moins – jour qui marquera son retour d’un déplacement au Vatican.

    Le temps presse

    En faisant durer le plaisir, l’entourage du président de la République espère bénéficier d’un « nouvel élan » dès la nomination du nouveau locataire de Matignon. Un nouvel élan dont pourrait bénéficier la majorité, qui se prépare à des élections législatives pour le moins tendues. Par ailleurs, explique un proche d’Emmanuel Macron à franceinfo, le temps ainsi gagné lui permet d’élargir le vivier des potentielles recrues – d’autant que l’union des gauches autour de Jean-Luc Mélenchon pourrait lui permettre d’enregistrer le soutien de nouvelles personnalités issues de la social-démocratie.

    Reste que le temps presse : la période de réserve du gouvernement, obligatoire avant chaque élection, débute le 23 mai prochain. En patientant trop longtemps, Emmanuel Macron pourrait pousser son nouveau Premier ministre et le gouvernement à se murer trop vite dans un silence peu enclin à permettre un « nouvel élan »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Nos cinq plus belles plages de Corse, du nord au sud de l'Île de Beauté

    Sable blanc et eau turquoise: les plages corses n'ont rien à envier aux îles du bout du monde. Tour d'horizon des bords de mer les plus idylliques.

    Ah les plages de Corse… Souvent comparées, à juste titre, à celles de destinations exotiques, elles «crèvent les yeux», littéralement. Toutes différentes, elles ont pour dénominateur commun deux ingrédients essentiels: du sable blanc et des eaux turquoise. Passage en revue de ses plus beaux joyaux.

    Rondinara (Corse du Sud)

    Effet waouh assuré ! À mi-chemin entre Porto-Vecchio et Bonifacio, imaginez une anse en forme de coquillage, parfaitement dessinée, fermée par deux presqu'îles couvertes de maquis qui s'avancent l'une vers l'autre, comme le fermoir d'un collier. Entre les deux, un liséré de sable blanc baigné par des eaux turquoise et peu profondes, et bordé de pinède.

    En période estivale, ce tableau est agrémenté de voiliers au mouillage dans la baie. À l'exception d'une paillote, aucune habitation ne vient défigurer ce paysage de rêve. Seul hic : un accès par une route étroite un peu malaisée.

    Y aller

    Route T10 entre Bonifacio et Porto-Vecchio, puis D158 sur la droite, en direction de Suartone. Parking payant en saison.

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    Palombaggia (Corse du Sud)

    Sur le podium des plages de rêve, Palombaggia peut prétendre à occuper la première place. «Idyllique», l'adjectif paraît bien faible quand on découvre cet emblème des beautés naturelles du sud de la Corse, près de Porto-Vecchio.

    Frangée d'une pinède d'un vert éclatant, elle déroule un ruban de sable blanc sur 3 km, ponctué d'éperons rocheux et léché par une mer cristalline. Les couchers de soleil y sont splendides lorsque les rochers en partie immergés dans l'eau bleue ruissellent de teintes fauves et que les îles Cerbicale se détachent en ombres chinoises sur l'horizon.

    Y aller

    De Porto-Vecchio, prendre la T10 vers le sud puis bifurquer à gauche vers la D859.

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    Saleccia (Haute Corse)

    Du sable blanc sur 1 km et des fonds translucides que l'on croirait copiés-collés d'un paysage des Seychelles… On ne se lasse pas de cette merveille aux allures tropicales, bordée d'un cordon dunaire piqueté d'oyats et de pins d'Alep. C'est la plage parfaite pour passer une journée farniente ou baignade.

    La Saleccia se mérite: son accès en voiture, par une mauvaise piste à travers le désert des Agriates, est difficile. Un sentier littoral la relie à d'autres sublimes étendues de sable, dont la plage de Lodo, à l'est (en 45 minutes), et la plage de Ghignu, à l'ouest, moins fréquentée.

    Y aller

    Du hameau de Casta, sur la D81, une piste caillouteuse de 12 km descend jusqu'à la plage. On peut s'épargner le trajet en voiture en prenant l'une des navettes maritimes au départ de Saint-Florent (www.lepopeye.com, 35 minutes).

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    Cupabia (Corse du Sud)

    Elle n'a pas l'étoffe d'une star, et pourtant, elle envoûte tous ceux qui l'approchent. Longue étendue de sable fin qui s'offre comme une récompense au nord du golfe de Valinco, moins ostensiblement sublime que les plages du sud de la Corse, Cupabia enchante par son authenticité et sa tranquillité.

    Un éperon rocheux la sépare en deux, avec des ambiances différentes: calme total au nord (accessible à pied uniquement), tandis que la partie sud est plus familiale.

    Y aller

    Du village de Serra-di-Ferro, rouler quelques kilomètres vers le nord sur la D155 puis bifurquer à gauche.

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    L'Ostriconi (Haute Corse)

    Entre la Balagne et le désert des Agriates, cette plage crée la surprise. Au débouché d'une vallée, on ne s'attend guère à trouver ce beau diamant brut, relativement préservé des foules, même en haute saison. Savourez cette magnifique étendue de sable et de hautes dunes entre lesquelles serpentent des bras de mer bordés de roselières, sur fond de collines escarpées.

    En revanche, l'ombre y est rare. À signaler: la baignade peut s'y révéler dangereuse en raison de la présence de courants et de vagues souvent puissantes.

    Y aller

    Suivre la T30 qui relie Corte à Calvi puis, à hauteur du Village de L'Ostriconi, prendre la route qui longe la vallée de l'Ostriconi et se termine en cul-de-sac.

    Publié en juin 2020, cet article fait l'objet d'une mise à jour

    Balade dans Bruxelles à la découverte des joyaux de l'Art Nouveau

    La capitale belge fut le berceau de l'Art Nouveau. Plusieurs centaines de façades en témoignent. Baladez-vous le nez en l'air et poussez quelques portes. À commencer par celle de l'hôtel Solvay, un chef-d'œuvre ouvert à la visite depuis peu.

    Tarn : les plus beaux villages médiévaux à découvrir

    Perchés sur des éperons rocheux parfois ceints de remparts, ils exhalent comme un parfum de temps suspendu. Il faut se perdre dans le dédale de leurs ruelles pour découvrir les merveilles qu'a laissé le Moyen Âge en héritage.

    Tourisme : et les dix villes moyennes les plus recherchées sont...

    Le comparateur de locations de vacances Likibu publie un classement des villes françaises les plus recherchées par les internautes. Dans la catégorie «moins de 100 000 habitants», le gagnant est...

    Valeurs Actuelles

    Le Conseil d’Etat valide la réouverture de la mosquée de Pessac

    La justice administrative a définitivement désavoué le ministère de l’Intérieur, mardi 26 avril, concernant la mosquée de Pessac. Le Conseil d’Etat a rejeté le recours de Beauvau demandant la fermeture du lieu de culte pour « provocation à la haine », rapporte Le Parisien. En février dernier, la préfecture avait engagé une procédure en raison des idées véhiculées dans cette mosquée, assimilées à des pratiques salafistes. Il était notamment reproché à l’association « Rassemblement des musulmans de Pessac » assurant sa gérance de publier ou relayer sur Internet des contenus « incitant à la violence, à la haine ou à la discrimination », encourageant « à la commission d’actes de terrorisme » ou « faisant l’apologie de tels actes », rappelle Le Parisien.

    Une mesure disproportionnée

    Mais le Conseil d’Etat, confirmant une première décision du juge des référés de Bordeaux, a cependant jugé que ces textes « incitent au repli identitaire et contestent le principe de laïcité ». Il a cependant considéré que « ces publications ne présentent pas, compte tenu de leur teneur et dans les circonstances de l’espèce, un caractère de provocation à la violence, à la haine ou à la discrimination ». La fermeture de la mosquée a donc été jugée disproportionnée.

    « C’est une décision qui fera jurisprudence et permettra de marquer le pas sur la séquence de fermetures de mosquées qui se sont succédé ces derniers mois par le gouvernement Macron », s’est félicité l’avocat de l’association gérant la mosquée.

    Gironde : les dernières actualités

    Nouvelle-Aquitaine : plusieurs ex-collaborateurs du socialiste Alain Rousset placés en garde à vue

    Un policier agressé devant sa famille à Bordeaux

    Bordeaux : un chauffard percute un camion de pompiers et prend la fuite

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    La Turquie se dit prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan

    Publié le : 14/05/2022 - 07:09Modifié le : 14/05/2022 - 22:59

    FRANCE 24 Suivre

    Tentant "d'éviter les tensions", le président finlandais a informé samedi son homologue russe Vladimir Poutine de la candidature imminente de son pays à l'Otan, une bascule historique qualifiée d'"erreur" par le maître du Kremlin.Sur le terrain, en Ukraine, la situation est en train de basculer en faveur des Ukrainiens dans la région de Kharkiv. Voici le fil du 14 mai.

    • 22 h 10 : Zelensky rencontre à Kiev le chef des sénateurs républicains américains

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accueilli à Kiev une délégation de parlementaires américains menée par Mitch McConnell, le chef de la minorité républicaine au Sénat américain, selon un communiqué publié samedi par la présidence ukrainienne.

    "J'attends avec impatience le soutien américain à de nouvelles sanctions. En outre, nous estimons que la Russie devrait être officiellement reconnue comme un État sponsor du terrorisme", a déclaré durant leur rencontre Volodymyr Zelensky, cité dans le communiqué. 

    Il a également remercié "les États-Unis pour leur leadership dans le soutien à l'Ukraine", estimant qu'ils ne protégeaient pas seulement son pays "mais aussi les valeurs et libertés démocratiques, le droit des nations à choisir librement leur futur".

    • 21 h 50 : la guerre en Ukraine s'invite sur la scène de l'Eurovision

    À la fin de sa prestation à l'Euvovision, organisée samedi soir à Turin, en Italie, le chanteur du groupe ukrainien Kalush Orchestra, Oleg Psyuk, a lancé à la foule : "I ask to all of you, please help Ukraine, Marioupol, help Azovstal right now ! "(Je vous demande à tous, s’il vous plaît, aidez l’Ukraine, Marioupol, aidez Azovstal maintenant !). Le groupe fait partie des grands favoris de la compétition, tandis que la Russie en a été exclue. 

    Ukraine's Kalush Orchestra bring a hypnotic mix of rap, folk and a flute loop so funky you'll remember it for days 🇺🇦 #Eurovision #ESC2022 pic.twitter.com/lgHZhkCkoG

    May 14, 2022

    >> Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné"

    • 19 h 20 : La Turquie prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan 

    La Turquie est prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l'Otan et des motifs qui suscitent l'hostilité d'Ankara vis-à-vis de cet élargissement, a déclaré samedi le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.

    "La grande majorité du peuple turc est contre l'adhésion de ces pays qui soutiennent l'organisation terroriste PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et ils nous demandent de bloquer cette adhésion", a affirmé le ministre. "Mais ce sont des questions dont nous devons parler bien sûr avec nos alliés de l'Otan ainsi qu'avec les pays" concernés, a-t-il ajouté.

    • 17 h 35 : la Finlande se dit "confiante" dans la possibilité de s'entendre avec la Turquie

    Le chef de la diplomatie finlandaise Pekka Haavisto s'est dit confiant, samedi, dans la possibilité de s'entendre avec la Turquie malgré l'hostilité affichée par le président turc Recep Tayyip Erdogan à l'entrée dans l'Otan de son pays et de la Suède.

    S'exprimant avant une série de discussions avec les membres de l'Otan, dont la Turquie, à Berlin, Pekka Haavisto s'est dit "confiant dans le fait qu'à la fin nous trouverons une solution et que la Finlande et la Suède deviendront membres de l'Otan".

    • 15 h 45 : Kiev rebaptise un monument soviétique en "Arche de la Liberté du Peuple ukrainien"

    L'Arche de l'Amitié des Peuples, un emblématique monument soviétique du centre-ville de Kiev, est devenu l'Arche de la Liberté du Peuple ukrainien, a annoncé sur la messagerie Telegram le maire de la capitale, Vitali Klitschko.

    Les élus municipaux ont en outre "approuvé une liste de plus de 40 monuments et emblèmes mémoriaux qui devront être retirés des rues et bâtiments de la capitale pour être transmis au musée du totalitarisme", a-t-il ajouté.

    L'Arche de l'Amitié des Peuples est une imposante arche métallique d'une hauteur de 35 mètres érigée dans un parc du centre-ville en 1982. Elle faisait partie du même complexe que la sculpture des deux travailleurs russe et ukrainien démontée le mois dernier. En 2018, des militants anti-russes y avaient apposé un autocollant en trompe-l'œil, montrant une fissure au centre de l'arche pour souligner la rupture des relations entre les deux pays.

    • 15 h 40 : le parti de la Première ministre finlandaise dit "oui" à l'Otan

    Le parti social-démocrate de la Première ministre finlandaise, Sanna Marin, a annoncé son soutien, à une très large majorité, à une candidature du pays nordique à l'Otan, qui doit être officialisée dimanche. Sur les 60 membres de la direction du parti, 53 ont voté pour, 5 contre et deux se sont abstenus, selon le résultat du vote annoncé lors d'une conférence de presse à Helsinki.

    • 14 h 25 : l'Ukraine prédit la défaite russe en fin d'année

    Les autorités ukrainiennes ont affiché leur optimisme, annonçant qu'elles repoussaient les offensives russes dans l'est, et prédisant la défaite de Moscou en fin d'année.

    La guerre connaîtra un "tournant" en août et la Russie sera défaite "avant la fin de l'année", a déclaré le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, dans un entretien à la chaîne britannique Sky News diffusé vendredi soir. À l'issue de cette guerre, "nous rétablirons le pouvoir ukrainien dans tous les territoires que nous avons perdus" depuis 2014, "y compris le Donbass et la Crimée", a-t-il assuré.

    La situation s'est semble-t-il déjà renversée à Kharkiv, pourtant l'une des cibles prioritaires pour les Russes, mais qui se sont retirées de la ville, selon l'état-major ukrainien. 

    "À la date d'aujourd'hui, 1 015 localités ont été libérées, soit six de plus dans les dernières 24 heures", a fait savoir le président ukrainien.

    • 13 h 55 : pour Vladimir Poutine, la fin de la neutralité militaire finlandaise serait une "erreur"

     La fin de la neutralité militaire de la Finlande serait une "erreur", a estimé le président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue finlandais, Sauli Niinistö, selon un communiqué du Kremlin.

    "Un tel changement de l'orientation politique du pays peut avoir un impact négatif sur les relations russo-finlandaises qui se sont développées pendant des années dans l'esprit du bon voisinage et de la coopération entre partenaires, en étant mutuellement avantageuses", assure le communiqué.

    • 13 h 03 : le président finlandais s'est entretenu avec Vladimir Poutine

    Le président finlandais Sauli Niinistö a appelé samedi son homologue russe Vladimir Poutine au sujet de la candidature imminente du pays nordique à l'Otan qui suscite l'hostilité de Moscou, a annoncé Helsinki.

    "La conversation a été directe et sans détour et s'est passée sans contrariété. Eviter les tensions a été considéré comme important", a affirmé le chef de l'État finlandais dans un communiqué de la présidence.

    Le pays nordique "veut s'occuper des questions pratiques liées au fait d'être un pays voisin de la Russie de façon correcte et professionnelle", a assuré Helsinki.

    Le président et la Première ministre finlandaise Sanna Marin ont annoncé jeudi vouloir rejoindre "sans délai" l'alliance militaire menée par Washington, avec une annonce de candidature attendue dimanche.

    Moscou avait menacé de prendre des mesures "technico-militaires" en représailles.

     

    I spoke with Putin. The conversation was direct and straight-forward and it was conducted without aggravations.https://t.co/yPDXmqYq9H pic.twitter.com/z8Nmm3VeQ9

    May 14, 2022

     

    • 11 h 59 : le G7 "ne reconnaîtra jamais les frontières" que la Russie tente de modifier

    Le G7 ne "reconnaîtra jamais" les frontières que la Russie veut imposer par la force avec sa guerre en Ukraine, ont affirmé les ministres des Affaires étrangères du groupe des sept grandes puissances à l'issue d'une réunion.

    Ils ont également promis "d'élargir les sanctions" économiques visant Moscou pour son invasion de l'Ukraine à "des secteurs dont la Russie est particulièrement dépendante" tout en exhortant la Chine à "ne pas saper" ces mesures. Ils se sont engagés à continuer à fournir des armes à l'Ukraine et à répondre aux pénuries liées à la guerre.

    La Grande-Bretagne, le Canada, l'Allemagne, la France, l'Italie, le Japon, les États-Unis et l'Union européenne entendent, en outre, combattre la désinformation dont Moscou se rend, selon eux, coupables.

    • 10 h 31 : la Russie a cessé de fournir de l'électricité à la Finlande

    Les exportations d'électricité de Russie vers la Finlande ont cessé durant la nuit de vendredi à samedi après une annonce en ce sens d'un fournisseur russe, a dit à l'AFP un responsable de l'opérateur du réseau électrique finlandais.

    L'entreprise responsable des ventes d'électricité russe à la Finlande, RAO Nordic, avait annoncé son intention de cesser ses livraisons à minuit, invoquant des impayés, au moment où la Finlande s'apprête à annoncer sa candidature à l'Otan. 

    La Finlande importait jusqu'ici environ 10% de sa consommation électrique totale depuis son grand voisin russe.

    • 9 h 06 : dans la région de Kharkiv, "la ligne de front a bougé en faveur des Ukrainiens"

    L'offensive russe dans l'est de l'Ukraine marque le pas tandis que la contre-attaque ukrainienne au nord-est de Kharkiv gagne encore du terrain, avec la reprise de petites localités de cette région frontalière. Les précisions du correspondant de France 24 en Ukraine, Gulliver Cragg, sur la situation militaire dans la région de Kharkiv et sur la polémique qui fait hausser le ton entre Kiev et Paris.

    • 8 h 46 : la Russie ne restera pas silencieuse si l'Otan se rapproche de ses frontières

    Moscou prendra des mesures si l'Otan déploie des forces et des dispositifs nucléaires près de sa frontière, rapportent plusieurs agences de presse russes qui citent le vice-ministre des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko.

    "Il sera nécessaire de répondre (...) en prenant les mesures de précaution adéquates qui garantiraient la viabilité de la dissuasion", écrit Interfax citant le vice-ministre. Moscou ne nourrit aucune hostilité à l'égard de la Finlande et de la Suède et ne voit pas de véritable justification pour que ces deux pays rejoignent l'alliance de l'Otan, a ajouté Alexandre Grouchko

    Il a également réitéré la position du Kremlin selon laquelle la réponse de Moscou à l'éventuelle expansion de l'Otan dépendra de la proximité des moyens militaires de l'Alliance avec la Russie et des infrastructures qu'elle déploiera.

    • 8 h 05 : les autorités prorusses de la région de Kherson vont demander une annexion à la Russie, selon Londres

    Les autorités prorusses installées par Moscou dans la région ukrainienne de Kherson, occupée par les Russes depuis début mars, vont demander l'annexion de ce territoire par la Russie, selon le ministère britannique de la Défense.

    Si Moscou organise un référendum sur ce point  précis à Kherson, il est presque certain qu'elle manipulera les résultats pour qu'ils montrent une majorité claire en faveur d'un rattachement à la Russie, selon le ministère.

    Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 14 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/tAa8K8A12w🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/Ya1mzfvjY4

    May 14, 2022
    • 4 h 33 : combats nourris dans la région du Donbass

    Des combats particulièrement intenses sévissent dans la région du Donbass (est de l'Ukraine), sur laquelle Moscou se concentre sans avancée significative.

    "Il y a des combats nourris à la frontière avec la région de Donetsk, près de Popasna", a commenté, vendredi soir, sur Facebook, Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, faisant état de nombreuses pertes en matériel et en personnel du côté russe.

    Le ministère britannique de la Défense (MoD) a précisé que les forces ukrainiennes avaient repoussé "avec succès" une tentative russe pour traverser ce cours d'eau près de Severodonetsk, occasionnant aux troupes de Moscou de lourdes pertes.

    Un responsable américain de la Défense, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a confirmé que l'activité russe la plus importante actuellement se déroulait dans le Donbass. "Et, en gros, nous continuons de voir que les Russes ne font pas de prise significative" dans cette région, a-t-il indiqué.

    "L'artillerie ukrainienne contrecarre les efforts russes pour gagner du terrain, y compris leurs efforts pour franchir la rivière Donest (...) ce qui affecte leur capacité à envoyer des renforts importants dans le nord du Donbass", a poursuivi cette source.

     

    Avec AFP et Reuters

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    Guerre en Ukraine : le chef du Pentagone demande à Moscou un cessez-le-feu "immédiat" en Ukraine

    GUERRE EN UKRAINE

    Le blocus d’Odessa, enjeu mondial

    GUERRE EN UKRAINE

    La destruction d'un pont flottant, symbole des difficultés russes dans le Donbass

    L'Humanité

    Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée

    Un jour avec

    La syndicaliste CGT, figure de la lutte victorieuse des femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles à Paris, est candidate de la Nupes aux législatives dans la 7e circonscription du Val-de-Marne.

    Sohir Belabbas

    Une femme de chambre députée ? La candidature enthousiasme. Samedi 8 mai, à la convention de la Nupes, le public l’acclame debout durant son discours enflammé. Au lendemain de son investiture, Rachel Kéké n’en revient pas de l’engouement suscité : « C’était, comme disent les jeunes, un truc de ouf ! »

    Sur le trajet qui mène à Stains, à l’assemblée générale d’un collectif de militants des quartiers populaires, la candidate à la députation fait défiler les vidéos virales de son intervention sur son téléphone. On la revoit parée de son bazin violet, «la tenue africaine de fête que je portais le jour de la signature de la fin du conflit», précise-t-elle.

    « La sous-traitance, c’est la maltraitance »

    Ce conflit, c’est celui qui a opposé les femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles au puissant groupe Accor et son sous-traitant de nettoyage, STN. En juillet 2019, elle se lance avec trente-trois employées, soutenues par la CGT-HPE (hôtels de prestige et économiques), dans une lutte pour revendiquer des conditions de travail et de rémunération dignes.

    A revivre en vidéo. Femmes de chambre de l’Ibis Batignolles : la fête après la victoire

    Sur les piquets de grève, une formule est née : « La sous-traitance, c’est la maltraitance. » Celles qui se désignent comme « les guerrières des Batignolles » dénoncent les cadences infernales, les mutations, les heures supplémentaires non payées, les agressions sexuelles, dont un viol qui aurait été commis par un ancien directeur de l’hôtel.

    Au terme d’une lutte de vingt-deux mois, dont huit mois de grève, elles arrachent entre 250 et 500 euros d’augmentation de salaire, une prime de panier et la fin du travail à la chambre pour un paiement à l’heure. « 99 % de nos revendications », comme aime à le répéter la gouvernante. « La lutte, ça paye ! » La victoire les dépasse : « Des journalistes sont venus du Japon pour nous interviewer ! »

    Ibis Batignolles : victoire des femmes de chambre après 22 mois de mobilisation

    Depuis, Rachel Kéké a rejoint la France insoumise car elle estime que « leurs équipes étaient là jusqu’à la victoire ». Ce dimanche-là, la candidate est invitée à rencontrer le collectif autonome On s’en mêle, qui avait appelé à voter Union populaire au premier tour de l’élection présidentielle. Dans la salle de spectacle municipale, les retrouvailles sont chaleureuses avec Ahmed Berrahal, camarade de la CGT-RATP.

    Ssa verve et son sens de l’anaphore

    Très vite après la présentation du programme, la militante de 47 ans prend le micro devant les quelque 200 participants : « C’est nous, les personnes des quartiers populaires, les femmes issues de l’immigration, c’est nous qui faisons ces métiers essentiels. » Avec sa verve et son sens de l’anaphore, la syndicaliste emporte la salle dans la même ferveur que la veille.

     Il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »

    Rachel Kéké

    Arrivée à Paris à l’âge de 26 ans, la jeune Ivoirienne a multiplié les galères pour régulariser sa situation, trouver un logement et un travail stable. La mère de cinq enfants connaît les difficultés rencontrées par « les papas et les mamans sous-traités » qui enchaînent les boulots sur des horaires décalés, avec de grosses amplitudes, pour des salaires de misère. « Cette situation ne nous donne pas les moyens d’éduquer nos enfants dans nos quartiers. Donc, il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »

    « De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! »

    Mais la bataille n’est pas gagnée d’avance. En 2017, au premier tour des législatives, le bloc libéral (LaREM, LR, DVD) raflait plus de 60 % des voix sur la circonscription qui compte les communes de Chevilly-Larue, Fresnes, L’Haÿ-les-Roses, Thiais et Rungis. L’abstention atteignait 52 %. Jean-Jacques Bridey (LaREM, ex-PS) l’avait emporté face au républicain Vincent Jeanbrun. Le très droitier maire de L’Haÿ-les-Roses rempile.

    Pour remplacer le député sortant, qui traîne des casseroles liées à des frais de bouche exorbitants et une affaire de détournement de fonds publics, la Macronie a choisi de parachuter la ministre des Sports, Roxana Maracineanu. Mais le paysage politique a évolué depuis 2017 : excepté à Rungis, Mélenchon est arrivé partout en tête du premier tour de l’élection présidentielle dans une circonscription globalement à droite. Il réalise une surprenante percée, comprise entre 8 et 11 points, par rapport à 2017.

    « De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! » lance avec évidence l’habitante de Chevilly-Larue qui veut mener une campagne joyeuse. Son premier projet de loi ? « Revaloriser tous les métiers essentiels. J’ai combattu Accor, je saurai tenir tête au ministre du Travail, si besoin », assure-t-elle sur le chemin du retour. Elle repart avec le soutien du collectif et de ses collègues. Fière, légitime et déterminée, Rachel Kéké est en route pour prolonger le combat.

    ibis batignollesLégislatives 2022val de marneNupes
    France24 - Monde

    Reportage : le Texas, nouvel eldorado du minage de bitcoin

    Publié le : 14/05/2022 - 11:12Modifié le : 14/05/2022 - 11:17

    Pierrick LEURENT Valérie DEFERT

    Depuis que la Chine a banni, il y a un an, la fabrication de la principale cryptomonnaie, les immenses "data centers" ont fui vers le Texas, où l’électricité est bon marché. Car le minage de bitcoin engloutit des ressources énergétiques en quantité astronomique. Mais cette industrie, qui revitalise certaines bourgades rurales, fait peser un risque sur l’environnement. Reportage. 

    "C’est l’endroit le plus photographié de notre site !" Chad Harris, le PDG de l'entreprise Whinstone, n’est pas peu fier de nous montrer le cœur de sa mine. Ici, pas de visages noircis par le charbon, mais un immense hangar aseptisé avec, sur 150 mètres de long et 6 mètres de haut, des milliers d’ordinateurs alignés, les processeurs en surchauffe. En entrant, le bruit des ventilateurs qui captent la chaleur et l’expulsent vers l’extérieur via une "cathédrale" – un immense hall au centre du bâtiment – est assourdissant. Bienvenue dans la plus grande usine de minage de bitcoin des États-Unis.

    Le minage est le nom donné à ce processus de création de la principale crypto-monnaie. Comme la valeur des pièces traditionnelles était garantie par le métal dans lequel elles étaient forgées, la confiance dans le bitcoin est assurée par la "blockchain", c’est-à-dire une formule cryptée qui sécurise les bitcoins et leurs transactions. Cet algorithme est calculé par des milliers d’ordinateurs à travers le monde, et notamment, donc, dans la petite ville de Rockdale. 

    En pleine campagne texane, à 1 h 30 de route d’Austin, difficile d’imaginer que cette bourgade défraîchie de 5 600 habitants abrite la pointe de la technologie mondiale. La rue principale est truffée de maisons abandonnées, de magasins aux rideaux baissés depuis bien longtemps. Pourtant, un changement s’annonce. En témoignent les travaux de rénovation en cours sur cette avenue. "C’est lié, et ça n’a rien à voir en même temps", nous confirme John King, le maire de Rockdale. "Il y a beaucoup plus de circulation en ville depuis l’arrivée des usines de bitcoin, mais l’argent pour la réfection des routes vient de l’État du Texas".  

    Car ici, les rentrées d’argent public sont limitées. Les deux énormes usines de bitcoin se sont installées en 2019 à dix minutes de route, juste en dehors du territoire où la ville collecte les impôts fonciers. Lorsqu’on s’y rend en voiture, c’est d’abord le maillage du réseau électrique que l’on aperçoit. En face, de l’autre côté de cette route de campagne, une imposante usine désaffectée d’aluminium est désormais occupée par un géant chinois de la fabrication de bitcoin, Bitdeer. 

    À quelques dizaines de mètres seulement, son concurrent direct, la société de Chad Harris, a fait sortir de terre les sept immenses hangars qui abritent près de 50 000 "mineurs". "Quand on utilise le terme de "mineurs", on parle en réalité de ces ordinateurs bourrés de processeurs qui traitent l’algorithme du bitcoin et créent cette monnaie", résume le PDG de Whinstone, en montrant des disques durs rayonnés en train d’être installés dans un nouveau hangar. "Chaque mineur de ce modèle rapporte 25 à 30 dollars par jour."

    Feux d’artifice et football américain 

    Inventé en 2009, le bitcoin a atteint des sommets, avec un taux de change de 67 000 $ à l'unité en octobre dernier. Actuellement, autour de 40 000 $, il reste extrêmement attractif. Chez Whinstone, au mois de mars, les ordinateurs qui tournent à plein régime ont "forgé" 511 bitcoins, soit plus de 20 millions de dollars. Le patron a découvert l’argent facile que pouvait rapporter une simple machine grâce à son fils, Ashton. En 2019, il lui conseille d’investir dans ses premiers "mineurs" que Chad fait tourner dans son bureau. "Je n’en croyais pas mes yeux", se rappelle le chef d'entreprise. "Je branche simplement une machine, elle m’indique si tout va bien avec une lumière verte ou rouge, et elle me rapporte à l’époque 60 $ par jour. Je me suis dit : "Achetons plus de machines !" Six machines puis 30 puis 100… Et là, les problèmes commencent : pas assez d’électricité, trop de chaleur." 

    Cet homme d’affaires venu de Louisiane monte alors une équipe chargée de trouver des solutions à grande échelle. Aujourd’hui, 220 personnes travaillent sur le site. Un bassin d’emplois bien rémunérés qui soulage une communauté sinistrée. "C’est pour ça que je fais tout ça", résume le chef d’entreprise, au bord des larmes. "Pour voir la vie des gens s’améliorer et les enfants de mes employés faire de grandes études." 

    Le maire de la ville, dont le fils travaille chez le concurrent Bitdeer, se frotte les mains : "Whinstone a payé l’équipement pour retransmettre les matches de football américain de notre équipe sur YouTube. Et en haute définition, pas un truc de mauvaise qualité. Ils ont aussi offert les feux d’artifice du 4-Juillet et la remise de diplôme de l’école." Des avantages qui peuvent sembler anecdotiques, mais qui représentent des améliorations concrètes pour la vie quotidienne des habitants.

    Un désastre écologique ? 

    Un conte de fées qui a pris un nouveau tournant lorsque la Chine a banni de son sol le minage de bitcoin l’an dernier. Dans l’empire du Milieu, l’électricité provient essentiellement de centrales à charbon. Trop polluant pour alimenter une industrie virtuelle, au moment où Pékin prend conscience des enjeux climatiques.

    Chassés de leur pays, les entrepreneurs chinois viennent frapper à la porte du Texas, le principal producteur d’électricité aux États-Unis, où les taxes sont peu élevées, les normes environnementales quasi inexistantes, et le marché de l’énergie, dérégulé et particulièrement attractif. 

    "À ce moment-là, nous recevions 3 ou 4 appels par semaine", se souvient le maire de Rockdale. "Nous avons dû avoir une cinquantaine de demandes d'entreprises chinoises pour installer chacune 20 000 mineurs. Mais pour pouvoir y répondre, il faut avoir la possibilité de se raccorder facilement au réseau électrique. Après Bitdeer et Whinstone, nous n’avions plus cette capacité, et il aurait fallu 16 mois pour construire les infrastructures nécessaires. Les entrepreneurs chinois ne peuvent pas attendre autant de temps avec des ordinateurs à l’arrêt." 

    Car le minage de bitcoin engloutit des ressources énergétiques en quantité astronomique. L’entreprise Whinstone a ainsi besoin d’une capacité de 400 Mégawatts, soit la moitié de l’électricité produite par un réacteur nucléaire, pour faire tourner ses ordinateurs.

    "L’algorithme du bitcoin n’est pas une simple équation mathématique à résoudre. C’est plutôt comparable à un système de pari ou de loterie qui met en compétition les ordinateurs, et crée une surenchère de travail pour les machines", explique Rolf Skar, de l’ONG Greenpeace. C’est ce que l’on appelle le système de protection par "preuve de travail". Au contraire, d’autres monnaies virtuelles ont un système par "preuve d’enjeu" qui diminue de 99 % la consommation d’électricité. C’est pour cette raison que Greenpeace appelle à un changement structurel du code qui garantit le bitcoin pour réduire son impact environnemental. "Car si vous interdisez simplement le minage de bitcoin dans un pays, toute l’industrie se déplace ailleurs dans le monde et devient encore plus polluante", insiste Rolf Skar.

    Les professionnels texans du minage de bitcoin rétorquent qu’une partie croissante (environ 25 %) de l’électricité produite dans cet État est issue de sources renouvelables, en très grande majorité l'énergie éolienne. Et qu’en cas de trop forte pression sur le réseau électrique - comme ce fut le cas en 2021 lors d’une tempête hivernale historique - les ordinateurs peuvent être mis à l’arrêt en quelques secondes, et le surplus électrique réinjecté dans le réseau local (à un prix très avantageux pour les entreprises de minage). 

    "Je suis sûr que ceux qui opèrent au Texas sont convaincus d’avoir un impact positif", admet Rolf Skar. "Mais diraient-ils la même chose des mines de bitcoin qui fonctionnent au charbon, en Pennsylvanie, dans le Kentucky ? Ou dans le Montana, où ils redémarrent même des centrales à charbon ? En réalité, c’est une façon d’ignorer le problème systémique que nous soulevons." 

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    Cryptomonnaies : anatomie d’un carnage

    Focus

    Le bitcoin, monnaie officielle du Salvador, un coup de folie... ou de génie ?

    Le Figaro

    Koh Mak et Koh Kood en Thaïlande : deux îles loin du tourisme de masse de Phuket

    Ancrées au nord-est du golfe de Thaïlande, à la lisière du Cambodge, Koh Mak et Koh Kood, satellites de la très fréquentée Koh Chang, pourraient se révéler comme deux joyaux insulaires du Royaume.

    Koh Mak, Koh Kood (ou Koh Kut) et Koh Chang, trois bijoux posés dans les eaux cristallines du golfe de Thaïlande. Cependant, la dernière, «L'île aux éléphants», se révèle victime de son succès et perd peu à peu de son âme. À tel point que les Thaïlandais s'en agacent : «C'est devenu une île internationale !» L'activité nocturne et festive y est intense, la circulation compliquée et l'exploitation des pachydermes pose question. Se détourner vers les sereines et authentiques Koh Mak et Koh Kood est une belle option.

    Y aller

    Tout commence à l'embarcadère Laem Sok de Trat, à 350 kilomètres de Bangkok. Depuis la capitale thaïlandaise, c'est d'abord en car climatisé que s'effectue le long trajet (6 heures) jusqu'aux ferrys qui desservent les deux îles. À Bangkok, la majorité des guesthouses propose le précieux voucher. Pour 850 bahts (24 €), Boonsiri Ferry, seul opérateur à assurer la dépose à Koh Mak, vient vous chercher en taxi ou en tuk-tuk devant votre hôtel et vous amène au car qui part de la Khao San Road. Les départs se font à l'aube (5h et 7h30). Si vous souhaitez vous épargner ce périple et gagner presque une journée sur votre séjour, vous pouvez prendre un vol intérieur pour Trat avec Bangkok Airways en heure (à partir de 40 € l'aller). Cette formule est pratique au retour puisque l'avion vous dépose directement à Suvarnabhumi, le terminal international de Bangkok. À l'aéroport de Trat, Boonsiri dispose d'un guichet et vous dépose en van à l'embarcadère, comptez encore trois heures de bateau pour Koh Mak. Si vous optez pour un séjour sur les deux îles, prévoyez donc deux belles semaines sur place.

    Koh Mak, la belle inconnue

    Avec seulement 800 visiteurs français en 2018 (chiffres ministère du Tourisme thaïlandais, NDLR), sous le radar des destinations touristiques, un îlot de sept kilomètres de long, bordé de sublimes plages désertes de sable blanc. Le ferry vous dépose au port d'Ao Nid, où nombre de resorts viennent vous chercher gracieusement. Sur l'île, très peu de voitures, hormis les quelques taxis et véhicules privés qui la sillonnent avec prudence. Koh Mak se dévoile à pied, à scooter ou à vélo. Ici, on accueille les touristes avec gentillesse, mais avec parcimonie. À la différence de Koh Chang et de Koh Kood, le territoire est plat et se prête allégrement à une exploration en deux-roues. Les routes sont bien entretenues et permettent de quadriller l'île sous la frondaison ombragée de la jungle luxuriante et sous les remontrances des mainates. Le cœur de l'activité se concentre à trois kilomètres d'Ao Nid, unique port d'arrivée, le long de la plage d'Ao Kao : resorts, bars, échoppes, pharmacie, restaurants, étals de fruits et légumes qui dispensent au vent leurs effluves exotiques. Sur l'île, la Smile Koh Mak Thai Cooking School est un incontournable. Quatre heures d'initiation et de dégustation, lesquelles s'ouvrent sur le jardin de sa propriétaire. Découverte des épices, de leurs vertus médicinales et des fondamentaux de la cuisine thaïlandaise. L'école est à quelques centaines de mètres du port, tout près du temple. Le forfait est de 1200 bahts (30 €). Plus au nord, à 10 minutes de route, la plage de Laem Son est le point de départ pour Koh Kradad, l'île mystérieuse.

    Kradad : l'île mystérieuse et ses 2000 cerfs sur la plage

    À table

    À Koh Mak, pour une cuisine typique, c'est au Chill Restaurant que cela se passe. Le dernier établissement de la zone animée, le long de la plage d'Ao Kao, est petite cantine familiale ouverte sur trois murs à la déco pleine de charme. L'accueil y est exceptionnel et les plats de concert. Pok, son propriétaire, a fui Koh Chang «pour la sérénité de Koh Mak» et dispense une partition culinaire de haut vol. Le poulet au curry rouge se rappellera longtemps à votre mémoire (The Chill Koh Mak, Facebook ).

    On dort où ?

    Coté hébergement, le Big Easy est le bon choix. À 5 minutes à pied de la zone commerçante par la plage, voici un beach resort très simple d'une demi-douzaine de bungalows à l'architecture et à la décoration thaïes. Bois rouge, parquet à l'identique, terrasse où trône un hamac en bambou avec vue mer, salle de bains en pierre noire de Trat, réfrigérateur, climatisation et plage privée. Paul, son propriétaire, est anglais, il «adooore les Français» et a quitté la City pour ce petit paradis. Optez pour le bungalow n° 1, la vue est inaliénable (3000 bahts la nuit en chambre double en haute saison, soit 90 €, bigeasykohmak.com ).

    Koh Kood, la luxuriante

    Bien qu'un tout petit peu plus fréquentée que Koh Mak, ses plages de carte postale, ses cascades, ses arbres centenaires et ses villages de pêcheurs restent aisément accessibles. Car si Koh Kood (ou Ko Kut) est l'une des îles les plus vastes du royaume, c'est également l'une des moins habitées. Avec ses collines sinueuses, elle était il n'y a pas si longtemps totalement recouverte par la forêt tropicale. Pour s'y rendre, 45 minutes de ferry depuis Koh Mak (300 bahts/personne, 9 €) ou deux heures depuis l'embarcadère de Trat (750 bahts/personne, 22 €) pour une arrivée au port d'Ao Salat, au nord-est de Koh Kood. Les resorts et les restaurants se partagent sur toute l'île, toutefois, l'activité se concentre au nord. Comptez une trentaine de minutes pour traverser l'île en taxi (100 bahts, 3 € par personne) ou à scooter (250 bahts par jour, soit 7 €, permis français requis) . Les plages ont fait la réputation de l'île, Ao Phrao, au sud, ou encore Klong Chao, au centre, en font l'éclatante démonstration. Au sud-est, évasion garantie au village de pêcheurs d'Ao Yai : trottoirs et maisons sur pilotis, bateaux colorés, réfection des filets de pêche, écaillage des poissons, restaurants… Ne manquez pas le point de vue, à deux kilomètres de l'arrivée, pour une vue plongeante sur le village.

    À table

    Côté restauration, l'offre est pléthore. Pour une cuisine authentique, n'hésitez pas à tester les petites gargotes en bord de route. Pour un italien de belle facture, près de la Bang Bao Beach, le Heaven Sense, tenu par un expatrié de la Botte, vous réconciliera avec la cuisine européenne (facebook/kohkutheavensense ).

    On dort où ?

    Pour se poser, le Rest Sea, à l'extrémité sud (Ao-Phrao-Beach), propose de confortables petites villas avec terrasse, certaines avec jacuzzi. Le resort est excentré, à vingt kilomètres du port et des zones animées, mais dispose d'une piscine, d'un restaurant et d'une plage privée (6200 bahts, 170 €/chambre double, pour une Pool Villa Deluxe, restseakohkood.com).

    Soneva Kiri, un paradis caché

    À savoir

    Évitez la mousson de mai à mi-octobre, la température reste clémente (30°C) mais vous serez limités dans vos déplacements. Pour preuve, la liaison ferry est fermée sur Koh Mak durant cette période.

    Prévoyez des espèces sur Koh Mak, l'unique distributeur d'argent (ATM) délivre ses bahts au compte-gouttes et de façon très aléatoire. C'est sensiblement la même chose sur Koh Kood où il n'y a que 2 ATM. Dans la même zone que l'hôpital et le poste de police, en face des principaux bâtiments gouvernementaux, se trouvent une banque et un distributeur automatique de billets (rose). Un deuxième distributeur se trouve entre le restaurant Sea Dog et BB Divers, à Klong Chao Beach même.

    Petite précaution, il n'est pas rare que des chiens somnolent au milieu de la route, pas d'agressivité, ils se contentent de lever un œil torve, limite méprisant, mais ne bougeront pas d'un iota. Prudence donc à la nuit tombée. Enfin, sur les plages, méfiez-vous de l'ombre des palmiers pour éviter l'éventuelle chute d'une noix de coco…

    Quand partir en Thaïlande ? Météo, festivités… La meilleure période par région

    Office national du tourisme de Thaïlande, 90 Av. des Champs-Élysées, 75008 Paris.

    Chemins de Compostelle : ces statistiques étonnantes sur le profil des voyageurs

    Motivations au départ, itinéraires préférés... Une étude dresse le portrait des cheminants toujours plus nombreux à s'élancer, en France comme en Espagne, en direction de Saint-Jacques de Compostelle. Avec quelques surprises.

    Nos dix plus beaux villages de Normandie

    LA SÉLECTION DU FIGARO. - Ils sont au bord de la Manche ou dans le pays d'Auge, au pied de la côte d'Albâtre ou dans les Alpes Mancelles. Ces villages vous plongent dans la Normandie des ports et des vallées.

    Tourisme : et les dix villes moyennes les plus recherchées sont...

    Le comparateur de locations de vacances Likibu publie un classement des villes françaises les plus recherchées par les internautes. Dans la catégorie «moins de 100 000 habitants», le gagnant est...

    Le Figaro

    Éric Naulleau: «Je ne me reconnais dans aucune des nuances de rouge actuellement disponibles»

    Alexandre Devecchio

    GRAND ENTRETIEN - Dans un nouvel essai intitulé «La Gauche réfractaire», coécrit sous forme d’échange épistolaire avec le philosophe Michel Onfray, le journaliste et essayiste peint un tableau sans concession de la gauche contemporaine. S’il continue à se définir comme étant de gauche, Éric Naulleau n’en dénonce pas moins la dérive «sectaire»,«communautariste» et «islamo-gauchiste» de Jean-Luc Mélenchon et de ses alliés.

    LE FIGARO.- Un accord historique vient d’être scellé entre le PS,Europe Écologie Les Verts, le parti communiste et Jean-Luc Mélenchon. Est-ce le début d’une renaissance pour la gauche ou la poursuite d’une décomposition?

    Éric Naulleau. - Si cet accord est historique, c’est alors l’Histoire à la portée des caniches. De quoi est-il question au juste? De mettre sous le tapis, le temps d’une élection, tous les différends qualifiés de fondamentaux hier encore par les intéressés eux-mêmes - et fondamentaux ils le demeurent bel et bien, qu’il s’agisse de la République, de l’Europe, de la laïcité, de l’âge du départ à la retraite, du nucléaire ou du rapport à la Russie poutinienne -, dans le seul but de sauver quelques sièges à l’Assemblée nationale. Le PS, Europe Écologie Les Verts et le PC ont capitulé en rase campagne (électorale) devant les exigences d’un Jean-Luc Mélenchon qui n’a jamais caché son mépris à leur endroit et sa volonté de les effacer du champ politique à son seul profit hégémonique. Il ne pouvait sans doute imaginer que ses vassaux de gauche contribueraient avec tant d’enthousiasme à leur propre disparition. Que reste-t-il des socialistes et des Verts, une fois que les premiers ont sacrifié la République au profit du communautarisme incarné par La France insoumise et que les seconds abandonnent l’Europe inscrite dans l’intitulé même de leur parti au profit d’un Frexit qui ne dit pas son nom? Un syndicat d’élus dépourvus de toute conviction, privés de toute colonne vertébrale - ce qui facilite certes l’exécution des courbettes devant leur nouveau maître, mais c’est bien le seul avantage de l’amputation. Dès le lendemain du second tour des législatives, il apparaîtra non seulement que la poussière n’a pas disparu sous le tapis et que deux gauches restent inconciliables (sinon pour la galerie), mais aussi que cet épisode en aura encore aggravé le processus de décomposition avec une scission au sein de chaque parti entre républicains et anti-républicains, entre la gauche de responsabilité et l’extrême gauche d’irresponsabilité. En ce sens, le marchandage de la Nupes rime avec marché de dupes.

    Que vous a inspiré la campagne de Jean-Luc Mélenchon? Qu’est-ce qui vous inquiète chez lui et son entourage?

    Ce qui m’a frappé dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon, laquelle a en fait commencé dès le soir de sa défaite en 2017, reste la manière dont celui-ci a mis en pratique les recommandations théoriques contenues dans la fameuse note produite par le think tank de gauche Terra Nova en 2011. Ce document prenait acte du divorce consommé entre la gauche et la classe ouvrière (coupable de mal penser, de ne pas adhérer aux évangiles progressistes) et prônait une manière de grand remplacement électoral en lui substituant un agrégat urbain (jeunes, minorités ethniques, sexuelles…). Jean-Luc Mélenchon n’a cessé de racoler cette nouvelle clientèle communautaire au prix d’une démagogie sans limites. La France insoumise s’est non seulement affichée en compagnie d’islamistes notoires dans certaines manifestations, comme celle contre l’islamophobie en 2019 où une partie de la foule scanda «Allahou Akbar!» à proximité du Bataclan de tragique mémoire, mais son chef ne vit aucun inconvénient à joindre son nom aux signataires d’une pétition qui dénonçait les «lois liberticides» relatives aux signes religieux à l’école et au port de la burqa - et rappelons que le programme présidentiel du parti inclut l’abrogation de la loi contre le séparatisme adoptée après l’assassinat de Samuel Paty par un terroriste islamiste. Ce glissement islamo-gauchiste correspond en réalité à une stratégie soigneusement pensée et développée par Jean-Luc Mélenchon et un entourage de plus en plus anxiogène. Il est pour le moins inquiétant d’entendre Raquel Garrido déclarer que le but du procès des attentats du 13 Novembre est de «réconcilier la France et les terroristes», il est non moins troublant d’apprendre par la bouche d’Alexis Corbière qu’un professeur devrait s’abstenir d’évoquer l’homosexualité d’Arthur Rimbaud et de Paul Verlaine car cela pourrait choquer certains lycéens (tant il est vrai que cette orientation sexuelle n’est guère populaire dans les cités?), et plus généralement que Samuel Paty n’a pas bien fait son travail d’enseignant en prenant des caricatures de Charlie pour supports d’un cours sur la liberté d’expression. Je ne saurais non plus classer parmi les nouvelles rassurantes le fait que La France insoumise accorde son investiture à Taha Bouhafs [ce dernier y a finalement renoncé, NDLR] - condamné en première instance pour «injure publique à raison de l’origine» après avoir qualifié une syndicaliste policière d’«Arabe de service» et qui qualifie la rédaction de Charlie de «pouilleux». C’est sans doute Houria Bouteldja, fondatrice des Indigènes de la République, qui a le mieux résumé la situation: «Dans ce magma, il y a un butin de guerre qui s’appelle Mélenchon. Il a fait un choix, on revient de loin. C’était une espèce de laïcard de dingue, il dit des choses qu’il n’aurait jamais dites il y a quinze ans.» La trajectoire récente de Jean-Luc Mélenchon s’apparente selon moi à une lente dérive hors du champ républicain.

    Vous êtes-vous davantage reconnu dans la campagne des écolos?

    Jamais les périls liés à l’environnement n’ont à ce point occupé nos esprits, jamais la pensée écologique n’a paru aussi nécessaire et jamais l’écologie politique n’a pourtant semblé aussi faible. Il serait insuffisant d’invoquer un problème d’incarnation ou l’inadéquation de la culture politique des Verts avec la personnalisation que suppose par nature une candidature présidentielle. Qu’avons-nous observé durant cette campagne? À peine Yannick Jadot l’avait-il emporté sur Sandrine Rousseau lors de la primaire écologiste que tout se passait comme si le résultat avait été inverse. C’est la seconde nommée, représentante d’un progressisme dont nous pensions que seuls des campus nord-américains pouvaient nous offrir une version aussi grotesquement caricaturale, qui donnait le ton du débat, décochait des œillades appuyées en direction de La France insoumise et décapait la couche de vert pâle écologique qui dissimule le rouge vif de ses convictions d’extrême gauche. Un choc de clarification est nécessaire au sein d’EELV afin de distinguer ceux qui pensent que l’écologie consiste à défendre la planète et ceux qui estiment que l’écologie consiste à soutenir Assa Traoré.

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    Comment expliquez-vous le score historiquement bas du PS?

    Depuis la déroute de 2017, quoique le score de Benoît Hamon prenne rétrospectivement des proportions himalayesques en comparaison de celui obtenu par Anne Hidalgo en 2022, le PS aurait dû mettre à profit ces cinq années pour renouveler son corps de doctrine, consentir un effort de réflexion théorique, en un mot travailler. Rien de tout cela n’eut lieu, pas l’ombre d’une idée dont se prévaloir le moment présidentiel venu. Dans le même temps, la social-démocratie connaissait ailleurs en Europe un regain de forme dont il n’aurait pas été inutile d’examiner les raisons. Au premier rang desquelles la prise en compte de problèmes jusqu’alors occultés par la vision de gauche du monde, comme ceux qui se rapportent à l’immigration - le constat par exemple qu’à partir d’un certain niveau d’immigration, le changement quantitatif induit un changement qualitatif: échec de l’intégration, formation de ghettos ethniques, montée du séparatisme, insécurité culturelle…

    Vous étrillez tous les partis de gauche. Dans ces conditions, peut-on dire que vous êtes toujours de gauche? Que répondez-vous à ceux qui, dans votre propre camp, vous accusent d’être un homme de droite?

    J’ai toujours été et je serai toujours de gauche, mais je ne me reconnais en effet dans aucune des nuances de rouge actuellement disponibles sur le marché politique. Et surtout pas dans celle que je rebaptise la «gôche» dans mes échanges épistolaires avec Michel Onfray, celle qui a jeté par-dessus bord la République et la laïcité entre autres principes fondateurs pour hisser le pavillon du communautarisme et de l’islamo-gauchisme entre autres égarements idéologiques. Plutôt que de me répondre sur le fond, on m’accuse d’être un représentant de l’extrême droite: toujours le même manège antifasciste où des indignés professionnels, faute de pouvoir avancer le moindre argument, montent sur leurs grands chevaux de bois. À tous mes détracteurs, je réponds très simplement que celui que vous qualifiez aujourd’hui de fasciste aurait été sur la base des mêmes convictions qualifié d’authentique homme de gauche voilà quarante ans. C’est la gauche qui a changé, pas moi.

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    Peut-on être un homme de gauche et avoir pour ami Éric Zemmour?

    Je ne renierai jamais mon amitié avec Éric Zemmour, je dirais même que nous sommes unis par une relation fraternelle, cela relève de la part non négociable de moi-même. Nous avons en commun certaines convictions, comme celle que dix mille heures de présence à la télévision ne vaudront jamais d’avoir écrit une page de Proust ou de Chateaubriand. Nous partageons aussi une même inquiétude quant à une possible disparition de la France telle que nous l’aimons, même s’il n’aura échappé à personne de bonne foi que cette angoisse existentielle appelle chez l’un et chez l’autre des réponses différentes.

    Votre livre peut se lire comme le droit d’inventaire de la gauche contemporaine. Que lui reprochez-vous?

    Je lui reproche son sectarisme, repérable dans son indulgence envers les tyrannies, pourvu qu’elles soient de gauche. Je lui reproche son hypocrisie, celle qui consiste notamment à vanter la mixité sociale tout en contournant la carte scolaire afin que sa progéniture soit protégée des possibles effets indésirables de cette généreuse conviction. Je lui reproche de vivre dans un monde parallèle et imaginaire où le niveau scolaire ne cesse de monter, où l’insécurité est un ressenti et non une réalité, et surtout d’abandonner les classes populaires dans l’autre monde, le monde réel où existent les ghettos scolaires, où certains habitants des quartiers demandent l’autorisation de rentrer chez eux aux trafiquants qui tiennent boutique dans le hall de leur immeuble. Je lui reproche sa complaisance et parfois sa complicité avec l’islam politique par calcul politique et coupable indifférence envers les musulmans respectueux de la République. Je lui reproche de soutenir la GPA, c’est-à-dire la marchandisation du corps de la femme au nom d’une conception dévoyée du progressisme, c’est-à-dire une nouvelle forme d’esclavage. Inventaire non exhaustif.

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    Les attentats de «Charlie Hebdo» et les réactions d’une certaine gauche ont-ils été un tournant dans votre prise de distance avec votre camp?

    Indiscutablement. Dans un premier temps, j’ai éprouvé comme des millions de Français un sentiment d’horreur pure, encore amplifié par les liens d’admiration et parfois d’amitié que j’entretenais avec certaines des victimes de l’attentat du 7 janvier 2015. Mais à l’horreur se sont bientôt mêlées la consternation et la colère quand une certaine gauche s’est efforcée de justifier l’injustifiable, et plus encore quand j’ai lu dans Les Inrocks, organe de gauche comme de juste, cette déclaration d’amour pour les frères Kouachi sous la plume de Virginie Despentes: «J’ai aimé aussi ceux-là qui ont fait lever leurs victimes en leur demandant de décliner leur identité avant de viser au visage […] Je les ai aimés dans leur maladresse - quand je les ai vus armes à la main semer la terreur en hurlant “On a vengé le prophète” et ne pas trouver le ton juste pour le dire.» Par ces propos ignominieux, par son statut de rebelle institutionnelle, un pied dans l’extrême gôchisme, un autre dans le système (ex-membre du jury Goncourt, représentée par le plus grand agent littéraire de la place parisienne, livres adaptés par Canal+, etc.), nul ne symbolise mieux à mes yeux que Virginie Despentes cette gauche à laquelle j’aurais pu me contenter de tourner le dos, mais que j’ai plutôt décidé de combattre. Quoi qu’il m’en coûte.

    Vous fustigez aussi bien la «gauche woke» que la «gauche libérale». Quelle est votre gauche?

    Ma gauche est républicaine, laïque, sociale et antitotalitaire. Ma gauche est celle d’Albert Camus, de George Orwell. Et de Michel Onfray.

    Condamnation de François Fillon: «La justice est trop sévère avec les politiques»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Ce 9 mai, l'ancien premier ministre a été condamné en appel à quatre ans de prison, 375.000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité. Pour Hervé Lehman, cette décision pose question quant à l'attitude de l'autorité judiciaire vis-à-vis des politiques.

    Robert Ménard: «Une majorité pour Macron, moindre mal face au danger que représente Mélenchon»

    TRIBUNE - Le maire divers droite de Béziers, qui a été longtemps une figure de «la droite hors les murs», explique pourquoi il souhaite la victoire d’une majorité présidentielle élargie à une partie de la droite.

    Fatiha Boudjahlat: «LREM préfère des députés godillots à une combattante comme Zineb El Rhazoui»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Christophe Castaner a annoncé que Zineb El Rhazoui ne serait pas investie aux élections législatives par Renaissance. En se privant de cette militante courageuse, la majorité montre le peu de considération qu'elle a pour la fonction de député, estime Fatiha Boudjahlat.

    France24 - World

    The rise and fall of a political dynasty that brought Sri Lanka to its knees

    Issued on: 10/05/2022 - 22:16

    Leela JACINTO Follow

    At the height of their power, four brothers from Sri Lanka’s Rajapaksa dynasty held the presidency and the prime minister’s office as well as the finance, interior and defence portfolios, among others. But just when the Rajapaksa clan seemed invincible, an economic crisis of their own making led to their undoing. But does that spell the end of South Asia’s most powerful political family?      

    On August 12, 2020, an extraordinary display of family power was under way at the Temple of the Sacred Tooth, one of the most sacred Buddhist sites in Sri Lanka, in the central city of Kandy, the political capital of ancient kings in the island nation.

    Following a landslide victory in August elections, Sri Lankan President Gotabaya Rajapaksa swore in a cabinet that included two of his brothers and two nephews, sharing multiple portfolios among the family.

    The Rajapaksas have a tradition of temple swearing-in ceremonies, a symbolism-heavy acknowledgment of the Sinhala Buddhist populism that kept propelling them into power. Over the past few years, as the family’s political fortunes enlarged, the investiture entourage of officials, diplomats and media teams dutifully trekked to sacred temples on historic sites, where yet another Rajapaksa was granted yet another portfolio.

    The concentration of power and mismanagement though, have been unholy.

    At the inauguration of the new cabinet, the president took on the defence portfolio, contravening a constitutional amendment barring the country’s head of state from holding a cabinet post.

    His powerful brother, Mahinda Rajapaksa, became Sri Lanka’s new prime minister and was also named head of three ministries: finance, urban development and Buddhist affairs.

    The president then swore in his eldest brother, Chamal Rajapaksa, as minister for irrigation, internal security, home affairs and disaster management. Chamal’s son Sashindra was made junior minister for high-tech agriculture. The prime minister’s son Namal became minister of youth and sports.

    Barely a year later, Basil Rajapaksa was named finance minister, taking over the important portfolio from his brother, the prime minister.

    At the height of their power, the Rajapaksas appeared invincible as they signed mega infrastructure contracts and amassed fortunes while cracking down on minorities and journalists – and successfully evaded accountability in a state where they held all the reins.

    For several years, human rights defenders condemned the reprisals, massacres, crackdowns, corruption and cronyism of South Asia’s most powerful political dynasty. Their calls went unheeded by an electorate willing to overlook assaults on liberties and persuaded by the cult of strong leaders preferring action over compromise.

    But that was before the island nation descended into its worst economic crisis since its independence from Britain in 1948. As an acute foreign currency crisis sparked fuel shortages, power cuts and spiraling inflation, the tide finally began to turn against the Rajapaksa clan as Sri Lankans struggled to cope with a disaster of their elected government’s own making.   

    This week, as peaceful anti-government protests turned violent, symbols of the Rajapaksa family power came under attack in scenes unimaginable two years ago.

    On Monday night, crowds stormed the prime minister’s official Temple Trees residence in Colombo, forcing the army to conduct a predawn operation to rescue Mahinda Rajapaksa and his family. The prime minister by then had already submitted his resignation letter to his younger brother, the president, clearing the way for a “new unity government”.

    Meanwhile in the southern province of Hambantota, mobs attacked the Rajapaksa Museum in the family’s ancestral village of Medamulana. Two wax statues of the Rajapaksa parents were flattened and mobs trashed the building as well as the ancestral Rajapaksa home nearby.

    It was a violent assault on a clan that has held feudal power since colonial times and has used patronage and privilege to rise from local to national power, placing family members in strategic positions along the way.

    From rural roots to national power

    The Rajapaksas are a rural land-owning family from southern Sri Lanka whose ancestors have represented their native Hambantota on state and regional councils since pre-independence days.

    Prominent families have always played an important role in Sri Lankan politics. But the Rajapaksas were not part of the urban political elites in the decades following independence. While families such as the Bandaranaikes – which produced three Sri Lankan prime ministers and one president – dominated the national scene, the Rajapaksas were part of the rural elites in the country’s Sinhalese Buddhist southern heartland.

    The current president’s father, D. A. Rajapaksa, was a parliamentarian representing Hambantota district. But it was his second son, Mahinda, who catapulted the clan into national dominance when he rose from opposition leader in parliament to prime minister in 2004.

    A year later, Mahinda won the 2005 presidential poll with a narrow margin, aided, according to his opponents, by a call for an election boycott by the LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam), a militant group better known as the Tamil Tigers.

    It was Mahinda’s first win in the bloody fight against the Tamil Tigers based in Sri Lanka’s neglected north, home to the country’s Tamil minority.

    Brother in arms

    As president, Mahinda initiated a pattern of leadership that would serve his family’s political fortunes, earning him the moniker of “clan leader” of the rising Rajapaksas.

    The transition from a rules-based order to one of family networks began shortly after the 2005 presidential inauguration when, according to family lore, Mahinda emerged from the investiture room and spotted his younger brother, Gotabaya.

    A former army officer, Gotabaya had moved to the US only to return home ahead of the 2005 to work on his brother’s election campaign.

    According to biographers, the new president tapped Gotabaya’s shoulder and told his brother – who had left the army as a lieutenant colonel – that he was going to be Sri Lanka’s new defence secretary.

    The Rajapaksa’s consolidation with the military had begun. It wasn’t long before Mahinda was ready to unleash a war that would “end” the Tamil Tigers, as he promised his electorate.

    Enter the ‘terminator’

    By the time Mahinda was elected president, the Tamil Tigers had dropped their demands for an independent state in the north and were asking for greater autonomy under the terms of a Norway-sponsored ceasefire.

    The agreement, it was hoped, would usher in a peace deal that would end a brutal civil war that had killed tens of thousands of people over two decades.

    The Rajapaksa brothers instead oversaw a military operation that would defeat the Tamil Tigers, earning the support of Sri Lankans eager to end the civil war. But for the country’s Tamil minority, it unleashed a period of state violence against civilians that drew condemnations from the UN and international human rights groups over the abductions and disappearances of suspected Tamil Tiger supporters as well as “journalists, activists, and others deemed to be political opponents” by “armed men operating in white vans, which became a symbol of political terror”.

    Gotabaya was particularly implicated in the infamous 2009 “White Flag Incident” when Tamil Tiger members and their families, after contacting the UN, Red Cross and other Western governments, agreed to surrender to Sri Lankan authorities only to be gunned down by the army.

    The Rajapaksa brothers have repeatedly denied responsibility for the disappearances. They also maintain that they did not give the shoot-to-kill order during the “White Flag” surrender.

    Falling into the ‘Chinese debt trap’

    Gotabaya’s tough on security position boosted his popularity in the 2019 presidential polls just as it helped his politically more experienced brother, Mahinda, win parliamentary elections the next year.

    But it was economics, not security, that proved to be the Rajapaksa clan’s undoing.

    Horrified by the gross human rights violations in Sri Lanka, Western governments began dropping Sri Lanka from aid disbursement lists. With aid and concessionary borrowing avenues drying up as Sri Lanka upgraded to lower-middle-income status, the government began relying heavily on commercial borrowings to finance the national budget.

    The Rajapaksas were also increasing their reliance on Chinese investment. A massive port project in the family’s native Hambantota soon emerged as a textbook example of the “Chinese debt trap”, with Sri Lanka borrowing from Chinese banks to pay for commercially unviable projects at onerous rates.

    Chinese investments in a number of unfeasible mega projects, mostly in Hambantota, are the subject of numerous economic reports, with analysts apportioning blame to different parties. But in the real world, there was no doubt that life was getting increasingly difficult for Sri Lankan citizens.

    As the country’s sovereign debt ballooned, the Rajapaksas resisted national and international calls for an International Monetary Fund (IMF) agreement and debt restructuring, insisting that Sri Lanka would service its debt.

    Meanwhile, Basil Rajapaksa, who was made finance minister in 2020 despite the corruption cases against him, was dubbed “Mr. Ten Percent” as allegations circulated that the family was siphoning off state funds.

    His nephew, Chamal Rajapaksa’s son Sashindra, was involved in a disastrous ban on chemical fertiliser imports, which hit the country’s critical agricultural sector.

    As the pandemic shut down tourism, Sri Lankans began to despair of their country’s ruling clan.

    On May 9, when Rajapaksa supporters attacked peaceful protesters assembled in Colombo, the floodgates of rage against the powerful political dynasty opened.

    A day after the deadly violence, Mahinda’s son Namal, who was sports minister before his resignation earlier this year, insisted the family was merely going through a "bad patch".

    At 36, Namal is widely seen as the primary Rajapaksa successor, and he has a vested interest in downplaying the troubles the family is facing.

    But analysts familiar with Sri Lanka’s culture of dynastic patronage are not yet willing to write off the Rajapaksas as a political force. "The Rajapaksa brand still has support amongst the Sinhalese population," Akhil Bery from the Asia Society Policy Institute told AFP.

    "Though much of the blame can be placed on the Rajapaksas now, their successors will inherit the mess, leaving space for the Rajapaksas to remain politically relevant." 

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    Sri Lankan PM Mahinda Rajapaksa resigns amid mass protests

    Sri Lanka deploys troops to enforce curfew after day of deadly unrest

    Sri Lanka president declares state of emergency after protests

    L'Humanité

    Détournement de fonds publics, violences sexuelles, harcèlement... On en parle, des candidats de la Macronie?

    Actu

    Législatives. Le chef de l’État a donné son feu vert à l’investiture de personnes loin d'être exemplaires, comme Thierry Solère, Laetitia Avia, Gérald Darmanin, Éric Woerth, Sira Sylla, Anne-France Brunet, Jérôme Peyrat... Sans rien trouver à redire au fait que ceux qui pourraient voter la loi la bafouent.

    Lola Ruscio

    Lors de sa campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron avait promis une « République exemplaire ». Non seulement rien de tout cela n’a été respecté durant son mandat, mais sur les 548 candidats investis ou soutenus par sa majorité pour les élections législatives des 12 et 19 juin, certains ont fait l’objet de condamnations judiciaires ou trempent dans plusieurs affaires.

    Il y a bien sûr le cas Thierry Solère, doté d’un CV riche en mises en examen pour treize chefs d’accusation, dont « fraude fiscale », « emploi fictif », « détournement de fonds publics » ou « trafic d’influence passif ». Pas de quoi empêcher le parti présidentiel de l’in­vestir dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine.

    Depuis 1924 : l’union des gauches, toute une histoire

    Même traitement de faveur pour Éric Woerth (ex-LR), candidat sous la bannière Ensemble ! dans l’Oise. L’ancien ministre du Budget est toujours mis en examen pour « financement illégal de campagne électorale » concernant celle de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007 .

    Humiliations et propos sexistes et racistes

    Dans un autre registre, la majorité a ­réinvesti Laetitia Avia (Paris), en dépit des lourdes accusations qui pèsent sur elle. La députée est visée depuis 2020 par une enquête pour « harcèlement moral » après des plaintes de cinq anciens collaborateurs dénonçant des humiliations et des propos sexistes et racistes, comme l’avait révélé Mediapart. L’affaire n’a pourtant pas eu la moindre conséquence politique.

    Les députés macronistes, cinq ans de farce et de tragédie

    Idem pour la députée Sira Sylla, candidate Ensemble ! en Seine-Maritime, récemment convoquée devant les prud’hommes pour répondre des faits présumés de ­harcèlement moral sur un assistant.

    Ou encore pour Anne-France Brunet, r­éinvestie en Loire-Atlantique malgré une plainte le 3 mai pour violence et harcèlement contre une collaboratrice. Son collègue de Guyane, Lénaïck Adam, est pour sa part soupçonné d’avoir influencé les travaux de la commission d’enquête qu’il présidait sur l’orpaillage illégal en Guyane, afin de favoriser l’activité de sociétés minières liées à son père.

    En vidéo Qui a peur de la grande méchante Nupes ? La chronique hebdo de notre service politique

    On remarque également sur les listes des candidats l’actuel ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin (Nord), accusé de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance pour des faits remontant à 2009. Le parquet de Paris a requis, mi-janvier, un non-lieu pour l’ancien maire de Tourcoing. Mais le dossier n’est pas clos, et la juge d’instruction doit encore se prononcer.

    La même logique s’applique pour le député Yves Blein, réinvesti dans le Rhône alors qu’il est visé par une plainte pour « harcèlement sexuel ». Et Jérôme Peyrat, reconnu coupable en 2020 de violences volontaires sur son ex-compagne, se représente en Dordogne, avec le soutien du président de la République.

    À la manette des investitures, Emmanuel Macron n’a visiblement pas jugé bon de les écarter. Qu’il s’agisse de dossiers de violences sexuelles ou politico-judiciaires, le laisser-faire du pouvoir alimente pourtant la crise démocratique, entre rejet des représentants politiques, défiance à l’égard des institutions et abstention forte.​​​​​​

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    New York Times - World

    The Coronavirus Pandemic

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    North Korea Says Its Covid Outbreak Is Spreading Fast

    State media reported 21 new deaths and a huge jump in suspected cases on Saturday, but it was unclear how many had been definitively linked to the coronavirus.

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    By Choe Sang-Hun

    SEOUL — North Korea reported a significant surge in suspected coronavirus infections and deaths on Saturday as it struggled to contain its first reported outbreak, which the country’s leader, Kim Jong-un, said could be one of the greatest crises in the country’s history.

    State media said an additional 174,400 people had symptoms, like fever, that could be due to Covid-19, nearly a tenfold jump from the 18,000 such cases reported on Friday. It also said 21 more people had died in connection with the outbreak, bringing the country’s total to 27. But the reports did not say how many of the new infections or deaths had been definitively linked to Covid-19 through testing.

    “North Korea is reporting only ‘people with fever’ because it does not have enough test kits,” said Cheong Seong-chang, the director of the Center for North Korean Studies of the Sejong Institute in South Korea. “Some of the people with fever may not be actual patients, but there could be far more cases among asymptomatic people without any fever. So the actual number of infected people will likely be more than the North has announced.”

    Most of the newly reported deaths were caused by overdoses of medication and other negligence caused by a lack of medical expertise, North Korean health officials were quoted as saying during a high-level meeting on Saturday. At the meeting, Mr. Kim criticized health officials in the North’s ruling Workers’ Party for “incompetence” and “irresponsibility,” the state-run Korean Central News Agency said.

    After insisting for years that it had no Covid-19 cases and rejecting offers of humanitarian aid, North Korea admitted on Thursday that an outbreak had begun in late April. The country has reported a total of 524,400 people with Covid-like symptoms since late last month. State media said on Saturday that 243,630 had recovered fully and 280,810 were still in quarantine.

    Health experts have long expressed concern about the North’s ability to battle a major coronavirus outbreak because of its threadbare public health system and low vaccination rate. International health organizations and the South Korean government have said that they were ready to ship vaccines, therapeutics and other aid should the North ask for it.

    The state media reports on Saturday did not indicate whether the North would consider accepting such assistance, but they suggested a malfunctioning public health system.

    Mr. Kim was quoted as telling health officials to learn from “the epidemic prevention policies of advanced countries,” particularly those of China, its neighbor and ally.

    North Korea seemed to be following China’s playbook of extreme Covid restrictions when it declared a “maximum emergency” this week, ordering all cities and counties in the nation of 25 million to lock down. It also ordered them to isolate “each working unit, production unit and residential unit from each other.”

    The government said it was studying how to mobilize “all the state means and forces” to get patients the medicine they need.

    At the meeting on Saturday, Mr. Kim said that the virus was spreading only within individual locked-down areas and units, and that there was no “uncontrollable spread among regions.” He also said that most of the symptoms reported had been mild.

    Mr. Kim said the Covid outbreak was “a great upheaval in our country,” one of the most significant in its history. But he said it could be overcome “based on the single-minded unity of the party and the people,” according to the state media reports.

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    L'Humanité

    Quand police et justice faisaient la chasse aux homosexuels

    Nos recommandations culturelles

    Télévision Personnalités et témoins d’une époque pas si lointaine témoignent de la répression morale et physique que subissaient les coupables du « délit d’homosexualité » rétabli par Pétain.

    Gérald Rossi

    Entre 1945 et 1978, environ 10 000 condamnations ont été prononcées par les tribunaux français pour sanctionner des « actes homosexuels ». Pourtant, dès 1791, la France, en application des principes de liberté de la Révolution, avait été le premier état au monde à dépénaliser officiellement le « crime de sodomie ». Mais, le 6 août 1942, un décret, signé par le maréchal Pétain et son chef du gouvernement Laval, rétablit le « délit d’homosexualité ». Des dispositions qui établissent la majorité à 21 ans dans le cas de pratiques sexuelles entre personnes de même sexe, contre 15 ans pour les relations hétérosexuelles.

    Alors que se profile la Journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, mardi 17 mai, France Télévisions, qui se déclare « fidèle à son engagement au long cours contre toutes les formes d’exclusions, de violences, de harcèlement et de discriminations », propose une programmation spéciale. Avec notamment, dimanche soir, dans la Case du siècle, ce documentaire d’Ariane Chemin et Emmanuel Hamon.

    Les divers épisodes de manipulation des esprits menés par divers groupuscules de droite et de ses extrêmes ont montré, récemment, combien cette question est encore fragile dans la société. Les paroles de ce film n’en sont que plus fortes et plus utiles. Non seulement pour faire œuvre d’histoire, mais aussi pour rappeler combien certaines libertés peuvent être menacées par des groupes refusant à d’autres, au nom de concepts d’un temps moisi, dignité et liberté.

    Ainsi, quand l’écrivain Dominique Fernandez explique qu’ « on n’existait pas », il évoque la vie de millions d’hommes et de femmes considérés comme des citoyens de seconde zone, confrontés aux brimades et brutalités policières, et devant parfois affronter les tribunaux. Se retrouvant alors au ban de la société, parfois en prison… On peut citer le député Mirguet qui en 1960 osait encore parler du « fléau de l’homosexualité » et obtenait du Parlement un vote renforçant les condamnations alors infligées.

    Il faudra attendre les années 1980 et la déclaration du futur président François Mitterrand, le 29 avril 1981 – « L’homosexualité doit cesser d’être un délit » – pour que le vent de l’histoire amorce un nouveau cap. C’est seulement en 1981 que la France retire officiellement l’homosexualité de la liste des maladies mentales. L’Organisation mondiale de la santé suivra cette même voie, en 1993 seulement…

    Gérald Rossi

    Télévisiondocumentairehomosexualité
    New York Times - World

    Israeli Police Attack Mourners at Palestinian Journalist’s Funeral

    Video showed police officers in Jerusalem beating and kicking mourners next to the coffin of Shireen Abu Akleh, an Al Jazeera reporter who was killed on Wednesday, forcing one to the ground.

    Here’s what you need to know:

    Pallbearers are forced to nearly drop Shireen Abu Akleh’s coffin.

    Shireen Abu Akleh was a journalist who wanted ‘to be close to the people.’

    ‘A needless flare-up,’ ‘appalled by the violence’: Denunciations of the police attack multiply.

    Israel investigates whether Shireen Abu Akleh was shot from an Israeli Army jeep.

    Palestinian prosecutors say the journalist was deliberately killed by Israeli forces.

    The killing occurred amid weeks of violence.

    The lethal bullet is the focus of dueling investigations.

    Video captures the moments after Shireen Abu Akleh was shot.

    Pallbearers are forced to nearly drop Shireen Abu Akleh’s coffin.

    Israeli police officers on Friday assaulted mourners at the funeral procession of a prominent Palestinian American journalist killed this week in the occupied West Bank, forcing pallbearers to nearly drop the coffin.

    Video showed police officers in Jerusalem beating and kicking pallbearers carrying the coffin that contained the body of the journalist, Shireen Abu Akleh, striking other mourners with batons, and forcing one man to the ground. During the commotion, the pallbearers were pushed backward, causing them to briefly lose control of one end of the coffin.

    The episode occurred outside a hospital in East Jerusalem, where mourners had gathered to take the coffin of Ms. Abu Akleh, who was a Christian, to a nearby church for her funeral.

    It was one of several spasms of tension during a fraught afternoon, as riot police in several locations in East Jerusalem faced off against crowds of mourners waving Palestinian flags and chanting Palestinian slogans. Israel considers East Jerusalem part of its capital, but it is predominantly populated by Palestinians, and much of the international community considers it occupied territory.

    The violence at the funeral procession lasted for roughly a minute, and followed a tense standoff between riot police and mourners in which at least one empty plastic bottle was thrown in the direction of the police.

    The police then suddenly advanced on the coffin, swinging batons and aiming kicks at the mourners. As the officers advanced, mourners threw projectiles, including what appeared to be a stick, and officers threw what appeared to be stun and smoke grenades.

    In a statement, the Israeli police said they “took enforcement action” after some mourners began chanting “nationalist incitement” and after officers had given the crowd a warning. As the coffin was carried out of the hospital, police said, they were “forced to act” because “rioters began throwing stones toward the policemen.”

    The police later distributed video showing an empty plastic bottle and two other bottle-shaped objects being thrown in the direction of the officers in the moments before they advanced on the pallbearers, and a separate undated video showing several stones on the ground. There was no clear indication of when or how the stones had reached that spot.

    Ms. Abu Akleh was shot dead on Wednesday morning in the occupied West Bank during an Israeli raid on the city of Jenin. Witnesses said she was killed by an Israeli soldier.

    The Israeli Army said on Friday that while it was possible Ms. Abu Akleh was mistakenly killed by Israeli fire, its initial investigation suggested that she might also have been hit by a Palestinian gunman.

    On Thursday, the Israeli police warned Ms. Abu Akleh’s family about displaying “flags and slogans” at the funeral, said Ahmad Tibi, a Palestinian member of the Knesset, Israel’s Parliament.

    At one point during the funeral, a man holding up a wreath stood between the pallbearers and the police. Later, as the black hearse carrying her coffin began to slowly make its way through the crowd, an Israeli police officer ripped three Palestinian flags off the vehicle and threw them to the ground, video showed.

    Church bells throughout the Old City rang out as mourners chanted, “With our souls, with our blood, we sacrifice for you, Shireen.”

    A spokeswoman for Prime Minister Naftali Bennett of Israel declined to comment, as did a spokesman for the Israeli public security minister, Omer Bar Lev, who oversees the police.

    The funeral was attended by thousands of people and came a day after a state memorial service was held in the West Bank city of Ramallah. At that service, mourners stood in the courtyard of the Palestinian Authority’s presidential headquarters to eulogize and bid farewell to a person many Palestinians consider a trailblazing journalist.

    The Palestinian president, Mahmoud Abbas, awarded her the Star of Jerusalem, also known as the Quds Star. One of the highest honors the Palestinian president can bestow, it is traditionally awarded to ministers, ambassadors and members of Parliament. Mr. Abbas described Ms. Abu Akleh as a “martyr for truth and for the free word.”

    Her coffin was taken for burial in Mount Zion Protestant Cemetery, next to those of her parents.

    Hiba Yazbek contributed reporting from Nazareth, Israel, and Iyad Abu Hweila from Gaza City.

    Patrick Kingsley and Raja Abdulrahim reporting from Jerusalem

    Shireen Abu Akleh was a journalist who wanted ‘to be close to the people.’

    Shireen Abu Akleh originally studied to be an architect but could not see a future for herself in the field. So she decided to go into journalism instead, becoming one of the best-known Palestinian reporters.

    “I chose journalism to be close to the people,” she said in a short reel shared by Al Jazeera soon after she was killed on Wednesday by gunfire in the West Bank. “It might not be easy to change the reality, but at least I was able to bring their voice to the world.”

    A Palestinian American, Ms. Abu Akleh, 51, was a familiar face on the Al Jazeera network, where she spent 25 years reporting, making her name amid the violence of the Palestinian uprising known as the second intifada, which convulsed Israel and the occupied West Bank beginning in 2000.

    Born in Jerusalem to a Catholic family, Ms. Abu Akleh studied in Jordan, graduating with a bachelor’s degree in journalism. She spent time in the United States when she was younger and obtained U.S. citizenship through family on her mother’s side, who lived in New Jersey, friends and colleagues said.

    Al Jazeera said that after graduating from college, she worked for several media outlets, including Voice of Palestine radio and the Amman Satellite Channel, before joining Al Jazeera in 1997. She soon became a household name among Palestinians and Arabs across the Middle East, inspiring many to follow in her path.

    In a 2017 interview with the Palestinian television channel An-Najah NBC, she was asked whether she was ever afraid of being shot.

    “Of course I get scared,” she said. “In a specific moment you forget that fear. We don’t throw ourselves to death. We go and we try to find where we can stand and how to protect the team with me before I think about how I am going to go up on the screen and what I am going to say.”

    Mohammed Daraghmeh, the Ramallah bureau chief for the Arabic language news outlet Asharq News, who was friends with Ms. Abu Akleh for many years, said she had remained committed to covering all issues affecting the Palestinians, big and small.

    He had last spoken with her two days earlier, he said on Wednesday, and told her that he did not think the events in Jenin were important enough for a journalist as senior as her to cover.

    “But she went anyway,” he said. “She covered the story the way it should be done.”

    Raja Abdulrahim and Ben Hubbard

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    ‘A needless flare-up,’ ‘appalled by the violence’: Denunciations of the police attack multiply.

    As Shireen Abu Akleh was laid to rest on Friday, the police attack on her funeral procession highlighted for many colleagues and officials what it is like for Palestinians living under Israeli occupation.

    “Today the Jerusalem police desecrated Shireen Abu Akleh’s memory and funeral,” Israel’s regional cooperation minister, Esawi Frej, one of the first Arabs to serve as an Israeli minister, wrote on Twitter.

    What Mr. Frej called the police force’s “brutality and its zeal to seize every Palestinian flag” produced “a needless flare-up,” he wrote. “The police showed zero respect for the mourners and zero understanding of its role as the organization that is responsible for maintaining order, not its violation.”

    In a statement, the Israeli police said they acted after some mourners began chanting “nationalist incitement” and some threw projectiles at them. The police distributed video showing an empty plastic bottle and two other bottle-shaped objects being thrown toward the officers.

    European Union diplomats called the police response “unnecessary” and said it only fueled further tension.

    “Today, EU and like-minded partners attended the funeral of Shireen Abu Akleh in occupied East Jerusalem,” the European Union Delegation to the Palestinians said in a comment posted on Twitter. “Appalled by the violence in the St Joseph Hospital compound and the level of unnecessary force exercised by Israeli police throughout the funeral procession.”

    The episode occurred as the procession moved from the hospital compound in East Jerusalem, which was captured by Israel in 1967 but is still considered occupied territory by much of the world, to her grave in the Old City.

    U.S. Representative Rashida Tlaib, the only Palestinian American serving in the House of Representatives, wrote on Twitter that the attack showed that the “dehumanization” of Ms. Abu Akleh, a Palestinian American, “continues after death.”

    She called on the U.S. State Department to condemn the police response — “or does being Palestinian make you less American?” she asked.

    At the White House, the press secretary Jen Psaki described the footage as “deeply disturbing” and said, “We regret the intrusion into what should have been a peaceful procession.”

    Criticism came from other fronts as well. Yaakov Katz, the editor of the Jerusalem Post, an English-language Israeli newspaper, said on Twitter: “What’s happening at Abu Akleh’s funeral is terrible. This is a failure on all fronts.”

    In a second tweet written in Hebrew about the Israeli police, Mr. Katz added: “Is it not time for some accountability?”

    Qatar’s foreign ministry, where the Al Jazeera channel is based, laid blame on the Israeli police for Ms. Abu Akleh’s killing and said that the authorities “continued terrorizing the civilians and the funeral attendees until her final resting place.”

    Hiba Yazbek contributed reporting from Nazareth, Israel.

    Raja Abdulrahim reporting from Jerusalem

    Israel investigates whether Shireen Abu Akleh was shot from an Israeli Army jeep.

    The attack on mourners at Shireen Abu Akleh’s funeral procession occurred as the Israeli Army released its most cautious and detailed assessment yet about who was responsible for her death on Wednesday.

    Palestinian witnesses said Ms. Abu Akleh was shot dead by Israeli soldiers while covering an Israeli raid on Jenin, a city in the northern West Bank. Israeli officials have not ruled out that possibility but have consistently said that her killer could have been a Palestinian militant.

    On Friday afternoon, the Israeli Army released the findings of its preliminary investigation, again concluding that it was “not possible to unequivocally determine the source of the gunfire which hit and killed Ms. Abu Akleh.”

    But the report also for the first time set out a scenario in which an Israeli soldier, firing from a military vehicle, might have mistakenly hit Ms. Abu Akleh during a shootout with Palestinian militants.

    The army’s statement still suggested that she might have been hit by Palestinians aiming at Israeli soldiers. But it also said that an Israeli soldier in an armored vehicle, using a telescopic sight, “fired a few bullets from a designated firing hole” at a Palestinian gunman in the vicinity of Ms. Abu Akleh.

    “There is the possibility that Ms. Abu Akleh,” who the army said stood behind the militant, “was hit by the soldier’s fire,” the statement said.

    But the statement added that the army would still likely need to assess the bullet that killed Ms. Abu Akleh in order to increase the chances of drawing a certain conclusion.

    Each bullet is flecked with microscopic marks unique to the gun that fired it, like a signature, ballistics experts and military officials said.

    That means the bullet could reveal if it was fired from a rifle used by an Israeli soldier involved in the raid, as long as the rifle was not tampered with in the aftermath of the incident.

    The Palestinian Authority, which manages the part of the West Bank where the raid occurred, has possession of the bullet and has refused Israeli requests to assess it in an Israeli laboratory, under joint American and Palestinian supervision.

    Patrick Kingsley reporting from Jerusalem

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    Palestinian prosecutors say the journalist was deliberately killed by Israeli forces.

    Palestinian investigators have concluded that the veteran Al Jazeera journalist killed Wednesday was shot deliberately by Israeli forces in the occupied West Bank city of Jenin, according to a preliminary report released on Friday night by the Palestinian Authority’s public prosecutor’s office.

    “The only source of gunfire at the crime scene was from the occupation forces at the time Shireen Abu Akleh was wounded,” the preliminary report stated. “The investigations also indicate that the occupation forces deliberately committed their crime.”

    In making that assessment, investigators cited bullet marks on a tree near Ms. Abu Akleh’s location that they said indicated Israeli soldiers had shot directly toward her. Israeli forces were some 150 meters away, the report said.

    Ms. Abu Akleh was wearing a blue flak jacket and a helmet marked with the word “Press” when she was shot.

    Continued fire hindered fellow journalists and bystanders from reaching her, the report said.

    The report’s conclusions were based on an autopsy, evidence from the scene and interviews with witnesses, including another Al Jazeera journalist who was shot in the back. The autopsy’s findings have not been released.

    Palestinian officials have rejected Israeli calls to jointly investigate the killing of Ms. Abu Akleh, 51, a Palestinian American journalist, during an Israeli military raid in the city of Jenin on Wednesday morning.

    The report, citing the autopsy, said Ms. Abu Akleh was shot in the head and died of a cerebral laceration caused by a high-speed bullet. The bullet went through her skull, hit the inside of the protective helmet she was wearing and ricocheted back into her skull, according to the report’s account.

    The results of forensic tests on the bullet are still pending and the investigation is continuing, a spokeswoman for the prosecutor’s office said.

    The bullet has become the focus of separate efforts by Palestinians and Israelis to investigate the killing. Etchings on the bullet could match it to the gun that fired it. Palestinian officials have rejected Israel’s request to examine the bullet.

    The release of the Palestinians’ preliminary report came hours after the Israeli Army released its own preliminary findings, concluding that it was “not possible to unequivocally determine the source of the gunfire which hit and killed Ms. Abu Akleh.”

    The Israeli report did set out a scenario in which Israeli forces might have hit Ms. Abu Akleh, explaining that a soldier in an armored vehicle, using a telescopic sight, “fired a few bullets from a designated firing hole” at a Palestinian gunman in the vicinity of Ms. Abu Akleh.

    But the Israeli statement said that she could also have been hit by Palestinians aiming at Israeli soldiers.

    Palestinian officials said they intended to refer the case to the International Criminal Court.

    “We reject a joint investigation with the Israeli state, because it is the one that committed this crime,” the Palestinian Authority president, Mahmoud Abbas, said on Thursday. “And because we don’t trust them, and we will go immediately to the International Criminal Court to pursue the criminals.”

    Raja Abdulrahim reporting from Jerusalem

    The killing occurred amid weeks of violence.

    The killing of Shireen Abu Akleh came amid weeks of violence in which Arab assailants have carried out fatal attacks in several Israeli cities, prompting the Israeli military to step up what it described as counterterrorist operations in the occupied West Bank, causing additional deaths.

    During the Islamic holy month of Ramadan, which ended about two weeks ago, Palestinian protesters and Israeli police officers repeatedly clashed at a holy site in Jerusalem revered by Muslims as the Aqsa Mosque compound and by Jews as the Temple Mount.

    The Israeli Army has focused arrest raids in and around Jenin, where Ms. Abu Akleh was killed on Wednesday. Some of the Palestinians suspected in the recent attacks hailed from Jenin and its refugee camp, long hotbeds of militancy in the northern West Bank.

    The two Palestinian men accused of carrying out an ax attack that killed three Israeli civilians last week in the Ultra-Orthodox Jewish town of Elad came from Rumana, part of the Jenin district. Israeli troops raided the village on Sunday night, arresting two people. The military said they were suspected of assisting the assailants.

    The wave of attacks began in late March, when a Palestinian man from the West Bank who sympathized with the Islamic State fatally stabbed a Moldovan worker in an apartment in Jerusalem, apparently mistaking him for an Israeli Jew, according to the police.

    Since then, Arab assailants have carried out fatal attacks in the Israeli cities of Beersheba, Hadera, Tel Aviv and Bnei Brak, in addition to Elad. Palestinian gunmen also killed an Israeli guard at the entrance of Ariel, a large Jewish settlement in the heart of the West Bank.

    At least 19 people — 16 Israelis and three foreign workers — have been killed in attacks by Arabs since late March, according to the Israeli authorities.

    During the same period, more than 30 Palestinians have been killed, according to local news reports. Most were involved in attacks, attempted attacks or confrontations with Israeli forces, according to official Israeli accounts, though some were unarmed or apparently caught in crossfire.

    Isabel Kershner reporting from Jerusalem

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    The lethal bullet is the focus of dueling investigations.

    The bullet that killed the Palestinian American journalist Shireen Abu Akleh on Wednesday has become a central point of contention in the competing efforts by Israelis and Palestinians to investigate who shot her.

    The Palestinian Authority on Thursday declined a request to let Israeli officials examine the bullet that killed Ms. Abu Akleh, a prominent reporter for Al Jazeera who was killed in the occupied West Bank during an Israeli raid.

    The authority said it would investigate Ms. Abu Akleh’s death independently, rejecting Israeli calls for a joint inquiry and for the bullet to be assessed in an Israeli laboratory under international supervision.

    Palestinian officials and witnesses accused Israeli soldiers of killing Ms. Abu Akleh, dismissing Israeli claims that the journalist may have been hit by Palestinian fire during a shootout in Jenin, a city in the northern West Bank.

    Palestinian leaders said that Israel could not be trusted to investigate the killing, while Israeli officials said that the Palestinians had refused to provide the bullet in order to hide the truth.

    Video from the scene did not show the moment when the bullet hit Ms. Abu Akleh, or who fired it.

    Both Israeli soldiers and Palestinian militants involved in the Jenin clashes were carrying M16 assault rifles, guns that use the same 5.56-millimeter bullets, Israeli officials said.

    Isabel Kershner reporting from Jerusalem

    Video captures the moments after Shireen Abu Akleh was shot.

    Video broadcast by Al Jazeera, Shireen Abu Akleh’s employer, captures the sound of gunfire and yelling as Ms. Abu Akleh and her colleagues came under fire while covering an Israeli army raid on the Jenin refugee camp in the occupied West Bank on Wednesday.The footage does not show the moment when Ms. Abu Akleh was shot, but after audible gunfire in the first few seconds, a man can be heard yelling: “Ambulance! Ambulance!”The filmer moves closer, and Ms. Abu Akleh is seen lying motionless face down as a man and another journalist, identified by the network as Shatha Hanaysha, try to reach Ms. Abu Akleh but are forced back by gunfire.In the footage, both women are wearing blue protective vests marked “Press” and helmets.

    Another Al Jazeera journalist in the group, Ali Samoudi, was shot in the back. From the hospital, he said that they were clearly identified as journalists before the attack. “We were obvious,” he said.

    Sarah Kerr

    France24 - World

    ‘Hurt, angry, anxious, scared’: Converging crises lead to US baby formula shortage

    Issued on: 11/05/2022 - 14:11

    Sébastian SEIBT

    Along with much of the globe, US consumers are reeling from a cost of living and supply-chain crisis. One example is a shortage of baby formula caused by a constellation of factors, from rampant inflation to a massive recall over safety concerns.   

    US media outlets are sounding the alarm with dramatic, emotional headlines: “Miami Valley families desperate,” announced one headline on the website of local Florida TV station WRGT. “I am currently having the worst time finding formula,” one mother of a 9-month-old told Salt Lake City’s KSL-TV. “It’s been such a stressful time,” she continued. “I never thought it would come down to something like this, where parents have to really struggle with options for their babies to eat.”

    The US is facing a nationwide shortage of milk powder: Almost 40 percent of common baby formula brands were sold out across the US during the week starting April 24. That same week, more than half of the baby products usually sold were not available in six states – Texas, Tennessee, Missouri, Iowa, North Dakota and South Dakota.

    And the crisis is set to endure. “We anticipate baby formula to continue to be one of the most affected products in the market,” Ben Reich, CEO of price tracking website Datasembly, told CNN.

    ‘I cannot find it’

    Social media have been inundated with photos of empty shelves while parents recount endless treks to different supermarkets in search of the elusive formula.

    “I have two children. I cannot find it. I can purchase this today. I can pay cash,” Dallas resident Ashley Hernandez wrote on eBay after finding a seller offering 10 tins for $40 each of a very specific baby formula her children need for health reasons.

    “Every day, we hear from parents who are hurt, angry, anxious and scared,” Brian Dittmeier, senior director of public policy at the National Women Infant Children Association, told The New York Times. “The lives of their infants are on the line.”

    In the US, powdered milk is an essential part of the diet of 75 percent of babies over the age of 6 months. This means the shortage could well leave a significant mark on children’s future development.

    Politicians have made much of the problem – especially in the Republican Party. Several of its members have urged US President Joe Biden’s administration to declare the baby formula shortage a “national crisis”. Adopting the classic “nationbuilding at home” approach, some Republicans have urged Biden to reduce financial support to Ukraine and use those funds to help American mothers.

    Some Democrats have also implored Biden to do more, notably Congresswoman Abby Finkenauer of Iowa, who called on the White House to use the Defense Production Act, a law created in 1950 at the outset of the Korean War that allows the federal government to force companies to prioritise producing certain products.

    The spectre of inflation

    The crisis has intensified over the past year due to global factors. When it became evident in spring 2021 that coronavirus lockdowns had snarled global supply chains, it seemed that baby milk powder was just part of a long list of affected products. Major suppliers to the US market like Nestlé, Reckitt and Abbott make their products in America, but crucial ingredients are imported from countries like China.

    Milk powder supplies had fallen by just 10 percent at that point. But – unlike other goods such as computer chips and textiles – the shortage amplified over time. By January 2022, supplies had dropped 20 percent.

    By this point it wasn’t just supply chain problems at work – it was the broader problem of inflation re-emerging after 40 years.

    Some economists had warned that the Biden White House pumping in extra money beyond the US economy’s spare capacity would fuel inflation, with too much money chasing too few goods. Then rising energy prices caused by the war in Ukraine aggravated the problem.

    Baby formula has been especially affected by inflation because it is harder to find substitutes – meaning families tend to stock up when prices are expected to rise. And this rush to buy seems to have caught manufacturers off-guard.   

    Abbott Nutrition scandal

    A health scandal has made the crisis even more acute. Abbott Nutrition announced a mass recall of several products after the Food and Drug Administration (FDA) warned consumers to avoid some of their baby formulas following the discovery of a possible link between Abbott formulas and bacterial infections in four babies – all of whom were hospitalised and one of whom died.

    The Abbott recall was especially damaging because the company provides free formula across America to people who struggle to pay.

    The four children were infected with Cronobacter sakazakii – a rare but lethal bacterium which can cause severe inflammation and even meningitis in infants.

    The FDA found traces of this bacterium in an Abbott Nutrition factory in Sturgis, Michigan – concluding in a report published in March that the company had not respected the required hygiene measures.

    The scandal gained momentum in April when US media reported that a whistleblower had informed the FDA of hygiene failures at the Sturgis plant six months before the Cronobacter cases were discovered.

    Abbott Nutrition disputed the FDA’s findings and blamed the whistleblower allegations on the resentment of a fired former employee. Nevertheless, the company followed the FDA’s recommendations and announced another product recall in March.

    In the meantime, most large shopping outlets have limited the number of cans of baby formula that can be purchased per customer to try and manage the problem.

    This article was translated from the original in French.

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    US makes biggest interest rate hike in 22 years in bid to tame soaring inflation

    Reporters

    What are the reasons behind the 'Great Resignation' in the US?

    Business Daily

    Rising interest rates and inflation weigh on investors worldwide

    France24 - World

    Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country

    Issued on: 09/05/2022 - 14:01

    Leela JACINTO Follow

    Lebanese expats cast their ballots in France and dozens of other countries on Sunday in early voting for the May 15 parliamentary elections. Their numbers have swelled due to the economic crisis and calls for change have multiplied. But can the confessional system, entrenched political interests and opposition divides bring the change most Lebanese seek?

    Maroun Hadchity proudly raised his thumb to display the indelible ink indicating the 28-year-old postgraduate student had cast his ballot in Paris in early voting Sunday for the May 15 Lebanese parliamentary elections.

    It was also a thumbs-up for the indomitable hope the Lebanese place, time and again, in the democratic process, even as the complicated electoral system in their crisis-hit country routinely fails to deliver the fundamental change they have been demanding for years.

    Lebanon’s 2022 parliamentary elections are the first vote since the onset of an economic crisis and the devastating 2020 Beirut port explosions, which many believe are outcomes of the rampant corruption and chronic mismanagement of the country’s political elites.

    Hadchity was one of 194,348 registered overseas voters in 48 countries who were able to cast their ballots in early voting Sunday. Last week, a similar vote for Lebanese expatriates was held on the traditional Friday holiday in nine Arab countries and Iran.

    A total of 244,442 Lebanese abroad registered to cast their ballots this year, more than double the number of expats who signed up to vote in the 2018 parliamentary vote – when the country conducted its first-ever overseas vote. France has among the highest number of Lebanese diaspora votes, with around 28,000 eligible voters.

    Standing outside the fifth arrondissement town hall in Paris, where he voted exactly a week ahead of the May 15 poll, Hadchity distanced himself from cynics who argued that voting was futile in an election unlikely to unseat Lebanon’s entrenched political elites.

    “As a citizen, if everyone says nothing will change, then nothing will change,” he declared empathically. “This nothing will change quote is being disseminated by political parties in government, who have a majority, to discourage people from voting so that nothing will change. But any shift in seats can have an impact on the country’s political direction.”

    ‘Important year’ for Lebanese diaspora

    Lebanon’s 128-seat parliament is currently dominated by the powerful Iran-backed Hezbollah group and its allies, which won a majority in the 2018 elections. The Hezbollah group victory four years ago came despite an extraordinary coalition of independent and secular civil society members, called the Kulluna Watani list, which fielded a record number of female candidates.

    The campaign trail excitement around the Kulluna Watani list however failed to translate into parliamentary seats. Lebanon’s entrenched political parties closed ranks, formed alliances – and aided by a carefully crafted new electoral law – secured a parliamentary majority. Kulluna Watani managed to win just one seat in the 2018 elections.

    That was before the country sank into economic misery, one of the world’s worst since the mid-1800s, according to the World Bank. Lebanon’s inflation-battered currency has now lost more than 90 percent of its value, around 80 percent of the population has slipped into poverty and thousands have been forced to flee the country.

    Lebanon has long been a source of migration, with many estimates claiming – in the absence of official figures – that more Lebanese people live abroad than within the tiny country, home to some 6.5 million people, including Lebanese and refugees, many having fled conflict in neighbouring Syria.

    The current economic crisis has seen an estimated 300,000 people leave the country in just two years, making it the country’s third mass exodus in recorded history, according to the American University of Beirut’s Crisis Observatory.

    The figure, most experts believe, would have been higher were it not for the pandemic making it more difficult to find jobs abroad. The freezing of bank accounts of ordinary citizens to prevent a run on the banks has also meant that many Lebanese would like to leave the country, but simply can’t afford it.

    “This year is a particularly important one for the diaspora,” explained Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut. “We have a massive wave of emigration and this time, those who are leaving have the impression that they are basically kicked out by the ruling establishment, that they have no other option but to leave because of the dire economic situation and the unprecedented degree of corruption. They feel that they were fleeing a ruling kleptocracy.”

    While the diaspora vote is expected to favour the opposition, Bitar warns that, “it would be an illusion to think that once a Lebanese sets foot in Paris or London he is no longer sectarian, he is no longer affected by the deep polarisation in the Lebanese political arena, and that he will instantaneously renounce his traditional allegiances to the feudal lords and sectarian leaders of the country”.

    ‘Revolution’ fails to unite 

    The 2022 vote is also the first major electoral test since a youth-led protest movement from October 2019 vented its rage at Lebanon's entrenched political class.

    The protests were followed by the Beirut port blast, which saw young activists stage an extraordinary relief effort in the absence of state services. The combined crises prompted several activist leaders and groups to enter the political fray in a bid to tackle the nation’s problems.

    >> Read more: Beirut blast propels activist from street protests to political action

    But the transition from protest movement to political entity in Lebanon has been fraught with bureaucratic hurdles, ideological dilemmas and organisational challenges.  

    Coalition building in a country with entrenched political interests operating under sectarian electoral laws – which divides power between religious communities in an antiquated confessional system – is an uphill task.

    The challenges include the thorny issue of Hezbollah’s weapons, which give the group a stranglehold on the weak state. While most reformist groups oppose the Shiite paramilitary group’s arsenal, there have been divisions over whether or not to ally with Lebanon’s established anti-Hezbollah political parties, many led by political scions or former civil war-era warlords.

    In the end, the dozens of opposition groups — popularly known as the “thawra” or revolution – failed to coalesce into a unified political front.

    “Perhaps the greatest disappointment for many Lebanese is the failure of the thawra groups to forge a united front ahead of the elections. There were multiple attempts to find common ground, but the sheer number of groups, big and small, and their different priorities complicated the process. While they agree on the somewhat nebulous strategic aim of ending the sclerotic political system and its leadership, the thawra is often at odds on how to achieve this goal and what an alternative system should look like,” wrote Nicholas Blanford from the Atlantic Council’s Scowcroft Center for Strategy and Security.

    The absence of a united front has seen the number of independent candidates more than double since the 2018 vote, with opposition and independent candidates making up 284 of the 718 candidates in the 2022 race – up from 124 four years ago, according to the Beirut-based Policy Initiative.

    “There was no nationwide thawra coalition and very often, there are several opposition lists in one single district,” said Bitar, referring to the Lebanon’s proportional representative list system in the country’s 15 electoral districts.

    “So, it might not be enough to change the political landscape. However for the first time, you have one strong opposition list in almost every one of the 15 districts, so we could see minor breakthroughs here and there,” said Bitar.

    Will Hariri’s loss be Hezbollah’s gain?

    The biggest shakeup of the 2022 vote is the absence of Saad Hariri, a former prime minister who made a shock announcement in January that neither he, nor his Future Movement party, would run in the May parliamentary vote.

    A Sunni Muslim heavyweight on the Lebanese political scene, Hariri felt compelled to resign, it is widely believed, due to his deteriorating relations with Saudi Arabia, which cut ties with Hariri as Hezbollah's grip tightened.

    But Saudi Arabia’s hardline position on Lebanon – a country it has often financially bailed out and politically supported – threatens to benefit its arch Shiite foe, Hezbollah.

    Hariri’s withdrawal has left many Lebanese Sunnis feeling disenfranchised with turnout expected to be low, particularly in their stronghold districts.

    In the leadup to the May 15 vote, posters urging people to vote have dominated Lebanon’s Sunni majority areas, particularly in the northern city of Tripoli. Nevertheless, around 30 percent of people who voted in Sunni stronghold districts in 2018 have said they will not cast their ballots this year, said pollster Kamal Feghali in an interview with Reuters.

    Same issues, different choices

    Emerging from the polling booth, Ziad Doueiri, a leading Lebanese film director, did not mince his words when asked why he made his way to Paris’s fifth arrondissement town hall on a grey Sunday morning.

    “I voted simply to get rid of Hezbollah. They have become a huge obstacle and they are behind the deterioration of Lebanon,” said Doueiri, whose oeuvre includes the Oscar-nominated film, “The Insult”, which examines his homeland’s failure to confront civil wartime atrocities and its lasting impact on Lebanon’s sociopolitical fabric.

    >> Read more: Life imitates art as Oscar entry exposes Lebanon’s buried history

    Voting in Paris from his native Beirut II district, in Sunni-dominated West Beirut, Doueiri had to choose between competing opposition lists in his district. But he was clear on his vision for Lebanon. “We don’t know who are the opposition, we don’t know all the details,” he explained. “But it doesn’t matter, the main issue is to stop Hezbollah from having further control of the country because the situation has become unbearable.”

    Hadchity, who moved to France eight months ago for a Master’s degree, agreed with Doueiri’s main concerns.

    “The primary issue for me is sovereignty,” said the 28-year-old student, using a Lebanese code for the Iran-Syria interference via its Hezbollah proxy. “The parties in government, the parties that are now holding the country are all headed by Hezbollah. They have participated in the corruption and the stealing of the country’s assets.”

    Hadchity’s vote though went for a traditional anti-Hezbollah party, the Lebanese Forces, a Christian-based party headed by Samir Geagea. As a card-holding party member, Hadchity said he campaigned for the Lebanese Forces, which is the second-largest Christian party in the current parliament.

    The differing picks by voters joined by a common issue in just one Paris voting station highlights the complicated choices confronting voters in the May 2022 polls.

    In France, as in all countries besides Iran and Syria, the overseas Lebanese ballot boxes have been sealed and sent by DHL to Beirut, where they will be stored until the May 15 count in the country’s Central Bank vault.

    The storage arrangement prompted snide quips on the empty bank coffers being finally put to use. But Joelle Touma, a Paris-based Franco-Lebanese scriptwriter, expressed gratitude for the ability to participate in the democratic process in a Middle East country that, despite all its challenges, retains vital civic liberties.

    “Although I voted against the forces in power, I have to admit that the elections abroad were very well organised by this administration. It allowed the democratic process to take place, we could vote,” said Touma. “Now, I’m still a bit worried about what’s going to happen with our votes, are they going to reach Lebanon intact? Are they going to be tampered with, although they said they were going to be stored in the Central Bank vault? This, I don’t know and it’s something that worries me a little bit.”

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    Lebanon’s ex-PM Saad Hariri suspends role in politics, won't run in election

    On the ground

    Beirut blast propels activist from street protests to political action

    On the ground

    Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises

    L'Humanité

    Homosexualité. Amours condamnées

    Nos recommandations culturelles

    Gérald Rossi

    «On n’existait pas. » L’écrivain Dominique Fernandez résume ainsi le vécu des millions de personnes homosexuelles en France avant la dépénalisation de 1982. Une sentence qu’il faut comprendre aux points de vue affectif, moral, etc., car pour la police et la justice, rappelle ce passionnant documentaire d’Ariane Chemin et Emmanuel Hamon, l’homosexualité était un délit sévèrement réprimé.

    La Révolution de 1789 avait supprimé la notion d’« acte contre nature », mais le régime de Vichy la rétablira en 1942. La majorité sexuelle fixée à 15 ans pour les hétérosexuels étant alors à 21 ans pour les homosexuels, ce qui justifiait les lourdes amendes, voire les emprisonnements. En 1960, le député Mirguet qui parlait d’un « fléau » renforçait les condamnations.

    Ce film raconte, avec des témoins et militants de l’époque, comment jusqu’aux années 1980 une partie de la population a été contrainte à la dissimulation et au mensonge, sous peine de discriminations pouvant aller jusqu’à la perte d’emploi, de logement, après une condamnation rendue publique…

    Télévisiondocumentairefrance télévisions
    France24 - Monde

    Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné"

    Publié le : 12/05/2022 - 13:41

    Sabrina HAESSLER Suivre

    L'Italie accueille samedi soir la finale du 66e concours Eurovision de la chanson. Avec une absence remarquée : celle de la Russie, exclue par les organisateurs après l’invasion de l’Ukraine. Malgré une volonté affichée de rester "apolitique", l’événement reflète le conflit qui domine sur le continent.

    Comme chaque année, les paris vont bon train. Pour cette édition 2022 de l'Eurovision, dont la finale se tient samedi 14 mai, les bookmakers donnent l'Italie, la Suède mais aussi l'Ukraine parmi les favoris. Pour cette dernière, un statut largement lié au contexte de la guerre avec la Russie, qui est, elle, la grande absente de ce raout paneuropéen.

    L'invasion de l'Ukraine a en effet valu à Moscou de nombreuses sanctions internationales, dont des exclusions de compétitions sportives, mais aussi de l'Eurovision. Le 25 février, au lendemain de l'entrée des troupes russes en Ukraine, l'Union européenne de radiotélévision (UER), qui chapeaute le concours, annonçait que la Russie était bannie de la 66e édition, organisée à Turin, en Italie, pays vainqueur l'an dernier.

    "Au vu de la crise sans précédent en Ukraine, l'inclusion d'une participation russe lors du concours de cette année porterait atteinte à la réputation de la compétition", avait tranché l'UER dans un communiqué.

    S'il arrive régulièrement à des chansons de se voir retoquer parce que jugées trop politiques dans une compétition qui proclame ne pas en faire, il est rare de voir un pays tout bonnement disqualifié pour ses actions.

    Il faut remontrer près de trente ans en arrière pour trouver une décision similaire. Au concours de 1993, la Yougoslavie, alors dirigée par Slobodan Milosevic, avait été interdite d'Eurovision à la suite de sanctions de l'ONU liées à la guerre dans les Balkans.

    Un consensus sur l'exclusion

    La décision concernant la Russie n'a pas fait débat. "La plupart des fans ont pensé que c'était la seule et unique chose à faire", relate Simon Bennett, président d'OGAE International, une association qui regroupe 43 comités nationaux de fans de l'Eurovision. "Personne n'était vraiment content [d'une exclusion], mais ça semblait logique au vu de la situation."

    Au sein de l'UER, la pression internationale a aussi mené au consensus, rapporte Dean Vuletic, historien spécialiste de l'Europe de l'Est et de l'Eurovision. "La pression est apparue au sein même de l'UER, avec les pays nordiques qui ont menacé de se retirer si la Russie était autorisée à participer. Et c'est plus important pour l'Eurovision d'avoir la Suède [six fois victorieuse, NDLR] que la Russie", commente-t-il.

    Cette exclusion de la Russie est le point d'orgue d'un affrontement entre Kiev et Moscou qui se joue aussi sur le terrain de cet événement télévisé, vu chaque année par près de 200 millions de personnes dans plus de 30 pays. S'il n'avait alors pas été question d'exclusion, l'annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, avait déjà entraîné des passes d'armes entre les deux parties.

    En 2016, pour sa première participation après l'annexion, l'Ukraine est représentée par Jamala, une chanteuse d'origine tatare de Crimée, et sa chanson "1944" qui rappelle la déportation de son peuple. Elle remporte la victoire, donnant à l'Ukraine le rôle de pays hôte du concours l'année suivante. Comme pour enfoncer le clou, les organisateurs ukrainiens refusent de laisser la candidate russe, une jeune femme handicapée, entrer dans le pays au motif qu'elle a donné un concert en Crimée depuis l'annexion, ce qui contrevient aux lois ukrainiennes. Moscou refuse de son côté de participer à distance ou de présenter un autre candidat, ce qui exclut de facto la Russie de l’Eurovision en Ukraine en 2017.

    Mais les tensions étaient déjà visibles à l'Eurovision bien avant, rappelle Dean Vuletic : "Cela a commencé plus tôt, dès 2004 et la révolution orange. La chanteuse ukrainienne Ruslana [qui a remporté l'Eurovision en 2004, NDLR] faisait partie des visages connus qui soutenaient le mouvement". Et lors du concours organisé à Kiev l'année suivante, le président proeuropéen Viktor Iouchtchenko était sur scène pour remettre le trophée et vanter les valeurs européennes. Ruslana, quant à elle, est par la suite devenue députée et s'est fortement engagée lors de la révolution du Maïdan.

    Un événement pour polir son image

    Des incursions politiques qui montrent que, malgré tous les efforts de l'UER pour dépolitiser l'événement, certains pays n'hésitent pas à s'en servir à des fins nationalistes. "Les ressorts sont similaires dans le sport et à l'Eurovision", commente Lukas Aubin, spécialiste de la géopolitique du sport et de la Russie. "Ces événements sont une façon pour les nations de magnifier leur identité nationale, de construire un narratif et d'améliorer leur image – la définition même du ‘soft power'."

    Dans cette idée, "la Russie instrumentalise l'Eurovision depuis bien plus longtemps", souligne Dean Vuletic. "Elle a investi beaucoup d'argent dans sa participation, produisant des numéros spectaculaires ; elle a organisé en 2009 l'Eurovision le plus cher de l'Histoire, dépassé à ce jour seulement par l'Azerbaïdjan [en 2012]", rappelle l'historien.

    Si aujourd'hui le pouvoir russe peut se montrer critique envers l'Eurovision, notamment pour ses positions en faveur des minorités sexuelles, la défiance n'a pas toujours été de mise. "Le concours est très populaire en Russie et dans les pays de l'ex-URSS", souligne Lukas Aubin. "Le pouvoir en Russie est opportuniste, il veut participer à l'Eurovision pour rayonner. Mais à partir du moment où il est critiqué, exclu, il se pose en victime ou le décrie."

    La victoire de l'Ukraine avec Jamala en 2016 "a été vue à Moscou comme une insulte", relève Lukas Aubin, mais surtout "l'Eurovision a été perçu comme une arme du soft power occidental", contre laquelle la Russie veut désormais se retourner. Ainsi, l'exclusion de cette année s'inscrit bien dans le narratif russe du conflit en Ukraine, selon lequel l'Occident est hostile à la Russie, poursuit-il.

    Le public acquis à l'Ukraine ?

    Et l'Ukraine, elle aussi, continue de construire son image dans le conflit à travers sa candidature. Cette année, elle présente un mélange de rap et de musique traditionnelle avec le titre "Stefania", de Kalush Orchestra. "La chanson a été produite avant la guerre, mais avec le contexte, elle a pris une dimension patriotique", indique Dean Vuletic.

    Dans ce titre adressée à une mère, le groupe proclame : "Je retrouverai toujours mon chemin vers la maison, même si toutes les routes sont détruites" – difficile de ne pas faire le lien avec les images de destruction venant d'Ukraine. Et Kiev n'a pas manqué d'indiquer que les membres du groupe ont bénéficié d'une autorisation spéciale pour pouvoir se produire à Turin. En effet, il s'agit d'hommes en âge de combattre, qui n'ont en théorie pas le droit de quitter le pays en guerre.

    "Le vote du public sera probablement très largement favorable à l'Ukraine, pour montrer son soutien", estime Simon Bennett, le responsable de l'association de fans, qui rappelle que la moitié des points est attribuée par des jurys professionnels, plus difficiles à anticiper. Selon lui, la chanson de Kalush Orchestra a beau faire partie des favorites, "sans le contexte de la guerre, on ne parlerait pas d'une possible victoire de l'Ukraine".

    Si le groupe est pressenti pour faire une belle performance samedi soir, "l'Ukraine n'a pas besoin de gagner", avance Dean Vuletic. "L'Ukraine a gagné la bataille le jour où la Russie a été exclue de l'Eurovision, la victoire politique est là."

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Ukraine : la communication offensive de Zelensky en guerre contre l’oubli

    À L’AFFICHE !

    Eurovision : avec Alvan et Ahez, la France tente sa chance en breton

    INTERVIEW

    Guerre en Ukraine : "Les instances sportives ont pris leurs responsabilités en excluant la Russie"

    France24 - World

    Viral video falsely claims that Finland is sending tanks to Russian border

    Issued on: 12/05/2022 - 18:17Modified: 13/05/2022 - 08:53

    A viral video circulating on Facebook, Twitter and YouTube features footage that purportedly shows Finnish tanks headed for the Russian border. However, it turns out that the footage actually shows the transporting of tanks taking part in a military exercise in the western part of the country, far from the border with Russia. 

    If you only have a minute

    • Internet users have been sharing a viral video that falsely claims Finland is sending tanks to its border with Russia, to the east. 

    • In reality, the video footage shows tanks being transported by train to a military exercise currently wrapping up in the country's west. 

    • Visual clues in the video enabled us to geolocate the scene, confirming that the train was actually travelling from east to west, away from Finland's border with Russia. 

    Fact check in detail 

    This video, which was posted in French on Facebook on May 4 and garnered 12,000 views, shows a train transporting a dozen tanks. 

    English-speaking users shared other versions of the video on Facebook (like this post in English from May 4) and Twitter (like this one posted on May 3) and YouTube (like this one, posted May 3).

    In recent months, tensions have been escalating between Helsinki and Moscow. After the fall of the USSR, Finland did not join the North Atlantic Treaty Organization (NATO) and remained officially neutral.

    However, when Russia invaded Ukraine on February 24 of this year, public opinion in Finland swung towards joining NATO, especially as Finland shares a long border with Russia. On May 12, Finland finally announced that it would make its official request to join NATO on May 15.

    Tanks transported as part of a military exercise 

    The Finnish army tweeted a response to the video on May 4. 

    “A video has been circulating online claiming to show tanks being moved to Finland's borders. This is not true. The tanks were being moved to the army mechanised exercise Arrow 22. The exercise takes place in Niinisalo and Säkylä. More info on our website,” the tweet read. 

    The Arrow 22 exercise was a military exercise carried out jointly by the United States, United Kingdom, Latvia and Estonia from May 2-13.

    A few visual clues in the video help us confirm this. You can see a tower in the background. If you do an internet search for the words "Finland" and "tower", you’ll pull up images of the Näsinneula tower in Tampere, a town in western Finland. It looks just like the tower you see in the background. 

    If you look up the tower in Tampere, a town in western Finland, on Google Maps and examine what is around it, you can find where the video was filmed – a set of train tracks alongside Törngren Park.

    Looking at this location on Google Earth, you can see elements from the video— the railway bridge above the road, the train tracks, the brick chimney, the white and grey buildings and the vegetation. 

    Is is clear that the train is moving west, away from the border with Russia. The tanks were transferred to western Finland for a military exercise, not to the east where the country shares a long border with Russia.  

    Download the app

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    Meet the goofy clowns defending migrants in Finland

    FINLAND

    How a Finnish start-up is teaching refugees to code

    FINLAND

    Yet another student brags on YouTube before going on a killing spree

    L'Humanité

    TV. Après-guerre, une vie cantonnée au foyer

    Nos recommandations culturelles

    Sohir Belabbas

    Ce n’était pas mieux avant. Surtout pour les femmes. En s’intéressant à un sujet délaissé par les sciences sociales, les femmes au foyer d’après guerre, Michèle Dominici effectue une bonne piqûre de rappel. À partir de mémoires, d’archives télévisées et de films familiaux d’amateurs, la réalisatrice détaille la vie d’Anna, Ruby et Francine : une réalité beaucoup moins reluisante que leur intérieur.

    Au départ, ces femmes croient à l’émancipation par le bonheur conjugal. Mais elles déchantent vite. Placées sous l’autorité de leur mari absent, elles sont gagnées par l’ennui dans leur appartement vide. Elles trouvent alors refuge dans l’éducation des enfants et consacrent leurs journées à des tâches ménagères usantes et aliénantes. La charge de la fonction est physique et mentale : la pression sociale relayée par les publicités de ménagères souriantes et épanouies leur enjoint d’être à la hauteur. Leur quotidien est partagé par des millions de femmes après la guerre, sommées de céder la place aux hommes revenus travailler. Ce retour à la maison n’est pas un retour à la normale. Car les femmes ont toujours travaillé, le modèle social d’épouse et de mère dévouées n’apparaissant qu’au XIXe siècle dans la petite bourgeoisie émergente.

    Mais, à l’heure des progrès des Trente Glorieuses, pourquoi se plaindre quand on ne manque de rien ? Les ménagères observent leur mari évoluer et, depuis leur poste de télévision, voient les femmes se libérer. Ce féminisme les questionne, leur fait imaginer l’impossible, mais les ringardise aussi. Isolées du monde extérieur et prises dans l’engrenage infernal du quotidien, un bon nombre d’entre elles plongent dans une détresse psychologique. Le film ne se regarde pas seulement pour ce qu’il décrit du passé. Il montre à quel point, dans un couple, la carrière professionnelle de l’un doit au renoncement de l’autre.

    Télévision
    L'Humanité

    Podcast. Marche et rêve, s’évader et se retrouver

    Nos recommandations culturelles

    Laurent Etre

    Grand reporter et marcheur lui-même, Thierry Lyonnet est parti à la rencontre d’autres aficionados des chemins pédestres. Quête spirituelle, recherche de sens, besoin d’une parenthèse dans une vie trépidante, la marche connaît ces derniers temps un véritable engouement (lire notre recension du livre de Rémy Oudghiri « la Société très secrète des marcheurs solitaires », dans « l’Humanité » du 14 avril). Pour son premier épisode, ce podcast de Radio chrétienne francophone prend le chemin de Compostelle, par le témoignage de Jean-Christophe Rufin. Médecin, académicien, diplomate, il s’est lancé dans ce périple au sortir d’une mission d’ambassadeur de France au Sénégal. Libéré de sa charge, mais aussi des honneurs et des commodités qui allaient avec, il a éprouvé le besoin d’expérimenter une forme de dépouillement, de « vulnérabilité positive », et raconte en avoir retiré une profonde paix intérieure. Dans cet échange passionnant, il est question, notamment, de la place du mental par rapport aux émotions. La marche, pour Jean-Christophe Rufin, est comparable à une « purge intellectuelle », telle qu’il l’écrit dans son livre «  Immortelle Randonnée  ». Façon de dire que cette pratique ouvre sur une réflexion peut-être moins construite, mais davantage nourrie de perceptions.

    Au cours des prochains épisodes, on s’attardera volontiers sur le récit de Bernard Ollivier, président d’honneur de l’association Seuil, qui recourt à la marche dans une optique de réinsertion de jeunes détenus. Un podcast qui invite à l’évasion comme au retour sur soi.

    Podcast
    Valeurs Actuelles

    [Info VA] Dégradations à l’ENS de Paris : 22 militants d’ultragauche interpellés

    Une porte trouée, des graffitis sur les murs, du mobilier vandalisé… Au 45 rue d’Ulm, dans le 5e arrondissement de Paris, la salle de conférence de l’École normale supérieure (ENS) a subi de nombreuses dégradations commises par des étudiants et militants d’ultragauche, dans la nuit de vendredi à samedi 14 mai, indique une source policière.

    Les photos que Valeurs actuelles s’est procuré montrent des murs recouverts de tags : « Il reste des pavés à Paris », « A la Sorbonne ou ailleurs », « Ne jamais travailler ». Selon nos informations, la police a procédé sur place à 22 interpellations tôt ce matin.

    🔴 [Info @Valeurs] Ultragauche : la police a procédé à 22 interpellations dans la salle de conférence de l’Ecole normale supérieure (ENS), à Paris, ce samedi matin, indique une source policière. #Ulm pic.twitter.com/4AYDelgYeZ

    — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) May 14, 2022

    Sur Twitter, des comptes étudiants ont demandé du « soutien à l’ENS Ulm occupé », évoquant la présence de CRS bloquant les sorties du célèbre établissement, samedi matin. Sur le réseau social, un collectif antifasciste a également diffusé un communiqué des « occupant.es de l’ENS ».

    « Dans les suites du mouvement d’occupation en cours, nous occupons un amphithéâtre de l’ENS. La lutte ne doit pas mourir […]. Quelques policiers nous mettent la pression, mais nous ne voulons pas lâcher. Nous revendiquons la régularisation de tous les sans-papiers, la fin du travail et la démission de tous les policiers et de tous les gouvernements », écrivent-ils.

    Un acte de vandalisme qui rappelle l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, lorsque plusieurs centaines d’étudiants d’extrême gauche s’étaient mobilisés pour dénoncer le duel Macron-Le Pen, au second tour. Jeudi 14 avril, certains d’entre eux avaient dévasté les locaux de l’université de la Sorbonne, à Paris, et s’en étaient pris aux forces de l’ordre.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Britney Spears annonce avoir fait une fausse couche

    La superstar américaine de la pop, désormais délivrée de sa tutelle, avait révélé sa grossesse surprise le mois dernier.

    La superstar américaine de la pop Britney Spears, qui avait révélé une grossesse surprise le mois dernier, a annoncé samedi avoir fait une fausse couche, dans un message posté sur Instagram avec son compagnon Sam Asghari. «C'est avec la plus profonde tristesse que nous devons annoncer que nous avons perdu notre bébé miracle durant la grossesse», indique ce post de la chanteuse de 40 ans, déjà mère de deux enfants, et de son compagnon, 28 ans.

    À lire aussiBritney Spears a conclu un accord “historique” à 15 millions de dollars pour rédiger ses mémoires

    Le 11 avril, la chanteuse, révélée adolescente par plusieurs tubes planétaires dont «...Baby One More Time», en 1998, avait écrit sur Instagram: «J'ai fait un test de grossesse... Euh eh ben... J'attends un bébé». La nouvelle était tombée cinq mois après que la justice américaine à Los Angeles lui avait rendu le contrôle sur sa vie personnelle en mettant fin à la tutelle exercée principalement par son père Jamie Spears. La mesure avait été décidée en 2008 en raison de troubles psychologiques de la star, qui l'a qualifiée d'«abusive» et qui, selon elle, l'empêchait de retirer son stérilet contraceptif malgré son désir d'avoir d'autres enfants.

    Britney Spears et Sam Asghari, qui se sont connus en 2016, ont ajouté qu'ils «allaient continuer à essayer d'élargir leur jolie famille» et demandé qu'en attendant, on «respecte leur intimité en ce moment difficile». La chanteuse a déjà deux garçons, Sean and Jayden, avec son ex-mari Kevin Federline. Sam Asghari, que la chanteuse appelle volontiers son «mari», s'était réjoui de l'annonce de la grossesse dans un post séparé : «La paternité est quelque chose que j'ai toujours espéré et que je ne prends pas à la légère. C'est le job le plus important que j'aurai à faire».

    Avant son album, Kendrick Lamar change de visage dans un nouveau clip

    Kanye West, Will Smith, O.J. Simpson... Dans le clip du nouveau morceau The Heart Part 5, le rappeur californien utilise la technique du morphing pour prendre la physionomie de figures afro-américaines, dont plusieurs controversées.

    Mort de la légendaire cantatrice Teresa Berganza à 89 ans

    DISPARITION - Herbert Von Karajan éprouvait pour celle qui fut une Carmen de légende une immense admiration. La grande mezzo-soprano espagnole est décédée le 13 mai à Madrid.

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    Notre critique de Métèque, de Renaud: massacre en règle de la chanson française

    CRITIQUE - La voix brisée et chevrotante, au son d'une bien triste fanfare, Mister Renard célèbre son anniversaire avec un disque composé de reprises de Brassens, Reggiani, Montand ou Trénet.

    L'Humanité

    Athlétisme. Dans la course aux records, jusqu'où le pied humain peut-il suivre ?

    Actu

    L’arrivée des chaussures « magiques » à lame en carbone sur les pistes olympiques de l’été 2021 a soulevé de nombreuses questions et quelques inquiétudes. La technologie soumet-elle les pieds à des cadences infernales ?

    Etienne Bonamy

    La Ligue de diamant est conçue pour faire briller l’athlétisme mondial. Après deux saisons perturbées par la pandémie et les annulations répétées de meetings, celui de Doha, le 13 mai, annonce le retour à la normale. L’élite internationale, après les rendez-vous hivernaux, se dépêche de revenir courir au printemps.

    Avec une saison 2022 pleine de meetings, enfin, forte de la Ligue de diamant sur toute la longueur et de ses étapes estivales des Mondiaux à Eugene (Oregon) et des championnats d’Europe à Munich (Allemagne), la suite est attendue avec envie. Les réussites olympiques de l’été dernier ont aiguisé l’appétit autant que la technologie et l’utilisation des chaussures « magiques », avec une lame en carbone dans la semelle, a semé les questions.

    Une « course à l’armement »

    Après les records améliorés sur route par les marathoniens depuis plusieurs saisons, le débat a pris de vitesse les courses de fond sur piste, puis celles de sprint plus récemment. Point d’orgue, entre autres performances stupéfiantes, le record du monde du 400 m haies masculin, qui datait de juillet 1977, pulvérisé par le norvégien Karsten Warholm (45’’94) et ses deux poursuivants en finale olympique. Une « course à l’armement » qui a propulsé d’autres champions vers les sommets.

    La vitesse a-t-elle ses limites ? Après la technologie, le pied de l’athlète peut-il suivre la cadence sans risques ? Le débat affleure. Chez l’adulte, le pied est composé de 26 os, 20 muscles et 107 tendons portant tout le poids du corps et la mise en mouvement. Une mécanique de précision à entraîner avec soin. Plus vite, plus haut, plus fort, dit la maxime olympique. Jusqu’où ?

    « Notre pied est plus fort aujourd’hui parce qu’on l’entraîne mieux, c’est démontré par différentes études », explique Guillaume Thoreau, podologue du sport et entraîneur de jeunes en athlétisme. « En faisant travailler les muscles uniquement rattachés au pied, cela permet d’avoir un pied beaucoup plus tonique, prêt à plier davantage aux contraintes. C’est comme si on avait un amortisseur dessous. On arrivera forcément à une limite, mais après le corps va s’adapter. » D’autres techniques d’entraînement s’emploient pour renforcer les chaînes de musculation des membres inférieurs.

    Des blessures plus fréquentes ?

    « Comme tous les entraîneurs je pense qu’on peut toujours faire mieux dans le travail du pied, après, la raideur élastique d’un pied aura toujours une limite », ajoute Renaud Longuèvre, entraîneur de Ladji Doucouré (champion du monde du 110 m haies en 2005) et aujourd’hui patron de l’athlétisme israélien. « Ce n’est pas pour rien qu’Oscar Pistorius (1), avec ses lames en carbone qui restituent plus de force et d’énergie que le corps humain, en a tiré un avantage. On aura toujours une limite, celle de la physiologie, de l’articulation qui n’est pas aussi optimisée qu’un matériau comme le carbone. »

    L’apport technologique de ces chaussures dotées d’une lame en carbone soumet aussi les pieds de ses utilisateurs et utilisatrices à de nouvelles charges. Elles ont laissé courir la rumeur de blessures plus fréquentes. « C’est une interrogation qui va avec leur arrivée, reconnaît Renaud Longuèvre, on a peu de recul mais il faudrait regarder si, depuis qu’il y a des plaques en carbone, les tendons et les mollets souffrent plus. On peut légitimement se poser la question. Cela impose des sollicitations différentes. »

    Après un débat qui a échauffé l’athlétisme l’été précédent autour des pistes et, avant, dans les courses sur route, le cas des nouvelles chaussures, ceux qui les ont ou pas, l’hiver en salle a refroidi le sujet. Reste à permettre à l’organisme de suivre la cadence. « Ces chaussures donnent un surplus de quantité de foulées dans le sprint en ne changeant rien. Donc, une amplitude supérieure à chaque foulée », résume Renaud Longuèvre.

    L’effet trampoline

    Techniquement, avec ces paires aux pieds, les fréquences de travail s’accélèrent. « La qualité de la course pour le sprint, c’est la cadence, la fréquence de pas très importante mais les plus brefs possible. C’est comme ça qu’on peut lancer la machine. Un temps d’appui le plus court possible», détaille Guillaume Thoreau. D’où le travail musculaire qui renforce l’effet trampoline de la voûte plantaire et se trouve boosté par ces lames en carbone. Dompter ces chaussures « ailées » n’est pas à la portée de tous, même si commercialement les fabricants, après la publicité donnée par les exploits des champions, ont proposé leurs gammes aux amateurs de courses pédestres. « Les gens qui n’ont pas l’habitude de courir avec ces chaussures sont tous victimes de blessures, c’est sûr », prévient le podologue.

    Si World Athletics a déjà légiféré sur la technologie de ces chaussures (2) dès le printemps 2020, l’été 2022 pourrait annoncer que la vitesse, c’est dépassé.

    sportathlétisme
    Le Figaro

    Quatre nouveaux restaurants à découvrir d’urgence à Nice et ses environs

    Alice Bosio

    LA SÉLECTION DU FIGARO - À trois jours de l’ouverture du Festival de Cannes, tour de piste de ces tables orchestrées par des trentenaires qui dynamisent la région niçoise.

    Longtemps, la scène gastronomique de Nice et ses environs a fait figure de belle endormie, coincée entre la cuisine de terroir et les étoilés élitistes. Depuis quelques années, la donne a changé. Une nouvelle génération de chefs, passée par les capitales du monde, y pose ses couteaux avec des tables créatives qui tirent le meilleur des produits de saison de la Riviera comme de l’arrière-pays, s’efforçant de maintenir des prix accessibles.

    • Les Agitateurs (Nice)

    C’est justement l’inertie de la gastronomie niçoise qui a poussé Juliette Busetto, Samuel Victori et Pierre-Jean Arpurt à nommer - sans prétention - leur table, lancée il y a quatre ans à deux pas du port, Les Agitateurs. Pas même trentenaires, les trois amis des bancs de l’Institut Paul Bocuse cherchent à revenir dans le Sud, dont ils sont originaires. Ce sera finalement Nice, la ville de Pierre-Jean, qui de retour de Shanghaï prend en charge la gestion administrative, la salle et les vins. Samuel et Juliette, en couple comme en cuisine, sont passés par la maison Troisgros à Roanne, Le Bristol, d’Éric Frechon, La Pinède, La Réserve de Beaulieu ou encore Passage 53 et son chef nippon, à Paris.

    «Quand nous sommes arrivés à Nice, nous avons eu envie de faire bouger les lignes, d’agiter la foodosphère. Dans une ambiance simple, sans chichis, en s’appuyant sur les producteurs locaux», détaille Samuel, qui dirige désormais seul les cuisines - Juliette se chargeant de la communication et du Garde-Manger, leur seconde adresse, voisine, à la fois bistrot, traiteur, salon de thé et épicerie fine. Résultat: une étoile décrochée au Guide Michelin pour Les Agitateurs en 2021, confirmée cette année. Dans un cadre décontracté mais élégant, aux tons clairs, on déguste «un pied dans la Méditerranée et la garrigue, l’autre tourné vers l’horizon et le voyage.»

    À l’image, le soir de notre visite, d’excellents amuse-bouches voguant entre le Sud, l’Asie et le Levant: tartelette ultracroustillante garnie de taboulé bardé d’herbes fraîches à la libanaise ; beignet au chèvre, miel et lavande qui concentre la Provence en une bouchée ; brochette de poulpe grillé, crème de sésame et katsuobushi ; pomme dauphine, mayo et dernière truffe de la saison. La suite, au gré d’un «petit» menu en huit services, est à l’avenant: jeux de textures, gourmandise, générosité, fraîcheur et associations surprenantes sont au rendez-vous, comme pour ces asperges vertes pochées, sauces curry vert et kimchi, pickles et cacahuètes - un shot de Thaïlande -, cet assortiment de bouchées de la mer, dont une raviole de pomme de terre safranée et soupe de poissons de roche façon bouillabaisse ou ce rouleau de printemps aux gamberoni de San Remo ; ou encore cette pintade cuite à basse température, sauce Albufera, foie gras poêlé, jus et chapelure de peau de volaille, champignons - ultrasapide.

    Les desserts sont à la hauteur: rhubarbe, meringue et huile d’olive tout en fraîcheur et acidité ; chocolat sous toutes ses formes, glace lait ribot et caramel café, parfaitement équilibré. «J’aime cadencer le repas entre plats réconfortants et assiettes aux accords plus audacieux, explique le chef. 80 % des produits que nous utilisons viennent d’ici, mais nous ne nous interdisons pas les épices, les fruits exotiques et les goûts d’ailleurs. Notre but est de faire voyager les clients tout en restant dans un restaurant niçois.» Pari gagné.

    Les Agitateurs. 24, rue Bonaparte (Nice). Tél.: 09 87 33 02 03. Tlj sf mar., mer. et sam. (déj.). Menus: 49, 75 (déj.), 95 et 135 €.

    • Mallard (Nice)

    À dix minutes de là, plus au nord, le bistrot Mallard, un an d’âge lui aussi, reconnaissable à sa devanture bleu pétant, ne désemplit pas de toute la semaine. Pourtant ce quartier un peu terne du Palais des expositions rivalise difficilement avec les abords du vieux port susmentionnés, gratifiés de «petit Marais niçois» en référence à celui de la capitale. Mais la chaleur communicative de Guillaume Tran-tu, chef et propriétaire, et le réconfort procuré par les assiettes qu’il mitonne avec son copain Nino Vergez, rencontré au Louis XV, d’Alain Ducasse (Monaco), valent le détour!

    Ainsi nommé en référence à la locomotive à vapeur Mallard 4468, le restaurant envoyait dernièrement, dans un cadre moderne et chaleureux (tables en bois clair, déco chinée), de belles et grosses ravioles aux crevettes, bisque épicée et herbes fraîches, d’incontournables barbajuans crousti-moelleux (les raviolis frits aux blettes et ricotta monégasque), un scotch egg ultracroustillant, un modèle de saucisse purée, un vol-au-vent majestueux aux ris de veau, morilles et asperges vertes et des desserts canailles (riz au lait et rhubarbe, baba à l’armagnac). Un sans-faute qualité-prix.

    Mallard. 6, rue Maraldi (Nice). Tél.: 09 85 04 99 17. Tlj sf dim. et lun. Carte: 35-65 €.

    • Spelt (Tourrettes-sur-Loup)

    Mais la dynamique gastronomique de la région ne se limite pas à la capitale azuréenne. S’en convaincre au cœur du charmant village médiéval de Tourrettes-sur-Loup, où le vençois Raphaël Grima et Marion Luque-Bouvier ont inauguré leur Spelt il y a deux ans. Passé par de belles maisons - en cuisine chez Gérard Besson, Michel Rostang, Taillevent, à Paris et Londres, pour lui ; en pâtisserie au Meurice, au Raphaël, chez Taillevent et Robuchon pour elle - le couple s’est installé «pour se rapprocher de la nature, un retour aux sources, mais aussi pour ouvrir le restaurant dont (ils) rêvai(en)t: simple, de saison, à des prix accessibles, mais bien fait, basé sur des ingrédients de qualité, sans gaspillage.»

    Avec une vue splendide sur les collines et montagnes alentour, le lieu au cadre élégant et lumineux, doté d’une terrasse fleurie, fonctionne à double détente: bistrot raffiné avec formule à prix doux au déjeuner, table gastronomique le soir. Ce midi-là (la carte change tous les quinze jours), chaque assiette démontrait une réelle maîtrise des sauces et des jus qui donnait envie de revenir tenter l’expérience du dîner en six temps: vitello tonnato, câpres et noisettes ; asperge blanche mimosa, sauce hollandaise ; lieu jaune, carottes et sauce agrumes ; suprême de volaille rôtie, purée de brocoli, asperges vertes et jus de volaille… Qui culminait avec le plat signature de la maison, servi midi et soir, toute l’année: le risotto d’épeautre au homard, créé à l’époque du 110 de Taillevent London (spelt signifiant «épeautre» dans la langue de Shakespeare) - la céréale à la mâche enivrante baignant dans une bisque moelleuse et parfumée.

    Des assiettes délicates, au dressage soigné, tout aussi réussies côté sucré, comme cette mousse au chocolat 70 % tiède et sorbet chocolat, ou ce clafoutis et son sorbet à la rhubarbe d’une fraîcheur acidulée. Marion sert aussi, le soir, une mignardise signature, le kalamansi en trompe-l’œil, à la manière de Cédric Grolet, pour qui elle a travaillé. D’ici janvier, le duo, qui se fournit pour l’instant chez une maraîchère du coin, devrait lancer son propre potager avec un paysagiste du village: «Tourrettes a un microclimat plus frais qu’en bord de mer, on va pouvoir faire pousser tout un tas de légumes et choisir nos variétés, même des avocats!»

    Spelt. 6, Grand’Rue (Tourrettes-sur-Loup). Tél.: 09 86 26 63 79. Tlj sf dim., lun. et mar. Menus: 24, 29 € (déj.) et 58 €.

    • So’Mets (Beaulieu-sur-Mer)

    Retour au bord de la grande bleue, à Beaulieu-sur-Mer. C’est ici qu’Anne-Sophie Sabini, 34 ans, a inauguré en janvier So’Mets (traduction: «les mets d’Anne-Sophie»). La jeune chef originaire de Lyon affiche elle aussi un solide CV: Robuchon à Paris, La Pinède avec Arnaud Donckele à Saint-Tropez, puis La Table, le bistrot de La Réserve, déjà à Beaulieu. «Après six ans à La Table, j’ai eu envie de faire la même chose, mais chez moi. Et de montrer qu’on pouvait ouvrir un restaurant moderne et convivial proposant de bons plats à partir de produits de qualité, souvent bio, à des prix honnêtes, adaptés au plus grand nombre.»

    Deux ans de réflexion et quatre mois de travaux - qu’Anne-Sophie a gérés elle-même, jusque dans la décoration de la salle - ont été nécessaires pour ouvrir ce bistrot haut de plafond au chic épuré, où les légumes et l’huile d’olive jouent les vedettes d’une cuisine généreuse mais légère, portée par des jus et des bouillons voyageurs pleins de saveurs: pizzettes à pâte fine richement garnies ; asperges vertes, céleri-rave confit, fraises, épi de maïs grillé et sauce aux agrumes ; cabillaud rôti, crevettes marinées au gingembre, gnocchi et jus de crustacés aux herbes, ou encore cette spectaculaire île flottante ultra-aérienne, créée à l’époque de La Réserve, qui nécessite de battre les blancs d’œufs pendant 40 minutes avant cuisson. Un nuage à croquer qui n’attend que vous.

    So’Mets. 5, rue du Lieutenant-Colonelli (Beaulieu-sur-Mer). Tél.: 09 88 33 82 45. Tlj sf lun. et mar. Menus: 19 et 23 € (déj.). Carte: 40-60 €.

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    France24 - Monde

    Ukraine : la communication offensive de Zelensky en guerre contre l’oubli

    Publié le : 11/05/2022 - 17:28

    Aude MAZOUE Suivre

    Après les visioconférences devant de nombreux parlements nationaux, Volodymyr Zelensky s’est adressé, mercredi, pour la première fois, à des étudiants de Sciences-Po Paris. Faut-il voir dans cette nouvelle intervention le signe d’un essoufflement de la communication du président ukrainien après deux mois et demi de guerre contre la Russie ? Éléments de réponse.  

    "La principale arme de Volodymyr Zelensky, c’est son image", lâche Arnaud Mercier, professeur en information et communication à l’université Paris-Panthéon-Assas. Après s’être exprimé devant le Congrès américain, le parlement européen ainsi que de nombreuses instances politiques dans le monde, et moins politiques comme la cérémonie des Grammy Awards, pour plaider la cause de son pays, le président ukrainien a choisi de s’adresser, mercredi 11 mai, à des étudiants - une première. Ceux de Sciences-Po, de l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP), de l’École polytechnique et de l'Institut national du service public (INSP) plus précisément. Selon le service de communication des établissements universitaires, l’intervention a été initiée par l’ambassade d’Ukraine, qui a contacté plusieurs institutions françaises dans le but de "s’adresser à un maximum de gens. Et cela passe par des étudiants et les grandes écoles. C’est une nécessité". 

    Le président ukrainien @ZelenskyyUa a choisi la France et ses universités pour s'exprimer pour la première fois devant des étudiants.À Sciences Po, aujourd’hui, ils sont des centaines à être venus l'écouter. Suivez #60minZelensky en direct ➡️ https://t.co/ZIqphkiS3o pic.twitter.com/rtBoQ2I5Ig

    May 11, 2022

    Rien d’étonnant à ce que le chef d’État ukrainien intervienne auprès d’étudiants, quand on sait qu’il a embauché une armada de communicants juniors et jeunes diplômés fraîchement sortis d'universités européennes ou américaines pour gérer son image et sa communication. En somme, son entourage professionnel se compose essentiellement de "jeunes gens baignés dans une culture post-soviétique, mais ils ont pour eux la modernité de cette génération très versée dans les réseaux sociaux, les nouveaux médias. Cette double culture leur donne des armes communicationnelles très puissantes", expliqué à France Inter le chercheur en communication politique Alexandre Eyriès.  

    Guerre d’usure  

    Cette intervention auprès d’étudiants livre, en outre, deux enseignements sur la stratégie de communication de Volodymyr Zelensky. Le premier est qu’"en s’adressant à la jeunesse, il sait que la guerre va désormais s’opérer dans un temps long, estime Arnaud Mercier. Parler à l’élite de la jeunesse, c'est en quelque sorte chercher à imprégner les esprits des futurs décideurs de demain afin qu’ils soient à jamais marqués du sceau de la cause ukrainienne et prennent même plus tard les meilleures décisions à son endroit." Le deuxième, - n’en déplaise aux étudiants de Sciences-Po -, traduit aussi un essoufflement de sa communication. "Volodymyr Zelensky a écumé les tribunes les plus prestigieuses partant du puissant Congrès américain jusqu’aux parlements moins influents comme le taïwanais. En s’exprimant à présent devant des étudiants, on voit qu’il a fait le tour des décideurs et se rabat sur des cibles plus modestes. Les étudiants de Sciences-Po ont beau être les décideurs de demain, ils n’ont aujourd’hui aucun pouvoir sur les décisions prises aujourd’hui dans le conflit".  

    Ce faisant, Volodymyr Zelensky poursuit surtout sa stratégie qui consiste à occuper le terrain médiatique coûte que coûte. Mais à force d’intervenir à tout-va, sans rien de neuf à apporter au débat, le "discours s’émousse, reconnaît le professeur. À trop vouloir parler, on devient inaudible". Au 77e jour de guerre entre Kiev et Moscou, "le conflit s’est installé dans une routine, il n’y a plus l’indignation des débuts vis-à-vis du sort de l’Ukraine, on sent une usure et, à terme, un risque de désintérêt", constate Arnaud Mercier.  

    "Même les pierres pleurent" 

    Dans ce contexte, il n’y a dès lors que deux seules possibilités, selon l’expert : avoir une communication politique classique où l’on ne s’exprime dès lors que l’on a une annonce à faire, ou maintenir une communication offensive pour ne pas sombrer dans l’oubli. "Sa cellule de communication a dû arbitrer entre deux risques. Elle a opté pour la stratégie du moins pire".  

    Néanmoins, lors de sa visio-conférence auprès des étudiants de Sciences-Po, il semble que le leader en guerre ait tenté de renouveler le code de ses interventions. Soucieux d’instaurer un dialogue avec les étudiants, il s’est, cette fois, prêté à un jeu de questions-réponses, en soumettant lui aussi une série de questions aux jeunes intervenants, leur demandant notamment ce qu’ils pensaient de la posture de l’Otan ou des agressions russes. Vêtu de son désormais habituel tee-shirt kaki militaire, il s’est en outre aventuré sur le terrain plus personnel du ressenti. "Comment je vis cette guerre ? Je ne sais pas. Je donne tout ce que j’ai - mon cerveau, mon temps - pour obtenir la victoire, la liberté de l’Ukraine. Car tout perd son sens, même les pierres pleurent, quand on perd ses enfants, on perd la raison de vivre", a répondu le président de l’Ukraine.  

     

    Comment je vis cette guerre? Je ne sais pas. Je donne tout ce que j’ai - mon cerveau, mon temps - pour obtenir la victoire, la liberté de l’Ukraine. Car tout perd son sens, même les pierres pleurent, quand on perd ses enfants, on perd la raison de vivre @ZelenskyyUa @sciencespo pic.twitter.com/hlb2nHMyBJ

    May 11, 2022

    Les universités, un espace de communication infini 

    Enfin, en s'exprimant devant un parterre d’étudiants, le président s’est ouvert de nouvelles perspectives de communication. "Contacter les universités, c’est aussi s’offrir de nouveaux forums pour plaider sa cause et certainement trouver un public acquis à sa cause. Il n’est désormais maintenant pas impossible de le voir intervenir dans de nombreuses autres universités comme Yale, Berkeley, Stanford ou Oxford", conclut Arnaud Mercier.

    Car la guerre est loin d’être finie. Sur le terrain, les combats restent intenses dans le sud et l’est du pays. À Marioupol, des centaines de soldats restent dans l’aciérie Azovstal alors que la ville est tenue par les Russes. Ces derniers semblent s’éloigner de la ville de Kharkiv. Mardi 10 mai, les renseignements américains ont prévenu que la guerre en Ukraine pourrait se prolonger et n'écartent pas le scénario d'une escalade ou d'une extension du conflit à la Transnistrie voisine.

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    France24 - Monde

    Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique

    Publié le : 10/05/2022 - 18:54

    Aude MAZOUE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

    La menace d’une sécheresse plane sur la France. Avant même le début de l'été, quinze départements sont déjà soumis à des restrictions d'eau. Les agriculteurs assurent d’ores et déjà que la période actuelle aura un impact sur les cultures. Décryptage.

    Chacun se refuse à ce stade à parler de catastrophe. Mais tous les signes d’une sècheresse record sont là. La FNSEA, syndicat agricole majoritaire, a dressé, mardi 10 mai, un constat alarmiste : "Aucune région n'est épargnée. Chaque jour qui passe, on voit des sols se craqueler. Hier, j'étais chez un agriculteur du Puy-de-Dôme, il arrose son blé. Si cela continue comme ça, ceux qui ont la possibilité d'irriguer vont s'en sortir, les autres auront des baisses de rendement dramatiques", a prévenu Christiane Lambert, sa présidente à l'AFP. "Depuis octobre-novembre, il y a d'énormes sécheresses au Portugal et en Espagne, qui remontent en Occitanie et en Provence et le long de la vallée du Rhône. Ce qui est inhabituel en cette saison, c'est que la sècheresse touche des régions au nord de la Loire", a-t-elle poursuivi. 

    >> Climat : une inquiétante sécheresse en Espagne et au Portugal, en plein hiver

    De nombreux secteurs touchés

    Même constat d’urgence au ministère de l'Agriculture. "Les cultures d'hiver, comme le blé ou l'orge, qui sont aujourd'hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements", indique-t-on rue de Varenne. Le temps sec et chaud de la fin avril et de ce début mai pourrait aussi, s'il perdure, affecter les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, ainsi que les fourrages indispensables pour nourrir les bêtes. 

    Les risques encourus vont au-delà des pertes agricoles. "Outre l’agriculture, la sécheresse a un impact considérable sur de nombreux autres secteurs comme les bâtiments, explique Emma Haziza, hydrologue. On voit de plus en plus de maisons s’effondrer. C’est un phénomène nouveau en France. Ces préjudices coûtent bien plus chers que les inondations et vont avoir à plus long terme d'importantes conséquences économiques. Par ailleurs, la sècheresse a aussi des répercussions sur la production énergétique. Les centrales nucléaires ont en effet besoin d’importantes quantités d’eau pour refroidir les réacteurs." 

    La sécheresse, première conséquence visible du dérèglement climatique

    En cause, la hausse des températures enregistrées au printemps et un mois d'avril "en déficit de 25 % de pluviométrie". Pour Météo-France, cet "épisode de chaleur" est "remarquable par sa précocité, sa durabilité et son étendue géographique". Mais la sècheresse s’explique surtout par les très faibles précipitations de cet hiver. En soit, "ce nouvel épisode de sècheresse est exceptionnel mais pas inédit, indique Emma Haziza. En revanche, ce qui est nouveau, c’est ce déficit de pluie observé lors des quatre mois d’hiver. Ajouté à des températures élevées pour la saison, les nappes phréatiques n’ont pas pu se remplir. On aboutit alors très vite à une phase critique sachant que l’on n’a même pas encore abordé l’été."  

    #Sécheresse | ⭕ 15 départements ont d'ores et déjà mis en place des mesures de restriction pour l’eau.Découvrez comment agir à votre échelle ⤵️https://t.co/VwEimLQJv3

    May 10, 2022

    L’hydrologue est formelle : "Le manque de pluie est directement lié au changement climatique, il n’y a plus aucun doute à avoir. La sècheresse en est l’une des premières conséquences visibles. On constate seulement aujourd’hui que le phénomène arrive de plus en plus vite et prend chaque année plus d’ampleur. C’est notamment la première année que le France fait face à une sécheresse éclair", un phénomène jusque-là constaté dans les pays chauds, qui assèche les sols et les récoltes en seulement cinq jours.  

    Toutes les régions ne sont pas égales face à ce phénomène. "On constate que les nappes phréatiques de certains territoires sont très réactives et parviennent facilement à se remplir quand d’autres ne se remplissent pas". Ainsi, les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, le pourtour méditerranéen, le Grand-Est ainsi que toute la région Poitou-Charentes sont particulièrement touchés par le manque d’eau. "Mais on voit bien qu’aujourd’hui, même les régions qui se pensaient épargnées par la sècheresse comme le Nord de la France, ou la Belgique ou encore le Nord de l’Europe commencent elles aussi à en subir les effets", poursuit la scientifique.  

    Des mesures d'urgence, mais surtout la nécessité de s'adapter

    Pour parer à l’urgence, quinze départements ont d’ores et déjà été soumis à des restrictions. Elles vont de l'incitation à des économies d'eau (stade de vigilance) à l'interdiction d'arrosage des jardins ou des champs à certaines heures (alerte), pouvant aller jusqu'à la réduction de 50 % des prélèvements d'eau à des fins agricoles ou à l'interdiction totale de prélèvements d'eau pour laver sa voiture ou arroser les espaces verts (alerte renforcée). 

    À l'issue de réunions avec les agences de l'eau et les professionnels du monde agricole, les ministères ont également annoncé que le guichet "Troisième révolution agricole", ouvert en avril pour aider les agriculteurs à faire face au changement climatique et initialement doté de 20 millions d'euros, allait être abondé "de 20 millions supplémentaires". 

    🌡 Depuis mars, plusieurs départements subissent déjà la sécheresse : avec la hausse des températures des prochains jours, ce phénomène et ses conséquences risquent de s'aggraver.↪ Ayons les bons réflexes pour économiser l'eau : https://t.co/BabqY7Cxbe@b_abba @J_Denormandie pic.twitter.com/nCbi0CHqxi

    May 10, 2022

    Fin avril, le gouvernement avait également annoncé que les agences de l'eau pourraient dépenser 100 millions d'euros supplémentaires pour aider les filières agricoles à s'adapter au changement climatique ou créer des retenues d'eau. 

    Pas sûr que ces mesures suffisent à endiguer le phénomène. "Aujourd’hui, tout le système s’emballe, on est entrés de plain-pied dans le changement climatique, estime Emma Haziza. Il faut réenvisager notre modèle à long terme, repenser notre territoire et sortir du modèle productiviste qui a notamment entraîné la déforestation".  

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    L'Humanité

    Ceferin siffle la fin du match pour la Super Ligue

    Football Le projet de Super Ligue, une compétition privée qui a failli faire imploser le football européen l’an dernier, aurait, selon Aleksander Ceferin, le président de l’UEFA, du plomb dans l’aile. Alors que trois clubs – la Juventus Turin, le Real Madrid et le FC Barcelone – clament toujours leur ambition de faire aboutir ce tournoi, le président de l’UEFA veut de son côté siffler la fin de la partie. « D’abord, je n’aime pas l’appeler Super Ligue, parce que c’est tout sauf une Super Ligue », a-t-il expliqué avant d’affirmer : « Je pense que ce projet est terminé pour de bon, ou pour au moins vingt ans. » S’il n’a pas souhaité commenter l’éventuelle reprise de la procédure disciplinaire de l’UEFA contre les trois mutins, il a tout de même précisé qu’ils peuvent toujours créer leur propre compétition, « mais, bien sûr, dans (le) règlement (de l’UEFA), si vous disputez une autre compétition, vous ne pouvez disputer la nôtre ». Voilà qui a le mérite d’être clair. é. S.

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    After 200 Years of Neutrality, Sweden Weighs Joining NATO

    Troops with the Gotland regiment of the Swedish army, during a training routine on Gotland island this week.Credit...

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    Russia’s invasion of Ukraine created new fears, and the Swedes, dragged along by Finland, are expected to apply, reluctantly, to join the alliance and its collective defense.

    By Steven Erlanger

    Photographs by Sergey Ponomarev

    TOFTA, Sweden — The Gotland regiment of the Swedish Army was going through its paces, practicing how to use its Swedish-designed lightweight anti-tank missiles, the NLAWs, that are proving so effective in Ukraine.

    The regiment, which was resurrected in 2018 on this strategic island that helps control the air and naval space of the Baltic Sea, is in the process of rebuilding with the aim of expanding to 4,000 soldiers from the current 400 — still a far cry from the 25,000 that served here during the Cold War.

    In a major recalculation of its security posture precipitated by the Russian invasion of Ukraine, Sweden is relearning how to be a military power. And pulled along by its strategic partner, Finland, it is about to apply to join NATO, ending more than 200 years of neutrality and military nonalignment.

    The new commander of the Gotland regiment, Col. Magnus Frykvall, has a clear view of this mission to rebuild Sweden’s defenses, as well as the importance of the island his regiment is guarding. “If you own Gotland, you can control sea and air movement in the whole of the south Baltics,” he said.

    To join NATO is a political decision, Colonel Frykvall, 47, said, but he favors it. “Cooperation is one thing, but an alliance is something else,” he said. “An alliance means you have guarantees.”

    A parliamentary report presented on Friday by Sweden’s foreign minister, Ann Linde, said that its membership in NATO, alongside Finland, would have a deterrent effect in northern Europe, although the analysis also cautioned that retaliatory measures from Russia could not be ruled out in the transition period if Sweden applies for membership in the alliance.

    One of Colonel Frykvall’s troops, Pvt. Sara Karlsson, 20, an artillery specialist, said that “every soldier here now feels that we’re making a difference, and I feel it in my colleagues too, a new sense of responsibility.”

    The world is dangerous, and there is always a war somewhere, she said. “But Ukraine is not far from Gotland, and we can feel it.”

    If Russia’s annexation of Crimea in 2014 was a quiet wake-up call, its bloody, full-scale invasion of Ukraine in February was a five-alarm fire.

    “We had our dream and now it’s time to wake up,” said Robert Dalsjo, director of studies at the Swedish Defense Research Agency. “The dream is ended.”

    Sentiment in Finland, having fought two wars against the Soviet Union, has swung massively in the last six months in favor of joining NATO, guided by Sauli Niinisto, its president.

    Now, nearly 80 percent of Finns support joining, compared with only 20 percent before the war. On Thursday, Mr. Niinisto and Prime Minister Sanna Marin made public their support for Finland’s application, with a parliamentary vote expected on Monday.

    But in Sweden, the debate is more of a psychodrama within the ruling Social Democratic Party, with Prime Minister Magdalena Andersson ruling out NATO membership for Sweden as late as March 8, after the Russian invasion. But by mid-April, her position had evolved.

    “There is a before and after 24 February, the security landscape has completely changed,” she said. “Given the situation, we have to really think what is best for Sweden and our peace in this new situation.”

    The Swedish public has followed along, with 52 percent now favoring joining NATO, especially if Finland joins, up from about 27 percent before the war.

    On Sunday, after discussions with members from all 26 of the country’s districts, the Social Democrats will announce their decision, said Kenneth G. Forslund, a member of the party executive and chairman of the Parliament’s Committee on Foreign Relations. The consensus is that the party will reluctantly back joining NATO alongside Finland.

    “We and the Finns belong together,” said Carl Bildt, a former prime minister. “If we were outside on our own, we would be a 1960s nostalgia museum.”

    Few analysts in either country doubt that the two countries will apply jointly, and that NATO will rapidly accept. Both Washington and London — Washington quietly, London loudly — have provided bilateral security assurances to both countries while their applications are ratified.

    For Sweden and Finland, “times have changed,” said Bjorn Fagersten of the Swedish Institute of International Affairs. “It’s a new normal, a new world.”

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    After the collapse of the Soviet Union, Stockholm decided that war was a thing of the past. It removed nearly all of its forces from Gotland, and reduced the national army by around 90 percent and the navy and air force by about 70 percent. It was a decision that a retired colonel, Mats Ekeroth, who runs a military museum on Gotland, dismissed as “absolutely idiotic.”

    The last time Gotland was invaded was in 1808 — by Russia. The 1,800 Russians were driven off in a month, but, as a parting shot, Russia wrested Finland away from the Swedes. Only six years later, in 1814, Sweden fought its last war.

    So Russia has always been a looming presence in the Nordic countries. Russia’s fleet in Kaliningrad is only 200 miles away, and so are its Iskander nuclear-capable missiles.

    FINLAND

    NORWAY

    Stockholm

    GOTLAND

    ISLAND

    sweden

    LATVIA

    Copenhagen

    Baltic Sea

    RUSSIA

    denmark

    Kaliningrad

    poland

    100 miles

    By The New York Times

    “Suspicion of Russia goes back a long time, some 700 years,” said Niklas Granholm, also of the Swedish Defense Research Agency. He added: “This war against Ukraine won’t be forgotten for a couple of generations, that this is what Russia is really like.”

    People were chilled even before the invasion, when President Vladimir V. Putin of Russia warned Sweden and Finland of “retaliation” should they join NATO.

    “Putin’s direct threats have had the opposite effect,” said Mr. Dalsjo. “The perceived threat level has really risen,” driving both nations toward joining NATO.

    Sweden’s international reputation is one of neutrality, peacekeeping, nuclear disarmament, gender equality and a “feminist foreign policy.” Swedes in general, as Mr. Bildt joked, “consider ourselves the enlightened voice of humanity.”

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Two countries inch closer to NATO. The foreign ministers from Sweden and Finland are poised to meet with their NATO counterparts to discuss the prospect of joining the alliance. In apparent retaliation, Russia halted exports of electricity to Finland after saying that a NATO expansion would pose a threat to its own national security.

    A possible spoiler? A day after President Recep Tayyip Erdogan of Turkey suggested that he would be reluctant to welcome Finland and Sweden into NATO, a spokesman for the leader said the country was not trying to block the two nations’ potential membership in the alliance, but rather ensure that all members’ security concerns are considered.

    On the ground. Russia’s military offensive in eastern Ukraine remains stalled, and the Ukrainians are on the offensive around the northeastern city of Kharkiv. Ukraine’s defense minister warned that the war had entered a “new, long phase” with “extremely tough weeks” ahead.

    War crime case. The Ukrainian judicial authorities began a case against a Russian soldier accused of shooting a civilian. It is the first trial involving a suspected war crime by a Russian service member; the victim was a 62-year-old man on a bicycle in a village in Ukraine’s Sumy region.

    But its changes are not as sudden as they appear. Even under Olof Palme, whose sharp criticism of the Vietnam War annoyed Washington, Sweden had a working relationship with Moscow but also a close, quiet, bilateral defense relationship with the United States.

    It was a secret relationship for many years, known as “the hidden alliance,” though it was revealed to Moscow by a prominent Swedish spy. As Mr. Bildt said, “it was a policy known to the Russians but not to the Swedes.”

    Fighting for nuclear disarmament and peace while trying to “build bridges” to Moscow was not contradictory to ensuring Sweden’s ability to defend itself with American and British help.

    Indeed, while promoting disarmament, Sweden is quietly one of the world’s largest arms manufacturers per capita, with important companies like Saab, which makes fighter jets, and Bofors, now a part of Britain’s BAE Systems.

    Sweden also became a major exporter of arms; in 2021, its arms industry exported $2 billion worth of weapons despite restrictions on selling to dictatorships or countries at war — Ukraine now being a major exception.

    After the collapse of the Soviet Union, both Sweden and Finland moved closer to the West, dropping neutrality to apply to join the European Union in 1992 and NATO’s Partnership for Peace program in 1994, while remaining militarily nonaligned. Both countries join NATO exercises.

    But even if Russia came to consider both countries effectively part of the Western alliance, defense cooperation and assurances are not guarantees — certainly not of the kind provided by NATO’s Article 5, which commits member states to collective defense.

    “Basically we were paying the costs but without the benefits of Article 5, and we weren’t fooling Russia,” said Mr. Fagersten. “We were as aligned to NATO as any nonmember could be.”

    But the coming decision has caused anguish among many Swedes, worried that membership in a nuclear alliance will limit Sweden’s ability to press for nuclear disarmament, arms control and peaceful resolution of disputes.

    “This is not how you build peace and security,” said Gabriella Irsten of the Swedish Peace and Arbitration Society, which sharply condemns the Russian invasion but opposes NATO membership. “You create security together with your enemy — if your enemy is not secure, you are not.”

    Nonalignment has served Sweden well “and kept us safe,” she said, so it seems wrong to dump it now.

    “I also feel it would be a loss of our history,” she said. “We worked for so long with a view of how to build peace, and now that’s being thrown into the garbage without real discussion and with all this fear.”

    Both the Greens and the Left Party oppose NATO membership for similar reasons.

    Marta Stenevi of the Greens said that the Russian invasion meant “a re-evaluation of our positions on defense and security,” but called for better Swedish defense and closer cooperation with NATO rather than membership, “which comes with certain obligations,” like going to war in a crisis it does not choose.

    And then there is the daunting possibility, she said, of a return to power of former President Trump.

    “We want to actively participate in the crises we choose,” Ms. Stenevi said. “To keep a strong voice for peace and democracy is easier outside the alliance.”

    Christina Anderson contributed reporting from Bastad, Sweden, and Johanna Lemola from Helsinki, Finland.

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    Le Figaro

    10 fleurs d'intérieur parfumées

    Aude Godfryd

    10 fleurs d’intérieur parfumées

    Pour embaumer votre habitation, rien de tel que le parfum naturel des fleurs, de la rose à la pivoine, en passant par la Belle-de-nuit. Sélection.

    De la couleur et aussi un effluve floral pour faire de votre maison un lieu chaleureux. De jour comme de nuit, certaines fleurs laissent échapper un doux parfum aux notes de miel ou de rose. (Re)découverte.

    La rose

    La classique. Son doux parfum, associé à l'une de ses nombreuses palettes de couleurs, en fera un élément majestueux dans votre salon ou votre cuisine. Selon son espèce, lorsque la fleur est en bouton, elle dégage une odeur musquée, fruitée (agrumes, framboise, poire) ou parfois épicée.

    Lire le dossierRoses et rosiers : tous nos conseils

    Le gardénia

    Ses fleurs peuvent être simples ou doubles selon l'espèce, de couleur blanc crème entourées d'un feuillage vert sombre brillant et à l'odeur légèrement vanillée. Le gardénia nécessite un entretien régulier et doit être arrosé modérément. De plus, il apprécie le terreau et l'engrais organique.

    La pivoine

    À condition de changer son eau quotidiennement, entre ses nombreux pétales qui se déploient au fur et à mesure formant de volumineuses boules blanches, rose poudré ou rose fuchsia, un bouquet de pivoines orne parfaitement un intérieur. Son parfum, selon son espèce, oscille entre celui de la rose, du muguet, voire parfois du citron.

    À lire aussiPivoines: comment les faire fleurir à coup sûr

    L'orchidée

    Au sommet de sa hampe, les fleurs de l'orchidée, qui trônent à son sommet dégagent un parfum doux, de la vanille à la cannelle, parfois du musc, de la jacinthe ou de l'anis, selon l'espèce. De nature tropicale, un environnement humide sera nécessaire avec un arrosage hebdomadaire, à proximité du soleil et en prenant soin de laisser les racines dans un pot transparent.

    À lire aussiOrchidées : 10 erreurs à éviter

    La lavande

    L'odeur de l'été par excellence. L'odeur de la lavande rappelle celle du romarin et de la bergamote. Fraîche ou séchée, elle trouve sa place aussi bien sur une table que dans des petits pochons déposés dans les placards pour diffuser son parfum.

    À lire aussiLavande, le parfum de la Méditerranée

    Le géranium

    Installé devant la fenêtre, le géranium saura égayer votre habitation avec ses fleurs rouge flamboyant ou rose bonbon, qui ressortent dans le feuillage. Il émane de cette fleur un parfum proche de celui de la rose, le citron et parfois… du poivre. Le géranium doit être arrosé régulièrement, mais sans excès, quand la terre est sèche.

    À lire aussiVrai ou faux : combattez les idées reçues sur le jardin

    Le bégonia

    Cette plante d'ornement originaire d'Amérique du Sud peut se cultiver en pot, à condition d'être tenue loin du froid pour favoriser la venue de ses fleurs simples, du blanc au rouge aux parfums de rose ancienne ou de citron pour certaines.

    La Belle de nuit

    Appelée aussi merveille du Pérou, cette plante vivace, vient d'Amérique latine. Il est préconisé de la déposer au soleil ou à mi-ombre. Avec son feuillage touffu, ses fleurs, telles des trompettes dont les coloris varient du jaune au rose, ont pour particularité de s'épanouir à la fin de l'après-midi en délivrant un parfum capiteux avant de faner au petit matin.

    À lire aussiQue faire dans son jardin en été ?

    Le chèvrefeuille

    Cette plante grimpante voit ses fleurs tubulaires, avec une teinte du jaune clair au rouge pourpre, se déployer durant la saison estivale. Son parfum dont le parfum rappelle le jasmin. Elle s'épanouit au soleil et avec un arrosage régulier, dans un pot dont la terre a un pH neutre.

    L'héliotrope

    Cette plante vivace péruvienne fleurit jusqu'à la fin de l'été. Blanches, violettes, voire bleues, ses fleurs déposées au soleil et dans une terre humide avec un peu d'engrais déploieront un parfum raffiné floral et vanillé.

    Que deviennent les animaux dans les successions ?

    Un chien ou un chat peuvent-ils hériter de leur maître ? La question peut paraître farfelue, mais elle se pose en réalité dans de nombreux cas de fin de vie lorsque l'animal demeure le dernier compagnon du défunt.

    Comment nettoyer les oreilles de son chat ?

    Nettoyer les oreilles de votre chat est un geste d'entretien à ne pas négliger, au même titre que l'hygiène bucco-dentaire. Réalisé à intervalles réguliers, cet acte minimise les risques d'infection auriculaire et évite l'apparition de pathologies telles que les otites. Comment devez-vous procéder ?

    Fleurissez votre potager pour l’été

    AU JARDIN CE WEEK-END - Fleurs et légumes font souvent bon ménage. Avec le retour du soleil, capucines, soucis, cosmos et tant d’autres redonneront des couleurs au potager tout en redressant le moral en berne des jardiniers, échaudés par les intempéries.

    L'Humanité

    Un retour sur terre judiciaire pour le FC Nantes

    Football La fête aura été de courte durée pour le Football club de Nantes, tout du moins pour ses dirigeants. À peine quelques jours après la victoire du club ligérien en Coupe de France, trois collaborateurs du président Waldemar Kita et de son fils Franck ont passé plusieurs heures dans les locaux de la police judiciaire de Nantes, dans le cadre d’une enquête sur des transferts de joueurs. L’enquête, sur laquelle très peu d’informations ont filtré, porte sur des commissions versées lors du transfert de plusieurs joueurs. Des perquisitions avaient déjà été menées en décembre 2020 en lien avec cette même enquête au siège du club, au sein du centre d’entraînement de la Jonelière. Parallèlement, Waldemar Kita est visé depuis 2017 par une autre enquête, menée par le Parquet national financier et portant sur des soupçons de fraude fiscale. Ceci expliquant cela, la rumeur court depuis plusieurs jours que Kita pourrait revendre son club à hauteur de 80 millions. Affaires à suivre… é. S.

    France24 - Monde

    Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux

    Publié le : 11/05/2022 - 18:17

    Leela JACINTO Alice BROGAT

    À l’apogée de leur pouvoir, les membres de la famille Rajapaksa occupaient tous les postes clé au Sri Lanka : président, Premier ministre, ministres des Finances et de l’Intérieur. Mais au moment où le clan semblait invincible, une crise économique, qu’il a lui-même provoqué, l’a conduit à sa perte. Cela signifie-t-il pour autant la fin de la dynastie politique la plus puissance d’Asie du Sud-Est ?

    Le Sri Lanka au bord du chaos : des manifestations pacifiques contre le gouvernement ont basculé cette semaine dans la violence alors que de nombreux symboles du pouvoir de la famille Rajapaksa, aux manettes depuis près de 20 ans, ont été pris pour cible.

    Le 9 mai, une foule en colère s’est notamment abattue sur la résidence du Premier ministre à Colombo, conduisant l’armée à mener, avant l’aube, une opération de sauvetage de Mahinda Rajapaksa et de sa famille. Le Premier ministre avait déjà remis une lettre de démission à son frère cadet, le président, ouvrant la voie à un nouveau "gouvernement d’union nationale". 

    Au même moment, dans la province d’Hambantota, des manifestants ont attaqué le Musée Rajapaksa, situé dans le village familial ancestral de Medamulana. Deux statues de cire représentant les parents Rajapkasa ont été détruites ainsi que des bâtiments et la maison familiale située à proximité du musée. 

    Une situation inimaginable, il y a à peine deux ans. Le 12 août 2020, une extraordinaire démonstration de force du clan Rajapaksa se déroulait au Temple de la Dent, l’un des sites bouddhistes les plus vénérés du Sri Lanka, situé dans la ville de Kandy, l’ancienne capitale politique des rois de l’île. 

    Élu président au mois de novembre 2019, Gotabaya Rajapaksa venait de remporter une victoire écrasante aux élections législatives et prêtait serment avec un cabinet composé de deux de ses frères et deux neveux. 

    Prêter serment lors d’une cérémonie religieuse était une tradition familiale chez les Rajapaksa, une manière de symboliser leur ancrage dans ce nationalisme bouddhiste cinghalais qui nourrit leur pouvoir. Alors que la fortune du clan n’a cessé de croître ces dernières années, ces cérémonies politico-religieuses se sont multipliées sur les sites sacrés. Fonctionnaires, diplomates et journalistes se sont consciencieusement rendus à chaque investiture d’un Rajapaksa à un nouveau ministère.

    La concentration des pouvoirs et la mauvaise gestion, en revanche, n’avaient eux rien de sacré. Lors de la prise de fonction de son nouveau cabinet, le président s’est ainsi octroyé le portefeuille de la Défense, en contradiction avec la Constitution qui empêche le chef de l’État d’occuper un poste ministériel. Son frère, le puissant Mahinda Rajapaksa, est devenu non seulement Premier ministre mais aussi ministre des Finances, de l’Urbanisme et des Affaires bouddhistes.

    Le président a également nommé son frère aîné, Chamal Rajapaksa, ministre de l’Irrigation, de la Sécurité, de l’Intérieur et de la Gestion des catastrophes. Son fils Sashindra a, lui, reçu un poste de secrétaire d’État à l’agriculture. Quant au fils du Premier ministre, il a hérité du portefeuille de la Jeunesse et des sports. 

    À leur apogée, les Rajapaksa semblaient invincibles. Le clan pouvait signer à tour de bras des méga contrats d’infrastructures, amasser des fortunes et réprimer les minorités et les journalistes sans jamais avoir à rendre de compte. 

    Pendant de nombreuses années, les défenseurs des droits humains ont dénoncé la répression, les massacres, la corruption et le népotisme de la dynastie politique la plus puissante d’Asie du Sud-Est. Mais leurs appels sont restés lettres mortes auprès d’un électorat prêt à fermer les yeux sur ces coups portés aux libertés publiques, séduit par le culte de dirigeants forts préférant l’action au compromis. 

    Aujourd’hui, la chute est d’autant plus vertigineuse pour cette famille qui détenait, depuis l’époque de la colonisation, une emprise quasi féodale sur le pays.

    Le père de l’actuel président, D. A. Rajapaksa, était un parlementaire représentant le district d’Hambantota. Mais c’est son second fils, Mahinda, qui a catapulté le clan vers les sommets en quittant ses habits de leader de l’opposition pour enfiler le costume de Premier ministre en 2004. 

    Frères d’armes 

    Un an plus tard, Mahinda remportait l’élection présidentielle d’une courte tête lors d’un scrutin marqué de violences et un appel au boycott lancé par la minorité tamoule du nord de l’île. Une première victoire pour Mahinda dans la guerre sanglante qui l’opposait au mouvement séparatiste des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE). 

    Le président Mahinda commence alors à mettre place un mode de gouvernance au service de la prospérité de la famille Rajapaksa, lui faisant gagner le surnom de "chef du clan". 

    Selon ses biographes, le président Mahinda aurait tapé sur l’épaule de son jeune frère Gotabaya, un ancien officier de l’armée, pour lui annoncer qu’il allait devenir le prochain ministre de la Défense. Bientôt allait pouvoir débuter une guerre sans merci pour "en finir" avec les Tigres tamouls, comme il l’avait promis à son électorat. 

    Les Tigres tamouls avaient pourtant abandonné l’idée de créer un état indépendant. Ils demandaient plus d’autonomie dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu signé sous l’égide de la Norvège. Cette trêve devait paver la voie à un accord de paix et mettre fin à deux décennies d’une guerre civile brutale dans laquelle des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie.

    >> À voir : Au Sri Lanka, les blessures de la guerre civile restent béantes

    Les frères Rajapaksa, au contraire, ont élaboré une opération militaire pour anéantir les Tigres tamouls, avec l’appui d’une large part de l’opinion publique. En revanche, pour la minorité tamoule a débuté une période de violences dirigées contre les civils, suscitant la condamnation de l’ONU et des organisations internationales de défense des droits humains. 

    Gotabaya est notamment soupçonné d’être impliqué dans l’épisode tristement célèbre du Drapeau Blanc, en 2009, lorsque des membres des Tigres tamouls et leurs familles ont accepté de se rendre aux autorités sri-lankaises, pour finalement être massacrés. Les frères Rajapaksa ont toujours nié leur responsabilité dans ces événements ainsi que dans les nombreuses disparitions de civils qui ont marqué ces années noires. 

    Le piège de la dette chinoise 

    Cette ligne sécuritaire extrêmement dure a fait grimper en flèche la popularité de Gotabaya lors de la dernière élection présidentielle, tout comme elle a permis à son frère, plus expérimenté politiquement, de rafler la mise lors des élections législatives l’année suivante. Mais ce ne sont pas les questions sécuritaires mais bien économiques qui ont conduit le clan Rajapaksa à sa perte.  

    À court de devises étrangères et confronté à une pénurie d’essence, des coupures de courant et une inflation galopante, le vent a fini par tourner pour le clan Rajapaksa, alors que la population tentait de survivre au désastre que son gouvernement avait créé.

    Horrifiés par les violations flagrantes des droits de l'Homme au Sri Lanka, les gouvernements occidentaux ont commencé à réduire leurs aides financières. Privé de cette manne, le gouvernement a massivement contracté des emprunts bancaires pour financer le budget de l’État. 

    Les Rajapaksa ont également accentué leur dépendance vis-à-vis des investissements chinois, tombant dans le piège de la dette. Symbole de ces méga projets à l’utilité douteuse : le gigantesque port construit dans la ville natale de la famille à Hambantota, financé par des emprunts contractés auprès de banques chinoises à des taux d’intérêt mirobolants pour un projet non viable économiquement.

    Alors que la dette du pays explosait, les Rajapaksa ont ignoré les appels du FMI à une restructuration de la dette, promettant que le Sri Lanka serait en mesure de satisfaire ses créanciers. Pendant ce temps, Basil Rajapaksa, nommé ministre des Finances depuis 2020 en dépit de soupçons de corruption, a hérité du surnom de "Monsieur 10 %", en référence à des accusations de détournement de fonds publics. 

    Quant à son neveu, le fils de Chamal Rajapaksa, Sahindra, il a été à l’origine d’un décret désastreux interdisant l’importation d'engrais chimiques, qui a frappé de plein fouet le secteur agricole, vital pour l’économie du pays.  Avec la chute des revenus touristiques liés à la pandémie de Covid-19, les Sri Lankais ont commencé à perdre confiance dans la famille régnante. 

    Au lendemain des violences entre partisans et opposants au président, Namal, le fils de Mahinda, a reconnu que la famille traversait "une mauvaise passe".

    Cependant, d'aucuns refusent de tirer un trait sur les Rajapaksa. "C’est un nom qui a encore des soutiens parmi l’ethnie cinghalaise [Relatif aux habitants de Ceylan, aujourd'hui Sri Lanka, NDLR]", explique à l’AFP Akhil Bery de l’Asia Society Policy Institute. "Bien que cette situation relève en grande partie de la responsabilité des Rajapaksa, leurs successeurs vont devoir hériter de ce désordre, laissant aux Rajapaksa un espace politique à occuper"

    Article traduit de l'anglais par Grégoire Sauvage. L'original est à retrouver ici.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Sri Lanka : le Premier ministre démissionne après des attaques menées par ses partisans

    La chronique de l’éco

    Le Sri Lanka pris dans le piège de la dette chinoise

    Sri Lanka : après sa démission, l'ancien Premier ministre placé en sécurité par l'armée

    New York Times - World

    Sheikh Khalifa, U.A.E. Ruler, Is Dead at 73

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    Sheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan oversaw vast economic growth and built his country’s partnership with the United States in his 18 years as head of state.

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    By Ben Hubbard

    Sheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan, who marshaled the oil wealth of the United Arab Emirates to develop the Persian Gulf nation into an economic powerhouse and close partner of the United States during his 18 years as head of state, died on Friday. He was 73.

    His death was reported by the state-run Emirates News Agency. No cause was given. Sheikh Khalifa had a stroke in 2014 and subsequently stepped back from many of his public duties. The government announced that government offices and private businesses would close for three days beginning Friday, and that a 40-day mourning period would be observed across the country.

    Sheikh Khalifa became the ruler of the U.A.E., a federation of seven semiautonomous city-states along the Persian Gulf and the Gulf of Oman, after the death of his father in 2004. His tenure was marked by swift economic development, dented only by a debt crisis in the glitzy metropolis of Dubai in the late 2000s that he helped end by pouring in billions of dollars from the wealthier emirate of Abu Dhabi.

    Dubai thanked him by naming the world’s tallest building after him, changing its name from Burj Dubai to Burj Khalifa.

    His reign was also punctuated by turmoil around the Middle East. During the uprisings known as the Arab Spring, which spread across the region in 2011, his government intervened behind the scenes to support strongmen and undermine political Islamists. His military worked closely with the United States in Afghanistan, joined the coalition against the Islamic State in Syria and Iraq and partnered with Saudi Arabia in its military intervention against the Houthi rebels in Yemen in 2015.

    It was during his tenure that the Emirates and neighboring Bahrain established formal diplomatic relations with Israel in 2020, the first Arab states to normalize relations with the Jewish state in nearly three decades.

    In the Emirates, Sheikh Khalifa was a towering, if remote, figure, who rarely appeared in public but whose image was seemingly everywhere: on the walls in government offices, behind reception desks at hotels. In addition to serving as the emir of Abu Dhabi, he was the country’s president and the head of its armed forces, investment fund and petroleum council, which oversees oil policy.

    After his stroke, he stepped back from the daily affairs of government, delegating power to his younger half brother, Mohammed bin Zayed Al Nayhan, the crown prince of Abu Dhabi, who championed a more assertive foreign policy.

    It was widely expected that Sheikh Mohammed would succeed Sheikh Khalifa as the Emirates’ new ruler, but no information about the formal succession process was immediately available.

    In a post on Twitter, Sheikh Mohammed said Emiratis were “united in grief” at the loss of a “brother and mentor.”

    “We were blessed by your strength, wisdom and leadership,” he wrote.

    In a statement, President Biden called Sheikh Khalifa “a true partner and friend of the United States,” and said the U.S. government would “honor his memory by continuing to strengthen the longstanding ties between the governments and people of the United States and the United Arab Emirates.”

    Like other oil-rich monarchies in the Persian Gulf, the Emirates has long looked to the United States for protection from external threats as well as a place to buy expensive military equipment.

    But tensions between the two countries have risen this year over the Emirates’ resistance to join Western efforts to isolate President Vladimir V. Putin of Russia over his invasion of Ukraine. Also clouding relations is a sense in the Emirates that the United States is not doing enough to ensure the security of its Gulf partners, especially from Iran and its armed proxies.

    Sheikh Khalifa was born in 1948 in the oasis of Al Ain in the emirate of Abu Dhabi. He was the first son of Sheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan, who would become the Emirates’ first post-independence ruler, and Hassa bint Mohammed bin Khalifa Al Nahyan.

    At the time, Abu Dhabi was one of a collection of Arab sheikhdoms in southeastern Arabia that had signed protective treaties with the British. Sheikh Khalifa studied at the British Royal Military Academy at Sandhurst.

    In 1966, the British installed his father as the ruler of Abu Dhabi in a bloodless coup against Sheikh Zayed’s elder brother.

    Sheikh Khalifa returned to Abu Dhabi from Britain to work under his father, and his role grew after the Emirates became independent in 1971 and his father became head of state. Sheikh Khalifa headed the petroleum council, which oversaw oil policy, a key post in a desert country with few resources other than hydrocarbons.

    He also oversaw the armed forces and the country’s sovereign wealth fund, which grew to an estimated $700 billion, making it one of the world’s largest.

    His father died in 2004, and the next day Sheikh Khalifa succeeded him as the ruler of Abu Dhabi and the president of the Emirates, positions he held until his death.

    His personal wealth was said to have been formidable. In 2011, Forbes reported that he was worth $15 billion, making him one of the world’s richest monarchs. In 2018, the magazine placed him No. 43 on its list of the world’s most powerful people.

    Sheikh Khalifa is survived by his wife, Shamsa bint Suhail Al Mazrouei, their eight children, and an undisclosed number of grandchildren.

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    Le Figaro

    Législatives : Carole Delga annonce rassembler les dissidents socialistes derrière elle, en lien avec le PRG

    Sophie de Ravinel

    INFO LE FIGARO - Lors d'une réunion publique fermée et en ligne vendredi soir, la présidente PS de la région Occitanie a indiqué son intention de fédérer les dissidents socialistes de toute la France en dehors de l'accord noué par la direction du PS avec EELV, le PCF et LFI.

    « On ne peut pas décevoir le peuple de gauche sur la solidité d'un rassemblement. » Lors d'une réunion fermée de responsables socialistes, Carole Delga a dénoncé « les fausses promesses où les postures de communication » et annoncé son intention de fédérer les socialistes ou proches décidés à se présenter en dehors de la Nupes. Ils seraient environ 70, dans une trentaine de départements, soit autant que les socialistes officiellement investis par la direction du PS avec LFI, EELV et le PCF. Selon plusieurs sources, en début de soirée, plus de 400 cadres départementaux des fédérations socialistes et des militants étaient connectés à distance. « Que les choses soient claires, ce n'est pas un travail de préparation du congrès socialiste mais bien un rassemblement en prévision de l'élargissement à toutes les forces de gauche républicaine, européenne et écologiste, avec tous ses membres volontaires et toutes ses composantes », a prévenu Carole Delga, un peu elliptique.

    «Collectif de proposition et d'affirmation»

    La présidente de région qui s'affirme au sein du PS a souligné qu'elle ne souhaitait pas construire un nouveau mouvement mais « un collectif de proposition et d'affirmation ». La pression se veut pourtant forte sur l'actuel premier secrétaire du PS, Olivier Faure, dont le mandat sera remis en jeu à l'automne. Le maire du Mans Stéphane Le Foll, opposant déterminé de la Nupes, était présent ce vendredi soir, comme le courant d'opposition à la majoritaire du PS, représenté par Hélène Geoffroy ou Patrick Menucci. François Hollande de son côté, a été prévenu par Carole Delga de son initiative. Bernard Cazeneuve pour sa part, lui a dit son intention de soutenir « tous les candidats qui le souhaitent ». Il est déjà allé soutenir plusieurs d'entre eux dans leurs circonscriptions et se trouvait justement ce vendredi soir à Périgueux.

    À VOIR AUSSI - François Hollande: «Jean-Luc Mélenchon sait qu'il ne sera pas premier ministre»

    « Nous ne sommes pas des dissidents nous sommes hors accord »

    Devant les participants, Patrick Menucci, conseillé de la campagne d'Anne Hidalgo, a dénoncé le choix « historique » de la direction du PS, « celui de l'effacement de ce que nous sommes ». À l'entendre, aucun des dissidents, lancés dans leur campagne ou sur le point de l'être, ne sera opposé à des candidats PS officiels. A priori, ces candidats n'auront pas de label ou de signe distinctifs. « Ils sont socialistes, on ne va pas leur inventer un logo spécifique », a défendu Menucci avec l'assentiment de Delga. « Que peut dire le PS si on dit qu'on est socialiste ? Rien ! Nous espérons qu'ils ne vont pas les exclure ». Selon lui, « la commission des conflits n'existe plus car le président a démissionné », en désaccord avec l'actuelle direction. Numéro deux du parti, Corinne Narassiguin avait pourtant indiqué au Figaro que les dissidents sont automatiquement exclus du parti. L'ancien ministre Frédéric Cuvellier, autre participant à cette réunion, l'a souligné à plusieurs reprises : « Nous ne sommes pas des dissidents nous sommes hors accord ». Pour le financement de ces campagnes, les candidats vont s'appuyer sur le Parti radical de gauche dirigé par Guillaume Lacroix, qui avait commencé lui-même à rassembler les dissidents.

    Par ailleurs, Carole Delga dans un entretien au quotidien Sud Ouest publié vendredi soir, a dénoncé «des tripatouillages électoraux». Elle sera ce samedi dans les Pyrénées-Atlantiques pour soutenir David Habib, le député socialiste sortant dissident.

    Législatives 2022: l’arrivée des Insoumis à des postes clés de l’Assemblée inquiète déjà les députés LREM

    Certains Marcheurs imaginent les gauches devenir la première force d’opposition. Et pourvoir des postes clés à l’Assemblée nationale, comme celui de la présidence de la commission des finances.

    Législatives 2022 : Cohn-Bendit, Bové et Besset dénoncent une «escroquerie» dans l'accord entre EELV et LFI

    Les trois anciens eurodéputés, élus en 2009 sous la bannière d'Europe Écologie, dénoncent un «accord indigne» des écologistes avec la France insoumise pour les élections législatives.

    El País (ESP)

    Viaje por el Puerto Rico más musical

    PUERTO RICO

    Bares, coctelerías, restaurantes, tiendas de discos, barrios... Una ruta, de la salsa al rap, por los escenarios de los ritmos más calientes de la isla caribeña

    Úrsula Hilaria Celia de la Caridad de la Santísima Trinidad Cruz Alfonso, más conocida como Celia Cruz, tenía una filosofía de vida a la altura de su nombre: “Y así me paso los días, feliz como lombriz, muerta de risa y merendando”. Para poner en práctica esta doctrina nada como Puerto Rico, isla de la que provenían la mayoría de los colegas de La Guarachera de Cuba que integraron con ella “la agrupación de músicos más famosa de la historia: la Fania All Stars”, como presentó al grupo Willie Colón una noche de 1994 en un abarrotado estadio Hiram Bithorn de San Juan de Puerto Rico para celebrar los 30 años de rica salsa —Azúúcar— al ritmo de “Oye que rico suena / las estrellas de Fania”. Y es que tanto la agrupación (Fania All Stars) como el posterior sello discográfico (Fania Records) aglutinaron desde su origen a una mayoría de músicos representativos de la diáspora puertorriqueña en Nueva York, donde tuvo lugar el mítico concierto del Yankee Stadium, para muchos la chispa fundacional del despegue de la salsa (The Sound of the People) en 1973. 

    José Estévez, pianista de la orquesta Afrocuban Boys, definía la salsa como “una música de avanzada que se cocinó en esa gran mezcla de ritmos y acordes de corrientes musicales que es Nueva York, una música con influencia del jazz norteamericano, con raíces afrocaribeñas. La salsa fue hecha por músicos principalmente boricuas, y de las calles neoyorquinas llegó a otros países con nuevas sonoridades diferentes y ritmos más movidos a los tradicionales’’.

    Para hacernos una idea de lo que supone la música como elemento catalizador y barrera de contención histórica frente a los distintos procesos coloniales, y su importancia en la construcción de la identidad puertorriqueña y el cobijo que ha dado a los sentimientos de la gente otorgando forma y color a la cultura durante siglos, basta echar un vistazo a la lista de los países con más premios Grammy latinos y comprobar que Puerto Rico ocupa el cuarto lugar:78 Grammys, ¡con menos de 2,9 millones de habitantes! 

    La música puertorriqueña es reflejo de 500 años de historia y de sus tres genes: los indios taínos, los esclavos africanos y los españoles. El proceso y evolución de mezcla de la música negra, la música tradicional, la música clásica (conocida como “danza”) y la salsa se concreta hoy en artistas como Luis Fonsi, Daddy Yankee o el rapero Bad Bunny, que reinventa y reivindica la tradición (en su tema Desde el corazón recuerda a todos sus ancestros, incluidos “Lavoe, Frankie, Ismael y Curet”), lo que nos permite recorrer una línea melódica desde la reivindicativa música indígena hasta la no menos reivindicativa del rapero Residente.

    La cultura musical está tan arraigada al pueblo en Puerto Rico que el viajero puede hacer una ruta sentimental y musical por algunos de los puntos cruciales tanto en la capital, San Juan de Puerto Rico, como más allá.

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    La plaza de Armas de San Juan

    Empezamos en un banco de esta plaza del Viejo San Juan, ciudad amurallada que acaba de cumplir 500 años, entre la glorieta del café Mesón y el vuelo de las palomas, sentados junto a la escultura de Tite Curet Alonso, el más grande compositor de este género que llamamos salsa, autor de más de 2.000 canciones (interpretadas, entre otros, por Héctor Lavoe, Cheo Feliciano, Willie Colón, Rubén Blades, Ray Barretto o Celia Cruz), y unas cuantas obras maestras que acompañarán al viajero durante su estancia en Puerto Rico tanto si quiere como si no. Temas en los que brillan el sentido boricua, la denuncia del racismo y la necesidad de expresar justicia. Canciones como Las caras lindas, Periódico de ayer, Anacaona o Desahucio, donde la resignación evoluciona hasta la sencillez más lúcida para definir el funcionamiento de la vida: “Para el pobre el cielo y pal rico la tierra”.

    La Perla, barrio protagonista

    Para hacernos una composición de lugar, conviene asomarse a este barrio de San Juan a través de canciones y videoclips: La Perla de Ismael Rivera (el sonero mayor, con letra y música de Tite, obvio), un elogio del arte del paseo cotidiano, y La Perla de Calle13, en cuyo vídeo el rapero Residente invita a colaborar a su ídolo Rubén Blades, que deposita un CD en la tumba de Tite. “Aquí yo tengo de , no me falta de , la noche me sirve de sábana”. El peso de este barrio creado al borde de las olas (nada como el inicio del videoclip de Despacito para ilustrarlo) a finales del siglo XIX es de tal magnitud que ha devenido en una república independiente regida por reglas propias.

    Símbolo de resistencia desde su nacimiento, La Perla es un mundo aparte. Como San Juan es una ciudad intramuros, este lugar acogió a los que venían del campo a trabajar para los señores. Hoy, el imposible entramado de sus calles es un reclamo turístico revisado en tantísimas canciones. Desde la terraza del bar La Garita se le suben los colores a un paisaje que adquiere el relieve perfecto de un barrio popular que irradia autenticidad y en el que, a según a qué horas, quizás mejor no adentrarse.

    Desayuno en el Chocobar Cortés

    No existe en toda la isla mejor lugar para desayunar que el Chocobar Cortés. Su french toast es una institución. Está permitido hacerlo con un trago como Don Ignacio (algo sublime, con ron y chocolate, lo natural en un lugar en el que el ketchup se llama chocochup). Es un centro cultural fusionado con la vida artística puertorriqueña y con gente como Douglas Pedro Sánchez, director de la reciente película La última gira, en la que se reconstruye el último periodo de la vida del legendario cantante Daniel Santos (previo al estallido de la salsa).

    Un cóctel en La Factoría

    No solo es la mejor barra del Viejo San Juan, sino una de las mejores coctelerías del mundo. Es imprescindible invertir horas de sueño en este delicioso y laberíntico antro en el que parece que las estancias (y las tentaciones) no terminen. En La Factoría se grabaron los interiores del videoclip Despacito. Y una vez probados los tragos y el ambiente, se entiende que no había un sitio mejor.

    Dos bares en Santurce

    Es probable que no exista mejor guarida en toda la zona del distrito de Santurce que Esquina Watusi. Uno de esos bares que otorga identidad a un barrio y en el que uno nunca se puede sentir extraño. Las tardes y noches de los jueves se acerca la plena a prestar su música para que las virtudes de todos los que “dejan las pantallas y abren las Medallas” (cerveza oficial) se enciendan. Visto desde la esquina, tan dado a su placer, tan dado a la alegría, sonroja mirarlo. No es un bar, es un tratado de vitalismo y de desconexión de este acelerado mundo.

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    Sí, hay muchos bares en la placita de Santurce, vale, y quizás haya otros mejor iluminados y con más espacio, pero La Alcapurria Quemá es un local auténtico, sin pretensiones innecesarias, de esos en los que la música dificulta las conversaciones, algo que a partir de cierta hora incluso conviene. Además, tiene nuestra cerveza favorita: Residente Tripel, la cerveza creada por René.

    Fundación Nacional para la Cultura Popular

    Visita imprescindible del Viejo San Juan. No solo es la mejor tienda de discos, es también un hermoso centro cultural dirigido por el periodista Javier Santiago, una enciclopedia andante y brillante, a quien uno le puede consultar cualquier dato sobre Pau Casals (que murió aquí en 1973, pues pasó los últimos 18 años de exilio en la isla, y en Mayagüez, en la casa natal de su madre y desde cuyo balcón dio su primer concierto al llegar en 1955, se mantiene abierto un museo dedicado a su figura. Es mítica su interpretación de El Cant dels Ocells ante esa ventana). A Santiago también se le puede preguntar sobre los grupos que se quedaron y triunfaron desde la isla como El Gran Combo (“No hay cama pa´tanta gente”, qué canción, ay), sobre trovadores del folclore popular como Andrés Jiménez, El Jíbaro, o de lo que fue la canción protesta con gente como Noel Hernández y Taoné, y hasta de Pedro Albizu Campos, de la poeta Julia de Burgos o de Almadura, último disco de iLe, hermana de René.

    Aquí se entiende la música como punta de lanza de la resistencia cultural. Desde su fundación en 1996, este centro ha sido una trinchera cultural imprescindible para los artistas locales. Tienen lugar presentaciones de libros, exposiciones, talleres, conciertos y es, además, donde Santiago mantiene un archivo impagable de memoria a la que acuden estudiantes y expertos. Fue también en las vitrinas de la entrada donde durante años dejó René expuestos quince de sus treinta y tantos Latin Grammys.

    La bomba, en Loíza

    Al llegar al vecindario de Piñones, en Loíza —municipio a unos 30 kilómetros al este de San Juan de Puerto Rico—, primer pueblo colonial y la zona más rica en cultura afrocaribeña, adquieren importancia en el paisaje (en banderas y fachadas) los colores rojo, verde y amarillo. En la playa de Villa Pesquera, en Puente Herrera, los sábados a las 12 empieza sus talleres de bomba la folclorista Sheila Osorio. Tras el exterminio de los indígenas, los esclavos negros desarrollaron su propia música autóctona, la bomba (una expresión de liberación y alegría), y la plena (caracterizada por su sencillez musical y la repetición de sus frases, como un periódico que cantaba las noticias). Resulta emocionante ver cómo improvisa un batey (plaza ceremonial donde los taínos cantaban y bailaban) y explica los orígenes de unos bailes ancestrales dedicados a expresar con el cuerpo lo que los esclavos no podían expresar con palabras, aprovechando la liberación de la noche. A la sombra de las palmeras suenan los barriles (tambores, el centro de gravedad) y Sheila marca los pasos entre la admiración y el respeto de alumnos autóctonos y extranjeros.

    Una publicación compartida de Sheila Osorio (@taller_nzambi)

    Otros dos aspectos no pueden pasarse por alto en Loíza. Por un lado, la visita al estudio-taller-casa de Samuel Lind, el ilustrador de las bailarinas de bomba y plena y de las fiestas populares, que ha expuesto en Japón y Estados Unidos y que es adorado por amigos como el cineasta Spike Lee. Suena a todo trapo Ismael Rivera: “Las caras lindas de mi gente negra / Son un desfile de melaza en flor / Que cuando pasa frente a mí, se alegra / De su negrura todo el corazón...”. Mientras, vemos cómo respiran en sus pinturas las raíces africanas, la causa negra, que impregnan un espacio siempre frecuentado de gente que sabe a dónde viene.

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    Y, por otro lado, no se puede obviar la degustación de frituras en cualquiera de sus chiringuitos a precios populares. Tras el huracán María, el chef Jose Andrés, conocido por su vocación humanitaria y su amor a Puerto Rico, se trajo de Nueva York al famoso humorista Jimmy Fallon y lo primero que le ofreció fueron los jueyes (cangrejos) de El Rinconcito Latino, como quedó inmortalizado en YouTube. Vale la pena imitarlos. Son frituras hechas con lo que hay: cangrejo, maíz... También las hay de bacalao, una especie de tortita de camarón, en las que hay más aceite que pescado, pero, en fin.

    Parada en Trujillo Alto

    “A ver René, ven, vamos a estudiar, ¿con qué partes del cuerpo jugaban pelota los indios taínos? Atiéndeme, René... te la canto: cabeza, rodilla, muslos y cadera...”. Así se expresa la mamá de Residente en el inicio de René, esa canción definitiva y conmovedora (con coro final, apoteósico, de Rubén Blades). El parque de pelota (béisbol) de Trujillo Alto sirvió de localización para este clip confesional en el que repasa la infancia y la adolescencia en la calle 13 y en el que se nombra también el cementerio de La Perla, “aunque mis canciones las cante un alemán / quiero que me entierren en el Viejo San Juan / puede que mi tristeza la disimule / pero estoy hecho de arroz con gandules”, plato insignia de la gastronomía puertorriqueña.

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    Ponce, la perla del sur

    Dice una de las canciones más importantes de la Fania All-Stars: “Quitate tú pa ponerme yo”, y en un momento dado, Héctor Lavoe canta: “¿De dónde viene ese prieto? Se pregunta mucha gente... de la cantera de Ponce vengo yo, con este ritmo caliente...”. En Ponce, cuna de la salsa y ubicado en la costa sur del país, su recuerdo está por todas partes, y es asombroso comprobar el cariño de la gente que aún lamenta su atormentada vida. Son continuos los homenajes que recibe Lavoe en el barrio Bélgica, el de las mejores barras para guarachar (El familiar, La Parrilla 50, La Cantera, el San Agustín …) y que él puso en el mapa, al ritmo de canciones eternas como aquella que le escribió Johnny Pacheco en la que lo bautizó como El rey de la puntualidad (“yo no soy quien llega tarde, son ustedes que llegan muy temprano”), El cantante, La fama, Mi gente, Ausencia o, cómo no, Ponce: “Ponce, ciudad señorial, donde la naturaleza, sembró su belleza...”, en la que nombra hasta su famoso Parque de Bombas, el lugar más turístico de la ciudad. En el cementerio de Ponce está enterrado Héctor Lavoe y su tumba es un rito de paso.

    A esta ciudad la llaman “la perla del sur”. Fue un puerto importantísimo en la economía azucarera de Puerto Rico. Tiene un museo de arte, proyectado por Edward Durell Stone (el arquitecto del MoMA y del Radio City Music Hall de Nueva York), que conserva una valiosa colección contemporánea. El art déco se refina en la plaza del Mercado Isabel II y en edificios como el delirante FOX Delicias, hoy un hotel temático basado en el universo pop. La mejor parrilla (y estupendo jardín) espera, sin duda, en el Asador Níspero.

    En la plaza de las Delicias, atención a la estatua sobre pedestal de mármol de Juan Morel Campos, otro ilustre ponceño, padre de la “danza puertorriqueña”, el Bad Bunny del siglo XIX. Sus composiciones elevaron el nivel de la música clásica. Sus Cuatro danzas de Puerto Rico, rítmicas y cromáticas, tienen ese aire chopiniano de los impresionistas franceses.

    Final en el restaurante Princesa

    Terminamos de nuevo en San Juan de Puerto Rico. Ubicado en el hermoso paseo de la Princesa, es obligado acudir a este restaurante. Puede que su jardín sea uno de los mejores lugares para, después de todo lo visto, hacer recuento y, entre tostadas de gazpacho y canastas de yuca y ropa vieja despedirse a lo Celia: “Feliz como lombriz, muerto de risa y merendando”. Ahí es nada. Imposible darle una vuelta mejor a Schopenhauer.

    En cualquier caso, para ir más lejos (de San Juan y de la merienda) y seguir en la gloria, bastará con desplazarse hasta Caguas, visitar el Jardín Botánico, la fábrica de chocolate artesanal Montadero y encontrar como sea el restaurante PyP, a cargo del chef Waldy, que demuestra que los boricuas siguen haciendo arte como al principio: con emoción local y vocación universal.

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    France24 - Monde

    Pénurie de lait infantile aux États-Unis : un condensé de toutes les crises du moment

    Publié le : 10/05/2022 - 18:38

    Sébastian SEIBT Suivre

    Les consommateurs américains ont du mal à trouver plusieurs produits actuellement, mais la pénurie la plus grave touche le lait infantile en poudre. Une situation qui affecte les plus fragiles et qui est due à une multitude de facteurs, liés aussi bien à la pandémie qu’à l’inflation, et à un scandale sanitaire. 

    “Des familles de Miami au désespoir”, écrit le site de WRGT, une station locale de télévision en Floride, tandis que la télévision de Salt Lake City narre le “stress intense des parents de l’Utah”. Les titres de ce type se multiplient et deviennent de plus en plus alarmistes dans les médias américains ces derniers jours.

    En cause, une pénurie de lait en poudre à travers tout le pays. Plus de 40 % des stocks sont épuisés dans 11 000 magasins, rapporte le quotidien USA Today, lundi 9 mai. Dans six États - l’Iowa, le Missouri, le Texas, le Dakota du Sud et du Nord et le Tennessee - ce sont même plus de la moitié des produits qui ne sont plus disponibles, précise la chaîne CNN qui s’appuie sur les données de Datasembly, un site de suivi de l’évolution des prix des produits au niveau local aux États-Unis, publiées début mai.  “Le lait pour enfant est dorénavant le produit pour lequel la pénurie est la plus grave aux États-Unis”, a souligné Ben Reich, PDG de Datasembly.

    "Je suis prête à payer cash"

    Des photos des étals vides dans les supermarchés n’ont pas manqué d'inonder les réseaux sociaux, tandis que les jeunes parents racontent leurs périples sans fin d’un Target à un CVS (deux enseignes américaines de supermarchés) pour trouver le Saint Graal. 

    “J’ai deux enfants. Je ne trouve nulle part leur lait en poudre et je suis prêt à payer cash pour tout ce que vous pouvez avoir”, a écrit sur eBay Ashley Hernandez, une habitante du Texas, dont les enfants ont en plus besoin, pour des raisons de santé, d’un lait très spécifique.

    “Tous les jours nous recevons des témoignages de parents qui sont anxieux, fâchés, et ont surtout très peur car il en va de la santé de leurs enfants”, a souligné au New York Times Brian Dittmeier, l’un des responsables de la National WIC (Women Infant Children) association, un organisme de soutien aux familles les plus démunies.

    Aux États-Unis, 75 % des nourrissons de plus de six mois reçoivent au moins une partie de leur nourriture sous forme de lait en poudre, souligne le site Axios. Cette pénurie risque donc de laisser des traces si elle perdure, pouvant avoir un impact sur le développement des enfants, rappelle CNN.

    De la pandémie à l’inflation…

    Une situation qui n’a pas échappé aux responsables politiques, surtout dans le camp des républicains. Plusieurs d’entre eux ont appelé l’administration Biden à considérer cette pénurie comme une “crise nationale”, tout en enjoignant le président, dans un savant mélange des genres, à réduire le soutien financier à l’Ukraine afin de débloquer des fonds pour les “mères” américaines… 

    The formula shortage is a national crisis, hitting poor moms and kids the hardest. The FDA needs to immediately step up, be transparent, explain how it will get production restarted, and give parents a timeline. And the Biden Administration needs to take this seriously.

    May 9, 2022

    Même certains démocrates, comme Abby Finkenauer, représentante de l’Iowa, ont appelé le gouvernement à en faire plus. Ils lui ont notamment demandé d’utiliser le Defense Production Act - une loi permettant à l’État de forcer les entreprises du pays à fabriquer en priorité certains produits - pour venir à bout de cette pénurie.

    La situation n’a, en effet, fait qu’empirer depuis un an. Au printemps 2021, le lait en poudre semblait encore simplement faire partie de la longue liste des produits affectés par les défaillances des chaînes d’approvisionnement dues à la pandémie. Si la plupart des grandes marques de laits en poudre - Nestlé, Reckitt, Abott - fabriquent leurs produits localement pour le marché américain, elles dépendent, néanmoins, de certains ingrédients ou boîtes de packaging importé de Chine ou ailleurs, souligne le Wall Street Journal.

    À cette époque, seuls 10 % des stocks de laits en poudre étaient épuisés. Mais alors que la pénurie d'autres produits aux États-Unis - puces informatiques, textiles - n'a pas empiré, ce n'est pas le cas pour le lait infantile. En janvier 2022, 20 % des produits étaient devenus indisponibles.

    Ce n’était plus seulement les tensions sur les chaînes d’approvisionnement qui étaient à l’œuvre, mais aussi le spectre de l’inflation, dopée par la hausse des prix de l’énergie en partie due à ce qui n’était alors encore que la crise en Ukraine.

    Pourquoi la disponibilité du lait en poudre a-t-elle été particulièrement affectée par l’inflation ? Il est souvent moins substituable que d’autres produits, donc les familles peuvent avoir tendance à faire des provisions quand ils s'attendent à une flambée des prix, explique The Guardian. Il sembler que les fabricants ont été pris au dépourvu par cette ruée sur le lait en poudre.

    … En passant par un scandale sanitaire

    Cette pénurie a, en outre, particulièrement touché les populations les plus pauvres car le laboratoire, fournisseur exclusif des dispensaires où sont distribués gratuitement des doses de lait en poudre, s'est retrouvé au centre d'un scandale sanitaire.

    Le groupe Abbott Nutrition a, en effet, été contraint d'organiser un rappel massif de plusieurs gammes de produits à partir de mi-février. Ce laboratoire américain qui, outre sa collaboration avec les dispensaires, commercialise certains des laits pour enfants les plus populaires aux États-Unis, s’est retrouvé pointé du doigt par les autorités sanitaires suite à la découverte d’un lien possible entre leurs produits et quatre cas d’enfants hospitalisés, dont deux sont décédés.

    Ces enfants avaient été infectés par une bactérie très spécifique - les cronobacters - qui peuvent, dans certains cas rares, causer des infections très dangereuses pour les plus jeunes comme des méningites ou des inflammations sévères, note la Food and Drug Administration (FDA, le gendarme américain des médicaments).

    Des traces de cette bactérie ont été décelées dans l’une des usines d’Abbott Nutrition à Sturgis (Michigan) par la FDA. Dans un rapport publié en mars, l’agence conclut que le laboratoire n’avait pas appliqué les mesures d’hygiène nécessaires sur son site de fabrication de lait pour enfant.

    Le scandale n’a fait que prendre de l’ampleur lorsque plusieurs médias ont révélé, mi-avril, qu’un lanceur d’alerte avait déjà informé la FDA de manquement aux règles d’hygiène dans l’usine de Sturgis six mois avant la découverte des infections aux cronobacters.

    Abbott Nutrition a contesté les conclusions de la FDA et mis les allégations du lanceur d’alerte sur le compte de la rancœur d’un ancien employé licencié. Le laboratoire n’en a pas moins suivi les recommandations de la FDA et organisé, à partir de mi-mars, un rappel supplémentaire de produits.

    En attendant, pour faire face à cette pénurie, la plupart des grands centres commerciaux ont limité le nombre de boîtes de lait infantile vendu par client. Dans l'espoir de pouvoir garder ainsi un certain contrôle sur leur stock.

    Le lait en poudre est ainsi devenu la dernière illustration en date, et peut-être l'une des plus frappantes, que personne n'échappe aux contre-coups des crises actuelles. Même pas le nourrisson, loin d'avoir conscience que son biberon dépend, en partie, des confinements en Chine, de leurs effets sur la chaîne d'approvisionnement et des tensions au cœur de l'Europe qui participent à la flambée des prix.

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    By Christopher F. Schuetze

    BERLIN — Germany has identified 327 cases of far-right extremists working in the police, military and intelligence services over a three-year period, according to a report issued by the country’s interior minister on Friday, highlighting the persistent nature of the threat and the authorities’ efforts to address it.

    Germany, under the previous government of Chancellor Angela Merkel, was compelled to open a formal investigation of the problem after several scandals involving right-wing extremists among the country’s police and armed forces including chat groups, stolen ammunition and the possession of illegal weapons.

    “We will not allow our democratic constitutional state to be sabotaged from within by right-wing extremists,” said Nancy Faeser, the minister, at the presentation of the report, the most comprehensive public review yet of the issue, covering employees at both the state and federal levels.

    Ms. Faeser, who has been in office for less than half a year, brings credibility to fighting far-right extremism from her years in state politics. She presented a 10-point plan to battle right-wing extremism in Germany earlier this year, and said on Friday that she would present a new law to Parliament make it easier to fire extremists working in law enforcement and the security services.

    Ms. Faeser and Thomas Haldenwang, the president of the domestic intelligence agency that put together the document, “want to know, want to clarify, want to get to grips with the issue of right-wing extremism,” said Hajo Funke, an expert on the subject. He has for years been critical of federal efforts to combat it, but praised the government for the new approach.

    According to Professor Funke, the attempts to uncover right-wing extremism have suffered because state-level authorities, who must play essential roles in fighting the threat, are generally less attuned to it.

    The new report covers the three-year period between July 2018 and July 2021. It broadened the definition of who should be labeled a right-wing extremist to include members of the so-called Reichsbürger movement, who reject the modern German state and believe the German Reich will return to power.

    Rather than simply providing a number of people suspected of holding extremist views, the authorities were able to identify specific individuals for whom they had proof of right-wing ideology, although the ability to punish them is limited in some cases.

    According to the 156-page report, 138 of the confirmed cases were found in federal institutions, such as the armed forces, federal police and big intelligence agencies, which together employ more than 355,000 people. The remaining 189 were found among state agencies, such as police forces and state intelligence organizations, which in total employ nearly 288,000 people.

    Among those cited in the report is the well-known case of a former police sniper who was convicted of ownership of illegal weapons in 2019. The man, Marko Gross, who was not identified by name in the report, had organized a chat group for fellow extremists who were preparing for the day society would break down — Day X — with plans to form a small armed group. According to the report, the group included a number of state employees of security services, some with military backgrounds.

    Also mentioned in the report is a former Army lieutenant identified as Franco A., who is currently facing trial in a Frankfurt court, where prosecutors have accused him of plotting political murder.

    The authorities have said Franco A., who was caught in 2017 trying to collect a loaded gun he had hidden in an airport bathroom and had a fake identity as a Syrian refugee, was driven by a “hardened far-right extremist mind-set,” and had the goal of bringing down the country’s democratic system.

    But many of the other cases are more mundane. Some of the employees were part of right-wing chat groups. Others were flagged because of extremist speech or performing straight-armed Nazi greetings, which in Germany is prohibited by the Constitution.

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    France24 - Monde

    Reportage en Afghanistan : la résistance des femmes contre le retour de la burqa

    Publié le : 14/05/2022 - 10:34Modifié le : 14/05/2022 - 10:35

    FRANCE 24 Suivre Sonia GHEZALI

    Après avoir banni les Afghanes de la vie politique, de l'école secondaire et des moyens de transports aériens, ou de leur avoir interdit de voyager sans un membre masculin de leur famille, les Taliban ont publié, le 7 mai, un décret qui impose aux femmes le port d'un voile islamique qui doit couvrir le visage. Mais certaines résistent au retour de la burqa.

    "Quand vous portez ça, vous ne pouvez même pas respirer. Même s'ils menacent de me pendre, je ne porterai pas la burqa". En Afghanistan, où les Taliban ont à nouveau imposé aux Afghanes le port en public de la burqa, des femmes ont décidé de résister à un nouveau durcissement des restrictions de leurs libertés.

    Elles refusent de porter le hijab tel qu'il est défini par le régime taliban, à savoir un  voile islamique doit couvrir le visage. Dans les rues de certains quartiers de Kaboul, quelques Afghanes osent encore sortir sans se couvrir le visage, mais elles sont, depuis la publication de ce décret, beaucoup plus rares. 

    "La bonne tenue islamique couvre de la tête aux pieds y compris le visage, argue Mohammad Akif Muhajir, porte-parole du ministère de la Promotion de la vertu et la Répression du vice. Cet ordre ne vient pas de l'émirat islamique, mais d'Allah et du Coran. L'application du décret a commencé le jour où nous en avons fait l'annonce. Pour l'instant, nous expliquons les choses et nous agissons avec douceur envers nos sœurs".

    Un message qui ne passe pas. "Ils nous insultent, explique une habitante de Kaboul, opposée au port du voile intégral. Nous ne pouvons rien leur dire car ils ont des armes et leurs doigts sont toujours sur la gâchette. Ils se fichent que nous soyons des femmes, ils n'accordent aucune valeur aux femmes. Je ne défends pas seulement mes propres droits, je défends les droits de toutes les femmes en Afghanistan."

    Les Taliban ont prévenu que celles qui n'obéissent pas exposeront leur chef de famille à la prison.

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    La communauté internationale s'érige contre les restrictions à la liberté des Afghanes

    En Afghanistan, les femmes de nouveau contraintes de porter la burqa en public

    DECRYPTAGE

    Afghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles

    Valeurs Actuelles

    A Calais, un campement de 350 migrants démantelé

    Quelque 350 migrants installés sur un terrain situé entre Calais et Marck ont été évacués, jeudi 12 mai, relate Le Monde. L’opération s’est déroulée « dans le calme », selon les autorités. Mais l’ONG Human Rights Observers (HRO) a de son côté dénoncé une « mise à l’abri forcée ». « Une proposition de mise à l’abri a été faite à l’ensemble des migrants présents sur ces campements », a fait savoir, dans un communiqué, la préfecture du Pas-de-Calais. L’opération a été menée après la délivrance d’une ordonnance d’expulsion par le tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer, précise Le Monde. Les migrants ont accepté ces propositions de relogement.

    7.000 traversées en quatre mois

    Une alternative qui n’en est pas vraiment une selon HRO : « Les personnes exilées ont le choix entre être expulsées ou de monter dans un bus vers une destination inconnue. Bloqués derrière un périmètre, il leur est impossible de récupérer leurs tentes et leurs affaires, saisies sous leurs yeux », a dénoncé l’organisme sur Twitter. Elle juge que le fait de récupérer les tentes des migrants constitue une « technique » des autorités pour les obliger à partir. L’ONG a recensé en avril 127 expulsions de « lieux de vie informels ».

    Craignant la reconstitution de la « Jungle » de Calais, les autorités misent sur des démantèlements réguliers des camps et des évacuations vers des centres d’hébergement situés plus loin du littoral. Une stratégie que les associations pro-migrants critiquent. Selon l’Agence de presse britannique, 7.000 migrants ont réussi à traverser la Manche entre le 1er janvier et début mai. C’est près de trois fois le chiffre de 2021 sur la même période.

    Pas-de-Calais : les dernières actualités

    Législatives : Marine Le Pen sera bien candidate dans le Pas-de-Calais

    72 migrants secourus au large du Pas-de-Calais

    “Une sacrée coïncidence” : malade après son vaccin anti-Covid, un pêcheur du Pas-de-Calais veut attaquer Pfizer en justice

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Français de l'étranger, comment remplir votre déclaration de revenus et éviter la double imposition

    NOS CONSEILS - Les Français non-résidents de France ont-ils des obligations fiscales vis-à-vis de leur pays d'origine ? Lesquelles sont-elles ? Quels sont les risques de double imposition ?

    La date limite de la déclaration 2022 en ligne des revenus de 2021 est fixée au 24 mai prochain à 23h59 (31 mai pour une déclaration sous forme papier). Contrairement aux résidents fiscaux de France tenus de déclarer leur revenu mondial, les non-résidents ont une obligation fiscale limitée aux seuls revenus de source française. «Le Code Général des Impôts liste un nombre très important de revenus de source française, mais les conventions internationales qui repartissent le droit d'imposer entre la France et l'état de résidence ont une suprématie sur ce droit interne», explique Céline Rang, avocate fiscaliste associée du cabinet Alménide. Quels sont les revenus susceptibles d'être imposés en France pour un non-résident ?

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    Les revenus liés à des biens immobiliers situés en France

    Que ce soit une ancienne résidence principale, une résidence secondaire ou un investissement dans la pierre, nombreux sont les Français de l'étranger à posséder un bien immobilier en location dans leur pays d'origine. Les revenus liés à la location de ce bien immobilier situé en France, qu'il soit vide ou meublé, sont imposables. C'est au contribuable lui-même de déposer une déclaration de revenus à ce titre. La location d'un bien vide, tout d'abord, est soumise au régime des impôts fonciers. «Les personnes dont les loyers bruts perçus n'excèdent pas 15.000 € par an peuvent bénéficier d'un régime déclaratif très simplifié, le régime micro-foncier. Ils sont imposés sur le revenu brut moins un abattement de 30% forfaitaires. Pour des revenus bruts supérieurs à 15.000 €, il y a obligation de déposer une déclaration des revenus fonciers au régime réel (formulaire 2044) sur laquelle sera reporté un certain nombre de dépenses et charges afférentes à ce bien, et déductibles (frais de gestion, assurance, intérêts d'emprunt et assurance de l'emprunt, une partie de la taxe foncière, dépenses de rénovation et d'amélioration et d'entretien …). Cette possibilité est aussi offerte aux personnes qui ont des revenus bruts de moins de 15.000 €, s'ils pensent que le total de leurs charges sera supérieur à 30% » détaille Céline Rang. En cas de choix pour le régime réel, le contribuable s'engage pour 3 ans.

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    La location d'un bien meublé peut bénéficier d'un régime micro d'imposition avec un abattement de 50%, si les revenus de location meublée bruts sont inférieurs ou égaux à 72.600 €. Au-delà, c'est le régime réel qui s'applique, avec déclaration du revenu brut et de toutes les charges. Ce régime est également ouvert aux personnes dont les revenus bruts sont inférieurs à 72.600 € et dont les charges seraient supérieures à 50% du revenu. «Les personnes qui déclarent leur meublé au réel ont la possibilité de déduire leur amortissement, ce qui est en général très favorable et permet souvent de réduire voire annuler totalement l'imposition. Cela nécessite cependant de faire appel à une société d'expertise comptable car on se retrouve dans des obligations déclaratives propres à une activité industrielle et commerciale, devant être télétransmises à l'administration», précise Céline Rang. L'impôt dû sur une éventuelle plus-value immobilière réalisée lors de la vente d'un bien situé en France sera prélevé par le notaire, au moment de la vente.

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    Les revenus financiers : dividendes, intérêts, plus-values

    «En ce qui concerne les dividendes et les intérêts sur des placements financiers situés en France, les conventions fiscales prévoient généralement une retenue à la source qui est effectuée par l'établissement financier (encore faut-il que les établissements financiers aient bien été informés du statut de non-résident de leurs clients). Ces revenus n'ont donc pas à être reportés sur une déclaration de revenus en France.» Pour les cessions de valeurs mobilières, les conventions fiscales prévoient souvent une imposition dans l'état de résidence. En tant que non-résident de France, les plus ou moins-values résultant de la vente d'actions situées en France ne sont généralement pas imposables en France et n'ont pas à être reportées dans la déclaration de revenus. Cependant, ces dispositions peuvent ne pas s'appliquer lorsque les titres cédés se rapportent à des biens immobiliers situés en France.

    Les salaires

    «Sont considérés comme de source française, et donc imposables en France pour un non-résident, les salaires rémunérant une activité professionnelle exercée physiquement en France, dès lors qu'ils sont payés par un employeur français, ou bien que l'activité professionnelle a été exercée en France plus de 183 jours par an ou sur une période de 12 mois, selon les conventions fiscales.» L'employeur doit alors effectuer une retenue à la source. «Selon le niveau de salaire imposable en France, la personne sera éventuellement tenue de reporter les montants dans sa déclaration de revenus en tant que non-résidente et d'acquitter un impôt complémentaire

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    Les stock-options et plans d'actions gratuites

    «Sur ce point, la France a suivi les recommandations de l'OCDE en matière fiscale. Elle a en effet intégré dans son droit interne le fait que la portion de source française des gains réalisés dans des plans d'actions gratuites et les plans de stock-option reste imposable en France», indique Céline Rang. Attention donc aux années d'activité professionnelle exercée en France pendant la période dite de vesting (entre le consentement et l'acquisition définitive des actions) alors même que la cession des titres a lieu alors que l'on réside hors de France. Les gains réalisés au titre de cette période sont bien imposables en France.

    Quelle imposition pour les revenus de source française et quand opter pour le taux moyen ?

    Les non-résidents de France sont imposés sur leurs revenus de source française au taux minimum de 20% pour un revenu net imposable jusqu'à 26.070 €. Au-delà s'applique un taux de 30%. «Alors qu'un résident de France marié avec 3 enfants et 15.000 € nets de revenus locatifs ne paiera pas d'impôts en France, un non-résident sera taxé à 20%. Sans compter les prélèvements sociaux. L'imposition des non-résidents est extrêmement pénalisante, à cause de ces taux minimum spécifiques de 20 et 30%». Ils ont cependant la possibilité d'opter pour le taux moyen d'imposition «qui résulterait de la déclaration en France de leur revenu mondial». Lorsqu'il effectue sa déclaration en ligne, le contribuable peut sélectionner l'option taux moyen, lequel lui sera appliqué dans le cas où cela lui est plus favorable. «Par exemple une retraitée qui perçoit pour seul revenu 15.000 € annuels serait imposée à un taux moyen d'environ 3% si elle déclarait tout en France. Résidente de l'étranger, elle a donc intérêt à opter pour le taux moyen

    En sus de l'impôt, les revenus locatifs sont soumis à des prélèvements sociaux (CSG, CRDS et prélèvement de solidarité). Les contribuables affiliés à un régime de sécurité sociale de l'Union Européenne et du Royaume-Uni (malgré la sortie du pays de l'UE) ne doivent s'acquitter que du prélèvement de solidarité (soit une imposition de 7,5% au lieu de 17,2% pour la totalité des prélèvements sociaux).

    Quel est le risque de double imposition ?

    Sur ce point qui concentre les inquiétudes des Français résidents de l'étranger, Céline Rang rassure : «Par principe, les personnes non-résidentes de France doivent déclarer leur revenu mondial dans leur état de résidence (sous réserve de dispositions fiscales locales contraires). La France a signé des conventions fiscales avec un très grand nombre de pays. Toutes ces conventions contiennent des dispositions pour éliminer la double imposition (crédit d'impôt ou exonération)». Si les obligations fiscales sont bien remplies en France et dans l'état de résidence, les situations de double imposition sont rarissimes.

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    Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

    DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

    Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.

    Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

    Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

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    Le Figaro

    Des dessins de la Rafle du Vel d'Hiv par Cabu sortis de l'oubli

    L'ouvrage Cabu, la Rafle du Vel d'Hiv, en librairie le 23 juin, reprend les illustrations réalisées en 1967 et jamais exposées du dessinateur de presse pour accompagner les bonnes feuilles d'un livre événement, La Grande Rafle du Vel d'Hiv, 16 juillet 1942.

    Des dessins oubliés des événements entourant la rafle du Vel d'Hiv par Cabu, datant de 1967, vont être republiés en juin, ont annoncé jeudi les éditions Tallandier. Cabu, alors dessinateur de presse de 29 ans, avait été sollicité par le magazine Nouveau Candide pour illustrer les bonnes feuilles d'un livre événement, La Grande Rafle du Vel d'Hiv, 16 juillet 1942, écrit par deux résistants, Claude Lévy et Paul Tillard.

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    «Cabu est profondément bouleversé par ce qu'il lit: il consacre seize grandes planches au déroulement de la rafle, en dessine les décors, les scènes, les visages, sans rien laisser au hasard», a indiqué Tallandier dans un communiqué. Dans un livre de souvenirs paru en 2001, Ma Ve République, le caricaturiste, tué lors de l'attentat jihadiste contre Charlie Hebdo en janvier 2015, décrivait un «livre terrible qui me donnera des cauchemars en l'illustrant». L'ouvrage de Lévy et Tillard avait été essentiel pour la prise de conscience par l'opinion publique du rôle des autorités françaises dans l'extermination des Juifs.

    «Surdoué, forçat du dessin»

    Cabu, la Rafle du Vel d'Hiv doit paraître le 23 juin, avant le 80e anniversaire de cet événement qui vit l'arrestation de plus de 13.000 personnes à Paris et dans sa proche banlieue. Un historien du CNRS spécialiste de l'Occupation, Laurent Joly, les replace dans leur contexte. Il salue le travail de ce «surdoué, forçat du dessin. Le contraste entre la ligne éditoriale du Candide (ses couvertures racoleuses, ses intertitres médiocres) et les illustrations est d'ailleurs frappant: par son trait précis, la finesse de son regard et sa sensibilité, Cabu est parvenu à sublimer une commande éditoriale tapageuse», estime ce chercheur dans son introduction.

    La nouvelle traduction de Franz Kafka dans la Pléiade montre qu'il se méfiait de l'allemand

    La prestigieuse collection de Gallimard publie ce jeudi 12 mai les tomes III et IV des œuvres de l'écrivain juif praguois. Entièrement retraduits sous la direction du germaniste Jean-Pierre Lefebvre, ses textes non romanesques montrent la défiance du romancier, pourtant bilingue, vis-à-vis de la langue de Goethe.

    Frédéric Beigbeder: «Après-midi piscine»

    CHRONIQUE - Un siècle après la mort de Franz Kafka, la Pléiade accueille enfin ses Journaux et lettres: autant de «haches pour briser la mer gelée en nous».

    Mathieu Gallet: «Je n’étais que l’instrument de la rumeur»

    ENTRETIEN - L’ancien PDG de Radio France, contraint par le CSA de quitter ses fonctions en 2018, revient sur les fausses informations lui ayant prêté une liaison avec Emmanuel Macron.

    Valeurs Actuelles

    Face à la pénurie de personnel dans la restauration, le secteur va recruter de la main-d’œuvre en Tunisie

    La saison estivale approche à grands pas. Comme chaque année, le secteur de l’hôtellerie-restauration recherche des saisonniers pour répondre à la forte fréquentation des touristes. Face au manque sensible de candidat, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) a entamé des négociations pour faire venir une main-d’œuvre de Tunisie, rapporte La Dépêche.

    Une baisse d’attractivité amplifiée par le Covid

    En difficulté depuis la pandémie de Covid-19, le secteur ne semble plus intéresser. Des centaines de milliers de postes seraient à pourvoir, mais les conditions de travail et la rémunération font fuir. Outre le travail soutenu exigé, le salaire proposé repousse la plupart des candidats. « L’attractivité financière d’il y a 40 ans aurait pu les faire revenir mais là c’est plus du tout le cas », affirme Pascal Pedrak, secrétaire général du syndicat CFDT Hôtellerie Tourisme Restauration.

    Pour remédier à cette situation, l’Umih prévoit de faire venir du personnel depuis la Tunisie. Des négociations entre l’Umih, le ministère de l’Intérieur et l’équivalent de Pôle emploi en Tunisie seraient en cours pour acheminer la main-d’oeuvre jusque dans les restaurants et hôtels français. Les saisonniers tunisiens auraient « exactement les mêmes contrats que les Français », assure Thierry Deniau, coprésident de l’Umih de l’Aude.

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    France24 - World

    Ukraine river ambush shows again Russian military is ‘not up to scratch’

    Issued on: 13/05/2022 - 14:50

    Sébastian SEIBT

    The Ukrainian military demonstrated its prowess once again on Wednesday, when satellite images showed dozens of Russian tanks and armoured vehicles destroyed after failing to cross the Donets River. The episode cost the Russian military an entire battalion – the latest sign that Russia’s pivot to eastern Ukraine is not working as planned.

    “Recently, I have accomplished a mission which made huge impact on Russian losses and completely screwed up their plans to encircle Lysychansk,” a Ukrainian military engineer calling himself Max wrote on Twitter on Wednesday, giving a blow-by-blow account of how his company pretty much wiped out an entire Russian battalion a few days previously.

    The satellite photos of its aftermath have been a sensation around the world. They show tanks, armoured vehicles and other Russian military equipment destroyed and abandoned on the banks of the Donets River, which runs through eastern Ukraine from the Kharkiv region to the Donbas. The photos suggest the Russians lost between 25 and 30 armoured vehicles in this operation.

    “These estimates seem realistic,” said Sim Tack, at analyst at US military consultancy Force Analysis, after verifying the satellite images.

    “These images have been relayed so much because they’re so visually impressive and they allow us to see in a very palpable way the damage the Ukrainians are inflicting on the Russians.”

    Strategic importance of rivers

    The fighting took place in the Donbas region, more than 100 km north of Luhansk, Max wrote. On May 7, he found a place that looked suitable for a Russian attempt to cross the river using a floating bridge. He suggested his unit set up an ambush.

    Max recounted the following day’s events on Twitter: “Artillery was ready. We have been able to confirm Russians mounted 7 parts of the bridge out of 8. Russians have even succeeded to move some troops and vehicles over the river. Combats started".

    "In ~20 minutes after recon unit confirmed Russian bridge being mounted, HEAVY ARTILLERY engaged against Russian forces, and then aviation chipped in as well. I was still in the area, and I have never seen / heard such heavy combat in my life.”

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    After a day of intense fighting, the bridge was completely destroyed – leaving about 50 vehicles and an unknown number of ground troops with no prospect of retreat, at the mercy of enemy fire.

    This extraordinary account on Twitter is “clearly a propaganda exercise, but that doesn’t mean it’s false”, said Jeff Hawn, an expert on Russian military issues and a non-resident fellow at US geopolitical research centre the New Lines Institute.

    Ukraine and Russia have fought ferociously over rivers before. The Dnieper, Donets and other rivers form natural defences against the Russian army’s advance – not to mention the strategically pivotal Irpin near the capital, which the Ukrainians prevented the Russians from crossing several times during the battle for Kyiv.

    Just like the fighting over the Irpin, the victory Max was celebrating held great strategic significance – principally because it “means the cities of Sieverodonetsk and Lyssychansk, located just to the south, will still be defended”, as Tack put it.

    The place where Ukraine ambushed the Russians on the river is also “important for Russia from a logistical point of view”, added Nicolo Fasola, an expert on security in post-Soviet countries at Birmingham University.

    “The Russians have a supply line close by and they’re trying to push the Ukrainians back as far as possible to secure it,” explained Glen Grant, a senior analyst at the Baltic Security Foundation. “So far they’ve failed and that makes the situation very difficult for them.”

    Russian military ‘not up to scratch’

    More broadly, the Ukrainian victory there signals a major setback for Moscow’s military strategy in eastern Ukraine. “The battle for control of the Donets River is a decisive theatre for the outcome of this war,” Tack said,

    If the Russians manage to cross the Donets, they would find it a lot easier to encircle crucial cities in the Donetsk Oblast such as Sloviansk and Kramatorsk.

    As things stand, “they’ve managed to cross at one single point far to the south, but they’re struggling to take advantage of it”, Hawn said,

    Indeed, the Ukrainians concentrated their troops at this point in the river in order to contain the Russian advantage.

    But as well as highlighting the Ukrainian military’s tactical acumen, the episode Max trumpeted underlines the sorry state of Russia’s military once more.

    “It’s striking how hastily they tried to erect this crossing, even though it’s one of the most complicated military manoeuvres to perform,” Grant said. “Floating bridges have to be constructed quickly, at night to provide cover of darkness, with effective artillery support. Above all, it’s got to take the enemy by surprise. And none of that happened.”

    The episode reinforces the fact that Russian soldiers’ training is “not up to scratch”, Hawn put it.

    Amid Russia’s shambolic attempt to create a floating bridge, the Ukrainians showed yet again how eager they are to capitalise on their own strengths as well as Russia’s weaknesses: “They showed their ability to make the most of the few advantages they have – in terms of technology, knowledge of the terrain and likely access to US intelligence,” Fasola said.

    >> How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda

    The Ukrainians should not get too carried away in rejoicing over this victory.  “Russia’s failure at Severskiy Donets pontoon is likely to weaken their capacity to continue the offensive in the short term, but they will most likely try to bridge this river elsewhere,” said Aliyev Huseyn, an expert on the Ukraine-Russia conflict at Glasgow University. “They still retain offensive capacity in this area. As we have seen, they remain rather negligible of casualties as they are under severe pressures from the top command to get to the Lughansk administrative borders.”

    But while this particular Ukrainian victory is unlikely to decide the ultimate outcome of the war, the destruction of an entire Russian battalion is “far from trivial” and will have a “significant impact” on future operations, Hawn said.

    Ukraine’s victory means Russia has lost about 50 armoured vehicles used in its eastern Ukraine offensive. It will “diminish even more the morale of Russia’s already unhappy, demotivated soldiers”, Fasola said.

    And the operation Max celebrated will only augment the morale of Ukrainian troops – showing how one man’s expertise and initiative was enough to nearly eliminate an entire Russian battalion.

    This article was translated from the original in French.

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    PROFILE

    God, church, Tsar: The world of Russian oligarch Malofeyev and his Western associates

    Le Figaro

    «Nous ne sommes plus nombreux»: les derniers livres de survivants des camps de concentration

    Les survivants des camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale sont de moins en moins nombreux. Chaque nouveau témoignage publié pourrait être le dernier. Celui de Léon Placek, 89 ans, J'avais 10 ans à Bergen-Belsen est sorti le 5 mai.

    Tout livre de survivant des camps de concentration pourrait aujourd'hui devenir le dernier édité, et éteindre une lignée forte de dizaines de titres. J'avais 10 ans à Bergen-Belsen de Léon Placek (éditions du Cherche Midi) est sorti le 5 mai. Ce témoignage n'aurait jamais existé si le déporté n'avait cédé à l'insistance d'un de ses fils. «Il m'a harcelé, pendant quinze jours! J'ai cédé», dit-il à l'AFP.

    À lire aussiL’Espèce humaine et autres écrits des camps: une vocation née dans les camps de concentration

    Dans une forme étonnante aujourd'hui, ce Parisien de 89 ans, expert-comptable qui exerce toujours au cabinet Placek & Epelbaum, parlait de son passage dans le camp, qui a vu mourir la petite Juive d'Amsterdam Anne Frank, le moins possible à ses enfants, et jamais à d'autres.

    Le récit, écrit avec le journaliste Philippe Legrand, rappelle que les survivants des camps n'ont pas été incités à témoigner, loin de là. Après guerre, «nous sommes comme des étrangers, revenus d'un monde dont l'on ne revient généralement pas», se souvient Léon Placek dans son livre. «J'ai longtemps hésité à rompre ce silence. (...) Ma parole? À quoi bon! Portera-t-elle, cette parole? Qu'allais-je bien pouvoir dire?»

    Indifférence, incompréhension

    Comme le rappelle l'universitaire Dominique Moncond'huy dans son introduction à L'Espèce humaine et autres écrits des camps (Bibliothèque de la Pléiade, 2021), certains de ces témoignages ont rencontré l'indifférence, voire l'incompréhension. «Rien, sans nul doute, ne pouvait être plus violent pour des rescapés, dans l'inconfort d'un retour parmi des vivants dont une distance irréductible les séparait, que de constater que leur voix n'était pas entendue», écrit ce professeur de littérature.

    À lire aussiIsraël rend hommage à l'espion qui avait capturé le nazi Adolf Eichman

    Le procès d'Adolf Eichmann en 1961, les films Le Chagrin et la Pitié en 1969 et Shoah en 1985, ou des livres comme L'Écriture ou la vie de Jorge Semprun en 1994 ont sorti l'expérience concentrationnaire de l'oubli où voulait l'enfouir la mémoire collective.

    Comme d'autres, Léon Placek a été amené à raconter devant des collégiens ou lycéens sa jeunesse marquée par l'entreprise nazie d'extermination des Juifs. Ce fut une étape, avant de pouvoir coucher ses souvenirs sur le papier.

    À lire aussiEn Alsace, des collégiens «ambassadeurs de la mémoire» du camp de concentration Natzweiler-Struthof

    Passée également par Bergen-Belsen après Ravensbrück, Lili Keller-Rosenberg a 88 ans quand elle publie en avril 2021 Et nous sommes revenus seuls (Plon). La survivante se souvient dans son livre que son premier récit devant des élèves date de 1983. Il a fallu plus de 35 ans pour qu'elle cherche à le publier. «Nous ne sommes plus nombreux, les déportés. Dans les Hauts-de-France, je suis la dernière survivante qui puisse encore témoigner», constate-t-elle à la fin du livre.

    «Je ne dors plus»

    Génia Oboeuf, qui survécut à Ravensbrück, est décédée à 98 ans avant d'avoir pu voir la parution de Génia et Aimé (le prénom de son mari). Il sera en librairie le 17 mai, aux éditions Alisio, un an après sa mort.

    À lire aussi«Comment doit-on écrire et enseigner l'histoire de la Shoah ?»

    Quant à Julia Wallach, revenue d'Auschwitz-Birkenau, elle a attendu ses 96 ans avant de publier, en novembre, Dieu était en vacances (Grasset), coécrit avec Pauline Guéna . Elle était fin avril sur le plateau de La Grande Librairie, l'émission littéraire de France 5, aux côtés de Joseph Weismann, 90 ans, qui a raconté son évasion du camp de Beaune-la-Rolande dans la bande dessinée Après la rafle (Les Arènes), parue en janvier. «Même pour raconter maintenant, ça m'est difficile», avouait-elle de sa voix claire. «L'arrivée à Birkenau! Jusqu'à maintenant, j'ai encore les cris dans mes oreilles».

    À lire aussiJoseph Weismann, le rescapé du Vél' d'Hiv

    Léon Placek a lu beaucoup de ces ouvrages. «J'ai toute une bibliothèque de cette période. Mais je ne voulais pas écrire de livre. Pendant 50 ans, c'était dans la mémoire, loin, loin, loin... Depuis que j'ai fait ce bouquin, je ne dors plus». Ces décennies après guerre, il les passe rapidement. «On est libérés, et c'est fini: on passe à autre chose. On a la chance d'être revenus! Donc il faut l'oublier», tranche-t-il. «On se dit: pourquoi ennuyer les gens? Pourquoi créer des problèmes? Ça ne sert à rien. Mais on n'est pas éternel. Mon fils Marc a dû penser qu'il fallait qu'il reste quelque chose».

    Des dessins de la Rafle du Vel d'Hiv par Cabu sortis de l'oubli

    L'ouvrage Cabu, la Rafle du Vel d'Hiv, en librairie le 23 juin, reprend les illustrations réalisées en 1967 et jamais exposées du dessinateur de presse pour accompagner les bonnes feuilles d'un livre événement, La Grande Rafle du Vel d'Hiv, 16 juillet 1942.

    Prix Goncourt: le prix du premier roman attribué à Étienne Kern pour Les Envolés

    Antoine Wauters a reçu le Goncourt de la nouvelle pour Le Musée des contradictions, Jean-Pierre Langellier celui de la Biographie et Jean-Michel Maulpoix celui de la Poésie.

    Frédéric Beigbeder: «Après-midi piscine»

    CHRONIQUE - Un siècle après la mort de Franz Kafka, la Pléiade accueille enfin ses Journaux et lettres: autant de «haches pour briser la mer gelée en nous».

    Valeurs Actuelles

    Le projet d’Anne Hidalgo de restreindre la circulation autour de la tour Eiffel rejeté par le préfet de police

    Sale temps pour la maire de Paris. Après son échec cuisant à la présidentielle, Anne Hidalgo voit son grand projet de transformation autour de la tour Eiffel être à nouveau freiné. Selon Le Parisien, Didier Lallement, préfet de police de Paris, a adressé un courrier à l’élue socialiste lui informant de son « opposition au projet de restriction de la circulation dans le secteur de la tour Eiffel, tel qu’il a été adopté au Conseil de Paris ».

    Un risque sécuritaire invoqué

    Le préfet de police affirme « que la fermeture à la circulation générale du pont d’Iéna générera des reports importants sur les ponts de l’Alma, Grenelle et Bir-Hakeim ». La suppression des voies de circulation dans le sens est-ouest en surface entraînera « une augmentation de trafic dans le souterrain, pouvant conduire à sa saturation », ajoute-t-il. La raison principale de son opposition au projet tel qu’il est présenté repose sur la sécurité. Il estime que les reports de trafic sur les avenues proches risquent « de dégrader les délais d’intervention des véhicules de secours ».

    Le courrier de Didier Lallement ne passe pas au sein de la majorité. « Ce revirement est une surprise puisque la préfecture de police avait jusqu’ici tout validé : permis d’aménagement, permis de construire… Désormais, la maire de Paris souhaite traiter directement de ce dossier avec la ou le futur Premier ministre », annonce Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo.

    La position du préfet de police réjouit certains membres de l’opposition à l’image de Rachida Dati, la maire (LR) du VIIe arrondissement. « Nous avions saisi la préfecture de police en ce sens. C’est le début d’une victoire », a-t-elle commenté.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Mohammed ben Zayed, dit "MBZ", élu président des Émirats arabes unis

    Publié le : 14/05/2022 - 13:33Modifié le : 14/05/2022 - 21:32

    FRANCE 24 Suivre

    Sans surprise, le prince héritier d'Abu Dhabi, Mohammed ben Zayed, déjà considéré comme le dirigeant de facto des Émirats arabes unis, a succédé à son demi-frère, Khalifa ben Zayed al-Nahyane. "MBZ" a été élu président de la fédération, samedi. Emmanuel Macron est attendu dans la riche monarchie du Golfe pour rendre hommage au président défunt.

    Le prince héritier d'Abou Dhabi Mohammed ben Zayed, déjà dirigeant de facto des Émirats arabes unis, a été élu, samedi 14 mai, président de la riche monarchie du Golfe, succédant à son demi-frère, Khalifa ben Zayed al-Nahyane, mort la veille.

    Mohammed ben Zayed, dit "MBZ", "a été élu à l'unanimité" par les membres du Conseil suprême de la fédération des Émirats qui regroupe sept émirats dont ceux d'Abu Dhabi et de Dubaï, a indiqué l'agence de presse officielle WAM.

    Troisième fils de cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyane, premier président et père-fondateur de la fédération des Émirats, "MBZ", prince héritier de la capitale et émirat d'Abu Dhabi, était déjà aux commandes depuis qu'un accident cérébral, en janvier 2014, avait écarté Khalifa ben Zayed al-Nahyane.

    Mohammed ben Zayed, 61 ans, a "remercié" les cheikhs du Conseil suprême fédéral "pour leur confiance".  

    L'élection de "MBZ" officialise sa position de leader du riche pays pétrolier de quelque 10 millions d'habitants, alors que le pays a entamé une période de 40 jours de deuil pour le décès, à l'âge de 73 ans, de cheikh Khalifa.

    Mohammed ben Zayed hérite d'un pays pétrolier dont il était déjà le dirigeant de facto durant une décennie d'ascension diplomatique et militaire ayant placé cet État au cœur de la géopolitique du Moyen-Orient.

    Politique plus affirmée

    Sous la direction de "MBZ", les Émirats ont mené une politique plus affirmée sur la scène internationale.

    Pays allié de l'Arabie saoudite et des États-Unis, les Émirats de "MBZ" ont été le premier pays du Golfe à normaliser, en 2020, les relations avec Israël.

    "MBZ" est aussi largement considéré comme celui qui a envoyé, en 2015, des troupes émiraties au Yémen, dans le cadre d'une coalition menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles houthis.

    Considéré comme particulièrement hostile aux soulèvements populaires du Printemps arabe de 2011, "MBZ" peut compter sur la richesse d'Abu Dhabi, qui détient 90 % des réserves pétrolières des Émirats, pour affirmer sa puissance dans la région et afficher son soutien à certains régimes, comme celui de l'Égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

    Les ONG de défense des droits humains ne manquent pas de déplorer les violations, en particulier le sort d'Ahmed Mansour, un militant pro-démocratie emprisonné depuis 2017.

    Elles critiquent en outre régulièrement les mauvaises conditions de travail des nombreux migrants aux Émirats et dans d'autres pays du Golfe.

    Emmanuel Macron aux Émirats

    Juste après l'annonce du décès du président vendredi, ce dernier a été enterré au cimetière al-Bateen à Abu Dhabi.

    Plusieurs dirigeants du monde ont présenté leurs condoléances aux Émirats après ce décès. La France a rendu hommage à "un dirigeant respecté de tous". L'Élysée a par ailleurs annoncé qu'Emmanuel Macron se rendra dimanche à Abu Dhabi pour "exprimer son soutien" à Mohammed ben Zayed. 

    La disparition du Cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyane endeuille Abou Dabi et les Émirats arabes unis. Mes pensées vont à son frère le Prince héritier @MohamedBinZayed, à toute sa famille et au peuple émirien.

    May 13, 2022

    Le Premier ministre britannique Boris Johnson se rendra lui aussi aux Émirats dimanche pour rendre hommage à l'ancien président. Lors de sa visite, Boris Johnson entend également "renforcer le lien étroit qui lie le Royaume-Uni et les Émirats arabes unis, et qui continuera d'exister sous la présidence de Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nayane", a affirmé Downing Street dans un communiqué. 

    Le président américain, Joe Biden, a lui aussi salué cheikh Khalifa comme un "véritable partenaire et ami des États-Unis" et félicité son "ami de longue date" le prince héritier. "Les Émirats sont un partenaire essentiel des  États-Unis" a assuré le président américain dans un communiqué soulignant qu'il avait hâte de "renforcer les liens" les deux pays.

    La Maison Blanche a également annoncé que la vice-présidente Kamala Harris se rendra lundi à Abou Dhabi, à la tête d'une délégation pour "présenter ses condoléances au nom de l'administration Biden-Harris et du peuple américain" après le décès de Khalifa ben Zayed. Kamala Harris doit également rencontrer le nouveau président Mohammed ben Zayed pour "souligner la force du partenariat" entre les deux pays, selon un communiqué de la vice-présidence. 

    Autres grands alliés des Émirats, le roi Salmane d'Arabie saoudite et son prince héritier, Mohammed ben Salmane, ont exprimé leur "grande tristesse".

    Israël, la Russie et l'Iran ont également présenté leurs condoléances.

    Avec AFP

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    Le président des Émirats arabes unis cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane est mort

    Les Émirats arabes unis inaugurent leur première ambassade en Israël

    La Turquie et les Émirats arabes unis signent plusieurs accords de coopération

    L'Humanité

    Amazon réduit le dialogue social à néant

    Billet

    Cécile Rousseau

    Les négociations annuelles obligatoires chez Amazon France Logistique se sont terminées en queue de poisson. Alors que la CGT avait tenté de mettre sur la table une ultime proposition de 4 % d’augmentation, la seule CGE-CGC a finalement signé un accord tablant sur 3,5 % de hausse de salaire. Inacceptable pour les autres syndicats au vu de l’inflation, mais surtout, des profits gigantesques dégagés par la multinationale. Au premier trimestre 2022, elle a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 7 %, à 116,4 milliards de dollars.

    Au sein du mastodonte, c’est tout le dialogue social qui semble au point mort. Les discussions sur la pénibilité ou encore la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences n’ont également pas abouti. « Amazon préfère l’échec au dialogue, dénonce la CGT. Elle préfère employer par l’entremise de filiales peu regardantes des sans-papiers, les exploiter et les maltraiter, plutôt que de négocier », tacle le syndicat, faisant référence à la grève actuelle chez le sous-traitant Lumina Services. Les belles paroles de Jeff Bezos, l’ex-PDG, résonnent plus que jamais dans le vide intersidéral : « Nous allons être le meilleur employeur et l’endroit le plus sûr où travailler sur Terre. »

    CharivariAmazon
    Valeurs Actuelles

    Burkini : une « provocation » et un acte « anti-universel » selon Blanquer

    A quelques jours de son départ définitif du ministère de l’Education nationale, qu’il a occupé pendant cinq ans, Jean-Michel Blanquer reste sur le pont. Invité, vendredi 13 mai, au micro de BFMTV, il a jugé avec une grande sévérité les récentes déclarations d’Eric Piolle, maire EELV de Grenoble (Isère). Il y a quelques jours, ce dernier s’était fait fort d’autoriser le burkini dans les piscines municipales de la ville.

    « Le maire de Grenoble fait de la provocation », a estimé Jean-Michel Blanquer, fustigeant une idéologie d’ « anti-universalité » – l’islamisme – et un « projet politique qui est la fragmentation de la société en groupes communautaristes. ». Plus encore, celui qui espère se faire élire député dans le Loiret, en juin prochain, a émis le souhait « que les citoyens grenoblois désavouent politiquement M. Piolle ».

    « Ni godillots ni frondeurs »

    Jean-Michel Blanquer, qui a par ailleurs assuré que l’Education nationale allait lui manquer, a également exprimé le fonds de sa pensée sur la future majorité présidentielle. Le futur ex-ministre appelle de ses vœux à une Assemblée nationale composée d’élus « cohérents avec le programme du président », mettant en avant des députés qui ne soient « ni godillots ni frondeurs ». Un pas de dance quelque peu compliqué à effectuer pour le ministre, qui devait également défendre la charte mise en place par Renaissance, et que les candidats désirant siéger dans les rangs de la majorité ont été obligés de signer.

    Le document intime notamment aux futurs élus de « soutenir l’ensemble des engagements pris par Emmanuel Macron devant les Français ». « C’est une charte pour être cohérent avec le programme du président de la République (…) C’est la chance d’une majorité-cohésion, pour qu’on puisse faire les choses, pas pour qu’il y ait des jeux politiciens », a voulu expliquer Jean-Michel Blanquer sur BFMTV. Et pour éviter l’émergence d’une aile gauche ou droite au sein de la majorité, accessoirement.

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    France24 - Monde

    Comment un compte Twitter a gagné des milliers d’abonnés sur le dos de la journaliste Shireen Abu Akleh

    Publié le : 13/05/2022 - 17:36

    Alexandre Capron Suivre

    Un compte Twitter du nom de "MohammedAbuAq"  s’est fait passer pour le frère de la journaliste Shireen Abu Akleh de la chaîne Al-Jazira tuée le mercredi 11 mai en Cisjordanie. Enchaînant les tweets jetant de l’huile sur le feu, ce dernier a gagné des milliers d’abonnés en deux jours. Son imposture peut cependant être démasquée à la fois par des éléments visuels et des traces numériques que ce dernier a laissé, montrant que ce compte a changé plusieurs fois d’identité en à peine quatre mois.

    Le compte MohammedAbuAq, au nom complet de Mohammed Abu Aqleh, se présente comme un “journaliste musulman” selon sa biographie, vivant au Qatar selon le drapeau visible sur son compte. Il affirme être le frère de Shireen Abu Akleh tuée en Cisjordanie par un tir pour l’instant non identifié le 11 mai, dont il arbore l’image en photo de profil.

    Ce compte  a tweeté pour la première fois le 11 mai à 20h30 en indiquant : “Ma sœur Shireen a été tuée par des balles israéliennes, et il n'y a rien d'autre. J'appelle la communauté internationale à punir Israël dès que possible.” 

    Capture d'écran du compte @MohamedAbuAq au 13 mai 2022. Archive : http://web.archive.org/web/20220512143346/https://twitter.com/MohammedAbuAq © Observateurs

    Depuis le 12 mai, et en moins de 24 heures, ce dernier a gagné près de 5000 abonnés, passant de 30 600 à 35 100 abonnés. Il n’a depuis cessé d’enchaîner les tweets affirmant donner des indications précises sur la situation de la famille de la journaliste tuée, affirmant d’abord que leur maison était encerclée par l’armée israélienne, que Vladimir Poutine l’aurait appelé promettant une enquête, ou même que le pape François lui avait téléphoné pour “calmer la situation”. 

    Des détails factuels mensongers

    Comme le montre le média de vérification jordanien Misbar , plusieurs détails factuels indiquent que le compte s’invente une identité : Shireen Abu Akleh avait bien un frère, mais ce dernier se nomme Tariq Antoun Aqleh. Une interview de ce dernier a été publiée sur la page Facebook du gouvernorat de Jérusalem, où il annonce la date des funérailles de la journaliste.

    Selon le même média, qui cite un analyste politique palestinien connaissant la famille, le frère de Shireen Abu Akleh vit aux États-Unis. Dans les différents articles mentionnant la famille de la journaliste, aucune personne du prénom de Mohamed n’est d’ailleurs citée comme ici ou .

    Enfin, des informations publiées dans les tweets sont elles-mêmes erronées : le compte évoque par exemple le “directeur de l'agence de renseignement israélienne, Yosef Meir” qui l’aurait appelé pour lui demander d’intervenir sur Al-Jazeera afin d’appeler au calme.

    Or, aucun responsable du nom de Yosef Meir n’apparaît dans les représentants des services de renseignements israéliens : le chef du ShinBet, le Service de sécurité intérieure israélien s’appelle Rohen Bar, et le directeur du Mossad, l’Institut pour les renseignements et les affaires spéciales extérieures, s’appelle David Barnea

    Enquête sur les traces numériques du compte

    La rédaction des Observateurs de France 24 a enquêté sur les traces numériques laissées par le compte @MohammedAbuAq, c'est-à-dire les informations publiquement disponibles permettant de vérifier l’activité de ce compte dans le passé.

    Une première façon de le faire est de vérifier les interactions du compte avant la date du 11 mai, jour où Shireen Abu Akleh a été tuée. On peut étudier les réponses faites à ce compte sur Twitter, dans les outils de recherches avancées de Twitter. Ces recherches permettent de retrouver des utilisateurs ayant interagi avec @MohammedAbuAq par exemple le 9 mai, sur un tweet depuis effacé. 

    Interaction d'un utilisateur Twitter avec MohammedAbuAq le 9 mai. Lien : https://twitter.com/bas99900/status/1523724694335098880 © Twitter

    En cherchant ce tweet sur le site WebArchive, un outil gratuit permettant d’archiver les pages web sur internet, il est possible de voir à quoi ressemblait ce tweet le 9 mai dernier

    On découvre ainsi que l’utilisateur @bas99900 avait répondu non pas à @MohammedAbuAq, mais à un utilisateur du nom de @K_oiT_, dont le compte n’existe plus. Le compte a donc changé de nom, pour s'appeler Mohammed Abu Aq.  Ce compte arborait un drapeau du Koweït, une photo de l’ex-émir du Koweït le cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah décédé en septembre 2020, et se nommait Abdul Wahed Al-Mutairi. Il assurait être un “conseiller technique” selon sa biographie.

    Archive du même tweet montrant que l'utilisateur @K_oiT_ avait répondu à cet utilisateur. © Twitter

    Ce compte Twitter du nom de @K_oiT a effectué plusieurs tweets début mai, la plupart du temps en rapport avec le Koweït.

    Capture d'écran de l'archive d'un tweet de @K_oiT_ où cet utilisateur tweete sur un sujet relatif au Koweït : “L'Iran s'efforce également de semer la discorde et l'hypocrisie entre l'Irak et le Koweït. Que Dieu protège le Koweït du mal des méchants et du complot des impies”. © Twitter Dans ce tweet, le compte @K_oiT_  explique que “des nouvelles circulent sur l'adhésion du Yémen au Conseil de coopération du Golfe. [...] Si la nouvelle est vraie, que Dieu nous témoigne que l'État du Koweït est le deuxième pays pour nos frères au Yémen, et ils seront traités comme des citoyens koweïtiens sans exclure personne.” © Twitter

    L'utilisateur @K_oiT a d'ailleurs supprimé l'intégralité de ses tweets qui ne sont aujourd'hui plus disponibles.

     

    Un utilisateur, mais au moins 4 noms différents

    Tout compte Twitter dispose d’une identité numérique unique appelée le “Twitter ID”. Il est possible de récupérer cette identité numérique à travers des sites comme https://tweeterid.com/ par exemple, permettant de vérifier notamment si le compte Twitter a changé de nom.

    Twitter ID du compte @MohammedAbuAq © https://tweeterid.com/

    Le compte @MohammedAbuAq a pour Twitter ID le numéro 1488519840000352264. Comme le compte @K_oiT n’existe plus, la seule façon de le confirmer est d’étudier le code source des pages archivées comme ici. En faisant cela, on découvre bien le même numéro 1488519840000352264 indiquant que @MohammedAbuAq et @K_oiT sont bien un seul et même compte qui a simplement changé de nom.

    Le compte Twitter @K_oiT_ a exactement le même identifiant numérique que le compte @MohammedAbuAq signifiant qu'il s'agit du même compte qui a changé de nom. © WebArchive

    Mais cela ne s’arrête pas là : en faisant une recherche avec le numéro 1488519840000352264 sur le moteur de recherche Yandex, il est possible de voir que ce compte a changé au moins quatre fois d’identité. Des traces numériques apparaissant sur le site Twicopy, qui archive des publications Twitter, permettent de constater que le même identifiant Twitter a eu pour nom @Gd_kgo_ puis @Palestineismy.

    Le compte a été créé le 1er février à 14h29. Selon les études des archives du compte, ce dernier semble d’abord s’être appelé @Gd_kgo_ , et se présentait comme un compte arabophone relayant des “événements ukrainiens” selon son nom en arabe. Il indiquait dans sa biographie être “une équipe média spécialisée pour publier toutes les nouveautés à travers le monde en arabe”. 

    La plupart de ses interactions consistait à réagir à l’actualité ukrainienne, le compte arboraint d’ailleurs le drapeau du pays. Le compte est allé plus loin fin mars en publiant notamment un tweet indiquant : “pour ceux qui voulaient combattre en Ukraine, une bourse de résidence permanente, un salaire mensuel, une femme et une maison seront accordées. Contactez-nous via nos ambassades à travers le monde.”

    Tweet effectué par le compte @Gd_kgo_ invitant les volontaires à se rendre en Ukraine. © WebArchive

    Fin mars, le compte a changé de nom avec @Palestineismy pour s’appeler Abou Obeïda, précisant dans sa biographie : “Mohab Abu Obeida, porte-parole officiel des Brigades du Hamas”, publiant principalement des tweets anti-Israël et sur la situation en Cisjordanie.

    Capture d'écran d'un tweet de @Palestineismy se présentant comme Mohab Abu Obeida, porte-parole officiel des Brigades du Hamas. © WebArchive

    Enfin, courant avril, le compte a troqué son identité pour arborer l’identité koweïtienne  @K_oiT_ du nom de Abdul Wahed Al-Mutairi comme nous l'avons expliqué précédemment, avant de changer pour @MohammedAbuAq le 11 mai.

    S’il n’est pas possible de connaître exactement la progression du nombre d’abonnés de ce compte, il semblait avoir un peu moins de 20 000 abonnés fin avril. Il est probable que son changement d’identité pour se présenter comme le frère de Shireen Abu Akleh lui ait fait gagner entre 10 000 et 15 000 abonnés.

    Quel est l’objectif de ce compte ?

    Au-delà de son attitude versatile supposant que ce compte cherche à gagner des abonnés en troquant régulièrement son identité et en publiant sur des sujets d’actualité, il n'est pas possible de connaître ses réelles motivations, et d’ailleurs de savoir qui est la personne derrière ce compte.

    La rédaction des Observateurs de France 24 n’a pas trouvé d’indication laissant penser que ce compte aurait par exemple été vendu auprès de plusieurs utilisateurs différents qui auraient ainsi changé son identité, comme cela se fait parfois pour des comptes qui acquièrent un nombre critique d’abonnés.

    Notre équipe a tenté de rentrer en contact avec l’utilisateur derrière le compte @MohammedAbuAq pour en savoir plus sur ses intentions. Nous publierons ses réactions si celles-ci nous parviennent.

    Télécharger l'application

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    France24 - Monde

    Funérailles de Shireen Abu Akleh : enquête sur la police israélienne après un tollé international

    Publié le : 14/05/2022 - 07:26Modifié le : 14/05/2022 - 17:47

    FRANCE 24 Suivre

    La communauté internationale a dénoncé l'intervention violente de la police israélienne aux funérailles, à Jérusalem, de la journaliste Shireen Abu Akleh. De son côté, le Conseil de sécurité de l'ONU a "fermement condamné" le meurtre  de la reporter et réclamé une enquête. La police israélienne a annoncé, samedi, en ordonner une.

    La police israélienne a annoncé, samedi 14 mai, l'ouverture d'une enquête après le tollé international provoqué par l'intervention de ses membres lors des funérailles de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, dont le cercueil a failli tomber après les coups de matraque contre les porteurs.

    Des milliers de Palestiniens ont enterré, la veille, à Jérusalem, la célèbre journaliste tuée alors qu'elle couvrait un raid militaire israélien dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Elle portait un gilet pare-balles siglé "presse" et un casque de reportage.

    À la sortie du cercueil de l'hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville également occupé par Israël, la police a fait irruption dans l'enceinte de l'établissement et chargé une foule brandissant des drapeaux palestiniens. Le cercueil a failli tomber des mains des porteurs frappés par des policiers armés de matraques avant d'être rattrapé in extremis, selon des images retransmises par les télévisions locales.

    "Le commissaire de la police israélienne, en coordination avec le ministre de la Sécurité publique, a ordonné une enquête sur l'incident. Les conclusions seront présentées au commissaire dans les prochains jours", a indiqué la police dans un communiqué. Elle a répété que les policiers "avaient été exposés à la violence des émeutiers, ce qui les a poussés à recourir à la force".

    Un tollé international

    Les images de la charge de la police circulant en boucle sur les réseaux sociaux ont provoqué un tollé international. "Nous avons été profondément troublés par les images de l'intrusion de la police israélienne au sein du cortège funéraire", a dit le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, alors que la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Michelle Bachelet a parlé d'images "choquantes".

    L'Union européenne a condamné "l'usage disproportionné de la force et le comportement irrespectueux de la police israélienne à l'encontre des participants au cortège funèbre", selon son chef de la diplomatie, Josep Borrell.

    "Atterré par les scènes observées aujourd'hui en marge des funérailles et l'usage disproportionné et irrespectueux durant le cortège funèbre", a également commenté sur Twitter Dimiter Tzantchev, ambassadeur de l'UE auprès d'Israël.

    Dismayed by the scenes witnessed today at the margins of Ms Abu Akleh's funeral and the disproportionate and disrespectful use of force on a funeral procession. Maintaining public order can be done by other means.

    May 13, 2022

    Du côté de Washington, la Maison Blanche s'est dite "profondément troublée" par les images des obsèques de la journaliste. "Nous avons tous vu ces images, elles sont profondément troublantes", a déclaré la porte-parole Jen Psaki. "Nous déplorons l'intrusion dans ce qui aurait dû être une procession dans le calme", a-t-elle ajouté.

    "Nous avons été profondément troublés de voir les images de l'intrusion de la police israélienne au sein du cortège funéraire" de la journaliste, a dit de son côté le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, dans un communiqué.

    We were deeply troubled by the images of Israeli police intruding into the funeral procession of Palestinian American Shireen Abu Akleh. Every family deserves to lay their loved ones to rest in a dignified and unimpeded manner.

    May 13, 2022

    Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit lui aussi "profondément troublé" par le comportement "de certains policiers" israéliens, et son "trouble" concerne également les "affrontements entre les forces de sécurité israéliennes et les Palestiniens rassemblés à l'hôpital Saint-Joseph", a indiqué un porte-parole, Farhan Haq.

    "Si vous n'arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d'avoir lieu", a déclaré dans un mégaphone un policier israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police.

    D'après le Croissant-Rouge palestinien, 33 personnes ont été blessées lors des funérailles.

    Le Conseil de sécurité unanime

    Le meurtre  de la journaliste a suscité, dans la nuit de vendredi à samedi, une déclaration unanime du Conseil de sécurité de l'ONU, qui l'a "fermement condamné".

    Initiée par les États-Unis, cette très rare position unanime du Conseil de sécurité sur un sujet concernant Israël s'accompagne également d'une demande d'"enquête immédiate, approfondie, transparente et impartiale" sur ce meurtre. Elle souligne "la nécessité de garantir une mise en responsabilité" de son ou ses auteurs, selon le texte obtenu par l'AFP.

    L'Autorité palestinienne, Al-Jazira et le gouvernement du Qatar ont accusé l'armée israélienne de l'avoir tuée.

    Israël, après avoir affirmé qu'elle avait "probablement" succombé à un tir palestinien, a ensuite dit ne pas écarter que la balle ait été tirée par ses soldats. Selon elle, il n'est pas possible de déterminer dans l'immédiat l'origine du tir qui pouvait aussi bien être d'origine palestinienne qu'israélienne.

    Israël a réclamé que lui soit remise la balle en vue d'un examen balistique, et proposé que des experts palestiniens et américains soient présents lors de cet examen. Mais le président palestinien Mahmoud Abbas a refusé une enquête conjointe avec Israël. "Les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance."

    Samedi, Hussein al-Cheikh, un ténor de l'Autorité palestinienne, a déclaré sur Twitter "accueillir la participation de tous les organismes internationaux à l'enquête sur l'assassinat de Shireen Abu Akleh". 

    Ces derniers mois, l'armée israélienne a lancé plusieurs opérations à la recherche de suspects palestiniens dans le camp de réfugiés de Jénine, un bastion des factions armées palestiniennes d'où étaient originaires des auteurs d'attaques meurtrières en Israël.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    À Jérusalem, des violences avant l'inhumation de la journaliste Shireen Abu Akleh

    Jour de funérailles à Jérusalem pour la journaliste Shireen Abu Akleh

    PORTRAIT

    Shireen Abu Akleh, icône du journalisme palestinien tombée sous les balles

    L'Humanité

    Économie. Taux d’emploi, sous le record se cache une inquiétante réalité

    Actu

    Pour vanter son bilan, le président fait état du taux d’emploi, qui n’a jamais été aussi élevé. Et sa réforme des retraites viendrait encore améliorer cet indicateur chez les seniors. Attention, cette « embellie » n’est pas le fruit d’un progrès mais le résultat d’une dégradation sociale d’ampleur.

    Pierric Marissal

    Le taux d’emploi est tout simplement le rapport entre le nombre de personnes en situation d’emploi et la population totale. En France, on cantonne traditionnellement l’échantillon mesuré aux 15-64 ans, le taux est donc logiquement plus élevé qu’aux États-Unis, où sont pris en compte les 16 ans et plus, sans limite d’âge. Et il a atteint dans l’Hexagone un niveau record, selon les dernières statistiques disponibles à la fin 2021 : 67,5 %. « Il se situe au plus haut depuis que l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) le mesure au sens du BIT (1975) et excède son niveau d’avant crise », pointe même l’Insee.

    8 points. C’est l’écart de taux d’emploi qui subsiste en France entre les hommes (86%) et les femmes (78%) dans la tranche d’âge 24-49 ans. Il était de 36 points en 1970.

    Le dernier record datait de 1977, quand il atteignait 66 %. À première vue, on devrait s’en réjouir. Pourtant, il y a un loup. En effet, lorsqu’on se plonge dans les chiffres de l’Insee, on remarque que le taux d’emploi chez les 25-49 ans, la force de l’âge pour les travailleurs, n’est pas au plus haut : 82 %, alors qu’il tutoyait les 84 % en 2008 par exemple. La hausse se note donc uniquement chez les plus jeunes et les plus âgés.

    Des « mesures d’âge » pour reduire le chômage

    Dans les années 1980, la baisse du taux d’emploi de 66 % à 60 % n’a pas été vécue comme une mauvaise nouvelle, puisqu’elle s’accompagnait de progrès sociaux. Entre 1975 et 1995, cet indicateur, chez les plus jeunes, les 15-24 ans, a diminué très fortement, de 54 % à 30 %. Et il y avait de quoi s’en féliciter, puisque cette baisse était liée à un effort massif dans le domaine de l’éducation supérieure, aux aides pour les étudiants et à l’allongement général des scolarités : si les jeunes n’étaient pas en situation d’emploi, c’est parce qu’ils allaient à l’école et à l’université.

    De la même manière, à partir de 1982, le taux d’emploi des 50-64 ans a fléchi. De 58 % en 1980, il est tombé à 44 % au début des années 1990. La première cause est la réforme permettant l’abaissement de l’âge de départ à la retraite de 65 à 60 ans. Puis le pouvoir politique a tenté de réduire le chômage par des « mesures d’âge ». Il s’agissait de financer des départs précoces pour libérer des postes. La baisse du taux d’emploi sur la période est d’autant plus importante qu’elle s’est accompagnée de l’arrivée de beaucoup de femmes sur le marché du travail : tout juste 50 % des femmes de 15-64 ans travaillaient en 1975, alors que leur taux d’emploi est de près de 63 % aujourd’hui.

    ENTRE 1982 ET 2020, L’EMPLOI PRÉCAIRE DES 15-24 ANS A BONDI DE 17,3 % À 52,6 %.

    À rebours du sens de l’Histoire, ces cinq dernières années, le taux d’emploi des 15-24 ans a bondi de 5 points ! Les mesures gouvernementales en faveur de l’apprentissage jouent un rôle, mais seulement 5,9 % des offres ont concerné des jeunes en difficulté en 2021. Il faut plutôt aller chercher cette hausse du taux d’emploi du côté de la précarité alarmante de la jeunesse, qui doit trouver de plus en plus des « jobs » alimentaires. Ainsi, en vingt ans, le taux de pauvreté des 18-25 a bondi de 8 % à près de 25 %.

    Et, tout aussi logiquement, le taux d’emploi précaire (la part des emplois précaires – intérim, CDD et en apprentissage – rapportée à l’emploi total de la tranche d’âge) des 15-24 ans est passé de 17,3 % à 52,6 % entre 1982 et 2020, toujours selon l’Insee.  Sur la même période, pour les 25-49 ans, le taux de précarité est passé de 3 % à 10 %.

    La part des indépendants en hausse

    En outre, la part de ce que l’Insee catégorise comme « autre emploi », donc les indépendants, est en hausse. Ce sont principalement des microentrepreneurs. Fin juin 2021, un an après le premier confinement, la France en comptait ainsi, selon l’Urssaf, 2,23 millions administrativement actifs, soit une progression de 17,2 % sur un an. L’administration pointe un nombre d’« immatriculations particulièrement élevé dans les activités de poste et de courrier » ; comprendre, la livraison. Depuis 2020, toujours selon l’Urssaf, le nombre de microentrepreneurs a dépassé celui des travailleurs indépendants « classiques ». Et cela ne fait que s’accroître puisque, ces deux dernières années, ils représentent près de 85 % des immatriculations de travailleurs indépendants.

    Il est en outre tout aussi important de toujours rapporter le taux d’emploi au taux de chômage, car l’un ne compense pas l’autre, bien au contraire. Ainsi, si le taux d’emploi des 54-65 ans augmente, de 54,7 % en 2003 à 65,4 % fin 2021, leur taux de chômage est passé de 4,2 % à 5,9 % sur la même période. Donc si le taux d’emploi des seniors augmente bien à chaque réforme repoussant l’âge de départ à la retraite, comme le justifie Macron, leur taux de chômage aussi. L’inverse même de ce qu’affirmait Richard Ferrand, président LaREM de l’Assemblée nationale, sur France Inter durant l’entre-deux-tours : « L’allongement du temps de travail, en vérité, contribue à la diminution du chômage des seniors. » En revanche, conséquence de la précédente réforme des retraites, l’Insee a dû créer une nouvelle tranche d’âge, pour l’emploi des 65-69 ans, qui sont désormais 7,5 % à travailler, contre 2,5 % il y a quinze ans.

    L’écart se creuse avec le niveau de formation

    Le taux d’emploi élevé masque une autre inégalité criante, selon les niveaux de formation. La différence de taux d’emploi entre les Français qui ont arrêté leurs études au collège et ceux qui ont une licence et plus s’est ainsi grandement accrue ces quinze dernières années. Sur la tranche d’âge habituelle des 15-64 ans, le taux d’emploi est de 39 % pour les premiers, de 82 % pour les seconds, soit un écart de 43 points, contre 31 points en 2005. Comme le taux augmente peu, l’évolution est symétrique : les diplômés sont de plus en plus insérés dans l’emploi quand les non-diplômés le sont de moins en moins. Cet écart français de taux d’emploi lié au niveau de formation est le plus important d’Europe.

    Emploiéconomieréforme des retraites
    Valeurs Actuelles

    Gérald Darmanin veut intensifier les contrôles pour arrêter les rodéos urbains

    Depuis quelques années, les rodéos urbains se sont imposés comme un sujet de société de premier plan. Cette pratique, qui consiste à faire un usage délibérément illégal et dangereux de voitures, motos, scooters et quads parfois volés fait de plus en plus d’adeptes au mépris des lois. 

    Gérald Darmanin a décidé de sévir. Ce jeudi 12 mai, la ministre de l’Intérieur a adressé un télégramme aux responsables de la police et de la gendarmerie pour intensifier les contrôles sur les axes fréquentés par les adeptes de rodéos urbains, rapporte BFMTV. « À l’approche des beaux jours, la mobilisation de tous les services doit s’intensifier avec la saisie systématique des véhicules et l’interpellation des auteurs », a-t-il précisé.

    700 opérations prévues ce week-end

    Pour enrayer « ce phénomène », le candidat aux législatives dans le Nord appelle à « mettre en œuvre dès ce vendredi des actions déterminées » et souhaite « 700 opérations ce week-end ». Des interventions qui vont « faire l’objet d’une communication locale à destination des élus et de la population sur les réseaux sociaux et dans la presse » pour mettre fin à « ces désordres peu supportables ».

    Les policiers ont rapidement dû donner les lieux de contrôle, « sans effectifs bien sûr », a déploré un policier à Valeurs actuelles. « Les contrôles doivent avoir lieu avant 19h, sans doute pour que la remontée statistique puisse être communiquée par Darmanin au JT de 20h », a raillé un autre. Quelques heures à peine après la consigne de Darmanin, « le nombre d’opérations demandé est divisé par deux. Ils peuvent diviser par dix, on n’a pas les effectifs. Tout en com’», a ajouté ce policier.

    Selon le ministère de l’Intérieur, en 2021, près de 27 000 interventions et plus de 3 000 infractions ont été relevées. Depuis la mise en place, la loi du 3 août 2018 qui lutte contre les rodéos urbains, 1 242 engins motorisés ont été saisis et 987 personnes placées en garde à vue. Toute participation à un rodéo urbain est punie d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. 

    Ainsi, les condamnations liées aux rodéos urbains ont augmenté de 1 400% depuis 2018. Pour la seule année 2021, il y a eu une hausse de près de 40% des condamnations, selon le ministère de l’Intérieur.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Au Liban, un système complexe de partage du pouvoir entre les principales confessions

    Publié le : 14/05/2022 - 11:28Modifié le : 14/05/2022 - 11:41

    Natacha MILLERET

    Le Liban, qui renouvelle ses députés le 15 mai dans un contexte d'effondrement économique, est un pays aux équilibres communautaires fragiles, régi par un système complexe de partage du pouvoir entre les principales confessions.Conformément au pacte national datant de l'indépendance de la France en 1943, le président doit être un chrétien maronite, le Premier ministre un musulman sunnite et le président du Parlement un musulman chiite.

    L'Humanité

    France Télécom. Un nouveau procès qui ravive toutes les souffrances

    Histoire de la semaine

    D’anciens dirigeants de l’opérateur ont osé faire appel du jugement prononcé en 2019. Pour les victimes, toujours en grande souffrance, qui attendent que la condamnation pour harcèlement moral institutionnel soit confirmée, ce second procès qui s’ouvre vient raviver les plaies. Une nouvelle épreuve, plus de dix ans après la vague de suicides qui a déferlé sur l’entreprise. Témoignages

    Cécile Rousseau

    Une nouvelle épreuve. Deux ans et demi après un jugement historique, les victimes de la crise sociale massive chez France ­Télécom voient s’ouvrir, le 11 mai, le procès en appel de l’ex-PDG Didier Lombard, de son ancien bras droit Louis-Pierre Wenès (l’ex-DRH Olivier Barberot s’est désisté – NDLR), ainsi que de quatre autres responsables, Brigitte Dumont, Jacques Moulin, Guy-Patrick Cherouvrier et ­Nathalie Boulanger.

    Logiques de l’ultralibéralisme

    Leur condamnation, le 20 décembre 2019, pour des faits de harcèlement moral institutionnel entre 2007 et 2008, à des peines d’un an de prison dont huit mois avec sursis et 15 000 euros d’amende, reste inédite pour des patrons du CAC 40 (les quatre cadres ayant écopé de quatre mois avec sursis et 5 000 euros d’amende pour complicité – NDLR). Comme le souligne maître Jean-Paul Teissonnière, avocat de nombreuses parties civiles : « Nous allons être attentifs aux arguments avancés par la partie adverse pour justifier cet appel. Le jugement en première instance est d’une sévérité incroyable, à la hauteur de la brutalité de ce qui s’est passé : une incroyable opération de déstabilisation du personnel et un interdit majeur de ce qui structure une société. »

    Procès en appel de France Télécom : les patrons à la barre

    « Certains sont devenus fous »

    Pour les salariés, replonger dans ce passé douloureux ravive les plaies. Celles de la violence du plan NExT et de son volet social « ACT », qui visait à supprimer 22 000 postes en trois ans parmi les 120 000 employés, dont une majorité de fonctionnaires. Des départs sans plan social, à base de pressions et de mobilités forcées, réalisés « par la fenêtre ou par la porte », selon les propres mots de Didier Lombard. Francis Le Bras, 69 ans, lui en veut beaucoup de devoir subir un second procès. « Ils nous obligent à remettre le nez dans la merde, déplore-t-il. Je suis reparti dans l’alcoolisme. Ça m’a coûté quinze années de ma vie. Thierry Breton (PDG de France ­Télécom avant Didier Lombard – NDLR) aurait aussi mérité d’être jugé.

    ÇA M’A COÛTÉ QUINZE ANNÉES DE MA VIE. THIERRY BRETON (PDG AVANT DIDIER LOMBARD – NDLR) AURAIT AUSSI MÉRITÉ D’ÊTRE JUGÉ. C’EST LUI QUI A THÉORISÉ QU’IL FALLAIT RÉALISER CES ÉCONOMIES ! Francis Le Bras

    C’est lui qui a théorisé qu’il fallait réaliser ces économies ! » Jusqu’en 2007, cet ingénieur, inventeur du reroutage Télétel et du Minitel sur Internet, était fier de travailler pour l’ex-PTT. Mais, cette année-là, son service passe de vingt personnes à deux. Puis son poste est supprimé. Il sombre dans le bore-out, l’épuisement professionnel par l’ennui. Le 11 septembre 2009, une de ses collègues, Stéphanie Moison, se défenestre sous ses yeux. Un mois plus tard, Francis Le Bras est pris d’une violente arythmie cardiaque. « J’ai toujours des problèmes de santé depuis. Je ne supporte plus la moindre contrariété. Ce qui s’est passé était d’une saloperie infinie. En parler entre victimes n’est pas non plus évident. Certains sont devenus complètement fous », résume-t-il.

    « Eux n’ont pas eu le moindre regret »

    De mai à juillet 2019, au terme de deux mois de débats intenses, des dizaines de récits de souffrance avaient ainsi résonné dans le tribunal. Des êtres marqués à vie et des familles brisées ont défilé à la barre, donnant corps à cette tragédie. Si plus d’une centaine de personnes s’étaient constituées partie civile, seuls 39 cas avaient été retenus par les magistrats instructeurs, dont 19 suicides entre 2007 et 2010. Des visages étaient sortis de l’ombre, comme celui de Robert Perrin, technicien à Strasbourg (Bas-Rhin), qui s’était donné la mort le 17 mai 2008. Lors de son audition, son frère, Jean, 62 ans, a tenu à diffuser sa photo sur grand écran. Un hommage à celui qui était aussi « son meilleur copain », précise-t-il, la gorge nouée. Tous deux fonctionnaires dans le même service, ils avaient vécu l’enfer. « Nous étions convoqués une à deux fois par semaine dans le bureau de notre N + 1, qui nous rabaissait et tentait de nous faire partir. On nous parlait de changements d’horaires et de nous faire travailler dans le secteur commercial. Un déménagement de notre site était aussi évoqué. On ne pouvait même plus poser un manteau sur une chaise, tout était dépersonnalisé.

    IL FAUT QUE CE QUI S’EST PASSÉ NE PUISSE PLUS JAMAIS SE REPRODUIRE. MAIS J’EN DOUTE, QUAND JE VOIS L’UBÉRISATION CROISSANTE ET LES CONDITIONS DE TRAVAIL CHEZ AMAZON. »YVES MINGUY

    Robert, qui adorait son métier, n’en pouvait plus. » Si Jean Perrin a demandé à être entendu devant la cour d’appel, il n’attend rien d’autre que la confirmation de la première sentence : « Ça ne me ramènera pas mon frère, ni tous les autres. Ils n’auraient pas dû être condamnés que pour harcèlement moral, c’est trop faible ! Ce qu’ils ont fait, c’est bien plus que ça. Je suis encore frappé par leur ignominie, le fait qu’ils n’arrêtaient pas de se victimiser devant le tribunal. Je les ai appelés les “pas nous”, rien n’était de leur faute. Ils n’ont pas eu le moindre regret. » Souffrant d’hypertension depuis cette époque et d’une forme de dépression latente, le sexagénaire estime qu’un « ressort s’est cassé. À cause d’eux, des familles sont anéanties. Après la mort de mon frère, on a continué à me faire subir du harcèlement. Nous venions tous la boule au ventre. Depuis, je n’ai reçu aucune indemnisation de la part d’Orange. Je ne pensais pas qu’une entreprise pouvait être capable d’autant d’inhumanité ».

    France Télécom : l’homme « qui a foutu le PDG au tribunal »

    Pour tenter de se vider la tête, Jean Perrin s’est remis à fond dans le jardinage. Ces dernières années, Yves Minguy, s’est, lui, dédié à 100 % à la photographie. Admirateur de l’œuvre d’Henri Cartier-Bresson, il capture les scènes de rue sur le vif pour éloigner les mauvais souvenirs. Depuis son témoignage à la barre, l’ancien agent basé près de Lille (Nord) s’est libéré d’un poids. « Je voulais entendre de la bouche des prévenus qu’ils avaient fait une connerie, explique-t-il. Quand Louis-Pierre Wenès a dit qu’avec la carrière que j’avais il ne comprenait pas ce qui s’était passé (le dirigeant réfute cependant de faire le lien avec le plan NExT – NDRL), ça m’a permis de prendre du recul et de passer à autre chose. »

    JE ME LACÈRE UN BRAS AVANT QU’UN COLLÈGUE NE M’ARRÊTE. JE NE REPRENDS LE TRAVAIL QU’EN 2013. EN 2015, JE FAIS UN GROS MALAISE, PUIS UN AUTRE EN 2018. PLUS DE DIX ANNÉES DE SOUFFRANCE. Béatrice Pannier

    Mais cette prochaine perspective judiciaire rouvre un peu les cicatrices. Celles laissées par la placardisation de ce développeur d’applications, médaillé d’innovation, arrivé entre les murs de l’opérateur en 1973. Le 17 juin 2009, on lui annonce qu’il doit prendre ses affaires. Il est muté au plateau téléphonique. Devant le tribunal, il dira : « Ce jour-là, j’ai pris un coup de fusil. » Son état de choc est immédiatement constaté par le médecin du travail : « J’ai dû batailler pour que cela soit reconnu en accident de service (accident du travail pour les fonctionnaires – NDLR). Je n’y suis jamais retourné, s’étrangle-t-il. Je ne pouvais plus passer devant un bâtiment France Télécom. Cinq collègues se sont suicidés dans la région. »

    En arrêt maladie, il se retrouve alors sans statut et donne un coup de main à sa femme, cheffe d’entreprise. « Maintenant, je ne supporte plus les contraintes. J’ai très mal vécu la période du Covid. Je suis retourné voir une psychologue. Il faut absolument que ce qui s’est passé ne puisse plus jamais se reproduire. Mais j’en doute, quand je vois l’ubérisation croissante et les conditions de travail chez Amazon. »

    Du côté de l’ex-PTT, c’est bien la boussole du profit qui a guidé ce gigantesque accident industriel. Après que l’État actionnaire est passé sous la barre des 50 % du capital en 2004, tout est parti à vau-l’eau. Sous prétexte de réduire l’endettement, la logique de business prend alors le pas sur celle de service public. Le jour de l’annonce du plan NExT, le cours de Bourse s’envole. Des stock-options sont versées. Assumant sa part de responsabilité, la société devenue Orange en 2013, condamnée à 75 000 euros d’amende, la peine maximale, n’a pas fait appel de cette décision. Une commission spéciale d’indemnisation des victimes a ensuite été mise en place, avec un montant moyen de 10 000 euros versés par personne.

    « Faire indemniser plus de monde »

    « Le tribunal correctionnel a précisé que tous les agents qui étaient dans l’entreprise à ce moment-là ont été victimes et pas seulement ceux concernés par l’instruction, glisse maître Jean-Paul ­Teissonnière. Nous sommes en train de voir si nous pouvons faire indemniser plus de monde. » Patrick Ackermann, représentant de la fédération SUD PTT qui a mis en place l’observatoire du stress et des mobilités forcées avec la CFE-CGC en 2007, puis porté plainte au nom de son syndicat en 2009, espère que ce nouveau procès sera le dernier. « Il faut qu’il ait toute l’attention médiatique qu’il mérite. J’aimerais que cette histoire se termine bien. Ce premier jugement doit continuer à infuser dans le droit du travail, même si, depuis cette époque, les pouvoirs des CHSCT ont sacrément diminué. »

    LA CONFIRMATION DE LA SENTENCE « NE ME RAMÈNERA PAS MON FRÈRE, NI TOUS LES AUTRES. CETTE CONDAMNATION POUR HARCÈLEMENT MORAL, C’EST TROP FAIBLE ! CE QU’ILS ONT FAIT,C’EST BIEN PLUS QUE ÇA. Jean-Pierre Perrin

    Béatrice Pannier, 59 ans, a tourné la page. Elle n’envisage pas de s’impliquer autant dans ce second round. « À quoi bon reparler de tout ça ? Si les dirigeants veulent rester dans le déni, grand bien leur fasse, tacle-t-elle. Je vais mieux et je veux aider les autres à se sortir de la spirale du burn-out. » Porter sa parole et écrire des livres ont sauvé cette agente, entrée à 19 ans chez France Télécom. Représentante du personnel, elle sera aux premières loges du malaise lors du déménagement de son plateau téléphonique de Lisieux vers celui de Caen (Calvados), regroupant plus de 80 postes. Le 26 avril 2011, elle met un couteau de 30 centimètres de long dans son sac et envoie un long mail à Stéphane Richard (PDG d’Orange à la suite du départ de Didier Lombard – NDLR) pour dénoncer ces dérives. « Je me lacère le bras gauche avant qu’un collègue ne m’arrête. Je ne reprends le travail qu’en 2013, en mi-temps thérapeutique. En août 2015, je fais un gros malaise, puis un autre en janvier 2018. Plus de dix années de souffrance », soupire-t-elle.

    Comme toutes les autres victimes, elle a dû se battre pour faire reconnaître ses accidents du travail. Un long chemin qui l’a menée jusqu’à la barre du tribunal. Juste avant son témoignage, en 2019, la fille de Rémy Louvradoux était venue raconter le calvaire vécu par son père, qui s’était immolé par le feu le jour où Béatrice Pannier avait tenté de mettre fin à ses jours. Aujourd’hui, cette adepte de la méditation poursuit sa reconstruction : « Ma fille de 18 ans a eu le bac et étudie en BTS. J’arrive enfin à entrevoir un avenir », sourit-elle.

    france télécomharcèlement moralProcès France Télécom
    Valeurs Actuelles

    A Nice, Éric Ciotti fustige Mélenchon, Estrosi et les “girouettes”

    Eric Ciotti, candidat à sa propre succession dans la première circonscription des Alpes-Maritimes, a officiellement lancé sa campagne, samedi 14 mai à Nice, rapporte Nice-Matin. Devant plusieurs centaines de ses soutiens, il a tenu un discours marqué par des attaques directes envers ses adversaires, mais aussi par son silence concernant d’autres rivaux. « J’assume de défendre des valeurs d’une droite forte, assumée, qui veut redresser la France. Une France aujourd’hui qui est dangereusement menacée par la tentation mélenchoniste », a-t-il lancé, critiquant le « délire économique » et le « communautarisme » de La France insoumise.

    « Vira vesta »

    « Mon adversaire, c’est Mélenchon » et « seulement le candidat de Mélenchon », a affirmé le député sortant. Ce qui ne l’a pas empêché de tirer à boulets rouges sur son meilleur ennemi, Christian Estrosi. Sans prononcer le nom du maire de Nice, il a notamment qualifié de « délire mégalomane » son projet de Palais des Congrès. Plus généralement, il a visé ceux qui, à droite, se rapprochent de la macronie, rapporte Nice-Matin : « Nous allons avoir affaire à des “vira vesta” [qui retournent leur veste], ceux qui ont du mal à suivre la vitesse de la girouette. »

    Pas un mot en revanche sur Valérie Pécresse ou même sur le parti Les Républicains. Eric Ciotti a simplement évoqué brièvement la « défaite à la présidentielle ». Dans sa logique d’opposition à LFI, il n’a pas non plus fait référence à ses adversaires RN ou LREM. Encore moins à Reconquête ! qui a décidé de ne pas lui opposer de candidat au nom d’une « union nationale ».  

    Alpes-de-Haute-Provence : les dernières actualités

    Castaner, retour gagnant ?

    Législatives : alerte sur la Côte d’Azur

    Alpes-de-Haute-Provence : un passeur de migrants échappe à la prison

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    La présidente de la région Occitanie, Carole Delga, veut fédérer les socialistes hostiles à la NUPES

    La fronde est actée. Selon Le Figaro, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, a appelé, vendredi 13 mai, plusieurs centaines de cadres départementaux et militants socialistes à se rassembler sous une autre bannière. Une manœuvre qui fait suite à de nombreuses sorties critiques envers l’accord entre le Parti socialiste et La France insoumise pour les législatives. L’élue locale, membre du conseil national du PS, a tenu une « réunion fermée de responsables socialistes », révèle le quotidien.

    Un parti coupé en deux

    Au cours de cette conférence en ligne, elle a proposé de fédérer derrière elle les dissidents socialistes, en lien avec le Parti radical de gauche. Elle a défendu « un rassemblement en prévision de l’élargissement à toutes les forces de gauche républicaine, européenne et écologiste, avec tous ses membres volontaires et toutes ses composantes ». L’accord de la Nouvelle union populaire écologique et sociale prévoit soixante-dix circonscriptions pour des candidats socialistes. Mais environ autant seraient prêts à se présenter sans l’investiture officielle.

    Carole Delga insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas de quitter le Parti socialiste. Mais, à quelques mois d’un congrès qui pourrait élire un nouveau Premier secrétaire, difficile de ne pas y voir la genèse d’une tentative de renversement d’Olivier Faure. Parmi les participants à cette réunion, on retrouvait les plus importants cadres opposés à la NUPES tels que Stéphane Le Foll, Hélène Geoffroy ou Patrick Mennucci. Carole Delga a également prévenu François Hollande.

    Occitanie : les dernières actualités

    Un groupe armé ouvre le feu au centre commercial de Toulouse, un vigile gravement blessé

    Un pharmacien de Béziers affiche les photos de suspects de vols sur la porte de son officine

    « Une politique écœurante » : évincée au dernier moment, une ex-candidate RN claque la porte du parti

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Thiaroye 44 : enquête sur un massacre de tirailleurs au Sénégal

    Publié le : 13/05/2022 - 12:46

    Que s’est-il passé le 1er décembre 1944 dans le camp militaire de Thiaroye, près de Dakar au Sénégal ? Quatre-vingt ans après les faits, le documentaire "Thiaroye 44" se penche pour la première fois sur ce massacre de tirailleurs, rapatriés au Sénégal après avoir combattu pour la France durant la Seconde Guerre mondiale. Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors suivent trois jeunes artistes originaires de Thiaroye qui, par devoir de mémoire, explorent avec l’aide d’un historien les zones d’ombre de ce drame.

    En novembre 1944, la France est peu à peu libérée de l’occupant nazi. Après quatre années de guerre, 1 300 tirailleurs ouest-africains sont rapatriés par l’armée française à Thiaroye, dans un camp militaire de la banlieue de Dakar. Ils réclament le paiement de leurs soldes de captivité ainsi que diverses primes qui ne leur ont pas été versées. Le 1er décembre à l’aube, des coups de feu éclatent dans le camp. L’armée française évoque une mutinerie qu’elle a dû réprimer dans le sang. Pourtant, de nombreuses zones d’ombre demeurent. On ne sait toujours pas combien ont été tués, ni où ils sont enterrés.

    Il y a dix ans, en 2012, le président François Hollande s’était rendu pour son premier voyage officiel en terre africaine dans le petit cimetière militaire de Thiaroye. Son discours avait fait l’effet d'une bombe politique. "Une répression sanglante", avait-il affirmé au sujet des tirailleurs tombés sur ce sol, le 1er décembre 1944, sous les balles de leurs frères d’armes français. Pour la première fois depuis près de 70 ans, la version officielle de l’histoire des événements de Thiaroye était remise en question.

    Jusqu’ici, "l’affaire de Thiaroye" était considérée comme une "rébellion lourdement armée et une prise d’otage" ayant nécessité une "riposte" au bilan funeste de 35 morts et 35 blessés. En 2014, en marge du sommet de la Francophonie, le président français évoquait encore "un événement épouvantable, insupportable". Il remettait en grande pompe au président Macky Sall une copie des archives liées à l’évènement. Une commission d’historiens avait même été nommée pour faire enfin la lumière sur ce crime emblématique de l’injustice coloniale. Il n’en a rien été. Rien n’a filtré de ces archives et personne ne s’en étonne. Les élites politiques et scientifiques semblent, au Sénégal comme en France, avoir tourné la page. Le nombre des victimes reste indémontrable. La fosse commune où elles sont enterrées est introuvable. Comme si la mémoire de ces soldats était toujours enfouie, voire dissimulée, dans des rapports de domination qui perdurent.

    Pourtant, les faits ne semblent aujourd’hui plus contestables : il s’agit d’un massacre colonial, de l’assassinat prémédité par leurs supérieurs de plusieurs dizaines, voire centaines, de tirailleurs désarmés qui réclamaient le paiement de leurs salaires de combattants. Un crime sans images tombé dans l’oubli, le plus grand crime de masse de l’histoire du Sénégal contemporain. Le premier d’une longue série commise par l’armée française à l’issue de la Seconde Guerre mondiale : Sétif en Algérie, Madagascar, Côte d’Ivoire, Cameroun... Parce que la France estimait ne plus avoir besoin de ses "troupes de couleur", parce qu’il fallait les exclure du récit national, restaurer l’ordre colonial, au mépris de ses valeurs et de ses promesses d’égalité.

    Trois jeunes artistes

    Aïcha écrit des pièces de théâtre, Magui est une étoile montante du rap, Babacar est comédien. Tous les trois ont grandi à Thiaroye, cette banlieue populaire qui vibre au rythme des cultures urbaines comme le rap, le slam ou le graffiti. Le camp colonial abrite toujours une présence militaire mais une ville s’y est développée dans l’anarchie. Les traces de l’histoire y sont éparses : quelques ruines des baraquements, des portraits de tirailleurs peints sur les murs, un cimetière militaire aux tombes vides délaissé au bord d’une autoroute, l’école des "Martyrs" où les jeunes retrouvent, parfois, des douilles dans le sable. Lorsqu’ils déambulent dans les rues de Thiaroye, peut-être marchent-ils sur leurs cadavres ? Ensemble, ils partent sur leurs traces et cherchent à comprendre ce qui s’est réellement passé.

    Guidés par Martin Mourre, un jeune historien spécialiste du massacre qui poursuit en parallèle son travail d’enquête, ils plongent dans les contradictions des archives militaires. Ils rencontrent Biram Senghor, le fils d’un des tirailleurs assassinés qui se bat jusqu’à aujourd’hui pour obtenir réparation, ou encore Dialo Diop, l’une des grandes figures militantes du Sénégal, pour se confronter aux nœuds qui enserrent le récit de ce massacre. La vérité semble parfois tangible et, pourtant, toujours elle se dérobe. La mémoire, elle, se perpétue à travers les performances artistiques d’Aïcha, de Magui et de Babacar.

    Le film entend combler un vide important : il n’existait à ce jour aucun documentaire consacré au massacre des tirailleurs de Thiaroye. Un seul film – de fiction – a échappé aux griffes de la censure, "Camp de Thiaroye" d’Ousmane Sembène, couronné à la Mostra de Venise en 1988 mais interdit en France pendant près de dix ans, comme les rares œuvres culturelles qui ont tenté de perpétuer cette mémoire. Ce film participe au même élan, celui d’une histoire partagée entre la France et ses anciennes colonies, entre les générations, les genres, les arts. Il n’a pas l’ambition de faire toute la lumière sur les béances de cette histoire, mais de briser le silence et l’ignorance en dévoilant une mémoire encore bien vive, notamment pour la jeunesse d’aujourd’hui. S’interroger sur le drame de Thiaroye, c’est mettre le doigt dans la mécanique de la violence coloniale et questionner sa résurgence.

    Suivez sur cette page Facebook l'actualité du documentaire "Thiaroye 44".

    Le documentaire "Thiaroye 44" est une production Les films du sillage en coproduction avec France 24 et Public Sénat, avec la participation de TV5 Monde.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Massacre de Thiaroye : 70 ans après, les zones d’ombres demeurent

    SECONDE GUERRE MONDIALE

    "Morts par la France" : une BD pour réhabiliter les tirailleurs du massacre de Thiaroye au Sénégal

    L’invité du jour

    Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"

    France24 - Monde

    Lisbonne, sur un air africain

    Publié le : 13/05/2022 - 14:37

    Louise DUPONT Suivre

    Alors que la saison France-Portugal bat son plein, "À l'affiche !" part à la découverte des influences africaines dans la musique portugaise. Louise Dupont est à Lisbonne, ville cosmopolite et creuset de musiques noires métissées en constante évolution, notamment grâce aux rythmes venus des anciennes colonies africaines du Portugal comme l'Angola ou le Cap-Vert.

    Dans cette émission se succèdent des rencontre avec les artistes qui incarnent le mieux ce métissage. Mayra Andrade, l'une des plus talentueuses représentantes de la musique cap-verdienne, mais aussi Dino D’Santiago. Étoile montante de la scène portugaise, il mélange sonorités traditionnelles, électro et musique du monde.

    Enfin, au sein du Batukadeiras Orquestra, chanteuses et percussionnistes cap-verdiennes se transmettent leur héritage de génération en génération. Madonna est elle-même tombée sous le charme et les a invitées sur son dernier album "Madame X".

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Le Paris des Arts à Lisbonne

    À L’AFFICHE !

    La Portugaise Rosete Caixinha et l'Ivoirien Ariel Sheney, entre fado et coupé-décalé

    Focus

    Au Portugal, des migrants asiatiques exploités dans le secteur agricole

    Valeurs Actuelles

    “Incitation à la haine” : les responsables de la mosquée de Beauvais demandent sa réouverture

    Le sort de la mosquée de Beauvais (Oise) est entre les mains du juge administratif. Devant le tribunal d’Amiens, vendredi 13 mai, l’association Espoir et Fraternité, gérant le lieu de culte, a demandé sa réouverture, relate La Croix. La mosquée avait fait l’objet d’une fermeture le 27 décembre 2021 en raison de prêches incitant à la haine. Les responsables de l’association arguent qu’il s’agissait de débordements imputables à l’imam de l’époque, dont ils se sont séparés. Un argumentaire contesté par les services de l’État.

    Dérive individuelle ou idéologie partagée ?

    L’association dénonce une « atteinte grave » à la liberté de réunion et de culte et assure avoir trouvé deux imams pour prendre la relève d’Eddy Lecocq. Ce jeune converti, formé en Arabie saoudite, avait été épinglé pour des prêches faisant « l’apologie du djihad », « incitant à la haine » et au « repli identitaire », avait fait valoir l’arrêté. Avant même cette décision, la mosquée s’était séparée de lui. « L’intégralité des reproches avancés sont relatifs à l’ancien imam », a fait valoir l’avocat d’« Espoir et Fraternité ». L’association assure avoir mis en place un dispositif pour éviter de nouveaux « dysfonctionnements ».

    Mais pour un représentant de la préfète de l’Oise, cité par La Croix, la question va au-delà de la radicalité d’un seul homme. « Il n’y a pas juste le problème Eddy Lecocq, il y a le problème de l’adhésion des gestionnaires », a-t-il souligné. « L’association adhérait à l’idéologie promue, la propageait, ne la modérait pas », a-t-il estimé, ajoutant qu’il n’y a, pour l’instant, pas de preuves que celle-ci a changé de vision depuis. La décision est attendue lundi 16 mai

    Beauvais : les dernières actualités

    Prison de Beauvais : un véhicule de l’administration pénitentiaire en feu, les gardiens dénoncent “des représailles”

    Beauvais : confirmation de la fermeture pour six mois de la grande mosquée pour « apologie du djihad »

    Prêches intégristes : la mosquée de Beauvais rouvre ses portes malgré la procédure en cours

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Buffalo shooting: Ten dead in suspected race attack at New York state store

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    An 18-year-old white man has shot dead 10 people in a black neighbourhood of New York state in what authorities are calling a racially motivated attack.

    The man, named as Payton Gendron in court papers, was arrested after a stand-off at the scene - a supermarket in the city of Buffalo.

    He began firing in the store's car park before entering and continuing his rampage, streaming the attack online.

    US President Joe Biden condemned what he described as an "abhorrent" act.

    "We are investigating this incident as both a hate crime and a case of racially-motivated violent extremism," said Stephen Belongia, from the FBI's Buffalo office, adding there was evidence of "racial animosity."

    CBS news reported that the attacker shouted racial slurs during the shooting and suggested that he had a racial slur written on his weapon. He also apparently posted a manifesto online which included racist language and ideas.

    The suspect is believed to have driven for some 200 miles to reach the predominantly black area of the city. Thirteen people were shot in total and the majority of the victims were black.

    "He exited his vehicle. He was very heavily armed. He had tactical gear. He had a tactical helmet on. He had a camera that he was live-streaming what he was doing," , Buffalo Police Commissioner Joseph Gramaglia told reporters.

    He said the suspect surrendered his weapon after a tense stand-off and was taken into custody. He later appeared in court charged with first degree murder.

    The three wounded victims - who all worked at the supermarket - have not sustained life-threatening injuries.

    A retired police officer who was working as a security guard tried to shoot the suspect but was among those killed, police said.

    "This is the worst nightmare that any community can face and we are hurting, we are seething right now," Buffalo Mayor Byron Brown told reporters.

    "We cannot let this hateful person divide our community or our country," he added.

    Grady Lewis, who witnessed the attack from across the street, told local media that he saw the man open fire. "I saw the guy go in, army-style, bent over, just shooting at people," he said.

    Shonnell Harris, who was working in the shop during the attack, told Buffalo News that she heard more than 70 shots as she ran to escape the building through a backdoor.

    "The store was full. It was the weekend," she said. "It feels like a nightmare."

    Describing the aftermath of the attack, one police officer told Buffalo News: "It's like walking onto a horror movie, but everything is real. It is Armageddon-like".

    Later on Saturday, New York Governor Kathy Hochul said the suspect was a "white supremacist who has engaged in an act of terrorism".

    This was "a military style execution targeting people who simply wanted to buy groceries in a neighbourhood store," she said while visiting Buffalo.

    In a statement, US President Joe Biden said he and the First Lady were praying for the victims and their families.

    "A racially-motivated hate crime is abhorrent to the very fabric of this nation," he said. "We must do everything in our power to end hate-fuelled domestic terrorism."

    Hate crimes in the US hit a 12-year high in 2020, with over 10,000 people reporting offences related to their race, gender, sexuality, religion or disability. Crimes against Asian and black Americans in particular surged that year, FBI figures suggest.

    As police are not mandated to submit hate crime data to the FBI, those numbers are thought likely to be an undercount.

    Saturday's attack in Buffalo is thought to be the worst mass shooting so far in the US in 2022, and will also further inflame the bitter political battle about gun control in the US.

    Some 40,000 deaths a year involve firearms in America, a figure that includes suicides.

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    France24 - Monde

    Vu de Russie : comment la propagande mobilise les Russes pour la "Victoire"

    Publié le : 13/05/2022 - 19:19

    Elena VOLOCHINE Elena VOLOCHINE

    "Vu de Russie" analyse comment les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elena Volochine, grand reporter, correspondante en Russie pendant dix ans, décrypte pour France 24 la propagande des chaînes de télévision russes pour expliquer comment le régime de Vladimir Poutine construit son narratif et une histoire parallèle du conflit. Elle explique dans cette chronique comment les Russes sont persuadés d’une nécessaire mobilisation pour aller combattre "le nazisme" et mener leur patrie à la "Victoire".

    BBC

    SANS TITRE

    Finland's Prime Minister Sanna Marin says she hopes the Finnish Parliament will confirm the decision to apply to join Nato in the next few days and says she hopes it will be based on a strong mandate.

    Speaking alongside Finland's president in Helsinki, she says they have both been in close contact with Nato member countries and Nato itself thanks them for the support they have received so far.

    "In Finland we still have the parliamentary process ahead of us but I trust that the parliament will debate this historic decision with determination and responsibility," she says.

    Finnish president Sauli Niinisto confirms his country will formally apply for membership of the Nato military alliance.

    Germany is prepared to speed up the process of Sweden and Finland joining Nato, its foreign minister says.

    The process of new members joining can typically take up to a year but, according to Reuters, Annalena Baerbock said ministers gathering for the Nato meeting in Berlin had agreed momentum should not be lost.

    "Germany has prepared everything to do a quick ratification process," Baerbock tells reporters.

    Referring to the possibility of there being a period when Sweden and Finland might not yet be covered by the guarantee that an attack on one Nato member is an attack on all, she says there must be no "grey zone, where their status is unclear".

    Her Canadian counterpart Melanie Joly says she hopes any deal for the countries to join can be done "within weeks".

    Vladimir Putin's actions have shattered a long-standing sense of stability in northern Europe, leaving Sweden and Finland feeling vulnerable.

    Swedish Defence Minister Peter Hultqvist described 24 February - when Russia started its war on Ukraine - as the moment the Russian leader proved he was "unpredictable, unreliable and prepared to wage a cruel, bloody and brutal war".

    After promising Sweden would never join Nato last November, Hultqvist now talks of the Nordic region's defences being strengthened if both countries sign up.

    On Thursday, Finland announced its bid to join the alliance "without delay". Shortly after, Swedish Foreign Minister Ann Linde said "we need to take Finland's assessments into account".

    Sweden has felt under threat in recent years, with several reported airspace violations by Russian military aircraft. In 2014, Swedes were transfixed by reports that a Russian submarine was lurking in the shallow waters of the Stockholm archipelago.

    Two years later Sweden's army returned to the small but strategically important Baltic Sea island of Gotland, after abandoning it for two decades. Gotland is located about 320km (200 miles) north-west of the heavily militarised Russian enclave of Kaliningrad, where Moscow’s Baltic fleet is based.

    The island is seen as strategically vital to the defence of Sweden as well as the Baltic states Estonia, Latvia and Lithuania, which are already Nato members.

    Read more on why Sweden and Finland are going from neutral to Nato

    Nato must maintain its "open door" policy towards admitting new members, UK Foreign Secretary Liz Truss says.

    Ministers from the defence alliance are meeting in Berlin, with Finland and Sweden expected to apply to join.

    "Nato's open door policy is essential and if Finland and Sweden decide to apply to join, it is clear that they would strengthen the alliance and European security as a whole," Truss says.

    The meeting has agreed Nato must continue to support Ukraine to help it to "push Russia out", she says.

    "Putin must face a sustained defeat in Ukraine, Russia must be contained and such aggression must never happen again," Truss says.

    "Ukraine's security must come from it being able to defend itself. Allies must support Ukraine's move to Nato-standard equipment, immediately providing artillery, training and the required expertise."

    BBC Monitoring

    A military facility in Ukraine's Lviv region has been "fully destroyed" by a Russian missile strike, regional governor Maksym Kozytskyy says on Telegram.

    In recent weeks Russia has been focusing its offensive on the east of Ukraine but sporadic attacks have continued in western areas such as Lviv.

    "Four enemy missiles hit a military infrastructure facility in Lviv Region. The facility has been fully destroyed. According to preliminary information, there were no casualties," Kozytskyy says.

    He adds Ukrainian air defence systems have shot down two missiles. Earlier in the day Kozytskyy said the missiles hit the facility at 04:30 local time (01:30 GMT).

    Hanna Chornous, Siobhan Leahy

    Reporting from Kyiv

    Emotions were running high in a flat in a residential area of Kyiv. Seven friends gathered at a house party to watch Eurovision, like they do every year.

    "It is something that unites us with the whole Europe," says Denys. "For us it is very important to be a part of this. Especially this year."

    No parties in a bar or a club are possible in Ukraine because of a curfew in place since the Russian invasion in February. So the group of friends are staying locked in together until 5am.

    After a nail-biting wait for results, the winner is announced. The friends rejoice and hug, waving Ukrainian flags and spraying a bottle of prosecco.

    "I feel happy, there was so much tension!" Alina, who is hosting the party, says. Her message to the viewers who chose Ukraine as the winner? "You voted for peace, for freedom and future," she says.

    "In Ukraine we have war and some say it's not a time to have fun," her friend Natalia explains. "But we need to have fun, we need to live and have understanding and feeling of life."

    "Now we see support of the whole world and it feels great."

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky has congratulated Kalush Orchestra on their Eurovision win and says Ukraine's courage "impresses the world".

    The Kalush Orchestra ended their performance in Turin with a plea: "Please help Ukraine, help Mariupol, help Azovstal right now."

    No parties in a bar or a club are possible in Ukraine because of a curfew that's been in place since the Russian invasion in February but many Ukrainians watched the contest at home and celebrated the win - and the show of support from other nations.

    Inevitably, doubts have already been raised over Ukraine's ability to host next year's contest - an honour and responsibility that traditionally falls to the winners.

    Zelensky says Ukraine will do its best to stage the contest while Eurovision organiser the EBU has said it will consider all options for 2023 but conceded the decision comes with "unique challenges".

    In a post on Instagram, Zelensky has vowed to one day host Eurovision in a "free, peaceful and rebuilt" Mariupol, referencing the port city that is mostly under Russian control.

    As you may have seen last night Ukraine's Kalush Orchestra won the Eurovision Song Contest, in a symbolic show of public support following the country's invasion by Russia.

    The rap-folk band, who were given special permission to leave their war-torn country, soared to first place with 631 points, largely on the basis of the public vote across the continent.

    Among those congratulating the country is Nato Deputy Secretary General Mircea Geoana, who says the song was beautiful and its success showed immense public support for Ukraine's bravery.

    "So the message we want to send to Mr Putin is that they've started the most brutal and cynical war since the Second World War," Geoana adds.

    He says the Russian leader was probably "sincerely surprised by the bravery of the Ukrainian people and by the unity of the political West".

    "So I'm saying that we are united. We are strong, will continue to help Ukraine in winning this war," Geoana concludes.

    Joe Inwood

    Reporting from Lviv

    Whether on the road to Kyiv, in the villages of Kharkiv, or on the banks of the Siversky Donets river – the burned-out shells of Russian military vehicles have been some of the defining images of this war.

    The claim that Moscow has lost a full third of its ground forces is an extraordinary one – but not beyond the realms of possibility.

    The UK's Ministry of Defence also claims Russia is suffering from critical shortages of bridging equipment and surveillance drones.

    The MoD says these factors - combined with increasingly low morale - mean Russian advances are unlikely to accelerate over the next 30 days.

    Moscow is yet to respond - but given its previous claims about the state of the conflict, it is fair to assume its assessment would be markedly different.

    Russia's offensive in Donbas has lost momentum and fallen significantly behind schedule, according to the UK's Ministry of Defence.

    Russia refocused its campaign on the eastern region, traditionally Ukraine's industrial heartland, after the initial wider invasion.

    In its daily morning update on Twitter on the situation in Ukraine, the MoD says: "Despite small-scale initial advances, Russia has failed to achieve substantial territorial gains over the past month whilst sustaining consistently high levels of attrition."

    It says Russia is likely to have lost a third of the ground combat force it committed in February and the additional loss of intelligence and critical equipment including drones, will have exacerbated delays in any Russian progress, restricted its manoeuvres and left its forces vulnerable.

    The MoD also says Russian morale will be low and combat effectiveness reduced.

    "Under the current conditions, Russia is unlikely to dramatically accelerate its rate of advance over the next 30 days," it concludes.

    We're resuming our live coverage of the war in Ukraine, as the country wakes up on Sunday to another day of conflict. Here are some of the key developments:

    With that, we're pausing our live coverage of the conflict in Ukraine for the time being.

    If you're interested in Ukraine's performance at the Eurovision Song Contest this evening - where they are among the favourites to win - our entertainment reporters are covering this here.

    Otherwise, we'll resume our coverage of the Ukraine invasion here in the morning.

    Joe Inwood

    BBC News, Lviv

    This year's Eurovision is surely the most political in a long time.

    Russia has been banned. Ukraine is the runaway favourite to win, buoyed by a general sense of solidarity around the rest of the continent.

    But this year’s event is political for other reasons too. The Kalush Orchestra, the act which will represent Ukraine tonight, was not the country’s original choice.

    That was Alina Pash, a 29-year-old rapper and former reality show contestant.

    But when it was alleged she had visited occupied Crimea, she was dropped amid public outcry.

    Kalush Orchestra, a folk rap group from Western Ukraine, got their chance instead.

    Dressed in traditional outfits and drawing on the country’s long but repressed musical traditions, they are an implicit rebuke to the suggestion, oft repeated by Vladimir Putin, that Ukraine is not a real country - but merely a "little Russia", a region that needs reintegration.

    Tonight, when the Kalash Orchestra take to the stage, they will be representing a nation that is increasingly confident in itself.

    And therein lies the irony, some would say strategic blunder, at the heart of president Putin’s invasion.

    A war predicated on the idea that this country had no national identity, no foundational myths, no national heroes, no will to resist, is what's uniting Ukraine more with every passing day.

    One of the grim realities of the war is dealing with the bodies of those killed in the conflict - and that includes Russian soldiers.

    Reuters tells the tale of specialised refrigerated cold trains being used by Ukraine to store the dead.

    "In this refrigerator train several hundred bodies of Russian occupiers are kept. Most of them [were] brought from the Kyiv region, there are some from Chernihiv region, and from some other regions too," an official told the news agency.

    Volodymr Lyamzin, in charge of civilian-military cooperation, said the bodies were being stored this way so they could eventually be returned to their homeland.

    "According to the norms of international humanitarian law, and Ukraine is strictly following them, after the active phase of the conflict is over, sides have to return the bodies of the military of another country," he said.

    There are several such trains dotted around the country, he added.

    Wondering what's been happening today in Ukraine? Here are some of the key events:

    The BBC Ukrainian service is reporting that the Ukrainian army has released two decks of cards depicting Russians they suspect of war crimes.

    The idea replicates the set of 55 playing cards that the US military produced in the 2003 invasion of Iraq, depicting what it said were the most wanted members of Saddam Hussein's government.

    Commander-in-Chief of the Armed Forces of Ukraine, Valerii Zaluzhnyi, said the cards were produced with the help of volunteers from the international intelligence community InformNapalm.

    Olga Ivshina

    BBC News Russian

    Since the start of the war, our team has been following and verifying reports of losses among Russian troops fighting in Ukraine by following official announcements, local media reports as well as social media and speaking to the relatives of Russian servicemen.

    Up to this moment BBC News Russian has been able to verify the deaths of 2,336 Russian servicemen. We have been able to establish their names, ranks and military units where they served.

    This is nearly twice the latest official figure released by the Russian Defence Ministry in March.

    It is likely that the real figure of the Russian military in Ukraine is far higher than we have been able to establish. But our data analysis helps to see the trends of what is happening with the Russian army fighting in Ukraine.

    Nearly 20% of all confirmed military casualties are officers. This proportion has remained unchanged for the past three months. Experts say that Russian officers may have to risk more on the frontline because of persistent problems with communications.

    Over 25% of all losses are paratroopers and marines. These units are often used in reconnaissance and storming operations. However they often don’t get enough operational support and evacuation opportunities for the wounded.

    Most of the casualties, confirmed by us, came from the least developed and economically deprived regions of Russia. There are only three confirmed deaths of servicemen from Moscow, even though the capital makes up almost 9% of the Russian population.

    Ukrainian authorities now say that nearly 27,000 Russian soldiers have been killed.

    Read the full story on the BBC's Russian service here.

    A delegation of US politicians - including the Senate Republican leader Mitch McConnell - has met with Ukraine's President Zelensky in Kyiv.

    Senators Susan Collins, John Barrasso and John Cornyn were also on the trip.

    Posting on social media, Zelensky said the visit was "a strong signal of bipartisan support for Ukraine from the United States Congress and the American people".

    "Thank you for your leadership in helping us fight not only for our country, but also for democratic values and freedoms."

    It comes at a time when US efforts to aid Ukraine have hit a domestic political stumbling block, with Senator Rand Paul blocking a key vote, as we covered yesterday.

    We haven't heard much about the ongoing fight at the Azovstal steelworks today, but its defenders say they remain under heavy attack 80 days into the invasion.

    As a reminder, the massive industrial complex is the last hold-out of Ukrainian defenders in the key port city of Mariupol on Ukraine's south coast.

    In a post on Telegram, the Azov battalion writes that Russia "continues to drop air bombs... continues to use heavy artillery and tanks [and] uses a large number of infantry to attempt to storm Ukrainian positions".

    "Despite the extremely critical situation, the defenders, making superhuman efforts, repel attempts to break through the positions of defenders and deter the enemy troops."

    Civilians trapped inside have been evacuated to Ukraine and Russia, both sides have said - but relatives of those fighters still trapped inside are appealing to international leaders to mediate an agreement to have them evacuated.

    New York Times - World

    A Rabbi’s Contentious Quest for Religious Pluralism in Israel

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    The Saturday Profile

    There is more than one way to be Jewish, says Gilad Kariv, the first Reform rabbi in Israel’s Parliament. The idea poses a challenge to the country’s Orthodox establishment.

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    By Patrick Kingsley

    JERUSALEM — When Gilad Kariv, an Israeli rabbi, heads to the Western Wall, one of the holiest places in Judaism, he often carries a Torah scroll that he hopes to give to a particular group of worshipers.

    It’s harder than it sounds.

    The worshipers are women, and therefore barred by Orthodox Jewish authorities from taking a Torah to the wall.

    As a lawmaker with parliamentary immunity, Rabbi Kariv can bring them the Torah under police protection. But dozens of ultra-Orthodox opponents typically stand in his way to prevent the handover. They shout abuse and sometimes they try to rip the scroll from his hands.

    The monthly effort highlights the imbalance between prayer rights for men and women at the wall, and foregrounds the contest over who gets to define Jewish practice in the Jewish state.

    “It totally reflects the notion that there is more than one way to celebrate your Judaism,” Rabbi Kariv said in a recent interview. “We are here,” he added, “in order to crush this false thought that Judaism in Israel belongs to the right.”

    Rabbi Kariv, 48, is at the heart of this battle. Elected to Parliament last March, he is the first rabbi from the more liberal Reform movement to serve as an Israeli lawmaker. That position has given him greater prominence in Israeli public life, creating a more visible alternative to the Orthodox authorities that have dominated Jewish life in Israel since its creation in 1948.

    He campaigns to allow civil weddings and divorce, ending a system that requires Israeli Jews to begin and end marriages only under the auspices of the Orthodox-controlled body that has legal authority over religious affairs.

    He also seeks equal access to government funding for synagogues of all Jewish denominations, which he says now goes disproportionately to Orthodox congregations. He wants to dramatically expand public transportation on the Jewish sabbath, a service unavailable in most of the country. And he has long fought for the government to ensure a place for men and women to pray together beside the Western Wall, a practice currently only possible a short distance away.

    These desires have contributed to tensions within Israel’s fragile governing coalition. The coalition has not had a parliamentary majority since a right-wing member of the coalition, Idit Silman, resigned last month, partly in discomfort at causes promoted by Rabbi Kariv.

    Ms. Silman said such measures contribute to “the erasure of Israel’s Jewish identity.”

    But Rabbi Kariv says he is trying to do the opposite: to sustain Israel’s Jewish character by promoting a more pluralistic and inclusive vision of Judaism.

    “His target audience is the secular people of Israel, not the Orthodox,” said Shlomit Ravitsky Tur-Paz, an expert on Jewish pluralism at the Israel Democracy Institute, a Jerusalem-based research group.

    “The people who fight him think his reforms are going to change the Jewish identity of the state,” she added. “He’s saying: ‘No, I’m targeting secular people — to give them more Judaism in their life.’”

    Rabbi Kariv’s path exemplifies the journey he hopes to encourage in others. He was born in Tel Aviv to a secular family that did not regularly attend synagogue.

    His father was an economist and his mother a homemaker. They expressed their Jewishness through the endeavor of building a new Jewish state and reviving the Hebrew language, instead of through religious practice, Rabbi Kariv said.

    “The first generations of non-Orthodox Israelis didn’t really feel the need for liberal expressions of Judaism, because they had the national expression of Judaism,” he said.

    By contrast, Rabbi Kariv came of age in the 1980s — in an Israel that, while facing many challenges, no longer seemed quite so fragile. Searching for another layer of Jewish identity, he started to worship regularly at his local synagogue as a teenager.

    By default, it was Orthodox.

    Unlike in the United States, where the Reform movement is the most popular Jewish denomination, Orthodoxy is the dominant strain in Israel. Orthodox institutions had been granted a virtual monopoly over Israeli religious affairs since the state’s creation — partly as a concession to get them to go along with the Zionist project and partly because that was how Judaism had been administered under the Ottomans and British.

    The Reform movement, Rabbi Kariv said, “wasn’t part of the vocabulary.”

    Rabbi Kariv was introduced to other forms of Judaism as a 15-year-old on a trip organized by the Israel Boy and Girl Scouts Federation to Memphis, Tennessee.

    Attending a Reform synagogue there, he was impressed that men and women could pray side by side, unlike in Orthodox synagogues, which are segregated by sex. And as the first intifada, or Palestinian uprising, raged back home, he was relieved to find a congregation that seemed closer to his center-left views on the Israeli-Palestinian conflict.

    “This synagogue reflects my values in a deeper way,” he remembered thinking.

    Back in Israel, he began attending a new Reform synagogue in Tel Aviv. After completing his military service in an intelligence unit, he said he felt a calling to devote his life to public service.

    He began training simultaneously as a lawyer and a rabbi. He passed his bar exams in 2002 and was ordained a year later. He became a rabbi at Beit Daniel, a Reform synagogue in Tel Aviv, and helped lead an advocacy group promoting religious pluralism, work that often put his legal training into action.

    He later headed the Reform movement in Israel for 12 years, hoping to expand it. On his first day as executive director in 2009, he said, he hung a map of Israel on his office wall and marked the cities without Reform synagogues. By the time he left the post in 2021, the number of Reform congregations had more than doubled.

    His activism always had a political edge, but he realized that to advance his goal of a more pluralistic society he would need to enter electoral politics.

    He ran for Parliament under the banner of Labor, the center-left party that once dominated Israeli politics but whose support has dwindled in recent years. After failing to win a seat in four elections, he won on his fifth try and entered Parliament last year.

    The Reform movement is still marginal in Israel. Less than 10 percent of Israeli Jews identify as Reform. But a poll published in 2018 found that the number had more than doubled since 2013. The movement currently has more than 50 synagogues across the country.

    As the standard-bearer for that shift, Rabbi Kariv has been the target of considerable abuse. On a recent visit to the Western Wall, ultra-Orthodox opponents mimed slitting his neck and shouted that Yitzhak Rabin, the Israeli prime minister who was assassinated in 1995, was “looking for a friend.”

    Religious and right-wing lawmakers have long portrayed Rabbi Kariv as a heretic, with one accusing him of eating pork while wearing his kippa, and several saying they would not pray with him at the Parliament synagogue.

    The animosity is not personal, said Gedalia Guttentag, news editor at Mishpacha, a Haredi magazine, but because of what the Reform movement represents. “Judaism is a big tent but positions that deny the divine origin of the Torah place him theologically outside the tent,” he said.

    In reality, though, Rabbi Kariv has had little room to push for new legislation that would upset the religious right. The governing coalition is a fragile alliance of eight parties that have little in common. To avoid its collapse, each party has generally been forced to compromise on its biggest goals.

    Rabbi Kariv has been unable to persuade colleagues to change the laws governing marriage and divorce or, for the time being, to implement a frozen government plan to expand the area for mixed prayer adjacent to the Western Wall. He even canceled plans to bring a Torah to the wall this month to avoid unduly roiling the coalition at such a delicate time.

    For now at least, simply being in government is enough, he said: It keeps the ultra-Orthodox parties from power, preventing them from creating further obstacles to religious pluralism. If the religious right returns to power, he fears, it may seek to overturn a recent Supreme Court decision allowing people who convert to Reform Judaism in Israel to claim Israeli citizenship.

    At his synagogue in Tel Aviv this month, about two dozen members of the congregation were completing their conversions to Reform Judaism, after a yearlong process. Some were Israelis from the former Soviet Union who qualified for citizenship through their Jewish ancestry but were not considered Jewish by the Orthodox authorities.

    Rabbi Kariv beamed as the new converts sang and prayed together, while their relatives showered them with sweets.

    “This is the reason why I’m in the Parliament,” he said. “We need to protect their ability to be part of Israeli society — and the Israeli Jewish community.”

    Gabby Sobelman contributed reporting from Rehovot, Israel, and Myra Noveck from Jerusalem.

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    BBC

    Eurovision 2022: Ukraine wins, while the UK's Sam Ryder comes second

    By Mark SavageBBC Music Correspondent

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    Ukraine's Kalush Orchestra have won the Eurovision Song Contest, in a symbolic show of public support following the country's invasion by Russia.

    The rap-folk band, who were given special permission to leave the war-torn country, soared to first place with 631 points.

    They ended their performance in Turin with a plea: "Please help Ukraine, help Mariupol, help Azovstal right now."

    Sam Ryder came second for the UK, the country's best result since 1998.

    A former construction worker, he had been keenly favoured ahead of the competition thanks to his soaring power ballad, Space Man, which evoked the classic British pop of Queen and Elton John.

    It topped the jury vote, amassing 283 points, but was pipped at the post when public votes were added to the total. (The UK came fifth with the public, with Ukraine receiving the most points).

    However, his second place position reverses a long decline in the UK's Eurovision fortunes. The country hasn't been in the top 10 since Jade Ewen came fifth in 2009. In both 2019 and 2021, the UK came last.

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    "This is the tip of an iceberg," he told the BBC afterwards. "The UK is going to be a force next year. It's gonna be mad."

    "This is a red letter moment," added Graham Norton, who presented the contest on BBC One. "I am so happy for [Sam], for the UK and for the BBC who have worked so hard to turn our fortunes."

    Spain also enjoyed a dramatic recovery in its fortunes, coming third with the slickly-choreographed SloMo.

    Performed flawlessly by Cuban-Spanish singer Chanel Terrero, it was the country's first top 10 placing since 2014.

    The top five looked like this:

    But nobody could compete with Ukraine's act, who had been favourites to win for weeks.

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    Their winning song, Stefania, was originally written as a tribute to frontman Oleh Psiuk's mother, but it has been re-purposed as a rallying cry for Ukraine amidst the Russian invasion.

    A unique combination of old Ukranian folk melodies and traditional flute with contemporary rap and hip-hop beats, its lyrics about "broken roads" and fields "turning grey" seemed oddly prescient given the devastation facing the country's citizens.

    "After it all started with the war and the hostilities, it took on additional meaning, and many people started seeing it as their mother, Ukraine, in the meaning of the country," Psiuk said last week. "It has become really close to the hearts of so many people in Ukraine."

    Receiving the coveted trophy, Psiuk declared: "Thank you for supporting Ukraine. This victory is for every Ukrainian. Slava Ukraini."

    Speaking backstage, the singer said he hoped Ukraine could stage the contest in 2023.

    "I'm sure that next year Ukraine will be happy to host Europe in a new, integrated and happy Ukraine."

    Russia, meanwhile, was banned from this year's contest, with organisers saying the country's participation could "bring the competition into disrepute"

    Several artists expressed solidarity with Ukraine, waving flags and making brief statements on the stage. "Peace for Ukraine! We love you!" announced Iceland's Systur after their performance.

    "Don't lose your hope for a better tomorrow," added Estonian singer Stefan, as he finished playing his country-tinged ballad, Hope.

    The show even opened with a rendition of John Lennon's Give Peace A Chance, performed by 1,000 musicians on the streets of Turin, driving home the night's message of unity.

    Elsewhere the competition was its usual mix of crazy, kitsch pop and overwrought ballads.

    Norway's Subwoolfer dressed in yellow wolf costumes for their surreal retelling of Red Riding Hood, titled Give That Wolf a Banana.

    Konstrakta, representing Serbia, sat at a hand basin obsessively washing her hands, as she sang In Corpore Sano - a song that critiqued the lack of healthcare for artists in her homeland, which ended up in fifth place.

    Sweden's Cordelia Jakobs earned fourth place with her aching end-of-the-night pop anthem Hold Me Closer.

    Other highlights included Finland's The Rasmus, whose visuals drew inspiration from the horror film It; and Portugal's Saro, whose low-key ballad Saudade, Saudade was a tribute to her late grandfather.

    Italy's Mahmood and Blanco, meanwhile, were almost drowned out by fans as they sang Brividi, a tender song about the need for vulnerability.

    Last year's winners Maneskin also returned to the stage to perform their new single Supermodel - despite missing all the dress rehearsals after frontman Damiano David tore a ligament in his ankle shooting a music video.

    The singer was seen hobbling around on crutches backstage, but managed to get through his performance unaided... if largely immobile.

    One year later, still rocking it (kinda) ❤️‍🩹 Aaaaand about to play our new single SUPERMODEL live for the first time on this iconic stage, see y’all in a bit! 🌟 #Eurovision pic.twitter.com/s6KOjjMxdr

    He also got one of the night's biggest laughs, after being asked to give advice to this year's contestants.

    "Have fun and don't get close to the table," he deadpanned, referencing the controversy that arose last year when he was falsely accused of snorting cocaine in the green room.

    Earlier this week, it was revealed that President Macron of France had tried to get Maneskin disqualified from the contest as a result of the incident.

    The singer denied the claims and subsequently passed a voluntary drug test.

    Hosts Laura Pausini and Mika also performed medleys of their hits; and Italy's first Eurovision winner Gigliola Cinquetti gave a moving rendition of her winning song from 1964, No Ho L'Eta.

    During the competition, the European Broadcasting Union made an announcement that there had been irregular voting from six countries during the second Eurovision semi-final on Thursday night.

    As a result, votes from countries including Azerbaijan and Georgia were read out by the EBU's executive supervisor of the contest, Martin Österdahl, instead of their jury.

    The EBU did not say whether the voting irregularities had affected the outcome of the semi-final, which saw Ireland eliminated from the competition.

    Who will host Eurovision 2023?

    Ukraine's win raises a question over who will host next year's Eurovision ceremony.

    The winning country usually stages the show, but Ukraine is unlikely to have that capability, after its state broadcaster, UA:PBC, was targeted in the opening days of the war.

    When a country is unwilling or unable to run the show, another broadcaster usually steps in... most recently in 1980, when the Netherlands took over from Israel, who declined to host the contest after winning for two years in a row.

    In a statement on Saturday night, organisers the EBU said no decision had been made for 2023.

    "Obviously, there are unique challenges involved in hosting next year's competition. However, as in any other year, we look forward to discussing all the requirements and responsibilities involved in hosting the competition with UA:PBC and all other stakeholders to ensure we have the most suitable setup for the 67th Eurovision Song Contest."

    But Ukranian President Volodymyr Zelensky vowed he would stage the contest if at all possible: "We will do our best to one day host the participants and guests of Eurovision in Ukrainian Mariupol. Free, peaceful, rebuilt!"

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    Pérou : les orphelins du Covid-19, une génération endeuillée qui peine à se reconstruire

    Publié le : 13/05/2022 - 15:32

    Au Pérou, alors que le pays se remet difficilement de la pandémie, le gouvernement tente de prendre en charge les orphelins du Covid-19. En effet, environ 100 000 enfants ont perdu au moins l'un de leurs deux parents des suites de cette maladie au cours des deux dernières années, selon The Lancet. Dans beaucoup de familles au sein desquelles le père était le seul à travailler, veuves et orphelins se retrouvent sans ressources économiques et luttent pour survivre, économiquement et psychologiquement. 

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    Guerra Rusia-Ucrania

    Vladimir Putin, hombre de familia

    A medida que los países occidentales van imponiendo sanciones a personas cercanas al líder ruso, entre ellas sus familiares, se va fracturando el estricto secreto que rodea su vida privada.

    Credit...Foto de consorcio por Maxim Shemetov

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    Por Jason Horowitz

    VOORSCHOTEN, Países Bajos — A Vladimir Putin no le gustaba la intromisión.

    Era 2008, y el presidente ruso, por entonces de 56 años y ocho empuñando el poder cada vez con más fuerza, estaba listo para una conferencia de prensa en la lujosa Villa Certosa de Cerdeña. A su lado se encontraba su aliado más cercano en Europa occidental, Silvio Berlusconi, el magnate de los medios y primer ministro italiano de apetitos legendariamente hedonistas con quien compartía el gusto por los chistes obscenos, los muebles extravagantes y la vasta riqueza.

    Durante los veranos, las dos hijas adolescentes de Putin disponían de la extensa villa, iban en excursiones secretas de navegación y compras de lujo bajo la orden estricta de disimular su identidad y esconder su rostro de las cámaras, según una persona con conocimiento del arreglo.

    La estrategia de proteger estrictamente a su familia le funcionó bien a Putin durante años, hasta que Rusia invadió Ucrania en febrero. Ahora, a medida que los países imponen sanciones a los más cercanos a Putin —entre ellos las aprobadas el viernes por Gran Bretaña a la mujer considerada durante mucho tiempo como su amante, Alina Kabaeva, y a su exesposa, Lyudmila Ocheretnaya— la fachada empieza a caer y arroja nueva luz sobre la vida privada del líder ruso.

    Los primeros atisbos de sus complicados asuntos familiares se desarrollaron en aquella villa, cuando una reportera rusa, Nataliya Melikova del Nezavisimaya Gazeta, abordó cautelosamente la zona prohibida. Días antes, un informe del Moskovsky Korrespondent aseguraba que Putin y su esposa, con la que llevaba 25 años, se habían separado en secreto. Llamaba la atención que el diario además reportaba que se había enamorado de Kabaeva, una medallista olímpica ganadora del oro en gimnasia rítmica, famosa por su flexibilidad y quien, a los 24 años, tenía más o menos la edad de sus hijas y se había convertido en una cara pública para su partido político.

    “Siempre he reaccionado negativamente a aquellos que, con sus narices mocosas y fantasías eróticas, se entrometen en la vida de otras personas”, dijo Putin, desmintiendo el informe. Berlusconi hizo el gesto de dispararle a Melikova con una metralleta imaginaria mientras Putin, que para entonces había sido acusado de asesinar a varios periodistas, asentía y sonreía. Días más tarde, Moskovsky Korrespondent detuvo sus operaciones por “motivos económicos”.

    Putin es más que solo un padre protector que, como ha dicho, quería brindar a sus hijas una vida normal y consideraba su seguridad un asunto de seguridad nacional. Como exagente de la KGB, impregnado de los métodos de la agencia para el subterfugio, la desinformación y la habilidad de Jano de presentarse de distintos modos según la situación, ha cubierto su vida personal en secreto y la ha envuelto de rumores.

    Putin tiene, oficialmente, dos hijas reconocidas de su primer matrimonio, pero según medios independientes rusos y noticias internacionales no verificadas, puede ser que tenga cuatro hijos más con otras dos mujeres. Sin embargo, incluso sus hijas reconocidas, ahora de mediana edad, están tan ocultas que podrían pasar desapercibidas en una calle de Moscú. Su exesposa, con quien algunos biógrafos creen que se casó par mejorar sus oportunidades de unirse a la KGB, reacia a admitir solteros, prácticamente se esfumó de la vista del público incluso antes de que se divorciaran.

    En los enclaves rusos de Suiza, salpicados de villas, empezó a circular una petición en marzo que exigía la repatriación de su supuesta amante, Kabaeva, en la que se la comparaba furiosamente con Eva Braun, la pareja de Hitler. En Lugano, los habitantes chismean sobre el edificio de vidrio verde donde vivía Kabaeva con vista al lago y hablan confiadamente del hospital donde nacieron sus supuestos hijos y las escuelas a las que asistían. Pero no la han visto.

    Los supuestos hijos no están confirmados y son invisibles. En un edificio de apartamentos de lujo de Montecarlo, los habitantes se encogen de hombros ante las fotos de otra posible novia y otro posible hijo de Putin que tenía una propiedad en el lugar y cuya familia comparte dirección con la familia de Kabaeva en edificios de lujo de Moscú. En muchos casos, se trata de apariciones y, como en tantos cuentos de fantasmas, los espectros pueden parecer conjurados para producir un efecto deseado, ya sea por los críticos, para socavar la imagen que Putin se ha construido de protector de los valores familiares o bien para componer una imagen de riqueza, virilidad y misterio de Putin. O tal vez simplemente existen.

    “Hay tantas historias. Todas pueden ser verdad o ninguna puede ser verdad. Y esa es la suerte de bruma de Putin”, dijo Nina Khrushcheva, profesora de asuntos internacionales en la New School de Nueva York, nacida en Moscú. Putin, dijo Khrushcheva, era al mismo tiempo obsesivamente clandestino y un exhibicionista que se nutrió de las representaciones occidentales que lo ponen como supervillano.

    Khrushcheva, que es bisnieta de Nikita Jruschov, dijo que Putin tenía una cosmovisión típica del Kremlin y que, como Stalin, aceptaba y perpetuaba la mitología salpicada de verdad. “Creas desinformación”, dijo. “Creas una atmósfera de algo que todo el mundo intenta adivinar y todos discuten y todo es secreto”.

    Sin embargo, algunas cosas parecen bastante claras. Los miembros del círculo familiar de Putin se benefician del sistema cleptocrático que Putin preside como un jefe de la mafia, con lugartenientes oligarcas que le rinden pleitesía con riqueza, empleos lucrativos o propiedades lujosas para su familia y para quienes tal vez ocupan la órbita de su afecto. Durante décadas, pocos lograron penetrar la burbuja opaca construida para protegerlos ellos y sus recursos. Pero la guerra en Ucrania cambió eso.

    En abril, Estados Unidos apuntó a la bruma e impuso sanciones a sus dos hijas, nombrándolas como familiares de una persona penalizada —Putin— y señalando su apoyo a la industria de defensa rusa y la captación de miles de millones de dólares de fondos supervisados directamente por Putin. Según funcionarios, el gobierno estadounidense también estuvo a punto de imponer sanciones a Kabaeva, pero se detuvo a último momento para evitar, por ahora, una escalada.

    Los expertos en sanciones afirman que, más que causar daños económicos a Putin, estas medidas buscaban enviarle un mensaje de que su agresión había cruzado un límite y que su mundo privado, invisible e intocable, podía ser visto y alcanzado por Occidente.

    “En general, las sanciones que no son aprobadas por el Consejo de Seguridad de la ONU son malas, y lo que es más importante, son inútiles”, dijo Dmitri Peskov, el portavoz del Kremlin, cuando se le pidió un comentario sobre las sanciones occidentales contra los miembros de la familia de Putin. “Las sanciones contra familiares, parientes, conocidos y periodistas son estúpidas”. Cuando se le preguntó si el Kremlin creía que las sanciones contra Kabaeva y sus familiares eran una afrenta personal contra Putin, Peskov añadió: “¡Es una decisión absurda!”.

    La filial neerlandesa

    En un terreno cubierto de césped en las afueras de Ámsterdam, unos manifestantes enviaron hace poco un mensaje a Putin a través de su hija, Maria. Cerca de banderas ucranianas plantadas al medio de un corazón trazado con velas, un cartel dirigido a “Ave Maria Putin” en la verja decía: “Parece que tu viejo es difícil de ubicar y claramente imposible detenerlo, incluso para sus verdugos. Pero como todos sabemos, padres e hijas son otra historia” y “Te rogamos, Maria”.

    Lo que al principio parecía un lugar improbable para una solicitud —y un personaje improbable al cual solicitar— cobró más sentido al comprender que el terreno había sido comprado recientemente por Jorrit Faassen, un neerlandés que estuvo casado y tuvo al menos un hijo con Maria Vladimirovna Vorontsova, como se conoce a la hija mayor de Putin. En los 15 años desde que se fue a vivir en secreto con Faassen en los Países Bajos, en ocasiones Vorontsova se había convertido en objeto de la furia local contra su autoritario padre.

    Las cosas se pusieron especialmente tensas en 2014, cuando separatistas apoyados por Rusia derribaron un jet de Malaysia Airlines que salió de Ámsterdam y sobrevolaba Ucrania, matando a 298 personas, de las cuales casi 200 eran neerlandesas. Los alcaldes neerlandeses exigieron que a Vorontsova se le deportara y con la guerra en Ucrania los cuestionamientos han aumentado.

    Un medio de investigación neerlandés, Follow The Money, contactó a Faassen en Rusia recientemente.

    Con un fuerte acento de La Haya, dijo que la guerra en Ucrania era un inconveniente y negó haber sido esposo de Vorontsova. “No estaba cómodo”, dijo Harry Lensink, el editor que lo entrevistó.

    Desde entonces, los reporteros tampoco han estado cómodos y se preocupan de que sus teléfonos estén intervenidos. Un reportero que colaboró con el artículo sobre Faassen recibió un aviso de que una persona que usaba un servidor en Moscú había intentado hackear su correo electrónico.

    Todo ese enojo y ansiedad estaba muy alejado del jolgorio en una fiesta para celebrar a la pareja en 2008 en Wassenaar, acaso la zona más exclusiva y adinerada de los Países Bajos. “Era una fiesta de boda”, recordó Danny Pleizer, un cantante local de canciones folklóricas neerlandesas que actuó en la velada.

    Dijo que los invitados cantaron con sus éxitos y estrechó la mano del novio, a quien conocía desde hacía años, así como la de la novia. No tenía idea que ella era la hija de Putin y se marchó después de su intervención.

    Casi nadie en la boda sabía mucho de ella, aunque los amigos de Faassen, que se mudó a Moscú por negocios en 2006, ofrecieron pistas en sus discursos pendencieros. Bromeaban sobre su pasatiempo de tirarle los perros a chicas rusas adineradas en las discotecas de Moscú.

    Los padres de Maria no acudieron a su fiesta de boda neerlandesa. Sin embargo, algunos rusos sí estuvieron presentes, como los hombres fornidos que miraban desde el bar, mientras una pariente de la novia —una joven que cantó una canción rusa tradicional y emotiva— bailaba enérgicamente al son del tango.

    El primo del novio, Casper Faassen, ahora un reconocido artista neerlandés, dijo que la siguiente vez que vio a Maria, la esposa de su primo, fue para el cumpleaños de su tía en el suburbio cercano de Merenwijk. Mientras los invitados atacaban la comida indonesia en el bufé, dijo, Maria parecía estar cómoda pero distante, en un vestido beige que la hacía lucir elegante y con una postura perfecta, como de bailarina. Se comunicaba con todos, incluso su marido, en buen inglés y hablaba poco neerlandés.

    La pareja luego pidió algunas obras de arte de Faassen, quien recordó haber entregado tres imágenes borrosas de bailarinas sobre un fondo de pan de oro en su departamento, arriba del supermercado Albert Heijn en el municipio cercano de Voorschoten. Maria abrió la puerta y su marido, Jorrit, holgazaneaba en el sofá frente a la televisión. Al entrar, Casper bromeó que su primo era un vago y recuerda que Maria revoleó los ojos en muestra de solidaridad.

    Ni Casper ni muchos otros en la familia conocían la verdadera identidad de la mujer que se hacía llamar Maria Vladimirovna Vorontsova y ahora Maria Faassen, pero que para su padre era Masha. Pero en 2010, un medio ruso, New Times, reportó que Jorrit, que por entonces era funcionario en una consultora rusa, recibió una paliza de los guardaespaldas de Matvey Urin, un importante banquero ruso que no sabía con quién trataba, luego de un incidente de tráfico en Moscú.

    Poco después, Urin perdió sus licencias para operar bancos y los guardaespaldas acabaron en la cárcel. Los reporteros de chismes rusos especularon que el neerlandés era el yerno de Putin, aunque Jorrit siempre lo negó.

    La pareja pasaba mucho tiempo en Moscú, donde hay documentos que lo mostraban como funcionario de Gazprombank. Casper dijo que su primo una vez le ofreció la posibilidad de contactos lucrativos y ventas en Rusia. Para entonces, los rumores del parentesco de Maria habían empezado a circular y el artista, que despreciaba a Putin por socavar la democracia y por las represiones violentas, declinó.

    “Dije, ‘Gracias, pero no, gracias’”, comentó. Desde entonces se mantuvo alejado de la pareja.

    Pero los habitantes locales les prestaban más atención. Una tarde reciente, cerca del rascacielos de lujo donde Jorrit compró los dos pisos superiores, un vecino ucraniano expresó asco de los antiguos ocupantes. Corien Zoetemelk, de 57 años, una vecina que vive en la calle contraria al penthouse, recordó ver a la pareja en varias ocasiones, incluso deslizándose por el canal bajo su edificio de departamentos.

    “Los vi en su velero”, dijo. “Ella estaba embarazada”.

    En el balcón del segundo piso de su edificio, junto al canal, un hombre mayor dijo que estuvo “una vez con ella en el elevador” y que “se parecía a su padre”. El hombre dijo que la pareja también tenía un hijo, o al menos que la gente había visto a Jorrit, que evitaba el contacto con sus vecinos, con un niñito. El hombre en el balcón dejó de hablar cuando su esposa lo llamó molesta a que volviera al apartamento. “Te pueden pillar por esto”, siseó.

    Sergei Roldugin, un chelista fabulosamente enriquecido y amigo cercano de Putin que es padrino de Maria y ahora está en la lista de sanciones de Estados Unidos y la Unión Europea, una vez le dijo a un entrevistador que ella tuvo un hijo en 2012. En una entrevista de 2017 con Oliver Stone, Putin reconoció que se había convertido en abuelo.

    Algunos locales están convencidos de que vieron al abuelo ruso de visita.

    “Sí, vi a Putin”, dijo Patricia Kortekaas, de 62 años, integrante del Concejo Municipal de Voorschoten, afuera del supermercado al que supuestamente entró. Ella recordó haberlo visto flanqueado por su seguridad, en el pasillo de café y té.

    “Parecía cauto”, dijo. “Pensé ‘¿Qué le pasa?’”. (La oficina de Putin ha negado las visitas).

    En 2014, Maria se había convertido en una especialista en enanismo pediátrico. Su proyecto de caridad, Elfa-Endo, que ayuda a niños con problemas endocrinos, también recibió fondos del poderoso Alfa Bank —ahora sancionado—, lo que podría ser la razón por la cual el Departamento del Tesoro de Estados Unidos decidió castigarla por liderar “programas financiados por el Estado que han recibido miles de millones de dólares del Kremlin para la investigación genética y que Putin supervisa personalmente”.

    Dichas sanciones podrían dañar a su nueva familia. Según un informe publicado en abril por el medio independiente ruso Meduza, para entonces ya se había divorciado de Jorrit y se había vuelto a casar con un hombre ruso que consiguió un trabajo en la empresa de gas Novatek. Gennady Timchenko, un poderoso oligarca que a menudo aparece como alguien que arregla las cosas en la familia de Putin, y también está en la lista de sanciones, desde hace poco forma parte del directorio de dicha empresa.

    Maria no pudo ser contactada para ofrecer comentarios. Faassen no devolvió un pedido de comentario que se dejó con su padre, quien dijo “Váyanse”, en su casa, donde las ventanas, tradicionalmente descubiertas en la región de Holanda, están bloqueadas con papel periódico.

    La hija ‘disciplinada’

    Desde el principio, la historia personal de Putin parecía repleta de los elementos con los que se construyen los mitos. Utilizó una biografía oficial —publicada en 2001, cuando recién tomó el poder como un aparente demócrata de la nueva generación— para pulir su imagen de hombre de familia duro pero heroico. En ella, cuenta una anécdota de cómo salvó, desnudo, a su familia cuando un sauna defectuoso quemó la dacha familiar.

    “Las niñas sufrieron más con el incidente”, dijo Putin, refiriéndose a sus dos hijas. “Habían traído todos sus tesoros de casa a la dacha, todos los juguetes y muñecas Barbie que habían acumulado durante sus vidas enteras. Masha luego me dijo que durante meses no pudo dormir. Habían perdido todo lo que les era conocido”.

    Ahora, la conflagración de la guerra de Putin en Ucrania ha amenazado con robarles todo otra vez.

    Eso también va para su segunda hija, Katya, quien, en palabras de Putin, “resultó ser la más disciplinada”.

    “Cuando grité, ‘¡Todas fuera de la casa!’”, dice, “ella soltó su cuchara en la mesa y saltó fuera de la casa sin hacer preguntas”.

    En efecto, Katya, quien vivió con el alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, parece ser la que se ha apegado más al círculo de influencia de Putin. En febrero de 2013 supuestamente se casó con Kirill Shamalov, hijo de Nikolai Shamalov, estrecho colaborador de Putin y principal accionista del banco Rossiya. Igora, uno de los resorts de esquí preferidos de Putin, fue el idílico escenario invernal en el que los nombres de Kirill y Katerina se escribieron en la nieve.

    En 2020, Meduza y otro medio ruso independiente, Important Stories, obtuvieron invitaciones de boda que Shamalov envió por correo electrónico a Maria, Jorrit y su hijo en Holanda. Se decía que la boda iba a incluir patinaje artístico sobre hielo en interiores, una exhibición de iluminación láser y una falsa aldea rusa con actuaciones variadas.

    Katerina misma era una experimentada intérprete apasionada por la danza acrobática de rock and roll. En 2013 ella y su pareja de baile, Ivan Klimov, que la lanzó por el aire vestida de leotardo y tenis blancos, actuaron en la competencia Boogie-Woogie World Masters de rock acrobático.

    “Todos sabían que era la hija de Putin”, dijo Edilio Pagano, que a menudo era juez en los eventos en los que competía Katerina, pero dijo que nunca sintió la presión de darle puntajes más altos.

    Dijo que Katerina “no era, digamos, una atleta genial, pero realmente le importaba y acudía a todas las competiciones”. Nunca hablaba de su linaje, dijo, pero era una mujer “muy reservada, muy bondadosa, sonriente y bien educada” que se comunicaba sobre todo en inglés.

    Cerca de 2014, Pagano trabajó con ella en el comité ejecutivo de la Confederación Mundial de Rock ’N’ Roll, con sede en Suiza, en la que ella fungía como vicepresidenta de expansión y mercadeo. Casi nunca iba a las juntas, dijo, pero cuando lo hacía, siempre la acompañaban dos guardaespaldas.

    Para entonces estaba ocupada con asuntos más importantes. En 2015, la agencia rusa de noticias RBC informó que había viajado a Suiza no para una competencia de danza, sino para asistir a la “sesión rusa” del foro de Davos con Shamalov.

    Putin deslizó en una entrevista televisiva de 2011 que Katerina se había licenciado en Estudios Orientales en la Universidad de San Petersburgo. Pero al mostrarse cautelosamente en 2015, fue como autora de un libro de texto de matemáticas y media decena de artículos científicos, entre ellos uno sobre viajes espaciales y la reacción del cuerpo a la gravedad cero. Su coautor, el rector de la Universidad Estatal de Moscú, Viktor Sadovnichy, no respondió a un pedido de comentarios

    Pero era más que académica. Katerina lideraba Innopraktika, un instituto de investigación para apoyar y patrocinar a científicos jóvenes financiado en parte por la empresa petrolera estatal Rosneft. El directorio de Innopraktika, averiguó Reuters, contaba con un grupo de confidentes de Putin y exfuncionarios de la KGB, entre ellos algunos de los que vivían en el mismo complejo de viviendas en Dresden, Alemania, cuando la familia Putin estuvo destacada ahí en los años 80. Y para 2014 ella ayudaba a supervisar la expansión de 1700 millones de dólares de la Universidad Estatal de Moscú, como enlace con el sector empresarial, con el título de vicerrectora.

    Mientras ella avanzaba profesionalmente, también crecía la riqueza de su esposo. Kirill Shamalov adquirió de Timchenko, el oligarca vinculado a Putin, una participación aproximada de 3000 millones de dólares en la principal empresa petrolera y petroquímica de Rusia y se convirtió en uno de sus principales accionistas. La pareja también compró de Timchenko, por una cifra no divulgada, una villa junto al mar en Biarritz, Francia. (En marzo, activistas rusos irrumpieron en la propiedad en un intento por ponerla a disposición de los refugiados ucranianos).

    En 2018, Katerina apareció en un programa de televisión ruso en donde se le identificó como “Directora de Innopraktika y subdirectora del Instituto del Estudio Matemático de Sistemas Complejos en la Universidad Estatal de Moscú”. En el segmento hablaba frente a un gráfico de computador de una cabeza conectada a electrodos. (El Departamento del Tesoro de Estados Unidos le impuso sanciones por ser “una ejecutiva de tecnología cuyo trabajo” apoya al gobierno ruso “y a la industria de defensa”).

    Ese año, Bloomberg reportó que la pareja se había divorciado y que compartían casi 2000 millones de dólares en activos. Estados Unidos le puso sanciones a él y lo identificó como “antiguo esposo” de Katerina. Su verdadero amor parecía seguir siendo la danza. En 2019 se unió al consejo de la Federación Mundial de Danza Deportiva de Rusia.

    Pero Miriam Kerpan IIzak, presidenta de la Confederación Mundial de Rock’ N’ Roll, dijo que ya no estaba asociada con el grupo. “No tengo ningún contacto con ella”, dijo, y agregó: “Ya no está activa”.

    Las otras mujeres de la vida de Putin

    La guerra de Putin también ha obligado a otros chicos vinculados a él a retirarse de sus actividades públicas favoritas.

    Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, cuyo patronímico indica que es hija de un Vladimir, es una joven de 19 años que aprovechaba su posible vínculo con Putin para ganar decenas de miles de seguidores en su cuenta de Instagram, repleta de fotos de ella escondiendo el rostro juguetonamente. En entrevistas, Luiza, como se le conoce, reconoció que se parecía mucho a Putin y dijo que si el presidente alguna vez estuviera frente a ella, ella le preguntaría “¿Por qué?”. Pero la guerra atrajo atención negativa hacia ella y su cuenta desapareció súbitamente.

    Luiza is the daughter of Svetlana Krivonogikh, 47, a former cleaning woman in St. Petersburg, who, through an alleged relationship with Mr. Putin, turned into a real estate baroness, a board member of Mr. Putin’s personal Bank Rossiya and a major stakeholder in the Igora ski resort where Mr. Putin’s second daughter, Katerina, was married.

    Luiza es la hija de Svetlana Krivonogik, una ex empleada de la limpieza de 47 años de San Petersburgo quien, a través de una supuesta relación con Putin, se convirtió en baronesa de los bienes raíces, integrante del directorio del banco personal de Putin, Bank Rossiya, y una de las principales accionistas en el resort de esquí Igora, donde se casó Katerina, la segunda hija de Putin.

    En 2021, la divulgación de los Papeles de Pandora —millones de documentos filtrados de empresas financieras en paraísos fiscales— y una investigación previa de Proekt, que luego fue prohibido en Rusia, mostraba que su fortuna estimada bordeaba los 100 millones de euros, o 105 millones de dólares, e incluía un departamento en Mónaco con valor de 3,75 millones de dólares.

    Maria Pevchikh, jefa de investigaciones de la Fundación Anticorrupción, una organización sin fines de lucro fundada por el político de oposición ruso Alexéi Navalni, tenía la certeza de que Putin había engendrado hijos con sus amantes y que vivían con lujo en el extranjero.

    Indicó que hay pruebas documentales que indican que las mujeres y sus familias disponen de una riqueza extravagante y registros de propiedad que muestran que una subsidiaria de Gazprom brindó apartamentos de lujo en el mismo edificio de Moscú a las madres de Kabaeva y Krivonogikh.

    Una tarde reciente, mientras algunos rusos abordaban autos deportivos exclusivos frente al casino emblemático de Montecarlo, los residentes de un edificio de departamentos dijeron que nunca habían visto ni a Krivonogikh ni a su hija. El portero dijo que no vivía ahí.

    El 22 de abril, la supuesta amante en turno de Putin y, según algunas versiones, su nueva esposa, Kabaeva, acudió a su Festival Alina, un evento patriótico anual de gimnasia en Moscú. Como miembro consejero del National Media Group que controla el poderoso oligarca Yuri Kovalchuk, reunió apoyo para la invasión a Ucrania frente a los anuncios de “Z” que simbolizan la guerra de Putin.

    Los medios suizos e internacionales a menudo han reportado como un hecho que Kabaeva, que vivía en Suiza, tuvo al hijo de Putin en la clínica Sant’Anna, cerca de Lugano, en 2015, cuando él desapareció durante ocho días. (“No corresponde con la realidad”, dijo en aquel momento Peskov, el vocero del Kremlin).

    La clínica de Lugano, en donde una tarde reciente el lobby estaba repleto de mujeres embarazadas hablando ruso, no quiso emitir un comentario. El reporte de un diario de 2019 que afirmaba que Kabaeva había dado a luz a mellizos desapareció de internet.

    En Lugano, los habitantes están seguros de que alguna vez vivió muy custodiada en el edificio de lujo con vidrios verdes que mira el lago en el barrio Paradiso de Lugano.

    “Sé que vivía aquí”, dijo Olena Utkina, una mujer ucraniana que trabajaba en un salón de belleza en la cuadra. Algunos tienen tanta certeza de que Kabaeva vivía ahí que han buscado expulsarla al circular una petición que exige que Suiza “tome acciones para reunir a Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva con su ‘Führer’”.

    Pero el portero en el edificio dijo que había trabajado diez años en el lugar y que nunca había visto a nadie con ese nombre. Nadie en los cafés de Collina d’Oro, una zona de riqueza espectacular muy popular entre los rusos de la ciudad, la habían visto jamás. Y los supuestos hijos de la pareja jamás se han mostrado en público.

    “Nunca han estado aquí”, dijo Eichner, un director de la exclusiva escuela americana en Suiza, donde una solicitud para un nuevo estudiante ruso, que debía ser investigado ante la creciente lista de sanciones, esperaba en su escritorio.

    Ninguno de los fieles de la cercana iglesia ortodoxa rusa dijo haber visto nunca a Kabaeva, y los refugiados ucranianos del lugar dijeron que la evitarían si la vieran.

    “Sería estupendo que Suiza le quitara su propiedad”, dijo Katerina Chaplynska, de 25 años, que huyó a Suiza con su hermana adolescente tras la invasión rusa a Ucrania. También algunos rusos dijeron que no les gustaría ver a Kabaeva, como Victoria Bussi, de 34 años. Dijo que solía apoyar a Putin, pero que ahora lo encontraba menos misterioso, más bien un simple criminal de guerra.

    “Ha destruido la reputación de Rusia”, dijo.

    Claire Moses colaboró con reportería desde los Países Bajos e Ivan Nechepurenko desde Estambul.

    Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz

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    France24 - World

    Elon Musk puts $44 billion Twitter deal 'on hold' over fake account details

    Issued on: 13/05/2022 - 13:34Modified: 13/05/2022 - 15:31

    FRANCE 24 Follow

    Elon Musk put his $44 billion deal for Twitter "temporarily on hold" on Friday while he awaits data on the proportion of its fake accounts, sending the shares in the social media platform plunging.

    Musk has been vocal about his desire to clean up Twitter's problem with “spam bots” that mimic real people and appeared to question whether the company was underreporting them.

    In a tweet, the Tesla billionaire linked to a Reuters story from May 2 citing a financial filing from Twitter that estimated false or spam accounts made up fewer than 5 percent of the company’s “monetizable daily active users” in the first quarter.

    "Twitter deal temporarily on hold pending details supporting calculation that spam/fake accounts do indeed represent less than 5% of users," Musk wrote on Twitter. It wasn’t clear whether the issue could scuttle the deal. Musk later tweeted that he’s “still committed to acquisition.”

    Still committed to acquisition

    May 13, 2022

    Stock in both Twitter and Tesla swung sharply in opposite directions, with Twitter’s stock tumbling 18 percent, and Tesla, which Musk had proposed using to help fund the Twitter deal, jumped 5 percent.

    Musk, the world's richest man and founder of automaker Tesla, had made the eradication of spam accounts and bots one of the centrepieces of his proposed $44 billion takeover of Twitter.

    When the deal was announced in late April he said he wanted to make Twitter "better than ever" by "defeating the spam bots and authenticating all humans".

    But his potential stewardship of the social media platform has hit several bumps since then.

    On Wednesday, Musk said he would be open to lifting a ban on former president Donald Trump imposed after the attack on the US Capitol on January 6, 2021.

    Activist groups had called on advertisers to boycott the platform if Musk opened the gates to abusive and misinformative posts.

    Friday's announcement saw shares drop by 20 percent in early electronic trading before Wall Street opened.

    (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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    Elon Musk says he would reverse Twitter's ban on Trump

    Business Daily

    The future of Twitter: Musk floats paid model as financing rumours swirl

    Elon Musk's criticism of Twitter staff sparks backlash

    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

    ‘Es un combate duro’: así se vive en las trincheras de Ucrania

    Los soldados mientras esperan a que disminuya el fuego de artillería.Credit...

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    Por Michael Schwirtz y Lynsey Addario

    En algunos pueblos ubicados a lo largo del frente de batalla, los soldados ucranianos y rusos se enfrentan a corta distancia, a veces a la vista del adversario.

    El impacto de un proyectil de tanque resquebrajó el techo de yeso del búnker e hizo que los hombres uniformados se alistaran para la batalla. Corrieron a ponerse chalecos antibalas, cascos y amartillaron las armas automáticas. En medio de un crescendo de fuego de ametralladora, un militar alto cargó un lanzamisiles antitanque en el hombro y le dio una lenta calada a su cigarrillo.

    Los rusos estaban cerca.

    Los combates en el este de Ucrania se han producido principalmente a distancia: las fuerzas ucranianas y rusas se arrojan artillería entre sí, a veces desde decenas de kilómetros de distancia. Pero en algunos puntos a lo largo del zigzagueante frente oriental, el combate se ha convertido en una danza despiadada e íntima, en la que los combatientes de ambos bandos han podido ver atisbos fugaces de sus enemigos mientras hacen maniobras para controlar las colinas y los reductos improvisados en pueblos y aldeas destrozadas por los proyectiles.

    El miércoles 11 de mayo se desarrolló una de esas danzas cuando una unidad rusa de unos 10 hombres ingresó a la aldea donde se habían atrincherado los militares de un contingente ucraniano, el Batallón Sich de los Cárpatos. Lo más probable es que las tropas rusas estuvieran en esa zona con el fin de identificar posibles objetivos para el ataque de los tanques, entre ellos el que activó a los militares ucranianos. Las fuerzas ucranianas identificaron a los militares rusos y abrieron fuego contra ellos, obligándolos a retroceder.

    “Era un grupo de sabotaje, de inteligencia”, dijo un combatiente de 30 años con el distintivo de “Varsovia”, mientras jadeaba tras el breve tiroteo. “Nuestros muchachos no estaban dormidos y reaccionaron con rapidez, y obligaron al enemigo a huir”.

    Así es la vida todos los días, a cada hora, para los combatientes del Batallón Sich de los Cárpatos, una unidad de voluntarios llamada así por las fuerzas militares de un Estado ucraniano independiente de breve duración creado justo antes de la Segunda Guerra Mundial. El batallón, que está adjunto a la 93 Brigada Mecanizada del ejército ucraniano, está desplegado a lo largo de una serie de pueblos y tierras agrícolas atrincheradas en la región de Járkov y tiene la misión de contener a las fuerzas rusas que intentan avanzar desde su bastión en la ciudad ucraniana de Izium, que está ocupada.

    El batallón les dio permiso a un reportero y a una fotógrafa de The New York Times para que visitaran una posición en el frente de batalla con la condición de que no revelaran la ubicación precisa de su base. La mayoría de los militares acordaron identificarse solo por sus distintivos de llamada.

    El batallón no ha enfrentado un combate fácil.

    El ejército ruso ha desplegado una enorme fuerza a lo largo del frente en el este de Ucrania y ha hecho valer su abrumadora superioridad en tanques, aviones de guerra, helicópteros y artillería pesada.

    Las máquinas de guerra rara vez permanecen en silencio durante mucho tiempo. Los tanques en particular se han convertido en una amenaza seria, afirmaron los combatientes. A menudo, se acercan a menos de 2 kilómetros de las posiciones del batallón y generan un caos absoluto. En lo que va de mes, 13 militares del batallón han muerto y más de 60 han resultado heridos.

    “Es una guerra completamente diferente a la que he visto en lugares como Afganistán o Irak”, dijo un coronel que se hacía llamar Mikhailo. “Es un combate duro. A nadie le importan las leyes de guerra. Bombardean pueblos pequeños, utilizan artillería prohibida”.

    Muchos de los soldados del batallón tienen experiencia en la guerra de ocho años contra los separatistas respaldados por Rusia en el este de Ucrania y han combatido en algunas de las batallas más intensas del conflicto. Sin embargo, la mayoría ya tenía años en la vida civil.

    Un militar alto y barbudo con el distintivo de llamada “Rusin” tiene un negocio de venta de bañeras en la región montañosa de Transcarpatia, en el oeste de Ucrania. Pero cuando Rusia invadió el 24 de febrero, Rusin se casó rápidamente con su novia —dijo que quería que alguien lo estuviera esperando en casa— y se fue a la guerra lleno de un sentido de misión.

    “Entendemos que esta no es una guerra entre Ucrania y Rusia”, dijo. “Esta es una guerra entre la pureza y la luz que existe en esta Tierra y la oscuridad. O detenemos esta horda y el mundo mejora o el mundo se llenará de la anarquía que ocurre dondequiera que haya guerra”.

    Los combatientes del batallón se han instalado temporalmente en una especie de madriguera subterránea ubicada debajo de un edificio que en la actualidad está perforado por proyectiles de artillería. Las armas y cajas de municiones apiladas en los rincones están cubiertas del polvo de yeso que cae cada vez que impacta un proyectil cercano.

    Además de los militares, el búnker está habitado por una colección de animales que también han buscado refugio de las bombas: varios perros pequeños y una cabra negra a la que le gusta hacer un desastre en el área de la cocina. El miércoles, Chevron, un enorme pastor alemán, dormía frente a una pila de lanzamisiles Javelin de fabricación estadounidense, ya fuera de sus fundas y listos para ser disparados.

    Toda la región retumba con la guerra. Helicópteros de ataque Mi-8 que vuelan a baja altura comparten los cielos con aviones de combate que surcan la campiña, lo que provoca incendios ocasionales en los campos agrícolas cuando disparan bengalas para desviar los misiles guiados por el calor.

    El operador de drones de la unidad es Oleksandr Kovalenko, uno de los pocos soldados que no porta un rifle. Aunque su tarea es ayudar a sus camaradas al momento de apuntar la artillería hacia las posiciones rusas, aborda su trabajo como un artista, tomando y guardando fotos ocasionales si le gusta el equilibrio de luces y sombras en la pantalla.

    Muestra una toma aérea de las tierras de cultivo circundantes. Los sembradíos verdes tienen un toque primaveral, pero algunos sectores recuerdan a los cráteres de la superficie lunar por los ataques de artillería. Mientras escanea el paisaje, un grupo de árboles donde las fuerzas rusas están posicionadas repentinamente estalla en una bola de fuego que se disipa en una nube de hongo.

    El batallón es una mezcolanza. Está compuesto por combatientes de toda Ucrania y el mundo. Está Matej Prokes, un chico delgado de 18 años de la República Checa que en el costado de su casco lleva la frase “Nacido para matar rusos”, pero que admite con cierta timidez que aún no ha disparado nada. Elman Imanov, de 41 años, de Azerbaiyán, se sintió impulsado a luchar contra Rusia tras ver las atrocidades cometidas contra personas que no combaten en Ucrania.

    “Saqué a un niño de 4 meses de un apartamento en un piso nueve con mis propias manos”, afirmó, mientras desplegaba una reluciente hilera de dientes de oro bajo la dura luz fluorescente. “Nunca podré olvidarlo y nunca podré perdonar. Ese bebé no había visto nada, ¿de qué era culpable?”.

    Y luego está un militar de 47 años con el distintivo de llamada “Prapor”, quien es exótico incluso para los estándares del batallón. Nacido en Siberia, Prapor tuvo una carrera completa en las fuerzas militares rusas antes de retirarse a principios de la década de 2000, aunque se negó a especificar las guerras en las que participó. Se unió a las fuerzas ucranianas cuando las tropas rusas comenzaron a bombardear Kiev.

    “¿Qué puedo decir? Están bien preparados”, dijo. “Pero el hecho de que hayan comenzado a matar civiles pacíficos y a saquear, es indecente”.

    El comandante del batallón, Oleg Kutsin, dijo que la diversidad forma parte del espíritu de su contingente. Cuando se fundó el Batallón Sich original en la década de 1930, aceptó a cualquiera que estuviera dispuesto a luchar y morir bajo la bandera azul y amarilla de una Ucrania independiente, dijo.

    No solo son bienvenidos prácticamente todos los soldados, sino también el equipo, dijo. Además de los misiles Javelin, las tropas que combaten en la zona recibieron recientemente otro regalo para ayudarlas a nivelar el conflicto: obuses M777 de fabricación estadounidense, una pieza de artillería de largo alcance que los ucranianos han estado desesperados por poner en acción.

    “Queríamos resucitar esta tradición militar de las fuerzas ucranianas”, dijo en el centro de comando de su unidad, donde un escritorio estaba cubierto por mapas de la región y una televisión de pantalla plana que mostraba imágenes en vivo del campo de batalla repleto de humo.

    “Vienen”, dijo, “les damos armas y las apuntamos contra el enemigo”.

    Michael Schwirtz es reportero de investigación de la sección Internacional. Forma parte del Times desde 2006, y anteriormente cubrió los países de la ex-Unión Soviética desde Moscú y fue reportero sénior en un equipo que ganó el Premio Pulitzer en 2020 por una serie de artículos sobre operaciones de inteligencia rusas. @mschwirtzFacebook

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    France24 - World

    Georgia's separatist South Ossetia region to hold referendum on joining Russia

    Issued on: 13/05/2022 - 22:07

    NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

    The leader of Georgia's breakaway region of South Ossetia on Friday set July 17 as a date for a referendum on joining Russia.

    "Anatoly Bibilov signed a decree on holding a referendum in the Republic of South Ossetia," his office said in a statement, citing his people's "historic aspiration" to join Russia. South Ossetia was at the centre of the Russian-Georgian war in 2008 after which the Kremlin recognised the territory – along with another separatist region, Abkhazia – as an independent state and stationed military bases there. "We are coming home," Bibilov said on  messaging app Telegram. "The time has come to unite once and for all. "South Ossetia and Russia will be together. This is the start of a big new story," the outgoing leader added.

    Bibilov lost his bid for re-election earlier this month. Russia has expressed hope the incoming leader, Alan Gagloev, will preserve "continuity" in ties with Moscow. The announcement came on the 79th day of Russia's military campaign in Ukraine, with thousands killed and more than six million people fleeing the pro-Western country.

    Ukraine's separatist regions of Donetsk and Lugansk have also expressed interest in joining Russia. The full-scale offensive on Ukraine has sparked an outpouring of solidarity in Georgia. Georgia has previously denounced as "unacceptable" plans by South Ossetia to hold a referendum on joining Russia.

    In August 2008, Russia launched an assault against Georgia which was battling pro-Russian militia in South Ossetia, after they shelled Georgian villages. The fighting ended five days later with a European Union-mediated ceasefire but claimed more than 700 lives and displaced tens of thousands of ethnic Georgians.

    (AFP)

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    Russian exodus to Georgia: Tbilisi becomes safe haven

    WAR IN UKRAINE

    As it happened: EU agrees to review membership bids from Ukraine, Georgia, Moldova

    ENCORE!

    Artists for Ukraine: Georgian-born pianist Khatia Buniatishvili plays for peace

    Valeurs Actuelles

    Yannick Alléno annonce la création d’une association en soutien aux victimes de multirécidivistes

    C’était il y a bientôt une semaine. Le dimanche 8 mai dernier, Antoine Alléno – fils du célèbre chef Yannick Alléno – était tué sur le coup, dans un accident provoqué par Francky D. Ce dernier, rapidement décrit comme un petit délinquant sans envergure, était pourtant déjà largement connu des services de police, et recherché pour une peine de prison qu’il n’avait pas purgée. Le chauffard circulait, ivre et sous l’emprise de stupéfiants, au volant d’une Audi RS6 volée quelques minutes plus tôt devant un restaurant du 7e arrondissement de Paris. Il a été mis en examen, et placé en détention provisoire.

    Antoine Alléno a été enterré hier à Poissy, vendredi 13 mai. Ce samedi, son père a partagé une photo de lui sur son compte Instagram, accompagné d’un long message dans lequel il annonce notamment la création d’une association. L’énergie de son fils « servira, à travers l’association Antoine Alléno, à soutenir les victimes des multirécidivistes », écrit le chef.

    Rachida Dati et Brigitte Macron au soutien

    Dans son message, le chef étoilé en a d’ailleurs profité pour remercier Rachida Dati, maire du 7e arrondissement de Paris, « pour son appel aux premiers instants ». Il a également salué « Madame Macron pour son aide précieuse », sans préciser de quelle façon s’est exprimé le soutien de la Première dame. « Hier, il avait autour de lui des milliers de bras forts et aimants pour le porter aux cieux, en cette collégiale de Poissy fleurie de blanc », écrit-il enfin. Antoine Alléno avait 24 ans.

     

     

    Une publication partagée par Yannick Alléno (@yannickalleno)

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Rhône : un Tunisien agresse un automobiliste au couteau, les gendarmes ouvrent le feu

    Les gendarmes ont ouvert le feu sur Maher C., un Tunisien très agressif, ce samedi 14 mai au matin, à Yzeron. Selon Le Progrès, c’est d’abord un automobiliste circulant sur la route de la Bourchourie, reliant Yzeron à Vaugneray, qui a été pris pour cible. L’agresseur était armé d’un couteau et d’une barre de fer. Protégé par son véhicule, sur lequel Maher C. a frappé à plusieurs reprises, l’automobiliste est parvenu à prendre la fuite sans blessure.

    Ce n’est qu’alors qu’il a appelé la gendarmerie, signalant la présence de cet individu dangereux. Entre-temps, selon Le Progrès, Maher C. aurait attaqué une deuxième personne – sans, là encore, faire de blessé. À l’arrivée des gendarmes, l’homme a refusé de se rendre, se montrant extrêmement menaçant. Ni les sommations des militaires ni leur pistolet à impulsion électrique ne sont parvenus à mettre fin à la situation. Menacés, les gendarmes ont alors ouvert le feu, touchant Maher C. à la cuisse, selon nos informations. Après l’arrivée des pompiers, l’homme a été évacué par hélicoptère, en direction de l’hôpital Lyon Sud. Sur place, il a continué à se monter extrêmement vindicatif.

    Carte de séjour valide

    Une source à la gendarmerie indique que Maher C. est très défavorablement connu des services de police, notamment pour stupéfiants et violence. Au moment de l’agression, il était vêtu d’une djellaba, parlait arabe et portait un Coran. En revanche, précise-t-on, il n’est pas inscrit au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Né en Tunisie, Maher C. réside à Lyon en situation régulière, étant doté d’une carte de séjour valable jusqu’en 2029. Selon Le Progrès, une enquête est en cours pour tentative d’assassinat et usage d’armes.

     

     

     

     

    Rhône : les dernières actualités

    Un homme de 23 ans tué dans une nouvelle fusillade près de Lyon

    À Vénissieux, la NUPES investit Idir Boumertit pour remplacer Taha Bouhafs

    Une fusillade dans le 7e arrondissement de Lyon fait un mort et trois blessés

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Aux Antilles et en Guyane, des communes se préparent à l'érosion des côtes

    Publié le : 13/05/2022 - 16:09

    Kelly PUJAR

    Une menace d'érosion des côtes pèse sur les littoraux de 126 communes françaises. Parmi elles, 25 se trouvent aux Antilles et en Guyane, confrontées à ce phénomène amplifié par le réchauffement climatique. Elles se préparent donc pour anticiper cette évolution et de futurs aménagements.

    Les règles sanitaires s'assouplissent pour les voyages depuis et vers l'Outre-mer. Fini les motifs impérieux pour les voyageurs non-vaccinés – même si la mesure reste en vigueur à Wallis-et-Futuna – ainsi que les tests négatifs pour les passagers vaccinés. Enfin, le port du masque ne sera plus obligatoire à bord des avions. Et un territoire a pris un peu d'avance : la Polynésie, où le port du masque n'est plus obligatoire dans les transports collectifs depuis le début de la semaine.

    La Statue de Solitude (statue d'une femme noire) a été inaugurée, mardi 10 mai, à Paris pour la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions. Cette statue d'une femme noire représente une Guadeloupéenne figure de la lutte contre l'esclavage.

    L'abolition de l'esclavage a aussi été commémorée en Martinique cette semaine : une marche baptisée "convoi pour les réparations" est partie lundi soir de Sainte-Anne. Son arrivée est prévue au Prêcheur la veille du 22 mai, jour férié sur place pour marquer la mémoire de l'abolition.

    En Guyane, l'activité réduite du centre spatial suscite de l'inquiétude. Suite à l'invasion russe de l'Ukraine, les vols Soyouz opérés depuis Kourou sont à l'arrêt. Mais la base prépare le premier tir du nouveau lanceur italien Vega-C.

    Cultiver des fruits et légumes avec peu d'impact sur l'environnement, c'est le pari qu'a réussi une maraîchère au Mont-Dore, en Nouvelle-Calédonie, grâce à des serres dites bioclimatiques.

    Enfin, les oiseaux marins sont de retour à Saint-Pierre-et-Miquelon. Leur venue coïncide avec la période d'accouplement pour plusieurs espèces, qui s'installent au Grand Colombier, un îlot de l'archipel.

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    Présidentielle : Marine Le Pen victorieuse en Outre-mer, une conquête "fragile"

    Focus

    Polynésie française : l'île de Tetiaroa en proie aux déchets

    ANTILLES

    France : les avions de Martinique et de Guadeloupe manquent de kérosène

    Valeurs Actuelles

    Un homme de 23 ans tué dans une nouvelle fusillade près de Lyon

    Un jeune homme a trouvé la mort sous les balles, vendredi 13 mai au soir à Vénissieux. Un drame qui se produit après plusieurs autres fusillades survenues dans l’agglomération lyonnaise en quelques semaines. La piste des rivalités entre bandes de quartiers différents serait étudiée, selon LyonMag. Les faits se sont produits en pleine rue peu après 22 heures dans le quartier des Minguettes, sur la place du marché. On ignorait encore, au lendemain du drame, combien de personnes seraient impliquées dans cette attaque.

    Rivalités entre Vénissieux et Saint-Fons

    Selon les informations de LyonMag, les forces de l’ordre ont été alertées et se sont rendues sur place. Elles ont pu constater des traces de sang, mais la victime, un homme de 23 ans, avait déjà été transportée par des proches à l’hôpital. Il n’a cependant pas survécu à ses blessures. D’autres violences seraient survenues dans la soirée entre bandes rivales de Vénissieux et de la commune voisine de Saint-Fons. Des échauffourées ont également éclaté dans le secteur des Minguettes entre groupes de jeunes et policiers, qui ont dû recourir au gaz lacrymogène.

    Un jeune homme d’une vingtaine d’années avait déjà été tué et un autre grièvement blessé, deux jours auparavant, à Lyon dans le quartier de Gerland. Début mai, trois hommes avaient été blessés par des tirs alors qu’ils avaient organisé un barbecue sauvage dans le quartier de La Duchère.

    Lyon : les dernières actualités

    Une fusillade dans le 7e arrondissement de Lyon fait un mort et trois blessés

    Lyon : un collectif porte plainte contre la mairie pour insalubrité à la Guillotière

    Lyon : une semaine après une fusillade, de nouvelles violences urbaines à La Duchère

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Deux ans après, la Corée du Nord rattrapée par le Covid-19

    Publié le : 13/05/2022 - 22:42

    FRANCE 24 Suivre

    Après deux ans sans infection (officielle), la Corée du Nord a annoncé vendredi son premier mort du Covid-19, précisant que le virus s’est déjà répandu à travers tout le pays. Un pays où la vaccination contre le coronavirus est inexistante.

    Elle aura tenu près de deux ans et demi. Pourtant recluse, la Corée du Nord a annoncé, vendredi 13 mai, son premier mort du Covid-19, précisant que le virus s'était déjà répandu à travers tout le pays et que des dizaines de milliers de personnes étaient "isolées et soignées".

    La veille, le pays avait fait état de ses premiers cas de coronavirus, déclarant passer en régime de "prévention d'urgence maximale des épidémies", après que des personnes avaient été testées positives au sous-variant BA.2 d'Omicron.

    L'agence de presse officielle KCNA a indiqué que le leader, Kim Jong Un, s'était rendu au siège national de la prévention des épidémies où il avait "pris connaissance de la propagation du Covid-19 dans tout le pays".

    Que s'est-il passé en Corée du Nord durant les longs mois où l'ensemble de la planète était confronté à la pandémie ? France 24 fait le point sur la situation dans ce pays où l'information, verrouillée, permet difficilement d'en connaître la réalité.

    • Fermeture des frontières

    Les premières vagues de Covid-19 ont pu être évitées par Pyongyang – pourtant voisine de la Chine, foyer de la pandémie – grâce à la décision rapide de fermer les frontières.

    Dès le 1er janvier 2020, la Corée du Nord se renferme plus que jamais sur elle-même, expulse les ressortissants étrangers et interdit toute arrivée sur son sol.

    • Une ville confinée en juillet 2020

    Première frayeur le 26 juillet, six mois après le début de la pandémie. La Corée du Nord fait état d'un premier cas "suspecté" de Covid-19. Le pays ordonne alors le confinement de la ville de Kaesong où ce cas a été détecté. Située à seulement sept kilomètres de la frontière avec la Corée du Sud, la ville est placée en état "d'urgence maximale" pour enrayer le fléau.

    Le cas concernait une personne "rentrée le 19 juillet après avoir franchi illégalement la ligne de démarcation" qui fait office de frontière avec la Corée du Sud, avait alors annoncé l'agence officielle KCNA.

    Il s'agissait à ce jour de l'unique cas suspecté en Corée du Nord dont le reste du monde ait eu connaissance. Le pays n'avait jusqu'à présent confirmé aucun cas de Covid-19 à l'OMS – Pyongyang ayant toujours soutenu que la pandémie de Covid-19 n'était pas arrivée sur son sol, information mise en doute par de nombreux experts.

    • Refus des vaccins

    Sûr de ses capacités à maintenir le virus hors de son territoire, le pays n’a pas fait vacciner ses 25 millions d’habitants. En septembre dernier, la Corée du Nord a refusé quelque trois millions de doses de vaccin chinois contre le Covid-19, et deux millions de doses d'AstraZeneca distribuées par l'Unicef dans le cadre du programme Covax pour l’accès au vaccin dans les pays pauvres. Le régime nord-coréen, dont le système de santé est notoirement défaillant, avait alors proposé que ces doses soient offertes à des pays davantage dans le besoin.

    En juillet, un groupe de réflexion sud-coréen affilié à l'agence d'espionnage du pays avait affirmé que Pyongyang a rejeté des vaccins AstraZeneca proposés via Covax, invoquant notamment des inquiétudes relatives à de potentiels effets secondaires. Auprès de 20 Minutes, l’historienne Juliette Morillot, autrice de "La Corée du Nord en 100 questions" et "La Corée du Sud en 100 questions" (éditions Tallandier), évoque quant à elle "la peur qu’accepter de l’aide étrangère soit vu comme une faiblesse" par la population.

    • Premier aveu de "faille"

    Une faiblesse vient pourtant d'être admise par la Corée du Nord qui, jeudi, rapportait la mort de plusieurs personnes victimes de "fièvre", dont une testée positive au sous-variant BA.2 d'Omicron.

    "Plus de 350 000 personnes ont présenté de la fièvre en peu de temps et au moins 162 200 d'entre elles sont complètement guéries", a détaillé la même source. "Rien que le 12 mai", quelque 18 000 personnes ont présenté des symptômes à travers le pays et "187 800 personnes sont isolées et soignées", selon la même source.

    Kim Jong Un, qui est apparu pour la première fois à la télévision portant un masque, a présidé une réunion d'urgence du bureau politique sur la situation épidémique. Il a ordonné des mesures de confinement pour tenter d'enrayer la propagation du virus.

    "C'est le défi le plus important et la tâche la plus importante auxquels notre parti doit faire face pour inverser rapidement cette situation de crise sanitaire", a souligné KCNA.

    Un représentant de l'organisation mondiale de la santé pour la Corée du Nord a déclaré vendredi que l'OMS avait assisté Pyongyang dans l'élaboration d'un plan de vaccination au début de l'année.

    En Corée du Sud, la nouvelle administration du président Yoon Suk-yeol a proposé d'envoyer des vaccins au Nord, précisant cependant n'en avoir pas encore discuté avec son voisin.

    • Vers une crise sanitaire majeure ?

    Selon plusieurs analystes, le virus pourrait s'être déjà propagé à travers le pays, notamment à l'occasion d'importants événements en avril dans la capitale nord-coréenne. Le 25 avril, lors du défilé organisé à l'occasion du "Jour du soleil", ni les participants ni les spectateurs ne portaient de masque.

    "L'organisation d'une parade militaire à laquelle a assisté une grande foule, alors qu'Omicron faisait rage en Chine voisine, montre que Pyongyang était trop confiant dans ses capacités à combattre et à prévenir le virus", affirme à l'AFP Cheong Seong-chang, spécialiste de la Corée du Nord à l'Institut Sejong.

    Selon cet expert, le pays pourrait faire face à une crise sanitaire majeure en raison du caractère hautement transmissible d'Omicron, rappelant que Pyongyang avait fait état de près de 20 000 cas en une seule journée. 

    "Si le nombre de décès dus à Omicron monte en flèche, Pyongyang pourrait être amené à demander le soutien de la Chine", a-t-il ajouté.

    Vendredi, Kim Jong Un "a déclaré que la priorité absolue était d'empêcher la propagation du virus en verrouillant activement les zones et en isolant et traitant les personnes atteintes de fièvre de manière responsable", a rapporté KCNA.

    Avec AFP

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    Covid-19 : confinement en Corée du Nord, qui annonce son tout premier cas

    Covid-19 : la Corée du Nord fait état d'un premier cas "suspect"

    Covid-19 : Kim Jong-un limoge des responsables nord-coréens après un "grave incident"

    Valeurs Actuelles

    Coups de couteaux, tirs de mortier, scooters sur le terrain : à Créteil, un match de futsal dégénère en bagarre générale

    Une scène de chaos. Lundi 9 mai, une rencontre de futsal au gymnase Louis-Issaurat de Créteil (Val-de-Marne) a viré à la bagarre générale, indique Le Parisien. « Une enquête a été confiée à la Sûreté territoriale, indique le parquet de Créteil au quotidien francilien. Deux personnes, âgées de 20 et 21 ans, ont été blessées. Leur pronostic vital n’est pas engagé. Le plus jeune a été blessé à coups de barre de fer, le second a pris des coups de couteau. »

    C’est au coup de sifflet final que les faits se sont produits. La scène, filmée par plusieurs personnes, montre des spectateurs tirant au mortier, au fusil de paintball, et échangeant des coups, alors que des joueurs tentent de s’interposer. Des familles venues assistées au match sont obligées de s’enfuir. Sur la vidéo, plusieurs personnes se retrouvent bloquées à la sortie d’une porte à double battant. Elles subissent alors des lancés de bouteilles, de divers objets et même des tirs de mortier. Sur une autre vidéo, on voit un homme, fusil de paintball dans les mains, assis sur un panier de basket.

    Scooter sur le parquet du gymnase, tirs de mortier et bagarre générale…

    Un match de futsal a complètement dégénéré à Créteil (Val-de-Marne) pic.twitter.com/0GH8qpyELf

    — Le Parisien (@le_Parisien) May 14, 2022

     

    Six personnes interpellées armées de couteaux et de matraques

    Les deux clubs – le Créteil Palais Futsal et le Villeneuve-Saint-Georges Futsal (VSG) – s’affrontaient lors d’un match de Régional 3 décisif pour une montée en Régional 2. Avant le début de la rencontre, la tension était déjà palpable, avec de nombreux spectateurs envahissant déjà le terrain, parfois même sur leur scooter.

    Pour le moment, les deux clubs ont refusé de s’exprimer « en attendant les suites de l’enquête judiciaire » et « celles de la commission », indique Le Parisien. Le VSG Futsal a toutefois condamné les événements dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, jeudi 12 mai. « Nous condamnons fermement ces débordements inqualifiables et apportons notre soutien aux joueurs ainsi qu’aux spectateurs blessés en leur souhaitant un prompt rétablissement », écrit le club.

    Reste à savoir si ces affrontements resteront lettre morte. « Six personnes ont été interpellées armées de couteaux et de matraques durant la nuit de jeudi à vendredi sur Créteil pour un éventuel match retour, précise un proche du dossier au Parisien. Cela pourrait être lié aux faits de lundi soir. »

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    France24 - Monde

    Géorgie : la région d'Ossétie du Sud va organiser un référendum sur son intégration à la Russie

    Publié le : 13/05/2022 - 23:11

    FRANCE 24 Suivre

    La région d'Ossétie du Sud, située au nord de la Géorgie, organisera un référendum sur son intégration à la Russie le 17 juillet prochain, ont annoncé vendredi les services de son ancien "président". À l'issue de la guerre russo-géorgienne en 2008, le Kremlin avait reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud où il a déployé des troupes.

    Les autorités de la région séparatiste d'Ossétie du Sud, territoire géorgien soutenu par Moscou, ont annoncé, vendredi 13 mai, l'organisation le 17 juillet d'un référendum sur son intégration à la Russie.

    Le "président" Anatoli Bibilov "a signé un décret sur la tenue d'un référendum dans la république d'Ossétie du Sud", ont déclaré ses services dans un communiqué, évoquant "l'aspiration historique" des habitants de ce petit territoire caucasien à rejoindre la Russie, dont elle est limitrophe.

    "Nous rentrons à la maison", a commenté Anatoli Bibilov sur la messagerie Telegram. "Le moment est venu de s'unir une fois pour toutes", "l'Ossétie du Sud et la Russie seront ensemble. C'est le début d'une grande nouvelle histoire", a-t-il ajouté. 

    Anatoli Bibilov n'a pas réussi à se faire réélire au poste de "président" au début du mois et la Russie a exprimé l'espoir que son successeur à ce poste, Alan Gagloïev, saurait assurer la "continuité" dans les relations avec Moscou.

    Le projet qualifié "d'inacceptable" par la Géorgie

    L'Ossétie du Sud a été au centre de la guerre russo-géorgienne de 2008, à la suite de laquelle le Kremlin a reconnu son indépendance ainsi que celle d'une autre région séparatiste géorgienne, l'Abkhazie, et y a installé des bases militaires.

    Les représentants des régions séparatistes ukrainiennes de Donetsk et de Lougansk, dont l'indépendance a aussi été reconnue par Moscou, ont également exprimé leur intérêt pour une intégration à la Russie.

    L'annonce du prochain référendum en Ossétie a été faite au 79e jour de l'invasion russe de l'Ukraine qui a suscité un élan de solidarité en Géorgie. Tbilissi avait déjà par le passé qualifié "d'inacceptable" ce projet de référendum.

    En août 2008, la Russie a attaqué la Géorgie dont le gouvernement combattait des milices prorusses dans cette région, après qu'elles eurent bombardé des villages géorgiens. 

    Les combats ont pris fin au bout de cinq jours avec l'établissement d'un cessez-le-feu négocié par l'Union européenne, mais ont fait plus de 700 morts et provoqué le déplacement de dizaines de milliers de Géorgiens de souche.

    Avec AFP

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    Moldavie, Géorgie, Ukraine... Comment la Russie avance ses pions pour contrer l'Occident

    REPORTAGE

    Trente ans après la chute de l'URSS, la Géorgie toujours sous influence russe

    Focus

    La Géorgie, nouvelle terre d’exil des Russes

    France24 - Monde

    Législatives au Liban : un scrutin clé pour un pays frappé par la crise

    Publié le : 13/05/2022 - 17:08

    Leela JACINTO

    Les Libanais sont appelés à se rendre aux urnes ce dimanche pour choisir leurs parlementaires. Alors que le pays est confronté à la plus grave crise de son histoire, beaucoup réclament un renouvellement de la classe politique. Mais le système confessionnel, les divisions de l'opposition et le clientélisme pourraient doucher cet espoir de changement.

    Le 15 mai se tiendront les premières élections législatives au Liban depuis le début de la crise économique et les explosions dévastatrices du port de Beyrouth en août 2020. Une catastrophe souvent imputée à la corruption endémique et à une mauvaise gestion des élites politiques du pays. Plus que jamais, cette échéance électorale offre l’occasion aux Libanais d’exprimer leur mécontentement à l'égard d'une classe politique de plus en plus contestée.  

    Le Parlement libanais, qui compte 128 sièges, est actuellement dominé par le puissant parti du Hezbollah, soutenu par l'Iran et ses alliés, vainqueur de la majorité aux élections de 2018, malgré une extraordinaire mobilisation des membres de la société civile, qui avait donné naissance à la coalition Kulluna Watani.    

    L'enthousiasme autour de la liste Kulluna Watani ne s'était pas traduit dans les urnes : seul un siège avait été arraché aux partis traditionnels. Ces derniers avaient obtenu la majorité parlementaire, bénéficiant du jeu des alliances et d'une nouvelle loi électorale soigneusement élaborée,

    Le vote de 2022 sera-t-il l'occasion attendue de rabattre les cartes ? Celui-ci constitue le premier test électoral majeur depuis le mouvement de contestation qui a émergé en octobre 2019. Ces protestations, essentiellement menées par une jeunesse en colère contre la classe politique, ont été nourries un an plus tard par la dramatique explosion du port de Beyrouth – de jeunes activistes avaient alors déployé un effort de secours extraordinaire pour pallier l’absence des services de l'État.

    La "révolution" ne parvient pas à unir    

    La combinaison de ces crises a incité des militants connus et de nombreux groupes d'activistes à se jeter dans la mêlée politique pour tenter de résoudre les problèmes du pays. Mais la transformation de ce mouvement en entité politique s’est vite heurtée au système politique libanais, semé d’embuches bureaucratiques, de dilemmes idéologiques et de défis organisationnels.     

    En premier lieu, la loi électorale a rendu difficile la formation de coalitions, favorable aux intérêts politiques existants, avec un pouvoir partagé entre communautés religieuses dans un système confessionnel devenu archaïque.  

    L'épineuse question des armes du Hezbollah est un autre défi que cette nouvelle opposition n’est pas parvenue à relever : si la plupart s'opposent à l'arsenal du parti paramilitaire chiite, des divisions sont apparues quant à l'opportunité de s'allier ou non avec les partis anti-Hezbollah établis au Liban, car beaucoup sont dirigés par des descendants de politiciens ou d'anciens chefs de guerre.   

    En fin de compte, ces dizaines de groupes d'opposition – connus sous le nom de "thawra" ou "révolution" – n’ont pas réussi à former un front politique uni avant les élections. "Il y a eu de multiples tentatives pour trouver un terrain d'entente, mais le nombre même de groupes et leurs priorités divergentes ont compliqué le processus", analyse Nicholas Blanford du Scowcroft Center for Strategy and Security de l'Atlantic Council. "Bien qu'ils soient d'accord sur l'objectif qui est de mettre fin au système politique sclérosé et à son leadership, la thawra est souvent divisée sur la manière d'atteindre cet objectif et sur le profil que devrait avoir ce système alternatif".

    Ainsi, le nombre de candidats indépendants a plus que doublé depuis le vote de 2018, pour atteindre 284 des 718 candidats dans la course de 2022 – contre 124 il y a quatre ans, selon le think-thank Policy Initiative établi à Beyrouth. Si plusieurs listes d’opposition s’affrontent dans de mêmes districts, le chercheur Karim Emile Bitar se réjouit de voir ces listes présentes partout, "ce qui pourrait permettre de petites percées ici et là".   

    "Je m'attends à un parlement plus fragmenté où l'opposition pourra se ressaisir et être un moteur de changement et de réforme", estime pour sa part Sami Nader, directeur de l'Institut du Levant pour les affaires stratégiques.   

    La perte de Saad Hariri sera-t-elle un gain pour le Hezbollah ?   

    Mais le plus grand bouleversement du scrutin de 2022 est sans aucun doute l'absence de Saad Hariri : en janvier, l'ancien Premier ministre a annoncé de manière fracassante que ni lui, ni son parti – le Courant du Futur –, ne se présenteraient aux élections.

    De nombreux observateurs estiment que le retrait soudain du plus influent leader sunnite de la scène politique libanaise a été forcé par l'Arabie saoudite : cette dernière a coupé les ponts avec Saad Hariri, le jugeant trop complaisant avec le Hezbollah dont l’emprise s'est renforcée sur le Liban. Mais la position dure de Riyad à l'égard d'un pays qu'elle a si souvent soutenu, financièrement et politiquement, risque de profiter à son ennemi juré chiite, le Hezbollah.   

    Avec le retrait de Saad Hariri, de nombreux sunnites libanais se sentent privés de leurs droits et leur taux de participation devrait diminuer. Près de 30 % des personnes ayant voté dans les districts des bastions sunnites en 2018 ont déclaré qu'elles ne participeraient pas au scrutin, a prévenu le sondeur Kamal Feghali, dans une entretien accordé à l'agence Reuters. 

    La flambée des prix du carburant, qui fait de chaque déplacement un luxe, pourrait dissuader de nombreux Libanais d'aller voter. Selon un rapport publié en avril par l’ONG Oxfam, seul 54 % des 4 670 personnes interrogées ont déclaré vouloir voter. 

    Selon la Banque mondiale, le Liban connaît l'une des pires crises économiques au monde depuis le milieu du XIXe siècle. Sous le poids de l’inflation, la monnaie libanaise a perdu plus de 90 % de sa valeur et près de 80 % de la population a sombré dans la pauvreté.   

    Un exode massif nourri de rancœurs  

    Cette situation a incité de nombreux Libanais à fuir leur pays. D’après l'Observatoire de la crise de l'Université américaine de Beyrouth, la crise économique actuelle a entraîné le départ de 300 000 personnes en seulement deux ans, ce qui en fait le troisième exode massif de l'histoire du Liban.   

    Le pays compte déjà une des diasporas les plus significatives au monde. En l'absence de chiffres officiels, de nombreuses estimations indiquent que les Libanais sont plus nombreux à vivre à l'étranger qu'à l'intérieur de ce petit État qui compte quelque 6,5 millions d'habitants, dont des réfugiés ayant fui le conflit en Syrie voisine.   

    Selon la plupart des experts, cet exode aurait été plus prononcé encore si la pandémie de Covid-19 n'avait pas compliqué la recherche de travail à l'étranger. Le gel des comptes bancaires des citoyens ordinaires, destiné éviter une ruée sur les banques, a empêché de partir ceux qui n’en avaient tout simplement plus les moyens

    Cette émigration massive, qui elle aussi alimente la défiance à l’égard des élites politiques libanaises, pourrait avoir des conséquences dans les urnes. "Ceux qui partent ont l'impression d'être fondamentalement mis à la porte par l'establishment au pouvoir, qu'ils n'ont pas d'autre choix que de partir en raison de la situation économique désastreuse et du degré de corruption sans précédent. Ils ont le sentiment de fuir une kleptocratie au pouvoir", explique Karim Emile Bitar, directeur de l'Institut des sciences politiques de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth.  

    C’est sans doute une explication de la participation massive de ces Libanais de l’étranger, dimanche 8 mai à Paris, comme l’a constatée dans les bureaux de vote notre envoyée spéciale Leela Jacinto. S'appuyant sur des données provisoires, le ministère libanais des Affaires étrangères a indiqué que le taux de participation de la diaspora libanaise s'élevait à hauteur de 60 %, soit légèrement plus qu’en 2018. 

    Cet article a été adapté de l’anglais. Retrouvez ici le texte original.    

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    Face à la crise, la jeunesse libanaise en quête d'un avenir meilleur à l'étranger

    REPORTAGE

    Législatives au Liban : Lina Hamdan, une voix chiite dissidente face au Hezbollah

    Élections législatives au Liban : la diaspora libanaise appelée aux urnes

    BBC

    Andrew Symonds: Former Australia cricketer dies aged 46 in car crash

    Last updated on 22 minutes ago22 minutes ago.From the section Cricketcomments83

    Former Australia cricketer Andrew Symonds has died aged 46 after being involved in a car crash.

    The all-rounder played 26 Tests, 198 one-day internationals and 14 Twenty20s for Australia between 1998 and 2009.

    A powerful batter, canny bowler and fine fielder, Symonds was part of two 50-over World Cup wins and Australia's Ashes victory over England in 2006-07.

    Queensland police said early information indicated Symonds' car "left the roadway and rolled".

    A statement added: "Emergency services attempted to revive the 46-year-old driver and sole occupant, however, he died of his injuries.

    "The forensic crash unit is investigating."

    Symonds' wife Laura told the Brisbane Courier Mail: "We are still in shock - I'm just thinking of the two kids."

    Cricket Australia said it was "shocked and saddened by the news".

    Born in Birmingham but raised in Australia, Symonds played county cricket in the UK for Gloucestershire, Kent, Lancashire and Surrey.

    He also played for Queensland for 17 seasons, and for Deccan Chargers and Mumbai Indians in the Indian Premier League.

    Symonds' exploits with Gloucestershire, who he had initially represented as a domestic player, earned him a call-up for an England A tour in 1995 - but he declined the offer and chose to pursue his ambitions to play for Australia, making his ODI debut three years later.

    He had jointly held the record for most sixes hit in a County Championship innings - he hit 16 in a knock for Gloucestershire against Glamorgan in 1995 - until Ben Stokes bettered his total last week.

    His passing is another significant loss for Australian cricket, following the deaths of former wicketkeeper Rod Marsh and legendary leg-spinner Shane Warne earlier this year.

    Cricket Australia chair Lachlan Henderson said: "Australian cricket has lost another of its very best. Andrew was a generational talent who was instrumental in Australia's success at World Cups and as part of Queensland's rich cricket history.

    "He was a cult figure to many who was treasured by his fans and friends."

    CEO Nick Hockley added: "Andrew was a much-loved and admired cricketer in Australia and around the world.

    "He was a prodigious talent from an early age in Queensland with his clean ball-striking ability, shrewd spin bowling and brilliant fielding.

    "He will be sadly missed by the Australian cricket community and particularly his very close friends at the Queensland Bulls where he was a popular and much-admired team-mate and friend.

    "Our thoughts are with his family and friends at this devastatingly sad time."

    Symonds, who could bowl off-spin or medium pace, was best known for his exploits in ODI cricket, in which he scored 5,088 runs at an average of 39.75 and also took 133 wickets.

    He scored his first of two Test hundreds in the Boxing Day Ashes Test of 2006, hitting 156 as Australia won by an innings and 99 runs in Melbourne.

    But his career was not without controversy. In 2009, he was sent home from the World Twenty20 in England for disciplinary reasons, which precipitated the end of his international career.

    Earlier, during the 2005 tour of England, he was dropped for two one-day internationals after turning up drunk to a match against Bangladesh in Cardiff.

    In August 2008, he was sent home from Australia's one-day series against Bangladesh in Darwin after missing a compulsory team meeting in order to go fishing.

    Tributes to Symonds, who was nicknamed "Roy", have poured in from around the cricketing world, including from former Australia wicketkeeper Adam Gilchrist and fast bowler Jason Gillespie - team-mates of Symonds at the 2003 World Cup.

    Former England captain Michael Vaughan also expressed his sadness at the news.

    Ex-India captain Anil Kumble sent his condolencesexternal-link to Symonds' family, adding it was "tragic news", while former Australia seamer Damien Fleming said it was "devastating"external-link.

    Other players and teams from around the world also paid tribute, while a minute's silence was held before the start of Sunday's first Test between Bangladesh and Sri Lanka in Chittagong and the final day of the County Championship match between Symonds' former teams Kent and Surrey at Beckenham.

    BBC

    Somalia's presidential election: Where just 329 people vote

    By Mohamud AliBBC News

    By the end of Sunday, Somalis should know who their next president is, but this long-delayed vote only involves the country's 329 MPs and takes place in a heavily fortified area.

    The unusual circumstances highlight Somalia's security issues, as well as the lack of democratic accountability.

    The capital, Mogadishu, is in total lockdown until Monday morning.

    The winner among the record 36 candidates will also have to deal with the impact of the ongoing drought.

    But the big task is to wrest control of much of Somalia from al-Shabab.

    The al-Qaeda-linked Islamist militant group continues to dominate large parts of the country and carries out frequent attacks in Mogadishu, and elsewhere.

    The federal government is backed in its fight against al-Shabab by the African Union, in the shape of some 18,000 troops, and the United Nations.

    Somalia has not had a one-person-one-vote democratic election since 1969.

    That vote was followed by a coup, dictatorship and conflict involving clan militias and Islamist extremists.

    The instability is one of the reasons why Somalia has been unable to hold direct elections.

    This is only the third time that the indirect election for president has been able to take place in Somalia itself. Previous ones were held in neighbouring Kenya and Djibouti.

    Who is running for president?

    Among the 36 candidates are the current President, Mohamed Abdullahi "Farmajo", two former presidents, Sharif Sheikh Ahmed and Hassan Sheikh Mohamud, and a former prime minister, Hassan Ali Kheyre.

    These four, along with the President of Somalia's Puntland region, Sa'id Abdullahi Deni, are considered to be the frontrunners.

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    Their manifestos focused on political stability, improving security and economic reforms.

    Fawzia Yusuf Adam, a former foreign minister, is the only woman among those who want the top job.

    How will the vote take place?

    This vote was supposed to have happened last year when Mr Farmajo's four-year term ended. But political differences and instability delayed the poll and the president remained in power.

    The MPs who will choose the next president on Sunday were themselves elected by delegates nominated by the country's powerful clans.

    They will gather in a large airport hangar in the well-guarded Halane Camp. This is the main military base of the AU's mission in Somalia (Atmis), as well as the home of diplomatic missions and aid agencies.

    Voting will be by secret ballot and it is expected that there will be several rounds before one candidate emerges as the winner.

    Those who drop out in each round may be able to act as king-makers, urging their backers to support another candidate.

    Past elections were marred by allegations of vote buying with candidates reportedly offering money in exchange for support.

    What has al-Shabab said?

    In previous elections, al-Shabab threatened and even kidnapped clan elders after condemning them for participating in what it saw as an un-Islamic poll.

    This time around, its response to the elections has been more muted, with fears that its members or sympathisers may have secretly sought parliamentary seats in a bid to undermine the system from within.

    The fear was publicly expressed by neighbouring Djibouti's President Omar Guelleh in 2020, when he was quoted as saying: "I fear we will end up with a parliament indirectly controlled by al-Shabab because they'll have bought the support of some of the MPs."

    Some analysts felt Mr Guelleh was exaggerating the possibility of al-Shabab gaining a foothold in parliament, but there is no doubt that it is a major political force in Somalia.

    What are the challenges facing the next president?

    On top of the continued threat from al-Shabab and the need to somehow dislodge the militants, Somalia is suffering from a drought that has hit countries across the region.

    It has sparked a humanitarian crisis in which 3.5 million Somalis are at risk of severe famine, according to the UN. Pastoralists who have lost their herds are coming into the towns and cities looking for a way to survive.

    The country is also being affected by food and fuel inflation sparked by the war in Ukraine.

    There is pressure to complete the constitutional process and ensure that the country has democratic elections in the next four years.

    However, Somalia's power-brokers agreed a long time ago that one-person-vote elections would be held by this year, and they failed to fulfil the promise.

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    Where elections are held without the people

    'Act now or 350,000 children will die in this drought'

    Somalia profile

    Around the BBC

    BBC News in Somali

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    France24 - World

    Blistering heatwave sweeps South Asia as mercury in Pakistan soars to 50C

    Issued on: 13/05/2022 - 19:00Modified: 13/05/2022 - 19:02

    NEWS WIRES

    South Asia was in the grip of an extreme heatwave on Friday, with parts of Pakistan reaching a temperature of 50 degrees Celsius as officials warned of acute water shortages and a health threat.

    Swathes of Pakistan and neighbouring India have been smothered by high temperatures since April in extreme weather that the World Meteorological Organization has warned is consistent with climate change. On Friday, the city of Jacobabad in Sindh province hit 50C (122 degrees Fahrenheit), the Pakistan Meteorological Department (PMD) said, with temperatures forecast to remain high until Sunday.

    "It's like fire burning all around," said labourer Shafi Mohammad, who is from a village on the outskirts of Jacobabad where residents struggle to find reliable access to drinking water. Nationwide, the PMD alerted temperatures were between 6C and 9C above normal, with the capital Islamabad -- as well as provincial hubs Karachi, Lahore and Peshawar – recording temperatures around 40C on Friday.

    "This year we have jumped from winter right into summer," said PMD chief forecaster Zaheer Ahmad Babar. Pakistan has endured heightened eatwaves since 2015, he said, especially in upper Sindh province and southern Punjab province.

    "The intensity is increasing, and the duration is increasing, and the frequency is increasing," he told AFP. Jacobabad nurse Bashir Ahmed says that, for the past six years, heatstroke cases in the city have been diagnosed earlier in the year -- starting in May, rather than June or July. "This is just increasing," he said.

    Far worse may be on the horizon for South Asia as climate change continues apace, top climate scientists have said.

    'Take cover'

    Punjab province irrigation spokesman Adnan Hassan said the Indus river -- Pakistan's key waterway -- had shrunk by 65 per cent "due to a lack of rains and snow" this year. Sheep have reportedly died from heatstroke and dehydration in the Cholistan Desert of Punjab -- Pakistan's most populous province, which also serves as the national breadbasket.

    "There is a real danger of a shortfall in food and crop supply this year in the country should the water shortage persist," Hassan said. Pakistan's climate minister Sherry Rehman this week warned residents in the megacity of Lahore "to take cover for the hottest hours of the day".

    The heatwave has also ravaged India, with temperatures in parts of Rajasthan hitting 48.1C on Thursday and expected to hit 46C in Delhi anytime from Sunday. Suman Kumari, 19, a student who lives in northwest Delhi, told AFP: "It was so hot today that I felt exhausted and sick while returning from college in a bus. The bus seemed like an oven. With no air conditioning, it was sizzling hot inside," she said.

    Most schools have declared summer holidays from Monday for junior classes. Heatwaves were also predicted in parts of northwest India including areas of Rajasthan, Madhya Pradesh, Maharashtra and Uttar Pradesh -- collectively home to hundreds of millions of people -- over the coming days.

    But some respite is expected when the southwest monsoon makes its advance into the Andaman Sea and adjoining Bay of Bengal around May 15, said the India Meteorological Department. As power outages exacerbate heatwaves, India plans to lease abandoned coal pits to private mining companies, a government official said on Friday, in an effort to ramp up production.

    Pakistan has also faced severe power outages, with some rural areas getting as few as six hours of electricity a day.

    Rapid glacier melt

    Home to 220 million -- Pakistan says it is responsible for less than one percent of global greenhouse gas emissions. But it ranks as the nation eighth most affected by extreme weather events, according to a 2021 study by environmental group Germanwatch.

    Extreme heat can also trigger cascading disasters that could pummel Pakistan's generally impoverished population. The mountainous portions of the country are home to more than 7,000 glaciers, a number larger than any region outside the poles.

    Quickly melting glaciers can swell lakes, which then burst their banks and unleash torrents of ice, rock and water in events known as glacial lake outburst floods. Last weekend a key highway bridge in the Gilgit-Baltistan region was swept away in flash flooding caused by glacier melt.

    In April, officials warned there were 33 lakes in Pakistan in danger of unleashing similar dangerous deluges.

    (AFP)

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    Record-breaking early heatwave hits India, Pakistan, temperatures keep rising

    Access Asia

    India feels the heat: Country reels from unusually early heatwave

    Extreme heatwave scorches India’s wheat harvest, snags export plans

    BBC

    Tonga eruption was 'record atmospheric explosion'

    Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

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    The eruption of the Tonga volcano in January has been confirmed as the biggest explosion ever recorded in the atmosphere by modern instrumentation.

    It was far bigger than any 20th Century volcanic event, or indeed any atom bomb test conducted after WWII.

    The assessment comes in a pair of scholarly papers in the journal Science that have reviewed all the data.

    Of recent history, it's likely only the Krakatoa eruption of 1883 rivalled the atmospheric disturbance produced.

    That catastrophic event in Indonesia is thought to have claimed more than 30,000 lives. Fortunately, the 15 January climactic eruption of the underwater volcano at Hunga Tonga-Hunga Ha'apai (HTHH) in the south Pacific resulted in very few deaths, even though it too produced large tsunamis.

    "Tonga was a truly global event, just as Krakatau was, but we've now got all these geophysical observation systems and they recorded something that was really unprecedented in the modern data," Dr Robin Matoza, from the University of California, Santa Barbara, told BBC News. He is the lead author on one of the papers.

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    Scientists now have access to an extraordinary array of ground-based and spaceborne instruments, including atmospheric pressure sensors, seismometers, hydro-phones, and a fleet of satellites that monitor the Earth across the entire light spectrum.

    The colossal Tonga explosion, which came at the end of of several weeks of activity at the seamount, produced several types of atmospheric pressure waves that propagated vast distances.

    In the audible range of frequencies, people 10,000km away in Alaska reported hearing repeated booms.

    The global network of detectors set up to monitor compliance with the Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty picked up the infrasound signal. Infrasound has frequencies that are just below what humans are capable of hearing.

    The network's data indicated the Tonga volcano blast produced an atmospheric pressure wave comparable with that from the biggest ever nuclear explosion - the Tsar bomb detonated by the Soviets in 1961 - but lasted four times longer.

    The papers discuss at length the perturbations driven by so called Lamb waves, named after the early 20th Century mathematician Horace Lamb.

    These are energetic waves in the air that propagate at the speed of sound, along a path guided by the surface of the planet. They are also non-dispersive, in other words they maintain their shape as they move and so are conspicuous over a long time.

    The Lamb wave pulses produced by the Tonga eruption were seen to circle the Earth at least four times.

    In the UK, which is some 16,5000km from Tonga, these pulses began arriving on the evening of the 15th, about 14 hours after the climactic eruption on the other side of the planet.

    They lifted the clouds over the UK.

    "At the time, we had a laser cloud-base recorder looking at the cloud base and as the wave went through the cloud was perturbed," recalls Prof Giles Harrison, an atmospheric physicist at the University of Reading and co-author on one of the papers.

    "If ever you wanted evidence that the atmosphere is a remarkably interconnected thing, this was it. And what happens on one side of the planet can propagate around to the other side at the speed of sound."

    Where the Lamb waves coupled with ocean waves, they were able to generate tsunami - not just in the Pacific Ocean, but in the Atlantic Ocean and the Mediterranean Sea as well.

    Scientists are still investigating the generation of near-field tsunamis that ran up coastlines in the Tongan archipelago. Some were undoubtedly crafted by pressure waves from the volcano pushing down on the water surface, but investigations are on-going to determine whether collapse of part of the volcano also made a significant contribution.

    This will be evident from the seafloor mapping projects that are due to report their results in the coming weeks.

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    France24 - World

    Hunger-striking baker Stéphane Ravacley’s latest campaign is to become French MP

    Issued on: 13/05/2022 - 17:01

    After working as a baker for decades, Stéphane Ravacley won fame in France for going on a hunger strike to stop the deportation of his Guinean apprentice – then for organising a humanitarian convoy for Ukraine. Now he hopes to enter politics in June’s parliamentary elections, running for his local constituency in eastern France.

    Stéphane Ravacley has been living a double life for several weeks. He starts living the first one in the middle of the night when he puts on his baker’s outfit and gets cracking with the job he’s been doing for 35 years. Ravacley then starts living his second life in the late afternoon, when he starts campaigning in the 2nd constituency of his native area Doubs in eastern France.

    “I sleep in the afternoon, then around 5pm I set off with my team for a meeting of some sort,” explained Ravacley, an independent candidate aligned with France’s Green Party in its new alliance with the Socialists, Communists and hard-left France Unbowed in the June 12 and 19 parliamentary elections.

    Over the past few decades, nothing suggested that this farmer’s son from a small village in eastern France would enter politics.

    But Ravacley was transformed by his fight to prevent the deportation of his young apprentice Laye Fodé Traoré, a Guinean orphan who had come to France illegally.

    Despite his fragile health, Ravacley launched an 11-day hunger strike in January 2021 to fight for the regularisation of his protégé’s status. Ravacley lost eight kilos and felt quite unwell – but his campaign grabbed the attention of the media and won the sympathy of part of the French population.

    “At the start, I thought the authorities would get in touch with me to sort the situation out,” he recounted. “But no – they waited 11 days. And it was this resounding silence from the government that really changed me. I wasn’t the same after that.”

    ‘Kafkaesque’

    Traoré was eventually regularised on January 14. After that Ravacley launched Patrons Solidaires, a lobbying group for businesspeople whose employees are affected by the fact that unaccompanied children who come to France are threatened with deportation as soon as they turn 18.

    At the impetus of Socialist Senator Jérôme Durain, Ravacley is working on a bill that would allow apprentices to stay in France for another year after their 18th birthday – a proposal the upper chamber rejected in October.

    “If we want to make things happen, we’ve got to get involved in politics ourselves,” Ravacley said.

    >> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

    If Ravacley is elected next month, his overriding priority will be to promote the integration of young illegal immigrants in France who want to work. “We protect them while they’re children, then we try and expel them once they are 18, although they’re working for companies that need labour – this happens a lot!” Ravacley said.

    Earlier this year, Ravacley then captured public attention by sending a colossal amount of goods to help feed the Ukrainian population after Russia invaded on February 24.

    “My other fight,” Ravaclay continued, “is practical and pragmatic environmentalism. I come from a farming background and I know the challenges it faces. I’m all for Europe – but at the same time we’ve got to protect our farmers.”

    In addition to these policy goals, Ravacley wants to change the makeup of France’s National Assembly, which contains very few MPs from working-class backgrounds.

    Ravacley is being trained as a politician by the Academy of Future Leaders, an organisation set up by NGO founder Alice Barbe to train a new generation of politicians. The baker thinks this is a great opportunity – saying he wants to “continue learning” throughout his life.

    However, Ravacley will face a mighty challenge in trying to get a parliamentary seat. France’s legislative elections have repeatedly swept the (re)elected president’s supporters to a majority on the coattails of their Élysée Palace victory. Accordingly, analysts expect President Emmanuel Macron’s party to come out on top.

    The Greens have allied with the Socialists, Communists and Jean-Luc Mélenchon’s extreme-left France Unbowed for the parliamentary election campaign. But the presidential election showed that France’s left-wing voting bloc is smaller than the centre-right vote concentrated behind Macron and the far-right voting bloc concentrated behind Marine Le Pen and her National Rally party.

    Ravacley hopes to be elected as an independent MP sitting with the Greens, as the closest party to his politics.

    He faces Éric Alauzet, the incumbent MP for Macron’s Renaissance party, who won big in the constituency in 2017. But the baker’s confidence is unfaltering: “I’m going to be elected,” he said.

    This article was translated from the original in French.

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    Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

    Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

    France’s conservatives torn over Macron’s ‘siren call’ before parliamentary polls

    L'Humanité

    Mangas. Look back, de Tatsuki Fujimoto, l’intime après l'horreur

    Nos recommandations culturelles

    Dans un one shot inattendu, le mangaka coutumier du fantastique et du gore se laisse envahir par les sentiments. Superbe.

    Kareen Janselme

    Au festival d’Angoulême, cette année, la star de Manga City était incontestablement Tatsuki Fujimoto. À l’entrée de la très belle exposition consacrée au « Héros du chaos », la file de fans ne désemplissait pas… Le succès de l’étoile montante du manga, au visage toujours inconnu, a franchi tout doucement les continents et s’impose aujourd’hui dans l’Hexagone grâce à ses deux séries « Fire Punch » et « Chainsaw Man ». C’est trash, vif, ça fourmille de détails et de sang dégoulinant. Les démons fantastiques et comiques de « Chainsaw Man » vont bientôt entamer une deuxième saison, encore en cours d’écriture, mais qui sera publiée en ligne dès cet été. La version animée devrait suivre à la rentrée.

    Entre deux épisodes, le prolifique Tatsuki Fujimoto a regardé en arrière, se souvenant de son passé de débutant passionné. Inspiré, il a croqué « Look Back », un récit sensible, inattendu et superbe. Ne cherchez pas de monstres tueurs ou de chasseurs de diables.  Ce « one shot », récit en un seul tome, s’inspire de la vie du dessinateur, sa jeunesse, son travail de création. Il y raconte la rencontre de Fujino et Kyômoto, deux élèves du lycée. Tout en finesse, au rythme d’un découpage toujours surprenant, l’auteur décrit deux personnalités adolescentes en contraste qui vont se rejoindre par le dessin, au gré du temps et des saisons. La maîtrise du scénario, ténu, d’une ambiance mystérieuse pouvant effleurer le fantastique dévoile une facette intime du maestro japonais.

    mangagraphisme
    L'Humanité

    « Resituer la colère du côté de la raison »

    Entretien

    Dans « le Visage de nos colères », enquête sur le rôle des passions en politique, la philosophe Sophie Galabru réhabilite un sentiment jugé négatif et pulsionnel. Aussi incontournable que nécessaire, la colère est émancipatrice à la fois pour nous-mêmes et dans nos liens sociaux.

    Nicolas Mathey

    En philosophie morale comme dans les textes religieux, la colère est mal vue. Elle est ramenée à cette perte de contrôle et de raison qui défigure et peut conduire à la violence verbale, voire physique. Et pourtant, elle est aussi le signe d’une résistance à la domination, d’une demande de justice et de réparation, comme le soutient la philosophe Sophie Galabru. Lorsqu’elle nourrit la conflictualité verbale, la colère peut non seulement signaler une offense et une blessure faites aux corps, mais aussi engager des révolutions politiques. Niée ou non entendue, elle peut au contraire aboutir à des sentiments de haine et d’exclusion qui peuvent autant viser les figures du dominant que celles de l’étranger.

    Vous définissez la colère comme ce « signal intelligent qui rappelle à la raison de se pencher sur le message de son corps et ses émotions blessées ».

    J’entreprends, dans cet essai, une description de ce phénomène qui peut valoir en tout temps. La colère est une émotion venue du corps qui signale à l’esprit un déséquilibre, une offense, une injustice, une atteinte à sa liberté. La colère est aussi un moteur des révolutions : elle a donné lieu à des mouvements révolutionnaires importants, joyeux même, comme lors des grèves de 1936 en France. Si elle peut muter dans la haine, c’est en raison de sa non-réception par les gouvernants : quand les gens en colère ne sont pas entendus, quand ils sont méprisés, moqués et même violentés, alors la mutation intervient ici.

    Diriez-vous que nous subissons encore nos héritages stoïciens et chrétiens relatifs à la colère, qui seraient les deux sources de notre « difficulté à enrager », qui empêcherait nos colères ?

    L’héritage rationaliste a identifié la raison à une faculté de calcul et a relégué le corps à une masse pulsionnelle et confuse. L’héritage théologique et institutionnel chrétien a également perçu dans cette émotion une expression coupable de l’orgueil. Aujourd’hui, nous avons basculé dans une ère érotique où le sexuel et le désir sont partout. C’est une autre manière de ne pas accorder de place à la colère qui est un affect permettant à la fierté de s’imposer. La colère reste culpabilisée, comme étant un affect amoindrissant le capital érotique.

    L’empêchement à la colère ne concerne-t-il pas au premier chef les femmes, si volontiers accusées d’hystérie lorsqu’elles s’opposent et s’emportent ?

    Une femme en colère essaie de faire reconnaître sa place dans la société, dans sa famille ou dans son couple. Sa colère peut l’aider à repousser des offenses, voire des abus considérés comme non graves par celles et ceux qui ne perçoivent pas la domination sexiste, voire les traces résiduelles du patriarcat. Repousser un ordre depuis longtemps en place en contestant sa naturalité, pour faire valoir sa contingence, est un mouvement déstabilisant. Les femmes en colère et peut-être plus encore les féministes, c’est-à-dire des femmes pleinement conscientes des déséquilibres liés au patriarcat, dénoncent ce système en même temps qu’elles exigent une révolution des rapports humains. Leur colère sonne comme un impératif double : celui que les hommes osent apprécier un autre système que la dominance, qu’ils s’ouvrent à leurs émotions et osent respecter, voire aimer les femmes. Il faut aussi que les femmes acceptent les hommes ainsi changés et assument leur pleine autonomie économique, affective et sociale.

    Quel rapport particulier l’enfance entretient-elle selon vous à la colère ?

    La colère la plus empêchée est celle de l’enfant, car il a besoin de l’affection de ses parents ou de ceux qui s’occupent de lui. La défense de soi chez l’enfant est rendue très complexe par sa dépendance et sa loyauté envers ses tuteurs. Je distingue la colère des caprices. Rousseau en parle aussi dans son « Émile » : ce sont des tentatives d’entamer des rapports de forces, de tester les limites de l’autre. Et de ce point de vue, le caprice n’est pas propre aux enfants. La colère est davantage liée à une injustice et à une blessure.

    En quoi cet ouvrage est-il le fruit de votre propre parcours existentiel ?

    Cette recherche est le produit d’une analyse de la notion comme d’une expérience vécue. Passé un certain âge, à force d’être confrontée à des rapports de forces ou des injustices, et c’est spécialement le cas lorsque l’on est une femme, on finit par s’intéresser aux schémas qui conduisent à expliquer la violence. L’analyse permet de comprendre que ces phénomènes ne sont pas des anecdotes personnelles mais le résultat de rapports de domination, notamment de la domination patriarcale. Certaines lectures ont également contribué à cette recherche, notamment « le Deuxième Sexe », de Simone de Beauvoir, ou encore « le Drame de l’enfant doué », d’Alice Miller.

    Les fades psychologies du bien-être et du développement ne confondent-elles pas le refus de la colère et la résilience ?

    Le concept de résilience est surexploité dans le domaine de l’entreprise et de la politique, y compris par Emmanuel Macron qui parle de résilience du capitalisme face au drame climatique dans sa loi « Climat et résilience » issue du grand débat national organisé en 2019. Cela incite à désamorcer des luttes. Cet usage excessif dépolitise les inquiétudes légitimes et incite à l’apathie et à la résignation.

    Qu’est-ce qui distingue la colère de la folie ? Que seraient les bonnes et les mauvaises colères ?

    La colère est une forme de grain de folie qui vient briser des convenances sociales, des fausses paix. En osant s’exposer, être traité de fou, la colère ne renvoie pas à l’absence de raison pour autant. La colère n’est pas irrationnelle. Je pense qu’elle est toujours bonne et réussie quand elle demeure dans la conflictualité verbale ou dans la rupture. Les coups renvoient davantage à une envie de détruire l’autre et à une forme d’échec relationnel.

    En quoi la colère est-elle un sentiment social, une passion politique ? Celles des manifestants, des insurgés, des gilets jaunes ou des grévistes sont-elles des passions politiques motrices ?

    La colère est un affect politique car c’est un affect relationnel qui vise à réguler son rapport à l’autre lorsqu’il blesse, domine et offense. Aristote perçoit cette passion comme une possible vertu que l’on peut relier au souci de sa dignité. Il s’agit de l’affirmation d’une fierté. C’est un affect qui intervient souvent au sein d’un rapport de pouvoir. Reste que la colère des gilets jaunes et celle des manifestants contre la réforme des retraites en 2019, si elles ont fédéré des oppositions, sont des affects qui ne garantissent pas la réussite de ces luttes.

    En politique, est-elle l’expression d’une demande de justice et de la contestation des oppressions économiques et sociales ?

    Tant qu’elle ne tombe pas dans la stigmatisation d’une partie de la population et cherche à résoudre une situation de domination, la colère est juste. Une colère qui demande à faire cesser la précarisation et l’oppression économique, et une meilleure répartition des richesses comme de la considération est toujours juste.

    En quoi la colère montre-t-elle que le contrat social est une fiction, et qu’il est de la nature du politique que les colères se rencontrent ?

    Le contrat social tel que l’a pensé au XVIIe siècle le philosophe anglais Thomas Hobbes veut faire croire à la nécessité de l’État pour réguler les violences individuelles et les flux économiques. De cette philosophie nous vient l’idée que se révolter revient à briser le contrat social. Or, la colère et la revendication sont des façons de régénérer ce contrat. Mais, allons plus loin. Comme le soutient Jacques Rancière, ce qui fait la naissance de la République démocratique, c’est au contraire l’émergence parfois agressive des mésententes et des colères. La République française est d’ailleurs fondée sur de la colère, et même plus encore, sur la haine. Tant que la société perpétue des rapports de domination et se trouve hiérarchisée (au lieu de proposer davantage de complémentarité entre les citoyens), il y aura toujours de la colère et de la violence.

    Ce sentiment peut-il faire programme ?

    La colère n’est pas suffisante pour résister. Elle peut dégénérer en haine ou en épuisement du militant. Elle doit se reconnecter à la joie ou à l’amitié pour ne pas faire perdre aux mécontents leur vitalité et leur vie. L’individu ne doit pas se laisser épuiser par des luttes collectives. Et puis, les citoyens en colère s’exposent à d’autres risques : que leur parole soit captée pour être réorientée vers des cibles précises, en boucs émissaires. La colère des gilets jaunes a résisté à cette captation en refusant de se donner des porte-parole, ce qu’on lui a reproché.

    Dans quelle mesure le pardon empêche-t-il l’expression de la colère et ses réparations ?

    Je chercher à resituer la colère et le pardon vis-à-vis de la raison. Il me tenait à cœur de remettre en cause le sophisme selon lequel le pardon serait rationnel et impératif, et la colère pulsionnelle et démente. Je soutiens inversement que le pardon est un geste irrationnel et mystérieux. Ce qui est rationnel, c’est la colère qui demande justice et réparation. Le pardon est un concept qui doit être rendu à la religion, comme une grâce qui nous tombe dessus. Par ailleurs, le pardon n’a rien à faire en politique. Demander à un président de la République de demander « pardon » au nom du passé me paraît être une moralisation indue de la vie politique. Cette moralisation est d’ailleurs en progression constante. Au lieu de penser en termes de bien et de mal, j’invite à resituer la scène du politique entre le juste et l’injuste, entre ce qui peut être réparé et ce qui ne le peut pas.

    Vous en appelez à une colère vitale en démocratie comme entre amis et amies, celle de la dispute et de la recherche d’accords, par laquelle « se joue la possibilité d’un franc-parler et d’une préoccupation pour la vérité »…

    L’amitié est aussi une forme de lutte et de résistance. Elle lie des personnes qui ont en commun le désir de liberté et de justice et qui sont prêtes à tout franc-parler. Dans le film d’Edgar Morin et Jean Rouch, « Chronique d’un été » (1961), on voit bien une existence entre amis plus politique, plus conflictuelle et plus joyeuse à la fois. Aujourd’hui, il me semble plus difficile de parler de politique entre amis. On n’a plus aucune capacité à dialoguer, voire à entrer en conflit de manière souple, respectueuse et passionnée. Dans les nouvelles amitiés, les discussions politiques renvoient à des ruptures irréversibles. Elles se fondent sur le bannissement des discussions politiques au profit de relations plus divertissantes, qui correspondent plutôt au désir de fuir la vie en commun, au cœur de notre cité politique. Ce dessaisissement de la conversation politique vient renforcer le fait que la vie politique est de plus en plus confiée à des technocrates et des experts.

    Que peut-il y avoir de créateur dans la colère ? Les artistes sentent-ils davantage ce que les colères ouvrent d’avenir ?

    Si on est un artiste politique, on court le risque de la récupération marchande de ses œuvres, à l’image de Jean-Michel Basquiat ou encore du street- artiste Banksy. Le problème surgit quand les gestes de révolte envers le système deviennent bancables. Les grandes marques font de toute contre-culture un élément de culture. Que faire alors pour résister en créant ? Peut-être en revenant à l’idée que toute résistance est créative et que le geste de refuser l’exploitation, l’asservissement, le mépris est un acte artistique.

    Philosophiecolères
    New York Times - World

    La Cumbre de las Américas de Biden se ve amenazada por boicots y confusión

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    Varios jefes de Estado latinoamericanos amenazan con no asistir al evento político que se celebrará en Los Ángeles, poniendo en riesgo la agenda de la Casa Blanca en una región convulsa.

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    Por Anatoly Kurmanaev y Jack Nicas

    CIUDAD DE MÉXICO — Confusión sobre las invitaciones, una agenda poco clara y crecientes amenazas de boicot.

    La reunión de líderes del Hemisferio Occidental que Estados Unidos organizará el próximo mes, y que parece estar destinada a mostrar el resurgimiento del liderazgo estadounidense en la región, corre el riesgo de convertirse en una debacle de relaciones públicas.

    A menos de tres semanas de la celebración de la Cumbre de las Américas en Los Ángeles, existe el temor de que, en vez de resaltar la visión del gobierno de Biden para una parte del mundo que el expresidente Donald Trump ignoró en gran medida, el evento podría mostrar la disminución de la influencia de Estados Unidos para lograr que su agenda avance en la región.

    Un número creciente de jefes de Estado de América Latina y el Caribe, incluidos los presidentes de México y Brasil —los dos países más grandes de la región— están considerando no asistir, lo que sería un desplante humillante para la Casa Blanca.

    No se han enviado invitaciones formales y la Casa Blanca ha dicho que no se ha tomado una decisión final sobre quién será invitado. Pero, en algunos países, ya existe incertidumbre sobre cómo la cumbre abordará los desafíos apremiantes en un momento en el que la región lucha por recuperarse de la brutal recesión económica causada por la pandemia, la inflación galopante, la degradación ambiental y el desmantelamiento de las instituciones democráticas.

    El mes pasado, el Departamento de Estado envió un memorando de 900 palabras sobre la cumbre a los miembros del Congreso pero no contenía objetivos específicos, y las reuniones preliminares celebradas con los representantes regionales se caracterizaron por la confusión y la notable ausencia de la migración en la agenda, según un miembro del personal del Congreso y un participante.

    Un portavoz del Consejo de Seguridad Nacional, que está ayudando a organizar el evento, dijo que la cumbre era el “evento de mayor prioridad para nuestro hemisferio” del gobierno de Biden y agregó que pronto se enviarán las invitaciones formales. Tanto el consejo como el Departamento de Estado se negaron a comentar sobre las amenazas de boicot.

    El director principal de Asuntos del Hemisferio Occidental en el Consejo de Seguridad Nacional, Juan González, dijo a la revista Americas Quarterly en marzo que los funcionarios cubanos y los presidentes de Venezuela y Nicaragua no estarán incluidos.

    El presidente mexicano, Andrés Manuel López Obrador, dijo que no asistirá al encuentro si los gobiernos de esos países no son invitados.

    La amenaza de López Obrador ha sido repetida por los presidentes de izquierda de Bolivia y Honduras. Un grupo de países del Caribe también ha amenazado con boicotear la reunión si se invita al líder opositor venezolano Juan Guaidó en representación de su nación, en vez del presidente Nicolás Maduro.

    Estados Unidos reconoce a Guaidó como jefe de Estado de Venezuela, a pesar del control efectivo del país por parte de Maduro.

    “Si se excluye, si no se invita a todos, va a ir una representación del gobierno de México, pero no iría yo”, dijo López Obrador en una conferencia de prensa el martes.

    Es posible que el presidente de Brasil, Jair Bolsonaro, tampoco asista a la cumbre, según varios funcionarios del gobierno brasileño. El presidente brasileño ha tenido una relación fría con Washington, y la cumbre prometía ser la primera vez que Bolsonaro y Biden hablarían como presidentes.

    Sin embargo, los diplomáticos estadounidenses dijeron que la vacilación de algunos presidentes probablemente tenía la intención de atraer a los votantes nacionalistas o de izquierda y es posible que no refleje sus decisiones finales.

    Algunos analistas de política exterior también dijeron que la incertidumbre en la planificación era algo típico en este tipo de eventos regionales, que tienden a centrarse en apariencias simbólicas en vez de lograr soluciones concretas.

    “Tres semanas es una eternidad cuando el gobierno de EE. UU. se propone ejecutar algo como esta cumbre”, dijo Dan Restrepo, miembro del Center for American Progress, un instituto de investigación, y exjefe de asuntos del Hemisferio Occidental en el Consejo Nacional de Seguridad Nacional.

    Pero las amenazas de boicot muestran los desafíos que enfrenta el gobierno de Biden para promover sus intereses en las Américas, donde Estados Unidos ha jugado un papel descomunal durante mucho tiempo. Entre otros temas, el gobierno estadounidense busca lograr un acuerdo regional significativo sobre la migración indocumentada antes de las elecciones intermedias, según una persona familiarizada con la planificación del evento.

    “Los gobiernos latinoamericanos quieren mostrarle a Washington que ya no está sentado en la cabecera de la mesa y que esta es una cumbre de iguales, en vez de que el Tío Sam decida unilateralmente quién estará en la lista de invitados”, dijo Brian Winter, editor de la revista Americas Quarterly, que se enfoca en la política de Estados Unidos en el hemisferio.

    Luego de ser vetada de las primeras seis Cumbres de las Américas, Cuba fue invitada a las dos últimas en Panamá y Perú.

    El plan del gobierno de Biden para excluir a Cuba refleja las presiones políticas internas, incluido el intento de evitar provocar a Robert Menendez, senador demócrata cubanoestadounidense por Nueva Jersey, presidente del Comité de Relaciones Exteriores del Senado y crítico acérrimo del gobierno cubano.

    “El presidente Biden dejó claro que está enfocado en restaurar la credibilidad y el liderazgo de Estados Unidos en la campaña mundial para contrarrestar las fuerzas autoritarias”, dijo Menéndez en un correo electrónico. “El presidente está cumpliendo esa promesa”.

    La posible ausencia de López Obrador de la cumbre haría más difícil lograr un acuerdo migratorio viable.

    México es la mayor fuente de migrantes que se dirigen a Estados Unidos, y el gobierno del país ha trabajado con Washington para detener el flujo de otros ciudadanos que viajan a la frontera de Estados Unidos luego de atravesar Centroamérica.

    “Si tienes una Cumbre de las Américas sin los presidentes de México y Brasil, casi no tiene sentido”, dijo Jorge Castañeda, excanciller mexicano que ahora es profesor de relaciones internacionales en la Universidad de Nueva York. “Sería una cumbre fallida”.

    La ausencia de Bolsonaro podría descarrilar cualquier progreso significativo en otros dos objetivos importantes de la política exterior del gobierno de Biden: el cambio climático y la defensa de la democracia.

    Y el prolongado silencio entre Biden y Bolsonaro ha incrementado las tensiones de las relaciones diplomáticas.

    Durante la presidencia de Biden, Bolsonaro acercó su país a Rusia, extendió políticas que han deforestado la Amazonía y cuestionó la integridad de las elecciones de su propio país. Los funcionarios estadounidenses han presionado en privado para que se produzcan cambios políticos y, en ocasiones, han criticado públicamente a Bolsonaro.

    El tema más apremiante son las elecciones presidenciales de Brasil en octubre. Al gobierno de Biden le preocupa que, después de meses de poner en duda los sistemas de votación brasileños, Bolsonaro pueda cuestionar los resultados si pierde.

    FOTO: Bolsonaro y Trump en 2019

    En la cumbre, funcionarios estadounidenses y de otros países podrían tratar de presionar a Bolsonaro para que respete el proceso democrático y exprese públicamente su propio apoyo a los sistemas electorales de Brasil.

    Pero ahora parece que Bolsonaro no viajará a Los Ángeles y la cumbre fue eliminada de su agenda, según una persona familiarizada con el tema que habló con la condición de mantener su anonimato porque esa decisión aún no se ha anunciado.

    Reuters informó esta semana que no planea asistir.

    La oficina de Bolsonaro, en un correo electrónico, dijo que no había recibido información sobre el calendario de la cumbre. El vicepresidente, Hamilton Mourão, dijo en un mensaje de texto que el presidente aún no había decidido si asistirá.

    “Si es una cumbre vacía, es un mensaje para el resto del mundo de que no hay coordinación ni puntos en común entre los países de las Américas”, dijo Ernesto Araújo, quien fue ministro de Relaciones Exteriores de Bolsonaro hasta el año pasado.

    Bolsonaro también puede desconfiar de cualquier situación política incómoda si asiste a la cumbre y Biden hace declaraciones públicas sobre la seguridad de las elecciones de Brasil.

    “El riesgo de tener un mal titular es demasiado grande”, dijo Traumann, exvocero de Dilma Rousseff, expresidenta de Brasil. “¿Y Biden va a ofrecer miles de millones de dólares en inversión estadounidense? No. Entonces, ¿qué hay para él?”.

    Natalie Kitroeff y Oscar Lopez colaboraron con reportes desde Ciudad de México, Michael D. Shear desde Washington y André Spigariol desde Brasilia, Brasil.

    Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México, desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

    Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicasFacebook

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    France24 - World

    Hungary 'holding EU decision makers hostage' over Russia oil embargo: Lithuanian FM

    Issued on: 13/05/2022 - 18:19

    Catherine NICHOLSON Follow

    Hungary's government is "holding European Union decision makers hostage" by refusing to join an EU-wide embargo on Russian oil, according to Lithuania's foreign minister. This comes as EU leaders continue their efforts to gather support for a sixth sanctions package on Russia from all 27 EU member states. The government of PM Viktor Orban has claimed that an import ban on Russian oil would ruin the Hungarian economy. Lithuania's Foreign Minister Gabrielius Landsbergis tells FRANCE 24 that "Europe is weaker" as a result, and that he is "still hoping Budapest will be responsible in their decisions".

    Meanwhile, after the Finnish president and prime minister announced their intention to apply for Finland to join NATO, the minister welcomes the decision, despite the Kremlin having responded that it would be forced into "military-technical" retaliation. "I'm absolutely convinced 100 percent that the Baltic region will be safer and NATO will be stronger, because Finland and Sweden are true regional military powers."

    Just a few days after Lithuania's parliament declared Russia a terrorist state, and that Vladimir Putin’s regime is committing genocide in Ukraine, Landsbergis explains that this is based on evidence being found as Russian troops abandon Ukrainian territory they had occupied. "From Kyiv towards Kharkiv, we are seeing what Russia was trying to accomplish there: mass killing of unarmed civilians. When these crimes are based on nationality – meaning only Ukrainians are being killed – we can apply a term of genocide in this perspective."

    Produced by Georgina Robertson, Sophie Samaille, Perrine Desplats and Isabelle Romero

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    G7 countries pledge to stop Russia oil imports

    Talking Europe

    EU sanctions on Russia: Increasing pressure on Putin as cost of living bites in Europe

    WAR IN UKRAINE

    EU adopts fresh sanctions against Russia including coal import ban

    BBC

    Full lunar eclipse to bring super blood Moon

    By Georgina RannardBBC News Climate & Science

    One of our planet's most stunning sights is coming to the skies - a super blood Moon.

    In the year's only full lunar eclipse, Earth will come between the Sun and the Moon.

    Falling fully into Earth's shadow, the Moon will slowly darken before turning dusky red.

    It will be visible with the naked eye before dawn on Monday in most of Europe. The Americas will get a great view on Sunday evening.

    The Moon will appear larger than usual because it will be at its closest point to Earth of its orbit, giving it the name super Moon.

    It will also be called a super flower blood Moon. In the Northern Hemisphere, a full moon in May is often called a flower Moon because it coincides with the Spring flowers.

    The only sunlight reaching the Moon during the full eclipse will be passing through the Earth's atmosphere.

    This light will be blood red, from all Earth's sunrises and sunsets reflected on to the Moon's surface, explains Dr Gregory Brown, astronomer at the Royal Observatory in Greenwich, London.

    "You'll actually be seeing every sunrise and every sunset occurring around the Earth at once. All of that light will be projected on to the Moon," he told BBC News.

    On Monday, western parts of Europe will get a good but short view as the Moon will set during the eclipse. Look low on the horizon between 0230 and 0430 BST and you'll see the moon falling into shadow before glowing red. It should be visible in Africa too.

    In the UK watching from a high vantage point like a hill or tall building will be essential because of the Moon's very low position in the sky.

    The UK will get a better view of the earlier part of the eclipse, Dr Brown explains.

    This video can not be played

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    As Earth's shadow starts to cover the Moon, it slowly takes a bite out of it. The Moon will be fully eclipsed and red at 0429 BST. It will then set, though the eclipse will continue until 0750 BST.

    The Americas will be treated to the full spectacle, lasting 84 minutes. If you're in western US and Canada, the time to watch the horizon is Sunday evening as the Moon rises.

    You can see it with the naked eye, while looking through binoculars or a small telescope will enhance the red colour.

    Of course, the very best vantage point for witnessing this eclipse is a place very few people have been lucky enough to visit - the Moon itself.

    "If you were an astronaut standing on the Moon, looking back towards Earth, you'd see a red ring running around the outside of our planet," Dr Brown explains.

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    L'Humanité

    René Vautier, « le cinéaste français le plus censuré »

    Entretien

    Les Mutins de Pangée sortent un premier coffret consacré à la filmographie magistrale de René Vautier. Une œuvre pionnière et prolifique que cette coopérative d’édition et de production – et plateforme VOD – a contribué à faire sortir de l’oubli. Entretien avec son cofondateur, Olivier Azam.

    Marie-José Sirach

    Depuis 2005, les Mutins de Pangée détonnent dans le paysage des plateformes de VOD. Leur ligne éditoriale se caractérise par des choix singuliers et audacieux, à contre-courant d’un cinéma commercial, aussi indigeste qu’indigent. Ils comptent, dans leur catalogue, des films du patrimoine constitutifs de l’histoire sociale et populaire. On y trouve ceux de René Vautier, du groupe Medvedkine ou ceux réalisés par la belle équipe des Mutins : « Des Idées de génie ? », de Brice Gravelle, sur le patron de Gifi, « Howard Zinn, une histoire populaire américaine », de Daniel Mermet et Olivier Azam, ou « Hacking Justice », sur Julian Hassange. Nous avons rencontré Olivier Azam, réalisateur, cofondateur, avec Laure Guillot, des Mutins.

    On peut lire sur la page d’accueil de votre site : « Vous n’êtes pas dans une grande boutique du consentement… » Dans quoi sommes-nous quand on se connecte aux Mutins de Pangée ?

    Dans une coopérative de production, d’édition et de diffusion. Les Mutins découlent de notre histoire avec Zalea TV, première chaîne de télévision libre créée en 2000 et de notre histoire avec le cinéma. En 2005, nous créons Les Mutins pour être un outil de production de films qui s’inscrit dans les traditions coopératives de cinéma. Cela signifie que nous ne sommes pas à la recherche de profit à redistribuer à des actionnaires, ce qui nous donne une grande liberté de choix. C’est parce que nous avons d’abord voulu réaliser nos films pour le cinéma que nous avons fondé la coopérative : nos films sont tellement longs à fabriquer que, entre deux projets, nous nous sommes tournés vers l’édition DVD, puis nous avons fondé la plateforme de VOD CinéMutins.

    Si je vous dis que, non seulement vous êtes réalisateurs, mais réalisateurs cinéphiles…

    Et archéologues. J’aime l’archéologie de l’archive, le recyclage, l’Histoire. Je fais de l’Histoire toute la journée, que ce soit comme éditeur ou réalisateur. C’est primordial de connaître l’Histoire. Quand tu connais l’histoire des luttes, que tu l’as en mémoire, c’est pas mal pour mener les luttes aujourd’hui. Il ne s’agit pas d’avoir un regard figé sur le passé, aussi glorieux soit-il, mais de savoir tirer les leçons du passé pour construire le présent.

    [video:https://www.youtube.com/watch?v=9XV6ZiCRJ3Q]

    Le premier volume de la filmographie de René Vautier vient de paraître. C’est un travail colossa,l réalisé par Moïra Chappedelaine-Vautier, sa fille…

    Oui, elle a été chargée de l’édition des deux coffrets. Le premier, 4 DVD, soit 17 films, tous restaurés, dont « Avoir 20 ans dans les Aurès », est accompagné d’un livret de 190 pages avec des entretiens, une iconographie très riche, des contributions d’universitaires, des articles de presse. Un travail effectivement colossal. Le deuxième volume sera consacré à la Bretagne. J’ai connu René Vautier pendant les vingt dernières années de sa vie. Nous avons commencé à diffuser à l’antenne de Zalea TV ses films censurés. Il faut se souvenir que René Vautier a été le cinéaste le plus censuré du cinéma. Son parcours, son engagement parlent pour lui. Il a toujours été à l’avant-garde. Il a été le premier cinéaste anticolonialiste. Il a 21 ans quand il réalise « Afrique 50 », lorsqu’il débarque en Afrique de l’Ouest en 1949, à la demande de la Ligue de l’enseignement, pour un reportage sur les conditions de vie dans les villages. Très vite, il va filmer là où les autorités coloniales ne voulaient pas qu’il filme, faisant un pied de nez au décret Laval, toujours en vigueur, qui interdisait de filmer sans le consentement du gouverneur. Vautier était un franc-tireur tendance Fanfan la Tulipe. Un côté un peu naïf dans un monde où chacun calcule. Le côté frondeur et frontal de Vautier est incompatible avec le système de production et de diffusion d’un film, mais il a eu raison de revendiquer et d’assumer son engagement.

    Un engagement qui lui a valu d’être constamment plus qu’« ennuyé »…

    René Vautier a été blacklisté, ses films saisis, coupés… Il a même fait de la prison pour avoir tourné « Afrique 50 ». Mais il n’a jamais renoncé à son cinéma. Toutefois, parler de Vautier à partir du seul prisme de la censure, c’est oublier qu’il a été avant tout un grand cinéaste. On lui a aussi collé l’étiquette de « militant » pour mieux le marginaliser. Ça permettait de ne pas traiter le sujet, en prétendant que ce n’était pas de l’art puisque ses films ne rentraient dans aucune case du catéchisme culturel. Vautier a été peu soutenu par la profession. Or il a apporté quelque chose au cinéma dans sa façon de filmer. Une liberté qu’il s’est toujours refusé de monnayer. La contrainte l’a obligé à inventer. Ses films n’obtenaient jamais de visa ? Il allait les tirer à l’étranger. Sur la couverture du livret qui accompagne le coffret, on a repris ces mots : « Votre nom : Vautier. Votre vie : la liberté ! Votre cinéma : engagé ! Votre parole : enragée ! »

    Vous êtes un partisan du DVD. N’est-ce pas anachronique ?

    Au contraire ! Tout le travail que nous réalisons sur les DVD, les coffrets, n’existe pas sur les plateformes. Cela a à voir avec la conservation des films. Un DVD, c’est une trace, cela veut dire que le film, peu importe lequel, est sauvé. Gardez donc vos lecteurs DVD ! Se débarrasser des DVD, c’est aussi effacer la mémoire. On n’est pas à l’abri d’un bug géant et alors, tout disparaîtrait sur le Net. La dématérialisation ne garantit pas la survie d’un film. Et puis, un DVD présenté dans un coffret avec un livret, c’est un bel objet. Je ne sais pas combien de temps on va pouvoir continuer à en faire. On résiste mieux que le marché et, depuis les confinements, on a constaté un regain d’intérêt. Si on voulait réellement soutenir l’édition DVD, il faudrait lui appliquer une TVA identique à celle des livres et le prix unique, ce qui empêcherait Amazon de casser les prix quand ils veulent et de tuer les éditeurs. Mais c’est un choix politique.

    Parlez-nous de votre catalogue. Il est d’une très grande diversité…

    Sur CinéMutins, je mets au défi le spectateur de s’ennuyer ! Le catalogue est effectivement très varié. On récupère des films qui restent une seule semaine en salle. On a quelques films porteurs sortis au cinéma récemment, comme « la Panthère des neiges » ou « Debout les femmes ! » Mais aussi des films passés plus inaperçus au cinéma ou rares (un quart de notre catalogue est composé d’inédits en exclusivité), des films qui racontent les luttes sociales, le monde paysan, le féminisme, en privilégiant la démarche artistique comme critère premier de nos choix. Loin de la caricature du cinéma « militant », ou d’une certaine forme de communautarisme idéologique, la ligne que nous essayons de tenir aux Mutins de Pangée, c’est l’idée que chaque individu, chaque spectateur est un être complet, sensible et intelligent, qui a besoin d’émotions et de raison, de rires et de larmes, de se sentir appartenir au monde ou de pouvoir s’en isoler pour penser ou rêver, selon les moments… Notre but est de faire découvrir, de susciter la curiosité, d’amener celui qui vient pour un film vers d’autres, plus confidentiels. Je fais un parallèle entre la malbouffe et Netflix. Quand je vais chez Netflix, j’ai l’impression d’entrer dans un McDo : c’est attirant, tu penses que c’est pas cher, tu regardes une série et tu es gavé. Pas question de culpabiliser. Disons que c’est une question d’hygiène mentale. Les Mutins de Pangée, c’est du commerce équitable !

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    New York Times - World

    Fuera de los muros de una prisión salvadoreña, ‘todas somos madres llorosas’

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    El Salvador Dispatch

    Decenas de mujeres esperan fuera de un centro de detención noticias de sus seres queridos después de que la represión a la violencia de las pandillas ocasionara el encarcelamiento de más de 25.000 personas.

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    Por Natalie Kitroeff

    Photographs by Daniele Volpe

    SAN SALVADOR, El Salvador — Un joven de 19 años salió a tropezones de un coche de policía y cayó en los brazos de su novia, quien le robó un beso desesperado. Su hermana mayor, que miraba, gritó. Segundos después, el joven, Irvin Antonio Hernández, había desaparecido, arrastrado a la cárcel de enfrente.

    Las dos mujeres se desplomaron en un banco de madera cercano junto a unas desconocidas que entendían mejor que nadie lo que acababa de pasar. Sus hijos habían desaparecido tras esos mismos muros.

    Tras un fin de semana sin precedentes de asesinatos de pandillas en marzo, el gobierno salvadoreño declaró el régimen de excepción y suspendió las libertades civiles garantizadas en la Constitución. La campaña de detenciones masivas que siguió condujo al encarcelamiento de más de 25.000 personas en aproximadamente un mes y medio.

    Muchos de los detenidos han sido enviados a una carceleta conocida como El Penalito, un edificio en ruinas en la capital, San Salvador, que se ha convertido en la zona cero de la que quizá sea la represión policial más agresiva de la historia del país centroamericano. Es la primera parada de lo que podría ser una larga estancia en el superpoblado sistema penitenciario del país.

    Tras pasar ya sea días o semanas en El Penalito, muchos de los reclusos son trasladados directamente a centros de máxima seguridad. Tras la represión, los familiares de los detenidos empezaron a reunirse en la calle a la espera de saber qué ocurriría a continuación.

    Un jueves reciente, decenas de madres, abuelas, hermanas y novias se agolpaban alrededor de mesas de madera desvencijadas frente a la prisión, encorvadas sobre carteras llenas de documentos que esperaban que demostraran la inocencia de sus hijos: documentos de identidad del gobierno, registros escolares, identificaciones del trabajo.

    María Elena Landaverde se tomó unos días de vacaciones y convenció a una persona cercana para que la llevara en carro al amanecer para intentar ver a un chico que fue detenido mientras llevaba el desayuno a su familia. Morena Guadalupe de Sandoval se apresuró a ir cuando su hijo llamó para decir que los agentes de policía lo habían bajado de un autobús a casa desde su trabajo de conserje en la ciudad. Edith Amaya dijo que vio moretones en la cara de su hijo antes de que los policías se lo llevaran.

    “Queremos verlo una vez más”, dijo de Sandoval, sollozando junto a su propia madre, que ayudó a criar a su hijo, Jonathan González López. “Aquí todas somos madres llorosas”.

    La pregunta que se hace de Sandoval es si a alguien le importa. El presidente de El Salvador, Nayib Bukele, ha admitido que hay inocentes que han sido atrapados durante la represión, pero insiste en que son una pequeña parte de las detenciones. Y la gran mayoría de los salvadoreños —más del 80 por ciento, según las encuestas— apoyan a Bukele y aprueban las medidas extremas del gobierno.

    El odio a las pandillas es tan profundo en El Salvador que muchos quieren someterlas por cualquier medio. Los medios de comunicación locales e internacionales han difundido imágenes de familiares suplicando a la policía información sobre sus hijos y gritando mientras se los llevan. Hasta ahora, nada ha hecho cambiar la opinión pública contra la campaña de detenciones masivas ni contra el presidente que la dirige.

    Pero aunque las mujeres que buscan a sus hijos en las cárceles salvadoreñas no son en absoluto un grupo político organizado, su ira no debe subestimarse, dicen los expertos.

    Las madres en duelo tienen un historial de agruparse en América Latina, lo que ha provocado desafíos más duraderos para los gobiernos autocráticos.

    Por ahora, las mujeres que se encuentran fuera de El Penalito se centran en mantener a sus hijos alimentados. Bukele se ha jactado de haber racionado los alimentos a los presos durante la represión, por lo que muchas familias optan por comprar las comidas a sus familiares en una cocina autorizada por el gobierno con un pequeño puesto abierto fuera de la prisión.

    Solía haber un solo proveedor de comidas para todos, pero después de tantas detenciones en las últimas semanas, se autorizó a otro local contiguo a empezar a servir comida y a suministrar otros artículos de primera necesidad, como pasta de dientes y calzoncillos.

    “Es por todo eso del monopolio”, dijo una de las mujeres que trabajaba en la cocina original, que se negó a dar su nombre por temor a represalias. Los familiares de los reclusos se habían quejado en el pasado de que se diera a un solo negocio la exclusividad de proveer desayunos, almuerzos y cenas, según informaron los medios de comunicación locales.

    Las mujeres de fuera de la prisión se enteran de mucho con los empleados de los dos proveedores de comidas, que suelen ser de los primeros en saber cuándo se traslada a los reclusos de sus calabozos a otra prisión. Los familiares consiguen mucho menos de la propia prisión, que dispone de una pequeña ventanilla para responder a las preguntas, pero ofrece pocas respuestas.

    “No sabemos nada”, dijo de Sandoval. Sostuvo una tarjeta de identificación de Burger King con una foto de su hijo, Jonathan, que tiene cara de bebé. “No pertenece a ninguna pandilla”, insistió. Antes de su detención, el joven de 21 años trabajaba en otro restaurante de la capital, según su madre, como conserje.

    La novia de González, sentada junto a de Sandoval, cuida ahora de su hijo pequeño sin la ayuda de lo que él ganaba. “¿Qué va a hacer?”, preguntó de Sandoval. “Somos de escasos recursos. ¿Quién nos va a ayudar?”.

    Ha sido difícil determinar cómo la policía salvadoreña ha identificado sus objetivos, porque las detenciones han sido muy rápidas y generalizadas. El gobierno no quiso conceder una entrevista con el director de la policía nacional, pero los familiares de los detenidos durante el régimen de excepción dijeron en entrevistas que muchos fueron elegidos si habían tenido roces con la policía en el pasado.

    Pero los familiares de los detenidos durante el régimen de excepción dijeron en entrevistas que muchos eran objeto de ataques si habían tenido roces con la policía en el pasado.

    Irvin Antonio Hernández fue detenido cuando salió corriendo detrás de su hermanita, que se había marchado detrás de los perros de la familia. Hernández, sin camisa y sin zapatos, acabó esposado.

    “Lo único que nos dijeron era ‘bicho, vení para acá’”, dijo Noemí Hernández, su hermana mayor. “‘Hay que ponerse zapatos y camisa y nos vamos’”.

    Hernández fue detenido hace varios años, según su madre, cuando dice que dos pandilleros que huían de la policía se escondieron en su casa. También se llevaron al chico, aunque Hernández dijo que su hermano no tenía nada que ver con la pandilla.

    “Estudió hasta el noveno grado y ahora trabaja”, dijo, con lágrimas filtrándose a través de su mascarilla. “Vende frutas y verduras, y tiene casa propia”.

    Escuchando desde la acera, Liliana Aquino estalló.

    “¡Nosotros los pobres lo pusimos ahí!”, dijo, refiriéndose al presidente. “Pero somos los pobres los que ahora estamos sufriendo”.

    En 2019, Aquino, de 30 años, estaba asqueada de la clase política de El Salvador y votó contenta por el joven Bukele. Lo llama “mi presidente” y dijo que la gente que se preocupa por respetar los derechos de los pandilleros es absurda.

    “Un pandillero no respeta nada, no piensa en mí”, dijo. Su madre vendía sándwiches en un mercado local, y se fue a la ruina en el intento de ganar dinero y también de cubrir las cuotas de extorsión que cobraba una pandilla. Al final del año, dijo Aquino, las pandillas exigían a su madre que les diera un bono de Navidad.

    “Si no pagas, te matan”, dijo Aquino. Incluso si pagas, dijo, no estás seguro en El Salvador. Los transeúntes inocentes mueren en el fuego cruzado de los tiroteos de las pandillas todo el tiempo, dijo.

    Ese día estaba fuera del centro porque su hermano había sido detenido recientemente bajo sospecha de ser miembro de una pandilla, dijo. Pero insistió en que él repara electrodomésticos y va al trabajo todos los días.

    Aquino sigue apoyando al presidente y cree que ha hecho del país un lugar mejor para vivir. Sin embargo, la arbitrariedad de su estilo de justicia empezaba a cansarla.

    “Ha ayudado mucho”, dijo Aquino. “Pero todo ha sucedido a costa de las lágrimas de muchas madres”.

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    Guerre en Ukraine : le chef du Pentagone demande à Moscou un cessez-le-feu "immédiat" en Ukraine

    Publié le : 13/05/2022 - 08:28Modifié le : 13/05/2022 - 22:46

    FRANCE 24 Suivre

    Au 79e jour de la guerre en Ukraine, le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a demandé à son homologue russe un cessez-le-feu "immédiat" en Ukraine. Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a quant à lui annoncé que les Européens allaient fournir une nouvelle aide militaire de 500 millions d'euros à Kiev. Voici les principales informations de la journée du vendredi 13 mai.

    • 19 h 46 : Joe Biden soutient la décision de la Finlande et de la Suède d'adhérer à l'Otan

    Le président américain Joe Biden a déclaré soutenir la politique de la porte ouverte de l'OTAN et le droit de la Suède et de la Finlande à déterminer leur "propre avenir, leur politique étrangère et leurs arrangements de sécurité", lors d'un appel avec les dirigeants des deux pays nordiques.

    • 17 h 44 : la Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande

    La Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande à partir de samedi en raison d'impayés, a annoncé le fournisseur RAO Nordic Oy, détenu à 100 % par l'entreprise russe InterRAO.

    Siégeant à Helsinki, RAO Nordic Oy n'a pas reçu de paiement pour l'électricité fournie à la Finlande depuis le 6 mai, affirme ce groupe dans un communiqué, évoquant un manque de moyens pour payer l'électricité importée de Russie. "Nous sommes donc obligés de suspendre l'importation d'électricité à partir du 14 mai", explique le fournisseur. L'opérateur du réseau finlandais assure pouvoir se passer de l'électricité russe.

    • 17 h 46 : le chef du Pentagone demande un cessez-le-feu "immédiat" en Ukraine

    Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a demandé à son homologue russe Sergueï Choïgou un cessez-le-feu "immédiat" en Ukraine, à l'occasion de leur première conversation téléphonique depuis le début de la guerre, a annoncé le Pentagone.

    Lloyd Austin "a exhorté à un cessez-le-feu immédiat en Ukraine et souligné l'importance de maintenir des lignes de communication", a indiqué dans un communiqué le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

    • 17 h 20 : le droit à l'avortement doit pouvoir s'appliquer aux réfugiées ukrainiennes en Pologne, selon le HCR

    Les Ukrainiennes qui ont fui en Pologne pour échapper à la guerre doivent pouvoir bénéficier de droits internationalement reconnus, comme le droit à l'avortement, sévèrement restreint par Varsovie, a déclaré une responsable du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Depuis 2020, la Pologne n'autorise l'avortement qu'en cas de viol ou d'inceste, ou lorsque la vie et la santé de la mère sont considérées en danger.

    • 14 h 23 : la Russie déconseille aux Russes d'aller au Royaume-Uni

    La Russie a recommandé à ses citoyens de ne pas se rendre au Royaume-Uni et annoncé durcir les conditions d'obtention d'un visa russe pour les Britanniques, présentant ces mesures comme une réponse aux actions "inamicales" de Londres.

    "Du fait de l'évolution extrêmement inamicale du Royaume-Uni à l'égard de notre pays (...), nous recommandons aux citoyens russes d'éviter de se rendre en Grande Bretagne", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, dans un communiqué dénonçant les difficultés faites aux Russes pour obtenir un visa britannique.

    • 14 h 20 : la Russie expulse dix diplomates roumains

    Moscou va expulser dix diplomates roumains en représailles à une mesure similaire prise par Bucarest le mois dernier à la suite de l'invasion de l'Ukraine, ont annoncé les ministères roumain et russe des Affaires étrangères. 

    • 13 h 45 : des clubs de football russes mis au ban par l'UEFA déposent un recours au TAS

    Quatre clubs russes de foot ont annoncé avoir déposé un recours auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) contre leur mise au ban des compétitions européennes en 2022-2023, décidée par l'UEFA à cause du conflit en Ukraine.

    • 13 h 35 : la Russie a une "responsabilité" dans l'approvisionnement alimentaire mondial, dit Scholz à Poutine

    Olaf Scholz a "rappelé" à Vladimir Poutine lors d'un entretien téléphonique la "responsabilité particulière" de la Russie dans l'approvisionnement alimentaire mondial, "particulièrement sous tension en raison de la guerre" en Ukraine, selon un communiqué de la chancellerie allemande.

    Le chef du gouvernement allemand a également "insisté" lors de l'entretien de 75 minutes dans la matinée sur la nécessité d'un cesser-le-feu "le plus rapidement possible", tout en "réfutant clairement l'accusation que le nazisme soit très répandu en Ukraine", ajoute le communiqué.

    • 13 h 16 : Londres cible des proches de Poutine dans une nouvelle vague de sanctions

    Le Royaume-Uni a visé vendredi des proches du président russe Vladimir Poutine accusés par Londres de financer son train de vie "somptueux", dans une nouvelle vague de sanctions en représailles à l'invasion de l'Ukraine.

    Parmi les 12 personnes, proches et financiers, visées par ces sanctions figurent son ex-épouse Lyudmila Ocheretnaya et l'ancienne gymnaste olympique Alina Kabaeva, qui "selon les rumeurs, serait l'actuelle compagne de Poutine", d'après un communiqué.

    Des médias prêtent au président russe une relation avec Alina Kabaeva depuis des années, ce qu'avait démenti Vladimir Poutine en 2008.

    "Nous exposons au grand jour et ciblons le réseau occulte qui soutient le train de vie luxueux de Poutine et resserrons l'étau sur sa garde rapprochée", a déclaré dans le communiqué la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss.

    • 12 h 53 : Vladimir Poutine explique à Olaf Scholz qu'il combat des nazis

    Le président russe Vladimir Poutine a insisté vendredi auprès du chancelier allemand Olaf Scholz sur "l'idéologie nazie" des forces que la Russie combat en Ukraine, justifiant une nouvelle fois son offensive.

    "L'attention a été attirée sur la poursuite des violations du droit international humanitaire par les combattants prônant une idéologie nazie et qui utilisent des méthodes terroristes", a indiqué le Kremlin, dans un communiqué expliquant la teneur des propos du président russe lors d'un entretien téléphonique avec le dirigeant allemand.

    Il a aussi répété que son offensive, dénoncée par la communauté internationale, visait à protéger la population russophone de l'est de l'Ukraine.

    • 12 h 24 : l'Ukraine demande au G7 de confisquer des avoirs russes pour la reconstruction

    Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a déclaré avoir demandé aux pays industrialisés du G7 de confisquer des avoirs russes qui serviront à la reconstruction de son pays, lors d'une réunion de ses homologues en Allemagne.

    "Aujourd'hui, j'ai demandé aux États du G7 d'adopter des législations et de mettre en place toutes les procédures nécessaires afin de saisir des avoir russes et de les donner à l'Ukraine pour la reconstruction du pays", a déclaré le ministre, invité à une réunion des chefs de la diplomatie du G7 à Wangels, dans le nord de l'Allemagne.

    "Le Canada l'a déjà fait et j'ai l'impression que les autres vont le faire aussi tôt au tard", a-t-il assuré.

    "Le Russie doit payer politiquement, économiquement mais aussi financièrement" pour les dommages causés par son invasion, a-t-il insisté.

    • 11 h 28 : un rapport officiel ouvre la voie à une adhésion de la Suède à l'Otan

    Un rapport officiel présenté vendredi en Suède a ouvert la voie à une adhésion du pays à l'Otan, en multipliant les conclusions favorables avant la décision du pays nordique attendue dans les prochains jours.

    Sans exprimer formellement de recommandation, cette revue stratégique de 40 pages souligne plusieurs avantages à voir la Suède entrer dans l'alliance avec la Finlande voisine, qui doit officialiser sa candidature dimanche.

    "Une adhésion de la Suède à l'Otan relèverait le seuil (de déclenchement) de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord", conclut le rapport préparé ces dernières semaines par le gouvernement et les partis au Parlement.

    Alors que Moscou menace la Finlande et la Suède de "conséquences" en cas d'adhésion, le rapport juge très improbable une attaque armée, mais reconnaît que des "provocations" et des "représailles" russes "ne peuvent être exclues".

    • 11 h 13 : l'UE va fournir une nouvelle aide militaire de 500 millions d'euros à l'Ukraine, indique Josep Borrell

    L'Union européenne va fournir une aide militaire supplémentaire de 500 millions d'euros à l'Ukraine pour l'aider à se défendre contre l'invasion russe, a déclaré le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell.

    Le financement de l'UE pour soutenir l'effort militaire ukrainien "sera ainsi porté à 2 milliards d'euros au total" depuis le début de la guerre le 24 février, a-t-il ajouté lors d'une déclaration à Wangels, dans le nord de l'Allemagne, où sont réunis jusqu'à samedi les chefs de la diplomatie du G7.

    • 11 h 01 : le vol de céréales ukrainiennes par les Russes est "répugnant", accuse l'Allemagne

    Le ministre allemand de l'Agriculture a qualifié de "répugnant" les vols de céréales dont sont accusées les troupes russes en Ukraine, en marge d'une réunion du G7 cherchant à aider Kiev à exporter sa production.

    "La Russie vole et confisque les biens et les céréales dans l'est de l'Ukraine", a déclaré Cem Özdemir aux côtés de son homologue ukrainien, estimant que "c'est une manière particulièrement répugnante de mener la guerre".

    • 10 h 45 : Sergueï Lavrov accuse l'UE d'être devenue "agressive et belliqueuse"

    Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a accusé vendredi l'Union européenne (UE) de s'être transformée en acteur "agressif et belliqueux" dans le sillon de l'Otan avec le conflit en Ukraine.

    "L'UE est passée d'une plateforme économique constructive, telle qu'elle a été créée, à un acteur agressif et belliqueux qui affiche déjà ses ambitions bien au-delà du continent européen", a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse depuis Douchanbé, au Tadjikistan.

    À ce titre, il a jugé que "le désir de Kiev de devenir membre de l'Union européenne n'est pas anodin".

    Plus largement, il a accusé les Européens de se précipiter "exactement sur la voie que l'Otan a déjà tracée, confirmant ainsi la tendance à la fusion avec l'Alliance nord-atlantique, (servant), en fait, d'appendice" à l'Otan, a-t-il ajouté.

    • 9 h 05 : "très forte unité" du G7 pour soutenir l'Ukraine "jusqu'à la victoire", selon Jean-Yves Le Drian

    Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a salué la "très forte unité" des pays du G7 pour soutenir le combat de l'Ukraine face à la Russie "jusqu'à la victoire".

    Les chefs de la diplomatie du G7, réunis en Allemagne jusqu'à samedi, à Wangels sur les bords de la Baltique, ont invité leurs homologues ukrainien et moldave à participer à leurs discussions. "Cela s'inscrit dans une très forte unité des membres du G7 pour continuer dans la durée à soutenir le combat de l'Ukraine pour sa souveraineté, jusqu'à la victoire", a déclaré le ministre français.

    • 8 h 41 : Londres demande "plus d'armes" et de sanctions pour maintenir la pression sur Poutine

    La ministre des Affaires étrangères britannique Liz Truss a plaidé pour que "plus d'armes" soient livrées à l'Ukraine face à la Russie, contre laquelle elle a également exigé de nouvelles sanctions.

    "Il est très important en ce moment de maintenir la pression sur Vladimir Poutine en fournissant plus d'armes à l'Ukraine et en augmentant les sanctions" contre le Kremlin, a-t-elle affirmé lors d'une réunion du G7 à Wangels, dans le nord de l'Allemagne.

    • 7 h 09 :  les combats sont toujours "aussi intenses" dans la région de Kharkiv

    L'envoyé spécial de France 24, indique que les combats sont toujours "aussi intenses" dans la région de Kharkiv, où l'armée ukrainienne tente de repousser les forces russes. "Ce n'est pas encore une guerre de position comme on pouvait s'y attendre dans la région, le front avance et recul quotidiennement", explique-t-il.

    • 6 h 32 : la sécurité alimentaire au menu d'une réunion des chefs de diplomatie du G7

    Les ministres des Affaires étrangères des pays membres du G7 se réunissent en Allemagne, au domaine balnéaire de Weissenhaus, pour discuter notamment de moyens d'apaiser les inquiétudes sur la sécurité alimentaire, tandis que grandit la crainte de voir la guerre entre la Russie et l'Ukraine déstabiliser davantage la Moldavie.

    Les ministres ukrainien et moldave des Affaires étrangères prendront aussi part aux discussions, lors desquelles leurs homologues du G7 devraient réaffirmer leur soutien à leur égard.

     

    Avec AFP et Reuters

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    Peru's Covid orphans struggle to get by

    Issued on: 13/05/2022 - 16:58Modified: 13/05/2022 - 17:00

    As Peru slowly emerges from the devastating Covid-19 pandemic, the government is trying to help the country's Covid orphans. According to the medical journal The Lancet, around 100,000 children in Peru lost at least one of their two parents to the pandemic; more than anywhere else in the world. The poorest Peruvians have been hit the hardest and many Covid orphans and widows are struggling to survive, both financially and emotionally. Our correspondent reports.

    Programme prepared by Agnès Le Cossec and Fadile Bhayat

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    Peru revises Covid-19 death toll, now worst in the world per capita

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    Hundreds of Peru officials face backlash over secret Covid-19 vaccines before rollout

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    Guerra Rusia-Ucrania

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    La líder de la banda Pussy Riot escapa de Rusia con la ayuda de sus amigos

    Tras más de una década de activismo, Maria Alyokhina se disfrazó de repartidora de comida para eludir a la policía y la creciente represión del Kremlin.

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    Por Valerie Hopkins y Misha Friedman

    VILNA, Lituania — Maria Alyokhina llamó la atención de las autoridades rusas —y del mundo— por primera vez cuando Pussy Riot, su banda de punk y grupo artístico de performance, organizó una protesta contra el presidente Vladimir Putin en la Catedral de Cristo Salvador de Moscú.

    Por ese acto de rebelión en 2012 fue condenada a dos años de prisión por “vandalismo”. Mantuvo su determinación para enfrentar el sistema de represión de Putin, incluso después de haber sido encarcelada seis veces más desde el verano pasado, cada vez por 15 días, siempre con cargos falsos con la idea de frenar su activismo político.

    Pero en abril, mientras Putin comenzó a reprimir con más dureza cualquier crítica a su guerra en Ucrania, las autoridades anunciaron que el arresto domiciliario que se le había impuesto se convertiría en 21 días en una colonia penal. Entonces decidió que era hora de irse de Rusia —al menos de manera temporal— y se disfrazó de repartidora de comida para evadir a la policía de Moscú, que había estado vigilando el apartamento de la amiga donde se hospedaba. Dejó su celular como señuelo y para evitar ser rastreada.

    Un amigo la llevó a la frontera con Bielorrusia, desde donde tardó una semana en cruzar a Lituania. En un estudio en Vilna, la capital lituana, accedió a dar una entrevista para describir el escape angustioso de una disidente de la Rusia de Putin.

    “Me alegró haberlo logrado, porque fue una impredecible y grande” despedida a las autoridades rusas, dijo Alyokhina, quien usó un término menos amable. “Todavía no entiendo del todo lo que hice”, admitió, vestida completamente de negro, salvo por una riñonera con un cinto con los colores del arcoíris.

    Alyokhina, de 33 años, ha pasado toda su vida adulta haciendo esfuerzos para que su país respete su Constitución y los derechos humanos más elementales, como la libertad de expresión. Tras ser liberada preliminarmente de prisión en diciembre de 2013, ella y otra integrante de las Pussy Riot fundaron Mediazona, un medio independiente de noticias enfocado en el crimen y el castigo en Rusia.

    También escribió un libro de memorias, Riot Days, y viajó por el mundo para interpretar un espectáculo basado en el libro. Aunque ella quería hacer una gira por Rusia, solo tres lugares aceptaron acoger el espectáculo y todos enfrentaron repercusiones.

    Alyokhina estaba comprometida a permanecer en Rusia a pesar de la vigilancia usual y la presión de las autoridades de la que era objeto. Pero ahora se ha sumado a las decenas de miles de rusos que han huido de su país desde que comenzó la invasión de Ucrania.

    Alyokhina, a la que sus amigos llaman Masha, tenía las uñas mordidas y fumaba casi sin cesar un vaporizador o unos cigarrillos Marlboro Lights. Hizo el viaje con unas botas negras de plataforma de varios centímetros de alto y sin cordones, un guiño a sus diversas estancias en la cárcel, donde confiscan los cordones de los zapatos.

    En prisión, ella y otras personas ensartaban toallitas húmedas en los ojales de sus zapatos para que no se les resbalaran. A modo de declaración de principios, ella y otras integrantes de Pussy Riot los usarán en sus actuaciones de su nueva gira, que comenzará el 12 de mayo en Berlín, para recaudar fondos para Ucrania.

    Hace más de una década, cuando Pussy Riot comenzó, el grupo parecía tanto un ardid publicitario como activismo político. Pero si en ese momento su protesta en la catedral de Moscú —donde interpretaron una “Una plegaria punk”, que ridiculiza la simbiosis entre la Iglesia ortodoxa rusa y el Kremlin— parecía exagerada, hoy parece profética.

    El líder de la Iglesia, el patriarca Kirill, bendijo a las tropas rusas que iban a Ucrania, y la Unión Europea añadió su nombre en su lista de sanciones.

    Exactamente diez años después de la protesta en la catedral, Putin pronunció un discurso furioso en el que dijo que Ucrania era un país “creado por Rusia”, con lo que sentaba las bases para su invasión.

    Alyokhina escuchó el discurso por radio desde una celda de la cárcel. La invasión, dijo, lo había cambiado todo, no solo para ella, sino para su país.

    “Ya no creo que Rusia tenga el derecho a existir”, dijo. “Incluso antes, persistían las preguntas sobre cómo se mantiene unida, sobre qué valores la unían y hacia dónde se dirige. Pero ahora ya no creo que sea una cuestión”.

    Durante la entrevista estuvo rodeada por otras personas que forman parte el grupo, ahora un colectivo con alrededor de una decena de integrantes. La mayoría también habían huido recientemente de Rusia, entre ellas su novia, Lucy Shtein.

    Shtein había decidido irse de Rusia un mes antes, y también evadió las restricciones de movimiento al escabullirse usando el uniforme de un servicio de entrega de comida. Tomó la decisión después de que alguien colgara un letrero en la puerta del departamento que compartía con Alyokhina en el que se les acusaba de ser traidoras.

    Una vez, Alyokhina y Shtein fueron encarceladas por publicar en Instagram una petición para la liberación de los presos políticos en Rusia. En febrero, Alyokhina fue sentenciada a 15 días por “propaganda de simbología nazi” por otra publicación de Instagram, esta de 2015, que criticaba a Aleksandr Lukashenko, el dictador bielorruso y aliado de Putin. Shtein fue detenida al mismo tiempo por cargos similares.

    “Tienen miedo porque no pueden controlarnos”, dijo Alyokhina.

    Cuando llegó a la frontera entre Bielorrusia y Lituania, tenía una visa lituana que intentó usar con su identificación nacional rusa, ya que Rusia le había confiscado el pasaporte. Para ese momento, Alyokhina había sido incluida en la lista de “personas buscadas” de Rusia.

    En su primer intento de cruzar, Alyokhina fue retenida por guardias fronterizos bielorrusos durante seis horas antes de ser devuelta. En su segundo intento, el funcionario incrédulo que estaba en el turno simplemente le pidió que se fuera.

    Pero en su tercer intento, lo logró. Alyokhina tenía aliados fuera del país que trabajaban para buscarle un camino que la condujera a la libertad. Uno de ellos fue un amigo suyo, el artista de performance islandés Ragnar Kjartansson, quien convenció a un país europeo que emitiera un documento de viaje para Alyokhina, que en esencia le daba el mismo estatus que a una ciudadana de la Unión Europea. Los funcionarios de ese país pidieron que no se lo nombrara por temor a ocasionar repercusiones diplomáticas.

    El documento que usó Alyokhina se introdujo de contrabando a Bielorrusia. Mientras ella estuvo allí, evitó los hoteles o cualquier lugar donde le podrían pedir algún documento de identidad, lo que podría haber alertado a las personas que la buscaban.

    Al final, Alyokhina abordó un autobús rumbo a Lituania con el documento en mano. Se rio cuando relató lo mejor que la trataron los guardias fronterizos cuando pensaron que era una “europea” y no una rusa.

    “Mucha magia sucedió la semana pasada”, dijo. “Suena como una novela de espías”.

    El hecho de poder salir de Rusia y Bielorrusia fue un reflejo, dijo, de la aplicación caótica de la ley rusa.

    “Desde aquí parece un demonio enorme, pero está muy desorganizado si miras desde adentro”, advirtió. “La mano derecha no sabe lo que hace la mano izquierda”.

    Alyokhina dice que espera regresar a Rusia. Pero nadie sabe cómo podría hacerlo, ahora incluso los activistas más dedicados son encarcelados o forzados a exiliarse.

    Todos los días llegan a Vilna nuevos integrantes del grupo que huyen de Rusia, y se reúnen a los ensayos para la gira europea.

    Después de unos días, Alyokhina viajó a Islandia con otros integrantes de la agrupación para visitar a Kjartansson, quien les organizó un ensayo en el edificio que alguna vez fue sede de la Corte Suprema del país.

    Alyokhina le pidió a Kjartansson y a Bjork, una pariente de él, que se presentaran en eventos organizados por activistas proucranianos cuando Pussy Riot actúe en Islandia. La respuesta, dijo Kartjansson, fue un rotundo: “¡Sí!”.

    En Vilna, el celular de Alyokhina vibró con mensajes de apoyo y alivio de que estuviera “a salvo” después del viaje de una semana. Alyokhina se exasperó por estas expresiones bien intencionadas, que, aseguró, estaban fuera de lugar.

    “Si tu corazón está libre”, dijo, “no importa dónde estés”.

    Valerie Hopkins informó desde Vilna y Misha Friedman desde Reikiavik, Islandia.

    Valerie Hopkins es corresponsal en Moscú. Anteriormente cubrió Europa central y sudoriental durante una década, más recientemente para el Financial Times. @VALERIEinNYT

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    We asked for your reaction to the north London derby win over Arsenal and where that leaves Spurs in the race for the top four.

    Here are some of your comments:

    Cane: What a performance. Every player put in a top shift. It couldn’t have gone any better. Sets up an awesome finale to the season. We HAVE to do the business against Burnley, plus, I never realised until now that I’m also a Newcastle fan...

    Terry: What an atmosphere inside the ground last night. Players responded after the first 20 minutes. Now three points against Burnley is essential. All down to last two games, hard to predict way the season has gone so far.

    James: Obviously depends on Spurs winning both matches which is not a given. Similarly Arsenal have to drop points in at least one of their games. The most likely is a draw on Monday against Newcastle and provided that Spurs have won the previous day they would be under a degree of pressure to perform. Best scenario I can imagine. Arsenal's to lose.

    Martin: I don’t think Arsenal will slip up but it all depends on whether they can play their best players.

    Tottenham v Burnley (12:00 BST)

    Antonio Conte will stay at Spurs regardless of whether they qualify for the Champions League this season and he will want Daniel Levy to open his chequebook to strengthen the squad.

    That's the view of former Tottenham full-back Alan Hutton, who was impressed by Spurs' empathic win over Arsenal and is unconvinced by speculation over Conte's future.

    "You hear stories that Conte will leave if they don't make the top four. I think he will be here," Hutton told BBC Radio 5 Live's Football Daily podcast.

    "I wonder if sometimes when he speaks in press conferences, he's just offering a nudge to Levy to get players in so he can make the squad how he wants.

    "Part of bringing Conte in was so that Spurs can challenge the top teams, and obviously there will be players he wants to make that happen."

    Ben Davies is one player who has established himself in Conte's first XI and Hutton believes he is thriving in this team.

    "He is someone who is going under the radar and quietly being very effective," he said. "He's been a quality player for Conte, showing his boss that he can do the job."

    Full analysis of Spurs' win over Arsenal is available on BBC Sounds

    Give us your views on where this leaves Spurs' challenge for the Champions League

    Tottenham v Burnley (12:00 BST)

    Antonio Conte says he is "100% and more" committed to Tottenham and hinted that he is likely to stick around.

    The Italian has been vague on his future in the past, even suggesting that he may not be the right man to manage the club.

    But, after Spurs' 3-0 win over Arsenal on Thursday, he said: "From the moment I came into the club, and in every club I worked in in the past, I go totally with my heart, mind and head.

    "Totally. 100% and more. This is my characteristic. I'm a passionate person. I think I showed this passion.

    "I think to see me afterwards sometimes on TV, it's not simple to see me in this way. I'm very passionate, I'm this way. I like to go totally into the club where I work.

    "I know that only in this way I'm able to give everything. And also, to find the way to receive everything from my players, my club and the fans.

    "Because if I'm the first person to give 200%, then for sure I can ask for this [in return]."

    Tottenham v Burnley (12:00 BST)

    Chris Paouros, Spurs fan

    We're the Coleen Rooney to Arsenal's Rebekah Vardy - composed, experienced, prepared, with a killer instinct.

    We had double the shots on goal, more tackles, more accurate passing. We now go on Sunday for three points, then hope Arsenal, with their injuries and suspensions - and the fact they are obviously are on a downer - are foiled by Kieran Trippier and his team-mates at Newcastle on Monday.

    They might be one point ahead, but the momentum is ours.

    We’re the fourth-best team in everything but that one point. We’ve scored more goals, conceded fewer. We have an additional draw where they’ve won, and hopefully we’re not going to rue that loss to Brighton.

    But look, we’ve got a worl- class manager who is taking us places, and players who are talented and experienced. They just always needed that little bit extra.

    Hopefully, Conte is the one who is going to push us on.

    It means today's first game is a really juicy one, between two teams with so, so much to play for.

    Spurs' win over fierce rivals Arsenal in the week means they are seriously breathing down the Gunners' neck and can strike a huge blow with a win today.

    But up against them is a Burnley side fighting for their top-flight life. If they manage to upset the odds and bag the three points today and Leeds lose they are all but safe and the Whites pretty much consigned to the Championship barring a miracle.

    Let's start with a reminder of where we are at with the three big contests within the Premier League.

    This is the state of play in the title race and the battle for a top-four spot...

    And here is the situation at the bottom...

    Tottenham v Burnley (12:00 BST)

    Chris Bevan

    BBC Sport at Tottenham Hotspur Stadium

    It’s less than 72 hours since Tottenham beat Arsenal here on Thursday evening but Spurs make only one change from the side that beat the Gunners.

    Lucas Moura comes in for Dejan Kulusevski, who drops to the bench.Tottenham XI: Lloris, Sanchez, Dier, Davies, Emerson, Bentancur, Hojbjerg, Sessegnon, Moura, Son, Kane

    Subs: Gollini, Austin, Winks, Rodon, Kulusevski, Bergwijn, White, Scarlett, Craig

    Burnley make three changes from the side that lost to Aston Villa last weekend.

    James Tarkowski has not recovered from the hamstring problem that he suffered in that game, so Kevin Long comes in at centre-back, for only his second start of the season.

    Ashley Barnes will operate as a lone striker, so Maxwell Cornet and Matthew Lowton replace Wout Weghorst and Aaron Lennon, who are both on the bench.

    Burnley XI: Pope, Roberts, Collins, Long, Taylor, McNeil, Cork, Brownhill, Lowton, Cornet, Barnes

    Subs: Hennessey, Weghorst, Lennon, Bardsley, Mancini, Thomas, Dodgson, Costelloe, McGlynn

    BBC Radio 5 Live

    We get under way today at 12:00 BST, with that big game between Tottenham and Burnley.

    You'll be able to follow that and then all the other games via this live text commentary.

    As always, the BBC also brings you radio coverage of the day's action. Steve Crossman is your host on 5 Live from 12, leading the discussion and build-up, with updates from Spurs. The main commentary games of the day are Man City's trip to West Ham, followed by Everton's game with Brentford at Goodison Park.

    There's also a load of money to play for in the middle of the division, with each extra spot in the table worth around £2m.

    That's enough to make players think twice about being on the beach.

    There is only a week to go in this Premier League season, but there is still plenty to sort out.

    The big one is the title, with Manchester City capable of going six points clear of FA Cup-winners Liverpool today.

    There's also top-four shenanigans to sort out, with Tottenham able to sneak ahead of north-London rivals Arsenal ahead of their game at Newcastle tomorrow.

    And then there's the battle to avoid the drop, with Burnley first up and hoping to strike a telling blow at Spurs, with Everton and especially Leeds hoping they can capitalise on a Clarets slip-up.

    Who will be champions?

    Who is heading to the Champions League?

    Who is dropping to the Championship?

    France24 - Monde

    Sénégal : prison avec sursis pour trois sages-femmes après la mort d'une femme enceinte

    Publié le : 12/05/2022 - 16:25

    Samia METHENI Suivre

    Un tribunal sénégalais condamne trois sages-femmes à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger", après le décès dans un hôpital public d'une femme enceinte ayant attendu une césarienne et dont le sort tragique a ému le pays. Modou Mboup, mari de la femme enceinte décédée à l'hôpital, se dit "déçu de cette décision" de jugement. 

    Valeurs Actuelles

    Rennes : face aux rodéos urbains, l’observation plutôt que la poursuite

    Rennes est relativement épargné par le phénomène des rodéos urbains par rapport à d’autres villes, rapporte France Bleu, vendredi 13 mai. Néanmoins, la « saison » de ces pratiques a débuté. La municipalité a donc mis en place des patrouilles dédiées à la lutte contre ces infractions. « C’est relativement marginal, mais il y en a, on en constate depuis une semaine ou deux », a expliqué le commandant Moal, chef de l’unité d’ordre public. « C’est un phénomène saisonnier. […] C’est en fin de journée, dans l’après-midi ou le week-end. On a aussi des gens qui s’ennuient et qui ont envie de jouer. »

    Identifier et rechercher les véhicules

    Les incidents provoqués ces derniers mois ont suscité un débat sur les méthodes à employer, entre nécessiter d’interpeller et risques d’accident. À Rennes, la priorité est donnée à la sécurité des conducteurs, des policiers et des tiers. « On est là pour les sécuriser avant tout, pas pour les mettre en danger », précise le commandant à France Bleu. Les courses-poursuites ne sont donc pas à l’ordre du jour. C’est alors l’observation des délits qui est pour l’instant priorisée. « On prend systématiquement en photo tous les véhicules », avec pour objectif d’aller ensuite les récupérer dans les boxs où ils sont souvent stockés.

    Le policier reconnaît cependant les limites de cette stratégie : « Il est très rare que ces véhicules-là appartiennent aux jeunes qui jouent avec, ce sont plutôt des véhicules qu’ils se passent entre eux. »

    Rennes : les dernières actualités

    Rennes : un militant d’extrême gauche relaxé après avoir brûlé un drapeau français

    Coups de feu, agressions, insultes… La sécurité renforcée dans les bus rennais

    Législatives : le président de la région Bretagne a suspendu sa cotisation au PS

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    FA Cup final: Liverpool boss Jurgen Klopp says he 'could not be more proud' after beating Chelsea

    Last updated on 14 May 202214 May 2022.From the section FA Cup

    Liverpool boss Jurgen Klopp said he "could not be prouder" of his quadruple-chasing side after they beat Chelsea on penalties to win the FA Cup.

    The Reds replicated their shootout win over Chelsea in the Carabao Cup final by triumphing 6-5 on spot-kicks after a goalless 90 minutes and extra time.

    "I couldn't be more proud of my boys, the shift they put in, how hard they fought," Klopp told BBC Sport.

    "It was an incredible game, a nerve-wracking shootout, my nails are gone."

    Klopp, 54, became the first German manager ever to lift the FA Cup after edging out compatriot Thomas Tuchel in a Wembley final for the second time in less than three months.

    As in February's final, the shootout went to sudden death with Alisson's save from Mason Mount handing Liverpool the advantage before Konstantinos Tsimikas slotted home the winning penalty.

    "It was intense - Chelsea would have deserved it exactly the same way we did, just like in the Carabao Cup - that's how small the margins are," added Klopp.

    "Chelsea played outstanding but in the end there must be one winner and that was us today."

    The dramatic win kept alive Liverpool's slim quadruple hopes - although the Premier League title may well elude them - with two games left, they trail leaders Manchester City by three points and have a goal difference that is inferior by seven.

    "The quadruple thing is absolutely outstanding that we can talk about it. It's crazy," added Klopp. "It's out of this world - this was game number 60 in an intense season."

    Klopp has famously christened his side "mentality monsters" for the way they have responded to setbacks as they chase glory on four fronts this season.

    But the Reds boss said Tuchel's Chelsea also merited that moniker after playing their part in another absorbing encounter between the two clubs.

    The sides traded gilt-edged chances during a rollercoaster period of normal time and each struck the woodwork - Luis Diaz and Andy Robertson for Liverpool and Marcos Alonso for Chelsea.

    "I really feel for Chelsea - for the second time, 120 minutes and you get nothing, that's too hard. But for us I'm pretty happy," added Klopp.

    "We are mentality monsters but there were mentality monsters in blue as well - it was one penalty that was the difference."

    While Klopp was full of praise for the beaten finalists, BBC Sport pundits marvelled at his Reds side after they secured the second trophy in their quadruple quest.

    "What a team Klopp has put together," former England striker Alan Shearer told BBC One. "To have two trophies already and the way they have done it - that takes belief, incredible."

    It was the fourth time this season the sides could not be separated in 90 minutes although Liverpool again prevailed on penalties to claim their eighth FA Cup, equalling Chelsea's tally in the process.

    Ex-Tottenham midfielder Jermaine Jenas added: "They were pushed all the way. They were tested. The questions were asked and they've come out on top again."

    Victory might well have come at a cost for Liverpool, however, with Klopp forced to withdraw top scorer Mohamed Salah, Virgil van Dijk and Robertson at various stages during the final.

    Van Dijk failed to re-emerge for extra time, although Klopp later claimed the defender suffered a "hurt muscle" but was "fine" while Robertson's issues appeared to be cramp-related.

    Most concerning, though, was the sight of a disconsolate Salah trudging off in the first half, with the Premier League title race approaching its conclusion and just a fortnight before the Champions League final with Real Madrid.

    "It was a big blow with Mo going off," Reds captain Jordan Henderson told BBC Sport.

    "But that's what we're all about. The attitude to dig deep and to win it on penalties is incredible.

    "We're here to lift trophies, we work so hard all season. It's a big moment for us, we haven't come this far, [and been] in this final, for some time, so to win it was special.

    "It's incredible some of the talent we have got and the personalities in the dressing room. You put that together and you win trophies."

    While the destiny of the Premier League title remains firmly in Manchester City's hands, Liverpool will hope to at least repeat their 2001 feat of two domestic cups and a European trophy.

    "We've won two so far this season - we have three big games left and hopefully we can win all three and finish the season on a high," Henderson added.

    France24 - Monde

    France : à Marseille, un ferry héberge 800 réfugiés ukrainiens

    Publié le : 09/05/2022 - 17:08

    Samia METHENI Suivre

    "Ce bateau, c’est un village", explique le commissaire de bord. A Marseille, le ferry "Méditerranée" va rester encore de nombreuses semaines à quai, le temps de trouver des solutions pérennes pour quelque 800 réfugiés ukrainiens qui y sont hébergés. Connexion internet pour discuter avec sa famille, cours de français, permanence de Pôle Emploi, soutien psychologique: tout est disponible à bord.

    Valeurs Actuelles

    Obsèques d’Antoine Alléno : “Cette mort doit être à l’origine du retour de la sévérité contre la délinquance”

    Vendredi 13 mai ont eu lieu les obsèques d’Antoine Alléno, à Poissy, dans les Yvelines. Son père, le restaurateur étoilé Yannick Alléno, ainsi que ses proches ont rendu un ultime hommage au jeune homme de 24 ans, mort dans un accident de la route, dimanche 8 mai. « Cette mort, cette horreur doit être à l’origine d’un changement, du retour de la sévérité contre la délinquance qui sévit. C’est un jeune homme de 24 ans qui a été fauché, un Français qui avait des ambitions patriotes », a appelé Yannick Alléno, dans son discours, rapporté par CNews.

    Antoine Alléno a été violemment percuté par une voiture alors qu’il conduisait un scooter, dimanche 8 mai, provoquant sa mort. Le chauffard – « trop ivre » – qui a pris la fuite après la collision, a indiqué n’avoir aucun souvenir de l’accident. Sur CNews, le restaurateur Stéphane Manigold a révélé que le conducteur se serait « battu avec la police » lors de son interpellation. Visiblement ému, l’ami du jeune homme a martelé : « Ce n’est pas un simple accident de la route. C’est une ordure, un criminel… ». Et de regretter que le chauffard n’exécutera, selon lui, que « cinq ans maximum de prison ».  Ce dernier a été mis en examen ce mercredi et placé en détention provisoire. Une information judiciaire a été ouverte pour homicide et blessures involontaires aggravés.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Roe v Wade: Thousands attend rallies in US cities to support abortion rights

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    Thousands of people have attended rallies across the US in support of abortion rights.

    According to a leaked Supreme Court document the US Supreme Court is poised to overturn Roe vs Wade - a 1973 decision that legalised abortion nationwide.

    In New York, protestors walked across Brooklyn Bridge chanting pro-choice slogans, while in Washington DC, demonstrators marched to the Supreme Court.

    Rallies were also held in other major US cities like Los Angeles, Boston and Atlanta.

    France24 - Monde

    Soudan : le tuk-tuk électrique, un moyen de transport rentable en plein développement

    Publié le : 05/05/2022 - 17:23Modifié le : 05/05/2022 - 17:27

    Laura MOUSSET Suivre

    Le Soudan connaît une importante crise économique aggravée par les troubles politiques qui ont suivi le coup d'État militaire d'octobre dernier. Une situation qui a fait exploser le prix de l'essence et a provoqué une inflation. Beaucoup de conducteurs de tuk-tuk n’arrivent plus à s’en sortir et certains se tournent vers des modèles électriques, une alternative qui semble plus rentable. Ces derniers mois, l’usine de Mohamed Samir connaît un rebond d’activité.  

    Valeurs Actuelles

    Un imam islamiste condamné à un an de prison ferme pour association de malfaiteurs terroriste

    La justice a condamné, vendredi 13 mai, Bassam Ayachi pour avoir appartenu à un groupe salafiste en Syrie et avoir recruté des combattants, relaie Le Figaro. Pour réduire la peine requise (5 ans d’emprisonnement dont deux ans ferme), le tribunal a décidé de « tenir compte » du fait que l’imam avait été un « informateur » des services secrets, car « il ne peut être exclu qu’il a rendu de vrais services à la France ». En revanche, « cette situation ne fait pas disparaître l’infraction ». « La loi française ne prévoit aucune exonération pour l’informateur de police », a-t-elle poursuivi.

    Bassam Ayachi « sert une double cause »

    Jugé pour association de malfaiteurs terroriste, Bassam Ayachi est soupçonné d’avoir appartenu au groupe islamo-nationaliste Ahrar Al-Cham et d’avoir « pactisé » avec Al-Nosra, filiale d’Al-Qaida. Sur une vidéo datant de 2015, on le voit « pénétrer dans Idlib tel un chef de guerre » et « donner des instructions » avec en fond « une bannière du Front al-Nosra ».

    Pour sa défense, l’imam de 75 ans a expliqué avoir intégré Ahrar Al-Cham comme « couverture » et fréquenté Al-Nosra « pour survivre » dans le pays alors en pleine guerre. Bassam Ayachi a joué un double rôle. Alimentant les services de renseignement français et belge d’informations précieuses, « il sert une double cause et ne renie pas son engagement djihadiste », a précisé le Parquet national antiterroriste.

    Selon la presse belge, l’homme reste libre sous conditions, car il aurait déjà effectué 13 mois de détention préventive entre 2018 et 2019.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Ukraine : de la fabrication d'armures aux protections pare-balles

    Publié le : 03/05/2022 - 16:53Modifié le : 03/05/2022 - 17:01

    Samia METHENI Suivre

    En temps de guerre, il y a tous les soldats en première ligne, et il y a les travailleurs de l’ombre qui soutiennent ces efforts. Parmi eux, Vadim Mirnichenko forgeron qui a adapté son activité et mis son savoir-faire au service de l'armée ukrainienne. 

    BBC

    Liverpool win FA Cup: How Jurgen Klopp sets the tone for everything Reds do - Alan Shearer

    Last updated on 14 May 202214 May 2022.From the section Liverpool

    There is so much to admire about Liverpool at the moment, and all of it is down to one man - Jurgen Klopp.

    His players have been phenomenal to get them to this stage of the season with two trophies in the bag and the chance of two more to come, but he is the one who sets the tone for everything they do.

    I loved seeing him celebrate on the Wembley pitch with his players, his staff and of course the fans after winning the FA Cup on Saturday.

    Klopp deserves it, because he has built it - it all starts with him.

    Jordan Henderson, Divock Origi and James Milner are the only players who are left from his first game in October 2015, away at Tottenham, but he has not just overhauled the squad, he has generated the atmosphere within the club and given them this incredible belief and an amazing will to win.

    To get to where they are this season, with a chance of a quadruple still alive, is just staggering and we keep seeing why it is all down to him, and what he has brought to Liverpool.

    The way they beat Chelsea on penalties this time was the same way they beat the Blues to lift the Carabao Cup a couple of months ago. Again, there were fine margins between victory and defeat, but to win it that way takes courage as well as belief in what you are about.

    Reds captain Jordan Henderson summed it up afterwards when he talked about their attitude and their determination - the way they stuck together, no matter what happened.

    That is how they beat Chelsea, and that is why they are going for success on so many fronts.

    They are relentless in the way they play, and relentless in the way they keep going, playing twice a week every week all season.

    Klopp hasn't always picked his strongest team in the FA Cup before this year but with the squad he has now, he was finally equipped to challenge on every front - and they have certainly done that.

    You can talk about Klopp's signings and his tactics, but it is his approach and the standards he sets that are the key.

    There is no doubt he gets what his club is about and what it means to the city, so he has this amazing rapport with the fans - they love him, and rightly so - and his players too. You can tell they feel the same from the way they battle for every ball, right until the end.

    Liverpool have already played in every game possible this season - 60 so far, with three to go.

    It's a quick turnaround now before they face Southampton in the Premier League on Tuesday, which will be a big test because it looks like they have picked up some injuries along the way. Fabinho was already out, Mohamed Salah went off early at Wembley, Virgil van Dijk did not come out for extra time and Andy Robertson also came off before the end.

    But they beat Chelsea without some of those players, and they will believe they can beat Saints too.

    Manchester City have got the edge in the title race and winning that one is out of Liverpool's hands now, but we know they will fight right to the end. They have pushed each other to ridiculous heights in the past few years, and that won't stop now.

    If Liverpool can't win the Premier League, what Klopp will want is for his side to make sure City have to go and win it, and that they don't just hand it to them at St Mary's. He will be desperate to take City to the final day of the season, and be in with a chance until then.

    Then comes the Champions League final in Paris, and a fitting way for their brilliant season to end.

    Whatever happens in the Premier League, for Liverpool to win three trophies this season would be phenomenal. We know how good Real Madrid are and how they also always seem to find a way to win, but I would not put it past Liverpool to beat them, because of who and what they are - and the mentality of their manager.

    Alan Shearer was speaking to BBC Sport's Chris Bevan.

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : Zelensky évoque une situation “très difficile” dans le Donbass

    La Russie aurait perdu un tiers de ses forces armées terrestres déployées au début de l’invasion en Ukraine

    La Russie aurait perdu environ un tiers de ses forces armées terrestres qui avaient été initialement déployées au début de l’invasion ukrainienne, en février, indique les renseignements britanniques, selon une information de CNBC publiée le samedi 15 mai. Le ministère britannique de la Défense a déclaré samedi que, dans les conditions actuelles, « il est peu probable que la Russie accélère considérablement son rythme de progression au cours des 30 prochains jours », rapporte CNBC.

    Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine – 15 May 2022

    Find out more about the UK government’s response: https://t.co/VBPIqyrgA5

    🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/n6dBVZHAos

    — Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) May 15, 2022

     

    L’OTAN et Zelensky saluent la victoire de l’Ukraine à l’Eurovision

    Le secrétaire général délégué de l’Otan, Mircea Geoana a jugé, dimanche 15 avril, que la victoire de l’Ukraine au concours de l’Eurovision montre « l’immense soutien du public, dans toute l’Europe » pour le pays attaqué par la Russie. « Bien sûr, la chanson était magnifique, elle est magnifique », a-t-il ajouté, selon Le Monde. De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a déclaré être « sûr que le chœur victorieux dans la bataille contre l’ennemi n’est pas loin », promettant d’organiser « un jour » l’Eurovision dans une Marioupol « libre, pacifique et reconstruite ».

    La Finlande va officialiser aujourd’hui sa candidature à l’Otan

    La Findlande doit officialiser sa candidature à l’Otan ce dimanche 15 mai, alors qu’une réunion décisive du parti au pouvoir en Suède a lieu, en vue d’une probable demande d’adhésion commune des deux pays, indique Le Figaro. «Nous espérons pouvoir envoyer nos candidatures cette semaine, ensemble avec la Suède. Ils ont leur propre processus mais j’espère que nous prendrons les décisions au même moment», a déclaré samedi 14 ai la première ministre finlandaise Sanna Marin. Le président finlandais Sauli Niinistö et Sanna Marin doivent annoncé la décision d’Helsinki, à l’occasion d’une conférence de presse qui se déroulera à 13h.

    Zelensky évoque une situation « très difficile” dans le Donbass

    « La situation dans le Donbass reste très difficile. Les troupes russes tentent d’y obtenir au moins une victoire », a déclaré samedi 14 mai le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, selon BFMTV. Et d’ajouter : « Petit à petit, nous forçons les occupants à quitter nos terres ». Selon l’Institut américain d’étude de la guerre (ISW), Vladimir Poutine souhaiterait « annexer le sud et l’est de l’Ukraine à la Fédération de Russie dans les prochains mois ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    BBC

    SANS TITRE

    In a strange corner of our solar system live two alien blobs.

    With sprawling, amorphous bodies the size of continents, these oddities are thought to spend their time lying in wait for their food to rain down upon them – then simply absorbing it.

    But their natural habitat is, if anything, even more unusual than their diet. It could be described as "rocky" – all around, there are exotic minerals in unknown shades and forms. Otherwise it's fairly barren, except for a glittering sea in the far distance – one so large, it holds as much water as all of Earth's oceans put together

    Every day the "weather" is the same: a balmy 1827C (3321F), with some areas of high pressure – equivalent to around 1.3 million times the amount at the Earth's surface. In this crushing environment, atoms become warped and even the most familiar materials start to behave in eccentric ways – rock is flexible like plastic, while oxygen acts like a metal.  

    But this blistering wonderland is no extra-terrestrial planet – and the blobs aren't strictly wildlife. It is, in fact, the Earth itself – just very, very deep underground.

    In particular, the setting in question is the lower mantle – the layer of rock that sits just above Earth's centre, the core. This mostly-solid mass is another world, a place that's swirled and flecked with a kaleidoscope of crystals, from diamonds – there are around a quadrillion tonnes of them in the mantle in total – to minerals so elusive, they don't exist on the surface.

    Indeed, the most abundant rocks in this layer, bridgmanite and davemaoite, are largely mysterious to scientists. They need the ultra-high pressures unique to the interior of the planet to develop, and break up if they're brought into our own realm – the geological equivalents of the outlandish deep-sea fish that melt when they're trawled up from the bottom of the sea.

    These elusive minerals can only be seen in their natural form when they become trapped inside diamonds brought to the surface. Even then, what these crystals would actually look like deep inside the Earth is impossible to predict, because their physical properties are so altered by the pressures they usually exist under.

    Meanwhile the distant "ocean" doesn't contain a drop of liquid. Instead it's made from water trapped within the mineral olivine, which makes up more than 50% of the upper mantle. At deeper levels, it transforms into indigo-blue ringwoodite crystals.  

    "At these depths, the chemistry changes totally," says Vedran Lekić, an associate professor of geology at the University of Maryland in the US. "For all we know there are some minerals that would become more transparent," he says.

    However, it's the deep-Earth "blobs" that are currently gripping geologists around the globe.

    Hawaii's volcanoes are unusual, because they're in the middle of a tectonic plate (Credit: Alamy)

    The structures are thousands of kilometres wide and occupy 6% of the volume of the entire planet. Estimates of their heights vary, but one – found under Africa and known affectionately as "Tuzo" – is thought to be up to 800km (497 miles) high, equivalent to around 90 Everests stacked on top of each other. The second – "Jason", below the Pacific – might extend 1,800km (1,118 miles) upwards, translating to around 203 Everests. Their misshapen forms are moulded around the Earth's core like two amoebas clinging to a speck of dust.

    "These features are very large, very prominent in tomography [a kind of imaging]," says Bernhard Steinberger, a geodynamics researcher at the University of Oslo in Norway. And though these titanic shapes are almost certainly there, almost everything else about them remains uncertain – including how they formed, what they're made of, and how they might be affecting our planet.

    Crucially, understanding the blobs could help to unravel some of geology's most enduring mysteries, such as how the Earth formed, the ultimate fate of the "ghost" planet Theia, and the inexplicable presence of volcanoes in certain locations around the globe. They may even shed light on the ways the Earth is likely to change over the coming millennia.

    A tricky problem

    In 1970, the Soviet Union embarked on what was arguably one of the most ambitious exploration projects in human history – they attempted to drill as far as possible into the Earth's crust. This solid layer of rock, which sits above the mostly solid mantle and, eventually, the Earth's partially molten core, is the only part of the planet that has ever been seen by human eyes. No one knew what would happen if they tried to get through it.

    By August 1994, the Kola Superdeep Borehole, set amidst a bleak expanse of Arctic tundra in northeastern Russia, had reached staggering depths – stretching some around 12,260m (40,230ft) underground. But then the drill got stuck.

    When they started, the team running the project made predictions about what they expected to find – specifically that the Earth would get one degree warmer for every 100m (328 ft) that they travelled towards its centre. But it soon become clear that this was not the case – in the mid-1980s, when they reached 10km (6.2 miles), it was already 180C (356F), nearly double that expected.

    In these extreme conditions, the granite eventually ceased to be drillable – it was behaving more like plastic than rock. The experiment was halted, and no one has managed to pass the crust's threshold to this day. The only remaining hint of the Kola borehole's existence is a rusty metal cap embedded in the ground.

    "We really know much less about the Earth's mantle than about outer space where we can look with telescopes, because everything we know is very, very indirect," says Steinberger.

    So, how do you study an environment that you can't view or access, where the chemical properties of even the most ordinary materials become distorted beyond all recognition?

    As it happens, there is another way.

    Seismology involves studying the waves of energy produced by the sudden movement of the ground during massive events such as earthquakes. These include so-called "surface waves", which are superficial, and "body waves", which travel through the interior of the Earth.

    To pick them up, scientists use instruments on the opposite side of the world to the earthquakes they're detecting, and examine whatever has managed to wiggle its way through. By analysing the different wave patterns that result, they can start to piece together what might be going on hundreds of kilometres underfoot.

    It's these features that allowed the Danish geophysicist Inge Lehmann to make a major discovery in 1936. Seven years earlier, a large earthquake in New Zealand had led to a surprising seismic result: one type of body wave, which can travel through any material, had made it through the Earth – though they had been "bent" by some obstacle along the way. Meanwhile, another kind, known to be unable to traverse liquids, had not been able to pass. This overturned the long-standing belief that the core is entirely solid, and led to the modern theory there is a solid inner enveloped in a liquid outer layer – a sort of reverse coconut, if you will.

    A mystery from the deep

    Eventually the method was refined, meaning it was possible to not only peer beneath the Earth's surface – but to visualise its hidden depths in three dimensions. "We use the same kinds of techniques as in computer assisted tomography, CAT scans [a kind of medical imaging involving X-ray images]. In fact, we do tomography of the inside of the Earth," explains Lekić, of those in his field.

    Almost immediately, this led to the discovery of the Earth blobs.

    Many of the most abundant materials found deep inside the earth have rarely been seen at the surface (Credit: Wikimedia Commons/Ringwoodit)

    Though the mantle was previously thought of as a homogenous layer, geologists detected two colossal regions inside it, one that straddles Africa and one below the Pacific Ocean, where earthquake waves encounter resistance and slow down. Just as with the Earth's core, these areas are clearly different from the rest of the mantle – in fact, they represent some of the largest features on the planet.  

    These are the large low-shear-velocity provinces, or LLSVPs. It's tricky to find any familiar analogue for their peculiar forms – they could be described as unusually bulbous mountains or mounds, though Lekić wouldn't use those words himself. "They're bigger than continents," he explains.

    Intriguingly, the structures seem to have a closer resemblance to colossal piles of sand – one study found that they had sharp slopes in places, as well as shallow ones and even a few overhangs. Amidst the debate about their appearance, the features have come to be known as blobs. 

    But the LLSVPS' puzzling appearance is nothing compared to the confusion surrounding how they formed – or even what they're made of. 

    "So there is 100% certainty that these two regions are, on average, slower [in terms of how quickly earthquake waves move through them] than the surrounding region. That is not up for debate," says Lekić. "It's like climate change. It's an observation, not a theory. The problem is that our ability to see in that region is blurry."

    So, though scientists know that there's something going on there, they're yet to discover exactly what they're looking at.

    A clue has emerged from another long-standing source of bafflement – if the LLSVPs are made from the same stuff as the rest of the Earth's mantle, they're breaking a fundamental law of physics. That's because the blobs seem to be simultaneously hotter than the surrounding rock, and more dense.

    Just like a stubborn jar lid that has been run under a hot tap to release it, materials tend to expand when they're heated up, making them less dense. This is hard to reconcile if the blobs are made from plain old silicates like the rest of the mantle, the dominant mineral found in granite and sandstone.

    As a result, it's thought that the blobs must have a different chemical makeup to the surrounding rock – perhaps they're comprised of minerals that are unusually rich in something heavy, like iron or nickel. "But there are different ideas of how this comes about," says Steinberger. And this is where it gets interesting.

    Most volcanoes form where two tectonic plates meet – but there is also another kind (Credit: Alamy)

    The earliest idea is that the blobs are truly ancient, dating back billions of years to the primordial Earth, when our planet was still forming and its mantle – which is now made of solid rock – was an ocean of molten magma. As the minerals in this layer began to harden and crystalise, some regions held onto impurities that had been mixed in when it was still a liquid. These have remained in place for all this time, and today they form the strange LLSVPS. 

    Back in 2014, Steinberger calculated – together with an international team of geologists – that this kind of blob could easily last three billion years without moving, even though the Earth's mantle is always swirling around gently, as hotter parts rise and cooler ones descend.

    "And one reason for them not deforming much could be that they're very rigid," says Steinberger.

    Another possibility is that the blobs were formed by tectonic processes. As children learn in school, the Earth's crust is cracked into tectonic plates, which are constantly moving around and slipping underneath – as well as over the top of – one another.

    Some geologists believe the LLSVPs may be made from these broken-off pieces of crust, which sink to the bottom of the mantle and form lumpy structures that have a different chemical make-up to the surrounding rock.

    In fact, research suggests that if you add up the total amount of crust that has ever melted back into the deep Earth, it amounts to 7-53% of the volume of the planet – more than enough to account for the size of the blobs. "The crust is being stripped off and added to those piles," says Steinberger.

    In this scenario, the LLSVPs are composed of the mostly basalt rock that has drifted down from heavy oceanic plates that were pulled under. But even sedimentary rocks that were once burrowed into by ancient fish, or that contain the remains of long-vanished ocean creatures like plesiosaurs, could eventually end up near the centre of the Earth this way – though they make up a tiny proportion of the Earth's crust. Essentially, the blobs are a geological graveyard.

    If the volcanoes in the Hawaiian archipelago are created by mantle plumes, lava from this region may provide insights into the composition of the deep earth (Credit: Alamy)

    A third proposition is that long after the Earth formed, iron somehow seeped out of the Earth's core and ended up in the mantle. This was incorporated into the rock in some areas, leading to the development of the strange blobs. However, Steinberger says this idea is not particularly popular – there's currently no clear reason why this would happen.

    Then last year, a team of scientists from Arizona State University had a bold thought: what if the blobs were aliens – of a sort – after all?

    It's a little-known fact that there are actually three celestial bodies in our little patch of the Solar System – the Earth, the Moon, and Theia. Today, the latter is little more than a ghost, after smashing into our planet 4.5 billion years ago. For decades, it was thought that when this small Mars-sized planet collided with the infant Earth, the resulting debris – mostly from the other planet itself – coalesced to form the Moon.

    But there are problems with this idea, such as the fact that the Earth and the Moon share similar chemical signatures – as though they were created out of the same material.

    Instead, the researchers have suggested an alternative. After slamming into the early Earth, Theia became mixed up with its inner contents, forming part of the mantle. Meanwhile, the Moon formed not from the extra-terrestrial planet itself, but the shards of the earth that were blasted out.

    The twist is that Theia didn't mix into the Earth in its entirety. Most of it was so dense that it wasn't affected by the currents within the mantle – in fact, the foreign planet exists as lumps inside the earth to this day. It's possible that these are the LLSVPs, and there are fragments of an alien world lurking deep beneath our feet.  

    A hidden influence

    Whatever they're made of, there's a growing consensus that the Earth's strange blobs, as distant as they seem, are affecting life at the surface in tangible ways.

    For a start, they may be influencing how volcanoes are distributed.

    No one has ever managed to venture beyond the Earth's crust (Credit: Wikimedia Commons/ Rakot13)

    Most of the world's most famous geological flashpoints – such as the Ring of Fire, a 25,000-mile-long (40,233 km) chain of volcanoes circling the Pacific Ocean – are found above the places where tectonic plates meet and jostle for space. But oddly, some highly active areas don't follow this pattern. The Hawaiian Islands, in the North Pacific Ocean, are home to six active volcanoes, as well as extensive lava fields and some places where magma bubbles up almost continuously. This is despite the fact that they sit safely in the middle of the Pacific Plate, thousands of miles from any others.

    One explanation is so-called "mantle plumes", theoretical hotspots in the Earth's lower mantle where rock is that's hotter than its surroundings rises up, forming tree-like networks of vertical channels all the way to the crust. They begin in the layer directly around the core, the interior of which can reach the same temperature as the surface of the Sun.

    "Basically, they form because the core is relatively hot compared to the overlying mantle, so thermal instabilities develop" says Steinberger. He compares it to boiling a pan of water on the stove – it's never heated entirely evenly, so you get bubbles forming in some places and not others.

    Wherever these blistering zones seem to meet the surface of the Earth, you can usually find volcanoes.

    There is a catch, however. The concept of mantle plumes was first proposed as far back as the 1970s, and they remain almost as mysterious as the LLSVPs. "In recent years the evidence [for them being real] from seismic tomography has been getting stronger and stronger," says Steinberger. "So there's hardly anybody who has doubts about their existence. But then, of course, there's many things that are not so sure about them," he says.

    Today it's possible to make basic maps of mantle plumes using seismology. And back in 2008, geologists discovered something intriguing: they're almost all located at the edges of the Earth blobs.

    This has led to a chicken-and-egg – or rather, blob-and-volcanic hotspot – scenario. Are these regions more geologically active because the blobs are there already? Or are the blobs located where they are because the hotspot activity is somehow pushing them into these positions?

    For years, scientists believed that the moon was primarily made of the ex-planet Theia, which crashed into the Earth 4.5 billion years ago (Credit: Alamy)

    It might happen something like this. Ocean plates which sink into the Earth's depths eventually end up near the bottom of the mantle, where they form the blobs – oddly, at these depths they're more dense than the surrounding rock. These form a kind of insulating blanket above the core, preventing the super-hot regions in that give rise to mantle plumes from developing beneath them. So they form around the edges instead. In this way, you end up with mantle plumes 2,891 km (1,796 miles) above the borders of the blobs, in our own earthly realm. It looks like the LLSVPS are encouraging them to develop at particular locations.

    If this is the case, it suggests that these peculiar hidden structures are having a profound impact on our planet – effectively dictating where certain groupings of volcanoes occur, as well as the island chains that they create. The Hawaiian archipelago wouldn't exist without them – and neither would China's Hainan Island.

    And the LLSVPs may have an even wider remit. Scientists have long wondered why the Earth spins on its axis at the angle that it does – in other words, why is the North Pole in the Arctic, and not somewhere else? While many factors are thought to contribute to minor "wobbles" either way, including climate change, the earth's axis has remained broadly stable for billions of years.

    One intriguing observation is that the Earth blobs sit neatly on either side of the axis – hinting that either they migrated there because of the earth spinning, or they are influencing the way it does it.

    Exactly how the LLSVPs could be affecting the planet's inertia is hard to pin down, because their shapes are so irregular and uncertain. But Lekić has made a map that shows the consensus view of where they're located. "What you see is the Pacific one ends up being kind of elongated east-west, and the Africa one ends up being kind of elongated north-south," he says.

    Lekić compares the way the blobs could be affecting the Earth's axis to spinning a book – it's much easier to do it flat than along the spine – having the weight distributed laterally makes the spin more stable. "In general, spinning bodies try to distribute the mass so that the mass is closest to the equator, as far away from the spinning axis as possible," he says. "And so for the earth, that is the LLSVPs. The component of their structure that would affect spin is perfectly aligned with the equator, which suggests that the Earth's rotation axis kind of has migrated to the point where essentially, you have these two kind of heavy things [either side]."

    So, though the deep-Earth blobs are still as baffling as ever, they're already set to reveal some of our planet's secrets – and possibly even some from a long-lost alien world. Perhaps one day we'll find an even better way to peer inside the Earth to see them.

    *The video of the LLSVPs has been reproduced with permission from Vedran Lekić. It was originally published in the 2016 paper Morphology of seismically slow lower-mantle structures by Sanne Cottaar and Vedran Lekić.

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    Zaria Gorvett is a senior journalist for BBC Future and tweets @ZariaGorvett

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    France24 - Monde

    Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

    Publié le : 29/04/2022 - 16:31

    La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

    Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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    BBC

    SANS TITRE

    Stop me if you've seen this one before: an unconventionally beautiful young brunette – who is only unconventionally beautiful in the sense that she does not resemble, say, Jennifer Lawrence – is underappreciated by her peers. She is shy and very smart and, crucially, extremely thin. She meets, and falls messily and nonlinearly in love with, a man who is so traditionally good-looking that he's frequently mistaken for an idiot. Happily, his perfect looks conceal not only a good brain, but a kind heart, so that even when he does things that are painful for the pretty, clever brunette, such as giving his affections to another woman, we still fundamentally believe he is an alright sort of guy. There are circumstances that prevent them from being an actual couple, and those circumstances make their assignations hotter; they have frequent sex in secret, and the sex is immediately, transcendently brilliant, to the point that when they sleep with other people it feels as if the machinery of their bodies is malfunctioning. There is a delicious note of melodrama in their coupling, played in the pleasurably agonising key of a sad song. Things end ambiguously, up in the air.

    More like this: - The murders that shook US Mormons - A shocking tale of US police corruption - Who is the greatest First Lady?

    I am talking, of course, about the new television series based on Sally Rooney's novel Conversations with Friends; although if you are fan of literary adaptations (or, perhaps, simply a person with a fondness for abundant, well-choreographed sex scenes), it will probably not have escaped your notice that I am also describing the events of the 2020 adaptation of Rooney's Normal People. Stripped of the author's crisp, forensic prose, her plots are pleasurable precisely because they deliver this specific brand of intellectual and romantic wish fulfilment, an additional sly undertone of commentary on class helping to shore up the impression of an Austen love affair playing out in a hip millennial milieu.

    In Conversations with Friends, Frances (Alison Oliver), the aforementioned brunette, is a poet, and she performs with her ex-girlfriend and current best friend Bobbi (Sasha Lane), a talented networker and party girl. When an older, more successful writer named Melissa (Jemima Kirke) corners them after a reading, it is glamorous, bohemian Bobbi she is immediately besotted with. This makes room for Nick (Joe Alwyn), Melissa's handsome actor husband, to begin showing an interest in the timorous Frances, and the two begin a love affair. "I don't want to be a homewrecker," Frances insists – but then hasn't she just shown up at a married man's home when she knows his wife is out of town?

    Platform: BBC Three/ Hulu/ RTÉ One

    Number of episodes: Twelve

    Based on:  Conversations with Friends (2017) by Sally Rooney

    Starring: Alison Oliver Sasha Lane Joe Alwyn Jemima Kirke

    Start date: 15 May

    What Frances does or does not want is the central mystery of both this series and its source material, and her indecisiveness comes across as a realistic side-effect of her young age. Like many men in their 30s who believe that 20-year-old women understand them better than their wives, what Nick adores about Frances is how impressive and adult he seems reflected in her eyes – both the novel and the show are smart enough to subtly imply the possibility that Nick has honed in on the less confident friend for reasons other than her intellect and charm. "He's actually very passive," Frances informs Bobbi, who shrewdly suggests that Nick's passivity might be a smokescreen that allows him to shirk blame. Conversations with Friends is unafraid to move at a snail's pace, the same slowness and attention to intimate, tender detail that characterised Normal People proving equally as rewarding here; the difference is that we are not watching the unfolding of cerebral puppy love, but of a tale as old as time. The first time they sleep together, Nick tells Frances afterwards: "I can't believe we did that," and when Frances shoots back "yes, you can," Oliver plays the line with a surprising note of melancholy, as if rather than being flirtatious or funny she is pointing out the terrible cliché of the scene.

    Rooney's dialogue, which sometimes has a tendency to make her characters sound like brainy, argumentative variations on the author, appears sparingly, and the cast – as in Normal People – do a fine job of inflecting it with genuine emotion. When I read the novel, I confess that I found Bobbi's smug and verbose rant about the "transhistorical concept of romantic love" merely irritating; here, her rejection of the very concept of monogamy is tied in more explicitly to her distress over her parents' ongoing divorce. "You two are such grown-ups," she says flatteringly to Nick and Melissa at one point, the implication being that she and Frances aren't.

    On screen, minus the constant clever barbs, the two girls show their youth more obviously than they do in Rooney's novel, and that obvious youth breeds pathos. In a scene where Frances slips Nick's overcoat over her bare skin and appraises herself in the bedroom mirror, it is unclear whether she's doing so in order to feel closer to her married lover, or because she's trying on adulthood for size. If Normal People was about two individuals who should have been together, failing to achieve the right level of synchronicity, developing "like two little plants sharing the same plot of soil, growing around one another", Conversations with Friends is about lovers who refuse to give each other up, even when they ought to – it is about growth, too, but also about the wilful stunting of it.

    ★★★★☆

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    France24 - World

    EU's Sefcovic 'appeals to UK to return to negotiations' over N. Ireland Protocol

    Issued on: 13/05/2022 - 17:41

    Catherine NICHOLSON Follow

    As the British government indicates it is preparing to deviate from the Northern Ireland Protocol – a key part of the Brexit deal – the European Commissioner overseeing EU-UK relations tells FRANCE 24 he is "appealing to the UK government to come back to the negotiating table". Maros Sefcovic spoke to our Europe editor Catherine Nicholson.

    Sefcovic rejects a suggestion from the UK that the EU side is not showing enough flexibility over the Northern Ireland Protocol: "I totally don't accept that statement because we have been the forthcoming party and we have been bringing solutions to the table for more than a year (...) Unfortunately until today we did not get the proper access to the data and the forthcoming attitude from the UK where they would meet us halfway."

    When asked about a possible EU-UK trade war if Boris Johnson's government does indeed go ahead with scrapping parts of the Protocol, the EU Commission Vice-President replies: "We've been avoiding this term – it's not us who put it on the table. In these difficult times of war in Ukraine, of a difficult economic situation in all our EU countries, it's our duty to find solutions that prevent even thinking about the possibility of a trade war. So let's wait to see what the UK government proposes and then we'll discuss with member states and the Parliament how to proceed in this new situation."

    Produced by Georgina Robertson, Isabelle Romero, Sophie Samaille and Perrine Desplats

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    Valeurs Actuelles

    États-Unis : à Buffalo, une fusillade à caractère raciste fait au moins 10 morts

    Dans un supermarché de Buffalo, dans l’État de New-York, un homme lourdement armé a ouvert le feu, samedi 14 mai, tuant au moins dix personnes et faisant trois blessés, relate Le Monde. L’assaillant a rapidement été arrêté par la police. Onze Afro-Américains ont été touchés par les coups de feu. Le procureur local du comté, John Flynn, a annoncé que le suspect serait inculpé de meurtre avec préméditation, avant que le FBI n’ouvre une enquête pour crime « à motivation raciale ». « Nous enquêtons sur cet incident comme étant à la fois un crime motivé par la haine et une affaire d’extrémisme violent à motivation raciale », a déclaré Stephen Belongia, agent spécial du FBI à Buffalo, lors d’une conférence de presse.

    Arme d’assaut et gilet pare-balles

    L’auteur de la tuerie est un jeune homme de 18 ans, dont l’identité n’a pas encore été dévoilée. Il aurait voyagé depuis un autre comté de l’État de New-York, équipé d’une arme d’assaut, d’un gilet pare-balles, d’une tenue de type militaire, d’un casque et d’une caméra pour diffuser son crime en direct sur Internet. Joseph Gramaglia, le chef de la police de Buffalo, a expliqué que le tueur présumé a d’abord tiré sur quatre personnes – tuant trois d’entre elles – sur le parking du supermarché de l’enseigne Tops.

    Puis l’homme est entré dans le commerce, dans lequel un agent de sécurité – un ancien policier à la retraite – a tiré sur l’assaillant qui, protégé par son gilet pare-balles, n’a pas été blessé et a abattu ce garde, relate Le Monde. En milieu d’après-midi, lorsque les forces de l’ordre sont arrivés sur place, l’homme a alors dirigé son arme contre lui au niveau du cou, avant de finalement se rendre à la police, a indiqué le commissaire Joseph Gramaglia.

    Crime raciste

    « C’était clairement un crime de haine raciste », a estimé le shérif du comté d’Érié, John Garcia, au cours d’une conférence de presse. Le supermarché en question se trouve dans un quartier peuplé en majorité par des Afro-Américains. Des médias américains ont également évoqué un « manifeste » de 180 pages, faisant référence à la thèse du « grand remplacement ». De son côté, le président américain, Joe Biden, a dénoncé samedi soir une « fusillade abominable », selon sa porte-parole, Karine Jean-Pierre, rapporte Le Monde.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

    Un jour avec

    D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

    Aurélien Soucheyre

    Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

    L’art de l’injure

    Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

    « Jaurès, l’honnête homme »

    Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

    Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

    Vieux papiers et jargon taafien

    Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

    Histoireassemblée nationale
    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : la Turquie prête à discuter avec la Suède et la Finlande

    Rien sauf la victoire totale, pour le maire de Kiev

    Interrogé par LCI, Vitali Klitschko s’est montré une nouvelle fois très déterminé quant à l’issue de la guerre : « Cette guerre sera terminée uniquement quand l’armée russe aura quitté chaque centimètre de l’Ukraine », a-t-il déclaré, évoquant au passage l’importance de l’aide des alliés occidentaux de la Russie.

    La Slovaquie favorable à l’élargissement de l’OTAN, la Turquie inquiète

    La Slovaquie a soutenu le projet d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, samedi 14 mai. Ivan Korčok, le ministre des Affaires étrangères du pays présent à Berlin pour une réunion de l’organisation nord-atlantique , a déclaré qu’il était convaincu que les 30 États membres de l’alliance les accueilleraient. Il a répété que la Slovaquie était « absolument prête » à soutenir l’admission des deux nations.

    En revanche, la Turquie est extrêmement réservée à ce sujet. « La grande majorité du peuple turc est contre l’adhésion de ces pays qui soutiennent l’organisation terroriste PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et ils nous demandent de bloquer cette adhésion », a expliqué le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu. Il a tout de même signalé que la Turquie était prête à discuter avec la Suède et la Finlande.

    Du côté russe, l’adhésion de ces deux pays voisins à l’Otan semble déjà être une ligne rouge. Un tel événement viendrait étayer la méfiance russe à l’égard de l’Otan.

    Le parti de la Première ministre finlandaise se prononce en faveur d’une adhésion à l’Otan

    Le parti social-démocrate de la Première ministre finlandaise Sanna Marin a annoncé ce samedi 14 mai son soutien à une très large majorité à une candidature du pays nordique à l’Otan, indique BFMTV. Sur les 60 membres de la direction du parti, 53 ont voté pour, 5 contre et 2 se sont abstenus, d’après le résultat du vote annoncé lors d’une conférence de presse à Helsinki. La candidature de la Finlande doit être officialisée ce dimanche par l’exécutif.

    Les troupes russes se sont retirées de Kharkiv, selon le maire de la ville

    Le maire de Kharkiv, Ihor Terekhov, a annoncé à la BBC que la situation est « calme à Kharkiv et les habitants reviennent progressivement dans la ville ». « Grâce aux efforts de la défense territoriale de Kharkiv et des forces armées ukrainiennes, les Russes se sont retirés loin de la ville, en direction de la frontière russe », a précisé l’élu, selon Le Monde.

    Des centaines de corps de soldats russes évacués dans des trains réfrigérés

    Sur Twitter, l’agence de presse Reuters, évoque « des centaines » de corps de soldats russes amenés dans une gare de triage, proche de Kiev, et empilés dans un train réfrigéré, en attendant d’être renvoyés dans leurs familles. « La plupart d’entre eux ont été amenés de la région de Kiev, il y en a de la région de Tchernihiv et de certaines autres régions également », a déclaré à Reuters Volodymyr Lyamzin, le chef de la liaison civilo-militaire, selon Le Parisien.

    In a sign of the price Vladimir Putin may be paying for his invasion of Ukraine, servicemen near Kyiv have been loading hundreds of bodies of Russian soldiers into refrigerated rail cars to send them to their families https://t.co/uwHJxFFRoP pic.twitter.com/wHen94gcoC

    — Reuters (@Reuters) May 14, 2022

     

    Sergueï Lavrov estime que l’Union Européenne « perd son indépendance » face au « diktat de Washington »

    Le ministre russe des Affaires étrangères a critiqué l’alliance entre l’UE et les Etats-Unis, qui soutiennent l’Ukraine face à la Russie. Sergueï Lavrov a affirmé que « l’UE perd son indépendance » face au « diktat de Washington », lors d’une conférence de presse ce samedi 14 mai, indique BFMTV.

    Des proches des combattants d’Azovstal, à Marioupol, appellent à l’aide le président chinois`

    Des proches de combattants ukrainiens piégés dans l’aciérie d’Azovstal, à Marioupol, ont lancé ce samedi 14 mai, un appel à l’aide au président chinois Xi Jinping, indique BFMTV. Ils demandent au chef d’État chinois d’aider à l’évacuation des soldats. « Il y a dans le monde une personne à laquelle Poutine aurait du mal à dire non. Nous sommes confiants que la Chine, forte et noble, peut prendre des décisions difficiles pour une bonne cause », a lancé, lors d’une conférence de presse à Kiev, Natalia Zarytska, l’épouse d’un combattant.

    Vladimir Poutine juge que la fin de la neutralité de la Finlande serait « une erreur »

    Le président russe Vladimir Poutine a estimé que la fin de la neutralité militaire de la Finlande serait une « erreur », lors d’un entretien téléphonique avec son homologue finlandais Sauli Niinistö, d’après un communiqué du Kremlin, relate Le Figaro. Selon le communiqué, cette décision est prise alors qu’il n’y a « aucune menace à la sécurité de la Finlande ». Helsinki devrait annoncer sa candidature pour l’adhésion à l’Otan ce dimanche.

    Le G7 « ne reconnaîtra jamais les frontières » que la Russie tente d’imposer en Ukraine

    Selon BFMTV, le G7 vient de s’engager à ne « jamais reconnaître les frontières » que la Russie tente d’imposer à l’Ukraine. Le sommet international a également appelé la Biélorussie à « cesser de faciliter » l’invasion russe en Ukraine.

    Le recteur de l’Université de Marioupol évoque des scènes de guerre « les plus terrifiantes depuis cent ans »

    Interrogé par BFMTV, le recteur de l’Université de Marioupol a estimé que les exactions de « Boutcha, Borodyanka apparaîtront hélas comme des scènes de guerre légères par rapport à ce qu’il s’est passé à Marioupol ». « Je n’ose imaginer le nombre de corps éparpillés dans ces sous-sols complètement détruits », a-t-il ajouté. Selon lui, « le nombre exact des victimes sera terrible ». « Ce sera peut-être les images les plus terrifiantes depuis cent ans », a-t-il insisté au micro de la chaîne d’information continue.

    La Russie a cessé de fournir de l’électricité à la Finlande

    Les exportations d’électricité de Russie en direction de la Finlande ont cessé durant le nuit de vendredi à samedi 14 mai, après une annonce d’un fournisseur russe rapporté par un responsable de l’opérateur du réseau électrique finlandais, indique BFMTV.

    Une région séparatiste de Géorgie va organiser un référendum sur son intégration à la Russie

    Vendredi 13 mai, les autorités de la région séparatiste géorgienne prorusse d’Ossétie du Sud ont annoncé l’organisation d’un référendum sur l’intégration à la Russie, prévu pour le 17 juillet, indique Le Monde. Le « président » Anatoli Bibilov « a signé un décret sur la tenue d’un référendum dans la république d’Ossétie du Sud », ont déclaré ses services dans un communiqué, évoquant « l’aspiration historique » des habitants de cette région à rejoindre la Russie. 

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    SANS TITRE

    When The Wray opened in Washington, DC’s fashionable Foggy Bottom neighbourhood in May 2021, it was one of the buzziest real-estate projects of the year. Not only did the eight-storey apartment complex have bold Art Deco designs in its grand lobby, but also a rooftop terrace overlooking the DC skyline with fire pits and grills as well as a penthouse clubroom with a lounge and private meeting space. 

    For residents of the neighbourhood, it was quite a surprise to see this World War Two-era building transformed into 158 luxury apartments. It was, after all, filled just two years earlier with foreign-policy makers dissecting diplomatic cables at offices run by the US State Department.

    The Wray is just one of several work buildings in the Washington DC area that have been adapted into residential space. According to a recent report from rental listings site RentCafe, the US capital has converted more offices to housing since the start of the pandemic than anywhere else in the nation, with 1,091 new units. Neighbouring city Alexandria, Virginia, meanwhile, is right behind with 955 new units. 

    A decade ago, factories and hotels were the prime targets for adaptive reuse. Now, former offices comprise 41% of all US apartments converted during the past two years, according to RentCafe. They are also the most popular building type for future adaptive reuse projects, creating one-quarter of the 52,700 residential units expected to become available in the US in 2022 (a figure that’s up from 6,960 in 2012).

    Remote-work and hybrid schemes have led companies to reduce the footprint of their offices, lowering demand and increasing supply. Meanwhile, the heated housing market has left developers eager to transform ageing assets into prime residential real estate.

    This adaptive reuse has the potential to revitalise central business districts (CBDs), which have been devastated by the pandemic, as well as upend outdated assumptions about how to design cities. Yet the roadblocks – such as tax codes and zoning restrictions – are many, meaning it won’t always be an easy transition. Just as adapting homes into offices required major changes, so, too, will turning offices into homes.

    At The Wray in Washington, DC, the eight-storey apartment complex has a penthouse club with a lounge and bar (Credit: Kip Dawkins)

    North America’s dying downtowns

    The trend of turning ageing offices into residential buildings isn’t just happening in the US. For instance, the Greater Paris Investment Agency launched a design competition for office-to-housing conversions.

    Yet, the need for such conversions is greatest in North America. In Asia, remote work hasn’t taken off to the same extent as in the West, leaving less office stock available for adaptive reuse. In Europe or Latin America, business districts were typically built outside historic centres, shielding the mixed-use downtown core from the biggest effects of changing workplace trends (even if Canary Wharf is empty, for example, central London still buzzes with life). On the contrary, North America has high concentrations of office buildings – many of which have outdated infrastructure and technology – located at the very heart of its cities.

    Tracy Hadden Loh, a fellow at the Washington-based Brookings Institution, who researches commercial real-estate trends, says that if you look at the top 10 office markets in the US, you’ll find about 90% office space in the CBD.. “There’s basically nothing else there,” she explains. “So, when office workers started working from home, these CBDs emptied like a mining town out West after the gold ran dry.”

    Office occupancy was trending downwards in many markets long before the pandemic, as employers abandoned aging buildings constructed during a building boom in the 1980s and began to consume fewer square feet per worker. Cities have known this posed a threat to their downtowns for a while.

    “This trend [of office to residential conversions] really started to pick up in 2019, and it gained acceptance right about the time of the pandemic,” says Doug Ressler, manager of business intelligence at Yardi Matrix, the real-estate data company that put together the RentCafe report. “Most conversions are happening in urban core areas where the housing demand is greatest and the ability to convert is, too.”

    The exterior of the Franklin Tower in Philadelphia's Logan Square neighbourhood (Credit: Robert Deitchler/Gensler)

    In Calgary, bad offices make good residences

    There is, perhaps, no city in the world that has taken on the challenge of converting outdated office stock into residential units as aggressively as Calgary in Canada.

    “Calgary was, kind of in a bad way, ahead of the trend,” explains Steven Paynter, principal in the Toronto office of architectural design firm Gensler. The company worked with Calgary’s economic development group in summer 2020 to develop a plan to combat an office vacancy rate hovering around 32% – double that of Detroit’s when it declared bankruptcy in 2013. 

    “The pandemic was the line in the sand when they realised they weren’t going to bounce back unless they did something pretty invasive and forward-thinking,” says Paynter, noting that the city “had about six million square feet of office they wanted to take out of the market, and about 12 million square feet of total vacancy”.

    Gensler worked with Calgary to develop a scorecard for converting offices to residential dwellings, looking at things like location (was it central and highly accessible?) and shape (narrow buildings with shorter core to window depths are easier to convert). Using these metrics, it found that about 35% of the buildings were top candidates for financially viable conversions.

    Calgary had a target of 50%. To achieve that, it created a cash incentive of CAD$75 ($58; £47) per square foot (up to a maximum of CAD$10m per property to make the economics easier for developers. It also took away the red tape on rezoning, cutting about 18 months off the lifecycle of projects from start to finish, according to Paynter. The result: new projects in development are expected to increase Calgary’s downtown population by about 24%. 

    It really is an opportunity to create a more modern city within the existing fabric of a downtown,” says Paynter. Gensler is now using the method developed in Calgary to score several US cities as well as to work with individual developers in major Chinese markets.

    Many office-to-apartment conversions have luxury amenities, like rooftop decks with views, like at The Franklin Tower (Credit: Robert Deitchler/Gensler)

    The effects of repopulating a CBD

    Changes like the one underway in Calgary will be necessary to breathe new life into downtown sectors that have lain barren since the onset of the pandemic. A report from the Mastercard Economics Institute, the research division of the credit-card company, showed spending in small- and medium-sized businesses in CBDs – including coffee shops, dry-cleaners and corner stores – was down 33% in 2021 compared to 2019 levels, while similar retailers in residential areas saw an 8% increase.

    The pandemic has made it abundantly clear that variety within a CBD is a key determinant of its resilience. “It’s like an investment portfolio,” says Loh. “Central business districts need to diversify, in order to reduce their risk exposure to the future of work trends.”

    Adding more housing downtown can also help revive struggling public transit systems, which in almost all North American cities “are over-engineered to serve suburban to downtown work trips for white-collar workers”, says Loh, noting that remote and hybrid work have left buses and trains empty.

    Though most office-to-residential conversions have been for higher-end units (often due to the large cost involved in making projects viable), there has been a push to use this opportunity to create more affordable housing. The Mayer Building, for example, is an Art Deco landmark in downtown Los Angeles that’s currently being converted into affordable housing with 79 income-restricted apartments.

    “The people who need affordable housing are also the people who, for opportunity reasons, need to be in highly accessible locations that are well-served by transit,” says Loh. “So, there is a strong equity and location-efficiency argument for looking at affordable housing supply and adaptive reuse.”

    The final reason many cities are now looking to repurpose their office buildings is that construction contributes an estimated 11% to global carbon emissions, according to non-profit organisation Architecture 2030, and adaptive reuse can cut that by up to 80%. 

    With environmental, financial and equity concerns all at play, this trend is only expected to accelerate now that cities around the world are emerging from the pandemic and assessing the health of their altered downtowns.

    Update 11 May 2022: An innaccurate reference to a plan by the City of London was removed from this story.

    New York Times - World

    How the King of Rock ’n’ Roll Still Makes Australia Sing

    Australia Dispatch

    Elvis never played a concert “down under,” but that hasn’t stopped tens of thousands of Australians from making him their own at an annual festival.

    Participants in the Elvis festival’s parade posing for photos, in Parkes, Australia, last month.Credit...

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    By Damien Cave

    Photographs by Abigail Varney

    PARKES, Australia — The Elvis Presley from Japan bowed with quiet respect. Then he tore into a rendition of “Burning Love” that sounded straight out of Memphis, and that definitely stretched the crotch of his blue jumpsuit to the limit.

    Backstage, a few more “Elvi” — the plural of Elvis, at least at the largest Elvis festival in the Southern Hemisphere — were going over final song choices, sweating their options for a crowd that blurred the line between fans and impersonators. Thousands of Elvi were out there in the middle of Australia, aged 5 to 85, with more pompadours and leisure suits than anyone could count.

    “God, it’s so many people,” said Charles Stone, Elvis’s tour manager from 1971 until his death in 1977, surveying the scene with a gold chain peeking outside his T-shirt. “Look at this.”

    Parkes, a small town five hours’ drive from Sydney, now shines once a year with Elvis sequins and rhinestones. Around 25,000 people usually join the festival, which started out with a couple of restaurant owners trying to bring a little less conversation and a little more action into Parkes.

    That was back in 1993. Nearly 30 years later, the festival has become a national treasure that exemplifies how Australians tend to do a lot of things: all together, with self-deprecating humor and copious amounts of alcohol.

    This year’s event — after Covid forced a cancellation in 2021 — felt somehow more Elvis-like than ever. A certain heaviness mixed with the thrill of rock ’n’ roll. From tiny pubs with first-time singers to golf courses and rugby pitches where games were played in matching Elvis gear — and, of course, to the main stages, where the world’s top tribute artists could be found — there was a craving for post-lockdown, post-pandemic release.

    What is life even for, many of them yelled over the music, if not for a dress-up-and-let-go, yank-each-other-up-on-stage-and-SING sense of abandon?

    “It lets us forget everything,” said Gina Vicar, 61, a small-business owner from Melbourne who had come to the festival with a dozen friends. “With all that we’ve gone through, and what the world is going through now, it’s great to see all this joy.”

    When we met, she had just shouted encouragement to an Elvis (real name, Deon Symo) who had announced that he was only 21 and from Adelaide, a city often joked about and rarely celebrated.

    He was wearing a white jumpsuit as he stood in front of a red curtain held up with rubber bands in a pub with sticky floors — and the crowd treated him like a Las Vegas superstar. Two women a decade or two his senior danced in front, mouthing the words to every song.

    “He’s got a great voice,” Ms. Vicar said. “He just needs the confidence.”

    All over Parkes, from Wednesday to Sunday, Elvi won over the Elvis faithful.

    Toki Toyokazu, the singer from Sendai, Japan, was a crowd favorite; he won the festival’s formal competition in 2020, and his return seemed to signal a post-Covid milestone.

    Another performer, “Bollywood Elvis,” wearing a gold jumpsuit featuring faux gems the size of Waffle House biscuits, also seemed to pop up whenever energy flagged. His real name was Alfred Vaz. He moved to Australia from Bombay in 1981, when he was a manager for Air India, and he said he had been coming to Parkes since the festival began. This year, he brought his nephew, Callum Vincent, 24, a music teacher from Perth, who smiled as he took it all in.

    “There’s only one Elvis,” Mr. Vaz, 65, said on Saturday morning as the festival’s parade began. “There are a lot of pretenders and a lot of contenders, but there’s only one Elvis.”

    Except in Parkes, a former mining town in a country where Elvis never actually played a concert.

    A few minutes earlier, the mayor and the area’s local member of Parliament had driven by, sitting on the back of a convertible wearing ’70s jumpsuits along with wigs and sunglasses. Ms. Vicar and her friends walked in the parade alongside, well, the full range of Elvi.

    400 miles

    Coral

    Sea

    NORTHERN

    TERRITORY

    Australia

    QUEENSLAND

    Brisbane

    SOUTH

    AUSTRALIA

    NEW SOUTH

    WALES

    Parkes

    Sydney

    VICTORIA

    By The New York Times

    A few of the Elvis outfits on dad bods looked pretty rundown or were ripped in unfortunate places. These were mostly the rugby Elvi, who had gathered Friday night for an annual match between the Elvis-inspired “Blue Suede Shoes” and the “Ready Teddys.”

    Doug Moore, 41, officially the water boy — which meant pouring bags of wine down the gullets of winded players — told me they were enlisted early on in the festival’s history to build support by wearing the same Elvis outfit for the entire festival weekend.

    Tiffany Steel, the festival director and daughter of the founders, Bob and Anne Steel, confirmed their instrumental role. In 2007, they helped get the Parkes festival into Guinness World Records: 147 Elvi gathered to sing “Love Me Tender,” breaking the previous record of 78 for the “largest gathering of Elvis Presley impersonators.”

    “When you’re from a town like this,” said Mr. Moore, a project manager, fixing a wig that went along with a skintight outfit, including a cape, “you just have to get into it.”

    Americans these days seem a little less willing. Mr. Stone, Elvis’s former concert manager, said growth in “Elvis culture” now came mostly from outside the King’s home country.

    Taylor Rodriguez, 24, an American from Lynchburg, Va., who was crowned the 2019 Ultimate Elvis Tribute Artist Champion by Elvis Presley Enterprises, noted that in the United States, dressing up was often seen as disrespectful to Elvis’s legacy. In America, everything seems to be more serious, while in Australia, failing to join in for a laugh is still the bigger sin.

    “I don’t think there’s a festival back home that compares to Parkes,” Mr. Rodriguez said in an interview. “Here, it’s pure — it’s pure fun. It’s just for the love of Elvis.”

    Or maybe it’s the mix of expertise and friendly amateur hour that actually makes it special.

    On Friday night, Mr. Rodriguez played songs from Elvis’s 1960s movies for a packed house at the Parkes Leagues Club — a musty midcentury marvel with seating for 600, wood-paneled walls and a painting of a giant satellite dish beside the stage. (The dish is Parkes’s other claim to fame. It helped transmit footage of the 1969 American moon landing to the world.)

    The next night, after the parade, Mr. Rodriguez produced a 1970s Elvis extravaganza with a historian’s attention to detail. He entered through the crowd, and at one point, with Mr. Stone onstage beside him, he tossed silk scarves to fans one by one, just as Elvis had done.

    But when a young boy not much older than he was when he started performing as the King (at age 9) tried to grab one, he broke character. Bending down, wearing a suit with a giant collar that matched what Elvis wore during a concert broadcast on TV from Honolulu in 1973, he guided the scarf toward the boy and offered a message that everyone, considering the pandemic past and uncertain future, needed to hear: “Follow your dreams.”

    Then he stood up, nodded to the band and kept going.

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    France24 - Monde

    Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

    Publié le : 29/04/2022 - 16:05

    Caroline DE CAMARET

    Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

    Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

    Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

    Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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    BBC

    Uncontrollable dance has a bewitching effect on those who contemplate it. One only has to think of the popular Hans Christian Andersen fairy tale The Red Shoes

    Like all good plague stories, this one begins with omens. A star streaks across the sky. Fields flood. Extreme cold is followed by extreme heat, which is followed, inevitably, by extreme hunger. On a sweltering summer's day in July 1518 a woman called Frau Troffea steps into a square in Strasbourg and begins to dance. At first those around her only watch, curiosity piqued by this unusual public display. They watch a woman who will not, cannot, stop. She dances for nearly a week, felled occasionally by exhaustion but largely undaunted by the body's other warning signs: pain, hunger, shame. There is no music. Her heart keeps the tempo, working hard to make the motion continue.

    More like this:How to 're-wild' your lifeThe best books of the year so farThe most dangerous dances in history

    By the time she is taken away, it is too late. Others have joined. By August there will be hundreds. Like her, they cannot explain themselves. They dance as if compelled, feet bloodied and limbs twitching. A poem taken from a contemporary chronicle describes "women and men who dance and hop…/ In the public market, in alleys and streets,/ Day and night" until the "sickness" finally stops. Further chronicles outline the measures taken by the authorities in response. One writer describes dancers being carted off to St Vitus's shrine outside the city, where they are "given small crosses and red shoes". Another mentions more direct arrangements made for the dancers to tire them into submission, with "persons… specially appointed to dance with them for payment, to the music of drums and pipes". This does not help. "All this was of no avail, and many danced themselves to death."

    Many examples of "dance plagues" were recorded in Europe during the medieval and early modern era (Credit: Alamy)

    In the 400 or so years since this bizarre event – Strasbourg's so-called "dance plague" – occurred, many theories have been proffered to explain what exactly happened. It is an event that grips us to this day, inviting retellings, and inspiring artists and creatives to put their own spin on these strange happenings. This week, two major works themed around dance plagues are being released: pop star Florence + The Machine's album Dance Fever, and bestselling author Kiran Millwood Hargrave's The Dance Tree. Both have used the idea of choreomania (as the phenomenon was later dubbed) to create highly immersive works that meditate on constraint and rapture. 

    Though it is now the most famous example, Strasbourg was not the only "dance plague" to hit Europe during the medieval and early modern era. Many instances of uncontrolled or threatening dancing were recorded in Germany, France, and other parts of the Holy Roman Empire. In earlier centuries these events were interpreted as divine punishment or demonic possession, remedied with religious solutions like processions, masses, or direct intervention from priests. Two decades before the summer of 1518, a cleric in Strasbourg named Sebastian Brant wrote in his satirical allegory The Ship of Fools "that dance and sin are one in kind," blaming Satan for all this "giddy dancing gayly done".

    Several years after the incident in Strasbourg, the physician Paracelsus embarked on a series of treatises on choreomania including The Diseases That Deprive Man of His Reason, such as St. Vitus's Dance, Falling Sickness, Melancholy, and Insanity, and Their Correct Treatment. Paracelsus, who is now best known for his pioneering work on chemistry in medicine, argued that this phenomenon was probably more earthly than divine. He suggested that a person's "laughing veins" could provoke a "ticklish feeling" that rose from their limbs to their head, clouding judgment and provoking extreme motion until the frenzied blood was calmed.

    This wasn't to absent sin entirely. Those most commonly afflicted by the dance, Paracelsus wrote, included "whores and scoundrels who take pleasure in guitar and lute playing… satisfy [ing] all voluptuousness, bodily pleasure, imagination and fancy." His elaborations on possible causes were less archaic. He argued that "imagination" was a more plausible culprit than God or the devil. The imagination, Paracelsus said, "doth not onely fly out of one house into another… but also most swiftly passeth from one City and Country into another, so that by the imagination onely of one person, the Pestilence may come into some whole City or Country." 

    This interpretation aligns more closely with current theories about mass psychogenic illness, induced by febrile political and social circumstances. For a while there were speculations about whether ergot – a mould found in rye stalks that could bring about powerful hallucinations and convulsions – might be responsible, but these have largely been dismissed. John Waller, the author of the most popular non-fiction book on the subject A Time to Dance, A Time to Die: The Extraordinary Story of the Dancing Plague of 1518, instead characterises choreomania as a "psychic epidemic" akin to others around the world involving other involuntary bodily responses such as laughing or fainting.

    Modern choreomania

    Ultimately, the story of a surreal summer in Strasbourg is just that: a story. Mass dancing of some form is documented in at least six different contemporaneous chronicles, the dancers' motions reportedly continuing for weeks. Frau Troffea is named as the instigator in several of them. Beyond that, details begin to diverge. Various starting dates are given. Different methods of dealing with the phenomenon are emphasised. Like plenty of other historical events, a portrait is drawn from fragments.

    Florence + the Machine's new album Dance Fever is inspired by the phenomenon of – and includes a track entitled – "choreomania" (Credit: Alamy)

    Regardless of the actual facts, the tale continues to grip our imagination: a lone figure who sparks a mass movement; a dance that is so captivating, so consuming, that it transcends individual will and physical limitation, sometimes with deadly consequences. It is the kind of event that ensnares even those of us who continue to write about it today, our prose filled with conjured details about the damage done to weary toes or the tick and pump of Frau Troffea's heart.

    Uncontrollable dance has a bewitching effect on those who contemplate it. One only has to think of the popular Hans Christian Andersen fairy tale The Red Shoes, with its cursed scarlet leather slippers that condemn their owner into a dance so tortuous that she eventually finds an executioner to hack off her own feet. It is a horrible tale, and people love it. Although its moral implications are relatively straightforward (a good old dose of punishment for vanity: the shoes' wearer put through this ordeal because she dared to covet such beautiful footwear in the first place), its darker suggestions of possession and incessant movement have inspired numerous works including a Powell and Pressburger film, a Kate Bush album, and several ballets.

    In the current moment, something tenuously classed as a plague where the contagion isn't sickness, but movement, was always going to be alluring.

    This summer, the dance plague itself returns in earnest. Florence + The Machine's fifth album Dance Fever, released today, takes its cues from the unstoppable impulses of choreomania. The accompanying release notes outline frontwoman Florence Welch's interest in this volatile meeting point between energetic motion and moral panic, as well as touching on the subject's obvious resonance on an album recorded during the Covid-19 pandemic, when "the whirl of movement and togetherness" was both missed and anticipated. A dance plague is an apt theme for someone who wants to explore uncertainty and change. The opening lines of the song Choreomania – written before the pandemic – are uncannily prescient: "And I'm freaking out in the middle of the street / With the complete conviction of someone who has never actually had anything really bad happen to them." It's also apt for a singer so consistently preoccupied by the body as a tool of expression. Music videos for the album's singles King and Heaven is Here feature the same group of dancers who writhe around Welch, their motions uninhibited as they stamp their feet and dash their skirts.

    Meanwhile the latest novel from author Kiran Millwood Hargave, The Dance Tree, looks specifically at the supposed events of the 1518 Strasbourg incident through the lives of women swept up in it. In Millwood Hargrave's version, the dancing plague becomes a female-only affliction: beginning with Frau Troffea, moving "as though she is being hauled between two devilish ropes caught about her limbs", and building to an overwhelming crush of "pulsing bodies" that disrupt and disturb everything around them. Written in the third person, the story is largely seen through the eyes of Lisbet, a pregnant beekeeper who is hardened to loss and seeking to untangle the mysteries of the family she has married into. She is an onlooker, not a participant. But as the dance changes the nature of the city, it changes her too. Revelations unfold. Desires come to a head. This narrative thread is woven together with brief portraits of the women who join the dance: women who have lost their fathers, their sons, or their minds; women who have known passion, who have been denied it; women who remain bystanders until they can't resist the promise of freedom found in the centre of a swaying crowd.

    Ecstasy and anger

    It was perhaps inevitable that the dancing plague regained popularity now. The last two years have yielded feverish interest in the many pandemics that have gone before us, from the Black Death to the Spanish Flu. We have looked to them not only for comparison, but also, seemingly, to reassure ourselves that all epidemics eventually end. Within that, something tenuously classed as a plague where the contagion isn't sickness, but movement was always going to be alluring. As Welch acknowledges, one of the things lost during lockdown was the communality of dancing: that exquisite feeling of being physically proximate to hundreds of other people, everyone carried by music that commands the muscles and turns a sea of strangers into fellow travellers bound by shared experience.

    Powell and Pressburger's The Red Shoes is one of many artworks fascinated by the idea of someone "possessed" by dance (Credit: Alamy)

    It's an infectious preoccupation. In July 2020, Jonathan Glazer debuted a 10-minute film titled Strasbourg 1518 (BBC Films/ Artangel) featuring solo performers dancing until they dropped. This year, with theatre back in full swing, productions including The Maladies at London's Almeida Theatre, Dance to the Bone at Cardiff's Sherman Theatre, and Mette Ingvartsen's The Dancing Public (currently on tour across Europe) have all alluded to the events in Strasbourg, using them to frame meditations on oppression, disconnection, and mass movement.

    I wanted to look at the feeling of being swept up in something so incredible, and transcendent, and weird. Ultimately, it's a complete collective ecstasy – Kiran Millwood Hargrave

    The sensory appeal of this phenomenon isn't entirely coronavirus specific. It speaks to other contemporary concerns. "I think the more our lives are pressured, and regimented, and time managed… the more we have this need to produce and be efficient, and the more our public spaces are cordoned and policed… the more the fantasy, the dream, the urge for letting loose [grows] strong," says Kélina Gotman, author of Choreomania: Dance and Disorder. Gotman's book, which is largely concerned with the pathologisation of choreomania, is less interested in the origins of any bouts of dancing than it is in how these moments have been written about, interpreted, and used to justify different ideologies.

    Letting loose is an idea central to both Dance Fever and The Dance Tree. "There is something soaring, hopeful: an abandonment," Millwood Hargrave writes in the latter of the growing crowd. The dance plague as it exists in her book is a situation of disorder, but also an enraptured refuge. "I wanted to look at the feeling of being swept up in something so incredible, and transcendent, and weird," she tells me. "Ultimately, it's a complete collective ecstasy."

    This idea of dance as an ecstatic space finds parallels in Dance Fever. "But I hear the music, I feel the beat/ And for a moment, when I'm dancing, I am free," Welch sings in Free, her voice briefly striking a note of vulnerability before it roars once more. Transcendence in all its guises is a frequent theme in Welch's lyrics, whether she's exploring youthful attempts to escape herself (via drinking, drug taking, denying herself food) or meditating on the overwhelming fullness of love. Often, she too reaches a pitch of rapture, her songs not only speaking of abandonment but encouraging it in their incantatory rhythms and swelling crescendos. "I am free," she sings again and again, until we feel it too.

    Freedom is not a state to be taken for granted. In The Dance Tree, there are explicit points to be made about the autonomy of women – "female rage and female desire" is how Millwood Hargrave characterises the novel's central preoccupation – and the power found in becoming an object of fear. Dancing is not always pretty. It can be ugly, scary, sweaty, full of jerking limbs and grimaced expressions. It is a very literal way of asserting autonomy. Look, it says, you cannot stop me from moving.

    Dancing can be a powerful tool of physical protest – and indeed protests have been dismissed as choreomania (Credit: Alamy)

    In the heavily claustrophobic religious setting of The Dance Tree, dancing also goes against the grain. It is, as Paracelsus so helpfully reminds us, much too pleasurable to be anything other than suspect. "Dance has such a huge role in so many cultures outside our own, particularly in Indian culture," Millwood Hargrave explains. "In terms of faith and movement… they are just absolutely perfect bedfellows, because the purest expression of devotion is in body." But within religious institutions that demand quiet piety, such gestures become dangerous. "It's a really interesting thing to me that these women will never have been encouraged to move…." continues Millwood Hargrave. "In every other way church is so theatrical in the place and time of the book: these beautiful buildings, scent, incense, the beeswax, the clothes, it's all so camp and so theatre. But once you're in there, you're still and you're silent... It's theatre, without the heat, without the actual bodily connection between people."

    A dance plague for every age

    Events of mass disorder have always captivated artists. There is something fundamentally fascinating in a moment where the social fabric breaks, convention replaced with much weirder and more inexplicable happenings. In the case of choreomania, what emerges is not only a sense of entrancement or self-destruction (another popular artistic theme), but physical protest. Currently, the idea of a dance plague registers not only as an oddity, but something more liberatory. As scary as an unstoppable dance might be, there is an allure to it too. What might happen if we allowed ourselves to be properly carried away? What could be achieved with that feeling if it was replicated in the bodies of hundreds of other people moving around us?

    This was not always the case. As Gotman explores in her book, once upon a time a dancing plague – however it was conceived – was something to be viewed with suspicion. In her research on 19th-Century approaches to choreomania, she discovered an alarmed attitude wrapped up in colonial thought and fear of otherness. "There was a real articulation of a version of modernity, as being in contrast to what was understood as more feminine, more animal, more wild, and untamed," she tells me of the medical and historical writings she discovered in the Victorian era. "There was a racist and highly gendered discourse that was taking shape."

    At that point, when contextualising new perceived instances of choreomania, the medieval period was a convenient frame for understanding it. "The medieval… was compared to the African, largely as this kind of backward, non-European, pre-modern [period]," she explains. The very concept of "dance mania" was a useful political tool, allowing cross-comparison with – and dismissal of – protests and practises involving any element of physical movement. Gotman gives the example of puppet ruler King Radama II, who took control of Madagascar in 1861. When his people showed their displeasure, "exercising their right to protest against these kingdoms [that] sold off their lands to the Europeans," with the king eventually deposed, it was easy for colonial missionaries to dismiss these actions as just another example of choreomania, transmuting a political protest into a mere instance of madness.

    Now the prevailing mood has shifted. It is precisely the femininity and otherness of a dancing plague that makes it interesting. For today's artist or thinker, it is both historic curio and symbol. At the centre is a simple idea. A group of people start to dance and can't stop. But why they dance, and to what ends, remains an open-ended question: one that can be asked again and again, with different answers depending on what is being sought. Madness. Hunger. Protest. Freedom. Pleasure. Ecstasy. In the imagination, however, the dancers' feet remain forever in motion, moving to their own, inscrutable rhythm.

    Dance Fever by Florence + the Machine and The Dance Tree by Kiran Millwood Hargrave are out now.

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    L'Humanité

    Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

    Actu

    À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

    Patrick Kamenka

    Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

    Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

    Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

    Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

    Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

    Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

    Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

    Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

    Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

    Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

    Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

    mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
    New York Times - World

    In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage

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    Hong Kong Dispatch

    In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.

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    By Vivian Wang and Joy Dong

    HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.

    It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.

    It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.

    Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.

    The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”

    But that plainness is the point.

    In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.

    For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.

    There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.

    “You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.

    Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.

    The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)

    Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.

    The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.

    Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.

    “It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.

    Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.

    Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.

    So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.

    Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.

    “We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.

    To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.

    Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.

    “I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”

    Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.

    Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.

    Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.

    The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.

    And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”

    Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.

    Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.

    That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.

    She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.

    “Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”

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    BBC

    It's really classic for porteños, people from Buenos Aires

    At a bustling counter inside Güerrín, a central Buenos Aires pizzeria, a young server in a red-and-white uniform dished out slices. Laid out before him was an abundance of thick, golden pizzas, their toppings a bright blend of green olives, red peppers and crispy melted cheese. The queue reached almost to the door, as he cut the portions with movements as lean and efficient as a juggler, the wedges disappearing in minutes. 

    Every so often, he turned to a stack of what look like crumbly pieces of pizza base and flicked a portion onto a slice as he served it. The result looked like a pizza sandwich, the mozzarella melting slowly out from between the layers. This extra topping isn't actually from pizza at all but a thick, baked chickpea pancake called fainá.

    Made from just chickpea flour, water, oil, salt and pepper, fainá is not complicated. At one of the restaurant's enormous ovens, I watched as a chef whisked the ingredients into a dribbly batter, poured it into a flat, round metal pan and carefully pushed it into the oven on a long, metal peel. Over the next five minutes or so, large bubbles pulsated on the surface. In the back corner, a blazing log fire heated the oven to almost 400C. The whole kitchen was sweltering and the aroma of baking suffused the air. When the fainá came out of the oven, it was golden-yellow with dark patches, like a harvest Moon. It would serve 20 to 30 people.

    At Güerrín, they go through 600-700 portions of fainá a day, according to Mauricio Nunes Aleixo, the restaurant's night shift manager. "It's really classic for porteños, people from Buenos Aires," he said. "It's different for people from the other provinces; sometimes they don't even know what it is." (Fainá is also eaten with pizza in Uruguay, which is just across the River Plate from Buenos Aires and has close cultural ties to the city.)

    Avenida Corrientes is Buenos Aires' answer to Broadway or the West End (Credit: Marcelo Endelli/Getty Images)

    With five ovens, seating for 800 and premises that stretch the depth of an entire city block, Güerrín is a palace to pizza. It's located on Avenida Corrientes, a theatre district that's the Argentine capital's answer to Broadway or the West End. The restaurant has long been frequented by people from all walks of life, from glamorous thespians to hippy backpackers. Previous customers even include former presidents Raúl Alfonsín and Mauricio Macri, according to Nunes Aleixo. But no matter who's eating it, porteño pizza is decidedly humble in origin.

    Nicknamed pizza a caballo (horseback pizza), pizza topped with fainá likely developed in working-class Italian migrant barrios such as La Boca, probably in the early 20th Century according to Carina Perticone, a semiologist and anthropologist researching literary representations of local food at Argentina's Universidad Nacional de las Artes.

    The recipe for fainá arrived with Genovese migrants, who came from northern Italy to Buenos Aires in the 19th Century. In Italian, the chickpea pancake is known as farinata (the word farina means "flour"), and the name "fainá" stems from the Genovese dialect. By the turn of the century, fainá could be found in the stores and street stands of the La Boca, Mercado de Abasto and Paseo de Julio districts, according to Perticone. By 1926, a baker nicknamed "Tuñín" was selling fainá and fugazza, another pizza-like favourite made of dough and onions, to fans heading to games at the Boca Juniors football club in the dockside barrio of La Boca.

    Pizza a caballo (horseback pizza) looks like a pizza sandwich, with mozzarella melting out from between the layers (Credit: Amy Booth)

    "It was like a place to stop by, to eat standing up. But all the famous Boca football figures passed through there; it was very popular," Perticone said. In immigrant barrios with large Italian populations, fainá was "the original Buenos Aires street food".

    We'll probably never know for sure why porteños started eating fainá on top of their pizza. Perticone suggests it might have been a practical way for hurried workers to eat on the go. Chickpeas were a cheap source of protein for the working class who didn't always have access to meat, added Francesca Capelli, a sociolinguist at the Salvador University's School of Modern Languages research institute.

    In Italy, "it wouldn't even occur to anyone" to eat fainá like that

    One thing is for sure: in Italy, "it wouldn't even occur to anyone" to eat fainá like that, Capelli said. Unorthodox? Perhaps. But the pair are a good fit: the subtle, creamy texture of the fainá softens the acidity of the tomato sauce and moderates the greasy tang of the cheese.

    Pizza with fainá started as an Italian import, but has become a porteño classic (Credit: Amy Booth)

    At first, the polite society of Buenos Aires took a dim view of Italian immigrants and their food. "There was a really strong anti-Italian sentiment, People thought they were mafiosos," Capelli said, pointing out that the notorious Galiffi gang was kidnapping and extorting in the Argentine city of Rosario in the 1920s and '30s.

    However, porteños soon started to abandon their snobbery towards pizza and fainá, and pizzerias started to pop up all over the city. Pizza and fainá are often accompanied with sweet muscat wine, and the trio was immortalised in a song by Buenos Aires blues band Memphis La Blusera, which paints the food-and-drink pairing as a universal companion to the bustle of people coming and going from the theatres along Avenida Corrientes.

    "Tuñín's fainería became so popular that politicians, artists, footballers, businessmen went, but workers and tango dancers went too. The classes mixed," Perticone said.

    In Buenos Aires, it's clear that the link between fainá, football and popular culture remains alive and well (Credit: Amy Booth)

    In Los Campeones, a pizzeria five blocks from the Boca Juniors stadium, it's clear that the link between fainá, football and popular culture remains alive and well. The walls are a mosaic of photos of sporting greats. The night I was there, the team was playing a Copa Libertadores match, and the waitstaff's eyes were glued to the game.

    "A slice of pizza and fainá… is something that the average worker can treat themself to without having to spend a lot of money," said Matías Menéndez, a manager at Los Campeones. "Football in this country encompasses a wide range of social classes, and when they go to a game, everyone goes to see the same thing, to enjoy a football match." The pizza goes hand in hand with the match, he added. "We have clients who don't go to the game without stopping by for a slice."

    A good fainá has to have "a creaminess, but the base and the top [should be] crispy", Menéndez said. On the counter behind him, a fresh fainá was slightly singed around the edges, as though someone had ironed it for too long.

    He recommends heating the tray with a little oil before adding the batter to stop it from sticking and giving it a quick bang on the kitchen counter to make sure the mixture is even with no holes. "It's like a good omelette, it looks very easy but it isn't," he said.

    Pizza topped with fainá likely developed in working-class Italian migrant barrios such as La Boca (Credit: Hemis/Alamy)

    Today, creative variants of fainá are cropping up in cafes across the city. Spring onions are a popular and typically Argentine addition, according to Perticone, but some restaurants serve it with pizza toppings and even stuffings such as ham and peppers. The plethora of cheese-free offerings make it a great option for vegan and lactose-free diners. It's usually gluten-free, although some restaurants do add a little wheat flour.

    Fainá may have started life in Buenos Aires as an Italian import, but today, it has become an indisputably porteño classic with serious staying power. And the city's slice wouldn't be the same without it.

    Culinary Roots is a series from BBC Travel connecting to the rare and local foods woven into a place's heritage. 

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    France24 - Monde

    Elles sont l'avenir de l'Europe

    Publié le : 08/04/2022 - 12:46

    Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

    Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

    Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

    Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

    >> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

     

    Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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    Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

    présidence française de l'UE

    Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

    La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

    France24 - Monde

    Mali : des centaines de personnes manifestent leur soutien à l'armée et la junte

    Publié le : 13/05/2022 - 20:31

    FRANCE 24 Suivre

    Plusieurs centaines de Maliens se sont rassemblés vendredi à Bamako pour soutenir la junte, l'armée et la coopération militaire avec les Russes, dénoncée par les Occidentaux, ont constaté des journalistes de l'AFP.

    "Oui à la coopération avec Moscou, oui à la junte et à l'armée malienne" : tel est le message scandé par plusieurs centaines de Maliens brandissant pancartes, banderoles et drapeaux russes lors d'une manifestation qui s'est tenue vendredi 13 mai à Bamako, selon des journalistes de l'AFP présents sur place. 

    Les différentes organisations qui avaient appelé à se rassembler sur la place de l'Indépendance avaient aussi en ligne de mire, pour certaines, les sanctions ouest-africaines toujours en vigueur contre le Mali et la présence sur le territoire malien des milliers de Casques bleus de la mission de l'ONU (Minusma) dont le mandat est soumis à renouvellement en juin.

    "À bas la France, la Minusma, et la Cédéao"

    En milieu d'après-midi, la mobilisation était très éloignée de la manifestation de masse organisée le 14 janvier contre les sanctions ouest-africaines. Les autorités dominées par les militaires qui ont pris le pouvoir en août 2020 invoquent volontiers cette manifestation comme la preuve de leur légitimité.

    Le retrait de la France, engagée militairement au Mali depuis 2013, et l'appel à l'aide à la Russie figuraient alors parmi les principales demandes des manifestants.

    La France et ses alliés européens ont depuis lors annoncé leur retrait après des mois de dégradation diplomatique. Les Russes, mercenaires de la société privée Wagner selon les Occidentaux ou instructeurs déployés en vertu d'une légitime coopération entre États selon les autorités maliennes, se sont au contraire faits de plus en plus présents.

    Parmi les drapeaux russes brandis par les manifestant était déployée une banderole "A bas la France, à bas la Minusma, à bas la Cédéao", la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest qui fait pression sur les colonels pour qu'ils rendent le pouvoir aux civils plus rapidement qu'ils ne l'entendent.

    "La France est partie"

    Les manifestants se sont surtout ralliés autour de leur armée et contre les sanctions ouest-africaines. "Parce qu'aujourd'hui, c'est l'armée notre espoir, et (même) notre unique espoir", a dit Bakary Diarra, 37 ans et membre d'une organisation de jeunes.

    "Oui, la France est partie. Maintenant, que peut faire le Mali, c'est aussi de ça qu'il s'agit", disait Awa Camara, de la Ligue des musulmanes. "Nous souhaitons que Dieu montre le chemin de la sagesse à la Cédéao, à l'Union africaine et à la communauté internationale pour que le Mali sorte de cette situation", a dit Gabriel Coulibaly, membre d'une organisation de jeunes chrétiens. En attendant, "nous sommes Maliens, nous soutenons l'armée".

    Les autorités revendiquent une montée en puissance difficilement vérifiable contre les jihadistes qui sévissent dans le pays depuis 2013. Le pays est par ailleurs plongé dans une crise économique profonde dont l'embargo sur les transactions commerciales et financières imposé par la Cédéao aggrave les retombées.

    Avec AFP

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    Mali : des mercenaires de Wagner à Gossi ont été filmés en train d'enterrer des corps

    Mali : Paris proteste contre la décision de la junte de dénoncer les accords de défense bilatéraux

    Le Débat de France 24

    Mali : la junte rompt les accords de défense avec la France qui violerait sa souveraineté

    BBC

    Widespread remote work has made things more complicated: we all know people who work from home while ill, if we don't do it ourselves

    Before the pandemic, ill workers quite often showed up in the office, coughing and spluttering away as they tackled their workloads. Today, fortunately, sick employees can often work remotely, keeping their germs to themselves. But this shift raises a new dilemma for workers. Exactly how ill do you have to be to take a ‘proper' sick day from home?

    Before, the choice was binary for most sick workers: power through despite feeling lousy and go to the office, or stay at home and abandon work for the day. Option one could mean keeping on top of your work (and pleasing the boss), while option two could potentially aid your recovery.

    Now, it's not so simple. Yes, colds or the flu can be debilitating, and people certainly might not be in shape to jump on a train and head for work. But for busy employees able to work from home, it can be tempting to continue firing off emails and performing daily tasks while coughing away on the couch, instead of taking proper time off to rest.

    It's a problem that could become more common as hybrid and remote work spreads. Polling data from the US suggests two-thirds of workers feel remote work adds pressure to work while sick; other polls suggest the same proportion feel obliged to clock in remotely, even if they're sick. In the UK, sickness absence hit record lows in 2020, as people worked from home (but rebounded somewhat in 2021, partly due to an uptick in coronavirus cases).

    Right now, data indicates many sick workers are logging in from home, and that ‘proper' sick days are becoming increasingly rare. Experts say that both companies and workers need to stop and think about this shift – and its implications for productivity, company culture and worker wellbeing – before it becomes an entrenched practice. 

    Sick day? Like any other day

    People have always worked while ill; sickness absence had been falling before the pandemic, both in countries such as the US (which doesn't have nationally mandated paid sick leave) and the UK (which does). But now, remote work has enabled ill people to crack open their laptops and work from bed – making skipping sick days in favour of presenteeism easier than ever.

    Early in the pandemic, redundancy fears, combined with guilt and a fear of falling behind, caused many remote workers to log on while ill. Anecdotally, that trend has continued, even as the situation has stabilised, because widespread remote work has made things more complicated: we all know people who work from home while ill, if we don't do it ourselves.

    Remote work has made “decisions regarding when, and when not, to take sick days harder”, agrees Brittany Lambert, assistant professor of management and entrepreneurship at Kelley School of Business, Indiana University, US. "The boundaries, rules and structures which governed the way we thought about our work, in many cases, fundamentally changed."

    Now, when you're working from home anyway, a sick day can feel like any other day – so workers might feel as though the bar to call out for the day has been raised, says Ann Frost, associate professor of organisational behaviour at Ivey Business School at Western University, Canada. “If I've got a bad cough and I clearly have a bad cold, I don't want to be with my colleagues”" she says. “But can I stay in and still get the project done I'm supposed to do? You bet I can.”

    In some cases, workers have only felt catching Covid-19 was a good enough excuse to justify a sick day during the pandemic – and even that’s been up for debate.

    Greg Couser, occupational medicine physician at the Mayo Clinic in Minnesota, US, one the country’s largest healthcare organisations, points to a lack of clarity on sickness between employers and employees. "The issue truly is expectations in the workplace," he says. "And it seems like expectations in the workplace have changed, and I guess ground rules haven’t really been established yet."

    Many remote workers feel guilty, or that they'll fall behind on work, if they take sick days when they feel ill (Credit: Getty Images)

    The role of company culture

    In the absence of ground rules, some workers might see the evolution of the combined work/sick day as a positive; if you have a mild illness, you can take a little more care of yourself at home, while still getting necessary work completed. That means you’re not letting anyone down, and there’s less likely to be an unmanageable mound of work awaiting upon your return to health.

    But there are multiple reasons why it might be better to take a proper pause to recover from sickness. Data has long shown working while sick leads to worse job performance. Research also suggests a link between not taking sick days and an increased risk of depression, while a 2022 study showed that working from home sick made workers feel more guilty than if they had just taken the sick day. Plus, working remotely while feeling moderately ill – bad enough to have made people stay at home pre-pandemic – could lead to more burnout, says Couser.

    “The crux of it all is that people aren't going to get better, they're going to get sicker, they’re going to get more stressed out and there’s going to be all sorts of consequences that we don’t even know about," says Couser. It’s in companies’ interests to encourage people to take sick days, because “although there may be a short-term gain in productivity, it could lead to a longer-term loss”.

    Of course, the pandemic has ushered in more worker autonomy and flexibility, meaning that if an individual wants to work remotely while sick, they can work while sick. It's up to them. But, say the experts, that decision will be heavily influenced by their company culture and the messages leaders are sending, both explicitly and implicitly.

    “If employers say, ‘You can just work from home – if you've got a cough and a fever, just take an Advil and hop into bed and you'll be fine’ – that's bad. That's bad culture. Who wants to work at a company like that?” says Frost.

    People aren't going to get better, they're going to get sicker, they’re going to get more stressed out, and there’s going to be all sorts of consequences that we don’t even know about – Greg Courser

    Each person will be different in terms of how they handle sickness, she adds; what’s debilitating to one may be manageable for someone else. Seeing colleagues working while sick could pressure others to do the same. That’s why, she says, the “organisational piece” is key workers need a positive culture that safeguards their right to call in sick when necessary, especially when working hybrid or remotely.

    Time to recalibrate?

    As with many aspects of work since the pandemic, both employers and employees are still navigating these changes; it may take time for best practices on remote-work sick days to become embedded.

    Couser suggests it is in companies’ best interests to address this issue; if workers don't feel supported enough to call in sick when they want, they might leave, especially in the current employment climate. “Workers are going to be figuring out pretty quickly which companies really have this culture thing figured out,” he says.

    Lambert suggests workers can play a role in finding their own balance. “I think the most important thing you can do as an individual is to figure out what works for you – and work in an environment that supports your thriving. So, if working even when you are just a little sick, feels like thriving to you – go for it. Though I would add a disclaimer and say: proceed with caution.”

    Ultimately, though, she says it’s on managers to facilitate communication, support staff and build a culture that safeguards workers' health – or else, as research shows, risk a drop in productivity. Protecting and encouraging sick leave benefits everyone – and now it is the crucial time to do just that.

    As Lambert says, “I think we're in a period of recalibration, and have a great opportunity to redefine what sick leave is – and could be – to better serve both organisations, and the people who work for them.”

    Valeurs Actuelles

    Mohamed ben Zayed Al Nahyan devient le nouveau président des Émirats arabes unis

    Les Émirats tiennent leur nouveau président. Le Conseil suprême fédéral s’est réuni ce samedi 14 mai, au Palais Al Mushrif à Abou Dhabi, sous la présidence de son Altesse le Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, vice-président, Premier ministre et gouverneur de Dubaï.

    Ont assisté à la réunion Son Altesse Cheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, Son Altesse Dr. Cheikh Sultan bin Muhammad Al Qassimi, membre du Conseil suprême et dirigeant de Charjah, Son Altesse Cheikh Humaid bin Rashid Al Nuaimi, membre du Conseil suprême et dirigeant d’Ajman, Son Altesse Dr. Cheikh Hamad bin Mohammed Al Sharqi, membre du Conseil suprême et gouverneur de Fujairah, Son Altesse Cheikh Saoud bin Rashid Al Mu’alla, membre du Conseil suprême et gouverneur d’Umm Al Qaiwain, et Son Altesse Cheikh Saoud bin Saqr Al Qassimi, membre du Conseil suprême et gouverneur de Ras Al Khaimah.

    Un communiqué publié par le ministère des affaires présidentielles indique que – conformément à l’article 51 de la Constitution – son Altesse Cheikh Mohamed ben Zayed Al Nahyan a été élu à l’unanimité président des Émirats arabes unis pour succéder à feu Cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyan, rapporte WAM, l’agence de presse des Emirats arabes unis.

    Leurs Altesses, les membres du Conseil suprême et les dirigeants des Émirats ont réaffirmé leur volonté de continuer à mettre en œuvre les valeurs et principes authentiques établis par Cheikh Khalifa, à la suite du père fondateur, Cheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan, qui ont contribués à consolider le statut des Émirats arabes unis au niveau régional et mondial.

    Le Conseil suprême fédéral a indiqué que le peuple des Émirats arabes unis restera, comme le croyaient Cheikh Zayed et les fondateurs, « un gardien fidèle de l’Union et de ses acquis à tous les niveaux ».

    Leurs Altesses ont souhaité à Son Altesse Cheikh Mohamed ben Zayed Al Nahyane plein succès au service de son peuple et de son pays.

    Cheikh Mohamed ben Zayed a exprimé sa gratitude pour la précieuse confiance placée en lui par ses frères, leurs Altesses les membres du Conseil suprême et les dirigeants des Émirats, priant le Tout-Puissant de le guider et de l’aider à assumer la responsabilité de cette grande confiance et à accomplir sa tâche de servir son pays et son peuple.

    De son côté, Emmanuel Macron se rendra dimanche à Abou Dhabi, pour rendre hommage à l’ancien président des Emirats arabes unis, Cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, décédé vendredi à l’âge de 73 ans, a annoncé l’Élysée par communiqué. Cheikh Khalifa était apparu en public à de rares occasions depuis son AVC survenu en 2014. Mohammed Ben Zayed Al-Nayane était depuis pressenti à sa succession à la présidence de la monarchie pétrolière.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Reportage : le durcissement du confinement à Shangaï exaspère une population à bout de souffle

    Publié le : 13/05/2022 - 22:48

    Lou KISIELA

    Shanghai, avec ses 26 millions d'habitants, est totalement confinée depuis six semaines, sans que l’objectif "zéro cas" escompté par les autorités ne soit atteint. Les mesures sanitaires se sont encore durcies cette semaine, exaspérant une population déjà éprouvée. Reportage de nos correspondants Lou Kisiela, Antoine Morel et Yan Chen.

    Voilà désormais six semaines que Shanghai est totalement confinée. Pourtant, dans la ville la plus peuplée de Chine, l'objectif "zéro cas de Covid-19" n’est toujours pas atteint. Cette semaine, les mesures sanitaires se sont encore durcies. Même les personnes testées négatives peuvent être envoyées à l’isolement, mais face aux représentants des autorités, nul ne peut contester les ordres. 

    Le retour à la normale ne semble pas être pour demain dans la capitale économique chinoise, où aucune date de déconfinement annoncée. La multiplication des palissades et barrages de polices paralyse chaque jour un peu plus la vie quotidienne des habitants, qui voient les règles sanitaires se durcir. Une crainte se profile désormais : être contraints à l'isolement, et ce sans même être testés positifs au Covid-19.

    Un seul cas positif peut en effet aboutir au confinement de l'ensemble des occupants de son immeuble. Sur des images amateur, on peut voir des représentants des forces de l'ordre menacer de forcer une porte, ou s'emparer brutalement d'une femme pour la forcer à quitter son domicile. Et justifier leurs procédés : "Ne me demandez pas pourquoi ! Il n'y a pas de pourquoi ! Respectez la réglementation nationale pour le contrôle de la pandémie ! C’est comme ça !"

    Ne pouvant plus faire leurs courses, beaucoup ne comptent que sur des livraisons hebdomadaires assurées par les autorités locales pour s'alimenter. Lesquelles font parfois défaut, poussant une population affamée à en venir aux mains contre les forces de l'ordre. La détresse et la colère des confinés semblent accroitre la répression : d'autres images amateur montrent un homme ligoté des pieds à la tête au ruban adhésif, soupçonné d'avoir enfreint des règles sanitaires.

    L’OMS a jugé mercredi 11 mai la politique sanitaire chinoise insoutenable, mais le message des autorités relayé par les médias officiels demeure le même : la "stratégie zéro Covid" est la seule qui vaille, et l'Histoire prouvera qu'elle est scientifique. 

    Shanghai est bien loin d'être la seule métropole à renouer avec le confinement. Plus de quarante villes chinoises sont complètement ou partiellement paralysées. Même Pékin, la capitale vit désormais au ralenti. Avec pour motif, officiellement moins de 1 000 cas de Covid-19 recensés en trois semaines. 

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    Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin

    La semaine de l'éco

    Stratégie "zéro Covid" : quand la Chine éternue, la planète se grippe

    Le Débat de France 24

    Chine : un système infaillible ?

    BBC

    There are branded shoes from the West, for instance, and what could be Lego bricks

    At a Soviet military base deep in the Polish forest, miles from the nearest village, an officer's family was whiling away another Saturday morning. The children brushed their teeth hurriedly after breakfast, then rushed outside to play soldiers with plastic pistols. Their father laid out his uniform, the hammer and sickle button sparkling, while their mother sat down for a game of chess.

    But they knew that beneath their feet, stored in utmost secrecy, were nuclear warheads, likely many times more powerful than the bombs dropped on Hiroshima and Nagasaki in 1945.

    "Commanding officers knew very well that, for their psychological health, it is very important to create an illusion of everyday peaceful life," says Grzegorz Kiarszys, an archaeologist at Szczecin University who has studied the ruins and rubbish piles at three long-abandoned Soviet nuclear weapons bases in north-western Poland.

    Each of the three bases – Podborsko, Templewo and Brzeźnica Kolonia – was once home to around 140 people, mostly soldiers but also some officers whose immediate families were allowed to live there too. Kiarszys has seen photographic evidence confirming the presence of these families, but it was the ephemera and waste they left behind that revealed the most striking insights about how they lived while stationed there.

    Rubbish can tell you a lot about a person or community, a phenomenon called garbology. (Read more: Garbology: How to spot patterns in people's waste.) At these isolated former bases, old pieces of uniform lie decaying in the leaf litter next to sweet wrappers, rubber ducks and toy telephones. Text on some of the items confirms their date and origin in the Soviet Union.

    Kiarszys says the waste is "completely different" from what you'd find in an ordinary Polish rubbish dump from the same era. There are branded shoes from the West, for instance, and what could be Lego bricks – things that only a few people, such as Soviet officers with access to foreign currency, could buy under communist rule in the Eastern Bloc.

    Local people in western Poland were aware that the Soviet military operated numerous facilities in their part of the country during the Cold War, but it was only after the fall of the Soviet Union in 1991 that Poles learned how some of these bases were used to store nuclear weapons.

    "For many years we have been told that there are no nuclear weapons in the territory of Poland," says Kiarszys. These hidden bases harboured an awesome destructive power that could have been deployed during a war in Europe. "The idea itself was crazy," says Kiarszys. "But that's how the Soviet generals believed war in Europe would go."

    Scroll down to explore what Kiarszys discovered:

    Inside the bunker at Templewo. No plans for the bases exist in Poland’s national archives, so Kiarszys had to map them himself (Credit: Grzegorz Kiarszys)

    Hidden in plain sight, in a lonely part of the Polish forest, lie fragments of once-secret lives. (Credit: Grzegorz Kiarszys)

    How about a nice game of chess? A piece from a long-forgotten set which once entertained military personnel or their families. (Credit: Grzegorz Kiarszys)

    Visitors only believed Kiarszys when they saw the waste themselves. "It really shows the power of material culture," he says. (Credit: Grzegorz Kiarszys)

    A red toothbrush to match the star? Some of the used tubes of toothpaste carry the brand name "Fluorodent" in Cyrillic (Credit: Mieczyslaw Zuk)

    A button on a Soviet uniform. The hammer and sickle insignia is just visible at the centre (Credit: Grzegorz Kiarszys)

    Military paraphernalia mixed with quotidian waste. "They were several kilometres from the nearest villages and the largest garrisons," says Kiarszys (Credit: Grzegorz Kiarszys)

    The Soviets dug trenches and foxholes around the bases, as defensive positions (Credit: Grzegorz Kiarszys)

    Toy guns have been found in the waste heaps. The square-shaped piece of plastic, which appears to be an ink bottle, is embossed with Cyrillic text (Credit: Grzegorz Kiarszys)

    In 1974, Pepsi became the first American consumer product to be produced, marketed and sold in the Soviet Union (Credit: Mieczyslaw Zuk)

    People living on the bases must have known of the threat of nuclear war (Credit: Grzegorz Kiarszys)

    Kiarszys scoured satellite imagery and explored the bases in person, to better understand them (Credit: Grzegorz Kiarszys)

    The base at Podborsko is now open to the public as part of a local museum (Credit: Grzegorz Kiarszys)

    The other two bases are in much grimier condition. This is the bunker at Brzeźnica Kolonia (Credit: Grzegorz Kiarszys)

    A potent status symbol for a Soviet child. Lego was unavailable to most in Poland during the Cold War, though this piece could be a substitute brand (Credit: Grzegorz Kiarszys)

    The dates and text on food wrappers helped to confirm the origins of the rubbish (Credit: Mieczyslaw Zuk)

    Carvings in the bark of a tree. The year, 88, is visible at the bottom of the carving as are some Cyrillic letters (Credit: Grzegorz Kiarszys)

    Besides toy guns, there are plastic figurines, miniature planes, tanks, telephones and other playthings (Credit: Mieczyslaw Zuk)

    One extraordinary trace of Soviet activity at Brzeźnica Kolonia base is this football pitch and running track, far from the nearest village (Credit: Grzegorz Kiarszys)

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : selon Moscou, l’UE est « belliqueuse et agressive »

    La guerre en Ukraine continue en ce 79e jour de conflit. L'UE a annoncé une nouvelle aide de 500 millions d'euros à l'Ukraine. De son côté, Kiev affirme avoir tué 26 900 militaires russes depuis le début du conflit.

    Une région séparatiste de Géorgie va organiser un référendum pour intégrer à la Russie

    Les autorités de la région séparatiste géorgienne d’Ossétie du sud ont annoncé l’organisation d’un référendum en juillet sur l’intégration à la Russie, rapporte Le Figaro. Le « président » Anatoli Bibilov a évoqué « l’aspiration historique » des habitants de cette région géorgienne de rejoindre la Russie.

    La Russie va suspendre ses livraisons d’électricité à la Finlande

    Nouvelle étape dans la guerre économique menée par La Russie. Le Kremlin va suspendre ses livraisons d’électricité à la Finlande dès ce week-end, en raison d’impayés, a annoncé l’entreprise RAO Nordic Oy, détenu à 100% par l’entreprise russe InterRAO.

    Volodymyr Zelensky déplore l’attitude « pas correct » d’Emmanuel Macron

    « Il ne faut pas chercher une porte de sortie pour la Russie, et Macron le fait en vain », a déploré le président ukrainien sur une chaîne de télévision italienne, rapporte BFMTV. Volodymyr Zelensky estime que le président de la République veut « faire des concessions diplomatiques » à la Russie.

    26 900 Russes tués depuis le début de la guerre

    Kiev a partagé un nouveau bilan ce vendredi. Selon son ministère de la Défense, 26 900 militaires russes ont été tués depuis le débit du conflit. L’armée ukrainienne revendique également la destruction de 1 205 chars, 2 900 véhicules blindés, 200 avions et 162 hélicoptères.

    Selon Moscou, l’UE est « belliqueuse et agressive »

    « L’UE est passée d’une plate-forme économique constructive, telle qu’elle a été créée, à un acteur agressif et belliqueux qui affiche déjà ses ambitions bien au-delà du continent européen », a déclaré Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse au Tadjikistan, vendredi 13 mai

    Selon lui, les membres de l’Union se précipitent « exactement sur la voie que l’Otan a déjà tracée, confirmant ainsi la tendance à la fusion avec l’Alliance nord-atlantique, et serviront, en fait, d’appendice » à l’Otan. Une déclaration qui intervient alors que deux voisins de la Russie, la Suède et la Finlande, se rapprochent de plus en plus de l’Otan.

    L’UE accorde une nouvelle aide de 500 millions à Kiev

    Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, a annoncé une nouvelle enveloppe pour l’Ukraine de 500 millions d’euros, pour soutenir militairement le pays. Cette enveloppe servira à acheter des armes lourdes telles que des chars et de l’artillerie. Cette nouvelle aide portera le soutien de l’UE à environ 2 milliards d’euros.

    101 hôpitaux détruits depuis le début de la guerre

    Dans une allocution télévisée, Volodymyr Zelensky a déclaré que 101 hôpitaux ukrainiens ont été détruits par l’armée russe depuis le début du conflit. Des dégâts que le président ukrainien a qualifiés de conséquences de « la barbarie » russe. Au cours de son discours, le président Zelensky a également affirmé que « des écoles dans la région de Tchernihiv » ont été prises pour cibles par des militaires russes. « Tous les commandants russes qui donnent de tels ordres sont juste malades, incurables », a commenté Volodymyr Zelensky.

    Six millions de réfugiés selon l’ONU

    Selon le dernier bilan du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), en date du jeudi 12 mai, plus de six millions d’Ukrainiens ont fuit leur pays depuis le début de la guerre. 3,2 millions d’entre eux se sont installés en Pologne, 895 000 en Roumanie et plus de 700 000 en… Russie. La Hongrie, la Moldavie et la Slovaquie hébergent également plusieurs centaines de milliers de réfugiés. A l’inverse, et toujours selon le HCR, 1,6 million d’Ukrainiens sont rentrés en Ukraine ces dernières semaines.

    La France « soutient pleinement le choix souverain » de la Finlande d’entrer dans l’Otan

    À l’issue d’un échange entre le président français Emmanuel Macron et son homologue finlandais Sauli Niinistö, jeudi 12 mai, l’Élysée a publié un communiqué affirmant que « la France soutenait pleinement le choix souverain de la Finlande d’adhérer rapidement à l’OTAN ». Moscou a menacé de répliquer par des mesures « militaro-techniques », relaie Le Figaro. Plus tôt dans la journée, le Président et la Première ministre finlandaise s’étaient déclarés favorables à l’entrée dans l’OTAN.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    These books say that through our connection with nature, our own mental eco-systems can be restored or rebooted, our lives re-appraised and re-set

    The movement towards rural living in the western world seems to be a sign of the times, with an exodus from urban life, and people seeking a rustic idyll, a simpler existence – and in some cases embracing the idea of "slow living", an antidote to fast hustle culture. And the lure of rural life is inevitably even more acute in spring and summer, when there is a sense of renewal and expectation in the air, and as, the poet Philip Larkin famously put it: "The trees are coming into leaf/ Like something almost being said".

    It's no surprise, then, that the theme for the US's Mental Health Month this year is "back to basics". In fact, increasing numbers of people are responding to burnout and the stresses of modern life by moving completely off-grid, in what has been described as "extreme wilding". In an attempt to reset their lives and their expectations of life, they are going beyond the cottage-core notion of a cosy, tidy garden and a cute, nostalgic rural aesthetic, and are placing themselves in truly remote and rugged landscapes.

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    The sense that a close connection with nature can be life – and mind – changing is shared by a number of recent books. The idea of re-wilding is familiar, with many reforestation projects and the re-introduction of endemic flora and fauna happening across the globe, helping to restore eco-systems and reverse some of the damage done to wild environments. But in a moment when mental health problems are rife, and as we start to emerge from the worst pandemic the world has known for a century, the term rewilding is now being used in a new way.

    So can we re-wild ourselves? Just as our natural environment can be healed, can our minds also, particularly after a period of crisis or trauma? That is the contention of several recently published or upcoming books, which suggest that through our connection with nature, our own mental eco-systems can be restored or rebooted, our lives re-appraised and reset, and emotional damage reversed. In addition, they suggest, this process can help us to make sense of the world – and that while nature is helping us, we can be helping it. For these authors, the idea of nature as something that is separate from us is coming to an end.

    The book Entangled Life explains how "anarchic" fungi have influenced contemporary philosophy (Credit Getty Images)

    The complex interdependence between us and the creatures with which we share the Earth is explored in the New York Times best-selling novel Once There Were Wolves by Charlotte McConaghy. It tells the visceral story of a woman's quest to reintroduce wolves to the wilds of Scotland. Inti Flynn, a biologist, arrives in the Highlands with her traumatised twin sister and 14 grey wolves. In the process of reintroducing the wolves to their natural habitat, Inti hopes also to help her sister Aggie heal, after horrific events that drove them both out of Alaska.

    In an urgent plea to restore our connection to the world before it's too late, Booker prize-winning writer Richard Flanagan recently wrote the novel Living Sea of Waking Dreams, a magical realist tale set against the backdrop of the Australian bush fires. Meanwhile, Seven Steeples by Sara Baume, an "astonishing prose poem", tells the story of a couple who withdraw completely from city life , retreat to the foot of a mountain in the remote countryside, and lose themselves in their rugged surroundings.

    The re-wilding of the mind is viewed from a different perspective in Merlin Sheldrake's hit non-fiction book Entangled Life: How Fungi Make our Worlds, Change our Minds and Shape our Futures. In this deep dive into the world of fungi, the author explores how the organisms have influenced contemporary philosophy, and how, in the "anarchic" way they grow and connect with each other and other organisms, they represent a highly sophisticated "more than human world".

    Sheldrake sees how fungi lives as a model for humans: "Fungi have changed my understanding of how life happens. These organisms make questions of our categories, and thinking about them makes the world look different." Like fungi, he writes, "we are ecosystems that span boundaries and transgress categories. Our selves emerge from a complex tangle of relationships." How, the book asks, can we be more like fungi?

    Entangled Life also explores how humans have engaged with fungi in various ways, from farmers to herbalists and cultivators growing hallucinogenic psilocybin at home, and it highlights the recent mainstreaming of psilocybin therapy, which, it has been suggested, is able to "reset the depressed mind". The winner of the Wainwright Prize, Entangled Life has been a surprise global hit for the debut author.

    It is essential for us to remember that we are part of nature, that whilst nature needs us, we also need nature – Mya-Rose Craig

    And out in June is the much anticipated memoir Birdgirl by Mya-Rose Craig, a 20-year-old  ornithologist, environmentalist and diversity activist. So far in her life, Craig has seen more than 5,000 types of bird, half of the world's species, across all continents of the globe. "It's a memoir about my childhood birding around the world," she tells BBC Culture. "And my love of these tiny creatures which are such a central part of my being, my family, and coping with mental illness within it. It's hugely personal." Birdwatching for her is the "thread running through the pattern of my life," she says. 

    A strong connection with birds inspired the memoir Birdgirl by ornithologist and environmentalist Mya-Rose Craig (Credit: Getty Images)

    The memoir explores how each bird sighting is a step towards the author finding her own voice, as well as a step in her family's challenging journey. Each new bird spotted is also a "moment of peace" amid the turmoil of her mother's worsening mental health crisis. Craig is also the founder of Black2Nature, an organisation that runs camps, workshops and campaigns to make the nature conservation and environmental sectors ethnically diverse. "At my nature camps," says the British-Bangladeshi author and campaigner, "I teach the children about nature engagement, how it makes them feel and how they can use that to be more resilient and be able to overcome problems."

    Birdgirl also explores how the mindful act of looking for birds has made Craig more determined to campaign for the environment's – and all of our – survival. The memoir is a logical progression from her previous book, We Have a Dream, which explored how young indigenous environmental activists are bringing change, and also explored our interdependence with nature. "We Have A Dream shows us that it is not too late to act and make a difference in rejuvenating nature, as it is waiting to be given the chance to fight back," she  says, pointing to the example of Lesein Mutunkei from Kenya who is featured in the book. "His goals for trees are so clever, and yet so simple – showing us that it is not too late to rewild and save ourselves from an ecological disaster." 

    After all, the idea of renewal and rewilding works both ways, says Craig. "I think that whilst many of the young people in We Have A Dream understand that our natural environment has an amazing capacity to renew, self-repair and regenerate, their message was that humans had relied on this for too long, and we were now at the point where the Earth had been pushed too far and it could no longer regenerate. The hope coming from the book is not that our planet will recover if left alone but that here were a young generation who are fighting for big change.

    "I believe that nature is really important to us as humans and that it is essential for us to remember that we are part of nature, that whilst nature needs us, we also need nature."

    Tree of life

    The way in which we are nurtured by the natural environment, while simultaneously ourselves nurturing it, is also explored in a newly published volume of journals, with an introduction by Tilda Swinton, by the late film director Derek Jarman, Pharmacopoeia: A Dungeness Notebook. It tells the story of the creation of his garden at Dungeness, in an arid, windswept spot near a nuclear power station. "I planted a dog rose," he writes. "Then I found a curious piece of driftwood and used this, and one of the necklaces of holey stones on the wall, to stake the rose. The garden had begun. I saw it as a therapy and a pharmacopoeia." The garden was an ever-evolving circle of stones, plants and sculptures created with foraged driftwood and flotsam, cultivated in the harshest of conditions, and remains to this day a source of wonder for visitors.

    This idea that nature has wisdom to teach us and lessons to impart also features in The Great British Tree Biography, in which Mark Hooper explores the history and folklore of Britain. In it, notable trees' stories are told, from Knole Oak, immortalised by Virginia Woolf in Orlando and in the video for the Beatles song Strawberry Fields Forever, to the oak on Isle Maree in Scotland that is said to provide release from madness to visitors who offer coins. The author says that, having grown up in the countryside, the woods have always been his "happy place". So what do these landmark trees tell us about history, life and ourselves?

    Some of the chapters in his book, Hooper tells BBC Culture, are about "the tree itself and what it stands for, as a metaphor for values we hold dear. Robert the Bruce used a 2,000-year-old yew tree, growing through the rocks on the shore of Loch Lomond, as a symbol of endurance as he tried to raise the spirits of his retreating army in 1306. Just 200 men crossed the loch, in a boat that could only hold three men at a time, and as they gathered on the far side by the tree, he compared its ability to survive against the odds with their own. When Robert the Bruce finally won independence for Scotland after defeating the English at Bannockburn in 1314, many of his men wore sprigs of yew on their uniforms."

    The Knole oak is among the symbolic and culturally significant trees featured in The Great British Tree Biography by Mark Hooper (Credit: Amy Grimes/ Pavilion Books)

    In almost all cultures, the oak is used to represent strength – for example, says Hooper, "the Suffrage Oak was planted in Glasgow in 1918 to mark the Representation of the People Act passing into law – the first step in establishing votes for women in Great Britain". There are examples too of how trees have helped shape or symbolise ideas. The Wesley Beeches are a famous arch created by two intertwined beech trees in Lambeg, County Down: "They formed in 1787 when John Wesley, founder of the Methodist church, twisted two saplings together to demonstrate to his congregation the bond between Methodism and the Anglican Church of Ireland."

    The folklore of nature and ideas around Paganism have been the subject of growing interest in recent years, with the New York Times even asking "Is the West becoming Pagan again?". The idea that nature can help heal us or somehow re-set our minds goes back to numerous ancient philosophies and religions that have long looked to our connection with nature. "The Buddha was a wild man," says the London Buddhist Centre on its website. "In the sense of being fully alive and responsive, attuned to nature in its deepest meaning. To reach towards this we humans need careful tending as much as a tree does, probably more."

    Lucretius and Aurelius share this idea that we should look at the big picture of nature, and that everything that exists is ultimately transient – John Sellars

    In fact, the strength we can gain from nature and the resilience it teaches us are notions that are as old as philosophy itself. As John Sellars, author of The Fourfold Remedy: Epicurus and the Art of Happiness, among others, and Reader at Royal Holloway, University of London, tells BBC Culture, philosophy itself began as an attempt to understand nature: "Aristotle was a great biologist as well as a philosopher, and studied specimens – he was famous for dissecting fish and wanted to understand the different parts of an organism and how they function together in a biological way, and how that applies to humans." From Thales of Miletus and his 6th-Century peers to following generations, philosophers have long been fascinated by nature. "And many philosophers agreed with going back to nature and a simple life, away from the complexities of modern life, " adds Sellars.

    The Stoics in particular "wanted to live in accordance with the natural world, in tune with nature," says Sellars. Roman Emperor and philosopher Marcus Aurelius wrote Meditations, in which he explored the idea that "anything that happens is the product of a natural process and part of how nature works – growth, life cycle, decay". He saw nature as a whole, and in this respect, according to Sellars, Aurelius might be seen as a precursor to the climate theorist James Lovelock and his Gaia theory, in which nature regulates itself. "Aurelius sees nature as an organism that regulates itself, and we're part of the larger organism. He saw our wellbeing tied up in nature as a whole." We are, in other words, part of nature and part of each other.

    Aurelius wrote in the Meditations: "A branch cut off from the bough it belonged to cannot but be cut off also from the whole tree. Similarly a man, if severed from a single man, has fallen away from society as a whole." Sellars explains: "The tree is humanity, a human who is anti-social is a branch that has broken off (and so dies). We're all part of a single organism and we all depend on each other for our wellbeing."

    Epicurian poet and philosopher Lucretius wrote about humankind's connection with nature (Credit: Getty Images)

    So according to this idea, we are all dependent on each other: "Aurelius uses it as a metaphor for individuals in a community; every organism is dependent on the rest of nature. In modernity, isolated individuals can suffer poor health and mental health: none of us can survive alone, either physically or psychologically."

    The inevitability of nature is also something that Aurelius considers in the Meditations: "What a fraction of infinite and gaping time has been assigned to every man; for very swiftly it vanishes in the eternal; and what a fraction of the whole of matter, and what a fraction of the whole of the life Spirit. On what a small clod, too, of the whole Earth you creep. Pondering all these things, imagine nothing to be great but this: to act as your own nature guides, to suffer what Universal Nature brings." It is interesting, says Sellars, that Marcus Aurelius is "hugely popular" at the moment. He is currently "the best-selling" philosopher, and there are "thriving communities" that follow his teachings.

    The Epicurian Roman poet Lucretius wrote about similar themes. "Lucretius wrote about the life cycles in nature, repetition, and the natural inevitable processes," says Sellars. Aurelius and Lucretius were helping their readers to accept their own mortality, and the fact that nothing lives forever. "The epic poetry of Lucretius and Aurelius share this idea that we should look at the big picture of nature, and that everything that exists is ultimately transient."

    Both Aurelius the philosopher and Lucretius the poet, says Sellars, offer this "as a therapeutic idea, and that it puts everyday worries into perspective because of the bigger picture. Whatever everyday problems we may be wrapped up in, step back and see the bigger picture – within the large perspective, these problems are relatively insignificant."

    We may not all feel the urge to re-locate to the wilderness, live off grid or completely re-wild our minds, but we can all find this sense of wonder and meaning in nature. Not only in our connection with it, but in the sense of hope and renewal it seems to offer us, each spring and summer. As Philip Larkin puts it in The Trees: "Last year is dead, they seem to say / Begin afresh, afresh, afresh."

    Birdgirl by Mya-Rose Craig is published by Penguin on 30 June; The Great British Tree Biography: 50 legendary trees and the tales behind them by Mark Hooper is published by Pavilion Books; The Fourfold Remedy: Epicurus and the Art of Happiness by John Sellars is published by Penguin.

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    France24 - Monde

    Reportage en Ukraine : après deux mois de combats, la ville de Kharkiv panse ses plaies

    Publié le : 13/05/2022 - 16:25Modifié le : 13/05/2022 - 18:23

    Nadia MASSIH Bastien RENOUIL

    Située au nord-est de l'Ukraine, Kharkiv a été lourdement bombardée par les troupes russes. Aujourd'hui, la deuxième ville du pays panse difficilement ses plaies.

    Valeurs Actuelles

    [Del Valle] L’Ukraine, épicentre de la confrontation entre les empires anglo-américain et russe… au détriment du dindon de la farce ouest-européen

    Dans une conférence prononcée au Chicago global Institute en mars 2015 au sujet de l’Europe et de l’Ukraine, George Friedman, le stratège de Stratfor (« l’ombre de la CIA »), avait explicité avec un cynisme incroyable mais d’une grande franchise les objectifs stratégiques des puissances maritimes anglo-saxonnes en Eurasie. Il explique que depuis plusieurs siècles, leur modus operandi repose sur le principe de de divide et impera (empêcher toute unité continentale eurasiatique) et de domination indirecte ou déléguée, tandis que la force immédiate (mais faiblesse à long terme) de l’empire territorial à la russe se heurte à la difficulté de maintenir longtemps sous un joug d’occupation directe et physique un territoire et sa population en partie hostiles. Il prédit des guerres en Europe, désigne le rapprochement russo-allemand ou russo-européen comme le pire danger pour Washington, puis avoue que les Etats-Unis ont provoqué la Russie depuis 2015 en armant l’armée ukrainienne au point d’en décorer ses officiers comme s’ils faisaient partie de facto de l’armée américaine…

    Gagner la guerre est possible pour le Kremlin, mais gagner la paix et la bataille de la reconstruction économique puis des cœurs ukrainiens sera bien plus difficile.

    A l’aune de cette représentation de la lutte entre empires maritime et continental, l’enjeu actuel des Etats-Unis est de tout faire pour embourber les Russes en Ukraine, quitte à les pousser aux pires exactions (inévitables crimes contre l’humanité et possible scénario nucléaire tactique en Ukraine) afin de durablement faire “perdre les cœurs” des russophones d’Ukraine aux occupants/grands frères-bourreaux russes et couper la Russie définitivement de l’Occident et d’une partie du monde. De son côté, l’impératif de la Russie poutinienne, loin d’être aisé ou gagné, sera de tout faire pour fidéliser les russophones d’Ukraine/NovaRossia et de “réintégrer” le pays voisin et vaincu (dans l’éventualité d’une victoire militaire russe et de l’atteinte des objectifs du Kremlin décryptés dans notre précédente chronique à Valeurs) dans une Union politico-douanière commune avec la Biélorussie, la Russie et même la Moldavie/Transnistrie.

    Certes, cet objectif est présenté comme étant irréaliste ou fantasmatique par les Anglo-saxons et l’ensemble des dirigeants occidentaux qui sont persuadés — ou feignent de l’être — que leur massive aide économique et militaire aux Ukrainiens va permettre de chasser à terme définitivement l’armée russe de Crimée, du Donbass et de tous les territoires pris par l’armée russe. En réalité, le manque de personnel militaire ukrainien qualifié pour manier les armes de plus en plus sophistiquées livrées par les Anglo-saxons et d’autres pays de l’OTAN aux forces ukrainiennes, puis l’affaiblissement considérable des forces humaines ukrainiennes et des infrastructures du pays permettent aux experts de la chose militaire et du renseignement de douter du caractère inéluctable de pareil scénario optimiste… En tout cas dans le court et moyen terme. Mais il est clair qu’aucun scénario n’est à écarter. L’avenir proche montrera clairement qui aura gagné la première manche, car gagner la guerre est possible pour le Kremlin, mais gagner la paix et la bataille de la reconstruction économique puis des cœurs ukrainiens sera bien plus difficile. On l’a déjà en Géorgie précédemment ou dans un autre théâtre non slave comme la Syrie, où l’après-guerre est bien plus difficile que la guerre étant données les sanctions massives occidentales, dont la loi américaine Caesar extraterritoriale qui condamne et punit tous les gouvernements et entreprises du monde tentées de s’impliquer dans la reconstruction économique de la Syrie.

    Flash-back: un immense gâchis, chronique d’un choc global annoncé depuis 2007

    Pour contrer cette stratégie anglo-américano-atlantiste, dont le projet d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN participe, la Russie de Poutine avait annoncé la couleur et brandi la menace d’une guerre mondiale Occident-Russie dès 2007, lors de sa conférence de Munich lors d’une réunion du G7, définissant alors les « lignes rouges » à ne pas franchir, et surestimant la propension des Occidentaux à se laisser impressionner par la menace nucléaire. L’année suivante, les Etats-Unis et l’OTAN avaient d’ailleurs répondu à l’occidentalisation de la Géorgie et à la proposition de faire entrer ce pays dans l’OTAN (refusée par l’Allemagne et la France plus sages) par une intervention militaire éclair qui annonçait la guerre en Ukraine aujourd’hui, quoi qu’avec une quasi non-résistance militaire côté géorgien. Dans le cadre des plans poutiniens de contre-offensive face à cette tentative d’atlantisation de “l’étranger proche” russe, l’Ukraine est aujourd’hui destinée à devenir un État-croupion réduit à environ 60 % de son territoire restant, sans aucun accès à la mer (pourtant vital pour exporter des céréales ou d’autres produits) et ayant quelques grandes industries résiduelles comme l’usine d’avions Antonov, donc un traitement bien plus sévère encore que ce qu’a subi le peuple géorgien dans un contexte comparable… Tout l’enjeu à venir réside dans la capacité ou non des Russes à tenir leurs positions en Crimée orientale et septentrionale (“Nova Rossia”, Donbass-Crimée-Odessa), ce qui n’est pas gagné d’avance, comme le montre la détermination des Ukrainiens suréquipés par les Etats-Unis depuis 2014, et des Ukrainiens à reprendre le contrôle des terres perdues en cas d’enlisement russe sur le moyen et le long terme.

    Le choc entre ces deux empires est total. Les objectifs de guerre des deux camps est global et ne s’arrête pas à l’Ukraine. Pour l’Ukraine comme pour la Russie, l’enjeu est existentiel. De ce fait, toutes les options sont envisageables, y compris l’emploi d’une bombe nucléaire tactique en Ukraine ou ailleurs si l’armée conventionnelle russe venait à subir trop de revers en raison de l’aide occidentale militaire massive ou si les sanctions totales rendaient cette guerre économiquement insupportable pour Moscou.

    La faiblesse majeure de l’Occident réside dans l’incapacité de ses dirigeants à servir l’intérêt national et à écouter les stratèges compétents, au profit de logiques électoralistes court-termistes.

    L’empire occidental, à la fois politico-militaire et idéologico-cognitif (soft power), mais surtout économique, consumériste et financier (armes des sanctions de masses), dispose d’armes et de plans stratégiques de conquête et de dominations sans équivalents dans le reste du monde qui a du mal à devenir multipolaire comme le souhaitent les BRICS et surtout le tandem russo-chinois. La Russie n’a pas encore pris de plein fouet les conséquences dévastatrices des sanctions et embargos, et la dédollarisation qu’elle souhaite accélérer ne provoquera pas forcément un effet domino dévastateur car l’industrie américaine pourrait plus facilement être relocalisée et relancée par une baisse du dollar induite par un processus de dédollarisation escompté par le tandem russo-chinois et d’autres pays “multipolaristes”. D’un autre côté, la dédollarisation peut aussi faire perdre aux Etats-Unis leur suprématie financière et un moyen de payer sa gigantesque dette. Les prochains mois nous donneront des indices sur sa faisabilité.

    Toutefois, la faiblesse majeure de l’Occident réside dans la faible propension des dirigeants des démocraties libérales occidentales à servir l’intérêt national et civilisationnel de leurs nations et à écouter les stratèges compétents, au profit de logiques électoralistes court-termistes ou de démagogie médiacratique consistant à surfer sur les émotions portées par les lobbies médiatiques et associatifs liés à des intérêts transnationaux. On peut bien sûr également mentionner les lobbies de l’armement et du gaz de schiste américains qui ont poussé Biden à permettre les conditions d’une guerre durable et globale OTAN-RUSSSIE en Ukraine afin de faire perdurer les ventes d’armes dans la perspective de la compensation du retrait américain subit d’Afghanistan qui a fait perdre un gigantesque marché aux grandes entreprises américaines d’armement . D’évidence, les industries de l’armement occidentalo-américaines – et donc l’OTAN qui leur permet de vendre dans le cadre d’une extension sans fin – n’ont aucun intérêt à promouvoir une solution de paix en Ukraine et à cesser d’encercler la Russie à l’est, au sud et au nord, ce qui ne peut qu’acculer l’ours russe blessé à devenir encore plus imprévisible et à commettre l’irréparable…

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    France24 - World

    Women voters could swing Australian election result

    Issued on: 13/05/2022 - 15:39Modified: 13/05/2022 - 15:44

    Annette Young Follow

    With anger over misogyny in the Australian parliament, women's rights have dominated the election campaign as Australia heads to the polls later this month with a record number of female candidates standing as independents. Also the Taliban has ordered women in Afghanistan to cover their faces when in public while encouraging the use of the burqa. Plus fury over the fact that only five out of 22 directors competing at this year's Cannes Film Festival are women. Annette Young talks to French talent agent, Solène Edouard, about why this is happening despite a pledge by organisers in 2018 to improve gender representation.

    France24 - World

    After Syria trip, ICRC head says Assad 'aware of pressure of international environment'

    Issued on: 13/05/2022 - 18:48

    Marc Perelman Follow

    Eleven years after the start of the conflict in Syria, the COVID-19 pandemic and the consequences of the war in Ukraine have made the economic situation in the war-torn country even worse. FRANCE 24 interviewed Peter Maurer, president of the International Committee of the Red Cross, who recently met President Bashar al-Assad in Syria. Maurer said Assad was "very aware of the international environment and the pressure it exerts on Syria" and that the Syrian leader was "grateful for the humanitarian work" but "crystal clear in his vision that things cannot go on this way".

    Asked about the situation in Ukraine, where the ICRC has been involved in implementing humanitarian corridors, Maurer said the organisation "succeeded in some places – Mariupol, Sumy and others – in reaching populations that are difficult to access. We succeeded in doing some things but not enough, because trust between the parties is not there sufficiently to create humanitarian corridors that are more performing, more open, more safe for the population."

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    Valeurs Actuelles

    Derrière les missiles, les chars et le défilé du 9 mai

    Le défilé militaire du 9 mai marque depuis 1965 l’anniversaire de la deuxième capitulation allemande de la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci ayant été voulue par Staline, à Berlin, en complément de celle signée à Reims. Cette date représente pour la Russie le cumul du 8 Mai, du 14 Juillet et du 11 Novembre, et les signaux politiques y sont toujours considérés par les “kremlinologues” avec attention. Lundi, il manquait par exemple le chef d’état-major russe, le général Gerasimov, auteur d’une doctrine appliquée avec détermination depuis 2014, qui semble avoir été blessé au combat.

    En introduction d’un discours assez court, le président Poutine a fait référence à une initiative diplomatique russe peu analysée jusqu’à présent. En effet, le 17 décembre 2021, le ministère des Affaires étrangères russe a diffusé deux textes : un “Traité entre les États-Unis et la Fédération de Russie sur les garanties de sécurité” et un “Accord sur les mesures pour assurer la sécurité de la Fédération de Russie et des États membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord”.

    « Les deux textes ne sont pas rédigés selon le principe d’un menu, où l’on peut choisir l’un ou l’autre, ils se complètent et doivent être considérés comme un ensemble », a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères russe. Il s’agit en fait d’un ultimatum “Gillette” à double lame, ne laissant que peu d’espace à la discussion et à la négociation mais permettant de comprendre pourquoi il est nécessaire, si l’on cherche un cessez-le-feu pour réduire les pertes civiles et un retour à la paix (chaude ou froide), d’enfin analyser ce que les Russes expliquent depuis Evgueni Primakov, alors Premier ministre de Boris Eltsine, à la fin des années 1990.

    Évidemment, cette présentation se fait “à la russe”, par l’accompagnement d’un discours menaçant : « Les Européens doivent aussi réfléchir s’ils veulent éviter de faire de leur continent le théâtre d’un affrontement militaire. […] Nos partenaires doivent comprendre que plus ils feront traîner l’examen de nos propositions et l’adoption de vraies mesures pour créer ces garanties, plus grande est la probabilité qu’ils subissent une frappe préventive. »

    Dès le jour de Noël, la Russie procédait à un tir de son nouveau missile hypersonique 3M22 Tsirkon. Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, avait alors souligné : « J’espère que les notes du 17 décembre seront ainsi plus convaincantes. »

    Le 26 décembre, le chef du Kremlin avertissait encore que la Russie prendrait des « mesures militaro-techniques adéquates » si l’Otan poursuivait sa « course agressive » au seuil de la Russie et refusait de donner à cette dernière les « garanties de sécurité » qu’elle réclamait. L’ultimatum russe exige notamment que soient « juridiquement fixés : le renoncement à tout élargissement de l’Otan vers l’est, l’arrêt de la coopération militaire avec les pays postsoviétiques, le retrait des armes nucléaires américaines de l’Europe et le retrait des forces armées de l’Otan aux frontières de 1997 ». L’article 4 stipule notamment que « la Fédération de Russie et tous les participants qui étaient, au 27 mai 1997, des États membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord ne déploient pas leurs forces armées et leurs armements sur le territoire de tous les autres États européens en plus des forces postées sur ce territoire au 27 mai 1997 ». L’article 7 précise que « les participants, qui sont des États membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, renoncent à mener toute activité militaire sur le territoire de l’Ukraine, ainsi que des autres États d’Europe orientale, de Transcaucasie et d’Asie centrale ».

    Sont concernés les quatorze anciens membres du pacte de Varsovie ayant rejoint l’Alliance atlantique depuis 1999 (moins la Biélorussie et le Kazakhstan, jamais candidats, et la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine, qui ont souhaité rejoindre l’Otan sans y parvenir). Pour la Russie, les exigences dépassent le seul cadre européen et impliquent par ricochet le retrait américain du Japon et, sans le dire, laisseraient Taiwan isolé. Comme le rappelle l’historienne Françoise Thom dans sa note d’analyse de fin décembre 2021 : « Le comportement russe est dicté par une analyse soigneuse de la corrélation des forces qui, selon les experts du Kremlin, vient de basculer en faveur des puissances antioccidentales. Après vingt ans de préparation à la guerre, la position russe est jugée forte comme jamais. »

    La Russie et la Chine ont calculé que l’affaiblissement interne et externe américain, et l’absence d’une Europe puissance offrent une fenêtre d’opportunité pour construire cet univers multipolaire, réduisant au pire, éliminant au mieux, la seule hyperpuissance mondiale.

    Ce qui semble nouveau est le plus souvent ce qu’on a oublié. Les empires ont une longue mémoire. Tout existe pour comprendre ce que dit et veut Vladimir Poutine. Après un quart de siècle d’annonces et de menaces, la Russie, sans surprise, est passée à l’acte.

    Se joue maintenant l’avenir de l’Europe et de l’Occident. Et comme seule puissance nucléaire indépendante de l’Union, la France se doit de faire entendre, du mieux qu’elle peut, sa voix.

    * Alain Bauer est professeur au Conservatoire national des arts et métiers, responsable du pôle sécurité-défense-renseignement.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    The total beginners guide to tasting wine like a pro

    Follow these tips and you’ll soon be sniffing, swilling and slurping like an expert…

    When you’re in a supermarket, pub or restaurant, do you feel stumped when presented by the selections of wine on offer? There’s just so much choice.

    Whether it’s red, rosé or white, sweet or dry, fruity or savoury, full-bodied or light – there are so many options, and sometimes, the language can make things even more confusing. Do you really taste the ‘cut grass’ notes that the label proclaims? Do you find yourself trying to find the hint of blackcurrant but fail?

    Professional wine tasting teacher, Anjali Douglas reveals her top tips to help you feel more confident about choosing wine that matches your mood, your food and your tastes.

    Don’t be put off by wine tasting stereotypes

    Think wine tasting is just something for the rich and famous? Think again! “It’s getting more accessible and the basics are pretty straightforward,” says Anjali.

    “Don’t worry about getting lots of wine tasting equipment, a bottle opener and a couple of wine glasses is all you need. Remember, it’s your opinion that matters most – if you like the wine, then it’s good wine!”

    Understanding the basics

    “Wine is made by converting sweet grape juice into alcohol (and Co2) by a process called fermentation,” explains Anjali.

    “The two main things that distinguish one wine from another are grape variety and climate. For some wines it will be easy to see what grape variety is used as it will be written on the bottle,” says the expert, while pointing out a few examples: “Chardonnay, Merlot and Sauvignon Blanc are all names of grapes. These varieties, like apples in a supermarket, will have different characteristics,” says Anjali who works for the Wine & Spirit Education Trust.

    For other wines – including Burgundy and Rioja, the type of wine is named after a region. This is especially common with wines from France, Italy and Spain. “Here you might have to look up what grapes are used,” says Anjali before adding: “All wines will tell you where they are from on the label. It can be as big as the country or as small as a tiny village.

    “Wines from a cooler climate – like parts of France, Germany or the UK, will make wines that are generally fresher and lighter, whereas a warm climate will make wines that are richer and fuller. One isn’t better or worse than the other, they’re just different!”

    Red: “A wine made with black grape varieties like Merlot, Syrah or Cabernet Sauvignon. The black grape skins soak in the liquid imparting a red colour. Red wines can dry out your mouth, the reason being, the grape skins include the chemical compound tannins which are very bitter. They are also present in black tea which is why if you've ever over-brewed a cup, it can leave a sticky, dry feeling on your palate – that's the tannins.”

    White: “A wine usually made with white grape varieties like Chardonnay, Sauvignon Blanc or Riesling. Just the fleshy pulp inside a grape is used to make these, so there is no colour from the skins.”

    Rosé : “Sort of a weak tea version of red wine! The skins of black grapes are just soaked for a very short time in the fermenting juice, so a tiny bit of colour is imparted, making the wine pink.”

    Dessert: “A wine with lots of natural sugar! It will taste very sweet and thicker and heavier when you taste it.”

    Fortified: “Wine that has had extra alcohol added to it – usually this is a spirit. It’s historically been done as a method to preserve a wine.”

    Sparkling: “Wine that has had Co2 trapped and dissolved in the wine [or added to it], giving it bubbles, or sparkle.”

    Now it’s time to taste wine

    “Pour out a 50ml measure in a wine glass – this is the equivalent of a double shot. There should be enough space that you can swirl the wine around without getting it all over your carpet!” This will help release the aromas explains Anjali. "So, no flute glasses!" says the wine tasting instructor.

    Anjali advises following the Systematic Approach to Tasting. “Here you need to think about the appearance, nose and palate of a wine.”

    Appearance: “Have a look at the wine, is it red, white, rosé? Can you see any bubbles?” Then look at how deep or light the colours are they deep or light these are also indicators. For example a very deep red is probably full-bodied.

    Nose: “Give the wine a swirl and a smell, what aromas are there? All wines have fruity aromas – look for citrus, stone or tropical fruits in whites and red or black berry fruits in reds. Then, is there anything else? Spicy aromas like vanilla or clove might indicate the wine has been stored inside an oak barrel.”

    Palate: “This is what you can taste when you sip the wine. Try to get it all around your mouth – like mouthwash! Consider: Are there any other flavours you can taste as well as the aromas you could smell? How light or heavy does it feel? Can you taste any sweetness? Are you finding it particularly mouth-watering and refreshing? Is the alcohol warming up your palate or is it not very noticeable? For reds you might pick up some bitterness – ask how much is it drying out your mouth?”

    Swallow the wine (or spit it out): “I spit it when I’m working,” says Anjali but when you’re at home, swallowing the wine can actually be beneficial – and not just because it means the wine doesn’t go to waste! “You might feel different alcohol levels a bit better towards the back of your palate, near your throat. It’s that warming feeling you might experience if you've had a spirit. See if you can taste that.”

    The finish: “This is the length of time the positive flavours linger on the palate. For example, how long does the taste of blackcurrant or strawberry that you could smell last? The longer you can taste it after you’ve swallowed or spat out the wine, the higher the quality.”

    Comparing wines

    If you can, tasting two or more at the same time is useful, says Anjali. “That way you can really see how different some wines can be from each other.” If you’re tasting wine with a friend or two and so can splash out on a couple of bottles, what should you opt for?

    “It can be useful to taste two wines made from the same grape varieties but from different places [in the world], that way you can see what is similar and what is different about them.”

    Anjali explains the following are good to try (and all will be affordable and available from supermarkets):

    Glossary of wine phrases

    Full/medium/light-bodied: “This relates to the weight of the wine. Compare skimmed milk to whole milk, this is the equivalent of light and full-bodied wine.”

    Dry: “The majority of wines are dry. This means all the sugar in the grape juice has been converted into alcohol. Just because it smells sweet doesn’t mean it will be!”

    Off Dry: “A little bit of sugar is left in the wine, so it might taste a little bit sweet. Some Rieslings are off dry.”

    Medium: “The sweetness you taste in this wine is noticeable. A few rosés including White Zinfandel are medium in sweetness.”

    Sweet: These wines are very sweet! They also taste richer and heavier on the palate. They are also known as dessert wines. Examples include Sauternes or Port.”

    Fruity: All wines smell fruity in some way, but some wines have additional aromas like spice from being stored in an oak barrel, or savoury aromas from ageing. Fruity wines are usually young and ‘unoaked’.”

    Savoury: “If a wine has spent time ageing it might become more savoury. Have a look at the vintage – the year written on the bottle – to get an idea of the age of the wine. The older it is, the more likely it will begin to have savoury aromas like earth, mushroom, leather or nuts.”

    Aromatic: “This wine has intense aromas that are often quite perfumed, floral or herbaceous. Examples include Riesling or Sauvignon Blanc.”

    What to expect from different wines

    While the list below isn't exhaustive, these are the most commonly talked about grapes and regions. Once you've got your head around these, why not investigate others.

    Syrah: “A full-bodied red wine with aromas of blackberry and peppery spice.”

    Cabernet Sauvignon: “A red wine with high levels of tannins and acidity – aromas of blackcurrant and sometimes a herbaceous or minty aroma.”

    Pinot Noir: “A delicate and fresh red wine with aromas like strawberry and red cherry.”

    Merlot: “A plummy red wine with smooth tannins.”

    White Zinfandel: “A medium sweet rosé wine with aromas of candied strawberries and watermelon.”

    Sauvignon Blanc: “An aromatic white wine with strong aromas of passion fruit, cut grass and grapefruit and very high acidity.”

    Chardonnay: “The style of Chardonnay depends very much on the climate it’s grown in. Somewhere cool, like Chablis, it will have fresh citrussy aromas, somewhere warm, like California, it will have aromas of pineapple, mango and maybe some spice from oak.”

    Riesling: “Another aromatic grape which can have complex aromas of white flowers and lemons. It’s not always sweet but it can be!”

    Malbec: “A medium or full-bodied red wine with aromas of plums and vanilla.”

    Chablis: “A wine from northern France with refreshing high acidity and aromas of lemons and green apple.”

    Bordeaux: “A red wine from south-west France with aromas of black fruits like black plum and blackberry and maybe some cedar and clove.”

    Red Burgundy [made from the Pinot Noir grape]: “A delicate French (mid-East) red wine – aromas of strawberry, cranberry and red cherries and lower levels of tannin.”

    White Burgundy [made from the Chardonnay grape]: “A full-bodied white wine – look for aromas of lemon, peach, smoke and vanilla.”

    Sancerre: “A fresh white wine from Central France made from Sauvignon blanc grape. It has aromas of lemons and cut grass.”

    Rioja: “A red wine from Spain which can have aromas of strawberry and vanilla from oak.”

    Barolo: “A wine from North-West Italy that needs some time maturing for it to be at its best. It has very high, mouth-drying tannins that will soften over time and aromas of dried strawberry, herbs and earth.”

    Priorat: “This wine comes from a region in Spain with very old vines. These vines produce very small amounts of grapes that are very intense.”

    Originally published May 2022

    Valeurs Actuelles

    Stagflation : cette menace qui devient réalité

    Stagflation… le mot est aujourd’hui sur toutes les lèvres. Trois syllabes, mélange de stagnation et d’inflation, et surtout une horreur économique aux multiples conséquences (chômage de masse, faillites… ) qui nous ramène dans les années 1960 au Royaume-Uni, où ce mot a été inventé, et dans les années 1970 en France, après le premier choc pétrolier (lire l’encadré). Sa définition ? Une faible croissance associée à une forte hausse des prix, constatée de manière durable, au moins sur plusieurs trimestres… Pour certains économistes, cela doit également s’accompagner d’un taux de chômage élevé alors que, dans une logique purement keynésienne, seul un niveau d’emploi important, et donc des salaires conséquents, se traduit par une hausse des prix.

    C’est à peu de chose près la situation que connaît la France actuellement (au chômage près, même si son taux en France reste toujours supérieur à la moyenne européenne). Sans doute est-il encore (un peu) trop tôt pour parler de stagflation dans notre pays, mais il semblerait bien que nous nous dirigions droit dessus ; et de manière sévère, car la récente crise sanitaire a amplifié, de manière indolore avec l’aide et la bienveillance des banques centrales, dont celle de la Banque centrale européenne (BCE), les faiblesses de notre économie. Or, il est bien connu que « c’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus », résume fort justement Warren Buffett. D’autres pays européens, comme l’Allemagne, seraient dans une configuration un peu plus dégradée.

    Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné.

    Mais revenons aux fondamentaux économiques français. Le problème, c’est qu’au premier trimestre, on ne peut même pas évoquer une faible hausse de notre richesse nationale ; il faut au contraire parler de croissance nulle, comme l’a constaté l’Insee dans sa dernière note de conjoncture, avec des détails particulièrement inquiétants. La consommation des ménages a ainsi reculé de 1,3 % après une hausse de 0,6 %, la production totale ralentit et l’investissement est faible. Certains économistes apparaissent bien plus sombres : « En réalité, le PIB baisse de 0,05 % et les indicateurs avancés montrent l’effondrement de la confiance des ménages et une baisse de la consommation pour le prochain trimestre, constate Marc Touati, président du cabinet ACDEFI. Or, deux trimestres consécutifs de baisse du PIB, ce n ‘est plus une stagnation, mais une récession. » Christopher Dembik, directeur de la recherche du groupe Saxo Bank, acquiesce : « Les derniers indicateurs français, produit intérieur brut et production industrielle, montrent un brutal ralentissement économique. Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné. »

    Le mois d’avril s’est terminé sur une hausse des prix de 4,8 % (sur un an glissant), après 4,5 % le mois précédent. Cela dit, pour comparer l’évolution des prix en France avec celle enregistrée dans les autres pays de l’Union européenne, il conviendrait plutôt de prendre l’indice des prix à la consommation harmonisé, et là, la comparaison est encore moins flatteuse pour notre pays, car la hausse des prix est un peu plus importante : 5,4 %. Quoi qu’il en soit, si nos voisins européens ont une meilleure croissance (la richesse produite dans la zone euro a progressé de 0,2 % au premier trimestre), leur inflation est bien plus forte : + 7,5 % en mars.

    “La guerre en Ukraine a bon dos”

    Reconnaissons que notre pays s’en sort un peu mieux que les autres de la zone euro, grâce à l’action du gouvernement de Jean Castex, qui a mis en place le (coûteux) bouclier tarifaire (qui va peser d’autant dans les comptes publics) et qui a limité de fait la hausse des prix énergétiques pour les consommateurs. Face à de nombreuses menaces géopolitiques, les ménages ont également décidé de limiter leur consommation.

    Inflation et croissance nulle… Ces deux phénomènes sont intimement liés comme nous l’avons évoqué à maintes reprises dans ces colonnes ; ils trouvent leur origine dans le conflit russo-ukrainien, lequel a eu pour conséquence une hausse des prix de l’énergie (+ 26,6 % en un an) et de l’alimentation (+ 6,6 % pour les produits frais). « La guerre en Ukraine a bon dos ; cela fait des mois que je prévenais du risque inflationniste et on me riait au nez », se souvient Marc Touati. Il rappelle que la hausse des prix a démarré dès 2021 : « L’erreur mondiale a été de continuer à faire tourner les planches à billets en 2021 alors que la pandémie refluait et d’augmenter la dette publique, en France comme ailleurs : cette gabegie a mené à ce que le piège se referme maintenant. »

    Mais l’inflation s’explique également par les nombreuses perturbations du commerce international, qui n’est toujours pas revenu à son niveau d’avant-crise : « Le manque de conteneurs ne sera pas résorbé avant 2023 ; quant à la politique zéro Covid en Chine, l’impact économique sera important. Il faudra donc s’habituer à des niveaux élevés d’inflation ces prochaines années », explique Christopher Dembik, pour qui le risque de stagflation est bel et bien réel.

    Si ce phénomène devait se concrétiser, les conséquences seraient alors terribles pour l’économie et notamment en France. Certes, d’un côté, les grandes entreprises internationales sont parfaitement capables d’encaisser les différentes hausses de coûts (dont celui de l’énergie) et d’ajuster leurs charges pour limiter les effets sur leurs comptes (et leurs cours de Bourse). Mais ce n’est pas du tout le cas des ETI et des PME : un quart d’entre elles pourraient être laminées par l’existence d’une inflation élevée persistante.

    “Un petit jeu dangereux avec l’extrême gauche”

    « Dans ces entreprises, les managements n’ont jamais connu de tels niveaux d’inflation », constate Christopher Dembik. Ce qui pourrait être problématique pour les solutions à mettre en œuvre. Particulièrement touchés, les sous-traitants du secteur automobile : ces entreprises seront de plus en plus confrontées à la rareté des matières premières, aux hausses de salaires et surtout à la pression constante de leurs clients pour diminuer leurs marges.

    Des conséquences sont aussi à craindre chez les consommateurs et notamment chez les 15 à 20 % les plus vulnérables. Ce seront les premiers à subir la poursuite de la hausse de la facture énergétique. Avec une vraie crainte d’appauvrissement chez ceux qui n’auront pas pu obtenir de hausses salariales et qui, dès lors, verront leur pouvoir d’achat continuer à péricliter. De leur côté, les épargnants ne sont pas plus préservés. Avec le retour de l’inflation, ils perdent de l’argent sur les produits financiers à taux fixe tandis que bon nombre ont aussi délaissé les marchés actions.

    La situation devrait encore se compliquer davantage, car la BCE a annoncé qu’en réponse à l’inflation, elle allait augmenter ses taux, en juillet et en septembre. En fait, pour beaucoup d’économistes, elle devrait agir en 2022 et 2023. Déjà, l’OAT à 10 ans, qui sert de référence, est passée de 0 à 1,5 % en quelques mois, ce qui est très mauvais pour les finances françaises : une hausse d’un point augmente la dette publique de 39 milliards d’euros en dix ans.

    Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite

    « Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite, anticipe le président du cabinet ACDEFI. Regardez ce qui se passe aux États-Unis où les taux à long terme sont déjà passés à 3 %. » Mais bon nombre de professionnels redoutent également que ce ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau, car le geste de la BCE – elle a tardé à reconnaître que l’inflation n’allait pas disparaître du jour au lendemain – sera moindre que celui de la Réserve fédérale américaine.

    « On entre dans une spirale très dangereuse, poursuit Marc Touati. L’inflation casse le pouvoir d’achat et les banques centrales ne peuvent plus faire tourner la planche à billets. Les taux montent, ce qui limite le crédit, donc l’investissement et l’activité économique patine… »

    Voilà les vrais risques de la stagflation en France : une inflation toujours aussi forte, une croissance nulle, voire une récession accompagnée d’un taux de chômage important et à des taux d’intérêt élevés. Autant dire un cocktail explosif. Et cerise sur le gâteau, un risque politique typiquement français lié aux législatives. « La montée de l’extrême gauche est son alliance avec le PS sont particulièrement dangereux, explique Marc Touati. Si Mélenchon gagne aux législatives, les taux s’envoleront à 7 %, voire atteindront 10 % ! »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Pour Peter Maurer, Bachar al-Assad est "conscient de la pression de l’environnement international"

    Publié le : 13/05/2022 - 16:18

    Marc PERELMAN

    Onze ans après le début du conflit en Syrie, le Covid-19 et la guerre en Ukraine ont aggravé la situation dans le pays. Peter Maurer vient de rencontrer Bachar al-Assad. Dans un entretien accordé à France 24, le président du Comité international de la Croix-Rouge explique avoir l’impression que le président syrien est "conscient de l’environnement international et de la pression que cela exerce sur la Syrie". Bachar al-Assad est "reconnaissant du travail humanitaire, mais aussi très clair dans sa vision que les choses ne peuvent pas continuer comme ça", explique-t-il aussi.

    DIPLOMATIE

    Visite aux Émirats : "Bachar al-Assad veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable"

    Le président syrien Bachar al-Assad se rend brièvement en Iran

    Le monde dans tous ses États

    Syrie : retour à la case Bachar ?

    BBC

    Why the volatile price of aluminium matters

    By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

    At a small brewery in Nevada in the US, thousands of stockpiled aluminium cans sit waiting to be filled.

    Until they're topped up with beer and shipped out to retailers, they won't earn Wyndee Forrest, co-founder of the CraftHaus Brewery any money. But she says the business was forced to hoard the cans.

    "We are now sitting on a good three months of stock as an insurance policy," she explains.

    The firm used to keep just one month's worth supply of cans in stock but given the turbulence in the aluminium market, she is worried suppliers will not be able to meet delivery dates.

    The price of the containers has risen roughly 18%, a headache for Ms Forrest and her colleagues, who have also faced soaring delivery costs.

    Aluminium is used in a bewildering variety of products - from door frames to aircraft.

    While the benchmark price for aluminium traded on the London Metal Exchange has dropped back in the last two months, it remains more than 65% above pre-pandemic levels.

    Demand for aluminium fluctuated during the pandemic. Sales of the metal fell at the start during lockdowns as workers had to stay at home but then ratcheted up again as many countries exited lockdown, says Uday Patel, senior research manager at Wood Mackenzie.

    That left stocks of aluminium in warehouses depleted.

    More technology of business:

    Russia's invasion of Ukraine has tightened supplies further and pushed the price higher still.

    "A lot of buyers of aluminium in Europe are almost self-sanctioning and refusing to touch Russian aluminium if they can," says Mr Patel.

    But even prior to the conflict, soaring energy prices were already causing headaches at aluminium smelting facilities - the invasion worsened the situation.

    US firm Alcoa recently decided to shutter one smelting facility in Spain for two years, until 2024, because of what it called "exorbitant energy prices". Other smelters have shut down or reduced output in recent months, too.

    Mr Patel says consultancy, Wood Mackenzie, estimates that Europe will lose about 900,000 tonnes of primary aluminium production in 2022.

    "Unlike some of the other base metals, aluminium is highly susceptible to shifts" in energy prices says Keith Wildie, head of trading at metals recycling firm, Romco Group.

    This is because nearly half of the price of primary aluminium comes from the energy costs incurred in producing it, he says. The electrolysis process, is energy intensive - electricity is used in the extraction of aluminium from aluminium oxide, which itself comes from the aluminium ore, or bauxite, mined out of the ground.

    It is difficult to overstate how important aluminium is to the global economy, it is vital in the production of energy efficient vehicles, for instance.

    "Sorry, it's gone up, it's gone up again!" - this is what Colin Shorney, managing director at Dudley's Aluminium, a Welsh manufacturer of windows, doors and facades, says he has found himself telling his clients recently about the cost of his core material.

    "I've been in the industry 30 years," he tells BBC News. "I've not ever seen anything like this in terms of the instability of the raw material price."

    Mr Shorney's products go into all kinds of buildings, from schools to police stations. But one major hotel chain, he says, is putting an upcoming project on hold because of the rising cost of materials.

    And at the same time businesses are facing other cost increases that compound the aluminium problem.

    Back in Nevada, Ms Forrest, for one, explains that she used to routinely buy her cans from a supplier in California.

    "It was about $300 (£239) to ship one pallet of cans to us," she says. "We ordered another pallet of cans, five days later, it was $3,000… That was shocking."

    CraftHaus has since switched to ordering cans from a supplier based closer to home instead - to try and ensure shipping costs remain manageable for the firm.

    So, what is the outlook for the rest of the year? Mr Wildie thinks supply constraints of aluminium will likely continue for some time. Firms such as his, that recycle aluminium are "filling the gap" at the moment, he explains. Romco Group's revenue surged 330% year-on-year in 2021.

    Although the global aluminium supply continues to be tight, demand could potentially cool significantly in the coming months. Fears of a coming recession have already spooked some aluminium buyers in the US and Norsk Hydro, a large Norwegian producer of aluminium that clocked record profits in the last quarter, says the outlook is tinged with "uncertainty".

    Mr Patel adds that Wood Mackenzie too is forecasting a slowdown in the global economy, which naturally could reduce demand and production of aluminium on a large scale.

    The weather is, admittedly, already stormy, for practically anyone trying to get hold of this important metal for a project.

    "I'm personally experiencing this," adds Mr Patel. "We're planning to put a big sliding door in our extension."

    While he put the order for the aluminium-framed door through months ahead of time, he says he can't be certain when it will arrive.

    Reflecting on this, and the current hefty cost of construction materials in general, Mr Patel adds, "When these things happen, you start panicking a little bit."

    Valeurs Actuelles

    Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages

    L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    L'actu en dessin : la COP15 d'Abidjan peut-elle vraiment enrayer la dégradation des sols ?

    Publié le : 13/05/2022 - 17:52

    FRANCE 24 Suivre

    Depuis lundi, la communauté internationale se concerte pour lutter contre un péril écologique majeur : réunie à Abidjan, en Côte d'Ivoire, la COP15 s'est donnée deux semaines pour apporter des solutions à la galopante dégradation des sols sur l'ensemble de la planète. La douzaine de chefs d'État présents entend trouver des solutions concrètes. Mais la hausse de la démographie mondiale, couplée à des décennies d'inaction environnementale, laisse peu de place à l'optimisme.

    Pendant deux semaines, Abidjan se fait capitale mondiale de la lutte contre la désertification : depuis lundi 9 mai, une douzaine de chefs d’État, dont neuf africains, sont réunis dans la capitale ivoirienne à l'occasion de la COP15.

    Ce grand rassemblement écologique est moins connu que celui consacré au climat mais porte sur un péril non moins menaçant : la 15e Conférence des parties (COP) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) entend freiner l’avancée du désert, la déforestation, l’appauvrissement des terres arables ou les pollutions des sols.

    D'autres responsables politiques, dont le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Comission européenne Ursula von der Leyen, participeront au sommet par visioconférence. Au total, 196 États ont la tâche de négocier des objectifs communs, à mettre en place au cours des dix prochaines années. 

    "Un contexte d'urgence"

    Dès l'ouverture lundi matin, Alassane Ouattara a exprimé de vives inquiétudes : "Notre sommet se tient dans un contexte d'urgence climatique". Le président ivoirien a rappelé que la dégradation des sols affecte 52 % des terres agricoles et menace 2,6 milliards de personnes. Et la cadence de cette détérioration s'accentue : selon l'ONU, 12 millions d’hectares de terres sont chaque année perdus – une superficie équivalente à celle du Bénin ou de la Belgique.

    Face à cette urgence, le président du pays hôte de la COP15 promet de faire de la Côte d'Ivoire "le laboratoire d’une nouvelle stratégie de restauration des terres dégradées". Parmi les projets sur la table : la Grande Muraille verte, projet pharaonique qui vise à restaurer cent millions d'hectares de terres arides en Afrique d'ici 2030.

    Mais est-ce assez ? Comment accroître les rendements sans appauvrir les sols ou détruire des forêts dans un contexte mondial de croissance démographique ?

    "La lutte harassante de l'Afrique contre la sécheresse et ses conséquences a donné lieu à une multitude de stratégies. À la vérité, toutes ces stratégies et toutes ces conférences n'ont pas atteint les résultats attendus", a déploré lundi le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.

    Il n'y aurait là rien de surprenant, selon de nombreux militants écologistes : les COP et autres sommets officiels ne seraient que des "foires" où les multinationales ne font "qu'acheter des permis de polluer".

    "Agissons, avant qu'il ne soit trop tard" : c'est le message universel dessiné ici avec humour (noir) par feu Philippe Becquelin, alias Mix & Remix. Les œuvres de cet artiste diplômé de l’École cantonale d’art de Lausanne sont publiées dans des titres comme Matin Dimanche ou Courrier international.

    Avec AFP

     

    Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.

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    Désertification: l'autre péril climatique

    URGENCE CLIMATIQUE

    Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique

    Le Débat de France 24

    Sécheresse, la "prochaine pandémie" ? La COP15 contre la désertification s'ouvre à Abidjan

    BBC

    Could you quit your job to become a full-time activist?

    By Suzanne BearneBusiness reporter

    Natalie Evans describes herself as an accidental activist, after a racist incident she filmed on a train went viral two years ago.

    It spurred Natalie and her sister Naomi to set up the Instagram account Everyday Racism to help educate people about racism, and how to tackle it.

    They now have more than 200,000 followers on the social media platform, and last December Natalie quit her job as a youth charity worker to concentrate full time on the activism.

    "We were starting to receive feedback from people saying 'thank you for this', and 'this is helpful'," says Natalie, who is 32 and lives in the Kent seaside town of Margate. "I realised then this was something I wanted to work on full-time - to help change the world a little."

    Plus, she says that managing the workload around Everyday Racism while holding down another day job had become too much. "Emails were coming through all the time, I had so much admin."

    But how is Natalie able to support herself? While she and her sister earn money from advising businesses and other organisations, it is not enough income to survive on.

    And so the sisters have set up a Patreon membership account, where Everyday Racism's supporters pay them between £3 and £10 per month for extra resources.

    "People kept telling us to set one up but I wasn't sure," says Natalie. "But it takes time to write up resources and do the things we do."

    They launched their Patreon account at the end of last year, and now have 150 subscribers. Meanwhile, Naomi, also still works three days a week as a teacher, albeit cut down from four.

    From Insulate Britain, to Black Lives Matter, and Greta Thunberg, activism has become more visible in the UK and other countries in recent years, despite the pandemic lockdowns.

    More people have taken to the streets to protest, and the number of petitions started on global activism website Change.org now surpass 70,000 per month.

    In turn, this has led to a small but growing trend of people like Natalie Evans, who quit their previous day jobs to focus solely on their activism.

    Marly Lyman, 31, used to teach film and media in private schools, but is now a full-time activist for Extinction Rebellion (XR).

    "I knew for my mental health that I needed to help in the community, be surrounded by people who I love to be around, and do a job I love," says Mr Lyman, who lives in Northampton. "When Extinction Rebellion appeared on the scene in 2019 that changed everything. It was the missing piece in the puzzle."

    For the past few years he has been focusing on local group development in the Midlands for XR, but he will soon be moving towards UK-wide media and messaging work.

    To help support him financially, he receives living expenses of £400 a month from XR. He also claims the government's universal credit, and earns some additional funds from poetry recitals.

    To reduce his expenses he bought a narrowboat to live on, but admits his life is a financial struggle.

    When we speak he says that his girlfriend wants him to go on holiday to Wales for a weekend. "But I just can't afford it," he says. "I'm constantly turning things down that I used to love, like music festivals and the creative arts. I don't really do it anymore."

    Anna Hughes, 39, who lives in London, quit her job as a cycling instructor six months after starting the Flight Free UK campaign in 2019, encouraging people to reduce their emissions by pledging not to travel by plane for a year.

    "It quickly became clear that it would be a full-time project, and by that summer I was going to have to quit my job," she says.

    She now lives on £1,000 a month, with £600 per month from a crowd-funding campaign and £400 from her dad.

    "I guess he feels it's my inheritance, so he's giving it to me now," she adds. "I am very fortunate that I have a low-cost lifestyle and can afford not to have a wage.

    "I own my boat, I live off-grid, my energy is generated by the sun, and I don't pay council tax. The only reason I can do this is because my living costs are so low."

    New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

    Ms Hughes, who lives in London, is now looking for funding, so she can pay herself an annual salary of £30,000. "I hope I get it, I can't continue doing this forever. It's been three years since I quit my job."

    At one point she did consider part-time work, but she says she was already struggling to keep up with the level of work required with Flight Free UK. "But if I don't secure funding eventually I will have to quit and go back to full-time work," she admits.

    Like Marly Lyman, Anna has had to make sacrifices. "I don't have a pension," she says. "I don't have savings. If I think about the future, I'm so screwed! If I go on holiday, I travel by bike. I don't go out for dinner and drinks. It's all very boring."

    People quitting their day jobs to become activists shows their activism is working, says Kajal Odedra, 37, global communications director of Change.org, and author of Something: Activism for Everyone.

    She says that social media platforms mean "people now have internet supporters they can turn to to help continue working on issues for the greater good... there's really exciting innovation in this space and it feels right giving people [who are activists] income."

    She adds that, in fact, there has never been a better time to be an activist, in her view.

    "The tools available mean you're a lot more efficient rather than going around a shopping centre to collect signatures," says the New Yorker. "You can start a petition now, and share on WhatsApp, and collect hundreds of responses in hours."

    However, she notes that not everyone can give up their job, admitting that "it's a privileged thing to do".

    "Instead what we need is is create better ways for activism, for example, more support, better access to getting funding, and local councils giving funding to activists."

    Natalie Evans admits that it was tough to take a cut in her income, but she says she is committed to working full-time on Everyday Racism.

    "There's no doubt this feels 100% like the right thing to do. I'm really privileged this is my job, but it's also really hard as well. It's not easy reliving trauma every day."

    Anna Hughes adds that what keeps her going is the feedback from supporters. "Every so often someone on Twitter will say 'you're doing a great job, I love the campaign'. That makes it worthwhile."

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    New York Times - World

    Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past

    Israel Dispatch

    The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.

    Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times

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    By Patrick Kingsley

    MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.

    Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.

    “We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”

    In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.

    Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.

    In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.

    “It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”

    For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.

    Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.

    LEBANON

    Mediterranean

    Sea

    SYRIA

    Mi’ilya

    Sea of

    Galilee

    Haifa

    Jordan

    WEST

    BANK

    Tel Aviv

    Jerusalem

    ISRAEL

    20 Miles

    By The New York Times

    Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.

    “The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”

    The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.

    A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.

    “I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”

    So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.

    Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.

    The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.

    Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.

    Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.

    For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.

    But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.

    “He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”

    Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.

    But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.

    Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.

    Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.

    Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.

    Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.

    “We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”

    Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.

    After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.

    Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.

    “It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.

    Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.

    “The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”

    But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.

    Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.

    What if his siblings were right?

    Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.

    For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.

    Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.

    But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.

    “I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”

    Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.

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    L'Humanité

    Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

    Il était une fois

    Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

    Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

    Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

    Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

    L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

    Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

    Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

    Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

    C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

    Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

    Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

    Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

    Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

    Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

    Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

    Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

    Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

    Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

    Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

     

    grèvescitroënAutomobile
    France24 - Monde

    Centrafrique : plusieurs civils tués dans l'attaque d'un village par des rebelles

    Publié le : 14/05/2022 - 20:49

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    Dix civils ont été tués, lundi, dans l'attaque d'un village situé à 400 km au nord-est de Bangui, la capitale de la Centrafrique, a annoncé la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), qui accuse l'Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), un important groupe rebelle.

    Dix civils ont été tués lundi 9 mai dans une attaque de rebelles dans le centre de la Centrafrique, en proie depuis plusieurs années à une guerre civile, a déclaré samedi 14 mai, à l'AFP le porte-parole de la force de l'ONU dans le pays.

    "Des éléments armés de l'Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC)", un important groupe rebelle, "ont perpétré des exactions sur les populations, tuant dix personnes" lundi dans le village de Bokolobo, à plus de 400 km au nord-est de la capitale Bangui, a assuré le lieutenant colonel Abdoul Aziz Ouedraogo, porte-parole de la force de la Mission de maintien de la paix de l'ONU en Centrafrique (Minusca).

    Ils avaient auparavant attaqué les positions des forces de sécurité, a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions.

    "En réponse à ces atrocités, la Force a immédiatement déployé des Casques bleus mauritaniens pour protéger les populations", a poursuivi Abdoul Aziz Ouedraogo, qui a précisé qu'une deuxième patrouille du contingent népalais avait été dépêchée sur les lieux et que l'installation d'une base sur place permettait d'"assurer la protection des populations civiles".

    Des exactions imputées aux mercenaires du groupe Wagner

    Dans un communiqué publié vendredi, Ali Darassa, chef militaire de l'UPC et chef d'état major de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) - une alliance de groupes rebelles créée en décembre 2020 pour renverser le président Faustin Archange Touadéra, a dénoncé le massacre lundi dans le même village de "30 civils de confession musulmane dont 27 peuls (...) par les mercenaires de la société Wagner, les FACA et la milice anti-balaka aile Touadéra". 

    La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, est le théâtre depuis 2013 d'une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d'intensité depuis 2018. Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire avaient lancé peu avant les élections une offensive sur Bangui et Faustin Archange Touadéra avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie.

    Des centaines de paramilitaires russes avaient alors rejoint quelques centaines déjà présents depuis 2018 et permis, en quelques mois, de repousser l'offensive des rebelles puis de les refouler d'une grande partie des territoires et villes qu'ils contrôlaient. Mais sans pouvoir y réinstaller partout et durablement la présence et l'autorité de l'État.

    Le 30 mars, la Haute-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet a dénoncé de "graves violations des droits de l'homme" en Centrafrique, dont "des meurtres et des violences sexuelles" sur les civils, commis par les groupes rebelles mais aussi les forces armés du régime et leurs alliés russes.

    Avec AFP

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    En Centrafrique, l'UE suspend la formation de soldats à cause du groupe russe Wagner

    Des attaques rebelles en Centrafrique font une trentaine de morts parmi les civils

    En Centrafrique, HRW dénonce des meurtres de mercenaires russes "en toute impunité"

    L'Humanité

    Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

    Il était une fois

    Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

    Dominique Bari

    Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

    Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

    Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

    Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

    Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

    Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

    Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

    Les femmes sont les proies privilégiées

    Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

    Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

    « La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

    Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

    À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

    Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

    La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

    Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

    Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

    La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

    4 250 autres plaintes déposées

    Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

    Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

    La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

    Implication de cadres du BJP et de la police

    En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

    Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

    Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

    Laboratoire de l’intégrisme hindou

    Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

    dalitsindenarendra modi
    France24 - World

    ‘They're imposing famine on us’: Soaring food prices fuel angry protests in Iran

    Issued on: 13/05/2022 - 17:59

    Alijani Ershad Follow

    Hundreds of protesters have taken to the streets in cities across southeastern Iran since the beginning of the week. They are protesting against sudden increases in the price of staple foods, which have soared up to 300% for some products. Our Observer is a protester hit hard by the runaway inflation, which she says has been brought on by the Iranian regime.

    On June 9, conservative President Ebrahim Raisi announced changes to a system of subsidies as well as increases in the prices of many basic products, including cooking oil, chicken, eggs and milk, in order to confront Iran’s economic difficulties in the face of international sanctions. The increases are also linked to soaring prices throughout the Middle East, as well as ongoing inflation in Iran over the past decade. 

    Authorities justified the move by saying that the subsidy system had primarily benefited the wealthiest Iranians, adding that they would help lower class people deal with the price increases through targeted initiatives such as food stamps and cash aid. 

    But in recent days, people have been struggling to obtain basic necessities. Lines have stretched outside of food stores where some people have been seen fighting over cooking oil. Others have turned to looting. 

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    Since May 8, the internet has been cut off in Khuzestan, a province in southwestern Iran, where the first demonstrations began taking place on May 11. Despite the cut-off, some videos have emerged, showing thousands of people protesting in Izeh, Dezful, Andimeshk and Shahr-e-Kord. Local activists reported that the protests were severely repressed, with many injured and one dead after police fired on the crowd in Andimeshk on May 12. Authorities have not released any figures regarding injuries and deaths in the protest.

    In 2019, at least 1,500 people were killed during Iran’s last major protest movement, triggered by a sudden rise in the price of petrol.

    >> Watch on The Observers: Iran’s Hidden Slaughter: a video investigation by the France 24 Observers

    ‘I’d prefer a quick death in the protest to the slow, painful torture we are enduring right now’

    Alam (not her real name) is a young Iranian living in a town in the southwest of Iran. People in her town have been holding anti-regime protests in opposition to rising prices. 

    The internet is down in our region, however the town is not that big and people were still able to gather in the main street of the city, it came about spontaneously. I joined them alongside my brothers and cousins too. There were thousands of people I think – old, young, men and many women.

    We chanted against the regime: “Mullahs must go”, “Death to Khamenei”, “Our stupid leader is a shame” and more. And the people will continue this to the end. They tried to disperse us. They shot tear gas, lots of them shot in the air and toward people. I heard some people in the city got injured. We were there past midnight. There are lots of police, and Basij forces [Editor’s note: a militia, the paramilitary branch of Iran’s Revolutionary Guard Corps] in the streets.

    Tonight, Tonight, Wednesday, May 11,Protests in Dezful, Southern #Iran Protester chant: Down with Khamenei, Down with Raisi (Iran's supreme leader and president)#IranProtests #خوزستان #دزفول pic.twitter.com/vL7bKQlWO7

    May 11, 2022

    There were lots of anti-Khamenei slogans simply because he’s the one responsible for our situation. His politics over the past 30 years have brought us here – useless uranium enrichment, interfering in internal affairs of neighbouring countries, stupid enmity with Israel, the list is long.

    اندیمشک اعتراضات همچنان ادامه دارد و صدای ممتد تیراندازی می‌آید. pic.twitter.com/S4yqiMnt4c

    May 12, 2022

    We are angry, we are fed up and I don’t care what will happen next. Nothing can be worse than this. I just want the mullahs to go.

    All of my brothers and cousins and myself are university graduates and all of us are jobless. We have to live with our parents, who cannot make it through the month. And it’s not just us, I think half of the young people in our town live in the same situation. They live with their parents, with seasonal work here and there.

    ویدئو‌یی با شرح اعتراضات مردم #ایذه نسبت به گرانی در شبکه‌های اجتماعی منتشر شده است. بر اساس آنچه در این ویدئو دیده میشود، ماموران جهت متفرق کردن مردم معترض از شلیک گاز اشک آور استفاده کردند.#اعتراضات_سراسری #تجمع #اعتراض #حقوق_بشر #گرانی #خوزستان #اعتراضات_خوزستان pic.twitter.com/oS4QZd0vpC

    May 12, 2022

    According to official statistics, more than 22% of Iran’s youth are unemployed. This same figure is more than 33% in Khuzestan.

    Our town is not that big, we never really had any robberies or burglaries, but in recent years, we’ve been hearing more and more that someone's cell phone was pickpocketed, or someone's house has been robbed.

    We try to earn money as much as we can but there are no jobs. We may be able to find a seasonal job or something, but with that it’s impossible to live a normal life. By that I mean you can’t travel or go to restaurants with friends or have any kind of fun.

    For at least three months, we haven’t been able to buy any meat because it’s too expensive [Editor’s note: prices for meat in Iran average at around 6 euros per kilo]. Chicken is more affordable [usually costing around 2 euros per kilo], and a few weeks ago we had a little bit.

    >> Read more on The Observers: Violence, suicide and addiction: an unprecedented economic crisis plunges Iranian society into chaos

    ‘With the skyrocketing prices of bread, pasta, oil and eggs, what else can we eat?’

    And now, with the skyrocketing prices of bread, pasta, oil and eggs, what else can we eat? A week ago, a half kilo of pasta was around 12,000 toman [0.4 euros], but now it’s 28,000 [0.93 euros]. Oil was 120,000 [4 euros] for four litres and now is 400,000 [13.3 euros]. If you can find it, bread is twice as expensive as before. These are – or were – our staple food ingredients. And our family revenue is about 6,000,000 toman [200 euros], for four people [Editor’s note: Minimum wage for one person in Iran is about 5.7 million toman or 189 euros]. We have to pay the bills, healthcare and everything with it. 

    Honestly, we are considering eating maybe once a day to keep going. They are imposing famine on us for their stupid opposition to the USA, while they all are corrupt and living a luxurious life, buying luxury condos in Canada or Turkey.

    Our country is rich, we have an ocean of oil and gas underneath us, but these bandits rob it from us, or spend it on Syria, Lebanon or Yemen [Editor’s note: to support armed groups in those countries]. Enough is enough. I hope people from other cities join us, to make a general revolt like in 2019, but we have to continue to the end this time. I know they would kill lots of us, but it’s a quick death. I prefer that to the slow, painful torture that we are enduring right now.

    According to official records, half of the Iranian population lives under the poverty line and one third under the absolute poverty line. In other words, one in three Iranians is deprived of basic human needs, including food, safe drinking water, sanitation facilities, health, shelter, education and information.

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    Valeurs Actuelles

    Inflation : les solutions pour diversifier

    Depuis près d’un an, des deux côtés de l’Atlantique, les prix s’emballent, en particulier ceux de l’énergie. Et cette tendance risque de durer. En France, l’inflation a atteint 2,8 % en décembre 2021 selon l’Insee. Et même 3,4 % d’après Eurostat. Voici de bonnes pistes pour s’adapter à cette nouvelle donne

    Les métaux précieux

    L’actuel environnement de taux réels négatifs soutient le potentiel de hausse des cours de l’or, qui rappelons-le ne dégage aucun revenu. « En évoluant de manière décorrélée par rapport aux actions ou aux obligations, l’or a été l’un des actifs qui s’est le mieux comporté dans la crise sanitaire lorsque la Bourse a décroché en 2020 », explique Roger Caniard, directeur financier du groupe MACSF. Cette compagnie d’assurances, comme d’autres, a créé une unité de compte adossée au fonds OFI Precious Metals, qui donne accès au métal jaune, à l’argent, au platine et au palladium. Dans une optique de long terme, les métaux précieux peuvent représenter autour de 5 % du total de l’épargne capitalisée.

    Les actifs tangibles

    Par nature défensifs, ils permettent de sécuriser ses avoirs au travers d’un fonds en euros ou d’unités de compte. Lancé en juillet 2020 par Oradéa Vie et Société générale Assurances, le fonds en euros Sécurité Infra Euro est le premier sur le marché à disposer dans son allocation d’une part significative d’investissement en infrastructures : transports, énergies renouvelables, télécommunications. Ce fonds thématique est accessible dans les contrats d’assurance vie et de capitalisation commercialisés par SG Private Banking et Crédit du Nord Banque privée, ainsi que par Primonial.

    L’immobilier ou la valeur refuge par excellence

    « Depuis l’automne, nos clients peuvent panacher leurs avoirs entre fonds euros et gestion pilotée, avec des rendements historiques supérieurs à l’inflation. Nous avons aussi enrichi notre offre avec de nouvelles solutions de diversification, par trois unités de compte défensives adossées à des actifs immobiliers ou encore à un fonds croissance durable avec une garantie en capital, surperformant les fonds euros », explique Xavier Prin, directeur marketing de Boursorama.

    La pierre encore, avec par exemple Corum Life, contrat d’assurance vie sans fonds en euros sécurisé. L’offre de ce contrat repose exclusivement sur des produits “maison”. À savoir deux SCPI et quatre fonds obligataires, tous en lien avec l’économie réelle. Cet “ovni” de l’assurance vie affiche jusqu’à 5 % de performance au titre de 2021.

    Les obligations indexées sur l’inflation

    « Le coupon et la valeur de remboursement de ces obligations sont indexés sur l’évolution de l’inflation dans le monde ou dans la zone euro. Mais revers de la médaille : en cas de hausse de taux, éventualité que l’on ne peut pas écarter, leur cours baissera. Mais si l’inflation monte en même temps, elles souffriront moins que les obligations classiques », explique Gilles Belloir, à la tête de Placement-direct.fr. D’ailleurs, les gestionnaires de fonds en euros se tournent vers ces titres pour diversifier leurs actifs.

    Autre solution, cette fois pour l’assuré : choisir une unité de compte adossée à un fonds piloté par un grand acteur, notamment Axa World Inflation, Amundi Inflation Monde, HSBC Oblig Inflation Euro, BNP Paribas Funds Euro Inflation-Linked Bond.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

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    Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

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    By Vivian Yee

    CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

    The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

    As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

    Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

    By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

    Much of it will soon be gone.

    The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

    “You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

    “And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

    Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

    Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

    Mediterranean Sea

    City of the Dead Cemeteries

    SALAH SALEM ST.

    EGYPT

    EASTERN

    CEMETERY

    Cairo

    New

    Capital

    40 miles

    Cairo

    MOKATTAM

    HILLS

    Nile

    SOUTHERN

    CEMETERY

    EGYPT

    OLD CAIRO

    75

    Map data from OpenStreetMap

    1 mile

    By The New York Times

    Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

    “It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

    The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

    The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

    After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

    Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

    The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

    The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

    Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

    Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

    In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

    “They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

    The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

    But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

    Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

    “Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

    He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

    Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

    While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

    It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

    “What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

    So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

    Nada Rashwan contributed reporting.

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    France24 - Monde

    Au Tchad, des centaines de manifestants contre la présence française

    Publié le : 14/05/2022 - 15:58

    FRANCE 24 Suivre

    Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, samedi, au Tchad, pour protester contre la présence française sur le territoire et dénoncer le soutien de Paris à l'actuel président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis la mort de son père en février 2021.

    "La France, dégage !" Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, samedi 14 mai, à N'Djamena, contre la présence de la France au Tchad, qu'elles accusent de soutenir la junte militaire au pouvoir, a constaté un journaliste de l'AFP.

    Des manifestants ont brûlé au moins deux drapeaux de l'ancienne puissance coloniale et vandalisé plusieurs stations service Total, "symbole" de la France, arrachant des pompes et emportant certains produits exposés, selon la même source.

    Cette manifestation, organisée par la plateforme d'opposition de la société civile Wakit Tamma, avait été autorisée par les autorités. Un fort dispositif policier entourait le cortège et était déployé dans la ville.

    Le 20 avril 2021, l'armée annonçait que le président tchadien Idriss Déby Itno, à la tête d'un pouvoir très autoritaire depuis 30 ans, avait été tué au front contre une énième rébellion. Le même jour, son fils Mahamat Idriss Déby Itno était proclamé par l'armée "président de transition" à la tête d'une junte composée de quinze généraux. Il promettait des "élections libres et démocratiques" après une transition de 18 mois, au terme d'un Dialogue national inclusif avec les oppositions politique et armées.

    Il était aussitôt adoubé par la communauté internationale, France, Union européenne (UE) et Union africaine (UA) en tête, alors que les mêmes sanctionnent des militaires putschistes ailleurs en Afrique, notamment parce que son armée est indispensable dans la guerre contre les jihadistes au Sahel.

    >>  Tchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine

    Vers une prolongation de la transition

    Lors de la marche samedi, plusieurs élèves et collégiens sur des motos ont rejoint les manifestants entonnant en chœur "La France dehors".

    "Je manifeste parce que la France veut encore nous imposer le système Deby", a lancé un jeune lycéen bandeau blanc sur la tête. "Si nous continuons à souffrir aujourd'hui depuis l'indépendance, c'est par la faute de la France qui nous empêche d'être réellement indépendants" renchérit Idriss Moussa, un enseignant arabophone.

    "Nous nous réjouissons que les Tchadiens prennent de plus en plus conscience de notre lutte et nous rejoignent" a indiqué à l'AFP Me Max Loalngar, coordinateur de Wakit Tamma. "La France installe des dictateurs sur notre tête. Nous demandons juste que notre peuple soit respecté".

    En juin 2021, le chef de l'État tchadien a envisagé une prolongation de la transition et annoncé, le 1er mai, le report du dialogue national, à la demande du Qatar, médiateur d'un "pré-dialogue" qui piétine depuis deux mois à Doha entre la junte et les innombrables groupes rebelles.

    La présidence française avait réagi en se disant "attachée" à un dialogue dans les "meilleurs délais possibles", puis en proposant quelques jours plus tard l'aide de la France.

    Le 6 avril, la plateforme d'opposition Wakit Tamma avait annoncé la suspension de ses pourparlers avec la junte en dénonçant notamment "une communauté internationale qui s'obstine à soutenir vaille que vaille un régime illégal et illégitime".

    Avec AFP

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    Tchad : amnistie générale pour les rebelles et opposants afin de faciliter le dialogue national

    DÉCRYPTAGE

    Tchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine

    Valeurs Actuelles

    Twitter : Elon Musk suspend son offre d’achat, l’action s’effondre

    La vie de Twitter n’est définitivement pas un long fleuve tranquille. Vendredi 13 mai, le milliardaire Elon Musk a annoncé avoir suspendu l’opération de rachat du réseau social, qu’il avait engagée il y a quelques semaines. Le patron de Tesla et de Space X, qui ambitionne de grandement améliorer la liberté d’expression sur Twitter, a expliqué être en attente d’informations fiables, de la part de l’actuelle direction du réseau, quant à la proportion de faux comptes.

    « L’acquisition de Twitter est suspendue de manière temporaire dans l’attente de détails sur le fait que les spams et les faux comptes représentent bien moins de 5 % du nombre d’utilisateurs », a écrit Elon Musk directement sur Twitter, où il est suivi par près de 93 millions d’abonnés. Dans la foulée d’une telle annonce, l’action du groupe – coté au New York Stock Exchange – s’est effondrée, perdant plus de 20% en quelques minutes.

    Fin avril dernier, le conseil d’administration du réseau social californien avait accepté, à la surprise générale, l’offre de rachat du milliardaire libertarien. En échange des 44 milliards de dollars qu’il comptait débourser, Elon Musk avait annoncé vouloir modifier plusieurs paramètres sur la plateforme. Il souhaitait notamment mettre fin au spam, identifier tous les utilisateurs au moyen de leurs papiers d’identité, renforcer la transparence en mettant en libre accès l’architecture du site, ou encore permettre aux utilisateurs de modifier leurs tweets après publication.

    Elon Musk avait également annoncé vouloir renforcer la liberté d’expression sur Twitter, et s’était dit prêt à réintégrer Donald Trump – une offre que ce dernier a par ailleurs refusée, ayant lancé son propre réseau social.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    Dimanche 15 mai, les parlementaires somaliens votent pour choisir le président

    Publié le : 13/05/2022 - 23:24

    Mounia KACEM

    Les parlementaires somaliens choisiront ce dimanche 15 mai le nouveau président après plus d’un an de report des élections. En tout 39 candidats sont en lice pour le poste suprême dans un pays qui fait face à l’insurrection des islamistes radicaux chabab et à  la sécheresse. 

    Trois réseaux d’ONG qui luttent contre la corruption au Niger, ont déposé une plainte conjointe mercredi au parquet de Niamey. Cette plainte fait suite aux révélations, fin avril, de la Cour des comptes sur des dizaines de cas de malversations.

    La Cour des comptes conclut que ces malversations atteignent 63 milliards de francs CFA (95,7 millions d'euros) de manque à gagner pour l'Etat de manque a gagné pour l’Etat nigérien.

    Enfin nous accueillons le groupe Magic System depuis Abidjan où se déroule le Festival des Musiques Urbaines d'Anoumabo. Outre l'aspect culturel et social, ce festival offre une plateforme d'échanges, entre professionnels de la culture, artistes, festivaliers et hommes de médias. Au cœur des débats pour cette 14ème édition : l’entreprenariat et l’employabilité des jeunes.

    Autre évènement, après plus de 8 ans le groupe mythique va se produire de nouveau sur scène pour le plus grand plaisir de leurs fans.

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    Valeurs Actuelles

    Commerce extérieur : la France, de pire en pire

    Le pire n’est jamais certain, dit-on. Avec les derniers chiffres sur le commerce extérieur français au premier trimestre 2022, les Douanes viennent de montrer qu’on s’en approchait dangereusement.

    Certes, les exportations françaises progressent (+ 5,3 %), et même à un rythme comparable à celui enregistré au quatrième trimestre 2021. Des chiffres dopés par « le dynamisme des ventes de produits manufacturés, en lien avec la reprise des exportations de matériels de transport ainsi que par celui des ventes d’autres produits industriels », relèvent les Douanes. Les deux cinquièmes de la hausse des exportations sont consécutives à la livraison d’un unique Paquebot, Wonder of the Seas, aux États-Unis et de produits de la construction aéronautique et spatiale (+ 14 ,6 %). À noter quand même le ralentissement des ventes de produits automobile (+ 0,4 % après 0,9 %), qui restent pénalisées par les pénuries de semi-conducteurs.

    100 milliards de déficit commercial sur les quatre derniers trimestres, un record dont on se passerait bien

    Les importations ont également augmenté au premier trimestre, mais le rythme a toutefois ralenti avec « un taux de croissance divisé par près de deux (+ 5,3 %, après + 9,9 %) ». Cette (moindre) croissance s’explique à parts égales par les achats de produits manufacturés (produits chimiques, parfums et cosmétiques et produits métallurgiques et métalliques, matériels électriques, électroniques et informatiques) et par les achats d’hydrocarbures, dont les évolutions de prix fluctuent selon les tensions géopolitiques.

    Seul problème, et de taille, la France continue toujours à importer (170,2 milliards d’euros) bien davantage qu’elle n’exporte (139,1 milliards). Le déficit commercial est donc de 31 milliards (contre 29,5 milliards au 31 décembre, une différence à mettre quasi exclusivement sur le compte de la facture énergétique française – pétrole et gaz – qui a augmenté de 3,9 milliards). À ce niveau, c’est le nouveau plus bas du commerce extérieur français ! Au total et sur les quatre derniers trimestres, le déficit commercial français atteint les 100 milliards d’euros. Un record dont on se passerait bien. La conséquence de ces chiffres est que la France continue de perdre des parts de marché. Ce mouvement s’était amorcé à la fin de 2020.

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    BBC

    Fleeing Syria 10 years on: 'We cried all the way to Jordan'

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    It’s 10 years since the Zaatari refugee camp opened in Jordan, providing a safe home for people fleeing the war in Syria.

    Maha Mansour arrived in 2012 with her three children: Hadeel, Linda and Mohammed.

    Maha described the pain of leaving their hometown of Mhajja and saying goodbye to family and friends.

    “We cried the whole way to Jordan,” she said.

    The family lived in a tent in the camp at first but now have a static home with a kitchen and bathroom.

    Mohammed, aged 13, said: “When my mum asks me about going back to Syria, I refuse, because this is my home.”

    France24 - Monde

    Cryptomonnaies : anatomie d’un carnage

    Publié le : 13/05/2022 - 18:56

    Sébastian SEIBT Suivre

    La valeur de toutes les cryptomonnaies a dévissé ces derniers jours. Un mouvement qui, par son ampleur rappelle les heures les plus sombres de l’histoire du bitcoin, mais dont les singularités peuvent en faire un épisode particulièrement douloureux pour l’économie.

    Ce sont deux cents milliards de dollars qui sont partis en fumée en 24 heures, a calculé jeudi 12 mai le site CoinMarketCap, qui suit l’évolution des cryptomonnaies. Ces dernières traversent actuellement une zone de très fortes turbulences enregistrant des pertes à répétition et qui semblent sans fin.

    La reine d’entre elles, le bitcoin, est passée d’une valeur approchant les 60 000 dollars pour un bitcoin en fin d’année 2021, à une valeur à peine supérieure à 30 000 dollars vendredi 13 mai. Idem pour l’ensemble de ces devises dématérialisées dont la capitalisation totale a été divisée par deux sur la même période.

    La faute à la Fed

    "Pour tous ceux qui paniquent, voici une liste de numéros de téléphone pour des services de soutien moral", peut-on lire en arrivant sur l’un des nombreux sous-forums consacrés aux cryptomonnaies du populaire site communautaire Reddit.

    "Il y a clairement une débâcle actuellement dans ce secteur", reconnaît Nathalie Janson, économiste et spécialiste des cryptomonnaies à la Neoma Business School. Mais ce n’est pas la première fois que les cours chutent brutalement avant, généralement, de remonter vers les septièmes cieux boursiers. Ainsi, il y a à peine un an, "à la même période, le bitcoin avait perdu 50 % de sa valeur après la décision de la Chine de limiter le recours à cette monnaie", rappelle cette experte. 

    Elle souligne que chacune de ces corrections brutales des cours avait une "raison logique de se produire", qu'il s'agisse d'une décision politique de Pékin ou du contre-coup d’un trop fort emballement des investisseurs comme lors du premier "hiver des crypto", en 2017.

    >> À lire aussi sur France 24 : Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme

    La descente aux enfers de 2022 n’échappe pas à cette règle. Cette fois-ci, c’est la Réserve fédérale américaine qui serait à blâmer. Les cryptomonnaies réagissent, en fait, comme le reste des valeurs tech qui ont connu un début d’année catastrophique à cause de la décision de la Fed américaine de rehausser les taux d’intérêt.

    "Lorsque les taux d’intérêt remontent, les placements moins risqués qui dépendent de ces taux – comme les obligations – rapportent davantage, ce qui peut amener les investisseurs à délaisser les investissements plus risqués comme les cryptomonnaies", résume Nathalie Janson.

    Mais à bien des égards, le grand plongeon du bitcoin sort aussi de l’ordinaire des effets yo-yo traditionnels de cette devise. D’abord, parce que la Fed n’a pas fini de rehausser ses taux. Elle continuera à le faire tant qu’elle estimera cela nécessaire pour lutter contre l’inflation. Contrairement aux précédentes crises, ce n’est pas un événement ponctuel auquel les investisseurs ont simplement besoin de s’adapter, pour ensuite laisser le cours du bitcoin repartir à l’assaut de nouveaux sommets. La tendance baissière risque cette fois-ci de durer plus longtemps et se révéler être plus profonde.

    Terra, la stablecoin qui déstabilise tout

    En outre, il y a une crise dans la crise. Un élément important de tout l’écosystème s’est mis à ne plus fonctionner correctement. "Les dérèglements de la cryptomonnaie Terra ont accéléré la chute des cours", affirme Nathalie Janson.

    De quoi s’agit-il ? Terra est ce qu’on appelle une stablecoin, c’est-à-dire une cryptomonnaie dont le cours, contrairement à l’écrasante majorité de ses consœurs, ne varie (presque) pas. C’est même l’une des plus importantes, derrière Tether, qui vaut 80 milliards de dollars. Ces stablecoins y parviennent en étant, généralement, indexées à une devise "réelle", comme le dollar.

    >> À lire aussi sur France 24 : Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

    Pour Terra, c’est un peu différent : elle n’est pas rattachée à une autre monnaie mais c’est un algorithme complexe qui assure que son cours ne dévie pas de 1 terra = 1 dollar…. en théorie.

    Sauf qu’en pratique, le cours de cette stablecoin est tombée à près de 20 cents en début de semaine. Un événement sans précédent lié à un mystère : "les réserves de Terra sont passées, vendredi 6 mai, de 14 milliards de dollars à 9 milliards de dollars, sans qu’on sache vraiment qui a retiré tout cet argent", note Nathalie Janson.

    Mais qu’importe le coupable : les investisseurs y ont vu le signal que quelque chose ne tournait pas rond au royaume de cette stablecoin. Ils ont alors commencé à se débarrasser aussi de leur Terra, accélérant la chute de cette cryptomonnaie.

    On a alors commencé à parler de moment "Lehman Brother" des stablecoins, en référence à la chute de la banque Lehman Brother en 2008 qui a entraîné des faillites en cascade d’autres institutions. Un phénomène de contagion semble aussi avoir commencé à s’opérer dans le monde des cryptomonnaies, puisque même le Tether a brièvement perdu sa parité avec le dollar, jeudi 12 mai.

    La première crise de l’ère de la démocratisation des cryptomonnaies

    Pour l’écosystème dans son ensemble, des dysfonctionnements de ces stablecoins risqueraient d’être mortels. En effet, les échanges d’une cryptomonnaie vers une devise comme le dollar ou l’euro passent toujours d’abord par une stablecoin. C’est un peu l’intermédiaire qui rassure tout le monde en apportant de la stabilité. 

    Si plus personne ne fait confiance à Terra, au Tether et autres, il n’y aura tout simplement plus de transactions sur le marché des cryptomonnaies qui vaut, tout de même, 1 300 milliards de dollars et dans lequel des fonds de pension, les plus grandes banques tout comme des geeks idéalistes, ont investi. Ironiquement, c’est l'un des risques systémiques pour le secteur pointés du doigt par le Conseil de stabilité financière mondial dans un rapport publié en février 2022. 

    Cette crise est enfin inédite par l’ampleur des pertes causées au commun des mortels. Il s'agit de la première chute des cours de l’ère de la "démocratisation des cryptomonnaies", souligne Nathalie Janson. Il y a deux ou trois ans encore, seuls les initiés investissaient dans ce type d’actifs. Aujourd’hui, les forums de Reddit et la majorité des articles traitant de ce printemps meurtrier pour le bitcoin regorgent de témoignages d’individus qui "ont perdu toutes leurs économies". 

    Une triste réalité qui s’explique par la ruée vers la Bourse des petits investisseurs du dimanche pendant la pandémie. Souvent jeunes et très connectés, ils se sont souvent tournés vers les cryptomonnaies qui semblaient porteuses de projets ambitieux tout en offrant des taux d’intérêt très alléchants.

    "Il y a bon nombre d’étudiants aujourd’hui qui, pour payer une partie de leurs études, ont investi dans ces actifs", raconte Nathalie Janson. Pour eux, c’est tout un monde qui menace de s’effondrer avec cette crise.

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    Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

    BOURSES

    Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme

    La chronique de l’éco

    Le bitcoin perd ses gains de 2022 : les investisseurs fuient les actifs risqués

    Valeurs Actuelles

    Dette : la France dans l’étau des taux

    Bientôt la France sous tutelle de la Banque centrale européenne ou de la Commission européenne ? La rapide hausse des taux d’intérêt pourrait porter un coup fatal à la dette publique. Depuis le début de l’année, le rendement des obligations françaises à 10 ans, qui fait office de boussole, est en effet passé de 0,20 à 1,40 %. Un niveau jamais vu depuis 2014. Et largement au-dessus de la feuille de route que s’est fixée l’Agence France Trésor qui gère la dette de l’État. Dans ses calculs, elle a retenu un taux à 10 ans de 0,75 % fin 2022. Au niveau actuel, la facture à payer cette année est déjà de 2 milliards d’euros supplémentaires sur la charge de la dette, c’est-à-dire sur les montants consacrés au remboursement et au paiement des intérêts des emprunts.

    Une hausse de la charge de la dette de 150 milliards en cumulé !

    « Depuis 2010, la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne a permis de baisser la charge de la dette alors que l’encours de la dette publique a doublé », rappelle Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. En une décennie, le service de la dette a globalement été divisé par deux, passant de 50,4 milliards en 2010 à 26,1 milliards en 2021. « Mais ce temps-là est révolu : la BCE pourrait décider deux hausses des taux en 2022 et une au premier trimestre de 2023 » , ajoute la directrice. Le danger est imminent.

    La Fondation iFrap retient deux scénarios. Le premier est jugé réaliste : si le taux de la dette à 10 ans augmente progressivement (2 % en 2023, 2,5 % en 2024 et jusqu’à 4 % en 2027), il en coûtera 124 milliards de plus en charge de la dette. Le second, plus dangereux, repose sur une hypothèse de taux d’intérêt qui progresserait jusqu’à 5 % en 2027. Le surcoût grimperait alors à 159 milliards. Un tel niveau représenterait 4,6 % du PIB.

    Dans les banques, les économistes se montrent à peine plus rassurants à long terme. Aviva Investors estime que, d’ici à 2030, une hausse de 100 points de base du taux à 10 ans entraînerait une augmentation de la charge de la dette de 150 milliards d’euros en cumulé !

    À ces scénarios glaçants s’ajoutent les effets de l’inflation sur la dette. Ces dernières années, la France a fait le choix d’indexer une part importante de ses obligations d’État — 11 % — sur l’inflation. Avec la flambée des prix qui s’observe depuis le début de l’année et qui s’est accélérée avec la guerre en Ukraine (4,8 % d’inflation sur un an en avril selon l’Insee), en 2022, « la facture pour la France pourrait augmenter de 11,5 milliards cette année sur les obligations indexées sur l’inflation (OATi) », a calculé l’agence de notation Fitch.

    Elle souligne aussi que la France est le deuxième pays européen dont la dette est la plus impactée par l’inflation, après l’Italie. À titre de comparaison, l’Allemagne le sera trois fois moins que la France… De là à anticiper une possible dégradation de la note financière de notre pays – ce qui ne ferait qu’accroître encore le coût de la dette -, il n’y a qu’un pas… La bataille pour la stabilité financière de la France n’est pas terminée.

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    France24 - Monde

    Elon Musk suspend son rachat de Twitter, mais n'abandonne pas

    Publié le : 13/05/2022 - 12:49Modifié le : 13/05/2022 - 14:17

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    Le multimilliardaire Elon Musk a décidé, vendredi, de suspendre son acquisition de Twitter après avoir fait une offre de 44 milliards de dollars. Il a affirmé vouloir attendre les résultats des analyses sur la proportion de faux comptes sur le réseau social. 

    La saga Elon Musk et Twitter vient de connaître un énième rebondissement. Le fantasque patron de Tesla a annoncé, vendredi 13 mai, qu'il reportait son acquisition du célèbre réseau social. "L'accord est suspendu dans l'attente des détails autour du calcul suggérant que les faux comptes et comptes de spam ne représentent que 5 % du total des utilisateurs", a précisé Elon Musk... sur Twitter.

    Twitter deal temporarily on hold pending details supporting calculation that spam/fake accounts do indeed represent less than 5% of usershttps://t.co/Y2t0QMuuyn

    May 13, 2022

    Un tweet qui a valu à l'action du réseau social de s'effondrer de plus 20 % dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street. 

    La bataille autour des faux comptes entre Elon Musk et les responsables de Twitter durait déjà depuis plusieurs semaines. Le multimilliardaire, qui a offert de racheter Twitter pour 44 milliards de dollars fin avril, avait déclaré qu'une de ses priorités serait de faire un grand ménage dans les utilisateurs afin de bouter ces faux utilisateurs hors du réseau social.

    Plus tard, le patron-milliardaire a assuré être "toujours engagé" à racheter Twitter.

    Pourquoi ce rétropédalage ?

    La direction de Twitter lui avait retorqué, début mai, qu'il n'y avait que 5 % de "bots" (faux comptes alimentés par des robots) sur la plateforme. Une affirmation qu'Elon Musk semble prendre avec une certaine circonspection.

    Mais de là à suspendre son très attendu rachat ? Il faut ajouter que les nuages semblaient s'accumuler ses derniers jours autour de l'accord. D'abord, la déroute des valeurs tech en Bourse a poussé certains commentateurs à se demander si Elon Musk n'allait pas finir par trouver qu'il a payé trop cher pour Twitter. "Il pourrait être tenté de vouloir renégocier les termes de l'accord", suggérait le Guardian, vendredi 9 mai. À cet égard, la suspension de l'offre pourrait être une manière de relancer les négociations.

    L'offre d'Elon Musk a aussi attiré l'attention de la SEC – le gendarme américain de la Bourse – qui a ouvert une enquête sur les circonstances dans lesquelles elle a été faite. Il aurait déclaré trop tardivement avoir amassé des actions Twitter avant de faire son offre et la SEC le soupçonne d'avoir masqué ses intentions réelles. Elon Musk trouverait peut-être que le jeu n'en vaut plus la chandelle.

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    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Patrick Artus : “La France n’a jamais été dans une situation aussi fragile”

    Vous êtes l’un des experts les plus avisés du monde de l’économie ; le niveau actuel de la dette publique est-il supportable ? Le problème n’est pas tant la dette mais le déficit public, qui est fonction des taux d’intérêt et de la croissance économique. Si la croissance est faible et que les taux d’intérêt sont de 3 % sur la dette publique – elle représente actuellement 113 % du PIB -, vous paierez environ 100 milliards d’euros par an d’intérêt sur la dette… au lieu de 0 ! Et c’est là où la situation devient dramatique…

    Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas tellement la dynamique de la dette parce que je pense que les taux d’intérêt réels ne vont pas devenir très élevés ; c’est davantage ce qui concerne le besoin de financement de l’État, c’est-à-dire le besoin d’argent pour financer ses déficits. Et ce d’autant plus que, dans la nouvelle période d’inflation que nous traversons, les banques centrales ne viennent plus en soutien.

    Quel rôle les banques centrales doivent-elles avoir ? Pour casser l’inflation, la politique monétaire doit devenir “restrictive”. Ce qui veut dire que non seulement la Banque centrale européenne (BCE) doit cesser d’acheter de la dette publique (elle a annoncé qu’elle arrêterait sa politique de rachat d’actifs cet été) mais elle devra aussi se mettre en situation de vente, à l’image de ce que fait la Réserve fédérale.

    Dès lors, les investisseurs privés devront financer directement les États, ce qui n’a pas été le cas depuis trois ans. Or depuis la crise sanitaire, les besoins de financement des États sont aussi beaucoup plus importants pour faire face aux quantités de dépenses engagées.

    Aujourd’hui, c’est bien cela qui est préoccupant : la capacité des États à trouver des investisseurs privés qui les financent pour des montants importants dans une période de remontée des taux d’intérêt, sans l’aide des banques centrales pour trouver ces financements.

    La France encourt-elle un risque plus important que les autres États européens ? Notre pays a des besoins de dépenses publiques importants avec des taux d’endettement public élevés : elle fait partie, avec l’Italie et l’Espagne, des pays européens où la situation est préoccupante. Ce n’est pas le cas des Pays-Bas ou de l’Allemagne qui ont des taux d’endettement public plus faibles et où les besoins de dépenses publiques sont moins importants.

    À cela, il faut ajouter une dimension supplémentaire liée cette fois aux déficits commerciaux. Souvenons-nous de ce qui a causé la crise de 2010 en Europe : ce ne sont pas les déficits publics mais les déficits extérieurs. L’Union monétaire s’est alors aperçue que des crises de la balance des paiements pouvaient survenir dans les zones qui ne parvenaient plus à financer leurs déficits extérieurs.

    Certains pays, comme actuellement l’Italie, affichent un important déficit mais ont aussi beaucoup d’épargne ; ils peuvent donc financer leur déficit public sans avoir besoin de faire appel au reste du monde. Mais si un pays présente à la fois un problème de déficit public et de déficit extérieur, ce qui s’est passé en Espagne et en Grèce en 2010, la situation devient alors très compliquée.

    Voulez-vous dire que la France est aujourd’hui dans cette situation ? Regardez aujourd’hui le pays dans la zone euro qui a l’un des plus importants problèmes de déficit extérieur. Ce n’est plus l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, mais c’est la France. Depuis dix ans, elle doit faire face à une importante dégradation de son commerce extérieur alors que l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce ont, eux, fait disparaître le risque lié au déficit.

    La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie.

    La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie. Les emplois dans le secteur représentent moins de 10 % de la population active, contre 20 % en Allemagne. Il est intéressant de comparer l’évolution de la situation de la France et celle de l’Allemagne. En 2002, les deux pays affichaient les mêmes excédents ; aujourd’hui, notre déficit extérieur atteint 100 milliards d’euros et la tendance est plutôt à un déficit de 120 milliards d’euros par an. Ce qui est absolument monstrueux.

    Notre problème de désindustrialisation a fabriqué ce déficit extérieur. C’est pour cela que la situation de la France n’a jamais été aussi fragile qu’aujourd’hui. La situation est même dangereuse : cela veut dire que les non-résidents vont devoir financer le déficit, une fois que la BCE aura arrêté ses aides.

    Qui pourra alors nous financer ? Les actifs détenus dans les réserves de change des pays émergents sont essentiellement des titres des pays du cœur de la zone euro, c’est-à-dire ceux émis par la France et l’Allemagne. Ces réserves internationales de change constituent donc aujourd’hui à court terme une protection pour la France. Si par ailleurs les banques centrales de Chine, du Japon ou d’Arabie saoudite arrêtaient d’acheter de la dette française, il faudrait bien trouver d’autres sources de financement.

    L’une des solutions serait-elle aussi une augmentation des impôts ou une ponction dans l’épargne des Français ? La répression financière est une vieille méthode. Elle constitue évidemment une solution de facilité. La réglementation de l’assurance vie impose aux assureurs de détenir des quantités importantes de dette publique ; c’est déjà une manière pour l’État de forcer les épargnants à acheter de la dette française.

    Mais si un problème de financement de la dette survient ou si les taux d’intérêt se mettent à monter rapidement, le gouvernement aura alors deux possibilités : baisser les dépenses ou augmenter les impôts. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron a annoncé des tonnes de dépenses pour la santé, l’éducation, la justice, la défense, les déserts médicaux, l’énergie, la transition énergétique, l’industrie… dont on peut penser que certaines sont raisonnables. Renoncer à ces dépenses serait politiquement compliqué avec un risque social élevé.

    Mais le gouvernement a-t-il en fait le choix ? Avec la guerre en Ukraine et les mesures de soutien annoncées, le déficit public devrait être supérieur à 6 % du PIB cette année. Il va devoir le réduire pendant les cinq années suivantes, ne serait-ce que pour se conformer aux règles budgétaires européennes qui vont être à coup sûr rétablies. Quand j’échange avec mes collègues économistes anglais ou autrichiens, personne n’imagine en effet que dans une union monétaire il puisse ne pas y avoir de règles budgétaires.

    Si le déficit public est de 4,5 % du PIB, le gouvernement va devoir trouver 1,5 % de PIB – soit 38 milliards d’euros d’impôts à lever

    Si tel était le cas, les pays seraient incités aux dérapages budgétaires et donc au déficit public en se disant que les autres viendront à leur secours. Si nous voulons éviter de reproduire la situation grecque pendant la crise de la zone euro, des règles budgétaires doivent donc être rétablies. Ajoutons à cela qu’en France, le déficit public va spontanément augmenter à cause de la hausse des taux qui va progressivement alourdir les intérêts payés sur la dette.

    Une des solutions pour réduire le déficit serait d’augmenter les impôts. Commençons par faire des calculs. Si le déficit public est de l’ordre de 4,5 % du PIB – et non de 3 % comme l’exige Bruxelles -, le gouvernement va devoir trouver un point et demi de PIB, soit 38 milliards d’euros supplémentaires d’impôts à lever.

    Listons ensuite quels impôts il ne faut certainement pas augmenter : les cotisations sociales qui pénaliseraient l’emploi, les impôts de production qui devraient au contraire diminuer pour soutenir l’industrie, la TVA qui affecterait la consommation. Lesquels reste-t-il ? Les impôts sur le capital et les revenus du capital, c’est-à-dire ceux sur les dividendes, sur la fortune et sur l’héritage. Un de mes collègues évoquait récemment une hausse des impôts sur les bénéfices des entreprises. C’est une possibilité.

    Dans ce contexte, êtes-vous inquiet de la résurgence de l’inflation ? Entre 2010 et 2020, période où l’inflation est restée inférieure aux objectifs des banques centrales, la situation des pays occidentaux était considérée comme normale alors qu’en fait, et on s’en aperçoit aujourd’hui, c’était une anomalie. Une situation normale, c’est une situation où il y a des raretés : matières premières, travail, transport, composants… Cette situation, que nous avons connue dans les années 1970, 1980, 1990, 2000, entraîne un taux d’inflation supérieur à l’objectif des banques centrales, qui est aujourd’hui à 2 %. C’est ce que nous connaissons actuellement avec les problèmes d’approvisionnement de l’énergie, des matières premières agricoles, de transport de biens, et même de recrutement dans les entreprises.

    Comment expliquez-vous que cette dernière décennie ait été “anormale” ? Probablement d’abord parce que les producteurs de matières premières n’ont pas su s’organiser. Regardez les pays de l’Opep : ils s’organisent actuellement pour maintenir les prix de l’énergie. Ils ont compris comment il fallait le faire en réduisant le niveau de leur production. Ensuite parce qu’on a eu une très forte baisse du pouvoir de négociation des salariés, qui n’ont pas pu obtenir les hausses normales de salaire. On voit d’ailleurs aujourd’hui que les salariés sont en train de reprendre du pouvoir de négociation et de capacité à demander des compensations salariales. Cela me laisse penser que nous allons revenir à l’“économie d’avant”, celle que nous avons connue depuis les années 1970.

    Dès que le taux de chômage se normalise, l’inflation passe au-dessus des objectifs des banques centrales et cela les force à augmenter leurs taux d’intérêt. Cela explique que nous avons eu dix années de taux d’intérêt extrêmement faibles, pendant lesquelles la dette publique n’était pas un sujet. Elle l’est aujourd’hui.

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    L'Humanité

    Lyes Louffok, porte-voix de l’enfance maltraitée

    Portrait

    Après avoir vécu lui-même tous les dysfonctionnements de l’aide sociale à l’enfance, Lyes Louffok est devenu travailleur social et un défenseur intransigeant des enfants placés. Dans un livre édifiant, il dénonce l’absence de vision et de politique de l’état sur la question.

    Camille Bauer

    Le héraut est fatigué. « J’ai 28 ans, j’ai commencé à militer à 15 ans et j’ai beaucoup donné. Mais j’y prends moins de plaisir et je suis moins optimiste », lâche Lyes Louffok. Il faut dire que se battre pour les 300 000 enfants placés à l’aide sociale à l’enfance (ASE), c’est se heurter à un tabou social. « Ce sujet met mal à l’aise. Parler des enfants de pauvres, cassés par les mauvais traitements, ce n’est pas glamour. Et, sur le plan électoral, ça ne rapporte rien », explique le jeune homme à l’allure gracile et aux yeux de biche. L’ex-enfant placé devenu à son tour éducateur a d’ailleurs tenté de s’inviter dans la présidentielle. Depuis l’association Repairs, qui aide les jeunes sortant de l’ASE, il a mené campagne et, en mars, il a publié un livre au titre provocateur, « Et si les enfants votaient ».

    Des promesses non respectées

    Il est fatigué, après un quinquennat éprouvant. « Ce furent cinq années horribles dans les relations avec le ministère, trois années sans interlocuteur au Conseil national de la protection de l’enfance », se souvient-il. Il s’ensuivit des allers-retours sans fin avec Adrien Taquet, le secrétaire d’État chargé de l’enfance et des familles, autour d’un projet de loi censé améliorer le sort des enfants placés, mais à la portée finalement limitée. Que ce soit sur l’obligation de prendre en charge les enfants jusqu’à leurs 21 ans, remplacée par un système de contractualisation avec les seuls départements volontaires, sur l’interdiction de les mettre dans des hôtels muée en autorisation temporaire, ou sur le refus de leur permettre d’être assisté d’un avocat, aucune des promesses n’a été respectée. « Cette loi n’était destinée qu’à communiquer sur un bilan fictif », résume-t-il amer.

    « J’ai la même colère qu’à 18 ans, nourrie par l’inaction et le déni. Ne pas agir est un choix politique. Et j’ai toujours le même mépris pour la classe des adultes .» De son enfance, placé à la naissance, puis bringuebalé de famille d’accueil en foyer où il connaîtra violences sexuelles et maltraitance, Lyes Louffok a écrit un livre, « Dans l’enfer des foyers », paru en 2014 et récemment adapté en film. Les blessures sont encore ouvertes. « J’en paye encore le prix dans mon intimité, dans la difficulté à faire confiance, je suis dans un état d’alerte permanent .» Ce qui l’a sauvé, c’est d’avoir rencontré deux familles aimantes. « Il n’y a rien de plus important que l’amour pour se construire. Beaucoup d’enfants qui ont passé leur vie en institution sont détruits. Moi, j’ai eu la chance d’avoir un moment qui n’était pas horrible. Cela m’a donné un élément de comparaison qui m’a permis de ne pas banaliser la maltraitance. » À l’adolescence, celui qui était « violent, agressif et en colère » a une révélation à la lecture du livre de Samira Bellil, « Dans l’enfer des tournantes ». « Ce livre m’a fait comprendre qu’il n’y avait pas de fatalité. Il m’a permis de rencontrer des femmes extraordinaires qui m’ont formé », estime le jeune homme, qui a milité à Ni putes ni soumises. En parallèle, il reprend ses études pour obtenir, en 2012, une capacité en droit. Après quelques années auprès de femmes sans abri, il a décidé, en 2016, de devenir éducateur. Une façon de « rester aux prises avec les réalités du terrain pour pouvoir être porte-parole ».

    Un système hérité des bagnes d’enfants

    La dégradation de la situation à l’ASE l’inquiète. « Il n’y a jamais eu autant d’ordonnances de placement non réalisées. Dans certains départements, il faut attendre trois ans pour une mesure d’accompagnement », se désole-t-il. S’y ajoute le sort des jeunes étrangers, qui sont traités comme des migrants à rejeter et non comme des enfants à protéger. Au cœur de son combat, la volonté que l’enfant soit « un sujet de droit et pas la propriété des familles », pour qu’on remplace le terme d’autorité parentale par la « responsabilité parentale ». Il aimerait que la France regarde son passé en face, celui des bagnes et des colonies d’enfants, dont le système actuel est l’héritier. Il évoque cet inconscient collectif qui voit encore les enfants placés comme des délinquants, à l’image de cet enseignant qui lui avait demandé : « Qu’as-tu fait pour te retrouver dans un foyer ? »

    Malgré la lassitude, le militant concède quelques notes positives. « La question de la protection de l’enfance est devenue plus visible. Je remercie les féministes, car sans elles le droit des enfants n’aurait pas avancé. Ce sont deux combats intimement liés, en raison du poids du patriarcat », estime-t-il. Autre source d’optimisme, l’arrivée d’une nouvelle génération d’éducateurs. « Avec eux, la question de l’affect, qui était interdite, est de moins en moins taboue », se réjouit-il. C’est au niveau des politiques qu’il aimerait voit un changement de paradigme. « Les enfants placés ne sont pas une charge. Leur protection, ce n’est pas un coût, c’est un investissement. »

    éducateursprotection de l'enfance
    Valeurs Actuelles

    L’inéluctable hausse des impôts

    Deux semaines après la réélection d’Emmanuel Macron, la pression monte. Vu le rythme de la progression de la dette publique et face à une croissance nulle au premier trimestre, le prochain gouvernement devra manœuvrer habilement pour gérer ses rentrées fiscales. Certes, Emmanuel Macron affirme qu’il « n’y aura pas de hausse d’impôts, non ! », ajoutant même pendant sa campagne : « Nous les baisserons. Je peux le dire avec d’autant plus de crédibilité que nous l’avons déjà fait », mais les perspectives s’assombrissent jour après jour. Lorsque la situation financière du pays l’imposera, le gouvernement n’aura pas le choix et c’est avec davantage de voracité que les contribuables seront ponctionnés.

    Bien sûr, le président en campagne a rassuré les Français en excluant toute nouvelle augmentation de l’impôt sur le revenu. Il est vrai qu’il a aussi proposé d’assouplir la fiscalité sur les héritages en relevant l’abattement en ligne directe de 100 000 à 150 000 euros et ceux en ligne indirecte uniformément à 100 000 euros. Et il a promis de ne pas élargir la base de calcul de l’impôt sur la fortune immobilière et de ne pas restaurer l’impôt de solidarité sur la fortune. Il n’y a, pourtant, aucun élément de nature à tranquilliser les épargnants.

    Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts

    Car une petite musique tourne en boucle depuis quelques semaines et donne toutes les raisons de s’inquiéter. L’épargne des Français atteint des sommets. L’assurance vie a réalisé son meilleur début d’année depuis 2011 (8,4 milliards collectés au premier trimestre). Le Livret A a fait encore mieux (12,2 milliards). Le total de l’épargne atteint désormais 6 000 milliards. « De là à ce que le gouvernement nous explique que si les Français ont beaucoup trop épargné pendant la crise sanitaire, c’est parce que l’État a maintenu les niveaux de revenus, il n’y a qu’un pas », décrypte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Et il est possible qu’il reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre. « Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts » , assure-t-elle.

    Taxe exceptionnelle, retour à la taxation progressive de l’épargne, hausse de la CSG…, les pistes sont multiples et parfaitement identifiées par l’ancien gouvernement, qui ne s’est pas privé d’augmenter de 1,7 point la CSG au début du précédent quinquennat (portant son taux à 9,2 % sur les revenus d’activité et sur le capital et à 8,3 % sur les retraites). Il n’y a pas besoin d’être prophète pour comprendre que l’assurance vie, avec environ 1 800 milliards d’actifs, constitue un début de solution au problème de la dette publique.

    Une taxe financière de 10 % sur l’épargne positive

    Le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron pourrait être tenté de s’attaquer à cette manne financière, pour ne pas dire à cette source miraculeuse. En 2020, le député centriste Patrick Mignola avait proposé de taxer le capital considéré comme « improductif » à hauteur de 0,5 % sur les contrats d’assurance vie de plus de 30 000 euros… ce qui permettrait de récupérer 9 milliards.

    L’idée n’est pas nouvelle. Le FMI avait, pour sa part, proposé d’instaurer une taxe financière de 10 % pour les ménages disposant d’une épargne positive (après déduction des emprunts). Ce qui, dans les faits, reviendrait à taxer prioritairement les retraités. Un tel prélèvement pourrait rapporter cette fois jusqu’à… 100 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Comme le résume Agnès Verdier-Molinié, « l’assurance vie, présentée de longue date comme le placement idéal et préféré des Français, pourrait se révéler à terme comme le placement piégeux par excellence ».

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    France24 - World

    EXCLUSIVE: Kharkiv residents desperate for normal life after Russian troops retreat

    Issued on: 13/05/2022 - 15:33Modified: 13/05/2022 - 18:11

    Nadia MASSIH Follow

    Two months ago, Russian forces were closing in on Ukraine’s second city of Kharkiv, threatening to encircle it. But Ukrainian troops have managed to push Russian forces back, despite the ongoing threat of Russian bombardments. Our reporters Nadia Massih, Raid Abu Zaideh and Bastien Renouil visited the city where they found residents desperate for a return to normal life. For many, though, that dream is still far from reality.

    L'Humanité

    En Ardèche, la chasse aux étudiants étrangers venus d’Ukraine est ouverte

    Actu

    Forcés par l’invasion Russe d’abandonner leurs cursus universitaires, ces jeunes africains réfugiés en France sont menacés d’expulsion.

    Émilien Urbach

    Étudiant en cyber-sécurité, inscrit depuis cinq ans à l’Université d’Odessa, il a fui à l’annonce des premiers bombardements russes sur l’Ukraine. Passé par la Pologne, puis par l’Allemagne, il a été orienté, à son arrivée à Paris, vers un Centre d’accueil mis en place par la préfecture d’Ardèche, à Darbres. Mais à partir du vendredi 14 mai, Willy sera considéré en situation irrégulière et expulsable du sol français.

    A la discrétion des préfets

    Sa différence avec les autres réfugiés venus d’Ukraine : sa peau noire et sa nationalité ivoirienne. « Je ne suis pourtant pas un sans-papiers, rappelle-t-il fermement. Je suis arrivé en Europe légalement. Je disposais, en Ukraine, d’un titre de séjour en bonne et due forme. Je payais mon logement et ma scolarité. Imaginez tout ce que mes parents ont investi pour que je puisse suivre ces études. Et il faudrait que je rentre sans aucun diplôme ? »

    L’application en France du dispositif d’urgence déclenché le 4 mars par l’Union européenne pour accueillir ceux qui fuient l’Ukraine, exclut d’emblée « les ressortissants de pays tiers en mesure de regagner leur pays d’origine dans des conditions sûres et durables » . Le ministère de l’intérieur laissant à la discrétion des préfets l’examen individuel « du droit au séjour de ces personnes ».

    « Comme si la France ne voulait pas de nous » : à Orléans, le sort des étudiants africains ayant fui l'Ukraine

    Ils étaient une vingtaine, avec Willy, à être reçus par le préfet d’Ardèche début mars. Parmi eux, une dizaine d’étudiants originaires de pays africains. Alors que les ressortissants ukrainiens ont immédiatement bénéficié de la protection temporaire et d’importantes aides sociales, ces derniers n’ont obtenu qu’une autorisation provisoire de séjour (APS) de trente jours.

    « Le préfet leur a d’abord dit que s’ils trouvaient un emploi ou une inscription en fac, l’APS serait prolongée, insiste Hervé Giot, président du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) d’Aubenas. Rapidement, certains avaient trouvé des promesses d’embauche en CDI, d’autres avaient reçu l’accord d’Universités, à Grenoble et Marseille notamment, pour leur inscription. Mais au lieu de tenir sa promesse, le préfet leur a remis une Obligation de quitter le territoire (Oqtf) d’ici un mois. »

    Ailleurs en Europe, les autorisations provisoires de séjour s’étalent sur six mois et sont renouvelables. Une situation largement plus confortable pour se reconstruire et entamer des démarches.

    Le mercredi 27 avril, lorsque le militant associatif arrive aux Mésanges, le centre de la Fédération des œuvres laïques (Fol), où la préfecture héberge les exilés d’Ukraine, plus aucun des jeunes Africains ne répond à l’appel. « La plupart sont allés tenter leur chance dans d’autres pays », indique Claire Lamine, conseillère municipale DVG de Darbres. Ailleurs en Europe, les autorisations provisoires de séjour s’étalent sur six mois et sont renouvelables. Une situation largement plus confortable pour se reconstruire et entamer des démarches.

    L’angoisse de se retrouver facilement expulsables

    « La plupart de mes amis sont partis en Belgique ou en Espagne, confie Willy. Moi je suis retourné à Paris. En Ardèche, on est très bien logé et nourri, mais c’est très enclavé. Ici, je suis entouré de personnes qui peuvent plus facilement m’orienter dans mes démarches. »

    L’angoisse de se retrouver coincés et facilement expulsables a sans doute aussi joué dans le choix de ce départ soudain. « Ils ont eu peur d’être pris dans une nasse coupée du monde, considère Hervé Giot. Ils sont allés voir si l’herbe était plus verte ailleurs. »

    Mamadou et un autre étudiant guinéen, comme lui, ont, pour leur part, rejoint Nancy, où ils sont accueillis par l’association Pottal fii bhantal France. « On n’a droit à rien, explique le jeune homme. On nous empêche de travailler alors que des employeurs dans des secteurs sous tension nous proposent des contrats. On nous empêche de nous inscrire à la fac alors que des universités sont prêtes à nous accueillir. En Guinée, mon avenir est bouché. La situation politique est très instable et ma famille a payé des milliers d’euros pour que je parte étudier en Europe. Je ne peux pas rentrer. »

    « On est des êtres humains comme eux et on a vécu la guerre aussi »

    Pour tous ces jeunes, la guerre en Ukraine pourrait bien mettre fin à tous leurs projets d’avenir. On aurait pu imaginer que la solidarité prônée par les États européens, surtout en terme militaire, puisse s’étendre à des formes de collaborations entre les milieux universitaires pour l’accueil de ces jeunes cerveaux dans lesquels l’Ukraine avait bien voulu croire. Les écoles françaises ont, par exemple, immédiatement été ouvertes aux enfants ukrainiens dès leur arrivée.

    « Je trouve absolument injuste ce traitement inéquitable et le fait qu’on ne permette pas à ces étudiants de reprendre des études équivalentes dans notre pays alors qu’ils sont victimes de la même situation de guerre que les Ukrainiens », s’insurge Claire Lamine. « On est des êtres humains comme eux et on a vécu la guerre aussi », abonde Hani, un autre de ces étudiants, algérien pour sa part, ayant fui l’Ardèche pour essayer de poursuivre dorénavant ses études en Allemagne.

    Mettre en place des recours devant le Tribunal administratif

    Au lieu d’être accueillis et protégés, depuis leur départ d’Ukraine, ils auront d’abord été parqués dans le froid à la frontière polonaise, dépouillés de leurs affaires sur leur parcours d’exil. Arrivés en France, ils sont maintenant la cible du préfet. « Pas étonnant qu’ils décident de fuir, continue Hervé Giot. Aujourd’hui, ils sont lâchés dans la nature sans accès à leurs droits fondamentaux. Les autorités leur disent de demander l’asile. Mais c’est une supercherie. Ils ne sont pas partis de chez eux en quête d’un refuge mais pour faire des études et rentrer chez eux. L’asile ne leur sera jamais accordé. »

    Les associations ardéchoises tentent maintenant de reprendre contact avec chacun d’entre eux. Démarches particulièrement compliquées, puisque bon nombre sont partis dans d’autres pays européens.

    L’objectif des militants solidaires est de mettre en place des recours devant le Tribunal administratif. La loi prévoit qu’ils puissent le faire dans les deux mois suivant la notification de leur Oqtf. Elles s’en trouveraient immédiatement suspendues. Et le responsable du Mrap d’ajouter : « La seule solution est qu’un juge conteste la décision du préfet et autorise ces jeunes exilés à poursuivre leurs études en France. »

    Réfugiés ukrainiensaccueil des migrants
    France24 - World

    Locked down Shanghai aims to eliminate Covid over the next week

    Issued on: 13/05/2022 - 22:45

    Shanghai has been under complete lockdown for six weeks now. Around 26 million inhabitants have been confined to their homes and the government has been adamant in its pursuit of zero Covid cases.

    However, the goal of zero cases has yet to be reached. The World Health Organization says China's strategy is unsustainable but Chinese President Xi Jinping is not letting up. This week, health measures were further tightened in China's economic capital. 

    "We have to transfer you. You have been named as a contact case. Open up or we will knock the door in!" said one of the health workers to a resident of a building that was condemned due to the presence of a Covid case.

    Click on the video player above to watch FRANCE 24's full report.

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    WHO chief says China's zero-Covid strategy is 'unsustainable'

    The World This Week

    Ukraine invasion bolsters NATO, Shireen Abu Akleh killing, China's zero Covid policy, Eurovision

    The Debate

    China doubles down: Can Xi Jinping stick to zero-Covid policy?

    L'Humanité

    La bonne nouvelle. À Draguignan, un dispositif pour la réinsertion des détenus

    Actu

    Alexandre Fache

    C’est une initiative inédite qu’a menée, mardi, la maison d’arrêt de Draguignan. Baptisée « Place de l’emploi », elle a permis à 150 détenus (sur les 600 de la maison d’arrêt) de rencontrer d’éventuels futurs employeurs, pour préparer au mieux leur sortie de prison. « L’objectif, c’est de favoriser l’insertion professionnelle des détenus et de prévenir la récidive », explique à l’AFP Pierre Pech, directeur adjoint de l’établissement. « Je sors dans treize jours, ma priorité, c’est de retrouver un travail », abonde Eddy, l’un des détenus venus profiter du dispositif. Parmi les entreprises présentes, le Decathlon de Trans-en-Provence ou la société Pizzorno Environnement, qui gère collecte et tri des déchets. « Notre fondateur a toujours eu le souci de jouer un rôle social », justifie une de ses salariées. L’opération est le fruit d’un partenariat avec l’antenne régionale de Pôle emploi. Sa représentante l’a dit aux intéressés : « Après votre sortie, je ne veux surtout plus vous revoir ici ! »

    France24 - Monde

    Inégalités : le coup de gueule d'un SDF dans le métavers

    Publié le : 06/05/2022 - 18:21

    Guillaume GRALLET Suivre

    En plein boom, les mondes immersifs ne doivent pas nous faire oublier l'isolement dans le monde réel. D'ailleurs, il existe des manières plus ou moins inclusives de construire ces mondes du futur. Décryptage.

    "Le métavers est un environnement virtuel collaboratif. C'est un espace en 3D où l'on est représenté par un avatar et où l'on peut communiquer avec les autres utilisateurs présents. Les environnements collaboratifs remontent au moins aux années 1990", explique au Journal du CNRS Michel Beaudouin-Lafon, spécialiste de l'interaction homme-machine et chercheur à l'Université Paris-Saclay.

    Si l'idée n'est pas nouvelle, ces espaces collaboratifs vont connaître un développement sans précédent dans les prochaines années : un quart de la population mondiale devrait passer au moins une heure par jour dans le métavers à l’horizon 2026, selon l'institut Gartner. Pourtant, ces métavers peuvent recouvrir des réalités différentes. En effet, la manière dont leurs architectes les construisent en ce moment sera décisive pour le respect des données, le partage d'expérience mais aussi la vie démocratique qu'ils seront à même d'assurer. C'est tout le sens du message que veut faire passer le réseau Entourage à travers la création d'un avatar de sans-abri.

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    L'Humanité

    Informatique. La Cnil alerte sur les dérives liées au télétravail

    Actu

    Flicage des employés, vol de données et lacunes de sécurité sont en augmentation, selon le dernier rapport du gendarme du numérique.

    Pablo Patarin

    Une hausse de 4 % en un an. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), gardienne de la vie privée des internautes en France, a publié le 11 mai, son rapport d’activité annuel, marqué par un fort accroissement des signalements et des plaintes. Ceux-ci concernent aussi bien des particuliers que des organismes privés et publics.

    Premier enseignement : le flicage dans le cadre du télétravail deviendrait monnaie courante. La Cnil en a d’ailleurs fait l’une de ses priorités pour 2022. Avec la généralisation de son recours, lié à la pandémie de Covid, de nombreux outils ont été développés pour épier les travailleurs à distance (vidéo, enregistrement des frappes de clavier ou lecture des e-mails).

    D’après Matthieu Trubert, responsable numérique et télétravail à l’Ugict-CGT, « il est technologiquement possible de tout faire : détecter les mouvements, surveiller les temps de pause… L’idée derrière, parfaitement contre-productive, est que si l’employé n’est pas à portée de vue, il ne fait rien ». Le syndicaliste évoque le paradoxe entre la capacité d’autonomie croissante des travailleurs et le développement d’un contrôle permanent. Pour autant, précise-t-il, « la surveillance était déjà présente sur le lieu de travail et n’a pas attendu l’avènement de la technologie ». La Cnil considère aujourd’hui qu’il est « nécessaire de vérifier sur le terrain la conformité des pratiques des employeurs ».

    La santé, cible des rançongiciels

    Autre constat, avec plus de 5 000 cas et une hausse de 79 % en un an, les vols de données sont de plus en plus répandus. Cette croissance est principalement due aux rançongiciels, ces programmes malveillants bloquant les données d’un utilisateur et demandant une contrepartie financière en échange du mot de passe de déchiffrement. Ceux-ci visent les ­microentreprises, moins armées face à cette menace, et le secteur de la santé, avec une hausse des plaintes de 195 % par rapport à 2020.

    La cybersécurité du Web français est épinglée par le rapport, qui constate, particulièrement au sein des organismes publics, « des suites cryptographiques obsolètes rendant  des sites Web vulnérables aux attaques, des insuffisances concernant les mots de passe et  des moyens insuffisants au regard des enjeux actuels ».

    Loin d’être inactive, la Cnil a effectué 384 contrôles, 135 mises en demeure et pris 18 sanctions en 2021, pour un montant cumulé d’amendes dépassant les 214 millions d’euros. Un record. La Cnil a aussi prononcé deux sanctions à l’encontre du ministère de l’Intérieur, concernant l’utilisation illicite de drones pour surveiller le respect du confinement et une mauvaise gestion d’un fichier comprenant les empreintes digitales de 6,2 millions de Français.

    cnillibertés individuellesTélétravailcybersurveillance
    France24 - Monde

    Russie : détention prolongée pour la basketteuse américaine Brittney Griner

    Publié le : 13/05/2022 - 20:15

    FRANCE 24 Suivre

    Un tribunal russe a décidé vendredi de prolonger jusqu'au 18 juin la détention de la star du basket américain Brittney Griner, a rapporté l'agence de presse officielle TASS. La joueuse a été interpellée en février dans un aéroport de Moscou, soupçonnée d'avoir transporté des stupéfiants.

    Cette star du basketball américain devait recouvrer la liberté d'ici quelques jours. Mais Brittney Griner attendra plusieurs semaines de plus : un tribunal russe a décidé vendredi 13 mai de prolonger sa détention jusqu'au 18 juin. Interpellée en février à l'aéroport de Moscou-Cheremetievo, la joueuse du club des Phoenix Mercury est soupçonnée d'avoir transporté des stupéfiants, rapporte TASS, une des principales agences de presse russes.

    Le tribunal de Khimki, dans la banlieue nord de Moscou, "a satisfait la requête des enquêteurs et prolongé la détention de la citoyenne américaine jusqu'au 18 juin", a indiqué le service de presse de cette instance judiciaire, cité par l'agence.

    La sportive de 31 ans, deux fois médaillée d'or aux Jeux olympiques et championne de la WNBA, a été interpellée en Russie après la découverte en février dans ses bagages à main "de vapoteuses" et d'un "liquide présentant une odeur particulière" d'huile de cannabis (huile de haschich), selon le service fédéral des douanes russes.

    "Injustement détenue" selon Washington 

    Sa détention provisoire avait initialement été ordonnée jusqu'au 19 mai. Les États-Unis ont récemment estimé que Brittney Griner était "injustement détenue" par la Russie et réclament sa libération. "Un officier consulaire de notre ambassade à Moscou a pu lui parler en marge de l'audience" de vendredi au tribunal, a dit le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price à des journalistes. "Cet officier a pu confirmer que Brittney Griner se porte aussi bien que possible au vu de circonstances que nous ne pouvons qualifier que d'excessivement difficiles", a-t-il ajouté.

    Après l'arrestation de la sportive, intervenue sur fond de tensions internationales liées à l'entrée de l'armée russe en Ukraine, la Fédération américaine USA Basketball avait exprimé son "inquiétude" au sujet de "la sécurité" et du "bien-être" de la joueuse, qui risque entre cinq à dix ans de prison.

    Jeudi 12 mai, le site d'information Gazeta.ru a affirmé, citant une source au sein des services pénitentiaires russes, qu'il était "très probable" que Brittney Griner soit échangée contre le célèbre trafiquant d'armes russe Viktor Bout, arrêté en Thaïlande en 2008 et qui purge une peine de 25 ans de prison aux États-Unis.

    Cette publication est intervenue alors que l'ex-Marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour violences, a été échangé fin avril contre le pilote russe Konstantin Iarochenko, incarcéré aux États-Unis depuis 2010.

    En 2014, Brittney Griner avait participé activement au 3e titre de Phoenix en WNBA. De nombreuses joueuses de la WNBA participent aux ligues européennes durant l'intersaison aux États-Unis, y compris dans les ligues russe et ukrainienne. L'Américaine a donc disputé plusieurs saisons sous le maillot de l'équipe russe d'Ekaterinbourg, avec laquelle elle a remporté l'Euroligue féminine à quatre reprises.

    Avec AFP

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    Basketball : la "Team LeBron" remporte le All-Star Game NBA, Stephen Curry élu MVP

    L'opposant russe Alexeï Navalny transféré vers un hôpital pour prisonniers

    ActuElles

    Quel espoir pour les Salvadoriennes en prison ?

    France24 - World

    Lisbon: How African music is breaking down racial barriers

    Issued on: 13/05/2022 - 15:17Modified: 13/05/2022 - 15:20

    Eve JACKSON Follow

    This year, France is celebrating Portuguese culture with concerts, exhibitions and performances from the country's top artists. To mark the occasion, FRANCE 24's culture show Encore! takes you on a musical voyage to Lisbon. The Portuguese capital has a sound like no other European city, where a boom in music influenced by African beats is eroding social barriers and making waves internationally.

    Presenter Eve Jackson meets award-winning Portuguese star Dino D'Santiago, who is forming a bridge between two continents. The singer's family come from one of Portugal's former colonies, Cape Verde. With five acclaimed albums, he uses his voice to bring African rhythms and culture to more people. Dino is a champion of Lisbon's new wave of Afro-electronic sounds, singing of a new Lisbon: a city that recognises and accepts its diverse social fabric.

    The musician takes us to one of Lisbon's 67 social projects, Quinta Do Mocho, which has become an open-air street artist gallery and the centre of the capital's electronic music scene. There, Dino introduces us to the star DJ leading the movement, DJ Marfox, who is producing beats in a converted studio in his mother's house. He plays us his latest sounds, including tracks by Angolan singer Pongo, who is becoming the queen of the African rhythm known as Kuduro. The artist fled Angola's civil war in the 1990s and brought the sound of her country, Kuduro, with her to Lisbon. We join her at a concert on the Paris leg of her tour.

    We end the show with a concert from the enchanting Batukadeiras Orquestra: a group of female drummers specialising in batuka, a rhythmic call-and-response style created in Cape Verde during the early days of the slave trade.

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    France24 - Monde

    Messi redevient le sportif le mieux payé au monde

    Publié le : 13/05/2022 - 08:21

    FRANCE 24 Suivre

    La star du Paris SG Lionel Messi a été le sportif le mieux payé au monde en 2021, avec quelque 130 millions de dollars de revenus (environ 125 millions d'euros), selon le magazine Forbes, devant LeBron James et Cristiano Ronaldo.

    Eliminé en huitièmes de finale avec le PSG, Lionel Messi ne remportera pas cette année la Ligue des champions. Mais il peut se consoler avec le titre de sportif le mieux payé au monde en 2021, selon le magazine Forbes.

    Avec quelque 130 millions de dollars de revenus (environ 125 millions d'euros), il devance au classement LeBron James et Cristiano Ronaldo.

    Le footballeur argentin âgé de 34 ans renoue avec la première place de ce classement établi par le média spécialisé américain, dont l'avait délogé l'an passé la star des arts martiaux mixtes (MMA) Conor McGregor.

    Sur ses 130 millions de dollars de revenus brut avant impôts (comme en 2019 et 2020 lorsqu'il jouaient encore au FC Barcelone), 75 millions de dollars (72 millions d'euros) sont issus de son contrat (avenants et salaires cumulés) avec le club parisien et 55 millions proviennent de ses activités commerciales, avec Adidas, Budweiser et Pepsi Cola notamment.

    Lionel Messi a été l’athlète ayant généré le plus de revenus en 2021!Forbes présente sa liste des sportifs les mieux rémunérés l’an dernier. Le foot et le basketball occupent 7 des 10 places de ce palmarès.L’article de Forbes (en anglais) 👉 https://t.co/MzL47VdkVx pic.twitter.com/pPJILoi1QT

    May 13, 2022

    Plusieurs footballeurs en tête du classement

    La superstar des Lakers LeBron James, 37 ans, est deuxième avec 121,2 millions de dollars de revenus (116,8 millions d'euros), dont deux tiers, environ 80 millions de dollars (77 millions d' euros), sont des gains extra-sportifs. Ses partenariats, activités et investissements vont du cinéma à la cryptomonnaie.

    Cristiano Ronaldo, qui est revenu cette saison à Manchester United, complète le podium avec 115 millions de dollars de revenus (110 millions d'euros). L'attaquant portugais, 37 ans, a des émoluments équilibrés, puisque 60 millions proviennent de son contrat sportif et 55 de ses autres activités, notamment de sponsorings, avec Nike entre autres.

    Neymar, autre joueur vedette du PSG, est 4e (95 millions de dollars, 91 millions d'euros), suivi par Stephen Curry, star NBA des Golden State Warriors (82,8 millions de dollars, 89 millions d'euros).

    Le premier sportif non footballeur et non basketteur est Roger Federer, qui arrive en 7e position avec 90,7 millions de dollars de revenus dont 90 proviennent de ses activités commerciales, puisque, gêné depuis de longs mois par un genou douloureux, il a très peu joué au tennis l'an passé.

    Avec AFP

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    Dixième titre du PSG en Ligue 1 : l'arbre du sacre historique qui cache une forêt de questions

    ZONE AMSUD

    Mondial-2022 : l'Équateur et l'Uruguay qualifiés, le Chili laminé par le Brésil de Neymar

    TOUR DES STADES

    Foot européen : le PSG se reprend, le Barça dauphin du Real Madrid

    France24 - Monde

    Pakistan et Inde en proie à une chaleur record, la température fatale à l'Homme atteinte

    Publié le : 13/05/2022 - 22:33

    FRANCE 24 Suivre

    Une vague de chaleur inhabituelle frappe l'Inde et le Pakistan depuis deux mois. Vendredi, la chaleur et le taux d'humidité ont dépassé le seuil limite de survie de l'humain lorsqu'il se trouve à l'extérieur.

    L'Asie du Sud était à nouveau confrontée, vendredi 13 mai, à des températures anormalement élevées, qui ont atteint en certains endroits du Pakistan les 50 °C, les autorités mettant en garde contre le risque de pénuries d'eau et la menace pesant sur la santé.

    De larges pans de l'Inde et du Pakistan connaissent depuis fin avril une vague de chaleur record, dont l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies a estimé qu'elle était "cohérente" avec le changement climatique.

    Vendredi, les températures ont grimpé jusqu'à 50 °C à Jacobabad, dans la province méridionale pakistanaise du Sindh, a annoncé le Service météorologique pakistanais (PMD), précisant qu'il pourrait en être ainsi jusqu'à la fin de la semaine.

    "C'est comme un feu qui brûle tout autour", a commenté Shafi Mohammad, un ouvrier agricole d'un village proche de Jacobabad, où les gens peinent à trouver de l'eau potable.

    Au plan national, les températures sont entre 6 et 9 °C "au-dessus de la normale (saisonnière)", a souligné le PMD, le thermomètre affichant vendredi autour de 40 °C dans la capitale Islamabad et les autres grandes villes de Karachi (sud), Lahore (est) et Peshawar (nord-ouest).

    La situation devrait s'aggraver

    "Cette année, nous sommes directement passés de l'hiver à l'été", a estimé le prévisionniste en chef du PMD, Zaheer Ahmad Babar.

    Le Pakistan est, selon lui, frappé depuis 2015 par la hausse des températures, en particulier dans les provinces du Sindh et du Pendjab (centre).

    "L'intensité, la durée et la fréquence (de ces épisodes caniculaires) augmentent", a-t-il expliqué à l'AFP.

    La situation devrait encore s'aggraver dans les années à venir en Asie du Sud en raison du réchauffement climatique, ont prévenu des scientifiques.

    Le débit de l'Indus a été réduit de 65 % cette année "en raison du manque de pluies et de neige", selon le porte-parole du département de l'Irrigation dans le Pendjab, Adnan Hassan.

    Prenant sa source au Tibet, ce fleuve traverse l'Inde puis le Pakistan avant de se jeter en mer d'Arabie. Son bassin procure 90 % de l'alimentation en eau du Pakistan, selon l'ONU.

    La presse pakistanaise a signalé que des moutons étaient morts d'insolation et de déshydratation dans le désert du Cholistan au Pendjab, la province la plus peuplée et le grenier à céréales du Pakistan.

    "Il y a un vrai risque de pénurie de nourriture et de récoltes cette année dans le pays, si ce manque d'eau doit persister", a souligné Adnan Hassan.   

    "Comme un four"

    La canicule a aussi frappé l'Inde voisine, les températures y atteignant 48,1 °C jeudi dans le district de Barmer, dans la province du Rajasthan. Elles pourraient s'élever à 46 °C à partir de dimanche à New Delhi.

    "Il faisait si chaud aujourd'hui que je me suis sentie épuisée et malade quand je suis rentrée de l'université en bus. Le bus était comme un four", a raconté Suman Kumari, une étudiante de 19 ans vivant dans la capitale indienne.

    De très fortes températures sont aussi annoncées pour le week-end dans la majeure partie du nord-ouest de l'Inde, avant une amélioration escomptée avec l'arrivée de la mousson. 

    Mardi, la ministre pakistanaise du Changement climatique, Sherry Rehman, avait appelé les habitants de Lahore à rester à l'ombre "pendant les heures les plus chaudes de la journée".

    Le Pakistan, qui compte 220 millions d'habitants, dit n'être responsable que de 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

    Il figure pourtant en 8e position des pays les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, selon une étude de l'ONG Germanwatch.

    Avec AFP

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    Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe

    Le Giec alerte sur les enjeux colossaux dans la lutte contre le réchauffement climatique

    En Inde et au Pakistan, une canicule record et des coupures d'électricité

    Valeurs Actuelles

    Côte d’Azur : pénurie de saisonniers

    Ils avaient leurs habitudes ailleurs. De la douce Algarve aux eaux turquoise des Cyclades en passant par les paysages lunaires des Canaries, de nombreux Français passaient chaque année les frontières hexagonales pour s’évader à travers l’Europe.

    Des destinations devenues courantes, qui ont plongé dans l’ombre bon nombre de régions françaises, trop souvent ringardisées par les charmes de stations balnéaires moins onéreuses et plus attractives.

    Mais la pandémie de Covid-19 a bouleversé les habitudes. L’impossibilité de voyager a replacé certaines régions du pays au centre de la carte. Les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, le Var et toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en tête.

    « Nous avons connu l’an dernier notre meilleure saison touristique depuis de nombreuses années, bien audessus de 2019, l’année de référence », affirme François de Canson, président du comité régional de tourisme (CRT) Provence-Alpes-Côte d’Azur.

    D’après un récent sondage réalisé par Siblu, leader européen de l’hôtellerie de plein air, la région Paca serait même la deuxième destination désirée par les Français cet été, derrière la Nouvelle-Aquitaine.

    Une baisse considérable des candidats, alors même que les besoins croissent

    Une fascination pour le territoire maralpin qui devrait se traduire par une nouvelle affluence record. De quoi inquiéter les professionnels du secteur, confrontés à une baisse considérable des candidats, alors que 45 000 off res d’emploi sont à pourvoir dans toute la région.

    « À date, nous comptons près de 21 % de réservation en plus par rapport à 2019, énumère François de Canson. Depuis deux ans, la clientèle française a retrouvé l’équivalent de ce qui se faisait à l’étranger. À l’été 2020, la clientèle française restait en moyenne huit jours. En 2021, quinze jours. Et on s’attend déjà à une meilleure saison que la dernière. »

    Pour faire face à cet afflux, le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur a lancé une grande campagne de promotion à hauteur de 5 millions d’euros, “On a tous besoin du Sud”, équivalente aux campagnes de recrutement dans l’armée, afin de sensibiliser les saisonniers, qui se sont peu à peu détournés de ces professions.

    L’objectif assumé est de valoriser au mieux les métiers du tourisme à travers la plate-forme en ligne Monemploitourisme. fr, sous peine d’être submergé rapidement. D’autant que la clientèle américaine devrait aussi revenir cet été sur les bords de la Méditerranée, avec de nombreuses liaisons inédites depuis les États-Unis et le Canada vers les aéroports Nice-Côte d’Azur et Marseille-Provence.

    Un défi important, qui réclame une certaine cohésion entre les diff érentes entités chargées du secteur du tourisme dans la région. Notamment avec le CRT Côte d’Azur France, anciennement présidé par David Lisnard, privé du financement de la région Sud par Renaud Muselier depuis l’année dernière.

    « Nous allons trouver une solution avec Alexandra Borchio-Fontimp [nouvelle présidente du CRT Côte d’Azur] pour que les professionnels du tourisme ne soient pas lésés, assure François de Canson. Il n’y a qu’un seul CRT et nous subventionnons les agences de développement touristique (ADT). Si le CRT Côte d’Azur France reprend sa casquette d’ADT, tout rentrera dans l’ordre. »

    En attendant, le temps presse, à quelques semaines du coup d’envoi de la saison estivale, qui pourrait marquer un tournant majeur pour la région Paca.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Leaked China database identifies thousands of Uighur Muslims detained in Xinjiang

    Issued on: 13/05/2022 - 19:00

    Juliette MONTILLY Follow

    Nursimangul Abdureshid was born in the Kashgar region of China’s Xinjiang Uyghur Autonomous Region and moved to Turkey to pursue an academic career. Her family stopped calling her in 2018. But a leaked list of thousands of detained Uyghurs has helped her shed some light on the whereabouts of her missing relatives.

    Valeurs Actuelles

    À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

    « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

    À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

    « La SNCF a volontairement annulé des trains »

    Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

    Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

    Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

    La gauche réunie derrière Assa Traoré 

    D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

    La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

    Une prière de rue organisée au milieu de la route 

    La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

    En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

    Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

    Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

    — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

    La famille Traoré : une guerre de l’image 

    À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

    La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

    Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

    Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

    Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

    De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

    Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

    « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

    Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

    Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    'We won't get by': Dilemma for French farmers facing drought

    Issued on: 12/05/2022 - 20:13Modified: 13/05/2022 - 18:45

    Juliette HALLIEZ Follow

    Water the wheat now or save water for the maize? In the Loiret, in north-central France as elsewhere in the Loire Valley, farmers are suffering from the springtime drought and worry about the difficult choices ahead if the rain doesn't come.

    BBC

    World War Two, the Belfast mountain and a white rock

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    A north Belfast mountain's connection to World War Two can still be seen today by the presence of a white stone.

    A local postman was commissioned by the Ministry of Defence in 1941 to paint a large stone on the mountain white.

    The stone, on Cave Hill, was used to help guide allied pilots into wartime airfields in Belfast at the time.

    In recent times, a plaque on the mountain to mark the war effort has been defaced.

    Campaigners are appealing for members of the public to treat it and the surrounding mountain with respect.

    Video journalist: Niall McCracken

    France24 - World

    Families of trapped Burkina Faso miners still hopeful weeks into rescue effort

    Issued on: 11/05/2022 - 17:29Modified: 11/05/2022 - 17:43

    Juliette MONTILLY Follow

    Families of miners trapped for weeks in a flooded mine in Burkina Faso are hopeful their loved ones will be found alive. The eight – six Burkinabe, a Zambian and a Tanzanian – have been missing since an underground section of the mine flooded on April 16 following heavy rain.

    Valeurs Actuelles

    Une si longue attente

    C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

    À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

    Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

    Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

    Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

    Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

    Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

    Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

    Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Bristol mum writes heart surgery book to help son

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    A mother has written a book about a heart surgery scar to help her son who has a heart condition.

    When Leo was seven-days-old he had the first of many surgeries on his heart.

    Now he is four-years-old and has been left with a scar from his neck to his navel.

    His mother Aimee, from Bristol, said she hoped the book would help Leo and his friends understand why he has the scar and why he should be proud of it.

    Video Journalist: Alex Howick

    France24 - World

    Wounded Ukrainian soldier describes captivity and exchange with Russian prisoners

    Issued on: 10/05/2022 - 18:01

    Juliette MONTILLY Follow

    Glib Stryzhko, a Ukrainian soldier who fought in Mariupol, recalls his time in Russian captivity as he recovers from a battlefield injury in a Zaporizhzhia hospital. Stryzhko was captured in April and eventually taken to Russia before suddenly being put on a plane and sent home with others to be swapped for Russian prisoners.

    Valeurs Actuelles

    “Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

    Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

    Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

    Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

    Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

    Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

    Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

    Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

    Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

    Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

    Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

    Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

    J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

    Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

    On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

    On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

    On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

    Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

    La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

    Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

    Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

    On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

    Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

    Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

    Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

    Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

    Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

    Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

    Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

    Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

    Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

    Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

    Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

    Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

    C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

    La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

    Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

    Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

    Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

    Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

    J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

    Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Debunking claims that the French president is the head of the EU

    Issued on: 29/04/2022 - 18:31

    Georgina ROBERTSON

    In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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    Valeurs Actuelles

    Marine Le Pen et Eric Zemmour dénoncent « la repentance » de la France envers l’Algérie

    Emmanuel Macron commémore le 60e anniversaire des accords d’Evian à l’Elysée, en présence de témoins de l’époque (appelés, combattants indépendantistes, harkis), ce samedi 19 mars 2022. Mais la date du 19 mars 1962 est contestée notamment par Marine Le Pen.

    « Une vraie réconciliation des mémoires si l’Algérie demande pardon aux harkis »

    Invitée vendredi 18 mars sur France Inter, la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle a rappelé que « nous contestons depuis longtemps cette date choisie, qui a été imposée comme la fin de la guerre d’Algérie ». « Il y a des dizaines de milliers de harkis qui ont été sauvagement assassinés après cette date. Et je tiens à leur rendre hommage à eux, parce qu’eux ont été particulièrement mal traités par le gouvernement de l’époque, ils ont été mis dans des camps, parfois ils sont morts, ont été mis dans des charniers, leurs enfants n’ont pas été scolarisés », a-t-elle affirmé.

    La députée du Pas-de-Calais a également dénoncé la position de l’ancienne colonie française sur son historique avec la France. « S’il s’agit de réconcilier les mémoires en se flagellant devant l’Algérie qui ne cesse de demander des actes de repentance, en ce qui me concerne ce sera non. Sauf si peut-être l’Algérie demande elle-même pardon aux harkis sur la manière dont ils se sont comportés à leur égard, alors là il y aura une vraie réconciliation des mémoires », a-t-elle déclaré.

    Eric Zemmour veut “mettre fin à la repentance” de la France en Algérie

    Après Marine Le Pen, c’est Éric Zemmour qui s’est exprimé dans une tribune au Figaro publiée ce samedi, pour livrer sa vision des liens que doivent entretenir la France et l’Algérie. Il dénonce l’attitude des politiques français qui ont battu « la coulpe » face à des dirigeants algériens « souvent arrogants ». Une situation qui a permis de « faciliter l’immigration massive » des Algériens en France. Ainsi, le candidat de Reconquête! affirme vouloir établir une relation « de respect et non de repentance » avec l’Algérie. 

    Parmi les propositions issues de son programme, l’ancien journaliste souhaite conditionner les aides financières et l’octroi de visas « à la coopération contre l’émigration clandestine, à la réadmission des immigrés illégaux expulsés de France et à des accords permettant que les petites peines de prison puissent être effectuées dans les pays d’origine des délinquants étrangers. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Could solar power solve Puerto Rico's energy nightmare?

    One small town in the mountains of Puerto Rico is charting a path to a greener, cheaper future - it could be a template for others.

    Miguelina Ramos lives in a concrete shack on the hillside in El Hoyo - a near forgotten cluster of just 26 families, far from the stunning Caribbean beaches that make the US territory famous.

    To reach her house, visitors must navigate twisty roads, park in a ditch, then push through the overgrowth, past chickens and dozing cats.

    Miguelina has lung problems that mean she needs constant access to a ventilator. Until recently, the 57 year old lived in constant fear of power outages.

    Outages have become routine in Puerto Rico, since hurricanes swept through the island in 2017.

    Back in March, a community organisation installed solar panels on her tin roof. This meant that when a blackout plunged the island's 3.2 million people into darkness last month, Miguelina - unlike nearly everyone else - never lost her light.

    Her solar system was installed by charity, Casa Pueblo, which has been pushing since the hurricanes to expand rooftop solar across the island, as a cheaper, more reliable power source for everyone.

    But the work, funded by donations, is slow-going versus demand, which is soaring as people desperately try to find a solution to rolling blackouts that continue to plague the island's fragile grid.

    Miguelina was one of just a dozen families selected from hundreds of applications in the most recent round of work.

    'We could be a model'

    Installing a solar system, with back-up batteries, can cost tens of thousands of dollars in Puerto Rico - a prohibitive sum for most people on the island, where the median income is $21,000 (£16,100).

    But after two hurricanes and then a major earthquake, left the island's power grid in tatters, the US government's disaster agency set aside a huge support package of roughly $10 billion (£8.1bn) - an unprecedented amount.

    Activists on the island say this is a golden opportunity to dramatically expand rooftop solar power, while transforming a dysfunctional system into a prototype for grids of the future.

    "I see a lot of applicability for this elsewhere [in other US states], if we could get this done here," says environmental lawyer, Ruth Santiago, who is also on the White House Environmental Justice Advisory Council. "We could definitely be a model of rapid transformation of an electric grid,"

    But the island - which gets just 3% of its electricity from renewable sources currently - is a reminder that even with money in hand, using it to achieve a future less dependent on fossil fuels is no sure thing.

    Since the funds were released nearly two years ago, almost nothing has been spent.

    Despite widespread consensus on the need to adopt more renewable energy sources - and a law mandating transition - advocates say the plans for rebuilding prioritise reducing reliance on coal by boosting natural gas imports, rather than embracing renewables as a cheaper, more reliable alternative.

    "From an environmental, financial, fiscal, economic point of view - probably even a legal point of view, they should be investing in renewable energy as the predominant resource. And they're not," says Tom Sanzillo, director of financial analysis at the Institute for Energy Economics and Financial Analysis.

    It's an infuriating situation for Puerto Ricans. "That they fix the system they have, that really doesn't help us," adds Miguelina. "Putting solar panels [in] for everyone is much better."

    Strategy for the future

    LUMA Energy, is the private company that took over management of much of Puerto Rico's power system last year. It does not run power plants but handles transmission, distribution and customer complaints among other things.

    Since June, it has hooked-up more than 18,000 rooftop solar systems for households plus created a map to make it easier for renewable energy companies to connect to the grid.

    Yet the firm's boss, Wayne Stensby, says the island can't simply shift to solar without making the system it already has more reliable, which means investments in the traditional grid.

    "That idea of a more decentralised grid, with more renewable energy, is part of the future here, for sure," he says. "That doesn't get away from needing a solid, robust electric system, so that you are able to reliably transmit energy across Puerto Rico and effectively integrate those resources."

    Mr Stensby started work in 2020 after the previous utility company, PREPA, declared bankruptcy. Much of his work has been crisis management: resolving outages; routing staff past blockades created by the old utility's trade union; ensuring equipment isn't left to rot in warehouses without roofs.

    But there is little patience for this among the public, especially as utility bills - already some of the highest in the US - creep ever higher.

    "Every day it rises. It's an incredible assault on the people," says Jose Anibal Gonzalez, a 78-year-old former teacher, who lost power for days in the recent blackout. "They're bleeding us dry."

    'Blame game'

    "I think there's a blame game [over] who's responsible," says Jenniffer Gonzalez-Colon, who represents the US territory in Washington D.C. "From my perspective, nothing has been happening and that's something that makes you angry, when you actually made Congress approve a lot of funds for the island."

    While she primarily faults LUMA and PREPA for inaction- neither company submitted any substantive spending proposals to the government until March - her views on rebuilding the grid resemble Stensby's.

    Ms Gonzalez-Colon supports renewables, but says the island - especially its manufacturing sector - urgently needs reliable electricity right now.

    "We need to take into account that 45% of our economy is pharmaceuticals, medical device manufacturing that requires reliable stable power 24-7, in peak as well as off-peak," she says. "That means you cannot use batteries only. You need to have a mix".

    In the meantime, people on the island are taking matters into their own hands.

    "The transformation, what we call it, an energy insurrection, a bottom-up approach to transform our energy landscape is happening." says Casa Pueblo's Arturo Massol-Deya.

    Down the road from Miguelina in Adjuntas, where the organisation is based, solar panels now light town lampposts and top the roofs of hundreds of homes.

    The group's most ambitious project yet - a microgrid connecting 20 businesses and a church around the main square - is set for completion this summer.

    Mr Massol-Deya says when Casa Pueblo installed the first solar panels in 1999, they were received as little more than a curiosity. But the hurricanes were a turning point.

    Now it's just a question of whether the rest of the island will follow.

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    L'Humanité

    Les diplômés du jour. Les « ingénieurs qui bifurquent »

    Homme du jour

    Marie-Noëlle Bertrand

    Elle devait être seule sur scène : ils ont finalement été six. La prestation de Lola et de ses camarades fraîchement diplômés d’AgroPariTech fait sensation depuis le début de la semaine sur les réseaux sociaux et dans les médias. Appelée à s’exprimer lors de la remise des diplômes, fin avril, la toute fraîche ingénieure, épaulée de quelques autres, a saisi l’opportunité pour exprimer son refus de rentrer dans le système agroproductiviste auquel les conduit, disent-ils, leur formation. « Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fiers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours », a déclaré la jeune femme à la tribune. « Nous ne nous considérons pas comme les talents d’une planète soutenable », a-t-elle poursuivi, avant de passer le micro à chacun de ses cinq camarades. Le tour de parole a ainsi duré sept minutes.

    Les « ingénieurs qui bifurquent » – c’est le nom qu’ils se sont donné – ont ainsi dénoncé des emplois destructeurs de nature et une technologie mise au service du capitalisme et de l’agro-industrie. Ils ont aussi appelé les autres de leurs camarades, ceux installés face à eux parmi le public de la salle Gaveau, à Paris, où s’est déroulée la scène, à déserter ce système. Eux ont d’ores et déjà décidé de le faire, en renonçant aux bureaux d’études pour devenir paysans boulangers ou activistes écolo. « Ce n’est pas un renoncement à transformer le système, relève aujourd’hui Delphine, l’une des six, en réponse à certaines critiques qui leur sont faites, mais un appel à le faire en rejoignant les luttes locales et une nouvelle voie agricole. » Une initiative saluée par Aurélie Trouvé, présidente du parlement de l’Union populaire, candidate aux législatives et par ailleurs enseignante à AgroPariTech.

    agro-industrieétudiants
    France24 - World

    Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

    Issued on: 29/04/2022 - 17:47

    Catherine NICHOLSON Follow

    It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

    Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

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    French presidential election © France 24

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    What are the biggest challenges for Macron’s second term?

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    France's Macron faces a divided nation after election win

    L'Humanité

    En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire

    Actu

    Près de la moitié des départements sont actuellement en situation de sécheresse. Un phénomène lié au changement climatique, et dont la précocité, l’intensité et l’étendue inquiètent. D'autant que les projections pour les années à venir ne sont guère encourageantes. Néanmoins des moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse.

    Marion d'Allard

    Les arrêtés préfectoraux tombent les uns après les autres. Les incitations à restreindre la consommation d’eau touchent désormais 42 départements en état de vigilance. Parmi eux, 15 ont dépassé ce seuil, placés en état d’alerte, voire d’alerte renforcée.

    Particulièrement précoce cette année, la sécheresse oblige les autorités locales à imposer la réduction des prélèvements, y compris à des fins agricoles, la limitation de la consommation domestique (arrosage des jardins, lavage des voitures…) et, dans certains cas, l’interdiction totale de certains prélèvements.

    « Rien ne laisse présager d’un été caniculaire »

    Conjuguées à un hiver peu pluvieux, les températures anormalement élevées en ce mois de mai menacent la ressource en eau, et « les deux tiers de la France connaissent déjà des sols secs à très secs », alerte Météo France.

    Une situation qui promet de durer, précise en outre Matthieu Sorel, qui fait valoir le peu de précipitations prévues sur l’Hexagone dans les quinze prochains jours. « Il faut être vigilant », poursuit le climatologue de Météo France, car « même si le déficit de pluviométrie constaté cet hiver n’est pas en soi exceptionnel, l’épisode de chaleur attendu cette semaine est en revanche un événement remarquable ».

    Avec un mercure qui frise les 30 degrés et une France repeinte en jaune dans tous les bulletins météo, la chaleur printanière actuelle se distingue par « sa précocité, son étendue géographique et sa durée », complète le spécialiste.

    Pour autant, temporise Matthieu Sorel, « rien ne laisse présager d’un été caniculaire ». Enregistré en 2011, le record de température pour un mois de mai depuis 1945 n’a en effet pas été précurseur d’un été particulièrement chaud quand, a contrario, les canicules estivales de 2017 et 2018 n’ont pas été précédées d’un printemps particulièrement doux.

    Une grave sécheresse des sols

    À très court terme, la conséquence la plus préoccupante demeure la sécheresse des sols, une des plus « graves à cette période de l’année depuis 1945 », alertait il y a quelques jours Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Alors que « la fin de l’hiver est une période charnière », l’insuffisance des pluies a « fortement impacté l’état des nappes », relève ainsi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

    Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

    Selon l’organisme public, « la situation est particulièrement préoccupante sur les nappes entre Vendée, Périgord et Maine, ainsi que sur les nappes de Provence et de la Côte d’Azur ». L’hiver sec, marqué par un manque de pluie quasiment en continu depuis septembre 2021, n’a donc pas permis de recharger les réserves en sous-sol. Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

    Dans un tel contexte, « la hausse actuelle des températures, la reprise de la végétation, donc l’augmentation de l’évapotranspiration, vont limiter nettement l’infiltration des pluies », sans compter que « le début précoce des campagnes d’irrigation pourrait également influencer la situation des nappes », précise encore le BRGM.

    Des régions jusque-là plutôt épargnées

    Inégalement réparti sur le territoire, cet épisode de sécheresse touche des régions jusque-là plutôt épargnées par ce genre de phénomène précoce. C’est le cas « au nord de la Loire, dans le Pas-de-Calais ou dans le nord-est du pays », explique Matthieu Sorel. « Ces trois derniers mois, les sols de ces régions sont restés très secs pour la saison. Une situation qui se reproduit en moyenne une année sur dix », précise Météo France.

    Sur le dernier trimestre, toujours, la situation a été encore plus grave en « Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie du Grand-Est et des Hauts-de-France », avec un niveau de sécheresse des sols « se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », poursuit l’établissement public.

    Depuis le début des années 2000, la fréquence de ces épisodes de sécheresse précoces s’accélère et ils sont en outre « plus intenses, plus longs, et la proportion du territoire touché est plus importante », souligne Météo France, qui précise, sur ce dernier point, que si 5 % du territoire national étaient touchés par ces phénomènes dans les années 1960, cette part s’élève dorénavant à 10 %.

    Des projections à horizon 2100

    « Les changements climatiques sont clairement en cause », affirme Matthieu Sorel, en ce qu’ils participent à « l’allongement des saisons estivales et au raccourcissement des hivers ». Une tendance de fond qui augure un manque d’eau alarmant à l’avenir.

    Transition écologique : comment la France prépare la viticulture du futur

    Coordonné par Météo France, le projet Climsec s’est attelé à fournir des projections sur les impacts du changement climatique en matière de sécheresse des sols en France métropolitaine à horizon 2100. Et ses conclusions sont sans appel.

    Suivant la logique de trois scénarios (optimiste, intermédiaire, pessimiste), en fonction des concentrations de gaz à effet de serre, toutes les simulations du Climsec « mettent en évidence une augmentation continue des sécheresses du sol en moyenne annuelle sur le territoire métropolitain », révèlent les analystes, qui soulignent que « les projections réalisées à partir des trois scénarios s’accordent globalement sur un niveau moyen annuel d’humidité des sols correspondant au niveau extrêmement sec de la période de référence 1961-1990 ».

    Dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison ».

    De son côté, l’Institut national des sciences de l’univers (Insu, rattaché au CNRS) s’est également prêté au jeu des projections. Ses chercheurs prévoient, dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison », une « intensification de l’assèchement des sols superficiels », dès 2050,  et de « très longues sécheresses du sol en toute saison sans retour à la situation actuelle », à l’horizon 2080.

    Sans changement majeur en matière de politique environnementale, ces épisodes climatiques promettent d’être « plus chauds et plus extrêmes », prévient Matthieu Sorel. Néanmoins, si les restrictions temporaires de la consommation en eau demeurent nécessaires pour préserver les nappes phréatiques, d’autres moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse. Au premier rang desquels la reforestation. Logique autant que primordial, planter des arbres permet de favoriser l’infiltration d’eau dans les sols et d’éviter leur érosion.

    sécheressemétéoRéchauffement climatiqueClimat
    Valeurs Actuelles

    Algérie, le dernier acte de la tragédie

    Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

    Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

    « De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

    Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

    C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

    En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

    Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

    « Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

    Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

    Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

    La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

    Des rafales, des hommes à terre…

    Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

    Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

    « La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

    “Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

    Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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    By Valerie Hopkins

    KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

    “I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

    Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

    In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

    Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

    “I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

    Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

    Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

    He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

    Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

    Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

    In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

    In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

    Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

    Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

    “They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

    Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

    “For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

    Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

    He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

    In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Two countries inch closer to NATO. The foreign ministers from Sweden and Finland are poised to meet with their NATO counterparts to discuss the prospect of joining the alliance. In apparent retaliation, Russia halted exports of electricity to Finland after saying that a NATO expansion would pose a threat to its own national security.

    A possible spoiler? A day after President Recep Tayyip Erdogan of Turkey suggested that he would be reluctant to welcome Finland and Sweden into NATO, a spokesman for the leader said the country was not trying to block the two nations’ potential membership in the alliance, but rather ensure that all members’ security concerns are considered.

    On the ground. Russia’s military offensive in eastern Ukraine remains stalled, and the Ukrainians are on the offensive around the northeastern city of Kharkiv. Ukraine’s defense minister warned that the war had entered a “new, long phase” with “extremely tough weeks” ahead.

    War crime case. The Ukrainian judicial authorities began a case against a Russian soldier accused of shooting a civilian. It is the first trial involving a suspected war crime by a Russian service member; the victim was a 62-year-old man on a bicycle in a village in Ukraine’s Sumy region.

    A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

    When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

    “There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

    In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

    While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

    Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

    He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

    In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

    “The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

    In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

    “They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

    And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

    “This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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    France24 - World

    Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

    Issued on: 11/04/2022 - 14:39

    Céline SCHMITT

    Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

    A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

    Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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    Valeurs Actuelles

    “L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”

    Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?

    J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.

    Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?

    Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.

    La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.

    Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?

    Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».

    En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.

    Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?

    En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.

    Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?

    Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.

    Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.

    Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !

    Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?

    L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.

    Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.

    Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.

    L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?

    Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.

    Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…

    La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?

    Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.

    En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?

    Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.

    En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?

    Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.

    Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !

    Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Pollution. Près de Lyon, une contamination aux « polluants éternels » inquiète

    Actu

    Deux sites industriels de Pierre-Bénite sont mis en cause après une enquête journalistique pointant la présence de perfluorés dangereux pour la santé dans les sols, l’air, l’eau du robinet ou encore le lait maternel autour de la vallée de la chimie.

    Lucas Martin-Brodzicki

    Comme 12 autres jeunes mamans, Capucine Ovize a reçu ce 10 mai ses résultats d’analyse. En novembre, cette Lyonnaise confiait un échantillon de son lait maternel à Martin Boudot, journaliste d’investigation pour l’émission Vert de rage (France 5).

    Lui cherchait à y détecter la présence de perfluorés, ou Pfas, ces « polluants éternels » utilisés par l’industrie chimique. « J’ai un taux assez haut en Pfoa. Je suis chimiste de formation, je sais que ces composés, c’est vraiment pourri, mais ça fait toujours un peu mal de savoir que l’on fait partie de cette population qui subit une pollution générale », lâche, un peu blasée, la maman de 29 ans.

    Des effets néfastes sur le système immunitaire

    Le Pfoa, présent par exemple dans le Teflon des poêles, fait partie de la grande famille des Pfas. À Pierre-Bénite, en banlieue lyonnaise, l’usine Arkema en a utilisé jusqu’en 2016. L’Union européenne a interdit sa fabrication et sa mise sur le marché en 2020 en raison de ses effets néfastes sur le système immunitaire, le foie ou encore la thyroïde.

    Mais des traces persistent dans l’air, les sols, l’eau du robinet, l’eau du Rhône et le lait maternel. Pour arriver à cette conclusion, le journaliste Martin Boudot a réalisé des prélèvements autour de la plateforme industrielle de Pierre-Bénite et, pour l’eau du Rhône, en amont de l’usine afin d’avoir une valeur étalon.

    Il a confié les échantillons à l’équipe de Jacob de Boer, professeur de chimie environnementale et toxicologie à l’université libre d’Amsterdam. Ce mardi soir, à la Maison de l’environnement de Lyon, le spécialiste des perfluorés recommande entre autres de fermer l’accès au stade de foot municipal jusqu’à son assainissement.

    Il alerte aussi sur l’eau du robinet provenant des champs captants du Rhône : « Les échantillons d’eau potable collectés dépassent les limites de sécurité actuelles. Cela montre que les stations de traitement des eaux ne filtrent pas correctement les Pfas. »

    Des révélations au caractère explosif

    Dans la salle, une centaine de personnes découvrent, entre colère et incompréhension, les résultats. PFHxA, PFNA, 6:2 FTS… difficile de s’y retrouver entre tous les Pfas, pour certains en attente d’interdiction au niveau européen. « Je prends les résultats avec des pincettes, ça peut venir de tellement d’endroits, tempère Capucine Ovize. Je suis énervée contre l’industrie chimique de manière générale, qu’elle ne soit pas proactive sur cette question. »

    Contacté par l’Humanité, le groupe Arkema précise que « le site de Pierre-Bénite ne produit, ni n’utilise de perfluorés et respecte toutes les réglementations. Certains perfluorés dont il est question nous semblent concerner d’anciennes activités de la plateforme (…) et peuvent provenir de multiples autres sources ».

    Dans un communiqué transmis mardi dans la soirée, la préfecture du Rhône, visiblement consciente du caractère explosif de ces révélations, indique que la Dreal (directionrégionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) contrôle régulièrement les sites d’Arkema et Daikin, l’autre usine présente sur la plateforme industrielle depuis 2002 : « À ce jour, les rejets des trois perfluorés utilisés par les deux sites concernés ne sont pas réglementés. Toutefois, des contrôles récents concernant les Pfas ont été réalisés par la Dreal et des laboratoires agréés. » Ces polluants éternels et leur présence dans la banlieue lyonnaise sont au menu du magazine Envoyé spécial  diffusé ce jeudi soir.

    pollutionchimielyon
    BBC

    Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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    The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

    The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

    But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

    France24 - Monde

    Géothermie : la nouvelle vie du charbon

    Publié le : 13/05/2022 - 11:58

    Valérie DEKIMPE Marina BERTSCH Suivre Élise DUFFAU

    Les mines de charbon ont longtemps été une cause de grave pollution à l'impact dévastateur sur le climat. Mais aujourd’hui, au Royaume-Uni, un vaste programme les transforme en source d’énergie renouvelable grâce à la géothermie.

    L'eau souterraine comme ressource

    Stephen Williams-Dixon, ancien mineur à la retraite, nous fait revivre ses anciennes conditions de travail à la mine de Dawdon, où il a passé 23 ans dans les galeries. Il explique la présence de l'eau : "Sous terre, il y a toujours des failles et partout où il y a une faille, l'eau s'infiltre. À l’époque, l'eau était un gros problème. Il fallait la pomper, sinon on se serait noyés. C'était terrible de travailler là-dedans, vraiment de mauvaises conditions de travail".

    Aujourd'hui, les mines sont fermées et l'eau a repris ses droits, mais les autorités anglaises ont décidé d'en tirer partie.

    Gareth Farr, de la British Coal Authority – l'institution chargée de gérer l'ancien parc minier –, explique : "Sous terre, l'eau est quasiment à 20°C, toute l'année. Une fois que nous avons extrait l'eau de la mine du sous-sol, nous pouvons la faire passer dans des pompes à chaleur pour récupérer cette chaleur de l'eau".

    Avec 23 000 puits abandonnés, le potentiel est énorme. Quelque deux milliards de mètres cube d'eau chaude sont stockés sous terre dans les anciens puits, ce qui suffirait à chauffer des millions de foyers. Ce serait un des gisements d'énergie bas carbone les plus importants du pays. Et pour l’instant, il est encore largement inexploité. 

    La neutralité carbone en ligne de mire

    Non loin de là, la ville de Gateshead a de grandes ambitions : la neutralité carbone d'ici 2030. L'eau des mines, ou plutôt la chaleur que l'on peut en tirer, va aider la commune à atteindre son but.

    "En ce moment, nous investissons 16 millions de livres", explique John McElroy, conseiller municipal chargé de l’Environnement. Cette eau des mines pourrait sérieusement concurrencer le gaz, énergie fossile, comme principale source de chauffage du pays. D’ailleurs, le gouvernement s'est engagé à ce qu'aucun nouveau raccordement au gaz ne soit fait dans les maisons et les entreprises d'ici 2025.

    "Je pense que c'est un bon investissement pour un avenir plus vert. Ce que nous faisons ici est incroyable", poursuit John McElroy. "Nous étions un leader de la révolution industrielle il y a 200 ou 300 ans, nous sommes maintenant un leader de la révolution verte."

    La boucle est bouclée ?

    Et si les puits de géothermie pouvaient à leur tour renfermer des minerais ? Détour par la France, à Rittershoffen en Alsace, dans une centrale géothermique où un test concluant a été mené pour extraire de l'eau du lithium, une ressource précieuse.

    Christophe Neumann, président d'ES Géothermie, se réjouit : "Si on extrait toute l’année sur cette seule centrale, on pourra extraire l’équivalent de près de 2 000 tonnes de lithium par an. Rien que sur cette unité, on représente 4 % de la production mondiale."

    Un minerai crucial, très convoité pour fabriquer des smartphones ou des batteries électriques. Pour autant, pour l'instant, l'extraction des eaux géothermales coûte bien plus cher que l'extraction d'une mine.

    "Le potentiel dans le bassin rhénan est là et offre des solutions et des opportunités pour que la France puisse s’approvisionner sur son territoire sans être dépendante d’importations sur un matériau stratégique pour l’avenir", conclut Christophe Neumann.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Valeurs Actuelles

    L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation

    L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.

    La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.

    L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.

    La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.

    Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.

    L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).

    Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?

    Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.

    L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?

    Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.

    Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.

    *Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Senegal border towns bear the brunt of ECOWAS sanctions in Mali

    Issued on: 13/05/2022 - 12:55Modified: 13/05/2022 - 13:07

    Mali is facing economic sanctions following last year's coup. The impact of the ECOWAS embargo has been particularly disastrous for towns bordering Senegal.

    Valeurs Actuelles

    Le progressisme de A à Z

    Propos recueillis par Mickaël Fonton

    Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?

    La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.

    Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?

    La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.

    Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?

    Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.

    Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.

    Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?

    Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.

    En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…

    Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?

    « Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.

    La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?

    La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…

    De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.

    On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?

    Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.

    S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.

    Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.

    Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.

    Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.

    « Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?

    Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.

    Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Thiaroye 44: Investigating a colonial-era massacre in Senegal

    Issued on: 13/05/2022 - 12:51Modified: 13/05/2022 - 12:56

    Thousands of West African soldiers fought for France against the Nazis during World War II. But on December 1, 1944, scores of them were gunned down in unclear circumstances by the very French forces they fought alongside. What really happened on that fateful day at the Thiaroye military camp near the Senegalese capital Dakar? Eighty years on, the documentary "Thiaroye 44" takes a closer look at this dark page of French history.

    First presented as a mutiny, historical research now appears to show the deadly shooting in Senegal was a response to the African troops' demands to receive their pay. How many were killed? Who gave the order? Where are the bodies?

    In this documentary by Marie Thomas-Penette and François-Xavier Destors, we follow three young artists from Thiaroye: Magui, Babacar and Aïcha. Out of a duty of remembrance, they search for the truth about the massacre with the help of a historian.

    A documentary from Les Films du Sillage, co-produced by FRANCE 24 and Public Sénat, with the participation of TV5 Monde.

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    'Thiaroye 44': New documentary explores 1944 massacre of West African soldiers

    The Nazi massacre of African soldiers in French army, 80 years on

    FRANCE - SENEGAL

    Thiaroye, a dark chapter in France and Senegal's common history

    Valeurs Actuelles

    Lettre ouverte à Vladimir Poutine

    Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.

    Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.

    Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !

    Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !

    Ainsi, Monsieur le Président,

    Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?

    À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !

    De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !

    C’est donc au nom même de la civilisation,

    C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !

    Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !

    L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,

    L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !

    * Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    Tanzanian government to roll out fuel subsidies from June 1st

    Issued on: 13/05/2022 - 12:49Modified: 13/05/2022 - 13:00

    Camille NEDELEC

    In response to rising prices in Tanzania, the government has put in place several measures, including a fuel subsidy.

    L'Humanité

    Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

    Actu

    Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

    Marine Cygler

    Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

    De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

    Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

    Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

    C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

    « À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

    Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

    Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

    Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

    Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

    L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

    Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

    sciences
    Valeurs Actuelles

    Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

    Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

    Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

    « La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

    Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

    Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

    Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

    La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

    Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

    Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

    Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

    Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

    Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

    L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

    L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

    Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

    Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

    Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

    Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

    Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

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    France24 - Monde

    Côte d'Ivoire : nomination polémique de l'ex-ministre Alain Donwahi à la tête de la COP15

    Publié le : 12/05/2022 - 10:33

    Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

    L'ex-ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Alain Richard Donwahi, a été élu mercredi président de la COP15 contre la désertification, alors que son ancien ministère fait actuellement l'objet d'un audit, après des révélations sur un trafic de bois présumé. Les précisions à Abidjan de Hannane Ferdjani, correspondante de France 24.

    Au moins huit soldats togolais ont été tués, et treize blessés, dans la nuit du mardi 10 mai au mercredi 11 mai lors d'une attaque "terroriste" dans le nord du Togo. L'armée est déployée dans cette zone pour faire face à la menace d'un débordement de la violence des groupes jihadistes présents au Burkina Faso voisin.

    Au Sénégal, un tribunal a condamné, mercredi 11 main, trois sages-femmes à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger", après le décès dans un hôpital public d'une femme enceinte ayant attendu une césarienne et dont le sort tragique a ému le pays. Modou Mboup, mari de la femme enceinte décédée à l'hôpital, se dit "déçu de cette décision" de jugement. 

    Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est convoqué par la justice malienne dans le cadre d'une enquête portant sur une "atteinte aux biens publics et autres infractions".

    L'organe législatif mis en place par les militaires au pouvoir en Guinée a fixé à trois ans la durée de la transition avant de rendre le pouvoir aux civils, défiant ainsi les partenaires régionaux de ce pays qui demandent un délai bien plus court. Ce délai de 36 mois est revu très légèrement à la baisse par rapport à l'annonce faite le 30 avril par le colonel Mamady Doumbouya, qui avait annoncé avoir opté pour une durée de transition de 39 mois

    Il y a 70 ans, près de Dakar, avait lieu le massacre de Thiaroye. L'armée française avait ouvert le feu contre des tirailleurs sénégalais qui réclamaient le paiement de leurs arriérés de solde. Si 35 d'entre eux sont morts selon la version officielle, d'autres bilans beaucoup plus lourds circulent. Cet évènement sombre de l'histoire de France reste un sujet sensible. François-Xavier Destors parle du documentaire "Thiaroye 44" , une enquête sur ce massacre longtemps passé sous silence, réalisé avec Marie Thomas-Penette. Diffusé samedi 14 mai sur France 24, coproducteur du film, ce film est déjà disponible sur le site Internet de la chaine

    >>> À voir : "Thiaroye 44, enquête sur un massacre de tirailleurs au Sénégal"

    Le  Festival des musiques urbaines d'Anoumabo (FEMUA) a démarré à Abidjan en Côte d'Ivoire. Une douzaine d'artistes sont venus de tout le continent. Et comme chaque année cette édition ne perd pas de vue sa vocation sociale, comme l'explique Fatimata Wane, envoyée spéciale de France 24.

    Cheffe d'édition : Célia Caracena

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    Au Sénégal, l'affaire "Astou Sokhna" remet le système de santé en question

    En Guinée, l'organe législatif valide une transition de trois ans

    L’invité du jour

    Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"

    Valeurs Actuelles

    Nucléaire français, histoire d’un sabordage

    Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

    La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

    comment en sommes-nous arrivés là ?

    Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

    L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

    L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

    L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

    Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

    L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

    L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

    À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

    S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

    Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

    Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

    Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

    Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

    En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

    En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

    Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

    Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

    Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

    Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

    Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

    * Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

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    France24 - World

    Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines

    Issued on: 13/05/2022 - 16:24

    Valérie DEKIMPE

    Coal mining has long polluted the natural environment, with devastating consequences. But today, could it be a source of renewable energy? Down to Earth travels to the UK where disused, flooded coal mines are now reservoirs of geothermal energy. 

    Mine water, an untapped source of energy

    Stephen Williams-Dixon has vivid memories of his former life as a miner: a total of 23 years spent working 500 metres underground, at the Dawdon mine in the north-east of England. He remembers the water flowing in the collieries and having to be pumped out.

    "Underground there’s always faults and where you have a fault you get water coming through. That water was a big problem," he explains. 

    "We had to pump water out because you drowned."

    Like Dawdon, coal mines across the UK are no longer in service, and water has slowly infiltrated the abandoned pits. But what could have been a liability has turned out to be an opportunity, giving the old coal mines a new, green lease of life.

    The whole process is fairly straightforward, says Gareth Farr from the British Coal Authority: "Mine water is almost 20°C all year round. Once we abstract the mine water from underground we can then pass it through heat exchangers to recover heat from the water."

    There are now plans to use this source of energy to heat 1,500 new homes in the coastal city of Seaham.

    With some 23,000 pits no longer in use in the UK, there is huge potential in former mines waiting to be unlocked. An estimated 2 billion cubic metres of warm mine water are believed to be occupying old mine shafts, enough to heat millions of homes. This would make mine water one of the UK's largest clean energy sources, but so far it remains underused.

    Geothermal energy, full steam ahead

    Nearby, the city of Gateshead has set itself an ambitious goal: carbon neutrality by 2030. Mine water, and the heat extracted from it, could help it get there. 

    "We have invested £16 million," says John McElroy, a Gateshead Council cabinet member.

    The mine water could become a serious contender to replace carbon-intensive sources of energy like gas, the city's main source of heating fuel, as the UK tries to wean itself off it.

    The government has even pledged that no new gas connections will be built in homes and businesses by 2025.

    "I think it's good money for a green future," says McElroy. He adds: "What we're doing here is amazing (...) Where we were a leader in the industrial revolution 200, 300 years ago, we are now a leader in the green energy revolution of today."

    Coming full circle?

    What if geothermal wells could in turn contain minerals? 

    They've come full circle in France, where alongside their geothermal energy production, they will soon be extracting lithium, a precious resource. 

    It's all happening at the Rittershoffen plant, in the eastern Alsace region. 

    For Christophe Neumann, President of Geothermal at Strasbourg Electricity, this could mark a major turning point: "In this plant alone we could potentially extract up to 2,000 tonnes of lithium per year. That means we would account for 4 percent of global production." 

    Lithium extraction has taken on a strategic dimension, the mineral being a crucial component in the manufacturing of smartphones and batteries for electric vehicles.

    For now, though, the cost of extracting it from geothermal wells means it will be a long time before the process can be scaled up to an industrial level. 

    "No matter what, we know the potential in the Rhine basin is there," Neumann concludes. 

    "It offers a solution, an opportunity for France to be able to source minerals on its soil, and no longer depend on imports of such a strategic mineral for the future." 

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    Valeurs Actuelles

    Renaud Camus: La liquidation de l’homme

    Dans les bras de sa mère, entouré d’Augustin, de Marc et de Jean-Baptiste, l’Enfant Jésus tend la main droite en direction de Catherine d’Alexandrie agenouillée devant lui. Posé par terre, devant la sainte, au premier plan du tableau : un moyeu, celui d’une roue de l’effroyable machine par laquelle elle sera livrée au martyre. C’est ce tableau du Tintoret, la Vierge et l’Enfant avec sainte Catherine, saint Augustin, saint Marc et saint Jean-Baptiste (vers 1550), que Renaud Camus a choisi de faire figurer sur la couverture de son nouveau livre, et plus exactement un détail de ce tableau : le fameux moyeu. Curieusement, l’objet est au centre de la toile, comme si c’était lui, la divinité. Pourtant, personne ne semble le remarquer, personne ne le regarde : il est là et il n’est pas là. Il est au centre de tout mais on ne le voit pas. C’est un petit rouage insignifiant mais c’est lui qui fait tourner la machine, et cette machine, en l’occurrence, servira à broyer sainte Catherine, à broyer l’Homme. Il fallait un Renaud Camus pour nous montrer ce moyeu : « La fonction sociale et politique d’un écrivain est de se porter systématiquement aux angles morts d’une société, à ce qu’elle ne veut ni voir, ni lire, ni entendre, à ce que toute son organisation vise à ne pas comprendre et à ne pas reconnaître », écrit-il dans la Dépossession, un formidable monument de plus de 800 pages qu’il publie aujourd’hui. Un livre d’une profondeur, d’une hauteur de vue et d’une intelligence inouïes, que l’ensemble des médias a choisi d’ignorer superbement, mais cela n’étonnera personne, et surtout pas le premier concerné.

    Dans un livre précédent, l’écrivain avait montré combien l’acceptation passive de ce « génocide par substitution », selon l’expression d’Aimé Césaire, était liée à l’écroulement de la culture

    Depuis qu’il a inventé et popularisé le terme de « Grand Remplacement », Renaud Camus a été repoussé dans les marges honteuses de la vie culturelle. Il est le “maudit” par excellence, celui que l’on ne peut inviter sur un plateau de télévision sans créer le scandale, quoi qu’il dise, et même s’il parle d’art ou de littérature ; celui qu’il est interdit de citer, celui que l’on harcèle sur les réseaux sociaux, à qui on coupe ses comptes un à un, celui que l’on peut diffamer impunément, l’ Homo sacer des Romains que la Cité ne protège plus. L’absurdité de sa situation saute pourtant aux yeux : le changement de peuple et de civilisation causé par la submersion migratoire que la France connaît depuis des décennies, changement de peuple et de civilisation qu’il constate et déplore, est aujourd’hui, et de plus en plus, observé par d’autres que lui, qui s’en réjouissent, le nommant « grande expérience » (Yascha Mounk) ou « créolisation » (Jean-Luc Mélenchon), et n’en sont, eux, nullement inquiétés.

    L’idéologie organisant “le remplacement de tout”

    Ce n’est donc pas le constat qu’on lui reproche, mais de ne pas l’accepter, de vouloir que la France reste la France, de vouloir que la civilisation française reste la civilisation française, et cette position qui lui aurait valu la reconnaissance des générations précédentes lui vaut l’opprobre de la nôtre, en tout cas de ses élites.

    Dans un livre précédent, l’écrivain avait montré combien l’acceptation passive de ce « génocide par substitution », selon l’expression d’Aimé Césaire, était liée à l’écroulement de la culture, au remplacement, là encore, de la grande culture par le divertissement culturel produit par « l’industrie de l’hébétude » : c’est ce qu’il appelle le « Petit Remplacement », sans lequel le Grand ne pourrait avoir lieu. « Un peuple qui connaît ses classiques ne se laisse pas mener sans regimber dans les poubelles de l’histoire », nous disait-il en son château de Plieux lorsque nous le rencontrâmes, fin 2019.

    C’est ni plus ni moins l’histoire de ce remplacisme global qu’il nous propose, ou celle de la dépossession

    Il nous parlait déjà, alors, du « remplacisme global », qu’il appelait sa « pierre de Rosette » et qu’il définissait comme l’idéologie organisant « le remplacement de tout, matériaux, arts, peuples, individus, espèce humaine, par son double plus simple, moins coûteux et plus interchangeable ». Il y voyait le geste moderne par excellence, le triomphe d’une conception de l’homme dépossédé de son essence, réduit à n’être qu’un produit, un petit rouage de la machine identique aux autres, et donc remplaçable. Il y voyait surtout la matrice des totalitarismes concentrationnaires.

    Nul complot là-dedans, bien sûr, en dépit du bavardage de ceux qui n’ont jamais lu Renaud Camus mais lui prêtent des tas d’opinions, sinon l’œuvre « de mécanismes hautement interdépendants, où les enchaînements s’opèrent pour ainsi dire tout seuls […] sans qu’il soit nécessaire de supposer à leur source ou dans leur fonctionnement de volonté humaine tout à fait délibérée ». Ce sont ces mécanismes et ces enchaînements qui forment aujourd’hui le cœur de son nouveau livre. Autrement dit, c’est ni plus ni moins l’histoire de ce remplacisme global qu’il nous propose, ou celle de la dépossession, ce qui revient au même, car l’idée d’un homme remplaçable conduit inéluctablement à le déposséder de toutes ses appartenances et à en faire une “matière humaine indifférenciée”, un homme sans attaches, sans racines, sans race, sans culture, bientôt sans sexe : l’homme interchangeable.

    Une civilisation qu’il chérit plus que tout

    Ceux qui l’ont lu le savent : Renaud Camus est un écrivain obsessionnel. Il tourne autour de son sujet, y revient, s’en éloigne, le prend par un autre bout. Il digresse, saute du coq à l’âne, sort par la porte, revient par la fenêtre, fait feu de tout bois. Son livre est tour à tour un ouvrage de philosophie (avec Heidegger et la question du temps planant tout du long), un essai historique, un journal intime, un plaidoyer pro domo, un journal de l’actualité, un recueil d’aphorismes, un traité d’histoire de l’art et de littérature, un long poème enfin, hanté par le fantôme d’une civilisation qu’il chérit plus que tout.

    « Tout commence à la mort de Dieu – en 1882, je crois, au mois d’août, il me semble, en Thuringe, dans le Gai Savoir ; et plus précisément dans cette section du Gai Savoir intitulée, comme par hasard, “L’insensé” », attaque-t-il. Cette “mort de Dieu” annoncée par Nietzsche va ouvrir la voie à la science, qui va bientôt s’instituer en instance suprême de la vérité, au point de dépouiller l’homme de son expérience sensible, de son propre regard sur le réel.

    On est là au cœur de la vision “littéraire” du monde de Renaud Camus et de son dialogue de sourds avec les démographes, lesquels ne savent opposer que des chiffres à une expérience.

    S’il n’a rien contre la science et les progrès qu’elle a incontestablement apportés à la société, l’écrivain refuse sa prétention à décider de ce qui est vrai et de ce qui ne l’est pas. Ainsi des races, dont elle a repris la définition biologisante des racistes du XIXe siècle pour décréter que, sous cet aspect-là, biologisant, elles n’existaient pas, comme si les races pouvaient être réduites à la génétique. Pour Camus, mais aussi pour les poètes, les philosophes et les écrivains du passé, et jusqu’à Pompidou qui en parlait encore à son aise, « la race est avant tout une affaire de destin longuement partagé, de territoires longuement habités ensemble, d’héritage, de traditions communes amoureusement transmises, de religions tour à tour adoptées ou répudiées, de coutumes, de reconnaissance réciproque ».

    Avoir décrété que les races n’existaient pas constitue l’une des graves dépossessions de l’homme, qui ouvrirait bientôt la voie aux autres et permettrait un jour à un président de la République de décréter que la culture française, elle non plus, n’existe pas. Or, si les races, les peuples et les cultures n’existent pas, on peut bien sûr remplacer des individus par des autres, n’importe où, n’importe quand : est-ce un hasard si le dogme de l’inexistence des races coïncide avec le regroupement familial et le début de la submersion migratoire ?

    Camus retrace en effet l’histoire du taylorisme et du fordisme, ainsi que leurs liens avec le nazisme et le communisme, lesquels sont édifiants

    On est là au cœur de la vision “littéraire” du monde de Renaud Camus et de son dialogue de sourds avec les démographes, lesquels ne savent opposer que des chiffres à une expérience. Ce n’est pas tant que ces chiffres soient trafiqués (ils le sont, bien sûr, notamment quand ils exposent qu’il y a moins d’étrangers en France aujourd’hui que dans les années 1930, en prenant soin de laisser de côté les naturalisés : à ce titre, le Grand Remplacement aura pris fin quand il n’y aura plus un seul étranger en France, ironise Renaud Camus), c’est qu’ils entendent se substituer à notre regard pour imposer une vérité que nos yeux démentent. Nos ancêtres avaient-ils besoin que les démographes leur expliquent qu’ils étaient frappés par la Grande Peste ? Les résistants de 1940 réclamaient-ils des graphiques sur la présence allemande département par département avant de gagner les maquis ?

    L’invention décisive du travail à la chaîne

    On ne réussira pas mieux ici que d’esquisser maladroitement la richesse d’un tel livre. Sur la vérité, le “nettoyage” des concepts, l’horreur du temps et de l’ancienneté cultivée par les sociétés remplacistes, la culture, les classes sociales, l’antiracisme ou la technique, Renaud Camus emporte l’adhésion du lecteur de bonne foi. Mais c’est sur son travail d’historien que l’on souhaite insister, pour finir. Camus retrace en effet l’histoire du taylorisme et du fordisme, ainsi que leurs liens avec le nazisme et le communisme, lesquels sont édifiants. Le “management scientifique” et la chaîne de montage des usines Ford seront ainsi repris tels quels par les deux totalitarismes, non sans quelques accommodements, ce qui est parfaitement documenté par les historiens anglo-saxons qu’il suit, mais assez peu connu dans notre pays.

    C’est bien là, dans cette Amérique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, avec la standardisation des produits et l’invention décisive du travail à la chaîne transformant l’homme en matricule, que l’auteur voit la mise en place de l’idéologie totalitaire du “remplacisme global”, celle qui a ouvert la voie à la déshumanisation des camps et à l’horreur de l’extermination des juifs, et qui gère désormais le “parc humain” sans autre considération que celle des besoins de l’économie, comme si ces humains étaient de simples produits.

    Et la solution ? réclameront certains lecteurs. Camus n’en donne pas, à moins qu’elle ne soit, elle aussi, dans le tableau du Tintoret. La machine à roue qui tourmentera sainte Catherine, symbolisée par notre moyeu, sera brisée par Dieu au moment du supplice.

    “La Dépossession, ou du remplacisme global”, de Renaud Camus, La Nouvelle Librairie Éditions, 848 pages, 33,50 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Eurovision 2022: How Sam Ryder turned things around for the UK

    By Mark SavageBBC Music Correspondent

    Fifteen years ago, I landed in Finland to cover my first ever Eurovision Song Contest.

    That year, the British entry was Scooch's Flying The Flag (For You), a trifling three minutes of kitsch nonsense.

    And on the taxi drive from Helsinki Airport, my driver had something to say about it.

    "Oh, you're from England?" he inquired. "Your song is a joke."

    He wasn't wrong.

    Scooch finished joint 22nd (out of 24), tying with France on 19 points. Malta later admitted they'd awarded 12 of those points in a symbolic protest over vote trading in Eastern Europe.

    For the next decade and a half, the UK didn't fare much better. In 2019 and 2021, our acts took last place.

    When I arrived in Turin last week, however, the taxi driver was delighted to see me.

    "England! England is going to win," he declared, before treating me to his interpretation of Sam Ryder's Space Man.

    In the end, Sam didn't quite top the scoreboard, but he came close: taking the silver medal position and earning the UK's best result since Imaani came second in 1998.

    So how did the UK break its losing streak?

    "I think it's just a flip in attitude," says Amy Wadge, who co-wrote Sam's song, as well as hits for Ed Sheeran, Camila Cabello, Kylie and Alicia Keys.

    "For a long time we, as Brits, built this thing up of, 'Well, we're just going to lose'.

    "But this year the thinking was, 'How about we don't do that, and we look at it with the sort of respect that other countries do?"

    And that's the key. When Britpop was in its ascendancy in the 1990s, the UK decided Eurovision wasn't worth the effort. It was outdated, irrelevant, and nothing to do with contemporary music.

    Record labels stopped putting acts forward for the contest and, in turn, the standard of our entries dropped. By the mid-2000s, we'd entered a cycle of self-imposed decline, unable to escape the bottom of the scoreboard (with the notable exception of Jade Ewen and Andrew Lloyd Webber's effort in 2009).

    Faced with those disastrous results, the music industry distanced itself even further. Eurovision was a "poisoned chalice", one record label executive told me. If you had spent thousands of pounds developing an act, why expose them to the risk of coming last and ending their career before it began?

    Faye Tozer from Steps summed it up, when I asked if her band would put themselves forward for the 2021 contest.

    "In an ideal world, everybody has this vision of Steps going to Eurovision and being the perfect act, with the perfect song, and we turn it around for the UK," she said.

    "But I think in reality, [winning] is just never, ever going to happen so it's weighing up whether it's worth that risk to us or not."

    Brexit blues?

    Amongst the press and the public, conspiracy theories started to circulate about the UK's lack of success.

    Eastern European countries were voting for each other to win, they said, conveniently ignoring victories by Germany, Norway and Sweden.

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    Then it was Brexit. "Angry Europeans to use Eurovision to punish UK for leaving," ran a typical headline in the Express in 2017.

    But the UK's average position in the three years before Brexit was 22. In the three years after, it was... 22.

    No, the real explanation was more simple: Our songs were bad.

    "Without being disrespectful to the artists who represented us for the past few years, it has been a case of 'will this do'?" says Eurovision expert Jonny Carey.

    "Very often, it has just been a case of churning something out that isn't very Eurovision-friendly."

    And while the UK's back was turned, Eurovision was becoming more credible. Acts like Loreen, Måns Zelmerlöw and Duncan Laurence were scoring genuine hits and establishing careers.

    Then, in 2021, Måneskin won. The Italian rock band became an international success story, touring with the Rolling Stones, winning MTV Awards and achieving one billion streams of their hit song Beggin'.

    "Having a band like that win, then have chart success around the world - and also breaking America - made people in the UK sit up and listen," says Dan Shipton, who has designed the staging for the UK's Eurovision entrant five times (including this year).

    "It made people realise there is a place for Eurovision. There's been a massive energy shift and it's really exciting to be a part of."

    Måneskin's victory also coincided with the UK getting the dreaded "nil points". That night the BBC's Eurovision producer drowned his sorrows with his Spanish counterpart in a bar in Rotterdam.

    Together, they made a pact to do better next year.

    For the UK, that meant teaming up with TaP Management, the company who look after Lana Del Rey, Ellie Goulding and (until recently) Dua Lipa.

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    Their chief executive, Ben Mawson, felt the UK had been wasting a golden opportunity; and offered the BBC the resources of his company - which has in-house designers, choreographers and recording studios in addition to its talent management arm.

    "Our conclusion was [Eurovision] is not as political as people think," he told Radio 1's Newsbeat last October. "And I think we should focus on getting some really special music and a really special artist that represents Britain in the best possible way."

    The search was on... and by January, TaP and the BBC had found the man for the job.

    Sam Ryder rose to fame on TikTok during the lockdown, amassing 12 million followers for his covers of Britney Spears and Queen.

    Artists like Alicia Keys, Sia and Justin Bieber all reposted his videos. Until Ed Sheeran joined TikTok at the end of last year, he was the platform's most-streamed British artist.

    TaP discovered him through Dua Lipa's producer Koz, who had been working with Sam on new music. Crucially, he had already written and recorded Space Man.

    "The song was written a year and a half ago with no intention of Eurovision in our minds," says Sam. "It was a gorgeous, boiling hot day in London, so naturally, we were in a studio with no windows and Space Man just seemed to come out of space… man."

    "We did it entirely over Zoom," adds Amy Wadge. "It was the first song that we ever wrote together - and in an hour and a half we landed on something, and I was quite excited about it."

    Space Man paid homage to the music Sam grew up with in Maldon in Essex. You can hear elements of Elton John's Rocket Man, David Bowie's Space Oddity and Brian May's guitar work with Queen in the song's DNA.

    Amy says that's partly why it came together so quickly.

    "I'm 46 and I spend most of my life trying to think like a young artist," she says, "and I suddenly had an opportunity to write a real classic rock song, which is always a bit of a gift. It was lovely for once to be able to really dig into the Elton John part of my personality."

    Space Man had already earned Sam a record deal when TaP approached him to enter Eurovision. But it wasn't just the song that impressed them. It was his ability to sing it live.

    "I've been doing management for about 10 years now and I honestly haven't come across a voice like it," says David May, who started managing Sam in 2019.

    "The delivery, the control, his tone. Everything about it is absolutely phenomenal."

    "He's got a terrific vocal range, and his songwriting is distinct as well," agrees Radio 2's Ken Bruce, who's been commentating on the Eurovision Song Contest since 1986.

    "His TikTok success is all about great recordings by great artists - and those artists all turned around and got back to Sam and said, 'You're fantastic, you're doing a great job on my song.'"

    Sam and David only needed a moment's pause before accepting the task of representing the UK.

    "It was something that we hadn't particularly thought about," David says. "But the convincing factors were the excitement of the BBC, TaP's enthusiasm for changing the narrative, and the love everyone had for Sam and for Space Man."

    Of course, a second place finish isn't solely about a good song by a good singer. Sam was sent to every corner of Europe, familiarising fans with his song, and building up a unshakeable buzz.

    Next, Eurovision veterans Dan Shipton and Marvin Deetman were brought in to design a stage show that would sell the song to a TV audience of 200 million.

    "It was a team effort," Dan says, "but the idea was to place Sam in a world of stars without using the digital screens

    "The song has a real British heritage sound, so we wanted to draw on our inspirations of Queen and Bowie and how they used lighting and filters to produce 'stars' on camera.

    "That was our starting point - to put him in a world of light and have him literally floating in space."

    And so the puzzle was complete: A great song, a performer who could sell it, a production that caught the eye, and a months-long diplomatic tour.

    The result, as we all found out on Saturday night, was the UK's best result at Eurovision since 1998. "A fairytale ending," as Graham Norton put it,.

    "It's entirely deserved," says Ken Bruce. "The feeling is that the UK has broken the taboo."

    And the BBC is determined not to squander that opportunity.

    "We have to carry on," says Andrew Cartmell, head of the UK delegation to Eurovision. "This cannot just be one off. We must continue.

    "The British music industry is perhaps the best music industry in the world. This is the result we should have been having, and we have to make sure the UK is a powerhouse of Eurovision for years to come."

    "Watch this space," says Sam. "The UK is going to be a force next year. It's gonna be mad. The UK is going to bust down doors to be a part of Eurovision next year.

    "I can't wait to see it."

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    Libre jeu

    Il y a des spectacles charmants et vivifiants que l’on peut voir plusieurs fois les jours de cafard. Et même quand ils vous parlent d’un destin qui n’a pas été nécessairement très heureux. Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? est de ceux-là. L’initiatrice et comédienne principale est une fille formidable : Élodie Menant. Déjà adaptatrice de deux merveilleux spectacles tirés de Stefan Zweig, la Pitié dangereuse et la Peur, elle a récidivé avec cette comédie musicale où, accompagnée de trois talentueux partenaires, elle joue, chante et danse avec le bonheur au cœur.

    Il faut dire qu’elle a de qui tenir, et pas seulement question bonheur. Marc Menant, son père, est un extraordinaire conteur d’histoires qu’on peut écouter régulièrement sur CNews. Entendre Élodie parler de lui est un régal : « Il est incroyable, mon père ! Avec mon frère et ma sœur, on a toujours tenté d’être à sa hauteur mais il dépasse tout. Et il nous a appris la plus merveilleuse des choses : être libres et curieux. » Marc Menant voulait qu’elle fasse polytechnique parce qu’elle était passionnée de mathématiques et d’astrophysique mais, très vite, dit-elle, déprimée par la prépa, et sans que ses parents s’y opposent, elle a atterri au cours Florent (tout en donnant des cours de maths pour payer l’école). Elle avait aussi des années de danse et de chant derrière elle. Ce qui lui a permis peu après de jouer dans la comédie musicale de Louis Chédid le Soldat rose.

    Puis c’est la vie des comédiens, qui envoient curriculum vitae sur curriculum vitae sans que jamais personne ne réponde. Alors elle s’est prise en main, a créé une compagnie, des spectacles, et on connaît la suite avec deux molières en 2020 pour Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? L’année dernière, en Avignon (et elle la reprend cet été au Théâtre du Roi René avant de la jouer à Paris en décembre), elle a fait un triomphe avec une pièce écrite par elle : Je ne cours pas, je vole !, l’histoire d’une jeune femme qui court le 800 mètres et qui va finir par faire les jeux Olympiques. Un parcours d’ énergie et de courage, à son image en quelque sorte. Le portrait d’une femme libre comme elle les aime. Et qui ne subit pas sa vie.

    Écriture inclusive, quotas et revendications féministes…

    Les convictions d’Élodie Menant sont fortes et, malheureusement, pas très dans l’air du temps. Il faut l’entendre parler, par exemple, sur le ridicule de l’écriture inclusive, les quotas et les revendications féministes : « Est-ce qu’on veut me choisir parce que j’ai du talent ou parce que je suis une femme, il faudrait savoir ! », dit-elle sur un ton passionné. Mais le plus scandaleux pour elle, femme de théâtre, ça a été l’obligation pour les spectateurs du passe sanitaire : « Rendez-vous compte, j’étais obligée de jouer devant des gens à qui on exigeait le passe sanitaire alors que je ne le cautionnais pas ! Un vrai scandale et un vrai dilemme, d’ailleurs si on l’avait exigé de moi, j’aurais tout laissé tomber… »

    Elle parlera ensuite de cette société où l’on ne respecte pas la liberté, où les communautarismes sont devenus triomphants, où l’école a abandonné ses missions… « Tout est formaté, on vous apprend la docilité là où il vaudrait mieux apprendre la désobéissance. Cette affaire de Covid a été un terrible révélateur. Grâce à cela, j’ai pu un peu comprendre ce qu’avait pu être pendant la guerre la collaboration passive… Ça fait peur. » Si on s’étonnait de son amour pour Stefan Zweig, nous voilà éclairés.

    Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?, Théâtre Michel, Paris VIIIe. Tél. : 01.42.65. 35.02.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Morocco's oases threatened by desertification

    Issued on: 12/05/2022 - 15:06

    Georja Calvin-Smith Follow

    In tonight's edition: As the COP15 conference in Ivory Coast continues to discuss the threat of desertification, researchers warn that human behaviour has left billions around the world facing water scarcity. Also, Nigeria's national petroleum companies agree to supply jet fuel to the country's airlines. Operators had been prepared to stop all domestic flights due to rising fuel prices. And we speak to Nigerian director Abba Makama, who's just wrapped up Nollywood Week here in Paris. 

    BBC

    Black hole: First picture of Milky Way monster

    Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

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    This is the gargantuan black hole that lives at the centre of our galaxy, pictured for the very first time.

    Known as Sagittarius A*, the object is a staggering four million times the mass of our Sun.

    What you see is a central dark region where the hole resides, circled by the light coming from super-heated gas accelerated by immense gravitational forces.

    For scale, the ring is roughly the size of Mercury's orbit around our star.

    That's about 60 million km, or 40 million miles, across.

    Fortunately, this monster is a long, long way away - some 26,000 light-years in the distance - so there's no possibility of us ever coming to any danger.

    The image was produced by an international team called the Event Horizon Telescope (EHT) collaboration.

    It's their second such image after releasing in 2019 a picture of the giant black hole at the heart of another galaxy called Messier 87, or M87. That object was more than a thousand times bigger at 6.5 billion times the mass of our Sun.

    "But this new image is special because it's our supermassive black hole," said Prof Heino Falcke, one of the European pioneers behind the EHT project.

    "This is in 'our backyard', and if you want to understand black holes and how they work, this is the one that will tell you because we see it in intricate detail," the German-Dutch scientist from Radboud University Nijmegen told BBC News.

    What is a black hole?

    The picture is a technical tour de force. It has to be.

    At a distance of 26,000 light-years from Earth, Sagittarius A*, or Sgr A* for short, is a tiny pinprick on the sky. To discern such a target requires incredible resolution.

    The EHT's trick is a technique called very long baseline array interferometry (VLBI).

    Essentially, this combines a network of eight widely spaced radio antennas to mimic a telescope the size of our planet.

    The mass of a black hole determines the size of its accretion disc, or emission ring. The hole lives in the central brightness depression. Its "surface" is called the event horizon, the boundary inside which even a light-ray is bent back on itself by the curvature in space-time. Brighter regions in the accretion disc are where light gains energy as it moves towards us, and is said to be doppler boosted

    This arrangement enables the EHT to cut an angle on the sky that is measured in microarcseconds. EHT team members talk about a sharpness of vision akin to being able to see a bagel on the surface of the Moon.

    Even then, atomic clocks, smart algorithms and countless hours of supercomputing are needed to construct an image from several petabytes (1 PB equals one million gigabytes) of gathered data.

    The way a black hole bends, or lenses, light means there is nothing to see but a "shadow", but the brilliance of the matter screaming around this darkness and spreading out into a circle, known as an accretion disc, betrays where the object is.

    If you compare the new image to the previous one of M87, you may wonder what's different. But there are key distinctions.

    "Because Sagittarius A* is a much smaller black hole - it's around a thousand times smaller - its ring structure changes on timescales that are a thousand times faster," explained team member Dr Ziri Younsi from University College London, UK. "It's very dynamic. The 'hotspots' you see in the ring move around from day to day."

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    This is very apparent from the simulations the team has produced of what you would see if you could somehow take yourself to the centre of our galaxy and view the scene with eyes sensitive at radio frequencies.

    The super-heated, excited gas - or plasma - in the ring is travelling around the black hole at a significant fraction of light-speed (300,000km/s, or about 190,000 miles per second). The brighter regions are likely places where material is moving towards us and where its light emission is being energised, or "doppler boosted", as a consequence.

    These rapid changes in the vicinity of Sgr A* are part of the reason why it has taken so much longer to produce an image than for M87. Interpretation of the data has been a tougher challenge.

    The telescope observations for both black holes were actually acquired during the same period in early 2017, but M87, at its greater size and distance of 55 million light-years, looks static by comparison.

    Scientists have already begun to deploy the measurements in the new image to test the physics we currently use to describe black holes. So far, what they see is entirely consistent with the equations set out by Einstein in his theory of gravity, of general relativity.

    We've suspected for several decades that a supermassive black hole lives at the centre of the galaxy. What else could produce gravitational forces that accelerate nearby stars through space at speeds of up 24,000km/s (for comparison our Sun glides around the galaxy at a sedate 230km/s, or 140 miles per second)?

    But, interestingly, when the Nobel Prize committee honoured astronomers Reinhard Genzel and Andrea Ghez with its physics award in 2020 for their work on Sgr A*, the citation spoke only of "a supermassive compact object". It was wriggle room in case some other exotic phenomenon turned out to be the explanation.

    There can be no doubt now, however.

    Come this August, the new super space telescope, James Webb, will turn its eye on Sgr A*. The $10bn observatory won't have the resolution to directly image the black hole and its accretion ring, but it will bring new capability to the study of the environment around the black hole with its incredibly sensitive infrared instruments.

    Astronomers will be studying in unprecedented detail the behaviour and the physics of hundreds of stars whipping around the black hole. They'll even be looking to see if there are some star-sized black holes in the region, and for evidence of concentrated clumps of invisible, or dark, matter.

    "Every time we get a new facility that can take a sharper image of the Universe, we do our best to train it on the galactic centre, and we inevitably learn something fantastic," said Dr Jessica Lu, the assistant professor from the University of California, Berkeley, US, who will lead the Webb campaign.

    The EHT collaboration's results are being published in a special issue of The Astrophysical Journal Letters.

    Valeurs Actuelles

    Dès 2024, le Puy du Fou proposera un spectacle vivant inédit aux Etats-Unis

    Le Puy du Fou n’a aucune limite. Après l’Espagne et la Chine, le parc à thèmes vendéen a l’intention de proposer un spectacle vivant inédit, au service du peuple cherokee, dès 2024 aux Etats-Unis, détaille La Croix, mardi 10 mai. Au-delà de la possibilité de se faire connaître dans un nouveau pays, le parc a surtout l’intention de rendre hommage à l’histoire de cette tribu autochtone. « Nous nous sommes donné la vocation de célébrer l’âme des peuples », a confirmé auprès de nos confrères Nicolas de Villiers, nouveau président du parc depuis 2004, qui a succédé à son père Philippe de Villiers, qui avait imaginé ce concept artistique dès la fin des années 1970.

    L’histoire de cette tribu demeure méconnue 

    Nicolas de Villiers l’assure : de façon hebdomadaire, des demandes lui parviennent du monde entier, pour y créer un Puy du Fou qui serait enraciné dans la culture et l’histoire locale. Parmi les différentes sollicitations, il a trouvé légitime celle de Richard Sneed, chef de la tribu des Cherokees de l’Est, dans le Tennessee. « Le peuple cherokee est venu à notre rencontre il y a un peu plus d’un an. Les Cherokees ont un passé douloureux, mais aussi glorieux, et voulaient que le Puy du Fou raconte une des séquences de leur grande histoire », précise-t-il auprès du quotidien.  

    Et l’enjeu est de taille, pour le Puy du Fou, car l’histoire de cette tribu demeure méconnue. Le spectacle se tiendra dans des lieux historiques, qui sont aujourd’hui devenus le parc national des Great Smoky Moutains, dans le Tennessee, note La Croix. Jusqu’en 2024, le show sera en cours d’élaboration. Le spectacle sera entièrement conçu et financé par la tribu des Cherokees de l’Est, épaulée par la maîtrise artistique du parc vendéen. Le Puy du Fou, qui souhaite inclure les populations locales concernées, a fait savoir à nos confrères qu’il travaillerait avec 117 acteurs cherokees, mais également avec des historiens cherokees et américains.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Covid: What will the pandemic look like in North Korea?

    By Thom Poole & Robert GreenallBBC News

    For almost two-and-a-half years, North Korea has stuck to its claim it has seen no cases of Covid-19. Not any more.

    This week, the country confirmed its first infections. The highly reclusive nation had responded to the pandemic by closing its borders, although few believed it had really managed to escape the virus.

    Now, the authorities are not only acknowledging the virus' presence but declaring an all-out battle to control it, with North Korean leader Kim Jong-un calling it the "greatest turmoil" to fall on the nation since its founding. A national lockdown is in place.

    Hardly anywhere in the world is untouched by Covid. Cases have been recorded at the base camp of Everest and in Antarctica. Individual nations' responses to the pandemic have varied in severity, but have broadly meant vaccine programmes, testing, social distancing and limits on travel.

    How the pandemic in North Korea will unfold is likely to remain murky, given the nation's secrecy.

    There are fears Covid could be disastrous there. "I'm really concerned about how many people are going to die," said one of the experts who spoke to the BBC.

    Frail healthcare system

    The overwhelming challenge faced by North Korea is that the country lacks the most effective weapons against Covid.

    The population is unvaccinated, and, assuming that cases were at the very least low until now, largely unexposed to the virus. With no immunity, there are fears of large numbers of deaths and of serious illness.

    Testing is also very limited. The World Health Organization says North Korea has carried out about 64,000 tests since the start of the pandemic. In South Korea, which made test and trace a central part of its Covid strategy, the figure stands at about 172 million.

    Hard data has been an important tool for many governments, and even that in North Korea's case is ambiguous. On Saturday state media reported half a million cases of unexplained fever, likely a reflection of difficulties identifying Covid cases, and a hint at the scale of the outbreak North Korea is facing.

    And, even in wealthy countries, Covid sparked concerns that healthcare systems could be overwhelmed. North Korea is especially at risk.

    "The healthcare system has been and is quite dire," said Jieun Baek, the founder of Lumen, an NGO which monitors North Korea.

    "It's a very decrepit system. Aside from two million people living in Pyongyang, the majority of the country has access to very poor quality healthcare."

    Defectors speak of beer bottles being used to hold IV fluid, or of needles reused until they rust.

    As for things like masks, or sanitiser, "we can only imagine how limited those are" said Ms Baek.

    Lockdowns, but will they work?

    In the absence of a mass vaccination campaign, North Korea is set to turn to the sole major defence against Covid: lockdowns. "Brute force clampdowns on people's movement will become even stricter," Ms Baek predicted.

    Mr Kim has said North Korea should "actively learn" from how China responded to the pandemic.

    While most countries are now living with the virus, China has stuck to its zero-Covid policy of trying to eradicate the disease. Major cities, including financial hub Shanghai, remain under stay-at-home orders.

    This has come at a price, with Shanghai residents complaining about their conditions, lack of food and poor medical care. Public criticism of government policies is rare in China.

    Should North Korea impose similar restrictions, experts warn the situation with supplies could be much worse than, say, Shanghai's.

    Even then, the measure might not be enough to halt the spread of the highly contagious Omicron strain.

    "Look how difficult it is in Shanghai, for them to stop Omicron - and that's throwing absolutely everything they can think of at the epidemic, at the outbreak," said Professor Ben Cowling, an epidemiologist from the University of Hong Kong.

    "In North Korea I think it's going to be very tough to stop this. I'd be very, very worried at this point."

    North Korea also has longstanding problems with food production. It suffered a brutal famine during the 1990s and today, the World Food Programme estimates that 11m of the country's 25m are undernourished.

    Its farming methods are outdated, making successful harvests difficult. If agricultural workers are unable to tend the fields, greater trouble lies ahead.

    Help is available, if North Korea will accept it

    Both China and the WHO have previously offered help to North Korea, in the form of vaccines, but the authorities have refused them.

    Mr Kim's mention of China could signal a change of heart.

    "I suspect that they desperately want China's help, and China will offer as much as it possibly can," says Owen Miller, a lecturer in Korean studies at London's SOAS university. China's priority, he says, is keeping North Korea stable.

    But, he adds, North Korea might not want other outside help, which would mean a return to the 1990s when large numbers of aid agencies were present. It would be "very destabilising for the rulers to deal with this monitoring on their own territory", he said.

    For the moment, there is no sign that even if North Korea is in the middle of a health crisis, it will change it approach to global relations.

    The US and South Korea have warned that the North could soon conduct another nuclear test - something North Korea watchers say could be a means of distracting the population. Mr Kim could also use his response to Covid as a way of rallying North Koreans and justifying further hardships.

    All this would mean further suffering and isolation.

    "They really only have one option. They've got to find a way to bring in vaccines and to rapidly vaccinate the population," said Peter Hotez, a vaccine expert at the US National School of Tropical Medicine at Baylor College of Medicine.

    "The world is willing to ready to help North Korea, but they have to be willing to invite that help."

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    N Korea in lockdown over 'first ever' Covid cases

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    Valeurs Actuelles

    Fiat 500, la fée électrique

    PHILOSOPHIE

    Fiat équipe sa 500 d’une batterie plus modeste, de 23,8 kilowattheures (au lieu de 42 pour la version plus puissante). Le prix d’accès passe alors de plus de 30 000 euros à environ 25 000 (hors bonus). Évidemment, l’autonomie en pâtit, baissant de 320 à 190 kilomètres théoriques. Mais cela suffi t pour un usage strictement urbain. Des solutions de loyer existent. Comptez au bas mot une centaine d’euros par mois pour un contrat de 37 mois et 30 000 kilomètres, la formule grimpant en prix, selon les versions. Des abonnements sans engagement sont également proposés, tel le forfait City à 299 euros par mois. Le tout se souscrit en ligne. Parce que « le monde change » et que « nos besoins évoluent », assure Fiat. Ce serait même « simple et tout simplement génial ». Pas d’emballement, tout de même. Les soucis d’approvisionnement en composants et matières premières obligent tous les constructeurs à réviser leurs schémas et à faire grimper leurs tarifs sans crier gare, faute de voitures disponibles en nombre suffisant. Et les délais de livraison mettront parfois votre patience à rude épreuve.

    PRESTATION

    Il n’empêche que la 500 électrique de base est bien sympathique. Son dessin intemporel fait mouche. Avantage de l’électrique : son châssis est tout récent, alors que la thermique s’appuie sur une plate-forme datant de 2009. À bord, c’est toujours ce joli design néo-rétro. Ergonomie correcte, présentation claire. Un bon équilibre entre fonctions tactiles et commandes physiques. Des sièges avant plus accueillants aussi. Mais un espace compté à l’arrière et un coffre juste bon pour ranger ses courses. La version d’entrée de gamme, Action, comprend déjà limiteur de vitesse et alerte de franchissement de lignes. Les suivantes intègrent le festival des équipements à la mode qui font grimper la note. L’Action Plus fournit le meilleur compromis équipements/prix. La Red est la mieux dotée.

    TECHNIQUE

    Le gabarit de l’auto est un bonheur en ville, avec un microrayon de braquage. Le bloc électrique de 95 chevaux garantit des démarrages canon. Le reste n’est que souplesse et « zénitude ». Il faut un point de charge chez soi pour éviter les déconvenues avec les seules bornes publiques. Ne pas habiter à plus de 50 kilomètres de son lieu de travail également, car l’autonomie réelle sera légèrement en dessous de celle annoncée. Comptez trente minutes pour charger 80 % de la batterie sur borne rapide, et pour un plein complet d’énergie deux heures trente sur borne de 11 kilowatts et plus de huit heures sur prise domestique.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    How much plastic do you use in a week?

    By Georgina RannardBBC News Climate & Science

    Thousands of people will count their plastic waste for a week in a national survey of how much we consume.

    The count, put together by the organisation Everyday Plastic and Greenpeace, starts on Monday.

    Only the US uses more plastic per person per year than the UK, research suggests.

    Campaigners say the count will shed a unique light on how households consume the environmentally damaging material.

    Huge amounts of energy and fossil fuels are needed to make new plastic, and it sticks around in our environment for a long time. It is also only possible to recycle plastic two or three times before it becomes too degraded.

    Microplastics have been found everywhere from human blood to Arctic snow.

    Around 151,000 households, 96 MPs, and 4,180 classrooms will be tallying up each piece of plastic they use from 16-22 May.

    Government figures suggest that UK households recycled 44% of their waste in 2020.

    But some plastics put in recycling bins goes to landfill or incinerators, or is even sent abroad where it can be dumped instead. In 2020 BBC News uncovered mountains of plastic waste sent from the UK to Turkey.

    "This count is the UK's biggest ever investigation of plastics. Millions of us do our part to recycle but we don't really know where our plastic waste ends up," Greenpeace plastics campaigner Chris Thorne told BBC News.

    Everyday Plastic founder Daniel Webb counted his plastic for a year in 2017, filling 40 bin bags with waste.

    "This experience changed my life and changed how I understood the problem. Then I thought, what if other people did the same experiment as I did?" he told BBC News.

    Participants in the Big Plastic Count receive a pack explaining how to count the plastics they use, broken down into 19 categories. They then tally up each type of plastic waste before putting it in the bin or the recycling.

    The data will be analysed by Everyday Plastic and Greenpeace to produce a national picture of plastic waste.

    The campaigners say radical action by government and supermarkets is required to reduce how much plastic is produced and to improve recycling rates.

    Maria Hughes, who lives in Newport, Wales with her husband and two children, said she is taking part because she feels we are "drowning in plastic".

    "I can't achieve the change needed alone. Ultimately we need manufacturers and supermarkets to change the packaging our food is in," she told BBC News.

    Nadiya Catel-Arutyunova, Sustainability Policy Advisor at the British Retail Consortium, told BBC News: "Retailers have been committed to removing single-use packaging for some time. Many have signed up to the Plastics Pact, working with suppliers to eliminate problematic or unnecessary single-use plastic packaging. UK supermarkets are also investing in their reuse/refill offerings to radically cut down on packaging."

    The government is considering plans to introduce a deposit return scheme and other measures to reduce plastic waste.

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    Have you signed up to count your plastic waste? Do you already monitor your plastic waste? Email haveyoursay@bbc.co.uk.

    Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

    If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.

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    BBC

    Eurovision win brings 'incredible happiness' to Ukraine

    By Sophie Williams, Hanna Chornous & Siobhan Leahyin Lviv and Kyiv, Ukraine

    "When they said that we had won, I shouted at the whole apartment," said Ivanna Khvalyboga, who was forced to flee Ukraine following the invasion.

    Speaking from Poland, she told the BBC the win meant "incredible happiness for Ukraine and Ukrainian people".

    Kalush Orchestra won the competition, beating the UK and Spain to clinch the top spot.

    The group had been predicted to take the title as support rose following Russia's invasion.

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky congratulated Kalush Orchestra and said Ukraine's courage "impresses the world".

    In a post on Instagram, he vowed one day to host Eurovision in a "free, peaceful and rebuilt" Mariupol, referencing the port city that is mostly under Russian control.

    Kalush Orchestra talked about Mariupol and the Azovstal steelworks at the end of their performance, a move praised by people online.

    "I'm sure many people will search the internet for information about Mariupol and Azovstal and it's great," one person wrote on the messaging service Telegram. "We need attention, a lot of attention."

    Yura Solodzhuk, the administrator of a Ukrainian Eurovision fan page, who was forced to flee his country, told the BBC he was shocked at the win but said it would "help attract the world's attention again".

    "It's important to remind the world about us again and again, that Ukrainian music and culture exists," he said.

    The group's song Stefania was written as a tribute to lead singer Oleh Psiuk's mother, but its emotive lyrics have been interpreted as a rallying cry and tribute to the nation.

    "Stepfania is heard every day on the front line of our fighters as a call for freedom," Ann Fedirko told the BBC from Ukraine. "Every soldier remembers his mother, who prays for him at night and he has to win a free life for her."

    "This song is like our blood, which is now on the lips of every Ukrainian," she added.

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    Celebrations are mainly muted with people unable to celebrate in public places due to curfews in place across the country. Many people watched the contest from home.

    In one flat in Kyiv where seven friends gathered for their annual Eurovision watch party, emotions ran high.

    After a nail-biting wait for results, the friends rejoiced and hugged while waving Ukrainian flags and spraying a bottle of prosecco.

    "It is something that unites us with the whole Europe," said Denys. "For us it is very important to be a part of this. Especially this year."

    No parties in a bar or a club are possible in Ukraine because of a curfew that's been in place since the Russian invasion in February. So the group of friends are staying locked in together until the early hours.

    "I feel happy, there was so much tension!" Alina, who is hosting the party, said. Her message to the viewers who chose Ukraine as the winner? "You voted for peace, for freedom and future."

    "In Ukraine we have war and some say it's not a time to have fun," her friend Natalia explained. "But we need to have fun, we need to live and have understanding and feeling of life."

    "Now we see support of the whole world and it feels great."

    Now Ukraine have won, there will need to be a discussion about where next year's Eurovision event could be hosted.

    The winner usually hosts the show the following year, but depending on the situation in Ukraine, the European Broadcasting Union will have to come to a decision as to where it could be held.

    But for now, Ukrainians are focused on what it feels like to be victorious and what it could symbolise for the future.

    As refugee Ivanna Khvalyboga, who is currently in Poland, put it: "We have won Eurovision, we will win the war with Russia!"

    Additional reporting by Hanna Chornous and Siobhan Leahy in Kyiv

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    Ukraine wins Eurovision, while UK comes second

    How Eurovision is bringing Europe together again

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    L'Humanité

    Les forêts qui cachent des arbres

    Actu

    Dendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.

    Anna Musso

    Une centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.

    sciencesarbresforêtsBiodiversité
    Valeurs Actuelles

    Don Juan II, le bateau étoilé

    Condensé d’élégance, d’inspiration et d’excellence, la croisière dîner à bord du Don Juan II délivre une expérience exclusive, qui allie l’atmosphère feutrée d’un yacht Art déco unique, la magie des plus beaux monuments de la Ville lumière et le meilleur de la gastronomie française. Ce voyage culinaire au décor exceptionnel a pour point de départ et d’arrivée le plus emblématique des monuments : la tour Eiffel. C’est donc au port Debilly sur la rive droite (Paris XVIe), en face de la Dame de fer, que Don Juan II a attaché ses amarres. Exclusivement proposée au dîner, pour 38 convives maximum, la croisière gastronomique à son bord fait vivre à tous les hôtes un moment magique dans un cocon exceptionnel, avec une assiette remarquable qui vient tout juste de recevoir une étoile.

    Frédéric Anton, reconnu comme étant l’un des meilleurs par les gastronomes, est à juste titre encensé par la bonne presse, qui en connaissance de cause ne cesse de l’aduler avec ce triptyque gagnant du groupe Sodexo. Chef du Pré Catelan, au cœur du bois de Boulogne, et du Jules Verne à la tour Eiffel, respectivement trois étoiles et une étoile au guide Michelin, Frédéric Anton exprime ici sur le Don Juan II tout son talent et son exigence de bon marin puisque cet amoureux des roulis habite lui aussi sur une péniche, probablement le fruit du hasard. Accro aux produits de saison et soucieux d’une cuisine évolutive, son esprit est novateur avec des créations toujours plus graphiques et uniques.

    Au menu dégustation (220 euros) qui s’accorde avec le passage devant les plus beaux monuments de Paris, on savoure un crabe au parfum de curry, pomme granny et caviar, une langoustine préparée en ravioli, crème de céleri, fine gelée à la feuille d’or, une volaille fermière à la truffe noire et jus gras, et un soufflé chaud, crème glacée au grué de cacao. Le timing exceptionnel fait revenir devant la tour Eiffel au moment de son illumination scintillante. Un voyage extraordinaire à ne surtout pas manquer, vous en serez émerveillé.

    Port Debilly, Paris XVIe.

    Réservations : 01.83.77.44.40.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Brésil. Pourquoi Lula s'allie avec le néolibéral Alckmin

    Décryptage

    Le candidat de la gauche brésilienne Luiz Inacio Lula da Silva a choisi pour colistier au poste de vice-président le conservateur et néolibéral Geraldo Alckmin. Un choix qui fait grincer des dents et qui s’explique par un système électoral que la gauche souhaite réformer.

    Lina Sankari

    Le 8 avril, l’annonce d’un futur ticket présidentiel avec Geraldo Alckmin, au Brésil, a pu déstabiliser à gauche. Au point que certains rêvent déjà une élection qui permette de tourner la page du bolsonarisme, mais n’éloigne pas totalement la menace d’une droite aux tentations putschistes, exerçant une pression constante pour freiner les politiques d’inclusion sociale. L’enjeu est de taille dans un pays-continent où quatre années d’extrême droite ont précipité 19 millions de Brésiliens dans l’extrême pauvreté et 20 millions d’autres dans la faim. « Pour pouvoir gouverner le Brésil, Jésus lui-même aurait dû s’allier à Judas », concédait Lula en 2009. Plutôt que la trahison, l’aveu dit la complexité du système politique et la nécessité de sa réforme. Retour sur la stratégie du Parti des travailleurs (PT).

    Qui est Geraldo Alckmin ?

    « Sorbet de chayotte », son surnom, renvoie au légume-fruit sans saveur. Issue de la bourgeoisie néolibérale et conservatrice de Sao Paulo, dont il fut gouverneur à deux reprises, Geraldo Alckmin connaît bien Lula pour l’avoir affronté lors de la présidentielle de 2006. Candidat sans charisme du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), il est déchu dès le premier tour en 2018 avec 4,7 % des voix. Ce médecin anesthésiste de 69 ans a récemment rallié le Parti socialiste brésilien (PSB, centre gauche), qui accueille nombre de figures conservatrices. Fervent catholique, proche de l’Opus Dei et opposé à l’IVG, il milite pour les privatisations et propose, il y a quatre ans, de transformer l’Amazonie en « chantier de construction ». Il a participé à la fronde contre le Parti des travailleurs de Lula, qu’il qualifie d’« organisation criminelle ».

    Aujourd’hui tout sourires, les deux anciens rivaux se donnent du « camarade ». « Peu importe que nous ayons été adversaires par le passé, que nous ayons échangé quelques coups de pied, que dans le feu de l’action nous nous soyons dit ce que nous n’aurions pas dû dire. L’ampleur du défi auquel nous sommes confrontés fait de chacun de nous un allié de premier ordre », a déclaré Lula. L’homme de droite acquiesce : « Les défis du présent sont plus grands que les disputes du passé. » Pour les élites, qui constatent l’impasse éonomique dans laquelle le président d’extrême droite a plongé le Brésil, l’heure est au changement. Mais la décision provoque des remous à la gauche du PT. L’historien Valter Pomar juge ainsi « Alckmin électoralement négatif, programmatiquement négatif et dangereux d’un point de vue pratique. (Il) n’a jamais été notre camarade, ne l’est pas et ne le sera jamais ».

    Que pèse la gauche ?

    Aucun autre parti de gauche n’a la force électorale du PT, ni son poids au Parlement pour permettre à Lula de nouer des alliances exclusivement avec son camp. Aux municipales de novembre 2020, les pétistes ont perdu un quart de leurs villes mais, malgré l’appel de Jair Bolsonaro à « éradiquer le communisme », le président d’extrême droite n’a pu que constater que la gauche dans sa diversité (PCdoB, le Parti socialisme et liberté, etc.) avait marqué des points dans les villes majeures : Sao Paulo, Belém do Para, Porto Alegre ou Recife, où elle s’est hissée au second tour malgré le harcèlement quotidien de ses militants. Très investis dans les initiatives de solidarité et les mouvements locaux pour le logement, la terre, l’accès à la nourriture, aux vaccins et les luttes sociales, syndicats et partis tentent aujourd’hui de mobiliser la société et d’emporter la bataille idéologique. Si toutes les formations n’ont pas encore donné leur ligne en vue, elles défendent l’unité derrière Lula afin de défaire Jair Bolsonaro et sa solide base partisane, dont une part crie déjà à la fraude et appelle aux armes en cas de victoire de la gauche.

    La carpe et le lapin ?

    Lula voit en Geraldo Alckmin l’homme capable de rassurer les milieux d’affaires, comme en 2002, lorsqu’il concourait avec le magnat du textile José Alencar. « Alckmin est le seul toucan qui aime les pauvres », justifie l’ancien président de gauche, en référence au nom donné aux militants du PSDB. Donné favori à la présidentielle d’octobre avec 43 % des voix, contre 26 % pour Jair Bolsonaro, Lula est toutefois pris au piège par le système électoral, qui risque de déboucher, comme d’habitude, sur un Congrès très éclaté et conservateur. Vice-président, Geraldo Alckmin pourrait ainsi permettre à l’ex-métallo de négocier des accords de circonstance pour avancer ses réformes. « Ce n’est pas seulement pour gagner les élections, car gagner les élections sera peut-être plus facile que la tâche qui nous attend pour restaurer ce pays ; dès lors, nous parlerons à toute la société brésilienne », explique Lula.

    Mi-avril, il rencontrait également les leaders du Mouvement démocratique brésilien (MDB), qui a lui aussi largement œuvré au putsch institutionnel contre la présidente Dilma Rousseff en 2016. Manière de neutraliser ses anciens ennemis. En réalité, aucun chef d’État n’a jamais disposé de la majorité au Congrès. Ce présidentialisme de coalition pousse à ces alliances « contre-nature ». Dilma Rousseff a elle-même dû composer avec huit partis hétéroclites, dont certains représentaient les intérêts des grands propriétaires terriens, de la bourgeoisie industrielle.

    Quelle réforme du système ?

    Pour envisager une réforme de la Constitution, la majorité qualifiée (3/5) au Congrès reste nécessaire. Toutefois, les partis de gauche évoquent depuis des années l’option d’une réforme politique profonde qui réduise le poids des lobbys au Parlement. Dans « l’Humanité », Guilherme Boulos, porte-voix du Psol, expliquait déjà en 2021 qu’il ne s’agissait pas de groupes politiques mais de « lobbies corporatistes, économiques, sans identité politique, qui introduisent des intérêts privés au Congrès et prennent part à tous les gouvernements pour occuper le maximum d’espace au cœur de l’État ». Autres volets du changement : l’invention de nouvelles formes de participation populaire et une refonte des règles de financement des campagnes électorales, qui accordent aujourd’hui une place démesurée aux banquiers, aux chefs d’entreprise et à l’agrobusiness.

    Elections BrésilLula
    BBC

    Why India's poorest children are falling further behind

    By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

    Ten-year old Laxmi may never return to school. When the first wave of Covid-19 hit India, in early 2020, her school closed its doors and now her parents can no longer afford to send her.

    Laxmi was attending a nearby private school at a cost of £21 ($26) per year, which the family funded by borrowing from relatives.

    They chose the school - which has since reopened - partly because they were worried she would not be safe travelling to the government-funded school in the next village.

    Her parents also had concerns about the quality of teaching and the lack of toilet facilities at the public school.

    "I have three daughters. Laxmi is the eldest. We had thought that life would be different for her, than us, after being educated.

    "Even though my husband and I hardly make anything, I wanted my children not to have the same life as me," says her mother, Rekha Saroj.

    While the pandemic prompted a flurry of new online education platforms aimed at democratising education for Indian children, for the country's most deprived households, these resources have simply not been accessible.

    "Digitalisation of studies may be good but what about us? With no access to money, or the internet, how are we going to have a better future?," says Mrs Saroj.

    For children in government schools there are several schemes available to promote digital education, including DIKSHA an online service for schools which has content in 32 languages.

    Although well-intentioned, these efforts appear to have had minimal impact for children while schools were closed during the pandemic. According to India's Annual Status of Education Report (Aser), in 2021, only 40% of enrolled children had received any type of learning materials or activities from their school during the week of the report's survey.

    The situation was most acute for the youngest children, because they tended to have the least access to technology. The report says almost a third of five to eight-year-olds do not have access to a smartphone to help with their learning at home.

    "The proportion of families who had some contact with teachers was heavily skewed towards better-off families," the report noted.

    "The [Indian education] system is largely designed for privileged children, the easy winners in this uneven race," explains Jean Drèze is a Belgian-born, economist who focuses on India.

    "Schools were closed for nearly two years - under pressure from well-off parents who were not so worried about the learning gap because their children were studying online at home.

    "Children with no access to online education were more or less abandoned by the schooling system." He says as India's schools are now reopening, "much too little is being done to help children who have been left behind," to redress the gap.

    More technology of business:

    So what, if anything, could technology do to close this widening gulf?

    Mihir Gupta is the co-founder of Teachmint, an online platform, where teachers can hold lessons, distribute material and message students.

    The service reaches ten million teachers and students in 5,000 cities and towns, according to Mr Gupta.

    He acknowledges however, the significant challenges of reaching students in poorer areas where internet connections may not be reliable.

    "We realised early-on that internet bandwidth variation across different parts of India is a challenge to reach more and more educators," he says. Consequently, Teachmint's service has been optimised to work with slower internet connections and on mobile devices - rather than laptops and desktop computers.

    Nevertheless, Anjela Taneja, who heads the Inequality Campaign for charity organisation, Oxfam India, says much more needs to be done urgently.

    "Even in families [with] access to high-tech or low-tech tools, children struggled to learn remotely," she says.

    A "conducive environment" for learning at home can often be lacking she adds, with girls in particular suffering as they often take on household chores in addition to studying, while there is a "preference" to give boys gadgets.

    The government says it is helping support rural areas with BharatNet, a scheme to give rural areas faster internet connections.

    Through the scheme, which was launched in 2012, 52,567 government schools have been given broadband connections, India's Education Ministry told the BBC.

    It also said that schools which are still waiting for a connection can use government-funded TV, radio services and a host of other education services.

    Shiv Kumar works for Oxfam in deprived areas of Uttar Pradesh. His job is to try to get more children attending school regularly.

    "It's a saddening situation in Indian villages. It's a challenge to convince parents to send their children to school," he says.

    Many of the households he visits lack either an internet connection, or a smartphone at home.

    To help, he has started a something called a 'mohalla' class. Mr Kumar will visit a house and invite children to come along and give lessons to any who turn up.

    He uses his smartphone to show the children the Hindi alphabet, numbers and other teaching aids.

    This type of supplementary schooling is becoming more common in rural India and provides two to three hours of extra education a week but relies on the help of community volunteers.

    "We are talking about digitalising education, but how is that possible for village parents who have a limited means of livelihood?" he asks.

    There are many kids who feel left behind. Sixteen-year old Sivani, from Uttar Pradesh fears the window of opportunity for her may have closed. She finished schooling at the age of ten.

    "I wanted to study but did not have the means to fulfil my dream," she says. "My parents think working at home and taking care of the family is more important than getting educated.

    "I am not the only one. Many girls in my village don't study... how is life going to change if we don't study?," she asks.

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    Pour la Cour des comptes, la disponibilité des matériels utilisés par les forces françaises reste « souvent insuffisante »

    par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

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    Depuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.

    En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.

    « L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,

    Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.

    Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».

    S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »

    Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.

    Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.

    Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».

    S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.

    Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».

    Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».

    Pour la Cour des comptes, la disponibilité des matériels utilisés par les forces françaises reste « souvent insuffisante »

    par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

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    Depuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.

    En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.

    « L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,

    Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.

    Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».

    S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »

    Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.

    Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.

    Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».

    S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.

    Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».

    Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».

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    Depuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.

    En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.

    « L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,

    Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.

    Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».

    S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »

    Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.

    Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.

    Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».

    S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.

    Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».

    Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».

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    Depuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.

    En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.

    « L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,

    Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.

    Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».

    S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »

    Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.

    Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.

    Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».

    S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.

    Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».

    Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».

    Valeurs Actuelles

    Spas et thalasso : pour aligner corps et esprit

    Four Seasons Spa Lisbonne : le plus détox

    Travailler à domicile, stresser au cœur de la ville, rester assis toute la journée devant son ordinateur, envoyer des messages en continu sur les réseaux sociaux, regarder Netflix à la télévision allongé sur le canapé, toutes ces raisons sont sans appel. Mal au dos et malaise chronique, il est temps d’échapper au numérique international. Nous détendre et nous redonner vie sont les objectifs de ce nouveau et exceptionnel soin du spa du Four Seasons Hotel Ritz de Lisbonne. Le “Digital detox” allie bien-être et réparation avec un protocole du haut de la tête aux pieds. L’huile détox est portugaise, de la marque Ignae, et le masque à la spiruline réveille la peau. Le soin dure une bonne heure (185 euros).

    Les plus sportifs apprécieront l’étonnante piste de course en extérieur, avec vue sur toute la ville, et le studio Pilates avec ses coachs privés.

    www.fourseasons.com/lisbon

    Mandarin Oriental Marrakech : le plus exotique

    Véritable oasis à quinze minutes de la ville, l’hôtel s’étend sur 20 hectares, plantés de palmiers, d’orangers, de magnifiques oliviers, de figuiers de Barbarie et d’éclatants jardins de fleurs. Installé dans un pavillon de 1 800 mètres carrés, mêlant briques rouges et moucharabieh, le spa possède un beau couloir de nage de 22 mètres et un centre de remise en forme doté d’équipements de pointe. Entraîneur personnel et instructeurs spécialisés sont là pour une prise en charge globale et éveiller vos sens à l’aide de rituels orientaux pour détendre le corps et l’esprit. En plus d’un bel espace fitness ouvert sur l’extérieur, vous pouvez opter pour des cours de yoga dans le jardin ou des cours de danse orientale accessibles à tous les âges.

    www.mandarinoriental.fr

    Domaine du Mas de Pierre : le plus convivial

    Dans l’arrière-pays, au pied des remparts de Saint-Paul-de-Vence, le Domaine du Mas de Pierre écrit un nouveau chapitre de son histoire et se réinvente façon resort, avec un jardin merveilleux de 8 hectares orchestré par le paysagiste grassois Jean Mus. Point d’orgue du lieu : un spa de 2 000 mètres carrés bordé de deux nouvelles bastides et une piscine lagon dotée d’une plage de sable fin. Autour de la piscine, chauffée toute l’année et équipée d’un parcours de remise en forme avec jets d’eau relaxants, banquettes hydromassantes, hammam, sauna aux herbes et snow cave amorcent la relaxation, avant de découvrir les soins cabine des marques Sothys et Tata Harper. “Body boost”, “Détox et silhouette”, “Secret de beauté” et “D-Stress” : l’hôtel propose également des cures de trois à cinq jours pour une remise en forme complète. Côté sport, yoga, Pilates, TRX, aqua-bike sont notamment au programme, ou, pourquoi pas ? une balade dans la campagne à vélo électrique.

    www.lemasdepierre.com

    Sha Wellness Clinic : le plus diététique

    Nichée dans les montagnes de la Sierra Helada en Espagne, cette clinique est depuis bientôt quinze ans l’adresse la plus prisée pour réaliser un recentrage diététique, esthétique et fonctionnel. En immersion totale pour quelques jours, avec des repas diététiques mais gastronomiques, chacun compose son programme selon ses besoins. Après un rendez-vous avec un médecin pour un diagnostic précis, souvent suivi de tests, une combinaison de thérapies naturelles (acupuncture, shiatsu, yoga, tai-chi, watsu, risothérapie, moxibustion, reiki) et de techniques de pointe (radiofréquence, cryothérapie, ozono-thérapie… ) est mise en place. Perte de poids, rajeunissement, régénération, rééquilibrage alimentaire, remise en forme morale, tous les aspects de la santé peuvent être traités. Il est également possible d’orienter son séjour sur l’amélioration de sa santé cognitive et émotionnelle, et la gestion du stress.

    www.shawellnessclinic.com

    Les Thermes marins de Saint Malo : le plus revigorant

    Véritable institution depuis 1963, le lieu marie depuis quelques années les concepts spa et thalasso. C’est aussi le premier établissement à avoir imaginé le parcours Aquatonic, un véritable labyrinthe d’eau de mer : un bassin de 185 mètres carrés avec 194 jets sous-marins à la fois stimulants et relaxants, et 14 ateliers.

    En plus d’une carte de soins visage et corps, l’espace spa en pierre et bois blond est doté d’une salle de brouillard marin, entièrement refaite cette année, dont l’atmosphère associant de l’eau de mer micronisée et une lumière bleue produite par des lampes de Wood, qui provoquent une décharge d’ions négatifs, offre une relaxation parfaite. De nouvelles cures, “Mer et poids optimal” et “Mer et bien-être détox”, et le “Bilan nutrition santé” permettent d’améliorer ses objectifs et d’obtenir un suivi personnalisé avec une consultation nutrition et un bilan de condition physique.

    Côté gastronomie, le restaurant du Cap Horn vient de faire peau neuve avec un décor bleu et or, et une carte célébrant les produits de la région menée par les chefs Patrice Dugué et Pascal Pochon.

    www.thalasso-saintmalo.com

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Is it fair for fantasy football managers to rely on AI?

    By Padraig Belton and Will SmaleBusiness reporters

    Like millions of other people, Alice Simpson loves playing fantasy football.

    Every season she picks a team of real-life players from England's Premier League, and she gains - and loses - points according to how each of her players performs in their games.

    Each week she can make a substitution - bring in a new player, and get rid of another. It is a very competitive hobby, and the fantasy managers take it very seriously.

    To do well you need to be very knowledgeable about football, and follow the Premier League extremely closely. At least that used to be the case.

    In recent years, managers have been able to turn to a number of providers of fantasy football artificial intelligence (AI) software programs. These programs do the studying for you, and suggest the best footballers for you to bring in.

    It is very much the same with the American football version of the game. Yet, is it unsporting to use such systems?

    Ms Simpson has been playing fantasy football for six years, and started using AI in 2018 to gain an edge on her friends in their mini-league.

    "I see the AI as a source of information, maybe like talking to a well-informed friend for advice," says the 31-year-old teacher, from Wiltshire. "But I think the best thing about AI, is that it helps you remove any biases."

    "Often, we may have a grudge against a player as they did not perform well for you the last time you owned them, or maybe they play for a rival team to one you support," says Ms Simpson.

    Currently in second place in her league as the 2021-22 football season draws to a close, she gets her AI assistance from one of the UK's most popular providers - Fantasy Football Fix. Offering both a free and subscription-based premium service, it launched back in 2018, and says it now has 500,000 users.

    Its self-learning software trawls through all the mass of data surrounding each and every Premier League player and team, to try to predict their future performance. And from this it suggests that fantasy football managers pick and change certain players.

    Fantasy Football Fix's Tom Brown claims that the tech works so well that when we "run bots using our AI tech they finish in at least the top 1% of all the nine million [Premier League fantasy football] managers".

    Yet, it's not infallible, as Mr Brown's colleague Adam Moss admits, the AI algorithms can get tripped-up, if a real life Premier League football manager rotates their players unpredictably, such as Manchester City's Pep Guardiola.

    "Despite all our efforts, there's basically no rhyme or pattern for how he does things, and that makes it hard when you try to implement an algorithm," says Mr Moss.

    Mr Brown adds that AI can however, make very good predictions - "if it knows what players are going to be on the pitch".

    "But often, someone like Pep will decide randomly to drop one of his players for someone else, and there's basically no way of predicting that sort of thing."

    If fantasy football is popular in the UK, with more than nine million players of the official Premier League game, it has nothing on the popularity of similar games in North America.

    In the US and Canada, more than 59.3 million people play fantasy sports. Of that number, 78% play the American football or NFL (National Football League) version, while 39% play baseball and 19% basketball.

    One of the most popular fantasy American football leagues is provided for free by broadcaster, ESPN.

    Since 2020, users have been able to access AI assistance on which players to trade. This is thanks to a collaboration between ESPN and computer firm IBM, which asked its AI computer, Watson, to start studying the NFL.

    The 'Trade Assistant with IBM Watson' function uses AI to not just trawl though all the available NFL stats, but it also listens to TV and radio shows, and podcasts to gauge the opinion of experts and other commentators.

    It then uses all this information to suggest that a fantasy football manager makes a player change, and explains its reasoning.

    Aaron Baughman, IBM's AI and hybrid cloud lead engineer, is one of the architects behind the tie-up. He says that fantasy American football AI requires advanced algorithms "because this is a hard problem to solve".

    A keen player of fantasy American football himself, he says that he can enjoy the game more now that "the heavy lifting is done by AI".

    But is it fair to use AI to boost your performance in fantasy football or another sport? James Pritchard, a keen fantasy football player from North Wales, says that it certainly isn't for him.

    As the current 2021/22 season nears to an end, his team - Locomotive Llandudno - is top of a mini-league of 18 friends.

    "I wouldn't ever consider using AI," says the 49-year-old public relations consultant. "It is ungentlemanly, and it feels suspiciously close to cheating.

    "And anyway, I trust my judgement regarding football against any computer. I watch quite a lot of football, and keep a very close eye on the Premier League.

    "It is all about bragging rights over my friends, and if I used AI I wouldn't have them."

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    Dans l’ombre de la République

    Étrange profession, ne répondant à aucun critère, où il faut tout faire, les choses les plus humbles, à la limite déplacer les chaises ou pousser un fauteuil, faire préparer un repas, mais aussi les plus importantes, comme préparer une conférence internationale ou recevoir les chefs d’État qui viennent nous voir. C’est en ces termes que François Mitterrand accueille Daniel Jouanneau à son nouveau poste.

    La scène se passe en mars 1993, une semaine après la victoire de la droite aux législatives. L’ancien ambassadeur de France au Mozambique est nommé, le 7 avril, chef du Protocole, sur proposition du ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas.

    Daniel Jouanneau sera le 41e à porter le titre d’“introducteur des ambassadeurs” depuis le règne d’Henri III, en 1585. Les questions de protocole sont aussi anciennes que le pouvoir lui-même et les relations entre puissances souveraines. Dès le Moyen Âge, le grand maître des cérémonies ordonnance le jeu subtil des salutations et des prérogatives, avec « la dignité et splendeur convenables ».

    Tout au long du règne de Louis XIV, l’inamovible Nicolas Sainctot de Veymar s’emploie à formaliser l’étiquette de Versailles. Le Roi-Soleil ne disait-il pas avec raison que « c’est le plus souvent sur les préséances et les rangs que les peuples mesurent leur respect et leur obéissance » ?

    Devenu service d’État au XIXe siècle, le Protocole survivra à la chute du second Empire. Inchangée depuis 1871, cette fonction discrète mais essentielle, au cœur de la mécanique républicaine, reste confiée à un diplomate chevronné. Sa mission consiste à veiller à l’organisation pratique des voyages du président de la République, du Premier ministre et des membres du gouvernement, à la réception des hôtes étrangers, au bon déroulement des cérémonies officielles et des grandes rencontres internationales. Jules Cambon, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères durant la Grande Guerre, écrira que « le Protocole est une sorte de religion. Elle a ses pratiques et ses mystères. Tout n’est pas dénué de sens dans ses frivolités solennelles ».

    Dans l’acte final du congrès de Vienne

    Les règles fixées par le pape Jules II dès 1504 accordaient au pontife romain la préséance sur tous les autres monarques, classés selon un ordre décroissant : d’abord l’empereur germanique, puis le roi de France, le roi d’Espagne, etc. Un tel système entraînant des conflits récurrents, le congrès de Vienne, en 1815, décrète, dans l’annexe XVII de son acte final que « les employés diplomatiques prennent rang d’après la date de la notification officielle de leur arrivée ».

    L’Onu consacrera ce principe d’égalité entre ses États membres, aujourd’hui universellement observé. Il n’empêche que les fonctions de chef du Protocole – garant de « l’ordre de la République », selon le mot du général de Gaulle -n’ont rien d’une sinécure ! Il doit veiller à ce que tout se passe bien, ménager les susceptibilités, éviter tout heurt à même de dégénérer en incident diplomatique, car « un bon protocole rassure ». Jacques Senard, chef du Protocole sous Georges Pompidou, donnera cet unique conseil à son successeur : « Ne courez jamais. »

    En quatre années d’exercice, Daniel Jouanneau aura eu à gérer 60 visites d’État ou visites officielles du président à l’étranger, 20 sommets multilatéraux, 14 visites d’État et 82 visites officielles de chefs d’État et de gouvernement en France. À cheval sur deux septennats, il connaîtra « l’atmosphère inquiète des derniers mois du président Mitterrand à l’Élysée », puis l’élection de Jacques Chirac et « l’enthousiasme d’un nouveau mandat ». Il résume ce contraste en une phrase : « À un sage qui impressionnait et parfois intimidait avait succédé un chef d’État simple, direct, chaleureux. »

    En quatre années d’exercice, le chef du protocole aura géré 60 visites d’État du président, 20 sommet multilatéraux, 82 visites d’étrangers sur le sol français…

    Mitterrand se contentait généralement de parapher d’un simple « Vu, FM », à l’encre bleue, les notes préparatoires de son chef du Protocole, transmises par son conseiller diplomatique et son secrétaire général, Hubert Védrine.

    À bord du Falcon 900 présidentiel, le chef de l’État s’installe au fond de la cabine, derrière une petite table, pour lire la presse et corriger ses discours qui sont aussitôt retapés par une secrétaire, même si ce brillant orateur s’autorise souvent des improvisations. Miné par le cancer, le président traverse des phases de lassitude et des malaises vite surmontés. Il lit des ouvrages de spiritualité et s’interroge sur les fins dernières avec l’incertitude d’un agnostique. Ainsi, Daniel Jouanneau se souvient d’un voyage au cours duquel le président l’a questionné sur la mort, et « l’instant précis du basculement ».

    Conscient qu’une page d’histoire était en train de se tourner, le chef du Protocole cite quelques-uns de ces ultimes discours qui résonnent comme des testaments politiques. « L’Europe, nous la faisons, nous aimons nos patries, lance Mitterrand à Berlin, le 8 mai 1995, pour le 50e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Restons fidèles à nous-mêmes, relions le passé et le futur, et nous pourrons passer, l’esprit en paix, le témoin à ceux qui vont nous suivre. »

    Quelques semaines auparavant, il avait confié, devant le Parlement européen, après avoir évoqué les deux conflits majeurs du XXe siècle : « C’est l’un de mes derniers actes publics. […] Il faut transmettre, non pas cette haine, mais au contraire la chance des réconciliations […] . Le nationalisme, c’est la guerre. »

    Alain Juppé arrondit les angles avec François Mitterrand

    La tâche du chef du Protocole est quelque peu compliquée par la deuxième cohabitation (1993-1995), qui a installé une dyarchie au sommet du pouvoir. Heureusement, la souplesse du Premier ministre, Édouard Balladur, et « l’effort constant de dialogue » d’Alain Juppé au Quai d’Orsay permettent d’arrondir les angles auprès de François Mitterrand.

    Cependant, des divergences subsistent, par exemple lors de la venue de Fidel Castro, invité par l’Unesco en mars 1995. Si Danielle Mitterrand, à l’origine de la fondation France Libertés, est une inconditionnelle du “Lider Maximo”, le gouvernement de droite ne désire aucun contact avec le dictateur cubain, qui devra se contenter d’une visite semi-officielle, avant d’aller dîner chez son “vieil ami” Georges Marchais, à Champigny-sur-Marne…

    Parmi les événements historiques qu’il a supervisés, Daniel Jouanneau relate l’inauguration du tunnel sous la Manche, le 6 mai 1994, où Elizabeth II tient à partager sa Rolls-Royce grenat avec François Mitterrand pour la traversée en navette. À l’arrivée, le président rappelle avec humour l’entente « presque toujours cordiale » entre les deux nations.

    Un mois plus tard, le 6 juin, le chef du Protocole devait faire face à « l’événement le plus complexe » qu’il ait eu à gérer : le cinquantenaire du débarquement en Normandie, à Omaha Beach, avec pas moins de onze chefs d’État présents, de la monarque britannique à Bill Clinton, en passant par Beatrix des Pays-Bas, Harald V de Norvège ou Lech Walesa.

    François Mitterrand et Jacques Chirac se sont passionnés pour les questions internationales. La voix de la France a été forte et écoutée.

    L’année suivante, le 8 mai 1995, le lendemain même de l’élection de Jacques Chirac, celui-ci assiste au côté de son prédécesseur au défilé de la victoire, place de l’Étoile, en présence de 53 chefs d’État et de gouvernement, vainqueurs et vaincus de la Seconde Guerre mondiale. À leur exemple, le président sortant et son successeur offrent l’image de la meilleure intelligence, dans un échange naturel et dépassionné.

    Il en sera de même le 17 mai suivant, à l’occasion de l’investiture du nouveau président de la République. « Jacques Chirac est très ému, et même tendu, se souvient Jouanneau. Le contraste est frappant avec la sérénité qui se dégage de François Mitterrand. »

    Après avoir accompagné le nouveau président aux quatre coins du monde, du Japon à Israël, de la Bolivie au Burkina Faso, l’auteur exprime, au printemps de 1997, son souhait de repartir en poste. Le président lui propose le Liban et téléphone à son ami, le Premier ministre Rafic Hariri, pour lui recommander son nouvel ambassadeur. « François Mitterrand et Jacques Chirac se sont passionnés pour les questions internationales, conclut-il. Au long des années 1993-1997, la voix de la France a été forte et écoutée. »

    “Souvenirs d’un chef du Protocole”, de Daniel Jouanneau, Plon, 302 pages, 19 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    L'Humanité

    Irlande du Nord. Les unionistes déclenchent un dangereux engrenage

    Actu

    Boris Johnson joue avec le feu en promettant à ses alliés une victoire symbolique contre l’Union européenne, après leur déroute électorale face aux républicains du Sinn Féin. Pour mettre un peu de baume sur les plaies des ultra-réactionnaires à Belfast, il paraît prêt à rouvrir toutes les plaies des «Troubles». Un jeu à très haut risque pour la paix et la stabilité…

    Thomas Lemahieu

    Le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut, c’est connu, entraîner une tornade au Texas. Un phénomène du même ordre est en train de se développer en Irlande du Nord : après la victoire historique du Sinn Féin aux élections pour l’assemblée législative locale, les unionistes nord-irlandais et leurs alliés conservateurs britanniques, au pouvoir à Londres, ont décidé de jouer avec des allumettes sur ce baril de poudre. Au risque de semer le chaos sur place, mais également en Europe et dans le monde.

    Irlande du Nord. La victoire du Sinn Féin ouvre une « nouvelle ère »

    Leader de cette mouvance ultra-conservatrice protestante, jamais battue jusque-là dans les frontières d’une enclave britannique découpée pour asseoir sa domination pour l’éternité, le Democratic Unionist Party (DUP) choisit, après sa déroute inédite, le pire scénario. Ce vendredi, indifférents aux crises entremêlées du pouvoir d’achat, du système public de santé et du logement, ses élus ont mis à exécution leur menace de paralyser les institutions : non sans avoir signé le registre - ce qui leur permettra de commencer à percevoir leurs salaires de députés -, ils ont empêché l’installation du nouveau parlement, en boycottant l’élection du Speaker qui préside aux travaux de la chambre - une étape déterminante pour simplement permettre de siéger - et en refusant de désigner un candidat au poste de vice-premier ministre qui leur incombe.

    Irlande du Nord. « La démocratie a parlé, tout le monde doit respecter le résultat »

    Une très mauvaise manière pour la vie démocratique et même, on doit désormais le craindre désormais, pour le processus de paix en Irlande du Nord. Contraint, en théorie, de céder le poste symbolique de premier ministre à Michelle O’Neill, la cheffe de file du Sinn Féin qui avait accepté, comme son prédécesseur Martin McGuinness, de partager le pouvoir, Jeffrey Donaldson, le patron du DUP qui a, lui, déjà décidé cette semaine de privilégier son poste à Londres, à la Chambre des Communes, sur son mandat nord-irlandais, utilise une grosse ficelle : il prétend refuser l’installation du parlement local tant que le gouvernement britannique n’aura enfreint le protocole nord-irlandais, un élément déterminant du traité international sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit) qui, après des années de négociation avec Bruxelles, établit une frontière douanière en mer d’Irlande, entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord, afin d’éviter d’avoir à en ériger une au cœur de l’île elle-même. Une perspective qui, comme chacun le sait sur place, risquerait de faire dangereusement vaciller les accords de paix, signés en 1998, après une trentaine d’années de guerre civile (les «Troubles») entre loyalistes britanniques et républicains irlandais.

    L’attitude du  Democratic  Unionist  Party  est scandaleuse

    Pour le Sinn Féin, mais également pour l’Alliance - la troisième force au sein du parlement nord-irlandais qui, après avoir doublé son nombre d’élus lors des élections du 5 mai, campe sur une ligne centriste «ni nationaliste irlandaise, ni unioniste britannique» - mais aussi pour tous les autres partis, unionistes modérés compris, l’attitude du DUP est scandaleuse. En réalité, arguent-ils, une majorité des représentants élus au parlement nord-irlandais (53 sur 90) soutiennent le protocole nord-irlandais et en plus, comme l’institution locale n’a strictement aucune compétence sur le sujet, c’est «une véritable prise d’otage du processus démocratique», selon les mots de Michelle O’Neill, à laquelle les unionistes les plus acharnés se livrent.

    «Aujourd’hui nous aurions dû mettre en place l’exécutif pour remettre de l’argent dans les poches des gens et commencer à réparer notre système de santé, accuse ainsi la future première ministre d’Irlande du Nord. Mais le DUP a confirmé qu’il entendait bien punir la population. Ils veulent de manière tout à fait déplaisante faire payer une rançon aux citoyens pour le foutoir qu’ils ont créé avec le Brexit. C’est honteux !» Edwin Poots, numéro deux du DUP, n’a d’ailleurs pas caché ces derniers jours que le but de son parti est d’attendre l’organisation de nouvelles élections au bout de six mois de paralysie complète… Nouvelle députée Alliance, Kellie Armstrong s’étrangle : «Le même a aussi dit à plusieurs reprises que le processus de paix a été endommagé, voire rompu, mais rompu par qui ? Est-ce que Poots suggère que le DUP va arrêter la paix et relancer les Troubles une fois de plus ? Le DUP va devoir nous expliquer pourquoi ils tiennent des propos aussi incendiaires.»

    Boris Johnson a manifestement décidé de profiter de l’aubaine

    Le problème, c’est qu’à Londres, Boris Johnson a manifestement décidé de profiter de l’aubaine pour faire oublier ses déboires - les fiestas organisées au 10, Downing Street en plein confinement général lui ont déjà valu une amende - et pour rouvrir un front avec l’Union européenne. Depuis quelques jours, au sein de son gouvernement, certains menacent de faire sauter les contrôles douaniers en mer d’Irlande au mépris du traité international signé avec l’UE, dès la semaine prochaine. Ex-ministre du Brexit, David Frost roule des mécaniques, appelant Johnson à ne pas craindre de déclencher une «guerre commerciale» avec les Européens. Et de s’interroger benoîtement, sans prendre en compte du tout les effets potentiels au Royaume-Uni où le débat sur le «coût de la vie» fait la Une de tous les journaux depuis dix jours : «Est-ce qu’ils veulent vraiment faire augmenter les prix encore plus pour leurs consommateurs et leurs électeurs ? Je pense que c’est vraiment une question importante et intéressante. L’UE peut tout à fait décider de se mutiler elle-même, ce n’est pas à nous d’en décider, mais ce serait quand même un truc de fou que de le faire !»

    Dès jeudi, les Européens ont une nouvelle fois opposé une fin de non-recevoir aux Britanniques. Exprimant sa «vive préoccupation» et défendant des «solutions communes», le commissaire européen Maros Sefcovic a prévenu qu’une «action unilatérale» de Londres, qui consisterait «effectivement à ne pas appliquer un accord international», n’était «pas acceptable» pour l’UE.  «Cela saperait la confiance entre l’UE et le Royaume-Uni», a-t-il averti. De leur côté, les Américains ont été tout aussi catégoriques, menaçant en cas d’entailles dans le traité avec l’UE et, donc, dans les accords de paix signés en 1998 de stopper net les discussions sur l’accord commercial entre le Royaume-Uni et les États-Unis. Une délégation du Congrès est d’ailleurs en route pour Londres, Belfast et Dublin afin de dire les choses directement aux Britanniques et aux Irlandais. «Le pire résultat du Brexit serait celui qui conduirait à la violence et à la désolation en Irlande du Nord, écrivent deux de ses membres, Bill Keating et Brendan Boyle. Le gouvernement britannique doit agir de bonne foi en restant dans les paramètres du droit international afin de maintenir la paix et la stabilité en Irlande du Nord.»

    Lundi prochain, Boris Johnson viendra à Belfast marcher sur les braises qu’il entretient avec ses alliés unionistes. Le premier ministre britannique devra faire attention, toutefois : un effet papillon est si vite arrivé. Et la tornade pourrait bien être pour sa pomme à lui.

    Irlande du nordirlandesinn feinbrexit
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    Le Royaume-Uni signe des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande

    par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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    Lors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.

    « Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.

    Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.

    Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».

    En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.

    « Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.

    Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.

    « Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.

    Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.

    « Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.

    À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.

    Photo : British Army

    Le Royaume-Uni signe des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande

    par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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    Lors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.

    « Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.

    Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.

    Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».

    En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.

    « Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.

    Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.

    « Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.

    Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.

    « Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.

    À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.

    Photo : British Army

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    Lors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.

    « Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.

    Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.

    Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».

    En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.

    « Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.

    Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.

    « Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.

    Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.

    « Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.

    À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.

    Photo : British Army

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    Lors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.

    « Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.

    Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.

    Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».

    En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.

    « Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.

    Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.

    « Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.

    Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.

    « Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.

    À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.

    Photo : British Army

    Valeurs Actuelles

    Cannes : la tour-monastère la plus ancienne de la chrétienté manque de fonds pour sa restauration

    C’est un véritable joyau niché à quelques encablures de la côte cannoise. Depuis le Ve siècle et presque sans interruption, des moines occupent l’île de Saint-Honorat (Alpes-Maritimes). Encore aujourd’hui, 25 moines de la Congrégation cistercienne de l’Immaculée Conception y sont installés. Depuis 2020, ils ont d’ailleurs entrepris la réalisation d’un considérable chantier : la restauration de la tour-monastère qui, à quelques distances de l’abbaye principale, se jette dans la mer.

    Construite à la fin du XIe siècle pour protéger la communauté des raids sarrasins, la vieille tour fortifiée  – qui abrite notamment un cloître et une chapelle – n’avait pas été restaurée depuis les années 30. Menés par le père Vladimir Gaudrat, les moines ont décidé de remédier à ce problème en 2020. Initialement, les travaux devaient s’étaler jusqu’en 2023, et coûter 3,6 millions d’euros hors-taxe. « On savait dès le départ que la facture serait importante », explique le père Vladimir à Nice-Matin, lundi 9 mai. Or, la petite communauté catholique doit désormais faire « face à une augmentation globale, car au fur et à mesure du chantier, [elle] s’est rendu compte qu’il y aurait plus de travaux à faire ».

    Une souscription en ligne toujours disponible

    Parmi les mauvaises surprises découvertes sur le tard : les mâchicoulis de la tour sont supportés par des consoles de pierre. Les travaux ont montré qu’un très grand nombre d’entre elles doivent être changées, ce qui n’était pas prévu. Surtout, le chantier – lancé en 2020 – a considérablement souffert du Covid-19. « La crise sanitaire a déjà ralenti l’exécution des travaux », relate le père Vladimir. La crise des matières premières et l’inflation actuelle n’arrangent rien : « D’un chantier à 3,6M€ HT, nous allons passer à 4,4M€ HT et nous allons devoir ajouter une phase de travaux supplémentaire, de trois à quatre ans », souffle-t-il dans les colonnes du quotidien régional.

    Son arrivée était imminente ! La charpente métallique, qui couvrira la + ancienne partie de la tour monastère pour la mettre hors d’eau, commence à être acheminée. Bravo à toute l’équipe pour cette manœuvre délicate Merci @fond_patrimoine @AlpesMaritimes DRAC Paca @villecannes pic.twitter.com/SpiUneMhf2

    — Ile Saint-Honorat (@IleSaintHonorat) February 23, 2022

    Hélas, la communauté cistercienne manque de fonds. Là encore, la crise sanitaire a pesé : la suppression des transports entre l’île et le continent et la fermeture des restaurants ont considérablement grevé les finances de l’abbaye, explique à Nice-Matin Jean-Louis Marques, délégué départemental de la Fondation du patrimoine. L’institution fait partie des acteurs appelés à la rescousse par le père Gaudrat : « La Fondation du patrimoine va participer grâce à une partie des sommes recueillies au titre des successions en déshérence », explique Jean-Louis Marques. La Direction générale des affaires culturelles (DRAC), le département des Alpes-Maritimes, la ville de Cannes et la Mission patrimoine – portée par Stéphane Bern – devraient également mettre la main à la poche.

    « J’ai également écrit des courriers à la fondation des monastères et à des donateurs privés », ajoute le père Gaudrat. « Nous avons reçu de l’aide, mais il nous faut encore 500 000 euros pour poursuivre sereinement le chantier ». Dans cet objectif, une souscription est toujours accessible en ligne, sur le site projet-lerins.org. On y trouvera notamment une présentation en largeur de l’histoire de l’abbaye, et le détail des travaux.

    Cannes : les dernières actualités

    Présidence de LR : David Lisnard “y pense”

    Cannes, capitale mondiale de l’intelligence artificielle : le coup de maître de Lisnard et Ginésy

    L’Etat ne fermera finalement pas la mosquée islamiste de Cannes

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Pour un plan d’éradication de la pauvreté

    Tribune

    Didier Gelot Ancien secrétaire général de l’Observatoire national de la pauvreté

    Avec la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, la rupture avec les politiques néolibérales est à portée de main. S’il y a un domaine où l’urgence sociale est forte, c’est celui de la lutte contre la pauvreté. Si les revenus des patrons du CAC 40 ont doublé entre 2020 et 2021 (Carlos Tavares a touché 66 millions d’euros), plus de 9 millions de personnes vivent avec moins de 1 100 euros par mois, et 5 millions avec moins de 870 euros.

    Dans ce cadre, Emmanuel Macron, afin de s’attirer les votes populaires, propose de reprendre une mesure annoncée dès 2017. Il s’agit du versement automatique des prestations sociales (RSA, prime d’activité, aides au logement, allocation de solidarité spécifique, allocations familiales), ce qu’il appelle la « solidarité à la source », en référence au prélèvement des impôts.

    Ce projet viserait à lutter contre le non-recours aux prestations sociales, chiffré à 10 milliards d’euros par an. Il avait déjà donné lieu en 2019 à une concertation, suivie en 2021 par un rapport de Fabrice Lenglart, remis à Jean Castex. Il s’agit de sortir d’un système d’attribution des aides sociales qui se traduit par le fait qu’un tiers des potentiels allocataires des minima sociaux ne les perçoivent pas, par manque de connaissance ou par crainte de stigmatisation.

    Que peut-on penser de cette proposition ? Répondra-t-elle aux attentes des millions de personnes qui vivent dans la précarité ? Séduira-t-elle, comme l’espère son initiateur, les électeurs des quartiers populaires ?

    Pour répondre à ces questions, il faut resituer ce projet dans le contexte des autres mesures qui l’accompagnent.

    Emmanuel Macron a indiqué que le versement automatique des aides sociales serait accompagné d’un durcissement des conditions de leur attribution. Il conditionne le versement du RSA à « l’obligation de consacrer quinze à vingt heures par semaine pour une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle ». Cette conditionnalité remet au goût du jour le postulat libéral selon lequel les allocataires des minima sociaux préféreraient vivre de l’« assistanat » que de leur travail. Partant d’une revendication de l’ensemble des associations de lutte contre la pauvreté (passer des droits quérables à une automaticité des droits), on aboutit à une remise en cause de la possibilité reconnue aux plus pauvres de disposer, sans conditions si ce n’est de ressources, des aides sociales en vigueur.

    Dans le cadre de son second mandat, Emmanuel Macron envisage aussi la fusion des différents minima sociaux en un dispositif unique (le revenu universel d’activité) qui relève de la même logique. L’enjeu est de baisser le niveau des prestations sociales, pourtant déjà insuffisant. Aujourd’hui, le total des prestations sociales représente 60 milliards d’euros par an (le fameux « pognon de dingue »). Il s’agit aussi de mettre fin à la possibilité de percevoir plusieurs allocations relevant de champs différents : allocations familiales d’un côté et aides sociales sous conditions de ressources de l’autre. Ce projet pose la question de l’individualisation versus conjugalisation/familialisation du versement d’une telle prestation. Ces options obéissent en effet à des logiques différentes. La première fait le choix de l’émancipation individuelle (une femme doit être financièrement indépendante de son mari, comme un jeune de ses parents). Les deux autres prennent en compte tous les revenus du ménage, quels que soient les rapports interfamiliaux.

    Face à ces projets néfastes, la Nouvelle Union populaire propose un véritable plan d’éradication de la pauvreté. Augmentation du Smic à 1 400 euros ; création, sans contreparties et dès 18 ans, d’une garantie d’autonomie versée automatiquement (elle viendra compléter les actuels minima sociaux afin qu’aucune personne ne continue à vivre sous le seuil de pauvreté) ; interdiction des coupures d’eau, d’électricité et de gaz et création d’un pôle public permettant de gérer l’ensemble de ces biens communs ; blocage du prix des produits de première nécessité. Tout cela dans le cadre d’une justice fiscale à même de dégager les budgets nécessaires à ces mesures d’urgence.

    On peut être certain que les jeunes et les habitants des quartiers populaires sauront faire la différence entre ces deux logiques, et qu’ils voteront en masse en juin prochain pour les candidats de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale.

    Pauvretéunion populaire
    L'Humanité

    Stop la guerre en Ukraine, stop les armes nucléaires

    Tribune

    Mouvement de la paix Association

    L’agression de la Russie contre l’Ukraine montre combien l’existence des armes nucléaires favorise les guerres au lieu de les empêcher comme le prétendent les idéologies liées à la soi-disant dissuasion nucléaire. A contrario, la situation présente et les menaces réitérées de la Russie d’utilisation des armes nucléaires illustrent combien ces armes permettent aux puissances nucléaires de s’affranchir du respect du droit international et s’opposent à la construction d’un monde de sécurité commune et de paix. Dans ce contexte, et dans le cadre de sa participation à la prochaine conférence mondiale contre les bombes A et H à Hiroshima et Nagasaki, entre le 4 et le 10 août 2022, le Mouvement de la paix s’associe à l’appel lancé par le comité d’organisation de cette conférence, comité animé en particulier par les associations de survivants d’Hiroshima et de Nagasaki (hibakushas) et les victimes des essais nucléaires.

    Avec le comité d’organisation de la conférence mondiale contre les bombes A et H, nous «  protestons vivement contre les déclarations répétées du président Poutine, du ministre des Affaires étrangères Lavrov et d’autres dirigeants russes menaçant d’utiliser des armes nucléaires. Les armes nucléaires sont les “armes du mal absolu” qui, si elles étaient utilisées, entraîneraient des conséquences humanitaires catastrophiques, et leur utilisation ne peut jamais être acceptée. L’utilisation (ou la menace d’utilisation) d’armes nucléaires ou de toute autre arme de destruction massive constitue une violation flagrante de la Charte des Nations unies, du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, d’autres lois internationales et du droit humanitaire international. Il s’agit d’un crime contre l’humanité, qui ne peut être justifié pour aucune raison ni dans aucune circonstance, quell e qu’elle soit. Il ne devrait jamais y avoir un autre Hiroshima ou Nagasaki, où que ce soit sur la planète. Nous appelons le gouvernement russe à abandonner tous les plans et actions relatifs à l’utilisation ou à la menace d’armes nucléaires, à mettre fin aux opérations de guerre sans délai, à retirer toutes ses forces et à s’engager dans la résolution des conflits par des moyens pacifiques. Nous appelons toutes les personnes éprises de paix au Japon, en France et dans le monde entier à agir pour ne jamais permettre l’utilisation d’armes nucléaires, pour arrêter la guerre et pour réaliser une interdiction totale et l’élimination des armes nucléaires afin de parvenir à un monde sans armes nucléaires ».

    Pour mettre fin à la guerre en Ukraine, pour éviter le pire et ouvrir une voie vers des solutions politiques, le Mouvement de la paix entend contribuer et favoriser toutes les mobilisations citoyennes au plan national et international. À cet effet, le Mouvement de la paix s’associera aux actions entreprises à l’initiative du Bureau international de la paix, du réseau Ican international, d’Abolition 2000 mondial, etc., à l’occasion de la première conférence réunissant à Vienne, du 21 au 23 juin, les États parties au traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian). Il appelle à organiser des rassemblements, des actions publiques et des conférences-débats partout en France durant ces deux jours.

    Nous participerons à la conférence mondiale de 2022 contre les bombes A et H, du 4 au 10 août à Hiroshima et Nagasaki. Nous appelons à organiser des actions partout en France les 6 et 9 août, et en particulier sur les sites liés aux armes nucléaires, des rassemblements, des manifestations.

    Par ailleurs, notre mouvement s’adresse à l’ambassade de Russie pour faire connaître notre exigence, exprimée à travers notre soutien à l’appel de la conférence contre les bombes A et H, et à toutes les ambassades des pays dotés des armes nucléaires, ainsi qu’au président de la République française, pour demander que ces États agissent en ce sens et signent le Tian. Nous invitons à signer la pétition pour que tous les États possédant des armes nucléaires ou en entreposant sur leur territoire signent le Tian et la pétition pour que la France participe à la conférence de Vienne et y annonce son intention de signer le Tian.

    Ukrainemouvement de la paixarmes nucléaires
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    Artillerie : L’armée irakienne a-t-elle commandé des CAESAr à la France?

    par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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    Entre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].

    A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.

    L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».

    Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].

    « L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.

    Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…

    Artillerie : L’armée irakienne a-t-elle commandé des CAESAr à la France?

    par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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    Entre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].

    A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.

    L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».

    Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].

    « L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.

    Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…

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    Entre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].

    A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.

    L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».

    Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].

    « L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.

    Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…

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    Entre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].

    M109A6

    A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.

    L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».

    a confié

    Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].

    « L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.

    Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…

    BBC

    Gentleman Jack: Romsey student is modern-day 'replica' of 19th Century lesbian

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    Seeing two "powerhouse lesbians" on prime time television inspired Emily Sheath to live a more authentic life.

    The 19-year-old said she decided to dress full-time in Victorian clothing after watching the BBC show Gentleman Jack.

    She considers herself a modern-day replica of the character, played by Suranne Jones, and inspired by the life of prominent 19th Century lesbian Anne Lister.

    The University of Portsmouth student sources historically accurate clothes, and makes some of her own, to then stomp around her hometown of Romsey.

    Video by Talia Slack, Joe Cooper & Emily Ford

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    Opex 360

    Avis de gros temps pour le budget des armées?

    par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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    On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

    Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

    Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

    Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

    D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

    Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

    Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

    « La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

    Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

    Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

    Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

    Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

    Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

    Photo : État-major des armées

    Avis de gros temps pour le budget des armées?

    par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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    On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

    Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

    Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

    Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

    D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

    Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

    Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

    « La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

    Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

    Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

    Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

    Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

    Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

    Photo : État-major des armées

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    On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

    Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

    Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

    Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

    D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

    Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

    Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

    « La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

    Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

    Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

    Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

    Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

    Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

    Photo : État-major des armées

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    On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

    Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

    Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

    Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

    D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

    Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

    Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

    « La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

    Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

    Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

    Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

    Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

    Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

    Photo : État-major des armées

    Opex 360

    Les drones MALE MQ-9 SeaGuardian pourront être mis en oeuvre depuis un porte-aéronefs

    par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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    En 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.

    Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.

    En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.

    « Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.

    Presenting MQ-9B’s new short takeoff and landing capability: MQ-9B STOL

    With this developing capability, MQ-9B will be the first #UAS in its class to enable big-deck amphib takeoff and landing, unlocking unlimited potential at sea. #MDM2022

    Learn more: https://t.co/uJDDaWgOZJ pic.twitter.com/tLV7TGtXWo

    — GA-ASI (@GenAtomics_ASI) May 10, 2022

    Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.

    Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.

    Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.

    L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].

    Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].

    Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.

    Les drones MALE MQ-9 SeaGuardian pourront être mis en oeuvre depuis un porte-aéronefs

    par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    En 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.

    Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.

    En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.

    « Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.

    Presenting MQ-9B’s new short takeoff and landing capability: MQ-9B STOL

    With this developing capability, MQ-9B will be the first #UAS in its class to enable big-deck amphib takeoff and landing, unlocking unlimited potential at sea. #MDM2022

    Learn more: https://t.co/uJDDaWgOZJ pic.twitter.com/tLV7TGtXWo

    — GA-ASI (@GenAtomics_ASI) May 10, 2022

    Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.

    Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.

    Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.

    L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].

    Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].

    Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.

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    En 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.

    Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.

    En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.

    « Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.

    Presenting MQ-9B’s new short takeoff and landing capability: MQ-9B STOL

    With this developing capability, MQ-9B will be the first #UAS in its class to enable big-deck amphib takeoff and landing, unlocking unlimited potential at sea. #MDM2022

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    Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.

    Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.

    Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.

    L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].

    Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].

    Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.

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    En 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.

    Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.

    En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.

    « Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.

    Presenting MQ-9B’s new short takeoff and landing capability: MQ-9B STOL

    With this developing capability, MQ-9B will be the first #UAS in its class to enable big-deck amphib takeoff and landing, unlocking unlimited potential at sea. #MDM2022

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    — GA-ASI (@GenAtomics_ASI) May 10, 2022

    May 10, 2022

    Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.

    Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.

    Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.

    L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].

    Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].

    Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.

    BBC

    Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 winner revealed

    Deana Lawson has won the Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 for her solo exhibition Centropy.

    Ms Lawson, from Rochester, New York, was awarded the £30,000 prize on Thursday at a ceremony at The Photographers' Gallery in London.

    The annual award recognises artists and projects for their contributions to the world of photography over the past year.

    The photographer, who is a professor of visual arts in the Lewis Center for the Arts at Princeton University, cast models to pose in a style reminiscent of family photographs.

    While the majority of the models are unrelated, she describes them as a "mythological extended family" in images that provide "portals" into other worlds.

    "Interrogating the position of the black body in visual culture and playing with tropes such as family portraiture, artifice and nature, [Lawson] takes the personal and makes it political," says Anne-Marie Beckmann, director of the Deutsche Börse Photography Foundation.

    Ms Lawson's Centropy exhibition was originally displayed at Kunsthalle Basel, Switzerland, in 2020.

    Her work is on display at The Photographers' Gallery, alongside the other shortlisted artists - Anastasia Samoylova, Jo Ractliffe and Gilles Peress - until 12 June 2022.

    Here is a selection of work by the three other shortlisted artists.

    All pictures courtesy of the artists and subject to copyright. Deana Lawson images courtesy of the artist; Sikkema Jenkins & Co, New York; David Kordansky Gallery, Los Angeles.

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    Opex 360

    La Biélorussie prévient qu’elle peut infliger des dégâts « inacceptables » à la Pologne et aux États baltes

    par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Si elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.

    La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].

    Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».

    « Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.

    « Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.

    Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.

    Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…

    Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.

    Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.

    Photo : Système d’artillerie Polonez

    La Biélorussie prévient qu’elle peut infliger des dégâts « inacceptables » à la Pologne et aux États baltes

    par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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    Si elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.

    La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].

    Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».

    « Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.

    « Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.

    Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.

    Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…

    Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.

    Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.

    Photo : Système d’artillerie Polonez

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    Si elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.

    La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].

    Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».

    « Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.

    « Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.

    Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.

    Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…

    Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.

    Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.

    Photo : Système d’artillerie Polonez

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    Si elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.

    La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].

    Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».

    « Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.

    « Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.

    Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.

    Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…

    Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.

    Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.

    Photo : Système d’artillerie Polonez

    Opex 360

    Les commandes de 302 Griffon, de 88 Jaguar et de 54 MEPAC ont été notifiées par la Direction générale de l’armement

    par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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    Annoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.

    En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.

    Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.

    « Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.

    Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.

    Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.

    Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.

    Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.

    Les commandes de 302 Griffon, de 88 Jaguar et de 54 MEPAC ont été notifiées par la Direction générale de l’armement

    par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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    Annoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.

    En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.

    Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.

    « Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.

    Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.

    Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.

    Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.

    Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.

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    Annoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.

    En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.

    Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.

    « Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.

    Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.

    Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.

    Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.

    Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.

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    Annoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.

    En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.

    Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.

    « Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.

    Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.

    Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.

    Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.

    Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.

    BBC

    From India to UK: An immigrant's snapshots from 1950s

    By Gaggan SabherwalBBC News

    A new exhibition in the UK explores the lives of South Asian immigrants in 1950s Coventry through the work of India-born photographer "Masterji".

    Maganbhai Patel, popularly known as "Masterji", spent years documenting the lives of South Asian immigrants in Coventry in the West Midlands in England.

    He was a well-known figure in the community and is considered to be the city's first Indian photographer.

    Now an exhibition, titled "Through the Lens of Masterji", at Compton Verney Art Gallery in Warwickshire, is looking back at his life and his work that inspired a generation of Indian immigrants.

    "I remember my mother telling me that people actually used to get my dad to go down to the hospitals and have their photographs taken in the hospital with their first-born child," says his daughter Tarla Patel.

    Patel was born on 1 January 1924 in Dedvasan, a small village in Surat in the western state of Gujarat in India.

    He studied there and went on to become a headmaster at a local school. But he had bigger dreams and ambitions. When he heard how well his friends who had migrated to England were doing, he decided to follow them and try his luck too.

    His journey to England began from the port of Mumbai where he boarded a steamer cabin ship called the Jaljawahar with his small brown metal case.

    Inside this, he carried his prized possession - a black and white photograph of his mother which was tucked away with his other belongings. It took him around 21 days to reach his destination and in January 1951, he finally arrived in England.

    For a lot of migrants coming into post-war Britain, the jobs available were often manual. Patel managed to get work as a factory worker at the General Electric Company (GEC) in Coventry.

    He settled down quickly, made friends with the people around him and soon joined GEC's photographic society.

    His love for photography had begun back in India where he would frequently borrow his friend's camera and take photos of his surroundings.

    Having regular work at the GEC allowed him to save up and buy a Kodak Box Brownie camera.

    It wasn't long before his friends started to approach him for their photos so that they could send them back to their families in India.

    Patel's friends affectionately called him "Master" in reference to his former job in India. As the years went by, this became "Masterji" (ji is often used as suffix after names in India to show respect).

    At first, he would take black and white photographs of mostly single men who had come to Coventry to earn a wage and return home.

    Slowly these men started settling down in the city and later brought their families or their new bride to England. Masterji found himself taking more and more photos of men with their families.

    In the early days, he would take these photos at his home. As he became popular, people started hiring him for weddings, birthdays, and other private events.

    Very soon, through word of mouth, the demand for Masterji's services increased and he quit his factory job to focus on photography full time.

    In 1969, he opened the Master's Art Studio. He lived with his family above the studio.

    During busy periods, his wife and children would drop in to help him. Ms Patel recalls this as a "wonderful" time. She grew up seeing a busy studio with many different people as customers.

    "You could hear various accents,"she said. "We used to help with the albums. As I got older, I used to help take photographs in the studio or help out with wedding photographs," she adds.

    Today, Master's Art Studio is run and managed by Ms Patel's elder brother Ravindra Patel.

    Masterji's wife Ramaben Patel played an important role in the success of his work and studio. She was instrumental in developing many of the photos and interacting with customers.

     A photographer herself, she took many intimate family photos and also taught her children photography skills.

    "Over time, I became experienced in taking photographs and I knew how and where to place the lights. It was easy. Taking photos isn't hard but we need to make sure the photo turns out well." she told the BBC. "I really enjoyed taking people's photographs and I used to feel proud that I was a photographer."

    In those days there weren't many female photographers, so customers would initially hesitate to get their photos taken by her. With time, she managed to win their trust.

    Some of her photos are also on display at the exhibition.

    "My husband and I worked very hard over the years, and I am happy that people will get to see and enjoy our works," she said.

    Tarla Patel is glad that her mother's contributions to her father's success are finally being acknowledged.

    "My dad used to train people in Coventry, sometimes he'd double book and be out of the studio, so my mum would take photographs and do a bit of developing. She was never recognised for her role and so it's really lovely to see her name in print," she said.

    Masterji's work acts like a socio-historic record of immigrants who came and settled in the city and helped build it.

    His images document not just the changes in the lives of the immigrant community but also in the medium of photography.

    As colour photography arrived, his portraits began capturing a new generation of British-born children of Indian parents in the city.

    Masterji died in 2018 but Ms Patel and her family hope that the exhibition can help pass on their father's memories and legacy to future generations.

    All photographs by Masterji Estate

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    Pour l’US Marine Corps, les pertes russes en Ukraine justifient l’abandon de ses chars M1A2 Abrams

    par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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    Dévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.

    Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.

    L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].

    Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.

    « Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.

    Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »

    En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.

    Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.

    Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.

    S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.

    « Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.

    En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…

    Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.

    Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.

    Pour l’US Marine Corps, les pertes russes en Ukraine justifient l’abandon de ses chars M1A2 Abrams

    par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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    Dévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.

    Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.

    L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].

    Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.

    « Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.

    Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »

    En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.

    Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.

    Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.

    S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.

    « Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.

    En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…

    Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.

    Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.

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    Dévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.

    Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.

    L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].

    Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.

    « Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.

    Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »

    En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.

    Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.

    Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.

    S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.

    « Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.

    En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…

    Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.

    Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.

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    Dévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.

    Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.

    L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].

    Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.

    publiée par le Washington Post

    « Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.

    Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »

    En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.

    Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.

    Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.

    intervention

    S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.

    « Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.

    En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…

    Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.

    Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.

    de se doter
    BBC

    Archive sheds new light on Tutankhamun discovery, 100 years on

    By Ijeoma NdukweBBC News

    The tomb of the ancient Egyptian king Tutankhamun at Luxor is one of the most famous discoveries in modern archaeology.

    A new exhibition at the University of Oxford's Bodleian Libraries - Tutankhamun: Excavating the Archives - marks the 100th anniversary of the discovery by the British Egyptologist Howard Carter and his team.

    Dramatically lit images captured by the photographer Harry Burton, along with letters, plans, drawings and diaries from Carter's archive shed new light on the story of the 10-year excavation of the tomb, which was the first known intact royal burial from ancient Egypt.

    They also challenge the perception of Carter as a solitary hero, highlighting the contribution of the many skilled Egyptian workers who are often overlooked.

    An unnamed Egyptian boy models a heavy, jewelled necklace from a casket within the tomb of Tutankhamun, bringing together ancient and modern Egypt. Several people later claimed to be the boy, including Hussein Abd el-Rassul of Gurna, who helped Carter's team - but none have been verified.

    This photo is among a series given centre stage at the exhibition. It shows two foremen and a boy carefully dismantling a partition wall to open up the burial chamber.

    Four Egyptian foremen - Ahmed Gerigar, Gad Hassan, Hussein Abu Awad and Hussein Ahmed Said - were named and thanked by Carter in his publications. However, it is not possible to identify them among the workers pictured.

    Dr Daniela Rosenow, an Egyptologist who co-curated the exhibition, says more than 50 local workmen were hired by Carter, and that there were dozens more workers, including children, on site.

    While their names were not recorded, Dr Rosenow says the images challenge the colonial stereotype of a one-man discovery.

    "Through these photographs we can see [the Egyptians'] vital contribution and that makes it clear that what we have here is only one part of the story."

    This dramatically and deliberately posed image shows Carter's team opening the doors of a gilded shrine. Carter is crouched, while his assistant Arthur Callender and an unidentified Egyptian stand over him.

    The image helped publicise the discovery of the tomb around the world and promoted Carter as an English adventurer.

    Burton's intimate view of Tutankhamun's outer coffin focuses on the garland of cornflowers and olives leaves adorning the young king's forehead.

    Soon after it was exposed, the natural materials disintegrated. Its existence is now preserved only through this striking image.

    British surgeon Douglas Derry makes the first incision into Tutankhamun's mummified body during a "scientific examination" that began on 11 November 1925.

    Derry's Egyptian colleague Dr Saleh Bey Hamdi is standing on his right. Carter, the French director-general of Egypt's Antiquities Service, Pierre Lacau, and an Egyptian official are also among the spectators.

    Tutankhamun's solid gold mask, found on his mummified body, was one of the most iconic objects discovered in the tomb.

    A statue of Anubis, the jackal god of the dead, is the subject of this drawing by Carter, which includes notes and measurements. The son of an illustrator, Carter trained as an artist before transitioning into archaeology without gaining any formal academic qualifications.

    Carter named a storeroom located to the east of the burial chamber the "Treasury". In this photograph, Burton uses hidden lighting to produce a deliberately eerie and dramatic effect, spotlighting the shrine of god Anubis.

    All images subject to copyright.

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    How Tutankhamun treasures were moved to London

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    Un « garimpeiro » brésilien condamné à 130 ans de prison pour le meurtre de deux militaires français en Guyane

    par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Le 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.

    Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.

    En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.

    Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.

    Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.

    À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…

    Un « garimpeiro » brésilien condamné à 130 ans de prison pour le meurtre de deux militaires français en Guyane

    par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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    Le 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.

    Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.

    En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.

    Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.

    Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.

    À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…

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    Le 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.

    Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.

    En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.

    Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.

    Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.

    À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…

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    Le 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.

    Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.

    En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.

    furent jugés

    Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.

    Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.

    À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…

    Opex 360

    La marine américaine va entamer les essais de son sous-marin autonome Orca XLUUV

    par Laurent Lagneau · 9 mai 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer2

    Alors que l’Australie a fait part de son intention de se doter de quatre drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] dans le cadre d’un programme confié au groupe américain Anduril Industries et que, outre-Manche, la Royal Navy a lancé un projet similaire au titre de son initiative « Navy X », la marine américaine vient de prendre un peu d’avance dans ce domaine.

    En effet, la semaine passée, le Naval Sea Systems Command [NAVSEA] a indiqué avoir procédé à la mise à l’eau et au baptême du premier sous-marin autonome du projet Orca Extra Large Unmanned Undersea Vehicle [XLUUV], dont la conduite a été confiée en 2019 à Boeing, associé à Huntington Ingalls Industries. La cérémonie a eu lieu à Huntington Beach [Californie], le 28 avril dernier.

    Le NAVSEA n’a pas livré beaucoup de détails à cette occasion… alors que cette mise à l’eau marque une étape essentielle pour ce programme, sur lequel il planche depuis 2017.

    Initialement, quatre drones sous-marins avaient été commandés au tandem Boeing/HIl il y a maintenant trois ans. Depuis, un cinquième exemplaire a été ajouté, ce qui fait que la valeur totale du programme a atteint les 274,4 millions de dollars. Les livraisons des quatre autres Orca XLUUV devraient être terminées d’ici la fin de cette année.

    Pour rappel, la conception de ce drone sous-marin s’inspire de l’Echo Voyager développé par Boeing. Affichant un déplacement de près de 50 tonnes pour une longueur d’environ 26 mètres, l’Orca XLUUV a la capacité de naviguer une profondeur de 3’000 mètres et à la vitesse maximale de 8 noeud [et de 3 noeuds en croisière]. Doté d’une propulsion hybride diesel-électrique [avec des batteries lithium-ion], il pourra parcourir des distances allant jusqu’à 6500 nautiques [10500 km].

    Les missions de l’Orca XLUUV seront variées… puisqu’il est question de l’utiliser pour la lutte contre les mines, la guerre sous-marine, la guerre anti-surface et la guerre électronique.

    À noter que l’US Navy a également lancé le programme LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], dont l’objet est de mettre au point un drone sous-marin pouvant être déployé depuis un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] appartenant à la classe Virginia. Un premier prototype, appelé « Snakehead LDUUV », a été mis à l’eau en février dernier.

    La marine américaine va entamer les essais de son sous-marin autonome Orca XLUUV

    par Laurent Lagneau · 9 mai 2022

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    Alors que l’Australie a fait part de son intention de se doter de quatre drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] dans le cadre d’un programme confié au groupe américain Anduril Industries et que, outre-Manche, la Royal Navy a lancé un projet similaire au titre de son initiative « Navy X », la marine américaine vient de prendre un peu d’avance dans ce domaine.

    En effet, la semaine passée, le Naval Sea Systems Command [NAVSEA] a indiqué avoir procédé à la mise à l’eau et au baptême du premier sous-marin autonome du projet Orca Extra Large Unmanned Undersea Vehicle [XLUUV], dont la conduite a été confiée en 2019 à Boeing, associé à Huntington Ingalls Industries. La cérémonie a eu lieu à Huntington Beach [Californie], le 28 avril dernier.

    Le NAVSEA n’a pas livré beaucoup de détails à cette occasion… alors que cette mise à l’eau marque une étape essentielle pour ce programme, sur lequel il planche depuis 2017.

    Initialement, quatre drones sous-marins avaient été commandés au tandem Boeing/HIl il y a maintenant trois ans. Depuis, un cinquième exemplaire a été ajouté, ce qui fait que la valeur totale du programme a atteint les 274,4 millions de dollars. Les livraisons des quatre autres Orca XLUUV devraient être terminées d’ici la fin de cette année.

    Pour rappel, la conception de ce drone sous-marin s’inspire de l’Echo Voyager développé par Boeing. Affichant un déplacement de près de 50 tonnes pour une longueur d’environ 26 mètres, l’Orca XLUUV a la capacité de naviguer une profondeur de 3’000 mètres et à la vitesse maximale de 8 noeud [et de 3 noeuds en croisière]. Doté d’une propulsion hybride diesel-électrique [avec des batteries lithium-ion], il pourra parcourir des distances allant jusqu’à 6500 nautiques [10500 km].

    Les missions de l’Orca XLUUV seront variées… puisqu’il est question de l’utiliser pour la lutte contre les mines, la guerre sous-marine, la guerre anti-surface et la guerre électronique.

    À noter que l’US Navy a également lancé le programme LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], dont l’objet est de mettre au point un drone sous-marin pouvant être déployé depuis un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] appartenant à la classe Virginia. Un premier prototype, appelé « Snakehead LDUUV », a été mis à l’eau en février dernier.

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    Alors que l’Australie a fait part de son intention de se doter de quatre drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] dans le cadre d’un programme confié au groupe américain Anduril Industries et que, outre-Manche, la Royal Navy a lancé un projet similaire au titre de son initiative « Navy X », la marine américaine vient de prendre un peu d’avance dans ce domaine.

    En effet, la semaine passée, le Naval Sea Systems Command [NAVSEA] a indiqué avoir procédé à la mise à l’eau et au baptême du premier sous-marin autonome du projet Orca Extra Large Unmanned Undersea Vehicle [XLUUV], dont la conduite a été confiée en 2019 à Boeing, associé à Huntington Ingalls Industries. La cérémonie a eu lieu à Huntington Beach [Californie], le 28 avril dernier.

    Le NAVSEA n’a pas livré beaucoup de détails à cette occasion… alors que cette mise à l’eau marque une étape essentielle pour ce programme, sur lequel il planche depuis 2017.

    Initialement, quatre drones sous-marins avaient été commandés au tandem Boeing/HIl il y a maintenant trois ans. Depuis, un cinquième exemplaire a été ajouté, ce qui fait que la valeur totale du programme a atteint les 274,4 millions de dollars. Les livraisons des quatre autres Orca XLUUV devraient être terminées d’ici la fin de cette année.

    Pour rappel, la conception de ce drone sous-marin s’inspire de l’Echo Voyager développé par Boeing. Affichant un déplacement de près de 50 tonnes pour une longueur d’environ 26 mètres, l’Orca XLUUV a la capacité de naviguer une profondeur de 3’000 mètres et à la vitesse maximale de 8 noeud [et de 3 noeuds en croisière]. Doté d’une propulsion hybride diesel-électrique [avec des batteries lithium-ion], il pourra parcourir des distances allant jusqu’à 6500 nautiques [10500 km].

    Les missions de l’Orca XLUUV seront variées… puisqu’il est question de l’utiliser pour la lutte contre les mines, la guerre sous-marine, la guerre anti-surface et la guerre électronique.

    À noter que l’US Navy a également lancé le programme LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], dont l’objet est de mettre au point un drone sous-marin pouvant être déployé depuis un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] appartenant à la classe Virginia. Un premier prototype, appelé « Snakehead LDUUV », a été mis à l’eau en février dernier.

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    Alors que l’Australie a fait part de son intention de se doter de quatre drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] dans le cadre d’un programme confié au groupe américain Anduril Industries et que, outre-Manche, la Royal Navy a lancé un projet similaire au titre de son initiative « Navy X », la marine américaine vient de prendre un peu d’avance dans ce domaine.

    En effet, la semaine passée, le Naval Sea Systems Command [NAVSEA] a indiqué avoir procédé à la mise à l’eau et au baptême du premier sous-marin autonome du projet Orca Extra Large Unmanned Undersea Vehicle [XLUUV], dont la conduite a été confiée en 2019 à Boeing, associé à Huntington Ingalls Industries. La cérémonie a eu lieu à Huntington Beach [Californie], le 28 avril dernier.

    Le NAVSEA n’a pas livré beaucoup de détails à cette occasion… alors que cette mise à l’eau marque une étape essentielle pour ce programme, sur lequel il planche depuis 2017.

    Initialement, quatre drones sous-marins avaient été commandés au tandem Boeing/HIl il y a maintenant trois ans. Depuis, un cinquième exemplaire a été ajouté, ce qui fait que la valeur totale du programme a atteint les 274,4 millions de dollars. Les livraisons des quatre autres Orca XLUUV devraient être terminées d’ici la fin de cette année.

    Pour rappel, la conception de ce drone sous-marin s’inspire de l’Echo Voyager développé par Boeing. Affichant un déplacement de près de 50 tonnes pour une longueur d’environ 26 mètres, l’Orca XLUUV a la capacité de naviguer une profondeur de 3’000 mètres et à la vitesse maximale de 8 noeud [et de 3 noeuds en croisière]. Doté d’une propulsion hybride diesel-électrique [avec des batteries lithium-ion], il pourra parcourir des distances allant jusqu’à 6500 nautiques [10500 km].

    Les missions de l’Orca XLUUV seront variées… puisqu’il est question de l’utiliser pour la lutte contre les mines, la guerre sous-marine, la guerre anti-surface et la guerre électronique.

    À noter que l’US Navy a également lancé le programme LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], dont l’objet est de mettre au point un drone sous-marin pouvant être déployé depuis un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] appartenant à la classe Virginia. Un premier prototype, appelé « Snakehead LDUUV », a été mis à l’eau en février dernier.

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    Le ministère des Armées a lancé un appel à projets sur le thème de la « guerre cognitive »

    par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

    En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

    En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

    Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

    En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

    Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

    Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

    L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

    « Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

    L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

    S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

    En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

    Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

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    Pour son chef d’état-major, la British Army est désormais « trop petite » pour défendre les intérêts britanniques

    par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

    Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

    Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

    En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

    Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

    Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

    Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

    En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

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    La Marine nationale fourbit ses armes contre une possible – et nouvelle – remise en cause du porte-avions

    par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

    Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

    « La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

    Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

    Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

    Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

    Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

    Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

    Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

    En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

    Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

    Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

    Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

    [#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

    — Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

    Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

    En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

    Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

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    Artillerie : La Belgique a signé un accord avec la France pour se procurer neuf CAESAr NG

    par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

    Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

    « Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

    Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

    Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

    La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

    — Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

    « En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

    Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

    Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

    La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

    Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

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    Bientôt un « smartphone » dans le paquetage des soldats français?

    par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

    A-t-on surestimé les capacités russes en matière de guerre électronique? Ainsi, en 2019, la Défense belge avait décidé de restreindre l’usage du téléphone portable pour ses soldats déployés en Estonie pour des raisons tenant à la sécurité opérationnelle [SECOPS]. En cause? Les applications de géolocalisation, susceptibles de mettre en danger une opération militaire. Mais pas seulement.

    Lors de l’exercice Polaris 21, organisée fin novembre par la Marine nationale, il aura suffi qu’un seul téléphone portable ait « borné » à proximité d’une antenne relai pour couler fictivement un navire alors en navigation côtière. Et les exemples de ce type sont nombreux… [on pourrait également citer le cas d’une batterie de défense aérienne Pantsir-1 syrienne, détruite par une frappe israélienne, à cause d’un « smartphone » resté allumé, ou encore celui d’une expérimentation – édifiante – de l’armée belge…]

    Or, en Ukraine, on nous explique au contraire que le « smartphone » est une arme… en particulier pour les civils. « Tutos de cocktail Molotov sur Twitter, cours de conduite de tank sur TikTok, astuce barricades sur Facebook : les réseaux sociaux sont devenus d’inattendus alliés des civils entrés en résistance contre l’invasion russe », a en effet récemment résumé Le Figaro.

    À noter, cependant qu’Internet fonctionne encore en Ukraine en partie grâce aux satellites Starlink mis en orbite par l’entreprise américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk. Cette constellation permet en effet aux zones mal desservies par les réseaux fixes et mobiles d’avoir un accès au réseau…

    Cet usage du téléphone portable va-t-il inspirer l’armée française? « Soldats et citoyens font la guerre avec leurs smartphones en Ukraine », a ainsi relevé la Croix. Et, a confié un officier au quotidien, « c’est une des leçons. Dans les réseaux sociaux, l’efficacité vient de l’initiative individuelle. Il va falloir intégrer ces technologies duales, civiles avec des applications militaires ».

    L’usage d’un « smartphone » sur le champ de bataille permettrait de nombreuses applications, comme l’a précisé une « haut gradé » français à Europe1. « La technologie est partout et le smartphone est devenu un outil de combat. Évidemment, il faudra le sécuriser sur un réseau autonome » mais « il pourrait être utilisé sur le terrain pour faire de la lutte informationnelle, prendre en photo des cibles, faire de la télémédecine d’urgence pour les blessés ou encore investir le champ cyber ».

    Quoi qu’il en soit, de tels usages ont déjà été évoqués par le passé. Ainsi, en 2009, l’US Army avait même encouragé ses troupes à utiliser des iPod Touch et des iPhone en Afghanistan afin de bénéficier de certaines applications, notamment les outils de traduction. Et Raytheon avait même lancé, à l’époque, le RATS [Raytheon Android Tactical System], un dispositif qui, basé sur le système d’exploitation Android, devait permettre à un soldat de recevoir sur son téléphone des données tactiques, voire des images transmises par un drone ou un satellite, via une liaison chiffrée. Le prix annoncé était alors de 500 dollars.

    Dans la même veine, et grâce à l’innovation participative, le ministère des Armées s’est doté du système Auxylium pour les soldats engagés dans la mission intérieure [MISSINT] Sentinelle. Cette solution, qui repose sur une « smartphone » Android amélioré, un modem dédié [le « boîtier Helium »] et des « bulles de communication privée », vise à remédier à la saturation éventuelle des réseaux téléphoniques classiques en cas d’attentat.

    Photo : Raytheon

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    Malgré la rupture des accords de défense, Barkhane continue son action contre les groupes terroristes au Mali

    par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

    Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.

    Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».

    Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.

    Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».

    Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.

    Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».

    Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».

    Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».

    Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.

    « Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.

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    Pour la Turquie, l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan serait une « erreur »

    par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

    Début janvier, la Finlande avait réaffirmé son droit à rejoindre l’Otan si elle le jugeait nécessaire pour défendre ses intérêts, alors que la Russie venait une nouvelle fois de la mettre en garde contre une telle tentation.

    « Que ce soit dit une fois de plus : la marge de manœuvre et la liberté de choix de la Finlande incluent également la possibilité d’un alignement militaire et de demander l’adhésion à l’Otan, si nous en décidons nous-mêmes », avait en effet affirmé Sauli Niinisto, le président finlandais, lors de ses voeux pour la nouvelle année. Et la cheffe de son gouvernement, Sanna Marin, afficha la même position.

    Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.

    À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».

    Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…

    Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euro­atlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.

    Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.

    On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.

    « Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.

    « De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.

    Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].

    Opex 360

    L’avion « tueur de chars » A-10 Warthog fait son retour en Europe

    par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

    Avant la chute du Mur de Berlin [novembre 1989], l’US Air Force disposait en Europe d’environ 140 avions d’attaque A-10 « Warthog » [ou « Thunderbolt II »], soit l’équivalent de six escadrons. Et cela afin, le cas échéant, d’être en mesure d’anéantir les colonnes blindés des forces du Pacte de Varsovie.

    Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.

    Quoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.

    Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.

    Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.

    Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.

    Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.

    Toujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.

    La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.

    Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.

    « Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».

    Photo : US Air Force

    El País (ESP)

    Qué ver y hacer en Cazorla, capital del turismo rural 2022

    ANDALUCÍA

    Enclavado dentro del mayor espacio protegido de España, este pueblo de Jaén se ha impuesto por votación a otros nueve finalistas

    La localidad jienense de Cazorla, situada en parque natural de las Sierras de Cazorla, Segura y Las Villas, se ha convertido en la Capital Rural 2022, una iniciativa impulsada por la plataforma de alojamientos rurales Escapada Rural. Ha conseguido imponerse a los otros nueves finalistas —Chinchón (Madrid), Esterri d'Àneu (Lleida), Tinajo (Lanzarote), Blanca (Murcia), Graus (Huesca), Nieva de Cameros (La Rioja), Tiedra (Valladolid), Sineu (Mallorca) y El Robledo (Ciudad Real)— al obtener el 20,9% de los casi 100.000 votos totales emitidos en la VI edición del certamen.

    Cazorla recoge el testigo de otro pueblo andaluz, el municipio gaditano de Olvera, que fue capital en 2021 tras obtener el 18% de los votos recibidos. Su nombre se suma a los pueblos de Potes (Cantabria), Santillana del Mar (Cantabria), Aínsa-Sobrarbe (Huesca) y Sigüenza (Guadalajara), galardonados en años anteriores. Este galardón tiene como objetivo dar visibilidad a los municipios que apuestan por el desarrollo del turismo rural. El alcalde de Cazorla, Antonio José Rodríguez Viñas, agradeció que se les otorgue este premio, "un reconocimiento al trabajo que se viene realizando durante estos años en materia de comunicación, difusión y promoción del destino turístico desde la Administración local y del empresariado de Cazorla”.

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    El castillo de la Yedra, construido durante la época andalusí frente a un mar de olivos, y las ruinas de la renacentista iglesia de Santa María, atribuida a Andrés de Vandelvira, son sus principales reclamos turísticos. Pero sobre todo atrae a los viajeros por el parque natural de Sierras de Cazorla, Segura y Las Villas, un extenso mosaico vegetal de pinos laricios y carrascos, encinas y alcornoques, olivos y acebuches donde no es es difícil avistar a los grandes ungulados como la cabra montesa, el muflón, el gamo, el ciervo o el jabalí, sobre todo en primavera y en otoño, durante la berrea. El parque natural, el segundo espacio protegido por extensión de Europa, es también territorio de grandes rapaces como buitres negros y leonados; águilas reales, perdiceras y culebreras; alimoches, halcones y búhos reales.

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    Cazorla puede servir de base para numerosas rutas de senderismo y bicicleta de montaña, como el GR-247 Bosques del Sur, que lo recorre en círculo en 21 etapas a través de caminos señalizados. Uno de los tramos más populares, por su belleza paisajística, es el que sigue el desfiladero del río Borosa, a mitad de camino entre el centro de interpretación de la torre del Vinagre y el paraje de Aguas Negras. Una pista forestal parte de la piscifactoría de Borosa remontando el río hacia la denominada cerrada de Elías, donde las aguas fluviales han labrado un estrecho desfiladero. Una serie de pasarelas de madera clavadas en la roca permiten atravesar el interior del barranco, hasta salir a los nacederos del río en las campas de Aguas Negras. Ante los ojos, el salto de los Órganos, y más arriba, las lagunas de Valdeazores.

    Para aquellos que se acerquen a Cazorla, aquí van cuatro pistas cercanas para seguir disfrutando de la provincia de Jaén.

    Noguera de la Sierpe, tranquilidad en la Sierra de Cazorla

    Este hotel, con cinco hectáreas a la orilla del Guadalquivir en el corazón del parque natural de las Sierras de Cazorla, Segura y Las Villas, en Jaén, augura unas vacaciones oxigenantes y tranquilas arropados por el bosque mediterráneo.

    24 horas en Jaén: lo que hay que saber para disfrutar al máximo de la ciudad andaluza

    Coronada por el castillo de Santa Catalina, Jaén se extiende sobre las laderas de un cerro de tal manera que la calle principal de su centro histórico parece discurrir entre los decorados de corcho de un belén. 

    El Camino de san Juan de la Cruz, un viaje mágico hacia el interior

    No es una ruta mística, ni tampoco una peregrinación. Es el camino en sí mismo, un viaje hacia el interior de España siguiendo la huella de san Juan de la Cruz, el carmelita que en el siglo XVI iluminó este gran sendero lleno de naturaleza.

    Mucho que ver en la sierra de Andújar

    Por tierra, agua y aire, la sierra de Andújar es un alarde de biodiversidad. No es difícil toparse con aves de todo tamaño y pelaje, desde el pequeño petirrojo hasta la gran águila imperial, mientras sobrevuelan a ciervos, gamos, toros, zorros o al fenomenal y escurridizo lince ibérico.

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    El País (ESP)

    El ángel exterminador y otras curiosidades de la costa de Cantabria

    CANTABRIA

    Siete lugares sorprendentes en irresistibles excursiones por los pueblos y acantilados de la comunidad norteña

    Los 284 kilómetros de litoral de Cantabria ofrecen al viajero inquieto mil y una rarezas entre cabos, playas y acantilados. Aquí proponemos siete enclaves que deparan sorpresas visuales, reafirmándonos en la grata costumbre de descubrir la costa norte fuera de temporada. 

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    Magnífico golpe de vista

    Las desembocaduras de las rías —o tinas— que flanquean el pueblo de Pechón embelesan en el litoral lindante con Asturias. En ningún otro punto de Cantabria se ve cómo los encinares se aproximan tanto al mar. La garganta que forma la Tina Menor nos enfrenta a la fastuosa sierra de Jerra y a un río Nansa que se diluye, ya hecho mar, a los pies del mirador situado en el kilómetro 2 de la CA-380. Sus aguas viran, según los días, del verde al azul, y ganan mucho en pleamar, en tanto que la bajamar saca a la luz la playa del Sable. Pero no hay que quedarse en los bancos que custodian el monumento al Pescador de caña, de Antonio Coello de Portugal: a 100 metros se accede a pie (no se puede aparcar) a otro banco-mirador sublime, ya sin vegetación que entorpezca la perspectiva.

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    Un ángel custodio

    Dignificando la ruinosa iglesia del siglo XV, en pleno camposanto, un ángel de mármol con las alas al viento se alza desde 1895 sobre el presbiterio, visible desde buena parte de Comillas e iluminándose de noche con un aura fantasmagórica. “Lo tachan de exterminador”, apunta Enrique Campuzano, doctor en Historia del Arte y miembro del equipo restaurador del cementerio, “cuando en realidad su actitud no es sino la de tutelar, con la espada caída” —la flamígera original era de mármol, pero se derrumbó, junto con el resto de la escultura, en 1941—. Su autor, Josep Llimona, fue uno más de los artistas de la escuela modernista de Barcelona —junto con Gaudí, Domènech i Montaner y Vallmitjana, entre otros— abducidos por el segundo marqués de Comillas. Llimona había llegado recientemente de Italia, lo que explica la analogía del ángel, en cuanto a envergadura y expresión facial, con el David de Miguel Ángel. A sus pies, formando un conjunto, estaba proyectada una niña en actitud lectora, figura que nunca se labró.

    El encanto del cementerio de la localidad no radica solo en su elevación sobre una colina frente al Cantábrico; todo él es de un coqueto modernismo, tanto en los muros rematados con pináculos como en la estupenda portada, con su verja forjada actualmente en proceso de restauración. Otra obra funeraria de referencia de Llimona es el panteón en forma de ola, propiedad de la familia Piélago.

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    ‘La cara del indio’

    Al poco de abandonar la localidad de Cóbreces en sentido Santander, veremos a la izquierda el indicador a Bolao, lo que es decir al ruinoso molino de maíz que atrae con sus muros, su arroyo escalonado, su represa, en un declive que enamora por su grado de conservación. Paraje tapizado por prados de siega —con presencia de vacas— en donde la rocalla del acantilado sorprende al espectador con La cara del indio,como una divertida esfinge con secreto. A mano derecha veremos encaramado en el acantilado un banco de madera para el disfrute visual de la costa comprendida entre Oyambre y Suances, así como de la hora del atardecer que, a partir de junio, incluye el disco solar cayendo por el mar; resulta mucho más cómodo acceder al banco desde Toñanes, pueblo del escritor Juan Gómez Bárcena (Santander, 1984) inspirador de su última novela, Lo demás es aire (Seix Barral). Antes o después, la posada San Tirso desempeñará un papel protagonista.

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    Una capilla pasada por agua

    ¿Es concebible una capilla empotrada dentro del acantilado sobre la que descarga el Cantábrico toda su fuerza? Eso es lo que ocurre con la ermita dedicada a la mártir sevillana Santa Justa, cuyos orígenes hay que buscarlos en el siglo XIII. Hoy consta de solo dos paredes —está reforzada la que soporta el oleaje— y un ventanuco a través del cual se atisba el altar. Del aparcamiento salimos caminando sobre pizarra hasta la playa y pisando madera hasta el merendero, con bancos nuevecitos desde donde ser testigos de cómo rompen las olas durante los temporales. A la ermita se acerca uno con el mar en calma, para después subir al paredón de San Telmo, antiguo faro, desde el que se domina la playa de Tagle (ya en el municipio de Suances). Un célebre crimen perpetrado en 1954 en la hospedería Las Fondas, situada en esta playa y demolida en 2006, inspiró a la escritora María Oruña la novela negra Puerto escondido (editorial Destino).

    Para completar la excursión: Chisco es el propietario del chiringuito de Santa Justa, dotado con una mullida terraza chill out y donde se organizan conciertos en verano. Más alejada, la posada La Cerrá de San Roque abrió en 1991 y reclama el honor de ser pionera del turismo rural en Cantabria.

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    Sentado en el graderío de la bahía

    Si en algo es imbatible la capital cántabra es en la calidad de sus paseos junto al mar, su disposición relajante, balnearia. Del palacio de Festivales de Cantabria podemos acercarnos a una mancha verde de la que surgen las gradas diseñadas por el arquitecto Alejandro Zaera (Madrid, 1963) para asistir a las regatas del Campeonato Mundial de Vela Olímpica de 2014, como ampliación del Centro de Alto Rendimiento de Vela Príncipe. Esta suerte de moderna duna arquitectónica con forma de proa invita al silencio —el tráfico queda lejos, como no sea el de los barcos que surcan la bahía—; hay pasamanos metálicos y las farolas tubulares se inclinan al desgaire figurando los mástiles de una embarcación. Detrás del graderío se conserva el dique seco de carena de 1908 que nos habla del pasado industrial santanderino; su caseta de bombas de achique hoy es un bar de atractiva terraza. El graderío dista 400 metros de la Zona de Hamacas (gratuitas), diseñadas también por Zaera.

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    Los ojos del Cantábrico

    Esta curiosidad geológica dispone de aparcamiento en un prao situado al costado del cabo de Ajo, al final de una calle estrecha, por lo que es desaconsejable desplazarse hasta aquí con vehículos de gran tamaño. En apenas 150 metros se alcanza el espectáculo rocoso de La Ojerada: dos oquedades erosionadas por efecto del agua y el viento simulando los ojos de una máscara —o las gafas de una cueva— desde las que se contempla el Cantábrico a placer. Y ello al acentuarse la erosión por la base del declive, factor particular de este tramo de costa. En lo alto se divisan los pescadores suspendidos en las alturas de la fachada oriental del cabo, mientras diversas grietas a modo de sifones expulsan aire al compás de las olas dando unos sustos de órdago. No conviene acercarse con mar picada; es importante hacerlo siempre con calzado antideslizante, y los niños, de la mano.

    En la localidad de Bareyo, el plato local es la paella de marisco, recuerdo de los trabajadores de la construcción que levantaron los edificios a la vista. El restaurante Labu Ajo, con viveros de marisco, es un buen sitio para catarla.

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    De la calle al mar

    El pasadizo de 221 metros de largo, horadado en 1863 bajo el macizo de la Atalaya, conduce desde el centro de Laredo al que iba a ser el muelle de La Soledad, pero que las galernas se encargaron de destrozar. En la Guerra Civil sirvió de refugio. Desde el año 2021 el túnel está bien iluminado, con sistema de cierre y apertura automatizado de puertas y, en un tramo, el techo y las paredes lucen pintados cual fondo de acuario, con medusas, rayas y tiburones. La salida sorprende con un escenario costero arriscado, bancos para tomar el sol sin edificios a la vista y pasamanos metálicos que dan la posibilidad de deambular en bajamar entre la grava negra y los pedreros. Abre de 10.00 a 22.00 (cierra por temporal).

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