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L’amiral Vandier défend la pertinence du porte-avions et remet les pendules à l’heure

par Laurent Lagneau · 11 août 2022

Parmi les puissances navales qui comptent, il est à croire qu’il n’y a qu’en France où le concept de porte-avions donne matière à débat. Et ses opposants mettent généralement en avant son coût [la conception, la construction, l’entretien et la mise en oeuvre d’un tel navire est effectivement onéreux], sa vulnérabilité face aux nouvelles menaces, comme les missiles hypersoniques ou encore la possibilité de s’en passer, grâce à des bases aériennes projetées [ce qui, toutefois, n’est pas envisageable…].

Cependant, et hormis le cas particulier de la Russie, où l’aéronavale est délaissée au profit des forces sous-marines, le porte-avions a le vent en poupe. La Chine en comptera bientôt trois en service tandis que les États-Unis, selon le plan « Force Design 2045 », envisagent de doter l’US Navy de douze navires de ce type contre dix actuellement, et que l’Inde vient d’admettre au service l’INS Vikrant, lequel va désormais épauler l’INS Vikramaditya.

Si les intentions de la Corée du Sud en la matière demande à être confirmées, le Japon a franchi le pas en convertissant ses deux « destroyer porte-hélicoptères » de la classe Izumo en porte-aéronefs, ce qui lui permet de récupérer ainsi une capacité perdue depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et même s’il a des difficultés à garnir leur pont d’envol, le Royaume-Uni en compte deux alors que, en Italie, l’ITS Cavour a été rejoint par l’ITS Trieste [de 38’000 tonnes], ce dernier remplaçant l’ITS Guiseppe Garibaldi [de 13’850 tonnes]. Enfin, la Turquie envisage aussi de se doter d’une telle capacité [mais ses projets ont été contrariés par son expulsion du programme F-35, ndlr].

Aussi, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet, l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], a remis les pendules à l’heure.

« Les porte-avions suscitent beaucoup de fantasmes. Ceux qui pensent que c’est de l’argent gaspillé devraient commencer par convaincre ceux qui en construisent actuellement, notamment les Chinois et les Turcs, de s’en passer! En Europe, les Britanniques et les Italiens en ont chacun deux. En Asie, les Coréens en construisent un, les Japonais transforment leur porte-hélicoptères amphibies en porte-F35, et les Indiens viennent de faire les essais à la mer de leur deuxième porte-avions », a-t-il commencé par rappeler.

D’ordinaire, pour démontrer l’utilité du porte-avions, on avance l’argument selon lequel un tel navire représente plusieurs dizaines de tonnes de « diplomatie » [en clair, qu’il est un instrument de « politique de puissance »]. Ou bien encore, en particulier dans le cas français, qu’il favorise les coopérations opérationnelles en Europe. Mais l’amiral Vandier n’est pas allé sur ces terrains-là.

« Pourquoi les porte-avions ? Simplement parce que, dans ce retour du combat naval, comme c’est le cas à terre, on ne gagne pas une bataille sans supériorité aérienne. Dans les années 1990-2000, les porte-avions étaient des outils de projection de puissance vers la terre, dans des espaces peu militarisés, comme l’Afghanistan, le Mali ou l’Irak. Aujourd’hui, on se retrouve face à une densité de missiles et à une puissance de feu considérables, et pour pouvoir envisager de remporter un combat naval, il faut avoir la supériorité aérienne. Dans l’océan Indien, entre Djibouti et Bombay, celle-ci n’est possible qu’avec les porte-avions – tout le monde l’a compris », a en effet développé le CEMM.

Et d’insister : « La supériorité aérienne est essentielle car il est toujours plus facile de risquer un avion qu’un croiseur. Elle est effective lorsque l’on est capable d’envoyer un Rafale à 1000 nautiques d’un porte-avions pour menacer une flotte adverse, avec un risque mesuré ».

Après avoir comparé l’affrontement entre des frégates avec un « combat d’escrime » [car « c’est le plus agile, le plus rapide et le mieux défendu qui l’emporte, mais il y a des coups à prendre », a-t-il dit], l’amiral Vandier a fait valoir que la « résistance de nos dispositifs repose […] sur la profondeur de notre action et sur la qualité de nos systèmes d’armes » et que les « forces navales sont des bulles de déni d’accès et d’interdiction de zone [A2/AD – Anti-Access/Area Denial] ».

Aussi, a-t-il souligné, un groupe aéronaval [GAN] français « peut ainsi avoir en stock plusieurs dizaines, voire centaines, de missiles antiaériens au sein de la force. La question n’est donc pas celle de l’épaisseur du blindage mais de la capacité à frapper et à neutraliser des missiles adverses ».

Reste qu’à la question de savoir s’il préfère plus de frégates [qui constituent l’épine dorsale d’une marine, avec les sous-marins] ou un second porte-avions, le CEMM Vandier a botté en touche.

« Le Livre blanc de 2013 a fixé le format de la marine pour 2030, qui reste la référence : 15 frégates – 8 FREMM [frégates multimissions], 2 frégates de défense antiaérienne et 5 FDI [frégates de défense et d’intervention, nldr] » pour avoir « la capacité d’opérer sur deux à trois théâtres simultanés et une mission-cadre. Savoir s’il est suffisant est une question qui n’est pas de mon ressort et à laquelle les travaux de la future LPM [Loi de programmation militaire] devront répondre. La question d’un éventuel deuxième porte-avions doit s’inscrire dans ce cadre pour un horizon post-2040 », a ainsi répondu l’amiral Vandier.

BBC

Mexico's indigenous groups celebrate their heritage

Members of Mexico's indigenous communities took to the streets of the capital on Tuesday to celebrate their heritage and demand more rights.

Their Mexico City march marked the United Nation's Day of the World Indigenous Peoples.

A spokesman for the march said 18 indigenous communities took part in the celebration.

They wore traditional clothing as they marched down Reforma Avenue in the city's centre.

Among those taking part were indigenous groups from the south-western state of Oaxaca such as Triqui, Mazatec and Zapotec, as well as groups from southern Chiapas state, such as the Tzetal.

Spokesman Pascual de Jesús said the idea behind the parade was to give visibility to the many indigenous people living in the capital and to combat discrimination.

The Diablos of Juxtlahuaca (Devils of Juxtlahuaca) in their elaborate horned masks were among the highlights of the parade.

The Devils of Juxtlahuaca traditionally perform their dance on 25 July, the feast day of Santiago (Saint James), the patron saint of Juxtlahuaca.

But as the Devils have tried to expand knowledge of their traditions, the dance is now performed on other occasions, too.

The dance dates back to the times of the Spanish conquest of Mexico, when Spanish priests tried to convert the indigenous Mixtec people to Catholicism.

They organised dances representing events in Spanish history which had a strong religious significance, such as the battles to regain control of Spain from the Moors and impose Christianity.

The mock battle showed the fighters for Christianity, led by Saint James, defeating their Muslim rivals.

The dances are performed to this day: at one point, a dancer representing an injured Moor is given the choice to convert to Christianity.

He refuses, saying he would rather be taken away by devils than betray his religion. It is then the dancers dressed as devils enter the stage and drag him away.

All pictures subject to copyright.

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Malgré les objections de l’Inde, le Sri Lanka autorise l’escale d’un navire de recherche chinois à Hambantota

par Laurent Lagneau · 14 août 2022

Durant la présidence de Mahinda Rajapaksa [2005-15], le Sri Lanka a significativement renforcé ses liens avec la Chine, notamment en matière économique. Et, dans le cadre de son projet « One belt, One road » [OBOR] mais aussi et surtout dans celui de sa stratégie dite du « collier de perles », Pékin lui accorda des financements de plus de cinq milliards de dollars pour la construction d’infrastructures – notamment portuaires – et des prêts à des taux d’intérêt très élevé.

Pour la Chine, ce rapprochement était du béni dans la mesure la position géographique du Sri Lanka est stratégique puisque ce pays est situé à la croisée de routes maritimes commerciales vitales pour assurer son approvisionnement en hydrocarbures. Et c’est sans oublier les considérations militaires, au regard de la proximité de l’ex-Ceylan avec l’Inde.

En 2014, le sous-marin chinois Changzheng-2 [classe Han Type-091] fit une escale dans un port sri lankais, ce qui suscita de l’inquiétude à New Dehli, qui ne manqua pas de rappeler aux Sri Lanka les engagements qu’il avait pris en signant, en 1987, un accord de défense avec l’Inde. Selon ce texte, les deux pays convinrent à l’époque que leurs territoires respectifs ne devaient pas être utilisés pour des activités susceptibles de nuire à leur sécurité respective.

Un an plus tard, l’élection du président Maithripala Sirisena changea la donne, celui-ci ayant affiché sa volonté de rompre avec la ligne suivie par son prédécesseur. Et ce qui avait été permis quelques mois plus tôt ne le fut plus par la suite, un autre sous-marin chinois s’étant vu refuser une escale à Colombo.

Seulement, la dynamique enclenchée par M. Rajapaksa ne pouvait plus être arrêtée : avec 12,3 milliards de dollars de dettes, le Sri Lanka dut parer au plus pressé… et emprunter à nouveau après de la China Development Bank les fonds devant lui permettre de rembourser les premières échéances… Et, après de longues négociations, le gouvernement sri lankais, mis sous forte presse, se résolut à céder le port en eaux profondes d’Hambantota [avec ses 6’000 hectares] à la Chine pour une durée de 99 ans.

Cela étant, le président Sirisena fut par la suite confronté à une crise politique, qui se solda par l’élection de Gotabaya Rajapaksa, le frère de son prédécesseur.

Mais celui-ci fut contraint à la démission en juillet dernier, en raison de grave troubles affectant le Sri Lanka. Il a depuis été remplacé par Ranil Wickremesinghe, qui avait été le Premier ministre de M. Sirisena entre 2015 et 2018. Pour autant, ces boulersements politiques n’ont pas l’air de remettre en cause les liens avec la Chine. Bien au contraire.

Alors que l’Inde venait pourtant de renflouer ses finances avec une aide de 4,5 milliards de dollars, le Sri Lanka a autorisé l’escale de frégate pakistanaise PNS Taimur à Colombo. Ce navire doit prendre part à un exercice avec la marine sri lankaise à partir du 15 août.

Puis, après quelques hésitations et malgré les obejctions émises par l’Inde, les autorités sri lankaises ont finalement accepté que le navire de « recherche » chinois Yuan Wang 5 fasse escale au port de Hambantota. Ce bâtiment est notamment utilisé pour assurer le suivi des satellites en orbite ainsi que les lancements de tirs de missiles balistiques [en France, cette dernière fonction est assurée par le Bâtiment d’essais et de mesures « Monge », ndlr]. D’où les réticences indiennes à le voir accoster au Sri Lanka, New Delhi le considérant comme étant un navire espion.

Affichant un déplacement de 26’000 tonnes et doté de quatre radars de trajectographie, le Yuan Wang 5 a été admis en service au sein de la Force de soutien stratégique de l’Armée populaire de libération en 2007. Selon le gouvernement sri lankais, il doit rester au moins cinq jours à Hambantota, « uniquement pour se ravitailler en carburant » et il « ne se livrera à aucune activité pendant son séjour dans les eaux sri-lankaises ».

Quoi qu’il en soit, fin juillet, New Delhi a mis en garde contre « toute incidence sur la sécurité et les intérêts économiques de l’Inde » avant d’assurer qu’il « prendrait toutes les mesures nécessaires pour les sauvegarder ».

Selon le ministère chinois de la Défense, le Yuan Wang 5 a passé 256 jours en mer en 2021, établissant ainsi un « record historique » pour un bâtiment de sa catégorie. Il a appareillé le 22 mars dernier pour l’océan Pacifique, puis l’océan Indien.

À noter que des navires chinois de ce type font régulièrement des escales dans des ports étrangers. Ainsi, le Yuan Wang 6 a été vu à plusieurs reprises à Papeete [Polynésie française], tout comme le Yuan Wang 5… En 2015, ce dernier y avait fait une relâche après avoir – officiellement – réalisé une « étude météorologique » à l’est des îles Marquises.

Photo : Ministère chinois de la Défense

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Partis de Métropole, trois Rafale B ont mis 72 heures pour rejoindre la Nouvelle Calédonie

par Laurent Lagneau · 14 août 2022

Pari réussi pour l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] : il était question d’envoyer des avions de combat en Nouvelle-Calédonie en moins de trois jours… Et cela vient d’être fait! En effet, et comme annoncé, partis de métropole le 10 août, trois Rafale B, accompagnés par deux ravitailleurs A330 MRTT « Phénix » et deux avions de transport A400M Atlas, ont mis soixante-douze heures pour rallier la Nouvelle-Calédonie, dans le cadre de la mission « Henri Brown », premier volet de la projection « Pegase 2022 » dans la région Indo-Pacifique.

Lors de ce périple, les trois Rafale ont dû effectuer deux escales, dont une en Inde et une autre à Darwin, en Australie. À noter que la dernière a pris plus de temps que prévu, « en raison de contraintes logistiques » qui n’ont pas été précisées.

Quoi qu’il en soit, jamais des avions de combat de l’AAE n’avait effectué une projection aussi lointaine, alors que, l’an passé, trois Rafale avaient été envoyés en Polynésie française à l’occasion de l’opération « Heifara Wakea ».

C’est en effet ce qu’a souligné le général Stéphane Groën, chef d’état-major du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes. « La plus longue projection était jusqu’alors celle réalisée l’année dernière entre la Métropole et la Polynésie française. Là, nous avons battu cette projection de 2’000 kilomètres [18’000 km] », a-t-il déclaré à la presse.

Après deux escales en Inde et en Australie, la projection s’est terminée par une action d’entraînement au combat réalisée dans un cadre multimilieux-multichamps, la prise de Koumac. pic.twitter.com/RjmsIxXwLJ

— Armée de l'Air et de l'Espace (@Armee_de_lair) August 13, 2022

Arrivés dans les cieux néo-calédoniens, les trois Rafale ont pris part à une « action d’entraînement au combat réalisée dans un cadre multimilieux-multichamps », a précisé l’AAE, via Twitter.

Cette mission inédite est une « belle illustration de la stratégie militaire française dans le Pacifique sud qui est de défendre ses territoires et les populations […] et aussi de contribuer à la stabilité régionale en coopérant avec les pays partenaires », a commenté le général général Valéry Putz, le commandant des Forces armées en Nouvelle-Calédonie [FANC].

Les trois Rafale ne resteront que quelques jours en Nouvelle-Calédonie puisqu’ils prendront part à l’édition 2022 de l’important exercice aérien australien Pitch Black jusqu’au 10 septembre. Cette participation de l’AAE marquera la relance de la coopération militaire entre la France et l’Australie, laquelle avait été sérieusement compromise par l’affaire des sous-marins et le pacte AUKUS, l’an passé.

Le déploiement Pégase 2022 vise plusieurs objectifs. Le premier est de montrer que la France est « souveraine » et qu’elle « protège ses citoyens partout dans le monde ». Ensuite, qu’elle est un « partenaire militaire fiable et crédible », en plus d’être une « puissance d’équilibre investie dans la sécurité régionale ». Enfin, il s’agit de rappeler également qu’elle est « attachée à la liberté d’action dans le respect des conventions internationales ».

Dans le dossier de presse qu’elle a publié sur cette « projection », l’AAE précise que l’un des enjeux est de « décourager un compétiteur ou un adversaire potentiel dans sa volonté d’affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action ». D’où la nécessité de démontrer qu’elle est en mesure de mener des « des actions rapides pour contrer la politique du fait accompli » et « montrer notre détermination et adresser un message politique à nos compétiteurs ».

France24 - World

Taliban failures in governance speed up Afghan brain drain (Part II)

Issued on: 14/08/2022 - 13:23Modified: 14/08/2022 - 13:32

Leela JACINTO Follow

The mass exodus sparked by the Taliban takeover compelled Afghanistan’s new rulers to issue a call for Afghans to stay and help rebuild the country. But after a year of Taliban rule, the economy is in tatters, confidence has been shattered, and Afghanistan’s best and brightest are not returning – they’re fleeing in droves.  

(This is Part II of our feature story on Afghanistan’s brain drain. For Part I, click here.)

On March 23, when the Taliban made a last-minute reversal on a long-announced opening of secondary schools for girls, it exposed the splits between rival factions based in the capital, Kabul, and the group’s southern birthplace, Kandahar. But while the two city factions bickered, the brain drain effectively depleted Afghan ministries and institutions of skilled manpower.

“The country has been cleansed of capacity with the Taliban appointing madrassa-educated people with zero experience as ministers, deputy ministers and managers. Even the lowest-level positions in the civil service have been replaced with religious scholars,” said Tamim Asey, co-founder of the Kabul-based Institute for War and Peace Studies and a former Afghan deputy defence minister. 

“The Taliban views these positions as war bounty, to be distributed among followers. Now the length and breadth of government has been replaced with fighters. It’s even funny – they come with rows of bullets and their rifles to their new jobs as if it’s a battlefield.” 

But the switch from battlefield positions to office jobs has not been accompanied by any policy transition. Over the past year, the Taliban’s brand of governance has still focused on wartime imperatives of maintaining cohesion, cracking down on dissent and pouring resources on security issues.

The Taliban taxman

When the Taliban unveiled its first annual budget in May, security accounted for nearly 50 percent of total spending despite the lack of an organised insurgency against the Islamist movement.

The Taliban forecast an annual revenue of $2.1 billion, a measured decrease from the $2.3 billion raised domestically by the previous government in 2020. The World Bank, however, put Afghanistan’s annual revenues at $1.7 billion, a “more modest but still impressive” estimate, according to the Economist. Most of the revenues could be used to pay Taliban fighters, the weekly concluded.

Effective tax gathering has been the sole administrative measure perfected by the group during its long insurgency.

Despite the economic contraction over the past year, the Taliban has been adept at raising tax revenues from truckers moving food and fuel across Afghanistan’s borders, according to media reports.

A recent spate of fighting in the northern Sar-e Pol province between a renegade Taliban commander and Kabul drew international attention to Afghanistan’s coal exports, which have surged since Indonesia imposed a thermal coal export ban early this year.

Truckers transporting coal across the border to Pakistan, which has an urgent demand for the fossil fuels, told a US news site that they were being taxed by the Taliban’s Ministry of Mines and Petroleum in addition to “bribes” they were forced to pay to the local renegade commander, Mawlawi Mehdi.

‘A country of beggars’

With news headlines covering the dire economic and humanitarian situation in Afghanistan, the US this year increased its humanitarian assistance to $774 million. It’s a hike the Taliban rarely acknowledge as they continue to lobby for the unfreezing of Afghanistan’s central bank funds locked in the US.

Concerned about a migration crisis at its doorstep, the EU also increased its humanitarian assistance to Afghanistan, allocating more than €115 million this year in addition to the €222 million in humanitarian funding in 2021.

Western governments stress that the humanitarian assistance does not go to the Taliban government, which is not recognised by the international community, but to aid groups working on the ground.

With the UN warning that 97 percent of Afghanistan’s population risks falling below the poverty line, the Taliban looks set to parcel out economic responsibility to the international community. The brain drain has left Afghanistan’s new administrators very little scope for human potential to drive economic growth.

“The Taliban is turning Afghanistan into a policed authoritarian clerical state completely dependent on our neighbours. We will be a country of beggars, where the people can’t think or plan for themselves. They will make Afghanistan a burden on the region or the international community,” said Asey.

Waiting for an inclusive regime

The predominantly Pashtun Taliban’s marginalisation of Afghanistan’s ethnic groups since they came to power has been a source of dismay for many Afghans who hoped the promised “Taliban 2.0” version would be more inclusionary.

A month after they took power, the Islamist movement announced an all-male interim government stacked with hardline war veterans who were overwhelmingly Pashtuns. At a news conference in Kabul, Mujahid reminded journalists questioning the lack of inclusivity that the appointments were temporary. He, however, declined to answer questions on the absence of female cabinet members.

A year later, the promised multi-ethnic cabinet is nowhere in sight. “They have proven to be a very conservative, exclusionist group and are fast turning into an authoritarian police regime,” said Asey. “I don’t see any window, any space where the Taliban will become an inclusive government and will welcome professionals.”

More than two decades ago, when the US ousted the first Taliban regime in 2001, members of the Afghan diaspora from across the globe returned to help rebuild their war-ravaged nation.

The population flow reversed dramatically after the Taliban takeover, but many Afghans forced into exile would still be willing to return home if the political and economic situation enabled it.

“I know that if the Taliban reformed – and this is very unexpected and unimaginable – but if they changed overnight and become inclusive, a lot of these professionals and security forces who have left will return to build the country with the Taliban,” said Asey. “The issue is what kind of accommodation will they offer so that everyone can live together.”

From her new home in the US following her long journey from Kabul, Huma Usyan admits she “worries a lot” about the Afghan brain drain.

“A lot of people I knew, they were skilled professionals with expertise in their fields, have left Afghanistan. It’s very sad, but they didn’t have a chance to stay. I’m still thinking of all these things. I’m thinking of what to do for all the girls who are not able to go to school,” she said. “I will be studying here and I’m sure I’m going to learn so many things here. But I have to use it for my country. I have to use my knowledge, my skills for my country,” she insisted.

The question, though, is whether the Taliban sees any value in a brave, hard-working Afghan schoolgirl who defied the odds to educate herself. Or if the Taliban has any room in their conservative tribal vision for any women to return home to help build a broken, benighted nation. For the moment, the Afghan migration wave is not about to change direction.

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Taliban failures speed up Afghan brain drain, battering an already crippled economy (Part I)

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L'Humanité

Climat : produire la nourriture du bétail en stockant du carbone

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Alors que perdure la sécheresse, des reportages télévisés montrent que les rendements du maïs que l’on récolte entier et broyé, puis conservé en silo pour nourrir les herbivores, seront faibles cette année. Se pose donc la question sur les possibilités de récolter plus de fourrages au printemps en augmentant les semis effectués en automne avec des mélanges appropriés de céréales et de plantes riches en protéines.

Gérard Le Puill

Avec la sécheresse, les restrictions d’eau et les incendies qui font le quotidien de l’actualité depuis des semaines, nourrir les herbivores ruminants que sont les bovins, les ovins et les caprins devient de plus en plus problématique. Au point que se multiplient les témoignages d’éleveurs affirmant devoir bientôt vendre une partie de leur troupeau, faute de pouvoir le nourrir. Mais pour peu que l’offre de viande soit durablement supérieure la demande, les prix au départ de la ferme risquent de s’effondrer. Alors que notre « Ministre de l’Agriculture » est en charge de la « Souveraineté Alimentaire » depuis le mois d’avril dernier, on a hâte voir quel type d’agriculture il est susceptible de promouvoir pour reconquérir et préserver la « souveraineté alimentaire » si vitale pour un pays agricole comme la France.

Pour le moment, on reste sur sa faim. Ainsi, un nouvel accord de libre-échange a été conclu à la fin de mois de juin entre la Commission européenne et la Nouvelle-Zélande. Il doit permettre à ce pays d’augmenter, sans droits de douane, ses volumes d’exportations de viandes ovines, bovines et de produits laitiers en Europe. Mais le ministre Marc Fesneau s’est abstenu de tout commentaire sur le sujet, tout comme le président de la République et la Première Ministre dont la fonction intègre désormais la planification écologique.

Le bilan carbone élevé des produits importés

Dans un pays d’élevage comme la France, réduire les importations de viandes et de produits laitiers est indispensable pour réduire le bilan carbone de notre assiette. Car les produits carnés et le beurre importés de l’autre bout du monde voyagent sur des milliers de kilomètres en camion, en bateau, puis encore en camion avant d’arriver dans nos grandes surfaces commerciales avec le maintien permanent de la chaîne du froid. Tout cela afin que la concurrence, via l’augmentation de l’offre commerciale, fasse chuter le prix de vente des animaux et du lait au départ de la ferme en France. Du coup, faute de perspectives concernant le revenu du travail, installer des jeunes paysans devient de plus en plus difficile alors que les plus de 50 ans sont désormais majoritaires dans la profession.

Il ne peut y avoir de souveraineté alimentaire si les hommes et les femmes qui produisent notre nourriture ne sont pas correctement rémunérés. L’actuelle sous-rémunération accroît leur endettement et fragilise les exploitations. La sécheresse de cet été 2022 et la hausse sensible du prix des aliments du bétail à base de céréales et d’oléagineux nous montrent aussi que notre souveraineté alimentaire dépend également de l’autonomie fourragère des fermes d’élevage en France.

Renouer avec des pratiques abandonnées depuis 60 ans

Qu’il soit récolté en grains pour nourrir les porcs et les volailles, ou destiné à l’ensilage pour être consommé par les vaches laitières et les bovins de boucherie, le rendement du maïs sera en forte baisse cette année dans presque toutes les régions de France. Car le maïs est semé au mois d’avril pour être récolté entre septembre et octobre dans la plupart des cas. Comme les étés sont de plus en plus secs, ses rendements sont de plus en plus aléatoires. Cette culture fourragère s’est considérablement développée en France depuis la mise en place du marché commun agricole en 1962. Les six premiers pays membres étaient la République fédérale allemande, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays Bas. La récolte mécanisée de ce maïs destiné à l’ensilage réduisait considérablement la charge de travail concernant notamment l’alimentation des vaches laitières qu’il faut également traire deux fois par jour.

Mais cette dépendance au maïs devient un handicap quand se succèdent des années de sécheresse estivale. Mieux vaut donc semer en automne et récolter au printemps des foins et d’autres fourrages qui pourront être ensilés. Entre 2018 et 2021, la Chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire a fait des essais de méteil (cultures associées avec de l’avoine, du pois fourrager, de la vesce, des pois protéagineux et de la féverole) en mettant en place trois dates de récolte différentes pour comparer la valeur nutritive des mélanges mis en silo après la récolte. Les témoignages d’éleveurs ayant participé à ces essais montrent qu’il s’agit d’une voie d’avenir.

Les multiples qualités de la betterave fourragère

Jusqu’au milieu du XXe siècle, les éleveurs bretons semaient du seigle au début de l’automne pour en faire un fourrage vert que l’on fauchait en avril, juste avant l’épiaison. Il permettait de nourrir les vaches pendant les quelques semaines où les stocks de foins commencent à manquer, tandis que l’herbe des prés n’avait pas encore poussé suffisamment. Une fois le seigle consommé, les éleveurs labouraient les champs pour y semer des betteraves fourragères que l’on récoltait en octobre pour nourrir le bétail en hiver. En cette troisième décennie du XXIe siècle, certains éleveurs sèment à nouveau de la betterave fourragère dont la culture est moins gourmande en eau que le maïs pour un rendement fourrager intéressant. Elle donne aussi « un aliment très apprécié des bovins et très énergétique » selon les éleveurs qui renouent avec cette production. De nos jours, la mécanisation du semis, de la récolte et du service à l’auge a diminué sensiblement la charge de travail que nécessitait la betterave fourragère au milieu du siècle dernier.

Le méteil et la betterave fourragère peuvent donc intervenir désormais comme une alternative au maïs ensilé et aux tourteaux de soja importés pour réduire le bilan carbone de la production de lait et de viande tout en réduisant la dépendance des éleveurs aux aléas climatiques. Il reste à voir si le « Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire » prendra conscience de l’importance de ce genre de sujet pour favoriser dans les meilleurs délais les changements qui préserveront cette souveraineté alimentaire.

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La France a fini par prendre acte de la décision allemande d’abandonner l’hélicoptère d’attaque Tigre Mk3

par Laurent Lagneau · 13 août 2022

Si des règles précises ne sont pas préalablement édictées et, surtout, acceptées par les différents acteurs, alors mener un programme d’armement en coopération est une gageure… En témoignent les projets lancés conjointement par la France et l’Allemagne [et qui, pour certains d’entre-eux, ont été rejoints par l’Espagne] depuis maintenant cinq ans.

Si le programme de drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen, conduit par l’Allemagne [via Airbus Defence & Space] en association avec la France, l’Italie et l’Espagne, a finalement pu prendre son envol après plusieurs mois [si ce n’est des années] de blocage, d’autres sont à l’arrêt, faute d’entente entre les industriels concernés.

Tel est ainsi le cas du Système de combat aérien du futur [SCAF], qui fait les frais de désaccords persistants entre Dassault Aviation et Airbus au sujet du pilier n°1, c’est à dire l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme.

Et ça l’est aussi pour le char de combat du futur, pour lequel les règles ont été changées en cours de route, Berlin ayant imposé Rheinmetall dans ce projet, qui devait être initialement réalisé par Nexter et Krauss-Maffei Wegmann [KMW], via leur co-entreprise KNDS. Lors de son ultime audition à l’Assemblée nationale en sa qualité de Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre a indiqué que le lancement de la prochaine phase de ce programme allait encore être reporté d’au moins trois mois de plus.

En matière de patrouille maritime, le MAWS [Maritime Airborne Warfare System] ne se porte pas mieux, ce projet ayant pris du plomb dans l’aile avec la commande passée par Berlin de cinq P-8A Poseidon auprès de Boeing. C’est une « solution intérimaire », ont assuré les autorités allemandes… Ou mais une « solution intérimaire » qui pourrait durer, d’autant que l’achat de trois appareils supplémentaires est sur la table…

Enfin, le développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, fruit d’une coopération franco-allemande lancée dans les années 1980, se fera avec l’Espagne… mais pas avec l’Allemagne, contrairement à ce qui avait été prévu.

En mai 2018, Florence Parly, alors ministre des Armées, s’était pourtant félicitée de la participation de Berlin à ce programme devant permettre de disposer d’hélicoptères d’attaque « adaptés à l’évolution anticipée des menaces jusqu’à l’horizon 2040 ». Puis, confrontée à une disponibilité jugée trop faible de ses Tigre, la Bundeswehr a laissé entendre qu’elle s’intéressait à l’AH-64E Apache de Boeing… Ce que l’industriel a confirmé, en novembre 2021.

Ne pouvant plus attendre, la France et l’Espagne ont fini par lancer le standard Mk3 du Tigre en mars dernier, en espère d’être rejoints plus tard par l’Allemagne. Celle-ci, selon la Tribune, devait donner une réponse d’ici la fin juin, après le salon aéronautique ILA de Berlin. Le délai étant passé, aucune annonce n’a été faite… Aussi, la France en a pris acte, comme l’a indiqué M. Barre aux députés.

« Nous avons subi des aléas pour le Standard 3 du Tigre. Ce programme d’hélicoptère de combat de nouvelle génération a fini par être abandonné par les Allemands. Les Espagnols ont accepté de continuer de coopérer avec nous. C’est un des volets clés de notre coopération avec l’Espagne », a en effet déclaré le désormais ancien DGA.

Si l’Allemagne n’a pas rejoint le programme Tigre Mk3, son industrie devrait cependant y participer, la filiale allemande d’Airbus Helicopters, implantée à Donauwörth, étant appelée à y jouer un rôle.

Quoi qu’il en soit, le faux-bond allemand aura des conséquences sur le format de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], celle-ci devant se contenter de 42 Tigre Mk3 au lieu des 67 prévus.

Pour rappel, la France et l’Espagne vont respectivement investir 2,8 milliards et 1,8 milliard d’euros dans ce programme, qui vise à traiter les obsolescences et à doter le Tigre de nouvelles capacités, notamment dans le domaine du combat collaboratif. Les appareils destinés à l’ALAT seront ainsi dotés du système d’information et de communication Scorpion [SICS], du système de gestion aéroporté MUM-T pour interagir avec les drones et du missile Akeron LP [ex-Missile Haut de Trame] et de la suite avionique FlytX.

L'Humanité

Grousset et Bonnet pas tout à fait à l’or mais argent content

Actu

Natation. Au terme d’une soirée passée à la vitesse éclair, le Néo-Calédonien est devenu vice-champion d’Europe du 50 m papillon et sa compatriote aussi. 

Maxime Grousset et Charlotte Bonnet sont allés chercher une médaille d’argent vendredi soir aux Championnats d’Europe de Rome, un métal dont ils ont tous les deux réussi à se satisfaire. Avec un chrono de 22’ 97 secondes, Grousset a fini deuxième du 50 m papillon, derrière l’Italien Thomas Ceccon, sacré champion d’Europe en 22’89 secondes : «  Je suis quand même content. Sur le 50 m papillon, je n’étais même pas passé en finale des Championnats du monde, c’est donc presque inespéré, sourit-il. Avec la qualification en finale du 100 m, c’était l’objectif. Bon, je suis un tout petit peu en dessous de ce que je m’étais fixé : au lieu de faire premier et deuxième, je fais deuxième et troisième (de sa demie). Mais je veux m’en satisfaire. »

Le programme du sprinteur de 23 ans était copieux ce vendredi soir avec moins d’une demi-heure après sa finale, les demies du 100 m nage libre, qu’il a conclues avec le cinquième temps (48 sec 15). En finale du 100 m nage libre ce samedi soir, il retrouvera le nouveau phénomène de la natation mondiale David Popovici, qui avait décroché l’or aux Mondiaux de Budapest il y a un mois et demi, juste devant le Français et qui a encore fait étalage de son talent en touchant du bout des doigts le record du monde. L’ado de 17 ans a nagé sa demi-finale en 46’98 secondes, à seulement 7 centièmes du vieux record du monde en combinaison de Cesar Cielo datant de 2009. Le challenge sera donc de taille ce soir pour le Français : « On va voir en finale, si ça se trouve il s’est un peu cramé «, a expliqué le Néo-Calédonien.

Au bronze obtenu par le relais masculin du 4x200 m jeudi, l’équipe de France a donc ajouté deux médailles d’argent, la seconde venant de Charlotte Bonnet sur le 100 m nage libre. Pour la nageuse de 27 ans, sa course ressemble fort à une résurrection. « Cela fait hyper longtemps que je n’étais pas montée sur un podium », s’est réjouie Bonnet dont la dernière médaille individuelle dans un championnat international datait de 2018 aux championnats d’Europe à Glasgow. En tête aux 50 mètres, elle s’est finalement inclinée face à la Néerlandaise Marrit Steenbergen, victorieuse en 53’’24. Béryl Gastaldello, l’autre Française de cette finale, a pris la 7 e place (54’’83). Décidément cette équipe de France a de beaux atouts. Ainsi l’équipe féminine de natation artistique a quant à elle doublé la mise. Après la médaille de bronze jeudi lors de l’épreuve technique par équipe, Camille Bravard et ses équipières se sont de nouveau parées de bronze sur l’épreuve Hightlights remportée par l’Ukraine devant l’Italie. La course aux médailles continue donc et le clan tricolore est loin d’avoir dit son dernier mot.

Opex 360

Amiral Vandier : Les Russes « illuminent régulièrement » les navires français avec leurs radars de conduite de tir

par Laurent Lagneau · 11 août 2022

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Lors d’un discours prononcé à l’École navale en septembre 2020, l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], avait dit aux élèves officiers qu’ils allaient « probablement connaître le feu à la mer » et qu’ils devaient par conséquent « s’y préparer ».

« Mes mots transcrivent la réalité d’un environnement maritime qui s’est profondément transformé », sous l’effet, notamment, d’un « réarmement naval d’une ampleur sans précédent depuis cinquante ans », s’expliquera-t-il dans un entretien publié en mars par la revue Conflits. Et d’ajouter qu’il en avait pris conscience après l’incident ayant opposé la frégate légère furtive [FLF] Courbet avec des navires turcs en Méditerranée, en juin 2020.

Pour rappel, alors engagé dans la mission Sea Guardian, conduite par l’Otan, le Courbet avait été illuminé, à trois reprises, par le radar de conduite de tir d’une frégate turque, alors qu’il s’apprêtait à contrôler le cargo Cirkin, soupçonné de violer l’embargo sur les armes imposé par l’ONU à la Libye.

« Je vous laisse imaginer ce qui pourrait arriver entre des marines qui ne sont pas alliées. Un jour, nous serons mis au défi de notre propre volonté, et il faudra probablement être capable d’accepter un échange de coups, au moins intellectuellement dans un premier temps, pour faire valoir nos intérêts », avait ensuite commenté le CEMM, avant d’évoquer les intimidations de la marine chinoise à l’égard des navires français croisant en mer de Chine.

Jusqu’à présent, et hormis le survol de bâtiments de la Marine nationale par des chasseurs-bombardiers russes [dont certains ont pu être considérés « dangereux », voire « inamicaux »] , aucun incident comme celui ayant impliqué la frégate Courbet n’avait jusqu’alors été signalé entre les forces navales françaises et russes.

Dans un rapport sur les enjeux de défense en Méditerranée, remis en février dernier, les désormais anciens députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer avait souligné le « respect que les Russes [ont] pour notre marine et, d’une manière générale, pour la France ».

« Alors que le contact est rugueux avec les Américains et les Britanniques […], ils restent très professionnels vis-à-vis des marins français. Ce respect a des conséquences très pratiques. En septembre 2018, la frégate Auvergne a été accusée d’avoir abattu un avion russe. Grâce à ce respect, à cette confiance et aux canaux de discussion directs, la vérité a pu être rétablie et la France disculpée », expliqua Michel-Kleisbauer, lors de l’examen du rapport en commission.

Cela étant, le document insistait aussi sur les défis que posait [et pose encore] la présence militaire russe en Méditerranée aux forces françaises. « Le dispositif russe est de nature à restreindre fortement la liberté d’action de la France et de ses partenaires dans la zone. Tout d’abord, les déploiements de nos capacités en Méditerranée orientale sont désormais régulièrement sources d’interactions, d’intensité variable », avaient ainsi indiqué ses deux auteurs.

Seulement, et depuis le début de la guerre en Ukraine, la posture russe a évolué… C’est, en tout cas, ce qu’a expliqué l’amiral Vandier aux députés, lors d’une audition, le 27 juillet.

Au moment où les premiers soldats russes posaient le pied en Ukraine, le groupe aéronaval [GAN] du porte-avions Charles de Gaulle, alors engagé dans la mission « Clemenceau 22 », se trouvait en Méditerranée orientale.

« En quarante-huit heures, nous avons fait basculer la mission du GAN, qui était engagé en soutien de l’Irak, pour participer à la réassurance aérienne du flanc oriental de l’OTAN. Des patrouilles aériennes de combat sont parties du porte-avions pour voler au-dessus de la Roumanie, de la Croatie et de la Bosnie, où des tensions émergeaient, en appui de nos alliés, notamment un GAN américain. Pendant toute cette période, nous étions au contact permanent de la flotte russe », a ainsi rappelé l’amiral Vandier.

Est-ce à moment là qu’ont eu lieu les incidents dont il a fait état? Le CEMM ne l’a pas explicitement dit.

En tout cas, a-t-il expliqué, « la mer est un lieu où, chaque jour, les puissances adverses sont au contact les unes des autres. Elles peuvent se regarder les yeux dans les yeux, sans bruits de bottes, sans franchir aucune frontière, sans signaux faibles, sans indice précurseur ». Et, a-t-il continué, « en mer, les Russes sont régulièrement à moins de 2000 mètres de nos navires », avec « leurs systèmes d’armes actifs, comme ils nous le font régulièrement savoir en illuminant nos bâtiments avec leurs radars de conduite de tir ».

En clair, c’est comme si les frégates russes mettaient « en joue » les navires français… Ce qui est un acte évidemment considéré comme hostile. « Il faut avoir à l’esprit que, pour un navire de combat, la différence entre basse et haute intensité ne tient qu’aux ordres reçus », a précisé l’amiral Vandier.

« Dès qu’il quitte sa base, un navire de guerre est apte à toutes les missions pour lesquelles il est qualifié par son commandement organique. Les munitions sont à bord, le stock de combat est à bord, les marins sont entraînés et qualifiés : il n’y a plus qu’à donner un ordre, ce qui est une question de minutes et de transmissions », a-t-il conclu.

Cela étant, c’est dans ce contexte que la frégate multimissions [FREMM] Normandie a été engagée dans la mission Clemenceau 22 sans ses deux brouilleurs R-ECM, pourtant indispensables à sa protection, ces dispositifs ayant été démontés pour être installés à bord de la frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREDA] Lorraine pour ses essais en mer.

Photo : Marine nationale

Amiral Vandier : Les Russes « illuminent régulièrement » les navires français avec leurs radars de conduite de tir

par Laurent Lagneau · 11 août 2022

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Lors d’un discours prononcé à l’École navale en septembre 2020, l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], avait dit aux élèves officiers qu’ils allaient « probablement connaître le feu à la mer » et qu’ils devaient par conséquent « s’y préparer ».

« Mes mots transcrivent la réalité d’un environnement maritime qui s’est profondément transformé », sous l’effet, notamment, d’un « réarmement naval d’une ampleur sans précédent depuis cinquante ans », s’expliquera-t-il dans un entretien publié en mars par la revue Conflits. Et d’ajouter qu’il en avait pris conscience après l’incident ayant opposé la frégate légère furtive [FLF] Courbet avec des navires turcs en Méditerranée, en juin 2020.

Pour rappel, alors engagé dans la mission Sea Guardian, conduite par l’Otan, le Courbet avait été illuminé, à trois reprises, par le radar de conduite de tir d’une frégate turque, alors qu’il s’apprêtait à contrôler le cargo Cirkin, soupçonné de violer l’embargo sur les armes imposé par l’ONU à la Libye.

« Je vous laisse imaginer ce qui pourrait arriver entre des marines qui ne sont pas alliées. Un jour, nous serons mis au défi de notre propre volonté, et il faudra probablement être capable d’accepter un échange de coups, au moins intellectuellement dans un premier temps, pour faire valoir nos intérêts », avait ensuite commenté le CEMM, avant d’évoquer les intimidations de la marine chinoise à l’égard des navires français croisant en mer de Chine.

Jusqu’à présent, et hormis le survol de bâtiments de la Marine nationale par des chasseurs-bombardiers russes [dont certains ont pu être considérés « dangereux », voire « inamicaux »] , aucun incident comme celui ayant impliqué la frégate Courbet n’avait jusqu’alors été signalé entre les forces navales françaises et russes.

Dans un rapport sur les enjeux de défense en Méditerranée, remis en février dernier, les désormais anciens députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer avait souligné le « respect que les Russes [ont] pour notre marine et, d’une manière générale, pour la France ».

« Alors que le contact est rugueux avec les Américains et les Britanniques […], ils restent très professionnels vis-à-vis des marins français. Ce respect a des conséquences très pratiques. En septembre 2018, la frégate Auvergne a été accusée d’avoir abattu un avion russe. Grâce à ce respect, à cette confiance et aux canaux de discussion directs, la vérité a pu être rétablie et la France disculpée », expliqua Michel-Kleisbauer, lors de l’examen du rapport en commission.

Cela étant, le document insistait aussi sur les défis que posait [et pose encore] la présence militaire russe en Méditerranée aux forces françaises. « Le dispositif russe est de nature à restreindre fortement la liberté d’action de la France et de ses partenaires dans la zone. Tout d’abord, les déploiements de nos capacités en Méditerranée orientale sont désormais régulièrement sources d’interactions, d’intensité variable », avaient ainsi indiqué ses deux auteurs.

Seulement, et depuis le début de la guerre en Ukraine, la posture russe a évolué… C’est, en tout cas, ce qu’a expliqué l’amiral Vandier aux députés, lors d’une audition, le 27 juillet.

Au moment où les premiers soldats russes posaient le pied en Ukraine, le groupe aéronaval [GAN] du porte-avions Charles de Gaulle, alors engagé dans la mission « Clemenceau 22 », se trouvait en Méditerranée orientale.

« En quarante-huit heures, nous avons fait basculer la mission du GAN, qui était engagé en soutien de l’Irak, pour participer à la réassurance aérienne du flanc oriental de l’OTAN. Des patrouilles aériennes de combat sont parties du porte-avions pour voler au-dessus de la Roumanie, de la Croatie et de la Bosnie, où des tensions émergeaient, en appui de nos alliés, notamment un GAN américain. Pendant toute cette période, nous étions au contact permanent de la flotte russe », a ainsi rappelé l’amiral Vandier.

Est-ce à moment là qu’ont eu lieu les incidents dont il a fait état? Le CEMM ne l’a pas explicitement dit.

En tout cas, a-t-il expliqué, « la mer est un lieu où, chaque jour, les puissances adverses sont au contact les unes des autres. Elles peuvent se regarder les yeux dans les yeux, sans bruits de bottes, sans franchir aucune frontière, sans signaux faibles, sans indice précurseur ». Et, a-t-il continué, « en mer, les Russes sont régulièrement à moins de 2000 mètres de nos navires », avec « leurs systèmes d’armes actifs, comme ils nous le font régulièrement savoir en illuminant nos bâtiments avec leurs radars de conduite de tir ».

En clair, c’est comme si les frégates russes mettaient « en joue » les navires français… Ce qui est un acte évidemment considéré comme hostile. « Il faut avoir à l’esprit que, pour un navire de combat, la différence entre basse et haute intensité ne tient qu’aux ordres reçus », a précisé l’amiral Vandier.

« Dès qu’il quitte sa base, un navire de guerre est apte à toutes les missions pour lesquelles il est qualifié par son commandement organique. Les munitions sont à bord, le stock de combat est à bord, les marins sont entraînés et qualifiés : il n’y a plus qu’à donner un ordre, ce qui est une question de minutes et de transmissions », a-t-il conclu.

Cela étant, c’est dans ce contexte que la frégate multimissions [FREMM] Normandie a été engagée dans la mission Clemenceau 22 sans ses deux brouilleurs R-ECM, pourtant indispensables à sa protection, ces dispositifs ayant été démontés pour être installés à bord de la frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREDA] Lorraine pour ses essais en mer.

Photo : Marine nationale

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Lors d’un discours prononcé à l’École navale en septembre 2020, l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], avait dit aux élèves officiers qu’ils allaient « probablement connaître le feu à la mer » et qu’ils devaient par conséquent « s’y préparer ».

« Mes mots transcrivent la réalité d’un environnement maritime qui s’est profondément transformé », sous l’effet, notamment, d’un « réarmement naval d’une ampleur sans précédent depuis cinquante ans », s’expliquera-t-il dans un entretien publié en mars par la revue Conflits. Et d’ajouter qu’il en avait pris conscience après l’incident ayant opposé la frégate légère furtive [FLF] Courbet avec des navires turcs en Méditerranée, en juin 2020.

Pour rappel, alors engagé dans la mission Sea Guardian, conduite par l’Otan, le Courbet avait été illuminé, à trois reprises, par le radar de conduite de tir d’une frégate turque, alors qu’il s’apprêtait à contrôler le cargo Cirkin, soupçonné de violer l’embargo sur les armes imposé par l’ONU à la Libye.

« Je vous laisse imaginer ce qui pourrait arriver entre des marines qui ne sont pas alliées. Un jour, nous serons mis au défi de notre propre volonté, et il faudra probablement être capable d’accepter un échange de coups, au moins intellectuellement dans un premier temps, pour faire valoir nos intérêts », avait ensuite commenté le CEMM, avant d’évoquer les intimidations de la marine chinoise à l’égard des navires français croisant en mer de Chine.

Jusqu’à présent, et hormis le survol de bâtiments de la Marine nationale par des chasseurs-bombardiers russes [dont certains ont pu être considérés « dangereux », voire « inamicaux »] , aucun incident comme celui ayant impliqué la frégate Courbet n’avait jusqu’alors été signalé entre les forces navales françaises et russes.

Dans un rapport sur les enjeux de défense en Méditerranée, remis en février dernier, les désormais anciens députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer avait souligné le « respect que les Russes [ont] pour notre marine et, d’une manière générale, pour la France ».

« Alors que le contact est rugueux avec les Américains et les Britanniques […], ils restent très professionnels vis-à-vis des marins français. Ce respect a des conséquences très pratiques. En septembre 2018, la frégate Auvergne a été accusée d’avoir abattu un avion russe. Grâce à ce respect, à cette confiance et aux canaux de discussion directs, la vérité a pu être rétablie et la France disculpée », expliqua Michel-Kleisbauer, lors de l’examen du rapport en commission.

Cela étant, le document insistait aussi sur les défis que posait [et pose encore] la présence militaire russe en Méditerranée aux forces françaises. « Le dispositif russe est de nature à restreindre fortement la liberté d’action de la France et de ses partenaires dans la zone. Tout d’abord, les déploiements de nos capacités en Méditerranée orientale sont désormais régulièrement sources d’interactions, d’intensité variable », avaient ainsi indiqué ses deux auteurs.

Seulement, et depuis le début de la guerre en Ukraine, la posture russe a évolué… C’est, en tout cas, ce qu’a expliqué l’amiral Vandier aux députés, lors d’une audition, le 27 juillet.

Au moment où les premiers soldats russes posaient le pied en Ukraine, le groupe aéronaval [GAN] du porte-avions Charles de Gaulle, alors engagé dans la mission « Clemenceau 22 », se trouvait en Méditerranée orientale.

« En quarante-huit heures, nous avons fait basculer la mission du GAN, qui était engagé en soutien de l’Irak, pour participer à la réassurance aérienne du flanc oriental de l’OTAN. Des patrouilles aériennes de combat sont parties du porte-avions pour voler au-dessus de la Roumanie, de la Croatie et de la Bosnie, où des tensions émergeaient, en appui de nos alliés, notamment un GAN américain. Pendant toute cette période, nous étions au contact permanent de la flotte russe », a ainsi rappelé l’amiral Vandier.

Est-ce à moment là qu’ont eu lieu les incidents dont il a fait état? Le CEMM ne l’a pas explicitement dit.

En tout cas, a-t-il expliqué, « la mer est un lieu où, chaque jour, les puissances adverses sont au contact les unes des autres. Elles peuvent se regarder les yeux dans les yeux, sans bruits de bottes, sans franchir aucune frontière, sans signaux faibles, sans indice précurseur ». Et, a-t-il continué, « en mer, les Russes sont régulièrement à moins de 2000 mètres de nos navires », avec « leurs systèmes d’armes actifs, comme ils nous le font régulièrement savoir en illuminant nos bâtiments avec leurs radars de conduite de tir ».

En clair, c’est comme si les frégates russes mettaient « en joue » les navires français… Ce qui est un acte évidemment considéré comme hostile. « Il faut avoir à l’esprit que, pour un navire de combat, la différence entre basse et haute intensité ne tient qu’aux ordres reçus », a précisé l’amiral Vandier.

« Dès qu’il quitte sa base, un navire de guerre est apte à toutes les missions pour lesquelles il est qualifié par son commandement organique. Les munitions sont à bord, le stock de combat est à bord, les marins sont entraînés et qualifiés : il n’y a plus qu’à donner un ordre, ce qui est une question de minutes et de transmissions », a-t-il conclu.

Cela étant, c’est dans ce contexte que la frégate multimissions [FREMM] Normandie a été engagée dans la mission Clemenceau 22 sans ses deux brouilleurs R-ECM, pourtant indispensables à sa protection, ces dispositifs ayant été démontés pour être installés à bord de la frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREDA] Lorraine pour ses essais en mer.

Photo : Marine nationale

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Lors d’un discours prononcé à l’École navale en septembre 2020, l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], avait dit aux élèves officiers qu’ils allaient « probablement connaître le feu à la mer » et qu’ils devaient par conséquent « s’y préparer ».

« Mes mots transcrivent la réalité d’un environnement maritime qui s’est profondément transformé », sous l’effet, notamment, d’un « réarmement naval d’une ampleur sans précédent depuis cinquante ans », s’expliquera-t-il dans un entretien publié en mars par la revue Conflits. Et d’ajouter qu’il en avait pris conscience après l’incident ayant opposé la frégate légère furtive [FLF] Courbet avec des navires turcs en Méditerranée, en juin 2020.

par la revue Conflits

Pour rappel, alors engagé dans la mission Sea Guardian, conduite par l’Otan, le Courbet avait été illuminé, à trois reprises, par le radar de conduite de tir d’une frégate turque, alors qu’il s’apprêtait à contrôler le cargo Cirkin, soupçonné de violer l’embargo sur les armes imposé par l’ONU à la Libye.

« Je vous laisse imaginer ce qui pourrait arriver entre des marines qui ne sont pas alliées. Un jour, nous serons mis au défi de notre propre volonté, et il faudra probablement être capable d’accepter un échange de coups, au moins intellectuellement dans un premier temps, pour faire valoir nos intérêts », avait ensuite commenté le CEMM, avant d’évoquer les intimidations de la marine chinoise à l’égard des navires français croisant en mer de Chine.

Jusqu’à présent, et hormis le survol de bâtiments de la Marine nationale par des chasseurs-bombardiers russes [dont certains ont pu être considérés « dangereux », voire « inamicaux »] , aucun incident comme celui ayant impliqué la frégate Courbet n’avait jusqu’alors été signalé entre les forces navales françaises et russes.

Dans un rapport sur les enjeux de défense en Méditerranée, remis en février dernier, les désormais anciens députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer avait souligné le « respect que les Russes [ont] pour notre marine et, d’une manière générale, pour la France ».

« Alors que le contact est rugueux avec les Américains et les Britanniques […], ils restent très professionnels vis-à-vis des marins français. Ce respect a des conséquences très pratiques. En septembre 2018, la frégate Auvergne a été accusée d’avoir abattu un avion russe. Grâce à ce respect, à cette confiance et aux canaux de discussion directs, la vérité a pu être rétablie et la France disculpée », expliqua Michel-Kleisbauer, lors de l’examen du rapport en commission.

Cela étant, le document insistait aussi sur les défis que posait [et pose encore] la présence militaire russe en Méditerranée aux forces françaises. « Le dispositif russe est de nature à restreindre fortement la liberté d’action de la France et de ses partenaires dans la zone. Tout d’abord, les déploiements de nos capacités en Méditerranée orientale sont désormais régulièrement sources d’interactions, d’intensité variable », avaient ainsi indiqué ses deux auteurs.

Seulement, et depuis le début de la guerre en Ukraine, la posture russe a évolué… C’est, en tout cas, ce qu’a expliqué l’amiral Vandier aux députés, lors d’une audition, le 27 juillet.

Au moment où les premiers soldats russes posaient le pied en Ukraine, le groupe aéronaval [GAN] du porte-avions Charles de Gaulle, alors engagé dans la mission « Clemenceau 22 », se trouvait en Méditerranée orientale.

« En quarante-huit heures, nous avons fait basculer la mission du GAN, qui était engagé en soutien de l’Irak, pour participer à la réassurance aérienne du flanc oriental de l’OTAN. Des patrouilles aériennes de combat sont parties du porte-avions pour voler au-dessus de la Roumanie, de la Croatie et de la Bosnie, où des tensions émergeaient, en appui de nos alliés, notamment un GAN américain. Pendant toute cette période, nous étions au contact permanent de la flotte russe », a ainsi rappelé l’amiral Vandier.

Est-ce à moment là qu’ont eu lieu les incidents dont il a fait état? Le CEMM ne l’a pas explicitement dit.

En tout cas, a-t-il expliqué, « la mer est un lieu où, chaque jour, les puissances adverses sont au contact les unes des autres. Elles peuvent se regarder les yeux dans les yeux, sans bruits de bottes, sans franchir aucune frontière, sans signaux faibles, sans indice précurseur ». Et, a-t-il continué, « en mer, les Russes sont régulièrement à moins de 2000 mètres de nos navires », avec « leurs systèmes d’armes actifs, comme ils nous le font régulièrement savoir en illuminant nos bâtiments avec leurs radars de conduite de tir ».

En clair, c’est comme si les frégates russes mettaient « en joue » les navires français… Ce qui est un acte évidemment considéré comme hostile. « Il faut avoir à l’esprit que, pour un navire de combat, la différence entre basse et haute intensité ne tient qu’aux ordres reçus », a précisé l’amiral Vandier.

« Dès qu’il quitte sa base, un navire de guerre est apte à toutes les missions pour lesquelles il est qualifié par son commandement organique. Les munitions sont à bord, le stock de combat est à bord, les marins sont entraînés et qualifiés : il n’y a plus qu’à donner un ordre, ce qui est une question de minutes et de transmissions », a-t-il conclu.

Cela étant, c’est dans ce contexte que la frégate multimissions [FREMM] Normandie a été engagée dans la mission Clemenceau 22 sans ses deux brouilleurs R-ECM, pourtant indispensables à sa protection, ces dispositifs ayant été démontés pour être installés à bord de la frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREDA] Lorraine pour ses essais en mer.

a été engagée

Photo : Marine nationale

Известия (RUS)

Экс-президент Афганистана Ашраф Гани назвал причину побега из страны

Бывший президент Афганистана Ашраф Гани объяснил причину, из-за которой год назад оставил страну. Он заявлял в интервью немецкому Spiegel, что готов умереть ради страны, которую любит, напомнил журналист CNN в субботу, 13 августа.

Если бы талибы: к чему пришел Афганистан за год при новой власти ООН не удается собрать для жителей страны $4,4 млрд гуманитарной помощи

Гани ответил, что иного пути тогда не было. Когда сторонники «Талибана» (организация находится под санкциями ООН за террористическую деятельность) вошли в Кабул 15 августа 2021 года, захватив контроль в Афганистане окончательно, никаких институтов прежней власти не осталось. Все силы, защищавшие прежнюю власть, покинули страну. Министерство обороны было пустым.

«Я был последним, кто остался. И причина, по которой я покинул страну, — это стремление не позволить талибам и их союзникам унизить президента страны, заставить подписать документ о легитимности нового правительства», — сказал он.

Гани опроверг сведения о том, что он бежал с паспортом и большой суммой денег. Экс-глава Афганистана также добавил, что не имел намерения оставлять страну.

15 августа посол России в Афганистане Дмитрий Жирнов заявил, что власти Афганистана в лице движения «Талибан» — это реальность, которую невозможно игнорировать. По этой причине необходимо взаимодействовать с ними там, где это отвечает национальным интересам России.

Ситуация в регионе начала усугубляться после того, как США, находившиеся в Афганистане с 2001 года, начали вывод своих войск в начале мая 2021 года, а завершили его в августе. 15 августа 2021 года талибы взяли Кабул. Боевики заявили об «окончании войны» в Афганистане, назвав это «освобождением» страны. Гани в тот же день согласился подать в отставку и покинул страну. Позднее он объяснил, что сделал это, чтобы «прекратить бойню».

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Pour son directeur, la mission de la Gendarmerie « n’est pas d’arrêter les voleurs… mais de faire en sorte qu’il n’y en ait pas »

par Laurent Lagneau · 10 août 2022

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Dans sa nouvelle dystopique « Minority Report » publiée en 1956, l’écrivain américain Philip K. Dick avait décrit une société dans laquelle les crimes étaient prédits grâce au don de précognition de trois « précogs », permettant ainsi à une agence gouvernementale appelée « Précrime » d’éradiquer la criminalité à Washington, les assassins étant arrêtés avant de passer à l’acte. Cette fiction a-t-elle inspiré la Gendarmerie nationale?

Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet, son directeur général [DGGN], le général Christian Rodriguez a en effet affirmé que la « mission première » des gendarmes « n’est pas d’arrêter les voleurs mais de faire en sorte qu’il n’y ait pas de voleur ». Pour cela, a-t-il continué, le « maillage du territoire, s’il n’en est pas une condition suffisante, en est une condition nécessaire, au même titre que la statut militaire ».

S’agissant plus précisement de ce maillage territorial, le général Rodriguez a rappelé que la Gendarmerie nationale comptait 100’000 militaires « pour couvrir 95% du territoire », le tout avec la nécessité de « dégager du temps pour rencontrer les concitoyens, les maires et les élus, afin de produire du sentiment de sécurité ».

Dans le détail, 33’400 des 35’000 communes de France sont situées en zone de gendarmerie, ce qui, selon le DGGN, représente « 52% de la population », dont la moitié vit « en zones urbaines et périurbaines ».

Cela ayant été rappelé, pour faire en sorte qu’il « n’y ait pas de voleurs », la Gendarmerie a recours à l’intelligence artificielle. « Nous avons aussi développé des algorithmes permettant de placer des gendarmes au bon endroit et au bon moment, en évitant notamment de recourir à eux la nuit lorsque c’est superflu », a expliqué le générail Rodriguez.

Ce qui, a-t-il continué, permet de dégager du « temps » au profit du « surcroît de proximité qui sera attendu des gendarmes, conformément à la commande passée par le Président de la République et le ministre de l’intérieur, d’un doublement de la présence sur la voie publique ».

En outre, a encore indiqué le DGGN, ce recours à l’intelligence artificielle donne des « effets perceptibles sur le terrain. » Ainsi, a-t-il développé, un « algorithe a également permis dans onze départements d’accroître la présence des gendarmes sur les lieux où les cambriolages étaient probables, améliorant ainsi leur prévention de 3 % par rapport aux autres départements ».

Et il s’agit d’aller plus loin. « Une deuxième version de cet algorithme, qui sera expérimentée avant la fin de l’année, tiendra compte de l’ensemble des situations de crise rencontrées », a indiqué le général Rodriguez. « Des ‘cartes chaudes’ seront ainsi fournies aux gendarmes qui partiront en patrouille, afin qu’ils sachent où se positionner pour prévenir les faits de délinquance, mais aussi les accidents de voiture, etc », a-t-il précisé.

Par ailleurs, sachant que 90% des feux de forêt ont une origine humaine [imprudences et comportements dangereux], la gendarmerie fait aussi tourner ses algorithmes pour prévenir les incendies criminels.

« La gendarmerie ne mène pas la lutte contre les incendies : elle y est engagée pour évacuer les populations et éviter les pillages. Nous sommes également chargés des enquêtes. Avec les algorithmes, les pompiers parviennent à anticiper les déplacements des incendies, mais nous parvenons aussi à prévoir les lieux où les feux risquent de prendre. Nous avons ainsi interpellé plusieurs personnes, souvent perturbées, qui étaient soupçonnées d’être à l’origine d’incendies », a ainsi conclu le général Rodriguez.

Photo : Gendarmerie nationale

Pour son directeur, la mission de la Gendarmerie « n’est pas d’arrêter les voleurs… mais de faire en sorte qu’il n’y en ait pas »

par Laurent Lagneau · 10 août 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Dans sa nouvelle dystopique « Minority Report » publiée en 1956, l’écrivain américain Philip K. Dick avait décrit une société dans laquelle les crimes étaient prédits grâce au don de précognition de trois « précogs », permettant ainsi à une agence gouvernementale appelée « Précrime » d’éradiquer la criminalité à Washington, les assassins étant arrêtés avant de passer à l’acte. Cette fiction a-t-elle inspiré la Gendarmerie nationale?

Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet, son directeur général [DGGN], le général Christian Rodriguez a en effet affirmé que la « mission première » des gendarmes « n’est pas d’arrêter les voleurs mais de faire en sorte qu’il n’y ait pas de voleur ». Pour cela, a-t-il continué, le « maillage du territoire, s’il n’en est pas une condition suffisante, en est une condition nécessaire, au même titre que la statut militaire ».

S’agissant plus précisement de ce maillage territorial, le général Rodriguez a rappelé que la Gendarmerie nationale comptait 100’000 militaires « pour couvrir 95% du territoire », le tout avec la nécessité de « dégager du temps pour rencontrer les concitoyens, les maires et les élus, afin de produire du sentiment de sécurité ».

Dans le détail, 33’400 des 35’000 communes de France sont situées en zone de gendarmerie, ce qui, selon le DGGN, représente « 52% de la population », dont la moitié vit « en zones urbaines et périurbaines ».

Cela ayant été rappelé, pour faire en sorte qu’il « n’y ait pas de voleurs », la Gendarmerie a recours à l’intelligence artificielle. « Nous avons aussi développé des algorithmes permettant de placer des gendarmes au bon endroit et au bon moment, en évitant notamment de recourir à eux la nuit lorsque c’est superflu », a expliqué le générail Rodriguez.

Ce qui, a-t-il continué, permet de dégager du « temps » au profit du « surcroît de proximité qui sera attendu des gendarmes, conformément à la commande passée par le Président de la République et le ministre de l’intérieur, d’un doublement de la présence sur la voie publique ».

En outre, a encore indiqué le DGGN, ce recours à l’intelligence artificielle donne des « effets perceptibles sur le terrain. » Ainsi, a-t-il développé, un « algorithe a également permis dans onze départements d’accroître la présence des gendarmes sur les lieux où les cambriolages étaient probables, améliorant ainsi leur prévention de 3 % par rapport aux autres départements ».

Et il s’agit d’aller plus loin. « Une deuxième version de cet algorithme, qui sera expérimentée avant la fin de l’année, tiendra compte de l’ensemble des situations de crise rencontrées », a indiqué le général Rodriguez. « Des ‘cartes chaudes’ seront ainsi fournies aux gendarmes qui partiront en patrouille, afin qu’ils sachent où se positionner pour prévenir les faits de délinquance, mais aussi les accidents de voiture, etc », a-t-il précisé.

Par ailleurs, sachant que 90% des feux de forêt ont une origine humaine [imprudences et comportements dangereux], la gendarmerie fait aussi tourner ses algorithmes pour prévenir les incendies criminels.

« La gendarmerie ne mène pas la lutte contre les incendies : elle y est engagée pour évacuer les populations et éviter les pillages. Nous sommes également chargés des enquêtes. Avec les algorithmes, les pompiers parviennent à anticiper les déplacements des incendies, mais nous parvenons aussi à prévoir les lieux où les feux risquent de prendre. Nous avons ainsi interpellé plusieurs personnes, souvent perturbées, qui étaient soupçonnées d’être à l’origine d’incendies », a ainsi conclu le général Rodriguez.

Photo : Gendarmerie nationale

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Dans sa nouvelle dystopique « Minority Report » publiée en 1956, l’écrivain américain Philip K. Dick avait décrit une société dans laquelle les crimes étaient prédits grâce au don de précognition de trois « précogs », permettant ainsi à une agence gouvernementale appelée « Précrime » d’éradiquer la criminalité à Washington, les assassins étant arrêtés avant de passer à l’acte. Cette fiction a-t-elle inspiré la Gendarmerie nationale?

Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet, son directeur général [DGGN], le général Christian Rodriguez a en effet affirmé que la « mission première » des gendarmes « n’est pas d’arrêter les voleurs mais de faire en sorte qu’il n’y ait pas de voleur ». Pour cela, a-t-il continué, le « maillage du territoire, s’il n’en est pas une condition suffisante, en est une condition nécessaire, au même titre que la statut militaire ».

S’agissant plus précisement de ce maillage territorial, le général Rodriguez a rappelé que la Gendarmerie nationale comptait 100’000 militaires « pour couvrir 95% du territoire », le tout avec la nécessité de « dégager du temps pour rencontrer les concitoyens, les maires et les élus, afin de produire du sentiment de sécurité ».

Dans le détail, 33’400 des 35’000 communes de France sont situées en zone de gendarmerie, ce qui, selon le DGGN, représente « 52% de la population », dont la moitié vit « en zones urbaines et périurbaines ».

Cela ayant été rappelé, pour faire en sorte qu’il « n’y ait pas de voleurs », la Gendarmerie a recours à l’intelligence artificielle. « Nous avons aussi développé des algorithmes permettant de placer des gendarmes au bon endroit et au bon moment, en évitant notamment de recourir à eux la nuit lorsque c’est superflu », a expliqué le générail Rodriguez.

Ce qui, a-t-il continué, permet de dégager du « temps » au profit du « surcroît de proximité qui sera attendu des gendarmes, conformément à la commande passée par le Président de la République et le ministre de l’intérieur, d’un doublement de la présence sur la voie publique ».

En outre, a encore indiqué le DGGN, ce recours à l’intelligence artificielle donne des « effets perceptibles sur le terrain. » Ainsi, a-t-il développé, un « algorithe a également permis dans onze départements d’accroître la présence des gendarmes sur les lieux où les cambriolages étaient probables, améliorant ainsi leur prévention de 3 % par rapport aux autres départements ».

Et il s’agit d’aller plus loin. « Une deuxième version de cet algorithme, qui sera expérimentée avant la fin de l’année, tiendra compte de l’ensemble des situations de crise rencontrées », a indiqué le général Rodriguez. « Des ‘cartes chaudes’ seront ainsi fournies aux gendarmes qui partiront en patrouille, afin qu’ils sachent où se positionner pour prévenir les faits de délinquance, mais aussi les accidents de voiture, etc », a-t-il précisé.

Par ailleurs, sachant que 90% des feux de forêt ont une origine humaine [imprudences et comportements dangereux], la gendarmerie fait aussi tourner ses algorithmes pour prévenir les incendies criminels.

« La gendarmerie ne mène pas la lutte contre les incendies : elle y est engagée pour évacuer les populations et éviter les pillages. Nous sommes également chargés des enquêtes. Avec les algorithmes, les pompiers parviennent à anticiper les déplacements des incendies, mais nous parvenons aussi à prévoir les lieux où les feux risquent de prendre. Nous avons ainsi interpellé plusieurs personnes, souvent perturbées, qui étaient soupçonnées d’être à l’origine d’incendies », a ainsi conclu le général Rodriguez.

Photo : Gendarmerie nationale

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Dans sa nouvelle dystopique « Minority Report » publiée en 1956, l’écrivain américain Philip K. Dick avait décrit une société dans laquelle les crimes étaient prédits grâce au don de précognition de trois « précogs », permettant ainsi à une agence gouvernementale appelée « Précrime » d’éradiquer la criminalité à Washington, les assassins étant arrêtés avant de passer à l’acte. Cette fiction a-t-elle inspiré la Gendarmerie nationale?

Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet, son directeur général [DGGN], le général Christian Rodriguez a en effet affirmé que la « mission première » des gendarmes « n’est pas d’arrêter les voleurs mais de faire en sorte qu’il n’y ait pas de voleur ». Pour cela, a-t-il continué, le « maillage du territoire, s’il n’en est pas une condition suffisante, en est une condition nécessaire, au même titre que la statut militaire ».

S’agissant plus précisement de ce maillage territorial, le général Rodriguez a rappelé que la Gendarmerie nationale comptait 100’000 militaires « pour couvrir 95% du territoire », le tout avec la nécessité de « dégager du temps pour rencontrer les concitoyens, les maires et les élus, afin de produire du sentiment de sécurité ».

Dans le détail, 33’400 des 35’000 communes de France sont situées en zone de gendarmerie, ce qui, selon le DGGN, représente « 52% de la population », dont la moitié vit « en zones urbaines et périurbaines ».

Cela ayant été rappelé, pour faire en sorte qu’il « n’y ait pas de voleurs », la Gendarmerie a recours à l’intelligence artificielle. « Nous avons aussi développé des algorithmes permettant de placer des gendarmes au bon endroit et au bon moment, en évitant notamment de recourir à eux la nuit lorsque c’est superflu », a expliqué le générail Rodriguez.

Ce qui, a-t-il continué, permet de dégager du « temps » au profit du « surcroît de proximité qui sera attendu des gendarmes, conformément à la commande passée par le Président de la République et le ministre de l’intérieur, d’un doublement de la présence sur la voie publique ».

En outre, a encore indiqué le DGGN, ce recours à l’intelligence artificielle donne des « effets perceptibles sur le terrain. » Ainsi, a-t-il développé, un « algorithe a également permis dans onze départements d’accroître la présence des gendarmes sur les lieux où les cambriolages étaient probables, améliorant ainsi leur prévention de 3 % par rapport aux autres départements ».

Et il s’agit d’aller plus loin. « Une deuxième version de cet algorithme, qui sera expérimentée avant la fin de l’année, tiendra compte de l’ensemble des situations de crise rencontrées », a indiqué le général Rodriguez. « Des ‘cartes chaudes’ seront ainsi fournies aux gendarmes qui partiront en patrouille, afin qu’ils sachent où se positionner pour prévenir les faits de délinquance, mais aussi les accidents de voiture, etc », a-t-il précisé.

Par ailleurs, sachant que 90% des feux de forêt ont une origine humaine [imprudences et comportements dangereux], la gendarmerie fait aussi tourner ses algorithmes pour prévenir les incendies criminels.

« La gendarmerie ne mène pas la lutte contre les incendies : elle y est engagée pour évacuer les populations et éviter les pillages. Nous sommes également chargés des enquêtes. Avec les algorithmes, les pompiers parviennent à anticiper les déplacements des incendies, mais nous parvenons aussi à prévoir les lieux où les feux risquent de prendre. Nous avons ainsi interpellé plusieurs personnes, souvent perturbées, qui étaient soupçonnées d’être à l’origine d’incendies », a ainsi conclu le général Rodriguez.

Photo : Gendarmerie nationale

Opex 360

L’engagement de haute intensité concerne aussi la Gendarmerie nationale

par Laurent Lagneau · 10 août 2022

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Au cours de ces derniers mois, et surtout depuis le début de la guerre en Ukraine, il a régulièrement été question de l’engagement dit de « haute intensité » pour l’armée de Terre, la Marine nationale et l’armée de l’Air & de l’Espace. En revanche, ayant gardé son statut militaire après être passée dans le giron du ministère de l’Intérieur, Gendarmerie nationale a plutôt été discrète sur ce sujet.

Sujet qui la concerne pourtant également, comme l’a rappelé le rapport publié en février dernier par les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès [désormais secrétaire d’État aux Anciens combattants, ndlr].

En effet, selon la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense [DRSD, ex-DPSD], en cas de conflit de haute intensité, la « sécurité de nos emprises, et au-delà des sites essentiels à la continuité de l’action de l’État, pourrait être d’autant plus difficile à assurer qu’une part importante de nos unités sera déployée probablement hors de France, face aux forces ennemies ».

En outre, et d’après le général Delion, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDC], qui relève de l’armée de Terre, il faudrait aussi « penser sécuriser la base spatiale de Kourou, les points d’entrée et de sortie des câbles sous-marins » ainsi que les « convois logistiques, les postes de commandement, et pour cela employer des forces de réserve ».

Aussi, M. Thiériot et Mme Mirallès avaient souligné la nécessité de « remettre au goût du jour la défense opérationnelle du territoire [DOT] » en lui intégrant une « dimension cyber ».

Et c’est là que la Gendarmerie aura un rôle à tenir, comme, d’ailleurs, cela fut le cas par le passé, son implication dans la DOT s’étant « progressivement » effacée « au profit de la sécurité publique ».

« Mission historique de la gendarmerie, la surveillance des frontières […] confère des savoir-faire utiles à la gendarmerie pour la DOT, elle qui dispose de 56 hélicoptères et qui est en train de renouveler sa flotte […]. Elle a en outre des capacités d’action en milieu nautique [avec la gendarmerie maritime, ndlr] et en haute montagne », avaient alors souligné les députés.

Et d’ajouter : « Un dispositif d’intervention augmenté de la gendarmerie [DIAG] permet désormais de mettre à la disposition du commandement territorial une capacité d’intervention spécialisée, un hélicoptère, des outils de lutte anti-drone et des blindés ».

Cité dans le rapport, l’adjoint au major général de la Gendarmerie nationale, le général Olivier Kim, avait alors estimé qu’il fallait par ailleurs « développer l’interopérabilité entre l’armée de Terre et la gendarmerie pour que chacun sache ce que fait l’autre ». Aussi, les deux parlementaires suggérèrent de renforcer la proximité entre les armées et la Gendarmerie, avec la tenue d’exercices militaires communs.

À noter que, après justement l’exercice « Minerve », dont la finalité était de voir comment un groupe de combat d’infanterie pouvait appuyer les gendarmes pour des missions de contrôle du territoire, l’armée de Terre et la Gendarmerie avaient signé un accord, en 2018, pour renforcer leur interopérabilité et leur efficacité opérationnelle « dans le cadre des opérations conjointes sur le territoire national ».

Quoi qu’il en soit, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet dernier, le directeur de la Gendarmerie nationale [DGGN], le général Christian Rodriguez, n’a pas coupé à des questions sur le rôle que seraient susceptibles de tenir les gendarmes dans un conflit de haute intensité.

« La guerre en Ukraine pose à nouveau la question de la défense opérationnelle du territoire. Même si le risque d’une agression par une colonne de chars reste peu probable dans notre pays, il faudra aller au-delà de la prévention des agressions sur les seules ‘installations vitales' », ainsi fait valoir le général Rodriguez.

Et, à ce titre, a-t-il poursuivi, les « renouvellements actuels d’équipements, avec le remplacement en fin d’année de nos vieux véhicules blindés [par des « Centaure »] et la livraison d’hélicoptères H160 [permettant de transporter jusqu’à 14 personnes équipées], rendent possible, avec la réforme du GIGN, etc., une stratégie ambitieuse que nous travaillons avec les armées face à la possibilité d’une crise de plus haute intensité.

En outre, a rappelé le DGGN, s’agissant de la DOT, le « rôle de la gendarmerie est d’abord de tenir les territoires ». Aussi, si « certains sites, d’importance vitale, sont déjà protégés par construction, d’autres, qui ne sont pas classés points de distribution d’électricité, châteaux d’eau, etc.], doivent être connus de la gendarmerie également », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le général Rodrigez a aussi estimé que la Gendarmerie doit aussi être préparée « à faire face en première intervention à des personnes lourdement armées ». En conséquence, a-t-il continué, la « formation, mais aussi la transformation de la composition de nos pelotons de surveillance et d’intervention ont été durcies ». Et cela pose également la question de l’armement, le « pistolet des brigades » n’étant « pas suffisant ». Cela étant, a-t-il fait remarquer, les « gendarmes ne peuvent pas transporter des armes automatiques dans leurs actions du quotidien ni les laisser dans leurs véhicules ».

L’engagement de haute intensité concerne aussi la Gendarmerie nationale

par Laurent Lagneau · 10 août 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Au cours de ces derniers mois, et surtout depuis le début de la guerre en Ukraine, il a régulièrement été question de l’engagement dit de « haute intensité » pour l’armée de Terre, la Marine nationale et l’armée de l’Air & de l’Espace. En revanche, ayant gardé son statut militaire après être passée dans le giron du ministère de l’Intérieur, Gendarmerie nationale a plutôt été discrète sur ce sujet.

Sujet qui la concerne pourtant également, comme l’a rappelé le rapport publié en février dernier par les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès [désormais secrétaire d’État aux Anciens combattants, ndlr].

En effet, selon la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense [DRSD, ex-DPSD], en cas de conflit de haute intensité, la « sécurité de nos emprises, et au-delà des sites essentiels à la continuité de l’action de l’État, pourrait être d’autant plus difficile à assurer qu’une part importante de nos unités sera déployée probablement hors de France, face aux forces ennemies ».

En outre, et d’après le général Delion, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDC], qui relève de l’armée de Terre, il faudrait aussi « penser sécuriser la base spatiale de Kourou, les points d’entrée et de sortie des câbles sous-marins » ainsi que les « convois logistiques, les postes de commandement, et pour cela employer des forces de réserve ».

Aussi, M. Thiériot et Mme Mirallès avaient souligné la nécessité de « remettre au goût du jour la défense opérationnelle du territoire [DOT] » en lui intégrant une « dimension cyber ».

Et c’est là que la Gendarmerie aura un rôle à tenir, comme, d’ailleurs, cela fut le cas par le passé, son implication dans la DOT s’étant « progressivement » effacée « au profit de la sécurité publique ».

« Mission historique de la gendarmerie, la surveillance des frontières […] confère des savoir-faire utiles à la gendarmerie pour la DOT, elle qui dispose de 56 hélicoptères et qui est en train de renouveler sa flotte […]. Elle a en outre des capacités d’action en milieu nautique [avec la gendarmerie maritime, ndlr] et en haute montagne », avaient alors souligné les députés.

Et d’ajouter : « Un dispositif d’intervention augmenté de la gendarmerie [DIAG] permet désormais de mettre à la disposition du commandement territorial une capacité d’intervention spécialisée, un hélicoptère, des outils de lutte anti-drone et des blindés ».

Cité dans le rapport, l’adjoint au major général de la Gendarmerie nationale, le général Olivier Kim, avait alors estimé qu’il fallait par ailleurs « développer l’interopérabilité entre l’armée de Terre et la gendarmerie pour que chacun sache ce que fait l’autre ». Aussi, les deux parlementaires suggérèrent de renforcer la proximité entre les armées et la Gendarmerie, avec la tenue d’exercices militaires communs.

À noter que, après justement l’exercice « Minerve », dont la finalité était de voir comment un groupe de combat d’infanterie pouvait appuyer les gendarmes pour des missions de contrôle du territoire, l’armée de Terre et la Gendarmerie avaient signé un accord, en 2018, pour renforcer leur interopérabilité et leur efficacité opérationnelle « dans le cadre des opérations conjointes sur le territoire national ».

Quoi qu’il en soit, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet dernier, le directeur de la Gendarmerie nationale [DGGN], le général Christian Rodriguez, n’a pas coupé à des questions sur le rôle que seraient susceptibles de tenir les gendarmes dans un conflit de haute intensité.

« La guerre en Ukraine pose à nouveau la question de la défense opérationnelle du territoire. Même si le risque d’une agression par une colonne de chars reste peu probable dans notre pays, il faudra aller au-delà de la prévention des agressions sur les seules ‘installations vitales' », ainsi fait valoir le général Rodriguez.

Et, à ce titre, a-t-il poursuivi, les « renouvellements actuels d’équipements, avec le remplacement en fin d’année de nos vieux véhicules blindés [par des « Centaure »] et la livraison d’hélicoptères H160 [permettant de transporter jusqu’à 14 personnes équipées], rendent possible, avec la réforme du GIGN, etc., une stratégie ambitieuse que nous travaillons avec les armées face à la possibilité d’une crise de plus haute intensité.

En outre, a rappelé le DGGN, s’agissant de la DOT, le « rôle de la gendarmerie est d’abord de tenir les territoires ». Aussi, si « certains sites, d’importance vitale, sont déjà protégés par construction, d’autres, qui ne sont pas classés points de distribution d’électricité, châteaux d’eau, etc.], doivent être connus de la gendarmerie également », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le général Rodrigez a aussi estimé que la Gendarmerie doit aussi être préparée « à faire face en première intervention à des personnes lourdement armées ». En conséquence, a-t-il continué, la « formation, mais aussi la transformation de la composition de nos pelotons de surveillance et d’intervention ont été durcies ». Et cela pose également la question de l’armement, le « pistolet des brigades » n’étant « pas suffisant ». Cela étant, a-t-il fait remarquer, les « gendarmes ne peuvent pas transporter des armes automatiques dans leurs actions du quotidien ni les laisser dans leurs véhicules ».

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Au cours de ces derniers mois, et surtout depuis le début de la guerre en Ukraine, il a régulièrement été question de l’engagement dit de « haute intensité » pour l’armée de Terre, la Marine nationale et l’armée de l’Air & de l’Espace. En revanche, ayant gardé son statut militaire après être passée dans le giron du ministère de l’Intérieur, Gendarmerie nationale a plutôt été discrète sur ce sujet.

Sujet qui la concerne pourtant également, comme l’a rappelé le rapport publié en février dernier par les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès [désormais secrétaire d’État aux Anciens combattants, ndlr].

En effet, selon la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense [DRSD, ex-DPSD], en cas de conflit de haute intensité, la « sécurité de nos emprises, et au-delà des sites essentiels à la continuité de l’action de l’État, pourrait être d’autant plus difficile à assurer qu’une part importante de nos unités sera déployée probablement hors de France, face aux forces ennemies ».

En outre, et d’après le général Delion, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDC], qui relève de l’armée de Terre, il faudrait aussi « penser sécuriser la base spatiale de Kourou, les points d’entrée et de sortie des câbles sous-marins » ainsi que les « convois logistiques, les postes de commandement, et pour cela employer des forces de réserve ».

Aussi, M. Thiériot et Mme Mirallès avaient souligné la nécessité de « remettre au goût du jour la défense opérationnelle du territoire [DOT] » en lui intégrant une « dimension cyber ».

Et c’est là que la Gendarmerie aura un rôle à tenir, comme, d’ailleurs, cela fut le cas par le passé, son implication dans la DOT s’étant « progressivement » effacée « au profit de la sécurité publique ».

« Mission historique de la gendarmerie, la surveillance des frontières […] confère des savoir-faire utiles à la gendarmerie pour la DOT, elle qui dispose de 56 hélicoptères et qui est en train de renouveler sa flotte […]. Elle a en outre des capacités d’action en milieu nautique [avec la gendarmerie maritime, ndlr] et en haute montagne », avaient alors souligné les députés.

Et d’ajouter : « Un dispositif d’intervention augmenté de la gendarmerie [DIAG] permet désormais de mettre à la disposition du commandement territorial une capacité d’intervention spécialisée, un hélicoptère, des outils de lutte anti-drone et des blindés ».

Cité dans le rapport, l’adjoint au major général de la Gendarmerie nationale, le général Olivier Kim, avait alors estimé qu’il fallait par ailleurs « développer l’interopérabilité entre l’armée de Terre et la gendarmerie pour que chacun sache ce que fait l’autre ». Aussi, les deux parlementaires suggérèrent de renforcer la proximité entre les armées et la Gendarmerie, avec la tenue d’exercices militaires communs.

À noter que, après justement l’exercice « Minerve », dont la finalité était de voir comment un groupe de combat d’infanterie pouvait appuyer les gendarmes pour des missions de contrôle du territoire, l’armée de Terre et la Gendarmerie avaient signé un accord, en 2018, pour renforcer leur interopérabilité et leur efficacité opérationnelle « dans le cadre des opérations conjointes sur le territoire national ».

Quoi qu’il en soit, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet dernier, le directeur de la Gendarmerie nationale [DGGN], le général Christian Rodriguez, n’a pas coupé à des questions sur le rôle que seraient susceptibles de tenir les gendarmes dans un conflit de haute intensité.

« La guerre en Ukraine pose à nouveau la question de la défense opérationnelle du territoire. Même si le risque d’une agression par une colonne de chars reste peu probable dans notre pays, il faudra aller au-delà de la prévention des agressions sur les seules ‘installations vitales' », ainsi fait valoir le général Rodriguez.

Et, à ce titre, a-t-il poursuivi, les « renouvellements actuels d’équipements, avec le remplacement en fin d’année de nos vieux véhicules blindés [par des « Centaure »] et la livraison d’hélicoptères H160 [permettant de transporter jusqu’à 14 personnes équipées], rendent possible, avec la réforme du GIGN, etc., une stratégie ambitieuse que nous travaillons avec les armées face à la possibilité d’une crise de plus haute intensité.

En outre, a rappelé le DGGN, s’agissant de la DOT, le « rôle de la gendarmerie est d’abord de tenir les territoires ». Aussi, si « certains sites, d’importance vitale, sont déjà protégés par construction, d’autres, qui ne sont pas classés points de distribution d’électricité, châteaux d’eau, etc.], doivent être connus de la gendarmerie également », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le général Rodrigez a aussi estimé que la Gendarmerie doit aussi être préparée « à faire face en première intervention à des personnes lourdement armées ». En conséquence, a-t-il continué, la « formation, mais aussi la transformation de la composition de nos pelotons de surveillance et d’intervention ont été durcies ». Et cela pose également la question de l’armement, le « pistolet des brigades » n’étant « pas suffisant ». Cela étant, a-t-il fait remarquer, les « gendarmes ne peuvent pas transporter des armes automatiques dans leurs actions du quotidien ni les laisser dans leurs véhicules ».

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Au cours de ces derniers mois, et surtout depuis le début de la guerre en Ukraine, il a régulièrement été question de l’engagement dit de « haute intensité » pour l’armée de Terre, la Marine nationale et l’armée de l’Air & de l’Espace. En revanche, ayant gardé son statut militaire après être passée dans le giron du ministère de l’Intérieur, Gendarmerie nationale a plutôt été discrète sur ce sujet.

Sujet qui la concerne pourtant également, comme l’a rappelé le rapport publié en février dernier par les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès [désormais secrétaire d’État aux Anciens combattants, ndlr].

En effet, selon la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense [DRSD, ex-DPSD], en cas de conflit de haute intensité, la « sécurité de nos emprises, et au-delà des sites essentiels à la continuité de l’action de l’État, pourrait être d’autant plus difficile à assurer qu’une part importante de nos unités sera déployée probablement hors de France, face aux forces ennemies ».

En outre, et d’après le général Delion, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDC], qui relève de l’armée de Terre, il faudrait aussi « penser sécuriser la base spatiale de Kourou, les points d’entrée et de sortie des câbles sous-marins » ainsi que les « convois logistiques, les postes de commandement, et pour cela employer des forces de réserve ».

Aussi, M. Thiériot et Mme Mirallès avaient souligné la nécessité de « remettre au goût du jour la défense opérationnelle du territoire [DOT] » en lui intégrant une « dimension cyber ».

Et c’est là que la Gendarmerie aura un rôle à tenir, comme, d’ailleurs, cela fut le cas par le passé, son implication dans la DOT s’étant « progressivement » effacée « au profit de la sécurité publique ».

« Mission historique de la gendarmerie, la surveillance des frontières […] confère des savoir-faire utiles à la gendarmerie pour la DOT, elle qui dispose de 56 hélicoptères et qui est en train de renouveler sa flotte […]. Elle a en outre des capacités d’action en milieu nautique [avec la gendarmerie maritime, ndlr] et en haute montagne », avaient alors souligné les députés.

Et d’ajouter : « Un dispositif d’intervention augmenté de la gendarmerie [DIAG] permet désormais de mettre à la disposition du commandement territorial une capacité d’intervention spécialisée, un hélicoptère, des outils de lutte anti-drone et des blindés ».

Cité dans le rapport, l’adjoint au major général de la Gendarmerie nationale, le général Olivier Kim, avait alors estimé qu’il fallait par ailleurs « développer l’interopérabilité entre l’armée de Terre et la gendarmerie pour que chacun sache ce que fait l’autre ». Aussi, les deux parlementaires suggérèrent de renforcer la proximité entre les armées et la Gendarmerie, avec la tenue d’exercices militaires communs.

À noter que, après justement l’exercice « Minerve », dont la finalité était de voir comment un groupe de combat d’infanterie pouvait appuyer les gendarmes pour des missions de contrôle du territoire, l’armée de Terre et la Gendarmerie avaient signé un accord, en 2018, pour renforcer leur interopérabilité et leur efficacité opérationnelle « dans le cadre des opérations conjointes sur le territoire national ».

Quoi qu’il en soit, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet dernier, le directeur de la Gendarmerie nationale [DGGN], le général Christian Rodriguez, n’a pas coupé à des questions sur le rôle que seraient susceptibles de tenir les gendarmes dans un conflit de haute intensité.

« La guerre en Ukraine pose à nouveau la question de la défense opérationnelle du territoire. Même si le risque d’une agression par une colonne de chars reste peu probable dans notre pays, il faudra aller au-delà de la prévention des agressions sur les seules ‘installations vitales' », ainsi fait valoir le général Rodriguez.

Et, à ce titre, a-t-il poursuivi, les « renouvellements actuels d’équipements, avec le remplacement en fin d’année de nos vieux véhicules blindés [par des « Centaure »] et la livraison d’hélicoptères H160 [permettant de transporter jusqu’à 14 personnes équipées], rendent possible, avec la réforme du GIGN, etc., une stratégie ambitieuse que nous travaillons avec les armées face à la possibilité d’une crise de plus haute intensité.

En outre, a rappelé le DGGN, s’agissant de la DOT, le « rôle de la gendarmerie est d’abord de tenir les territoires ». Aussi, si « certains sites, d’importance vitale, sont déjà protégés par construction, d’autres, qui ne sont pas classés points de distribution d’électricité, châteaux d’eau, etc.], doivent être connus de la gendarmerie également », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le général Rodrigez a aussi estimé que la Gendarmerie doit aussi être préparée « à faire face en première intervention à des personnes lourdement armées ». En conséquence, a-t-il continué, la « formation, mais aussi la transformation de la composition de nos pelotons de surveillance et d’intervention ont été durcies ». Et cela pose également la question de l’armement, le « pistolet des brigades » n’étant « pas suffisant ». Cela étant, a-t-il fait remarquer, les « gendarmes ne peuvent pas transporter des armes automatiques dans leurs actions du quotidien ni les laisser dans leurs véhicules ».

Opex 360

Avec la création annoncée de 200 nouvelles brigades, la Gendarmerie va « changer de paradigme »

par Laurent Lagneau · 10 août 2022

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Dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP], lancée en 2008, la Gendarmerie nationale a dû fermer 500 de ses brigades, l’idée étant alors de créer des « communautés de brigades » [COB] afin de mutualiser les moyens. Cela a eut plusieurs effets négatifs : le temps d’intervention s’est allongé [il était, en moyenne, de 12 minutes en 2016], une partie de la population a pu se sentir « abandonnée » et la capacité des gendarmes à recueillir ce que l’on appelle, en matière de renseignement, des « signaux faibles » s’en est trouvée amoindrie.

Depuis, et même si la Cour des comptes l’a invitée à rationaliser ses implantations en zone rurale, la Gendarmerie a mis un terme à la fermeture des ses brigades, tout en cherchant à créer de nouveau du lien avec les élus locaux et les populations. Cette approche a notamment été initiée par le général Richard Lizurey et poursuivie par le général Christian Rodriguez, son successeur à la tête de la Direction de la gendarmerie nationale [DGGN].

En octobre 2021, et afin d’accroître la présence des gendarmes sur le territoire national, celui-ci avait défendu l’idée d’aller « vers des modèles alternatifs, qui pourraient être des postes de gendarmerie dans des endroits où il n’y a pas de brigade ».

Et le général Rodriguez avait alors proposé d’affecter deux gendarmes dans le local d’une mairie [ou d’un bureau de poste] et de leur confier un « budget » ainsi que la responsabilité de « réservistes qui habitent dans le coin ». Cela « permettrait d’avoir une « sorte d’excroissance d’une brigade à un endroit où, aujourd’hui, on ne voit pas beaucoup de bleu », avait-il expliqué.

Cependant, et conformément aux directives du président Macron, il est question d’aller plus loin et de recréer 200 nouvelles brigades. Ce qui, conjugué à la numérisation, va faire « changer de paradigme » la gendarmerie nationale, selon le général Rodiguez, qui était auditionné par les députés de la Commission de la Défense, le 27 juillet dernier.

« Plutôt que d’attendre les usagers derrière un ordinateur, il s’agira désormais d’aller vers les gens, de passer d’une logique de guichet à une logique de pas de porte. […] Nous devons provoquer cette proximité, car la population la demande, plutôt que des contacts dématérialisés », a estimé le DGGN. Aussi, a-t-il ajouté, « recréer des brigades permettra d’aller en ce sens, d’autant que les 200 nouvelles […] seront dotées de moyens de déplacement adaptés à leurs territoires : chevaux, motos, mais aussi trottinettes électriques là où c’est pertinent, etc ».

En outre, a-t-il continué, des « brigades itinérantes seront également chargées de partir plusieurs jours dans des territoires qui ne sont jamais investis ordinairement, en dormant en chambres d’hôtes ou chez l’habitant, etc ». Selon le général Rodriguez, le « dernier changement d’une telle ampleur connu par la gendarmerie date d’il y a 300 ans, lorsque les brigades avaient été territorialisées ».

S’agissant plus précisément des 200 nouvelles brigades, elles ne seront pas créées du jour au lendemain.

« Il faut 5 à 6 ans pour construire une brigade [ce qui paraît excessivement long, ndlr]. Dans l’attente, les 200 brigades seront créées de manière très souple, dès 2023. Il suffira que les mairies leur fournissent des bureaux. Des logements et garages pourront ensuite être loués, le temps d’entreprendre les constructions. Nous savons ‘bricoler’ de cette manière, avec l’aide des élus », a expliqué le DGGN.

Pour le moment, les implantations de ces nouvelles brigades n’ont pas encore été déterminées. Cela se fera en « concertation entre les élus locaux et les préfets », a précisé le général Rodriguez. « La gendarmerie ne décidera pas, elle précisera seulement les flux actuels de circulation de la délinquance, et les types de brigades disponibles [qui sont extrêmement divers] » a-t-il ajouté.

Par ailleurs, et alors qu’il a rappelé que les brigades existantes [ainsi que celles qui ont été fermées, ndlr] avaient été initialement créées « en fonction des capacités de déplacement des chevaux par jour », la gendarmerie équestre devrait prendre un nouvel essor dans les années à venir. « Je souhaite augmenter le nombre de nos postes à cheval. Un nouveau sera créé à Deauville cet été. Dans le Grand-Est, nous créons un tel poste au moment des vendanges. Au milieu des vignes, ces brigades peuvent voir loin et sont très dissuasives. Elles sont très utiles également pour les incendies. Elles permettent aussi de faire évoluer les carrières des cavaliers », a en effet déclaré le général Rodriguez. Actuellement, on compte environ un millier de gendarmes à cheval, les places étant rares… et le concours particulièrement sélectif.

Photo : Gendarmerie nationale

Avec la création annoncée de 200 nouvelles brigades, la Gendarmerie va « changer de paradigme »

par Laurent Lagneau · 10 août 2022

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Dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP], lancée en 2008, la Gendarmerie nationale a dû fermer 500 de ses brigades, l’idée étant alors de créer des « communautés de brigades » [COB] afin de mutualiser les moyens. Cela a eut plusieurs effets négatifs : le temps d’intervention s’est allongé [il était, en moyenne, de 12 minutes en 2016], une partie de la population a pu se sentir « abandonnée » et la capacité des gendarmes à recueillir ce que l’on appelle, en matière de renseignement, des « signaux faibles » s’en est trouvée amoindrie.

Depuis, et même si la Cour des comptes l’a invitée à rationaliser ses implantations en zone rurale, la Gendarmerie a mis un terme à la fermeture des ses brigades, tout en cherchant à créer de nouveau du lien avec les élus locaux et les populations. Cette approche a notamment été initiée par le général Richard Lizurey et poursuivie par le général Christian Rodriguez, son successeur à la tête de la Direction de la gendarmerie nationale [DGGN].

En octobre 2021, et afin d’accroître la présence des gendarmes sur le territoire national, celui-ci avait défendu l’idée d’aller « vers des modèles alternatifs, qui pourraient être des postes de gendarmerie dans des endroits où il n’y a pas de brigade ».

Et le général Rodriguez avait alors proposé d’affecter deux gendarmes dans le local d’une mairie [ou d’un bureau de poste] et de leur confier un « budget » ainsi que la responsabilité de « réservistes qui habitent dans le coin ». Cela « permettrait d’avoir une « sorte d’excroissance d’une brigade à un endroit où, aujourd’hui, on ne voit pas beaucoup de bleu », avait-il expliqué.

Cependant, et conformément aux directives du président Macron, il est question d’aller plus loin et de recréer 200 nouvelles brigades. Ce qui, conjugué à la numérisation, va faire « changer de paradigme » la gendarmerie nationale, selon le général Rodiguez, qui était auditionné par les députés de la Commission de la Défense, le 27 juillet dernier.

« Plutôt que d’attendre les usagers derrière un ordinateur, il s’agira désormais d’aller vers les gens, de passer d’une logique de guichet à une logique de pas de porte. […] Nous devons provoquer cette proximité, car la population la demande, plutôt que des contacts dématérialisés », a estimé le DGGN. Aussi, a-t-il ajouté, « recréer des brigades permettra d’aller en ce sens, d’autant que les 200 nouvelles […] seront dotées de moyens de déplacement adaptés à leurs territoires : chevaux, motos, mais aussi trottinettes électriques là où c’est pertinent, etc ».

En outre, a-t-il continué, des « brigades itinérantes seront également chargées de partir plusieurs jours dans des territoires qui ne sont jamais investis ordinairement, en dormant en chambres d’hôtes ou chez l’habitant, etc ». Selon le général Rodriguez, le « dernier changement d’une telle ampleur connu par la gendarmerie date d’il y a 300 ans, lorsque les brigades avaient été territorialisées ».

S’agissant plus précisément des 200 nouvelles brigades, elles ne seront pas créées du jour au lendemain.

« Il faut 5 à 6 ans pour construire une brigade [ce qui paraît excessivement long, ndlr]. Dans l’attente, les 200 brigades seront créées de manière très souple, dès 2023. Il suffira que les mairies leur fournissent des bureaux. Des logements et garages pourront ensuite être loués, le temps d’entreprendre les constructions. Nous savons ‘bricoler’ de cette manière, avec l’aide des élus », a expliqué le DGGN.

Pour le moment, les implantations de ces nouvelles brigades n’ont pas encore été déterminées. Cela se fera en « concertation entre les élus locaux et les préfets », a précisé le général Rodriguez. « La gendarmerie ne décidera pas, elle précisera seulement les flux actuels de circulation de la délinquance, et les types de brigades disponibles [qui sont extrêmement divers] » a-t-il ajouté.

Par ailleurs, et alors qu’il a rappelé que les brigades existantes [ainsi que celles qui ont été fermées, ndlr] avaient été initialement créées « en fonction des capacités de déplacement des chevaux par jour », la gendarmerie équestre devrait prendre un nouvel essor dans les années à venir. « Je souhaite augmenter le nombre de nos postes à cheval. Un nouveau sera créé à Deauville cet été. Dans le Grand-Est, nous créons un tel poste au moment des vendanges. Au milieu des vignes, ces brigades peuvent voir loin et sont très dissuasives. Elles sont très utiles également pour les incendies. Elles permettent aussi de faire évoluer les carrières des cavaliers », a en effet déclaré le général Rodriguez. Actuellement, on compte environ un millier de gendarmes à cheval, les places étant rares… et le concours particulièrement sélectif.

Photo : Gendarmerie nationale

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Dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP], lancée en 2008, la Gendarmerie nationale a dû fermer 500 de ses brigades, l’idée étant alors de créer des « communautés de brigades » [COB] afin de mutualiser les moyens. Cela a eut plusieurs effets négatifs : le temps d’intervention s’est allongé [il était, en moyenne, de 12 minutes en 2016], une partie de la population a pu se sentir « abandonnée » et la capacité des gendarmes à recueillir ce que l’on appelle, en matière de renseignement, des « signaux faibles » s’en est trouvée amoindrie.

Depuis, et même si la Cour des comptes l’a invitée à rationaliser ses implantations en zone rurale, la Gendarmerie a mis un terme à la fermeture des ses brigades, tout en cherchant à créer de nouveau du lien avec les élus locaux et les populations. Cette approche a notamment été initiée par le général Richard Lizurey et poursuivie par le général Christian Rodriguez, son successeur à la tête de la Direction de la gendarmerie nationale [DGGN].

En octobre 2021, et afin d’accroître la présence des gendarmes sur le territoire national, celui-ci avait défendu l’idée d’aller « vers des modèles alternatifs, qui pourraient être des postes de gendarmerie dans des endroits où il n’y a pas de brigade ».

Et le général Rodriguez avait alors proposé d’affecter deux gendarmes dans le local d’une mairie [ou d’un bureau de poste] et de leur confier un « budget » ainsi que la responsabilité de « réservistes qui habitent dans le coin ». Cela « permettrait d’avoir une « sorte d’excroissance d’une brigade à un endroit où, aujourd’hui, on ne voit pas beaucoup de bleu », avait-il expliqué.

Cependant, et conformément aux directives du président Macron, il est question d’aller plus loin et de recréer 200 nouvelles brigades. Ce qui, conjugué à la numérisation, va faire « changer de paradigme » la gendarmerie nationale, selon le général Rodiguez, qui était auditionné par les députés de la Commission de la Défense, le 27 juillet dernier.

« Plutôt que d’attendre les usagers derrière un ordinateur, il s’agira désormais d’aller vers les gens, de passer d’une logique de guichet à une logique de pas de porte. […] Nous devons provoquer cette proximité, car la population la demande, plutôt que des contacts dématérialisés », a estimé le DGGN. Aussi, a-t-il ajouté, « recréer des brigades permettra d’aller en ce sens, d’autant que les 200 nouvelles […] seront dotées de moyens de déplacement adaptés à leurs territoires : chevaux, motos, mais aussi trottinettes électriques là où c’est pertinent, etc ».

En outre, a-t-il continué, des « brigades itinérantes seront également chargées de partir plusieurs jours dans des territoires qui ne sont jamais investis ordinairement, en dormant en chambres d’hôtes ou chez l’habitant, etc ». Selon le général Rodriguez, le « dernier changement d’une telle ampleur connu par la gendarmerie date d’il y a 300 ans, lorsque les brigades avaient été territorialisées ».

S’agissant plus précisément des 200 nouvelles brigades, elles ne seront pas créées du jour au lendemain.

« Il faut 5 à 6 ans pour construire une brigade [ce qui paraît excessivement long, ndlr]. Dans l’attente, les 200 brigades seront créées de manière très souple, dès 2023. Il suffira que les mairies leur fournissent des bureaux. Des logements et garages pourront ensuite être loués, le temps d’entreprendre les constructions. Nous savons ‘bricoler’ de cette manière, avec l’aide des élus », a expliqué le DGGN.

Pour le moment, les implantations de ces nouvelles brigades n’ont pas encore été déterminées. Cela se fera en « concertation entre les élus locaux et les préfets », a précisé le général Rodriguez. « La gendarmerie ne décidera pas, elle précisera seulement les flux actuels de circulation de la délinquance, et les types de brigades disponibles [qui sont extrêmement divers] » a-t-il ajouté.

Par ailleurs, et alors qu’il a rappelé que les brigades existantes [ainsi que celles qui ont été fermées, ndlr] avaient été initialement créées « en fonction des capacités de déplacement des chevaux par jour », la gendarmerie équestre devrait prendre un nouvel essor dans les années à venir. « Je souhaite augmenter le nombre de nos postes à cheval. Un nouveau sera créé à Deauville cet été. Dans le Grand-Est, nous créons un tel poste au moment des vendanges. Au milieu des vignes, ces brigades peuvent voir loin et sont très dissuasives. Elles sont très utiles également pour les incendies. Elles permettent aussi de faire évoluer les carrières des cavaliers », a en effet déclaré le général Rodriguez. Actuellement, on compte environ un millier de gendarmes à cheval, les places étant rares… et le concours particulièrement sélectif.

Photo : Gendarmerie nationale

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Dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP], lancée en 2008, la Gendarmerie nationale a dû fermer 500 de ses brigades, l’idée étant alors de créer des « communautés de brigades » [COB] afin de mutualiser les moyens. Cela a eut plusieurs effets négatifs : le temps d’intervention s’est allongé [il était, en moyenne, de 12 minutes en 2016], une partie de la population a pu se sentir « abandonnée » et la capacité des gendarmes à recueillir ce que l’on appelle, en matière de renseignement, des « signaux faibles » s’en est trouvée amoindrie.

Depuis, et même si la Cour des comptes l’a invitée à rationaliser ses implantations en zone rurale, la Gendarmerie a mis un terme à la fermeture des ses brigades, tout en cherchant à créer de nouveau du lien avec les élus locaux et les populations. Cette approche a notamment été initiée par le général Richard Lizurey et poursuivie par le général Christian Rodriguez, son successeur à la tête de la Direction de la gendarmerie nationale [DGGN].

En octobre 2021, et afin d’accroître la présence des gendarmes sur le territoire national, celui-ci avait défendu l’idée d’aller « vers des modèles alternatifs, qui pourraient être des postes de gendarmerie dans des endroits où il n’y a pas de brigade ».

Et le général Rodriguez avait alors proposé d’affecter deux gendarmes dans le local d’une mairie [ou d’un bureau de poste] et de leur confier un « budget » ainsi que la responsabilité de « réservistes qui habitent dans le coin ». Cela « permettrait d’avoir une « sorte d’excroissance d’une brigade à un endroit où, aujourd’hui, on ne voit pas beaucoup de bleu », avait-il expliqué.

Cependant, et conformément aux directives du président Macron, il est question d’aller plus loin et de recréer 200 nouvelles brigades. Ce qui, conjugué à la numérisation, va faire « changer de paradigme » la gendarmerie nationale, selon le général Rodiguez, qui était auditionné par les députés de la Commission de la Défense, le 27 juillet dernier.

à la numérisation

« Plutôt que d’attendre les usagers derrière un ordinateur, il s’agira désormais d’aller vers les gens, de passer d’une logique de guichet à une logique de pas de porte. […] Nous devons provoquer cette proximité, car la population la demande, plutôt que des contacts dématérialisés », a estimé le DGGN. Aussi, a-t-il ajouté, « recréer des brigades permettra d’aller en ce sens, d’autant que les 200 nouvelles […] seront dotées de moyens de déplacement adaptés à leurs territoires : chevaux, motos, mais aussi trottinettes électriques là où c’est pertinent, etc ».

En outre, a-t-il continué, des « brigades itinérantes seront également chargées de partir plusieurs jours dans des territoires qui ne sont jamais investis ordinairement, en dormant en chambres d’hôtes ou chez l’habitant, etc ». Selon le général Rodriguez, le « dernier changement d’une telle ampleur connu par la gendarmerie date d’il y a 300 ans, lorsque les brigades avaient été territorialisées ».

S’agissant plus précisément des 200 nouvelles brigades, elles ne seront pas créées du jour au lendemain.

« Il faut 5 à 6 ans pour construire une brigade [ce qui paraît excessivement long, ndlr]. Dans l’attente, les 200 brigades seront créées de manière très souple, dès 2023. Il suffira que les mairies leur fournissent des bureaux. Des logements et garages pourront ensuite être loués, le temps d’entreprendre les constructions. Nous savons ‘bricoler’ de cette manière, avec l’aide des élus », a expliqué le DGGN.

Pour le moment, les implantations de ces nouvelles brigades n’ont pas encore été déterminées. Cela se fera en « concertation entre les élus locaux et les préfets », a précisé le général Rodriguez. « La gendarmerie ne décidera pas, elle précisera seulement les flux actuels de circulation de la délinquance, et les types de brigades disponibles [qui sont extrêmement divers] » a-t-il ajouté.

Par ailleurs, et alors qu’il a rappelé que les brigades existantes [ainsi que celles qui ont été fermées, ndlr] avaient été initialement créées « en fonction des capacités de déplacement des chevaux par jour », la gendarmerie équestre devrait prendre un nouvel essor dans les années à venir. « Je souhaite augmenter le nombre de nos postes à cheval. Un nouveau sera créé à Deauville cet été. Dans le Grand-Est, nous créons un tel poste au moment des vendanges. Au milieu des vignes, ces brigades peuvent voir loin et sont très dissuasives. Elles sont très utiles également pour les incendies. Elles permettent aussi de faire évoluer les carrières des cavaliers », a en effet déclaré le général Rodriguez. Actuellement, on compte environ un millier de gendarmes à cheval, les places étant rares… et le concours particulièrement sélectif.

Photo : Gendarmerie nationale

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Des Su-25 « Frogfoot » font aussi partie des avions livrés par la Russie au Mali. Avec des pilotes russes aux commandes?

par Laurent Lagneau · 10 août 2022

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Le 9 août, le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a présidé une cérémonie au cours de laquelle plusieurs aéronefs ont officiellement été remis à la force aérienne malienne. Sur les premières photographies de cet évènement, on peut distinguer au moins quatre avions d’attaque léger L-39C Albatros [ayant gardé leur livrée russe] un appareil de transport tactique Casa CN-295 [arrivé à Bamako en mai dernier] et deux hélicoptères, dont un Mil Mi-24P et un Mil Mi-8.

Par la suite, d’autres images de la cérémonie ont été diffusées via les réseaux sociaux. Et sur plusieurs d’entre-elles figure au moins un avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » dont la livrée – couleur sable – est parfaitement adaptée à l’environnement malien.

Vive le Mali 🇲🇱 vive la transition malienne.Dieu bénisse et protège le Mali et qu’il envoie plus bas que terre tous les ennenmis du Mali https://t.co/XcpfvPf37W

— Liberteetjustice (@klebert225) August 9, 2022

Comme les L-39C Albatros et les Mil Mi-24P/35, ces appareils ont très certainement été livrés par la Russie. D’ailleurs, sur les images du discours prononcé par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense, on voit des officiers russes mais aussi sept personnes – au moins – de type caucasien portant chacun une combinaison de vol de couleur sable « Kurtazh », assez similaire à celle que l’on peut trouver sur le site spécialisé ukrainien AVIAPOINT pour environ 136 euros…

Quoi qu’il en soit, lors de son allocution, le colonel Camara a fait l’éloge du « partenariat gagnant-gagnant avec la fédération de Russie ».

« Je dois dire que la cérémonie d’aujourd’hui est historique, tant par la nature, la qualité que par le volume de ce que vous nous remettez, dont nous n’exposerons ici qu’une partie, le reste étant bien sûr engagé en opération au moment où se tient cette cérémonie », a déclaré le colonel Camara en s’adressant au colonel Goïta. « Le parking sur lequel nous nous trouvons sera d’ailleurs trop étroit pour recevoir l’ensemble des matériels récemment acquis. […] Les équipements présents offre un échantillon des capacités qui font de l’armée de l’air malienne un outil complet de combat », a-t-il poursuivi.

Cérémonie de Réception officielle des aéronefs de l'armée sous la Présidence du Colonel Assimi Goïta chef de l'état et chef suprême des armées.Vive le Mali 🇲🇱 d'@GoitaAssimi, vive la Russie 🇸🇮 de Vladimir Poutine, vive l'Afrique. (Seul ☝ Dieu a le pouvoir) pic.twitter.com/GwaqGw06ja

— Sinde Bassemori (@SBassemory) August 9, 2022

« Nous consolidons notre capacité de reconnaissance et d’attaque avec des avions de chasse L39 et Sukhoi 25, qui s’ajoutent au Super Tucano et d’autres appareils déjà en dotation. Ainsi que les hélicoptères d’attaque de type Mi24P, qui s’ajoutent au Mi35 et au Mi24 déjà livrés », a ensuite détaillé le colonel Camara.

Effectivement, autrefois relativement puissante étant donné qu’elle a disposé d’avions MiG-17 [mis en oeuvre par des pilotes soviétiques], MiG-21 et Aero L-29 Delfin, la force aérienne malienne ne comptait plus jusqu’alors que de quatre Embraer EMB314 Tucano [dont un seul serait opérationnel], d’un Cessna Caravan pour les missions de reconnaissance et une poignée d’hélicoptères Mil Mi-24P/35.

Cela étant, le Mali ne sera pas le seul pays sahélien à déployer des Su-25 Frogfoot, le Niger et le Tchad en ayant acquis quelques exemplaires [notamment auprès de l’Ukraine] dans les années 2000. Avec un rayon d’action modeste [550 km] au regard de l’immensité du territoire malien, cet appareil, bien que lourdement armé avec son canon de 30 mm et sa capacité à emporter 4000 kg de munitions, pourrait avoir un emploi limité.

Par ailleurs, et selon le général Stephen Townsend, chef – sortant – du commandement militaire américain pour l’Afrique, le groupe paramilitaire russe Wagner, dont Bamako a sollicité les services, aurait déployé au Mali de « nouvelles capacités sophistiquées, comme des systèmes de défense aérienne ».

Photo : capture d’écran

Des Su-25 « Frogfoot » font aussi partie des avions livrés par la Russie au Mali. Avec des pilotes russes aux commandes?

par Laurent Lagneau · 10 août 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 9 août, le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a présidé une cérémonie au cours de laquelle plusieurs aéronefs ont officiellement été remis à la force aérienne malienne. Sur les premières photographies de cet évènement, on peut distinguer au moins quatre avions d’attaque léger L-39C Albatros [ayant gardé leur livrée russe] un appareil de transport tactique Casa CN-295 [arrivé à Bamako en mai dernier] et deux hélicoptères, dont un Mil Mi-24P et un Mil Mi-8.

Par la suite, d’autres images de la cérémonie ont été diffusées via les réseaux sociaux. Et sur plusieurs d’entre-elles figure au moins un avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » dont la livrée – couleur sable – est parfaitement adaptée à l’environnement malien.

Vive le Mali 🇲🇱 vive la transition malienne.Dieu bénisse et protège le Mali et qu’il envoie plus bas que terre tous les ennenmis du Mali https://t.co/XcpfvPf37W

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Comme les L-39C Albatros et les Mil Mi-24P/35, ces appareils ont très certainement été livrés par la Russie. D’ailleurs, sur les images du discours prononcé par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense, on voit des officiers russes mais aussi sept personnes – au moins – de type caucasien portant chacun une combinaison de vol de couleur sable « Kurtazh », assez similaire à celle que l’on peut trouver sur le site spécialisé ukrainien AVIAPOINT pour environ 136 euros…

Quoi qu’il en soit, lors de son allocution, le colonel Camara a fait l’éloge du « partenariat gagnant-gagnant avec la fédération de Russie ».

« Je dois dire que la cérémonie d’aujourd’hui est historique, tant par la nature, la qualité que par le volume de ce que vous nous remettez, dont nous n’exposerons ici qu’une partie, le reste étant bien sûr engagé en opération au moment où se tient cette cérémonie », a déclaré le colonel Camara en s’adressant au colonel Goïta. « Le parking sur lequel nous nous trouvons sera d’ailleurs trop étroit pour recevoir l’ensemble des matériels récemment acquis. […] Les équipements présents offre un échantillon des capacités qui font de l’armée de l’air malienne un outil complet de combat », a-t-il poursuivi.

Cérémonie de Réception officielle des aéronefs de l'armée sous la Présidence du Colonel Assimi Goïta chef de l'état et chef suprême des armées.Vive le Mali 🇲🇱 d'@GoitaAssimi, vive la Russie 🇸🇮 de Vladimir Poutine, vive l'Afrique. (Seul ☝ Dieu a le pouvoir) pic.twitter.com/GwaqGw06ja

— Sinde Bassemori (@SBassemory) August 9, 2022

« Nous consolidons notre capacité de reconnaissance et d’attaque avec des avions de chasse L39 et Sukhoi 25, qui s’ajoutent au Super Tucano et d’autres appareils déjà en dotation. Ainsi que les hélicoptères d’attaque de type Mi24P, qui s’ajoutent au Mi35 et au Mi24 déjà livrés », a ensuite détaillé le colonel Camara.

Effectivement, autrefois relativement puissante étant donné qu’elle a disposé d’avions MiG-17 [mis en oeuvre par des pilotes soviétiques], MiG-21 et Aero L-29 Delfin, la force aérienne malienne ne comptait plus jusqu’alors que de quatre Embraer EMB314 Tucano [dont un seul serait opérationnel], d’un Cessna Caravan pour les missions de reconnaissance et une poignée d’hélicoptères Mil Mi-24P/35.

Cela étant, le Mali ne sera pas le seul pays sahélien à déployer des Su-25 Frogfoot, le Niger et le Tchad en ayant acquis quelques exemplaires [notamment auprès de l’Ukraine] dans les années 2000. Avec un rayon d’action modeste [550 km] au regard de l’immensité du territoire malien, cet appareil, bien que lourdement armé avec son canon de 30 mm et sa capacité à emporter 4000 kg de munitions, pourrait avoir un emploi limité.

Par ailleurs, et selon le général Stephen Townsend, chef – sortant – du commandement militaire américain pour l’Afrique, le groupe paramilitaire russe Wagner, dont Bamako a sollicité les services, aurait déployé au Mali de « nouvelles capacités sophistiquées, comme des systèmes de défense aérienne ».

Photo : capture d’écran

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Le 9 août, le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a présidé une cérémonie au cours de laquelle plusieurs aéronefs ont officiellement été remis à la force aérienne malienne. Sur les premières photographies de cet évènement, on peut distinguer au moins quatre avions d’attaque léger L-39C Albatros [ayant gardé leur livrée russe] un appareil de transport tactique Casa CN-295 [arrivé à Bamako en mai dernier] et deux hélicoptères, dont un Mil Mi-24P et un Mil Mi-8.

Par la suite, d’autres images de la cérémonie ont été diffusées via les réseaux sociaux. Et sur plusieurs d’entre-elles figure au moins un avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » dont la livrée – couleur sable – est parfaitement adaptée à l’environnement malien.

Vive le Mali 🇲🇱 vive la transition malienne.Dieu bénisse et protège le Mali et qu’il envoie plus bas que terre tous les ennenmis du Mali https://t.co/XcpfvPf37W

— Liberteetjustice (@klebert225) August 9, 2022

Comme les L-39C Albatros et les Mil Mi-24P/35, ces appareils ont très certainement été livrés par la Russie. D’ailleurs, sur les images du discours prononcé par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense, on voit des officiers russes mais aussi sept personnes – au moins – de type caucasien portant chacun une combinaison de vol de couleur sable « Kurtazh », assez similaire à celle que l’on peut trouver sur le site spécialisé ukrainien AVIAPOINT pour environ 136 euros…

Quoi qu’il en soit, lors de son allocution, le colonel Camara a fait l’éloge du « partenariat gagnant-gagnant avec la fédération de Russie ».

« Je dois dire que la cérémonie d’aujourd’hui est historique, tant par la nature, la qualité que par le volume de ce que vous nous remettez, dont nous n’exposerons ici qu’une partie, le reste étant bien sûr engagé en opération au moment où se tient cette cérémonie », a déclaré le colonel Camara en s’adressant au colonel Goïta. « Le parking sur lequel nous nous trouvons sera d’ailleurs trop étroit pour recevoir l’ensemble des matériels récemment acquis. […] Les équipements présents offre un échantillon des capacités qui font de l’armée de l’air malienne un outil complet de combat », a-t-il poursuivi.

Cérémonie de Réception officielle des aéronefs de l'armée sous la Présidence du Colonel Assimi Goïta chef de l'état et chef suprême des armées.Vive le Mali 🇲🇱 d'@GoitaAssimi, vive la Russie 🇸🇮 de Vladimir Poutine, vive l'Afrique. (Seul ☝ Dieu a le pouvoir) pic.twitter.com/GwaqGw06ja

— Sinde Bassemori (@SBassemory) August 9, 2022

« Nous consolidons notre capacité de reconnaissance et d’attaque avec des avions de chasse L39 et Sukhoi 25, qui s’ajoutent au Super Tucano et d’autres appareils déjà en dotation. Ainsi que les hélicoptères d’attaque de type Mi24P, qui s’ajoutent au Mi35 et au Mi24 déjà livrés », a ensuite détaillé le colonel Camara.

Effectivement, autrefois relativement puissante étant donné qu’elle a disposé d’avions MiG-17 [mis en oeuvre par des pilotes soviétiques], MiG-21 et Aero L-29 Delfin, la force aérienne malienne ne comptait plus jusqu’alors que de quatre Embraer EMB314 Tucano [dont un seul serait opérationnel], d’un Cessna Caravan pour les missions de reconnaissance et une poignée d’hélicoptères Mil Mi-24P/35.

Cela étant, le Mali ne sera pas le seul pays sahélien à déployer des Su-25 Frogfoot, le Niger et le Tchad en ayant acquis quelques exemplaires [notamment auprès de l’Ukraine] dans les années 2000. Avec un rayon d’action modeste [550 km] au regard de l’immensité du territoire malien, cet appareil, bien que lourdement armé avec son canon de 30 mm et sa capacité à emporter 4000 kg de munitions, pourrait avoir un emploi limité.

Par ailleurs, et selon le général Stephen Townsend, chef – sortant – du commandement militaire américain pour l’Afrique, le groupe paramilitaire russe Wagner, dont Bamako a sollicité les services, aurait déployé au Mali de « nouvelles capacités sophistiquées, comme des systèmes de défense aérienne ».

Photo : capture d’écran

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Le 9 août, le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a présidé une cérémonie au cours de laquelle plusieurs aéronefs ont officiellement été remis à la force aérienne malienne. Sur les premières photographies de cet évènement, on peut distinguer au moins quatre avions d’attaque léger L-39C Albatros [ayant gardé leur livrée russe] un appareil de transport tactique Casa CN-295 [arrivé à Bamako en mai dernier] et deux hélicoptères, dont un Mil Mi-24P et un Mil Mi-8.

Par la suite, d’autres images de la cérémonie ont été diffusées via les réseaux sociaux. Et sur plusieurs d’entre-elles figure au moins un avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » dont la livrée – couleur sable – est parfaitement adaptée à l’environnement malien.

Vive le Mali 🇲🇱 vive la transition malienne.Dieu bénisse et protège le Mali et qu’il envoie plus bas que terre tous les ennenmis du Mali https://t.co/XcpfvPf37W

— Liberteetjustice (@klebert225) August 9, 2022

Vive le Mali 🇲🇱 vive la transition malienne.Dieu bénisse et protège le Mali et qu’il envoie plus bas que terre tous les ennenmis du Mali https://t.co/XcpfvPf37W

https://t.co/XcpfvPf37W

— Liberteetjustice (@klebert225) August 9, 2022

August 9, 2022

Comme les L-39C Albatros et les Mil Mi-24P/35, ces appareils ont très certainement été livrés par la Russie. D’ailleurs, sur les images du discours prononcé par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense, on voit des officiers russes mais aussi sept personnes – au moins – de type caucasien portant chacun une combinaison de vol de couleur sable « Kurtazh », assez similaire à celle que l’on peut trouver sur le site spécialisé ukrainien AVIAPOINT pour environ 136 euros…

site spécialisé ukrainien AVIAPOINT

Quoi qu’il en soit, lors de son allocution, le colonel Camara a fait l’éloge du « partenariat gagnant-gagnant avec la fédération de Russie ».

« Je dois dire que la cérémonie d’aujourd’hui est historique, tant par la nature, la qualité que par le volume de ce que vous nous remettez, dont nous n’exposerons ici qu’une partie, le reste étant bien sûr engagé en opération au moment où se tient cette cérémonie », a déclaré le colonel Camara en s’adressant au colonel Goïta. « Le parking sur lequel nous nous trouvons sera d’ailleurs trop étroit pour recevoir l’ensemble des matériels récemment acquis. […] Les équipements présents offre un échantillon des capacités qui font de l’armée de l’air malienne un outil complet de combat », a-t-il poursuivi.

Cérémonie de Réception officielle des aéronefs de l'armée sous la Présidence du Colonel Assimi Goïta chef de l'état et chef suprême des armées.Vive le Mali 🇲🇱 d'@GoitaAssimi, vive la Russie 🇸🇮 de Vladimir Poutine, vive l'Afrique. (Seul ☝ Dieu a le pouvoir) pic.twitter.com/GwaqGw06ja

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Cérémonie de Réception officielle des aéronefs de l'armée sous la Présidence du Colonel Assimi Goïta chef de l'état et chef suprême des armées.Vive le Mali 🇲🇱 d'@GoitaAssimi, vive la Russie 🇸🇮 de Vladimir Poutine, vive l'Afrique. (Seul ☝ Dieu a le pouvoir) pic.twitter.com/GwaqGw06ja

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August 9, 2022

« Nous consolidons notre capacité de reconnaissance et d’attaque avec des avions de chasse L39 et Sukhoi 25, qui s’ajoutent au Super Tucano et d’autres appareils déjà en dotation. Ainsi que les hélicoptères d’attaque de type Mi24P, qui s’ajoutent au Mi35 et au Mi24 déjà livrés », a ensuite détaillé le colonel Camara.

Effectivement, autrefois relativement puissante étant donné qu’elle a disposé d’avions MiG-17 [mis en oeuvre par des pilotes soviétiques], MiG-21 et Aero L-29 Delfin, la force aérienne malienne ne comptait plus jusqu’alors que de quatre Embraer EMB314 Tucano [dont un seul serait opérationnel], d’un Cessna Caravan pour les missions de reconnaissance et une poignée d’hélicoptères Mil Mi-24P/35.

Cela étant, le Mali ne sera pas le seul pays sahélien à déployer des Su-25 Frogfoot, le Niger et le Tchad en ayant acquis quelques exemplaires [notamment auprès de l’Ukraine] dans les années 2000. Avec un rayon d’action modeste [550 km] au regard de l’immensité du territoire malien, cet appareil, bien que lourdement armé avec son canon de 30 mm et sa capacité à emporter 4000 kg de munitions, pourrait avoir un emploi limité.

Par ailleurs, et selon le général Stephen Townsend, chef – sortant – du commandement militaire américain pour l’Afrique, le groupe paramilitaire russe Wagner, dont Bamako a sollicité les services, aurait déployé au Mali de « nouvelles capacités sophistiquées, comme des systèmes de défense aérienne ».

Photo : capture d’écran

Opex 360

« Les temps qui sont devant nous vont être durs », prévient le chef d’état-major de la Marine nationale

par Laurent Lagneau · 11 août 2022

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« Les larmes de nos souverains ont souvent le goût salé de la mer qu’ils ont ignorée »… Cette formule, prêtée au cardinal de Richelieu, est plus que jamais d’actualité au regard de la dépendance de l’Europe par rapport aux flux maritimes, laquelle va encore s’accentuer avec la nécessité de compenser les effets des sanctions contre la Russie dans le domaine de l’énergie] et au réarmement naval massif auquel on assiste depuis maintenant plusieurs années. Et c’est sans oublier la remise en cause du droit maritime international, les différents territoriaux et les questions environnementales.

Pourtant, et alors que certaines de ces tendances sont désormais ancienne [on parle de la montée en puissance de la marine chinoise, pour ne citer qu’elle, depuis une quinzaine d’années], la France, qui possède le second domaine maritime mondial, a réduit de moitié le format de la Marine nationale depuis la fin de la Guerre Froide.

Cela s’est notamment traduit, et sous couvert d’économies budgétaires pourtant loin d’être évidentes, par une diminution de la commande de frégates multimissions [passée de 17 à 11 en 2008, puis de 11 à 8 par la suite] ainsi par le report de certains programmes, au risque de créer des ruptures temporaires de capacité [RTC] susceptibles de devenir définitives. Et les chefs d’état-major qui se sont succédé à sa tête ont tous peu ou prou dénoncé le format insuffisant de la Marine au regard de ses contrats opérationnels.

Cela étant, dans la cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une remontée en puissance a été amorcée, avec l’admission au service du premier des six sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type Suffren et le lancement de programmes importants, comme les Patrouilleurs outre-Mer [POM], les Bâtiments ravailleurs de force [BRF], les Patrouilleurs océaniques [PO], les Frégates de défense et d’intervention [cinq exemplaires prévus] ou encore comme les études relatives au sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de 3e génération et au Porte-avions de nouvelle génération [PANG].

Seulement, et comme l’a justement souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet, les décisions prises maintenant ne pourront produire leurs effets que bien plus tard. « Il faut vingt ans pour former un commandant de sous-marin et autant de temps pour construire son bateau. C’est la génération de nos parents qui a dessiné et construit le [porte-avions] Charles de Gaulle. C’est à la nôtre qu’il revient de construire les outils militaires qui défendront la génération de nos enfants et petits-enfants dans les quarante prochaines années ».

En attendant, la « Royale » s’attend à connaître de « très fortes réductions temporaires de capacités »… Et « sous les segments sont concernés », a prévenu l’amiral Vandier.

« On va descendre à quatre SNA pour les deux prochaines années, compte tenu du rythme de réparation des cinq sous-marins que nous détenons et des livraisons des suivants. S’agissant des patrouilleurs, la cible va descendre à 50 % de ce qui est prévu pour 2030. Pour les patrouilleurs outre-mer, on remontera à 100 % en 2025. Par ailleurs, nous n’aurons que deux bâtiments ravitailleurs de force d’ici à 2029, au lieu de quatre », a en effet détaillé le CEMM, qui a évoqué des « choix cornéliens qu’il conviendra de trancher cet automne ».

Pour l’amiral Vandier, le « principal frein à l’extention du format de la marine est budgétaire, pas industriel » et « compte-tenu des contraintes financières, le principal levier d’accélération est l’innovation et la valorisation des plateformes ». Or, a-t-il aussi souligné, « c’est ce qu’on a en stock au soir de la guerre qui permet de la gagner ».

Et, visiblement, le CEMM estime qu’un conflit est quasiment inéluctable. « Comment gagner le match qui s’annonce? », a-t-il en effet demandé aux députés, alors que le temps et les moyens de la Marine sont comptés? En premier lieu, a-t-il poursuivi, il « faut maintenir le cap et tenir la ligne », c’est à dire les « choix structurants » qui ont été faits ces cinq dernières années. Cependant, il « reste des capacités que nous devons impérativement lancer pour garantir la cohérence de nos contrats opérationnel », a-t-il dit.

Ensuite, l’amiral Vandier a estimé nécessaire, au vu de l’état de la menace, « d’épaissir là où il est intelligent et possible de le faire » [avec une priorité donnée aux stocks de munitions] et « d’accélérer » en matière d’innovation.

« Nos plateformes doivent évoluer au rythme de la technologie, et pas seulement tous les vingt ans, comme c’est le cas actuellement, avec des rénovations à mi vie. Pour la Marine, l’économie de guerre, c’est la capacité de l’industrie à booster la performance des systèmes d’armes actuels et à répondre à des besoins opérationnels nouveaux dans un temps court : les drones, le traitement de masse des données, avec les jumeaux numériques embarqués, le maintien en condition opérationnelle [MCO] prédictif, les armes à énergie dirigée », a détaillé le CEMM.

En tout cas, la première exigence de l’amiral Vandier est que la Marine soit capable, à court terme, de « combattre avec les moyens » dont elle dispose et « d’en tirer les meilleurs bénéfices », ce qui passera aussi par le durcissement de la préparation opérationnelle des équipages et le développement de leur « force morale ». Mais cela ne résoud pas le problème de la « masse »…

Aussi, le second axe d’effort décrit par le CEMM consistera à « aller chercher, dans la coopération avec nos alliés, ce qui nous manque, pour parvenir à la masse critique », ce qui signifie qu’il faudra « continuer à développer l’interopérabilité de nos systèmes, d’autant que l’accélération technologique la rend plus complexe » et « préparer la capacité à combattre ensemble »… Car, a-t-il ajouté, « contre la marine chinoise, nous gagnerons si nous nous battons ensemble, en coalition ».

Quoi qu’il en soit, l’amiral Vandier s’attend à un avenir sombre. « Les temps qui sont devant nous vont être durs. Notre responsabilité vis-à-vis des génération futures est historique. Il est donc temps de se battre comme des diables ».

« Les temps qui sont devant nous vont être durs », prévient le chef d’état-major de la Marine nationale

par Laurent Lagneau · 11 août 2022

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« Les larmes de nos souverains ont souvent le goût salé de la mer qu’ils ont ignorée »… Cette formule, prêtée au cardinal de Richelieu, est plus que jamais d’actualité au regard de la dépendance de l’Europe par rapport aux flux maritimes, laquelle va encore s’accentuer avec la nécessité de compenser les effets des sanctions contre la Russie dans le domaine de l’énergie] et au réarmement naval massif auquel on assiste depuis maintenant plusieurs années. Et c’est sans oublier la remise en cause du droit maritime international, les différents territoriaux et les questions environnementales.

Pourtant, et alors que certaines de ces tendances sont désormais ancienne [on parle de la montée en puissance de la marine chinoise, pour ne citer qu’elle, depuis une quinzaine d’années], la France, qui possède le second domaine maritime mondial, a réduit de moitié le format de la Marine nationale depuis la fin de la Guerre Froide.

Cela s’est notamment traduit, et sous couvert d’économies budgétaires pourtant loin d’être évidentes, par une diminution de la commande de frégates multimissions [passée de 17 à 11 en 2008, puis de 11 à 8 par la suite] ainsi par le report de certains programmes, au risque de créer des ruptures temporaires de capacité [RTC] susceptibles de devenir définitives. Et les chefs d’état-major qui se sont succédé à sa tête ont tous peu ou prou dénoncé le format insuffisant de la Marine au regard de ses contrats opérationnels.

Cela étant, dans la cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une remontée en puissance a été amorcée, avec l’admission au service du premier des six sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type Suffren et le lancement de programmes importants, comme les Patrouilleurs outre-Mer [POM], les Bâtiments ravailleurs de force [BRF], les Patrouilleurs océaniques [PO], les Frégates de défense et d’intervention [cinq exemplaires prévus] ou encore comme les études relatives au sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de 3e génération et au Porte-avions de nouvelle génération [PANG].

Seulement, et comme l’a justement souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet, les décisions prises maintenant ne pourront produire leurs effets que bien plus tard. « Il faut vingt ans pour former un commandant de sous-marin et autant de temps pour construire son bateau. C’est la génération de nos parents qui a dessiné et construit le [porte-avions] Charles de Gaulle. C’est à la nôtre qu’il revient de construire les outils militaires qui défendront la génération de nos enfants et petits-enfants dans les quarante prochaines années ».

En attendant, la « Royale » s’attend à connaître de « très fortes réductions temporaires de capacités »… Et « sous les segments sont concernés », a prévenu l’amiral Vandier.

« On va descendre à quatre SNA pour les deux prochaines années, compte tenu du rythme de réparation des cinq sous-marins que nous détenons et des livraisons des suivants. S’agissant des patrouilleurs, la cible va descendre à 50 % de ce qui est prévu pour 2030. Pour les patrouilleurs outre-mer, on remontera à 100 % en 2025. Par ailleurs, nous n’aurons que deux bâtiments ravitailleurs de force d’ici à 2029, au lieu de quatre », a en effet détaillé le CEMM, qui a évoqué des « choix cornéliens qu’il conviendra de trancher cet automne ».

Pour l’amiral Vandier, le « principal frein à l’extention du format de la marine est budgétaire, pas industriel » et « compte-tenu des contraintes financières, le principal levier d’accélération est l’innovation et la valorisation des plateformes ». Or, a-t-il aussi souligné, « c’est ce qu’on a en stock au soir de la guerre qui permet de la gagner ».

Et, visiblement, le CEMM estime qu’un conflit est quasiment inéluctable. « Comment gagner le match qui s’annonce? », a-t-il en effet demandé aux députés, alors que le temps et les moyens de la Marine sont comptés? En premier lieu, a-t-il poursuivi, il « faut maintenir le cap et tenir la ligne », c’est à dire les « choix structurants » qui ont été faits ces cinq dernières années. Cependant, il « reste des capacités que nous devons impérativement lancer pour garantir la cohérence de nos contrats opérationnel », a-t-il dit.

Ensuite, l’amiral Vandier a estimé nécessaire, au vu de l’état de la menace, « d’épaissir là où il est intelligent et possible de le faire » [avec une priorité donnée aux stocks de munitions] et « d’accélérer » en matière d’innovation.

« Nos plateformes doivent évoluer au rythme de la technologie, et pas seulement tous les vingt ans, comme c’est le cas actuellement, avec des rénovations à mi vie. Pour la Marine, l’économie de guerre, c’est la capacité de l’industrie à booster la performance des systèmes d’armes actuels et à répondre à des besoins opérationnels nouveaux dans un temps court : les drones, le traitement de masse des données, avec les jumeaux numériques embarqués, le maintien en condition opérationnelle [MCO] prédictif, les armes à énergie dirigée », a détaillé le CEMM.

En tout cas, la première exigence de l’amiral Vandier est que la Marine soit capable, à court terme, de « combattre avec les moyens » dont elle dispose et « d’en tirer les meilleurs bénéfices », ce qui passera aussi par le durcissement de la préparation opérationnelle des équipages et le développement de leur « force morale ». Mais cela ne résoud pas le problème de la « masse »…

Aussi, le second axe d’effort décrit par le CEMM consistera à « aller chercher, dans la coopération avec nos alliés, ce qui nous manque, pour parvenir à la masse critique », ce qui signifie qu’il faudra « continuer à développer l’interopérabilité de nos systèmes, d’autant que l’accélération technologique la rend plus complexe » et « préparer la capacité à combattre ensemble »… Car, a-t-il ajouté, « contre la marine chinoise, nous gagnerons si nous nous battons ensemble, en coalition ».

Quoi qu’il en soit, l’amiral Vandier s’attend à un avenir sombre. « Les temps qui sont devant nous vont être durs. Notre responsabilité vis-à-vis des génération futures est historique. Il est donc temps de se battre comme des diables ».

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« Les larmes de nos souverains ont souvent le goût salé de la mer qu’ils ont ignorée »… Cette formule, prêtée au cardinal de Richelieu, est plus que jamais d’actualité au regard de la dépendance de l’Europe par rapport aux flux maritimes, laquelle va encore s’accentuer avec la nécessité de compenser les effets des sanctions contre la Russie dans le domaine de l’énergie] et au réarmement naval massif auquel on assiste depuis maintenant plusieurs années. Et c’est sans oublier la remise en cause du droit maritime international, les différents territoriaux et les questions environnementales.

Pourtant, et alors que certaines de ces tendances sont désormais ancienne [on parle de la montée en puissance de la marine chinoise, pour ne citer qu’elle, depuis une quinzaine d’années], la France, qui possède le second domaine maritime mondial, a réduit de moitié le format de la Marine nationale depuis la fin de la Guerre Froide.

Cela s’est notamment traduit, et sous couvert d’économies budgétaires pourtant loin d’être évidentes, par une diminution de la commande de frégates multimissions [passée de 17 à 11 en 2008, puis de 11 à 8 par la suite] ainsi par le report de certains programmes, au risque de créer des ruptures temporaires de capacité [RTC] susceptibles de devenir définitives. Et les chefs d’état-major qui se sont succédé à sa tête ont tous peu ou prou dénoncé le format insuffisant de la Marine au regard de ses contrats opérationnels.

Cela étant, dans la cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une remontée en puissance a été amorcée, avec l’admission au service du premier des six sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type Suffren et le lancement de programmes importants, comme les Patrouilleurs outre-Mer [POM], les Bâtiments ravailleurs de force [BRF], les Patrouilleurs océaniques [PO], les Frégates de défense et d’intervention [cinq exemplaires prévus] ou encore comme les études relatives au sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de 3e génération et au Porte-avions de nouvelle génération [PANG].

Seulement, et comme l’a justement souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet, les décisions prises maintenant ne pourront produire leurs effets que bien plus tard. « Il faut vingt ans pour former un commandant de sous-marin et autant de temps pour construire son bateau. C’est la génération de nos parents qui a dessiné et construit le [porte-avions] Charles de Gaulle. C’est à la nôtre qu’il revient de construire les outils militaires qui défendront la génération de nos enfants et petits-enfants dans les quarante prochaines années ».

En attendant, la « Royale » s’attend à connaître de « très fortes réductions temporaires de capacités »… Et « sous les segments sont concernés », a prévenu l’amiral Vandier.

« On va descendre à quatre SNA pour les deux prochaines années, compte tenu du rythme de réparation des cinq sous-marins que nous détenons et des livraisons des suivants. S’agissant des patrouilleurs, la cible va descendre à 50 % de ce qui est prévu pour 2030. Pour les patrouilleurs outre-mer, on remontera à 100 % en 2025. Par ailleurs, nous n’aurons que deux bâtiments ravitailleurs de force d’ici à 2029, au lieu de quatre », a en effet détaillé le CEMM, qui a évoqué des « choix cornéliens qu’il conviendra de trancher cet automne ».

Pour l’amiral Vandier, le « principal frein à l’extention du format de la marine est budgétaire, pas industriel » et « compte-tenu des contraintes financières, le principal levier d’accélération est l’innovation et la valorisation des plateformes ». Or, a-t-il aussi souligné, « c’est ce qu’on a en stock au soir de la guerre qui permet de la gagner ».

Et, visiblement, le CEMM estime qu’un conflit est quasiment inéluctable. « Comment gagner le match qui s’annonce? », a-t-il en effet demandé aux députés, alors que le temps et les moyens de la Marine sont comptés? En premier lieu, a-t-il poursuivi, il « faut maintenir le cap et tenir la ligne », c’est à dire les « choix structurants » qui ont été faits ces cinq dernières années. Cependant, il « reste des capacités que nous devons impérativement lancer pour garantir la cohérence de nos contrats opérationnel », a-t-il dit.

Ensuite, l’amiral Vandier a estimé nécessaire, au vu de l’état de la menace, « d’épaissir là où il est intelligent et possible de le faire » [avec une priorité donnée aux stocks de munitions] et « d’accélérer » en matière d’innovation.

« Nos plateformes doivent évoluer au rythme de la technologie, et pas seulement tous les vingt ans, comme c’est le cas actuellement, avec des rénovations à mi vie. Pour la Marine, l’économie de guerre, c’est la capacité de l’industrie à booster la performance des systèmes d’armes actuels et à répondre à des besoins opérationnels nouveaux dans un temps court : les drones, le traitement de masse des données, avec les jumeaux numériques embarqués, le maintien en condition opérationnelle [MCO] prédictif, les armes à énergie dirigée », a détaillé le CEMM.

En tout cas, la première exigence de l’amiral Vandier est que la Marine soit capable, à court terme, de « combattre avec les moyens » dont elle dispose et « d’en tirer les meilleurs bénéfices », ce qui passera aussi par le durcissement de la préparation opérationnelle des équipages et le développement de leur « force morale ». Mais cela ne résoud pas le problème de la « masse »…

Aussi, le second axe d’effort décrit par le CEMM consistera à « aller chercher, dans la coopération avec nos alliés, ce qui nous manque, pour parvenir à la masse critique », ce qui signifie qu’il faudra « continuer à développer l’interopérabilité de nos systèmes, d’autant que l’accélération technologique la rend plus complexe » et « préparer la capacité à combattre ensemble »… Car, a-t-il ajouté, « contre la marine chinoise, nous gagnerons si nous nous battons ensemble, en coalition ».

Quoi qu’il en soit, l’amiral Vandier s’attend à un avenir sombre. « Les temps qui sont devant nous vont être durs. Notre responsabilité vis-à-vis des génération futures est historique. Il est donc temps de se battre comme des diables ».

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« Les larmes de nos souverains ont souvent le goût salé de la mer qu’ils ont ignorée »… Cette formule, prêtée au cardinal de Richelieu, est plus que jamais d’actualité au regard de la dépendance de l’Europe par rapport aux flux maritimes, laquelle va encore s’accentuer avec la nécessité de compenser les effets des sanctions contre la Russie dans le domaine de l’énergie] et au réarmement naval massif auquel on assiste depuis maintenant plusieurs années. Et c’est sans oublier la remise en cause du droit maritime international, les différents territoriaux et les questions environnementales.

Pourtant, et alors que certaines de ces tendances sont désormais ancienne [on parle de la montée en puissance de la marine chinoise, pour ne citer qu’elle, depuis une quinzaine d’années], la France, qui possède le second domaine maritime mondial, a réduit de moitié le format de la Marine nationale depuis la fin de la Guerre Froide.

Cela s’est notamment traduit, et sous couvert d’économies budgétaires pourtant loin d’être évidentes, par une diminution de la commande de frégates multimissions [passée de 17 à 11 en 2008, puis de 11 à 8 par la suite] ainsi par le report de certains programmes, au risque de créer des ruptures temporaires de capacité [RTC] susceptibles de devenir définitives. Et les chefs d’état-major qui se sont succédé à sa tête ont tous peu ou prou dénoncé le format insuffisant de la Marine au regard de ses contrats opérationnels.

pourtant loin d’être évidentes

Cela étant, dans la cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une remontée en puissance a été amorcée, avec l’admission au service du premier des six sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type Suffren et le lancement de programmes importants, comme les Patrouilleurs outre-Mer [POM], les Bâtiments ravailleurs de force [BRF], les Patrouilleurs océaniques [PO], les Frégates de défense et d’intervention [cinq exemplaires prévus] ou encore comme les études relatives au sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de 3e génération et au Porte-avions de nouvelle génération [PANG].

Seulement, et comme l’a justement souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet, les décisions prises maintenant ne pourront produire leurs effets que bien plus tard. « Il faut vingt ans pour former un commandant de sous-marin et autant de temps pour construire son bateau. C’est la génération de nos parents qui a dessiné et construit le [porte-avions] Charles de Gaulle. C’est à la nôtre qu’il revient de construire les outils militaires qui défendront la génération de nos enfants et petits-enfants dans les quarante prochaines années ».

En attendant, la « Royale » s’attend à connaître de « très fortes réductions temporaires de capacités »… Et « sous les segments sont concernés », a prévenu l’amiral Vandier.

« On va descendre à quatre SNA pour les deux prochaines années, compte tenu du rythme de réparation des cinq sous-marins que nous détenons et des livraisons des suivants. S’agissant des patrouilleurs, la cible va descendre à 50 % de ce qui est prévu pour 2030. Pour les patrouilleurs outre-mer, on remontera à 100 % en 2025. Par ailleurs, nous n’aurons que deux bâtiments ravitailleurs de force d’ici à 2029, au lieu de quatre », a en effet détaillé le CEMM, qui a évoqué des « choix cornéliens qu’il conviendra de trancher cet automne ».

Pour l’amiral Vandier, le « principal frein à l’extention du format de la marine est budgétaire, pas industriel » et « compte-tenu des contraintes financières, le principal levier d’accélération est l’innovation et la valorisation des plateformes ». Or, a-t-il aussi souligné, « c’est ce qu’on a en stock au soir de la guerre qui permet de la gagner ».

Et, visiblement, le CEMM estime qu’un conflit est quasiment inéluctable. « Comment gagner le match qui s’annonce? », a-t-il en effet demandé aux députés, alors que le temps et les moyens de la Marine sont comptés? En premier lieu, a-t-il poursuivi, il « faut maintenir le cap et tenir la ligne », c’est à dire les « choix structurants » qui ont été faits ces cinq dernières années. Cependant, il « reste des capacités que nous devons impérativement lancer pour garantir la cohérence de nos contrats opérationnel », a-t-il dit.

Ensuite, l’amiral Vandier a estimé nécessaire, au vu de l’état de la menace, « d’épaissir là où il est intelligent et possible de le faire » [avec une priorité donnée aux stocks de munitions] et « d’accélérer » en matière d’innovation.

« Nos plateformes doivent évoluer au rythme de la technologie, et pas seulement tous les vingt ans, comme c’est le cas actuellement, avec des rénovations à mi vie. Pour la Marine, l’économie de guerre, c’est la capacité de l’industrie à booster la performance des systèmes d’armes actuels et à répondre à des besoins opérationnels nouveaux dans un temps court : les drones, le traitement de masse des données, avec les jumeaux numériques embarqués, le maintien en condition opérationnelle [MCO] prédictif, les armes à énergie dirigée », a détaillé le CEMM.

En tout cas, la première exigence de l’amiral Vandier est que la Marine soit capable, à court terme, de « combattre avec les moyens » dont elle dispose et « d’en tirer les meilleurs bénéfices », ce qui passera aussi par le durcissement de la préparation opérationnelle des équipages et le développement de leur « force morale ». Mais cela ne résoud pas le problème de la « masse »…

Aussi, le second axe d’effort décrit par le CEMM consistera à « aller chercher, dans la coopération avec nos alliés, ce qui nous manque, pour parvenir à la masse critique », ce qui signifie qu’il faudra « continuer à développer l’interopérabilité de nos systèmes, d’autant que l’accélération technologique la rend plus complexe » et « préparer la capacité à combattre ensemble »… Car, a-t-il ajouté, « contre la marine chinoise, nous gagnerons si nous nous battons ensemble, en coalition ».

Quoi qu’il en soit, l’amiral Vandier s’attend à un avenir sombre. « Les temps qui sont devant nous vont être durs. Notre responsabilité vis-à-vis des génération futures est historique. Il est donc temps de se battre comme des diables ».

L'Humanité

Salman Rushdie : « Pire est le monde, meilleurs sont les livres »

Entretien

Littérature. De passage à Paris pour son dernier livre, la Maison Golden, l’auteur réfléchit à haute voix sur la capacité de la littérature à décrire la réalité du monde, face aux puissants qui en donnent une vision fausse, laquelle ne sert que leurs intérêts.

Muriel Steinmetz

Salman Rushdie était à Paris pour la sortie en France de son dernier roman, la Maison Golden (Actes Sud). Entretien.

On se dit, à la fin, que vous avez voulu écrire le grand roman de la décadence contemporaine…

Salman Rushdie Je ne suis pas sûr d’avoir eu autant d’ambition, mais c’est tout de même l’idée. J’ai voulu saisir l’époque sombre dans laquelle nous vivons. Certains auteurs s’y sont attelés par le passé comme Tom Wolfe avec le Bûcher des vanités, œuvre dans laquelle il restitue l’atmosphère des années 1980. J’ai tenté de réaliser la même chose à propos d’aujourd’hui. Je n’avais pas vraiment de plan préétabli. Je ne voulais pas écrire un livre simplement polémique. Je tenais à aborder cette culture et ce moment de manière exhaustive. J’ai toujours admiré Charles Dickens, qui semble capable d’envisager la culture sous un très large spectre : il peut écrire sur les criminels aussi bien que sur les archevêques. J’admire l’ampleur de son imagination. Je suis son œuvre comme un guide. Si l’univers de ses livres est extrêmement réaliste, les personnages sont toujours légèrement amplifiés. Il invente un effet lyrique au cœur d’un monde rendu crédible jusque dans ses moindres détails. Dans la Maison Golden, parlant des films qu’il souhaiterait tourner, le jeune narrateur, René, utilise l’expression de « réalisme lyrique ». C’est aussi mon objectif.

L’époque, avec ses apparences grotesques et pathétiques, pour ne pas dire horrifiques, mérite donc encore les honneurs de la littérature. N’est-ce pas une preuve d’optimiste ?

Salman Rushdie Beaucoup d’écrivains vous diront que pire est le monde, meilleurs sont les livres. Voyez la littérature de l’époque soviétique. Elle était extraordinaire, à la différence de celle de la période postsoviétique, parce que le sujet principal a disparu. J’ai tenu à montrer que rien n’est unidimensionnel. Tout n’est pas affreux. J’ai écrit un livre carnavalesque, pour reprendre un vieux concept.

L’imagination, jumelée au réalisme, semble le secret de composition de la Maison Golden . Vous multipliez les allusions au cinéma, les références littéraires et l’évocation de personnages politiques connus. S’agit-il d’une sorte d’inventaire de la civilisation actuelle avant décès ?

Salman Rushdie C’est juste. Il existe un type de romans qu’Henry James qualifiait de « monstres lâches et un peu emphatiques ». Il s’agit de romans qui essaient d’intégrer autant d’aspects de la vie qu’ils le peuvent. Je ne suis pas minimaliste. Je suis maximaliste. Ce livre tente d’ingérer un maximum d’aspects du monde. Je ne suis pas sûr que la civilisation soit en passe de disparaître. Elle est certes malade, mais il se peut qu’on survive.

Le récit s’ouvre sur l’élection de Barack Obama à la Maison-Blanche et on découvre, en cours de route, la figure de Garry Gwynplaine, qui rappelle le Joker de Batman et fait irrésistiblement penser à Donald Trump. Pour nous, Français, Gwynplaine c’est l’Homme qui rit , de Victor Hugo, à la fois laid en dehors et bon en dedans. Quant au Joker, s’il est méchant, n’est-il pas intelligent ? Ne laissez-vous pas une chance à votre Joker-Trump ?

Salman Rushdie En effet, le personnage de Victor Hugo est censé avoir inspiré le Joker. Mais le Joker est davantage tout d’un bloc. Il n’a pas de bons côtés. Je crois avoir essayé de montrer que personne n’est tout blanc ou tout noir, bon ou mauvais. Ce personnage constitue la seule exception. Je ne vois aucune qualité positive au président Trump. Je ne suis même pas sûr qu’il soit bon envers les animaux. L’idée d’utiliser le Joker pour figurer Trump est le seul élément non réaliste d’un roman réaliste. Or, plus le temps passe, plus cela semble réel ! C’est un peu comme si le Trump de la vraie vie était en train de se transformer en mon personnage. Il se peut même que ses cheveux virent bientôt au vert !

La figure essentielle du roman est à voir dans le personnage de Néron Golden, milliardaire indien installé à New York avec sa progéniture surprenante et sa maîtresse, une Russe nimbée d’un parfum de soufre. Que signifie à vos yeux l’irruption de l’Inde riche dans la Grosse Pomme mangée par les vers ?

Salman Rushdie Les Indiens ultrariches sont une classe assez inhabituelle. J’avais envie d’explorer la manière dont l’univers criminel de Bombay navigue à travers cette classe. Si vous êtes à Bombay et que vous allez dans ce genre d’événement social auquel se rendait souvent Golden, vous verrez probablement quelques chefs de la mafia, certains avec une star de cinéma au bras. Leur influence est immense. Ils ont acheté la police et n’ont aucune crainte d’être arrêtés. Les liens bizarres qu’entretiennent l’élite sociale et l’élite criminelle, et les nœuds forts qui existent entre le monde du crime, de la pègre et le djihadisme, ont constitué le point de départ de mon roman. J’ai eu l’idée de créer un personnage, Néron, lui-même riche homme de pouvoir, entraîné malgré lui dans ce monde sulfureux. Il se retrouve impliqué dans des actes choquants. Il en a peur et veut s’échapper. J’ai ensuite pensé qu’un tel homme, avec toute l’arrogance de sa richesse, pouvait imaginer à tort se réinventer en se libérant de son passé. Sa tragédie, c’est qu’il va devoir admettre que c’est impossible.

Il y a dans la Maison Golden un narrateur discret qui est un scénariste voyeur. Est-ce vous, ce spectateur à l’affût de toutes les turpitudes pour une vengeance par écrit ?

Salman Rushdie Bien sûr, quand il y a un narrateur à la première personne, il y a toujours un rapport avec l’auteur. J’ai pris certaines mesures pour éviter le calque parfait. D’abord, René est d’origine européenne. Ce n’est pas mon cas. Il n’est pas un immigré. Il est né et a grandi à New York. En dehors de lui, presque tous les autres personnages sont des migrants. Autre différence, c’est un homme très jeune. Quand on le rencontre, il a environ 20 ans ; à la fin du roman, il en a à peine 30. J’ai voulu écrire ce roman comme s’il avait été rédigé par un jeune homme. Il a de l’enthousiasme, de l’arrogance, des opinions très affirmées. C’est peut-être ma façon de retrouver ma propre jeunesse !

Vous brassez un nombre incalculable d’informations, de réflexions, et vous mêlez ardemment culture savante et culture populaire pour créer un univers foisonnant. On a un peu l’impression de lire un roman d’espionnage. N’est-ce pas vous, l’espion ?

Salman Rushdie Je suis probablement l’espion moi-même. Les romanciers que j’admire le plus, Saul Bellow et Philip Roth, offrent à leurs personnages la possibilité, hors tout pacte romanesque, de longues plages de réflexion prolongée, approfondie et tendue. Durant ces pages vouées au monologue intérieur, ces personnages peuvent réfléchir à toutes sortes de sujets, songer à leur famille, à la nation dans laquelle ils vivent, à l’histoire des juifs… J’aime quand la description des pensées semble aussi dynamique que celle des actes. Dans la Maison Golden, il y a des moments où René réfléchit à la famille Golden ou à l’Amérique. Je mets dans ces passages la même énergie, la même vélocité que dans ceux consacrés aux actions. Les gens supposent que tout ce que René pense, je le pense aussi. Il a des idées bien plus extrêmes que les miennes. Il parle uniquement par exclamations. Ce n’est pas mon cas.

La question « Que peut la littérature ? » se pose toujours, quand bien même le monde change…

Salman Rushdie Ce que peut la littérature, c’est d’abord et avant tout d’être une archive. Si on remonte sur une courte période, vous voyez que la littérature produite à un moment donné constitue la meilleure description qui soit. Si on réfléchit aux années 1920 et 1930, Fitzgerald est le meilleur guide. Pour les années 1980, le meilleur auteur, c’est Tom Wolfe. La force de la littérature, c’est de pouvoir proposer une description de la réalité alternative à la description officielle. Il est des moments où la société des puissants décrit le monde de manière délibérément fausse, dans le sens de son intérêt. La capacité de la littérature à dire la réalité devient alors particulièrement importante. Durant la période soviétique, les auteurs dont les écrits étaient exfiltrés disaient la vérité, tandis que tout ce qui émanait du Politburo n’était que mensonges. Encore aujourd’hui, dans de nombreuses régions du monde, les écrivains sont contraints d’opposer leur vision de la réalité à la version officielle.

La question du genre est présente dans le livre…

Salman Rushdie J’ai là-dessus un point de vue assez traditionnel. Je pense que nous sommes masculin ou féminin, homme ou femme, gay ou hétéro. Ma façon de voir les choses n’est pas plus complexe. Pour les plus jeunes générations, notamment en Amérique et en Angleterre mais ailleurs aussi, cela devient un sujet qui les préoccupe beaucoup. J’ai donc voulu l’explorer. Je connais deux personnes qui, aux États-Unis, ont traversé un processus de transition. Elles l’ont réussi et semblent plus heureuses aujourd’hui. Leur expérience m’a permis d’aborder ce thème. J’ai aussi passé du temps et écrit sur la communauté transgenre à Bombay, notamment sur les hijra. J’ai écouté leur histoire et composé sur eux des textes de non-fiction. Deuxième porte d’entrée. J’ai effectué des recherches, je suis sorti de chez moi, j’ai parlé aux gens. À chaque fois que j’écris un livre, me plaît beaucoup l’idée qu’une fois terminé, j’ai appris quelque chose que je ne savais pas auparavant. Ce sujet-là m’a beaucoup intéressé, tout comme l’autisme. Quelqu’un d’assez proche de moi est un autiste Asperger. J’ai donc une certaine connaissance du sujet. Pour la mafia à Bombay, il m’a fallu beaucoup de recherches, principalement avec des journalistes.

Entretien réalisé par Muriel Steinmetz

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Известия (RUS)

МЧС Армении опровергло сообщения о минировании объектов в Ереване

Сообщения о минировании объектов в Ереване оказались ложными. Об этом рассказали в пресс-службе МЧС Армении 14 августа.

Газовая атака: взрыв сравнял с землей трехэтажное здание Только по счастливой случайности при ЧП во Владикавказе никто не погиб

«В результате проверки, проведенной кинологами и саперами МЧС и полиции на десяти станциях ереванского метрополитена, на всех важных военных и гражданских объектах, в торговых центрах, зоопарке, здании по адресу Баграмяна, 19 (здание парламента. — Ред.) и церкви Св. Григора Лусаворича, взрывных устройств обнаружено не было», — говорится в заявлении.

Как сообщили в ведомстве, в национальный центр кризисного управления МЧС поступала информация о минировании станций метро, зданий госструктур и остальных объектов. Добавляется, что в целях безопасности производилась эвакуация населения.

Работа метрополитена возобновлена в штатном режиме.

Ранее днем МЧС Армении отмечало, что в ведомство поступил ряд сообщений о минировании в местах скопления людей. Так, из метро Еревана эвакуировали людей после подобного сигнала.

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Известия (RUS)

Премьер-министр Армении Пашинян прибыл на место взрыва в Ереване

Премьер-министр Армении Никол Пашинян прибыл на место, где произошел взрыв в торговом центре «Сурмалу». Об этом в понедельник, 15 августа, сообщил портал News.am.

Отмечается, что на месте происшествия Пашиняна встретил мэр Еревана Грачья Саргсян.

Telegram-канал «Sputnik Армения» опубликовал видео прибытия армянского премьер-министра к ТЦ «Сурмалу».

О взрыве в торговом центре стало известно накануне, 14 августа. Уровень сложности возникшего возгорания был повышен до третьего. Пожар на складе пиротехники, возможно, стал причиной хлопка в ТЦ.

По последним данным, в результате инцидента погибли пять человек. МЧС Армении также сообщило, что продолжает поиски 17 человек, объявленных пропавшими без вести. Всего в результате происшествия пострадало более 60 граждан, в том числе дети/ 36 человек получили травмы средней степени тяжести.

По факту произошедшего прокуратурой республики было возбуждено уголовное дело по статьям «Нарушение правил хранения легковоспламеняющихся веществ, повлекшее по неосторожности смерть человека» и «Нарушение правил пожарной безопасности, повлекшее по неосторожности смерть человека».

Момент мощного взрыва попал на видео. На записи видно, что крышу здания от удара изнутри буквально разорвало, после чего близлежащая улица заполнилась густым дымом. Люди в панике начали убегать с места происшествия.

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Известия (RUS)

«Известия» показали кадры ночных боев за Бахмут в ДНР

Военный корреспондент «Известий» Денис Кулага 14 августа показал ночные бои за Бахмут и работу разведки в Донецкой Народной Республике (ДНР) по позициям украинских националистов.

«Под покровом тьмы ВСУ (Вооруженные силы Украины. — Ред.) пытаются перегруппироваться. Но разведка за этим внимательно следит. И, как только наблюдает подозрительное движение на позициях, сразу заказывает огонь», — сообщил он.

Отступить как правило: ВФУ покидают свои позиции в Донбассе В Минобороны заявили о бегстве противника в районе Соледара, Опытного и Невельского

Военкор рассказал, что разведка выявляет и передает артиллерии союзных войск координаты позиций националистов. Самой горячей считается ночная фаза.

«В приборах ночного видения серия залпов. Бойцы делятся. Одни корректируют удар по противнику. Другие занимают позицию для наблюдения. Третья группа проверяет заброшенные дома и предприятия», — передает Кулага.

В репортаже также показаны подвалы, которые зачистили от боевиков.

«Выходим — и вот противник ведет огонь уже по нашей группе. Данные позиции были когда-то под ВСУ, и они прекрасно знают всю эту локацию. Перемещаться надо аккуратно, фонарь включать намного реже и постоянно прислушиваться, потому что ночью здесь снаряды разрываются намного чаще, чем днем», — отмечает военкор.

На утро смены меняются, и вновь сначала работа разведки, а потом артиллерия.

«90% от общего успеха всей работы заключается в маневренности самоходки. Здесь никто не выжидает — как только отработали, либо ищут укрытие, либо меняют огневые точки», — подытожил корреспондент.

Ранее, 11 августа, Кулага показал кадры боев за Бахмут. Перед установлением гаубиц артиллерийская разведка осторожно проверяет новую локацию. После этого начинается беглый огонь по возможным огневым точкам украинских войск. Затем следует осмотр позиций.

5 августа посол Луганской Народной Республики (ЛНР) в РФ Родион Мирошник сообщил, что военнослужащие союзных сил зашли в Артемовск (он же Бахмут) в ДНР. Он отметил, что на улицах города идут бои. В тот же день начальник главного оперативного управления генштаба Украины Алексей Громов заявил об отходе украинских военных из района Семигорье на артемовском направлении и из района шахты «Бутовка» около Авдеевки.

Россия 24 февраля объявила о начале проведения спецоперации по защите мирного населения Донбасса. Она началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент РФ Владимир Путин подписал соответствующие указы.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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Известия (RUS)

В раде подтвердили участие Лондона в планах по нанесению ударов по Крымскому мосту

Лондон и Киев провели переговоры, в ходе которых обсудили план по уничтожению Крымского моста. Это произошло в июне на мадридском саммите НАТО, соответствующую информацию подтвердил депутат Верховной рады Украины Алексей Гончаренко.

Препоны доступа: что стоит за словами Киева об атаке на Крымский мост Украинские генералы надеются на дальнобойное западное оружие, поставки которого уже пообещали США

В своем Telegram-канале украинский политик опубликовал отрывок эфира телеканала «Россия 1» с выступлением эксперта Игоря Коротченко, где он заявил о наличии информации, согласно которой под руководством министра обороны Великобритании Бена Уоллеса разрабатывается план нанесения ударов по Крымскому мосту. Гончаренко прокомментировал заявление следующим сообщением.

«Мы с Беном Уоллесом обсудили план уничтожения Крымского моста еще в июне», — написал украинский депутат в прошлый четверг, 11 августа, приложив фотографию с британским министром обороны и бывшим на тот момент премьер-министром Борисом Джонсоном.

Еще 17 июля советник главы офиса президента Украины Алексей Арестович сообщил, что Киев может атаковать Крымский мост, «как только появится первая техническая возможность». После этих угроз первый вице-спикер крымского парламента Ефим Фикс заявил о необходимости полностью денацифицировать Украину.

Пресс-секретарь президента РФ Дмитрий Песков заявил, что угроза подрыва этого моста со стороны Киева поступает уже не первый раз, и Кремль принимает этот факт во внимание. Представитель Кремля также отметил, что Крым находится в безопасности под защитой Вооруженных сил РФ.

Заявления Киева об ударах по Крымскому мосту были озвучены в контексте проводимой РФ спецоперации по защите Донбасса, о начале которой Россия объявила 24 февраля. Соответствующее решение было принято на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти Донецкой и Луганской народных республик сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских боевиков, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент РФ Владимир Путин подписал соответствующий указ.

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New York Times - World

Tensión entre China y Taiwán: lo que necesitas saber

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Después de casi una semana de que el ejército chino hiciera maniobras cerca de la isla, se anunciaron más ejercicios militares. ¿Qué significa la situación actual?

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Por Tiffany May y Mike Ives

China informó el lunes que iba a realizar nuevos simulacros cerca de Taiwán. Esta es una señal de que Pekín podría mantener la presión militar sobre la isla tras realizar maniobras más extensas en la zona, en represalia por la visita de la presidenta de la Cámara de Representantes de Estados Unidos, Nancy Pelosi, la semana pasada.

El Comando del Teatro de Operaciones Oriental del Ejército Popular de Liberación informó el lunes que estaba enfocado en llevar a cabo “operaciones conjuntas de asalto marítimo y antisubmarinos” en una ubicación no especificada. El Ministerio de Defensa Nacional de Taiwán afirmó haber detectado el lunes 13 buques de guerra chinos y cerca de 40 incursiones cerca de la isla, incluidas 21 que cruzaron la línea informal en el Estrecho de Taiwán, que divide la isla de China continental.

Los últimos simulacros indican que Pekín podría estar buscando normalizar la presencia de sus fuerzas militares alrededor de Taiwán, y así permitir que las fuerzas chinas practiquen la imposición de un lento estrangulamiento a la isla que incluye restringir gran parte del acceso a su espacio aéreo y marítimo. El anuncio de China se produjo un día después de que sus fuerzas militares concluyeran 72 horas de ejercicios alrededor de Taiwán, simulando en la práctica un bloqueo. Durante esos ejercicios, China envió al menos 11 misiles a las aguas al norte, sur y este de Taiwán, y desplegó buques de guerra y aviones de combate para arremolinarse en torno a la isla.

Taiwán, una isla de 23 millones de habitantes a 128 kilómetros de la costa de China, ha sido durante mucho tiempo una fuente de tensión entre Washington y Pekín. China reclama a Taiwán, una isla gobernada democráticamente, como parte de su territorio y ha prometido tomarla, a través del uso de la fuerza de ser necesario.

Pelosi fue la funcionaria estadounidense de más alto perfil en visitar Taiwán desde 1997, cuando Newt Gingrich, entonces presidente de la Cámara de Representantes, realizó una visita polémica. Luego de que Pelosi aterrizara en Taipéi la noche del 2 de agosto, un coro de organismos del gobierno chino denunció su visita, alegando que frustraba los esfuerzos de China por unificarse con Taiwán y ponía en peligro la estabilidad de la región.

A continuación, un vistazo a los problemas que rodean a China y a Taiwán, y lo que ha cambiado desde la visita de Pelosi.

Una explicación de los simulacros chinos alrededor de Taiwán

Pekín ha presentado los ejercicios militares como una demostración de fuerza. También son una advertencia y una práctica valiosa

China ha presentado los simulacros militares como una demostración de fuerza con la intención de castigar a la isla por una visita de Pelosi que desafió los reclamos de Pekín sobre Taiwán. Los ejercicios, que se realizaron cada vez más cerca de Taiwán y duraron 72 horas, les dieron a las fuerzas chinas una práctica valiosa en caso de que algún día se les ordene atacar la isla.

En el primer día de los simulacros de la semana pasada, cinco misiles balísticos chinos cayeron en la zona económica exclusiva de Japón al este de Taiwán. Fue la primera vez que alguno cayó en esas aguas. Los analistas interpretaron eso como una advertencia de Pekín tanto a Estados Unidos como a Japón sobre ayudar a Taiwán en caso de un conflicto, y también fue un recordatorio para Washington de que China podría atacar las bases estadounidenses en la región.

China seleccionó seis zonas para los ejercicios por su importancia en una posible campaña para aislar a Taiwán, aseguró el mayor general Meng Xiangqing, profesor de estrategia en la Universidad de Defensa Nacional en Pekín, durante una entrevista en la televisión china. Una zona cubre la parte más angosta del Estrecho de Taiwán. Otras podrían usarse para bloquear un puerto importante o atacar tres de las principales bases militares de Taiwán. Otra, frente al sur de Taiwán, podría bloquear una ruta de escape.

La concentración militar de China ha llegado a un punto en el que algunos comandantes y analistas piensan que una invasión es un escenario cada vez más plausible, aunque todavía muy arriesgado. Incluso con una baja probabilidad de un conflicto inminente, los ejercicios están llevando al límite la tensión en la región, y el anuncio del lunes sobre nuevos simulacros solo aumentó esas preocupaciones. Citando a expertos, los medios estatales chinos afirmaron el lunes que la cantidad de aviones que patrullan el estrecho seguirá incrementándose.

El líder de China tiene tiempo con la mirada en Taiwán

Xi Jinping, el líder más poderoso que ha tenido China en varias generaciones, ha dejado más claro que cualquiera de sus predecesores que considera la unificación de Taiwán con China como un objetivo principal de su gobierno, además de una medida clave para lo que denomina el “rejuvenecimiento nacional” de China como una superpotencia moderna y unida.

Taiwán figuró en los primeros años de la carrera política de Xi. En 1996, año en el que aumentaron las tensiones en el Estrecho de Taiwán, se convirtió en el funcionario político líder de una división antiaérea de reserva del Ejército Popular de Liberación en la provincia de Fujian, que se encuentra frente a la isla desde el otro lado del Estrecho de Taiwán.

Su creciente interés en la unificación también refleja un cálculo político interno. Se espera que Xi sea confirmado para un tercer mandato sin precedentes como líder en un congreso del Partido Comunista a celebrarse en otoño. Antes de esa reunión, Xi quizá quiera proyectar una imagen de fuerza en el país y en el extranjero, en particular sobre el tema de Taiwán.

Los ejercicios buscan no solo amenazar a Taiwán y Estados Unidos, sino también apaciguar a los nacionalistas chinos en casa que parecían estar decepcionados por lo que percibieron como una respuesta que no era suficientemente dominante.

Taiwán es el mayor punto de discordia en las relaciones entre EE. UU. y China

Las incursiones de China en el espacio aéreo y marítimo cercano a Taiwán se han vuelto más agresivas en los últimos años, lo que ha incrementado el riesgo de conflicto.

En junio, Pekín elevó la tensión cuando el Ministerio de Relaciones Exteriores declaró que China tenía jurisdicción sobre el Estrecho de Taiwán y que este no podía considerarse una vía navegable internacional. Además, en el último año, los aviones militares chinos han sondeado cada vez más el espacio aéreo cerca de Taiwán, lo que llevó a las fuerzas militares taiwanesas a reunir aviones de combate.

Pekín aumentó la presión durante la visita de Pelosi. Las fuerzas militares de China anunciaron simulacros con fuego real que comenzaron el jueves, algunos de ellos en partes del mar que parecen invadir zonas que Taiwán asegura se encuentran en sus aguas territoriales.

En un acuerdo diplomático intencionalmente ambiguo adoptado en 1979, Estados Unidos mantiene una política de “Una sola China” que reconoce, pero no respalda, el reclamo de Pekín sobre Taiwán. Los líderes estadounidenses siguen siendo ambiguos sobre cómo ayudarían a Taiwán en el caso de un ataque chino, pero el presidente Joe Biden se ha comprometido a defender la isla.

La isla ha estado atrapada entre los dos rivales durante años

Taiwán nunca ha sido parte de la República Popular de China. Durante décadas, su población vivió con la ley marcial impiuesta por una gestión respaldada por Estados Unidos y liderada por Chiang Kai-shek, quien había salido de China luego de ser derrocado por la revolución comunista de Mao en 1949. China y Estados Unidos estuvieron al borde de la guerra por Taiwán en dos ocasiones en los años cincuenta.

Esa tensión de la Guerra Fría disminuyó en su mayoría en las décadas de 1980 y 1990 cuando Taiwán se democratizó y China abrió su economía. Pero volvió a estallar en 1995 y 1996, cuando China se opuso a una visita del presidente Lee Teng-hui de Taiwán a la Universidad de Cornell, su alma máter.

China lanzó misiles cerca de la isla principal de Taiwán como una advertencia para Lee y otra vez cuando Taiwán se preparaba para sus primeras elecciones presidenciales abiertas. La crisis solo terminó cuando el presidente Bill Clinton mandó portaaviones a extremos opuestos del Estrecho de Taiwán.

Tiffany May cubre noticias de Asia para The New York Times. Se unió al Times en 2017. @nytmay

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Известия (RUS)

Кличко посоветовал киевлянам подготовить к зиме теплые вещи и одеяла

Мэр Киева Виталий Кличко заявил о том, что в грядущей зимой уровень температуры в домах в украинской столице может опуститься ниже нормы и составить 19-18 градусов.

Холодные игры: Европа отключает свет и боится зимы Газовые хранилища могут опустеть, а времени их наполнить остается всё меньше

«Прошу каждого подготовить теплую домашнюю одежду, теплые одеяла, потому что не исключаем, что температура в домах будет на несколько градусов ниже нормы. Норма – 21 градус, а может быть 19 или 18», — цитирует слова киевского мэра издание «Бабель».

Также он добавил, что в столице могут быть перебои с электричеством, и в этом случае власти готовы справиться с ситуацией с помощью запасов мазута, но только на короткий промежуток времени.

12 августа сообщалось, что в Германии этой осенью и зимой вступят в силу более строгие правила энергосбережения, согласно которым среди прочего общественные здания должны отапливаться максимум до 19 градусов. Такое заявление сделал вице-канцлер ФРГ, министр по делам экономики и защиты климата Роберт Хабек.

Ранее, 9 августа, Федерального сетевого агентства ФРГ Клаус Мюллер призвал европейские страны экономить газ для стабилизации цены. По его оценке, чтобы страны Европы смогли пережить осень и зиму, потребление газа необходимо сократить на 20%.

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Guerra Rusia-Ucrania

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La propaganda rusa prospera en español, árabe y otros idiomas

La incapacidad de Facebook, Twitter y TikTok de imponer controles más estrictos a las publicaciones rusas en idiomas distintos al inglés ha empezado a suscitar críticas.

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Por Steven Lee Myers y Sheera Frenkel

Un día después de que un misil impactó contra un centro comercial en el centro de Ucrania en junio y mató al menos a 18 personas, la rama en español de la cadena de televisión global rusa, RT en Español, recurrió a Facebook para cuestionar los hechos del ataque.

En su cuenta, disponible en gran parte de Centro y Sudamérica e incluso en Estados Unidos, la cadena publicó una declaración en video de un portavoz militar que afirmaba que la Fuerza Aérea rusa había bombardeado un depósito de armas suministradas por los aliados occidentales de Ucrania. Un video publicado por el gobierno ucraniano y los sobrevivientes del ataque entrevistados por The New York Times demostraron lo contrario.

Cuando comenzó la guerra de Rusia en Ucrania, Facebook, Twitter y otros gigantes de las redes sociales se movilizaron para bloquear o limitar el alcance de las cuentas de la maquinaria de propaganda del Kremlin en Occidente. Sin embargo, el esfuerzo se ha visto limitado por la geografía y el idioma, creando un mosaico de restricciones más que una prohibición general.

En español en América Latina o en árabe en Oriente Medio, un flujo constante de propaganda y desinformación rusas sigue tratando de justificar la invasión no provocada del presidente Vladimir Putin, satanizando a Ucrania y confundiendo la responsabilidad por las atrocidades rusas que han matado a miles de civiles.

El resultado ha sido una asimetría geográfica y cultural en la guerra de la información sobre Ucrania que ha contribuido a socavar los esfuerzos liderados por Estados Unidos y Europa para ejercer una amplia presión internacional sobre Putin a fin de que suspenda su guerra.

“No existe un control hermético a nivel mundial que frene la infame capacidad de Rusia de luchar no solo en el campo de batalla real, sino también de luchar con información y distorsiones de la información”, comentó Paul M. Barrett, subdirector del Centro Stern para los Negocios y los Derechos Humanos de la Universidad de Nueva York, que hace poco escribió un estudio sobre la difusión de la propaganda rusa dañina en YouTube.

La incapacidad de Facebook, Twitter e incluso TikTok, la aplicación de propiedad china, de imponer controles más estrictos a las publicaciones rusas en idiomas distintos al inglés ha empezado a suscitar críticas a medida que se prolonga la guerra.

Hace dos semanas, un grupo bipartidista de senadores estadounidenses se sumó a las críticas, acusando a las plataformas de permitir a Rusia “amplificar y exportar sus mentiras al extranjero” en español. Señalaron que, aunque los objetivos de esos esfuerzos estaban en Centro y Sudamérica, la desinformación también llegaba al público hispanohablante de Estados Unidos.

Los legisladores instaron a las empresas a hacer más para bloquear los medios rusos en español, incluyendo a RT en Español y Sputnik Mundo, que han estado difundiendo acusaciones de que Estados Unidos, entre otras cosas, está fabricando armas biológicas en Ucrania. Los expertos en desinformación dicen que estos descuidos revelan fallas en las operaciones internacionales de las plataformas, que a menudo reciben menos recursos que las estadounidenses.

Es difícil medir con precisión el impacto de la propaganda bélica rusa en la opinión pública del extranjero. Las encuestas han demostrado que Putin sigue siendo un líder mundial vilipendiado, lo que sugiere que los esfuerzos del Kremlin aún no se han traducido en una mejora significativa del apoyo mundial a la invasión.

Al mismo tiempo, la desinformación rusa circula libremente en partes del mundo donde la guerra en Ucrania se ve en términos menos crudos, de buenos contra malos, a diferencia de Estados Unidos y Europa.

“En estas circunstancias extraordinarias debemos permanecer atentos a la capacidad de los conocidos difusores de desinformación rusa para propagar falsedades sobre la invasión de Ucrania por parte de Putin, ya sea en español o en cualquier otro idioma”, escribieron los senadores Robert Menendez, de Nueva Jersey, y Tim Kaine, de Virginia, ambos demócratas, así como Bill Cassidy, republicano de Luisiana, en una carta dirigida al director ejecutivo de Facebook, Mark Zuckerberg.

Facebook, en una respuesta por escrito, aseguró que había restringido el acceso a las cuentas de RT y Sputnik en la Unión Europea, el Reino Unido y Ucrania después de recibir solicitudes de funcionarios de gobierno. (El Tribunal de Justicia de la Unión Europea desestimó un recurso de RT Francia para anular la prohibición de la cadena en el bloque).

Facebook también ha declarado que bloqueó los anuncios de todos los medios de comunicación del Estado ruso y ha “relegado” las publicaciones de las cuentas vinculadas a ellos. Las cuentas en otros idiomas se enfrentan a las mismas reglas creadas para detener la desinformación o el contenido dañino, afirmó la empresa.

“Tenemos varios equipos trabajando en toda la compañía para limitar la propagación de desinformación en decenas de idiomas”, añadía el comunicado.

Días después del inicio de la guerra, Twitter también cerró las cuentas rusas en la Unión Europea y añadió etiquetas a las cuentas que retuiteaban enlaces a ellas. En abril, la empresa anunció que no amplificaría dichas cuentas, lo que provocó un descenso de la interacción, según una declaración escrita.

TikTok comentó hace poco que había eliminado o etiquetado decenas de miles de publicaciones como parte de “las medidas continuas que estamos tomando para evitar las interacciones falsas”. En mayo, también añadió etiquetas a las cuentas del gobierno ucraniano.

Las restricciones contra el Kremlin no han impedido que este utilice las redes sociales occidentales para influir en el público extranjero. Su red de propaganda, que durante años ha buscado crear audiencias en muchos idiomas, se intensificó cuando los militares rusos rodearon a Ucrania el invierno pasado y en las semanas que siguieron a la invasión del 24 de febrero.

La página de Facebook de RT en Español tiene 18 millones de seguidores, más que su sitio en inglés o los canales en español de la CNN. Las publicaciones dirigen el tráfico a Actualidad RT, el principal canal de noticias de la cadena.

Las interacciones de las publicaciones rusas se dispararon en las semanas posteriores al inicio de la guerra, según un análisis de Avaaz, una organización comunitaria para la buena gobernanza.

RT Online, la página en árabe de la cadena de televisión en Facebook, también experimentó un aumento del 187 por ciento en la participación durante el primer mes de la guerra, según Avaaz. Las cuentas de Sputnik en Brasil y Japón también experimentaron repuntes, aunque menores. Un análisis similar realizado por Zignal Labs, una empresa que rastrea la actividad en redes sociales, mostró un aumento en los enlaces compartidos de las publicaciones de RT y de las noticias de Sputnik en español.

En estos sitios, la guerra de Rusia se presenta falsamente como una causa justa contra un régimen fascista en Ucrania que buscaba armas nucleares y conspiraba con Estados Unidos para desarrollar armas biológicas a las puertas de Rusia. En esta retorcida visión de la guerra, las atrocidades bien documentadas en ciudades como Bucha son exageraciones o incluso bromas, montadas para satanizar a Rusia.

Nora Benavidez, asesora principal de Free Press, un grupo de defensa de los derechos digitales y la responsabilidad, dijo que Facebook había tenido durante mucho tiempo un enfoque anglocéntrico de las políticas de moderación que pasó por alto la desinformación perjudicial sobre una variedad de temas en otros idiomas y otras partes del mundo.

Aunque en Facebook se utilizan muchos idiomas, dijo, más del 80 por ciento de sus recursos para vigilancia de las reglas se destinan al inglés.

“En una palabra, creo que es una forma de prejuicio que el resto del mundo no esté protegido de los peores y más peligrosos contenidos de la forma en que deberían estarlo los usuarios de habla inglesa”, dijo.

Bret Schafer, investigador principal de la Alianza para la Seguridad de la Democracia, reveló que las ramas española y árabe de los medios de comunicación del Estado ruso eran las más influyentes del país en Facebook y Twitter. RT en Español, Sputnik Mundo y RT Play en Español han estado entre las 10 páginas más vistas en Facebook en América Latina, con decenas de millones de espectadores.

Incluso después de las restricciones, Rusia buscó soluciones alternativas. RT en Español creó nuevas cuentas en Facebook, Twitter, Instagram y YouTube bajo el nombre de Ahí Les Va, según la investigación de los equipos de Schafer. Esas cuentas siguen publicando desinformación rusa a grupos crecientes de nuevos seguidores.

“Si hablas con personas en América Latina, RT es visto como un medio de comunicación más que hay que leer y en el que se puede confiar”, aseguró. “Es muy influyente”.

El fracaso en la persecución de las publicaciones rusas en español, árabe y otros idiomas ha dejado abierta la puerta para que el Kremlin se gane al público en partes del mundo donde Estados Unidos, su principal villano, es visto con mayor ambivalencia.

Un informe de la Fundación Bertelsmann del mes de junio señalaba que el 42 por ciento del tráfico de la cadena española de RT correspondía a tres países que habían apoyado a Rusia o se habían mostrado neutrales en la guerra con Ucrania: Argentina, Venezuela y México.

“Parte del éxito de RT probablemente se deba no tanto a la promoción de la versión rusa de los acontecimientos, sino al cuestionamiento de la narrativa occidental”, dijo Philip Kitzberger, politólogo de la Universidad Torcuato di Tella en la capital argentina, Buenos Aires. “Y eso encuentra cierta resonancia en ciertos grupos, vinculados en América Latina a una izquierda muy crítica con Estados Unidos”.

Ana Lankes colaboró con la reportería.

Steven Lee Myers cubre desinformación para el Times. Ha trabajado en Washington, Moscú, Bagdad y Pekín, donde contribuyó a los artículos que ganaron el Premio Pulitzer al servicio público en 2021. También es el autor de The New Tsar: The Rise and Reign of Vladimir Putin. @stevenleemyersFacebook

Sheera Frenkel es una reportera de tecnología premiada que tiene su sede en San Francisco. En 2021, ella y Cecilia Kang publicaron Manipulados. La batalla de Facebook por la dominación mundial. @sheeraf

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Así fue como los manifestantes derrocaron al presidente Rajapaksa en Sri Lanka

Un ejército de monjas, granjeros y profesionales de clase media sintieron el deber de salvar a su nación que estaba virtualmente en bancarrota. Pero su lucha aún no ha terminado.

Los manifestantes celebraban el mes pasado en Colombo, Sri Lanka, tras la renuncia del presidente Gotabaya Rajapaksa.Credit...

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Por Mujib Mashal y Emily Schmall

Photographs by Atul Loke

COLOMBO, Sri Lanka — El presidente estaba acorralado, de espaldas al mar.

Dentro de la mansión colonial tenuemente iluminada, que recuerda como inquietantemente solitaria, Gotabaya Rajapaksa observó desde una improvisada sala de operaciones cómo las protestas que duraron meses y exigían su destitución como líder de Sri Lanka llegaban hasta su puerta.

Rajapaksa, un exjefe de defensa que fue acusado de abusos generalizados durante las tres décadas de guerra civil que vivió la nación del sur de Asia, había adoptado un inusual enfoque de no intervención hacia las manifestaciones. Parecía querer proyectar el mensaje de que podía tolerar la disidencia.

Pero el movimiento compuesto en su mayoría por personas de la clase media (abogados, maestros, enfermeras y taxistas indignados contra una élite política que había llevado al país a la bancarrota) no fue una protesta rutinaria. Siguió creciendo.

Y ahora, en la mañana del 9 de julio, miles de manifestantes se concentraban frente a la residencia presidencial junto al mar, mientras otros cientos de miles inundaban Colombo, la capital. Dos puertas de hierro forjado y tres barricadas, todas fuertemente custodiadas, se interponían entre los manifestantes y el último miembro de la dinastía política Rajapaksa.

Mientras los manifestantes marchaban hacia la mansión, llovieron gases lacrimógenos que desorientaron a Dulini Sumanasekara, de 17 años, que había acampado durante tres meses con sus padres, una maestra de preescolar y un vendedor de seguros, y otros manifestantes a lo largo del pintoresco sector llamado Galle Face en Colombo. Después de regresar al campamento para recibir primeros auxilios, ella y su familia se reincorporaron a la protesta.

“Estábamos más decididos que nunca a asegurarnos de que Gotabaya se fuera ese mismo día”, dijo.

A primera hora de la tarde, la mansión había sido tomada y Rajapaksa se había fugado por una puerta trasera, navegando en las aguas de Colombo y finalmente huyendo del país. Los manifestantes controlaban las calles y las sedes del poder: nadaban en la piscina del presidente, descansaban en su cama y freían bocadillos en su cocina.

Las entrevistas con cuatro decenas de funcionarios del gobierno, simpatizantes del partido gobernante, líderes de la oposición, diplomáticos, activistas y manifestantes esbozan una imagen de un movimiento cívico sin precedentes que abrumó a un líder que había aplastado a un ejército rebelde pero que no estaba preparado para abordar el desastre económico del país y que se mostró lento al momento de entender los cambios en su base de simpatizantes cuando se levantaron contra él.

Tres años después de ganar las elecciones con holgura, y solo dos años después de que el partido de su familia obtuviera una enorme mayoría de dos tercios en el Parlamento, Rajapaksa se sintió profundamente resentido. Y el efecto de los años de prerrogativas, corrupción y mala gestión de su familia, empeoraron la situación del país debido al caos en el orden económico global por la covid y la guerra en Ucrania.

El auge

Antes de su improbable ascenso al cargo más alto del país en 2019, Gotabaya Rajapaksa había sido la mano derecha de su hermano mayor quien estableció a la familia como una poderosa dinastía.

Mahinda Rajapaksa se convirtió en presidente en 2005 con la promesa de poner fin a la guerra civil. Ese conflicto se originó por la discriminación sistemática contra la minoría tamil por parte de la mayoría de la población que está conformada por budistas cingaleses, quienes apoyan a los Rajapaksas.

Gotabaya evitó la política y tuvo una carrera en el ejército, retirándose temprano como teniente coronel a fines de la década de 1990. Completó una licenciatura en tecnología de la información en Colombo y luego siguió a la familia de su esposa a Estados Unidos, donde trabajó en el departamento de tecnologías de la información en la Facultad de Derecho de Loyola en Los Ángeles.

Después de convertirse en presidente, Mahinda puso al teniente coronel retirado a cargo de sus generales y la estrategia de guerra.

Como secretario de Defensa, Gotabaya fue despiadado y astuto, exigiendo nada menos que la “rendición incondicional” de los insurgentes tamiles. La Organización de Naciones Unidas estima que unos 40.000 civiles tamiles fueron asesinados solo en los últimos meses de la guerra civil. Miles de personas más desaparecieron, y aún no se ha cuantificado su número. Gotabaya Rajapaksa ha negado las acusaciones de irregularidades.

El impulso de los Rajapaksas para aplastar la insurgencia llegó con la promesa de que vendría la prosperidad económica.

Shirani de Silva regresó a su Sri Lanka natal desde Chipre en 2006, un año después del primer mandato de Mahinda Rajapaksa. En 2009, la insurgencia terminó y la isla volvió a estar abierta al turismo.

De Silva usó sus ahorros para construir una casa de huéspedes y se casó con un ciudadano de Sri Lanka que regresó al país, luego de trabajar en Europa, para abrir un restaurante y una tienda de alimentos naturales.

Cuando nació su hijo, Stefan, en 2011, ambos negocios prosperaban. “Pensé que tendría una muy buena vida”, dijo De Silva.

La fortuna de la dinastía política creció junto con la del país. En los años posteriores a la guerra, el crecimiento económico fue rápido y los Rajapaksas se dedicaron a la construcción, de manera expansiva. Aprovechando la paz reciente, pidieron prestadas sumas enormes, incluso de China, para construir autopistas, un estadio, un puerto y un aeropuerto.

Además de ser secretario de Defensa, Gotabaya Rajapaksa fue puesto a cargo del desarrollo urbano, aportando precisión castrense y personal militar a los esfuerzos para embellecer Colombo y mejorar los ayuntamientos de todo el país.

Con el paso del tiempo, la mano dura y los objetivos dinásticos de los Rajapaksas caerían en desgracia. En 2015, Mahinda Rajapaksa fue derrotado en su intento de gobernar por un tercer mandato. Pero a medida que la coalición gobernante se sumió en el caos y las disputas, los Rajapaksas comenzaron lentamente su regreso a la vida pública.

Una facción del partido de Rajapaksas apoyó a Gotabaya como un tecnócrata que podía limpiar el caos político. Tenía reputación de alguien que actuaba y no de alguien que hacía política. Prefería las camisas de manga corta y los jeans a las túnicas blancas y los chales color granate de sus hermanos. Los poderosos monjes budistas lo vieron como alguien dedicado a la causa de la mayoría étnica.

Rajapaksa pasaba la mayor parte del tiempo en su casa en Colombo. Viajar al extranjero implicaba correr el riesgo de un posible enjuiciamiento. Durante una visita a su antigua casa en California, los abogados lo localizaron en el estacionamiento de un Trader Joe’s y le entregaron la notificación de una demanda entablada por una persona que alegaba haber sufrido torturas.

En última instancia, fue una grave falla de seguridad sucedida el domingo de Pascua de 2019 lo que ayudó a que los Rajapaksas regresaran al poder. Unos atacantes suicidas entraron a iglesias y hoteles donde mataron a más de 250 personas. Las advertencias de los servicios de inteligencia se habían perdido en medio de las luchas internas del gobierno.

El país estaba aterrorizado; el turismo se paralizó. A los empresarios como De Silva les preocupaba perderlo todo.

Desesperados por la necesidad de que se restableciera la seguridad, De Silva y su esposo formaron parte de los 6,9 millones de habitantes de Sri Lanka que votaron por Gotabaya Rajapaksa y le dieron una victoria abrumadora.

La caída

Sin embargo, la luna de miel en el poder sería breve.

A los pocos meses llegó la pandemia, a la que Rajapaksa respondió con una estrategia familiar: desplegó al ejército para implementar los cierres de las localidades y, eventualmente, las campañas de vacunación. Pero no estaba preparado para el impacto de una economía que desde la independencia había operado con déficits que se habían profundizado por el endeudamiento imprudente de Mahinda Rajapaksa.

En un año, alrededor de 10.000 millones de dólares desaparecieron de la economía cuando el turismo se agotó y las remesas disminuyeron. En septiembre de 2020, algunos funcionarios del banco central de Sri Lanka sugirieron que el gobierno se acercara al Fondo Monetario Internacional en busca de ayuda.

El gobierno “no escuchó nuestras recomendaciones”, dijo Nandalal Weerasinghe, ahora gobernador del banco, quien era vicegobernador en ese momento.

El gabinete del presidente estaba dividido, con funcionarios del partido insistiendo en que el país podría evitar un rescate y las condiciones que conlleva, mientras que Rajapaksa no podía decidir.

Incluso cuando la crisis económica se profundizó, el enfoque del presidente a menudo se centraba en otros aspectos. En abril de 2021, de repente declaró la prohibición de los fertilizantes químicos. Su esperanza, dijeron sus asesores, era convertir a Sri Lanka en “el jardín orgánico del mundo”.

Los agricultores, que carecían de fertilizantes orgánicos, vieron cómo el rendimiento de sus cosechas se desplomaba. Y surgió una ruptura en la familia: Gotabaya resistió los intentos de su hermano Mahinda, quien ahora era primer ministro, de cambiar de opinión sobre la prohibición de los fertilizantes. El regreso de Mahinda, después de haber ayudado a llevar al partido a una gran victoria electoral, había debilitado el control mediante la creación de dos centros de poder. Eventualmente, el gabinete contaría con cinco miembros de la familia Rajapaksa.

Para la primavera de 2022, la gente hacía largas filas para obtener combustible, los supermercados se estaban quedando sin alimentos importados y el suministro de gas para cocinar estaba casi agotado a medida que las reservas de divisas del gobierno se reducían casi a cero.

El país estaba en caída libre. Y la única persona que podía hacer algo al respecto estaba a la deriva. En las reuniones, el presidente a menudo se distraía, revisando los informes de inteligencia en su teléfono, según los funcionarios que estaban presentes. Para varios de sus amigos cercanos, se había convertido en un prisionero de su propia familia.

Las manifestaciones

Pronto, pequeñas protestas que pedían la renuncia de los miembros de la familia Rajapaksa comenzaron a surgir en todo el país. Eventualmente, el sector Galle Face en Colombo se convirtió en un punto focal.

Dulini Sumanasekara, la joven de 17 años que comenzó a acampar allí con su familia en abril, alternaba entre el servicio voluntario en la cocina del campamento y las clases en línea en casa.

Aunque quería estudiar medicina, Dulini, como todos los estudiantes en Sri Lanka, se había mantenido fuera del aula, primero por la covid y luego por una política gubernamental que les pedía a los alumnos que recibieran clases por internet con el fin de ahorrar costos de combustible.

La crisis también había afectado a su madre, Dhammika Muthukumarana, quien perdió su trabajo en un preescolar privado. La familia luchó para conseguir y pagar artículos esenciales como leche en polvo y granos.

A pesar de la frustración, el sentido del deber cívico impulsó a Muthukumarana y a su esposo, Dhaminda Sumanasekara, a mudarse con sus hijas al campamento de tiendas de campaña de Galle Face.

“Podíamos sentirlo en nuestros huesos”, dijo. “Era hora de defender a nuestra gente y nuestro país contra las mentiras y la corrupción”.

A medida que escaseaba el combustible, Mangla Srinath, un taxista de 31 años, guardaba 20 litros de combustible en su baño, los extraía de su tanque después de llenarlo.

Su esposa, Wasana, tenía cáncer de mama. Quería asegurarse de tener suficiente combustible para los traslados de emergencia al hospital.

“Una vez a la semana, íbamos a la protesta por la noche”, dijo Srinath. “A veces, íbamos de camino al hospital”.

El lugar de la protesta se había convertido en un espacio cívico, una zona segura para la diversidad religiosa, étnica y sexual del país. Algunos lo vieron como el comienzo largamente postergado de una conversación sobre la reconciliación, después del triunfalismo de posguerra proyectado por la población budista que apoya a la familia Rajapaksa.

“Ahora la gente habla abiertamente sobre la igualdad”, dijo Weerasingham Velusamy, una manifestante y activista tamil que trabaja como consultora de igualdad de género. “La gente habla de justicia para los desaparecidos”.

Durante una ceremonia de conmemoración de las brutales masacres perpetradas contra los tamiles en 1983, Saku Richardson, música y abuela, se apoyó en su bicicleta, sosteniendo un cartel amarillo escrito a mano que simplemente decía “Lo siento”.

“Durante 30 años, no hicimos nada”, dijo. “No protestamos”.

Richardson, que proviene de una familia mixta de cingaleses y tamiles, dijo que sus amigos se habían dado cuenta de que los problemas del país eran el resultado de la impunidad y los privilegios de los líderes militares y políticos después de la brutal guerra.

“Sienten que esa es la maldición”, dijo. “Que esto es karma”.

El enfrentamiento

Durante la noche del 8 de julio, el ambiente en la mansión presidencial era frenético. Los legisladores entraban y salían. Según los reportes de inteligencia, el presidente —quien no se sentó a cenar fideos de arroz y curry hasta cerca de la medianoche— esperaba que se reuniera una multitud de 10.000 manifestantes a la mañana siguiente.

Dos meses antes, el movimiento para expulsarlo del poder se había intensificado considerablemente. Mahinda Rajapaksa renunció como primer ministro, pero al salir, sus partidarios marcharon hacia el campamento de protesta, generando enfrentamientos violentos que se convirtieron en una noche de anarquía en la que las casas de decenas de legisladores de su partido fueron incendiadas como represalia.

El presidente, Gotabaya, había recibido información de que los partidarios de su hermano estaban generando problemas, pero no pudo detenerlos, según afirman los funcionarios que lo acompañaban. Temprano en la noche, casi había perdido la voz de tanto gritar por teléfono, dijeron los funcionarios. Para los que estaban en la sala, sus llamadas desesperadas a la cadena de mando dejaron en claro que estaba perdiendo el control.

En las semanas siguientes, Rajapaksa trató de proyectar la expulsión de los miembros de su familia del gobierno como un nuevo comienzo, pero los manifestantes no se apaciguaron.

En la mañana del 9 de julio, era evidente que el número de manifestantes era mucho mayor de lo esperado.

Justo antes del mediodía, mientras los manifestantes avanzaban hacia la mansión, treparon por encima de la primera barricada, en lo que luego fue calificado como una acción espontánea. La barrera fue derribada rápidamente por la aglomeración de personas que empujaban, a pesar de las ráfagas de gases lacrimógenos. Luego de que derribaron dos barricadas más, algunos manifestantes llegaron hasta la primera de las dos puertas de la mansión y la abrieron.

Cuando la multitud accedió a la segunda puerta, la última barrera física entre ellos y el presidente, se escuchó el sonido de disparos. Dos personas cayeron heridas. Las fuerzas de seguridad acorralaron a los manifestantes con porras.

En el interior de la residencia estaba claro que el presidente se estaba quedando sin tiempo. Los generales le dijeron que era hora de irse.

Más tarde surgieron imágenes de video en las redes sociales de hombres cargando maletas en un barco de la marina. El mandatario fue conducido a través de una puerta trasera a la base naval ubicada detrás de la mansión. Desde allí, se embarcaría en las aguas de Colombo.

Mientras escapaba, los manifestantes encendieron un camión del ejército y lo embistieron contra la segunda puerta. Incapaces de mantener el control, las fuerzas de seguridad cedieron.

Cientos de personas inundaron el complejo, vitoreando y cantando mientras llenaban el gran salón de baile, subían la escalera de caracol y ocupaban la habitación del presidente.

Entre ellos estaba Muthukumarana, quien sintió un poco de envidia al admirar el costoso guardarropa de la esposa del presidente. Ese sentimiento rápidamente se convirtió en ira. “Nos dimos cuenta de cuánto habíamos sufrido para mantener sus hábitos”, dijo.

Srinath, el taxista, recogió a su esposa en su moto y fue a la mansión.

“Un tipo del ejército me dijo: ‘No te preocupes, cuidaremos tu moto’”, explicó.

La pareja posó para una selfi en la escalera, Wasana aún estaba usando su casco.

Horas después de la irrupción, los manifestantes hicieron correr la voz de que la mansión estaba abierta al público. Las familias esperaban en una fila que daba la vuelta a la cuadra para ingresar a lo que, en efecto, se había convertido en un museo gratuito. Cuando entraban se dedicaban a mirar las pinturas y los candelabros, nadaban en la piscina, se sentaban en una larga mesa de comedor y hacían picnics en el jardín.

El orden no siempre prevaleció: al caer la noche, una multitud había incendiado la casa privada del primer ministro Ranil Wickremesinghe, y la policía dijo que estaba evaluando los daños en varios edificios que fueron ocupados por los manifestantes.

En los días y semanas que siguieron, quedó claro que la victoria de los manifestantes solo fue parcial.

Gotabaya Rajapaksa finalmente huyó del país en un avión militar, primero a las Maldivas y luego a Singapur. Pero eso no trajo un nuevo comienzo: el hombre que lo remplazó, Wickremesinghe, es visto como un protector de los intereses de la familia Rajapaksa. Inmediatamente declaró un estado de emergencia y le ordenó a la policía que detuviera a varios organizadores de la protesta. Wickremesinghe se enfrenta a la desconfianza ya que el país necesita promulgar reformas económicas difíciles.

Mientras el Parlamento votaba para confirmarlo como presidente, tres miembros de la familia Rajapaksa, Mahinda y Chamal, y el hijo de Mahinda, Namal, estaban allí para emitir sus votos, como si nada hubiera pasado.

“La banda sigue tocando mientras el barco se está hundiendo”, dijo Srinath, el taxista.

Skandha Gunasekara y Shahaen Vishak colaboraron en este reportaje.

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Известия (RUS)

Российский художник Дмитрий Врубель скончался в возрасте 62 лет

В возрасте 62 лет умер художник Дмитрий Врубель, автор граффити с поцелуем генсека СССР Леонида Брежнева и руководителя ГДР Эриха Хонеккера на Берлинской стене. Об этом сообщила главный редактор газеты The Art Newspaper Russia Милена Орлова на странице в Facebook (соцсеть принадлежит организации Meta, признанной в РФ экстремистской).

Жена художника Виктория Тимофеева 17 июля писала в этой же соцсети, что его сердце «внезапно стало очень слабым», и сообщила, что он перенес коронавирус.

Дмитрий Врубель родился в 1960 году, учился в Московском государственном педагогическом институте. С 1983 года был членом Союза художников СССР.

Врубель был представителем соц-арта. Его граффити под названием «Братский поцелуй» стало одним из символов воссоединения Германии. С 2010 года художник постоянно проживал в Берлине и зарабатывал проведением выставок.

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Известия (RUS)

«АвтоВАЗ» 15 августа вернулся к пятидневной рабочей неделе

«АвтоВАЗ», на котором с 6 июня 2022 года действовала «четырехдневка», 15 августа приступил к первой с начала лета полной рабочей неделе. Об этом 15 августа сообщило агентство «Автостат».

«Имидж» и всё: дилеры Renault начали получать запчасти через «дочку» «АвтоВАЗа» Почему ряд компаний продолжит пользоваться услугами и альтернативных поставщиков

Агентство сообщило, что сборочная линия по выпуску Lada Granta будет работать пять дней в неделю в двухсменном режиме. Внедорожник Lada Niva будут выпускать также пять дней в неделю, но в одну смену.

С 29 августа по 27 ноября 2022 года «АвтоВАЗ». планирует работать шесть дней в неделю. По оценке автопредприятия будут задействованы все три сборочные линии: Granta (в две смены), Niva (в одну смену) и В0 (в две смены). На последней должен быть возобновлен выпуск Lada Largus.

По мнению экспертов агентства, во половине 2022 года завод в Тольятти планирует выпустить почти 140 тыс. автомобилей Lada, что в два раза больше по сравнению с первым полугодием 2022 года.

Модель Vesta вернется на конвейер в начале весны 2023 года на линию B0. По прежнему остается под вопросом производство хэтчбека Lada XRAY, который создан на базе Renault Sandero Stepway, а также кроссовера Duster под маркой Lada. Решение об их дальнейшей судьбе планируется принять в 2023 году.

11 августа стало известно, что самой распространенной маркой легковых автомобилей в России остается Lada. На долю марки приходится почти 30% от общего количества машин. На середину 2022 года в РФ насчитывалось 13,37 млн таких автомобилей.

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Посол России заявил о невозможности США стереть вину за беды в Афганистане

США не смогут стереть свою вину за принесенные Афганистану беды, заявил 15 августа посол РФ в Кабуле Дмитрий Жирнов.

Если бы талибы: к чему пришел Афганистан за год при новой власти ООН не удается собрать для жителей страны $4,4 млрд гуманитарной помощи

«Американцы унесли ноги (из Афганистана. — Ред.). Но в головах простых афганцев они не могут стереть свою вину за беды Афганистана. Они должны платить за битые горшки. Эту мысль неоднократно проводил наш президент Владимир Владимирович Путин», — сказал Жирнов «РИА Новости» по случаю годовщины смены власти в Кабуле.

2 августа координатор по стратегическим коммуникациям в Совете национальной безопасности (СНБ) Белого дома Джон Кирби заявил, что США намерены проводить новые антитеррористические мероприятия в Афганистане, если это будет необходимо.

Ситуация в Афганистане обострилась в мае прошлого года после начала вывода американских военнослужащих, которые находились в стране с 2001 года. Талибы начали наступление на крупные города страны и 15 августа вошли в Кабул, объявив о завершении войны.

Новые руководители обещали стране и миру создать инклюзивное правительство, бороться с террористами, уважать права человека, в том числе женщин.

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Una agencia de la ONU con una misión verde y socios sucios en la Amazonía

Una de las mayores agencias para el desarrollo sustentable se ha aliado con empresas de hidrocarburos para aplastar a la oposición y mantener el flujo de petróleo, incluso en zonas sensibles.

Un mechero en un pozo petrolero en Putumayo, ColombiaCredit...Federico Rios para The New York Times

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Por Sarah Hurtes y Julie Turkewitz

RESGUARDO BUENAVISTA, Colombia — En el borde de la Amazonía colombiana, en una aldea indígena rodeada de torres de perforación petrolera, el pueblo siona enfrentaba un dilema.

El Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo, o PNUD, acababa de anunciar un paquete de asistencia regional de 1,9 millones de dólares. En una comunidad sin servicio de agua corriente, con electricidad intermitente y donde la pobreza es un problema que persiste, cualquier suma de dinero significaría alimento y oportunidades.

Pero el programa de asistencia formaba parte de una alianza entre la agencia de Naciones Unidas y GeoPark, una empresa petrolera multinacional. La compañía tiene contratos para perforar cerca de la reserva de los siona, entre ellos uno con el gobierno que extendería las operaciones hasta lo que los siona consideran su tierra ancestral. Para el pueblo siona del resguardo Buenavista (una reserva indígena), la perforación petrolera es una violación, similar a sacar la sangre de la tierra.

Esta colaboración es un ejemplo del modo en que una de las organizaciones para el desarrollo sostenible más grandes del mundo se asocia con agentes contaminantes, incluso con aquellos que en ocasiones trabajan contra los intereses de las comunidades que se supone que la agencia debería ayudar.

De México a Kazajistán, estas alianzas forman parte de una estrategia que no considera a las empresas petroleras como villanos ambientales sino como grandes empleadores que pueden llevar electricidad a las zonas remotas y crecimiento económico a los países pobres y de ingreso medio. La agencia de desarrollo ha usado fondos de la industria petrolera para proveer de agua limpia y capacitación laboral a zonas que de otra manera estarían abandonadas.

Pero documentos internos y decenas de entrevistas con funcionarios y exfuncionarios muestran que cuando Naciones Unidas se ha aliado con las grandes petroleras, la agencia también ha sofocado la oposición local a la perforación, además de realizar análisis de negocios para la industria y trabajar para que sea más fácil que las compañías sigan operando en zonas sensibles.

La oficina de la agencia en Colombia, en particular, es una puerta giratoria de funcionarios que entran y salen de empresas petroleras y oficinas gubernamentales de energía. La agencia de desarrollo de Naciones Unidas también ha trabajado con el gobierno y con la industria petrolera para recopilar expedientes sobre los opositores a la perforación. No hay pruebas de que esos expedientes se hayan usado para atacar a alguna persona, pero en un país donde los activistas ambientales son asesinados a mayor ritmo que en cualquier otro lugar del mundo, activistas e integrantes de la comunidad dijeron que sintieron que sus vidas se habían puesto en riesgo.

Incluso cuando Naciones Unidas advierte con alarma sobre el cambio climático y hace llamados para la reducción dramática del consumo de combustibles fósiles, su agencia de desarrollo en ocasiones funge como un ente que impulsa la industria del gas y del petróleo.

“El sector de petróleo y gas es uno de los sectores industriales a nivel mundial capaz de generar los mayores impactos positivos en las condiciones de desarrollo de las personas”, apuntó el Programa de Naciones Unidas para el Desarrollo en 2018.

La agencia de desarrollo dijo que apoya la transición a una energía limpia y no alienta la perforación. Pero Achim Steiner, líder de la agencia, dijo que su misión es sacar a las personas de la pobreza y que, a menudo, eso significa trabajar en países que dependen del carbón, el petróleo y el gas. “Tenemos que empezar donde las economías están hoy”, dijo Steiner en una entrevista. “No veo una contradicción, sin embargo hay una tensión”.

Según funcionarios y exfuncionarios, un factor que incrementa esa tensión es la incesante presión para recaudar fondos. La agencia se queda con una parte —entre 3 y 10 por ciento— de las donaciones. Los funcionarios, respaldados por las propias auditorías de la agencia, dicen que eso presiona a los funcionarios de desarrollo para encontrar aliados en sus países asignados, incluso cuando los donantes trabajan en contra de los propios intereses de su agencia.

Correos electrónicos internos muestran que altos funcionarios se han molestado por tener que lavarle la cara a algunas de las empresas más sucias, un proceso que los críticos denominan blue washing (o lavado azul), debido al color emblemático de la organización.

En 2017, por ejemplo, dos años después de que los líderes mundiales adoptaron el acuerdo de París sobre el clima, la agencia publicó un informe sobre el papel positivo que la industria de petróleo y gas podía tener en el mundo. Mencionaba una iniciativa de reciclaje de Exxon Mobil y la promoción de Chevron de la ingeniería en los salones de clase.

“Realmente considero que esta publicación es problemática, pues busca presentar a la industria de hidrocarburos bajo una luz favorable”, escribió un empleado de la agencia en un correo electrónico grupal. El informe “estaba perjudicando nuestro mensaje sobre energía sostenible”, decía otro correo electrónico.

Como parte del presupuesto total de 8000 millones de dólares de la agencia, el dinero de la industria de la energía es mínimo: unos 6 millones de dólares al año, según los datos proporcionados por el PNUD. Pero, a nivel local, estos fondos pueden tener efectos enormes.

En ningún otro lugar estos efectos se sienten más que en Colombia, donde las empresas petroleras, el gobierno, los grupos armados y los ambientalistas se enfrentan por el futuro de la Amazonía. La deforestación ha alcanzado niveles récord y amenaza a un bosque tropical que sirve como amortiguador clave contra el cambio climático.

Hasta el año pasado, el pueblo siona, que vive en las orillas del terroso río Putumayo en el sur de Colombia, veía a la agencia de desarrollo de Naciones Unidas como una posible aliada en ese enfrentamiento. La comunidad ya se había beneficiado de un fondo previo procedente de la agencia.

Luego sucedió la alianza con GeoPark.

‘El gran negocio del año’

Mario Erazo Yaiguaje, un líder comunitario de voz suave y exgobernador de la reserva Buenavista, sospechaba que el programa de asistencia del PNUD era un intento encubierto de la petrolera para presionar a su pueblo con el fin de que aceptara su presencia en la región.

Los siona de Buenavista viven en casas de madera en un pequeño pueblo de la Amazonía, en la frontera con Ecuador. La vida comunitaria gira en torno a la parcela agrícola familiar, llamada chagra, y al yagé, una sustancia que en el mundo exterior se tipifica como alucinógena pero que los siona consideran como una medicina que, si se toma bajo el acompañamiento de un guía, les permite adquirir sabiduría y orientación.

Durante generaciones esta región ha sido un escenario de conflictos y los siona perciben a las empresas petroleras como la fuente de sus problemas, al atraer tanto a los rebeldes de izquierda que han atacado los oleoductos de la zona como a los soldados gubernamentales que han sido enviados para resguardar la infraestructura de las compañías. La industria petrolera y el negocio de la cocaína han contribuido tanto a la violencia que la Corte Constitucional de Colombia clasificó a los siona como en “riesgo de exterminio”.

Naciones Unidas anunció su alianza con GeoPark en un momento de controversia. La compañía ya estaba defendiéndose en una demanda por un derrame de petróleo en la región. Luego, una organización local de defensa acusó públicamente a GeoPark de contratar a un grupo armado para amenazar a quienes se oponen a la perforación. La empresa negó con vehemencia la denuncia, pero los activistas en la región indicaron que temían por sus vidas.

Para Erazo el acuerdo con GeoPark era una táctica. “Una cosa de limpiar el nombre”, dijo. “Cuando nos damos cuenta de que GeoPark le da recursos al PNUD, lo miramos como que hicieron el gran negocio del año”.

GeoPark dice que no tiene interés en perforar en la reserva siona y que ha tomado medidas para abandonar su concesión en el territorio en disputa. Dijo que su alianza con la agencia de desarrollo estaba enfocada en ayudar a las comunidades afectadas económicamente durante la pandemia de la COVID-19. El dinero nunca estuvo destinado para los siona, dijo la empresa.

“Siempre hemos tenido una relación con nuestros vecinos basada en el diálogo, el respeto y la construcción de confianza”, dijo la empresa en un comunicado.

Los siona de Buenavista vieron las cosas de otra manera y empezaron a prepararse para una decisión difícil. Sentado en la primera fila de una asamblea comunitaria el año pasado, ataviado con la túnica blanca tradicional que se reserva para las ocasiones especiales, Erazo escuchaba mientras abogada de la comunidad, Lina María Espinosa formulaba así su decisión:

“Van a recibir una platica que les va a servir para cualquier necesidad familiar”, dijo. “Pero la platica que viene, o la que va a venir más adelante, es de la petrolera”.

Espinosa preguntó: “¿Van a recibir?”

‘Alimentar a la bestia’

Erazo comprendía por qué GeoPark querría asociarse con Naciones Unidas. Pero ¿por qué querría una agencia de desarrollo sostenible asociarse con una empresa petrolera?

Los orígenes de estos acuerdos son turbios. A diferencia de Naciones Unidas, la agencia no recibe aportaciones de los Estados miembro. Sus donaciones provienen en su mayor parte de gobiernos y grandes fondos internacionales. Los grupos como la Fundación Bill y Melinda Gates y las empresas privadas conforman el resto.

Algunos exfuncionarios dicen que la relación actual con las grandes compañías energéticas puede remontarse a una pelea con uno de los mayores benefactores de la agencia, un fondo sin fines de lucro llamado Global Environmental Facility que reúne dinero de los gobiernos para atender los principales desafíos del planeta.

En 2011, Monique Barbut, la principal ejecutiva del fondo en ese momento, se convenció de que el PNUD estaba demasiado enfocado en recaudar fondos y tenía poco que mostrar como resultados. “Esta gente no era responsable ante nadie”, dijo Barbut en una entrevista. Y empezó a recortar el financiamiento.

Esos recortes coincidieron con los efectos persistentes de la crisis financiera global y un aumento en la demanda de ayuda para el desarrollo. Así que la agencia reforzó sus labores de recolección de fondos. Entre los objetivos estaban las empresas de energía.

“En un ambiente de ayuda decreciente, los ingresos de los sectores extractivos pueden servir como una fuente adicional de financiamiento”, escribió el PNUD en 2012 como parte de una estrategia dedicada al petróleo, el gas y la minería.

Ese año, la agencia anunció una alianza con Shell Oil que ayudó a capacitar a iraquíes para trabajar en la industria de hidrocarburos. Un proyecto con la empresa estatal Pemex ayudó a ampliar la producción petrolera en México.

Funcionarios de desarrollo, que operan con amplia autoridad en sus países asignados, recuerdan la presión constante para conseguir dinero.

“Es un sistema centrado en alimentar a la bestia”, dijo Benoit Lebot, quien trabajó en proyectos ambientales durante ese periodo. Lebot dijo que estalló con sus supervisores: “¡No soy un número en una hoja de cálculo!”. Y terminó por renunciar.

Incluso hoy, los integrantes del personal dicen —y lo reiteran las formas de evaluación de desempeño— que los supervisores priorizan la recaudación de fondos y el lanzamiento de proyectos. “¿Cuántos proyectos conseguiste? ¿Cuánto dinero trajiste?”, dijo Dominic Rasool, quien renunció a su trabajo de asesor técnico en 2018. Si los proyectos tenían éxito o no, dijo, importa menos.

Steiner, el principal ejecutivo de la agencia, no se disculpa por el enfoque en la recaudación de fondos.

“Para quienes dicen que ahí hay esa presión, solo puedo decirles: ‘Bueno, bienvenidos a la realidad’”, dijo.

Sin embargo, rechazó con firmeza la idea de que prioriza la recaudación de fondos por encima de la operación de programas exitosos. Dijo que cada proyecto es revisado y calificado por evaluadores independientes.

No obstante, evaluadores actuales y anteriores dicen que, cuando sí identifican problemas, Naciones Unidas y funcionarios gubernamentales locales a menudo los presionan para que suavicen sus conclusiones.

“La mayor parte del tiempo se hace de forma elegante”, dijo Roland Wong, quien evaluó proyectos para la agencia durante más de una década. En otras ocasiones los cambios son más indignantes. “Las evaluaciones pueden sufrir un embellecimiento grosero al punto que es casi falso”.

Una técnica común, según dijeron funcionarios y exfuncionarios, es presentar los fracasos como “lecciones aprendidas”.

‘Es un engaño’

Steiner habla de que hay que encontrar a las economías donde están y la economía de Colombia depende mucho del petróleo. Es la exportación más importante del país. Cualquiera que busque recaudar dinero para el desarrollo aquí naturalmente hallaría el camino hacia las empresas de combustibles fósiles.

Si bien Steiner dice que la agencia no apoya la perforación, los registros muestran que sí trabaja para que sea más sencillo perforar. Durante años, las agencias nacionales de hidrocarburos de Colombia y la mayor empresa del país, Ecopetrol, han contratado a PNUD para analizar riesgos y brindar asesoría con el fin de llevar a cabo el negocio con menos contratiempos.

Ese negocio puede significar un ducto con fuga, donde el análisis de la agencia puede ayudar a prevenir o mitigar un problema medioambiental. En otras ocasiones el riesgo de negocio puede ser una comunidad molesta que se opone a la perforación.

En esas situaciones, los registros muestran que los funcionarios de desarrollo intervienen para calmar las cosas, con el objetivo de asegurar que las operaciones procedan según lo planeado. Como parte de varios proyectos del PNUD, la agencia trabajó con Ecopetrol y el ministerio de hidrocarburos de Colombia para recopilar expedientes de personas en zonas de perforación.

Un informe, en el departamento de Meta, en la zona central del país, fue publicado inadvertidamente en un sitio web del gobierno en 2015. El reporte, preparado para el ministerio del Interior, identificaba a concejales locales y agricultores que tenían un “discurso agresivo” contra la industria petrolera. Se identificaba una iglesia donde, al final de la misa, el párroco “toma los últimos minutos para pronunciar discursos contra la industria”.

En Colombia los activistas ambientales son asesinados a un ritmo de más de uno por semana, según Global Witness, una organización de derechos humanos con oficinas en Londres, Washington y Bruselas, lo que convierte al país en el lugar más mortífero para defender al planeta. Cuando los activistas se vieron en el reporte, sintieron que la agencia de desarrollo los había puesto en riesgo. No hay pruebas de que este documento u otros expedientes hayan provocado incidentes violentos.

Ecopetrol indicó en un comunicado que trabaja con la agencia de desarrollo por su reputación de imparcialidad y para asegurarse de que las comunidades desfavorecidas reciban la atención que merecen.

“La empresa ha reconocido de forma reiterada la relevancia que tienen los líderes sociales y su aporte a la sociedad”, dijo Ecopetrol, refiriéndose a los líderes medioambientales. La empresa indicó que rechaza cualquier acción o amenaza “que impida el libre, seguro y legítimo ejercicio de su labor.”

Steiner dijo que este es un proceso esencial conocido como “mapeo de actores” o de stakeholders. Si los gobiernos van a consultar a la gente en todos los bandos de un tema, hay que identificar a los participantes clave.

Sin embargo, el reporte publicado se enfocaba en los opositores a la industria petrolera. Entre las actividades a realizar del informe resaltan la organización de un foro con integrantes de la comunidad y ambientalistas y “desestimar su discurso”.

El PNUD dijo que, aunque el reporte fue redactado por un contratista de la agencia y se alojaba en el servidor de la agencia e incluía su logotipo, en realidad había sido redactado por solicitud del gobierno colombiano. Por lo tanto, un portavoz de la agencia no quiso comentar el contenido del informe.

Un activista ambiental, Édgar Humberto Cruz, quien fue mencionado en la categoría de “problemático” en el documento, dijo que el PNUD organizó reuniones para destacar los beneficios que Ecopetrol y otras empresas traían a la región. “Nos dijeron que no era conveniente oponerse a la industria”, dijo Cruz.

Un portavoz de la agencia dijo que esas conversaciones no son parte de la política de la agencia.

Hoy la desconfianza en el Meta es profunda.

“Por lo que solo ha llegado aquí, a nuestra región, es a tratar de suavizar a las comunidades para que Ecopetrol pueda entrar a hacer sus trabajos petroleros”, dijo Gustavo Carrión, un líder en Castilla La Nueva, un poblado al noroeste del Meta.

Los propios empleados de la agencia lo reconocen. Fabián Espejo, quien trabajó durante cinco años para la agencia en Colombia, escribió en su tesis de doctorado de 2020 que la agencia tenía buenas intenciones pero que también le daba pie a los ministerios de petróleo, gas y minería “para mantener la producción sin contratiempos”.

Steiner comentó que su agencia trabaja en condiciones difíciles para llevar dinero y oportunidades a la gente que más las necesitan. Él no formula las políticas energéticas de Colombia y no puede ordenarle al gobierno que deje de perforar en ciertas zonas. Lo que puede hacer, dijo, es buscar formas de minimizar el daño a las comunidades y al medioambiente.

“Pero también de maximizar los beneficios de una industria —a gran escala las industrias extractivas– que es muy significativa y una fuente muy significativa de ingresos para muchos países en desarrollo”, dijo.

Una funcionaria de desarrollo formuló un argumento similar durante una tensa llamada con Erazo y otros sobre la alianza con GeoPark. Naciones Unidas no invitaba a las empresas petroleras a la zona, dijo la funcionaria, Jessica Faieta. Pero “ya que están en estos territorios, podemos nosotros, de cierta manera, garantizar su cumplimiento con los derechos humanos”.

Los siona de Buenavista estaban furiosos. Parecía que Naciones Unidas estaba respaldando a una empresa petrolera, dijo Erazo.

La conversación echó por tierra cualquier esperanza de ganárselos. Los siona presentaron una queja formal con la agencia, devolvieron un fondo previo y juraron jamás volver a aceptar ayuda del programa de desarrollo.

“La gente está aplaudiendo cada vez que sale un representante del PNUD, porque nos ha llegado con algo. ¡Bendito sea!”, comentó Erazo. Pero, añadió, “es un engaño”.

La alianza con GeoPark, dijo, fue “la muerte de esa organización para nosotros”.

Hoy, a lo largo de las riberas del Putumayo, Erazo anticipa los problemas que van a presentarse. La inflación ha disparado los costos de alimentos. Los precios de gasolina han hecho que incluso la transportación sencilla se vuelva difícil.

Una relacióncon el Programa de Naciones Unidas para el Desarrollo ciertamente tendría beneficios.

Pero no se arrepiente.

La agencia de desarrollo canceló la alianza con GeoPark y ahora está investigando por qué se involucró con la compañía si los agravios de los siona ya eran tan conocidos.

“Creo que esa es una crítica legítima”, dijo Steiner. Y añadió: “Sabe, hemos aprendido lecciones”.

Sofía Villamil y Genevieve Glatsky colaboraron con reportería desde Bogotá.

Sarah Hurtes es una periodista con sede en Bruselas. Se unió al equipo de investigaciones internacionales del Times en 2022. @HurtesSarah

Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz

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Le Figaro

Classement de Shanghai 2022: les universités françaises en perte de vitesse

Par Maud Kenigswald • Publié le 15/08/2022 à 07:00 • Mis à jour le 15/08/2022 à 09:26

CLASSEMENT - Les établissements tricolores enregistrent un léger recul dans le palmarès annuel des 1000 meilleurs, tous pays confondus.

Pour la vingtième année consécutive, l’organisation Shanghai Ranking Consultancy publie ce lundi 15 août son classement des 1000 meilleures universités du monde. Les États-Unis assoient davantage leur hégémonie en monopolisant le top 3. De son côté, la France connaît un léger déclin, avec des places perdues pour environ chaque école, après une progression en 2020 et une stagnation en 2021.

Un top 15 anglo-saxon

Au fil des éditions, Harvard demeure indétrônable. Mais le trio de tête présente cette année une particularité. Après l’américaine Stanford, éternelle deuxième, arrive le Massachusetts Institute of Technology (MIT), qui ravit à Cambridge son habituelle médaille de bronze.

Avec sa rivale Oxford, 7ème, elles constituent les seules britanniques face à 13 étasuniennes dans ce top 15 exclusivement anglo-saxon. Pêle-mêle, s’y retrouvent Berkeley, Princeton, Columbia ou encore Yale.

La 16ème place pour la première université française

À l’instar de ces dernières années, la première institution non anglo-saxonne du palmarès est française. Paris-Saclay arrive 16ème, malgré une perte de trois places. Le regroupement d’écoles telles CentraleSupélec ou AgroParisTech excellait pourtant dans le classement thématique de Shanghai, sorti en juillet, qui reconnaissait son département de mathématiques comme le meilleur au monde. À noter également que l’établissement a changé de présidente: Estelle Iacona a été élue en juin pour succéder à Sylvie Retailleau, nommée ministre de l’Enseignement supérieur.

Trois autres tricolores figurent dans ce top 100, mais ils ont tous reculé dans la hiérarchie. PSL (Paris Sciences et Lettres), la fusion d’institutions telles l’ENS, Paris-Dauphine ou Mines ParisTech, chute de la 38ème à la 40ème place. Cela ne l’empêche pas de récupérer la deuxième marche du podium national, devant Sorbonne Université, qui accuse une baisse de 8 rangs, finissant au 43ème. De son côté, Paris-Cité, issu de la fusion des anciens Descartes et Diderot, perd cinq places. Quant au reste, les universités Aix-Marseille, Grenoble-Alpes et Strasbourg se maintiennent avant le 150ème rang.

Des facteurs quantitatifs pour mesurer l’excellence de la recherche

Le classement de Shanghai est réalisé à partir de six critères: le nombre de prix Nobel et de médaille Fields parmi les anciens élèves et les enseignants, la quantité de professeurs les plus cités dans leur discipline, le nombre de publications dans les revues scientifiques Nature et Science ou indexés dans le Science Citation Index-Expanded et le Social Science Citation Index, ainsi qu’une pondération par rapport à la taille de l’institution.

Il s’agit donc de facteurs quantitatifs, qui mesurent l’excellence de la recherche. Pas question ici d’évaluer la qualité de la pédagogie ou de l’insertion professionnelle des diplômés. À certains égards, cela confère donc un avantage aux grosses entités américaines, anciennes et particulièrement dotées financièrement.

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New York Times - World

Words of War: A Literary Lifeline for the Battlefield

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Does poetry have any place in a war zone? For one correspondent, it is indispensable.

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Even the newest of correspondents knows not to go into a war zone without the right training, the right gear and the right exit plan. But some seasoned reporters have learned that they need something more to sustain them through the bleak days and nights of carnage. Something to remind them of the humanity beneath the inhumanity. For some, it is poetry.

Few correspondents are more seasoned than Alissa J. Rubin, who in 15 years at The New York Times has served as a bureau chief in Baghdad, Kabul and Paris and before that covered conflict in the Balkans. We asked her to talk about what she reads when her job brings her to the battlefield.

By Alissa J. Rubin

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When I think about poems for a war zone or really for covering anything sad or traumatic — so much, of course, is sad that isn’t war — some of the ones that come to mind may at first strike some people as off the point. But each one I describe here calls on us to find the humanity amid the brutality, to pay attention to the details, and shows us how the smallest thing can be infinitely large, that it can convey tragedy but also remind us that beauty still exists, that there can be life even in the rubble — and, yes, even love.

Space is limited when you are on the road, but I always travel with paperback collections of two poets: W.B. Yeats and W.H. Auden. There are also others (listed below) who can offer solace and insight both to those covering conflict and those reading about it.

For me, the book on war that I keep rereading is one that I was reluctant to take up and then, when I was persuaded to, never expected to finish, much less to be transfixed by: Homer’s “Iliad.”

I first read it during the war in Iraq, and was amazed by its immediacy. How could something composed 2,600 years ago make sense to me? But it did.

There are extended metaphors drawn from peaceful moments in the natural world. Yet when these metaphors are used to describe the terrible barbarity of warfare, they remind the reader of the violence inherent in human existence, but also of a kind of nobility.

Here the Greek warrior Patroklos throws his spear, killing one of the Trojans’ best fighters — and his death becomes that of a noble tree:

It struck right between Sarpedon’s midriff and his beating heart.Sarpedon toppled over,As an oak tree falls or poplar or tall mountain pine which craftsmen cut with sharpened axes, to harvest timber for a ship —That’s how he lay there stretched out before his chariot and horses, groaning and clawing at the bloody dust.

The “Iliad” is also startlingly psychological.

After the hero, Achilles, kills his enemy, Hector, the leader of the Trojans, he drags the body around the Greek camp over and over and over. Hector may have been vanquished, but Achilles cannot rid himself of the fury he feels at Hector for having killed Patroklos, his best friend, in an earlier battle.

Nowadays, we might speak of Achilles’ rage as PTSD. But above all it is a reminder that for many on the battlefield, the nightmare moments of war simply will not go away.

The “Iliad” hit me hard back in Iraq, and it stays with me today, and so the first poem I have chosen is based on a scene from the epic. It is by an early 20th-century Greek poet, Constantine Cavafy, and is about the horses of Achilles, which were given to him by Zeus, the king of the Greek gods. The horses are immortal — but when they see Achilles’ best friend killed, they cannot help but weep.

My last selection is taken directly from the “Iliad.” It recounts a visit to Achilles by Priam, the father of the slain Trojan hero, Hector. Priam has come to plead for the return of his son’s remains, so that he can be buried properly. (This will be recognizable to any war correspondent: Whatever the era and whatever the culture, proper disposition of the bodies of the dead is sacrosanct.)

Priam is an old man, and his courage in confronting the warrior who has been desecrating his son’s body in the Greek camp, and his plea to him, are a powerful and moving moment. Priam asks Achilles to think of his own father, and somehow, in that moment, Achilles is able to let go of his anger.

The poems in between those two bookends are just works by poets I love, and who I feel have taught me something about loss, about violence but most of all about the duty — my duty — to observe closely with mind and heart what is being lost, overlooked, forgotten, destroyed. It is all that I have to give, my way of showing respect for all who are suffering.

When I am in ugly places, I also try to read poems that focus on one or two small things that take my breath away, that call me to pay attention. The bird sitting on a branch and offering inspiration in “Black Rook in Rainy Weather” by Sylvia Plath comes to mind. So do the shoes that Robert Hayden recalls his father polishing in “Those Winter Sundays” — an act of love the boy does not recognize until years later, when he is a man.

Then there are poems about writing, like “From The Frontier of Writing” by Seamus Heaney, which is a brilliant depiction not only of the small-scale war of putting words onto paper but also of what it is like to go through a checkpoint. Auden’s incredible “Musée des Beaux Arts” is about how disaster can strike — a boy can fall to his death from the sky or, in my world, a bomb can wipe out an apartment block — and yet there are people who never seem to notice the catastrophe.

Because that Auden poem is so well-known (Times readers may recall the “Close Read” we did on it this year), I wanted to include another Auden work that is often overlooked, one that he wrote as Nazi Germany invaded Poland, marking the seemingly inexorable advance of war across the continent. The poem, “September 1, 1939,” is — like so much of his poetry — prescient about human beings’ ability to destroy their own civilization.

I have included another great poem about war: “Nineteen Hundred and Nineteen” by Yeats. I am in awe of the poet’s breadth and depth, and this poem is one I’ve spent so many hours with. The opening line pulls you up short: “Many ingenious lovely things are gone,” he begins. A later stanza describes a moment of violence in a period of civil war that erases past and present alike. Yeats is talking about the brutality of soldiers in Ireland’s War of Independence — 100 years ago — but I see the horrors of fighting in Syria, in Afghanistan, in Bosnia.

Now days are dragon-ridden, the nightmareRides upon sleep: a drunken soldieryCan leave the mother, murdered at her door,To crawl in her own blood, and go scot-free.

I always try to read a few poets from the places that I cover when I am there. That means I have often spent time with the pre-Islamic poetry from Iraq (sadly, in English translation since I do not read Arabic).

But recently, with the war in Ukraine and the refugees in Eastern Europe in mind, I have also been plunging into the work of the Polish Nobel laureate Wislawa Szymborska. Her poem “Could Have” sums up my feelings about having been spared over and over, not just from the threats one encounters during conflicts but also from all the terrible other things that could have dragged me into the abyss, both psychological and physical.

I have also spent time with the work of Mahmoud Darwish, a Palestinian poet who wrote in his native land and in Beirut and Paris. He is the quintessential poet of exile, a successor to Dante, forever searching for paradise but condemned to life on a broken earth. I love his poems because they are so specific to place. They remind me that as a reporter, I have to be loyal and true to the place I am covering, and understand that for those I am writing about, it may be holy ground, even if I cannot see it that way.

I struggled with this in Iraq, because it is a land of scrub desert, whose grandeur only grew on me slowly. But for the people I covered, it was home, its flaws barely visible. Where I saw the Tigris and Euphrates as slow moving and sometimes clogged with trash, the people I wrote about saw them as the rivers that gave them their place in history as Mesopotamia.

Darwish writes about seeing things as they are seen by others in his poem “The Cypress Broke,which I have included. Reporting in a time of war requires a kind of radical empathy, something that takes you deep into a time and place. Poetry like his helps remind me how focusing on the particular can offer the best path to grasping the universal.

There is also “Journey of the Magi,” perhaps my favorite poem by T.S. Eliot. It is told from the point of view of one of the three kings bearing gifts for the Christ child.

For this king, who is from a long way off, and of a different faith, the journey takes more than it gives. It is above all a poem about doubt. But it offers such vivid description of travel in places that sound like Afghanistan or Kurdistan that I felt I recognized the king’s journey and could imagine riding a camel in his retinue.

And the cities hostile and the towns unfriendlyAnd the villages dirty and charging high prices … Then at dawn we came down to a temperate valleyWet, below the snowline, smelling of vegetationWith a running stream and a water mill beating the darkness.

Ultimately, for all its talk of doubt, the poem is about the longing to find faith — and the terrible, forever uncertainty inherent in that quest.

There are many more poems that I could recommend for those touched by war and those fortunate enough not to be. But these are a start. I hope one or another catches your eye and perhaps lets you discover a poet you did not know.

Audio produced by Jack D’Isidoro.

The Horses of Achilles, by Constantine Cavafy

When they saw Patroklos dead— so brave and strong, so young —the horses of Achilles began to weep;their immortal natures were outragedby this work of death they had to look at.

Read the full poem.

Could Have, by Wislawa Szymborska

It happened, but not to you.You were saved because you were the first.You were saved because you were the last.Alone. With others.On the right. The left.

Read the full poem.

From the Frontier of Writing, by Seamus Heaney

and everything is pure interrogationuntil a rifle motions and you movewith guarded unconcerned acceleration —a little emptier, a little spentas always by that quiver in the self,subjugated, yes, and obedient.

Read the full poem.

Musée des Beaux Arts, by W.H. Auden

About suffering they were never wrong,The old Masters: how well they understoodIts human position: how it takes placeWhile someone else is eating or opening a window or just walking dully along

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September 1, 1939, by W.H. Auden

Faces along the barCling to their average day:Lest we should see where we are,Lost in a haunted wood …Children afraid of the night

Read the full poem.

Nineteen Hundred and Nineteen, by William Butler Yeats

We too had many pretty toys when young:A law indifferent to blame or praise,O what fine thought we had because we thoughtThat the worst rogues and rascals had died out.

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The Cypress Broke, by Mahmoud Darwish

And the cypressbroke. And those passing by the wreckage said:Maybe it got bored with being neglected, or it grew oldwith the days, it is long like a giraffe, and littlein meaning like a dust broom, and couldn’t shade two lovers.

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Black Rook in Rainy Weather, by Sylvia Plath

I only know that a rookOrdering its black feathers can so shineAs to seize my senses, haulMy eyelids up, and grantA brief respite from fearOf total neutrality.

Read the full poem.

Those Winter Sundays, by Robert Hayden

Sundays too my father got up earlyand put his clothes on in the blueblack cold,then with cracked hands that achedfrom labor in the weekday weather madebanked fires blaze. No one ever thanked him.

Read the full poem.

The Journey of the Magi, by T.S. Eliot

. . . Were we led all that way forBirth or Death? There was a Birth, certainlyWe had evidence and no doubt. I had seen birth and death,But had thought they were different; this Birth wasHard and bitter agony for us, like Death, our death.We returned to our places, these kingdoms,But no longer at ease here …

Read the full poem.

The Iliad, Book 24, by Homer

The majestic king of Troy slipped past the restand kneeling down beside Achilles, clasped his kneesand kissed his hands, those terrible, man killing handsthat had slaughtered Priam’s many sons in battle.… Dear God my life so cursed by fateI fathered hero sons in the wide realm of Troyand now not a single one is left, I tell you.… Most of them violent Ares cut the knees from underBut one, one was left me to guard my walls, my people —The one you killed the other day, defending his fatherland,My Hector! It’s all for him I’ve come to the ships now,To win him back from you — I bring a priceless ransom.Revere the gods, Achilles! Pity me in my own rightRemember your own father …

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New York Times - World

Ciudad de México anunció el fin del abuso policial. Los reportes de mala conducta siguieron en aumento

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Los policías y funcionarios de la capital han hecho caso omiso ante la conducta indebida de sus agentes, afirman funcionarios y exfuncionarios de la policía, lo que deja a las víctimas de los abusos con pocas alternativas.

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Por Steve Fisher y Maria Abi-Habib

CIUDAD DE MÉXICO — Juan Carlos García Cortés estaba haciendo mandados en su motoneta en Ciudad de México cuando un taxi le cortó el paso y dos hombres saltaron de él. Lo empujaron en la parte trasera, le pusieron una chamarra en la cabeza y comenzaron a golpearlo.

Los secuestradores de García no eran delincuentes callejeros, sino miembros de la recién creada unidad de élite de la policía de Ciudad de México encargada de combatir el secuestro y la extorsión, los mismos delitos que se le infligieron a García.

Tras golpear a García, los agentes lo amenazaron con acusarlo de homicidio si no les pagaba 50.000 pesos, unos 2500 dólares, según una denuncia formal presentada ante la fiscalía y las declaraciones de la familia García. Era más de lo que ganaba en ocho meses en un puesto de tacos donde trabajaba.

México tiene desde hace tiempo grandes problemas de corrupción en sus fuerzas policiales. Sin embargo, la ambiciosa jefa de gobierno de Ciudad de México, Claudia Sheinbaum, una de las principales aspirantes a suceder al presidente del país, ha hecho de la erradicación de la corrupción oficial en su propia fuerza una prioridad.

En junio de 2020, a poco más de un año y medio de asumir el cargo, anunció el éxito: “Todas las prácticas que tuvieran que ver con tortura, ilegalidad, etcétera, están totalmente canceladas”, dijo Sheinbaum en una conferencia de prensa.

Sin embargo, el calvario de García ocurrió en 2021.

El episodio está entre miles de denuncias de mala conducta presentadas por los residentes de la Ciudad de México contra la principal fuerza policial de la capital en los últimos años, a pesar de la declaración de la jefa de gobierno. Incluso altos mandos de la policía dicen que la corrupción no ha sido erradicada de la fuerza de más de 81.000 oficiales. Los números lo confirman.

Entrevistas con agentes de policía actuales y retirados, registros gubernamentales y documentos revisados por The New York Times sobre detenciones ilegales y secuestros muestran que el cuerpo de policía de Sheinbaum ha empeorado, en ciertos aspectos, desde que asumió el cargo.

En lugar de frenar los abusos físicos y las detenciones falsas, los policías y los funcionarios de la ciudad han hecho caso omiso, según afirman funcionarios y exfuncionarios de la policía, dejando a menudo a las víctimas, muchas de ellas pobres, con pocas alternativas después de soportar violentos abusos de los derechos humanos.

En los casi cuatro años transcurridos desde que Sheinbaum asumió su cargo, la comisión de derechos humanos de la ciudad ha recibido más de 5000 informes contra la policía clasificados como actos contra la integridad física y violaciones a la libertad personal, incidentes que incluyen detenciones ilegales, torturas y amenazas de muerte.

Solo en 2021 se recibieron más de 1900 denuncias de este tipo, la cifra más alta en un solo año desde 2004, cuando la comisión empezó a clasificar públicamente los tipos de reclamos presentados contra empleados del gobierno.

Las denuncias de tortura, según la comisión, incluyen descargas eléctricas, estrangulamiento, ejecuciones simuladas y agresiones sexuales. En los primeros seis meses de 2022, la comisión recibió más denuncias en comparación con el mismo periodo del año pasado.

La comisión —dirigida por un funcionario elegido por el Congreso de Ciudad de México— revisa cada informe y luego lo remite al departamento correspondiente para su investigación. Una portavoz de la policía le dijo al Times que, desde 2019, 477 agentes han sido despedidos por no respetar los principios de la fuerza o por no superar la verificación de antecedentes.

El aumento de las denuncias de mala conducta podría ser una señal de que los residentes tienen más formas de reportar los abusos que bajo la gestión del anterior jefe de gobierno, dijo Pablo Vázquez Camacho, subsecretario de participación ciudadana y prevención del delito de la ciudad.

“Hay una mayor apertura a denunciar por parte de las propias personas”, dijo. “Es probable que se abran más expedientes de investigación porque se está investigando más”.

Sin embargo, Vázquez discrepó con la opinión de Sheinbaum de que la corrupción policial, incluida la extorsión a los ciudadanos, haya terminado. “Sería poco realista hablar de que se ha erradicado por completo”, dijo. “Pero estamos en vías de erradicación”.

El repunte de las denuncias de abuso policial también podría estar vinculado a los poderes de investigación e inteligencia más amplios que se les otorgaron a los oficiales, a partir de 2019, para combatir el crimen, según Miguel Garza, director del Instituto para la Seguridad y la Democracia, un centro de investigación mexicano.

Las principales responsabilidades del grupo de trabajo se ampliaron más allá de patrullar las calles para investigar delitos que van desde el tráfico de drogas hasta homicidios, e incluyeron la creación de una fuerza especial en 2019 centrada en combatir la extorsión y el secuestro.

“Hay presión de los mandos para que haya resultados”, dijo Garza, comandante retirado de la policía de Ciudad de México. “Lo que buscan es que la gente se quede, por ejemplo, en prisión preventiva y si para eso tienen que a lo mejor simular que la persona traía droga”.

Los abusos de la policía se dirigen en gran medida a los residentes de bajos ingresos, que a menudo no pueden permitirse una representación legal, según agentes de policía actuales y retirados.

“Están enfocados en estos grupos vulnerables que ellos creen que no tienen los conocimientos, la educación, los estudios, para poder defender sus derechos”, dijo Jaime Ramón Bernal García, un policía retirado de Ciudad de México que fue acusado de desobedecer una orden y despedido en 2014. Dijo que su despido se produjo después de haber exigido mejores condiciones laborales para los policías. Posteriormente, fundó una organización sin fines de lucro que promueve los derechos laborales de los agentes de la ley.

Aun así, el despacho de Sheinbaum reafirmó los logros de la jefa de gobierno.

“Todas las prácticas relacionadas con tortura y detenciones ilegales han dejado de presentarse”, dijo la oficina de la jefa de gobierno al Times en un comunicado en marzo. El mes pasado, la oficina le dijo al Times que la fuerza también había reforzado su formación en derechos humanos este año para abordar el comportamiento citado en los casos más comunes de mala conducta policial.

“Queremos que la ciudadanía sepa que no vamos a permitir ni tolerar estas acciones”, dijo el despacho de Sheinbaum.

La afirmación de la jefa de gobierno de que su gestión ha reformado la policía de la capital mexicana refleja un impulso nacional más amplio para transformar las fuerzas de seguridad del país en la presidencia de Andrés Manuel López Obrador, con el fin de erradicar la corrupción del gobierno.

Poco después de asumir el cargo a finales de 2018, López Obrador, disolvió la policía federal y creó una nueva fuerza, la Guardia Nacional, que dijo que sería “incorruptible”. (Los grupos de derechos humanos han acusado a la Guardia Nacional de las mismas prácticas violentas llevadas a cabo por la Policía Federal).

Sheinbaum está igualando el entusiasmo de López Obrador y fortaleciendo la Guardia Nacional a escala local, como “parte de una estrategia de reforzamiento de la seguridad”, ha dicho. Actualmente, más de 12.000 efectivos de la Guardia Nacional patrullan Ciudad de México.

Sin embargo, la profunda descomposición dentro de la principal fuerza policial de Ciudad de México, el brazo de seguridad cotidiana de la capital, persiste.

Las elecciones presidenciales de 2024 quizás hayan empeorado la mala conducta. La policía trabaja para mejorar la seguridad y reprimir la delincuencia con el fin de reforzar las estadísticas de detenciones antes de la esperada contienda presidencial de Sheinbaum, dijeron analistas y varios oficiales de policía. En algunos casos, se ha detenido a personas inocentes y se les ha obligado a confesar delitos no resueltos, incluso si los casos acaban siendo desestimados por los tribunales.

La mala conducta en el caso de García no es una excepción.

En la primavera de 2021, los agentes de policía detuvieron a un hombre llamado Omar, de 25 años, exigiéndole que confesara haber matado a una mujer en su barrio, según el testimonio de Omar ante el fiscal, facilitado al Times por su abogado. El abogado pidió que no se usara el apellido de Omar por temor a represalias de la policía.

Cuando Omar se negó, los agentes tomaron una bolsa de plástico y le cubrieron la cabeza, casi asfixiándolo, según su testimonio. A continuación, lo obligaron a confesar el asesinato en un video grabado, dijo.

Un juez de Ciudad de México desestimó el caso, alegando pruebas de tortura.

El año pasado, la comisión de derechos humanos de la ciudad publicó un informe mordaz en el que se citaban “una serie de patrones” de abusos, como la tortura y las detenciones arbitrarias, por parte de la policía de la ciudad y de una fuerza más pequeña dependiente de la Fiscalía General de Justicia de la Ciudad de México.

El informe resaltaba casos de agentes que sembraban drogas a los detenidos, extorsionaban a los ciudadanos para obtener dinero en efectivo mientras los amenazaban con desaparecerlos e irrumpían en los hogares sin órdenes de detención y golpeaban a los residentes.

La comisión recomendó al jefe de la policía de la capital, Omar García Harfuch, que contratara a expertos para que ayudaran a identificar los incumplimientos de las normas nacionales e internacionales en materia de detenciones. También pidió que el cuerpo cumpliera con un registro nacional de detenciones destinado a limitar la tortura y las desapariciones forzadas a manos de los agentes de policía.

El director del departamento de derechos humanos de la policía dijo que todas las recomendaciones presentadas por la comisión estaban en proceso de ser implementadas, aunque la pandemia originó algunos retrasos.

En el caso de García, el trabajador del puesto de tacos, sus agresores lo condujeron a la Fiscalía General de Justicia de la Ciudad de México después de que lo privaran de la libertad y se estacionaron afuera, según grabaciones de seguridad revisadas por el Times.

Después, alguien llamó a su esposa, María Karina Chia Pérez, exigiendo dinero en efectivo para su liberación y los documentos de propiedad de su motoneta, según la familia de García.

Chia llamó a todos sus conocidos, pero solo pudo reunir la mitad del dinero.

Como no pudo entregar el soborno, los hombres se pusieron uniformes y luego llevaron a García a la sede de la fiscalía, según las imágenes de vigilancia.

García fue acusado de tráfico de drogas. La oficina del fiscal general no respondió a una solicitud de comentarios.

Según el informe policial, los agentes encontraron a García con una bolsa llena de cocaína y marihuana en el mismo momento en que las imágenes de vigilancia mostraban que estaba retenido en el taxi frente a la oficina del fiscal general.

Tras siete meses en prisión, García se declaró culpable a cambio de su libertad condicional. Su hijo nació mientras estaba encarcelado.

“Se sentía mal”, dijo García sobre haberse declarado culpable “Por otra parte, pues me sentí tranquilo porque iba tener mi libertad para ver a mi hijo”.

Ahora, García intenta presentar cargos penales contra los agentes.

“Lo único que queremos es que se haga justicia”, dijo García.

Maria Abi-Habib es la jefa de la corresponsalía para México, Centroamérica y el Caribe. Ha reportado para The New York Times desde el sur de Asia y el Medio Oriente. Encuéntrala en Twitter: @abihabib

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Le Figaro

Pourquoi tout le monde décide toujours à ma place?

PSYCHOLOGIE - Choix du lieu de vacances, activités extrascolaires des enfants... Celles et ceux qui n'ont pas voix au chapitre le vivent plus ou moins bien. Quels mécanismes psychiques entrent en jeu dans ces situations ? Éléments de réponse avec le psychologue clinicien Vincent Joly.

Chaque jour, dans tous les domaines de la vie, les scénarios s'enchaînent et des dizaines de décisions sont prises sans nous. Parfois, cela nous convient très bien : je ne décide pas, donc je suis... le mouvement ? On a tous dans notre entourage ce vieux copain qui répond à toute question collective sur WhatsApp par un «Oh vous savez moi tout me va, je vous laisse décider du cadeau de Marion / du resto de vendredi prochain / du lieu des prochaines vacances». Ou cette cousine adorable qui préfère laisser le temps filer plutôt que de prendre la moindre décision, malgré nos relances, nous obligeant à toujours trancher au dernier moment sur la logistique de la prochaine cousinade du 15 août.

En vidéo, comment retrouver la confiance en soi

Ne pas décider, et se libérer

«Laisser l'autre décider est parfois un choix de confort pour certaines personnalités, souligne Vincent Joly, psychologue clinicien à Paris. Je reçois des patients qui, en se libérant du poids décisionnel permanent, se sentent soulagés.» C'est le cas de Dominique, 57 ans, ancien chef d'entreprise dans la construction : «J'ai passé des décennies à prendre des décisions du matin au soir, avec les conséquences que cela implique. Pour ma fin de carrière, je suis redevenu salarié. Beaucoup moins d'arbitrages au quotidien : je me laisse porter par les autres et c'est plutôt reposant.»

« L'équilibre des groupes sociaux ne peut tenir que si nous avons un bon ratio entre leaders et suiveurs. Ces derniers sont donc totalement légitimes et utiles. »

Refuser d'être un décideur et assumer son statut de suiveur pour se libérer de l'espace mental par ailleurs : après tout, pourquoi pas ? «L'équilibre des groupes sociaux ne peut tenir que si nous avons un bon ratio entre leaders et suiveurs, ajoute le psychologue. Ces derniers sont donc totalement légitimes et utiles. Le seul bémol : dans nos sociétés très compétitives, ceux qui sont à la manœuvre, les fameux décideurs, sont largement plus valorisés.» Soit, mais si on se sent bien dans des bottes de suiveur, pourquoi changer ?

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Ne pas décider, mais subir

En contrepoint vient l'exemple inverse : je ne décide pas, donc je subis. Et surtout j'en souffre : agacement, frustration et cette désagréable impression de ne jamais être écouté, voire d'être invisible. Un ressenti capable de créer une réelle souffrance psychique. «Vous ne supportez pas que les autres décident à votre place ? Et si c'était votre place, justement, le cœur du problème ? martèle Vincent Joly. Pas question ici de se blâmer en mode “c'est de ma faute, je ne suis pas assez bien, je dois changer”. Certes, on doit tous apprendre à mieux se connaître et s'affirmer. Mais il faut bien avoir conscience qu'un groupe social, qu'il soit familial, amical ou professionnel, est soumis à des forces, une sorte d'algorithme, sur lesquels nous avons peu de prise.»

En vidéo, développer son intuition en 7 étapes

Parfois même, notre place est presque attribuée d'office. Ainsi, le benjamin d'une fratrie est par définition le dernier-né ; même s'il aura bénéficié de certains avantages liés à son statut de petit dernier, il y a fort à parier qu'il n'aura pas eu beaucoup voix au chapitre face à ses aînés. Un conditionnement involontaire, dont il est difficile de s'extraire. Armelle, juriste de 46 ans, se souvient : «Je suis la dernière de cinq enfants et je n'ai jamais eu mon mot à dire à la maison, mes frères et sœurs prenaient toute la place, criaient toujours plus fort, décidaient de tout. Quand je suis arrivée dans le monde professionnel, je n'osais piper mot et j'acceptais tout sans rechigner. Aujourd'hui encore, je redoute les réunions, j'ai toujours l'impression d'être cette enfant à qui l'on coupera la parole quoiqu'il arrive.»

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L'enfance justement, ce moment crucial où tout se noue. « Si, dès le plus jeune âge, il y a une carence dans la construction de l'estime de soi, cela va impacter la capacité de l'individu à s'affirmer plus tard. L'attention réelle, le regard aimant, l'écoute d'un parent, confortent et rassurent l'enfant, pétri de doutes. Et cela façonne durablement sa capacité à prendre sa place une fois adulte. Il saura mieux prendre la parole, arbitrer sans peur et se sentir protégé en cas d'erreur», ajoute Vincent Joly. Mais est-ce à dire que sans une estime de soi en béton armé, nous sommes condamnés à subir les décisions des autres ad vitam ? Pas forcément.

Comment trouver sa (bonne) place

1. Se réajuster : Armelle a choisi cette option : «Je ne trouvais pas ma place et laissais les autres décider de tout, dans ma famille, dans mon boulot. Mais il restait des compartiments de ma vie que j'avais délaissés : à 35 ans, j'ai repris la danse, monté une association, fédéré une petite communauté, organisé des stages... Être aux commandes était si simple, le pouvoir de décision si naturel, si intuitif !» Parfois, il suffit juste de se réajuster, de se «trouver» une autre place pour changer la donne et s'épanouir.

2. S'arrêter pour observer : Pour Vincent Joly, il est crucial de ne pas reporter la faute sur soi-même ou sur l'autre, de stopper cette spirale du jugement, totalement stérile : «Posez plutôt votre attention sur ces situations concrètes où l'on décide pour vous, malgré vous. Observez avec recul et détachement, seul ou avec l'aide d'un thérapeute. Nous sommes dans une société de la réaction, immédiate et incessante, qui nous a fait perdre notre capacité à nous poser en simple observateur. Or, quoique de mieux que la contemplation, comme lorsqu'on admire un paysage, pour comprendre les tenants et aboutissants de ces situations si irritantes ?» Et c'est peut-être là, dans un petit recoin que l'on n'avait jusqu'alors jamais vu, que se trouve notre vraie place. Concrètement, il s'agit d'arrêter de ressasser et perdre son énergie sur le fait que Madame X. décide de tout au bureau... pour mieux apprécier à quel point on est capable de faire les bons arbitrages quand il s'agit de notre vie privée sociale, ou familiale, ou par exemple, celle de nos enfants.

En vidéo, 12 habitudes pour positiver votre quotidien

3. Désamorcer les nœuds relationnels : Cette observation peut également se faire de façon plus concrète via une thérapie brève comme la «constellation familiale». Dérivée de la psychogénéalogie, cette méthode aide à remonter à la source de dynamiques inconscientes, pour comprendre et dénouer des schémas familiaux qui peuvent être pesants. En l'espèce ici, une fille, un frère, qui ne supporterait plus que tout le monde décide à sa place. L'avantage des constellations familiales ? La prise de conscience se fait de manière beaucoup plus rapide : la séance dure une heure environ et se déroule dans une grande salle. Le sujet va choisir des « figurants » parmi un groupe de volontaires pour incarner les différents membres de sa famille, puis les placer dans l'espace, de façon instinctive. Ensuite, les déambulations, sensations et ressentis de chacun vont venir éclairer l'histoire du sujet et, à la manière d'une thérapie de groupe en accéléré, apporter des éléments de réponse incroyablement nets et précis.

4. S'accorder une pause, une fugue : Si vous continuez à subir ces schémas de décisions imposées malgré vous, peut-être faut-il pousser le curseur plus loin. « Quand on a une estime de soi très basse et une incapacité à saisir sa place, il est bon de s'isoler », conclut le psychologue Vincent Joly. Notamment lorsque le manque de pouvoir décisionnel s'étend à des domaines de la vie plus « lourds » que le choix d'un lieu de vacances ou d'un cadeau d'anniversaire : rythme professionnel imposé, décisions sur l'éducation des enfants... L'idée n'étant pas de tout plaquer pour disparaître dans la pampa, mais de prendre quelques heures, quelques jours, pour se poser seul avec soi-même et explorer cette notion de positionnement dans l'échiquier de la vie. Ce temps précieux, que l'autrice Alice Cheron a théorisé dans son ouvrage L'appel de la fugue (aux éditions Leduc) est salvateur. Fuguer, et non fuir, permet de recalibrer sa boussole interne pour revenir avec une meilleure connaissance de soi. Sortir d'une partie qui ne nous convient plus, passer son tour en quelque sorte, pour revenir plus aligné.

(1) Alice Cheron, L'appel de la fugue (2020), Éditions Leduc

Couple: à l'approche de la quarantaine, pourquoi rien ne va plus?

TÉMOIGNAGES - «40 ans, c'est la vieillesse de la jeunesse», écrivait Victor Hugo. À la fin de la trentaine, nombreux sont celles et ceux qui traversent une crise de couple, plus ou moins violente.

Comment les accès de colère fréquents peuvent détruire l'organisme à petit feu

La colère peut être bénéfique quand elle permet d’exprimer des sentiments refoulés. Mais lorsque qu’elle s'avère trop fréquente, trop intense et qu’elle se manifeste sans raison apparente, elle fait du tort à l'organisme. Décryptage avec deux spécialistes.

J'ai rêvé que j'étais enceinte, qu'est-ce que cela signifie ?

Enceinte lors de votre dernier rêve, vous restez perplexe. Quelle en est la signification ? Un psychanalyste spécialiste du langage des rêves livre une traduction de ce songe fréquent.

New York Times - World

Shelling Kills One in Ukrainian Town Near Nuclear Site Amid Accelerating Exodus

A foreman at the Zaporizhzhia nuclear power complex died after a shell struck his home, officials said. More than 1,000 cars were lined up in the area, seeking to exit Russian-controlled territory, witnesses said.

Here’s what you need to know:

‘They are shooting day and night’: Civilians flee the contested region around a nuclear power complex.

Shelling on a nearby town kills an employee of the Zaporizhzhia nuclear plant.

The first U.N. ship carrying Ukrainian grain for Africa prepares to depart.

Determined and defiant, Kyiv tries to regain its summer groove.

The Ukrainian military condemns Russia’s apparent plans to try captured soldiers.

A Ukrainian boy starts a new life in England through chess.

‘They are shooting day and night’: Civilians flee the contested region around a nuclear power complex.

ZAPORIZHZHIA, Ukraine — Increasingly frequent explosions near a vast nuclear complex in southern Ukraine and the shelling of a nearby town where many of the complex’s workers reside have accelerated a civilian exodus from the area.

About a thousand cars were backed up at a crossing point over the front line between Russian-controlled and Ukrainian-controlled territory, according to people interviewed on the Ukrainian side Sunday morning.

The flow of people fleeing picked up over the past week as explosions near the Zaporizhzhia Nuclear Power Plant became more frequent, Dmytro Orlov, the exiled mayor of the town of Enerhodar, said in an interview. He said that Russian troops were firing grad rocket artillery from the town’s outskirts.

Russia has continued to blame the shelling on Ukrainian forces; Ukraine has said Russia is shelling territory Russia itself controls in a bid to discredit the Ukrainian Army.

The Ukrainian company that oversees the nation’s nuclear power plants, Energoatom, said on Sunday that at least six shells had hit Enerhodar, which, like the nuclear complex just three miles away, has been under Russian control since early March. The company said the shelling killed an employee of the Zaporizhzhia nuclear complex and injured two others.

While Russia controls the nuclear complex, Ukrainian technicians continue to operate it under increasingly difficult circumstances. Mr. Orlov said that about 100 plant employees had been detained during the more than five-month occupation and that some have been tortured, raising stress levels on those who remain to operate the reactors. Those claims could not be independently verified.

Mr. Orlov said he had spoken with a shift boss at the complex on Sunday morning who said the whistles and thuds of artillery fire were now heard nearly continuously there. “They are shooting day and night,” Mr. Orlov said.

The shift boss intended to drive his family out of the area and was considering not returning, Mr. Orlov said.

“With every day the situation gets worse,” Mr. Orlov added.

Plant employees, he said, are “trying to get their wives and children out,” while still holding down their shifts.

Volodymyr and Natalia Lytvenenko heard explosions near the plant early last week and decided it was time to leave with their three daughters. “Everybody hears different rumors, different stories about what is happening,” said Mr. Lytvenenko, who did not want to wait to find out.

The family spent five days in the line of cars on the Russian side before arriving at a Ukrainian checkpoint on Sunday morning. “Nobody knows what’s going on in their heads,” he said of the Russian soldiers stationed at the nuclear plant.

A plant manager, who offered only his first name, Oleksandr, because relatives remained in occupied territory, said the Russian military had moved troops and equipment to the complex by June, prompting him to decide to leave.

The military presence at the site was alarming, he said in an interview in Zaporizhzhia, a town on the Ukrainian side of the front near the nuclear site, but Russia’s heavy-handed occupation of Enerhodar was a graver concern. He said he saw Russian troops drag a man with a bag over his head out of his apartment block.

Andrew E. Kramer

Shelling on a nearby town kills an employee of the Zaporizhzhia nuclear plant.

ZAPORIZHZHIA, Ukraine — Shelling near a nuclear power complex in southern Ukraine killed a foreman from the facility at his home in a neighboring town, Ukrainian officials said on Sunday.

The Ukrainian company that oversees the nation’s nuclear power plants, Energoatom, said that Russia had directed at least six shells at the town of Enerhodar, where most of the workers at the Zaporizhzhia Nuclear Power Plant live.

The town is under Russian occupation, and the Russians have blamed the Ukrainians for the shelling of the giant nuclear complex — Europe’s largest — and nearby residential areas, which has raised alarm around the world. However, the Ukrainians have said that it is the Russians who are firing on civilians, suggesting the intent is to discredit the Ukrainian Army.

A statement Energoatom posted on Telegram identified the employee of the Zaporizhzhia Nuclear Power Plant who was killed as Marko Maksym Petrovych and said that two other workers were injured and were receiving medical care.

The shelling in and around the plant in recent days has set off a flight of civilians from the area.

The Zaporizhzhia plant is the first active nuclear power complex to be caught up in a combat zone. Forty-two countries called for Russia to “immediately withdraw” its forces from the plant, in a statement that was dated from Friday and released by the European Union on Sunday.

The United States and European Union have called for the establishment of a demilitarized zone, as the fighting in and around the plant and its active reactors and stored nuclear waste has sparked grave concern that an errant strike and resulting fire could cause a meltdown or release radiation.

Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, said in his nightly address on Saturday that Russia had resorted to “nuclear blackmail” at the complex, reiterating a Ukrainian analysis that Moscow was using it to slow a Ukrainian counteroffensive toward the Russian-occupied city of Kherson, where Russian conventional military defenses appear increasingly wobbly.

Contrary to the fears of some analysts when Moscow launched its invasion in February, the more urgent nuclear threat in the Ukraine war now appears to be Russia damaging the civilian plant, rather than deploying its own nuclear weapons.

Engineers say that yard-thick reinforced concrete containment structures protect the reactors from even direct hits. International concern, however, has grown that shelling could spark a fire or cause other damage that would lead to a nuclear accident.

The six pressurized water reactors at the complex retain most sources of radiation, reducing risks. After pressurized water reactors failed at the Fukushima nuclear complex in Japan in 2011, Ukraine upgraded the Zaporizhzhia site to enable a shutdown even after the loss of cooling water from outside the containment structures, Dmytro Gortenko, a former plant engineer, said in an interview.

Ukraine’s military intelligence agency said that on Saturday, Russian artillery fire hit a pump, damaged a fire station and sparked fires near the plant that could not be immediately extinguished because of the damage to the fire station.

In fields near Enerhodar, long lines of cars carrying fleeing civilians formed on Saturday, according to social media posts and another former engineer at the plant who has remained in touch with local residents.

“Locals are abandoning the town,” said the former engineer, who asked to be identified by only his first name, Oleksiy, because of security concerns. Residents had been leaving for weeks, but the pace picked up after Saturday’s barrages and fires, he said.

Since Russia captured the plant in March, its army has controlled the facility, while Ukrainian engineers have continued to operate it.

Ukrainian employees are not fleeing but sending their families away, said Oleksiy, who left in June. Enerhodar was built for plant employees in the Soviet period and had a prewar population of about 50,000.

Ukraine has accused Russia of staging artillery attacks targeting Ukrainian towns across the Dnipro River from the plant starting in July, as Ukraine’s counteroffensive in the south ramped up.

Overnight into Sunday morning, Russian howitzers fired on the Ukrainian town of Nikopol, which lies across a reservoir from the power plant, Yevheny Yetushenko, the Ukrainian military governor of the town, said in a post on Telegram.

The Ukrainian military has said it has few options for firing back. In July, it used a self-destructing drone to strike a Russian rocket artillery launcher that sat about 150 yards from one of the plant’s reactors.

Andrew E. Kramer and Marc Santora

Our Coverage of the Russia-Ukraine War

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The first U.N. ship carrying Ukrainian grain for Africa prepares to depart.

PIVDENNYI PORT, Ukraine — Sailors in blue and orange coveralls milled around on the deck of the freighter Brave Commander on Sunday as a series of chutes and conveyors loaded the ship’s cargo bay with 23,000 metric tons of wheat bound for Africa.

The Brave Commander, a Lebanese-flagged freighter, was scheduled to depart later in the day from Pivdennyi, one of Ukraine’s largest ports on the Black Sea, near Odesa. It is the first ship specially chartered by the World Food Program as part of an effort to direct much-needed grain to countries affected most by food shortages caused by Russia’s invasion of Ukraine.

This shipment will eventually make its way to Ethiopia, which is on “the edge of famine,” according to Marianne Ward of the World Food Program, a United Nations agency.

“This food will make a huge difference for them,” she said. “The big message for us is the world needs the food of Ukraine.”

Last year, Ukrainian grain is estimated to have fed 400 million people, according to Ms. Ward, and the absence of shipments from Ukrainian ports blockaded by Russian warships in the Black Sea has had profound repercussions around the globe. Prices have soared and tens of millions of people, mostly in the Middle East and Africa, have been put at risk of famine.

At least five countries are now experiencing famine-like conditions and another 20 are on the “watch list for famine,” said Denise Brown, the U.N. humanitarian coordinator for Ukraine.

Pivdennyi Port is the last of the Odesa region’s three main ports to come online following months of hiatus since the start of the war on Feb. 24. On Aug. 1, the first ship loaded with Ukrainian harvest departed the Port of Odesa, following an agreement brokered by the United Nations and Turkey to allow the export of roughly 20 million tons of grain that had been stuck in Ukrainian silos since the beginning of the war.

Since then, at least eight ships have successfully traversed the mined waters of the Black Sea to deliver grain to Europe, the Middle East and Asia.

Aboard the Brave Commander, which arrived in Ukraine from Istanbul last week, crew members were busy readying the ship to sail as a large chute pumped golden wheat into the cargo hold. The sailors said they had no concerns about safety, although they had expected to encounter more trouble when their ship docked in Ukraine.

“We were surprised because you have war in Ukraine,” said a crew member from Syria who gave his name only as Mohammad. “But it wasn’t difficult.”

Michael Schwirtz

Determined and defiant, Kyiv tries to regain its summer groove.

KYIV, Ukraine — The wedding registration center in the heart of Kyiv was a whirlwind of romance and celebration, a reflection of the defiant optimism on display across the Ukrainian capital these days.

Some people were tying the knot on a summer Saturday, after the war delayed their plans. Others, like Larisa, 31, and Roman, 30, raced to wed, mindful of how quickly things can change.

“We decided that no matter what the situation in the future, we will always be together,” said Larisa, who like others interviewed did not give her full name for safety reasons. “Our family is sure that love always wins, and Ukraine will definitely win.”

Across Kyiv — a city where the future is far from clear but many yearn to find pleasure in the present — Ukrainians are trying to reclaim the rhythms and joys of daily life amid the vagaries, uncertainties and sorrows of war.

There may be no better place to feel the pulse of Kyiv in the summer than on the banks of the Dnipro River. Before the war, people kayaked and wake-boarded, music boomed from concerts and raves, crowds sunbathed or played sports. That riotous cacophony has not yet returned. But people are coming back.

Alexander Savchenko, a champion bodybuilder, was swimming on Saturday with his coach and his girlfriend, Valeria Baildalia, 27, all of them visiting from Odesa. Ms. Baildalia’s home is in Berdiansk, deep in the heart of the occupied south. She does not know when she will be able to return.

Valentina Shevchenko, 64, was leading a class in valeology, the science of healthy living through proper exercise and diet. She led a half-dozen devotees in dancing and twisting to a pop song. For several months in the spring, they were unable to meet because of the war. But they have now resumed their routine, with one change: They all wear blue and gold outfits, the colors of the Ukrainian flag.

Volodomyr, 79, said they end the class with the phrase: “Glory to Ukraine, health to all her people and thank you to our Western allies.”

On an island in the middle of the river, Petro, a 53-year-old former soldier and retired lawyer, stood on the sandy shores dressed in hip waders, a jar of fly larvae tucked into his pocket. He had come to fish for perch and carp, while also searching for peace of mind.

Six months ago, instead of a fishing rod, Petro carried a machine gun and prepared to defend his home as Russian forces bore down on Kyiv in the initial weeks of their invasion. More than four months since the Russians were forced to retreat from the city’s outskirts, Petro returned to his favorite fishing spot.

“It takes away all the tension from the war and all the negative thoughts,” he said, waiting for a bite. “I just want to switch off my mind. And if I catch a fish, I thank god.”

Marc Santora and Lynsey Addario

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The Ukrainian military condemns Russia’s apparent plans to try captured soldiers.

Ukrainian military leaders sought to rally international condemnation on Saturday of the expected Russian trials of Ukrainian soldiers and others who are being detained in Ukrainian territory that Moscow controls.

In a rare joint statement by all of Ukraine’s defense forces, the military leaders called the possible trials a “savage act” and a “public outrage.”

Russia is holding thousands of Ukrainians in detention centers in occupied areas of eastern and southern Ukraine. This past week, in the clearest sign so far that Moscow is preparing to try soldiers and others, the Russian news media documented the construction of cages to serve as witness boxes in the Mariupol Chamber Philharmonic.

Ukrainian officials fear that the trials will be designed to deflect attention from atrocities committed by Russian forces as they laid siege to the city of Mariupol. Similar trials have been held for years in parts of eastern Ukraine that Russia-backed separatists control.

It was unclear who might be tried or what the precise charges would be. Russian investigators said in June that they had opened more than 1,100 cases against Ukrainians. Those being investigated include members of the Azov Regiment, who are widely regarded as heroes in Ukraine for holding out for weeks underneath a Mariupol steel plant.

Though it is now part of the Ukrainian National Guard, the Azov Regiment began as a far-right militia that fought against Russian separatists in eastern Ukraine. Russian propagandists have repeatedly pointed to it to support the Kremlin’s unfounded claims about the influence of Nazism in the Ukrainian military and government.

From the start, President Vladimir V. Putin has justified the invasion by falsely claiming that Russia is carrying out the “demilitarization and denazification of Ukraine” and that it will bring to justice people responsible for “bloody crimes against civilians” in the separatist areas.

Russian news media have reported that the Azov Regiment commander Denys Prokopenko has been brought to Russia, but his wife, Kateryna, said she had received no information about his whereabouts from the Ukrainian authorities or from the International Committee of the Red Cross, which attempts to track prisoners of war.

“I only know he was taken to Russia, and this has not yet been confirmed at all,” she told Suspilne, the Ukrainian public broadcasting company, in an interview published on Sunday. “I learned about his location from the Russian media. Government agencies have not confirmed this finally, as it is difficult to confirm anything in this regard.”

The Ukrainian military leaders, in their statement, also repeated calls by Ukrainians for a special war crimes tribunal to put Russian soldiers and officials on trial, similar to the proceedings against the Nazis who were tried at Nuremberg.

“The legal front should send a clear signal to the Kremlin and all those involved in the aggression against Ukraine that they will not be able to sneak away or hide,” the joint statement said.

Critics of the idea of setting up a special tribunal say that such an approach has risks, including that it lacks the appearance of impartiality, that it would require enormous investment and preparation time and that the defendants would never participate.

Marc Santora

A Ukrainian boy starts a new life in England through chess.

YORK, England — Pints in hand, a group of men sat hunched over chessboards under the sloping ceiling beams of the Eagle and Child pub in York, in northern England.

Among them sat Maksym Kryshtafor, an 8-year-old Ukrainian boy with freckles and an impish smile, who navigated his pieces across the board with intense focus.

“He’s really good for his age; there’s no question about that,” said Paul Townsend, 62, an avid chess player and member of England’s chess federation. “And he clearly has a talent.”

Mr. Townsend and his family are hosting Maksym and his mother after the federation asked if they would be willing to sponsor the pair.

More than six million refugees have left Ukraine for Europe, according to the United Nations, each facing the challenges of a life ripped apart by war. Finding a pursuit that provides focus and stability can help exiles navigate the anxieties and upheaval of restarting life far from home.

For Maksym, it was chess.

Megan Specia

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Ukrainian children bring a play from a bomb shelter to Brooklyn.

In a converted Sunday school space in the Fort Greene neighborhood of Brooklyn on Monday, eight children, who recently arrived from Ukraine, gathered on a pair of risers and broke into song.

Hanna Oneshchak, 12, on the accordion, accompanied the other seven as they sang a Ukrainian folk song, “Ta nema toho Mykyty,” about a man who decides to leave the country to seek better work, but then looks to the mountains and, struck by their beauty, changes his mind.

“Whatever the grief we have,” they sang in Ukrainian, “I won’t go to the American land.”

The children, students at the School of Open-Minded Kids Studio Theater in Lviv, were rehearsing the song ahead of two weekend performances of the play “Mama Po Skaipu” (“Mom on Skype”) at the Irondale Center in Brooklyn. This will be the American premiere of the 80-minute show, being presented on Saturday and Sunday night.

“We share our emotions with Americans,” Anastasiia Mysiuha, 14, said in English. And, she said, she hopes that audience members will “better understand what’s happening in Ukraine.”

The show, which will be performed in Ukrainian with English subtitles, is a series of seven monologues about family separation told from the perspective of children. Written by contemporary writers from Lviv, the true stories were inspired by the mass exodus from Ukraine in the 1990s after the fall of the Soviet Union. At that time, many men and women went to other countries to work so they could provide for their families back home.

Sarah Bahr

New York Times - World

A Boom, a Fire and a Stampede: Dozens Die at a Coptic Church in Egypt

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A blaze that killed at least 41 at a church in greater Cairo caused anguish among a religious minority that has long felt itself oppressed in Egypt.

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By Nada RashwanEuan WardLiam Stack and Yonette Joseph

GIZA, Egypt — The worshipers had gathered on a hot, bright Sunday morning for Mass in a small room at a Coptic Orthodox church in greater Cairo when they heard a boom. The power had been out earlier, and the generator and electrical outlets were running at the same time — a fatal miscalculation.

As the power came back on, witnesses said, the generator exploded, followed by an air-conditioning unit. It set off a blaze that tore through the four-story building housing Abu Sefein Church in Giza. The fire led to a stampede of churchgoers, the government said.

Some fled to the windows. Rescuers hauled some up to the roof. Footage shared on social media and verified by The New York Times showed worshipers screaming for help as smoke poured from the building. Others were seen on the roof as flames spread around them.

By day’s end, at least 41 bodies had been counted, including those of children and the church’s bishop, Abdul Masih Bakhit. At least a dozen other people had been injured. The majority of the deaths and injuries were the result of smoke inhalation and the stampede, Egypt’s Health Ministry said.

The blaze added to the trauma of the beleaguered Coptic Christian minority and raised questions in a country whose government has long been criticized over its lax safety standards and poor oversight. Those factors loomed large on Sunday even as Egypt’s Interior Ministry said in a statement that a preliminary inquiry showed only that the blaze might have been caused by the failure of an air-conditioning unit on the second floor of the building, which also housed classrooms and a nursery. Witnesses said a switch that prevents the generator and the regular electricity from running simultaneously should have been turned off but was not.

The country’s chief prosecutor, Hamada el-Sawy, said he had ordered an investigation into the fire.

Some residents of Imbaba, the densely packed neighborhood that is home to the church, criticized the response time of the government and emergency services. One woman said in footage shared by Al Jazeera that crews did not arrive for two and a half hours.

But others said that responders had arrived within 15 minutes and had quickly put out the flames. And the new health minister, Khaled Abdel Ghaffar, defended officials’ emergency response, saying teams had arrived within minutes. The Interior Ministry said the blaze had been brought under control.

Youssef Ibrahim, 19, who lives next to the church, said he had been on his way to work when the explosion rippled across the neighborhood. In shock, he ran to the building.

“A man was sticking half his body out the window, gasping for air,” he said. “We held blankets so that when he fell, we’d catch him. He was an old man. All of a sudden, he fell into the blanket, but it fell to the ground. He was heavy. He died instantly.”

Mr. Ibrahim said he had entered the building and helped carry out the bodies of some of the victims, including those of children.

“I went to the second floor, searching for water to put out the fire,” he said. “I broke the door of a room, and behind it there was a bunch of children, all unconscious. I had no idea what to do; I was in disbelief. That’s when a friend of mine came, and we took the children’s bodies downstairs together, one by one.”

He said he went back up to the top floor to check if anyone else was there.

“On the top floor, there was a chair that was all burned,” he recalled, his voice largely lost from shouting and inhaling smoke. “I moved the chair, and I found someone. It was the bishop.”

Father Mikhael Guirguis, the deputy leader of the Northern Giza Archdiocese, told a church-affiliated TV station that he had also seen the bodies of several children after the blaze.

Seif Ibrahim, 66, the father of Youssef Ibrahim, said rescuers had jumped from other rooftops onto the top of the church building, but the door to the roof was locked.

“Some climbed up to the roof to grab people from the windows,” he said. “People from buildings around the church were throwing water into the windows out of buckets.”

“My heart broke watching them take out the children’s bodies,” he added.

It was unclear exactly how many people were in the church at the time of the fire. A spokesperson for the church could not be reached for comment.

Egypt has been plagued in recent years by fires that spiral into mass casualty events.

In 2002, at least 370 people were killed when a fire broke out on an overnight train speeding through the expanse of upper Egypt as flames spread from car to car. In 2005, at least 31 people died in a blaze at a state-owned theater in the city of Beni Suef after a candle fell during a production of “Hamlet.”

In 2008, a fire gutted the Upper House of Egypt’s Parliament, injuring at least 10 people. A blaze at a garment factory near Cairo killed at least 20 people in March 2021. And two separate hospital fires — in 2020 and 2021 — killed a total of nine coronavirus patients in the cities of Alexandria and Giza.

For decades, Christians in Egypt have complained that government restrictions on the construction, renovation and repair of churches have been part of a larger pattern of discrimination that has relegated them to second-class citizenship and left many of their houses of worship in disrepair. Legislation dating to 1934 prohibits churches from being built near schools and government buildings, and permits have traditionally been issued by presidential decree.

The government has viewed church projects as a potential security issue that must be tightly managed, in part because of the country’s history of sectarian clashes, according to a 2018 report by the Project for Middle East Democracy, a U.S.-based research institute.

As a result, thousands of churches, fearful of drawing attention to themselves, have built places of worship without official authorization, often ignoring fire-safety standards. The building that burned on Sunday was converted into a church without a permit, Seif Ibrahim said. It wasn’t until a few years later, he said, that the church was licensed.

President Abdel Fattah el-Sisi introduced a law in 2016 that aimed to overhaul the regulations. Though the law was hailed at the time, dysfunction and bureaucracy have blunted its effect.

Coptic Christians make up about 10 percent of Egypt’s 100 million population, which is mostly Sunni Muslim. The minority group had been the target of violent attacks, including by the Islamic State’s branch in Egypt’s Sinai Province.

After the blaze on Sunday, Mr. el-Sisi offered his condolences to the head of Egypt’s Coptic Orthodox Church, Pope Tawadros II, according to a statement from the president’s office.

“I directed all concerned state agencies and institutions to take all necessary measures,” Mr. el-Sisi said on Twitter.

The government announced that the families of those who had died in the blaze would receive 100,000 Egyptian pounds (roughly $5,223), and that the injured would receive 20,000 Egyptian pounds (about $1,004), according to a statement by the country’s cabinet.

On Sunday, relatives of victims held a funeral Mass in the Warraq neighborhood.

The alleyway where the church burned was cordoned off. The second floor where the blaze was believed to have started was black from floor to ceiling. Workers removed damaged furniture.

Toward sunset, trucks loaded with construction material drove into the alleyway. The president was reported to have ordered immediate renovations at the church.

An iron cross, the only sign that the building had housed a church, stood on the roof above the soot-smeared walls.

Nada Rashwan reported from Giza, Egypt; Euan Ward from London; Liam Stack from New York; and Yonette Joseph from Mexico City.

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Le Figaro

«J'ai raté ma vie» : cette vertigineuse sensation d'être passé à côté

DÉCRYPTAGE - Le constat paraît terrible mais à 40 ou 50 ans, ils l'assurent : ils ont raté leur vie ; n'ont pas coché leurs cases. Qu'est-ce que le sentiment dit de nous ? L'échec est-il vraiment une impasse ? Éclairage de psychologues.

«“J'ai raté ma vie” : cette vertigineuse sensation d'être passé à côté» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

«J'ai raté ma vie.» La phrase claque dans l'air. Les mots résonnent longtemps après que la voix de Maryline, 41 ans, s'est tue ; ses yeux noisette s'embrument. Ce terrible constat, elle le dresse en réalisant «ne pas avoir coché les cases de (son) plan de vie». Sur sa liste ? Rien que de très traditionnel : atteindre une bonne situation professionnelle, être propriétaire de son logement, avoir des enfants et un compagnon. «À part mon studio dont j'aurai terminé de rembourser le prêt cette année, c'est un échec cuisant», poursuit-elle. Et d'ajouter : «le seul mec avec qui j'ai rendez-vous régulièrement, c'est le psy qui me suit pour ma dépression».

En vidéo, développer son intuition en 7 étapes

Tout un chacun voit son enfance bercée par la promesse d'accomplir de grandes choses, de se construire une vie extraordinaire, de vivre ses rêves plutôt que de rêver sa vie. Seulement rattrapées par la réalité, nos vies paraissent soudain banales. Que dit ce sentiment de nous ? De tous ces buts que l'on se fixe ? «Se dire que l'on a raté sa vie, c'est d'abord céder à une comparaison, rebondit Sarah Vandecasteele, psychologue spécialiste en thérapie pour le bonheur. Souvent, les gens qui parlent ainsi se comparent avec les autres ou avec un modèle sociétal fantasmé, via un idéal qu'ils se sont projetés.»

Désirs projetés

À l'arrivée, le constat est pour le moins brutal. Anne-Lise, quinquagénaire, le résume simplement. Pour elle, «rater sa vie» c'est «se réveiller à 50 ans avec le sentiment diffus de n'avoir rien accompli». Elle occupe pourtant un poste à responsabilité dans une compagnie multi-énergies mondiale, mais se sent prisonnière d'une routine métro-boulot-dodo. «Un sentiment latent s'est diffusé dans mon esprit, décrit-elle. Maintenant j'ai peur d'avoir pris un aller simple de l'école à la tombe, sans surprise ni fait saillant.»

Ce sentiment d'être passé à côté, a «heurté de plein fouet», Timeo, 44 ans, selon ses propres mots. En 2021, l'ingénieur retrouve par hasard un camarade de lycée lors d'un mariage. Il découvre qu'il est à la tête d'une chaîne d'hôtels en Asie. La curiosité attisée, il s'enquiert des élèves de sa classe sur les réseaux. Il découvre qu'un autre vit une vie d'expatrié aux Émirats Arabes Unis, «marié à une mannequin, sans cesse en voyage, une coupe de champagne à la main avec en fond des paysages tous plus extraordinaires les uns que les autres». La nouvelle lui laisse un goût amer. «Ces gars ont eu la même enfance que moi, dans la même ville, les mêmes chances, quand on y pense. Pourquoi eux et pas moi ?», s'interroge-t-il.

On ne rate pas sa vie, on rate le désir que l'on a projeté

À l'écoute de ces dires, la psychologue Clémence Broocke corrige : «on ne rate pas sa vie, on rate le désir que l'on a projeté». Et pour cause, dans l'enfance, nous projetons des souhaits : «dans la sphère affective on s'imagine marié(e) avec des enfants, et nous voilà à quarante ans, célibataire», illustre la psychologue. Parmi ces projections, on trouve des schémas transversaux qui se retrouvent dans toutes les sociétés et toutes les catégories socio-professionnelles, assurer une descendance, pouvoir subvenir aux besoins des siens... «Des réflexes primitifs», résume Clémence Broocke.

Faire face au sentiment d'échec

Poser un tel constat sur sa vie peut avoir des conséquences terribles. Cela dévalorise, entraîne une perte d'estime de soi. Un cercle vicieux. «Si l'on se laisse dépasser, les problèmes surviennent en enfilade : un sentiment d'échec a tendance en quelque sorte à appeler les échecs», met en garde Clémence Broocke. Sandra, 39 ans, est tombée dans cette spirale infernale il y a deux ans. Le jour où elle a appris que son emploi - manager dans une agence de voyages - était jugé «non essentiel». Ce sentiment d'inutilité a amorcé chez elle une introspection biaisée. Jusqu'à tenter de mettre fin à ses jours. «Ma sœur m'a retrouvée inerte dans mon appartement. Elle m'a permis de rater mon suicide et m'a fait promettre que cet échec serait le dernier», se souvient-elle.

À lire aussiComment ne plus avoir peur de l'échec ?

Pour contrer cette descente aux enfers, la psychologue Sarah Vandecasteele encourage la pratique de la gratitude. «Les gens ont toujours accompli beaucoup plus que ce qu'ils pensent avoir fait, insiste-t-elle. Pour s'en apercevoir : je conseille d'écrire une lettre à soi-même, de notre moi d'aujourd'hui à celui que nous étions il y a un an. Le but : lui raconter nos accomplissements, petits comme grands. J'ai emmené mes enfants à un événement chouette, j'ai retiré de la cave un meuble qui m'encombrait de longue date…».

Les gens ont toujours accompli beaucoup plus que ce qu'ils pensent avoir fait

La psychologue vient de conseiller la méthode à une patiente âgée, en lui demandant de revenir sur les choses accomplies au cours de sa vie. «Souvent, les personnes en fin de vie reviennent sur les relations entretenues et réalisent qu'elles comptent plus que les actions. Au crépuscule, ce qui rend les gens heureux ce n'est pas tellement ce qu'ils ont accompli, le matériel, mais plutôt les interactions».

Sans compter que ce sentiment d'échec n'est pas toujours une impasse. «Quand on fait ce constat, il y a trois chemins possibles : d'abord je suis dans l'inaction et je stagne, ensuite je passe dans le déni, ou je travaille dessus, j'essaye que ça devienne moteur (en changeant de vie ou en changeant la perception que j'ai de ma vie)», analyse la psychologue Clémence Broocke.

À lire aussiIls ont osé changer de vie

Certains reçoivent le sentiment comme un déclic, un tremplin, une occasion de s'apercevoir qu'un tout nouveau et vaste champ des possibles s'ouvre à soi. À 42 ans, Maddy a tout changé après avoir eu l'impression d'avoir tout raté. «Mon quotidien, ma vie, ne me convenait pas, n'était pas en adéquation avec mes valeurs, avec ce que j'estimais être une vie réussie». Pour elle, cela passe par des tout petits riens : prendre du temps pour soi en s'accordant une pause bien-être par mois, troquer ses maintes courses en taxi pour un vélo, oser décliner les invitations qui lui pèsent et multiplier les sorties qui lui plaisent. Mais également des changements plus radicaux, elle a ainsi obtenu de passer à mi-temps dans le cabinet d'avocat qui l'emploie pour dédier du temps à des associations de défense des droits de l'Homme. «Sans être placardisée, car cet engagement séduit ma hiérarchie. Je sais que si je rencontrais la petite fille que j'étais, elle serait enfin fière de moi», sourit-elle. Et si finalement, rater sa vie était la meilleure chance de la réussir ?

Comment les accès de colère fréquents peuvent détruire l'organisme à petit feu

La colère peut être bénéfique quand elle permet d’exprimer des sentiments refoulés. Mais lorsque qu’elle s'avère trop fréquente, trop intense et qu’elle se manifeste sans raison apparente, elle fait du tort à l'organisme. Décryptage avec deux spécialistes.

Pourquoi est-on de mauvaise humeur quand on a faim ?

Irritable, un rien pourrait vous faire exploser lorsque la sensation de faim vous tenaille ? C'est normal. Gilles Mithieux, directeur d'un laboratoire Inserm nutrition, nous livre les raisons.

J'ai rêvé que j'étais enceinte, qu'est-ce que cela signifie ?

Enceinte lors de votre dernier rêve, vous restez perplexe. Quelle en est la signification ? Un psychanalyste spécialiste du langage des rêves livre une traduction de ce songe fréquent.

New York Times - World

Japanese Photographer Blows Whistle on Treatment of ‘Comfort Women’

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While Tsukasa Yajima has won praise for exposing problems at South Korea’s best-known shelter for former sex slaves, he has also been the focus of intense backlash.

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By Choe Sang-Hun

GWANGJU, South Korea — Since 2000, Tsukasa Yajima has taken stark, poignant portraits of former sex slaves for Japan’s World War II army to help the world learn about their painful history.

Now, the 51-year-old photographer from Japan finds himself at the center of a current scandal about the treatment of the women, more than three-quarters of a century after the end of the war, during which they were forced to have sex with Japanese soldiers.

In the years after its founding in 1992, the House of Sharing, in Gwangju, South Korea, assumed the aura of a sacred place, where ​​politicians and students ​came to meet dozens of former sex slaves, known euphemistically as “comfort women,” who had found shelter there, including the four currently in residence.

But in the past two years, Mr. Yajima, who runs its international outreach program, along with six South Korean workers at the shelter have accused managers of housing ​the women, all now in their 90s, in a substandard nursing facility​ while collecting millions of dollars in donations to enrich South Korea’s biggest ​and most powerful ​Buddhist order, Jogye.

Although the ​donations were collected for the women’s welfare, ​little has been used for ​them, ​ Mr. Yajima and the other whistle-blowers said. Instead, ​they said, the managers saved the money for Jogye to ​expand the ​shelter into a future ​luxury ​nursing home for those who can afford to pay — once the women living there now have all died.

“It’s important to preserve the House of Sharing as a place of historical and educational value​, as wartime sexual violence against women​ continues to happen ​in today’s world, in places like Ukraine,” Mr. Yajima said. “Their plan to turn it into a common nursing home is a project of eradicating history.”

The whistle-blowing led to criminal indictments​. Two former managers ​​are on trial on fraud, embezzlement and other criminal charges​. The shelter’s board members, including one of the country’s most prominent Buddhist monks, were fired for negligence. Angry donors have sued ​the House of Sharing, demanding their money back. Donations plummeted to $35,300 in the first six months of this year, down from $1.9 million in 2019.

While they have won praise for their actions, Mr. Yajima and the other whistle-blowers have also had to pay a price for what they exposed.

The shelter’s new and former managers and people close to them have filed dozens of defamation​ and other lawsuits against the whistle-blowers, accusing them of spreading false rumors. ​

As a Japanese national, Mr. Yajima has been a focus of much of the backlash. The sexual slavery of so-called comfort women is the most emotional of the many historical disputes that have strained ties between South Korea and Japan, the two most important allies of the United States in East Asia.

“Why ​the hell ​is a Japanese employee hired in this place for comfort women?” ​read a banner hung on the wall of a House of Sharing building where Mr. Yajima worked. People close to the managers threw ethnic slurs at him, according to the findings of a human rights center. ​

Four of the seven whistle-blowers quit last month, complaining about harassment.

But not Mr. Yajima, who has insisted on staying on​.

His ​campaign has raised ​important questions for South Korea, said Lim Mi-ri, a professor at Korea University​ in Seoul​. Ms. Lim said the women were taken to​ conferences and​ protest rallies where they were ​treated as an inviolable symbol of ​Korea’s suffering under Japanese colonial rule​ and warriors for historical justice​. But few asked how the women actually lived behind the scenes.

“Yajima is one of the rare activists I know who focused on comfort women as individual humans while the​ rest of the​ campaign tended to objectify them as victims and use them for a political agenda or fund-raising,” Ms. Lim said. ​

Mr. Yajima said he ​became interested in feminism and Japan’s colonial era when he studied history at Waseda University in Tokyo. He began visiting the House of Sharing in 2000, initially working ​there as a translator and photographer from 2003 to 2006.

“In my photos, I try to show the women’s collective image as victims, but also the women as individuals with personalities,” ​Mr. Yajima said. “If you get to live and eat with them as I have, developing a grandm​other and grandchild​-like​ relationship, you get to see things that occasional visitors can’t. People see them as heroic warriors. But when they are among themselves, they can also argue like kindergartners over ​matters like who was given one more candy when donated goods were divided.”

In 2006, Mr. Yajima moved to Germany​, where he continued to work for the women’s cause. He helped organize lectures and photo exhibitions and invited one of the women to share her story. By the time he returned to the House of Sharing in 2019, what he saw deeply troubled him.

When a​ woman fell from a broken bed, the managers refused to take her to the hospital or buy a new bed, he said. When the ​women’s ​living quarters were renovated, their belongings were stacked outside, exposed to a monsoon rain. In a manager’s desk drawers, the whistle-blowers found cash donations from abroad that were not ​properly ​registered in the books.

An investigation by a joint panel of government officials and civilian experts confirmed most of the whistle-blowers’ ​accusations and more.

In its 366-page report, ​viewed by The New York Times, the panel said th​e House of Sharing had “mobilized” its comfort women for fund-raising events while it denied them personal outings. ​S​taffers emotionally abused the​m, threatening to “abandon them out on the street​.” The panel said​ that the House of Sharing collected $6.8 million in cash donations between 2015 and 2019. ​But it only used $154,000 for the operation of the ​living quarters where the women “lived in a below-average nursing home facility​.”

“Collecting donations with a promise to use them for the comfort women, their welfare and their activities but not using the money for them is an act of defrauding the people,” it said.

​The House of Sharing has made “mistakes” and ​“violated” the laws governing donations, said the Venerable Seonghwa, a Buddhist monk Jogye appointed in May to head ​its board of directors.

But Seonghwa said that the women were getting enough financial support — $2,600​ ​a month​, as well as a $10,810 annual medical stipend — from the government. They had little use for the cash donated from citizens, he said. ​

And the plan to transform the ​shelter into a luxury nursing home ​has been discussed as an option in a country struggling with a rapidly aging population. But the plan has never been formalized, he said. Seonghwa stressed that the future of the shelter will be decided through consultations with the government.

“We are correcting problems we have found and working hard to take the best care of the comfort women until the last ​of them dies,” he said​.

​During recent visits, the House of Sharing’s 3.4-acre compound looked peaceful. ​The bronze bust statues of former sex slaves greeted visitors at the gate. ​ Its museum​ featured a recreation of a so-called comfort station, a Japanese military-run brothel, where the women were forced to have sex with ​dozens of ​Japanese soldiers​ every day.

“I will never forget the war crimes of Japan,” reads the epitaph for Lee Yong-nyo, one of the eight former residents of the facility buried in a memorial garden. ​

At the center of the compound ​was a ​two-story ​building where four of South Korea’s 11 surviving comfort women​ were spending their final days. The number of caregivers has been doubled to 10, allowing for round-the-clock service for the women, ​ aged 92 to 98​ — an improvement implemented by the managers in the wake of the whistle-blowing. ​

But the women’s ability to demand better treatment has atrophied, said Heo Jeong-a, a​ former​ caregiver who joined Mr. Yajima in the whistle-blowing​.

Frail and suffering various degrees of dementia, the​ women seemed mostly oblivious to the turmoil engulfing their ​shelter. During a recent visit, a Times reporter was allowed into the women’s living quarters and talked to a few women who seemed more cognizant than the others.

“I have food, clothes and a place to live ​here,” sa​id ​​Lee Ok-sun, 95, taken to China to work in military brothels when she was 15 and who lived there until she was offered shelter in the House of Sharing in 2001. “It keeps me warm in winter and cool in summer.”

Such an answer didn’t surprise Mr. Yajima.

“They had such a hard life in China and elsewhere that they say they are OK with what they get,” he said. “But they deserved the best care we could provide, and we have failed.”

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New York Times - World

Eight Injured in Shooting in Jerusalem

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Two of the victims were seriously hurt by gunfire outside the Old City. Israeli authorities described the incident as a terrorist attack.

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By Patrick Kingsley and Vivek Shankar

JERUSALEM — At least eight people, including five Americans, were injured by gunfire outside the walls of the Old City of Jerusalem early Sunday in a shooting that the Israeli authorities described as a terrorist attack.

Two victims were in serious condition, one of them a pregnant woman who later gave birth. The police said the gunman, identified by Israeli broadcasters as a Palestinian man from East Jerusalem, later surrendered and was arrested.

The shooting compounded tensions in the region less than a week after Israel and Palestinian militants had reached a cease-fire to end three days of fighting over Gaza that left dozens of Palestinians dead, including children as well as militant commanders. It was the most violent militant attack since a surge in Palestinian violence during the spring that killed at least 19 Israelis and foreigners before ebbing in May.

The police said the gunman fired at a bus and other passing vehicles on a road that winds around the southern walls of the Old City shortly before 1:30 a.m. The shooting occurred southwest of the Old City’s Jewish Quarter and the Western Wall — and close to the Temple Mount, the most contested holy site in the city, known to Muslims as the Aqsa Mosque compound.

After an hourslong manhunt, the police said, the gunman presented himself voluntarily to officers and his weapon was seized. The Israeli public broadcaster, Kan, identified him as a Palestinian resident of Silwan, a neighborhood in East Jerusalem, just south of the site of the shooting, that has experienced long-running friction between its Palestinian residents and a small but growing number of Israeli settlers.

One of the injured Americans was identified as Shia Hersh Glick, a Brooklyn resident who was shot and critically wounded while shielding his wife and children, according to Senator Chuck Schumer of New York, the Senate majority leader. Mr. Glick, a cancer survivor, was expected to live, the senator said at a news conference on Sunday.

Mr. Glick’s son was shot in the arm and his wife was also hurt, but not critically, Mr. Schumer said.

The family lives in Williamsburg, where a crowd gathered to pray for them Sunday at their synagogue, Yetev Lev D’Satmar. Acquaintances said family has been active for decades in the Jewish community.

Isaac Abraham, a community activist who said he was a distant relative of the Glicks, said with tears in his eyes that Shia Hersh Glick had been shot in the hand, shoulder and neck and that his son, Bendit, had also been shot.

“They are as OK as can be,” Mr. Abraham said. “They are lucky to be alive.”

He said that the Glicks had been waiting for a taxi when they were shot, and that their next destination was to be King David’s tomb. The trip was for Bendit, who is engaged; it is tradition before a wedding to visit holy sites.

The woman who gave birth after being shot and another victim — a young man who gave a television interview in a hospital gown — were also reported to be from New York, but local officials said they could not confirm their origins.

Sacred to both Jews and Muslims, the nearby Temple Mount houses the third-holiest mosque in Islam and was the location in antiquity of two ancient Jewish temples that remain important to Jewish identity.

In recent months, it was the site of several clashes between Palestinian stone-throwers and Israeli riot police, amid Muslim anger at the Israeli authorities for quietly easing restrictions on Jewish prayer at the site, ending decades of convention that barred the practice.

After the attack on Sunday morning, an ambulance service, Magen David Adom, said its medics found two men with gunshot wounds on a bus that had stopped on a road near the Western Wall, one of the last remaining parts of a retaining wall that surrounded an ancient Jewish temple.

The responders also found four more men with gunshot wounds at a parking area nearby. A seventh victim, the pregnant woman, was also treated for gunshot wounds and later gave birth at Shaare Zedek Medical Center, a hospital in Jerusalem, the center said. An eighth person was also injured, Kan reported. On Sunday afternoon, Ned Price, State Department spokesman, released a statement confirming that at least five Americans were wounded in the shooting, adding that U.S. officials were in touch with the families of the victims.

All of the victims were conscious and were sent to hospitals for further treatment, but the mother and baby, as well as a Hasidic Jewish man, were in serious condition, Kan said.

Prime Minister Yair Lapid thanked Israeli security forces for their work and said in a statement, “All those who seek our harm should know that they will pay a price for any harm to our civilians.”

Hamas, the Islamist militant group that runs the Gaza Strip, praised the attack but did not claim responsibility for it. The group said in a statement on its website that the attack was a response to the recent Israeli airstrikes on Gaza and a recent Israeli raid on Nablus, a Palestinian city in the occupied West Bank.

The Old City of Jerusalem is frequently at the heart of tensions between Israelis and Palestinians. Israel captured the area, along with the rest of East Jerusalem, from Jordan during the Arab-Israeli war of 1967, and today the country considers the entire city its united capital.

But most of the world considers East Jerusalem occupied territory, and Palestinians hope that the area, including the Old City and its holy sites, will one day form the capital of a Palestinian state.

Tensions frequently flare in Palestinian neighborhoods of East Jerusalem, partly as a result of efforts to evict Palestinians that some settler leaders say are an attempt to prevent the city ever leaving Israeli control.

There is particular friction in Silwan, now a mainly Palestinian neighborhood that many experts believe was once the biblical City of David — the original capital of the Israelite King David 3,000 years ago. Israeli efforts to build archaeological and tourism attractions in Silwan, mostly celebrating the area’s ancient Jewish heritage, are perceived by Palestinians as a means of eroding Palestinian claims to the city.

Patrick Kingsley reported from Jerusalem, and Vivek Shankar from Seoul. Tiffany May contributed reporting from Hong Kong, Myra Noveck from Jerusalem, and Ashley Southall, Nate Schweber and Jazmine Hughes from New York.

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Le Figaro

Pervers narcissiques : plongée dans l'enfance de ces manipulateurs de l'ombre

DÉCRYPTAGE - Ils manient l'art du mensonge et manipulent à outrance. Qu'est-ce qui est à l'origine du trouble de la personnalité narcissique ? Un spécialiste décrypte l'enfance des manipulateurs.

«Pervers narcissiques : plongée dans l'enfance de ces manipulateurs de l'ombre» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

On dit de lui qu'il veut posséder, contrôler et détruire. Lui, c'est l'homme ou la femme appelé(e) «pervers narcissique», une personne à fuir à tout prix sur le chemin de la relation amoureuse. Depuis longtemps, cet individu au comportement malsain a mis en place des mécanismes de défenses pour combler une faille narcissique. À l'origine de cette dernière ? Une enfance particulièrement rude, selon Jean-Charles Bouchoux, psychanalyste et psychothérapeute, auteur des Pervers narcissiques : Qui sont-ils ? Comment fonctionnent-ils ? Comment leur échapper ? (1).

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L'installation d'un conflit intérieur

Que se passe-t-il durant les premières années de vie d'un enfant pour qu'il devienne un adulte aux actes dysfonctionnels ? Le psychanalyste pointe du doigt le discours parental, délivré dès tout petit. Pour expliquer ce qui se passe, Jean-Charles Bouchoux rappelle qu'initialement, l'enfant se sent tout puissant. «Quand il commence à découvrir son corps et à se reconnaître dans un miroir vers 2 ans, il comprend alors qu'il peut, selon qu'il pleure ou qu'il rit, semer l'inquiétude ou répandre la joie autour de lui.» À cette période, une parole parentale alimentée de critiques excessives, d'exigences accrues ou de culpabilisation, renvoie à l'enfant une piètre image de lui-même. Les parents démontent l'image positive que le petit s'applique à forger.

Ne sachant plus qui croire de lui ou de ses parents, l'enfant se retrouve confronté à un conflit intérieur qui va mettre fin à sa croissance psychique. «Les pervers narcissiques ont de ce fait une structure psychique d'un enfant de deux ans», note le psychanalyste. Alors qu'il se sent menacé par une forte «angoisse de dissociation, similaire à celle de la schizophrénie», l'enfant doit choisir son parti. Il se pare alors de narcissisme afin d'occulter ce côté plus obscur de lui-même et de renvoyer une image sans faille. Raison pour laquelle ce grand séducteur agira plus tard à huis clos sur ses victimes, et tâchera de montrer patte blanche au reste de son entourage.

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C'est d'ailleurs pour divorcer de son double maléfique qu'il choisit de s'orienter à l'âge adulte vers le modèle fusionnel du couple. Alors qu'il ne fait plus qu'un avec son ou sa partenaire, le pervers narcissique a l'impression de pouvoir enfin dénouer le bon du mauvais – casquette qu'il fera d'ailleurs porter à l'autre. «Il ou elle représente le mal, et moi, le bien», traduit Jean-Charles Bouchoux. Il compare la situation au récit du Dr. Jekyll et Mr. Hyde, roman dans lequel un médecin souffrant d'une double personnalité met au point une drogue pour séparer son bon de son mauvais côté. «Seulement en réalité, ce sont ses propres défauts qu'il voit en l'autre», poursuit le spécialiste.

Les pervers narcissiques ont une structure psychique d'un enfant de deux ans

Le père, quasiment toujours absent

Au même titre qu'une présence oppressante du parent peut impacter durablement l'enfant, une absence, en particulier celle du père, peut être fatidique dans l'apparition du trouble de la personnalité narcissique. Beaucoup en font état lorsqu'ils racontent leur jeunesse, indique Jean-Charles Bouchoux. «Lorsque le père est là sans vraiment l'être, qu'il rentre constamment après l'heure du coucher par exemple, l'enfant sait qu'il existe mais il peine malheureusement à vérifier cette présence.»

Pour s'épargner les souffrances, un autre mécanisme de défense entre dans la danse, celui de la dénégation. «L'enfant s'habitue à ce que l'autre existe mais qu'il soit vidé de son sens», précise le psychanalyste. Ainsi, quand il pose le regard sur son interlocuteur, il ne voit alors qu'une carapace, un «objet», au lieu de voir en lui un «sujet» digne de respect et de considération.

Des révélations plus tardives

Les comportements narcissiques peuvent apparaître tardivement, et pas nécessairement lors d'une mise en couple. Ils surviennent lorsque nos perceptions de nous-mêmes, et du monde qui nous entoure, s'ébranlent. Ainsi, ils peuvent tout à fait se manifester au détour d'un événement qui insuffle un vent de danger, comme un divorce, une perte d'emploi ou après l'arrivée d'un nouveau-né dans la famille.

En revanche, si la carapace était jusque-là intacte, la structure de l'individu «était déjà fragilisée, et ce depuis le plus jeune âge, précise Jean-Charles Bouchoux. L'événement aura simplement provoqué son effondrement.»

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Puisque le comportement prend toujours racine dans l'enfance, peut-on repérer les futurs manipulateurs dans les cours de récréation ? Non, selon le psychanalyste. Si leur égocentrisme et leur insensibilité sautent aux yeux à l'âge adulte, ces traits de caractères peuvent être courants jusqu'à l'adolescence et n'évoquer en rien une personnalité problématique. Jean-Charles Bouchoux le rappelle : «Durant cette période, il nous arrive de rejeter nos parents, de casser leur autorité ou de critiquer excessivement».

(1) Les pervers narcissiques : Qui sont-ils ? Comment fonctionnent-ils ? Comment leur échapper ?, de Jean-Charles Bouchoux, (Ed. Eyrolles), 2009.

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New York Times - World

China-Taiwan Tensions

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Five U.S. Lawmakers Arrive in Taiwan Amid Tensions With China

The delegation, led by Senator Ed Markey, Democrat of Massachusetts, is visiting less than two weeks after House Speaker Nancy Pelosi’s visit set off tensions with China.

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By Jane Perlez

A five-member congressional delegation arrived in Taiwan on Sunday, less than two weeks after the contentious visit by House Speaker Nancy Pelosi that infuriated China and drew intense Chinese military drills off the island’s coast.

The bipartisan group, led by Senator Ed Markey, Democrat of Massachusetts, was welcomed by Taiwanese officials who said they appreciated the show of solidarity during the escalating tensions with Beijing.

There was no immediate response from Beijing, but the presence of the five American lawmakers so quickly after Ms. Pelosi’s visit was likely to provoke a sharp reaction, possibly of more military exercises, analysts said.

The visit was apparently planned months ago, said Bonnie Glaser, director of the Asia program at the German Marshall Fund of the United States.

“Many congressmen want to visit to show U.S. support,” Ms. Glaser said. Another congressional group is expected to visit Taiwan before the end of the month, she added.

One member of the delegation, John Garamendi, Democrat of California, is the chair of the House Armed Services Subcommittee on Readiness, a panel that has direct input into the Pentagon’s spending on Taiwan’s military needs.

The group is expected to meet Monday with Taiwan’s president, Tsai Ing-wen, and to consult with the foreign affairs and national defense committees of Taiwan’s legislature, a statement by Taiwan’s Ministry of Foreign Affairs said.

“We thank the like-minded U.S. lawmakers for the timely visit and unwavering support,” the ministry said.

China’s reaction to Ms. Pelosi’s visit — the first by a speaker in 25 years — was designed to menace Taiwan, and warn American allies in Asia about supporting Taiwan.

After the visit, Beijing fired five missiles into waters that are part of Japan’s exclusive economic zone, a warning to Japan and the United States about coming to the aid of Taiwan in the event of a conflict. Last week, China wrapped up 72 hours of live-fire exercises that encircled Taiwan and that simulated a blockade of the island. China’s air force continues to fly military aircraft on a daily basis across the median line of Taiwan’s Strait.

China insists that Taiwan, a self-governing democracy supported with U.S. defense capabilities, is its territory. President Xi Jinping has vowed to take Taiwan, by force if necessary.

China is very likely to respond to the congressional visit, said Charles Kupchan, professor of international relations at Georgetown University, who served on the National Security Council in the Obama administration.

“I expect Beijing to take steps to express its displeasure, like it did with Pelosi,” Mr. Kupchan said. “This is how confrontation builds.”

After the three days of shock and awe live-fire military drills using jet fighters, warships and missiles, Beijing issued a policy document on Taiwan last week, called a White Paper, that reiterated Beijing’s determination to make the island part of China.

Given the intensity of China’s reaction to Ms. Pelosi’s visit to Taiwan, the situation remained “extremely volatile,” said Lyle Goldstein, an expert on China’s military and director of Asia engagement at Defense Priorities, a Washington research group.

The visit by the delegation “may contribute to the escalation cycle we have been witnessing over the last five years,” Mr. Goldstein added. “The U.S. and China are now on a dangerous collision course.”

Amy Chang Chien contributed reporting from Taipei, Taiwan.

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Le Figaro

Attaque contre Salman Rushdie: l'Iran dément «catégoriquement» tout lien avec l'assaillant

Le ministère iranien des Affaires étrangères rejette toute implication dans la tentative d'assassinat contre l'écrivain, objet d'une fatwa lancée 33 ans auparavant par l'Ayatollah Khomeini.

L'Iran a démenti lundi «catégoriquement» tout lien avec l'assaillant qui a poignardé vendredi, lors d'une conférence dans le nord des États-Unis, l'écrivain britannique Salman Rushdie, auteur du roman controversé «Versets sataniques».«Nous démentons catégoriquement» tout lien entre l'agresseur et l'Iran et «personne n'a le droit d'accuser la République islamique d'Iran», a affirmé Nasser Kanani, porte-parole du ministère des Affaires Étrangères dans la première réaction officielle de Téhéran à l'attaque.

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Salman Rushdie, qui va aujourd'hui un peu mieux selon ses proches, a été poignardé une dizaine de fois vendredi par un homme d'origine libanaise, Hadi Matar, 24 ans. Celui-ci est poursuivi pour «tentative de meurtre et agression». L'attaque, qui a indigné en Occident, a été saluée par des extrémistes en Iran et au Pakistan.

L'écrivain est menacé de mort depuis une «fatwa» émise par l'Ayatollah Khomeini en 1989, un an après la publication des «Versets sataniques».

Défense : les chefs d'état-major réservés sur la capacité de l'armée française à mener une guerre de «haute intensité»

Les chefs des différents corps d'armée ont été auditionnés en juillet par la nouvelle commission de la défense de l'Assemblée nationale. Les comptes rendus ont été publiés début août.

Brésil : le ministre de l'Économie juge la France «insignifiante»

«Vous avez intérêt à bien nous traiter, sinon on va vous envoyer vous faire foutre», a notamment lancé Paulo Guedes.

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Royaume-Uni : l'un des «Beatles» présumés de l'État Islamique présenté à la justice

Le groupe de quatre djihadistes est soupçonné d'avoir torturé et tué les journalistes James Foley et Steven Sotloff et les travailleurs humanitaires Peter Kassig et Kayla Mueller.

Le Figaro

Un an après le retour des talibans, le grand bond en arrière de l’Afghanistan

Margaux Benn

GRAND RÉCIT - Oppression des femmes, connivence avec les mouvements terroristes, désastre économique… Les talibans ont replongé le pays dans l’obscurantisme.

Il avait voulu, coûte que coûte, porter haut les couleurs de l’Afghanistan: au sommet du K2, la deuxième montagne la plus haute du monde, située aux confins du Pakistan et de la Chine. À la fin du printemps, persécuté par les talibans, Aliakbar Sakhi avait laissé Kaboul sous son nuage de smog, dans ce creuset entouré de collines. En juillet, il est mort, sans oxygène mais à l’air le plus pur. Son cadavre a été fixé là par un compagnon d’ascension iranien qui s’est chargé de hisser au sommet, au côté de la bannière iranienne, celle de l’Afghanistan.

«Wish me luck!» («souhaite-moi bonne chance!»), avait écrit le jeune alpiniste au Figaro, peu avant son départ pour la montagne. Aujourd’hui, son message a disparu. L’application de messagerie cryptée était programmée pour effacer les conversations au bout de quelques heures. Lors de sa première rencontre avec Le Figaro dans la capitale afghane en février dernier, le trentenaire venait en effet de fuir, par la lucarne des toilettes, les tortures quotidiennes dans une prison talibane. Son crime: avoir travaillé pour le gouvernement précédent et avoir créé un groupe de randonnée mêlant hommes et femmes. Les talibans n’ont jamais su qu’ils détenaient non seulement un ancien fonctionnaire adepte des sports d’extérieur, mais aussi un ingénieur qui, avec une poignée de collègues, avait saboté le matin du 15 août - alors même que les étudiants en religion s’emparaient de Kaboul - le système de traçage et d’écoute des télécommunications: «pour que les talibans ne l’utilisent pas pour traquer leurs opposants», avait-il expliqué, dans un café discret de la capitale.

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Aliakbar le résistant, le sportif, le féministe engagé pour l’inclusion des femmes dans le minuscule monde de l’alpinisme afghan, est mort libre et loin de ses bourreaux. Des centaines de milliers d’autres hommes et femmes doivent, pour leur part, tenter d’étouffer leur rage de vivre sous le régime des mollahs. Depuis que les talibans ont pris le pouvoir le 15 août dernier, ils n’ont eu de cesse d’imposer des règles visant à restreindre les libertés des Afghans. Et surtout des Afghanes. Écouter de la musique non religieuse est interdit, et de nombreux musiciens ont dû accepter que leurs instruments soient détruits sous leurs yeux. La majorité des journalistes ont fui le pays. D’autres ont été arrêtés et torturés.

Le ministère des Droits des femmes a été remplacé par celui de la Prévention du vice et de la Promotion de la vertu. Les représentations de femmes dans l’espace public - sur les panneaux publicitaires, par exemple - sont interdites. Les femmes doivent dissimuler leur visage. Le port de la burqa, ce voile qui couvre entièrement la tête et le corps, muni d’une petite grille au niveau des yeux, est encouragé. Plusieurs femmes ont décrit au Figaro avoir été menacées ou battues en pleine rue par des policiers talibans pour avoir porté un voile jugé trop peu couvrant. Les femmes n’ont pas le droit de s’éloigner de plus de 77 kilomètres de chez elles sans être accompagnées d’un homme de leur famille proche. Un décret récent leur «conseille» de ne pas quitter leur domicile sauf en cas de besoin. «L’hiver dernier, mon chauffeur et moi-même avons été retenus une demi-heure à un checkpoint. Il nous a fallu prouver qu’il n’était pas mon amoureux et qu’il m’amenait bien au travail», se souvient Raha, 25 ans.

En Afghanistan, une femme victime d’agression sexuelle est souvent perçue comme coupable et déshonorée

Depuis, la jeune femme a perdu son emploi. «Un matin d’avril, les trois autres femmes du bureau et moi-même avons reçu un mail nous demandant de rassembler nos affaires car nous étions renvoyées: notre chef avait reçu des pressions de la part de talibans», décrit-elle. Le monde du travail est essentiellement réservé aux hommes. Fonctionnaires, ingénieurs, artistes, vendeuses, entrepreneuses ou professeurs, les femmes sont cantonnées à la sphère domestique.

Depuis un an, certaines ont bien tenté de manifester dans la rue pour défendre leurs droits… Mais ce genre de procession a rapidement été interdit, et la plupart des participantes arrêtées. Les rumeurs de mauvais traitements commis en prison se multiplient, et une ancienne détenue a avoué au Figaro, sous condition d’anonymat, avoir été violée par ses geôliers. «En Afghanistan, une femme victime d’agression sexuelle est souvent perçue comme coupable et déshonorée. Alors, si on se fait arrêter, ce qu’on craint le plus, c’est d’être rejetées par nos familles», expliquait en mai dernier une manifestante tout juste relâchée de prison. «Les policiers et le personnel des centres de détention jouent avec cette peur et font subir aux femmes une forme de torture psychologique, confirme Nicolette Waldman, chercheuse auprès d’Amnesty International et co-autrice d’un récent rapport sur les droits des femmes dans le pays. Bien souvent, ils n’ont qu’à proférer des menaces pour obtenir des informations, car le déshonneur est perçu comme pire encore que la mort.»

En mars, le jour de la rentrée des classes, les filles se sont vu refuser l’entrée au collège et au lycée. L’Afghanistan est encore, aujourd’hui, le seul pays au monde où les filles n’ont pas le droit d’aller à l’école au-delà du CM2. Leurs aînées ne sont pas beaucoup mieux loties: hommes et femmes n’étant plus autorisés à fréquenter ensemble l’université, et les étudiantes n’ayant plus le droit de suivre des cours donnés par des hommes, les études supérieures leur sont, de fait, déniées. «La plupart des établissements n’ont tout simplement pas assez de salles de classe, ni d’enseignantes de sexe féminin, pour assurer les cours réservés aux femmes», témoigne le directeur d’une université privée. «Avec un petit groupe de copines, on continue d’aller à l’université. Mais on n’apprend pas grand-chose. L’idée est surtout de sortir de chez nous et de nous retrouver entre amies», confie Nigina, 27 ans, étudiante en littérature anglaise. En juin dernier, des responsables talibans ont organisé une réunion pour discuter de l’éducation des femmes. Aucune n’y a été conviée, et aucune décision n’a été prise pour favoriser leur accès au monde académique.

Les étudiants de sexe masculin n’ont guère plus d’avenir. De nombreux enseignants ont fui à l’étranger, et ont été remplacés par des mollahs. La crise économique, muée en catastrophe humanitaire, fait que les diplômés demeurent au chômage. Attablé à un café de Kaboul, Elhamullah, tout juste diplômé en Affaires internationales, se désole: «Je passe mes journées chez moi, à jouer sur mon téléphone. Je ne peux pas faire grand-chose d’autre car je n’ai pas d’argent. Me promener dans les parcs me déprime encore plus car au fond de moi, je sais qu’il n’y a aucune raison d’être heureux.» Rencontré pour la première fois alors qu’il venait de survivre à l’attentat du groupe État islamique à l’université de Kaboul en décembre 2020, il avait gardé son sens de l’humour et une certaine légèreté. Quand les talibans avaient pris le pouvoir l’été suivant, il avait refusé de désespérer, ne se préoccupant que de la reprise des cours afin de terminer ses examens. Un an plus tard, la philosophie et l’espoir ont laissé place à un fatalisme aigri.

Comme le gouvernement taliban n’est reconnu par presque aucun autre État, la plupart des représentations diplomatiques n’ont pas rouvert leurs portes et traitent des sujets afghans depuis des pays de la région. Alors, les consulats européens et américains dans les pays limitrophes, comme le Pakistan ou l’Iran, sont submergés de demandes d’Afghans, souvent jeunes, qui désespèrent d’obtenir un visa. En août 2021, des ambassades et entreprises privées avaient coordonné des missions d’évacuation en urgence. Des milliers d’Afghans s’étaient alors amassés aux portes de l’aéroport de Kaboul, dans l’espoir d’être admis sur «une liste d’évacuation» ou un avion en partance pour «ailleurs» . Plusieurs personnes, y compris des enfants, avaient été blessées et tuées dans des mouvements de foule, par des tirs de combattants talibans ou lors d’un attentat du groupe État islamique. Deux frères s’étaient agrippés aux ailes d’un avion en train de décoller. La photo du cadavre de l’un des deux adolescents gisant sur le tarmac est devenue un symbole de la frénésie qui marqua ces semaines d’automne. Le corps de son frère n’a jamais été retrouvé.

Si rien n’est fait, la crise humanitaire pourrait causer plus de morts que 20 années de guerre

Depuis, de nombreux Afghans supplient toujours d’être «évacués», même si ce type de processus s’est depuis longtemps arrêté. Heelai, 23 ans, avait choisi de rester. Cette camarade de promotion d’Elhamullah avait, comme lui, sauté par une fenêtre du deuxième étage de sa faculté lors de l’attentat de 2020 pour échapper aux assaillants. Lorsque les talibans ont fait irruption à Kaboul, la jeune anglophone a refusé une opportunité d’être évacuée aux États-Unis. «Les talibans disent qu’ils ont changé. Beaucoup de gens les croient. Je veux rester dans mon pays pour le reconstruire», disait-elle le 16 août 2021. Un an plus tard, la jeune diplômée a perdu ses illusions. «Mon rêve, c’était de travailler pour le ministère de l’Éducation supérieure et d’œuvrer pour l’éducation des filles et des femmes. Aujourd’hui, je ne peux même plus rêver de marcher dans la rue sans me faire harceler par des combattants armés», soupire-t-elle. Sa mère, veuve, qui travaillait en tant que couturière dans une boutique, a perdu son emploi. Ses deux frères sont au chômage. Comme de très nombreuses familles afghanes, celle d’Heelai redoute l’arrivée de l’hiver.

Depuis un an, l’Afghanistan sombre dans une crise économique doublée d’une catastrophe humanitaire. Avant le 15 août 2021, le pays était déjà l’un des plus pauvres du monde. Sous perfusion internationale, il n’avait presque aucune capacité de production mais, dans les grandes villes surtout, une classe moyenne se développait grâce aux divers programmes internationaux destinés à promouvoir l’éducation, la recherche, la création d’entreprise ou encore l’inclusion des femmes dans la vie active. Puis, lorsque les insurgés ont pris le pouvoir sans aucun processus démocratique, les grandes instances internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international ainsi que le gouvernement américain, principal bailleur de l’Afghanistan, ont retiré leur aide financière. «Du jour au lendemain, l’Afghanistan a perdu 40 % de son PIB», précise Ibraheem Bahiss, chercheur auprès de l’International Crisis Group. L’inflation et l’impossibilité pour les nouveaux régents d’accéder aux fonds de la Banque centrale afghane, majoritairement à l’étranger, ont achevé de paralyser le pays.

Un an plus tard, selon Human Rights Watch, 90 % des foyers afghans ne mangent pas à leur faim. Une grande partie de la population souffre de malnutrition aiguë. Le Programme alimentaire mondial estime que l’Afghanistan est le pays au monde où l’insuffisance alimentaire est la plus généralisée. De plus en plus de familles doivent se résoudre à ne pas envoyer un enfant malade à l’hôpital, afin de garder assez d’argent pour nourrir les autres. La pratique de la vente d’enfants ou du mariage précoce de fillettes contre de l’argent, déjà présente en Afghanistan, s’est répandue. En février dernier, déjà, le Comité international de la Croix-Rouge a prévenu que «si rien n’est fait, la crise humanitaire pourrait causer plus de morts que 20 années de guerre». Depuis, la situation n’a fait qu’empirer et le pays a connu un terrible séisme qui a tué,blessé et déplacé des milliers de personnes.

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Les humanitaires observent avec inquiétude que «les organisations locales et étrangères sont incapables de pallier une crise d’une telle ampleur. À cela s’ajoute le fait que les fonds sont aujourd’hui surtout dirigés en Ukraine, où se déroule un terrible conflit,» ajoute Justyna Bajer, chef de mission en Afghanistan de l’ONG Première Urgence. Passé le choc de l’arrivée des talibans au pouvoir, l’Afghanistan a baissé dans l’ordre de priorité des bailleurs internationaux. «Sans compter qu’à cause des sanctions internationales contre le gouvernement taliban, les seuls fonds qui peuvent parvenir au pays sont ceux destinés aux projets humanitaires, souligne Justyna Bajer. Ceux destinés aux programmes de développement ou qui servaient à payer les salaires des fonctionnaires par exemple, ne sont plus versés depuis un an.»

Le gouvernement taliban, incapable de nourrir sa population, de gouverner son pays ni de s’imposer sur la scène internationale, fait également face à deux importants défis sécuritaires. D’une part, la faction locale de Daech est loin d’avoir disparu. D’autre part, selon Ibraheem Bahiss de l’International Crisis Group, «plus d’une dizaine de groupes armés ont émergé depuis un an, qui prétendent défier le gouvernement taliban et rétablir une République. Pour l’heure, ces milices sont très localisées et seules deux ont une réelle capacité opérationnelle. Mais, un an seulement après le début de leur règne, les talibans font déjà face à deux ennemis inquiétants qui pourraient encore davantage déstabiliser le pays.»

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Le Figaro

Accepter de voir ses parents vieillir, une étape difficile mais nécessaire

PSYCHOLOGIE - L’avancée en âge de nos parents bouleverse les relations que nous avons avec eux, mais aussi notre rapport au temps. Un cheminement nécessaire, mais parsemé d’embûches.

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À quel moment la réalité nous saute-t-elle aux yeux? Peut-être le jour où notre père relate une anecdote déjà racontée quelques heures auparavant. Ou lorsque notre mère, trop lasse, écourte une balade rituelle. Nos parents vieillissent, et nous n’y pouvons rien.

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«Tous les hommes sont mortels: ils y pensent. Un grand nombre d’entre eux deviennent des vieillards: presque aucun n’envisage d’avance cet avatar», écrivait Simone de Beauvoir dans La Vieillesse. Mais les enfants de ces vieillards eux-mêmes ont du mal à entrevoir cet état de fait, à moins que la maladie ne s’en soit mêlée entretemps, les changeant en êtres vulnérables dont il faut prendre soin. Dans tous les cas, voir vieillir ses parents peut être une source de tristesse, voire d’anxiété.

«Nous avons beau être devenus des adultes autonomes, et parfois des parents, nous sommes encore, dans l’intimité de notre vie psychique, les enfants de ces personnes, souligne Benoît Verdon, professeur en psychologie clinique et psychopathologie à l’Institut de psychologie de l’université de Paris. Nous savons intellectuellement qu’ils sont mortels. Mais quand des signes visibles de vieillesse et de vulnérabilité apparaissent, réaliser qu’ils vont disparaître un jour peut effectivement nous affecter. Car, dans le meilleur des cas, ils nous ont aimés, conseillés, protégés…» Sans compter que l’évidence de leur mortalité nous ramène à la nôtre. Et au fait que nous sommes les prochains sur la liste.

«Envisager la vieillesse de manière positive»

Que faire lorsque la nostalgie nous prend de l’époque où nos parents nous apparaissaient vifs d’esprit et en pleine forme? Catherine Caleca, psychologue et psychanalyste qui a codirigé l’ouvrage Le Vieillissement saisi par le soin (In Press), appelle à la relativiser. «Cette nostalgie signifie que les relations avec eux nous ont confortés à un moment donné, ce qui est positif, constate-t-elle. Mais elle ne peut pas être un refuge consistant à figer chacun et chacune dans une classe d’âge qui n’est plus la sienne. Ou alors c’est le signe que l’on aimerait soi-même arrêter le temps et ne pas vieillir… Si l’on fait preuve de maturité, on peut aussi se dire que le présent nous offre de partager avec nos parents des choses différentes. D’autant qu’aujourd’hui, les personnes âgées de 70 ou 75 ans en bonne santé sont bien plus actives qu’elles ne l’étaient il y a 30 ans au même âge.»

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La manière dont on appréhende cette période dépend aussi en partie de l’attitude adoptée par ces parents qui avancent en âge. Ont-ils eux-mêmes tendance à se réfugier dans le passé? Se plaignent-ils que la vieillesse est un naufrage? «Cette problématique s’inscrit même dans une période longue qui inclut l’histoire des grands-parents, suggère Catherine Caleca. Si leur vieillesse a déjà été vécue difficilement par leurs enfants, quelque chose d’anxiogène peut se transmettre à la génération suivante. Or, comme l’écrivait le psychanalyste Henri Danon-Boileau, une partie du rôle des parents âgés est d’incarner un modèle qui permet à leurs enfants d’envisager la vieillesse de manière positive.»

Gérer les troubles cognitifs

Cela est évidemment plus difficile lorsqu’ils sont atteints de troubles cognitifs ou du comportement qui les rendent étrangers à eux-mêmes et à leurs proches. «Outre que ces pathologies sont éprouvantes à vivre - au premier chef par les personnes touchées -, elles renvoient aux enfants une image de la vieillesse qu’ils avaient peut-être occultée jusqu’alors, explique Benoît Verdon. Ils ne veulent pas voir vieillir leur proche ainsi. Ils se posent aussi la question: est-ce que je ne risque pas de prendre le même chemin?»

À partir d’un certain stade, avoir des parents qui refusent d’admettre leur vulnérabilité n’aide pas beaucoup leurs enfants à accepter le processus de vieillissement

Rappelons cependant que la maladie d’Alzheimer touche 900.000 personnes en France et que 1,2% à 2% des cas seulement sont héréditaires. Ce qui fait dire à Catherine Caleca que cette crainte est un «épouvantail lié à une représentation négative de la vieillesse, l’autre versant étant les personnes âgées qui font comme si elles étaient encore jeunes». Ce comportement, même s’il est compréhensible, a pourtant ses limites, selon Benoît Verdon. «À partir d’un certain stade, avoir des parents qui refusent d’admettre leur vulnérabilité n’aide pas beaucoup leurs enfants à accepter le processus de vieillissement, considère le psychologue. Cela donne à penser qu’il suffit de le décider pour passer à travers les mailles du filet.»

Une révolution relationnelle

Lorsque vient le moment d’aider ses parents âgés, les relations s’en trouvent forcément bouleversées. «Certaines personnes âgées se mettent assez naturellement sous la protection de leurs enfants alors que d’autres souhaitent continuer de se débrouiller seules, décrit Catherine Caleca. S’il existe une capacité de dialogue suffisante au sein de la famille et une volonté de respecter l’autre sans lui imposer sa volonté, cela peut fonctionner de manière harmonieuse. Dans le cas contraire, il peut être utile de consulter.»

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D’autant que cette révolution relationnelle est susceptible de charrier aussi son lot de sentiments ambivalents. «On grandit dans l’amour, mais aussi dans l’hostilité, rappelle Benoît Verdon. Lorsque les relations passées ont été conflictuelles, on peut être inconsciemment tenté de régler ses comptes avec un parent affaibli. D’où une agressivité à son égard qu’il est difficile de comprendre sans l’aide d’un professionnel.»

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Incendies : 10.000 personnes évacuées en Gironde, Élisabeth Borne se rendra sur place jeudi

LE POINT SUR LA SITUATION - Lors d'un déplacement dans l'Aveyron, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a également fait part «de grandes suspicions que le feu qui a repris en Gironde, soit le fait d'incendiaires».

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Sécheresse : les photos impressionnantes des cours d'eau français asséchés

EN IMAGES - 93 départements en France métropolitaine sur 96 font actuellement l'objet de restrictions de l'usage de l'eau à différents degrés.

Le béluga est mort lors de son transfert vers Ouistreham

Prisonnier depuis une semaine dans une écluse de la Seine, le cétacé était très affaibli. Suite à la dégradation de son état, les soignants ont décidé de l'euthanasier après un long voyage vers la ville portuaire.

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Le Figaro

Incendies : le feu près de Landiras en Gironde est «dorénavant fixé»

LE POINT SUR LA SITUATION - Les habitants évacués vont pouvoir rentrer chez eux, ont annoncé les autorités.

Les pompiers poursuivent ce dimanche leur lutte contre les incendies, notamment en Aveyron, en Gironde, dans les Landes et en Bretagne. Si la fraîcheur et l'humidité apportées par les pluies et les orages arrivant par l'Ouest vont mettre fin à la vague de chaleur sur la majeure partie de la France, elles pourraient devenir contre-productives si des inondations s'ensuivent, selon la sécurité civile.

Le feu «dorénavant fixé» en Gironde

Un mois après les deux incendies gigantesques de Landiras et la Teste-de-Buch en Gironde, l'incendie «Landiras-2», comme le nomment les pompiers, qui a déjà détruit 7400 hectares de pins au sud de Bordeaux, est «dorénavant fixé», a annoncé dimanche le sous-préfet d'Arcachon, Ronan Leaustic.

«Finalement la nuit nous a été favorable. Nous avons eu plutôt de la pluie et très peu de vent (...) Ces conditions nous ont permis d'établir que la situation était extrêmement favorable et que le feu était dorénavant fixé», a-t-il expliqué devant la presse. Mais «un feu fixé n'est pas un feu éteint», a-t-il tenu à rappeler. Les quelque 8000 personnes qui avaient été évacuées sont autorisées à regagner leur domicile.

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L'incendie sous contrôle dans l'Aveyron

L'incendie ayant ravagé cette semaine 1360 hectares de végétation dans l'Aveyron et la Lozère est désormais sous contrôle, a annoncé dimanche en fin d'après-midi la préfecture. Les 1000 personnes évacuées samedi par précaution à la suite de la reprise du feu, ont été autorisées à regagner leur logement ou leur lieu de vacances, selon la même source.

L'incendie s'est déclaré lundi, déclenché par un engin agricole sur une route de Lozère, avant de se propager en direction du village de Mostuéjouls, dans l'Aveyron. «Les averses pluvieuses de (dimanche) après-midi ont permis d'endiguer la propagation du feu et aux sapeurs pompiers d'en reprendre le contrôle», informe un communiqué de la préfecture de l'Aveyron. Sur les 700 pompiers dépêchés sur les lieux, environ 350 devaient rester mobilisés pour surveiller l'évolution de l'incendie dimanche et les jours suivants. «Le feu n'est pas encore fixé, mais la situation est stabilisée. Il est sous contrôle», a précisé à l'AFP un porte-parole des pompiers de l'Aveyron.

Au cours de la semaine, un total de 4000 personnes, des habitants de deux villages de l'Aveyron et des vacanciers, ont été évacuées à titre préventif. Il n'y a pas eu de blessé et le feu n'a causé de dégâts ni aux logements ni aux campings. Le responsable présumé de l'incendie a été mis en examen mercredi pour destruction involontaire par incendie. Il a été placé sous contrôle judiciaire à l'issue de sa garde à vue. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'origine est accidentelle. Une pièce métallique de sa remorque a provoqué des étincelles en raclant le sol, mettant le feu à la végétation sur le bord de la route, à la lisière de l'Aveyron et la Lozère.

Emmanuel Macron réunira tous les acteurs à l'Élysée

Une fois les flammes éteintes, le chef de l'État a fait connaître son souhait de lancer des travaux «sur l'évolution du modèle de prévention et de lutte contre les incendies», révèle le JDD . Il réunira à l'Élysée tous les acteurs mobilisés dans les départements touchés, des pompiers aux élus locaux et jusqu'aux renforts venus de l'Outre-mer et d'Europe. L'objectif, «les remercier» d'une part, et réfléchir, d'autre part, sur la manière d'améliorer le système d'intervention.

Depuis le fort de Brégançon où il prend quelques jours de vacances, le chef de l'État a échangé par téléphone avec des pompiers et des élus du Jura, saluant notamment la solidarité des agriculteurs pour apporter aide aux pompiers. «Ils se sont mobilisés spontanément et sans compter pour les approvisionner en eau», souligne Clément Pernot, président du Conseil départemental du Jura, qui s'est entretenu avec Emmanuel Macron. Le chef de l'État a fait savoir qu'il souhaitait les indemniser.

Des pompiers d'Europe et de Polynésie en soutien

Sur le terrain en Gironde, un millier de soldats du feu sont toujours mobilisés, dont de nombreux renforts venus de plusieurs pays européens. 77 pompiers autrichiens sont arrivés vendredi soir, rejoignant les pompiers allemands et roumains déjà déployés en mission. Le dernier groupe, 146 sapeurs-pompiers polonais, est arrivé dans l'après-midi de vendredi, portant le contingent d'aide européen à 361 pompiers. À ces renforts s'ajoutent 2 avions canadair italien et 2 autres grecs qui ont commencé leur mission vendredi.

Des feux en cours dans le Jura, en Bretagne et dans la Drôme

Plus de 1050 hectares de forêts ont été réduits en cendres dans le Jura cette semaine, une situation «inédite» pour les pompiers auxquels l'arrivée de précipitations dimanche a accordé un «répit», selon la préfecture. «C'est historique», selon les autorités qui parlent d'incendies à «l'envergure inédite». Au total quatre feux ont noirci les massifs de la Petite Montagne du Jura, au sud-est du département, les deux encore en progression dimanche matin étant ayant été finalement fixés l'après-midi. Le plus important, qui a débuté mardi, a ravagé depuis quelque 700 hectares dans le secteur de Vescles et Cernon, et a été déclaré «fixé» dimanche après-midi, notamment grâce «à un premier épisode pluvieux» et aux largages de produits retardants par un avion Dash, d'après la préfecture.

Une situation en nette «amélioration», alors que dimanche matin, les autorités alertaient sur «un risque de propagation de plusieurs centaines d'hectares». Non loin de là, un autre incendie qui s'est déclaré samedi à hauteur de la commune de Montlainsia et a consumé 200 hectares de forêts, n'a lui aussi plus grignoté de terrain dimanche. Les précipitations font cependant craindre des glissements de terrain sur les secteurs carbonisés, un hameau ayant été évacué par précaution à Menouille après une expertise réalisée en urgence par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Dans les secteurs de Cornod et Sarrogna, les deux feux ont été déclarés éteints dimanche matin. 162 hectares y ont brûlé.

En Bretagne, l'incendie qui a parcouru 630 hectares dans la forêt de Brocéliande, a été déclaré «fixé» dimanche après une grosse reprise au cours de la nuit, mais restait sous l'observation de 180 pompiers, selon le préfet du Morbihan. Les Monts d'Arrée, déjà durement touchés avec plus de 2000 hectares perdus depuis le début de l'été, ont été le théâtre de plusieurs reprises de feux «non fixés» samedi pour un total de 200 hectares. Deux bombardiers d'eau suédois, des avions Air Tractor AT 802, y ont effectué 42 largages dans la journée selon la préfecture du Finistère.

Dans la Drôme l'atmosphère est plutôt à l'optimisme même si le feu de forêt et de végétation qui a ravagé 380 hectares n'était «toujours pas fixé» dimanche. Mais son «évolution n'est pas défavorable car la pluie va bien nous aider», a indiqué à l'AFP le Colonel Philippe Casstignol, chef du Codis renforcé.

En Maine-et-Loire, l'incendie qui a détruit 160 hectares dans le secteur de Trélazé est «fixé et maîtrisé» grâce notamment à la pluie, a indiqué la sous-préfète d'Angers.

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Une année record en termes d'hectares brûlés

En France, trois fois plus d'hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006. Même le Jura, au climat normalement plus modéré, a été frappé de deux incendies.

Face à cette situation «exceptionnelle», plusieurs grandes entreprises françaises - Carrefour, Orange, EDF, Axa, Auchan ou encore GRDF ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Vendredi soir, le ministre a par ailleurs demandé aux préfets d'«être particulièrement vigilants» voire d'annuler les traditionnels feux d'artifice du 15 août en raison de «risques accrus d'incendies».

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Incendies : l'Allemagne, la Grèce, la Pologne, la Roumanie, l'Autriche et l'Italie vont venir en aide à la France, annonce Macron

Dans les prochaines heures, les moyens de lutte contre les violents incendies en France vont être renforcés. La Commission européenne a de son côté annoncé le déploiement de quatre avions depuis la Grèce et la Suède.

Rodéo urbain: qu'est-ce que la méthode du choc tactique utilisée à Londres pour arrêter les délinquants?

DÉCRYPTAGE - Au-delà de l'intensification des contrôles de police, cette méthode, interdite actuellement par la loi française, pourrait permettre aux forces de l'ordre d'interpeller plus facilement les suspects.

À Strasbourg, des habitants impuissants face aux dealers

REPORTAGE - «Bagarres, trafics et vols» gangrènent plusieurs secteurs du vaste quartier de la gare depuis des mois.

Le Figaro

Variole du singe : nos réponses sur l'origine du virus, la transmission, les symptômes, la vaccination...

L'épidémie de «Monkeypox» est très surveillée par l'OMS, qui a émis son plus haut niveau d'alerte sur cette maladie. Origine, transmission, symptômes, traitement, vaccination, voici tout ce qu'il faut savoir sur ce virus.

Le 6 mai 2022, un homme de retour du Nigeria est déclaré positif à la variole du singe au Royaume-Uni. Deux semaines plus tard en France, la Direction générale de la santé confirme la détection d’une première personne atteinte de la variole du singe en Île-de-France. Depuis, le scénario se répète dans plusieurs pays du monde tels que la Suède, la Belgique, le Canada ou encore les États-Unis. Une recrudescence qui préoccupe l’Organisation mondiale de la santé, si bien que son directeur général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, déclare le 23 juillet 2022 la variole du singe comme une urgence de santé publique de portée internationale, soit le plus haut niveau d'alerte de santé publique mondiale. Origine, transmission, symptômes, vaccination, voici tout ce qu'il faut savoir sur ce virus.

La variole du singe, qu'est-ce que c'est ?

On l'appelle ainsi cette maladie parce que le virus qui en est responsable est apparenté à celui de la variole humaine, et que les chercheurs danois qui l'ont découvert en 1958 l'ont identifiée dans leur laboratoire chez des singes en provenance de Singapour.

Ce n'est que plus tard, en 1970, que les premiers cas sont identifiés chez l'être humain. Ce virus peut lui être transmis par les animaux mais aussi par une personne porteuse du virus.

Il s'agit d'une maladie différente de la variole humaine, mais les symptômes en sont semblables - en particulier les pustules qu'elle provoque -, avec cependant une mortalité bien inférieure.

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Quels sont les symptômes ?

La variole du singe peut engendrer divers symptômes. La plupart sont bénins comme la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires ou le gonflement des ganglions lymphatiques. Ils sont régulièrement suivis ou accompagnés d'une éruption cutanée, qui peut être très douloureuse. D'autres symptômes peuvent engendrer de graves complications notamment chez les personnes à risques : les femmes enceintes, les enfants et les personnes immunodéprimées. Dans ce cas, la variole du singe peut provoquer des surinfections cutanées, une pneumonie et des problèmes oculaires, indique Santé Publique France.

Comment se transmet-elle ?

Endémique chez les animaux des forêts du centre de l'Afrique tropicale, elle peut se transmettre de l'animal à l'homme. Mais son nom est trompeur car les primates ne sont pas les seuls à pouvoir en être porteurs. Par exemple, les morsures et les griffures de rongeurs, d'antilopes, de gazelles ou d'écureuils peuvent être à l'origine d'une contamination de l'homme.

La transmission peut aussi s'effectuer entre deux personnes si une personne infectée entre en contact rapproché avec une autre, en face-à-face, de peau à peau, de bouche-à-bouche ou de bouche à peau. Les surfaces en contact avec une personne atteinte de la variole - vêtements, objets, linge de lit... - peuvent aussi être source de contamination.

La variole du singe peut se transmettre par les gouttelettes émises lors de la respiration, mais pour le Dr Paul-Henri Consigny, infectiologue à l'Institut Pasteur à Paris, la situation épidémique et la contagiosité sont bien différentes de celle du Covid -19. «La variole du singe s'attrape lors d'échanges prolongés et rapprochés. D’où le fait qu’on identifie les rapports sexuels comme la source principale de contamination», explique-t-il.

Peut-on en mourir ?

Généralement, les symptômes de la variole du singe disparaissent spontanément au bout de quelques semaines. Cependant, chez certaines personnes, l'infection peut entraîner des complications médicales et parfois même la mort.

Selon les chiffres de Santé public France, dans le passé, il a été observé que le taux de décès parmi les patients atteints de la variole du singe se situait entre 1 % et 10 %. L'agence nationale souligne néanmoins que ces taux varient en fonction de nombreux facteurs environnementaux, comme l'accès aux soins de santé.

Peut-on l'attraper plusieurs fois?

Les connaissances concernant la durée de l'immunité après une infection par le virus de la variole du singe sont limitées. Mais selon le Dr Paul-Henri Consigny, la variole du singe se comporte comme le reste des maladies virales : «La varicelle ou la variole humaine sont des exemples de virus que l'on n'attrape qu'une seule fois car le corps développe des anticorps qui défendent l'organisme contre des substances étrangères comme les virus. Il existe des exceptions mais elles sont rares.»

Santé publique France recommande cependant la mise en place de moyens individuels empêchant une réinfection, en l'absence de certitudes quant à la qualité et la durée de l'immunité acquise lors d'une première infection.

Quels sont les traitements ?

D'après Santé publique France, des médicaments contre la douleur et la fièvre peuvent être utilisés pour soulager certains symptômes. Les patients doivent éviter de se gratter et soigner l’éruption cutanée, en se lavant les mains avant et après avoir touché les lésions.

La peau doit être sèche et maintenue à l'air libre au maximum. Le nettoyage de la plaie peut s'effectuer à l'aide d'eau stérilisée ou d'antiseptique sur l'ensemble du corps, sauf dans la bouche où des lavages à l'eau salée ou au bain de bouche sont préconisés. La lidocaïne peut également être appliquée sur les lésions buccales et péri anales pour soulager la douleur.

Où et comment se faire vacciner ?

Plusieurs centres de vaccination ont ouvert en France et le site https://www.sante.fr/monkeypox permet de les recenser. «Notre priorité aujourd'hui ce sont les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les transsexuels, les travailleuses du sexe, les personnes ayant de multiples partenaires sexuels et toutes les personnes ayant été en contact avec un cas avéré de variole du singe», énonce le Dr Paul-Henri Consigny.

Le vaccin utilisé est celui de la variole, car les deux virus étant proches, il est supposé efficace contre la variole du singe. Pour l'heure, seuls des premières doses sont administrées afin de désengorger les centres de vaccination, mais d'après le spécialiste «une dose ne sera probablement pas suffisante pour une protection longue durée, elle ne sert qu'à réduire l'incidence».

Le Figaro

Au Chili, à la recherche des origines de la vie

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REPORTAGE - Pendant près d'un mois, une mission scientifique franco-chilienne est venue explorer les salars et les lagunes dont les couleurs chatoyantes illuminent l'Altiplano chilien à plus de 4000 mètres d'altitude. Leur quête: des micro-organismes merveilleusement adaptés aux conditions extrêmes, qui pourraient bien délivrer quelques secrets sur l'évolution de la vie sur terre.

Envoyés spéciaux au Chili

«Température : 13,6 °C. pH : 7,6. Oxygène dissout : 55,6 %. Salinité : 25 %. Altitude : 4 497 mètres…» Emmitouflée dans une épaisse parka, bonnet enfoncé sur la tête, Laura Eme déchiffre à voix haute les paramètres physico-chimiques qu'une sonde submergée par des vaguelettes enregistre. D'une main raidie par le froid, Ana Gutiérrez consigne les données dans un carnet noirci de chiffres et de croquis.

À leurs pieds s'étirent des immensités d'eau couleur de rouille, des nappes de sels immaculés, sillonnées de ­rigoles opalescentes et de saumures jaune orangé, le tout ponctué du rose pâle des flamants. L'œil vissé à son réfractomètre, David Moreira vérifie une fois encore le taux de salinité. Pris dans un étau entre un ciel éternellement bleu et les sommets vertigineux de la cordillère des ­Andes, placés sous l'observation ­intensive d'une poignée de scienti­fiques, le ­salar de Pujsa et sa lagune vont ­devoir livrer tous leurs secrets.

Des êtres invisibles à l'œil nu

Laura, biologiste de l'évolution, et Ana, bio-informaticienne, font partie de l'équipe rassemblée autour de Purificación López García et de ­David Moreira, directeurs de ­recherche au sein de l'unité Écologie systématique et évolution au CNRS et de l'université Paris-Saclay, venue ­mesurer, sonder, fouiller les eaux ­superficielles, les sels et les sédiments des salars de l'Altiplano chilien, dans l'haleine glacée des montagnes et sous l'implacable ­soleil du désert d'Atacama. Huit chercheurs et techniciens français, chiliens, espagnols, mexicain, huit compétences différentes, mais une même fascination pour les organismes microscopiques dont fourmillent les endroits les plus extrêmes de la ­planète. Et pour cause ! Ces êtres invisibles à l'œil nu mais bien ­vivants, au métabolisme, à la biochimie et aux adaptations ­incroyablement divers, pourraient être analogues à ceux qui dominaient la Terre primitive, dont découle la ­biodiversité actuelle. Ces micro-organismes, capables de se ­développer dans tous les types de ­milieux, y compris dans des environnements extrêmes, chauds ou froids, hypersalés, acides ou alcalins, ­dépourvus d'oxygène ou de ­lumière, forcent le respect de Purificación.

« L'humain, placé au sommet de la ­pyramide du vivant, devrait se rappeler que la vie fut (et est toujours) avant tout microbienne, et ce, pendant des milliards d'années »,pointe Laura, en prélevant l'eau du salar dans un bidon de 5 litres. Depuis des années, cette « naturaliste du monde microbien » inventorie, identifie et compare les gènes des ­micro-organismes, toujours plus ­admirative de leurs multiples prouesses. Après les profondeurs du lac ­Baïkal, les lacs de cratère du Mexique, le dôme hydrothermal de Dallol et les lacs hypersalés de la dépression ­Danakil en Éthiopie, Purificación et David ont décidé de se frotter à un autre environnement, les salars de l'Atacama, des bassins d'évaporation où, pendant des millions d'années, se sont concentrés les sels minéraux contenus dans les roches volcaniques de la ­cordillère des Andes. Des sources bouillonnantes, des geysers, des ­saumures de borax, de lithium ou de chlorure de sodium, un rayonnement ­ultraviolet intense, une forte amplitude thermique, le tout à plus de 4 000 mètres d'altitude, au milieu d'une région si aride qu'elle peut n'avoir connu, en certains lieux, la moindre goutte d'eau en cinquante ans… Nos microbiologistes de l'extrême vont être servis.

Informations génétiques

Partis se réfugier dans des bosquets d'ichu, touffes de graminées hirsutes, les flamants sont revenus. Ils ne se soucient plus guère des silhouettes courbées comme eux, qui vont et viennent les pieds dans l'eau. Sur la terre ferme, le reste de l'équipe étiquette les échantillons du jour, arc-bouté contre le ventarrón, ce vent fou qui, tous les après-midi, se déchaîne sur l'Altiplano. Les cristaux de sel, la boue et les litres d'eau collectés, ­devraient contenir, d'après David et Purificación, des archées halophiles, micro-organismes adaptés à une salinité extrême (25 %, quand celle de la mer et des océans ne dépasse guère 3 %), et susceptibles de se protéger de la radiation solaire particulièrement intense sur ces hautes terres par la ­sécrétion d'un pigment rouge. Un dernier regard pour s'imprégner de la beauté du lieu, et l'équipe se réfugie dans les véhicules.

Les visages marqués par la fatigue, le froid et l'altitude se détendent. « L'objectif de ­la mission est avant tout d'inventorier, de comprendre la biologie et l'évolution des micro-organismes de ces ­milieux peu ou pas connus, ­explique Purificación : ceux composant les tapis microbiens, ceux contenus dans l'eau ou réfugiés dans la profondeur des sédiments. À notre retour, nous utiliserons de nouvelles tech­niques de ­séquençage d'ADN pour ­accéder à l'information génétique de ces communautés bien vivantes aujourd'hui et en déduire les fonctions de celles du passé. » De cônes enneigés en lagons opale, de geysers fumants aux cristaux de sel scintillant au soleil, voici près d'une semaine que l'équipe sillonne le désert où se nichent les plus secrets des salars. Celui de Quisquiro, à une encablure de la frontière argentine, est un miroir aux contours encore glacés. Les ­microbiologistes progressent pas à pas sur la fine pellicule d'eau.

Purificación caresse d'un doigt l'étrange moquette sédimentaire dont des pans se sou­lèvent. L'euphorie la gagne en découpant un rectangle de cette texture consistante, souple et rouge, formée dans une eau salée et un milieu anoxique : « Un lambeau de ce que fut la Terre des origines ! » Elle décortique maintenant, tranche à tranche, la ­carotte que David Moreira s'est acharné à ­extraire. « On peut suivre la distribution des groupes microbiens, ­selon leurs fonctions adaptatives aux différents gradients d'oxydoréduction chimique, le long de ces coupes stratigraphiques. Plus on descend en profondeur dans les sédiments d'un salar, et plus on se rapproche des conditions anoxiques qui ­sévissaient à l'époque de la Terre primitive », explique-t-il en remarquant une strate verdâtre, des bactéries photosynthétiques anoxygéniques, sans doute capables de faire de la photosynthèse sans produire de l'oxygène. « Pas impossible que l'on y retrouve des ­Asgards ! » renchérit Laura Eme.

Nouvel arbre du vivant

La découverte de ces mystérieux ­organismes pourrait bien, et c'est aussi l'objet de la mission chilienne, aider David et Purificación à étayer leur théorie proposant une autre ­organisation de l'arbre du vivant. Ce schéma phylogénétique sur lequel le monde scientifique s'accorde ­depuis 1990, organise toutes les formes de vie en trois branches, trois grandes familles de cellules : d'un côté, deux groupes distincts unicel­lulaires et sans noyau mais de composition chimique différente, les bactéries et les archées, ces dernières connues pour leur résistance aux conditions extrêmes ; et de l'autre, les eucaryotes dotés d'un noyau, dont descendent les plantes, les champignons et les animaux, dont nous, les humains. « Cela fait un bon bout de temps que l'on suspectait les eucaryotes de provenir en réalité de la symbiose entre une archée et une bactérie », poursuit la passionnée.

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Une hérésie pour certains, jusqu'à la mise en évidence, en 2015, dans le ­génome d'un nouveau groupe d'archées, les ­Asgards, découvert dans des sédiments d'une source hydrothermale marine, de gènes connus pour n'appartenir qu'aux eucaryotes. Pour ­Purificación, c'est la démons­tration que ces cellules complexes constitueraient la troisième branche de l'arbre, issue, elle, de la fusion des deux premières, bactéries et archées. « Aussi tendance soit-elle, la recherche des ­Asgards ne doit pas nous faire ignorer le cortège des êtres vivants qui leur sont associés, symbiotiques ou para­sites. Tous ces analogues aux communautés primitives qui dominaient la Terre avant l'explosion cambrienne, c'est-à-dire avant l'apparition du monde végétal et animal nous inté­ressent. Ce sont nos forêts du passé ! »

Les ravages du lithium

Provisions, bidons d'eau et d'essence pour deux semaines d'autonomie bien ficelés dans les coffres, les pick-up s'éloignent de Calama. ­Direction les contrées plus sauvages de l'extrême nord chilien. Nous longeons les gradins gigantesques de celle qui fut, il y a peu encore, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert, Chuquicamata, dont les poussières intoxiquent depuis longtemps ­mineurs et habitants de la région. La route regagne vite l'interminable cordillère, contourne de jeunes ­cônes de scories et leurs coulées ­récentes. Paniri le solitaire, del León le massif, San Pedro et San Pablo les jumeaux, les plus vieux volcans se succèdent, vertigineux, dépassant, pour certains, les 6 000 mètres d'altitude, coiffés de neige.

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Voici Ollagüe. La réalité du village frontière est plus sombre que les ­lettres en béton joyeusement colorées de son nom dressées au bout de la route. Hangars branlants, rails tordus, monceaux de vis et de clous rouillés, ­wagons de bois démantelés racontent, au bord d'un vaste salar en partie à sec, l'histoire minière du Chili, la dureté de la vie ouvrière, ­l'exploitation intensive de son ­sous-sol. Sur le pas de la porte de l'auberge où nous allons ­séjourner, Carmen Nuança, cheveux de jais et pommettes hautes ­hérités de ses ­racines quechuas, se souvient d'une enfance heureuse passée sur « l'île d'Ollagüe » quand les eaux bleues entouraient la ville à perte de vue, du reflet des nuages ­roses de ­flamants et des vigognes ­venant s'abreuver. Elle a vu la lagune se ­vider de son eau, de son sel, et son village de toute vie. Carmen, autrefois maire de la petite ville ­fantôme, et ses proches ont refusé de donner leur autorisation à l'extraction du ­lithium, et ne le ­regrettent en rien, même si le quotidien des 50 derniers habitants est ­devenu plus âpre.

Le lithium… Pas un jour sans que les méfaits de l'exploitation de « l'or blanc », dont nos portables et voi­tures électriques ne peuvent plus se passer, deviennent plus criants, comme ces étendues grisâtres et ­desséchées, dont l'eau a été pompée pour alimenter les bassins de décantation (le Chili est le deuxième plus gros producteur mondial de lithium). Avant de rejoindre Purificación et la « DEEM Team » (Diversité, écologie, évolution des microbes), la jeune Chilienne Carolina Fernanda ­Cubillos Léon lui avait consacré sa thèse, ou plutôt aux communautés microbiennes ­capables d'assimiler et d'optimiser les concentrations de cet élément chimique ­alcalin présent dans les salars de l'Atacama. Des travaux de recherche dirigés et encouragés par ­Cristina Dorador, microbiologiste ­reconnue pour ses études sur la ­capacité de certaines bactéries à ­dégrader des composés synthétiques comme les polyesters et sur les écosystèmes des déserts de sel. Cristina aurait voulu se joindre à la mission mais, devenue militante politique, elle se devait de participer avant tout à l'écriture de la nouvelle Consti­tution chilienne, et d'y inscrire la protection du patrimoine biolo­gique et microbiolo­gique de son pays.

Des roches de structure lunaire

L'étrange labyrinthe marécageux que dévoile enfin un mince rayon de soleil a de quoi regonfler le moral de la troupe trempée par une pluie glacée. Le salar Carcote, au sud-ouest d'Ollagüe, est en réalité un magni­fique récif de stromatolites. L'équipe tout entière, enivrée par la découverte, ne décollera pas le nez de la journée de ces roches de structure ­laminaire fabriquées par des cyanobactéries capables de précipiter le carbonate de calcium. « C'est très rare de tomber sur un récif vivant et de voir les différentes étapes de sa construction, s'enthousiasme Txema López García. Les premiers tapis ­microbiens se développent là, dans les eaux peu salées du salar. Ils migrent ensuite par les chenaux où le sel est plus concentré, s'épaississent, se ­dotent de noyaux de carbonate. Plus loin, ils forment ces buttes minéralisées et couvertes de mousses. » Alors que la mission s'est posée pour quelques jours au bord de l'immense salar de Huasco, dont les vestiges ­archéologiques racontent la vie culturelle et religieuse du peuple ­Aymara, le géologue chargé de ­déterminer l'extension des stromatolites autour des salars, trouvera son eldorado, un récif fossile de ces formes de vie que l'on sait avoir existé ailleurs, il y a 3,5 milliards d'années, dessinant ici l'ancien ­rivage d'un bassin autrement étendu.

Plus loin encore vers le nord, les petites vasques hydrothermales de ­Lirima et les chenaux vert fluorescent de la rivière qui s'en échappent seront promesses d'une abondante récolte dans les vapeurs d'hydrogène sulfuré – « l'odeur de la vie » pour ­David – et sous l'œil acéré des condors : cyanobactéries, tapis ­microbien parfaitement stratifié, chloroflexi filamenteux, thermophiles inféodés à des eaux à 70 °C. Mais le meilleur restait à venir, tout au bout d'une piste chaotique, vertigineuse parfois, taillée à la main pour ouvrir, dans les ­années 1930, un barrage au cœur des montagnes ­assoiffées. Pablo Aguilar, biologiste chilien également chargé de la logis­tique de l'expédition, est impatient de découvrir cette lagune d'accès ­difficile, à qui les éleveurs locaux ­attribuent des pouvoirs surnaturels, l'accusant de provoquer de mystérieuses disparitions et la mort de leur bétail… Il prend la tête de la cohorte, se presse de traverser les eaux vertes et glacées de la rivière, grimpe sur l'autre rive, une terrasse minérale rougeâtre le long de laquelle suintent des rigoles d'un sang épais.

Le paysage au ­sommet du dôme est unique : un lac d'hémoglobine clapote sur des rives blanches de sels, encadré par deux autres vasques hydrothermales, l'une jaune et l'autre verte. Pablo, dont les écosystèmes aquatiques du plateau andin sont devenus la spécialité, n'en revient pas. L'eau tiède colore en un clin d'œil la main qui vient d'y ­plonger. Ne pas traîner. Le vent ne fait qu'augmenter… Le canot pneumatique gonflé, David et Purificación ­embarquent la bouteille Niskin conçue pour opérer des prélèvements d'eau à différentes profondeurs. Les voici ballottés par les vagues de la ­Laguna Roja, le site d'échantillonnage le plus insolite sur lequel ils aient jamais navigué.

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Natures chimiques inconnues

Arsenic ? Pigmentation poussée de certaines archées ? Dose intensive de chlorure de sodium ou de borax ? Seule l'analyse en laboratoire des ­bidons d'eau débarqués sur la rive ­révélera la nature chimique encore ­inconnue de cette soupe des origines reconnue comme toxique et des organismes capables de s'y multiplier. La nuit s'est enfoncée depuis longtemps dans l'étroite vallée où s'accroche l'oasis de Nama. Devant son ­laboratoire de fortune, Paola Bertolino, technicienne aguerrie, au service du CNRS sa vie durant, veille. Rien ne lui échappe, malgré l'heure avancée et la fatigue : ni les échantillons de ­tapis microbiens et de carottes qu'il s'agit de fixer définitivement dans l'éthanol, ni ceux qu'il faut conserver dans leur milieu d'origine pour être cultivés plus tard en laboratoire.

Installées sur les marches de l'église d'adobe blanchie à la chaux, héritage des missionnaires espagnols, Ana Gutiérrez et Purificación López ­García confrontent leurs notes prises sur le terrain. Au retour, elles s'attelleront à identifier les organismes récoltés à partir des extractions d'ADN et du séquençage de gènes et de génomes pour répertorier les espèces ­présentes et leurs interrelations. Un mois de terrain, 300 échantillons ­collectés pour un seul but : en apprendre toujours plus sur ces lignées qui vivaient sur la Terre des origines et sur l'évolution des formes de vie.

Le Figaro

Covid-19 : bien après le reste du monde, les îles Marshall touchées à leur tour par le virus

L'État insulaire du Pacifique était l'un des derniers au monde à être épargné par le virus, grâce à des règles strictes de quarantaine. Il fait désormais face à une contamination en flèche.

Les îles Marshall font face à une contamination en flèche de leur population. En une semaine, plus d'un dixième de la population de la capitale Majuro a été touché par le variant du Covid-19 Omicron. «Nous nous préparons pour la phase la plus difficile de l'épidémie maintenant à Majuro», a averti lundi le ministre de la Santé Jack Niedenthal.

Après la confirmation de quelques cas locaux le 8 août, le nombre d'infections est monté en flèche pour atteindre 2800 dans une ville qui compte 22.500 habitants. Et l'épidémie continue «à prendre de la vigueur», a averti le ministre de la Santé, le nombre de cas ayant doublé entre samedi et dimanche. «Près de 75% des personnes testées sont positives, ce qui est un taux incroyablement élevé», a-t-il ajouté.

État de catastrophe sanitaire

Grâce à des règles strictes de quarantaine, les îles Marshall étaient l'un des derniers pays au monde à être épargné par le Covid. «La bonne chose dans le fait d'avoir tous ces autres pays qui l'ont eu avant nous, est que nous comprenons vraiment comment, d'un point de vue épidémiologique, ce variant de virus se propage: comme une traînée de poudre», a ajouté le ministre.

Le président des îles Marshall David Kabua a signé vendredi un «état de catastrophe sanitaire» pour permettre au gouvernement d'avoir accès aux financements d'urgence. Au total, le pays a enregistré 3000 cas positifs et trois morts pour une population de 42.000 habitants répartis sur les îles et atolls. Plusieurs agences, notamment les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) aux États-Unis, doivent envoyer de l'aide cette semaine, avec des professionnels de santé.

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Les vols intérieurs d'Air Marshall Islands et les transports par navires publics vers les îles reculées sont suspendus depuis mardi afin de contenir l'épidémie. Un vol spécial censé amener une équipe médicale dans certaines îles n'a pas pu décoller car tous les pilotes de la compagnie Air Marshall avaient été testés positifs.

Pour expliquer cette épidémie, les suspicions se tournent vers le récent assouplissement des règles de quarantaine et le nombre sans précédent d'arrivées. Le gouvernement avait prévu d'ouvrir ses frontières et d'abandonner la quarantaine obligatoire à l'arrivée à partir du 1er octobre.

La tranche de chorizo n'était pas une étoile: le scientifique Étienne Klein s'excuse pour son canular

Le scientifique et philosophe avait fait passer une tranche de chorizo pour un cliché de Proxima du Centaure. Il a expliqué vouloir par ce geste «inciter à la prudence» face à la diffusion d'images sur les réseaux sociaux.

Sécheresse : les photos impressionnantes des cours d'eau français asséchés

EN IMAGES - 93 départements en France métropolitaine sur 96 font actuellement l'objet de restrictions de l'usage de l'eau à différents degrés.

Le béluga est mort lors de son transfert vers Ouistreham

Prisonnier depuis une semaine dans une écluse de la Seine, le cétacé était très affaibli. Suite à la dégradation de son état, les soignants ont décidé de l'euthanasier après un long voyage vers la ville portuaire.

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Le Figaro

L'Ukraine affirme être en passe d'isoler une partie des forces russes dans la région de Kherson

Les soldats ayant franchi le fleuve Dnipro dans la région de Kherson, ville du Sud occupée par Moscou, risquent d'y être coincés après la mise hors d'usage de tous les ponts existants.

L'Ukraine a affirmé dimanche que les troupes russes ayant franchi le fleuve Dnipro dans la région de Kherson, ville du sud occupée par Moscou, risquaient d'y être coincées après la mise hors d'usage de tous les ponts existant. «Les seuls moyens de traverser le fleuve pour l'occupant sont des pontons près du pont Antonivski mais ils ne pourront pas totalement répondre à leurs besoins», a déclaré à la télévision ukrainienne un député régional, Serguiï Khlan.

Selon lui, «la Russie transfère ses centres de commandement de la rive droite du fleuve vers la gauche, consciente qu'en cas d'escalade, ils ne pourront pas être évacués à temps». Il a estimé à 20.000 le nombre de soldats russes présents sur la rive droite du fleuve et précisé qu'ils peuvent toujours «traverser les ponts abimés à pied».

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Les troupes russes se sont emparées au début de l'invasion de l'Ukraine de Kherson, sur le fleuve Dnipro, la seule capitale régionale qu'elles ont jusqu'à présent réussi à conquérir. Elles ont avancé de quelques dizaines de kilomètres vers l'Ouest mais les trois ponts (deux routiers et un ferroviaire) qui franchissent le fleuve dans la zone qu'elles contrôlent ont été à plusieurs reprises bombardés ces dernières semaines.

Le plus important est le pont Antonivski, en banlieue de Kherson, plusieurs fois touché par des missiles depuis fin juillet. Un autre est le pont de Nova Kakhovka, 50 kilomètres au nord-est, cible de frappes cette semaine. «Hier (vendredi), nos forces armées ont finalement et avec efficacité frappé le pont près de Nova Kakhovka. Les Russes ne peuvent plus transférer de matériel, de munitions et même de nourriture pour leurs troupes», avait déjà affirmé samedi soir Serguiï Khlan.

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Le ministère britannique de la Défense a confirmé samedi dans son briefing quotidien que «les deux principaux ponts routiers donnant accès à la poche du territoire occupée par la Russie sur la rive ouest du Dnipro sont probablement hors d'usage».

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Défense : les chefs d'état-major réservés sur la capacité de l'armée française à mener une guerre de «haute intensité»

Les chefs des différents corps d'armée ont été auditionnés en juillet par la nouvelle commission de la défense de l'Assemblée nationale. Les comptes rendus ont été publiés début août.

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Défense : les chefs d'état-major réservés sur la capacité de l'armée française à mener une guerre de «haute intensité»

Jeanne Sénéchal

Les chefs des différents corps d'armée ont été auditionnés en juillet par la nouvelle commission de la défense de l'Assemblée nationale. Les comptes rendus ont été publiés début août.

La France est-elle prête pour faire face à une guerre de «haute intensité» ? Avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le sujet est revenu à l'ordre du jour. En juillet, les chefs d'état-major des armées, de la Marine nationale, de l'armée de terre et de l'Armée de l'air et de l'Espace ont été auditionnés par la nouvelle commission de la défense de l'Assemblée nationale, dont les comptes rendus ont été publiés début août. Parmi les nombreux sujets évoqués, l'accent a été mis sur les capacités de l'armée française à faire face à ce type de conflit.

Depuis plusieurs décennies, la France est confrontée à ce que l'on appelle des guerres asymétriques : une armée étatique face à des combattants dits «insignifiants», comme des terroristes circulant en pick-up dans le désert sahélien. La haute intensité, elle, correspond à «un affrontement soutenu entre des masses de manœuvres agressives dont l'objectif est de vaincre la puissance de l'adversaire», expliquait en 2020 l'armée de terre. Et «notre capacité à être une force expéditionnaire ne nous rend pas instantanément aptes à conduire une guerre de haute intensité», a déclaré le chef d'état-major des armées, Thierry Burkhard, le 13 juillet dernier face aux députés.

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Du matériel en quantité insuffisante

Plusieurs faiblesses ont été soulevées par les différents chefs d'état-major des armées. Si ces dernières années ont été marquées par des avancées, comme le programme Scorpion ou la mise en service du SNA (sous-marin nucléaire d'attaque) Suffren, les moyens sont encore trop peu nombreux ou vétustes, ont fait savoir les chefs d'état-major, appelant ainsi à revoir à la hausse le budget de la défense alloué dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM) - dépenses que l'État français consacre à ses forces armées - en cours (2019-2025).

En ce qui concerne l'armée de terre, la quantité de matériel et de munitions manque, a expliqué son chef d’état-major. Pierre Schill a expliqué aux députés qu'il était «nécessaire de réinvestir dans l'entretien programmé des matériels, de reconstituer des stocks pour améliorer l'activité». Il a notamment cité «l'excellent rapport d'information sur la préparation à la haute intensité, publié en début d'année par la commission, (qui) préconisait d'augmenter le potentiel des matériels terrestres, notamment par la constitution de stocks de pièces de rechange suffisants.» Parmi les moyens à renforcer, il a cité également «les capacités de défense sol-air, les drones, les feux dans la profondeur, les systèmes d’information et de communication, le renseignement ou les moyens de franchissement».

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Côté armée de l'Air et de l'Espace, le major général Frédéric Parisot a rappelé que depuis 1996 une base aérienne est fermée par an et que les effectifs ont chuté de 30% au cours de la loi de programmation militaire de 2014-2019. Un «effort» qu'il juge «excessif» et qu'il appelle à «rééquilibrer». Aujourd'hui, l'armée de l'air ne dispose plus que de 195 avions de chasse, (contre 750 avions de chasse il y a 36 ans). «Sans doute faudrait-il tendre vers un plancher de 225 avions afin de pouvoir remplir sereinement nos missions», a-t-il par ailleurs défendu.

La Marine nationale connaît le même problème de masse. «Depuis 1945, la marine n'a jamais été aussi petite qu'aujourd'hui»,  a alerté à son tour l'amiral Pierre Vandier. Elle va continuer de voir «sa taille diminuer pendant les deux prochaines années», prédit-il. Selon lui, «la supériorité aérienne est essentielle car il est toujours plus facile de risquer un avion qu'un croiseur. Elle est effective lorsque l'on est capable d'envoyer un Rafale à 1000 nautique – 2000 kilomètres – d'un porte-avions pour menacer une flotte adverse, avec un risque mesuré. Les combats de frégates avec des missiles relèvent, quant à eux, du combat d'escrime : c'est le plus agile, le plus rapide et le mieux défendu qui l'emporte, mais il y a des coups à prendre».

Les menaces se multiplient

Le risque d'un conflit de grande ampleur figure depuis plusieurs années dans les plans militaires. «Les menaces se multiplient et le passage à l'acte, comme en Ukraine, est une réalité, même en Europe», note le chef d'état-major des armées. Il ajoute : «La mission des armées, elle, demeure inchangée. Elle est de protéger la France et les Français. Nous devons donc poursuivre l'adaptation des termes de l'équation pour façonner l'armée dont la France a besoin. Rien de cela n'est une découverte, mais, depuis la guerre en Ukraine, nous constatons une véritable accélération. Il y a un enjeu immédiat pour rester en phase avec l'évolution de la conflictualité.»

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La décision d'augmenter en conséquence le budget de la défense date du précédent quinquennat. La loi de programmation militaire 2019-2025 a été respectée. Mais «il faut intensifier nos efforts» et «continuer jusqu'en 2030»,avait insisté Emmanuel Macron. «Le budget ne va pas diminuer», avait-il ajouté. En 2023, le budget de la défense devrait être en hausse de 3 milliards d'euros pour atteindre 44 milliards d'euros. Le niveau de l'inflation et la nécessité économique de tenir les déficits rendent cependant l'équation presque impossible.

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Bombardement sur une centrale nucléaire en Ukraine : «L'heure est grave», alerte le chef de l'AIEA

L'Ukraine et la Russie s'accusent mutuellement de plusieurs frappes survenues ce jeudi sur la centrale de Zaporijjia. Kiev parle de bombardements russes à proximité de substances radioactives.

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Le Figaro

Toulouse : des militants écologistes s'en prennent aux terrains de golf

Le Figaro

Alors que nous sommes en pleine période de sécheresse, de jeunes écologistes sabotent des terrains de golf, les accusant d'être de grands consommateurs d'eau.

S'ils s'improvisent vandales pour quelques heures, ils affirment qu'ils combattent pour la bonne cause. Le 5 août dernier, des militants écologistes de Youth for Climate avaient déjà fermé 31 vannes d'arrosage. «Entre arroser une pelouse et sauver de l'eau pour que des personnes puissent vivre en pleine sécheresse, nous avons fait notre choix», ont-ils assumé sur Twitter, disant estimer que «dans la situation actuelle où des territoires manquent déjà d'eau potable», l'arrosage des pelouses «est inutile et nuisible».

C'est donc tout naturellement que le collectif Extinction Rebellion et les activistes de l'Action Kirikou, à Toulouse, leur ont emboîté le pas, le 10 août dernier. Sous le hashtag #StopGolf, ces derniers ont entrepris de couper l'eau aux greens qui, en cette période de sécheresse, ne sont pas soumis aux mêmes restrictions d'utilisation d'eau que les autres entreprises.

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Une dérogation incompréhensible pour ces militants, qui ont décidé de contre-attaquer. Dans la nuit du 10 août, ces activistes ont revendiqué avoir bouché des trous avec du ciment et abîmé les pelouses de deux terrains de golf toulousains, à Blagnac et Vieille-Toulouse. «Des activistes (dont plusieurs de Extinction Rebellion Toulouse) dénoncent l'ARROSAGE PERPÉTUEL des golfs en pleine sécheresse», a affirmé le collectif national sur Twitter. L'antenne toulousaine a, de son côté, déploré que l'arrosage des parcours de golfs soit autorisé par dérogation «en raison du coût d'entretien de ces luxueux terrains». «À côté de ça, la sécheresse entraîne jusqu'à des interdictions totales d'irrigation en agriculture», poursuivent-ils, «pour dénoncer l'accaparement de l'eau par cette industrie de loisir pour les plus privilégiés».

Autant d'actions auxquelles les militants participent à leurs risques et périls, ces derniers pouvant, si leurs actes sont qualifiés de dommages importants, être condamné à jusqu'à 2 ans de prison et 30.000 euros d'amende.

Le directeur du golf de Garonne, Nicolas Astier, envisageait en fin de semaine dernière de porter plainte. «Ce sont des personnes qui ne sont pas bien renseignées sur nos consommations d'eau: on n'arrose que les greens, c'est une surface qui ne représente que la moitié d'un terrain de football», déplore-t-il. «On fait attention à notre consommation d'eau depuis deux mois», affirme-t-il.

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Paris : une femme violée par un chauffeur VTC

INFO LE FIGARO - Les faits ont eu lieu en pleine nuit dans le quartier du Marais. L'auteur présumé a été interpellé par les policiers.

Paris : une jeune femme de 25 ans violée dans une impasse

INFO LE FIGARO - Les faits ont eu lieu jeudi 11 août à proximité du métro «Reuilly-Diderot». Une enquête de la police judiciaire est en cours.

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Lyon : un homme décapité par son fils sur un parking

Le suspect de nationalité marocaine a été interpellé alors qu'il déambulait avec la tête de son père dans une main et un couteau dans l'autre.

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Le Figaro

La Dordogne, département prisé pour une résidence secondaire à la campagne

Actualité

Une étude du groupe SeLoger recense les départements qui concentrent le plus de recherches de la part d’acquéreurs en quête d’une résidence secondaire à la campagne.

Par Marine Richard

Mis à jour le 15/08/22, 05:00

Publié le 15/08/22, 05:00

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Les vacances battent leur plein. Vous êtes plutôt hôtel, camping, ou bien maison de famille? Les résidences secondaires, elles, ont la cote. Leur nombre ne cesse de croître pour atteindre les 3,6 millions en 2020, l’occasion pour SeLoger, groupe spécialisé dans la diffusion d’annonces immobilières, de publier une étude sur les départements qui rassemblent le plus de recherches de la part des acquéreurs en quête d’une résidence secondaire à la campagne, entre mars 2021 et mars 2022.

C’est la Dordogne (24), en Nouvelle-Aquitaine, qui monte sur le podium des départements les plus recherchés. Son climat pour le moins agréable explique pourquoi ce département tire aussi bien son épingle du jeu. Les prix de l’immobilier dans ce territoire sont également très attractifs. Comptez 1488 €/m² en moyenne.

Sur le site Se Loger, parmi les recherches portant sur des villes de campagne affichant plus de 20 % de résidences secondaires, 7,1% ciblent le département de la Dordogne. Suivent ensuite l’Yonne avec 6,7% des recherches et le Var, avec 6,3%. L’Yonne propose également des biens à prix doux (1306 €/m², en moyenne). En revanche, dans le Var, il faut multiplier le prix par plus de trois (4234 €/m²).

La provenance des acquéreurs pèse lourdement dans la balance. La proximité entre résidence principale et secondaire est primordiale, les acquéreurs souhaitant profiter pleinement de leur maison de vacances sans avoir à parcourir le pays. Cela explique notamment que l’Yonne concentre de nombreuses recherches de la part de Parisiens (10,5 %). En effet, il est possible de relier Paris à Saint-Fargeau en à peine plus de 2 heures. De même, les Marseillais, les Lyonnais et les Niçois, qui résident dans le Sud du pays, se tournent plus vers le Var, pour respectivement 22 %, 11,7 % et 38,5 % d’entre eux. À Toulouse, le Lot est le département le plus plébiscité (11,7 %), à Bordeaux c’est la Dordogne qui remporte l’adhésion (21,6%), le département étant proche de chez eux et à Lille, le Nord-Pas-de-Calais (13,3 %) est le plus prisé.

À 1h ou 2h de train des grandes métropoles

Dans chacun de ces trois départements, certaines communes concentrent une bonne partie des recherches. En Dordogne, c’est la commune de Saint-Cyprien qui recueille 7,5 % des recherches effectuées dans le département. L’été, la commune est particulièrement animée grâce à ses marchés gourmands. Dans l’Yonne, c’est Saint-Fargeau qui arrive en tête, avec 9,7% des recherches, grâce à son patrimoine culturel (une église du 13e siècle classée monument historique, un château du 10e siècle et un beffroi). Les prix immobiliers moyens sont particulièrement accessibles avec 987 €/m². Dans le Var, c’est le village de La Garde-Freinet qui est le plus prisé des internautes, avec 10,4 % des recherches dans ce département. Situé à 20 kilomètres de Saint-Tropez, il est doté de maisons en pierre et d’une place bordée de restaurants. Autour, la nature sauvage se déploie.

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«Certaines zones périurbaines sont devenues très attractives après les différents confinements, notamment grâce à la mise en place du télétravail plusieurs jours par semaine. Situées à 1 ou 2 heures en train des grandes métropoles, elles permettent à des foyers de bénéficier d’un mode de vie plus agréable avec plus de surface et de beaux extérieurs tout en ayant un temps de trajet acceptable lorsqu’il est effectué une ou deux fois par semaine. Cela a étendu la zone d’attractivité autour des grandes villes pour les achats de résidences mi-secondaires et mi-principales», analyse William Pillons, directeur réseaux de Mercure Forbes Global Properties.

Le Figaro

Taïwan : après Nancy Pelosi début août, une délégation du Congrès américain est arrivée sur l'île ce dimanche

Cette visite intervient alors que viennent à peine de se terminer les manœuvres chinoises autour de Taïwan en réponse à la venue de la présidente de la Chambre américaine des représentants.

Une délégation de membres du Congrès américain est arrivée dimanche à Taïwan pour une visite qui n'était pas annoncée, a indiqué une source diplomatique américaine dans l'île. Cette visite de cinq personnes - un sénateur et quatre représentants, démocrates et républicain -, qui doit durer jusqu'à lundi, selon l'Institut américain à Taïwan, l'ambassade de facto des États-Unis dans l'île, survient quelques jours après la fin des manœuvres militaires les plus importantes jamais réalisées par Pékin autour de Taïwan, en riposte à une visite de la présidente de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi.

Taipei a accusé la Chine d'avoir pris prétexte de la visite de Nancy Pelosi pour s'entraîner à une invasion. En réponse, les Etats-Unis ont réaffirmé leur engagement dans la région. Washington va renforcer ses relations commerciales avec Taïwan et effectuer de nouveaux passages aériens et maritimes dans le détroit, en réponse aux actions «provocatrices» de la Chine, a annoncé vendredi Kurt Campbell, coordinateur de la Maison-Blanche pour l'Asie-Pacifique.

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La Chine estime que Taïwan, peuplée d'environ 23 millions d'habitants, est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949). Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d'autres pays.

Des responsables américains se rendent fréquemment dans cette île, mais la Chine juge que la visite de Nancy Pelosi, l'un des plus hauts personnages de l'État américain, a été une provocation majeure.

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«La délégation va rencontrer de hauts responsables taïwanais pour discuter des relations entre les Etats-Unis et Taïwan, des questions de sécurité régionale, de commerce et d'investissement, du changement climatique», a notamment indiqué l'Institut américain.

Le ministre taïwanais des Affaires étrangères a salué cette visite. «Alors que la Chine continue à faire monter les tensions dans la région, le Congrès américain a de nouveau envoyé une délégation de haut niveau à Taïwan, démontrant ainsi une amitié qui n'est pas effrayée par les menaces de la Chine et souligne le soutien résolu des Etats-Unis envers Taïwan». Les parlementaires américains vont notamment rencontrer le président Tsai Ing-wen et le ministre des Affaires étrangères Joseph Wu, a-t-il ajouté.

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Bombardement sur une centrale nucléaire en Ukraine : «L'heure est grave», alerte le chef de l'AIEA

L'Ukraine et la Russie s'accusent mutuellement de plusieurs frappes survenues ce jeudi sur la centrale de Zaporijjia. Kiev parle de bombardements russes à proximité de substances radioactives.

Royaume-Uni : l'un des «Beatles» présumés de l'État Islamique présenté à la justice

Le groupe de quatre djihadistes est soupçonné d'avoir torturé et tué les journalistes James Foley et Steven Sotloff et les travailleurs humanitaires Peter Kassig et Kayla Mueller.

Agression de Salman Rushdie : l'écrivain est «sur la voie du rétablissement», selon son agent

L'auteur des Versets sataniques, visé par une fatwa en 1989, a été attaqué au couteau vendredi. Présenté à un juge, son agresseur a plaidé «non coupable» de «tentative de meurtre».

Le Figaro

En Ukraine, confrontation à haut risque autour de la plus grande centrale nucléaire d’Europe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les frappes se multiplient autour du site de Zaporijjia, où les Russes sont accusés d’avoir abrité leur artillerie.

Dans les tranchées ukrainiennes, en attendant l’offensive vers Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La routine de la guerre s’est installée sur ce front que l’artillerie russe pilonne régulièrement.

L’Ukraine se prépare à la «bataille du Sud»

REPORTAGE - Le ministre de la Défense promet une contre-offensive en vue de libérer la ville de Kherson.

À Inhoulka, la maire courage a tenu bon face à l’occupant russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Alors que la guerre fait rage depuis plus de cinq mois en Ukraine, le village d’Inhoulka a connu une occupation fulgurante par des milliers de soldats russes pendant dix jours, au début du conflit, en mars.

En Ukraine, la résistance en exil du bataillon biélorusse: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des opposants au régime de Minsk combattent aux côtés des forces ukrainiennes, et se disent prêts à rentrer au pays «les armes à la main».

En Ukraine, la hausse fulgurante du nombre d’amputés

REPORTAGE - Les cliniques spécialisées dans les prothèses font face à un afflux de demandes depuis le début de la guerre, il y a plus de cinq mois.

Après des mois d’arrêt, le port d’Odessa revit: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Grâce à un accord avec Moscou, Kiev espère exporter à nouveau ses céréales par la mer Noire.

Dans la région de Donetsk, la colère et le désespoir des civils pris dans une guerre interminable: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans la nuit de samedi, Volodymyr Zelensky a annoncé l’évacuation obligatoire des civils de la région de Donetsk.

Près de l’Ukraine, ces villes russes rattrapées par la réalité du conflit: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Belgorod et Koursk, frappées par des bombardements sporadiques des forces armées ukrainiennes, apportent un soutien mitigé à «l’opération spéciale» de Vladimir Poutine.

Au cimetière de Dnipro, les croix, les pleurs et les silences fichés dans la terre ukrainienne racontent la dureté de la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Au centre de l’Ukraine, le cimetière militaire de Krasnopilske est la dernière demeure des soldats originaires de la ville et de ceux qui n’ont pu être inhumés chez eux.

Autour de Kherson, la contre-offensive à petits pas de l’armée ukrainienne : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les forces de Kiev avancent méthodiquement en direction de cette ville tenue par les Russes.

Sur le front, ces Ukrainiens qui font la guerre avec leurs drones: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ils ont rejoint le Corps des volontaires ukrainiens et surveillent les déplacements de l’ennemi sur les lignes au sud de leur pays.

Dans le sud de l’Ukraine, une curieuse vie sous la férule russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Melitopol, qui comptait 150.000 habitants avant le 24 février, le passage à l’heure russe est déjà bien avancé. Malgré un certain ressentiment sudiste envers Kiev, l’enthousiasme pour cette nouvelle situation est difficile à mesurer.

Dans le Donbass, ces villes fantômes «libérées» par Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Avec la prise de Lissitchansk, la Russie contrôle la totalité de la région de Louhansk, dévastée et vidée de sa population.

La vie entre parenthèses des habitants demeurés à Donetsk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville sinistrée, vidée de ses jeunes hommes, où les souvenirs des fêtes de l’euro 2012 semblent dater d’une éternité, la population se résigne à accepter son sort.

Triste été sur les plages minées d’Odessa: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La ville de la mer Noire qui, habituellement, en cette période, regorgeait de touristes est régulièrement frappée par des missiles russes.

De Tchernobyl à Odessa, neuf journées à travers l'Ukraine en guerre

REPORTAGE - Les Ukrainiens sont entrés dans leur sixième mois d'une guerre dont ils savent qu'elle sera longue. Nous avons sillonné le pays sur près de 2000 kilomètres pour mieux comprendre comment ce peuple, longtemps russophone, s'est détaché à jamais de son puissant voisin.

Sur la ligne de front, les petits paysans du Donbass résistent: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Leur attachement à leurs lopins et à leurs bêtes est viscéral, et les Russes ne les feront pas bouger.

Ukraine: notre reportage exclusif au cœur du commandement militaire de l'Otan

EXCLUSIF - En «état de mort cérébrale» en 2019, selon les mots d'Emmanuel Macron, l'Otan est aujourd'hui en ébullition. Renforcée par la guerre en Ukraine et entraînée par le contexte extraordinaire d'une crise inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Alliance est sortie du coma. Plongée exclusive à Bruxelles et à Maisières dans les coulisses de la diplomatie et du commandement militaire otanien.

À Kiev, une ONG enseigne aux soldats le droit de la guerre

REPORTAGE - Depuis le début de l’invasion russe, elle multiplie les formations pour les Ukrainiens ayant pris les armes, notamment les groupes de volontaires et la défense territoriale.

À Sloviansk et Bakhmout, en attendant l’assaut de l’armée russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Après la chute de Lyssytchansk, ces localités du Donbass encore sous contrôle des troupes ukrainiennes subissent le feu redoublé de l’artillerie ennemie.

Dans le Donbass, les nouvelles du front indiffèrent les irréductibles retraités: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les habitants qui n’ont pas fui sont plus inquiets de la crise économique que des combats qui se rapprochent.

En Ukraine, l’agonie de l’hôpital de Zolotchiv, sans cesse bombardé: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - À 30 km de Kharkiv, il ne reste plus que cinq médecins pour recevoir les blessés du front dans des bâtiments dévastés.

À «Petite Catherine», les habitants tiraillés entre leur russophilie et leur aversion pour la guerre de Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Originellement tourné vers Moscou, ce village ukrainien de 3000 âmes, dont le nom fait référence à l’impératrice de Russie Catherine II, a été pris à revers par cette guerre d’agression.

En Ukraine, la vie harassante des soutiers de la nouvelle route du blé: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Pour déjouer le blocus russe de la mer Noire, des chauffeurs routiers, devenus petits soldats de l’économie, sillonnent sans relâche le pays pour exporter des centaines de tonnes de céréales qui nourriront le monde entier.

À Krementchouk, les habitants traumatisés par les frappes russes témoignent

REPORTAGE - L’envoyé spécial du Figaro a pu confirmer sur place qu‘un missile avait bien détruit lundi un centre commercial, et non un dépôt d’armes comme le prétend la Russie, faisant au moins 18 morts et 59 blessés.

Avec une unité de reconnaissance de l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans la campagne du sud de l’Ukraine, ces vétérans du Donbass s’approchent au plus près des lignes ennemies.

Ukraine: après des semaines d'accalmie, Kiev à nouveau meurtrie par des frappes

REPORTAGE - Un député ukrainien a évoqué 14 missiles sur la capitale et sa région tôt dimanche matin, touchant un complexe résidentiel proche du centre-ville.

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Guerre en Ukraine: à Mykolaïv, l’urgence de la guerre prend le pas sur les délibérations de Bruxelles

REPORTAGE - «Le moment historique» tant vanté par le président du Conseil, Charles Michel, ne rencontre que peu d’écho à proximité de la ligne de front.

À Kherson, les Ukrainiens vivent le cauchemar éveillé de l’occupation russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans la ville, la première à être tombée aux mains de l’armée russe depuis le début de la guerre, le rouble est devenu la monnaie courante.

Près de Kherson, les Russes ont commis vols, viols et tortures: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Les habitants des villages tout juste libérés par l’armée ukrainienne dans le sud du pays racontent ce qu’ils ont enduré et comment ils ont tenté de résister aux soldats russes.

À Kamianske, dernier check-point ukrainien avant l’enfer russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Depuis huit jours, l’armée russe pilonne de plus en plus cette position ukrainienne. Les villages disséminés dans la campagne sont également bombardés.

Dans les souterrains d'Azovstal, bastion de la résistance ukrainienne à Marioupol: le récit de l'envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Trois semaines après leur «victoire», les Russes ont fait visiter les entrailles de cette usine hantée par la mort.

Des cagnottes pour approvisionner l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La société civile du pays se mobilise pour lever des fonds et équiper les soldats envoyés sur le front, qui manquent de tout: casques, gilets pare-balles, munitions…

Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.

Avec les volontaires des forces spéciales d’Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv

REPORTAGE - À côté de «Viking», «Drozak» ou d’«Horus», de beaucoup plus frêles volontaires manient des drones. «Karma», l’infirmière, accompagne, elle, en première ligne ses camarades de combat.

Avec les gendarmes français qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Depuis trois mois, des experts de la gendarmerie française réalisent des analyses en appui de la justice ukrainienne, dans le cadre de l’invasion russe.

Kramatorsk et Sloviansk sous la menace des bombes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ces deux grandes villes au cœur du Donbass ne sont plus à l’abri depuis que les troupes ennemies ont contraint au repli des combattants ukrainiens parfois sous-équipés.

À Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À 300 mètres des positions russes, les soldats de la 128e brigade d’assaut de Transcarpatie défendent ce verrou qui protège la ville de Zaporijjia.

Face au pilonnage russe, Kiev mise sur une stratégie de fermeté: l’analyse de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Volodymyr Zelensky entend aborder d’éventuelles négociations en position de force.

Avec les soldats de l’Otan en Roumanie, rempart face au danger russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’Alliance atlantique a déployé une présence permanente en Transylvanie pour protéger son flanc oriental.

La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.

En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.

En Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Irpin, où l’armée ukrainienne est parvenue à bloquer les troupes russes lors d’une bataille clé, 75% des bâtiments d’Irpin sont endommagés, 875 complètement détruits.

Azovstal: le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne

REPORTAGE - Les combattants qui ont défendu la ville de Marioupol, réduits au gré des affrontements à un groupe assiégé dans l’aciérie, sont aujourd’hui des héros pour la population.

Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.

À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute

REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.

Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.

Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance

REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.

La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.

La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Le Figaro

Idéalistes, hédonistes ou profiteurs... Ces Français qui ne veulent plus travailler

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ENQUÊTE - Les entreprises ne trouvent plus de candidats à embaucher, les cadres rêvent de congés sabbatiques et de retraite précoce, les jeunes diplômés réclament du sens et plus de temps pour leur vie personnelle… Et si le travail n'avait plus vraiment la cote en France?

Ghislain de Montalembert

«Idéalistes, hédonistes ou profiteurs... Ces Français qui ne veulent plus travailler» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

C'est la même chose dans toute la France: les entreprises peinent à trouver de la main-d'œuvre. Hier, c'étaient les chômeurs qui pleuraient dans les bureaux de Pôle emploi ; aujourd'hui, ce sont les employeurs qui ne trouvent plus de candidats motivés pour les postes qu'ils cherchent à pourvoir.

Dans l'hôtellerie-restauration, les besoins se font cruellement sentir alors que la saison estivale touristique 2022 promet d'être plus radieuse que jamais. Certains professionnels annoncent déjà que, faute d'avoir réussi à former des équipes assez étoffées pour offrir un service 7 jours sur 7, ils devront fermer un ou deux jours par semaine. Même dans les régions les plus attractives, ils ont du mal à recruter les serveurs, commis de cuisine, réceptionnistes ou femmes de chambre indispensables à leur activité: 361.000 postes sont à pourvoir dans les cafés, hôtels et restaurants de l'Hexagone. Un chiffre en hausse de 23% par rapport à 2021, selon le dernier baromètre de la main-d'œuvre publié par Pôle emploi.

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Et il n'y a pas que dans l'hôtellerie ou la restauration que les candidats se font prier. Les couvreurs et couvreurs-zingueurs qualifiés manquent aussi cruellement à l'appel, de même, par exemple, que les aides à domicile, les aides ménagères, les pharmaciens, les chaudronniers, les tôliers, les serruriers, les carrossiers automobile, les plombiers, les chauffagistes, les infirmiers, les puéricultrices, les menuisiers, les ouvriers qualifiés de l'agencement et de l'isolation… Au total, plus de 3 millions de postes seraient à pourvoir, selon Pôle emploi.

Une motivation en berne

Quelque chose a changé dans le rapport que les Français entretiennent avec le travail. Leur motivation, disent les experts en ressources humaines, n'est plus tout à fait la même qu'avant. Le phénomène n'a fait que s'accentuer avec la crise sanitaire. Est-ce le développement du télétravail, cette nouvelle liberté donnée au salarié de reprendre en main l'organisation de son agenda, sans perdre de temps dans les transports, loin du stress de la vie de bureau? La prise de conscience que la vie est un bien précieux, que tout peut un jour s'arrêter à cause d'une guerre ou d'un mauvais virus qui vous envoie aux urgences? L'idée que, finalement, on n'a qu'une seule vie et que rien ne serait plus stupide que de la perdre en tentant de la gagner?

Les Français, c'est un fait, sont de plus en plus nombreux à prendre leurs distances par rapport à leur job, estimant ne plus y trouver le sens et l'intérêt qu'ils espéraient, la possibilité d'avoir un impact sur la société pour reprendre un vœu cher aux représentants de la génération Y, nés après 1995, particulièrement concernés par ce mouvement. Certes, le phénomène n'est pas franco-français. Aux États-Unis, on a parlé de «grande démission». Plus de 38 millions d'Américains ont démissionné en 2021, abandonnant du jour au lendemain leur emploi d'origine pour s'orienter vers un nouveau métier, se lancer à leur compte, vivre différemment… Les Français n'en sont pas encore là. Mais la question demeure: et si le travail, chez nous aussi, n'avait plus vraiment la cote?

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Rien de très nouveau, diront les mauvaises langues: inventeurs des 35 heures, les Français ne sont pas réputés pour être de gros travailleurs. Si l'on se fie aux statistiques, nous travaillons 7 milliards d'heures par an de moins que la moyenne des pays comparables, et nous battons des records en matière d'absentéisme: celui-ci a encore progressé de 37% de 2017 à 2021 (Baromètre WTW, 2022), et même de 54% chez les jeunes, pourtant supposés être en meilleure forme physique que leurs aînés. La crise sanitaire n'explique qu'en partie cette hausse, liée à des facteurs profonds. La France, comparativement à ses voisins, est par ailleurs connue pour sa générosité en matière d'aides sociales. Revers de médaille: ce modèle hyperprotecteur que le monde nous envie n'incite pas toujours à retrouver un emploi aussi rapidement qu'il le faudrait. «Je traverse la rue et je vous trouve un travail», lançait le président Emmanuel Macron à un chômeur, le 15 septembre 2018. C'est plus vrai que jamais aujourd'hui!

Toutefois, la nouveauté tient surtout au fait que l'idée même de travailler moins, ou mieux, ou plus du tout, est devenue synonyme de bonheur aux yeux de nombre de salariés, y compris des cadres surdiplômés épuisés par une vie professionnelle qu'ils jugent éreintante et parfois dénuée d'intérêt. Ils n'ont plus qu'une idée en tête: réduire la voilure, consacrer plus de temps à leur famille, à leur vie personnelle, à leurs passions… Certains ouvrent des chambres d'hôtes à la campagne, d'autres saisissent l'opportunité d'un plan de départ volontaire pour s'offrir une retraite anticipée… L'heure est au «slow working». L'épanouissement et la quête de sens sont sur toutes les lèvres.

Travailler moins, vivre mieux

Oublié, le «travailler plus pour gagner plus» que vantait Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle de 2007. Autres temps, autres mœurs: en 2016, l'Éducation nationale soumettait à la réflexion des candidats au baccalauréat (voie générale), dans le cadre de l'épreuve de philosophie, le sujet suivant: «Travailler moins, est-ce vivre mieux?»

Ceux qui ont rejoint Fire en sont convaincus. Parti des États-Unis, ce mouvement prône l'indépendance ­financière et la retraite précoce (Financial Independence, Retire Early). Très précoce, même. L'idée? Parvenir le plus rapidement possible, via des investissements bien choisis, à gagner suffisamment d'argent pour quitter le monde du travail bien avant les 62 ans qui sonnent aujourd'hui l'âge légal de départ à la retraite en France – et a ­fortiori les 65 ans annoncés par Emmanuel Macron. Devenir rentier, en somme: tel est leur rêve!

Je voulais décider de mes projets sans avoir de contrainte financière, explique-t-il. Que cela soit de travailler deux jours par semaine, de partir un mois en vacances, de lancer une nouvelle entreprise

Mission accomplie pour Victor Lora, 34 ans. Ce diplômé de l'Isep (école d'ingénieurs du numérique), passé également par Ucla (University of California, Los Angeles) et l'ESCP où il a étudié la finance, aurait pu poursuivre une belle carrière dans la banque d'affaires qui l'employait à la Défense. Il a préféré faire le choix de la liberté. «Je voulais décider de mes projets sans avoir de contrainte financière, explique-t-il. Que cela soit de travailler deux jours par semaine, de partir un mois en vacances, de lancer une nouvelle entreprise…»

Il y a deux ans, Victor Lora a définitivement quitté la vie professionnelle (il était directeur de la stratégie dans une start-up) et fait une croix sur le salariat. Plus besoin de travailler comme avant: à la tête d'un patrimoine conséquent qu'il s'était constitué, il percevait de quoi vivre confortablement grâce aux seuls placements et investissements qu'il avait réalisés en suivant les conseils de Fire. «La première fois que j'ai entendu parler de ce mouvement, c'était en 2010. Je travaillais (beaucoup!) dans les fusions-acquisitions et, alors que je rentrais en taxi chez moi, tard le soir, j'ai tapoté sur internet “ne plus avoir besoin de travailler”. Je suis tombé sur leur site, aux États-Unis.»

Prendre son destin en main

Suivant pas à pas la méthode Fire, il a investi ses économies en Bourse, dans des «petits business» ou dans des start-up, et s'est endetté pour se constituer un patrimoine immobilier locatif. Au départ, Victor Lora a toutefois dû se serrer la ceinture pour dégager ses premières économies. C'est l'une des règles d'or que prône Fire: adopter une vie sobre et frugale, vivre au-dessous de ses moyens pendant plusieurs années pour pouvoir investir davantage. «Au début, j'épargnais entre 50 et 70% de mes ­revenus. J'avais un bon salaire mais au lieu de louer un appartement, je vivais en colocation», donne-t-il comme exemple.

Aujourd'hui, ­Victor Lora se définit comme ­l'importateur en France du mouvement, qui revendique 30.000 membres dans l'Hexagone. Il anime cette communauté sur le site Devenirfrugaliste.com qu'il a créé. Il est aussi l'auteur de La retraite à 40 ans, c'est possible!(Larousse, 2021), vendu à 10.000 exemplaires. Un best-seller dans cette catégorie d'ouvrages. ­Désireux de faire des émules et de partager son expérience, Victor Lora organise des rencontres conviviales, chaque mois, à Paris, dans l'espace de coworking dont il est propriétaire dans le 15e arrondissement. Elles peuvent rassembler plus d'une centaine de participants. D'autres Drink Fire – c'est le nom de ces réunions – ont eu lieu à Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Nantes, Nice… ­Victor Lora anime aussi «La retraite à 40 ans», le ­podcast pour prendre sa vie en main, dans lequel il donne la parole à ses amis frugalistes qui, comme lui, ont conquis leur indépendance ­financière.

De l'X à l'acroyoga

Vivre libre et indépendante… C'est aussi le souhait d'Aurélie Moy, 27 ans. Après un stage dans un prestigieux cabinet de consultants en stratégie (l'une des voies royales à la sortie des grandes écoles), cette diplômée de Polytechnique a vite compris qu'une carrière classique dans le conseil n'était pas faite pour elle. «À quoi bon travailler comme des fous pour aider les entreprises à augmenter leur chiffre d'affaires de quelques pourcents?» interroge la jeune femme, qui rêvait d'un job lui offrant l'opportunité de mettre ses compétences au service de l'urgence écologique et du dérèglement climatique, sa grande préoccupation.

Je ne prends plus l'avion et je me déplace beaucoup en faisant du stop. Pour les vacances, je dors sous la tente, souvent en camping sauvage, ou alors je vais chez des amis. Je remplace les choses matérielles par des liens humains

C'est dans cette idée qu'elle a créé le premier village de «tiny houses» (Ty village), en Bretagne, dans la région de Saint-Brieuc: des maisons tout en bois, minimalistes et écoresponsables, louées à des étudiants et des vacanciers prêts à tenter une expérience originale du vivre-ensemble. Puis elle est partie dans la Drôme. C'est là qu'elle réside désormais, dans un lieu de vie participatif intergénérationnel rassemblant une trentaine de personnes, dans le cadre d'un château du XIXe (château Pergaud, près d'Allex), en cours de restauration. Parmi elles: un élagueur, un architecte, un employé d'une intercommunalité, des diplômés de Sciences Po mais aussi deux anciens de l'X, Aurélie et son compagnon, qui enseignent l'acroyoga, «pour une sobriété heureuse dans le mouvement et la coopération»…

Le minimalisme et la sobriété guident aujourd'hui la vie qu'Aurélie a choisi de mener. «Je dépense environ 500 euros par mois, confie-t-elle. Je ne prends plus l'avion et je me déplace beaucoup en faisant du stop. Pour les vacances, je dors sous la tente, souvent en camping sauvage, ou alors je vais chez des amis. Je remplace les choses matérielles par des liens humains.» Même si elle n'imagine pas retrouver un jour «un job bien cadré et l'abondance matérielle» à laquelle elle a volontairement tourné le dos, Aurélie Moy n'a pas renoncé à exercer une activité professionnelle qui lui procure les revenus qui lui sont nécessaires. Il y a deux ans, elle a créé Vingt et un vingt deux, une agence de redirection écologique pour aider les entreprises à réussir leur transition écologique. Une entreprise «sans salariés et sans bureau» qui lui permet de mener des missions à la demande. Elle travaille ainsi à son rythme, quand elle le souhaite, préservant «un juste équilibre entre vie pro et vie perso».

Le pari de la décroissance

À 30 ans, Justine Delahaye a elle aussi décidé de s'affranchir des contraintes du salariat, en faisant le choix d'une existence plus sobre. Vivant en colocation à trois dans la périphérie de Nantes, son loyer mensuel ne lui coûte que 375 euros. «Avec 400 euros chacun, on paye la maison, l'eau, l'électricité et internet, raconte-t-elle. On a un jardin, deux poules et autant de cerises, de framboises et de fraises que nous voulons. Certes, j'ai dû me faire à l'idée que je ne voyagerai plus beaucoup. Mais à quoi bon travailler comme des fous pour passer l'été sur une plage en Grèce et préparer son cancer de la peau en bronzant au soleil? Cette année, je pars avec mon amoureux, à vélo, sillonner la façade atlantique!»

J'ai vite compris que le monde de l'entreprise n'était pas en phase avec mes idéaux sociaux, sociétaux et écologiques. Je ne crois pas à l'avenir du monde ­capitaliste qui précipite, par ses excès, la ruine de la planète!

Justine n'a cependant rien à voir avec les Fire et leurs juteux investissements financiers. Si la jeune femme, diplômée d'une grande école de commerce (Kedge Business School) et forte d'une première ­expérience dans le secteur de la distribution, a quitté le monde de l'entreprise, c'est parce qu'elle ne se sentait pas du tout à l'aise avec les valeurs du monde ­capitaliste. «Au départ, j'y croyais, confie-t-elle. Après deux ans de prépa à Nantes, j'ai contracté un emprunt de 30.000 euros pour financer mes études en école de commerce. Je viens d'une famille modeste – ma mère était sage-femme, mon père marin pêcheur en Bretagne – et j'avais une envie d'ascension sociale. Mais j'ai vite compris que le monde de l'entreprise n'était pas en phase avec mes idéaux sociaux, sociétaux et écologiques. Je ne crois pas à l'avenir du monde ­capitaliste qui précipite, par ses excès, la ruine de la planète!»

Pour autant, Justine n'est pas du genre à rester les bras croisés chez elle. Outre les cours qu'elle donne à des jeunes en situation de décrochage, elle s'occupe de la communication du Social Bar (un «laboratoire de convivialité et de ­festivité» créé en 2016 à Paris, près de la gare de Lyon) et fait des ­baby-sittings chez des particuliers chaque semaine.

21.000 paumé.e.s

Mais surtout, Justine s'est investie à fond dans le milieu associatif: elle anime la communauté des Paumé.e.s (makesense) qui rassemble 21.000 membres en quête de sens (2300 rien qu'à Nantes, où Justine coordonne également le réseau).

Qui sont-ils? «Ceux qui en ont marre de leur job dans une tour à la moquette grise. Celles qui ont envie de mettre du vert partout dans leur vie. Ceux qui veulent s'engager ou s'épanouir à côté de leur boulot mais qui ne savent pas trop par où commencer», détaille le site des Paumé.e.s. Parallèlement, Justine a même trouvé le temps d'écrire un livre. Son titre? Va t'faire vivre ou comment surmonter le XXIe siècle avec des potes, des bières et des idées (Marabout, 2021).

Un droit au temps partiel

Un ouvrage qu'elle cosigne avec deux autres auteurs, Mahault et Matthieu, fondateur du Collectif Travailler Moins, à Nantes. Contacté par Le Figaro Magazine, il a refusé de nous répondre, «au regard de la ligne éditoriale du Figaro», a-t-il précisé. La vision du monde de son mouvement est clairement résumée dans une ­pétition – en faveur d'un droit au temps partiel notamment – lancée sur Change.org. On y apprend que le collectif «prône le détravail, dont l'objectif est de ­décentrer la place qu'occupe le travail dans nos vies et nos identités. C'est bien sûr sa forme dominante, ­l'emploi, que nous ciblons», expliquent les ­fondateurs du mouvement.

«Car oui, il y a urgence! reprennent-ils. Les défis ­sociaux et écologiques sans précédent nous invitent à rapidement changer notre regard sur nos activités et leur impact. Le “système travail” ­actuel crée un mal-être collectif, des inégalités monstrueuses et un état ­d'esprit individualiste. Il pollue, ­fatigue, aliène.» Un point de vue ­radical sur une aspiration certes ­partagée par de nombreux Français: trouver un meilleur équilibre entre travail et temps libre.

Un modèle social trop généreux?

Trappe à l'inactivité. C'est la formule qu'emploient les économistes pour dénoncer les effets pervers d'un système qui, du fait de la générosité des aides sociales qu'il distribue, n'incite plus à chercher un emploi. Et si c'était l'une des clés du désamour d'une partie des Français pour le travail? La France, on le sait, est championne du monde en matière d'aides sociales. Elle dépense chaque année plus de 800 milliards d'euros à ce titre, dont 570 milliards pour la Sécurité sociale, 49 milliards pour le chômage, 10 milliards de primes d'activité, 11 milliards pour le RSA… «La France compte 5% des dépenses sociales mondiales en 2020 alors que son PIB ne représente que 3 % du PIB mondial!» rappelle Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation Ifrap dans Le Vrai État de la France (Éditions de l'Observatoire, 2022).

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Ce «pognon de dingue», pour reprendre les mots du président de la République, constitue-t-il une trappe à l'inactivité? Faut-il voir dans la générosité de notre modèle social un appel à l'oisiveté plutôt qu'au travail? Les économistes libéraux ne sont pas les seuls à le dire. Les travers du système d'indemnisation des intermittents du spectacle sont régulièrement dénoncés. Et qui n'a pas en tête des exemples de chômeurs qui, alternant périodes d'indemnisation, de formation et d'activité partielle, parviennent à vivre sans vraiment travailler, jonglant avec les aides et la générosité de notre modèle social?

Lorsqu'il était encore ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin n'a pas hésité à tirer la sonnette d'alarme: «Il y a trop d'aides sociales en France», disait-il le 29 mai 2018 sur RTL, invitant à «revoir ce système social» pour une meilleure incitation au retour à l'emploi. Emmanuel Macron n'a pas hésité, durant la campagne présidentielle, à proposer, pour lutter contre l'assistanat, que les allocataires du RSA – allocation versée à 2,1 millions de foyers modestes – «consacrent 15 à 20 heures par semaine à une activité permettant d'aller vers l'insertion professionnelle». Une manière, a-t-il expliqué, d'«assurer un meilleur équilibre des droits et devoirs». Une urgence, en effet.

Par Ghislain de Montalembert (texte), Thomas Louapre et Éric Garault (photos) - Édition web par Arthur Bayon

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Le Figaro

Saint suaire de Turin: le dernier mystère révélé

Jean Sévillia

ENTRETIEN - L’historien Jean-Christian Petitfils se passionne depuis plus de quarante ans pour le mystère du saint suaire de Turin. Il publie dans quelques jours un livre-enquête afin de lever le voile sur l’énigme que pose cette relique.

LE FIGARO -. Vous êtes un historien de l’Ancien Régime, mais après votre «Jésus» paru en 2011 et votre «Dictionnaire amoureux de Jésus» paru en 2015, vous sortez pour la troisième fois de votre spécialité…

JEAN-CHRISTIAN PETITFILS-. Sans doute. Vous noterez cependant que dans les deux ouvrages cités j’ai consacré plusieurs pages déjà à cette relique insigne de la chrétienté qui ne cesse d’interroger l’Histoire et la science. La question est de savoir si ce grand linge sépulcral de 4,40 m de long sur 1,10 m de large, qui présente, dans une couleur variant du beige au sépia, les faces ventrales et dorsales d’un crucifié mort, flagellé, torturé, avec tous les signes de la Passion, a bien servi à l’ensevelissement de Jésus au soir du 3 avril de l’an 33, après la descente de la Croix. Je m’intéresse depuis quarante-quatre ans à cet étonnant mystère, dépouillant les études françaises et étrangères, les revues spécialisées, les comptes rendus de colloques, les rapports d’experts, notant les avancées de la recherche, les difficultés d’interprétation comme les trouvailles extraordinaires pour lesquelles de multiples disciplines ont été convoquées: histoire, archéologie, médecine légale, hématologie, palynologie (science des pollens), exégèse, droit, numismatique, spectrographie optique, imagerie polarisée, etc.

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C’est l’ensemble de ce dossier, à jour des dernières découvertes, que j’ai voulu mettre à la disposition des lecteurs dont les connaissances restent souvent fragmentaires, voire déformées. Disons-le sans ambages, le saint suaire ou linceul de Turin présente toutes les caractéristiques de l’authenticité. Le doute, aujourd’hui, n’existe plus. C’est la science qui le dit, car l’histoire, malheureusement, ne permet pas de remonter de façon certaine aux origines.

« Conservé précieusement dans la chapelle impériale, le linceul échappa en 1204 au sac de Constantinople par les croisés. Il fut transféré en France en 1241 »

Alors que certains affirment que l’existence du suaire n’est attestée qu’à partir du XIVe siècle, en Champagne, sur quels éléments vous appuyez-vous pour reconstituer son origine?

Au début du Ve siècle, cette image achéiropoïète, c’est-à-dire «non faite de main d’homme», est déjà vénérée dans la ville d’Édesse (Urfa, en Turquie), où se rend en particulier le bienheureux Daniel de Galash. Elle a dû y arriver à la fin du IVe siècle, peut-être en 387-388, venant de la grande ville chrétienne voisine d’Antioche en proie alors à des violents troubles. En tout cas, à partir de cette époque, on constate un changement fondamental dans les représentations iconographiques du Christ en Orient puis en Occident. Au lieu des premiers visages de Jésus inspirés d’éphèbes imberbes, aux cheveux courts, à la manière des dieux gréco-romains, on voit apparaître sur les monnaies impériales, les icônes et les tableaux, un modèle standard dérivant de l’image d’Édesse, transférée en août 944 à Constantinople: un visage allongé, des arcades sourcilières prononcées, des pommettes saillantes, un nez légèrement aquilin, une barbe à deux pointes, des cheveux longs séparés par une raie au milieu, une petite mèche sur le haut du front… Au total une quinzaine de signes caractérisés qui, comme l’a noté en 1939 le biologiste Paul Vignon, se retrouvent parfaitement sur le linceul de Turin. À noter que les artistes ont pris pour une mèche de cheveu la coulée de sang le long des sinuosités du front.

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Conservé précieusement dans la chapelle impériale, le linceul échappa en 1204 au sac de Constantinople par les croisés. Il fut transféré en France en 1241 avec le deuxième lot de reliques ayant suivi la cession de la sainte Couronne à Saint Louis par le dernier empereur latin Baudouin II de Courtenay et fut conservé dans le trésor de la Sainte-Chapelle. C’est Philippe VI de Valois qui, comme je l’ai établi, céda la relique à son porte-étendard Geoffroy de Charny, en septembre 1347, sans se rendre compte de la valeur immense du cadeau qu’il faisait. Le chevalier de Charny commença à la présenter aux pèlerins dans sa petite collégiale en bois de Lirey vers 1355. Sa petite-fille, Marguerite, la céda à la maison de Savoie en 1453. D’abord conservée à Genève, puis à Chambéry, elle se trouve à Turin depuis 1578.

Votre ouvrage expose la controverse scientifique autour du linceul. En 1988, des analyses au carbone 14 ont daté celui-ci du Moyen Âge. Comment ce résultat peut-il être contesté?

En 1988, en effet, l’analyse de la relique au C14 par trois laboratoires spécialisés donna une fourchette de dates (1290-1360) qui semblait remettre en cause les premiers acquis de la science, en particulier les très sérieux travaux américains du Shroud of Turin Research Project (STURP) de 1978 qui avaient donné lieu à des tests microchimiques, de spectrographie, des études de radiométrie infrarouge, de microscopie optique, de fluorescence ultraviolette prouvant que le linceul ne pouvait être un faux du Moyen Âge.

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Après un moment de sidération, on s’aperçut que l’analyse au C14 avait été effectuée dans des conditions peu respectueuses du protocole défini et posait de graves problèmes de cohérence statistiques. La publication en 2017 des résultats bruts des laboratoires, obtenus du British Museum grâce aux démarches du chercheur français Tristan Casabianca, montra que la dispersion des résultats entre les échantillons était infiniment plus grande que celle annoncée. Dès 2005, d’ailleurs, un remarquable chimiste du Los Alamos Scientific Laboratory au Nouveau-Mexique, Raymond N. Rogers, avait prouvé que la zone où les échantillons avaient été prélevés était une zone de ravaudage.

Cependant, même les adversaires de l’authenticité du suaire se heurtent à une énigme: celui-ci ne peut pas être l’œuvre d’un faussaire, car «fabriquer» une telle image aurait nécessité des connaissances scientifiques inconnues au Moyen Âge…

L’image n’est pas une peinture. Aucune trace de coups de pinceau, aucun contour même n’ont été observés au microscope électronique. Il faut exclure aussi l’hypothèse d’un frottis, d’une application d’un bas-relief de bois ou de marbre, d’une statue métallique préalablement chauffée. L’image correspond à un léger brunissement dégradé n’affectant que le sommet des fibrilles de lin sur une épaisseur de 20 à 40 microns. Donnant une image tridimensionnelle, elle semble produite par émanation à distance du corps et projection orthogonale, de sorte que son aspect latéral est absent. Un mystère total!

« Le mystère de la Résurrection ne peut s’entendre ni se vivre que dans la foi »

Pour l’Église catholique, aujourd’hui propriétaire du saint suaire, quel est le statut du linceul?

Même si au cours des siècles plusieurs souverains pontifes, de Sixte IV à Jules II - ce dernier ayant institué en son honneur un office particulier célébré le 4 mai - à saint Jean-Paul II, l’ont tenu pour authentique, il est évident qu’aujourd’hui, du fait des controverses scientifiques, l’Église ne sacralisera pas cette relique, même si, comme c’est enfin le cas, elle présente le niveau d’exigence requis.

Vous avez abordé le suaire en tant qu’historien. Mais dans la dernière partie de votre livre, qui est un récit de la passion du Christ à travers le linceul, ne laissez-vous pas affleurer votre foi chrétienne?

À la vérité, c’est cette pièce archéologique absolument unique qui nous interroge et nous oblige à nous poser la question de la résurrection du Christ! Elle n’en est évidemment pas une «preuve», car le mystère de la Résurrection ne peut s’entendre ni se vivre que dans la foi, mais elle ne nous permet pas de comprendre pourquoi le cadavre de ce crucifié ne présente aucune trace de décomposition, ni comment celui-ci a pu sortir de son linge sépulcral sans laisser sur le modelé des nombreux caillots de sang la moindre trace d’arrachement.

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Esclavage, gloire, maladies, héroïsme, mondialisation, or... neuf questions sur les Conquistadors

Aventuriers héroïques au XVIe siècle, les conquistadors sont devenus les acteurs d'une épopée sanglante, symbole de cruauté et d'exploitation. Au-delà des manichéismes et des anachronismes, quels furent la mentalité de ces hommes, mais aussi les enjeux et le bilan d'une conquête qui, sous certains aspects, peut être vue comme l'origine de la mondialisation ?

Cortés, le conquérant en quête de légitimité

Loin de l'image de conquistador inculte, avide et brutal dont l'ont affublé les modernes, Hernán Cortés fut un apôtre du métissage. Son empreinte a forgé la singularité du Mexique, à cheval sur deux mondes.

Le Figaro

Luc Ferry: «Une guerre avec la Chine, vraiment?»

CHRONIQUE - Le jour où la Chine reprendra Taïwan, et ce n’est probablement qu’une question de temps, que feront les Américains?

Il va de soi que la démocratie américaine attire davantage la sympathie que les régimes autoritaires de Chine ou de Russie. Le communisme chinois, fût-il moins meurtrier qu’au temps de Mao, reste pour l’immense majorité des Européens un repoussoir, quant à Poutine, qui nous méprise parce qu’il nous juge en pleine décadence, il est clair qu’il ne suscite guère l’admiration d’une presse qui le traite à jet continu de dictateur, quand elle ne le compare pas à Hitler ou à Staline, ce qui est absurde historiquement, mais populaire médiatiquement.

Cela justifie-t-il la volonté des Américains de se poser à nouveau en gendarmes de la planète, en leaders incontestés du «monde libre» comme a voulu le faire savoir urbi et orbi Nancy Pelosi par son séjour à Taïwan? On me permettra d’en douter et ce pour deux raisons que ceux qu’enthousiasme cette visite semblent oublier un peu vite: d’abord parce qu’elle n’aura pas d’autre effet que de jeter la Chine dans les bras de Poutine au pire moment, ensuite parce qu’il existe en matière d’armes de destruction massive une dissymétrie désormais irréversible entre les démocraties et les régimes autoritaires. Quoi qu’ils en aient, les Américains n’ont plus les moyens de leur prétention à régenter le monde, les crimes de guerre qu’ils ont commis à Hiroshima et Nagasaki étant tout simplement impensables aujourd’hui, à la fois inacceptables par les opinions publiques occidentales et inassumables par les dirigeants actuels. Du reste, les responsables Américains eux-mêmes ont fini par les dénoncer comme le fit Eisenhower en personne dans ses Mémoires, en affirmant qu’en avril 1945, «le Japon cherchait le moyen de capituler sans perdre la face de sorte qu’il n’était nullement nécessaire de le frapper avec cette arme abominable».

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Aujourd’hui, si les États-Unis mènent en Ukraine une guerre contre la Russie, c’est sans se mouiller, à des milliers de kilomètres, en tirant de nombreux bénéfices et par Ukrainiens interposés, en évitant soigneusement un conflit direct qui risquerait de pousser la Russie à utiliser l’arme nucléaire, ce dont nous, Occidentaux, sommes désormais tout à fait incapables. Hiroshima et Nagasaki, c’est fini: on n’imagine mal un pays démocratique prendre la décision de raser une ville, fût-elle ennemie, avec tous ses civils, femmes et enfants, ce que le monde entier qualifierait aussitôt de crime de guerre.

Même face au petit peuple afghan, les États-Unis ont dû plier bagage, alors face à une Chine désormais alliée à la Russie, que pourraient-ils faire? Il faut écouter ce que disait le général de Gaulle, personnage peu suspect d’esprit munichois, des territoires cédés par la Chine à la Russie, des propos que cite Alain Peyrefitte (dans son livre, C’était de Gaulle): «Fatalement, un jour ou l’autre, les Chinois se sentiront assez forts pour exiger le retour des régions concédées. Nous n’avons pas à nous mêler de ces querelles, mais nous avons à être présents partout. Il y a quelque chose d’anormal dans le fait que nous n’avons pas de relations avec le pays le plus peuplé du monde sous prétexte que son régime ne plaît pas aux Américains…».

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Le raisonnement vaut a fortiori pour Taïwan, les dirigeants chinois étant sans nul doute capables du pire en cas de conflit armé avec les États-Unis ou le Japon. Le jour où la Chine reprendra Taïwan, et ce n’est probablement qu’une question de temps, que feront les Américains? Réponse: rien, sinon les gesticulations rituelles sans effet réel sur l’annexion du petit territoire par son gigantesque voisin. Même sur le plan économique et commercial, la dépendance des États-Unis à l’égard de la Chine est telle, ne serait-ce que s’agissant des «terres rares» indispensables à la fabrication des produits de la troisième révolution industrielle (ordinateurs, smartphones, composants électroniques, etc.) qu’entrer dans une logique de sanctions serait plus pénalisant pour eux que pour la Chine.

Mme Pelosi, plutôt que de rechercher son petit moment de gloire médiatico-narcissique, qui plus est contre l’avis de son propre président, aurait dû y réfléchir à deux fois avant de déclencher une tempête qui soude entre eux les deux dictateurs les plus puissants du monde, elle aurait dû comprendre que les États-Unis ne sont plus le nombril de la planète, que le temps des rodomontades belliqueuses est révolu et que, comme le voulait de Gaulle, la coopération culturelle, économique et politique, même si elle est infiniment difficile avec des pays qui n’ont pas la même histoire que nous, est la seule voie d’avenir.

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75e anniversaire de l’indépendance de l’Inde: «Notre regard confiant vers l’avenir»

TRIBUNE - L’Inde a parcouru un chemin considérable depuis son indépendance voilà le 15 août 1947. Et, dans les décennies qui viennent, New Delhi assumera toutes ses responsabilités sur la scène internationale, en partenariat avec Paris, argumente Jawed Ashraf, l’ambassadeur de l’Inde en France.

Nicolas Werth: «Dans les manuels scolaires russes aujourd’hui, la Seconde Guerre mondiale commence en 1941»

ENTRETIEN - Alors que les manuels scolaires russes sont introduits en Ukraine dans les zones occupées, l’historien analyse les ressorts de la guerre mémorielle entre les deux pays et explique comment Moscou a procédé pour réécrire son roman national, entre lois mémorielles, création de sociétés d’histoire et répression des discours dissidents.

Le Figaro

«Sempé, l’intemporel»

Etienne de Montety

L’éditorial du Figaro, par Étienne de Montety.

Son œuvre est immense, à la mesure de son talent. Des milliers de dessins reconnaissables au premier coup d’œil à leur trait, simple et singulier, à leur légende laconique ou emphatique: irrésistibles. Sempé a créé le Petit Nicolas (avec Goscinny), collaboré avec Modiano et Süskind, illustré de nombreuses couvertures du New Yorker, mais l’essentiel de sa création est intemporel, ses créatures anonymes: des figures interchangeables, et pourtant à leur manière uniques et surtout familières. Sempé ne dessinait pas des «bonshommes», il dessinait l’humanité. Cet artiste s’était élevé au rang de moraliste. En quelques coups de crayon, en quelques phrases, il éclairait sur notre condition.

Quand on feuillette un album de Sempé, on constate à quel point il partage avec Pascal la certitude que nous ne pesons guère au regard de l’immensité du monde: «un néant à l’égard de l’infini» ; son peintre du dimanche devant des frondaisons, son homme de la rue perdu dans la ville, sa vieille dame dans une cathédrale ne disent pas autre chose. Qu’est-ce que l’ambition, la vanité, la volonté de pouvoir, si nous sommes limités par ce qui nous dépasse? Mais là où l’auteur des Pensées faisait de ce constat une leçon pour que l’homme se tourne vers son Créateur, Sempé s’en tenait à ceci: puisque le passage de l’homme à la surface de la terre semble absurde, ce qu’il illustrait avec une manière de génie, il convient de prendre la vie avec détachement.

Mais pas question pour autant de rendre désespérantes nos existences ordinaires. Rien n’est simple, bien sûr, mais rien n’est grave. Le noir n’était pas sa couleur. Son humour lançait des éclairs d’une lumière qui adoucissait la situation. Jaillie de sa mine, la gentillesse sauvait tout. C’est elle qui nous touche ce matin.

Sempé a créé un monde peuplé de personnages à la fois dérisoires et terriblement attachants. Qui oserait prétendre qu’ils ne lui ressemblent pas? Au fil du temps, il a rédigé à notre intention un précieux traité d’humilité.

Romain Gary, contre les tartuffes de l’antiracisme

LES PROPHÈTES DES TEMPS MODERNES (5/7) - Chacun à leur façon, ils ont pressenti et mis en mots ce qu’allait devenir le monde actuel. Cette semaine, Romain Gary. L’auteur de «Chien blanc» est le premier à mettre en garde contre la dérive d’un certain antiracisme militant et les effets pervers des stratégies de repentance.

«Lisons Jules Romains, l'auteur de ''Knock'' et de tant d'autres chefs d'oeuvre à redécouvrir!»

FIGAROVOX/TRIBUNE - À l'occasion du 50e anniversaire de la mort de Jules Romains, son biographe, Olivier Rony, dépeint l'œuvre de l'écrivain, poète, dramaturge et romancier.

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SÉRIE D'ÉTÉ - Les vacances permettent de se ressourcer et de changer d'air mais, pour certains, le choc est plus puissant que prévu, bien au-delà du simple dépaysement...

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À qui profite le pillage ? Enquêtes sur la disparition de trésors artistiques

SÉRIE D'ÉTÉ - Bronzes antiques, statues millénaires, tableaux de maître... Suivez le parcours rocambolesque de cinq chefs-d'œuvre dont le monde a failli perdre la trace.

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Le Figaro

Crozon, Ouessant, Morlaix... Finistère nord, on dirait le Sud

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GRAND REPORTAGE - Le Finistère nord déploie une des côtes les plus spectaculaires de France: des baies de carte postale, des îlots de granit couronnés d'écume, des plages de sable fin baignées d'une eau turquoise. Cap sur le bout du monde le plus près de chez nous.

Par Vincent Noyoux (texte) et Stanislas Fautré (photos) pour Le Figaro Magazine.

Le bout du monde commence à trois heures de Paris. Le Finistère, «la limite extrême, la pointe, la proue de l'Ancien Monde», selon les mots de Michelet, se découvre facilement au départ de la gare de Morlaix, en Bretagne. Le viaduc qui enjambe la ville a été construit pour accueillir le train. En 1865, celui-ci libérait ses passagers après seize heures de voyage… Les hautes arches du viaduc offrent une silhouette majestueuse à la ville, bâtie à cheval sur trois collines. Les rues pentues dégringolent jusqu'à des maisons à encorbellement cachant des pondalez, cours intérieures garnies d'escaliers à vis et de galeries en bois sculpté.

On devine l'opulence des anciens propriétaires, négociants et marchands enrichis par le commerce de la toile de lin. Les «crées du Léon», fines et résistantes, firent la fortune du Léon et du Trégor aux XVIe et XVIIe siècles. Vers 1680, 10.000 kilomètres de toile de lin étaient exportés chaque année vers l'Angleterre, l'Espagne, le Portugal, la Hollande. La prospère Morlaix était alors gardée par un fort, le château du Taureau. Planté sur un rocher à l'entrée de la baie, ce fort entouré d'eau fut assez dissuasif pour empêcher toute attaque, principalement anglaise. Les casemates à canons perdirent bientôt leur usage. Au XVIIIe siècle, on y enferma des nobles excentriques sur lettre de cachet. Puis Mélanie de Vilmorin, veuve du célèbre grainetier, y invita le Tout-Paris dans les années 1930. Que devait-on penser, en Pays léonard, de ces messieurs et dames de la ville qui se déguisaient en fantômes sur la terrasse du château? Et de cette propriétaire qui partageait ses draps de satin noir avec de nombreux amants, un revolver sous l'oreiller?

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Une Robinsonnade sur l'île Callot

Le château du Taureau, ce drôle de fort Boyard, se visite désormais. C'est l'une des merveilles de la baie de Morlaix, avec l'île Noire (qui aurait inspiré Hergé), l'adorable île Louët, juste assez grande pour accueillir un phare et une maison de gardien, et la myriade d'îlots, de rochers et d'écueils. Certains abritent une réserve ornithologique où pullulent sternes, cormorans huppés, huîtriers pie, tadornes de Belon… Dans l'eau, des phoques se laissent approcher. Pour s'offrir une robinsonnade, on rejoint l'île Callot, accessible à marée basse depuis Carantec. L'été, la voiture y est persona non grata. Sous le soleil, on découvre, ébahi, une succession de plages de sable blanc bordées d'eau turquoise, des rochers fendus en deux dans la lande, une chapelle de granit parmi les fougères.

Au loin, les trois clochers de Saint-Pol-de-Léon, et, plus loin encore, Roscoff. C'est là qu'arrivaient de Courlande (Lettonie) les précieuses graines de lin. Ces messieurs du bureau de contrôle, et, plus tard, les grands armateurs, avaient, comme à Morlaix, le goût des belles demeures: lucarnes sculptées, tourelles intérieures. L'église Notre-Dame-de-Croaz-Batz, au beau clocher ajouré, montre assez bien l'opulence de Roscoff. Ici, même les marchands d'oignons firent fortune. Jusqu'au milieu du XXe siècle, les Johnnies partaient vendre leurs oignons de l'autre côté de la Manche, d'où leur surnom british.

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Des paysages dignes des mers chaudes

Des quais de Roscoff, quelques minutes en bateau suffisent à rejoindre l'île de Batz. Telle une bonne fée, un microclimat protège l'île des rigueurs de l'hiver. Partout poussent l'agapanthe, l'agave, la vipérine de Madère, la cordyline de Nouvelle-Zélande. Pour l'avoir compris au siècle dernier, Georges Delaselle vit son jardin d'acclimatation prospérer au-delà de ses espérances. À l'abri des vents marins, voici des palmiers des Vanuatu, des fougères arborescentes, des cactus du Chili, une protée royale d'Afrique du Sud… Comme l'île Callot, l'île de Batz a ses plages secrètes et ses panoramas iodés. L'odeur puissante du goémon drossé par la houle remplit les poumons. Pas étonnant, le Finistère abrite le plus grand champ d'algues d'Europe.

On dit le Finistère nord austère et rugueux ? Gast ! Comme on file vers l'ouest sous le soleil estival, le littoral déploie des paysages dignes des mers chaudes. La pointe de Perharidy : des criques de sable blanc à l'ombre de cyprès et de pins maritimes. La plage des Amiets, vers Plouescat : des rochers ronds semés dans un lagon turquoise. Les Seychelles, n'était-ce la température de l'eau ! La dune sauvage de Keremma: une steppe d'oyats battus par les vents, un sable farineux et le ballet multicolore des kitesurfeurs.

» En images - Sur la côte bretonne comme sur la côte méditerannéenne

Finistère nord, on dirait le Sud

À Brignogan-Plage, le phare de Pontusval domine un troupeau de rocs gris et ronds comme des dos d'éléphants. Ces mêmes boules de granit surgissent, incongrues, dans les jardins des maisons, voisinent avec la chapelle Saint-Pol, prennent en étau le poste de garde de Ménez Ham, si souvent photographié. Nous sommes en Pays pagan, sur la Côte des Légendes. «L'appellation touristique se réfère sans doute à la légende des naufrageurs, sourit Goulc'han Kervella, qui dirige la troupe de théâtre en langue bretonne Ar Vro Bagan. On racontait que les paysans accrochaient des lanternes aux cornes des vaches pour tromper les bateaux pris dans la tempête. Ceux-ci, croyant voir les lumières d'un petit port, approchaient pour s'abriter et se fracassaient sur les écueils. Il ne restait plus qu'à se servir… Une légende colportée par les auteurs romantiques du XIXe siècle! En revanche, les pillages d'épaves sont attestés. Dans une région aussi pauvre, où le bois était une denrée rare, un bateau échoué était vu comme un don du ciel.»

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Les abers bretons brouillent les pistes

D'autres légendes, bien plus anciennes, peuplent la lande bretonne: «L'Ankou qui, tenant sa faux emmanchée à l'envers, conduit l'âme des morts… Les anaon, âmes errantes la nuit, à qui on laissait autrefois une part de nourriture… Les korrigans, farceurs et maléfiques… Les feux follets, qui apparaissaient dans les tourbières et dont on se protégeait en se couchant à plat ventre, manches et bonnet retroussés… C'est à la civilisation celtique que les Bretons doivent leur forte croyance en un au-delà auquel le christianisme s'adaptera, bien plus tard.» Les croyances païennes imprègnent profondément ce Finistère marin.

À 20 kilomètres de Ménez Ham, le pont du Diable franchit l'aber Wrac'h (littéralement l'estuaire de la sorcière). Cette chaussée pavée, submergée à marée haute, est tout ce qu'il reste du pont qu'édifia en une nuit le Malin pour un meunier de Plouguerneau… qui le roula dans la farine. Entre terre et mer, les abers bretons s'amusent à brouiller les pistes plusieurs fois par jour. À marée haute, ces langues de mer bleue ou émeraude s'enfoncent dans le bocage, amenant de longs bangs d'algues au pied de chênes tortueux. À marée basse, il ne reste qu'un filet d'eau au milieu de vasières luisantes. Aber Wrac'h, aber Benoît, aber Ildut… Autrefois, les bateaux goémoniers y naviguaient à la voile. ,Aujourd'hui, on y élève des huîtres fameuses (Legris, Prat-Ar-Coum) et on y fait de la plaisance, sans trop savoir si on navigue en mer ou en rivière.

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Voir Crozon depuis le Penn-ar-Bed, la tête du monde

Peu après la chapelle Saint-Samson, la côte du Léon s'incurve vers le sud et le paysage bascule brusquement : une mer rugueuse, d'un bleu dur, une lande nue, sans arbres. Au loin, Ouessant. Nous touchons au Penn-ar-Bed, la tête du monde en breton. Le bout du bout. La pointe de Corsen est le point le plus à l'ouest de France, mais le panorama est encore plus grisant du haut du phare de la pointe Saint-Mathieu. Le regard embrasse la rade de Brest, la presqu'île de Crozon, Molène, Ouessant. Ouessant! C'est dans la tempête et non sous le ciel bleu que l'île prend toute sa mesure. Au phare du Créac'h ou à la pointe de Pern, on est aux premières loges pour assister au combat sans merci que se livrent l'océan déchaîné et le granit. L'écume vole en tous sens, recouvre la lande d'une couche blanche. On se croirait alors dans la gueule d'un monstre…

À Molène, aux beaux jours, l'atmosphère est à la contemplation. Une maison de goémonier transformée en gîte permet de se prendre pour un Robinson Crusoé perdu en mer d'Iroise. L'initiative en revient à l'homme d'affaires Franck Jaclin, qui s'est épris du patrimoine du Finistère nord. Au fond de l'aber Ildut, son château de Kergroadez revit grâce à l'action de 250 bénévoles, issus de quatre associations différentes. Murder parties, escape games, dîners aux chandelles… Mélanie de Vilmorin, la dame du château du Taureau, ne serait pas dépaysée! Tandis que les visiteurs s'amusent, le propriétaire restaure le château dans les règles de l'art. Le granit rose de l'aber Ildut a servi à édifier une foule de châteaux, mais aussi les quais de Londres ou encore le socle de l'obélisque de Louxor. «On aurait pu bâtir la Vallée des Rois avec les pierres de l'Aber», assure Yann Queffélec, l'enfant du pays, dans son «Dictionnaire amoureux de la Bretagne».

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Comme dans les calanques méditerranéennes

Brest, au fond de sa rade, est encore dans le Finistère nord, mais sitôt qu'on franchit l'Élorn, on serait déjà en Cornouaille, dans le Finistère sud. Tant pis, offrons-nous un détour par la presqu'île de Crozon. Sa côte déchiquetée évoque un trident dans la gueule de la Bretagne. Entre Morgat et le cap de la Chèvre, le GR34, qui fait le tour de la Bretagne par la côte, offre aux randonneurs un spectacle inoubliable. À la hauteur de l'île Vierge, on se frotte les yeux: dans quelle calanque méditerranéenne est-on tombé? Du haut de la falaise ombragée de pins maritimes, le regard plonge dans un abîme au turquoise indécent. Heureux les kayakistes qui, de Morgat, s'offrent cette virée paradisiaque! La pointe de Pen-Hir est un autre Penn-ar-Bed, peut-être le plus beau de tous: les roches de grès et de quartz blanc, qui évoquent un prolongement des monts d'Arrée, se terminent par une volée de rochers gigantesques jetés sur l'Atlantique, les Tas de Pois. La France s'achève sur ses points de suspension. Après, c'est l'Amérique.

Quand on a fait le plein d'iode et de varech, quand on s'est assez enivré d'horizons marins, il faut laisser l'Armor (le littoral) et s'enfoncer dans l'Argoat (pays de l'intérieur). À moins d'une heure de Crozon, voici les monts d'Arrée. L'esprit de la Bretagne flotte sur cette terre aride et dénudée, reculée même, comme on le dirait de quelque haute vallée alpine. Dans la lande tapissée de bruyère et d'ajoncs, des arêtes de schiste et de quartzite semblent lancer au ciel une incantation. «Voilà quelques millions d'années, les monts d'Arrée, qui ne dépassent pas 385 mètres, culminaient à 3000 mètres et dominaient les Alpes. J'aime ces grands espaces empreints de mélancolie. C'est un territoire très à part, misérable jadis, mais farouche, épargné par le remembrement. Une population au mode de vie alternatif s'y est installée», explique l'écrivain Hervé Bellec, qui y vient souvent en voisin depuis Landerneau. Nous voici au sommet d'une éminence sur laquelle est érigée la chapelle Saint-Michel de Brasparts, «un site préchrétien, sacré pour les Celtes, aujourd'hui rendu à un rite païen». À l'automne, le vent décoiffe les herbes jaunes des monts comme dans les Highlands. Le lac de Brennilis évoque alors quelque loch écossais.

Un labyrinthe de granit

Les marais du Yeun Elez sont encore là, et il ne faudrait pas beaucoup de brouillard dans les roseaux pour qu'à la tombée du jour on prête foi aux légendes qui en font les portes des enfers. Dans la forêt de Huelgoat, d'autres légendes courent. Sous les chênes, on se faufile dans un labyrinthe de blocs de granit que les contes peuplent de fées, de princesses redoutables et de diables. L'Ankou, la faucheuse de vie, y rôde… On retrouve sa tête de mort jusque dans la pierre des enclos paroissiaux, que l'on rejoint en descendant la «montagne» d'Arrée.

À Guimiliau, Lampaul-Guimiliau, Saint-Thégonnec, le culte des morts est mis en majesté par cet art paroissial et bretonnant. Chaque église est entourée d'un enclos, dans lequel se côtoient un arc de triomphe, un ossuaire, un calvaire, une sacristie parfois. À Guimiliau, près de 200 personnages grouillent sur le calvaire en kersantite, cette pierre que les sculpteurs bretons ont ciselée avec un réalisme vigoureux. On y reconnaît Judas, la belle Katell Gollet des légendes et même Marie Stuart. Les retables fourmillent de saints et d'angelots, les façades se parent de dais gothiques, de lanternons et de pilastres.

Chaque village, enrichi aux XVIe et XVIIe siècles par la fabrique du lin et du chanvre, rivalisait en pompe avec son voisin. Cette guerre des clochers nous a laissé des chefs-d'œuvre de l'art populaire, frustes et poignants. Une symphonie de granit écrite par l'homme, comme une réponse à celle que la mer et le vent composent depuis la nuit des temps sur les rochers de la côte finistérienne.

Carnet de voyage

UTILE

Comité régional du tourisme de la Bretagne (Tourismebretagne.com) et Brest terres océanes (Brest-terres-oceanes.fr).

Y ALLER

Avec la SNCF (Tél. : 36 35; Sncf-connect.com). Chaque jour, une dizaine de trajets directs en TGV entre Paris et Brest (3h30 à 4h) à partir de 39 €. TGV quotidiens entre Paris et Morlaix (environ 3h) à partir de 39 €.

NOTRE SÉLECTION D'HÉBERGEMENTS

À Morlaix

Villa Kerjannic (Tél. : 02 98 69 05 16 ; Villa-kerjannic.com). Quelle allure, et pour cause ! Cette superbe villa sise au bord de la rivière de Morlaix, a appartenu à Nina Ricci. La styliste a laissé une aura d'élégance dans cette maison d'hôtes, ouverte depuis peu par un jeune couple. Les quatre chambres jouissent d'une décoration épurée, discrète, chaleureuse. Baignoire sur pied, lambris d'origine, balcons filants et linge de maison Nina Ricci, bien sûr !

De 127 à 189 € la nuit avec petit déjeuner. Table d'hôtes à 45,50€.

À Locquirec

Grand Hôtel des Bains (Tél.: 02 98 67 41 02; Grand-hotel-des-bains.com). Dans la petite station de Locquirec, cet hôtel au cachet délicieux offre une vue à tomber sur la baie. Les habitués apprécient les chambres lambrissées, le spa marin, la piscine couverte et l'atmosphère feutrée des lieux.

À partir de 179€ la nuit avec petit déjeuner.

À Carantec

Chambres d'hôtes Vue Mer (Tél. : 06 61 78 47 49; Chambresdhotesvuemer.com). Vue imprenable sur la baie de Morlaix depuis cette maison d'architecte, tenue impeccablement. Les trois chambres permettent de voir la mer depuis l'oreiller. Piscine chauffée et belle terrasse panoramique.

95 € la nuit avec petit déjeuner.

À Roscoff

Chez Janie (Tél. : 02 98 61 24 25; Chezjanie.fr). Du charme dans les 15 chambres de ce petit hôtel sympathique, situé sur le vieux port de Roscoff. La déco est gaie, dans l'air du temps, et le réveil matinal au son des mouettes donne le sourire pour la journée. Au restaurant, ne manquez pas les fruits de mer : le patron est mareyeur!

De 74 à 142 € la nuit (vue mer), petit déjeuner 12 € (7,80 € pour les enfants). Menu de 28 à 49 €. Menu enfant à 9,50 €.

À Porspoder

Château de Sable (Tél. : 02 29 00 31 32 ; Lechateaudesablehotel.fr). Vingt-sept chambres face au large… Posé sur la dune de Porspoder, cet éco-hôtel est un havre de paix à quelques encablures des déferlantes: des chambres aux tons sable, un espace bien-être et une table locavore (étoilée au guide Michelin).

De 105 à 207€ la nuit (vue mer).

Au Conquet

Hôtel Sainte-Barbe & Spa (Tél. : 02 98 48 46 13 ; Hotelsaintebarbe.com). Ce vaisseau de béton, de verre et de métal domine superbement le port du Conquet et toise le chapelet d'îles qui s'égrènent jusqu'à Ouessant. L'hôtel a été remis à neuf dans une veine contemporaine chic. Coup de cœur pour les chambres 212 et 209 avec leur fenêtre d'angle panoramique. Agréable bar sur le toit-terrasse et bonne table semi-gastronomique.

À partir de 242 € la nuit avec petit déjeuner. Menu de 34 à 62 €.

À Ouessant

L'Aod Ouessant (Tél. : 06 80 01 15 96 ; Aod-ouessant.fr). Une maison d'hôtes douillette où se blottir quand la tempête gronde sur Ouessant. Pas de vue mer, mais une déco chaleureuse chinée par la sympathique Elen: malle anglaise, porcelaine de famille, commode Napoléon III…

De 84 à 139€ la nuit avec petit déjeuner.

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BONNES TABLES

À Carantec

Restaurant Nicolas Carro (Tél. : 02 98 67 00 47 ; Hotel-carantec.fr). À l'Hôtel de Carantec, le jeune chef breton Nicolas Carro succède avec maestria au chef étoilé Patrick Jeffroy. Une étoile au Michelin est déjà venue récompenser le homard bleu d'Iroise au risotto d'épeautre, le tourteau au lait ribot et le sorbet de poire aux algues. Une cuisine qui rend hommage à la richesse du terroir léonard, avec des clins d'œil vers l'Asie et La Réunion. Sans oublier la vue magnifique sur la baie de Morlaix. Menus de 35 à 123 €.

À Brignogan-Plage

Hôte Antique (Tél. : 06 75 08 89 05 ; Hote-antique.net). Non pas un restaurant, mais une table d'hôtes tenue par un ancien paysagiste devenu brocanteur. Dans son étonnante cuisine débordant d'ustensiles, Luc régale ses hôtes de soupe de poissons, de kig ha farz, de crêpes et de crevettes au kari gosse. Du fait maison, servi avec ce qu'il faut de taquineries pour qu'on se sente comme chez soi. 35 € par personne, boissons comprises.

ACHETER

À Guimaëc

Domaine de Kervéguen (Tél. : 02 98 67 50 02 ; Kerveguen.fr). Du vrai cidre à l'ancienne, élevé en fûts de chêne ! Sept variétés de pommes poussent dans le verger d'Éric Baron. Ramassage manuel, passerillage, pressurage champenois… Résultat : un cidre que les grands chefs comparent à du sauternes. La cidrerie fournit même l'Élysée.

À Roscoff

Algoplus (Tél: 02 98 61 14 14 ; Algoplus-roscoff.fr). Dans sa petite boutique sur le port, cette conserverie artisanale vend de vrais bons produits de la mer: algues alimentaires (wakamé, nori, laitue de mer), haricots verts marins (une algue brune récoltée sur les côtes), salicorne, tartares aux algues…

À FAIRE

Les Vagabonds de la Baie (Tél.: 02 98 72 49 55 et 06 33 00 65 01; Vagabondsdelabaie.com). Excursions dans la baie de Morlaix, vers l'île de Batz et descente de la rivière de Morlaix, à bord d'un semi-rigide de 12 places (de 1h45 à 3h). Découverte du patrimoine maritime et de la faune. Compter 27 à 55 € (adulte).

À LIRE

Dictionnaire amoureux de la Bretagne, de Yann Queffélec (Plon).

Bouts de chemins en Bretagne - 30 rencontres, 30 randonnées, d'Hervé Bellec (Éditions Ouest-France).

Le Figaro

Savez-vous d’où viennent ces expressions de l’Histoire?

Le Figaro

QUIZ - Expressions nées après un épisode historique, citations de personnages connus... La langue française est riche de bons mots venus tout droit du passé. Le Figaro vous propose de les (re)découvrir.

Nombre d’expressions trouvent leur origine dans un contexte particulier du passé. C’est le cas de «travailler au noir» qui nous viendrait du Moyen Age où certains maîtres n’hésitaient pas à faire travailler leurs ouvriers ou serfs illégalement une fois la nuit tombée. L’expression viendrait de ce travail de nuit dissimulé parce que non autorisé.

Qu’en est-il d’«un vieux de la vieille»? Elle est une version courte d’«un vieux de la vieille garde» impériale de Napoléon Ier. Une fois l’empereur disparu, ces anciens racontaient leurs exploits aux plus jeunes qui les appelaient ainsi. L’expression a fini par perdurer pour désigner une personne très âgée ayant acquis une sérieuse expérience dans un domaine précis.

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De même, certaines citations sont restées aussi célèbres que leurs auteurs. Elles ont perduré jusqu’à nos jours, symbolisant une époque donnée de l’Histoire, à l’instar du célèbre «Souviens-toi du vase de Soissons» de Clovis, prononcée à un moment essentiel de l’histoire des royaumes romano-barbares, quelques années après la chute de l’empire romain d’Occident. Alors, saurez-vous contextualiser ces phrases de la grande Histoire?

Le Figaro

Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?

Tiphaine Honnet

NOS CONSEILS PSYCHOLOGIE - Conflits, baisse de désir et ressentiments s'immiscent parfois tel un grain de sable dans la mécanique bien huilée de la relation amoureuse. Comment savoir s'il faut agiter le drapeau rouge ou le pavillon blanc ? Deux thérapeutes aident à se poser les bonnes questions.

«Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

La relation amoureuse est loin d'être un long fleuve tranquille. Elle s'apparente plutôt à un électrocardiogramme, avec des hauts, des bas et puis d'autres moments où la ligne stagne. Parfois la tiédeur du quotidien l'emporte sur la passion. Des désaccords peuvent apparaître pour ne jamais disparaître. Ce dysfonctionnement est-il passager ou bien de mauvais augure ? Comment savoir s'il faut plier bagage ou rester pour réparer, reconstruire le couple ? Où se trouve la frontière entre concession et séparation ?

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Un seuil de tolérance en déclin

Selon Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couple, la question de la séparation émerge là où le sentiment de souffrance commence et se répète. «Cela va bien au-delà d'une divergence d'opinion sur le rangement ou une autre problématique du quotidien, c'est une accumulation, explique-t-elle. Le niveau de tolérance de la situation, du rapport au partenaire baisse dangereusement et si cela perdure, nous plonge dans une forme de désespoir.»

Avant même d'envisager la rupture, la spécialiste recommande de tenir au courant le conjoint de l'impasse face à laquelle on se trouve confronté. «Il ne s'agit pas de déverser un flot de reproches mais plutôt de questionner le partenaire, de lui demander son ressenti, s'il en est arrivé aux mêmes conclusions que nous, liste la psychologue. Il faut aller au bout des possibles pour se donner toutes les chances.»

La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive

Sans grande surprise, la communication apparaît comme l'un des leviers majeurs du couple. «Si le dialogue est difficile, si on peine à évoquer notre souffrance auprès du partenaire, il est bon de s'interroger sur ces limitations», souligne Anne Sauzède-Lagarde, psychothérapeute spécialisée en Gestalt thérapie et cofondatrice de l'École du couple (1).

Cet indicateur est d'autant plus alarmant quand il se produit dans une relation toxique. «La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive», signale Camille Rochet.

Poison insidieux

Parfois, la crise se produit à bas bruit et impacte tel un poison insidieux les sentiments à l'égard de l'autre. De sorte que l'on se demande si notre affection mutuelle a évolué vers une complicité amicale, voire une joyeuse colocation, au détriment du couple. «Il existe une confusion entre l'excitation sexuelle et l'amour, note la psychologue. En cas de baisse de libido,on en conclut trop rapidement que le sentiment amoureux s'est envolé. Or, si la lune de miel ne dure pas en termes d'explosion, d'intensité, le désir de l'autre –pas uniquement sexuel mais dans son entièreté – doit, a minima, perdurer». «Plus que l'amour, l'attachement, l'estime de l'autre est une condition nécessaire à la vie commune et à son bien-être durable», renchérit Anne Sauzède-Lagarde.

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Enfants et achat immobilier

Rompre est une décision a fortiori vertigineuse quand les deux parties sont engagées, via un achat immobilier par exemple, et notamment quand elles ont fondé une famille. «Si on a des enfants, en particulier en bas âge, la responsabilité parentale ne doit pas être écartée du processus de réflexion mais elle ne doit pas non plus être la seule motivation à rester dans la relation», nuance la psychothérapeute gestaltiste.

Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer

Pour que ce questionnement soit le plus fécond possible et pour éviter les maladresses sous le coup de l'impulsion, la psychologue Camille Rochet invite à sonder au préalable notre volonté à réparer (ou non) les choses. «Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer», propose la thérapeute de couple.

Tout redéfinir avec un regard extérieur

Un regard tiers va aussi amener de l'objectivité à ce raisonnement. «Certains patients demandent conseil à leurs enfants quand ils sont adultes, s'ils ont souffert de la relation de leurs parents, observe Camille Rochet. Ou bien se tournent vers des amis, des gens de confiance pour bénéficier d'un autre regard sur leur couple et sur leur comportement vis-à-vis du partenaire.»

Autre possibilité, plus professionnelle et plébiscitée en cas de crise: la thérapie de couple. «Contrairement aux idées reçues, le thérapeute n'est pas là pour décider de l'issue de l'histoire amoureuse, précise la psychothérapeute Anne Sauzède-Lagarde. Son rôle est d'accompagner, poser un cadre, notifier les situations de souffrance et d'immobilisation.»

La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre

Bon à savoir, la séance n'aboutit pas forcément sur une conciliation. «La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre, détaille la cofondatrice de l'École du couple. Si c'est le cas, on accompagne la séparation dans le respect de l'autre, en essayant de faire accepter à la personne quittée l'idée que le couple n'existe plus, pour que cette décision soit acceptée dans un consentement mutuel.»

(1) Créer un couple durable, par Anne Sauzède-Lagarde et Jean-Paul Sauzède publié par InterEditions, 208 pages, 18,50€.

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À Strasbourg, des habitants impuissants face aux dealers

REPORTAGE - «Bagarres, trafics et vols» gangrènent plusieurs secteurs du vaste quartier de la gare depuis des mois.

«Enfin, je vais passer à autre chose»: ces Français qui changent de nom de famille

TÉMOIGNAGES - Une récente loi permet de modifier facilement son patronyme. Une bénédiction pour ceux qui ne l’assument plus.

Incendies : les pompiers craignent de nouveaux départs de feu en Gironde à cause des orages

LE POINT SUR LA SITUATION - Les coups de vent et la foudre pourraient faire repartir dimanche l'incendie qui avait été stabilisé, appréhendent les soldats du feu.

Le Figaro

Côte d'Azur : notre palmarès 2022 des villes et villages où il fait bon vivre

Paul Carcenac

EXCLUSIF - Sécurité, environnement, pollution, transports, immobilier, loisirs, commerces, services… Sur la base d'une trentaine d'indicateurs, nous avons comparé la qualité de vie dans 80 communes situées entre Hyères et Menton.

«Côte d'Azur : notre palmarès 2022 des villes et villages où il fait bon vivre» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

«L'éternité c'est la mer mêlée au soleil», écrivait Rimbaud. N'est-ce pas la parfaite définition de la Côte d'Azur ? Les Français sont nombreux à vouloir changer de région pour profiter à l'année de ses beautés naturelles et de son climat. La période Covid a également conduit des habitants de grandes villes du Sud-Est à envisager de déménager dans des lieux plus verts ou plus proches de la mer.

Mais derrière les paysages de carte postale, gare à l'aveuglement. Déserts médicaux, pollution, manque de transports, disparition des petits commerces et des services, petite délinquance, prix de l'immobilier... Les défauts avec lesquels les habitants doivent composer sont parfois nombreux. En outre, certaines communes colonisées par les propriétaires Airbnb et dénaturées par le tourisme sont de moins en moins adaptées à un quotidien serein. Ainsi, nous avons compilé des données sur la qualité de vie dans 80 villes et villages situés entre Hyères et Menton. Nos comparaisons, sur 27 critères rassemblés en huit grandes thématiques (voir méthodologie détaillée), permettent de comprendre quelles sont les communes à privilégier pour couler des jours heureux près de la grande bleue.

[Quatre-vingt communes sont classées. Si celle que vous recherchez n'apparaît pas dans le top 20 ci-dessous, tapez son nom dans la barre de recherche du tableau ou consultez la carte plus bas.]

Numéro 1 : Saint-Jean-Cap-Ferrat, la presqu'île qui a tout pour plaire

Le village de Saint-Jean-Cap-Ferrat, simple petit port de pêche au début du siècle dernier, est devenu un village huppé et touristique, même s'il reste encore trois patrons pêcheurs. Tout au long du XXe siècle, il fut le repaire de têtes couronnées (Leopold II de Belgique), des vedettes du rock (Keith Richards), du cinéma (Charlie Chaplin), ou encore du monde de l'art (Jean Cocteau). Les plus belles demeures historiques - la plus connue étant la villa Éphrussi de Rothschild - avoisinent celles de riches magnats de la Silicon Valley incognitos qui apprécient aujourd'hui son calme, son authenticité à l’opposé du «bling bling» d'autres destinations de la Côte d'Azur.

Il y existe une authentique vie de village à l'année. Les habitants profitent d'une situation idéale en plus du paysage idyllique : la commune est posée entre Nice et Monaco autour d'une presqu'île relativement épargnée par les affres de la bétonnisation. «On est à proximité de ces deux grands pôles d'activité, d'un aéroport international. Nous avons tous les avantages de la métropole sans les inconvénients», estime le maire Jean François Dieterich.

Saint-Jean-Cap-Ferrat se démarque en particulier dans les catégories «transports» (5e), «loisirs» (5e), et «santé» (13e). Et surtout sur le volet «sécurité» (1er ex-æquo). Pas une surprise pour le maire, qui a mis le paquet sur la police municipale et les caméras de vidéoprotections pour garantir la tranquillité de ses administrés. Cette qualité de vie qui se paie en revanche cher : Saint-Jean-Cap-Ferrat est moins bien classée en «immobilier» (60e sur 80), pénalisée par un coût du foncier qui reste parmi les plus chers de France (16.783 euros / m2). Pas de quoi, cependant, remettre en cause sa belle première place au classement général.

Numéro 2 : La Londe-les-Maures, entre authenticité et dynamisme

Face aux îles de Porquerolles, de Port-Cros ou du Levant, La Londes-les-Maures rayonne. Ancienne commune ouvrière, la petite ville varoise vivait il y a un siècle au rythme des mines de plomb et de zinc. Tout cela a bien changé, même si le patrimoine industriel est toujours debout. La commune est aujourd'hui un bourg authentique avec son marché provençal du dimanche, mais aussi très dynamique, grâce à ses deux ports de plaisance où peuvent s'amarrer jusqu'à 1200 bateaux.

La Londe-les-Maures se distingue dans les catégories «transports» (3e), grâce à sa proximité de l'aéroport de Toulon-Hyères, «santé» (6e) et «sécurité» (8e). Elle bénéficie d'un certain dynamisme économique (34e), évidemment porté par le tourisme et le port de plaisance, mais aussi grâce à la viticulture (AOC Côtes de Provence). La Londe-les-Maures est aussi correctement classée dans notre catégorie «immobilier» (34e), portée par des prix maîtrisés du foncier (5164 euros/m2) et des délais de vente relativement courts (86 jours).

Numéro 3 : Saint-Jeannet, la tranquillité au pied du «baou»

Le «baou» (montagne en patois) de Saint-Jeannet, près de Nice, fait la fierté de ses 3500 habitants. Il faut dire que le panorama est l'un des plus beaux de toute la Côte d'Azur. De là-haut, à plus de 700m d'altitude, on peut admirer, les jours de temps clair, un panorama à 240° sur toute la côte, jusqu'à Antibes.

En dessous de cette crête, Saint-Jeannet est resté ce bourg secret que l'on a presque regret à évoquer tant ce genre de lieux authentiques se fait rare. «Le village est très typique, il a gardé ses racines provençales», explique Sébastien Liprandi, chef propriétaire de la table des Baous, l'un des restaurants de la commune. Saint-Jeannet n'est pas un «village-dortoir», malgré sa situation stratégique sur les bords du Var, à une poignée de kilomètres de l'entrée ouest de Nice et de l'aéroport international. «Il y a de nombreux commerces», continue le restaurateur. En effet, Saint-Jeannet est classé 13e dans cette catégorie, également grâce à sa densité d'écoles: de la maternelle au collège, le village est bien pourvu au regard de sa taille. Il est aussi très vert, ce qui fait la joie des locaux et des randonneurs (15e dans la catégorie «environnement»), et son marché immobilier reste accessible et dynamique (15e). Enfin, autre point fort de cette bourgade qui a tout pour plaire : elle est calme et sans problème de sécurité (3e sur 80). «Ici il n'y a jamais aucun souci», résume efficacement Sébastien Liprandi.

Méthodologie détaillée

La sélection des communes :

Nous avons sélectionné les villes et villages situés entre Hyères et Menton, à un maximum de 10 km du littoral. Soit au total 80 communes.

La méthode de calcul :

Chaque commune est classée selon chaque critère, et obtient un rang moyen par thématique (lire ci-dessous). Nous calculons ensuite le classement final par rapport aux classements dans les différentes thématiques. Un bonus de 10% sur le score moyen final a été ensuite attribué aux communes bénéficiant d'un front de mer.

Voici le détail de la composition des classements thématiques et les sources :

Classement thématique Environnement et pollution (coeff 3) :

  • Pourcentage de la population exposée à des dépassements de la ligne directrice OMS pour les particules fines PM10 en 2019 - coeff 2, source : AtmoSud
  • Part des surfaces Forêt et milieux semi-naturels dans l'occupation du sol en 2018 - coeff 1, source : ministère de la Transition écologique
  • Part de la surface artificialisée entre 2009 et 2019 - coeff 1, source : ministère de la Transition écologique

Classement thématique Sécurité (coefficient 2) :

  • Vols violents sans arme (taux pour 1000 hab.) en 2021 - coeff 1, source : ministère de l'Intérieur
  • Coups et blessures volontaires (taux pour 1000 hab.) en 2021 - coeff 1, source : ministère de l'Intérieur
  • Cambriolages de logement (taux pour 1000 hab.) en 2021 - coeff 1, source : ministère de l'Intérieur
  • Vols dans les véhicules (taux pour 1000 hab.) en 2021 - coeff 1, source : ministère de l'Intérieur

Classement thématique Transports (coefficient 2) :

  • Distance de l'aéroport le plus proche, hors aviation d'affaire, point de départ de la mairie de la commune - coeff 2, source : Google Maps
  • Part des actifs occupés de 15 ans et plus travaillant dans une autre commune que leur commune de résidence en 2018, - coeff 1, source : INSEE
  • Bonus de 20% du score si une gare de trains existe dans la commune, source : SNCF

Classement thématique Immobilier (coefficient 2) :

  • Plus bas prix du m2 (au 1er mai) - coeff 2, source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier
  • Plus grande évolution des prix au m2 sur 5 ans - coeff 2, source : Délais de vente en jours
  • Plus courts délais de vente (en nombre de jours) - coeff 1, source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier
  • Plus faible part des résidences secondaires (y compris les logements occasionnels) dans le total des logements, en 2018 - coeff 1, source : INSEE

Classement thématique Loisirs (coefficient 2)

  • Nombre d'équipements sportifs et culturels intermédiaires (salles de sport spécialisées, les bassins de natation, les structure d'athlétisme et les pistes de roller, skate, vélo) pour 10.000 habitants en 2020 - coeff 1, source : Insee, Base permanente des équipements (Bpe)
  • Nombre d'équipements sportifs et culturels de proximité (boulodromes, terrains de tennis, salles ou terrains multisports, terrains de grands jeux et les bibliothèques) pour 10 000 habitants en 2020 - coeff 1, source : Insee, Base permanente des équipements (Bpe)
  • Nombre de licenciés sportifs pour 100 habitants en 2018 - coeff 1, Source : Recensement des licences et clubs sportifs / Injep - Meos, 2018
  • Présence d'une ou plusieurs plages sur le territoire de la commune : bonus de 20% du score.

Classement thématique Commerces-services (coefficient 1)

  • Densité d'écoles maternelles et primaires pour 10 km2 en 2020, - coeff 2, source : Insee, Base permanente des équipements (Bpe)
  • Densité d'établissement d'enseignement secondaire (collège-lycée) pour 10km2 en 2020 - coeff 2 , source : Insee, Base permanente des équipements (Bpe)
  • Densité de banques pour 10 km2 en 2020 - coeff 1 , source : Insee, Base permanente des équipements (Bpe)
  • Commerces de commerces de bouche (boucherie, charcuterie, poissonnerie) pour 10 km2 en 2020 - coeff 2 , source : Insee, Base permanente des équipements (Bpe)
  • Densité de crèches (pour 10 km2) en 2020 - coeff 1 , source : Insee, Base permanente des équipements (Bpe)
  • Part des locaux raccordables à la fibre optique en 2021 - coeff 1 , source : Arcep

Classement thématique économie - démographie (coefficient 1)

  • Évolution annuelle moy. de la population 2013 - 2019 (en %) - coeff 1, source : INSEE
  • Densité de population en 2018 - coeff 1, source : INSEE
  • Taux d'emploi des 15-64 ans 2018 - coeff 1, source : INSEE
  • Médiane du revenu disponible par UC (unité de consommation) en 2018 - coeff 1, source : INSEE

Classement thématique Santé (coefficient 1)

  • Nombre d'infirmiers libéraux pour 1000 habitants - coeff 1, source : Insee, Base permanente des équipements 2020,
  • Accessibilité potentielle localisée (APL) aux médecins généralistes 2018 - coeff 1, source : DRESS

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Comment survivre à un week-end d'excès

La principale activité de votre dernier week-end ? Manger. Rien de grave, mais suivez tout de même le protocole pour digérer tout ça.

Vous avez passé un super week-end à base de raclette, vin rouge, pâtisseries, restaurant italien et apéro. Vous en salivez encore en ce début de semaine. Seul bémol : assumer une telle orgie alimentaire. La clé est de mettre son corps au repos comme l'explique le diététicien-nutritionniste et coach sportif Jacques Géraud.

Boire chaud comme froid

Vous qui avez un faible pour le Mouton-Cadet, sachez "qu'un verre d'alcool équivaut à un litre d'eau en moins dans le corps", comme le précise le professionnel. Alors après vos deux jours d'excès, commencez par miser sur l'hydratation. "Le matin, à jeun, buvez un jus de citron, mélangé à de l'eau tiède avec un peu de gingembre naturel râpé. C'est idéal pour brûler les toxines", conseille Jacques Géraud.

Pour la suite de la journée, il n'y a pas de secret, il faut boire beaucoup. "Miser sur le thé vert est une bonne idée. Il a un effet drainant et détoxifiant sur le corps", précise le diététicien-nutritionniste. Les jus de légumes peuvent aussi être intéressants pour l'organisme : "préparer avec son extracteur de jus, un mélange de céleri, pomme verte, persil et quelques feuilles de menthe fraîche requinque bien le corps. Le foie est détoxifié grâce aux vertus digestives des ingrédients", détaille Jacques Géraud.

En vidéo, trois pièges à éviter quand on se met au régime

Se nourrir différemment et s'écouter

Même si vous êtes ballonnée, ce n'est pas une raison pour ne pas manger. "Il ne faut surtout pas s'affamer en sautant des repas ou en jeûnant. Les trois repas par jour sont toujours de mise", avertit l'expert. L'enjeu est simplement de se nourrir différemment : "Il faut retirer de son assiette les sucres rapides set les céréales blanches. Ils font grimper le taux de glycémie, ce qui demande beaucoup d'énergie au corps pour réguler cela. Donc, ça ne s'accorde pas avec la volonté de mettre son organisme au repos", constate le professionnel.

D'accord, mais que manger ? Des mets faciles à digérer pour ne pas trop solliciter le pancréas et le foie. "Des protéines maigres, type cabillaud ou blanc de volaille, sont très bien. Le tout accompagné de crudités ou de légumes vapeur. On peut adopter ce régime pendant quelques jours", propose le diététicien-nutritionniste. Côté quantité, pas d'inquiétude à avoir : "il n'est pas question de réduire les portions. Il faut écouter son appétit", recommande Jacques Géraud.

Bouger et transpirer

Certes, il est difficile de s'extraire de son total look en pilou après un week-end d'excès, toutefois, le jeu en vaut la chandelle. "L'idéal est d'aller marcher pendant une heure après un repas riche. Histoire de s'oxygéner et de favoriser la digestion par la suite", préconise l'expert. Pour le reste, il faut continuer à enfiler son jogging deux à trois fois dans la semaine. "Il est primordial de faire du sport, car certaines toxines sont éliminées par la transpiration. Et pratiquer une activité contribue au bon équilibre du corps, un peu perdu pendant ce fameux week-end", insiste Jacques Géraud.

Le plus important reste que les écarts alimentaires soient occasionnels. "Se faire plaisir de temps en temps n'est pas grave. Il s'agit simplement de trouver un équilibre", conclut le diététicien-nutritionniste.

Ce qu'il faut éviter au déjeuner en cas de forte chaleur

Pour survivre aux températures particulièrement élevées de cette semaine, il faut certes s’hydrater, mais aussi adapter son alimentation. Deux diététiciennes rappellent ce qu’il faut mettre dans son assiette lorsque le thermomètre grimpe.

Faut-il vraiment éviter de manger des féculents le soir ?

La bonne question.- Bannir le pain du dîner, est-ce vraiment la meilleure façon de ne pas prendre de poids ? Les réponses d'une médecin nutritionniste.

Que boire de bon dans un bar lorsque l'on ne veut pas d'alcool ?

Sans alcool, la fête est plus folle. Difficile de croire au célèbre slogan quand vous sirotez votre eau pétillante. Mais étancher sa soif avec des soft-drinks sans mourir d’ennui est possible. Tour d’horizon avec une diététicienne nutritionniste.

Le Figaro

Jésus et les siens: ce que disent l'histoire et l'archéologie

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ENQUÊTE - Jean-Christian Petitfils publie un livre-enquête sur le suaire de Turin. Ce linceul date-t-il de l'Antiquité ou du Moyen Âge ? S'il est authentique, a-t-il servi à ensevelir le Christ ? Comme le célèbre tissu, Jésus et ses disciples restent, vingt siècles après, un éternel sujet d'étude pour les historiens, les archéologues et les scientifiques.

Jean Sévillia

Le 11 avril dernier, la revue internationale Heritage exposait comment des chercheurs italiens, dirigés par Liberato De Caro, un membre du Conseil national de la recherche (CNR) d'Italie, avaient tenté une nouvelle expérience de datation du suaire de Turin. Leur méthode, ­dénommée « Wide Angle X-Ray Scattering » (WAXS), consiste à mesurer le vieillissement naturel de la cellulose de lin grâce aux rayons X, puis de calculer le temps écoulé ­depuis la fabrication du tissu. L'équipe, en l'occurrence, a travaillé sur une fibre du linceul de Turin ­prélevée près de l'endroit où un échantillon avait été sélectionné, il y a trente-quatre ans, pour l'étude au carbone 14 qui avait daté le suaire du Moyen Âge.

En comparant leurs résultats avec ceux obtenus par une analyse identique de quatre autres échantillons – un tissu égyptien de 3 000 ans avant J.-C., une étoffe ­datée du siège de Massada, forteresse juive ayant ­résisté aux ­Romains (70-73), un drap du VIe siècle, et un tissu des ­années 2000 –, les ­cher­cheurs de ­Liberato De Caro ont conclu que le tissu du linceul était proche, en âge, de celui du siège de Massada, ce qui revenait à dater le suaire de Turin de l'époque du Christ…

Plus d'un siècle d'enquête

« Cette étude pionnière mériterait d'être confirmée et affinée », observe Jean-Christian Petitfils dans l'ouvrage à paraître qu'il consacre au « saint suaire de Turin, témoin de la passion de Jésus-Christ ». En 1988, trois laboratoires de l'université d'Oxford, de l'université d'Arizona et de l'École polytechnique fédérale de Zurich, œuvrant sous la supervision du British Museum, s'étaient livrés à une expérience de datation du suaire au carbone 14, à la demande de l'archevêque de Turin. Tous trois étaient parvenus à la conclusion que cette bande de lin blanc, de 4,36 mètres sur 1,10 mètre, avait été tissée entre 1260 et 1390, il y a environ sept cents ans, ce qui excluait qu'elle pût avoir été le linceul de Jésus. Petitfils, dans son enquête, rapporte les réactions au « coup de tonnerre du carbone 14 » : si l'Église n'a jamais contesté les résultats proclamés, nombreux sont les scientifiques, en revanche, qui estiment que de multiples facteurs avaient faussé l'analyse au carbone 14.

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La présence du suaire est attestée pour la première fois à Lirey, en Champagne, en 1357. Acquis en 1457 par la famille ducale de Savoie, il affronte un incendie à Chambéry en 1532 (il en garde des séquelles), puis est transporté à Turin en 1578. À l'œil nu, le tissu ne révèle que des traces et des ombres. Mais en 1898, un photographe qui vient de réaliser des clichés du suaire découvre que ses négatifs dévoilent la silhouette d'un homme nu, de face et de dos, ainsi que son visage. Débute alors une enquête de dimension internationale visant à percer les mystères de ce tissu. Date-t-il du Moyen Âge ou de l'Antiquité ? S'il est authentique, a-t-il enveloppé le corps du Christ ? Paradoxalement, les analyses au carbone 14 de 1988 ont aggravé l'énigme, car si le suaire de Turin est l'œuvre d'un faussaire du XIIIe ou du XIVe siècle, celui-ci disposait de connaissances scientifiques que nul ne possédait au Moyen Âge. Comment l'expliquer ?

Preuves d'authenticité

Dès 1973, un criminologue suisse, Max Frei, a identifié sur le tissu des pollens originaires du Moyen-Orient. En revanche, ni pigments ni colorants n'y ont été relevés. Puisque l'image n'a pas été peinte, comment a-t-elle pu s'imprimer ? L'image, au lieu d'être déformée comme elle aurait dû l'être après avoir épousé la forme du corps, est plane : comme si un rayonnement l'avait projetée sur le tissu. Par ailleurs, la densité de fibres de lin oxydées étant proportionnelle à la distance entre la partie du corps représentée et le linge, il est possible, par traitement informatique, de reconstituer une image tridimensionnelle de l'homme du Suaire. Et ce qui apparaît, c'est un individu de 30 à 35 ans, dont le corps porte les ­séquelles de supplices analogues à ceux qui ont été subis, si l'on en croit les récits évangéliques, par Jésus…

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Jean-Christian Petitfils, synthétisant les conclusions de multiples spécialistes, accumule une impressionnante moisson d'arguments en faveur de l'authenticité du linceul. Il souligne par ailleurs leur concordance avec de nombreux indices ­relevés sur un autre suaire conservé dans la cathédrale d'Oviedo, en ­Espagne, un linge qui, selon la tradition, aurait couvert le visage de ­Jésus lors de la descente de la Croix, et sur la tunique conservée dans la basilique Saint-Denys d'Argenteuil, vêtement sans couture qui aurait été porté par le Christ, selon la tradition, le jour de sa Passion. C'est ce que Petitfils nomme « la preuve par trois » : sur 18 pollens de plantes ­anciennes originaires de Méditerranée orientale repérés sur la tunique d'Argenteuil, six se retrouvent sur le linceul de Turin et sept sur le suaire d'Oviedo. Sur le linceul de Turin et la tunique d'Argenteuil, les taches de sang s'avèrent de même dimension et de même forme. Le sang présent sur la tunique d'Argenteuil, ­enfin, est du groupe AB, groupe rare, ce qui est aussi le cas du linceul de Turin et du suaire d'Oviedo, la probabilité de sa présence sur les trois linges étant d'une chance sur 8 000.

Ostensions et vénérations

L'Église, propriétaire du suaire de Turin, ne s'est jamais prononcée sur son authenticité, laissant la parole à la science. Les papes successifs, ­depuis plus d'un siècle, ont cependant encouragé ostensions et vénérations du linceul, considéré comme un signe favorisant la méditation sur la passion du Christ. De nombreuses reliques du Christ répertoriées dans le monde sont fausses, souvent fabriquées au Moyen Âge, notamment à Byzance. La plupart ne ­valent que par l'ancienneté de leur historicité, quand elle est attestée, et par les siècles de dévotion qui s'y ­attachent. Un plus petit nombre de reliques, telle la sainte couronne d'épines conservée à Notre-Dame de Paris, peut se targuer d'une tradition remontant aux premiers siècles du christianisme, et proviennent à l'origine de sociétés où les connaissances reposaient largement sur la transmission orale, circonstance prise en compte par les historiens. Le suaire de Turin, lui, tranche par la force des faisceaux de présomption qui plaident en faveur de son authenticité et qui atteignent, écrit Jean-Christian Petitfils, « des seuils jamais connus dans le domaine historique et archéologique ».

Jésus de Nazareth, plus de vingt siècles après, reste plus que jamais un objet d'étude pour toutes sortes de disciplines scientifiques. L'historicité du personnage n'est contestée par personne de sérieux, hormis ­Michel Onfray, souvent mieux inspiré. Né à Bethléem, en Galilée, au temps du roi Hérode le Grand, Jésus est connu comme le fils de Joseph de Nazareth, charpentier de son état, et de son épouse Marie. Huit jours après sa naissance, il est circoncis, conformément à la loi juive. De son enfance, nous ne savons presque rien. Vers l'automne 27 de notre ère, Jean le Baptiste, un prédicateur ­popu­laire, annonce l'arrivée imminente du royaume de Dieu. Appelant à la conversion, il en donne pour signe le baptême par immersion dans les eaux du Jourdain. À son tour, Jésus vient se faire baptiser, mais Jean le désigne publiquement comme le Messie annoncé par les prophètes et attendu par les Juifs.

Vers l'an 28, au terme d'un séjour dans le désert, Jésus commence son ministère. Il prêche à travers la Galilée, avec quelques incursions en ­Judée. Sans rien renier de la foi et de la loi mosaïque, il se présente peu à peu comme celui qui est venu pour accomplir les prophètes. Bientôt il guérit les malades et multiplie les miracles. Son premier voyage à Jérusalem peut être daté de la Pâque de l'an 28 (expulsion des marchands du Temple). Un an plus tard, lors de la Pâque de l'an 29, se déroule l'épisode de la multiplication des pains. À cette époque, la foule veut le proclamer roi d'Israël et déclencher la révolte contre l'occupant romain. Confronté à cette attente, Jésus ­répond que son royaume « n'est pas de ce monde ». En compagnie de ses disciples, dont la plupart sont des hommes simples, paysans ou ­pêcheurs, il se rend encore quatre fois à Jérusalem. Les historiens s'accordent sur le fait que c'est dans cette ville qu'il a été arrêté, jugé et condamné à mort, pendant la Pâque de l'an 30, sous le règne de l'empereur Tibère et sous l'administration romaine du préfet Ponce Pilate.

Une documentation abondante

Flavius Josèphe, historien romain de religion juive, est le premier chroniqueur à évoquer Jésus. Il sera suivi de Tacite, Pline le Jeune et Suétone. Mais l'essentiel de ce que nous savons de Jésus et de la naissance du christianisme est tiré du Nouveau Testament : les quatre Évangiles, les Actes des Apôtres, les Épîtres, l'Apocalypse. En tout 27 écrits, dont les originaux ont disparu. S'y ajoutent les textes considérés comme « non canoniques » par l'Église – apocryphes et variantes des Évan­giles –, qui apportent un éclairage historique sur la société et les croyances des premiers siècles de notre ère au Moyen-Orient. Ainsi les manuscrits gnostiques découverts près de Nag Hammadi, en Égypte, en 1945, ou les papyrus extraits, à partir de 1947, des grottes de Qumrân, qui ont profondément renouvelé notre connaissance du monde juif ancien, un monde où est né le christianisme. Les Évangiles ne sont ni des biographies, ni des reportages, mais appartiennent plutôt au genre antique des « Vies ». Si nous en ­savons peu, au total, sur Jésus, dont la vie publique a duré trois ans, nous possédons sur lui une documentation plus abondante que sur nombre de personnages de l'Antiquité, dont nul n'a jamais nié l'existence.

Comment les textes apostoliques ont-ils été écrits ? Par qui ? À quel moment ? L'exégèse, science de l'interprétation des textes, a été pratiquée par les Juifs dès l'origine des ­livres bibliques et par les chrétiens dès les débuts de l'Église, mais la ­re­cherche scientifique sur les ­Écritures a vraiment commencé au XIXe siècle, et ne s'est jamais arrêtée depuis, donnant lieu à d'innombrables controverses entre spécialistes de différentes écoles. Un fait se ­dégage toutefois : les textes apostoliques ont été composés entre l'an 40 et l'an 100, ce qui signifie que ceux qui ont écrit la vie du Christ ou qui ont instruit ses premiers disciples appar­tenaient à la génération des ­témoins oculaires des déplacements de Jésus en Palestine.

Le secours de l'archéologie

L'archéologie vient en renfort de cette datation. Des notations ayant trait à la Jérusalem d'avant la destruction de la ville et du Temple en 70 figurent dans les quatre Évan­giles. Jacqueline Genot-Bismuth, une historienne du judaïsme, a mis en évidence les convergences entre l'Évangile de Jean et les recherches archéologiques sur la Jérusalem du temps du Christ. Saint Jean évoque ainsi « une piscine à cinq portiques » (V, 1-15). Cette piscine, disparue en 70, a été découverte lors de fouilles menées au cœur de la ville. Les ­archéologues pensent aussi avoir ­retrouvé la cour où Jésus a comparu devant Ponce Pilate. Ce dernier a parfois été qualifié de produit de l'imagination des évangélistes : or en 1961, son nom est apparu sur une pierre découverte à Césarée, avec son titre de préfet de Judée… Dans les années 1990, l'archéologie a ­encore confirmé l'existence, à moins de 1 kilomètre du centre de Nazareth, d'un vignoble clôturé et surmonté par une tour qui est évoqué dans l'Évangile de Marc (XII, 1-9).

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L'archéologie s'intéresse aussi aux disciples directs de Jésus, tel Simon-Pierre, le chef des apôtres, dont les fondations de la maison ont été mises au jour à Capharnaüm, sur le lac de Tibériade, en 1968. La tradition situait sa tombe dans le sous-sol de la basilique Saint-Pierre de Rome. Des fouilles pour retrouver celle-ci ont été entreprises en 1939, et ont abouti après la guerre : le 25 décembre 1950, Pie XII pouvait annoncer que l'on avait retrouvé le tombeau de saint Pierre. D'autres campagnes de fouilles et divers travaux scientifiques ultérieurs ont permis d'aller plus loin, notamment en comparant le crâne présumé de l'apôtre conservé à Saint-Jean-de-Latran et des morceaux de crâne extraits des fondations de la basilique Saint-Pierre. Si bien qu'en 1968, Paul VI déclarait que les reliques de saint Pierre avaient été identifiées.

Paul de Tarse, juif et citoyen ­romain, n'avait pas connu Jésus, mais est assimilé aux apôtres, tant cet « artisan d'un monde chrétien », selon l'expression de Marie-Françoise Baslez, fut essentiel dans la ­diffusion du christianisme. La tradition, là encore, localisait son tombeau à Rome, sous l'autel majeur de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. En 2005, Giorgio Filippi, ­respon­sable du département épigraphique des Musées du Vatican, prévenait qu'un sarcophage pouvant contenir les reliques de l'apôtre avait été identifié dans la basilique. Un sondage effectué dans ce sarcophage devait relever la présence de fragments d'os, dont l'examen au carbone 14, effectué par des experts ignorant leur provenance, aboutit à la conclu­sion qu'il s'agissait des ­ossements d'une personne ayant vécu entre le Ier et le IIe siècle. Ces résultats, annoncés par le pape Benoît XVI en 2009, confirmaient la très forte probabilité qu'il s'agisse des restes de l'apôtre Paul.

En 2016, le tombeau du Christ, enfoui au cœur de la basilique du Saint-Sépulcre, à Jérusalem, a été ouvert pour la première fois depuis deux siècles. Cet événement archéologique a permis des avancées majeures, qui étayent l'hypothèse selon laquelle la tombe avait été aménagée lors de l'édification première du Saint-Sépulcre, sous Constantin, vers 326. Lorsque la dalle de marbre posée au-dessus du tombeau présumé de Jésus a été déplacée, les appareils servant à mesurer la résonance électromagnétique du sol sont inexplicablement tombés en panne. Il arrive à la science de buter sur le mystère.

Sources :

● Marie-Françoise Baslez, Jésus. Dictionnaire historique des Évangiles, Texto, 2020, et Saint Paul, Pluriel, 2012.

● Christophe Dickès, Saint Pierre, Perrin, 2021.

● Jean-Christian Petitfils, Jésus, Fayard, 2011, et Dictionnaire amoureux de Jésus, Tempus, 2017.

● Renaud Silly o.p. et l'École biblique et archéologique française de Jérusalem, Dictionnaire ­Jésus, Bouquins, 2021.

● Jésus Christ cet inconnu, Le Figaro Hors-série, 2019.

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Le Figaro

Fabrice Hadjadj: «Les pèlerinages et les retraites empêchent que le monde se défasse»

Eugénie Boilait

ENTRETIEN - Alors que les pèlerinages et les retraites dans les monastères connaissent un réel renouveau, notamment à l’Assomption, le philosophe réfléchit au sens de ces démarches. Elles consistent non pas à quitter le monde, mais à le retrouver, à redécouvrir son corps et l’unité de son âme dans une vie frénétique qui nous en éloigne, explique-t-il.

Lauréat du prix Montherlant de l’Académie des beaux-arts et du prix Lustiger de l’Académie française, Fabrice Hadjadj est l’auteur de nombreux essais et pièces de théâtre, notamment Puisque tout est en voie de destruction (Points/Seuil, 2016), Dernières nouvelles de l’homme (et de la femme aussi) (Tallandier, 2017). Il dirige l’institut Philanthropos, à Fribourg, en Suisse.

LE FIGARO. - Pourquoi tant de nos contemporains veulent-ils se retirer du monde quelques jours ou quelques semaines?

Fabrice HADJADJ. - S’agit-il de se retirer du monde ou, au contraire, de le retrouver? Nous ne sommes plus au Moyen Âge, quand l’enjeu était de faire une pause respiratoire dans quelque sanctuaire avant de retourner au charbon du monde laïc. Nous sommes au temps où nous n’avons plus le temps, et tout doit nous parvenir en un «swipe». Nous sommes au lieu où nous avons perdu le génie des lieux, et tout doit nous être livré sur notre écran palmaire. Il est donc normal de chercher à nouveau les lieux et les temps, c’est-à-dire notre être-au-monde, car une suite incessante et discontinue d’émojis et de notifications brèves fait sans doute un cloud très divertissant, mais elle ne fait pas un monde.

La parole de Camus à Stockholm, en 1957, s’applique ici spécialement: «Chaque génération se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.» Les pèlerinages et les retraites monastiques empêchent que le monde se défasse. Le pèlerinage permet de réinventer la durée et la dureté des chemins, par-delà tout utilitarisme, car le chemin prend une consistance en lui-même, et n’est plus seulement le moyen d’aller d’un point à un autre. La retraite monastique donne de retrouver la solidité des pierres, la régularité des heures, la table du repas, la profondeur du silence.

C’est pour cela qu’ils fascinent aussi bien un public qui n’est pas croyant: il s’agit de retrouver le monde?

Autrefois, on y cherchait surtout le ciel ; à présent, ce qu’on y cherche surtout, c’est la terre: un cloître, avec sa fontaine, ses buissons, ses fleurs, qui prennent le temps de croître. Autrefois, on y cherchait surtout Dieu ; à présent, c’est soi-même qu’on y cherche, à supposer d’ailleurs qu’on puisse séparer l’un de l’autre, car le Créateur renvoie toujours à sa créature, de même que le poète renvoie toujours à son poème.

Il faut admettre que le dispositif technologique nous a fait descendre au-dessous du seuil de l’individualité. En 1956, dans L’Obsolescence de l’homme, Günther Anders notait déjà que nous n’étions plus que des «dividus». Le «multitasking», les «windows» simultanément actives, le zapping permanent, en prétendant satisfaire une boulimie tentaculaire, n’ont pas seulement ruiné nos capacités de concentration, elles ont aussi morcelé notre propre subjectivité. Nous trouvons désormais plus d’unité dans le personnage d’une série Netflix que dans notre propre vie: il a encore une histoire, lui, une destinée, aussi nous n’en manquons pas un épisode… Mais nous autres? Voilà ce qui invite au chemin de Saint-Jacques ou à l’abbaye de Solesmes: se retrouver soi-même, recoller les morceaux de son âme (tiens! j’avais donc une âme et je ne le savais pas!), revenir au temps lent des maturations.

Aujourd’hui, nous roulons, nous surfons sur ­internet, et ce qui marche, ce qui doit marcher, ce sont nos affaires, nos appareils ou même notre parti politique, mais pas nous. La marche, qui était jadis ­nécessité, devient option et même événement gratuit

Le pèlerinage est d’abord caractérisé par la marche. Que permet-elle?

Je ne vais pas épiloguer sur ses évidents bienfaits physiologiques. L’OMS recommande d’«effectuer 10.000 pas par jour», et votre smartwatch vous permet de les compter. On voit l’ambiguïté de la requête. La marche est ici récupérée dans la logique du «quantified self», réduite au paramètre d’un calcul sanitaire. Elle ne s’accomplit plus à travers les routes mais encore sur un tapis roulant dont on inverse provisoirement le sens. Je voudrais plutôt repartir d’un autre constat: nous sommes les premières générations de l’humanité à découvrir la marche. Avant-hier encore, disons du paléolithique au XXe siècle, la marche faisait partie intégrante de la vie quotidienne. Aujourd’hui, nous roulons, nous surfons sur internet (jusqu’à risquer la thrombose veineuse à force d’immobilité sur notre fauteuil), et ce qui marche, ce qui doit marcher, ce sont nos affaires, nos appareils ou même notre parti politique, mais pas nous. La marche, qui était jadis nécessité, devient option et même événement gratuit. On va marcher comme ça, pour rien, pour la chose même, et l’on s’étonne d’avoir un corps avec des jambes si dociles, un peu comme le paralytique miraculé: il s’émerveille de ce qu’il y a de plus naturel. Il en va de même avec le travail des mains (très important dans la vie monastique, justement), ou encore avec la grossesse, la maternité et la paternité, dans un contexte où le don de la vie est généralement supplanté par la fabrication des gadgets.

Au fond, rien n’est plus spirituel que notre chair (notamment si l’on croit qu’elle a été créée par le Verbe éternel). Bachelard disait que la santé de notre esprit était dans nos mains. On pourrait dire que nos ailes sont dans nos jambes, quand elles partent en pèlerinage, parce que le pèlerinage ne consiste pas à atteindre Compostelle, ce qu’on ferait beaucoup plus efficacement en avion, mais à cheminer à travers soi-même avec d’autres, et, par cette voie, à s’élever intérieurement.

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Cette demande deviendrait donc plus forte à mesure que la société devient plus technocratique? On chercherait le dépouillement pour résister à la consommation, le silence pour résister aux informations en continu ou encore la prière pour lutter contre la connexion permanente…

Comme je l’ai déjà suggéré, il convient d’opérer une distinction. Il y a un recours à la marche ou à la solitude qui est une réaction face au système, mais qui fait partie du système: vous pratiquez le yoga pour éviter le burn-out, mais c’est afin qu’on vous exploite un peu mieux jusqu’au bout - ce que Marx appelait «l’opium du peuple». Sur les campus de la Silicon Valley, vous avez des salles de méditation, point de chapelle catholique. Ladite méditation - celle du zen 3.0 - n’est pas la prière. Elle vise quelque chose, non pas quelqu’un, un état de quiétude immanent, non la relation avec une déchirante transcendance. Il y a là un phénomène narcissique, où la déconnexion n’est qu’une soupape pour se reconnecter de plus belle. Les techniques de bien-être ne nous éloignent pas du paradigme technocratique, elles réduisent la vie intérieure à une technique encore - de contrôle, de confort, et pour tout dire d’évitement de la croix comme de toute joie bouleversante.

Ce regain n’est donc pas nécessairement le signe d’un retour au religieux?

Je ne parlerais pas de «retour». Ce regain renvoie sans doute à un invariant de la nature humaine, et, sur ce point, la récente pandémie, comme la guerre actuelle, nous rappellent, envers et contre tout progressisme, que nous sommes toujours des humains, comme nos ancêtres, pour le meilleur et pour le pire. Mais il y a aussi dans cette apparente résurgence quelque chose de typiquement postmoderne - le signe du caractère apocalyptique de notre époque. Par apocalyptique, je veux parler de ce double mouvement de calamité et de révélation. Le monde brûle, et soudain on se souvient que c’était beau, une forêt. Les métavers grouillent dans le cadavre du réel, et soudain on s’aperçoit que c’était bon, marcher côte à côte, pour l’amitié et les chemins, pour la simple grâce d’être là, ensemble, à partager le pain et le vin, à l’ombre d’un feuillage, sur une pierre que je ne sais quelle providence a placé là, plate, comme offerte. Nous avons la tête si dure! Ce n’est qu’au bord du précipice que l’on s’aperçoit de la générosité du sol qui nous a si discrètement portés.

Jeremy Stubbs: «Pourquoi les Anglais soutiennent le "contact tactique" contre les délinquants à moto»

ENTRETIEN - Pour lutter contre les rodéos urbains, certains plaident pour l'adoption en France de la méthode anglaise de «contact tactique», qui autorise la police à renverser les délinquants à moto. Jeremy Stubbs explique la réalité de cette technique en Angleterre et les différences culturelles entre nos deux pays.

Pierre-Henri Tavoillot: «Avec l’écologisme, chacun peut espérer se sauver en lavant la Nature des péchés des humains»

GRAND ENTRETIEN - L’écologisme rencontre un vif succès dans une partie de la jeunesse étudiante. L’expression «sauver la planète» est devenue sa boussole. Or, argumente le philosophe*, sans que ses sympathisants en aient eux-mêmes toujours conscience, l’écologisme participe du désir de la table rase et de la régénération, qui a souvent provoqué des désastres au cours de l’histoire.

Le Figaro

Lyon : un homme décapité par son fils sur un parking

Le suspect de nationalité marocaine a été interpellé alors qu'il déambulait avec la tête de son père dans une main et un couteau dans l'autre.

Un sexagénaire a été décapité à l'arme blanche dans la nuit de samedi à dimanche à Saint-Priest, dans l'agglomération lyonnaise. Son fils de 25 ans, interpellé sur les lieux, a été arrêté, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.

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Les premiers éléments de l'enquête sur ce «meurtre par décapitation» montrent que l'homme placé en garde à vue a «tué son père âgé de 60 ans au moyen d'un couteau de cuisine», a indiqué le parquet de Lyon à l'AFP.

«Une tête dans une main et un couteau dans l'autre»

Dans la nuit, «vers 2h du matin, la police municipale alerte la police nationale de la découverte d'un corps décapité sur un parking. Les policiers municipaux signalent qu'un homme déambule avec une tête dans une main et un couteau dans l'autre», selon une source proche du dossier.

Des policiers de la BAC, arrivés en renfort, sont parvenus à interpeller cet homme «qui a tenté de leur donner des coups de couteau, sans les blesser», selon la même source. Selon ActuLyon , alors qu'il se débattait face aux forces de l'ordre, l'homme aurait crié «Allah Akbar».

Le suspect, un Marocain en situation régulière, est connu «pour des faits de droit commun, des différends familiaux sur fond d'alcool et stupéfiants», selon cette même source, d'après l'AFP.

L'homme qui a été placé en garde à vue n'est pas connu pour des faits de radicalité, a également ajouté cette source. L'enquête confiée à la Sûreté départementale du Rhône «devra déterminer les circonstances exactes de ce drame ainsi que son mobile et approfondir la personnalité de son auteur», selon le parquet de Lyon.

Paris : une femme violée par un chauffeur VTC

INFO LE FIGARO - Les faits ont eu lieu en pleine nuit dans le quartier du Marais. L'auteur présumé a été interpellé par les policiers.

Paris : une jeune femme de 25 ans violée dans une impasse

INFO LE FIGARO - Les faits ont eu lieu jeudi 11 août à proximité du métro «Reuilly-Diderot». Une enquête de la police judiciaire est en cours.

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Le Figaro

PSG : la tête des mauvais jours pour Mbappé, buteur agacé pour son retour au jeu

Christophe Remise

DÉCRYPTAGE – L'attitude du champion du monde parisien face à Montpellier (5-2), samedi, interroge.

C'est grave docteur ? Au PSG plus qu'ailleurs, les faits et gestes des uns et des autres sont interprétés, commentés, disséqués. Et encore plus lorsqu'il est question de Kylian Mbappé. Suspendu pour le Trophée des champions contre Nantes (4-0) et forfait à Clermont (5-0), le nouveau boss du club de la capitale retrouvait le terrain et la compétition samedi soir, contre Montpellier, lors de la deuxième journée de Ligue 1. Un match en forme de nouvelle démonstration d'un PSG qui continue sur sa (bonne) lancée du moment (5-2), emmené par un grand Neymar Jr, «heureux», comme l'ont souligné Marco Verratti et Christophe Galtier. Mbappé, lui, l'était visiblement beaucoup moins… Bougon, frustré, agacé, le crack de Bondy a traîné son spleen sur le pré tout au long de la rencontre, tout au long de la soirée. Pas de sourire, pas d'effusion de joie, jamais, pas même après son but de la 69e minute, ni après celui qu'il a poussé Falaye Sacko à marquer contre son camp, en première période. Il a quand même félicité Neymar et Renato Sanches après les leurs, sans plus.

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Le spectre d'un nouveau «penaltygate» ?

On pourrait expliquer cette frustration par son penalty manqué en première période, à 0-0. «Jonas Omlin l'a arrêté», corrige Galtier. «Ça arrive à tous les grands joueurs de rater un penalty», l'a excusé Presnel Kimpembe, qui fêtait son 27e anniversaire samedi soir. On pourrait aussi se dire que «KM», désigné numéro 1 par coach Galtier dans cet exercice samedi, a mal pris le fait que Neymar tire le second penalty accordé au Paris-SG. Les deux hommes ont d'ailleurs échangé quelques instants avant que le Brésilien obtienne gain de cause. Un nouveau «penaltygate» en vue sur les bords de la Seine ? A priori, non. «Kylian a tiré le premier, le gardien l'a arrêté. C'était donc logique que le deuxième tireur, "Ney", prenne le deuxième. L'ordre a été respecté», élude Galtier, qui n'a d'ailleurs laissé planer le doute quant à la hiérarchie des tireurs pour la saison en conférence de presse. C'était Mbappé en 1 et Neymar en 2 samedi. Et après ? Une chose est sûre, les likes dudit Neymar sur des tweets portant sur cette question ont logiquement fait jaser ces dernières heures...

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Clou du «spectacle» et preuve irréfutable du malaise, l'ex-Monégasque, prolongé en toute fin de saison dernière alors qu'il semblait promis au Real Madrid, a carrément stoppé une course vers la fin du premier acte. Pas content de voir le nouveau venu Vitinha servir Leo Messi sur l'aile droite malgré son appel sur le côté gauche, il s'est tout bonnement arrêté, levant les bras au ciel. «Il aurait souhaité recevoir le ballon de Vitinha, qui découvre Kylian et avait un partenaire dans une meilleure position», tempère coach Galtier.

Problème personnel

Toujours est-il que Mbappé n'a pas attendu son penalty raté ou celui que Neymar a converti pour afficher sa mine des mauvais jours et avoir un langage corporel étonnant pour un joueur à l'aube d'une saison aussi excitante. Ce qui semble accréditer la thèse d'un souci qui ne date pas de samedi soir. Difficile aussi d'imaginer le crack de Bondy jaloux de la bonne forme de Neymar et Leo Messi, de la complicité évidente des deux anciens Barcelonais. Le PSG, c'est lui. Il n'a pas besoin d'être rassuré... Nos petits camarades de L'Équipe laissaient en tout cas entrevoir, dans leur édition de samedi, que tout ne tournait pas rond ces derniers jours au Camp des Loges. «Cette semaine n'a pas nécessairement été celle où la jeune étoile parisienne aura le plus manifesté sa joie de vivre, comme si un souci le tourmentait», pouvait-on lire dans les colonnes du quotidien sportif, sans davantage de précision sur les raisons de ce petit coup de blues. Dans le journal de ce dimanche, ils vont un peu plus loin et lâchent l'idée d'un «problème personnel» qui le turlupine. Citant «l'entourage de la star parisienne», RMC confirme cette hypothèse.

Si tel est le cas, Galtier n'en a pas fait mention face à la presse. «C'est lié au match», jure le technicien parisien. Et de poursuivre : «Kylian n'a joué plus joué depuis 30 minutes lors de la tournée au Japon, il y a trois semaines. Automatiquement, il n'est pas au point sur le plan physique par rapport à ses partenaires. C'est un profil de joueur compétiteur, qui veut toujours bien faire les choses. Il y a ce qu'on pense pourvoir faire et la réalité des choses. Il lui a fallu trouver ses marques, ses déplacements, qu'il trouve sa justesse technique. Au fil du match, ça s'est amélioré. Il a été très intéressant. Et il y a ensuite eu de la fatigue, comme pour le reste de l'équipe», explique-t-il, ajoutant qu'il n'avait pas forcément prévu de le faire jouer jusqu'à la 86e minute, histoire de ne pas prendre de risque inutile à ce stade.

Évidemment, il est à court physiquement. Et quand c'est le cas, qu'on rate des enchaînements, qu'on pense qu'on va recevoir le ballon, on s'agace.

Évoquant la «personnalité» et le «caractère» de ce «joueur de très haut niveau» comme des circonstances atténuantes, l'ancien coach de Saint-Etienne, Lille et Nice, rappelle en outre que son numéro 7 a pris «du retard dans la préparation collective du jeu du fait de sa suspension au Trophée des champions. J'ai dû gagner du temps afin de trouver d'autres associations sur un plan offensif. Il a ensuite été contrarié par une petite douleur à l'adducteur. Évidemment, il est à court physiquement. Et quand c'est le cas, qu'on rate des enchaînements, qu'on pense qu'on va recevoir le ballon, on s'agace. Et c'est encore plus vite le cas lorsqu'on est un peu à court physiquement. C'est pour cela que j'ai pris la décision de l'amener le plus loin possible en faisant en sorte qu'il n'aille quand même pas au bout pour prendre trop de risque», conclut-il face aux journalistes, pas inquiet le moins du monde pour son champion de 23 ans.

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Il n'y a effectivement pas de quoi l'être sur le long terme. D'autant que Mbappé n'a pas réalisé un si mauvais match. Certes, il a manqué d'automatismes, de justesse parfois, de réussite mais il est tout de même impliqué de près ou de loin sur trois des cinq buts de ce PSG toujours plus alléchant et prometteur collectivement. Le Parc des Princes ne s'y est pas trompé et a fait la fête à ses joueurs, y compris Neymar, conspué en fin de saison dernière. Surtout Neymar en fait, le MVP du jour. «Pourquoi l'avoir fait sortir ? Pour qu'il ait l'ovation du public», avoue Christophe Galtier en toute transparence. «Je n'ai rien à lui reprocher. Au club, tout le monde est satisfait de son investissement et surtout de ses prestations. C'est un joueur talentueux, de classe mondiale, sûrement l'un des 10 meilleurs du monde. Quand il est bien physiquement et dans sa tête, qu'il travaille pour l'équipe, il est très performant», souligne-t-il encore. Nul doute que Mbappé aura, prochainement, droit à autant d'éloges de son entraîneur, sinon plus. En attendant, c'est le temps des questions.

Ligue 1 : emmené par un Neymar des grands soirs, le PSG marche sur Montpellier et poursuit son sans-faute

Le club de la capitale reprend, au moins provisoirement, la tête de la Ligue 1 après son carton face au MHSC samedi (5-2), au Parc des Princes, lors de la deuxième journée de Ligue 1.

Galtier sur Mbappé après PSG-MHSC : «Quand on est à court physiquement, qu'on rate des enchaînements, on s'agace»

Le coach parisien est notamment revenu sur l'attitude de Kylian Mbappé après le carton face à Montpellier (5-2) samedi, au Parc des Princes.

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«Mépris», «haine», «insultant» : des propos dans L'Équipe du soir sur l'OM de Bernard Tapie provoquent un tollé

LE SCAN SPORT - À l'occasion d'un débat sur le plus grand club français, Grégory Schneider, journaliste à Libération, a pointé du doigt la corruption régnant à l'Olympique de Marseille sous la présidence Tapie.

Le Figaro

Tops/Flops Brest-Marseille : Belaïli le détonateur, Milik encore sans saveur

Teddy Vadeevaloo

L'entrée convaincante de Belaïli, les promesses d'Alexis Sanchez, mais également la prestation encore effacée de Milik : retrouvez les Tops et les Flops de ce match entre Brest et Marseille (1-1).

TOPS

Belaïli a fait du bien à Brest

Attendu comme titulaire, Youcef Belaïli est finalement entré en jeu à la pause. Et c'est peu dire de souligner qu'il a fait énormément de bien au jeu brestois. Remplaçant Pereira Lage sur le flanc gauche, l'international algérien a amené sa force de percussion. À l’origine de quelques bonnes séquences, il a incité notamment Clauss à plus de prudence. Ce n'est pas étonnant si l'ancien Lensois a été moins en vue après la pause.

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Le joli but de Lees-Melou

Arrivé cet été, Pierre Lees-Melou s'est déjà mis en évidence avec un but somptueux. Sur un corner mal dégagé par l'OM, l'ancien Niçois a décoché une superbe volée qui a laissé sur place Ruben Blanco, le gardien de l'OM. Un but important qui a bien relancé son équipe, d'autant qu'il a été intéressant dans l'entrejeu, avec pas mal de ballons récupérés.

À l'OM, les ailes sont bien occupées

Nuno Tavares à gauche, Jonathan Clauss à droite : les deux nouveaux pistons de l'OM ont fière allure. C'est d'eux qu'est venue la lumière côté marseillais avec un centre de l'ancien Lensois pour l'autre nouveau venu, adroit pour conclure et marquer son 2e but en 2 matches de Ligue 1. Les deux hommes profitent de ce système en 3-4-2-1 pour se montrer très audacieux sur leurs ailes et apporter le surnombre. Percutants, ils sont les satisfactions de ce début de saison du club olympien, même s'ils ont baissé de pied en seconde période.

Alexis Sanchez, une première et des promesses

Entré en jeu à la pause à la place de Cengiz Under, Alexis Sanchez a fait ses grands débuts à l'OM ce dimanche soir. Et le Chilien a déjà montré quelques bribes de son immense talent. En jambes, il s'est montré très disponible sur tout le front de l'attaque avec des courses intéressantes et des relais plutôt propres. Pas encore à 100% physiquement, il mérite toutefois d'être revu dans d'autres conditions.

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FLOPS

Milik, encore décevant

Avec la méforme de Bakambu, le possible départ de Bamba Dieng et les arrivées encore récentes de Luis Suarez et Alexis Sanchez, Arkadiusz Milik était encore aligné à la pointe de l'attaque de l'OM. Sauf que le Polonais est passé à côté de son match. Touchant comme souvent peu de ballons, il ne s'est pas montré utile à son équipe et a même failli la pénaliser lorsque, déjà averti, il est passé près de l'expulsion pour une autre faute. Sorti logiquement avant la fin, il a encore perdu des points.

Un OM encore perfectible et en rodage

Le match face à Reims avait déjà été inconstant et celui à Brest en est la confirmation : l'OM doit encore se régler. Intéressant par moments, Marseille manque de continuité dans son jeu et c'est plutôt logique. Igor Tudor doit encore patienter avant d'imprimer sa patte dans un 3-4-2-1 différent du système utilisé par son prédécesseur Jorge Sampaoli. Il doit surtout faire en sorte de faire adhérer ses joueurs, alors qu'il a écarté Payet, cadre habituel, pour la 2e fois d'entrée.

Ligue 1 : emmené par un Neymar des grands soirs, le PSG marche sur Montpellier et poursuit son sans-faute

Le club de la capitale reprend, au moins provisoirement, la tête de la Ligue 1 après son carton face au MHSC samedi (5-2), au Parc des Princes, lors de la deuxième journée de Ligue 1.

Mbappé, Neymar, Messi : statistiques à l'appui, qui tire le mieux les penaltys au PSG ?

DÉCRYPTAGE - Un penalty raté par Mbappé, des tweets likés par Neymar... En quelques minutes, le PSG a vu l'ombre d'un nouveau Penalty Gate planer au-dessus du Parc des Princes samedi soir. Mais que disent les chiffres ?

PSG : la tête des mauvais jours pour Mbappé, buteur agacé pour son retour au jeu

DÉCRYPTAGE – L'attitude du champion du monde parisien face à Montpellier (5-2), samedi, interroge.

Le Figaro

En Angleterre, une villa romaine a été réenfouie pour les «générations futures»

Léna Saint Jalmes

Mise au jour sur un chantier de construction et décrite comme étant «la première de ce type» jamais découverte, la bâtisse a été réenterrée.

Une villa romaine située dans la périphérie de Scarborough, dans le Yorkshire du Nord, a été remise en terre seulement un an après sa découverte. Ce ré-enfouissement permettra la préservation de la bâtisse décrite comme étant potentiellement «la première de ce type», rapporte la BBC. Le complexe, d'une superficie d'un peu moins de 400 m2, est composé d'un établissement thermal, d'un système de chauffage central ainsi que de plusieurs structures circulaires et absidales.

La pratique de la remise en terre n'est pas rare. Les sites archéologiques peuvent être réenfouis pour un certain nombre de raisons, notamment les difficultés financières liées à l'entretien du lieu, ainsi que la protection contre le vandalisme, les dommages causés par les touristes ou encore les conditions météorologiques.

Déjà vandalisé

Une nuit après sa découverte, entre le 14 et le 15 avril 2021, le site archéologique avait déjà fait l'objet d'une prospection sauvage. Le ou les voleurs, munis de détecteurs de métaux, avaient remué la terre du périmètre de fouille, emportant peut-être avec eux quelques vestiges.

S'exprimant en avril 2021, Keith Emerick, inspecteur des monuments anciens de Historic England, avait déclaré que la fonction de ce complexe n'était pas encore mise à jour, mais l'avait décrit comme une version romaine d'une maison seigneuriale. «C'est une découverte vraiment passionnante et d'une importance nationale certaine. Je dirais qu'il s'agit même de l'une des plus importantes découvertes romaines de ces dix dernières années. Facilement», avait souligné à la presse britannique Keith Emerick.

Suite à cette découverte, le promoteur Keepmoat Home, qui devait bâtir des maisons sur ce site, avait modifié son projet. À la place, un aménagement paysagé qui intégrera une représentation des vestiges, pour informer les visiteurs de l'importance de la découverte, devrait voir le jour.

Herrenchiemsee: quand Louis II de Bavière célébrait l’absolutisme en imitant le Roi-Soleil

ILS ONT VOULU LEUR VERSAILLES (4/6) - Au XIXe siècle, il fallut sept ans pour bâtir ce château encore plus foisonnant que Versailles sur une île de 230 hectares, à une heure de Munich. Un lieu où le roi résida très peu.

En Floride, les «rois de Versailles», chantres de la démesure

ILS ONT VOULU LEUR VERSAILLES (6/6) - Jackie et David Siegel, un couple américain multimillionnaire, font construire depuis 2004 une demeure de 9000 m2 inspirée du château. Un conte de fées plein d’embûches.

Le Figaro

Comment les arbres réagissent au stress urbain

Stéphany Gardier

DÉCRYPTAGE - La chute massive des feuilles observée depuis la fin juillet est un des signes de cette souffrance.

Pour un arbre, la vie urbaine n’est pas de tout repos. Et en sus de leurs conditions de vie d’ordinaire déjà rudes, ils se retrouvent particulièrement en difficulté cet été avec des températures élevées auxquelles s’ajoute une sécheresse de longue durée. Témoin et conséquence de cette souffrance, une épaisse couche de feuilles mortes jonche déjà certaines rues et jardins publics. Et de façon moins visible, ce stress provoque chez les végétaux des réactions biologiques… qui contribueraient à détériorer la qualité de l’air!

«Comme pour les humains, la ville est un environnement très stressant pour les arbres!», lance Francis Martin, directeur de recherche à l’Inrae et auteur du livre Les arbres aussi font la guerre (Éditions humenSciences). D’abord, parce qu’ils n’ont pas assez de place pour se développer normalement. Selon les essences, les racines charpentières d’un arbre adulte descendent à plusieurs mètres, voire dizaines de mètres de profondeur.Très souvent impossible en pleine ville. «Nous avons mené une campagne de relevés cet été dans le jardin public qui jouxte l’hôtel de ville de Paris: rendez-vous compte, il n’y a que 80 cm de sol! illustre Christophe Boissard, maître de conférences à l’université Paris Cité. Cela veut dire que déjà en temps normal, ces végétaux ne peuvent pas se nourrir comme le font ceux plantés en pleine nature.»

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À ce problème fréquent de racines trop peu profondes, s’ajoute le béton qui entoure souvent les arbres et empêche la pénétration de l’eau dans le sol avoisinant. «Les arbres urbains sont également confrontés à la pollution atmosphérique, au tassement du sol et à une teneur en urée souvent trop élevée dans les sols, complète Francis Martin. Certes, comme tous les organismes vivants, ils ont des systèmes de protection, notamment un système immunitaire presque aussi complexe que le nôtre. Mais quand les stress s’accumulent, comme c’est le cas cet été, il devient de plus en plus dur de s’adapter.»

Impact du stress hydrique

La chute massive des feuilles que l’on observe depuis la fin juillet est un signe de souffrance majeure, qui montre que les arbres arrivent au bout de leurs capacités à gérer des conditions météorologiques trop intenses. «Ils se débarrassent de leurs feuilles afin de réduire leurs besoins en eau. Mais cette entrée en dormance prématurée n’est pas sans conséquences et pourrait se payer cher au printemps prochain», prévient Francis Martin. Les feuilles de l’arbre lui permettent en effet de fixer le dioxyde de carbone et de produire des sucres, donc de faire des réserves. Et à la manière d’une marmotte qui n’aurait pas constitué une couche suffisante de graisse avant d’entrer en hibernation, l’arbre qui a perdu ses feuilles trop tôt peut se retrouver à court d’énergie au moment de sortir ses feuilles au printemps et finir par mourir. «La mortalité de base estimée dans les forêts est de 1 % à 1,5 %. Nous sommes désormais arrivés par endroits à des taux de 10-15 %, alerte Francis Martin. Dans les parcs des villes beaucoup de conifères, dont de vieux séquoias et cyprès, sont déjà morts.»

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Mais avant d’en arriver à se délester de leurs feuilles, les arbres stressés vont aussi émettre toute une palette de composés organiques volatils (COV) dits biogéniques. «Le métabolisme des arbres repose sur l’absorption du dioxyde de carbone (CO2), mais environ 1 à 2 % du carbone assimilé est rejeté sous forme de COV, explique Christophe Boissard, qui participe au projet sTREEt dont l’objectif est d’évaluer l’impact du stress hydrique des arbres urbains sur les émissions de COV et la qualité de l’air. Pour les arbres stressés, la production de COV est une manière s’adapter aux conditions environnementales.» Or ces molécules interagissent avec l’atmosphère des villes, et peuvent se surajouter à une pollution déjà présente. «On sait par exemple que le stress thermique va induire la production d’isoprène, qui est un précurseur de l’ozone», détaille le chercheur.

Les étés parisiens commencent à ressembler à ceux de Montpellier, il va donc falloir adapter les végétaux présents en ville

Toutes les espèces n’émettent pas les mêmes types de COV et les scientifiques travaillent à «cartographier» finement ces émissions. L’équipe du projet sTREEt a passé au crible les COV émis par une quinzaine d’espèces du Jardin des combattants espagnols de la Nueve, à côté de l’hôtel de ville de Paris. «Nous n’avons pas encore tout analysé mais nous avons été surpris de voir qu’une espèce très à la mode en ce moment dans les parcs et jardins est en fait un “super émetteur. Il vaudrait sans doute mieux éviter de trop en planter dans cet environnement urbain qui la stresse”», révèle Christophe Boissard, tout en soulignant que ces observations doivent encore être validées avant d’être communiquées. Les chercheurs espèrent que leur travail pourra guider les gestionnaires des parcs et jardins pour conduire les programmes de revégétalisation des espaces urbains en sélectionnant des végétaux adaptés.

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«Les étés parisiens commencent à ressembler à ceux de Montpellier, il va donc falloir adapter les végétaux présents en ville pour choisir les arbres qui souffriront le moins possible dans ces nouvelles conditions, avance Francis Martin. Il faut se préparer à réaliser des “migrations assistées”, c’est-à-dire faire remonter des espèces du Sud vers les régions du Nord.» La Provence pourrait ainsi s’inviter dans les parcs et jardins parisiens, avec ses chênes verts et blancs plus adaptés aux conditions de températures et d’hygrométrie qui régneront dans la capitale.

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Incendies : 10.000 personnes évacuées en Gironde, Élisabeth Borne se rendra sur place jeudi

LE POINT SUR LA SITUATION - Lors d'un déplacement dans l'Aveyron, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a également fait part «de grandes suspicions que le feu qui a repris en Gironde, soit le fait d'incendiaires».

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Sur les côtes françaises, le baliste mord les jambes des baigneurs en bords de plage

Peu connu en France, ce poisson d'eau chaude peut se montrer agressif l'été, lorsqu'il se sent menacé.

Sécheresse : les photos impressionnantes des cours d'eau français asséchés

EN IMAGES - 93 départements en France métropolitaine sur 96 font actuellement l'objet de restrictions de l'usage de l'eau à différents degrés.

Le Figaro

40 ans, toujours célib' : ces quadras qui n'ont jamais connu la vie à deux

DÉCRYPTAGE - À l'âge de 44 ans, près d'un Français sur 10 n'a jamais vécu en couple. Certains s'en félicitent, d'autres non. Mais tous sentent que ce célibat les marginalise à plus ou moins grande échelle.

«40 ans, toujours célib' : ces quadras qui n'ont jamais connu la vie à deux» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

Entre le canapé et les fauteuils design du salon de Jean, un nouveau venu vient de faire sa place : un panier pour chien en osier, tapissé d'un matelas bleu canard. À 41 ans, Jean vient d'adopter Ulysse, un bouledogue, «pour avoir “quelqu'un” qui m'attend chez moi le soir», dit-il. Beau garçon, cadre de la fonction publique, sociable et sympa, Jean n'a, selon lui, «qu'une tare : être célibataire depuis toujours». Ou plus exactement, n'avoir jamais vécu en couple. Par le passé, il a entretenu des relations, plus ou moins longues, mais aucune n'a abouti à l'étape de l'emménagement à deux. Pas une de ses amantes n'a suscité de déclic chez lui. «Et réciproquement, aucune n'a jamais abordé ce sujet avec moi. Même quand nous nous entendions bien, il y avait toujours quelque chose qui clochait». Lucile avait des horaires décalés. Valentine était trop pagayeuse. Les vacances avec Magalie, puis avec Claire, ont révélé qu'ils n'étaient pas en phase.

Amour : les 10 secrets des couples qui durent

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Amour et exigence

Comme Jean, 11,8% des Français et 7,3% des Françaises n'ont jamais vécu en couple à 44 ans, d'après la dernière enquête «Couples et familles» de l'Insee, en 2015. Des chiffres symptomatiques d'une génération exigeante, selon Agnès Verfaillie, qui exerce comme «love coach». «Ce sont des quadragénaires habitués à avoir la possibilité de comparer, d'évaluer, de mettre en balance. À mesure que le temps passe, leur exigence frise l'intransigeance», poursuit la spécialiste qui a vu de nombreux quadragénaires dans cette situation venir chercher son aide. Et d'ajouter : «À force de vivre seul, la mise en couple devient plus compliquée. Les habitudes sont difficiles à rompre et l'arrivée d'un autre qui bouleverse son quotidien bien rythmé peut paraître malplaisante. Beaucoup aussi ont peur : peur de l'engagement, peur de reproduire des schémas parentaux».

Êtes-vous amoureux ?

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Pour Agnès Verfaillie, cet essor du célibat à durée indéterminée serait aussi en partie causé par «les applis de rencontre qui nous plongent dans un système de consommation». On aborde la mise en couple comme l'achat d'une voiture ou d'un scooter : argus, liste des «pour» et des «contre», comparaison des personnes sur le marché, exigence à la hausse. On «swipe», on passe à autre chose. «En 2022, on est à l'amour jetable. On renonce au premier conflit, on se dit qu'on souffrira moins seul(e) qu'à deux», ajoute-t-elle.

Être en couple n'est plus la norme

L'explication de cette solitude du quadra est aussi sociologique. «Avec l'allongement du temps d'entrée et de stabilisation dans la vie professionnelle, les calendriers professionnels et conjugaux se superposent et se concentrent désormais sur l'âge de la trentaine, ce qui rend parfois la possibilité de trouver un partenaire stable plus difficile lors de cette décennie, explique Cécile Van de Velde, chercheuse ayant longuement enquêté sur la sociologie de la solitude. Et ça l'est encore plus quand les autres membres de la génération sont désormais majoritairement en couple.»

En 2022, on est à l'amour jetable. On renonce au premier conflit, on se dit qu'on souffrira moins seul(e) qu'à deux

D’autant plus que le couple n'est plus la norme. Exit la société mono familiale où il fallait trouver sa moitié pour être complet. Être seul ne signifie pas n'avoir aucune relation. Cette situation s'accompagne parfois d'aspiration à rencontrer quelqu'un, mais pas toujours. «Le sociologue Eric Klinenberg l'a montré : vivre seul(e) peut constituer de plus en plus un choix de vie assumé et lié à une forte intégration sociale. La norme du couple n'est plus l'injonction unique pesant sur les existences (même féminines) dès l'âge de la jeunesse : s'engager avec quelqu'un relève aussi donc d'un choix “positif” allant de pair avec la possibilité d'attendre un partenaire plus adéquat», reprend Cécile Van de Velde.

En France, 88% des couples se marient par amour

Reléguée en bout de table

Mais la vaste étude des parcours individuels et conjugaux menée par l'Ined et l'Insee et publiée en 2020 montre que ce célibat, qu'il soit choisi ou subi, impacte fortement encore la vie sociale. Car la vie à deux reste très majoritaire entre 26 et 65 ans, et demeure le modèle socialement valorisé. Lotta aime sa solitude. Photographe animalière, elle chérit cette indépendance. «Sauvagement, je suis parfois amoureuse, mais personne ne me ferait renoncer à ma liberté», assure-t-elle. Elle regrette cependant une chose : que son célibat impacte ses relations sociales. «Quand vos amis, vos cousins, tous les gens de votre âge se mettent en couple puis font des enfants, vous vous retrouvez peu à peu en décalage.»

S'il est de plus en plus possible de revendiquer son célibat à la quarantaine, pour les femmes, il reste fondamentalement pensé comme une transgression sociale

Elle raconte les restaurants où elle se retrouve en bout de table, les vacances entre amis où elle récupère systématiquement la plus petite chambre. «Il y a aussi toutes les conversations où je suis sans avis, parce que je n'ai jamais eu à m'énerver contre des chaussettes sales laissées dans l'entrée ou que je n'ai jamais été confrontée aux nuits sans sommeil à la naissance d'un enfant», confie-t-elle.

Rendez-vous arrangés

Cette marginalisation est ressentie par de nombreux quadragénaires solos. L'enquête de l'Insee et de l'Ined en 2020 en témoigne et conclut : quels que soient leur milieu social, leur sexe, leur âge ou leurs aspirations, tous les célibataires sont ou ont été incités par leur entourage à faire couple. De façon plus ou moins subtile. Quand il ne s'agit pas de véritables embuscades, comme des rendez-vous arrangés où le malaise règne.

Mais ce qui gêne le plus Anne, greffière de 47 ans, c'est l'injustice sémantique : «Pourquoi parler d'un célibataire endurci et d'une vieille fille ?», s'insurge-t-elle. Nombre de chercheurs ont montré que les représentations du célibat restent extrêmement genrées. «Même s'il est de plus en plus possible de revendiquer son célibat à la quarantaine, pour les femmes, il reste fondamentalement pensé comme une transgression sociale», confirme la sociologue Cécile Van de Velde.

Certains pensent que je suis une lesbienne qui ne s'assume pas, d'autres que je suis infertile, misogyne ou que je cache un sombre secret

«Quand vous n'avez jamais été en couple, vous sentez les regards suspicieux, vous apprenez qu'untel a interrogé un de vos proches : certains pensent que je suis une lesbienne qui ne s'assume pas, d'autres que je suis infertile, misogyne ou que je cache un sombre secret, liste Anne. Alors que je n'ai juste pas trouvé le prince charmant.» Or, c'est peut-être dans cette quête du Graal, d'une perfection tout utopique, que réside tout le problème.

J'ai rêvé que j'étais enceinte, qu'est-ce que cela signifie ?

Enceinte lors de votre dernier rêve, vous restez perplexe. Quelle en est la signification ? Un psychanalyste spécialiste du langage des rêves livre une traduction de ce songe fréquent.

Crise de la quarantaine : ces signes à ne pas ignorer

DÉCRYPTAGE - Quand sonnent les 40 ans, d'aucuns ressentent le besoin de faire le bilan. C'est un des signes parmi d'autres, plus insidieux, à prendre en compte pour aborder cette étape avec sérénité et de manière constructive.

Comment les accès de colère fréquents peuvent détruire l'organisme à petit feu

La colère peut être bénéfique quand elle permet d’exprimer des sentiments refoulés. Mais lorsque qu’elle s'avère trop fréquente, trop intense et qu’elle se manifeste sans raison apparente, elle fait du tort à l'organisme. Décryptage avec deux spécialistes.

Le Figaro

Paris : une femme violée par un chauffeur VTC

Guillaume Poingt

INFO LE FIGARO - Les faits ont eu lieu en pleine nuit dans le quartier du Marais. L'auteur présumé a été interpellé par les policiers.

Un retour de soirée qui vire au cauchemar. Une femme a été violée à Paris (4e arrondissement) par un chauffeur VTC, a appris Le Figaro d'une source proche du dossier. Les faits ont eu lieu peu avant 5h du matin à l'angle de la rue Simon-le-franc et de la rue du Temple, dans le quartier du Marais.

La passagère, qui venait de faire appel au chauffeur VTC pour rentrer chez elle, a été contrainte de lui pratiquer une fellation ainsi qu'une masturbation. Le signalement du suspect a été transmis aux équipages de police présents dans le secteur. L'homme a rapidement été interpellé, vers 5h30, par des effectifs de police secours et de brigade anti-criminalité (BAC). La victime a formellement reconnu son agresseur.

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Plusieurs femmes ont été violées à Paris ces derniers jours. Dimanche 7 août, une Américaine de 27 ans a été violée dans des toilettes publiques sur les quais de Seine. Jeudi dernier, une jeune femme de 25 ans a quant à elle été violée dans une impasse du 12e arrondissement de la capitale.

Selon une étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publiée en 2016, 12% des viols commis à Paris ont lieu dans la rue (contre 57% dans des lieux d'habitation) et 73% se produisent la nuit.

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Paris : une jeune femme de 25 ans violée dans une impasse

INFO LE FIGARO - Les faits ont eu lieu jeudi 11 août à proximité du métro «Reuilly-Diderot». Une enquête de la police judiciaire est en cours.

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Lyon : un homme décapité par son fils sur un parking

Le suspect de nationalité marocaine a été interpellé alors qu'il déambulait avec la tête de son père dans une main et un couteau dans l'autre.

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Le Figaro

Attaque contre Salman Rushdie : ce que l'on sait de Hadi Matar, son agresseur présumé

FOCUS - Chiite d'origine libanaise, Hadi Matar, 24 ans, est un admirateur de l'Ayatollah Khomeyni, chef suprême de la Révolution d'Iran qui avait lancé la fatwa contre l'intellectuel en 1989.

Le profil de Hadi Matar, 24 ans, qui a poignardé l'intellectuel Salman Rushdie lors d'une conférence dans l'État de New York, se précise déjà. Inculpé pour «tentative de meurtre et agression» ce samedi 13 août, le jeune Américain d'origine libanaise a comparu lors d'une audience de procédure au tribunal de Chautauqua. En tenue rayée noire et blanche de détenu, menotté et masqué, il n'a pas dit un mot, d'après le New York Times. Les procureurs ont estimé que l'attaque de vendredi était préméditée. Il a plaidé «non coupable» par la voix de son avocat et comparaîtra une nouvelle fois le 19 août.

De sources policières, Hadi Matar aurait des accointances avec l'extrémisme chiite, révélait samedi le New York Post. Les premiers éléments d'enquête révèlent notamment un soutien aux Gardiens de la révolution islamique d'Iran. Sur son profil Facebook, suspendu depuis par la plateforme, le suspect originaire de Fairview, dans le New Jersey, affichait largement son soutien pour le régime iranien et à l'idéologie des Gardiens de la révolution.

Des images de diverses figures du régime, parmi lesquelles le commandant iranien Qassem Solemani, assassiné en 2020 par une frappe américaine, étaient visibles sur son «mur». Quant à sa photo de profil, elle affichait la figure de l'Ayatollah Khomeiny, le «guide suprême de la révolution», qui a pris la tête de l'Iran en 1979 et a lui-même lancé la fatwa contre Salman Rushdie dix ans plus tard.

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Un faux permis au nom du chef du Hezbollah

L'auteur de la tentative d'assassinat avait également un faux permis de conduire, au nom de «Hassan Mughniyah». Un pseudonyme «éloquent pour qui connaît l'islamisme chiite et le Hezbollah», note Romain Caillet, islamologue et consultant français. Le nom évoque celui d'un officier des Gardiens de la révolution islamique d'Iran, Imad Mughniyah, qui dirigeait le Hezbollah, sa branche libanaise. Il a été abattu en 2008 par Israël, avec le soutien des États-Unis.

Dans le sud du Liban, le chef du village de Yaroun, Ali Qassem Tahfa, a indiqué à l'AFP que Hadi Matar était «d'origine libanaise». Le jeune homme «est né et a grandi aux États-Unis. Sa mère et son père sont de Yaroun», a-t-il assuré sans commenter l'attaque.

En Iran, le quotidien ultraconservateur Kayhan a félicité l'assaillant : «Bravo à cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l'apostat et le vicieux Salman Rushdie», écrit le principal quotidien ultraconservateur iranien, Kayhan, dont le patron est nommé par le guide suprême iranien en personne, l'ayatollah Ali Khamenei. «Baisons la main de celui qui a déchiré le cou de l'ennemi de Dieu avec un couteau», poursuit le texte. Au marché aux livres de Téhéran, Mehrab Bigdeli, un religieux chiite, s'est dit «très heureux d'apprendre la nouvelle. Quel que soit l'auteur, je lui baise la main (...) Que Dieu maudisse Salman Rushdie».

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Défense : les chefs d'état-major réservés sur la capacité de l'armée française à mener une guerre de «haute intensité»

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Le Figaro

Athlétisme : Kevin Mayer, roi du monde qui doit encore conquérir l'Europe

Le double champion du monde du décathlon, capitaine de l'équipe de France, espère aller chercher l'un des deux titres qui lui échappe encore, celui de champion d'Europe.

«Les rois du monde vivent au sommet», chantaient Roméo et Juliette. Double champion du monde, Kevin Mayer ne s'est pourtant pas encore hissé sur le toit de l'Olympe, ni de l'Europe. Dès ce lundi à Munich, le Français entre en compétition pour tenter de réaliser un doublé historique.

Une première journée déterminante

Le premier jour de compétition n'est jamais le plus avantageux pour Kevin Mayer, ses «spécialités» se trouvant dans le programme du deuxième jour. Mais ce lundi, son début de décathlon sera primordial. Car si l'histoire peut être belle mardi en fin de journée, elle pourrait surtout s'arrêter prématurément en cas de blessure. Car le Français l'a confié, son corps souffre et le fait douter. «Avec l'euphorie qui est retombée après Eugene, j'ai découvert à quel point ce décathlon m'avait marqué, physiquement et mentalement. Je suis dans le mal, mais je veux me donner une chance de me faire plaisir et de marquer l'histoire du décathlon ici», a déclaré Kevin Mayer il y a quelques jours. Ce lundi, le natif d'Argenteuil pourra déjà tirer des enseignements en fin de matinée, après avoir passé la longueur et le poids qui sont des épreuves réputées pour leur difficulté dans un décathlon. (Voir le programme ci-dessous)

Pas de pression, mais de l'ambition

Kevin Mayer l'affirme : «Je suis ici avec beaucoup de bonnes intentions, mais je sais aussi avoir du recul : ça ne changera pas grand-chose à ma saison si j'arrête maintenant.» Un peu défaitiste sur les bords, Kevin Mayer ne va néanmoins pas se priver de «marquer l'histoire du décathlon» si son corps le lui permet. Le Français a des doutes, mais il va falloir attendre le lancement des hostilités pour réellement connaître la forme du seul médaillé tricolore à Eugene. «Kéké la braise» n'est pas surnommé comme cela pour rien. C'est un homme de compétition, qui sait gérer la pression des grands rendez-vous. Si le double champion du monde parvient à passer le premier jour sans réel encombre, le cerveau sera débranché et Mayer sera lancé. Il pourra alors faire valoir ses atouts à la perche et au lancer de javelot notamment. À Munich, le principal adversaire de Kevin Mayer sera lui-même...

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Le programme de Kevin Mayer :

Lundi :

10h05 : 100 mètres10h50 : longueur12h40 : lancer de poids 18h30 : saut en hauteur 21h15 : 400 mètres

Mardi :

9h05 : 110 mètres haies9h50 : lancer de disque11h30 : saut à la perche 18h40 : lancer de javelot21h35 : 1500 mètres

Athlétisme : Lyles s'impose sur 200m à Monaco

Champion du monde en juillet à Eugene (États-Unis), l'Américain Noah Lyles a fait respecter son rang…

Athlétisme : Holloway gagne le 110m haies à Monaco, les Bleus solides

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La Kényane Faith Kipyegon, double championne olympique en titre et double championne du monde du 1500m…

Le Figaro

XV de France : retour en chiffres sur une saison parfaite

David Reyrat

RÉTROSPECTIVE - Un Grand Chelem attendu depuis douze ans ; une série record de dix victoires d'affilée ; une première historique avec la première place mondiale occupée durant… une semaine. La saison 2021-2022 des Bleus s'est conjuguée au parfait.

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Cela n'a duré qu'une semaine, le double exploit des Irlandais en Nouvelle-Zélande leur ayant permis de s'asseoir au sommet de la hiérarchie mondiale, mais, mi-juillet, le XV de France s'est installé pour la première fois de son histoire à la première place mondiale du classement World Rugby, créé en 2003. Petit rappel, les Bleus, en février 2018, avaient connu leur pire classement : 10e nation mondiale…

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Seuls deux joueurs ont disputé les dix rencontres. Le talonneur du Stade Toulousain Peato Mauvaka (3 fois titulaire) et le pilier du RC Toulon Jean-Baptiste Gros (2 fois titulaire). Le demi de mêlée de l'UBB Maxime Lucu a été placé à dix reprises sur la feuille de match, mais il n'est pas entré en jeu contre l'Argentine lors de la tournée d'automne.

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Fabien Galthié a offert une première sélection à six nouveaux joueurs durant la saison écoulée. : Matthis Lebel, Maxime Lucu, Thibaud Flament, Thomas Jolmes, Yoan Tanga et Max Spring. Le jeune arrière du Racing 92 était le 100e joueur à disputer au moins une minute de jeu depuis les débuts du sélectionneur en janvier 2020.

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Le nombre d'essais inscrits par Damian Penaud en neuf matches. Il devance le talonneur Peato Mauvaka et ses 5 essais (tous inscrits lors des trois tests de la tournée d'automne 2021). Le Toulousain est devenu le premier avant tricolore à inscrire un doublé face aux All Blacks.

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Le nombre de victoires consécutives des Bleus donc. Le record dans l'ère moderne pour le XV de France. Une série déjà réalisée entre 1931 et 1937, une époque où les Bleus du rugby avaient affronté 8 fois… l'Allemagne.

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Le nombre de joueurs utilisés par Fabien Galthié et son staff cette saison. Avec cependant une équipe-type qui se dégage : Jaminet (9 titularisations) - Penaud (9), Fickou (8), Danty ou Moefana (5), Villière (6) - Ntamack (8), Dupont (8) - Alldritt (7), Jelonch (8), Cros (6) - Woki (8), Willemse (7) - Baille (8), Marchand (7), Atonio (7).Parmi les doublures, certains joueurs se détachent également. Peato Mauvaka avec dix matches disputés sur dix (3 fois titulaires, 7 fois remplaçant). Dylan Cretin, Thibaud Flament et Maxime Lucu comptent 9 feuilles de match (3 fois titulaire et 6 fois remplaçant pour les deux premiers ; 2 et 7 pour le demi de mêlée). En première ligne, les piliers Jean-Baptiste Gros (2 et 8) et Demba Bamba (2 et 6) sont dans la rotation. Il va falloir cependant trouver un remplaçant au Lyonnais, récemment opéré du genou et indisponible pour la tournée de novembre. Sans doute Mohamed Haouas, en net recul cette saison (1 et 2). Enfin, en deuxième-ligne, Romain Taofifenua a disputé 7 rencontres, 1 comme titulaire et 6 en cours de jeu.

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Le nombre de points inscrits par Melvyn Jaminet. L'arrière de Perpignan, et néo-Toulousain, devance Penaud (40 points) et Mauvaka (25 points).

313

Le nombre de points marqués par les Bleus durant cette saison. Soit, en moyenne, 31,3 par match. Ils en ont encaissé 171 durant la même période.

704

Le nombre de minutes disputées par Damian Penaud. L'ailier de Clermont et du XV de France devance Melvyn Jaminet (676 minutes), Gaël Fickou (640), Romain Ntamack (601), Anthony Jelonch (585), Antoine Dupont (578), Cameron Woki (539) et Grégory Alldritt (538). À l'autre extrémité du temps de jeu des 42 Bleus sur la saison écoulée, on trouve le talonneur castrais Gaëtan Barlot (21 minutes), celui du RCT Christopher Tolofua (17), l'arrière toulousain Thomas Ramos (16) et l'ouvreur de la Section paloise Antoine Hastoy (11).

Rugby : Jalibert à «l'objectif d'être titulaire» avec le XV de France devant Ntamack

Dans un entretien à Midi Olympique à paraître ce lundi, Matthieu Jalibert, le demi d'ouverture de l'Union…

Le Figaro

Que faire (d'original) avec des restes de poulet rôti ?

Chacun à son morceau préféré. Mais une fois dégusté, quelles recettes permettent d'agrémenter les restes de la bête?

Star des déjeuners dominicaux et autre repas de famille, le poulet rôti n'a jamais perdu la côte. Croustillant, doré et juteux, les effluves de ce grand classique de la gastronomie française titillent nos narines et papilles depuis l'enfance. Mais qu'il soit préparé maison ou acheté préalablement rôti à la broche, trop souvent, ses restes débordent du plat une fois les convives rassasiés. Blanc, peau croustillante ou ailes à peine entamées : Benjamin Baches, fondateur et propriétaire du restaurant/volailler Pique-Poule, sait comment les sublimer. Il nous livre astuces et recettes pour perpétuer les plaisirs d'un bon poulet rôti.

En vidéo : comment cuire et découper un poulet cuit

Le b.a.-ba : quel poulet choisir ?

Avant de débuter, un rappel s'impose. Pour ce qui est du choix du poulet, Benjamin Baches est clair : «Le terme “fermier” ne veut plus rien dire et est complètement galvaudé. Il n'y a aucun contrôle dessus et il n'indique en rien que l'animal n'a pas été élevé aux hormones, piqué aux antibiotiques ou abattu à seulement 30 ou 40 jours». Pour s'assurer de la qualité de son produit et obtenir un bon poulet, il faut miser sur le Label Rouge. «Ce label indique qu'il a été élevé aux grains, qu'il a bénéficié d'un espace extérieur et qu'il a été abattu à un minimum de 80 jours». Un gage de qualité assuré.

À lire aussiComment cuire un poulet ?

Comment conserver les restes ?

Un poulet, ça prend de la place. Mais lui faire passer la nuit au four n'est pas une bonne idée. «Pour préserver toute sa tendresse, l'idéal est de le conserver dans son jus qui contient du collagène. C'est ce qui va le protéger. Puis on le filme au contact, c'est-à-dire en plaçant le film directement sur la chair du poulet». Seconde astuce : plonger le poulet dans de la graisse, de canard idéalement.

Comment découper un poulet cru

Du poulet confit pour ses sandwichs

L'une des recettes phare du Pique-Poule est sans aucun doute le poulet confit, cuisiné dans du gras de canard. «On optimise tous les morceaux du poulet pour n'avoir aucune perte. Toutes nos chutes passent donc dans le confit» explique Benjamin Baches. Une technique qui permet d'obtenir un poulet juteux à la texture tendre et défaite, que l'on accompagne de frites maison ou que l'on glisse dans les sandwichs, wraps et burgers. À l'instar du canard confit, cette technique consiste à cuire lentement une viande dans de la graisse, agrémentée d'herbes aromatiques, d'épices et de sel. Pour encore plus de saveurs, une graisse animale est idéale.

Des grattons croustillants

Le poulet fait peau neuve ! C'est la partie préférée de nombreux amateurs de volaille rôtie, et Benjamin Baches ne fait pas exception. Pour en profiter jusqu'au bout, on la transforme en grattons de poulet. «Il suffit de récupérer les petits morceaux que l'on retrouve par exemple dans les jointures des ailes ou sur les cuisses. Une fois récupérées, on les assaisonne de sel, poivre et épices, et on les passe tout simplement au four à 220°C sur une plaque de cuisson recouverte de papier sulfurisé». Un délice que l'on déguste tel quel, ou que l'on parsème sur salades et sandwichs.

Comment pocher un suprême de poulet en dodine

Un bouillon de poulet sain et savoureux

Traditionnellement, un bouillon de poulet se réalise avec une carcasse de poulet crue que l'on achète chez son boucher. Mais pour maximiser son utilisation et se faire plaisir de mille façons, il est tout à fait possible d'en réaliser un avec les restes de son poulet rôti. Pour ce faire, il suffit de déposer sa carcasse dépiautée dans une grande casserole et d'y ajouter une garniture aromatique, composée d'oignons, carottes, céleri et poireau. Pour un bouillon bien parfumé, on ajoute un bouquet garni, ou encore un bâtonnet de citronnelle taillé en deux. Il faut ensuite le couvrir d'eau et le laisser cuire à frémissement pendant 1h environ. On assaisonne de sel et de poivre. Une fois le bouillon bien infusé, on retire la carcasse et les légumes, et on filtre la préparation avant de la refroidir au réfrigérateur. Une couche de graisse se forme alors à la surface, que l'on vient enlever à l'aide d'une cuillère. Le bouillon est prêt et peut-être utilisé pour préparer risottos, soupes, pâtes et riz ou encore pour pocher viandes et poissons. Une alternative bien plus saine et savoureuse que les bouillons de cube que l'on trouve en commerce !

Quatre conseils pour réussir la cuisson des volailles

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Une soupe réconfortante

Rien de mieux qu'une soupe faite maison : Pique-poule ne propose une version inspirée des saveurs de l'Asie.

Les ingrédients :

  • Un bouillon de volaille
  • Le reste d'un poulet rôti
  • 4 champignons de Paris
  • Des morceaux de poulet
  • De la coriandre fraîche

Les étapes :

  • Dépiautez le reste de la carcasse et taillez grossièrement les morceaux restants.
  • Réalisez le bouillon de volaille comme vu précédemment. La seule différence ? Retirez uniquement la carcasse et conservez les petits légumes dans le bouillon.
  • Émincez quatre champignons de paris.
  • Une fois votre bouillon prêt, ajoutez les morceaux de poulet, les champignons et laissez infuser 10 minutes sans feu.
  • Au moment du service, ajoutez quelques feuilles de coriandre fraîche.

Garnir ses salades & sandwichs

Petits efforts pour grands résultats : pour agrémenter salades et sandwichs, il suffit de défaire une carcasse, puis d'ajouter des morceaux de poulet à vos salades césar, salades thaïes ou bien salades de Quinoa. Côté sandwichs, tout est possible : club-sandwich, sandwich poulet au curry, wrap asiatique, fajitas… Faites parler votre imagination en utilisant pain, sauces, crudités et légumes de votre choix.

Suprême de volaille en papillote et poêlée de girolles

Le Figaro

Les mineurs piégés au Mexique confrontés à une «brusque» hausse du niveau de l'eau

Une dizaine d'hommes sont bloqués depuis 11 jours au nord de Mexico après avoir percé une nappe phréatique lors de travaux dans une mine de charbon.

Une «brusque hausse du niveau de l'eau» s'est produite dans la mine inondée où sont piégées 10 personnes dans le nord du Mexique, ce qui pourrait compliquer l'opération de sauvetage, ont annoncé les autorités.

Le niveau de l'eau du puits N° 2, qui s'était établi jusqu'à vendredi à 70 cm et pouvait permettre l'accès des secours, atteint maintenant 12,92 m, ont souligné les autorités dans un communiqué, ajoutant que «des ingénieurs évaluent la situation sur place et les raisons de cette hausse soudaine du niveau de l'eau».

Aux puits 3 et 4, l'eau atteint 15,5 m et 12,5 m respectivement, soit une hausse de 8 à 10 m par rapport aux niveaux enregistrés vendredi, toujours selon le communiqué.

«Les ingénieurs mettront en place une nouvelle stratégie à même de permettre l'évacuation de l'eau de la mine d'El Pinabete», ont assuré les autorités. Cette nouvelle représente néanmoins un coup particulièrement dur pour les familles des mineurs qui ont exprimé samedi la crainte d'une intervention trop tardive pour sauver leurs proches.

Les autorités mexicaines avaient annoncé vendredi que les «conditions» étaient réunies pour que des secouristes entrent dans la mine inondée, à la recherche de 10 mineurs disparus. Grâce au pompage incessant, le niveau de l'eau a été abaissé à 70 centimètres dans l'un des trois puits parmi lesquels les secours devaient tenter de pénétrer, alors qu'il était de 30 mètres au lendemain de l'accident, le 3 août, avait déclaré le secrétaire à la Défense, Luis Cresencio Sandoval.

Mercredi, un plongeur avait pénétré dans un des puits mais n'avait pu avancer car il s'était heurté «à des obstacles pour pouvoir entrer dans les galeries», selon le gouverneur de l'État de Coahuila, Miguel Riquelme.

Plusieurs centaines de personnes participent aux secours

Plusieurs centaines de personnes participent aux secours, notamment avec un drone sous-marin, pour sauver les mineurs dont les proches sont de plus en plus inquiets à mesure que le temps passe.

Selon les autorités, les mineurs effectuaient des travaux d'excavation le 3 août lorsqu'ils ont percé une nappe phréatique. Coahuila, la principale région productrice de charbon du Mexique, a connu une série d'accidents miniers mortels au fil des ans. Le pire est survenu dans la mine de Pasta de Conchos en 2006 lorsqu'un coup de grisou a tué 65 mineurs.

Défense : les chefs d'état-major réservés sur la capacité de l'armée française à mener une guerre de «haute intensité»

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Le Figaro

Quand la science s’est trompée: lorsque des géants peuplaient la terre

Vincent Bordenave

DANS LE GRENIER DE LA SCIENCE (2/6) - De quand date l’humanité? D’Adam et Ève, a longtemps répondu l’Église avant qu’émerge l’idée d’évolution des espèces. Et voilà comment les savants, face à des fossiles de dinosaures, ont pu théoriser les géants…

Comment naissent les maladies? Qu’y a-t-il au centre de la Terre? Qu’est-ce que le feu? Tout au long de son histoire, l’homme a tenté de s’expliquer le monde… et il s’est souvent trompé. Le Figaro vous raconte quelques-uns des tâtonnements qui ont fait la science.

Quelle réaction auriez-vous en découvrant un os immense, sans avoir jamais entendu parler des lois de l’évolution et de la sélection naturelle? Dès l’Antiquité, ces découvertes archéologiques ont alimenté mythes et légendes, raconte l’historienne des sciences américaine Adrienne Mayor dans un ouvrage non traduit publié en 2000, The First Fossil Hunter. Les fossiles de protocératops, des dinosaures à collerette découverts dans le désert de Gobi, ont ainsi donné naissance aux griffons, bêtes mythiques mi-aigles, mi-lion.

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Les hommes considèrent alors que le vivant est immuable. Cette certitude, qui durera jusqu’au XIXe siècle et les travaux de Darwin, connaît son paroxysme à partir du XIVe siècle quand la mode des antiquaires se répand à travers l’Europe. Ces os trop grands pour appartenir à un animal connu sont forcément ceux de géants qui se cachent dans les forêts ou les montagnes, croit-on savoir. «Les ossements de tailles démesurés créaient des angoisses au sein des populations, analyse Alain Schnapp, professeur émérite des universités. Dans certains cas, on allait jusqu’à attribuer la construction de pyramides, ou d’autres monuments extraordinaires, à ces géants. Au XIVe siècle, on pensait que les mégalithes de Stonehenge, au Royaume-Uni, étaient des armées d’envahisseurs fossilisés par la magie de Merlin l’Enchanteur. Mais on trouve dès le Moyen Âge des écrits qui se moquent de ces croyances.»

Innombrables querelles

Ces ossements si particuliers ont en effet suscité d’innombrables querelles. En 1613, un ouvrage signé Jacques Tissot relate la découverte à Romans, dans le Dauphiné, d’os accompagnés d’une pierre gravée de l’épitaphe «Theutobochus Rex». Un débat s’élève entre partisans et adversaires du géantisme. Les premiers considèrent que ne pas croire aux géants relève de l’impiété et du blasphème: «Dieu disposant de la forme et de la matière, en fait comme bon lui semble.» Certains de ceux qui s’y opposent défendent une science balbutiante, l’anatomie, et jugent que des animaux inconnus ont pu peupler la terre et ne plus exister. D’autres enfin défendent une hypothèse bien différente: ces os fossilisés n’ont appartenu à aucun être vivant, il ne s’agit que de l’action du soleil qui a chauffé la terre et l’a durcie.

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C’est notamment l’explication défendue par Jean Riolan, médecin de Marie de Médicis, qui dans Gigantologie. Discours sur la grandeur des géants (1618) reprend l’idée «d’anciens philosophes» selon laquelle les premiers hommes seraient venus sur terre façonnée dans la terre. Pour ce faire, il cite le De natura rerum, de Lucrèce, mais aussi Averroès.

«Au XIXe siècle, l’idée de l’antiquité du monde finit par s’imposer»

Dans le livre collectif Les Géants entre mythes et littérature (Artois presses universitaires), Claudine Nedelec, professeur émérite des universités, note que ces débats illustrent parfaitement «les tensions existantes autour de la vieillesse du monde», à une époque où les hommes peinent à accepter l’idée d’un temps très long. Buffon sera un des premiers à poser les bases d’une réponse dans son Histoire naturelle, qui commence à paraître en 1749. Il mentionne ainsi des hommes de taille extraordinaire et reprend un mémoire du chirurgien et directeur de l’Académie des sciences Claude-Nicolas Le Cat, mort en 1768, qui soutenait l’authenticité des ossements attribués aux géants: «Il paroît certain que ces grands ossemens ne sont pas des os humains, et qu’ils appartiennent à de grands animaux», écrit Buffon, pour qui la durée de vie des hommes les empêche de penser sur plusieurs centaines, voire milliers d’années et d’accepter l’antiquité de monde. «Buffon était prudent, il ne voulait pas avoir affaire avec l’Inquisition qui défendait le mythe d’Adam et Ève et donc l’idée d’une histoire très courte», analyse Alain Schnapp. Un certain nombre d’érudits ont été brûlés pour avoir prétendu qu’il y avait des hommes avant Adam et Ève… En 1650, Isaac Lapeyrère, calviniste du midi de la France, commence toutefois à travailler sur ces mythes. Si l’Inquisition avait été moins puissante, peut-être l’histoire naturelle de l’homme aurait-elle pu s’imposer dès le XVIIe siècle…

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Au XVIIIe siècle, Jean-Baptiste de Lamarck défend l’idée des successions de périodes de temps. Il réalise notamment une classification des invertébrés et propose le premier une théorie sur l’origine des êtres vivants par évolution naturelle. Il s’appuie sur deux principes: la complexification croissante de l’organisation des êtres vivants et leur diversification à la suite d’une adaptation de leur comportement ou de leurs organes à leur milieu. «Cette réflexion a permis de voir émerger de nouvelles disciplines au XVIIIe siècle, comme la géologie descriptive et la stratigraphie, continue Alain Schnapp. Au XIXe siècle, l’idée de l’antiquité du monde finit par s’imposer. Les datations relatives permettent de situer les hommes dans ce temps long et servent de base aux écrits de Darwin.» En 1960, Willard Frank Libby obtient le Nobel de chimie «pour sa méthode d’utilisation du carbone 14 servant à déterminer l’âge des vestiges en archéologie, en géologie, en paléontologie et autres branches de la science». Près de cent ans après la publication de la théorie de l’évolution de Darwin, la chimie donne enfin aux scientifiques les outils pour disposer de preuves irréfutables de «l’antiquité des hommes».

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La tranche de chorizo n'était pas une étoile: le scientifique Étienne Klein s'excuse pour son canular

Le scientifique et philosophe avait fait passer une tranche de chorizo pour un cliché de Proxima du Centaure. Il a expliqué vouloir par ce geste «inciter à la prudence» face à la diffusion d'images sur les réseaux sociaux.

Sécheresse : les photos impressionnantes des cours d'eau français asséchés

EN IMAGES - 93 départements en France métropolitaine sur 96 font actuellement l'objet de restrictions de l'usage de l'eau à différents degrés.

Le béluga est mort lors de son transfert vers Ouistreham

Prisonnier depuis une semaine dans une écluse de la Seine, le cétacé était très affaibli. Suite à la dégradation de son état, les soignants ont décidé de l'euthanasier après un long voyage vers la ville portuaire.

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Le Figaro

Mariah Carey et Metallica en chef de file du grand festival new-yorkais contre la pauvreté dans le monde

Le Global Citizen Festival fêtera ses 10 ans le 24 septembre avec un grand concert dans Central Park.

Metallica, Mariah Carey, Rosalia et les Jonas Brothers, entre autres, se retrouveront à New York cette année pour le Global Citizen Festival, qui vise notamment à rallier des soutiens pour l'aide internationale contre l'extrême pauvreté, ont annoncé jeudi les organisateurs. L'événement, qui est dans sa dixième année, se tiendra à Central Park le 24 septembre. Un spectacle similaire se tiendra le même jour à Accra, au Ghana, avec Usher, SZA, Stormzy, H.E.R., Sarkodie, Stonebwoy et Tems.

Ces concerts ont lieu depuis 2012 au moment où les dirigeants mondiaux se réunissent à New York pour l'Assemblée générale de l'ONU. Global Citizen distribue des billets gratuits aux personnes promettant par exemple d'envoyer des lettres à leur gouvernement pour soutenir l'aide au développement. L'actrice Priyanka Chopra Jonas présentera l'événement, qui exhorte les dirigeants ainsi que les philanthropes à soulager la dette, améliorer l'accès à la nourriture et investir dans des solutions pour le climat.

«Des décennies d'échecs politiques et systémiques ont mené l'humanité vers des crises qui convergent et se détériorent rapidement: climat, faim, santé, guerre et conflit», a dit Hugh Evans, cofondateur et PDG de Global Citizen, dans un communiqué. «Les populations les plus marginalisées paient le prix de l'inaction de nos dirigeants, et maintenant des millions de vies, ainsi que l'avenir de notre planète, sont en jeu».

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Aya Nakamura et son compagnon devant la justice pour violences réciproques sur conjoint

Placé en garde à vue samedi, le couple est ressorti libre. Il sera jugé au tribunal correctionnel de Bobigny en novembre pour «violences par conjoint avec ITT de moins de 8 jours».

Les pianistes brésiliens enchantent La Roque-d’Anthéron

Le festival de piano a rendu un vibrant hommage à leur aîné Nelson Freire.

Décès de Zvika Pick, «roi» de la pop israélienne et beau-père de Tarantino

L'artiste de 72 ans a été retrouvé mort à son domicile. Il a notamment signé la musique de la chanson Diva qui a remporté l'Eurovision en 1998.

Le Figaro

Le chocolat noir est-il vraiment meilleur que le chocolat au lait ?

Tiphaine Honnet

Le carré de chocolat noir est réputé bon pour le cœur, le moral et contre le stress. Mais sa version au lait n'a-t-elle vraiment rien d'intéressant à montrer ?Le point avec deux spécialistes en nutrition.

S’il existe un sujet clivant à table - en dehors de la politique - c’est bien celui qui oppose le chocolat noir à sa version au lait. Certains apprécient la complexité amère du premier tandis que d’autres préfèrent le côté lisse, crémeux et plutôt sucré du deuxième. Si tous les goûts sont dans la nature, sur le volet santé, à quelle tablette peut-on se vouer, presque les yeux fermés ? Deux experts nous aident à trancher.

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Du bon cacao pour les artères…

Inutile de faire durer le suspense plus longtemps. C’est bien le chocolat noir qui remporte le match. Il doit avant tout cette victoire à sa richesse en cacao, entre 43% et 100% selon les références, contre 25 à 40% chez les versions au lait. Et comme le confirme le médecin nutritionniste Hafid Halhol, plus cette teneur est élevée dans la tablette, plus la qualité nutritionnelle augmente et plus le consommateur retire des bienfaits sur son organisme.

À commencer par une action sur la bonne santé de nos artères. Le cacao contient en effet des antioxydants tels que les flavonoïdes, responsables de la diminution du mauvais cholestérol et de l’amélioration de la circulation sanguine, nous apprend le médecin.

Ces effets ont d’ailleurs été confirmés en 2008 par une étude américaine sur des personnes âgées sujettes à de l’hypertension, qui ont observé après 15 jours de consommation de chocolat noir une chute significative de la pression artérielle, une meilleure dilatation des parois des vaisseaux sanguins et une diminution de l’insulino-résistance, rapporte Sarah Mony, diététicienne nutritionniste et experte référencée Programme national nutrition santé (PNNS).

…. Et le cerveau

D’après la spécialiste, lorsqu’il affiche a minima 75% de cacao sur son étiquette, le chocolat noir apparaît également comme une source d’oligoéléments précieuse. «On y trouve du phosphore, nécessaire à la formation osseuse et la contraction musculaire, du zinc et du cuivre, protecteurs pour le système immunitaire ou encore du manganèse pour lutter contre les méfaits des radicaux libres, liste Sarah Mony. Sans oublier, du magnésium, reconnu pour sa régulation de l’influx nerveux, de la fatigue et du stress.»

Et ses répercussions sur la santé mentale ne s’arrêtent pas là, puisque le cacao stimule l’action de deux neurotransmetteurs, ajoute la diététicienne nutritionniste. La sérotonine, aussi appelée «hormone du bien-être», et la phényléthylamine, une substance psychostimulante agissant sur notre cerveau comme un antidépresseur. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le chocolat donne lieu à des envies compulsives, indique Sarah Mony.

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Deux carrés pas plus

Avant d’engloutir la tablette entière, dans leur livre Fake news santé(1), l’Institut national de la santé et de la recherche médicale invite cependant à ne pas voir le chocolat comme un ingrédient miracle. Les auteurs rappellent ainsi que «tous ces différents composés sont présents en très faible quantité dans les tablettes (…), même dans le chocolat noir».

En connaissance de cause, nos deux professionnels de santé encouragent effectivement à la modération et suggèrent d’en consommer 1 à 2 carrés par jour seulement, soit 30 à 40 g. En effet, le chocolat noir n’est pas seulement enrichi de cacao, il l'est aussi de beurre de cacao, un ingrédient riche en acides gras saturés, et de sucres. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le chocolat noir serait même plus gras et plus calorique que la version au lait (591 vs 537 kcal/100 g), comme le révèle la table de composition nutritionnelle des aliments du Ciqual de l’Anses.

Cela ne le rend toutefois pas moins sain, souligne le médecin Hafid Halhol. «Le chocolat noir et sa forte teneur en cacao apportent des fibres à l’organisme dont l’avantage est de limiter l’absorption du sucre et du gras. La tablette au lait n’en contient pas», informe le docteur.

Comment réaliser une sauce au chocolat qui ne fige pas

Le chocolat noir apporte des fibres à l'organisme dont l'avantage est de limiter l'absorption du sucre et du gras

Haro sur les sucres ajoutés

Faut-il bannir le carré de chocolat au lait de notre pause de 16 heures ? Pas nécessairement. Selon la diététicienne nutritionniste Sarah Mony, seuls les diabétiques, les intolérants au lactose et à la caséine (sucre et protéine du lait, NDLR) devraient s’en détourner. Pour les autres, la spécialiste considère qu’il ne faut pas diaboliser le produit. Il reste «un plaisir gustatif parmi d’autres, et son lait renferme du calcium, essentiel à la santé osseuse».

Mais là aussi, on évitera d’avaler plus de deux carrés. «Il doit encore plus être consommé dans le cadre d’une alimentation équilibrée car il contient des sucres ajoutés, parfois des édulcorants mais aussi des sucres naturels contenus dans le lactose. Or si l’on en consomme trop dans la journée, ces derniers sont stockés en excès dans le foie et transformés en triglycérides, ce qui peut engendrer une prise de poids.» La fontaine à chocolat n’est peut-être pas une si bonne idée finalement.

(1) Fake news santé, par Laurianne Geffroy et Léa Surugue, en partenariat avec l'Inserm, publié aux éditions Cherche Midi, 269 pages, 14 euros.

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Mode d'emploi pour profiter de l'apéritif sans (trop) culpabiliser

Difficile d'imaginer un été sans apéro en fin de journée. Mais, entre les chips et le rosé, difficile de ne pas prendre un gramme. Les conseils d'une nutritionniste.

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Sans alcool, la fête est plus folle. Difficile de croire au célèbre slogan quand vous sirotez votre eau pétillante. Mais étancher sa soif avec des soft-drinks sans mourir d’ennui est possible. Tour d’horizon avec une diététicienne nutritionniste.

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Le Figaro

Où partir en week-end en train ? Nos 50 destinations en Europe

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EXCLUSIF - Depuis la France et Paris, de nombreuses destinations sont accessibles par le rail et à budget raisonnable, à condition d'anticiper. Nous avons sélectionné 50 d'entre elles dans 10 pays dont certaines offrent une proximité insoupçonnée. Sélection sur-mesure garantie sans avion.

Jean-Marc De JaegerYoussr YoussefFIG DataFlorent Maillet

Pour le plaisir de prendre son temps, par respect pour l'environnement ou faute d'une alternative aérienne... Les raisons sont nombreuses de préférer le train pour voyager en Europe. Constat vérifié désormais chaque week-end ou périodes de vacances : les Français se ruent vers les gares, attirés par des voyages bas carbone ou découragés par les prix des carburants. Difficile de trouver un train qui ne soit pas complet sur certaines liaisons en haute saison, raison de plus pour anticiper.

Lire le dossierVoyager en train : notre dossier complet

Et cet engouement pourrait bien être qu'un début, avec le retour des trains de nuit ou la renaissance de mythes ferroviaires comme l'Orient-Express, couplé à des critiques de plus en plus virulentes sur le mode de transport aérien. Afin de vous aider à planifier vos prochaines escapades ou week-ends prolongés, Le Figaro Voyage a établi une liste de 50 destinations, classiques pour certaines ou beaucoup moins connues pour la majorité, accessibles depuis Paris en 9 heures de voyage, sur la base de données fournies par Trainline. Cette plateforme de réservation, à l'inverse des sites des compagnies ferroviaires comme SNCF Connect, permet de réserver en un clic des trajets auprès de 270 compagnies de train ou d'autocar en Europe et facilite ainsi la recherche d'itinéraires transfrontaliers.

Des destinations méconnues et pourtant proches

Si notre sélection englobe des capitales comme Bruxelles, Londres et Amsterdam, pour lesquelles le train est plus rapide que l'avion, elle donne surtout la part belle à des villes européennes dont on ne soupçonnait pas la proximité avec Paris. Par exemple, se rendre à Édimbourg, en Écosse, ne prend pas plus de temps que d'aller à Menton en TGV. Accessibles en quelques heures, sans ou avec une ou deux correspondances, ces destinations surprenantes sont idéales à visiter en toute saison, en tentant tout de même de s'organiser pour éviter les masses de touristes.

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La plupart des prix indiqués correspondent à des moyennes observées environ 30 jours avant la date de départ (voir méthodologie ci-dessous). Quelques astuces peuvent faire baisser la facture : réserver dès l'ouverture des ventes, anticiper au maximum, privilégier des départs en semaine en dehors des périodes de forte affluence, etc. Et si vous possédez la carte Avantage, vous profitez de 30 % de réduction sur les billets vers le Luxembourg, l'Italie, l'Allemagne et la Suisse avec les trains de la SNCF.

Méthodologie

Pour ce guide, la rédaction du Figaro a sélectionné les 50 destinations et écrit les textes (1). Les données techniques (durée du trajet, prix…) ont été fournies spécialement par Trainline, plateforme européenne indépendante de vente de billets de train et de bus enregistrant chaque mois 90 millions de visites, et vérifiées par la rédaction.

Les moyennes pour les prix, durées, et nombre de jours avant réservation sont calculées pour l'itinéraire le plus réservé entre Paris et la ville d'arrivée. Pour prendre en compte les tarifs les plus récents et l'état actuel du réseau ferroviaire, sont considérés seulement les trajets entre le 1er janvier et le 30 juin 2022. Ils sont donc susceptibles d'avoir évolué depuis.

  • Durée : durée moyenne de l'itinéraire le plus réservé, dans une limite de 9 heures de trajet au départ de Paris, temps de correspondance compris. Une exception est faite pour le train de nuit Nightjet Paris-Vienne (14 heures de trajet) qui dessert Salzbourg et Linz en Autriche.
  • Prix : tarif pour un voyageur adulte, sans carte de réduction, en aller simple, en seconde classe. Pour les destinations avec correspondance à Londres, les moyennes ont été calculées séparément sur les deux trajets (lire ci-dessous), puis sommées.
  • Opérateurs : liste des compagnies ferroviaires référencées sur Trainline et opérant la liaison. Elles sont classées par ordre alphabétique.
  • Remarques :
  • Les destinations listées ici correspondent à celles que desservent les quelque 160 compagnies ferroviaires (publiques ou privées) partenaires de Trainline. Plusieurs villes peuvent donc manquer si elles sont desservies par un transporteur non partenaire.
  • Pour cinq destinations (Munich ; Liège ; Fribourg-en-Brisgau, Düsseldorf et Salzbourg) les réservations clients les plus populaires portent sur un trajet avec une correspondance. Sachant qu'il existe une liaison directe, nous avons privilégié cette dernière option dans le tableau.
  • Pour le Royaume-Uni, nous avons sélectionné des destinations à moins de cinq heures de Londres. Le trajet de Paris à Londres en Eurostar (2h17) est arrondi à trois heures pour tenir compte du temps de correspondance entre les gares.

(1) Dossier réalisé avec le concours d'Anastasia Chelini (Angleterre et Écosse); Bérénice Debras (Allemagne et Autriche) ; Didier Forray (Suisse); Christine Masuy (Belgique et Pays-Bas) ; et Lucie Tournebize (Italie).

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Le Figaro

Les États-Unis ont-ils instauré une taxe de 15% sur les superprofits, comme l'affirme l'eurodéputée LFI Manon Aubry ?

John Timsit

LA VÉRIFICATION - Un nouvel impôt sur les bénéfices de certaines entreprises américaines ravive les débats politiques et fiscaux en France.

Les États-Unis sont-ils devenus plus sévères que la France en matière de taxation des entreprises ? C'est en tout cas ce qu'affirment des élus de gauche depuis plusieurs jours sur Twitter, et au premier chef la députée européenne LFI Manon Aubry : «les États-Unis se mettent aussi à taxer les superprofits. Bientôt, il n'y aura vraiment plus qu'Emmanuel Macron qui s'y refusera.» L'Insoumise réagissait en début de semaine à une publication du président des États-Unis Joe Biden qui se réjouissait dimanche que le grand plan pour le Climat et la Santé - l'«Inflation Reduction Act» - , voté au Sénat le 7 août, avait été complété par des mesures fiscales pour réduire le déficit public. Parmi ces dernières, une nouvelle taxe de 15% sur les entreprises dont les bénéfices dépassent un milliard de dollars.

Alors que l'Assemblée nationale débattait début août du projet de loi de finances rectificatif, la Nupes et le RN avaient déposé plusieurs amendements pour taxer les fameux «superprofits», et en particulier ceux des géants pétroliers. Cette contribution exceptionnelle devait s'appliquer aux entreprises qui avaient augmenté leurs bénéfices de 20% en 2021 par rapport à la moyenne des trois précédentes années. Des textes rejetés par l'exécutif et par la majorité, elle-même fracturée sur le sujet. Une déception du côté de la gauche qui permet à Manon Aubry quelques semaines plus tard de relancer le débat. Mais rapidement, plusieurs élus macronistes sont montés au créneau contre l'Insoumise sur la définition et le périmètre de cette nouvelle contribution. Et notamment Nathalie Loiseau, eurodéputée Renew.

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«Alors là Manon Aubry, vraiment...Vous savez que vous racontez des carabistouilles. Joe Biden ne parle pas de taxer les superprofits mais de mettre en place un impôt minimum à 15%», raille-t-elle. «Non, la taxe à 15% est bien sur les superprofits et en plus de l'impôt sur les sociétés», a répliqué l'élue LFI. Deux visions qui s'opposent et qui permettent à la gauche de vanter la politique du président américain pour mieux tancer celle d'Emmanuel Macron. Pour comprendre qui dit vrai, des explications s'imposent.

La taxe américaine à 15% votée par le Sénat n'est pas une taxe sur les superprofits que pourraient réaliser certaines entreprises énergétiques dans le contexte inflationniste actuel, telle qu'elle a été débattue en France et en Europe ces dernières semaines. Cette contribution exceptionnelle «vise traditionnellement à capter ce que les entreprises énergiques gagnent en plus face à une situation de guerre et de pénurie. Cette taxe est mise en place lorsque les prix de vente ne correspondent pas à l'offre et la demande et lorsque l'État a besoin de ressources pour financer les aides qu'il a accordées pour atténuer l'impact de l'inflation», indique Christian Saint-Etienne.

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Plusieurs États européens ont pris des dispositions en ce sens. L'Italie a ainsi annoncé en mars la mise en place d'une taxe de 10% sur les énergéticiens afin de la redistribuer aux entreprises et aux moins aisés. Un impôt qui est passé à 25% en mai. Idem pour le Royaume-Uni qui cible les bénéfices des entreprises de pétrole et de gaz, pas les énergéticiens. L'Espagne, enfin, doit également adopter un dispositif similaire dans les prochaines semaines pour faire face à un record d'inflation. Si la France n'a pas voté cette imposition, «il y a toujours un discours qui vise à donner l'impression que les riches et les grandes entreprises ne payent pas assez d'impôts en France alors que 10% des ménages payent 70% de l'impôt sur le revenu», analyse Christian Saint-Etienne, économiste et ancien conseiller municipal de Paris.

Les deux taux ne s'additionnent pas

Les sénateurs américains n'ont donc pas créé de taxe sur les superprofits mais ont bel et bien adopté un nouveau système. Les grandes entreprises américaines concernées devront utiliser en fait deux méthodes différentes pour calculer leur taux d'imposition. La première relève du traditionnel impôt sur les bénéfices des sociétés qui est de 21% - il est de 25% en France. La deuxième, issue du nouveau système, met en place un taux de 15% qui s'appliquera sur les bénéfices que les entreprises déclareront aux actionnaires. «C'est un impôt minimum pour s'assurer qu'elles participent à l'effort collectif. Les entreprises qui jusque-là ne payaient que peu d'impôts devront donc s'acquitter d'un montant qui ne pourra pas être réduit», souligne Christian Saint-Etienne. Toutefois, les deux taux - 15 et 21% - ne s'additionnent pas : les entreprises devront payer à l'État le plus gros montant.

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Sans augmenter le taux de base, les démocrates veulent de fait obliger certaines entreprises, qui utilisaient des niches fiscales ou qui effectuaient de l'optimisation fiscale à payer davantage d'impôts fédéraux. Ce qui leur permettait de payer beaucoup moins que le taux théorique évoqué ci-dessus. Comme l'explique la Commission des Finances du Sénat américain, le taux d'imposition sur les bénéfices de certaines grandes entreprises américaines a pu atteindre parfois seulement 1,1% ces dernières années. La nouvelle disposition n'est donc pas une taxe supplémentaire, mais bien une nouvelle façon d'accroître les recettes fiscales. Selon certaines estimations, la mesure pourrait rapporter 258 milliards de dollars d'ici dix ans et impacter 125 sociétés. Même si les fonds d'investissement réglementés, les trusts immobiliers et les sociétés transparentes ne sont pas inclus dans le dispositif. «Le résultat net à prendre en considération est celui qui est reporté dans les comptes de la société figurant dans les états financiers remis aux associés ou aux autorités de contrôle financier», pointe Sandra Hazan, avocate fiscaliste associée au cabinet Dentons. Et d'ajouter : «Au final, on a un impôt qui s’établit pour que le taux effectif soit de 15% sur les résultats comptables. C'est ça qui change.»

En résumé, les États-Unis n'ont donc pas créé une nouvelle taxe sur les superprofits, comme il est coutume d'appeler cette contribution exceptionnelle sur les énergéticiens. L'impôt acté à 15%, contrairement à ce qu'indique Manon Aubry, ne s'ajoute pas à celui sur les bénéfices des sociétés de 21%. Pour les entreprises affichant plus d'un milliard de bénéfices, le nouveau taux remplace l'ancien si le montant des recettes fiscales de ce dernier est moins élevé.

Il ne faut toutefois pas confondre ce nouveau système avec la taxe de 15% sur les multinationales actée par une centaine de pays à l'OCDE à l'automne dernier. Objectif : lutter contre les paradis fiscaux. Si sa mise en application est prévue en 2023, l'accord doit être validé par chaque nation. Aux États-Unis, comme le rappelle le Washington Post , les dispositions de ce dernier n'ont pas encore abouti au Congrès américain.

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Le premier navire parti d'Ukraine trouve enfin un acquéreur pour sa marchandise

Le Razoni était parti d'Odessa le 1er août avec 26.000 tonnes de maïs à son bord. Il devait initialement décharger au Liban mais le client avait finalement annulé la commande.

Urgences : le ministre de la Santé admet que des services sont fermés

Cette déclaration marque un changement de discours de François Braun, qui réfutait jusqu'à présent toute fermeture d'urgences, n'évoquant qu'un accès régulé.

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Prime de 5000 euros par mois, retour temporaire de salariés... La coûteuse relance de la centrale à charbon de Saint-Avold pour passer l’hiver

DÉCRYPTAGE - L’exécutif est contraint de rouvrir le site pour six mois. La pénurie de gaz russe organisée par Moscou n’est pas la seule raison.

Le Figaro

Le corps d'un alpiniste décédé il y a des années retrouvé grâce à la fonte des glaciers

Le Figaro

Le cadavre a été découvert entre Chamonix et Zermatt, en Suisse. Les enquêteurs espèrent pouvoir retrouver l'identité de la victime grâce à un fichier regroupant tous les alpinistes disparus dans le canton depuis 1925.

C'est une sordide découverte qu'ont faite deux alpinistes français sur le glacier du Stockji, en Suisse. Alors qu'ils marchaient sur la Haute Route, célèbre itinéraire reliant Chamonix à Zermatt, les deux hommes ont trouvé un corps, rapporte Le Parisien . Emprisonné par la glace durant des années et libéré par la fonte liée au réchauffement climatique, celui-ci pourrait, selon les montagnards, dater des années 70-80.

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«C'était une momie. Le froid du glacier avait tout figé», témoigne auprès du quotidien l'un des deux hommes. «Il n'avait pas le matériel technique d'aujourd'hui. Il portait des chaussures en cuir, avec des crampons en acier à lanière qui n'ont plus cours depuis longtemps. Tout était parfaitement conservé», a-t-il ajouté. Autre indice utile à l'identification : la présence d'un bâton télescopique, une invention datant des années 70 qui pourrait, éventuellement, donner une indication sur la date du décès.

Alertée, la police de Zermatt a récupéré le corps et a débuté une enquête d'identification. Selon Le Parisien, après avoir analysé les ossements et le matériel, les enquêteurs devront tenter de faire correspondre les résultats d'analyses avec les données contenues dans un fichier regroupant 300 alpinistes disparus dans ce canton depuis 1925.

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Paris : une femme violée par un chauffeur VTC

INFO LE FIGARO - Les faits ont eu lieu en pleine nuit dans le quartier du Marais. L'auteur présumé a été interpellé par les policiers.

Paris : une jeune femme de 25 ans violée dans une impasse

INFO LE FIGARO - Les faits ont eu lieu jeudi 11 août à proximité du métro «Reuilly-Diderot». Une enquête de la police judiciaire est en cours.

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Lyon : un homme décapité par son fils sur un parking

Le suspect de nationalité marocaine a été interpellé alors qu'il déambulait avec la tête de son père dans une main et un couteau dans l'autre.

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Le Figaro

60 ans de la mort de Marilyn Monroe: tour d’horizon des maisons où elle a vécu

Actualité

Un penthouse, une maison méditerranéenne, découvrez les sublimes propriétés de l’indémodable icône.

Par Marine Richard

Mis à jour le 15/08/22, 05:00

Publié le 15/08/22, 05:00

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Ce mois d’août marque le 60e anniversaire de la mort tragique de Marilyn Monroe, qui aurait 96 ans si elle était encore vivante. La célèbre actrice américaine a vécu dans plusieurs maisons, où elle a laissé son empreinte. Top Ten Real Estate dévoile des images de ses luxueuses propriétés.

Marilyn est née à Los Angeles. Elle a grandi dans la rue et a fréquenté des orphelinats et des familles d’accueil. Lorsqu’elle s’est mariée à l’âge de 16 ans, elle a vécu dans un studio à Sherman Oaks. Elle divorce puis se marie une deuxième fois avec Joe DiMaggio, une star des Yankees à New York. Ils emménagent tous deux dans un manoir à Runyon Canyon.

Leur mariage est éphémère, il ne dure que 9 mois. Seule, Marilyn loue un penthouse, appartement luxueux aménagé sur le toit terrasse de Granville Towers, l’un des bâtiments les plus spectaculaires de West Hollywood. On se croirait en Normandie dans ce penthouse de 188 mètres carrés aux grandes baies vitrées qui offrent des vues imprenables sur la ville. La maison, qui s’étend sur 2 étages, était récemment sur le marché pour 2,49 millions de dollars.

Selon la légende, elle eut une liaison avec le président des États-Unis John Kennedy. L’un de leurs nids d’amour aurait été la propriété d’un ami renommé, la superstar Bing Crosby, un acteur américain, à Thunderbird Heights à Rancho Mirage, en Californie. La suite d’invités attenante fut pour toujours appelée l’aile JFK. Les trois cheminées et les portes d’entrée en bois marocaines font le cachet de cette maison ainsi que sa piscine surdimensionnée.

Marilyn s’est ensuite mariée une troisième, et dernière fois, avec le dramaturge Arthur Miller, ce qui l’amena à New York. Le couple a célébré son mariage dans une imposante bâtisse au bord d’un lac, en face du 16e trou du parcours de golf du Waccabuc Country Club. Le fer forgé, les portes françaises, les portes cintrées et les cheminées européennes donnent des airs de conte de fées au manoir composé de six chambres. Marilyn et Arthur ont ensuite vécu dans deux endroits différents: un penthouse de Manhattan et un domaine du Connecticut pendant les cinq années tumultueuses de leur mariage.

Marilyn divorce une nouvelle fois et achète une maison de style méditerranéen dans le quartier Brentwood de Los Angeles pour un montant de 75 000 $, soit environ 73.000 €. C’est la première propriété que la star acquiert seule. D’une superficie de 194 mètres carrés, la maison datant de 1929 comprend quatre chambres, des poutres apparentes, une cheminée en tuiles et une piscine ombragée. Malheureusement, 4 mois après avoir acheté ce bien, le corps de Marilyn est retrouvé dans la maison. Son fantôme hanterait toujours le manoir.

Le Figaro

Ecowatt, la «météo de l'électricité» sur laquelle RTE veut s'appuyer pour passer l'hiver

Julien Da Sois

Le dispositif envoie des alertes aux utilisateurs en cas de tension sur le réseau. Un outil utile alors que l'arrêt de centrales nucléaires et la guerre en Ukraine compliquent la fourniture en électricité.

C'est un service encore méconnu, mais il pourrait s'avérer précieux durant l'hiver prochain. Un hiver qui, avec la double menace d'une coupure des approvisionnements en gaz russe et de centrales nucléaires à l'arrêt, s'annonce tendu sur le réseau électrique. Ecowatt, c'est son nom, est une sorte de «météo de l'électricité» qui permet aux Français de connaître en temps réel le niveau de consommation électrique région par région, et d'être alertés en cas de risque de coupure, de façon à adapter leur consommation.

Développé par RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité, et l'Ademe, l'agence de la transition écologique, cet outil soutenu par le ministère de la Transition écologique existe depuis près de quinze ans en Bretagne et douze ans en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca). Il a été étendu à l'ensemble du territoire national en novembre 2020. À la rentrée prochaine, il fera l'objet d'une campagne de communication à destination du grand public, essentiellement sur les réseaux sociaux, explique RTE.

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Ecowatt est disponible gratuitement sur un site web, monecowatt.fr, sur lequel est affichée une carte de France, où chaque région est associée à une couleur : vert, jaune, orange ou rouge. Vert signifiant que la consommation électrique dans la région est «raisonnable», jaune qu'elle est élevée, orange que le système électrique est «dans une situation tendue», et rouge «dans une situation très tendue», avec un risque de coupures.

Une «alerte vigilance coupure»

Plutôt que de devoir aller régulièrement sur le site web pour surveiller la consommation électrique, Ecowatt propose à tous (particuliers, entreprises, collectivités, associations) de s'inscrire à une «alerte vigilance coupure». Lorsque la consommation électrique est trop élevée et qu'il y a un risque de coupure, elle est envoyée par SMS et mail aux Français concernés, «pour inciter chaque citoyen à réduire ou décaler sa consommation», explique RTE.

«Vous saurez quels éco-gestes sont les plus efficaces et à quel moment les appliquer», indique encore le gestionnaire, qui liste déjà sur son site un ensemble d'éco-gestes, à la maison (éteindre le chauffage d'une pièce en cours d'aération, couvrir les casseroles, éviter de charger son portable entre 8h et 13h et entre 17h30 et 20h30...) comme au bureau (faire le ménage dans sa boîte mail, n'imprimer les documents que si c'est nécessaire et en recto verso, privilégier les échanges en audio à la vidéo...).

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Ecowatt n'est donc «basé que sur la bonne volonté» des consommateurs, souligne Julien Teddé, directeur général du courtier en énergie Opéra Énergie. Le service vise à responsabiliser les utilisateurs du réseau électrique, en les faisant contribuer à sa bonne marche. «En participant à ce dispositif citoyen, vous contribuez à assurer l'alimentation de tous en électricité», peut-on lire sur le site d'Ecowatt.

Carrefour et Casino nouveaux partenaires

Et cela semble fonctionner. Le 4 avril dernier par exemple, RTE a activé l'alerte orange Ecowatt au niveau national, appelant aux éco-gestes entre 6h et 12h. «La mobilisation des particuliers, entreprises et collectivités a permis d'économiser 800 mégawatts (MW) à la pointe de consommation», s'est félicitée RTE dans un communiqué publié peu après. «Soit l'équivalent de deux fois la consommation de la ville de Montpellier et quasiment la puissance d'un réacteur nucléaire». Le signal rouge Ecowatt a été déclenché une fois seulement, durant la vague de froid de janvier 2021.

Du côté des collectivités territoriales, près de 50 ont signé un partenariat avec Ecowatt depuis la généralisation du dispositif en 2020. Les grandes entreprises s'y mettent aussi. Le mois dernier, Carrefour puis le groupe Casino ont signé la charte Ecowatt. Concrètement, Carrefour s'est engagé «à favoriser une électricité plus responsable» dans ses magasins, via quatre actions (changement des éclairages LED, fermeture des meubles froids, transformation des centrales frigorifiques au CO2, formation des équipes en magasin et maintenance), et «à réduire ponctuellement sa consommation d'énergie en cas de pics», par exemple en baissant l'intensité lumineuse des magasins et en réduisant le chauffage.

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De son côté, Casino, également propriétaire des enseignes Monoprix et Franprix, va nommer dans chaque magasin et chaque site administratif un responsable en charge de la réception des alertes Ecowatt. «Les responsables Ecowatt du groupe pourront décider de la réduction de la consommation de certains équipements entre 8h et 13h et entre 18h et 20h, d'une modulation de l'intensité électrique des locaux ou d'une optimisation de l'utilisation du chauffage», détaille le groupe. Le dispositif suffira-t-il à passer l'hiver prochain sans encombres ? Pour éviter le «black-out», RTE dispose évidemment d'autres leviers, mais ils sont plus lourds, puisqu'ils vont de la coupure de gros sites industriels jusqu'aux délestages chez des particuliers.

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Le Figaro

Noémie Goudal à Arles : la poésie des images, en prise avec les métamorphoses du climat

Lætitia Cénac

Le travail de la photographe et plasticienne française, inspiré par les climats anciens, questionne notre relation à l'environnement.

Noémie Goudal est sur tous les fronts cet été. Dans le même temps, elle fait un solo show, Phoenix, aux Rencontres de la Photographie d'Arles dans l'église des Trinitaires (sans compter ses deux œuvres dans l'exposition collective Chant du ciel au Monoprix) et participe à L'Horizon des événements au Château d'Oiron (2) , dans les Deux-Sèvres. Dans les deux cas, elle présente ses derniers travaux.

Les coulisses des visites du jury du 6è Prix de la Photo Madame Figaro -Arles

L'artiste, née en 1984, diplômée du Royal Art College of arts de Londres s'intéresse au deep time (l'histoire géologique de la planète) et à la paléoclimatologie (l'étude des climats passés). Sa démarche tient de la photographie, de la performance et de la vidéo. Dans la pénombre de l'église des Trinitaires, le parcours débute avec cinq images couleur et grand format, très séduisantes. Noémie Goudal a photographié une palmeraie, y a incorporé des images imprimées qu'elle venait de prendre, avant de photographier à nouveau les lieux, créant un travail sur la perception à la limite de l'hallucination.

Les coulisses des visites du jury du 6è Prix de la Photo Madame Figaro -Arles

Le feu contre la glace

Plus inquiétants dans leurs réflexions, les deux films hypnotiques projetés dans la nef de l'église. Dans Below the Deep South (2020), des scènes tropicales bougent lentement avant de prendre feu, à la façon d'une illusion d'optique. «Alors que le décor crépite et brûle en révélant une autre couche, l'œuvre interroge la possibilité de renouvellement qu'offre le feu tout en rappelant ses qualités destructives», commente la curatrice Alona Pardo.

L'autre film Inhale Exhale (2021) utilise l'environnement arctique du détroit de Bering comme surface conceptuelle. Des décors de paysages représentant des bananiers et autres espèces végétales, s'élèvent et s'abaissent dans l'eau, livrant un questionnement sur le niveau 0, celui de la mer.

Pour explorer cette interconnexion entre humain et non humain, et étayer sa philosophie selon laquelle la terre est un organisme vivant avec sa propre logique temporelle, Noémie Goudal et la metteuse en scène Clémence Poésy ont aussi présenté en juillet, lors du Festival d'Avignon, dans la cour classée de la Collection Lambert, Anima, une installation-performance presque totalement numérique où les images douces, des arbres projetées sur trois grands écrans de cinéma, changent imperceptiblement jusqu'à l'incendie qui dévaste tout. Noémie Goudal signe un manifeste contre la fin du monde.

Les coulisses des visites du jury du 6è Prix de la Photo Madame Figaro -Arles

(1) Phoenix, à L'Église des Trinitaires, jusqu'au 28 août 2022

(2) L'Horizon des événements, au château d'Oiron, jusqu'au 2 octobre 2022

À lire : Noémie Goudal, texte de Guillaume Logé, collection Percevoir, éditions de La Martinière. Une réflexion sur les images de la photographe plasticienne, qui laissent place aux interprétations multiples autant qu'elles interrogent la fragilité de notre présence sur Terre.

Carla Bruni : «J'ai une silhouette, et un style, mais je fais des efforts sans nom pour rester mince»

Chanteuse sensible, top-modèle magnétique et ex-première dame engagée, Carla Bruni mène plusieurs vies, toutes intenses. Cette icône du style, amie de la maison Bulgari, nous ouvre les portes de sa villa du cap Nègre pour une rencontre exclusive. Naturelle dans l'incandescence, elle s'est confiée, tout simplement.

Premier baiser de cinéma, coup de folie amoureux... L'interview «Entre-deux» de Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne

La surprise de l'amour : c'est ce qui les attend dans Chronique d'une liaison passagère d'Emmanuel Mouret, présenté au 75e Festival de Cannes. Ensemble, ils se prêtent au jeu de notre interview croisée.

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Le Figaro

«Sempé, le génie de l'enfance»

TRIBUNE - Jean-Michel Delacomptée rend hommage au grand dessinateur, célèbre inventeur du Petit Nicolas, mort le 11 août. L'artiste a conçu un monde habité par une poésie fine et sensible. L'écrivain explique la nature de son génie.

Jean-Michel Delacomptée, romancier, essayiste et universitaire, a notamment publié «Notre langue française» (Fayard, 2018), grand prix Hervé-Deluen de l'Académie française. Il est aussi l'auteur de remarquables portraits littéraires, en particulier de Montaigne, La Boétie, Racine, Bossuet et Saint-Simon, souvent parus dans la prestigieuse collection «L'un et l'autre» de J.-B. Pontalis chez Gallimard. Dernier ouvrage paru : Cabale à la cour (Robert Laffont, «Les Passe-Murailles», 2020).

Les innombrables dessins de Sempé ont tous un air de famille. Ils évoquent un univers qui lui était entièrement personnel, et un monde qui a disparu. Ce n'est pas la même chose. Ils auraient pu évoquer un univers personnel et en même temps un monde parfaitement actuel. Le monde de Sempé était un monde rêveur, aux antipodes du monde d'aujourd'hui. Tel est le sens des hommages dont on le couvre.

À travers leur unanimité, on perçoit ce qui s'est évanoui. Il n'y a pas de nostalgie, à peine un regret, un constat un peu triste, comme une fatalité. Poésie de ses dessins, dit-on. La célébration se justifie sans réserve. Son art respire la poésie la plus fine, la plus sensible. C'est ce qui justement a déserté notre monde. Nous baignons dans un pragmatisme revendiqué comme tel, celui des managers, des finances triomphantes, des consommateurs compulsifs, redoublé par l'angoisse millénariste d'un désastre environnemental, à quoi s'ajoute, surgie de l'humanité la plus archaïque, la menace d'une dévastation nucléaire.

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Dans les dessins de Sempé, on ne rencontre pas l'implacable dureté des contraintes marchandes, ni l'horreur de la guerre, ni le présent au-delà duquel nous ne discernons que des virus, des forêts qui brûlent, des glaciers qui fondent, des peuples qui migrent, du fanatisme religieux, des haines raciales, le retour du pire, l'énigme d'un avenir qui doute de sa survie. Les dessins de Sempé évoquent un monde qui naît, qui se réinvente. Même les dessins tardifs, ceux de ses dernières années, conservent l'innocence de ceux qui l'ont fait connaître.

Son univers personnel relève bien sûr de l'enfance. Les raisons qui l'expliquent lui appartiennent, comme à tout poète.

Son univers personnel relève bien sûr de l'enfance. Les raisons qui l'expliquent lui appartiennent, comme à tout poète. Une affaire de tempérament partagé avec des semblables. Ce n'est pas un hasard si, comme il l'a confié dans une interview, il aimait les dessinateurs Bosc et Chaval, Robert Doisneau, Charles Trenet, s'il avait Jacques Tati pour ami. Ils avaient un même goût de la fantaisie tendre. Ou s'il disait : «Il m'est arrivé de devenir, par moments, raisonnable mais jamais adulte», phrase illustrée par les aventures qu'il nous conte, en compagnie de Goscinny, dans Le petit Nicolas.

L'école qu'il décrit n'a rien à voir avec la machine à formater que dominent désormais les experts en pédagogie et les idéologues. On n'y découvre ni la théorie du genre, ni les stéréotypes à bannir. Les gamins jouent au foot, ont des cartables, des maîtres qui les grondent, font des devoirs, chahutent gentiment. Une liberté cadrée mais joyeuse. Anne Goscinny : «Le petit Nicolas est une espèce d'enfant universel». Rien ne le symbolise mieux que la façon de courir. Un adulte qui court, c'est qu'il se hâte. Les enfants courent sans but, pour se dépenser, pour le plaisir. Les enfants de Sempé courent beaucoup. On ne sait pas vers quoi. Simplement ils courent, par joie de vivre. Ils existent sans rien demander de plus, en quoi ils sont innocents et purs, d'où leur charme incroyable. Un charme dont ils conservent les marques une fois devenus adultes s'ils savent rester enfants, comme Sempé l'est resté, lui-même le dit.

Sa poésie flotte dans l'air d'un temps aujourd'hui révolu. C'était celui de la France d'alors, pour une bonne part celle de l'après-guerre, qui, dans les dessins de Sempé, s'est poursuivie par une fidélité à soi-même – à l'enfance qu'il portait en lui comme à l'époque où elle avait fructifié, et dont la nostalgie résignée nourrit aujourd'hui les hommages au poète qu'il était.

À côté de son univers personnel, ses dessins expriment le monde qui l'entoure. Du moins, une certaine vérité de ce monde dont également rendent compte d'autres que lui, par exemple Jean-Michel Folon, Raymond Devos, Hergé ou Prévert. La poésie de ces observateurs fait écho à la sienne, elle flotte dans l'air d'un temps aujourd'hui révolu. C'était celui de la France d'alors, pour une bonne part celle de l'après-guerre, qui, dans les dessins de Sempé, s'est poursuivie par une fidélité à soi-même – à l'enfance qu'il portait en lui comme à l'époque où elle avait fructifié, et dont la nostalgie résignée nourrit aujourd'hui les hommages au poète qu'il était.

C'est la représentation puis l'empreinte de cette France que la presse, dont le New Yorker, n'a cessé de rechercher en publiant ce trait de plume reconnaissable au premier coup d'œil. Des témoignages, presque des preuves, tant ces évocations s'accordent à la vérité des choses.

Il saisit le quotidien de la vie réelle par des instantanés qu'il n'éprouve pas le besoin de légender. Ils laissent à penser, et cela suffit. La poésie en procède, elle qui aime le silence.

Dans l'époque d'autrefois dessinée par Sempé, Il y avait de l'optimisme mâtiné d'étonnement. Cela permettait de rêver sans pour autant être dupe. Sempé s'abstient de caricaturer parce qu'il s'abstient de juger. Il observe sans condamner, ou s'il condamne, c'est du bout des yeux, et surtout en silence. Il saisit le quotidien de la vie réelle par des instantanés qu'il n'éprouve pas le besoin de légender. Ils laissent à penser, et cela suffit. La poésie en procède, elle qui aime le silence. Ce sont des fleurs qui poussent dans les contre-allées. Traduire en paroles ce qu'évoquent ses dessins serait les trahir. Noir et blanc, mouvements juste suggérés, instants volés par la main qui trace, comme une photo au crayon longuement réfléchie. Il travaillait ainsi, dans la profondeur des surfaces.

Qu'on m'autorise, pour dire un mot de l'homme, une anecdote que personne ne connaît. En 1980, à Paris, une jeune scénariste slovaque prénommée Natalia, qui venait de perdre sa bourse d'étudiante suite à sa demande d'asile politique, rencontra Sempé. Il lui offrit aussitôt son aide en lui demandant ce qu'elle savait faire. Écrire des scénarios en français, elle ne le pouvait pas encore. Elle lui dit qu'elle parlait plusieurs langues slaves, et qu'elle serait heureuse de travailler dans une maison d'édition comme lectrice des manuscrits en langues slaves. Il l'adressa, chez Gallimard, à Yannick Guillou, qui dirigeait la section des langues slaves. Celui-ci lui donna tout de suite du travail. Apprenant la mort de Sempé, Natalia m'a raconté cette histoire dans une lettre qu'elle conclut ainsi : « Sempé était bon, généreux, bienveillant. Il m'a dit un jour qu'il ne pouvait pas voir un SDF sans que les larmes lui montent aux yeux». La vraie bonté, comme le génie, ce n'est pas si fréquent.

«Sempé, l’intemporel»

L’éditorial du Figaro, par Étienne de Montety.

Romain Gary, contre les tartuffes de l’antiracisme

LES PROPHÈTES DES TEMPS MODERNES (5/7) - Chacun à leur façon, ils ont pressenti et mis en mots ce qu’allait devenir le monde actuel. Cette semaine, Romain Gary. L’auteur de «Chien blanc» est le premier à mettre en garde contre la dérive d’un certain antiracisme militant et les effets pervers des stratégies de repentance.

«Lisons Jules Romains, l'auteur de ''Knock'' et de tant d'autres chefs d'oeuvre à redécouvrir!»

FIGAROVOX/TRIBUNE - À l'occasion du 50e anniversaire de la mort de Jules Romains, son biographe, Olivier Rony, dépeint l'œuvre de l'écrivain, poète, dramaturge et romancier.

Le Figaro

Pour la visite guidée ? Suivez les comédiens et laissez-vous porter par l'histoire

Léna Saint Jalmes

De plus en plus de sites proposent des visites théâtralisées qui permettent de découvrir des lieux historiques de manière originale. Sélection.

Au détour d'une rue de Paris, au pied d'un monument classé ou encore dans les ruelles d'un village historique, des personnages hauts en couleur donnent à revivre des histoires le temps d'une visite bien singulière. Ce spectacle de rue, animé par des comédiens, dépoussière la visite guidée en la rendant plus vivante et ludique. À travers des saynètes ou suivant un véritable scénario d'enquête, les visites théâtralisées permettent une immersion au cœur de l'Histoire. À pied, les spectateurs déambuleront, guidés par les personnages, sur plusieurs centaines de mètres. Les visites durent généralement entre une heure et une heure trente parsemées de références historiques, d'anecdotes décalées, de musique et d'interactions avec le public.

Dans l'ombre du pouvoir (Paris)

Le pouvoir fait tourner la tête des rois et des reines de France. La comtesse des Commères, avec son grand chapeau et sa robe fleurie, trépigne d'impatience au pied de l'arc de Triomphe du Louvre. La jeune femme a à cœur de révéler aux spectateurs les petites histoires de la grande histoire. Avec humour, elle énumère les anecdotes croustillantes et abracadabrantes: entre argent, amour et religion, tout y passe. Mais alors, comment obtenir cette peinture brune et brillante, si particulière, entre le marron et l'ocre, nommé «mummie»? Tout simplement en pulvérisant une momie ou en broyant un cœur embaumé royal!

Au cours de ce spectacle original, certains courageux devront même incarner, le temps d'un instant, un puissant roi de France ou un cardinal. Pour parfaire l'immersion, une dimension olfactive, avec l'odeur du parquet à sentir, est ajoutée aux visites, afin de s'imaginer à l'intérieur du Palais du Louvre à l'époque des rois et reines.

» Les Potins de Parisproposent quatre visites différentes d'une heure et demie chacune, cinq fois par semaine, 17 euros par personne, gratuit pour les moins de 12 ans.

L'Eternel Esprit de Montmartre (Paris)

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Depuis 2009, de sacrés personnages déambulent dans les rues de Montmartre. Jean-Jacques de la Tour, guide conférencier, attend patiemment les visiteurs à l'ombre du square Nadar, avant de les emmener à la rencontre du petit Poulbot, du père Frédé, de Luigi ou encore du peintre Modigliani! Trois comédiens se succèdent pour donner à voir la Butte de nos ancêtres. Entre balade, point historique, musique et danse, le spectacle est très vivant et captivant.

Perché sur les hauteurs du petit village parisien, le public arpente les ruelles et les cabarets qui plurent à tant d'artistes des XIXe et XXe siècles. On y découvre comment sont arrivées les vignes en une nuit, pourquoi le Sacré-Cœur est-il si blanc, où allait manger Dalida ou encore qui était la Goulu!

Les visites spectacles permettent de découvrir, avec des personnages toujours plus rocambolesques, différents quartiers de Paris: La Magie du Marais, L'Intrigue des Passages Couverts, Mystères au Quartier Latin et L'Éternel Esprit de Montmartre.

» Visites-Spectaclespropose quatre visites différentes d'une heure et demie chacune, plusieurs fois par semaine, 25 euros par personne, 20 pour les moins de 14 ans, gratuit pour les moins de 8 ans. Un tarif famille à 80 euros est proposé pour deux adultes et deux enfants de moins de 14 ans.

La véritable histoire du Baron (perché) d'Oppède (Oppède le Vieux - Lubéron)

À Oppède le Vieux, une demoiselle transporte les spectateurs en 1545. Mais que s'est-il passé cette année-là? Le massacre des Vaudois. La visite tourne alors autour du baron Jean Meynier qui a marqué de son empreinte, sanglante, l'histoire du village.

Les comédiens font vivre la mémoire de cette tragédie avec rythme, recul et pointe d'humour. Pendant la visite des courtes lectures de documents d'archives accompagnée en musique, permettent aux visiteurs de se replonger à la sortie du Moyen-Âge. Point particulier: la troupe n'est pas dans une optique de reconstitution d'une époque mais plus dans une posture de "conteur". Le costume ne faisant pas le personnage, les comédiens n'en portent que rarement.

» Les prochaines représentations de PADAM NEZIauront lieu pour les Journées du Patrimoine le samedi 10 septembre. Gratuit pour tous mais réservations conseillées.

Aux bons soins d'Emile (Baugé-en-Anjou - Maine-et-Loire)

Clotilde, la guide, et Émile qui détient toutes les clés de la ville, font voyager les spectateurs à l'époque de Molière. Au cœur de l'Hôtel de ville, ils embarquent le public à travers l'apothicairerie (classée monument historique), la salle des malades, la chapelle, le chœur des sœurs ou encore le réfectoire des religieuses. Entre rire et émotion, les personnages racontent l'histoire de la maladie, des soins, de la pauvreté, de la vie et de la mort.

Se succède une multitude de protagonistes, dans un univers burlesque et poétique, pour faire revivre l'histoire du lieu. Une scène du Malade imaginaire, est même rejouée pour le plus grand plaisir des visiteurs. Dynamique et sans temps mort, la visite est ainsi rendue vivante et accessible.

» Pendant les vacances d'été, Clotilde et Émile de La compagnie Les Flambardsattendent les curieux les mercredis et jeudis pour une visite d'une heure et demie. D'autres visites sont prévues les dimanches des vacances d'automne. 15 euros par personne, 6 euros pour les enfants de 7 à 16 ans, gratuit pour les moins de 7 ans. Un tarif famille à 36 euros est proposé pour deux adultes et deux enfants de 7 à 16 ans.

Le Transbordeur et la traversée du temps (Rochefort - Charente)

La ville de Rochefort propose une plongée dans les années 1900 et 1960, au cours d'une déambulation autour du Pont Transbordeur. Pour appréhender de manière ludique et décalée ce géant d'acier, rien de mieux que les explications de Madame Simono, Charentaise typique du début du XXe siècle, qui était déjà sur les lieux pour son inauguration en 1900.

Quatre personnages cocasses et lumineux entraînent les visiteurs entre les deux rives de la Charente. Classé Monument historique depuis 1976, le pont possède une nacelle qui permet aux usagers de passer d'une rive à l'autre. Les visiteurs, accompagnés des comédiens empruntent alors ce lieu unique pour une traversée de quatre minutes trente hors du temps.

» La ville de Rochefortpropose une visite d'une heure et demie tous les jeudis à 18 heures, jusqu'au 15 septembre. 12 euros par personne, 6 euros pour les enfants de 6 à 11 ans, gratuit pour les moins de 6 ans.

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Le Figaro

Ce que contient le plan Borne pour accélérer les projets éoliens et solaires

Guillaume Guichard

INFO LE FIGARO - Le gouvernement prévoit une loi d’exception qui s’appliquera durant tout le quinquennat. Objectif: rattraper le retard français dans les renouvelables.

Les prix du mégawattheure s’envolent, la France doit rouvrir une centrale au charbon pour passer l’hiver… Il y a urgence à produire plus d’électricité décarbonée. Le chef de l’État avait mentionné cet impératif dans son allocution du 14 Juillet. Le projet de loi «d’accélération des énergies renouvelables», que Le Figaro a pu consulter, met en musique la volonté présidentielle. Il a été envoyé vendredi pour consultation auprès des acteurs du secteur.

Un moyen pour le gouvernement de montrer, après des semaines de canicule, qu’il s’attaque au sujet du réchauffement climatique. Un moyen, aussi, de «répondre à l’urgence actuelle d’atteindre nos objectifs et d’améliorer l’indépendance énergétique du pays», explique-t-on dans l’entourage de la première ministre, Élisabeth Borne. Le projet de loi devrait être présenté en Conseil des ministres en septembre, puis au Parlement en octobre.

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Dans sa rédaction actuelle, il comprend vingt articles simplifiant tous azimuts les démarches administratives en faveur des développeurs de renouvelables. Des mesures visent à réduire les capacités de recours contre ces projets qui suscitent de fortes oppositions locales. Ce texte est donc une victoire pour la filière renouvelable française, qui voit y figurer nombre de ses revendications récentes. Il ne manquera de pas de faire réagir les nombreux opposants au déploiement de panneaux solaires et d’éoliennes.

La France est à la peine dans ce domaine. «Il faut en moyenne 5 ans de procédures pour construire un parc solaire nécessitant quelques mois de travaux, 7 ans pour un parc éolien et 10 ans pour un parc éolien en mer, explique l’exécutif dans l’exposé des motifs du projet de loi accélération. Nos partenaires européens vont souvent deux fois plus vite que nous pour déployer les moyens de production d’énergie renouvelable. Nous devons donc aller beaucoup plus vite.» La France n’installe que 1,5 gigawatt d’éolien par an, alors que pour remplir ses objectifs actuels, il faudrait en installer 2 gigawatts.

Nos partenaires européens vont souvent deux fois plus vite que nous pour déployer les moyens de production d’énergie renouvelable. Nous devons donc aller beaucoup plus vite

Un certain nombre de mesures s’inscrivent dans la logique de la «loi d’exception» en faveur de l’éolien et du solaire promise par Emmanuel Macron pendant sa campagne électorale. «Étant donné l’urgence de la situation, il prévoit des mesures systémiques temporaires visant à rattraper, au plus vite, notre retard sur nos partenaires européens», précise l’exposé des motifs du projet de texte. À en croire la présentation générale du projet de loi, ces «mesures d’urgence» s’appliqueraient «sur une période de 48 mois», c’est-à-dire quatre ans. Donc jusqu’à la fin du quinquennat.

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«Doubler la puissance installée»

Objectif, précisent les documents de présentation du texte, «libérer à court terme un potentiel de plus de 20 gigawatts de projets renouvelables, soit suffisamment pour doubler la puissance renouvelable installée en France». Dont 10 gigawatts de solaire grâce à l’élargissement de l’obligation de construire des ombrières de parking avec panneaux solaires. Et encore 4,5 gigawatts grâce à la libération de terrains auparavant interdits aux panneaux solaires, comme le long des routes et des autoroutes et sur des terrains en friche dans des zones portuaires. Le chef de l’État a fixé, en février à Belfort, l’objectif de multiplier par dix les installations photovoltaïques pour atteindre 100 gigawatts en 2050.

Parmi les autres «mesures d’urgence temporaire», le projet de texte propose d’alléger les exigences environnementales imposées jusqu’à présent aux petits projets solaires et éoliens. Plus structurant, l’article 6 du texte affirme que «les installations (renouvelables) répondent, dans un contexte de crise énergétique, à un intérêt public majeur». Cela permettrait de déroger à la protection d’espèces protégées et ainsi de «réduire le nombre de contentieux, qui sont sources de retards et difficultés pour les projets», précise l’exposé des motifs.

Le gouvernement veut aussi appuyer sur l’accélérateur dans l’éolien en mer. La France se distingue dans ce domaine par sa lenteur. Les premières éoliennes offshore ne produisent de l’électricité que depuis cet été au large de Saint-Nazaire, dix ans après le lancement des appels d’offres. Fini les débats publics pour chaque projet de parc. L’exécutif prévoit un seul et unique grand débat public pour toute une façade maritime, le public s’exprimant sur de grandes zones «à vocation “éolien en mer”», ce que font les pays voisins. Au passage, le projet de loi précise le statut juridique des futures éoliennes flottantes, inapplicable jusqu’à présent car ces installations sont assimilées, jusqu’à présent, à des navires.

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Reste que la lenteur du développement de l’éolien en mer dépend aussi largement du manque de moyens que l’État y consacre. «À la direction générale de l’énergie et du climat, l’effectif des hauts fonctionnaires chargés de lancer les grands appels d’offres est passé dernièrement de… 3 à 5, s’étrangle un grand acteur du secteur. Ils ne pourront jamais tenir le rythme visé par l’exécutif.»

Ristournes pour les riverains des éoliennes

Réduire les concertations, limiter les recours, donner accès à de nouveaux terrains… la libéralisation de la réglementation des renouvelables n’atteindra pas ses objectifs si les riverains se dressent contre les futurs projets. Le gouvernement en a bien conscience. L’avant-dernier article du projet de loi accélération prévoit d’octroyer un tarif réduit de l’électricité aux voisins de centrales solaires ou de parcs éoliens. «Cet article vient ainsi créer une modalité de partage territorial de la valeur des renouvelables avec les ménages résidents via leur facture d’électricité», lit-on dans l’exposé des motifs. Jusqu’à présent, les propriétaires de parcs éoliens ou solaires règlent des taxes locales aux communes. Ils proposent aussi parfois aux habitants de prendre une part au capital du projet.

En attendant son propre texte pour faciliter la construction de centrales, la filière nucléaire ronge son frein. Il est vrai que la construction des 6 nouveaux réacteurs nucléaires ne peut répondre à court terme à la crise énergétique que traversent la France et l’Europe. Emmanuel Macron ne les a commandés qu’en février dernier, tergiversant jusqu’aux tout derniers mois de son premier quinquennat pour avancer sur ce dossier stratégique. Résultat, les premiers réacteurs ne seront pas prêts avant 2035. Par conséquent, l’exécutif entend développer le plus possible l’énergie photovoltaïque et l’éolien en mer.

De l’aveu du gouvernement, ce projet de loi, qui ne sera pas voté avant la fin de l’automne, n’est pas celui qui permettra de mieux passer l’hiver, alors que nombre d’experts craignent l’irruption de coupures tournantes lors de pics de consommation. Mais des mesures d’urgence ont déjà été prises en juillet pour débloquer des projets représentant environ 10 gigawatts, «dont un certain nombre sera opérationnel cet hiver», veut-on croire au ministère de la Transition énergétique.

À VOIR AUSSI - Énergies: «Nous ne pouvons pas nous passer d’éoliennes terrestres», affirme Emmanuel Macron

Le premier navire parti d'Ukraine trouve enfin un acquéreur pour sa marchandise

Le Razoni était parti d'Odessa le 1er août avec 26.000 tonnes de maïs à son bord. Il devait initialement décharger au Liban mais le client avait finalement annulé la commande.

Urgences : le ministre de la Santé admet que des services sont fermés

Cette déclaration marque un changement de discours de François Braun, qui réfutait jusqu'à présent toute fermeture d'urgences, n'évoquant qu'un accès régulé.

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Prime de 5000 euros par mois, retour temporaire de salariés... La coûteuse relance de la centrale à charbon de Saint-Avold pour passer l’hiver

DÉCRYPTAGE - L’exécutif est contraint de rouvrir le site pour six mois. La pénurie de gaz russe organisée par Moscou n’est pas la seule raison.

Le Figaro

Paris : des pompiers agressés dans un foyer de jeunes résidents étrangers

Guillaume Poingt

INFO LE FIGARO - Trois pompiers ont été légèrement blessés, dans le 12e arrondissement de la capitale. Leur véhicule a également été dégradé.

Des pompiers ont été agressés à Paris, samedi 13 août peu avant 22h30, au cours d'une intervention dans un foyer de jeunes résidents étrangers situé au 20 boulevard Poniatowski (12e arrondissement), a appris Le Figaro de source policière. Trois pompiers ont été légèrement blessés. Leur véhicule a également été dégradé.

Les pompiers intervenaient pour porter secours à l'un des résidents de ce foyer, qui souffrait de blessures superficielles, lorsqu'ils ont été pris à partie puis agressés par d'autres résidents. Les assaillants étaient armés d'extincteurs, de paires de ciseaux ou encore de fourchettes. Les agresseurs ont pu prendre la fuite avant l'arrivée des policiers.

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Les trois pompiers blessés ont porté plainte. Un éducateur du foyer, visé par des menaces de mort par arme blanche, a également porté plainte. Ce dernier était intervenu pour tenter de calmer la situation.

À VOIR AUSSI - Pour Véran, la proposition d'expulser les étrangers ayant «commis des actes graves», «justifie un débat parlementaire»

Paris : une femme violée par un chauffeur VTC

INFO LE FIGARO - Les faits ont eu lieu en pleine nuit dans le quartier du Marais. L'auteur présumé a été interpellé par les policiers.

Paris : une jeune femme de 25 ans violée dans une impasse

INFO LE FIGARO - Les faits ont eu lieu jeudi 11 août à proximité du métro «Reuilly-Diderot». Une enquête de la police judiciaire est en cours.

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Lyon : un homme décapité par son fils sur un parking

Le suspect de nationalité marocaine a été interpellé alors qu'il déambulait avec la tête de son père dans une main et un couteau dans l'autre.

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New York Times - World

Shots Fired at Airport in Australia’s Capital

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There were no reports of injuries, but the episode was nonetheless shocking in a country where mass and random shootings are extremely rare.

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By Damien Cave

SYDNEY, Australia — A lone gunman fired several gunshots inside Canberra Airport Sunday, prompting a rapid evacuation and grounding flights in Australia’s capital, according to witnesses and the police.

In a statement, the Australian Federal Police said that the police had been called to the airport about 1:30 p.m. local time, and that one person was taken into custody and a firearm recovered. No injuries were reported, and it was believed no one was involved in the episode other than the person in custody.

Images posted online by travelers and reporters at the scene showed damaged windows and the apparent arrest of the suspect, handcuffed and detained by the police.

Mass or random shootings in Australia are very rare. After a series of mass shootings in the 90s, the country enacted strict gun laws, and stabbings are now the most common cause of death for homicides.

In 2021, there were just 370 homicides and related crimes, such as manslaughter, according to government statistics, in a country of about 25 million. And Canberra, the capital, tends to be even safer than most of the country’s major cities.

Many Australians reacted with surprise to the news of the shooting.

Witnesses described a scene of scary, unexpected chaos. At around 1:30 p.m., they said they saw a man shooting in the air not far from the main check-in counters of the open, modern airport.

A woman who gave her name only as Helen, who was flying to Melbourne with her husband, told The Guardian that the man was middle-aged, “clean-cut” and holding a pistol.

She said she heard around a half-dozen shots.

“Security just said ‘Run, run’, so we all ran outside,” she said.

Dan Bourchier, a journalist for ABC, tweeted he was sitting in a plane on the airport tarmac, and “the captain just told us the AFP is doing a ‘security sweep’ of the airport after we were told the airport has been evacuated.”

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Le Figaro

Paris : multiplication des noyades dans le canal de l'Ourcq

Le Figaro

En près d'un mois, trois jeunes hommes ont trouvé la mort alors qu'ils nageaient dans un secteur interdit à la baignade.

Difficile de résister en pleine canicule aux reflets scintillants du canal. Et pourtant, ce plongeon peut être fatal, comme en témoignent les trois drames successifs ayant eu lieu ces dernières semaines.

En près d'un mois, trois jeunes hommes ont trouvé la mort dans le canal de l'Ourcq, dans le 19e arrondissement de Paris. Le dernier en date, un Tunisien de 26 ans, s'est noyé jeudi 11 août, entre les quais de l'Oise et de la Charente, sous les yeux de son ami, rapporte Le Parisien . Cette après-midi-là, le jeune homme a cédé à la chaleur et a plongé dans l'eau depuis la passerelle des Ardennes, faisant fi de l'interdiction de baignade.

Après avoir nagé quelques brasses, alors qu'il s'apprêtait à regagner les quais, le garçon a «paniqué» et s'est «débattu» avant de «disparaître de la surface», à quelques mètres de la rive, a expliqué son ami, interrogé par le quotidien. Les pompiers ont finalement repêché le jeune homme, mais celui-ci était en arrêt cardiorespiratoire. Pour quelle raison n'a-t-il pas pu rejoindre le bord ? Pour l'instant rien n'est sûr et, selon Le Parisien, le parquet de Paris a réclamé une autopsie afin de déterminer les causes de la mort.

Le même sort tragique a été réservé à deux autres garçons, quelques semaines plus tôt. Le premier, âgé de 17 ans, s'était baigné début juillet, aux alentours de 20 heures, avant d'être retrouvé, lui aussi, en arrêt cardiorespiratoire, rapporte le quotidien local. Le second, toujours non loin du quai de la Charente, face au parc de La Villette, avait chuté dans le canal avant de se trouver, également, en arrêt cardiorespiratoire.

À VOIR AUSSI - En Vendée, une fillette de 8 ans meurt noyée, les cheveux aspirés par la bonde de la piscine

Officine criminelle de francs-maçons : deux chefs d'entreprise mis en examen

Pierre T. et son partenaire Alain M. sont soupçonnés d'avoir commandité une violente agression à des membres d'une officine dirigée par des francs-maçons.

Grenoble : un homme menace les clients d'un bar avec un couteau, les accusant d'être de «mauvais musulmans»

L'individu a pu être interpellé grâce à l'intervention de clients du bar en question.

Paris : une femme violée par un chauffeur VTC

INFO LE FIGARO - Les faits ont eu lieu en pleine nuit dans le quartier du Marais. L'auteur présumé a été interpellé par les policiers.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

His Next Move: A Ukrainian Boy Starts a New Life Through Chess

After fleeing the war in Ukraine with his mother, Maksym Kryshtafor, 8, is using his passion for chess to help him assimilate into the United Kingdom.

The weekly chess group at the Eagle and Child pub in York, England, has moved earlier so that Maksym Kryshtafor, 8, can play.Credit...

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By Megan Specia

Photographs by Mary Turner

YORK, England — Pints in hand, a group of men sat hunched over chessboards under the sloping ceiling beams of the Eagle and Child pub in York, in northern England.

Among them sat Maksym Kryshtafor, an 8-year-old Ukrainian boy with freckles and an impish smile, who navigated his pieces across the board with intense focus.

The group had moved its weekly meeting to an earlier time to accommodate its young guest’s bedtime, and he was soon impressing these chess aficionados with decades more experience.

“He’s really good for his age; there’s no question about that,” said Paul Townsend, 62, an avid chess player and member of England’s chess federation. “And he clearly has a talent.”

Mr. Townsend and his family are hosting Maksym and his mother after the federation essentially played matchmaker and asked if they would be willing to sponsor the pair.

More than six million refugees have left Ukraine for Europe, according to the United Nations, each facing the challenges of a life ripped apart by war: a strange land, an unfamiliar language and tenuous ties to support systems like education and health care — if they have any ties all. Finding a pursuit that provides focus and stability can help exiles navigate the anxieties and upheaval of restarting life far from home.

For Maksym, it was chess.

Just four days after arriving in Britain, Maksym drew the attention of the local news media when he won a tournament in County Durham, about 45 minutes north of York by train. He quickly became known on the local chess circuit.

“Chess is all his life, and now it’s all my life,” said Maksym’s mother, Iryna Kryshtafor. “It’s like air for him because all the time he is playing.”

Chess has helped Maksym deal with the complex emotions of leaving his home and adjusting to life in Britain, which has not always been easy. Without a good grasp of English, he was placed with younger students for some of his lessons in school, and it has been hard for him to connect with other children, his mother said. He misses his grandparents, who lived with them in the Ukrainian city of Odesa and who stayed behind. Ms. Kryshtafor is estranged from Maksym’s father, who has not been a part of the boy’s life.

When the war broke out in February, Ms. Kryshtafor, 45, had scrambled to throw her and Maksym’s most essential belongings into a rucksack as they fled for the border.

Countless mothers across Ukraine were focused on how to save their children while maintaining a sense of stability, and Ms. Kryshtafor was no different.

While she forgot to bring a proper winter coat for herself, she packed the things she knew were the most important to Maksym: a chess book, a laptop for him to practice his games on, and the white polo shirt and red fleece that he wears for every competition.

They went first to Romania, where they stayed for weeks. Then Ms. Kryshtafor reached out to the English Chess Federation to see if someone would host her and Maksym so he could continue playing and return to school.

Our Coverage of the Russia-Ukraine War

She was eventually connected with Mr. Townsend and his wife, Helen, who offered them an annex in their spacious house near York, under a program that allowed British families to host Ukrainians fleeing the war for six months. So far, despite procedural difficulties, more than 65,000 people have headed to Britain from Ukraine under the program.

Maksym has been enrolled in school, where he is beginning to make friends and is enjoying math, Ms. Kryshtafor said, because even without a strong grasp of English, he can understand it.

Even with hospitable hosts like the Townsends and the security of life far from war, Ms. Kryshtafor said she had found it difficult to adjust to humbling circumstances. She had spent most of her life in Odesa, and despite having two college degrees and a career as a journalist, she is now working as a hotel cleaner.

“It’s not so simple,” Ms. Kryshtafor said as she described the anxieties of living in someone else’s home and having to rely on them for her and her son’s needs.

“I feel comfortable here,” she said, “but all the time I am thinking about what will happen in six months.”

Under British policy, families agree to host Ukrainians for six months, and their visas last for up to three years. The Kryshtafors will need to find a place of their own unless the sponsors allow them to stay beyond the initial agreement.

To ease the anxiety, mother and son have thrown themselves into chess, a focus of much of Maksym’s young life.

He began playing at 4 and has showed early promise.

Both have expressed hope that he can become a grandmaster before turning 12, eager to unseat the world’s youngest person to reach the prestigious ranking.

But Mr. Townsend and other chess ‌‌aficionados say that goal is a long shot. Still, Maksym is clearly skilled, Mr. Townsend said.

“Does that mean he’s going to become a grandmaster ever, let alone at the age of 12? Not necessarily,” he said.

Still, Maksym is nothing if not determined. He wakes at 5 a.m. each day to practice online before school and until recently had regular online training sessions with a Ukrainian chess grandmaster through the Ukrainian Chess Federation.

So far, his lucky outfit and his hours of training have served him well as he wins competition after competition in England. In late July, he and his mother traveled to Greece for the European Youth Chess Championship, where he won in two categories — rapid and blitz — in his age group.

Like many former Soviet nations, Ukraine has a long tradition of strong chess grandmasters, Mr. Townsend explained, but often the expectation is of total dedication to the game from a young age.

“You would see it as a place where chess is taken a lot more seriously than it is here,” Mr. Townsend said. Parents put young children into rigorous training programs, and school is often second to chess.

“It’s such a massive, culturally different approach to chess playing,” Ms. Townsend said. As a diversion from chess, she has enjoyed showing Maksym how to cook, taking him on nature walks, and building with Lego pieces.

But much of Maksym’s time is still dedicated to chess, and Mr. Townsend has been keen to help him get involved in local tournaments.

On a recent Saturday morning, he took Maksym and Ms. Kryshtafor to a Quaker school in York for a competition involving 120 youths ages 7 to 18. Boards were lined up on tables in a gym, filled with row after row of children tapping clocks and moving pieces.

Some of the children were so small that when seated, their feet swung above the floor. Maksym’s sneakers barely touched it.

He sat, fidgeting slightly, while the organizers rattled off the rules in English. He did not understand much of what was being said, but he knows how to play. His first match was over in under a minute.

He ran into the hall where Ms. Kryshtafor was waiting and embraced her. After the next match, Maksym again went running out to his mother.

“Too easy,” he said with a smile. “I made a checkmate.”

Before the fifth match, Maksym pressed his forehead against his mother’s and she whispered some words of encouragement. His opponent, an older boy, arrived just before play began.

Maksym rested his chin on his hand and smiled until, suddenly, he realized he had made a mistake. He pulled at tufts of his hair, twisting them around his fingers. He eventually lost to the boy, and after they shook hands, he wiped tears from his eyes.

Maksym eventually placed second in the competition. By the end, he seemed more interested in chatting with a group of children who had organized a game of tag outside.

His long hair flew behind him as one of the children chased him.

“He’s just a child,” his mother said as she watched him frolic. “He works so hard with chess that sometimes you forget he’s just a child.”

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New York Times - World

Salman Rushdie Stabbed

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Rushdie Attack Recalls 1991 Killing of His Japanese Translator

Hitoshi Igarashi, who translated “The Satanic Verses,” was fatally stabbed at a university near Tokyo where he taught Islamic culture. The crime remains unsolved.

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By Hikari Hida and Mike Ives

TOKYO — The attack on Salman Rushdie in western New York State on Friday prompted renewed interest in previous attacks on people connected to his 1988 novel, “The Satanic Verses,” including its Japanese translator, who was killed in 1991.

The translator, Hitoshi Igarashi, was stabbed to death at age 44 that July at Tsukuba University, northeast of Tokyo, where he had been teaching comparative Islamic culture for five years. No arrests were ever made, and the crime remains unsolved. Mr. Rushdie said at the time that news of Mr. Igarashi’s death had left him feeling “extremely distressed.”

Mr. Rushdie, 75, underwent hours of surgery after being stabbed and was put on a ventilator Friday evening, but by Saturday he had started to talk, according to his agent, Andrew Wylie.

Mr. Igarashi had translated “The Satanic Verses” for a Japanese edition that was published after Ayatollah Ruhollah Khomeini, then the supreme leader of Iran, had ordered Muslims to kill the Indian-born British writer over the book’s depiction of the Prophet Muhammad.

The police in Japan said at the time that they had no specific evidence linking the attack to “The Satanic Verses.” But news reports said that the novel’s Japanese publisher had received death threats from Islamist militants, and that Mr. Igarashi had for a time been protected by bodyguards.

The publishing house, Shinsensha, had also faced protests at its Tokyo office in 1990, and a Pakistani citizen was arrested that year for trying to assault a promoter of the book at a news conference.

Mr. Igarashi was killed as he left his office at Tsukuba University after a day of teaching. His son, Ataru Igarashi, told a reporter years later that he had been working on translating “The Canon of Medicine,” a medieval medical textbook by the Islamic physician and philosopher Ibn Sina.

The police said that a janitor had found Mr. Igarashi’s body near an elevator with slash wounds on his neck, face and hands. A brown leather bag that Mr. Igarashi had been carrying was covered in slash marks, suggesting that he had tried to defend himself during the attack, the Shukan Asahi magazine reported.

He was survived by his wife, Masako Igarashi, and their two children.

Speculation about the killing circulated in the Japanese news media for years. The most prominent theory, reported in 1998 by the magazine Daily Shincho, was that investigators had briefly identified a Bangladeshi student at Tsukuba University as a suspect, but that they had stood down amid pressure from top officials, who worried about the potential implications for Japan’s relations with Islamic nations. No solid evidence of that theory ever emerged.

Mr. Igarashi may be the only person to be killed because of their work with Mr. Rushdie. Several others survived attempts on their lives, including Ettore Capriolo, the Italian translator of “The Satanic Verses,” who was stabbed in his apartment in Milan days before the attack on Mr. Igarashi.

In July 1993, the Turkish novelist Aziz Nesin, who had published a translated excerpt from “The Satanic Verses” in a local newspaper, narrowly escaped death when a crowd of militants burned down a hotel in eastern Turkey where he was staying in an attempt to kill him.

Mr. Nesin, who was then 78, escaped the building via a firefighters’ ladder. But 37 others — intellectuals who had gathered at the hotel to discuss ways of promoting secularism — died in the blaze. A Turkish court later sentenced 33 people to death for their roles in the attack.

In October 1993, the Norwegian publisher of “The Satanic Verses,” William Nygaard, was shot three times outside his home in Oslo. He made a full recovery and went on to reprint the book in defiance.

In 2018, the Norwegian police filed charges in the case two days before a deadline that would have foreclosed prosecution. They declined to name the suspects or specify how many had been charged.

The lack of progress in the case has brought sharp criticism of the police investigation, which focused principally on personal motives, rather than political or religious ones, according to a 2008 documentary by Odd Isungset, a journalist who also wrote a book about the attack.

According to Norway’s state broadcaster, NRK, one of the suspects is a Lebanese citizen, Khaled Moussawi, who had been questioned during the initial investigation. Although the Norwegian police have never released that name, Mr. Moussawi, who returned to Lebanon in 1996, confirmed to NRK that he was one of those charged.

The other suspect, according to reporting by Mr. Isungset and by NRK, is an Iranian diplomat who worked at his country’s embassy in Oslo from 1989 to 1993, when he left Norway.

Halvard Helle, a lawyer for Mr. Nygaard, said in an interview that two people had been charged in the case, including an Iranian former diplomat. He called for the police to issue international arrest warrants for the suspects.

Mr. Isungset expressed doubt that the case would reach a conclusion. “Unfortunately, I don’t think this matter will ever go to court in Norway,” he said.

As for Mr. Igarashi’s killing, the statute of limitations in the case expired in 2006, producing a general sense of disappointment that there would be no closure — or reflection on what the murder meant for the country.

“If a perpetrator had been caught, then perhaps that would have spurred a discussion on freedom of religion and speech,” said Sachi Sakanashi, a researcher at the Institute of Energy Economics in Tokyo who specializes in Iranian politics. “However, that did not happen.”

In 2009, the professor’s widow, Masako Igarashi, picked up his wallet, glasses and other possessions from a police station where they had long been held as evidence, the Shukan Asahi magazine reported.

But last year, police officials told the Mainichi Shimbun that they were continuing to investigate Mr. Igarashi’s killing in the hope that the statute of limitations might not apply if a perpetrator turned out to have fled the country.

Ms. Igarashi, a high school principal and a scholar of comparative Japanese literature, told the newspaper that she held out hope of finding justice.

“When times change,” she told the Mainichi Shimbun, “the possibility of a sudden breakthrough won’t be zero.”

Hikari Hida reported from Tokyo and Mike Ives from Seoul. Henrik Pryser Libell contributed reporting from Oslo.

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Le Figaro

Égypte : plus de 40 morts dans l'incendie accidentel d'une église au Caire

Un court-circuit serait à l'origine du feu survenu à l'église copte Abou Sifine dans le quartier populaire d'Imbaba.

Un incendie déclenché par un court-circuit au beau milieu d'une messe dans une église d'un quartier populaire du Caire a fait dimanche 41 morts, endeuillant la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient avec 10 à 15 des 103 millions d'Égyptiens.

«Le climatiseur d'une salle de classe au deuxième étage du bâtiment où se trouve l'église est tombé en panne et a dégagé une grande quantité de fumée, qui a été la cause principale des blessures et des décès», explique le ministère de l'Intérieur.

L'église Abou Sifine - nommée d'après le saint Mercure de Césarée, révéré par les Coptes - est coincée dans une ruelle étroite du quartier populaire d'Imbaba.

L'un des camions de pompiers qui s'y activait dimanche encombrait d'ailleurs quasiment toute la largeur de la rue de ce secteur densément peuplé de la rive gauche du Nil.

L'église est au rez-de-chaussée d'un immeuble, séparé d'à peine quelques mètres par un vis-à-vis, surmonté d'une croix et abritant également un centre de services sociaux, a constaté un photographe de l'AFP sur place.

«Chercher les enfants»

Pour Reda Ahmed, habitant du quartier et voisin de l'église, «les voisins se sont organisés pour aller chercher les enfants».

Mais, a-t-il encore raconté à l'AFP, «ceux qui revenaient ne pouvaient plus y retourner car l'incendie était trop important». Le feu a été plus tard maîtrisé, selon les autorités.

Un peu plus loin, près d'une voiture sur laquelle s'amoncellent bris de verre, débris et cendres, le père Farid Fahmy, officiant en l'église voisine de Mar Yemina, affirme que «le feu est parti d'un générateur qui s'est mis en route après une coupure d'électricité et a subi une surcharge».

Le parquet a annoncé avoir ouvert une enquête et envoyé sur place une équipe spécialisée, tandis que le ministère de la Santé a indiqué avoir dépêché plusieurs dizaines d'ambulances.

Car très rapidement, le président Abdel Fattah al-Sissi a annoncé avoir «mobilisé l'ensemble des services de l'État pour que toutes les mesures soient prises».

Le gouvernorat a annoncé débloquer une aide d'environ 2.500 euros pour les familles des personnes décédées et de 500 euros pour les blessés.

Le grand imam de la plus haute institution de l'islam sunnite, al-Azhar, basée au Caire, a présenté ses condoléances au pape copte Tawadros II dans un communiqué qui précise que «les hôpitaux d'al-Azhar sont prêts à recevoir les blessés».

Il a été précédé par M. Sissi qui a appelé Tawadros II, partisan proclamé du chef de l'État, premier président d'Égypte à assister chaque année à la messe de Noël copte alors que ses prédécesseurs dépêchaient des représentants.

Depuis que Tawadros II a pris la tête de la communauté chrétienne d'Égypte en 2012, l'église copte orthodoxe s'est affichée davantage sur la scène politique.

Dans la mégalopole tentaculaire du Caire, où des millions d'Égyptiens vivent dans des quartiers informels, les incendies accidentels ne sont pas rares. Plus généralement, l'Égypte, dotée d'infrastructures vétustes et mal entretenues, connaît régulièrement des incendies meurtriers dans ses différentes provinces.

Une autre église lundi

Lundi déjà, une église avait pris feu à Heliopolis, quartier cossu de l'est du Caire, sans faire de morts ou de blessés.

En mars 2021, au moins 20 personnes avaient péri dans l'incendie d'une usine textile dans la banlieue est du Caire. En 2020, deux incendies dans des hôpitaux avaient coûté la vie à quatorze patients atteints du Covid-19.

Bien que nombreux, les Coptes s'estiment tenus à l'écart de nombreux postes dans la fonction publique et déplorent une législation très contraignante pour la construction des églises et beaucoup plus libérale pour les mosquées.

Le sujet est sensible et le militant copte des droits humains Patrick Zaki a récemment passé 22 mois en détention pour «diffusion de fausses informations» à cause d'un article dénonçant des violations des droits des chrétiens en Égypte.

À lire aussiÉgypte : neuf manifestants coptes libres après trois mois de prison

Les Coptes ont subi les représailles d'islamistes, notamment après le renversement par M. Sissi en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi, avec des églises, des écoles et des maisons incendiées.

M. Sissi a récemment nommé pour la première fois de l'histoire un juge copte à la tête de la Cour constitutionnelle.

À VOIR AUSSI - Christiane Desroches-Noblecourt: un monument de l'égyptologie française

Royaume-Uni : l'un des «Beatles» présumés de l'État Islamique présenté à la justice

Le groupe de quatre djihadistes est soupçonné d'avoir torturé et tué les journalistes James Foley et Steven Sotloff et les travailleurs humanitaires Peter Kassig et Kayla Mueller.

Bombardement sur une centrale nucléaire en Ukraine : «L'heure est grave», alerte le chef de l'AIEA

L'Ukraine et la Russie s'accusent mutuellement de plusieurs frappes survenues ce jeudi sur la centrale de Zaporijjia. Kiev parle de bombardements russes à proximité de substances radioactives.

Attaque contre Salman Rushdie : ce que l'on sait de Hadi Matar, son agresseur présumé

FOCUS - Chiite d'origine libanaise, Hadi Matar, 24 ans, est un admirateur de l'Ayatollah Khomeyni, chef suprême de la Révolution d'Iran qui avait lancé la fatwa contre l'intellectuel en 1989.

New York Times - World

Ivory Coast Supplies the World With Cocoa. Now It Wants Some for Itself.

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A new generation of Ivory Coast chocolatiers is striving to change an industry that has long left cocoa farmers in poverty.

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By Elian Peltier

Photographs by Andrew Caballero-Reynolds

GRAND-BASSAM, Ivory Coast — The worker carefully peeled the husks from the cocoa beans to keep them from breaking, then tipped them into a metal tray that a colleague slid into an oven. The aroma of roasting beans filled the small shop in this seaside town, where the worker, Marie-France Kozoro, readied the next batch for its journey to becoming chocolate.

Nearly six million people rely on the cocoa industry in the West African nation of Ivory Coast, the world’s biggest cocoa producer. But most of them are not involved in the processing of the crispy, sour beans that are turned into a sweet treat.

Instead, they focus on growing, harvesting and selling raw cocoa beans bound for Europe and are mostly excluded from the financial benefits produced by the lucrative chocolate industry. It is chocolate made abroad, not raw cocoa, that yields the most revenue, and that money flows to larger foreign producers.

But in recent years, a new generation of Ivorian chocolatiers has been trying to change the equation. Partly financed by the government and international aid agencies, the chocolatiers are turning cocoa beans into cocoa powder, beverages, chocolate bars and other goods in Ivory Coast, hoping to develop a local chocolate industry whose revenue can flow to farmers and other cocoa workers like Ms. Kozoro.

At Choco+, the artisanal workshop where Ms. Kozoro works, a dozen employees roast and grind cocoa beans, which they make into chocolate paste and cocoa tea, among other products.

“We’re getting by, little by little, thanks to cocoa,” said Ms. Kozoro, 30, a single mother who used to work long hours in a Chinese restaurant. At Choco+, she earns 50 percent more than the country’s monthly minimum wage of about $94, and her shift allows her to pick up her 3-year-old daughter from a school across the street at a reasonable hour.

Similar efforts to spur a domestic chocolate industry have also sprung up in other cocoa-producing countries in West Africa, including Ghana and Nigeria.

Compared with Europe, the consumption of cocoa in the region remains tiny — in Ivory Coast, it is estimated to be about a pound per person per year — but it is rising for a range of cocoa-based products.

Chocolate bars tend to be preferred by foreigners, while West Africans favor other delicacies, including cocoa pralines, cocoa butter, cocoa powder and chocolate spread. Entrepreneurs are also developing cocoa-flavored beers, liquors and vinegars, and a chocolate beverage mixed with bouye, the juice of the baobab tree’s fruit.

“The message around cocoa in Ivory Coast has always been to export, export, export,” said Hervé Dobinou, the manager at Choco+. “But there’s never been communication about the consumption of cocoa here.”

The Ivorian government is working to promote more ventures like Choco+ that produce a variety of cocoa-based products, as well as bigger industrial companies that can help build a domestic chocolate industry.

“Processing the beans in Ivory Coast could mean more revenue for Ivorians, more jobs and new markets,” said Franck Koman, the coordinator of the Ivorian Fair Trade Network, a nonprofit representing cocoa producers.

The need for better wages is immense: Of the roughly one million cocoa farmers in Ivory Coast, nearly 550,000 live below the global poverty line, according to the World Bank, and most of them have never tasted chocolate.

On a recent afternoon near Bouaflé, a town in central Ivory Coast, Sylvain Kofi Kona trudged through his cocoa farm and handed cash to two young workers who had just cleared it of leaves and cocoa pods. A motorcycle accident four years ago maimed one of his arms and left him with a limp.

MALI

BURKINA

FASO

GUINEA

IVORY COAST

Bouaflé

GHANA

Toumodi

Tiassalé

Binao

LIBERIA

Abidjan

Grand-Bassam

Gulf of Guinea

100 mileS

By The New York Times

Mr. Kona and his crew cultivate cocoa the way it has been done for decades. In small fields, they slash ripe pods from cocoa trees in the spring and fall, then extract the pulpy white beans, which turn brown after they dry on tarpaulins or banana leaves. They sell the beans to local cooperatives or buyers at nearby markets.

The work is grueling and too complicated to be automated. Yields are low. The price of a pound of cocoa in Ivory Coast has dropped this year to 56 cents from 70 cents last year because of several factors, including fluctuations in demand and successful bargaining by the industry’s bigger companies. Even so, many farmers like Mr. Kona sell at a cheaper price to buyers who offer cash rather than checks because banks are not easy to find in rural areas of the country.

As the pain in his arm became unbearable this summer, Mr. Kona said he sold about 100 pounds of cocoa beans for about 35 cents a pound, well below the market rate, so he could buy medicine right away.

Many farmers say cultivating other crops like cassava and corn is easier and more profitable and can help them better feed their families. But they remain loyal to cocoa out of a sense of national pride.

“We were born in cocoa, it’s in our blood,” said François d’Assise Mbra, a cocoa farmer and a friend of Mr. Kona. “You can’t escape it. Cocoa pulls you.”

To increase cocoa farmers’ incomes, the Ivorian government plans to invest about $1.6 billion in a vast overhaul of the industry. Part of that will finance businesses that convert beans into cocoa-based products.

The country’s economy minister, Adama Coulibaly, said he found it hard to fathom that more than 60 years after Ivory Coast’s independence, 70 percent of cocoa production leaves the country as raw cocoa beans, forfeiting most of the revenue they could yield.

Though Ivory Coast accounts for roughly 45 percent of the cocoa produced around the world, it receives only about 7 percent of the global revenue from the commodity.

Converting raw beans into more lucrative products that could be exported and also sold domestically could significantly slice the national poverty rate of nearly 40 percent, Mr. Coulibaly added.

In an effort to lure more domestic customers, local firms are turning to appealing marketing arguments: They say that cocoa provides cardiovascular benefits and that its beans are an aphrodisiac. Studies have shown that both claims may have some merit.

At Choco+ on a recent morning, a 55-year-old customer, Benjamin Nda, bought cocoa tea, cocoa butter and a few ounces of roasted beans. Mr. Nda, a physics professor who has diabetes, said eating five beans every day for the past few months had helped lower his blood pressure.

He and his wife, he said, have also noticed other benefits. After his wife ate a bean one night, he also ate one. Then they both went up to five beans, Mr. Nda said with a smile.

“Believe me,” he added coyly, “it was extraordinary.”

Loucoumane Coulibaly contributed reporting from Abidjan, Ivory Coast. Mady Camara contributed research from Dakar, Senegal.

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Le Figaro

À Moscou, Poutine et ses fidèles va-t-en-guerre confisquent tout le pouvoir

ENQUÊTE - Sous la pression du conflit qui s’éternise en Ukraine et le poids des sanctions internationales, les faucons se placent dans la perspective d’une possible lutte de succession.

Le 24 février 2022 n’aura pas seulement sonné le début de l’intervention russe en Ukraine. Il aura aussi marqué la bascule du système russe dans une nouvelle ère. Les appels au ralliement autour du drapeau, au patriotisme jusque dans les salles de classe, les «Z» en soutien à l’armée dans l’espace public: autant d’avatars de l’avènement d’une Russie plus dure, plus ancrée dans le conservatisme et la logique revanchiste du «nous contre eux» (comprendre: l’Occident).

«Le moment consacre la radicalisation du système, mais souvenons-nous qu’en 2020 déjà des tabous avaient sauté: l’opposition réduite à néant, la réécriture de la Constitution dont on avait sous-évalué l’importance», remarque Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe à Moscou. «En réalité Poutine veut rompre définitivement avec l’héritage de Boris Eltsine, ayant accumulé frustration et rancœurs face à l’Ouest.»

Le mécontentement s’installe

Malgré ces prémices, l’invasion laisse Moscou sous le choc. On se rassure alors en se disant que l’affaire sera pliée en quelques jours. Or face à la résistance ukrainienne, dopée aux livraisons d’armes occidentales, la victoire éclair espérée n’est qu’un mirage, le mécontentement s’installe.

Près de six mois plus tard, l’évidence est là: ce sera sans doute une guerre d’usure longue et toujours plus coûteuse. Au sein des élites politiques, économiques ou sécuritaires, au sein des clans qui les constituent, pas le choix: il faut désormais s’adapter à cette nouvelle norme. Essayer de survivre. Voire, pour certains, essayer d’en profiter.

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«Malgré une consolidation autour de Poutine après l’invasion, deux tendances s’opposent ensuite», observe le journaliste et chercheur spécialiste du pouvoir russe Andreï Pertsev. «Il y a le “parti de la paix”, surtout des membres de l’élite économique davantage favorables aux négociations. Et puis le “parti de la guerre”, qui tient une rhétorique très belliciste, pousse à aller toujours plus loin en Ukraine, qui veut la mobilisation… Ses membres sont les plus bruyants et ils réussissent à dicter le tempo car les autres se taisent.»

Défenseur de Poutine

Andreï Tourtchak, 47 ans, numéro deux du parti présidentiel Russie unie, est le parfait représentant du «parti de la guerre». Ardent défenseur de Vladimir Poutine, l’ambitieux Tourtchak, plus jeune gouverneur régional de Russie à 33 ans (en 2009), a tout de suite vu dans l’opération ukrainienne une opportunité de dorer son blason et de se faire remarquer par le chef. Il cible le Donbass. Ses allers et retours dans les zones séparatistes se multiplient, il y parle régulièrement d’une «guerre inachevée» de la Russie contre le mal nazi.

Tourtchak, adepte de la surenchère ultrapatriotique, n’hésite pas à dénoncer d’autres officiels comme l’ancien vice-Premier ministre et patron de la Fédération internationale des échecs Arkadi Dvorkovitch, un «traître d’une cinquième colonne», pour avoir osé évoquer les civils ukrainiens en mars dernier.

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Plus remarquable encore est la mutation en croisé anti-occidental de l’ancien président Dmitri Medvedev, jadis espoir en Russie des… libéraux pro-occidentaux. Se donnant désormais une image de dur du régime, Medvedev fait régulièrement polémique par ses tweets plus incendiaires les uns que les autres, contre l’Occident qu’il «déteste», contre le nazisme ou l’Otan.

Ces jours derniers, un post signé Medvedev a fait scandale - avant d’être rapidement supprimé -, menaçant presque ouvertement le Kazakhstan. L’homme dira que son compte a été hacké. Il n’empêche: la rhétorique de va-t-en-guerre semble porter ses fruits.

Tout le monde comprend que c’est sur le dossier ukrainien qu’on peut marquer des points - ou chuter

Ainsi le fantasque Dmitri Rogozine, jusqu’à récemment patron de l’agence spatiale russe et lui aussi fracassant sur Twitter, pourrait se voir offrir un strapontin dans la gestion des territoires nouvellement capturés. «Même quelqu’un comme Sergueï Kirienko, brillant technocrate, ancien allié de l’opposant assassiné Boris Nemtsov, a dû évoluer» avec le sens du vent, analyse Arnaud Dubien.

Le «M. Politique-Intérieure» du Kremlin, de plus en plus en vue, troquait récemment son costume pour un blouson noir et des chaussures militaires à Kherson, actuellement sous contrôle russe. «Tout le monde comprend que c’est sur le dossier ukrainien qu’on peut marquer des points - ou chuter.»

L’ombre des services russes

Car pendant ce temps une ombre grandit, de plus en plus large, derrière Vladimir Poutine: celle des services russes, le FSB (sécurité intérieure) en tête. On appelle les hauts gradés des services les «siloviki». Un clan à part qui, s’il n’est pas homogène, a des intérêts communs. «Il ne fait aucun doute que leur influence va grandissante», dit Andreï Pertsev. «D’abord parce que c’est avec eux, ainsi qu’avec les gradés militaires, que Poutine passe le plus de temps. Le cercle proche du président, ce sont désormais plutôt des durs, et non plus des amis de Saint-Pétersbourg.»

Récemment, un lot d’arrestations dans divers secteurs - universitaire, culturel, scientifique et même au sein des services eux-mêmes - portait le sceau d’une plus grande liberté laissée au FSB pour purger les opinions non conformes. «À la différence de l’époque soviétique, où les services étaient contrôlés par le parti!», rappelle Arnaud Dubien.

Il y a une forte montée du sentiment anti-Ouest dans les élites en général

Dans les coulisses aussi, le régime se durcit. «Par ailleurs c’est indéniable qu’il y a une forte montée du sentiment anti-Ouest dans les élites en général», prévient la politologue Tatiana Stanovaya, fondatrice du cabinet R. Politik.

Le deuxième homme le plus influent de Russie

Une figure occupe une place de choix dans ce contexte, celle du «faucon» ultime en matière de vision du monde, le chef du Conseil de sécurité russe et ancien directeur du FSB Nikolaï Patrouchev. On le présente comme le deuxième homme le plus influent de Russie, le «cardinal gris» de Poutine. Le clan des siloviki, qu’il représente, pourrait lui aussi se joindre à la lutte pour davantage de poids politique à l’avenir - alors que services et armée s’accusent mutuellement des difficultés en Ukraine (mauvais renseignements collectés, mauvaise préparation de l’opération).

Dans le système sur mesure encore très vertical qu’est la Russie, le maître du jeu demeure en tout cas Vladimir Poutine. Le boss parvient pour l’heure à rester au-dessus de la mêlée, alors que les bisbilles internes crépitent sous ses pieds. «Tous ces acteurs politiques luttent en réalité pour montrer leur loyauté et avoir un siège plus près du président», estime Stanovaya.

Comme dans une entreprise avec un PDG, l’élite russe est subordonnée à Poutine, il ne les écoute pas réellement.

Pertsev acquiesce: «Comme dans une entreprise avec un PDG, l’élite russe est subordonnée à Poutine, il ne les écoute pas réellement. Les élites économiques par exemple sont résignées. J’appelle le nouveau système une sorte d’URSS 2.0.» Mais attention toutefois, les appuis du chef du Kremlin ne sont peut-être plus aussi solides.

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«Auparavant, les élites voyaient en Poutine un facteur de stabilité, or avec ce choix de guerre, il est devenu un facteur d’instabilité pour elles», observe Abbas Galliamov, ancienne plume du président dans les années 2000, qui croit détecter l’émergence d’une sorte de «junte militaro-sécuritaire». «Tout va dépendre du résultat sur le terrain ukrainien, or ça ne se passe pas au mieux. S’il n’arrive pas à ramener une “victoire”, il va être fragilisé y compris auprès de l’opinion, et les clans auront moins peur de lui.»

Alors que ces derniers mois, l’état de santé du chef de l’État faisait également fait l’objet de rumeurs, son ancien conseiller voit toujours plus d’intrigues et de luttes byzantines à venir, assurant que «pour l’instant, les factions attendent de voir, personne n’est prêt à bouger». Si le changement de Constitution permet théoriquement à Vladimir Poutine de diriger le pays jusqu’en 2036, personne n’imagine un tel scénario. «Les prétendants sont donc dans les starting-blocks, au cas où», glisse Andreï Pertsev. «Ils imaginent surtout que Poutine nommera son successeur. Alors ils font tous de leur mieux.»

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New York Times - World

One Year After the Fall of Kabul

The Tumultuous Summer That Changed the World

Over the span of just a few weeks in 2021, the Taliban’s offensive shifted from rural threat to urban conquest before they walked into Kabul on Aug. 15. Times photographers were there to document that fateful summer in Afghanistan.

Taliban fighters in Kabul, Afghanistan, on the day the government collapsed.Credit...Jim Huylebroek for The New York Times

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Photographs by The New York Times

Text by Thomas Gibbons-Neff

In Afghanistan, August 2021 began ominously.

The Americans and their allies were leaving the country, finally ending their long war after striking an agreement with the Taliban, and leaving the country’s defense to the security forces they had trained and supplied for years. But the Afghan forces were already beginning to buckle. By the end of the summer, the insurgents had seized dozens of districts, rapidly sweeping across the countryside as outpost after outpost folded.

But none of the 34 provincial capitals had fallen. Yet.

The United States was providing limited air support to the beleaguered Afghan forces below and there remained a small hope that the U.S.-sponsored firepower would continue after the United States withdrew completely. President Ashraf Ghani had reshuffled his military leadership, and militia units led by the powerful and notorious warlords of Afghanistan’s past had taken up arms to defend their economic fiefs.

Then, on Aug. 6, Zaranj, the capital of Nimroz Province on the border with Iran, suddenly fell to the Taliban. Like dominoes, other provincial capital cities began toppling as well, even in places like Kandahar where the Afghan forces had defended well for months.

By the morning of Aug. 15, the Taliban had practically encircled Kabul, the country’s capital, and thousands of U.S. troops had landed to evacuate the American Embassy.

By the end of the day, the Western-backed government, including Mr. Ghani, had fled, and the American flag over the embassy had been taken down. What would become crowds of tens of thousands of Afghans began forming at the gates of the international airport, fearful of what their new Taliban rulers would do.

Others, though, were relieved, grateful that a violent siege of the city, much like what had happened during the civil war of the 1990s, had been avoided. When the insurgent group entered Kabul, some city neighborhoods celebrated their arrival.

Instead, the violence centered around the airport, as the crowds surged toward the gates, wedged between the rifle butts of the Taliban — desperate to establish security in the sprawling capital of around five million people — and the rifle barrels of the Americans defending the gates.

By the month’s end, tens of thousands of Afghans had been evacuated from Kabul to countries all over the world. The last American cargo jets had departed, leaving behind blowing trash and celebratory Taliban gunfire. Thirteen Americans and nearly 200 Afghans were killed in an Islamic State suicide bomb blast, and soon after the U.S. responded by errantly killing 10 civilians in an airstrike intended to punish ISIS.

The ending to the long American war in Afghanistan had been short and violent, and now a new chapter of Taliban rule was opening, as the group tried to suddenly shift from a guerrilla insurgency into a government for around 40 million Afghans.

Now, we have seen that the Taliban have, in fact, returned to many of the repressive and hard-line ways that characterized their regime in the 1990s. But as the summer ended last year, nothing was clear except that the world had changed, in just a blink.

Above and below, Kabul in early July last year.

At a security checkpoint in Herat for vehicles and motorbikes arriving into the city from a nearby Taliban-controlled area in mid-July 2021.

Afghan commandos in July in Kunduz, a provincial capital in northern Afghanistan that Taliban insurgents had cut off on all sides.

A woman and children fleeing their house in Kandahar, Afghanistan, on Aug. 4, 2021.

A Taliban fighter trying to hit a woman who was waiting to enter the Kabul airport with her family on Aug. 18, 2021.

Khalil Haqqani, a prominent figure among the Taliban, at Friday prayer at the Pul-i-Khishti mosque in Kabul, on Aug. 20, 2021.

A defaced beauty shop window display in Kabul on Aug. 22, 2021.

Passengers waiting to clear a security checkpoint for one of the last commercial flights from Kabul on Aug. 15 as Taliban forces closed in to take control of the city.

Afghans waving their documents at U.S. Marines standing guard atop the blast walls at the Kabul airport on Aug. 22, 2021.

Survivors of the devastating ISIS suicide bomb attack at Kabul airport arriving at Emergency Hospital on Aug. 26, 2021.

Afghans flee from the Taliban police during a protest in Kabul on Sept. 7, 2021.

Nematullah Naqdi, 28, left, and Taqi Daryabi, 22, journalists working for Etilaat Roz, show their wounds after being beaten by the Taliban while they covered a Kabul protest on Sept. 8.

Both the father and fiancé of Samia Ahmadi, right, were killed on Sunday in a U.S. drone strike on a house in Kabul on Aug. 30, 2021.

Hussain, 40, was one of as many as 170 civilians killed in the ISIS bombing at Kabul Airport on Aug. 26.

Members of the Taliban’s Badri 313 Battalion performing evening prayers at the airport in Kabul on Aug. 28, 2021.

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New York Times - World

In Wealthy City, a Marxist Mayor Wins Over Voters

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The Saturday Profile

Yes, this Communist politician in Graz, Austria, wants to redistribute wealth, but a focus on housing, her own modest lifestyle and a hard childhood have helped her popularity.

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By Denise Hruby

GRAZ, Austria — That the conservative mayor would win yet again, and serve a fifth term, had been treated as a foregone conclusion in Graz, Austria’s second-largest city, a place where it’s not uncommon to encounter local residents proudly dressed in traditional lederhosen and dirndls.

Elke Kahr, the leader of the city’s Communist Party, was equally convinced she would lose again to the slick heir to a trading dynasty who had led the city for 18 years.

So she was as surprised as the journalist who told her the election news last September: The Communists had emerged victorious, and she would be the next mayor.

“He was completely bewildered — and I thought it was a joke,” Ms. Kahr recalled of her election night conversation with the reporter at City Hall.

Newspapers across Europe started calling the city “Leningraz,” a moniker the new mayor smiles about.

“Yes, 100 percent, I’m a convinced Marxist,” Ms. Kahr said in her mayoral office, flanked by the used Ikea shelves with which she displaced the stately furniture of her predecessor, Siegfried Nagl, of the Austrian People’s Party, or Ö.V.P.

Ms. Kahr, 60, is now trying to “redistribute wealth” as much as her role allows her to, she said.

But that doesn’t mean that her Communist Party of Austria, or K.P.Ö., plans to dispossess the bourgeoisie or abolish the free market. Ms. Kahr said her goal was “to alleviate the problems of the people in our city as much as possible.” 

CZECH REPUBLIC

50 miles

GERMANY

Vienna

Munich

AUSTRIA

Innsbruck

Graz

ITALY

SLOVENIA

By The New York Times

To an outsider paying a visit, the city’s problems might not be immediately obvious.

When Arnold Schwarzenegger visits Graz, his hometown, he strolls on clean streets past modern, affordable apartment blocks.

But there are pockets of poverty, and plenty of people are struggling with rising prices and flat wages.

And for nearly two decades, Ms. Kahr, not without controversy, has dipped into her own pocket to help people pay for unexpectedly high electric bills or a new laundry machine. She’ll listen to a problem, ask for a bank account and transfer some money, usually capped at a few hundred euros.

During her political career, she has given away about three-quarters of her post-tax salary. Since becoming a city councilor in 2005, Ms. Kahr’s handouts have amounted to more than one million euros, or approximately $1,020,000.

The Great Read

More fascinating tales you can't help reading all the way to the end.

Political opponents have accused her of vote buying, but “they’re free to do the same,” Ms. Kahr noted. “Besides, it’s not charity,” she added. “I’m simply convinced that politicians make too much.”

As mayor, her salary of about €120,000 after taxes is more than four times the national average, and the €32,000 she keeps for herself suffices. She rides the city’s buses and tramway, shops at budget stores and rents a modest apartment, overflowing with books and records, where she lives with her partner, a retired K.P.Ö. official.

Austria has a long tradition of socialism and has created an expansive welfare system. Health care is universal and universities are free.

But voters have largely shunned the Communist Party ever since Austrians had a front-row seat as the Soviet Union violently crushed a popular uprising in neighboring Hungary in 1956. The K.P.Ö. hasn’t won a national parliamentary seat in any election held since.  

Graz, however, has been an anomaly: With the party’s focus on housing, charismatic Communists have sat on the City Council since the 1990s.

None have been as popular as Ms. Kahr.  

Supporters and critics alike describe her as approachable, pleasant and a straight shooter. Constituents often compliment her for “not being like a politician,” but more like a social worker.

As mayor, governing in a coalition with social democrats and greens, she now has more influence to steer policies in directions she favors.

So far, that has included capping residential sewage and garbage fees as well as rents in city-owned housing. She has made thousands more residents eligible for heavily reduced annual passes for public transport.  

And she’s cut the marketing budget for the entire city, as well as subsidies for all political parties.

Kurt Hohensinner, the new head of the Ö.V.P. in Graz, dismissed these efforts as more symbolic than substantive. Predicting how the city would fare under Ms. Kahr’s leadership, he said, “Graz won’t suffer from communism, but from standstill.”

Notably, Ms. Kahr also canceled several prestige projects, including an Ö.V.P.-led proposal to give Graz’s 300,000 residents their own subway line.

Instead, the city will soon have a new office for social and housing services and more subsidized apartments.

Housing, Ms. Kahr says, is closest to her heart. It’s also the issue that built the Communists’ brand in Graz.

Fearing annihilation at the end of the Cold War, they opened a tenant emergency hotline, giving free legal advice on dubious rental agreements, looming evictions and the failure of landlords to return security deposits.

Poor and wealthy, left and right, called, and word of mouth spread: The Communists care. Often, Ms. Kahr answered the phone.

As mayor, Ms. Kahr tries to be a familiar presence on the city’s streets.

Jumping off the bus at Triestersiedlung, one of the city’s poorer neighborhoods, defined by its 1,200 subsidized apartments, Ms. Kahr complimented the owner on her car, a rare Soviet-made Lada, then headed into the shaded courtyard of a social housing block.

The facades of the apartment buildings were freshly painted, and on this sunny afternoon, its low-income residents were basking on their recently constructed balconies. It’s a luxury most private apartments in Graz lack and one that Ms. Kahr pushed for as a councilor.  

As she distributed raised flower beds so residents could grow their own tomatoes and herbs, one of them approached and lauded “Elke” for “still coming to visit us, now that you’re mayor.” 

Ms. Kahr reminded the woman that she, too, had grown up there.

Given up for adoption at birth, Ms. Kahr spent the first years of her life at a children’s home. Just shy of her 4th birthday, she was adopted. The story goes she cheekily asked a visiting couple for a banana sticking out of their grocery bag; impressed by the little girl’s lack of shyness, the couple adopted her.

Her father, a welder, and her mother, a waitress-turned-homemaker, rented a shack in Triestersiedlung. They fetched water from a well and tended chickens, ducks and rabbits. Their toilet was an outhouse.

Some of her playmates lived in barracks left over from World War II and trudged through the snow in sandals.

“If you grow up in this social environment, you can only pursue a socially just world,” Ms. Kahr said.

Yet she never felt she lacked anything: She remembered devouring the books in the housing project’s library. On Saturdays, when the family visited the public bathhouse, little Elke splurged by maxing out her time in the tub to 30 minutes.

As a young adult she drove to rock concerts across Europe (she likes most music, she said, including socially conscious rap, “though Eminem, not so much”) and tracked down her birth mother, a farm girl. Her biological father was a student from Iran.

The meeting wasn’t to foster a bond, but “to tell her that, no matter the reasons for her decision, for me it was perfect,” Ms. Kahr said.

Rebuked for “speaking like a Communist” growing up, Ms. Kahr was 18 when she decided to find out why.

She looked up the party’s address in the phone book and headed over to the local headquarters.

“She was a godsend,” said Ernest Kaltenegger, her mentor and predecessor as the party’s local head. “Not like other young people who burn bright for a little while — she was serious.” 

When the bank branch she was working at closed when she was 24, Mr. Kaltenegger persuaded her to become the second employee of Graz’s K.P.Ö. During a six-month study in Moscow in 1989, she followed the passionate debates there on reform, and believed that “they’d turn the corner.”

Two years later, the Soviet Union dissolved.

Ms. Kahr consoled her older comrades, and focused on her young son, Franz.

In the 1990s, Mr. Kaltenegger campaigned on installing bathrooms in all of Graz’s social housing apartments, and turned the Communists into a local political pillar. He later moved on to the state level on the condition that Ms. Kahr took over the Communist mantle in Graz.

She did, and got off to a stumbling start. Leading the party in the 2008 election, she lost half his voters.

But within five years, she had turned the Communists into the city’s second-strongest party. One likely factor in the party’s win last year was growing discontent in Graz over a construction boom that was snapping up the last plots of undeveloped land. In a K.P.Ö.-organized referendum in 2018, an unusually high voter turnout effectively blocked the rezoning of an agriculture school’s land, a memorable victory for the party.

Often, criticism arises not from Ms. Kahr’s work, but her unabashed embrace of ideology. For example, her admiration for the former Yugoslavia, a multiethnic and nonaligned state run by a dictator, shows a “historical stubbornness,” said Christian Fleck, a sociology professor at the University of Graz.

But constituents don’t seem to care, with her approval rating in June standing at 65 percent.

As mayor, she continues meeting regularly with people who need help, as she did when she was a councilor and logged more than 3,000 visits a year from single mothers, the unemployed or people in precarious housing situations.

Dragging on a cigarette, a vice she can’t surrender, Ms. Kahr reflected on why Communism failed elsewhere.

“It just depends,” she said, “on whether the leaders also live by it.”

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Le Figaro

Les cinq traits communs à tous les pervers narcissiques

PSYCHOLOGIE - Il est des caractéristiques que l'on retrouve, toujours, dans les mécanismes de l'emprise. Portrait-robot de ces prédateurs manipulateurs, pour les repérer et s'en défaire.

«Les cinq traits communs à tous les pervers narcissiques» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

«C'est un pervers narcissique, va-t’en !» Qui n'a jamais entendu ce terme, utilisé à tort et à travers, pour désigner à peu près n'importe quel type de comportement malsain ? Les caractéristiques de la perversion narcissique sont pourtant toutes particulières. Ce n'est pas une maladie mentale, mais «une série de mécanismes de défense mis en place par quelqu'un qui vit ce que l'on appelle une angoisse de dissociation», introduit le psychanalyste et psychothérapeute Jean-Charles Bouchoux, auteur de Les pervers narcissiques : Qui sont-ils ? Comment fonctionnent-ils ? Comment leur échapper ?*.

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En clair, la personne a peur de tomber dans la psychose parce qu'elle se rend compte qu'elle a une part sombre en elle. Elle projette alors son mal-être sur l'autre, de façon systématique, pour combler cette faille narcissique. Elle a souvent subi un traumatisme ou souffre d'une grande peur de l'abandon, une angoisse commune à la victime et qui explique, en partie, qu'elle reste dans la relation. Comment savoir si l'on est piégé dans une histoire perverse ? Focus sur cinq grands traits typiques du profil.

Il instaure une fusion

La plupart du temps, le pervers narcissique a une cible en particulier, il n'adopte pas sa conduite avec tout son entourage. La relation qu'il entretient peut être amoureuse, filiale ou professionnelle. Il fait en sorte de tout connaître de l'autre et met en place un lien fusionnel, à cause duquel la personne devient dépendante affectivement.

Il accuse

Au quotidien, le pervers narcissique reproche à l'autre d'avoir des défauts qu'il craint d'avoir en lui. Plutôt que d'affronter la peur d'avoir certains mauvais côtés, il les plaque sur l'autre. Ainsi, lui est forcément dans un comportement légitime, quand l'autre est systématiquement en tort.

À lire aussiPervers narcissiques: «Quand on n’a pas de repères, c’est souvent la mauvaise personne qui arrive en premier»

Prenons l'exemple d'un couple assis à la terrasse d'un café, «le pervers voit passer une personne qu'il trouve jolie. La pensée qui lui vient alors est : “Si je ressens cela, il/elle peut le ressentir aussi et peut donc me tromper”. Sans que rien ne se soit passé, il va donc dire au partenaire : “Je ne peux pas te faire confiance”», illustre Jean-Charles Bouchoux. La victime est ainsi perpétuellement condamnée pour une trahison qu'elle n'a pas commise.

Le déni

C'est un des mécanismes essentiels à la perversion narcissique. Le pervers n'a absolument pas conscience de l'être, «et passe son temps à être dans le refus pur et simple de la réalité», précise le psychanalyste. Dans le cas d'une dispute, par exemple, «la personne perverse est violente verbalement. Après coup, le (la) partenaire lui reproche d'avoir agi de cette manière. Plutôt que de reconnaître son tort, le pervers narcissique va dévaluer la réalité que l'autre a vécue, et répondre que cela ne voulait rien dire, qu'il ne le pensait pas, que ce n'est pas de sa faute, ou encore que l'autre l'a bien cherché, que s'il n'avait pas fait ça, il n'aurait pas dit ça… et ce pour chaque altercation.» La violence vient de lui, mais le coupable, c'est l'autre.

Il nourrit la promesse d'une vie merveilleuse

Avec ce type de profil, le début de l'union est idyllique. Le pervers narcissique nourrit immédiatement la promesse d'une vie future à deux, de grands projets, d'un beau mariage, d'enfants... Ce récit crée un fantasme chez la victime, le rêve de vivre quelque chose de magnifique. Seulement, la promesse, totalement prématurée, ne se réalise pas.

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Voici d'ailleurs pourquoi les victimes restent, malgré les dysfonctionnements. «On peut faire le deuil de quelque chose qui a existé, s'en détacher, mais faire le deuil de quelque chose de fantasmé, que l'on espère voir se concrétiser, est beaucoup plus difficile. On pourrait comparer cela à une forme d'addiction : on attend d'une drogue qu'elle nous fasse vivre un moment extraordinaire, mais ce n'est jamais à la hauteur de ce que l'on espère, donc on en reprend pour tenter de l'atteindre. Si cette drogue nous apportait immédiatement ce qu'on attendait d'elle, le problème serait résolu et on passerait à autre chose», illustre le spécialiste. Dans le cas du pervers narcissique, la victime reste parce qu'elle est tenue par le rêve.

Le pervers narcissique isole son partenaire

Ce mécanisme est systématique. Le pervers isole, car il ne faut pas qu'un tiers puisse venir mettre son grain de sel. Si un regard extérieur est posé, sa stratégie pourrait être mise en défaut. La plupart du temps, la démarche commence par des réflexions telles que «je n'aime pas les membres de ta famille, ils m'agacent, regardent ce qu'ils m'ont dit, eux ne m'aiment pas…» Ainsi, le pervers divise pour mieux régner, sa victime doit être de «son côté».

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L'autre option, encore plus compliquée à dénouer selon le psychanalyste, consiste à séduire l'entourage, au point de voir ce dernier se rallier à sa cause. C'est l'une des raisons qui font que la victime reste : son univers tout entier tourne autour de la relation.

Cet article vous est proposé par Madame Figaro

*Les pervers narcissiques : Qui sont-ils ? Comment fonctionnent-ils ? Comment leur échapper ?, de Jean-Charles Bouchoux, (Ed. Eyrolles), 2009.

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New York Times - World

One Year After the Fall of Kabul

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‘My School Had No Chairs, No Blackboards, No Books’

Despite her struggles to get an education in Afghanistan, Mursal Rahim holds fast to her dream of becoming a lawyer.

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Mursal Rahim, 26

I was born in 1996 in Kunduz, a small city in the north of Afghanistan, when the Taliban took over Afghanistan for the first time, and like today, did not allow girls to get an education. But in 2001, the Taliban lost power, and at age 5, I started school with a lot of dreams. Even as a child, I felt that I was now free.

I remember how excited and happy I was even though my school had no chairs, no blackboards, no books — the classroom in ruins from the war. My class had girls from 5 to 14 years old. We studied together because we were the first generation of girls to go to school after five years of the Taliban.

Some days we could not attend class because the Taliban were attacking. Twice, the Taliban took over the city for days. Each time we had to go to Kabul for weeks, covering up completely to escape the city. I still remember this feeling: Maybe today will be the last day I will be allowed to attend school.

In high school I had a classmate who was 17 when she got married. The man always beat her. I told her that one day I would become a lawyer and help her divorce.

I started law school. While there, I had a mentorship at a nonprofit organization that helped women who were beaten by their husbands. A woman told me her husband had beat her more than once. I asked her: Why don’t you get a divorce? She said she could not do that because without an education and a job, she had nowhere to go if she left him.

After law school, I planned get a my master’s degree but in August of last year, when the Taliban took over, my country went back 21 years.

For years, the war has filled moments of my life and childhood. My people and I have experienced the loss of family, friends, our homes and our homeland. The good days that we hoped for, never came.

I never imagined becoming a refugee. I left Afghanistan to continue my education. I want to show that how strong Afghan women are, and I want to use the opportunity I have in the United States of studying. And I will do it.

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Le Figaro

Extension de maison : comment réduire le coût ?

Le Figaro

Quel est le coût moyen pour agrandir sa maison ? Comment optimiser son budget ? Quelles sont les extensions de maison les moins chères ? Nos réponses.

Vous souhaitez construire une extension à votre maison, mais n'avez pas d'idée précise du budget à allouer aux travaux ? Dans cet article, nous aborderons le coût moyen nécessaire pour l'agrandissement de votre domicile et vous donnerons des conseils pour optimiser votre budget.

Quel est le coût moyen pour agrandir sa maison ?

Avoir des mètres carrés de surface habitable en plus dans votre maison assure non seulement un meilleur confort de vie, mais est aussi une plus grande chance de faire une plus-value au moment de la revente. Le prix d'une extension de maison varie selon différents facteurs :

  • Le type d'agrandissement de maison : nouvelle pièce, suite parentale, loggia, véranda, surélévation de maison…
  • Les dimensions de l'extension
  • De la pièce à construire : garage, salle de bain, cuisine, etc. Une salle d'eau par exemple va requérir plus de travail et d'installation qu'un simple garage.
  • Le recours à un architecte pour l'étude de la faisabilité, établir des plans et le suivi des travaux d'extension.
  • Des matériaux sélectionnés : votre budget variera du simple au double si vous choisissez une construction en brique ou une structure métallique (acier, etc.).
Ossature boisParpaingsBriqueCharpente métalliquePour 10 m²Pour 20 m²Pour 30 m²Pour 40 m²Pour 50 m²

Bien entendu, la facture peut fluctuer en fonction du niveau de finition attendu et du type de surface à aménager (pièce supplémentaire de forme carrée, rectangulaire ou aux dimensions atypiques).

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Comment optimiser son budget ?

Votre budget est serré et vous ne savez pas comment agrandir votre maison individuelle à la superficie désirée ? Voici quelques astuces pour faire baisser la note.

Vérifier votre devis

Commencez par demander plusieurs devis pour vos travaux d'agrandissement à différents artisans professionnels certifiés RGE (Reconnu Garant de l'Environnement) pour faire un choix avisé. Demandez-leur un devis détaillé, poste par poste, pour déterminer ce qui vous semble indispensable et ce sur quoi des arbitrages sont possibles. Comparez également les fournisseurs.

Choisir des matériaux plus économiques

La brique ou le parpaing sont les solutions de construction les plus économiques pour créer une extension et agrandir la maison. Le bois est une valeur sûre pour la construction d'une extension. C'est un matériau écologique, durable et très solide.

Faire un compromis sur la superficie visée

Si c'est une solution envisageable, il vous faudra peut-être construire moins grand que prévu pour réduire votre budget.

Opter pour une toiture plate

Le toit plat est le plus économique, car il ne nécessite pas de pose de charpente. Tout va dépendre du type de construction que vous envisagiez (extension de maison, construction d'un garage, etc.).

Profiter des aides à la rénovation

Aménagement de combles, extension attenante à la maison, création de vérandas, etc. De quelles aides financières pouvez-vous bénéficier ?

  • L'ANAH et le programme « Habiter Mieux » alloue des aides (selon des critères d'éligibilité) pour la création de dépendances, la rénovation du système de chauffage, des travaux d'isolation ou pour aménager des combles ou des caves.
  • Ma Prime Renov': c'est une prime de rénovation énergétique qui peut être envisagée pour l'aménagement de combles par exemple, si vous ajoutez des travaux d'isolation à votre projet.
  • Le prêt à taux zéro (ou PTZ) peut être octroyé aux familles aux revenus modestes pour ​​la création de nouveaux espaces habitables ou de surfaces annexes tels qu'un garage, une terrasse, un balcon ou un sous-sol.

À lire aussiComment trouver des prêts pour boucler le financement de son logement?

Ces aides sont une belle opportunité de réduire la facture. N'hésitez pas à solliciter les différents organismes comme l'Anil et l'Adil. Vous pouvez également bénéficier d'aides des collectivités locales pour vos travaux d'amélioration de l'habitat : renseignez-vous auprès du Conseil Régional ou du Point Rénovation Infos Service de votre département.

Quelles sont les extensions de maison les moins chères ?

L'extension de forme rectangulaire est la plus simple à construire. Elle est moins onéreuse qu'un agrandissement d'une forme atypique.

Construire une véranda ou une loggia

Ces deux options permettent de créer une pièce de vie supplémentaire (salon, salle à manger, pièce de lecture, etc.) sans trop de travaux. Construire une extension attenante à la maison est une option qui apporte de la valeur sur le plan esthétique à votre maison et reste moins coûteuse que certains agrandissements (entre 1 500 € et 3 000 € du m²). Seul bémol : il faut bien l'isoler pour ne pas souffrir du froid en hiver ou de la chaleur en été.

Aménager des combles

C'est une excellente alternative pour exploiter vos mètres carrés dormants. Bien entendu, cet aménagement sera possible en fonction de certains critères : une hauteur sous plafond d'au moins 1 m 80 pour se tenir debout, une pente de toit de minimum 30 degrés, l'éventuelle consolidation de la charpente et une bonne isolation. Côté budget, prévoir une enveloppe entre 900 € et 1500 € le m² pour un aménagement total des combles.

À lire aussiAménagement de combles : 5 points à vérifier avant de vous lancer

Construction d'un garage indépendant

Que ce soit pour abriter votre voiture ou pour ranger vos vélos ou vos outils de jardin, avoir un garage est très pratique au quotidien. Cela représente cependant un investissement. L'enveloppe va dépendre du type de garage (indépendant, accolé, voire enterré), des dimensions de ce dernier ainsi que des matériaux utilisés. Prévoir un budget compris entre 1 000€ et 2 200 € du m². Sachez toutefois qu'il existe des garages préfabriqués à partir de 125 € le m².

Opter pour la surélévation de la maison

Il s'agit ici de réaliser une extension de votre maison par le haut. C'est un chantier de gros œuvre qui nécessite la dépose de la toiture, des travaux d'isolation, un renfort de la structure, la création d'un escalier, etc. Surélever votre maison fait partie des extensions de maison les plus chères : comptez environ 2 150 € du m².

Avant de vous lancer dans la création de votre extension, pensez à consulter le Plan Local d'Urbanisme (PLU) de votre mairie, qui recense les règles d'urbanisme à respecter dans votre région pour toutes les sortes d'agrandissements (limitation de hauteur, type de matériaux, couleurs, démarches administratives obligatoires type déclaration préalable du projet d'extension, permis de construire, etc.)

Colis : comment se faire livrer sereinement ?

Un paquet à récupérer, un autre perdu, un produit qui n'est pas celui choisi… Voici ce qu'il faut savoir pour que votre commande arrive à bon port et les procédures en cas de problème.

Perceuses-visseuses à percussion sans fil : l'indispensable du bricoleur

C'est l'outil idéal pour tous les travaux de la maison. Un seul appareil qui visse et perce, même les matériaux durs, sans être entravé par un fil… Quoi de plus pratique ? Quel modèle choisir ? Voici nos tests.

Extension de maison : quelles autorisations ?

Ajouter une pièce à sa maison ne s'improvise pas du jour au lendemain. Des autorisations d'urbanisme sont à obtenir. En fonction de la surface envisagée, le permis de construire ou la déclaration préalable de travaux peut être exigé. Quelles autorisations doivent être obtenues avant de vous lancer dans des travaux d'extension de maison ? Nos réponses.

New York Times - World

One Year After the Fall of Kabul

‘Day by Day, I Realized I Have the Freedom Here’

A group of Afghan employees from the Kabul bureau of The New York Times adjust after evacuation to the United States. Their new lives are challenging, but full of opportunities.

Mursal and Marwa Rahim in their new home in Houston, talking over FaceTime with their cousin, Zerghona, who is in Turkey.Credit...Meridith Kohut for The New York Times

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By Rebecca Blumenstein

Marwa Rahim began the day preoccupied with something very different than war. She had bought a new pink-and-white dress for the return of in-person medical school, and it needed to be pressed. Kabul, Afghanistan’s capital, had reliable power only in the middle of the night, so she set her alarm for 2 a.m., ironed her dress and went back to bed.

When she awoke at 7 a.m., she saw the text from a friend: The Taliban were advancing, fast. Marwa put on her dress anyway, hoping she might still make it to class.

Chaos came instead. Kabul fell with a speed that stunned the world, forcing Marwa and her family to make a split-second decision. Because her brother, Najim, is a reporter for The New York Times, they all potentially faced the threat of Taliban reprisals. So they raced to the airport in the hope of getting one of the last flights out of the country.

More than 120 people — present and former employees of The Times’s Kabul bureau over the 20 years of the American occupation, and their families — made the same choice when the Taliban took over last August, rushing to the airport to flee. Once there, Taliban fighters beat them with rifle butts and clubs, as the men in the group formed a circle to protect the women and children. Marwa and the others narrowly made it out of the country days later.

Throughout it all, Marwa wore her new dress, which ended up in tatters.

“I still have that dress. I will never throw that away,” she recalled from her new home in Houston. “The only thing that I carried with me is my backpack, for my entire life, only one backpack. I just left everything,” she said, including the stethoscope her father had bought her to encourage her to become a doctor.

A year after the fall of Kabul, the speed that their city, their country and their lives collapsed stuns even the most fortunate Afghans. Marwa, 22, was part of a group The Times evacuated to Doha, Qatar, and then to Mexico City, where the Mexican government provided refuge for hundreds of fleeing journalists and aid workers. Finally, the group was accepted into the United States and went to Texas, joining one of the biggest waves of immigration to America since the Vietnam War.

I was part of The Times team that helped with the group’s evacuation and resettlement. In total, we evacuated more than 200 people from Kabul, with the remainder accepted in Canada through a referral program run by the U.S. State Department.

Adjusting to life as a refugee has meant starting over in a new language that has rendered many prior skills — and often, degrees — almost moot. It has also been a great equalizer, leveling hierarchies that once divided the group between the Afghan journalists and the drivers, gardeners and cooks who worked alongside them. And it has profoundly changed the roles of men and women.

One of the greatest legacies of the American occupation of Afghanistan was expanded access to education for women and girls. Those gains were hard fought, especially as some family members resisted and the war interrupted their studies. But Marwa, her sisters and countless other Afghan women became or trained to be doctors, lawyers, ministers and journalists. The sudden evacuation upended it all.

Initially, the women in our group were almost invisible. Fatima Faizi, a journalist who had long refused to accept Afghan societal norms, was a notable exception. But many of the other women barely left their hotel rooms in Mexico City and Houston, while the men assembled for meetings about next steps. Few of the women spoke English. When I went along to help the group find apartments in Houston after they were initially rejected (for lack of three months of pay stubs), only the men came along.

“We were just in the hotel, sitting in rooms. We didn’t do anything without my brother, like in Afghanistan,” said Mursal Rahim, Marwa’s sister, who had fought many obstacles to complete law school in Kabul. “It took time to say, ‘OK, I will do this. I will do this, not my brother.’ Day by day, I realized I have the freedom here.”

Eventually, many in the group settled into an apartment complex in Houston, which has a history of welcoming refugees. Catholic Charities, a relief agency, agreed to keep them together. Many hadn’t known one another before their escape. But the women met in the courtyard every night, sharing information about what was happening back home, as some of the worst fears of Taliban control came true.

Bit by bit, the women have emerged. The initial shock of the evacuation has turned into a resolve to take advantage of a freedom they never felt in Afghanistan. (Snapshots from college essays that Mursal, Marwa and other members of The Times group wrote are included below).

Mursal is wearing hijabs full of color, instead of the black that some insisted upon back home. The women are growing accustomed to wearing whatever they want, and going where they please. Even among those not trying to go to college, the ambition is palpable. At a recent meeting, every woman raised her hand when asked who wanted to work. Attendance at an English class at the apartment complex is almost 100 percent, including some women who were never taught to read.

Mursal, 26, is determined to return to university so she can become a lawyer here. That has been her ambition since she was a teenager, when she saw women who were unable to get divorces or any representation in the legal system.

“We will study. It doesn’t matter how long it will take or how hard it will be,” said Mursal, whose mother, Gulalai, was a longtime advocate for education in rural Afghanistan. Mursal and Marwa’s oldest sister, Malalai, earned an M.B.A. in India.

But now they are all starting over because their Afghan credits, and even degrees, are not easily transferred, and in raw moments, Gulalai cries when she thinks about her life’s work being extinguished by the Taliban.

Ian Bickford, president of the American University of Afghanistan, said the determination of the Afghan women in the group was no surprise.

“The younger generation of Afghan women are the most ambitious and engaged cohort of students I have ever worked with, in any country at any time,” said Mr. Bickford, who is working to open a new campus in Qatar, and has worked closely with Bard College, which is supporting almost 100 Afghan refugees. Mr. Bickford’s university is also working to set up remote education for hundreds of women still in Afghanistan. “They grew up with an idea that they refuse to give up on, which is that they have agency and deserve equal opportunity and education.”

Samira Rustami, 20, grew up in a home where education was so discouraged that her mother often tried to destroy her books. Samira eventually learned on Facebook about a cultural exchange program in India that offered a full scholarship and got one.

She returned home after three years and was looking for a job when Kabul fell. With fluent English, she now wants to become a nurse. She recently had a baby, but is undeterred.

“For me, being in the U.S. is a big opportunity,” Samira said. “Everyone is free. We can do whatever we want. Even my mother, she cannot stop me anymore.”

The struggles are many, for both men and women. Admitted under a program called humanitarian parole, the families spent months waiting for the paperwork that entitles them to benefits and the ability to work and make money. They now have to apply for asylum, which is not guaranteed. The guilt, over leaving loved ones behind and whether they made the right decision to come, nags. A number of the children show signs of trauma from the evacuation.

What happens next is far from obvious. Many of the men went to work at Amazon warehouses, where they were put on overnight shifts that lasted 13 hours, from 6 p.m. to 7 a.m. Some dropped out. Others have taken tests to become truckers. One of the bureau’s former chefs got a job at a trendy Houston restaurant, but the bus trip is an hour each way. He’s trying to learn to drive and recently got a car donated by a Texas charity.

Many of the younger people are applying to colleges. But getting admitted to a university has not been easy; their English isn’t strong enough and many colleges have been unwilling to waive their requirements for full proficiency. Scholarship money is scant and it’s unclear how they can afford the costs if they do get in. Some in the group have received positive news in recent days, but many details remain to be worked out.

Lynette Clemetson, director of the Wallace House Center for Journalists at the University of Michigan, pushed hard to get the university to support two Afghan journalists, and their families, with housing and intensive English.

“My position has been, you don’t start by asking, but by saying, this has to be done,” said Ms. Clemetson, adding that the U.S. has a special obligation to the Afghans who grew up during 20 years under the occupation.

Omar Ahmadi, 26, has been looking for a college. He and his two brothers, Bilal and Shabir, liked working at Amazon, but they had to leave recently because their father, a longtime chef of the Kabul bureau, wanted to move to Virginia to be with family there. The brothers, who all graduated from college in Afghanistan, agreed that only one of them could continue their education full time because the other two would need to work to support the family.

Marwa, the medical student, is now working at The Gap at a Houston mall. Talking with a customer recently, Marwa explained that she was a refugee from Afghanistan. The customer exclaimed that she, too, was a refugee — from Ukraine. The two women began crying together.

“We were on the same page,” Marwa said. “I said, ‘I really feel sorry about Ukraine.’ She said, ‘I really feel sorry for Afghanistan.’”

Marwa said her friends in Afghanistan are amazed that she is allowed to work at a Gap, as women are not allowed to be shopkeepers there.

“I want to go back because I don’t want to leave the women in Afghanistan alone,” Marwa said. “They need someone to encourage and support them, and show them that they are not alone.”

Reporting was contributed by Steven McElroy, Anna Nordeen and Victoria Dryfoos.

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Le Figaro

En Italie et en Grèce, des chasses au trésor hollywoodiennes pour mettre du piment dans vos vacances

Marine Sanclemente

INTERVIEW - Producteur depuis plus de seize ans, Charlie Moretti a mis à profit ses compétences cinématographiques et fait appel aux meilleurs talents pour offrir des expériences jusqu'alors disponibles seulement sur grand écran. Retour en enfance immédiat !

LE FIGARO. : - Après la production de courts et longs-métrages, pourquoi les chasses au trésor ?

Avec la fermeture des salles, j'ai mis mon activité en pause le temps du confinement. J'étais dans le sud de la France et j'ai décidé d'organiser une chasse au trésor dans la forêt. Mes amis, qui pour certains travaillent dans le milieu du yachting, étaient enchantés et m'ont suggéré de proposer le service à des clients de bateaux de luxe. Un défi logistique puisqu'il s'agit d'organiser un spectacle dont on ne connaît ni les péripéties, ni le décor, soit parce que la météo change, soit parce que les vacanciers ­décident de se déplacer. Mais l'idée a germé, j'ai convaincu des costumiers et accessoiristes de me suivre dans cette folie et nous avons produit notre première chasse au trésor en juillet 2021. Le côté fédérateur et multigénérationnel de cette activité est crucial. On sait tous y jouer, et réfléchir ­ensemble pour atteindre un but commun rapproche les familles et les amis. C'est ça, le vrai trésor. Comment se déroule l'une de vos chasses au trésor ?

Tout part des désirs des clients. Pour des passionnés d'histoire, nous pouvons inclure des fouilles de ruines en compagnie d'un archéologue ; pour des aventuriers, on privilégiera une grotte à escalader, de la plongée avec bouteille, ou une rencontre avec des chasseurs de trésors professionnels (dans les Caraïbes seulement) ; pour des joueurs motivés, on ajoutera des textes cryptés aux énigmes. Nous mélangeons des éléments historiques, comme une carte datée de 1740, et des documents créés de toutes pièces pour coller à notre histoire. L'objectif est de brouiller en permanence la frontière entre le réel et l'imaginaire. Nous avons aussi une équipe d'acteurs et de figurants qui font partie de l'aventure, sans que les participants soient au courant.

Quid de la préparation d'une telle aventure ?

Même si les joueurs ne voient qu'une seule personne, nous sommes une équipe de huit derrière la logistique d'une chasse au trésor. Pour la préparation, nous déployons les mêmes méthodes que les productions hollywoodiennes : on exploite le tissu local, on sympathise avec les maires et on recrute des personnes chargées de repérer des endroits cachés et non répertoriés sur Google Maps. Ce sont typiquement des sites privés ou trop dangereux d'accès, que l'on va sécuriser en amont afin que les participants puissent s'y rendre. Nous privatisons aussi des lieux uniques, que même les concierges de luxe ne peuvent pas obtenir.

La découverte de la région est-elle une composante du jeu ?

Absolument. Que ce soit en Méditerranée (Sardaigne, Kefalonia) ou dans les Caraïbes (Bahamas, Antigua), les deux régions du globe où nous sommes implantés, nous aimons beaucoup, par exemple, cacher des indices dans un musée local. Si on dit à des enfants en vacances qu'ils vont aller voir une exposition, ils sont rarement motivés. Mais si on leur dit que c'est important pour résoudre l'énigme, ils vont étudier chaque œuvre très attentivement. C'est une manière de faire découvrir un lieu traditionnel avec un accès privilégié. Pour les ­sites en extérieur, nous prenons nos responsabilités. On les rend plus propres et plus sécurisés que lorsqu'on les a trouvés.

Votre expérience de producteur est-elle un atout dans ce projet ?

Le cœur de mon métier réside dans la partie narrative. Créer une histoire satisfaisante et cohérente sur plusieurs jours de A à Z est bien plus difficile que d'imaginer des indices. Il y a aussi un côté purement logistique et opérationnel. Je fais appel à toutes mes connaissances de production et j'utilise les mêmes outils que sur des grands films, tant au niveau de la sécurité que de la planifi­cation et de la gestion du plateau en fonction des aléas météoro­logiques. La seule différence tient au fait que, contrairement à la réalisation d'un film, nous n'avons pas de deuxième chance dans le jeu. Tout doit être parfait dès la première prise.

Demande de réservation sur le site internet Luxury Treasure Huntsou via les capitaines de bateaux partenaires, en Sardaigne (Italie) et à Kefalonia (Grèce). À partir de 28 000 € pour une chasse au trésor de deux à trois jours. Entre 2 et 6 participants, niveau des énigmes adapté à la typologie du groupe. Film de l'aventure livré à la fin de l'expérience, inclus dans la prestation.

Les dix adresses les plus alléchantes de... Barcelone

FOOD TOUR (2/3) - Il n'est pas toujours aisé de trier le bon grain de l'ivraie au milieu du Barri Gòtic, de l'Eixample ou à la Barceloneta. Distinguer la bonne vermuteria du piège à touristes peut s'avérer sportif. Nos conseils pour prendre la vie du bon côté… de la table.

En Italie, au Japon et au Costa Rica, trois nouvelles retraites qui mettent la nature au centre

Pour s'extraire des turbulences du monde, l'osmose avec la nature constitue une voie salutaire. La communion avec le règne végétal, avec le vivant, apaise et stimule. La puissance vibratoire des arbres est une source d'énergie régénératrice. Des préceptes ancestraux au cœur de nouvelles retraites divines.

Le Figaro

Au fait, c'est quoi le 15 août?

Jean-Marie Guénois

La notion de «pont du 15 août» finit par supplanter le sens de la fête religieuse de l'Assomption qui est pourtant l'une des plus importantes des Églises catholiques et orthodoxes et qui demeure très honorée.

Le pont du 15 août, sa couleur rouge, ses bouchons fumants sont désormais plus connus dans l'opinion publique que la fête religieuse de l'Assomption qui fonde ce jour férié. Plus que la fête religieuse - tout de même fêtée ce mardi par un milliard deux cent millions catholiques dans le monde - le «15 août» marquerait plutôt en France une sorte de pic, le paroxysme des vacances, avec la surchauffe de ses plages sableuses, la mollesse de l'activité politique et la perspective d'une rentrée qui se rapproche à coup sûr…

Qu’est-ce que l’Assomption pour les catholiques?

Pourtant, dans les paroisses catholiques de France «le 15 août» est une fête religieuse aussi importante que Noël, Pâques, la Pentecôte ou la Toussaint. C'est la fête de l'Assomption. Les églises se remplissent des fidèles et de pratiquants occasionnels. Dans les grands sanctuaires consacrés à la Vierge comme Lourdes, La Salette, Pontmain, Rocamadour, la chapelle de la médaille miraculeuse rue du Bac à Paris, mais aussi comme dans des centaines de petites chapelles de campagne, les bannières brodées d'antan ressortent - c'est un phénomène nouveau - pour des pèlerinages publics en l'honneur de la Vierge Marie dont l'Église catholique célèbre une mort bien particulière…

Ce sont les Églises chrétiennes orthodoxes qui ont tout d'abord conservé intacte cette tradition qui inspire de nombreuses icônes et où elle demeure une très grande fête

Les Écritures saintes du christianisme disent peu sur la façon dont la Mère du Christ a quitté sa vie terrestre mais une tradition s'est installée dès les premiers siècles de l'Église à Jérusalem - toujours à cette date du 15 août - pour célébrer la «dormition» de la Vierge. Ce terme de «dormition» de la Vierge signifiant son mystérieux endormissement dans la mort et sa montée, selon la foi chrétienne, corps et âme, au ciel.

Quel est l’origine de l’Assomption?

Ce sont les Églises chrétiennes orthodoxes qui ont tout d'abord conservé intacte cette tradition qui inspire de nombreuses icônes et où elle demeure une très grande fête. Elle s'est ensuite transmise à l'Église latine au cours du premier millénaire jusqu'à être définie comme un dogme catholique par le pape Pie XII en 1950: «La Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l'univers pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs, victorieux du péché et de la mort».

En France, la fête de l'Assomption détient aussi une dimension historique précise puisque le roi Louis XIIIpour remercier de la naissance annoncée du futur Louis XIV, consacra officiellement le pays à la Vierge Marie en 1638, instituant alors les processions du 15 août, jour de fête nationale.

Beaucoup moins connu est le serment de vie religieuse qu'une poignée d'amis, étudiants à Paris et fascinés par la personnalité d'Ignace de Loyola, prononcèrent, à ses côtés, à Montmartre le 15 août 1534. Ce fut l'acte de fondation des Jésuites.

Incendies : l'Europe se mobilise pour venir en aide à la France

LE POINT SUR LA SITUATION - Le pays est en proie à plusieurs violents incendies. En Gironde, 7400 hectares ont brûlé et 10.000 personnes ont été évacuées. Élisabeth Borne et Gérald Darmanin se sont rendus sur place.

«Enfin, je vais passer à autre chose»: ces Français qui changent de nom de famille

TÉMOIGNAGES - Une récente loi permet de modifier facilement son patronyme. Une bénédiction pour ceux qui ne l’assument plus.

Rodéo urbain: qu'est-ce que la méthode du choc tactique utilisée à Londres pour arrêter les délinquants?

DÉCRYPTAGE - Au-delà de l'intensification des contrôles de police, cette méthode, interdite actuellement par la loi française, pourrait permettre aux forces de l'ordre d'interpeller plus facilement les suspects.

New York Times - World

One Year After the Fall of Kabul

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‘Regimes Like the Taliban That Impose Themselves on Nations Will Not Last Long’

Omar Ahmadi graduated from university with a degree in international relations, after evacuating from Afghanistan. He hopes to continue his studies in the United States.

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Omar Ahmadi, 26

I was born in 1996 during the dark days of the Taliban’s first regime in Afghanistan. My father was the Kabul Bureau’s chef for The New York Times. When the family was in the most difficult economic situation, my father could have sent us to do hard labor to support the family, ‌but he chose to educate us instead. My life path was shaped by his choice.

My brothers, little sister and I all went to school. After graduating from high school and earning an associate degree in technology, I decided I wanted to study international relations and diplomacy, to try to understand what was going on in my country in the name of war and terrorism.

My dream was for my homeland to move toward the light of peace and prosperity. It is a dream shared by thousands of my classmates in Afghanistan.

To help support the family, I worked with a telecommunications company in Afghanistan during the day, and went to university in the evening. I remember staying awake until late at night to study, and then waking up early in the morning to go to work. It was a difficult time, but the dream of a better tomorrow motivated me to work hard.

Then, in August of last year, everything collapsed. Despite the 20-year journey of fighting against the Taliban, my family and I had to emigrate for our lives.

I graduated from university in exile. I had my diploma in hand, but I had lost my homeland.

Whatever happens, I still hope and believe in a better tomorrow for my homeland, so I will continue my education. As a student of international relations, I have learned that regimes like the Taliban that impose themselves on nations will not last long. From my understanding of the contemporary history of Afghanistan, it is clear to me that these times in history are passing, and people will one day decide their own destinies again.

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New York Times - World

‘Captain Condom’ Turned the Tide in Thailand’s War on AIDS and Overpopulation

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At a time when most Thais avoided discussing safe sex and family planning, Mechai Viravaidya promoted condom use with spectacle and humor, saving millions of lives.

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By Seth Mydans

BANGKOK — Mechai Viravaidya twice saw Thailand in desperate trouble — first from a ruinous population explosion and then from the AIDS epidemic — and he responded to both crises the same way: with condoms and his own considerable charisma.

Birth control was something Thais neither talked about nor very much practiced in the early 1970s, when the country’s population was growing at an unsustainable pace and the average family had five children.

So Mr. Mechai decided to tackle the subject that no one else would touch, spearheading a nationwide campaign to publicize and demystify contraceptives.

“It wasn’t a job for intelligent people, smart people, respectable people, aristocratic people,” he said in a June interview.

Mr. Mechai, now 81, is in fact all of these, the foreign-educated son of two doctors, the husband of a former private secretary to the king and, over the years, a government minister, organizational leader and senator.

But he is also uninhibited, unpretentious and always willing to put on a show to persuade people.

His goal with the family-planning campaign, he said, was to make condoms just one more item shoppers picked up in the market, along with soap, toothpaste and dried fish. To pull that off, he knew it would help to lend condoms positive associations, something that made people smile.

“If I can accomplish that by blowing up condoms or filling them with water,” he said, “then fine, I’ll do it.”

Mr. Mechai was speaking not far from the Bangkok offices of the Population and Community Development Association, the organization he founded nearly 50 years ago to fight poverty in Thailand, with family planning a linchpin.

He toured the country, village to village, with an endless array of gimmicks and publicity stunts that linked condoms with fun. Filling them up with water past the point of breaking was a staple performance.

“Who can blow up the biggest condom?” he would call out to the crowds. “Who can make it burst!”

He opened what he called family-planning “supermarkets” at bus stations to distribute contraceptives and persuaded Buddhist monks to bless condoms, distributing videos of the ceremonies. To educate younger Thais, he produced a safe-sex English alphabet that included letters like B for birth control, C for condom and V for vasectomy.

In addition to the spectacle, the campaign had serious infrastructure behind it. He mobilized and trained a network of 350,000 teachers and 12,000 village community leaders.

And he didn’t limit his family-planning efforts only to condoms. In Bangkok, he offered mass free vasectomies on a parade ground near the palace to celebrate the king’s birthday.

The Fight Against H.I.V.

An estimated 40 million people are living with H.I.V. worldwide. About 10 million of them do not have access to treatment.

Some found his methods offensive, or at least insufficiently decorous. A newspaper columnist, trying to formulate an insult, suggested that people start calling condoms “mechais.”

The idea caught on, and Mr. Mechai framed a copy of the article to hang on his wall.

It all added up to more publicity, the main weapon in his arsenal, and the results of his campaign were dramatic. Thailand’s population growth rate fell from more than 3 percent in 1974 to 0.6 percent in 2005, and the average number of children per family shrank from five to fewer than two.

The World Bank called Mr. Mechai’s campaign “one of the most successful and effective family planning programs in the world.”

In 1970, both Thailand and the Philippines had equivalent populations of 36 million.

“Now we have about 70 million and they have 107 million,” Mr. Mechai said in the interview, actually understating the Philippines population, which is over 110 million. He added that if Thailand hadn’t addressed its population issue it, too, would be sending millions of its citizens abroad to find work.

“If we hadn’t stepped in it would have been to the deep detriment of the economy of Thailand and the quality of life,” he said.

When the AIDS pandemic began to overwhelm Thailand in the late 1980s, Mr. Mechai employed the same knack for publicity, persuasiveness and showmanship in combating the disease.

As with his first condom campaign, he initially struck out on his own as the government refused to back a safe-sex campaign, fearing it would hurt the lucrative sex-tourism industry.

So Mr. Mechai turned instead to the military, a powerful institution beyond the reach of civilian government, which agreed to air regular safe-sex announcements on its 300 radio stations and five television stations.

Then in 1991, a new prime minister, Anand Panyarachun, embraced AIDS prevention, making Mr. Mechai his minister of information and tourism. Every government ministry was now called on to play a role in AIDS education.

“We had condoms out everywhere on the streets — everywhere, everywhere,” Mr. Mechai said in a TED Talk recounting his approach. “In taxis, you get condoms, and also, in traffic, the policemen give you condoms.”

And Mr. Mechai — despite or perhaps because of his M.B.A. from Harvard — took it upon himself to become the recognizable symbol that he said every successful marketing program needs, dubbing himself “Captain Condom” and going to schools and night clubs to promote safe sex.

The World Health Organization called Thailand’s approach to the AIDS crisis “the quickest response to the problem that we have ever seen.” The United Nations said Mr. Mechai’s program had achieved a 90 percent decline in new infections, and the World Bank estimated that it had saved 7.7 million lives between 1991 and 2012.

Mr. Mechai was born in Bangkok in 1941, to a Scottish mother, Isabella MacKinnon Robertson, and a Thai father, Samak Viravaidya, both doctors, who had met as students at the University of Edinburgh Medical School.

Raised speaking Thai and English, he went to high school and college in Australia, earning a bachelor’s degree in commerce in 1964 from the University of Melbourne.

His comfort among both Thais and Westerners, Mr. Mechai said, has enhanced his ability to pitch his programs — and lobby for financing — in different cultures, successfully courting substantial grants from foundations, development organizations and foreign governments.

Returning to Thailand in 1966, Mr. Mechai thought at first of becoming a doctor like his parents. “I helped my father stitch up a finger that had been cut off, holding on to a rubber tourniquet,” he said, “and I realized, that’s not for me.”

Attracted by the wide range of issues it addressed, he joined the government’s National Economic and Social Development Board, where he served for eight years as an economist.

At the same time he found other outlets for his energies, writing a newspaper column, hosting an evening radio show and teaching a part-time university English course.

His penchant for performance also led him to acting, and he appeared in a popular, sentimental TV drama, “Star-Crossed Lovers,” playing a Japanese army officer who falls in love with a Thai college student during World War II.

In 1971 he married a childhood friend, Thanpuying Putrie, with whom he has one daughter. His wife is a cousin of King Bhumibol Adulyadej, the father of the current king, and she served for years as his deputy principal private secretary. Mr. Mechai delights in saying that his mother was the doctor who delivered his future wife.

In his role as a government economist, he toured the country and saw firsthand the poverty, and the social and economic dislocations that he later devoted his life to addressing.

“There were children everywhere,” he said of Thai villages. “This was the great problem. And I realized I was wrong in thinking the government could do everything. So I decided to go out on my own.”

In 1974 he left government to found the Population and Community Development Association. It flourished and branched out to address a range of social and economic issues, from rural development to environmental protection.

In the years that followed, his career path took him in and out of government roles, including as cabinet spokesman, deputy industry minister and three terms as a member of the Senate between 1987 and 2006.

In addition to his work on family planning and safe sex, developing Thailand’s rural economy has been a decades-long focus of his activism. In the 1990s, he founded the Village Development Project, which aims to foster entrepreneurship and create income-generating activities in rural Thailand.

It has set up small factories in the countryside to lure workers back home from sweatshops in Bangkok, part of an effort to combat the urban migration that has debilitated rural economies.

His said his greatest pride now is the Mechai Bamboo School in northeastern Thailand, set up to “re-engineer rural education” by turning the school into a lifelong learning center and an active contributor to life in its community.

A boarding school with a student body of 180 that makes a point of including undocumented and disabled students, it extends the concept of education into a set of life skills, according to Mr. Mechai.

“The school aims to foster good citizens who are honest, willing to share, and truly accept and practice gender equality,” Mr. Mechai said.

Its outreach programs offer assistance to older villagers, give nutritional advice to pregnant women and assist in small-scale agriculture.

Mr. Mechai said more than 100 small rural schools have begun to follow his lead in becoming more involved in their communities.

Though now at an age when most people are slowing down, Mr. Mechai has no plans to stop addressing what he said were his life’s main concerns: “to combat economic and social inequality by reducing births, reducing deaths from AIDS and reducing poverty, financial dependence and ignorance.”

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New York Times - World

Dr. Oh, ‘the God of Parenting,’ Will See You Now. On Television.

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In South Korea, Dr. Oh Eun-young, a celebrated psychiatrist, has helped destigmatize seeking therapy and blown up the traditionally private relationship with patients by putting it all on TV.

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By John Yoon

SEOUL — Appointment day was finally here. The parents had waited for a month to see the renowned psychiatrist in South Korea about their child’s issues. They entered the room, the doctor arrived, and the door closed.

Then the teleprompters turned on, the cameras started rolling, and the producer shouted, “Action!”

So began the taping of “My Golden Kids,” one of the most popular reality shows in South Korea. Reigning over the episode was Dr. Oh Eun-young, a specialist in child and adolescent psychiatry who has been called the “god of parenting.”

Her mantra: “There is no problem child, only problems in parenting.”

In a country where celebrity is often personified by young megastars churned out by an exacting entertainment industry, Dr. Oh, 57, occupies a singular cultural place. She draws millions of viewers on television and the internet, dispensing advice on parenting and marriage.

Through a portfolio of shows — and books, videos and lectures — she has redefined therapy for Koreans, blown up the traditionally private relationship between doctor and patient and introduced the nation to accessible vocabulary on mental health issues.

“She is the mother that you wish that you would have had in your childhood,” said Dr. Yesie Yoon, a Korean American psychiatrist in New York who grew up watching Dr. Oh’s shows. “People really put their personal feelings toward popular figures in the media. And I feel like she’s serving a kind of good mother role to a lot of Korean people.”

Her success is all the more notable in a country where taboos about seeking mental health treatment have deep roots and getting therapy has traditionally been a furtive enterprise.

South Koreans attest to Dr. Oh’s role in destigmatizing psychiatric treatment, and the fact that some are willing to share their struggles on her shows is a watershed cultural moment. Practitioners in Dr. Oh’s field say it is becoming easier to persuade South Koreans to get therapy or take medication.

In South Korea, about one in four adults has reported having a mental disorder in his or her lifetime, with only one in 55 receiving treatment in 2021, according to the National Mental Health Center. (One in five American adults received mental health treatment in 2020, according to the Centers for Disease Control and Prevention.) South Korea has among the world’s highest suicide rates; it was the fifth leading cause of death in 2020, the government says. Among people in their 20s, it accounted for 54 percent of deaths.

When Dr. Oh started her career as a medical doctor in 1996, many South Koreans associated mental illness with weakness, she said in an interview at a counseling center in the wealthy Seoul district of Gangnam. Some even believed that people could become mentally ill from studying psychiatry. Over the years, those attitudes have transformed.

Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

Are you concerned for your teen? If you worry that your teen might be experiencing depression or suicidal thoughts, there are a few things you can do to help. Dr. Christine Moutier, the chief medical officer of the American Foundation for Suicide Prevention, suggests these steps:

Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

Look for changes. Notice shifts in sleeping and eating habits in your teen, as well as any issues he or she might be having at school, such as slipping grades. Watch for angry outbursts, mood swings and a loss of interest in activities they used to love. Stay attuned to their social media posts as well.

Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

Keep the lines of communication open. If you notice something unusual, start a conversation. But your child might not want to talk. In that case, offer him or her help in finding a trusted person to share their struggles with instead.

Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

Seek out professional support. A child who expresses suicidal thoughts may benefit from a mental health evaluation and treatment. You can start by speaking with your child’s pediatrician or a mental health professional.

Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

In an emergency: If you have immediate concern for your child’s safety, do not leave him or her alone. Call a suicide prevention lifeline. Lock up any potentially lethal objects. Children who are actively trying to harm themselves should be taken to the closest emergency room.

Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

Resources If you’re worried about someone in your life and don’t know how to help, these resources can offer guidance:1. The National Suicide Prevention Lifeline: Text or call 988 2. The Crisis Text Line: Text TALK to 741741 3. The American Foundation for Suicide Prevention

“Compared to when I took my first steps as a doctor,” she said, “more people have realized that talking to a psychiatrist is something helpful — not something embarrassing at all.”

Dr. Yang Soyeong, a psychiatrist practicing in Seoul, agreed: “Parents can be afraid of having their mistakes pointed out by a psychiatrist. But because Dr. Oh does that so gently on television, I think that has lowered people’s apprehension for visiting the clinic.”

The United States has long made stars out of one-name medical personalities like Dr. Phil and Dr. Oz, who have drawn criticism for their tactics. Dr. Oh’s celebrity has also spilled out of the medical arena. In Seoul, a life-size cutout of her stands in front of a mobile phone dealership advertising the carrier’s family plans. She appears in TV commercials for a health insurance company.

Dr. Oh, who runs one hospital and four counseling centers, has been using TV as a therapeutic platform since 2005, when she started her broadcast career giving lectures about childhood developmental disorders.

On “My Child Has Changed,” which aired from 2005 to 2015, each episode was dedicated to a family’s problems. Dr. Oh entered their homes for counseling sessions, and the takeaway from many episodes was that a lot of children’s problems were caused by parental abuse, lack of understanding or negligence.

In a signature flourish of the show, Dr. Oh would dispose of every object the parents used to beat their children — back scratchers, umbrellas, shoehorns, broken chair legs.

When “My Golden Kids” launched in 2020, the pandemic, with its social restrictions, was forcing people to confront loved ones’ problems full on. Rather than visiting herself, Dr. Oh now sends a camera crew into homes to record what transpires; clips are aired when families discuss issues in the studio.

The problems shown have run the gamut: A 9-year-old yelling at his mother, a 5-year-old self-harming, a 12-year-old stealing from his mother, a 14-year-old having unexplained, chronic vomiting.

Even with a family’s consent, the in-home cameras can feel highly intrusive. But giving a doctor the chance to assess family interactions in real-life settings, not the confines of a psychiatrist’s office, has diagnostic advantages, experts say.

“It’s a child psychiatrist’s dream,” said Dr. Yoon, the New York psychiatrist. “In my clinic, I only address and discuss the things that they bring to me. I may ask questions to dig deeper that they may not answer, and they may not answer truthfully.”

The show illustrates how much work the parents do in following through with the doctor’s advice. It also shows how change can take time, and how old issues can resurface.

Since “My Golden Kids” began, Dr. Oh has expanded her TV empire to include “Oh Eun-young’s Report: Marriage Hell,” in which she counsels couples; and “Dr. Oh’s Golden Clinic,” in which she advises individuals. She says she has a plan to tackle the country’s low birthrate by easing people’s fear of having children. She also hopes to feature more Korean families who live abroad and encounter cultural and language barriers.

Dr. Oh was born premature, and she said the doctors were not sure she would survive. Until she was about 2, she was smaller than her peers and had a “difficult temperament”: picky with food, often sick and crying every night. She attributes her comfort with herself as an adult to her parents, saying she had “received a lot of love from them and felt understood by them.”

She received bachelor’s and master’s degrees from Yonsei University’s College of Medicine, and a medical degree from Korea University’s College of Medicine. She married a doctor, and their son is in the military.

“We were all someone’s children at some point,” she said. “The point isn’t to blame parents for every problem but to emphasize that they are incredibly important figures in children’s lives.”

At a recent taping of “My Golden Kids,” a panel of comedians and celebrities appeared. They and Dr. Oh greeted the parents of a child who had refused to attend school for months. Video of the family’s home life was shown. The doctor then shared her recommendations.

She has critics. Lee Yoon-kyoung, 51, an activist for education reform and parental rights and the mother of two high school-age sons, worries that Dr. Oh’s celebrity might lead viewers to consider her words as gospel when there might be multiple interpretations of the same behavior.

“Of course, we acknowledge her expertise,” Ms. Lee said, “but some parents get a bit uncomfortable when people deem her opinions unconditionally true, as if her words were divine.”

Some viewers have questioned the wisdom, as well as the privacy implications, of putting yelling, hitting families on television. On “My Golden Kids,” Dr. Oh does not explicitly identify the children, but faces are not obscured, and parents state their own names and call their children by name.

Videos of episodes have been uploaded to YouTube, generating humiliating comments about the families. Comments have since been turned off. But some parents and mental health professionals, noting that the internet is forever, have demanded the show blur faces.

Dr. Oh says blurring could make it harder for people to empathize, inviting more abuse. Viewers, she said, should consider the problems televised as all part of the human experience. “The main reason I do these shows is that understanding children is the starting point of understanding people,” she said.

Ban Su-jin, a 42-year-old mother of three from Incheon, had privacy concerns when she appeared on “My Golden Kids” in 2020 to consult about a son who feared leaving the house.

“My husband was worried that my son’s friends would make fun of him for having this problem,” she said. But they agreed it was “worth risking anything.”

After the taping, she said, her son’s anxiety improved drastically. The episode drew some negative messages, Ms. Ban said, but also encouragement from friends and neighbors.

“The episode,” she said, “helped them understand how much pain my son had borne.”

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After Mocking France’s Literary Elite, a Fraught Invite Into the Club

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Mohamed Mbougar Sarr, a Senegal-born writer, has won high praise and top prizes from Paris’s insular publishing establishment. But the novelist wonders: Is it an endorsement or “a way to silence me”?

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By Norimitsu Onishi

PARIS — For African writers living in France, there is a dream they will never acknowledge publicly, a character says in Mohamed Mbougar Sarr’s novel, “The Most Secret Memory of Men.” That dream — “our shame, but also the glory we fantasize about” — is to be praised by France and its literary establishment.

The post-colonial relationship between France and its former African colonies is a deeply fraught one. Even six decades after their independence, France looms large not only in their politics and economies, but also in their imagination.

“The relationship with Paris is very strong because, in the end, there is only Paris,” Mr. Sarr said. “When we meet anglophone African writers, they’re surprised that the relationship with France is still so strong.”

France remains omnipresent for many francophone African authors like Mr. Sarr, 32, who grew up in Senegal and has lived in France for the past dozen years. Their readers are in France, Mr. Sarr said, and France remains the place of literary “judgment, validation and recognition.”

Late last year, Mr. Sarr became the first writer from Africa south of the Sahara to win France’s top literary prize, the Goncourt, established in 1903. But it wasn’t only his background that stood out. A subject of his novel was precisely the French literary establishment, which he describes with a mix of harshness, ridicule and affection.

So why did this establishment grant him its highest award?

“I don’t know how to interpret it exactly,” Mr. Sarr said, in a two-and-a-half-hour interview in the Paris office of his publisher, Philippe Rey. “Does it mean that they have a better sense of humor, more self-derision, than believed? Or is it a way to silence me, or to endorse me with the prize?”

He added, “But I really hope that it’s because it’s above all a good book.”

The novel — “La plus secrète mémoire des hommes” in French — was praised nearly universally, with Le Monde calling it “a great book.”

At its heart is a quest to find a long-forgotten (and fictitious) Senegalese author, T.C. Elimane, who briefly won praise for a novel published in France in 1938, at the height of the colonial era. Initially praised by the French literary establishment, which dubbed him the “black Rimbaud,” the character is accused of plagiarism, his book is withdrawn from circulation, and he is reduced to silence.

“The Most Secret Memory of Men” — whose main narrator is a young novelist who appears to be a stand-in for Mr. Sarr himself — is told in various literary styles, with French, African and Latin American influences. The story travels through space and time, from contemporary Paris to postwar Argentina to a Senegalese village. Besides the main narrator, a collection of voices complement one another to form an overall story, as one of the novel’s main goals is to put different realities and traditions “on the same level,” Mr. Sarr said.

Mr. Sarr’s book was inspired by the real-life story of a Malian writer, Yambo Ouologuem, whose novel, “Bound to Violence,” won France’s second-most prestigious prize, the Renaudot, in 1968. Accused of plagiarism, Mr. Ouologuem stopped writing and returned to Mali.

The accusations of plagiarism against the fictional and real-life authors — who incorporated Western literature into their work, using it for their purposes — touch upon a central question of colonialism and Africa’s place in the world today, Mr. Sarr said. Western writers — anyone from Jean de La Fontaine to James Joyce — could cull from the past without accusations of plagiarism because the Western canon was considered part of their heritage.

“People are very happy when an African, because of colonialism, writes in a European language that was a colonial language,” Mr. Sarr said. “But I get the impression that there are limits. It shouldn’t go too far. By too far, I mean, there shouldn’t be insolence or irreverence.”

“When you are the source of a heritage,” he continued, “you have to be able to accept that your heirs, in appropriating that heritage, renounce that heritage or make fun of it.”

Which is exactly what his novel did.

The Goncourt can make careers overnight, and Mr. Sarr has kept a busy schedule more than half a year after his victory. Nearly 40 translations of his novels are in the works; the English version of his prizewinner is slated to appear next spring.

It was his fourth novel since he started writing a decade ago, following his move from Senegal to France.

“I started to write because of solitude,” he recalled, “and there was also the experience of immigration, and all the little problems that immigration exposes.”

The oldest of seven brothers, Mr. Sarr grew up in Diourbel, a small and dusty city in the center of Senegal, not far from Touba, the center of the dominant Sufi Muslim brotherhood called the Mourides. Family life was rooted in the tradition of the Mourides and the culture of his ethnic group, the Serer.

He learned to speak Serer at home, and, then later, Wolof, Senegal’s main language, around the neighborhood. At home, in keeping with the Serer’s matriarchal tradition, his mother and grandmother would tell him tales about the family and the wider world, often in the courtyard where a mat was laid out in the evenings. This oral tradition infuses his novel, in which critical truths are revealed through the narration of a woman called the Mother Spider.

French, he learned in the private Catholic school he attended in Diourbel, though he regularly heard it at home from his father, a medical doctor, who would send his son to bookstores. His father, a subscriber to several newspapers, regularly tasked his son with writing “press summaries of the news, random events or what the president went to inaugurate that day,” Mr. Sarr said.

“I was born in an environment that encouraged me from a very young age to seek words and books,” Mr. Sarr recalled. “But there was no library at home where I found an existing collection of books. Instead, there were books that were bought for me or given to me when I asked for them.”

Though his mother also speaks French, Mr. Sarr has always communicated with her strictly in Serer. With his father, it has always been a mix of Serer and French.

After going to high school in Saint-Louis — the former colonial capital of French West Africa along Senegal’s Atlantic coast — Mr. Sarr, like many of his home country’s brightest students, came to France to further his studies.

His first three novels dealt with contemporary themes — Islamic extremism; migration; and homosexuality in Senegal. The more timeless themes in “The Most Secret Memory of Men” began to germinate in his mind as soon as he began writing a decade ago.

Living in Beauvais, a city about 50 miles north of Paris, Mr. Sarr started writing full time after his studies and also began scrutinizing the French literary establishment, which plays a crucial role in his novel.

“I spent many years on the periphery of that world — observing it, reading its books and getting to know its figures before I entered it, somewhat brutally, almost like a breaking and entering,” Mr. Sarr said.

His entry was initiated last September when his novel was included on the long list of the Goncourt.

France’s literary awards are regulated by a clubby, insular world that tends to reward established members in a time-honored exercise of back-scratching that generally blocks newcomers. Juries are dominated by aging white men who are appointed for life; some are editors at big publishing houses and go so far as to champion books they have edited themselves. The literary juries symbolize a France resistant to change.

“I’m not sure that France’s literary institutions can continue functioning like that much longer,” Mr. Sarr said.

Alone among the major awards, the Goncourt has carried out overhauls to make it more credible. Still, even the Goncourt was hit with a scandal last September as one of its 10 jurors lobbied and cast a vote for a novel written by her romantic partner.

Mr. Sarr’s brothers and parents began closely following the evolution of each list as it was whittled down. A brother sent him a news alert even before he himself learned that he had made the short list.

Last November, on the day the Goncourt was to announce its new laureate, Mr. Sarr waited in the tiny Paris offices of his publisher. He was informed he had won a few minutes before the official announcement — and the flood of news articles announcing that France’s most prestigious literary prize had been awarded for the first time to a writer from sub-Saharan Africa.

Mr. Sarr called his parents in Senegal. The usual greetings taken care of, the son delivered the news to his father.

“We got it,” he said, using the French pronoun “on.”

They had broken into the house.

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Известия (RUS)

Захарова отреагировала на позицию Белого дома в отношении дела Трампа

Официальный представитель МИД РФ Мария Захарова отреагировала на отказ Белого дома вмешиваться в расследование дела о найденных у экс-президента США Дональда Трампа секретных документах.

Трамп в осаде: к экс-президенту нагрянуло с обыском ФБР Новое расследование против бывшего лидера может пошатнуть позиции демократов

«А почему тогда в другие расследования вмешивается? Белый дом и Госдеп не должны вмешиваться ни в одно другое расследование, которое происходит в суверенном государстве, раз не вмешивается в расследования американские», — написала она в Telegram 15 августа.

Трампа обвиняют в нарушении режима секретности по статье о шпионаже, по которой ему может грозить до пяти лет тюрьмы.

11 августа газета The Wall Street Journal сообщила, что при обыске в поместье Трампа Мар-а-Лаго во Флориде сотрудники Федерального бюро расследований (ФБР) обнаружили 11 комплектов секретных документов. По сведениям издания, среди изъятых документов имеется указ о помиловании бывшего советника Трампа Роджера Стоуна, а также некоторые данные о «президенте Франции» на трех листах. Какие-то из материалов проходят под грифом «совершенно секретно», в связи с чем могут храниться лишь в специальных государственных учреждениях, указало издание.

В то же время газета The New York Times сообщила, что обыск в поместье Трампа проводился по статьям о незаконном использовании оборонной информации, хищении и уничтожении документов. В рассекреченном документе говорится о том, что бывшего главу государства подозревают в нарушении Закона о шпионаже.

На следующий день сам Трамп заявил, что у ФБР не было необходимости изымать документы, найденные при обыске в его имении, поскольку он был готов отдать их добровольно. 45-й президент Америки также добавил, что призывает немедленно опубликовать изъятые документы.

14 августа вооруженные сторонники Трампа собрались у штаб-квартиры ФБР в Финиксе. Они протестовали против незаконного на их взгляд обыска в поместье политика.

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Le Figaro

Deux jours à Édimbourg : nos conseils pour profiter d'une capitale intemporelle

Assa Samaké-Roman48 heures à Édimbourg

CITY GUIDE - Dans la capitale écossaise, il y en a pour tous les goûts. Amateurs d'histoire et de traditions trouveront leur bonheur à Edimbourg, mais il n'y a pas que le tartan et la cornemuse dans la vie.

Qu'ont en commun Robert Louis Stevenson, J.K. Rowling et Val McDermid? C'est Édimbourg, «l'Athènes du nord», qui a inspiré ces écrivains. En 2001, la capitale écossaise est devenue la toute première Cité Unesco de la littérature. Et aujourd'hui, cet héritage littéraire participe au dynamisme culturel d'une ville qui a tant à offrir aux amateurs de vieilles pierres et d'un bon verre, comme aux amoureux d'arts et d'endroits trendy.

La meilleure période pour visiter la capitale écossaise se situe entre mai et septembre, mais si vous espérez la voir dans sa période la plus vibrante, assurez-vous d'y aller en août pour assister aux populaires Edinburgh Fringe Festival, Edinburgh International Festival et Edinburgh Military Tattoo.

L'arrivée

L'aéroport d'Edimbourg est très bien connecté au centre-ville. Un taxi pour le centre vous coûtera autour de 30 euros. Facile d'en trouver un : les taxis sont indiqués clairement dès la sortie du terminal. Une fois dans la zone des «cabs», il suffit de donner l'adresse de sa destination, puis un employé vous indique une voiture prête à vous y emmener.

L'alternative, ce sont les transports en commun: le tram (£6.50 l'aller, £10 l'aller-retour) a son terminus à York Place, dans New Town. Pratique si on réside dans ce quartier ou à Leith, car plusieurs bus s'y rendant s'arrêtent au terminus du tram. Pour Old Town, mieux vaut prendre le très confortable bus Airlink 100 (£4.50 l'aller, £7.50 l'aller-retour), avec prises USB et wifi, qui dépose les passagers à St Andrew Square, non loin de la gare centrale d'Edimbourg.

Les paiements par carte bancaire étant plus répandus au Royaume-Uni qu'en France, on peut payer son trajet de bus en carte sans contact. L'avantage : le total des trajets dans une journée est comptabilisé de telle sorte qu'il ne dépasse jamais le prix d'un ticket journée (£4.50, soit 5,33 €). C'est à envisager si vous détenez une carte prépayée en livres sterling, de type Revolut. Sinon, il faudra acheter un ticket au guichet des Airlinks, ou aux machines pour le tram. Pour les bus en centre-ville, si vous utilisez des espèces, il faudra avoir l'appoint : les chauffeurs ne rendent pas la monnaie. L'alternative, c'est l'application M-Tickets de la société de transport d'Edimbourg Lothian Buses, pour acheter des tickets de bus et de tram par carte sur son téléphone.

En ce moment à Édimbourg

À FAIRE

Les festivals d'Edimbourg

Du 5 au 27 août 2022, ils transforment l'Écosse en épicentre mondial de la culture tous les mois d'août, et ce depuis maintenant 75 ans. Avec le Festival international, le Fringe, le Festival d'art, le Festival du livre et la grande parade militaire du Military Tattoo (rien à voir avec les tatouages !), ce sont plusieurs milliers de spectacles et événements d'artistes du monde entier que vous aurez l'opportunité de voir. Comédie, théâtre, cirque, danse, musique classique et contemporaine, sans oublier les discussions et conférence : pas toujours facile de s'y retrouver dans cette offre pléthorique. Le bouche-à-oreille reste le meilleur moyen de découvrir des pépites, et les sites internet des festivals, en particulier celui du Fringe, permettent de trouver facilement chaussure à son pied.

À TABLE

The Palmerston

C'est dans les locaux d'une ancienne banque du West End que The Palmerston a choisi de s'établir. Le restaurant propose une cuisine d'inspiration européenne simple et efficace, pourtant raffinée et succulente, avec les meilleurs ingrédients écossais de saison, dans un cadre sobre qui fait penser à celui d'un bistrot. Le personnel saura vous conseiller de manière experte quant aux vins les plus indiqués pour accompagner vos plats – poissons, volailles, viandes : il y en a pour tous les goûts. Petit plus notable : The Palmerston fait son propre pain dans sa boulangerie maison.

The Palmerston, 1 Palmerston Place, Edinburgh, EH12 5AF. Tél. .: +44 131 220 1794.

L'HÔTEL EN VUE

Gleneagles Townhouse

C'est un bout de la campagne écossaise en plein cœur de la capitale : Gleneagles Townhouse entend apporter un peu de la fraîcheur et de la gloire du Perthsire, là où le Gleneagles original est implanté, à la capitale. L'hôtel, flambant neuf, situé à Saint Andrew Square, vient d'ouvrir après des mois de travaux dans un bâtiment qui abrita jadis la Bank of Scotland. Les 33 chambres de l'établissement sont élégamment décorées dans un style qui mélange époque victorienne et art déco, et dispose de tout ce dont on a besoin pour un séjour au confort inégalé. Gleneagles Townhouse abrite également un spa, un restaurant, un bar rooftop avec une superbe vue sur tout le centre-ville, ainsi qu'un club privé pour ses membres. À partir de 436 € la nuit.

Gleneagles Townhouse, 39 St Andrew Square, Edinburgh EH2 2AD. Tél.: +44 (0)131 322 3780.

Jour 1 : Old Town et New Town, deux villes en une

Matinée

Édimbourg est une ville où l'on marche beaucoup: mieux vaut avoir de bonnes chaussures et l'estomac rempli avant d'affronter les montées de New Town et les rues sinueuses d'Old Town. Breakfast rolls ou œufs brouillés, Burr & Co, dans New Town propose tous les classiques du petit déjeuner. À cinq minutes, Eteaket a le sien accompagné d'un large choix de thés de très bonne qualité.En partant de New Town, vous apercevrez le château d'Édimbourg, posé sur sa roche volcanique. Pour vous y rendre, passez par The Mound, contournez Assembly Hall et vous tomberez sur le Royal Mile, une longue rue pavée qui sépare le château d'Edimbourg du palais de Holyrood (résidence royale lors de la présence de la reine Elizabeth II à Édimbourg, NDLR). Si vous ne visitez pas le château, admirez la vue d'Edimbourg depuis l'esplanade. Poursuivez en prenant l'escalier juste avant le Scotch Whisky Experience : après cette longue descente, vous vous retrouverez à Grassmarket, une ancienne place de marché. De là, remontez sur le Royal Mile en passant par la colorée et pittoresque Victoria Street. Elle a inspiré J.K. Rowling pour le célèbre «chemin de Traverse» dans la saga Harry Potter.

Pause déjeuner

Sur le Royal Mile, vous êtes passé devant Clarinda's Tea Room, un petit salon de thé so british. À la carte : soupes, «jacket potatoes», gâteaux décadents et scones, pour moins de dix livres. Sinon, direction Edinburgh Larder, dans une petite rue perpendiculaire au Royal Mile, avec un menu entièrement consacré aux produits frais, locaux et de saison.

Après-midi

Direction les paysages bucoliques de Dean Village, un ancien village dans la ville. La vue du haut de Dean Bridge, 32 mètres au-dessus de la rivière Water of Leith, est superbe. Quittez Dean Bridge pour marcher au fil de l'eau jusqu'au quartier de Stockbridge, un autre ancien village incorporé à Édimbourg au XIXe siècle. C'est là que se trouve le jardin botanique, petit havre de paix qui cache de nombreux bijoux, comme le Jardin Commémoratif de la reine Mère et sa maison parée de coquillages.

Apéritif et dîner

Broughton Street dans New Town regorge de bars et pubs plus cool les uns que les autres et de bonnes tables, des plus haut de gamme aux plus hipsters. Au 36 de la rue, Fhior propose une cuisine écossaise moderne et audacieuse dans un décor épuré. Pour une ambiance plus décontractée, on remonte au numéro 10, The Basement. Ce bar et restaurant en sous-sol (comme son nom l'indique) sert des plats inspirés de la cuisine mexicaine dans une ambiance assez festive.

Soirée

On ne peut pas partir d'Écosse sans avoir participé à un ceilidh ! Tous les vendredis et samedis soir, Ghillie Dhu, un magnifique bar et restaurant à l'extrémité ouest de Princes Street, organise des soirées consacrées à ce bal traditionnel écossais. Pas de panique : les débutants sont toujours les bienvenus. Tous les pas de danse sont enseignés sur place et les habitués sont toujours ravis d'aider.

Jour 2 : soleil sur Leith

Matinée

Pour débuter la journée, direction Teuchters Landing, un pub traditionnel de Shore, près du port d'Edimbourg à Leith. Dans le passé, c'était une simple salle d'attente pour le ferry de Leith à Aberdeen. Les gens qui le prenaient, originaires du nord de l'Écosse et peu habitués aux manières de la ville, y étaient surnommés les «teuchters», un terme désobligeant. Le «Full Scottish Breakfast» du pub, avec les œufs, les saucisses et le haggis (entre autres), est gargantuesque. Pour les appétits plus modérés, testez le «kedgeree», un plat indo-écossais à base de riz au curry et de poisson fumé. Les amoureux de whisky seront impressionnés, même le matin, par une carte pléthorique de bourbon et de scotch. Si vous ne savez pas quoi choisir, tentez votre chance avec l'anneau de la destinée: on le lance derrière le bar et s'il tombe sur une bouteille de whisky, la maison offre le verre. Explorez ensuite Leith, cité début 2019 comme l'un des 50 quartiers les plus cool du monde par le magazine Time Out. Il y a 30 ans, il était connu grâce à l'album des Proclaimers, Sunshine on Leith, et au roman Trainspotting d'Irvine Welsh. C'est aujourd'hui le quartier branché d'Édimbourg, avec ses restaurants étoilés (The Kitchin ou le restaurant de Martin Wishart), ses jolis pubs comme Nobles et le Nauticus, et ses lieux culturels comme le Leith Theatre et le musée maritime de Trinity House.

Pause déjeuner

Pour un petit creux, ou une faim de loup, Roseleaf est l'endroit idéal pour boire et déjeuner. Ce pub chaleureux et cosy propose une carte de plats de saison, des soupes du moment, des fruits de mer, un brunch ou des cocktails servis dans des théières en porcelaine. Pour ajouter une touche d'excentricité, demandez à essayer l'un des chapeaux exposés dans le pub et recréez votre version d'une après-midi thé du Chapelier fou d'Alice au Pays des Merveilles.

Après-midi

Toujours à Leith, allez faire un tour au Royal Yacht Britannia, le palais flottant de la reine Elizabeth entre 1953 et 1997, aujourd'hui transformé en musée. Il a pu être aperçu récemment dans la série The Crown. Après la visite, c'est le moment d'un tea time pris à bord, rien de mieux pour profiter d'une vue imprenable sur l'estuaire du fleuve Forth, face à la mer du Nord. Enfin, si vous ne voulez pas partir d'Écosse sans avoir visité une distillerie, réservez une visite simple ou avec dégustation (de gin ou de whisky) à Holyrood Distillery. Ouverte cette année, c'est la première distillerie à voir le jour dans le centre d'Édimbourg depuis 1925. Parfaite pour y trouver quelques bons souvenirs à glisser dans sa valise. Encore plus central, au bout de Princes Street, le Johnny Walker Experience a ouvert depuis peu : vous pourrez explorer tout le processus de fabrication de ce spiritueux écossais, et déguster un cocktail dans l'un des bars de ce visitor centre, dont celui en rooftop.

Carnet d'adresses à Édimbourg

Bonnes tables

Burr & Co, 20 George Street, Edinburgh, EH2 2PB. Tél.: +44 131 240 7166.

The Edinburgh Larder, 15 Blackfriars Street, Edinburgh, EH1 1NB. Tél.: +44 131 556 6922.

Fhior, 36 Broughton Street, Edinburgh, EH1 3SB. Tél.: +44 131 477 5000.

Teuchters Landing, 1c Dock Place, Edinburgh, EH6 6LU. Tél.: +44 131 554 7427.

Roseleaf, 23/24 Sandport Place, Edinburgh, EH6 6EW. Tél.: +44 131 476 5268.

The Kitchin, 78 Commercial Quay, Edinburgh, EH6 6LX. Tél.: +44 131 555 1755.

Restaurant Martin Wishart, 54 The Shore, Edinburgh, EH6 6RA. Tél.: +44 131 553 3557.

Sortir boire un verre… ou une tasse de thé

Clarinda's Tea Room, 9 Canongate, Edinburgh EH8 8BS. Tél.: +44 131 557 1888.

Eteaket, 41 Frederick Street, Edinburgh, EH2 1EP. Tél.: +44 131 226 2982.

The Basement Bar, 10a-12a Broughton Street, Edinburgh, EH1 3RH. Tél.: +44 131 557 0097.

Nobles, 44A Constitution Street, Edinburgh, EH6 6RS. Tél.: +44 131 629 7215.

Nauticus, 142 Duke Street, Edinburgh, EH6 8HR. Tél.: +44 131 629 9055.

Où dormir ?

Le Balmoral

C'est l'un des points les plus marquants d'Édimbourg, avec sa grande horloge qui domine le centre-ville. Cet hôtel 5 étoiles de la chaîne Rocco Forte, qui abrite aussi son propre restaurant étoilé, est une oasis de calme au milieu de la cohue de Princes Street. À faire absolument : l'afternoon tea du Palm Court, le salon de thé de l'hôtel. À partir de 170 € la nuit en chambre double.

The Balmoral, 1 Princes Street, Edinburgh, EH2 2EQ. Tél.: +44 131 556 2414.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Black Ivy

Entre les quartiers cossus de Marchmont et Bruntsfield, au sud du centre-ville, Black Ivy est un choix parfait pour se mettre au vert. Au pied des parcs de Bruntsfield Links et des Meadows, cet hôtel chaleureux, décoré avec délicatesse, dispose également d'un bar et d'un restaurant. À partir de 92 € la nuit en chambre double.

Black Ivy, 4 Alvanley Terrace, Edinburgh, EH9 1DU. Tél.: +44 131 564 1902.

Lire l'avis d'expert

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

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Le Figaro

Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux

Ghislain de Montalembert

DÉCRYPTAGE - Les agents des impôts ne baissent pas la garde : faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'État est plus que jamais une priorité. Des experts nous dévoilent les points scrutés à la loupe par les limiers de Bercy.

«Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

En 2020, l'État a encaissé 7,79 milliards d'euros grâce au contrôle fiscal (malgré le contexte sanitaire, 365 200 contrôles ont été menés en 2020). Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit et Arnaud Tailfer, avocat fiscaliste au sein du cabinet Arkwood, nous dévoilent les points sensibles qui déclenchent le plus fréquemment des demandes de renseignement de la part de l'administration des impôts, voire des contrôles et d'éventuels redressements fiscaux assortis de pénalités parfois salées.

1 - Les prêts familiaux non déclarés

Attention aux prêts entre époux, en faveur d'un enfant, ou encore, par exemple, entre frères et sœurs. En présence d'un prêt supérieur à 5000 euros n'ayant fait l'objet d'aucun enregistrement auprès des services des impôts, l'administration a tendance à considérer que les sommes mises à disposition constituent une forme de donation déguisée. « Souvent, le remboursement du prêt est prévu par les intéressés, précise Maître Arnaud Tailfer, avocat chez Arkwood. Mais c'est souvent à très longue échéance… Lorsque l'administration met son nez dans le dossier, le remboursement n'est bien souvent pas encore intervenu »

2 - Des variations de revenus suspectes

Déclarer des revenus en dents de scie, d'une année sur l'autre, est la meilleure manière d'éveiller l'attention du fisc, même si ces variations peuvent aisément se justifier (vente de son entreprise, versement de dividendes exceptionnels, acquisition ou vente d'un bien immobilier locatif…). « En cas de variation importante de vos revenus, l'administration fiscale vous adressera quasi systématiquement une demande d'éclaircissement, précise Olivier Rozenfeld. Et là, mieux vaut être en règle avec la loi. « Les agents des impôts font des recoupements entre les revenus et le patrimoine des contribuables, reprend-il. Et ils étudient, là encore, s'ils sont en cohérence. Quelqu'un qui se retrouverait par exemple du jour au lendemain avec de forts revenus immobiliers sans pour autant déclarer d'IFI (impôt sur la fortune immobilière) ne pourrait qu'éveiller les soupçons du fisc ».

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3 - Un train de vie incohérent

Les agents des impôts ont de plus en plus de moyens à leur disposition pour traquer les fraudeurs (recoupement des déclarations, réseaux sociaux, presse people …). Certains signes extérieurs de richesses ont vite fait d'attirer l'attention de l'administration fiscale dont l'une des tâches est de vérifier la réalité de la situation déclarée par les contribuables. « La balance de trésorerie du foyer est la première chose que regardent les agents des impôts, note Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit. Ils cherchent à identifier une possible distorsion entre le niveau de vie du contribuable et les revenus qu'il déclare ; et, le cas échéant, si celle-ci dissimule une activité occulte. 30% des contrôles font suite à l'identification d'un manque de cohérence entre le niveau de vie et les revenus déclarés, précise le fiscaliste. « Un de mes clients a expliqué un jour à la télévision qu'il faisait de l'immobilier en Thaïlande. Cela a aussitôt donné l'idée à l'administration fiscale de procéder à une vérification de ses déclarations de revenus. Cela fait dix ans qu'elle ne le lâche plus ! témoigne-t-il. Un autre client, chef d'entreprise, a confié un jour à un journaliste de la presse quotidienne régionale avoir envisagé de s'installer en Suisse, habitant tout près de la frontière. Mal lui en a pris : les inspecteurs des impôts font des revues de presse, y compris de la PQR ! »

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4 - Une résidence pas assez principale

Si vous mettez en vente votre résidence principale mais que l'opération traîne en longueur de façon déraisonnable après que vous avez quitté les lieux, l'administration fiscale peut refuser la qualification de « résidence principale » et remettre en cause l'absence de plus-value dont vous espériez en toute bonne foi pouvoir bénéficier. « Le cas est fréquent. On voit souvent des cadres quitter la France assez rapidement après que leur employeur leur a proposé une expatriation, témoigne Me Arnaud Tailfer. Monsieur s'installe à l'étranger, Madame et les enfants le rejoignent à la rentrée scolaire. Le temps de chercher une agence immobilière, de signer un mandat de vente et, pour l'acquéreur, de réunir toutes les conditions de financement…, on peut se retrouver à signer un acte de vente alors que l'habitation n'est quasiment plus occupée depuis un an ou plus ! L'administration s'engouffre dans la brèche, considérant que le bien n'était plus la résidence principale du couple au moment de la cession et que les diligences n'ont pas été faites en temps et en heure ».

Autre piège : le télétravail un peu trop officialisé. Imaginons que l'un des deux conjoints travaille à la maison et que le couple déclare que le tiers de l'habitation est utilisé à des fins professionnelles (avec versement d'un loyer permettant de générer un revenu complémentaire et surtout, une charge au niveau de l'activité professionnelle). Il ne faudra pas l'oublier au moment de la vente du bien : à défaut, l'administration fiscale, considérant qu'il ne s'agit pas d'une résidence principale à 100%, pourra procéder à un redressement. « Les cas de remise en cause de la résidence principale sont de plus en plus fréquents » prévient Me Alain Tailfer.

PODCAST - L'impôt est-il juste? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre

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5 - Un IFI insuffisant

« La plupart des contribuables minorent au-delà de ce qui est acceptable la valeur des biens déclarésà l'IFI, estime Olivier Rozenfeld. Quand on applique une succession de minorations et de décotes, on parvient à des valeurs totalement déconnectées de la réalité. Or, il faut rester raisonnable, d'autant que des valorisations incohérentes peuvent rendre toute opération ultérieure quasi impossible ». Le fisc attend les contribuables au tournant, notamment au moment de la transmission de leurs biens à leurs héritiers, ou lorsqu'ils les mettent en vente. « Quelqu'un qui déclare depuis 10 ans un appartement à une valeur de X et qui le vendrait pour une valeur de Y deux fois supérieure s'exposerait de façon quasi certaine à un contrôle fiscal » prévient Olivier Rozenfeld. « Cela fait trois ou quatre ans que l'on observe chaque été des vagues massives de redressements, enchaine Alain Tailfer. C'est mathématique : quelqu'un qui déclare la vente d'un bien sous-évalué à l'IFI est quasiment certain de subir un redressement dans les mois qui suivent ! Mon conseil : mieux vaut corriger spontanément une sous valorisation à l'IFI, en invoquant le droit à l'erreur, avant de mettre en vente son bien, de le donner à ses proches ou de mourir. Ce sera moins douloureux que de se faire attraper ! Un contribuable qui rectifie spontanément sa déclaration IFI bénéficie d'une ristourne de 50% sur les intérêts de retard et n'a pas de pénalités à payer ».

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6 - Une banque étrangère

Les banques en ligne et autres néo-banques sont nombreuses à proposer l'ouverture, en quelques minutes, d'un compte gratuit. Problème : certaines n'ont pas leur siège en France (comme le révèle l'IBAN de votre nouveau compte bancaire). Or l'administration impose de déclarer les comptes ouverts à l'étranger sur un formulaire spécifique. La seule omission de déclaration engendre une amende forfaitaire de 1500 euros, sur quatre années glissantes.

-7 - L'abus de Pinel

Les investisseurs en Pinel s'engagent à respecter des conditions précises concernant les plafonds de revenus des locataires et le niveau des loyers demandés, qui ne doivent pas excéder les limites imposées par la zone où le bien est situé. « La complexité des règles génère de nombreux pièges, témoigne Me Arnaud Tailfer. J'ai eu récemment à traiter le cas d'un couple qui a acheté en région parisienne. Juste avant la réception des travaux, un arrêté est passé, transférant la ville où se trouvait leur bien d'une zone A à A2, ce qui a abaissé la limite de loyer au mètre carré à respecter. Forcément, ils ne l'ont pas vu et ils ont loué au loyer qu'ils avaient en tête au moment où ils ont procédé à leur investissement. Deux ans après, ils ont été contrôlés : la totalité de leur avantage Pinel qui a sauté pour l'année ! Sans parler de la pénalité de 10% qui s'applique automatiquement en cas de redressement ».

8 - Le faux démembrement de propriété

La pratique est courante : les parents, pour anticiper la transmission de leur patrimoine, donnent la nue-propriété de leurs biens immobiliers à leurs enfants mais conservent l'usufruit. Au décès des parents, les enfants deviennent pleins propriétaires. « Attention : les enfants ne doivent pas habiter le bien démembré du vivant de leurs parents, sauf en prévoyant la signature d'un bail de location et le paiement bien réel d'un loyer, rappelle Arnaud Tailfer. Autrement, l'administration a vite fait de vous tomber dessus, considérant que vous n'avez pas donné que la nue-propriété, mais la totalité du bien ; et qu'il s'agit donc d'une donation déguisée ! »

9 - La location meublée en SCI

Détenir un bien au travers d'une Société civile immobilière (SCI) présente certains avantages, mais empêche de pratiquer une activité fiscalement commerciale, comme par exemple la location meublée (fiscalement attractive car elle offre la possibilité de bénéficier d'un abattement de 50% sur les loyers perçus), sauf à changer le régime fiscal de la SCI et à soumettre celle-ci à l'impôt sur les sociétés, ce qui est lourd de conséquences, notamment en termes de plus-value. Certains particuliers l'oublient un peu vite et décident du jour au lendemain de louer leur bien en meublé, sans autres formalités. Quand l'administration fiscale s'en aperçoit, il est trop tard pour rectifier les choses !

10 - La pension alimentaire abusive

De nombreux parents continuent d'aider leurs enfants, devenus de jeunes adultes, en leur octroyant de l'argent. Attention : aux yeux du fisc, le versement d'une pension alimentaire n'est déductible de vos revenus que si votre enfant est en état de nécessité. « Si vous lui donnez 2000 euros par mois alors qu'il dispose déjà d'un petit revenu, l'administration ne va jamais considérer que ce sera déductible, prévient Arnaud Tailfer. À partir du moment où l'enfant perçoit l'équivalent d'un SMIC mensuel, le fisc juge que les sommes que vous lui versez excèdent ses besoins essentiels ».

Известия (RUS)

Вильфанд предупредил об опасной погоде в ряде регионов России

В ближайшие дни ультрафиолетовый индекс достигнет опасных значений в Центральном, Южном и Северо-Кавказском федеральных округах, поэтому на солнце нужно находиться с осторожностью.

Климат вне контроля: чем Центральной России грозят жаркие выходные Температура приблизится к метеорекорду, может стать причиной инфарктов и инсультов

«В ЦФО повсеместно ультрафиолетовый индекс будет достигать пять единиц в ближайшие дни, а на самом юге, в Белгородской и Воронежской областях, — даже шесть единиц. Это достаточно много и опасно. В Южном и Северо-Кавказском федеральных округах на большей территории шесть-семь единиц, а на юге Краснодарского края и Ставрополья — семь-девять единиц, в республиках Северного Кавказа — даже больше 10 единиц», — рассказал 15 августа ТАСС научный руководитель Гидрометцентра России Роман Вильфанд.

Как уточнил синоптик, такой высокий уровень солнечной активности на территории Северного Кавказа объясняется крайне прозрачным воздухом, а также нехваткой озона в ближайшее время.

Нахождение на солнце в дневное время, особенно около полудня, может негативно повлиять на состояние кожи и здоровья в целом, предупредил Вильфанд.

Ранее, 15 августа, сообщалось, что в Москве объявили оранжевый уровень погодной опасности из-за сильной жары.

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New York Times - World

Ex-Goddess Works to Reform 700-Year Tradition. Her M.B.A. Helps.

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As a child, Chanira Bajracharya was worshiped in Nepal, but still made time to study. She is now encouraging the girl goddesses who’ve followed her to do the same.

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By Emily Schmall

PATAN, Nepal — When the 6-year-old goddess wept for four days, it was viewed as a terrible omen for Nepal, and her tears appeared to have foreshadowed a national tragedy.

On the last day of her crying, June 1, 2001, the crown prince of Nepal killed nine members of the royal family, including his parents, King Birendra and Queen Aishwarya, before shooting himself.

More than 20 years later, in a nondescript office in Patan, an ancient city a few miles from the capital, Kathmandu, that girl who had been worshiped as a goddess was now a woman concerned with more earthly matters: Chanira Bajracharya, a freshly minted M.B.A., was handling loan applications at the financial services firm where she works.

Her ability to land a corporate job has set her apart from most other former kumari, women who in their prepubescent youth were worshiped as the living embodiment of a Hindu goddess — but most of whom were denied education.

“People used to think because she’s a goddess, she knows everything,” said Ms. Bajracharya, 27. “And who dares to teach a goddess?”

She was speaking at the family home in Patan, where she had performed her divine duties for 10 years.

The walls of one room were covered with photographs of her in full kumari regalia, a small girl with brightly painted lips and eyes lined with kohl. In one photograph, she is looking down imperiously at the last king of Nepal, Gyanendra, the assassin’s uncle.

Her days were often spent receiving a long line of visitors, who would kneel at her tiny feet, which were never supposed to touch the ground outside. The devotees would place offerings of cash and fruit into brass bowls as, wordlessly, Chanira would stretch out an arm covered in red satin, smudging vermilion paste, a religious marker called a tika, on their foreheads as a blessing.

The institution of the kumari, which means “virgin” in Nepali, stretches back seven centuries. The tradition centers on the story of a Hindu goddess, Taleju, who gave counsel to a king.

At one meeting, he tried to sexually assault her, and she disappeared. He expressed such remorse that she told him that while she would never again reappear in her own body, he should worship a young girl, through whom the goddess would continue her kingly counsel.

Since the 14th century, girls as young as 2 have been chosen from Buddhist families from the Newar community living in the Kathmandu Valley.

A dozen children are bestowed the title of kumari at any one time, but only three, representing the three ancient kingdoms of the Kathmandu Valley, including Patan, observe the kumari lifestyle full-time. The other goddesses, Ms. Bajracharya said, are “just part-time.”

The kumari, Ms. Bajracharya said, act as a syncretic symbol between Hinduism and Buddhism, the largest faiths in Nepal, a country of about 30 million.

“Under Buddhist culture children are protectors,” said Chunda Bajracharya, a retired professor of the Newar language who is not related to the former kumari. “It’s our culture, tradition and a matter of pride,” she said.

Most kumari before Ms. Bajracharya, including her aunt, Dhana Kumari Bajracharya, received no formal education. Losing their divinity when they get their first period, many enter adulthood illiterate and struggle to find a life beyond the throne.

Ms. Bajracharya is working to change that, urging the current crop of young goddesses to study as she did, which she believes will not only help them, but also help shield an institution that critics argue deprives girls of their childhoods and human rights.

“It makes it easier to get back to the society after retiring,” she said. “It’s really hard being illiterate in this world.”

Ms. Bajracharya, who remains a staunch champion of the tradition, had favorable feelings about her unusual childhood.

“Those moments were the best moments of my life,” she said. “Everyone was coming to see me, everyone was coming to get blessings from me, they were bringing a lot of gifts, being part of festivals.”

And she rejected any notion that the role had violated her rights.

“People used to think that as a goddess, we have a very secluded life, we don’t get to speak with others, we don’t get time to play, we’re not allowed to smile,” she said. “All those myths that have been so popular, sometimes I get so irritated.”

Still, no one considers it an easy role.

Kumari are rarely allowed outside. During the dozen and a half times each year they do go out, for rituals or during Nepali Hindus’ festival season, they must be carried, either in a palanquin or in someone’s arms. They do not speak to strangers — and when in the throne room, do not speak to anyone, even family.

In exchange, they are afforded unparalleled respect. At the Indra Jatra festival, when the kumari of Kathmandu is driven in her chariot through the streets of the city, she reconfirms every year the head of state’s legitimate claim to power with a tika.

Because their emotions are perceived as a reflection of the nation’s well-being, as Ms. Bajracharya’s outburst before the royal massacre was, they must strive to remain passive during rituals.

Ms. Bajracharya’s reign as the living goddess of Patan, from 2001 to 2010, saw some of Nepal’s greatest political change, from the palace killings her tears were believed to have foretold, to the Maoist insurgency that intensified afterward. In 2008, Nepal abolished its 240-year-old monarchy and became a democratic republic.

That same year, Nepal’s Supreme Court ruled that the kumari tradition should be preserved but amended. It ordered the government to give kumari an educational allowance, in addition to the stipend and retirement pension they already received.

“Once girls did not study. Now all children study. So that freedom should be there for kumari,” said Udhav Man Karmacharya, the head priest at Taleju Temple in Kathmandu.

And that education did not interfere with Chanira’s divine duties, he noted.

“She was quite natural as a goddess,” he said.

Before Chanira was born, her mother, Champa Bajracharya, received a holy sign in a dream — a lotus flower falling from heaven into her womb. She went to a Buddhist priest, who interpreted the dream to mean that her child would be a pure soul who would “rebel from the world,” she said.

When it came time to deify a new young girl in Patan, all 150 families in the Ratnakar Mahavihar Hakhabahal community there, part of the Newar clan, were invited to bring their female children to an elaborate selection trial. The head priest performed tantric rituals asking Taleju to inhabit one of the children. An astrologer studied their charts.

“The one chosen by the goddess, she starts showing signs, she’s becoming more polite, her face appears red. Those physical changes, they happen. Everyone who is there can see she’s being possessed by the goddess,” Ms. Bajracharya said of what she remembers of that day when she was selected.

“The ones not chosen by the goddess cry, or walk away or run, or show some other unacceptable behavior that disqualifies them,” she added.

The finalists are examined by the priest’s wife for scars, birthmarks and other perceived defects. The girl with the highest number of 32 prescribed qualities — including eyes like a deer, and heart like a lion — becomes the next kumari, invested with the power of the goddess.

Kumari usually live sequestered away from their parents, raised by official caretakers. But Ms. Bajracharya stayed at home, as there was no special kumari house for her during her reign.

After she completed a typical day’s divine duties, she studied, played with her cousins and watched movies on a computer. No roughhousing, though — a childhood scrape could have cost her her divinity.

Her mother arranged for her to be tutored by a teacher from a nearby school.

Ms. Bajracharya, who stepped down at 15, still commands respect in the Newar community of Patan. And she mentors young goddesses, like her successor, 9-year-old Nihira Bajracharya, not related, who receives tutoring.

“We really need education to survive,” she said she told Nihira’s parents when the girl assumed the throne at 5. “Being a kumari can be a great responsibility, but apart from that she is also a normal girl, and she will have a life after her divine duties, and she needs every skill that is required to survive.”

Post-retirement life is notoriously difficult for many kumari. They can struggle to walk properly or speak above a whisper, after doing so little of both. A popular myth says any man who marries a kumari dies within a year, though many former kumari do wed.

Ms. Bajracharya’s own dating prospects have been affected by the myth, she said, having received fewer proposals for marriage than her peers.

But she has landed a much-coveted job with a foreign company, a subsidiary of Home Loan Experts, a mortgage brokerage based in Australia. Ms. Bajracharya believes it was her family’s modern adaptation of the traditional kumari lifestyle that enabled her to do so well, studying business administration at the prestigious Kathmandu University.

Few people at the office know that the new credit analyst spent her childhood worshiped by royalty and Nepal’s first president. On a recent Monday, she was just one of a dozen workers, mainly young women fresh from business school, eyes fixed on desktop computers, assessing Australian home loan applications from 6,000 miles away.

“As a kumari, I was not allowed to speak to many outsiders,” she reflected. From those days “to now being in a position where I have to communicate constantly with foreign clients, it’s been a journey,” she added. “And I really feel like I have so much more to learn.”

Bhadra Sharma contributed reporting.

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Известия (RUS)

Названы два резко повышающих сахар в крови продукта

Картофель и хлеб резко повышают уровень сахара в крови, поэтому опасны для диабетиков. Об этом 14 августа рассказала нутрициолог Светлана Горяйнова.

Жизнь и сахар: дети-диабетики не могут получить системы мониторинга глюкозы Более 20 уголовных дел расследует СК РФ из-за отказов в выдачи лекарств тяжелобольным людям

По ее словам, оба этих продукта имеют высокий гликемический индекс. У картошки он составляет 97 баллов после термической обработки. Чтобы избежать повышения уровня сахара в крови после употребления картофеля, его рекомендуется готовить в кожуре при минимальном количестве воды.

Гликемический индекс цельнозернового хлеба составляет 70–75 баллов, что также является высоким показателем. Горяйнова отметила, что продукты из муки высшего сорта не дают ничего полезного организму

«В целом и картошка, и традиционный хлеб равноценны по гликемическому индексу, оба продукта можно приравнять к глюкозе. Основная их вредность в том, что в организме после употребления резко повышается уровень глюкозы в крови. Но при этом картофель как овощ богат микроэлементами и витаминами. А хлеб (пшеничный, ржаной, приготовленный на фабрике) практически не несет никакой пользы», — сказала эксперт порталу «Доктор Питер».

6 августа врач-диетолог Маргарита Королева назвала продукты для нормализации уровня сахара в крови. Специалист посоветовала заменить отварной картофель и макароны на овощи, которые имеют в составе грубую клетчатку.

20 июня врач-терапевт Татьяна Романенко рассказала о признаках, указывающих на то, что уровень сахара в крови повышен. Среди классических симптомов специалист назвала жажду, сухость во рту и учащенное мочеиспускание.

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New York Times - World

With Sign Language and Sound, an Artist Upends Audience Perceptions

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The Saturday Profile

Christine Sun Kim’s poetic and political art pushes viewers to consider the limits, and misunderstandings, that come with communication in any language, whether spoken or signed.

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By Andrew Russeth

Last summer, a small plane hauled a sign with an intriguing phrase over Manchester, England: “The Sound of Smiling.”

At the Queens Museum in New York right now, “Time Owes Me Rest Again” is scrawled on a wall, each supersized word accompanied by curving lines swooping across the enormous mural.

And earlier this year, visitors to the Mildred Lane Kemper Art Museum in St. Louis were confronted with an atrium-filling artwork listing sources of personal trauma, including “Dinner Table Syndrome.”

“I’m finally at the point where I can do whatever I want, and I am going for it,” the artist responsible for all of this, Christine Sun Kim, said in American Sign Language from Berlin, her longtime home.

Ms. Kim, who was born deaf, said that while growing up, and later, as an aspiring artist, she knew she was being denied opportunities afforded the hearing.

That is a common experience, according to Gerard Buckley, president of the National Technical Institute for the Deaf and dean of the Rochester Institute of Technology, where Ms. Kim studied as an undergraduate. “Deaf children throughout the world,” Dr. Buckley wrote in an email, “all too often hear negative messages about their career aspirations.”

With Ms. Kim’s work now sought out by collectors and museums around the world, Mr. Buckley said she has become a role model for deaf children — and the artist said she’s now “trying to make up for all those years.”

Over the past decade, working in wry drawings (charts, text and musical notation), video, audio, performance and the odd airplane banner, Ms. Kim, 42, has made work that is poetic and political, charismatic and candid, and that upends the conventions of language and sound.

At MoMA PS1 in Queens in 2015, Ms. Kim staged an installation that asked visitors to hold a speaker in their hands and walk while trying to keep a protruding antenna in contact with a wire overhead. When done successfully, a voice emerged from the speaker, reading a text. It was a difficult task, a physical embodiment of how tenuous — and rigid — communication can be.

As her reputation has grown and her work has been featured in increasingly high-profile venues, she has become the very rare artist with a public platform that transcends the often insular art world.

At the 2020 Super Bowl, in what she said was an act of both protest and patriotism, Ms. Kim performed the national anthem in American Sign Language, or ASL. But Fox, which was broadcasting the game, showed her for only a few seconds before cutting away, a decision she condemned in a guest essay for The New York Times.

More About on Deaf Culture

Five years earlier, she delivered a hugely popular TED Talk about ASL, her art and navigating the hearing world. Initially hesitant about the TED invitation — “I was almost a little bit embarrassed about how corporate it was” — the talk, now viewed over two million times, changed her life, she said, bringing global attention to her work.

Ms. Kim has lived in Berlin for almost a decade, but she was born in Southern California to parents who had emigrated from South Korea. One of her drawings is a pie chart labeled “Why My Hearing Parents Sign,” and two of the larger slices read, “To Make Sure I Feel Loved” and “My Sister Is Also Deaf,” but the largest is “They’re Cooler Than Your Parents.”

In high school, Ms. Kim could not take a sculpture class because no interpreter was offered, and even at R.I.T. (which has a large deaf population, and named her a distinguished graduate this year), she could not enroll in some courses for the same reason.

Post-college, she decamped to New York, and worked as an assistant at the Lexington School for the Deaf and as an educator at the Whitney Museum while trying to figure out her future.

“Deaf people are always teachers by default,” she said, recalling that time. “We have to teach hearing people ASL, Deaf culture, whatever. So I think that inside, I had given up on being an artist, too.”

(Like many of her peers, Ms. Kim capitalizes the word Deaf to connote a shared culture.)

Ms. Kim got an M.F.A. from the School of Visual Arts in 2006, but was still feeling listless when she made a transformative trip to the German capital for a residency.

Many exhibitions in the city involved sound art, and that got her thinking.

“It took me a while to admit that I wanted to work with sound — maybe a few years, actually — because I was scared,” Ms. Kim said. “I thought that working with sound was something that was so oppressive, and ingrained or dominant in our society.”

But she eventually enrolled in Bard College’s sound program, which encourages experimental approaches to the medium, and earned her second M.F.A. in 2013, before settling in Berlin. On a previous trip there, she had met an artist, Thomas Mader, 38, now her husband and occasional collaborator. He learned ASL and helped teach it to their daughter, Roux, who just turned 5.

Much of Ms. Kim’s art nudges viewers to reconsider how they hear and perceive, and pushes them to think about the limits, and risks and misunderstandings, that come with communication in any language.

At the Queens Museum, the zooming lines in her gargantuan mural suggest comic-book action, but they actually chart the motions required to sign its defiant title, “Time Owes Me Rest Again.”

The piece “foregrounds ASL as a language — and it’s not generally centered in a monumental way in spaces,” said Sally Tallant, the museum’s director.

That enigmatic airplane banner (“The Sound of Smiling”) was from Ms. Kim’s “Captioning the City” project, whose texts, scattered playfully around Manchester, alluded to how closed-captioning can elucidate or obscure meaning, depending on how it renders nonverbal material like music.

Lately, echoes have been appearing in Ms. Kim’s work. “In my very Deaf life, everything is repeated or an echo,” she said. “Beth is basically repeating what I’m saying, and captions are a repetition or an echoing.”

(She was referring to Beth Staehle, her ASL interpreter for the video interview for this article.)

In the hearing world’s view of deafness, or in the Deaf community itself, Ms. Kim said, there’s always a danger of a single view, an echo, being repeated unthinkingly.

“Echo Trap” was the title of a sprawling mural exploring that danger, which she presented at a 2020–21 exhibition about art and disability at the Museum für Moderne Kunst, or MMK, in Frankfurt, Germany. A black line bounced along the walls, with the words “HAND PALM” atop it, nodding to the gestures for “echo” in ASL. It appeared to be engulfing the room.

Her similarly expansive work seen in St. Louis, “Stacking Traumas,” raised fraught topics like being stuck at dinner with hearing people who cannot sign. (That is “Dinner Table Syndrome.”)

Ms. Kim is part of “a whole generation of mostly young, American and female artists who are political and are activist, and doing some great work — the activism is part of their work,” said Susanne Pfeffer, the MMK’s director.

In the same MMK exhibition, Ms. Kim displayed work from “Deaf Rage,” a series of casual-looking charts that record her exasperation with the art industry and the broader world. One rage-inducing example: “Curators Who Think It’s Fair to Split My Fee With Interpreters.”

As part of her activism, Ms. Kim is the co-founder of an initiative with the designer Ravi Vasavan that promotes the use of a Deaf Power symbol, rendered as <0/.

“Deaf people have worked really hard to protect, to fight, to kind of be an activist — and there isn’t really room to have fun, to play, in our lives,” the artist said. “I feel like we don’t get to play enough because of our identities at times, or because of the way that society is set up.”

Ms. Kim’s mischievous and incisive art, and even her activism, attempts to correct that.

“I just want deafness to not be just about barriers,” she said while discussing <0/. “Deafness can also be about joy. It’s also about community. This is our way of telling people that.”

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Известия (RUS)

Илон Маск рассказал о преимуществах чипирования людей

Американский предприниматель Илон Маск, основавший SpaceX и Tesla, считает необходимым чипировать людей с помощью его разработки — имплантируемых нейроинтерфейсов Neuralink. О плюсах имплантации он рассказал в своей статье для китайского журнала China Cyberspace, который издает управление по вопросам киберпространства Китайской Народной Республики (КНР).

На нервах: в России создают «умные» элементы памяти В перспективе разработка ученых Курчатовского института позволит сделать компьютер, работающий по принципам человеческого мозга

Маск рассказал, что чипирование позволит человечеству эффективно интегрироваться с искусственным интеллектом и будет стимулировать активность мозга. По его словам, это также сможет помочь людям с ограниченными возможностями.

«Это могло бы восстановить двигательную функцию конечностей у людей с травмами позвоночника и расстройствами психической системы или позволить парализованным людям эффективно использовать свой мозг для работы с компьютерами или мобильными телефонами», — рассказал предприниматель. Перевод статьи опубликовал корреспондент китайского государственного агентства «Синьхуа» Ян Лю в своем блоге на Substack.

Он добавил, что эта технология также может улучшить более широкий спектр проблем с травмами головного мозга — как врожденными, так и нет.

Маск уверен, что чипирование будет активно развиваться в будущем.

В июне прошлого года стало известно, что в России разрабатывается федеральная программа «Мозг, здоровье, интеллект, инновации», которая даст возможность управлять внешними устройствами с помощью электросигналов мозга. Проект предполагает развитие технологий вживления в мозг человека микрокомпьютеров для прямой передачи информации с внешних устройств и создание аватаров людей для дистанционного управления транспортом и компьютеров.

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Le Figaro

À Los Angeles, un monument en l'honneur des femmes stérilisées de force dans les années 1960

Léna Saint Jalmes

À l'heure où le droit de disposer de son corps est vivement contesté aux États-Unis, une impressionnante installation artistique a pris place dans la cour du centre médical de Los Angeles.

La Californie a stérilisé de force plus de 20.000 femmes avant que la loi autorisant cette pratique soit abrogée en 1979. Et il aura fallu attendre encore jusqu'en août 2021, pour que l'État reconnaisse l'horreur de cette politique prétendant lutter contre la pauvreté et sa responsabilité. Pendant des années, la stérilisation a principalement visé les Noires et les Latino-américaines. Au sexisme s'ajoutait le racisme. Souvent, il suffisait d'expliquer qu'une jeune femme était «de petite vertu» pour qu'elle se retrouve opérée.

Avec une œuvre inaugurée cet été, l'artiste Phung Huynh a tenu à rendre hommage aux milliers de victimes. L'installation artistique pèse quasiment trois tonnes et est baptisée Sobrevivir (Survival). Elle est composée de 21 panneaux d'acier formant un disque de 6,5 mètres de diamètre, avec une gravure représentant les mains de Vierge de Guadalupe (la Vierge qui serait apparue à un indigène en 1531). Feuillages et roses complètent le décor, s'inspirant des motifs du vêtement mexicain huipil. La structure a été installée dans la cour de LAC + USC Hôpital, où ont eu lieu des milliers de ces stérilisations.

La pièce dispose d'un éclairage placé sous la sculpture qui illumine une forme de «poème collectif», a déclaré Phung Huynh. On peut y lire «je ressens beaucoup de tristesse à l'intérieur», «ma chanson est terminée» ou encore «si tu parles anglais, ils te traitent d'une façon. Si tu ne parles pas anglais, ils te traitent d'une autre façon.»

Cette sculpture rappelle également le courage des dix femmes latino-américaines de la classe ouvrière qui ont intenté un recours collectif contre le centre médical. Elles avaient témoigné à l'époque les tromperies employées par le personnel médical pour obtenir des formulaires de consentement à la stérilisation. L'affaire, connue sous le nom de Madrigal v. Quilligan, a contribué à établir les dispositifs garantissant la sécurité des soins maternels et les garde-fous protégeant les droits des femmes aux États-Unis.

À l'intérieur de l'hôpital, quatre édredons sont également exposés, portant des images d'espoir et des mots d'encouragement conçus par des mères, des militants, des femmes ayant accouché à l'hôpital. «Il n'a jamais été aussi important de soutenir la création d'un système de soins de santé équitable à L.A. et cela implique de faire face à notre passé», a déclaré Jorge Orozco, directeur général de LAC + USC.

Phung Huynh âgée de 44 ans est professeure agrégée d'art au Los Angeles College et artiste en résidence au Bureau des affaires des immigrants du comté de Los Angeles. Habituée à mettre en lumière, les «invisibles», elle a, à titre d'exemple, fait une œuvre courant mars, en hommage aux immigrants cambodgiens appelés «Khmericans» qui ont survécu aux séquelles de la guerre et du génocide.

Attentats de 2015 : la fresque en hommage au policier Ahmed Merabet souillée une nouvelle fois

Le street artist C215 a réalisé un portrait au pochoir du policier abattu par les frères Kouachi dans leur fuite après l'attentat contre Charlie Hebdo.

Mary McCartney: «Mon enfance fait partie de mon identité d’artiste»

ENTRETIEN EXCLUSIF - Pour la première fois, la fille de Paul McCartney expose ses photographies en France, à Château La Coste. Sa célèbre famille est en filigrane.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Ukraine Dispatch

In My Homeland, the Smell of Death on a Summer Afternoon

In Ukraine, tragedies are a backdrop to everyday existence, piling up in numbers that seem inconceivable, an inescapable reality that feels like the very air in your lungs.

A Ukrainian soldier in mid-June at a grave where the bodies of hundreds of unclaimed civilians were buried in Lysychansk. These were only “the ones who did not have anyone to bury them in a garden or a backyard,” the soldier said casually.Credit...Tyler Hicks/The New York Times

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By Natalia Yermak

Natalia Yermak is a Ukrainian reporter and translator working for The New York Times.

LYSYCHANSK, Ukraine — There was a mass grave that held 300 people, and I was standing at its edge. The chalky body bags were piled up in the pit, exposed. One moment before, I was a different person, someone who never knew how wind smelled after it passed over the dead on a pleasant summer afternoon.

In mid-June, those corpses were far from a complete count of the civilians killed by shelling in the area around the industrial city of Lysychansk over the previous two months. They were only “the ones who did not have anyone to bury them in a garden or a backyard,” a soldier said casually.

He lit a cigarette while we looked at the grave.

The smoke obscured the smell.

It was rare to get such a moment to slow down, observe and reflect while reporting from Ukraine’s eastern Donbas region. But that day, the Ukrainian soldiers were pleased after delivering packets of food and other goods to local civilians, so they offered to take reporters from The New York Times to another site that they said we should see: the mass grave.

After leaving the site, I naïvely thought the palpable presence of death in the air could not follow me home — over all of the roads and checkpoints separating the graves in the Donbas — to my loved ones in the western part of Ukraine.

I was wrong.

I had returned to Kyiv, the capital, to the small apartment I had been renting, and was washing the smoke and dust of the front lines off my clothes when my best friend, Yulia, texted: She had lost her cousin, a soldier, fighting in the east.

I would soon have to stand over another grave.

It was an experience familiar to many Ukrainians. Five months after the full-scale Russian invasion began, the wars’ front lines mean little. Missile strikes and the news of death and casualties have blackened nearly every part of the country like poison.

Yulia’s cousin Serhiy was serving in an air mobile battalion around the city of Izium in the east. A few hours before he died, he sent his last message to his mother, Halyna: an emoji of a flower bouquet. Then he drove to the fight on the front line, where a Russian machine gun found him.

In Donbas, these tragedies are a backdrop to everyday existence, piling up in numbers that seem inconceivable even as they completely surround you, an inescapable reality that feels like the very air in your lungs.

There is no catharsis for the people living in the frontline regions. Instead, they seem overwhelmed by the vastness of what is going on around them — as if it’s an existential threat too big for them to do anything about. So they wait numbly for what often seems the inevitable outcome, hypnotized by indecision, all while often forgetting they are directly in harm’s way.

It felt different in the west, away from the front. In the Donbas, almost every sudden odd noise was exactly what you suspected it to be: something lethal flying nearby, seeking out the living.

Our Coverage of the Russia-Ukraine War

In contrast, Kyiv was almost peaceful. With running water, gas, electricity and internet, it was far from the medieval conditions of a destroyed Lysychansk. People were playing Frisbee and walking dogs in the parks, devoid of the bodily stiffness and sense of dread that accompanies the threat of sudden death.

The chain of midsummer missile strikes on cities far from the fighting in the east and south had only just started, turning the daily news of killed civilians into a nightmare: unsuspecting people — children among them — blasted apart or burned alive inside malls and medical centers in broad daylight. It left tight knots in our stomachs, but they hadn’t transformed yet into something almost genetic, a terror that would be passed on to the offspring by the survivors of this war.

Another nightmare, a private one, was contained in Serhiy’s coffin, closed to spare the family the sight of his wounds. It heralded the war’s arrival in Lishchyn, a postage stamp of a village in northwest Ukraine where Yulia’s family came from. There was no thud of artillery or shriek from a missile, just the quiet hum of a funeral procession.

Because of soldiers like Serhiy fighting on the front line, the village residents still had their present and future, distorted by war, but protected. That’s why, on that Saturday morning, hundreds of them came to Serhiy’s parents’ yard to share the weight of their grief and take a long farewell walk with the family.

As the priest read prayers to the crowd, a flock of swallows maneuvered high above us — a set of peaceful black spots crossing the blue sky. One of them flew down and sat on a wire just above Serhiy’s mother, who was wailing by the coffin, placed on a pair of kitchen stools outside the house.

I’ve watched these ceremonies before on reporting duty, but from the emotionally safe distance of an outsider. But that day, there was Yulia, trembling in the wind. So I put my arm around my best friend, as close to a person’s raw pain as ever before.

Hours later, when the prayers ended, Halyna could not cry anymore. She just spoke quietly to her son, the way she used to over 30 years ago, when he was a newborn, his face in the cradle as tiny as the face in the funeral photograph of the smiling uniformed man holding a rocket launcher.

Finally, we made the long walk to take Serhiy from the family’s yard to his grave.

Hundreds of people walked with Serhiy’s parents through his native village. There was a shop where he might have bought his first cigarettes, and a lake where he probably swam after ditching school with his friends.

Experiences from Serhiy’s life seemed to hide in every corner of their village. It made the walk excruciatingly long.

My steps that day fell in concert with the pain of one family — but just one. There are so many more in this war, which seems far from over.

It was hard to keep my thoughts from drifting back over the wheat fields of Donbas, to that yawning mass grave in Lysychansk.

There was no one present to mourn them there. After the Russians took over the city during the last days of June, the 300 body bags with name tags attached by Ukrainian soldiers were probably joined by many more, unnamed. But I figured that someone somewhere was quietly mourning each of them.

Now, as I’m writing this, others are walking those same tracks of remembrance and loss throughout Ukraine — over city alleys and wheat fields, over rubble and broken glass, through eastern steppes, western forests, liberated villages, trenches and bleeding cities at the edge of the front line.

Ahead, there will be a sunny afternoon for some of us to stop, take the hand of someone we love and let go of everything and everyone we lost to the war.

But how long is the walk to get there?

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Известия (RUS)

Диетолог рекомендовал есть не больше трех чайных ложек меда в день

Из-за высокого содержания сахара мед не следует употреблять больше, чем три чайные ложки в день. Об этом 14 августа рассказал врач-диетолог Михаил Гинзбург.

С сотами связь: как правильно выбрать качественный мед Хлопать ли по банке и тянуть ли ниточкой — пасечники разбирают народные советы

«Людям с ожирением, диабетом, атеросклерозом, гипертонией и т. д. нужно есть мед очень осторожно, не больше чайной ложки в день. Если человек молодой, спортивный, энергичный, то может побольше — две-три чайные ложки в день», — рассказал специалист ТАСС.

Он также предупредил об опасности возникновения аллергии на мед и раздражения желудка при частом употреблении этого продукта.

«Людям с аллергической настроенностью, даже если у них нет аллергии на мед, есть мед следует очень осторожно — половину чайной ложки в день», — констатировал эксперт.

При этом Гинзбург отметил полезные свойства меда при лечении простуды. Он также рекомендовал употреблять его истощенным и ослабленным людям, так как мед является источником быстрых углеводов и биоактивных веществ, которые дают энергию организму.

4 августа нутрициолог Анна Шутова рассказала о пользе крыжовника. По словам эксперта, эта ягода представляет особую ценность благодаря высокому содержанию витамина C, который при этом находится в удобной для усвоения форме.

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Le Figaro

Notre critique de la saison 2 d’ Industry : la City en pleine Euphoria sur OCS

Constance Jamet

CRITIQUE - La série financière de HBO prend de l’assurance pour raconter le monde d’après et les failles de ses protagonistes.

Fonds propres, spéculatifs… Il est temps de ressortir son dictionnaire financier et de replonger dans les arcanes de la City avec Industry, de retour sur OCS. La seconde saison du feuilleton de HBO et de la BBC sur l’entrée dans la vie active de jeunes traders londoniens confirme le potentiel qu’on lui espérait. Ex-analystes, ses créateurs Mickey Down et Konrad Kay ont affiné le tir: «Nous voulions tellement bien faire et rester vraisemblables que nous avons parfois sacrifié nos personnages pour le jargon.» C’est fini.

À lire aussi Industry ou les dessous d’une salle de marchés de la City

Harper, Yasmine et Robert ne sont plus des débutants, mais des professionnels sommés de faire leurs preuves alors que la branche anglaise de leur banque d’affaires Pierpoint & Co est mise sous la surveillance d’un émissaire de New York. Le marché s’effondre, les performances laissent à désirer. Après avoir posé le fonctionnement d’une salle de marché dans leur première saison, Mickey Down et Konrad Kay auscultent, sans carcan, ce que génère la poursuite de l’argent et du profit chez leurs Rastignac.

«Systèmes de pouvoir»

Deux ans de pandémie n’ont pas épargné ces ambitieux. La polyglotte et privilégiée Yasmine (Marisa Abela), recrue d’origine libanaise aux contradictions fascinantes, verse dans la crise mystique et professionnelle. Le retour de son père n’arrange rien. Après avoir vécu cloîtrée dans son hôtel, Harper (Myha’la Herrold) se heurte au retour en présentiel. Le transfuge de classe Robert a abandonné l’alcool et la drogue et se comporte comme le bon Samaritain. Yasmine ne pardonne pas à Harper de s’être alignée avec son mentor Eric. La loyauté d’Harper vis-à-vis de son maître à penser vacille toutefois, en la présence d’un investisseur milliardaire né de la pandémie, Jesse Bloom (Jay Duplass).

Plus habilement que certaines séries médicales, Industry dessine le monde d’après, interroge l’écheveau entre la finance et les poids lourds du secteur de la santé. Comme l’interconnexion entre la City et le monde politique. «Nous n’avions pas bien contextualisé l’origine de nos protagonistes, regrettaient Mickey Down et Konrad Kay. Les lycées privés comme Eton sont une voie royale vers Oxford, elle-même un tremplin pour percer dans la finance et le Parti conservateur des tories. Ce que nous décryptons avec Industry, ce sont ces systèmes de pouvoir, comment certains s’appuient dessus pour être propulsés. Comment d’autres se retrouvent bloqués.» Et d’ajouter: «Avec sa hiérarchie écrasante, son rythme en flux tendu, le milieu de la finance agit comme une loupe et amplifie l’anxiété si prégnante en début de carrière. Cela pousse à un formatage, à un conformisme. Cela génère un énorme stress pour ceux qui craignent de sortir des clous.»

Ces questionnements irriguent une série jamais didactique. Avec des personnages prompts à noyer leurs angoisses dans le sexe et les paradis artificiels, Industry vibre avec la même frénésie qu’Euphoria, le fleuron ado de HBO. L’autodestruction et le nombrilisme en moins.

Les Versets sataniques de Salman Rushdie, le livre du scandale

RÉCIT - Sa publication fera de l'auteur le symbole de la liberté d'expression.

Notre critique de One Piece: Red, les flibustiers font sombrer le manga

CRITIQUE - Cette nouvelle adaptation de la BD à succès, très musicale, assume sa fonction de gourmandise. Mais fait trop de bruit.

L'actrice américaine Anne Heche déclarée morte après son accident de voiture

La comédienne de 53 ans était dans le coma depuis une violente collision survenue le 5 août. Ayant perdu toutes ses fonctions cérébrales, Anne Heche «est légalement décédée selon la loi californienne», a indiqué sa porte-parole.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Ukraine Dispatch

‘We Survived Another Night’: In Ruined Suburb, Solace in a Small Community

In a largely abandoned apartment complex on the outskirts of Kharkiv, Ukraine’s second-biggest city, the people who stayed behind find comfort in their surroundings and each other.

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By Jane Arraf

Photographs by Emile Ducke

SALTIVKA, Ukraine — On a recent Saturday morning, Yevhenia Botiyeva weeded the flower bed outside her apartment building, a routine she has taken on since she returned home in late spring.

She worked methodically, seemingly unbothered by the apocalyptic landscape of burned buildings, shattered windows and the occasional thud of artillery that surrounded her.

Her husband, Nikolai Kucher, who had survived Covid-19 and a heart attack and now had cancer, would emerge soon from their first-floor apartment to build a wood fire to heat water in a blackened kettle for coffee. But for now it was just Ms. Botiyeva, 82, tending to the overgrown lilies.

It was an oddly cozy scene for a war zone — a testament to how even the threatening and surreal starts to feel normal given enough time.

“Tea or coffee?” Ms. Botiyeva offered, pouring hot water from a plastic thermos as she sat at a folding kitchen table placed outside the building. A vase filled with orange lilies and deep yellow heliopsis paid homage to a picture of the Virgin Mary affixed to a nearby wall by the building’s entrance.

“The mother of God protects us,” she said serenely, urging her guests to try their “wartime sweets” — salty crackers topped with creamy honey spooned from a jar.

Planned in the 1960s as a bedroom community on the outskirts of Kharkiv, Ukraine’s second-biggest city, Saltivka was once a district of half a million people. Now in largely abandoned apartment blocks which once held thousands of people, there are merely dozens.

Ms. Botiyeva, a retired ophthalmologist and her husband, a retired engineer, said they preferred to endure the hardship rather than join the millions of displaced Ukrainians relying on the kindness of strangers while they wait out the war. In the process, they have created a community with the others who have stayed behind.

There aren’t many: Ms. Botiyeva and her husband live in one of only four of the 33 apartments in their building that are still occupied.

Just 20 miles from the Russian border, Saltivka bore the brunt of much of Russia’s initial assault.

Every visible building has scorched walls and shattered windows. The shops that are still standing have been boarded up. Nearby, an apron and other pieces of clothing hang from the upper branches of a tree, swept there by an explosion, according to the residents.

The playgrounds are deserted — families with children have fled.

There is no running water, no heat and no safety from continuing Russian attacks.

Our Coverage of the Russia-Ukraine War

But few residents leave the apartment complex since most of the suburb is so heavily damaged and there are no buses running — and the nearest grocery store is now an hour’s walk away.

A message scrawled on an abandoned van blocking part of the road to the apartment complexes warns there is no civilian access to the area. That security ban, imposed during the worst of the shelling, has now been lifted. For the most part, however, only security forces and volunteers delivering food come here.

“We survived another night,” Halyna Zakusova, a neighbor, said while hugging Ms. Botiyeva after emerging from the sixth-floor apartment she shares with her son.

Ms. Zakusova, 65, sat at the outdoor table and stroked a black and white cat, Musa, that had jumped into her arms.

The two women, casual acquaintances before the war, have become friends. Ms. Zakusova, a retired city employee, moved into the building 31 years ago in the chaotic collapse of the Soviet Union.

Because their apartment building — number 25 — is on the edge of the complex, the police and volunteers drop donated food nearby and the residents distribute it to neighboring buildings.

“We take what we need and we give the rest to other people. When we don’t have something, we can go to them,” Ms. Botiyeva said. “Life is like a boomerang: how you want to be treated you should treat other people, even people you don’t know.”

The two women meet every day for coffee, Ms. Botiyeva said, and when they make something nice, they share it. A few days ago, Ms. Botiyeva made cherry vareniki: dumplings filled with sour cherries gathered from a nearby tree, cooked over a hot plate.

Outside the next apartment block, another woman, Larysa, sat at a battered wooden table pitting cherries to add sugar to and freeze for the winter. “They have vitamin C,” Larysa said. Suspicious of foreign visitors, she did not want to give her last name.

“Some of our neighbors left for abroad, some went to western Ukraine and some went to other regions,” said Lyudmyla, 67, a retired accountant sitting next to her. “Those who had no money stayed here.”

Lyudmyla showed off the fruit trees she planted when she first moved into the building in 1991. She also declined to give her last name for privacy reasons but handed out handful after handful of tart cherries.

Nearby the cherry trees, there are apricot, walnut and apple trees.

There are also flowers “for the soul,” said Mr. Kucher, Ms. Botiyeva’s husband.

In addition to packaged food, the police drop off donated dog and cat food for abandoned pets. Outside Building 25, a few minutes after a stray tabby cat finished eating from a bowl of dried food, two pigeons stepped up to finish off the rest.

Every other day, Ms. Zakusova’s son, Oleksandr Ihnatenko, 37, trudges out to the edge of the complex with a bucket of grain to feed dozens of racing pigeons in a two-story pigeon coop for an absent neighbor.

Ukrainian artillery aimed at Russian forces thuds in the background. After Russia failed to capture Kharkiv in the invasion in February, Ukrainian forces pushed them back — in some places back to the Russian border. But Ukraine’s second biggest city is of such strategic importance that Russia is expected to eventually launch another all-out assault for it.

After the terror of the early days when they huddled in the basement, the remaining residents have become experts at recognizing frightening noises, Ms. Botiyeva said.

“At first you’re scared, you’re confused, you cannot accept the situation,” she said. “Now we understand what is outgoing, what is incoming. We are not afraid of every sound. Now we have experience. But it is better not to have this experience.”

Ms. Botiyeva and her husband left the apartment for a few months after the start of the war, not because they were afraid but because they were freezing, she said. They stayed with friends and when spring came, they returned.

Mr. Kucher said they wore out their welcome. His wife gave a more ethereal reason for coming back.

“A home needs to feel that it is loved, that it is not abandoned, that it is not left behind,” Ms. Botiyeva said, adding, “So that it can take us in later and we can live here in peace.”

Ms. Zakusova and her son stayed through the winter despite the subzero temperatures. She said they poured boiling water into hot-water bottles and burrowed under piles of blankets to keep warm.

As the summer goes on, and with what might be a bigger Russian offensive looming, peace seems elusive.

“We thought we would be a generation that would not know war,” Ms. Zakusova said. Her mother, 88, survived World War II but is now trapped in a village in the Russian-occupied Kherson region.

“We can’t reach her by phone, we can’t go there,” she said. “We have no idea what’s going on. Does she have food? Does she have medicine?”

Ms. Zakusova said if the war was still raging when winter came, she planned to go find her mother and stay with her. Her son would remain behind.

“He will survive, but my mother won’t,” she said.

“It will be all right,” she said, not just with conviction but also with a remarkable serenity considering all the hardships she had faced and were likely still to come. “We will be all right.”

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Известия (RUS)

Fox News узнал об угрозах в адрес ФБР из-за обысков в доме Трампа

На фоне поисков секретных документов в имении Мар-а-Лаго бывшего президента США Дональда Трампа во Флориде американские сотрудники Федерального бюро расследований (ФБР) и министерства внутренней безопасности (МБВ) заявляют о резком увеличении количества угроз в их адрес. Об этом 14 августа сообщил телеканал Fox News.

Трамп в осаде: к экс-президенту нагрянуло с обыском ФБР Новое расследование против бывшего лидера может пошатнуть позиции демократов

Так, ФБР сообщает об угрозах республиканцев оставить «грязную бомбу» у штаб-квартиры ведомства и расправиться с сотрудниками правоохранительных органов. Помимо этого в социальных сетях участились призывы устроить гражданскую войну или вооруженное восстание.

«Это опасно, поскольку мы уже наблюдали один подобный инцидент», — процитировала газета The Washington Post губернатора штата Мэриленд Ларри Хогана.

Политик имел в виду случай на прошлой неделе, когда мужчина с оружием был застрелен ФБР после попытки атаковать офис в городе Цинциннати в штате Огайо.

9 августа Федеральное бюро расследований США провело обыск в имении Трампа на фоне расследования министерства юстиции о том, что он вывез официальные президентские документы в поместье Палм-Бич. Трамп сообщил, что поместье «в осаде, разгромлено и оккупировано», но не сказал о причинах обыска. До этого он подтвердил, что согласился вернуть определенные записи в архивы, назвав это «рядовым и рутинным процессом».

12 августа газета The Wall Street Journal сообщила, что при обыске в поместье Трампа сотрудники ФБР обнаружили 11 комплектов секретных документов. По сведениям издания, среди изъятых документов имеются указ о помиловании бывшего советника Трампа Роджера Стоуна, а также некоторые данные о «президенте Франции» на трех листах. Какие-то из материалов проходят под грифом «совершенно секретно», в связи с чем могут храниться лишь в специальных государственных учреждениях, указало издание.

В то же время газета The New York Times сообщила, что обыск в поместье Трампа проводился по статьям о незаконном использовании оборонной информации, хищении и уничтожении документов. В рассекреченном документе говорится о том, что бывшего главу государства подозревают в нарушении Закона о шпионаже.

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Le Figaro

Savez-vous que Paris n'est plus la ville la plus francophone du monde ?

La rédaction du Figaro Voyage

Cinquième langue mondiale par le nombre de locuteurs, le français est maîtrisé par 320 millions de personnes sur cinq continents. De quoi rassurer les voyageurs qui redoutent la barrière de la langue.

La barrière de la langue peut constituer un frein au départ. Un anglais mal maîtrisé ou des notions d'espagnol lacunaires sont de nature à dissuader des voyageurs de visiter certaines destinations. Heureusement, le français, parlé par 321 millions de locuteurs dans le monde, permet de se faire comprendre sur cinq continents, du Québec à la Polynésie française ou de la Suisse romande aux Seychelles. Avec, dans chaque pays, des accents, variantes et expressions locales qui font toute la saveur et la richesse de la langue de Molière, la cinquième la plus parlée sur la planète.

Si, d'évidence, on pourrait parier les yeux fermés que Paris est la ville la plus francophone au monde, ce n'est plus le cas depuis 2016. En tenant compte de la population, la capitale française a depuis été dépassée par celle de la République démocratique du Congo, Kinshasa, dont la «zone urbaine bâtie» (voir définition précise en fin d'article) compte 12,83 millions d'habitants, selon la 18e édition du rapport Demographia World Urban Areas rédigé par des démographes et urbanistes du monde entier. Ce pays d'Afrique centrale, aussi appelé Congo-Kinshasa (pour le différencier de la République du Congo, sans le «démocratique», dit Congo-Brazzaville) compte parmi ses 90 millions de citoyens 51 % parlant le français quotidiennement, selon l'Organisation internationale de la francophonie (OIF).

À lire aussiPourquoi déteste-t-on croiser des Français en voyage ?

La montée en puissance de l'Afrique

L'aire urbaine de Paris constitue désormais la deuxième région francophone du monde avec 11 millions d'habitants. Loin derrière, en troisième position, on trouve Abidjan, la ville la plus peuplée de Côte d'Ivoire. Elle est notamment suivie par Casablanca au Maroc et Dakar au Sénégal, au coude-à-coude avec Montréal, dans la province du Québec au Canada.

Dans ces villes, le français est la langue officielle ou du moins la langue parlée et comprise par la majorité de ses résidents. Les chiffres ci-dessous correspondent à l'estimation du nombre d'habitants et non au nombre de locuteurs francophones. L'Afrique y occupe une place dominante, poussée par la forte croissance démographique du continent. De quoi conforter les prévisions de l'OIF annonçant que 80 % des francophones seront des Africains à l'horizon 2050. Le français pourrait alors devenir la troisième langue la plus parlée au monde.

Les 15 villes francophones les plus peuplées dans le monde :

  1. Kinshasa (République démocratique du Congo) : 12,8 millions
  2. Paris (France) : 11 millions
  3. Abidjan (Côte d'Ivoire) : 5,4 millions
  4. Yaoundé (Cameroun) : 4,6 millions
  5. Casablanca (Maroc) : 4,3 millions
  6. Bamako (Mali) : 4 millions
  7. Ouagadougou (Burkina Faso) : 3,8 millions
  8. Alger (Algérie) : 3,7 millions
  9. Dakar (Sénégal) : 3,7 millions
  10. Montréal (Québec, Canada) : 3,7 millions
  11. Mbuji-Mayi (République démocratique du Congo) : 3,6 millions
  12. Douala (Cameroun) : 3,6 millions
  13. Port-au-Prince (Haïti) : 3,1 millions
  14. Conakry (Guinée) : 2,9 millions
  15. Beyrouth (Liban) : 2,8 millions

Source :Demographia World Urban Areas, 18e édition, juillet 2022.

Définition : par «zone urbaine bâtie», le rapport désigne «un développement construit en continu qui, par définition, exclut les terres rurales», précise l'un de ses auteurs, Wendell Cox, urbaniste américain. Elle correspond à «la ville dans sa forme physique, par opposition aux aires métropolitaines, qui sont les villes économiques ou fonctionnelles (centres d'emploi et de logement)». Pour Paris, par exemple, l'étude prend en considération l'«unité urbaine» telle qu'elle est définie par l'Insee, à savoir un périmètre de 2853 km² englobant 411 communes (soit une petite partie de l'aire métropolitaine qui représente 1929 communes et 18,941 km²).

Les États-Unis suppriment le test pour les voyageurs : tout savoir sur les conditions d'entrée dans le pays

Les États-Unis ont supprimé le test Covid-19 préalable pour les voyageurs arrivant par avion. Attention, les prix de l'Esta augmentent.

Où partir en Italie l'été ? Nos coups de cœur du nord au sud de la botte

Facilement accessible en voiture, en train ou en avion, l'Italie attire chaque été de nombreux voyageurs français en quête de dolce vita. En bord de mer ou d'un lac, en pleine nature dans le Piémont ou au cœur d'un village typique de la Maremme, dépaysement garanti avec notre sélection.

Parc Ghibli au Japon : ça y est, la billetterie est ouverte

Fan de Totoro, Kiki ou Chihiro ? La loterie, qui désignera les premiers chanceux à découvrir le très attendu parc dédié aux studios d'animation japonais, a débuté hier.

Le Figaro

«Ils se sont quitté(s)»: ne faites plus la faute!

Doit-on écrire «ils se sont rencontré(s)», «ils se sont plu(s)»? Rassurez-vous il existe une règle infaillible.

L’accord du participe passé s’avère parfois bien difficile. Parmi les principaux trouble-fêtes de la grammaire française, les verbes pronominaux méritent certainement la palme d’or.

Comme le rappelle Julien Soulié dans Les pourquoi du français, jusqu’au XVIe siècle, l’accord du participe passé était la norme mais avec l’arrivée du grammairien Vaugelas, les choses ont changé faisant ainsi de la construction de certaines phrases un véritable casse-tête.

La règle suit pourtant une certaine logique: dans le cas des verbes pronominaux, l’auxilliaire être remplace le verbe avoirelle s’est lavée» = «elle a lavé son propre corps»). Par conséquent dans tous les cas où l’auxilliaire être remplace le verbe avoir, il convient de garder la règle d’accord du verbe avoir : «elle s’est lavée» (se est le COD antéposé), «elle s’est lavé les cheveux», «ils se sont nourris»...

A cette règle générale il faut ajouter certaines exceptions. Pour les verbes «essentiellement pronominaux» (qui n’existent pas sans pronom comme «s’ abstenir», «se souvenir»...) et les verbes «de sens passif» («mes livres se sont bien vendus») le participe s’accorde avec le sujet. On distingue donc: «Ils se sont manqués de peu / Pendant les vacances, ils se sont beaucoup manqué».

«Beau comme un camion», «être à croquer»... Ces expressions nées de l’art

Adeptes ou non des musées, vous les avez forcément déjà entendues: découvrez la signification de ces expressions inspirées de l’art.

«Après que»: faut-il choisir l’indicatif ou le subjonctif?

La formule entraîne régulièrement des erreurs de conjugaison. Que faut-il donc dire et écrire?

Известия (RUS)

Фрегат «Адмирал Головко» пополнит состав ВМФ России до конца 2022 года

Судостроительный завод «Северная верфь» планирует до конца года передать Военно-морскому флоту (ВМФ) РФ фрегат «Адмирал Головко» проекта 22350. Об этом сообщил 15 августа генеральный директор предприятия Игорь Орлов.

Адмиралом больше: первый носитель ракеты «Циркон» вскоре пополнит флот Утверждены сроки приема фрегата «Адмирал Головко» в состав ВМФ России

«Фрегат «Адмирал Головко» планируем сдать в этом году. На «Адмирале Исакове» продолжаются корпусосборочные работы, окраска помещений», — цитирует его ТАСС.

Орлов рассказал, что на сегодняшний день на верфи на разных стадиях строительства находятся 24 корпуса, в числе которых шесть фрегатов проекта 22350.

23 апреля прошлого года главком ВМФ Николай Евменов заявил, что фрегаты проекта 22350 станут первыми штатными носителями гиперзвукового оружия. Он уточнил, что эти корабли являются самыми современными боевыми кораблями России.

Еще в 2020 году в Министерстве обороны РФ рассказали об успешных испытаниях первых в мире гиперзвуковых ракет «Циркон» для оснащения боевых кораблей. Их несколько раз пускали с борта фрегата проекта 22350 «Адмирал Горшков». Отмечалось, что в перспективе боеприпасами такого вида оснастят новые модернизированные корабли и подводные лодки ВМФ России.

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Russia-Ukraine War

Ukraine Dispatch

Kyiv Nightlife Comes Back Amid Urge for Contact. ‘This Is the Cure.’

Frenzied raves. Crowded bars (with free therapy). And of course, cuddle parties. Nightlife is returning to Ukraine’s capital. But revelers still have to reckon with guilty feelings. Plus curfew.

Young people partying in Kyiv earlier this month.Credit...

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By Jeffrey Gettleman

Photographs by Laura Boushnak

KYIV — The rave had been planned for weeks, with the space secured and the D.J.s, the drinks, the invites and the security all lined up.

But after a recent missile strike far from the front lines killed more than 25 people, including children, in central Ukraine, an attack that deeply unsettled all Ukraine, the rave organizers met to make a hard, last-minute decision. Should they postpone the party?

They decided: No way.

“That’s exactly what the Russians want,” said Dmytro Vasylkov, one of the organizers.

So they rigged up enormous speakers, blasted the air-conditioning and covered the windows of a cavernous room with thick black curtains. Then, they flung open the doors to an old silk factory in Kyiv’s industrial quarter.

And as if on command, the room filled with young men with their shirts stripped off and young women in tight black dresses, everyone moving as if in a trance, facing forward, almost like at a church, the D.J. the altar.

It was dark, sweaty, loud and wonderful. Here was a country locked in a war that touched every person in the room but still, they were dancing their hearts out.

“If you know how to use it, this is the cure,” said one raver, Oleksii Pidhoretskii, a young man who lives with his grandmother and hadn’t been out for months.

After a prolonged silence, Kyiv nightlife is roaring back.

Many people are venturing out for the first time since the war began. To drink by the river. To meet a friend. To sit at a bar and have a cocktail. Or three.

Our Coverage of the Russia-Ukraine War

This is a city full of young people who have been cooped up for two years, first because of Covid and then the war with Russia. They yearn for contact. War makes that urge even greater, especially this war, where a Russian cruise missile can take you out, anywhere, anytime.

And now that summer is in full swing, and the heavy fighting is mostly concentrated in Ukraine’s east, hundreds of miles away, Kyiv is finally feeling a little less guilty about going out.

“This was a big question for me: Is it OK to work during the war? Is it OK to pour a cocktail during the war?” said Bohdan Chehorka, a bartender. “But the first shift was the answer. I could see it in the customers’ eyes. It was psychotherapy for them.”

Each passing weekend, in a city that already enjoyed a reputation for being cool, it gets easier to find a party. A hip-hop event the other night became a sea of bobbing heads. The party was held outdoors. For a spell, it started raining. But that didn’t matter. The party was on. On the dance floor, bodies were bumping.

Across town, people spilled out of sidewalk cafes. Inside the bars stood fewer empty stools than just a few weeks ago. Along the Dnipro River, which wends through Kyiv, hundreds of people sat on the walled banks, with friends, and often drinks, silhouetted by the amazingly long twilight and a silky blue sky, soaking up the wonders of a northern clime in the throes of a summer night.

But curfew hangs over this city like a hammer. The party may be on but so is the war.

At 11 p.m., by municipal decree, everyone has to be off the streets. Anyone caught violating this faces a fine or, for young men, a potentially heavier consequence: an order to report for military service. Working backwards, that means bars close at 10, to allow workers to get home. Last call is at 9. So people get going early.

The rave in the old silk factory, for example, started at 2:30 in the afternoon.

Still, even at that odd hour, people at the rave said they succeeded, with the help of the pounding techno and some other aids, in forgetting about the war. They synced up with the bass vibrations, closed their eyes and were able to “dissolve,” and “escape,” they said. Momentarily.

The war is not just a looming shadow but a force that directs everyone’s life, dominates everyone’s thoughts, shades everyone’s moods, even if they’re trying really hard to do the things they enjoyed before.

Both the hip-hop party and the rave donated proceeds to the war effort or humanitarian causes, part of the reason the parties were held in the first place.

And in casual conversations, like one at Pink Freud, a bar, the war keeps coming up. Small talk between a young woman and Mr. Chehorka, the bartender, who also works as a psychotherapist, led to a conversation about hobbies that led to a discussion about books that led, inexorably, to the Russians.

Mr. Chehorka told the young woman that he was selling his large collection of Russian language books because he never wanted to read Russian again.

“This is my own war,” he explained.

He added that he felt the city’s whole psyche had changed. “Kyiv’s different now,” he said. “People are more polite, more friendly. They’re not drinking as hard.”

A yearning for close connection, for something meaningful amid a seismic, terrifying event that won’t end, is what brought two dozen people to a recent“cuddle” party.

Cuddle parties started before the war, but the people who came two Sundays ago — a mix of men and women from their early 20s to mid-60s — said they really needed them now.

The cuddlers gathered in a large, tent-like structure near the river, and as new age music played, they lay on floor cushions in a big warm heap. Some stroked their neighbor’s hair. Others clutched each other tightly, eyes closed, like it was the last embrace they’d ever share with anyone. After about 15 to 20 minutes, the heap stirred awake.

The cuddlers opened their eyes, untangled themselves, stood up and smoothed out their pants. The whole idea is to seek bodily comfort from curling up with a stranger. They found new cuddling partners and new positions.

The instructor was clear that none of this was supposed to be sexual or romantic. But still, it looked like a G-rated orgy.

This cuddling is another dimension of Kyiv’s party scene at the moment: Many social gatherings are specifically engineered to provide solace.

Maksym Yasnyi, a graphic designer, just held a 24-hour yoga party, which he said was “really cool” but it wasn’t like going out before the war.

“Before the war, Kyiv nightlife was sparkling with different colors,” he said. “You could spend the whole night going from party to party. If I allow myself to think about this, I’ll make myself really upset.”

Now, when it hits 10, Kyiv radiates a nervous energy. People drinking on the street, or out by the river, check their watches. They cap the clear plastic bottles of cider they were swigging, get up and walk quickly.

Cars move faster. More run yellow lights. The clock is ticking.

Uber prices triple, if you can find one.

Some young people, seeing the impossibility of hailing a ride, say bye to their friends and duck their heads and start running home, desperate to beat curfew.

At the stroke of 11, Kyiv stops. Nothing moves. The sidewalks lie empty.

All that energy that was building, building, building, suddenly plunges into a stunning, citywide hush.

Oleksandra Mykolyshyn contributed reporting.

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Le Figaro

Gants de protection : comment les choisir et les entretenir ?

Isabelle Coune

Les mains sont très exposées lors des travaux de bricolage et de jardinage. Porter des gants de protection doit devenir un réflexe.

Afin de se prémunir contre les risques du jardinage, il est conseillé de porter des gants. Leur choix nécessite parfois de bien s'y connaître. C'est pourquoi nous avons recensé les principaux critères à évaluer.

Gants pour protéger des risques mécaniques

Pour scier, découper au cutter, tailler vos rosiers, il vous faut des gants résistant aux coupures et aux perforations. Les risques mécaniques font l'objet de la norme EN 388. Afin de connaître le niveau de protection d'une paire de gants, regardez les 4 chiffres figurant sous le symbole du marteau dans un bouclier (souvent au dos du produit).

Le 1er note le risque d'abrasion, le 2e celui de coupure, le 3e celui de déchirure, le 4e celui de perforation, de 1 (protection faible) à 4 (maximale). Si l'un des chiffres est remplacé par un X, cela signifie que le risque n'a pas été testé, sauf pour celui de coupure. Depuis 2016, une nouvelle norme impose un test en plus pour les gants très résistants aux coupures. Le 2e chiffre devient alors un X et une lettre arrive en 5e position. Toutes ces informations figurent dans la notice glissée dans chaque paire. Pour une lecture simplifiée, les fabricants arborent leurs propres pictogrammes.

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Gants contre les risques chimiques et thermiques

Les gants de protection contre la chaleur, pour les travaux de soudure, sont facilement reconnaissables. L'étiquette comporte le pictogramme du bouclier avec une flamme à l'intérieur (norme EN 407). Si vous bricolez à l'extérieur en hiver, procurez-vous des modèles adaptés au froid (norme EN 511) affichant un flocon.

Les gants à utiliser contre les risques chimiques sont identifiables, eux, par un pictogramme représentant une fiole de laboratoire. Vous les trouverez au rayon jardin, à côté des produits phytosanitaires. Ils sont étanches et comportent une manchette pour protéger aussi l'avant-bras.

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Gare aux allergies

Souplesse et taille : bien choisir ses gants de protection

Des modèles épousant bien les mains sont utiles pour les travaux de jardinage et de bricolage qui demandent de la précision. Mais «plus le gant offre de la dextérité, plus il est fin et moins il présente de résistance, notamment au risque d'abrasion, explique Marine Elek, responsable communication et ventes Web du fabricant Rostaing. Nous proposons un compromis : des gants qui se caractérisent par une base tricotée fine sur laquelle on place des renforts de matières plus résistantes, comme la croûte de cuir, aux endroits très exposés de la main.» Certains modèles permettent même de répondre au téléphone.

Les gants doivent être ajustés pour être confortables et ne pas glisser. «Mesurez la largeur de votre paume, de la base de l'index jusqu'à la base de l'auriculaire. Le résultat, en centimètre, vous donnera votre taille. Ensuite, il faut essayer les gants en rayon, comme des chaussures», conseille Marine Elek. La marque Rostaing propose des modèles pour enfants et des petites tailles, parfois difficiles à trouver.

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New York Times - World

Below an Israeli City, a Musical Harmony Belies the Tensions Above Ground

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In an underground reservoir built 1,233 years ago in a city that saw sectarian riots last year, visitors hear a beguiling musical composition that combines Arab love songs with Hebrew poetry.

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By Patrick Kingsley

RAMLA, Israel — In a subterranean reservoir, underneath the Israeli city of Ramla, the stone walls echo with an Arab-Jewish harmony at odds with the frictions of the world above.

Visitors to the medieval site, built by Muslim rulers 1,233 years ago, enter hearing the words of Jewish liturgical poetry and Arab folk songs, each sung to the same Arab music.

To listen to the composition, you descend from street level via a steep staircase, down to a turquoise pool. From a jetty at the bottom, you step into a white dinghy. Then you paddle across the carp-filled water, underneath several loudspeakers, and through an arcade of 36 stone arches that give the place its name: Pool of the Arches.

Under the speakers in the eastern arches, you can hear the Jewish poetry. Under the western arches, the Arab songs. And in the middle, a mix of the two. Each track is different, but they are mostly slow, somber melodies that blend ethereal vocals with the strumming of an oud.

“Art that brings people together,” said Jalil Dabit, one of the first visitors to the musical installation, and a member of Israel’s Palestinian minority. “Perfect for Ramla,” he added.

Any intercultural project in Israel — where many Arabs complain of systemic discrimination by Jews, and many Jews fear they will never be accepted by Arabs — has the potential to feel either resonant or contrived.

In Ramla, one of Israel’s so-called mixed cities, that potential is even greater.

Ramla was founded in the early eighth century during the Umayyad caliphate, and in the Middle Ages, it was briefly a Christian stronghold. Upon its capture by the new state of Israel in 1948, Israeli soldiers expelled thousands of Arabs from the city. Today, its population of 76,000 is an ethnic mishmash — three-quarters are Jews, one-quarter Arabs.

During ethnic unrest last year, set off by the latest Gaza war, Ramla was one of several mixed cities where there was fighting between Arab and Jewish citizens.

Against this backdrop, the local art museum, Contemporary Art Center Ramla, is attempting to address the tensions, and bring art to a city often overlooked by Israel’s cultural elite. The installation at the underground reservoir, “Reflection,” running for a year, is one of the center’s flagship initiatives.

“It gives a chance for everybody to have their own voice,” said Smadar Sheffi, the center’s director.

10 miles

44

Ramla

Pool of the

Arches

ISRAEL

40

1/2 mile

Tel Aviv

WEST BANK

JORDAN

1

Lod

Jordan River

Ramla

Jerusalem

By The New York Times

When the reservoir was built in 789, the city’s residents fetched water by lowering buckets from small gaps in the reservoir’s roof. Today, the project’s loudspeakers hang from the same openings.

Emanating from those speakers is a 22-minute cycle of four Arab love songs, each played simultaneously with four Jewish religious poems. All the songs and poems are at least a century old, and each of the four pairings is set to a different Arab tune.

In one matchup, an Arab folk song popularized in the 1970s by Fairuz, a Lebanese singer, is set against a Jewish poem written in the 19th century by Rafael Antebi, a Syrian-born rabbi. The Arabic song depicts a hypnotized lover while the Hebrew verse addresses an exiled Jew’s yearning for Zion.

All the songs and poems were recorded by a team of three singers — two Jewish and one Arab. Then they were blended together by Dor Zlekha Levy, an Israeli artist who led the project, and Yaniv Raba, an Israeli composer.

Mr. Zlekha Levy, 32, often focuses his work on this kind of linguistic overlap, and says he became fascinated by the relationship between Jewish and Arab culture as a teenager. His grandfather was one of more than 120,000 Arabic-speaking Jews who fled or were expelled from Iraq in the early 1950s. He continued to watch Arab films every week until he died decades later, and regularly visited Arab communities in Israel, piquing his grandson’s interest.

In 2008, Mr. Zlekha Levy visited Cordoba, the Spanish city where Muslims and Jews lived side by side in the Middle Ages. Sitting in the city’s cathedral, a former mosque near the home of Maimonides, a revered medieval Jewish philosopher, Mr. Zlekha Levy had an epiphany. He realized he wanted to make art that evoked a similar kind of cultural exchange.

It was “a kind of motivation,” he said. “I really try to recreate this kind of experience.”

To those familiar with Israel’s aboveground tensions, Mr. Zlekha Levy’s project at the reservoir could seem like a gimmick. But there is nevertheless an organic quality to it, both politically and artistically, residents and organizers said.

Within Ramla, where Arab-Jewish relations are comparatively less fraught than in some other mixed cities, the investment in the project reflects the relative willingness of the city authorities to support intercultural exchange.

During the ethnic unrest last May, the violence was contained much more quickly than in Lod, another mixed city nearby — thanks to better ties between the leaders of Ramla’s different communities, and more inclusive municipal leadership.

After the riots broke out, the city’s Jewish mayor went door to door with local Arab and Jewish leaders, persuading people to stay home. The mayor also organized a community street dinner that brought together dozens of Jewish and Arab community leaders, again salving the anger.

“I’d have to be naïve to think there aren’t challenges — we are in a conflict that has been here for generations,” said Malake Arafat, an Arab school principal in Ramla.

But there are strong bridges between Ramla’s different communities, Ms. Arafat said. “And they are embedded in the structure of daily life,” she added. For instance, she said, her Arab students participate in community projects in the school’s mainly Jewish neighborhood, and some of those Jewish neighbors come to the school’s events.

Similarly, the artistic concept of mixing the Jewish liturgy with Arab music is also a phenomenon with long roots in the real world. The practice is often heard in many contemporary synagogues run by Jews of Middle Eastern origin.

Even after moving to Israel in the early years of the state, many Jews from the Arab world, known as Mizrahi Jews, still retained an affection and affinity for the Arab songs they grew up hearing on the radio.

Religious Mizrahim wanted to use that music as part of their religious practice. In order to make it suitable for the solemnity of a synagogue, they’d take the original Arab tunes and overlay them with Hebrew lyrics, some of them written by rabbis and some taken from sections of the Torah.

Moshe Habusha, a leading Mizrahi musician, regularly performed these compositions for Ovadia Yosef, a former chief rabbi of Israel who died in 2013 and whose legacy still dominates religious Mizrahi society.

In fact, Mr. Zlekha Levy and his collaborator, Mr. Raba, used combinations of Hebrew poems and Arab tunes that were already religious Mizrahi staples.

They then adapted those combinations and recorded Jewish singers and musicians performing the new adaptations.

Separately, they recorded an Arab performer singing the Arabic lyrics of the Arab love songs, set to the same Arab music as the Jewish poems.

Finally, they decided to play the recordings of both the Jewish poems and the Arab songs side by side in the reservoir’s middle. So as you float beneath the central arches, you hear both melodies — creating the perception of a single, united composition, even though the two recordings in fact remain separate tracks, played from separate speakers.

“There’s a deep connection between the cultures,” Mr. Zlekha Levy said.

“We are not that different from each other,” he added. “And this is what also this installation explores.”

Myra Noveck and Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem, and Gabby Sobelman from Rehovot, Israel.

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Известия (RUS)

«Роскосмос» представил макет новой российской орбитальной станции

Ракетно-космическая корпорация «Энергия», которая входит в «Роскосмос», на форуме «Армия-2022» впервые 15 августа презентовала макет перспективной Российской орбитальной станции.

Если очень захотеть: какой будет российская космонавтика после выхода из проекта МКС Строительство национальной орбитальной станции РОСС начнется в 2028 году

Как уточняется, на макете представлена станция сразу второго этапа. Он подразумевает, что на орбите могут находиться не только базовый, научно-энергетический, узловой и шлюзовой модули, но также и целевой. и производственный. Кроме того, предполагается наличие платформы обслуживания. На макете также показаны пристыкованный перспективный корабль «Орел», корабли «Союз» и «Прогресс».

Ранее, 26 июля, Борисов в своем первом докладе президенту России Владимиру Путину заявил, что государственная корпорация «Роскосмос» приняла решение выйти из проекта Международной космической станции после 2024 года.

По его словам, к моменту выхода из проекта «Роскосмос» начнет создавать государственную орбитальную станцию, примерный облик которой уже известен.

Международная космическая станция — пилотируемая орбитальная станция, используемая как многоцелевой космический исследовательский комплекс. В проекте участвуют 14 стран: Россия, США, Япония, Канада, Бельгия, Германия, Дания, Испания, Италия, Нидерланды, Норвегия, Франция, Швейцария, Швеция.

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Le Figaro

À Toulouse, dans les coulisses du «Samu des mers»

Laura Andrieu

REPORTAGE - Depuis l'hôpital Purpan, les médecins urgentistes du Centre de consultation médicale maritime coordonnent les urgences médicales à bord de tous les bateaux en navigation sur le globe. L'un des seuls services gratuits au monde.

Téléphone collé à l’oreille, la Dr Emilie Dehours nous ouvre les portes du Samu de Toulouse. Loin de répondre à un appel anodin, l'urgentiste du pôle de médecine d’urgence du CHU de la ville rose, masque sur le nez, est en pleine consultation. À l’autre bout du fil – et du monde – un marin au large de Singapour a besoin de ses conseils pour soigner une infection au niveau de l’œil. Elle fait partie du Centre de consultation médicale maritime (CCMM), une unité au sein du Samu 31 qui vient en aide aux marins du monde entier.

Une fois à l’intérieur du pavillon Louis Lareng, nommé d’après le fondateur du Samu et du CCMM, elle nous invite à la suivre dans une petite pièce, jouxtant l’immense salle de régulation des appels du Samu 31, où les assistants de régulation médicale (ARM) répondent aux appels d’urgence 24h/24. Les médecins du CCMM s’installent à leur bureau face à trois ordinateurs. Seules les brochures de pêches, le planisphère ou encore les posters de courses de navigation trahissent l’appétence pour le maritime de ses occupants. L’équipe de cette unité, très spécifique, composée de onze médecins urgentistes qui exercent sous l'autorité du Dr Patrick Roux, a suivi une formation spécifique à la téléconsultation maritime.

Près de 6000 appels par an

Brûlures, entailles, virus, fractures, infarctus... Au moindre problème médical sérieux, l'unité peut être jointe par téléphone, par satellite, par mail et parfois en visio-conférence – si la connexion internet le permet. Les marins peuvent également composer le numéro des urgences en mer, le 196, via leurs radios. En plus du diagnostic médical, les médecins guident leurs patients afin qu'ils puissent accomplir les gestes médicaux nécessaires. «Hier, on a aidé à distance un patient à recoudre sa plaie. On fait une surveillance toutes les 48 heures, il nous envoie une photo pour qu'on puisse observer l'évolution.» Trois quarts des pathologies sont médicales et un quart traumatiques, signale l'urgentiste.

«Dès qu’un navire a passé les jetées du port, il peut nous appeler peu importe sa localisation, la nationalité du pavillon ou du patient», détaille la Dr Dehours. Marins de commerce, pêcheurs, ou plaisanciers… Tous peuvent bénéficier de «l’aide médicale en mer», un service permanent et gratuit, créé officiellement par l’instruction ministérielle du 29 avril 1983.

En réalité, les urgentistes toulousains s’occupaient des marins bien avant les années 80. Pourquoi Toulouse, pas vraiment connue pour son accès direct à la mer? Car un peu moins de trente kilomètres séparent l’hôpital Purpan de Saint-Lys qui a accueilli de 1948 à 1983 «Saint-Lys radio». La station assurait les bulletins météorologiques, permettait la liaison avec les navires et, de fait, transmettait la demande d’aide médicale de la part des marins à l'hôpital le plus proche, celui de la cité des violettes, donc. Si la station est aujourd’hui fermée, «un savoir-faire» subsiste au sein du Samu.

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Ce mercredi, la journée est «relativement» calme pour la médecin. Elle s'attend à une quinzaine d'appels. «Lundi, mon collègue a eu 28 consultations. C'est beaucoup. En régulation au Samu, une consultation dure entre trois et quatre minutes. Mais au CCMM, un appel c'est minimum une dizaine de minutes. Et parfois, ça peut durer un week-end entier où on échange plusieurs fois avec le même bateau! Les journées les plus chargées sont le lundi et vendredi.» Le «Samu des mers» a reçu 5589 appels en 2021, soit une augmentation de 10% par rapport à l'année précédente.

«Anticiper l'éloignement en mer»

Dès que la sonnerie retentit, le regard d’Emilie Dehours glisse rapidement sur l’écran d’ordinateur à sa droite. Chaque appel est classé en fonction de l’urgence: rouge s’il s’agit d’une urgence vitale, orange pour un cas qui doit être pris en charge assez rapidement et vert pour les moins urgents, pouvant éventuellement être remis à plus tard. Un fonctionnement qui permet de hiérarchiser les appels. Celui-ci est classé vert. «Ici le Bourbon Liberty, bonjour», entame le second de ce navire de support offshore, à Pointe-Noire, au large du Congo. Le bateau et son équipage sont en quarantaine en raison de plusieurs cas de Covid. Le marin fait un compte rendu détaillé des symptômes des deux cas «les plus sérieux» à bord. Symptômes, fréquence respiratoire, rythme cardiaque... Tout y est. Les marins français reçoivent tous une formation médicale, dispensée par les membres du CCMM.

Les navires sous pavillon français possèdent, en outre, des dotations médicales spécifiques à bord, composées des équipements et médicaments nécessaires. Certains bâtiments sont même équipés de valises de télémédecine disposant des outils nécessaires à l’analyse des paramètres vitaux (tensiomètre, saturation, température, etc) et d’une tablette pour les appels en visioconférence. Le second du Bourbon Liberty évoque la toux «très gênante» de l’un de ses matelots. Le hic, la dotation du navire ne prévoit aucun traitement contre la toux. L'urgentiste propose alors une solution artisanale, un «aérosol de ventoline» : «Vous le mettez sous oxygène avec de la ventoline dans le masque». Un procédé à ne faire qu’une seule fois, prévient-elle cependant.

Plus embêtant, le second révèle que le commandant aussi est positif au Covid et que lui-même présente de forts symptômes. Emilie Dehours lui propose alors de remplir une fiche de suivi tous les jours précisant l’identité des patients, l’état vaccinal, le poids, les symptômes, la fréquence respiratoire et la saturation. «Une procédure habituelle» pour les clusters de Covid. Les médecins du CCMM pourront donc suivre quotidiennement l’évolution de l’état des occupants du Bourbon Liberty. Une fois la consultation terminée, l'urgentiste fait part d’une légère inquiétude : «Le commandant et le second sont malades. S’ils n’avaient pas déjà été en mouillage, je les aurais fait rentrer vers un port, sinon c’est prendre trop de risques si les cas s’aggravent. Il faut toujours anticiper l’éloignement en mer». Après une consultation, les «médecins experts» ont en effet plusieurs solutions. Soit les soins effectués à bord sont suffisants, soit il faut une intervention supplémentaire. Dans ce cas, ils peuvent réclamer au navire d’effectuer un déroutement – c’est-à-dire modifier son itinéraire pour faire escale – ou le faire débarquer si l’escale était déjà prévue. Le patient pourra de ce fait être suivi médicalement à terre.

Été chargé pour le «Samu des mers»

Pour les cas les plus graves, cependant, les médecins du CCMM peuvent décider d’évacuer le patient par hélicoptère. Le centre entre alors immédiatement en contact avec le CROSS (centres régionaux de surveillance et de sauvetage) en charge de la zone. «Il ne s’agit pas de n’importe quelle équipe. Les secouristes envoyés sont formés à l’hélitreuillage en mer», explique la Dr Dehours avant de détailler les options qui s’offrent à eux : «On peut faire une évacuation sanitaire, on va chercher le patient à bord et on le ramène sur terre pour qu’il soit hospitalisé. Sinon, on fait une évacuation médicalisée, ce qui signifie qu’un médecin part avec les secouristes». Le week-end passé, lors de son astreinte, l'urgentiste a par exemple décidé d'évacuer un patient pour de fortes douleurs abdominales, après avoir échangé sept fois au téléphone avec ce navire au large de La Réunion.

En 2021, 6% des consultations du CCMM ont abouti à des évacuations sanitaires, 4% à des évacuations médicalisées et 17% à des déroutements ou débarquements. La grande majorité (73%), reste des consultations à bord. «Avant le Covid on était plutôt autour des 65%, note Emilie Dehours. Aujourd'hui, les restrictions sanitaires sont tellement fortes dans certains pays, comme en Chine, que les marins ne peuvent plus débarquer pour consulter un docteur. Ils nécessitent donc des soins à bord.» L’été est particulièrement chargé pour le «Samu des mers» qui avait déjà reçu 643 appels au 27 juillet, en hausse par rapport à 2021. «C’est dur, confesse l’urgentiste. D’habitude on tourne à environ dix appels maximum les gros week-ends, le week-end dernier j’en ai reçu 38 ! C’est le troisième de suite où on a vraiment beaucoup d’appels. On subit.»

Pourtant, elle adore cette part de son métier. «Si on m’avait dit pendant mes études que je serai médecin du CCMM, je ne l’aurais jamais cru. Aujourd'hui, c’est l’activité qui me plaît le plus avec le SMUR. On interagit avec des professionnels de la mer qui ont une sensibilité médicale, c’est agréable». Mais pas toujours évident : «Il faut s’imaginer être près du malade et c’est là que l’interaction avec le responsable des soins est importante. Il doit nous décrire les choses de manière très précise. Il faut presque qu'on puisse voir la situation à travers ses yeux, se projeter à côté du patient». La difficulté étant de se faire comprendre par des navigateurs novices et dépourvus de connaissances médicales, comme les plaisanciers en vacances par exemple. «Certains n’ont rien à bord, même pas un doliprane, grince la docteure. Le problème, c’est quand il se passe quelque chose de grave sur un navire de plaisance, les passagers sont paniqués. Or les moyens de secours peuvent prendre plusieurs dizaines de minutes, voire d’heures pour arriver. C’est parfois très compliqué à gérer.» L’urgentiste évoque, là, la partie la plus délicate de son métier, «la distance» et le stress qu’elle peut engendrer.

Parfois, certains navires peuvent se trouver à dix jours de la terre. Il faut alors mettre en place des trésors d'ingéniosité pour tenter d’éviter une catastrophe. «Si un navire est éloigné mais qu’il est sur une route très passante, comme au milieu de l’Atlantique par exemple, on peut essayer de dérouter un bateau qui passe à proximité pour qu’il amène du matériel. On l’a fait pendant le Covid avec les bouteilles d’oxygènes pour les patients positifs.» Malheureusement, ce «système D», ne fonctionne pas toujours : «On a eu un mort du Covid sur un navire. On avait augmenté ses capacités en oxygène mais il avait dix jours de route et quand on sait qu’une bouteille ne tient que deux heures par patient...»

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Souvent, le soutien psychologique reste la seule alternative. L'urgentiste se souvient, il y a quelques années, «d’une famille qui faisait la Transpacifique». Au milieu de nulle part, «sans personne autour et à 15 jours des terres», le navire se retourne et blesse grièvement le père et plus légèrement le fils. «Le père était en détresse vitale et on n’avait aucun moyen de le secourir à temps, poursuit-elle. On a seulement pu offrir du soutien psychologique aux trois occupants. Le fils et sa copine sont parvenus à ramener le bateau mais le père est mort au bout de trois jours, loin de tout. C’est dur dans ces situations.» La médecin soupire : «On fait vraiment ce qu’on peut».

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Télévision. Et une fatwa tomba sur les Versets sataniques

Critique

Salman Rushdie, la mort aux trousses Arte, 22 h 50Les Grands Romans du scandale se referment sur Salman Rushdie. Avec son ouvrage, l’Iran le condamne à mort.

Caroline Constant

La série d’Arte sur les grands romans du scandale se clôt avec les Versets Sataniques, de Salman Rushdie. Et ce n’est sans doute pas un hasard de programmation si ce livre est justement abordé le 13 novembre, quatre ans après les attentats qui ont endeuillé la France. Car ce que raconte l’histoire de Salman Rushdie, écrivain indien qui a grandi en Angleterre et vit désormais aux États-Unis, ce sont les prémices de la façon dont le fondamentalisme islamiste a atteint l’Occident. William Karel, le réalisateur, et Salman Rushdie établissent d’ailleurs tous deux un lien, évident, avec l’attentat à Charlie Hebdo, journal coupable lui aussi d’avoir voulu rire de l’islam comme de toute autre religion. Et pour que vivent les Versets sataniques, il y a eu des morts.

William Karel choisit de commencer son film par l’évocation de la vie de l’écrivain : sa naissance, à Mumbai, qu’il persiste à appeler Bombay, peu avant la proclamation d’indépendance de l’Inde, le 15 août 1947. Son enfance, heureuse, entre des parents aimants et amoureux d’histoire, dans une société multiculturelle et multireligieuse. Son adolescence, en Angleterre, où il fait le douloureux apprentissage du racisme. Ses premiers pas comme écrivain, pas faciles. Son besoin de renouer avec ses racines indiennes. Son premier succès, les Enfants de minuit, qui « transforme sa vie ». Ses cinq ans de travail pour les Versets sataniques. Et le « séisme » qui s’ensuit. Et que personne n’a vu venir. Mais, dit l’écrivain, « il était évident que ceux qui avaient des opinions religieuses conservatrices n’allaient pas aimer le livre. Mais comme ils n’avaient pas aimé les précédents, ça ne posait pas de grandes difficultés ».

En Inde, on brûle ses livres, une folie meurtrière s’empare du pays

Sauf que l’ayatollah Khomeyni lance une fatwa, soit une condamnation à mort, avec une récompense importante pour qui ­réussirait à tuer Salman Rushdie. A-t-il vu, dans ce personnage exilé, qui revient dans son pays pour y dévorer son propre peuple, sa représentation, comme le voulait Rushdie ? Il prononce sa fatwa contre l’écrivain le 14 février 1989. Mais elle est aussi dirigée contre les éditeurs, partout dans le monde, des Versets sataniques. Et contre les traducteurs aussi. Deux perdront ainsi la vie, assassinés, quelques années plus tard. Mais aussi 37 personnes, dans un festival culturel en Inde, en 1993, pendant que brûlent des livres et que son nom est scandé. Une vraie folie meurtrière.

Ce que raconte aussi Rushdie, c’est une formidable histoire de solidarité. De partout dans le monde, de personnalités célèbres ou d’anonymes, le soutien a été là, constant. Avec des moments très forts, comme celui où la plus grande chaîne de librairies du Royaume-Uni a été contrainte, vingt-quatre heures après avoir retiré ses livres de la vente, de les réinstaller, grâce à l’intervention de Stephen King. Ou ce moment, après des années passées à se cacher, où Bono, le chanteur de U2, l’a fait monter sur scène. Bref, très peu de personnalités ont exprimé un accord avec la sentence prononcée par deux ayatollahs. L’écrivain se demande, tout de même trente ans après, si la solidarité serait aussi frontale aujourd’hui. Ce que dit aussi Rushdie, et c’est sans doute le plus important, c’est ce basculement entre le moment où les religions semblaient ne plus être un problème, dans les années 1970, et celui où elles sont redevenues centrales.

salman rushdie
Известия (RUS)

Пушков назвал предстоящую зиму важным тестом для Германии

Будущая зима станет для жителей и властей Германии важным тестом, который покажет, действительно ли страна способна пережить холодное время без российского газа. Об этом в воскресенье, 14 августа, написал член Совета Федерации Алексей Пушков в своем Telegram-канале.

С газа на газ: в Германии опасаются полной остановки «Северного потока» Берлин надеется, что возврат турбины из Канады поможет возобновить поставки российского топлива в полном объеме

«В Берлине продолжают утверждать, что страна сможет пережить зиму даже в случае полного прекращения импорта российского газа. Так ли это, покажет только зима. И насколько пережить — тоже вопрос», — подчеркнул сенатор.

Он также подчеркнул обеспокоенность будущим промышленности и экономики ФРГ ввиду мрачных прогнозов экспертов и местных предпринимателей.

В пятницу, 12 августа, Берлину не удалось договориться с Катаром о поставках газа в рамках снижения энергозависимости от России, так как вместо этого вторая сторона предпочла сотрудничество с Италией.

В тот же день вице-канцлер ФРГ, министр по делам экономики и защиты климата Роберт Хабек предупредил граждан о том, что наступающими осенью и зимой в силу вступят более строгие правила энергосбережения, согласно которым среди прочего общественные здания должны отапливаться максимум до 19 градусов.

9 августа глава Федерального сетевого агентства ФРГ Клаус Мюллер призвал европейские страны экономить газ для стабилизации цены. По его оценке, чтобы страны Европы смогли пережить осень и зиму, потребление газа необходимо сократить на 20%.

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Известия (RUS)

В Госдуме заявили о недееспособности Киева без помощи США и ЕС

Председатель Государственной думы Вячеслав Володин заявил, что Украина не может выполнять обязательства перед своими гражданами без помощи со стороны США и Евросоюза.

Нескромная помощь: за пять месяцев ЕС выделил Украине более €8,9 млрд Кто из стран объединения тратит на поддержку Киева больше всего и на что идут эти деньги

«Украина — банкрот. Собираемые налоги формируют всего 40% бюджета страны. Больше 60% которого идут на военные расходы. Ежемесячный дефицит — $5 млрд. Без помощи Вашингтона и Брюсселя Киев уже не может выполнять обязательства перед гражданами. Финансовую самостоятельность Украина потеряла», — написал он 15 августа в Telegram.

12 августа международные рейтинговые агентства Fitch и S&P понизили долгосрочные и краткосрочные рейтинги Украины в иностранной валюте в связи с договоренностью Киева об отсрочке платежей по внешнему долгу страны до 2024 года. Они присвоили рейтинги «ограниченный дефолт» и «выборочный дефолт».

10 августа стало известно, что Украина получила отсрочку выплат по внешнему долгу до 2024 года. Инвесторы, на долю которых приходится около 75% иностранных облигаций на сумму $19,6 млрд, согласились подождать выплат купона и основного долга до 2024 года.

Отмечалось, что процесс реструктуризации поддерживается ключевыми союзниками Украины, включая США и Международный валютный фонд, поскольку стране нужны наличные деньги для всего — от выплаты пенсий до участия в вооруженном конфликте. Последняя мера наряду с другими предложенными кредиторам может сэкономить государству $5,8 млрд.

22 июля Fitch понизило долгосрочный рейтинг дефолта эмитента Украины в иностранной валюте с уровня «CCC» до «C». Данный уровень говорит о преддефолтном состоянии экономического положения в стране.

В апреле Международный валютный фонд заявил, что дефицит государственного бюджета Украины в 2022 году увеличится до 17,8% ВВП с 4% в 2021 году. Речь шла в целом о дефиците сектора публичных финансов, который включает местные бюджеты, социальные фонды, госкомпании.

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Известия (RUS)

Актриса «Другого мира» Робин Григгс скончалась в возрасте 49 лет

Американская актриса Робин Григгс скончалась на 50-м году жизни. Об этом 13 августа сообщил The Hollywood Reporter.

Причиной смерти стал рак шейки матки, диагностированный у нее в 2020 году.

О своих проблемах со здоровьем актриса активно рассказывала в социальных сетях.

Григгс получила известность в начале 1990-х благодаря ролям в мыльных операх «Одна жизнь, чтобы жить» и «Другой мир». В 1995 году она завершила карьеру на телевидении, но в 2003-м продолжила съемки в независимых фильмах ужасов.

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L'Humanité

Nina Childress repousse les limites

Actu

Les artistes féminines pionnières #10 Passée par la scène punk, où elle a chanté et joué de l’orgue Hammond, Nina Childress n’a cessé de déconstruire les images de son temps.

Lise Guéhenneux

 De ses années d’enfance entre la Californie et la France, dans les années 1960-1970, Nina Childress retient le flux technicolor consommable des images de la télé analogique, le rose de la pellicule Eastman usée et les accidents d’impression dans les magazines avant que n’arrive le lissage Photoshop.

Née en 1961 aux États-Unis, elle a 12 ans quand elle découvre le désir de peindre en visitant une exposition David Hockney au Jeu de paume, à Paris. On sait qu’elle a plongé dans la scène punk en voulant entrer à l’École des arts décoratifs. C’est une forme de rapport au corps, présent dans la peinture et le dessin, qu’elle entretient dans la pratique artistique comme dans la vie. Viendront l’arrêt de la cigarette, puis la pratique de la natation, dès 1986, qui lui vaudra quelques médailles. Fini les années du collectif, celui du groupe Lucrate Milk, groupe punk mythique au sein duquel elle chante en jouant de l’orgue Hammond ; celui du groupe pictural des Frères Ripoulin, dont elle partage l’atelier dans les locaux du journal Actuel. Elle découvre le parapente. Sa passion débouche sur un accident, en 1990. Une épreuve qui arrive comme dans un récit initiatique. Malgré la mauvaise réception de la peinture dans les années 1990 – qui atteint des sommets en France –, Nina n’a jamais peint autant qu’alors. C’est vital. C’est peut-être aussi l’expression de son goût de faire des choses qui ne sont pas à la mode, ou toujours cette impression d’arriver après, comme faire du punk après les années 1970.

Repousser les limites du trouble et du flou

Tenir la route, pour une femme, c’est résister aux injonctions, patriarcales ou autres, et repasser à la moulinette toutes les images du « male gaze » (regard masculin), continuellement disponibles dans les mass media triomphants. C’est s’éloigner d’un certain type graphique pour explorer, en déconstruisant l’image, les moyens de restituer cette question en peinture. Avec ses photographies, elle repousse les limites du trouble et du flou. À l’épiscope, elle reprend les contours, va dans d’autres directions avec les images numériques. Cela donne une marée de visuels fournis par la « bande passante » que l’artiste collectionne dans des dossiers pour des projets en latence. Elle en vient même à réactiver le désir de faire un portrait d’une des déesses de son enfance, Sylvie Vartan, depuis celui de 1986 réalisé discrètement pour une exposition sur le portrait au Japon. En 2018, elle ose le rouge du pull avec Sylvie (grosse tête).

Utiliser des matières composites, tels des poils

Le regard de Childress passe par la scène, le ­cinéma, l’opéra, les séries télévisées et, à peu près chaque année, surgit un portrait de femme connue afin que chacun puisse se l’approprier à différents niveaux. Mais, pour l’artiste, il s’agit à chaque fois de régler un problème très précis : Karen Cheryl (série Karen Cheryl sourit, 2018) permet de peindre un corps derrière les formes cylindriques d’une batterie, Kate Bush ( Bush – bottes rouges, 2020) de tester la couleur phosphorescente rouge des bottes cuissardes. C’est après des séries de tableaux avec la peinture phosphorescente verte, telle Ébauche enterrement (tout), d’après l’Enterrement à Ornans, de Courbet. Les œuvres naissent d’un contexte, mais le réalisme arrive également en salissant la peinture. Des séries de « good painting » alternent avec une « bad painting ». Elle peut parfois utiliser des matières composites, tels des poils, ou utiliser tout d’un coup la peinture au couteau. À 80 % autodidacte Nina Childress revendique de pouvoir tout faire, mais l’image finale doit tenir.

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Ким Чен Ын ответил Путину на поздравление с Днем освобождения Кореи

Лидер КНДР Ким Чен Ын направил ответную телеграмму президенту России Владимиру Путину, который поздравил лидера КНДР с 77-й годовщиной освобождения Кореи. Об этом в понедельник, 15 августа, сообщает северокорейское Центральное телеграфное агентство (ЦТАК).

«Северокорейцы не выставляют нам счета после каждого голосования в ООН» Посол РФ в КНДР Александр Мацегора — о мотивации Пхеньяна в признании ДНР и ЛНР

«Воины доблестной Красной армии в борьбе за освобождение Кореи не жалели своей крови и жизни, показали пример благородного интернационализма, и что их заслуги и подвиги, как вечный памятник, бережно хранятся в памяти корейского народа», — цитирует агентство слова северокорейского лидера.

Ким Чен Ын заявил в своем послании об уверенности в том, что сотрудничество между двумя государствами, основанное на дружбе и военном единстве, будет развиваться во всех областях на основе договоренностей, которых удалось достичь в 2019 году во время встречи на высшем уровне во Владивостоке.

Кроме того, лидер КНДР пожелал российскому президенту крепкого здоровья и больших успехов в ответственной работе по защите суверенитета и интересов страны и народа.

День освобождения КНДР празднуется в честь 15 августа 1945 года, когда император Хирохито объявил о капитуляции Японии во Второй мировой войне. Тогда Хирохито сообщил по радио о том, что страна не может продолжать войну и вынуждена принять условия Потсдамской декларации.

До этого момента Корея была аннексирована и находилась под властью Японии с 1910 по 1945 год. И в Южной, и в Северной Корее этот день празднуется как День независимости страны и освобождения от японского колониального господства.

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Известия (RUS)

Умер бард Валерий Мищук

В Москве на 72-м году жизни скончался исполнитель авторской песни Валерий Мищук. Об этом 14 августа сообщила его жена Елена Карезина.

«Мой муж, Валерий Леонидович Мищук, умер только что в московской больнице. Да, мы очень старались. Нет, сделать ничего было нельзя. Очень агрессивная карцинома», — написала она в Facebook (соцсеть принадлежит организации Meta, признанной в РФ экстремистской).

Мищук известен по выступлениям вместе со своим младшим братом Вадимом. Вдвоем они являлись участниками бардовского проекта «Песни нашего века».

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L'Humanité

Pumped Up Kicks, mélodie à six coups

Actu

On connaît la chanson... pas les paroles ! L’un des tubes de l’été 2010 cache, derrière une musique enjouée, une réflexion sur les tueries de masse aux États-Unis, spécialement en milieu scolaire.

Grégory Marin

 La ligne de basse qui soutient une mélodie électro s’enroule bien dans l’oreille, le micro saturé qui donne à la voix de Mark Foster un côté nostalgique, ce morceau d’indie pop acidulée avait tout pour faire un tube. Plus de 3 millions de vues sur YouTube peu après son lancement, classé numéro un au Billboard rock alternatif des États-Unis, trois fois disque de platine sur le continent, six fois en Australie… Pumped Up Kicks a marqué l’année 2010. Mais n’était-ce qu’ « une chanson en forme de doigt d’honneur aux hipsters qui seront assez cons pour danser dessus », comme l’avait confié son interprète au magazine Rolling Stone en juin 2011 ?

Le rythme est prenant. C’est que Foster, en plus d’avoir une solide formation musicale, écrivait des jingles et des musiques de publicité (pour le réseau de télécoms Verizon ou la Bank of America) : il avait appris « ce qui marchait d’un point de vue commercial », et a donc calibré le titre sur les tendances de l’époque. « Une chanson ne doit jamais être ennuyeuse du début à la fin, elle doit être constamment en changement. Et elle doit toujours être facile à écouter et à retenir, ce qui est le plus difficile », expliquait-il dans le même numéro de Rolling Stone. Son succès prouve donc le savoir-faire du musicien. Le public est pourtant passé à côté de l’essentiel. Car il faut plusieurs écoutes pour se rendre compte de la dureté des paroles.

 Une chanson ne doit jamais être ennuyeuse du début à la fin, elle doit être constamment en changement »

Au moment où le multi-instrumentiste Foster écrit Pumped Up Kicks, le trio est composé du batteur Mark Pontius et du bassiste Cubbie Fink, un ami de longue date, « profondément touché » par une terrible histoire : sa cousine était au lycée de Columbine en 1999, cachée « dans la bibliothèque quand la tuerie (qui a fait 15 morts, dont les deux assassins – NDLR) a démarré », a-t-il expliqué plus tard à CNN. Au printemps 2010, au moment de la sortie du single, les attaques armées étaient loin d’avoir cessé, 2009 en ayant enregistré deux meurtrières, à Fort Hood (Texas) et Binghamton (État de New York), qui ont fait 13 et 14 morts. « Avoir une chanson comme base de discussion sur ce problème, c’est utile. »

« Entrer dans la tête d’un gamin solitaire »

Les paroles sont écrites du point de vue du tireur. « J’ai essayé d’entrer dans la tête d’un gamin solitaire et psychotique » pour « sensibiliser » les jeunes, expliquait Foster à Rolling Stone. Pour cela, il s’est inspiré d’ In Cold Blood (De sang-froid), de Truman Capote, qui, dans ce roman basé sur des faits réels publié en 1966, réussit à entrer dans la tête de tueurs responsables du meurtre d’une famille de Holcomb (Kansas). L’ambiguïté du narrateur a plus d’impact, dira-t-il, au magazine USA Today : « Ce gamin est rejeté. Il n’arrive pas à s’intégrer. » Que se passe-t-il dans la tête de Robert, le personnage principal ? « Cigarette roulée aux lèvres, c’est un cow-boy », dit la chanson. Il a « trouvé un six-coups dans le placard de son père et une boîte (de munitions) ». « Il vient pour vous. » Le protagoniste s’adresse alors directement à ses futures victimes : « Les jeunes aux baskets à la mode, vous feriez mieux de courir plus vite que (les balles). »

Une montée des troubles mentaux chez les adolescents qui inquiétait

Qu’est-ce qui pousse un môme à prendre un semi-automatique pour descendre ses camarades ? Voilà ce qui tracassait Mark Foster, qui déclarait à CNN avoir écrit Pumped Up Kicks car il s’inquiétait non seulement de la recrudescence des tueries, mais aussi d’une montée des troubles mentaux chez les adolescents. « C’était terrifiant de voir comment la maladie mentale chez les jeunes avait explosé au cours de la dernière décennie. J’avais peur de voir où allait le modèle si nous ne commencions pas à changer la façon dont nous élevions la prochaine génération. »

 Les premiers concerts qu’on a donnés étaientpour des organisations de charité »

Pumped Up Kicks n’est pas devenu l’hymne anti-NRA (la National Rifle Association, principal lobby proarmes des États-Unis, qui compte 6 millions de membres) que le groupe espérait. D’autant que nombre de spectateurs ne l’entendront plus sur scène : après la tuerie de Las Vegas qui a fait 58 morts en 2017, le groupe refuse de la jouer « par respect pour les victimes ». Ce n’est pas anecdotique, et colle à son nom. À l’origine, le trio s’appelait Foster and the People (« Foster et les gens »), mais le public comprenait « Foster the People », littéralement « prendre soin du peuple ». Ils ont gardé ce nom. « Les premiers concerts qu’on a donnés étaient pour des organisations de charité, expliquait Mark Foster à USA Today. Ça colle bien : prendre soin des gens, c’est tout nous. » 

Une série en partenariat avec Zebrock à retrouver sur l'application MéloOn connaît la chanson pas les parolesLes séries d'été de l'HumanitécolumbineÉtats-Unis
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Глава конференции ДНЯО назвал возможные последствия ядерных испытаний КНДР

Новое ядерное испытание, проведенное КНДР, может вызвать эффект домино, другие страны могут захотеть обрести ядерное оружие. Такое мнение высказал председатель обзорной конференции Договора о нераспространении ядерного оружия (ДНЯО) Густаво Злаувинен в интервью «РИА Новости».

Распускались: что меняет испытание КНДР межконтинентальной ракеты При штатном сценарии она могла бы достигнуть Восточного побережья США

4 августа сообщалось, что КНДР отказалась оправдываться за обладание ядерным оружием. Тогда постоянное представительство КНДР при ООН заявило, что Северная Корея имеет право обладать ядерным оружием для самообороны после выхода из Договора о нераспространении ядерного оружия.

Ранее, 1 августа, госсекретарь США Энтони Блинкен заявил, что КНДР готовится к проведению седьмого ядерного испытания. Он назвал ядерную программу страны незаконной.

Между тем 26 июля аналитик Сергей Кондратьев оценил ядерную опасность КНДР как низкую. Несмотря на успехи в области ракетостроения, у Пхеньяна по-прежнему есть проблемы с разработкой систем доставки ядерного оружия. Немаловажно и то, что Северная Корея не заинтересована в открытом конфликте с другими странами, подчеркнул Кондратьев.

Пхеньян объявил о выходе из Договора о нераспространении ядерного оружия в 1993 году. Окончательно государство вышло из него в январе 2003 года. В сентябре 2017 года КНДР сообщила об успешном взрыве водородного заряда, после чего заявила о завершении разработки атомного оружия, провозгласив себя ядерной державой.

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Известия (RUS)

Пожарные локализовали огонь после взрыва в ТЦ «Сурмалу» в Ереване

Пожарным в понедельник, 15 августа, удалось локализовать огонь на территории торгового центра «Сурмалу» в Ереване. При этом продолжаются спасательные работы, рассказал журналистам пресс-сeкретарь МЧС республики Айк Костанян.

Газовая атака: взрыв сравнял с землей трехэтажное здание Только по счастливой случайности при ЧП во Владикавказе никто не погиб

«Нам удалось полностью локализовать пожар, огонь больше на распространяется. Но, поскольку мы не знаем, что находится в складах и что сейчас горит, тушение пожара осложняется. МЧС продолжает спасательные работы», — сообщил Костанян ТАСС.

В настоящее время спасатели занимаются поиском 18 граждан.

Ранее в этот же день стало известно, что в результате взрыва в «Сурмалу» количество погибших возросло до шести человек. При этом пострадали еще свыше 60 граждан.

Взрыв в торговом центре «Сурмалу» в Ереване произошел 14 августа. По предварительным данным, причиной взрыва в ТЦ стал пожар на складе пиротехники. Уровень сложности возникшего возгорания был повышен до третьего.

По факту произошедшего возбуждено уголовное дело по двум статьям. Также сообщается о создании специальной следственной группы, которая займется выяснением обстоятельств происшествия.

Премьер-министр Армении Никол Пашинян прибыл на место, где произошел взрыв в торговом центре.

Момент мощного взрыва попал на видео. На записи видно, что крышу здания от удара изнутри буквально разорвало, после чего близлежащая улица заполнилась густым дымом. Люди в панике начали убегать с места происшествия.

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В Афганистане сообщили о планах закупить миллион баррелей нефти у России

Афганистан планирует закупить у России миллион баррелей нефти. Об этом 15 августа заявил министр промышленности и торговли страны Нуриддин Азизи.

Если бы талибы: к чему пришел Афганистан за год при новой власти ООН не удается собрать для жителей страны $4,4 млрд гуманитарной помощи

«Мы предложили России около 1 млн баррелей. Если сможет отправлять больше, то это не проблема», — приводит слова Азизи «РИА Новости».

Он отметил, что Афганистан готов предложить собственную продукцию для обмена по бартеру.

«Самым важным для нас был бы проект по нефти и газу. Мы хотели бы также рассмотреть и вариант бартерной торговли при условии, что у РФ будет потребность в какой-нибудь афганской продукции», — добавил министр.

Накануне сообщалось, что делегация «Талибана» (находится под санкциями ООН за террористическую деятельность) посетит Москву и Казань. Посол России в Кабуле Дмитрий Жирнов заявил, что в делегацию Афганистана включены экономисты и финансисты, а в планах гостей — закупка нефти, других видов топлива, пшеницы, муки и подсолнечного масла.

Ранее, 27 июня, президент РФ Владимир Путин в ходе встречи с таджикским лидером Эмомали Рахмоном заявил, что Россия делает все, чтобы ситуация в Афганистане нормализовалась. Он отметил, что Москва пытается выстраивать отношения с теми политическими силами, которые контролируют ситуацию.

В конце марта министр иностранных дел России Сергей Лавров сообщил, что РФ выдала аккредитацию первому афганскому дипломату от правительства, сформированного «Талибаном». Тогда же российский министр заявил, что текущая администрация Афганистана справляется с поддержанием стабильной обстановки в стране, несмотря на вмешательство США и союзников.

Ситуация в Афганистане обострилась в мае 2021 года после начала вывода американских военнослужащих, которые находились в стране с 2001 года. Талибы начали наступление на крупные города страны и 15 августа вошли в Кабул, объявив о завершении войны. Новые руководители обещали стране и миру создать инклюзивное правительство, бороться с террористами, уважать права человека, в том числе женщин.

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L’Afghanistan s’enfonce dans les ténèbres

Premier plan

Talibans Kaboul leur a quasiment été offerte. Les étudiants en religion ont pris la ville sans coup férir alors que l’armée américaine négociait son retrait. Depuis, le pays vit sous la charia et les femmes sont mises au ban de la société.

Pierre Barbancey

Un an déjà. Après avoir pris Kaboul le 15 août  2021, les autorités talibanes ont imposé de sévères restrictions aux droits des femmes et des filles, réprimé les médias et détenu arbitrairement, torturé et exécuté sommairement des critiques et des opposants présumés. Économiquement, la situation, qui était déjà difficile auparavant, ne cesse de se dégrader. Aujourd’hui, plus d’un million d’enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë prolongée.

Comment les talibans ont-ils repris le pouvoir ?

Lorsque le 15 août 2021, les premières cohortes de talibans sont repérées dans Kaboul, c’est l’affolement général. Pratiquement aucun combat n’a lieu mais les habitants, craignant le pire, se ruent chez eux pour préparer leurs affaires, dans les banques pour retirer de l’argent et dans les commerces pour stocker des provisions. L’arrivée des « étudiants en religion » ne constitue pas une surprise à proprement parler mais, en revanche, la rapidité avec laquelle ils se sont emparés de la capitale, et donc du pays, en est une. À peine dix jours se sont écoulés entre la prise de la première capitale provinciale, Zarandj, au Sud-Ouest, et celle de Kaboul.

Chassés du pouvoir en décembre 2001 par l’arrivée des troupes américaines, britanniques, françaises et de l’Otan, les talibans se sont d’abord regroupés dans leurs bastions du Sud et de l’Est avant de déclencher une insurrection en 2008. La puissance de feu occidentale et les milliards de dollars injectés n’y pourront rien. Et pour cause. Au début de l’été 2021, l’étau a commencé à se resserrer autour des positions gouvernementales avec un double objectif de la part des talibans : prendre le contrôle des zones rurales, encercler les centres urbains et se positionner sur les points d’accès aux frontières afin d’isoler le régime. Une offensive favorisée par l’attitude des États-Unis. Ceux-ci négocient avec les talibans à Doha (Qatar) et signent un accord en février 2020 dont l’essentiel porte sur le retrait des troupes américaines (à l’origine, en mai 2021) et l’engagement de ne pas accueillir des groupes terroristes (on sait maintenant ce qu’il en est avec l’assassinat à Kaboul, le 31 juillet, par un drone américain d’Ayman Al Zawahiri, leader d’al-Qaida, successeur de Ben Laden), mais au détriment de l’avenir du peuple afghan et surtout des femmes. Conscients de la faiblesse de leur ennemi (le pouvoir de Kaboul est alors exclu des négociations), les talibans n’avaient plus qu’à pousser leur avantage face à des troupes étrangères sur le départ et une armée afghane en déconfiture.

Outre une stratégie militaire de contre-insurrection inadaptée, un autre facteur, et non des moindres, explique également l’effondrement rapide de ce régime : les Afghans ne voulaient pas le défendre. Car le bilan est désastreux. Entre 2013 et 2020, le taux de pauvreté est passé de 40 % à 55 % de la population. 75 % des Afghans étaient déjà en état d’insécurité alimentaire. Quant aux résultats dans le domaine de l’éducation, ils sont loin d’être probants. En 2020, seules 13 % des jeunes filles poursuivaient leurs études. À l’arrivée des talibans, à l’indice de développement humain (qui combine le PIB par habitant, l’espérance de vie et le niveau d’éducation), l’Afghanistan était en 208e position sur 228. On est loin de la réussite souvent présentée et mise à l’actif de ce pouvoir.

Et puis, il y a la corruption, qui a gangrené toutes les sphères du régime. Le dernier président, Ashraf Ghani, s’est enfui à la veille de l’entrée des talibans avec, dit-on, des valises pleines de billets. Le 30 août, le dernier soldat américain quittait le tarmac de l’aéroport de Kaboul, dans une débandade organisée.

Que s’est-il passé depuis un an ?

Avant même leur retour au pouvoir, les talibans avaient pris soin de prendre des contacts internationaux en lien avec la situation régionale et les réalités géopolitiques. Tout en négociant avec les Américains, ils ont participé à des conférences à Moscou et à Pékin. Leur but est de faire reconnaître l’émirat islamique d’Afghanistan par la communauté internationale. Ils n’y sont toujours pas arrivés, notamment parce que, malgré leurs promesses, ils n’ont pas constitué un gouvernement inclusif et continuent à empêcher les jeunes filles d’étudier (lire page 4). Leur boussole demeure la charia, la loi islamique, sans que l’on sache où est le véritable pouvoir. Le guide suprême, Haibatullah Akhundzada, rassemble son puissant cercle intime de combattants vétérans et de clercs religieux dans le sud de Kandahar, fief historique des talibans, pour imposer une interprétation sévère de la charia. Mais il existe également un cercle de pouvoir à Kaboul, même si les talibans ne veulent pas parler de gouvernement et utilisent le terme d’administration.

Tout cela n’est pas suffisant pour diriger un pays pris dans la tourmente économique. La situation est d’autant plus difficile que les 7 milliards de dollars d’avoirs de la banque centrale d’Afghanistan sont gelés aux États-Unis et environ 2,6 milliards de dollars bloqués en Europe, essentiellement au Royaume-Uni. Avec la suspension également de l’aide internationale, qui portait le pays à bout de bras, l’Afghanistan est depuis plongé dans une grave crise financière et humanitaire, et voit son chômage exploser. Plus de 70 économistes ont appelé l’administration Biden, dans une lettre ouverte publiée mercredi, à débloquer ces 7 milliards de dollars d’avoirs. « 70 % des ménages afghans sont incapables de répondre à leurs besoins essentiels. Quelque 22,8 millions de personnes – plus de la moitié de la population – font face à une insécurité alimentaire aiguë et 3 millions d’enfants risquent la malnutrition », écrivent les signataires, parmi lesquels l’Américain Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie en 2001, ou encore l’ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis.

Pour les Afghans, le quotidien est difficile. À Kaboul, devant les boulangeries, de nombreuses femmes viennent demander de l’aide. Le prix de la farine a augmenté et, avec lui, celui du pain. Dans la capitale, le nombre de mendiants ne cesse de croître. L’Afghanistan dépend plus que jamais de l’aide internationale. Mais les pays donateurs comme les institutions ne veulent pas que ces sommes soient gérées par les talibans. Le ministre de l’Intérieur, Sirajuddin Haqqani, a redit que Kaboul ne se soumettra pas aux appels internationaux qui s’opposent à la charia. « Lorsque nous deviendrons autosuffisants, l’avantage sera que nous n’aurons plus besoin du monde », veut-il croire.

Quelle est la situation des femmes ?

Si la nouvelle génération des talibans est plutôt 3.0, surfant en permanence sur les réseaux sociaux, y compris en écoutant de la musique, ce qui était interdit il y a vingt ans, il est néanmoins des lignes rouges. Celles concernant les femmes sont infranchissables, du moins officiellement. L’une des premières mesures des talibans en s’installant au pouvoir a été de débaptiser le ministère des Femmes pour le nommer ministère de la Prévention du vice et de la Promotion de la vertu. Tout un symbole. Si les petites filles peuvent encore aller à l’école, les adolescentes sont priées de rester chez elles, de même que les femmes travaillant dans la fonction publique. Dans certaines régions, cependant, les gouverneurs tendent à assouplir les mesures en offrant des options aux femmes et aux filles.

Mois après mois, les pressions se sont accentuées. Désormais, les femmes ne peuvent plus voyager seules. Il leur est fortement conseillé de porter la burqa et le ministère a mis en place une police religieuse pour les contrôler. À Kaboul, l’injonction est loin d’être respectée, mais jusqu’à quand ? Les manifestations organisées par des femmes pour faire respecter leurs droits ont été durement réprimées, certaines ont été arrêtées et battues. En novembre 2021, la poétesse Hoda Khamosh, rencontrée à Kaboul, expliquait à l’Humanité : « Quand on est dans la rue, ils nous traitent de putes. Pour eux, une femme n’est là que pour faire des enfants et s’occuper de la maison » (voir aussi, page 4, le témoignage de Zahra Mandgar).

Pour les femmes journalistes, le danger est apparu dès le premier jour. Certaines se sont vu interdire l’accès à des conférences de presse, d’autres travaillant pour des chaînes de télévision sont maintenant contraintes de porter un masque en plus du voile. Beaucoup ont quitté le pays ou tentent encore de le faire, pas toujours avec succès.

Si tout n’est pas imputable aux talibans, la réalité économique accentue certaines pratiques comme les ventes d’enfants ou d’organes, pratiques malheureusement courantes, y compris avant le 15 août 2021. « En Afghanistan, tout contribue à favoriser les mariages précoces et les mariages forcés, explique ainsi Stéphanie Sinclair, de l’ONG Too Young to Wed (trop jeune pour se marier). Vous avez un gouvernement patriarcal, la guerre, la pauvreté, la sécheresse, des filles qui ne peuvent plus aller à l’école. Avec tous ces facteurs, nous savions que les chiffres du mariage des enfants allaient exploser. »

AfghanistantalibansÉtats-Unisdroits des femmes
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Глава конференции ДНЯО выразил надежду на диалог России и США

Обзорная конференция Договора о нераспространении ядерного оружия (ДНЯО) может стать площадкой для взаимодействия между Вашингтоном и Москвой в вопросе сокращения стратегических наступательных вооружений (СНВ). Надежду на это в понедельник, 15 августа, выразил председатель ДНЯО Густаво Злаувинен.

Не опять, а СНВ: почему РФ запретила США инспекции на своих объектах И какими последствиями грозит это решение

«Я надеюсь, что здесь, на обзорной конференции, может быть, обеим сторонам было бы удобно возобновить взаимодействие по этому вопросу. <…> Я так понимаю, что в рамках исполнения СНВ-3 у них есть коммуникация на техническом уровне. Вопрос в том, что для продления СНВ-3 потребуются политические решения на самом высоком уровне, которые, думаю, мы не увидим здесь», — пояснил Злаувинен в беседе с «РИА Новости».

Он также выразил надежду на то, что обзорная конференция сможет создать почву для возобновления диалога между США и Россией, так как эти две страны несут наибольшую ответственность в вопросах ядерного сдерживания. В настоящий момент, по словам Злаувинена, сейчас в мире нет точек соприкосновения и, как следствие, договоренностей.

11 августа заместитель руководителя пресс-службы Госдепартамента США Ведант Пател заявил о том, что Вашингтон привержен выполнению Договора о стратегических наступательных вооружениях совместно с российской стороной.

Москва 8 августа инициировала временный вывод своих объектов из-под инспекций в рамках ДСНВ вследствие «упорного стремления Вашингтона явочным порядком добиться перезапуска инспекционной деятельности на условиях, которые не учитывают существующие реалии». Об этом она уведомила вторую сторону соглашения.

1 августа Байден заявил о готовности американской стороны обсуждать с Россией новую систему контроля над вооружениями, которая заменит подписанный в 2011 году СНВ-3. Белый дом хотел бы подписать с Россией новый документ на замену Договору о мерах по дальнейшему сокращению и ограничению стратегических наступательных вооружений, однако каких-либо сроков возобновления диалога с Россией по стратегической стабильности нет.

Пресс-секретарь президента РФ Дмитрий Песков в свою очередь отметил, что Москва неоднократно говорила о необходимости как можно скорее начать переговоры с США о продлении СНВ-3. По его словам, времени для продления договора остается мало.

Россия и США заключили договор СНВ-3 в 2010 году на десять лет, он вступил в силу в 2011-м. Соглашение предусматривало сокращение каждой из сторон развернутых ядерных боезарядов до 1500, а межконтинентальных баллистических ракет, баллистических ракет подлодок и стратегических бомбардировщиков-ракетоносцев до 700. В 2021 году СНВ-3 был продлен еще на пять лет.

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Власти Запорожья заявили о необходимости режима тишины вокруг ЗАЭС

Вокруг Запорожской атомной электростанции (ЗАЭС) необходимо установить режим тишины. Об этом 15 августа заявил член главного совета военно-гражданской администрации (ВГА) Запорожской области Владимир Рогов.

Смирный атом: смогут ли эксперты МАГАТЭ попасть на Запорожскую АЭС Удары по объектам станции могут привести к катастрофе, по масштабам сопоставимой с Чернобыльской

«Руководству ООН и главе дипломатии Евросоюза надо не о демилитаризации заявлять, а о введении режима тишины, а также предусмотреть не просто санкции за его нарушение, а жесточайшие санкции за обстрелы АЭС», — сказал он «РИА Новости».

По его словам, это пресекло бы шантаж со стороны Украины, которая ставит весь мир под угрозу ядерной катастрофы.

Накануне Рогов заявлял, что обеспечить безопасность ЗАЭС могла бы зачистка правого берега Днепра от украинских военных, находящихся в населенных пунктах Никополь, Марганец и Томаковка. Он рассказал, что именно оттуда ведутся обстрелы станции.

13 августа украинские националисты в очередной раз обстреляли Запорожскую АЭС и город Энергодар, где располагается объект. Под атаку боевиков попала в том числе прилегающая территория Запорожской теплоэлектростанции. Запорожская ТЭС — самая мощная тепловая электростанция Украины с общей установленной электрической мощностью 3650 МВт.

11 августа глава Международного агентства по атомной энергии (МАГАТЭ) Рафаэль Гросси заявил, что непосредственная угроза безопасности на Запорожской АЭС в данный момент отсутствует. Вместе с тем Гросси обратил внимание на то, что обстрелы электростанции в последние дни резко ухудшили ситуацию с безопасностью вокруг объекта, а потому МАГАТЭ призывает «незамедлительно» прекратить боевые действия вокруг ЗАЭС и дать сотрудникам МАГАТЭ как можно скорее посетить электростанцию.

Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, о начале которой президент РФ Владимир Путин объявил 24 февраля. Ключевые цели российских военных — денацификация и демилитаризация киевского режима. Это необходимо для обеспечения безопасности российского государства и народа, заявили в Кремле.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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В Москве объявили оранжевый уровень погодной опасности

В Москве объявили оранжевый уровень погодной опасности из-за сильной жары. Об этом стало известно из данных прогностической карты на сайте Гидрометцентра 15 августа.

Климат вне контроля: чем Центральной России грозят жаркие выходные Температура приблизится к метеорекорду, может стать причиной инфарктов и инсультов

Предупреждение об очень высокой температуре в Москве будет действовать с 11:00 до 21:00 мск.

В связи с прогнозируемой погодой желтый уровень пожароопасности объявили на территории Московской области. Предупреждение действует до 22:00 мск 16 августа.

15 августа москвичей ожидают переменная облачность и до 31 градуса тепла. На территории Московской области синоптики обещают от 27 до 32 градусов тепла днем и до +14 градусов ночью.

Накануне, 14 августа, научный руководитель Гидрометцентра Роман Вильфанд пообещал «сверхлетнюю» погоду в столице в начале недели. Температура воздуха превысит норму на 5–6 градусов.

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La mort de Sempé, dessinateur du "Petit Nicolas"

Sempé, père artistique de l’illustre écolier, créé avec son compère René Goscinny, est mort le 11 août, à l’âge de 89 ans. Outre ce personnage, le dessinateur laisse une œuvre onirique et humoristique.

Emma Neige

Le dessinateur du Petit Nicolas s’est éteint le 11 août à 89 ans. Les illustrations humoristiques et intemporelles de Sempé resteront gravées dans les mémoires. Il était l’un des plus sollicités par la presse française et internationale. Il a réalisé depuis 1978 de nombreuses couvertures du réputé magazine américain, le New Yorker. Il est aussi l’auteur de nombreux albums tels Saint-Tropez, Tout se complique ou encore Raoul Taburin.

Né le 17 août 1932 en Gironde à Pessac, Jean-Jacques Sempé vit une enfance douloureuse. Bègue, il est régulièrement battu. Il puise son inspiration dans l’enfance à laquelle il aspire. À 18 ans, il place quelques dessins dans Sud-Ouest. Quelques années plus tard, il publie dans toute la presse française y compris parisienne. Sa rencontre avec René Goscinny en 1959 lui ouvre de nouvelles opportunités. Ensemble, il crée le Petit Nicolas, patronyme emprunté par cet ancien livreur de vin, au caviste homonyme. Les débuts sont difficiles mais il s’en est vendu à ce jour plus de 15 millions d’exemplaires. Le personnage aux frasques redoutables accompagne depuis, des générations d’écoliers. Leur œuvre fait partie intégrante du patrimoine français. Pour Goscinny comme pour Sempé, ses aventures permettent de panser les plaies d’une enfance difficile sur laquelle revient un film d’animation co-réalisé par Amandine Fredon et Benjamin Massoubre. Le Petit Nicolas, qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? sort en salles le 12 octobre. Le cinéaste Benjamin Massoubre explique qu’il s’agit d’« une histoire de résilience, de deux mecs qui se sont fait voler leur enfance, l’un par la Shoah et l’autre par un beau-père abusif, et qui vont créer cette enfance rêvée du Petit Nicolas ». Un dernier honneur aux deux pères de l’incontournable Nicolas, qui ravira les nostalgiques et les néophytes. Mais le nom de l’illustrateur n’est pas attaché qu’au seul petit trublion. Musiciens improbables, peintres du dimanche, écrivains mégalomanes, patrons mythomanes ou collectionneurs de papillons : le héros de Sempé est un petit bonhomme, à l’image de Marcellin Cailloux, le garçonnet qui rougit, ou de Monsieur Lambert, l’employé de bureau aux épaules étroites et au verbe haut. Leur candeur les sauve du ridicule. Car l’auteur qui se qualifie volontiers d’humoriste s’identifie à ces personnages, dans un art assumé de l’autodérision.

Sempé: il n'y a pas que le Petit Nicolas

Maître du dessin humoristique, le Français Jean-Jacques Sempé a publié quasiment un livre par an à partir des années 60. En plus du Petit Nicolas, voici cinq autres albums emblématiques:

 

- Monsieur Lambert (1965)-

Fort du succès du "Petit Nicolas", Sempé crée Monsieur Lambert, un employé de bureau qui échappe par le rêve à sa médiocre condition. Tous les jours, il déjeune "Chez Picard", discute football, politique et sexe avec ses collègues. Monsieur tout le monde affligé d'un crâne dégarni et d'un grand nez, il se raconte en playboy allumant de torrides passions.

Cet archétype, l'un des préférés de Sempé, est croqué sans méchanceté: "C'est l'absurdité des gens, les pauvres, un peu démunis à tous points de vue. Des braves gens qui, grâce à Monsieur Lambert, réussissent à se mentir à eux-mêmes, à s'inventer des histoires d'amour merveilleuses et à le faire croire aux autres", confiait-il au Monde. Il écrit une suite en 1975, "L'ascension de Monsieur Lambert".

 

 

- Saint Tropez (1968) -

Inutile de lire Bourdieu ou "Les Caractères" de La Bruyère, si l'on feuillette "Saint Tropez" (1968) et sa suite "Saint Tropez forever" (2010).

Saint Tropez: la fête, l'alcool, les lunettes noires et le Café Sénequier. Sempé y saisit un microcosme de vaniteux désoeuvrés autour d'une piscine ou à bord d'un yacht. "On parle beaucoup de la joie de vivre là-bas, mais j'en montre peu dans mes dessins. C'est la nature qui est heureuse à Saint Tropez", expliquait-il dans Le Figaro, affirmant avoir eu "le tiers de ses idées sur la ville avant même d'y avoir mis les pieds".

 

- The New Yorker (à partir de 1978) -

Embauché en 1978 au New Yorker, Sempé signe sa première Une en dessinant un employé de bureau prêt à s'envoler depuis la fenêtre de sa tour. Au fil d'une centaine de Unes, il trace son bonheur de vivre dans cette mégalopole, avec ses chats indolents, ses humains minuscules, sa frénésie, ses jazzmen et ses jardins cachés. L'éditeur Denoël rassemble tous ces dessins dans l'album "Sempé à New York" (2009).

 

- Les Musiciens (1980) -

Emerveillé par Duke Ellington, le petit Sempé rêvait d'apprendre le piano. Mais, à l'époque, il était "plus facile de trouver un crayon et du papier qu'un piano", narrait-il dans le Monde.

Ce qui l'inspire le plus, ce sont les musiciens. Pourtant, il mettra sept ans à finir cet album éponyme. Son plaisir est d'y saisir le bonheur des musiciens du dimanche: un pianiste blanc, chauve, tout heureux de jouer du ragtime à Harlem; un quatuor de petites dames violonistes qui attendent leur train dans une gare immense ou encore un moustachu portant noeud papillon qui agite avec contentement des maracas ... "Ne boudons pas le bonheur des gens", disait-il.

 

- Raoul Taburin (1995) -

Sempé acquiert son premier vélo à 16 ans alors qu'il travaille comme livreur de vin à Bordeaux. De cette découverte tardive du bonheur de pédaler, il va tirer plusieurs albums ("Simple question d'équilibre", 1977) et un nouvel héros modeste qu'il prénomme Raoul Taburin.

Dans une petite commune imaginaire de Saint-Céron, ce marchand de bicyclettes cache un lourd secret: il ne sait pas monter à vélo. Un film en 2019 avec Benoît Poelvoorde et Edouard Baer reproduit la poésie tendre et absurde de ce personnage gentiment fantasque.

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Число погибших из-за взрыва в ТЦ в Ереване возросло до шести

В результате взрыва в торговом центре Еревана «Сурмалу» количество погибших увеличилось до шести человек. Об этом в понедельник, 15 августа, сообщает Sputnik Armenia со ссылкой на пресс-службу МЧС Армении.

Газовая атака: взрыв сравнял с землей трехэтажное здание Только по счастливой случайности при ЧП во Владикавказе никто не погиб

«Только что из-под завалов спасатели достали тело шестого погибшего», — передает Sputnik.

По последним данным, число пострадавших превысило 60.

Взрыв в торговом центре «Сурмалу» в Ереване произошел 14 августа. По предварительным данным, причиной взрыва в ТЦ стал пожар на складе пиротехники. Уровень сложности возникшего возгорания был повышен до третьего.

По факту произошедшего возбуждено уголовное дело по двум статьям. Также сообщается о создании специальной следственной группы, которая займется выяснением обстоятельств происшествия.

Премьер-министр Армении Никол Пашинян прибыл на место, где произошел взрыв в торговом центре.

Момент мощного взрыва попал на видео. На записи видно, что крышу здания от удара изнутри буквально разорвало, после чего близлежащая улица заполнилась густым дымом. Люди в панике начали убегать с места происшествия.

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Посол России в Кабуле заявил о сложности проблемы терроризма в Афганистане

Проблема терроризма в Афганистане слишком сложная, чтобы можно было ее решить такими действиями, как ликвидация главаря «Аль-Каиды» (террористическая организация, запрещена в России), о которой заявили США. Такое мнение высказал 15 августа посол РФ в Кабуле Дмитрий Жирнов.

«Проблема слишком сложная, чтобы ее решить, например, такими акциями, как уничтожение с американского дрона главаря «Аль-Каиды». О проведении такой операции недавно заявлял Байден (президент США. — Ред.)», — отметил посол в интервью «РИА Новости».

Если бы талибы: к чему пришел Афганистан за год при новой власти ООН не удается собрать для жителей страны $4,4 млрд гуманитарной помощи

По мнению Жирнова, радикалы, вероятно, просто присоединятся к другой запрещенной в РФ террористической группировке ИГ. Наряду с этим США сами подрывают доверие подобными акциями, добавил посол.

«Радикалы «Аль-Каиды», скорее всего, просто примкнут к ИГИЛ. Круг замкнется. Я уж не говорю о том, что агрессивное нарушение американцами воздушного пространства Афганистана не добавит талибам доверия к США в вопросе борьбы с терроризмом», — подчеркнул глава российской дипмиссии.

Жирнов добавил, что талибы с момента прихода к власти год назад подтвердили намерение бороться с «Аль-Каидой». Однако, когда США заморозили афганские авуары, «отняли у афганцев деньги, ресурсов стало не хватать», подчеркнул посол.

Об успешной ликвидации главаря «Аль-Каиды» Аймана аз-Завахири 2 августа объявило руководство США.

Ранее, 15 июня, секретарь Совета безопасности России Николай Патрушев заявил, что США создали террористические организации «Аль-Каида» и «Талибан» (находится под санкциями ООН за террористическую деятельность) и пользуются ими в своих целях.

Ситуация в Афганистане обострилась в мае 2021 года после начала вывода американских военнослужащих, которые находились в стране с 2001 года. Талибы начали наступление на крупные города страны и 15 августа вошли в Кабул, объявив о завершении войны. Новые руководители обещали стране и миру создать инклюзивное правительство, бороться с террористами, уважать права человека, в том числе женщин.

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Éditorial. Export-import

Éditorial

Gaël De Santis

Par Gaël De Santis

Il y a un an, dans la précipitation, l’armée états-unienne pliait armes et bagages. Les talibans revenaient au pouvoir en Afghanistan, après en avoir été évincés en 2001 à la suite des attaques commises contre le World Trade Center par al-Qaida, dont le leader Oussama Ben Laden fut un temps aidé par Washington dans sa lutte contre les Soviétiques. Une capilotade pour les États-Unis. Un brutal retour en arrière pour les Afghans.

Peu nombreux furent ceux qui, en 2001, s’opposèrent à George W. Bush. Inspiré par les néoconservateurs, celui-ci lança une gigantesque offensive contre « l’axe du mal ». En 2003, les États-Unis envahissaient l’Irak, pays qui n’a jamais retrouvé la paix depuis. C’est dans cette nation que des djihadistes ont pu trouver un sanctuaire pour fonder Daech.L’interventionnisme à tous crins pour exporter la démocratie n’est pas le fait des seuls néoconservateurs. En 1999, ce sont un démocrate, Bill Clinton, et des gouvernements européens – pour beaucoup de centre gauche – qui, avec l’Otan, bombardèrent la Yougoslavie. En 2011, c’est le « gaulliste » Nicolas Sarkozy qui orchestra l’attaque contre la Libye de Kadhafi ; le pays est toujours en proie à une guerre civile, tout comme le Mali, où l’intervention décidée en 2013 par le socialiste François Hollande n’a rien réglé. À chaque fois, les questions humanitaires sont invoquées. Mais désormais, c’est un grand arc de crise qui s’étale du Moyen-Orient jusqu’en Afrique de l’Ouest. Et à vouloir exporter la démocratie par la guerre, les dirigeants occidentaux n’ont réussi qu’à importer sur leur sol le terrorisme.

À ce jeu, les pays occidentaux ont perdu de leur superbe. En témoigne leur difficulté à faire adopter des résolutions contre la Russie à l’Assemblée générale des Nations unies à la suite de l’invasion de l’Ukraine. La politique de force des pays industrialisés, qui s’est accompagnée de la négation de la souveraineté des autres États, s’avère inefficace et fautrice de guerre. La démocratie ne s’exporte pas. Elle est la création des peuples, sur le temps long. Seules la diplomatie et la coopération créent du lien et de l’échange d’idées. Visiblement, les États-Unis n’ont tiré aucune leçon de leur déroute en Afghanistan.

AfghanistantalibansÉtats-Unis
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Le billet de maurice ulrich. Message

Billet

Maurice Ulrich

Dans la chaleur étouffante et les murs de feu de l’été, quoique avec les doigts de pied en éventail, on peine à imaginer que la vie politique continue, âpre, parfois. Le Monde évoquait mardi un certain désarroi de la Macronie, après les législatives et les défaites de certains de « ses rouages essentiels au bon fonctionnement entre l’Élysée, Matignon et le gouvernement ». En d’autres termes, la marche au pas des marcheurs. Richard Ferrand, Christophe Castaner. Le premier serait au bord de la déprime, le second est amer, qui cite un proverbe turc : « Une fois le lion mort, il ne manque pas de braves pour lui arracher la crinière. » Bref, il est un peu à poil. Mais c’est tout le parti présidentiel qui est affecté. Financièrement, il a du mal avec les mensualités de son siège ambitieux au centre de Paris. Mais surtout, dit Stanislas Guerini, dans le Parisien cette fois, « à court terme le président a besoin d’un parti capable de porter un message politique ». Ben oui, mais à part Emmanuel Macron par Emmanuel Macron, lequel ?

le billet de Maurice Ulrich
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Salman Rushdie est tiré d’affaires, son agresseur plaide non coupable

Actu

L’écrivain, agressé au couteau lors d’une conférence à New York vendredi soir, a recommencé à parler. Le procureur de New York parle d’’une attaque «bien préparée et préméditée».

Caroline ConstantAssociated Press« dix à 15 coups de couteau » été légèrement blessé au visage » Depuis 33 ans, Salman Rushdie incarne la liberté et la lutte contre l’obscurantisme. La haine et la barbarie viennent de le frapper, lâchement. Son combat est le nôtre, universel. Nous sommes aujourd’hui, plus que jamais, à ses côtés ». , , estime que  Le radicalisme islamiste n’a pas désarmé. Il entend réduire la liberté d’expression. Il reste dangereux et doit être combattu. C’est un coup de semonce pour les démocraties occidentales. Il faut faire preuve de courage politique. Je souhaite qu’il s’en remetteune attaque armée inacceptable  La création est une liberté fondamentale poignardé par la haine islamiste Il va falloir répéter encore et encore que rien, absolument rien ne justifie une fatwa, une condamnation à mort, de qui que ce soit pour quoi que ce soit. De quel droit des individus, dont on se fout totalement de savoir qu’ils sont des religieux, s’arrogent le droit de dire que quelqu’un doit mourir ? Petits chefs spirituels médiocres, intellectuellement nuls et culturellement souvent ignares, ce sont ces gens-là qui doivent être combattus car ce sont eux qui manquent de respect. Pas à un texte religieux écrit par quelque illuminé, mais à l’intelligence, à la sensibilité et à la créativité humaine. À l’Humanité tout simplement. «Tout cela est à méditer. C’est fou parce que nous avons tant à faire, l’Ukraine brûle, la terre brûle, les prix brûlent, les synagogues brûlent, les églises aussi, et des mosquées sont méchamment taguées. Bref il nous est imposé d’oublier les réalités de notre époque et de regarder ailleurs.salman rushdienew yorkagressions
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Pyrobatie. Marcher sur le feu, un vaste enfumage

Actu

La science face au paranormal #7  Pratique aussi vieille que l’humanité, poser ses pieds sur les braises rougeoyantes a longtemps été symbole de pureté, de virginité et d’innocence. Intervention divine, transe spirituelle... Les explications de cette maîtrise de la douleur se bousculent. Et si, plus simplement, ce qui était chaud ne brûlait pas forcément ?

Malou Lebellour-Chatellier

Moyennant une bonne somme d’argent, vous pouvez désormais, au sein de séminaires organisés par les plus grands gourous du développement personnel, vous initier à la marche sur le feu et apprendre à maîtriser votre « énergie vitale » et votre « feu intérieur »… Née en Inde il y a des milliers d’années, cette pratique ésotérique s’est exportée sur tous les continents.

On en trouve des traces aussi bien en Chine qu’en Grèce et en Nouvelle-Zélande. D’origine religieuse, elle était avant tout pratiquée par une minorité d’initiés : des prêtres, des brahmanes et des oracles, qui entretenaient le mystère autour de son exécution. Dans certaines régions, elle faisait également office d’ordalie, test ultime pour prouver son innocence face au jugement divin. Si l’accusé se brûlait la plante des pieds en marchant sur les braises, il était immédiatement condamné.

Piétiner des braises « comme si c’était de l’eau »

Dans les biographies de nombreux saints, l’immunité au feu s’explique par une intervention miraculeuse. Selon Henri Broch (1), professeur de biophysique théorique et fondateur du laboratoire de zététique (l’art du doute), le moine Pietro Aldobrandini aurait ainsi parcouru un chemin de feu au XI e siècle, ce qui lui vaudrait d’être vénéré sous le nom de saint Pierre Igneus. D’autres religieux suscitaient l’admiration parce qu’ils étaient capables de piétiner des braises « comme si c’était de l’eau ».

Marcher sur des braises ardentes ne serait finalement qu’une affaire de motivation.

Bien qu’ancestral, ce rite est encore pratiqué dans les régions d’obédience hindouiste, notamment en Inde et à La Réunion. La coutume veut qu’il ait lieu en fin d’année et qu’il soit dédié à la déesse Pandialé. Dans la mythologie hindoue, la marche sur le feu est liée à cette divinité, qui prouva sa virginité à son futur époux en traversant un parterre de braises sans se brûler. Afin de se rendre digne d’elle, les participants purifient leur âme en s’abstenant, quinze jours avant le rituel, de tabac, d’alcool, de viande et de rapports sexuels.

Cette épreuve, de son nom scientifique « pyrobatie », du grec pyro (« feu ») et batein (« marcher »), consiste pour le candidat à traverser pieds nus et sans courir un sentier de charbons ardents, long d’une dizaine de mètres. Elle a généralement lieu de nuit, afin que tout le monde puisse bien voir que les braises rougeoient et qu’il n’y a pas de trucage. Évidemment, cette immunité « surnaturelle » a fait couler beaucoup d’encre chez les commentateurs, surtout les colons anglais confrontés pour la première fois de leur vie à des fakirs qui marchaient sur des braises. Une fois écartée l’hypothèse de la protection divine, c’est celle parascientifique de la transe qui a longtemps été l’explication donnée à ce petit miracle. Les marcheurs auraient reçu un entraînement spirituel spécifique, et seraient capables de surmonter leurs douleurs physiques par la force de leur volonté.

Température et chaleur ne veulent pas dire la même chose

Cette explication justifierait l’importation de cette pratique aux États-Unis par les leaders du développement personnel, tel Tony Robbins, organisateur de séances géantes de marche sur le feu, lors desquelles il initie ses « fidèles » à la reprogrammation neurolinguistique de leur esprit, la PNL, censé leur procurer des « pouvoirs illimités ». Marcher sur des braises brûlantes ne serait finalement qu’une affaire de motivation. Un petit détail réfute pourtant cette hypothèse : l’absence de stigmates physiques observés. Tous les témoignages rapportent qu’aucune lésion n’est visible sous les pieds des marcheurs après la traversée. Or, la gestion de la douleur ne peut pas empêcher la peau de roussir. Dès lors, comment expliquer rationnellement la marche sur le feu ?

Henri Broch identifie trois facteurs pour expliquer cette expérience. Tout d’abord, le charbon sur lequel se déplacent les marcheurs n’est pas très conducteur de chaleur. Il l’emmagasine moins que d’autres matériaux et la transfère plus lentement. De fait, température et chaleur ne veulent pas dire la même chose. Si vous ouvrez votre four lorsqu’il est en train de chauffer, vous ne serez pas brûlé par l’air à 200 °C qui en sort, et vous ne vous ferez pas très mal en touchant le poulet qui y est enfourné, en revanche vous vous rôtirez les doigts si vous touchez au plat en métal. De plus, le temps passé par le marcheur sur les braises lors de la marche est minime, chaque pied n’est en contact avec elles que cinq ou six secondes, ce qui est insuffisant pour que la peau brûle. Ainsi, nos fakirs marchent sur des braises comme ils marcheraient sur des cailloux, et nous n’y voyons que du feu. Demandez-leur de marcher sur des plaques de métal à 800 °C et vous verrez si leur mental ne flanche pas…

Les isolants tels que les produits ignifuges, la corne des pieds ou l’eau ont eux aussi leur rôle à jouer. Si vous jetez de l’eau sur une plaque tiède ou chaude, celle-ci s’évaporera immédiatement, mais si vous la jetez sur une plaque brûlante elle se regroupera par billes et mettra beaucoup plus de temps à disparaître, puisqu’une couche de vapeur se sera installée entre la plaque et l’eau. Ce phénomène, lié à l’état sphéroïdal, peut expliquer certains miracles du feu, tels ceux de saint François de Paule, capable de tenir dans ses mains des charbons ardents, ou des barres de métal chauffées à blanc. Évidemment, autant d’expériences à ne pas reproduire chez vous…

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Quand les militaires se mettent à l’ufologie

Actu

La science face au paranormal #6 Les scientifiques ne sont pas les seuls à se pencher sur l’origine des objets volants non identifiés. Les armées aussi enquêtent.

Gaël De Santis

Les États-Unis d’Amérique sont une grande démocratie parlementaire. Les représentants du peuple y débattent de tout, même des objets volants non identifiés (Ovni) ! Le 17 mai, on a vu très sérieusement les élus du peuple auditionner des militaires au sujet de ceux qui sont aussi appelés les phénomènes aérospatiaux non identifiés (PAN), un nom choisi pour se départir de l’imagerie populaire, qui voudrait qu’ils soient la manifestation d’une civilisation extraterrestre… « Depuis le début des années 2000, nous avons observé un nombre croissant d’objets non autorisés ou non identifiés », a annoncé au Congrès Scott Bray, directeur adjoint du renseignement de la Navy, la marine américaine.

 Il reste une petite poignée (d’événements) où il y a des caractéristiques de vol ou des identifications que nous ne pouvons expliquer avec les données que nous avons à disposition » 

Scott Bray, directeur adjoint du renseignement de la Navy

Des phénomènes inexpliqués d’origine extraterrestre

Les Ovni intéressent les armées du monde entier. Et pour cause, il est plus probable que les phénomènes inexpliqués soient moins d’origine extraterrestre que d’origine humaine, et potentiellement d’ennemis. Les PAN « sont une potentielle menace de sécurité nationale et ils doivent être traités comme tels », a déclaré André Carson, président de la commission du contre-renseignement à la Chambre des représentants. Qui dit PAN dit aéronef peu détectable, système de propulsion inexpliqué… Devant le Congrès, Scott Bray s’est voulu rassurant : il n’a « pas connaissance » de la possession d’une telle technologie par de potentiels adversaires comme la Chine ou la Russie.

Longtemps, aux États-Unis, cette question a été placée par les autorités sous le sceau du silence. La doctrine change. Le sous-secrétaire à la Défense pour le renseignement, Ronald Moultrie, explique ce revirement : « Nous voulons savoir ce qui est là-bas autant que vous voulez savoir ce qui est là-bas. » L’expression est amusante : il use des mots « out there », qu’on retrouve dans la série télévisée X-Files, dans laquelle deux agents du FBI, Mulder et Scully, enquêtent sur des phénomènes paranormaux en ayant pour devise « the truth is out there » (« la vérité est ailleurs »). L’idée est d’encourager les pilotes et le personnel militaire à témoigner.

Ailleurs dans le monde, des groupes de chercheurs tentent d’expliquer ce type d’apparition. En France, une institution rattachée au Centre national d’études spatiales (Cnes), le Groupe d’études et d’information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (Geipan), recense les observations d’objets depuis 1977.

Les scientifiques élucident 23,5 % des cas

Ce groupement examine un à un les PV de gendarmerie, les témoignages qui lui parviennent. Il s’est d’ores et déjà penché sur 2 978 cas. Dans 23,5 % des cas, les scientifiques élucident l’énigme. Ainsi, le 13 mai 2015, au lever du soleil, au volant de sa voiture, un homme observe depuis le périphérique parisien un « objet oblong, lumineux et blanc ». Il a le bon réflexe, prend trois photographies de l’objet – que l’on peut voir sur le site de l’institution. Si une traînée de condensation est « présente » derrière un avion, relèvent les scientifiques, « elle peut également ne pas être distinguée comme telle par le témoin (…) qui assimile dès lors la traînée comme un objet unique, l’avion lui-même ne pouvant être visible ».

Dans d’autres cas, le phénomène est « probablement identifié », à savoir le doute persiste. C’est ce qui advient à Coudekerque-Branche, dans le Nord, le 18 juin 2016. Cette nuit-là, à 1 h 30, en famille, deux enfants et leur père qui scrutent les étoiles observent un « phénomène triangulaire de couleur rouge clair orangé, sans traînée ni halo ». Les enquêteurs du Geipan discutent avec les témoins. À partir des discussions, des dessins réalisés par les enfants, les scientifiques concluent que les observations sont « compatibles avec l’hypothèse d’un oiseau », certainement une chouette effraie à une distance de 20 mètres. Reste un doute : « Pourquoi une disparition rapide et progressive du PAN ? » Certainement la réverbération des lampadaires de la rue et l’entrée de l’oiseau dans une zone d’ombre du fait des toits des maisons. En revanche, le mystère demeure, soit par manque d’informations dans 33 % des cas, soit parce que l’enquête n’a pu déboucher sur rien, dans 3,3 % des cas.

Oiseaux, drones, retour sur terre d’éléments de fusée, avions ou encore nuages expliquent très souvent les Ovni. À l’avenir, d’autres objets pourraient troubler les Terriens. Les géants du numérique sont en train de déployer des flottes de satellites. Ainsi, Starlink, l’entreprise spatiale d’Elon Musk, va expédier pas moins de 25 000 engins autour de notre planète pour assurer une couverture Internet à haut débit. Autant de points susceptibles d’être lumineux dans le ciel. Les phénomènes inexpliqués existent depuis le début de l’humanité. Mais c’est en juin 1947 qu’a commencé l’essor des Ovni, quand un pilote, Kenneth Arnold, aperçoit ce qu’il appelle des « disques ricochant sur l’eau », d’où le nom des soucoupes volantes. C’est dans cette période que se développe l’aviation civile et militaire. La vérité est certainement plutôt ici qu’ailleurs. 

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WEBSÉRIE. Ep2. La Fête de l'Humanité au cœur de l'Essonne

Reportage

Cette semaine, découvrez le nouvel épisode de votre websérie consacrée au déménagement de la Fête de l'Humanité sur La Base 217 (Le Plessis-Pâté/Brétigny-sur-Orge).

Ce nouveau reportage, au plus près des équipes, vous fait découvrir le travail en amont avant le départ sur le nouveau terrain et les coulisses de cette édition hors-norme :  le plan de la Fête, la vente des bons de soutien, la signature de la convention avec Cœur d'Essonne Agglomération qui accueille l'évènement ainsi que le travail de la rédaction.

Chaque mercredi, venez découvrir de l'intérieur comment se prépare ce nouveau modèle de Fête !

Rendez-vous la semaine prochaine sur le terrain avec l'arrivée des équipes dans l' Essonne et le début du montage sur le site de la Fête de l'Humanité.

Le pass 3 jours est en vente ici.

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VIDÉO. Nuits des Étoiles. Avec les astronomes de la Butte-Montmartre

Reportage

Les Nuits des Étoiles ont fêté leur 32e édition les 5,6 et 7 août 2022. Une manifestation proposée sur tout le territoire à découvrir en famille ou entre amis. L'Humanité a rejoint la soirée d'observation céleste animée par l'Association Française de l'Astronomie à Montmartre.

Franck Cartelet

Après deux années ternies par l'épidémie de covid-19, les Nuits des étoiles ont de nouveau brillé sur tout le territoire. Animées par des équipes d'astronomes bénévoles issus de clubs, planétariums et offices du tourisme, ce sont 511 rendez-vous qui étaient organisés par l'Association Française d'Astronomie.

Pour cette édition, c'est le thème de l'exploration qui est mis en valeur, alors que l'année 2022 doit être marquée d'une nouvelle mission lunaire, nommée Artemis.

Découvrir la Lune puis Jupiter et Saturne

Positionnés en haut du square Louise Michel, au pied du Sacré-Cœur, une équipe de 6 animateurs, équipés de  télescopes, vous invite à découvrir la Lune puis Jupiter et Saturne.

"Au sein de la ville lumière, avec tous les bureaux éclairés, il y a un halo lumineux dans le ciel de Paris donc nous allons regarder les objets les plus lumineux comme la Lune qui est très proche et qui nous offre de très beaux détails" explique Rémi Leblanc-Messager, l'un des animateurs de cette Nuit des Étoiles.

Mais le rôle de Rémi ne s'arrête pas là. Parler du ciel, faire de la prévention sur la pollution lumineuse et répondre à une multitude de questions des visiteurs venus s'émerveiller devant ce spectacle céleste font parti de ses objectifs. Pour rappel, la période est idéale, l'été et la douceur des températures nocturnes incitent à profiter du spectacle.

Le partage des émotions

Pour Rémi, le partage des émotions et l'émerveillement restent un moment fort à transmettre. "C'est agréable de voir comment ça résonne chez les gens et découvrir le plaisir chez les visiteurs"/.../ "Cette transmission est extrêmement importante dans un domaine qui est merveilleux et qui fait rêver".

Parler d'astronomie, c'est aussi parler de la Terre et pas seulement pointer le regard vers le cosmos, nous rappelle Rémi. "Ça parle de nous aussi l'astronomie et quelle place on a ?". Beaucoup de questions dont les gens s'emparent. "J'aimerais qu'un jour tous les Français puissent voir la Voix lactée, découvrir ce vertige dans un ciel pur, c'est d'une beauté naturelle inexplicable", s'exalte Rémi.

La pollution lumineuse

Cette édition 2022 s’est déroulée sous un ciel nocturne qui a gagné en visibilité car pour la première fois, la pollution lumineuse sur le territoire français a été mesurée. Réalisée par la société d’expertise du parc d’éclairage public DarkSkyLab et publiée par la revue Ciel & Espace, l’étude montre une amélioration de la situation en cœur de nuit de 2014 à 2021.

"Je viens de voir Saturne et c'est fou !" s'exclame Marine, une jeune picarde en visite dans la capitale. "D'habitude, je m'allonge dans mon jardin et je n'ai pas les explications qui vont avec. Ici, si tu as une question, il y a 5 à 6 personnes qui peuvent y répondre".

L'Humanité

WEBSÉRIE. Ep1. La Fête de l’Humanité s’installe sur la Base 217 en Essonne

Reportage

Découvrez le premier épisode de notre websérie consacrée au déménagement de la Fête de l'Humanité sur La Base 217 au cœur de l’Essonne.

Cette websérie en 6 épisodes vous invite à découvrir le nouveau terrain et les coulisses de cette édition hors-norme : travail des équipes, évolution du montage, préparation des militant.e.s, travail de la rédaction de l'Humanité... Chaque mercredi découvrez de l'intérieur comment se prépare cette nouvelle Fête de l'Humanité 2022 !

Rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir la suite de ce déménagement aux allures de défi...

Le pass 3 jours est en vente ici

L'Humanité

Ibis Bagnolet. Sans-papiers et exploités dans un centre d’hébergement d’urgence

Reportage

Des travailleurs sans-papiers, embauchés par une entreprise sous-traitante de l’association Coallia, en charge de l’hébergement social à l’hôtel Ibis de Bagnolet, occupent depuis le 20 juillet l’établissement afin d’alerter sur leurs conditions de travail. L'Humanité a rejoint leur piquet de grève.

Ils sont salariés sans papiers et pour beaucoup d’entre eux, ils ne sont plus payés depuis cinq mois. Depuis le mercredi 20 juillet, sept d’entre eux se sont mis en grève afin d’alerter sur leurs situations. 

La vie des travailleurs sociaux sans papiers de l’Ibis de Bagnolet

Tout a commencé au début de l’épidémie de Covid-19, alors que le pays entre dans son premier confinement. L’État réquisitionne l’hôtel Ibis de Bagnolet afin d’offrir un hébergement d’urgence aux personnes les plus vulnérables et les plus fragiles.

Coallia, un gros opérateur associatif de politiques publiques

C’est l’association Coallia, un gros opérateur associatif de politiques publiques qui se voit confier la mission. Mais l’organisme décide de sous traiter à une entreprise, baptisée société Gaba Global Service International.

Depuis le mois de février, les retards sur salaires deviennent la règle alors que les bulletins de paie se font de plus en plus discrets. Les semaines de travail varient de 48 à 60 heures alors que le tarif est de 8 euros de l’heure.

5 mois sans salaires

« 5 mois sans salaires, il faut que les chèques arrivent avec les fiches de paie et le paiement des heurs supplémentaires ! » martèle Jean-Albert Guidou, responsable du collectif travailleurs migrants de la CGT

Le syndicaliste tient à préciser : « Si nous n’obtenons pas tout, les procédures se poursuivront au niveau du tribunal des Prud’hommes, voir sur d’autres tribunaux ».

« Concernant la demande de régularisation des camarades, il y a un engagement de l’association Coallia afin de favoriser la situation des travailleurs en grève » conclue le représentant de la CGT.

« Aujourd’hui, nous ne pouvons plus accepter cela au moment où la crise sociale tape aussi fort. Il faut faire respecter le droit de chacun et ça passe par le droit de l’ensemble des salariés », déclare Émilie Lecroq, conseillère départementale PCF de Seine-Saint-Denis. 

L'Humanité

VIDÉO. Fabien Gay défend « l’esprit de paix »

Reportage

Le directeur de l’Humanité a rendu hommage à Jean Jaurès, fondateur de notre journal, assassiné il y a cent huit ans. Axant son discours sur la paix, comme seul combat à même de résoudre les défis de notre siècle, il a donné rendez-vous à tous pour la prochaine Fête de l’Humanité.

Aurélien Soucheyre

Pourquoi Jaurès est-il mort ? Parce qu’il défendait la paix. Parce qu’il s’opposait de toutes ses forces au déclenchement de cette boucherie absurde que fut la Première Guerre mondiale. La guerre, cent huit ans après l’assassinat du fondateur de notre journal, est pourtant là. Elle frappe même le sol européen depuis février et l’invasion militaire russe en Ukraine. « C’est l’horreur, la violence absolue qui prime. C’est la négation de l’humanité, la non-reconnaissance de l’autre. Aucune société ne sort renforcée d’une guerre tant elle laisse des fractures béantes », a prévenu Fabien Gay, dimanche, lors d’un discours devant le Bistrot du Croissant, à Paris, à l’endroit où Jean Jaurès fut tué, le 31 juillet 1914.

Jean Jaurès appelle à l’union des prolétaires

Le directeur de l’Humanité a rappelé n’avoir « qu’une seule boussole : la justice et la paix », alertant contre les risques d’escalade et d’« affrontements militaires d’empires déchus en reconstitution ». « Poutine et ses affidés ont plongé l’Europe dans une phase de tension maximale » et suscité une indignation légitime, mais « quid du Yémen, bombardé par la coalition menée par l’Arabie saoudite dans une guerre qui compte 370 000 victimes ? » a-t-il interrogé. « Quid de la Palestine, toujours et encore plus occupée et violentée » par un État israélien qui « foule ouvertement l’ensemble des résolutions de l’ONU ? ».

En Ukraine – où il défend un « cessez-le-feu immédiat » – comme ailleurs, Fabien Gay appelle à conjurer le pire. À respecter le droit international, à dialoguer, à ne pas se laisser enfermer dans des logiques de conflit, à écarter les tensions nationalistes et les logiques capitalistes d’accaparement des richesses qui ne peuvent « mener qu’au désordre et à l’affrontement ». Car le péril est grand : « Le réarmement militaire partout dans le monde doit nous inquiéter d’autant plus que c’est en Europe qu’il est le plus rapide depuis 2017. Le commerce d’armes est en progression pour atteindre les 2 000 milliards de dollars. Les cinq principaux vendeurs d’armes, dont la France, ont une immense responsabilité dans cet engrenage. »

Construire le projet de paix, c’est mettre au cœur des décisions démocratiques le partage des richesses, la mise sous biens communs des éléments indispensables à la vie humaine. Fabien Gay

Une course démente alors même que les objectifs de développement durable établis par l’ONU, « qui visent à répondre aux grands défis de l’humanité, comme la faim dans le monde, le réchauffement climatique et l’accès aux droits fondamentaux, sont évalués à 2 500 milliards ». « On se rend compte du gâchis qui nous est imposé », dénonce Fabien Gay. Un gâchis qu’il est temps d’empêcher, en France et dans le monde. « C’est l’esprit qui animait Jaurès qui doit nous animer. Celui de la paix. Non pas comme le moment où la guerre n’est pas, mais bien comme projet de société, comme culture, comme principe fondateur et supérieur », mesure Fabien Gay. « Construire le projet de paix, c’est mettre au cœur des décisions démocratiques le partage des richesses, la mise sous biens communs des éléments indispensables à la vie humaine », assure-t-il, concluant que, « face au péril militariste, il est vital de bâtir un multilatéralisme par et pour les peuples ». Et que, « face au changement climatique et aux défis des migrants qui quitteront des espaces devenus inhabitables, face au besoin de nourrir 9 milliards d’habitants par des sociétés interdépendantes, la paix est le chemin nécessaire pour assurer la bonne résolution des enjeux ».

L'Humanité

La « happy house » de Kungs

Actu

Musique Le jeune compositeur français, Valentin Brunel de son vrai nom, n’a pas fini de faire danser son public. Après un succès planétaire, il livre son second opus en 2022. De quoi faire vibrer la Fête sur la Scène Angela Davis, le vendredi 9 septembre, à 22 heures.

Emma Neige

Il commence à jouer des tambours à 5 ans, puis se passionne pour la musique électronique durant son adolescence. Valentin Brunel, alias Kungs, né en 1996 à Toulon, interrompt ses études pour se lancer corps et âme dans la musique. Il compose alors le titre qui va propulser sa carrière : This Girl. Avec ce septième morceau, le plus shazamé (identifié par l’application Shazam) de tous les temps, il réussit à faire danser le monde entier à seulement 19 ans. Dès son entrée dans le milieu, il se définit plus compositeur que disc-jockey et acquiert avec ses morceaux une reconnaissance internationale. En février 2017, son premier album, Layers, est récompensé par la victoire de la musique du meilleur album de musiques électroniques ou dance de l’année. Kungs poursuit son ascension et performe dans de grands festivals comme Coachella, l’EDC Las Vegas et Tomorrowland. Son nouvel opus, Club Azur, sort en mars 2022. Avant d’être un album, c’est d’abord un événement que Kungs a créé. Durant le confinement, il organise tous les samedis, de 22 heures à 4 heures du matin, les livestreams Club Azur, qu’il présente avec humour comme ​​​​​​​« la plus grosse soirée de France ». Il compose le morceau Never Going Home lors d’un de ces lives. Kungs décide de faire de la musique positive pour son public, qui, comme lui, est coincé à la maison, avec pour objectif de sortir son album pour la réouverture des clubs. On ressent la volonté du jeune artiste de faire danser son public. Martin Solveig prête sa voix sur deux titres de l’album, un honneur pour le jeune Toulonnais, qui le cite parmi ses plus grandes influences. Les morceaux légers et dansants de Kungs sont pensés pour les festivals, pour le grand bonheur du public de la Fête.

Fête de l'Humanité 2022Musiqueconcerts
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En guerre contre l’évasion fiscale

Actu

Cyprien Boganda

Les années n’ont pas entamé sa combativité. À 78 ans, l’ancienne magistrate et femme politique continue de batailler contre l’évasion fiscale, l’un des grands sujets d’une vie bien remplie. À la Fête de l’Humanité, elle aura l’occasion de faire partager son expérience en la matière : désormais avocate, elle épaule les syndicats qui attaquent en justice les multinationales soupçonnées de dissimuler une partie de leurs avoirs. C’est elle qui a, par exemple, porté plainte contre McDo en 2015 pour fraude fiscale – la multinationale a accepté de verser 1,25 milliard d’euros pour éviter des poursuites en France –, ou, plus récemment, contre General Electric. Née en 1943, en Norvège, Eva Joly a été juge d’instruction au pôle financier durant de nombreuses années, où elle s’est fait connaître à la faveur de plusieurs dossiers retentissants (affaire Elf, notamment).

Fête de l'Humanité 2022éva Joly
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Les femmes en paroles et musique

Actu

Débats, enregistrements de podcasts, soirée spéciale : à la Fête de l’Humanité, le deuxième sexe envahit tous les espaces.

Lutte contre les violences, féminicides, sexisme, attaques contre les droits reproductifs… L’Humanité rend compte tout au long de l’année de l’évolution de notre société sur les questions de genre : la libération de la parole des femmes et les progrès de leurs combats pour l’égalité, mais aussi les injonctions, les régressions et atteintes à l’intégrité du corps des femmes. Récemment, la terrible remise en cause du droit à l’avortement dans tous les États américains avec la révocation de l’arrêt Roe vs Wade par la Cour suprême nous a rappelé une vérité énoncée il y a plus de cinquante ans par la philosophe féministe Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » La Fête de l’Humanité est l’espace idéal pour discuter de la révolution féministe en cours, comme de ces multiples remises en question dans de nombreux pays, notamment au Village du monde où la situation aux États-Unis sera développée et mise en perspective. Le stand du PCF abordera aussi ce sujet, tout comme celui de la gestation pour autrui et la marchandisation du corps des femmes, la lutte contre la pédocriminalité et les violences sexistes et sexuelles, la recherche médicale androcentrée, les campagnes et la prise en charge de l’endométriose. L’Agora dédiera sa soirée du vendredi au « deuxième sexe » en menant le débat contre les agressions sexistes et sexuelles et la notion du consentement. Un enregistrement de podcasts est également prévu avant de laisser la piste à une programmation musicale spéciale. « La femme est l’avenir de l’homme », chantait Jean Ferrat. Et peut-être aussi l’avenir de la musique ? Rendez-vous à la Fête pour en juger !

Fête de l'Humanité 2022Féminisme
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Le Secours populaire, la solidarité en actes

Actu

Le Secours populaire français (SPF) et l’Humanité sont partenaires de longue date. C’est tout naturel pour le Secours populaire d’être présent à cette grande fête populaire qu’est la Fête de l’Humanité. Parce que l’une des valeurs du SPF est la solidarité inconditionnelle, de nouveau cette année les visiteurs de la Fête auront accès à une grande braderie de vêtements neufs et un espace dédié aux livres. Parce que la solidarité, c’est aussi se faire plaisir, le stand du SPF accueillera un bar et une restauration rapide, ainsi qu’une loterie où tous les tickets seront gagnants. Placé sous le signe de la mondialisation de la solidarité, le stand du SPF, situé à l’entrée du Village du monde, proposera des objets artisanaux au profit des actions des partenaires de l’association dans le monde. Cette année, prenant en compte le thème de la Fête, l’institut de formation et des savoirs populaires du SPF organisera, au sein du Village du monde, un séminaire populaire où des amis de l’association et des médecins du SPF viendront témoigner des actions de solidarité mises en œuvre auprès des populations victimes de conflits. S’ensuivra une belle soirée d’amitié et de solidarité. La solidarité populaire, c’est aussi la mobilisation de tous et la vocation du SPF est de proposer au plus grand nombre d’agir en particulier dès le plus jeune âge. Les enfants seront donc invités à être solidaires au sein du mouvement Copain du monde, dont le stand se situera à l’Espace enfance. Il sera aussi possible aux jeunes et aux moins jeunes de rencontrer les animateurs du SPF afin de mieux connaître l’association et d’en devenir un des acteurs. Les points de rendez-vous seront sur le stand du SPF, mais aussi au Village du livre, où les visiteurs trouveront des publications, dont le journal Convergence. Enfin, et dans le cadre de la lutte contre le gaspillage, les restaurants de la Fête seront invités à remettre à la fédération du SPF de l’Essonne les produits non consommés, lesquels seront remis à des familles aidées par les animateurs-collecteurs bénévoles de l’association sur le département. Ensemble, nous pouvons agir pour un monde plus juste et solidaire et mettre en œuvre la devise « Tout ce qui est humain est nôtre ».

Fête de l'Humanité 2022Secours Populaire Françaisspfvillage du monde
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Sexion d’Assaut, le retour

Scène Angela-Davis, samedi 10 septembre, 22 heures

Inès Gacemi

Ils seront sur scène le samedi soir, mais contrairement au refrain de leur tube Wati by Night, cette soirée ne devrait pas nous décevoir. Après leur séparation en 2013, pour se consacrer à leurs carrières personnelles, les membres de Sexion d’Assaut se sont reformés pour une tournée inédite. « C’est forcément des gros souvenirs et beaucoup, beaucoup de nostalgie », confie Black M, l’un des leaders du groupe, au moment de reprendre la direction de la scène pour une série de concerts qui promettent d’être mémorables. Car Sexion d’Assaut a marqué toute une génération grâce à ses albums l’École des points vitaux (2010), certifié triple disque de platine, et l’Apogée (2012), vendus chacun à plus de 500 000 exemplaires. Leur troisième album, le Retour des rois, dont la sortie était initialement prévue le 14 mai, se fait encore attendre. Qu’à cela ne tienne, les compères de Maître Gims nous donnent rendez-vous à la Fête de l’Humanité pour bouger sur leurs tubes Désolé, Avant qu’elle parte ou encore Ma direction. « Nous avons toujours les mêmes codes, les mêmes habitudes, prévient Black M. Nous venons avant tout pour nous amuser. »

Fête de l'Humanité 2022sexion d'assautrapMusique
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A la Fête de l'Huma, un Village famille pour jouer et apprendre ensemble

Actu

Jeux, lectures, spectacles : le jeune public va se régaler. Et cette année, la Fête propose un centre de loisirs pour vos enfants, vos petits-enfants, nièces, neveux…

La Fête de l’Humanité, ce n’est pas que pour les adultes. Le Village familles proposera bon nombre d’activités et de nouveautés, aussi bien pour les petits que pour les grands, pour de mémorables moments en famille. Au programme, des jeux, un concert tout public, un spectacle de marionnettes, des lectures animées pour enfants et des activités ludiques et artistiques.

Cette année sera proposé un centre de loisirs pour vos enfants ou petits-enfants (accessible sur réservation avant la Fête, à 10 euros la demi-journée). Car jouer, c’est avant tout prendre du plaisir sans être préoccupé par une quelconque logique productive ou par le gain de quelque avantage matériel.

Ce nouvel espace est pensé pour y vivre un moment familial enrichissant, dans un havre de paix grâce notamment aux activités proposées par l’union des fédérations des Pionniers de France et la Grosse Boîte !

Toute la programmation de la Fête et l'achat des billets, c'est par ici !

Mouvement d’enfants et d’éducation populaire, les Pionniers de France ont pour but d’agir dans les quartiers pour améliorer le quotidien des enfants et contribuer à améliorer leur vie dans toute la société. Leur objectif est d’organiser des activités de loisirs multiples et diversifiées pour les enfants et d’aborder par le jeu les grands enjeux de notre société : paix, écologie ou encore solidarité.

Autre acteur de l’espace familles, la Grosse Boîte est une boutique café-jeux, un lieu vivant pensé autour de la découverte de jeux de société. Dans une atmosphère conviviale et accueillante, il invite le public à se détendre autour d’un jeu de société original et d’une bonne boisson. À la Fête de l’Humanité, la Grosse Boîte proposera des jeux en avant-première et invitera des créateurs et actrices à jouer avec le public et à faire des dédicaces. Rendez-vous à la Fête pour toutes les familles !

Un appel à votre participation financière, à la solidarité

Pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.

Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.

C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.

POUR PARTICIPER Rendez-vous sur notre plateforme de don en ligne.

Fête de l'Humanité 2022
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Les Wampas sont toujours à la Fête

Actu

Didier Chappedelaine, alias Didier Wampas, alias le roi des punks, avec son band les Wampas, sera une fois de plus à la Fête. La Fête de l’Huma, pour le retraité de la « Retap », c’est une vieille histoire, au point qu’on ne sait plus combien de fois il est passé sur la Grande Scène à La Courneuve. Lui qui aura mené depuis ses débuts une carrière musicale parallèlement à son métier d’électricien à la RATP continue d’être le digne représentant du rock alternatif à la française, qu’il sert toujours de sa voix éraillée, parfois à la limite du juste, mais on s’en fiche. C’est avec un nouvel album, Tempête, tempête, qu’il se présentera sur scène en compagnie de sa troupe de choc – Tony Truant (guitare), Jean-Michel Lejoux (basse), Nicolas Schauer (batterie) et Effello (guitare). Au programme : outre les grands classiques, leur nouvel album, mais aussi une petite surprise qui ravira les fans de vélo et fermera peut-être la trilogie dédiée aux Forçats de la route. Après Laurent Jalabert et Marco Pantani, c’est dorénavant Julian Alaphilippe qui est entré au panthéon du chanteur et compositeur, qui a toujours mis en avant sa passion pour la Petite Reine.

Fête de l'Humanité 2022les wampasMusiquerock
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Une Fête de l'Humanité pour changer d’air(e)

Actu

Avec les travaux des JOP 2024, la Fête est contrainte de déménager, mais nos équipes tout comme les collectivités du Cœur d’Essonne mettent tout en œuvre pour accueillir les quelque 600 000 personnes qui, comme chaque année, viendront rejoindre les allées de la Fête de l’Humanité pour partager un moment festif, culturel et politique.

Fabien Gay

La Fête de l’Humanité, qui se tiendra les 9, 10 et 11 septembre, sur un nouveau terrain, au cœur de l’Essonne, sur l’ancienne Base aérienne 217, sera un moment unique de la rentrée sociale et politique.

Construite par les équipes de l’Humanité, des milliers de militantes et de militants communistes, politiques, syndicaux et associatifs, elle est ouverte à toutes celles et ceux qui veulent venir y partager un moment, entre amis ou en famille, participer à un débat, assister à un concert, découvrir un film ou un livre ou simplement faire la fête dans les nombreux stands militants ou du Village du monde.

La Fête, notre bien commun

Pendant trois jours, les espaces de débats, de l’Agora, de l’Humanité, du Forum social, du Village du livre, du nouvel Espace des territoires et du tourisme, mais aussi ceux de nombreux stands militants, donneront à entendre les réponses aux besoins urgents d’augmentation des salaires, du pouvoir d’achat et de la nécessaire bataille pour la réindustrialisation et notre souveraineté énergétique.

Dans les allées de la Fête de l’Humanité résonneront aussi les combats pour la paix en Ukraine, mais également partout dans le monde, en Palestine, au Yémen, pour les Kurdes, les Sahraouis, les combats antiracistes, écologistes, féministes.

On peut affirmer modestement qu’inscrite dans le paysage politique et social depuis des décennies, la Fête de l’Humanité l’est au patrimoine populaire de notre pays, singulièrement pour les progressistes et leurs amis. Elle est un bien commun qui dépasse nos frontières nationales, qui traverse des générations qui ont construit l’événement, y ont des souvenirs impérissables et heureux. C’est tout cela qui en fait un lieu si important.

La mobilisation populaire qui nous porte

L’an dernier, lors de l’édition 2021 de la Fête de l’Humanité – après les vagues de Covid, de confinements et de couvre-feux –, le bonheur de se retrouver était palpable, visible dans les larges sourires des visiteurs, sensible dans l’atmosphère conviviale, détendue et enthousiaste tout à la fois.

Comme nous avons su le faire par le passé, notre Fête est marquée par sa capacité de résilience et d’adaptation. Les dernières crises ont eu des impacts sur notre organisation auxquels s’ajoutent les difficultés économiques. Nous les avons surmontées à chaque fois par la mobilisation populaire qui nous porte et nous permet de réussir le rendez-vous.

Nous sommes aussi précurseurs et novateurs comme dans notre démarche pratique pour vous accueillir en essayant d’intégrer les exigences écologiques, de prendre en compte les évolutions et les manières de faire la fête à notre époque, de sécuriser notre site et de faire vivre les acteurs locaux par les pratiques les plus socialement ambitieuses.

Nous devons mesurer que cette Fête se déroulera alors que des crises successives s’accumulent et font planer des menaces inédites sur le genre humain. Il ne faut pas sous-estimer ce qu’il se déroule chaque jour. Les ruptures qui s’exacerbent quotidiennement sont le signal d’un système à bout de souffle qui ne répond plus aux besoins humains.

Passer un cap dans la prise de conscience collective

Si le caractère festif et convivial doit rester central, notre Fête doit être une occasion de passer un cap dans la prise de conscience collective et dans les mobilisations à venir.

Avec une extrême droite qui a percé un plafond de verre électoral et se retrouve comme une option possible de gouvernement pour les classes possédantes, le devoir d’union est plus que nécessaire. La Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes), qui rassemble l’ensemble des forces de gauche, est une première étape et doit poser les jalons d’une démarche hors les murs du Parlement pour battre en brèche les projets de régression sociale tels que la retraite à 65 ans ou la pénalisation des allocataires du RSA qui seront encore plus précarisés. Elle doit aussi faire vivre le débat à gauche, avec les forces sociales, syndicales, associatives, dans le respect de leur diversité pour porter un nouvel horizon de progrès, de futures conquêtes sociales et démocratiques. Elle doit également en finir avec la banalisation des idées de haine, antisémites, racistes qui charrient tant de violences.

Les épisodes climatiques extrêmes sont autant de révélateurs de menaces graves et déjà là sur nos conditions de vie. Ils posent l’enjeu de souveraineté et de mise sous biens communs de nombreux secteurs.

La militarisation des relations internationales et les affrontements impérialistes grandissants ne doivent pas être à sous-estimer. Une riposte populaire et internationale d’ampleur doit se mettre en œuvre.

Les défis sont donc nombreux. Il nous impose un esprit de responsabilité et de combativité. Des lanceurs d’alerte aux travailleurs sans-papiers, des agents du service public qui maintiennent contre vents et marées nos écoles, nos hôpitaux debout, des syndicalistes réprimés aux féministes qui luttent contre les violences sexistes et sexuelles, des militants LGBT à ceux du climat et des quartiers, simples citoyens : cette Fête est la vôtre. Les 9,10 et 11 septembre, il est temps de changer d’air(e).

Un appel à votre participation financière, à la solidarité

Pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.

Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.

C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.

POUR PARTICIPER Rendez-vous sur notre plateforme de don en ligne.

Fête de l'Humanité 2022
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Fabien Roussel plaide pour une rentrée sociale ambitieuse

Actu

Gauche Lors d’une conférence de presse, lundi, le secrétaire national du PCF a appelé à la mobilisation dès septembre, face au projet de régression sociale porté par Élisabeth Borne. Il partage l’idée d’une action nationale commune de la Nupes après l’été.

Naïm Sakhi

Malgré les appels du pied d’Élisabeth Borne en direction des groupes d’opposition, le compte n’y est pas pour Fabien Roussel. Lors d’une conférence de presse, lundi 11 juillet, le secrétaire national du PCF a déploré un discours de politique générale « préoccupant et dangereux pour les travailleurs », prononcé le 6 juillet par la première ministre. Assurant qu’Emmanuel Macron n’avait « visiblement pas compris le message des Français qui l’ont privé d’une majorité » pour appliquer son programme libéral, le député du Nord regrette l’absence de hausse « de salaires dans le privé, mis à part des primes », dans le projet de loi sur le pouvoir d’achat. Et d’ajouter « la hausse de 3,5 % des salaires des fonctionnaires est non seulement en dessous de l’inflation mais ne concerne pas les employés des délégations de service public ».

À l’offensive, Fabien Roussel a rappelé sa volonté de travailler avec l’ensemble des forces de gauche sur « une réforme des retraites progressiste », en s’appuyant sur le projet porté par la Nupes aux législatives. « Nous avons bien noté la volonté du gouvernement d’allonger le temps de travail, souligne le député communiste, je propose un référendum pour trancher nos deux projets. » En outre, le secrétaire national du PCF a salué les journées de mobilisation syndicale des 22 et 29 septembre – « une bonne nouvelle », selon lui – et partage la proposition, émise par Jean-Luc Mélenchon, d’une action commune des forces politiques de gauche à la rentrée. « Je suis pour un appel le plus large possible, avec les organisations syndicales, assure le député, ils apporteront le marteau et nous, la faucille. »

En amont du vote de la motion de censure dans l’après-midi (lire aussi page 7), ce point presse s’est tenu à l’issue d’un comité de liaison de la Nupes. Cette réunion de travail réunissait Jean-Luc Mélenchon (FI), Julien Bayou (EELV), Olivier Faure (PS) et le secrétaire national du PCF. « La Nupes n’est ni un parti, ni un mouvement, mais une alliance électorale et un accord programmatique. Nous devrons écrire ensemble ce qu’elle sera demain pour entretenir l’espoir », mesure Fabien Roussel. Pour ce faire, les leaders des formations de gauche se sont accordés afin que les universités d’été des différentes formations contiennent un atelier réunissant des représentants des formations de la Nupes. « Nous avons besoin de nous parler, sans chichi et sans détour. Nous devons mettre en avant ce qui nous rassemble, mais aussi pointer nos limites », poursuit le parlementaire du Nord, élu dans l’une des quatorze circonscriptions où Marine Le Pen avait dépassé les 60 % face à Emmanuel Macron. Et d’ajouter  que « pour l’emporter demain, il nous faudra comprendre et analyser, ensemble, les raisons du vote en faveur de l’extrême droite ».

Par ailleurs, Fabien Roussel entreprendra un nouveau tour de France après l’été. «Je veux entendre ce que les Français ont à dire» assure-t-il. Un moyen pour le député communiste de continuer à marquer sa singularité tout en restant dans l’union.

Fabien RousselpcfNupesNupes PCF
L'Humanité

Climat. Le carnage écologique des ultrariches

Premier plan

Dans un monde où la sobriété s’impose aux plus pauvres du fait de la hausse des températures, les milliardaires continuent, eux, de polluer sans compter. Jets privés, yachts, tourisme spatial : leurs activités de luxe hypothèquent notre futur.

Emilio Meslet

Ils prennent un jet privé, un yacht, un hélicoptère comme on prend un train, un bus, un vélo. Ils voient le monde comme leur terrain de jeu, les frontières n’existent plus et monter à 12 500 mètres d’altitude pour une demi-heure de vol est leur quotidien. Avec un kérosène moins taxé que l’essence de M. et Mme Tout-le-Monde, s’il vous plaît. « Ils », ce sont les ultrariches.

Le « name and shame » contre les écocidaires

Ceux qui, au mépris de l’urgence climatique et parce qu’ils en ont les moyens, se comportent comme si l’humanité ne vivait pas déjà à crédit, ayant consommé, dès le 28 juillet cette année, l’ensemble des ressources que la Terre peut régénérer en une année. « Ils » s’appellent Bernard Arnault, Xavier Niel, Vincent Bolloré, Jeff Bezos, Elon Musk ou encore Mark Zuckerberg et composent une élite capitaliste s’affichant en une des magazines financiers comme un modèle de réussite. Leur fortune pourrait sauver la planète (et l’espèce humaine avec), mais ils passent leur temps à la saccager. L’équation est des plus simple : plus on est riche, plus on pollue.

D’après une étude du Laboratoire des inégalités mondiales de décembre 2021, les 1 % les plus fortunés émettent plus de dioxyde de carbone (CO2) que les 50 % les plus modestes. Les premiers sont à l’origine de 17 % des gaz à effet de serre (GES) quand les seconds n’en sont responsables que de 12 %. Sans parler de la destruction de la biodiversité, terrestre comme marine, qu’implique leur mode de vie. Et si leurs luxueuses vacances nous coûtent cher, ce n’est rien comparé au bilan carbone de leurs investissements et de leurs entreprises dans des secteurs polluants. À l’échelle de la France, lorsque est inclus au calcul le poids climatique du patrimoine financier, les ONG Oxfam et Greenpeace trouvent une donnée effrayante : 63 milliardaires émettent autant de CO2 que la moitié de la population hexagonale. À elle seule, la famille Mulliez, derrière le groupe Auchan, détruit le climat dans les mêmes proportions que la totalité des habitants de Nouvelle-Aquitaine.

Benjamin Lucas : « L’ISF climatique est une question morale »

Pour autant, ce n’est pas aux plus gros pollueurs que le gouvernement macroniste demande de la « sobriété ». Peu importe que les émissions des 1 % les plus aisés seront trente fois supérieures, en 2030, à ce qu’il faudrait pour respecter l’accord de Paris et limiter le réchauffement sous les 1,5 °C, c’est aux simples quidams qui pratiquent déjà une sobriété forcée du fait de leurs revenus que l’on demande de faire des « petits gestes du quotidien » qui, seuls, ne sauveront personne de la catastrophe . Les ministres donnent du « débrancher son WiFi la nuit », du « baisser la climatisation », du « éteindre la lumière » à longueur de plateaux sans oser s’attaquer à la racine du problème : les milliardaires et le système qui leur permet de perdurer. En 2018, Emmanuel Macron préférait instaurer une taxe carbone pesant sur tout un chacun plutôt qu’un ISF climatique tel que le proposent aujourd’hui la Nupes (lire page 5) ainsi que plusieurs associations écologistes.

« Ils » sont les vrais criminels climatiques.

Quand les plus fortunés planent…

À ce rythme, ils finiront par survoler les ruines du monde qu’ils sont censés bâtir. Les canicules, les inondations, les incendies, les disparitions d’espèces s’amplifient mais les milliardaires n’en ont cure. Eux veulent voyager dans le plus grand des luxes, quand bon leur semble, sans avoir à emprunter de vols commerciaux. Encore moins un métro ou un taxi, même pour un Londres Ouest-Londres Est. Parce que le temps, c’est aussi de l’argent… Le 25 mai, Bernard Arnault préférait grimper dans son jet afin de traverser la capitale anglaise plutôt que de rester sur la terre ferme. Résultat de cette folie : 200 kg de dioxyde de carbone (CO2) rejetés pour dix minutes de vol. Soit autant d’énergie qu’il faut à une voiture pour rouler 1 000 kilomètres. Le PDG de LVMH, proche d’Emmanuel Macron, affectionne aussi les allers-retours Paris-Bruxelles – quinze en deux ans malgré un Thalys reliant les deux villes en 1 h 30 –, émettant au passage 2,7 tonnes de CO2 à chaque fois.

Au fil des ans, le réchauffement climatique s’intensifie. Alors qu’on pourrait s’attendre à assister au déclin souhaitable de l’aviation privée, l’inverse se produit : elle est en plein boom, notamment boostée par… le télétravail que les cadres fortunés peuvent faire depuis leur lieu de villégiature.

Total, Engie, Stellantis, LVMH... Le filon inexploité des superprofits des crises

En France, un avion sur dix quittant une piste est un jet, parfois pour des distances et des escales très courtes. Exemple parmi d’autres, celui de Vincent Bolloré. L’un de ses avions faisait l’aller-retour entre Paris et la Côte d’Azur dans la journée. Son bilan carbone dominical ? Six tonnes de CO2. Ces fastueux appareils sont pourtant le moyen de transport le plus polluant : ils émettent, en moyenne, dix fois plus de gaz à effet de serre que les déjà peu vertueux avions de ligne classiques.

Terrible nouvelle pour le climat : la tendance n’est pas à la sobriété. Les locations d’avions d’affaires bondissent depuis quelques années, les carnets de commandes des fabricants sont pleins. Entre 2005 et 2019, les émissions de dioxyde de carbone des jets ont augmenté de 31 % en Europe, d’après un rapport de l’ONG Transport & Environment. Et, selon le quotidien le Figaro, 40 % de ces voyages se feraient à vide. 

Les  superyachts superpolluants

L’ Azzam, l’ Éclipse, le Dubaï. Des navires qui, à eux trois, s’étalent sur plus de 500 mètres. Ces monstres marins font partie des cinq plus grands yachts du monde, ceux qu’on appelle les « super­yachts ». Des embarcations luxueuses de 40 à 180 mètres de long accueillant Jacuzzi, salles de sport, héliports, cinémas, discothèques, parfois même des sous-marins. Et des équipages prêts à recevoir sur ces terrains de foot flottants des familles d’oligarques russes, de rois du pétrole qataris ou de magnats de la Silicon Valley.

Un bond de 25 % en un an

Bien qu’ils ne naviguent que très peu, ou en tout cas pas très loin, ces super­yachts ont un impact écologique désastreux. « Un côté pollution totale », pour Grégory Salle, qui leur a consacré un ouvrage entier, Superyachts.  Luxe, calme et écocide, en 2021. Pourtant, l’industrie se porte bien. L’édition 2021 du « Global Order Book », publié par le magazine Boat International, montre que le Covid a eu un effet de relance pour le secteur : plus de 1 000 vaisseaux de luxe ont été commandés ou sont en construction cette année-là. Un bond de 25 % en un an.

Chercheur en sciences sociales au CNRS, Grégory Salle rappelle que « la seule flotte des 300 plus gros superyachts en activité émet tous les ans 285 000 tonnes de dioxyde de carbone, autant voire davantage que des pays entiers ». Pour les ultrariches qui polluent le plus, posséder un tel palace flottant, c’est l’assurance de voir leur empreinte carbone tripler. À ce triste jeu, l’ex-propriétaire du club de football Chelsea FC et oligarque russe Roman Abramovitch est numéro 1. En 2018, il a émis 22 440 tonnes de CO2 avec son imposant vaisseau sur un bilan carbone total équivalant à près de 34 000 tonnes.

En sus des émissions pharaoniques, des rejets massifs d’eaux souillées et des nuisances sonores et lumineuses, le « superyachting » dégrade les fonds marins. Grégory Salle s’est intéressé à la posidonie : une plante à fleur maritime, véritable lieu de vie et d’alimentation pour les poissons. Espèce protégée en Méditerranée, elle capte le carbone et amortit la houle pour ralentir l’érosion du littoral. Lors du mouillage, l’ancre et les chaînes des bateaux viennent balayer les sols marins et mettre ainsi à mal ce poumon de la mer.

Une très carbonée guerre des étoiles

Pour les milliardaires, le ciel n’est plus une limite. Le 11 juillet 2021, Richard Branson (Virgin Group) devenait le premier milliardaire à voler dans sa propre fusée, SpaceShipTwo. À peine neuf jours plus tard, Jeff Bezos (Amazon) l’imitait avec Blue Origin. Et en septembre, Elon Musk (SpaceX, Tesla) allait plus haut avec un vol de trois jours à plus de 500 kilomètres d’altitude avec Falcon 9. La course au tourisme spatial est lancée. Richard Branson ambitionne de faire décoller 400 vols par an et la fusée de Jeff Bezos a déjà effectué son cinquième vol touristique de l’année en juin. Mais à quel prix climatique ?

Espace. Les États-Unis cherchent à faire prospérer le secteur spatial privé

« L’équivalent de 1 220 tonnes de TNT »

D’après le rapport d’évaluation environnementale de SpaceShipTwo, les émissions de CO2 d’un vol complet représentent l’équivalent d’ « un tour de la Terre seul dans une voiture moyenne » (27,2 tonnes de CO2), alarment les chercheurs Roland Lehoucq, Emmanuelle Rio et François Graner dans une étude publiée par The Conversation. Même constat pour SpaceX, chez qui la recyclabilité des fusées permet surtout à l’entreprise d’augmenter sa fréquence de lancement. D’après le rapport cité plus haut, la fusée Falcon 9 utilise en kérosène « l’équivalent de 1 220 tonnes de TNT ». Une énergie comparable à celle de l’explosion au port de Beyrouth.

Des vols plus fréquents, et donc des billets moins chers. Pour Blue Origin, la place est aujourd’hui estimée à 12 années de Smic (200 000 dollars), loin des 28 millions d’euros déboursés par un Néerlandais de 18 ans pour participer au vol inaugural. D’abord réservé aux ultrariches, le tourisme spatial ne sera alors plus qu’un loisir de riches.

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Canicule. Roland Pellenq : « Si rien n’est fait, les villes seront invivables »

Entretien

Pendant les canicules, la température dans les centres-villes est plus élevée qu’ailleurs. Un phénomène d’îlot de chaleur urbain contre lequel il faut lutter en réintroduisant du végétal, souligne Roland Pellenq, directeur de recherche au CNRS. Entretien

Eva Douley

Qu’est-ce que le phénomène d’îlot de chaleur urbain ? Quelles sont ses conséquences dans les villes ?

Quand la France souffre de températures caniculaires, les villes se transforment en étuves. L’été, à Toulouse, Marseille ou Paris, des écarts de température de 8 °C à 10 °C peuvent être observés entre les centres-villes et la périphérie. Car les surfaces artificialisées et fortement minéralisées (bitume, béton, pierre…) des espaces urbains absorbent, stockent et rejettent la chaleur. Par conséquent, il y a un effet de chaleur continu dans les villes : c’est ce qu’on appelle, scientifiquement, le phénomène d’îlot de chaleur urbain.

Le béton, en particulier, absorbe et rend beaucoup de chaleur. On peut l’observer facilement sur une nationale du Sud : quand le ruban d’asphalte s’étale devant vous, que le soleil brille, à l’horizon, la route semble mouillée… C’est ce que l’on appelle le « gradient de température », qui est un fort changement de température sur une très faible distance, entre une température ambiante d’environ 30 °C et le bitume, chauffé par le soleil, qui peut atteindre 70 °C à 80 °C.

On comprend donc facilement que dans les espaces denses, comme les centres urbains, les îlots de chaleur sont particulièrement dangereux en période de canicule puisqu’ils provoquent des températures extrêmes, que l’homme peut difficilement supporter. Si rien n’est fait, quand la population sera encore plus urbaine – près des trois quarts de la population mondiale devraient vivre en ville en 2050, contre un peu plus de la moitié aujourd’hui – , que le climat de Lyon sera celui de Madrid aujourd’hui, les villes seront invivables. Avec des risques importants pour la santé des habitants les plus vulnérables.

Comment les villes peuvent-elles lutter contre ces îlots de chaleur urbains ?

Il y a quatre façons de lutter contre les îlots de chaleur urbains : le principal objectif étant d’éviter, au maximum, les radiations directes du soleil. Tout d’abord, il faut diminuer les « mobilités hard », c’est-à-dire les camions et les voitures qui se déplacent dans les villes. Car la hausse des températures favorise la production d’ozone, qui favorise le réchauffement climatique. Un véritable cercle vicieux ! Il en va de même pour les activités industrielles, le chauffage domestique ou la climatisation, qui accentuent le phénomène.

Ensuite, il faut augmenter la part de la végétation sur le sol, les façades ou les toits, ou encore multiplier les plans d’eau pour favoriser le rafraîchissement urbain. Il ne s’agit pas de créer des forêts en ville, seuls quelques arbres peuvent suffire à créer de l’ombre et à rafraîchir l’air. En puisant l’eau liquide présente dans le sol, les arbres la rejettent dans l’air sous forme de vapeur d’eau : donc s’il y a un parking en dessous, ça ne sert à rien. Après, il faut repenser l’agencement des bâtiments. Car plus les bâtiments sont hauts et compacts, plus ils font obstacle au vent, accroissant la sensation de chaleur. Ils piègent les rayons du soleil en les réfléchissant et créent par là même des « canyons » urbains.

Sur le modèle du quartier du Panier à Marseille, où les habitations sont basses et reliées par des ruelles qui ne voient pas, ou peu, le soleil durant la journée, les nouveaux quartiers doivent inclure des bâtiments à hauteur différenciée, qui ne soient pas exposés directement au soleil. Enfin, pour l’existant, la question des matériaux est centrale. On remarque bien que vivre dans un logement mal isolé, qui concentre la chaleur, est un facteur de vulnérabilité face aux phénomènes de stress thermique, d’insolation, de déshydratation ou d’hyperthermie provoqués par les îlots de chaleur. Les nouvelles infrastructures urbaines doivent inclure, par exemple, les matériaux à rétention d’eau, l’humidification de la chaussée, la multiplication des fontaines publiques ou la création d’ombrage à l’aide de toiles tendues.

Où en est la climatologie urbaine aujourd’hui ?

Les premiers travaux spécifiques sur les îlots de chaleur ont émergé au début des années 1990, avec la prise de conscience de l’impact du milieu urbain sur l’environnement. Et les travaux menés depuis trente ans sur cette section de la climatologie urbaine ont permis de modéliser certaines des caractéristiques qui peuvent expliquer la formation de ces îlots de chaleur urbains. La principale est la diminution dans les villes de la part des zones humides et des espaces végétalisés.

Aujourd’hui, il y a un double objectif : réduire la surchauffe urbaine et améliorer le confort thermique des citadins. Pour ce faire, on a constaté que lutter contre les îlots de chaleur urbains nécessite d’abord une cartographie fine de leur localisation, afin de pouvoir adapter les stratégies d’action au contexte.

Or, en milieu urbain, les réseaux de mesure comme ceux de Météo France ne sont généralement pas assez denses pour caractériser finement les processus météorologiques, et Google Maps ne permet pas de connaître la hauteur des bâtiments. Il faut donc interroger les usagers sur leur ressenti pour compléter efficacement les mesures quantitatives.

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Jour du dépassement : il est encore possible d’agir, la preuve !

Premier plan

Ce jeudi 28 juillet marque le « jour du dépassement », date à laquelle l’humanité a épuisé les ressources que la Terre peut fournir en une année. Sept ans après l’accord de Paris, malgré des progrès notables, les engagements des États mènent toujours vers un réchauffement supérieur à l’objectif de 1,5 °C. Pour protéger les populations de ses impacts, plusieurs pays, telles la Gambie, la Suisse ou l’Autriche, commencent à mettre en œuvre des stratégies nationales.

Alexandra Chaignon

Si la courbe n’est pas infléchie, la planète s’oriente vers un réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle, alertait en avril le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).

D’autant que les conséquences dévastatrices du changement climatique sont devenues une réalité partout sur la planète : 3,3 à 3,6 milliards de personnes sont désormais considérées comme « très vulnérables ».

Suivre les performances des pays

Sécheresses, canicules, tempêtes, inondations, pénuries d’eau… Les événements extrêmes se multiplient. Face à ce constat, certains pays agissent, certains plus que d’autres. Mais l’engament face au réchauffement ne se joue pas seulement sur un seul critère.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

Plusieurs outils de surveillance existent d’ailleurs à l’échelle planétaire, permettant de suivre les performances des pays en matière de protection du climat, prenant en compte les émissions de gaz à effet de serre, la consommation énergétique, le recours aux énergies renouvelables, la politique climatique, etc.

3,3 à 3,6 milliards de personnes sont considérées comme très vulnérables aux dérèglements climatiques. 

Tous montrent qu’aucun pays ne fait assez bien dans tous les domaines. Ainsi, en Norvège, l’énergie hydraulique couvre près de 95 % des ­besoins en énergie du territoire, mais c’est l’un des pays qui extraient le plus de pétrole par habitant au monde.

Même si les financements ont tendance à manquer...

« Les pays classés haut n’ont aucune raison de se détendre. Des efforts et une action encore plus importants de la part des autorités sont nécessaires pour amener le monde sur la voie de maintenir la hausse des températures en dessous de 1,5°C », avertit ainsi le Climate Change Performance Index, outil de surveillance indépendant qui, depuis plusieurs années, laisse vide les trois premières places de son index afin de symboliser l’incapacité des États à mettre en place des politiques efficaces.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Néanmoins, des États font des efforts et montrent qu’il est possible d’agir. À tous les niveaux, et à l’échelle planétaire. Même si les financements ont tendance à manquer, tout espoir n’est pas perdu, comme le souligne Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement : « Alors que la sonnette d’alarme retentit un peu partout dans le monde pour alerter sur l’urgence climatique, nous voyons des pays et des entreprises s’unir dans le but de réduire de manière plus ambitieuse les émissions de gaz à effet de serre. »

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Dépassement

Éditorial

Christophe Deroubaix

À partir d’aujourd’hui, l’humanité vit à crédit. C’est le fameux « jour du dépassement ». De plus en plus établi dans les consciences, il contribue à modeler les termes du débat ­public. Mais, « en même temps », il est instrumentalisé par ceux qui n’agissent pas, ou peu, ou en tout cas pas assez, et qui en profitent pour faire étalage d’une volonté de papier mâché.

Dans la dernière livraison du Journal du Dimanche, Agnès Pannier-Runacher, ministre en charge de la patate chaude, a tapé du poing sur une table qui en tremble encore : « La clim, portes ouvertes, ce n’est plus acceptable ! » « Couper le wifi la nuit » ou « Ne pas envoyer un e-mail le soir avant d’aller se coucher… » ont trouvé de la compagnie.

Si seulement on pouvait sortir la planète du chaudron dans lequel elle est plongée avec ces petits gestes du quotidien, nul doute que des centaines de millions d’humains s’y prêteraient de bonne grâce. Mais il faut bien plus. Plus précisément, il faut une action d’une autre nature que la simple addition des bonnes volontés et pratiques individuelles.

La lutte pour le changement climatique devra endiguer, voire refouler l’accumulation de capital.

Créateur d’inégalités, le changement climatique est surtout le produit des inégalités. Selon un rapport d’Oxfam et Greenpeace, rendu public en début d’année, 63 milliardaires français émettent autant de CO 2 que 50 % de la population.

À titre d’exemple, Bernard Arnault est allé faire trempette, dimanche dernier, dans la Méditerranée. Un aller-retour à bord de son jet privé. Six tonnes de CO2 dépensées, soit 2 500 fois plus que le même trajet en TGV. On compte sur Emmanuel Macron pour le rappeler à la « sobriété ».

Autrement formulé : la lutte pour le changement climatique devra endiguer, voire refouler l’accumulation de capital ou… elle ne sera pas. Les inactifs économiques s’avèrent aussi être des inactifs climatiques. Lorsque la Macronie, gardienne fébrile d’un système dépassé, refuse d’augmenter la fiscalité sur les mégaprofits qui sont en train d’être annoncés, elle commet une double faute : contre la justice sociale et contre la planète.

Réchauffement climatiqueEditorial
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Islande. Sus aux énergies fossiles !

Actu

Lina Sankari

Au départ, il y a une contrainte. Et une solution politique. Souvent vantée pour son recours à près de 100 % aux énergies ­renouvelables pour sa consommation électrique, l’Islande est favorisée par l’activité volcanique, qui alimente l’énergie géothermique, et les fleuves glaciaires qui nourrissent l’hydroélectrique.

Jour du dépassement : il est encore possible d’agir, la preuve !

« Malgré de bonnes intentions, l’Islande n’a pas eu recours aux énergies renouvelables en raison de leur importance pour le climat. Sa motivation était simple : elle ne pouvait pas faire face aux variations du prix du pétrole causées par de nombreuses crises qui ont frappé le marché mondial de l’énergie. Isolée près du cercle polaire, elle avait besoin d’une ressource énergétique stable et économiquement viable », résume la directrice de l’Iceland School of Energy de l’université de Reykjavik, Halla Hrund Logadottir.

9 habitations sur 10 chauffées grâce à l’énergie thermique

Jusqu’au choc pétrolier, les combustibles fossiles dominent. C’est toujours le cas dans le transport, mais aujourd’hui 9 habitations sur 10 sont chauffées grâce à l’énergie thermique, et les sites de production tournent également grâce aux énergies propres.

Au départ, les initiatives sont isolées mais, dès les années 1950, les municipalités explorent de nouveaux projets et 530 usines hydroélectriques sortent de terre, favorisant des systèmes de production indépendants. Durant la décennie suivante, le gouvernement crée un fonds de garantie pour le forage géothermique qui attribue des prêts pour la recherche et les tests de forage qui entraînent, malgré tout, pollution au soufre et émissions de CO2.

La plus grande usine de captage de CO2 au monde

Dans le même temps, le cadre juridique et ­réglementaire encourage les foyers à se connecter au réseau de chauffage par géothermie. Les producteurs de silicium ou d’aluminium restent toutefois des industries polluantes susceptibles de compromettre les objectifs de ­réduction des émissions à un minimum de 40 % dans le cadre des accords de Paris.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

En septembre 2021, l’Islande inaugure la plus grande usine de captage de dioxyde de carbone au monde. En extrayant le CO2 de l’air pour l’enfouir à jamais sous terre, elle projette ainsi d’éliminer 1 % des gaz à effet de serre émis sur notre planète d’ici à 2025 et compense en une année l’impact de 4 000 vols Paris-New York. Une trentaine d’installations similaires existent déjà dans le monde. En France, on trouve au moins 8 formations géologiques imperméables et argileuses capables de contenir le CO2.

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France. La montagne des quatre saisons

Actu

Alexandra Chaignon

Pour les massifs montagneux français, le tourisme durable, ce n’est pas qu’un concept publicitaire. À plus forte raison quand on sait qu’au niveau mondial, le tourisme est responsable de 8 % des émissions de gaz à effet de serre. Mais là, c’est devenu une nécessité face au changement climatique. D’autant que la menace n’est pas qu’écologique.

Elle est aussi économique. Les territoires concernés n’ont d’autre choix que de réfléchir à la diversification d’une économie exclusivement tournée vers le ski – qui représente 82 % du chiffre d’affaires de la montagne, afin de limiter la dépendance à un enneigement qui diminue.

Un tourisme « toutes saisons »

C’est l’un des axes de la stratégie française sur l’énergie et le climat pour la période 2018-2022. Le 2e plan national d’adaptation au changement climatique préconise d’adapter au cas par cas, selon les caractéristiques propres à chaque territoire.

« Il faut retrouver une intelligence environnementale »

Dans le Jura, la route des lacs, longue de 150 km, a ainsi été entièrement repensée pour permettre un tourisme « toutes saisons », moins dépendant des conditions météorologiques. Elle épouse les courbes du massif jurassien en un subtil camaïeu de bleu et relie plusieurs sites touristiques. Le développement d’une filière locale de gestion de VTC à assistance électrique entend en  « assurer un usage grand public ».

Itinéraire de mobilité douce

Du côté des Alpes, dans les Bauges, c’est tout le modèle économique et touristique des stations d’Aillons-Margériaz qui a été repensé. Dans les stations du massif, les investissements se tournent désormais en priorité vers des activités indépendantes de l’enneigement.

Bénéficiant d’une altitude plus élevée et de meilleures conditions d’enneigement, Margériaz 1 400 se voit aujourd’hui « conforté » dans son rôle de stade de neige pour une « clientèle de proximité », alors que le site d’Aillons 1 000 « se réorganise autour d’une offre récréative toutes saisons » (randonnée, VTT, trail). L’ensemble représente un programme de travaux de près de 10 millions d’euros, étalés sur une dizaine d’années.

Dernier exemple, celui du massif des Vosges, où la route des crêtes, trait d’union entre l’Alsace et les Vosges, a été transformée en itinéraire de mobilité douce, avec expérimentation de la fermeture de la route à la circulation lors d’événements ponctuels. Un tournant qui prend forme grâce aux collectivités locales, véritables chevilles ouvrières de ces projets. 

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Autriche. Le pays où l’herbe est toujours plus verte

Actu

Lina Sankari

C’est un long mouvement, une valse à plusieurs temps. Si les premières exploitations d’agriculture biologique se fédèrent autour d’une réglementation dès les années 1960 en Autriche, le vrai coup de pouce est étatique.

Grâce au soutien fédéral et au programme de financement Opul, les paysans prennent peu à peu le tournant du bio avec des directives claires, jusqu’à parvenir, en 2020, à 26,4 % des surfaces cultivées du pays (contre 12 % en France et 7 % à l’échelle de l’Europe). Un record mondial.

Du fait de sa géographie et de son relief montagneux, l’Autriche compte une majorité de fermes de petite taille, dépendantes des subventions, et ne peut ainsi compter sur une production de masse à bas coût pour conquérir des marchés.

Des consommateurs sensibilisés

Depuis son entrée dans l’Union européenne, en 1995, et face à la concurrence des exploitations intensives, le bio est devenu une porte de sortie. Entre 2016 et 2017, on estime que 6 % des agriculteurs ont opéré leur transition vers l’agriculture biologique.

Avec des consommateurs sensibilisés par les médias et les campagnes gouvernementales, la grande distribution en a fait un argument et, en 2016, 69 % des ventes de produits alimentaires biologiques étaient réalisées en grandes surfaces, via des labels spécifiques, et 11 % de cette production, qui mise sur les labels d’origine, était destinée à l’exportation.

Stabiliser les revenus

Malgré des prix de revient supérieur pour certains produits estampillés bio, comme le lait, la position dominante de la grande distribution pousse toutefois les agriculteurs à chercher des solutions alternatives. D’autant que la conversion progressive des exploitations pourrait pousser les enseignes à revendiquer des prix toujours plus bas. Face à cette concurrence, les grandes marques créent leur propre cahier des charges et exigent, par exemple, que le bétail ait accès au pâturage toute l’année.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Certains producteurs se regroupent et créent leur propre marché afin de s’assurer des prix rémunérateurs grâce à la vente directe. Faute de salaires suffisamment élevés, 70 % des exploitants autrichiens ont une double activité et nombre d’entre eux associent leur activité agricole à l’agrotourisme afin de stabiliser leurs revenus. La restauration, qui ne représentait en 2019 que 3 % des ventes du secteur, pourrait offrir de nouveaux débouchés aux fermes biologiques. 

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« Il faut retrouver une intelligence environnementale »

Entretien

Selon la chercheuse au CNRS et docteure en géographie, aménagement et urbanisme, Géraldine Molina, le réchauffement climatique impose de s’inspirer d’alternatives existantes pour repenser nos modes de vie, en lien étroit avec la nature.

Anaëlle Hédouin

Quels sont les impacts du réchauffement climatique sur les sociétés ?

L’impact est variable selon les sociétés et les contextes géographiques. À l’heure actuelle, la majorité de la population mondiale est urbaine, et les villes correspondent aux formes de territoire ayant le plus artificialisé l’environnement. Ce processus d’« anthropisation » devait assurer un meilleur confort des populations en les émancipant des contraintes environnementales. Mais, paradoxalement, en voulant augmenter leur confort, les sociétés urbaines ont augmenté leur vulnérabilité. Les îlots de chaleur urbains créent des écarts de température allant jusqu’à 10 degrés entre les zones environnantes végétalisées et les centres-villes. Lors des canicules, les villes sont extrêmement difficiles à vivre et nos enquêtes soulignent l’impact sur la santé physique et mentale des habitants. À Lyon, même dans les populations les plus aisées, les habitants souffrent par exemple d’insomnie ou d’éco-anxiété.

En quoi le changement climatique est-il un facteur d’inégalités ?

Il crée des inégalités géographiques, climatiques et sociales. Entre la ville et les environs, les populations ne sont pas soumises aux mêmes contraintes et à la même violence des événements extrêmes. Plus encore, selon le niveau de vie, certains possèdent une panoplie de stratégies adaptatives que d’autres n’ont pas. Les personnes les plus aisées ont des résidences secondaires à la montagne ou à la mer et vont pouvoir s’échapper des villes pour éviter les vagues de chaleur urbaines. Avec leurs ressources économiques, elles pourront installer la climatisation ou isoler plus facilement leur logement. D’autres populations subissent la chaleur de plein fouet car elles n’ont pas de capacité de mobilité, par manque de moyens, situation de handicap, ou parce qu’elles ont un état de santé dégradé. Ces inégalités entraînent une injustice climatique : ce sont les personnes ayant l’empreinte écologique la plus faible qui subissent le plus fortement les dégradations environnementales.

 Ce sont les personnes ayant l’empreinte écologique la plus faible qui subissent le plus fortement les dégradations du climat.Géraldine Molina, Chercheuse au CNRS et docteure en géographie, aménagement et urbanisme

Comment penser nos stratégies d’adaptation ?

Il faut retrouver une intelligence environnementale, c’est-à-dire inventer de nouveaux modes de vie avec un lien plus sain avec la nature. Toutes les stratégies basées sur des technologies sont gourmandes en énergie, en matériau et en ressources, et participent à des effets pervers de dégradation environnementale. La climatisation, par exemple, renforce les îlots urbains en rejetant la chaleur dans les rues. La question de l’adaptation pose cette question : a-t-on envie de vivre dans des bunkers climatisés sans pouvoir sortir de chez nous ?

Quels exemples d’alternatives pouvez-vous nous citer ?

Nos recherches portent surtout sur les solutions s’inspirant du fonctionnement naturel pour permettre de meilleures adaptations dans les villes. Comme les habitats autonomes, qui ont des systèmes de récupération et de stockage des eaux de pluie à usage domestique tout au long de l’année. Ces alternatives s’inspirent des cycles de l’eau. Ils vont aussi récupérer des pièces de voiture pour autoconstruire des petites éoliennes à bas coût, autoproduire une partie de leur production alimentaire, et aussi utiliser des toilettes sèches pour ensuite fertiliser les sols. Ces habitats ont été introduits par des pionniers de l’écologique considérés comme des marginaux, il y a quarante ans. Moqués pour leur relation jugée passéiste avec la nature, ils sont un peu les nouveaux héros d’aujourd’hui. Ces pratiques qui émanent de la société civile sont très inventives, et les professionnels peuvent s’inspirer aussi pour penser les aménagements urbains. Il y a eu, par exemple, une expérimentation à Lyon pour récupérer d’anciens parkings et en faire des lieux de stockage d’eau de pluie afin d’arroser la végétation pendant les canicules.

La société serait-elle prête à changer de mode de vie ?

Au vu du contexte économique, Emmanuel Macron parle de « sobriété énergétique ». C’était impensable, il y a quelque temps, car elle était évoquée comme quelque chose qui émanait des milieux alternatifs. Aujourd’hui, on revient là-dessus car de toute façon on ne pourra pas y couper. Dans cette course frénétique à l’hypertechnologisation de nos sociétés, nous sabotons des ressources dont nous avons besoin pour notre survie : s’alimenter, boire, assurer son confort thermique et même respirer. Sur le tableau de bord de notre planète, tous les voyants sont au rouge. Alors, est-ce qu’on accélère ou est-ce qu’on envisage de réinventer nos modes de vie ? Il y a des personnes résilientes avec un nouveau rapport à la sobriété et au confort qui sont très heureuses ainsi.

 Sur le tableau de bord de notre planète, tous les voyants sont au rouge. » Géraldine Molina, Chercheuse au CNRS et docteure en géographie, aménagement et urbanisme

Quelles sont les limites de l’adaptation ?

Il y a une injonction très forte à l’adaptation, en particulier du côté des politiques et des industriels. Elle semble être un moyen pour eux de se défausser et de laisser la responsabilité aux individus. Mais, passé un certain seuil de tolérance, il devient impossible pour les organismes de s’adapter, notamment à cause des chocs thermiques. Aujourd’hui, le seuil de tolérance de certaines personnes en ville est déjà dépassé. On observe alors des phénomènes de migration intenses qui posent question : si les villes sont désertées lors des canicules et à plus long terme, les territoires périphériques seront grignotés et artificialisés, ce qui renforcera les dégradations environnementales. C’est un cercle vicieux. L’adaptation doit absolument être corrélée à l’atténuation, avec des politiques de sobriété de grande ampleur et un effort des acteurs économiques et industriels participant fortement aux dégradations écologiques.

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La Fête de l'Humanité met la bataille climatique à l’honneur

Actu

À l’heure où l’urgence devient de plus en plus palpable, la lutte environnementale tiendra une place de choix dans les allées.

Marion d'Allard

Le climat s’emballe et les conséquences de ce bouleversement ne sont plus des projections. Elles sont une réalité, y compris en France, où l’été 2022 s’annonce d’ores et déjà étouffant. La planète est en surchauffe, les vagues de chaleur s’enchaînent, les records tombent les uns après les autres, la banquise se meurt, les tempêtes dévastent des régions entières, les inondations et les sécheresses menacent, partout, les plus fragiles.

Une grande soirée climat avec Alternatiba

Face à la réalité du changement climatique, l’Humanité a résolument pris le parti de la conscience écologique et de la transition. Le climat est un enjeu social majeur, à l’heure où les conséquences de son dérèglement aggravent la fracture Nord-Sud et creusent les injustices sociales à l’échelle planétaire. Depuis des années, les scientifiques alertent, mais les États rechignent à prendre les décisions politiques qui s’imposent. Agriculture, énergies, transports, logement, industries, la transition écologique est un impératif, et la Fête de ­l’Humanité sera une nouvelle fois l’occasion de porter haut la bataille pour le climat.

Toute la programmation de la Fête et l'achat des billets, c'est par ici !

Samedi 10 septembre, la scène de l’Agora accueillera un temps fort de la Fête autour de cette thématique. Une première table ronde réunira le politologue Paul Ariès, auteur d’Une histoire politique de l’alimentation, et la journaliste spécialiste de la gastronomie Emmanuelle Jarry, autour d’un enjeu fondamental : notre assiette.

S’ensuivra un grand entretien avec la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche au CEA et coprésidente du groupe n° 1 du Giec. Nous mettrons ensuite en regard la question de l’écologie dite « punitive » et celle de l’écologie positive, avant de laisser place à une grande soirée climat, festive et engagée, organisée en partenariat avec l’ONG Alternatiba.

Un appel à votre participation financière, à la solidarité

Pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.

Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.

C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.

POUR PARTICIPER Rendez-vous sur notre plateforme de don en ligne.

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Éditorial. Dû

Éditorial

Sébastien Crépel

Par Sébastien Crépel

Rien ne sert de chercher une volonté politique derrière la revalorisation du Smic au 1er août, elle n’existe pas. Au moment où le projet de loi sur le pouvoir d’achat était en passe d’être adopté définitivement par le Parlement, le salaire minimum augmentait ce lundi d’un peu plus de 2 %. Les deux nouvelles n’ont rien à voir l’une avec l’autre, si ce n’est une pure coïncidence de date, car la décision de rehausser le Smic et les salaires en général ne figure pas dans le texte gouvernemental. Tous les amendements en ce sens ont été méthodiquement repoussés. Ne reste, en dehors d’une « prime » hypothétique, que la revalorisation dite « automatique » du salaire minimum pour compenser l’emballement des prix qui étrangle les travailleurs et leurs familles.

Et encore, compenser est un grand mot pour parler de l’augmentation du Smic. Le gain net pour un emploi à temps plein représente 26,41 euros par mois. C’est mieux que rien, mais à peine, quand il faut survivre avec 1 329,05 euros net. Surtout, laisser faire l’indexation prévue dans le Code du travail sans « coup de pouce » supplémentaire en temps de forte inflation revient à accepter que la revalorisation du Smic accuse toujours un temps de retard sur le coût de la vie. Ainsi, c’est parce que les prix ont augmenté de plus de 2 % entre mars et juin que le Smic est revalorisé d’autant, mais seulement le 1er août. La perte de pouvoir d’achat dans l’intervalle n’est pas rattrapée. Et quand l’inflation reste contenue au-dessous de 2 %, le Smic ne bouge pas, en attendant la revalorisation annuelle du 1er janvier. Alors que la flambée des prix s’installe dans la durée, une hausse substantielle des salaires, à commencer par le Smic, n’en est que plus justifiée.

La formule du « coup de pouce » sent l’aumône. Appelons un chat un chat : quand paiera-t-on leur dû aux salariés ? « Inciter » les patrons à négocier de meilleurs minima de branche ne suffit pas. Le manque à gagner grossit à force de courir derrière les prix à chaque revalorisation du Smic, au lieu de prendre les devants et de porter dans un premier temps le salaire minimum à 1 500 euros net.

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Bagnères-de-Bigorre. 43 jours de bagarre pour les salaires chez Pommier

Actu

Industrie. Les salariés du fabricant de matériel d’électricité, filiale du groupe Cahors implantée dans les Hautes-Pyrénées, entamaient, ce mardi, leur 43e jour de grève.

Luis Reygada

En plein cœur de l’été, certains s’adonnent aux plaisirs des congés et profitent de longues marches dans le magnifique arrière-pays occitan. À Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées, ils étaient plus d’une centaine à battre le pavé, ces dernières semaines, mais pour d’autres raisons : leur effort ne s’inscrit pas dans l’endurance kilométrique mais dans le rapport de forces qui oppose force de travail et capital, et se cristallise dans la grève.

Cornes de brume

Ici, voilà maintenant plus de deux mois que le conflit ­social a éclaté, le 24 mai, et c’est « au son des mégaphones, des cornes de brume, des pétards et sous la fumée des fumigènes » que les employés de l’usine Pommier ont déjà défilé plusieurs fois dans le centre-ville pour faire entendre leurs revendications (1).

Quarante-trois jours que leur patron, Grégoire Libert, fait la sourde oreille face à des grévistes qui rappelaient, ce mardi, au sortir d’une conférence de presse, la légitimité de leur lutte : « Nous nous battons pour conserver un fleuron de l’industrie sur notre territoire, pour nos emplois, ainsi que pour la juste rémunération de notre travail. Nous réclamons le droit de vivre et travailler dignement. »

Payé au smic après 17 années d’ancienneté

Bruno Lavigne est ouvrier monteur chez Pommier, une des dix filiales du groupe Cahors, spécialiste de la gestion des réseaux électriques et de télécommunications pouvant se vanter de compter parmi ses clients des acteurs majeurs du marché comme Enedis, Engie, Vinci, Bouygues ou encore Eiffage.

«Dans ce site, on fabrique des cellules électriques qui vont dans les blocs de béton servant à redistribuer l’électricité », nous explique celui qui, malgré 17 années d’ancienneté, peine à boucler ses fins de mois avec un salaire d’à peine 1 330 euros net. « Quand je suis rentré dans la boîte, avec le treizième  mois et les primes, on arrivait à s’en sortir. Maintenant, le Smic m’a rattrapé ; c’est malheureusement le cas de beaucoup de travailleurs à Pommier. »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Après deux années difficiles, les salariés estiment s’être assez retroussés les manches et avoir suffisamment supporté les difficultés – provoquées notamment par une réduction drastique des effectifs, passés de 129 à 67 salariés – pour mériter aujourd’hui des hausses de salaires permettant au moins de faire face à l’inflation. Lors des dernières NAO, alors que les comptes de l’entreprise sont redressés, l’intersyndicale CFDT-CGT a réclamé des augmentations de 5 % et le retour de la prime de vacances, d’un montant de 400 euros.

Surcharge de travail, burn-out

Mais la réponse de la part de la direction est « non », et ce malgré l’image que Cahors met en avant dans sa communication : celle d’un groupe qui serait « socialement responsable » et adepte du « dialogue social constructif » avec « des équipes ressources humaines à l’écoute ». «On a perdu tous nos acquis au prétexte que l’usine n’allait pas bien, rappelle Aurélien Leroy, délégué syndical central CGT. La prime de vacances mais aussi la prime de la médaille du travail, les chèques emploi service universel… Aujourd’hui, la ­ société fait des bénéfices, alors nous n’acceptons pas qu’il n’y ait aucune négociation possible. La diminution de 50 % des ­effectifs a provoqué une dégradation de nos conditions de ­travail, avec de la surcharge et même des burn-out. Les salariés en ont marre, ils doivent être écoutés. »

Déterminés à se faire entendre, les grévistes accumulent les mobilisations et reçoivent de nombreux soutiens à travers le département et même au-delà, notamment de leurs collègues de la filiale Maec-Cahors, dans le Lot. Lorsque les Pyrénéens débarquent en bus pour interpeller leur PDG jusque sous les fenêtres de son bureau, le 15 juin, leurs ­camarades débrayent pour aller les soutenir. Eux-mêmes s’étaient déjà mis en grève en mars 2021, avant de relancer un mouvement en novembre à la suite d’un protocole de fin de conflit que n’aurait pas respecté Grégoire Libert.

Un ancien de chez Goldman Sachs

Aujourd’hui, les salariés de Pommier ne croient plus en la sincérité de cet ancien de chez Goldman Sachs. La CGT indique avoir saisi l’inspection du travail pour des délits d’entrave et le non-respect du droit de grève. «Il refuse de se réunir, laisse pourrir le conflit et ne fait que des propositions par téléphone et à la baisse, qu’il sait inacceptables pour nous», précise Aurélien Leroy (2).

Malgré les difficultés de tenir un mouvement comme celui-ci dans la durée – le taux de grévistes est passé de 95 % à un tiers aujourd’hui et la CFDT s’est résolue à reprendre le travail depuis le 4 juillet –, les grévistes se disent décidés à bloquer la production «jusqu’à obtenir de véritables négociations ». Quitte à faire pression en passant par la préfecture, la Direccte ou même l’Élysée !

Profitant d’un passage du président de la République dans la région, la semaine dernière, les représentants de la CGT se sont en effet réunis avec certains de ses conseillers pour leur exposer leurs griefs. «Ils ont pris note et se sont engagés à contacter M. Libert. Pour le moment, nous n’avons aucun retour, mais espérons qu’ils tiendront parole rapidement. Quoi qu’il en soit, nous ne lâcherons rien» (3).

https://www.onparticipe.fr/cagnottes/YImwzBhS

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grèvescgtcfdtSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Coups de balai pour les salariés d’Arc En Ciel

Actu

Les syndicats tenaient une conférence de presse, mercredi, au sein de l’université Pierre-et-Marie-Curie à Paris, pour dénoncer les infractions répétées au Code du travail opérées par le sous-traitant du nettoyage.

Cécile Rousseau

La répression bat son plein sur le campus de Jussieu (5e arrondissement de Paris). Mercredi 26 juillet, la CGT de la Sorbonne Université, SUD éducation, ainsi que le collectif CGT parisien du nettoyage tenaient une conférence de presse pour dénoncer les licenciements abusifs de certains employés du sous-traitant chargé de l’entretien, Arc En Ciel Propreté. « Il y a urgence à agir, exhorte Danielle Cheuton, du collectif CGT parisien du nettoyage. Trois chefs d’équipe ont été virés et d’autres personnes sont sur la sellette à la suite des différentes grèves qui ont été menées. Depuis avril, on impose aux salariés des charges de travail supplémentaires et ceux qui refusent sont sanctionnés. » Pour les syndicats, depuis la prise de contrat de cette société, en février 2021, tout part complètement à vau-l’eau. Une grève massive, suivie par 100 % des 120 des employés en septembre 2021, avait permis de mettre au jour des conditions de travail inhumaines, avec des tentatives de modification radicale des horaires et des heures complémentaires non payées et non majorées.

Mais le protocole de fin de conflit, qui avait permis d’obtenir quelques avancées, n’a ensuite pas été totalement respecté. Sur ce constat, une seconde mobilisation a éclaté en février 2022 pour exiger le non-licenciement de deux chefs d’équipe et également le retrait du projet de pointeuse mobile. Le 19 mai, c’est un autre chef d’équipe qui est débarqué. Pour Stéphane Rohbach, secrétaire général de l’union locale CGT du 5e et du 6e arrondissement, pas de doute : « Les trois chefs sur cinq qui ont été licenciés ont participé à la première grève. Ils se débarrassent des personnels récalcitrants ; 10 % des effectifs ont disparu depuis 2021. » Samy, qui avait débrayé en septembre 2021, s’est lui aussi retrouvé dans le collimateur après treize années sans nuages au sein de l’université Pierre-et-Marie-Curie. « Je savais que j’étais sur leur liste noire. Lors de la deuxième grève, le ton est monté avec une responsable quand j’ai défendu mes collègues mobilisés. J’ai eu des témoignages contre moi et j’ai été mis à pied quinze jours. » Licencié le 13 juillet, officiellement pour avoir refusé d’effectuer des tâches supplémentaires sur son temps de travail, l’employé est dégoûté. « Juste avant, ils m’avaient mis sur le dos un chef d’équipe qui me suivait partout. La vraie cause du licenciement, c’est parce que j’ai protesté contre leurs méthodes. Je ne vais pas me laisser faire. »

Ce surcroît d’activité exigé par la direction, en lien avec la suppression des heures complémentaires, un autre salarié qui tient à rester anonyme a aussi refusé de le prendre en charge. Et pour cause. En plus de ses missions habituelles, équivalant déjà au travail de trois personnes, cela impliquait de vider 22 poubelles supplémentaires. En guise de représailles, il s’est vu sanctionné par deux avertissements et un retrait de deux heures de salaire par jour pour absences injustifiées. Selon les fiches de paie que nous avons pu consulter, son revenu est tombé à 900 euros au mois de mai (contre 1 200 euros en avril). « On lui inflige une punition digne du XIXe  siècle alors que les sanctions pécuniaires sont interdites par le Code du travail », dénonce Danielle Cheuton, avant de poursuivre : « Arc En Ciel a un sentiment d’impunité. Elle sait qu’elle va être condamnée mais elle s’en moque, compte tenu de la lenteur de la justice. Le montant des condamnations à venir est intégré dans son fonctionnement. »

Alors qu’une enquête de l’inspection du travail est en cours, Yacine Ikhlef, représentant de SUD éducation, rappelle que la société n’en est pas à son coup d’essai : « Elle a été condamnée 24 fois en appel pour des faits quasi similaires. Depuis sa création, elle a toujours été en conflit avec les salariés. » Contactée par l’Humanité, Arc En Ciel n’a pas donné suite. De son côté, l’université, donneuse d’ordres du prestataire de nettoyage, ne semble pas non plus exemplaire dans ce dossier. « Nous avons alerté au sein du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), poursuit Yacine Ikhlef. Mais, lors de la deuxième grève, la direction de l’université nous a parlé de partenariat “gagnant-gagnant”, permettant de dégager des marges. Entre les licenciements abusifs, les infractions au Code du travail et les fraudes à l’Urssaf, Sorbonne Université ne peut pas ignorer ce qu’il se passe. Le recours à la sous-traitance ne peut se faire que via une dégradation des conditions de travail. Il faut réinternaliser cette activité. »

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24 heures dans la vie de celles et ceux qui font tourner l’aéroport de Roissy

Histoire de la semaine

  • Un an après la crise, le trafic aérien a remis les gaz.
  • Sur la zone aéroportuaire nord-parisienne de Roissy, la demande explose mais les bras manquent.
  • Soumis aux cadences extrêmes, les 80 000 salariés de la plateforme saturent, épuisés, tandis que leurs salaires restent cloués au sol.
  • Nous avons passé une journée au cœur de la fourmilière.
Marie ToulgoatLuis Reygada

Après un arrêt presque total pendant la crise du Covid, l’activité de l’aéroport parisien a aujourd’hui retrouvé des niveaux similaires à ceux de 2019. Mais, alors que les 800 entreprises de la plateforme aéroportuaire s’étaient séparées de nombreux salariés pour absorber le choc de la chute d’activité liée à la pandémie, avec la promesse de réembaucher dès la reprise du trafic aérien, les travailleurs restés en poste n’ont rien vu venir depuis.

Un vide qui rend leurs tâches infiniment plus compliquées. Qu’ils soient salariés d’entreprises historiques de l’aviation ou de sous-traitants, ils sont nombreux à s’être mobilisés en juin et juillet pour voir leurs mini-salaires s’envoler et recevoir ainsi une marque de reconnaissance pour leurs métiers pourtant très réglementés et dont dépendent chaque année la sécurité de millions d’usagers.

Car, si Roissy ne s’endort jamais, c’est que des travailleurs font vivre nuit et jour la deuxième plateforme aéroportuaire d’Europe, la neuvième au monde. Suivez le guide.

6 heures.  Imad Dachroune, agent de piste

Le jour se lève sur le tarmac. Au loin, un avion amorce sa descente, approche de la piste et se pose enfin. Au sol, la discrète chorégraphie d’Ihmad Dachroune commence. Il a été informé par un collègue régulateur de l’engin à prendre en charge et de sa place de parking.

Une fois les moteurs coupés, ce sont 35 minutes chronopour vider les soutes.

Une fois l’avion stationné, c’est à lui de jouer. « On commence par le mettre en sécurité. On arrive avec le matériel, on le bloque, on met les cales, on dispose l’escabeau, explique l’agent de piste. C’est une grande responsabilité. » Une fois les moteurs coupés, ce sont 35 minutes chrono pour assurer les manœuvres et vider les soutes. « Je travaille sur de petits avions, donc il faut s’agenouiller dedans, voire s’allonger. Au total, on manipule trois à quatre tonnes de bagages par jour. C’est difficile », dit-il, à raison de cinq à six avions dans la journée.

Un labeur d’une grande intensité que sa rémunération peine à récompenser. Au bout de vingt-cinq ans d’ancienneté chez Gibag, société sous-traitante de la filiale de court-courriers d’Air France, HOP!, son salaire net ne dépasse pas 1 700 euros, hors primes.

D’autant plus qu’à la pénibilité viennent s’ajouter des risques très concrets : « Le taux d’accident du travail est cinq fois plus important que la moyenne chez les agents de piste », explique celui qui est aussi délégué syndical SUD aérien.

7 heures.  Willy Plantier, agent de tri chez FedEx

À l’autre bout de la piste, au nord-ouest de la zone aéroportuaire, l’entreprise américaine FedEx s’étend sur 45 hectares : c’est le plus grand hub hors États-Unis du spécialiste du transport international de fret, qui fait office de porte d’entrée et de sortie européennes des colis en provenance et vers le monde entier. Willy Plantier y occupe un poste d’agent de tri, un de plus dans la fourmilière FedEx qui compte 3 200 salariés. Tous y jouent un rôle essentiel pour maintenir à flot la mécanique bien rodée qui traite plus de 60 000 colis et enveloppes par heure, soit un volume de 1 200 tonnes qui transitent tous les jours ici.

« Je suis aussi agent de piste : nous sommes plusieurs à avoir cette double casquette parce qu’il manque du personnel. Mais c’est aussi la volonté de l’entreprise d’avoir du personnel polyvalent », précise celui qui est aussi délégué CGT. «

Polyvalent et flexible », ajoute-t-il : « Le statut d’intérimaire est souvent préféré car les contrats sont de 35 heures par semaine, contre 25 pour ceux qui se font embaucher. Certains travaillent comme ça depuis huit, parfois dix ans. Nous sommes déjà montés à 900 intérimaires sur une même journée. »

 Je suis aussi agent de piste : nous sommes plusieurs à avoircette double casquette parce qu’il manque du personnel. »

Charger, décharger, dispatcher, parquer, sécuriser, tracter les containers, aller et revenir au centre de tri déployé sur 72 000 m²… « C’est très physique, avec beaucoup de manutention », précise-t-il en rappelant que les déclarations d’accidents du travail oscillent ici entre 700 et 900 par an.

Le flux est continu. L’augmentation du e-commerce, conséquence de la crise sanitaire, est passée par là : au niveau mondial, FedEx a constaté, en 2021 une augmentation de 100 millions de colis par rapport à l’année précédente.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Toutefois, les payes restent clouées au sol : après vingt années d’ancienneté, Willy Plantier touche un salaire de base (hors primes et majorations heures de nuit) de 1 700 euros net par mois. « C’est peu, vu la difficulté du travail, les horaires de nuit… » À 7 heures et demie du matin, il rentre enfin chez lui. Derrière lui, la flotte de 340 avions de FedEx poursuit son ballet incessant.

10 h 20.  Nourdine Sghiri, chauffeur super poids lourds, Transdev

À 5,5 kilomètres de là, retour en plein cœur de la zone aéroportuaire, au terminal 2F. Nourdine Sghiri s’affaire autour d’un Airbus A350 d’Air France. L’avion décollera dans une heure pour emmener ses 324 passagers de l’autre côté de l’Atlantique. Le chauffeur super poids lourds transporteur de fret aérien est employé d’Aero Piste, filiale de la multinationale Transdev qui sous-traite pour la compagnie française.

Ces ravages provoqués par la sous-traitance en cascade sur les chantiers des JO de Paris 2024

Peu de monde le sait : les vols long-courriers d’Air France emportent parfois dans leur soute jusqu’à 15 tonnes de fret, en plus des bagages des passagers. « C’est une activité très rentable », assure celui qui est aussi délégué du personnel « non syndiqué », avant de dénoncer le sous-effectif : « Ils se sont servis de la crise du Covid pour se défaire de personnels ; aujourd’hui, on est à 100 % de l’activité mais avec deux fois moins de salariés. Les cadences sont trop élevées. Logiquement, ça se répercute sur la sécurité et sur la qualité du service. »

Difficile de ne pas se plaindre quand le salaire de base plafonne à 1 800 euros net. Charger, décharger les palettes, conduire les engins de plusieurs tonnes sur les pistes. « Beaucoup de stress et de responsabilité, mais peu de sentiment de valorisation, d’autant plus que nous travaillons en horaires décalés, le week-end. On finit tard le soir… C’est éreintant pour la santé », complète le chauffeur. Si son salaire ne décolle pas, ce n’est pas le cas de ses factures de péage et d’essence pour ses trajets entre Roissy et chez lui, dans l’Oise, à 40 kilomètres au nord de l’aéroport.

14 heures.  Sylvia, agent de sûreté

Dans le hall du terminal, à l’entrée des points de contrôle qui ouvrent les portes de la zone d’embarquement, la file d’attente s’allonge et les passagers commencent à perdre patience. Les longues minutes à attendre provoquent de plus en plus souvent des invectives, des bousculades. « Il y a de plus en plus de tension », confirme Sylvia, agent de sûreté syndiquée FO.

 On nous dit qu’il faut que les passagers passent coûte que coûte.Mais si un couteau ou une bombe passe, c’est nous qui sommes responsables. »

Derrière le portique où s’enchaînent les voyageurs, elle et ses collègues s’assurent qu’aucun d’entre eux n’apporte en vol d’objets interdits ou dangereux. Mais depuis le Covid, les effectifs de sa société, le sous-traitant ICTS, ont fondu alors que le nombre de passagers a quasiment retrouvé son niveau d’avant la crise. Conséquence : les agents de sûreté sont sommés de mettre les bouchées doubles, au péril, parfois, de la sécurité. « On nous dit qu’il faut que les passagers passent coûte que coûte, quitte à mal faire notre travail. Mais si un couteau ou une bombe passe, c’est nous qui sommes responsables », souffle la salariée, dans l’entreprise depuis vingt-huit ans.

Grève à Roissy et Orly : « Nous défendons aussi les intérêts des usagers »

Son employeur chercherait à recruter, mais à 1 500 euros net sans les primes pour une si grande responsabilité, les candidats ne se bousculent pas. D’autant plus que les agents, même après trente années de fidélité, n’ont pas la garantie de l’emploi : tous doivent passer une certification tous les trois ans et risquent le licenciement en cas d’échec.

15 h 30.  Makan Dembele, agent de manutention

Voilà dix-huit ans que Makan Dembele s’occupe du nettoyage et de la manutention de pièces d’avion comme des moteurs, qu’il transporte et met à disposition des mécaniciens chargés ensuite de les monter sur les aéronefs. Un travail minutieux dont se chargeaient auparavant les salariés d’Air France, « mais l’entreprise a préféré sous-traiter pour faire des économies ».

Aujourd’hui employé par Acna, Makan Dembele a vu défiler plusieurs patrons au gré des marchés remportés à chaque fois par la société qui affichera les prix les plus bas en rognant sur tout. « En réalité, nous sommes des CDI intérimaires, car tous les trois ans, à chaque nouvel appel d’offres, nous ne sommes pas sûrs d’être repris. À chaque fois, c’est la même angoisse et avec une seule certitude : à nouvel employeur, nouvelle perte de salaire », dénonce cet élu CGT qui gagne aujourd’hui 1 500 euros par mois alors qu’il en gagnait auparavant 1 800.

« C’est dû aussi aux accords que certains syndicats ont signés pendant le Covid. Sur la plateforme, beaucoup ont perdu leur treizième mois, d’autres leurs primes… Il y a un gros malaise à Roissy. » Pour ce syndicaliste, sous-traitance et appels d’offres sans critères sociaux fixés par les donneurs d’ordres, qu’il s’agisse d’Air France ou d’ADP, ne peuvent qu’avoir des conséquences négatives sur les salaires et les droits des travailleurs. Pour lui, pas de doute : « L’objectif des employeurs est aussi de diminuer les effectifs afin qu’il n’y ait plus de représentants des salariés dans les entreprises. »

23 heures.  Samira Abdallaoui, employée de restauration

Dans n’importe quel autre restaurant, les fours seraient déjà éteints, les tables nettoyées. Mais Samira Abadallaoui, hôtesse de salle dans une brasserie de l’aéroport Charles-de-Gaulle, n’a pas encore fini sa journée de travail. Ses clients arrivent par les airs et leur vol est en retard. « On travaille avec Aéroports de Paris (ADP), il nous arrive de faire des heures supplémentaires et de rester lorsque les vols sont retardés », explique-t-elle.

 On n’arrive pas à joindre les deux bouts.Certains de mes collègues dorment dans leur voiture. »

Les horaires décalés font partie du travail. Mais depuis quelque temps, l’employeur demande également aux salariés de multiplier les missions, pour faire face au manque de personnel. « Avant, on faisait ce pour quoi on était payés : servir le client et débarrasser la table. Aujourd’hui, le patron nous demande aussi de faire l’accueil, la plonge, de nous occuper du bar. Il n’y a pas assez de personnel », déplore la salariée de SSP, société spécialisée dans la restauration en aéroports et gares.

Une surcharge de travail conjuguée à une pression importante : en servant des clients en transit pressés par le temps, les salariés du restaurant ont tous l’exigence d’un service efficace et rapide, quelle que soit l’heure de la journée. Et qu’importe la fatigue.

Pour la travailleuse, syndiquée à la CGT, ce sont les salaires qui dissuadent les candidats de venir grossir leurs rangs. « Ici, on commence au Smic. On n’arrive pas à joindre les deux bouts. Certains de mes collègues dorment dans leur voiture. Nos salaires ont été augmentés de 2 %, mais ce n’est même pas 100 euros brut. Les jeunes ne veulent plus venir, et je les comprends. »

Ce soir-là, ses heures supplémentaires l’emmènent jusqu’à tard. Alors qu’elle finit sa « journée », Imad Dachroune, sur les pistes, et Willy Plantier, dans son hub, s’apprêtent à commencer la leur.

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roissyaéroports de parisADPSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

STMicroelectronics. L’envers du décor de la « Silicon Valley » française

Actu

Il y a une semaine, Emmanuel Macron annonçait un investissement record de 5,7 milliards d’euros pour une « méga-fab » chez STMicroelectronics. Le champion français des semi-conducteurs ne brille pourtant pas par ses politiques sociales ni salariales. Démonstration.

Guillaume Pavis

Crolles (Isère), correspondance.

L’implantation de STMicro à Crolles est gargantuesque : 44 hectares abritant 26 000 mètres carrés de salles blanches où se relaient jour et nuit 6 000 salariés afin de produire les précieuses puces qui manquent tant depuis deux ans à l’industrie, de l’automobile et la téléphonie. Symbole de la croissance du groupe (+ 25 % en 2021) : le ballet incessant des pelles mécaniques et des grues ­affairées à étendre l’usine.

Car le groupe n’a pas attendu les annonces d’Emmanuel Macron pour élargir son emprise : une première extension a été mise en service début 2021 et une seconde devrait être pleinement opérationnelle à la fin de l’année. La « méga-fab », coentreprise avec l’Américain GlobalFoundries censée produire des semi-conducteurs de 18 nanomètres, devrait à terme voir le berceau historique du groupe accueillir 1 000 employés supplémentaires.

Un fort turnover parce que les salaires ne suivent pas

Mardi 12 juillet, alors qu’il accueillait le chef de l’État, le PDG, Jean-Marc Chéry, a tenu à mettre en valeur l’« atout principal » du groupe : ses « collaboratrices et collaborateurs ». Si la richesse de la société cotée à Amsterdam est humaine, elle peine à remplir les poches de ses employés. « Le PDG a vu ses revenus augmenter de 36 % en une année, 9 % pour son seul salaire, détaille Aimeric Mougeot, élu CGT au CSE et au comité européen de l’entreprise. En comparaison, lors de nos négociations annuelles, en mars dernier, l’augmentation collective s’est limitée à 2,6 % ! Et encore, pour pas mal de collègues comme les ingénieurs, ça s’est résumé à 0 %. »

À ses côtés, un salarié lâche, désabusé : « On a beau dire aux ressources humaines que nos factures augmentent, rien n’y fait. » L’entreprise n’a d’ailleurs pas fait bénéficier ses salariés de la prime Macron.

Pour Nadia Salhi, déléguée syndicale centrale adjointe CGT, il ne faut pas chercher plus loin les raisons des difficultés de recrutement. « Cette année on a embauché 430 personnes mais 230 sont parties parce que les salaires ne suivent pas. »

Semi-conducteurs : STMicroelectronics peut-il redevenir une acteur de premier plan ?

Même constat pour Alban Germain, élu au CSE et délégué syndical du Collectif autonome et démocratique (CAD), une organisation représentative en interne : « Les jeunes ne restent pas et les anciens ne progressent pas. Il y a un an, deux personnes avec dix-sept années d’ancienneté sont parties. »

Un recours massif aux intérimaires

Les contrats précaires sont donc nombreux, notamment chez les opérateurs en production. « ST recourt massivement aux intérimaires. Dans certains services, ils représentent plus de 40 % des effectifs ! Alors, si sur les 1 000 emplois annoncés, 400 sont précaires, il n’y a pas de quoi se réjouir… » analyse Aimeric Mougeot.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Une étude de la CGT ayant mis le sujet en lumière, l’inspection du travail s’en est emparée en 2021. Dans un courrier du 4 juin, elle a mis en demeure la direction du site d’appliquer un « plan de résorption de la précarité », pointant « un volume particulièrement important » de travailleurs intérimaires et en CDD. « La direction a alors titularisé 180 intérimaires », poursuit Aimeric Mougeot. « On a pourtant l’impression que ça repart de plus belle ces derniers temps », alerte Nadia Salhi.

Tout est décompté, à la seconde près

À la précarité s’ajoutent des conditions de travail difficiles en production, avec des postes en 3-8 ou en 2-8, le week-end ou la semaine, et des pauses d’une heure à une heure et demie. Tout est décompté, à la seconde près.

Voisine de site, Soitec fournit le substrat dont se sert STMicro pour ses composants. La société alimentera également la future « méga-fab ». Là aussi, le travail s’effectue dans les mêmes rudes conditions que chez STMicro, d’autant que les syndicats y déplorent l’importation des mêmes méthodes de gestion des personnels.

Suicides chez Orange : la crainte d’un retour de la machine à broyer

« Quand vient l’entretien annuel, que tu as mouillé le maillot pour tenir les objectifs et que le manager tient la liste de tes temps de pause et te reproche quatre minutes de trop, il y a de quoi sortir de ses gonds », raconte Fabrice Lallement, délégué syndical CGT et secrétaire du CSE.

« Les RH sont venus me dire que je ne ferai pas long feu à ST»

C’est ce management qui a déclenché la grève spontanée et victorieuse des salariés de Soitec en juin. Au bout d’une semaine de lutte, la direction a concédé la mise en place de cellules paritaires d’amélioration des conditions de travail et l’obtention de l’équivalent de trois mois de salaire sous forme de primes.

Un scénario que les salariés de ST aimeraient voir advenir, mais les conditions de négociations sont elles aussi rudes. « Si tu fais grève, tu es catalogué et ta progression est bloquée », témoigne un salarié. « Plusieurs élus du personnel sont en arrêt maladie à la suite d’agressions verbales de la part des RH », rappelle Nadia Salhi.

C’est le cas de David Majewski. Le secrétaire de la CGT sur le site de Crolles ­raconte : « Au retour de mon premier arrêt, en mars, une ­réunion s’est très mal passée avec la direction et j’ai de nouveau été arrêté dans un état anxieux. Il y a vraiment une volonté de pression sur les syndicats les plus revendicatifs. » Alban Germain abonde : « Quand j’ai rejoint le CAD, les RH sont venus me dire que je ne ferai pas long feu à ST. »

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stmicroelectronicssemi-conducteursSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Rachel Keke : « Ce n’est pas avec une prime qu’on remplit son réfrigérateur »

Entretien

La députée Nupes Rachel Keke, ancienne gréviste victorieuse de l’hôtel Ibis-Batignolles, était mardi à Paris auprès des salariés de Louvre Hotels Group en grève. Elle plaide pour une hausse généralisée des salaires et appelle à « se sortir la défaite de la tête ». Entretien.

Rosa Moussaoui

L’écho des luttes pour de meilleurs salaires dans le secteur hôtelier parvient-il à l’Assemblée nationale, où est actuellement discuté le projet de loi sur le pouvoir d’achat ?

Oui, cet écho nous parvient ! Ces travailleuses et travailleurs dénoncent le blocage de leur salaire. Nous, nous livrons bataille dans l’Hémicycle pour faire valoir les propositions de la Nupes en faveur de la hausse des salaires, à commencer par le Smic à 1 500 euros.

Le peuple aspire à vivre décemment. L’inflation va atteindre cette année les 7 % : si les salaires restent ce qu’ils sont, si les augmentations sont en dessous de ce taux, ça ne suffira pas, les gens ne s’en sortiront pas.

Le gouvernement ne veut rien entendre. Il propose des primes, des chèques. Mais qu’est-ce qu’on peut faire avec des primes ? Étalées sur toute une année, ces primes ne valent rien. Ce n’est pas avec des chèques qu’on peut remplir son réfrigérateur. Ce n’est pas avec des primes qu’on peut nourrir ses enfants. Ils ne proposent rien de sérieux. Ils sont dos au mur. Le peuple souffre. Tout augmente sauf les salaires. Il faut sortir de cette logique.

Les grévistes des hôtels dénoncent aussi des conditions de travail difficiles, avec des cadences de plus en plus serrées. Vous avez connu de telles conditions de travail. Comment les changer ?

Par la lutte. C’est la seule façon d’améliorer les conditions de travail. Sans lutte, les employeurs ne comprennent pas. Pour l’instant, Louvre Hotels Group refuse de négocier, après cinquante-cinq jours de grève. À l’hôtel Ibis-Batignolles, nous avons dû faire vingt-deux mois de grève ! Ils répètent qu’il n’y a ni argent ni solution. Mais quand le rapport de forces s’installe, ils finissent toujours par trouver l’argent.

Deux mois de grève pour les salaires chez Louvre Hotels Group

La majorité de ces grévistes sont des femmes immigrées. Subissent-elles des discriminations ?

On n’est pas loin de l’esclavagisme. Ces métiers, ce sont des hommes et des femmes d’origine étrangère qui les font. La plupart d’entre eux n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, de poursuivre des études. Ils sont obligés de faire ces métiers. Ils sont méprisés, déconsidérés. Ce n’est pas acceptable dans un pays de droits.

Travail dissimulé. La révolte des exploités de l’hébergement d’urgence

Dans ce conflit, la direction de Louvre Hotels Group, les directions d’établissement semblent rechigner à s’asseoir à la table des négociations. Comment restaurer une forme de dialogue social ?

Il faut continuer, ils finiront par céder. Ils savent que ces conflits gâtent leur image de marque. Ils ne peuvent pas les laisser s’enliser trop longtemps. Ils parient sur le découragement, la fatigue des salariés, sur l’usure de la grève. C’est une autre manifestation de mépris.

Vous dénoncez aussi avec force le recours, dans ces secteurs, à la sous-traitance...

La sous-traitance, c’est la maltraitance. Les donneurs d’ordres ne peuvent pas se laver les mains de la façon dont leurs sous-traitants se comportent avec les salariés. Ils ne peuvent pas se dégager de toute responsabilité en cas de conflit, quand les enveloppes budgétaires accompagnant les contrats interdisent des salaires et des conditions de travail dignes.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Depuis votre entrée au Palais Bourbon, comment vous situez-vous par rapport au monde du travail ?

Je garde toujours la lutte en moi. Je veux être une voix pour ceux qu’on n’entend pas. Pour ça, il faut hausser le ton, crier. Ce n’est pas une histoire d’agressivité. C’est pour que les gens comprennent bien la souffrance, la douleur de ceux qui sont mal payés.

Votre élection comme députée a mis un coup de projecteur sur ces métiers déconsidérés. Est-ce utile pour ceux qui luttent dans ces secteurs ?

Mon parcours prouve que, même lorsqu’on est tout en bas, on peut accéder aux responsabilités politiques. Pour les femmes de chambre, les gouvernantes, pour celles qui travaillent dans le secteur du nettoyage, de la propreté, c’est un souffle de dignité. Quand elles me voient, elles sont fières. Mes collègues et moi-même, nous n’avons jamais cessé de croire dans notre lutte, même dans les moments les plus difficiles. Il faut se sortir la défaite de la tête.

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Rachel KékéhôtellerieSalaires et pouvoir d'achatdiscrimination au travail
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L'Humanité

Les députés briseront-ils l’inflation ?

Actu

Pouvoir d’achat. Le projet de loi censé contrer la hausse des prix est examiné depuis lundi à l’Assemblée nationale. La majorité promet des « compromis », mais refuse de parler salaires et répète son credo : « Ni dette, ni impôt supplémentaires. »

Florent LE DU

Les députés face à l’urgence, celle d’une inflation qui n’en finit plus de grimper pour approcher les 6 % et des portefeuilles des Français qui se vident en conséquence. Des carburants à plus de 2 euros le litre, des produits de première consommation qui flambent (+ 17 % pour les pâtes en un an, 20 % pour les viandes surgelées, 13 % pour les plats préparés), des loyers qui ont augmenté de 3,6 % en un trimestre… Les hausses de prix se répandent dans la plupart des postes de dépenses des Français.

Quelle ­réponse apporter ? L’ensemble des forces politiques en ont fait un enjeu central de leurs campagnes électorales, avec des philosophies socio-économiques diverses qui s’opposent à nouveau cette semaine au Palais Bourbon.

Sourde aux appels incessants de la gauche à augmenter les salaires, la Macronie défend son « paquet pouvoir d’achat », examiné depuis lundi dans l’Hémicycle. Une série de mesures « qui ne visent qu’un seul objectif : protéger le pouvoir d’achat des Français (…) comme nous l’avons fait depuis deux ans face à des crises majeures », a assuré Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, en introduction des débats.

Les élus du parti présidentiel sont prévenus 

Deux textes (un projet de loi et un projet de loi de ­finances rectificative) sont en jeu. Ils comprennent des mesures de justice maigres mais bienvenues comme la hausse de plusieurs prestations sociales (RSA, prime d’activité, APL, allocations familiales), l’augmentation des bourses étudiantes ou le dégel du point d’indice des fonctionnaires. Mais peu de mesures structurelles pour empêcher les prix de monter à nouveau et impacter réellement et durablement les ressources des Français.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

« À l’heure des pleins qui ne sont plus possibles pour tous, on a un gouvernement qui ne se saisit pas de l’occasion de répondre de manière vigoureuse et décisive aux besoins de la France modeste, qui prend la hausse des prix comme un uppercut », reproche Sébastien Jumel. Le député communiste dénonce une « volonté du gouvernement, presque idéologique, de faire l’impasse sur les salaires ». « À chaque fois qu’on a mis sur la table la question de l’augmentation des salaires, l’exécutif nous a répondu primes et chèques », fustige également le député PS Gérard Leseul, qui déplore d’autres manques importants concernant les prix des transports en commun et des loyers (avec seulement un plafonnement de l’augmentation des loyers à 3,5 %). En attestent les mesures phares de la majorité : un chèque alimentaire de 100 euros (auquel s’ajouteront 50 euros par enfant), la prolongation de la remise de 18 centimes sur le carburant, le bouclier tarifaire sur l’énergie ou le triplement de la prime Macron (défiscalisée et exonérée de cotisations sociales), « au bon ­vouloir des entreprises », a rappelé l’écologiste Sandrine Rousseau.

Renaissance envoie plusieurs signaux aux « républicains »

Des réponses largement insuffisantes, selon les députés de la Nupes, qui promettent de multiplier les amendements et leurs propres propositions lors de discussions parlementaires qui s’annoncent serrées, article par article, point par point. Car, la Macronie et sa majorité seulement relative ne pourront pas passer en force. Après le revers subi, la semaine dernière, avec une loi sanitaire amputée de la moitié de son texte par les votes des oppositions, les députés du parti présidentiel sont prévenus : ils devront écouter, et parlementer. « C’est l’esprit constructif, de compromis, qui nous anime », a avancé Bruno Le Maire, avant de dessiner « des lignes rouges : ni dette, ni impôt supplémentaires », et de préciser qu’il n’irait pas au-delà d’un budget établi à 20 milliards d’euros. « Avoir des idées, c’est bien, mais savoir les financer, c’est mieux », a ajouté Fadila Khattabi, présidente de la commission des Affaires sociales, qui portait son regard sur sa gauche et la Nupes qui proposent hausse des salaires, blocage des prix, hausse plus significative des retraites ou du point d’indice des fonctionnaires…

La majorité n’est donc pas prête à changer de logiciel économique malgré des inégalités sociales qui se creusent. Elle a cependant commencé à céder sur l’individualisation de l’Allocation adulte handicapé, refusée par la Macronie sous le précédent mandat. Un nouveau mode de calcul, qui ne prendrait plus en compte les revenus du conjoint, devrait être appliqué. La Nupes comme LR promettent de se battre à l’Assemblée pour que ce soit le cas dès cet été, et non à l’horizon 2023 comme le souhaite la Macronie. Pour le reste, « j’ai le sentiment qu’ils vont faire des concessions plutôt à la droite qu’à la gauche », s’inquiète Sébastien Jumel. En commission, les députés de Renaissance ont en effet envoyé plusieurs signaux à leurs homologues LR en votant plusieurs de leurs amendements. Comme la suppression des cotisations maladie pour les travailleurs indépendants. Des « gains de pouvoir d’achat », a avancé, lundi, Olivier Dussopt, ministre du Travail, qui ose même prétendre « garantir aux Français de mieux vivre de leur travail ». « Votre projet est dangereux car il donne un blanc-seing aux entreprises pour ne pas augmenter les salaires et ruine les comptes publics : l’intéressement, la prime défiscalisée, c’est moins d’argent pour l’État ; la baisse des cotisations, c’est moins d’argent pour la Sécu, a répondu l’insoumise Clémence Guetté. Résultat, on fait de l’austérité à tout-va dans les services publics. »

La Macronie a par ailleurs voté en commission la défiscalisation plus large des heures supplémentaires, avec une limite annuelle permettant de bénéficier d’une exonération d’impôt sur les revenus de 5 000 euros à 7 500 euros. De quoi s’assurer les voix des LR ? Ceux-ci se savent désirés et ont laissé entendre, ces derniers jours, qu’ils ne voteraient le texte que si leur proposition de bloquer le prix du carburant à 1,50 euro le litre était acceptée. Une mesure également défendue par la Nupes, mais refusée catégoriquement par Bruno Le Maire, selon qui « cela ­ferait exploser les dépenses publiques ». « Cet argument ne tient pas puisque, dans le même temps, il y a un refus obstiné du gouvernement de taxer les superprofits en mettant à contribution les grands mangeurs que sont Total, Engie et d’autres, ce qu’ont fait la plupart des autres pays européens », répond Sébastien Jumel. Sur le blocage des prix comme sur les surprofits, la majorité pourrait être mise en échec.

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L'Humanité

200 000 postes à pourvoir. Saisonniers : les raisons d'une grande vacance

Actu

Alors que l’été a commencé, 200 000 postes resteraient à pourvoir dans les hôtels, restaurants et activités touristiques. La faute à des salaires trop bas, des conditions de travail trop difficiles et à la réforme de l’assurance-chômage, qui poussent les travailleurs vers des emplois sédentaires.

Marie Toulgoat

Dans son restaurant de Samoëns (Haute-Savoie), Laurent (1) désespère. La saison estivale est sur le point de débuter, les premiers vacanciers devraient arriver d’ici quelques jours, et le personnel manque toujours à l’appel.

Avec un bar en plus de sa brasserie, il embauche habituellement 23 personnes, dont 17 saisonniers. Cette année, il démarre l’été presque bredouille : il lui manque toujours une poignée de salariés pour accueillir les touristes sereinement. «La clientèle est là, mais nous réfléchissons à fermer une journée par semaine car nous n’arrivons pas à embaucher. C’est un problème », souffle le restaurateur.

Victimes collatérales de la pandémie de Covid

Après une saison 2020 inexistante et une année 2021 marquée par l’incertitude sanitaire, l’été 2022 promet de ne ressembler à aucun autre pour les professionnels du tourisme, de l’hébergement et de la restauration. D’ores et déjà, de nombreux employeurs ont ouvert leur établissement avec un contingent de salariés limité.

Car, depuis l’arrivée du Covid, nombreux sont ceux à avoir enterré leur carrière de saisonnier et à s’être orientés vers un emploi sédentaire. «Ici, beaucoup de personnes ont changé de carrière. Les gens ont du mal à joindre les deux bouts, alors ils sont partis », explique Léo Genebrier, du comité CGT chômeurs et précaires d’Ardèche.

Inflation, quelles conséquences sur l’emploi ?

Selon lui, la réforme de l’assurance-chômage est l’une des grandes responsables de cette grande démission des saisonniers, en réclamant aux demandeurs d’emploi l’équivalent de six mois de labeur au lieu de quatre. Conséquence : de nombreux habitués ont laissé tomber les saisons, persuadés de ne pas pouvoir travailler assez pour recharger des droits sans travail sédentaire.

Ces nouvelles règles, Céline Absil en a fait les frais. Guide touristique avant la pandémie et contrainte à l’inactivité pendant les confinements, elle n’a pas pu régénérer ses droits à l’assurance-chômage et a été radiée l’hiver dernier.

De nombreux employeurs on ouvert leur établissement avec un contingent de salariés limité.

Cet été, dans le sud de l’Ardèche, où elle réside à l’année, trouver un contrat de travail de six mois n’a pas été une tâche aisée. « Après avoir passé l’hiver sans revenus, je voulais vraiment trouver au moins six mois de travail pour recharger mes droits, mais la très grande majorité des contrats sont de trois mois environ. J’ai finalement trouvé un boulot de commis et de plonge pour six mois dans un bistrot, mais j’ai d’abord dû envoyer une quarantaine de CV », regrette-t-elle.

Elle aussi membre du collectif CGT chômeurs et précaires, elle se rend compte des effets néfastes de la réforme. À l’en croire, ceux qui n’ont pas décidé d’emprunter un nouveau chemin de carrière disparaissent tout bonnement des radars. « Comme ils savent qu’une saison ce n’est pas assez pour recharger des droits et qu’ils ne pourront plus toucher les allocations, ils ne prennent plus la peine de s’inscrire à Pôle emploi », explique-t-elle.

Mais le véritable nerf de la guerre, ce sont les salaires. L’inflation galopante aidant, les saisonniers ne semblent plus vouloir accepter des emplois si précaires, au traitement frisant le Smic et aux heures supplémentaires non payées, comme cela a été très largement la norme durant des années.

Face à cette demande générale d’une rémunération plus digne, certains employeurs ont sorti le chéquier. « À la sortie du Covid, je rémunérais un plongeur 1 500 euros net, aujourd’hui je propose 1 700 euros net, logement compris. Je ne peux pas faire plus, sinon il faudra répercuter sur les consommations », assure Laurent, restaurateur haut-savoyard.

Ras-le-bol généralisé

Pourtant, ces petits coups de pouce restent des initiatives personnelles de la part des employeurs. Au niveau de la branche hôtellerie et restauration, l’histoire est tout autre. En janvier, le patronat a concédé à l’issue de négociations des revalorisations de salaires de 16 % en moyenne. À y regarder de plus près, pourtant, la majorité des saisonniers ne sont pas gagnants. Les premiers niveaux de la grille n’ont eu le droit qu’à une augmentation d’environ 60 euros par mois, déjà aujourd’hui complètement absorbée par la hausse des prix.

L’Espagne consolide son économie en s’attaquant à la précarité

Les saisonniers qui ne travaillent pas dans la restauration, eux, officient pour la plupart sans la moindre revalorisation de leurs revenus. L’année dernière, Vincent en a fait l’expérience. Alors âgé de 20 ans et sans diplôme, il a trouvé un emploi dans une colonie de vacances en Ardèche. Un coup de cœur pour celui qui s’est découvert une passion pour l’animation, mais d’importants sacrifices en termes de rémunération et de conditions de travail. Pendant deux semaines, le jeune homme a travaillé de 7 heures du matin – avant le lever des petits vacanciers – jusqu’à tard dans la nuit, le temps que les longues réunions entre animateurs se terminent, une fois les enfants couchés.

Des journées pouvant atteindre parfois 20 heures pour un salaire de misère : 900 euros net pour les deux semaines. «Comme j’ai signé un contrat jeune et que je n’avais pas de diplôme, il n’y a aucune heure sur mon bulletin de salaire, alors que j’ai travaillé plus de 150 heures. Tout ça ne comptera donc ni pour le chômage, ni pour la retraite, ni pour la formation que j’essaye d’intégrer et qui demande qu’on puisse justifier de 200 heures de travail en animation », se désole Vincent. Cet été, loin des galères de la colonie, le jeune homme a trouvé un emploi dans un centre de loisirs. Le salaire est loin d’être mirobolant, mais la journée de travail se termine lorsque les parents viennent chercher leur progéniture le soir, pointe-t-il.

Je ne peux pas travailler dans le Sud si je n’ai nulle part où me loger. Pascal Marchand, saisonnier

Cet été, plus que jamais, les employeurs devront donc composer avec le ras-le-bol des salariés pour leur conditions de travail au rabais et proposer un accueil satisfaisant s’ils veulent réussir à embaucher. Céline Absil, elle, est tombée sur un patron prêt à faire l’effort.

Dans son bistrot ardéchois, il a constitué deux équipes, l’une pour le service du midi et l’autre pour le service du soir, supprimant ainsi les heures de coupure du milieu de la journée. «Mon employeur s’est rendu compte que c’était un gros frein et que ça épuisait les équipes. J’ai donc été embauchée pour des journées de 10 à 16 heures », explique-t-elle.

Économie. Taux d’emploi, sous le record se cache une inquiétante réalité

Dans le Var, Pascal Marchand, saisonnier depuis vingt-cinq ans, a fait du logement fourni la condition sine qua non de son recrutement. « Je ne signe pas sinon. Je viens du nord de la France, je ne peux pas venir travailler dans le Sud si je n’ai nulle part où me loger », explique le second de cuisine.

Un secteur entier au pied du mur

Pour l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), organisation patronale, c’est bien sur les logements qu’il faut insister pour renouer avec l’emploi saisonnier. Car si dans les campings et hôtels, les salariés peuvent être logés sur place gratuitement, ce n’est pas le cas dans la restauration, et beaucoup refusent de signer un contrat sans la garantie d’un habitat confortable. « On commence à voir de bonnes pratiques se mettre en place. À Carnac, un camping a été racheté par la mairie pour y loger les salariés, c’est une bonne chose. À Dunkerque, une chambre de commerce a été réhabilitée. Mais il faudrait une réforme globale du logement pour que cet aspect ne soit plus un frein à l’emploi », suggère Thierry Grégoire, président de l’Umih saisonniers.

Avec environ 200 000 postes de saisonniers qui pourraient ne pas être pourvus cet été, l’organisation patronale a d’ailleurs décidé de se tourner vers des candidats outre-Méditerranée. L’Umih envisage en effet de recruter de jeunes salariés tunisiens. Il n’est toutefois pas question de dumping social, assure Thierry Grégoire. « Ce sont des jeunes qualifiés qui souhaitent venir en France pour parfaire leur expérience, avec un contrat de travail de cinq mois au maximum. Ils ont vocation à retourner dans leur pays par la suite », explique-t-il.

Dans tous les cas, le secteur entier semble être au pied du mur. Pour mener à bien les saisons touristiques tout en se passant des rustines de dernière minute, les employeurs devront se retrousser les manches et enfin renouer avec l’attractivité de leurs métiers.

(1) Le prénom a été modifié.

Droit du travail. Un maximum de revendications

Si les emplois saisonniers ont leurs spécificités, le Code du travail ne leur réserve pas de dérogations. Ces postes ne concernent donc que les travaux appelés à se répéter chaque année à des dates à peu près fixes, du fait du rythme saisonnier ou de modes de vie. Exit les surcroîts d’activité et les secteurs non indexés au Code du travail. Les contrats saisonniers relèvent des CDD classiques.

Quel statut pour les saisonniers ?

Mais le droit du travail ne règle pas toutes les difficultés. Voilà pourquoi la CGT, la CFDT et FO revendiquent le versement de la prime de précarité à chaque fin de CDD, afin d’éviter la précarité des travailleurs, ainsi que l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage qui impose de travailler au moins six mois pour ouvrir des droits. L’accès au logement, à la formation, la lutte contre le travail non déclaré et le droit à reconduction des contrats d’une année sur l’autre font aussi partie des demandes des organisations syndicales.

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Entre Macron et la gauche, deux conceptions du pouvoir d’achat

Actu

Analyse Élisabeth Borne a présenté le 6 juillet son paquet de mesures face à l’inflation. Des propositions avant tout destinées à ménager le patronat et le portefeuille des actionnaires, quand celles avancées à gauche visent à instaurer une autre répartition des richesses.

Diego Chauvet

Les mesures adoptées en faveur du pouvoir d’achat par Emmanuel Macron lors de son précédent quinquennat étaient déjà dénoncées par l’opposition comme insuffisantes. L’inflation les a rendues encore plus dérisoires. Entre mai 2021 et mai 2022, les prix ont grimpé de 5,2 % en moyenne. Dans les mois à venir, l’addition sera encore plus salée pour des millions de ménages, alors que les salaires, dans le privé comme ceux des fonctionnaires, stagnent depuis des années. La flambée des prix de l’énergie a particulièrement entamé le pouvoir d’achat des Français, dès 2021, et encore davantage depuis la guerre en Ukraine. En conséquence, au sommet de l’État, c’est le branle-bas de combat pour tenter d’éteindre l’incendie social qui menace.

Ce que contient la loi « pour la protection du pouvoir d’achat » du gouvernement Borne

La  Macronie  brandit chèques et boucliers

En difficulté depuis la perte de leur majorité absolue à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont présenté une série de mesures, le 6 juillet en Conseil des ministres, en vue d’une adoption rapide. Sans préjuger de la bataille parlementaire découlant de la nouvelle donne politique des législatives, il semble déjà évident que le président fait appel aux mêmes méthodes que celles utilisées lors de la flambée des prix des carburants ou, quelques années plus tôt, pour calmer les gilets jaunes. En premier lieu, les « chèques », les « remises », et divers « boucliers ». La remise de 18 centimes à la pompe devrait être prolongée jusqu’à fin août, ce qui coûterait aux finances publiques 2 milliards d’euros. Le « bouclier tarifaire » en vigueur pour le prix du gaz depuis l’automne connaîtrait une prolongation jusqu’à la fin de l’année. Côté chèque, ce sont 9 millions de foyers, selon le gouvernement, qui devraient percevoir 100 euros de « chèque alimentation », augmentés de 50 euros par enfant à charge. Il y a aussi quelques nouvelles variantes.

Quelques pirouettes verbales

D’abord, un « bouclier » pour les locataires : les loyers ne pourraient pas augmenter de plus de 3,5 % pendant un an, tandis que les APL seraient revalorisées du même taux, après une baisse de 10 % depuis 2017. 3,5 %, c’est aussi ce que toucheront en plus les fonctionnaires après de longues années de gel de leur indice. Compte tenu du niveau de l’inflation, ce n’est même pas une remise à niveau. Pour faire face aux critiques sur son ménagement du patronat et des actionnaires, le gouvernement tente quelques pirouettes verbales. Ainsi, le ministre des Transports, Clément Beaune, a indiqué que l’exécutif comptait « demander un effort aux pétroliers pour faire baisser les prix à la pompe ». Par ailleurs, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a annoncé réunir dans la semaine un comité de suivi des négociations salariales avec les partenaires sociaux. Pour autant, hors de question selon lui de toucher au Smic et de le porter à 1 500 euros net comme le propose la Nupes. Cette mesure phare du programme de la gauche, qu’il qualifie de « démagogique », mettrait « à mal la compétitivité des entreprises, et donc l’accès à l’emploi », ose-t-il. Essayer d’éteindre l’incendie donc, tout en préservant les bénéfices des entreprises.

Un gouvernement pour servir le capital

Porter le  smic à 1 500 euros

C’est justement la différence fondamentale entre les objectifs de la majorité (et de la droite qui défend les mêmes positions) et les ambitions de la gauche. Le projet de loi gouvernemental sera vite absorbé par une inflation qui n’est pas près de ralentir, d’autant moins que l’exécutif refuse de s’attaquer à ses causes, en premier lieu la spéculation. Ce que fait en revanche la gauche. Plutôt que de distribuer des chèques de 100 euros de temps en temps, la Nupes entend augmenter le Smic et engager des négociations salariales pour les autres salaires. Dès fin mai, la coalition avait présenté son plan d’urgence et en expliquait le sens. « L’idée centrale, avait alors expliqué Jean-Luc Mélenchon, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre. » Pour cela, la gauche propose l’arme du blocage des prix. Avec une telle mesure, appliquée par exemple aux carburants et aux produits de première nécessité, plus besoin d’aller solliciter la bonne volonté des pétroliers comme tente de le faire Clément Beaune. Ils se retrouvent d’office mis à contribution, tandis que les spéculations qui font grimper les prix du gaz depuis bien avant la guerre en Ukraine se trouveraient enrayées.

La Nupes veut soigner le « pouvoir de vivre »

Les sénateurs communistes demandent un mission d'information sur l'inflation

Car c’est un autre angle mort du projet de loi d’Élisabeth Borne : pourquoi les prix s’envolent-ils à cette allure ? Certes, la crise sanitaire puis la remise en route de la machine économique mondiale ont pu jouer, de même que la guerre en Ukraine et les sanctions décidées par les pays occidentaux contre la Russie. Sauf que la spéculation joue, à l’évidence, également de ces événements exceptionnels. Les sénateurs communistes ont demandé la création « en urgence » d’une mission d’information de la commission des Affaires économiques du Sénat afin notamment, comme le précise la présidente du groupe, Éliane Assassi, d’examiner les origines de l’inflation « et son éventuel lien avec l’anticipation et la spéculation ». Cette mission « flash » pourrait ainsi amener les parlementaires à amender le « paquet pouvoir d’achat » d’Élisabeth Borne avant qu’il ne soit voté. De leur côté, les députés insoumis ont aussi demandé la création d’une commission d’enquête sur « les causes de l’inflation ».

« On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés »

Le député communiste Fabien Roussel a pour sa part déposé un projet de loi visant à baisser de 35 centimes les prix à la pompe : le financement serait assuré par une taxe sur les dividendes des pétroliers. Pour les autres mesures, plutôt qu’un « bouclier », la gauche propose également un véritable encadrement des loyers, fustigé par l'ancienne ministre Amélie de Montchalin. Quant aux fonctionnaires, le dégel proposé par la gauche se montait à 10 %, c’est-à-dire au-delà de l’inflation. « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », avait justifié le communiste Ian Brossat lors de la présentation du plan d’urgence de la Nupes. Macron essaie de maîtriser une crise en sauvant les dividendes de ceux qui s’en nourrissent, quand la gauche propose de relancer l’économie en changeant la répartition des richesses.

Salaires et pouvoir d'achatNupesEmmanuel Macron
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[Vidéo] Kaotik 747, d’enfant de la DDASS à rappeur patriote

Menacé de mort et insulté par des individus de gauche pour avoir l’outrecuidance de défendre les forces de l’ordre ou encore les pompiers régulièrement agressés, le rappeur est revenu sur son parcours de vie, depuis son enfance passée par la DDASS jusqu’à son émancipation par un rap positif et engagé, animé par l’amour de la France.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

L'Humanité

La loi pouvoir d’achat fait la misère aux salaires

Actu

Dans sa loi présentée jeudi, Élisabeth Borne réussit l’exploit de ne rien proposer pour augmenter les rémunérations. Il suffirait pourtant de pas grand-chose, estiment la Nupes comme les syndicats.

Stéphane Guérard

Ils sont les marathoniens des négociations salariales. Depuis février et mardi prochain encore, les salariés de l’énergie enchaînent les journées de mobilisation à l’appel de la CGT pour que leur salaire national de base reprenne les 15 % perdus en dix ans sur l’inflation. Avant eux, les travailleurs des plateformes aéroportuaires de Roissy et Orly, ceux des services à la personne, de l’aéronautique, de la SNCF, de l’agroalimentaire se sont battus ces derniers jours contre des salaires dévalués. Dans la voiture qui le menait, jeudi après-midi? au ministère du Travail pour une première rencontre des « partenaires sociaux » avec le ministre Olivier Dussopt, Boris Plazzi, secrétaire confédéral CGT, faisait les comptes : « Depuis le printemps 2021, le nombre de conflits salariaux n’a jamais diminué. Les travailleurs voient bien qu’en se mobilisant, ils parviennent à obtenir des augmentations. Il n’y a finalement plus qu’au gouvernement que ça bloque. »

De fait, Élisabeth Borne n’a pas pipé mot sur les salaires dans son discours de politique générale, mercredi. Même impasse jeudi, à l’heure de la présentation au Conseil des ministres du projet de loi sur le pouvoir d’achat, mis à part le rappel du rattrapage partiel du gel du point d’indice des fonctionnaires (+ 3,5 % au 1er juillet, pour un coût de 7,5 milliards d’euros). « J’invite les entreprises qui le peuvent financièrement à augmenter les salaires ou à mobiliser ces primes de pouvoir d’achat », s’est contentée d’appeler la première ministre sur TF1, qui renvoie vers des dispositifs défiscalisés favorables aux employeurs : prime Pepa/Macron jusqu’à 6 000 euros en une fois et sur un an ; intéressement ouvert aux PME de moins de 50 salariés.

« Ça fait cinq ans qu’ils (les gouvernements) demandent aux entreprises privées : “Il faudrait faire des efforts”, “Faites quelque chose”, etc. », a réagi Fabien Roussel sur France Info, soulignant qu’il y a « 120 filières professionnelles, 120 branches sur 170 dont le salaire minimum est inférieur au Smic. Les salariés sont obligés de se mettre en grève pour obtenir quelques augmentations dérisoires ». Pour le député PCF, seule « une conférence sociale des salaires (peut) mettre à l’ordre du jour une augmentation générale des salaires ». Partageant la même exaspération, François Ruffin (FI) complète la proposition : « Ce n’est pas des bons d’achat ou des primes qu’il faut aux Français. Je suis favorable à une indexation des salaires sur l’inflation. Quand l’inflation est de 5 %, le Smic et le reste des salaires doivent monter de 5 %. »

Chez les syndicats aussi, qui se réuniront tous lundi (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires et organisations de jeunesse) sur le thème du pouvoir d’achat, l’idée gagne du terrain d’instaurer des mécanismes contraignants afin de voir les salaires suivre le coût de la vie. Question d’expérience. Selon le cabinet People Base CBM, les directions d’entreprise ont délaissé la politique d’augmentation générale (37 % favorables en 2017 ; 31 % en 2019), lors des négociations annuelles d’entreprise, pour se concentrer sur les revalorisations individuelles, censées prendre mieux en compte le « mérite ». Si l’augmentation des prix est en train de changer un peu ces mœurs managériales, le compte n’y est pas. En 2020, seuls 54,9 % des salariés ont profité d’une telle impulsion collective, souvent obtenue par la mobilisation et l’instauration d’un rapport de forces.

« Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée »

Les négociations dans les branches professionnelles devraient fournir un autre levier d’intervention aux syndicats. Élisabeth Borne les renvoie d’ailleurs vers ce niveau. Sa loi pouvoir d’achat prévoit qu’un secteur pris en flagrant délit de ne pas signer suffisamment d’accords ou d’avenants pourrait être fusionné avec un autre que l’on imagine mieux-disant. De prime abord, c’est intéressant. Selon un décompte de la CFDT, seuls 20 % des syndicats patronaux de branche ont, en effet, signé un accord récent prévoyant une clause de revoyure en cas de poursuite de l’envolée des prix. « Cette obligation de fusion n’est pas vraiment une contrainte. Entre le moment où on attaquerait ce rapprochement et celui où il entrerait en vigueur, il se passerait des mois. Les salariés, eux, ont besoin d’augmentation tout de suite, répond Boris Plazzi . Depuis plusieurs années, le ministère du Travail procède à ce genre de fusion. Ça n’empêche pas les conventions collectives d’afficher des minima de salaires en dessous du Smic. Certaines organisations patronales s’en servent même pour aligner toutes les rémunérations sur celles de la branche la moins-disante. »

Pour le syndicaliste de la CGT, une autre disposition légale serait plus efficace : « On a proposé à Jean Castex d’introduire un mécanisme qui augmente l’ensemble des niveaux de salaires des conventions collectives dès lors que le Smic est réévalué. Cela aurait pu résoudre bien des soucis, surtout avec un Smic à 2 000 euros. On n’a jamais eu de réponse. »

Laurent Berger imagine une autre contrainte. « Il faudrait donner trois mois aux branches pour se conformer (à l’inflation), faute de quoi les aides publiques sur les bas salaires seraient suspendues. Cette conditionnalité s’appliquerait aux allégements de cotisations jusqu’à 1,6 fois le Smic », relève le leader de la CFDT dans Libération. Les aides publiques encaissées par les entreprises pourraient effectivement constituer un autre levier. Car, comme le notait récemment l’économiste Benjamin Bürbaumer, l’État donne plus en « transferts aux entreprises » qu’il n’en reçoit en recettes via l’impôt sur les sociétés. Or, la loi pouvoir d’achat ajoute une nouvelle ristourne patronale : 8 milliards d’euros de moins avec la fin de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises dès 2023. Un nouveau cadeau sans garantie ni contrepartie sur l’emploi et les salaires.

« Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée nationale et on sera mobilisés pour dire ce qu’on veut », présage Fabien Roussel pour la rentrée. Les appels à mobilisations pointent déjà une « grande marche contre la vie chère » proposée par Jean-Luc Mélenchon et une mobilisation interprofessionnelle appelée par la CGT et Solidaires le 29 septembre.

Salaires et pouvoir d'achatÉlisabeth Borne
Valeurs Actuelles

« Abdeslam, c’est l’inverse de l’humanité » : la face cachée du procès du 13 novembre

Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».

Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.

 

 

L’intégralité de l’émission est disponible pour nos abonnés au palier « Le Direct »

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La VOD de la semaine - « Tilva Rosh » de Nikola Lezaic

Nos recommandations culturelles

Le dernier été d’insouciance d’une bande de skateurs, entre prises de risques, prises de tête et conflits sociaux dans une petite ville minière de Serbie. Un succédané doux-amer de la chaîne MTV des nineties, avec en filigrane une réflexion politique.

Vincent Ostria

Grand prix du festival de Sarajevo en 2010, jamais diffusé en France, « Tilva Rosh » est le premier et peut-être le seul film d’un certain Nikola Lezaic, qui retrace les dernières vacances insouciantes de deux amis, Tida et Stefan, après la fin du secondaire à Bor, petite ville minière de Serbie.

En apparence, une chronique en roue libre de l’univers déjanté et provoc des skateurs, sur lesquels l’Américain Larry Clark s’était déjà beaucoup penché. Une chronique post-MTV, option Jackass, à laquelle on aurait ajouté une pincée de « Jules et Jim » (pour la rivalité amoureuse des deux copains, amoureux d’une même fille). Alternance de scènes festives, disjonctées, et de clips musicaux en vidéo amateur, répertoriant les prouesses violentes et trompe-la-mort d’une bande de jeunes. Si cela ne manque pas de charme ni de fraîcheur, ce qui distingue ce film du tout-venant se situe ailleurs : du côté de la sphère familiale, du monde des parents ouvriers et du climat social conflictuel de cette ville industrielle, parfaitement capté par Lezaic. Cela culmine avec une scène de rue conçue de façon particulièrement fluide et dynamique : après avoir tenté de tabasser un homme qui les avait maltraités quelques jours plus tôt, le gang de skateurs (dont font partie Tida et Stefan, et leur petite amie potentielle, Dunja) croise un cortège de métallos manifestant avec un camion géant contre leurs conditions de travail. Deux réalités inconciliables se rencontrent symboliquement : celle des enfants, futurs étudiants cultivant le défoulement à tout prix et surfant sur l’existence en risquant la leur, et celle des parents, englués dans leur survie laborieuse au jour le jour. S’ensuit dans la foulée une mise à sac de supermarché par cette bande de jeunes nihilistes, émoustillés par l’atmosphère électrique de la ville. Ainsi, Nikola Lezaic évoque finement, par petites touches, à l’arrière-plan de cette chronique douce-amère sur la fin de l’adolescence, le délitement industriel d’une ex-Yougoslavie peinant à se remettre de sa désagrégation et de ses guerres pour atteindre une forme d’équilibre social et moral. Les soubresauts incessants de l’ex-Bloc de l’Est demeurent le plus gros problème d’une Europe recherchant en permanence un modus vivendi harmonieux et prospère.

« Tilva Rosh » de Nikola Lezaic. Serbie, 2010, 1 h 39A voir sur mubi.com

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice

Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.

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Une invitation à « poévivre »

Nos recommandations culturelles

Musique Les opus de Gregory Porter, Fiona Monbet et Lisa Cat-Berro portent, outre un jazz résolument ouvert, une philosophie de l’espoir.

Fara C.

Les fans de Gregory Porter, dans l’impossibilité de voir la star du jazz vocal à Marciac suite à l’annulation de son concert, se consoleront avec la ­réédition du chef-d’œuvre Water. Par ailleurs, les mélomanes qui n’ont pu, comme en ont eu la chance les festivaliers du village gersois, succomber de bonheur à l’écoute de la violoniste Fiona Monbet et, une semaine avant, de la saxophoniste Lisa Cat-Berro (au sein du Lady All Stars de Rhoda Scott) devraient se précipiter sur les disques de ces musiciennes d’exception, respectivement Maelström et Good Days Bad Days.

Que le chant océan de Gregory Porter célèbre l’eau, que les tourbillons du violon de Fiona Monbet nous emportent vers le grand large ou que Lisa Cat-Berro épanche une apaisante limpidité onirique, nous accédons, à travers ces trois opus, à une convergence prodigieuse entre virtuosité instrumentale, richesse d’écriture, cohésion d’ensemble et prégnance de la philosophie propre que chaque album porte. Ces artistes jouent, dans tous les sens du terme, mais aussi pensent la musique à la manière d’une invitation à créer, à « poévivre », expression par laquelle la poète et résistante communiste Ovida Delect signifiait « (se) libérer, (s’) affirmer par l’écriture, ­rogner la hauteur des obstacles et les traverser ».

Paru en 2010, Water, le premier album studio de Gregory Porter (et aussitôt premier succès international du baryton afro-américain), est réédité par le prestigieux label Blue Note. Chansons d’amour (Illusion, Pretty), splendides reprises de standards (dont Feeling Good, ­popularisé par Nina Simone), manifeste fustigeant la répression des émeutes de Detroit de 1967 et leur funeste actualité (1960 What ?)… Tout ce que libère le gosier de l’inexpugnable Goliath du swing se magnifie dans l’instant.

Lisa Cat-Berro, saxophoniste, compositrice et autrice subtile, révèle son talent de chanteuse dans Good Days Bad Days, qu’elle a conçu durant son immobilisation suite à un problème de santé. On perçoit la volonté de libération derrière ces chants qui pacifient le cœur, ces musiques qui embrassent jazz, folk, rock progressif ou autre genre, rappelant ainsi la vanité des clichés. Sur l’émouvant Un autre jour (sans toi), la diction d’Anouk Grinberg, invitée à lire « la lettre de Rosalie » (extraite du film César et Rosalie), est profondément musicale. Tout du long, le CD irradie l’aube fortifiante de l’espoir.

Quant à la Franco-Irlandaise Fiona Monbet, à la tête de son épatant trio jazz, augmenté d’un petit orchestre de chambre classique, elle arpente la luxuriante planète stylistique qu’elle s’est inventée au fil des expériences. Tel un djinn, son violon virevolte, de jazz à bossa, blues à tango, ­gospel à legs celtique. Avec, comme fil d’or, la mélodie, toujours sublimée, que celle-ci chuchote à notre ouïe sa mélancolie ou qu’elle jubile avec une insolence mutine.

www.gregoryporter.comwww.lisacatberro.comwww.facebook.com/fiona.monbetjazz
Valeurs Actuelles

[Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics

Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.

Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.

Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »

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Dans le creux de la mort, la poésie vit

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Littérature Des peintures de vanités aux moulages pompéiens et au film l a Momie, Claro tire un livre inspiré et fort sur la place que peut occuper l’écriture.

Alain Nicolas

« L e ven t de vanité » pousse les uns et les autres, sans marquer de préférence. Ce jour de février 1497 où Savonarole fait ériger à Florence son célèbre « bûcher des vanités », Johannes Ockeghem, maître de la chapelle de chant des rois de France, meurt. (Josquin des Près, son successeur, compose une Déploration à la mémoire de son «  bon père ».) «  Leurs cadavres se croisent », écrit Claro dans Sous d’autres formes nous reviendrons. L’un sera brûlé, quelques semaines plus tard, hérétique et réprouvé ; l’autre, porté vers la paix de l’âme. À l’un le cri, à l’autre le chant. Et pourtant, en partage ils auront ce quelque chose qui tourne dans les consciences au moment où le monde se désaxe, le sentiment de la vanité de toutes choses. « V anitas  », disait l’Ecclésiaste du fond des âges bibliques. En ces temps où musique, peinture, poésie, philosophie jouissent du nouveau et de l’ancien à la fois, la vanité devient un objet d’art.

L’accumulation des objets de luxe jetés au feu devient art. Les maîtres flamands agencent savamment le désordre de ce bric-à-brac pictural, «  luth côtoyant des calebasses, vignes accrochant la dentelle », le tout composé pour que l’éphémère prenne la pose, pour que la mort fasse signe. Le risque étant que l’appel au détachement, à la mortification devienne lui-même recherche de la coupable délectation esthétique. Comme si la peinture de « vanités » était appelée à en devenir une elle-même. Au premier rang de celles-ci, le livre. Dans les flammes du brasier, il ne se distingue guère du corps : « les peaux gercent, s’entrouvrent ». Le réel reprend le dessus : « Là où le feu applique sa force, la fiction fane et flétrit. » « Un livre en sa somme, la somme qu’un livre assume n’est-elle qu’un impur ramassis de vanités ? »

Vanité ultime n’était le fait que c’est non dans le corps, mais « dans la langue réelle » que s’est formé le « sentiment de mort ». L’écriture, promesse d’immortalité, est aussi le lieu où l’écrivain rencontre « la phrase avide de m’inventer mourant ». Claro nous propose, avec Sous d’autres formes nous reviendrons, une méditation sévère sur ce sentiment qui a traversé toutes les époques en toutes les formes d’art, et qui a pris le nom de memento mori. Il nous en donne une traduction qui sonne plus radical que le traditionnel « souviens-toi que tu vas mourir » : « N’oublie pas de mourir. » Le livre aiderait ainsi la mort à frayer en nous son chemin. Les rappels de la littérature, de la peinture et de la musique voisinent ainsi avec l’expérience la plus personnelle, la mort du père et le refus d’assister à ses obsèques, de se confronter avec un visage qui bientôt prendra la forme de celui qu’on retrouve sur les peintures de vanités, le crâne aux orbites vides. « Je regarde la mort et la mort me regarde, tête dans la tête et os dans l’os. »

Claro s’appuie sur une riche tradition littéraire et culturelle

Dans le vide naît la littérature. La bulle représentée par les peintres, emplie d’un dernier souffle et prête à éclater. L’orbe du théâtre anatomique créé selon « la composition en cercles et ellipses de l’œil » où le défunt devient l’acteur principal d’un paradoxal « tableau vivant » que la peinture là encore s’approprie. L’espace laissé par les corps des Pompéiens, décomposés sous les cendres qui ont gardé leur empreinte et que les artistes fouilleurs ont retrouvés par injection de plâtre, travail dit par les gens du métier « à creux perdu ». L’écriture aussi se fait à creux perdu. « Se peut-il que ce vide en nous niché soit appelé à devenir une façon de moule et que dans ce moule (…) nous devions injecter un jour le plâtre du langage ? »

Tressant les fils que proposent peinture, musique, littérature ou cinéma tout au long de ce livre, Claro construit en poète, à coups d’intuitions fulgurantes, un livre inspiré sur un sujet où l’érudition gratuite et l’épanchement incontrôlé constituent autant d’écueils (qu’il évite…). Il s’appuie sur une riche tradition littéraire et culturelle, qu’il n’exhibe pas et ne cherche pas non plus à dissimuler par un jeu d’allusions réservé à une élite. Un discret jeu typographique alerte le lecteur, lui permet de s’y retrouver et renvoie à une bibliographie qu’on est impatient de consulter. Méditation austère, Sous d’autres formes nous reviendrons est tout sauf un livre désespéré. Si le retour de l a Momie, tableau final suscité par le film de Karl Freund en 1932, ne promet pas une résurrection, du moins les bandelettes chargées de signes rappelant les phrases de l’écrivain lui assurent-elles une forme de vie «  avec » la mort.

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[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible

Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

L'Humanité

Fernanda Melchor  : autopsie d’un paradis artificiel

Nos recommandations culturelles

Roman Dans une résidence pour ultrariches, deux garçons découvrant la transgression, sexe, drogue et musique saturée, basculent dans l’extrême violence. Un roman poisseux et sidérant de l’autrice mexicaine.

Sophie Joubert

On pourrait croire au début d’un « teen movie », l’un de ces films américains qui montrent des adolescents découvrant la transgression : sexe, drogue et musique saturée. Soit Polo, jardinier dans une résidence sécurisée pour ultrariches qui, le soir venu et faute de mieux, boit des bières et du mauvais alcool avec Franco, un garçon obèse qui vit dans la résidence avec ses grands-parents. Depuis que les Marono, un couple et leurs trois enfants, ont emménagé au Paradaïze (« paradise » avec l’accent anglais), les fantasmes de Franco convergent vers « madame Marian », la mère de famille, et ses atouts clinquants. Gavé de pornographie et de chips au fromage, le « gosse de riches » boutonneux aux boucles d’angelot ne sort de chez lui que pour aller laver la voiture, espérant apercevoir sa voisine en train de bronzer sur sa terrasse. Gamin pauvre contraint de vivre avec sa mère et sa cousine enceinte qu’il hait autant qu’il désire, Polo rêve d’épater son cousin Milton qui fraie avec « ces gens-là », ceux qu’on admire et craint au point de ne pas oser prononcer leur nom. S’enhardissant chaque jour un peu plus, Franco s’introduit dans la maison des Marono pour aller voler les culottes de Marian dans le panier de linge sale. Dégoûté et fasciné par le comportement de son acolyte, trop faible pour s’en aller, Polo se laisse convaincre de l’aider à mettre en œuvre la folle idée qui colonise son cerveau. L’un est frustré sexuellement, l’autre est humilié socialement, corvéable à merci pour un salaire misérable, obligé de tondre les pelouses de gens qui le méprisent. Tous deux vont faire alliance et commettre l’irréparable.

Après la Saison des ouragans, Paradaïze est le deuxième roman publié en France de la Mexicaine Fernanda Melchor, brillamment traduit de l’espagnol par Laura Alcoba. Sur un peu plus de 200 pages qu’on lit sans reprendre son souffle, la romancière autopsie une microsociété gangrenée par la violence banalisée, la misogynie, la pornographie et les fantasmes de viol. Barricadés dans des résidences fermées censées les protéger des narcotrafiquants, les riches fabriquent les bombes humaines qui leur exploseront au visage. On pense au film Parasite, du Coréen Bong Joon-ho, pour l’aspect lutte des classes et la vengeance des affreux, sales et méchants qui s’introduisent chez les riches comme un ver dans le fruit. Avec un peu moins de second degré et d’humour grand-guignol.

Écrit à la troisième personne, Paradaïze épouse le point de vue de Polo, qui se souvient de faits passés, provoquant une sensation d’étouffement, comme si on était enfermé à l’intérieur de son crâne. Hyperréaliste quand il décrit le quotidien sordide des deux garçons, le roman bascule dans une atmosphère poisseuse, presque gothique, quand ils s’enivrent sur le perron d’une maison en ruine où, selon une légende locale, rôde le fantôme d’une « comtesse sanglante ». Un beau jeu de massacre.

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[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu

Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.

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Valeurs Actuelles

[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !

20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.

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L'Humanité

One Piece Red élargit sa base mais déçoit les fans

Nos recommandations culturelles

Avec 490 millions d’exemplaires vendus dans le monde dont 28 millions en France, l’équipage du chapeau de paille s’est définitivement imposé comme un pilier culturel d’une génération. Les premières réactions aux avant-premières présagent néanmoins d’un fort mécontentement chez les aficionados.

Emma Neige

Le phénomène planétaire One Piece célèbre cette année ses vingt-cinq ans. À cette occasion, le manga d’Eiichirō Oda s’offre une nouvelle adaptation cinématographique. Le récit réunit le Capitaine Luffy et son équipage de drôles de pirates pour un festival sur l’île d’Elegia.

Uta, la chanteuse la plus populaire du monde, va monter sur scène pour la première fois. Celle qui n’est autre que la fille du légendaire pirate Shanks Le Roux va révéler la puissance exceptionnelle de sa voix. Incarnée par l’icône de J-Pop  Ado, la cantatrice renouvelle le genre avec sa performance. La voix française d’Uta est interprétée par Hoshi qui a participé à la traduction des chansons. « Je trouve ça hyper cool, qu’un animé comme One Piece adapte les musiques en français car ça ne se fait plus ou très rarement. C’est bien pour les enfants ou même les adultes qui ne connaissent pas forcément l’univers » explique-t-elle. Dans cette comédie musicale charmante, les nombreux retournements de situations n’ont pas d’incidences sur l’intrigue de l’œuvre complète d’Oda. Pas besoin d’avoir vu ou lu les 103 tomes de One Piece pour apprécier l’histoire d’Uta. Même si les fans peuvent repérer les messages cachés et les références tout au long de l’aventure.

Le film est produit par le studio d’animation Toei, qui compte parmi ses plus grands succès le géant Dragon Ball. Souvent critiqués pour la lenteur de la série One Piece, les animateurs ont fait un réel effort sur Red. Le rythme est plus enlevé, le séquençage plus cadencé. Mais cette amélioration pose quelques problèmes. Le montage apparaît saccadé ou abrupt. L’animation simpliste n’atteint pas le niveau de celles de ses concurrents directs (Demon Slayer et Jujutsu Kaisen Zero). Heureusement, les chorégraphies bariolées de la diva compensent certaines lacunes.

One Piece est l’un des plus grands Shonen, autrement dit un manga destiné aux jeunes garçons. Or, ce film élargit le monde des pirates à un public plus divers, au détriment des fans parfois trop passionnés. Des incidents ont en effet eu lieu lors de deux avant-premières. À Marseille, les spectateurs ont perturbé la séance et endommagé la salle. Tandis qu’à Bordeaux, l’alarme incendie a été activée. Un geste déplacé qui ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté One Piece. Ce n’est pas une première dans le milieu des aficionados d’animation japonaise. Déjà, à la sortie de Demon Slayer : Le Train de l’Infini et Jujutsu Kaisen Zero, certaines projections s’étaient déroulées dans une ambiance chaotique. En conquérant une nouvelle audience, One Piece Red va nécessairement décevoir d’autres fans. Espérons que leurs réactions restent courtoises afin que les spectateurs soient bercés par la voix d’Uta et non par les hurlements désenchantés.

one piececinéma d'animationCinéma japonais
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[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

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Cinéma. Rencontre du troisième type sous le soleil californien

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Jordan Peele signe un ovni grand public, à mi-chemin entre science-fiction et western, pour mieux dénoncer l’obsession de célébrité de nos contemporains.

Cécile Rousseau

Une pluie d’objets en métal. Au-dessus d’un ranch, en plein désert californien, les nuages ont le pouvoir de tuer. Otis Haywood, dresseur de chevaux pour le cinéma et la télévision, meurt sur son destrier, percuté à la tête par une pièce d’un dollar mystérieusement tombée du ciel. Ses deux enfants, OJ et Emerald, vont vite être, eux aussi, confrontés à cette menaçante entité venue d’ailleurs.

Dès le début, Nope (« nan » en français) intrigue par son originalité. Délaissant les ficelles horrifiques, après le très réussi Get Out (2017), métaphore du racisme endémique, puis Us (2019), où une famille d’Africains-Américains se retrouve confrontée à son double maléfique, Jordan Peele continue son exploration des recoins invisibles et des faces sombres de l’Amérique. Dans ce troisième long métrage, quelques attributs angoissants persistent, notamment l’inquiétante et imposante maison, épicentre des phénomènes. Mais c’est dans une ambiance à mi-chemin entre les petits hommes verts, le film catastrophe et le western que l’industrie du spectacle et l’influence des médias en prennent pour leur grade.

Les deux pieds sur la terre battue, mal à l’aise avec les névroses des réalisateurs et autres divas des plateaux de tournage, OJ, incarné par Daniel Kaluuya, préfère se concentrer sur ses chevaux. En un toucher de crinière et un battement de cils, l’acteur oscarisé fait passer toute la sensibilité de ce dresseur mutique. Quant à sa sœur, Emerald, comédienne à la punchline permanente accro aux réseaux sociaux (jouée avec entrain par Keke Palmer), elle tente de secouer ce frère accablé par la future faillite du business familial.

Tous deux s’unissent non pas pour lutter contre cette manifestation paranormale, mais pour en capturer une image qu’ils pourront vendre à prix d’or, rêvant d’une invitation au talk-show d’Oprah Winfrey. L’entreprise ne se révèle pas si simple quand les cumulonimbus déchaînés, à renfort d’effets spéciaux impressionnants, décident de brouiller les appareils électriques. Dans cette mission pleine de « do it yourself » lorgnant vers l’humour des buddy movies (films de potes – NDLR), un chef-opérateur et un installateur de caméras de surveillance vont arriver à la rescousse. Jordan Peele, qui a aussi écrit et produit Nope, ajoute une nouvelle pierre à l’édification d’un cinéma noir états-unien pour mieux rappeler à quel point celui-ci fait partie de l’americana.

Un parc d’attractions en carton-pâte pour ausculter l’envers du mythe hollywoodien

Si la question du regard est centrale dans ce long métrage, celle de la mémoire des pionniers afro-américains du 7e art est l’un des sujets qui lui tient à cœur. Le ­cinéaste en profite ici pour inventer une ascendance au jockey noir sur son cheval au galop représenté dans une série de clichés animés du photographe Eadweard Muybridge en 1887. Une réhabilitation sous les projecteurs alors que son identité reste toujours méconnue. Irrigué par l’obsession de la célébrité, Nope est un ovni conçu pour le grand public, entre coolitude californienne et moments de tension, qui distille aussi une réflexion maligne sur la crise climatique.

Le Jupiter’s Claim, parc d’attractions en carton-pâte sur la conquête de l’Ouest, est d’ailleurs un décor parfait pour ausculter l’envers du mythe hollywoodien. Celui des enfants stars propulsés sur le devant de la scène et traumatisés à vie, celui des animaux surexploités dans des sitcoms aux rires préenregistrés qui finissent par craquer, à l’instar du chimpanzé Gordy. Jeune comédien durant cette période, Ricky « Jupe » Park, propriétaire du parc, reste abîmé. L’acteur Steven Yeun, vu dans la série The Walking Dead, dépeint un cow-boy touchant et un père de famille toujours en quête d’un quart d’heure de gloire quel que soit le danger.

Avec ce divertissement efficace, parabole sociale sur fond de rencontre du troisième type, l’auteur confirme qu’il est passé maître dans l’art de scanner son époque au travers du cinéma de genre. Une course à deux-roues pour tenter d’obtenir une image ou une vidéo de l’entité extraterrestre tient ainsi en haleine comme un thriller, soulignant son extraordinaire facilité à mêler les styles.

Lancé, le réalisateur ne se limite pas à l’observation des travers contemporains, il multiplie les sous-textes et dissémine des références à la pop culture. Quitte à frôler l’overdose. À vouloir être sur tous les fronts, Jordan Peele lâche un peu trop la bride et déverse un flot de messages appuyés qui parasitent à certains moments le pur plaisir du blockbuster estival.

cinéma
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[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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Face au coronavirus, plaidoyer pour replacer la France sous l’étendard de Jeanne d’Arc

Voilà un siècle qu'une loi institue une fête nationale de Jeanne d'Arc le deuxième dimanche du mois de mai. Emmanuel Macron serait bien inspiré de s'en souvenir et de placer la France sous la bannière immaculée de cette héroïne nationale, estime Jacques Trémolet de Villers, avocat et auteur de “Jeanne d’Arc, le procès de Rouen” (Perrin, coll. “Tempus”).

Jeanne d’Arc, serviteur de Dieu

Jeanne n'a rien fait que par “le commandement de Dieu”, jusqu'à mourir sur décision d'un tribunal ecclésiastique. Jacques Trémolet de Villers, avocat et auteur du Procès de Rouen, revient sur le message de Jeanne, sa relation à l'Église, aux prélats et au royaume de France.

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À la découverte de Saint-Paul-de-Vence, rendez-vous des artistes

Èze, la perle de la Côte d’Azur

Le Covid va-t-il nous pourrir l’été ?

Législatives : dans les Alpes-Maritimes, Les Républicains ne sont pas « morts »

Dans le Vaucluse, le savoir-faire nucléaire perdure

Éric Ciotti se lance dans la course des législatives… et des municipales

Castaner, retour gagnant ?

L’“Estrosie” fait feu de tout bois pour les législatives

Côte d’Azur : pénurie de saisonniers

Droite en Paca : les leçons du premier tour

Valeurs Actuelles

Immigration : au Danemark, la volonté populaire prime sur Bruxelles

Immigration : comment le Danemark a retrouvé la maîtrise de son destin

Robert Redeker : « Le culte de la diversité paralyse la liberté et la pensée »

Alain Schmitt, l’honneur bafoué d’un judoka

[Entretien] Léon de Jong, député néerlandais : « La proposition de recruter des jeunes de banlieues françaises aux Pays-Bas est grotesque »

Guerre en Ukraine : « Les Européens sont pris dans un puissant engrenage »

Jérôme Sainte-Marie : « Ce cartel des gauches aux législatives est un habillage pour l’électorat »

Présidentielle : insouciante, la macronie danse sur un volcan

Présidentielle 2022 : Marine Le Pen, retour à la case diabolique

« Un bol de coquillettes et puis voilà » : le cri du cœur d’une retraitée pauvre

Valeurs Actuelles

Culture tauromachique, on dirait le Sud

L’étau semble se resserrer autour de la corrida. Le néodéputé Aymeric Caron, connu pour son engagement antispéciste, souhaite déposer une proposition de loi visant à interdire les corridas. Durant l’été 2021, Aurore Bergé et 35 autres parlementaires de la majorité, du centre et de la droite commettaient une tribune appelant à l’interdiction de la corrida. Au même moment, une étude de l’Ifop commandée par l’association Alliance anticorrida relevait que 81 % des Français étaient opposés à la corrida avec mise à mort. Une lutte à sens unique fait rage contre cette pratique propre à quelques départements dans lesquels il existe une « tradition locale ininterrompue ». Alors barbarie sauvage ou acte de civilisation, grand remplacement culturel ou odieuse appropriation ? La corrida choque, émerveille et interroge. Mais qui la connaît vraiment, excepté quelques aficionados ? Nous sommes allés rencontrer les personnes qui la font vivre, afin d’entendre ce qu’ils ont à nous apprendre.

Cette peur qui déchire le ventre

Dans le domaine familial de 1 500 hectares, proche de l’embouchure de l’Aude, au sud de Béziers, Olivier Margé, grand gaillard aux yeux bleu profond présente avec bonheur ses bêtes magnifiques, à quelques jours de la célèbre feria des Vendanges de Nîmes. Les fauves de 500 kilos paissent tranquillement dans ce paysage préservé, semblable à celui de la Camargue. Pour Olivier Margé, l’élevage de taureaux confronte l’homme aux animaux, au climat, à la nature, au réel en somme. Il n’y a donc pas de place pour le mensonge, la lâcheté ou la tricherie, car l’arène les révélerait immédiatement au grand jour.

Olivier Margé attend le combat avec impatience, car rien ne remplace la fierté de montrer ses taureaux et de les voir combattre bravement. Évidemment, le solide gardian exprime aussi une certaine tristesse, non pas lorsque le taureau est mis à mort, car Olivier y voit la noble fin d’un combattant, mais lorsqu’il revient avec le camion vide sans les bêtes qu’il a connues, nourries, soignées et aimées pendant cinq ans.

Barbarie sauvage ou acte de civilisation, grand remplacement culturel ou odieuse appropriation ?

Le torero est habité, lui, par d’autres sentiments avant d’entrer dans l’arène. Le premier, partagé par tous, qu’importent l’âge et l’expérience, est la peur. « Cette peur qui déchire le ventre », selon Solalito, jeune torero prometteur de 21 ans. Le deuxième sentiment est le profond respect dû à l’animal. Un respect exigeant de combattant à combattant. Enfin, le dernier sentiment est celui de la responsabilité d’offrir un beau spectacle. Oui, pour Adrien Salenc, véritable star de la tauromachie, la corrida est aussi un spectacle et le torero est un artiste, car « il se produit au cours d’une performance et crée de la beauté ».

Le combat n’est pas égal, mais loyal

Cette « beauté ensanglantée qui nous place irrémédiablement face à la mort », selon les mots de Simon Casas, haute figure de la tauromachie et directeur des plus grandes arènes espagnoles et françaises. Spectacle, combat, mise à mort, mise en scène sadique et cruelle ? Nul ne peut classer la corrida. C’est le taureau, au caractère sauvage et imprévisible, qui rend l’art du torero inclassable.

La corrida se déroule en trois tiers-temps appelés tercios puisque le vocabulaire, tout comme la discipline, nous vient d’Espagne. Le premier, le tercio de piques, est le temps du picador. En costume espagnol impeccable sur sa monture aux yeux bandés, les jambes gainées de fer, la tête coiffée de feutre, il plante sa pique sur l’échine du fauve. L’objectif de cette passe, essentielle à la « liturgie de la corrida », dirait Adrien Salenc, est d’apprécier la combativité du taureau, qui est, dit-on, le seul animal qui continue de charger encore et encore après avoir été piqué de la sorte. L’autre objectif est d’affaiblir les muscles du cou pour qu’il charge la tête en bas. Après deux ou trois assauts, le picador s’en va, sou-vent sous les huées du public, qui n’apprécie pas les picadors trop insistants.

Le deuxième tercio, le tercio de banderilles, consiste à planter sur le dos de l’animal des petites piques multicolores. L’exercice est périlleux, puisque cela signifie que l’homme, le banderillero, doit être à quelques centimètres des cornes du taureau en pleine charge. Le geste est sûr, élancé et beau. Le taureau peut lui aussi riposter et envoyer au sol le provocateur. Alors l’homme à terre est en danger de mort. On n’arrête pas un taureau par la force, il faut le distraire et l’emmener loin de cet homme devenu proie.

Le combat n’est pas égal, non. Face à la demi-tonne de muscles, agressive et sauvage, armée de deux poignards, inutile de chercher l’égalité, les toreros l’ont bien compris. Le combat n’est pas égal, mais loyal. Chacun lutte avec ses propres armes. Le taureau, animal solitaire et agressif, combat seul et compte uniquement sur sa force. L’homme, animal social et intelligent, combat avec d’autres armes et exploite les faiblesses de son adversaire.

Le respect, le sacrifice, le fracas, le triomphe, l’échec

Une fois les banderilles plantées commence alors le dernier tercio, celui de la muleta, du nom de la petite cape rouge emblématique. Le matador, en habit de lumière d’or et d’argent, est seul avec le taureau, le soleil et le silence. La muleta rouge à la main, il réalise avec le fauve les passes d’une valse à mille temps.

Il y a le temps de l’affrontement des regards, le temps de la charge, celui de l’esquive, du corps-à-corps, des applaudissements et le temps de la mort. La mort, justement, c’est Léa Vicens, star mondiale du rejón, la tauromachie à cheval, et nîmoise d’origine, qui en parle le mieux. Pour elle, « une corrida sans mise à mort n’est pas une corrida ». C’est la raison pour laquelle la cavalière chevronnée admet que cet art est de plus en plus inadapté à notre « société aseptisée ». La mort du taureau est normale, elle est la fin logique de sa vie.

La corrida raconte le respect, le sacrifice, le fracas, le triomphe, l’échec

Lorsque Léa, en habit de lumière, campée sur son cheval lusitanien et armée d’une pique, fond sur le taureau et d’un geste sûr le tue, elle a le sentiment d’être « l’instrument de la nature au sens philosophique ». En effet, la mort est naturelle et fait partie de la vie puisqu’elle en est la fin. Pour Adrien Salenc, la corrida raconte « le respect, le sacrifice, le fracas, le triomphe, l’échec ». C’est pourquoi « elle est un condensé de la vie et en cela elle est intemporelle ». Pourtant, elle semble être anachronique dans notre société. Lorsqu’une chose éternelle est anachronique, n’est-ce pas notre temps qui va mal ?

Dans le Sud, le taureau est partout

Dans cette géographie qu’on appelle le Sud, la corrida est intemporelle et le taureau est hégémonique tant il imprègne la culture du pays. Sur la route des Saintes-Maries-de-la-Mer, des jeunes gardians camarguais âgés de 10 ans à peine s’entraînent à maîtriser à cheval des troupeaux de taureaux sauvages. Arrivés au Grau-du-Roi, non loin de la ville médiévale d’Aigues-Mortes, des touristes assistent médusés à un abrivado, un lâcher de taureaux camarguais en pleine ville encadrés par des gardians habiles et fiers, juchés sur leurs petits chevaux blancs.

Bref, présent sur les ronds-points, sur les affiches, sur les marques, dans les prés, au cœur des coutumes et des traditions, le taureau est partout. Les quelques manifestants anticorrida qui protestent parfois aux abords des arènes détonnent fortement dans l’ambiance festive des ferias. Ils sont végans, antispécistes, animalistes, veulent la mort de la corrida et la vie des taureaux. Savent-ils seulement que l’interdiction de la corrida signifierait la disparition de cette magnifique race des toros bravos, qui n’a aucune utilité en dehors de la tauromachie ? Pour que la race vive, il faut que les taureaux continuent de briller dans l’arène et de mourir. En effet, toute corrida se termine sur le moment de la mise à mort. Habituellement, le torero, après avoir épuisé son adversaire, tire son épée, se place face au taureau et, à l’occasion de la dernière charge du fauve, lui plante à la base du cou et jusqu’au cœur, la lame d’acier. Normalement, le taureau, interdit, chancelle et titube, désorienté par les banderilleros qui l’attirent dans des directions opposées, puis s’effondre. Alors, le coup sec d’un petit poignard dans la tête abrège ses souffrances.

Nul vainqueur dans la corrida, si ce n’est la corrida elle-même et le morceau d’absolu, de vérité et de beauté dont elle a pu témoigner au public

Toutefois, il arrive parfois que le taureau soit exceptionnel et qu’il combatte avec une telle intensité, une telle bravoure, une telle envie que les « Indulto ! » se font de plus en plus nombreux dans le public. En dernière instance, malgré l’insistance des aficionados, seul le président de la corrida peut gracier un animal. Lorsqu’il agite son foulard orange, le taureau est gracié et la foule est en liesse. Alors le torero lui rend hommage par plusieurs passes puis d’un geste ample et théâtral, jette son épée au loin, embrasse sa main droite et vient toucher l’échine du taureau, qui, dans une ultime et noble charge, gagne sa vie. Vient alors le temps du bilan. Le taureau est gracié, le torero triomphe et l’éleveur est auréolé de gloire, mais qui peut être déclaré vainqueur ? Vaine question. Nul vainqueur dans la corrida, si ce n’est la corrida elle-même et le morceau d’absolu, de vérité et de beauté dont elle a pu témoigner au public.

À l’heure où les nouveaux censeurs (qui sont aussi vieux que l’intolérance) veulent la mettre à mort, la corrida et avec elle la culture taurine du pays doivent livrer un combat moins sanglant peut-être mais tout aussi violent dans les arènes médiatique et politique. Mais qu’importe ! Déjà les acteurs sont entrés en piste, l’orchestre joue Carmen et la valse commence.

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L'Humanité

Points de vue, images du monde nippon

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Cinéma Réédition en copie restaurée 4K d’un classique absolu : Rashomon, d’Akira Kurosawa, a frappé les esprits dans les années 1950 avec un récit à tiroirs qui fit école.

Vincent Ostria

Présenté à la Mostra de Venise en septembre 1951, où il remporta le lion d’or (avant d’être récompensé par un oscar en 1952), Rashomon n’était pas le premier film d’Akira Kurosawa, loin de là. Mais la découverte de cet opus singulier et virtuose fut une vraie surprise, qui lança une mode du cinéma nippon en Occident. Avant cela, on n’y prêtait guère attention et l’ethnocentrisme dominait. Avec ce film en costumes situé à l’ère Heian (794-1185 après J.-C.), on entrevoyait un nouveau type de récit. Comme il émanait d’une culture encore très exotique à l’époque, l’effet fut radical. À ce propos, on vit justement fleurir l’expression « effet Rashomon », qui passa dans le langage courant. Cet effet provenait du fait que Rashomon était un des premiers films à mettre la subjectivité au centre du récit. Au lieu qu’un événement – le viol d’une femme et le meurtre de son mari samouraï par un brigand – soit décrit par un seul narrateur, il est raconté successivement par tous les protagonistes du film, y compris le mort, qui s’exprime à travers la bouche d’une médium. Chacune de leurs versions est différente. Ce type de distanciation était assez rare dans le cinéma de fiction non expérimental, où la linéarité narrative dominait et où les flash-back étaient univoques. Aujourd’hui cela paraîtrait banal. L’intérêt supplémentaire de cette expérimentation, c’est qu’elle n’a rien de cérébral. Elle coule de source.

une caméra hypermobile

Un bûcheron, un bonze et un troisième larron s’abritent de la pluie sous une porte de la ville. Le bûcheron évoque le meurtre et affirme qu’il y a assisté. Tout le reste de l’intrigue découle de ce premier récit en se transportant par la suite dans deux autres décors simplissimes : une cour vide où les personnages témoignent et une forêt où l’action violente se déroule (racontée dans les flash-back). En même temps l’histoire est pleinement incarnée par les acteurs, archi-expressifs – dont certains parmi les plus célèbres à l’époque au Japon comme Tochiro Mifune et Machiko Kyo. La théâtralité de leur jeu, dans l’esprit du kabuki, est contrebalancée par le naturel des décors et des situations. Car, contrairement à nombre de films hollywoodiens d’alors, les extérieurs naturels n’étaient pas reconstitués en studio. Cela se ressent nettement dans les scènes dans la forêt, où Kurosawa utilise les éléments du réel (le soleil, les ombres, la végétation) pour ­dynamiser son récit à tiroirs.

C’est flagrant dans le dernier combat du samouraï et du brigand conté par le bûcheron, tourné avec une caméra hypermobile et dont le montage est saisissant de virtuosité. Leur combat au sabre est bien moins guindé et factice que dans la plupart des films de cape et d’épée hollywoodiens. Ici les bretteurs se poursuivent comme des animaux, se traînant parfois à quatre pattes. Rien que cette scène épique, par sa force naturaliste, explique pourquoi le cinéma nippon a autant frappé les esprits. Kurosawa avait (au moins) dix ans d’avance sur le ­cinéma occidental.

akira kurosawacinéma
France24 - Monde

En Afghanistan, "la crise économique a précipité le pays dans un désastre humanitaire"

Publié le : 15/08/2022 - 06:30

Cyrielle CABOT

Depuis le retour des Taliban au pouvoir le 15 août 2021, l'Afghanistan fait face à une grave crise humanitaire. Aujourd'hui, selon l'ONU, 95 % de la population ne mange pas à sa faim. Une situation précipitée par le gel des avoirs de la Banque centrale afghane aux États-Unis et les sanctions internationales qui ont mis l'économie du pays à l'arrêt.

"La vie des Afghans a totalement basculé le 15 août 2021. Aujourd'hui, ils meurent de faim et le pays est plongé dans l'une des pires crises humanitaires au monde", assène Fereshta Abbasi, spécialiste de l'Afghanistan pour l'ONG Human Rights Watch. À l'aube de la prise de Kaboul par les Taliban il y a un an, la moitié de la population vivait déjà sous le seuil de pauvreté. Depuis, la situation n'a fait qu'empirer. Le pays, privé d'aide internationale – qui constituait jusqu'alors 80 % de son budget – a vu son système économique s'effondrer, privant de nombreux Afghans de revenus, de nourriture et de soins de santé.

À son arrivée à Kaboul en mars, Samy Guessabi, directeur régional de l'ONG Action contre la faim, a ainsi découvert une ville quasi à l'arrêt. "Beaucoup d'Afghans ont perdu leur emploi et ceux qui continuent à travailler ont vu leur salaire baisser massivement", témoigne-t-il. "En parallèle, l'arrêt des financements internationaux a entraîné une crise des liquidités. Les gens ne peuvent donc même pas retirer leurs économies à la banque. Et ceux qui ont quitté le pays ont beaucoup de mal à envoyer de l'argent à leurs proches."

"La nourriture ne manque pas, mais la population ne peut pas l'acheter"

"Pour de nombreuses familles, il n'y a plus qu'une priorité, se loger et se nourrir. Pourtant, quand on circule au milieu des étals des marchés, la nourriture ne manque pas", poursuit l'humanitaire. "Le problème, c'est que la population n'a pas d'argent pour l'acheter." D'autant plus qu'à cette économie en berne est venue s'ajouter une inflation galopante, liée à la crise alimentaire mondiale initiée par le conflit en Ukraine. "Le prix de certains aliments a doublé, notamment l'huile de cuisson, le riz et la farine", détaille-t-il.

Au total, près de 20 millions de personnes, soit la moitié de la population, se trouvent aujourd'hui en situation d'insécurité alimentaire, selon le Programme alimentaire mondial (PAM) et 95 % de la population ne mange pas à sa faim. Plus d'un million d'enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë et prolongée.

Dans la province de Ghor (centre du pays), le PAM a par ailleurs annoncé récemment que des dizaines de milliers d'habitants avaient basculé dans une "malnutrition aiguë catastrophique", l'étape précédant la famine. "Et la situation est encore pire dans le sud du pays, majoritairement agricole, qui subit des périodes fréquentes de grande sécheresse", note Samy Guessabi. Face à cette situation, Action contre la faim organise régulièrement des distributions d'argent liquide dans ses zones opérationnelles pour les populations les plus vulnérables. Une mesure d'urgence "loin d'être idéale", selon l'humanitaire, et souvent insuffisante.

Les femmes et les enfants en première ligne

Les femmes et les enfants sont les premières victimes de cette double crise économique et humanitaire. "Les enfants sont déscolarisés pour être mis au travail. Dans d'autres familles, un ou plusieurs sont vendus pour subvenir aux besoins des autres", déplore Fereshta Abbasi. Des enfants sont ainsi souvent vendus à des commerçants pour servir de main d'œuvre peu onéreuse, et des fillettes achetées dans le cadre de mariages forcés – des pratiques qui existaient déjà dans le pays mais qui ne cessent de s'accentuer.

"Les femmes, quant à elles, ont tout perdu. Comme les hommes, elles se retrouvent sans emploi et sans revenus, alors qu'elles étaient parfois les seules à travailler dans le foyer, mais elles ont aussi perdu un grand nombre de droits fondamentaux", poursuit la chercheuse. Depuis un an, les autorités talibanes ont multiplié les restrictions à leur encontre. Le port de la burqa leur est imposé et elles ne peuvent plus se déplacer seules. Si certains métiers leur restent autorisés, une séparation nette entre hommes et femmes doit s'exercer.

Multiplication des maladies

Autre conséquence directe à cette double crise : le nombre de maladies s'envole dans un système de santé à bout de souffle. "Cette crise humanitaire dure depuis des dizaines d'années, au rythme des guerres, des tourments politiques et des aléas environnementaux, mais, aujourd'hui, cela atteint une intensité inédite", résume de son côté Amber Alayyan, responsable adjointe de la région Afghanistan à l'ONG Médecins sans frontières (MSF), qui officie dans le pays depuis 2011. "Et plus la malnutrition s'accélère dans le pays, plus les maladies se multiplient et plus les centres de soins saturent."

"Je me souviens d'une mère qui est venue avec son bébé d'environ huit mois. Il était minuscule", raconte-t-elle. "En discutant avec cette femme, on s'est rendu compte que la majorité de ses dîners ne se résumait qu'à une tasse de thé. Elle était totalement dénutrie et n'avait donc pas assez de lait pour nourrir son enfant." Des cas comme celui-ci, elle en dénombre des centaines par semaine.

À Hérat, dans l'ouest du pays, où MSF dispose d'une clinique, la pédiatre voit ainsi affluer environ 800 patients par jour, contre une centaine il y a encore quelques mois. L'établissement ne dispose cependant que d'une soixantaine de lits. "On voit des gens arriver de beaucoup plus loin dans le pays", explique-t-elle. "Ils se tournent vers nos structures car la majorité des hôpitaux locaux manquent cruellement de soignants et font face à des pénuries de certains médicaments, notamment d'antibiotiques."

>> À lire aussi : "En Afghanistan, la faim s'installe et menace 'particulièrement des bébés de moins de six mois'"

Une pression toujours plus forte sur l'aide humanitaire

Au moment de dresser le bilan de l'année écoulée, Amber Alayyan et Samy Guessabi partagent le même constat : face à cette situation, la pression sur les organismes humanitaires se fait plus forte que jamais. Et si Action contre la faim, tout comme MSF, ont pu massivement augmenter leur budget opérationnel et renforcer leurs effectifs sur le terrain, ils s'inquiètent pour les mois à venir. "On va approcher de la période des pluies puis de l'hiver, certains villages vont devenir inaccessibles… Je ne veux pas imaginer la situation si les habitants n'ont pas pu faire de réserves", craint Samy Guessabi.

"Il faut une prise de conscience de la part de la communauté internationale", estime-t-il. "Les sanctions internationales sont en train de tuer la population. La seule façon de sortir de cette crise humanitaire est de permettre à l'économie de redémarrer et pour cela, il n'y a qu'une solution, rouvrir la porte aux investissements étrangers."

La communauté internationale a fait de la question des droits humains, et notamment des droits des femmes, une condition à l'octroi de l'aide internationale. En mars, au moment où les Taliban décidaient d'interdire l'accès à l'école secondaire aux filles, la Banque mondiale avait ainsi choisi de suspendre une aide d'environ 600 millions de dollars (541 millions d'euros).

"Depuis un an, les Taliban ont montré qu'ils préféraient imposer de plus en plus de restrictions plutôt que d'accéder aux demandes de la communauté internationale pour améliorer les conditions de vie de la population", dénonce Fereshta Abbasi, de Human Rights Watch. "Ils doivent de toute urgence prendre leurs responsabilités. Mais les grandes organisations internationales, elles, doivent continuer à se battre pour trouver une solution pour aider davantage la population sur place."

Outre cette affluence toujours plus massive, Amber Alayyan observe aussi de plus en plus de patients arriver dans un état grave. "On assiste à une explosion des cas de diarrhée aiguë, de rougeole ou encore de choléra. C'est la conséquence directe du difficile accès aux services de santé et d'une mauvaise alimentation… On est dans un cercle vicieux", déplore-t-elle.

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Après le séisme en Afghanistan, Washington et les Taliban discutent le déblocage de fonds

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ActuElles

Le courage des Afghanes : un an de résistance au quotidien taliban

Valeurs Actuelles

[Les prophètes] Bernanos contre les robots

Il y a un écrivain à qui le qualificatif de “prophète” correspond à merveille : Georges Bernanos. S’il récusait évidemment le mot, l’écrivain convenait qu’il lui était arrivé de voir des choses que les autres ne voulaient pas voir, ce qui est une définition acceptable du prophète dans sa version profane. Ces “choses” qu’il a vues, l’avènement d’un ordre économique mondial, la dictature de la technique, la fin de la souveraineté française, le terrorisme intellectuel, la chute de la morale, la fin de la vie intérieure, et plus généralement la démission devant l’histoire, sont liées à l’inspiration fondamentale qui a nourri son œuvre : la fidélité au catholicisme et à l’idéal de la monarchie dont il n’a jamais dévié.

On a pointé ses revirements, ses paradoxes, voire ses contradictions. Admirateur de Drumont dans sa jeunesse, disciple de Maurras, adepte d’une révolution nationale avant l’heure ( la Grande peur des bien-pensants), il s’éleva violemment contre les siens au moment de la guerre d’Espagne, condamnant le coup de force de Franco et conspuant les prêtres espagnols le soutenant ( les Grands Cimetières sous la lune).

Son œuvre répond à la crise de notre civilisation.

Son œuvre est pourtant fondamentalement une, hantée par la liberté et la justice. De Sous le soleil de Satan au Dialogue des carmélites en passant par le Journal d’un curé de campagne, et le Chemin de la Croix-des-âmes, elle répond à la crise de notre civilisation ; elle est une tentative, en partant de notre histoire chrétienne et royale, de la dépasser, d’en tirer le carburant pour un nouveau départ, seule voie pour l’écrivain observant le monde moderne s’empuantir dans les massacres et l’esclavage, de retrouver la liberté et l’honneur français.

Avoir été un ennemi des dictatures ne fait pas de Bernanos un ami de la démocratie.

Un dernier cri d’alarme

Réfugié au Brésil dès 1938, il s’oppose au gouvernement du maréchal Pétain et se rallie à l’esprit du 18 Juin. Il met alors un terme à sa production romanesque pour se consacrer exclusivement à ses “écrits de combat” dans la tradition des grands pamphlétaires français, d’Agrippa d’Aubigné à Louis Veuillot et Léon Bloy, son “maître” avec Péguy. Avoir été un ennemi des dictatures ne fait pas de Bernanos un ami de la démocratie, dont il pressent très vite qu’elle aussi tend « à l’univers totalitaire ». Le « mauvais rêve » ne s’est pas achevé le 8 mai 1945, les deux régimes participant de la même imposture, celle de la matière et du nombre. Ce qu’attend Bernanos, c’est une insurrection spirituelle capable de retrouver « l’esprit européen » qui est « croyance à la liberté, à la responsabilité de l’homme ».

Dans la France contre les robots (1947), il lance son dernier cri d’alarme contre les machines dont il pressent la domination proche, fustigeant la « démission française » dans le combat pour la liberté. « L’idée qu’un citoyen, qui n’a jamais eu affaire à la justice de son pays, devrait rester parfaitement libre de dissimuler son identité à qui il lui plaît, pour des motifs dont il est seul juge, ou simplement pour son plaisir, que toute indiscrétion d’un policier sur ce chapitre ne saurait être tolérée sans les raisons les plus graves, cette idée ne vient plus à l’esprit de personne », y écrivait-il notamment. Qui peut encore comprendre de tels propos ?

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France24 - Monde

En direct : en Afghanistan, un jour férié pour célébrer un an de pouvoir des Taliban

Publié le : 15/08/2022 - 04:44

FRANCE 24 Suivre

Lundi 15 août est férié en Afghanistan : les Taliban célèbrent le premier anniversaire de leur retour au pouvoir à la suite du retrait américain. Une année marquée par une forte régression des droits des femmes et une profonde crise humanitaire. Suivez notre édition spéciale.

Les Taliban ont décrété ce lundi 15 août jour férié pour célébrer le premier anniversaire de leur retour au pouvoir en Afghanistan.

Le 15 août 2021, les fondamentalistes islamistes s'emparaient sans combattre de la capitale Kaboul, au terme d'une offensive éclair menée sur tout le territoire contre des forces gouvernementales en déroute, à la faveur du retrait des troupes américaines et de l'Otan, après vingt ans d'intervention militaire dans le pays.

"Nous avons rempli l'obligation du jihad et libéré notre pays", résume Niamatullah Hekmat, un combattant taliban entré à Kaboul ce jour-là, quelques heures seulement après la fuite hors du pays du président déchu Ashraf Ghani.

>> À voir et à lire sur Fance 24 : En images : un an de règne des Taliban en Afghanistan

Excepté ce lundi décrété férié, aucune célébration officielle n'a jusque-là été annoncée pour marquer l'anniversaire, mais la télévision d'État a indiqué qu'elle diffuserait des programmes spéciaux, sans autre précision.

Un an après, les combattants talibans expriment leur joie de voir aujourd'hui leur mouvement exercer le pouvoir, au moment où, de leur côté, les agences d'aides humanitaire s'alarment de voir la moitié des 38 millions d'habitants du pays confrontés à une pauvreté extrême.

"Quand nous sommes entrés dans Kaboul, et quand les Américains sont partis, ce furent des moments de joie", poursuit Niamatullah Hekmat, désormais membre des forces spéciales et affecté à la garde du palais présidentiel. Mais pour les Afghans ordinaires, et particulièrement les femmes, le retour des Taliban n'a fait qu'amplifier les difficultés.

"Tout nous a été arraché"

Très vite et en dépit de leur promesse initiale, les nouveaux maîtres du pays sont largement revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait caractérisé leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001, restreignant très fortement les droits des femmes.

Celles-ci sont exclues de nombreux emplois publics et interdites de voyager seules en dehors de leur ville. En mars, les islamistes ont fait refermer aux filles les lycées et collèges, quelques heures à peine après leur réouverture pourtant annoncée de longue date. Et début mai, le chef suprême des Taliban a ordonné aux femmes de porter un voile intégral en public, de préférence la burqa.

"Depuis le jour où ils sont arrivés, la vie a perdu son sens", se désole Ogai Amail, une habitante de Kaboul. "Tout nous a été arraché, ils sont même entrés dans notre espace personnel", poursuit-elle.

Si les Afghans reconnaissent une baisse de la violence avec la fin de la guerre depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban, beaucoup d'entre eux sont touchés de plein fouet par une crise économique et humanitaire aiguë.

"Les gens qui viennent dans nos magasins se plaignent tellement des prix élevés que nous, commerçants, commençons même à détester ce que nous faisons", déplore Noor Mohammad, un commerçant de Kandahar, dans le sud du pays, berceau historique et centre du pouvoir taliban.

Pour les combattants islamistes cependant, la joie de la victoire éclipse la crise économique actuelle. "Nous sommes peut-être pauvres, nous sommes peut-être confrontés à des difficultés, mais le drapeau blanc de l'islam flottera désormais haut pour toujours en Afghanistan", se réjouit l'un d'eux, en faction dans un parc public de Kaboul.

Avec AFP

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Un an après la chute de Kaboul, l’organisation État islamique en embuscade

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Cisjordanie. Un défenseur des Bédouins muselé

Actu

Pierre Barbancey

La destruction programmée des villages de Bédouins de Masafer Yatta, au sud d’Hébron, en Cisjordanie, est un enjeu considérable dans la bataille contre l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Dans ce combat, les communistes israéliens entendent prendre toute leur place. Les députés de la Liste unie, dont ceux appartenant au parti communiste, comme le chef de file Ayman Odeh ou Aida Touma-Sliman, participent aux manifestations organisées sur place. C’est aussi le cas d’Ofer Cassif. La particularité des élus communistes israéliens est qu’on y trouve aussi bien des Palestiniens que des juifs, comme Ofer Cassif, connu pour son engagement.

Palestine. Face à Israël, l'opiniâtre résistance des Bédouins de Masafer Yatta

Au mois de mai, ce dernier s’est donc rendu à Masafer Yatta. Mais il s’est vu interdire l’entrée de la zone par la police israélienne. S’en est suivi un incident. Ofer Cassif a lancé en direction des policiers : « Qui pensez-vous que vous êtes ? Je suis membre de la Knesset. Nous sommes venus soutenir les habitants de Masafer Yatta, qui sont confrontés à la démolition de leurs maisons et à leur expulsion de leurs terres, à la lumière de la décision de la Haute Cour qui nie le droit international », a-t-il expliqué. « Les policiers ont violé à plusieurs reprises mon immunité pendant le cortège silencieux et m’ont empêché de me déplacer librement. L’un des policiers m’a menacé quand il a dit à ses amis : “Si (Cassif) continue, non seulement je l’arrêterai, mais je lui tirerai dessus.” » Le procureur général vient de donner à la police l’autorisation d’interroger Ofer Cassif, malgré son statut de député.

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France24 - Monde

Afghanistan : pour survivre à la pauvreté, le recours aux mariages forcés

Publié le : 14/08/2022 - 21:23

FRANCE 24 Suivre Catherine NORRIS-TRENT Suivre Tarek KAI

Depuis le retour des Taliban au pouvoir en Afghanistan, il y a un an, la situation économique s'est effondrée et le taux de pauvreté est passé de 72 à 97 %. Pour survivre, certaines familles n'ont d'autre choix que de recourir aux mariages forcés.

Dans ce bidonville à la sortie de Kaboul, la capitale d'Afghanistan où s'est rendue une équipe de France 24, près de 800 familles vivent dans la misère la plus totale. Avec l'effondrement économique, beaucoup d'entre elles sont obligées de faire des choix douloureux pour survivre, comme Fatima qui a récemment vendu l'une de ses trois filles.

Âgée de 3 ans, le sort de sa fille est déjà scellé : elle rejoindra la maison de son futur beau-père à l'âge de 10 ans pour être mariée à l'un de ses fils. En vendant leur fille, ses parents ont reçu 150 000 afghanis (l'équivalent de 1 600 euros).

Dans une maison voisine, une autre famille s'apprête à vendre l'une des filles en la mariant de force à une famille aisée. La mère n'a plus les moyens de soigner sa cadette handicapée et décide alors de vendre sa sœur, âgée de seulement 7 ans.

En Afghanistan, le mariage forcé a de tout temps existé. Selon un rapport de l'Unicef, publié en 2018, près de 40 % des femmes afghanes ont été mariées avant d'avoir atteint leur majorité. Cependant, cette tendance s'est accentuée depuis la prise de pouvoir des Taliban, il y a un an, et l'effondrement de l'économie dans le pays. 

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Le palestinien Khalil Awawdeh entame son 154e jour de grève de la faim

Homme du jour

Nadjib Touaibia

Le Palestinien Khalil Awawdeh, 40 ans, père de quatre enfants, se meurt dans les geôles israéliennes. Jeudi 4 août, il en était à son 154e jour de grève de la faim, selon ses proches. Il est privé de visites familiales et ne voit pas son avocat. Il a été transféré à plusieurs reprises de la prison aux hôpitaux israéliens. Khalil met sa vie en péril pour protester contre sa détention « administrative », sans inculpation ni procès.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun lance un appel à la mobilisation internationale contre ces détentions arbitraires qui broient la vie de quelque 650 Palestiniens, dont l’avocat Salah Hamouri. Amnesty International réclame de son côté la fin de l’isolement cellulaire du jeune Ahmad Manasra, 21 ans, incarcéré à l’âge de 13 ans. Torturé et transféré dans une clinique psychiatrique, il a tenté de mettre fin à ses jours.

palestineIsraël-Palestineprisonniers palestiniens
Valeurs Actuelles

[Les prophètes] Tocqueville, l’historien du futur

Pour voir loin, il faut partir de loin. Seul le mouvement de l’histoire est en mesure de fournir un élan prospectif pour comprendre le présent et envisager l’avenir. La grande force de Tocqueville consiste à penser l’histoire pour saisir la société. Il est tout à la fois historien mais aussi sociologue… avant l’heure.

Et il ne se veut sans doute pas prophète, privilégiant une rationalité dont il fait une arme pour tracer des hypothèses qu’il échafaude toujours avec prudence.

Tocqueville est non seulement le penseur de la durée, celui qui, entre autres, brise « l’illusion lyrique » de la rupture révolutionnaire, perçant dans 1789 un événement qui concrétise des courants profonds activement à l’œuvre sous l’Ancien régime, mais il est aussi un défricheur qui va chercher à l’Ouest les signaux lointains de ce qui pourrait annoncer des transformations profondes de notre “être ensemble”.

Une quête toujours plus grande d’égalité

S’il décrit avec autant de précision l’horlogerie américaine, c’est qu’il y voit le laboratoire vivant d’un nouveau monde démocratique, mais aussi parce qu’il y pressent ce que la démocratie peut avoir de paradoxal dans ses effets. Il existe en effet une inquiétude tocquevillienne. Celle-ci s’efforce de mettre au jour l’une des propriétés qui en Occident caractérisent le mouvement des sociétés : le processus d’égalisation des conditions commencé sous les rois et qui trouve de l’autre côté de l’Atlantique son expression la plus moderne à l’heure où Tocqueville écrit.

En quoi la dynamique démocratique peut-elle à terme affaiblir et subvertir notre attachement à la liberté, contraindre cette dernière au point de nous en faire perdre le goût ? C’est ici l’une des grandes questions existentielles de l’auteur de De la démocratie en Amérique qui esquisse l’une des pentes potentielles à laquelle pourraient être confrontées à l’avenir les sociétés démocratiques, non pas au demeurant du fait d’une impulsion suscitée à partir du sommet, c’est-à-dire du politique, mais en raison du moteur même qui met en branle le corps social dans sa quête toujours plus grande d’égalité.

Je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs.

Ce que discerne Tocqueville n’est autre qu’une forme de despotisme implicite, doux, résultat inattendu qui troque notre émancipation au profit d’une tutelle à laquelle nous en venons à nous conformer par souci de sécurité entre autres. Le mobile de cette étrange mécanique est à rechercher du côté de cette propension grandissante à l’individualisme que motive le besoin de satisfaire notre soif de biens matériels.

Tout se passe comme si, sans qu’il ne le désigne comme tel, l’individu consommateur que Tocqueville entrevoit déjà dans la société américaine du XIXe siècle préparait l’émergence d’une collectivité dépolitisée, amnésique des libertés collectives garantes pourtant de l’autonomie individuelle et du libre arbitre.

Un pressentiment si lucide

Saisissant tableau décrit en des termes qui font parfois douloureusement écho à notre propre présent : « Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde ; je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils remplissent leurs âmes. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme un étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine ; quant au restant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas ; il les touche mais ne les sent point ; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul […]. Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire qui se charge d’assurer leurs jouissances et de veiller sur leurs sorts. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche au contraire qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance. » La crise sanitaire aura sans doute validé ce pressentiment hélas par trop lucide.

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L'Humanité

L’apartheid israélien dénoncé à l’Assemblée

Actu

Parlement Un texte soutenu par le groupe PCF et des élus insoumis, socialistes et écologistes vise à obtenir de la France la dénonciation du régime de ségrégation dont est victime le peuple palestinien.

Pierre Barbancey

Plusieurs députés de gauche, à l’initiative des communistes, font de la question palestinienne une priorité. L’élu PCF Jean-Paul Lecoq, par ailleurs vice-président de la commission des Affaires étrangères, a déposé, mi-juillet, une proposition de résolution « condamnant l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien » et invitant la France à « reconnaître la Palestine comme un État souverain et autonome », comme l’ont déjà fait 139 pays. Ce texte a été cosigné par 38 députés issus des quatre groupes de gauche. En décembre 2014, déjà, les représentants de la nation avaient majoritairement invité, sans succès, le « gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit ».

Citant la fameuse phrase de Nelson Mandela, prononcée en 1997 –  « Notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens » –, les signataires rappellent que « tous les critères pour qualifier le régime d’apartheid mis en place par l’État d’Israël sont réunis », dont l’organisation d’un « régime institutionnalisé d’oppression et de domination systématique par un seul groupe racial ». Le texte ajoute ­qu’Israël « exprime une intention claire de maintenir le régime d’apartheid » et « a perpétré plusieurs actes inhumains énumérés par la Convention sur le crime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien ».

Des voix s’élèvent aussi à l’ONU

Le texte s’appuie pour cela sur les récentes analyses d’organisations des droits humains, internationales comme Human Rights Watch et Amnesty International, ou israélienne, à l’instar de B’Tselem, qui, toutes, dénoncent l’apartheid mis en place par Israël. Il cite également le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés. Le 25 mars, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, par la voix de son rapporteur spécial, Michael Lynk, a reproché à la communauté internationale d’avoir permis à Israël d’avoir « instauré pendant des décennies d’occupation un système politique » qu’il a qualifié d’ «apartheid ».

Les signataires demandent également la « reconnaissance de l’État de Palestine » par la France. Dans ce sens, celle-ci pourrait être « à l’initiative au sein de l’Union européenne ». Ils insistent aussi sur la « reconnaissance de la légalité de l’appel au boycott des produits israéliens », la France ayant été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour avoir criminalisé ce qui est un acte citoyen et de liberté d’expression, Israël étant un État. Enfin, ces députés invitent le gouvernement à appeler à l’ONU à un embargo sur les fournitures d’armes à Israël et à imposer des « sanctions ciblées » aux responsables israéliens « les plus impliqués dans le crime d’apartheid ».

Pour Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne, « ces 24 pages transpirent la détestation d’Israël », comme il l’a dénoncé sur Twitter. « Il ne s’agit évidemment pas d’une initiative de la Nupes, jamais évoquée ni a fortiori décidée dans notre intergroupe (sic). Des députés PC, FI, EELV et PS l’ont signé individuellement », assure- t-il, ajoutant que le PS ne suit « pas du tout ces positions ».

les Attaques du crif et de la licra

Sans surprise et comme à chaque fois que la moindre critique s’exprime à l’encontre d’Israël, le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) y voit « le reflet d’un antisémitisme, qui s’affuble du masque de l’antisionisme », qui contribuerait à « attiser la haine » en France « au mépris de la sécurité des Français juifs ». « Nous ne laisserons pas s’exprimer cet antisémitisme obsessionnel d’une certaine “gauche” qui déshonore la République et cherche à enflammer l’opinion », a aussi tweeté la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). Israël serait ainsi un État au-dessus des lois internationales. Le texte, pourtant, soutient une solution fondée sur « la coexistence de deux États, sur la base des frontières de 1967 ». Comme l’a rappelé, vendredi, à Paris, le président palestinien Mahmoud Abbas, alors qu’il était reçu par Emmanuel Macron, aucune des centaines de résolutions des Nations unies concernant Israël n’a jamais été appliquée !

Pour être débattu dans l’Hémicycle, il faudrait que ce projet de résolution soit inscrit à l’ordre du jour par le groupe communiste à l’occasion d’une journée réservée à ses textes. Présenté en séance, il devrait permettre d’avoir un échange sur la situation au Proche-Orient et de sortir des vagues déclarations sur la solution à deux États ou sur les condamnations d’une colonisation et d’une occupation israéliennes qui se poursuivent.

Israël-PalestineapartheidAssemblée nationalejean-paul lecoq
France24 - Monde

La cause de la pollution du fleuve Oder, entre la Pologne et l'Allemagne, reste inconnue

Publié le : 15/08/2022 - 05:47

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Depuis plusieurs jours, des tonnes de poissons morts sont repêchées à la surface du fleuve Oder, à la frontière polono-allemande. Les analyses effectuées jusqu'ici n'ont pas permis d'établir la cause de la pollution.

L'origine de la pollution du fleuve Oder, qui coule à la frontière polono-allemande, ainsi que la substance polluante restent inconnues, a déclaré dimanche 14 août la ministre polonaise du Climat.

Des dizaines de tonnes de poissons morts continuent à être repêchées, depuis plusieurs jours, le long du fleuve, en Pologne et en Allemagne.  

À ce jour, "aucune analyse n'a confirmé la présence de substances toxiques", a déclaré Anna Moskwa, à l'issue d'une rencontre avec son homologue allemande, Steffi Lemke, à Szczecin, dans le nord-ouest de la Pologne. Selon Anna Moskwa, les analyses des poissons repêchés n'ont pas confirmé la présence de mercure ou de métaux lourds. La seule anomalie constatée reste le niveau élevé d'oxygène dans l'eau. "Nous analysons différentes possibilités, aussi bien l'introduction de substances dangereuses... que la situation naturelle [la sécheresse et les vagues de chaleur]".

Selon Steffi Lemke, il s'agit désormais de "réduire les conséquences de la catastrophe", et, si possible, de prévenir d'autres dommages qu'elle risque de provoquer. "Nous ignorons combien de temps et dans quelle mesure cette catastrophe va impacter le système écologique, des mois, peut-être des années", a-t-elle indiqué à la presse.

Le gouvernement polonais critiqué

Les deux ministres ont assuré que la pollution de l'Oder n'avait d'impact ni sur les eaux souterraines ni sur l'eau potable des deux côtés du fleuve.

La police polonaise a offert samedi une récompense de 210 000 euros pour trouver l'auteur de la pollution.

Le gouvernement nationaliste-populiste polonais s'est retrouvé sous un feu de critiques, aussi bien en Pologne qu'en Allemagne, pour n'avoir pas réagi plus tôt. Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a reconnu samedi avoir été informé de la situation que "le 9 ou 10 août", alors que les premiers signaux de la pollution ont été enregistré le 26 juillet aux alentours de la ville polonaise d'Olawa (sud-ouest).

L'opposition, des autorités locales et des organisations environnementales, demandent la démission de responsables de l'affaire, dont un vice-ministre qui encourageait encore jeudi les gens à aller se baigner dans l'Oder.

Le parquet a ouvert une enquête.

L'Oder qui coule d'abord en Pologne, puis constitue une frontière naturelle entre la Pologne et l'Allemagne, est considérée comme relativement propre depuis de nombreuses années, abritant une quarantaine d'espèces de poissons, attirant de nombreuses espèces d'oiseaux et animaux.

Avec AFP

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France24 - Monde

Euro d'athlétisme: une centaine de Français à Munich, "première marche" vers Paris-2024

Publié le : 15/08/2022 - 08:24Modifié le : 15/08/2022 - 08:22

Munich (Allemagne) (AFP) – Trois semaines après des Mondiaux médiocres aux Etats-Unis, l'équipe de France débarque en nombre avec 99 athlètes aux Championnats d'Europe de Munich, compétition prévue de lundi à dimanche et estampillée "première marche" vers les Jeux de Paris-2024.

À Eugene, dans l'Oregon, les Bleus étaient arrivés, puis repartis, sur la pointe des pieds, la seule médaille d'or de Kevin Mayer au décathlon dans les bagages, pour une équipe resserrée.

Critiqué par des athlètes et des entraîneurs pour avoir fermé la porte des Mondiaux à la jeune génération notamment, le directeur de la performance de la Fédération française d'athlétisme (FFA) Romain Barras avait prévenu qu'il ouvrirait les vannes à Munich, à ses yeux une meilleure opportunité dans un contexte moins relevé.

Il a tenu promesse avec 99 sélectionnés (après le forfait de la steepleuse Alice Finot et du lanceur de poids Frédéric Dagée) et une équipe rajeunie (25 ans et sept sélections en moyenne). Vingt-neuf athlètes connaissent en Allemagne leur première ou deuxième sélection, notamment le benjamin Jeff Erius (18 ans), grand espoir du sprint retenu pour le relais 4x100 m.

Aucune des 41 femmes sélectionnées n'est trentenaire, mais la liste compte une "quadra" avec l'éternelle discobole Mélina Robert-Michon (43 ans) pour ses septièmes Championnats d'Europe (médaille d'argent en 2014), elle qui était déjà présente à l'Euro de Munich il y a 20 ans.

Aucun objectif de médaille prononcé

"Pour Paris-2024, on a deux ans, c'est le début d'une aventure. Munich, c'est la première marche, les Mondiaux de Budapest (en 2023) seront la deuxième", a estimé Barras à l'issue des Mondiaux.

Problème avec les marches, les Bleus et ses chaperons de la FFA ont plutôt pris l'habitude de les rater ces dernières années, marquées par des résultats en berne, l'instabilité des responsables, des affaires de dopage et une ambiance un temps délétère.

À seulement deux ans du grand rendez-vous des JO à domicile, l'équation menant à de nombreux podiums semble insoluble, alors que peu de Français surnagent au plus haut niveau et que les jeunes ne peuvent pas tous faire des miracles en si peu de temps.

À Munich, la FFA emmène 58 athlètes identifiés "génération 2024", qu'elle aide et rassemble à intervalles réguliers, avec des potentiels très variables. Un groupe qui n'avait pas pu profiter de l'Euro prévu à domicile en 2020, annulé à cause du Covid-19.

Alors que Romain Barras, comme l'encadrement en général, se refuse à tout objectif chiffré, difficile pour la France d'envisager une moisson de médailles dans ce deuxième Euro allemand consécutif, quatre ans après Berlin, malgré une opposition beaucoup moins relevée qu'aux Mondiaux et l'absence des Russes, privés de compétition depuis l'invasion de l'Ukraine en février.

Zhoya avec le meilleur chrono

L'équipe de France compte 14 athlètes ou relais dans le top 3 des engagés de leur discipline en 2022.

Quatre figurent même en tête des bilans, dont le champion du monde du décathlon Kevin Mayer, qui dispose d'une marge énorme sur la concurrence et prend le risque d'enchaîner deux compétitions en trois semaines, lui qui n'en dispute qu'une par an habituellement.

Après des progrès fulgurants, Wilfried Happio devra contenir le retour en forme de la star norvégienne Karsten Warholm sur 400 m haies, quand Benjamin Robert devra surmonter sa déception américaine (éliminé en demi-finales) pour assumer son statut de N.1 sur 800 m.

Pour sa première saison en seniors, le jeune Sasha Zhoya (20 ans) débarque aussi avec le meilleur chrono sur 110 m haies (à égalité avec l'Espagnol Asier Martinez, médaillé de bronze mondial).

Et à l'expérience, pourquoi ne pas compter une fois de plus sur le perchiste Renaud Lavillenie, 36 ans dans un mois, quatre médailles européennes dont trois en or en cinq participations, après sa prometteuse cinquième place mondiale à Eugene.

© 2022 AFP

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France24 - Monde

Euro d'athlétisme: Jacobs, Asher-Smith, Duplantis, les stars à suivre à Munich

Publié le : 15/08/2022 - 08:16

Munich (Allemagne) (AFP) – Le retour du sprinteur Marcell Jacobs, la Britannique Dina Asher-Smith quatre ans après son triplé, le perchiste Armand Duplantis une nouvelle fois face au record du monde... Passage en revue des stars attendues aux Championnats d'Europe d'athlétisme de lundi à dimanche à Munich.

Marcell Jacobs, l'énigme

La forme du champion olympique italien du 100 m reste un mystère près d'un mois après son forfait avant les demi-finales aux Championnats du monde à Eugene (États-Unis).

La saison estivale du champion du monde en salle du 60 m a été polluée par les blessures, dont la dernière dans l'Oregon, une contracture du grand adducteur de la cuisse droite.

"Il court sans se retenir, il se fait plaisir, les entraînements sont prometteurs, a dit son entraîneur Paolo Camossi, se voulant rassurant avant la compétition européenne. Si nous sommes ici à Munich c'est parce qu'il va bien et qu'il peut concourir. Marcell est là pour gagner et il ne prend pas cette course à la légère."

Dina Asher-Smith, après le triplé

La Britannique avait été la star des précédents Championnats d'Europe à Berlin en 2018 en réussissant le triplé 100 m/200 m/relais 4x100 m.

Revenue au top en 2022 après des Jeux olympiques décevants, la sprinteuse de 26 ans a décroché le bronze mondial du 200 m à Eugene, mais s'est blessée pendant la finale du 4x100 m (ischio-jambiers) et a dû déclarer ensuite forfait pour les Jeux du Commonwealth disputés à domicile à Birmingham début août.

Elle doit en plus faire face à la concurrence de sa compatriote Daryll Neita et de la Suissesse Mujinga Kambundji.

Armand Duplantis, nouveau record?

Le génie suédois du saut à la perche s'était révélé aux yeux du grand public à Berlin en 2018 en remportant un concours de légende avec un saut à 6,05 m à 18 ans.

A priori imbattable, il se présente à Munich dans la forme de sa vie, après avoir décroché les titres mondiaux en salle (Belgrade en mars) et en plein air (Eugene en juillet) et après avoir battu trois fois son propre record du monde en 2022, porté à 6,21 m aux Etats-Unis le mois dernier.

Malaika Mihambo, esseulée

Championne d'Europe, double championne du monde et championne olympique en titre, la sauteuse en longueur de 28 ans est la star d'une équipe d'Allemagne en plein doute avant sa compétition à domicile.

Mais la forme de Mihambo est un point d'interrogation après qu'elle a contracté le Covid-19 à son retour victorieux des Mondiaux de Eugene.

"J'ai été fatiguée, je me suis sentie sans forces, je ne me suis pas entraînée pendant dix jours, a-t-elle expliqué sur le site de sa fédération. Malheureusement les symptômes et l'isolement m'ont empêchée d'avoir une préparation optimale. Ma dernière véritable séance a eu lieu avant les Mondiaux. J'étais dans une super forme, je voulais montrer à Munich que j'étais capable de sauter encore plus loin qu'à Eugene (7,12 m). Je vais essayer de faire de mon mieux, tout en sachant que je ne serai sûrement pas à mon niveau de performance de Eugene."

Jakob Ingebrigtsen en veut encore

Titré sur 5.000 m mais frustré par sa deuxième place sur 1.500 m aux Mondiaux, le Norvégien, inscrit dans les deux disciplines à Munich, ne retrouvera malheureusement pas son bourreau britannique Jake Wightman, aligné uniquement sur 800 m.

Quatre ans après son doublé berlinois (à 17 ans), Ingebrigtsen fait figure d'immense favori pour les deux courses, alors que plusieurs de ses concurrents majeurs manquent sur 1.500 m (l'Espagnol Mohamed Katir, le Britannique Josh Kerr).

"Ils sentent peut-être qu'ils n'ont pas la possibilité de gagner l'or, donc ils ne veulent peut-être pas se battre pour l'argent ou le bronze (...). Je me dis qu'ils ne sont pas là parce qu'ils ne sont pas assez prêts", a taclé le Norvégien devant la presse de son pays, épargnant Wightman dont le programme avait été établi avant la saison.

Karsten Warholm revanchard

Trop juste physiquement après une blessure musculaire début juin, le détenteur du record du monde et champion olympique norvégien du 400 m haies n'a terminé que septième aux Mondiaux et espère une revanche en Bavière.

"Je n'aime pas perdre, ça m'énerve, je dois l'admettre. Mais en même temps ça me va puisque ça veut dire que je mets du coeur à ce que je fais. Les émotions sont très fortes, quand je gagne ou quand je perds", a-t-il expliqué au journal norvégien Dagbladet.

© 2022 AFP

L'Humanité

Liberté pour Salah Hamouri !

Éditorial

Fabien Gay

Depuis le 7 mars, notre concitoyen Salah Hamouri est à nouveau incarcéré dans les geôles israéliennes sous le régime de la détention administrative, régime d’exception arbitraire permettant d’enfermer sans procès, sans motif, sans limite un individu. Pour quel crime ? Défendre une terre, exiger l’application du droit international et le droit d’un peuple à vivre libre. Âgé de 37 ans, cet avocat franco-palestinien a d’ores et déjà passé près de dix années derrière les barreaux. Sans compter les intimidations, les restrictions de déplacement ou encore la séparation avec sa femme et ses deux enfants, interdits de séjour en Palestine.

Ce quotidien est celui de milliers de familles palestiniennes dont au moins un proche a déjà connu l’enfermement. Depuis 1967, près de 700 000 Palestiniens ont déjà connu l’enfermement, véritable machine du système colonial israélien utilisée pour briser les familles et la résistance palestiniennes. À cela s’ajoutent la brutalité et les humiliations quotidiennes aux check-points, les spoliations des maisons et des terres, la poursuite de la colonisation, le blocus inhumain de Gaza, et même les meurtres (76 depuis janvier, dont 6 enfants), comme celui de notre consœur Shireen Abu Akleh, assassinée en mai par l’armée israélienne dont une enquête de l’ONU a confirmé la culpabilité. Quelle désagréable sensation de voir le président de la République recevoir le premier ministre israélien, Yaïr Lapid, à l’Élysée, saluant un « ami fidèle », sans évoquer les mots « paix » et « droit international », renvoyant les Palestiniens au rang de figurants… Depuis 2017, le Quai d’Orsay a même reculé dans le soutien formel à Salah Hamouri.

Pour briser le mur du silence et de la honte, la mobilisation est plus que jamais déterminante. Le courant d’opinion grandit dans le pays et en Europe avec le comité Liberté pour Salah, soutenu par les associations de défense des droits humains, les progressistes et démocrates. L’Humanité se tiendra à leurs côtés. Rien ne justifie de laisser un concitoyen enfermé et de cautionner un deux poids deux mesures avec d’autres situations similaires vécues par des Français dans le monde. Salah doit être libéré immédiatement.

Salah Hamouriprisonniers palestiniensIsraël-PalestineEditorial
France24 - Monde

Athlétisme: l'été des grands travaux pour Mayer

Publié le : 15/08/2022 - 08:00

Munich (Allemagne) (AFP) – Trois semaines seulement après l'or mondial, Kevin Mayer doit s'attaquer à un nouveau décathlon aux Championnats d'Europe, lundi et mardi à Munich, un enchaînement inédit et incertain pour lui, habitué à se concentrer sur un seul par saison.

Dimanche 24 juillet. Au bout des dix jours des Mondiaux à Eugene, dans le nord-ouest américain, Mayer obtient à 30 ans un deuxième sacre mondial, cinq ans après le premier.

Lundi 15 août. Précisément 22 jours plus tard, le double vice-champion olympique (2016 et 2021) réattaque ses dix travaux en Bavière, en quête d'or européen cette fois.

Comment résoudre l'équation de deux décathlons en trois semaines? Mayer, qui se dit "un peu dans le mal", se décrit comme "un rookie" face à une telle expérience.

"Dans mon esprit, c'est quasiment impossible, mais c'est pour ça que ce sera si beau si je le faisais", résume le décathlonien.

Le lendemain de son deuxième titre mondial, il était "au bout du rouleau". "Le jour d'après, ça allait déjà beaucoup mieux, donc je me suis dit: +Vas-y. Pourquoi pas?+, rembobine-t-il à propos de sa décision de tenter le doublé.

Mais l'euphorie d'être champion du monde cache beaucoup de choses. Ça a été un grand moment pour moi, qui m'a laissé sur mon nuage pendant plus d'une semaine. Dès que c'est descendu, j'ai senti quand même que mon corps avait pris cher."

"A fleur de peau"

"Le pire, c'est mentalement, explique le Montpelliérain. Émotionnellement, j'arrive à me transcender pour aller chercher très, très loin physiquement. Je vis le truc à fond et je suis plus à fleur de peau (par rapport à ses concurrents), c'est peut-être ce qui me permet de faire des perfs quand il faut et de réussir à être champion du monde."

"Mais c'est à double tranchant: au niveau récupération, je sais que je suis moins bien que les autres décathloniens pendant plus longtemps. Les autres arrivent à enchaîner, moi j'ai plus de mal", poursuit-il.

Comment se sent-il alors physiquement, lui qui était encore tracassé par ses tendons d'Achille peu avant les Mondiaux de Eugene?

"Les tendons vont bien, et c'est une belle victoire", mais une épaule grince depuis "une petite erreur technique" sur le dernier jet au javelot dans l'Oregon, répond Mayer.

"J'ai fait de la rééducation, je pense que je vais pouvoir lancer sans avoir mal mais que je n'aurai droit qu'à un essai", envisage-t-il.

"Après, je sens qu'il y a des tensions de fatigue, c'est général, aux ischio-jambiers, au dos..., énumère encore le double champion du monde. C'est vrai que commencer un décathlon comme ça..."

"Il ne faut pas enterrer Kevin Mayer, estime Romain Barras, le champion d'Europe 2010 du décathlon devenu directeur de la haute performance de la Fédération française d'athlétisme (FFA). On l'a rarement vu dire que tous les voyants sont au vert. C'est Kevin: il monte en stress, il monte en pression, il a besoin de ça pour être performant."

Marge de points

"Il a l'habitude de faire très peu de rendez-vous par an, un décathlon. C'est un joli défi. Il sait aussi qu'il a une marge de points (sur la concurrence), ça lui permet de faire deux à trois contre-performances", ajoute l'ancien athlète.

Une chose est sûre: Mayer ne prendra "pas le risque" d'hypothéquer les saisons à venir, avec les Mondiaux-2023 à Budapest et, surtout, les JO-2024 à Paris en ligne de mire. "Si je n'ai aucune douleur (...), je ferai le décathlon jusqu'au bout. Mais s'il y a la moindre douleur et un risque que ça puisse me coûter à l'avenir, ça ne vaudra pas le coup, tranche-t-il. Ce n'est que du bonus, il ne faut pas qu'il se transforme en malus pour la suite."

"Il faut juste que j'arrive à être lucide, entre mon envie de terminer ce décathlon et d'en écrire une nouvelle page de l'histoire, et ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre", complète Mayer.

La page de Munich tournée viendra l'heure des vacances auxquelles il "pense toutes les trente minutes" déjà. "Trois à quatre mois" entre Grèce, Nouvelle-Zélande, Hawaï et la Nouvelle-Calédonie.

En attendant, Mayer, qui devait tester son état de forme lors d'une séance de départs dimanche, est attendu dans les starting-blocs du 100 m lundi peu après 10 heures.

© 2022 AFP

L'Humanité

Palestine. Face à Israël, l'opiniâtre résistance des Bédouins de Masafer Yatta

Reportage

Près de 1 200 Bédouins de Masafer Yatta vivent dans la hantise de leur expulsion. Harcelés quotidiennement par les soldats et les colons israéliens, ils disent leur volonté de résister et de rester sur ces terres où ils sont nés. Reportage 

Pierre Barbancey

Masafer Yatta (sud de Hébron, Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Assis à l’ombre d’un arbre, Mohammad Ayoub enlace ses deux petites filles. Le sourire jusqu’aux oreilles, elles sont toutes deux vêtues d’une même robe orange à fleurs blanches. Comme des bourgeons de vie dans cet environnement austère. Le désert vallonné qui s’étend au sud de Hébron, grande ville méridionale de la Cisjordanie, est balayé par un vent bienvenu. D’étouffante, la chaleur en deviendrait presque caresse.

À 46 ans, Mohammad Ayoub a encore la possibilité de balayer du regard ce paysage de Masafer Yatta qu’il a toujours connu. Depuis qu’il a ouvert les yeux et où il espère les fermer – un jour lointain – pour toujours. Il sait en décrypter chaque signe, chaque mouvement, chaque changement. Ce qui, pour l’étranger, apparaît comme dénué de sens et de beauté n’a pas de secret pour lui. Il appartient à cette terre. Il incarne ce lieu rocailleux et rude, où l’on serre les dents plutôt que de pleurer. Son père, son grand-père et ses aïeux avant lui étaient ainsi. Ses enfants le seront… s’ils peuvent rester dans ce hameau que tout le monde nomme Al Fakhit.

Un Palestinien étale les cartes des colonies.

Mohammad possède encore cette liberté, celle de la vision et du rêve. Pour combien de temps encore ? Le cauchemar pointe son nez de façon quotidienne. La triste et terrible réalité de l’occupation israélienne, qui a commencé il y a bien longtemps. « Quand j’étais jeune, il fallait qu’on cache la farine sinon les soldats y versaient de la terre. Nous étions contraints de rester dans les grottes pour faire comme s’il n’y avait personne. » Dans les années 1980, l’armée a décrété que cette zone était militaire, soit 3 000 hectares. Officiellement pour la transformer en terrain d’entraînement.

Des populations transportées de force

Dès 1985, les destructions d’habitations, de dépendances et même d’étables ont commencé. Les populations présentes sont essentiellement bédouines. Elles vivent de l’élevage, des produits laitiers et de l’agriculture. En 1999, les populations de 12 villages du secteur ont été contraintes de monter dans des camions et transportées de force dans une autre zone. À la suite d’un appel déposé par les Palestiniens, le tribunal israélien a émis une injonction leur permettant de revenir, mais seulement de manière provisoire. Depuis plus de vingt ans, les habitants vivaient avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête, celle d’une éviction totale. « Cette peur est en permanence présente en nous », certifie Mohammad Ayoub.

Pour l’ONU, ces expulsions pourraient « s’apparenter » à un crime de guerre.

Le 12 janvier dernier, les bulldozers israéliens, escortés par l’armée, sont ainsi arrivés pour détruire un abri qu’il avait construit pour ses animaux. « J’ai immédiatement reconstruit, mais en mai ils sont revenus. J’ai de nouveau rebâti l’abri et le 1er  juin ils ont de nouveau tout saccagé. Ils ont fait pareil avec mon voisin », s’emporte-t-il. Un peu plus loin, on distingue une école, surmontée du drapeau palestinien, construite par l’Union européenne (UE). Elle aussi doit disparaître. Le temps des grandes manœuvres a commencé. « Ce n’est pas un exercice : au cours du week-end, l’armée israélienne a commencé ce qui semble avoir été des préparatifs pour l’expulsion de quelque 1 000 résidents palestiniens de Masafer Yatta », alertait le 17 juin, dans un tweet, l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem.

Le triptyque de la mort

Le 4 mai, la Haute Cour d’Israël a pris une décision autorisant l’expulsion de 1 200 Palestiniens de la zone, dont 500 enfants, décision dont l’ONU a dit qu’elle « peut s’apparenter » à un crime de guerre. Parmi les juges, David Mintz, qui vit dans une colonie de Cisjordanie… Nidal Younes, chef du conseil de village de Masafer Yatta, estime que « la décision de la Cour est une décision raciste prise par un juge colonial. Nous nous sommes battus devant les tribunaux avec Israël au cours des vingt-deux dernières années et ce juge n’a eu besoin que de cinq minutes pour détruire la vie de 12 villages et de leur population qui dépend de la terre ».

Près de la Ligne verte, un camp d’entraînement de l’armée israélienne.

L’Union européenne et les Nations unies ont condamné le verdict de la Cour israélienne. « L’établissement d’une zone de tir ne peut pas être considéré comme une « raison militaire impérative » pour transférer la population sous occupation », a déclaré le porte-parole de l’UE dans un communiqué. Des déclarations qui ont laissé de marbre les autorités israéliennes. « Elles voudraient qu’on soit dégoûté et qu’on parte de nous-mêmes, remarque Mohammad Ayoub. Mais on est chez nous, c’est notre terre. Nous sommes des fermiers et des bergers, nous n’avons pas d’autre choix. » Face à cette détermination, l’armée israélienne multiplie donc les destructions et les saisies de tracteurs. « Et les colons nous empêchent d’emmener nos troupeaux sur les collines », rappelle-t-il.

Mohammad Makhamreh, 19 ans, en sait quelque chose. La maison de ce jeune berger se trouve à quelques centaines de mètres de la ligne verte (ligne d’armistice de 1949) et l’armée y a installé, assez récemment, un camp, dans le cadre de ses exercices à munitions réelles (balles, obus, roquettes…). On ne peut même plus y accéder en voiture. D’énormes rochers barrent le sentier. Un soir où il tentait de regrouper ses moutons, il a entendu une grosse explosion. « Je me suis réveillé six jours après. J’avais perdu ma main droite, et j’avais le genou cassé. » Le jeune homme, pas plus que son père, Moussa, n’est pas dupe. « Ils font tout pour qu’on parte. Ils nous attaquent même la nuit et menacent de saisir nos moutons si on les laisse paître près de leur base. » L’arbitraire de l’occupation. Muhammad et sa mère tentaient de passer pour aller vendre leurs produits à la ville de Yatta lorsqu’ils ont été arrêtés par les soldats au motif qu’ils n’avaient pas le droit d’être là. «  Ils nous ont emmenés jusqu’à la colonie de Gush Etzion (distante de plusieurs dizaines de kilomètres – NDLR) et ne nous ont relâchés qu’au milieu de la nuit, sans moyen de transport. »

Sur les sommets, interdits aux bergers palestiniens, les avant-postes – des mobile homes qui servent à occuper les lieux avant l’autorisation formelle de création d’une colonie (toute aussi illégale) – se déploient comme des chenilles processionnaires. Ils font partie du dispositif global mis en place. L’armée pour chasser par la force, les juges pour faire croire à la justice et les colons, petits gangsters religieux qui incendient les champs, tabassent voire tuent les paysans palestiniens. Le triptyque de la mort, en quelque sorte. Si le village d’Um Al Kheir, porte nord-ouest de Masafer Yatta, n’est, pour l’instant, pas concerné par la décision d’expulsion, le harcèlement est quotidien.

« Selon les Israéliens, notre village n’existe pas »

Le village est la cible de la colonie – illégale – de Karmel, qui ne supporte pas ces Bédouins à ses portes. « Selon les Israéliens, notre village n’existe pas, dénonce Tarek Al Hathalin, 27 ans. Et comme, selon les accords d’Oslo, nous sommes en zone C, donc dépendants d’Israël pour l’administration et la sécurité, ils font ce qu’ils veulent et multiplient les démolitions. » Depuis les années 1980, comme les autres villages, Um Al Kheir subit les attaques répétées dans les moindres domaines de la vie. Le frère de Tarek a été tellement tabassé par les colons qu’il en a perdu la raison. Son oncle, Suleiman, connu pour sa capacité de résistance et de participation à toutes les manifestations, a été écrasé en janvier dernier par un colon. « Les colons sont des tueurs. » Il rajoute pourtant : « S’ils n’avaient pas eu cette mentalité, on aurait pu vivre ensemble. »

Tous les vendredis, des manifestations ont lieu. Les résidents palestiniens se rassemblent, soutenus par quelques activistes israéliens. Comme Omri, la vingtaine à peine passée. « Tout le sud de Hébron est soumis à un nettoyage ethnique », dénonce-t-il. Zoha, israélienne elle aussi ; regrette qu’ « en Israël, les gens sont persuadés que les Palestiniens veulent les détruire ». Ironie de l’histoire, ces mêmes Palestiniens portent dans une main les titres de propriétés ancestraux qu’ils possèdent et, dans l’autre, les ordres d’expulsion qu’ils ont reçus. Tous le proclament : « Nous ne partirons pas. » Assis à l’ombre d’un arbre, Mohammad Ayoub enlace ses deux filles plus fort que de coutume, les yeux rivés vers ce désert qu’il voudrait sans fin.

Mort de Shireen Abu Akleh. Washington soutient la version israélienne

Les condamnations pleuvent en Palestine après l’enquête balistique du département d’État américain sur la mort de la journaliste Shireen Abu Akleh. Les conclusions avancent l’idée qu’elle aurait été « vraisemblablement » victime d’un tir israélien, sans se prononcer de façon définitive sur l’origine du projectile. Pire, les experts n’ont « aucune raison » de croire qu’il s’agissait d’un tir intentionnel, précise le département d’État.

Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu Akleh

L’Autorité palestinienne (AP) a dénoncé une tentative de « cacher la vérité » sur la mort de la reporter d’Al Jazeera, tuée d’une balle dans la tête le 11 mai, en marge d’une opération de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine. « Nous n’avons pas peur d’accuser Israël (…) qui porte la responsabilité de l’assassinat », ajoute l’AP. Sa famille a également réagi dans un communiqué, s’avouant « atterrée par l’annonce » et « la tentative d’orienter le récit » en la faveur d’Israël. Elle promet de « réclamer justice pour Shireen et que soient tenus pour responsables l’armée et le gouvernement israéliens ». La position américaine rejoint celle de l’armée israélienne, qui a estimé impossible de déterminer de manière « définitive » l’origine du tir fatal… Pourtant, de nombreux rapports, notamment de l’ONU, ont conclu que la journaliste a été tuée par un tir israélien, et de manière « délibérée » pour le procureur palestinien Akram Al Khatib. Le Hamas a appelé à une enquête internationale et accusé les États-Unis d’être « complices » de sa mort.

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France24 - Monde

Mineurs piégés au Mexique: brusque montée des eaux, colère des familles

Publié le : 15/08/2022 - 07:42Modifié le : 15/08/2022 - 07:40

Agujita (Mexique) (AFP) – Le sauvetage des dix personnes prises au piège dans une mine inondée du Mexique a subi dimanche un sérieux revers, après la "brusque hausse du niveau de l'eau" annoncée par les autorités, ruinant les espoirs de leurs proches qui exigent que les responsables soient punis si le décès des mineurs devait se confirmer.

"Les principaux coupables et criminels sont les propriétaires des puits" de la mine, a déclaré Magdalena Montelongo, soeur de Jaime, l'une des personnes prises au piège depuis le 3 août.

"C'est un crime qui ne peut rester impuni. Si mon frère et ses collègues ne sortent pas vivants, c'est un crime", a-t-elle dénoncé lors d'une conférence de presse improvisée près de la zone de sauvetage, soulignant les "très mauvaises conditions" de travail.

L'accident survenu dans la mine El Pinabete, située dans l'État de Coahuila, le principal producteur de charbon du Mexique, est le dernier d'une série d'accidents survenus dans la région et souvent causés par de mauvaises conditions de sécurité.

Le niveau de l'eau du puits N° 2, qui s'était établi jusqu'à vendredi à 70 cm et pouvait permettre l'accès des secours, atteignait dimanche 12,92 m, ont souligné les autorités dans un communiqué, ajoutant que "des ingénieurs évaluent la situation sur place et les raisons de cette hausse soudaine du niveau de l'eau".

Aux puits 3 et 4, l'eau atteignait 15,5 m et 12,5 m respectivement, soit une hausse de 8 à 10 m par rapport aux niveaux enregistrés vendredi. "Les ingénieurs mettront en place une nouvelle stratégie à même de permettre l'évacuation de l'eau de la mine d'El Pinabete", ont assuré les autorités.

La coordinatrice nationale des Secours et responsable de l'opération, Laura Velázquez, s'est empressé d'assurer aux familles dans un communiqué que "les mineurs piégés ne seront pas abandonnés".

Les secours ont "perdu du temps"

Cette nouvelle représente néanmoins un coup particulièrement dur pour les familles des mineurs qui ont exprimé la crainte d'une intervention trop tardive pour sauver leurs proches.

Plutarco Ruiz, beau-père d'un mineur piégé, a déclaré que les autorités avaient "perdu du temps" car "dès le début", elles auraient dû extraire l'eau de la mine.

Depuis samedi, les proches des mineurs ont dit se sentir "désespérés" par la lenteur de la progression du sauvetage, tout en exprimant leur méfiance vis-à-vis de la gestion des opérations.

La coordinatrice Laura Velázquez a affirmé aux proches des mineurs que les secours font de leur mieux dans "des conditions exceptionnelles", soulignant que la mine El Pinabete était voisine de celle de Conchas Norte, abandonnée il y a une trentaine d'années, période à laquelle "son niveau d'eau est devenu très élevé".

Les autorités mexicaines avaient annoncé vendredi que les "conditions" étaient réunies pour que des secouristes entrent dans la mine inondée, à la recherche de 10 mineurs disparus.

Grâce au pompage incessant, le niveau de l'eau a été abaissé à 70 centimètres dans l'un des trois puits parmi lesquels les secours devaient tenter de pénétrer, alors qu'il était de 30 mètres au lendemain de l'accident, le 3 août, avait déclaré le secrétaire à la Défense, Luis Cresencio Sandoval.

Mercredi, un plongeur avait pénétré dans un des puits mais n'avait pu avancer car il s'était heurté "à des obstacles pour pouvoir entrer dans les galeries", selon le gouverneur de l'Etat de Coahuila, Miguel Riquelme.

Plusieurs centaines de personnes participent aux secours, notamment avec un drone sous-marin, pour sauver les mineurs dont les proches sont de plus en plus inquiets à mesure que le temps passe.

Selon les autorités, les mineurs effectuaient des travaux d'excavation le 3 août lorsqu'ils ont percé une nappe phréatique.

Coahuila, la principale région productrice de charbon du Mexique, a connu une série d'accidents miniers mortels au fil des ans. Le pire est survenu dans la mine de Pasta de Conchos en 2006 lorsqu'un coup de grisou a tué 65 mineurs.

© 2022 AFP

L'Humanité

Rony Brauman : « Il y a aujourd’hui une espèce de course au crime majuscule »

La rencontre

Avec le retour de la guerre en Europe, Rony Brauman, l’ancien président de Médecins sans frontières, dénonce l’indignation sélective de la justice internationale qui relève les exactions en Ukraine mais reste silencieuse concernant d’autres conflits, comme en Palestine.

Vadim KamenkaAntoine Poncet

Après quatre mois de guerre depuis son invasion par la Russie, le 24 février, l’Ukraine bénéficie d’un large soutien international. Ces réactions, indispensables, Rony Brauman s’en réjouit, mais il constate une différence de condamnations quand l’intégrité territoriale d’autres pays est atteinte. Le peu de réaction diplomatique et d’enquêtes face à l’occupation, la colonisation et aux violations du droit international par les autorités israéliennes vis-à-vis de la Palestine l’interpelle.

Quel est votre point de vue sur la guerre en Ukraine, qui a débuté il y a quatre mois ?

En premier lieu, un sentiment de gâchis et de désespérance devant cette entreprise meurtrière, qui va se solder par des dizaines de milliers de morts. In fine, cette guerre sera gagnée par celui qui aura réussi à durer, le moins usé. De cette situation désastreuse, il n’y aura aucun vainqueur. Il y aura un « non-vaincu ». L’autre leçon immédiate, c’est le fait qu’on retrouve une guerre interétatique entre deux États voisins. Un conflit ultraclassique qui sort des interventions militaires de type corps expéditionnaire, comme en Irak, en Libye, en Afghanistan ou ailleurs. Cela nous rappelle que ce type d’affrontement ne peut pas être considéré comme révolu. Et que d’autres formes peuvent potentiellement réapparaître aussi.

Ma troisième observation porte sur les répercussions inédites de ce conflit, avec les pénuries qui en découlent. Elles peuvent apparaître encore absorbables par les pays riches, avec toutefois de fortes disparités selon le niveau de revenu, comme on peut déjà le constater. Mais, dans l’ensemble, nos économies permettent d’amortir une partie des effets. Pour un certain nombre de pays du monde, notamment en Afrique et au Proche-Orient, la situation est dramatique. L’interruption des livraisons de céréales – essentiellement de blé ukrainien et russe – amène à des conséquences extrêmement dures pour plusieurs États dépendants à 100 % de cette ressource pour l’alimentation de leur population. Il est encore très difficile d’en prévoir l’ampleur et les mécanismes de résilience collectifs. Cette crise, sans précédent, s’explique par la mondialisation presque instantanée d’un conflit pourtant local. Son impact sur l’économie mondiale s’avère considérable, notamment pour la sécurité alimentaire quotidienne de la planète. Cela explique aussi pourquoi cette guerre en Ukraine tient une place particulière.

Ce conflit apparaît aussi à part en matière de droit international. Pourquoi ?

Il s’agit d’une invasion caractérisée, d’une atteinte à la règle de droit qui fonde l’ordre international. Il est donc logique d’invoquer le droit international en réaction, comme cela a été le cas lors de l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Je suis plus frappé par l’importance prise par les notions de droit humanitaire, à un moment où le droit est piétiné, comme toujours lors d’un conflit. Y a-t-il des crimes de guerre ? Y a-t-il des crimes contre l’humanité ? Y a-t-il des génocides ? Les deux acteurs essayent d’instrumentaliser l’ensemble de ces termes, y compris celui de « génocide ».

La description des faits, des violences, semble toujours rapportée à une qualification juridique, et l’on est invité, sous pression, à ratifier l’existence d’un génocide sous peine d’apparaître comme complaisant envers l’agresseur.

Cette espèce de course au crime majuscule est préoccupante, comme si les autres violences de masse ne pouvaient plus nous mobiliser ou nous révolter. On constate aussi que la justice internationale participe activement à la polarisation, par l’ampleur et la rapidité de son déploiement, en contraste avec d’autres situations où elle s’est montrée plus discrète. Comme si les procureurs successifs de la Cour pénale internationale (CPI) semblaient être aux ordres des États-Unis. Je ne dis pas que les faits sur lesquels ils enquêtent sont des fabrications propagandistes. Bien au contraire, ils enquêtent sur des crimes extrêmement sérieux et graves. Mais cet empressement et cette ampleur, avec 42 enquêteurs déployés, jettent à nouveau le doute sur la Cour pénale internationale, alors qu’elle fait preuve d’une prudence de chat en Israël-Palestine, en Afghanistan, en Irak, pour ne citer que des conflits dans lesquels les États-Unis sont directement impliqués. Cette justice-là est loin de l’idée que l’on se fait de la justice.

Ce sentiment d’être délaissé par la justice internationale peut-il expliquer qu’une partie importante des pays du Sud refuse de condamner la Russie, par volonté de ne pas s’aligner sur les pays occidentaux ?

Dans la mesure où la Cour pénale internationale doit enquêter sur quatre types de crimes : crime d’agression, crime de guerre, crime de génocide, crime contre l’humanité, il faut bien constater que l’Ukraine n’est pas l’unique endroit du monde où ce type de crime est commis. J’ai en tête le conflit israélo-palestinien, où les crimes de l’occupant sont commis au quotidien. L’attaque israélienne lors des funérailles de Shireen Abu Akleh, la journaliste abattue le 11 mai lors d’un reportage à Jénine, est consternante et nous en dit long sur la situation. L’assassinat de cette journaliste et l’attaque de son enterrement illustrent une forme de « poutinisation » de la société et de la politique israéliennes. Comme d’ailleurs l’acharnement des Israéliens contre l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, emprisonné à répétition sans aucune possibilité de se défendre, à l’instar d’Alexeï Navalny en Russie. Je souligne au passage l’inertie des autorités françaises face à la persécution du citoyen français qu’est Salah Hamouri. La mollesse des réactions internationales face à ces exactions n’est évidemment pas sans conséquences sur la crédibilité des discours démocratiques.

En politique étrangère, il a toujours été question des intérêts nationaux qui organisent et configurent nos réactions à des éléments internationaux. Mais il faut être capable d’accéder à une forme de dissociation entre les crimes qui mériteraient l’occupation massive du temps des relations internationales et ceux qui semblent inexistants.

Vous avez souhaité alerter sur la situation des Palestiniens dans une tribune publiée le 31 mai dans « le Monde ». Est-ce une simple colère ?

Dans ce texte, j’ai eu envie de comparer les deux actualités : Ukraine et Palestine. Deux entités nationales qui sont envahies, occupées et maltraitées. L’une suscite une forte réaction de boycott et de sanctions internationales extrêmement rapides et déterminées. Pour les Palestiniens, il n’existe aucune condamnation ni poursuite internationale. Au contraire, ils subissent une criminalisation de toute forme de résistance digne, pacifique et citoyenne. La société civile qui tente par exemple d’organiser un mouvement de boycott (BDS) se retrouve poursuivie, et des personnalités comme Salah Hamouri, qui œuvrent à la défense des prisonniers palestiniens, sont arrêtées et incarcérées sans preuves. Ce contraste entre les deux situations m’apparaissait révoltant.

Sur le terrain, est-ce que les associations critiquent aussi ce manque d’investissement international ?

Une partie des reproches vise la CPI. Ces critiques ne sont pas nouvelles. Depuis le début, nous avons été un certain nombre à nous montrer sceptiques vis-à-vis d’une telle structure. Ces dernières années, nous connaissons une satisfaction amère de constater une forme d’échec. Pour bien des ONG, elle incarne malgré tout l’espoir d’un ordre international décent.

Le fait que l’Europe se préoccupe davantage de la guerre en Ukraine que d’autres conflits ou violences de masse dans le monde me semble en revanche défendable. Je ne partage pas l’attente de restituer à l’Europe le rôle qu’elle a perdu de pacificateur mondial. Elle peut apparaître séduisante et sympathique, mais elle incarne une forme d’impérialisme libéral qu’illustrent les fiascos de Libye, d’Afghanistan ou des pays sahéliens.

Dans le cadre de résolution des conflits, le rôle des sociétés et gouvernements voisins me semble prépondérant, essentiel. Les interventions lointaines visant à l’installation d’un ordre politique nouveau sont vouées à l’échec, voire à l’aggravation des situations que l’on prétendait améliorer. Les expériences passées le démontrent, de l’intervention soviétique en Afghanistan, dans les années 1980, à la Syrie, aujourd’hui, au sujet de laquelle on a entendu de multiples appels à l’intervention pour mettre fin au carnage. Une façon d’ignorer que ce pays souffrait déjà d’une multiplicité d’interventions et qu’une opération armée ne met généralement pas fin à une guerre. Voilà une illusion dont on aurait dû sortir depuis les échecs retentissants : Afghanistan, Irak, Libye, pour ne parler que des plus récents…

Justement, sur ces interventions, faut-il armer toujours plus l’Ukraine, au risque de nous emmener dans un conflit nucléaire ?

Il s’agit d’un jeu dangereux, mais la situation est extrêmement délicate. Car ne pas aider l’Ukraine, notamment militairement, c’est valider la prise du pays. Il est donc normal que l’Ukraine et son gouvernement réclament des armes à l’Europe. On peut aussi comprendre que l’Union européenne voisine ait réagi vigoureusement à cette invasion pour garantir la sécurité. Néanmoins, il existe plusieurs formes d’aide militaire et différentes conceptions. Celle défendue par les États-Unis, la Pologne, la Lituanie, qui souhaitent battre la Russie et même l’écraser. Et celle qui vise à rééquilibrer le rapport des forces pour conduire à une solution politique, défendue notamment par l’Allemagne, l’Italie et la France, position qui m’apparaît beaucoup plus judicieuse. Il faut donc fixer des limites de la part de l’Europe sur cette cobelligérance et ne pas souscrire à tous les appels de Volodymyr Zelensky, qui joue bien sûr son rôle. L’Ukraine mène une « guerre juste », selon les critères classiques de celle-ci, en se défendant contre une agression. Cela ne signifie pas pour autant que les buts de guerre de ce gouvernement doivent devenir l’objectif final de tous.

Guerre en UkraineIsraël-Palestinedroit internationalrony brauman
France24 - Monde

L'Iran dément "catégoriquement" tout lien avec l'assaillant de Salman Rushdie

Publié le : 15/08/2022 - 07:24

FRANCE 24 Suivre Nicolas CHAMONTIN

Téhéran a démenti lundi "catégoriquement" tout lien avec l'assaillant qui a poignardé vendredi aux États-Unis, l'intellectuel britannique et américain Salman Rushdie. Hospitalisé dans un état grave après l'attaque, l'auteur des "Versets sataniques" n'est plus sous assistance respiratoire et "la voie du rétablissement a commencé", selon son agent, Andrew Wylie.

L'Iran a démenti, lundi 15 août, "catégoriquement" tout lien avec l'assaillant qui a poignardé Salman Rushdie, auteur du roman "Versets sataniques", lors d'une conférence dans le nord des États-Unis vendredi.

"Nous démentons catégoriquement" tout lien entre l'agresseur et l'Iran, et "personne n'a le droit d'accuser la République islamique d'Iran", a affirmé Nasser Kanani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans la première réaction officielle de Téhéran à l'attaque contre l'écrivain britannique.

"Dans cette attaque, seuls Salman Rushdie et ses partisans mériteraient d'être blâmés et même condamnés", a-t-il souligné lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Téhéran.

"En insultant les choses sacrées de l'islam et en franchissant les lignes rouges de plus d'un milliard et demi de musulmans et de tous les adeptes des religions divines, Salman Rushdie s'est exposé à la colère et à la rage des gens", a-t-il ajouté.

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, avait déclaré dimanche que des médias d'État iraniens "jubilaient" après l'agression de l'intellectuel. "C'est abject", a-t-il observé dans un communiqué.

De son côté, Salman Rushdie va un peu mieux selon ses proches. L'intellectuel britannique et américain de 75 ans n'est plus sous assistance respiratoire et "la voie du rétablissement a commencé", s'est félicité son agent Andrew Wylie dans un communiqué transmis au Washington Post.

"Les blessures sont graves, mais son état évolue dans la bonne direction", a ajouté ce proche de l'écrivain à la renommée mondiale, poignardé une dizaine de fois au cou et à l'abdomen. Un homme de 24 ans, Hadi Matar, s'était précipité sur l'estrade avant que Salman Rushdie ne prenne la parole au centre culturel de Chautauqua.

"Humour intact"

Zafar Rushdie, son fils, a confirmé sur Twitter que son père "avait pu dire quelques mots" et qu'il avait "conservé intact son sens de l'humour". La famille s'est dite "extrêmement soulagée".

A family statement… @SalmanRushdie #SalmanRushdie pic.twitter.com/tMrAkoqliq

August 14, 2022

Salman Rushdie reste hospitalisé à Érié, en Pennsylvanie, au bord du lac qui sépare les États-Unis du Canada.

Si les nouvelles de dimanche sont rassurantes, l'agent Wylie avait été alarmiste vendredi en parlant de blessures graves au bras et au foie et la perte possible d'un œil.

L'animateur de la conférence, Henry Reese, 73 ans, qui a été légèrement touché au visage, a raconté sur CNN que l'attaque "ressemblait à une sorte de mauvaise blague [qui] n'avait pas l'air réel. Quand il y a eu du sang derrière lui, c'est devenu réel".

Leur agresseur, Hadi Matar, né aux États-Unis, vivant dans le New Jersey et dont les parents sont originaires d'un village du sud du Liban, a été inculpé de "tentative de meurtre et agression".

En tenue rayée noire et blanche de détenu, menotté et masqué, il n'a pas dit un mot samedi soir devant le tribunal de Chautauqua et a plaidé "non coupable" par la voix de son avocat.

Il doit comparaître de nouveau le 19 août.

Une attaque préméditée

Sans donner de mobile, les procureurs ont qualifié l'attaque de préméditée.

L'attentat a provoqué une onde de choc, particulièrement en Occident : le président américain, Joe Biden, a rendu hommage à Salman Rushdie pour son "refus d'être intimidé et réduit au silence".

Vivant à New York depuis vingt ans, naturalisé américain en 2016, Salman Rushdie avait repris une vie publique à peu près normale, tout en continuant de défendre, dans ses livres, la satire et l'irrévérence.

Coïncidence : le magazine allemand Stern l'avait interviewé quelques jours avant l'attaque : "Depuis que je vis aux États Unis, je n'ai plus de problème […]. Ma vie est de nouveau normale", assure l'écrivain, dans cet entretien à paraître le 18 août, en se disant "optimiste" malgré "les menaces de mort quotidiennes".

Salman Rushdie, né en 1947 en Inde dans une famille d'intellectuels musulmans non pratiquants, avait embrasé une partie du monde islamique avec la publication en 1988 des "Versets sataniques", jugés par les musulmans les plus rigoristes comme blasphématoires à l'égard du Coran et du prophète Mahomet, et conduisant l'ayatollah iranien Khomeiny à émettre la fatwa réclamant son assassinat.

La fatwa n'a de fait jamais été levée et beaucoup de ses traducteurs ont subi des attaques.

Avec AFP

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L'état de santé de Salman Rushdie "va dans la bonne direction", selon son agent

Salman Rushdie dans un état grave après son agression, l'auteur présumé placé en détention

FILM ANTI-ISLAM

La tête de Salman Rushdie mise à prix 3,3 millions de dollars

France24 - Monde

Un an après la chute de Kaboul, l’organisation État islamique en embuscade

Publié le : 13/08/2022 - 09:57Modifié le : 13/08/2022 - 12:15

Grégoire SAUVAGE Suivre

Depuis le départ des Américains, la branche régionale de l’organisation de l’État islamique poursuit son œuvre de déstabilisation de l’Afghanistan, tentant de prospérer sur la crise humanitaire, les tensions ethniques et les divisions internes parmi les Taliban.

Les Taliban ont beau se vanter d’avoir vaincu l’organisation État islamique au Khorasan, la branche afghane de l’OEI, le groupe jihadiste ne cesse de rappeler depuis un an son pouvoir de nuisance, multipliant les attaques meurtrières essentiellement dirigées contre les populations civiles ou des responsables religieux.

La dernière en date remonte au jeudi 11 août avec l'assassinat de Rahimullah Haqqani, un haut dignitaire religieux taliban, connu pour ses discours enflammés contre l’organisation État islamique au Khorasan. Il s’était récemment prononcé en faveur de la scolarisation des jeunes Afghanes.

Quelques jours plus tôt, le groupe terroriste avait revendiqué un attentat à la bombe dans un quartier chiite de Kaboul dans lequel huit personnes ont perdu la vie et 18 autres blessées. L’attaque visait la communauté hazara, une minorité qui représente entre 10 et 20 % des 40 millions d’Afghans, persécutée de longue date dans ce pays à majorité sunnite.

Même si la violence armée a globalement baissé depuis la chute du précédent gouvernement, les attaques sanglantes attribuées ou revendiquées par l’OEI-K endeuillent régulièrement le pays, mettant à mal la promesse talibane faite à la population et à la communauté internationale d’un retour à l’ordre rapide en Afghanistan.

“Une plus grande liberté d’action”

Selon un décompte réalisé par la MANUA, la Mission des Nations Unies en Afghanistan, les attentats visant des communautés ethniques et religieuses minoritaires ont fait plus de 700 morts et 1 400 blessés dans le pays entre la mi-août 2021 et la mi-juin 2022.

Dans cette longue litanie des attaques jihadistes, l’attentat-suicide de l’aéroport de Kaboul, le 26 août 2021, reste le plus meurtrier. Ce jour-là, en plein chaos provoqué par l’offensive éclair des Taliban sur la capitale, un kamikaze parvenait à se faire exploser à proximité d’une porte d’accès puis des tirs d’armes à feu provoquaient la mort de 185 personnes, dont 13 militaires américains.

>> À lire sur France24.com : la défaite des États-Unis en Afghanistan, un désastre annoncé

Implantée depuis 2015 en Afghanistan, notamment dans les provinces du Nangarhar et de Kunar, près de la frontière pakistanaise, l’organisation État islamique au Khorasan a été fondée par des cadres des Taliban afghans et pakistanais ayant prêté allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, l’ancien chef de l’organisation.

Mais la branche afghane de l’OEI subit rapidement les effets de la double traque menée contre ses combattants par l’ancien gouvernement afghan soutenu par les États-Unis et par les Taliban eux-mêmes.

Depuis un an, le groupe jihadiste connaît un regain d’activité, notamment dans le nord-est et l’est du pays et représente le principal défi sécuritaire pour les nouveaux maitres de Kaboul. “On ne peut pas dire qu’il y a eu un renforcement de l’OEI-K mais le groupe bénéficie d’une plus grande liberté d’action depuis le départ des Américains”, estime le journaliste de France 24, Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes. "Si les Taliban avaient réussi à contrer l’OEI sur le mode insurrectionnel, la lutte anti-terroriste en milieu urbain est une autre affaire et on voit qu’ils ont plus de difficultés dans ce domaine".

Attiser les divisions ethniques

Forts d’environ 2 000 hommes avant le départ des Américains, selon l’ONU, il est impossible d’évaluer aujourd’hui les effectifs de l’OEI-K dont "le noyau dur est constitué de jeunes désocialisés et peu éduqués des zones rurales", selon Myriam Benraad, professeure en relations internationales à l’Université internationale Schiller et auteure de "Terrorisme : les affres de la vengeance" (Ed. Cavalier bleu).

Pour convaincre de nouveaux adeptes, le groupe terroriste exploite les divisions ethniques dans sa propagande et vise les communautés qui pourraient se sentir marginalisées par l'arrivée des Taliban au pouvoir – comme les Tadjiks, deuxième groupe ethnique du pays, représentant environ un quart de la population.

“Les Pachtounes étant au pouvoir à Kaboul et supposés être sous la protection des Taliban, Daesh s’est présenté comme la force vers laquelle les Tadjiks pourraient se tourner, assure Didier Chaudet, chercheur associé à l'Institut français d'études sur l'Asie centrale (IFEAC).

>> À lire : que pèse vraiment le groupe État islamique face aux Taliban ?

Le groupe jihadiste cherche également à grossir ses rangs en recrutant des combattants étrangers venus d’Asie centrale, mais aussi les membres les plus radicaux du réseau familial et tribal Haqqani, étroitement lié à Al-Qaïda mais faisant partie des Taliban.

De manière générale, l’OEI-K s’efforce d’exploiter les divisions internes aux Taliban, partagés entre idéologues radicaux hostiles à tout compromis avec l’Occident et pragmatiques prêts à faire des concessions pour asseoir la crédibilité internationale de leur gouvernement. "Il y a un certain nombre de Taliban qui ne sont pas satisfaits que le mouvement rejette la logique du jihad global et qui sont très tentés par le narratif de l’État islamique", précise Myriam Benraad.

"On manque de recul pour savoir si ces déçus des Taliban ont commencé à renflouer les rangs de l’OEI", nuance Wassim Nasr. "D’autant que les Taliban restent globalement fidèles à eux-mêmes. La seule chose sur laquelle ils ont transigé concerne la protection des chiites. C’est d’ailleurs sur ce point que l’OEI ne cesse d’appuyer dans sa propagande pour montrer que les Taliban seraient de ‘faux musulmans’”.

Le rêve d’un nouveau califat

Malgré son fort pouvoir de nuisance et une capacité à mener des actions violentes spectaculaires, l’OEI-K est loin d’être en mesure de reconstituer une assise territoriale en Afghanistan. "L’OEI-K agit sur un mode terroriste mais n’a jamais réussi à reconstituer un territoire, ce qui est un vrai indicateur", explique Wassim Nasr.

"Ils n’ont pas assez quadrillé les provinces de l’est pour pouvoir y établir une gouvernance, comme on l’a vu en Irak ou en Syrie. Par ailleurs, les meurtres massifs de civils les ont rendus très impopulaires auprès de la population afghane", confirme Myriam Benraad.

Reste que l’OEI-K trouve en Afghanistan un terreau fertile pour son développement dans les années à venir : un pays fragmenté par des tensions ethniques, une crise humanitaire sans précédent et une situation sécuritaire dégradée.

>> À voir : Vendre un rein pour éviter la famine, l'acte désespéré de nombreux Afghans

"Si la pression des problèmes économiques et sociaux menait à l’écroulement du pouvoir taliban, alors les forces les plus radicales pourraient rejoindre l’État islamique au Khorasan. Le pire qu’il puisse arriver dans les années à venir, c’est une renaissance territoriale de Daesh et c’est l’un des objectifs de l’organisation", assure Didier Chaudet. "Le principal danger sécuritaire pour l’Afghanistan, ses voisins et la communauté internationale, ce n’est ni les Taliban, ni Al-Qaïda mais bien l’organisation État islamique au Khorasan".

Pour empêcher l’installation d’un sanctuaire terroriste à leurs portes, les puissances régionales surveillent étroitement l’évolution de la situation et cherchent à maintenir des relations correctes avec les Taliban depuis leur retour aux manettes. En octobre 2021, Moscou avait notamment accueilli une grande conférence internationale – une dizaine de pays y participaient dont la Chine, l’Iran ou encore le Pakistan – initiative destinée à intégrer les Taliban dans le jeu diplomatique, en parallèle des discussions de Doha avec les États-Unis.

Aux yeux de la communauté internationale, les Taliban apparaissent comme un moindre mal pour endiguer la volonté hégémonique de l’OEI-K. "C’est une carte de négociations pour les Taliban", analyse Myriam Benraad. "Cependant, il existe des doutes importants sur les relations véritables qui unissent les groupes jihadistes avec les franges les plus radicales des Taliban favorables au jihad global", comme l’a rappelé la présence d'Ayman Al-Zawahiri, le chef d'Al-Qaïda, en plein cœur de la capitale afghane, tué fin juillet par une frappe de drone américaine.

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Afghanistan : l'organisation État islamique revendique l'attaque d'un temple sikh à Kaboul

DÉCRYPTAGE

Afghanistan : que pèse vraiment le groupe État islamique face aux Taliban ?

En Afghanistan, une nouvelle attaque dans une mosquée fait plusieurs dizaines de morts

L'Humanité

ONU : "les tirs qui ont tué Shireen Abu Akleh provenaient des forces de sécurité israéliennes"

Actu

Gaël De Santis

Les manœuvres israéliennes pour noyer le poisson n’y feront rien. L’enquête du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme sur les circonstances de la mort de la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh le 11 mai près du camp de réfugiés de Jenine est claire. « Toutes les informations que nous avons recueillies -y compris de l’armée israélienne et du procureur général palestinien- corroborent le fait que les tirs qui ont tué Mme Abu Akleh et blessé son collègue Ali Sammoudi provenaient des forces de sécurité israéliennes et non de tirs indiscriminés de palestiniens armés comme l’affirmaient initialement les autorités israéliennes », a déclaré vendredi à Genève la porte-parole de l’institution, Ravina Shamdasani. Selon cette dernière, il n’a été trouvé aucune information sur « une quelconque activité de Palestiniens armés à proximité des journalistes ».

« La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, continue d’exhorter les autorités israéliennes à ouvrir une enquête pénale sur le meurtre Mme Abu Akleh et sur tous les autres meurtres et blessures graves commis par les forces israéliennes en Cisjordanie et dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre à Gaza », dit Ravina Shamdasani. Car dans le contexte de guerre coloniale menée par Israël en Cisjordanie, ce sont pas moins de 58 Palestiniens qui ont été tués depuis le début de l’année, dont treize enfants, recense le haut-commissariat.

Israël-Palestineliberté de la presse
France24 - Monde

Dawood Ahmadzai : star du cricket en Afghanistan, exilé en France

Publié le : 11/08/2022 - 11:26Modifié le : 12/08/2022 - 18:21

Anna PEREIRA Suivre

Depuis la prise de Kaboul par les Taliban, le 15 août 2021, Dawood Ahmadzai tente de faire sortir sa famille du pays. Cette ancienne star du cricket en Afghanistan est réfugié en France depuis 2015. Il a fui après avoir été torturé par les Taliban parce qu’il avait refusé d’introduire une bombe dans un stade. Aujourd’hui, le sportif a retrouvé une situation stable en France. Il espère désormais pouvoir acquérir la nationalité française afin d’intégrer l’équipe de cricket pour la Coupe du Monde en 2023.

L'Humanité

Palestine. « Un mur pour annexer définitivement les blocs de colonies »

Entretien

Il y a vingt ans démarraient les travaux d’une « barrière de sécurité » que les Israéliens ont présentée comme visant à empêcher les attaques palestiniennes. Pour le journaliste René Backmann, ce mur de l’apartheid a servi à renforcer la colonisation en volant et en annexant les terres de Cisjordanie. entretien

Pierre Barbancey

Ancien chef du service international du Nouvel Observateur, René Backmann a couvert le Proche et le Moyen-Orient pendant des années. En 2006, il publie une première édition d’ Un mur en Palestine (Gallimard), résultat d’une minutieuse enquête sur le terrain tant du côté israélien que palestinien, interrogeant de nombreux dirigeants. Il actualisera ce travail en 2009. Son ouvrage fait référence. L’édifice, déclaré illégal par la Cour internationale de justice, devrait à terme parcourir 712 kilomètres de territoire, soit deux fois la longueur de la Ligne verte, c’est-à-dire la ligne d’armistice de 1949. En 2018, il englobait 65 colonies de Cisjordanie. Une annexion de fait.

À Jérusalem-Est, la vie des Palestiniens sous le joug de l’occupation

La construction du mur a débuté en 2002, mais le projet était dans les tiroirs israéliens depuis longtemps.

Effectivement. Au printemps 1995, après un attentat à Tel-Aviv, Yitzhak Rabin, qui était alors premier ministre, s’est dit qu’il fallait trouver quelque chose pour se protéger, pour empêcher les « terroristes » de passer des territoires occupés palestiniens de Cisjordanie en Israël. Les Israéliens parlaient à l’époque d’un « obstacle continu ». Ils ont commencé à réfléchir sur ce projet, puis Rabin a été assassiné (en novembre 1995, par un extrémiste juif – NDLR). Un projet repris par Ehoud Barak, qui l’avait « amélioré », puis par Ariel Sharon, quand celui-ci est revenu au pouvoir, en mars 2001. Mais, avec lui, ça devenait plus compliqué. Sharon concevait Israël comme s’étendant d’ouest en est, de la Méditerranée au Jourdain. Quand on lui a présenté ce projet de mur, il l’a d’abord approuvé. Après réflexion, il s’y est opposé car cela entérinerait l’idée d’une frontière entre les Palestiniens et les Israéliens. Et en plus une frontière qui passerait en Israël tel qu’il le concevait !

Jérusalem occupée. « Quiconque quitte sa maison est un traître »

L’architecte de ce mur, le colonel Dany Tirza, qui attendait les ordres pour démarrer le chantier, était embarrassé. Il avait un tracé tout prêt. Il s’est alors tourné vers le Likoud (le parti de Sharon – NDLR) et Avi Dichter, alors patron du Shin Bet (les services de renseignements intérieurs israéliens – NDLR), qui habitait dans le Néguev, pas très loin d’Ariel Sharon. Dichter avait bien compris que le mur était un instrument indispensable pour s’emparer des territoires palestiniens. Il a réussi à convaincre Sharon. Il a notamment émis l’idée qu’à l’avenir, Israël serait contraint à de nouvelles négociations avec les Palestiniens. Or, selon lui, si les discussions ont lieu sur des frontières qui n’existent pas, les Palestiniens pourront récupérer davantage de territoire. Si Israël fixe d’ores et déjà des frontières matériellement, il sera plus difficile de faire reculer ses occupations. Sharon est alors devenu un partisan acharné de la frontière physique, qui était celle du mur.

Il y a tout juste vingt ans, un débat assez sérieux a éclaté entre les militaires et les politiques, lors de la pose de la première pierre. Le ministre de la Défense, Binyamin Ben-Eliezer, un ancien général, travailliste, affirme que le tracé fera environ 330 kilomètres, comme la Ligne verte, lors de la présentation aux journalistes. Les militaires le regardent, effarés. Ils n’avaient pas les mêmes cartes. Pour eux, le mur était beaucoup plus long et, surtout, le tracé n’avait rien à voir. Le vrai tracé – qui ressemble quasiment à celui qu’on peut voir aujourd’hui – contournait par l’ouest, si l’on peut dire, tous les grands blocs de colonies et les agglomérait au territoire israélien. Le tracé de Dany Tirza, en réalité, avait pour but de les annexer définitivement. C’est ce qui a été fait en grande partie, sans rien dire à personne. Tous les gouvernements israéliens quels qu’ils soient, travaillistes ou Likoud, l’ont approuvé.

Les Israéliens ne parlaient-ils pas d’une « barrière de sécurité » ?

En fait, il y a le mur et la barrière. Ce n’est pas tout à fait la même chose, même si le résultat reste le même. La barrière ne s’avère pas aussi hermétique que les Israéliens le prétendaient au début. Ils ne parlaient que de barrière de sécurité et personne ne passait au travers. D’abord, les Palestiniens ont bien sûr trouvé le moyen de la franchir. Ensuite, les patrons des grandes entreprises israéliennes qui utilisaient de la main-d’œuvre palestinienne étaient furieux car le mur compliquait leur passage. Donc, ils se sont mis d’accord dans certains endroits avec les militaires pour soit laisser de petits passages que les ouvriers palestiniens pouvaient utiliser, soit creuser un tunnel sous la barrière !

Il s’agit d’un obstacle au passage, au regard, à la communication, à la compréhension.

La barrière constitue la plus grande partie de la séparation. Elle absorbe beaucoup plus de territoire que le mur. La barrière est une sorte de grillage posé sur un muret, jalonné de poteaux sur lesquels sont fixés des systèmes de détection électronique. Tout est construit en territoire palestinien, je le rappelle. Du côté israélien, il y a une piste qui permet à l’armée de patrouiller. Et du côté palestinien, il s’agit carrément d’une piste de détection avec une terre damée, une autre de circulation pour l’armée et, au-delà, un espace d’antifranchissement de véhicules. Et puis, un fossé précédé de barbelés. L’ensemble fait près de 150 mètres de largeur et une longueur de 700 kilomètres, du nord au sud. Les Israéliens bâtissent également des murs qui leur permettent de protéger certains lieux d’éventuels tirs palestiniens. Mais la surface de terre volée aux Palestiniens est énorme.

De toute manière, tout le monde reconnaît que le mur ne sert pas à une protection mais à annexer des territoires. Et pas n’importe lesquels puisqu’il s’agit des zones aquifères, mais également de colonies et de leurs réserves foncières qui font parfois le double en surface ! Ils ont volé les territoires et ceux qui sont dans les boucles du mur sont définitivement annexés à Israël. Les routes y sont totalement séparées et sans aucune négociation. Ils ont totalement réussi leur coup.

Comment les Israéliens ont-ils perçu la construction du mur ? Ont-ils avalé la couleuvre d’un mur qui allait les protéger ?

Beaucoup d’Israéliens savaient de quoi il retournait. Quelques-uns croyaient à la protection. Les colons disaient que ça allait empêcher les Palestiniens de circuler, donc que c’était une bonne solution. À mon avis, la majeure partie des Israéliens ne pensaient pas tellement que ça allait les protéger. Ils estimaient que c’était une solution pour se séparer en paix. Le problème palestinien apparaissait de plus en plus lointain et sans intérêt. Bien sûr, il existait aussi des personnalités qui pensaient autrement. Par exemple, l’historien Zeev Sternhell, aujourd’hui décédé, considérait que le mur était une imbécillité.

Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’Israël

Aujourd’hui, vingt après, le mur est le nom de quoi ?

C’est le nom de la séparation, le nom de l’obstacle qui existe entre les Palestiniens et les Israéliens. Il s’agit d’un obstacle au passage, au regard (on ne se voit plus), à la communication, à la compréhension. C’est un obstacle à tout. Il n’y a plus de rencontres ou de moins en moins et de plus en plus compliquées. Du côté palestinien, cela provoque de la haine, de la fureur et l’envie de se venger. De l’autre, israélien, c’est plutôt de l’indifférence.

En 2021, les Palestiniens de Cisjordanie, des camps de réfugiés, mais aussi de Gaza et d’Israël se sont retrouvés dans leur révolte. Ils ont réussi à passer au-dessus du mur ?

La colère les a poussés à un tel geste. Le mur n’a plus l’importance qu’il avait auparavant. Les uns et les autres ont partagé leur révolte. Pas tellement matériellement, mais politiquement et psychologiquement. Ils ont commencé cette bataille au même moment, partout, pour bien montrer qu’il n’y avait qu’un seul territoire : la Palestine mandataire. Et s’il fallait discuter, c’est à partir de ce territoire, pas à partir de celui que les Israéliens avaient décidé de créer. L’idée de mettre un obstacle matériel devant les gens est absurde.

Israël-Palestinecolonies israéliennes
France24 - Monde

Après la visite de Nancy Pelosi, une délégation du Congrès américain arrive à Taïwan

Publié le : 15/08/2022 - 03:08

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Des parlementaires américains sont arrivés dimanche à Taïwan où ils doivent rencontrer le président Tsai Ing-wen et le ministre des Affaires étrangères Joseph Wu. Pékin, déjà échaudé par la précédente visite de la patronne de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, a réagi en réclamant à Washington de "cesser de jouer avec le feu".

Une délégation du Congrès américain est arrivée dimanche 14 août à Taïwan, peu après de vastes manœuvres militaires chinoises autour de l'île déclenchées par la visite de la présidente de la Chambre américaine des représentants. Cette visite de cinq personnes, qui n'était pas annoncée, doit durer jusqu'à lundi, selon l'Institut américain à Taïwan, ambassade de facto des États-Unis dans l'île.

La Chine a répondu avec colère à cette visite également. L'agence officielle Xinhua a publié un commentaire avec pour titre : "Les politiciens américains devraient cesser de jouer avec le feu sur la question de Taïwan".

La visite survient quelques jours après la fin des manœuvres militaires les plus importantes jamais réalisées par Pékin autour de Taïwan, en riposte à une visite de la présidente de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi, qui avait rendu la Chine furieuse.

>> À lire aussi : La Chine continue ses exercices militaires autour de Taïwan

Taipei a accusé la Chine d'avoir pris prétexte de la visite de Nancy Pelosi pour s'entraîner à une invasion. En réponse, les États-Unis ont réaffirmé leur engagement dans la région.

Les parlementaires américains – un sénateur et quatre représentants, des démocrates et un républicain – vont notamment rencontrer le président Tsai Ing-wen et le ministre des Affaires étrangères, Joseph Wu, selon le ministère taïwanais des Affaires étrangères. Ils discuteront "des relations entre les États-Unis et Taïwan, des questions de sécurité régionale, de commerce et d'investissement, du changement climatique", a indiqué l'Institut américain dans un communiqué.

"Amitié"

Le ministre taïwanais des Affaires étrangères a salué cette visite dans un communiqué : "Alors que la Chine continue à faire monter les tensions dans la région, le Congrès américain a de nouveau envoyé une délégation de haut niveau à Taïwan, démontrant ainsi une amitié qui n'est pas effrayée par les menaces de la Chine et souligne le soutien résolu des États-Unis envers Taïwan".

Les membres de la délégation sont le sénateur du Massachussets, Ed Markey, et les représentants Alan Lowenthal (Californie, démocrate), John Garamendi (Californie, démocrate), Don Beyer (Virginie, démocrate) et Aumua Amata Coleman Radewagen (Samoa, républicaine), a précisé l'Institut américain.

La Chine estime que Taïwan, peuplée d'environ 23 millions d'habitants, est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949). Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d'autres pays.

Livre blanc et lignes rouges

Le Bureau des affaires de Taïwan, un organisme du gouvernement chinois, a publié mercredi un "Livre blanc" détaillant la manière dont Pékin envisage de reprendre l'île, notamment via des incitations économiques.

"Nous sommes disposés à créer un vaste espace [de coopération] afin de parvenir à une réunification pacifique", indique le document. "Mais nous ne laisserons aucune marge de manœuvre aux actions séparatistes ayant pour objectif une pseudo-indépendance de Taïwan".

"La force serait utilisée en dernier recours, en cas de circonstances impérieuses. Nous serions contraints de prendre des mesures drastiques face aux provocations des séparatistes ou de forces extérieures, si ceux-ci venaient à franchir nos lignes rouges", ajoute le Livre blanc.

Washington avait répliqué vendredi en annonçant un renforcement de ses relations commerciales avec Taïwan et de nouveaux passages aériens et maritimes dans le détroit, en réponse aux actions "provocatrices" de la Chine.

Avec AFP

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Chine-Taïwan : "La menace militaire est beaucoup plus crédible qu’il y a 20 ans"

Stratégie militaire

Quarantaine, frappes à distance, invasion : les scénarios chinois contre Taïwan

Taïwan poursuit ses exercices militaires après les menaces répétées de Pékin

L'Humanité

Palestine. L’impunité d’Israël pointée du doigt par l’ONU

Actu

La commission d’enquête mise en place par le Conseil des droits de l’homme estime que les violences sont le fruit de l’occupation israélienne et que l’application des résolutions internationales est nécessaire.

Pierre Barbancey

L’an dernier, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU avait décidé de créer d’urgence une commission internationale indépendante et permanente pour enquêter sur les violations des droits humains commises dans les territoires palestiniens et en Israël depuis le 13 avril 2021. C’est-à-dire au moment des manifestations qui avaient mobilisé les Palestiniens de chaque côté de la Ligne verte. Dans les territoires occupés, la répression avait été terrible. En Israël même, l’extrême droite était venue épauler la police. Depuis Gaza, des roquettes étaient lancées alors que les avions israéliens bombardaient cette enclave. Bilan : 260 morts palestiniens et 13 israéliens.

Jérusalem-Est. Toujours plus de provocations israéliennes

Des résolutions « largement ignorées »

Pour les enquêteurs de la commission de l’ONU et leur présidente, la Sud-Africaine et ancienne haut commissaire aux droits de l’Homme, Navanethem (Navi) Pillay, la tâche n’a pas été simple. Israël les a empêchés d’entrer sur son sol, ainsi que dans les territoires palestiniens. Ce qui n’a pas empêché Tel-Aviv de dénoncer un rapport « partial et biaisé, disqualifié par sa haine pour l’État d’Israël et basé sur une longue série de rapports partiaux et biaisés » (sic), et de qualifier Navi Pillay de  « militante anti-Israël ».

Les États-Unis s'opposent à cette commission qu'ils jugent "partiale et biaisée"

« Les conclusions et recommandations liées aux causes profondes (de ce conflit – NDLR) pointent dans leur immense majorité vers Israël, ce que nous analysons comme un indicateur de la nature asymétrique du conflit et la réalité d’un État qui en occupe un autre », écrit Navi Pillay. On peut lire dans le rapport : « Mettre fin à l’occupation de territoires par Israël, en pleine conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité, reste crucial pour mettre fin au cycle persistant de violences. Ce qui est devenu une situation d’occupation perpétuelle a été cité par des parties prenantes palestiniennes comme israéliennes comme l’une des racines des tensions récurrentes, de l’instabilité et du prolongement d ’un conflit aussi bien dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, qu’en Israël. »

La commission a passé en revue les nombreuses recommandations et résolutions déjà existantes. Navi Pillay fait remarquer que celles-ci « ont été largement ignorées, y compris les appels à ce qu’Israël rende des comptes pour les violations du droit humanitaire et des droits de l’homme, tout comme les tirs de roquettes à l’aveugle contre Israël par des groupes armés palestiniens ». Elle enfonce le clou : « C’est ce manque de mise en œuvre doublé d’un sens d’impunité ainsi que les preuves très claires qu’Israël n’a aucune intention de mettre fin à l’occupation et la discrimination permanente contre les Palestiniens qui sont au cœur de ces violations répétées aussi bien dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est et Israël. » Ce rapport, qui n’est pas contraignant, risquent de connaître le même sort.

Du jamais-vu !

Les États-Unis ont réitéré leur « ferme opposition » à cette commission, jugée « partiale et biaisée » (les mêmes termes qu’Israël). Son existence perpétue « une tendance ancienne à réserver un traitement à part injuste pour Israël », selon le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price, pourtant en pointe pour dénoncer la présence de troupes russes en Ukraine. Interpellé lors d’un échange en marge du Sommet des Amériques, qui se tient cette semaine à Los Angeles, sur la mort de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, Antony Blinken, secrétaire d’État américain, a estimé que les faits « n’ont pas encore été établis. Nous cherchons une enquête indépendante, crédible. Quand cette enquête sera là, nous suivrons les faits, où qu’ils mènent ». La journaliste d’ Al Jazeera a été la cible d’un tir d’un soldat israélien, avait conclu, le 26 mai, le procureur en chef palestinien. Une enquête de la chaîne américaine CNN pointe également une responsabilité israélienne. Du jamais-vu !

Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu Akleh

Il est effectivement temps de se demander pourquoi aucune résolution des Nations unies n’est appliquée par Israël. Pourquoi aucune sanction n’est jamais envisagée contre ce pays pour qu’il respecte le droit international, pour le punir de cette occupation et de la poursuite de la colonisation ? Et, à l’inverse, pourquoi toute action citoyenne, comme celle du mouvement Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS), est-elle criminalisée et qualifiée d’antisémite ? Comme le fait remarquer la commission de l’ONU, « il a été récemment démontré que des États tiers pouvaient prendre des mesures rapides et unifiées pour faire respecter le droit international lorsqu’un État membre de l’ONU contrevenait au droit international ». L’histoire jugera.

palestineOnuisraëlcolonies israéliennes
Valeurs Actuelles

Ferrand, Castaner, Castex : la majorité présidentielle peine à se remettre de l’absence de ses cadres

Depuis quelques jours, l’Assemblée nationale a replongé dans le silence, vacances des députés obligent, signant ainsi la fin d’une première séquence parlementaire qui a beaucoup fait parler d’elle. Et pour cause, elle a notamment été marquée par une configuration politique inédite dans l’histoire de la Cinquième République. Force est, cependant, de constater que l’accent a surtout été mis sur les succès du RN, le rôle pivot des députés LR ou l’alliance parfois délicate des élus de la Nupes. Face à ces trois ensembles, la majorité semble avoir eu? plus de difficulté à exister, note Le Monde.

Une timidité dans l’hémicycle qui s’explique notamment par l’absence de cadres d’envergure au sein de Renaissance. Lors du second tour des élections législatives, la plupart des figures ont été battues, ce dont peine à se remettre la majorité. C’est notamment le cas de Richard Ferrand, ancien président de l’Assemblée et proche conseiller d’Emmanuel Macron, ou de Christophe Castaner. « Quand on vit une épopée collective et que deux ou trois ou quatre ou cinq manquent à l’appel… », commence le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.

« Ils nous manquent »

« Richard était un élément de stabilisation politique. Et pas seulement dans sa fonction de président de l’Assemblée nationale. Avec Christophe [Castaner], ils étaient des rouages essentiels au bon fonctionnement entre l’Elysée, Matignon et le Parlement », regrette le ministre auprès du Monde. Tous deux ont pourtant été sèchement battus : Vox populi, vox dei. « Ils nous manquent. C’est le plus dur de cette période », avouait lui-même Emmanuel Macron, le 7 juillet dernier. Sonné, l’ancien ministre de l’Intérieur envisage désormais une reconversion dans le privé. Quant à Richard Ferrand, Emmanuel Macron a tenté en vain de le recruter à l’Élysée. L’ancien socialiste a « pris un coup dans le plexus » et préfère temporiser, lâche un membre de l’exécutif.

Jean Castex, enfin, n’a pas souhaité se présenter lors des élections législatives. À l’Assemblée nationale, son statut d’ancien Premier ministre, plutôt unanimement apprécié au sein de la macronie, n’aurait pourtant pas fait de mal à une majorité en manque d’incarnation. L’ex-locataire de Matignon a cependant accepté un parachutage à la tête de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFIT France).

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Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

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Valeurs Actuelles

Castex, Blanquer, Bachelot… La macronie récompensée par la Légion d’honneur

La promotion du 14-Juillet de la Légion d’honneur vient d’être dévoilée. Au total, elle compte 270 chevaliers, 39 officiers, 14 commandeurs et trois grands officiers ; soit 329 personnalités au total. Comme l’indique Le Point, plusieurs macronistes ont été nommés dans la prestigieuse liste. C’est le cas de Jean- Castex, l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron, qui a reçu le titre honorifique de commandeur. Même distinction pour l’ancienne ministre de la Culture, Roselyne Bachelot.

Une pluie de ministres

Ces deux anciens ministres de la République en marche ne sont pas les seuls à avoir été promus. L’ex-ministre des Armées Françoise Parly accède au rang d’officier. Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’ÉEducation et candidat malheureux aux dernières élections législatives, est lui aussi promu officier, au même titre que Jean-Yves le Drian, ex-ministre des Affaires étrangères. Le président de la République remettra donc la médaille de la Légion d’honneur à plusieurs des anciens membres de son équipe gouvernementale. Toutes ces personnalités politiques seront promues aux côtés de comédiens comme Line Renaud, de sportifs à l’instar de Fabien Galthié, ou encore de journalistes comme la célèbre Claire Chazal.

 

 

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France24 - Monde

Un attentat attribué au crime organisé fait cinq morts en Équateur

Publié le : 15/08/2022 - 04:12

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Une explosion s'est produite tôt dimanche matin dans un quartier populaire de Guayaquil, en Équateur, faisant cinq morts et 17 blessés. Le président Guillermo Lasso, qui pointe du doigt le crime organisé, a déclaré l'état d'urgence dans la ville.

Cinq personnes sont mortes et 17 ont été blessées dimanche 14 août à Guayaquil en Équateur dans une explosion attribuée au crime organisé qui a poussé le président Guillermo Lasso à déclarer l'état d'urgence dans cette ville côtière.

"J'ai déclaré l'état d'urgence dans la ville de Guayaquil en raison des événements criminels de ces dernières heures. Toutes les forces publiques seront disponibles pour rétablir le contrôle de la ville", a déclaré le président sur Twitter. Guillermo  Lasso, qui a pris ses fonctions il y a un an, a affirmé que son gouvernement ne "permettrait pas au crime organisé d'essayer de diriger le pays".

L'état d'urgence sera en vigueur à partir de dimanche dans ce port de 2,8 millions d'habitants situé dans le sud-ouest du pays et durera trente jours, a précisé Diego Ordóñez, le secrétaire national à la sécurité publique et à la sûreté de l'État, lors d'une conférence de presse.

L'explosion qui s'est produite tôt dimanche matin dans le quartier populaire de Cristo del Consuelo a fait cinq morts, qui ont été identifiés et n'ont pas de casier judiciaire, a déclaré le ministre de l'Intérieur Patricio Carrillo lors d'une conférence de presse. Il a ajouté que 17 personnes ont été blessées dans l'explosion, dont certaines avaient un casier judiciaire. "Beaucoup d'entre elles, sinon la plupart, gardent le silence et ne veulent pas contribuer à l'enquête", a-t-il déclaré. Plus tôt, les autorités avaient fait état de vingt personnes blessées.

Peu avant l'explosion, deux inconnus à moto étaient arrivés sur les lieux et avaient déposé près d'un restaurant "un sac" contenant selon toute vraisemblance "un puissant engin explosif", a expliqué le général Zarate, faisant état des premiers éléments de l'enquête. L'explosion a également provoqué la destruction de huit maisons, entièrement éventrées par le souffle de l'explosion, deux voitures et une moto, selon le SNGR.

10 000 dollars de récompense

"Soit nous sommes capables de nous unir pour affronter [le crime organisé], soit le prix à payer sera encore plus élevé pour la société", a prévenu Patricio Carrillo, annonçant une récompense de 10 000 dollars [9 750 euros] pour toute personne qui livrerait des informations sur cet attentat.

Voisin autrefois pacifié de la Colombie et du Pérou, les deux plus grands producteurs mondiaux de cocaïne, l'Équateur est aujourd'hui un centre d'expédition de poudre blanche vers l'Europe et les États-Unis et un lieu de dispute de territoires entre multiples gangs, selon les autorités et les analystes.

Les cartels mexicains, soucieux de gérer l'ensemble de l'activité commerciale, de la production à l'expédition, ont trouvé en Équateur une économie dollarisée où ils peuvent blanchir leurs revenus illicites et des autorités peu préparées à faire face aux gangs et rapidement débordées par l'économie de la corruption.

Le pays, qui pendant des années n'était qu'un lieu de transit, est devenu un "sanctuaire pour le crime organisé", a récemment déclaré à l'AFP Mario Pazmiño, ancien chef des renseignements militaires.

Selon un récent rapport de l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC), l'Équateur, qui compte 18 millions d'habitants, est le troisième pays au monde où ont été réalisées en 2020 les plus importantes saisies de cocaïne, après la Colombie et les États-Unis, soit 6,5 % des 1 424 tonnes saisies dans le monde.

Ce juteux trafic entraîne de nombreuses convoitises et de violents règlements de comptes que les autorités peinent à contrôler. Le taux d'homicide est passé de 6 à 14 pour 100 000 habitants entre 2018 et aujourd'hui, selon les statistiques du ministère de l'Intérieur. Les affrontements entre gangs se sont aussi étendus aux prisons et ils ont fait plus de 350 morts parmi les détenus depuis février 2021.

Avec AFP

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[EDITO] Quand Jean-Luc s’emmêle en Chine…

Jean-Luc Mélenchon n’est pas seulement un orateur talentueux, c’est aussi et surtout un graphomane. Il n’aime rien tant qu’écrire, en particulier sur son blog, où il déroule sans limite sa gnose tribunitienne. Telle est la méthode Mélenchon pour un débat sans contradicteur. Un grand classique de l’extrême gauche trotskiste.

C’est d’ailleurs sur son blog qu’il a déclenché la polémique contre Nancy Pelosi qui lui a valu la chaude gratitude de l’ambassadeur de Chine à Paris, cet autre “loup guerrier” qui, comme lui, aime marcher sur les codes et le protocole diplomatique.

« Hypocrisie », « provocation », le registre du leader de la Nupes se répète lorsqu’il s’agit de brocarder ses ennemis. Des ennemis attitrés qui renvoient aux épouvantails de sa jeunesse : « l’impérialisme américain », « le capitalisme mondialisé », « l’Europe allemande », « la répression d’État »

Comprenons : Il est toujours du côté du peuple qui souffre, des souverainetés bafouées, des mobilisations citoyennes, du soulèvement populaire… à condition bien sûr que l’opprimé soit de gauche et que l’oppresseur ne le soit pas !

Hypocrisie. Il en faut beaucoup quand on aspire à la sainte alliance des classes populaires, de la jeunesse estudiantine, de la bourgeoisie bohème, des “gilets jaunes”, des antivax et des militants des droits de l’homme…

La Russie d’aujourd’hui et la nouvelle Chine impériale n’ont pas bonne presse ? Évitons d’en trop parler. Dans ses milliers de pages publiées, difficile de trouver quelque critique à l’encontre des dictatures de gauche. Et lorsqu’il en parle, c’est d’abord pour brocarder les “vrais” coupables.

Derrière les tensions contre Taïwan ? Les « provocations bellicistes » de Washington ! Sur la répression à Hong Kong ? Rien. Sinon au détour d’une phrase affirmant « l’admiration de la police de HongKong » à l’égard des instruments répressifs mis en place par la France contre les “gilets jaunes” ! Dire des choses sans rien dire de trop compromettant, afin de ne pas heurter la sensiblerie de quelques Insoumis tentés de soutenir les Hongkongais, les Ouïgours ou les Tibétains. Le dalaï-lama figure cependant parmi les personnalités vis-à-vis desquelles il ne parvient pas à refréner sa plume vengeresse. « Théocrate », « autoritariste », « ethniciste » (il ose demander que les colons chinois rentrent chez eux et parler de « génocide culturel » contre son peuple !). Comble de l’accusation : le « roi des moines » aurait pris position contre l’avortement et l’homosexualité ! La lecture mélenchoniste du monde n’a là qu’une visée : renvoyer illico presto au débat national en brossant ses prospects dans le sens du poil.

Voter pour, c’était se mettre à dos ses amis chinois ; voter contre, c’était dangereux électoralement tant la cause ouïgoure est aujourd’hui populaire parmi les jeunes et les musulmans de France

En vingt ans, pas un mot sur la sinistre répression à laquelle Pékin s’adonne sur le peuple chinois. Pas une ligne sur Tian’anmen. Mais le comble de l’hypocrisie a sans doute été atteint, le 20 janvier dernier, quand l’Assemblée discutait une résolution sur le génocide ouïgour.

Rusé, le vieux renard a bien senti le piège : voter pour, c’était se mettre à dos ses amis chinois ; voter contre, c’était dangereux électoralement tant la cause ouïgoure est aujourd’hui populaire parmi les jeunes et les musulmans de France. L’abstention eût été aveu de silence. Le leader insoumis n’a alors pas tremblé : il n’a pas pris part au vote !

Car c’est bien le problème avec les votes : ils sont clairs et ils éclairent.

Une bonne raison sans doute de ne pas se représenter en juin dernier…

Hypocrite, démago et provocateur, tel est bien Jean-Luc Mélenchon.

* André Gattolin est sénateur LREM des Hauts-de-Seine.

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France24 - Monde

Volodymyr Zelensky dénonce un "chantage russe" autour du site nucléaire de Zaporijjia

Publié le : 14/08/2022 - 07:01Modifié le : 14/08/2022 - 17:43

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Kiev et Moscou se sont accusés à nouveau, samedi, de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par la Russie et visée à plusieurs reprises depuis une semaine. Voici le fil du 14 août.

  • 17 h 20 : "les risques augmentent chaque jour" à la centrale nucléaire de Zapporijjia

Les risques autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, où Moscou et Kiev s'accusent mutuellement depuis plus d'une semaine de bombardements, "augmentent chaque jour", a assuré dimanche le maire d'Enerhodar, la ville où elle est située.

"Les risques augmentent chaque jour", a déclaré par téléphone à l'AFP Dmytro Orlov, le maire d'Enerhodar, ajoutant que les tirs au mortier sur la centrale sont devenus quotidiens et dénonçant un "terrorisme nucléaire pur et simple" de la Russie, qui "peut se terminer de façon imprévisible à n'importe quel moment".

  • 16 h 30 : dans l'oblast de Tchernihiv, des bénévoles mobilisés pour reconstruire les villages détruits

France 24 s'est rendue dans un village de l'oblast de Tchernihiv, à deux heures de Kiev, où de jeunes bénévoles se mobilisent pour reconstruire les maisons détruites par les bombardements.

L'association "Repair together" organise des sessions le week-end et ont déjà reconstruit une partie de la maison de la culture de la ville.

  • 12 h 10 : l'Ukraine affirme menacer les troupes russes dans la région de Kherson

L'Ukraine a affirmé que les troupes russes ayant franchi le fleuve Dnipro dans la région de Kherson, ville du sud occupée par Moscou, risquaient d'y être coincées après la mise hors d'usage de tous les ponts existants.

"Les seuls moyens de traverser le fleuve pour l'occupant sont des pontons près du pont Antonovski, mais ils ne pourront pas totalement répondre à leurs besoins", a déclaré à la télévision ukrainienne un député régional, Serguiï Khlan. Selon lui, "la Russie transfère ses centres de commandement de la rive droite du fleuve vers la gauche, consciente qu'en cas d'escalade, ils ne pourront pas être évacués à temps".

>> À lire aussi : ponts bombardés, lance-roquettes Himars : la stratégie de Kiev pour reprendre Kherson

Il a estimé à 20 000 le nombre de soldats russes présents sur la rive droite du fleuve et précisé qu'ils pouvaient toujours "traverser les ponts abîmés à pied".

Les troupes russes se sont emparées au début de l'invasion de l'Ukraine de Kherson, sur le fleuve Dnipro, la seule capitale régionale qu'elles ont jusqu'à présent réussi à conquérir.

  • 2 h 43 : Kiev et Moscou s'accusent à nouveau de tirs sur la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia

Kiev et Moscou ont de nouveau échangé samedi des accusations de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par la Russie et visée à plusieurs reprises depuis une semaine.

"Limitez votre présence dans les rues d'Enerhodar! Nous avons reçu des informations sur de nouvelles provocations de la part des occupants [russes]", a indiqué sur Telegram l'agence nucléaire ukrainienne Energoatom, republiant le message d'un dirigeant local d'Enerhodar – ville dans laquelle se trouve la centrale – resté loyal à Kiev.

"Selon les témoignages des habitants, des bombardements sont à nouveau en cours en direction de la centrale nucléaire de Zaporijjia […]. L'intervalle entre le départ et l'arrivée des tirs est de 3-5 secondes", ajoute le message.

En fin de journée, les renseignements militaires ukrainiens ont affirmé que "les occupants [russes] bombardent la centrale nucléaire […] depuis le village de Vodiané, situé à proximité immédiate, sur la rive droite du Dniepr", le fleuve qui sépare les zones aux mains des Russes de celles contrôlées par les autorités ukrainiennes.

L'une des frappes a endommagé une unité de pompage et une autre "a entraîné la destruction partielle du service d'incendie responsable de la sécurité de la centrale nucléaire", selon un communiqué des renseignements militaires qui accusent également les forces russes de "préparer des provocations sous drapeau ukrainien".

De leur côté, les autorités d'occupation installées par la Russie dans les zones qu'elle a conquises dans la région de Zaporijjia ont sans surprise accusé les forces ukrainiennes d'être à l'origine de ces tirs. "Enerhodar et la centrale nucléaire de Zaporijjia sont à nouveau sous le feu des militants [du président ukrainien Volodymyr] Zelensky", a déclaré sur Telegram un membre de l'administration militaire et civile prorusse, Vladimir Rogov.

Les projectiles sont tombés "dans des zones situées sur les berges du Dniepr et dans la centrale", a-t-il affirmé, sans faire état de victime ni de dégâts.

  • 22 h 30 : le président ukrainien dénonce un "chantage russe" autour du site nucléaire de Zapporijjia

Dans son allocution quotidienne, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dénoncé un "chantage russe" autour du site nucléaire.

"Les occupants essaient d'intimider les gens de façon extrêmement cynique en utilisant la centrale nucléaire de Zaporijjia, a-t-il déclaré, affirmant que les forces russes se "cachent" derrière la centrale pour bombarder les villes sous contrôle ukrainien de Nikopol et Marganets.

Par ailleurs, Volodymyr Zelensky a ajouté que les responsables du "chantage" devraient "être jugés devant une cour internationale".

Avec AFP

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Chine, Cuba, Venezuela… Mélenchon, le groupie des dictatures

C’est une polémique de plus qui s’ajoute à une liste déjà bien longue pour Jean-Luc Mélenchon. La montée des tensions entre la Chine et Taiwan aura suffi à faire sortir le leader insoumis de l’ombre. Jusque-là, l’ancien député ne se faisait plus remarquer mais vadrouillait : un voyage de deux semaines en Amérique-du-Sud où il s’est rendu au Mexique, au Honduras et en Colombie, pour une visite éminemment politique. « Dans chacun de ces pays vient d’avoir lieu un événement politique majeur […] ce que nous appelons la révolution citoyenne », a-t-il écrit dans une note parue sur son blog le 12 juillet dernier.

Deux semaines plus tard, toujours sur son site, Jean-Luc Mélenchon refait parler de lui. Le 3 août, à la suite de la visite tumultueuse de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants américaine, à Taïwan, l’Insoumis écrit : « Quel est le sens de la visite de Pelosi sur place ? Taïwan est un sujet tendu depuis la libération de la Chine. Mais, pour les Français depuis 1965 et le général de Gaulle, il n’y a qu’une seule Chine. Taïwan est une composante à part entière de la Chine. » Une sortie qui serait passé relativement inaperçue si l’ambassade de Chine en France ne s’en était pas mêlée, en se félicitant, sur Twitter, le 4 août, du soutien du leader insoumis à la Chine et à sa politique envers Taiwan. Résultat : tollé général. Y compris chez la Nupes, dont les représentants Julien Bayou (EELV) et Olivier Faure (PS) y sont allés de leurs critiques.

Dans sa note de blog, Jean-Luc Mélenchon précise que sa position n’est ni plus ni moins celle adoptée dès 1965 par le général de Gaulle. « Sa référence à 1965 est un anachronisme car le communiqué portant sur l’établissement de relations diplomatiques date du 27 janvier 1964. De Gaulle décide d’établir des relations diplomatiques avec le gouvernement de la République populaire de Chine, et aucune mention de Taïwan n’est faite à l’époque », a pourtant relevé Antoine Bondaz, chercheur à Sciences-Po et spécialiste de Taïwan et de la Chine, dans un entretien au Figaro. Mélenchon reprend également à foison les éléments de langage de la propagande chinoise sur la libération du pays en insistant sur la proclamation de la République populaire de Chine en 1949. Problème : il occulte la décolonisation qui débute en 1945 et libère les Taïwanais de l’occupation japonaise.

Un soutien au pire des régimes 

La polémique n’est pas nouvelle. En réalité, le leader insoumis s’est toujours distingué par sa fascination pour les pires dictatures, pour peu qu’elles soient socialistes ou communistes et issues – le plus souvent – d’Amérique latine. En témoigne sa complaisance publique et assumée pour les régimes dictatoriaux comme le Venezuela, Cuba ou la Chine mais également une certaine constance dans l’anti-américanisme forcené. Un positionnement qui a moins à voir avec sa conception de la géopolitique mondiale qu’avec sa pensée révolutionnaire.

La Russie, le Venezuela, la Chine, Cuba… Autant de pays autocratiques où les libertés individuelles sont battues en brèche. Tous ces régimes, sans exception, ont été soutenus par le tribun de la France insoumise : « Il n’est pas vrai que la Russie soit une menace pour la paix du monde ; ce sont les États-Unis d’Amérique qui sont dans la position agressive. » Sur TV5 Monde en 2021 : « Contre la caste des empires de presse et de l’aristocratie des possédants de toujours, Chavez mène un combat victorieux par les seules méthodes de la démocratie et des votes à répétition. » A la mort de Chavez en 2013 : « C’est un jour de deuil pour nous et pour un certain nombre de peuples et de militants. » Sur BFMTV en 2017 : « Moi, je ne prendrais pas modèle sur l’opposition au Venezuela et je la condamne. » Sur France inter en 2017 : « Je ne suis pas d’accord pour qualifier Cuba de dictature et je salue la contribution de Cuba socialiste à la lutte des peuples. » Lors de l’hommage organisé par l’insoumis en 2016 : « Le décès de Fidel nous a amené une fois de plus à penser que c’est dans l’exemple de nos héros que nous puisons sans cesse les leçons qui nous permettent d’ouvrir le chemin qu’en leur temps ils ont d’abord dégagé. » La liste est sans fin.

« Mélenchon rêve de voir s’effondrer la démocratie libérale » 

« J’ai un peu de mal à saisir pourquoi les gens sont surpris. Mélenchon a toujours été d’une certaine constance dans son soutien aux dictatures et je pense qu’il faut le saluer. Que l’extrême gauche soutienne l’extrême gauche c’est normal », rappelle Pierre-Henri Dumont, député LR du Pas-de-Calais. « Il n’y a rien d’étonnant dans ces positions, je me souviens encore de ma première prise de bec avec lui à On n’est pas couché où il défendait la Chine contre le Tibet », corrobore l’essayiste Eric Naulleau, auprès de Valeurs actuelles. « Le Dalaï-lama vous le trouvez sympathique parce que vous avez lu Tintin au Tibet », moquait-il alors, déniant le droit à l’indépendance au peuple tibétain face à la Chine communiste.

Comment expliquer cette adoration de Mélenchon pour ces régimes contre nos démocraties ? : « Mélenchon approuve les mesures qui sont prises sans fard par le PC chinois tel qu’il est et par la dictature post-castriste, telle qu’elle est. Tous ces systèmes politiques ont en commun d’être hostiles à la démocratie libérale, à ce qu’il appelle le ‘système’, cela lui suffit, analyse Pierre Rigoulot, spécialiste des régimes communistes, directeur de l’institut d’histoire sociale et co-auteur du Livre noir du communisme. Mélenchon rêve de voir s’effondrer la démocratie libérale. Le plus important pour lui c’est la haine partagée de tous ces États contre cette dernière, peu importe qu’ils soient dictatoriaux. » 

La fascination pour la violence populaire comme mode de pensée et d’action

« Il y a une fascination de la violence chez Mélenchon à la fois dans la culture et dans la nature. Il vient d’une culture de gauche essentiellement violente qui s’étend jusqu’à George Sorel [philosophe connu pour sa théorie du syndicalisme révolutionnaire, ndlr] et la violence nécessaire », observe aussi Eric Naulleau. « On ne peut pas se réclamer impunément de la Terreur robespierriste et bolchévique et se dire démocrate. » Selon lui, les régimes de gauche vont dans le sens de l’histoire et œuvrent pour le bien, même s’ils sont dictatoriaux : « C’est un long fil sanguinaire de Robespierre jusqu’à Lénine. Ils pensent que la révolution peut s’accommoder de tout, et que peu importe la violence sur le peuple, on va vers le bien. Ce serait folklorique si ça ne débouchait pas sur des choses graves. »

Aveuglé par l’idéologie révolutionnaire, Jean-Luc Mélenchon en viendrait-il même à appliquer ses méthodes à son parti et sa vision politiques ? « Il cherche à ridiculiser l’institution parlementaire, à déplacer le centre de gravité des décisions du parlement à la rue et soutient aussi à l’international tous nos ennemis. On ne peut lui reprocher d’être incohérent », remarque Pierre Rigoulot. « L’extrême gauche est un totalitarisme. De la même manière, Mélenchon applique au sein de son parti des méthodes dictatoriales, il n’y a pas de démocratie interne : c’est la tactique des démocraties populaires dans les pays de l’est et de l’ex-URSS », renchérit Pierre-Henri Dumont. Ou comme le résume Eric Naulleau : « LFI est à l’image des régimes qu’elle soutient : autour d’un homme fort pour qui les élections sont un simulacre. Il y a une forte violence institutionnelle chez eux. »

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France24 - Monde

L'état de santé de Salman Rushdie "va dans la bonne direction", selon son agent

Publié le : 14/08/2022 - 07:45Modifié le : 14/08/2022 - 22:26

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L'assaillant de Salman Rushdie, un jeune Américain d'origine libanaise, a été présenté à un juge de l'État de New York devant lequel il a plaidé "non coupable" de "tentative de meurtre" de l'écrivain. Ce dernier est toujours hospitalisé mais n'est plus sous respirateur et son état de santé "va dans la bonne direction", a déclaré son agent.

Hadi Matar, 24 ans, un jeune Américain d'origine libanaise, a plaidé "non coupable" de tentative de meurtre et d'agression contre Salman Rushdie. L'écrivain, poignardé vendredi à Chautauqua, dans l'État de New York est toujours hospitalisé, mais n'est plus sous respirateur, et son état de santé "va dans la bonne direction", a déclaré son agent, dimanche 15 août.

Menacé de mort depuis une "fatwa" de l'Iran de 1989, un an après la publication des "Versets sataniques", Salman Rushdie a été poignardé une dizaine de fois vendredi, une attaque qui indigne en Occident, mais qui est saluée par des extrémistes en Iran et au Pakistan.

Lors d'une audience de procédure au tribunal de Chautauqua, Hadi Matar a comparu en tenue rayée noire et blanche de détenu, menotté et masqué, et n'a pas dit un mot, d'après le New York Times (NYT).

Attaque préméditée selon les procureurs

Les procureurs ont estimé que l'attaque de vendredi dans un centre culturel de Chautauqua, où Salman Rushdie allait donner une conférence, était préméditée. À 75 ans, l'intellectuel a été poignardé, à dix reprises au moins, au cou et à l'abdomen. 

Le suspect, qui vit dans le New Jersey, a plaidé "non coupable" par la voix de son avocat et comparaîtra une nouvelle fois le 19 août.

Samedi, les autorités et les proches de Salman Rushdie ont gardé le silence sur l'état de santé du Britannique naturalisé Américain. Il a été hospitalisé vendredi sous assistance respiratoire à Erié, en Pennsylvanie, au bord du lac qui sépare les États-Unis du Canada.

Toutefois, son agent Andrew Wylie, alarmiste vendredi soir – "Salman va probablement perdre un œil, les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au foie" – a simplement confié au NYT que son client avait recommencé à parler samedi soir, sans dire s'il restait ou pas sous assistance respiratoire.

L'attentat provoque une onde de choc, surtout dans les pays occidentaux. Le président américain Joe Biden a condamné "une attaque brutale" et rendu hommage à Salman Rushdie pour son "refus d'être intimidé et réduit au silence".

"Menaces de mort quotidiennes"

Vivant à New York depuis vingt ans, Salman Rushdie avait repris une vie à peu près normale tout en continuant de défendre, dans ses livres, la satire et l'irrévérence.

Coïncidence, le magazine allemand Stern l'a interviewé il y a quelques jours, avant l'attaque : "Depuis que je vis aux États-Unis, je n'ai plus de problème […]. Ma vie est de nouveau normale", assure l'écrivain, dans cet entretien à paraître in extenso le 18 août, en se disant "optimiste", malgré "les menaces de mort quotidiennes".

La "fatwa" de l'Iran n'a de fait jamais été levée et beaucoup de ses traducteurs ont été blessés par des attaques, voire tués, comme le Japonais Hitoshi Igarashi, poignardé à mort en 1991.

Aux États-Unis, le géant Amazon a fait état d'une hausse des commandes pour les "Versets sataniques", et la librairie new-yorkaise Strand Bookstore a indiqué à l'AFP que "des gens venaient voir ce qu'il avait écrit et savoir ce qu'on avait [en stock]".

L'Académie Goncourt, qui décerne chaque année le plus prestigieux prix littéraire francophone, a exprimé dimanche "son soutien et sa solidarité inconditionnels" à l'écrivain.

"Devenu malgré lui un symbole inébranlable de la résistance face au totalitarisme et à l'obscurantisme islamistes, il s'est toujours plu à souligner que cette violence à son endroit avait pour origine une œuvre de fiction et qu'elle avait paradoxalement pour effet de confirmer la puissance de la littérature", écrit l'Académie Goncourt dans un communiqué.

"Son combat est le nôtre, universel", avait lancé vendredi le président Emmanuel Macron, tandis que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'était déclaré "horrifié". Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a dénoncé samedi une "attaque lâche", et un "affront à la liberté d'expression".

"Rien ne justifie une fatwa, une condamnation à mort", s'est indigné Charlie Hebdo, journal satirique français décimé par un attentat islamiste en janvier 2015.

"Il va falloir répéter encore et encore que rien ne justifie une fatwa. De quel droit des individus, dont on se fout totalement de savoir qu’ils sont des religieux, s’arrogent le droit de dire que quelqu’un doit mourir ?" #SalmanRushdie https://t.co/XCoQJTVIQN

August 12, 2022

Attaque saluée en Iran et au Pakistan

Dans le sud du Liban, Ali Qassem Tahfa, le chef du village de Yaroun, a indiqué à l'AFP que Hadi Matar était "d'origine libanaise". Le jeune homme "est né et a grandi aux États-Unis. Sa mère et son père sont de Yaroun", a-t-il assuré sans commenter l'attaque.

Mais en Iran, le quotidien ultraconservateur Kayhan a félicité l'assaillant : "Bravo à cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l'apostat et le vicieux Salman Rushdie", écrit le journal. "Baisons la main de celui qui a déchiré le cou de l'ennemi de Dieu avec un couteau". Et au marché aux livres de Téhéran, Mehrab Bigdeli, un religieux chiite, s'est dit "très heureux d'apprendre la nouvelle. Quel que soit l'auteur, je lui baise la main […]. Que Dieu maudisse Salman Rushdie".

Au Pakistan voisin, le parti Tehreek-e-Labbaik Pakistan – réputé pour sa violence contre ce qu'il appelle du blasphème antimusulman – a jugé aussi que l'écrivain "méritait d'être tué".

Salman Rushdie, né en 1947 en Inde dans une famille d'intellectuels musulmans non pratiquants, avait embrasé une partie du monde islamique avec la publication des "Versets sataniques", conduisant l'ayatollah iranien Khomeiny à émettre la "fatwa" réclamant son assassinat. L'auteur d'une quinzaine de romans, récits pour la jeunesse, nouvelles et essais écrits en anglais avait été contraint de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cachette en cachette.

Avec AFP

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Salman Rushdie dans un état grave après son agression, l'auteur présumé placé en détention

FILM ANTI-ISLAM

La tête de Salman Rushdie mise à prix 3,3 millions de dollars

L'ENTRETIEN

Salman Rushdie : "Je méprise le burkini, mais il ne regarde pas la police"

France24 - Monde

En France, la pluie apporte un léger répit sur le front des incendies

Publié le : 14/08/2022 - 18:42Modifié le : 14/08/2022 - 22:27

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La fin du troisième épisode caniculaire de l'été et l'arrivée de pluies ont apporté un relatif répit dimanche aux pompiers face aux incendies, avec des feux désormais fixés en Gironde, dans la Drôme et dans le Jura, notamment grâce aux "feux tactiques" allumés par le pompiers pour garantir la sécurité des populations.

Les pluies et les orages de la nuit ont apporté, dimanche 14 août, un répit aux pompiers qui luttent depuis plusieurs jours contre la reprise des incendies en France, alimentés par une sécheresse exceptionnelle.

En Gironde, où 7 400 hectares ont brûlé, l'incendie qui a démarré le mardi 9 août est désormais considéré comme "fixé", ce qui ne signifie pas pour autant qu'il est éteint, selon la terminologie utilisée par la préfecture du département.

"La nuit nous a été favorable, puisque nous avons eu plutôt de la pluie et très peu de vent", a déclaré lors d'un point presse Ronan Leaustic, sous-préfet d'Arcachon, précisant que les 8 000 habitants qui avaient été évacués pouvaient réintégrer leurs domiciles.

>> À lire sur France 24 : Émissions de carbone, pollution à l'ozone... Comment les feux de forêts étouffent la planète

Dans l'Aveyron, où 600 sapeurs-pompiers sont actuellement mobilisés, les conditions météorologiques étaient nettement plus favorables dans la matinée, a précisé la préfecture dans un communiqué. Au moins 500 hectares supplémentaires ont brûlé la veille autour de la commune de Mostuéjouls, s’ajoutant aux 760 hectares brûlés depuis le début de la crise. Aucune nouvelle évacuation n’est prévue dimanche à ce stade après celles intervenus samedi sur sept sites.

Dans le Morbihan, le feu est désormais fixé dans la forêt de Brocéliande où 400 hectares de végétation ont brûlé depuis vendredi sur la commune de Campénéac, selon la préfecture.

Dans le Jura également, plusieurs centaines d'hectares ont été ravagés par les flammes, selon la préfecture.

Alors que l'épisode caniculaire s'achevait dimanche dans l'Hexagone, Météo-France maintenait en fin d'après-midi sept départements du sud-est en "vigilance orange" en raison des risques orageux.

À Montpellier (Hérault), des pluies violentes ont fait déborder les égouts en plein centre-ville, selon des images diffusées sur le site de Midi Libre.

De nombreuses communes ont pour leur part annulé leurs traditionnels feux d'artifice du 15 août, en raison des risques accrus d’incendies.

Avec Reuters

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Émissions de carbone, pollution à l'ozone... Comment les feux de forêts étouffent la planète

France : malgré le pic de la canicule, l'incendie en Gironde cesse de progresser

En France, vers un début d'accalmie des incendies avec la fin de la canicule

Valeurs Actuelles

Expulsion de l’imam Iquioussen : Gérald Darmanin dépose un recours devant le Conseil d’État

Le vendredi 5 août dernier, le tribunal administratif suspendait l’expulsion de l’imam islamiste Hassan Iquioussen, au motif que cette dernière mettait en péril, de façon disproportionnée, sa vie familiale. Dans la foulée, Gérald Darmanin avait fait part de son intention de faire appel. Finalement, le ministère de l’Intérieur a déposé un recours devant le Conseil d’État mardi 9 août, a fait savoir la place Beauvau à CNews mercredi.

À compter du dépôt de ce recours, le Conseil d’État avait 48h pour se pencher sur l’affaire et fixer une date d’audience le plus rapidement possible. Cette dernière aura donc lieu le 26 août prochain, juste avant la rentrée. Un exercice vital pour Gérald Darmanin, qui aura tout à gagner à remporter ce bras de fer s’il espère mettre fin à un été bien délicat.

Gamelles en série

L’échec de l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen, contre lequel les griefs ne manquent pourtant pas, est loin d’être le premier échec estival du ministre de l’Intérieur. En débordant un peu sur la fin du printemps, il faut d’abord évoquer le fiasco du Stade de France et les mensonges dans lesquels s’était enfermé le « premier flic de France ». Dès le mois de juillet, ensuite, la France a été marquée par une série d’agressions au couteau contre laquelle il a semblé bien démuni.

L’implication personnelle du ministre dans l’affaire des policiers agressés à Lyon a également mal tournée, entre les démentis du parquet de Lyon et les joutes verbales avec Grégory Doucet. Enfin, Gérald Darmanin a été contraint d’annoncer lui-même le report de son propre projet de loi sur l’immigration – sous la pression d’une Élisabeth Borne qui, par ailleurs, s’en serait volontiers débarrassée lors de son arrivée à Matignon. Décidément une mauvaise période pour le très ambitieux ministre.

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Santé. La lucite, quand le soleil démange et peut gâcher votre été

Actu

Peu connue, cette allergie cutanée est pourtant largement répandue, chez les femmes notamment. Elle résulte d’une exposition solaire sur des zones peu habituées aux rayons UV et se manifeste par des plaques rouges et démangeaisons. Voici comment éviter de transformer la première semaine des vacances en véritable calvaire.

André Goulven

On a beau l’attendre toute l’année, le premier soleil sonnant la fin de l’hiver n’est pas le meilleur ami du corps humain. Peu habitué à une exposition intense aux rayons UV, notre organisme est plus sensible à cette période, et cela peut même entraîner certains effets peu désirables. C’est le cas par exemple de la lucite, plus communément appelée allergie au soleil.

Ce phénomène cutané, dont souffre entre 10 % et 20 % de la population, touche particulièrement les jeunes femmes de 18 à 35 ans. Arrivant quelques heures après la première exposition au soleil, elle se caractérise par l’apparition de petites taches rouges ou de boutons sur les zones exposées au soleil, comme les bras, le cou, les jambes ou le décolleté, et des démangeaisons. Dans sa forme bénigne, la lucite dite estivale, les effets désagréables épargnent cependant le visage. Les symptômes disparaissent généralement au bout d’une semaine, mais il est possible que le mal dure quelques jours supplémentaires.

Une forme chronique de cette réaction, la lucite polymorphe, existe également. Celle-ci est de plus en plus violente d’une année sur l’autre, et ses symptômes, qui cette fois se développent aussi sur le visage, durent a minima une dizaine de jours. Dans ce cas, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.

Cure de photothérapie préventive

Bien que très répandue, la lucite recèle encore de nombreux secrets pour les chercheurs. La plupart s’accordent cependant à imputer ce problème aux UVA, les rayons ultraviolets émis par le soleil ayant la plus grande longueur d’onde et pénétrant le plus profondément les couches de la peau. L’aspect héréditaire de l’allergie commence aussi à être reconnu. Pour éviter tout désagrément, le premier geste à faire est de se protéger comme il se doit de l’astre solaire, surtout lorsque l’épiderme n’est pas encore bronzé.

Certains spécialistes conseillent également d’utiliser des crèmes laissant filtrer quelques rayons ultraviolets pour habituer petit à petit l’organisme à l’exposition aux UV. Ils estiment en effet que trop se protéger ne fait que retarder l’apparition de la lucite. En ce sens, les dermatologues peuvent également procéder à des cures de photothérapie préventive auprès de patients ayant déjà contracté une allergie au soleil (bénigne ou polymorphe) précédemment.

Si la lucite bénigne est diagnostiquée, le médecin peut prescrire des crèmes pour tenter de calmer les démangeaisons. C’est ensuite au temps de faire son affaire. Pour la lucite polymorphe, un traitement antipaludéen peut être envisagé, assorti d’une protection drastique contre le soleil. À noter qu’on peut également contracter cette allergie à l’intérieur d’un bâtiment, pour peu que l’on reste près d’une source lumineuse liée au ­soleil ou lors de séances d’UV en cabine. Lorsque l’on a des antécédents, cette pratique est d’ailleurs à proscrire sans suivi médical.

Santé
Valeurs Actuelles

« Une telle structure n’a pas lieu d’être » : pas encore né, le Conseil national de la refondation déjà très critiqué

C’est le grand projet que porte Emmanuel Macron depuis sa réélection, en avril dernier. Reconduit aux affaires, Emmanuel Macron avait annoncé la création d’un Conseil national de la refondation. Cette nouvelle institution, qui doit rassembler des élus locaux, des professionnels, des corps intermédiaires et des citoyens, devait incarner la « nouvelle méthode » promise par le chef de l’Etat. A l’époque, rappelle Le Figaro, Emmanuel Macron misait cependant sur une reconduction de sa large majorité à l’Assemblée.

La gifle reçue par ses troupes lors des législatives a largement fragilisé la pertinence du CNR. En témoigne le report régulier de son lancement, d’abord prévu en juin, puis reporté à la fin de l’été, avant d’être fixé à la mi-septembre. Malgré tout, Emmanuel Macron s’accroche. « C’est compliqué pour lui de s’asseoir dessus, surtout lui, qui n’aime pas être contraint par les événements à renoncer », estime Olivier Rozenberg, professeur associé au Centre d’études européennes et de politique comparée à Sciences Po.

Un énième cirque

Reste que le CNR risque de pâtir du désintérêt – sinon de l’hostilité – des autres formations politiques. Comme le rappelle Le Figaro, le RN a déjà annoncé qu’il boycottera « cet énième cirque », conçu pour contourner « les institutions dont Emmanuel Macron est censé être le garant ». Même topo du côté des Républicains : « dans une période où le Parlement a retrouvé sa vraie place, une telle structure n’a pas lieu d’être », estime le sénateur LR Philippe Tabarot. Son collègue député Julien Dive est cependant plus conciliant : si « tous les groupes, à part (eux), décidaient de siéger, alors il faudrait se poser la question », a-t-il déclaré. L’initiative d’Emmanuel Macron sera-t-elle une nouvelle fois sauvée par Les Républicains ?

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L'Humanité

Cryothérapie, un fluide glacial pas sans contrôle médical

Actu

Soumettre son corps au froid intense permettrait de venir à bout de certaines douleurs chroniques et inflammations et d’éliminer les graisses installées. Mais attention, affronter l’azote à - 150°C n’a rien d’anodin !

Naftali Orteski

Souvent nous sont loués les bienfaits de la chaleur. Apaisement des douleurs et tensions musculaires, relaxation, antistress, la thermothérapie a ses adeptes. Mais, à l’autre bout du prisme, tel le yang qui complète son yin, les cures par le froid présentent aussi leurs bénéfices. Déjà bien implantée dans le sport de haut niveau, la cryothérapie s’est démocratisée depuis près de dix ans. Le concept ? Passer jusqu’à trois minutes dans une chambre ou une cabine remplie d’azote ­liquide, pouvant atteindre jusqu’à – 150 °C, parfois plus encore. Le tout en sous-vêtements.

On distingue deux types de cryothérapies, celle dite à corps entier, et celle à corps partiel. Dans le premier cas, comme son nom l’indique, c’est tout le corps qui est exposé au froid, mais dans une chambre réfrigérée et respirable, sans que l’azote n’entre jamais en contact direct avec la peau. Dans le second, le corps est immergé directement dans l’azote, mais pas la tête, ni le cou. Selon le type de séance, la température est ajustée par étapes ou au fur et à mesure afin d’habituer l’organisme.

Il existe aussi une cryothérapie localisée, qui permet de traiter et soigner certaines douleurs en particulier. Avant de pouvoir bénéficier de ce type de soins, un questionnaire de santé est soumis au patient. On doit y renseigner ses mensurations, son type de douleur, d’éventuelles contre-indications, comme des problèmes ou antécédents cardiaques, respiratoires et épileptiques, ou encore une hospitalisation récente. Par ailleurs, un avis du médecin est requis.

Pratique réservée aux professionnels

On prête à la cryothérapie bien des vertus. Dans le cadre du sport, elle offre une récupération musculaire record. Dans un cercle plus commun, elle aiderait notamment à apaiser les douleurs liées à l’arthrose, les rhumatismes, la fibromyalgie et les maux de tête.

Ce froid extrême serait aussi un bien pour la peau et efficace pour brûler les graisses. Il ne faut cependant pas considérer cette pratique comme une technique amincissante, car le processus n’est pas à prendre à la légère. Dans un rapport publié en juin 2019, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) alertait sur les potentiels dangers de la cryothérapie du corps entier. Brûlures, accentuation de la douleur, urticaire chronique au froid, des effets secondaires cités dans des témoignages et relevés par l’institut, qui recommandait au minimum, pour ceux qui seraient tentés par l’expérience, une prise en charge à court terme.

Attention, donc, à bien respecter les prescriptions du médecin. La pratique est désormais réservée aux professionnels de santé (kinésithérapeutes et médecins). Côté prix, il faut compter en moyenne une quarantaine d’euros pour une séance. Elles peuvent être plus ou moins chères en fonction du type de soin. Certains centres proposent des formules de traitement sur le long terme à des prix dégressifs. Aucune d’entre elles n’est prise en charge par la Sécurité sociale.

Bien-être
Valeurs Actuelles

[Tribune] L’antisémitisme, carrefour de l’islamo-gauchisme

Comme toujours dans l’histoire, ce qui éclate un jour aux yeux de tous trouve ses causes et ses germes plusieurs décennies auparavant. Pour ce qui est du « nouvel » antisémitisme auquel notre pays est aujourd’hui confronté, il faut remonter le temps de toute une génération : la mienne. Ilan Halimi avait deux ans de moins que moi, son bourreau deux jours de plus que moi.

En 2006, Ilan Halimi fut enlevé et supplicié par Youssouf Fofana. Il lui fallait enlever un juif « parce qu’ils sont bourrés de thunes », selon le chef du gang des barbares.

En 2012, Mohammed Merah, récidiviste et radicalisé, abat à bout portant Jonathan Sandler et ses deux enfants devant le collège-lycée juif Otzar Hatorah à Toulouse. Jonathan Sandler avait mon âge et était enseignant.

En 2015, Amédy Coulibaly, lui aussi sensiblement du même âge que moi, choisit l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes pour y exécuter Yohan Cohen, Philippe Braham, François-Michel Saada et Yoav Hattab. Là aussi, le terroriste était né et avait grandi en France où il avait été radicalisé dans son islamisme et son antisémitisme.

Dans les années qui suivront les crimes et les agressions antisémites ne feront que se multiplier, du supplice de Sarah Halimi en passant par celui de Mireille Knoll, respectivement assassinées par Kobili Traoré et Yacine Mihoub, tous deux aux cris de « Allah Akbar ».

Cette montée de l’antisémitisme était perceptible à travers des faits moins violents mais aussi édifiants. Comme chez moi, dans les Bouches-du-Rhône, lorsque Bernard Ravet, dans son livre Principal de collège ou imam de la république publié en 2017, explique qu’il avait été contraint de refuser un élève juif dans son établissement, « faute de pouvoir garantir sa sécurité dans mon collège musulman à 95% ».

Cet état des lieux aussi inquiétant que dramatique trouve ses causes dans les 40 dernières années de l’histoire de notre pays, cette chronique du renoncement et du déni de réalité. Cette histoire, nous le savons tous mais certains regardent ailleurs, est celle de ce qu’on a appelé pudiquement « les territoires perdus de la République » où se développait le racisme anti-blanc nié farouchement par nos élites bien-pensantes. Cette histoire est surtout et avant tout celle d’une immigration anarchique, devenue très vite non-assimilable, terreau de l’islamisme et son corollaire qu’est l’antisémitisme.

L’islamo-gauchisme permet en réalité de réunir et activer l’ancien et le nouvel antisémitisme.

Après le temps des démissions en matière de politique d’immigration et d’assimilation, celui des années 80 et 90, vint le temps des accommodements raisonnables, celui des vingt dernières années, avec l’islamisme et l’antisémitisme, avec des visées électoralistes assez peu discrètes. Si certains se sont essayés – à droite, au centre comme à gauche – au simple mais néanmoins dangereux et nauséabond clientélisme électoral, d’autres sont allés beaucoup plus loin.

Revenons aux sources de cette dérive. Comme l’avait si bien expliqué le think tank Terra Nova en son temps, la gauche s’est vu abandonnée par les gros bataillons des classes moyennes et populaires que les bobos s’empressèrent de rebaptiser avec mépris les « petits blancs », qui rejoignirent soit les rangs de l’abstention, soit ceux du Rassemblement national.

En quête d’électeurs, la gauche s’inventa un peuple et donc un électorat de substitution : les enfants de l’immigration et des banlieues. Et au lieu de s’adresser à la majorité d’entre eux pratiquant un islam modéré, ils ont préféré par facilité et efficacité flatter directement une minorité influente et agissante : celle des grands frères et des imams.

Aujourd’hui, l’extrême gauche ayant pris le contrôle de la gauche toute entière va tout simplement au bout de cette logique. Des manifestation aux cotés du CCIF à l’accueil du très controversé M. Corbyn, de la résolution « condamnant l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien » à la défense l’imam Hassan Iquioussen, on assiste à une véritable fuite en avant islamo-gauchiste.

L’islamo-gauchisme permet en réalité de réunir et activer l’ancien et le nouvel antisémitisme. Celui des deux derniers siècles, partagé tant par Marx que par les nationaux-socialistes, montrant du doigt le capital, l’argent et la réussite ; et celui masqué sous l’antisionisme, qui diabolise Israël depuis sa création.

Député de la Nation et membre du groupe Rassemblement national,  j’ai rejoint Marine Le Pen en 2015, après quinze ans d’engagement au sein de la droite traditionnelle car j’ai la conviction que seul un contrôle strict de l’immigration, permettra de façon durable de lutter contre l’islamisme et de protéger nos compatriotes juifs. Que seul un comportement et surtout une action fermes et sans ambiguïté seront capables de donner un coup d’arrêt à cet antisémitisme contraire à toutes mes valeurs et celles de la France, notamment du fait de ses racines chrétiennes.

J’attends, comme beaucoup de nos compatriotes, de l’ensemble de la représentation nationale, et en particulier des rangs d’une gauche qui s’égare, une condamnation sans équivoque de tout antisémitisme d’où qu’il vienne et quelle que soit la forme qu’il puisse prendre.

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Cayeux-sur-Mer, entre vents et marées

Actu

Station balnéaire familiale de la Picardie, au sud de la baie de Somme, Cayeux-sur-Mer, authentique et sans chichis, offre un endroit idéal pour des vacances entre baignades vivifiantes, sorties nature et somptueux couchants sur le grand large.

Sabine Jeannin

Dans le ciel au-dessus de la mer, des cerfs-volants multicolores gonflent au vent et tractent d’intrépides sportifs qui filent sur l’eau, s’envolent, planent… La plage de Cayeux, avec ses 250 jours de vent par an, est un des spots de kitesurf les plus beaux du nord de la France. Du chemin de planches, long de plus de 2 kilomètres, quelques regards suivent les sauts des plus téméraires. Des vacanciers, installés devant leur cabine de plage, lisent tranquillement à l’abri du vent ou bavardent avec animation tout en surveillant les enfants qui jouent un peu plus loin.

Cabines, sentinelles de la plage

Près de 500 cabines en bois, avec porte et fenêtre, joyeusement colorées, signent l’art de vivre de Cayeux. Véritables institutions de la station balnéaire, elles s’alignent, collées les unes aux autres le long des 2,5 kilomètres du chemin de planches, installées chaque année au printemps pour éviter le dur cheminement dans les galets. Celles portant le nom d’une ville et peintes le plus souvent en crème et vert (couleurs du blason de la ville) sont les cabines communales. Elles peuvent être louées pour un jour, une semaine ou une saison (environ 100 euros la semaine, avis aux amateurs !). Si elles ont fait la célébrité de Cayeux-sur-Mer, elles sont aussi pour beaucoup dans l’ambiance qui y règne, empreinte de convivialité et de discrétion. Tous ceux qui participent « au dîner-croisière » de l’été – pique-nique géant et costumé sur le chemin de planches – ont le sentiment de partager quelque chose d’unique, qui ressemble comme deux gouttes d’eau au bonheur.

Un siècle et demi d’histoire

Les cabines de bain sont apparues peu de temps après la naissance de la station balnéaire (1868), autrefois simple bourg de pêcheurs et d’agriculteurs. L’engouement des citadins pour les bains de mer a entraîné le développement d’un quartier près de la plage et la construction des premiers hôtels. Si, dans les années 1880, environ 8 000 estivants viennent chaque année à Cayeux, ils sont 40 000 vingt ans plus tard ! Accélérant la migration estivale, la gare a été inaugurée en 1887. Souvenir de l’épopée du chemin de fer, le train à vapeur de la baie de Somme continue à embarquer les vacanciers à la découverte de l’une des « plus belles baies du monde », de Cayeux au Crotoy, en passant par Saint-Valery-sur-Somme.

Les noces de la terre et de l’eau

De par sa situation, Cayeux-sur-Mer n’a pas été épargnée pendant les deux guerres mondiales. Lors de la première, elle a servi de base arrière à l’armée britannique. Le Hâble d’Ault (zone marécageuse au sud de la ville, aujourd’hui splendide réserve ornithologique) faisait office de champ de tir. Puis, entre juin 1940 et décembre 1944, la ville a été entièrement occupée par l’armée allemande. Celle-ci construisit plusieurs bunkers encore visibles faisant partie du mur de l’Atlantique, dont l’imposant blockhaus du Hourdel, qui, penché sur le sable, tient en équilibre.

Toute la magie de Cayeux-sur-Mer tient justement dans l’équilibre. La ville fait corps avec la mer sans s’y perdre. Inlas­sablement, au rythme des marées, les terres et les eaux se mêlent en des épousailles toujours recommencées, donnant naissance à des symphonies chromatiques changeantes : ocre des sables, gris bleuté des galets, vert des mollières (nom donné aux prés-salés dans la baie de Somme) : sur la longue plage qui s’étire de la pointe du Hourdel au Hâble d’Ault, le sable se découvre à marée basse, au-delà de la bande de galets. À marée haute, les prés-salés sont engloutis pas les flots, quelques éphémères îlots de galets se forment et le hameau du Hourdel, entouré d’eau, devient presqu’île. Le spectacle est d’autant plus étonnant lors des grandes marées qui ont lieu une fois par mois. La baie de Somme est, après celle du Mont-Saint-Michel, l’endroit de France qui bénéficie de la plus forte amplitude de marée. Ce qui doit inciter à la prudence lors de balades à marée montante…

Capitale mondiale du galet

Des générations de vacanciers venus à Cayeux-sur-Mer ont gardé en mémoire le bruit sourd des vagues sur les galets. Car c’est à Cayeux (dont le nom signifie « cailloux » en picard) que se trouve l’unique gisement d’Europe de galets de mer, mondialement connu des spécialistes en raison de son taux de silice exceptionnel qui atteint 99 %. Depuis le milieu du XIXe siècle, l’exploitation industrielle de galets existe ici et perdure au travers de quatre entreprises cayolaises qui emploient environ 300 personnes. Ces galets de silex – qui seront utilisés dans la construction, la décoration, mais aussi l’industrie chimique et les cosmétiques – proviennent de l’érosion des falaises de la Côte d’Albâtre, au sud de la Picardie maritime, et remontent vers Cayeux sous l’effet de la houle. Ils sont ramassés sur le rivage, mais la plus grande partie est extraite de carrières situées à l’arrière du littoral. Le ramassage des galets se fait ­encore à la main car l’œil humain permet de les trier immédiatement selon leur taille, leur arrondi, leur couleur. Cependant, à la différence du XIXe siècle, ils sont aujourd’hui transportés à la pelle mécanique et non plus à dos de mulet !

Balade côtière jusqu’au phare du Hourdel en passant par Brighton

  1. De la plage de Cayeux-sur-Mer, partir en direction du nord par le chemin de planches jusqu’à la zone sableuse.
  2. Suivre le balisage jaune du sentier du littoral. Entre arbustes et petites dunes de sable, vous arrivez à Brighton-les-Pins, station balnéaire très fréquentée par les Britanniques à la Belle Époque.
  3. Après la Mollière, suivre la route blanche (ancienne route D102 réservée aux promeneurs et aux vélos) puis rejoindre le sentier du littoral sur la gauche qui serpente entre dunes et arbustes.
  4. Au niveau du blockhaus, vous verrez la plus grande colonie de phoques de France. Ils sont présents trois heures avant la marée basse et jusqu’à deux heures trente après.
  5. Arrivée au phare blanc du Hourdel, petit port de pêche le long du chenal de la Somme.
Découverte
France24 - Monde

Ukraine : mais où va donc le cargo "Razoni" et son précieux maïs ?

Publié le : 08/08/2022 - 18:02

Sébastian SEIBT Suivre FRANCE 2

Le premier cargo rempli de céréales à avoir quitté l’Ukraine depuis le début de la guerre devait arriver le 7 août au Liban. Mais il s'est arrêté au large des côtes turques et attend "de nouveaux ordres". Une illustration du capitalisme maritime dans ce qu'il peut avoir de plus sauvage?

Il n’est pas arrivé à destination et n’atteindra peut-être jamais les côtes libanaises. Le "Razoni", premier cargo transportant des céréales à avoir quitté le port d’Odessa – le 1er août – depuis le début de la guerre en Ukraine, se trouve au large d’Alexandrette, dans le sud de la Turquie.

Attendu dimanche 7 août à Tripoli (Liban), ce navire transportant 26 500 tonnes de maïs a finalement changé de cap à la dernière minute. "Son propriétaire m'a informé qu'il ne se rendait plus au port de Tripoli", a affirmé Ahmad Tamer, le directeur du port libanais interrogé par Les Échos.

Cargo test pour les exportations ukrainiennes

Une déconvenue pour les autorités ukrainiennes qui voulaient faire de cette première livraison un symbole du début de retour à la normale commerciale. L'ambassade d'Ukraine à Beyrouth, qui avait convié la presse pour célébrer l’arrivée du "Razoni", a dû envoyer un message en urgence pour reporter la cérémonie à une date ultérieure.

Le sort du "Razoni" est suivi de très près par la communauté internationale. Surtout qu’il y a quatre autres cargos qui ont quitté les ports ukrainiens dimanche 7 août, et qu’une dizaine d’autres doivent encore se mettre en route.

L’arrivée à bon port de la précieuse cargaison du "Razoni" est considérée comme un premier test pour le respect d’un accord entre la Turquie, l’ONU, la Russie et l’Ukraine sur le transport maritime en mer Noire.

Conclu le 22 juillet, il prévoit une reprise progressive et sous surveillance internationale des exportations de céréales depuis plusieurs ports ukrainiens alors même que la guerre continue à faire rage avec la Russie, qui détient le contrôle militaire de la mer Noire.

>> À lire aussi : "La reprise des exportations de céréales est un "soulagement pour le monde", selon Kiev"

Cette reprise de la livraison des céréales ukrainiennes est considérée comme vitale dans un contexte de flambée des prix alimentaires et de pénurie dans plusieurs pays. L’Ukraine, l’un des principaux greniers à grains mondiaux, fournit ainsi, par exemple, 25 % des besoins en céréales du Liban, notamment pour l’alimentation animale, rappelle Les Échos.

Le maïs transporté par le "Razoni" était d’ailleurs officiellement destiné à l'alimentation des poulets d’élevage au Liban, souligne le Washington Post. Mercredi, le cargo avait passé sans souci les examens menés à Istanbul par les représentants ukrainiens, turcs et russes.

Mystère et boule de maïs

Ce n’est que trois jours plus tard que le navire a décidé qu’il pourrait finalement voguer vers de nouveaux horizons. Le statut du "Razoni" a alors subitement changé sur les sites de suivi des cargos commerciaux – tels que VesselFinder – pour passer de "en route vers" à "en attente d’ordres".

Cette modification ne signifie pas seulement que sa destination finale n’est plus connue, mais aussi que l’acheteur de la cargaison a ou peut changer, note le Washington Post. "La marchandise sera mise en vente à ceux qui souhaitent l'acheter, pas forcément au Liban", a confirmé aux Échos Ahmad Tamer, le directeur du port de Tripoli.

En fait, ce changement impromptu de programme permet de prendre toute la mesure du flou qui entoure ces très médiatiques premières exportations ukrainiennes de maïs. Il n’est ainsi même pas sûr que le bateau ait eu un acheteur pour sa cargaison en quittant Odessa. "Il arrive que ces navires se dirigent vers une zone géographique où ils savent qu’il y aura des acheteurs et attendent ensuite les offres", souligne George Kiourktsoglou, spécialiste de la sécurité du commerce maritime à l’université de Greenwich.

D'ailleurs, l’identité ou même la nationalité du propriétaire de la cargaison n’est même pas connue. Les seules informations dont on dispose sont que le capitaine et une partie de l’équipage sont syriens, que le navire bat pavillon de la Sierra Leone et qu’il est opéré par une société – la Razoni Shipping LTD – enregistrée à Monrovia, la capitale du Liberia.

C’est donc un incroyable "imbroglio" selon Les Échos, ou une "énigme" pour le quotidien allemand Tagesschau, qui entourent ce cargo. Mais ce n’est pas pour autant inhabituel. Au contraire, il n’est pas rare de rencontrer des navires battant un pavillon de complaisance – expression utilisée quand des États permettent d’enregistrer un navire sur leur territoire alors que le propriétaire n’est pas résident du pays – "qui changent une ou plusieurs fois d’acheteurs en cours de route", note Stavros Karamperidis, directeur du groupe de recherche sur le transport maritime à l’université de Plymouth.

Flambée des prix des denrées alimentaires

C’est d’autant plus fréquent avec des marchandises soumises à d’importantes fluctuations des prix, comme le pétrole ou les denrées alimentaires telles que les céréales. Le "Razoni" était censé quitter le port d’Odessa le 24 février, date du début de la guerre en Ukraine. La flambée des prix alimentaires, due en partie au blocus des ports ukrainiens, n’était pas encore intervenue. Le propriétaire du cargo a pu vouloir en profiter.

Ce qui ne signifie pas que l’acheteur initial ne bénéficie d’aucune protection contre l’appât du gain du vendeur. "Il y a toujours un accord qui lie les parties, mais encore faut-il savoir ce qu’il contient", précise George Kiourktsoglou.

Les termes d’un tel contrat peuvent permettre au vendeur de se dégager, sous certaines conditions, de ses obligations initiales. Il peut, par exemple, y avoir une clause stipulant que si la hausse du prix dépasse un certain seuil, le propriétaire de la cargaison peut remettre tout ou partie des marchandises en vente. Et même s’il existe une pénalité pour rupture du contrat, "il se peut que le profit réalisé grâce à la hausse de prix soit tel que le vendeur préférera s’acquitter de la pénalité de rupture", estime George Kiourktsoglou.

Il se peut aussi que le changement d’itinéraire du "Razoni" réponde à des considérations géopolitiques, note l’expert de l’université de Greenwich. La guerre en Ukraine a changé le jeu des alliances, et en fonction de la nationalité du vendeur, ce dernier peut vouloir privilégier certains clients. Surtout pour des denrées actuellement aussi précieuses que les céréales. Mais pour ça, "il faudrait savoir qui est le vrai propriétaire de cette cargaison", estime George Kiourktsoglou.

Selon les experts interrogés, il y a cependant fort à parier que malgré tous les projecteurs médiatiques braqués sur ce navire, les identités des vendeurs et acheteurs demeurent un secret. Sa destination finale sera probablement connue grâce aux nombreux sites qui surveillent les allées et venues des cargos. Mais ce ne sera peut-être pas celle de la cargaison. "Nous n'avons aucune idée de jusqu'où le cargo va être acheminé, s'il va être revendu en cours de route, consommé dans le pays de destination ou réexporté", résume Ismini Palla, chargée de la communication du Centre de coordination conjointe des exportations ukrainiennes.

Au lieu de symboliser la reprise des exportations ukrainiennes, le trajet du "Razoni" illustre avant tout, d’après George Kiourktsoglou, à quel point "le commerce maritime représente la jungle du capitalisme moderne".

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Guerre en Ukraine : quels rapports de force dans l'Est et le Sud ?

Reportage

Crise céréalière : Kiev accuse Moscou de détruire délibérément les cultures

LE FIL DU 1er AOÜT

La reprise des exportations de céréales est un "soulagement pour le monde", selon Kiev

Valeurs Actuelles

« Il ne faut pas se mentir, ça va être dur » : le gouvernement se prépare à un hiver très compliqué pour les Français

Après la canicule et les incendies cet été, la France grelottera-t-elle dans quelques mois, minée par les pénuries d’énergie ? C’est ce que paraissent craindre certains membres du gouvernement, alors que se profile une rentrée extrêmement compliquée pour les Français. À tel point que les cadres de la majorité ne s’évertuent pas tant à l’empêcher qu’à y préparer les Français, relate Le Parisien. « On ne peut pas être comme des voyageurs qui boiraient du champagne dans un avion, en ignorant qu’il va s’écraser sur la montagne », analyse même, crépusculaire, un cadre de la majorité.

Il faut admettre que l’addition est déjà salée : « Le contexte géopolitique, la guerre, le sujet climatique, l’énergie, c’est très anxiogène », liste le ministre de l’Agriculture Marc Fesnau. Or, l’arrivée de l’hiver va nettement compliquer les choses, au point que de potentielles coupures d’électricité paraissent désormais possibles : « Il ne faut pas se mentir, ça va être dur. L’hiver va être compliqué. Tous les efforts sont faits pour limiter les contraintes, mais il va y avoir des contraintes », admet le député Renaissance Marc Ferracci.

Montrer l’exemple… le plus souvent possible !

Reste donc à préparer la population à un hiver compliqué : autour d’Élisabeth Borne, les ministres s’attellent à « faire entrer ces sujets dans l’atmosphère ». Certains envisagent même d’adopter la même communication que pendant le Covid, avec l’organisation régulière de conférences de presse pour habituer les Français à une nécessaire planification écologique – et à la réduction de la consommation d’énergie qu’elle implique.

« On ne peut pas exclure d’être contraints d’utiliser les mêmes formats que lors du Covid », confie au Parisien un conseiller de l’exécutif. La méthode aurait le mérite de marteler ces sujets, tout en mettant en avant l’action du gouvernement : « Plus on souhaite responsabiliser les gens dans leurs comportements individuels, plus cela suppose que l’État, la puissance publique, montre l’exemple », concède Roland Lescure, ministre délégué à l’Industrie. Dans un tel contexte, par certain que de nouvelles photos d’Emmanuel Macron au guidon d’un jet-ski, publiée mardi 9 août, soient du meilleur goût…

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France24 - Monde

À Jérusalem, une attaque armée contre un bus fait plusieurs blessés

Publié le : 14/08/2022 - 08:49

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Huit personnes ont été blessées, dont deux grièvement, dans une attaque armée contre un bus, tôt dimanche, à Jérusalem, ont indiqué la police israélienne et les secouristes.

Plusieurs personnes ont été blessées, dont deux grièvement, dans une attaque armée contre un bus dimanche 14 août à Jérusalem.

"La police a été informée d'une fusillade contre un bus près du Tombeau de David […], les policiers ont bouclé les lieux et recherchent un suspect ayant pris la fuite", a indiqué la police avant d'annoncer qu'un homme avait été arrêté. "Le terroriste est entre nos mains", a déclaré à la radio publique Kan Eli Levy, un porte-parole de la police.

La Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, a indiqué être intervenue après avoir reçu des informations faisant état de tirs contre un bus à Jérusalem. Son porte-parole, Zaki Heller, a fait état de sept blessés, "tous conscients, une femme et six hommes, dont deux sont dans un état grave" et la police a fait état de huit blessés selon un dernier bilan. 

Le porte-parole de l'hôpital à Jérusalem a dit à l'AFP que les équipes médicales avaient dû procéder à une opération césarienne d'une femme enceinte blessée pendant l'attaque. "Elle reste intubée et dans un état grave. Le nourrisson est né et il est dans un état stable", a-t-il indiqué.

"Tous ceux qui veulent nous faire du mal doivent savoir qu'ils paieront le prix de toute atteinte à nos civils", a déclaré dans un communiqué dimanche le Premier ministre israélien, Yaïr Lapid. 

De son côté, le mouvement islamiste palestinien Hamas qui contrôle la bande de Gaza a salué une "opération héroïque" sans la revendiquer formellement. "Notre peuple continuera à résister et à combattre l'occupant avec tous les moyens", a indiqué le Hamas dans un communiqué.

"Tout le monde paniquait"

"Je revenais du Mur des Lamentations. Le bus était rempli de passagers. J'ai stoppé à l'arrêt de bus de la Tombe de David. À ce moment-là, les tirs ont débuté", a témoigné le chauffeur du bus, Daniel Kanievsky à un petit groupe de journalistes sur place. "J'ai vu deux personnes dans le bus saigner. Tout le monde paniquait", a-t-il ajouté, devant son bus criblé de balles, au pied de la Vieille Ville de Jérusalem. 

Au printemps, 19 personnes – en majorité des civils israéliens – avaient été tuées, principalement dans des attaques menées par des Palestiniens. Trois assaillants arabes israéliens avaient également été tués.

Dans la foulée, les autorités israéliennes ont multiplié les opérations en Cisjordanie occupée. Plus d'une cinquantaine de Palestiniens avaient été tués, incluant des combattants et des civils, dans des opérations et des incidents en Cisjordanie.

>> À lire aussi : Offensive militaire à Gaza : une victoire pour le Premier ministre israélien, Yaïr Lapid ?

La semaine dernière, l'armée israélienne a mené une "opération préventive" contre le Jihad islamique, mouvement islamiste armé dans la bande de Gaza, qui a répliqué avec des salves de roquettes contre Israël.

Au moins 49 Palestiniens, dont des combattants du Jihad islamique, mais aussi des enfants, ont péri dans ce week-end d'escalade militaire qui s'est soldé dimanche dernier par une trêve favorisée par la médiation de l'Égypte.

Avec AFP

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Trois Palestiniens, dont un chef de guerre du Fatah, tué dans un assaut israélien

DÉCRYPTAGE

Offensive militaire à Gaza : une victoire pour le Premier ministre israélien Yaïr Lapid ?

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit après la trêve entre Israël et le Jihad islamique

Valeurs Actuelles

[Les prophètes] Jérôme Lejeune, professeur d’espérance

Les vrais prophètes n’ont pas toujours une allure de prophète. Les yeux très bleus et le sourire sous la fine moustache tôt blanchie de Jérôme Lejeune n’annonçaient aucun message à la turbulence orientale. Les mots coulaient doucement au long des phrases qui semblaient une eau claire et l’auditeur se sentait devenir intelligent.

Dans les modestes pièces de la rue des Saints-Pères, quand il vous décrivait le jeu des chromosomes et comment il avait deviné l’anomalie de la trisomie 21 en surprenant une rupture d’harmonie dans la perfection de leur courbe, on se sentait capable d’enseigner, en sortant, la génétique fondamentale. Les trésors les plus mystérieux de la science étaient mis à notre portée avec l’intelligente simplicité qui devait caractériser les apôtres quand ils dévoilaient aux foules les merveilles de Dieu.

Deux mots définissent le Pr Jérôme Lejeune : intelligence et douceur. Il faut en ajouter un troisième, humour, ou plutôt sourire. Car cette intelligence était souriante autant que bienveillante. Ainsi avait-il le don de voir l’invisible et d’annoncer calmement l’inéluctable. Je me souviens. Dès le début des campagnes pour la légalisation de l’avortement, projet de loi Peiret 1970-1971, il était certain que nous perdrions cette bataille car c’est à l’échelle du monde qu’il analysait le rapport des forces et il savait qu’il nous serait défavorable. Cela ne l’empêchait pas de mener ce combat avec une énergie qui n’était pas celle du désespoir, mais, au contraire, un fruit de l’espérance.

« Puisque nous ne pouvons pas les empêcher de les tuer, il nous reste à les guérir. »

Bien avant l’adoption de la loi Giscard-Chirac-Veil, il avait prédit : l’avortement toléré deviendra l’avortement obligatoire. La mise à mort de l’enfant dit anormal est au bout de cette logique. Nous y sommes avec la possibilité qui est désormais donnée aux femmes de pouvoir avorter jusqu’au terme de leur grossesse dès lors que leur enfant est handicapé.

« Puisque nous ne pouvons pas les empêcher de les tuer, il nous reste à les guérir. » Telle fut la décision de cet Hippocrate des temps modernes. Jérôme Lejeune est à Hippocrate ce que saint Thomas est à Aristote et Bossuet à Cicéron : la transfiguration chrétienne des héros de l’ancien temps païen. « Je hais mon époque de toutes mes forces », disait Antoine de Saint-Exupéry. Quand on voit que cette époque nous a donné Jérôme Lejeune, on se dit que la nature (ou la providence) a placé le remède à côté du mal.

La dernière lettre qu’il m’ait écrite, une dizaine de jours avant sa mort, se terminait ainsi : « Devant l’immensité de la tâche, la petite fille espérance est le guide toujours. Ut semper . »

À toujours, cher ami, et maintenant que votre épouse Birthe vous a rejoint « au balcon d’or du paradis », daignez tous les deux veiller sur ceux à qui vous disiez, avec un ton de voix si délicat, « cher ami ».

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Valeurs Actuelles

[Les prophètes] George Orwell, retour vers le futur

Voudrait-on ringardiser nos “artistes engagés”, autoproclamés ou désignés comme tels par la critique, qu’une seule ligne tirée de n’importe quel ouvrage de George Orwell y suffirait. Né Eric Arthur Blair en 1903, l’auteur de la Ferme des animaux et de 1984, entre autres, appartient à la race des écrivains qui ont eu le courage de leurs idées, de ceux qui ont joué leur peau pour l’amour de la vérité. Il a d’ailleurs bien failli la perdre au front, le 20 mai 1937, lors de la guerre civile espagnole. Une méchante balle de franc-tireur, pleine gorge. Au début du conflit, un an plus tôt, le journaliste, socialiste convaincu, avait troqué la plume contre le stylo en offrant ses services au Poum (Parti ouvrier d’unification marxiste), une organisation communiste indépendante. De cette expérience milicienne, dont il dira qu’elle a été la plus importante de sa vie, Orwell tire un enseignement : le totalitarisme n’est pas l’apanage du fascisme.

Venu en Espagne pour combattre le franquisme, l’écrivain découvre également à cette occasion la réalité du stalinisme. Craignant que cette guerre civile n’accouche d’une révolution, laquelle pourrait donner des idées à d’autres pays, l’Union soviétique – seul État à défendre le gouvernement républicain – « a pesé de tout son poids » contre cette potentialité, écrit Orwell. Ainsi s’explique l’offensive lancée en mai 1937 par les autorités légales contre les partisans de la révolution sociale. Bientôt, le Poum est accusé de tous les crimes, notamment de se commettre avec Franco. Ses partisans sont arrêtés, traqués et parfois exécutés : « C’est un véritable règne de la terreur qui s’instaure : le fascisme qu’on impose sous prétexte de résister au fascisme », écrira-t-il plus tard.

Pourchassé par les tueurs de Staline, Orwell parvient miraculeusement à passer en France. Quelques mois plus tard, il publie Hommage à la Catalogne, le récit reportage de cette guerre, telle qu’il l’a vécue. Quelque hostile qu’il soit au fascisme et à son cousin le nazisme, c’est dans la terreur stalinienne que notre homme va puiser l’inspiration de ses deux fictions anti-totalitaires. La première, la Ferme des animaux (1945), qui est l’histoire d’une révolution corrompue. Celle d’animaux qui se libèrent de leur assujettissement à l’homme pour bâtir une microsociété égalitaire, autonome et solidaire. Un projet qui périclite quand les cochons, dominants, confisquent le pouvoir à leur profit, entraînant un retour des animaux à la servitude.

En rupture avec tous les conformismes

La seconde, 1984, sa grande œuvre achevée quelques mois avant que la tuberculose ne l’emporte à l’âge de 46 ans. L’auteur y peint un monde régenté par un parti unique qui surveille les faits et gestes de ses sujets, jusque dans leur foyer. Un roman d’anticipation qui explore la mécanique du totalitarisme, dont le mensonge érigé en vérité, la haine de la liberté et la barbarie institutionnalisée ne sont que certains des aspects. Des ressorts qu’il a observés lors de la guerre civile espagnole : « En Espagne, pour la première fois, j’ai vu des articles de journaux qui n’avaient aucun rapport avec les faits, ni même l’allure d’un mensonge ordinaire. […] J’ai vu, en fait, l’histoire rédigée non pas conformément à ce qui s’était réellement passé, mais à ce qui était censé s’être passé selon les diverses “lignes de parti” », écrivait-il dans un article en 1942.

Mais 1984 n’est pas simplement le décryptage du phénomène totalitaire, c’est surtout une œuvre visionnaire d’une actualité sans cesse renouvelée. De la « novlangue », devenue le « néoparler » dans une nouvelle traduction de 1984 , à la société de surveillance numérique généralisée en passant par la réécriture de l’histoire et la « police de la pensée », les rouages déshumanisants imaginés par Orwell ont une résonance à notre époque. Songeons à l’essor du langage néomanagérial, cet infralangage stéréotypé naguère circonscrit au monde de l’entreprise, aujourd’hui étendu aux communications gouvernementales.

Songeons également à la toute-puissance des Gafa et, corrélativement, au règne des data, le tout participant à la numérisation de nos existences. Ou encore au contrôle des populations à l’ère du Covid. L’on pourrait ainsi multiplier les exemples d’intuitions orwelliennes corroborées par l’actualité. Ce qui vaut désormais à l’écrivain britannique le statut d’augure (quasi) infaillible. Quasi, car il lui est arrivé de se tromper dans les grandes largeurs, notamment au sujet de la Seconde Guerre mondiale.

Méfiez-vous de ma partialité, des erreurs sur les faits que j’ai pu commettre, et de la déformation qu’entraîne forcément le fait de n’avoir vu qu’un coin des événements

Ainsi qu’il l’explique dans l’une de ses Lettres de Londres en 1944, « son erreur fondamentale » a été de croire jusqu’en 1942 « qu’il était impossible de gagner la guerre sans démocratiser la manière de la mener ». Là encore, c’est sa passion de la vérité qui l’amène à faire amende honorable. C’est encore cette inclination qui l’incite à mettre en garde ses lecteurs contre ses propres partis pris à la fin d’ Hommage à la Catalogne : « Méfiez-vous de ma partialité, des erreurs sur les faits que j’ai pu commettre, et de la déformation qu’entraîne forcément le fait de n’avoir vu qu’un coin des événements », écrit-il.

Fors son erreur d’interprétation lors de la Seconde Guerre mondiale, Orwell, de fait, a eu presque raison sur tout. Ce qui explique que la gauche et la droite conservatrice se disputent avec énergie son héritage. S’il a toujours clamé son appartenance à la première, l’écrivain de combat n’en demeure pas moins patriote et antilibéral. Lui-même se définit comme « anarchiste conservateur » sans que l’on sache s’il s’agit d’un trait d’esprit ou d’une étiquette dont il se réclame vraiment. À la vérité, Orwell transcende les catégories dans lesquelles certains souhaiteraient l’enfermer. En rupture avec tous les conformismes, il est d’abord un défenseur de la « décence commune » des gens ordinaires. Notion qu’on pourrait traduire par “l’honnêteté des mœurs” ; celle du peuple laborieux, par contraste avec l’arrogance de la petite bourgeoisie, celle à qui on n’en remontre pas. Toute ressemblance avec le monde dans lequel nous vivons serait purement fortuite.

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L'Humanité

Comment rénover du métal

Actu

Repeindre régulièrement une grille du jardin, une rampe d’escalier extérieur ou un garde-corps demande au final moins de temps et d’efforts que s’il fallait d’abord les décaper, traiter la rouille, nettoyer… Alors, mieux vaut ne pas attendre que la peinture s’écaille.

Marcel Guedj

Matériel

–  Brosses métalliques

– Perceuse ou décapeur thermique

– Toile émeri fine ou laine d’acier n° 000

– Disques à polir ou kit de polissage

– Spatules, grattoirs

– Pinceaux

– Primaire minium sans plomb

– Peinture anticorrosion (avec solvant adapté)

Choisir la peinture extérieure 

Il existe deux types de peinture pour fer : celles qui contiennent de l’antirouille (on les dit « deux en un » car elles sont à la fois anticorrosion et décoratives) et les peintures uniquement décoratives pour fer, dont l’application doit être précédée d’un antirouille (minium), que le support soit oxydé ou non. Si le métal est oxydé, il est cependant préférable de commencer par un antirouille avant de passer la peinture décorative de finition.

Bon à savoir, les peintures pour fer peuvent être solvantées (à base de solvants chimiques, elles présentent néanmoins une bonne « glisse ») ou à l’eau (moins polluantes), et contenir dans les deux cas des agents antirouille.

La bonne démarche

Repeindre un élément en fer extérieur tous les deux-trois ans permet de prévenir la corrosion. Dans ce cas, utiliser directement une peinture pour fer contenant de l’antirouille. Mais si la peinture est trop dégradée et le métal rongé par la rouille, il faut éliminer vieille peinture et rouille :

– soit de manière mécanique (brosses métalliques à main et/ou montées sur perceuse, ces dernières étant bien pratiques pour les petits motifs arrondis de ferronnerie).

– soit avec un décapeur thermique, pour ramollir la peinture avant de la gratter avec une spatule.

– soit à l’aide d’un décapant chimique en gel : une solution plus rapide mais plus onéreuse, d’autant qu’il faut souvent s’y reprendre pour venir à bout des couches de peinture, avant de bien rincer partout.

5 étapes pour passer la rampe

 

  1. Décaper la peinture qui cloque, gratter la rouille, dépoussiérer et nettoyer.
  2. Si besoin, polir les surfaces (toile émeri fine ou laine d’acier n° 000, pâte à polir, ou encore disques de polissage montés sur perceuse).
  3. Selon l’état du support, appliquer soit une peinture antirouille (avant la peinture de finition pour fer), soit directement une peinture pour fer. Ne pas travailler en plein soleil. Attention aux coulures et aux surépaisseurs dans les angles et les arrondis.
  4. Laisser sécher (selon les indications figurant sur le pot) avant de passer la seconde couche.
  5. Le travail terminé ou interrompu, nettoyer les pinceaux avec le solvant adapté.

Précautions

Dans tous les cas, portez des lunettes de protection (gare aux éclats !), des gants et un masque. Et rassemblez les déchets de décapage pour les jeter en déchetterie.

Bricolage
France24 - Monde

Exilée en France, l'étudiante afghane Fatemeh Abdali veut poursuivre son rêve de devenir médecin

Publié le : 14/08/2022 - 09:59

Anna PEREIRA Suivre

Étudiante en troisième année de médecine à Kaboul au moment de la prise de la capitale afghane par les Taliban, Fatemeh Abdali a rapidement dû fuir en France. Exilée à Paris, elle se remémore comment ses espoirs se sont effondrés le 15 août 2021 et explique l'objectif ultime qu'elle poursuit : rentrer un jour dans son pays libéré des Taliban avec ses compétences en français et son diplôme en poche.

À 23 ans, Fatemeh Abdali repart de zéro à Paris. Elle prend des cours de français proposés par l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) pour se remettre à niveau et pouvoir poursuivre ses études.

À Kaboul, elle était en troisième année de médecine. Mais son parcours a soudainement été interrompu le 15 août 2021. Auparavant, sous les Taliban, les femmes ont toujours été bannies des universités. "Je pense que tout pays, et en particulier l'Afghanistan, a besoin de bons médecins et notamment de femmes médecins pour aider les autres, les femmes, mais aussi les filles", explique Fatemeh Abdali.

Elle repense souvent à cette journée où tout a basculé. "Je ne pouvais pas imaginer que les Taliban allaient occuper Kaboul." Le 15 août au matin, elle se rend sur son campus pour un examen. "Toute l'université était silencieuse. Une de mes profs m'a dit : 'Fatemeh, il faut que tu rentres à la maison car les Taliban ont pris Kaboul'. Je me suis juste mise à pleurer. Comment est-ce possible ? C'était la fin de mon rêve."

>> À lire aussi : Pour l’ancienne ministre afghane Habiba Sarabi, "les Taliban n’ont cure de la voix des femmes"

Grâce à sa grande sœur – qui habitait déjà en France –, Fatemeh Abdali est parvenue à être évacuée en huit jours dans un avion français via Abu Dhabi. À Paris, elle se sent déracinée et comprend rapidement le parcours d'obstacles qui l'attend. "Maintenant que je vis en France, c'est très important que je parle [la langue] pour devenir médecin et pour communiquer", témoigne l'étudiante.

Comme Fatemeh Abdali, des dizaines d'étudiantes afghanes se sont exilées en France.

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Exilés en France, des journalistes afghans racontent la presse sous les Taliban

PORTRAITS DE RÉFUGIÉS AFGHANS 3/5

Réfugiée en France, l'artiste afghane Kubra Khademi milite pour les droits des femmes

France24 - Monde

Irak : qui sont les principaux acteurs de la crise politique ?

Publié le : 14/08/2022 - 13:13

Marc DAOU Suivre

Dix mois après les dernières législatives d'octobre 2021, l’Irak est toujours dans l’impasse : la tension ne cesse de monter entre les deux pôles du chiisme politique, soit le leader nationaliste Moqtada al-Sadr et une alliance composée de partis et de factions pro-Iran, comptant notamment le chef de milice Hadi al-Ameri et l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki.

Bagdad est à nouveau, vendredi 12 août, prise en étau entre deux rassemblements rivaux illustrant l’inextricable impasse politique qui dure depuis plus de 10 mois. Précisément depuis les législatives du 10 octobre.

Ne parvenant pas à s’entendre pour former un gouvernement et nommer un Premier ministre chiite (communauté majoritaire dans le pays), deux pôles du chiisme politique radicalement opposés se font toujours face, déterminés à se disputer le pouvoir.

D’un côté, celui du leader nationaliste chiite Moqtada al-Sadr, le grand vainqueur des législatives, qui entendait imposer son candidat au poste de Premier ministre après avoir formé une coalition avec des alliés issus d'autres communautés confessionnelles. 

De l'autre, celui du Cadre de coordination, regroupant plusieurs partis dont celui de l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki et celui des pro-Iraniens de l'Alliance de la conquête, façade politique des anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi s’étant illustré dans la lutte contre le jihadisme cette dernière décennie. 

Aujourd’hui, le courant de Moqtada al-Sadr – les Sadristes –, dont les partisans poursuivent depuis bientôt deux semaines un sit-in aux abords du Parlement, réclame une dissolution du Parlement et des législatives anticipées.

Les rivaux de Moqtada al-Sadr, qui avaient initialement accepté des législatives anticipées sous certaines conditions, appellent à "former un gouvernement" avant toute décision. Ils ont même présenté, fin juillet, leur candidat : Mohamed Chia al-Soudani.

Pour mieux comprendre les enjeux de cette énième crise politique irakienne, France 24 se penche sur les principaux acteurs chiites qui l’animent.  

Le leader religieux et nationaliste Moqtada al-Sadr est le fils du très respecté Grand Ayatollah Mohammed Sadek Sadr, champion d'un chiisme militant que Saddam Hussein a fait assassiner en 1999. Fort des 73 sièges remportés lors des dernières législatives, il est le faiseur de roi en Irak. 

C’est à ce titre que le chef de l’Armée du Mahdi, la milice ayant combattu les troupes américaines dans les années 2000, entendait, après le scrutin, imposer un "gouvernement majoritaire" et son candidat au poste de Premier ministre, avec ses alliés issus de deux formations sunnites, Azm et Taqadom, et ceux du PDK de Massoud Barzani. En vain.

Se voulant à la fois dans l’opposition, en se présentant comme le pourfendeur de l'establishment, il se trouve en même temps au cœur du pouvoir, formant et défaisant les gouvernements. En raison de son positionnement populiste, il avait réussi à se maintenir comme première force politique du pays lors du dernier scrutin. 

Adulé par une solide base militante qui voit en lui le héraut du nationalisme irakien, raillé par ses détracteurs qui pointent ses fréquents revirements politiques, l’imprévisible Moqtada al-Sadr, 48 ans, n’entend pas céder le pouvoir à ses rivaux chiites. Sûr de son fait, il les appelle à accepter la dissolution du Parlement et à le défier une nouvelle fois dans les urnes dans le cadre d'élections anticipées.

Preuve de sa grande capacité à mobiliser les foules, il fait démissionner ses députés en juin, abandonnant à ses adversaires la tâche de former un gouvernement. Il décide ensuite, le 30 juillet, d’envoyer ses partisans envahir le Parlement. Ils l'ont occupé près d'une semaine avant de transférer leur sit-in dans les jardins de l'institution et tout autour pour protester contre la candidature de Mohamed Chia al-Soudani.

Mercredi, il a donné une semaine à la justice pour prononcer une dissolution du Parlement. 

Pour résumer en quelques mots l’influence et le pouvoir de Hadi al-Ameri, 68 ans, les experts s’entendent pour dire que la résolution de la crise politique en l’Irak, ou la plongée du pays dans la guerre civile, dépendent de sa volonté, autant que de celle de Moqtada al-Sadr, son grand rival chiite.

L'ancien ministre des Transports, décrit comme l'homme des Iraniens à Bagdad, a vu son destin basculer en 2014. En juin de cette année-là, il est chargé par le Premier ministre Nouri Al-Maliki – sans doute sur ordre de Téhéran –  de superviser la bataille contre l’organisation État islamique (EI), dans l’est du pays.

Hadi al-Ameri est alors le chef des brigades Badr, bras armé d'un mouvement politique éponyme pro-Iran. Il voit donc sa milice intégrée de facto dans une puissante organisation paramilitaire, les Forces de mobilisation populaire irakiennes (Hachd al-Chaabi). C’est cette organisation qui, à la faveur de la victoire contre les jihadistes de l’EI, va lui servir, au fil des années, à s’imposer comme un acteur incontournable sur la scène politique irakienne. 

Lors des législatives de mai 2018, son Alliance de la Conquête, la vitrine politique du Hachd al-Chaabi qui a entre-temps fait intégrer ses 160 000 combattants aux forces régulières de l’armée irakienne, remporte 48 des 329 sièges de députés du Parlement. Un très bon résultat qui la place au rang de deuxième force politique du Parlement … juste derrière Moqtada al-Sadr.

Après avoir un temps, en juin 2018, fait alliance pour accélérer la formation d'un gouvernement, les deux rivaux s’opposent à nouveau à l’aube des législatives d’octobre 2021. 

Mais le Hachd, qu'une partie des Irakiens accusent d'être responsable des assassinats et enlèvements de militants anti-pouvoir s'étant soulevés en octobre 2019, perd la bataille des urnes. L’Alliance de la conquête ne remporte en effet que 17 sièges. Malgré cette lourde défaite, Hadi al-Ameri conteste les résultats, dans la rue et devant la justice. Et refuse, jusqu’aujourd’hui, de céder le pouvoir aux Sadristes. 

À 72 ans, l’ancien Premier ministre n’a pas renoncé à prendre sa revanche politique. En 2014, après avoir perdu le soutien de ses alliés iranien et américain et d’une partie des membres de son bloc chiite au Parlement, Nouri al-Maliki avait été contraint de renoncer au pouvoir. Ses nombreux détracteurs l’accusent d’avoir plongé le pays dans le chaos pendant ses huit années de pouvoir. Mais aussi d’avoir d’avoir provoqué la montée en force des jihadistes de l’EI avec sa politique sectaire et autoritaire.

À l’époque, son ennemi historique Moqtada Al-Sadr, qui l’a pourtant aidé en 2006 à accéder au poste de Premier ministre, l’avait même gratifié du sobriquet "nouveau Saddam".

Éloigné du pouvoir, sans jamais en être vraiment écarté, Nouri al-Maliki reste influent sur la scène chiite grâce à son alliance avec Hadi al-Amiri. Réélu député en 2021, il est l’une des têtes pensantes du Cadre de coordination et l’un des principaux acteurs du bras de fer contre le courant sadriste.

Ancien gouverneur de la province de Missane (sud), élu trois fois député et nommé plusieurs fois ministre (notamment de l'Emploi et des Affaires sociales entre 2014 et 2018), Mohamed Chia al-Soudani est un homme politique chevronné et issu du sérail. 

À 52 ans, sa carrière pourrait prendre une nouvelle tournure puisqu’il est le candidat du Cadre de coordination, l’alliance de factions chiites pro-iraniennes qui fait face au camp politique dirigé par Moqtada al-Sadr. 

Ironie de l’histoire, Mohamed Chia al-Soudani avait quitté en décembre 2019 la coalition parlementaire de l'ex-Premier ministre Maliki, dont il est un proche, alors que son nom circulait déjà à l’époque pour prendre la tête du gouvernement. En vain, puisque cette idée avait été immédiatement rejetée par le mouvement de contestation populaire. 

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En Irak, le Kurdistan rattrapé par le chaos politique

Irak : le leader chiite Moqtada al-Sadr exige la dissolution du Parlement

Reportage en Irak : dans le Parlement envahi, les partisans d'al-Sadr décidés à rester

L'Humanité

Pastèque, melon, pêche… L’été porte ses fruits

Actu

Théo Gobbi

«L’été le plus froid du reste de ta vie. » Un cri d’alarme sans appel des écologistes, tandis que, partout dans le monde, le mercure bat des records. En voyage, à la plage ou tout simplement dans son jardin, la quête de fraîcheur est, cette année plus que jamais, l’objet de tous les désirs. Sous ce cagnard, pour se désaltérer et se nourrir, quoi de mieux qu’un bon fruit frais ? Melons, pastèques, pêches, poires, fraises et autres fruits des bois, la saison est riche en arrivages. L’intérêt premier de ces produits ? Ils possèdent une teneur en eau très importante. L’idéal, donc, lorsque les températures brûlantes pointent le bout de leur nez. À titre d’exemple, la pastèque, également appelée melon d’eau, est composée de plus de 90 % d’eau. Le « vrai » melon cantaloup, quant à lui, n’a pas à rougir face à sa cousine cucurbitacée, puisque sa teneur en eau est équivalente.

Bien les choisir

Pour bénéficier de tous les bienfaits de ces fruits du soleil, encore faut-il bien les choisir. Pour le melon, la technique connue consiste à en sentir l’extrémité. Il faut que l’odeur soit présente, sans être trop forte pour autant. Plus il sent, plus il est mûr. Il doit aussi être suffisamment lourd et il faut observer de belles craquelures. Pour la pastèque, c’est avant tout à l’œil qu’il faut se fier. Car en achetant une moitié ou un quart de fruit, on peut alors contrôler la couleur de la chair, qui doit être d’un beau rouge. Entière, il faudra veiller à ce qu’elle soit lourde et bien ferme.

Riches en fructose

Concernant les fraises et les mûres, il faut se fier à leur parfum et à l’uniformité de leur couleur. Si l’on en trouve en pleine nature, mieux vaut ramasser les fruits situés en hauteur, là où les animaux ne sont pas en mesure de faire leurs besoins. Les bonnes pêches, nectarines et abricots sont aussi repérables à l’odorat et à leur souplesse au toucher.

Après avoir fait son petit marché, l’heure est aux préparatifs. Place à l’imagination. En jus et autres milk-shakes, en morceaux sous le parasol, en salade ou pour sublimer un plat, les fruits sucrés de l’été ont leur place partout. La figue ou la poire accompagnent parfaitement certaines viandes, comme le magret de canard. Cuits, les pêches, abricots et autres mirabelles peuvent être transformés en compote, voire en confiture. De quoi accompagner une boule de glace, du fromage blanc ou une pannacotta. Les fruits cuits sont d’ailleurs plus digestes et conservent leurs qualités­ nutritionnelles.

Contrairement aux légumes, certains fruits ne sont pas à consommer sans modération. Le raisin et les cerises, également de saison, comptent parmi les plus sucrés, avec respectivement près de 16 grammes et 14,5 grammes de sucre pour 100 grammes de fruit. Le melon et la poire atteignent et surpassent 10 grammes. Quant à la pastèque, elle est plus raisonnable avec seulement 6,5 grammes de sucre pour 100 grammes. Il est donc recommandé de limiter la consommation des différents fruits trop sucrés et de l’espacer suffisamment des repas, si possible, pour une meilleure digestion et éviter ainsi le stockage du fructose dans l’organisme.

Bon et sain
Valeurs Actuelles

[Les prophètes] Et Barjavel imagina l’inimaginable

« L’humanité est à un malentendu, une erreur de calcul de l’anéantissement nucléaire. » Telle est la sombre crainte exprimée par le secrétaire général de l’Onu, António Guterres, le 1er août dernier, à New York. Avec la guerre d’Ukraine et la situation à Taiwan, nous redécouvrons en effet cette terreur qui plane au-dessus de nos têtes, que l’on croyait réservée au passé de la guerre froide. Un écrivain l’a prise au sérieux, cette crainte, et n’a cessé de dénoncer cette course à la technique qui rend possible l’impensable : René Barjavel. Son œuvre est faite de variations tour à tour fantaisistes, angoissées ou lyriques, autour de son obsession liée à la fin de notre monde et à la manière d’y survivre.

Né en 1911 à Nyons, petit-fils de paysan et fils de boulanger, Barjavel n’oubliera jamais d’où il vient. Il regrettera un jour, à la mort de son père en 1961, de s’être coupé de ses racines, d’avoir été « poussé par le vent hors de[s] on pays comme un navire ». Après une expérience de localier dans l’Allier, il travaille dès 1935 pour Robert Denoël et s’intéresse aux spiritualités orientales, à Gurdjieffet à Guénon, acquérant bientôt la conviction que « notre civilisation tourne le dos à la lumière, et à la vérité, et, croyant monter vers je ne sais quel sommet, en réalité est en train de dégringoler vers un désastre ».

La stupéfaction qu’il ressent lors de la débâcle et l’ambiance de Paris soumis au black-out durant l’Occupation lui donnent l’idée d’écrire un roman sur la disparition soudaine de l’électricité causant la chute brutale de la civilisation : Ravage, paru en 1943, rencontre un immense succès. Il lui donnera une suite, inspirée de Wells et de sa machine à remonter le temps : le Voyageur imprudent (1944).

Rejet de la science et du progrès

Le rejet de la science et du progrès technique au cœur des deux romans, ainsi que le “retour à la terre” de la fin de Ravage, parleront à nouveau aux chevelus des années soixante-dix. En 1945, ces idées sentent pourtant le soufre. Barjavel est dénoncé comme collaborateur par les membres du Comité national des écrivains, mais l’accusation fait long feu. En 1948, il publie Le diable l’emporte (1948), mettant en scène l’apocalypse nucléaire dans les années 1960, et la fin de l’humanité, décimée par une arme nouvelle qui fait geler la terre. Sur un ton plus lyrique, avec toujours cet humour noir discret et cette résignation, le livre s’attaque à la bêtise humaine, mais aussi à l’hystérie féminine, ce qui lui vaudra une réputation de misogyne. Le roman est un échec et Barjavel se tournera vers l’écriture de cinéma au cours des vingt années suivantes.

Il reviendra au roman d’anticipation apocalyptique à la fin de sa vie, notamment avec la Tempête (1982), un roman décrivant une guerre totale entre l’Amérique et l’Asie, qui épargne l’Europe et permet à celle-ci de s’enrichir… ce qui causera finalement sa perte.

Barjavel meurt en 1985, laissant une œuvre dans laquelle il n’a cessé de nous mettre en garde contre la tentation de fonder notre monde sur la science, au risque de connaître le destin du scorpion qui, sous l’effet de la chaleur, se recroqueville lentement et finit par se piquer lui-même.

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L'Humanité

Canicule et dress code : pour l’homme, des tenues libres mais pas trop...

Actu

Travail Si les codes vestimentaires masculins tendent à s’assouplir sur les lieux de travail, dans les bureaux, le pantalon-chemise reste de mise, même en cas de fortes chaleurs. Rares sont les milieux où le bermuda, même élégant, a droit de cité.

Mélanie Mermoz

Pour les femmes, les périodes de canicule permettraient presque de faire un peu oublier les inégalités professionnelles. Elles peuvent venir au travail en robe et sandales, quand leurs collègues masculins restent contraints de porter costume-­cravate et chaussures fermées. « Quelle que soit la température, le costume est incontournable », observe Vincent (1), directeur juridique d’un groupe international. En 1938, Virginia Woolf, écrivait dans « Trois Guinées » : « Votre habillement à vous (les hommes) ne couvre pas seulement la nudité, il ne flatte pas seulement la vanité, il ne crée pas seulement de la beauté, mais il sert à afficher votre statut social, professionnel ou intellectuel. » Près de quatre-vingts ans plus tard, la situation n’a guère changé. Dans l’entreprise de Vincent, aucun dress code (code vestimentaire) n’existe, mais si une tenue plus décontractée est admissible à la rigueur avant un déplacement ou la veille du week-end, mieux vaut éviter toute fantaisie vestimentaire. « Il y a vingt ans, j’ai eu droit à une remarque quand j’ai porté un pull-over à col roulé avec une veste de costume ! » s’amuse-t-il. « Comme nos locaux sont climatisés, porter le costume ne pose pas de problème. C’est seulement un peu désagréable dans les transports. » Beaucoup moins que le port d’une tenue de sécurité dans des ateliers surchauffés ou celle d’un personnage mascotte dans un parc d’attractions !

Dans la banque, cravate et costume ne sont plus obligatoires

Les normes vestimentaires tendent toutefois à s’assouplir dans certains secteurs. « Depuis une dizaine d’années, la population des salariés de la banque s’est rajeunie et le dress code a changé. La cravate, comme le costume ne sont pas obligatoires », observe Rémi Gandon, président des métiers de la banque et de la finance CGE-CGC. Dans la sécurité, les tenues ont aussi évolué. « Depuis une dizaine d’années, il existe une tenue pour l’été avec un pantalon non doublé et une chemise à manches courtes », détaille Florent Lecoq, délégué syndical CGT chez Securitas.

Des us et lois amenés à évoluer

Dans de nombreux bureaux, même sans contact avec la clientèle, pas question néanmoins d’aller jusqu’au short ou au bermuda. Arthur (1), technicien dans une usine, en a fait récemment l’amère expérience. « Un de mes collègues, ex-militaire, m’a dit que cela le ­dérangeait. Si cette tenue ne posait aucun problème à mon manager, mon N + 2 m’a indiqué qu’il ne souhaitait pas que je m’habille ainsi parce que cela risquait d’être mal perçu par les ouvriers de l’atelier. »

Si le bermuda est mal perçu dans votre entreprise, messieurs, mieux vaut ne pas passer outre. L’article L. 1121-1 du Code du travail permet à un employeur d’imposer à un salarié des contraintes vestimentaires, si elles sont justifiées par la nature des tâches à accomplir et proportionnées au but recherché. En 2008, la cour de Cassation s’est appuyée dessus pour confirmer le licenciement d’un salarié qui portait un bermuda à son travail. Avec le réchauffement climatique et la multiplication des épisodes caniculaires, les habitudes vestimentaires vont sans doute évoluer. En 2005, le ministère nippon de l’Environnement a invité les entreprises à réduire la climatisation et les salariés à porter des tenues adaptées. La Cool Biz campaign japonaise va-t-elle faire des émules en France ?

entreprises
Valeurs Actuelles

Alpes-Maritimes : six individus qui agressaient des homosexuels interpellés

Dans les Alpes-Maritimes, six personnes âgées de 15 à 27 ans ont été interpellées par la police, mercredi 10 août. Ces individus sont soupçonnés d’avoir agressé des hommes homosexuels à leur domicile, après des prises de rendez-vous qui s’effectuaient par le biais d’un site de rencontres. Ils leur auraient également volé un certain nombre de biens, rapporte CNews, samedi 13 août. 

La communauté homosexuelle ciblée 

Dans cette affaire, tout a commencé début juillet, lorsqu’un homme s’est rendu dans un commissariat de police où il a confié avoir été agressé par trois individus à son domicile. Et cela, après avoir convenu d’un rendez-vous sur un site de rencontres dédié à la communauté homosexuelle. Dans le détail, les trois hommes s’étaient présentés à son domicile pour le voler, mais également pour le forcer à retirer une somme d’argent. Un mode opératoire que les services de police connaissent très bien. « Dans le passé, on a déjà eu ce genre d’actes, mais on a noté une recrudescence des violences faites envers la communauté homosexuelle », confirme Bruno Bartocetti, secrétaire national unité SGP Police-FO auprès de la chaîne d’information. 

« On tombe toujours sur des individus malveillants » 

Par la suite, les forces de l’ordre ont rapproché cette plainte avec trois autres affaires. Toutes se sont toutes déroulées au mois de juillet et avec le même mode opératoire. Les policiers ont précisé à nos confrères que le caractère homophobe de ces agressions avait été confirmé par des propos qui ont été tenus face aux victimes, ainsi que par les violences qui leur ont été infligées. Quant aux associations, elles ont enjoint aux internautes inscrits sur ces sites de rencontres de se montrer particulièrement vigilants. « C’est toujours le cas depuis des années [sur] les sites et les applications de rencontre, il faut faire attention, a détaillé Terrence Khatchadourian, secrétaire général Stop Homophobie, au micro de CNews. On tombe toujours sur des individus malveillants à un moment ou à un autre. » 

Alpes-Maritimes : les dernières actualités

Cannes : un homme blessé à coups de couteau en voulant protéger une personne âgée

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France24 - Monde

Perquisition chez Donald Trump : ce que risque l’ancien président américain

Publié le : 13/08/2022 - 16:50

Grégoire SAUVAGE Suivre

Une dizaine de cartons de documents classés "top secret", "secret" et "confidentiel" ont été retrouvés au domicile de Donald Trump en Floride, selon l’inventaire de la liste des pièces saisies par le FBI publié vendredi par la justice américaine. L’ancien président est soupçonné d’avoir violé trois lois sur la sécurité nationale et risque théoriquement plusieurs décennies de prison.

Espionnage, destruction, obstruction : voici en trois mots ce que la justice américaine pourrait reprocher à Donald Trump. En emportant à son domicile de Floride des documents classifiés, l’ancien président des États-Unis pourrait avoir fait preuve d’une légèreté coupable en violant trois lois américaines qui encadrent très strictement la détention de documents confidentiels liés à la sécurité nationale.   

Selon l’inventaire des pièces saisies par le FBI publié vendredi par la justice américaine, les enquêteurs auraient retrouvé 11 cartons de documents classifiés : un “top secret/SCI”, quatre “top secret”, trois “secret” et enfin trois “confidentiel”.

Parmi ces appellations, le top secret/SCI (pour Top Secret/Sensitive Compartmented Information) représente le plus haut niveau d’habilitation et concerne uniquement des informations ultra-sensibles. Les documents siglés SCI ne peuvent être consultés que dans des bureaux sécurisés appartenant au gouvernement fédéral et nécessitent un accès spécial même pour les personnes ayant l’accréditation “top secret”.

“Il pourrait s’agir de documents codés permettant un niveau supérieur de confidentialité et franchement, il s’agit d’informations auxquelles un nombre très réduit de personnes peuvent avoir accès”, précise Joshua Skule, un ancien cadre du FBI, interrogé par CNN.

Peu d’informations ont filtré sur le contenu des documents saisis à Mar-a-Lago. Selon le Washington Post qui cite des sources anonymes proches de l’enquête, certains documents seraient en lien avec des armes nucléaires sans que l’on sache si ces informations concernent l’arsenal américain ou celui d’une puissance étrangère. Une révélation démentie par Donald Trump qui a dénoncé “un canular“ sur Truth social, le réseau social qu’il a créé.

Dans la liste des documents saisis est mentionné un ensemble concernant le “président de la France“. Aucune autre précision n’est donnée sur la nature de ces informations, ni si cela concerne l’actuel président français Emmanuel Macron. Sollicité par plusieurs médias, l’Élysée n’a pas souhaité faire de commentaires.

Menaces sur la sécurité nationale ?

Selon le mandat de perquisition rendu public vendredi, la justice américaine a de sérieuses raisons de soupçonner l’ancien président des États-Unis d’avoir violé trois lois (sections 793, 2071 et 1519 du titre 18 du Code des États-Unis ), en lien avec la sécurité nationale.

D’abord, l’article 793 de la loi sur l’espionnage de 1917 qui interdit la “collecte, la transmission ou la perte d’informations” concernant la défense nationale. S’il est reconnu coupable, Donald Trump risque théoriquement une peine maximale de 10 ans de prison pour chaque violation.

Le deuxième texte invoqué pour justifier la perquisition menée lundi par le FBI concerne la soustraction ou la destruction d’archives officielles pouvant conduire à trois ans d’emprisonnement et à l'interdiction d'occuper une fonction publique.

Enfin, l’article 1519 interdit l’obstruction à une enquête fédérale par la destruction ou la dissimulation de documents. La peine maximale encourue est de 20 ans de prison.

Ces lois ne font aucune différence entre les documents classifiés et ceux qui ne le sont pas. Tous les documents pouvant mettre potentiellement la sécurité nationale en péril sont concernés.

>> À lire : Donald Trump fait confiance à Drew Findling, l’avocat des rappeurs américains

Selon les médias américains, il est cependant difficile de savoir si cette enquête pourrait mener à une inculpation de Donald Trump. D'après des experts, le fait d'invoquer la loi sur l'espionnage ne signifie pas que l'ancien président risque d'être accusé de ce crime. "La loi sur l'espionnage comprend un tas de crimes qui n'ont rien à voir avec l'espionnage", a déclaré l'avocat spécialiste de ces questions Bradley Moss, sur Twitter.

“À moins de prouver que des informations classifiées on été vendues à un tiers, cela serait très exagéré de poursuivre un ancien président des États-Unis pour ces motifs”, affirme également le juriste Charles Elson auprès de CNBC.

De son côté, Donald Trump assure qu’il avait lui-même déclassifié tous les documents retrouvés par les enquêteurs dans sa propriété de Floride avant son départ de la Maison Blanche. Cependant, rien n'indique à l'heure actuelle que l'ancien président a suivi les procédures officielles pour obtenir la déclassification de ces documents sensibles. Par ailleurs, selon plusieurs analystes, des documents relatifs à l’arsenal nucléaire américain ne sauraient être déclassifiés.

Quel avenir politique pour Trump ?

La perquisition menée dans la propriété de Donald Trump à Mar-a-Lago, s’inscrit dans le cadre d’une enquête sur des documents que l’ancien président aurait illégalement emportés avec lui hors de la Maison Blanche au moment de la fin de son mandat, en janvier 2021. 

La loi oblige les présidents américains à transmettre l'ensemble de leurs e-mails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales américaines. Or, Donald Trump avait emporté quinze cartons de documents, que des agents des archives avaient dû récupérer en janvier, déjà à Mar-a-Lago.

Fait rarissime, la publication du mandat de perquisition a été faite à la demande du procureur général des États-Unis, Merrick Garland. Une manière de répondre aux accusations de “chasse aux sorcières” repris en chœur par les partisans de Donald Trump.

Déjà remontée par les poursuites engagées contre les participants à l’assaut du Capitole à Washington, l’extrême droite américaine se déchaîne à nouveau contre un supposé complot démocrate destiné à empêcher leur champion de se représenter en 2024.

Selon certains juristes, la violation de l’article 18 section 2071 du Code des États-Unis sur la soustraction ou la destruction d'archives officielles, est susceptible de conduire à une peine d'inéligibilité. D'autres experts font valoir que cette sanction s'applique à tous les postes de l'administration sauf celui de président des États-Unis.

>> À lire : la perquisition choc du FBI à Mar-a-Lago peut-elle déboucher sur l'inéligibilité de Donald Trump ?

Au-delà de cette querelle juridique, une inculpation de Donald Trump pourrait grandement compliquer son retour sur le devant de la scène, estime Marc Elias, avocat spécialisé dans les élections qui a travaillé pour plusieurs candidats démocrates.

"J'admets que l'application de cette loi à un président est un défi juridique mais imaginez qu'un candidat doive répondre de ces accusations devant un tribunal pendant une campagne, ce serait à mon avis un 'blockbuster' de la vie politique américaine", a-t-il ironisé.

Donald Trump fait déjà face à une multitude de procédures dans plusieurs États américains : des allégations d'ingérence électorale en Géorgie, de fraude fiscale à New York, sans compter d'éventuelles poursuites pour avoir incité ses partisans à mener un violent assaut contre le bâtiment du Capitole le 6 janvier 2021. Enfin, un procès en diffamation opposant Donald Trump à une femme l'accusant de viol est prévu en février 2023.

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Le FBI a saisi des documents classés "top secret" au domicile de Donald Trump

FBI VS TRUMP

La perquisition choc du FBI à Mar-a-Lago peut-elle déboucher sur l'inéligibilité de Donald Trump ?

La perquisition de la résidence de Trump en Floride divise la classe politique américaine

Valeurs Actuelles

Dans la Manche, sept églises forcées de fermer leurs portes après des vols et des dégradations

Une triste découverte a été faite dans deux églises de la commune de Picauville (Manche), les 3 et 4 août derniers. Les troncs installés à l’intérieur de ces édifices religieux ont été dégradés. Il en est de même pour le mur en pierre contre lequel l’un d’eux était fixé, relaye Actu.fr, mercredi 10 août. D’autre part, l’argent qui se trouvait dans ces boîtes – dont l’objectif est de recueillir les dons des croyants en espèce – a été dérobé. En conséquence, la municipalité a pris la décision de fermer temporairement les sept églises de la commune. Désormais, ces lieux de culte ouvrent uniquement leurs portes lors des cérémonies.

Une plainte auprès de la gendarmerie

« Nous n’avons volontairement pas annoncé de date de réouverture, pour ne pas tenter ceux qui ont commis les dégradations », a confié auprès du même média Claudine Marie, 2e adjointe à la mairie de Picauville. Dans le même temps, des expertises sont en cours, afin de déterminer le coût des réparations qui seront nécessaires. « Nous avons fait appel à une entreprise spécialisée, pour réparer notamment les troncs qui ont été conçus au même moment que les églises du XIIIe siècle. J’ai 75 ans et j’ai toujours vu ces troncs ! », a poursuivi l’élue, amère. À l’heure où l’article de nos confrères a été publié, une plainte devait être déposée auprès de la gendarmerie.

Ces faits ne sont malheureusement pas isolés. En juillet dernier, la petite église de Baigts-de-Béarn, un village des Pyrénées-Atlantiques qui abrite 900 habitants, avait été visitée par des voleurs. Le préjudice était estimé à hauteur de 300 euros, et dans le butin des cambrioleurs figurait notamment un ostensoir – objet liturgique en forme de soleil dans lequel est présentée une hostie – offert par l’impératrice Eugénie, l’épouse de Napoléon III. Quelques mois plus tôt, en janvier, deux églises avaient été cambriolées et profanées en Seine-Saint-Denis.

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« L’incivilité gagne nos campagnes » : un orgue dérobé dans une église normande

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Afghanistan : à Kaboul, une manifestation de femmes violemment dispersée par les Taliban

Publié le : 13/08/2022 - 22:03

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Des Taliban ont violemment dispersé, samedi à Kaboul, un rassemblement de femmes qui manifestaient pour le droit au travail et à l'éducation, près d'un an après le retour au pouvoir des islamistes en Afghanistan. Depuis le retour des Taliban, une série de restrictions ont été imposées à la société civile, dont une grande partie vise à soumettre les femmes à leur conception intégriste de l'islam.

Tirs en l'air et coups de crosse : des Taliban ont violemment dispersé, samedi 13 août à Kaboul, une manifestation de femmes pour le droit au travail et à l'éducation, presque un an après l'arrivée au pouvoir des islamistes en Afghanistan.

Une quarantaine de femmes scandant "Pain, travail et liberté" ont défilé devant le ministère de l'Éducation avant qu'un groupe de combattants talibans ne les dispersent en tirant en l'air par rafales, quelque cinq minutes après le début de la marche.

Les manifestantes portaient une banderole sur laquelle ont pouvait lire : "Le 15 août est un jour noir", en référence à la date de la prise de Kaboul en 2021 par les Taliban.

"Justice, justice. Nous en avons marre de l'ignorance", ont-elles scandé avant d'être dispersées violemment.

Des Taliban en tenue militaire et armés de fusils d'assaut ont bloqué un carrefour devant les manifestantes et commencé à tirer en l'air pendant de longues secondes. L'un d'eux a simulé un tir en visant les manifestantes, a constaté un journaliste de l'AFP.  

>> À lire sur France 24 : Afghanistan : un an après la chute de Kaboul, l’organisation État islamique en embuscade

Certaines manifestantes se sont ensuite réfugiées dans des magasins proches où elles ont été pourchassées, puis battues à coups de crosse de fusil par des Taliban. Ils ont également confisqué les téléphones portables de manifestantes. Des journalistes ont aussi été frappés.

"Nous allons proteste depuis nos maisons"

Une manifestante, Munisa Mubariz, assure qu'elle avait l'intention de continuer à protester en faveur des droits des femmes. "Nous ne laisserons pas les Taliban taire nos voix. Nous allons protester depuis nos maisons", a-t-elle ajouté.

Les manifestations de femmes pour réclamer plus de droits ont été de plus en plus rares dans la capitale, surtout après l'arrestation en début d'année d'organisatrices de ces rassemblements, dont certaines ont été gardées plusieurs semaines en détention.

Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les islamistes fondamentalistes ont progressivement rogné les libertés conquises par les femmes ces vingt dernières années, depuis la chute de leur précédent régime (1996-2001).

Ils ont imposé une série de restrictions à la société civile, dont une grande partie visent à soumettre les femmes à leur conception intégriste de l'islam.

>> À lire aussi : Pour l’ancienne ministre afghane des Affaires féminines, Habiba Sarabi, "les Taliban n’ont cure de la voix des femmes"

Ils ont largement exclu ces dernières des emplois publics, ont restreint leur droit à se déplacer, et ils ont interdit l'accès des filles au collège et au lycée.

"Ségrégation sexuelle totale"

La dernière restriction date de début mai, quand le gouvernement a publié un décret, approuvé par le chef suprême des Taliban et de l'Afghanistan, Hibatullah Akhundzada, rendant obligatoire pour les femmes le port du voile intégral en public.

Les Taliban ont précisé que leur préférence allait à la burqa, ce voile intégral le plus souvent bleu et grillagé au niveau des yeux, mais que d'autres types de voile ne laissant apparaître que les yeux seraient tolérés.

Ils ont aussi estimé qu'à moins que les femmes n'aient de raison pressante de sortir, il était "mieux pour elles de rester à la maison".

Toutes ces mesures "décrivent un modèle de ségrégation sexuelle totale et visent à rendre les femmes invisibles dans la société", a déclaré en mai à Kaboul le rapporteur spécial de l'ONU pour les droits humains en Afghanistan, Richard Bennett

Dans un communiqué, l'association de défense des droits humains Human Rights Watch avait appelé jeudi les Taliban à "revenir sur leur décision horrible et misogyne" d'interdire l'éducation aux femmes.

"Cela enverrait le message que les talibans sont prêts à reconsidérer leurs actions les plus flagrantes", a déclaré Fereshta Abbasi, chercheuse sur l'Afghanistan au sein du de l'ONG. 

Ces deux dernières décennies, les Afghanes avaient acquis de libertés nouvelles, retournant à l'école ou postulant à des emplois dans tous les secteurs d'activité, même si le pays est resté socialement conservateur.

Avec AFP

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Pour l’ancienne ministre afghane Habiba Sarabi, "les Taliban n’ont cure de la voix des femmes"

Analyse

Un an après la chute de Kaboul, l’organisation État islamique en embuscade

Portraits de réfugiés afghans 2/5

Exilés en France, des journalistes afghans racontent la presse sous les Taliban

Valeurs Actuelles

Poitiers : le centre-ville ciblé par des tags, des dégradations sur la cathédrale Saint-Pierre

Les deux nettoyeurs de Poitiers (Vienne) ont du fil à retordre. Depuis deux semaines, les murs du centre-ville sont régulièrement assaillis de tags, rapporte Centre Presse, samedi 13 août. Dernièrement, l’une de ces dégradations a été retrouvée sur la cathédrale Saint-Pierre. Un phénomène qui énerve de nombreux habitants, qui n’hésitent pas à s’exprimer sur la question via les réseaux sociaux ou dans la rue. « Ce sont des tags anarchistes. Ils sont pour la plupart signés d’un motif anti-police », confie à nos confrères Yohan, l’une des deux personnes chargées de nettoyer ces graffitis. « Les tagueurs agissent la nuit. Alors, le matin, on regarde s’il y en a de nouveaux, et surtout des urgences », observe Christophe, son collègue. 

L’équivalent d’un terrain de foot nettoyé chaque année 

Ces urgences, ce sont les graffitis qui concernent des monuments ou sont particulièrement injurieux. « Dernièrement, on en a eu un qui se trouvait sur la cathédrale Saint-Pierre, précise l’un des deux hommes, dans les colonnes du média. On l’a immédiatement retiré. » Les deux nettoyeurs ajoutent que la manière d’enlever les tags dépend du graffiti en question et du support. Parfois, ils utilisent la technique de l’aérogommage, qui implique de souffler une légère poudre sur le tag, afin que la peinture disparaisse. Un travail long et fastidieux, mais qui permet d’utiliser très peu d’eau. D’autres fois, ils sont forcés de repeindre le mur. Enfin, sur les supports en acier ou en plastique, les employés de la Ville frottent dessus des chiffons avec un produit concocté à base d’agrumes. 

Chaque année, Yohan et Christophe évaluent la surface des tags retirés à l’équivalent d’un terrain de football. Un travail colossal qu’ils continuent pourtant de prendre avec humour. « Ils vont plus vite à faire le tag que nous à l’ôter, remarque Christophe auprès du site d’actualités. Mais peut-être qu’à force de les voir enlevés, ils se découragent de sortir taguer les murs. » 

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France24 - Monde

En Martinique, la ville d'origine d'Olivier Dubois se mobilise pour sa libération

Publié le : 12/08/2022 - 17:08

Kessi WEISHAUPT

Le 8 août dernier marquait le 16ème mois de captivité d'Olivier Dubois, qui a été enlevé dans le nord du Mali en avril 2021. Le journaliste, seul otage français dans le monde, est originaire du François en Martinique. Avec ses proches, la commune appelle à un soutien plus actif de la part de l'État français.

Également au sommaire de cette édition : 

La rentrée scolaire s'est déroulée cette semaine en Polynésie, la première sans restrictions sanitaires depuis deux ans pour les 50 000 élèves de l'académie. Avec la fin de l'état d'urgence, la rentrée a eu lieu dans un cadre plus serein que les années précédentes. Au total, ce sont 26 000 enfants qui ont retrouvé leurs enseignants et leurs camarades.

La Réunion veille sur sa flore et sa faune à l'approche de la période d'alerte sécheresse. Pour éviter notamment les feux de forêt, des éco-gardes patrouillent régulièrement dans le Parc national. Douze nouveaux gardes verts devraient bientôt rejoindre les troupes. Leur formation s'est achevée dans les hauteurs des Makes.

En Guyane, une entrepreneure permet aux habitants des zones reculées d'obtenir leur permis B. Avec son auto-école ambulante, Nathalie veut rompre l'isolement dans un territoire où le précieux sésame est indispensable.

Enfin, coup de projecteur sur une pratique sportive pour le moins étonnante. Avant l'apparition du surf, l'art de flotter sur un tronc d'arbre était courant dans certaines communes de Martinique, notamment à Grand'Rivière, où certains poursuivent la tradition.

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À presque 500 jours de captivité, la famille d’Olivier Dubois relance la mobilisation

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Mali : un an de captivité pour le journaliste français Olivier Dubois

Mali : seul otage français au monde, Olivier Dubois est captif depuis un an

Valeurs Actuelles

Nuisances sonores, impact sanitaire, biodiversité : une association dénonce les conséquences d’un parc éolien en Nouvelle-Aquitaine

« Nos motivations sont les nuisances sonores et visuelles engendrées, les risques sur la santé et la biodiversité, la dévalorisation de la valeur immobilière des biens et la baisse de l’attractivité du territoire. » Ces propos ont été tenus par Aurélien Thiollet et Pascal Bironneau auprès de La Nouvelle-République, dans un article publié samedi 13 août. Le premier est le président de l’association « J’aime mon paysage », tandis que le second en est le secrétaire. À l’instar de plusieurs habitants de la commune d’Assais-les-Jumeaux (Nouvelle-Aquitaine), ils s’opposent fermement au projet d’implantation d’un parc éolien dans le secteur. Réunis par la volonté qu’une telle initiative n’aboutisse pas, ils se sont constitués en une association, dont les statuts ont été déposés le 9 août en préfecture.

« La plus grande quantité d’éoliennes de la région »

« Nous savons que des propriétaires ont été prospectés par un promoteur pour ériger un parc éolien dans le secteur de Pontivy, La Tâche et Belle-Touche, détaillent ensuite les deux hommes, dans les colonnes du même quotidien régional. Le but de notre association est de pouvoir agir à temps pour nous opposer à l’implantation d’éoliennes afin de sauvegarder notre paysage et aussi pour sensibiliser le public. » Ils évoquent aussi leur crainte que des tensions naissent entre les habitants, qui pourraient se séparer entre « pro-éoliens » et « anti-éoliens »

Après avoir enjoint à la mairie de se positionner clairement sur la question éolienne, Aurélien Thiollet et Pascal Bironneau ont souligné le fait que « autour d’Airvault, il y [avait] déjà des dizaines d’éoliennes, [tandis que] le nord du département concentre la plus grande quantité d’éoliennes de la région Nouvelle-Aquitaine », relaye La Nouvelle-République

« Des doutes sur la rentabilité » 

« Les éoliennes ne produisent que 6 % d’électricité, leur durée de vie est de 25 à 30 ans, ce qui soulève des doutes sur la rentabilité », ont ensuite observé les deux membres de l’association « J’aime mon paysage » auprès de nos confrères. Avant de conclure en ces termes : « Le prix est répercuté sur nos factures d’électricité. Nous constatons aussi qu’un parc créé voit systématiquement son extension par une seconde tranche dans les années suivantes. » Une pétition a été lancée et l’association envisage de tenir une réunion d’information publique début septembre, à Assais-les-Jumeaux. 

Deux-Sèvres : les dernières actualités

Trois hommes condamnés à de la prison après avoir braqué un policier avec une arme à Niort

Deux-Sèvres : les policiers satisfaits par la mise en place des caméras-piétons

Deux-Sèvres : un homme jugé après la découverte d’un kilo de cocaïne caché… dans son corps

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : la bataille pour le Donbass

Publié le : 08/07/2022 - 11:38Modifié le : 08/07/2022 - 11:53

Gwendoline DEBONO

La bataille du Donbass est au coeur de ce reportage exceptionnel sur la guerre en Ukraine. Gwendoline Debono a suivi le quotidien de soldats ukrainiens sur le champ de bataille. Elle s'est rendue sur la "position 0", nom attribué par les Ukrainiens à la première tranchée face aux Russes. Jour après jour, les soldats ukrainiens tentent d'endiguer la progression de leurs adversaires. Snipers, artilleurs ou fantassins se battent pour chaque mètre de terrain et payent un lourd tribut à la guerre.

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Les forces russes continuent d'avancer dans le Donbass

LE FIL DU 24 JUIN

Les forces ukrainiennes ont reçu l'ordre de se retirer de Severodonetsk

LE FIL DU 4 JUILLET

L'armée russe poursuit son offensive dans l'est de l'Ukraine, la reconstruction au menu de Lugano

France24 - Monde

Sénégal : le camp présidentiel retrouve la majorité à l’Assemblée avec le ralliement de Pape Diop

Publié le : 11/08/2022 - 23:18

Anthony SAINT-LÉGER Suivre Célia CARACENA Suivre

L'ex-maire de Dakar Pape Diop, l'un des députés "indépendants" élu lors des dernières législatives au Sénégal, a rejoint la coalition au pouvoir. Ainsi la coalition présidentielle retrouve sa majorité à l'Assemblée. Les explications à Dakar d'Elimane Ndao.

Au Kenya, 48 heures après le scrutin, la commission électorale vient seulement de commencer le décompte des voix. De leur côté, les médias kényans font leur propre dépouillement. Toute la journée, les chaînes de télévision ont annoncé des estimations différentes. Les Kényans sont de plus en plus confus et attendent impatiemment l'annonce du nom de leur prochain président. À Nairobi, Bastien Renouil nous en dit plus. 

Des milliers de Soudanais ont défilé jeudi dans les rues de Khartoum pour exhorter les militaires, à la tête du pays depuis le putsch d'octobre, à retourner dans leurs casernes et pour réclamer de meilleures conditions de vie. "Les militaires dans leurs casernes", "la sécurité", ou encore "la santé et l'éducation gratuites", ont scandé les protestataires.

Deuxième épisode de notre série consacrée à la Biennale de Ouidah au Bénin. Les arts et les cultures vodun, marqueurs de l'identité béninoise, sont mis à l'honneur. Cérémonies rituelles, concerts et défilés de mode rythment la programmation. Visite guidée signée Emmanuelle Sodji.

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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Législatives au Sénégal : le camp présidentiel perd sa majorité absolue

Législatives au Sénégal : le camp présidentiel, en tête, perd sa majorité absolue

Législatives au Sénégal : l'opposition demande de suspendre la publication des résultats

Valeurs Actuelles

« Je vais tous vous découper » : armé d’un couteau, un Irakien menace les clients d’un bar à Grenoble

Le drame a-t-il été évité de peu ? Jeudi 11 août, un Irakien a menacé avec un couteau les clients d’un bar de Grenoble, rapporte Le Dauphiné libéré. La scène a eu lieu en plein après-midi. Des clients attablés dans un bar de la ville iséroise ont expliqué avoir vu arriver un homme qui, après les avoir salués, leur a demandé à plusieurs reprises avec insistance « s’ils étaient Arabes ». A la réponse affirmative desdits clients, l’homme s’est alors mis à crier avec virulence qu’ils étaient de « mauvais musulmans » et qu’ils « faisaient honte à leur religion » en raison de leur présence dans un débit de boissons alcoolisées.

Pas un acte terroriste affirme le procureur

L’homme a également, d’après les témoins, sorti un couteau « de cinquante centimètres » et menacé de « tous vous découper ». Sauf que les consommateurs du bar ne se sont pas laissé faire : ils ont encerclé l’homme et l’ont poursuivi jusqu’à la place de Verdun où il a été arrêté par la police. Certains de ces témoins ont évoqué un « acte terroriste » auprès du Dauphiné libéré, en raison des propos tenus par l’individu. Mais cette qualification n’a pas été retenue par le procureur de la République de Grenoble, qui a annoncé avoir fait interner l’auteur présumé des menaces en unité psychiatrique.

Grenoble : les dernières actualités

Grenoble : l’opposition municipale va porter plainte contre Eric Piolle et son burkini dans les piscines

La mairie de Grenoble autorise des femmes en burkini intégral à se baigner, un mois après l’arrêt du Conseil d’État

« Toilettes non genrées » et « semaine LGBT » : un lycée grenoblois conquis par le wokisme

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

Valeurs Actuelles

“Ils vont me tuer comme Adama” : après un refus d’obtempérer, un individu frappe des policiers à Paris

Mercredi 3 août dans l’après-midi, les policiers du XIIIe arrondissement de Paris ont été confrontés à un refus d’obtempérer. Comme l’a relayé Actu17, un homme à scooter a tenté de prendre la fuite alors que les agents de la Brigade de répression des actions violentes motorisée (BRAV-M) voulaient procéder à un contrôle routier. L’individu circulait sans gants sur son deux-roues, rue de Belleville, lorsqu’il a été appréhendé par les policiers. Ce dernier a fait semblant de s’arrêter, puis s’est mis à accélérer pour échapper aux forces de l’ordre. Avant d’être interpellé quelques minutes plus tard, le fuyard avait attiré l’attention des riverains en hurlant : « Aidez-moi ! Ils vont me tuer comme Adama », en rapport avec l’affaire Adama Traoré.

1 kilo de cannabis

Âgé de 30 ans, l’individu a donc été arrêté après sa course folle sur les trottoirs parisiens bondés. Celui-ci a frôlé de nombreux piétons mais aucun n’a été percuté. Les forces de l’ordre ont découvert que l’homme transportait un sac dans lequel il avait caché un kilo de cannabis conditionné en pains prêts à la vente. Deux policiers ont été légèrement blessés durant l’intervention, après avoir reçu des coups de pied et de poings lors de l’interpellation du fuyard. Les agents concernés ont décidé de déposer plainte.

Paris : les dernières actualités

Paris : un campement de migrants évacué

Paris : une femme transgenre en tue une autre au couteau à Pigalle

Paris : une jeune femme de 25 ans violée par un homme « de type africain »

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

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France24 - Monde

Du Sahel à Dubaï : les routes de l'or sale

Publié le : 15/07/2022 - 12:29

Caroline DUMAY

Le nombre de mines artisanales augmente dans le Sahel car les zones d’orpaillage échappent au contrôle des États. Le Mali s’impose peu à peu comme le principal centre d'achat d'or des pays sahéliens, tandis que Dubaï est devenu la principale destination de la production d'or artisanal. Des fonderies discrètes de Bamako au marché de l'or de Dubaï, en passant par les mines artisanales ivoiriennes, Caroline Dumay a enquêté sur ce secteur aurifère mondial qui change de visage.

En fermant les yeux sur l'origine des lingots qui arrivent sur leur territoire, les Émirats arabes unis sont pointés du doigt. Différentes institutions internationales, telle que l'OCDE, demandent des régulations bien plus strictes. Car le boom aurifère des régions sahéliennes suscite la convoitise croissante des groupes armés, dont des jihadistes.

Cette enquête journalistique, menée pendant plus d'une année dans plusieurs pays africains, est partie d'un fait presque divers : l'arrestation de mules franco-malgaches à l'aéroport de Johannesburg en décembre 2020, avec plus de 73 kilogrammes d'or dans leurs bagages. L'auteure de ce documentaire a alors cherché à comprendre à qui appartenait cet or. Elle signe ce film en collaboration avec Stefan Carstens, Graham Walsh et Damien Koffi, ainsi que Walid Ag Menani et Anne-Fleur Lespiaut qui ont réalisé des images exclusives des fonderies du grand marché de Bamako et de la mine d'Intahaka dans le nord du Mali. 

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RD Congo : des dizaines de morts dans l'attaque d'une mine d'or artisanale en Ituri

crise sécuritaire au Sahel

Au Burkina Faso, la ruée vers l’or menacée par les groupes armés

La chronique de l’éco

Guerre en Ukraine : l'or russe à son tour sanctionné ?

L'Humanité

Football. Ivresse, colère et larmes éternelles de la demi-finale du Mondial 1982, à Séville

Il était une fois

Séville, 8 juillet 1982. En cette soirée se joue un match qui va rester dans les annales de la Coupe du monde : la demi-finale France-RFA. Alors que la victoire semble promise aux Bleus, les multiples rebondissements vont en faire un des « matchs du siècle », marqué au sceau d’une immense déception qui confine au traumatisme, teinté aussi de nostalgie pour une certaine époque du football.

La demi-finale de la Coupe du monde 1982 qui voit s’affronter à Séville la France et l’Allemagne appartient à la catégorie des « matchs du siècle », au même titre que la demi-finale de la Coupe du monde 1970 Italie-RFA, remportée par les « Azzurri » 4-3 après prolongations. Le souvenir de cette partie marquée par de multiples rebondissements renvoie aussi à l’héroïque, à l’image de Franz Beckenbauer continuant à jouer la clavicule cassée et le bras bandé. En 1982, l’héroïque a failli rimer avec le tragique, tant l’image de Patrick Battiston gisant à terre inanimé, victime de ce qui aurait été la « brutalité allemande », a hanté les écrans de télévision.

Une équipe pratiquant un jeu plus technique et attrayant

Est-ce pour cela que le match passionne encore, alors que l’équipe de France a depuis remporté deux Euros et deux Coupes du monde de football ? Est-ce la nostalgie pour un football qui aurait été moins mondialisé et financiarisé qu’aujourd’hui ? Ou la mélancolie pour une équipe pratiquant un jeu plus technique et attrayant que les formations réalistes et victorieuses concoctées par Aimé Jacquet et Didier Deschamps ? Et donc une nostalgie pour une France qui brille, mais qui perd à la fin du match ?

Didier Deschamps entre dans la cour des (très) grands

On ne peut comprendre la déception qui a saisi les télé­spectateurs au soir du 8 juillet 1982 sans revenir aux années 1970. Après les exploits du Stade de Reims et la troisième place obtenue par les Bleus à la Coupe du monde 1958, le football hexagonal connaît un sacré trou d’air. Des Bleus incapables de se qualifier pour les Coupes du monde 1970 et 1974 ou pour le championnat d’Europe des nations. Des clubs français éliminés dès les premiers tours des Coupes d’Europe par de modestes formations du Vieux Continent.

« Championne du monde des matchs amicaux »

Or, à partir de 1976, la politique de formation menée par les clubs professionnels, l’action d’apôtres du beau jeu comme Michel Hidalgo et une génération de jeunes joueurs conduite par Michel Platini changent la donne. La finale de Coupe d’Europe des clubs champions perdue par Saint-Étienne en 1976 contre le Bayern Munich, la qualification pour la Coupe du monde en Argentine (1978) apparaissent comme les manifestations les plus saillantes de ce renouveau.

Décès. Hidalgo, ce prince qui redonna l’espoir au football français

Toutefois, la plupart des clubs français continuent à mordre la poussière en Coupe d’Europe et l’équipe de France reste la « championne du monde des matchs amicaux ». Le syndrome des « poteaux carrés (1) » persiste, l’explication donnée à la défaite des Verts en 1976, soit un mélange de malchance, de manque de compétitivité et d’excuses un peu faciles. En ce sens, Séville 1982 se situe dans la continuité de huit ans de promesses non tenues.

Un Mondial qui semble, du côté français, se résumer à Séville

France-RFA masque aussi un parcours laborieux dans le Mundial espagnol, au cours duquel les Bleus avaient peut-être épuisé un peu tôt leur stock de cartes « chance ». Au premier tour, initialement surclassés par les Anglais (1-3), ils rétablissent la situation en disposant 4-1 du Koweït lors d’un match surréaliste. Mécontent de la validation d’un but marqué par Alain Giresse, le cheikh Fahad Al Ahmed Al Jaber Al Sabah, président de la fédération koweïtienne, descend des tribunes pour intimer l’ordre à ses joueurs de quitter la pelouse et parvient à faire annuler le but français ! Surtout, on a un peu oublié que la dernière rencontre de poule contre la Tchécoslovaquie, achevée sur un score nul 1-1 qualifiant la France, s’est jouée à peu de choses. Plus précisément à une tête de Manuel Amoros qui détourne sur la ligne de but française le tir de Bicovsky à la 89e minute. Terminant à la deuxième place, l’équipe de France échappe au groupe B du 2e tour mettant aux prises la RFA, l’Angleterre et l’Espagne. Comparé au groupe C réunissant Argentine, Brésil et Italie, le groupe D que rejoint la France est également beaucoup moins périlleux. Il est composé de l’Irlande du Nord et de ses joueurs un peu limités techniquement, et de l’Autriche qui a perdu de son allant de la Coupe du monde 1978. De fait, pour se qualifier en demi-finale, les Français disposent facilement des Britanniques (4-1) et, avec davantage de précision, auraient pu alourdir le score de leur victoire sur l’Autriche (1-0).

Au commencement était Séville 1982

Si l’on fait exception du match de classement, joué et perdu sans conviction contre la Pologne (2-3), la Coupe du monde 1982 semble, du côté français, se résumer à Séville. Le nom de l’adversaire y fait aussi beaucoup.

Le sourire des bourreaux ordinaires de l’Allemagne nazie ?

Aujourd’hui, un match France-Allemagne se résume à une confrontation de deux grandes équipes nationales métissées. L’arrière-plan historique est largement ignoré. En 1982, les choses sont moins claires. L’agression de Battiston par le gardien Harald Schumacher réveille des réflexes anti-allemands dans un contexte mémoriel marqué par la question de Vichy, de la Résistance et de la déportation, dans une France où vivent encore de nombreux témoins de l’Occupation. Quelques jours après, dans les pages de « Paris Match », Jean Cau associe le match au souvenir des guerres franco-allemandes. Plus tard, Pierre-Louis Basse, dans « Séville 82. Le match du siècle », en 2005, le relie implicitement aux exactions allemandes. « Le sourire du monstre », celui de Schumacher, comme il l’écrit, ne serait-il pas celui des bourreaux ordinaires de l’Allemagne nazie ? Contrairement à une légende bien établie, le match n’a toutefois pas entraîné de crise diplomatique entre Paris et Bonn, à un moment où les deux pays suivent une trajectoire économique divergente avant de se rapprocher, en 1983, autour des missiles Pershing et du tournant de la rigueur. Certes, l’opulente Allemagne et son puissant deutsche mark suscitent l’envie dans une France frappée par la crise industrielle. Mais la déception des téléspectateurs de France-Allemagne – dont celle de l’auteur de ces lignes – est d’abord sportive. Comment les Bleus ont-ils pu laisser échapper une victoire qui leur était promise ? Les supporters français sont-ils condamnés au supplice de Sisyphe, de voir leur équipe condamnée à des échecs sans fin ?

La culture de la gagne n’est pas encore la marque de la France

C’est que le match France-Allemagne ne se résume pas à l’agression subie par Battiston à la 57e minute ou à l’épreuve des penalties. Il consiste d’abord en une opposition de styles à laquelle on assiste moins aujourd’hui dans un football mondialisé et standardisé. Technique et vivacité françaises contre puissance et engagement (un euphémisme dans le cas de Schumacher) allemands.

Les multiples rebondissements soumettent les supporters des deux camps à un régime d’ascenseur émotionnel. Ouverture du score allemande, égalisation française, agression de Schumacher sur Battiston alors que celui-ci manque de peu la cible. C’est d’ailleurs le premier cri désolé du duo de commentateurs Jean-Michel Larqué-Thierry Roland – « À côté ! » – avant qu’il ne se rende compte de la violence du geste du gardien allemand, qui « n’est pas venu pour rien ». On oublie aussi souvent que Manuel Amoros aurait pu donner la victoire aux Français à la 89e minute, si son tir de 30 mètres ne s’était pas écrasé sur la barre transversale (et de section ronde) allemande.

Au-delà de la qualité médiocre des images, visionner le match aujourd’hui reste un tourment pour ceux qui l’ont suivi en direct et qui doivent subir à nouveau « l’épreuve » des tirs au but, qui sourit d’abord aux Français après l’échec d’Uli Stielike, immédiatement annulé par celui de Didier Six. Oubliant pudiquement Schumacher, le rapport officiel de la Fifa note que « l’équipe allemande a pu utiliser la diminution de concentration de l’adversaire et obtenir l’égalisation ». La culture de la gagne n’est pas encore la marque de l’équipe de France. Michel Platini saura l’acquérir sous le maillot de la Juventus pour l’Euro 1984.

Avec Coca-Cola, nous entrons dans la voie du football business

Si France-Brésil 1998 a souvent été décrit comme un match Adidas-Nike, la marque aux trois bandes habille et équipe les deux adversaires de 1982. Mais, encore une fois, la victoire est allemande. Horst Dassler, président de la filiale française d’Adidas, a fait de l’entrisme au sein de la Fédération française de football à la fin des années 1960 pour imposer ses produits en équipe de France, puis dans la Coupe de France à partir des 32es de finale. Il a ensuite racheté deux équipementiers français majeurs (­Hungaria et Le Coq sportif) avant de les faire ­fusionner sous le logo du gallinacé. Dassler est aussi actif au sein de la Fifa. Depuis 1970, le ballon officiel de la Coupe du monde est fabriqué par Adidas.

Bernard Tapie se faufile entre les mailles du filet

Avec Coca-Cola, la multinationale allemande guide le président de la Fifa, Joao Havelange, dans la voie du football business. Élu et réélu depuis 1974, le Brésilien n’a pas trop à se forcer. D’autant que l’aide des deux multinationales lui permet de financer les programmes de développement demandés par les fédérations qui l’ont élu, notamment celles d’Afrique. Le montant des droits télévisés reste en effet ­modeste : 39 millions de francs suisses (monnaie utilisée par la Fifa, dont le siège est à Zürich depuis 1932), un peu moins que la vente des billets (40 millions), un peu plus que la publicité (36 millions). Le bénéfice engrangé, 63,90 millions, est reversé pour 25 % à la ­fédération espagnole, 65 % aux associations nationales participantes, la Fifa n’en gardant que 10 % (6,3 millions). On est loin du 1,3 milliard de francs suisses que rapportent les droits TV de la compétition vingt ans plus tard. Toutefois, le cocktail ­financier associant la Fifa, les « global brands » – ces firmes multinationales dont les produits et l’image sont commercialisés sur tous les continents – et les télé­visions est composé. Et les pétromonarchies du Golfe sont même déjà là avec le Koweït en avant-garde, dont la fédération réussit à faire expulser la fédération israélienne de l’Asian Football Confederation en 1976, et dont les joueurs sont les premiers footballeurs de la péninsule Arabique à se qualifier pour une phase finale de la Coupe du monde.

Football. La fronde des confédérations européenne et sud-américaine

Depuis les années 1930, des joueurs noirs, maghrébins…

La Coupe du monde espagnole voit le passage du nombre d’équipes participantes de 16 à 24. L’Asie et l’Afrique comptent deux représentants chacune. La diversité y gagne. Mais, de ce point de vue, l’équipe de France est depuis longtemps en avance. On a en effet beaucoup glosé sur la France black-blanc-beur de 1998. Or, depuis les années 1930, la sélection nationale a été pionnière en alignant des joueurs noirs, maghrébins ou des enfants d’immigrés européens. À ce titre, les Bleus de Séville sont représentatifs de cette tradition. Des descendants d’Italiens (Battiston, Genghini, Platini), d’Espagnols (Amoros, Hidalgo, Giresse, Lopez), d’Africains (Tigana), des Antillais (Janvion, Trésor) qui partagent un enracinement régional français avec Ettori, Bossis, Rocheteau ou Six. Il manque les joueurs d’origine maghrébine qui auraient pu être représentés si Omar Sahnoun n’était pas mort d’une crise cardiaque deux ans plus tôt. Et le tout sans que cela ne suscite de polémique. Séville si proche, si loin.

footballcoupe du mondefrance-allemagne
France24 - Monde

Le Congrès américain adopte le vaste plan pour le climat et la santé de Joe Biden

Publié le : 13/08/2022 - 07:35

FRANCE 24 Suivre

Après une première victoire au Sénat,  le vaste plan d'investissement de Joe Biden sur le climat et la santé a été adopté par le Congrès américain vendredi. Baptisée "Inflation Reduction Act", cette réforme comprend 370 milliards de dollars dédiés à l'environnement, et 64 milliards de dollars pour la santé.

La bataille est remportée pour le camp Biden. Le Congrès américain a définitivement adopté vendredi 12 août le vaste plan d'investissement de Joe Biden sur le climat et la santé, une victoire politique significative pour le président américain, à moins de trois mois d'élections législatives déterminantes.

Avec leur mince majorité, les démocrates de la Chambre des représentants ont permis l'adoption de ce plan de plus de 430 milliards de dollars, faisant suite à un vote similaire au Sénat il y a quelques jours.

Le texte, qui doit mettre le pays sur la bonne trajectoire pour atteindre ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre, sera promulgué par Joe Biden la semaine prochaine, a indiqué le président dans un tweet.

"Aujourd'hui, le peuple américain a gagné", a écrit Joe Biden. Avec cette loi, "les familles vont constater une baisse des prix des médicaments, des soins de santé, et des coûts de l'énergie."

Today, the American people won. Special interests lost.With the passage of the Inflation Reduction Act in the House, families will see lower prescription drug prices, lower health care costs, and lower energy costs. I look forward to signing it into law next week.

August 12, 2022

Saluée par la majorité des associations de lutte contre le changement climatique, cette réforme comprend 370 milliards de dollars dédiés à l'environnement, et 64 milliards de dollars pour la santé.

Baptisée "Inflation Reduction Act", elle entend dans le même temps réduire le déficit public avec un nouvel impôt minimal de 15 % pour toutes les sociétés dont le bénéfice dépasse le milliard de dollars.

"Aujourd'hui est un jour de célébration", avait déclaré juste avant le vote la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. Cette loi va permettre aux familles américaines "de prospérer, et à notre planète de survivre."

Le camp républicain accuse pour sa part le texte de générer des dépenses publiques inutiles, et fustige l'utilisation du fisc américain pour les financer. L'ancien président Donald Trump avait appelé sur son réseau social Truth Social tous les républicains à se prononcer contre.

Plus grand investissement pour le climat 

Arrivé au pouvoir avec d'immenses projets de réformes, Joe Biden plaidait à l'origine pour un plan d'investissement plus vaste encore.

Mais les élus démocrates ont peu à peu dû revoir leurs ambitions à la baisse, afin de contenter notamment le sénateur Joe Manchin de Virginie-Occidentale, État connu pour ses mines à charbon. Son soutien était indispensable pour passer l'étape du Sénat.

Le texte reste malgré tout le plus grand investissement jamais engagé aux États-Unis pour le climat.

Il doit permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d'ici à 2030. Le but fixé par Joe Biden est une réduction d'au moins 50 % d'ici cette date, mais d'autres mesures notamment réglementaires pourraient permettre en partie d'en combler l'écart, selon des experts.

"Cette loi change la donne, et est une source d'espoir", a salué Johanna Chao Kreilick, présidente de l'"Union des scientifiques inquiets".

Les mesures prises vont "encourager d'autres pays à intensifier leurs engagements", s'est félicité vendredi Dan Lashof, directeur de l'organisation World Resources Institute aux États-Unis.

"En créant de fortes incitations à investir dans l'énergie solaire et éolienne, (le texte) va pour ainsi dire assécher le marché pour l'électricité produite à partir du charbon sur la prochaine décennie", avait-il résumé cette semaine.

Sous cette réforme, un Américain recevra jusqu'à 7 500 dollars en crédits d'impôts pour l'achat d'une voiture électrique. L'installation de panneaux solaires sur son toit sera prise en charge à 30 %.

Des médicaments plus abordables 

Des investissements sont également prévus pour le développement du captage de CO2, la résilience des forêts face aux incendies, ou encore la rénovation des logements pour les ménages les plus modestes.

Plusieurs milliards de dollars de crédits d'impôts seront également proposés aux industries les plus polluantes afin de les aider dans leur transition énergétique – une mesure vivement critiquée par l'aile gauche du parti, qui a malgré tout dû se ranger derrière ce texte.

Le second volet de ce grand plan d'investissements entend en partie corriger les immenses inégalités dans l'accès aux soins aux États-Unis, notamment en baissant le prix des médicaments.

Medicare, un système public d'assurance santé destiné entre autres aux plus de 65 ans, pourra pour la première fois négocier directement les prix de certains médicaments avec les laboratoires pharmaceutiques, et ainsi obtenir des tarifs plus concurrentiels.

Les seniors seront par ailleurs garantis de ne pas avoir à débourser plus de 2 000 dollars par an pour leurs médicaments, à partir de 2025.

Le projet de loi prévoit aussi de prolonger des protections de l'"Affordable Care Act", l'emblématique assurance santé plus connue sous le nom d'"Obamacare", qui contenait des mesures facilitant l'accès à l'assurance santé via des subventions aidant les familles à payer leur couverture médicale.

Avec AFP

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États-Unis : le grand plan de Joe Biden sur le climat adopté par le Sénat

Inflation, santé, climat... le grand plan de Joe Biden examiné au Congrès

États-Unis : Joe Biden relance ses promesses climatiques en annonçant de nouvelles mesures

Valeurs Actuelles

[Info VA] Val-de-Marne : trois policiers blessés lors d’un refus d’obtempérer à Villeneuve-Saint-Georges

Trois policiers ont été blessés après un refus d’obtempérer à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, ce jeudi 4 août, selon nos informations. Vers 11h45, les agents décident de procéder au contrôle d’un véhicule de marque Mercedes, actionnent leurs avertisseurs sonores et lumineux, puis constatent que le chauffeur ne répond pas à leurs injonctions.

Ils décident donc de prendre en chasse la voiture qui, bloquée par un autre automobiliste à un feu rouge, tente de forcer le passage : deux agents descendent alors de leur véhicule pour interpeller le conducteur. Le feu passe au vert, un des agents a le temps de briser une des vitres avant d’être tiré par la voiture du chauffard qui accélère et prend la fuite. Le gardien de la paix est éjecté et roule au sol. Lui et un de ses collègues réquisitionnent le véhicule d’un particulier tandis que le troisième policier poursuit aussi le fuyard.

A l’issue de la course poursuite, le chauffard perd le contrôle de sa Mercedes qui finit sur le bas côté, avenue Jean Jaurès, à Crosne, dans l’Essonne. Il aura percuté trois véhicules dont deux en circulation au cours de sa fuite. Jeffrey L., 30 ans et demeurant à Yerres dans l’Essonne, est interpellé et placé en garde à vue. Le dépistage de stupéfiants est positif, précise une source policière. Les trois policiers, eux, sont légèrement blessés.

🔴 [Info @Valeurs] Refus d’obtempérer à Villeneuve Saint Georges (94) ce jeudi : un policier a été percuté et blessé par le fuyard qui a encastré sa voiture à Crosne (91), indique une source policière. L’auteur a été interpellé.

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) August 4, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - Monde

Ukraine : des bombardements russes meurtriers à Kramatorsk et Zaporijjia

Publié le : 13/08/2022 - 06:57Modifié le : 13/08/2022 - 16:27

FRANCE 24 Suivre

Au moins trois personnes ont été tuées et 15 autres blessées vendredi dans des bombardements russes sur les villes ukrainiennes de Kramatorsk, dans l'Est, et de Zaporijjia, dans le Sud, selon les premiers décomptes des autorités locales. 

Cette page n'est plus mise à jour. Retrouvez l'ensemble des informations sur l'Ukraine ici.

  • 22 h 30 : le président ukrainien dénonce un "chantage russe" autour du site nucléaire de Zapporijjia

Dans son allocution quotidienne, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dénoncé un "chantage russe" autour du site nucléaire de Zaporijjia.

"Les occupants essaient d'intimider les gens de façon extrêmement cynique en utilisant la centrale nucléaire de Zaporijjia, a-t-il déclaré, affirmant que les forces russes se "cachaient" derrière la centrale pour bombarder les villes sous contrôle ukrainien de Nikopol et Marganets.

Par ailleurs, Volodymyr Zelensky a ajouté que les responsables du "chantage" devraient "être jugés devant une cour internationale".

  • 15 h 29 : Ukraine et Russie s'accusent à nouveau de tirs sur la centrale de Zapporijjia

Kiev et Moscou ont de nouveau échangé des accusations de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par la Russie et visée à plusieurs reprises depuis une semaine.

"Limitez votre présence dans les rues d'Energodar ! Nous avons reçu des informations sur de nouvelles provocations de la part des occupants" russes, a indiqué sur Telegram l'agence nucléaire ukrainienne Energoatom, republiant le message d'un dirigeant local d'Energodar – ville dans laquelle se trouve la centrale – resté loyal à Kiev.

De leur côté, les autorités d'occupation installées par la Russie dans les zones qu'elle occupe dans la région de Zaporijjia ont sans surprise accusé les forces ukrainiennes d'être à l'origine de ces tirs.

  • 11 h 33 : la Russie confirme négocier l'échange d'un trafiquant d'armes détenu aux États-Unis

Un diplomate russe a confirmé que Moscou et Washington discutaient d'un possible échange de prisonniers impliquant notamment un trafiquant d'armes russe détenu aux États-Unis et une basketteuse américaine détenue en Russie.

Les États-Unis ont plusieurs fois déclaré avoir fait une "offre conséquente" pour obtenir la libération de deux Américains détenus en Russie, la basketteuse Brittney Griner et un ancien soldat américain, Paul Whelan.

Selon des médias américains, il s'agirait de les échanger contre un célèbre trafiquant d'armes russe détenu aux États-Unis, Viktor Bout, surnommé "le marchand de mort". Arrêté en Thaïlande en 2008, il purge une peine de 25 ans de prison. 

"Les discussions sur le sujet très sensible d'un échange de (prisonniers) se déroulent via des canaux choisis par nos présidents", a déclaré le directeur du département Amérique du Nord au ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Dartchiev.

  • 8 h 04 : une longue reconstruction psychologique à Boutcha et Irpin

Après les massacres de Boutcha et Irpin en Ukraine, les habitants entament une longue reconstruction psychologique. Le point avec notre envoyée spéciale, Mélina Huet qui a rencontré deux psychologues. 

 

  • 8 h 01 : deux ponts menant vers les territoires occupés russes dans la région de Kherson désormais hors d'usage, affirme le ministère britannique de la Défense 

Les deux principaux ponts routiers donnant accès aux territoires occupés par la Russie sur la rive ouest du Dniepr dans la région de Kherson sont désormais hors d'usage pour les réapprovisionnements militaires, a déclaré le service de renseignement militaire britannique.

Même si la Russie parvenait à effectuer des réparations importantes sur les ponts, ceux-ci resteraient vulnérables, affirme le ministère britannique de la Défense.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 13 August 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/icdVutdq7e🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/Kr4S3qEqJA

August 13, 2022
  • 23 h 04 : l'Ukraine placé à un cran du défaut de paiement 

L'agence de notation S&P a abaissé la notation de l'Ukraine, qui est désormais étiquetée "SD", ou défaut de paiement "sélectif", dernier cran avant le défaut de paiement, en raison du moratoire sur sa dette extérieure obtenu mercredi.

L'Ukraine a obtenu de la part de ses créanciers internationaux un moratoire de deux ans sur sa dette extérieure, évaluée à 20 milliards de dollars.

Un groupe de créanciers occidentaux dont la France, les États-Unis, l'Allemagne, le Japon et le Royaume-Uni avaient donné le 20 juillet leur accord à un report de paiement d'intérêts sur la dette ukrainienne après une requête de Kiev, exhortant les autres détenteurs d'obligations à faire de même.

L'économie ukrainienne s'est effondrée depuis le début de la guerre avec la Russie lancée le 24 février et pourrait voir son PIB plonger de 45 % cette année, selon les dernières estimations de la Banque mondiale de juin.

Les mesures de report du paiement des échéances de l'Ukraine sur ses obligations pourraient lui permettre d'économiser au moins 3 milliards de dollars sur deux ans, d'après les calculs de l'agence Bloomberg.

  • 21 h 49 : trois morts dans des bombardements russes à Kramatorsk et Zaporijjia

Au moins trois personnes ont été tuées et 15 autres blessées vendredi dans des bombardements russes sur les villes ukrainiennes de Kramatorsk, dans l'Est, et de Zaporijjia, dans le Sud, ont annoncé les autorités locales.

"Une nouvelle attaque sur Kramatorsk - selon de premières informations, nous avons deux civils morts et 13 blessés avec certitude", a dit sur Facebook Pavlo Kyrylenko, le gouverneur de la région de Donetsk.

"Les bombardements ont endommagé au moins 20 bâtiments et un incendie s'est déclaré", a-t-il ajouté, appelant une nouvelle fois la population locale à évacuer.

Avec AFP et Reuters 

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Ukraine : autrefois une station balnéaire prisée, Odessa est devenue une ville fantôme

Le Royaume-Uni et le Danemark annoncent une aide supplémentaire à l'Ukraine

Explosions en Crimée: L'attaque «rentre dans la stratégie ukrainienne»

France24 - Monde

Le “razball”, jeune sport burkinabè qui rêve des Jeux olympiques

Publié le : 12/08/2022 - 17:23Modifié le : 12/08/2022 - 17:25

Alexandre Capron Suivre

Un filet, un terrain de 30 mètres, et quatre joueurs qui se renvoient un ballon en faisant un tir à ras du sol… Voici le “razball”, un sport créé à Bobo-Dioulasso, ville du sud-ouest du Burkina Faso, en juillet 2021. Un an après sa création, son concepteur burkinabè dresse le bilan d’un jeune sport qui suscite de plus en plus d’engouement, et rêve d’un destin olympique.

Le mot “razball”, littéralement “balle qui rase le sol”, résume bien le principe du jeu : deux équipes de cinq joueurs au total, avec seulement deux joueurs sur le terrain, qui s’affrontent sur une surface de 30 mètres sur 15, séparée au milieu par un filet à une hauteur d’un mètre.

Mélange de football, de volleyball et de tennis, en voici les principales règles :

  • Le jeu se déroule avec deux joueurs de chaque côté du filet, et chaque joueur a droit à trois touches de balle maximum. Le jeu peut également se jouer à un contre un.
  • le joueur frappe la balle à ras de terre pour qu’elle passe sous le filet et atterrisse dans une zone du camp adverse ; ils n’ont pas le droit de frapper, ni de faire retomber la balle dans une zone de cinq mètres du filet.
  • si la balle atterrit dans le camp adverse en passant sous le filet, et que l’équipe adverse ne parvient pas à la contrôler du pied ou de la tête, cela équivaut à un but rapportant deux points (appelé Razis).
  • si la balle passe sous le filet, mais est contrôlée par l’équipe adverse, l’échange se poursuit jusqu’à ce qu’une équipe ne puisse plus contrôler la balle, ou que celle-ci sorte du terrain.
  • si la balle touche le filet, l’équipe est sanctionnée d’un malus d’un demi point (appelé Maga, mot dioula signifiant “touché”).
  • si le ballon passe au-dessus du filet, l’équipe est sanctionnée d’un malus d’un point (appelé “Lohni”, mot de la langue San signifiant “en haut”).
  • toucher le ballon avec la main est interdit et équivaut à un “Sibgré”, soit un pénalty pour l’équipe adverse à marquer dans un petit but.
  • l’équipe qui a le plus de points à la fin d’une partie de 50 minutes (deux mi-temps de 25 minutes) remporte le match.

Voici une courte vidéo montrant un échange entre deux équipes.

Le coup d’envoi de ce nouveau sport créé à Bobo-Dioulasso a été donné en juillet 2021 avec le premier tournoi organisé.

Plus récemment, en juillet 2022, 22 équipes ont participé à un tournoi dont la finale a opposé l’équipe de la Cité Universitaire de Bobo-Dioulasso à celle de Nas1. L’équipe Nas1 s’est imposée avec le score de 24,5 à 17.

“Nous avons utilisé des mots issus des langues nationales du Burkina Faso pour promouvoir ce sport”

Zakaria Bandaogo, juge au tribunal de Grande instance de Bobo-Dioulasso, est le créateur de ce sport.

J’ai constaté que toutes les disciplines sportives pratiquées aux Jeux olympiques sont créées par des nations principalement occidentales. Au niveau africain, il n’y a aucune discipline reconnue au niveau mondial [selon l'écrivain Mahouignito Dodji, membre de la société française d'exobiologie, l'Afrique serait en réalité le berceau de nombreux sports dont la lutte, la natation, ou la boxe, qui se sont ensuite développés professionnellement en dehors du continent, NDLR]. C’était donc un défi pour moi d’apporter la contribution du Burkina Faso et de l’Afrique au sport mondial.

L’idée m’est venue en mars 2021, et le jeu a été lancé pour la première fois en juillet 2021 à Bobo-Dioulasso. Le razball est une philosophie au-delà du sport : combat, détermination, créativité et innovation. Il faut une grande maîtrise de soi et donc du ballon pour le pratiquer. C’est aussi un sport qui ne nécessite pas beaucoup d’espace, et donc qu’on peut pratiquer assez facilement.

Enfin, et c’est très important : nous avons utilisé les langues nationales du Burkina Faso pour le promouvoir. Il y a plusieurs mots (razi, lohni, maga, sigbré, etc…) qui désignent des coups particuliers du jeu. C’est une façon de rendre hommage à notre culture, et de faire connaître nos langues au niveau international si ce sport devient un jour populaire dans le monde entier.

 

“La France peut rentrer dans l’histoire en consacrant le premier sport créé sur le continent africain lors des prochains Jeux olympiques”

Un an après la création de ce sport, je dirais que je suis très heureux de son développement. En juillet dernier, nous avons organisé un nouveau tournoi à Bobo-Dioulasso, et ce sont 22 équipes qui y ont participé, soit plus d’une centaine de personnes.

Les autorités locales et régionales s’intéressent beaucoup à ce sport et étaient présentes lors du tournoi. Le jeu est même pratiqué dans mon village natal à Zigla Koulpélé ou encore à Banfora, donc il commence à se développer dans la région. Il n’y a pas encore un décompte exact du nombre de licenciés, mais on sent un engouement pour ce sport.

Nous tentons encore d’exporter cette discipline dans la sous-région, voire au niveau mondial. Je suis aussi convaincu que les clubs professionnels de football peuvent même inclure cette pratique dans leurs dispositifs d'entraînements. Il existe également une grosse opportunité économique : ce sport peut faire naître des entraîneurs de razball, des joueurs professionnels… toute une économie pour produire les filets, les poteaux ou le matériel nécessaire à ce jeu pourrait aussi se développer et créer des emplois.

Nous voulons que le razball rayonne d’abord sur le continent africain, puis je l’espère, dans le monde entier. Mon rêve serait que le razball devienne un jour un sport olympique. La France organise les Jeux Olympiques de 2024… pourquoi ne pas y promouvoir un sport jeune et créé dans un pays africain ? Cela resterait dans l’histoire des Jeux olympiques.”

 

“Pourquoi j’aime le razball”

Cheick Adama Sawadogo est un joueur de razball régulier. Il est considéré par ses pairs comme un bon joueur des précédents tournois à Bobo-Dioulasso.

Pourquoi j’aime ce sport ? C’est un jeu qui se pratique dans des petits espaces et qui nécessite d’être bon techniquement avec un ballon. Cela nécessite d’avoir une frappe puissante, d’être un bon passeur si vous jouez avec un coéquipier, et être rapide. Il faut aussi avoir un bon sens du positionnement.

Ce qui est très important pour moi, c’est l’aspect non violent de ce sport. Je suis un ancien joueur de football, et j’ai eu le genou déboîté étant plus jeune. Cela m’a empêché de poursuivre une carrière de footballeur, car je n’ai pas eu accès à une structure de santé pour soigner cette blessure. Dans le razball, il n’y a pas de contact, et donc des blessures peuvent être davantage évitées.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le razball et contacter leur association, n’hésitez pas à vous rendre sur leur page Facebook !

Télécharger l'application

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France24 - Monde

En France, vers un début d'accalmie des incendies avec la fin de la canicule

Publié le : 13/08/2022 - 11:07Modifié le : 13/08/2022 - 11:26

FRANCE 24 Suivre

Le temps restera très chaud samedi sur l'Hexagone, mais l'arrivée d'une perturbation orageuse par le Sud-Ouest devrait faciliter le travail des pompiers, toujours mobilisés contre les incendies en Gironde.

La chaleur va continuer à sévir samedi 13 août sur une grande partie de la France, avant l'arrivée en soirée d'orages et de pluies par l'ouest, des intempéries qui pourraient aider les pompiers toujours en lutte contre les incendies en Gironde et dans les Landes.

Dix-huit départements sont en vigilance orange, dont 16, du sud-ouest au Finistère, en vigilance orange canicule. Mais cette vague de chaleur devrait prendre fin dimanche, avec des orages sur la majeure partie de la France. Les deux départements de Corse sont placés en vigilance orange orages dès samedi.

L'impact des orages sur les incendies en cours reste toutefois difficile à prévoir, notamment en raison du risque de fortes rafales qui peuvent être problématiques pour les pompiers.

Un mois après les deux incendies gigantesques de Landiras et la Teste-de-Buch en Gironde, la reprise de feu de "Landiras-2", comme le nomment les pompiers, n'a plus connu de progression depuis plus de 48 heures après avoir ravagé 7 400 hectares de pins.

>> À lire : "France : quels risques la troisième canicule fait-elle peser sur les centrales nucléaires ?"

Vendredi soir, les habitants de certains secteurs des communes landaises de Moustey et Saugnac-et-Muret ont été autorisés à rentrer chez eux, et, en ce samedi classé "rouge" par Bison Futé, les autorités ont décidé de rouvrir l'A63, qui relie Bordeaux à l'Espagne, fermée depuis mercredi sur une portion de 20 km.

Mais "le feu est toujours actif sur le côté ouest", a prévenu la préfète de Gironde Fabienne Buccio, rappelant qu'un millier de pompiers étaient toujours mobilisés, soutenus par des collègues allemands et roumains, têtes de pont d'un contingent de 361 soldats du feu, comprenant également des Polonais et Autrichiens.

Année record pour l'UE 

"Ici, nous sommes tous volontaires. Nous sommes entraînés, nous voulons aider", confiait Tone Neuhalfel, un pompier allemand de 36 ans disant avoir affronté un feu "très impressionnant" et incomparable à ceux qu'il a déjà vus en Allemagne.

Sur la base aérienne de Mérignac, près de Bordeaux, deux Canadair italiens et 2 Canadair grecs étaient arrivés vendredi matin. "Nous sommes contents parce qu'on sait qu'on vous aide, les amis", a déclaré le commandant Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France.

À Hostens, en Gironde, où le PC avait pris des airs d'auberge espagnole, le chef de détachement le colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers – uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués 'pompierii' – étaient "prêts à partir sur le terrain", bientôt rejoints par 21 soldats du feu polynésiens.

>> À lire : "Canicule : dans les mers et océans aussi, les espèces suffoquent"

"Ils arrivent de l'autre bout du monde pour venir soutenir leurs camarades qui luttent contre les flammes en Gironde : merci à nos pompiers de Polynésie pour leur solidarité. Mauruuru !" (merci en tahitien), a tweeté le président Emmanuel Macron dans l'après-midi.

En France, trois fois plus d'hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.

Même le Jura, au climat normalement plus modéré, a été frappé de deux incendies.

En Bretagne, un incendie a détruit vendredi près de 300 hectares en forêt de Brocéliande à l'ouest de Rennes. En fin d'après-midi, il était "contenu aux deux tiers" selon le préfet du Morbihan, Pascal Bolot.

Sécheresse

En Ardèche, le feu, qui a ravagé au moins 320 hectares, a été "fixé", a annoncé vendredi après-midi la préfecture de département, ajoutant que 150 à 200 pompiers restaient mobilisés.

Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises – Carrefour, Orange, EDF, Axa, Auchan ou encore GRDF – ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Vendredi soir, le ministre a par ailleurs demandé aux préfets d'"être particulièrement vigilants" voire d'annuler les traditionnels feux d'artifice du 15 août en raison de "risques accrus d'incendies".

Les précipitations, attendues à partir de samedi soir, seront insuffisantes pour remédier à la sécheresse historique que traverse le pays, a averti Météo-France, après un mois de juillet où moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne.

Les orages "vont tomber sur des sols très secs, avec des risques de ruissellements assez importants" qui ne permettent pas d'absorber l'eau et augmentent les risques d'inondations "et des risques de grêlons", a mis en garde Claire Chanal, prévisionniste, lors d'un point presse vendredi soir.

Sur une grande partie de la France, il est interdit d'arroser et 73 préfets ont même interdit les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements.

Avec AFP

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Canicule : dans les mers et océans aussi, les espèces suffoquent

Retour de la canicule en France... 2022, année de tous les records

France : malgré le pic de la canicule, l'incendie en Gironde cesse de progresser

L'Humanité

Juillet 1912 : l'instauration du carnet de circulation, une malédiction de 100 ans pour les Tsiganes

Il était une fois

Le 16 juillet 1912, la loi « sur la réglementation des professions ambulantes et la circulation des nomades » constitue un tournant dans la politique discriminatoire envers les Tsiganes : tous se voient imposer un carnet destiné à les ficher, favorisant leurs exclusion et répression. Ils devront attendre un siècle pour en être libérés. Mais bien des discriminations persistent.

Par Emmanuel Filhol, enseignant-chercheur honoraire, université de Bordeaux-Montaigne

Dans le contexte des discours ­sécuritaires et xénophobes qui prévalent à la fin du XIXe siècle en France (et en Europe), où l’inté­gration nationale des citoyens s’accompagne d’une unification relative des perceptions négatives de l’étranger, les représentations véhiculées par la société sur la communauté tsigane – dont les personnes (Manouches et Gitans) appartiennent pourtant à la citoyenneté française selon la loi de 1889 – obéissent aux normes de l’idéologie dominante. Laquelle est aussi porteuse de préjugés ancrés dans la mémoire longue des sociétés européennes.

D’où les stéréotypes, les images caricaturales, un catalogue d’idées reçues appliquées aux Tsiganes (voir encadré ci-dessous, « La question de la désignation ») pour mieux les dévaloriser et justifier leur rejet, que l’on retrouve dans les plus importants journaux de l’époque.

À quoi reconnaît-on le « romanichel » ? À sa figure crasseuse incluse dans la « redoutable tourbe errante », déclare « le Petit Journal » du 8 février 1899. Pour le député-maire d’Ivry, « ces nomades (étant) la cause des épidémies de scarlatine, rougeole, fièvre typhoïde », il faut « faire disparaître le mal ». « Le Petit Parisien » du 3 août 1908, qualifiant les ­Tsiganes de « peuple néfaste », suggère qu’on sévisse contre ces « parasites outrecuidants », ces « rongeurs » qui « infectent notre territoire ».

Le thème de l’invasion et des incendies volontaires est aussi récurrent, comme celui des Bohémiens conducteurs d’animaux féroces, auxquels s’ajoute l’accusation d’enlèvement d’enfants. Mais, de tous les forfaits imputés à ces « incorrigibles maraudeurs », le plus atroce est l’anthropophagie, à l’instar de ce qu’affirme « le Petit Journal illustré » du 20 mars 1927, dont la une montre un groupe de Bohémiens faisant cuire au-dessus d’un feu un homme embroché.

Entretenir la confusion avec une population délinquante

Au regard de tels méfaits imaginaires, les pouvoirs publics adoptent différentes mesures de surveillance et de contrôle des nomades afin de savoir toujours « où ils sont, d’où ils viennent, où ils vont ». Entre autres, le recensement général des « nomades, ­Bohémiens, vagabonds » en mars 1895, la circulaire de l’Intérieur du 4 avril 1908 préconisant aux brigades régionales de police mobiles créées par Clemenceau de « mensurer » et photographier les nomades ou romanichels. Elles conduisent à l’établissement de la loi 16 juillet 1912, votée par le Parlement, « sur la réglementation des professions ambulantes et la circulation des nomades ».

La réglementation de 1912 dont dépend l’itinérance économique définit trois catégories d’ambulants : les marchands ambulants, les forains de nationalité française et les nomades. Chacune se voit attribué des papiers d’identité spécifiques. Cela va du simple récépissé de déclaration (marchand ambulant) et du carnet de forain (avec sa photographie), à l’encartement du nomade élaboré d’après la « méthode Bertillon » – du nom de l’inventeur de l’identification anthropométrique des criminels –, à laquelle sera ajoutée la dactyloscopie (relevé des empreintes digitales).

Une pratique coercitive qui confond les Tsiganes avec une population délinquante, criminogène, qu’il s’agit donc d’identifier et de contrôler étroitement dans le dessein « d’obliger ces nomades à se fixer ». Selon l’article 3, les « nomades » désignent, « quelle que soit leur nationalité, tous les individus circulant en France sans domicile ni ­résidence fixes et ne rentrant dans aucune des autres catégories spécifiées, même s’ils ont des ressources ou prétendent exercer une profession».

La fin du fichage des « nomades »

Tout nomade, aux yeux de la loi, est dans l’obligation de faire viser (avec l’indication du lieu, du jour et de l’heure) son carnet individuel, établi dès l’âge de 13 ans révolus, à l’arrivée et au départ de chaque commune (la durée de stationnement est en moyenne de 24 à 48 heures). Il doit aussi se soumettre à des mensurations et des identifications photographiques, qui y sont consignées. Une partie est réservée aux mesures sanitaires et prophylactiques.

Les nomades voyageant « en bande » doivent aussi se munir d’un carnet collectif dont le père de famille est le responsable légal. La partie « signalement » fait référence aux « marques particulières » de l’individu. Une rubrique relative aux autres personnes renseigne sur leur état civil et les liens qui les rattachent au « chef de famille ». Un encadrement reçoit les empreintes digitales des enfants de moins de 13 ans.

Les Allemands ordonnent, dès 1940, que les Tsiganes soient internés

Un signe ostentatoire est en outre imposé aux ­nomades par l’article 4 : leurs véhicules sont munis à l’arrière d’une plaque de contrôle ornée d’un numéro spécifique et revêtant le titre de la loi du 16 juillet 1912. Ces « voitures employées » sont décrites très précisément dans les deux formes du carnet anthropométrique : leur type, leur aspect extérieur, leurs ouvertures, ainsi qu’un examen mécanique détaillé et une description intérieure effectuée par les forces de police.

De plus, à ces papiers d’identité correspond un « double » administratif, soit une notice individuelle, soit une notice collective, conservé dans des fichiers par les préfectures, les sous-préfectures et le ministère de l’Intérieur.

Tsiganes, cette longue ségrégation

Le 6 avril 1940, sous la République finissante, le gouvernement interdit la circulation des nomades au prétexte qu’en période de guerre, par leurs déplacements, ils peuvent fournir, en tant qu’espions ­potentiels, des renseignements à des agents ennemis – alors que les nomades français iront combattre sur le front pendant les deux guerres mondiales.

Le décret assigne à résidence tous les nomades porteurs des carnets imposés par la loi de 1912 sur le « territoire métropolitain, pour la durée de la guerre », ce qui permet aux brigades de gendarmerie d’exercer dans les départements « une surveillance constante et efficace ». Les activités de travail pratiquées par les familles, livrées à elles-mêmes, s’épuisent vite dans cet espace limité, ce qui rend leurs conditions d’existence extrêmement précaires.

Après la défaite, le gouvernement de Vichy applique ce décret d’assignation à résidence en zone libre. En zone occupée, les autorités allemandes ordonnent, dès octobre 1940, que les Tsiganes (« Zigeuner ») soient internés. C’est le régime de Vichy qui se charge du transfert des familles assignées à résidence et de la gestion des 30 camps (dont deux créés dans la zone sud par l’État français) où furent détenus 6 500 à 7 000 Tsiganes de tous âges, dans un dénuement total ; environ 200 d’entre eux ont été déportés.

Ils sont une petite partie et l’une des multiples catégories d’hommes, de femmes et d’enfants réprimés, entre 1939 et 1946, dans un vaste ensemble de camps – 200, enfermant 600 000 personnes, comme l’a ­établi l’historien Denis Peschanski (1) –, par les politiques d’internement de la République finissante, du gouvernement de Vichy et des occupants allemands, servant les logiques d’exception puis d’exclusion qui ouvriront la voie à celle de l’extermination.

Ailleurs dans l’Europe occupée par les nazis, les Tsiganes ont subi, entre 1939 et 1945, un génocide longtemps occulté. Son bilan, difficile à établir, se situe autour de 300 000 morts sur une population d’environ un million de personnes.

De 1939 à 1946, la France des camps

En France, la libération du territoire national n’a ­cependant pas entraîné celle de tous les Tsiganes ­internés : en décembre 1944, cinq camps sont toujours en activité ; les derniers prisonniers seront libérés du camp des Alliers, le 1er juin 1946. Pour pouvoir circuler à nouveau, les Tsiganes devront patienter jusqu’à la loi du 10 mai 1946 portant fixation de la date légale de cessation des hostilités qui abroge de fait le décret du 6 avril 1940 et rend ­caduques les mesures d’assignation à résidence.

Mais les mesures d’identification liées au carnet anthropométrique n’ont pas été supprimées : les Tsiganes ont été astreints, en France, au « régime administratif des nomades », instauré par la loi de 1912, jusqu’en 1969. Le carnet anthropométrique est ensuite relayé par le « livret ou carnet de circulation », visé d’abord chaque mois, puis tous les trois mois.

Si le caractère vexatoire du carnet anthropométrique disparaît, l’obligation pour les « gens du voyage » – dénomination forgée en 1970 (2) – de détenir un carnet de circulation n’en constitue pas moins une entrave aux droits de l’homme relatifs à la liberté de circuler et de choisir sa résidence.

Saisi d’une question de constitutionnalité visant la non-conformité des droits et libertés contenus dans la nouvelle législation adoptée en 1969, le Conseil constitutionnel s’est prononcé le 5 octobre 2012 en faveur de l’abrogation du carnet de circulation. La loi de 1969 a finalement été remplacée par celle du 27 janvier 2017 qui touche à l’égalité et à la citoyenneté.

Cette récente annulation n’efface pas pour autant dans les esprits un siècle de discriminations légales. D’autant que celles-ci ont connu des prolongements qui limitent encore ­aujourd’hui l’exercice des droits de ces personnes. Notons, parmi les discriminations toujours actuelles, les insuffisances en matière d’aires d’accueil, malgré les obligations légales, et la non-reconnaissance de la caravane comme logement, avec ses multiples conséquences pour l’accès à divers droits.

Le stationnement donné par les communes était toujours à côté des ordures

Et les Manouches eux-mêmes, comment ont-ils vécu l’imposition de ces carnets par la loi de 1912 ? Des entretiens que nous avons menés dans les années 2000 montrent qu’ils s’en souviennent avec acuité, ainsi que des opérations d’identification qui leur étaient infligées.

En voici quelques extraits représentatifs (la retranscription est fidèle à l’énonciation de ­chacun).

  • Marcelle Picque : « Ces souvenirs de carnet anthro, je les ai à partir de l’âge de 13 ans, ça fait quarante-deux ans, quand j’ai eu mon premier carnet (…). La préfecture nous déclarait tout, y nous mesurions, y nous prenions le signalement de notre visage, et si nous avions des anomalies, (…) n’importe quoi, c’était tout envisagé. »
  • Toto Hoffmann : « Oh ! mais ils avaient des instruments… (…) Alors il y avait un genre de papier gros buvard, avec de l’encre. Après vous aviez les doigts… ils vous laissaient ça sur les mains ! (…) Et puis, ils avaient une espèce de serre-joint (où) il y avait les centimètres, les millimètres… »
  • Marie Philipot : « Si je me souviens du carnet collectif anthropométrique ? Eh oui, on peut pas oublier ça. Dès que je suis arrivée dans le Lot-et-Garonne, il a fallu le prendre. » Elle évoque au passage les lieux de stationnement attribués par les autorités communales (années 1960) : « C’était toujours à côté d’un tas d’ordures, ou du train qui passe, partout où il y avait du danger. J’ai souvent eu peur pour mes petits, mais on n’est que des ­Gitans. Ils devaient penser (que) pour les Gadjé (les non-Tsiganes), c’était assez bien pour nous. C’était des endroits affreux. »

(1) Voir de Denis Peschanski : « La France des camps. L’internement, 1938-1946 », Gallimard, 2002.(2) L’expression « gens du voyage » instaurée par le pouvoir politique et administratif ne peut s’entendre qu’au pluriel, niant ainsi l’individualité, la singularité des personnes et des groupes contenus dans cette désignation fictive.

La question de la désignation

Le terme « Tsigane », du grec médiéval « athinganoï » (désignant au XIVe siècle, en Grèce, une communauté un peu à l’écart, aux pratiques divinatoires, composée en partie de musiciens), est employé dans cet article comme expression générique. Il rassemble la diversité des groupes, avec les noms qu’ils s’attribuent à eux-mêmes : les Sinté ou Manouches (« hommes » en romani) – Sinté français, allemands et italiens, voyageurs, Gitans ou Kalé (Noirs) –, les Yéniches (issus des populations errantes de l’époque de la guerre de Trente Ans, pas tous tsiganes), enfin les Roms (les « hommes »), répartis en sous-groupes dits Kalderash, Lovara, Tchurara.

Ces noms sont à distinguer de ceux donnés par les Gadjé (les non-Tsiganes), émanant surtout des pouvoirs publics, qui participent des représentations approximatives erronées aux connotations péjoratives : Bohémiens, romanichels, nomades, gens du voyage.  

Emmanuel Filhol, l’auteur de cet article, a notamment publié :« Le Contrôle des Tsiganes en France (1912-1969) », Karthala, 2013.« Les Tsiganes en France, un sort à part, 1939-1946 », avec Marie-Christine Hubert, Perrin, 2009.

Il était une fois... une autre histoire !

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

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Il était une foisHistoireromstsiganes
L'Humanité

Le burger en France ? En 1972, même McDo n’y croyait pas...

Il était une fois

Les États-Unis n’imaginaient pas pouvoir ramener leur ketchup comme ça au royaume de la poule au pot. C’est d’ailleurs un Frenchy qui sera à l’origine de l’implantation du premier « McDo » dans l’Hexagone, le 30 juin 1972. Et depuis 50 ans, c’est le rush chez l’ogre de la malbouffe. La « patrie » de la gastronomie reste la grande dauphine du fast-food, la meilleure recette de McDonald’s à l’étranger.

Selon l’histoire officielle de McDonald’s, la chaîne a créé son premier restaurant en France en 1979. En réalité, c’est le 30 juin 1972, à Créteil, en proche banlieue parisienne, que le premier « McDo » français ouvrit ses portes à l’initiative de Raymond Dayan, un homme d’affaires français établi aux États-Unis qui avait signé un contrat de franchise avec la firme américaine. Celle-ci ne croyant guère au succès du hamburger au pays de la gastronomie, le contrat autorisait le Français à créer jusqu’à 150 restaurants sur trente ans contre une redevance de 1,5 % du chiffre d’affaires au lieu des 10 % habituels.

Devant son succès – à la fin de la décennie, Dayan était à la tête de 14 établissements qui vendaient presque deux fois plus que dans n’importe quel pays –, McDonald’s lui proposa de lui racheter ses restaurants. Le Français ayant refusé, la société américaine lui fit un procès pour non-respect des normes de fabrication et d’hygiène, qu’elle gagna en 1982 au terme d’une longue bataille judiciaire. Dayan conserva ses restaurants, mais dut les rebaptiser O’Kitch et finit par les vendre à Quick en 1986. Sans même attendre la fin de la procédure, McDonald’s ouvrit un restaurant à Strasbourg, en 1979.

De 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990

Le McDo de Créteil n’était pas le premier fast-food français. S’inspirant de l’exemple américain, Jacques Borel avait créé, à Paris, en 1962, un restaurant à l’enseigne Wimpy où l’on pouvait manger rapidement, dans un décor décontracté et en musique (il y avait des juke-box !), un pain rond, chaud, garni de viande de bœuf, accompagné de frites, servi sur des tables où le client trouvait ketchup et moutarde. La formule connut rapidement le succès : en 1969, Borel possédait une vingtaine de restaurants qu’il vendit, en désaccord avec la maison mère britannique.

Les années 1970 virent naître plusieurs chaînes françaises de restauration rapide aux noms à consonance américaine : Dino Croc, Magic Burger, Chicken Shop, Kiss Burger, Free Time, Manhattan Burger, etc. D’Amérique, elles avaient tout importé : le concept, le produit, les méthodes de fabrication et de vente, et jusqu’à la manière de manger.

McDonald’s mobilisa des moyens importants afin de s’imposer rapidement sur le marché français, où il passa de 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990. Cependant, les chaînes françaises conservaient une position dominante avec 618 restaurants sur 777, en 1989.

Au départ était un stand de hot dogs

Lorsqu’elle s’est installée en France, la firme américaine avait déjà plus de trois décennies d’existence. Après avoir repris en 1937 le stand de hot dogs que leur père avait créé à Arcadia (Californie), les deux frères McDonald ont ouvert, en 1940, à San Bernardino, un restaurant de hamburgers doté d’un drive capable d’accueillir 120 voitures.

En 1949, forts de leur succès, ils en ont repensé toute l’organisation afin de rendre le service plus rapide : nouvelle cuisine, menu réduit à 10 articles, commande directe au comptoir, standardisation des hamburgers préparés et emballés à l’avance, etc. Le succès de la nouvelle formule fut immédiat.

Impressionné par l’incroyable rentabilité de l’entreprise des frères McDonald, Ray Kroc, qui dirigeait une petite société de vente de machines de milk-shakes, les rencontra en 1954 et sut les convaincre de lui confier le développement de leur franchise. En 1961, les deux frères lui cédèrent leur entreprise, qui comptait alors 228 restaurants, pour 2,7 millions de dollars et 1 % de royalties sur les bénéfices.

Pour en accélérer la croissance, Kroc réduisit ses coûts en standardisant le produit et en employant des étudiants. Le système de la franchise lui permit de se développer rapidement sur le marché américain et, à partir de 1967, dans le monde.

Cap sur l'Europe

La conquête de l’Europe commença en 1971 par l’implantation de restaurants en RFA et aux Pays-Bas, bientôt suivis par la France en 1972, la Suède en 1973 et le Royaume-Uni en 1974. L’expansion se poursuivit sur tous les continents, y compris dans les pays socialistes (Moscou en 1990, Chine en 2010).

Aujourd’hui, McDonald’s possède 37 855 restaurants, dont 38 % hors des États-Unis. C’est le résultat du déploiement d’une formule appliquée partout à l’identique : cuisine ouverte au public, combinaison de travail taylorisé et d’informatisation, centralisation des achats, produits standardisés bon marché, drive, publicité agressive, marketing visant la clientèle des familles.

Décembre 1931, ouverture du premier Prisunic : il était une fois nos années chics

En France, le développement de la chaîne s’est accéléré au cours des années 1990 – de 103 restaurants en 1990 à 709 en 2000 –, l’expansion se poursuivant au cours des décennies suivantes sur un rythme plus lent, pour atteindre le chiffre de 1 501 en 2022, notre pays représentant son second marché après les États-Unis. McDonald’s, qui a essaimé à partir de Paris et des grandes villes, est aujourd’hui présent sur tout le territoire, y compris dans de petites bourgades qui ne dépassent guère les 2 000 habitants.

La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du  fast-food

Tous les observateurs étaient pourtant convaincus que la restauration rapide, synonyme de mauvaise nourriture pour les Français, n’avait pas d’avenir en France et y resterait marginale. L’improbable succès de McDo s’explique par l’émergence d’un environnement favorable : le développement de la restauration hors domicile lié à l’accroissement de la distance entre le domicile et le travail et à la multiplication d’entreprises dépourvues de cantines ; le relâchement des liens familiaux qui a suscité de nouvelles manières de manger et de nouvelles formes de sociabilité ; liée à l’arrivée massive des baby-boomers, l’importance nouvelle du marché constitué par la jeunesse ; et, enfin, répandue dans toute la société, la fascination pour tout ce qui venait d’Amérique.

En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo.

La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du fast-food. En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo. Si l’enseigne séduisait tout particulièrement les jeunes, ce n’est pas seulement parce qu’elle pratiquait des prix modiques, mais aussi parce qu’elle incarnait un style décontracté, informel, « cool », qui était associé à l’image de l’Amérique, et entrait en consonance avec la culture jeune.

Cependant, le rôle de la jeunesse va bien au-delà de la phase de démarrage. Aujourd’hui encore, les 18-35 ans sont plus nombreux à fréquenter McDonald’s – 46 % y achètent un repas au moins une fois par mois (11 % ne le font jamais) – que les autres générations : 30 % pour les 35-49 ans (19 %), 13 % pour les 50-64 (38 %) et 4 % chez les plus de 65 ans (68 %).

Ces écarts s’expliquent par le fait que les générations les plus jeunes ont été particulièrement soumises à l’influence de la culture de masse américaine à travers la mode, la musique, le cinéma et les séries télévisées, quand les plus âgées se sont construites à partir d’autres références culturelles.

Composante essentielle du système McDonald’s, la gestion de la main-d’œuvre se distingue par le recours systématique au temps partiel imposé, l’emploi massif d’étudiants (60 % des effectifs) et l’hostilité aux syndicats. Les conditions de travail sont particulièrement éprouvantes : taylorisation des tâches, polyvalence, station debout permanente, horaires décalés, travail en sous-effectif, planning changé à la dernière minute, etc.

Cependant, on constate chez une partie des salariés une forme d’adhésion à l’entreprise qui passe par l’intériorisation des contraintes et la recherche de reconnaissance, ce qui les conduit à accepter d’en faire « toujours plus ».

Le droit social des petites entreprises

Alors que la société McDonald’s France emploie plus de 73 000 salariés, le système des franchises lui permet d’échapper aux obligations sociales qui s’imposeraient si elle était traitée comme une entité unique. La plupart des restaurants franchisés employant moins de 50 salariés, c’est le droit social des petites entreprises qui s’applique, de sorte que, d’un côté, le personnel est privé de nombreux avantages matériels (majoration pour le travail de nuit et du dimanche, 13e mois, participation aux bénéfices, etc.) et, de l’autre, les instances représentatives du personnel obligatoires au-delà de 50 salariés (délégués syndicaux, comité d’entreprise, comité d’hygiène et de sécurité) sont le plus souvent absentes.

Cette situation explique que, ces dernières années, les salariés des McDo de Paris, Marseille, Roanne, Ussel ou Saint-Gaudens se soient mis en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail et de rémunération.

Fraude fiscale de McDonald's : à l'origine de l'amende d'1,25 milliard d'euros, il y a l'action d'un syndicat

McDonald’s fait l’objet de nombreuses critiques : pour ses contempteurs, il est le symbole du néolibéralisme (1), favorise la malbouffe et l’obésité, pratique l’optimisation fiscale, contourne le droit social (2), ne trie pas ses déchets (3) et, surtout, comme le soutient Paul Ariès dans « les Fils de McDo » (voir « En savoir plus »), propose une offre uniforme qui sape les cultures culinaires nationales.

La francisation a des limites

En réalité, partout dans le monde, McDo s’efforce de diversifier son offre pour répondre aux attentes de la clientèle et se différencier des concurrents : en Inde, la chaîne propose des hamburgers sans viande de bœuf, au Japon des steaks de soja, en Nouvelle-Zélande des Kiwiburger, en Italie des snacks au parmesan, et des nachos en Espagne.

En France, elle a introduit des salades et des yaourts en 2004, du bio en 2010, les McBaguette en 2012, des plats végétariens en 2017, etc. Aujourd’hui, on trouve aussi au menu des croque-monsieur, des galettes de blé garnies de poulet, des macarons et des cannelés. Qui plus est, 55 % de la viande et 100 % des pommes de terre sont d’origine française.

Néanmoins, la francisation a des limites étroites : la viande est trop cuite, le pain contient du sucre et de l’huile de colza, des ingrédients sont ajoutés aux frites pour leur donner le goût McDo, et on ne sert ni vin ni bière.

En transformant les modes de fabrication et de commercialisation, la façon de manger, la logique des repas, le rapport à l’alimentation et jusqu’au goût, McDo a contribué à élargir et approfondir l’américanisation de la société française, qui ne s’est pas arrêtée avec les Trente Glorieuses mais, au contraire, a continué à progresser par vagues et, avec Eurodisney, Netflix et les plateformes numériques, s’est encore intensifiée.

En ligne sur www. france.attac.orgwww.zerowastefrance.org

EN SAVOIR PLUS

  • « Gastronomie française à la sauce américaine », de R. Fantasia, Seuil, 2021.
  • « Génération McDo : le rapport des 18-35 ans à McDonald’s », de J. Fourquet, Ifop, janvier 2022. En ligne sur : www.ifop.com
  • « Dictionnaire des cultures alimentaires », J.-P. Poulain (dir.), PUF, 2018.
  • « Du ketchup dans les veines. Pratiques managériales et illusions. Le cas McDonald’s », de H. Weber, Érès, 2011.
  • « Les Fils de McDo. La McDonalisation du monde », de P. Ariès, l’Harmattan, 1997.

Il était une fois... une autre histoire !

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

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Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

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Valeurs Actuelles

Paris : des pompiers agressés lors d’une intervention dans un foyer de jeunes résidents étrangers

Des pompiers qui étaient en pleine intervention dans un foyer de jeunes résidents étrangers situé au 20 boulevard Poniatowski – dans le 12e arrondissement de Paris – samedi 13 août, ont été agressés, rapporte Le Figaro, dimanche 14 août. Les faits se sont déroulés peu avant 22 h 30. Trois pompiers ont été légèrement blessés, précisent nos confrères, qui citent une source policière. Par ailleurs, le véhicule des soldats du feu a aussi été dégradé. 

Les assaillants armés d’extincteurs, de paires de ciseaux et de fourchettes 

Dans le détail, les pompiers intervenaient dans ce secteur afin de porter secours à l’un des résidents du foyer qui souffrait de blessures superficielles. Alors qu’ils lui venaient en aide, les soldats du feu ont été pris à partie par d’autres résidents, qui les ont agressés. Les assaillants étaient armés d’extincteurs, de paires de ciseaux ainsi que de fourchettes, détaille le quotidien national. Avant l’arrivée sur place des forces de l’ordre, les attaquants ont eu le temps de prendre la fuite. 

Les trois pompiers qui ont été blessés ont déposé plainte, observe Le Figaro. Visé par des menaces de mort par arme blanche, un éducateur du foyer a lui aussi porté plainte. Ce dernier était intervenu afin d’essayer de calmer la situation. 

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France24 - Monde

Salman Rushdie dans un état grave après son agression, l'auteur présumé placé en détention

Publié le : 13/08/2022 - 18:35Modifié le : 13/08/2022 - 22:37

FRANCE 24 Suivre

L'écrivain d'origine indienne Salman Rushdie, cible de menaces de mort depuis la publication des "Versets sataniques" en 1988, a été placé sous assistance respiratoire après avoir été poignardé au cou vendredi alors qu'il s'apprêtait à participer à une conférence dans l'État de New York, aux États-Unis.

Salman Rushdie, l'auteur des "Versets sataniques" menacé de mort depuis plus de 30 ans, restait hospitalisé dans un état grave, samedi 13 août, après avoir été poignardé aux États-Unis par un jeune homme d'origine libanaise, une attaque ayant soulevé une vague d'indignation internationale. L'agresseur présumé est accusé de tentative de meurtre.

Rien ne filtrait samedi matin sur l'évolution de l'état de santé du célèbre écrivain britannique naturalisé américain, 75 ans, soigné en urgence et sous assistance respiratoire dans un hôpital d'Érié (Pennsylvanie) au bord du lac du même nom qui sépare les États-Unis du Canada.

L'attaque a provoqué une onde de choc à travers le monde, la Maison Blanche condamnant "un acte de violence consternant".

"Rien ne justifie une fatwa, une condamnation à mort", s'est indigné quant à lui Charlie Hebdo, journal satirique français décimé par un attentat islamiste en 2015.

"Il va falloir répéter encore et encore que rien ne justifie une fatwa. De quel droit des individus, dont on se fout totalement de savoir qu’ils sont des religieux, s’arrogent le droit de dire que quelqu’un doit mourir ?" #SalmanRushdie https://t.co/XCoQJTVIQN

August 12, 2022

Favorable à l'extrémisme chiite

L'agresseur, aussitôt arrêté et placé en détention, s'appelle Hadi Matar, a 24 ans et vit dans l'État du New Jersey, selon la police.

Samedi, Il a été "formellement poursuivi pour tentative de meurtre et agression", a annoncé le parquet local, précisant que des enquêteurs de la police fédérale (FBI) travaillaient sur ce crime à la dimension internationale.

Selon Ali Qassem Tahfa, le chef du village de Yaroun, dans le sud du Liban, Hadi Matar "est d'origine libanaise". "Il est né et a grandi aux États-Unis. Sa mère et son père sont de Yaroun", a déclaré à l'AFP le chef du village.

Un examen préliminaire de ses réseaux sociaux par les forces de l'ordre a montré qu'il était favorable à l'extrémisme chiite et aux causes des gardiens de la révolution islamique d'Iran (IRGC), a rapporté NBC New York, citant un responsable anonyme des forces de l'ordre au fait de l'enquête sur l'attentat.

En Iran, samedi, le principal quotidien ultraconservateur Kayhan a félicité l'agresseur. "Bravo à cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l'apostat et le vicieux Salman Rushdie", écrit le journal. "Baisons la main de celui qui a déchiré le cou de l'ennemi de Dieu avec un couteau".

Au marché aux livres de Téhéran, tout le monde est au courant de l'attaque, mais seuls ceux la soutenant s'expriment : "J'étais très heureux d'apprendre la nouvelle. Quel que soit l'auteur (de l'attaque), je lui baise la main (...) Que Dieu maudisse Salman Rushdie", assure Mehrab Bigdeli, qui se présente comme un religieux chiite.

Fatwa 

L'agression a eu lieu vendredi vers 11 h (15 h GMT) sur l'estrade de l'amphithéâtre du centre culturel de Chautauqua, lorsqu'un homme s'est "précipité sur la scène" et a "poignardé" Salman Rushdie plusieurs fois "au cou" et "à l'abdomen", selon la police de l'État de New York.

"Les nouvelles ne sont pas bonnes", avait déclaré vendredi soir au New York Times l'agent de Salman Rushdie, Andrew Wylie.

"Salman va probablement perdre un œil, les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au niveau du foie", a-t-il détaillé en précisant que son client a été placé sous respirateur artificiel.

L'animateur de la conférence où Salman Rushdie devait s'exprimer, Ralph Henry Reese, 73 ans, a, lui, été "blessé légèrement au visage" mais est sorti de l'hôpital.

Carl LeVan, professeur de sciences politiques, était dans la salle, et a raconté au téléphone à l'AFP qu'un homme s'était jeté sur la scène où Salman Rushdie était assis pour le poignarder violemment à plusieurs reprises, "essayant de le tuer".

Né en 1947 en Inde dans une famille d'intellectuels musulmans non pratiquants, Salman Rushdie avait embrasé une partie du monde islamique avec la publication des "Versets sataniques", conduisant l'ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny à émettre en 1989 une fatwa demandant son assassinat.

L'auteur d'une quinzaine de romans, récits pour la jeunesse, nouvelles et essais écrits en anglais avait été contraint dès lors de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cache en cache.   

Condamnations

Naturalisé américain et vivant à New York depuis quelques années, Salman Rushdie avait repris une vie à peu près normale tout en continuant de défendre, dans ses livres, la satire et l'irrévérence.

Mais la "fatwa" n'a jamais été levée et beaucoup de traducteurs de son livre ont été blessés par des attaques, voire tués, comme le Japonais Hitoshi Igarashi, victime de plusieurs coups de poignard en 1991.

Le président des États-Unis, Joe Biden, a condamné samedi "l'attaque brutale" contre l'écrivain. Dans un communiqué, Joe Biden a salué Salman Rushdie pour son refus "d'être intimidé ou réduit au silence" et se dit avec son épouse, Jill Biden, "ensemble avec tous les Américains et les peuples du monde entier pour prier pour sa santé et son rétablissement".

"Son combat est le nôtre, universel", a quant à lui lancé sur Twitter le président français Emmanuel Macron assurant être "aujourd'hui, plus que jamais, à ses côtés".

Depuis 33 ans, Salman Rushdie incarne la liberté et la lutte contre l’obscurantisme. La haine et la barbarie viennent de le frapper, lâchement. Son combat est le nôtre, universel. Nous sommes aujourd'hui, plus que jamais, à ses côtés.

August 12, 2022

Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est de son côté dit "atterré que Sir Salman Rushdie ait été poignardé alors qu'il exerçait un droit que nous ne devrions jamais cesser de défendre", en allusion à la liberté d'expression.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est déclaré, via son porte-parole, "horrifié" par l'attaque.

Avec AFP

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La tête de Salman Rushdie mise à prix 3,3 millions de dollars

IRAN

Iran : des médias relancent la fatwa contre Salman Rushdie

L'ENTRETIEN

Salman Rushdie : "Je méprise le burkini, mais il ne regarde pas la police"

Valeurs Actuelles

Seine-et-Marne : les cambrioleurs foncent sur les policiers, forcés d’ouvrir le feu

Plusieurs policiers du commissariat de Melun ont été forcés de faire usage de leur arme dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 août. Les faits se sont déroulés au château de Brolles à Bois-le-Roi (Seine-et-Marne). Les forces de l’ordre ont tiré en direction de trois véhicules qui venaient d’être dérobés par trois individus. Les conducteurs fonçaient dans leur direction afin d’échapper aux policiers, détaille Le Parisien ce dimanche.  

« Acculés, ils se sont vus mourir » 

Dans le détail, les faits se sont déroulés aux alentours de 22 h 30, dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 août. Trois personnes – parmi lesquelles au moins deux mineurs – sont entrées dans ce château où sont prises en charge des personnes en situation de handicap et de perte d’autonomie, précise le quotidien régional. Ce bâtiment abrite un institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (Itep) qui accueille des enfants âgés de 8 à 12 ans. L’alarme s’est déclenchée, ce qui a entraîné la mobilisation des forces de l’ordre, parmi lesquelles le commissaire de permanence ainsi qu’une unité canine. 

Une fois sur place, les trois voleurs ont eu le temps de manipuler un coffre-fort et de s’emparer de trois voitures. Pour tenter de s’échapper, ils ont ensuite foncé sur les policiers au volant des trois véhicules. Après quoi, les fonctionnaires de police ont sorti leur arme de service et ont fait feu. « Acculés, ils se sont vus mourir », a confié au Parisien l’un des responsables du commissariat de Melun, pour justifier cette décision. De son côté, le commissaire de permanence de nuit a été légèrement blessé en tombant. 

Deux mineurs arrêtés, un troisième individu en fuite 

L’un des voleurs, âgé de 16 ans, a été retrouvé aux alentours de 5 heures du matin, blessé par balle au niveau de la jambe. Il cherchait de l’aide dans les parages pour être soigné, tout en demandant de ne pas appeler la police. Il a été transporté à l’hôpital et l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie, commente le journal. Un deuxième, âgé de 15 ans, a été retrouvé dans la forêt environnante, au cours de la nuit. Quant au troisième, il est toujours en fuite. L’un des deux mineurs arrêtés est sans domicile fixe. L’autre réside en Seine-Saint-Denis. Une enquête a été ouverte. La brigade de répression du banditisme de Versailles (Yvelines) a été chargée de la résoudre. 

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

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Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

Valeurs Actuelles

Paris : une femme victime d’un viol, un chauffeur VTC interpellé

Pour elle, le retour de soirée a viré au cauchemar. Une femme a été victime d’un viol dans le 4e arrondissement de Paris, au cours de la nuit du samedi 13 au dimanche 14 août, nous apprend Le Figaro ce dimanche. Les faits se sont déroulés peu avant 5 heures du matin, dans le quartier du Marais ; et plus précisément, à l’angle de la rue Simon-le-Franc et de celle du Temple. L’auteur présumé de l’agression, un chauffeur VTC, a été interpellé par les forces de l’ordre, précisent nos confrères qui citent une source proche du dossier.

La victime a reconnu son agresseur

Dans le détail, la passagère, qui venait de faire appel à ce chauffeur VTC pour regagner son domicile, a été forcée par l’individu à lui pratiquer une fellation ainsi qu’une masturbation, poursuit le quotidien national. Le signalement de l’individu a ensuite été communiqué aux équipes de police présentes dans le secteur. Rapidement, le suspect a été appréhendé, aux alentours de 5 h 30, par des effectifs de Police secours et de la Brigade anti-criminalité (BAC). La victime l’a formellement identifié.

Au cours des derniers jours, plusieurs femmes ont été violées dans la capitale. Le 7 août, une touriste américaine de 27 ans a été victime d’un viol alors qu’elle se trouvait dans des toilettes publiques, sur les quais de Seine. Plus récemment, jeudi 11 août, une jeune femme de 25 ans a été violée dans une impasse du 12e arrondissement. D’après une étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publiée en 2016, 12 % des viols commis à Paris se déroulent dans la rue (contre 57 % dans des lieux d’habitation) et 73 % se produisent pendant la nuit.

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L'Humanité

30 juin 2012, le jour où le Minitel n'a plus répondu

Il était une fois

Entré dans les foyers français en 1982, il y a quarante ans, il n’a été débranché que le 30 juin 2012. Accusée d’avoir fait rater le tournant Internet à l’Hexagone, cette « petite boîte beige », qui a connu un succès unique au monde, était le fruit d’une politique d’État volontariste. La « révolution » Web finira par reléguer ce précurseur de la télématique grand public au rayon des technologies obsolètes.

Par Benjamin Thierry, maître de conférences en histoire contemporaine à Sorbonne Université

Dix ans après sa disparition, le 30 juin 2012, le Minitel est devenu l’aïeul oublié de notre « hyperprésent » numérique et une curiosité dont l’évocation est bien souvent synonyme de ringardise pour les plus jeunes ou les moins au fait de l’histoire des techniques. On a aujourd’hui oublié qu’il a incarné une certaine idée de la modernité technologique d’une France qui n’avait pas l’intention de baisser les bras face aux puissances encore balbutiantes du numérique outre-Atlantique.

En 2012, après une lente agonie commencée au début des années 2000, il a été débranché et avec lui s’est éteinte une partie de « l’enfance numérique » du pays. La technologie qui avait vu naître Ulla, Ravel (l’ancêtre de Parcoursup), et révélé le visage de François Mitterrand après sa victoire à l’élection présidentielle en 1981 n’était plus. Avec son réseau, disparaissait en même temps l’étrange petite boîte beige chantée par Polnareff dans « Goodbye Marylou » : le Minitel est alors entré dans la grande famille des bizarreries technologiques désormais obsolètes.

Une innovation enviée par le monde entier

Quarante ans seulement après son irruption dans les foyers, le Minitel relève maintenant de l’histoire. Si tout cela ne semble pas si ancien, l’étrangeté que nous ressentons à l’évocation de la période qui va des années 1970, moment de conception du projet français de télématique (fusion des termes « télécommunications » et « informatique »), jusqu’à son apogée au début des années 2000 nous montre combien le contexte technologique a changé et que, en histoire, c’est moins la durée que les discontinuités qui séparent le présent du passé.

Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux ou dans les conversations, le Minitel est souvent associé au retard technologique de la France et l’on se gausse de celui qui a fait « rater Internet » à l’Hexagone. Certains en ont même fait des romans. La réalité est pourtant plus complexe.

Le Minitel a constitué une innovation franco-française, que « le monde entier nous a enviée sans jamais nous l’acheter », née de la puissance d’un État ingénieur au même titre que le Concorde, le TGV ou Ariane. Ce n’est plus du tout dans l’air du temps, car la télématique relevait d’une politique industrielle ambitieuse et d’une volonté politique de mettre l’innovation au service du plus grand nombre dans le cadre d’un service public dont les Postes et Télécommunications constituaient l’un des bras armés.

À la fin des années 1970, on a du mal à s’en souvenir, la France est profondément changée par l’effort gigantesque qu’a réalisé son administration des Postes et Télécommunications pour multiplier les lignes téléphoniques dans le pays. En 1971 encore, la France manque de téléphones et est dans la situation du Danemark en 1930 ou de la Suède en 1935, ce qui n’est pas glorieux et constitue une récrimination récurrente des Français, dont on dit qu’une moitié attend son téléphone et l’autre la tonalité tant celui-ci fonctionne mal.

La question de la rentabilisation des infrastructures

Le rattrapage téléphonique est lancé et le septennat de Valéry Giscard d’Estaing sera le moment où les effets commenceront à se faire sentir : en 1975, 7 millions de lignes sont installées dans le pays, contre seulement 4 millions en 1970. Non seulement on amène le téléphone dans les foyers et les entreprises, mais on automatise également le réseau, qui passe à l’électronique avec de nouveaux centraux. Les investissements sont colossaux et la question de la rentabilisation de telles infrastructures se pose alors que les appels vocaux ne sont pas suffisants. Au même moment, les laboratoires français travaillent, comme leurs homologues étrangers, à améliorer la mise en réseau des ordinateurs permettant l’accès à des services qui seraient, évidemment, une source non négligeable de revenus. Aux États-Unis, les chercheurs en informatique ont accouché à la fin des années 1960 d’Arpanet, ancêtre direct d’Internet, à la différence de la télématique. On y échange des messages et de la documentation technique entre laboratoires et universitaires.

En France, du fait de la puissance des télécommunications, on pense le réseau et ses technologies très différemment. La culture technique héritée du téléphone oriente les choix vers la réalisation d’un réseau sécurisé, centralisé et piloté par l’administration. Un réseau où il sera également possible de facturer l’utilisation qui en est faite, à la différence d’Arpanet créé par et pour des chercheurs en informatique, que ces considérations bassement matérielles n’intéressent pas alors.

Des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde

Deux philosophies opposées, deux histoires techniques orientées par des trajectoires et des groupes d’acteurs qui expliquent la différence fondamentale entre le futur Internet, souple et ouvert, et la télématique, centralisée, fiable et pilotée par une administration centenaire qui souhaite déployer des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde et pas uniquement quelques scientifiques triés sur le volet.

C’est cette vision qui est choisie à la toute fin des années 1970 par la direction générale des télécommunications et le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing stimulé par la lecture du rapport de Simon Nora et Alain Minc, publié en 1978. Intitulé « L’informatisation de la société », ce best-seller anticipe les bénéfices, pour la modernisation de la France, de la mise en place d’un réseau de données accessible aux entreprises, aux administrations et au grand public.

En 1978, il est donc décidé de tester ces étranges terminaux pourvus d’un clavier et d’un écran que l’on raccorde à la prise du téléphone pour accéder à l’annuaire dit « électronique », au catalogue informatisé de La Redoute ou aux horaires de la SNCF qui se sont associés au projet. En Bretagne et autour de Versailles, sont lancées des expérimentations auprès de « cobayes » pour mesurer la rentabilité à espérer de ces nouveaux services et surtout s’il est envisageable pour la population d’avoir à la maison un objet aussi radicalement nouveau et de savoir l’utiliser.

Des terminaux gratuits et un accès aux services payant

Les essais sont concluants et, au début des années 1980, la direction générale des télécommunications décide de diffuser largement ces Minitel (pour « médium interactif par numérisation d’information téléphonique ») auprès des Français. À la différence des utilisateurs retenus lors de la phase d’expérimentation, il faudra cette fois payer pour y accéder. Comment convaincre les Français d’accepter ces nouveaux usages, mais également les coûts qui y sont associés ?

Certaine de sa puissance financière et de l’attrait des nouveaux services, la direction générale des télécommunications choisit de confier les terminaux gratuitement à la population et de faire payer l’accès aux services sur la base du temps passé à les consulter. Le risque est réel : si les services ne génèrent pas suffisamment de revenus pour l’administration, le projet sera un accident industriel retentissant.

Pour favoriser la multiplication des services accessibles et dans le même temps l’attrait de son Minitel, l’administration choisit, en parallèle de la gratuité du terminal, de mettre en place une tarification pour laquelle, à grands traits, elle ne touchera que 20 % du prix payé par l’utilisateur de ces services, 80 % de cette somme étant reversés à leurs fournisseurs. Ainsi, l’affaire devient rentable et les services se multiplient.

Un mouvement social organisé par l es infirmières grâce aux messageries

Le pari est rapidement gagné. Fin 1984, la plus grande partie du pays a désormais accès à l’annuaire électronique, qui permet de se séparer des volumineux bottins, ainsi qu’aux premiers services qui se multiplient et 525 000 terminaux sont en fonction. Le seuil du million de Minitel utilisés est dépassé dans le courant de l’année 1985. En 1996-1997, on dénombre environ 25 000 services accessibles. En l’an 2000, on atteint les 9 millions de terminaux en service et 1 milliard de francs de revenus.

La télématique est un succès. Elle est rentable et a donné naissance à un marché dynamique de nouveaux services qui sont profitables pour l’opérateur public et les acteurs privés impliqués. Nulle part ailleurs dans le monde, le grand public n’a accès à une telle offre. On peut s’informer en ligne, gérer son compte bancaire, préparer ses itinéraires routiers, réserver des billets de train ou d’avion… Et échanger sur les messageries (qui ne sont pas toutes « roses » contrairement à ce qu’en a retenu la mémoire collective) initie à la correspondance électronique. Les services sont aussi l’occasion d’usages qui n’ont pas été anticipés : au milieu des années 1980, un mouvement social est organisé par les infirmières en lutte grâce aux messageries ; d’autres « piratent » l’annuaire et proposent un service d’annuaire inversé qui permet de retrouver le nom d’un correspondant à partir de son numéro. L’imagination est stimulée par la télématique.

Mais avoir raison trop tôt revient souvent à avoir tort. L’exportation de cette technologie est handicapée par ses qualités : il faut pour la déployer une administration puissante, capable de faire des paris risqués pour créer un écosystème cohérent, mais rigide et peu adapté aux contextes étrangers où d’autres projets de télématique ont pu voir le jour sans jamais atteindre le degré de développement qu’a connu la France.

Une arme à double tranchant

Au début des années 1990, le réseau et le terminal n’arrivent pas à évoluer. Les possibilités graphiques restent limitées alors que le micro-ordinateur ne cesse de progresser sur ce plan. La tarification à la durée des connexions se révèle une arme à double tranchant : si elle a stimulé le marché des services, elle constitue un modèle rémunérateur qui fait passer le Web, apparu au début des années 1990, pour un espace anarchique qui n’offre aucune possibilité de rentabiliser les sites qu’on y déploie.

La télématique résiste pourtant à l’automne de son histoire. En 2008, il reste encore 3 000 services accessibles ; les renseignements du célèbre 3611 recueillent encore 300 000 connexions mensuelles. En 2010, le Minitel génère 200 000 euros de chiffre d’affaires par mois.

En parallèle, les usages du Web se diffusent en France en moyenne un peu plus rapidement qu’ailleurs en Europe, mettant à mal l’idée de minitélistes arc-boutés sur leurs habitudes : le taux de connexion mensuel se situe dans l’Hexagone à 49 % des foyers en 2004 et à 47 % pour le reste des pays de la zone euro. En 2009, presque 20 millions de Français se connectent à Internet tous les jours. L’éducation collective aux nouveaux usages semble avoir fait son œuvre. Pourtant, la « petite boîte beige » et ses promesses de société communicante semblent vieillies au début des années 2010 et, pour laisser le champ libre au Web qui s’impose, France Télécom Orange ferme son réseau en juin 2012, mettant fin à trente ans de télématique française.

Du même auteur

 

  • Le Minitel. L’enfance numérique de la France, de Valérie Schafer et Benjamin Thierry, éditions Nuvis, 2012.
  • De Tic-Tac au Minitel : la télématique grand public, une réussite française, de Benjamin Thierry, in « Les ingénieurs des télécommunications dans la France contemporaine. Réseaux, innovation et territoires (XIXe-XXe siècles) », IGPDE, 2013.

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Il était une foisnouvelles technologies
France24 - Monde

Liste du Ballon d'or : 20 femmes et 30 hommes nommés, Messi et Neymar absents

Publié le : 12/08/2022 - 21:54

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Le magazine France Football a dévoilé vendredi la liste des joueurs et joueuses nommés pour le Ballon d'or 2022. Au total, 20 femmes sont en lice pour le prix de la meilleure joueuse ainsi que les 30 hommes candidats au poste de meilleur joueur de la saison. L'Argentin Lionel Messi et le Brésilien Neymar n'en font pas partie.

Surprise sur la liste des joueurs et joueuses nommés pour le Ballon d'or 2022. Au total, 20 joueuses, dont quatre françaises, ont été nommées pour succéder à Alexia Putellas en tant que meilleure joueuse de la saison. Côté masculin, 30 joueurs ont été nommés mais l'Argentin Lionel Messi, septuple lauréat et sacré l'an dernier, ne figure pas dans la liste.

Son coéquipier brésilien du PSG, Neymar, est également absent. Le Ballon d'Or 2022, décerné par le magazine France football, sera remis le 17 octobre. Le Français Karim Benzema (Real Madrid) apparaît grand favori.

La non-nomination de Messi est en soi un événement : l'Argentin étant présent parmi les prétendants au Ballon d'Or depuis 2006 et sur le podium quasiment sans discontinuer depuis 2007, hormis en 2018.

Mais celui qui est surnommé "La Pulga" (35 ans) sort d'une première saison très compliquée avec le PSG : il n'a inscrit que 11 buts, toutes compétitions confondues, échouant en 8e de finale de la Ligue des champions face au Real Madrid. Tout comme Neymar.

Le quintuple vainqueur portugais Cristiano Ronaldo, dont le retour à Manchester United l'été dernier n'a pas non plus été une réussite, est en revanche nommé.

Son ex-coéquipier au Real Madrid Karim Benzema, qui fait figure d'immense favori pour succéder à Messi au palmarès, est lui aussi bel et bien présent. Le Français a été l'artisan principal du 14e sacre du Real en C1, terminant meilleur buteur de la compétition (15). En 2021/2022, Benzema a marqué 44 buts en 46 matches avec le club madrilène, remportant également le Championnat d'Espagne.

En doublant la mise contre Francfort (2–0) mercredi en Supercoupe d'Europe, l'ex-Lyonnais 34 ans est aussi devenu le deuxième meilleur artificier de l'histoire du Real avec 324 réalisations, devant la légende madrilène Raul. À ses exploits en club, Benzema a aussi ajouté la saison dernière la Ligue des nations, son premier trophée avec l'équipe de France. 

Les Bleus comptent au total quatre candidats dans la liste pour le Ballon d'Or (Karim Benzema, Kylian Mbappé, Mike Maignan, Christopher Nkunku) et deux pour le prix Yachine de meilleur gardien (Hugo Lloris, Mike Maignan).

Quatre françaises en lice

20 nommées sont également en lice pour le Ballon d'Or féminin. On retrouve la tenante du titre Alexia Putellas et la Norvégienne de Lyon Ada Hegerberg, première lauréate en 2018. Sont également présentes quatre Françaises : Selma Bacha, Kadidiatou Diani, Marie-Antoinette Katoto et Wendie Renard.

Le Ballon d'Or change de format cette année puisqu'il portera désormais sur les performances réalisées au cours de la saison sportive et non sur l'année civile.

Les 20 nommées

Selma BACHA (FRA, Lyon)

Aitana BONMATI (ESP, FC Barcelone)

Millie BRIGHT (ANG, Chelsea)

Lucy BRONZE (ANG, Manchester City puis FC Barcelone)

Kadidiatou DIANI (FRA, PSG)

Christiane ENDLER (CHL, Lyon)

Ada HEGERBERG (NOR, Lyon)

Marie-Antoinette KATOTO (FRA, PSG)

Sam KERR (AUS, Chelsea)

Catarina MACARIO (USA, Lyon)

Beth MEAD (ANG, Arsenal)

Vivianne MIEDEMA (HOL, Arsenal)

Alex MORGAN (USA, Pride d'Orlando puis Wave de San Diego)

Lena OBERDORF (ALL, VfL Wolfsburg)

Asisat OSHOALA (NGA, FC Barcelone)

Alexandra POPP (ALL, VfL Wolfsburg)

Alexia PUTELLAS (ESP, FC Barcelone)

Wendie RENARD (FRA, Lyon)

Trinity RODMAN (USA, Spirit de Washington)

Fridolina ROLFÖ (SUE, FC Barcelone)

Les 30 nommés

Trent ALEXANDER-ARNOLD (ANG, Liverpool)

Karim BENZEMA (FRA, Real Madrid)

Joao CANCELO (POR, Manchester City)

CASEMIRO (BRE, Real Madrid)

Thibaut COURTOIS (BEL, Real Madrid)

CRISTIANO RONALDO (POR, Manchester United)

Kevin DE BRUYNE (BEL, Manchester City)

Luis DIAZ (COL, FC Porto puis Liverpool)

FABINHO (BRE, Liverpool)

Phil FODEN (ANG, Manchester City)

Erling HAALAND (NOR, Borussia Dortmund puis Manchester City)

Sébastien HALLER (CIV, Ajax puis Borussia Dortmund)

Harry KANE (ANG, Tottenham)

Joshua KIMMICH (ALL, Bayern Munich)

Rafael LEAO (POR, AC Milan)

Robert LEWANDOWSKI (POL, Bayern Munich puis FC Barcelone)

Riyad MAHREZ (ALG, Manchester City)

Mike MAIGNAN (FRA, AC Milan)

Sadio MANÉ (SEN, Liverpool puis Bayern Munich)

Kylian MBAPPÉ (FRA, Paris-SG)

Luka MODRIC (CRO, Real Madrid)

Christopher NKUNKU (FRA, RB Leipzig)

Darwin NUÑEZ (URU, Benfica puis Liverpool)

Antonio RÜDIGER (ALL, Chelsea puis Real Madrid)

Mohamed SALAH (EGY, Liverpool)

Bernardo SILVA (POR, Manchester City)

SON Heung-min (CDS, Tottenham)

Virgil VAN DIJK (HOL, Liverpool)

VINICIUS JUNIOR (BRE, Real Madrid)

Dusan VLAHOVIC (SER, Fiorentina puis Juventus)

Avec AFP

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Valeurs Actuelles

Un homme décapité près de Lyon, son fils suspect aurait crié « Allah Akbar »

Un drame atroce. Dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 août, un homme d’une soixantaine d’années a été retrouvé décapité au couteau à Saint-Priest, près de Lyon, rapporte Le Progrès. Les faits se sont déroulés vers deux heures du matin. Un individu armé d’un couteau a été signalé en train d’en poursuivre un autre rue Louis Braille. Lorsqu’un groupe de policiers municipaux s’est rendu sur place après avoir été appelé, il était malheureusement déjà trop tard : les fonctionnaires ont retrouvé le corps décapité d’un homme de soixante ans, l’arme du crime, un couteau de cuisine, posée à côté du cadavre.

Allah Akbar

Quelques minutes après la macabre découverte, des policiers de la Brigade anticriminalité ont interpellé un jeune homme de 25 ans, le fils de la victime, dans un parc non loin du lieu du crime. Les deux hommes vivaient au même domicile à Saint-Priest. Tenant des propos incohérents et incompréhensibles, le suspect a refusé de se laisser emmener et aurait crié « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand, en arabe) au moment de son interpellation, tout en essayant, sans succès, de frapper les policiers. Il a été placé en garde à vue. Il s’agit d’un Marocain, en situation régulière en France, connu pour des faits de droit commun, des différends familiaux sur fond d’alcool et stupéfiants, mais pas pour des faits de radicalité islamiste.

Le parquet de Lyon a confirmé au Progrès que les premières constations « établissent la réalité d’un meurtre par décapitation ». L’enquête, confiée à la Sûreté départementale du Rhône, « devra déterminer les circonstances exactes de ce drame ainsi que son mobile et approfondir la personnalité de son auteur », a précisé le Parquet.

Rhône : les dernières actualités

Nuisances, marché sauvage, insalubrité… Un quartier lyonnais “prend la direction de la Guillotière”

Policiers agressés à la Guillotière à Lyon : un troisième suspect et clandestin algérien arrêté

Policiers agressés à Lyon : un deuxième suspect placé en détention provisoire

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

L'Humanité

La brève histoire et grande aventure de la CGTU

Il était une fois

Contestation de l’union sacrée et de la compromission avec la bourgeoisie, échec des grandes grèves de 1920... le torchon brûle entre la CGT et des militants du courant du syndicalisme révolutionnaire d’avant guerre qui entendent régénérer le mouvement syndical au contact des idées bolcheviques. Le 26 juin 1922, il y a cent ans, la Confédération générale unitaire ouvrait son congrès fondateur. Une scission de quatorze ans avant la réunification de 1936 qui accompagnera le Front populaire.

Michel Pigenet

« Vive Pelloutier quand même ! » Au soir du 30 juin 1922, la référence, spontanée et anonyme, au défenseur obstiné, décédé en 1901, de l’indépendance syndicale procède du défi. Jaillie des travées du congrès des 1 771 syndicats dissidents de la CGT représentés à Saint-Étienne, elle réplique à l’annonce de la nette victoire des partisans de l’affiliation, avec réserve, à l’Internationale syndicale rouge (ISR), créée en 1921.

Depuis le 26 juin, plus de 600 délégués sont réunis dans la grande salle drapée de rouge de la bourse du travail. Les affrontements sont rudes. Conscients de vivre un moment historique, ils taisent toutefois leurs désaccords pour officialiser, le temps d’une brève unanimité, le nom de la nouvelle Confédération générale du travail unitaire.

L’union sacrée des années de guerre

Aussi douloureuse soit-elle, la séparation d’avec la maison mère clôt sept années d’opposition interne au ralliement de la direction cégétiste à l’union sacrée des années de guerre et au réformisme, d’impossible réconciliation et d’incapacité à agir en commun. En décembre 1921, les syndicats contestataires ont tenté une ultime démarche auprès de Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, et du bureau de la centrale. Faute de réponse, les minoritaires se résolvent, courant février, à convoquer le congrès qu’on leur refuse. « Camarades ! Tous à la CGT unitaire ! Et vive l’unité quand même ! », proclame l’appel.

Soudée par le rejet des compromissions dans les instances étatiques ou à l’Organisation internationale du travail et par l’espérance de ruptures révolutionnaires émancipatrices, la coalition « unitaire » émerge à contre-courant du reflux de la puissante vague de grèves des années 1919-1920. Le constat hexagonal vaut pour l’Europe, notamment en Italie, livrée aux violences de la contre-révolution fasciste. En Russie soviétique, la sortie victorieuse de la guerre civile conforte l’exercice d’une dictature du prolétariat sous parti unique et maître de l’appareil d’État. Malgré la décantation à l’œuvre, la situation demeure mouvante. Confrontées aux imprévus de la période, les convictions et les attentes des militants sont infirmées ou ajournées au prix de reformulations des choix et des priorités. Ces remue-ménage déconcertants provoquent des repositionnements souvent vécus comme autant de « reniements » et de « trahisons », vocables normatifs dont les congressistes usent d’abondance.

Deux courants, deux hommes : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.

Instantané des dynamiques en cours, les assises enregistrent les variations du rapport des forces syndicales. Qu’il s’agisse des statuts, de l’orientation nationale et internationale, les votes se répartissent entre deux courants principaux selon un rapport deux tiers/un tiers. Deux hommes les incarnent, trentenaires, syndicalistes révolutionnaires et cheminots révoqués après la grande grève de mai 1920 : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.

Le premier, nouveau directeur de « la Vie ouvrière », publication fondée en 1909 et d’esprit syndicaliste révolutionnaire, veut intégrer les leçons d’Octobre 1917 à la stratégie syndicale. Il concède que le syndicalisme, « facteur essentiel de révolution », ne saurait suffire à tout et accepte l’aide circonstancielle d’autres « forces révolutionnaires ». Il refuse, en revanche, d’établir avec elles des « liens organiques et permanents », inscrits dans l’article 11 des statuts de l’ISR, « qui ne (pourraient) être qu’une subordination voilée du mouvement syndical » : sa motion juge indispensable une révision sur ce point. S’agissant des objectifs et du fonctionnement de la CGTU, il conteste le réalisme du projet statutaire de la commission administrative provisoire qui envisage la « disparition de l’État » et bouleverse le système traditionnel d’organisation confédérale. Cette imprégnation « fédéraliste » et libertaire convient, à l’inverse, aux amis de Besnard, syndicalistes révolutionnaires de stricte observance érigés en militants intransigeants de « l’indépendance absolue » du syndicat. Critiques à l’égard de l’évolution étatiste du régime soviétique, ils se méfient de l’ISR et regardent du côté de Berlin où, la semaine précédente, une conférence a posé les jalons d’une internationale syndicale « anti-autoritaire ».

L’appui tactique des communistes

Les votes simplifient la palette des nuances en présence. Les motions Besnard agrègent autour des « syndicalistes purs » ou « anarcho-syndicalistes » des membres de l’Union anarchiste, à l’exemple de Louis Lecoin et d’André Colomer, et des adhérents du Parti communiste (SFIC, Section française l’Internationale communiste) qui, à l’instar d’Henri Toti, de François Mayoux ou des Stéphanois Henri Lorduron et Émile Arnaud, s’opposent aux prétentions hégémoniques du Parti. Cette base commune n’interdit pas des désaccords, notamment au sujet de la révolution russe.

Les soutiens de Monmousseau ne sont pas moins divers. Si le groupe, lui-même composite, de « la Vie ouvrière » fixe le cap, il rallie des « indépendants », comme l’enseignante Marie Guillot, attachés à l’autonomie syndicale, ainsi qu’une poignée d’anarchistes toujours enthousiasmés par l’expérience soviétique. Mais Monmousseau bénéficie surtout de l’appui tactique du gros des communistes qui, pressés d’évincer les libertaires et en mal d’orientation précise, se font discrets, à l’exception notable du secrétaire général du Parti, Ludovic-Oscar Frossard. En marge du congrès, celui-ci ne craint pas de réunir 130 délégués adhérents du PC et porteurs, dit-on, de 400 mandats. Une infime minorité de « communistes purs » s’obstine, enfin, à prôner une affiliation sans réserve à l’ISR.

Un hommage à Victor Griffuelhes, ancien dirigeant de la CGT

Vue de Moscou, la CGTU serait une prise de choix. Les chances d’ancrage de l’ISR à l’ouest du continent en dépendent. Les 300 000 à 360 000 syndiqués « unitaires » constituent, par ailleurs, un précieux potentiel prolétarien à même de régénérer un Parti communiste mal dégagé de sa gangue réformiste et petite-bourgeoise. En conséquence, à l’inverse du congrès de Tours, en décembre 1920, où la majorité de la SFIO s’est pliée aux 21 conditions posées par l’Internationale communiste, c’est la centrale hexagonale qui, en 1922, pose des conditions à son affiliation.

À Saint-Étienne, l’heure n’est pas aux amabilités. Le congrès sacrifie, certes, aux rituels consensuels. Les délégués versent aux quêtes destinées aux métallos en grève du Vimeu, de Lille et du Havre, saluent les 10 000 Parisiens manifestant contre l’impôt sur les salaires et rendent hommage à Victor Griffuelhes, l’ancien dirigeant de la CGT, décédé le 30 juin. Beaucoup assistent à la soirée théâtrale proposée et participent, le dernier jour, à une « promenade champêtre ».

Au plus fort des tensions, on en vient aux mains

Pour le reste, qui est l’essentiel, tout est prétexte à chicanes : contestations de mandats, modifications de l’ordre du jour, calcul des temps de parole, modalités de vote… Les plus expérimentés déploient leurs talents : sens de la repartie, citations cruelles et mauvaise foi inébranlable, etc. À l’occasion, des attaques ad personam virent à l’outrage. Lecoin accuse Monmousseau d’être un « homme à double face », cependant que Labrousse lit une lettre privée de Semard. Cela ne va pas sans interruptions bruyantes, dont le compte rendu étalonne l’intensité des « mouvements divers » au « tumulte ». Au plus fort des tensions, on en vient aux mains. Le 27 juin, au matin, les « commissaires » du congrès se collètent avec des auditeurs des galeries. L’après-midi, l’anarchiste Henri Sirolle frappe le communiste Alexandre Lebourg, qui l’avait interpellé sur les conditions de sa sortie de prison.

Le temps fort et spectaculaire du congrès se produit le 29 juin. À 10 heures, selon « l’Œuvre », quotidien de centre gauche, un « vent de mystère et de conspiration » se lève, tandis que des « “tchékistes” à l’œil sévère » gardent les portes « fermées à triple tour ». Le président de séance donne la parole au dirigeant de l’ISR, Alexandre Lozovsky, venu clandestinement de Russie soviétique. La salle ovationne le bon tour joué aux autorités, mais les clivages reprennent vite le dessus. À « l’Internationale » des uns succède « Révolution » – « Par la raison et par l’action ! Debout ! Partout ! Révolution ! » – des autres, dont plusieurs lancent des vivats vengeurs en mémoire des « insurgés de Cronstadt », matés par Trotski un an plus tôt… Lozovsky, ancien dirigeant du syndicat des casquettiers de la Seine, où il a séjourné de 1909 à 1917, en a vu d’autres. Il « parle avec une grande volubilité, presque sans accent », rapporte « l’Œuvre ». Gouailleur, il parsème son discours d’expressions argotiques. « On voulait avoir le pognon », explique-t-il à propos des emprunts russes. Ferme sur le fond, mais habile, il interpelle les « camarades » qui « ont cru froisser (ses) sentiments » en chantant « Révolution ». Faites-la, poursuit-il, « comme vous l’entendez, à la française, à l’italienne, faites-la comme vous voudrez ; le principal est de la bien faire », puis conclut : « Nos échecs sont vos échecs, vos échecs sont les nôtres. » À nouveau, les délégués se lèvent et reprennent « Révolution ». En chœur cette fois.

« Une nouvelle scission serait un véritable crime »

Accaparé par les questions d’orientation, le congrès approche de son terme sans avoir discuté du programme d’action confédéral. En six jours, le temps réservé aux revendications salariales, au chômage, à la vie chère n’a pas dépassé… une heure. Les congressistes ont d’autres soucis. Au fil des jours, des rumeurs de ruptures circulent, au point d’amener Mayoux, qui préside la dernière séance, à prévenir : « Une nouvelle scission (…) serait un véritable crime. » Porte-parole de la minorité – et futur « bolchevisateur »… –, Paul Cadeau, éphémère chauffeur de taxi, le rassure, mais précise que ses camarades refusent de siéger à la commission exécutive. Élue, celle-ci nomme le bureau confédéral, composé de Monmousseau, du postier Léopold Cazals, de l’ouvrier du textile Claudius Richetta et, après le désistement de l’instituteur Louis Bouët, de Marie Guillot, première femme à accéder à ce niveau de responsabilité.

Le 1er juillet, à 19 h 20, le congrès s’achève. Une page se tourne. Les choix de 1922 dégagent l’horizon, mais laissent ouverts bien des possibles. Avant la fin de l’année, la Confédération obtient la révision de l’article 11 des statuts de l’ISR qui établissait une liaison organique entre l’ISR et l’Internationale communiste (IC), applicable dans les relations entre la CGTU et le Parti français. Ce succès est toutefois compromis par les commissions syndicales communistes, dont le développement ébranle la coalition victorieuse à Saint-Étienne. Si la centrale surmonte les épreuves de la scission, du retournement de la conjoncture et de la répression, elle peine à gérer ses tensions internes. Il lui reste aussi à démontrer l’efficacité syndicale – ses effectifs passent de près de 350 000 adhérents en 1922 à près de 475 000 quatre ans plus tard –, par-delà les tentations originelles persistantes de l’activisme et du sectarisme, qu’exacerbe bientôt son arrimage au Parti communiste.

Valeurs Actuelles

Chalon-sur-Saône : le conducteur refuse de s’arrêter et renverse intentionnellement quatre policiers

Un contrôle qui dérape. Dans la nuit du 11 au 12 août, un conducteur a refusé de se laisser contrôler par des policiers à Beaune, rapporte France Bleu Bourgogne. Sommé de s’arrêter par la police pour un simple contrôle, le chauffeur, âgé d’une trentaine d’années, a refusé de s’exécuter. Prenant la fuite, le fuyard a été pris en chasse par la police dans une course-poursuite qui va s’achever à pas moins de quarante kilomètres de là. Le chauffard a traversé Chagny, puis Saint-Marcel dans l’agglomération de Chalon-sur-Saône.

Policiers renversés

Le chauffeur du véhicule a rapidement été encerclé par les policiers, ainsi que la gendarmerie et la Brigade anticriminalité de Chalon-sur-Saône venues en renfort. Ceux-ci lui ont intimé l’ordre de descendre de sa voiture. Mais le conducteur a fait la sourde oreille, et, quoiqu’encerclé, a redémarré en marche arrière et renversé deux policiers de la Bac, puis deux autres membres des forces de l’ordre. Les fonctionnaires ont alors été contraints de faire usage de leurs armes de service pour stopper le véhicule. Miraculeusement, les coups de feu n’ont pas blessé le chauffard, qui a pu être maîtrisé. Lors du contrôle, l’individu, déjà défavorablement connus des services de police, s’est révélé positif aux stupéfiants. L’enquête a été confiée à la police judiciaire de Dijon.

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France24 - Monde

Au Maroc, la rareté de l’eau fait souffrir les villageois

Publié le : 12/08/2022 - 22:01

Mandi HESHMATI

Le village d'Ouled Essi Masseoud, au Maroc, illustre le problème du manque d'eau dans le pays. Les habitants n'ont plus l'eau courante et peinent à nourrir leur famille.

France24 - Monde

États-Unis : les ravages du fentanyl au sein de la jeunesse

Publié le : 12/08/2022 - 11:39

Samia METHENI Suivre

Aux Etats-Unis, la crise des opiacés prend des proportions catastrophiques. Plus de 80.000 personnes sont mortes d'overdoses par opiacés l'an dernier, causées pour la plupart par des drogues de synthèse comme le fentanyl -- soit sept fois plus qu'il y a une dizaine d'années.

Valeurs Actuelles

[Info VA] Seine-Saint-Denis : des policiers de la BAC interpellent en flagrant délit les cambrioleurs d’un assistant d’une eurodéputée LFI

En flagrant délit. Selon nos informations, des policiers ont interpellé deux cambrioleurs ce vendredi 12 août à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Se trouvant en patrouille, un équipage de la brigade anticriminalité (BAC) est alerté par des collègues qu’un vol par effraction vient d’être commis dans un appartement d’un immeuble de rue de l’Ancien Canal. Arrivés sur les lieux, les agents en civil aperçoivent dans la rue deux jeunes individus méfiants, de type « africain », au comportement suspect, lourdement vêtus et le visage dissimulé en dépit de la forte chaleur ce jour-là. Descendant de leur véhicule, les fonctionnaires se présentent aux deux individus en annonçant leur qualité de policiers, mais le duo fait mine de ne pas entendre et continue d’avancer.

Leurs injonctions restant sans réponse, les policiers décident donc de contrôler les deux suspects. Sont retrouvés en possession de ces derniers des bijoux, des ordinateurs portables, des tournevis, des gants et une clé à molette. Les deux individus, âgés de 21 et 18 ans, Ismaël D. et Ibrahim T., de nationalité française, sont aussitôt interpellés pour vol par effraction, vers 13h00, indique une source policière à Valeurs actuelles. Devant les policiers, Ismaël D. a dit à son ami que tout allait bien se passer, que c’était la Seine-Saint-Denis, qu’ils seraient dehors demain, faisant même allusion au laxisme des magistrats du tribunal de Bobigny, des propos avec lesquels son complice s’est désolidarisé tout en reconnaissant les faits.

« Cela montre bien que les BAC sont utiles »

Dans le véhicule qui les emmenait au commissariat, Ismaël D. ne semblait pas non plus se rendre compte de la gravité de la situation, réitérait son attitude irrévérencieuse et rigolait en répétant « C’est pas carré ! » Lui et son complice ont été placés en garde à vue. Concomitamment, les policiers apprenaient qu’un appartement de l’immeuble en question de la rue de l’Ancien Canal avait été visité. Selon nos informations, son résident, en province au moment des faits, est un assistant parlementaire de Leïla Chaibi, eurodéputée de la France insoumise, parti dont le candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, a réclamé « le démantèlement » et « la suppression » de la BAC pour la remplacer par une police de proximité.

Le 27 janvier dernier, en pleine campagne électorale, le député et leader LFI s’en était même pris à un policier d’une BAC de Seine-Saint-Denis dans l’émission Face à Baba sur C8. « Vous obéirez comme les autres. Vous ne ferez pas la loi », avait lâché Jean-Luc Mélenchon, vilipendant « cette police violente […] qui fait ce qu’elle veut, quand elle veut » dans une haineuse harangue anti-flics. « On se satisfait que la BAC, par sa réactivité et sa capacité d’action, notamment en civil, ait réussi à interpeller en flagrant délit les auteurs de ce vol par effraction et à remettre à la victime les objets dérobés, souligne Erwan Guermeur, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police FO du 93, contacté par Valeurs actuelles. Cela montre bien que les BAC sont utiles. Ce serait bien que M. Mélenchon réagisse et même félicite les policiers de la BAC qui ont interpellé les voleurs. »

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L'Humanité

Une brèche dans les prisons

Il était une fois

Le 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.

Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.

Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.

Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.

Michel Foucault, les mots et les causes oubliées

« L’une des régions cachées de notre système social »

Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »

Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.

Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire

Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».

Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».

Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »

Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation

Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.

L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.

Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.

Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.

Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratie

Faire entendre la voix des prisonniers

Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.

Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.

Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matons

C’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.

À VOIR

Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.

prisonnancy
Valeurs Actuelles

Pour la presse islamiste iranienne, l’attentat contre Salman Rushdie est “probablement un complot américain”

La violente attaque contre Salman Rushdie est un complot des Etats-Unis qui « veulent probablement propager l’islamophobie dans le monde ». Ces propos ont été tenus dimanche 14 août par un journal iranien, relate Le Figaro le même jour. Et cela, alors même qu’il n’y a eu jusqu’à présent aucune réaction officielle de la République islamique. L’écrivain britannique naturalisé américain de 75 ans – menacé de mort depuis une « fatwa » de l’Iran de 1989, un an après la publication des « Versets sataniques » – avait été poignardé une dizaine de fois vendredi 12 août, alors qu’il se trouvait dans l’Etat de New York, au nord-est du pays. Il est toujours hospitalisé dans un état grave. Cette attaque a largement indigné l’Occident, mais elle est saluée par des extrémistes, en Iran comme au Pakistan. 

« Les Etats-Unis veulent probablement propager l’islamophobie » 

Ce dimanche, le quotidien Javan a fait cette supposition : « Peut-être qu’un jeune musulman qui n’était pas né lorsque Salman Rushdie a écrit son livre satanique a voulu se venger de lui. » Comme le rappellent nos confrères, l’assaillant Hadi Matar, un Américain d’origine libanaise âgé de 24 ans, est effectivement né plusieurs années après la publication des Versets sataniques. Les musulmans les plus rigoristes considèrent ce roman satirique comme blasphématoire à l’égard du Coran et du prophète Mahomet. Dans le même article, Javan a évoqué en ces termes l’hypothèse d’un complot ourdi par les Américains : « Un autre scenario, c’est que les Etats-Unis veulent probablement propager l’islamophobie dans le monde. » 

De son côté, le quotidien Kayhan a jugé que « l’attaque contre Salman Rushdie [avait] montré la faiblesse du renseignement des Etats-Unis et démontré que même des mesures de sécurité strictes ne peuvent empêcher des attentats ». Et de conclure en ces termes cités par Le Figaro : « L’agression contre Salman Rushdie prouve aussi que se venger de criminels sur le sol américain n’est pas difficile. Désormais, [l’ex-président] Donald Trump et [l’ex-secrétaire d’Etat] Mike Pompeo se sentiront plus menacés. » 

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France24 - Monde

Afghanistan : des écoles secrètes pour filles

Publié le : 09/08/2022 - 17:48Modifié le : 09/08/2022 - 17:58

Samia METHENI Suivre

"J'avais le coeur brisé": lorsque les filles des écoles secondaires ont été renvoyées chez elles en mars, Kawsar était désemparée. Mais des femmes de tout le pays ont ouvert des écoles clandestines pour permettre aux filles de poursuivre leur éducation - dans l'espoir que cette mesure ne soit que temporaire et que les talibans reviennent sur cette décision

L'Humanité

Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne

Il était une fois

Allemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».

Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de ­Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).

À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP

Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.

Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »

Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.

Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike ­Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.

En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. ©  Alamy Stock Photo

Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »

Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.

Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP

Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.

Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.

Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral ­Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-­Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en ­Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.

Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP

Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.

Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.

De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.

Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.

Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.

Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.

Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard ­Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.

Anne SteinerAllemagneIl était une fois
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Afghanistan : les mariages forcés des enfants en hausse depuis le retour des talibans

Le 15 août dernier, il y a presque un an, Kaboul tombait aux mains des talibans. Depuis, en dépit de leurs promesses, ces derniers n’ont cessé de provoquer le recul des droits des femmes et des enfants – dont les mariages forcés sont en hausse –, observe le magazine hebdomadaire belge Moustique, dimanche 14 août. Le même jour, l’Union européenne s’est déclarée « particulièrement inquiète » devant la dégradation des conditions de vie des Afghanes, au lendemain de la répression violente d’une manifestation dans les rues de la capitale.

Un quart des filles en dépression

Fin juillet, Agnès Callamard, secrétaire générale de l’organisation de défense des droits humains Amnesty International, avait estimé que « la politique draconienne des talibans [privait] des millions de femmes et de filles de leur droit de mener une vie sûre et libre », rappellent nos confrères. Désormais, « aller à l’école, travailler [ou] sortir de chez soi, chaque activité quotidienne est maîtrisée et restreinte », avait-elle déploré. En effet, plusieurs milliers de filles du secondaire ont reçu l’ordre de rester chez elles.

Par ailleurs, un rapport de l’organisation Save the Children Afghanistan a mis en évidence le fait que près de 80 % des enfants avaient déclaré s’être couchés le ventre vide, au cours du dernier mois écoulé. Du côté des filles, ce risque est presque deux fois plus important, ce qui entraîne des conséquences sur leur santé mentale, puisqu’un quart d’entre elles présentent des signes de dépression. Amnesty a aussi constaté une augmentation du nombre de mariages d’enfants et de mariages forcés, note le magazine Moustique.

Au moment de leur accès au pouvoir l’été dernier, les talibans avaient assuré qu’ils donneraient davantage de libertés à la population féminine, en comparaison avec l’époque de leur premier régime, une vingtaine d’années auparavant. Depuis, ils n’ont pourtant cessé d’imposer des restrictions de plus en plus nombreuses aux femmes.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

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France24 - Monde

Fin de la présidence française de l’UE, l’heure du bilan

Publié le : 01/07/2022 - 15:47

Caroline DE CAMARET

Entamée le 1er janvier 2022, la présidence française du Conseil de l’UE a pris fin le 1er juillet. Le président français avait affiché des objectifs ambitieux et lancé une devise "Relance, puissance, appartenance". A l'heure du bilan , Emmanuel Macron peut se féliciter de quelques réussites avec l'adoption de textes législatifs consacrés à l’encadrement des géants du numériques, à la taxe carbone aux frontières ou au salaire minimum européen.

Cependant, la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie le 24 février a radicalement changé la donne et les priorités. La présidence française a remis sur le devant de la scène la question de la défense européenne et fait adopter des salves de sanctions contre Moscou.

A lire également sur France 24 >>> Présidence française de l'UE : un mandat percuté par la guerre en Ukraine

De plus, le retour de la guerre en Europe n'est pas parvenu à faire taire les dissonances entre Européens, notamment quand il s'est agi de diminuer la trop grande dépendance aux énergies importées de Russie. Cerise sur le gâteau, la présidence française du Conseil de l'UE a été perturbée par les élections présidentielle et législatives en France, qui ont affaibli Emmanuel Macron.

Une émission produite par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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  • Ondrej KOVARIK, Député européen, Renew Europe (République tchèque)
  • Emmanuel MAUREL, Député européen, GUE/GVN (France)
Valeurs Actuelles

Après Nancy Pelosi, une délégation de parlementaires américains en visite à Taïwan

Dimanche 14 août, quelques jours après le déplacement de Nancy Pelosi qui avait provoqué la colère de la Chine, une délégation américaine est arrivée à Taïwan, rapportent plusieurs médias, parmi lesquels Le Point, le même jour. Un sénateur et quatre représentants américains, des démocrates et un républicain, ont été mobilisés sur l’île où ils resteront jusqu’au lundi 15 août, d’après une source diplomatique américaine. La visite de cette délégation de cinq membres du Congrès américain n’avait pas été annoncée.

Des actions « provocatrices »

Dans le détail, cette visite, qui doit durer deux jours d’après l’Institut américain à Taïwan – l’ambassade de facto des Etats-Unis – survient quelques jours seulement après la fin des manœuvres militaires les plus importantes jamais réalisées par Pékin autour de Taïwan, détaille le magazine hebdomadaire. Et cela, en réponse à une visite dans l’île de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre américaine des représentants.

Pour rappel, Taipei a reproché à la Chine d’avoir pris prétexte de la visite de Nancy Pelosi pour s’entraîner à une invasion. Après quoi, les Etats-Unis ont alors réaffirmé leur engagement au sein de la région, poursuit Le Point. En réponse aux actions « provocatrices » de la Chine, Washington compte renforcer ses relations commerciales avec Taïwan et effectuer de nouveaux passages aériens et maritimes dans le détroit, avait fait savoir vendredi 12 août Kurt Campbell, coordinateur de la Maison-Blanche pour l’Asie-Pacifique.

Pour la Chine, Taïwan est l’une de ses provinces

La Chine considère que Taïwan, peuplée de près de 23 millions d’habitants, est l’une de ses provinces, qu’elle n’est pas encore parvenue à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise survenue en 1949, indiquent nos confrères. Pékin, opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, demeure vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d’autres pays. Fréquemment, des responsables américains se rendent sur cette île. Toutefois, la Chine a jugé que la visite de Nancy Pelosi, qui est l’un des plus hauts personnages de l’Etat américain, a été une provocation majeure.

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Fin de la présidence française de l'UE : Ukraine, numérique, taxe carbone… Quel bilan ?

Publié le : 30/06/2022 - 21:14

Claire BONNICHON Suivre Claire BONNICHON Suivre

La présidence française de l'Union européenne s'achève ce jeudi. Numérique, salaire minimum ou encore taxe carbone… En six mois, l'Élysée estime avoir atteint la quasi-totalité de ses objectifs, malgré les élections en France et l'irruption de la guerre en Ukraine fin février. Cette guerre et ses conséquences ont poussé l'Europe à repenser sa souveraineté énergétique, mais aussi militaire. L'Europe a également accordé le statut de candidat à l'UE à l'Ukraine et à la Moldavie.

Une émission préparée par Élise Duffau, Flore Simon et Morgane Minair.

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  • Caroline DE CAMARET, Chef du service Europe de France 24
  • Adrien BROCHE, Consultant opinion à l’institut Viavoice
  • Yves BERTONCINI, Consultant en affaires européennes et président du Mouvement Européen
  • Sandro GOZI, Député européen, Renaissance
  • Jean-Jacques HÉRY, Correspondant France 24 à Bruxelles
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« Tu es la prochaine » : J.K. Rowling menacée de mort par un islamiste pour avoir soutenu Salman Rushdie

« Ne t’inquiète pas, tu es la prochaine ». Voilà la menace de mort qu’a reçu la romancière britannique J.K. Rowling samedi 13 août sur son compte Twitter, rapporte Le Figaro. Dans un tweet posté la veille sur son compte, la créatrice de Harry Potter s’était inquiétée de l’état de Salman Rushdie, victime d’une tentative de meurtre par un islamiste chiite aux Etats-Unis vendredi 12 août. J.K. Rowling s’était dit « écœurée » par ce qui est arrivé à l’auteur des « Versets sataniques », ajoutant « espérer qu’il aille mieux ». « Ne t’inquiète pas, tu es la prochaine », a donc répondu un internaute, un certain Asif Aziz, qui se présente comme étudiant et militant politique à Karachi, au Pakistan.

La police ouvre une enquête

La romancière a interpellé la plateforme Twitter, demandant s’il était normal de ne pas supprimer automatiquement une telle menace de mort. Mais le réseau social a répondu que cela ne constituait manifestement pas une menace. Depuis, le tweet a été supprimé par son auteur. En attendant, la police d’Écosse, ou vit J.K. Rowling, a annoncé avoir ouvert une enquête ce dimanche 14 août. « Nous avons reçu des informations sur une menace proférée en ligne et nos agents procèdent à des investigations », a indiqué une porte-parole de la police écossaise. Menacé de mort depuis une « fatwa » de la République islamique d’Iran en 1989, un an après la publication des « Versets sataniques », Salman Rushdie a été poignardé une dizaine de fois vendredi. Une attaque qui indigne en Occident, mais qui est saluée par des islamistes en Iran et au Pakistan.

Ce n’est pas la première fois que J.K. Rowling subit ainsi de telles menaces de mort : depuis environ un an, la romancière est régulièrement menacée et injuriée par des militants transsexuels pour avoir affirmé que seules les femmes pouvaient avoir leurs règles.

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France24 - Monde

Présidence française de l'UE : un mandat percuté par la guerre en Ukraine

Publié le : 30/06/2022 - 19:05

Grégoire SAUVAGE Suivre

La France passe la main jeudi soir à la République tchèque après six mois à la tête du Conseil de l'UE. Selon un sondage Viavoice pour France 24, si les Français sont partagés sur le bilan d'Emmanuel Macron à l'issue de ce mandat et, plus globalement, sur la capacité de l'Union à faire face aux défis futurs, une large majorité plaide pour un resserrement des liens entre les pays membres dans le contexte de la guerre en Ukraine. 

Accord pour faire chuter les émissions de CO2, régulation des GAFA, salaire minimum... Malgré un mandat perturbé par le retour de la guerre en Europe, la France n'a pas chômé pendant les six mois de la présidence de l'UE avec un total de 130 accords entérinés. Salué pour son activisme par ses partenaires, Emmanuel Macron a symboliquement transmis jeudi 30 juin la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne au Premier ministre tchèque Petr Fiala, en lui souhaitant "bon courage".

Au cours d'une courte cérémonie organisée à la fin du sommet de l'Otan, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a remis un bâton aux couleurs de l'UE à son homologue tchèque Jan Lipavsky, en estimant que l'Europe sortait de la présidence française "plus forte, plus souveraine et, je crois, plus unie".

En revanche, dans la population française, la perception du bilan d'Emmanuel Macron à la présidence de l'UE est beaucoup plus mitigée, révèle un sondage exclusif de l'institut Viavoice pour France Médias Monde, France télévision et Radio France. Les Français ne sont que 35 % à juger ce bilan globalement positif contre 39 % qui pensent le contraire.  

"La présidence française a été très bousculée par un agenda politique d'élections présidentielle et législatives qui ont affaibli Emmanuel Macron, et bien sûr par la guerre en Ukraine qui a changé la donne", explique Caroline de Camaret, cheffe du service Europe de France 24.

Le souhait d'une Europe puissante

Télescopée par l'invasion russe de l'Ukraine, la présidence française s'est rapidement retrouvée en première ligne sur le front diplomatique. Tout en affichant un soutien sans faille au président ukrainien Volodymyr Zelensky et en encourageant les livraisons d'armes à Kiev, Emmanuel Macron a également plaidé pour le maintien du dialogue avec Vladimir Poutine, une position d'équilibre parfois critiquée parmi les 27 mais approuvée par 61 % des Français, selon le sondage Viavoice pour France 24.

Dans ce contexte, les personnes interrogées plaident pour une Europe plus puissante et un renforcement des capacités militaires de l'Union. Ainsi, près des trois quarts des Français sont favorables à la création d'une armée européenne. C'est dix points de plus que lors de la première édition de ce baromètre publié en décembre 2021. 

"L'UE a certes renforcé des capacité de production et de souveraineté, mais on est encore loin de la construction d'une armée européenne même s'il s'agit d'un leitmotiv d'Emmanuel Macron", rappelle toutefois Caroline de Camaret.

Guerre, inflation, prix de l'énergie : les Français plongés dans l'incertitude

Si les Français considèrent que l'Europe peut jouer un rôle stratégique et servir de bouclier en ces temps troublés, ils jugent de manière sévère la gestion européenne du conflit ukrainien. Ils sont ainsi plus d'un sur deux (57 %) à penser que l’UE n’est pas à la hauteur des enjeux.

Les sondés se montrent également sceptiques sur l'aptitude des 27 à relever les défis de demain. Entre une inflation qui s'envole dans la zone euro, des prix de l'énergie qui flambent et une guerre en Ukraine qui s'installe dans la durée, les Français affichent leur pessimisme pour l'avenir. Selon ce sondage Viavoice, ils sont 74 % à estimer que la situation de l'économie européenne va se dégrader.

>> À lire : Croissance en berne et inflation inédite : la France menacée par la "stagflation" ?

Dans les prochains mois, les Français appellent donc les pays membres à se serrer les coudes. Ils sont 62 % à considérer que les pays de l'UE doivent être plus solidaires entre eux.

"Cette guerre met l’UE face à des défis pluriels : celui de sa souveraineté, de son indépendance et de sa place politique dans la conversation internationale. Sans doute ici s’invente un lien nouveau entre les Français et l’UE dans un contexte international instable et face aux enjeux planétaires", notent les sondeurs. "Ce n’est pas moins d’UE mais bien plus d’UE que réclament les Français".

Selon cette enquête, 60 % des Français estiment que l’UE doit constituer un sujet important voire prioritaire (13 %) pour le quinquennat qui s’ouvre. 

Étude réalisée en ligne du jeudi 23 au lundi 27 juin 2022 auprès d'un échantillon de 2 000 personnes représentatif de la population française.

  

 

 

 

 

 

 

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Présidence française de l'UE : quel bilan pour Emmanuel Macron ?

La chronique de l’éco

Plan climat de l'UE : vers la fin des véhicules thermiques en 2035

Ici l'Europe

Crise ukrainienne : l’Europe prête à plonger dans la récession ?

L'Humanité

Éditorial. Bombance et austérité

Éditorial

Cathy Dos Santos

Par Cathy Dos Santos

Il y a la propagande gouvernementale et il y a les faits. Des faits têtus. Prenons pour exemple le numéro de com ­auquel s’est livré Gabriel Attal pour survendre le budget 2023. Dans ­l’Hémicycle, le ministre ­délégué aux Comptes publics a promis lundi monts et merveilles à ses homologues de l’Éducation, du Travail, des Solidarités, de la Justice, de la Défense, de l’Intérieur, de la Transition écologique, de la Cohésion des territoires, de l’Agriculture, etc. «  Une hausse inédite de 11,4 % », soit des milliards d’euros supplémentaires en perspective, a-t-il martelé. De quoi crier bombance en chœur ! Enfin presque.

Car il y a les discours et les faits dont le fameux « en même temps », cher à Emmanuel Macron et à ses exécutants. Le jeune macroniste a d’ailleurs pris soin de préciser que l’extrême générosité de l’exécutif serait accompagnée d’une diminution générale de « 2,5 % en volume ». Dès lors, on est en droit de se demander dans quels portefeuilles l’exécutif compte taper. On le sait, les grandes fortunes ne seront pas mises à contribution. Pas question de ressusciter l’ISF, que la majorité sortante a aboli. Les grandes multinationales de transports et pétrolières ne seront pas non plus inquiétées, à une très courte majorité l’Assemblée nationale a voté contre l’instauration d’une taxe sur les « superprofits » et autres « bénéfices exceptionnels ». Ce projet « d’enfer fiscal » de la Nupes, selon Gabriel Attal.

Il y a le libéralisme et la réalité à laquelle se heurtent les agents de l’État et des millions de foyers aux abois. Dans le champ lexical officiel, le mot austérité est un tabou. C’est pourtant cette machine de guerre antisociale qui s’appliquera dans le budget à venir, comme durant les années d’avant Covid. Elle saignera des secteurs publics déjà à l’agonie, après des décennies de coupes claires, comme le rappelle le cri d’alarme des sages-femmes, que nous relayons dans nos colonnes. Le Collège des sages-femmes dénonce les innombrables fermetures de maternités, l’absence de considération et de revalorisation salariale. Conséquence, 40 % des professionnels souffrent de burn-out. Ce sont là les faits, rien que les faits.

Pas question de ressusciter l’ISF, que la majorité sortante a aboli.

gabriel attalGouvernement Borneaustéritématernités fermées
France24 - Monde

Le FBI a saisi des documents classés "top secret" au domicile de Donald Trump

Publié le : 12/08/2022 - 23:00

FRANCE 24 Suivre

La police fédérale américaine (FBI) a saisi des documents "top secret" lors de sa perquisition chez Donald Trump. L'ancien président est en possible violation de la loi sur l'espionnage, selon le mandat judiciaire publié vendredi.

Une révélation qui pourrait nuire sérieusement à Donald Trump. Selon les documents rendus publics par le ministère américain de la Justice, la police fédérale américaine (le FBI) a saisi des documents classés secret défense lors de sa perquisition au domicile floridien de Donald Trump.

En emportant ces documents avec lui en quittant la Maison blanche, l'ex-président républicain aurait pu se rendre coupable d'infraction : la détention illégale de documents classifiés est une violation d'une loi américaine sur l'espionnage.

Plusieurs documents judiciaires ont été publiés vendredi par un juge de Floride: le mandat autorisant la perquisition, avant que celle-ci ne soit menée, et un long inventaire des pièces saisies lundi par les agents du FBI.

Dans cette liste est mentionné un ensemble de documents concernant le "président de la France", sans davantage de précisions.

L'opération, conduite dans la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago, en Floride, avait provoqué la fureur de ses partisans qui ont fustigé une "persécution politique", ainsi que de nombreux ténors républicains.

Jeudi 11 août, le ministre de la justice Merrick Garland avait, dans une prise de parole exceptionnelle, demandé qu'un juge rende public ce mandat autorisant la perquisition afin que ses motifs soient connus de tous.

Cette demande, très inhabituelle, avait été favorablement accueillie par Donald Trump. "Non seulement je ne m'opposerai pas à la publication des documents (...) mais j'irai plus loin en ENCOURAGEANT leur publication immédiate", a écrit jeudi soir le milliardaire, qui s'était pourtant abstenu de rendre publique la copie du mandat qu'il avait reçue.

L'ex-président a assuré dans un communiqué vendredi que les documents récupérés par la police avaient tous été déclassifiés.

"Le ministère ne prend pas ce genre de décision à la légère"

Jeudi, au cours de sa brève allocution télévisée, Merrick Garland a assuré avoir "personnellement approuvé" cette perquisition. "Le ministère ne prend pas ce genre de décision à la légère", a souligné le ministre de la Justice, ajoutant que l'affaire revêtait un "intérêt public important", à trois mois des élections législatives de mi-mandat.

La loi oblige les présidents américains à transmettre l'ensemble de leurs e-mails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales américaines. Or Donald Trump avait emporté, lors de son départ de la Maison Blanche en janvier 2021, quinze cartons de documents, que des agents des Archives avaient dû récupérer en janvier, déjà à Mar-a-Lago.

La perquisition de lundi était la première ayant jamais visé un ancien président des États-Unis.

Outré, Donald Trump a raconté lundi sur le réseau Truth Social que ses avocats coopéraient "pleinement" avec les autorités lorsque "soudain et sans prévenir, Mar-a-Lago a été perquisitionnée, à 06 h 30 du matin, par un TRÈS grand nombre d'agents". Il s'est notamment plaint du fait que les agents du FBI aient "fouillé les placards de la Première Dame", Melania Trump.

Mercredi, il a aussi suggéré que la police fédérale ait pu avoir "placé" de fausses preuves contre lui lors de cette opération.

Un homme armé tué en essayant de pénétrer dans les bureaux du FBI

Des sympathisants républicains, pourtant connus pour leur soutien aux forces de l'ordre, ont fustigé l'intervention du FBI, à tel point qu'une association d'agents a dénoncé des appels "inacceptables (...) à la violence contre la police". Le ministre de la justice a aussi signalé des "attaques infondées" contre son ministère et les agents de la police fédérale.

Jeudi, un homme armé qui avait tenté de pénétrer dans des bureaux du FBI dans l'Ohio (nord des États-Unis) a été tué par les forces de l'ordre après une longue confrontation.

L'ex-magnat de l'immobilier, au cœur de l'actualité judiciaire aux États-Unis, a aussi été soumis mercredi à une audition sous serment face à la procureure générale de New York, qui enquête au civil sur des soupçons de fraudes financières fiscales au sein du groupe familial Trump Organization. Il n'a alors cessé d'invoquer son droit de ne pas répondre aux questions en vertu du 5e amendement de la Constitution.

Avec AFP

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Valeurs Actuelles

Pakistan : l’Eglise catholique préoccupée par des passages du Coran dans les livres scolaires

Au Pakistan, l’Eglise catholique a manifesté son inquiétude concernant l’introduction de passages du Coran dans les manuels scolaires. Les évêques se disent préoccupés par la nouvelle réforme des programmes des écoles publiques. Selon eux, les changements qui prévoient des contenus sur l’islam parmi les matières obligatoires sont injustes pour les élèves issus des minorités religieuses, détaille La Croix, samedi 13 août. 

« Savez-vous qu’Allah est notre créateur ? » 

Dans le détail, c’est lors d’une conférence de presse donnée fin juillet que la commission nationale pour la justice et la paix (NCJP) de la Conférence des évêques pakistanais a exprimé ses inquiétudes quant à ces fameux contenus prévus dans le nouveau programme scolaire, indique le quotidien national. Parmi les phrases ajoutées dans les manuels scolaires du nouveau projet de Programme national unique des écoles publiques qui ont retenu l’attention des évêques, figure cette question : « Savez-vous qu’Allah est notre créateur ? » 

Tout a commencé en juin 2021, lorsque l’ex-Premier ministre conservateur Imran Khan et son gouvernement ont proposé un nouveau Programme national unique : le système éducatif uniforme pour l’ensemble des écoles publiques du pays. Depuis, cette réforme a été reprise par Shehbaz Sharif, son successeur à la Ligue musulmane du Pakistan élu en avril dernier, poursuit le journal. 

L’article 22 de la Constitution violé 

Si une telle évolution dans les programmes est vivement critiquée, c’est parce qu’elle force les élèves à étudier le Coran. Certains passages issus de ce texte sacré sont présents dans nombre de manuels scolaires contenant des matières obligatoires, à l’instar des langues ou des sciences sociales. « La politique d’éducation et les programmes scolaires devraient être conformes au cadre national et international des droits de l’homme », s’agace Kashif Aslam, directeur de la commission nationale pour la justice et la paix (NCJP) de l’Eglise catholique pakistanaise, dont les propos sont cités par La Croix

Selon Peter Jacobs, chercheur pakistanais en politique publique interrogé sur le sujet par Vatican News, le gouvernement violerait l’article 22 de la Constitution selon lequel « aucune personne fréquentant un établissement d’enseignement ne sera tenue de recevoir une instruction religieuse ou de prendre part à une cérémonie religieuse si celle-ci se rapporte à une religion autre que la sienne », lorsqu’il impose aux élèves l’étude de passages du Coran. 

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L'Humanité

Pour rire

Billet

Maurice Ulrich

C’est une série d’été, comme il y en a dans tous les quotidiens. L’Opinion, journal libéral, a choisi, comme il le précise, d’explorer « l’humour en politique ». Mercredi, c’était un dénommé Papacito. Un portrait pleine page. Il y a quelques années, nous dit-on, personne ne le connaissait, « ni les grands manteaux noirs ou en cuir avec un col en fourrure qu’il aime porter, ni son humour. En moins de dix ans, il est devenu un des leaders de la fachosphère ». La bonne blague. Allez, on continue. « Monarchiste, fervent admirateur du ­général Franco, viriliste, masculiniste et selon ses dires très chrétien », il pense que la République est un complot des francs-maçons, il a voté Éric Zemmour, ensuite Marine Le Pen, et on nous le ­rappelle : mais oui, bien sûr, c’est lui qui en juin 2021 avait posté sur les réseaux sociaux une vidéo intitulée « Le gauchiste est-il un gilet pare-balles » où il tirait sur un mannequin avant de l’attaquer au couteau. À l’Opinion, ce doit être à mourir de rire.

le billet de Maurice Ulrich
France24 - Monde

Donald Trump fait confiance à Drew Findling, l’avocat des rappeurs américains

Publié le : 12/08/2022 - 17:45

Sébastian SEIBT Suivre

L’avocat Drew Findling a été engagé par l’ex-président Donald Trump pour le défendre dans le cadre d’une enquête à haut risque dans l'État de Géorgie. Surnommé #BillionDollarLawyer, DrewFindling est surtout connu pour avoir défendu le gratin du rap américain depuis près de 20 ans.

Quel est le point commun entre les stars du rap Cardi B, Gucci Mane, Waka Flocka Flame… et Donald Trump ? Tous ont eu recours à Drew Findling, un avocat de 62 ans connu dans le milieu du hip-hop sous les noms de “Witch Doctor” (docteur magicien), “God in the streets” (dieu dans les rues), ou encore #BillionDollarLawyer, un surnom qu’il utilise lui-même sur Twitter.

L’ex-président américain vient d’en faire son nouvel avocat. Drew Findling a rejoint jeudi 11 août l’équipe de juristes chargés de défendre cet illustre client dans l’une des nombreuses affaires liées aux efforts du camp Trump pour faire annuler les résultats de l’élection présidentielle de novembre 2020.

Pas un autre hurluberlu à la cour de Trump

Le ténor du barreau devra, plus spécifiquement, protéger Donald Trump en Géorgie, où l’ex-président est accusé d'avoir fait pression sur plusieurs responsables afin d'obtenir un nouveau décompte des voix qui lui serait plus favorable. Le coup de fil qu’il avait passé, le 2 janvier 2021, à Brad Raffensperger, le secrétaire d’État de Géorgie, pour lui demander expressément de “trouver 11 780 voix” pour remporter l’élection, est souvent présenté comme l’une des preuves les plus accablantes contre Donald Trump.

L’enquête en Géorgie pourrait lui valoir des mises en accusation pour association de malfaiteurs, tentatives de fraudes électorales, conspiration pour commettre un crime ou encore interférence dans le processus électoral. “C’est l’un des dossiers dans lequel Donald Trump risque le plus”, assure Norman Eisen, célèbre avocat américain dans une note d’analyse rédigée pour le Brooking Institute, un cercle de réflexion politique américain. 

La décision de Donald Trump de s’en remettre à l’avocat star des rappeurs dans cette affaire ultra-sensible ressemble à une énième provocation de la part d’un homme qui s’est souvent entouré de juristes à la réputation douteuse. N’est-ce pas lui qui, pendant des années, a fait confiance à Michael Cohen, un avocat qui semble issu d’une série sur la mafia, pour être son conseiller personnel ? Il a aussi fait appel à Rudy Giuliani, l’ex-maire de New York qui s’est révélé être un accro aux théories du complot. Ou encore à Sidney Powell, l’avocate qui voyait la victoire de Joe Biden comme le résultat d’un complot ourdi par le défunt président vénézuélien Hugo Chavez et la Chine. 

En réalité, Drew Findling n’a rien à voir avec ces hurluberlus de la galaxie Trump. “La décision de faire appel à lui prouve à quel point Donald Trump prend cette affaire au sérieux”, assure le New York Times. “C’est un avocat brillant”, souligne Esther Panitch, une candidate démocrate en Géorgie et avocate de la défense à Atlanta où Drew Findling a bâti sa réputation. 

De Black Mafia Family à Cardi B

“Je reçois des appels de la Côte Ouest à la Côte Est [des États-Unis], de la frontière du Canada à celle du Mexique dès qu’un rappeur à des problèmes”, affirmait l'avocat en 2018 au site d'information pour "millenials" Mic, qui lui consacrait un article.

Drew Findling a commencé à se tailler une réputation dans le milieu du hip-hop d’Atlanta en défendant Demetrius “Big Meech” Flenory, figure légendaire et controversée de la scène musicale d’Atlanta et… du trafic de drogue au début des années 2000. Ce dernier avait fondé avec son frère l’organisation Black Mafia Family (BMF) qui a servi, à la fois, à promouvoir des talents locaux du rap et pour organiser un vaste réseau de distribution de cocaïne de la Géorgie (est des États-Unis) à Los Angeles (Californie). En 2003, Drew Findling lui a évité la prison dans une histoire de double homicide.

Drew Findling ne pourra pas empêcher l’empire BMF de s’effondrer quelques années plus tard. Mais grâce à l’aide apporté à “Big Meech”, “mon nom avait commencé à circuler dans les rues d’Atlanta”, raconte-t-il.

C’est cette première affaire qui va pousser le rappeur Gucci Mane à taper à la porte du futur #BillionDollarLawyer. Le célèbre chanteur d’Atlanta multiplie les démêlés avec la justice et Drew Findling lui permet, notamment, d’éviter une lourde peine de dix ans de prison en 2014. 

Dès lors, sa réputation est faite. Son compte Instagram reflète d’ailleurs sa proximité avec bon nombre des plus grandes stars du rap et du hip hop américain. L’avocat y apparaît bras dessus bras dessous avec Waka Flocka Flame, les membres du groupe Migos ou encore Yung Miami. 

Son succès lui a également permis de représenter d’autres figures de la communauté afro-américaine comme la star du basket Shaquille O'Neal ou le comédien Mike Epps.

Avocat anti-Trump

Ces dernières années, Drew Findling ne s’est plus contenté de représenter ses clients au tribunal. Il a aussi commencé à s’investir davantage dans la défense des minorités aux États-Unis et la dénonciation de l’inégalité devant la justice, rappelle le New York Times. 

De quoi se demander si, au final, le plus incongru dans l’attelage formé par Donald Trump et Drew Findling n’est pas que l’ex-président ait fait appel à cet avocat, mais que ce dernier ait accepté de le défendre. 

Son compte Twitter regorge d’attaques contre l’ex-président et les idées ultra-conservatrices. Drew Findling a ainsi déploré la décision de la Cour suprême de revenir sur la protection constitutionnelle du droit à l’avortement et promis de défendre gratuitement toute femme accusée d’avortement illégal en Géorgie. 

The racist architect of fraudulent Trump University criticizing Lebron, the founder of a free school for children.... POTUS pathetic once again!

August 4, 2018

Il a, à plusieurs reprises, traité Donald Trump de “raciste”, notamment à la suite des attaques de l’ex-président contre la star de la NBA LeBron James en 2018. Drew Findling avait même qualifié Donald Trump de président “pathétique”, rappelle le Washington Post.

Mais cela ne l’empêchera pas de le défendre. “Je peux ne pas être d’accord politiquement avec mes clients, mais cela ne m’empêchera pas de combattre des injustices”, a-t-il fait valoir à cette même source. 

Plusieurs rappeurs interrogés par le New York Times en 2018 ont assuré que Drew Findling les avait sauvés des griffes de la justice à des moments critiques de leur carrière. “C’est tout simplement le meilleur avocat qui existe”, a ainsi soutenu Offset, membre du groupe Migos. De quoi rassurer Donald Trump, Drew Findling devrait mieux s’en sortir que Bruce Castor qui l’avait embarrassé au premier jour de son procès en destitution

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États-Unis : le ministre de la Justice a "personnellement approuvé" la perquisition chez Trump

FBI VS TRUMP

La perquisition choc du FBI à Mar-a-Lago peut-elle déboucher sur l'inéligibilité de Donald Trump ?

Auditionné à New York sur ses pratiques fiscales, Donald Trump refuse de répondre aux questions

Valeurs Actuelles

Symbole d’“occidentalisation” : adopter des animaux domestiques pourrait conduire à la prison en Iran

Les chiens, les chats, les tortues ou encore les lapins… Autant d’animaux qui pourraient dans un futur proche ne plus être adoptés par les Iraniens. En effet, dans ce pays, promener un animal de compagnie dans la rue – mais aussi l’adopter – pourrait conduire à une peine de prison, relayait Courrier international, fin juillet, citant une information recueillie auprès de la BBC. Et cela, en vertu d’un projet de loi qui provoque la colère de la société civile et dont les conséquences sont déjà prégnantes. Depuis la révolution islamique de 1979, le quotidien des Iraniens et de leurs animaux domestiques – notamment les chiens – a beaucoup changé. En effet, les animaux domestiques sont devenus un symbole de vie urbaine et d’« occidentalisation » aux yeux du régime des mollahs, qui juge les animaux comme impurs en s’appuyant sur la tradition islamique.

Tous les animaux domestiques concernés

Dernièrement, de multiples arrestations d’animaux domestiques et de leurs propriétaires dans la capitale iranienne ont provoqué l’indignation de la société civile et plus largement des propriétaires d’animaux. À l’origine de ces détentions : un projet de loi interdisant « d’élever, d’acheter ou de vendre ; de transporter, de promener à bord d’un véhicule ou à pied ; et de garder chez soi des animaux sauvages, exotiques, nuisibles et dangereux », souligne le radiodiffuseur britannique, qui cite le texte en question.

Au micro du média britannique, Payam Mohebi, président de l’Association vétérinaire iranienne, assure que ce débat ne date pas d’hier, mais qu’il a commencé à se concrétiser il y a plus d’une décennie de cela. Il a rappelé que par le passé, un groupe de députés avait d’ailleurs tenté de faire passer une loi dont l’objectif était de confisquer les chiens de compagnie. Mais aujourd’hui, le projet de loi s’étend à tous les animaux domestiques.

La crainte d’être arrêté

Pour les Iraniens, les effets de ce projet de loi se font déjà sentir. Une jeune femme, propriétaire d’un chien, a témoigné auprès de la BBC de son appréhension à l’idée d’emmener son animal en promenade, même si la loi n’est pas encore votée : « Il me lance de grands regards innocents, comme pour me demander de le sortir, mais je n’ose pas, par crainte de [me] faire arrêter. »

Pour l’heure, en Iran, il n’existe aucune réglementation solide encadrant la possession des chiens. Toutefois, interrogé par le même média, le vétérinaire Ashkan Shemirani fustige le fait que des autorités policières se permettent d’arrêter des personnes et leurs animaux dans l’espace public en invoquant le seul prétexte d’une « occidentalisation », qui serait contraire au régime en place.

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L'Humanité

Immigration: Le jeu dangereux de Darmanin

Actu

Face à LR et au RN déterminés à surenchérir, le ministre de l’Intérieur surfe sur l’affaire Hassan Iquioussen pour ouvrir la voie à sa future réforme.

Julia Hamlaoui

D’une affaire à l’autre, Gérald Darmanin prépare sa prochaine réforme de l’immigration. Non content d’avoir annoncé en juillet l’expulsion d’un Algérien soupçonné d’une agression de policiers à Lyon peu avant que celui-ci soit mis hors de cause par le parquet, c’est désormais avec le cas d’ Hassan Iquioussen que le ministre de l’Intérieur occupe les médias cet été.

Pourquoi une expulsion au lieu de poursuites

Depuis la suspension, en fin de semaine dernière, par le tribunal administratif (TA) de Paris de l’expulsion, ordonnée le 28 juillet, d’Hassan Iquioussen, le ministre ne manque pas une occasion de faire savoir sa détermination à aller au bout du processus engagé contre le prédicateur mis en cause pour des propos antisémites, homophobes et sexistes, remontant pour certains à une vingtaine d’années. Et ce bien que le tribunal ait fait valoir que la décision constituait une « atteinte disproportionnée » à la « vie privée et familiale » de l’homme de 58 ans, né en France mais de nationalité marocaine. « Ces propos anciens n’ont jamais donné lieu à un refus de titre de séjour ou à une condamnation pénale », a aussi relevé à l’audience M e Marion Ogier, qui intervenait au nom de la LDH. Et c’est là que le bât blesse : pourquoi une expulsion au lieu de poursuites au moment voulu pour des déclarations relevant du délit de provocation à la haine ? Une façon de montrer les muscles mais aussi de pousser les feux de la logique qui a prévalu dans la loi contre les séparatismes.

La place Beauvau a agité la fiche S

Dans la foulée du jugement, le locataire de la place Beauvau a agité la fiche S de l’imam pour justifier sa démarche. « C’est stratégique, au moment même où le ministère venait d’essuyer un camouflet devant le TA qui soulignait le manque d’éléments étayant la persistance de la menace à l’ordre public depuis 2014. Mentionner la fiche S, c’est une façon de laisser à penser que la menace serait toujours actuelle. En réalité, c’est la surveillance qui est actuelle », rappelle le professeur de droit public Serge Slama sur Public Sénat.

Renforcer les possibilités d’expulsion

C’est que Gérald Darmanin a une rentrée à préparer. «  J’attends avec sérénité la décision du Conseil d’État. (…) Mais si jamais il venait à nous donner tort, nous étudierons avec les parlementaires les moyens de donner les forces à la République de se défendre, en modifiant la loi s’il le (faut) », a-t-il annoncé depuis Marseille. Et l’occasion est toute trouvée avec le projet de loi en préparation sur l’immigration. Renforcer les possibilités d’expulsion dans de telles situations va de pair avec une mesure d’ores et déjà en préparation : le durcissement de la double peine. « Nous pourrions examiner les protections contre l’éloignement dont bénéficient certaines catégories d’étrangers, en lien avec leur âge d’arrivée en France ou leur statut marital, et qui ne découlent pas d’obligations constitutionnelles ou internationales », a proposé Gérald Darmanin dans un entretien au Figaro, vantant « une lutte plus intraitable que jamais contre les étrangers délinquants ». Au risque d’alimenter l’amalgame entre délinquance et immigration, mais aussi de pousser plus loin la différenciation des peines en fonction de la nationalité.

Initialement prévu pour octobre, l’examen du texte a été repoussé sur ordre de Matignon pour laisser place à une « consultation » et à un débat préalable au Parlement, qui s’annonce déjà comme un concours Lépine du sécuritaire entre LR et le RN.

gérald darmanin
Valeurs Actuelles

La Russie négocie l’échange d’un trafiquant d’armes détenu aux Etats-Unis contre une basketteuse américaine

L’échange aura-t-il lieu ? Samedi 13 août, un diplomate russe a confirmé que son pays était en train de négocier un échange de prisonniers avec les États-Unis, rapporte Le Figaro. En effet, le quotidien explique que Moscou et Washington auraient commencé à discuter discrètement d’un échange de prisonniers, plus précisément d’un trafiquant d’armes russe détenu aux États-Unis en échange d’une basketteuse et d’un soldat américain emprisonnés en Russie. Les États-Unis ont plusieurs fois déclaré avoir fait une « offre conséquente » pour obtenir la libération des deux Américains détenus en Russie, la basketteuse Brittney Griner et un ancien soldat américain, Paul Whelan. Selon des médias américains, il s’agirait de les échanger contre un célèbre trafiquant d’armes russe détenu aux États-Unis, Viktor Bout, surnommé « le marchand de mort ».

Négociations ralenties par la guerre en Ukraine ?

Brittney Griner a récemment été condamnée à une peine de neuf ans de prison pour trafic de drogue. Elle avait été arrêtée fin février dernier à Moscou en possession d’une vapoteuse contenant du liquide à base de cannabis. Son cas a pris une ampleur géopolitique dans le contexte de la crise entre Moscou et Washington liée à l’offensive russe en Ukraine. En face, Viktor Bout purge une peine de vingt-cinq ans de prison aux États-Unis pour trafic d’armes. Sa vie hors norme a inspiré le film Lord of War, mettant en scène l’acteur Nicolas Cage en trafiquant d’armes cynique.

Cependant, Le Figaro indique que les négociations prendraient plus de temps en raison du conflit ukrainien, opposant indirectement les Russes aux Américains. La diplomatie russe a fait savoir qu’elle attachait beaucoup d’importance à la récupération de son ressortissant. « Les discussions sur le sujet très sensible d’un échange de (prisonniers) se déroulent via des canaux choisis par nos présidents », a déclaré le directeur du département Amérique du Nord au ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Darchiev. Les noms cités par la presse américaine « sont effectivement considérés. La Russie cherche à obtenir la libération de Viktor Bout depuis longtemps », a-t-il ajouté dans un entretien publié samedi par l’agence de presse russe Tass. « La « diplomatie silencieuse » continue et devrait porter ses fruits si, bien sûr, Washington […] se garde de tomber dans la propagande », a-t-il ajouté.

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L'Humanité

Proche-Orient Des tirs font huit blessés à Jérusalem-est

Actu

Un homme a ouvert le feu sur un bus transportant des fidèles juifs dans la vieille ville occupée. Un jeune Palestinien s’est rendu à la police alors que les forces de sécurité israéliennes ont appréhendé des dizaines de jeunes à Silwan.

Pierre Barbancey

Une semaine après les frappes « préventives » d’Israël contre la bande de Gaza faisant au moins 49 morts dont de nombreux enfants et les multiples opérations israéliennes en Cisjordanie, un Palestinien a tiré sur un bus ce dimanche matin à Jérusalem faisant huit blessés dont deux grièvement. « Je revenais du Mur des Lamentations. Le bus était rempli de passagers. J’ai stoppé à l’arrêt de bus de la Tombe de David. À ce moment-là, les tirs ont débuté », a témoigné le chauffeur du bus, Daniel Kanievsky à un petit groupe de journalistes sur place dont l’AFP. Le porte-parole de l’hôpital Shaarei Tsedek à Jérusalem a indiqué que les équipes médicales avaient dû procéder à une opération césarienne d’une femme enceinte blessée pendant l’attaque. « Elle reste intubée et dans un état grave. Le nourrisson est né et il est dans un état stable ». «  J’ai vu deux personnes dans le bus saigner. Tout le monde paniquait », a-t-il ajouté, devant son bus criblé de balles, au pied de la Vieille Ville de Jérusalem. Selon les médias israéliens, un Palestinien de 27 ans se serait rendu à la police.

« Tous ceux qui veulent nous faire du mal doivent savoir qu’ils paieront le prix de toute atteinte à nos civils », a déclaré le Premier ministre israélien Yaïr Lapid. Après la fusillade, des dizaines de soldats israéliens ont envahi le quartier de Silwan, à la recherche du tireur après avoir fermé et isolé la zone. Ils ont procédé à des dizaines d’arrestation dans ce quartier où des destructions de maisons palestiniennes sont programmées ainsi que l’installation de familles de colons. De son côté, le Hamas, silencieux lors des frappes contre Gaza la semaine dernière, a salué une «  opération héroïque » sans la revendiquer formellement. « Notre peuple continuera à résister et à combattre l’occupant avec tous les moyens », affirme le mouvement islamiste.

Samedi, un adolescent palestinien de la ville de Beit Ummar, au nord de la ville de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, a perdu son œil après que des soldats israéliens lui ont tiré dessus avec une balle en acier recouverte de caoutchouc. Il manifestait devant l’entrée principale du camp de réfugiés avec des dizaines d’autres de Palestiniens pour dénoncer la poursuite des agressions israéliennes, y compris la récente offensive sur Gaza, le meurtre d’un Palestinien à Hébron et l’assassinat des trois autres à Jénine.

Pierre Barbancey

Israël-Palestinejérusalem-est
France24 - Monde

Des milliers d'opposants syriens manifestent contre l'appel turc à une "réconciliation"

Publié le : 12/08/2022 - 17:42

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Des milliers de Syriens ont manifesté vendredi dans des régions sous contrôle des rebelles pour dénoncer l'appel du chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu à une "réconciliation" entre le régime de Bachar al-Assad et les insurgés.

L'opposition à Damas s'indigne du volte-face d'Ankara. Des milliers de Syriens ont manifesté vendredi 12 août dans des régions sous contrôle rebelle pour dénoncer la nouvelle position de la Turquie, après que le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a appelé à une "réconciliation" entre le régime syrien et les insurgés, pour parvenir à une "paix durable".

Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, Ankara, qui déploie des soldats dans des zones limitrophes de Syrie, se dit farouchement opposée au régime de Bachar al-Assad et se pose en soutien indéfectible des groupes rebelles syriens.

Mais jeudi 11 août, Mevlut Cavusoglu a plaidé pour "réconcilier l'opposition et le régime en Syrie" afin de sceller une "paix durable". Cette déclaration marque un changement dans la position de la Turquie: en mai, le président Recep Tayyip Erdogan qualifiait encore le régime Assad de "meurtrier".

La déclaration du ministre turc a provoqué la colère des opposants et rebelles syriens qui ont appelé à la mobilisation contre la Turquie dans des secteurs contrôlés par des soldats turcs et leurs supplétifs syriens dans la province d'Alep (nord), et dans des secteurs sous contrôle des jihadistes et de factions rebelles.

Après la prière hebdomadaire musulmane du vendredi, la foule a crié "Non à la réconciliation" à Aazaz, Al-Bab et Afrine dans la province d'Alep, ainsi que dans la province d'Idleb (nord-ouest) sous contrôle des jihadistes et de groupes rebelles.

"Cette réconciliation serait un suicide"

"En tant que révolutionnaires, nous rejetons toute réconciliation avec le régime car elle signifierait la destruction et le déplacement de millions de Syriens", explique à l'AFP Yassine Ahmed, 37 ans, un déplacé à Al-Bab. "Cette réconciliation n'est ni entre nos mains ni entre les mains de la Turquie. Ce serait un suicide pour nous", dit-il sous une nuée de drapeaux de l'opposition syrienne et une bannière affichant "Pas de réconciliation, la révolution continue".

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant un point de contrôle de l'armée turc dans la localité d'Al-Mastouma dans la province d'Idleb au cri de "À bas le régime" syrien.

"Nous sommes contre la réconciliation et nous n'oublierons pas le sang des martyrs et les massacres", lance Sanaa Al-Ali, une manifestante, faisant allusion aux accusations contre Damas.

La Turquie revient sur une "réconciliation" et réaffirme "le plein soutien" à l'opposition

La veille, des Syriens sont descendus dans la rue à Al-Bab aussitôt après la conférence de presse à Ankara du chef de la diplomatie turque.

Face au tollé, vendredi, le porte-parole de son ministère, Tanju Bilgiç, a publié une mise au point dans laquelle n'apparaissait plus le terme "réconciliation" et qui réaffirmait "le plein soutien de la Turquie à l'opposition" au régime Assad.

Il a aussi souligné que son pays "continuera à contribuer aux efforts visant à trouver une solution durable" au conflit.

Recep Tayyip Erdogan est l'un des principaux détracteurs de Bachar al-Assad qu'il a souvent qualifié de "tyran sanguinaire" depuis 2011. En 2020, des affrontements meurtriers ont même opposé forces syriennes et turques.

Le pouvoir syrien, lui, ne rate pas une occasion pour s'en prendre à la Turquie accusée de soutenir des "groupes terroristes" en Syrie.

La Turquie accuse surtout les forces kurdes syriennes qui contrôlent la majeure partie du nord-est du pays d'être des "terroristes" et a mené plusieurs opérations contre elles en Syrie.

Lors de sa conférence de presse, le chef de la diplomatie turque a souligné que depuis 2011, "beaucoup de gens sont morts (en Syrie), beaucoup ont quitté leur pays. Ces gens devraient pouvoir rentrer y compris ceux (réfugiés) en Turquie. Une paix durable est nécessaire".

Il a néanmoins nié tout contact direct entre MM. Erdogan et Assad, mais a reconnu une reprise de contact entre les services de renseignements des deux pays et un bref entretien avec son homologue syrien en octobre 2021.

Le conflit en Syrie, pays morcelé, s'est complexifié après l'intervention de multiples groupes et puissances étrangères. Il a fait environ un demi-million de morts.

Avec AFP

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Grèce : une cinquantaine de migrants portés disparus après le naufrage d'un bateau

Frappe au Kurdistan : l'Irak accuse la Turquie et menace de riposter

EXPRESS ORIENT

Sommet Russie-Turquie-Iran à Téhéran : les conflits en Syrie et en Ukraine au coeur des discussions

France24 - Monde

Exilés en France, des journalistes afghans racontent la presse sous les Taliban

Publié le : 12/08/2022 - 18:33

FRANCE 24 Suivre Anna PEREIRA Suivre

Journaliste pendant sept ans à Kaboul, Shafi Karimi a couvert de fond en comble l'actualité afghane, mais rien ne l'avait préparé à la brusque prise de Kaboul par les Taliban. Comme un pressentiment, en avril 2021,à peine quelques mois avant, il décide de quitter son pays pour des raisons de sécurité et de s'expatrier en France en compagnie de sa femme, Sofiea Sakhi, journaliste comme lui. Ils ne pouvaient plus y exercer leur métier. Reportage de nos correspondants.

Shafi et Sofia sont arrivés en France quelques mois avant la prise de Kaboul par les Taliban. S'ils ont vécu l'événement à distance, ils n'ont jamais perdu de vue leur pays natal :

"Malheureusement, en ce moment, il n'y a pas d'espoir pour les bonnes nouvelles. Quelque part dans mon pays, les Taliban ont tué quelqu'un ; quelque part ailleurs, les femmes ne peuvent plus travailler", se désole Shafi, qui travaille actuellement en freelance pour ViceNews UK et InfoMigrants.

De son côté, Sofia s'est spécialisée sur les droits des femmes.

"En tant que journaliste ou reporter en Afghanistan, on joue avec le feu. Dans mes sept années d'expérience, j'ai perdu plus de dix de mes collègues", raconte Shafi, qui a reçu un appel de l'État islamique le menaçant de mort après un reportage.

Selon RSF, au moins six journalistes ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions en Afghanistan en 2021. Un autre est porté disparu.

Cliquez sur le player ci-dessus pour regarder notre reportage exclusif.

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France24 - Monde

Pour l’ancienne ministre afghane Habiba Sarabi, "les Taliban n’ont cure de la voix des femmes"

Publié le : 12/08/2022 - 14:11

FRANCE 24 Suivre

Interrogée par France 24, Habiba Sarabi, ex-ministre afghane des Affaires féminines, dresse un bilan sans concession de la situation en Afghanistan, près d’un an après la prise de contrôle du pays par les Taliban en août 2021. Entretien.

Ancienne ministre des Affaires féminines de 2002 à 2004 et première Afghane à avoir gouverné une province (Bamiyan), Habiba Sarabi revient pour France 24 sur la situation dans son pays, près d’un an après le retour au pouvoir des Taliban, le 15 août 2021.

Lauréate du prix Simone Veil de la République française en 2021 elle avait participé aux négociations de paix entre Kaboul et les Taliban à Doha, organisées à Doha à partir de 2020. La femme politique dresse un bilan accablant, notamment pour les femmes.

Exclues de la vie publique par de nombreuses restrictions imposées à leurs déplacements, à leur tenue vestimentaire et appliquées sur leur lieu de travail, les Afghanes sont les premières victimes du nouveau régime. La "répression suffocante" des Taliban "détruit la vie des femmes et des filles", a écrit l’ONG Amnesty international dans son dernier rapport publié fin juillet.

 

France 24 : quelle est la situation actuelle en Afghanistan, près d’un an après la chute de Kaboul ?

Habiba Sarabi : Les Taliban ne sont pas arrivés au pouvoir, ils l’ont pris par la force. Ils ne sont pas des bureaucrates, c’est donc un pouvoir dictatorial. Ce sont des gens qui gouvernent par la force pour obliger la population à leur obéir. Depuis un an, les Afghans, en plus de subir la pauvreté et la faim, souffrent dans leur vie quotidienne de l’absence de services sociaux, et de systèmes d’éducation et de santé. Et lorsque des gens, hommes et femmes confondus, osent se dresser pour résister ou faire entendre leur voix – notamment sur les réseaux sociaux, puisqu’il n’y a plus de liberté de la presse – ils sont arrêtés, torturés ou punis d’une autre façon par les Taliban.

Sans surprise, la femme afghane semble être la première victime du pouvoir en place...

Ces vingt dernières années, nous avions réalisé beaucoup de choses. De nombreuses petites filles ont pu aller à l’école, au point de représenter jusqu’à 40 % des inscriptions scolaires. Même l’accès des femmes à l’enseignement supérieur avait été amélioré. Un certain nombre d’Afghanes ont pu intégrer la fonction publique et d’autres ont été élues au Parlement ou nommées ministres. En résumé, elles étaient présentes quasiment dans tous les secteurs. Malheureusement après avoir pris le pouvoir, les Taliban ont décidé d’exclure au plus vite les femmes de tous les domaines de la vie, du monde du travail et même de les priver de l’accès à l’éducation. La mobilisation des Afghanes les a contraints de permettre l’ouverture des écoles aux petites filles, mais uniquement jusqu’à la 6e. Malgré les pressions internationales, la mobilisation des Afghanes sur place et à l’étranger, les Taliban refusent d’aller plus loin. Ils n’en ont cure de la voix des femmes, ils refusent de les écouter. C’est pourquoi nous demandons à la communauté internationale et aux pays musulmans de faire pression sur les Taliban pour qu’ils acceptent, non seulement de rouvrir les portes de l’éducation aux Afghanes, mais aussi de restaurer les droits humains les plus élémentaires pour mettre fin aux discriminations qui compliquent la vie des femmes. 

Près de la moitié de la population afghane a moins de 15 ans selon l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Comment voyez-vous l’avenir de cette jeunesse et celui des femmes ?

La nouvelle génération, les jeunes et les femmes dans leur ensemble, sont les atouts de l’Afghanistan. Si avec le retour au pouvoir des Taliban, qui est un recul pour toute la société, le pays ne peut profiter de ces atouts pour se développer, notamment sur le plan économique, alors il s’effondrera. Les Afghans sont des êtres humains, ils font partie de la communauté internationale, ils méritent d’avoir une vie meilleure. Nous souffrons depuis plus de quarante ans des guerres et des conflits, et chaque jour est un bain de sang. La communauté internationale, en premier lieu les États-Unis et l'OTAN, a commis une erreur en Afghanistan. Sans aucun plan, ils se sont retirés et ont tout remis entre les mains des Taliban. Ils doivent à présent réparer cela. La communauté internationale doit prendre ses responsabilités envers le peuple afghan et les Afghanes en particulier. Je reste très confiante et fière d'une chose : les Afghanes sont très courageuses, et après avoir eu accès à l’éducation ces deux dernières décennies et pris conscience de leurs droits, je suis certaine qu’elles continueront la lutte pour améliorer leur vie et celle de leurs enfants.

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En Afghanistan, les entreprises s'effondrent depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban

DROIT DES FEMMES

Derrière des mesures "cosmétiques", les Afghanes toujours sous le joug des Taliban

Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : le PIB de la Russie a chuté de 4% sur un an au 2ème trimestre

Publié le : 12/08/2022 - 06:39Modifié le : 12/08/2022 - 22:46

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"L'heure est grave", a lancé jeudi le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) devant le Conseil de sécurité de l'ONU, réclamant l'accès à la centrale nucléaire de Zaporijjia, alors que l'agence russe officielle de statistiques Rosstat a annoncé que le produit intérieur brut (PIB) de la Russie s'est contracté de 4 % au deuxième trimestre par rapport à la même période en 2021, montrant l'impact des sanctions contre Moscou. 

Cette page n'est plus mise à jour. Retrouvez l'ensemble des informations sur l'Ukraine ici.

  • 21 h 45 : le Pentagone "ignore" l'origine des explosions sur une base russe en Crimée

Le Pentagone a assuré ne pas avoir d'informations sur la cause des récentes explosions sur une base militaire russe en Crimée, tout en soulignant que les États-Unis n'avaient livré à Kiev aucune arme ne leur permettant de mener une telle frappe.

"Nous n'avons rien qui indique s'il y a eu un lancement de missile ou non, je ne peux pas dire s'il y a eu du sabotage ou non", a déclaré à la presse un haut responsable militaire américain. "Ce que je peux vous dire, c'est que ce n'était pas une frappe d'ATACMS, parce que nous ne leur avons pas donné d'ATACMS", a ajouté ce haut gradé ayant requis l'anonymat, faisant référence à des missiles balistiques tactiques d'une portée de 300 km, que Kiev tente de convaincre Washington de lui fournir.

Kiev n'a pas revendiqué cette attaque et les multiples explosions, filmées par des témoins puis diffusées sur les réseaux sociaux, restent inexpliquées.

L'aéroport militaire russe de Saki, en Crimée annexée en 2014 par la Russie, a été fortement endommagé mardi par une série d'explosions présentées comme accidentelles par Moscou mais que des experts attribuent à une attaque des forces ukrainiennes.

  • 21 h : le PIB de la Russie a chuté de 4 % sur un an au 2e trimestre, selon une estimation officielle

Le produit intérieur brut (PIB) de la Russie s'est contracté de 4 % par rapport à la même période de l'année précédente, selon une estimation statistique officielle publiée vendredi.

Le PIB s'est élevé "à 96 % (de sa valeur) à la même période en 2021, selon les estimations préliminaires", a indiqué l'agence fédérale de statistiques Rosstat dans un communiqué. Il s'agit des premiers chiffres portant sur trimestre plein depuis le lancement depuis le déclenchement de la guerre menée par la Russie en Ukraine, et témoigne de l'impact des sanctions économiques contre Moscou. L'agence a annoncé qu'une évaluation plus complète serait publiée le 9 septembre.

  • 20 h 35 : deux morts dans une frappe russe sur Kramatorsk, dans le Donbass

Au moins deux personnes ont été tuées et 13 autres blessées dans un bombardement russe sur Kramatorsk, principale ville encore sous contrôle ukrainien dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur.

"Selon les premières informations, nous avons deux civils morts et 13 blessés avec certitude. Les bombardements ont endommagé au moins 20 bâtiments et un incendie s'est déclaré", a dit sur Facebook Pavlo Kyrylenko, le gouverneur de la région de Donetsk, appelant une nouvelle fois la population locale à évacuer.

  • 18 h 45 : Scholz veut un gazoduc reliant le Portugal et l'Espagne à l'Europe centrale

Le chancelier allemand Olaf Scholz a plaidé pour un gazoduc reliant le Portugal et l'Espagne à l'Europe centrale, via la France afin de "soulager massivement la situation de l'approvisionnement". Cette proposition a été accueillie avec enthousiasme par es gouvernement espagnol et portugais.

"Je me suis beaucoup intéressé à un pipeline qui nous manque hélas aujourd'hui dramatiquement, à savoir le pipeline qu'on aurait dû construire entre le Portugal, l'Espagne via la France jusqu'à l'Europe centrale", a déclaré le chef de l'exécutif allemand lors de sa conférence de presse estivale à Berlin.

Ce gazoduc constitue "une priorité" pour le Portugal, et la prise de position d'Olaf Scholz "renforce la pression sur les institutions européennes" pour faire avancer ce dossier, a déclaré le Premier ministre portugais Antonio Costa. "Le Portugal peut jouer un rôle important" et contribuer à rendre l'Europe "autonome sur le plan énergétique" vis-à-vis de la Russie, a souligné le chef du gouvernement portugais, dont le pays dispose à Sines (sud) d'un important port en eaux profondes doté d'un terminal gazier.

Pour sa part, la ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, a déclaré à la Télévision nationale (TVE) que l'Espagne était prête à avancer très vite pour la construction d'un tel gazoduc, prônant "une plus grande implication des institutions communautaires" et "des gouvernements des États membres".

  • 14 h 25 : l'UE discutera une possible interdiction de visas pour tous les Russes

Une interdiction de visas pour tous les Russes va être discutée fin août par l'Union européenne, a affirmé le chef de la diplomatie tchèque Jan Lipavsky, dont le pays préside le Conseil de l'UE.

La mesure, réclamée par les autorités ukrainiennes, divise l'UE, ce que pourrait rendre son adoption compliquée : les sanctions européennes doivent être votées à l'unanimité par les Vingt-Sept.

"L'interdiction totale des visas russes par tous les États membres de l'UE pourrait être une autre sanction très efficace contre la Russie", a plaidé Jan Lipavsky. Le ministre va sonder ses homologues lors d'une réunion informelle fin août à Prague. "En cette période d'agression russe, que le Kremlin ne cesse d'intensifier, il ne peut être question de tourisme comme à l'ordinaire pour les citoyens russes", a-t-il soutenu. Le ministère estonien des Affaires étrangères a déjà annoncé des restrictions en ce sens dont l'entrée en vigueur a été fixée le 18 août.

Le ministre tchèque doit toutefois convaincre au préalable le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, responsable de ces prérogatives.

  • 11 h 18 : deux nouveaux navires chargés de céréales quittent l'Ukraine

Deux nouveaux navires chargés de céréales ont quitté l'Ukraine ce matin, a annoncé le ministère turc de la Défense. L'un est chargé de blé, une première depuis la reprise des exportations ukrainiennes de céréales au début du mois dans le cadre de l'accord signé le 22 juillet à Istanbul.

Au total, 14 navires chargés de céréales ont quitté la côte méridionale de l'Ukraine au cours des deux dernières semaines, en application de cet accord signé par la Russie et l'Ukraine sous l'égide des Nations unies et de la Turquie et qui prévoit des couloirs maritimes sécurisés depuis trois grands ports de l'oblast (région administrative) d'Odessa, celui de la ville d'Odessa, celui de Tchernomorsk et celui de Ioujni.

  • 10 h 22 : l’agence de paiement russe NSD dépose plainte pour annuler les sanctions de l'UE

L’agence de paiement russe National Settlement Depository (NSD) a déposé plainte auprès de la Cour justice de l'Union européenne (UE) afin d'annuler les sanctions imposées à son encontre, a déclaré l'organisme chargé du dépôt des titres financiers échangés en Russie.

L'UE a ajouté le NSD, que Moscou prévoyait d'utiliser pour assurer le service des euro-obligations du pays, à sa liste d'entités sanctionnées en juin.

  • 10 h 09 : sept villes britanniques finalistes pour accueillir l'Eurovision au nom de l'Ukraine

Sept villes britanniques ont été sélectionnées pour accueillir le prochain concours de l'Eurovision, organisé par le Royaume-Uni au nom de l'Ukraine en raison de l'invasion russe, a annoncé la BBC.

Sur les vingt villes qui avaient fait part de leur intérêt pour accueillir le concours emblématique, celles de Birmingham, Glasgow, Leeds, Liverpool, Manchester, Newcastle et Sheffield ont été retenues. Des villes comme Londres ou Belfast (Irlande du Nord) ont été écartées.

>> À lire : "Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné""

  • 9 h 32 : le géant russe de l'aluminium Rusal se dit affecté par les sanctions

Le géant russe de l'aluminium Rusal a indiqué vendredi être affecté par les sanctions internationales, en annonçant un bénéfice net en fort recul au premier semestre.

Le bénéfice net a reculé de 16,7 % au premier semestre sur un an, à 1,68 milliard de dollars, selon des chiffres diffusés vendredi dans un communiqué. Fondé par l'oligarque Oleg Deripaska, le groupe souligne que "les tensions géopolitiques croissantes depuis février 2022 ont fait considérablement augmenter la volatilité sur les marchés de matières premières et de devises".

  • 1 h 35 : Volodymyr Zelensky demande aux représentants de Kiev de ne pas évoquer publiquement les tactiques

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé aux représentants de Kiev d'arrêter d'évoquer auprès des journalistes les tactiques militaires utilisées face à la Russie, décrivant de tels commentaires comme "franchement irresponsables".

À la suite des explosions ayant secoué mardi une base aérienne russe en Crimée, le New York Times et le Washington Post ont rapporté que les forces ukrainiennes étaient responsables, citant des représentants de Kiev non identifiés. Le gouvernement ukrainien a refusé de dire s'il était à l'origine des explosions.

  • 00 h 07 : "l'heure est grave", dit le chef de l'AIEA au Conseil de sécurité de l'ONU

"L'heure est grave", a lancé jeudi 11 août le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) devant le Conseil de sécurité de l'ONU, réclamant l'accès à la centrale nucléaire de Zaporijjia, que Moscou et Kiev s'accusent mutuellement d'avoir bombardée.

"L'heure est grave et l'AIEA doit être autorisée à mener sa mission à Zaporijjia aussi vite que possible", a déclaré Rafael Grossi, intervenant en vidéo lors de cette réunion d'urgence du Conseil de sécurité. "Le temps presse", a-t-il insisté, alors que l'AIEA tente depuis des semaines d'envoyer une mission pour inspecter la centrale, mission que Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de freiner.

Avec AFP et Reuters 

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Ukraine : autrefois une station balnéaire prisée, Odessa est devenue une ville fantôme

Le Royaume-Uni et le Danemark annoncent une aide supplémentaire à l'Ukraine

Explosions en Crimée: L'attaque «rentre dans la stratégie ukrainienne»

France24 - Monde

Les États-Unis lancent un exercice militaire en Indonésie, en pleines tensions avec la Chine

Publié le : 12/08/2022 - 15:20

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Des milliers de soldats indonésiens, américains et de pays alliés ont effectué vendredi un exercice de tir réel dans le cadre de manœuvres militaires annuelles, intervenant alors que Pékin vient de mener, selon un haut responsable militaire américain, des "actions déstabilisatrices" autour de Taïwan.

Une semaine après les exercices chinois sans précédent, des alliés de Washington s'élancent dans le Pacifique. Des milliers de soldats indonésiens, américains et de pays alliés ont procédé vendredi à des exercices de tirs réels dans le cadre de manœuvres militaires annuelles, selon un haut responsable militaire américain. Les États-Unis ont affirmé que cet exercice militaire conjoint entamé lundi 1er août et baptisé "Super Garuda Shield", ne visait aucune nation.

Le chef du commandement américain pour l'Indo-Pacifique, l'amiral John Aquilino, a toutefois évoqué vendredi le spectre d'un conflit dans le détroit de Taïwan après que la Chine a conduit ses plus importantes manœuvres militaires autour de l'île. "Les actions déstabilisatrices de la République populaire de Chine appliquées aux activités et actions menaçantes contre Taïwan sont exactement ce que nous essayons d'éviter", a déclaré l'amiral John Aquilino, lors d'une conférence de presse après l'exercice.

Les États-Unis et leurs alliés asiatiques s'inquiètent du poids croissant de la Chine dans le Pacifique.

Pékin a lancé la semaine dernière des exercices de guerre sans précédent autour de Taïwan, qu'elle revendique comme faisant partie de son territoire, en réaction à la visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi dans la démocratie autonome.

Ces exercices aériens et maritimes de la Chine, qui ont duré une semaine, ont poussé les tensions dans la région à leur plus haut niveau depuis des années. "Chaque jour, nous essayons d'empêcher la guerre", a déclaré l'amiral Aquilino.

Au moins 4 000 soldats dans des exercices planifiés depuis longtemps

Le chef de l'armée indonésienne, Andika Perkasa, a toutefois souligné que ces exercices annuel, prévus jusqu'au 14 août, avaient été planifiés bien avant cette montée de la tension dans le détroit.

Ils se déroulent sur l'île indonésienne de Sumatra et sur les îles Riau, une province du pays composée d'îlots dispersés près de Singapour et de la Malaisie.

Au moins 4 000 soldats américains et indonésiens ont été rejoints pour cette édition de "Super Garuda Shield" par des forces d'Australie et de Singapour, ainsi que par le Japon, qui participe pour la première fois à l'exercice.

Les forces militaires conjointes ont tiré des missiles antichars Javelin tandis que les hélicoptères Apache ont effectué des manœuvres, tirant des salves de mitrailleuses et de roquettes dans une zone d'entraînement vallonnée.

Vendredi, seules les forces australiennes et singapouriennes ont rejoint les troupes américaines et indonésiennes. Le Canada, la France, l'Inde, la Malaisie, la Corée du Sud, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Timor oriental et la Grande-Bretagne participent en tant que pays observateurs.

Avec AFP

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La Chine continue ses exercices militaires autour de Taïwan

Taïwan poursuit ses exercices militaires après les menaces répétées de Pékin

Stratégie militaire

Quarantaine, frappes à distance, invasion : les scénarios chinois contre Taïwan

France24 - Monde

Mali : les 49 militaires ivoiriens accusés d'être des "mercenaires" inculpés et écroués

Publié le : 14/08/2022 - 20:07

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Détenus depuis plus d'un mois par les autorités maliennes après avoir interpellés à l'aéroport de Bamako, les 49 soldats ivoiriens accusés par le pouvoir d'être "des mercenaires" ont été inculpés pour "tentative d'atteinte à la sûreté de l'État" et écroués, a-t-on appris dimanche.

Les 49 soldats ivoiriens détenus depuis plus d'un mois à Bamako et accusés par les militaires au pouvoir au Mali d'être des "mercenaires", ce que nie Abidjan, ont été inculpés pour "tentative d'atteinte à la sûreté de l'État" et écroués, a appris dimanche 14 août l'AFP de plusieurs sources judiciaires.

"Les 49 militaires ivoiriens ont été inculpés vendredi pour 'tentative d'atteinte à la sûreté de l'État' et mis sous mandat de dépôt", a déclaré à l'AFP une source judiciaire malienne proche du dossier. Un proche collaborateur du procureur a confirmé l'information.

Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.

"Les discussions ont buté sur certains points"

"Les 49 militaires sont effectivement inculpés et mis sous mandat de dépôt pour 'atteinte à la sûreté de l'État', et d'autres motifs", a déclaré de son côté à l'AFP un responsable du ministère de la Justice.

La négociation semblait pour l'instant la voie privilégiée pour obtenir la libération de ces 49 soldats arrêtés le 10 juillet à leur arrivée à l'aéroport de Bamako. 

Le Togo joue le rôle de médiateur entre la Côte d'Ivoire et le Mali, mais de premières négociations le 28 juillet à Lomé n'ont pas permis d'enregistrer de progrès. Selon une source proche des discussions, "les discussions pourtant avancées ont buté sur certains points, ce qui peut expliquer ce retour judiciaire en force dans le dossier". "La justice va continuer son travail, mais les négociations vont continuer aussi", a ajouté cette source.

Cette affaire illustre les tensions entre le Mali et la Côte d'Ivoire, accusée par Bamako d'avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires maliens auteurs de deux coups d'État depuis 2020, sanctions finalement levées début juillet.

Manifestation pour accélérer le départ de l'armée française

Les rapports entre le Mali et la France se sont aussi dégradés ces derniers mois, poussant les deux pays à la rupture, après neuf ans de présence française ininterrompue pour lutter contre les jihadistes. Dimanche, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté dans une ville du nord du Mali pour accélérer le départ de la force militaire française Barkhane, ont indiqué des organisateurs et des élus locaux à l'AFP.

Avec AFP

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Mali : 49 militaires ivoiriens arrêtés, Abidjan exige leur libération

Mali : les rotations des contingents de la mission de l'ONU vont reprendre

Instabilité au Sahel

Mali : Minusma, la mission des Nations unies au bord de la rupture

L'Humanité

Quand le Figaro fait sien le révisionnisme espagnol

Actu

Le quotidien de droite entend réhabiliter l’héritage de Franco, en recyclant comme une trouvaille les vieux « travaux » de l’historien autoproclamé Pio Moa, ancien maoïste reconverti en chantre béat du « Caudillo ».

Marc de Miramon

Le Figaro a finalement aperçu la lumière : voilà donc envolées toutes nos certitudes sur la guerre d’Espagne, et obscurci notre jugement sur la dictature franquiste, qui s’étira comme une nuit sans soleil de 1936 à 1975. Dans une vidéo devenue virale publiée sur les réseaux sociaux, Isabelle Schmitz, rédactrice en chef adjointe revendiquant son tropisme pour le « flamenco », « l’Andalousie » et « la Russie », recycle une fois encore les « travaux » de l’historien autoproclamé Pio Moa, un ex militant maoïste qui entend réécrire l’histoire de la Guerre d’Espagne (1936-1939), accablant la gauche ibérique de tous les pêchés du monde et absolvant les franquistes du moindre excès.

Le cas d’école est fascinant. Pio Moa, connu des historiens de la guerre d’Espagne comme le perdreau de l’année, annone ses pseudo « scoops » depuis près de vingt ans. L’ancien militant maoïste a officiellement épousé la cause du conservatisme libéral, et a cru dénicher dans les archives du PSOE en Espagne les preuves d’un épouvantable complot : contrairement à une légende urbaine tenace, la racaille républicaine aurait ourdi un plan secret, mis en œuvre dès 1931, pour éliminer une classe sociale entière – les riches espagnols – afin d’instaurer une méchante dictature prolétarienne. Et le brave généralissime Franco, grand patriote devant l’éternel, de « faire à (l’Espagne) le don de sa personne, pour atténuer son malheur »... À l’appui de la thèse de Pio Mia, qui a déniché la responsabilité de plusieurs centaines de morts dans les rangs de la gauche espagnole entre 1931 et 1936, figurent les travaux de l’historien américain Stanley Payne, pour qui Franco a permis d’éviter que l’Espagne ne devienne une nouvelle tête de pont du communisme stalinien à l’échelle de l’Europe. Rappelons donc au Figaro et à ces enquêteurs au petit pied que le Caudillo fit exécuter plusieurs dizaines de milliers de personnes, qu’il fut l’allié fidèle – bien que contrariant – d’Adolf Hitlter, et que c’est bien la gauche espagnole, quelles que soient ses erreurs et sa part de violence, qui était du bon côté de l’Histoire.

guerre d'espagnerévisionnisme
Valeurs Actuelles

L’inflation atteint 6,1 % en juillet en France, un record depuis 1985

Un véritable record. Vendredi 12 août, l’Insee a publié un rapport sur l’inflation au mois de juillet en France. Constat : celle-ci s’établit à 6,1 % sur un an, rapporte CNews. L’augmentation des prix et principalement de ceux de l’énergie est due au conflit en Ukraine. Les prix de l’énergie, préoccupation principale des ménages, s’ils subissent une légère baisse, restent néanmoins élevés. L’Insee confirme qu’ils pèsent moins fortement dans la hausse globale des prix ces dernières semaines. Le baril de pétrole est légèrement remonté suite aux craintes liées à la situation entre Taïwan et la Chine. La hausse sur un an des prix de l’énergie est ainsi fixée à 28,5 % en juillet.

Un record depuis 1985

Cette hausse de l’inflation de 1,6 % est inédite en France depuis 1985, soit depuis près de 40 ans. L’Insee souligne également une accélération des prix au niveau de l’alimentation, des produits manufacturés et des services. Pour ces derniers, elle atteint 3,9 % en juillet par rapport à la même période en 2021, contre 3,3 % en juin. En outre, selon le dernier rapport « Prévisions de court terme » établi par la Banque de France, « 36 % des chefs d’entreprise dans l’Industrie déclarent avoir augmenté leur prix de vente en juin. Cette proportion est particulièrement élevée dans la chimie, le caoutchouc-plastique et l’industrie du bois, papier et imprimerie ». Le taux passe à 50 % pour les entreprises du bâtiment. Tous subissent les difficultés d’approvisionnement de matières premières, explique CNews. De même, l’alimentation est toujours sur une corde sensible, avec une augmentation des prix de 6,8 % en juillet, alors qu’elle était de 5,8 % le mois dernier. Les prix à la consommation accusent également une hausse de 0,3 %, alors qu’ils avaient déjà augmenté de 0,7 % au mois de juin.

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L'Humanité

Journalistes une vie de clandestinité

Actu

Nadjib Touaibia

L’histoire retiendra les tentatives de fuite désespérées de centaines de milliers de citoyens afghans à l’arrivée des talibans. Des scènes cauchemardesques. Les plus chanceux d’entre eux ont pu obtenir des visas leur permettant l’accès à l’enceinte de l’aéroport de Kaboul, pris d’assaut. Et il y a celles et ceux qui sont restés. « Les nouvelles qui nous parviennent sont effrayantes. Mes amies, qui exerçaient le même métier, celles qui se passionnaient pour un sport quelconque, n’osent plus sortir, même accompagnées de leurs parents masculins, même dissimulées sous un niqab. Elles ont l’impression d’être reconnaissables au premier coup d’œil. Elles craignent des représailles », raconte à l’Humanité Shabnam, journaliste âgée de 21 ans, qui a pu franchir la frontière en direction du Pakistan. « J’imagine constamment le pire. Ce ne sont pas des musulmans, mais des criminels. Ils n’ont qu’une seule idée en tête : se garantir la soumission de la femme et ôter la vie à quiconque ne partage pas leur folie », décrit Solnia, en parlant de sa famille restée à Kaboul. Également journaliste, elle a pu quitter l’Afghanistan en 2017.

réfugiés afghanstalibansdroit des femmes
France24 - Monde

Égypte : l'incendie d'une église au Caire fait des dizaines de morts

Publié le : 14/08/2022 - 13:39Modifié le : 14/08/2022 - 21:55

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Au moins 41 personnes ont été tuées dans un incendie qui s'est déclaré dimanche dans une église du Caire, selon les autorités ecclésiastiques coptes. Le ministère de la Santé égyptien, quant à lui, a indiqué dans un communiqué avoir recensé 55 victimes.

Un incendie qui s'est déclenché dimanche 14 août au beau milieu d'une messe dans une église d'un quartier populaire du Caire a fait des dizaines de morts, endeuillant la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient avec 10 à 15 des 103 millions d'Égyptiens.

L'Église copte égyptienne a fait état de "41 morts et 14 blessés" en citant "des sources au sein du ministère de la Santé", dans un communiqué publié sur son compte Facebook.

Un climatiseur défaillant serait à l'origine de l'incendie. "Le climatiseur d'une salle de classe au deuxième étage du bâtiment où se trouve l'église est tombé en panne et a dégagé une grande quantité de fumée, qui a été la cause principale des blessures et des décès", explique le ministère de l'Intérieur.  

L'incendie a été maîtrisé, selon les autorités. Il est survenu à l'église Abou Sifine du quartier populaire d'Imbaba, nommée d'après le saint Mercure de Césarée, révéré par les Coptes.

"J'ai mobilisé l'ensemble des services de l'État pour que toutes les mesures soient prises", a aussitôt réagi le président Abdel Fattah al-Sissi sur son compte Facebook.

Le parquet a annoncé avoir ouvert une enquête et envoyé sur place une équipe, afin d'établir les raisons du départ de feu, tandis que le ministère de la Santé a indiqué avoir dépêché plusieurs dizaines d'ambulances.

Des funérailles ont eu lieu dimanche soir dans deux églises du Caire. Des centaines de personnes se sont rassemblées en soirée à l'intérieur et autour de deux églises de la capitale pour rendre hommage aux victimes de l'incendie.

Abdel Fattah al-Sissi a annoncé avoir "présenté ses condoléances par téléphone" au pape copte Tawadros II, à la tête de la communauté chrétienne d'Égypte depuis 2012.

Incendies meurtriers réguliers en Égypte

Depuis lors, l'église copte orthodoxe s'est affichée davantage sur la scène politique, sous la direction de Tawadros II, partisan proclamé d'Abdel Fattah al-Sissi, premier président d'Égypte à assister chaque année à la messe de Noël copte, alors que ses prédécesseurs dépêchaient des représentants.

Dans la mégalopole tentaculaire du Caire, où des millions d'Égyptiens vivent dans des quartiers informels, les incendies accidentels ne sont pas rares. Plus généralement, l'Égypte, dotée d'infrastructures vétustes et mal entretenues, connaît régulièrement des incendies meurtriers dans ses différentes provinces.

En mars 2021, au moins 20 personnes avaient péri dans l'incendie d'une usine textile dans la banlieue est du Caire. En 2020, deux incendies dans des hôpitaux avaient coûté la vie à quatorze patients atteints du Covid-19. 

Bien que nombreux, les Coptes s'estiment tenus à l'écart de nombreux postes dans la fonction publique et déplorent une législation très contraignante pour la construction des églises et beaucoup plus libérale pour les mosquées.

Le sujet est sensible et le militant copte des droits humains, Patrick Zaki, a récemment passé 22 mois en détention pour "diffusion de fausses informations" à cause d'un article dénonçant des violations des droits des chrétiens en Égypte.

Les Coptes ont subi les représailles d'islamistes, notamment après le renversement par Abdel Fattah al-Sissi en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi, avec des églises, des écoles et des maisons incendiées.

Abdel Fattah al-Sissi a récemment nommé pour la première fois de l'histoire un juge copte à la tête de la Cour constitutionnelle. 

Avec AFP

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Emmanuel Macron reçoit son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi à l'Élysée

ÉGYPTE

En Égypte, une explosion près des pyramides de Gizeh fait 17 blessés

REPORTAGE

Dix ans après la révolution égyptienne, les activistes dans le viseur du gouvernement

L'Humanité

Le traité New Start entre Moscou et Washington à l’arrêt

Actu

nucléaire La suspension des inspections états-uniennes des sites atomiques en Russie, décidée par le Kremlin, intervient sur fond de défiance vis-à-vis des mécanismes de lutte contre la prolifération.

Marc de Miramon

Voilà donc suspendues toutes les inspections américaines prévues sur les sites militaires russes, par la grâce du traité New Start, un accord clé du désarmement nucléaire entre les deux principales puissances atomiques du globe. La Russie « a officiellement informé » les États-Unis, le 8 août dernier, que tous ses sites soumis aux vérifications prévues dans le cadre du traité New Start en seraient « temporairement exemptés », indiquent les diplomates de Moscou dans un communiqué, citant des bases de lancement de missiles, des bases aériennes et navales où sont déployés des missiles nucléaires. « La Fédération de Russie est obligée de recourir à cette mesure (…) en raison des réalités existantes qui créent des avantages unilatéraux pour les États-Unis et privent la Russie de son droit d’effectuer des inspections sur le territoire américain », précise Moscou, citant « les entraves aux voyages infligées à ses propres fonctionnaires, les difficultés liées à la délivrance de visas », provoquées par les sanctions internationales, impulsées par Washington, dans le cadre des représailles décidées dans le sillage de l’agression russe en Ukraine déclenchée le 24 février dernier.

À en croire le Kremlin, il ne s’agirait pourtant nullement d’un retrait unilatéral, ni même d’un abandon du dernier accord liant les deux principales puissances nucléaires de la planète, et qui était censé, à terme, limiter à 1  550 le nombre d’ogives disponibles dans un cadre militaire. Une fois réglées les questions de réciprocité dans le cadre du traité, c’est-à-dire la possibilité pour la partie russe de reprendre ses propres inspections en territoire américain, la Russie annulera « immédiatement » sa décision annoncée lundi dernier, promet la diplomatie russe. Mais Washington respecte le traité New Start, s’est empressé de corriger le département d’État, jurant que « les principes de réciprocité, de prédictibilité et de stabilité mutuelles continueront à guider l’approche des États-Unis », alors que le document, paraphé en 2010, constituait le dernier accord significatif en vigueur pour diminuer le potentiel de nuisance de l’arme ultime de destruction massive. Jusqu’à la suspension du traité, Moscou et Washington avaient en principe le droit d’effectuer un peu moins d’une vingtaine d’inspections mutuelles par an.

un désengagement global initié en premier lieu par les états-unis

Si un mince espoir subsiste quant à la possibilité de sauver l’accord, sa suspension par la partie russe intervient dans un contexte de désengagement global initié en premier lieu par les États-Unis. Dans la foulée du non-respect du traité signé par Barack Obama sur le nucléaire iranien, c’est en effet Donald Trump qui avait annoncé, le 20 octobre 2018, le retrait unilatéral de Washington de l’accord sur le contrôle des forces nucléaires à portée intermédiaire. « La Russie n’a pas respecté le traité. Nous allons donc mettre fin à l’accord et développer ces armes », vitupérait alors le président républicain, à l’occasion d’une visite à Elko, dans le Nevada : « Nous n’allons pas les laisser violer l’accord nucléaire et fabriquer des armes alors que nous n’y sommes pas autorisés », ajoutait le magnat de l’immobilier pour justifier l’enterrement de l’INF (Intermediate-range Nuclear Forces Treaty) signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev.

États-Unis et Russie se renvoient systématiquement la responsabilité de l’absence de coopération bilatérale, et donc de respect des règles des inspections mutuelles. Toujours en 2018, le ministère russe des Affaires étrangères avait accusé l’administration Trump d’être motivée par le « rêve » des Américains de dominer seuls le monde, et d’avoir « délibérément » sapé l’accord INF au fil des ans. Donald Trump était à l’époque principalement conseillé, sur les dossiers internationaux, par le néoconservateur John Bolton, partisan déclaré de l’annulation de tous les accords de coopération entre les États-Unis et les autres puissances du globe, au nom de la suprématie autoproclamée du « modèle » américain et de sa « destinée manifeste ». En coulisse, d’autres diplomates états-uniens faisaient valoir que le traité, signé à l’époque de la guerre froide, était d’autant plus obsolète que la Chine, exclue de facto du traité INF, pouvait sans contrainte développer ses propres armes nucléaires de portée intermédiaire.

Pour mémoire, la Russie avait prolongé en janvier 2021 le traité New Start pour les cinq prochaines années, avant que la guerre en Ukraine ne vienne planter l’un des derniers clous dans le cercueil des accords internationaux en matière de lutte contre la prolifération. 

armes nucléairesRussieÉtats-Unis
Valeurs Actuelles

Face à la pénurie de personnel dans la restauration, le secteur va recruter de la main-d’œuvre en Tunisie

La saison estivale approche à grands pas. Comme chaque année, le secteur de l’hôtellerie-restauration recherche des saisonniers pour répondre à la forte fréquentation des touristes. Face au manque sensible de candidat, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) a entamé des négociations pour faire venir une main-d’œuvre de Tunisie, rapporte La Dépêche.

Une baisse d’attractivité amplifiée par le Covid

En difficulté depuis la pandémie de Covid-19, le secteur ne semble plus intéresser. Des centaines de milliers de postes seraient à pourvoir, mais les conditions de travail et la rémunération font fuir. Outre le travail soutenu exigé, le salaire proposé repousse la plupart des candidats. « L’attractivité financière d’il y a 40 ans aurait pu les faire revenir mais là c’est plus du tout le cas », affirme Pascal Pedrak, secrétaire général du syndicat CFDT Hôtellerie Tourisme Restauration.

Pour remédier à cette situation, l’Umih prévoit de faire venir du personnel depuis la Tunisie. Des négociations entre l’Umih, le ministère de l’Intérieur et l’équivalent de Pôle emploi en Tunisie seraient en cours pour acheminer la main-d’oeuvre jusque dans les restaurants et hôtels français. Les saisonniers tunisiens auraient « exactement les mêmes contrats que les Français », assure Thierry Deniau, coprésident de l’Umih de l’Aude.

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La production d’électricité française s’est effondrée au premier semestre 2022

C’est un naufrage qui en dit long sur la crise énergétique que traverse la France. Au premier semestre 2022, rapporte Le Figaro, la France a perdu sa première place d’exportateur net d’électricité en Europe. Pire encore, elle figure soudainement au rang des importateurs nets, souligne un rapport de l’analyste de données énergétiques EnAppSys. Le classement fait désormais la part belle à la Suède, qui s’empare de la première place, ainsi qu’à l’Allemagne.

Ce n’est cependant pas tant la production énergétique de ces deux pays qui a augmenté que celle de la France qui s’est effondrée. Cette dernière « est passée d’exportateur net, plus tôt dans l’année, à un importateur net, qui résulte d’une chute dramatique de sa position nette globale », décrypte EnAppSys. Ce brusque effondrement s’explique assez facilement, poursuit la structure britannique, qui évoque des « problèmes structurels avec son parc nucléaire ».

Berlin en profite

En effet, rappelle Le Figaro, 26 des 56 réacteurs français sont actuellement à l’arrêt – principalement pour des raisons d’entretien insuffisant ou de canicule. Le rapport d’EnAppSys se permet même une prédiction peu réjouissante : la situation « ne montre aucun signe d’amélioration prochaine », estime-t-on. En attendant, c’est donc Stockholm et Berlin qui en profitent. L’Allemagne, surtout, peut se targuer d’avoir doublé ses exportations (15,4 TWh) par rapport au premier semestre 2021 – précisément grâce à la demande française.

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Inflation : le gouvernement redoute une forte augmentation du tarif des péages en 2023

Le pouvoir d’achat n’est pas près de sortir de l’actualité, tant il est désormais largement admis que l’épisode inflationniste actuel devrait durer jusqu’en 2023. Et s’il veut ne pas perdre trop de plumes dans l’affaire, le gouvernement a tout intérêt à limiter au maximum les hausses de prix les plus visibles. Or, selon Le Figaro, la perspective d’une énième augmentation des tarifs au péage au début de l’année prochaine semble presque inévitable, inflation oblige.

Une échéance qui risque de considérablement agacer, dans un pays qui n’a jamais vraiment accepté la privatisation des autoroutes. En conséquence, le gouvernement est déjà sur ses gardes : « Il est inconcevable qu’il y ait une hausse [du prix des péages] en février prochain, de 7% ou 8% », a prévenu Clément Beaune dans le JDD, dimanche 31 juillet. Mieux, le ministre des Transports assurait alors avoir « bon espoir » de parvenir à un compromis avec les sociétés autoroutières, en raison du « contrat qui les lie avec l’État ».

L’État également à blâmer ?

Pour autant, concédait le ministre, il existe bien « une formule de revalorisation annuelle des péages prenant en compte l’inflation » parmi les clauses du contrat. Une inflation autour de 5 à 6% pourrait donc bel et bien entraîner une augmentation similaire des tarifs autoroutiers. Afin d’éviter une telle hausse, le gouvernement précise désormais que des discussions seront engagées « dès la rentrée avec les sociétés de concessionnaires, pour éviter une forte augmentation ».

Le sujet est d’autant plus délicat que les sociétés autoroutières pourraient ne pas être les seules à être pointées du doigt. « Le gouvernement perçoit énormément d’argent dans le cadre de ces contrats », rappelle au Figaro Rémy Josseaume, avocat spécialisé en droit routier. Selon lui, « environ 50% [du tarif payé par un usager] revient à l’État, dont 38% d’impôts et de taxes, auquel s’ajoute la TVA ». Selon l’avocat, « le gouvernement met la pression aux sociétés d’autoroute mais il doit aussi intervenir en réduisant le volume de sa taxation ».

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L'Humanité

Un départ en fanfare, les Bleus nous mettent l’eau à la bouche

Actu

Natation. L’équipe de France est partie sur de bonnes bases dès le premier jour des championnats d’Europe avec déjà deux médailles. De bon augure pour la suite.

Éric Serres

Le jeune quatuor français emmené par Salvan, champion de France du 200m nage libre, a pris la troisième place d’un relais 4X200 m relevé en 7’06’’97, derrière la Hongrie de Kristof Milak en or (7’05’’38), et l’Italie en argent sur le fil (7’06’’25). Une première médaille pour le clan tricolore dans ces championnats d’Europe à Rome. Six semaines après des Mondiaux réussis à Budapest, les Bleus ont donc ouvert jeudi en soirée leur compteur avec une médaille de bronze : « C’était intense ! On avait en tête quand on s’est réunis dans la semaine d’être en finale et de se battre pour la gagne. C’est chose faite, on est vraiment très contents », a réagi Wissam-Amazigh Yebba, deuxième relayeur de l’équipe aux côtés d’Hadrien Salvan, Enzo Tesic et Roman Fuchs. Les derniers noms tricolores médaillés en relais étaient ceux de Yannick Agnel, Clément Lefert, Amaury Leveaux et Gregory Mallet. C’était il y a dix ans !

Quoi qu’il en soit, les Bleus ont bien failli créer la surprise. En effet à mi-course, et après un passage dévastateur de Wissam-Amazigh Yebba, les Français étaient en tête. Tesic semblait pouvoir tenir la barre dans le troisième relais. Malheureusement, Roman Fuchs dernier à plonger n’a pu résister dans la dernière ligne droite au retour de la Hongrie et l’expérimenté Kristof Milak. Qu’importe comme l’a rappelé Hadrien Salvan, qui a battu au passage son record personnel : « C’était incroyable comme moment. Ça lance parfaitement l’équipe de France. Aux Mondiaux, Léon Marchand avait fait champion du monde le premier jour, on se disait que si on pouvait faire une petite médaille, ce serait bien pour lancer le truc. Ce n’est pas aussi bien mais pour nous, c’est déjà énorme. » Une performance de bon augure à moins de deux ans des JO de Paris pour ce très jeune et prometteur relais qui a offert sa deuxième médaille à la délégation française à Rome, après celle de bronze dans l’épreuve technique par équipes de natation artistique. C’est la première médaille française dans un grand championnat international de natation artistique depuis le titre mondial de Virginie Dedieu en 2007. Au niveau européen, la France attendait de monter sur le podium depuis 2004. « C’est beaucoup de fierté, un accomplissement aussi parce qu’on a travaillé très dur pour y arriver », a réagi Charlotte Tremble, l’une des leaders de l’équipe. « On a des étoiles dans les yeux et ça met un boost pour le reste de la compétition. » Quatrièmes aux Mondiaux de Budapest en juin, les Bleues, qui évoluaient sur une musique de Daft Punk, ont grappillé un rang pour prendre cette fois la troisième place derrière l’Ukraine en or et l’Italie en argent.

natation
Valeurs Actuelles

Travail saisonnier : les employeurs se tournent en masse vers le Maghreb pour embaucher

Désormais, les employeurs français en quête de salariés saisonniers se tournent largement vers des pays étrangers – et notamment ceux du Maghreb – pour pourvoir leurs emplois vacants. En cause : les fortes difficultés éprouvées au moment de recruter, rapporte Le Figaro, jeudi 11 août. Dans le détail, selon les statistiques du ministère de l’Intérieur et de la Direction générale des étrangers en France (DGEF), près de 26 000 demandes d’autorisations de travail pour des emplois saisonniers ont été déposées depuis le 1er janvier dernier. Par ailleurs, 22 000 d’entre elles ont reçu une réponse positive. Ces chiffres peuvent sembler marginaux, lorsqu’on les confronte au million d’emplois saisonniers estimés sur le territoire français. Néanmoins, ils cachent une dynamique en pleine explosion. En effet, dans les années 2010, on comptait à peine plus de 1 000 titres de séjour accordés à des travailleurs saisonniers étrangers. Puis, en 2019 – avant la pandémie – on n’en dénombrait 5 500.  

75 % des autorisations délivrées concernent des Marocains 

Comment expliquer un tel phénomène ? On peut d’abord évoquer l’augmentation des tensions de recrutement sur le marché du travail, qui pousse les employeurs à trouver des solutions alternatives pour embaucher, mais également la récente réforme de l’immigration professionnelle, détaille le quotidien national. Depuis 2021, en effet, la procédure de demande d’autorisation de travail a été simplifiée en raison de sa dématérialisation. Ce qui, selon la place Beauvau, citée par nos confrères, améliore grandement les délais de traitement, en « les faisant passer de plusieurs mois à une dizaine de jours au niveau national »

Cette année, les multiples accords que la France a conclus avec plusieurs pays du Maghreb pour faire venir des travailleurs ont également été davantage mis en application, note le journal. Ainsi, parmi les 22 000 autorisations délivrées, 75 % ont concerné des travailleurs marocains ; ce qui a fait d’eux les premiers bénéficiaires du dispositif. 

Elle aussi confrontée à une pénurie de main-d’œuvre, la principale organisation patronale du secteur, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), s’est dernièrement tournée vers Tunis (Tunisie) pour nouer un accord, comme évoqué dans un précédent article. Et cela, avec l’objectif d’accueillir environ 2 000 travailleurs étrangers l’an prochain. Une solution qui ne devrait toutefois pas permettre de résoudre les tensions structurelles de recrutement du secteur, observe Le Figaro. Et qui, par ailleurs, pourrait porter préjudice aux demandeurs d’emploi déjà présents en France. 

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France24 - Monde

Mali : les rotations des contingents de la mission de l'ONU vont reprendre

Publié le : 13/08/2022 - 22:27

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Les rotations des contingents de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), suspendues depuis un mois, reprendront lundi avec un nouveau mécanisme d'approbation dans un contexte de tensions diplomatiques entre Bamako et ses partenaires, a déclaré samedi un porte-parole de la mission.

Les rotations des troupes de la mission de maintien de la paix de l'ONU au Mali (Minusma) reprendront lundi, a déclaré samedi 13 août un porte-parole de la mission, un mois après que les autorités maliennes les ont suspendues et ont accusé les soldats étrangers d'être entrés dans le pays sans autorisation.

La junte au pouvoir au Mali a suspendu les rotations de troupes pour la mission de près de 12 000 hommes le 14 juillet après avoir arrêté 49 soldats ivoiriens qui, selon elle, étaient arrivés dans le pays sans autorisation. La Côte d'Ivoire a démenti ces allégations.

Elle a déclaré que les rotations reprendraient après des discussions avec les représentants de la mission, connue sous le nom de Minusma, sur la manière de coordonner les déploiements de troupes.

>> À lire aussi sur France 24 : Mali : Minusma, la mission des Nations unies au bord de la rupture

Procédure de rotation simplifiée

Les arrestations de juillet ont mis en évidence les frictions entre la junte, qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'État en août 2020, et les partenaires internationaux, qui ont critiqué le report des élections et la coopération en matière de sécurité avec des mercenaires russes [groupe Wagner].

La Côte d'Ivoire déclare que les soldats ont été déployés dans le cadre d'un accord de soutien signé avec la Minusma, créée en 2013 pour assurer la sécurité contre les rebelles islamistes. Les soldats ivoiriens sont toujours en détention.

Un porte-parole de la Minusma a déclaré que la mission et les autorités maliennes s'étaient entendues sur une procédure de rotation simplifiée et que la demande de la mission de reprendre les rotations lundi avait été acceptée.

Le ministère des affaires étrangères du Mali n'a pas pu être joint immédiatement pour un commentaire.

Les relations entre le Mali et les pays apportant une aide militaire restent tendues. Vendredi, l'Allemagne a déclaré qu'elle suspendait sa mission de reconnaissance militaire, qui fournit des renseignements à la Minusma, après que les autorités maliennes ont refusé une autorisation de vol.

Le ministre malien des affaires étrangères a démenti sur Twitter que le gouvernement ait agi de la sorte et a appelé l'Allemagne à adhérer au nouveau mécanisme d'approbation des rotations de troupes.

Avec Reuters

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Le Mali fustige Emmanuel Macron et exige l'abandon de "sa posture néocoloniale"

Mali : l'ONU accuse des soldats maliens et "blancs" d'être impliqués dans la mort de 33 civils

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Mali : Bamako invoque "le contexte de sécurité nationale" pour suspendre les rotations de la Minusma

L'Humanité

Les Tricolores dans le grand bain

Actu

Natation L’équipe de France veut confirmer aux championnats d’Europe, à Rome, les très bons résultats réalisés aux Mondiaux de Budapest, d’où elle était repartie avec huit médailles.

Éric Serres

Dans le parc du Foro Italico à Rome, l’équipe de France ne pourra pas compter cette fois-ci sur son étoile montante Léon Marchand, triple médaillé aux Mondiaux de Budapest en juin. En effet, ce dernier a choisi de prendre un peu de recul afin de favoriser sa rentrée universitaire aux États-Unis, où il s’entraîne. Le vétéran Florent Manaudou manquera lui aussi à l’appel. Mais, avec Charlotte Bonnet, Marie Wattel, Maxime Grousset ou encore Yohann Ndoye Brouard, les Bleus ont de solides arguments à faire valoir. Forts de Mondiaux réussis en Hongrie, ce sont donc 28 nageurs français (12 femmes, 16 hommes) qui disputeront ces championnats d’Europe de natation, et ce jusqu’au mercredi 17 août.

Emmenés par Marie Wattel et Maxime Grousset, les Français espèrent faire aussi bien qu’aux Mondiaux, il y a deux mois. Dans le bassin de la Duna Arena de Budapest (Hongrie), le renouveau de la natation tricolore avait pris forme avec huit médailles, dont deux en or. L’équipe de France, qui était totalement passée à côté des jeux Olympiques de Tokyo en 2021 (une seule médaille, en argent), a retrouvé enfin un statut plus digne de son potentiel, laissant ainsi espérer des jours meilleurs. Si l’encadrement de l’équipe de France se montre prudent au moment d’aborder cet Euro de natation – « Nous n’avons pas en tête le nombre de médailles à atteindre », estime Jacco Verhaeren, le Néerlandais qui a été nommé directeur des équipes de France après les JO de Tokyo –, l’ambition est tout de même de mise avant de se jeter à l’eau dans le bassin romain.

Sans son nouveau leader, le charismatique Léon Marchand, c’est Maxime Grousset qui sera l’une des têtes d’affiche du groupe France. Révélation française des JO de Tokyo l’été dernier, Maxime (23 ans) poursuit sa progression dans la hiérarchie mondiale. Dans le bassin nippon, pour sa première participation à des Jeux, il avait terminé au pied du podium en finale du 100 m nage libre (en 47’’72), dans le sillage des trois ténors – Caeleb Dressel (or en 47’’02), Kyle Chalmers et Kliment Kolesnikov. À Budapest, il a confirmé. Lors d’un barrage pour accéder à la finale du 50 m nage libre, il a dépassé son record personnel sur la distance, avant de décrocher la médaille de bronze le lendemain en finale. « Mon statut va drastiquement changer, ça ne me fait pas peur. Je vais l’assumer », s’était-il exclamé une fois les deux médailles (argent sur 100 m nage libre) solidement accrochées à son cou.

Un esprit de compétition ultradéveloppé

Celui qui a grandi en Nouvelle-Calédonie avant de venir s’entraîner sous la direction de Michel Chrétien, à 16 ans, d’abord à Amiens puis à l’Insep à Paris, a plus que quiconque un esprit de compétition ultradéveloppé, qu’il compte bien mettre à l’épreuve : « Je ne suis vraiment pas pareil dans la vie de tous les jours. Je suis quelqu’un de très posé, de très calme, je ne m’énerve jamais. Après, dès que j’arrive sur le plot, ce n’est pas pareil. J’ai envie d’en découdre et de défoncer tout le monde. Ça a toujours été le cas, depuis petit. » Malgré ce nouveau statut, le Néo-Calédonien ne se met pas non plus une pression de dingue avant confirmation : « En fait, je n’y pense pas. Je ne me dis pas que l’attention des gens va se porter sur moi, qu’on va compter davantage sur moi. Je fais mon truc. J’essaie seulement de prendre du plaisir et on voit quel résultat ça donne. Je ne me mets pas de pression, mais, si je suis honnête, tant mieux si je focalise un peu plus l’attention. Ces frissons-là, je les adore. »

Autre figure attendue en Italie, la Lilloise Marie Wattel, vice-championne du monde du 100 m papillon à Budapest, tracera le sillon pour toutes les filles de la sélection : « Cette médaille à Budapest, cela a été beaucoup d’émotion. J’ai fait ma première équipe de France à 16 ans. Je fais ma première médaille individuelle lors de Mondiaux à 25 ans en individuel. Entre les deux, j’ai connu beaucoup de moments difficiles lors desquels j’ai douté d’y arriver. Mais j’ai su me relever de mes échecs et le travail a fini par payer. Sans vouloir paraître arrogante, je pense que je le méritais. » Un exemple qu’il faudra donc suivre pour que l’équipe de France reparte avec le même sourire que celui affiché en Hongrie.

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Valeurs Actuelles

L’énergie cinétique des marées, l’avenir du renouvelable

La prochaine bataille des énergies renouvelables se déroulera probablement sous l’eau, à plus de 40 mètres de profondeur. Des lieux hostiles, plongés dans l’obscurité, balayés par des courants marins de 6 mètres par seconde, où la pression atteint 6 kilogrammes par centimètre carré, qu’une poignée d’entreprises françaises essaient pourtant de dompter.

C’est au large de Cherbourg, au raz Blanchard, une zone de trente kilomètres de longueur située entre la pointe du Cotentin et les îles Anglo-Normandes, et au large de Brest, dans le passage du Fromveur, entre l’archipel de Molène et l’île d’Ouessant, qu’elles pourraient bientôt construire des fermes d’hydroliennes.

Si ces fonds marins très peu avenants ont été retenus, c’est qu’ils permettront à des monstres d’acier de plusieurs centaines de tonnes, qui cachent dans leurs entrailles des turbines électriques, d’exploiter au mieux l’énergie cinétique des marées. « On considère qu’il y a un gisement à partir de 2 mètres par seconde, explique Anne Georgelin, responsable éolien en mer et énergies marines renouvelables au Syndicat des énergies renouvelables (SER). Le raz Blanchard et le Fromveur bénéficient d’une vitesse de courant et d’une densité énergétique exceptionnelles. Avec les autres gisements, notamment dans le golfe du Morbihan et autour de la Bretagne, notre pays dispose d’un potentiel de 3 à 5 gigawatts. » Certes, c’est trois fois moins que le solaire et quatre fois moins que l’éolien installé aujourd’hui dans l’Hexagone, mais c’est aussi l’équivalent de plusieurs réacteurs nucléaires !

Une énergie totalement prédictible

Cette technologie présente de nombreux avantages. D’abord, sa totale prédictibilité, un atout incontestable comparé à d’autres énergies renouvelables, comme le solaire et l’éolien, qui sont tributaires, elles, du bon vouloir du soleil, des nuages et du vent. Posée au fond de l’eau et mue uniquement par les courants marins, une hydrolienne utilise les deux sens de marée et ne s’arrête que pendant l’étale, c’est-à-dire le moment où le courant est nul avant de repartir dans l’autre sens. « Elle fonctionne réellement de 60 à 70 % de son temps, calcule Serge Quaranta, président des Constructions mécaniques de Normandie (CMN) qui appartiennent depuis 1992 à Iskandar Safa (propriétaire du groupe Valmonde, l’éditeur de Valeurs actuelles). Et son fonctionnement est totalement prédictible car les marées dépendent des phases lunaires qui sont, elles, connues depuis des siècles et dont le calendrier à venir est tout aussi connu. »

Les pêcheurs ne peuvent qu’être favorables à ces turbines immergées. À plusieurs titres. Les hydroliennes ont besoin des courants les plus forts et dans ces coins-là, les poissons passent rarement, hormis pendant la période de l’étale. Les marins-pêcheurs n’ont donc quasiment aucune raison d’y jeter leurs filets : la pratique de la pêche y est très dangereuse et leurs engins de pêche seraient emportés par les courants violents recherchés.

Deuxième avantage des hydroliennes : l’emprise sur le domaine maritime est plus faible que pour l’éolien marin. Principale raison ? La densité de l’eau est 800 fois supérieure à celle de l’air : « Un courant marin de 20 kilomètres par heure, ce n’est pas la même chose qu’un vent de 20 kilomètres par heure, c’est bien plus puissant », souligne Serge Quaranta. En outre, contrairement aux éoliennes en mer, il n’y a pas de restriction à la circulation des bateaux (de plaisance ou non) puisque les hydroliennes reposent à environ 40 mètres sous la surface de l’eau. Enfin, pour les riverains, il y a une absence totale d’impact visuel et sonore, ce qui est le gage d’une bonne acceptation sociale et environnementale.

La production de 3 réacteurs nucléaires

Pourtant et jusqu’à il y a encore peu, l’hydrolien français était à la peine même si en 2013, François Hollande, alors en déplacement à Cherbourg, avait prophétisé : « Les hydroliennes représentent la formule la plus prometteuse », anticipant qu’en 2020, elles produiraient près de 3 gigawatts, soit « 3 réacteurs nucléaires ». Mais c’est devenu « un scandale d’État », s’emporte Hervé Morin, président de la région Normandie. Il est l’homme politique français le plus à la pointe sur ce type d’énergie : « L’État a demandé à Naval Energies, filiale de Naval Group, d’investir dans cette technologie par l’intermédiaire d’Open Hydro, une entreprise irlandaise rachetée quelques années plus tôt. Mais du jour au lendemain, l’État a décidé d’abandonner les recherches autour de cette énergie. »

Si l’usine d’OpenHydro a bien été inaugurée le 14 juin 2018 à Cherbourg, en présence de Karmenu Vella, commissaire européen, et de Denis Naughten, ministre de l’Environnement irlandais, Naval Energies l’a fermée un mois et demi plus tard, après avoir investi 250 millions d’euros dans la technologie… On aurait pu s’en douter : le Premier ministre Édouard Philippe et le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot n’avaient pas cru utile de se déplacer.

En cause, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) estimait que cette énergie n’avait pas d’avenir, car trop chère et présentant trop d’incertitudes technologiques. « C’est la même chose que pour le solaire, se souvient Hervé Morin. En 2003, je suis revenu enthousiaste d’un centre de recherche sur le solaire à Chambéry mais la technocratie avait jugé à l’époque que cette technologie n’avait aucun avenir. Conséquence : les panneaux installés en France sont désormais fabriqués en Chine… » Serge Quaranta est plus philosophe : « Après les problèmes de Naval Energies, beaucoup ont conclu que l’hydrolien était une voie sans issue. Or ce qui est arrivé à Naval Group, alors qu’il est capable de construire des sous-marins qui sont les objets les plus complexes au monde, illustre parfaitement l’histoire de toute industrie : quand une technologie éclôt, des décisions mènent à des échecs, d’autres, à des succès. »

Les deux meilleurs spots au monde

Aujourd’hui, deux acteurs français ont visiblement fait les bons choix et sont très bien positionnés sur le marché de l’hydrolien : une entreprise de Quimper, Sabella, et une de Grenoble, HydroQuest, détenue à 49 % par CMN. Chacune a développé une technologie différente.

L’hydrolienne de Sabella ressemble à un moteur d’avion ; elle est équipée d’un axe horizontal (flux axial), qui nécessite qu’elle soit toujours face au courant pour être la plus performante possible (un mécanisme permet d’orienter les pales). Arrêtons-nous à ce stade pour un petit cours de physique : la puissance est proportionnelle à la surface balayée par l’hélice. Une petite fabrique peu d’électricité ; pour augmenter la production, il faut accroître le diamètre de l’hélice qui progressivement se rapproche de la surface de la mer. C’est la limite de ce type de procédé.

L’hydrolienne d’Hydroquest possède, elle, un axe vertical (on parle de flux transverse), ce qui la libère de la contrainte précédente. « On la pose dans le sens du courant, et ensuite, on adapte simplement la vitesse de rotation des hélices entre 2 et 12 tours par minute ; il n’y a pas besoin d’orienter la machine ou les pales », précise Serge Quaranta.

Depuis quelques années déjà, Sabella et HydroQuest soumettent leurs machines, dont 80 % de la valeur ajoutée est française, à rude épreuve. « Nous avons deux des meilleurs spots au monde », confirme Hervé Morin. En novembre 2015, l’entreprise de Quimper (qui a accueilli dans son capital BPI et GE Renewable Energy) a implanté son démonstrateur préindustriel, la D10, au large de l’île d’Ouessant, dans le courant du Fromveur, à 55 mètres de profondeur. Depuis, ce prototype aux pales de 10 mètres de diamètre et d’une puissance de 1 mégawatt a été plusieurs fois sorti de l’eau puis immergé après avoir rencontré différents problèmes (étanchéité, câble endommagé, piratage informatique… ). La D10 est actuellement de nouveau raccordée au réseau de l’île d’Ouessant.

Une manière de désenclaver la Bretagne

De son côté, la filiale de CMN a établi son prototype OceanQuest il y a deux ans sur un site d’expérimentation propriété d’EDF, situé en mer de Paimpol-Bréhat. Sa puissance est de 1 mégawatt. « Nous l’avons sorti de l’eau à la fin de 2021 ; nous l’avons expertisé et avons constaté que le système avait parfaitement répondu à nos attentes », indique le patron des Constructions mécaniques de Normandie. Depuis, HydroQuest s’est associé au sein d’un consortium à l’énergéticien spécialiste du renouvelable, le groupe Qair, pour racheter la concession d’EDF au raz Blanchard. Le but ? Y bâtir une ferme pilote avec 7 hydroliennes, chacune de 2,5 mégawatts, 200 tonnes, 20 mètres de haut, 26 mètres de large et 4 rotors.

Ce projet nécessitant un investissement supérieur à 100 millions d’euros a reçu un accueil favorable de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) ; reste à obtenir la validation gouvernementale. Les premiers électrons devraient être produits fin 2025, début 2026. Sur le raz Blanchard, Engie possédait également une concession qui a été acquise par la région Normandie associée au groupe écossais Simec Atlantis Energy qui travaille sur une hydrolienne à axe horizontal.

Bon d’accord, l’hydrolien a encore aujourd’hui des coûts de production d’électricité bien supérieurs à celui de l’éolien marin. En mars 2022, les acteurs des énergies marines renouvelables, réunis au sein de l’Observatoire des énergies de la mer, rappelaient que la facture d’un démonstrateur hydrolien s’élevait à 12 millions d’euros par mégawatt installé, contre 10 millions pour une éolienne en mer flottante et 7,3 millions pour une éolienne en mer posée (hors raccordement). « Mais nous sommes aussi à des niveaux de maturité différents, précise Anne Georgelin. L’hydrolien est la filière la plus récente, dix à quinze ans, contre trente pour l’éolien. »

Une chose est certaine : la création de fermes d’hydroliennes permettra d’attirer non seulement des énergéticiens et des investisseurs, mais aussi de faire baisser le coût. Serge Quaranta estime parfaitement possible d’atteindre celui de l’éolien flottant. Ce sera aussi une manière de désenclaver la Bretagne, très dépendante des importations régionales d’électricité. « La stratégie énergétique est de développer des moyens de production à proximité ou en Bretagne, explique Anne Georgelin. Installer une capacité de production d’électricité présente donc un intérêt à l’échelle régionale, même si elle n’a pas une puissance des plus significatives par rapport au mix national. Il s’agit aussi de tirer parti des ressources naturelles et énergétiques dont chaque région dispose. »

Un investissement de 9 à 10 milliards d’euros

Les industriels français sont confiants car pour Bruxelles, l’énergie hydrolienne permettra d’atteindre les objectifs européens de neutralité carbone : en 2020, la Commission européenne s’est fixé de porter la capacité installée des énergies océaniques (hydrolien et houlomoteur) à 100 mégawatts d’ici à 2025, 1 gigawatt d’ici à 2030 et 40 gigawatts d’ici à 2050.

En France, la PPE pour la période 2028-2033 pourrait, elle aussi, se montrer ambitieuse, avec un projet représentant un investissement de 9 à 10 milliards d’euros pour les entreprises de la filière, tandis que plusieurs centaines d’emplois pérennes pourraient être créés dans la construction et la maintenance. « Nous ne sommes pas les ennemis de Sabella et Simec Atlantis, affirme Serge Quaranta. Je ne souhaite qu’une chose : c’est que l’on devienne concurrents à l’avenir. Cela signifiera que nous aurons réussi à développer une nouvelle filière industrielle. »

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Valeurs Actuelles

Elon Musk attaque Twitter en justice

Duel de dépôt de plainte. Vendredi 29 juillet, l’homme d’affaires Elon Musk a déposé plainte contre le réseau social Twitter, rapporte BFM TV. Cette plainte, dont le contenu n’a pas encore été rendu public, a été déposée par le milliardaire devant un tribunal de l’État du Delaware. Cependant, tout porte à croire que l’une des doléances d’Elon Musk porterait sur le nombre de comptes spams, de faux utilisateurs du réseau social. L’homme d’affaires, qui avait fait une offre de rachat acceptée par la plateforme en avril dernier, s’est depuis rétracté. Et l’un des motifs de cette rétractation portait justement sur le nombre, inexact et minoré à ses yeux, de faux comptes.

Les hostilités commencent le 17 octobre

Furieux de se voir floué de quarante-quatre milliards de dollars, le montant du rachat par Elon Musk, Twitter avait déposé une première plainte, également dans le Delaware, contre Elon Musk le 12 juillet. La plateforme exige que le patron de Tesla honore son engagement de rachat ou verse des indemnités de rupture. La Justice américaine a décidé que le début de ce qui promet d’être un enchaînement de batailles juridiques de haut niveau serait fixé au 17 octobre prochain.

Elon Musk s’était engagé à offrir 54,20 dollars par action de Twitter. Mais entre la baisse générale du marché boursier ces derniers mois, la chute des recettes publicitaires qui affecte le réseau social et les critiques du milliardaire sur la place publique, le titre de Twitter s’était rapidement écroulé pour tomber autour de 32 dollars le 11 juillet, veille de sa plainte contre Elon Musk. Il cotait 41,61 dollars vendredi 29 juillet.

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France24 - Monde

Facebook critiqué après avoir fourni à la justice des messages sur un avortement illégal au Nebraska

Publié le : 11/08/2022 - 22:47Modifié le : 11/08/2022 - 22:48

Henrique VALADARES Suivre

Avant même la décision de la Cour suprême américaine de révoquer le droit à l’avortement aux États-Unis, Facebook avait fourni à la police des données prouvant qu’une mère avait aidé sa fille à avorter dans l’État du Nebraska, ont révélé des médias américains. L'histoire a provoqué une vague d’indignation, perçue comme un exemple de ce qui pourrait se passer dans des États conservateurs.

C’est un précédent qui donne froid dans le dos des défenseurs du droit à l’avortement aux États-Unis : Meta, la maison mère de Facebook, a participé à une enquête policière dans l’État américain du Nebraska et fourni l’historique des messages entre une Américaine ayant avorté et sa mère... avant la révocation de l'arrêt Roe v. Wade, qui garantissait jusqu’au 24 juin le droit à l’avortement dans le pays. L’analyse des échanges a servi de preuve directe pour une enquête plus approfondie de la police.

La mère de 41 ans est accusée d’avoir aidé sa fille, alors âgée de 17 ans, à avorter. Elle est visée par cinq chefs d’inculpation. Sa fille, elle, est notamment poursuivie pour dissimulation et abandon de cadavre. Les deux ont plaidé non coupables, selon le journal local Norfolk Daily News.

Après la décision de la Cour suprême de révoquer la décision Roe vs Wade garantissant le droit à l’avortement, des militants pour les droits des femmes avaient exprimé leurs craintes que les données accumulées par les géants de la Tech servent à poursuivre leurs utilisatrices ayant avorté.

Selon Meta, le mandat "ne mentionnait pas du tout l’avortement"

Meta fait pourtant partie des nombreuses entreprises – avec Netflix, Disney, Twitter et Tesla – qui avaient affirmé vouloir payer le déplacement d’employées qui voudraient avorter dans un autre État.

Fin juin, le PDG de Meta Mark Zuckerberg avait pourtant assuré lors d’une réunion que "protéger la vie privée des personnes" était "particulièrement important maintenant [avec] la décision de la Cour suprême"… après avoir demandé à ses employés de ne pas parler d’avortement sur le lieu de travail. Mais selon Motherboard, la compagnie n’avait pas dit si elle fournirait ou non des données aux enquêtes policières sur l’avortement.

La maison mère de Facebook s'est défendue mardi 10 août en notant que le mandat de la cour du Nebraska "ne mentionnait pas du tout l'avortement". Dans un communiqué publié sur Twitter, la compagnie ajoute que la demande judiciaire avait été émise "avant la décision de la Cour suprême". Contactée par l'AFP, l'entreprise a mis en avant sa politique consistant à répondre favorablement aux requêtes des autorités quand "la loi nous l'impose".

A statement from Meta on this case.“Nothing in the valid warrants we received from local law enforcement in early June, prior to the Supreme Court decision, mentioned abortion. https://t.co/GNzdMP692H

August 10, 2022

"Ces géants de la technologie ont accumulé une quantité incalculable de données sensibles sur chacun d'entre nous", selon Jesse Lehrich, cofondateur d’Accountable Tech. "Ils vont consciencieusement se conformer aux demandes d'assignation comme celle-ci dans un monde post-Roe." Une position qui "transforme leurs produits en armes qui seront brandies contre leurs propres utilisateurs", a-t-il ajouté dans une interview au New York Post.

>>> À lire aussi : États-Unis : comment les données personnelles pourraient servir à traquer les avortements illégaux

Des messages ayant servi pour une deuxième perquisition

Pour l’État conservateur du Midwest, l’IVG était illégale car réalisée après 20 semaines de gestation et sans la participation d’un médecin. Ces restrictions avaient été adoptées bien avant l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême.

Les premiers messages obtenus par les autorités ont ensuite servi de base à une deuxième perquisition, selon les documents obtenus par Vice. Treize ordinateurs portables et smartphones ont été alors saisis : au total, 24 Go de données dont images, des messages et historiques web de leurs téléphones, ont été utilisés.

Pour de nombreux observateurs, cette affaire ne restera pas un cas isolé.

Selon Jake Laperruque, directeur adjoint de la surveillance au Center for Democracy and Technology, un think tank en faveur des droits numériques, "les entreprises de la Tech qui stockent d'importantes quantités d’échanges et de données vont continuer à être confrontées à cette situation", avec de plus en plus de mandats d’États poursuivant des crimes liés aux IVG.

"Si les entreprises ne veulent pas se retrouver à transmettre des données de manière répétée pour des enquêtes sur l'avortement, elles doivent repenser leurs pratiques en matière de collecte, de stockage et de cryptage des données", a-t-il ajouté lors d’une interview à la chaîne américaine NBC.

Selon son ONG, "les entreprises doivent au moins s'assurer de réclamer un processus judiciaire complet, que les mandats soient spécifiques et ne ratissent pas large, que les recherches soient rigoureusement formulées et avertir les usagers afin qu'ils puissent tenter de les combattre".

Données enregistrées sans sécurité

Car Meta enregistre la plupart des données collectées auprès des utilisateurs de manière ouverte, en texte clair et sans cryptage pour l'essentiel des échanges : si l’entreprise veut ou est contrainte, toute information est facilement accessible. Et jusqu’ici, Meta s’est systématiquement conformée aux demandes des autorités. Contrairement à l’application WhatsApp, chiffrée de bout en bout, l’entreprise peut avoir accès aux contenus des messages échangés sur Facebook Messenger.

"L'entreprise n'a jamais indiqué qu'elle ne se conformerait pas aux requêtes des forces de l'ordre lorsqu'il s'agit d'avortement", rappelle Caitlin Seeley George de l'ONG Fight for the Future, qui défend les droits numériques. "Si les usagers utilisaient des messageries cryptées, Meta ne serait même pas en mesure de pouvoir partager les conversations", ajoute-t-elle à l’AFP.

>>> À lire aussi : en Floride, une synagogue fait valoir la liberté religieuse pour défendre l'IVG

Des publications proposant des pilules supprimées

Ce n’est pas la première fois que des services de Meta sont épinglés. Lundi 8 juillet, deux sénatrices américaines avaient demandé à Facebook et Instagram de clarifier leur politique après que ces plateformes ont supprimé des publications proposant l’envoi de pilules abortives.

Les élues démocrates Amy Klobuchar et Elizabeth Warren ont exprimé leur inquiétude face à la "censure" exercée, selon elles, par Meta, la maison mère de Facebook et Instagram : "Des articles montrent que de nombreux messages fournissant des informations sur l'accès à des services légaux d'interruption volontaire de grossesse (IVG) ont été retirés, souvent quelques minutes après qu'ils aient été mis en ligne".

Selon le porte-parole de Meta Andy Stone, il s’agissait d’un "exemple d’application incorrecte" d’un règlement selon lequel il est interdit "d'acheter, vendre, échanger, donner ou demander des médicaments sur ses réseaux sociaux". "Les contenus qui évoquent la disponibilité et l'accessibilité des médicaments sous ordonnance sont permis", a-t-il détaillé, affirmant que l’erreur était en cours de "correction" fin juin.

Le procès des deux habitantes du Nebraska est prévu en octobre.

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États-Unis : comment les données personnelles pourraient servir à traquer les avortements illégaux

États-Unis : le Kansas maintient la garantie constitutionnelle sur le droit à l'avortement

Avortement : Joe Biden signe un décret présidentiel pour protéger la confidentialité en ligne

Valeurs Actuelles

Thecamp, un campus échoué dans la garrigue

Niché sur le plateau de l’Arbois, à quelques kilomètres d’Aix-en-Provence, thecamp est un immense technopôle inauguré en septembre 2017. À l’origine du projet, Frédéric Chevalier, entrepreneur aixois connu pour avoir fondé HighCo, une entreprise de marketing tournée vers les nouvelles technologies. Avec cette société, il est devenu le plus jeune patron coté en Bourse, à seulement 32 ans. Une réussite qui a fait de lui l’une des figures emblématiques de l’entrepreneuriat local. Si bien que lorsqu’il a eu l’idée de créer thecamp, il n’a pas eu de mal à convaincre de nombreuses entreprises prestigieuses comme Accor, Air France-KLM, CMA CGM, des banques telles que le Crédit agricole et la Caisse d’épargne, ou encore les collectivités territoriales d’investir dans le projet. Nombreux sont ceux qui ont fait confiance au flair de l’homme d’affaires. Plus de 80 millions d’euros ont été levés, dont 40 millions uniquement pour la construction du site, œuvre de l’architecte Corinne Vezzoni.

Des ambitions gâchées

Les politiques ont également été séduits par l’homme et par son envie d’innover, Emmanuel Macron le premier. Alors qu’il était ministre de l’Économie, ce dernier déclarait dans une vidéo promotionnelle de thecamp : « C’est un projet qui correspond exactement à ce dont la France a besoin. » D’autres, comme Maryse Joissains, ancienne maire d’Aix-en-Provence, imaginaient que « the-camp [allait] nous permettre de préparer le monde de demain ».

Comme eux, les acteurs de l’économie locale étaient également subjugués par le technopôle de l’Arbois. À l’époque, Élisabeth Viola, directrice interrégionale Méditerranée de la Caisse des dépôts et consignations y voyait « la vitrine du savoir-faire français » quand Jacques Pfister, président de la CCI Marseille Provence, annonçait : « C’est un projet qui va être un étendard pour le territoire, le totem du territoire. » C’est dire si les attentes autour du programme de Frédéric Chevalier étaient grandes.

Malheureusement, l’entrepreneur aixois est mort dans un accident de moto sur la route de Cabriès, deux mois avant l’inauguration du campus, emportant avec lui son génie et ses idées. Sa disparition est un véritable tournant pour le projet. « C’est un bateau qui a perdu son capitaine », explique Kevin Polizzi, le nouvel actionnaire unique de thecamp. Après cela, les cadres du projet ont pris les commandes du campus et ont tout fait pour être fidèles à ce qu’avait imaginé son fondateur. Trop même, car « thecamp n’était plus un projet d’entreprise mais était devenu un projet de mémoire », selon le repreneur. Il ajoute : « Les présidents se sont succédé, il y a eu beaucoup de turnover, de l’instabilité… Petit à petit, le projet s’est étiolé. » Pire, son modèle économique n’a jamais été viable. Le campus de l’Arbois était « trop fermé, trop cher et trop compliqué ». Il n’attirait pas comme il aurait dû. La Silicon Valley à la française n’est jamais parvenue à trouver ni sa raison d’être ni un équilibre financier.

L’espoir d’un sauvetage

Pourtant, dans les plus hautes sphères de l’État, on a longtemps fait semblant d’y croire. En juillet 2019, plusieurs membres du gouvernement se rendent sur le campus et en font l’éloge. Jean-Baptiste Lemoyne, alors secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, y trouve « une atmosphère propice […] pour repenser le modèle économique de demain », tandis que Muriel Pénicaud, ministre du Travail des gouvernements d’Édouard Philippe, sent que « le côté ruche et fertilisation croisée, les espaces ouverts qui donnent envie de se rencontrer, ça a de l’effet ». Enfin, Cédric O, secrétaire d’État au Numérique, voit que « ça marche ». Incompétence ou malhonnêteté, peut-être les deux ? Mais ce n’est pas parce que des hommes d’État veulent faire croire ou se faire croire que cela fonctionne que c’est réellement le cas. Les exemples sont nombreux en la matière. Le fait est que, très rapidement, le bateau thecamp coule.

Son sauvetage passe alors par un appel à reprise. Plusieurs dossiers sont en lice. Un projet d’école de commerce porté par le groupe américain IMD, la création d’un campus dédié à la production vidéo, idée du producteur Ashargin Poiré et du spécialiste des jeux vidéo Stéphane Tangui, et la continuité, voulue par Kevin Polizzi, entrepreneur marseillais. Sans réelle surprise, c’est le troisième candidat qui est choisi. Sans doute parce que, comme le fondateur, il est issu de la région, mais aussi parce que son projet ne signe pas la fin de thecamp mais sa remise à flot.

Le 1er juillet dernier, le fondateur de Jaguar Network et président d’Unitel Group est donc devenu l’actionnaire unique de thecamp en y injectant 50 millions d’euros. S’il souhaite « respecter la promesse de Frédéric Chevalier », il prévoit tout de même plusieurs changements de fond. Le technopôle, qui était réservé quasi exclusivement aux partenaires fondateurs depuis sa création, « va être ouvert à tout le monde », explique l’entrepreneur. Il souhaite également que le campus de l’Arbois passe de « quelque chose d’iconique à quelque chose d’accessible » avec un catalogue de services plus large, qui ira de la formation des élus à l’organisation de séminaires.

L’idée reste la même mais le modèle change. Avec pour objectif d’être « rentable dès 2023 et d’avoir une marge bénéficiaire dès 2024 ». Les politiques, les investisseurs et les collectivités territoriales qui se sont investis dans le projet, tant sur le plan médiatique que financier (20 millions d’euros d’argent public engagés sous forme d’avances remboursables par la métropole Aix-Marseille-Provence, la région Paca et le département et dont le remboursement a été ajourné), doivent croiser les doigts pour que Kevin Polizzi parvienne à redresser la barre. S’ils ont déjà perdu beaucoup d’argent, ils pourraient au moins ne pas perdre totalement la face.

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L'Humanité

Serena Williams

Femme du jour

Florent LE DU

Elle ne pouvait pas partir sans gagner à nouveau. Lundi, Serena Williams, 40 ans, a mis fin à une longue série de quatre cent trente jours sans victoire, en l’emportant à Toronto. Le lendemain, la tenniswoman américaine aux 73 titres professionnels en simple annonçait son départ à la retraite pour la fin de ­l’année. Celle qui (avec sa sœur Venus) a ­révolutionné le tennis féminin par sa puissance devrait tirer sa révérence après l’US Open, en septembre. « C’est la fin d’une histoire qui a démarré à Compton  (ville populaire près de Los Angeles – NDLR), avec une petite fille noire qui ­voulait simplement jouer au tennis », a- t-elle déclaré au magazine Vogue . Elle restera comme l’une des plus grandes joueuses de l’histoire, avec 319 semaines au rang de n° 1 mondiale et 23 titres de Grand Chelem. Sérénissime.

tennis fémininserena williams
France24 - Monde

Mykhailo Fedorov : la transformation numérique participe à l'"effort de guerre" de l'Ukraine

Publié le : 10/08/2022 - 13:13

Gulliver CRAGG Suivre

France 24 s’est entretenu avec Mykhailo Fedorov, vice-Premier ministre ukrainien, à la tête également du ministère de la Transformation numérique – un nouveau portefeuille créé en 2019, le président Volodymyr Zelensky s'étant engagé à présenter un gouvernement pionnier en matière numérique. Depuis l'invasion russe, cette transformation numérique participe à l'"effort de guerre", souligne Mykhailo Fedorov. Plusieurs projets ont ainsi été lancés : un chatbot permettant d'envoyer des informations sur les mouvements de l'armée russe, un projet commun sur les drones avec l'armée ukrainienne, et l'utilisation de l'intelligence artificielle pour la reconnaissance faciale. Ce dernier outil permet d'identifier des soldats russes tués et d’informer leurs familles par les réseaux sociaux.

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À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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L'Humanité

Les saisonniers de Belambra relèvent la tête

Actu

Hôtel. Mobilisés début août, les saisonniers de la maison de vacances située à Avoriaz ont signé un accord avec la direction qui a répondu à leurs revendications.

Bernice Matsiona

Les précaires de l’hôtellerie-restauration ont décidé de ne plus se laisser faire. Après deux jours et demi d’occupation de la résidence de tourisme ‘‘Les Cimes du soleil’’ du groupe Belambra, située à Avoriaz en Haute-Savoie, Amine et ses collègues grévistes ont obtenu gain de cause de la part de leur ancien employeur alors qu’ils revendiquaient, entre autres, la rémunération totale de leurs heures de travail et une prime de dédommagement de 500 euros pour non-respect de leurs droits fondamentaux. « On n’a rien lâché et c’est pour cela que je suis particulièrement fier de nous », affirme le jeune homme, chef de file du mouvement de grève.

Du 2 au 4 août dernier, Amine (1) et une dizaine de collègues ont bloqué plusieurs postes de travail en cuisine, en salle, et même en manutention pour dénoncer des conditions de travail dégradées : sous-effectif, non-respect des délais de communication du planning, heures supplémentaires non rémunérées, insalubrité de l’espace réservé au personnel… « Au mois de juillet par exemple, j’ai travaillé 220 heures et on m’a payé seulement 800 euros » explique l’étudiant de 20 ans qui est venu depuis le Nord pour ce job estival pour l’aider à financer son année universitaire. Celui-ci ne s’attendait pas à devoir mener une telle bataille contre la direction de l’hôtel. « Ce n’était pas dans mon intérêt de faire la grève au début. On ne sait jamais combien de temps cela peut durer, ni comment cela se passait », explique-t-il. Mais lorsqu’un de ses anciens collègues décide d’abandonner le job alors qu’il n’en peut plus de la charge de travail, c’est malheureusement à Amine que reviennent toutes les tâches. Le jeune homme se retrouve alors à faire le travail de quatre personnes. Constatant que le malaise est généralisé, l’étudiant convainc une quinzaine de saisonniers sur un total trente, d’écrire une lettre à l’attention de la direction de l’hôtel pour faire part de leurs revendications. Les saisonniers décident de hausser le ton : « Honnêtement, on ne savait pas trop dans quoi on se lançait car la plupart d’entre nous, et moi-même, n’avions jamais fait de grève jusque-là. Mais, on était déterminé à aller jusqu’au bout », tranche Amine.

Dylan (1), un des autres saisonniers mobilisés, n’a pas tardé à se joindre au mouvement. Dépité de voir qu’il n’avait qu’un seul jour de repos sur dix jours de travail alors qu’il fait 50 heures par semaine, il constate que : « Ce n’est pas ce qu’on avait signé dans le contrat de travail ». D’autant qu’il n’en revient toujours pas de l’insalubrité du logement qu’on leur a proposé. « Quand je suis arrivé le premier jour, je suis tombé sur des cadavres d’insectes un peu partout sur le mobilier, une literie étrangement tâchée, un rideau de douche marron et même des restes d’excréments au niveau des sanitaires. Clairement, le ménage n’avait pas été fait entre mon passage et celui des occupants précédents », se plaint-il.

Un accord sous conditions

Quand il décide de parler à la direction, celle-ci lui attribue une nouvelle chambre tout aussi délabrée. Lorsqu’il revient une nouvelle fois à la charge avec ses collègues sur les conditions d’hébergement, l’employeur les envoie faire eux-mêmes le ménage… C’est la goutte de trop qui convainc Dylan de rejoindre l’initiative d’Amine. « Ce n’était plus possible de tenir comme ça », assène-t-il.

Au bout du deuxième jour de mobilisation, la direction de l’hôtel vient finalement à la rencontre des grévistes et des négociations « musclées » démarrent. Finalement, un accord est signé à condition que les saisonniers quittent la maison de vacances. Malgré tout, les grévistes se réjouissent de cette victoire. « On a su se faire entendre et je suis j’espère que notre lutte aura un impact sur la politique du Belambra d’Avoriaz, mais aussi sur les futurs saisonniers qui passeront par-là. Avec l’accord signé, on a, par exemple, réussi à obtenir plus de matériels ménagers et de cuisine qui manquaient sur certains postes de travail. Nous avons aussi obtenu le paiement des heures de grève », se satisfait Amine. Regonflé par cette lutte, Dylan, lui, va encore plus loin. « Cette victoire va j’espère mettre la pression sur un des hôtels parmi les mieux classés de France. C’est inadmissible qu’un groupe comme Belambra se comporte ainsi. J’étais loin de chez moi et de cela, la direction en a abusé sous prétexte qu’on était logé et nourri. »

Bernice Matsiona

(1)  Les prénoms ont été changés

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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France24 - Monde

Alexis Sanchez, "l'enfant merveilleux" du Chili à la relance avec l'OM

Publié le : 11/08/2022 - 16:07

Romain HOUEIX Suivre

L'Olympique de Marseille a annoncé mercredi la signature de l'attaquant Alexis Sanchez. À 33 ans, le Chilien a sans doute ses meilleures années derrière lui mais peut encore offrir à l'OM un aperçu du talent qui a permis à sa sélection de remporter les deux premiers titres de son histoire, au nez et à la barbe de l'Argentine de Lionel Messi.

Des terrains défoncés de Tocopilla au Vieux-Port de Marseille, en passant par l'Emirates Stadium d'Arsenal et le podium de l'Estadio Nacional de Santiago du Chili : à 33 ans, Alexis Sanchez a déjà tout connu dans le football. Mais à la peine depuis quelques années, il n'a pas renoncé à soulever des trophées et à se lancer des défis footballistiques, comme en témoigne sa signature à l'OM mercredi 10 août.

"J'espère pouvoir leur rendre tout cela sur le terrain", a expliqué Alexis Sanchez lors d'un point presse durant lequel il a été présenté officiellement. "J’essaie toujours de lutter pour des titres, c’est un défi personnel de gagner un titre ici, c’était pareil à l’Inter, ils n’avaient pas gagné depuis 11 ans."

L’Olympique de Marseille annonce aujourd’hui la signature d’@Alexis_Sanchez. Libre de tout contrat, l’attaquant international chilien aux 143 sélections qui a remporté 17 trophées dans sa carrière s’est engagé après le succès de sa visite médicale. 🇨🇱👉 https://t.co/uDsgwShYoX pic.twitter.com/vVh7F9uzJd

August 10, 2022

Un Inter Milan qu'il vient de quitter libre en résiliant son contrat. Il s'y est relancé après plusieurs années compliquées à Manchester United, avec au passage un championnat d'Italie, une Coupe et une Supercoupe remportés. Certes, il n'était pas au premier plan, barré par la paire Lautaro – Lukaku, mais ses statistiques de 9 buts et 4 passes décisives en 38 matches en ont fait le meilleur remplaçant de luxe l'an dernier en Série A.

De la pauvreté à l'Europe

À 33 ans, le Chilien n'est plus tout à fait le même joueur, ce "Nino Maravilla" qui avait enchanté l'Europe du football lors de la première moitié des années 2010. Un "enfant prodige" dont l'histoire ressemble à un conte de fées du football. Le petit Alexis est né et a grandi à Tocopilla, dans le nord du Chili, une "cité de l'enfer" à la pauvreté massive.

"À Tocopilla, la grande majorité des habitants est pauvre et analphabète. Avant qu’Alexis Sanchez ne fasse fortune dans le football, c’était notre unique classe sociale. Désormais, nous en avons deux : les pauvres et Alexis Sanchez", résume Cristian Calmonte, travailleur social local, dans un reportage de SoFoot publié en 2014.

Avant-dernier d’une famille où chaque enfant a un père différent, Sanchez a été abandonné par le sien peu après sa naissance et élevé par son oncle. La future star chilienne survit en vendant des seaux d'eau dans les cimetières et en lavant des voitures. Le football lui offre une porte de sortie. Après avoir été recalé par les grands clubs chiliens en détection, il débute à l'âge de 16 ans dans le club de Cobreola, à Calama, situé dans le désert d’Atacama. Sous ce cagnard, à 2 300 mètres d'altitude, il tape dans l'œil de l'Udinese.

 

Un peu d’eau à la bouche avec Quelques skills de notre nouvelle star Alexis Sanchez 🔥#TeamOM pic.twitter.com/taldL0jXAr

August 8, 2022

 

 

Un peu d’eau à la bouche avec Quelques skills de notre nouvelle star Alexis Sanchez 🔥#TeamOM pic.twitter.com/taldL0jXAr

August 8, 2022

 

 

Le club de D1 italienne l'envoie s'aguerrir dans les grands clubs du continent : le Colo-Colo chilien (2006-2007) puis River Plate (2007-2008). À chaque fois, il donne satisfaction et remporte des titres. Le joueur finit par briller en Italie lors de ses trois saisons à Udinese. Il termine la dernière auréolé du titre meilleur joueur de Série A, avec 12 buts et 10 passes décisives en 31 matchs.

Courtisé par tous les grands d'Europe, Alexis Sanchez fait le choix du FC Barcelone – "le meilleur club du monde", selon ses déclarations de l'époque. Sous l’égide de Pep Guardiola, il dispute sa première campagne de Ligue des Champions qui s'achèvera en demi-finale, devenant ainsi le premier joueur chilien à atteindre ce stade de la compétition. Il y passe trois saisons et marquera 39 buts en 88 rencontres, épaulant Lionel Messi sur le front de l'attaque. Il part ensuite découvrir la Premier League à Arsenal, véritable apogée de sa carrière sportive. Il y marque 80 fois en quatre saisons.

Le joueur le plus capé du Chili

Parallèlement à sa carrière en club, l'attaquant porte la "Roja", la sélection chilienne. Avec son compère Gary Medel, il est le joueur le plus capé de l'histoire de la sélection avec 148 sélections. Et c'est loin d'être fini. Avec le défenseur et Arturo Vidal, Alexis Sanchez incarne la génération dorée du Chili qui a brisé le plafond de verre du pays.

En effet, les trois hommes ont joué dans les plus grands clubs européens. Leur sélection, sous la houlette de Marcelo Bielsa et Jorge Sampaoli – deux des entraîneurs ayant d'ailleurs le plus marqué l'OM récemment – a incarné une force qui compte en Amérique du Sud dans les années 2010. Qualifiés pour la Coupe du monde 2010 et 2014, les Chiliens remportent pour la première fois un trophée en 2015 face à l'Argentine de Messi lors de la Copa America, à domicile dans l'écrin de l'Estadio Nacional de Santiago. Puis une deuxième contre les mêmes adversaires, l'année suivante lors de la Copa America du centenaire.

Après ce doublé historique, l'heure est cependant au déclin. Le Chili échoue à se qualifier pour la Coupe du monde en Russie, puis pour celle au Qatar. La déchéance coïncide avec celle d'Alexis Sanchez. À l'hiver 2018, Alexis Sanchez quitte Arsenal pour rejoindre Manchester United, devenant ainsi le joueur le mieux payé de Premier League (440 000 euros par semaine). Mais le recrutement est un flop total. Jusqu'à sa porte de sortie à l'Inter Milan.

Alexis Sanchez, à la maison à l'OM ?

En recrutant le Chilien, le président marseillais Pablo Longoria, lui, peut être satisfait – le club qui court depuis des années après un "grand attaquant" sans jamais vraiment parvenir à ses fins. Alexis Sanchez a tout pour remplir ce rôle, malgré son 1 mètre 68.

"Buteur, passeur, rapide, agile et pouvant jouer à tous les postes du secteur offensif, également très présent dans le pressing et dans les 'un-contre-un', l'international chilien est un joueur de classe mondiale", s'est félicité le club marseillais.

L'arrivée de Sanchez devrait permettre à l'OM d'avoir "un saut de niveau" et de "changer de dimension" pour être plus compétitif, a estimé devant la presse Pablo Longoria. Il n'exclut pas de "continuer l'aventure" avec le joueur au-delà de l'année de contrat qui lui est offert s'il tient "le niveau compétitif que tout le monde souhaite".

Les supporters, pour leur part, sont déjà conquis. En témoigne l'accueil de rockstar offert à Alexis Sanchez lors de son arrivée à l'aéroport : une ambiance chaude, très sud-américaine. De quoi faire se sentir le Chilien à la maison.

 

Accueil exceptionnel pour Alexis Sanchez à Marseille. 🥵🔥🎥 @elyalenanoah pic.twitter.com/uSgVu05qWJ

August 9, 2022

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Mercato : le Chilien Alexis Sanchez rejoint l'OM

TRANSFERT

Football : le Bayern Munich s'offre la star du Sénégal Sadio Mané

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Mercato : les principaux transferts de l'été de la planète football

L'Humanité

Coup de chaud sur les droits des travailleurs

Actu

Malgré la multiplication des canicules, les salariés ne peuvent pas compter sur une législation suffisante pour protéger leur santé. Aucune température maximale n’est prévue par le Code du travail.

Marie ToulgoatCyprien Boganda

À une vingtaine de kilomètres d’Orléans (Loiret), dans un champ de pommes de terre, le thermomètre s’affole. Il n’est pas encore 11 heures, mais les températures ont déjà dépassé les 30 °C . Ce jour de canicule, Olivia (1) compte parmi la cinquantaine de salariés affairés à ramasser les tubercules sous le soleil harassant. Pourtant jeune et en bonne santé, l’étudiante ne tarde pas à sentir les effets de la chaleur. « C’est un emploi physique, il faut remplir des seaux de pommes de terre et les amener jusqu’à une caisse. Ma tête s’est mise à tourner, mon nez a saigné, j’ai fait un malaise », confie-t-elle.

« maltraitance institutionnelle »

Alors que les vagues de chaleur s’enchaînent, la loi française ne prévoit aucune température maximale pour arrêter de travailler. Si l’employeur a l’obligation de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé des salariés, les règles en matière de protection contre la chaleur sont peu nombreuses : l’employeur est tenu de renouveler l’air et d’assurer la ventilation des locaux et de tenir à disposition de l’eau fraîche. Pourtant succinctes, ces règles ne sont pas systématiquement respectées. « Il faisait tellement chaud que j’ai vite vidé ma gourde. Nous n’avions pas accès à de l’eau supplémentaire », se souvient Olivia.

Pour pallier l’insuffisance de la législation, le gouvernement a publié des recommandations, demandant aux employeurs d’aménager les horaires de travail et de proposer des pauses supplémentaires aux heures les plus chaudes. Mais faute de contrainte légale, les employeurs ne sont pas tenus de les appliquer. Dans le service gériatrie de l’hôpital de Cholet (Maine-et-Loire), Odile Lemaire, déléguée CHSCT SUD, a elle aussi dû s’accommoder de la chaleur pour travailler. Dans les étages, la température dépasse les 30 °C et toute climatisation est proscrite. « Il faudrait que nous fassions davantage de pauses pour nous rafraîchir, mais le rythme de travail ne nous le permet pas. La maltraitance institutionnelle en période de crise est deux fois plus visible qu’en temps normal », explique-t-elle.

Officiellement indépendants, les travailleurs de l’ubérisation, comme les livreurs à vélo, ne peuvent quant à eux compter sur aucune législation. « Ils sont livrés à eux-mêmes, déplore Jérôme Pimot, ex-livreur à vélo et président du Clap 75. Il y a quelques années, les plateformes comme Deliveroo et Uber Eats mettaient en place des points de distribution de bouteilles d’eau, gérés par des autoentrepreneurs, où les coursiers pouvaient se rafraîchir. Ce n’est plus le cas cette année. Du coup, tout le monde se débrouille comme il peut : on roule moins vite, on se rafraîchit avec des serviett es humides sur la tête, on essaie de boire le plus possible… »

Si aujourd’hui un salarié ne peut pas prendre la décision de ne pas se rendre au travail pour éviter les fortes chaleurs, il n’est toutefois pas totalement démuni : il est toujours possible de faire valoir son droit de retrait en cas de danger grave et imminent pour sa santé. 

caniculedroit du travail
France24 - Monde

À trois mois de la Coupe du monde, l'entraîneur du Maroc Vahid Halilhodzic licencié

Publié le : 11/08/2022 - 14:24Modifié le : 11/08/2022 - 15:20

Romain HOUEIX Suivre

Vahid Halilhodzic, sélectionneur du Maroc depuis août 2019, ne sera pas sur le banc des Lions de l'Atlas pour la Coupe du monde au Qatar. La Fédération marocaine a annoncé le départ du Franco-Bosnien, jeudi, sur son site internet.

"Coach Vahid" et le Maroc, c'est terminé. La Fédération royale marocaine de football a annoncé le départ de Vahid Halilhodzic jeudi 11 août du banc des Lions de l'Atlas. Le Franco-Bosnien, aux commandes depuis 2019, avait pourtant réalisé une bonne CAN-2022 et qualifié son équipe pour la Coupe du monde au Qatar

"En raison des divergences de points de vue entre la Fédération royale marocaine de football (FRMF) et l’entraineur de l’équipe Nationale 'A', M. Vahid Halilhodzic, au sujet de la préparation idoine des Lions de l’Atlas pour la phase finale 22ème édition de la Coupe du Monde Qatar 2022, les deux parties ont convenu de se séparer à l’amiable", explique la fédération dans son communiqué.

C'est désormais officiel : Fin de l'aventure Vahid Halilhodzic au Maroc "en raison des divergences de points de vue". pic.twitter.com/h35pCTJtxe

August 11, 2022

 

Une malédiction ?

Il y a là une certaine forme de malédiction pour Vahid Halilhodzic. S'il a qualifié quatre sélections différentes pour la Coupe du monde – Côte d'Ivoire (2010), Algérie (2014), Japon (2018) et Maroc (2022) –, il n'a disputé qu'une seule phase finale. C'était au Brésil avec les Fennecs qu'il avait emmené jusqu'en huitièmes de finale avant de tomber face au futur vainqueur allemand.

Le sélectionneur paie là son conflit avec le président de la Fédération, Fouzi Lekjaa. qui a promis aux supporters le retour du milieu offensif de Chelsea Hakim Ziyech (29 ans, 40 sélections, 17 buts). Ce dernier a pourtant été banni par "coach Vahid" en raison d'un manque d'implication quasiment depuis sa prise de fonctions.

Le favori pour le remplacer est Walid Regragui, l'entraîneur du WAC Casablanca, qui a réussi une saison XXL avec un doublé Championnat - Ligue des champions africaine.

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CAN-2022 : au Maroc, un retour aux sources pour Vahid Halilhodzic

Compte rendu

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COMPTE-RENDU

CAN-2022 : l'Égypte arrache la victoire au Maroc en prolongation dans un match à couteaux tirés

Valeurs Actuelles

Le climat comme gisement d’économies

Tout va très bien, madame la marquise / […] Pourtant il faut, il faut que l’on vous dise, que le présent de la situation financière de la France est désastreux et que son futur est pire. La France est à la fois le pays d’Europe où le poids des impôts (relativement au PIB) est le plus élevé et en même temps l’un de ceux où la qualité des services publics (enseignement, santé, sécurité, justice, etc. ) est la plus mauvaise. Cerise sur le gâteau, la France réalise cet exploit en s’endettant de plus en plus. Le contexte des années à venir est particulièrement inquiétant : inflation hors de contrôle, menaces militaires, taux des emprunts en hausse, instabilités politiques. Nous sommes dos au mur, désarmés devant ces probables aggravations de la conjoncture.

« Tout va très bien, tout va très bien. » Le gouvernement prévoit d’accroître les dépenses dans à peu près tous les secteurs et jure qu’il le fera sans augmenter les impôts – ni la dette. Les nombreux députés de la majorité le croient (ou font semblant de le croire). Leur première loi est une loi de dépenses nouvelles. L’opposition est encore plus irresponsable, ce qui n’est pas peu dire, puisqu’elle trouve ces dépenses insuffisantes.

Passant en revue tous les secteurs, on arrive à la conclusion que celui où les coupes seraient le moins dommageables pour les Français est le secteur de l’environnement

Compte tenu de la situation, la concurrence ne devrait pourtant pas porter sur des projets de dépenses nouvelles, mais sur des propositions de suppression de dépenses ou/et d’augmentation d’impôts. Moins facile, moins électoral, mais indispensable. Passant en revue tous les secteurs, on arrive à la conclusion que celui où les coupes seraient le moins dommageables pour les Français est le secteur de l’environnement, pour deux raisons.

La première est que tous les autres secteurs sont vraiment en situation d’urgence. Il y a une urgence scolaire, lorsque le niveau des élèves en mathématiques est pratiquement le plus bas des 30 pays du monde où il est mesuré et lorsqu’on ne trouve plus de candidats au métier d’enseignant. Il y a une urgence sanitaire, lorsque médecins et soignants fuient les conditions de travail et les salaires de l’hôpital et que les déserts médicaux se multiplient. Il y a urgence militaire lorsque l’on voit que la France (la nation la moins mal équipée d’Europe) serait, dans l’hypothèse d’une guerre de grande intensité, à court de munitions au bout de quelques semaines. Il y a urgence sécuritaire lorsque notre police n’a pas assez d’hommes (et de femmes) pour endiguer une criminalité croissante. Il y a urgence judiciaire lorsque les tribunaux relâchent des délinquants faute de greffiers et mettent des années pour juger des plaintes civiles simples. Bien entendu, remettre ces services publics d’aplomb est une affaire de gestion autant que d’argent, mais les nécessaires réorganisations ne se feront pas sans argent.

La deuxième raison de chercher des économies du côté du climat est qu’il n’y a pas vraiment d’ urgence environnementale. Lire : climatique, puisque le souci du climat a évincé celui de l’environnement, notamment en France, où il n’y a plus un ministre de l’Environnement depuis longtemps, mais plusieurs ministres de la Transition écologique. La lutte contre le “dérèglement climatique” (comme s’il y avait un règlement climatique) est devenue une religion avec ses pontifes, ses dogmes, ses catéchismes, ses conciles, ses zélotes, ses interdictions, ses prescriptions, ses proscriptions, ses taxes, ses subventions – et ses profiteurs. Sa puissance est formidable. Il faut pourtant envisager de tailler dans le fouillis complexe des mesures prises au nom de la “lutte pour le climat”. Il y a gros à gagner. Et pas grand-chose à perdre.

La voiture électrique supprimera les 30 ou 40 milliards annuels de taxes sur les carburants et exigera des milliards de subventions

Gros à gagner : toutes les mesures prises au nom de la lutte contre le climat coûtent cher aux finances publiques et/ou à l’économie. “C’est bon pour le climat” est comme un talisman qui annihile toute réflexion et justifie n’importe quoi. Prenez l’exemple de la voiture électrique. À terme, elle supprimera évidemment les 30 ou 40 milliards annuels de taxes sur les carburants et exigera des milliards de subventions. Ce double coup porté aux finances publiques ne gêne personne.

Pas grand-chose à perdre : il ne s’agit pas de nier la réalité d’un réchauffement du globe ; + 1,1 °C en cent cinquante ans, la différence entre les températures de Paris et d’Orléans. Mais de montrer que les dommages qui nous menacent si ce réchauffement continue ne sont nullement urgents – même si beaucoup de gens gagnent leur vie à psalmodier le contraire.

Les collapsologues se sont souvent et beaucoup trompés. En 1968, Paul Ehrlich prédisait que « des centaines de millions » de personnes allaient mourir de faim : grossière erreur, évidemment.

Les prévisions des prophètes de la nouvelle religion ont généralement pour horizon l’année 2100, à la rigueur 2050, ce qui protège assez bien leurs auteurs de la contradiction du réel. Certaines prévisions pourtant se rapportaient aux années 2010-2020 : la plupart d’entre elles apparaissent maintenant comme des bobards, des fausses nouvelles. Les collapsologues se sont souvent et beaucoup trompés. En 1968, Paul Ehrlich prédisait que « des centaines de millions » de personnes allaient mourir de faim : grossière erreur, évidemment. En 1972, le célèbre rapport Meadows annonçait pour la fin du siècle l’épuisement de la plupart des gisements de minéraux : inexact, bien sûr. Dès les années 1980, Greenpeace et WWF annonçaient la disparition immédiate des ours polaires : ces derniers n’ont jamais été aussi nombreux. En 2007, Al Gore et le Giec obtenaient un prix Nobel (pas de physique, de la paix – comme Arafat) en annonçant que la glace de l’océan Arctique allait bientôt fondre, avant 2014, ouvrant de nouvelles routes maritimes : on les attend toujours. En 2000, David Viner, un célèbre climatologue britannique, affirmait : « Dans quelques années, les chutes de neige hivernales seront devenues un évènement très rare et excitant […] les enfants ne sauront tout simplement plus ce qu ‘est la neige » ; en réalité, Boston a reçu davantage de neige durant l’hiver 2014-2015 que durant aucun autre hiver depuis 1872. On nous promettait des réfugiés climatiques par millions : on n’en a encore vu aucun (mais on a vu Maduro, les talibans et Poutine jeter chacun 5 millions de personnes sur les routes de l’exil). On peut multiplier à l’infini les prophéties de ce type qui ne se sont jamais avérées. Cela ne veut pas dire qu’elles ne se réaliseront jamais, mais affecte sérieusement la crédibilité des eschatologues à la mode et suggère que l’apocalypse climatique n’est pas pour maintenant. Il n’y a pas d’urgence climatique.

Le président des États-Unis se rend en Arabie saoudite demander à genoux à ce pays de bien vouloir augmenter sa production de pétrole (et essuie un refus moqueur)

Beaucoup de pays, du reste, commencent à le comprendre. Le président des États-Unis se rend en Arabie saoudite demander à genoux à ce pays de bien vouloir augmenter sa production de pétrole (et essuie un refus moqueur). Comme l’écrit le Daily Telegraph dans une formule imagée que l’on n’ose pas traduire ici : « The entire German political establishment has been caught with its environmental trousers down » et l’Allemagne rouvre des centrales à charbon à tour de bras. C’est largement la prétention de Boris John-son à atteindre le “zéro carbone” au Royaume-Uni en 2030 à un coût exorbitant pour les Britanniques qui l’a forcé à démissionner. Serons-nous les derniers à jouer à sauver la planète quoi qu’il nous en coûte ?

Dans la situation financière et économique actuelle de la France, le champ du climat apparaît comme celui où il est le moins dommageable de faire les économies indispensables. Le président de la SNCF (une entreprise grandiosement réformée il y a cinq ans et toujours subventionnée à hauteur de 13 milliards d’euros par an, bien plus que le budget annuel de la Justice) demande tout d’un coup au nom de la lutte pour le climat la bagatelle de 100 milliards d’euros. À toutes les demandes de ce type, et elles sont nombreuses, la réponse ne doit pas être le chéquier, mais les ciseaux.

* Rémy Prud’homme est docteur en sciences économiques, professeur émérite à l’université Paris-XII. Il a été directeur adjoint de la direction de l’environnement de l’OCDE et a publié notamment le premier manuel d’économie de l’environnement en français (“le Ménagement de la nature”) dès 1980.

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Le Real Madrid remporte la Supercoupe de l'UEFA face à l'Eintracht Francfort

Publié le : 10/08/2022 - 23:36

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Le Real a surclassé, mercredi, l'Eintracht Francfort (2-0) à Helsinki, remportant la 5e Supercoupe de l'UEFA de l'histoire du club.

Et de deux coupes pour le Real Madrid. Déjà vainqueur de la Ligue des champions en mai, le club a remporté, mercredi 10 août, la Supercoupe de l'UEFA contre l'Eintracht Francfort (2-0) à Helsinki. Ce trophée vient s'ajouter aux 97 déjà présents dans la grande armoire du Real, le club le plus titré au monde, devant les 96 du Barça.

Et comme durant toute la dernière campagne de Ligue des champions, c'est l'inévitable Karim Benzema qui a délivré les Madrilènes à la 65e minute sur une frappe à l'entrée de la surface. 

Avec le même onze que celui aligné au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions remportée contre Liverpool le 28 mai, Carlo Ancelotti a réussi son pari et est devenu le premier entraîneur de l'histoire à cumuler quatre Supercoupes d'Europe.

"S'il faut gagner toutes les compétitions, on essaiera", avait lancé le technicien italien mardi en conférence de presse.

Benzema, second meilleur buteur de l'histoire du Real

Karim Benzema a lui aussi repris sur le même rythme que la saison précédente. L'avant-centre français, immense favori pour le Ballon d'Or le 17 octobre, est devenu, grâce à son but au stade olympique d'Helsinki, le 2e meilleur buteur de l'histoire du Real, devant les 323 buts de la légende Raul.

Cette Supercoupe lui a aussi permis d'égaler les 23 titres glanés par la légende Paco Gento sous le maillot merengue, et de soulever son premier trophée en tant que capitaine officiel de la "Maison blanche".

Son association avec Vinicius, très actif sur le côté gauche, a encore une fois fait des étincelles mercredi soir. À la 17e, "KB9" a laissé filer un ballon transmis par Valverde en direction du Brésilien, dont la reprise a été contrée par le retour fulgurant de Tuta. Et à la 37e, la frappe de "Vini" a frôlé le montant droit de Kevin Trapp.

L'autre grosse satisfaction côté madrilène est précisément Federico Valverde: l'Uruguayen, aligné sur l'aile droite comme lors de la finale de C1, a évolué à un niveau très élevé, multipliant les appels et les débordements. 

Mais les Madrilènes, malgré leur maîtrise apparente, se sont toutefois fait peur à l'entame : au quart d'heure de jeu, Daichi Kamada, préféré à la recrue Mario Götze en attaque, a été servi en profondeur, mais a buté face à Thibaut Courtois, lui aussi très concentré dès les premières minutes de la saison.

Résultat : une copie propre pour le champion d'Espagne et d'Europe en titre, qui reprend sa saison comme il l'avait terminée, en gagnant.

Un début de saison plombé pour l'Eintracht

Pour l'Eintracht, vainqueur de la Ligue Europa en mai, cette deuxième défaite consécutive, après la lourde défaite 6-1 en ouverture du championnat d'Allemagne vendredi face au Bayern Munich vient plomber le début de saison des hommes d'Oliver Glasner, qui a tardé à faire entrer Randal Kolo-Muani (67e à la place de Jesper Lindstrom), dangereux dès son apparition sur la pelouse.

Privés de Filip Kostic, en partance vers la Juventus, les Aigles n'ont pas pu faire grand chose face à cet immuable Real.

Désormais, c'est la Liga qui attend Carlo Ancelotti et ses hommes : le Real débutera son championnat domestique dimanche (22 h) par un déplacement à Almeria.

Avec AFP

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Renseignement en sources ouvertes : avec l'Osint, tous espions ?

Publié le : 09/08/2022 - 16:00

Ali LAIDI

L'Osint, pour "open source intelligence", est une pratique qui permet d'obtenir des informations, y compris dans des environnements difficiles comme la guerre en Ukraine. Grâce aux téléphones portables et aux réseaux sociaux, on a accès quasiment en direct aux informations concernant les frappes, les combats, les déplacements de troupes et les pertes des deux armées. Pour en parler, Ali Laïdi reçoit Nicolas de Rycke, consultant associé au cabinet d'intelligence économique Axis&Co.

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Valeurs Actuelles

Électrique : l’Europe se mord la queue

La vie ne serait-elle donc qu’un éternel recommencement ? Le 29 avril 1899, la Jamais contente , une voiture construite par la Compagnie générale belge des transports automobiles Jenatzy était la première à franchir la barre, alors mythique, des 100 kilomètres par heure. Les entrailles de ce petit bolide, exposé au musée de la Voiture et du Tourisme de Compiègne, cachaient deux moteurs électriques. À l’époque, ce mode de propulsion surpassait les motorisations à essence et à vapeur. Puis, la place accordée à ce type de motorisation est devenue anecdotique tandis que les moteurs à essence et Diesel s’imposaient tout au long du XXe siècle. Cent trente-six ans après l’exploit de la Jamais contente, le moteur électrique va de nouveau s’imposer. Mais cette fois, de force !

Le 8 juin dernier, les députés du Parlement européen ont adopté un texte actant la fin des ventes de véhicules à moteur thermique neufs dès 2035. Cette proposition faisait partie de huit textes majeurs du paquet Climat, déposé par la Commission européenne il y a un an. Regroupés sous l’intitulé “Fit for 55”, ils visent à réduire de 55 %, par rapport aux niveaux de 1990, les émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, protoxyde d’azote) d’ici à 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050. Les discussions ont donné lieu à d’âpres batailles : les Verts voulaient interdire les moteurs thermiques dès 2030 tandis que le Parti populaire européen avait déposé un amendement pour réduire les émissions de 90 % en 2035, ce qui aurait sauvé les motorisations hybrides.

Le 28 juin, les ministres de l’écologie des 27 pays membres de l’Union européenne ont trouvé une position commune sur le “Fit for 55”. La Bulgarie, l’Italie, le Portugal, la Roumanie et la Slovaquie avaient demandé de reporter de cinq ans la décision de passer au tout-électrique, de peur de faire face à « des coûts disproportionnés et inutiles pour le secteur automobile comme pour les consommateurs ». L’Allemagne exigeait que soient pris en compte les motorisations hybrides et les carburants liquides non carbonés. Les Vingt-Sept doivent maintenant s’accorder avec le Parlement européen et la Commission pour donner force de loi au “Fit for 55”.

En cas d’accord, le 1er janvier 2035, cette mesure touchera – en Europe seulement – les voitures et les utilitaires à motorisation thermique et hybride, mais pas les camions, les motos, les engins agricoles, les véhicules militaires. « Cela ne concerne que le particulier et l’artisan , constate Yves Carra, porte-parole de l’Automobile Club Association. La faute des eurodéputés est d’imposer la batterie électrique en ne regardant pas plus loin que le pot d’échappement. » Une fois encore, l’Europe veut se montrer la plus vertueuse.

Si émettre moins de gaz à effet de serre s’entend, l’Union européenne était déjà un bon élève avec, en 2019, près de cinq fois moins de CO2 émis que les États-Unis (13,4 milliards de tonnes) et quatre fois moins que la Chine (11,5 milliards de tonnes). Sur les 2,9 milliards de tonnes de dioxyde de carbone émis par les Vingt-Sept, 17 % proviennent du transport dont 15 % pour les voitures européennes qui ne contribuent qu’à 2,2 % des émissions mondiales de CO2.

Des professionnels du secteur automobile relèvent que le Parlement européen n’est pas aussi sévère avec l’univers numérique qui, s’il était un pays, serait le cinquième émetteur mondial de CO2 : « C’est comme si, avec tous les efforts faits dans l’automobile, nous vidions une piscine avec une cuillère, et qu’en même temps, on y jetait des seaux d’eau dans notre dos », considère Yves Carra.

Pour Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, le tout-électrique « constitue un grand défi pour notre industrie automobile ». Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, est plus sombre. Le 1er décembre 2021, il déclarait au sommet Reuters Next : « Ce qui a été décidé, c’est d’imposer à l’industrie automobile une électrification qui ajoute 50 % de coûts additionnels à un véhicule conventionnel. Il est impossible que nous répercutions 50 % de coûts additionnels au consommateur final. »

Une technologie choisie par les politiques, pas par l’industrie

En janvier 2022, il en remettait une couche dans un entretien à quatre quotidiens européens : « Ce qui est clair est que l’électrification est la technologie choisie par les politiques, pas par l’industrie. » Il mettait en garde : « Il ne faut pas perdre de vue que nous risquons de perdre les classes moyennes, qui ne pourront plus acheter de voiture. » Un motif d’inquiétude aussi soulevé par l’Association européenne des constructeurs automobile.

Les autres grands de l’automobile – à l’exception de Volvo et de Ford -ne sont guère plus emballés par la décision européenne. Elle va leur coûter très cher : 73 milliards d’euros en cinq ans chez Volkswagen, 40 milliards en dix ans chez Mercedes-Benz Group, 30 milliards entre 2021 et 2025 chez Stellantis. « Nous allons tenir nos engagements, mais c’est un grand saut dans le vide et un sabordage industriel », considère Luc Chatel, président de La Plateforme de l’automobile. Sabordage industriel, le mot est lâché et on comprend mieux les craintes de Carlos Tavares, qui redoute une casse sociale dans les 4 000 entreprises du secteur : il faut trois personnes pour assembler les 70 pièces d’un moteur électrique contre cinq pour les 300 pièces d’un moteur thermique. « On chiffre à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035, sous l’impact de ces transformations », expliquait Luc Chatel lors d’une table ronde organisée, en juin dernier, par Le Lab de la filière auto.

En fait, le sabordage est double. Les constructeurs américains et chinois ne vont pas cesser de vendre des véhicules thermiques. Ensuite, passer au 100 % électrique (la part de marché de cette motorisation a atteint 12,1 % en France au 1er semestre) revient à donner les clés du véhicule électrique à l’Asie, car le marché de la batterie – elle représente 40 % du prix de la voiture – est entre ses mains : selon Statista, le chinois CATL contrôlait, en 2021, 32,5 % du marché des batteries pour voitures électriques ; il est suivi par le sud-coréen LG Chem (21,5 %), le japonais Panasonic (14,7 %), le chinois BYD (6,9 %), les sud-coréens Samsung SDI (5,4 %) et SK Innovation (5,1 %). Autant dire que l’Europe risque de perdre sa souveraineté automobile au profit de l’Asie et surtout de la Chine.

Les gouvernements européens ont beau s’entendre pour créer l’Airbus européen des batteries, celles-ci renfermeront toujours des terres rares, du lithium, du cobalt, du nickel ; beaucoup d’éléments extraits, raffinés ou contrôlés par les Chinois. « Notre dépendance à l’égard de la Chine est très forte, puisque ce pays fournit 60 % des 30 matières premières critiques », expliquait Guillaume Pitron, auteur de la Guerre des métaux rares : la face cachée de la transition énergétique et numérique (Les Liens qui libèrent), lors de la table ronde du Lab de la filière auto.

Passer de la dépendance au pétrole à la dépendance aux terres rares

Or, la demande européenne va exploser pour répondre aux objectifs de la transition énergétique qui, outre la voiture électrique, repose sur les panneaux solaires, les éoliennes, etc. Avec le risque de voir les prix des batteries (et donc des voitures électriques dont le prix est, aujourd’hui, supérieur de 40 % à un modèle thermique équivalent) propulsés à la hausse, car, dans un premier temps, tout ne pourra pas venir du recyclage. L’université catholique de Louvain a calculé qu’en 2050, il faudrait deux fois plus de nickel, quatre fois plus de cobalt, 26 fois plus de terres rares et 35 fois plus de lithium…

« Nous allons passer d’une dépendance au pétrole avec quelques pays à une dépendance à une seule et même nation, la Chine , résume Yves Carra. Tout le monde le sait sauf les députés européens. » Ceux-ci ont par ailleurs fermé les yeux sur les conditions de travail et surtout sur le très polluant processus de fabrication des batteries : il faut rouler 70 000 kilomètres en voiture électrique pour compenser les émissions de CO2 de ce processus. Pour autant que l’électricité ne provienne pas d’une centrale à charbon…

RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, est parti sur une hypothèse de 15,6 millions de véhicules électriques en 2035 sur un parc total de 38 millions de voitures. Elles consommeront environ 40 térawattheures, soit 8 % de la production actuelle d’électricité totale de la France et autant que la consommation annuelle du Danemark. RTE assure que la production d’électricité pourra répondre à ce surcroît de demande : « Lors des périodes de forte consommation, ou lorsque la production décarbonée est peu disponible (indisponibilité du parc nucléaire, peu d’énergie renouvelable), des moyens thermiques peuvent être sollicités. À l’horizon 2035, le recours aux moyens thermiques pourra continuer à se produire, et notamment lors des pics de charge. Néanmoins, compte tenu de la progression attendue du parc renouvelable, le recours à l’énergie carbonée se réduira, et ce malgré l’augmentation de la consommation associée au parc de véhicules électriques » , explique un expert chez RTE.

Le problème semble moins lié aux pics de circulation qu’aux moments où le propriétaire d’un véhicule électrique aura décidé de recharger sa batterie. Aujourd’hui, 80 % des recharges se font à domicile ou sur le lieu de travail, les 20 % restant sur une des 62 000 bornes installées en France. C’est 38 000 de moins que ce que prévoyaient, en 2020, les ministères des Transports et de la Transition écologique pour la fin de 2021. Un retard dû à la crise sanitaire et à la pénurie de composants électroniques. Le cabinet EY estime qu’en 2035, il faudra, en Europe, 65 millions de bornes – dont 2 % de bornes rapides – (56 millions en résidentiel et 9 millions en itinérance), pour un investissement cumulé de 115 milliards d’euros entre 2022 et 2035. De nombreux constructeurs et industriels redoutent de devoir passer à la caisse pour installer, à leurs frais, des bornes de recharge. Tesla l’a déjà fait, et depuis longtemps.

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Émissions de carbone, pollution à l'ozone... Comment les feux de forêts étouffent la planète

Publié le : 13/08/2022 - 15:32

Pauline ROUQUETTE Suivre

Les multiples incendies de forêt qui sévissent en France depuis le début de l'été ont déjà libéré des quantités records de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, selon des données satellitaires. Favorisés par le réchauffement climatique, ces feux renforcent eux aussi l’effet de serre en relâchant notamment du CO2 tout en diminuant le nombre d’arbres disponibles pour absorber le carbone.

En surchauffe, la France continue de brûler à l'ouest. Alors que le pic de canicule a été atteint, vendredi 12 août, avec des températures dépassant les 41 °C dans le Sud-Ouest, les pompiers français – désormais épaulés par des renforts européens – continuent de lutter contre les feux de forêt, notamment en Gironde où des incendies "hors normes" ont déjà dévasté les forêts de Landiras et la Teste-de-Buch, mi-juillet.

Les incendies qui ont fait rage pendant les récentes canicules en Europe l'illustrent : le réchauffement climatique favorise les feux de forêt, qui ont déjà détruit depuis le début de l'année une surface plus importante que sur toute l'année 2021. En France, plus de 60 500 hectares ont brûlé depuis début 2022, selon le Système européen d'information sur les feux de forêt (Effis), et le mois de juillet détient le record de surfaces incendiées. Un phénomène préoccupant du point de vue des émissions de carbone, rappelle, vendredi 12 août, le programme européen sur le changement climatique, Copernicus (CAMS), annonçant que la France a enregistré cet été les émissions de carbone issues de feux de forêt les plus élevées depuis le début des relevés en 2003.

France has recorded its highest #wildfire carbon emissions from June to August since 2003 according to the latest #CopernicusAtmosphere Monitoring Service data, after a large fire ignited near Bordeaux during the current #heatwave.Find out more: https://t.co/B4aDuUArt2 pic.twitter.com/ZwP54rIisa

August 12, 2022

La veille, le CAMS alertait par ailleurs sur l'augmentation des niveaux d'ozone lors des vagues de chaleur.

La qualité de l'air dégradée par la libération de CO2

Un feu de forêt est un véritable cocktail de composés chimiques. Parmi eux, de nombreux gaz à effet de serre : principalement du CO2, du méthane, et des oxydes d’azote, toxiques pour l’homme. Mais les incendies dégagent aussi des aérosols, des suies (particules extrafines) et des goudrons.

Aussi, parce qu'ils sont plus nombreux et plus intenses, les incendies affectent de plus en plus la qualité de l'air respiré par les populations. En France, mi-juillet, les fumées de l'incendie en Gironde, chargées de particules et de dioxyde d'azote, ont été ressenties à Bordeaux, dont l'agglomération compte plus de 800 000 habitants, et même à Paris, à plus de 500 km.

Mais surtout, comme le rappelle vendredi le rapport de Copernicus, la combustion des arbres libère du dioxyde de carbone (CO2), un des principaux gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique.

Pour la seule période juin-août 2022, c'est près d'un million de tonnes de carbone qui ont été libérées dans l'atmosphère par les incendies français, soit l'équivalent des émissions annuelles de 790 000 voitures. À ce rythme, nous dit le rapport, le record sur l'ensemble de l'année 2003 (près d'1,3 million de tonnes) pourrait être battu et faire de 2022 la pire année depuis le début des relevés.

En Espagne, ce record a été battu au cours de la canicule de la mi-juillet, période marquée par de violents incendies en Estrémadure (sud-ouest) et en Galice (nord-ouest). L'ensemble des données du Global Fire Assimilation System (GFAS) montrait alors que les émissions totales estimées de carbone provenant des incendies en Espagne entre le 1er juin et le 17 juillet étaient déjà plus élevées que les totaux de juin à juillet de 2003 à 2021.

La canicule dans la péninsule ibérique et le sud-ouest de la France "ont aggravé les incendies", explique Mark Parrington, scientifique de Copernicus. En Espagne, 245 293 hectares se sont consumés ; 76 423 hectares au Portugal.

Smoke from the devastating #wildfires across SW Europe undergoing long-range transport across the continent in the coming days with the @CopernicusECMWF Atmosphere Monitoring Service @ECMWF forecast of carbon monoxide at 850 hPa (~1.5 km) #IncendiosForestales #FeuxDeForêt pic.twitter.com/8v2xnGcXI6

July 19, 2022

Une fois le feu éteint et le panache dissipé, l'impact sur le climat s'évalue par rapport aux arbres partis en fumée. Disparus, les végétaux ne peuvent plus jouer leur rôle de "puits de carbone" (réservoirs qui stockent, par un mécanisme naturel ou artificiel, le carbone atmosphérique). Or, les forêts françaises captent 25 % du CO2 rejeté par le pays, rappelait récemment Sophie Szopa, chimiste de l’atmosphère, à Ouest-France. Et ceux qui restent jouent leur propre rôle plus difficilement.

Alors que les forêts brûlées peuvent mettre trente ans à absorber de nouveau le carbone relâché lors de l’incendie (si elles ne sont pas brûlées dans l’intervalle), la spécialiste ajoute : "Les puits de carbone en France baissent depuis les années 1990, en partie en raison de problèmes de croissance et de sécheresse. Les incendies sont une pression supplémentaire".

Forte pollution à l'ozone

Outre les feux et les émissions de carbone, chaque pic caniculaire s'accompagne aussi de sa propre augmentation des niveaux d'ozone en surface, rapportait, mercredi, le programme Copernicus.

Ce gaz, incolore et extrêmement irritant, se forme lors de l'interaction entre le soleil, les émissions de combustibles fossiles et d'autres polluants, rejetés notamment par l'automobile ou l'industrie. Il est naturellement présent dans l'atmosphère, mais à des altitudes élevées. Plus bas (ozone de surface, ou troposphérique), c'est un important gaz à effet de serre et un polluant, composant du smog urbain, qui nuit aux écosystèmes et à la santé humaine.

"Les impacts potentiels d'une très forte pollution par l'ozone sur la santé humaine peuvent être considérables, tant en termes de maladies respiratoires que cardiovasculaires", explique Mark Parrington, scientifique du service de surveillance de l'atmosphère à Copernicus, dans le communiqué. "Des valeurs élevées peuvent entraîner des symptômes tels que des maux de gorge, de la toux, des maux de tête et un risque accru de crises d'asthme. La Clean Air Alliance estime que la pollution par l'ozone provoque environ un million de décès supplémentaires par an. C'est pourquoi il est crucial que nous surveillions les niveaux d'ozone en surface."

Avec la nouvelle vague de chaleur qui balaie la majeure partie de l'Europe cette semaine, les prévisions de Copernicus prévoient de nouveaux pics dans les niveaux maximaux quotidiens d'ozone en surface. Des niveaux bien supérieurs au seuil de 100 µg/m³ considéré comme sûr par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et souvent au-dessus des 120 µg/m³ européens dans plusieurs capitales européennes.

As a new #heatwave is sweeping across most of Europe the #CopernicusAtmosphere Monitoring Service is predicting daily maximum ozone levels well above the thresholds considered safe by @WHO and the EU.#airquality #airpollution #ozoneRead more: https://t.co/9XuM43cIzt pic.twitter.com/bN2cWGgUp3

August 10, 2022

En mars dernier, une étude publiée par des chercheurs canadiens dans la revue Science évoquait déjà l'influence négative des fumées des feux de forêt sur l’état de la couche d’ozone. En étudiant les conséquences des incendies de 2019-2020 en Australie, les chercheurs démontraient que les fumées ayant atteint l’atmosphère avait provoqué une baisse de la concentration en ozone et une hausse de la concentration en gaz chlorés. Des perturbations qui pourraient, selon eux, créer des "trous" dans la couche d’ozone, comparables à ceux qui avaient été observés dans les années 1980.

Avec AFP et Reuters

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France : malgré le pic de la canicule, l'incendie en Gironde cesse de progresser

ANALYSE

Éco-anxiété : une jeunesse face aux angoisses écologiques

MER EN SURCHAUFFE

Canicule : dans les mers et océans aussi, les espèces suffoquent

Valeurs Actuelles

“La mécanique du climat est intrinsèquement chaotique”

Valeurs actuelles. Commençons par nous faire peur : de combien de degrés la température mondiale a-t-elle augmenté en 2019 ?

François Gervais. Par rapport à la moyenne des mesures satellitaires depuis 1979, l’augmentation a été de 0,28 °C en 2019. Pas de quoi s’en effrayer car la température est redescendue aussi vite qu’elle est montée, retrouvant les trois premiers mois de 2022 l’écart de 0,04 °C observé en 2018. Il s’agissait d’une fluctuation momentanée due à El Niño, un phénomène causé par une baisse elle aussi momentanée de vitesse des vents dans le Pacifique, les alizés, soufflant habituellement d’est en ouest au voisinage de l’équateur. Hors telles fluctuations aléatoires, la tendance est à une augmentation de 0,4 °C depuis 1945, année marquant le début de l’accélération des émissions de CO2. Toutefois, de 1910 à 1945, la hausse a atteint 0,6 °C, davantage donc que les 0,4 °C depuis 1945, dans une période où les émissions étaient trop faibles pour l’expliquer, témoignant de la variabilité naturelle du climat.

Quelles conséquences la pandémie a-t-elle eues sur le volume de CO2 et sur la température ?

Mesurée à l’Observatoire de Mauna Loa, la hausse annuelle du CO2 dans l’atmosphère apparaît différente d’une année à l’autre. En 1992, année froide à cause des aérosols envoyés dans la haute atmosphère par le volcan Pinatubo et qui ont partiellement voilé le Soleil, la hausse n’a été que de 0,49 partie par million (ppm) d’un volume d’air, soit 3,8 gigatonnes. Les années chaudes comme 1998 et 2016, marquées par une fluctuation El Niño intense, la hausse annuelle a atteint 23 gigatonnes. Compte tenu de l’amplitude de ces variations, possiblement liées à la température des océans car ils contiennent quelque soixante fois plus de CO2 que l’atmosphère, les conséquences des confinements sont passées à peu près inaperçues.

Ce qui n’empêche pas certains “responsables” de prôner des confinements à répétition…

La présidente du Haut Conseil pour le climat, s’inspirant des confinements liés à la pandémie et de la baisse des émissions qu’ils ont provoquée, laisse effectivement entendre dans Nature Climate Change que de telles mesures coercitives aideraient à atteindre la neutralité carbone prônée d’ici 2050.

À ce propos, pourquoi dites-vous que l’objectif de la « neutralité carbone » a tout du « suicide conscient » ?

Les trois quarts des émissions relèvent de pays, en particulier asiatiques, qui ont fait savoir lors de la Cop26 de Glasgow, en novembre 2021, qu’ils continueront à émettre, considérant n’avoir pas d’autre choix pour poursuivre leur développement. L’objectif de neutralité carbone est prôné par la Commission européenne, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, qui totalisent seulement un quart des émissions. Cesser pour eux d’émettre d’ici 2050 aurait ainsi un impact limité au plus à un quart de 0,2 °C selon le Giec, soit 0,05 °C. La décarbonation de la France, pour sa part, éviterait d’ici là un réchauffement de la Terre de l’ordre du millième de degré. Éviter un tel “épouvantable” millième justifie-t-il d’augmenter massivement les taxes sur l’énergie, les malus sur les véhicules à moteur thermique, de pénaliser les habitations et les entreprises, d’interdire — du moins de limiter — les vols en avion, d’amplifier une précarité énergétique, facteur de retour à une pauvreté généralisée dont justement veulent se sortir les pays responsables des trois quarts des émissions ?

En ciblant ainsi le CO2, on se trompe d’adversaire ?

En 2019, un tiers des émissions de CO2, soit 12 milliards de tonnes, presque autant que les 16 restés dans l’atmosphère, ont enrichi la végétation terrestre par photosynthèse. Une troisième proportion captée par les océans contribue à fertiliser la végétation marine comme le plancton. Tout au long des trente-trois années durant lesquelles le verdissement de la Terre a été observé par satellite, avec un accroissement de superficie végétale mesuré par satellite équivalant à un continent de 18 millions de kilomètres carrés, la biomasse végétale s’est accrue de l’ordre de 24 %. En élargissant son champ d’action naturel, la biomasse supplémentaire peut être favorable à la biodiversité. Le bénéfice a été évalué pour 45 plantes nutritives qui assurent 95 % de la nourriture de l’humanité en céréales, fruits et légumes. Il a atteint 3 200 milliards de dollars en cinquante ans. Décarboner au lieu de laisser le CO2 continuer à fertiliser la Terre, alors que la population mondiale augmente, serait contrarier la lutte contre la faim dans le monde. Et pourquoi décarboner la France ? Pour éviter qu’elle soit traînée devant les tribunaux au motif de réchauffer la planète d’un millième de degré d’ici 2050 ?

Revenons aux prédictions : si la “catastrophe” se poursuit, de combien de degrés la planète se sera-t-elle réchauffée en 2050 ?

Dans son rapport AR6, le Giec précise que « chaque 1 000 milliards de tonnes d’émissions de CO2 cumulées devrait probablement réchauffer la Terre de 0,27 °C à 0,63 °C avec une meilleure estimation de 0,45 °C » et que « les continents et les océans ont absorbé une proportion quasi constante (globalement de 56 %) des émissions de CO2 ». En 2019, la fraction des émissions ajoutée à l’atmosphère, mesurée à Mauna Loa, a été de 16 milliards de tonnes (soit 44 % des 32 émises) provoquant selon le Giec un réchauffement de 0,007 °C.

À ce rythme, le réchauffement d’ici 2050 n’excéderait pas 0,2 °C. C’est dérisoire par exemple devant les 6 °C d’écart de température moyenne entre les Ardennes et le pourtour méditerranéen, et surtout comparé à l’écart d’une quinzaine de degrés entre la température de l’après-midi lors d’une belle journée printanière et celle du lendemain matin en l’absence de couverture nuageuse. Toutefois, les chiffres du Giec apparaissent entachés d’une grande incertitude, soulignant qu’il n’y a pas consensus chez les modélisateurs du climat. Ces chiffres sont surtout relativisés par quelque 4 275 travaux publiés dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture mais non pris en compte par le Giec, au contraire de sa mission.

Comment expliquez-vous l’écart qu’il y a entre la petitesse d’un phénomène et l’énormité de la façon dont il est présenté au public ?

Pour un esprit rationnel, c’est effectivement incompréhensible. Sauf si l’on met en regard le chiffrage de la Banque mondiale de 89 000 milliards de dollars à lever d’ici 2030 pour la “finance climatique”. Ce montant pharaonique pose au moins deux questions : qui tient à profiter de cette formidable manne ? Et qui paierait ?

Vous notez par exemple que le groupe I du Giec reconnaît extrêmement peu probable le scénario RCP 8.5, ce qui n’empêche pas le groupe II de le mentionner quasiment une fois sur deux dans ses projections — comment est-ce possible ?

Le scénario RCP 8.5, le plus alarmiste, imagine une augmentation du CO2 dans l’atmosphère au-delà de 2100 jusqu’à douze fois supérieure à tout ce qui a déjà été émis en un siècle, ce qui semble parfaitement irréaliste, comme le reconnaît le groupe I. Aussi irréaliste soit-il, ce scénario semble toutefois indispensable pour alimenter le narratif catastrophiste du groupe II…

Comment expliquez-vous que ce système perdure ?

Le Pr Richard Lindzen, climatologue réputé, ancien titulaire de la chaire Alfred P. Sloan de météorologie au prestigieux Massachussetts Institute of Technology, le Pr John Christy, primé par la Nasa pour le développement des mesures de température en fonction de l’altitude par ballons-sondes et satellites, Judith Curry qui était présidente de l’École des sciences atmosphériques et de la Terre au Georgia Institute of Technology, ou Steven Koonin qui était sous-secrétaire des Sciences dans le département de l’Énergie sous la présidence de Barack Obama, tous font part de leur inquiétude quant au risque que la science soit en train de perdre sa raison d’être, âprement méritée, qui faisait d’elle l’outil le plus efficace pour l’évaluation objective. Pourquoi ne sont-ils pas écoutés ? Vraisemblablement parce qu’ils contrarient une convergence de trop puissants intérêts.

Revenons à la vraie science : pourquoi dites-vous que l’effet de serre est mal nommé ? Pouvez-vous expliquer aux lecteurs non spécialistes le rôle et la limite du CO2 dans le réchauffement de l’atmosphère ?

Une serre tropicale comporte une paroi de verre transparente aux rayons du Soleil mais opaque au rayonnement thermique émis par l’intérieur de la serre. Il n’y a pas de paroi dans l’atmosphère, d’où le caractère impropre de la terminologie. La vibration de deux atomes liés au sein d’une molécule qui en comporte au moins deux différents, comme hydrogène H et oxygène O dans la vapeur d’eau, C et O dans le dioxyde de carbone, et qui portent des charges électriques de signes contraires, crée un dipôle oscillant. Il émet un rayonnement thermique à ses fréquences spécifiques de vibration. Le phénomène se mesure couramment avec un spectromètre infrarouge.

Dans l’atmosphère, le principal émetteur est de loin la vapeur d’eau, et heureusement sinon la température de la Terre serait de 30 °C inférieure, la rendant difficilement vivable et habitable. La concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente de 0,5 % par an. À ce rythme, elle n’est pas près de doubler. Même si tel était le cas, le déficit d’émission thermique évalué à partir du spectre infrarouge provoquerait une élévation de température d’un peu moins de 1 °C. Augmentant de façon non pas exponentielle mais au contraire logarithmique, le phénomène n’est pas saturé mais son impact s’amoindrit progressivement.

Et dans celui des océans dont on parle beaucoup, sur le mode “bombe à retardement”…

Autant le phénomène El Niño illustre que l’océan Pacifique peut chauffer l’atmosphère avec un impact momentané sur la météorologie mondiale, autant le CO2 ne peut chauffer les océans qu’à la marge, car la profondeur de pénétration de son rayonnement thermique dans l’eau reste micrométrique. C’est le Soleil qui chauffe les océans. La hausse de leur niveau est la lente finale d’une hausse plus importante et plus rapide, qui a atteint 120 mètres, a commencé il y a quinze mille ans après la fonte des glaces du dernier âge glaciaire et a ralenti voici sept mille ans.

Le niveau de la mer a augmenté de 0,15 à 0,25 mètre entre 1901 et 2018, reconnaît le rapport AR6 du Giec, soit une augmentation moyenne de 1,7 millimètre par an, sans certitude qu’elle soit causée par les émissions de CO2 puisque les enregistrements des marégraphes les plus anciens montrent une hausse similaire avant l’accélération des émissions à partir de 1945. Extrapolée d’ici 2050, la hausse atteindrait 5 centimètres, beaucoup moins que l’amplitude des marées ou des vagues par gros temps. Une vaguelette de 5 centimètres relève-t-elle de la menace existentielle ? Par ailleurs et contrairement au narratif courant, avec un potentiel hydrogène (pH) de 8,1, les océans ne sont pas acides, ce qui supposerait un pH inférieur à 7, et le resteront compte tenu d’une baisse de pH annuelle qui n’excède pas 0,0017.

Quelle est, selon vous, la (ou les) principale(s) pierre(s) dans le jardin de l’alarmisme, et du récit causal suivant : homme = CO2 = température en hausse = catastrophe planétaire ?

Sur les 0,4 °C d’augmentation de température depuis 1945, 0,3 °C peut être imputé au CO2 si l’on se base sur le petit déficit d’émission thermique vers l’espace depuis lors. D’ici 2050, au rythme actuel, le déficit pourrait provoquer un réchauffement additionnel de 0,14 °C, dont 0,04 °C imputable au principal émetteur, la Chine, qui consomme pourtant la moitié du charbon mondial. De tels chiffres frisant le zéro sont-ils franchement synonymes d’“urgence”, de “crise”, “code rouge”, “menace existentielle” ? Selon les projections des modèles de climat, le réchauffement devrait être plus marqué à chacun des deux pôles. Or, mesurée depuis 1957 à la base Amundsen-Scott située au pôle Sud, la température n’a nullement augmenté. Par une température inférieure à – 30 °C au cœur de l’été austral, la glace ne risque pas de fondre. Mieux, contrairement aux projections des modèles de climat repris par le Giec, la superficie de banquise antarctique a augmenté en moyenne de 11 300 kilomètres carrés par an selon les observations satellitaires commencées en 1979.

Si l’homme a une influence finalement limitée sur le climat, comment décririez-vous, de manière très basique, le Meccano qui régit ce système complexe ? Quelles sont les grandes variables essentielles ?

Le climat obéit principalement au Soleil mais aussi à quantité de variables dont les vents, susceptibles de véhiculer les nuages, et leur direction changeante selon les écarts aléatoires de pression atmosphérique. Les sous-systèmes majeurs sont l’atmosphère, les océans, les glaciers dont le principal, la calotte glaciaire antarctique, les banquises, la biosphère et l’empreinte humaine autre que les gaz dits à effet de serre comme l’effet d’îlot de chaleur urbain. Chacun d’entre eux a ses propres cycles internes, ses résonances et ses rétroactions. Chacun interagit avec chacun des autres, rendant la mécanique du climat intrinsèquement chaotique au sens mathématique du terme et donc difficilement prédictible.

Pouvez-vous citer, pour quelques domaines cruciaux, les noms de scientifiques dont les travaux devraient, selon vous, absolument être connus de ceux qui s’intéressent à ces questions ?

En plus des éminents climatologues déjà cités, Clintel.org liste pas moins de 1 089 scientifiques, y compris un Prix Nobel de physique, ingénieurs, professionnels de l’environnement et de la santé qui ont signé la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique ». Le choix est vaste. Parmi les 93 signataires français, j’ai plaisir à citer les travaux récents de mon collègue le Pr Vincent Courtillot, ancien directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, membre de l’Académie des sciences, montrant la prééminence du rôle du Soleil sur le climat.

Impasses climatiques, les contradictions du discours alarmiste sur le climat, de François Gervais, L’Artilleur, 304 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

L'Humanité

Outre-Manche, la crise sociale fait son trou

Actu

Inflation Mobilisations syndicales inédites depuis trente ans, grève des factures d’électricité… Rien n’y fait : le gouvernement conservateur fait le mort face à l’explosion du coût de la vie.

Thomas Lemahieu

C’est une note de recherche macroéconomique comme en produisent à jet continu les institutions financières et bancaires, mais, outre-Manche, celle de la Saxo Bank consacrée à la situation du pays a été reçue comme une gifle lors de sa publication, lundi dernier. Selon Christopher Dembik, l’un des analystes en chef de la banque d’investissement danoise, le Royaume-Uni « ressemble de plus en plus à un pays émergent ». Quel affront ! Alors que les conservateurs, engagés dans une bataille pour la succession de Boris Johnson, rivalisent de superlatifs et d’effets rhétoriques pour présenter leur nation après le Brexit comme une étoile qui « guide le monde libre », la Grande-Bretagne serait en réalité sur le point de dégringoler et se rapprocherait désormais d’un vulgaire membre des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). « Ce que le Brexit n’a pas fait par lui-même, le Brexit, le Covid et la forte inflation sont en train d’y parvenir, l’économie britannique est écrasée », relève Dembik.

Pour la Saxo Bank, la seule chose qui manque encore avant de dégrader l’antique Britannia dans la hiérarchie mondiale des puissances économiques, c’est une crise monétaire. Mais pour le reste, tout y est : une inflation qui devrait, selon la Banque d’Angleterre elle-même, atteindre les 13  % en octobre ; une récession qui promet d’être longue et profonde – les nouvelles immatriculations de voitures, souvent perçues comme un indicateur avancé de la santé de l’économie britannique, se sont effondrées de près de 20 % en un an – et une crise sociale en gestation, avec gel des salaires, explosion des prix à la consommation comme des loyers, recul des services publics…

« trop, c’est trop »

Depuis le début de l’été, les organisations syndicales multiplient les grèves dans de nombreux secteurs d’activité (lire l’Humanité du 11 juillet). Les cheminots ont ouvert la voie avec plusieurs journées d’action en juin et en juillet. Dans les prochains jours, ce sont les postiers britanniques qui, à l’appel de la fédération CWU, arrêteront le travail pendant quatre jours pour arracher des augmentations salariales à la hauteur de l’inflation galopante. En milieu de semaine, les syndicats les plus en pointe dans la bataille sur le « coût de la vie » ont lancé une pétition intitulée «  Enough is enough  » (trop, c’est trop). En mettant en avant les profits réalisés par les multinationales, elle a déjà recueilli des centaines de milliers de signatures et ses promoteurs comptent bien organiser des rassemblements dès le début du mois de septembre.

De manière plus souterraine et moins organisée, un mouvement se noue sur l’énergie : selon un communiqué d’un comparateur de tarifs publié mercredi, le montant global des factures d’électricité impayées au Royaume-Uni a triplé en un an pour atteindre 1,3 milliard de livres (1,54 milliard d’euros). Une campagne anonyme appelée «  Don’t pay  » (ne payez pas) a été lancée, avec près de 100 000 participants, demandant une réduction des factures énergétiques à un « niveau abordable » sous peine de faire la « grève » des paiements partir du 1er octobre.

Le labour aux abonnés absents

Face à une mobilisation sociale et syndicale sans précédent depuis les années 1980, le gouvernement conservateur fait le dos rond. L’opposition travailliste ne brille pas beaucoup plus. Patron du Labour, Keir Starmer est parti en vacances après avoir débarqué les figures du parti qui, contre sa consigne, se sont affichées sur les piquets de grève. Sur le fond, les travaillistes, arrimés à leur ligne de nouveau blairiste, ne proposent pas une politique bien différente de celle des conservateurs. Du coup, exception faite de Jeremy Corbyn et de la petite aile gauche qui survit encore dans le parti, c’est le vétéran Gordon Brown, ex-premier ministre à la suite de Tony Blair, qui se met à incarner une forme de rupture : pour lui, alors que Boris Johnson tente, avant son départ début septembre, d’arracher des engagements de leur part, les grandes entreprises de l’énergie qui refuseraient de baisser les factures devront être « renationalisées temporairement ».

cheminotsgrèvesRoyaume-uniinflation
France24 - Monde

Le béluga égaré n'a pas survécu : "c'est très triste" déplore une habitante de Ouistreham

Publié le : 10/08/2022 - 14:51Modifié le : 10/08/2022 - 15:35

FRANCE 3

Le béluga égaré dans la Seine depuis une semaine a dû être euthanasié mercredi après son arrivée en camion à Ouistreham (Calvados), où les experts espéraient pouvoir le soigner avant de le relâcher en mer.

Valeurs Actuelles

Vis ma vie d’écocitoyen !

Changer de chauffage

Un jour, j’ai décidé de remplacer ma chaudière au fuel par une pompe à chaleur (PAC) : 13 000 euros. En réalité, la PAC ne supprime pas la chaudière classique car, prudents – et la suite montrera qu’ils n’avaient pas tort -, les installateurs recommandent de conserver une chaudière d’appoint. Au cas où. Quel bilan ? Pendant deux ans, la PAC a fonctionné avec un ronronnement incessant et une explosion de la facture d’électricité. Puis il y eut la panne. Une panne puis deux. Pour chaque panne, comptez huit mois d’attente. Car les plombiers de base qui ont reçu leur formation PAC ne sont pas assez pointus pour réparer les pannes. Il faut faire appel au constructeur. Qui lui, est bien plus intéressé par installer de nouvelles PAC que par réparer les anciennes. Après deux pannes, plus de nouvelles. Exit la PAC. Retour à la chaudière au fuel. Bonne nouvelle : le ronronnement a cessé la nuit.

Trier ses déchets

Il faut recycler et pour recycler ses déchets, il faut les trier. Les communes ont installé des containers dédiés à cet effet. Les uns pour les emballages et le papier et les autres pour le verre. L’expérience montre que le tri est un désastre. Il faut savoir que lorsque le mauvais tri dépasse un certain seuil, l’ensemble de la benne est déclassé et n’est pas recyclé. Ainsi, il suffit d’un sac noué ou de quelques bouteilles dans le bac jaune pour que le container entier parte en incinérateur. Un margoulin irresponsable peut annuler les efforts des autres. Aussi, chaque soir, je fouille dans les poubelles pour en retirer les bouteilles que je porte consciencieusement dans le bac prévu à cet effet, 50 mètres plus loin. Mais comme les gens ont compris que le tri qu’ils faisaient ne servait à rien, ils ne le font même plus. Mieux, quand les communes en ont assez de payer des pénalités pour mauvais tri, elles suppriment les bacs dédiés et ne conservent que les containers d’ordures en mélange ! Un désastre. Idem pour le compostage des déchets organiques. Qui dit petit jardin dit petit composteur, certes, mais composteur tout de même. Les mouches et les guêpes, passe encore, mais quand les rats sont arrivés, j’ai dit “stop”.

“À nous de vous faire préférer le train”

Le train plutôt que la voiture. Certes. Mais 9 fois sur 10, le voyage en voiture est moins cher qu’en train. À deux, c’est 10 fois sur 10. Comment est-il possible qu’en plein défi climatique, la SNCF ait augmenté ses tarifs de 10 % ? Cherchez l’erreur. Voyager en train plutôt qu’en avion. Certes, là aussi. Mettons sur un Paris-Lisbonne. Vous avez le choix entre trois heures en avion pour moins de 100 euros ou vingt-huit heures en train avec deux changements pour 260 euros. Cherchez (encore) l’erreur.

Changer de voiture

« Monsieur le propriétaire, j’envisage de changer mon véhicule diesel et de le remplacer par une voiture électrique. Mais avant de procéder à cet achat, pourriez-vous m’indiquer si la copropriété a prévu d’équiper le parking de prises de rechargement ? » Réponse : « Cher Monsieur. Cette question a été évoquée à la dernière assemblée générale et j’ai le regret de vous informer que la copropriété n’a pas prévu d’équiper le parking de prises de rechargement. » Quel est l’intérêt d’un propriétaire d’effectuer et de payer des travaux qui ne lui servent personnellement à rien ? Cherchez (toujours) l’erreur.

Isoler son habitation

C’est le nouveau dada écolo. Seulement voilà : les travaux sont à la charge du propriétaire pour réduire la consommation d’énergie… du locataire. Faute de pouvoir isoler par l’extérieur (qui suppose une décision de la copropriété), il est toujours possible de tenter une isolation par l’intérieur : 20 centimètres de moins sur chaque mur. Sur un studio de 18 mètres carrés, cela compte. Sans pouvoir majorer le loyer d’un euro, corseté qu’il est par la loi Alur. Voire en étant même obligé de le réduire, puisque la surface a diminué. Isoler la toiture ? Dans une copropriété, la toiture est financée par la copropriété, mais il faut reconnaître que l’isolation n’intéresse en vérité que les occupants du dernier étage. Quel est l’intérêt des copropriétaires de financer des travaux pour le confort de quelques-uns ? Et donc, pas d’isolation. Chercher des aides pour financer ses travaux ? Essayez, vous verrez ! C’est fou ce que l’administration sait faire quand elle s’y met.

Investir dans les renouvelables

Il fut un temps où la mode était aux éoliennes. Un grand fabricant mondial – Abengoa – a eu besoin de capitaux. J’ai donc investi une grosse somme d’argent sur le conseil avisé de mon “conseiller financier” de la banque Barclays. Trois mois après, la société s’écroule et décide une “restructuration de sa dette”. J’explique. Un jour vous avez une obligation qui vaut 100 et le lendemain, après la fameuse restructuration, elle ne vaut plus que 1. Quant à mon “expert” en carambouille, il continue tranquillement sa vie professionnelle.

Je ne me décourage pas. La mode des éoliennes passée, le vent a tourné en direction du solaire. Les parlementaires, les ministres ont fignolé leur discours en faveur d’un « plan solaire ». Je repère une start-up prometteuse. Française de surcroît. Une pépite à haut potentiel. L’équipe a mis au point un processus qui permet une accélération des mouvements des cellules photovoltaïques qui à son tour produit de l’électricité. Le rendement est amélioré de 15 %. Formidable. Je deviens actionnaire de lancement. Sauf que l’année qui suit, les Chinois se mettent eux aussi aux panneaux solaires et inondent le marché européen. Exit , la pépite. Et le capital investi a perdu 80 % de sa valeur.

On peut aussi installer des panneaux solaires soi-même. En théorie, la chose est facile. Il y a même des kits. À condition d’avoir les autorisations qui, évidemment, dépendent du lieu d’accrochage (au sol ou sur le toit). Il y a aussi un effet de seuil car avant une dizaine de panneaux, le coût est prohibitif. Mais les vraies difficultés commencent quand il s’agit de raccorder sa production au réseau ou pour sa propre consommation. Là encore, c’est fabuleux ce que l’administration sait faire quand elle s’y met.

Conclusion

Je crois avoir fait preuve de bonne volonté. J’ai essayé toute la panoplie de l’écoattitude. Cette année, je passe même mes vacances à pied. Cinq cents kilomètres sur le GR 34. Ce sera ma contribution à la survie des ours polaires ! Un dernier mot : quand la Chine programme d’ouvrir de nouvelles mines, l’Union européenne vote la fin des touillettes en plastique et la Ville de Paris mise sur les déplacements en trottinette. En réaction à la guerre en Ukraine, les deux principales décisions furent d’importer du gaz de schiste américain et de rouvrir les centrales à charbon. L’urgence climatique est la première victime de la guerre. Entre les discours convulsifs, l’inertie générale et les décisions des fanfarons, le citoyen écolo de base est totalement perdu.

* Nicolas-Jean Brehon est enseignant à Sciences Po Rennes.

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L'Humanité

Exposition. Quand l’art contemporain africain s’invite sur la Croisette à Cannes

Actu

Plus de cent œuvres : peintures, sculptures et photographies, dévoilent une partie de l’importante collection d’art contemporain africain du collectionneur Jean Pigozzi.

Pierre Barbancey

Cannes (Alpes-Maritimes), envoyé spécial

La collection d’art africain contemporain de Jean Pigozzi est si importante - plus de 11 000 œuvres et près de 160 artistes représentatifs de la diversité et de la richesse de la création en Afrique subsaharienne - qu’aucune de ses présentations ne se ressemble. Il suffit de se remémorer Art/Afrique à la Fondation Louis Vuitton en 2017 ; Why Africa ? à la Pinacoteca Agnelli à Turin en 2008 ou encore 100 % Africa au Guggenheim de Bilbao en 2007. Il n’est pas un événement autour de cette problématique sans qu’il ne soit fait appel au « grenier » de Pigozzi. « Ma collection est vivante, organique, car je continue d’acheter régulièrement », reconnaît-il. En 1989, alors jeune collectionneur, il est saisi par l’exposition Magiciens de la terre au Centre Pompidou et à la Grande Halle de la Villette et décide de se consacrer aux artistes de ce continent.

Si la collection ne dispose pas encore de lieu permanent, elle a, grâce aux expositions qu’elle conçoit et aux prêts de plus en plus fréquents, beaucoup contribué à révéler la création contemporaine africaine et à la faire émerger sur la scène artistique mondiale. Non, l’artiste africain n’est pas voué à reproduire inlassablement des masques rituels ou des objets de culte ancestraux. Il ne se trouve pas plus enfermé dans une obligation de suivre la voie de l’art contemporain occidental. C’est sans doute ce qui est le plus intéressant dans les créations actuelles (depuis les indépendances et le mouvement s’est accéléré ces vingt dernières années): une recherche originale ni repliée sur elle-même, ni imitatrice. Au contraire, un lien se tisse au plus profond de la société.

On peut le constater en ce moment (1). La collection Pigozzi se dévoile en partie à Cannes (une centaine d’œuvres), dans les locaux de l’ancienne Gare maritime. Une exposition qui se veut annonciatrice du Musée dédié à l’art africain que la Mairie de Cannes compte créer dans le cadre du Suquet des Artistes. De là le double clin d’œil cannois de Bande-annonce ainsi qu’est présenté ici le choix de Jean Pigozzi ainsi que de Jérôme Neutres et Élisabeth Whitelaw, commissaires. Un choix guidé par la volonté de montrer l’éclectisme des matériaux et des formes utilisés par ces artistes : dessin, peinture, sculpture, installation, photographie et vidéo.

Au-delà des doyens maliens comme Seydou Keïta ou Malick Sidibé - dont les tirages sont toujours aussi impressionnants - ou du désormais reconnu Chéri Samba (né en 1956), venu du Congo-Kinshasa (pour dire la République démocratique du Congo) et ses acryliques sur toile entre enseignes publicitaires et bandes dessinées, une nouvelle génération pointe son nez. Elle vient de tout le continent, preuve d’une vitalité qui puise son énergie dans les réalités sociales et culturelles. Nandipha Mntambo (Swaziland), avec sa vidéo Ukugenisa (2008), explore l’identité de genre et la perception du corps. Nobukho Nqaba (Afrique du Sud) utilise ces fameux sacs en mauvais plastique, symbole de la migration. Elle en recouvre le sol et le plafond, sert de taie d’oreiller, de drap ou de robe. Umaskhenkethe Likhaya Lam (2012) soit Le Sac est ma maison. Comment mieux dire la fragilité, la précarité, la nécessité de s’adapter ? Prince Gyasi (Ghana) a créé ses premières œuvres sur iPhone. Ici, il propose Airborn (2021) où les couleurs (un grand aplat rose en guise de ciel et des tonalités bleu et jaune pour le reste), la mise en scène et l’allégorie donnent à comprendre un quotidien dur et tendu que l’art rehausse. Citons encore Mbaye Diop (Sénégal) dont la pratique mêle dessin, vidéo, travail sur le son… Colobane (2020) où les bruits de la vie urbaine accompagnent des images dont on ne sait si elles réelles ou fictives. Sam Ilus (RDC) est totalement explicite avec ce gamin - bottes et pantalon de treillis, grenades et balles dans la main, un ersatz de Che peint dans le fond. Sur le canon de la kalachnikov flotte un petit fanion où l’on peut lire « vive la paix ». Un logo montre une femme emmenant sa fille cartable au dos. Je suis fatigué de porter les armes et je veux aller à l’école (2021), tel est le titre. Kudzanai Chiurai (Zimbabwe) parle aussi des enjeux politiques et économiques en Afrique australe avec sa série sur les ministres (des tirages jet d’encre sur papier baryté) caricaturés à souhait. Mika (RDC), célèbre Mandela - Mandela dignité pour l’Afrique (2014) - dans un style très personnel. Dans tout ce parcours, l’abstraction n’existe pas. La représentation est nécessaire, vitale parce que ces artistes veulent, avant tout, s’adresser aux peuples de leur continent, chacun à sa manière. « Mon modèle à moi c’est la ville, avec sa somme d’individus et de constructions en tout genre », souligne ainsi Houston Maludi (RDC) qui présente Blue Time (2014), de l’encre de Chine sur toile pour montrer la jungle de la cité, Kinshasa.

Comme pour souligner le caractère éphémère de l’exposition, le destin voyageur de ces œuvres, celles-ci sont présentées dans d’énormes boîtes en bois, reproductions des protections utilisés pour les transporter. Après tout, dans une gare maritime, quoi de plus normal ?

Pierre Barbancey

La collection Pigozzi à Cannes Gare maritime, esplanade Pantiero, Cannes. Jusqu’au 21 août Tarif plein 4€, tarif réduit 2 € ; gratuit pour les moins de 5 ans. Ouvert tous les jours de 14h à 22h Catalogue. 136 pages, 25€.

Expositionsafrique
Valeurs Actuelles

Renoncement au français : une histoire de lâcheté

Dans son rapport sur la communication institutionnelle, adopté en séance le 3 février 2022, l’Académie française se disait consternée par l’effacement du français au profit de l’anglais, qu’elle considère comme une « atteinte à l’identité » de notre langue. « Il ne s’agit pas, tempère l’Académie, de s’opposer à l’évolution du français, à son enrichissement au contact d’autres langues », mais d’observer que « leur afflux massif, instable, incontrôlé, porte atteinte à l’identité et éventuellement à l’avenir » du français. Quid de la responsabilité des politiques dans le processus d’effacement du français ?

Revenons en arrière. Bruxelles, 23 mars 2006. Dépêche de l’agence Reuters : « Le président Chirac quitte la salle du Conseil européen pour protester contre le discours en anglais d’Ernest-Antoine Seillière. » Un coup d’éclat, assurément, mais un coup d’éclat sans lendemain pour la langue française. Son successeur, Nicolas Sarkozy, se prépare à donner un coup de rasoir à toute volonté politique de maintenir le français comme langue internationale. Dans un essai paru le 17 juillet 2006, à neuf mois de l’élection présidentielle, M. Sarkozy écrit ainsi : « Aujourd’hui, notre politique d’intransigeance linguistique nous rend inaudibles. […] Au nom de la francophonie, nous refusons de parler dans une autre langue que le français dans les négociations internationales, y compris dans les discussions informelles qui sont spuissanceouvent les plus importantes. »

Huit mois plus tard, le 9 et le 13 mars 2007, désormais candidat à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy se contredit : « Le français, c’est l’âme de la France, c’est son esprit, c’est sa culture, c’est sa pensée, c’est sa liberté. C’est le droit de penser autrement que selon la pensée dominante. La diversité linguistique, c’est la condition de la diversité culturelle et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes […] Nous avons le devoir pour nos enfants, pour l’avenir de la civilisation mondiale, pour la défense d’une certaine idée de l’homme, de promouvoir la langue française. » (Discours à Caen et à Besançon.)

Après les paroles, les actes. En 2007, Nicolas Sarkozy désormais président travaille à promouvoir à sa façon le français, en nommant par exemple au gouvernement – ministre des Affaires étrangères – Bernard Kouchner qui, en 2006, écrivait : « La langue française n’est pas indispensable […] Si elle devait céder la place, ce serait précisément à des langues mieux adaptées aux besoins réels et immédiats de ceux qui la délaisseraient. » Une façon de justifier par avance les propos de son homologue britannique qui déclarerait, quelques années plus tard, devant son Parlement (16 juin 2010) : « Le français est une langue inutile. »

Avançons. En janvier 2008, les parlementaires français votent le renoncement à l’exigence de traduction pour les brevets comme il est clairement énoncé à l’article premier du protocole de Londres et ce, contre l’avis de l’Assemblée parlementaire de la francophonie. Ils contribuent à l’appauvrissement terminologique de leur langue et collaborent à la perte de sa fonctionnalité. Le 15 avril 2008, la Commission européenne supprime le français de ses publications statistiques. Le 2 septembre de la même année, Peter Allen, dans le Daily Mail, rapporte les propos du ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos : « Dans le futur, peu de gens s’exprimeront en français. » Espérons que le désormais académicien exprimait alors un regret…

Janvier 2009. Sur intervention du ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, la France renonce au français comme langue de travail au sein de l’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena). Ce renoncement oblige les 27 autres pays de la francophonie à accepter l’anglais comme la seule et unique langue de travail. C’est la France qui a renforcé une hégémonie linguistique adverse à l’encontre des intérêts de tous les francophones. L’Organisation internationale de la francophonie tentera de faire modifier le régime linguistique vers le multilinguisme, en vain.

Février 2009. Décret relatif au Corps européen. Alain Richard, lorsqu’il était ministre de la Défense, avait justifié l’emploi de la langue anglaise comme seule « langue opérationnelle » de ce Corps. Or, il n’y a aucun soldat “native english speaker” dans ce Corps. Ainsi, les langues des deux pays fondateurs, le français et l’allemand, sont exclues, au profit exclusif de l’anglais. En outre, seuls les sigles anglo-américains figureront sur les véhicules des casques bleus. La langue française n’est ainsi plus visible dans un monde où l’image et la représentation symbolique priment.

Juin 2009. Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) écrit dans un rapport que « le recours à l’anglais comme code commun se généralise, sans que cela soit nécessairement une menace pour la diversité des langues. C’est une facilité dont certains Français hésitent encore à se servir, alors que, pour d’autres, c’est la solution miracle » . Ces notions de facilité et de modernité attribuées à l’anglais et répétées dans divers rapports amènent progressivement les décideurs à renoncer au français.

Novembre 2009, Bruxelles. Traité de Lisbonne. La France accepte la nomination d’une haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, qui ne parle pas un mot de français ni d’aucune autre langue que l’anglais. Ce choix “sarkocide” est dramatique pour la langue française et la francophonie. Juin 2010, l’arrêté ministériel instituant l’anglais comme seule et unique langue obligatoire pour l’épreuve orale du concours d’entrée à l’École nationale de la magistrature (ENM) est confirmé par le Conseil d’État. Ainsi est rejetée la requête du Syndicat de la magistrature et de l’Union syndicale des magistrats pour le maintien du choix de plusieurs langues parmi une liste établie par le ministère. Le Conseil d’État renforce l’ancrage de l’anglais dans l’esprit des futurs magistrats. Janvier 2012, enfin, l’Agence française de développement (AFD), établissement public agissant pour le compte de l’État, émet un appel à projets pour une conférence, le 14 juin, à Paris. Elle exige de la part des soumissionnaires français des réponses exclusivement en anglais. De Nicolas Sarkozy, on retiendra donc la langue française passée au “Kärcher” dans les institutions internationales. Son langage vulgaire. Sa maîtrise de l’anglais avec ce superbe « sorry for the time », s’excusant du temps pluvieux devant Hillary Clinton en visite à l’Élysée, en 2010. Bref : le refus de se battre pour le français et la volonté de promouvoir l’anglais.

Au tour de François Hollande, président de la République de 2012 à 2017. Rappelons que, en 1994, 60 députés socialistes, dont Jean-Marc Ayrault, avaient saisi le Conseil constitutionnel pour s’opposer à l’application de la loi Toubon, laquelle proposait l’obligation d’emploi du français dans les règlements et contrats, les messages publicitaires, les annonces publiques, les distributions de produits et de services, les organes de diffusion des résultats des travaux de recherche scientifique ayant sollicité une subvention de l’État. Le Conseil constitutionnel, en censurant cette loi (au nom de la liberté d’expression !) a ouvert un boulevard aux termes anglais. Il a annulé l’obligation pour le privé d’utiliser les termes équivalents en français créés par les commissions de terminologie. Cependant, ces termes s’imposent à l’administration, car l’article 2 de la Constitution dispose que le français est la langue de la République (c’est pour cela d’ailleurs que le terme “ordinateur” a remplacé “computer” et que “logiciel” a remplacé l’horrible “software” ). L’administration a donc l’obligation d’employer les équivalents francisés. Mais, sous le quinquennat de François Hollande, on est passé de l’obligation à la recommandation. Les quelques appuis juridiques de la loi Toubon ont été les uns après les autres amoindris au fil des amendements, en toute discrétion. L’indifférence généralisée sur la qualité de la langue par tous les ministères, mise en exergue par le rapport de l’Académie française, est une conséquence de ladite recommandation. La loi Toubon de 1994 est pratiquement une coquille vide.

Sans changement de cap, le pire arrivera : une mort douce mais programmée.

Notons, pour mémoire, quelques renoncements au français sous François Hollande. Mars 2014, le Figaro . La France crée une université française au Viêtnam… en langue anglaise. Michel Guillou, de l’université Jean-Moulin, écrit : « Il faut dénoncer la position suicidaire des décideurs français qui mettent au placard la langue française et la francophonie, considérées comme démodées […] Le bon sens est balayé. » Et de conclure : « Sans changement de cap, le pire arrivera : une mort douce mais programmée. » En 2014, Pierre Moscovici, membre de la Commission européenne, a adressé à Michel Sapin, ministre des Finances, une lettre entièrement en anglais. Les commissaires français en poste à Bruxelles s’adressent en anglais à l’administration française.

Mai 2016. Audrey Azoulay, ministre de la Culture, cautionne le choix d’une chanson en anglais pour représenter la France au concours de l’Eurovision et l’anglais pour l’hymne des Bleus à l’Euro de football. Le mois suivant, la ministre de l’Éducation Nationale, Najat Vallaud-Belkacem, réduit les heures de latin et de grec au motif qu’elles seraient réservées à une élite.

Novembre 2016, dans le cadre de la modernisation de la justice, l’Assemblée nationale vote un amendement à l’article 225 du code pénal qui fait de la langue française un discriminant social en France. Il est désormais établi comme discriminatoire d’opérer toute distinction entre les personnes physiques ou morales sur le fondement de leur capacité à s’exprimer dans une autre langue que le français. Cet amendement abroge de fait les dispositions de l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 sur la primauté du français en France. Du président Hollande, on se souviendra de « ses constructions grammaticales […] personnelles » et d’un « discours élyséen […] spongieux » , pour reprendre les mots d’Anne Queinnec. Rien que du mou pour le rayonnement du français.

Poursuivons encore. Sous la présidence d’Emmanuel Macron, l’effacement du français s’amplifie dans les ministères. Le Figaro , 21 mars 2018. Macron annonce aux académiciens qu’il veut faire du français la troisième langue la plus parlée au monde. Dans le cadre des mesures d’austérité, la réduction du budget de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger a entraîné la suppression de 500 postes d’enseignants titulaires. Depuis son arrivée à la présidence, le niveau de français dans les ministères n’a jamais été aussi calamiteux. Le récent rapport de l’Académie produit 30 pages d’exemples : Agriloops, One Health, ou « le sharepoint de la communauté » ; Taste France, France Connect, Good France, French Impact, Creative Patterns… termes anglais employés par différents ministères et institutions, sans oublier le “Made for Sharing” , slogan officiel des jeux Olympiques de 2024 à Paris.

En 2018 encore, le ministère de la Culture décide de ne plus publier le rapport annuel sur l’application de la loi Toubon en France et dans les institutions internationales. En décidant en catimini de neutraliser l’article 22 de ladite loi, il prive les parlementaires et les citoyens de leur droit aux informations sur le devenir de leur propre langue. En 2018 toujours, du Québec cette fois. Emmanuel Macron est lauréat d’un “prix citron” de non-respect du français, pour avoir déclaré au Premier ministre du Québec son intention de « renouveler le logiciel » de la francophonie en s’inspirant de « l’exemple nord-américain » selon lequel « parler l’anglais renforce la francophonie ».

Depuis le mois d’avril 2022, nos cartes d’identité sont bilingues français-anglais. La requête de l’Académie française pour le retrait de l’anglais est rejetée par le Premier ministre. Accoupler la langue anglaise à notre identité équivaut à lui donner le statut de langue officielle. Les citoyens français ne peuvent pas réaliser, sur un plan social, économique et identitaire, toutes les implications qui vont rapidement en découler. Les pays francophones sont aussi concernés par l’effacement progressif du français et la montée en puissance de l’anglais en France. Face au constat d’une langue française quasi inexistante dans les institutions internationales, d’une langue truffée d’anglicismes, quels sont les avantages pour ces pays de maintenir le français comme langue officielle ? Ils devront négocier en anglais à Bruxelles ! Quel sera l’intérêt d’apprendre le franglais ? Qui voudra de cette fausse monnaie ?

En 1539, l’ordonnance royale fit du français la langue de l’administration et ce “pour le bien-être de nos sujets”. La langue française, née d’une décision politique de François Ier , est une langue vivante. Elle meurt par absence de volonté politique de la promouvoir. Elle meurt par délaissement de ceux qui auraient dû la défendre. Comme l’écrit Alain Borer dans « Speak White ! », pourquoi renoncer au bonheur de parler français ? (Tracts Gallimard, 2021) : « La langue évolue, le cancer aussi. La langue est un organisme vivant, mais comme tout organisme, faute de soins, elle meurt. »

Du premier mandat Macron, on retiendra donc que pour lui il n’y a pas une culture française. Quand, en février 2022, à Moscou, le président Poutine le salue en français d’un « Bonsoir » , le président Macron lui répond en anglais « How are you ? » – ainsi, pour le président Macron, un simple mot de politesse ne s’exprime ni en français ni dans la langue de l’autre.

Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie, avait prévenu, à de multiples reprises, des risques que l’anglicisation faisait courir à la langue française. Aujourd’hui, telle une vigie, elle alerte avec force sur la proche disparition du français : « Il y a un moment, écrit-elle, où les choses deviendront irréversibles. »

La langue anglaise envahit toute communication sociale puis, peu à peu se substitue même à la langue que l’on parlait chez soi

Quinze années d’atteintes répétées de nos gouvernements contre notre langue ont conduit les francophones à se soumettre à l’anglais, et ce sans aucune injonction. « La langue anglaise envahit toute communication sociale puis, peu à peu se substitue même à la langue que l’on parlait chez soi » , note Paul-Marie Coûteaux. Aujourd’hui, le principe de substitution non seulement ne soulève plus l’indignation dans l’opinion publique mais il s’est installé. Cependant, renoncer à la langue française ne semble pas suffisant. Il reste maintenant à la rendre “inintelligible”. L’invasion des anglicismes, la propagation de l’écriture inclusive et des nouveaux pronoms personnels brisent sa rigueur et la richesse de ses nuances. Charpentée par la foi chrétienne, la langue française relie les peuples à leurs racines. L’acharnement des politiques à renoncer à notre langue contribue à nier nos origines. Sa défense est donc aujourd’hui vitale.

Un dernier mot. La plupart des candidats à la dernière élection présidentielle se référaient au général de Gaulle. Qu’ils s’inspirent donc de sa lettre du 19 juillet 1962 adressée à son ministre : « J’ai constaté, notamment dans le domaine militaire, un emploi excessif de la terminologie anglo-saxonne. Je vous serais obligé de donner des instructions pour que les termes étrangers soient proscrits chaque fois qu’un vocable français peut être employé, c’est-à-dire dans tous les cas. » Quant à ceux qui se réfèrent à François Mitterrand, qu’ils méditent ce qu’il écrivait en 1986 : « Un peuple qui perd ses mots n’est plus entendu de personne. » Son Premier ministre Pierre Mauroy avait le souci du patrimoine linguistique de la France et, par là même, de son identité culturelle. « Si tout ce qui est jeune, moderne et dynamique, si tout ce qui signifie technique et progrès, si tout ce qui est propre à faire rêver ne peut que s’exprimer dans une autre langue, il se crée à la limite une situation de colonisation portant atteinte à la dignité même de la nation » , déclarait-il en 1982. C’était on ne peut plus clair. Mais huit ans plus tôt, le 19 mai 1974, pour annoncer au monde entier son élection à la présidence de la République française, Valéry Giscard d’Estaing avait fait le choix de s’exprimer en anglais. Ainsi, chef d’État d’un pays francophone, il déniait au français son statut de langue internationale. Le président “Giscard à la barre” a montré l’exemple, les élites ont perçu son message. Deux générations de Français ont assisté dans une indifférence généralisée au lent et impitoyable sabordage de leur langue. La responsabilité des politiques dans le choix du renoncement au français est immense. L’incompétence de l’État, son incurie et la trahison des hautes institutions sont la cause du délabrement de la langue française et de sa mise hors jeu de la scène internationale.

* Jean-Loup Cuisiniez est polyglotte. Il a été porte-parole du Collectif intersyndical pour le droit de travailler en français en France.

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France24 - Monde

Planification écologique : l’économie fait son grand nettoyage

Publié le : 09/08/2022 - 11:37

Charlotte PRUDHOMME MYRIAM MASCARELLO Cécile KHINDRIA

Sécheresse, incendies géants, effondrement des glaciers, disparition de la biodiversité : l’humanité a moins de 10 ans pour éviter la catastrophe climatique. Si la terre se réchauffe de plus d’1,5 °C d’ici la fin du siècle, les changements seront irréversibles. Le GIEC est ainsi formel : il faut réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Est-possible ? Comment faire et qui doit payer ? C’est tout l’enjeu de la planification écologique, notre gros mot de la semaine.

  • Guillaume COUZY, Directeur général de Stellantis France
  • Magali REGHEZZA, Géographe à l’ENS, membre du Haut Conseil pour le Climat
  • Guillaume OLIVARI, Directeur de la Production de Stellantis France
  • Stéphane GOUTX, Entrepreneur et chauffeur de VTC
  • Sacha, Militant de Youth for Climate
  • Solal BOTBOL, Cofondateur de Beev

Chaleur, sécheresse : vers un été record en France et en Europe ?

MER EN SURCHAUFFE

Canicule : dans les mers et océans aussi, les espèces suffoquent

CHANGEMENT CLIMATIQUE

Accélération de la fonte des glaces, avec des conséquences bien visibles

L'Humanité

Pepe Mujica, président suprême de modestie

Actu

« Les Fleurs de la guérilla » narrent la vie extraordinaire de José « Pepe » Mujica, ex-président de l’Uruguay, connu pour son humilité, son franc-parler, et ses idées forgées dans l’action révolutionnaire.

Clément Garcia

José Mujica ne répond pas. Le journaliste et le dessinateur qui ont projeté de raconter sa vie sont bien en peine. Tant pis, ils feront sans lui et se plongeront dans les archives pour cerner la trajectoire de celui qui a tenu les rênes de l’Uruguay de 2010 à 2015 en imprimant dans la conduite de l’État une sobriété et une humilité devenues légendaires. Ainsi commence l’émouvante bande dessinée « les Fleurs de la guérilla », écrite par le journaliste uruguayen Lorenzo et illustrée par le costaricain Leo Trinidad. Mis en abyme, les deux comparses content une quête qui, partant du destin de l’ancien président, débouche sur l’histoire foisonnante de ce pays abusivement surnommé « la Suisse de l’Amérique latine » pour finir par une méditation douce-amère sur l’espérance révolutionnaire.

Uruguay : Tabaré Vazquez élu président

Sa vie épouse celle de son pays

Cet ouvrage nous rappelle combien l’histoire de ce président de gauche, parvenu au pouvoir dans la foulée des Lula, Chavez et Morales, épouse celle de son pays. Né dans une famille modeste, il prend vite conscience de l’exploitation féroce de la paysannerie, des petits éleveurs et des ouvriers du complexe agroalimentaire, décisif dans ce pays de « gauchos » à l’économie dopée par l’exportation de viande. Face à la corruption et à une stratégie de la tension alimentées par les États-Unis et les groupes d’extrême droite stipendiés, les différentes tendances de gauche gambergent sur la stratégie à adopter. Elle ne peut faire l’impasse, concluent-elles, sur la lutte armée. Ce sera, concernant José ­Mujica, celle des Tupamaros, dont l’activité perdurera dans la légalité. Venu du centrisme, Mujica est ainsi poussé par les circonstances à théoriser l’action révolutionnaire et à prendre les armes. Ces événements lui coûtèrent de longues années de prison et des sévices inimaginables tout en nourrissant une réflexion profonde, qu’il tenta de concrétiser à la présidence de son pays, sur le progrès démocratique et social.

pepe mujicauruguayguérilla
France24 - Monde

Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique

Proposé par

Publié le : 25/07/2022 - 13:17

JICA

Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.

Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.

Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.

« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.

En prélude à la TICAD8

Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.

La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».

La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.

« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.

Une nouvelle approche du développement

Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.

Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».

Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.

La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation

La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.

Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.

« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »

La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »

Répondre aux défis par l'appropriation des solutions

L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.

Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».

Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »

Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.

Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».

Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.

Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).

TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement

Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.

« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »

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Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html

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L'Humanité

Exposition. Corps-à-corps avec l’abstraction sur les hauteurs de Nice

Actu

La Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes), accueille la collection Gandur. Un voyage sur quatre décennies dans l’art non figuratif. Une exposition vivante et didactique.

Pierre Barbancey

Montrer l’évolution de l’art non figuratif et de ses différentes tendances, des années 1950 à la fin des années 1980, tel est le pari de l’exposition présentée actuellement à la Fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence, à partir de la collection de la Fondation Gandur pour l’art. Un pari réussi. Le lieu se prête à un accrochage vivant et quasiment didactique, même si l’on ne doit pas y chercher un parcours exhaustif de l’art abstrait. Plusieurs raisons à cela. Le choix des quatre décennies occulte le travail d’artistes réalisé bien avant la Seconde Guerre mondiale et l’on peut regretter, comme le fait avec honnêteté Yan Schubert, conservateur de la Fondation Gandur et commissaire de l’exposition, « la place restreinte accordée aux artistes femmes », déséquilibre de la collection elle-même mais également des prêts en cours.

Un coup d’épée, un coup de rage

Dès l’entrée, un face-à-face Georges Mathieu (« Açone », 1948)-Nicolas de Staël (« Composition », 1946) assez troublant, comme un angle d’attaque identique. Un coup d’épée, un coup de rage et ce point rouge comme une goutte de sang chez le premier, alors que le second tente de masquer les strates, traces du geste. Effacer le réel pour mieux saisir l’abstraction. Un beau prologue pour ces dialogues mis en scène. Les couleurs de Riopelle (« Composition », 1950), les pâtes qu’il déploie – palette sauvagement écrasée, relief de vie comme un spasme – sont d’une fulgurante force prête à défier les huiles d’un Hartung (« T 1951-4 », 1951) d’un lisse troublant.

Nu et paysage de Nicolas de Staël, du Havre à Antibes

Soulages,  Arman, Tapies

Les toiles de Soulages (dont « Peinture 195 x 130 cm, 1er septembre 1957 », 1957) ont été mises à distance. Quatre œuvres isolées, mais d’une telle intensité qu’elles se conçoivent comme l’aboutissement de cette incarnation picturale explorant le noir, jouant avec la lumière, créant ainsi des espaces virtuels.

Expositions. Le noir n’existe pas

L’émotion est forte et il faut bien une toile de Martin Barré (« 57-50-B », 1957), découpeur de sens, un vortex de Judit Reigl (« Sans titre », série « Centre de dominance », 1958) pour nous entraîner dans un nouveau tourbillon moins sévère, plus ludique. L’expressionnisme abstrait a traversé l’Atlantique au lendemain de la guerre et Arman y trouve toute sa place avec « Allure d’objets » (1958), de l’encre, de l’huile, de la gouache sur papier marouflé sur toile. Moins de surprise avec les tendances géométriques (Pol Burry, Calder, Vasarely), encore que la présence de deux Poliakoff (« Composition abstraite », 1952 et « Composition en rose », 1954) apparaît comme un provocant piment. Pour les ­expérimentations, on peut compter sur les compressions de César ou les affiches lacérées de Hains. Mais Alberto Burri semble toujours aussi moderne dans ses assemblages. Et puis il y a Hantaï, Tapies et Christo, vieux briscards disparus qui proposent leur façon de traiter le matériau, tout comme Dubuffet. Un combat étincelant. L’épurement choisi par certains (Barré, Morellet ou Nemours) en est d’autant plus singulier. Épilogue avec Supports/Surfaces, où se+ sont affirmés Bernard Pagès (« Arrangement branches et cadre grillagé », 1969) et Noël Dolla (« Croix », mai 1976). Il faut évoquer aussi cet étonnant diptyque de Hartung de fin de vie (« T 1987-H3 », « T 1987-H4 », 10 mars 1987) et ce Soulages (« Peinture 202 x 255 cm, 18 octobre 1984 », 1984) devenu intemporel. De l’abstraction rendant visible une réalité en quelque sorte.

Au cœur de l’abstraction. Jusqu’au 20 novembre. Catalogue 183 pages, 35 euros.

Fondation MaeghtExpositionspierre soulages
Valeurs Actuelles

[Entretien] Julien Rochedy : “Je veux que les vérités du passé nous reviennent”

Valeurs actuelles.La nouvelle gauche “woke” n’est en vérité que le dernier symptôme morbide de cette philosophie de la déconstruction née dans quelques esprits malades de la dernière partie de ce désespérant XXe siècle, écrivez-vous en préambule de votre ouvrage. Est-ce le sentiment que ce “nihilisme systémique” atteignait aujourd’hui un point de non-retour qui vous a poussé à écrire ce livre ?

Julien Rochedy.Pourquoi notre civilisation fait-elle tout pour disparaître ? C’est la question qui me hante depuis mon adolescence. Le nihilisme profond, diffus et à la fois invisible pour bien des gens – car dissimulé dans nos idées généreuses et le phénomène moderne qui nous appartient en propre -a effectivement atteint son stade ultime avec le wokisme. D’une manière générale, je pense qu’il s’agit de l’expression finale de la postmodernité, laquelle n’est que l’acmé de la modernité qui ne devait finir, en dernière analyse, qu’en suicide collectif. Pourquoi ? La modernité comme façon “d’être au monde”, comme métaphysique, conception de l’homme et intentions politiques, prend vraiment son envol avec les Lumières. Elle constitue une rupture radicale avec tout ce que nous avions traditionnellement pensé dans notre civilisation. Claude Polin résume ainsi : « La civilisation occidentale a incarné successivement deux philosophies radicalement contraires. La philosophie classique estimait qu’il y a une nature des choses physiques et morales, que l’homme ne saurait transgresser sans se nuire à lui-même. La philosophie moderne affi rme que les désirs individuels sont la mesure de toute chose. »

À partir de là, nous avons basculé dans un processus qui fonctionne comme une négation sans limite (Adorno) qui devait mécaniquement se terminer par le désir de disparaître. Mais parce que, moi, je n’ai absolument aucune envie de me flageller et de m’annihiler en tant que Blanc, chrétien, hétérosexuel, Français, Européen et Occidental, j’ai voulu écrire ce livre pour revenir aux vérités classiques qui furent celles de nos pères avant ce basculement moderne qui conduit nécessairement, je le répète, au suicide.

Pourquoi dites-vous qu’un esprit non formé va aujourd’hui systématiquement pencher – et penser – à gauche ?

Parce que nous vivons encore dans une civilisation dont la plupart des idées et des inclinations sont “modernes” ou “postmodernes”, c’est-à-dire essentiellement de gauche, quelles que soient les nuances de cette dernière (libérale, socialiste, progressiste, etc. ). Dès lors, penser en suivant seulement l’esprit du temps et les tendances spontanées de la société nous conduit naturellement, malheureusement, à pencher à gauche. De surcroît, il faut comprendre que la modernité n’a eu de cesse de jeter l’opprobre sur les vérités classiques. Aujourd’hui, celles-ci passent immanquablement pour des idées “d’extrême droite” quand elles ne sont, en vérité, que les idées de la véritable droite et, plus généralement, celles des grands Anciens. Prenons un exemple parmi des dizaines : la pensée classique estimait que l’amitié (Aristote) était à la fois la cause et le but d’une société, laquelle n’était possible qu’à travers une homogénéité importante entre ses membres. C’était une conception organiciste de la cité, et sans elle la vie en commun était non seulement impossible à terme, mais condamnait immanquablement la cité au déchirement et, in fine, à la mort. Avec la modernité, cette conception classique changea radicalement : la cité dut désormais être le fruit d’un contrat entre des membres abstraits mais prétendument rationnels. Cette idée funeste continue de présider à nos destinées : les Français ou les Européens ne doivent plus fondamentalement se ressembler pour “vivre ensemble”, mais adhérer à une ridicule “charte républicaine” ou aux “valeurs européennes”, etc. Même dans ce qui se croit être “de droite” en France, on pense souvent de la même façon, et on craindrait de revenir à la vérité classique qui veut que, pour se rassembler, il faille d’abord et surtout se ressembler.

Pourquoi avoir choisi d’ouvrir votre réflexion sur la philosophie de droite (et celle de gauche qui lui fait face) à la Révolution française ?

Car ce que l’on appelle “la droite” – la véritable -n’est, en réalité, que l’avocate des vérités classiques face aux nouvelles vérités “de gauche” qui ont ouvert le processus moderne au XVIIIe siècle et, de manière fracassante, avec la Révolution française. Or, je pense que ce processus arrive à son terme et qu’il est enfin temps de revenir à ces vérités du passé. Attention, que l’on me comprenne bien : il ne s’agit pas d’être réactionnaire au sens strict et de vouloir revenir au passé. C’est impossible et contre-productif. Je ne veux pas que le passé revienne, je veux que les vérités du passé nous reviennent ; c’est assez différent. De nos jours, il existe des sociétés ayant de très hauts niveaux de développement technique qui continuent pourtant de communier avec ces vérités des Anciens. Il n’y a que l’Occident qui veut mourir à ce point en tant qu’Occident, c’est-à-dire dans tout ce qui le constitue dans sa chair (et non simplement dans ses “valeurs” qui ne sont que des abstractions). Je crois possible d’avoir la technologie sans le nihilisme qu’entraîne, encore une fois, toute pensée moderne, je veux dire toute pensée de gauche.

Toute la gauche, et notamment en ses formes actuelles, se trouve résumée dans un dialogue, plus exactement un aller-retour qui va de Voltaire à Rousseau puis revient à Voltaire. Pouvez-vous nous décrypter cette image ?

Historiquement, la première gauche est libérale et entame sa négation fondatrice à l’égard de la chrétienté. C’est effectivement celle de Voltaire. Il faut extirper la religion de notre société car elle est jugée sans nuance “obscurantiste”, opprimante et privilégiée. Une fois l’Église écrasée comme infâme, le règne de la Raison, de l’individu et de ses désirs pouvait enfin nous conduire à une meilleure société. Derrière, arrive nécessairement la gauche socialiste, engendrée mécaniquement par la gauche libérale puisque cette “meilleure société” fantasmée tarde évidemment à advenir, notamment pour tout le monde. C’est Rousseau qui découle alors de Voltaire. Ils sont adversaires en apparence, comme le sont extérieurement de nos jours les “libéraux” et les “socialistes”, mais ils partagent, comme l’avait bien vu Heidegger, « une même métaphysique ». Ils sont matérialistes et progressistes, en un mot : ils sont modernes. Cette modernité (la gauche) a donc comme postulat indépassable de vouloir toujours émanciper l’individu et, quand elle se pare de couleurs socialistes, elle conserve en vérité toujours ce désir, mais croit seulement pouvoir l’émanciper d’autant mieux par le collectif. À travers la révolution et la “dictature du prolétariat”, elle pense pouvoir le libérer de la tyrannie, de l’oppression de classe, du capitalisme, etc. Mais quand cette émancipation que l’on croyait possible par le collectif échoue comme au XXe siècle, avec les catastrophes communistes que l’on connaît, alors la gauche revient tout simplement à son postulat de base en se passant dorénavant du moyen collectif : c’est la pensée de la déconstruction que nous subissons aujourd’hui. Elle établit que l’oppression n’est plus seulement le produit d’une religion ou d’une classe sociale, mais le fruit de tout ce qui est normatif et qui s’impose de facto à l’individu. C’est d’ailleurs pourquoi cette dernière gauche en date s’accorde parfaitement avec le capitalisme actuel, car libérer les désirs individuels des carcans normatifs finit bien souvent par favoriser, essentiellement, la consommation sans limite.

Face à ces personnages, vous proposez les figures “droitières” d’Edmund Burke, de Joseph de Maistre et celle, moins connue, de Johann Herder. Qu’est-ce que la droite doit à ces penseurs ?

J’ai voulu présenter la philosophie de la droite originelle à travers ses fondateurs, ses premiers penseurs, car je me suis aperçu, avec déception, qu’ils étaient totalement méconnus dans notre pays. La gauche a si bien réussi son lavage de cerveau culturel que tout le monde connaît Voltaire et Rousseau, mais personne ne connaît ni ne lit plus Maistre ou Burke. Qui se souvient même de Herder, lequel eut pourtant une postérité intellectuelle majeure ? Et Donoso Cortés, dont les fameux discours appartiennent, selon Carl Schmitt, au patrimoine des plus grands discours politiques de l’humanité ? Beaucoup de gens se disent de droite, se pensent de droite, par réaction et réflexe, mais ne connaissent pas les philosophes qui ont engendré leur camp politique. Je pense que c’est l’une des nombreuses raisons qui expliquent les continuelles défaites idéologiques de la droite face à la gauche. Nous devons connaître les sources de nos doctrines pour nous armer intellectuellement face à une gauche qui, certes, multiplie les erreurs, mais qui ne commet jamais celle de dédaigner la pensée grâce à laquelle elle avance pour nous laisser toujours meurtris et larmoyants, au bord du chemin de l’histoire.

Continuité, appartenance, autorité, hiérarchie, gratitude, humilité aussi ; quels sont, selon vous, les mots qui définissent ou devraient définir l’homme de droite ?

L’homme de droite est un classique ; c’est par nature un Ancien. Il craint que le chaos, originel et tapi derrière toute chose, ne revienne détruire l’harmonie qu’il souhaite dans la nature et la société. C’est pourquoi il aime l’ordre, qui est la condition du maintien des choses belles, rares et fragiles, ainsi que de la véritable justice. Il sait que cette dernière n’est réelle que dans la hiérarchie car elle consiste à donner à chacun ce qu’il mérite de par ses dons et son rang. Hiérarchiser, c’est avoir des critères, et donc croire au Beau, au Vrai et au Bien comme universaux, garde-fous des tendances nihilistes à la relativisation générale.

Il est davantage spiritualiste que matérialiste, car il croit à l’importance de la religion, des forces de l’esprit, des liens que l’homme doit toujours conserver avec un sacré. Il pense que la société est la conséquence d’un groupement de familles qui, avec le temps, se sont de plus en plus ressemblé jusqu’à créer une culture particulière, une identité singulière, une civilisation aux traits distincts que le devoir impose avant tout de perpétuer. Il n’est pas hostile par principe aux changements, mais ceux-ci doivent s’appréhender prudemment et être toujours regardés en fonction du bien commun, c’est-à-dire avant tout en fonction de ce qu’ils apportent à la survie et au développement de la communauté.

Enfin, c’est un homme qui aspire fondamentalement à la liberté, mais qui en connaît tellement la saveur qu’il sait, précisément, que celle-ci s’exprime et se maintient d’autant mieux dans les contours de la coutume, des traditions et, comme le disait Burke, grâce à une certaine virilité. Pardonnez-moi cette vision quelque peu romantique mais, au fond, c’est un chevalier : maître en son domaine et attaché à ses libertés ; croyant en Dieu et donc au Bien et au Mal ; protecteur des faibles et donc soucieux de son peuple ; garant de l’ordre et de la justice ; guerrier pour maintenir les traditions de son royaume ; et humble, enfin, vis-à-vis du passé qu’il honore et, par là, du futur qu’il prépare, certes sans espérances inconsidérées, mais toujours avec force et fidélité.

Dans votre longue postface intitulée Droite & Déconstruction , vous finissez en attaquant la gauche actuelle wokiste issue de la philosophie de la déconstruction. Pouvez-vous nous expliquer la nature de cette nouvelle gauche et en quoi elle est éventuellement différente de l’ancienne ?

En effet, en présentant la philosophie de la contre-révolution, je suis revenu aux sources de la pensée de la droite. Cependant, j’aime toujours utiliser des auteurs passés dans la mesure où ceux-ci peuvent encore nous être utiles aujourd’hui. J’ai donc dû m’intéresser à toute la philosophie de la déconstruction née dans les années 1970 en France, et qui a surtout germé aux États-Unis (sous la fameuse marque French Theory ) pour essayer de comprendre ce que nous devons subir de nos jours. En lisant ces grands penseurs, de Blanchot à Derrida en passant par Deleuze et Foucault, je me suis rendu compte que nous avions affaire à nos pires ennemis, aux plus dangereux poisons pour notre civilisation et pour tout équilibre mental dans ce monde. Je pèse mes mots : j’ai découvert les vecteurs du nihilisme les plus fous, et quel ne fut pas mon effroi lorsque je me suis rendu compte que ces derniers régnaient dans les universités, influençant ensuite les médias, le monde économique et jusqu’à la politique !

Leur objectif explicite et assumé consiste à détruire tout ce que le beau préfixe issu du grec archè induit dans une civilisation, car archè est commencement et commandement. C’est toute l’archéologie et toutes les architectures qui sont visées : il faut oublier nos racines, nous libérer des ordres normatifs (le genre, la culture, l’appartenance identitaire, les restes de la tradition, le théologique, etc. ), détruire même l’idée de l’amitié dans la cité pour que n’existent que des nomades faisant marcher à plein leur “machine désirante” dans une fluidité totale pour un “devenir cyborg”. Et pour parvenir à ce délire utopique mais effroyable, il faut d’abord renverser toutes les valeurs, les critères et les normes. C’est ce à quoi s’emploient en ce moment les wokes.

L’objectif de la gauche woke est donc, en un certain sens nietzschéen, d’inverser toutes nos valeurs ?

Cela signifie qu’avant de mettre tout “sens dessus dessous” pour échapper à toute architecture normative censée “oppresser” les individus, il faut d’abord mettre tout ce qui est dessous dessus. En clair, tout ce qui était jadis considéré comme inférieur ou secondaire doit devenir le centre de l’attention et le nouvel objet de considération, voire de vénération : la matière plutôt que l’âme, le sensible plutôt que l’intelligible, l’affect plutôt que la raison, la différence plutôt que l’identité, l’autre plutôt que le même, l’homosexualité plutôt que l’hétérosexualité, la victime plutôt que le héros, le féminin plutôt que le masculin, le “racisé” plutôt que l’homme blanc, l’animal plutôt que l’homme (le courant antispéciste), le tiers-monde plutôt que l’Occident (le courant postcolonialiste), les minorités plutôt que la majorité, le relatif plutôt que l’objectif, l’informe plutôt que le beau (l’art contemporain), l’obésité plutôt que le sain (le “ body positive” ), le déviant plutôt que le conforme, la racaille plutôt que l’honnête homme, les sous-cultures plutôt que la grande culture, le handicap plutôt que le fonctionnel (l’“antivalidisme”), le présent plutôt que le passé, l’athéisme (ou l’ésotérisme) plutôt que la religion, etc. Dans tous les domaines ou presque, il faut prôner l’exact inverse de ce que les structures de notre civilisation proposaient à l’homme et à l’organisation de la cité. Voilà la philosophie du wokisme contre laquelle doit impérativement s’armer intellectuellement la droite.

Pourquoi dites-vous que l’écologie nous offre une merveilleuse opportunité ?

Oui, j’ai effectivement beaucoup d’espoir quant au retour des vérités classiques, notamment grâce au sentiment écologique qui pénètre petit à petit les populations occidentales. L’écologie est pour le moment l’otage de la gauche, laquelle ne s’en sert que pour exprimer son ressentiment, que pour continuer à attaquer l’homme blanc et la civilisation occidentale en les culpabilisant, et en ne voulant plus qu’ils se reproduisent. Or, en vérité, l’écologie appartient tout entière à la pensée traditionnelle, et donc à la droite. Elle est souci du foyer (et donc de la patrie), désir de renouer avec la nature (et donc, aussi, avec la nature en nous), elle est une crainte du chaos, elle est volonté de conserver et de prudence, et, surtout, elle est un idéal d’harmonie : bref, encore une fois, elle est totalement et radicalement de droite. Quand la version “politique” de celle-ci s’en sera enfin rendu compte, alors nous pourrons avancer, et enfin envisager l’avenir sous de meilleurs auspices. La pensée des Anciens, grâce à l’écologie, reprendra en main notre civilisation en fermant définitivement, je l’espère, la parenthèse moderne, et donc, en fait, tout espace de déploiement de la gauche et du nihilisme dans l’histoire.

Philosophie de droite, suivi de Droite & Déconstruction, de Julien Rochedy, Éditions Hétairie, 270 pages, 22 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

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France24 - Monde

Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

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Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

Banque Africaine de Développement

L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

  • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
  • L’élévation du niveau de la mer est une menace, particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.
  • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
  • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
  • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

  • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
  • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
  • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
  • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
  • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

Justice climatique

Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

BAD, un rôle pionner

La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

Le Ghana s’enflamme pour le solaire

En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

Rien que de l’eau…

D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

Les chaussures qui jamais ne s’usent

La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

 

    Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque Africaine de Développement : afdb.org/fr

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    L'Humanité

    Les photos de Raymond Depardon sauvées in extremis des flammes

    Nadège Dubessay

    On est loin de la Gironde, mais le feu est aussi en cause. Les archives du célèbre photographe français Raymond Depardon ont échappé de peu à un incendie début août dans sa maison de la région parisienne, grâce aux pompiers et à la présence d’esprit d’un voisin. « Dans les combles sont stockées les photos de toute ma vie », a expliqué à l’AFP Raymond Depardon, qui conserve plus d’un million de négatifs et « 300 albums de 100 planches-contacts » (la version développée des négatifs, qui permet à un photographe de choisir une photo parmi une série). Le début d’incendie a été provoqué par la foudre qui est tombée sur le toit de sa maison dans la nuit du 4 au 5 août, en l’absence de Raymond Depardon, 80 ans en juillet. « Les pompiers sont arrivés très vite, et le voisin a eu la présence d’esprit de leur dire qu’il y avait des photos et qu’il ne fallait pas utiliser d’eau », a poursuivi le photographe. Selon lui, les soldats du feu ont utilisé de la neige carbonique pour éteindre l’incendie, pris en charge très tôt. « À part quelques photos », les clichés n’ont subi aucun dommage. « Mais les pompiers m’ont dit : ’À un quart d’heure près, tout brûlait’ », a poursuivi Raymond Depardon, en ajoutant, un sourire dans la voix, qu’il comptait désormais investir dans un paratonnerre.

    Valeurs Actuelles

    Le suicide industriel de l’Europe…

    Tout le monde en est maintenant convaincu, sauf que c’est un peu tard : l’industrie manufacturière, c’est fondamental pour une économie, surtout à l’aune de la souveraineté. Mais pour fabriquer des choses, il faut essentiellement de l’énergie et des matières premières. L’Europe s’échine consciencieusement, et même opiniâtrement, à rendre l’une tellement coûteuse qu’elle en devient inaccessible et à s’interdire purement et simplement d’utiliser les autres.

    Pour l’énergie, c’est déjà évident. Les consommateurs en sont victimes et le perçoivent, mais l’industrie est également concernée. Conjoncturellement, il y a bien sûr les coûts d’approvisionnement, touchés par la reprise post-Covid et la guerre en Ukraine. Mais structurellement, l’énergie chère est inévitable en Europe. Le gaz, l’essence et l’électricité sont tellement taxés directement qu’ils représentent une des premières sources financières de l’État. Il y a en outre des facteurs plus subtils de renchérissement : les dépenses du réseau électrique pour connecter et corriger les défauts des énergies intermittentes, les “marchés de capacité” imposés à ces énergies, car il faut bien produire même les nuits sans vent, les “certificats d’économie d’énergie”, tout cela payé in fine par les consommateurs et les industriels. En outre, la raréfaction volontaire des sources d’énergie (abandon du charbon, du nucléaire en Allemagne, l’interdiction d’exploration) pousse évidemment les prix à la hausse.

    Emissions de CO2 : le « marché à polluer »

    Mais il y a un sujet moins connu, et pourtant de première importance : le marché des quotas d’émission de CO2, qui est imposé aux grands industriels utilisateurs d’énergies fossiles, que ce soit les énergéticiens ou les producteurs de matières premières : ciment, acier, verre, chimie… Notons que, pour rendre la chose satanique, les écologistes appellent ça un “marché à polluer”, alors que le CO2 n’est en aucun cas un polluant ! Ce dispositif, d’une complexité extrême, fait jusqu’à présent l’objet d’allègements partiels pour les industries pour lesquelles, par nature, l’émission de CO2 est incontournable, car elle fait partie chimiquement du procédé. C’est le cas du ciment, de l’acier, de nombreux produits chimiques. De fait, les industriels de ces secteurs travaillent pour changer complètement les procédés, mais cela ne peut être qu’à long terme, à base d’une électricité qui sera de toute façon de plus en plus chère et avec des surcoûts importants.

    À titre d’exemple, la tôle d’acier se vendait 400 euros la tonne (chiffre de 2019, dernier représentatif d’un marché équilibré). La production d’acier à partir de minerai de fer émet 2 tonnes de CO2 par tonne d’acier ; par le biais du marché des quotas de CO2, un prix du dioxyde de carbone de 100 euros par tonne (cible généralement admise comme étant nécessaire) augmente de 50 % le prix, c’est insurmontable pour les producteurs locaux. Cela n’a quand même pas échappé aux fonctionnaires européens et c’est pour cela qu’ils n’osaient pas imposer à plein leur système pour les matières premières industrielles, craignant que cela entraîne des délocalisations, appelées pudiquement “fuites de carbone”. Mais la volonté de l’Union européenne d’instaurer une taxe carbone aux frontières change la donne. Il est clair que cette taxe ne peut être appliquée qu’aux matières premières, car le calcul de l’empreinte carbone de produits finis se heurterait à des difficultés méthodologiques, pratiques et juridiques insurmontables. Même limitée aux matières premières, cette taxe posera des problèmes de droit international du commerce et ne verra peut-être jamais le jour. Mais les difficultés viendront aussi de l’harmonisation avec les règles internes de l’Union européenne : les contraintes financières exercées pour raison climatique contre l’industrie sont tellement disséminées dans l’ensemble des taxes et des surcoûts qu’il sera impossible de faire la balance entre un acier, un ciment ou un engrais importé ou produit localement. Or, la taxe aux frontières annule toute raison d’alléger le système des quotas pour les industries de base. Et même si on y arrivait, on se retrouverait avec une contrainte interne sur les matières premières et pas sur les produits finis. Mettre une taxe aux frontières pour protéger des matières premières locales trop chères, cela s’appelle du protectionnisme. L’histoire montre qu’inévitablement la perte de marchés et de valeur sur les produits finis sera bien supérieure au gain (ou à la non-perte) sur les matières premières. On risque donc d’arriver à une situation pire qu’actuellement en matière de désindustrialisation.

    Substances chimiques : on légifère sur le danger et non sur le risque

    Le deuxième sujet est encore moins connu du grand public. Il s’agit de la réglementation européenne sur les substances chimiques, dont l’acronyme en anglais est Reach (“enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques” au regard de la santé et de l’environnement). Contrairement à une idée reçue, ce règlement concerne tout ce qui nous entoure et qui est considéré comme “non naturel”, pas seulement les “produits chimiques” dans leur définition commune, c’est-à-dire des molécules de synthèse pour pesticides ou matières plastiques. Le problème, c’est que la démarche de Reach implique de décrire le monde des objets avec des notions juridiques simplistes : la notion de “substance” (qu’on peut assimiler aux matières premières) et la notion d’“article” (interprétée comme produit fini). Et le flou des définitions permet toutes les interprétations. Là encore, compte tenu de la complexité que cela entraînerait, l’Europe a renoncé à appliquer les mesures les plus contraignantes aux produits finis, importés ou non. Or, dans son application, ce règlement prend un tour inquiétant : au lieu d’essayer de gérer les risques engendrés par nos fabrications et leur utilisation, il interdit de plus en plus l’introduction, la fabrication et l’utilisation de certaines substances en Europe. Autrement dit, on légifère sur le danger et non plus sur le risque. Or, le risque se gère, mais la seule façon de gérer le danger, c’est sa suppression pure et simple. Il y a déjà des conséquences importantes sur des pans entiers de l’industrie et même de l’agriculture. Une des plus touchées est l’industrie des traitements de surface, utilisant par nature des produits dangereux. Par exemple, il est plus facile d’importer un objet chromé que de le chromer en Europe. Mais en plus, in fine, le résultat est que l’objet est totalement fabriqué hors d’Europe, cela facilite la logistique. Et presque tous les objets que nous utilisons sont traités en surface.

    En contraignant les matières premières et l’énergie tout en renonçant à l’étendre aux produits finis car c’est presque impossible, l’Europe adopte l’attitude de l’ivrogne qui a perdu ses clés sur le trottoir en sortant de sa beuverie en pleine nuit : il cherche seulement sous le réverbère, car il n’y a que là qu’il y a de la lumière. Dans les deux cas, pour appliquer des principes qui partent d’objectifs par ailleurs consensuels (climat et santé), devant les difficultés d’application, l’Europe vire au dogmatisme, et préfère pénaliser son industrie que de renoncer à ses démarches ou même simplement de les amender. Le processus est pervers car le péril avance imperceptiblement. C’est du grignotage. Et pour couronner le tout, le classement de certains investissements comme “non verts” par la “taxonomie” européenne influe sur les orientations des grands organismes financiers, et cela ne touche pas que l’énergie. Il est probable que, dans l’esprit de certaines de nos élites, la démarche est assumée. Pour elles, l’Europe est le centre intellectuel du monde, aux autres de garder les mains dans le cambouis. C’est peut-être cela, le néocolonialisme ?

    * Michel Negynas est spécialiste des questions industrielles et environnementales. Dernier ouvrage paru : “Chroniques d’un monde écofantasmé”, en e-book sur toutes les librairies Internet, 4,99 €.

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    France24 - Monde

    Vendre dans le nouveau monde du travail

    Proposé par

    Publié le : 23/05/2022 - 10:52

    Business Reporter

    Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.

    La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.

    Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.

    Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.

    Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.

    La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.

    Sécurisation des comptes avec le multithreading

    Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».

    Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.

    Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.

    Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.

    Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.

    Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.

    L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société

    Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.

    Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.

    C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.

    Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.

    Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.

    S’adapter au « great reshuffle »

    Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.

    « Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »

    Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.

    En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici

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    L'Humanité

    31 juillet 1914, cet ultime appel à la paix que Jaurès voulait écrire dans « l’Humanité »

    Dans un Paris déjà électrisé par le péril et l’angoisse de la guerre imminente, ce coup de feu fait l’effet d’un coup de tonnerre : "Ils ont tué Jaurès, ils ont tué Jaurès !" Celui que beaucoup voyait comme le dernier rempart contre la guerre est assassiné au Café du Croissant devant ses amis et ses collègues de l’Humanité. Récit d’une journée où s’est noué le destin.

    Par Michel Vovelle, historien.Extrait de l’article publié le 24 avril 2004 dans l’Humanité hebdo.

    31 juillet, fin d’une harassante journée. Jaurès a appris à la Chambre la mobilisation autrichienne, l’annonce de l’état d’urgence par l’Allemagne et tenté une ultime démarche auprès du sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Abel Ferry, pour inciter à de derniers efforts pacifiques. Il se rend alors à l’Humanité, dans l’intention d’y dicter un article qu’il veut « décisif » pour prendre position et appeler à l’action.

    Auparavant, il va dîner au Café du Croissant avec ses amis et ses collaborateurs. Bref moment de détente. Puis c’est le drame que l’un de ceux-ci, Émile Poisson, nous relate : « Horreur ! le rideau, mon rideau derrière sa tête vient de se plier, de se soulever légèrement ; un revolver s’est glissé, tenu par une main ; et cette main, seule, apparaît à 20 centimètres derrière le cerveau. Pan ! pas d’éclair, pour ainsi dire, une étincelle rougeâtre. La fumée d’un cigare : je regarde, figé, abruti, un quart de seconde ; puis un deuxième coup, mais Jaurès déjà est tombé sur Renaudel. […] Je regarde la fenêtre, Landrieu vient de tirer, d’arracher le rideau ; j’aperçois une ombre, un chapeau, un verre de bière qui tombe sur une figure, je me dresse comme une bête en fureur. Dans le silence qui n’a pas encore été troublé, j’entends un déchirement, un cri indéfinissable, qui devait être perçu à plusieurs centaines de mètres, puis quatre mots hurlés, glapis, puissamment, férocement répétés deux fois : "Ils ont tué Jaurès, ils ont tué Jaurès !" C’est ma femme qui, la première, a recouvré la parole. »

    Un coup de tonnerre dans un Paris déjà électrisé

    Jean Jaurès meurt presque immédiatement. Rattrapé, l’assassin se nomme Raoul Villain, 29 ans, fils d’un greffier au tribunal de Reims. Il affirme avoir voulu « supprimer un ennemi de mon pays » et n’appartenir à aucun mouvement. C’est la thèse du crime solitaire qu’adoptera l’acte d’accusation dressé le 22 octobre 1915.

    Sur le moment, la nouvelle fait l’effet d’un coup de tonnerre, dans un Paris déjà électrisé par le péril et l’angoisse de la guerre imminente, comme au gouvernement, qui l’accueille dans une consternation embarrassée. Mais, pour spectaculaire qu’il soit, l’événement va être non point occulté mais immédiatement relayé par l’entrée en guerre de la France aux côtés de la Russie contre l’Allemagne, dès les jours suivants.

    Retrouvez ici toute la biographie de Jaurès.

    Il n’y a pas eu de troubles – émotion certes et cortèges spontanés –, mais pas de mobilisation populaire : en France comme en Allemagne, c’est la mobilisation générale qui s’impose. Jaurès est mort et sa cause est perdue.

    Une course haletante depuis ce printemps

    On peut formuler deux questions qui au demeurant s’enchaînent : au-delà de l’effet de surprise, le double événement – l’assassinat, la guerre – apparaît dans le temps court de la crise de l’été 1914 comme l’aboutissement d’un cheminement sinon inexorable, du moins préparé.

    C’est en résumant, brièvement, les dernières semaines de la vie de Jaurès qu’on en prend conscience. Une course haletante depuis ce printemps où les élections législatives avaient conforté les positions des socialistes français, où le ministre Viviani (à défaut d’un ministère Caillaux-Jaurès dont on avait parlé) pouvait sembler une solution acceptable pour les défenseurs d’une politique pacifique : même après [l’assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à] Sarajevo, Jaurès pouvait conserver un relatif optimisme, confiant dans les capacités de la classe ouvrière, brandissant l’arme de la « grève générale simultanément et internationalement organisée » au congrès extraordinaire de la SFIO le 14 juillet.

    Jean Jaurès vu par Stefan Zweig : « Une force inflexible, solidement terrienne, allant droit au but »

    Mais alors que le président de la République Poincaré et son Premier ministre Viviani se rendaient à Saint-Pétersbourg pour mettre au point une ultime négociation plus avancée qu’il ne le croyait, Jaurès, apprenant l’ultimatum autrichien contre la Serbie, prenait conscience dans son discours de Vaise, le 25 juillet, du péril des « massacres à venir ».

    Une sorte de « J’accuse », peut-être...

    On lui a fait grief d’avoir adopté dans les colonnes de l’Humanité une attitude réservée à l’égard de la manifestation populaire sur les Grands Boulevards le 27. Mais c’est qu’il croyait encore pouvoir faire pression sur le gouvernement français, auquel le groupe socialiste exprime alors une confiance inquiète : Paris et Berlin voudront-ils retenir les velléités guerrières de leurs alliés russe et autrichien ?

    Le 29 et le 30, le voici à Bruxelles, où se réunit l’Internationale socialiste et où il veut encore voir dans le gouvernement français le meilleur appui de la proposition de médiation britannique, tout en appelant les prolétaires allemands et français à renforcer leur pression.

    Nous nous retrouvons au soir du 31 juillet, il prépare un article pour dénoncer les responsables, ces « ministres à tête légère ».

    Soucieux toutefois de ne pas la faire monter prématurément, il convainc à son retour les responsables de la CGT de reporter au 9 août la manifestation prévue pour le 2, car s’il convient que le prolétariat rassemble toutes ses forces, il importe aussi de garder le sang-froid nécessaire, laissant le champ à la diplomatie.

    En cet instant peut-être, sa vigilance est en défaut : reçu par les ministres, par Viviani qui cache une partie de ses informations, il découvre le 31, en apprenant que l’Allemagne a décrété l’état de péril de guerre avancé, que le gouvernement français s’apprête lui aussi à sauter le pas.

    Nous nous retrouvons au soir du 31 juillet, il prépare un article pour dénoncer les responsables, ces « ministres à tête légère » : une sorte de « J’accuse », peut-être. Mais il sent le souffle de la mort, il l’a dit, il le répète à Paul Boncour : « Ah ! croyez-vous, tout, tout faire encore pour empêcher cette tuerie ?... D’ailleurs on nous tuera d’abord, on le regrettera peut-être après. »

    La une de l'Humanité du 1er août 1914.

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    Jean Jaurès
    Valeurs Actuelles

    Louis de Funès, l’intemporel

    Vous ne pouvez pas vous tromper. La porte du hall Méditerranée du palais des Festivals à peine franchie, les petites expressions de Louis de Funès devenues mythiques résonnent entre les murs de l’exposition : « Paf », « Foutez-moi l’camp », « C’est fini, oui ? ». Le moindre bruitage, comme celui du canard qu’il aime tant imiter, prête immédiatement à sourire.

    Et ne parlez surtout pas de mimiques, au risque de froisser Alain Kruger, commissaire de l’exposition. « Ah ça, non, lance celui qui a réalisé un travail minutieux avec le concours de Thibaut Bruttin pour permettre aux spectateurs d’être en immersion dans l’univers de leur idole. Tout le monde utilise ce terme de “mimiques”, mais il est plus juste de parler d’expressions. »

    Des expressions en tout genre que l’on peut retrouver immédiatement au début de la visite de ce musée éphémère du cinéma. Un outil numérique recense en effet tous les visages interprétés par l’acteur français dans ses différents films. À travers ce tableau, on découvre un de Funès tantôt joyeux, ému, timide, agacé, nerveux, voire amoureux.

    Dans une salle qui permet une exposition deux fois plus étendue qu’à Paris, l’architecte scénographe Pascal Rodriguez s’est démené pour proposer une présentation de l’artiste axée sur la profondeur

    Dans une salle qui permet une exposition deux fois plus étendue qu’à Paris, l’architecte scénographe Pascal Rodriguez s’est démené pour proposer une présentation de l’artiste axée sur la profondeur. « Cela permet de visualiser l’ensemble de l’exposition d’un seul coup d’œil », confirme Alain Kruger.

    Le tout orchestré autour de séquences, matérialisées par des espaces aux couleurs vives, comme le vert, pour rendre hommage à Gérard Oury, qui vouait une véritable obsession pour cette couleur dans ses films. « Tout le monde se souvient de la grande cuve à chewing-gum dans Rabbi Jacob ! »

    Comme à Grévin

    Des photographies de ses principaux films sont également fixées au mur, comme pour retracer une carrière immense, qui a pourtant mis du temps à démarrer. On peut y apercevoir des photos du génie burlesque lors de ses jeunes années, tignasse brune soigneusement peignée, loin de son image de petit oiseau tombé du nid, lui, le fervent défenseur de la cause animale, qui a donné naissance à l’un de ses nombreux succès : l’Aile ou la Cuisse.

    Les références à ses films sont évidemment nombreuses, de la Grande Vadrouille à la Soupe aux choux, en passant par le Gendarme de Saint-Tropez. Les extraits projetés sur les murs de l’exposition fascinent les familles, des plus jeunes aux plus anciens, qui peuvent reproduire ses mouvements au cours de mini-ateliers. « Son sens du rythme le rend intemporel, lance Alain Kruger. Son héritage perdure et perdurera. Je suis sûr que l’on parlera encore de lui dans un siècle. »

    Près de quarante ans après sa mort, l’aura de Louis de Funès, qui aurait fêté ses 108 ans le 31 juillet dernier, semble intacte. Et pour ceux qui auraient rêvé le rencontrer en chair et en os, sa statue de cire a généreusement été mise à disposition par le musée Grévin. L’occasion de se retrouver face à celui qui restera gravé dans le marbre du patrimoine français.

    Infos pratiques : musée éphémère du Cinéma, hall Méditerranée, palais des Festivals, Cannes, tous les jours de 14 à 22 heures jusqu’au 21 août, entrée 4 € (2 € en tarif réduit).

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    Valeurs Actuelles

    Royaume-Uni : un théâtre londonien programme une pièce présentant Jeanne d’Arc comme non-binaire

    « Imaginez si… »

    « L’histoire a fourni d’innombrables et merveilleux exemples de Jeanne dépeinte en tant que femme », a-t-elle poursuivi, affirmant que c’est « le rôle du théâtre de poser la question ‘imaginez si…’ ». « Les théâtres produisent des pièces de théâtre, et dans les pièces de théâtre, tout peut être possible. Shakespeare n’a pas écrit de pièces historiquement exactes. Il a pris des figures du passé pour poser des questions sur le monde qui l’entoure ».

    La réinterprétation non-binaire de cette pièce s’inscrit donc dans une démarche progressiste revendiquée par le Shakespeare’s Globe. Sur son site, celui-ci affirme être « engagé à devenir une organisation inclusive et diversifiée ». « Nous visons à créer une culture et un environnement dans lesquels l’expérience de chacun au Shakespeare’s Globe est égale, inclusive et équitable », affirme encore le site du théâtre. Tout un programme.

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    Jean Jaurès vu par Stefan Zweig : « Une force inflexible, solidement terrienne, allant droit au but »

    Au mitan des années 1900, le grand écrivain autrichien rencontre Jaurès. D’abord par hasard, dans la foule, puis au restaurant. Ce qui ne fait qu’accroître son désir de voir « ce tribun du peuple » en meeting, « dans son élément ». Il tire de ces moments un portrait (publié en août 1916 dans le journal viennois « Neue Freie Presse ») qui donne à voir toute l’épaisseur physique et morale du socialiste, ainsi que l’impression qui saisissait le peuple à son écoute. Extraits.

     C’est il y a 8 ou 9 ans, dans la rue Saint-Lazare, que je le vis pour la première fois. Il était 7 heures du soir, l’heure à laquelle la gare, cette masse d’acier noire avec son cadran étincelant, se met à attirer la foule, tel un aimant. […]

    Accompagné d’un ami, avec peine, je me frayais lentement un passage quand soudain il me poussa du coude : « Tiens! v’là Jaurès ! » Je levai les yeux, mais il était déjà trop tard pour saisir la silhouette de celui qui venait de passer devant nous. Je ne vis de lui qu’un dos large comme celui d’un portefaix, d’imposantes épaules, une nuque de taureau courte et massive, et ma première impression fut celle d’une force paysanne que rien ne saurait ébranler.

    La serviette sous le bras, le petit chapeau rond posé sur sa tête puissante, un peu courbé à l’image du paysan derrière sa charrue, avec la même ténacité, il progressait peu à peu, de son pas lourd et imperturbable, à travers la foule impatiente. Personne ne reconnaissait le grand tribun, des jeunes gens filaient devant lui en jouant des coudes, des gens pressés le dépassaient, le bousculant dans leur course ; son allure restait la même, fidèle à son rythme pesant.

    31 juillet 1914, cet ultime appel à la paix que Jaurès voulait écrire dans « l’Humanité »

    La résistance de ces flots noirs et houleux venait se briser comme sur un bloc de rocher devant ce petit homme trapu qui suivait son propre chemin et labourait son champ personnel : la foule obscure, inconnue de Paris, le peuple qui se rendait à son travail et qui en revenait. De cette fugitive rencontre, je ne gardai que la sensation d’une force inflexible, solidement terrienne, allant droit au but.

    Je ne devais pas tarder à le voir de plus près et à découvrir que cette force était un simple élément de sa personnalité complexe. Des amis m’avaient invité à leur table, nous étions quatre ou cinq dans un espace exigu. Soudain il entra, et de cet instant tout fut à lui : la pièce qu’il remplissait de sa voix ample et sonore, et notre attention tant visuelle qu’auditive, car si grande était sa cordialité, si éclatante, si brûlante de vitalité sa présence que chacun, stimulé malgré soi, sentait sa propre vigueur s’accroître.

    Il arrivait directement de la campagne ; son visage large, ouvert, dans lequel de petits yeux enfoncés lançaient néanmoins des éclairs vifs, avait les couleurs fraîches du soleil, et sa poignée de main était celle d’un homme libre, non pas polie, mais chaleureuse. Jaurès paraissait alors d’humeur particulièrement joyeuse ; il avait, en travaillant au-dehors, piochant et bêchant son bout de jardin, à nouveau transfusé dans ses veines une énergie et une vivacité qu’à présent, avec toute la générosité de sa nature, il prodiguait en se prodiguant lui-même.

    Il avait à l’intention de chacun une question, une parole, un geste affectueux avant de parler de lui-même, et c’était merveilleux de voir comment, à son insu, il commençait par créer chaleur et vie autour de lui pour pouvoir ensuite, dans ce climat, laisser libre cours à sa vitalité créatrice.

    Retrouvez ici toute la biographie de Jaurès.

    Je me souviens encore nettement de l’instant où, tout à coup, il se tourna vers moi, car c’est alors que je plongeai pour la première fois mes yeux dans les siens. Petits, et malgré leur bonté éveillés et perçants, ils vous assaillaient sans que cela fût douloureux, ils vous pénétraient sans être importuns. Il prit des nouvelles de quelques-uns de ses amis socialistes viennois ; à mon grand regret je dus avouer que je ne les connaissais pas personnellement.

    Il me posa ensuite des questions au sujet de Bertha von Suttner (1), pour laquelle il semblait avoir une très grande estime, et il voulut savoir si chez nous elle avait une influence effective, vraiment sensible, dans les cercles littéraires et politiques. Je lui répondis que chez nous on n’avait que peu de réelle considération pour le merveilleux idéalisme de cette femme d’une noblesse exceptionnelle. On l’estimait, mais avec un léger sourire de supériorité, on respectait ses convictions, sans pour autant se laisser convaincre dans son for intérieur et, tout compte fait, on trouvait quelque peu lassant son entêtement perpétuel à défendre une seule et même idée. Et je ne lui cachai pas combien je déplorais de voir justement les meilleurs de nos écrivains et de nos artistes la considérer comme une insignifiante marginale. Jaurès sourit et dit : « Mais c’est précisément comme elle qu’il faut être : opiniâtre et coriace dans son idéal. Les grandes vérités n’entrent pas d’un seul coup dans la cervelle des hommes, il faut les enfoncer, sans relâche, clou après clou, jour après jour ! C’est là une tâche monotone et ingrate, et pourtant ô combien nécessaire ! »

    On passa à d’autres sujets et la conversation ne cessa d’être animée tant qu’il resta parmi nous car, quelle que fût la nature de ses propos, ils venaient de l’intérieur, ils jaillissaient, brûlants, du fond de sa poitrine, de son cœur ardent, de toute cette plénitude de vie accumulée, amassée en lui, d’un prodigieux mélange de culture et de force. […]

    A présent, je l’avais approché, je connaissais ses livres – un peu à l’image de son corps par leur ampleur ramassée, leur côté massif –, j’avais lu beaucoup de ses articles qui me permettaient de deviner l’impétuosité de ses discours et cela ne faisait qu’augmenter mon désir de voir et d’entendre également un jour dans son univers à lui, dans son élément, cet agitateur, ce tribun du peuple.

    L’occasion ne tarda pas à se présenter. Le climat politique était redevenu étouffant, ces derniers temps les relations entre la France et l’Allemagne avaient été chargées d’électricité. […] Certes les manifestes fraternels des socialistes français et allemands étaient collés sur les murs, mais à la vérité ils y restaient rarement plus d’un jour : la nuit, les camelots du roi les arrachaient ou les salissaient de leurs sarcasmes.

    En ces journées de trouble je vis annoncé un discours de Jaurès : à l’instant du danger, il était toujours présent. Le Trocadéro, la plus grande salle de Paris, devait lui servir de tribune. […] La salle gigantesque commença tôt à se remplir. Je ne sais plus si c’était un dimanche, mais ils avaient revêtu leurs habits de fête, ceux qui d’ordinaire sont à l’œuvre en blouse bleue derrière une chaudière, dans les usines, les ouvriers de Belleville, de Passy, de Montrouge et de Clichy, pour entendre leur tribun, leur guide.

    Bien avant l’heure, l’espace immense était noir de monde. […] La foule ondoyait simplement, puissante, agitée, pleine d’espoir et pourtant parfaitement disciplinée – spectacle déjà en lui-même inoubliable et lourd de destin. Puis un orateur s’avança, la poitrine barrée par une écharpe, et annonça Jaurès.

    On l’entendit à peine mais aussitôt le silence se fit, un immense silence habité. Et il entra. De son pas lourd et ferme que je lui connaissais déjà, il monta à la tribune et, tandis qu’il montait, le silence absolu se transforma en un grondement de tonnerre extasié en signe de bienvenue. La salle entière s’était levée et les acclamations étaient bien plus que des sons émis par des voix humaines, elles exprimaient une reconnaissance tendue, accumulée depuis longtemps, l’amour et l’espoir d’un monde ordinairement divisé et déchiré, muré dans son silence et sa souffrance.

    Jaurès dut attendre plusieurs longues minutes avant que sa voix puisse se détacher des milliers de cris qui faisaient rage autour de lui. Il dut attendre, attendre encore, avec constance, grave, conscient de l’importance du moment, sans le sourire aimable, sans le feint mouvement de recul propre aux comédiens en de pareilles circonstances. Alors seulement, lorsque la vague s’apaisa, il commença à parler.

    Ce n’était pas la voix de naguère qui mêlait amicalement au cours de la conversation plaisanterie et propos sérieux ; c’était à présent une autre voix, forte, mesurée, nettement marquée par le rythme de la respiration, une voix métallique qu’on aurait dite d’airain. Il n’y avait en elle rien de mélodique, rien de cette souplesse vocale qui, chez Briand, son redoutable camarade et rival, séduit tellement, elle n’était pas lisse et ne flattait pas les sens, on ne sentait en elle qu’acuité, acuité et résolution. Parfois il arrachait, telle une épée, un mot de la forge ardente de son discours et le jetait dans la foule qui poussait un cri, atteinte au cœur par la violence de ce coup. […]

    Il marchait en long et en large, levait un poing fermé contre un ennemi invisible puis le laissait retomber sur la table comme pour l’écraser. Toute la pression accumulée en lui montait de plus en plus dans ce va-et-vient de taureau furieux et, sans qu’il le veuille, le rythme acharné de cette formidable exaltation s’imposait à la foule. Des cris de plus en plus forts répondaient à son appel et quand il serrait le poing beaucoup d’autres peut-être suivaient son exemple. La vaste salle froide et nue se trouvait d’un seul coup remplie par la fièvre apportée par ce seul homme, cet homme vigoureux, vibrant sous l’effet de sa propre force. [...]

    Le travailleur vigoureux et infatigable qu’il était avait pris sur lui la charge la plus lourde : rester pondéré dans un pays saisi par la passion, et à peine la paix fut-elle menacée qu’il se dressa comme d’habitude, sentinelle sonnant l’alarme dans le danger. Le cri destiné à réveiller le peuple de France était déjà dans sa gorge quand il fut jeté à terre par ces gens de l’ombre qui connaissaient sa force inébranlable, et dont il connaissait les projets et l’histoire. Tant qu’il montait la garde, la frontière était sûre. Ils le savaient. Il fallut qu’il ne fût plus qu’un cadavre pour que la guerre se déchaîne et que sept armées allemandes s’enfoncent sur le territoire français. »

    (1) Pacifiste autrichienne, prix Nobel de la paix en 1905.

    Jean Jaurèsstefan zweig
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    Pour Lucie Aubrac, la guerre est aussi une affaire de femmes

    Actu

    La résistante lance un appel depuis Londres, le 20 avril 1944, sur les ondes de la BBC et, parlant au nom des Françaises, dénonce la barbarie nazie.

    Benjamin König

    Comment résumer une vie aussi riche, intense et digne que celle de Lucie Aubrac ? Quand elle prononce ce discours, le 20 avril 1944, à 21 h 25, au micro de la BBC, voici deux mois qu’elle est arrivée à Londres, après déjà plusieurs années de résistance. L’année précédente, en 1943, elle a organisé l’évasion de son mari, Raymond Samuel – qui prendra le pseudonyme « Aubrac » dans la clandestinité –, à Caluire, près de Lyon, où il avait été arrêté avec Jean Moulin. Lucie Bernard, de son nom de naissance, était arrivée à la fin des années 1920 à Paris, menant des études d’histoire et militant aux Jeunesses communistes.

    Depuis juillet 1940, l’émission Honneur et Patrie est diffusée quotidiennement par la BBC, et Lucie Aubrac veut mettre en lumière le rôle des femmes dans l’ensemble des actions de la Résistance : le soutien, la solidarité, mais aussi la lutte, qu’elle soit logistique ou parfois armée. Et les déportations, citant les « 347 du camp d’Auschwitz ». Pour que ne soit jamais rabaissé ou oublié leur combat pour la paix. La guerre n’est jamais une seule « affaire des hommes ». 

    Extrait du discours

    Le Conseil national de la Résistance a lancé un appel à la conscience mondiale pour que soient connues les terribles conditions de vie et de mort que l’Allemagne fait subir aux patriotes français. Il signale dans son appel les 270 femmes françaises mortes au camp d’Auschwitz, en Silésie ; 270 sur 347 qui y furent déportées en janvier 1943, 270 femmes françaises dont certaines paient le crime d’être veuves d’otages fusillés à Paris. À cette longue liste il faut ajouter toutes celles qui, en France même, dans les prisons de Vichy et dans les prisons allemandes, connaissent souvent le même sort. “La guerre est l’affaire des hommes.” Mais les Allemands, qui ont menacé des femmes et asphyxié des enfants, ont fait que cette guerre est aussi l’affaire des femmes. Mais les Allemands et la police de Vichy ne connaissent pas le droit international, et cette guerre est aussi l’affaire des femmes.

    Nous, les femmes de France – je dis “nous” car il y a deux mois seulement que j’ai quitté mon pays, nous, les femmes de France, avons dès l’armistice pris notre place dans ce combat. Notre foyer disloqué, nos enfants mal chaussés, mal vêtus, mal nourris ont fait de notre vie depuis 1940 une bataille de chaque instant contre les Allemands. Bataille pour les nôtres, certes, mais aussi bataille de solidarité pour tous ceux qu’a durement touchés l’occupation nazie.

    Arrêtées, torturées, déportées, exécutées, vous restez dures et pures, sans confidences pour le bourreau.

    La grande solidarité des femmes de France : ce sont les petits enfants juifs et les petits enfants de patriotes sauvés des trains qui emmènent leurs parents vers les grands cimetières d’Allemagne et de Pologne ; ce sont dans les prisons et les camps de concentration en France les colis de vivres, les cigarettes, le linge nettoyé et raccommodé, qui apportent aux patriotes entassés derrière les murs un peu d’air civilisé et d’espoir ; ce sont les collectes de vêtements et de vivres qui permettent aux jeunes hommes de gagner le maquis ; ce sont les soins donnés à un garçon blessé dans un engagement avec les Allemands.

    Et puis maintenant que tout le pays est un grand champ de bataille, les femmes de France assurent la relève des héros de la Résistance. Dans la grande armée sans uniforme du peuple français, la mobilisation des femmes les place à tous les échelons de la lutte : dactylos, messagères, agents de liaison, volontaires même dans les rangs de groupes francs et de francs-tireurs, patiemment, modestement, les femmes de France menèrent le dur combat quotidien.

    Vous n’êtes qu’un prénom, Jeannette ou Cécile, mais arrêtées, torturées, déportées, exécutées, vous restez dures et pures, sans confidences pour le bourreau. N’est-ce pas vous, héroïne anonyme, qui, arrêtée par la Gestapo, frappée au visage, défigurée, un œil perdu, vous évanouissant aux terribles coups de cravache sur le haut des cuisses, êtes restée silencieuse ? Ils vous ont enfermée avec les prostituées, sans soins pour vos plaies infectées.

    C’est peut-être dans la cellule voisine que mourut Thérèse Pierre, les reins brisés par la torture, que Mme Albrecht attendit la hache du bourreau… Battues, méprisées, toutes seules devant la souffrance et la mort, si notre martyrologe est long, nous savons, nous, femmes de France, nous qui connaissons le prix de la vie, qu’il faut nos pleurs, nos souffrances et notre sang pour que naisse le beau monde de demain. » 

    Retrouvez tous les discours de cette sérieMaximilien RobespierreAngela DavisWilly BrandtYasser ArafatJean JaurèsThomas SankaraLucie AubracDominique de VillepinErnesto "Che" Guevara

    Discours pour la paixlucie aubrac2ème guerre mondialerésistance
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    1972, la gauche se met d’accord

    Actu

    V e République L’objectif ambitieux affiché est de « mettre fin aux injustices ». Après dix années de négociations en interne et entre formations politiques, le 27 juin 1972, le PS et le PCF ratifient un « programme commun de gouvernement ».

    Jean Vigreux

    Si la signature du programme commun intervient en 1972, son origine remonte aux enjeux de la bipolarisation de la vie politique sous la Ve République. Les équilibres de la République précédente – liés au scrutin proportionnel départemental – sont rompus. Le PCF, premier parti depuis la Libération, n’arrive pas, avec 10 députés, à constituer un groupe parlementaire alors que le nombre de voix qu’il rassemble (19,2 % des suffrages) est proche de celui des gaullistes (20,4 % et 198 députés). Le mode de scrutin – au suffrage uninominal majoritaire à deux tours par circonscription – fait ainsi l’élection.

    La mise en place du nouveau régime met également fin à un tabou républicain imposé par le souvenir du césarisme bonapartiste, à savoir l’élection du président de la République au suffrage universel direct. L’année 1962 marque la véritable rupture. Dès le débat d’octobre sur la motion de censure, certains orateurs du PCF en appellent à un sursaut des forces démocratiques devant déboucher sur un projet de « programme commun ». Si le mot est lancé, il faudra attendre dix ans pour que cela se concrétise.

    décomposition-recomposition

    Malgré tout, il faut souligner que, à gauche, la question du programme commun fait écho aux mémoires des expériences de 1936 ou 1944-1947. Mais le processus de rapprochement doit composer, non seulement avec la décomposition-recomposition de la SFIO en Parti socialiste, mais aussi avec les événements de mai-juin 1968 et les élections présidentielles de 1969. L’union de la gauche, dans le cadre d’un programme commun de gouvernement, invite à construire une alternative. à ceux qui disent : « Une seule solution, la Révolution ! », d’autres répondent : « Une seule solution, le programme commun ! »

    La SFIO ne parvient pas à se relever de l’élection présidentielle de 1969. Face à cette crise, l’Union des clubs pour le renouveau de la gauche (UCRG), dirigée par Alain Savary, fusionne avec ce qui reste de la SFIO et avec l’Union des groupes et clubs socialistes (UGCS) de Jean Poperen pour fonder le Nouveau Parti socialiste (NPS) en juillet 1969. La présence des proches de Guy Mollet ne facilite pas cette refondation. Le Centre d’études, de recherches et d’éducation socialistes (Ceres) de Jean-Pierre Chevènement dénonce cette mascarade sous la forme d’un pamphlet intitulé Socialisme ou social-médiocratie. Ces formations éclatées arrivent toutefois à s’unir. La Convention des institutions républicaines (CIR), dirigée par François Mitterrand, participe à la (re)fondation du Parti socialiste, au congrès d’Épinay-sur-Seine (juin 1971), regroupant le NPS, Objectif 72, Vie nouvelle et de nouveaux militants. Nouveau parti, nouveaux statuts et nouvel emblème sont alors de mise. Le PS peut s’engager dans les discussions avec les autres formations de gauche.

    À l’autre pôle de la gauche parlementaire, le PCF connaît également une mutation d’ampleur. Waldeck Rochet, tombé malade, laisse le parti à Georges Marchais. C’est au Comité central d’Arcueil (7-9 octobre 1971) que le PCF approuve à l’unanimité l’idée d’un « programme de gouvernement démocratique et d’union populaire ». Il s’agit de « changer de cap ». Ce projet définit explicitement une voie transformatrice qui prolonge l’idée de démocratie avancée, exposée en 1968.

    Le programme commun de gouvernement est ratifié le 27 juin 1972. Si le PCF s’allie au PS, une troisième force entre dans l’alliance un mois plus tard, donnant de fait au PS une place centrale : le Mouvement des radicaux de gauche de Robert Fabre. Les radicaux scissionnent alors en deux branches, l’une choisissant la droite, l’autre la gauche, faisant du centre un « impensable » au sein de la Ve République.

    revendications fortes

    L’idée de la démocratie politique, économique et sociale irrigue tout le document. Tant dans le domaine institutionnel que dans celui des relations internationales, le texte ne préconise pas une rupture mais une évolution dans le cadre d’une prochaine législature. La partie économique avec de larges nationalisations introduit les changements les plus forts.

    Le texte comprend également une mention importante pour revaloriser le salaire minimum, la réduction du temps de travail à 39 heures, la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, l’abolition de la peine de mort, la dissolution de l’Otan, mais aussi de nouveaux droits syndicaux, la construction de logements sociaux, la lutte contre la pollution de l’air et de l’eau, l’égalité femmes-hommes, etc. S’il s’agit d’un programme politique, il n’en demeure pas moins que des organisations syndicales (CGT, CFDT, FEN) l’approuvent. La CGT soutient explicitement ce programme qui constitue, selon elle, le débouché de toutes les luttes revendicatives.

    L’union de la gauche crée une dynamique : PS et PCF connaissent une embellie. Aux élections législatives de 1973, le PS obtient avec le MRG 20,8 % des suffrages exprimés, talonnant le PCF, stable à 21,4 %. Mais certains communistes déplorent les illusions unitaires qui ont laissé le terrain libre au PS. Si « l’union est combat », l’espoir suscité par ce programme commun ne faiblit pas. Les effets de la crise économique et sociale sous les années Giscard lui confèrent toujours une dimension d’alternative, malgré la rupture unilatérale de 1977 par le PCF. Si la référence au programme commun s’efface, son débouché sera le 10 mai 1981.

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    Roschdy Zem: « Les bidonvilles, une histoire qui se perpétue, toujours douloureuse »

    Entretien

    Embarqué par Solidarités International pour un documentaire, Roschdy Zem a rencontré les habitants d’un camp rom à Nantes et d’un squat de migrants à Aubervilliers. Le verbe précis, l’acteur, né dans le bidonville de Nanterre, pointe le « choix cynique de maintenir ces gens dans la misère ». Il évoque avec pudeur son parcours, et son goût pour un cinéma ancré dans le réel.

    Alexandre Fache

    Depuis quatre ans, l’association humanitaire Solidarités International, née en 1980, emmène sur le terrain des personnalités, dans le cadre de la série documentaire « De vos propres yeux » (disponible sur devospropresyeux.org). Après le Nigeria, Haïti ou le ­Soudan du Sud, c’est en France, dans des bidonvilles de l’agglomération de Nantes et un squat à Aubervilliers, que l’ONG a convié l’acteur Roschdy Zem pour ce 6e épisode. « L’Humanité magazine » l’a rencontré pour l’occasion.

    Pourquoi avoir accepté la proposition de Solidarités International ?

    Parce que sa cause est importante. Savoir que des gens, en France, vivent dans un dénuement total, ­privés de choses aussi essentielles que l’accès à l’eau, je trouve ça révoltant. Je suis aussi de nature curieuse, c’était donc naturel pour moi d’aller sur le terrain, pour apprécier les situations, et surtout discuter avec les gens, qu’ils soient issus de la communauté rom ou de jeunes exilés venus d’Afrique.

    Qu’avez-vous retenu de ces visites ?

    J’ai appris beaucoup de choses. D’abord que l’accès à l’eau n’est pas une évidence pour tous. On a tendance à l’oublier quand il est si facile, pour la plupart d’entre nous, d’ouvrir un robinet. On se demande comment cela se passerait pour ces populations, si ces associations n’existaient pas… Ces familles, ces jeunes, il faut bien leur offrir un minimum de dignité. Certains sont arrivés parfaitement légalement, beaucoup travaillent et vont vivre ici pendant des années, on ne peut pas simplement détourner le regard ! ­Empêcher des enfants d’aller à l’école, tout faire pour rendre invisibles ces populations est un choix très cynique de la part des pouvoirs publics. Parce que ça les condamne et les maintient dans la misère.

    Lors de la projection du documentaire, à Paris, vous avez rappelé combien chaque trajectoire était singulière…

    Oui, or on a souvent tendance à « essentialiser » les Roms ou les migrants. À penser que chaque communauté est uniforme ; qu’à l’intérieur, les gens sont ­interchangeables. C’est faux. Derrière chaque parcours il y a une histoire, des douleurs, des émotions différentes. Il faut les rencontrer pour comprendre ça et se rendre compte que leurs revendications sont légitimes. Des revendications qu’ils portent par ailleurs avec sagesse, douceur, jamais dans la violence ou la haine. Ça, ça me bouleverse. Comme l’histoire de Patrice, cet éleveur de moutons burkinabé, qui a été kidnappé par un groupe terroriste dans son pays et s’est retrouvé projeté dans l’exil contre son gré. Lui a réussi à s’échapper, mais d’autres sont probablement toujours entre les mains de ce groupe. Son histoire rappelle la force incroyable qu’il faut à ces jeunes gens pour franchir les obstacles qui se dressent devant eux. Cela explique aussi leur sagesse : malgré les conditions terribles qui leur sont faites ici, ils ont connu tellement pire avant qu’ils s’en accommodent. Reste que la France ne fait pas assez pour eux, ne leur offre pas le minimum d’humanité. Peut-être parce que ce sont des gens discrets, qui ne mettent pas le feu à l’Arc de triomphe… Ils souffrent en silence.

    À Nanterre, le long chemin pour sortir des bidonvilles

    Ces trajectoires vous touchent également sans doute parce que vos parents, venus du Maroc, ont eux aussi connu la misère et les bidonvilles…

    Bien sûr. Quand je raconte cette histoire familiale à mes enfants, j’ai l’impression de leur transmettre des images d’un passé lointain, révolu. Mais c’est une erreur. Malheureusement, l’histoire se perpétue, avec d’autres communautés, différemment, mais dans des conditions tout aussi précaires. Mes parents parlaient peu de cette période, ils étaient très pudiques là-dessus. En 1998, j’ai joué dans le film « Vivre au paradis », de Bourlem Guerdjou, qui se passait justement dans le bidonville de Nanterre. Mes parents étaient en vie à l’époque et, malgré tout, ils étaient réticents à partager des choses sur ce moment douloureux. Ils en avaient honte, ne comprenaient pas pourquoi on voulait remuer ces « mauvais souvenirs ».

    Derrière chaque parcours il y a une histoire, des douleurs, des émotions différentes. Il faut les rencontrer pour comprendre ça.

    Vous êtes né à Gennevilliers, vous avez grandi à Drancy. Vous considérez-vous comme un enfant des quartiers populaires ?

    Oui, c’est là où j’ai passé toute mon enfance. C’est mon milieu naturel, je l’assume. Ensuite, c’est bien aussi d’en sortir. Comme enfant, je n’y ai que des bons souvenirs. Mais ces quartiers peuvent aussi être durs à vivre parfois. L’accès à l’emploi, au ­savoir, à la culture y est souvent plus difficile qu’ailleurs. Plus difficile qu’à Paris en tout cas. Ce sont deux mondes très proches géographiquement, mais tellement différents.

    Votre prochain film comme réalisateur, « les Miens », dont la sortie est annoncée en novembre 2022, s’inspire aussi de votre histoire familiale…

    C’est vrai. Je me suis inspiré d’un accident qui est arrivé à l’un de mes proches pour tisser autour une chronique familiale. C’est un film très personnel, où il est beaucoup question de frères et de sœurs. Rachid Bouchareb y joue mon frère aîné, et Sami Bouajila, mon petit frère. Les « Indigènes » seront là !

    Justement, on observe une grande fidélité dans votre parcours, avec des cinéastes comme Laetitia Masson, André Téchiné, Xavier Beauvois, Pierre Jolivet ou Rachid Bouchareb… C’est important, la fidélité, dans ce métier ?

    La fidélité, elle est surtout créée par le metteur en scène. C’est lui qui la déclenche et l’entretient. Pour l’acteur, c’est une forme de récompense. Ça veut dire : « J’ai été heureux de travailler avec toi, je veux que ça recommence. » C’est flatteur et grisant à la fois. Au bout de plusieurs années, on se rend compte qu’une famille s’est construite. Les noms que vous avez cités forment ma famille de cinéma.

    Plus jeune, vous vous étiez fixé une règle : ne jamais solliciter un metteur en scène, au motif que c’est son désir à lui qui doit primer. Vous êtes revenu de ça ?

    Non, toujours pas. Je ne sais pas si j’ai raison, mais je fonctionne comme ça. Bien sûr, il y a beaucoup de metteurs en scène avec lesquels j’aimerais travailler. Mais, au fil des ans, je me suis aussi rendu compte que les plus belles aventures se sont faites avec des gens auxquels je n’avais pas pensé au départ. Et le projet compte aussi beaucoup. Quand Arnaud ­Desplechin me propose le rôle du commissaire Daoud, dans « Roubaix, une lumière » (2019), je suis heureux parce que c’est Desplechin, mais aussi parce que le personnage est très fort et charismatique. Il faut la combinaison des deux.

    Combinaison gagnante en l’occurrence, car ce rôle vous a valu le césar du meilleur acteur. Cette reconnaissance est-elle importante pour vous ?

    C’est important quand ça arrive, mais ce n’est pas un drame quand ça n’arrive pas. J’ai passé trente ans sans césar et, honnêtement, je ne m’en portais pas plus mal. Mais quand on vous désigne, on est ravi bien sûr.

    Les plus belles aventures se sont faites avec des gensauxquels je n’avais pas pensé au départ.

    Votre filmographie témoigne aussi d’un intérêt prononcé pour le cinéma social, engagé, ancré dans le réel. Le résultat d’un choix assumé de votre part ?

    Ah oui, ce sont mes choix ! Quand j’ai commencé ce métier, peu de gens pensaient que j’allais pouvoir « faire carrière », comme on dit. Ou alors avec des rôles très stéréotypés. À l’époque, je pensais juste faire une petite incursion dans le cinéma. Et devoir trouver un travail après. À la fin des années 1980, le ­cinéma français n’était pas franchement curieux, de la ­population, de ce qui se passait autour de lui. Comme spectateur, je voyais des films, mais aucun avec des rôles qui auraient pu me correspondre. ­Téchiné, ­Beauvois, Chéreau (liste non exhaustive) sont parvenus à changer­ tout ça, et à offrir autre chose que des stéréotypes à des comédiens comme moi.

    Quand vous regardez en arrière votre parcours, quel a été le moment-clé ?

    Plus qu’un film, pour moi, le plus important, c’est la longévité. Quand on est toujours là au bout de dix, vingt, trente ans, ça veut dire qu’effectivement on fait partie de la famille du cinéma. Les rôles sont de plus en plus importants, souvent plus audacieux aussi. Une espèce de confiance naturelle s’installe. Évidemment, dans ce processus, il y a des étapes et des films-clés. « Indigènes » (2006, qui vaudra aux cinq comédiens principaux un prix d’interprétation collectif à Cannes – NDLR) en fait sans doute partie.

    Vous officiez devant et derrière la caméra. En 2011, vous aviez porté à l’écran l’histoire d’Omar Raddad, dans « Omar m’a tuer ». Pourquoi ?

    En réalité, c’est un projet qu’on m’a d’abord proposé comme acteur. Mais j’ai tout de suite pensé qu’il y avait une erreur de casting. Que le rôle n’était pas pour moi, qu’il fallait quelqu’un qui joue mieux que moi la vulnérabilité. J’ai pensé à Sami Bouajila. J’ai demandé au producteur, Rachid Bouchareb, de me confier la réalisation. Et il a accepté.

    À la rentrée, on vous verra dans « les Enfants des autres », le nouveau film de Rebecca Zlotowski, qui vous avait dirigé dans la série « les Sauvages » (2019). Vous incarniez alors le président de la République Idder Chaouch. Vous n’êtes plus président, cette fois ?

    Non, c’est un film plus intimiste sur un sujet peu ou pas traité : la place des femmes qui n’ont pas d’enfant à 40 ans, la possibilité d’être une femme accomplie sans passer par la maternité, le regard de la société sur ce choix-là. C’est un sujet très personnel, et Rebecca livre pour moi son film le plus abouti. Elle est encore plus dans la chair qu’avec ses précédents films, et ça m’émeut beaucoup.

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    Jean-Jacques Sempé, dessinateur du “Petit Nicolas”, est mort à l’âge de 89 ans

    Jean-Jacques Sempé, co-créateur du Petit Nicolas, n’est plus. Le dessinateur connu mondialement pour ses dessins minimalistes, à l’humour délicat et décalé, s’est éteint ce jeudi 11 août à l’âge de 89 ans, rapportent plusieurs médias parmi lesquels BFM TV. L’annonce de sa disparition a été faite par son épouse. Né en 1932, l’artiste avait été un témoin privilégié du XXe siècle, dont il n’a cessé de croquer les évolutions.

    Sempé était devenu dessinateur par hasard

    « Le dessinateur d’humour Jean-Jacques Sempé est décédé paisiblement […] dans sa résidence de vacances, entouré de sa femme et de ses amis proches », a fait savoir Marc Lecarpentier, son biographe et ami, dans une déclaration transmise à la presse et citée par nos confrères.

    Jean-Jacques Sempé, un enfant de la Gironde né dans un milieu pauvre, avait embrassé par hasard la carrière de dessinateur, rappelle la chaîne d’information. Et pour cause, il rêvait au départ d’une carrière dans la musique. Toutefois, à l’adolescence, il s’était finalement pris d’amour pour le dessin. En 2018, dans les colonnes du Monde, il avait fait cette confidence : « C’était plus facile de trouver un crayon et du papier qu’un piano… » Après quoi quitté l’école à l’âge de 14 ans, il était parvenu après-guerre à se frayer un chemin dans le milieu des dessinateurs de presse.

    Dans les années 1950, sa rencontre avec René Goscinny avait changé sa vie. Aussitôt, le dessinateur et le scénariste avaient noué une profonde amitié, qui les avaient poussés à créer ensemble Le Petit Nicolas.

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    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

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    Les Hautes Mers, échappée loin de la terre

    C’est à la fois la plus connue et la plus secrète des îles de l’Atlantique. L’île d’Yeu, à quelque 20 kilomètres de la côte vendéenne, attire depuis des décennies un public d’habitués, qui viennent y profiter de son atmosphère apaisée, loin de l’agitation qui caractérise généralement les destinations balnéaires à la mode. C’est là que Guillaume Fouché et Frédéric Biousse, les créateurs de la collection d’hôtels Fontenille, ont décidé d’installer leur huitième adresse. Après la Provence, le Sud-Ouest, la Normandie et Minorque (Baléares), ils ont ouvert mi-avril Les Hautes Mers, sur l’un des plus beaux emplacements de l’île d’Yeu.

    Pour ceux qui ne la connaissent pas, l’île est l’un des joyaux des côtes françaises. Sur à peine 23 kilomètres carrés – presque quatre fois moins que sa voisine de Ré -, se mêlent tous les visages de la façade atlantique : des plages de sable fin à l’est, face à la terre ; des criques encaissées à l’ouest, face à l’océan ; des falaises granitiques, des forêts de pins, des landes et quelques petits villages aux maisons simples complètent le tableau. Sur les chemins, on circule essentiellement à pied ou à vélo, la petite taille de l’île se prêtant parfaitement à la “petite reine” pour en explorer les recoins. Un charme discret, loin du faste des stations balnéaires prisées de ceux qui aiment se montrer.

    Rejoindre l’île d’Yeu, c’est déjà une aventure en soi. De la gare de Nantes, ville la plus proche, il faut compter une bonne heure de voiture sur les routes de campagne pour rallier la côte, puis encore quarante-cinq minutes de ferry ou, pour les plus pressés, dix minutes d’hélicoptère. À mesure que le continent disparaît, le petit village de Port-Joinville se découvre, tandis que les tracas du quotidien laissent place au sentiment d’être, vraiment, à l’autre bout du monde.

    La salle du restaurant et sa terrasse ouvrent sur un agréable jardin, une piscine et un Jacuzzi, avec, en toile de fond, la mer

    De Port-Joinville, point d’arrivée des bateaux en provenance du continent, cinq minutes de marche suffi sent pour rejoindre l’hôtel des Hautes Mers. Le portail s’ouvre sur une belle cour où s’alignent des vélos électriques, puis sur une petite bâtisse dans le plus pur style islais : un seul niveau, des murs blancs, des toits en tuiles… De l’autre côté du bâtiment, la salle du restaurant et sa terrasse ouvrent sur un agréable jardin, une piscine et un Jacuzzi (deux luxes appréciables tant l’océan peut être froid), avec, en toile de fond, la mer. Car, en plus d’être l’un des rares établissements de l’île, l’hôtel peut se targuer d’offrir la plus belle vue sur le large, distant de quelques mètres à peine du fond du jardin. Que ce soit au petit déjeuner, pour une séance de farniente sur un transat, au déjeuner ou au dîner, on se surprend à laisser son regard se perdre entre le bleu profond des vagues et l’azur du ciel.

    Une esthétique qui puise dans l’imaginaire de l’île d’Yeu

    À l’intérieur, les 17 chambres accueillantes, refaites à neuf, se parent de tons marins, des nuances de bleu et de vert, et de meubles en bois pour apporter un peu de chaleur supplémentaire. La plupart disposent de leur propre terrasse, avec vue sur mer et transats à disposition pour en profiter pleinement.

    Les murs sont ornés de cordages et de photos rappelant l’univers de la pêche, les bibliothèques sont agrémentées de romans marins, des dizaines de maquettes de bateau, chinées une à une, sont suspendues au plafond ou présentées dans les couloirs. Même le dessin de homard qui sert de symbole à l’hôtel est inspiré d’une peinture murale découverte au hasard d’une promenade.

    Au restaurant Vent Debout, c’est la chef Nawal Rezagui, formée au Champ des Lunes, l’adresse étoilée de l’hôtel Domaine de Fontenille, à Lauris (Vaucluse), qui officie

    Côté assiette, l’établissement n’est pas en reste. Au restaurant Vent Debout, c’est la chef Nawal Rezagui, formée au Champ des Lunes, l’adresse étoilée de l’hôtel Domaine de Fontenille, à Lauris (Vaucluse), qui officie. Ici comme ailleurs, les valeurs d’authenticité et de respect du patrimoine sont à l’honneur. Les beaux produits du cru : des huîtres, des tartares de coquillages – les couteaux en persillade valent le détour -, des ceviches, suivis de gambas ou de poissons de ligne – des lieus, des bars, des dorades -en provenance directe de la criée de Port-Joinville, le tout accompagné d’asperges vertes, de pommes de terre de Noirmoutier ou des traditionnelles mogettes de Vendée.

    Dans l’assiette, les beaux produits du cru : coquillages, poissons, crustacés, fraîchement pêchés

    Depuis l’hôtel, on part facilement à la découverte de l’île sur un des nombreux vélos électriques mis à disposition des clients. Les locaux eux-mêmes n’utilisent leur voiture que pour transporter leurs courses et tout est fait pour décourager les touristes d’acheminer leur véhicule.

    La promenade autour de l’île d’Yeu donne aussi l’occasion de s’arrêter à l’autre corde à l’arc culinaire des Domaines de Fontenille. À un quart d’heure de vélo de l’hôtel, le port de La Meule, encaissé entre les rochers et célèbre pour la petite chapelle en surplomb, sert de cadre au Bar de la Meule. Entièrement restauré par la nouvelle équipe, il propose une cuisine plus bistro que Vent Debout, peut-être un peu moins élégante, mais ô combien savoureuse : tartare de thon, pavé de poisson, filet de bœuf, moules, sans oublier les inévitables patagos, coquillages stars de l’île. Et pour les plus pressés de grimper jusqu’à la chapelle, passage obligé des vacanciers, le restaurant propose un petit stand, avec huîtres et vin blanc pour les adultes, et gaufres et glaces pour les plus jeunes. Bref, de quoi satisfaire toutes les envies.

    Les Hautes Mers, 17 chambres à partir de 240 euros la nuit. Réservations : 02. 51. 37.01.12 ; www.lesdomainesdefontenille.com.

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    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

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    Peugeot 208, l’électrique en progrès

    PHILOSOPHIE

    Difficile d’égaler la Peugeot 208 au plan esthétique. La version “e” se hisse sur le podium des meilleures ventes de voitures électriques (18 000 unités écoulées en France en 2021). La firme sochalienne lui apporte quelques évolutions bien appréciables pour renforcer son autonomie. Ainsi, le rapport de démultiplication du réducteur a été modifié pour permettre à l’engin une plage d’utilisation plus favorable. De même, pour une meilleure gestion de l’énergie, les ingénieurs ont greffé un capteur d’hygrométrie qui aide à piloter plus finement la climatisation et le chauffage. Le confort d’assise est parfait pour quatre, mais, rassurez-vous, c’est une cinq places. Le coffre préserve un volume de chargement de plus de 300 litres.

    PRATICITÉ

    Ambiance flatteuse à bord. L’i- Cockpit 3D fait son petit effet sur les finitions qui l’intègrent. La qualité des matériaux, la sellerie, l’ergonomie générale sont au meilleur niveau. On aime ces inserts chromés, ce volant à méplat typé sport et ce levier de vitesses très design qui trône sur la console centrale. Dès le premier niveau de finition, vous disposerez de l’air conditionné automatique, du combiné numérique, du frein de stationnement électrique, de l’allumage automatique des feux de croisement, de la reconnaissance automatique des panneaux de signalisation avec préconisation de vitesse. Le radar de recul arrive au deuxième niveau de finition. Suit un festival d’équipements au fur et à mesure que vous montez en gamme, la finition GT jouant la surdouée, avec ses éclairages d’ambiance variables, ses détecteurs d’angle mort, son volant cuir et ses jantes de 17 pouces. Le summum est atteint avec la GT Pack qui ajoute notamment le régulateur adaptatif et la sellerie Alcantara à surpiqûres.

    TECHNIQUE

    Sur le papier, vous pouvez couvrir désormais 362 kilomètres avec une charge pleine. Dans la réalité, vous pourrez presque y parvenir. C’est mieux qu’avant. L’autoroute, on le sait, n’est pas le fort des voitures électriques, mais si vous vous cantonnez à la ville et sa périphérie, vous pourrez tenir quasiment la semaine entre deux recharges. Celles effectuées à 80 % sur un chargeur surpuissant à courant continu de 100 kilowatts prendront une demi-heure. Sinon, il faudra huit heures de charge avec une borne à courant alternatif de 11 kilowatts et dix-huit heures sur une prise domestique. Bref, mieux vaut s’équiper chez soi d’une prise rapide. Sur route, le mode de conduite normal limite la puissance à 100 chevaux, sans pénaliser l’agrément. Le mode sport profite des 136 chevaux disponibles. Batterie garantie 8 ans ou 160 000 kilomètres.

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    L'Humanité

    Incendies. Les flammes continuent de ravager l’Hexagone

    Actu

    En Gironde, plusieurs milliers d’hectares sont partis en fumée. Alors que le gouvernement appelle les entreprises à détacher les pompiers volontaires, la CGT dénonce le manque d’anticipation.

    Nadège Dubessay

    Alors que les incendies en Gironde semblent ne pas avoir progressé aux dernières nouvelles de la préfecture, vendredi 12 août, les conditions météorologiques invitent à rester très vigilant. Ils sont toujours 1 100 pompiers à lutter contre les flammes, avec le renfort de 361 pompiers européens venus jeudi à leur secours. En l’espace de 48 heures, 7 400 hectares de végétation sont partis en fumée, après les 14 000 déjà consumés le mois dernier. Des renforts supplémentaires devraient bientôt rejoindre cette lutte contre les flammes, le ministère de la Défense venant ce vendredi d’octroyer des jours de détachement à ses employés volontaires. Par ailleurs, plusieurs entreprises comme Carrefour, Orange, EDF et GRDF ont annoncé des mesures afin de permettre à leurs salariés volontaires d’être détachés, en réponse à l’appel du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin. La France compte près de 200 000 pompiers volontaires pouvant être mobilisés en cas d’urgence. Mais les employeurs ne les libèrent pas toujours.

    Ailleurs, dans l’Hexagone, d’autres foyers restent actifs, notamment dans le Jura, l’Isère, l’Aveyron, l’Ardèche ou encore dans la forêt de Brocéliande. Les pompiers doivent à des conditions météorologiques particulièrement compliquées, le pic de la canicule ce vendredi atteignant des températures de 41° dans la vallée de la Garonne. Et Météo France a placé 19 départements en vigilance orange canicule. Malheureusement, ces méga feux sont amenés à se multiplier. Car leur cause est connue : le dérèglement climatique. En France, les incendies ont déjà touché la Gironde, les Landes, le Finistère, le Var, le Gard, les Cévennes, les Pyrénées-Orientales et même plus au nord, la Normandie. Face à ce fléau, la France ne fait pas cavalier seul. Toute l’Europe est concernée et au-delà. Et ces phénomènes sont amenés à se multiplier dans les prochaines décennies. Or, depuis plusieurs années, les sapeurs-pompiers tirent la sonnette d’alarme. Les syndicats estiment être « au bout d’un système ». Selon eux, le réchauffement climatique impose une réforme urgente de la sécurité civile. Hier une option, elle serait devenue désormais une priorité.

    «Le résultat de dizaines d’années de désengagement de l’État»

    De leur côté, l’association des maires de France et les maires de Gironde estiment qu’il est « du ressort de l’État d’assurer la prise en charge des personnels engagés dans la lutte contre les incendies et des personnes évacuées ». Alors que la crise est appelée à durer, les maires ont « besoin que l’exécutif mettre en œuvre un dispositif spécifique ». Déjà, la fédération CGT des services publics avait critiqué « le zéro absolu de l’anticipation » de l’État, deux jours après la promesse d’Emmanuel Macron d’achat d’avions supplémentaires pour lutter contre les feux. Selon la CGT, « la situation chaotique actuelle est le résultat de dizaines d’années de désengagement de l’État, de suppressions de dotations, de dénigrement du service public de la protection civile ». La fédération des services publics regrette aussi « la suppression de 1 000 camions-citernes de lutte contre les feux de forêts depuis 2006 » à cause de leur coût d’entretien élevé. La CGT appelle par ailleurs à recruter et former massivement des pompiers professionnels.

    Selon des travaux publiés en 2016, la moitié des superficies brûlées ces trois dernières décennies dans l’Ouest des États-Unis serait liée au changement climatique. En France, une année record comme celle rencontrée en 2003 a une chance de se produire une fois tous les dix ans dans le climat actuel, contre une fois tous les cinq cents ans, sans changement climatique. En clair, le risque d’incendie va encore augmenter dans toutes les régions du monde, la hausse des températures asséchant la végétation, sur de plus longues périodes. Selon les projections les plus pessimistes de Météo France, sur la période 2081 – 2100, la saison des feux durera deux à trois mois dans le sud de la France contre un mois aujourd’hui et les incendies toucheront d’autres types de végétations, comme les petites broussailles.

    incendiescgtservices publics
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    [Tourisme] Les Hautes Mers, échappée loin de la terre

    C’est à la fois la plus connue et la plus secrète des îles de l’Atlantique. L’île d’Yeu, à quelque 20 kilomètres de la côte vendéenne, attire depuis des décennies un public d’habitués, qui viennent y profiter de son atmosphère apaisée, loin de l’agitation qui caractérise généralement les destinations balnéaires à la mode. C’est là que Guillaume Fouché et Frédéric Biousse, les créateurs de la collection d’hôtels Fontenille, ont décidé d’installer leur huitième adresse. Après la Provence, le Sud-Ouest, la Normandie et Minorque (Baléares), ils ont ouvert mi-avril Les Hautes Mers, sur l’un des plus beaux emplacements de l’île d’Yeu.

    Pour ceux qui ne la connaissent pas, l’île est l’un des joyaux des côtes françaises. Sur à peine 23 kilomètres carrés – presque quatre fois moins que sa voisine de Ré -, se mêlent tous les visages de la façade atlantique : des plages de sable fin à l’est, face à la terre ; des criques encaissées à l’ouest, face à l’océan ; des falaises granitiques, des forêts de pins, des landes et quelques petits villages aux maisons simples complètent le tableau. Sur les chemins, on circule essentiellement à pied ou à vélo, la petite taille de l’île se prêtant parfaitement à la “petite reine” pour en explorer les recoins. Un charme discret, loin du faste des stations balnéaires prisées de ceux qui aiment se montrer.

    Rejoindre l’île d’Yeu, c’est déjà une aventure en soi. De la gare de Nantes, ville la plus proche, il faut compter une bonne heure de voiture sur les routes de campagne pour rallier la côte, puis encore quarante-cinq minutes de ferry ou, pour les plus pressés, dix minutes d’hélicoptère. À mesure que le continent disparaît, le petit village de Port-Joinville se découvre, tandis que les tracas du quotidien laissent place au sentiment d’être, vraiment, à l’autre bout du monde.

    Une esthétique qui puise dans l’imaginaire de l’île d’Yeu

    De Port-Joinville, point d’arrivée des bateaux en provenance du continent, cinq minutes de marche suffi sent pour rejoindre l’hôtel des Hautes Mers. Le portail s’ouvre sur une belle cour où s’alignent des vélos électriques, puis sur une petite bâtisse dans le plus pur style islais : un seul niveau, des murs blancs, des toits en tuiles… De l’autre côté du bâtiment, la salle du restaurant et sa terrasse ouvrent sur un agréable jardin, une piscine et un Jacuzzi (deux luxes appréciables tant l’océan peut être froid), avec, en toile de fond, la mer. Car, en plus d’être l’un des rares établissements de l’île, l’hôtel peut se targuer d’offrir la plus belle vue sur le large, distant de quelques mètres à peine du fond du jardin. Que ce soit au petit déjeuner, pour une séance de farniente sur un transat, au déjeuner ou au dîner, on se surprend à laisser son regard se perdre entre le bleu profond des vagues et l’azur du ciel.

    À l’intérieur, les 17 chambres accueillantes, refaites à neuf, se parent de tons marins, des nuances de bleu et de vert, et de meubles en bois pour apporter un peu de chaleur supplémentaire. La plupart disposent de leur propre terrasse, avec vue sur mer et transats à disposition pour en profiter pleinement.

    Les murs sont ornés de cordages et de photos rappelant l’univers de la pêche, les bibliothèques sont agrémentées de romans marins, des dizaines de maquettes de bateau, chinées une à une, sont suspendues au plafond ou présentées dans les couloirs. Même le dessin de homard qui sert de symbole à l’hôtel est inspiré d’une peinture murale découverte au hasard d’une promenade.

    Dans l’assiette, les beaux produits du cru : coquillages, poissons, crustacés, tout frais pêchés

    Côté assiette, l’établissement n’est pas en reste. Au restaurant Vent Debout, c’est la chef Nawal Rezagui, formée au Champ des Lunes, l’adresse étoilée de l’hôtel Domaine de Fontenille, à Lauris (Vaucluse), qui officie. Ici comme ailleurs, les valeurs d’authenticité et de respect du patrimoine sont à l’honneur. Les beaux produits du cru : des huîtres, des tartares de coquillages – les couteaux en persillade valent le détour -, des ceviches, suivis de gambas ou de poissons de ligne – des lieus, des bars, des dorades -en provenance directe de la criée de Port-Joinville, le tout accompagné d’asperges vertes, de pommes de terre de Noirmoutier ou des traditionnelles mogettes de Vendée.

    Depuis l’hôtel, on part facilement à la découverte de l’île sur un des nombreux vélos électriques mis à disposition des clients. Les locaux eux-mêmes n’utilisent leur voiture que pour transporter leurs courses et tout est fait pour décourager les touristes d’acheminer leur véhicule.

    La promenade autour de l’île d’Yeu donne aussi l’occasion de s’arrêter à l’autre corde à l’arc culinaire des Domaines de Fontenille. À un quart d’heure de vélo de l’hôtel, le port de La Meule, encaissé entre les rochers et célèbre pour la petite chapelle en surplomb, sert de cadre au Bar de la Meule. Entièrement restauré par la nouvelle équipe, il propose une cuisine plus bistro que Vent Debout, peut-être un peu moins élégante, mais ô combien savoureuse : tartare de thon, pavé de poisson, filet de bœuf, moules, sans oublier les inévitables patagos, coquillages stars de l’île. Et pour les plus pressés de grimper jusqu’à la chapelle, passage obligé des vacanciers, le restaurant propose un petit stand, avec huîtres et vin blanc pour les adultes, et gaufres et glaces pour les plus jeunes. Bref, de quoi satisfaire toutes les envies.

    Les Hautes Mers, 17 chambres à partir de 240 euros la nuit. Réservations : 02. 51. 37.01.12 ; www.lesdomainesdefontenille.com.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

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    L'Humanité

    Incendies : l’Union européenne appelée à l’aide

    Actu

    Quatre avions de l’UE vont venir renforcer le dispositif de lutte contre les feux en France, qui reprennent en Gironde et en Lozère. Les pompiers professionnels demandent à participer à « l’entraide nationale ».

    Kareen Janselme

    La planète brûle et la France n’est pas en reste. Depuis mardi, l’incendie a repris à Landiras (Gironde), ravageant 6 800 nouveaux hectares, qui s’additionnent aux 14 000 hectares de forêts détruits en juillet. Dépêchés sur place, la première ministre, Élisabeth Borne, et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ont dû réagir aux interpellations des élus locaux, comme la maire de Saint-Magne, Ghislaine Charles, qui « suppliait » la ministre sur France Bleu Gironde d’ « acheter des Canadair ». La cheffe du gouvernement a assuré que la flotte d’hélicoptères bombardiers d’eau était passée de deux en juillet à neuf aujourd’hui et qu’ils seraient « onze à la fin de la semaine ».

    Face au manque de moyens, la veille, le ministre de l’Intérieur avait appelé « solennellement » les collectivités et les entreprises à « libérer » les pompiers volontaires qu’ils emploient, pour renforcer le dispositif en première ligne devant les incendies, lors d’une conférence de presse à Mostuéjouls. Ce village de l’Aveyron venait d’être évacué après que les flammes ont dévasté 700 hectares en Lozère et en Aveyron, mobilisant depuis quatre jours pas moins de 600 pompiers. Ce manque terrible de ressources humaines est dénoncé depuis des années par les pompiers professionnels. « Avant de demander des efforts aux entreprises, monsieur le ministre, pourquoi ne pas utiliser les pompiers professionnels pour exercer leur métier en participant à l’entraide nationale », a répondu la CGT des services départementaux d’incendie et de secours (Sdis). « Il serait normal de demander aux Sdis de libérer les sapeurs-pompiers professionnels sur leur temps de travail pour accomplir une mission de service public, afin de permettre (…) d’exercer leur métier en toutes circonstances », précise le syndicat.

    Plus efficacement, la Commission européenne a annoncé l’envoi de quatre avions de la flotte de l’Union européenne depuis la Grèce et la Suède, à la demande des autorités françaises. La Pologne a également proposé d’envoyer 146 sapeurs-pompiers, qui devraient arriver vendredi midi avec 49 véhicules, selon l’Élysée. Et 64 pompiers allemands étaient attendus jeudi soir.

    Plus de 40 000 hectares ont déjà brûlé cette année en France, selon la sécurité civile, soit trois fois plus que notre moyenne annuelle depuis dix ans. Et ni l’été ni la canicule ne devraient s’arrêter… 

    incendiessapeurs-pompierscatastrophes naturelles
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    Alaric et le trésor de Salomon

    La double barre rocheuse de la montagne d’Alaric, ultime contrefort des Corbières, culmine à 600 mètres. Elle se dresse, au sud de la vallée de l’Aude, en un indécis camaïeu de gris et de vert. Son nom viendrait d’Alaric II, souverain wisigoth à la fin du Ve siècle et au début du VIe, qui y aurait fait creuser sa tombe, afin d’y reposer entouré de ses biens les plus précieux…

    On y exploitait jadis des mines d’or et d’argent, ce qui peut expliquer la rumeur d’un trésor enfoui. Mais la légende trouve son fondement dans le sac de Rome, perpétré par les Wisigoths d’Alaric Ier, en août 410. L’historien Jordanès, dont l’Histoire des Goths est un résumé d’une œuvre perdue de Cassiodore, assure qu’Alaric se serait ensuite dirigé vers la Calabre, emportant « toutes les richesses de l’Italie dont il avait fait sa proie ».

    Victime des fièvres, le pillard ne tarde pas à mourir à Cosenza, où il aurait été enterré avec ses possessions, sous le lit d’une rivière, près du confluent du Busento et du fleuve Crati.

    On peut penser qu’Athaulf, beau-frère et successeur d’Alaric Ier, a gardé pour lui une part du magot ! Le nouveau roi remonte ensuite vers la Provence et soumet l’Aquitaine, avant de franchir les Pyrénées. La monarchie des Wisigoths prend son essor une dizaine d’années plus tard, sous Théo-doric Ier. De Toulouse, sa capitale, son petit-fils Alaric II, roi à partir de 484, dominera un vaste royaume qui contrôle la majeure partie de l’Hispanie et le sud-ouest de la France actuelle, jusqu’au Val de Loire.

    Mais vingt-trois ans plus tard, en 507, les Francs de Clovis lui infligent une défaite à Vouillé, non loin de Poitiers. Alaric II y est tué. Les Wisigoths sont chassés de la Gaule, à l’exception de la Narbonnaise. Selon l’historien byzantin Procope, les vainqueurs ont mis alors « en toute hâte le siège devant Carcassonne, où ils pensaient trouver le trésor impérial, dont Alaric Ier s’était emparé dans le passé, lors de la prise de Rome. Entre autres, il y avait là les candélabres de Salomon, roi des Hébreux, et beaucoup de vases ornés de pierreries, que les Romains avaient autrefois emportés de Jérusalem. »

    Au fond de quelque grotte, un trésor

    Cela laissera croire à des générations de prospecteurs que les flancs de l’Alaric recèleraient un pactole. Pourtant, Procope se contredit lui-même sur ce point. Dans un autre de ses livres, il soutient en effet que « les trésors des Juifs » auraient été pillés par les Vandales de Genséric, au cours du deuxième sac de Rome, en 455, puis transférés à Carthage…

    Mais d’aucuns affirment toujours que le tombeau perdu d’Alaric se trouverait au fond de quelque grotte surplombant le village de Capendu, ou dans les gorges du Congoust. On dit même qu’à la fin du XIXe siècle, l’abbé de Rennes-le-Château, Bérenger Saunière, aurait eu vent du secret, mais sans l’élucider ! Il y aurait là le butin dérobé au Temple de Salomon en 70 après Jésus-Christ par Titus. En particulier la Menorah d’or, le vénérable chandelier à sept branches. Ou peut-être même l’Arche d’alliance…

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    L'Humanité

    « Le fléau sanitaire des canicules »

    Entretien

    SANTÉ Alors qu’une troisième vague de chaleur s’abat sur l’Hexagone, Mathilde Pascal et Isabelle Bonmarin, expertes à Santé publique France, rappellent que ces événements extrêmes ont tué 39 000 personnes depuis 1970.

    Alexandra Chaignon

    Un nouvel épisode caniculaire touche la France depuis le 31 juillet, avec des températures allant de 35 à 40 °C en journée. D’abord cantonnée aux régions méditerranéennes, la vague de chaleur s’est étendue cette semaine sur le pays, via le sud-ouest, en remontant la façade atlantique. Un troisième épisode éprouvant pour la nature, comme pour les êtres humains. Deux expertes de Santé publique France (SPF), Mathilde Pascal, épidémiologiste, chargée du programme « changement climatique et santé », et Isabelle Bonmarin, responsable de l’unité en charge de la prévention des risques infectieux et environnementaux, détaillent les effets des canicules et plus largement du changement climatique sur la santé.

    Le changement climatique est désormais identifié comme une menace majeure pour la santé. Quels sont ses impacts ?

    Mathilde Pascal Les vagues de chaleur sont les effets les plus emblématiques des événements climatiques extrêmes. La chaleur a un impact important sur la santé. La température du corps humain doit rester stable, autour de 37,5 °C. Pour la maintenir face à un pic de chaleur, l’organisme va mobiliser de nombreuses ressources, physiologiques et comportementales. Ce qui génère de la fatigue. Mais si cette thermorégulation ne fonctionne pas, le risque de décès est réel. C’est l’hyperthermie, le coup de chaleur. Avant d’en arriver là, l’organisme se sera épuisé à essayer de réguler la température interne. Le danger est encore plus élevé pour les personnes avec des pathologies sous-jacentes.

    Quelles sont les conséquences concrètes de ces hyperthermies ?

    Mathilde Pascal Elles sont multiples : les atteintes peuvent être rénales, cardiaques, vasculaires, voire mentales. Sur ce point, les études montrent qu’il existe un lien entre les tentatives de suicide et la chaleur, ainsi qu’entre impulsivité et tempéraures élevées. On sait également que les traitements destinés à soigner des pathologies mentales sont sensibles à la chaleur. Des travaux ont aussi démontré les effets de la canicule sur la grossesse, avec un risque de prématurité et de faible poids des bébés. Enfin, l’impact est important sur les travailleurs. Les températures élevées affectent les facultés cognitives et augmentent le risque d’accident. Sans parler des impacts que l’on connaît mal…

    Qui sont les plus à risque ?

    Mathilde Pascal Certaines personnes sont plus exposées du fait de leur activité physique, professionnelle, ou lorsque leur logement est mal isolé. Si on combine tous ces facteurs, on estime que tout le monde peut être concerné. Ainsi, une personne jeune, en très bonne santé, peut présenter un risque de mortalité si elle se retrouve surexposée à un pic de chaleur.

    Les actions de prévention sont-elles suffisantes ?

    Isabelle Bonmarin Pour qu’une action soit efficace, il faut que les gens se sentent concernés, entendent les mesures et les mettent en place. Certains, du fait de leur métier, peuvent ne pas avoir les moyens de les appliquer. Mais il existe toute une palette d’outils : essayer de maintenir le logement au frais, compenser en allant dans des lieux climatisés… Encore faut-il que les logements soient bien isolés ou que les gens puissent se déplacer, ce qui n’est pas toujours le cas. Le problème, c’est que les gens ne se sentent pas toujours concernés par les messages de prévention, même les plus fragiles. Il faut donc trouver d’autres façons de les convaincre. Nous misons par exemple sur des communications très concises, notamment pour apprendre à reconnaître les premiers signes d’alerte.

    De quels indicateurs dispose-t-on ?

    Mathilde Pascal Comme pour le Covid-19, on suit les données des recours aux soins (passages aux urgences, appels à SOS Médecins, hospitalisations, etc.) pour des causes très spécifiques liées à la chaleur. Et après l’été, on regarde les impacts sur la mortalité. Pour estimer l’impact d’un événement donné, on compare la mortalité à celle qu’on aurait dû observer en temps « normal ». On commence à avoir pas mal de recul historique. On a reconstruit toutes les vagues de chaleur depuis 1970.

    Justement, le lien entre canicule et mortalité est-il avéré ?

    Mathilde Pascal Les canicules sont les événements climatiques extrêmes les plus meurtriers en France depuis 1970 : plus de 39 000 décès depuis cette date, dont 15 000 en 2003. On n’a d’ailleurs jamais observé un tel phénomène depuis, les épisodes étant plus restreints géographiquement. Mais, malgré les mesures mises en place après cet épisode dramatique, on évalue tout de même à plus de 9 000, le nombre de décès en excès pour cause de chaleur. Les impacts sont beaucoup plus forts depuis 2015, liés aux vagues de chaleur qui se multiplient. C’est compliqué à gérer en matière de prévention, car les événements climatiques changent de nature. En 2020, la vague de chaleur est passée relativement inaperçue, mais on a tout de même dénombré 2 900 décès en excès, contre 1 700 en 2015. Désormais, presque chaque été, nous sommes confrontés à des événements de ce type.

    Peut-on dire que ces pics de chaleur augmentent ?

    Mathilde Pascal C’est difficile à dire. Il faudrait pouvoir comparer les vagues de chaleur ; or, elles sont toutes différentes. Une des caractéristiques nouvelles, clairement liée au changement climatique, c’est l’apparition de vagues de chaleur en juin et en septembre. On constate aussi que les zones s’étendent : depuis 2015, sont touchés des territoires qui ne l’étaient pas auparavant, la Bretagne par exemple, avec des températures supérieures à 40 °C, comme on l’a vu mi-juillet. Il est extrêmement rare d’atteindre de telles températures dans cette région. Idem quand on a relevé plus de 46 °C dans le sud de la France en 2019. Cela existait auparavant, mais une fois tous les vingt ans. Désormais, c’est plus récurrent.

    Face à cette menace, la prévention est-elle suffisante ?

    Isabelle Bonmarin Il y a deux questions : est-elle suffisante pour aujourd’hui ? Et pour le futur ? S’adapter, cela implique d’engager une véritable transformation des environnements pour intégrer ces nouvelles données climatiques. Cela touche à l’organisation du travail, pour que les gens ne soient pas exposés à certaines heures, à l’évolution des logements, à l’isolation… Il s’agit d’un processus de long terme. Mais la prévention auprès des individus reste la pointe de l’iceberg.

    Mathilde Pascal Aujourd’hui, on ne sait pas jusqu’à quel point on doit s’adapter. En 2019, on a eu 46 °C sur une journée. Est-ce qu’on peut s’adapter à 50 °C pendant deux semaines ? On ne sait pas. Dans les zones déjà concernées par de telles températures (au Moyen-Orient, en Inde, en Asie du Sud), on a encore très peu de remontées, très peu d’études. La meilleure prévention, c’est donc de ne pas avoir à vivre de pires événements que ceux que l’on a connus. Pour cela, la réduction des gaz à effet de serre est essentielle et primordiale. Le Giec dit qu’on a encore la possibilité d’agir sur le réchauffement et sur son intensité. C’est indispensable pour se protéger du pire et cela aura d’énormes bénéfices pour la santé. Il faut s’adapter, atténuer, protéger la biodiversité. Transformer les objets, les systèmes qui posent des problèmes de santé. S’attaquer au transport (et derrière, à la sédentarité, à la pollution de l’air), aux problèmes de l’alimentation… Du point de vue sanitaire, ne pas agir, c’est perdre autant sur le présent que sur le futur.

    La chaleur extrême n’est pas la seule conséquence du dérèglement climatique, il y a aussi les incendies, les tempêtes, les inondations…

    Mathilde Pascal Oui, mais les conséquences sanitaires ne sont pas les mêmes. Les vagues de chaleur sont très étendues géographiquement et affectent beaucoup de monde, de manière importante et rapide. Pour ces autres événements extrêmes, il peut y avoir des victimes directes (blessés, noyades), mais les impacts sanitaires directs sont moindres. Il y a généralement assez peu de victimes des intempéries, car le système d’alerte fonctionne bien. En revanche, la santé mentale est impactée par ces phénomènes. C’est moins visible, mais pas du tout négligeable. Ainsi, ce n’est pas parce qu’un événement extrême ne fait pas beaucoup de morts qu’il reste sans impact. Sur les incendies, des études récentes ont montré un impact réel sur la santé, y compris sur des populations assez éloignées, du fait des pics de pollution générée par les feux et les fumées. 

    caniculeSantésanté au travailSanté mentale
    Valeurs Actuelles

    Pour protéger ses archives militaires, le château de Vincennes ferme ses portes aux ressortissants russes

    La guerre en Ukraine a parfois des conséquences inattendues. Désormais, il est par exemple impossible aux citoyens russes de visiter le château de Vincennes. Deux ressortissantes russes en ont fait les frais le 28 juillet dernier, rapporte France 3 Régions. Selon elles, deux gardiens leur auraient refusé l’accès au château. Au cours de leur échange, les agents de sécurité finissent par avouer que c’est bien la nationalité russe des deux touristes qui pose problème.

    « J’étais bouleversée », raconte l’une des concernées – une journaliste qui, précisément, a fuit la Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine. Et il ne s’agit pas d’une maladresse commise par un gardien trop tatillon. Lorsque la guerre a éclaté, le ministre des Armées a pris la décision d’interdire l’accès au château aux ressortissants russes. Précisément, la directive « restreint l’accès aux emprises militaires du ministère aux ressortissants russes ».

    73 000 Russes vivent en France

    Or, le château de Vincennes abrite depuis 2005 l’un des centres du Service Historique de la Défense (SHD), dont une partie des archives sont accessibles – sous certaines modalités – aux visiteurs. C’est ce trésor de guerre historique que le ministère des Armées a fait le choix de protéger, au détriment des Russes de passage ou déjà installés en France. Selon France 3 Régions, 73 500 immigrés russes résidaient en France en 2021.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Tévennec, le phare de la mort

    Même les marins les plus doués redoutent le courant violent qui règne dans l’étroit passage séparant la côte bretonne de la chaussée de Sein. Avant de s’embarquer, les anciens avaient coutume de réciter cette prière : « Va Doué, va silourit da dremen ar Raz, / Rak va lestr a zo bihan, hag armor a zo bras. » “Mon Dieu, secourez-moi pour passer le Raz, car mon bateau est petit et la mer est grande !” Les parages y ont fait d’innombrables victimes…

    Au XIXe siècle, avec l’essor du cabotage, les Ponts et Chaussées vont décider de sécuriser cette route maritime, la plus directe entre l’Atlantique et la Manche. Deux ans après le phare d’Ar Men, commencé en 1867, l’ingénieur Paul Joly est chargé de dessiner les plans d’une tour carrée flanquée d’une maison d’habitation au sommet du rocher de Tévennec qui émerge à 25 encablures de la pointe du Van, au nord de la baie des Trépassés. Mais peu d’ouvriers acceptent de travailler sur cet îlot qu’ils croient maudit. On raconte en effet que les fantômes des noyés s’y rassemblent pour attendre la barque de l’Ankou, « le serviteur de la Mort », le collecteur des âmes.

    Déjà, à l’époque gauloise, l’île de Sein, toute proche, était un lieu sacré, « antichambre de l’Autre Monde », demeure de sept prêtresses, vierges guérisseuses et oracles.

    Au cœur de la nuit s’élèvent, diton, des cris lugubres, des voix péremptoires : « Kert kuit ! » “Va-t’en !” ; « Kerz deuz va flas ! » “Retire-toi de mon domaine !” Mis en service le 15 mars 1875, le phare de Tévennec ne fera pas mentir la réputation de l’endroit. En trente-cinq ans, plus d’une vingtaine de gardiens s’y succéderont, démissionnant tour à tour. Il est vrai que les conditions d’existence sur ce caillou, sans ravitaillement régulier ni remplacement assuré, sont très éprouvantes.

    Un tunnel sous le rocher

    Les histoires les plus macabres ne tardent pas à courir au sujet de Tévennec. Plusieurs résidents auraient perdu la raison. L’un se serait sectionné l’artère fémorale, la femme d’un autre aurait accouché avant terme, son père aurait été englouti en lui rendant visite. Un autre, mort brutalement, aurait été conservé dans le saloir en attendant la relève ! De guerre lasse, le phare sera automatisé à partir de 1910, le premier des côtes françaises.

    En réalité, les archives de Quimper ne relèvent qu’un seul décès survenu sur place, le 26 février 1896, celui d’Alexis Kerliviou, « mauvais agent, presque impotent et passablement abruti par l’alcool ». Rien de mystérieux donc. Récemment, des plongeurs ont découvert un tunnel sous le rocher, où l’eau s’engouffre comme dans un siphon naturel, provoquant les bruits qui avaient suscité les superstitions locales. En 2016, l’écrivain Marc Pointud, président de la Société nationale pour le patrimoine des phares et balises, a passé soixante-neuf jours sur l’île, en la compagnie des cloportes de mer mais sans y rencontrer l’ombre d’un revenant !

    “Lumière sur Tévennec, les portes de l’enfer”, par Marc Pointud, Coop Breizh, 128 pages, 25 €.

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    L'Humanité

    « Le Média positif » côté pile, côté face

    Actu

    Le site le Média positif entend « faire ressortir le plus positif de l’actualité ». Le profil de son fondateur raconte une tout autre histoire.

    Joseph Korda

    Quotidiennement depuis deux ans, Emma Rouvet et Hugues de Rosny, les animateurs du « Média Positif » postent sur les réseaux sociaux des vidéos et des informations glanées sur Internet et censées divertir, faire sourire, arracher une larmichette ou partager une heureuse initiative.

    Ils applaudissent cette commune de région parisienne qui a décidé de planter des arbres devant les habitations de ses administrés ou encore louent le gouvernement espagnol qui favorise les mobilités douces en misant sur la gratuité partielle des trains. Lorsqu’ils sont interrogés sur les plateaux télé, les deux fondateurs expliquent que leur média peut faire bouger les choses, s’appuyant sur l’exemple d’un sans-abri honoré et pris en charge par les pouvoirs publics suite à la mise en avant d’une vidéo contant son héroïsme. Bref, dans cet univers virtuel tout n’est que beau, bon et « positif », comme son nom l’indique.

    À ceci près que dans la vraie vie, Hugues de Rosny se trouve être conseiller municipal d’Orléans (Loiret) aux côtés de Serge Grouard, le très droitier maire LR. Dans la ville que ce dernier est censé administrer entre deux passages chez CNews, on y érige de magnifiques statues serties de rochers aux abords de la gare afin de faire fuir les sans-abris. On menace également, en pleine canicule, d’abattre plusieurs tilleuls centenaires, provoquant la sidération et la colère des habitants ( L’Humanité du 14 juin 2022). Et du côté des mobilités douces ? Le plan vélo pourtant voté en 2019 est au point mort ( L’Humanité du 7 janvier 2022), la voiture règne toujours en maitresse incontestée, jusque sur les trottoirs et les transports en commun sont loin, très loin d’être accessibles à tous.

    En fait, il serait de bon ton que les élus de la majorité d’Orléans s’inspirent un peu plus des infos relayées par « Le média positif »…

    médiasorléansils n'ont pas honte
    Opex 360

    Une délégation turque est attendue à Washington pour négocier l’achat d’avions F-16 Viper

    par Laurent Lagneau · 9 août 2022

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    L’achat par la Turquie de chasseurs-bombardiers F-16 Viper paraît très mal engagé, étant donné qu’il suscite une forte opposition parmi les élus du Congrès des États-Unis. Au point que, dans sa version de la Loi d’autorisation de la Défense nationale [National Defense Authorization Act – NDAA] pour l’année 2023, la Chambre des représentants a adopté un amendement le rendant quasiment impossible.

    Pour rappel, exclue du programme F-35 pour avoir mis en service des systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph », la Turquie a fait savoir qu’elle comptait se procurer 40 F-16 « Viper » et porter à ce standard 80 des F-16 d’ancienne génération qu’elle possède déjà.

    Or, ce dossier est crucial pour Ankara, qui redoute de voir ses forces aériennes être distancées par leurs homologues grecques, qui diposeront, à terme, de 24 Rafale F3R, d’au moins 85 F-16 Viper et, très probablement, de 40 F-35A.

    L’amendement voté par la Chambre des représentants, exige de l’administration Biden de prouver que la vente de F-16 Viper à la Turquie est absolument essentielle à la sécurité des États-Unis et de fournir une « description détaillée » des mesures qu’elle envisagerait de prendre pour avoir l’assurance que ces chasseurs-bombardiers ne soient pas utilisés pour « porter atteinte à la souveraineté d’un autre membre de l’Otan » [en clair, la Grèce].

    « Si les États-Unis procédaient à la vente de F-16, ces avions de combat de fabrication américaine seraient sans aucun doute utilisés pour pénétrer dans l’espace aérien grec. Cela violerait la loi sur le contrôle des exportations d’armes, qui n’autorise le transfert d’équipement que pour des opérations d’autodéfense légitimes », avaient ainsi fait valoir les parlementaires à l’origine de cet amendement.

    Reste à voir ce qu’en fera le Sénat… dont plusieurs membres influents sont sur la même longueur d’onde que leurs homologues de la Chambre des représentants.

    Cela étant, la Maison Blanche est favorable à cette vente de F-16 Viper à la Turquie. D’ailleurs, en juin, lors du dernier sommet de l’Otan, à Madrid, le président Biden avait promis à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qu’il ferait le nécessaire pour débloquer ce dossier. « J’ai besoin de l’approbation du Congrès pour faire cela et je pense que je peux l’obtenir », avait-il dit… Visiblement, il s’était avancé trop vite…

    Quoi qu’il en soit, le gouvernement turc n’entend rien lâcher… Et il enverra une délégation à Washington, le 15 août prochain, pour relancer les négociations sur cet achat de F-16V.

    « Les discussions pour l’acquisition des F-16V continuent. […] Nous avons une réunion le 15 août : nous avons été invités aux États-Unis », a en effet déclaré Hulusi Akar, le ministre turc de la Défense, ce 9 août, sans dire qui était à l’origine de cette invitation…

    Reste que, et comme on pouvait s’y attendre, les conditions posées par la Chambre des représentants sont « inacceptables » pour Ankara. « Nous espérons qu’elles seront levées par le Sénat », a affirmé M. Akar, avant de souligner que « l’approche de M. Biden [avait été] très positive à Madrid ».

    Peut-être qu’une amélioration des relations entre Ankara et Athènes serait de nature à convaincre le Sénat américain à revenir sur l’amendement de la Chambre des représentants… Mais cela n’en prend pas le chemin. En juin, M. Erdogan a décidé de rompre le dialogue avec les autorités grecques. Puis, le mois suivant, la Turquie a annoncé son intention de reprendre sa prospection de gaz naturel en Méditerranée orientale… avec l’Abdulhamid Han, son nouveau navire de recherche capabble de forer à une profondeur de 12’200 mètres.

    Une délégation turque est attendue à Washington pour négocier l’achat d’avions F-16 Viper

    par Laurent Lagneau · 9 août 2022

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    L’achat par la Turquie de chasseurs-bombardiers F-16 Viper paraît très mal engagé, étant donné qu’il suscite une forte opposition parmi les élus du Congrès des États-Unis. Au point que, dans sa version de la Loi d’autorisation de la Défense nationale [National Defense Authorization Act – NDAA] pour l’année 2023, la Chambre des représentants a adopté un amendement le rendant quasiment impossible.

    Pour rappel, exclue du programme F-35 pour avoir mis en service des systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph », la Turquie a fait savoir qu’elle comptait se procurer 40 F-16 « Viper » et porter à ce standard 80 des F-16 d’ancienne génération qu’elle possède déjà.

    Or, ce dossier est crucial pour Ankara, qui redoute de voir ses forces aériennes être distancées par leurs homologues grecques, qui diposeront, à terme, de 24 Rafale F3R, d’au moins 85 F-16 Viper et, très probablement, de 40 F-35A.

    L’amendement voté par la Chambre des représentants, exige de l’administration Biden de prouver que la vente de F-16 Viper à la Turquie est absolument essentielle à la sécurité des États-Unis et de fournir une « description détaillée » des mesures qu’elle envisagerait de prendre pour avoir l’assurance que ces chasseurs-bombardiers ne soient pas utilisés pour « porter atteinte à la souveraineté d’un autre membre de l’Otan » [en clair, la Grèce].

    « Si les États-Unis procédaient à la vente de F-16, ces avions de combat de fabrication américaine seraient sans aucun doute utilisés pour pénétrer dans l’espace aérien grec. Cela violerait la loi sur le contrôle des exportations d’armes, qui n’autorise le transfert d’équipement que pour des opérations d’autodéfense légitimes », avaient ainsi fait valoir les parlementaires à l’origine de cet amendement.

    Reste à voir ce qu’en fera le Sénat… dont plusieurs membres influents sont sur la même longueur d’onde que leurs homologues de la Chambre des représentants.

    Cela étant, la Maison Blanche est favorable à cette vente de F-16 Viper à la Turquie. D’ailleurs, en juin, lors du dernier sommet de l’Otan, à Madrid, le président Biden avait promis à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qu’il ferait le nécessaire pour débloquer ce dossier. « J’ai besoin de l’approbation du Congrès pour faire cela et je pense que je peux l’obtenir », avait-il dit… Visiblement, il s’était avancé trop vite…

    Quoi qu’il en soit, le gouvernement turc n’entend rien lâcher… Et il enverra une délégation à Washington, le 15 août prochain, pour relancer les négociations sur cet achat de F-16V.

    « Les discussions pour l’acquisition des F-16V continuent. […] Nous avons une réunion le 15 août : nous avons été invités aux États-Unis », a en effet déclaré Hulusi Akar, le ministre turc de la Défense, ce 9 août, sans dire qui était à l’origine de cette invitation…

    Reste que, et comme on pouvait s’y attendre, les conditions posées par la Chambre des représentants sont « inacceptables » pour Ankara. « Nous espérons qu’elles seront levées par le Sénat », a affirmé M. Akar, avant de souligner que « l’approche de M. Biden [avait été] très positive à Madrid ».

    Peut-être qu’une amélioration des relations entre Ankara et Athènes serait de nature à convaincre le Sénat américain à revenir sur l’amendement de la Chambre des représentants… Mais cela n’en prend pas le chemin. En juin, M. Erdogan a décidé de rompre le dialogue avec les autorités grecques. Puis, le mois suivant, la Turquie a annoncé son intention de reprendre sa prospection de gaz naturel en Méditerranée orientale… avec l’Abdulhamid Han, son nouveau navire de recherche capabble de forer à une profondeur de 12’200 mètres.

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    L’achat par la Turquie de chasseurs-bombardiers F-16 Viper paraît très mal engagé, étant donné qu’il suscite une forte opposition parmi les élus du Congrès des États-Unis. Au point que, dans sa version de la Loi d’autorisation de la Défense nationale [National Defense Authorization Act – NDAA] pour l’année 2023, la Chambre des représentants a adopté un amendement le rendant quasiment impossible.

    Pour rappel, exclue du programme F-35 pour avoir mis en service des systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph », la Turquie a fait savoir qu’elle comptait se procurer 40 F-16 « Viper » et porter à ce standard 80 des F-16 d’ancienne génération qu’elle possède déjà.

    Or, ce dossier est crucial pour Ankara, qui redoute de voir ses forces aériennes être distancées par leurs homologues grecques, qui diposeront, à terme, de 24 Rafale F3R, d’au moins 85 F-16 Viper et, très probablement, de 40 F-35A.

    L’amendement voté par la Chambre des représentants, exige de l’administration Biden de prouver que la vente de F-16 Viper à la Turquie est absolument essentielle à la sécurité des États-Unis et de fournir une « description détaillée » des mesures qu’elle envisagerait de prendre pour avoir l’assurance que ces chasseurs-bombardiers ne soient pas utilisés pour « porter atteinte à la souveraineté d’un autre membre de l’Otan » [en clair, la Grèce].

    « Si les États-Unis procédaient à la vente de F-16, ces avions de combat de fabrication américaine seraient sans aucun doute utilisés pour pénétrer dans l’espace aérien grec. Cela violerait la loi sur le contrôle des exportations d’armes, qui n’autorise le transfert d’équipement que pour des opérations d’autodéfense légitimes », avaient ainsi fait valoir les parlementaires à l’origine de cet amendement.

    Reste à voir ce qu’en fera le Sénat… dont plusieurs membres influents sont sur la même longueur d’onde que leurs homologues de la Chambre des représentants.

    Cela étant, la Maison Blanche est favorable à cette vente de F-16 Viper à la Turquie. D’ailleurs, en juin, lors du dernier sommet de l’Otan, à Madrid, le président Biden avait promis à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qu’il ferait le nécessaire pour débloquer ce dossier. « J’ai besoin de l’approbation du Congrès pour faire cela et je pense que je peux l’obtenir », avait-il dit… Visiblement, il s’était avancé trop vite…

    Quoi qu’il en soit, le gouvernement turc n’entend rien lâcher… Et il enverra une délégation à Washington, le 15 août prochain, pour relancer les négociations sur cet achat de F-16V.

    « Les discussions pour l’acquisition des F-16V continuent. […] Nous avons une réunion le 15 août : nous avons été invités aux États-Unis », a en effet déclaré Hulusi Akar, le ministre turc de la Défense, ce 9 août, sans dire qui était à l’origine de cette invitation…

    Reste que, et comme on pouvait s’y attendre, les conditions posées par la Chambre des représentants sont « inacceptables » pour Ankara. « Nous espérons qu’elles seront levées par le Sénat », a affirmé M. Akar, avant de souligner que « l’approche de M. Biden [avait été] très positive à Madrid ».

    Peut-être qu’une amélioration des relations entre Ankara et Athènes serait de nature à convaincre le Sénat américain à revenir sur l’amendement de la Chambre des représentants… Mais cela n’en prend pas le chemin. En juin, M. Erdogan a décidé de rompre le dialogue avec les autorités grecques. Puis, le mois suivant, la Turquie a annoncé son intention de reprendre sa prospection de gaz naturel en Méditerranée orientale… avec l’Abdulhamid Han, son nouveau navire de recherche capabble de forer à une profondeur de 12’200 mètres.

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    L’achat par la Turquie de chasseurs-bombardiers F-16 Viper paraît très mal engagé, étant donné qu’il suscite une forte opposition parmi les élus du Congrès des États-Unis. Au point que, dans sa version de la Loi d’autorisation de la Défense nationale [National Defense Authorization Act – NDAA] pour l’année 2023, la Chambre des représentants a adopté un amendement le rendant quasiment impossible.

    Pour rappel, exclue du programme F-35 pour avoir mis en service des systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph », la Turquie a fait savoir qu’elle comptait se procurer 40 F-16 « Viper » et porter à ce standard 80 des F-16 d’ancienne génération qu’elle possède déjà.

    Or, ce dossier est crucial pour Ankara, qui redoute de voir ses forces aériennes être distancées par leurs homologues grecques, qui diposeront, à terme, de 24 Rafale F3R, d’au moins 85 F-16 Viper et, très probablement, de 40 F-35A.

    L’amendement voté par la Chambre des représentants, exige de l’administration Biden de prouver que la vente de F-16 Viper à la Turquie est absolument essentielle à la sécurité des États-Unis et de fournir une « description détaillée » des mesures qu’elle envisagerait de prendre pour avoir l’assurance que ces chasseurs-bombardiers ne soient pas utilisés pour « porter atteinte à la souveraineté d’un autre membre de l’Otan » [en clair, la Grèce].

    « Si les États-Unis procédaient à la vente de F-16, ces avions de combat de fabrication américaine seraient sans aucun doute utilisés pour pénétrer dans l’espace aérien grec. Cela violerait la loi sur le contrôle des exportations d’armes, qui n’autorise le transfert d’équipement que pour des opérations d’autodéfense légitimes », avaient ainsi fait valoir les parlementaires à l’origine de cet amendement.

    Reste à voir ce qu’en fera le Sénat… dont plusieurs membres influents sont sur la même longueur d’onde que leurs homologues de la Chambre des représentants.

    Cela étant, la Maison Blanche est favorable à cette vente de F-16 Viper à la Turquie. D’ailleurs, en juin, lors du dernier sommet de l’Otan, à Madrid, le président Biden avait promis à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qu’il ferait le nécessaire pour débloquer ce dossier. « J’ai besoin de l’approbation du Congrès pour faire cela et je pense que je peux l’obtenir », avait-il dit… Visiblement, il s’était avancé trop vite…

    Quoi qu’il en soit, le gouvernement turc n’entend rien lâcher… Et il enverra une délégation à Washington, le 15 août prochain, pour relancer les négociations sur cet achat de F-16V.

    « Les discussions pour l’acquisition des F-16V continuent. […] Nous avons une réunion le 15 août : nous avons été invités aux États-Unis », a en effet déclaré Hulusi Akar, le ministre turc de la Défense, ce 9 août, sans dire qui était à l’origine de cette invitation…

    Reste que, et comme on pouvait s’y attendre, les conditions posées par la Chambre des représentants sont « inacceptables » pour Ankara. « Nous espérons qu’elles seront levées par le Sénat », a affirmé M. Akar, avant de souligner que « l’approche de M. Biden [avait été] très positive à Madrid ».

    Peut-être qu’une amélioration des relations entre Ankara et Athènes serait de nature à convaincre le Sénat américain à revenir sur l’amendement de la Chambre des représentants… Mais cela n’en prend pas le chemin. En juin, M. Erdogan a décidé de rompre le dialogue avec les autorités grecques. Puis, le mois suivant, la Turquie a annoncé son intention de reprendre sa prospection de gaz naturel en Méditerranée orientale… avec l’Abdulhamid Han, son nouveau navire de recherche capabble de forer à une profondeur de 12’200 mètres.

    L'Humanité

    Une France sous la menace du feu

    Le manque d’eau est loin d’être le seul problème climatique auquel la France est confrontée cet été. Après un mois de juillet où les incendies ont dévoré – entre autres – la Gironde, le Gard et le Vaucluse, le pays continue de brûler. Le Sud est toujours en proie aux flammes. Entre la Lozère et l’Aveyron, un mégafeu a parcouru 700 hectares de végétation, obligeant 3 000 personnes à être évacuées.

    Trois Canadair et 600 pompiers luttent toujours contre le feu qui, mardi, n’était pas encore fixé. Celui qui s’est déclaré vendredi en Isère ne l’est pas davantage. Plus de 100 hectares sont en cendres. Plus au nord, le Maine-et-Loire et la Charente connaissent aussi des incendies. Dans le premier département, au moins 600 hectares ont brûlé et 500 autres sont menacés. Dans le second, 220 pompiers et des moyens aériens tentent de venir à bout des flammes, qui ont déjà ravagé 150 hectares de forêts. Alors que l’été est loin d’être achevé, les brasiers de juillet et août ont déjà fait plus de dégâts que ceux de toute l’année 2021. Près de 50 000 hectares ont brûlé lors des dernières semaines, contre 30 000 hectares l’an passé.

    incendiesforêtsRéchauffement climatique
    Opex 360

    Les États-Unis admettent avoir fourni des missiles antiradar à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 9 août 2022

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    Au-delà des raisons généralement avancées pour expliquer les difficultés des forces russes en Ukraine [mauvaise appréciation tactique, pas d’initiative laissée aux échelons inférieurs, manque de coordination, état de préparation des troupes surestimé, etc], il est probable que les planificateurs russes n’aient pas anticipé l’ampleur de l’aide militaire que recevrait l’Ukraine, tant au niveau de la qualité que celui de la quantité. Et cette aide n’est pas près de se tarir.

    En effet, le 8 août, et alors que le ministère russe de la Défense a dit considérer qu’ils étaient « directement impliqués » dans le conflit pour avoir communiqué des renseignements aux forces ukrainiennes, les États-Unis ont annoncé le déblocage d’une nouvelle tranche d’aide militaire au bénéfice de Kiev, pour un montant d’un milliard de dollars.

    Cette somme servira à financer la livraison de 75’000 obus de 155 mm, de munitions supplémentaires pour les systèmes d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], de mortiers de 120 mm [avec 20’000 obus], de missiles pour les systèmes de défense aérienne NASAMS, d’un millier de missiles antichar Javelin et d’une cinquantaine de véhicules blindés. Au total, depuis que Joe Biden est à la Maison Blanche, l’assistance militaire américaine à l’Ukraine approche les dix milliards de dollars. Et elle vient s’ajouter à celle fournie par plusieurs pays de l’Otan, laquelle est loin d’être anecdotique.

    Cela étant, la liste des armements et des munitions livrés par les États-Unis aux forces ukrainiennes est visiblement incomplète… En effet, le 7 août, des photographies montrant des débris présentés comme étant ceux d’un missile AGM-88 HARM [High-speed, Anti-Radiation Missile] trouvés près d’une position tenue par forces russes en Ukraine ont été diffusées via les réseaux sociaux [d’abord via Telegram, puis sur Twitter, ndlr].

    Russian channels have posted images of what appear to be the remains of an AGM-88 HARM antiradiation missile. A fragment of the HARM’s BSU-60A/B stabilization fin can be seen in the wreckage.

    The missile was reportedly fired at a Russian position. pic.twitter.com/GCNA55CJdj

    — OSINTtechnical (@Osinttechnical) August 7, 2022

    Pour rappel, développé à partir de l’AGM-145 « Shrike », l’AGM-88 HARM est un missile anti-radar utilisé pour supprimer les défenses aériennes adverses [SEAD – Suppression of Enemy Air Defenses].

    Or, les forces ukrainiennes sont supposées ne pas avoir les capacités nécessaires pour mettre en oeuvre une telle munition étant donné que leurs avions de combat sont tous d’origine soviétique [ou russe]. À moins d’avoir bricolé un dispositif pour cela [ce qui paraît improbable… mais pas impossible] ou trouvé un moyen pour les lancer depuis une plateforme terrestre [après tout, Israël avait bien réussi à le faire avec l’AGM-145 « Shrike »…].

    En tout cas, si la façon dont cet AGM-88 « HARM » est arrivé sur la position russe demeure un mystère, les États-Unis ont fini par admettre avoir livré un « certain nombre » des missiles anti-radar aux forces ukraniennes. C’est en effet ce qu’a déclaré Colin Kahl, le sous-secrétaire américain à la Défense, chargé des affaires politiques, le 8 août. Il n’a cependant pas précisé le type de ces missiles, ni quand ils ont été ont été envoyés en Ukraine.

    Plus généralement, M. Kahl a fait valoir que les États-Unis avaient « fait beaucoup de choses, à court terme » pour maintenir, si n’est accroître, les capacités des forces aériennes ukrainiennes. Il a ainsi cité les pièces de rechange destinés aux MiG-29 et… des missiles pouvant être tirés par des avions ukrainiens et susceptibles d’avoir des « effets sur les radars russes ».

    Dès lors, on pouvait penser qu’il partait du Kh-58, un missile anti-radar de conception soviétique que les États-Unis auraient pu récupérer en Inde ou en Pologne… Seulement, un autre responsable du Pentagone a confirmé auprès de CNN, plus tard, que les missiles livrés à l’Ukraine étaient bien des AGM-88 « HARM »…

    Par ailleurs, et comme l’a relevé CNN, Kiev n’a « pas publiquement reconnu avoir reçu ou utilisé » de tels missiles jusqu’à présent…

    Plusieurs explosions sur une base aérienne RU en Crimée. Si un accident ne peut être écarté, les rumeurs de livraisons d'ATACMS à l'UKR pourraient se confirmer.

    Les missions OCA (Offensive counter-air) sont un autre aspect de l'acquisition d'une supériorité aérienne. https://t.co/R3IbNKYFoO

    — Défense & Sécurité Internationale (@DSI_Magazine) August 9, 2022

    Outre les AGM-88 « HARM », et selon des bruits de coursive, les États-Unis auraient également fourni à Kiev des missiles ATACMS [MGM-140 Army Tactical Missile System] pour les M142 HIMARS mis en oeuvre par l’armée ukrainienne. D’une portée de 300 km, cette munition donnerait à celle-ci une capacité de frappe dans la profondeur [voire celle d’atteindre le territoire russe]. Or, ce 9 août, la base russe de Novofedorivka, située en Crimée, à environ 200 km de la ligne de front, a été le théâtre de plusieurs explosions, ce qui confirmerait ce qui n’était alors qu’une rumeur.

    Les États-Unis admettent avoir fourni des missiles antiradar à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 9 août 2022

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    Au-delà des raisons généralement avancées pour expliquer les difficultés des forces russes en Ukraine [mauvaise appréciation tactique, pas d’initiative laissée aux échelons inférieurs, manque de coordination, état de préparation des troupes surestimé, etc], il est probable que les planificateurs russes n’aient pas anticipé l’ampleur de l’aide militaire que recevrait l’Ukraine, tant au niveau de la qualité que celui de la quantité. Et cette aide n’est pas près de se tarir.

    En effet, le 8 août, et alors que le ministère russe de la Défense a dit considérer qu’ils étaient « directement impliqués » dans le conflit pour avoir communiqué des renseignements aux forces ukrainiennes, les États-Unis ont annoncé le déblocage d’une nouvelle tranche d’aide militaire au bénéfice de Kiev, pour un montant d’un milliard de dollars.

    Cette somme servira à financer la livraison de 75’000 obus de 155 mm, de munitions supplémentaires pour les systèmes d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], de mortiers de 120 mm [avec 20’000 obus], de missiles pour les systèmes de défense aérienne NASAMS, d’un millier de missiles antichar Javelin et d’une cinquantaine de véhicules blindés. Au total, depuis que Joe Biden est à la Maison Blanche, l’assistance militaire américaine à l’Ukraine approche les dix milliards de dollars. Et elle vient s’ajouter à celle fournie par plusieurs pays de l’Otan, laquelle est loin d’être anecdotique.

    Cela étant, la liste des armements et des munitions livrés par les États-Unis aux forces ukrainiennes est visiblement incomplète… En effet, le 7 août, des photographies montrant des débris présentés comme étant ceux d’un missile AGM-88 HARM [High-speed, Anti-Radiation Missile] trouvés près d’une position tenue par forces russes en Ukraine ont été diffusées via les réseaux sociaux [d’abord via Telegram, puis sur Twitter, ndlr].

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    Pour rappel, développé à partir de l’AGM-145 « Shrike », l’AGM-88 HARM est un missile anti-radar utilisé pour supprimer les défenses aériennes adverses [SEAD – Suppression of Enemy Air Defenses].

    Or, les forces ukrainiennes sont supposées ne pas avoir les capacités nécessaires pour mettre en oeuvre une telle munition étant donné que leurs avions de combat sont tous d’origine soviétique [ou russe]. À moins d’avoir bricolé un dispositif pour cela [ce qui paraît improbable… mais pas impossible] ou trouvé un moyen pour les lancer depuis une plateforme terrestre [après tout, Israël avait bien réussi à le faire avec l’AGM-145 « Shrike »…].

    En tout cas, si la façon dont cet AGM-88 « HARM » est arrivé sur la position russe demeure un mystère, les États-Unis ont fini par admettre avoir livré un « certain nombre » des missiles anti-radar aux forces ukraniennes. C’est en effet ce qu’a déclaré Colin Kahl, le sous-secrétaire américain à la Défense, chargé des affaires politiques, le 8 août. Il n’a cependant pas précisé le type de ces missiles, ni quand ils ont été ont été envoyés en Ukraine.

    Plus généralement, M. Kahl a fait valoir que les États-Unis avaient « fait beaucoup de choses, à court terme » pour maintenir, si n’est accroître, les capacités des forces aériennes ukrainiennes. Il a ainsi cité les pièces de rechange destinés aux MiG-29 et… des missiles pouvant être tirés par des avions ukrainiens et susceptibles d’avoir des « effets sur les radars russes ».

    Dès lors, on pouvait penser qu’il partait du Kh-58, un missile anti-radar de conception soviétique que les États-Unis auraient pu récupérer en Inde ou en Pologne… Seulement, un autre responsable du Pentagone a confirmé auprès de CNN, plus tard, que les missiles livrés à l’Ukraine étaient bien des AGM-88 « HARM »…

    Par ailleurs, et comme l’a relevé CNN, Kiev n’a « pas publiquement reconnu avoir reçu ou utilisé » de tels missiles jusqu’à présent…

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    En effet, le 8 août, et alors que le ministère russe de la Défense a dit considérer qu’ils étaient « directement impliqués » dans le conflit pour avoir communiqué des renseignements aux forces ukrainiennes, les États-Unis ont annoncé le déblocage d’une nouvelle tranche d’aide militaire au bénéfice de Kiev, pour un montant d’un milliard de dollars.

    Cette somme servira à financer la livraison de 75’000 obus de 155 mm, de munitions supplémentaires pour les systèmes d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], de mortiers de 120 mm [avec 20’000 obus], de missiles pour les systèmes de défense aérienne NASAMS, d’un millier de missiles antichar Javelin et d’une cinquantaine de véhicules blindés. Au total, depuis que Joe Biden est à la Maison Blanche, l’assistance militaire américaine à l’Ukraine approche les dix milliards de dollars. Et elle vient s’ajouter à celle fournie par plusieurs pays de l’Otan, laquelle est loin d’être anecdotique.

    Cela étant, la liste des armements et des munitions livrés par les États-Unis aux forces ukrainiennes est visiblement incomplète… En effet, le 7 août, des photographies montrant des débris présentés comme étant ceux d’un missile AGM-88 HARM [High-speed, Anti-Radiation Missile] trouvés près d’une position tenue par forces russes en Ukraine ont été diffusées via les réseaux sociaux [d’abord via Telegram, puis sur Twitter, ndlr].

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    Or, les forces ukrainiennes sont supposées ne pas avoir les capacités nécessaires pour mettre en oeuvre une telle munition étant donné que leurs avions de combat sont tous d’origine soviétique [ou russe]. À moins d’avoir bricolé un dispositif pour cela [ce qui paraît improbable… mais pas impossible] ou trouvé un moyen pour les lancer depuis une plateforme terrestre [après tout, Israël avait bien réussi à le faire avec l’AGM-145 « Shrike »…].

    En tout cas, si la façon dont cet AGM-88 « HARM » est arrivé sur la position russe demeure un mystère, les États-Unis ont fini par admettre avoir livré un « certain nombre » des missiles anti-radar aux forces ukraniennes. C’est en effet ce qu’a déclaré Colin Kahl, le sous-secrétaire américain à la Défense, chargé des affaires politiques, le 8 août. Il n’a cependant pas précisé le type de ces missiles, ni quand ils ont été ont été envoyés en Ukraine.

    Plus généralement, M. Kahl a fait valoir que les États-Unis avaient « fait beaucoup de choses, à court terme » pour maintenir, si n’est accroître, les capacités des forces aériennes ukrainiennes. Il a ainsi cité les pièces de rechange destinés aux MiG-29 et… des missiles pouvant être tirés par des avions ukrainiens et susceptibles d’avoir des « effets sur les radars russes ».

    Dès lors, on pouvait penser qu’il partait du Kh-58, un missile anti-radar de conception soviétique que les États-Unis auraient pu récupérer en Inde ou en Pologne… Seulement, un autre responsable du Pentagone a confirmé auprès de CNN, plus tard, que les missiles livrés à l’Ukraine étaient bien des AGM-88 « HARM »…

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    En effet, le 8 août, et alors que le ministère russe de la Défense a dit considérer qu’ils étaient « directement impliqués » dans le conflit pour avoir communiqué des renseignements aux forces ukrainiennes, les États-Unis ont annoncé le déblocage d’une nouvelle tranche d’aide militaire au bénéfice de Kiev, pour un montant d’un milliard de dollars.

    a dit considérer

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    Or, les forces ukrainiennes sont supposées ne pas avoir les capacités nécessaires pour mettre en oeuvre une telle munition étant donné que leurs avions de combat sont tous d’origine soviétique [ou russe]. À moins d’avoir bricolé un dispositif pour cela [ce qui paraît improbable… mais pas impossible] ou trouvé un moyen pour les lancer depuis une plateforme terrestre [après tout, Israël avait bien réussi à le faire avec l’AGM-145 « Shrike »…].

    En tout cas, si la façon dont cet AGM-88 « HARM » est arrivé sur la position russe demeure un mystère, les États-Unis ont fini par admettre avoir livré un « certain nombre » des missiles anti-radar aux forces ukraniennes. C’est en effet ce qu’a déclaré Colin Kahl, le sous-secrétaire américain à la Défense, chargé des affaires politiques, le 8 août. Il n’a cependant pas précisé le type de ces missiles, ni quand ils ont été ont été envoyés en Ukraine.

    Plus généralement, M. Kahl a fait valoir que les États-Unis avaient « fait beaucoup de choses, à court terme » pour maintenir, si n’est accroître, les capacités des forces aériennes ukrainiennes. Il a ainsi cité les pièces de rechange destinés aux MiG-29 et… des missiles pouvant être tirés par des avions ukrainiens et susceptibles d’avoir des « effets sur les radars russes ».

    Dès lors, on pouvait penser qu’il partait du Kh-58, un missile anti-radar de conception soviétique que les États-Unis auraient pu récupérer en Inde ou en Pologne… Seulement, un autre responsable du Pentagone a confirmé auprès de CNN, plus tard, que les missiles livrés à l’Ukraine étaient bien des AGM-88 « HARM »…

    auprès de CNN

    Par ailleurs, et comme l’a relevé CNN, Kiev n’a « pas publiquement reconnu avoir reçu ou utilisé » de tels missiles jusqu’à présent…

    Plusieurs explosions sur une base aérienne RU en Crimée. Si un accident ne peut être écarté, les rumeurs de livraisons d'ATACMS à l'UKR pourraient se confirmer.

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    August 9, 2022

    Outre les AGM-88 « HARM », et selon des bruits de coursive, les États-Unis auraient également fourni à Kiev des missiles ATACMS [MGM-140 Army Tactical Missile System] pour les M142 HIMARS mis en oeuvre par l’armée ukrainienne. D’une portée de 300 km, cette munition donnerait à celle-ci une capacité de frappe dans la profondeur [voire celle d’atteindre le territoire russe]. Or, ce 9 août, la base russe de Novofedorivka, située en Crimée, à environ 200 km de la ligne de front, a été le théâtre de plusieurs explosions, ce qui confirmerait ce qui n’était alors qu’une rumeur.

    France24 - World

    Afghanistan suffering ‘one of the world’s worst humanitarian crises’ under Taliban

    Issued on: 15/08/2022 - 06:34Modified: 15/08/2022 - 06:37

    Cyrielle CABOT

    Afghanistan has been suffering through a grave humanitarian crisis since the Taliban took control on August 15, 2021. According to the UN, 95 percent of Afghans are going hungry. It’s a catastrophe that worsened after the fall of Kabul one year ago, exacerbated by the US decision to freeze the Afghan Central Bank’s assets and the international sanctions that have crippled an already fragile economy.

    The Afghan economy was already in a terrible state when the Taliban seized Kabul a year ago, with half the population living below the poverty line. The situation has only worsened since then. International aid accounted for 80 percent of the Afghan state budget – but it was cut off upon the Taliban victory, prompting economic collapse and depriving many Afghans of basic necessities. 

    “Afghans’ lives were turned upside down on August 15, 2021,” said Fereshta Abbasi, an Afghanistan specialist at Human Rights Watch. “People are dying of hunger amid one of the world’s worst humanitarian crises.”

    When Samy Guessabi, regional director of the NGO Action Against Hunger, arrived in Kabul in March, he found the once-bustling Afghan capital practically at a standstill. “Many Afghans have lost their jobs and people still working have seen their salaries drop massively,” he said. “At the same time, the cutting off of international aid has prompted a cash crisis. So people can’t even withdraw their savings from the bank. And Afghans who have left the country are finding it very difficult to send money back to their relatives.”

    “Many families are reduced to prioritising the most rudimentary needs – for shelter and food,” Guessabi continued. “But when you walk past the market stalls, you can see there isn’t a shortage of food. Rather, people can’t afford to buy it.”

    Fuelling this crisis further, the Russian invasion of Ukraine sent food prices soaring. “The price of certain foods has doubled, including cooking oil, rice and flour,” Guessabi noted.

    ‘Afghan women have lost everything’

    In total, nearly 20 million people – half of the Afghan population – are suffering from food insecurity and 95 percent of the population do not have enough food to eat, according to the UN’s World Food Programme (WFP). More than a million children under the age of five suffer from acute and prolonged malnutrition.

    In Ghor province, in central Afghanistan, the WFP recently announced that tens of thousands of people are facing level 5 “catastrophic” acute food insecurity, the highest level short of a famine. “The situation is even worse in southern Afghanistan, which is predominantly agricultural and suffers from frequent droughts,” Guessabi said.

    In response to this situation, Action Against Hunger regularly hands out cash to vulnerable sections of the population. But this emergency measure is “far from ideal” and often insufficient, Guessabi lamented.

    >> Taliban failures speed up Afghan brain drain, battering an already crippled economy (Part I)

    Women and children are the primary victims of this economic and humanitarian crisis. “Children are taken out of school and put to work,” Abbasi said. “Families will sell one or more to provide the means to support the rest of the family.”

    Children are often sold to become cheap labour, but girls are also sold into forced marriages – practices that are longstanding in Afghanistan but are becoming more and more common. 

    “Afghan women have lost everything; like men, they’ve often lost their jobs – although sometimes they were the only ones working in the household – but in addition to that they’ve lost a lot of fundamental human rights,” Abbasi said.

    The Taliban have tightened restrictions against Afghan women – imposing the burqa on them and forbidding them to travel alone. Although they are still allowed to work in certain jobs, Afghan society now has a clear segregation between men and women.

    A further consequence of Afghanistan’s crises is that the health system is exhausted.

    “This humanitarian crisis has been going on for decades, with wars, political turmoil and environmental problems, but now it’s reaching fever pitch,” said Amber Alayyan, deputy head of the Médecins Sans Frontières (Doctors Without Borders or MSF) Afghanistan section, which has been operational there since 2011.

    “And as malnutrition gets worse, people become more vulnerable to diseases and the strain on the health system intensifies,” Alayyan continued.

    “I remember one woman who came in with her baby, about eight months old – he was tiny,” Alayyan recounted. “I was talking to her and I realised that her dinners mostly consist of just a cup of tea. She was totally malnourished and so she didn’t produce enough milk to feed her baby.” 

    ‘A vicious circle’

    In western Afghanistan’s Herat region, where MSF has a clinic, Alayyan sees about 800 patients a day compared to about 100 a day just a few months ago. However, the MSF centre only has about 60 beds.

    “We can see people coming from much further afield than we used to,” Alayyan said. “People are coming to our facilities because most local hospitals are severely understaffed and are short of crucial drugs like antibiotics.”

    Alayyan and Guessabi have similar assessments of the past year: the pressure on humanitarian organisations is worse than ever. Even though both MSF and Action Against Hunger have increased their budgets for Afghanistan, they are still worried about the next few months.

    “We’re approaching the rainy season and after that it’s winter,” Guessabi said. “Some villages are going to become inaccessible. I really don’t want to imagine what it will be like if their residents aren’t able to stock up beforehand."

    “The international sanctions are having a terrible effect on the Afghan population,” he added. “The only way out of this crisis is to allow the economy to get going again – and the only way for that to happen is to allow foreign investment to flow into Afghanistan.” 

    The international community has made renewed aid to Afghanistan conditional on the respect for human rights, notably women’s rights. In March, when the Taliban decided to ban girls from secondary school, the World Bank suspended some $600 million (€541 million) in aid.

    “Over the past year, the Taliban have become more and more repressive instead of acceding to the international community’s demands for improvements in Afghans’ living conditions,” Human Rights Watch’s Abbasi said. “The Taliban should act urgently to resolve these issues. And in any case, international organisations must continue to fight for solutions to help the Afghan people.”

    But as things stand, it looks like the situation is only getting worse. Alayyan is seeing more and more patients arriving with serious conditions. “We’re seeing huge numbers of people coming in with acute diarrhea, measles and cholera,” she said. “This is a direct consequence of poor nutrition and poor access to health services. It’s a vicious circle.” 

    This article was translated from the original in French.  

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    The France 24 Interview

    'International community should take responsibility for Afghan people', says former minister

    Taliban claim 'no knowledge' of slain Al Qaeda leader Al-Zawahiri in Afghanistan

    Opex 360

    Le Mali a reçu au moins quatre avions d’attaque légers L-39C Albatross, probablement livrés par la Russie

    par Laurent Lagneau · 9 août 2022

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    Il y a deux jours, le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a annoncé, sans livrer plus de détails, que le colonel Assimi Goïta, le chef de la junte au pouvoir à Bamako, présidérait une cérémonie au cours de laquelle des « aéronefs militaires » seraient remis au chef d’état-major de l’armée de l’Air malienne.

    Effectivement, ce 9 août, celui-ci a pris officiellement possession d’au moins quatre avions d’attaque légers L-39C Albatros, sur le tarmac de l’aéroport international de Bamako. A priori, un hélicoptère d’attaque Mil Mi-35 supplémentaire a fait aussi partie du lot.

    À en juger par les photographies diffusées sur les réseaux sociaux, les L-39C arborent la même livrée que les appareils de ce type utilisés par les forces aérospatiales russes, les cocardes maliennes ayant simplement remplacé les marques russes peintes sur la dérive et les ailes de ces avions.

    Développé dans les années 1960 par l’avionneur tchèque Aero Vodochody, le L-39C est un avion d’entraînement pouvant être utilisé pour des missions d’attaque au sol. Disposant d’une autonomie de 1750 km [avec des bidons de carburant externes, ndlr], cet appareil a en effet la possibité de mettre en oeuvre de l’armement [une nacelle « canon », bombes de 500 kg ou panier de roquettes] grâce à quatre points d’emport extérieurs.

    🚨Les #FAMa réceptionnent de nouveaux avions de combats @FAMa_DIRPA @GouvMali pic.twitter.com/xA0nbi1pDp

    — Malibook (@Malibooknews) August 9, 2022

    Au total, les forces aériennes russes ont reçu plus de 2000 exemplaires du L-39C Albatros…et elles en maintiendraient encore une grosse centaine en service actuellement.

    Les modalités et les conditions dans lesquelles ces quatre avions ont cédés au Mali n’ont pas été précisées. En outre, ce transfert pose plusieurs questions : comment ces appareils seront utilisés au regard de leur autonomie par rapport à l’immensité du territoire malien? Et comment se déroulera leur maintien en condition opérationnelle [MCO]? En outre, on ignore si des pilotes maliens ont été formés pour en prendre les commandes… Et si tel est le cas, quand l’ont-ils été? Enfin, quel rôle a tenu la groupe paramilitaire privé russe Wagner dans cette affaire?

    Par le passé, la force aérienne malienne a possédé des avions de combat à réaction, dont des MiG-17, des MiG-21 et des Aero L-29 Delfin. Tous ces appareils, à de rares exception près, avaient été livrés par l’Union soviétique. Les L-39C qu’elle vient de recevoir rejoindre au moins quatre Embraer EMB 314 « Tucano » [dont un serait opérationnel] et un Cessna Caravan utilisé comme avion de reconnaissance. Jusqu’alors, ses capacités offensives reposaient essentiellement sur des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24/35 récemment livrés par la Russie.

    Par ailleurs, peu avant de quitter la tête du commandement militaire américain pour l’Afrique [US AFRICOM], le général Stephen Townsend a indiqué que la guerre en Ukraine n’avait pas eu de conséquence sur la présence de Wagner au Mali.

    Le groupe paramilitaire russe « semble s’intéresser toujours autant au Mali. En fait, il y a déployé de nouvelles capacités sophistiquées, comme des systèmes de défense aérienne que nous avons vus apparaître là-bas récemment », a en effet expliqué le général Townsend, lors d’une conférence de presse donnée le 26 juillet dernier. Sur ce point, en mars, les forces armées maliennes [FAMa] ont dit avoir reçu des radars mobiles 59N6-TE de la part de la Russie.

    Quoi qu’il en soit, la remise de ces L-39C Albatros a eu lieu deux jours après une attaque qui, attribuée à l’État islamique au grand Sahara [EIGS] a fait 17 tués, de 22 blessés et de 9 disparus parmi les soldats maliens à Tessit, dans la zone dite des trois frontières.

    Dans un communiqué, l’état-major malien explique que les assaillants ont bénéficé d’un « appui drones et artillerie ». Et d’ajouter, en sa gardant de préciser ses accusations : « Les opérations clandestines et non coordonnées de survol enregistrées par les forces armées maliennes, hier, dimanche et aujourd’hui, confirment la thèse que les terroristes ont bénéficié d’un appui majeur et d’une expertise extérieure ». En ne désignant pas clairement les responsables de ce soutien présumé, Bamako laisse courir la rumeur selon laquelle la France serait impliquée… alors que son retrait militaire du Mali est sur le point de s’achever.

    Le Mali a reçu au moins quatre avions d’attaque légers L-39C Albatross, probablement livrés par la Russie

    par Laurent Lagneau · 9 août 2022

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    Il y a deux jours, le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a annoncé, sans livrer plus de détails, que le colonel Assimi Goïta, le chef de la junte au pouvoir à Bamako, présidérait une cérémonie au cours de laquelle des « aéronefs militaires » seraient remis au chef d’état-major de l’armée de l’Air malienne.

    Effectivement, ce 9 août, celui-ci a pris officiellement possession d’au moins quatre avions d’attaque légers L-39C Albatros, sur le tarmac de l’aéroport international de Bamako. A priori, un hélicoptère d’attaque Mil Mi-35 supplémentaire a fait aussi partie du lot.

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    Par le passé, la force aérienne malienne a possédé des avions de combat à réaction, dont des MiG-17, des MiG-21 et des Aero L-29 Delfin. Tous ces appareils, à de rares exception près, avaient été livrés par l’Union soviétique. Les L-39C qu’elle vient de recevoir rejoindre au moins quatre Embraer EMB 314 « Tucano » [dont un serait opérationnel] et un Cessna Caravan utilisé comme avion de reconnaissance. Jusqu’alors, ses capacités offensives reposaient essentiellement sur des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24/35 récemment livrés par la Russie.

    Par ailleurs, peu avant de quitter la tête du commandement militaire américain pour l’Afrique [US AFRICOM], le général Stephen Townsend a indiqué que la guerre en Ukraine n’avait pas eu de conséquence sur la présence de Wagner au Mali.

    Le groupe paramilitaire russe « semble s’intéresser toujours autant au Mali. En fait, il y a déployé de nouvelles capacités sophistiquées, comme des systèmes de défense aérienne que nous avons vus apparaître là-bas récemment », a en effet expliqué le général Townsend, lors d’une conférence de presse donnée le 26 juillet dernier. Sur ce point, en mars, les forces armées maliennes [FAMa] ont dit avoir reçu des radars mobiles 59N6-TE de la part de la Russie.

    Quoi qu’il en soit, la remise de ces L-39C Albatros a eu lieu deux jours après une attaque qui, attribuée à l’État islamique au grand Sahara [EIGS] a fait 17 tués, de 22 blessés et de 9 disparus parmi les soldats maliens à Tessit, dans la zone dite des trois frontières.

    Dans un communiqué, l’état-major malien explique que les assaillants ont bénéficé d’un « appui drones et artillerie ». Et d’ajouter, en sa gardant de préciser ses accusations : « Les opérations clandestines et non coordonnées de survol enregistrées par les forces armées maliennes, hier, dimanche et aujourd’hui, confirment la thèse que les terroristes ont bénéficié d’un appui majeur et d’une expertise extérieure ». En ne désignant pas clairement les responsables de ce soutien présumé, Bamako laisse courir la rumeur selon laquelle la France serait impliquée… alors que son retrait militaire du Mali est sur le point de s’achever.

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    Effectivement, ce 9 août, celui-ci a pris officiellement possession d’au moins quatre avions d’attaque légers L-39C Albatros, sur le tarmac de l’aéroport international de Bamako. A priori, un hélicoptère d’attaque Mil Mi-35 supplémentaire a fait aussi partie du lot.

    À en juger par les photographies diffusées sur les réseaux sociaux, les L-39C arborent la même livrée que les appareils de ce type utilisés par les forces aérospatiales russes, les cocardes maliennes ayant simplement remplacé les marques russes peintes sur la dérive et les ailes de ces avions.

    Développé dans les années 1960 par l’avionneur tchèque Aero Vodochody, le L-39C est un avion d’entraînement pouvant être utilisé pour des missions d’attaque au sol. Disposant d’une autonomie de 1750 km [avec des bidons de carburant externes, ndlr], cet appareil a en effet la possibité de mettre en oeuvre de l’armement [une nacelle « canon », bombes de 500 kg ou panier de roquettes] grâce à quatre points d’emport extérieurs.

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    Par le passé, la force aérienne malienne a possédé des avions de combat à réaction, dont des MiG-17, des MiG-21 et des Aero L-29 Delfin. Tous ces appareils, à de rares exception près, avaient été livrés par l’Union soviétique. Les L-39C qu’elle vient de recevoir rejoindre au moins quatre Embraer EMB 314 « Tucano » [dont un serait opérationnel] et un Cessna Caravan utilisé comme avion de reconnaissance. Jusqu’alors, ses capacités offensives reposaient essentiellement sur des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24/35 récemment livrés par la Russie.

    Par ailleurs, peu avant de quitter la tête du commandement militaire américain pour l’Afrique [US AFRICOM], le général Stephen Townsend a indiqué que la guerre en Ukraine n’avait pas eu de conséquence sur la présence de Wagner au Mali.

    Le groupe paramilitaire russe « semble s’intéresser toujours autant au Mali. En fait, il y a déployé de nouvelles capacités sophistiquées, comme des systèmes de défense aérienne que nous avons vus apparaître là-bas récemment », a en effet expliqué le général Townsend, lors d’une conférence de presse donnée le 26 juillet dernier. Sur ce point, en mars, les forces armées maliennes [FAMa] ont dit avoir reçu des radars mobiles 59N6-TE de la part de la Russie.

    Quoi qu’il en soit, la remise de ces L-39C Albatros a eu lieu deux jours après une attaque qui, attribuée à l’État islamique au grand Sahara [EIGS] a fait 17 tués, de 22 blessés et de 9 disparus parmi les soldats maliens à Tessit, dans la zone dite des trois frontières.

    Dans un communiqué, l’état-major malien explique que les assaillants ont bénéficé d’un « appui drones et artillerie ». Et d’ajouter, en sa gardant de préciser ses accusations : « Les opérations clandestines et non coordonnées de survol enregistrées par les forces armées maliennes, hier, dimanche et aujourd’hui, confirment la thèse que les terroristes ont bénéficié d’un appui majeur et d’une expertise extérieure ». En ne désignant pas clairement les responsables de ce soutien présumé, Bamako laisse courir la rumeur selon laquelle la France serait impliquée… alors que son retrait militaire du Mali est sur le point de s’achever.

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    Effectivement, ce 9 août, celui-ci a pris officiellement possession d’au moins quatre avions d’attaque légers L-39C Albatros, sur le tarmac de l’aéroport international de Bamako. A priori, un hélicoptère d’attaque Mil Mi-35 supplémentaire a fait aussi partie du lot.

    À en juger par les photographies diffusées sur les réseaux sociaux, les L-39C arborent la même livrée que les appareils de ce type utilisés par les forces aérospatiales russes, les cocardes maliennes ayant simplement remplacé les marques russes peintes sur la dérive et les ailes de ces avions.

    Développé dans les années 1960 par l’avionneur tchèque Aero Vodochody, le L-39C est un avion d’entraînement pouvant être utilisé pour des missions d’attaque au sol. Disposant d’une autonomie de 1750 km [avec des bidons de carburant externes, ndlr], cet appareil a en effet la possibité de mettre en oeuvre de l’armement [une nacelle « canon », bombes de 500 kg ou panier de roquettes] grâce à quatre points d’emport extérieurs.

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    August 9, 2022

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    Les modalités et les conditions dans lesquelles ces quatre avions ont cédés au Mali n’ont pas été précisées. En outre, ce transfert pose plusieurs questions : comment ces appareils seront utilisés au regard de leur autonomie par rapport à l’immensité du territoire malien? Et comment se déroulera leur maintien en condition opérationnelle [MCO]? En outre, on ignore si des pilotes maliens ont été formés pour en prendre les commandes… Et si tel est le cas, quand l’ont-ils été? Enfin, quel rôle a tenu la groupe paramilitaire privé russe Wagner dans cette affaire?

    Par le passé, la force aérienne malienne a possédé des avions de combat à réaction, dont des MiG-17, des MiG-21 et des Aero L-29 Delfin. Tous ces appareils, à de rares exception près, avaient été livrés par l’Union soviétique. Les L-39C qu’elle vient de recevoir rejoindre au moins quatre Embraer EMB 314 « Tucano » [dont un serait opérationnel] et un Cessna Caravan utilisé comme avion de reconnaissance. Jusqu’alors, ses capacités offensives reposaient essentiellement sur des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24/35 récemment livrés par la Russie.

    Par ailleurs, peu avant de quitter la tête du commandement militaire américain pour l’Afrique [US AFRICOM], le général Stephen Townsend a indiqué que la guerre en Ukraine n’avait pas eu de conséquence sur la présence de Wagner au Mali.

    Le groupe paramilitaire russe « semble s’intéresser toujours autant au Mali. En fait, il y a déployé de nouvelles capacités sophistiquées, comme des systèmes de défense aérienne que nous avons vus apparaître là-bas récemment », a en effet expliqué le général Townsend, lors d’une conférence de presse donnée le 26 juillet dernier. Sur ce point, en mars, les forces armées maliennes [FAMa] ont dit avoir reçu des radars mobiles 59N6-TE de la part de la Russie.

    a en effet expliqué

    Quoi qu’il en soit, la remise de ces L-39C Albatros a eu lieu deux jours après une attaque qui, attribuée à l’État islamique au grand Sahara [EIGS] a fait 17 tués, de 22 blessés et de 9 disparus parmi les soldats maliens à Tessit, dans la zone dite des trois frontières.

    Dans un communiqué, l’état-major malien explique que les assaillants ont bénéficé d’un « appui drones et artillerie ». Et d’ajouter, en sa gardant de préciser ses accusations : « Les opérations clandestines et non coordonnées de survol enregistrées par les forces armées maliennes, hier, dimanche et aujourd’hui, confirment la thèse que les terroristes ont bénéficié d’un appui majeur et d’une expertise extérieure ». En ne désignant pas clairement les responsables de ce soutien présumé, Bamako laisse courir la rumeur selon laquelle la France serait impliquée… alors que son retrait militaire du Mali est sur le point de s’achever.

    L'Humanité

    Sécheresse. « Les “mégabassines” ne sont pas la solution »

    Entretien

    Agnès Ducharne, spécialiste du cycle de l’eau au CNRS, est formelle : un bouleversement des pratiques, notamment agricoles et domestiques, est nécessaire si l’on veut préserver les stocks. Entretien

    Pour protéger nos réserves d’eau, quelles sont les restrictions à cibler prioritairement ?

    À ce sujet, il n’y a pas de magie possible. La sécheresse est le fait de causes climatiques, à savoir un hiver peu pluvieux et un été particulièrement chaud. Mais il existe aussi des causes humaines, car le niveau des nappes phréatiques est influencé par les prélèvements que nous, société humaine, effectuons. C’est bien pour cela que, lorsqu’on entre en période de sécheresse, des outils de régulation de la consommation d’eau sont activés avec les arrêtés préfectoraux. Il faut réserver le peu qu’il reste pour les usages sacralisés par la loi sur l’eau : l’eau potable et domestique, et l’eau servant pour la lutte contre les incendies. À titre individuel, chacun a sa part à jouer, bien que le secteur domestique ne soit pas celui qui consomme le plus. En France, 45 % de l’eau utilisée sert à l’agriculture et 30 % à la production d’électricité.

    Sécheresse. Quand l’eau ne coule plus de source

    Justement, quelles solutions de long terme peuvent être mises sur la table dans ces domaines ?

    Il existe des pratiques agroécologiques pour empêcher l’évaporation, avec le paillage des sols, et pour maintenir l’eau dans les sols, grâce à la matière organique. Une transition du matériel d’irrigation permettrait également une meilleure adaptation aux futures sécheresses. Arrêter l’irrigation par le haut pour une irrigation à ras du sol serait par exemple préférable. Il y a aussi la question de la proportion de cultures pour le bétail et les humains. Moins d’élevage voudrait dire moins de besoins de faire boire le bétail, moins de besoins de fourrage avec le maïs. Or, le maïs fait partie des espèces végétales les plus irriguées dans le monde. Et la période où l’eau est indispensable à sa croissance tombe entre juin et août : celle où il y a le moins d’eau, même sans sécheresse. Concernant l’électricité, nous devons baisser notre consommation. Une partie de notre électricité vient de méthodes qui demandent de l’eau pour le refroidissement. C’est le cas du charbon, du gaz et du nucléaire, contrairement à l’éolien et au solaire.

    La réponse de l’État est-elle à la hauteur de ces enjeux ?

    J’espère que cette année va permettre de repenser les politiques publiques. Dans le domaine agricole, les propositions du Varenne agricole de l’eau (une concertation conclue fin 2021 sous l’égide des ministères de l’Agriculture et de l’Écologie – NDLR) ne sont pas à la mesure de ce qui se prépare. Les principaux engagements pris sont de construire des « mégabassines » de plusieurs hectares, qui n’empêchent en rien les sécheresses. Hors sécheresse, les agriculteurs vont irriguer de plus grandes surfaces et assurer des revenus stables. En période de sécheresse, ces retenues sont vides ou vont être vides. Les agriculteurs seront ainsi plus vulnérables que si leur surface irriguée était plus petite. Enfin, la tarification de l’eau non domestique doit être discutée. On peut imaginer une tarification progressive selon les usages, pour lutter contre les gaspillages. La Nupes le propose dans son programme, et c’est à mon avis une bonne chose.

    gestion de l'eausécheresseagriculture
    France24 - World

    Live: Taliban mark turbulent first year in power in Afghanistan with national holiday

    Issued on: 15/08/2022 - 05:19

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    The Taliban marked the first anniversary of their return to power in Afghanistan with a national holiday on Monday, following a turbulent year that saw women's rights crushed and a humanitarian crisis worsen. Follow FRANCE 24's special coverage throughout the day.

    Exactly a year ago, the hardline Islamists captured Kabul after their nationwide lightning offensive against government forces ended 20 years of US-led military intervention.

    "We fulfilled the obligation of jihad and liberated our country," said Niamatullah Hekmat, a fighter who entered Kabul on August 15 last year just hours after then-president Ashraf Ghani fled the country.

    A chaotic withdrawal of foreign forces continued until August 31, with tens of thousands of people rushing to Kabul's airport hoping to be evacuated on any flight out of Afghanistan.

    Images of crowds storming the airport, climbing atop aircraft – and some clinging to a departing US military cargo plane as it rolled down the runway –  aired on news bulletins around the world.

    Authorities have so far not announced any official celebrations to mark the anniversary, but state television said it would air special programmes.

    Taliban fighters, however, expressed happiness that their movement was now in power – even as aid agencies say that half the country's 38 million people face extreme poverty.

    "The time when we entered Kabul, and when the Americans left, those were moments of joy," said Hekmat, now a member of the special forces guarding the presidential palace.

    'Life has lost its meaning' 

    But for ordinary Afghans – especially women – the return of the Taliban has only increased hardships.

    Initially, the Taliban promised a softer version of the harsh Islamist rule that characterised their first stint in power from 1996 to 2001.

    But many restrictions have been imposed on women to comply with the movement's austere vision of Islam.

    Tens of thousands of girls have been shut out of secondary schools, while women have been barred from returning to many government jobs.

    >> Inside Afghanistan's secret schools, where girls defy the Taliban

    And in May, they were ordered to fully cover up in public, ideally with an all-encompassing burqa.

    "From the day they have come, life has lost its meaning," said Ogai Amail, a resident of Kabul.

    "Everything has been snatched from us, they have entered even our personal space," she said.

    On Saturday, Taliban fighters fired in the air and beat up protesters taking part in a women's "bread, work and freedom" march in Kabul. Some women were chased into nearby shops and hit with rifle butts.

    While Afghans acknowledge a decline in violence since the Taliban seized power, the humanitarian crisis has left many helpless.

    >> Taliban failures speed up Afghan brain drain, battering an already crippled economy (Part I)

    "People coming to our shops are complaining so much of high prices that we shopkeepers have started hating ourselves," said Noor Mohammad, a shopkeeper from Kandahar, the de facto power centre of the Taliban.

    For Taliban fighters, however, the joy of victory overshadows the current economic crisis.

    "We might be poor, we might be facing hardships, but the white flag of Islam will now fly high forever in Afghanistan", said a fighter guarding a public park in Kabul.

    (FRANCE 24 with AFP)

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    Afghan farmers fear Taliban ban on opium production will leave them destitute

    On the ground

    Poverty pushing Afghan families to sell young girls into marriage

    ONE YEAR ON

    Taliban failures speed up Afghan brain drain, battering an already crippled economy (Part I)

    France24 - World

    US congressional delegation arrives in Taiwan in second high-level visit in a month

    Issued on: 15/08/2022 - 01:55

    NEWS WIRES

    United States lawmakers were set to meet Taiwan's president on Monday days after China reacted to a similar visit by House Speaker Nancy Pelosi with huge military drills that raised fears of conflict. 

    The unannounced two-day trip came after Beijing sent warships, missiles and jets into the waters and skies around Taiwan, a self-ruled democracy that China's leaders claim and have vowed to one day seize. 

    The five-member congressional delegation – led by Senator Ed Markey of Massachusetts – was due to hold a meeting with President Tsai Ing-wen on Monday morning followed by a banquet at the foreign ministry.

    Their visit will focus on trade, regional security and climate change, Washington's de facto embassy in Taipei said.

    Taiwan's foreign ministry hailed the visit as another sign of a friendship between Taipei and Washington "that is not afraid of China's threats and intimidation".

    But the bipartisan trip sparked another caustic response from Beijing, which has drawn down its drills but pressed on with military patrols in the Taiwan Strait.

    State news agency Xinhua published a commentary after the lawmakers' arrival Sunday with the headline 'US politicians should stop playing with fire on Taiwan question'.

    It called the visiting American lawmakers opportunists thinking about their own political interests as November's midterm elections draw near.

    "Those US politicians who are playing with fire on the Taiwan question should drop their wishful thinking," the agency said. 

    "There is no room for compromise or concessions when it comes to China's core interests," it said.

    Taiwan's government has accused Beijing of using Pelosi's visit as an excuse to kickstart drills that would allow it to rehearse for an invasion.

    China's communist party has never ruled Taiwan but says it will use force if necessary to take the island.

    'Red lines' 

    That decades-old threat was reiterated in a white paper published last week when China's Taiwan Affairs Office said it would "not renounce the use of force" against its neighbour and reserved "the option of taking all necessary measures".

    It added, however: "We will only be forced to take drastic measures to respond to the provocation of separatist elements or external forces should they ever cross our red lines."

    Pelosi has stood by her visit but President Joe Biden said the US military was opposed to the trip by his fellow Democrat who is second in line to the presidency after the vice president.

    Congress is constitutionally an equal branch of government with lawmakers free to travel where they wish, and Taiwan enjoys bipartisan backing in divided Washington.

    The United States switched diplomatic relations from Taipei to Beijing in 1979.

    But it remains a key ally of Taiwan and maintains de facto diplomatic relations with Taipei.

    Washington's official policy opposes both Taiwan declaring independence or China forcibly changing the island's status.

    It remains deliberately ambiguous about whether it would militarily come to Taiwan's aid if China invaded.

    Visits by senior US officials to Taiwan have happened for decades and even Pelosi's trip was not without precedent – previous house speaker Newt Gingrich visited in 1997.

    But the frequency and profile of US visits has increased both under former President Donald Trump and Biden.

    Taiwan has also seen a flurry of delegations visit from Europe and other western allies in recent years, partly in response to Beijing's more aggressive stance under Chinese President Xi Jinping. 

    (AFP)

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    US, Indonesia and Australia hold live-fire drill amid China tensions

    Taiwan holds live-fire drills as China ends largest-ever military exercises

    Taiwan conducts live-fire drills in wake of Chinese pressure

    Opex 360

    Moscou suspend les inspections de ses bases prévues par l’accord de désarmement nucléaire New Start

    par Laurent Lagneau · 9 août 2022

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    Alors qu’il arrivait à son terme, en février 2021, le traité de désarmement nucléaire « New Start » [Strategic Arms Reduction Treaty], qui limite la taille des arsenaux nucléaires américains et russes à 1550 têtes nucléaires déployés et à 700 lanceurs stratégiques, fut prolongé in extremis de cinq ans de plus, Washington et Moscou s’étant finalement mis d’accord pour activer une clause prévue par l’article XIV du texte.

    « Le président [Biden] a toujours dit clairement que le traité New Start était dans l’intérêt de la sécurité nationale des Etats-Unis et une telle extension est encore plus nécessaire quand les relations avec la Russie sont tendue », fit valoir la Maison Blanche, à l’époque.

    L’avenir du New START paraissait alors compromis, l’administration du président Trump estimant qu’un tel texte devait concerner également la Chine [ce qu’elle refusa évidemment] ainsi que les armes hypersoniques. À Moscou, il était question d’y inclure les systèmes de défense antimissile, ce qui était un point de désaccord majeur avec Washington, comme, du reste, les modalités du mécanisme de vérification des engagements pris par les deux parties.

    Justement, à ce propos, Moscou a annoncé, le 8 août, que les inspections de ses bases nucléaires par les États-Unis allaient être suspendues « temporairement », ce qui ne peut qu’affaiblir un peu plus la portée du New Start, à moment où les tensions s’accumulent entre ses deux signataires.

    La Fédération Russie « a officiellement informé » les États-Unis que tous ses sites soumis aux inspections dans le cadre du traité New Start en seraient « temporairement exemptés », a en effet annoncé le ministère russe des Affaires étrangères.

    Et de justifier cette décision par des « réalités existantes qui créent des avantages unilatéraux pour les États-Unis et privent la Russie de son droit d’effectuer des inspections sur le territoire américain », les inspecteurs russes ayant des difficultés pour obtenir des visas, à cause des sanctions occidentales prises en réponse à l’invasion de l’Ukraine. « Les inspecteurs américains et les membres d’équipage de leurs avions n’ont pas de difficultés similaires », a fait valoir Moscou.

    Cela étant, la diplomatie russe a souligné le « rôle unique » que tient ce traité de désarmement nucléaire dans les relations entre la Russie et les États-Unis. Aussi, a-t-elle promis, les inspections reprendront « immédiatement » une fois que seront réglés les problèmes qu’elle a évoqués.

    Pour le moment, les États-Unis n’ont pas officiellement réagi à cette annonce. Toutefois, un porte-parole du département d’État a confié à l’AFP que Washington « garde les discussions entre les parties relatives à l’application du traité confidentielles ». Et d’ajouter : « Les principes de réciprocité, de prédictibilité et de stabilité mutuelles continueront à guider l’approche des États-Unis ».

    Après la fin du traité sur les Forces nucléaires intermédiaires [FNI], du traité « Ciel ouvert » ou encore du traité sur les Forces conventionnelles en Europe [FCE], le New START est le dernier accord de désarmement entre les États-Unis et la Russie à être encore en vigueur.

    La semaine passée, M. Biden a fait savoir à Vladimir Poutine, son homologue russe, que les États-Unis étaient disposés à « négocier rapidement un nouveau cadre de contrôle des armements pour remplacer le New START quand il arrivera à échéance, en 2026. Cela étant, a-t-il dit, une telle « négocation nécessite un partenaire disposé à agir de bonne foi » et la »Russie doit démontrer qu’elle est prête à travailler au contrôle des armes nucléaires avec les États-Unis ».

    Outre la maîtrise des armements nucléaires, le New START offre plusieurs avantages : il permet d’avoir des garanties sur la réalité des arsenaux possédés par les deux parties supérieures à celles que peuvent apporter les services de renseignement. Et il favorise le dialogue entre militaires de chaque camp.

    À noter que la suspension des inspections prévues par le New START a été annoncé alors que le chef du Kremlin a récemment indiqué que le nouveau missile balistique intercontinental RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], capable d’emporter au moins 15 ogives nucléaires mirvées, pourrait entrer en service d’ici la fin de cette année.

    Moscou suspend les inspections de ses bases prévues par l’accord de désarmement nucléaire New Start

    par Laurent Lagneau · 9 août 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Alors qu’il arrivait à son terme, en février 2021, le traité de désarmement nucléaire « New Start » [Strategic Arms Reduction Treaty], qui limite la taille des arsenaux nucléaires américains et russes à 1550 têtes nucléaires déployés et à 700 lanceurs stratégiques, fut prolongé in extremis de cinq ans de plus, Washington et Moscou s’étant finalement mis d’accord pour activer une clause prévue par l’article XIV du texte.

    « Le président [Biden] a toujours dit clairement que le traité New Start était dans l’intérêt de la sécurité nationale des Etats-Unis et une telle extension est encore plus nécessaire quand les relations avec la Russie sont tendue », fit valoir la Maison Blanche, à l’époque.

    L’avenir du New START paraissait alors compromis, l’administration du président Trump estimant qu’un tel texte devait concerner également la Chine [ce qu’elle refusa évidemment] ainsi que les armes hypersoniques. À Moscou, il était question d’y inclure les systèmes de défense antimissile, ce qui était un point de désaccord majeur avec Washington, comme, du reste, les modalités du mécanisme de vérification des engagements pris par les deux parties.

    Justement, à ce propos, Moscou a annoncé, le 8 août, que les inspections de ses bases nucléaires par les États-Unis allaient être suspendues « temporairement », ce qui ne peut qu’affaiblir un peu plus la portée du New Start, à moment où les tensions s’accumulent entre ses deux signataires.

    La Fédération Russie « a officiellement informé » les États-Unis que tous ses sites soumis aux inspections dans le cadre du traité New Start en seraient « temporairement exemptés », a en effet annoncé le ministère russe des Affaires étrangères.

    Et de justifier cette décision par des « réalités existantes qui créent des avantages unilatéraux pour les États-Unis et privent la Russie de son droit d’effectuer des inspections sur le territoire américain », les inspecteurs russes ayant des difficultés pour obtenir des visas, à cause des sanctions occidentales prises en réponse à l’invasion de l’Ukraine. « Les inspecteurs américains et les membres d’équipage de leurs avions n’ont pas de difficultés similaires », a fait valoir Moscou.

    Cela étant, la diplomatie russe a souligné le « rôle unique » que tient ce traité de désarmement nucléaire dans les relations entre la Russie et les États-Unis. Aussi, a-t-elle promis, les inspections reprendront « immédiatement » une fois que seront réglés les problèmes qu’elle a évoqués.

    Pour le moment, les États-Unis n’ont pas officiellement réagi à cette annonce. Toutefois, un porte-parole du département d’État a confié à l’AFP que Washington « garde les discussions entre les parties relatives à l’application du traité confidentielles ». Et d’ajouter : « Les principes de réciprocité, de prédictibilité et de stabilité mutuelles continueront à guider l’approche des États-Unis ».

    Après la fin du traité sur les Forces nucléaires intermédiaires [FNI], du traité « Ciel ouvert » ou encore du traité sur les Forces conventionnelles en Europe [FCE], le New START est le dernier accord de désarmement entre les États-Unis et la Russie à être encore en vigueur.

    La semaine passée, M. Biden a fait savoir à Vladimir Poutine, son homologue russe, que les États-Unis étaient disposés à « négocier rapidement un nouveau cadre de contrôle des armements pour remplacer le New START quand il arrivera à échéance, en 2026. Cela étant, a-t-il dit, une telle « négocation nécessite un partenaire disposé à agir de bonne foi » et la »Russie doit démontrer qu’elle est prête à travailler au contrôle des armes nucléaires avec les États-Unis ».

    Outre la maîtrise des armements nucléaires, le New START offre plusieurs avantages : il permet d’avoir des garanties sur la réalité des arsenaux possédés par les deux parties supérieures à celles que peuvent apporter les services de renseignement. Et il favorise le dialogue entre militaires de chaque camp.

    À noter que la suspension des inspections prévues par le New START a été annoncé alors que le chef du Kremlin a récemment indiqué que le nouveau missile balistique intercontinental RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], capable d’emporter au moins 15 ogives nucléaires mirvées, pourrait entrer en service d’ici la fin de cette année.

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    Alors qu’il arrivait à son terme, en février 2021, le traité de désarmement nucléaire « New Start » [Strategic Arms Reduction Treaty], qui limite la taille des arsenaux nucléaires américains et russes à 1550 têtes nucléaires déployés et à 700 lanceurs stratégiques, fut prolongé in extremis de cinq ans de plus, Washington et Moscou s’étant finalement mis d’accord pour activer une clause prévue par l’article XIV du texte.

    « Le président [Biden] a toujours dit clairement que le traité New Start était dans l’intérêt de la sécurité nationale des Etats-Unis et une telle extension est encore plus nécessaire quand les relations avec la Russie sont tendue », fit valoir la Maison Blanche, à l’époque.

    L’avenir du New START paraissait alors compromis, l’administration du président Trump estimant qu’un tel texte devait concerner également la Chine [ce qu’elle refusa évidemment] ainsi que les armes hypersoniques. À Moscou, il était question d’y inclure les systèmes de défense antimissile, ce qui était un point de désaccord majeur avec Washington, comme, du reste, les modalités du mécanisme de vérification des engagements pris par les deux parties.

    Justement, à ce propos, Moscou a annoncé, le 8 août, que les inspections de ses bases nucléaires par les États-Unis allaient être suspendues « temporairement », ce qui ne peut qu’affaiblir un peu plus la portée du New Start, à moment où les tensions s’accumulent entre ses deux signataires.

    La Fédération Russie « a officiellement informé » les États-Unis que tous ses sites soumis aux inspections dans le cadre du traité New Start en seraient « temporairement exemptés », a en effet annoncé le ministère russe des Affaires étrangères.

    Et de justifier cette décision par des « réalités existantes qui créent des avantages unilatéraux pour les États-Unis et privent la Russie de son droit d’effectuer des inspections sur le territoire américain », les inspecteurs russes ayant des difficultés pour obtenir des visas, à cause des sanctions occidentales prises en réponse à l’invasion de l’Ukraine. « Les inspecteurs américains et les membres d’équipage de leurs avions n’ont pas de difficultés similaires », a fait valoir Moscou.

    Cela étant, la diplomatie russe a souligné le « rôle unique » que tient ce traité de désarmement nucléaire dans les relations entre la Russie et les États-Unis. Aussi, a-t-elle promis, les inspections reprendront « immédiatement » une fois que seront réglés les problèmes qu’elle a évoqués.

    Pour le moment, les États-Unis n’ont pas officiellement réagi à cette annonce. Toutefois, un porte-parole du département d’État a confié à l’AFP que Washington « garde les discussions entre les parties relatives à l’application du traité confidentielles ». Et d’ajouter : « Les principes de réciprocité, de prédictibilité et de stabilité mutuelles continueront à guider l’approche des États-Unis ».

    Après la fin du traité sur les Forces nucléaires intermédiaires [FNI], du traité « Ciel ouvert » ou encore du traité sur les Forces conventionnelles en Europe [FCE], le New START est le dernier accord de désarmement entre les États-Unis et la Russie à être encore en vigueur.

    La semaine passée, M. Biden a fait savoir à Vladimir Poutine, son homologue russe, que les États-Unis étaient disposés à « négocier rapidement un nouveau cadre de contrôle des armements pour remplacer le New START quand il arrivera à échéance, en 2026. Cela étant, a-t-il dit, une telle « négocation nécessite un partenaire disposé à agir de bonne foi » et la »Russie doit démontrer qu’elle est prête à travailler au contrôle des armes nucléaires avec les États-Unis ».

    Outre la maîtrise des armements nucléaires, le New START offre plusieurs avantages : il permet d’avoir des garanties sur la réalité des arsenaux possédés par les deux parties supérieures à celles que peuvent apporter les services de renseignement. Et il favorise le dialogue entre militaires de chaque camp.

    À noter que la suspension des inspections prévues par le New START a été annoncé alors que le chef du Kremlin a récemment indiqué que le nouveau missile balistique intercontinental RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], capable d’emporter au moins 15 ogives nucléaires mirvées, pourrait entrer en service d’ici la fin de cette année.

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    Alors qu’il arrivait à son terme, en février 2021, le traité de désarmement nucléaire « New Start » [Strategic Arms Reduction Treaty], qui limite la taille des arsenaux nucléaires américains et russes à 1550 têtes nucléaires déployés et à 700 lanceurs stratégiques, fut prolongé in extremis de cinq ans de plus, Washington et Moscou s’étant finalement mis d’accord pour activer une clause prévue par l’article XIV du texte.

    « Le président [Biden] a toujours dit clairement que le traité New Start était dans l’intérêt de la sécurité nationale des Etats-Unis et une telle extension est encore plus nécessaire quand les relations avec la Russie sont tendue », fit valoir la Maison Blanche, à l’époque.

    L’avenir du New START paraissait alors compromis, l’administration du président Trump estimant qu’un tel texte devait concerner également la Chine [ce qu’elle refusa évidemment] ainsi que les armes hypersoniques. À Moscou, il était question d’y inclure les systèmes de défense antimissile, ce qui était un point de désaccord majeur avec Washington, comme, du reste, les modalités du mécanisme de vérification des engagements pris par les deux parties.

    Justement, à ce propos, Moscou a annoncé, le 8 août, que les inspections de ses bases nucléaires par les États-Unis allaient être suspendues « temporairement », ce qui ne peut qu’affaiblir un peu plus la portée du New Start, à moment où les tensions s’accumulent entre ses deux signataires.

    La Fédération Russie « a officiellement informé » les États-Unis que tous ses sites soumis aux inspections dans le cadre du traité New Start en seraient « temporairement exemptés », a en effet annoncé le ministère russe des Affaires étrangères.

    Et de justifier cette décision par des « réalités existantes qui créent des avantages unilatéraux pour les États-Unis et privent la Russie de son droit d’effectuer des inspections sur le territoire américain », les inspecteurs russes ayant des difficultés pour obtenir des visas, à cause des sanctions occidentales prises en réponse à l’invasion de l’Ukraine. « Les inspecteurs américains et les membres d’équipage de leurs avions n’ont pas de difficultés similaires », a fait valoir Moscou.

    Cela étant, la diplomatie russe a souligné le « rôle unique » que tient ce traité de désarmement nucléaire dans les relations entre la Russie et les États-Unis. Aussi, a-t-elle promis, les inspections reprendront « immédiatement » une fois que seront réglés les problèmes qu’elle a évoqués.

    Pour le moment, les États-Unis n’ont pas officiellement réagi à cette annonce. Toutefois, un porte-parole du département d’État a confié à l’AFP que Washington « garde les discussions entre les parties relatives à l’application du traité confidentielles ». Et d’ajouter : « Les principes de réciprocité, de prédictibilité et de stabilité mutuelles continueront à guider l’approche des États-Unis ».

    Après la fin du traité sur les Forces nucléaires intermédiaires [FNI], du traité « Ciel ouvert » ou encore du traité sur les Forces conventionnelles en Europe [FCE], le New START est le dernier accord de désarmement entre les États-Unis et la Russie à être encore en vigueur.

    La semaine passée, M. Biden a fait savoir à Vladimir Poutine, son homologue russe, que les États-Unis étaient disposés à « négocier rapidement un nouveau cadre de contrôle des armements pour remplacer le New START quand il arrivera à échéance, en 2026. Cela étant, a-t-il dit, une telle « négocation nécessite un partenaire disposé à agir de bonne foi » et la »Russie doit démontrer qu’elle est prête à travailler au contrôle des armes nucléaires avec les États-Unis ».

    Outre la maîtrise des armements nucléaires, le New START offre plusieurs avantages : il permet d’avoir des garanties sur la réalité des arsenaux possédés par les deux parties supérieures à celles que peuvent apporter les services de renseignement. Et il favorise le dialogue entre militaires de chaque camp.

    À noter que la suspension des inspections prévues par le New START a été annoncé alors que le chef du Kremlin a récemment indiqué que le nouveau missile balistique intercontinental RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], capable d’emporter au moins 15 ogives nucléaires mirvées, pourrait entrer en service d’ici la fin de cette année.

    L'Humanité

    Bactéries. Quel est ce titan qui défie toutes les règles de la microbiologie ?

    Actu

    Par définition, les micro-organismes sont invisibles à l’œil nu. Pourtant, dans une mangrove de Guadeloupe, des chercheurs sont tombés sur une espèce d’une taille inouïe, pouvant atteindre 2 cm ! La découverte de Thiomargarita magnifica ne laisse pas de les intriguer.

    Marine Cygler

    «Elle est 5 000 fois plus grosse que la plupart des bactéries. Pour vous donner une idée, c’est comme si un être humain rencontrait un autre être humain grand comme le mont ­Everest ! » C’est ainsi que Jean-Marie ­Volland a ­expliqué dans une conférence de presse le caractère inattendu de la découverte à laquelle il a contribué : celle d’une bactérie géante visible à l’œil nu, la plus grande jamais trouvée dans la nature.

    Malgré une taille et une organisation sophistiquée encore jamais vues chez les bactéries, des chercheurs de l’université des Antilles et du laboratoire national Lawrence-Berkeley aux États-Unis, où Jean-­Marie Volland travaille comme biologiste marin, ont réussi à démontrer que le micro-organisme ­découvert en 2009 était, contre toute vraisemblance, une bactérie. Leur épopée ­scientifique a été détaillée dans la célèbre revue scientifique « Science », le 23 juin dernier.

    Semblable à un cil

    Tout commence il y a treize ans, en Guadeloupe, plus exactement dans la mangrove, cette zone entre mer et terre dotée d’une biodiversité aussi unique que riche. Là, c’est le domaine des palétuviers rouges, ces arbres tropicaux reconnaissables avec leurs racines aériennes plantées dans l’eau salée. C’est sur des feuilles immergées en décomposition qu’Olivier Gros, de l’université des Antilles, repère d’étranges filaments de la taille et de la forme d’un cil et de couleur blanche. Un organisme qu’il ne reconnaît pas.

    LA RECHERCHE A CONSTATÉ LA PRÉSENCE D’ÉTRANGES PÉPINS. NOUVELLE SURPRISE : LA GÉANTE Y CONTIENT DES CENTAINES DE MILLIERS DE COPIES DE SON ADN.

    De retour au laboratoire, c’est l’étonnement : les analyses au microscope révèlent qu’il s’agit d’une seule et unique cellule, et non différentes cellules formant un filament. En outre, on n’observe aucun élément cellulaire retrouvé habituellement chez les eucaryotes, comme un noyau où est stocké le matériel génétique et des mitochondries qui fournissent de l’énergie. Conclusion : il s’agirait donc d’un procaryote, autrement dit un organisme parmi les plus simples du monde vivant. Les biologistes antillais mettent en évidence aussi qu’il se nourrit de ­sulfure pour se développer.

    Les images réalisées au microscope 3D ont confirmé qu'il s'agit bien d'une seule cellule. Une bactérie capable d'utiliser du sulfure pour fixer le carbone et se développer. © Jean-Marie VOLLAND / Lawrence Berkeley National Laboratory / AFP

    Très vite, ils ont l’intuition que cette étrange ­habitante des mangroves appartient à la famille des bactéries géantes Thiomargarita, dont la survie dépend aussi du sulfure. On la nomme Candi­datus Thiomargarita magnifica. Une analyse très partielle de l’ADN permet de confirmer cette ­appartenance. Mais, qu’elle est grosse ! Elle peut mesurer jusqu’à 2 centimètres de longueur, alors que les bactéries font en moyenne de 1 à 5 micromètres de long. Même la plus grosse des Thiomargarita, Thiomargarita namibiensis, semble, avec ses 750 micromètres, si petite à côté d’elle.

    En attendant une culture en laboratoire

    Au-delà de sa taille, Candidatus Thiomargarita magnifica brouille les définitions entre eucaryote et procaryote, dont la molécule d’ADN est supposée nager librement dans le cytoplasme des cellules. Après avoir été étudiée à Pointe-à-Pitre puis laissée de côté tant il était difficile de convaincre la communauté scientifique, elle est envoyée aux États-Unis, au laboratoire national Lawrence-Berkeley, où des analyses plus poussées vont offrir de nouvelles révélations.

    Le séquençage et l’analyse du matériel génétique apportent une preuve solide de son identité. Mais, si les images de grande précision en trois dimensions capables de déceler la plus fine des membranes confirment qu’il s’agit bien d’une seule cellule, elles mettent en évidence la présence d’étranges ­pépins. Ces derniers renferment l’ADN porteur de l’information génétique de la bactérie. De l’ADN qui n’est pas libre dans la cellule mais empaqueté dans des petites vésicules : une caractéristique des cellules animales et végétales mais du jamais-vu chez des bactéries !

    Les chercheurs sont donc allés de surprise en surprise tant les règles de la microbiologie étaient transgressées. D’abord, le gigantisme qui semblait impossible, et maintenant, de l’ADN en petits paquets. Pourquoi Thiomargarita magnifica isole-t-elle son ADN dans de petits paquets ? Représente-t-elle le chaînon manquant entre les bactéries et les cellules plus complexes ? Les pépins signent-ils l’arrivée de la complexité dans le monde des bactéries ? La réponse reste en suspens.

    Mais l’enquête scientifique autour de Thiomargarita magnifica n’est évidemment pas terminée. Les biologistes rêvent de la cultiver en laboratoire en recréant les conditions bien particulières – eaux saumâtres et végétaux en décomposition – de son habitat côtier afin d’observer comment elle se reproduit. Ils essayeront ainsi de comprendre pourquoi chaque Thiomargarita magnifica possède plus de 700 000 copies de son ADN, autrement dit pourquoi la bactérie multiplie les copies de son ADN mais ne se divise pas et continue de grandir.

    C’EST QUOI, UNE BACTÉRIE ?Les bactéries sont des micro-organismes vivants qui se reproduisent seul par division. Ce sont les premières formes de vies apparues sur Terre, il y a plus de trois milliards d'années. On en trouve dans tous les milieux : la mer, la terre et même dans le corps humain. Certaines sont pathogènes, c'est-à-dire provoquent des maladies.

    sciencesguadeloupe
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    'Day of conquest' as Taliban mark turbulent first year in power

    Issued on: 15/08/2022 - 09:00Modified: 15/08/2022 - 08:58

    Kabul (AFP) – Taliban fighters chanted victory slogans next to the US embassy in Kabul Monday as they marked the first anniversary of their return to power in Afghanistan following a turbulent year that saw women's rights crushed and a humanitarian crisis worsen.

    Exactly a year ago, the hardline Islamists captured Kabul after a nationwide lightning offensive against government forces just as US-led troops were ending two decades of intervention in a conflict that cost tens of thousands of lives.

    "We fulfilled the obligation of jihad and liberated our country," said Niamatullah Hekmat, a fighter who entered the capital on August 15 last year just hours after then-president Ashraf Ghani fled the country.

    "It's the day of victory and happiness for the Afghan Muslims and people. It is the day of conquest and victory of the white flag," government spokesman Bilal Karimi said on Twitter.

    The chaotic withdrawal of foreign forces continued until August 31, with tens of thousands of people rushing to Kabul's airport hoping to be evacuated on any flight out of Afghanistan.

    Images of crowds storming the airport, climbing atop aircraft -- and some clinging to a departing US military cargo plane as it rolled down the runway -- aired on news bulletins around the world.

    Authorities have so far not announced any official celebration to mark the anniversary, but state television said it would air special programmes.

    Many Taliban fighters gathered in Kabul's Massoud Square, adjacent to the now-shut US embassy, where they displayed the regime's white banners.

    "Long live the Islamic Emirate... long live independence," they chanted, some holding weapons while others took pictures on their mobile phones.

    Taliban flags fluttered from lamposts along the road to the airport.

    Taliban fighters expressed happiness that their movement was now in power -- even as aid agencies say that half the country's 38 million people face extreme poverty.

    "The time when we entered Kabul, and when the Americans left, those were moments of joy," said Hekmat, now a member of the special forces guarding the presidential palace.

    'Life has lost its meaning'

    For many ordinary Afghans, however, the return of the Taliban has only increased hardships -- especially for women.

    Initially, the Taliban promised a softer version of the harsh Islamist rule that characterised their first stint in power from 1996 to 2001.

    But many restrictions have been imposed on women to comply with the movement's austere vision of Islam.

    Tens of thousands of girls have been shut out of secondary schools, while women have been barred from returning to many government jobs.

    And in May, they were ordered to fully cover up in public, ideally with an all-encompassing burqa.

    "From the day they have come, life has lost its meaning," said Ogai Amail, a resident of Kabul.

    "Everything has been snatched from us, they have even entered our personal space," she added.

    On Saturday, Taliban fighters beat women protesters and fired guns into the air to disperse a rally in Kabul.

    While Afghans acknowledge a decline in violence since the Taliban seized power, the humanitarian crisis has left many helpless.

    "People coming to our shops are complaining so much of high prices that we shopkeepers have started hating ourselves," said Noor Mohammad, a shopkeeper from Kandahar, the de facto power centre of the Taliban.

    The country is in economic crisis, with its overseas assets frozen by Washington and aid curtailed in order to keep funds out of the Taliban's hands.

    No nation has recognised the new government.

    For Taliban fighters, however, the joy of victory overshadows the current economic crisis.

    "We might be poor, we might be facing hardships, but the white flag of Islam will now fly high forever in Afghanistan", said a fighter guarding a public park in Kabul.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    RAS au pays de Papa Tango Charly

    Actu

    La science face au paranormal #10 Fantasmé depuis des décennies, le triangle des Bermudes alimente les théories les plus folles. Dans ce cimetière à ciel ouvert en plein cœur de l’océan Atlantique, sont réputés disparus des centaines de navires et d’avions, engloutis sans laisser de traces. Plongée dans une légende aussi tenace que fragile.

    Marion d'Allard

    Il fait un temps de curé, ce 5 décembre 1945, sur la base aéronavale de fort Lauderdale, en Floride. À 14 h 10, l’escadrille 19 de l’US Navy, ses cinq torpilleurs et ses quatorze pilotes et membres d’équipage, décolle pour un vol d’entraînement. Le jeune commandant Taylor dirige l’opération. À 15 h 40, la patrouille TBM Avenger, qui survole l’Atlantique en direction des Bermudes, disparaît des écrans radars du contrôle aérien. À 19 h 27, l’état-major ordonne l’envoie sur zone de treize militaires à bord d’un hydravion de secours. Aucun ne regagnera Fort Lauderdale. Le PBM Mariner disparaît – lui aussi – en plein vol.

    Au crépuscule de la Seconde Guerre mondiale, la volatilisation de l’escadrille 19 et de ses sauveteurs est inconcevable pour l’armée américaine. Ni la météo dantesque qui sévit dans ces mers de tempêtes, ni l’argument de l’avarie moteur ne suffiront à éteindre le mystère. Il faut chercher ailleurs, élaborer des théories, envisager des scénarios aux confins du réel. Et c’est par cette disparition inexpliquée qu’une vieille légende va renaître, celle du triangle des Bermudes, propulsé alors au rang des mythes fameux, avec, dans son sillage, un lot invraisemblable d’interprétations, des plus farfelues aux plus cartésiennes.

    Plus de 200 disparitions dans les airs et en mer ont eu lieu dans la zone

    L’affaire de l’escadrille 19 s’ajoute à une longue liste de naufrages et de crashs répertoriés dans cette zone immense qui s’étend sur plus de 500 000 km2 bornée à l’ouest par Miami, au nord par les Bermudes et au sud par Porto Rico. Du charbonnier américain USS Cyclops sombrant en 1918 avec ses 306 membres d’équipage à la destruction en vol de dizaines d’appareils, plus de 200 disparitions dans les airs et en mer ont eu lieu dans la zone depuis la Seconde Guerre mondiale. Christophe Colomb lui-même aurait dans son journal de bord du 8 août 1492 décrit le comportement anormal de ses boussoles au large des Bahamas…

     Il ne se passe pas grand-chose de notable dans le triangle des Bermudes. Tout juste des orages à forte activité électrique propices à la formation de dépressions tropicales et subtropicales »

    Redouté par les navigateurs du monde entier, le « triangle du diable » attise les esprits curieux, contente les convaincus, agace les sceptiques. Les années 1970 marquent l’apogée de la popularité du triangle, mise en musique par Mort Shuman et son Papa Tango Charly en 1976. Reportages, parutions, débats, chacun y va de son explication et les thèses, parfois loufoques, font florès. En 1974, le linguiste et écrivain américain Charles Berlitz publie The Bermuda Triangle. Best-seller vendu à plus de 5 millions d’exemplaires, l’ouvrage attribue à des phénomènes surnaturels les disparitions dans la zone. Selon Berlitz, il y aurait sous la surface du triangle un monument caché, sorte de pyramide gigantesque, porte d’entrée, pourquoi pas, d’une cité engloutie. En 1978, quand, épousant les thèses de Berlitz, l’apnéiste star Jacques Mayol décide d’aller voir de ses propres yeux, il n’y va pas par quatre chemins : « Je n’écarte pas l’hypothèse de l’Atlantide », confiera-t-il aux journalistes venus l’interroger. Si l’expédition de Mayol ne donne aucun résultat, la rumeur, elle, continue d’enfler. En pleine guerre froide, le triangle des Bermudes – duquel Cuba n’est pas si loin – catalyse les élucubrations complotistes, les récits délirants de manœuvres militaires sous-marines secrètes.

    Une archipel, sur la route du Gulf Stream, qui subit régulièrement les caprices de la haute mer

    Les scientifiques du monde entier, piqués au vif par tant de mystères, vont alors se frotter à l’épineuse énigme. S’attachant à démonter les scénarios fantasques ou à fournir de nouvelles pistes d’explication, climatologues, météorologues, géophysiciens et océanographes épluchent les données, recoupent les informations, atterrissant finalement sur un relatif consensus : n’en déplaise aux imaginatifs, le triangle des Bermudes est une légende, une légende seulement. Certes, les événements météorologiques extrêmes existent dans ces mers du globe soumises à l’apparition aussi soudaine que violente de tempêtes cycloniques parfois dévastatrices. Certes, l’archipel des Bermudes, situé en plein cœur de la route du Gulf Stream, subit régulièrement les caprices de la haute mer. Mais rien de plus. Le mythe des disparitions en chaîne ne s’expliquerait donc que par l’immensité de la zone concernée. Fermer le ban, salutations arithmétiques.

    « Pas grand-chose de notable »

    Pourtant, en 2015, la découverte à l’autre bout du monde d’immenses trous dans le sol sibérien va relancer le débat. Causés par l’explosion de méthane enfermé dans le ventre de la terre, les cratères de la péninsule de Yamal vont être l’occasion de replonger vers le plancher océanique du triangle du diable. À la faveur du réchauffement climatique, le méthane libéré du permafrost marin remonterait à la surface sous forme de millions de petites bulles responsables d’une diminution de la densité des eaux et causes de turbulences atmosphériques. Mais cette hypothèse, elle aussi, est aujourd’hui démentie. « Cette théorie repose sur des observations dans des zones souvent peu profondes. Effectivement, dans ces milieux sans oxygène, les bactéries transforment la matière organique en méthane et ces “bulles” peuvent être gazeuses ou solides. On parle alors d’hydrate de méthane », explique Gilles Reverdin. Selon le chercheur du Laboratoire d’océanographie et du climat du CNRS, la profondeur et la température des eaux du triangle contredisent la thèse de méthane libéré sous forme gazeuse.

    En réalité, poursuit le scientifique en étouffant un rire, « il ne se passe pas grand-chose de notable dans le triangle des Bermudes ». Tout juste atteste-t-il d’ « orages à forte activité électrique propices à la formation de dépressions tropicales et subtropicales ». Là-bas, où le ciel azur vire au gris lourd en quelques minutes à peine, « la vitesse verticale très forte des vents, accompagnée d’un effet de cisaillement, chahute les avions, les petits en particulier. Ce sont des zones de forte convection et ces gros nuages qui naissent soudainement peuvent entraîner, vers le haut ou vers le bas, les appareils sur plusieurs centaines de mètres », détaille le scientifique.

    La tempête médiatique et les divagations sont retombées

    La charge électrique de ces cieux orageux expliquerait également le dérèglement des boussoles dont étaient équipés les appareils du siècle dernier, y compris, donc, les chasseurs de l’escadrille 19. Voilà pour les airs. En mer, poursuit Gilles Reverdin, il arrive que « lorsqu’on se rapproche du fond du Gulf Stream, des vagues scélérates se forment », parfois fatales aux embarcations légères. Mais pas seulement. Si la théorie de l’apparition soudaine de trombes marines semble peu probable dans les eaux du triangle, la zone est en revanche située en plein cœur de la mer des Sargasses, nommée ainsi par Christophe Colomb, qui y constata la présence singulière d’une multitude de végétaux en surface. Pouvant atteindre 100 mètres de large, les bancs de sargasses auront tôt fait de devenir un problème majeur pour un voilier qui s’y prendrait au piège.

    Depuis le fourmillement des années 1970, le temps a fait son œuvre. La tempête médiatique et les divagations autour du mythe sont retombées. Un demi-siècle a passé depuis la parution du livre de Charles Berlitz et l’escadrille 19 a disparu voilà bientôt quatre-vingts ans, emportant avec elle le mystère des dernières heures du commandant Taylor et de ses camarades d’uniforme.

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    India marks historic 75th Independence Day anniversary

    Issued on: 15/08/2022 - 08:58

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    Indian Prime Minister Narendra Modi said the country must become a developed nation in a speech Monday marking the 75th anniversary of India’s independence. But the Modi administration has overseen massive crackdowns on civil liberties, including discrimination against India’s Muslim minority, raising fears for the future of the world’s largest democracy.

    Speaking from the 17th century Red Fort, the former residence of Mughal emperors in Delhi, Prime Minister Modi said India must turn into a developed nation before it marks a centenary of independence from colonial Britain.

    "We must turn India into a developed country in the next 25 years, in our lifetime," said the 71-year-old Modi, wearing a turban in the colours of the Indian flag, in his 75-minute-speech in Hindi.

    "It's a big resolution, and we should work towards it with all our might."

    Modi said millions of people across the country were commemorating the 75th anniversary of independence by hoisting national flags at their homes and businesses for three days as part of a government campaign “of awakening the spirit of patriotism in every heart.”

    Critics of his Hindu nationalist government however accuse Modi of turning his back on the ideals of secularism, tolerance and respect for civil liberties advocated by the nation’s founding fathers and enshrined in the Indian constitution.

    Since he came to power in 2014, Modi has overseen violent crackdowns against the opposition, widespread discrimination against India’s Muslim community and arrests of journalists and writers critical of his government’s track record.

    >> ‘We are homeless now’: Bulldozers raze rights of India’s Muslims

    The main opposition Congress party on Monday accused the Modi government of leaving opposition parties out of celebrations.

    “There were special functions in Parliament’s historic Central Hall to mark the 25th, 50th and 60th anniversary of India’s independence,” said Jairam Ramesh, an India National Congress party spokesperson. “Sadly, nothing like that has been organised for the 75th anniversary, which has been reduced to an occasion to glorify the Sarvagyaani,” he said, using a term meaning "a person who knows all” in reference to Modi.

    Advances in science, technology

    Towards midnight on August 14, 1947, India’s first Prime Minister Jawaharlal Nehru began his historic “Tryst With Destiny” speech proclaiming, “At the stroke of the midnight hour, when the world sleeps, India will awake to life and freedom.”

    The speech turned the hopes of millions into reality. India was a free, independent country as a new future beckoned.

    Seventy-five years on, India is a vastly changed country. The nation of 1.4 billion people is a beacon of democratic stability in the region. India is the world's sixth-largest economy and is expected to grow at over seven percent in the current fiscal year ending in March 2023 – the fastest among major economies.

    With a highly skilled workforce, India is also one of the leading countries in the fields of information technology, pharmacy, space science and civil nuclear energy.

    But when it comes to religion, independent India's founders strove to ensure that all Indians could practise their faith with a clear separation between state and religion.

    However many Indians, particularly among India's roughly 200 million Muslims, fear that these ideals are under attack by Modi's Hindu-nationalist Bharatiya Janata Party (BJP), many of whose supporters espouse Hindu hegemony.

    Counterweight to China’s influence

    In his speech on Monday, Modi said the world's view of India was changing and it was looking toward the country to help resolve global issues.

    Modi said India would be guided by the ideals of self-reliance and the spirit of international partnership to attain excellence in science and technology, set up industries, and attain food and energy security.

    He said billions of dollars in investment were flowing into the country turning it into a manufacturing hub.

    Many experts say India's economy could expand to become the world's third-largest by 2050 after the US and China, although per capita income, currently around $2,100, may remain low compared to many countries.

    Countries such as the US already see India as a future challenger to China's dominating influence in Asia and beyond. US President Joe Biden on Sunday congratulated India for its national day and said the United States and India were "indispensable partners" that would continue to work together to address global challenges in the years ahead.

    India's neighbour Pakistan, which was part of British India and became independent at the same time, celebrated its independence day on Sunday.

    (FRANCE 24 with AFP, AP and Reuters)

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    India: Hindu extremists are stoking a wave of Islamophobic sentiment across the country

    HINDU NATIONALISM

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    L'Humanité

    Le fakir à la pointe de la physique

    Actu

    La science face au paranormal #9 Indémodable, la planche à clous est l’ustensile incontournable de ces ascètes indiens au regard hypnotique. Mais, attention, un fakir peut en cacher un autre, et l’exploit relève plus des principes élémentaires de physique que d’un contrôle surnaturel de la douleur...

    Laurent Mouloud

    Lumière tamisée, regard hypnotique, barbichette de rigueur… tous les fakirs de music-hall le savent, il faut soigner le décorum si l’on veut que le public y croie au maximum. Et surtout, surtout, ne jamais oublier la pièce maîtresse du spectacle : la fameuse planche à clous. L’objet de torture, hérissé de pics, a fait frémir des générations de spectateurs. Qui n’a jamais redouté de voir ce corps allongé cérémonieusement s’embrocher de part en part ? Malgré les apparences, les fakirs, réputés pour leur maîtrise surnaturelle de la douleur, n’ont pas de penchants suicidaires. Plutôt un sens aigu de la mise en scène, un bon tonus musculaire et une fine connaissance de quelques principes élémentaires de physique.

    Car il n’est pas si simple de s’enfoncer sur un clou. Comme chacun le sait, ce dernier pénètre dans un matériau grâce à la force exercée sur lui. Souvent le marteau. Ici, le poids du fakir. S’il n’y avait qu’un clou, la totalité de ce poids se porterait dessus, et notre mage serait transpercé. Mais voilà : multiplier le nombre de clous revient à diviser la force qui s’exerce sur chacun d’eux. En clair, si vous prenez une planche à 100 clous et un solide fakir de 80 kilos parfaitement étendu, chaque pointe ne supporte qu’un poids de 800 grammes. Insuffisant pour pénétrer le corps. Et ce, d’autant plus si notre athlète raidit ses muscles, rendant le matériau plus dense et difficile à perforer.

    Au début du XXe siècle, Paul Heuzé, (debout avec une moustache), écrivain et illusionniste, s’est fait une spécialité de démonter scientifiquement leurs soi-disant pouvoirs. © Henry Guttmann Collection/Hulton Archive/Getty Images

    Ce principe posé, le fakir prévoyant va peaufiner les détails, qui n’en sont pas vraiment. Les clous doivent être soigneusement choisis. Plus leur section sera grosse, plus ils seront impressionnants, mais inoffensifs. Autre facteur déterminant : leur répartition sur la planche. Aucune pointe ne doit dépasser afin que le poids se répartisse de manière homogène. De même, l’espacement entre les clous est crucial : de l’avis des spécialistes – il y en a –, un intervalle d’environ 2 centimètres semble le bon compromis entre la nécessité d’impressionner la galerie et la garantie de ne pas se transformer en brochette birmane.

    La planche à clous comme outil thérapeutique

    Vous pouvez maintenant prendre votre air le plus inspiré, plonger dans une pseudo-méditation transcendantale et vous étendre tout du long. Vous ou n’importe qui, tant ce tour de la planche à clous relève du savoir-faire méticuleux et non point d’un quelconque pouvoir divin. À l’origine, le fakir n’a d’ailleurs rien du saltimbanque habité qui a tant fasciné l’Occident. Le mot faqïr, d’origine arabe, signifie pauvre  et désignait, dans le sous-continent indien, un ascète soufi cherchant à accéder à la sainteté par la contemplation et toutes sortes de mortifications corporelles (transpercements, mutilations…). L’usage de la planche à clous était vu comme un outil thérapeutique avec lequel l’ascète pouvait réduire ses tensions physiques et émotionnelles, le contact des clous sur la peau – selon le principe de l’acupression – stimulant la circulation sanguine, la sécrétion d’endorphine et la relaxation musculaire.

    Les « néofakirs » occidentaux sont très loin des préceptes de dénuement de leurs cousins indiens.

    Mais ce n’est pas cette dimension religio-médicale qui intéresse les Occidentaux à la fin du XIX e siècle. Eux rêvent, à travers les récits de voyages de lord Osborne, Louis Jacolliot ou encore Daniel Arnauld, d’un être surnaturel, capable de léviter, de charmer des serpents, de se transpercer le corps sans défaillir. Loin du mendiant des origines, cette image du fakir d’opérette sera importée dans l’Hexagone dès 1880 et connaîtra un immense succès auprès d’une population friande d’orientalisme. « Avec la découverte de la tombe de Toutânkhamon, la France est en pleine égyptomanie, et le mystérieux fakir nourrit cette curiosité pour les mondes orientaux », explique la chercheuse Fleur Hopkins-Loféron, autrice d’une thèse sur le « néofakirisme ».

    Le public se pâme devant ces hommes exotiques

    « Néo » car la société française ne fait pas que se passionner. Elle se réapproprie cet aspect de la culture indienne, le réinterprète à l’aune de ses propres codes et stéréotypes. « L’engouement est d’autant plus grand qu’il y a, à l’époque, une volonté de donner une dimension scientifique au merveilleux, au spiritisme, d’intégrer dans le monde savant des pratiques jugées occultes.  L’univers des fakirs – leur pouvoir supposé de mentalistes, leur résistance à la douleur – colle parfaitement à ce désir d’y croire et ce besoin de réenchanter le quotidien. »

    La figure du fakir devient un incontournable de l’imaginaire collectif. Sur scène, le public se pâme devant ces hommes exotiques, enturbannés et torse nu. Leur succès est colossal jusqu’à la fin des années 1930. Il y a foule dans les music-halls. Et il n’est pas rare que des ambulances stationnent dans la rue pour prendre en charge les spectateurs qui s’évanouissent durant ces démonstrations de dolorisme.

    Dans les années 1930, Tahra-Bey, se présente sur les scènes du monde entier comme un « fakir égyptien » aux pouvoirs exceptionnels. Condamné pour escroquerie, il sera expulsé de France en 1938. © Colaimages/Alamy Stock photo

    Ces « néofakirs » sont très loin des préceptes de dénuement extrême de leurs cousins indiens. Le plus célèbre d’entre eux, Tahra-Bey, d’origine arménienne, a grandi à Constantinople et aurait inspiré Hergé pour son personnage de Ragdalam le Fakir, dans l’album de Tintin,  les Sept Boules de cristal. L’intrigant gaillard, qui se fait appeler « docteur » pour plus de sérieux, se présente sur les scènes du monde entier comme un « fakir égyptien » aux pouvoirs exceptionnels, capable de tomber dans un coma cataleptique, de survivre « sans oxygène » et, évidemment, d’être insensible à la douleur. Mais, à l’image de nombreux autres artistes de son acabit, le bonhomme semble surtout un habile prestidigitateur et entourloupeur de première, vendant au passage talismans et prédictions parfaitement bidon à la riche - et moins riche - bourgeoisie.

    Tahra-Bey connut des moments difficiles. En 1928, il est défié en duel par Paul Heuzé, surnommé le « démolisseur de fakirs ». Cet écrivain et illusionniste s’est fait une spécialité de démonter scientifiquement les soi-disant pouvoirs des fakirs en les reproduisant aisément. Il se perce le corps avec des épingles, s’enferme dans un cercueil et, bien sûr, s’allonge sur la fameuse planche à clous, dont il donne une cote précise ( « 1,50 m de longueur sur 0,50 m de large et 2 cm d’épaisseur ; les clous font 10 cm et sont disposés en rectangles, chaque rectangle faisant 5 x 4 cm »). Organisé au Cirque d’hiver, devant près de 10 000 spectateurs qui se sont arraché les places, son face-à-face avec Tahra-Bey tourne à l’humiliation pour ce dernier, dont la crédibilité aura du mal à s’en remettre.

    D’excellents bonimenteurs, rien de magique ou d’occulte

    Condamné pour escroquerie, il sera expulsé de France en 1938 et fera partie de la « charette des fakirs » avec, entre autres, le « Fakir Birman », en fait un duo (un acteur et un commercial) dont les tromperies ont été mises au jour par l’Humanité, sous la plume d’Henriette Nizan.  « Ces fakirs étaient d’excellents bonimenteurs, ils avaient une connaissance parfaite de leur corps et de leur pouvoir de persuasion, mais, encore une fois, tout cela n’a rien à voir avec du paranormal », poursuit Fleur Hopkins-Loféron.

    Rien de magique ou d’occulte, juste de l’adresse, une bonne connaissance du corps et un courage parfois stupéfiant. Comme celui de Mirin Dajo, un Néerlandais né en 1912 qui se faisait transpercer avec des fleurets non stérilisés, sans aucun saignement. Des radiographies montrent les traces de plus de 500 transfixions à travers les reins, l’estomac, le foie et même le cœur ! Lui-même était persuadé que sa pratique était la conséquence d’une « soumission volontaire à la Puissance supérieure qui régit le monde »...

    Des professeurs de médecine finirent par trouver l’explication : les fleurets, introduits très lentement, provoqueraient une distention des tissus et leur pointe glisserait sans les endommager sur les parois résistantes des gros vaisseaux sanguins. L’absence d’infection ? Les instruments métalliques portent peu de microbes et la plupart d’entre eux sont retenus à la surface de la peau lors de la pénétration. Mirin Dajo meurt néanmoins en 1948 de ce qu’on pourrait appeler un accident du travail : une terrible infection après avoir avalé un poignard de 35 centimètres de long… La « Puissance supérieure qui régit le monde » avait, sans doute, décidé d’abandonner notre intrépide fakir.

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    France24 - World

    China's Taiwan drills accompanied by wave of misinformation

    Issued on: 15/08/2022 - 08:42

    Hong Kong (AFP) – Taiwan saw a spike in online misinformation as China hosted huge military drills this month, much of it aimed at undermining the democratic island's morale and pushing Beijing's narrative.

    China raged against a visit to Taipei by United States House Speaker Nancy Pelosi, sending warships, missiles and jets into the waters and skies around its self-ruled neighbour.

    At the same time pro-China posts flooded social media with false and misleading claims about Pelosi and her Taiwanese hosts.

    Many were posts sharing old military footage alongside claims they showed real military drills, mainly by China.

    And as tensions in the Taiwan Strait rose to their highest level in years, fact-checkers played a round the clock game of whack-a-mole.

    Charles Yeh, chief editor for Taiwanese fact-check site MyGoPen, said most of the misinformation his team had observed was anti-American and promoted the idea that the island should "surrender" to China.

    "In addition to military exercises in the physical world, China has also launched offensives in the online world -- cyberattacks and misinformation," he said.

    - Misogyny -

    Pelosi, a veteran critic of Beijing's human rights record, was the highest-ranking elected American official to visit Taiwan in decades and her journey generated huge interest in China.

    A hashtag for her name attracted some 800 million views on China's Twitter-like platform Weibo on the day she landed.

    As millions watched a Weibo livestream of a flight-tracking site showing Pelosi's flight landing in Taiwan, unsubstantiated claims emerged that her plane was forced to turn back to the US after she got heatstroke.

    Some Chinese users levelled vicious insults at her, many of them misogynistic such as branding her an "unhinged hag" and questioning why she was allowed to avoid Taiwan's strict Covid quarantine measures.

    Asked about the reaction during her trip, Pelosi addressed the gendered criticism directly.

    "I think they made a big fuss because I'm Speaker I guess," she said.

    "I don't know if that was a reason or an excuse, because they didn't say anything when the men came," she added, referencing previous visits by male US politicians.

    That comment sparked a wry chuckle from the woman standing next to her, Taiwan's President Tsai Ing-wen.

    An open internet

    Taiwan is one of Asia's most progressive democracies and enjoys a much freer media environment than the authoritarian Chinese mainland, where a "Great Firewall" and pervasive state censorship keeps watch.

    But this means misinformation often spreads easily, both on major social media sites and more local messaging boards such as PTT.

    Taiwanese defence officials said they had identified some 270 "false" online claims in recent weeks.

    In one case, police arrested a woman accused of sharing a false message on the messaging app LINE saying that Beijing had decided to evacuate Chinese citizens in Taiwan.

    In a media briefing, a police spokesman said the woman was trying to "destabilise Taiwan" by sharing the message.

    In other widely viewed posts, a warning message purportedly issued by China's state-run Xinhua news agency erroneously claimed China would "resume sovereignty" over Taiwan on August 15.

    The message –- viewed more than 356,000 times on the Chinese-owned app TikTok –- said Taiwan's army would be disbanded and that an opposition party politician would be installed as governor.

    The same claim also circulated repeatedly on Facebook.

    AFP's Fact Check team found no evidence that the state-run news agency had run such a report.

    Another video falsely claiming the Kinmen Islands –- a collection of Taiwanese-controlled islands off the coast of mainland China –- had agreed to be transferred to Chinese rule racked up more than 80,000 views on YouTube within two days.

    'Shaping public opinion'

    Summer Chen, editor-in-chief for Taiwan's FactCheck Center, said Chinese-language misinformation spreads rapidly and widely, making it impossible for fact-checkers alone to entirely stem the flow.

    "(Fact-checkers) mostly lay out the misleading claims and official clarification side by side, but by this point, the claims will have already achieved their purpose of shaping the public's opinion," she said.

    Since 2018, a handful of Chinese-language fact-checking organisations have been founded in Taiwan, most of them non-profit organisations, citing a growing need to tackle misinformation that they say seeks to destabilise the island's democracy.

    MyGoPen and Taiwan's FactCheck Center are among the Taiwanese organisations working with Meta, which owns Facebook, to reduce the spread of misinformation.

    AFP is also part of Meta's third-party fact-checking programme.

    Chen said it was important for Taiwanese people to think critically about what they read online and not rely entirely on fact-checkers.

    "It is easy (for us) to debunk this kind of misinformation, but it is more important for the public to rationally reject this kind of information and avoid falling into traps," she said.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    La Comanimale : voyage dans la tête de mon chien

    Actu

    La science face au paranormal #8 À mi-chemin entre télépathie et voyance, cette « communication intuitive » promet l’inespéré : discuter avec son chat, son cheval, sa vache ou son canard, afin de savoir ce qu’il pense et ressent.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Et là, le poney lui répond : «Dis-lui merci pour son message. (…) On n’a pas toujours été tendre avec moi et j’ai subi quelques maltraitances qui me font automatiquement réagir.» Philosophe , Apache, 4 ans, fraîchement adopté, à qui l’on vient de demander pourquoi il tente de mordre sa nouvelle cavalière, conclut : « Je sais que si j’arrive à éliminer tous ces traumatisants souvenirs, on arrivera à s’entendre et nous apprendrons ensemble ce qu’est la coopération. »

    À mi-chemin entre télépathie et spiritisme

    L’extrait n’est pas tiré d’un livre pour enfants, ni d’un dessin animé. Il figure au nombre des dialogues retranscrits sur son site par Christiane Saarbach (1), communicatrice animale. Elle y rapporte également les propos de Mika, petite chienne bouledogue qui s’excuse de son agressivité : « J e suis un vrai fauve avec les autres chiens. Je n’y peux rien, c’est mon caractère, je pète un câble et n’arrive plus à me contrôler. » Ou encore ces mots de Stone, matou de 1 an, qui a la fâcheuse manie de faire hors de son bac : « Désolé pour les désagréments, (…) lorsque je fais mes cacas au sol, c’est pour montrer que les énergies de la maison ne sont pas bonnes. »

    Le site de Christiane Saarbach n’est pas seul en son genre. Internet commence à pulluler de ce type de « témoignages », garantis conformes à la parole des animaux. Chats, chiens, lapins et autres équidés auraient enfin trouvé le moyen de bavarder comme des pies avec leurs humains. Un seul vecteur leur serait nécessaire : l’interprète, rôle que s’engagent à tenir les spécialistes de la comanimale.

    Koko est un gorille confié par le zoo de San Francisco, en 1972, à Penny Patterson, étudiante en psychologie qui lui apprend depuis son plus jeune âge une langue des signes. © Films du losange/Everett/Aurimages

    À mi-chemin entre télépathie et spiritisme, la pratique, autrement baptisée communication intuitive, offre ce nouvel horizon. Née il y a une vingtaine d’années aux États-Unis, elle promet l’inespéré, à l’heure où le lien affectif avec nos animaux s’étend et se renforce : savoir, enfin, ce que son bichon pense et ressent, et, mieux encore, établir avec lui un lien quasi spirituel.

    Nul besoin d’avoir de don pour cela. Moyennant une bonne initiation à la méditation (et 200 euros environ pour le stage de niveau 1), n’importe qui peut s’y mettre, expliquent les adeptes. L’« interprète » pourra dès lors agir en présence de l’animal… ou pas. Une photo ou un coup de téléphone suffiraient à entrer en contact avec lui, où qu’il se trouve sur la planète et, même, qu’il soit vivant ou mort.

     Quand je communique avec un animal, je me retrouve avec lui dans mon esprit, c’est comme un voyage intérieur, c’est comme s’il était devant moi.  Laila Pel Monte, pionnière de la communication animale

    À la différence des humains, les animaux «  n’ont rien perdu de leurs facultés télépathiques », insiste sur son blog Geneviève Peltier, elle aussi praticienne. « Ils essayent de renouer ce lien avec nous, sont blessés parfois de notre manque d’ouverture qui les empêche de s’exprimer et tellement heureux quand ils y parviennent ! » Dans leur monde, la bienveillance fait loi. On n’y parle ni de maîtres ni de propriétaires, mais de « gardiens ». Ces derniers sont également nombreux à témoigner du succès de l’entreprise.

    La science est loin d’être aussi convaincue

    La chose intrigue, au point que même des chaînes de télévision publique s’y intéressent. « Quand je communique avec un animal, je me retrouve avec lui dans mon esprit, c’est comme un voyage intérieur, c’est comme s’il était devant moi », explique Laila Pel Monte, considérée comme l’une des pionnières de la communication animale en France, dans un documentaire diffusé sur France 5 il y a quelques années. « Je peux le toucher, je peux le sentir, je peux le caresser, j’ai son odeur, j’ai tout. À ce moment-là, je reçois des informations, sous forme de pensées, d’images ou de sensations. C’est cela son langage. »

    Un article, publié en 2010, fait part de résultats peu concluants. Il porte sur une communication téléphonique entre un cheval et un homme, ancien combattant souffrant de troubles post-traumatiques, que ce contact avec l’animal aurait aidé. 

    À chacune de ses interventions, Laila del Monte paraît taper dans le mille, touchant du doigt les questions qui travaillent celles et ceux qui font appel à elle. Le documentaire est des plus enthousiastes à ce sujet – le fait qu’elle en soit une des coscénaristes n’y est peut-être par pour rien. La science, pour sa part, est loin d’être aussi convaincue.

    Si la communication animale attire encore peu son regard, la télépathie, en revanche, l’intéresse depuis longtemps. Dès la fin du XIXe siècle, période curieuse de tout durant laquelle le spiritisme se fraie un chemin jusque dans les universités, certains n’excluent pas la possibilité d’une communication par la pensée. Fameux explorateur du cerveau, le professeur Charcot sera de ceux-là. Le philosophe Henri Bergson aussi. Cent cinquante ans plus tard, le résultat est maigre.

    L’impossibilité télépathique avec les animaux

    « Une méta-analyse (recueil d’études – NDLR) portant sur vingt années de recherches sur la télépathie ne rend compte que de 7 articles validés sur le sujet , explique Romy Sauvayre, sociologue des sciences et des croyances à l’université Clermont-Auvergne et au CNRS. Tous estiment que le taux de significativité est trop bas. » En d’autres termes, les coïncidences observées ont autant de chances d’être dues au hasard qu’à un mécanisme parapsychologique.

    Les chercheurs, plus globalement, jugent que notre cerveau, bien qu’émetteur d’ondes, n’est pas « équipé » pour pouvoir les coder et les décoder sans l’aide d’une machine – schématiquement, l’électroencéphalogramme. Des études se poursuivent en ce sens, impliquant des casques à électrodes. Les têtes nues, elles, ne semblent plus offrir la moindre perspective.

    La tentation est forte d’en conclure, en miroir, à l’impossibilité d’une communication télépathique avec les animaux. « La rigueur scientifique, toutefois, empêche de l’exclure, prévient Romy Sauvayre. Ce n’est pas parce qu’une chose ne fonctionne pas ici qu’il en va automatiquement de même là. » Reste que, là encore, les résultats sont minces.

    Un seul article, publié en 2010 dans une revue adoubée, fait part de résultats peu concluants. Il porte sur une communication téléphonique entre un cheval et un homme, ancien combattant souffrant de troubles post-traumatiques, que ce contact avec l’animal aurait aidé. « Mais, même des revues classées laissent passer des erreurs, relève Romy Sauvayre. Chaque année, des articles sont dépubliés pour résultats erronés. »

    D’autres travaux ont eu un bel écho. Ceux de Rupert Sheldrake, singulièrement. En 1999, le parapsychologue britannique rendait une étude démontrant la capacité d’un chien à prévoir le retour prochain de sa maîtresse, sans qu’intervienne la moindre stimulation externe. Ce travail, toutefois, n’a jamais pu être validé. Au contraire, même, d’autres scientifiques ont tenté de vérifier la théorie, sans jamais parvenir aux mêmes conclusions.

    Une observation minutieuse du comportement animal

    Reste cette ultime option : celle postulant que la communication animale, peut-être, surferait, à l’instar de la voyance et à grand renfort de liens de causalité vite tirés, sur nos besoins de comprendre ce qui parfois nous dépasse et de retrouver de la spiritualité là où le déclin des religions a laissé un vide. « L’engouement pour la télépathie va souvent de pair avec celui pour le New Age et la quête de guérison : le Karma, le channeling (communication via des canaux énergétiques – NDLR), la médecine par les pierres… » reprend Romy Sauvayre. On retrouve ce schéma avec la communication animale, dont beaucoup d’adeptes pratiquent aussi le « coning de guérison », soit « un système de soins énergétiques faisant appel à des forces naturelles, des Dévas, des esprits de la nature qui s’unissent et se canalisent sur l’animal et son esprit », explique-t-on sur un site.

    L’engouement pour la télépathie va souvent de pair avec celui pour le New Age et la quête de guérison : le Karma, le channeling (communication via des canaux énergétiques – NDLR), la médecine par les pierres… » Romy Sauvayre, sociologue des sciences et des croyances (CNRS)

    Le rationalisme, donc, s’acharnerait à pulvériser tout espoir que l’humain parvienne à communiquer avec d’autres êtres vivants ? Pas si sûr. Ethologues et biologistes avancent sur cette voie. Foin de télépathie, ni d’anthropomorphisme mystifié dans leur démarche, au contraire : une observation minutieuse du comportement animal. En 2014, des chercheurs de l’université de Saint Andrews, en Grande-Bretagne, ont mis au point un dictionnaire de signes observés chez une communauté de 80 chimpanzés, en Ouganda, pour échanger entre eux. Lever le bras, frapper le sol, bomber le torse… d’après la revue Current Biology, dans laquelle a été publiée l’étude, au moins 66 signes différents, permettant d’exprimer près de 5 000 formes intentionnelles de communication, auraient été identifiés.

    D’autres travaux visent à décrypter le chant des baleines ou encore les « pseudo-liens sociaux » qui unissent l’homme et l’animal, entre autres dans les élevages. Tous s’appuient sur une réalité bien tangible que nous n’avons pas fini d’explorer : l’intelligence animale, et cette capacité, singulière à chaque espèce, d’échanger avec son environnement.

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    L'Humanité

    Séville 1982. Quand une troupe refait le match

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    Laurent Etre

    Cela ne dira peut-être rien aux plus jeunes. Mais la plupart des amateurs du ballon rond s’en souviennent : le 8 juillet 1982, l’équipe de France menée par Michel Platini affronte les Allemands en demi-finale de Coupe du monde et s’incline à l’issue d’une séance de tirs au but.

    Football. Ivresse, colère et larmes éternelles de la demi-finale du Mondial 1982, à Séville

    Un match entré dans la légende du fait de ses multiples rebondissements. Il reste également un traumatisme pour des supporters tricolores qui ont vu l’un des joueurs, Patrick Battiston, quitter le terrain sur une civière après un choc violent avec le gardien allemand, Harald Schumacher. À la stupeur générale, la faute de celui-ci ne sera pas relevée par l’arbitre.

    C’est à cette rencontre sportive de haute intensité dramatique qu’un metteur en scène de théâtre suisse, Massimo Ferlan, s’est mis en tête de redonner vie, en 2019. Une aventure collective que le réalisateur Serge Steyer a accompagnée avec sa caméra, des tâtonnements des premières répétitions à l’euphorie de la représentation finale. Que l’on soit ou non fan de foot, on se laisse tout de suite prendre au jeu des comédiennes et comédiens, eux-mêmes plus ou moins familiers des coups francs et des penalties.

    Entre séances de préparation physique et apprentissage des rôles, chacune et chacun revient sur son propre souvenir, ou sa redécouverte, du match mythique.

    Plus on avance dans la concrétisation du projet, plus on mesure son côté décalé : à terme, les joueurs – et joueuses (Battiston, notamment, est incarné par une femme) – frappent dans un ballon imaginaire face à une équipe allemande qui l’est tout autant dans un stade sans public autre que des supporters à la fois acteurs et spectateurs. Le tout sous le commentaire original, et truculent, de l’illustre Thierry Roland, lui aussi interprété par un comédien. Cerise sur le gâteau, Harald Schumacher se voit « incarné », si l’on peut dire, par une massive armoire en bois plantée dans un coin de la pelouse. Il fallait y penser. Une pièce et un film drôles à souhait.

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    BBC

    From Kabul and beyond, a year of Taliban rule in Afghanistan

    By Lyse DoucetChief international correspondent, Kabul

    When you arrive at Kabul International Airport, the first thing you notice is the women, clothed in brown scarves and black cloaks, stamping passports.

    An airfield, which one year ago was the scene of a panicked tide of people desperate to escape, is now much quieter and cleaner. Rows of white Taliban flags flutter in a summer's breeze - billboards of the old famous faces have been painted over.

    What lies beyond this gateway to a country which was turned upside down by a swift Taliban takeover?

    Kabul, where women are told to give their jobs to men

    The messages are startling, to say the least.

    "They want me to give my job to my brother," writes one woman on a messaging platform.

    "We earned our positions with our experience and education… if we accept this it means we have betrayed ourselves," declares another.

    I'm sitting down with a few former senior civil servants from the finance ministry who share their messages.

    They're part of a group of more than 60 women, many from the Afghanistan Revenue Directorate, who banded together after being ordered to go home last August.

    They say Taliban officials then told them: Send CVs of your male relatives who can apply for your jobs.

    "This is my job," insists one woman who, like all women in this group, anxiously asks for her identity to be hidden. "I worked with so much difficulty for more than 17 years to get this job and finish my master's degree. Now we are back to zero."

    On a telephone call from outside Afghanistan, we're joined by Amina Ahmady, former director general of the Directorate.

    She's managed to leave, but that's not a way out either.

    "We are losing our identity," she laments. "The only place we can keep it is in our own country."

    Their group's grand title - "Women Leaders of Afghanistan" - gives them strength; what they want is their jobs.

    They're the women who seized new spaces for education and job opportunities during two decades of international engagement which ended with Taliban rule.

    Taliban officials say women are still working. Those who do are mainly medical staff, educators and security workers including at the airport - spaces where women frequent.

    The Taliban also emphasise that women, who once held about a quarter of the government's jobs, are still being paid - albeit a small fraction of their salary.

    A former civil servant tells me how she was stopped on the street by a Talib guard who criticised her Islamic head cover, or hijab, although she was fully covered.

    "You've got more important problems to solve than hijab," she shot back - another moment of women's determination to fight for their rights, within Islam.

    Fears of famine weigh on rural Ghor

    The scene seems idyllic. Sheaves of golden wheat shimmer in a summer's sun in the remote central highlands of Afghanistan. You can hear a gentle lowing of cows.

    Eighteen-year-old Noor Mohammad and 25-year-old Ahmad keep swinging their sickles to clear a remaining patch of grain.

    "There's much less wheat this year because of drought," Noor remarks, sweat and dirt streaking his young face. "But it's the only job I could find."

    A harvested field stretches into the distance behind us. It's been 10 days of backbreaking work by two men in the prime of their life for the equivalent of $2 (£1.65) a day.

    "I was studying electrical engineering but had to drop out to support my family," he explains. His regret is palpable.

    Ahmad's story is just as painful. "I sold my motorbike to go to Iran but I couldn't find work," he explains.

    Seasonal work in neighbouring Iran used to be an answer for those in one of Afghanistan's poorest provinces. But work has dried up in Iran too.

    "We welcome our Taliban brothers," Noor says. "But we need a government which gives us opportunities."

    Earlier that day, we sat around a shiny pine table with Ghor's provincial cabinet of turbaned men seated alongside Taliban Governor Ahmad Shah Din Dost.

    A former-shadow deputy governor during the war, he gruffly shares all his woes.

    "All these problems make me sad," he says, listing poverty, bad roads, lack of access to hospitals and schools not operating properly.

    The end of the war means more aid agencies are now working here, including in districts out-of-bounds before. Earlier this year, famine conditions were detected in two of Ghor's most distant districts.

    But the war isn't over for Governor Din Dost. He says he was imprisoned and tortured by US forces. "Don't give us more pain," he asserts. "We don't need help from the West."

    "Why is the West always interfering?" he demands. "We don't question how you treat your women or men."

    In the days that follow, we visit a school and a malnutrition clinic, accompanied by members of his team.

    "Afghanistan needs attention," says the Taliban's young university-educated Health Director Abdul Satar Mafaq who seems to sound a more pragmatic note. "We have to save people's lives and it doesn't need to involve politics."

    I remember what Noor Mohammad told me in the wheat field.

    "Poverty and famine is also a fight and it's bigger than the gunfights."

    Star student shut out of class in Herat

    Eighteen-year-old Sohaila is fizzing with excitement.

    I follow her down a darkened stairwell into the basement floor of the women-only market in Herat, the ancient western city long known for its more open culture, its science and creativity.

    It's the first day this bazaar is open - the Taliban shuttered it last year, Covid-19 the year before.

    We peer through the glass frontage of her family's dress shop which isn't ready yet. A row of sewing machines sits in the corner, red heart balloons hang from the ceiling.

    "Ten years ago, my sister started this shop when she was 18 years old," Sohaila tells me, sharing a capsule history of her mother and grandmother's stitching of brightly-patterned traditional Kuchi dresses.

    Her sister had also opened an internet club and a restaurant too.

    There's a quiet hum of activity in this women's only space. Some are stocking their shelves, others gossiping as they linger over jewellery and embroidered garb.

    The premises are poorly lit, but in this gloom, there's a shaft of light for women who've spent all too much time just sitting at home.

    Sohaila has another story to share.

    "The Taliban have closed the high schools," she remarks, matter-of-fact, about something that has enormous consequences for young ambitious teenagers like her.

    Most secondary schools are shut, on orders of the Taliban's top ultra-conservative clerics, even though many Afghans, including Taliban members, have called for them to re-open.

    "I'm in grade 12 - if I don't graduate I can't go to university."

    I ask her whether she can be the Sohaila she wants to be in Afghanistan. "Of course", she declares confidently. "It's my country and I don't want to go to another country."

    But a year without school must have been hard. "It's not just me, it's all the girls of Afghanistan" she remarks stoically.

    "It's a sad memory..."

    Her voice trails off as she breaks down in tears.

    "I was the top student."

    What do you want to ask Lyse Doucet about Afghanistan? She and other BBC correspondents will be answering questions in our live digital coverage from 13:00 BST on 15 August.

    Send them to us by emailing: haveyoursay@bbc.co.uk, or you can use the form below.

    In some cases, your question will be published, displaying your name, age and location as you provide it, unless you state otherwise. Your contact details will never be published. Please ensure you have read our terms & conditions and privacy policy.

    If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or send them via email to YourQuestions@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any question you send in.

    If you are happy to be contacted by a BBC journalist please leave a telephone number that we can contact you on. In some cases a selection of your comments will be published, displaying your name as you provide it and location, unless you state otherwise. Your contact details will never be published. When sending us pictures, video or eyewitness accounts at no time should you endanger yourself or others, take any unnecessary risks or infringe any laws. Please ensure you have read the terms and conditions.

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    Under-pressure Foster expects to remain All Blacks coach

    Issued on: 15/08/2022 - 08:32

    Johannesburg (AFP) – Ian Foster says that he expects to stay on as All Blacks coach after receiving the backing of his players, with his fate to be decided in the coming days.

    An impressive 35-23 win over world champions South Africa in Johannesburg on Saturday relieved some of the pressure on Foster as New Zealand bounced back from three straight defeats.

    But New Zealand Rugby CEO Mark Robinson subsequently refused to back Foster publicly, fuelling speculation that he could be replaced by successful Crusaders coach Scott Robertson.

    An announcement is expected by New Zealand Rugby later this week.

    The All Blacks are next in action against Argentina in Christchurch on August 27.

    "I haven't heard or read those comments, but he's got a job to do," Foster told reporters in Johannesburg when asked about Robinson's remarks.

    "I'm about to hop on a plane and go home.

    "I'll be given feedback, no doubt, but my expectations are that I'm the All Blacks head coach and later in the week I'll be going to Christchurch and assembling the team until I'm told different."

    Pundits called for the 57-year-old Foster to be sacked after the All Blacks twice lost at home to Ireland last month and were beaten by South Africa, before winning Saturday's second Test against the Springboks.

    Foster said that while it's unclear whether he has the support of New Zealand Rugby bosses, the team is behind him.

    "I certainly feel that I have the support and backing of the All Blacks," he said.

    "There's still processes New Zealand Rugby want to go through.

    "To coach this team, you have to have categoric support."

    After Saturday's win at Ellis Park, loose forward Ardie Savea and captain Sam Cane gave Foster their full support.

    "This performance was for all of us, but for me, that's my coach, I back him 100 percent," Savea said.

    "He has been under a lot of pressure.

    "I know 'Foz' (Foster) doesn't want to make it about himself, but I just want everyone to know that all the players have got his back."

    Cane, who scored New Zealand's opening try on Saturday in a vastly improved team performance, also expects Foster to remain head coach.

    "It's hard when you know what's going on in camp. You know it's a happy camp that's working hard and you sometimes feel (the criticism) is unwarranted," said Cane.

    "We fully expect to carry on with Foz as head coach at this stage."

    © 2022 AFP

    BBC

    Russia vows to expand relations with North Korea

    Russia has vowed to "expand [its] comprehensive and constructive bilateral relations" with North Korea, said its President Vladimir Putin.

    In a letter sent to his counterpart Kim Jong un on Pyongyang's liberation day, Mr Putin said the move would be in both countries' interests.

    In turn, Mr Kim said friendship between both nations had been forged in World War II with victory over Japan.

    He added that their "comradely friendship" would grow stronger.

    According to a report by North Korean state media outlet KCNA, Mr Putin said the expanded bilateral relations would "conform with the interests of the two countries".

    In his letter, Mr Kim said the Russia-North Korea friendship "forged in the anti-Japanese war" had been "consolidated and developed century after century".

    It added "strategic and tactical cooperation, support and solidarity" between the two countries "had been put on a new high stage, in the common front for frustrating the hostile forces' military threat and provocation".

    Pyongyang did not identify the hostile forces by name, but the term has been used repeatedly by North Korea to refer to the US and its allies.

    The Soviet Union was once a major ally of North Korea, offering economic co-operation, cultural exchanges and aid.

    But the relationship suffered since the collapse of the Iron Curtain, only gradually picking up somewhat after Russia's gradual estrangement from the West since the early 2000s.

    In July, North Korea was one of the few countries to officially recognise two Russian-backed separatist states in eastern Ukraine, after Russia signed a decree declaring them as independent.

    In retaliation, Ukraine, which is fighting off a Russian invasion of its territory, cut off all diplomatic ties with Pyongyang.

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    Le foot, une passion (difficilement) partagée

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    Télévision Cet épisode de la série documentaire de Philippe Collin met à l’honneur les femmes, qui ont conquis le droit, en 1968, d’enfin pratiquer officiellement le football.

    Gérald Rossi

    La victoire ne se compte pas en buts, même si c’est de football qu’il s’agit. Réalisé par Diane Lisarelli, cet épisode de la série documentaire de Philippe Collin justement intitulée D’après une histoire vraie rappelle que c’est en 1968 seulement que les femmes se sont réapproprié le droit de pouvoir pratiquer ce sport dans un stade et devant du public.

    En vérité, la première équipe féminine de foot est née en France en 1917 au Fémina Sport, un club parisien fondé quelques années plus tôt et qui cherche dès son origine à « s’affranchir des codes sexués ». En 1919 est organisé un premier championnat de France de football, sous l’égide de la Fédération des sociétés sportives de France. Mais le match n’était pas gagné pour autant.

    Sport de mecs réservé aux mecs, selon une idéologie héritée a minima d’avant l’invention du ballon rond, le foot au féminin risquait de malmener un peu plus le pré carré des bonshommes. Le débat s’arrêta avec l’arrivée aux affaires du maréchal Pétain, en mai 1940. Désormais, les femmes pouvaient pratiquer tennis, golf, équitation et natation, mais point le football.

    C’est cette étonnante aventure que raconte cet épisode, lequel s’appuie sur des images d’archives, mais aussi sur celles d’un film de 2018 réalisé par Julien Hallard. Sous la forme d’une comédie, Comme des garçons raconte la renaissance, en 1968, au sein du club de Reims, du football au féminin. À noter qu’en 2019 – le documentaire n’en fait pas état –, Pauline Bureau, sous le titre de Féminines, a mis en scène un réjouissant spectacle sur le même thème, qui portait haut les couleurs d’un féminisme plus que sportif.

    Depuis 1966, enfin, les femmes ne sont plus placées sous la tutelle de leurs maris. Elles peuvent par exemple signer des chèques et même voter depuis 1944. Mais l’interdiction de jouer au foot n’a pas été levée pour autant. C’est là qu’est entré en scène le journal l’Union, édité à Reims. Chaque année, à la rentrée, il organisait pour ses lecteurs une kermesse avec un spectacle. En 1967, ce fut un combat de catch entre nains – c’est dire si l’on savait s’amuser à l’époque. Le chroniqueur sportif du journal, en panne d’idées, imagine alors pour 1968, sans trop y croire cependant, de monter une équipe féminine. Les volontaires sont nombreuses, et si ces jeunes femmes se donnent à fond, les hommes dans leur majorité restent goguenards.

    D’ailleurs, en 1971, France, Italie, Angleterre, Danemark, Argentine et Mexique organisent une Coupe du monde féminine de football… officieuse. Les promoteurs, pour faire passer la pilule, usent de ce slogan douteux : « Le foot et les femmes sont les deux passions des hommes dans le monde. »

    C’est seulement en 1974, sous l’égide de la Fédération française de football (FFF), que le championnat national féminin est officiellement relancé. En 2019, la France organise la Coupe du monde et la discipline gagne un nouveau public. Aujourd’hui, la FFF revendique plus de 200 000 licenciées, mais, pour les filles, les salaires, les primes de match et les subventions aux clubs sont encore loin d’être à parité avec ce qui est versé aux garçons.

    Télévisionfootball fémininArtedocumentaire
    L'Humanité

    La femme du jour. Inès Reg

    Femme du jour

    Caroline Constant

    Elle est humoriste et est connue pour son fameux sketch sur un Kevin qui « met des paillettes dans (s)a vie ». Mercredi 9 août, Inès Reg a gagné avec sa sœur Anaïs la version célébrités du jeu de M6 Pékin Express. Les 21 000 euros de gains du concours ont été reversés à l’association Utopia 56 : « Elle vient en aide aux exilés, à ceux qui en ont besoin en France. Si on arrive à avancer dans Pékin Express , c’est grâce aux gens qui nous ont tendu la main. Ils faisaient parfois une heure et demie de route pour nous amener à bon port, ils se pliaient en quatre pour nous. Avec Utopia 56, nous aussi on tend la main. Ça a un vrai sens », a insisté Inès Reg. Créée pour encadrer l’action bénévole de la jungle de Calais, Utopia 56 organise des maraudes et l’hébergement solidaire des exilés.

    humoristesolidaritéTélévision
    BBC

    Kenya elections 2022: Raila Odinga and William Ruto in close race

    By Dickens OleweBBC News, Nairobi

    There's growing anticipation that the much-awaited results of last week's Kenya presidential election will be known in the coming hours.

    The results of more than three-quarters of the 290 constituencies have been verified and published.

    Deputy President William Ruto has a slight lead over ex-Prime Minister Raila Odinga - 51% against 48%, according to local media.

    According to Kenyan law, the results must be announced by 16 August.

    On Sunday, both Mr Odinga and Mr Ruto urged anxious Kenyans to be patient as they wait for the Independent Electoral and Boundaries Commission (IEBC) to determine which of them would be the country's fifth president.

    There have also been calls for peace from several leaders and bodies including the Catholic church which asked for "patience and civility" and urged the main candidates to show "restraint and statesmanship".

    Media organisations have been releasing provisional tallies using official data from the 46,000 polling stations. They also show a tight race. About 14 million votes were cast - a turnout of 65%.

    Kenya presidential results 2022

    In order to win in the first round, a candidate must get 50% plus one of the cast vote and at least 25% of the votes in 24 out of 47 counties.

    Last updated: 08/15/2022, 10:23:02 local time (GMT+3)

    Provisional results from IEBC

    IEBC officials have been busy verifying results at the Bomas cultural centre, in the capital, Nairobi, which is being used as the main tallying centre.

    They are comparing photographs of result forms from the polling stations to physical forms that officials have brought to the centre to ensure they match.

    This painstaking effort has seen the head of the electoral body, Wafula Chebukati, accuse agents from the main parties, who are witnessing the process, of turning a straightforward exercise into a "forensic" one.

    On Saturday night, Mr Odinga's supporters entered a restricted area and accosted electoral officials, accusing them of tampering with the vote.

    His chief campaign manager was able to get to the lectern used by top electoral commission officials, where he criticised the result verification process.

    "I want to announce to the nation that Bomas of Kenya is a scene of crime," said Saitabao Ole Kanchory, before the microphone was switched off and he was led away.

    Mr Ruto's supporters accused their opponents of interfering with the tallying process.

    Security has since been heightened inside the venue and access to the compound also restricted.

    How are Kenyans feeling?

    There is a sense of anxiety in the country with many people who spoke to the BBC saying they want the announcement to be made quickly because the tense atmosphere had stalled economic activities in the country. Schools also remain closed.

    Disputed elections in the past have led to violence or the whole process election being cancelled.

    Following the 2007 vote, at least 1,200 people were killed and 600,000 fled their homes following claims of a stolen election.

    In 2017, huge logistical errors led the Supreme Court to annul the result and order the presidential poll to be re-run.

    Allegations of election rigging are as old as the country. It was part of politics even before multiparty elections were re-introduced in the 1990s, but the push for free and fair elections has never faltered.

    After the violence that followed the 2007 election, political parties and activists argued for the use of technology instead of physical registers, which could be easily manipulated, to verify voters.

    This year's election is the third time technology has been used but it has yet to deliver an election that has not been challenged in the courts.

    Officials are under pressure to get things right this time.

    "We are going to make it very difficult in this election for people to go to court to challenge the results that we have, because we are so transparent that even if they want to go to court, they would be very embarrassed to do so," one of the electoral commissioners, Justus Nyangaya, told the BBC.

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    Kenya's presidential vote: What scenarios to expect

    When will we know the result?

    Based on the huge number of verified votes from the constituencies it's hoped that the electoral commission will clear the remaining 50 constituencies before the end of Monday. If they don't then legally the announcement has to be made before 1700 local time (1400 GMT) on Tuesday.

    If there is a clear leader, celebrations are likely to break out among his supporters - but only the IEBC can make it official.

    To win the presidential race in the first round, a candidate needs:

    Otherwise voting goes to a second round which by law has to happen by 8 September.

    President Uhuru Kenyatta is standing down after serving his limit of two terms in office. He has endorsed his long-time rival, Mr Odinga, rather than his deputy, Mr Ruto.

    Who is in the race to run Kenya?

    Learn more about Kenya’s presidential candidates

    Choose a candidate to view their bio

    Raila Amollo Odinga

    Azimio la Umoja Coalition

    William Samoei Ruto

    Kenya Kwanza Alliance

    George Wajackoyah

    Roots Party

    David Mwaure Waihiga

    Agano Party

    France24 - World

    'Shadow government' scandal roils Australian politics

    Issued on: 15/08/2022 - 07:46

    Sydney (AFP) – Revelations that Australia's ex-prime minister secretly appointed himself to several ministerial posts during the pandemic sparked a political firestorm Monday, with his successor promising a rapid investigation.

    Prime Minister Anthony Albanese accused Scott Morrison of "tin-pot activity" after it emerged the former leader had made himself minister of health, finance and resources, among other positions, without informing colleagues, parliament or voters.

    Describing Morrison's actions as "extraordinary and unprecedented", Albanese said Monday he had sought legal advice from the solicitor-general and would be briefed later today.

    "This is a sort of tin-pot activity that we would ridicule if it was in a non-democratic country," Albanese said. "Scott Morrison was running a shadow government"

    In some cases, Morrison made himself a co-minister without telling the cabinet members he had already appointed to those positions.

    The scandal has shone a light on the opaque nature of decision-making inside Australia's government -- and raised questions about whether more stringent democratic safeguards are needed.

    It is still not clear how many posts Morrison held, but local media reported that he took on the resources portfolio and used his power to axe a significant gas project off Sydney's coast.

    Morrison's conservative coalition lost power in May elections, ending nearly a decade of centre-right rule in the country.

    In Australia, elected politicians are selected by the prime minister before being sworn in by the governor-general in a formal ceremony that is usually publicly recorded.

    Constitutional law expert Anne Twomey described the allegations as "bizarre" and said it raised possible legal challenges to some of the former government's decisions.

    "The secrecy involved in this is just simply bizarre. I mean, you know, you just wonder what's wrong with these people, if they have to do everything in secret," she said.

    "It's just utterly inappropriate. We live in a democracy, which requires transparency."

    © 2022 AFP

    France24 - World

    China's Taiwan drills accompanied by wave of misinformation

    Issued on: 15/08/2022 - 08:24Modified: 15/08/2022 - 08:22

    Hong Kong (AFP) – Taiwan saw a spike in online misinformation as China hosted huge military drills this month, much of it aimed at undermining the democratic island's morale and pushing Beijing's narrative.

    China raged against a visit to Taipei by United States House Speaker Nancy Pelosi, sending warships, missiles and jets into the waters and skies around its self-ruled neighbour.

    At the same time pro-China posts flooded social media with false and misleading claims about Pelosi and her Taiwanese hosts.

    Many were posts sharing old military footage alongside claims they showed real military drills, mainly by China.

    And as tensions in the Taiwan Strait rose to their highest level in years, fact-checkers played a round the clock game of whack-a-mole.

    Charles Yeh, chief editor for Taiwanese fact-check site MyGoPen, said most of the misinformation his team had observed was anti-American and promoted the idea that the island should "surrender" to China.

    "In addition to military exercises in the physical world, China has also launched offensives in the online world -- cyberattacks and misinformation," he said.

    - Misogyny -

    Pelosi, a veteran critic of Beijing's human rights record, was the highest-ranking elected American official to visit Taiwan in decades and her journey generated huge interest in China.

    A hashtag for her name attracted some 800 million views on China's Twitter-like platform Weibo on the day she landed.

    As millions watched a Weibo livestream of a flight-tracking site showing Pelosi's flight landing in Taiwan, unsubstantiated claims emerged that her plane was forced to turn back to the US after she got heatstroke.

    Some Chinese users levelled vicious insults at her, many of them misogynistic such as branding her an "unhinged hag" and questioning why she was allowed to avoid Taiwan's strict Covid quarantine measures.

    Asked about the reaction during her trip, Pelosi addressed the gendered criticism directly.

    "I think they made a big fuss because I'm Speaker I guess," she said.

    "I don't know if that was a reason or an excuse, because they didn't say anything when the men came," she added, referencing previous visits by male US politicians.

    That comment sparked a wry chuckle from the woman standing next to her, Taiwan's President Tsai Ing-wen.

    An open internet

    Taiwan is one of Asia's most progressive democracies and enjoys a much freer media environment than the authoritarian Chinese mainland, where a "Great Firewall" and pervasive state censorship keeps watch.

    But this means misinformation often spreads easily, both on major social media sites and more local messaging boards such as PTT.

    Taiwanese defence officials said they had identified some 270 "false" online claims in recent weeks.

    In one case, police arrested a woman accused of sharing a false message on the messaging app LINE saying that Beijing had decided to evacuate Chinese citizens in Taiwan.

    In a media briefing, a police spokesman said the woman was trying to "destabilise Taiwan" by sharing the message.

    In other widely viewed posts, a warning message purportedly issued by China's state-run Xinhua news agency erroneously claimed China would "resume sovereignty" over Taiwan on August 15.

    The message –- viewed more than 356,000 times on the Chinese-owned app TikTok –- said Taiwan's army would be disbanded and that an opposition party politician would be installed as governor.

    The same claim also circulated repeatedly on Facebook.

    AFP's Fact Check team found no evidence that the state-run news agency had run such a report.

    Another video falsely claiming the Kinmen Islands –- a collection of Taiwanese-controlled islands off the coast of mainland China –- had agreed to be transferred to Chinese rule racked up more than 80,000 views on YouTube within two days.

    'Shaping public opinion'

    Summer Chen, editor-in-chief for Taiwan's FactCheck Center, said Chinese-language misinformation spreads rapidly and widely, making it impossible for fact-checkers alone to entirely stem the flow.

    "(Fact-checkers) mostly lay out the misleading claims and official clarification side by side, but by this point, the claims will have already achieved their purpose of shaping the public's opinion," she said.

    Since 2018, a handful of Chinese-language fact-checking organisations have been founded in Taiwan, most of them non-profit organisations, citing a growing need to tackle misinformation that they say seeks to destabilise the island's democracy.

    MyGoPen and Taiwan's FactCheck Center are among the Taiwanese organisations working with Meta, which owns Facebook, to reduce the spread of misinformation.

    AFP is also part of Meta's third-party fact-checking programme.

    Chen said it was important for Taiwanese people to think critically about what they read online and not rely entirely on fact-checkers.

    "It is easy (for us) to debunk this kind of misinformation, but it is more important for the public to rationally reject this kind of information and avoid falling into traps," she said.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Quand l’univers drag se démocratise

    Nos recommandations culturelles

    Plateforme La version française de l’émission américaine RuPaul’s Drag Race pour « trouver la meilleure drag-queen française » prend fin ce jeudi. Entre représentation et dépolitisation.

    Lilah Pinto-Kadouri

    Le drag est un art. Art de la transformation, du spectacle, mais aussi art engagé et politique visant à déconstruire l’idée de genre. Depuis fin juin, France Télévisions diffuse sur FranceTV Slash la version française du concours créé en 2009 aux États-Unis, Drag Race France. Le dernier des huit épisodes est diffusé ce jeudi 10 août. D’abord disponible à la demande sur la plateforme, le succès a été tel que l’émission est aussi diffusée sur France 2 le samedi, à minuit, après Fort Boyard. Programmation nocturne, mais programmation quand même. Accessible à plus de téléspectateurs, l’univers drag n’est plus réservé à la scène LGBTQI+, il est presque démocratisé.

    La drag-queen se base sur des archétypes de la féminité et des rôles de genre pour se construire une identité féminine exacerbée. Souvent associée à l’homosexualité masculine, elle peut pourtant être de toute identité de genre comme d’orientation sexuelle. Chaque semaine, les candidates s’affrontent lors d’une épreuve. Jugées sur leurs talents artistiques et musicaux, avec beaucoup d’humour, elles sont éliminées au fur et à mesure de l’émission par les jurés Nicky Doll, Daphné Bürki et Kiddy Smile.

    une reconnaissance édulcorée

    Pour Arnaud Alessandrin, sociologue et auteur de Drag in the city : éléments pour une analyse du paysage drag-queen français, « la téléréalité touche plus de spectateurs qu’un documentaire ou un article ». Par sa diffusion sur Internet, elle vise un public jeune, plutôt urbain et majoritairement LGBTQI+ ou intéressé par les questions de genre. Le passage du Web à la télévision montre que des spectateurs hors du public cible originel ont vu l’émission. La téléréalité permet aussi la mise en récit du portrait de plusieurs drags. « Ceux-ci accèdent ainsi à la reconnaissance, à une professionnalisation de leur métier et, pour quelques drags, à une sortie de la précarité », souligne Arnaud Alessandrin. Pour le sociologue, « Drag Race France révèle ainsi la capacité de la France à produire et diffuser un contenu qui permet plus de représentations de communautés ». Il note d’ailleurs une augmentation du nombre de mémoires et de recherches sur le sujet, voire de documentaires, comme la Folle Histoire des travestis, rediffusé sur France 4 le mardi 9 août.

    Mais le passage par la téléréalité ne risque-t-il pas de dépolitiser un art à l’origine engagé ? Comme pour toute traduction télévisuelle grand public de propos militants, on peut relever une standardisation du combat drag, et sa réappropriation par le capitalisme. Selon le sociologue, une autre critique faite par cette communauté peut être soulevée : la forte inégalité entre les drag-queens. Car « monter à Paris et créer ses costumes coûte cher et n’est accessible qu’à des privilégiés ». Et l’émission, plus de l’ordre du loisir, laisse peu de place à l’engagement. Il y a ainsi une vraie tension : pour Arnaud Alessandrin, s’il s’agit d’une reconnaissance, c’est « une reconnaissance édulcorée qui préfère les paillettes aux pancartes ».

    téléréalitéfrance télévisions
    BBC

    Partition: Why was British India divided 75 years ago?

    When Britain granted India independence, 75 years ago, the territory it had ruled over was divided, or partitioned, into India and the new state of Pakistan (with East Pakistan later becoming Bangladesh).

    This created an upsurge of violence, in which approximately 15 million people were displaced and an estimated one million died.

    India and Pakistan have remained rivals ever since.

    Why was British India partitioned?

    In 1946, Britain announced it would grant India independence.

    No longer able to afford to administer the country, it wanted to leave as quickly as possible.

    The last viceroy, Lord Mountbatten, set the date as 15 August 1947.

    The population was about 25% Muslim, with the rest mostly Hindu but also Sikh, Buddhist and other religions.

    "The British used religion as a way of dividing people in India into categories," Prof Navtej Purewal, Indian fellow for the Arts and Humanities Research Council, says.

    "For example, they created separate Muslim and Hindu lists of voters for local elections.

    "There were seats reserved for Muslim politicians and seats reserved for Hindus.

    "Religion became a factor in politics."

    Dr Gareth Price, at the UK-based Chatham House foreign-policy institute, says: "When it looked likely that India would get independence, many Muslim Indians became worried about living in a country ruled by a Hindu majority.

    "They thought they would be overwhelmed.

    "They started to support political leaders who campaigned for a separate Muslim homeland."

    Congress Party independence-movement leaders Mohandas Gandhi and Jawaharlal Nehru wanted a united India that embraced all faiths.

    But All-India Muslim League leader Muhammad Ali Jinnah demanded partition as part of the independence settlement.

    "It would have taken a long time to get agreement about how a united India would work," Dr Price says.

    "Partition seemed to be a quick and simple solution."

    How much suffering was caused by partition?

    British civil servant Sir Cyril Radcliffe drew up the borders between India and Pakistan, in 1947, dividing the sub-continent very roughly into:

    But Hindu and Muslim communities were scattered throughout British India.

    About 15 million people travelled, often hundreds of miles, to cross the new frontiers.

    And many were driven out of their homes by communal violence, starting with the 1946 Calcutta Killings, in which an estimated 2,000 died.

    "The Muslim League formed militias and so did right-wing Hindu groups," says Dr Eleanor Newbigin, senior lecturer in South Asian history at SOAS, University of London.

    "Terror groups would chase people out of their villages, to get more control for their own side."

    Between 200,000 and one million people are estimated to have been killed or died of disease in refugee camps.

    Tens of thousands of women, both Hindu and Muslim, were raped, abducted or disfigured.

    What were the consequences of partition?

    Since partition, India and Pakistan have repeatedly fought over who controls the province of Kashmir.

    They have fought two wars over it (in 1947-8 and 1965), clashed in the 1999 Kargil crisis and currently administer different parts of it.

    India also intervened to support East Pakistan in its war of independence against Pakistan, in 1971.

    Less than 2% of Pakistan's population is now Hindu.

    "Pakistan has become more and more Islamic," Dr Price says.

    "That is partly because so many of its population are now Muslim and there are so few Hindus left there.

    "And India is now coming more under the influence of Hindu nationalism."

    Dr Newbigin says: "The legacy of partition is distressing.

    "It has created powerful religious majorities in both countries.

    "The minorities have become smaller and more vulnerable than they were before."

    Prof Purewal says: "It may have been possible in 1947 to have created a united India.

    "It could have been a loose federation of states, including states where Muslims were the majority.

    "But Gandhi and Nehru both insisted on having a unified state, controlled from the centre.

    "They did not really consider how a Muslim minority might live within that kind of country."

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    France24 - World

    Taliban failures speed up Afghan brain drain, battering an already crippled economy (Part I)

    Issued on: 14/08/2022 - 13:20Modified: 14/08/2022 - 13:33

    Leela JACINTO Follow

    The mass exodus sparked by the August 2021 Taliban takeover compelled Afghanistan’s new rulers to issue a call for Afghans to stay and help rebuild the country. But after a year of Taliban rule, the economy is in tatters, confidence has been shattered, and Afghanistan’s best and brightest are not returning – they’re fleeing in droves. 

    A few days before her interview with a US university admissions officer, Huma Usyan went to her local internet service provider in Kabul to try to ensure her connection would not be cut during the much-anticipated online meeting.

    The internet was both a lifeline and a source of stress for the Afghan teenager since the August 15, 2021, Taliban takeover of Afghanistan.

    When the new rulers banned secondary schools for Afghan girls, Usyan turned to the internet in a desperate bid to continue her studies. In an interview with FRANCE 24 in October 2021, the grade-topping schoolgirl recounted the challenges of her online self-education endeavour.

    >> Read more: Online education is the only hope for Afghan schoolgirl, but it’s a slog

    After several months of online studying – aided by volunteers, including an English-language teacher, galvanised by the Afghan schoolgirl’s exceptional motivation – Usyan finally managed to reach the interview stage for a US university.

    But the internet connection for the critical January 8 interview was out of the 16-year-old’s control.

    The Taliban takeover has plunged Afghanistan into an extreme economic crisis, with domestic policies – or lack thereof – combining with global trends to create a humanitarian firestorm.

    The internet needs electricity to run. But in a country where power cuts have long necessitated the use of generators, fuel prices have skyrocketed, with the price of diesel increasing 111 percent from last year, according to the UN’s World Food Programme.

    So when Usyan tried to get assurances from her local internet service provider, she failed miserably. “They said they didn’t have electricity, generators are very expensive, and there was nothing they do,” she recounted.

    Never one to give up in the face of odds, Usyan went to an aunt’s apartment in Kabul, where the service was a bit more reliable, for the selection interview. She aced it. Within weeks, the diligent Afghan student had an admission letter, along with a full scholarship, to her university of choice: the United World College in New Mexico, USA.

    On Saturday, July 30 – almost a year after the Taliban takeover – Usyan finally landed in the US. Her family, including her mother and four siblings, were heading to the Netherlands to join her father, who left Afghanistan shortly after the Taliban takeover.  

    It marked the end of a long journey for the Afghan schoolgirl that began from Kabul to the Pakistani capital of Islamabad, where she spent three weeks before she got her US visa.

    Usyan was lucky. With US and other Western embassies in Kabul closed, Afghan nationals are forced to travel to neighbouring Pakistan. The high demand has attracted touts, travel agents and middlemen, hiking the cost of a Pakistani visa to $1,000 in recent weeks.

    The expense for a #Pakistan visa in #Kabul has reached 1000$! This is how poor people and poor #Afghanistan's society are looted by so-called tourism companies who are bribing Paki's embassy in Kabul. I don't know why Paki society never complains about all these inhuman actions!!

    August 10, 2022

    But for Usyan, the stress, hard work and hardships were worth it. Arriving in Santa Fe, New Mexico, was “amazing”, said Usyan in a phone interview with FRANCE 24. “It was very different from my expectations. Here in Santa Fe, it’s more like my village in Afghanistan. There are houses, gardens…I was expecting tall buildings. But here, the houses are just one floor. It feels like my village in Daikundi,” she said, referring to her ancestral province in Afghanistan’s central Hazarajat region.

    Afghanistan’s best and brightest leave

    Migration from Afghanistan is not a new phenomenon. After more than four decades of conflict, Afghans make up one of the largest refugee populations in the world, with around 2.6 million registered refugees from the country, according to the UN. The real figure is likely to be a lot higher.

    But the sheer scale of the exodus in the panicked days following the Taliban’s lightening takeover last year was unprecedented. As thousands of desperate Afghans crowded the Kabul airport, some clinging and even falling from departing planes, the country’s brain drain was on tragic display.

    As hundreds of thousands of the country’s best and brightest attempted to board departing flights, Taliban leaders called on educated Afghans to stay and help rebuild the country. Zabihullah Mujahid, the movement’s media savvy spokesman, blamed the US for encouraging “Afghan experts” to leave. At a news conference in Kabul days after the takeover, Mujahid promised a general amnesty, vowing “nobody will be harmed in Afghanistan”.

    But a year after the Taliban seized power, none of the Islamist group’s promises have come to pass. The new regime’s crackdown on people associated with the previous administration saw many Afghans heading for neighbouring Pakistan or Iran after the aerial evacuations ended.

    These included some of Afghanistan’s brightest students, youths like Usyan, who make up a developing country’s greatest intellectual assets and are key to future growth and stability.

    The loss could also have implications for regional and global security as the Taliban enters the second year of its second reign – following their disastrous first rule, which began in 1996 and effectively ended with the 9/11 attacks on America.

    The school reopening day that wasn’t

    After waging a nearly 20-year insurgency, when the Taliban finally got what they wanted on August 15, 2021, they rode into Kabul without a governance plan.

    The muddle that passes for their ill-defined vision of an Islamic “emirate” was highlighted seven months into their reign. It effectively killed the hopes of half the Afghan population of 38 million.

    Following concerted international pressure, the Taliban earlier this year announced that on March 23, the start of the spring semester, girls’ high schools would open.

    But on school reopening day, as secondary schoolgirls gathered at campuses across the country for their first day of classes, they were in for yet another disappointment. The Taliban suddenly, and at the very last minute, reversed the decision. The heartache of young girls bursting into tears outside schools was captured live by national and international news teams.

    Girls in Afghanistan crying after they were promised their schools would reopen only for the Taliban to lock them out again at the last minute. pic.twitter.com/SuoEpNLz5B

    March 23, 2022

    “Girls’ education is a very, very important factor for many Afghans leaving because they simply couldn’t send their daughters and sisters to school. Many had initially opted to stay in Afghanistan because they felt the country needs them. They are now desperately trying to leave because their daughters and sisters are basically imprisoned and they think they miscalculated,” explained Tamim Asey, co-founder of the Kabul-based Institute for War and Peace Studies and a former Afghan deputy defence minister.

    Kandahar asserts itself over Kabul

    Women’s rights are a major stumbling block in the Taliban’s bid for international recognition, which in turn could lead to the unfreezing of Afghan bank assets blocked in the US. Reopening secondary schools for girls, a minimum policy requirement, is arguably the easiest gesture the Taliban can make toward that goal.

    But the March 23 female education reversal has exposed the splits between what some experts call the “Doha Taliban” – who negotiated a US withdrawal deal in the Qatari capital – and the “Kandahari faction” around the movement’s reclusive chief, Hibatullah Akhundzada, based in the southern Afghan birthplace of the Taliban.

    Despite assertions of Taliban unity, there are signs that the regime has developed splits between “rival centers of power” in Kabul and Kandahar. Just a few days before the March 23 school reopening, Afghanistan’s education minister was suddenly summoned from Kabul to Kandahar, according to the New York Times. The Kabul faction, including the education minister, who had announced the decision to allow girls a secondary education, was read the riot act by the conservative Kandahari clique. “Kandahar had asserted itself over Kabul,” noted the Times.

    (Click here for Part II of our feature on Afghanistan's brain drain)

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    Taliban failures in governance speed up Afghan brain drain (Part II)

    AFGHAN WOMEN’S RIGHTS

    Online education is the only hope for Afghan schoolgirl, but it’s a slog

    FEATURE

    A university falls, taking down a symbol of US soft power, Afghan cultural dignity

    L'Humanité

    Réintroduire de l’élevage dans les fermes céréalières

    Actu

    Les conséquences économiques et financières de cette année 2022 marquée par la chaleur et la sécheresse vont être durablement douloureuses pour les fermes d’élevage en France, qu’elles produisent du lait, de la viande ou des œufs. Cela nous invite aussi à réfléchir sur les limites de la spécialisation dans les différentes filières agricoles, ce qui est aussi le cas des exploitations céréalières en France.

    Gérard Le Puill

    Depuis la mise en place du marché commun agricole en 1962, la concurrence intra-européenne et les accords de libre-échange signés entre l’Europe et les pays tiers ont à la fois spécialisé et fragilisé nos exploitations agricoles en France comme dans d’autres pays membres de l’Union européenne. Quand on produit du lait de vache, l’herbe broutée dans les prairies, le foin engrangé et le maïs ensilé pour être servis aux vaches dans la stabulation, sont généralement produits sur l’exploitation. Mais c’est rarement le cas pour les aliments riches en protéines végétales, composés d’un mélange de céréales et de tourteaux de soja, de colza, ou de tournesol.

    Dans les exploitations porcines, de poulets de chair et de poules pondeuses, les éleveurs achètent souvent 100 % des aliments composés servis aux animaux et vendent parallèlement quelques dizaines de tonnes de céréales à leur coopérative chaque année. Ils gardent la paille qui sert de litière dans les bâtiments d’élevage. C’est notamment le cas en Bretagne où sont élevés plus de 50 % des porcs français, 30 % des poulets de chair et 40 % des poules pondeuses sur seulement 7 % des surfaces agricoles du pays. Du coup, les effluents d’élevage que sont le lisier et le fumier sont trop abondants pour être correctement recyclés sur les terres agricoles et les excès d’azote charriés par les eaux de ruissellement font proliférer les algues vertes depuis les fleuves côtiers jusqu’à la mer.

    Des fermes céréalières privées de matière organique

    Inversement, d’autres régions, dont la Beauce, produisent exclusivement des végétaux en rotations courtes. Ça tourne souvent sur trois ans avec du colza, du blé, puis du maïs ; voire du tournesol, du blé, puis de l’orge. La betterave à sucre et la pomme de terre interviennent aussi dans ces rotations, notamment au nord de la Loire. Alors que les terres céréalières produisent beaucoup de paille en plus du grain, cette paille est souvent vendue à des éleveurs établis dans d’autres régions. On sait déjà que la demande sera importante et les prix plutôt élevés cette année en raison du manque de fourrage pour cause de sécheresse dans les fermes d’élevage.

    Dépourvues d’animaux d’élevage, les fermes céréalières ne produisent pas de fumier et ce manque de matière organique appauvrit les sols d’année en année. Prendre le train entre Paris et Lyon en passant par les zones céréalières un peu pentues du département de l’Yonne donne à voir des sols blanchâtres quand ils sont fraîchement labourés et cette couleur est révélatrice d’un manque criant de matière organique. Cela réduit la fertilité naturelle des sols et conduit les céréaliers à accroître les doses d’engrais azotés dont la production est fortement consommatrice de gaz dont le prix flambe actuellement, tandis que l’épandage de ces mêmes engrais libère beaucoup de gaz à effet de serre.

    Si l’introduction d’élevages d’herbivores ruminants comme les bovins et les ovins a peu de chance d’intervenir dans les prochaines décennies dans ces fermes céréalières, la mise en place progressive d’élevages de porcs, de poules pondeuses et de volailles de chair mériterait d’être encouragée dès à présent, tant pour assurer notre souveraineté alimentaire dans les prochaines décennies que pour produire de la viande et des œufs en circuit court. Car il est possible de transformer en aliments composés les graines de céréales et de soja sans les sortir de la ferme pour les servir au bétail tandis que la paille servant de litière donnera chaque année ce fumier fertilisant qui manque tant aux exploitations céréalières aujourd’hui.

    Peut-on réintroduire de l’élevage en Beauce ?

    Dans ces fermes exclusivement céréalières, telles qu’elles fonctionnent aujourd’hui, les fortes charges de travail ont lieu durant les semaines où s’effectuent les semis, puis les récoltes. Le reste du temps on surveille surtout l’évolution des cultures. En introduisant de l’élevage avec des formes d’exploitations associatives comme les Groupements Agricole d’Exploitation en Commun (GAEC) comprenant trois ou quatre associés, il est possible de gérer des élevages dans les exploitations à dominante céréalière. Pour peu qu’elles soient proches des grandes agglomérations, ce qui est le cas de la Beauce, cela peut aussi favoriser les circuits courts afin de réduire le bilan carbone en réduisant la distance entre la fourche et la fourchette.

    Une telle conversion doit être menée de manière progressive en privilégiant l’accès aux marchés de proximité. Il est possible de mettre en place des petits abattoirs afin de permettre à ces nouveaux éleveurs de faire de la vente directe de produits carnés via les AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysan). Il est aussi possible d’étendre les livraisons à travers les comités d’établissement, très nombreux en Île-de-France, comme dans les villes à proximité d’autres zones céréalières des Hauts de France, du Grand Est et de certains secteurs de grandes cultures en Nouvelle Aquitaine et en Occitanie. Depuis trois ans, Olivier Morin-Repinçay, ancien journaliste à l’Humanité, est en train de réussir une telle reconversion dans le département de l’Indre sur l’ancienne ferme de ses grands-parents.

    Cette année 2022 nous invite à tirer beaucoup de leçons des conséquences présentes et à venir du réchauffement climatique dans l’intérêt de tous et, plus encore, des générations futures.

    agricultureélevage
    France24 - World

    Poverty pushing Afghan families to sell young girls into marriage

    Issued on: 14/08/2022 - 17:19

    Catherine NORRIS TRENT

    August 15 marks one year since the Taliban seized power in Afghanistan. Since then the economy has spiralled into decline and families are increasingly resorting to selling young girls into forced marriages.

    In a slum on the outskirts of Kabul, Fatima says that extreme hunger drove her to sell her three-year-old daughter, Farosa, into marriage for 150,000 Afghanis (equivalent to just over €1,600). When Farosa is ten, she will marry and leave the family home.

    “My heart just can’t accept this” Fatima told FRANCE 24. “How can I send this ten-year-old girl away to another house?”

    “It was the hardest decision of my life,” said Farosa’s father, a former street seller forced out of work by the Taliban. “Instead of seeing them dead I would rather see them alive. That’s why I sold my daughter.”

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    Taliban failures speed up Afghan brain drain, battering an already crippled economy (Part I)

    ONE YEAR ON

    Taliban failures in governance speed up Afghan brain drain (Part II)

    The France 24 Interview

    'International community should take responsibility for Afghan people', says former minister

    L'Humanité

    Contractualiser la production agricole au XXIe siècle

    Actu

    Les causes réelles de la pénurie de moutarde dans les magasins en France en 2022 devraient conduire nos gouvernants à s’interroger sur la mise en danger de notre souveraineté alimentaire via la soumission de nos marchés agricoles au libre-échange mondialisé sur fond de dumping social, fiscal et environnemental. Retour sur une conséquence désastreuse de l’accord de libre-échange qui date de 2016 entre l’Union européenne et le Canada.

    Gérard Le Puill

    Il faut le dire et le répéter : avant la mise en place de cet accord de libre-échange qu’est le CETA, les paysans bourguignons produisaient 12.000 tonnes de graines par an pour les moutardiers de Dijon, soit les trois quarts de leurs besoins annuels qui étaient de 16.000 tonnes. En 2020, la production bourguignonne était tombée à 4.000 tonnes. Tout simplement parce que la graine importée du Canada- dont les rendements étaient favorisés par l’usage de produits de traitement chimique interdits en France et en Europe- coûtait moins cher aux industriels et leur permettait aussi de peser sur les prix payés aux producteurs locaux. Mais en 2021, la sécheresse a considérablement fait chuter les rendements au Canada. Du coup, le prix de la graine de moutarde a doublé sur le marché mondial tandis que les exportations canadiennes ont diminué sensiblement faute de stocks.

    Les contrats de Bonduelle avec les maraîchers

    Pour éviter de telles remises en cause de notre souveraineté alimentaire sur divers produits, une politique de contractualisation annualisée est souhaitable dans de nombreuses productions. Cela suppose de fixer d’avance un prix d’achat tenant compte des coûts de production dans le respect d’un cahier des charges pour produire de la qualité. Cette contractualisation doit à la fois concerner les volumes à fournir et la manière de produire. C’est d’ailleurs de cette manière que la firme Bonduelle, spécialisée dans la transformation des légumes frais, congelés et en conserves, fonctionne avec des maraîchers et des producteurs de maïs doux dans plusieurs régions de France afin d’avoir des légumes de qualité, suffisants en volumes et cueillis juste à temps pendant les périodes de récolte.

    Pour freiner le réchauffement climatique, nous devons aussi modifier progressivement le contenu de notre assiette en augmentant notre consommation de protéines végétales et en réduisant parallèlement notre consommation de protéines animales. Nous devrions, dès à présent, consommer moins de viande et un plus de légumes secs chaque semaine. De près de 8 kg par an et par personne au début du XXème siècle, notre consommation de lentilles, de pois chiches, de fèves et autres haricots secs est passée à 1,7 kilos un siècle plus tard. Malgré cela, la production de lentilles sur le territoire national ne couvre guère que 30 % de notre consommation annuelle, alors que la France dispose de terres favorables à sa culture avec des labels connus tels la lentille verte du Puy en Haute Loire, celle du Berry en région Centre, la blonde de Saint-Flour dans le Cantal. Notre pays demeure aussi très déficitaire pour la production des autres protéines végétales destinées aux humains comme au bétail. Or des productions comme le pois chiche et le soja donnent de bons rendements dans plusieurs de nos régions.

    Un exemple à suivre pour la production de sarrasin

    La France importe aussi beaucoup, des graines de sarrasin pour la production de crêpes et de galettes en Bretagne. On annonce pour 2022, un important déficit de production du fait de la sécheresse. Là aussi, il serait possible de mettre en place des contrats avec les éleveurs laitiers très nombreux dans cette région, comme dans quelques autres. Chaque fois qu’il faut labourer une prairie temporaire pendant trois ou quatre ans avant d’y semer de l’herbe à nouveau pour en améliorer le rendement fourrager, la tête d’assolement pourrait être un semis de sarrasin au printemps pour être récolté en septembre. Cela permettrait de semer du méteil un mélange de graminées et de légumineuses dès l’automne pour la fauche d’ensilage au printemps suivant.

    Afin que les consommateurs redécouvrent l’intérêt des protéines végétales pour leur santé, comme pour réduire le bilan carbone de leur assiette, il faudrait aussi que la presse en général, et la télévision en particulier, parlent davantage de la manière de les cuisiner. Des plats comme le cassoulet, la garbure ou les lentilles aux lardons ont été inventés naguère pour accommoder les restes après un festin. Justement, réapprendre cela de nos jours serait plus pertinent que d’obéir à la publicité des entreprises commerciales qui livrent des repas à domicile. Car ce n’est pas en répondant aux appels de « commejaime.fr » et de ses semblables que nous réduirons le bilan carbone de notre assiette au quotidien.

    agriculture
    BBC

    How was it that this miscellaneous group of small and vulnerable creatures – including our ancestors – survived doomsday?

    Through darkness, ash and deadly heat, a tiny furry animal scurries through the hellscape left behind by the worst day for living things in Earth's history. It picks through the wreckage, snatches an insect to eat, and scuttles back to its shelter. All around it are the dead and dying bodies of the dinosaurs that have terrorised mammals for generations. 

    These were the early weeks and months after a six-mile-wide (10km) asteroid collided with the coast of present-day Mexico with the force of more than a billion nuclear bombs, spectacularly ending the Cretaceous. At the dawn of the era that followed, the Paleocene, the forests were on fire, tsunamis rocked the coasts, and vast quantities of vaporised rock, ash and dust rose miles into the atmosphere.

    But this world was not devoid of life. Among the survivors was the earliest known primate, Purgatorius, which looked like a cross between a shrew and a tiny squirrel. Its numbers would surely have dwindled amid this global catastrophe, but its species survived.

    Such was the life of early mammals soon after the asteroid hit and extinguished three-quarters of the Earth's living species. Only the Great Dying, 252 million years ago, was worse, killing 95% of life in the oceans and 70% of that on land.

    The asteroid that ended the Cretaceous took with it famous dinosaurs like Tyrannosaurus and Triceratops, as well as lesser-known but bizarre creatures like Anzu, or the "chicken from hell". There were duck-billed dinosaurs, long-necked dinosaurs, dinosaurs with armour all over their bodies – and, very quickly, all of them were dead.

    In the shadow of these kings and queens of the Late Cretaceous, mammals like Purgatorius were small and scrappy, many of them filling the kinds of ecological niches today occupied by rodents. How was it that this miscellaneous group of seemingly vulnerable creatures – including our ancestors – survived doomsday?

    Purgatorius is thought to be the earliest known primate, and to have been one of the survivors after the asteroid (Credit: Andrey Atuchin)

    It's a question that Steve Brusatte, author of The Rise and Reign of the Mammals, and his colleagues at the University of Edinburgh have been working to unpick.

    One thing Brusatte stresses is that the day the asteroid hit was a very bad day to be alive for anything, including mammals, birds (the avian dinosaurs) and reptiles. "This was no normal asteroid, this was the biggest asteroid that's hit the Earth in at least the last half a billion years," says Brusatte. "Mammals almost went the way of the dinosaurs."

    There was a lot to lose. Already in the Late Cretaceous there was a surprisingly rich diversity of mammals, says Sarah Shelley, a postdoctoral researcher in mammal palaeontology at Edinburgh. "A lot of them were these insectivorous little things that were up in the trees or burrowing," says Shelley.

    Not all were insect-eaters, though. There were the mysterious multituberculates, so called for the peculiar nodules on their teeth. "They've got these blocky teeth with lots of nubbins on them, and the front was a blade-like tooth. It looks like a saw almost," says Shelley. "They're eating fruits, nuts and seeds."

    There were carnivores too – one of the largest of the time was Didelphodon, a marsupial relative weighing around 5kg (11lb), about the size of a domestic cat. "From its skull and dental anatomy it had a really powerful bite, so it's definitely carnivorous – possibly crunching bones," says Shelley.

    Much of this diversity was lost when the asteroid hit – around nine in 10 mammal species died out, according to Brusatte, which brought an unprecedented opportunity for the survivors.

    "Just imagine you're one of these tiny little ancestors of ours, the size of a mouse – a small little meek thing hiding in the shadows – and you endure this moment of Earth's history," says Brusatte. "You come out on the other side, and all of a sudden the T. rexes are gone and the long-necked dinosaurs are gone, and the world is open."

    This mass extinction set the stage for a great profusion of diversification that eventually brought about mammals as diverse as blue whales, cheetahs, dormice, platypus and, of course, us.

    Mammals lived alongside dinosaurs for aeons, and were generally small – such as the tiny gliding Vilevolodon, which lived in the Jurassic (Credit: Sarah Shelley)

    First, though, a small hitch: the world's forests had been obliterated by wildfire and the sky was full of ash, choking out sunlight and preventing plants from photosynthesising. Ecosystems were collapsing "like houses of cards", as Brusatte puts it. The surface of the Earth was set to become momentarily hotter than an oven in a vicious rollercoaster of heat pulses and after that, a nuclear winter in which average temperatures would drop by 20C (36F) for more than 30 years. Many of the mammals' most dangerous predators had gone, but the world itself had become unimaginably hostile to life.

    So what did mammals do?

    Stay small

    Mammals' modest body sizes – previously constrained by dinosaur competition and predation – now become an asset for the "disaster fauna", as the asteroid survivors are known.

    "These mammals were probably things that looked and acted something like a mouse or a rat," says Brusatte. "Normally they would be pretty anonymous but now, in this brave new world, they were proliferating because they were so well suited to those really nightmarish conditions right after the impact."

    Being small may have helped animals to replenish their numbers. In modern animals, "the bigger the animal is, the longer the gestation time is going to be", says Ornella Bertrand, a postdoctoral researcher in mammal palaeontology at the University of Edinburgh. For instance, the African elephant gestates for 22 months, whereas a mouse's pregnancy lasts around 20 days. Faced with the apocalypse, the mouse has the better odds of keeping its population up.

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    Besides gestation, a larger body typically takes longer to reach sexual maturity – another reason dinosaurs didn't make it, especially the larger ones. "It took them quite a while to grow into an adult. For something like T. rex it took about 20 years," says Brusatte. "It's not that they didn't grow fast, it's just that so many of them were so big that it took them a long time to go from a tiny little hatchling into an adult."

    Get underground

    Another hint at how mammals survived the aftermath of the asteroid comes from the "very weird" body shapes seen in the Paleocene and beyond. Shelley analysed the ankle bones of mammals across the Paleocene (they're small, tough, dense bones that preserve well) to see how similar these animals were to each other, compared with mammals alive today.

    "We found that the Paleocene mammals are weird. They are different from modern mammals," Shelley says. "And what unites them is the fact they've got these really chunky, robust morphologies."

    Periptychus, which may be related to living pigs, cows and sheep, was part of a group that grew large and brawny after the end of the dinosaurs (Credit: Sarah Shelley)

    These mammals have large muscle attachments and generally hefty bones, and among living animals they have the greatest similarity to those ground-dwelling and burrowing species, says Shelley. "So the hypothesis that came out of this was the animals that survived the extinction preferentially survived because they were able to dig to get underground, survive that immediate impact period and the fires, the nuclear winter, and just hunker down for a bit."

    Because the survivors were – there's no other way to put it – hench, their descendants too inherited their robust body shape. "You can see it for that 10-million-year period during the Paleocene," says Shelley. "Even if you're an animal that is living in trees, they're still really chunky."

    If mammals did indeed take to life underground, either by burrowing themselves or making use of others' subterranean shelters, Bertrand suspects this might be reflected in their agility too – or a lack of it. "We know that there was a collapse of the forest and so all those animals living in trees didn't have a habitat anymore," she says. "And so, one of the hypotheses would be that there were fewer animals able to engage in very agile behaviour."

    Bertrand plans to investigate the inner ear bones of mammals of this era to see whether they back up the idea of an underground turn after the asteroid. The inner ear is crucial for balance, so if an animal is adapted to make finely tuned, agile movements this is sometimes reflected in the structure of these delicate bones. However, if they were burly diggers, such agility would not have been necessary. "It could give us more clues," she says. That said, she points out the drawbacks of relying too heavily on bones to infer how an animal moved around, something that struck her while watching the recent Commonwealth Games.

    "I was watching the gymnasts doing crazy things and I was like, that's funny – we have the same skeleton and I can't do any of that," Bertrand laughs. "I thought, well, that's really interesting because maybe having that capability can help you survive, but from the bones you wouldn't know."

    Eat anything

    The asteroid destroyed most living plants, the first link of many food chains on land. But it didn't destroy all their seeds – and these may have been vital sustenance for the disaster fauna. Generalist mammals with the ability to turn their palates to seeds as well as insects, and anything else going, did better than those with more particular diets.

    "The animals that got through the extinction survived basically just by not being too specialised," says Shelley. For instance, the Didelphodon (the cat-sized carnivorous marsupial relative) preyed on animals that were few and far between after the extinction. "It specialised too much and lost its niche," says Shelley. "Whereas if you're a small animal you can adapt your diet and your lifestyle more rapidly.

    "That's a good way to survive the extinction."

    As well as those that could generalise, there were a few specialisms that would have done well, says Brusatte. In particular, seed-eaters were in luck. "Seeds were a food bank that was just there available to any animal that already had the capacity to eat them," he explains. "So if you were something like a T. rex you were out of luck, evolution did not bestow you with the ability to eat seeds. But for birds with beaks and some mammals who were specialised seed eaters then whoa, what kind of good turn of fate is that?"

    Beyond sustaining the disaster fauna, seeds helped re-establish forests and other vegetation when the nuclear winter faded. "Those seeds survived in the soil and then, when the sunlight came down again those seeds started to grow," says Brusatte.

    Don't overthink

    As the Paleocene wore on, ecosystems recovered and mammals began to fill the niches left empty by the non-avian dinosaurs. "Mammals started to diversify right away after the dinosaurs went extinct, and they started to become very diverse in every possible way," says Bertrand.

    For one thing, bodies got larger quickly. But for a time, the Edinburgh team have found, the the size of mammals' brains didn't keep pace.

    "I think that's very important, because we might think intelligence is what makes us survive and be so able to dominate the planet," says Bertrand. "But, from the data it's not large brains that made animals survive after the asteroid."

    Large herbivores like Hyrachyus, left, and large carnivores like Arctocyon, right, evolved after the dinosaurs died (Credit: Sarah Shelley)

    In fact, in the early Paleocene mammals with large brains relative to their body size may have been at a disadvantage. "The question is why would you grow a big brain?" Bertrand asks. "A large brain is actually expensive to maintain. If you have a big brain you need to feed it to be able to maintain it – if you can't because there is not enough food, you'll die out."

    Instead, getting large and brawny was the favourable adaptation. The herbivore Ectoconus (a member of the Periptychidae, which may be related to living hoofed mammals, the ungulates) reaches about 100kg (220lb) within a few hundred thousand years of the extinction. In geological time, that's the blink of an eye. "It's mad really that they're getting that big that quickly and specialising that quickly," says Shelley. "And you see, once you get larger herbivores there are larger carnivores, and they start popping up pretty quickly."

    There are many other mysterious mammals that swelled in size rapidly too. "Things like taeniodonts – they got big really quickly, really big," says Shelley. There are no complete skeletons of the taeniodonts but the skull is around the size of a large butternut squash, and they appear to be one of those species that became chunky and adapted for digging. "It's got these teeny-tiny spaces for these beady little eyes, massive teeth at the front, which kind of bear resemblance to rodents, but that's about it," says Shelley. "They're really enigmatic."

    This swift menagerie of mammalian life that followed on from the disaster fauna has been overlooked for too long, says Shelley. "They've been called archaic and primitive and generalised – whereas actually no, they're just different," she says. "Their ancestors survived the second biggest mass extinction in the history of life. They weren't just generalised morons who ambled their way through life. They were surviving and thriving and doing it really well."

    In many ways, these mammals were stepping into the ecological voids left by the magnificent, hyper-specialised dinosaurs so well-suited to the Late Cretaceous, but so spectacularly badly equipped to deal with an asteroid-struck world.

    "It's astounding to think that you had a group like dinosaurs that had been around for so many tens of millions of years, that had done such sublime things as evolve into giants the size of airplanes, and meat-eaters the size of buses and all these things – and then it all came crashing down in an instant when the Earth changed so quickly," says Brusatte. "They were just so ill-suited to that new reality and they couldn't adapt."

    The asteroid that killed the dinosaurs hurtled towards Earth faster than a speeding bullet (Credit: Nasa/JPL-Caltech)

    The arbitrariness of the event is something that seems to resonate with the Edinburgh team.

    "We're here mainly by chance," says Bertrand. "The asteroid could have missed Earth, it could have fallen in another area of the planet in the ocean and it would have made a difference in terms of which species were selected. The whole thing when I think about it – it's crazy."

    Brusatte agrees. "It could have been could have just whizzed right past, it could have just ruffled the upper layers of the atmosphere, it could have disintegrated as it got closer to Earth. It could have done anything, but just by dumb luck it made a beeline for the Earth."

    For the mammals alive today, perhaps it's a good thing it did.

    --

    * Martha Henriques is Editor of BBC Future Planet, and tweets at @Martha_Rosamund

    --

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    BBC

    Scott Morrison: Australia's ex-PM 'secretly held ministry portfolios'

    By Jay SavageBBC News, Sydney

    Australian PM Anthony Albanese says he will investigate reports that his predecessor, Scott Morrison, secretly assumed three roles in the ministry.

    Mr Morrison became joint minister for the health, finance and resources portfolios in the two years before he lost power in May, local media report.

    Mr Albanese said he would seek legal advice about the decisions, calling them "unacceptable" and "just weird".

    The former prime minister has declined to comment.

    On Monday, Governor-General David Hurley - the Queen's representative in Australia - confirmed he had signed an "administrative instrument" that had allowed Mr Morrison to secretly take on the portfolios. It was "consistent with section 64 of the constitution", a spokesperson said.

    But Mr Albanese, law experts and Mr Morrison's former colleagues have criticised the secrecy surrounding it.

    Even some ministers were reportedly not aware they were sharing portfolios with the former prime minister.

    "This is the sort of 'tin pot' activity that we would ridicule if it was in a non-democratic country," Mr Albanese told reporters on Monday.

    Local media reported that former Health Minister Greg Hunt agreed in 2020 to share his portfolio in the event he became incapacitated from Covid.

    But then-Finance Minister Mathias Cormann - now head of the OECD - only learned last week that his role had been jointly held, said a report by local outlet News.com.au.

    Mr Morrison was sworn in as a second resources minister - joining Keith Pitt - last year. Mr Morrison used his powers to block a gas exploration licence in New South Wales - a decision opposed by Mr Pitt.

    Mr Albanese said he would not speculate on forthcoming legal advice but accused his predecessor of having governed "in the shadows".

    When asked to respond to Mr Albanese's comments, Mr Morrison said he wasn't aware of them. "Since leaving the job I haven't engaged in any day-to-day politics," he told Sky News Australia.

    Mr Morrison's deputy from June 2021, Barnaby Joyce, said he did not have prior knowledge of the appointments.

    "I found out about it, and I disagree with it. I believe in a cabinet system of government where ministers are responsible for their own portfolio. We don't have a presidential form of government," Mr Joyce told Channel 7.

    The centre-right coalition suffered a convincing defeat in May's general election. It lost many seats in cities - where climate action and political integrity were seen as key issues.

    In July, Mr Morrison drew controversy by telling churchgoers "don't trust in governments" and "don't trust in the United Nations" during a speech in Perth.

    This is "weird".

    That's what Mr Albanese (and a number of constitutional experts) have said about the reports.

    There are so many questions and you'd be forgiven for being confused. No-one is sure who knew what, when.

    It would be normal for a leader to make sure that someone can step up and do the job if a minister is incapacitated, especially at the height of the pandemic.

    But there are many ways of doing this. Why did it have to be him? And more crucially, why the secrecy?

    As it stands, nothing about this gels. But here's why this could potentially be a big deal.

    For a leader of any country, let alone a democracy, to take over several portfolios without the public's knowledge or the knowledge of his own colleagues, raises serious questions.

    If confirmed, this also means that the then-prime minister was potentially aiming to centralise power so that the decision-making would ultimately come down to him.

    Remember, this was happening at a time when Australia was in and out of lockdowns and when the Morrison government faced a lot of criticism for the way they handled the vaccination programme.

    Confidence in the Morrison government was waning - but as the current prime minister put it, it seems that even Scott Morrison had no confidence in the Morrison government.

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    France24 - World

    Afghan farmers fear Taliban ban on opium production will leave them destitute

    Issued on: 14/08/2022 - 18:49Modified: 14/08/2022 - 18:59

    Catherine NORRIS TRENT Catherine NORRIS TRENT

    Since coming to power in Afghanistan one year ago, the Taliban has announced a ban on growing and selling opium, leaving growers frustrated and worried about the future.

    The United Nations estimated that the Afghan opium trade generated $2.7 billion of income in 2021, but this year’s harvest will be the last. Since spring, farmers have not been allowed to plant seeds, leaving them worried about their future income.

    “If they’re banning it, they have to give us more help so we can provide our family with food,” one grower told FRANCE 24.

    Hajji Quazi Sahib from the Taliban’s anti-drug department told FRANCE 24 that wheat, corn and bean crops would replace lost income. So far, however, no crop substitution programmes have been put in place.

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    France24 - World

    Rainfall raises hopes for respite from French wildfires

    Issued on: 14/08/2022 - 14:47Modified: 14/08/2022 - 14:49

    NEWS WIRES

    A forest fire that flared anew in southern France sent 1,000 more people fleeing while overnight rain brought blazes elsewhere in the country under control, officials said on Sunday. 

    France has been buffeted this summer by a historic drought as well as a series of heatwaves and several forest fires.

    A fire that had been raging since Monday in the southern Aveyron region appeared to be under control and dying out on Saturday afternoon when it suddenly reignited in a "virulent" manner, gobbling up 500 more hectares (1,235 acres), the prefecture said.

    At least 1,000 people were evacuated from the village of Mostuejols near the city of Millau and six nearby hamlets, it said.

    Some 3,000 people had already been evacuated because of the fire, but were allowed back when it appeared under control. No casualties have been reported so far from the blaze, which has consumed a total of 1,260 hectares so far.

    A local man was under investigation for accidentally starting the fire when a metal part of his trailer touched the road, sending off sparks that ignited the dried vegetation.

    To limit such risks in eastern France, police said on Saturday they were banning entry to all but residents in most forests in the Bas-Rhin region near the German border.

    Meanwhile in the southwestern Gironde region around Bordeaux, a huge fire that had flared on Tuesday was under control after rain fell overnight, a senior official said. 

    The situation "considerably improved during the night," Arnaud Mendousse, of Gironde fire and rescue, said.

    He said there had been between 10 and 30 mm of rain in the region but on "terrain that is extremely dry".

    Lower temperatures, rain forecast

    "We know that this offers a respite but does no signify an end to the fight. We know that if it does not rain in the next 48 to 72 hours the risk will increase considerably."

    Mendousse said the humidity level has gone up and the temperature was relatively low at around 25 degrees Celsius, (77 Fahrenheit) adding: "The fire is not completely out and the soil remains extremely hot".

    Meteo France was forecasting lower temperatures and rain and thunderstorms for most of the country on Sunday.

    In the northwest, in the legendary Broceliande forest in region of Brittany -- where King Arthur roamed and where wildfires are normally rare -- a fire was contained after rain fell overnight, but remained under watch after devastating 400 hectares, officials said. 

    EU members including Germany, Poland, Austria and Romania have sent reinforcement to France to help battle blazes and several  water-bombing planes from the European Union fleet have also joined firefighting efforts.

    (AFP)

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    Five more EU nations to help France combat wildfire

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    BBC

    Marshall Islands: Covid-19 cases surge

    By James FitzGerald BBC News

    Covid-19 infection numbers have surged in the Marshall Islands, just days after the Pacific nation recorded its first local spread of the virus.

    In the capital city of Majuro, total cases have nearly doubled since Friday.

    These latest figures mean one in ten of the city's residents have been infected in recent days.

    On Sunday, Health Secretary Jack Niedenthal said about 75% of tests across the country were returning positive results.

    A number of Pacific islands had success with keeping coronavirus at bay early in the pandemic through stringent restrictions.

    The Marshall Islands, which has a population of 59,000, was one of the last nations in the world to be untouched by Covid-19, before two cases were identified in October 2020. The pair had arrived from the US and were isolated from others.

    As recently as one week ago, it had seen no community transmission of the virus - meaning that Covid had not been detected passing from person to person.

    But on Monday, the first local spread was confirmed. The government responded by declaring a "state of health disaster", closing schools and introducing a range of public health measures.

    The explosion in cases has seen the Marshall Islands shift from a "prevention to mitigation" strategy, Mr Niedenthal wrote in a Facebook update.

    "The days of quarantine upon arrival are now over," he said.

    No lockdown has been ordered, but Radio New Zealand (RNZ) reports that many people have chosen to stay at home, with church services cancelled and restaurants appearing quiet.

    Since October 2020, two deaths have been reported across the Marshall Islands, and a cumulative total of 3,036 cases have been logged.

    However, only nine hospitalisations had been recorded at the time of Mr Niedenthal's Facebook update on Monday - with figures showing that 70% of Marshallese had been fully vaccinated.

    Mr Niedenthal, who posted earlier in the week that he too had tested positive, urged anyone severely unwell to report their case as an emergency at the hospital.

    He urged people to avoid special "alternative care sites" which had been set up to deal with minor Covid symptoms.

    "Much of the chaos is beginning to die down" he said, promising that "this will continue to get better."

    Extra help would arrive from overseas including from the US, he added, with extra "boots on the ground" expected over the coming week.

    Republic of the Marshall Islands

    Population 55,000

    Area 181 sq km (70 sq miles)

    Major languages Marshallese, English

    Major religion Christianity

    Life expectancy 67 years (men), 71 years (women)

    Currency US dollar

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    France24 - World

    Salman Rushdie on the 'road to recovery' as attack suspect pleads not guilty

    Issued on: 14/08/2022 - 07:54Modified: 14/08/2022 - 16:18

    FRANCE 24 Follow

    Author Salman Rushdie showed signs of improvement in hospital on Sunday as the man accused of stabbing him pleaded not guilty to attempted murder charges. 

    After the on-stage attack on Friday, Rushdie had been helicoptered to hospital and underwent emergency surgery before being placed on a ventilator.

    On Sunday, the acclaimed author’s agent, Andrew Wylie, said Rushdie had come off the ventilator and that his condition was improving.

    “The road to recovery has begun," Wylie, wrote in an email to Reuters. "It will be long; the injuries are severe, but his condition is headed in the right direction."Wylie told the New York Times that Rushdie had started to speak again on Sunday, suggesting his condition had improved.

    Suspect Hadi Matar, 24, was arraigned in court in New York state, with prosecutors outlining how Rushdie had been stabbed approximately 10 times in what they described as a planned, premeditated assault.

    Author of "The Satanic Verses" and "Midnight's Children" among other novels, Rushdie had lived in hiding for years after Iran's first supreme leader Ayatollah Ruhollah Khomeini ordered his killing. 

    And while Friday's stabbing triggered international outrage, it also drew applause from Islamist hardliners in Iran and Pakistan.

    President Joe Biden on Saturday called it a "vicious" attack and offered prayers for Rushdie's recovery.

    "Salman Rushdie – with his insight into humanity, with his unmatched sense for story, with his refusal to be intimidated or silenced – stands for essential, universal ideals. Truth. Courage. Resilience," Biden said in a statement.

    Matar is being held without bail and has been formally charged with second-degree attempted murder and assault with a weapon. 

    Rushdie's family 'relieved' at recovery after attack

    A family statement… @SalmanRushdie #SalmanRushdie pic.twitter.com/tMrAkoqliq

    August 14, 2022

    Effective death sentence 

    The 75-year-old novelist had been living under an effective death sentence since 1989 when Iran's then-supreme leader Khomeini issued a religious decree, or fatwa, ordering Muslims to kill the writer.

    The fatwa followed the publication of the novel, "The Satanic Verses", which enraged some Muslims who said it was blasphemous for its portrayal of Islam and the Prophet Mohammed.

    In a recent interview with Germany's "Stern" magazine, Rushdie spoke of how, after so many years living with death threats, his life was "getting back to normal".

    "For whatever it was, eight or nine years, it was quite serious," he told a Stern correspondent in New York.

    "But ever since I've been living in America, since the year 2000, really there hasn't been a problem in all that time."

    Rushdie moved to New York in the early 2000s and became a US citizen in 2016. Despite the continued threat to his life, he was increasingly seen in public – often without noticeable security.

    Security was not particularly tight at Friday's event at the Chautauqua Institution, which hosts arts programmes in a tranquil lakeside community near Buffalo.

    Witnesses said Rushdie was seated on stage and preparing to speak when Matar sprang up from the audience and managed to stab him before being wrestled to the ground by staff and spectators.

    Matar's family appears to come from the village of Yaroun in southern Lebanon, though he was born in the United States, according to a Lebanese official.

    An AFP reporter who visited the village Saturday was told that Matar's parents were divorced and his father – a shepherd – still lived there. 

    Matar was "born and raised in the US", the head of the local municipality, Ali Qassem Tahfa, told AFP.

    "The Satanic Verses" and its author remain deeply inflammatory in Iran. When approached by AFP on Saturday, nobody in Tehran's main book market dared to openly condemn the stabbing.

    "I was very happy to hear the news," said Mehrab Bigdeli, a man in his 50s studying to become a Muslim cleric.

    The message was similar in Iran's conservative media, with one state-owned paper saying the "neck of the devil" had been "cut by a razor".

    In Pakistan, a spokesman for the Tehreek-e-Labbaik Pakistan, a party that has staged violent protests, said Rushdie "deserved to be killed".

    Elsewhere there was shock and outrage.

    British leader Boris Johnson said he was "appalled" while Canadian Prime Minister Justin Trudeau called the attack "reprehensible" and "cowardly".

    Messages also flooded in from the literary world, with Rushdie's close friend Ian McEwan calling him an "inspirational defender of persecuted writers and journalists across the world".

    Rushdie was propelled into the spotlight with his second novel, "Midnight's Children", in 1981, which won international praise for its portrayal of post-independence India.

    But "The Satanic Verses", published in 1988, transformed his life. The resulting fatwa forced him into nearly a decade in hiding, moving houses repeatedly and being unable to tell even his children where he lived.

    (FRANCE 24 with AFP and Reuters)

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    Salman Rushdie on burkinis, IS group and his latest novel

    Author Salman Rushdie on ventilator, may lose eye following stabbing in New York

    Author Salman Rushdie on ventilator following stabbing at event in New York

    France24 - World

    Officials blame deadly blast in Ecuador port city on crime gangs

    Issued on: 15/08/2022 - 03:14

    NEWS WIRES

    Five people died and 16 were injured in an explosion Sunday in the Ecuadoran port city of Guayaquil in an attack the government blamed on organized crime, officials said.

    Interior Minister Patricio Carrillo said "organised-crime mercenaries," long involved in illicit drug traffic, were "now attacking with explosives."

    "It is a declaration of war against the state," Carrillo added on Twitter.

    Eight houses and two cars were destroyed in the blast in Guayaquil, the country's second largest city, according to the Secretariat for Risk Management.

    Few other details were immediately available.

    Located between Colombia and Peru, the world's two largest cocaine producers, Ecuador is facing a drug-fueled crime wave that has produced scenes of horror, including decapitated bodies hanging from bridges.

    Tensions between rival drug gangs have reached into Ecuador's prisons, where clashes and massacres have claimed at least 400 lives since February 2021.

    "Either we confront it (organised crime) together, or society will pay an even higher price," Carrillo said.

    Ecuador in 2020 accounted for 6.5 percent of all the cocaine seized in the world, according to the latest United Nations figures.

    And last year, the nation of 18 million saw its murder rate -- 14 homicides per 100,000 people -- soar to nearly twice the 2020 rate.

    (AFP)

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    Ecuador's Lasso survives impeachment vote, ends talks with indigenous leader

    Ecuador government, protesters set to restart talks amid state of emergency

    Ecuador: government, indigenous leaders sign agreement ending protests

    BBC

    SANS TITRE

    Chelsea 2-2 Tottenham

    Thomas Tuchel fumed at referee Anthony Taylor after the game, believing that both Tottenham goals should not have counted.

    Spurs defender Cristian Romero appeared to pull Marc Cucurella's hair just before Kane headed home in stoppage time, sparking more confrontation between Tuchel and Antonio Conte.

    "I think both goals are irregular and this is very hard to accept in times of VAR," Tuchel told BBC Sport. "I'm sorry to say but the referee had the decisive role today, nobody else.

    "Both their goals cannot stand. There was a clear foul on Kai and the situation goes on and on. Richarlison was offside and when can you pull hair on a football field?

    "I cannot understand how the first goal is not offside and I cannot understand how players can pull others' hair and stay on the pitch. This is for me without any explanation and I don't want to accept any.

    Tuchel even went as far to suggest Taylor should not officiate future Chelsea games.

    "I don't think that just some of the fans think that - I can assure you that the whole dressing room of us, every person thinks that," he added.

    Should Kane's goal have stood? Thumbs up yes or down no.

    Chelsea 2-2 Tottenham

    Talking to Sky Sports, Tottenham boss Antonio Conte refused three times to talk about his clashes with Thomas Tuchel. He said: "My opinion is it's better to talk about the game. It was a difficult game for both teams and we try in every game to be competitive.

    "Chelsea showed they are a really good team. Compared to last season we did better, but if we want to create problems for Chelsea [in the table] we have to be better.

    "I don't want to comment on the [Tuchel] situation, this is not the most important thing. If there's a problem, it's between me and him.

    "It's normal to come here and to suffer but at the same time we created chances to stay in the game."

    Chelsea 2-2 Tottenham

    Thomas Tuchel to Sky Sports, beginning with the incident that led to both he and Antonio Conte being shown red cards at full-time: "I thought when we shake hands you looked in each other eyes, he he had a different opinion. It was not necessary but a lot of things were not necessary."

    Asked about when they were both booked earlier, he just said: "There was no problem."

    Thomas Tuchel tried to play down his clashes with Antonio Conte, telling Sky Sports: "It's emotional, football. We don't need to heat it up. You have emotional coaches on the touchline and that's it.

    "If we meet [later], we meet, If not, then not. Come on guys, it's between two competitors and nothing bad happened."

    On his celebration for Chelsea's second goal: "In the middle of it I thought I should not do this but sometimes a march gets you totally, this match sucked me in. Brilliant effort after an undeserved equaliser pure joy may offend opposition but they did the same when they equalised."

    Chelsea 2-2 Tottenham

    Tuchel took off down the touchline when Reece James scored what he hoped would be the winner in the second half.

    Here's Conte's reaction.

    Chelsea 2-2 Tottenham

    Managers marauding down the Stamford Bridge sidelines in celebration or confrontation is hardly a new thing.

    But even the 'Special One' Jose Mourinho might have raised an eyebrow at the antics of two of his successors in the Chelsea hotseat on Sunday evening.

    Blues boss Thomas Tuchel and Tottenham head coach Antonio Conte went head-to-head, nay face-to-face, even nose-to-nose in an escalating squabble that ended with both receiving post-match red cards.

    "It was hot from the temperature, hot between the benches, hot on the field and hot between the spectators - everything you want and hope for in a match like this early in the season," said Tuchel with a smile.

    Full story.

    Chelsea 2-2 Tottenham

    Let's just say it got a little passionate on the touchline between the managers.

    Yeah, passionate. That's the right word.

    Chelsea 2-2 Tottenham

    Harry Kane's equaliser six minutes into stoppage time earned Tottenham a dramatic draw as a fiery London derby at Stamford Bridge ended in an angry confrontation between Thomas Tuchel and Antonio Conte that resulted in red cards for both managers.

    Tempers were running high throughout as Chelsea twice led before Kane's glancing header seconds from the end gave Spurs a point.

    Chelsea dominated the first half and fully deserved the 19th minute lead they earned when their two summer signings combined, Kalidou Koulibaly flashing home a powerful volley from Marc Cucurella's corner.

    Spurs struggled to make any sort of impression, Kane missing their best opportunity, but drew level after 68 minutes when Pierre-Emile Hojbjerg's shot beat Edouard Mendy.

    Match report

    We've got a jam-packed live page as mentioned, so here is a rough running order for you...

    Monday's back pages

    The Daily Telegraph

    And finally, in the Telegraph...

    Monday's back pages

    The Daily Mail

    Another look at the big clash of the managers in the Mail...

    Monday's back pages

    The Daily Express

    In the Express, they delve more into the Conte/Tuchel situation while also looking at Erik ten Hag calling his Manchester United players into training on a day off.

    Monday's back pages

    Metro

    It is much the same story in the Metro, who also delve into the situation at Manchester United after their horror show at Brentford.

    Monday's back pages

    Daily Mirror

    The Mirror runs with the touchline fracas between Thomas Tuchel and Antonio Conte, which became the big talking point as emotions ran high at Stamford Bridge.

    More on that later.

    Phew. What a weekend!

    There are so many talking points from the latest round of Premier League fixtures. If you thought the season would take time to get going, you've ben proven wrong. It is only the second game and the drama and narrative is in overdrive!

    We'll be looking back on it all, with a particular focus on Sunday's action as Spurs snatch a draw with Chelsea in a tempestuous London derby at Stamford Bridge and Nottingham Forest secured a first top flight win in 23 years, beating West Ham at the City Ground,

    We'll also take a look at what happens next at Manchester United following Brentford's 4-0 victory on Saturday.

    Plus transfer gossip and perhaps some build-up to Liverpool v Crystal Palace a little later too.

    We'll check in with the papers and then get right into it!

    France24 - World

    In pictures: A year of Taliban rule in Afghanistan

    Issued on: 14/08/2022 - 11:05

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    The Taliban swept into Kabul on August 15, 2021, in a lightning offensive following the withdrawal of NATO and US forces from Afghanistan that May. FRANCE 24 looks back on a year of Taliban rule, a period marked by a decline in human rights, particularly for women; an economic crisis; and the killing of al Qaeda leader Ayman al-Zawahiri by a US drone in the heart of the Afghan capital. 

    France24 - World

    Zelensky accuses Russian soldiers of staging attacks from Zaporizhzhia nuclear plant

    Issued on: 14/08/2022 - 07:11Modified: 14/08/2022 - 17:35

    FRANCE 24 Follow

    Ukrainian President Volodomyr Zelensky said late Saturday that Russia is using the nuclear facility at Zaporizhzhia it occupies as a military base from which to stage attacks, accusing Moscow of "cynically" using fears of a nuclear disaster as an intimidation tactic. G7 nations have called on Moscow to withdraw its forces from the plant. Read FRANCE 24’s coverage of events as they unfolded.

    5:27pm: Ukraine farmers face challeging harvest season as grain silos already full

    As Ukraine's grain exports slowly restart, an estimated 45 million tons of produce is still sitting in warehouses. Large-scale argicultural producers are at the front of the export queue, leaving thousands of small and medium-scale farmers in a difficult position as they prepare to harvest summer crops in the coming weeks.

    "Nobody is buying from us at the port because they're still selling grain from last year," one farmer told FRANCE 24's Rob Parsons. "We've got the workers and the gear but we can't buy fuel because last year's harvest is still stuck in the warehouse."

    5:15pm: Risk of disaster at Zaporizhzhia nuclear power "increasing every day", says mayor

    The risk of disaster at Ukraine's Zaporizhzhia nuclear power plant occupied by Russian troops is "increasing every day", the mayor of the city where the facility is located said Sunday.

    "What is happening there is outright nuclear terrorism, and it can end unpredictably at any moment," Energodar mayor Dmytro Orlov told AFP. "The risks are increasing every day."

    2:51pm: Russian forces facing difficulties due to damaged Kherson bridges, Ukraine says

    Ukraine on Sunday said Russian troops that crossed the Dnipro river during their offensive in the southern Kherson region were facing growing difficulties after three strategic bridges were damaged.

    Regional lawmaker Sergiy Khlan told Ukrainian television that the only way for Russian soldiers to cross the river were pontoons near the Antonivski bridge that "cannot totally meet their needs".

    Russia is moving its command centres to the left bank of the river knowing that they would not be able to evacuate them in time if fighting escalated, he added.

    But Khlan said the 20,000 Russian troops on the right bank could still cross the bridges on foot for now.

    A briefing by Britain's defence ministry said the two road bridges leading to Russian-controlled territory on the west bank of the Dnipro were "probably" out of use.

    1:36pm: Pope says Ukraine war distracting attention from hunger crisis

    Pope Francis said on Sunday that the war in Ukraine had distracted attention from the problem of world hunger and called for urgent food aid to stave off looming famine in Somalia.

    "I hope that international solidarity can respond efficiently to this emergency," Francis said. "Unfortunately the war (in Ukraine) has distracted attention and resources but these are the aims that call for the utmost commitment – the fight against hunger, health care, education," he said.

    12:04pm: Ship carrying first Ukraine grain cargo nears Syria, say shipping sources

    The first ship to depart Ukraine under a U.N.-brokered deal to resume grain exports from the country two weeks ago was approaching the Syrian port of Tartous on Sunday, two shipping sources said.

    The Sierra Leone-flagged Razoni set sail from Ukraine's Odesa port on Aug. 1 under the deal between Moscow and Kyiv, brokered by the United Nations and Turkey.

    The cargo of 26,000 tonnes of corn had originally been destined for Lebanon, which has been suffering a severe economic crisis that has made led to food insecurity for about half of its population.

    However, the original buyer refused the delivery over quality concerns and the ship sailed to Turkey, docking in Mersin on August 11.

    7:50am: Zelensky warns Russian soldiers at Zaporizhzhia nuclear plant

    In his televised address on Saturday, Ukrainian President Volodomyr Zelensky said Moscow is using the Russian-occupied nuclear facility at Zaporizhzhia as a military base from which to stage attacks. Zelensky accused Russia of "hiding" behind the plant while bombing the Ukrainian-controlled towns of Nikopol and Marganets.

    Russia is using the plant to "intimidate people in an extremely cynical way", he said, calling it nuclear "blackmail".

    G7 nations, fearing a nuclear catastrophe, have called on Moscow to withdraw its forces from the plant. UN chief Antonio Guterres has called for the establishment of a demilitarised zone around the Zaporizhzhia facility, which is still being run by Ukrainian technicians.

    Zelensky said Ukraine is now specifically targeting the soldiers firing from the plant. “Every Russian soldier who either shoots at the plant, or shoots using the plant as cover, must understand that he becomes a special target for our intelligence agents, for our special services, for our army."

    Reporting from Kyiv, FRANCE 24’s chief foreign editor Rob Parsons notes that while no independent observers are on-site at Zaporizhzhia to verify Zelensky's claims, “there does seem to be quite a lot of evidence that the Russians are firing from the territory of the base, which allows them to act almost with impunity because the Ukrainians are reluctant to return fire for fear of hitting vital installations" and risking a nuclear accident. 

    Watch his report below to find out more: 

     

    7:42am: Russia appears to be reorienting its units to strengthen its campaign in southern Ukraine, UK says

    Russia's priority over the past week has likely been to reorient units to strengthen its campaign in southern Ukraine, British military intelligence said on Sunday.

    Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 14 August 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/rRYELPEUjo🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/nJKmgDjAya

    August 14, 2022

    7:35am: UN-charted ship in Ukraine readying to carry grain to Africa

    The United Nations-chartered ship MV Brave Commander will depart Ukraine for Africa in coming days after it finishes loading more than 23,0000 tons of wheat in the Ukrainian port of Pivdennyi, a UN official said.

    The ship, which arrived in the port near Odesa, will sail to Ethiopia via a grain corridor through the Black Sea brokered by the United Nations and Turkey in late July.

    It will be the first humanitarian food aid cargo bound for Africa since Russia's invasion of Ukraine on February 24 under the framework of the Black Sea Grain Initiative. The cargo was funded with donations from the United Nations World Food Programme, US Agency for International Development and private donors.

    A total 16 ships have now departed from Ukraine following the deal with Russia to allow a resumption of grain exports from Ukraine's Black Sea ports, after being stalled for five months due to the war.

    5:52am: Ukraine, Russia accuse each other of nuclear plant strikes

    Kyiv and Moscow exchanged blame on Saturday for fresh shelling around Europe's largest nuclear facility, which is in Russia's control and has come under fire repeatedly in the past week.

    The Zaporizhzhia plant in southeastern Ukraine has been occupied by Russian forces since March, and Kyiv has accused Moscow of basing hundreds of soldiers and storing arms there.

    During his televised address on Saturday, Ukrainian President Volodymyr Zelensky accused Russia of nuclear "blackmail" and using the plant to "intimidate people in an extremely cynical way."

    "They arrange constant provocations with shelling of the territory of the nuclear power plant and try to bring their additional forces in this direction to blackmail our state and the entire free world even more," Zelensky said. 

    He added that Russian forces were "hiding" behind the plant to stage bombings on the Ukrainian-controlled towns of Nikopol and Marganets.

    9:21pm: Ukraine reports 'fierce fighting' in village Russia claims to control

    Ukraine's military command said on Saturday that "fierce fighting" continued in Pisky, an eastern village which Russia had earlier in the day said it had full control of.

    "The occupiers are trying to break through the defense of our troops in the directions of Oleksandropol, Krasnohorivka, Avdiivka, Maryinka, and Pisky," Ukraine's general staff said in its nightly briefing note on Facebook.

    "Fierce fighting continues," it added.

    (FRANCE 24 with AFP, AP and Reuters)

    © France Médias Monde graphic studio

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    US backs calls for a demilitarised zone around Ukraine nuclear power plant

    As It Happened

    Russia economy shrinks as sanctions take their toll amid Ukraine war

    ON THE GROUND

    War has devastating effect on tourism in Ukraine's Odesa

    BBC

    Chelsea 2-2 Tottenham: Thomas Tuchel says 'match sucked me in' as he and Antonio Conte saw red

    Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Premier League

    Managers marauding down the Stamford Bridge sidelines in celebration or confrontation is hardly a new thing.

    But even the 'Special One' Jose Mourinho might have raised an eyebrow at the antics of two of his successors in the Chelsea hotseat on Sunday evening.

    Blues boss Thomas Tuchel and Tottenham head coach Antonio Conte went head-to-head, nay face-to-face, even nose-to-nose in an escalating squabble that ended with both receiving post-match red cards.

    "It was hot from the temperature, hot between the benches, hot on the field and hot between the spectators - everything you want and hope for in a match like this early in the season," said Tuchel with a smile.

    While the touchline tiff threatened to overshadow a thrilling Premier League affair, Tuchel was arguably more angry with referee Anthony Taylor at the final whistle than he was with chirpy counterpart Conte.

    So what exactly did happen in another fiery London derby that ended in a 2-2 draw?

    Believe it or not, a match that contained so much chaos in its final quarter was actually a relatively calm occasion - with few fouls and just two cautions - up until the 68th minute when all hell broke loose.

    That was when Pierre-Emile Hojbjerg's 20-yard daisy-cutter cancelled out Kalidou Koulibaly's volleyed opener - and former Blues boss Conte irked Tuchel with his animated, fist-pumping jubilation.

    Tuchel squared up to his opposite number before both benches and officials stepped up to separate the pair as Chelsea's protestations about the legitimacy of the goal began.

    Kai Havertz complained he had been fouled by Rodrigo Bentancur in the build-up, while Spurs substitute Richarlison appeared offside and in the line of sight of Chelsea keeper Edouard Mendy when Hojbjerg let fly.

    Chelsea felt justice was served when Reece James rifled them back ahead nine minutes later, sparking a Mourinho-esque charge down the sidelines from Tuchel,

    But then, in the final minute of six added on, Harry Kane's glancing header snatched Spurs a barely-deserved point.

    Cue more pandemonium in the dugouts as Conte and Tuchel again clashed, the latter enraged by Cristian Romero's hair pull on full-back Marc Cucurella at the corner that preceded Kane's goal.

    "I think both goals are irregular and this is very hard to accept in times of VAR," Tuchel told BBC Sport. "I'm sorry to say but the referee had the decisive role today, nobody else.

    "Both their goals cannot stand. There was a clear foul on Kai and the situation goes on and on. Richarlison was offside and when can you pull hair on a football field?

    "I cannot understand how the first goal is not offside and I cannot understand how players can pull others' hair and stay on the pitch. This is for me without any explanation and I don't want to accept any.

    Tuchel even went as far to suggest Taylor should not officiate future Chelsea games.

    "I don't think that just some of the fans think that - I can assure you that the whole dressing room of us, every person thinks that," he added.

    Both managers were keen to play down their spats after the match, although Tuchel criticised what he felt was a lack of sincerity in Conte's post-match handshake - and the latter was hardly contrite.

    "I thought when we shake hands you looked in each other's eyes, he had a different opinion - it was not necessary, but a lot of things were not necessary," the German, 48, told Sky Sports.

    Conte, meanwhile, refused to be pressed on the flare-ups, adding: "If there's a problem, it's between me and him.

    "I think that what happened, we did enjoy. Next time I will pay more attention, just shake the hand and solve the problem. I'll stay on my bench, he'll stay on his bench."

    A repentant Tuchel even issued a half-apology for his raucous celebration when Chelsea regained the lead.

    "In the middle of it I thought I should not do this, but sometimes a match gets you totally, this match sucked me in," he admitted.

    "It was pure joy and it may offend the opposition, but they did the same when they equalised."

    "There's no hard feelings - I feel like it was a fair tackle from him and a fair tackle from me," was Tuchel's further analogy of the situation.

    "We did not insult each other, we did not hit each other, we were fighting for our teams. I'm surprised that we both got a red card for that."

    Since the Premier League was formed, Spurs have lost 22 times in all competitions at Stamford Bridge, drawing 12 and winning just once, perhaps excusing their excitement at rescuing a rare point there.

    "Stamford Bridge hasn't been our best place over the years so to come away with a point, especially at the end, was a good feeling," admitted Tottenham's England skipper Kane.

    "It's disappointing to see the red cards. Obviously it was an emotional game, a London derby, the passion from both sides, both teams wanted to win. That's sometimes what happens in these games."

    All eyes will now be on the return game in February - barring any cup meeting before then.

    France24 - World

    Who are the Shiite politicians vying to rule Iraq amid its political impasse?

    Issued on: 14/08/2022 - 16:15

    Marc DAOU

    Majority-Shiite Iraq has been paralysed by political gridlock for nearly a year. Tensions are mounting between two powerful Shiite factions: one loyal to nationalist cleric Moqtada al-Sadr, on the one hand, and an alliance of pro-Iran interests led by former Prime Minister Nuri al-Maliki on the other. FRANCE 24 looks at the various players jostling for power.

    Unable to agree on forming a new government and appointing a new prime minister, two very different manifestations of political Shiism have been locked in a bitter impasse ever since Iraq’s parliamentary elections in October 2021. 

    On one side is nationalist cleric Moqtada al-Sadr – the big winner in those legislative polls – who had hoped to put one of his allies in place as prime minister after forming a coalition with other religious communities. 

    On the other side is the pro-Iran Coordination Framework, an umbrella group of several parties including that of ex-PM Nuri al-Maliki and the Conquest Alliance, the political wing of the Popular Mobilisation Forces, a former paramilitary group. 

    The Sadrist bloc on Friday called for the dissolution of parliament and fresh parliamentary elections. Al-Sadr’s supporters have been demonstrating with a sit-in in front of the Iraqi parliament for nearly two weeks.

    Al-Sadr’s pro-Iranian rivals initially agreed to another parliamentary election under certain conditions. Now they are calling for a new government to be formed before any new polls. They even presented their candidate for the prime minister position in late July: Mohamed Chia al-Soudani, a former governor of Missane province in southern Iraq.

    FRANCE 24 takes a closer look at the main Shiite actors driving the political contest.

    Moqtada al-Sadr

    Al-Sadr underlined just how powerful he is in the 2021 legislative elections when his party won the most seats, with 73 MPs.

    He was long known in Iraq as the son of Ayatollah Mohammed Sadek al-Sadr, the champion of militant Shiism, whom Saddam Hussein assassinated in 1999.

    But al-Sadr won infamy in the West in the 2000s as the leader of the Mahdi Army, the militia that fought against US troops occupying Iraq.

    After his strong showing in last year’s parliamentary polls, he wanted to form a majority with his allies from two Sunni groups, Azm and Taqadom, as well as Masoud Barzani’s Kurdistan Democratic Party. But Iraq was left with the current deadlock instead.

    The populist cleric is adored by his political base, which sees him as the standard-bearer of Iraqi nationalism. But the 48-year-old’s detractors point to his frequent U-turns.

    Given his popularity, al-Sadr has refused to cede power to his rivals and seems confident that he can avoid doing so, assuming that he would perform well if new elections were held.

    Al-Sadr demanded that his MPs resign in June, leaving his opponents to try and form a government. The cleric then sent his supporters to occupy parliament on July 30, remaining for nearly a week before moving their sit-in to its grounds. In particular, the Sadrist protesters were railing against the candidacy of al-Soudani, the candidate al-Sadr’s rivals had put forward.

    On Wednesday, al-Sadr said he was giving the judiciary a week to dissolve parliament.

    Mohamed Chia al-Soudani

    Mohamed Chia al-Soudani is a seasoned politician hailing from Iraq's political elite. The former governor of southern Missane province, he has also served in several ministerial roles, notably as minister for employment and social affairs between 2014 and 2018.

    As the Coordination Framework’s candidate for prime minister, 52-year-old al-Soudani may soon be taking on a new role as the preferred candidate of the alliance of pro-Iranian Shiite groups facing off against Moqtada al-Sadr’s camp.

    Al-Soudani left the parliamentary coalition of former PM al-Maliki, with whom he is close, in December 2019. He now faces off against both men as he vies for renewed influence in Iraqi politics.

    Hadi al-Ameri

    Widely described as "Iran’s man in Baghdad", the 68-year-old al-Ameri wields enormous influence in Iraqi politics. Analysts say the two people who really have the power to lead Iraq out of its impasse are al-Ameri and al-Sadr, his great rival.

    The former transport minister first rose to the fore in 2014 when then PM Nuri al-Maliki gave him a role overseeing the fight against the Islamic State (IS) group in eastern Iraq, presumably at Tehran’s behest.

    Al-Ameri also saw his Badr militia – originally formed by Iran in 1982 during the Iraq-Iran war, then made up of Iraqi Shiites exiled in Iran – effectively integrated into a powerful paramilitary organisation, the Popular Mobilisation Forces, which allowed him to impose himself as a key player in Iraqi politics.

    In the 2018 legislative elections, the Popular Mobilisation Forces’ political arm, the Conquest Alliance, won 48 of Iraq’s parliamentary seats. This put the bloc in second place behind al-Sadr’s political group.

    But these days the Popular Mobilisation Forces are not so popular. Many Iraqis blame them for the killings and kidnappings of protesters against the country’s entire political class in late 2019. As such, the Conquest Alliance was left with just 17 MPs in the 2021 polls.

    Al-Ameri is disputing the results through both protests and legal avenues, and refuses to give up power to the Sadrists.

    Nuri al-Maliki

    The 72-year-old is one of the major figures of Iraq’s post-Saddam era. Al-Maliki’s eight-year tenure as prime minister came to an end in 2014 when he lost the support of allies in Tehran, Washington, and indeed, within his own Shiite faction in the Iraqi parliament.

    Al-Maliki’s many detractors accuse him of worsening Iraq’s instability during his tenure – with some saying his authoritarian and sectarian approach alienated Iraqi Sunnis and thereby fuelled the rise of the IS group. At the time, al-Sadr even called him the “new Saddam”.

    But al-Maliki remains influential due to his alliance with al-Ameri, which makes him a leading player in the Coordination Framework’s tug-of-war with al-Sadr’s bloc.

    This article was adapted from the original in French.

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    Iraq cleric Sadr urges judiciary to dissolve parliament by end of next week

    Iraq: Political standoff continues as rival Shiite blocs rally

    ANALYSIS

    Is Iraq’s political chaos spreading to the Kurdistan region?

    BBC

    Chelsea 2-2 Tottenham: 'Spurs show they now have fight as well as depth' - Jermaine Jenas analysis

    Last updated on 14 August 202214 August 2022.From the section Tottenham

    I've been waiting a long time for Tottenham to play as badly as they did against Chelsea and still get a positive result.

    One of my biggest criticisms of Spurs for many months has been their inability to put in a poor performance and still avoid defeat.

    All the best Premier League teams have always been able to do that - so it's important that Antonio Conte's side have now shown they can too.

    I was already feeling very upbeat about their prospects this season anyway but what happened in their 2-2 draw at Stamford Bridge gives me even more confidence, if anything.

    I know some Tottenham fans might be jubilant about the result while also thinking 'hang on, we didn't play very well' - but that's the reason why they should be even happier, especially in a fixture with a history like this one.

    Plenty of Spurs teams of the past - including the ones I played in - went to Chelsea, played really well and got beaten. When we didn't perform, we always lost.

    On Sunday, we finally saw that a Spurs side can go there without getting anywhere near the levels we know they can, and still get a result against a Chelsea team that - to a man - has played out of their skin.

    The ability to do that is what Conte was searching for with the signings he has made, to meet his demands as a manager.

    He has players in his team now who have got character and set standards in matches even when the team are playing poorly and getting dominated the way they were by Chelsea.

    That's why Spurs weren't beaten on Sunday; because they are starting to develop an understanding of what it means to go all the way in games, not to give up - and how to fight.

    I played in plenty of games like this one where my team has nicked a draw we didn't deserve, away from home and right at the death. You get on the coach afterwards and go 'how the hell did that happen?'.

    It feels like a win, whoever you are playing, but Harry Kane's 96th-minute equaliser will feel especially sweet for the Spurs players given the opposition, and what they had to do to get a point at Stamford Bridge.

    They were up against a direct competitor for the top four, who have played probably the best they have done for a long time, on top of the historical rivalry between the two clubs.

    I can still feel the needle between Chelsea and Tottenham now I am watching their games rather than playing in them.

    Nothing has changed there. On Sunday you saw exactly how much it meant from the way both teams - and their managers - were scrapping for 90-plus minutes.

    It was far too easy for Chelsea to play through Spurs in the first half, while the home team were snapping into Harry Kane, Son Heung-min and Dejan Kulusevski whenever they got the ball.

    What Blues boss Thomas Tuchel did tactically for most of the game was absolutely brilliant, switching between four or five at the back depending on whether his side had the ball, and finding pockets of space for his creative players.

    But it was just as impressive by Conte to recognise what was happening and understanding what he could change to respond and hurt Chelsea.

    Richarlison coming on definitely shifted things in the second half, with the bite and energy he provides and also by tightening up the Tottenham press.

    I wondered where the Brazil forward would fit into this Spurs team when he signed from Everton in the summer, but just having him to come off the bench in a game like this shows the progress they have made with their squad.

    He is the kind of player who will have been watching everything that has been happening and thinking 'get me on, I want to have an impact' and, because he plays on the front foot, you could tell he lifted the Spurs side instantly.

    The beauty of all the signings Conte has made is that they give him the depth and flexibility to make the changes he needs.

    His options now are vast, to change shape as well as personnel, instead of him looking behind him during a game and thinking 'what's the point?', because he might as well stick with the best XI he has got on the pitch.

    Tuchel was able to do it as well, when he brought Cesar Azpilicueta on at 1-1 and pushed Reece James forward to score his side's second goal.

    What I loved about both managers today was that most of the tactical tweaks they made during the game were attacking moves.

    But solving any kind of problems with your substitutes is another ability all the other top teams have, and it's something else Tottenham can say they can do now too.

    Jermaine Jenas was speaking to BBC Sport's Chris Bevan.

    France24 - World

    China’s 'military threat' to Taiwan 'is much more credible than it was 20 years ago'

    Issued on: 07/08/2022 - 16:54Modified: 07/08/2022 - 17:00

    Mehdi CHEBIL

    Dozens of Chinese military aircraft and ships entered Taiwan's air defence zone from Friday to Sunday, as Beijing launched its largest-ever military exercises around the island. These manoeuvres allowed Western military experts to study the modernisation of the Chinese army. 

    As China’s largest-ever military exercises surrounding Taiwan were coming to a close on Sunday, Taiwan’s transport ministry said six out of the seven "temporary danger zones" set up by China were no longer in operation as of noon on Sunday, signalling a partial end to the drills. It added that the seventh zone, located in waters east of Taiwan, would remain in effect until 10am (0200 GMT) local time on Monday. Beijing has also announced that new drills will be taking place in the Yellow Sea, located between China and the Korean peninsula, until August 15. Despite some assurances from Beijing of a drawdown in its military activities, by late Sunday Taiwan's defence ministry said it had detected 66 Chinese air force jets and 14 Chinese warships conducting drills in and around the Taiwan Strait.

    49 PLA aircraft (J-10*7, J-11*6, J-16*10, SU-30*24, Y-8 EW and Y-8 ASW ) flew on the east part of the median line of the Taiwan Strait on August 5, 2022. Please check our official website for more information: https://t.co/Ys11BtcCzv pic.twitter.com/MXupW45USe

    August 5, 2022

     

    This show of military force in recent days was seen as a response to the visit to Taipei of Nancy Pelosi, the speaker of the US House of Representatives. Beijing views the island of Taiwan as an integral part of its territory, which must be brought back into the national fold by choice or by force. The Chinese army's exercises were also an opportunity for Western military experts to study the balance of power in the Taiwan Strait. FRANCE 24 spoke to Professor Alessio Patalano, a specialist in East Asian maritime strategy at King's College London.

    Do the Chinese military exercises provide any indication of Beijing's ability to carry out a full-scale invasion of Taiwan?

    It is clear that China's military capabilities have gradually improved since their military exercises in 1995-96 and in the early 2000s. This time around, they have longer-range missiles and better quality ammunition (…) Although the Chinese navy can now deploy more comfortably away from the mainland, beyond Taiwan’s eastern coast, there is still a lack of information on Chinese submarine capabilities due to a lack of open sources.

    The military threat is much more credible than it was 20 years ago. But it remains unclear whether the Chinese military can really carry out a full-scale, large military operation in Taiwan.

    China's military hasn’t been involved in a major conflict since 1979. Does the Chinese military have the capacity to conduct modern joint operations involving maritime, air and land forces?

    These exercises will show to what extent the 2016 military reform, which created five joint command areas, has improved these coordination capabilities. At first glance, this certainly seems to be the case.

    But that doesn't mean that this coordination will be perfect from start to finish. These Chinese military exercises lasted a few days, whereas a military operation to invade Taiwan would take much longer. As we saw with the Russian invasion plans for Ukraine, there is a fundamental difference between a plan on a piece of paper and real-life war.  

    Taiwan suffers from a shortage of pilots for its F-16 fleet, according to a recent Bloomberg report, which details how Chinese aircraft incursions delay the military’s ability to train new fighter pilots. Do you think these Chinese military exercises contribute to deteriorating Taiwanese military capabilities?

    Not necessarily. What you see at the moment is the result of a 10-year transition period, during which time the Taiwanese have been rethinking their own defense posture. In the mid-2010s, Taiwan made the choice to move away from conscription to a fully professional force. They’re somewhat going back on this decision, partly because Ukraine is proving that a system comprising territorial defense and some civic forces can be a better deterrent.

    These transition periods cost money and create imbalances – such as the lack of pilots at one point. But the Taiwanese are aware of this and will eventually resolve this problem.

    This article was adapted from the original in French.

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    Pelosi praises Taiwan, says Asian trip wasn't to change regional status quo

    Taiwan accuses China of simulating an attack as retaliation for Pelosi visit intensifies

    China, Taiwan play high-seas ‘cat and mouse’ as drills wrap up

    BBC

    The 'perdu' in the original French title, À la Recherche du Temps Perdu, means both 'lost' and 'wasted', a nuance it is impossible to capture in an English translation

    This year marks the centenary of both the death of Marcel Proust and the publication in English of the first volume of his masterpiece In Search of Lost Time. Widely considered by scholars and critics to be one of the greatest modernist novels of all time, it won the contemporary admiration of Virginia Woolf. "Oh, if I could write like that!" she exclaimed in a letter to Roger Fry in 1922. Like Woolf and James Joyce, who would publish their own groundbreaking novels that year, Jacob's Room and Ulysses respectively, Proust spectacularly broke with the realist and plot-driven conventions of 19th-Century literature in order to create something entirely new. So new in fact that to this day it remains profoundly misunderstood.

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    As with Joyce's Ulysses, In Search of Lost Time's length (it's officially the world's longest novel) and perceived complexity mean that far more are likely to have heard of the clichés surrounding the work than have actually read it. We may think of madeleines dipped into tea conjuring reminiscences of the past, prohibitively long sentences and Proust himself, with his languidly drooping eyes and dandyish moustache, cooped up in his cork-lined bedroom working obsessively on his magnum opus. All this may lead us to believe that the work is an impenetrable, overly long, aesthetic indulgence to be enjoyed only by a small number of highbrow individuals who wish to demonstrate their cultural credentials. In that we would be very much mistaken.

    Christopher Prendergast, editor of the Penguin edition of In Search of Lost Time and the author of several books on Proust including the recently published Living and Dying with Marcel Proust, acknowledges the difficulties of summarising the novel. "Proust's fictional world is expressly and intentionally a world in a state of constant flux. It self-transforms and self-displaces and that makes it radically resistant to any kind of quick synopsis," he tells BBC Culture. However, when pressed to attempt a brief outline he notes that despite its experimental nature, there is still a basic narrative weaving throughout the novel. "It tells the story of a person from boyhood through to somewhere late in middle age and culminates in the discovery and embrace of a vocation, which is the vocation of a writer," he says. This narrative places the novel in the tradition of the European Bildungsroman, the story of the formation of an individual from youth to maturity. 

    In Search of Lost Time's length and perceived complexity mean that far more are likely to have heard of the clichés surrounding the work than have actually read it (Credit: Alamy)

    That formation entails many years of disillusionment and disappointment. As Prendergast points out the "perdu" in the original French title, À la Recherche du Temps Perdu, means both "lost" and "wasted", a nuance it is impossible to capture in an English translation. From an early age the narrator yearns to enter the high society of the Guermantes family, but this proves to be shallow and snobbish when he finally gains admittance. His love life is equally disappointing, leading to one disaster after another, especially regarding his relationship with the free-spirited Albertine, who he first encounters as a young woman while on holiday and later ends up keeping virtually imprisoned in a tragic illustration of the destructive nature of sexual jealousy. This is all "accompanied by the sense that the narrator has of wasting his time, that there's something out there that awaits him, that he can semi-identify as something to do with the project of becoming an author or writer… but he keeps detouring away from it, so he's wasting his life until he gets to the point where he suddenly realises it and embraces it," explains Prendergast.

    The narrator may consider his lived experience "wasted" – of course it is not and will eventually form the inspiration for his novel – but the reader is never likely to concur. As the late Proust scholar Roger Shattuck wrote in Proust's Way, his "field guide" to In Search of Lost Time, this "superficially forbidding novel" contains a "a world of vivid places and intensely human characters" which combine to make it "the greatest and most rewarding novel of the 20th Century."

    If nothing else, In Search of Lost Time emphasises that it is never too late to embrace your true vocation

    As we accompany the narrator on his journey, we enter a world in a profound state of flux traversing the decadence of the Belle Époque, the social and political ructions caused by the Dreyfus Affair and the trauma of World War One. The many memorable characters we encounter include the refined Charles Swann, whose obsessive love for the former courtesan Odette foreshadows the narrator's relationship with Albertine, and their daughter Gilberte, who will be the narrator's first love. Gilberte will later marry the dashing Robert de Saint-Loup, himself a member of the illustrious Guermantes clan, which includes the glamorous Duchesse de Guermantes and the boorish, closet homosexual Baron de Charlus. Their glittering yet ultimately shallow world is seen to gradually give way to a philistine, bourgeoisie epitomised by the vulgar, hypocritical Madame Verdurin and her "little clan". Her shocking rise to become the Princesse de Guermantes in the final volume reveals how economic and social shifts mean that wealth alone is now capable of eclipsing birth when it comes to status.

    The world of Proust's novel is one in flux, traversing the decadence of the Belle Époque and the trauma of World War One (Credit: Henri Gerveux, Une soirée au Pré-catelan, 1909)

    This revelation comes during the celebrated Bal de Têtes scene in which the narrator, having been absent for many years, encounters the surviving characters of the novel. Prior to entering the event a series of intense memories, akin to those inspired by the taste of the madeleine, dramatically reinvigorate his sense of vocation. He realises that the subject of his great work is to be the loss of his calling and the lengthy journey to retrieve it. Once he discovers that he is unable to identify any of the figures who are to be characters within the work, as they have now aged beyond recognition, he is disheartened but is saved by his introduction to the youthful Mademoiselle Saint-Loup, the daughter of Gilberte and Robert. She reminds him of his own youth and helps restore his sense of purpose. The narrator and author are now one and the same.

    Its 'universal appeal'

    The novel we have just read, which we assume is the novel the narrator has written, is far more than an account of one man's journey to maturity. As Shattuck notes, "the novel unfolds a lifetime of experiences, which enlarges our understanding of love and nature, memory and snobbery." It also offers hope to all those who think their own lives have been "wasted" because they have not yet found their own purpose in life. If nothing else, it emphasises that is never too late to embrace your true vocation.

    If the novel's contents are often misunderstood, so too is the nature of its readership. The idea that it might only appeal to a select few is something disproved by Proust Lu, the remarkable project of French filmmaker Véronique Aubouy. Since 1993 she has been filming individuals reading roughly two pages of the book at a time with the intention of filming the entire novel in this way, a process she imagines will take another 30 years to complete. Having initially approached relatives, friends and colleagues for readings, the circle grew to include market traders, cleaning ladies, a distant cousin of Proust's and even the actor Kevin Kline. Some, like the secretary who in her spare time has translated the novel into Slovenian, are already firm fans. Others who were randomly approached for a reading have gone on to embrace the whole novel. "They recognised themselves in the book and that was always Proust's goal. He said 'my readers will not be my readers, but their own readers, my book will be nothing but a kind of magnifying glass through which they can read themselves'," Aubouy tells BBC Culture.

    With In Search of Lost Time, Proust radically broke with the realist and plot-driven conventions of 19th-Century literature to create something entirely new (Credit: Alamy)

    Those wanting to read a passage for the film can now apply via a form on Aubouy's website on which she asks them to state why they wish to participate. The most common reasons people give are that they have never managed to begin Proust, and this will be a way to do so; they love it and want to pay tribute to it; or they simply want to be a part of such a huge project. But there are also more personal reasons, such as it being the favourite book of a beloved relative or that they read it 30 years ago on a boat with their lover. "Such motivations result in real love poems to Proust," says Aubouy.

    In an age of myths about reduced attention spans, the novel's length could seem to be offputting, but that is perhaps another misconception. As Anne-Laure Sol, curator of the Musée Carnavalet in Paris, which houses a recreation of Proust's bedroom points out: "The time spent reading Proust, compared to the time some of us may devote to watching the entire run of a TV series or scrutinising social media, is not that considerable, and it seems to me that the benefit is something else." Like Aubouy, she also stresses the universal appeal of the novel. In reading it we can enter a world which allows us to "question the role of art, experience the joys and sufferings of love, of friendship and discover an extraordinary, and often comical gallery of portraits whose manias and characters are those of our contemporaries," says Sol. 

    Prendergast notes that it is a common reading experience to get through the first 50 or 60 pages of In Search of Lost Time and then just give up, the lengthy sentences and inconclusive narrative proving too much for many. But he believes perseverance is worthwhile. "I used to say to my students, 'don't do that, if you persist something will happen to you'. It's the very thing that happened to me – you will become addicted. And that is indeed what happened to them."

    Those who do persist will encounter a novel which in the words of Shattuck "seeks to show us the springs of life – not in a work of art but in ourselves". As such, the time spent reading it can never be wasted.

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    France24 - World

    Paris ramps up fight against monkeypox with new vaccine centre serving most-affected groups

    Issued on: 02/08/2022 - 19:26

    Mariamne EVERETT Follow

    French health authorities announced Tuesday that 2,171 monkeypox cases have so far been confirmed in France, more than half of them in the Paris region. To combat this rising number, local authorities have opened the capital’s first vaccination centre dedicated entirely to administering the smallpox vaccine – which has been found to be effective against monkeypox – to targeted groups.  

    Located in Paris’s 13th arrondissement (district), the dedicated monkeypox vaccine centre currently consists of one waiting room with small adjoining vaccination at the Edison community health centre.  

    Upon entering, patients are immediately informed that they can only be vaccinated if they have reserved on Doctolib, a privately run website that many French residents use to book medical appointments. Staff at the reception desk have the patient fill out a questionnaire and verify their identities, although patients are not required to have a doctor’s prescription to be inoculated.

    The French government said last week it would mobilise more people to help administer vaccines, including doctors, nurses and medical students. Once patients have been vaccinated, they will be booked in for a second appointment within 28 days, although health authorities have said this time limit may be extended.  

    If someone comes to the centre with monkeypox symptoms, they are immediately sent home to self-isolate for the duration of the illness, which typically lasts two to four weeks. Samuel Etien, a medical student and volunteer at the centre, recommends people consult a physician if they notice any kind of rash consisting of large hardened pimples with pus or crusts developing in the area around their mouth or the palms of their hands; pimples that often appear all at once; and mouth or anal pain. The medical student says the most common symptoms are a red rash on the anal or oral mucous membranes, a cluster of pimples, influenza-like symptoms (fever, aches) and swollen lymph nodes in the neck and armpits. Etien said confirmed or suspected cases should be isolated as soon as possible.

    Serving 'at risk' groups 

    Some 95 percent of French monkeypox cases have been diagnosed in men who have sex with men, and a quick glance around the waiting room confirms that most of those being inoculated on Monday were male.    

    The vaccine centre is currently prioritising the most at-risk populations, including gay men, trans people, those with multiple sexual partners and sex workers, with no immediate plans to open up vaccinations to the general public. In an effort to encourage sex workers to get a preventative dose of smallpox, the centre is planning to allow sex workers to make appointments through third-party associations in addition to Doctolib.         

    Frederique and Hervé, two gay men who acknowledged they were in the high-risk group, said they were getting the vaccine because "the illness is spreading and we’re going on holiday to Africa so we wanted to take pre-cautions".  

    "This isn’t just a gay disease," they said as they left the centre. It’s a statement echoed by Dr. Yannick Simonin, a virologist and lecturer specialising in emerging viruses at the University of Montpellier, who told Le Monde : "Anyone who has close physical contact with another person who has contracted monkeypox is at risk, regardless of sexual orientation. Monkeypox does not only concern this (homosexual) community, even though the number of cases within it is currently over-represented."    

    Renaud, 50, said he got vaccinated since he is considered "a person at risk" as a gay man with multiple sexual partners. He only needed a single dose since he was vaccinated against smallpox when he was younger. While it was difficult at first to secure an appointment on Doctolib he said the government was handling the outbreak well.

    Adrian, another gay man, said he has multiple sexual partners and wanted to get the vaccine so he could "have a normal life without being scared". He expressed hope that the virus will continue to be taken seriously, as he feels the government reacted too slowly to the Covid-19 outbreak. 

    Anne Souyris, the deputy mayor of Paris in charge of public health, said there are plans to expand the vaccine centre “as much as possible”, adding that other venues could be opened if there are enough personnel to staff them. Through these and other measures, she hopes that “this epidemic will be contained, or at least slowed down, by the end of the summer".

    Etien said he remains "concerned”.

    “The number of cases is doubling every two weeks at the moment and no similar situation of monkeypox infection has occurred in Europe to date," he said.

    "Vaccinations have started well and will continue and intensify throughout the summer and even into September. But what is missing are public information campaigns and walk-in vaccination centres, which would facilitate access for people who are isolated" or less well-informed about the risks.

    He said vaccine centres had been set up quickly, likely because of previous experience with Covid.

    However, he said, the vaccines are not being managed in the same way due to the secrecy surrounding smallpox, which can be a potent biological weapon. The French state keeps stocks of the vaccine in case of a biological attack.

    Amélie Verdier, the head of the Paris regional health agency, told AFP on Monday that the speed of the vaccine roll-out is still hampered by a shortage of trained professionals to administer them at centres across the capital. 

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    France to mobilise extra support for monkeypox vaccines as 1,700 infected

    Spain and Brazil report first monkeypox-related deaths outside Africa

    PUBLIC HEALTH

    WHO declares monkeypox a global health emergency

    France24 - World

    Heatwaves threaten marine life as Mediterranean reaches record temperature

    Issued on: 04/08/2022 - 17:55

    Cyrielle CABOT

    France has seen searing temperatures in successive heatwaves over the past few weeks, but it’s not only on land that temperatures are insufferably high. The Mediterranean Sea’s surface temperature reached a record high 30.7°C in late July, and marine heatwaves are becoming increasingly common because of climate change – with dramatic consequences for biodiversity.

    As Europe battles wildfires and record drought on land, rising sea temperatures pose another kind of threat. On July 24, the temperature in the Mediterranean reached a peak of 30.7°C off the coast of Alistro in eastern Corsica, according to the Keraunos meteorological observatory. The next day, in the bay of Villefrance-sur-Mer – an idyllic beach town a few miles from Nice – a researcher at the local oceanographic laboratory recorded a temperature of 29.2°C.  

    “It’s unprecedented,” said the researcher, Jean-Pierre Gattuso. The Mediterraean’s temperature is usually between 21° and 24°C at this time of year.  

    “What we’re seeing is a marine heatwave,” Gattuso said. “Like the heatwaves we get on land, it’s characterised by unusual temperatures for the season and can go on for several days or even weeks.”  

    In this case, Gattuso said, record temperatures have been continuing since the end of June and are affecting the entire western Mediterranean, from the heel of the Italian boot to Spain.  

    >> France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

    This climatic anomaly is linked to the successive heatwaves that have ravaged southern and western Europe in recent weeks.

    “The temperature in the atmosphere and the temperature in the ocean work in tandem,” said oceanographer Carole Saout-Grit at Paris’s CNRS research institute. “When we talk about global warming, we’ve got to remember that 90 percent of the heat that has accumulated since the pre-industrial era has been absorbed by the ocean.”  

    “When you’ve got excess heat in the atmosphere, the ocean will try to suck it out, so that can cause the water to overheat,” Saout-Grit continued. But for the sea to overheat, there must be no wind. And that is “precisely the situation in the Mediterranean at the moment – otherwise, a gust of wind would allow the water at the surface to mix with the cooler water at the bottom, and the overall temperature would drop”. 

    >> ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24

    These marine heatwaves don’t just happen in the Mediterranean. “The Pacific Ocean, particularly the North Pacific … has already been affected by this phenomenon,” Gattuso noted. Marine heatwaves have also been observed in the South Atlantic and even the Arctic. 

    These sudden, atypical spikes in temperature – which come on top of the long-term trajectory of the oceans warming – have disastrous consequences for aquatic fauna and flora. “With a team of 70 scientists, we’ve studied the impact in the Mediterranean for the period 2015-19. We found out that 90 percent of the area had been affected and that around 50 species had suffered deaths on a large scale,” Gattuso said. 

    On the other side of the world, marine heatwaves are also contributing to the bleaching of the Great Barrier Reef, turning the coral white. According to an Australian government report published in May, 91 percent of the reef has suffered bleaching due to a prolonged heatwaves during the southern hemisphere’s summer season.

    Around 50 percent of the world’s coral reefs are considered to be under threat from climate change.

    >> 'Code red for humanity': Bombshell UN climate change report shows global warming accelerating

    This article was translated from the original in French.

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    France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

    ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24

    FRANCE

    French state faces landmark lawsuit over climate inaction

    BBC

    It's a very hearty, stable material that's also flexible but prevents kinking

    In 2011, Peruvian-American artist Grimanesa Amorós stepped off a boat made of totora reeds onto an island – also made of totora reeds – in the north-west portion of Lake Titicaca. The world's highest navigable body of water sits about 3,810m above sea level in the Andes Mountains and is shared by Peru and Bolivia. It's also home to one of the world's most innovative feats of human engineering: the Uros Islands.

    The man-made floating islets, which are home to the indigenous Uros people, are created by stacking layers upon layers of totora roots and reeds. This water-resistant plant grows in the lake and is the lifeblood of the Uros community: it is used to make boats, houses, roofs, mattresses and more. The plant is also eaten (playfully called the "lake banana") and applied as medicine, and its flowers are used to make tea.

    "There was something very haunting and appealing about this wide array of creation from a single material," said Amorós, whose art often draws inspiration from Peruvian cultural legacies and communities.

    However, the Uros weren't always dependent on the totora – that adaptation was spurred from necessity. More than 500 years ago, the growing Inca Empire began to encroach on the Uros' mainland villages. To combat this threat, the Uros began to build the islands, which could be launched deep into Titicaca, away from danger. Hundreds of years later, there are now about 120 of these constructed islands, with around 1,300 people living on them.

    The floating islands are created by stacking layers of totora roots and reeds (Credit: Glowimages/Getty Images)

    Despite their uniqueness, the Uros Islands are not usually at the top of tourist itineraries, often overshadowed by the wonders of Macchu Picchu and the Nazca Lines. Amorós was raised in Lima, but she only heard about the islands during the decades she spent living outside her home country. But she was so inspired by her visit that she used her next public installation – a commission for New York's renowned Armory Show – to highlight the Uros. Staged in New York's Times Square in 2011, Uros House is a light-fixture depicting a traditional Uros structure made of totora.

    Although I grew up with a Peruvian mother, I too had not heard of the Uros Islands, which are located just 5km from the mainland city of Puno, until researching for a backpacking trip in 2016. Later that year, I took a boat from Puno to visit the islands, where I marvelled at their simple ingenuity that lives on to this day. The innovation begins with the islands' most basic, and vital, components: the totora root and reed.

    The plant is remarkably strong and pliable, and has been used in construction in the area for centuries. In a 2002 study, Alexei Vranich, archaeology professor at the University of Warsaw, investigated its strength first-hand by setting out to recreate a hypothetical voyage across Titicaca along with sailor Paul Harmon. Their objective was to see if the massive stones on one side of the lake could have been transported across it using a large boat made solely of totora reeds. His study focused on the Aymara, a different indigenous group in the area, whose uses of totora in boat building are almost identical to the Uros. The voyage was successful, strengthening the belief that totora reed boats were a common method of transporting heavy material in past centuries.

    Remarkably strong and pliable, totora is the lifeblood of the Uros community (Credit: Temmuzcan/Getty Images)

    "The structure of the totora is cellular. It's a very hearty, stable material that's also flexible but prevents kinking," explained Vranich. "People often used to make skis with just a single piece of wood. Nowadays, they replicate the interior form of a cross-section of totora."

    To build the islands, each of which is home to two to six families, the Uros first gather large blocks of totora roots, which often float to the surface during the rainy season. Multiple blocks are pulled together, and the roots and reeds mix naturally to form a layer about 1-2m thick, called khili.

    To harvest the totora reed, which is laid on top of this floating base, the Uros use a long scythe-like tool to reach deep down into the water and cut the plant above the base. Then, the reeds are dried in the sun for one to four weeks and bundled together using a nylon rope. In the past, the Uros used totora in place of the rope, but since it deteriorated quickly, the modern switch was made. Once dried, totora reeds are placed in alternating directions on top of the root blocks and become the ground that the Uros walk and build their homes on.

    The islands and homes are in a constant state of flux, of creation and decay. This ephemerality is magical

    To make sure the islands do not drift away, eucalyptus rods are stuck into the bottom of the lake as anchors and are tied to the root blocks using rope. Every 15 to 20 days, the totora reeds rot and need to be replenished with fresh ones. It's a laborious, endless cycle that is essential to the islands and the Uros' survival on them. "What struck me the most was how the islands and homes are in a constant state of flux, of creation and decay," said Amorós. "This ephemerality is magical."

    There are around 120 floating islands, with around 1,300 people living on them (Credit: Santiago Urquijo/Getty Images)

    While most Uros know the basics of the reed replenishment process, some men specialise in the craft and specifically harvest totora to sell to other members. Given that the Uros' existence is water-based, boats are essential for any trip to the mainland or a neighbouring island, or for hunting, fishing and guiding tourists. While these days some Uros use motorised boats, many vessels are still built traditionally using totora reed.

    "If there was no totora, there would be no islands," said Nelson Colia Lujano, an Uros man who served as the community's elected president last year. He told me that when he was a child, the Uros people were based on three principal islands much farther out in the lake. Lujano grew up on one of them, called Santa Maria, with his grandmother and her 12 children. "It was big enough for us kids to even play football," he said.

    But things changed drastically in 1986 when a massive storm hit Titicaca. "They told us it was because that's when Haley's Comet passed. The same way the Earth opens during an earthquake, our islands broke open during the storm," Lujano said. "The adults put all of the kids on one of the totora boats to protect us. The wind from the north was so strong that it took whole islands, and even our school, to the Bolivian side of the lake. We lost those islands for good."

    Totora reeds are also used to make the Uros' traditional boats, which are used for fishing, hunting and guiding tourists (Credit: Traveler1116/Getty Images)

    The storm was a turning point for the community. They decided to relocate closer to Puno and this new proximity to the Peruvian mainland eventually shifted the Uros' source of livelihood from fishing to tourism – selling artisanal crafts and showing visitors the Uros' way of life.

    "Before, almost none of the island Uros had been to the city, but now you could come and go so easily," said Lujano, explaining that the community started to interact much more frequently with the mainland.

    Today, urban influences are evident on the islands: solar panels power bedroom lights and small TVs; a radio station operates on the main island; and Uros offer their homes or private hospedajes (lodges) on Airbnb. But visitors will still be able to learn about the traditional lifestyle and construction methods – though that has been changing over the years as the islands cater more and more to tourists.

    "Traditional ways of life can become corrupted [as some people] may leave their islands if they no longer feel comfortable or can no longer make a living in their traditional way," said Rachel Dodds, former director of the Institute for Hospitality and Tourism Research at Toronto Metropolitan University who co-published a paper about tourism on Lake Titicaca.

    Now the islands are closer to the Peruvian mainland, the Uros are welcoming tourists and selling artisanal crafts (Credit: Hadynyah/Getty Images)

    While fewer visitors have been coming to the islands in recent years due to the pandemic, Lujano hopes that more people will come to take a walk on the floating islands for themselves. He told me that Puno's government still does not fully appreciate how vital the Uros and their islands are to the city's touristic draw. However, that may change soon: "They already have called us from Lima, saying that we're in the process of becoming an official wonder of the world," he said.

    Whether or not that happens, it's evident that these modern changes and tourism have altered the Uros' life on the lake. One thing remains certain, though: as long as there is totora growing at Lake Titicaca, the islands' rooted foundation will stay the same.

    Heritage Architecture is a BBC Travel series that explores the world's most interesting and unusual buildings that define a place through aesthetic beauty and inventive ways of adapting to local environments.

    --

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    BBC

    Right to free period products becomes law in Scotland

    Scotland has made public health history by making it the law for public settings to provide period products.

    It is the first country in the world to protect the right to free sanitary products with new legislation that has come into force on Monday.

    The Period Products Act means councils and education providers have to make the free items available to those who need them.

    Since 2017, around £27m has been spent to provide access in public settings.

    Labour MSP Monica Lennon campaigned for the legislation which was unanimously backed in the Scottish Parliament in 2020.

    Ms Lennon said: "Local authorities and partner organisations have worked hard to make the legal right to access free period products a reality.

    "This is another big milestone for period dignity campaigners and grassroots movements which shows the difference that progressive and bold political choices can make.

    "As the cost-of-living crisis takes hold, the Period Products Act is a beacon of hope which shows what can be achieved when politicians come together for the good of the people we serve."

    'Pasta or period products'

    Hey Girls, a social enterprise working to tackle period poverty in the UK, said period products should be as accessible as toilet roll in public bathrooms.

    Georgie Nicholson told BBC Radio's Good Morning Scotland that the organisation had run a study before the pandemic which indicated that one in four women in Scotland had faced period poverty at some point.

    "There's a very simple way to describe period poverty: you go to the supermarket and you have to actually choose whether you can buy a bag of pasta or a box of tampons. It's that basic," she said.

    "We hear of a lot of mothers going without their period protection just so they can feed their children and using things such as newspaper stuffed into socks or bread... because they're cheaper than period products."

    Ms Nicholson added that Scotland becoming the first country in the world to provide free period products was a "really huge" milestone.

    Scotland's social justice secretary Shona Robison said providing access to free period products was "fundamental to equality and dignity".

    She added: "We are proud to be the first national government in the world to take such action.

    "This is more important than ever at a time when people are making difficult choices due to the cost of living crisis.

    "We never want anyone to be in a position where they cannot access period products."

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    Scotland first in world to make period products free

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    France24 - World

    Several wounded in shooting attack on Jerusalem bus

    Issued on: 14/08/2022 - 08:55

    NEWS WIRES

    Israeli police said Sunday they had arrested a suspect in a shooting attack on a bus in Jerusalem's Old City that wounded eight people, two critically.

    "The terrorist is in our hands," police spokesman Kan Eli Levy told public radio hours after the attack that took place not far from the Western Wall, the holiest prayer site for Jews.

    A gunman started spraying bullets at the public transport bus and people outside the vehicle in the pre-dawn attack at the Tomb of David bus stop, recounted bus driver Daniel Kanievsky.

    "I was coming from the Western Wall. The bus was full of passengers," he later told reporters in front of his bullet-riddled vehicle.

    "I stopped at the station of the Tomb of David. At this moment, the shooting started. Two people outside I see falling, two inside were bleeding. Everybody panicked."

    Israel's emergency medical services, the Magen David Adom (MDA), called the incident a "terror attack in the Old City".

    "We were on the scene very quickly," its medics said in a statement. 

    "On Ma'ale Hashalom Street we saw a passenger bus ... in the middle of the road. Bystanders called us to treat two males around 30 years old who were on the bus with gunshot wounds."

    MDA spokesperson Zaki Heller initially said six men and one woman were wounded, with all seven "fully conscious", before police raised the wounded toll to eight.

    One of the wounded was a pregnant woman, whose baby was delivered after the attack, a Shaarei Tsedek Hospital spokesman told AFP.

    "She remains intubated and in serious condition," he said. "The infant was delivered and is in serious but stable condition."

    'Pay a price' 

    Israeli Prime Minister Yair Lapid said after the attack that police, the army and other security services "are working to apprehend the terrorist and will not cease until he is caught". 

    "All those who seek our harm should know that they will pay a price for any harm to our civilians," Lapid added in the statement. 

    "The police and the IDF are working to restore calm and a sense of security in the city," he said, referring to the Israeli Defense Forces. 

    The Palestinian Islamist group Hamas, which controls the Gaza Strip, hailed a "heroic operation" without claiming responsibility for the attack.

    "Our people will continue to resist and fight the occupier by all means," it said in a statement.

    The shooting came a week after the end of a three-day conflict between Israel and Islamic Jihad militants in the densely populated Palestinian enclave of Gaza.

    At least 49 Palestinians, including Islamic Jihad fighters and a number of children, died in the violence which ended last Sunday after Egypt negotiated a truce. 

    Since March, 19 people -- mostly Israeli civilians inside Israel -- have been killed in attacks, mostly by Palestinians. Three Israeli Arab attackers were also killed. 

    In the aftermath of those attacks, Israeli security forces stepped up raids in the occupied West Bank. 

    More than 50 Palestinians have been killed, including fighters and civilians, in operations and incidents in the West Bank since then. 

    (AFP)

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    Israel kills second Islamic Jihad leader, Gaza death toll mounts

    Israeli forces kill several, wound dozens in West Bank raid

    Gaza power plant restarts, Israel reopens border crossings as truce holds

    France24 - World

    What charges could Trump face for holding on to Top Secret documents?

    Issued on: 13/08/2022 - 09:53

    FRANCE 24 Follow Selina SYKES

    Former US President Donald Trump faces possible legal charges over his removal of presidential records, including some documents marked Top Secret, from the White House to his Mar-a-Lago estate in Florida.

    What did the search warrant reveal? 

    The FBI warrant for the search at Mar-a-Lago that was unsealed by the Justice Department on Friday revealed law enforcement was investigating Trump for three main possible infractions: the concealment, mutilation or removal of records; obstruction of justice, including the destruction, alteration or falsification of records in federal investigations; and possible violations of the Espionage Act, which can include the refusal to turn over documents relating to national security upon request as well as transmitting or losing such information.

    To obtain the warrant, prosecutors had to persuade a judge they had probable cause to believe the laws may have been violated. 

    FBI agents who searched Mar-a-Lago removed 11 sets of classified documents, including several marked "Top Secret", according to documents unsealed in a Florida federal court on Friday. 

    The agents were also searching the Florida estate for documents related to nuclear weapons, the Washington Post reported on Thursday.

    Trump said Friday on his Truth Social platform that the "nuclear weapons issue is a 'hoax'." He has said he was cooperating with authorities and called the "raid" inappropriate political retribution.  

    What laws may Trump have broken? 

    The warrant gave prosecutors the right to seize records containing evidence in violation of three federal laws, 18 USC 793, 2071 and 1519.

    While the list of items agents took from Mar-a-Lago notes that many of the documents were classified, those three laws deal with mishandling of federal government records regardless of whether or not they are classified.

    Law 793 prevents unauthorised possession of national defense information, without mentioning whether the records are classified or not. It is punishable by up to 10 years in prison for each infraction.

    That law was initially passed under the 1917 Espionage Act, which predates the statutory classification system.

    The other laws, 2071 and 1519, make it illegal to conceal or destroy official US documents. They are punishable by up to three and 20 years in prison, respectively. Neither law requires the information in question to be classified.

    Federal law also makes it illegal to intentionally take classified documents to an unauthorised location, but that law was not among the three cited in the search warrant. 

    Trump in 2018 signed a change in law making it a felony to mishandle classified documents and increasing the maximum prison term for individuals convicted of such from one to five years after criticising Democratic presidential candidate Hillary Clinton for using a private email server to handle sensitive information while she was secretary of state. 

    Q: So when did the DOJ start treating removal of classified documents like a felony anyway?A: When President Trump signed a 2018 law making it a felony. pic.twitter.com/KA6RKYlQ8L

    August 9, 2022

    How has the US public reacted to the raid?

    It remains to be seen what long-term effects the FBI’s seizure of documents will have on Trump politically or on the November midterm elections. An August 9 YouGov poll, taken the day after the raid, found that 62 percent of Americans felt Trump’s keeping classified documents was “a very big problem” (45 percent) or “somewhat of a problem” (17 percent).

    But public opinion on Trump tends to cleave sharply along partisan lines. That same YouGov poll found that 76 percent of Democrats see Trump’s actions as a significant infraction compared with just 12 percent of Republicans and 44 percent of independents.

    An August 10 Politico/Morning Consult poll backed up this split, finding that 81 percent of registered Democratic voters said the search was legitimately based on evidence Trump had committed a crime compared to only 16 percent of registered Republicans. 

    YouGov poll of 2,312 US adults on August 9, 2022. © YouGov America

    (FRANCE 24 with Reuters)

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    FBI seizes 'top secret' documents from Trump's Mar-a-Lago home

    US Department of Justice requests unsealing of warrant for search at Trump's Mar-a-Lago

    Trump declines to answer questions in New York alleged fraud inquiry

    BBC

    Workers going into office just 1.5 days a week, survey suggests

    By Becky MortonBusiness reporter, BBC News

    UK workers are going into the office an average of just 1.5 days a week, with only 13% coming in on a Friday, a survey suggests.

    Consultancy Advanced Workplace Associates surveyed 43 offices in the UK, representing nearly 50,000 people, in June and July.

    It suggests average attendance was just 29%, with a peak of 39% mid-week.

    During the pandemic, offices shifted to home-working but many have continued with a hybrid model since then.

    Pre-Covid, UK workers were going into the office an average of 3.8 days a week, the research - which covered sectors including banking, energy, engineering, healthcare, insurance and tech - found.

    However, according to the Office for National Statistics (ONS) the majority of people do not work from home.

    Its survey in spring 2022, when guidance to work from home was no longer in place in Great Britain, suggested 38% of working adults reported having worked from home at some point over the past seven days.

    Advanced Workplace Associates, which advises organisations including the Cabinet Office, NatWest and Network Rail, found the UK was broadly in line with other countries.

    It also surveyed 36 offices in 12 other countries, representing more than 27,000 people.

    The consultancy's findings suggested people were coming into the office an average of just 1.4 days a week, compared to 3.8 days a week pre-pandemic.

    Average attendance was 26%, with a peak of 35% mid-week.

    North America and Latin America had the lowest average attendance.

    Banking had the highest average attendance of the sectors surveyed and tech had the lowest.

    The survey suggested organisations with hybrid working policies - where they specify employees should be in the office for a certain number of days - had higher attendance than those that did not.

    However, employees still appeared to be going into the office less than the policy mandated.

    If an employer trusts its teams to set their own policies, attendance is 41% - almost the same as where a three-day week is imposed.

    The UK government first asked people to work from home if they could in March 2020.

    Guidance and legal restrictions have varied between different parts of the UK since then but in England and Scotland advice to work from home was lifted most recently in January. Other parts of the UK kept the guidance in place for longer but eventually dropped it.

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    Hybrid working is here to stay, say managers

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    France24 - World

    Afghan medical student starts over in France

    Issued on: 14/08/2022 - 11:55Modified: 14/08/2022 - 12:03

    FRANCE 24 Follow Jade LÉVIN

    The 15th of August marks the one-year anniversary of the Taliban's takeover of Afghanistan. FRANCE 24 has been talking to refugees who have fled the country. In episode four of our series of special reports, we meet Fatemeh Abdali, whose medical studies were interrupted when the Taliban took over Kabul. She is now starting over by learning French so that she can one day return to medical school. 

    When the Taliban took over Kabul on August 15, 2021, 23-year old medical student Fatemeh Abdali's studies came to a sudden halt. She had arrived at her university to take an exam that day, but was sent home. She was able to get out of Afghanistan within days with help from her sister, who was already living in France. Fatemeh is now taking classes with the French immigration and integration office, getting her French up to scratch so that she can continue her studies.

    Many other female students also fled to France. One of them is Soraya Karimi, who represented her country in handball. After the capital fell, she and her teammates received a letter warning that they would face harsh punishment in accordance with Sharia law if they continued to play, so she left. 

    Soraya appears to speak for Fatemeh as well as the rest of their friends when she tells FRANCE 24: "I hope that by being here, we can speak up for the women who stayed in Afghanistan under Taliban rule and make their voices heard all over the world."

    Fatemeh concludes by saying that she hopes to return to her country some day when it is free of Taliban rule as a qualified doctor, fluent in French. 

    Click on the player above to watch our special report.

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN PORTRAITS OF AFGHAN REFUGEES (2/5)

    Afghan journalists in exile start a new life in France

    PORTRAITS OF AFGHAN REFUGEES (3/5)

    Afghan artist exiled in France fights for women's rights

    ON THE GROUND

    Women in Afghanistan gradually disappearing from public life

    BBC

    Cats to be freed from special lockdown in German town

    By Jenny HillBBC Berlin correspondent

    Cat owners in one German town will be allowed to let their pets out for the first time in three months when the authorities lift a special lockdown.

    People in Walldorf, in the south-west, were ordered in May to keep their cats indoors to protect an endangered bird.

    Cats were only allowed to venture outside if they were kept on a leash no more than two metres (6ft) in length.

    But the animals will again be allowed to roam free from 00:01 local time on Monday.

    If a cat escaped while the lockdown was in force, owners were told to call a special hotline, then find and detain the offending feline.

    Any breach would result in a fine. An owner whose animal injured or killed one of the protected birds had to pay up to €50,000 (£42,000).

    Authorities had been attempting to protect the local population of the crested lark, saying the species was endangered in the state of Baden-Württemberg, and wider Germany.

    They said there were just three breeding pairs left in Walldorf itself.

    Activists criticised the restrictions, saying they would harm the cats' welfare, while also stressing they supported efforts to protect the larks.

    Many millions of birds die naturally each year, but there is no evidence that attacks from cats in gardens is causing populations to decline, according to Britain's Royal Society for the Protection of Birds (RSPB).

    It is not clear whether the Walldorf lockdown has benefitted the larks, but the authorities announced they would lift the restriction two weeks earlier than expected.

    Birds which hatched in the spring are now considered to be sufficiently developed and less vulnerable to attack.

    The mayor of Walldorf said this was good news, but he and the local cat community may find their celebrations short-lived: the lockdown is expected to return next spring, and in subsequent years during the birds' breeding season.

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    Waking up to several hundred LinkedIn notifications was a very odd sensation, but I'm hoping it can provide some useful connections – Maddy Cross

    In March 2020, after the novel coronavirus plunged the global economy into freefall, Maddy Cross was laid off from her job at a US-based advertising and marketing agency. "It felt shameful – 'oh my gosh, so embarrassing'," says Cross, who lives in Colorado. Despite feeling like she was airing "a dirty secret", she shared the news on LinkedIn, and was encouraged by the words of support in the comments she had received.

    Eventually, she secured a new job. But in early August 2022, Cross found herself in a familiar situation: part of layoffs in a large corporate downsizing at a major tech firm. 

    Despite again fighting feelings of shame, Cross reminded herself that "every good job I've had has come from my community". So, she shelved her feelings of self-consciousness and took to LinkedIn, writing another public post alerting her network that she and colleagues were part of a mass redundancy, and that she was looking for a new position. But the reaction this time was bigger.

    At first, she didn't think much of the post: "I put the phone down, I went and had a drink with a friend, didn't really pay much attention to it. And then when I was making dinner, I realised it had 100,000 views." Hundreds of people, friends and strangers alike, had commented with reactions of support and job leads. "I've had 500 people request to connect with me, all in the span of 24 hours," she says. "Waking up to several hundred LinkedIn notifications was a very odd sensation, but I'm hoping it can provide some useful connections." 

    Stories of workers posting about their job situations and actively seeking connections for new opportunities are becoming increasingly common, especially in the past several months. Right now, the economy is in in flux: the job market in countries like the US remains tight and still favours workers, but hundreds of firms are also laying off employees; a possible recession looms, and many companies over-hired last year when the economy was stronger. 

    For the thousands of workers affected by these layoffs, instead of feeling humiliated and contacting head-hunters from the shadows, more are being open about their experiences on public forums like Twitter or LinkedIn. And as layoffs continue, these posts may continue to rise, turning a once-taboo topic into an opportunity for positivity, growth and even new jobs.

    US worker Maddy Cross was laid off earlier this month, and received 100,000 views of her LinkedIn post about her layoff (Credit: Courtesy of Maddy Cross)

    ‘I’m not ashamed of what happened’ 

    Losing a job is devastating for most people, and layoffs are still a gruelling ordeal, no matter how warm a reception they may get on social media.

    "It feels like being thrown away – discarded and completely vulnerable," says Patricia Graves, knowledge advisor at US-based Society for Human Resource Management (Shrm). "Workers may undoubtedly think that being laid off reflects poorly on them, like they were the ones seen as expendable."

    However, that thought process may be evolving. Kirk Snyder, professor of clinical business communication at Marshall School of Business at the University of Southern California, says that the switch to building and maintaining social connection online during the pandemic made people more comfortable about sharing their experiences online – including their layoffs and job searches. "It's about letting your network know you are seeking employment. If no one knows you are looking for a new job, no one can help you."

    After all, so many people have had to look for new work in lockdown or isolation during the pandemic; as a result, talking about job loss online to a wider community has become more normalised and visible. In 2020, for example, LinkedIn even added the "#OpenToWork frame members can add to their profile picture, to signal they’re actively seeking opportunities.

    "I'm not ashamed of what happened – it's happening to thousands of people every day," says Joe Fiaoni, a US-based sales recruiter, who was laid off from a software-development company in August. He almost immediately went public with the news on a LinkedIn post, broadcasting that he was actively looking for a new position.

    Indeed, the biggest reason workers are going public with their layoff news might be the most obvious: because it could lead to a new job. Like Cross, Fiaoni had also been laid off previously at the start of the pandemic – and he shared the news on LinkedIn then, too. He says the first time around, his post led to securing a contract job that got him back on his feet. But he says he's gotten an even bigger response this time.

    "I've already had six interviews," says Fiaoni, and has gotten words of encouragement or offers to forward along his CV from sources as varied as "people who I've known for 15-plus years to someone who I didn't know existed until they saw my post."

    'Hire my friends'

    A job loss has traditionally been an isolating experience, especially when kept quiet. But as taboos shed, and workers become more comfortable with coming forward, another silver lining is emerging: former employees are finding much-needed community during a tough transitional period.

    "In the world of remote work and corporate layoffs, everything seems so cold," says Cross. But she says people responding to her post "has just been so incredible, and a real point of positivity".

    That good feeling stems from the engagement that pops up around social media posts like these. Even people who don’t have a job or connection to offer still signal boost by "commenting for reach", just to make the public post more likely to be viewed by others. And employees – both those who’ve survived layoffs and haven’t – also work to help others get jobs, not just themselves: Cross, for example, hashtagged her viral post with #HireMyFriends and shouted out former colleagues in the thread, as she was let go alongside many others on her team. Other workers take to Twitter threads to tag colleagues who were let go, singing their praises to help them find new employment.

    "Who knows if the person from Singapore who commented on my post could provide a job for my friend in Cleveland? That's possible now," says Cross.

    LinkedIn and Twitter are common forums for people to announce their layoffs (Credit: Getty Images)

    Hayden Woodley, assistant professor of organisational behaviour at Ivey Business School, Western University, Canada, also believes this community has been crucial. "We were not able to stand within six feet of strangers, but being able to communicate with someone through social media, sometimes you feel closer."

    Shrm’s Graves says laid-off workers sharing the news publicly and connecting with others online in this way has become "part of the healing process. Speaking it to others helps workers move past the negative feelings that a layoff can trigger in us, and brings recovery from the stigma that may be attached to the layoff".

    She adds that from a recruiting perspective, "posting information about being laid off on LinkedIn can help recruiters find you quickly to fill open positions", and that workers going public with the news feels "less taboo now", especially in the current climate. "With high job openings and turnover,” she says, “more opportunities are available in today’s market."

    ‘A very strategic move’

    Regardless of what happens with the labour market going forward, layoffs will always be part of being a professional. But some experts believe the way workers deal with this unhappy news may have changed permanently. And that, they think, will be for the better.

    "I think if you're laid off and you let people know in a well-written, professional post, it can be a very strategic move to communicate that you have a lot to offer, and that you're looking at this as an 'onward and upward' opportunity," says Snyder. (He does caution that "if it's too much of a 'poor me' [post], that might work against you", however.)

    Still, being so vulnerable in front of so many people about something so personal and potentially traumatic can be anxiety inducing; it's easy for workers to attach their identities to their careers and feel devastated and less-than if they get laid off. Yet those who’ve been through the process say being honest about your story can be worth it. 

    "I am a person who has worked really hard to not define my self-worth around my job, and I think that helps when it comes to sharing things about layoffs," says Cross. "People are out here to help people."

    France24 - World

    Volunteer firefighters under pressure as France battles historic wildfires

    Issued on: 13/08/2022 - 11:09Modified: 13/08/2022 - 11:16

    NEWS WIRES Luke SHRAGO

    Volunteer firefighters have been called up from their day jobs all over France this summer to help battle wildfires.

    "It's the first year we've been summoned so much to help outside" our region, said 23-year-old Victorien Pottier.

    Volunteer firefighters make up more than three-quarters of all the nearly 252,000 firefighters in the country, according to official figures.

    They have been on the frontline dousing flames this summer as the country tackles a historic drought and a series of heatwaves that experts say are being driven by climate change.

    These have included a huge blaze in the southwestern region of Gironde, which erupted in July and destroyed 14,000 hectares before it was contained.

    But it continued to smoulder in the tinder-dry pine forests and peat-rich soil, and flared up again this week, burning a further 7,400 hectares.

    When he is not on duty once every five weeks in northwest France, Pottier works preparing orders for a large dairy products manufacturer.

    In the country's southwest, Alisson Mendes, 36, a sales assistant for a prominent supermarket group, said she went to help fight the massive blaze in Gironde for two days.

    She said she would be prepared to go back, but thought her chances were slim as she had heard there was a long waiting list of other volunteers hoping to go and help out.

    "They prioritise those who've never been," she said.

    France's Interior Minister Gerald Darmanin on Wednesday called on private companies to free up their volunteer firefighters so they could come and help.

    Large companies, incluing the national gas and electricity providers, on Friday said they would do their best.

    So did Pottier's dairy product company.

    In the beginning, it was not very enthusiastic about him volunteering his time, says Pottier, who has been on call to fight fires for more than three and a half years.

    Fine balance 

    "But then they saw what was in it for them," he said. "We're good at spotting risky situations within the company, which helps to avoid work accidents."

    Each firm decides how many days they can free up those employees in a case of emergency through a deal they sign with the local firefighting and rescue services.

    But Samuel Mathis, secretary general of the volunteer firefighter syndicate, says smaller companies cannot so easily afford to do without their staff.

    The government "tells companies to free up volunteers," he said.

    "But I don't see how a tradesperson with just two or three employees can reasonably do without them, especially in August," he said.

    At the end of 2020, France counted 197,100 volunteer firefighters, according to official figures.

    That is compared to just 41,800 professional firemen and women, and 13,000 paramilitary police trained to help out.

    But when they rush to help extinguish the flames, volunteer firefighters are not paid a salary like their peers. 

    Instead, they are only paid compensation of barely 8 euros ($8) an hour of work -- less than the national minimum wage.

    Mathis, of the volunteer firefighting union, said it was too little. "It's not nearly enough to confront flames 40 metres (130 feet) high," he said.

    It's an issue that will need addressing as France seeks to recruit more volunteers.

    The president of the National Federation of Firefighters, Gregory Allione, says a massive recruitment drive is needed to find 50,000 people to battle blazes on a voluntary basis by 2027.

    Volunteers usually sign up for a five-year period that can be extended afterwards. In the past, people have stayed on for around 11-12 years.

    But this has been slipping, according to Olivier Grauss, who works as a firefighter in the town of Selestat in eastern France and also volunteers in the smaller who also volunteers in a the village of Obernai "out of passion."

    The main reasons are "work, school, family." "There are more and more women, but often the women stop after they have a child," said the 34-year-old, who has been a volunteer firefighter since he was 16.

    Mendes, who comes from Correze in southwestern France, says "many stay for two or three years and leave because they didn't realise there are so many constraints." "You are not appreciated, you get psychologically exhausted."

    Volunteer firefighters have to on a daily basis find a balance between their professional life, their families and the volunteering.

    'Constant adrenaline' 

    Aurelie Ponzevera is a 39-year-old social worker in Corsica and has been a volunteer firefighter for about 10 years. Lack of sleep and lack of time are her biggest constraints.

    She manages to find a balance by coordinating caring for her three-year-old daughter with her partner, who is a professional firefighter.

    "It's constantly organisation and anticipation. We know that when one is on call, the other one is not," she says.

    "Sometimes it's very complicated on the emotional level, but we have to move past it and continue. But that's part of the package with this constant adrenaline, that's part of what draws us to it," Ponzevera says.

    (AFP)

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    BBC

    To try to untangle my concerns about the sustainability of being a seafood eater, I decided to experiment by tracking my own seafood consumption for a month

    For someone looking to make their diet more sustainable, the choices when it comes to eating seafood can be frankly baffling.

    It's a vast category of food that includes everything from farmed prawns to wild-caught mackerel, and can have a huge array of environmental impacts, from high carbon emissions to the nasty effects of overfishing, slaughtered bycatch or antibiotic pollution.

    Many people seeking to eat more environmentally choose to eschew it altogether and go for the vegetarian or vegan option.

    But some seafood can be low-carbon, low environmental impact and also be a healthy source of food. And if you're going to eat fish, making sure you choose a more sustainable option can make a huge difference.

    "The category of seafood is really diverse," says Jessica Gephart, assistant professor in environmental science at the American University in Washington DC. "It includes around 2,500 different species produced by farming and capture fisheries. We're really talking about very different production systems there."

    Within this, there are some "really great opportunities for finding really sustainable options within that", she says.

    I've had a bit of an up and down relationship with eating seafood. Previously a long-time vegetarian, I started eating fish about 10 years ago after a coeliac diagnosis stopped me eating wheat, persuading me to open up some other food options. Living in Britain in 2022, a time when plant-based alternatives to meat are skyrocketing, I actually find I don't rely on fish very often, but I do eat it occasionally.

    To try to untangle my concerns about the sustainability of being a seafood eater, I decided to experiment by tracking my own seafood consumption for a month. I noted all the information I could get my hands on about what I was eating, including where and how each fish was caught, to see just what is information is typically available to seafood consumers, at least in the UK.

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    I then talked to several experts who spend their lives trying to improve the way we catch, farm and eat fish, to understand where I could be making better choices.

    So where to start with the information you can get hold of? And how to make judgement calls about the fish you can't get information on?

    A warning: there are few easy answers. But there are some general rules that can be helpful to keep in mind – first and foremost, that warning bells should go off if your supplier can't tell you where your fish comes from, though some types of fish do tend to be more environmentally friendly in general – and some handy sources of information on specific seafood.

    Consider this a starting guide to a thorny issue that is not going away.

    The amount of fish and seafood caught or farmed globally is set to rise to 202 million tonnes in 2030 (Credit: Munir Uz Zaman / Getty Images)

    The seafood industry

    Fish and other seafood are a huge source of food globally. Some 178 million tonnes were caught or farmed in 2020, set to rise to 202 million tonnes in 2030, with the rise mainly coming from aquaculture. Per capita consumption of seafood around the world has doubled since the 1960s, to 20kg per person per year.

    Seafood is among the most traded commodities globally, but it is crucial to ensure it is not being exported away from local people who need it for nutrition, which research has shown is happening in countries such as Mauritania and Kiribati. Greater transparency around the distribution of fish, and incorporating nutrition into trade agreements, could help address this.

    The industry is also a huge source of employment. Around 59 million people work directly for the fisheries and aquaculture industry, but including subsistence fishing and secondary jobs, some 600 million livelihoods depend at least partially on the sector – that's around one in every 13 people on Earth.

    Seafood is a crucial source of protein and essential nutrients people around the world, with around three billion people relying on it as a primary source of protein.

    At the same time, farmed and wild caught seafood rightfully continue to be a source of huge concern over everything from labour rights and bycatch to environmental damage from trawlers and carbon and nitrogen pollution.

    Overfishing of stocks is another big worry: the Food and Agricultural Organization (FAO) estimates that only 65% of fishery stocks in 2019 were operating at biologically sustainable levels.

    A guide through the haze

    I ate fish six times during the period I tracked. Three times this was haddock in a fish supper (I am Scottish, after all). One restaurant told me the haddock was line-caught in the North Atlantic Ocean. Another named the small fishing village in Scotland the haddock came from but couldn’t tell me the catching method. The third told me their haddock came from Aberdeenshire, Scotland, and was "sustainably trawled".

    I also ate salmon in a sushi takeaway in Edinburgh which told me it was farmed in Scotland; cod caught in the Barents Sea using an otter trawl; and mackerel fillets from a supermarket wild caught in the North East Atlantic Ocean (no catching method given). To my knowledge, none of these had any sustainability certificates.

    You've got wild, farmed, a dozen different species caught in hundreds of different places with different ways of catching them and farming them – Jack Clarke

    Armed with this information, the most useful thing I found to help me understand it was the UK-based Marine Conservation Society (MCS)'s Good Fish Guide. This searchable guide is an incredibly useful source of information on the sustainability of specific fish sources. The US equivalent, Seafood Watch from the Monterey Bay Aquarium, is equally useful.

    The Good Fish Guide and Seafood Watch are focused on fish sold in the UK and US respectively, although since seafood is a global industry many of their ratings are relevant for fish sold in many other countries. The wider Global Seafood Ratings Alliance lists similar organisations from around the world.

    Both operate on a traffic light system, based on local regulations, how capture fisheries and farms are managed, and the health of fish stocks. These are all aspects of understanding if the resource is "sustainable" – i.e. whether current management means it will continue to be available year after year. The apps both have helpful "best choice" lists.

    "With meat, it's a bit easier: you go into the supermarket and you want to buy a chicken and you're faced with maybe three options," says Jack Clarke, sustainable seafood advocate at the Marine Conservation Society (MCS), a UK-based non-profit.

    "Seafood is a lot more complicated. There's a lot of variables in there. So you've got wild, farmed, a dozen different species caught in hundreds of different places with different ways of catching them and farming them."

    The MCS started the Good Fish Guide to help guide people through this hugely diverse array of seafood, says Clarke.

    Around three billion people worldwide rely on fish and seafood as a primary source of protein (Credit: Getty Images)

    I found the Good Fish Guide app, which has 600 ratings for around 140 species, relatively easy to use while shopping – so long as I could get hold of the required information about the fish I’m about to buy.

    It's complicated! Farmed fish can leak nutrients like nitrogen and phosphorus into the environment, use up land and freshwater, risk spreading disease and antibiotic resistance, and can be fed on wild-caught fish, but usually have lower greenhouse gas emissions.

    Wild-caught fisheries avoid nutrient pollution and don't use up land or freshwater, but emit greenhouse gases from the fuel used in boats, and can have devastating impacts on ocean ecosystems through overfishing, bycatch, seafloor destruction and plastic pollution.

    A good starting point is to check the Good Fish Guide and Seafood Watch ratings of the sustainability of different fish sources.

    It indicated that the haddock and cod I ate were likely a 2 (out of 5, the best being 1) rating, while the Scottish farmed salmon was a 3 (better than the 5 rating given to wild-caught Atlantic salmon).

    The mackerel could have been a 1, 2 or 3, depending on the exact catching method and exactly where it was caught, which I didn’t know.

    It’s not terrible, but I realise I could be doing far better on this by looking specifically for the 1-2 rated sources.

    Sarah Poon is the associate vice president of the Fishery Solution Center at the Environmental Defense Fund (EDF), a non-profit. But despite her knowledge of fisheries, she says she still struggles with the day-to-day challenges of how to make good decisions about seafood.

    "I think it's helpful to look at the guides to understand the nuance," she says. "[They] have looked at not just the species, but where the species come from: what might be a good choice in one place could actually be not a great choice in another place."

    Over time using these apps, people can develop a deeper understanding of which gear types tend to be better than others, and which countryies’ fisheries and farms are doing a better job, says Liz Nussbaumer, project director for seafood at the John Hopkins Center for a Livable Future.

    Erin Hudson, Seafood Watch programme director, says she tries to remember a few "safe bets" from the Seafood Watch app for when she doesn’t have her phone handy while shopping. "For me personally, when I'm eating on the California Central Coast, that's going to be anything with farmed mussels [...] or farmed rainbow trout or local rockfish species," she says.

    The ratings also change over time, though, adds Hudson. "Conditions in fisheries and farming operations do change, and we release new ratings every month. Things are always moving, and that’s great – we want to see improvements happen. And we want to stay on top of when things slide the other way."

    Can you trust labels?

    Both these apps refer to certificates like the Marine Stewardship Council and Aquaculture Stewardship Council (ASC) in their ratings, which can also be found on fish packets in the supermarket. Despite the criticisms from films like Seaspiracy of these certificates, all the experts I talked to said they are worth taking into account when making choices.

    We currently live in an unsustainable world. While the biggest gains in the fight to curb climate change will come from the decisions made by governments and industries, we can all play our part. In Sustainability on a Shoestring, BBC Future explores how each of us can contribute as individuals to reducing carbon emissions by living more sustainably, without breaking the bank.

    "[The Marine Stewardship Council blue tick] means at least they are being audited, and they have to prove things," says Clarke. "It's a great way of just quickly and easily identifying whether something's a sustainable choice."

    Certifications like these can also be a protection against fraud, a huge issue in the seafood industry.

    A 2016 meta-analysis of DNA identification studies of seafood found that globally there was a 30% rate of misdescription – meaning the fish was not the species stated on the label or menu. But a 2019 DNA study by the Marine Stewardship Council found that seafood bearing its sustainability mark was labelled correctly over 99% of the time.

    One issue with these labels, however, is that gaining them can be a significant process for a fishery involving data collection and a lot of paperwork – meaning not every fishery has the resources to receive the stamp, even if they are working sustainably. Some certifications are more accessible to smaller-scale fisheries, such as Fairtrade certification, says Poon.

    The highest carbon seafood

    It’s worth noting that none of these certificates, nor the apps, currently measure carbon emissions. These can vary significantly between different seafood species, and research has shown some species and farming methods do tend to be better than others on this.

    If you're going to eat one kind of seafood, [bivalves are] probably the one to go for from across the board for environmental reasons – Jessica Gephart

    In a paper published last year, Gephart and her colleagues surveyed a range of seafood to examine several different dimensions of sustainability more typically considered for land-based agriculture, namely greenhouse gas emissions, nitrogen and phosphorus pollution, land stressors and freshwater use.

    "We wanted to be able to compare the aquatic foods [with agriculture and livestock] on a more even basis," says Gephart.

    Farmed bivalves such as mussels are an incredibly sustainable source of seafood less impactful on the planet than some vegetables, says Clarke.

    Unlike most farmed seafood, he says, you don't need to feed them or treat them with chemicals or antibiotics to avoid diseases. They’re also low carbon, and don’t use up fresh water or land, and they can form artificial reefs that encourage other kinds of wildlife to congregate. To top it all, they are a great source of micronutrients.

    The researchers found that farmed bivalves – a group which includes farmed mussels, oysters, scallops and clams – had the lowest environmental impact across all measures.

    When it comes to nitrogen and phosphorus pollution, they actually have a positive effect on pollution – because they absorb these nutrients as they grow.

    "They're actually removing nitrogen and phosphorus from the water. And so their emissions are negative for those," says Gephart. "If you're going to eat one kind of seafood, that's probably the one to go for from across the board for environmental reasons."

    However, wild-caught bivalves including mussels performed much worse on greenhouse gas emissions, the paper showed. That’s because wild-caught mussels are often caught by mechanical methods like dredging, which use high amounts of energy. It's also well-documented that the methods used to catch some wild bivalves can be devestating for local environments. According to the charity Open Seas, scallop dredging has the most severe impact on the wider ecosystem of any fishery in the UK.

    Other fish with low greenhouse gas emissions were farmed silver and bighead carp, salmon and trout, although carp use a lot of land to cultivate.

    On the wild-caught side, herrings, sardines and anchovies are fairly low carbon, with cod, hake and haddock not far behind.

    But wild-caught flounder, halibut, sole and lobster all fared badly on greenhouse gas emissions, as well as farmed tilapia and both wild and farmed shrimp.

    Overall, seafood typically either outperformed or performed similarly to chicken, often viewed as the most efficient form of meat. Predictably, though, it's a different story when considering fish compared to plant-based proteins.

    "It is a 'compared to what' when it comes to any dietary question," says Gephart. "What we found is that many of the different species groups are a good choice when it comes to carbon emissions if what you're going to eat instead is some kind of meat."

    Farmed mussels are an incredibly sustainable source of seafood - they're low-carbon and don't use up fresh water or land (Credit: Leligny JM / Getty Images)

    To look further into the carbon emissions of different seafoods, Monterey Bay Aquarium and Dalhousie University have a handy and searchable seafood carbon emissions tool.

    What fish should I avoid?

    When I first started eating fish, I found it vexing to learn that farmed fish such as salmon and prawns are often fed on smaller wild-caught fish, like mackerel, sardine and anchovy. It seemed silly to be feeding edible fish to other fish. Why not just eat the smaller fish and avoid the wasted energy?

    Farmed seaweed has low greenhouse gas emissions, absorbs nitrogen and phosphorus in a similar way to bivalves, uses no land, freshwater or food input, and has high micronutrients, although it lacks the protein of animal seafood. However, seaweed farming is a relatively new area, Nussbaumer notes, so more needs to be known about its side effects and the best location for it.

    Scotland’s farmed salmon industry, for example, is especially reliant on marine feeds, which researchers have criticised as a huge waste of micronutrients which could be feeding people.

    However, Gephart says there have been improvements in the raising and rearing of some farmed fish, such as salmon and trout, over the past decade.

    "The technology for feeding has improved so much that they are really efficient at turning feed into fish, essentially," she says. She notes that fish meal from sustainably-managed pelagic fisheries can be a better choice to feed fish than, say, soy coming from areas where there's deforestation.

    There is also interest in the industry towards moving to other sources of food, such as algae additives, black soldier flies or other insect larvae, says Nussbaumer.

    However, generally speaking, lower trophic level species – meaning species that are lower on the food chain – are going to be more sustainable than predators, says Poon. "I would still say you want to know how that fish was caught and where it came from [though]," she adds.

    Prawn, shrimp is a great example of a category where you see green, yellow, and red. So it's possible [for it to be sustainable], but you do need to look into where it's from, how it’s being raised – Erin Hudson

    There are some species that are usually best completely avoided – shark and bluefin tuna, for example. Prawn and shrimp are another higher impact product to be careful about. Shrimp farms can replace coastal nursery habitats such as mangroves, in turn affecting fish stocks, says Gephart, and can impact coastal protection. Farmers in countries such as Bangladesh are still suffering the unintended impacts of flooding their paddies with salty water to raise tiger prawns, in part as an adaptation to rising sea levels.

    "There’s lots of instances of red-rated prawn," says Hudson. "Prawn, shrimp is a great example of a category where you see green, yellow, and red. So it's possible [for it to be sustainable], but you do need to look into where it's from, how it’s being raised."

    Seafood includes around 2,500 different species produced by farming and capture fisheries (Credit: Manuel Medir/ Getty Images)

    Here again, it’s worth looking out for certifying bodies such as the Aquaculture Stewardship Council, says Clarke. "They stepped in to make sure that these farms are meeting standards in environment, antibiotic use, labour, water use; all these things that we were so worried about, they started introducing them," he says.

    But perhaps the best thing to avoid is any place that can’t tell you where its seafood came from, says Poon. "If a restaurant or a supplier or a grocer is not providing you specifics about what species that product is, where it came from, or how it was caught, that’s when a trigger goes off in my head that this could very well be from an unsustainable fishery."

    Is it better to eat more diversely?

    Some 80% of the seafood eaten in the UK is made up of just five species, namely cod, haddock, salmon, tuna and prawns – statistics which chime with my own choices during my month tracking my seafood consumption.

    People often assume that local seafood is more sustainable, but this isn’t always the case, says Clarke. Fishmongers can sell "amazingly fresh, high quality, sustainable options", he says, but they can also stock extremely unsustainable seafood. Some supermarkets, meanwhile, are doing a relatively good job on sourcing sustainable fish, says Nussbaumer.

    Wherever you buy your fish, it’s always worth checking their sourcing practices, and reading up on what you are buying.

    Similarly, in the US, 62% of seafood consumed is shrimp, salmon, canned tuna, tilapia or Alaskan pollock.

    This lack of diversity puts pressure on a handful of wild fisheries and a few species that are farmed all over the world, says Clarke.

    "Our insatiable appetite for those things is driving unsustainable farming practices. It’s driving these huge fisheries and potentially overfishing of these species," he says.

    Swapping some of the usual suspects for less well-known seafood species can therefore have a positive impact, says Clarke.

    Farmed trout can substitute salmon, for example, while hake can replace cod. Farmed bivalves such as mussels, which don’t require any feed and can be grown by throwing a seeded line into the sea, are usually an especially good choice, and fare much better across sustainability measures than prawns.

    Diversifying can also open opportunities for people to consume local species that may well be being caught in sustainable ways, adds Gephart.

    "We have lots of local smaller fisheries [in the US] that are often well managed, but the US consumer is often inclined to eating the same set of species."

    Bycatch of sharks and dolphins is minimal in pole and line fisheries (Credit: Mohamed Abdiwahab / Getty Images)

    Catching methods

    Depending where you live in the world, you may be more or less likely to be able to get information on the catching method from your grocer, but it is always worth asking because it can make a huge difference.

    When I realised the cod I was about to eat was caught by trawling, I felt a prod of guilt. Trawling is a controversial method of catching wild fish. It involves dragging cone-like nets along the seafloor bottom, which can damage seafloor habitats. It can also result in large amounts of bycatch, which is often discarded dead or dying back into the ocean, leading to eye-watering amounts of fish waste.

    If you’re worried about things like dolphins and shark bycatch, bycatch in pole and line fisheries is minimal – Jack Clarke

    Dredging – where a heavy steel frame is towed over the seabed – and to a lesser extent demersal seining, where a net on the seafloor is slowly closed, are other methods which can impact seafloor habitat. Lower-impact methods use less-intensive gear to catch fish, such as pole caught or troll fisheries, says Poon.

    Trawling also leads to more greenhouse gas emissions than other catching methods such as line caught fish. "Bottom trawling is, unsurprisingly, going to use a lot more energy as a fishing method," says Gephart. The trawling nets can also drudge up huge amounts of carbon from the seabed floor.

    An incredible one-third of the wild fish caught never gets eaten. Much of this waste happens before fish even reaches our fridges, especially due to trawling, but better planning in our kitchens can also help. Tips include planning in advance how you’ll use the fish you buy and choosing frozen, tinned or smoked seafood over fresh to avoid a fast expiry date.

    Scallops are a good example here. They can be caught in the wild by dredging, where they score between 3 and 5 on the Good Fish Guide, or hand diving, where divers pluck them one by one off the seabed, scoring them a 2. They can also be farmed, scoring them a 1.

    Pole and line-caught tuna, which are caught one-by-one, similarly tend to score much higher on the Good Fish Guide, says Clarke.

    "If you’re worried about things like dolphins and shark bycatch, bycatch in pole and line fisheries is minimal." However, he notes, "you can still catch the last fish in the sea with a hook and a line".

    There are ways that this intensive gear can be managed to be less impactful, adds Poon, who recommends asking for any fish caught by a larger net or trawl whether measures are being taken to avoid bycatch and impacts to the habitat.

    Clarke also notes that some parts of the sea are less susceptible to damage from trawling. "They have big tidal races, they’re just muddy buttons, where there isn’t that much structure, there aren’t reefs or soft corals."

    Trawling and other intensive fishing methods can trap and kill marine animals such as sea turtles (Credit Ulet Ifansasti/Getty Images)

    It’s worth keeping in mind in all this that there is only so much you can do as one person. Gephart suggests that the burden needs to be taken off consumers. So advocating for changes on policy, supply chain traceability and sustainable management of stocks at home may be the best place to start for those who want to make a wider impact.

    Perhaps my biggest takeaway is that I want to be more vocal when I'm buying fish that I care that it's sustainably sourced

    Doing this experiment has made me feel far more engaged with the seafood I’m eating. I’m going to stick to eating it only occasionally – it is still a high-impact food, after all – but I’m also going to make a bigger effort to avoid larger fish higher up the food chain, and instead opt for smaller fish and especially farmed mussels, the seafood superfood. I’ll also keep using the Good Fish Guide to inform my choices.

    But perhaps my biggest takeaway is that I want to be more vocal when I'm buying fish that I care that it's sustainably sourced. Simply asking your grocer or local restaurant whether they sell sustainable seafood can make a big difference, says Hudson.

    "When customers ask for sustainable seafood, restaurants and retailers begin to seek and demand sustainable options from their suppliers. And, honestly, the answer is not the critical part here; it's the question."

    Jocelyn Timperley is a senior journalist for BBC Future. Find her on Twitter @jloistf

    --

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    France24 - World

    Taliban fighters violently disperse women rallying for 'bread, work, freedom' in Kabul

    Issued on: 13/08/2022 - 12:55

    NEWS WIRES

    Taliban fighters beat women protesters and fired into the air on Saturday as they violently dispersed a rare rally in the Afghan capital, days ahead of the first anniversary of the hardline Islamists' return to power.

    Since seizing control on August 15 last year, the Taliban have rolled back the marginal gains made by women during two decades of US intervention in Afghanistan.

    About 40 women -- chanting "bread, work and freedom" -- marched in front of the education ministry building in Kabul, before the fighters dispersed them by firing their guns into the air, an AFP correspondent reported.

    Some women protesters who took refuge in nearby shops were chased and beaten by Taliban fighters with their rifle butts.

    The demonstrators carried a banner which read "August 15 is a black day" as they demanded rights to work and political participation.

    "Justice, justice. We're fed up with ignorance," they chanted, many not wearing face veils.

    🔴 La manifestation des Afghanes ce matin à Kaboul. Au même moment, un attentat a ciblé un bureau des cartes d’identité dans le quartier Hazara à l’ouest de Kaboul. Pas de détails sur les morts et blessés. Les talibans interdisent les journalistes à s’approcher. #Afghanistan pic.twitter.com/qQgLGxoBd6

    August 13, 2022

    "Unfortunately, the Taliban from the intelligence service came and fired in the air," said Zholia Parsi, one of the organisers of the march. 

    "They dispersed the girls, tore our banners and confiscated the mobile phones of many girls."

    Some journalists covering the protest -- the first women's rally in months -- were also beaten by the Taliban fighters, an AFP correspondent saw.

    'Making women invisible' 

    After seizing power last year, the Taliban promised a softer version of the harsh Islamist rule that characterised their first stint in power from 1996 to 2001.

    But many restrictions have already been imposed, especially on women, to comply with the movement's austere vision of Islam.

    Tens of thousands of girls have been shut out of secondary schools, while women have been barred from returning to many government jobs.

    Women have also been banned from travelling alone on long trips and can only visit public gardens and parks in the capital on days separate from men.

    In May, the country's supreme leader and chief of the Taliban, Hibatullah Akhundzada, ordered women to fully cover themselves in public, including their faces -- ideally with an all-encompassing burqa.

     

    The United Nations and rights groups have repeatedly slammed the Taliban government for imposing the restrictions on women. 

    These policies show a "pattern of absolute gender segregation and are aimed at making women invisible in the society", Richard Bennett, UN special rapporteur on human rights in Afghanistan, told reporters in Kabul during a visit in May.

    Some Afghan women initially pushed back against the curbs, holding small protests.

    But the Taliban soon rounded up the ringleaders, holding them incommunicado while denying they had been detained.

    (AFP)

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    Taliban orders female Afghan TV presenters to cover their faces on air

    VIDEO REPORT

    ‘I will not wear the burqa’: Some Afghan women defy Taliban edict

    UN Security Council holds emergency session on Taliban crackdown on women

    BBC

    The tech aiming to prevent lost airline luggage

    By Natalie LisbonaBusiness reporter

    Jenny Loucas scrolls through photos of her 40th birthday celebrations in Greece, knowing that much of the clothes and jewellery she had worn in the pictures are lost for good.

    For while she had enjoyed a wonderful holiday, her luggage then disappeared after she had checked it in for the flight home to London Gatwick.

    "I had such a lovely time, but came back to a low," she says. "I look back at some of the pictures and think, 'oh no, that was in the bag too'."

    Two months later and Easyjet has confirmed that her luggage has been permanently lost. "We are very sorry for the loss of Ms Loucas's bag, and we understand the frustration this will have caused," an Easyjet spokeswoman told the BBC.

    As newspaper headlines and social media posts around the world have shown in recent months, Ms Loucas's case is far from unique, with some commentators calling it "the summer of lost luggage".

    The situation has been blamed on staff shortages both at the carriers, the airport security staff that have to scan all the checked-in luggage, and the ground handling firms that are typically employed to get all these suitcases and bags onto the planes and then back to the carousels.

    With many of these teams seeing redundancies during the pandemic, they now can't cope with the pent-up demand to go abroad on holiday again. It has led to images of hundreds of missing suitcases piled up in warehouses.

    And one insurance firm, Spain's Mapfre, said that the number of passengers reporting missing luggage this summer was 30% higher than in 2019, the last year of normal travel before the pandemic.

    While no global estimates are yet available for the volume of delayed or lost luggage so far this year, data for 2019 shows that the problem has always existed.

    That year 19 million bags and suitcases were late arriving around the world, and 1.3 million were never seen again, according to an annual report by SITA, a provider of baggage management software. Add luggage being damaged or pilfered, and 5.6 items per 1,000 passengers were "mishandled".

    To try to keep tabs on their items of luggage, a growing number of passengers are turning to technology. Specifically, they are attaching GPS trackers to their luggage, such as Apple's AirTag.

    These enable you, via your smartphone or computer, to see exactly where your missing suitcase is in the world. In an article last month by Bloomberg, one man who travelled from California to Scotland for a wedding was able to see his luggage go to Toronto, Canada, and then Detroit.

    Ms Loucas says she hasn't used GPS tags before but she "definitely would do so" from now on. "Anything to stop my luggage being lost again," she says.

    Yet while such tagging devices may give a passenger peace of mind, travel industry expert Eric Leopold says they don't solve the core issue - stopping the backlogs that prevent bags from catching the same flights as their owners.

    "Tracking the bags is helpful when 99% arrive on time and 1% are mishandled, but when thousands of bags are stuck in London or elsewhere, the tags are not helping move the piles of bags," says Mr Leopold, who is the founder of air travel consultancy Threedot.

    New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

    SeeTrue is one company that hopes to help airports and airlines get luggage onto planes more efficiently in the first place. The Israeli firm makes software that can do the security scans on check-in luggage much faster than human security staff.

    "SeeTrue uses artificial intelligence and computer vision algorithms to discover prohibited items in bags," says chief executive Assaf Frenkel. "It connects to the existing X-ray and CT scanners, and detects in real-time, faster and more accurately than most human eyes, always on, and never getting tired or distracted.

    "As a result, baggage is delivered on time to the planes and not left behind."

    For UK tech firm AirPortr, its approach to tackling the problem is to remove the need for passengers to have to queue up at the airport to check in their luggage before their flight.

    Instead passengers can use its app and website to arrange for their luggage to be taken door-to-door.

    Currently available for British Airways and Swiss International Air Lines flights between London and Geneva, an AirPortr worker will pick up a person's suitcase from their home. This driver will then take it to the departure airport's luggage area in the bowels of the terminal building for check-in, rather than going into the departure lounge.

    Then at the destination airport, one of AirPortr's transportation partners will pick up the suitcases and deliver them to the person's destination address.

    Fees start from around £40 for one item of luggage, one way, if you don't mind your suitcase being picked up the day before you fly. But prices can be more than double that if you want your luggage collected during a specific one-hour slot on the day. The cost also rises the further you are from the airport.

    Although the service doesn't add any flight emissions as bags travel on the same plane as the passenger, it does obviously mean an extra car or van journey to the airport,

    AirPortr's chief executive Randel Darby set up the firm in 2013, saying he was so frustrated that baggage was "travelling in the same way we have done for almost a century of commercial aviation".

    His aim is to expand the service around the world, and rather than just aiming it at business travellers, he hopes for it to ultimately become a "utility" service used by all types of holidaymakers.

    Mr Darby even believes that airlines and airport operators will start to subside people's use of AirPortr, because it is "more cost effective than handling passengers checking in their luggage on-airport".

    Yet despite such technical solutions, passengers also want airlines to employ a few more customer care workers.

    Bill Doody, a British expat who lives in the French city of Toulouse, is one such person after German airline Lufthansa mislaid four of his family's suitcases for almost a month when they travelled to New York via Frankfurt.

    "I've called Lufthansa non-stop, but most of the numbers were dead," he says. "Lufthansa turned this into a trip to remember for all the wrong reasons.

    "We ended up washing our underwear in the hotel sink," adds Mr Doody, who has since flown to Australia for work with a GPS tracker attached to every item of luggage.

    A Lufthansa spokesman said: "We cannot research and comment [on] specific lost baggage cases."

    Back in London, Ms Loucas is now trying to get compensation. "I've lost all my stuff. There was irreplaceable jewellery in there. I must have lost between £1,500 and £2,000 [worth]. Easyjet is asking for receipts, but I don't have receipts for everything."

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    BBC

    High and low-tech ways to tackle India's water crisis

    By Priti GuptaMumbai

    Chaya Badushi lives in the village of Kerawadi, 120 miles (190km) from the bustling streets of India's financial capital Mumbai, but in terms of lifestyle - a different world.

    With other women from the village Chaya makes a four-hour round trip to collect water from a river. That task is done twice a day, once at 06:00 and again at 15:00.

    "In summers the heat is so bad that many of us have fainted while getting water," she says.

    "I have a constant headache, backache, my hands hurt because of carrying water. It's worse for senior citizens like my mother-in-law, who is more than 60 years and has to struggle with me to get water."

    The exhausting task has a knock-on effect for the local community. Young women are increasingly reluctant to spend their lives hauling water, so prefer not to marry men from the village. That leaves many men struggling to find a wife.

    "There are so many men in our village who are not getting wives just because of basic necessity water," Chaya says.

    Her story is common in rural India. Despite recent improvements, around half of rural households still lack a tap water connection, according to government figures.

    Water is not only a problem for households. Making sure there is enough water for farming and industry is also a massive challenge.

    India has around 17% of the world's population, but just 4% of the world's freshwater resources, according to official reports.

    That makes it one of the most water-stressed countries on the planet and raises questions over the future of food production.

    About 74% of the area under wheat cultivation and 65% of the area under rice cultivation faces significant levels of water scarcity by 2030, according to a 2019 report from the public policy think tank NITI Aayog.

    Planning India's water budget is made difficult by the monsoon. Around 80% of the annual rainfall falls between June and September, and during those months the heaviest rain lasts for about 25 days.

    That means around a seventh of the country is prone to flooding during the most intense periods of rain.

    "The problem of water scarcity in India is mostly associated with improper management of the available resources," says Avinash Mishra, who advises the think tank NITI Aayog on water issues.

    "We use and discharge untreated water in open channels and freshwater bodies, leading to the pollution of freshwater," he says.

    Reserves of water underground, known as groundwater, are also being over-exploited.

    "Many regions in Punjab, Haryana, Delhi, Rajasthan and Karnataka abstract more water than their annual replenishment," says Mr Mishra.

    One way to tackle the problem is at the national level, with better data.

    The Ministry of Jal Shakti, the government department that oversees water resources, has been working with the World Bank on National Hydrology Projects (NHP).

    There have been two of these national schemes since the mid-1990s and the government is now in the middle of the third, due to be completed in March 2024.

    The first two projects were an attempt to install measuring systems and bring together data about India's water resources. But according to Subhod Yadav, joint secretary of the Jal Shakti Board, the projects had their limitations.

    He says much of the data had to be collected by individuals and then fed into the system manually. Meanwhile that data was not available to everyone, and instead was analysed by individual government departments and was also not presented in a useful way.

    The latest hydrology project is an attempt to remedy those weaknesses.

    Around 6,000 sensors are being installed across India to gather data on lakes, reservoirs and rivers. Another 1,600 sensors will track underground water. All will be connected to the mobile phone network and will transmit real-time data, including water levels and weather conditions such as rainfall, humidity and air pressure.

    That data will be available on one centralised, web-based system so anyone can use it. Meanwhile software is being developed that can analyse that data and make it useful to decision makers.

    "NHP is... moving away from the current system of decision making based on experience and judgements," says Mr Yadav.

    "Improved water management is being attempted through the introduction of informed decision making, relying on a host of modern analytical tools and loads of data from automated sensors on each component of the water cycle in real-time or near real-time," he says.

    As well as these technology-driven national projects, much is being done at the local level to collect and preserve water.

    Megha Dombe from Pachvad village, Maharashtra, used to spend six hours a day fetching enough water for her family.

    "Rainfall in this area is uneven, uncertain and irregular. The worst was being a child mother. It was a nightmare," she says.

    But two years ago, along with other local women, she began to work with Coro India, a charity that promotes equality for India's most marginalised communities.

    Together they pushed a range of initiatives.

    More technology of business:

    A committee was formed to study water scarcity. Villagers were taught to harvest rainwater and use more efficient irrigation systems for their crops.

    Grants were secured from the local government for water projects.

    "Such things required the support of local men and youngsters. We had a tedious job of convincing them. The process itself took us months," she says.

    But the work paid off. "What was once a water-scarce village now has sufficient water," says Megha.

    Marcella D'Souza from the Watershed Organisation Trust says such local projects are the key to managing India's water resources.

    "The water situation is complex and no single agency can handle it alone," she says.

    "It is the responsibility of the local community and gram panchayats [village councils] to share the resources, to work together to protect their precious water resource. They need to be empowered with knowledge so as to make informed decisions."

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    France24 - World

    How can I use my smartphone to verify photos?

    Issued on: 31/03/2018 - 17:38Modified: 02/04/2018 - 11:24

    We aren't always sitting in front of a computer when we see photos that ring alarm bells. Maybe the photo makes you joyful, angry or sad, and the caption says you should share it far and wide. But the story might be too good to be true, and you're right to want to double-check. Here's how you can verify and trace a photo back to its origin using only your smartphone.

    If you have a computer handy and want to verify an image that way, check out this guide.

    You can find many useful apps to verify images in the Google Play Store (for Android) or the Apple Store (for iPhone). Check out some examples by clicking here or here.

    Take a closer look in the video below at how we were able to find the origin – in less than 30 seconds – of a photo supposedly showing terrorists arrested in Mali.

    We’ll walk you through how to verify an image using another example. Take this photo showing a woman threatening a police officer who is aiming a pistol at a man on the ground. The caption says that the photo shows a woman in the Dominican Republic protecting her son from a police officer. The story is touching and the photo is powerful - high-quality and well-framed (perhaps too well-framed). Which makes us a bit suspicious.

    To verify the photo, start by downloading the app of your choice by searching for the keywords “reverse image search” in the Google Play Store, Apple Store or online app store of your choice.

    Once you have the app open on your phone, you can then select the image in question from your image gallery.

    Then, upload the photo to the search engine of your choice. Here, Yandex was able to immediately identify the photo in question: it is a screengrab of a scene from the 2013 film "Christo Rey".

    Google Lens, a good tool for quick verification

    One of the best applications for carrying out a reverse image search on a smartphone is Google Lens. The application allows you to easily crop a photo and search for just a specific section of it – for example, a building in the background.

    Google Lens often brings up more interesting results than simple reverse image searches via Google Images. 

    Check out an example of how we used Google Lens with an image of US First Lady Jill Biden in the episode of Truth or Fake below.

     

    How can I verify a video using my phone?

    For the time being, there aren't reliable applications that make it possible to verify a video from your phone.

    If you want to learn more about how to verify a video, check out our tutorial. However, you will need a computer to conduct these searches.

    Download the app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
    France24 - World

    Guinea's opposition group FNDC hits out at military-appointed transitional government

    Issued on: 11/08/2022 - 22:47

    James CREEDON Follow Camille NEDELEC

    Kenya is still waiting for official news of who its next president will be, this as speculation runs rife online about the outcome of Tuesday's vote. Also in this edition: in Guinea, the main opposition group FNDC has accused the transitional government of operating like a mafia, after the coalition was disbanded by the authorities. Finally, the vodun religion, sometimes referred as voodoo, is being celebrated at a festival in the town of Ouidah in Benin.

    Guinea dissolves leading opposition group amid political unrest

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    EYE ON AFRICA

    Guinea's ousted leader Alpha Condé ordered to stay in the country to face trial

    France24 - World

    'International community should take responsibility for Afghan people', says former minister

    Issued on: 10/08/2022 - 12:13Modified: 10/08/2022 - 12:21

    A report released by Amnesty International marking one year since the withdrawal of US and NATO troops concludes that the Taliban has decimated the rights of girls and women in Afghanistan. To understand exactly what's happening in the country today, FRANCE 24 spoke to Dr. Habiba Sarabi, a former Afghan minister for women's affairs and former governor of Bamiyan province. She urged the international community to "take responsibility for the Afghan people and Afghan women in particular".

    Since coming to power, the Taliban have rolled back women's rights, especially in the areas of education and work. Those who protest risk arrest and torture.

    "The international community, first and foremost the US and NATO, made a mistake in Afghanistan. Without any plan they withdrew and put everything in the hands of the Taliban. Now they have to fix it," Dr. Sarabi told FRANCE 24.

    "The international community should take responsibility for the Afghan people and Afghan women in particular," she added.

    >> Amnesty International report: Death in slow motion: Women and girls under Taliban rule

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN ON THE GROUND

    Women in Afghanistan gradually disappearing from public life

    #The 51%

    Fearing for their lives: Rescuing Afghanistan's women judges

    ENCORE!

    Avignon’s 76th Theatre Festival: Kubra Khademi on Afghanistan’s heroines

    France24 - World

    How to verify a photo online and fight the spread of misinformation

    Issued on: 01/04/2018 - 17:33Modified: 13/08/2022 - 16:05

    You just received a photo on WhatsApp, Facebook or Twitter. The image makes you angry, sad or joyful, and the caption encourages you to share it as widely as possible. You're a little cautious, however, because the story seems too good to be true. You are right to be careful. Here are a few tips for verifying images and tracing a photo’s origin on your own. 

    There's nothing like a compelling photo to capture someone’s attention on social media. Full of emotion, a photo can compel a reader to linger on an article, click on a link and share content widely. Journalists know this and spend time choosing just the right photo to illustrate their articles.

    Unfortunately, people who spread "fake news" also understand the power of a photo. To generate a maximum number of clicks (and therefore money), some people manipulate or misappropriate photos that have nothing to do with the topic in question... just to get your attention.

    Identify old images that are being used out of context

    There are a lot of digitally altered images circulating online. That said, it still requires some technical skill to alter an image. However, there is a much more simple way to trick people using photos: you can find an old image and alter the caption, making the photo tell whatever story you want.

    The best reflex to have when you see an image you think was taken out of context? Doing a reverse image search.

    Let’s look at an example. This photo shows a woman threatening a police officer who is pointing a pistol at a man on the ground. The caption claims that this photo shows a mother in the Dominican Republic trying to protect her son from a police officer. The story is touching, the photo is high-quality and it is a great shot. In fact, it is perhaps too great of a shot – and that makes us suspicious.

    Here’s how to verify a photo with a reverse image search.

    1) Start by copying the address of the photo by right-clicking on it (or by pressing it for a long time on your smartphone.)

    2) Then go to Google Images and paste in the address.

    3) Click on “search by image” and check out the results

    The first webpage in the Google results comes from 2015. If you click on it, you can read that the photo is actually an image from a movie called "Cristo Rey". To confirm that, we can search for the movie on the film website IMDb. Sure enough, the image appears in the gallery of the movie's page.

    Find out more about this hoax by reading our article on the topic.

    … But be careful, because even Google makes mistakes

    Google Images was the first online tool that people used widely to carry out reverse image searches. However, it isn’t perfect and it doesn’t always find the origin of an image. Sometimes, it can even provide false information.

    Take the example of the photo below. FRANCE 24 blurred this image because it shows charred bodies being examined by workers from the Red Cross. The photo is often misappropriated by social media users who claim, for instance, that it shows Christians massacred by Boko Haram in Nigeria.

    If you do a reverse image search on Google, this is what it pulls up:

    According to Google, the photo was taken during a massacre in Duékoué, Ivory Coast, which occurred during the crisis that swept the country between 2010-2011.

    However, if you continue searching, you’ll see that, in reality, this photo has nothing to do with the massacre in Duékoué. It was actually taken in July 2010 in the Democratic Republic of Congo, when a fuel truck exploded.

    So why does Google get it wrong? Simply because the Google algorithm looks for the most probable context for an image by seeking out articles containing the photo.

    However, this photo has been widely misappropriated; it has been used by too many articles or websites that claimed it was a photo of Duékoué. Because of the high frequency of these articles, it has morphed into the truth, at least for Google.

    Other tools for doing reverse image searches

    If Google doesn’t give you a satisfactory response, then it’s time to try your luck with other tools so you can do a double or even triple verification of a suspicious image.

    Check out a few other sites below:

    Yandex, a Russian search engine

    If you're looking to find the source of an image that seems to come from Russia or Eastern Europe, Yandex is your best bet. Its algorithm brings up different webpages than Google.

    Its reverse image search tool is also particularly good at identifying faces. 

    TinEye, an independent verification tool

    TinEye is one of the oldest reverse image search tools. It allows you to use filters to, for example, search for the oldest photo, the largest file size or the most modified image. 

    While it might not be the most efficient search option for recent images that pop up in the news, it does have functions that can help you spot some photoshopped manipulations in photos. 

    Baidu, the Chinese search engine for images

    Baidu is a great place to start if you're looking to match up a photo or video with something on the Chinese web.

    Most of the results from other search engines don't show content from Chinese sites. But by focusing your search with Baidu, you can sometimes find articles or photos similar to the ones you're investigating. 

    Here's an example of how we used Baidu to analyse an image of children dressed up in costumes during the Covid-19 pandemic in China.

    Plugins can help you carry out a search in one click

    There are two different plugins you can install directly into your browser to allow you to search for an image easily. 

    You can download RevEye for Google Chrome or Firefox in order to simultaneously search with the four reverse image tools we mentioned above.

    You can also use the InVid WeVerify plugin to do the same thing, simply by right-clicking on the image.  

    Finally, keep in mind that no tool is perfect and none used alone will allow you to definitively identify the origin of an image. If you have doubts about a particular image, sometimes it’s better just not to share. You don't want to get it wrong and help to spread a hoax.

    And if you can’t verify an image yourself, then don’t hesitate to contact us via Facebook or email and we’ll have a look!

    Download the app

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    France24 - World

    Ukraine's digital transformation on 'war footing', minister says

    Issued on: 09/08/2022 - 12:24

    Gulliver CRAGG Gulliver CRAGG

    FRANCE 24 sat down with Mykhailo Fedorov, Ukraine's deputy prime minister and minister of digital transformation. The ministry was created in 2019 because President Volodymyr Zelensky had promised that Ukraine would be a pioneering e-government. Since the Russian invasion, digital transformation has been put on a "war footing", Fedorov said. He told FRANCE 24's Gulliver Cragg about several projects: a chatbot that allows people to send information about the movements of the Russian army, a joint project on drones with the Ukrainian military, as well as the use of artificial intelligence for facial recognition. The latter includes identifying slain Russian soldiers and informing their families via social media.

    Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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    US approves $89 million to help Ukraine clear landmines, unexploded ordnance

    AS IT HAPPENED

    US to send Ukraine $5.5 billion in new govt, military aid

    As it happened

    Russia and Ukraine trade blame over Zaporizhzhia nuclear plant shelling

    France24 - World

    France hit by drought: Farmers bear the brunt

    Issued on: 03/06/2022 - 18:13

    Sonia BARITELLO Follow Alison SARGENT

    In this edition, we're looking at one of the key consequences of climate change: drought. From parched fields, to burning forests, to houses cracking as the ground beneath them dries up, droughts are becoming more frequent in France and around the world. As scientists look for solutions, many are calling for changes to our agricultural model and the way we consume, in the hope of conserving Earth's most precious resource: water.

    France has had an exceptionally dry winter, followed by a springtime heatwave, leaving much of the country's water table unable to replenish. We hear from farmers and locals facing the effects of drought.

    Meanwhile, some local authorities have created their own mass reservoirs to ensure a supply of water for crops. But this system is controversial.

    To understand just how worrisome the lack of water is and discuss solutions, we're joined by Florence Habets, a hydroclimatologist working for France's National Centre for Scientific Research.

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    France's crop yields will be 'very poor' due to unprecedented drought

    Southern France swelters under record high temperatures for May

    Tens of thousands march in climate protests across France

    BBC

    The nine-year-old boy who fled war-torn Cyprus for London

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    A family who fled Cyprus after the second Turkish invasion in August 1974 have shared how they rebuilt their lives after arriving as refugees in London.

    Baz Bedrossian was nine years old when he and his family had to flee their home, leaving all their belongings behind at their home in Nicosia, the capital of Cyprus.

    He remembers how he had to adapt to new surroundings and learn a language he barely knew.

    Cyprus has been divided since Turkey invaded the north of the island in response to a military coup backed by the Greek government.

    Despite efforts by the United Nations and the European Union over the past 50 years, no resolution has been reached, making it the longest unresolved conflict in Europe.

    It has also meant generations have grown up knowing only the division of the island.

    Video journalist: Olivia Demetriades

    France24 - World

    War in Ukraine: the battle for Donbas

    Issued on: 08/07/2022 - 11:37Modified: 08/07/2022 - 11:54

    Gwendoline DEBONO Gwendoline DEBONO Josh VARDEY

    The battle for the Donbas, the eastern region of Ukraine, has become a war of attrition. Small gains are celebrated by the Russians while Ukrainian troops are now on the defensive in the region. FRANCE 24's Gwendolyne Debono travelled along the front line for this eyewitness report.

    AS IT HAPPENED

    Ukraine evacuates civilians from Sloviansk as Russian troops advance

    As it happened

    Ukraine sets new defensive lines in Donetsk after losing Luhansk

    As it happened

    Battle for Donbas will determine course of Ukraine war, Zelensky says

    France24 - World

    From the Sahel to Dubai: On the trail of dirty gold

    Issued on: 15/07/2022 - 12:14

    In the Sahel, the number of informal mines is rising as gold mining areas escape state control. Mali is emerging as a gold-purchasing hub for Sahelian countries, while Dubai has become the main destination for artisanal gold production from the African continent. From the hidden smelters of Bamako to the artisanal mines of the Ivory Coast and a major gold market in Dubai, Caroline Dumay investigates the transforming global gold industry.

    The United Arab Emirates is being singled out for turning a blind eye to the origin of the gold bars entering its territory. In response, international institutions such as the OECD are calling for stricter industry regulations. The gold boom in Sahelian regions is attracting increasing interest from armed groups, including jihadists.

    This investigation, carried out over more than a year in several African countries, was sparked by the arrest of Franco-Malagasy ‘mules’ at Johannesburg airport in December 2020 carrying 73 kilograms of gold in their luggage. The journalist behind this documentary sought to uncover who owned the gold, in collaboration with Stefan Carstens, Graham Walsh and Damien Koffi, as well as Walid Ag Menani and Anne-Fleur Lespiaut, who took exclusive images of the smelters at Bamako's large gold market and of the Intahaka mine in northern Mali.

    H.E. Dr Thani Al Zeyoudi, UAE Minister of State for Foreign Trade and Chair of the UAE Bullion Market Committee, said: “The gold and precious metals industry is core to our economy. That is why we have long implemented the highest international regulations in areas such as anti-money laundering and the unethical sourcing of gold. It is now our intention to implement a UAE-wide Good Delivery Standard  that will bring all relevant public and private sector participants together to embed the very best practices across our economy. This will further strengthen the UAE’s AML/CFT framework, which is a critical national priority and a central focus of the UAE leadership.”

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    France24 - World

    Civilians killed in Russian shelling in Kramatorsk and Zaporizhzhia

    Issued on: 13/08/2022 - 07:14

    FRANCE 24 Follow

    At least three people were killed and 15 wounded Friday in Russian shelling on the Ukrainian towns of Kramatorsk in the east and Zaporizhzhia in the south, according to initial counts by local authorities. Read FRANCE 24’s coverage of the day’s events as they unfolded. All times are Paris time (GMT+2). 

    This live page is no longer being updated. For more analysis of the war in Ukraine, click here

    9:21pm: Ukraine reports 'fierce fighting' in village Russia claims to control

    Ukraine's military command said on Saturday that "fierce fighting" continued in Pisky, an eastern village which Russia had earlier in the day said it had full control over.

    "The occupiers are trying to break through the defense of our troops in the directions of Oleksandropol, Krasnohorivka, Avdiivka, Maryinka, and Pisky," Ukraine's general staff said in its nightly briefing note on Facebook.

    "Fierce fighting continues," it added.

    4:08pm: Ukraine and Russia trade blame for new strikes on nuclear plant

    Kyiv and Moscow accused each other on Saturday of striking the Zaporizhzhia nuclear plant in southeastern Ukraine, which has been shelled repeatedly in the past week.

    "Limit your presence on the streets of Energodar! We have received information about new provocations by the (Russian) occupiers," Ukraine's nuclear agency Energoatom said as it shared a message on Telegram from a local chief in Energodar city, where the plant is located.

    "According to residents, there is new shelling in the direction of the nuclear plant," the message said.

    But pro-Moscow officials in the occupied areas in Zaporizhzhia region blamed Ukrainian forces for the shelling.

    "Energodar and the Zaporizhzhia nuclear plant are again under fire by (Ukrainian President Volodymyr) Zelensky's militants," said Vladimir Rogov, a member of the Moscow-installed administration. Rogov said that the missiles fell "in the areas located on the banks of the Dnipro river and in the plant".

    3:53pm: Russia increases gas supply to Hungary

    Russia's Gazprom has ramped up flows to Hungary via the Turkstream pipeline that brings gas to Hungary via Serbia, a Hungarian foreign ministry official said on Saturday.

    European Union member Hungary has maintained what it calls pragmatic relations with Moscow since Russia's invasion of Ukraine, creating tensions with some European Union allies keen to take a tougher line.

    Hungary, which is about 85% dependent on Russian gas, firmly opposes the idea of any EU sanctions on Russian gas imports and Prime Minister Viktor Orban has also lobbied hard to secure an exemption from EU sanctions on Russian crude oil imports.

    Foreign Minister Peter Szijjarto met his Russian counterpart Sergei Lavrov in Moscow last month, seeking a further 700 million cubic meters of gas on top of an existing long-term supply deal with Russia.

    Under a subsequent agreement, Gazprom started ramping up gas flows to Hungary on Friday, adding 2.6 million cubic metres of additional gas per day to previously-agreed deliveries, Hungarian Foreign Ministry State Secretary Tamas Menczer said in a statement.

    12:04pm: Russia is blocking access to medicines, says Ukrainian health minister

    Ukraine’s health minister has accused Russian authorities of committing a crime against humanity by blocking access to affordable medicines in areas its forces have occupied since invading the country 5 1/2 months ago. 

    In an interview with The Associated Press, Ukrainian Health Minister Viktor Liashko said Russian authorities repeatedly have blocked efforts to provide state-subsidised drugs to people in occupied cities, towns and villages. 

    “Throughout the entire six months of war, Russia has not (allowed) proper humanitarian corridors so we could provide our own medicines to the patients that need them,” Liashko said, speaking at the Health Ministry in Kyiv late Friday. 

    “We believe that these actions are being taken with intent by Russia, and we consider them to be crimes against humanity and war crimes that will be documented and will be recognised,” the minister said. 

    12:01pm: Life slowly returns to normal in Ukrainian cities of Irpin, Bucha, Hostomel & Borodianka

    During the first five to six weeks of the war, Russia focused its attacks on the cities of Irpin, Bucha, Hostomel and Borodianka.

    FRANCE 24’s Rob Parsons says that life has been steadily returning to normal in these cities, apart from the fact that many houses still are in desperate need of repair and the lingering psychological trauma that continues to affect people.

    8:44am: Two road bridges to Russian occupied territory in Kherson Oblast out of use, says UK

    The two primary road bridges giving access to the pocket of Russian occupied territory on the west bank of the Dnipro in Kherson Oblast are now probably out of use for the purposes of substantial military resupply, British military intelligence said on Saturday.

    Even if Russia manages to make significant repairs to the bridges, they will remain a key vulnerability, the UK's Ministry of Defence said.

    "Ground resupply for the several thousand Russian troops on the west bank is almost certainly reliant on just two pontoon ferry crossing points," the ministry said in an intelligence update.

    With their supply chain constrained, the size of any stockpiles Russia has managed to establish on the west bank is likely to be a key factor in the force’s endurance, according to the update.   

    Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 13 August 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/icdVutdq7e🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/Kr4S3qEqJA

    August 13, 2022

    11:04pm: S&P cuts Ukraine's credit rating to 'selective default'

    S&P again lowered the credit rating on Ukraine on Friday, saying the war-torn country's debt restructuring agreement was "tantamount to default."

    S&P cut Ukraine's rating to "SD" for selective default from "CC/C," noting that a majority of Eurobond holders had agreed to defer debt service payments by 24 months.

    "Given the announced terms and conditions of the restructuring, and in line with our criteria, we view the transaction as distressed and tantamount to default," S&P said.

    9:49pm: Civilians killed in Russian shelling in Kramatorsk and Zaporizhzhia

    At least three people were killed and 15 wounded Friday in Russian shelling on the Ukrainian towns of Kramatorsk in the east and Zaporizhzhia in the south, local authorities said.

    "New attack on Kramatorsk...two civilians dead and 13 wounded," Pavlo Kyrylenko, the governor of the Donetsk region, said on Facebook.

    "The bombardment has damaged at least 20 buildings and a fire has broken out," he added, calling for remaining residents to evacuate. 

    (FRANCE 24 with AFP, AP and Reuters)

    © France Médias Monde graphic studio

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    War has devastating effect on tourism in Ukraine's Odesa

    As It Happened

    Russia economy shrinks as sanctions take their toll amid Ukraine war

    AS IT HAPPENED

    US backs calls for a demilitarised zone around Ukraine nuclear power plant

    France24 - World

    US Congress passes Biden's landmark climate, tax and health care plan

    Issued on: 13/08/2022 - 07:49

    NEWS WIRES

    US lawmakers on Friday adopted President Joe Biden's sprawling climate, tax and health care plan, a major win for the veteran Democrat that includes the biggest-ever American investment in the battle against global warming.

    Passage in the House of Representatives along strict party lines came after approval of the bill in the Senate by a razor-thin margin, with Vice President Kamala Harris casting the tie-breaking vote.

    Biden quickly hailed the adoption of his plan, which includes a $370 billion investment aimed at bringing about a 40 percent drop in greenhouse gas emissions by 2030.

    Today, the American people won. Special interests lost.With the passage of the Inflation Reduction Act in the House, families will see lower prescription drug prices, lower health care costs, and lower energy costs. I look forward to signing it into law next week.

    August 12, 2022

    "Today, the American people won. Special interests lost," the president tweeted in the minutes after the vote.

    "With the passage of the Inflation Reduction Act in the House, families will see lower prescription drug prices, lower health care costs, and lower energy costs. I look forward to signing it into law next week."

    The vote is a clear victory for Biden on one of his top policy priorities less than three months before November's crucial midterm elections, with his Democratic Party's control of Congress in the balance.

    It also should help restore a semblance of US leadership in the fight to cut carbon emissions.

    In her final comments before the vote, House Speaker Nancy Pelosi called the legislation "a robust cost-cutting package that meets the moment, ensuring that our families thrive and that our planet survives."

    The package includes the largest ever commitment to fighting climate change by the world's biggest economy, which is also one of the planet's worst polluters.

    Climate activists rejoiced after the 220-207 vote, which earned the support of all Democrats, even progressives who had lamented that it did not go far enough. 

    The president of the Union of Concerned Scientists, Johanna Chao Kreilick, called the legislation "a game changer and reason for hope."

    The so-called "Inflation Reduction Act" also would provide $64 billion for health care initiatives and ensure lower costs for some drugs, which can be 10 times more expensive in the United States than in some other rich nations.

    Conservative lawmakers have criticized the bill as wasteful spending, and no Republican lawmakers supported it. 

    "Democrats are jamming through Congress a bill spending hundreds of billions of dollars our country doesn't have, on far-left policies our country cannot afford," Republican lawmaker Lee Zeldin tweeted. 

    Tax credits for clean energy 

    Rather than attempting to punish the biggest polluters in corporate America, the bill instead proposes a series of financial incentives aimed at steering the country away from fossil fuels.

    It would provide Americans with a tax credit of up to $7,500 when purchasing an electric car, plus a 30 percent discount when they install solar panels on their roofs.

    The legislation would also provide millions to help protect and conserve forests, which have been ravaged in recent years by wildfires during record heat waves that scientists say are linked to global warming.

    Billions of dollars in tax credits would also go to some of the country's worst-polluting industries to help their transition to greener methods -- a measure bitterly opposed by progressive Democrats who have, however, accepted this as the best option after months of inaction and frustration.

    But they long ago had to give up their ambitions for free preschool and community colleges and expanded health care for the elderly.

    Corporate tax 

    Biden came to office with promises of sweeping reforms, but has repeatedly seen his hopes dashed, revived and dashed again. 

    The 50-50 split in the Senate, with Harris as the tie-breaker, has effectively given a veto to moderates such as Joe Manchin of West Virginia, who used that power to block Biden's much more expansive Build Back Better plan.

    But in late July, Senate Democratic leader Chuck Schumer managed to engineer a compromise with Manchin, whose state's economy depends heavily on coal mining.

    To help offset the plan's massive spending, it would reduce the US deficit through a new 15 percent minimum tax on companies with profits of $1 billion or more -- a move targeting some that now pay far less.

    That measure could generate more than $258 billion in tax receipts for the government over the next 10 years, by some estimates.

    (AFP)

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    Biden hails ‘giant step forward’ as Democrats revive bill on climate, economy

    Roe v. Wade

    Biden signs second executive order to help protect abortion rights

    Xi warns Biden not to ‘play with fire’ as two leaders agree to in-person meeting

    France24 - World

    Author Salman Rushdie on ventilator, may lose eye following stabbing in New York

    Issued on: 13/08/2022 - 18:14

    NEWS WIRES

    Salman Rushdie remained hospitalized Saturday after suffering serious injuries in a stabbing attack, which was met with shock and outrage from much of the world, along with tributes and praise for the award-winning author who for more than 30 years has faced death threats for his novel “The Satanic Verses.”

    Rushdie, 75, suffered a damaged liver, severed nerves in an arm and an eye, and was on a ventilator and unable to speak, his agent Andrew Wylie said Friday evening. Rushdie was likely to lose the injured eye.

    Rushdie's alleged attacker, Hadi Matar, was due in court on Saturday to face attempted murder and assault charges, authorities said. A message was left with his lawyer seeking comment.

    Authors, activists and government officials condemned the attack and cited Rushdie's courage for his longtime advocacy of free speech despite the risks to his own safety.

    Rushdie's fellow author and longtime friend Ian McEwan called him “an inspirational defender of persecuted writers and journalists across the world,” and the actor-author Kal Penn cited him as a role model “for an entire generation of artists, especially many of us in the South Asian diaspora toward whom he’s shown incredible warmth.”

    Matar, 24, was arrested after the attack at the Chautauqua Institution, a nonprofit education and retreat center where Rushdie was scheduled to speak.

    Authorities said Matar is from Fairview, New Jersey. He was born in the United States to Lebanese parents who emigrated from Yaroun, a border village in southern Lebanon, the mayor of the village, Ali Tehfe, told The Associated Press.

    Rushdie, a native of India who has since lived in Britain and the U.S., is known for his surreal and satirical prose style, beginning with his Booker Prize-winning novel from 1981, “Midnight's Children,” in which he sharply criticized India's then-prime minister, Indira Gandhi.

    “The Satanic Verses” drew death threats after it was published in 1988, with many Muslims regarding as blasphemy a dream sequence based on the life of the Prophet Muhammad, among other objections. Rushdie's book had already been banned and burned in India, Pakistan and elsewhere before Iran's Grand Ayatollah Ruhollah Khomeini issued a 1989 fatwa, or edict, calling for Rushdie’s death.

    Khomeini died the same year he issued the fatwa, which remains in effect. Iran’s current supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei, never issued a fatwa of his own withdrawing the edict, though Iran in recent years hasn’t focused on the writer.

    Investigators were working to determine whether the assailant, born a decade after “The Satanic Verses” was published, acted alone.

    Iran’s theocratic government and its state-run media assigned no rationale for the assault. In Tehran, some Iranians interviewed by the AP praised the attack on an author they believe tarnished the Islamic faith, while others worried it would further isolate their country.

     

    An AP reporter witnessed the attacker confront Rushdie on stage and stab or punch him 10 to 15 times as the author was being introduced. Dr. Martin Haskell, a physician who was among those who rushed to help, described Rushdie’s wounds as “serious but recoverable.”

    Event moderator Henry Reese, 73, a co-founder of an organization that offers residencies to writers facing persecution, was also attacked. Reese suffered a facial injury and was treated and released from a hospital, police said. He and Rushdie had planned to discuss the United States as a refuge for writers and other artists in exile.

    A state trooper and a county sheriff’s deputy were assigned to Rushdie’s lecture, and state police said the trooper made the arrest. But after the attack, some longtime visitors to the center questioned why there wasn’t tighter security for the event, given the threats against Rushdie and a bounty on his head offering more than $3 million to anyone who killed him.

    Matar, like other visitors, had obtained a pass to enter the Chautauqua Institution’s 750-acre grounds, said Michael Hill, the institution’s president.

    Rabbi Charles Savenor was among the roughly 2,500 people in the audience for Rushdie's appearance.

    The assailant ran onto the platform “and started pounding on Mr. Rushdie. At first you’re like, ‘What’s going on?’ And then it became abundantly clear in a few seconds that he was being beaten,” Savenor said. He said the attack lasted about 20 seconds.

    Another spectator, Kathleen James, said the attacker was dressed in black, with a black mask.

    Amid gasps, spectators were ushered out of the outdoor amphitheater.

    The stabbing reverberated from the tranquil town of Chautauqua to the United Nations, which issued a statement expressing U.N. Secretary-General Antonio Guterres’ horror and stressing that free expression and opinion should not be met with violence.

    Iran’s mission to the United Nations did not immediately respond to a request for comment on Friday’s attack, which led an evening news bulletin on Iranian state television. From the White House, National Security Advisor Jake Sullivan described the attack as “reprehensible” and said the Biden administration wished Rushdie a quick recovery.

    After the publication of “The Satanic Verses,” often-violent protests erupted across the Muslim world against Rushdie, who was born in India to a Muslim family and has long identified as a non-believer, once calling himself “a hard-line atheist.”

    At least 45 people were killed in riots over the book, including 12 people in Rushdie’s hometown of Mumbai. In 1991, a Japanese translator of the book was stabbed to death and an Italian translator survived a knife attack. In 1993, the book’s Norwegian publisher was shot three times and survived.

    The death threats and bounty led Rushdie to go into hiding under a British government protection program, which included a round-the-clock armed guard. Rushdie emerged after nine years of seclusion and cautiously resumed more public appearances, maintaining his outspoken criticism of religious extremism overall.

    In 2012, Rushdie published a memoir, “Joseph Anton,” about the fatwa. The title came from the pseudonym Rushdie used while in hiding. He said during a New York talk the same year the memoir came out that terrorism was really the art of fear.

    “The only way you can defeat it is by deciding not to be afraid,” he said.

    The Chautauqua Institution, about 55 miles (89 kilometers) southwest of Buffalo in a rural corner of New York, has served for more than a century as a place for reflection and spiritual guidance. Visitors don’t pass through metal detectors or undergo bag checks. Most people leave the doors to their century-old cottages unlocked at night.

    The center is known for its summertime lecture series, where Rushdie has spoken before.

    At an evening vigil, a few hundred residents and visitors gathered for prayer, music and a long moment of silence.

    “Hate can’t win,” one man shouted.

    (AP)

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    Author Salman Rushdie on ventilator following stabbing at event in New York

    UNITED KINGDOM

    Rushdie releases memoirs in shadow of anti-Islam film protests

    CULTURE

    Salman Rushdie on burkinis, IS group and his latest novel

    France24 - World

    Lionel Messi absent from list of Ballon d'Or nominees for 2022

    Issued on: 12/08/2022 - 21:28

    FRANCE 24 Follow

    Seven-time Ballon d'Or winner Lionel Messi paid a high price for an underwhelming first season with Paris Saint-Germain when he was left off the 30-strong list for this year's coveted football award.

    Lucy Bronze, who was runner-up in 2019, is one of three members of England's Euro-winning squad to be short-listed for the women's award. 

    Messi, who won the title last year, had been an ever-present amongst the nominations since 2006 and a regular feature in the top three since 2007 with the exception of 2018.

    But Messi, 35, has missed out on the 2022 award following his switch from Barcelona to the French capital.

    A change in the format has also worked against the Argentine superstar with the Ballon d'Or no longer acknowledging the best player over a calendar year.

    Instead, it is based on a season's record highlighting "the individual performances" and the "decisive and impressive character" of the nominees, according to the criteria.

    After leaving Barcelona in the summer of 2021, Messi was unable to stamp his genius on a PSG team desperate for a Champions League title.

    The French champions suffered a last-16 exit at the hands of eventual winners Real Madrid.

    In total, Messi scored only 11 goals for PSG with his relatively indifferent club form failing to impress France Football magazine, the organisers of the Ballon d'Or which will be awarded in Paris on October 17. 

    PSG teammate Neymar also misses out after a season where he scored 13 goals in 28 matches.

    The remainder of the list of nominees throws up few surprises.

    French international striker Karim Benzema is the overwhelming favourite after being the architect of Real Madrid's 14th Champions League title.

    He finished the European campaign with 15 goals.

    Benzema is likely to become the fifth French winner after Raymond Kopa (1958), Michel Platini (1983, 1984, 1985), Jean-Pierre Papin (1991) and Zinedine Zidane (1998). 

    In the 2021/2022 season, Benzema scored 44 goals in 46 appearances for a Madrid side who also won the Liga title.

    His goal in Wednesday's 2-0 victory over Eintracht Frankfurt in the European Super Cup took the 34-year-old to 324 goals for the Spanish giants.

    That edged him ahead of Raul in the club's all-time list with only Cristiano Ronaldo in front of him with 450.

    "He's in line for the Ballon d'Or. Is there any doubt? For me, no," said Real coach Carlo Ancelotti.

    Manchester United's Ronaldo, a five-time Ballon d'Or winner, is nominated again this year.

    Benzema is joined on the 30-man list by teammates Thibaut Courtois, Casemiro, 2018 winner Luka Modric, Vinicius and former Chelsea player Antonio Rudiger.

    Beaten Champions League finalists Liverpool have seven players nominated, the most of any club.

    They are Trent Alexander-Arnold, Luis Diaz, Fabinho, Sadio Mane, since transferred to Bayern Munich, Darwin Nunez, Mohamed Salah and Virgil Van Dijk. 

    There is a 20-strong list for the women's Ballon d'Or including English stars Bronze, Millie Bright and Arsenal forward Beth Mead who won the Golden Boot at the women's Euro.

    France have four nominations -- Selma Bacha, Kadidiatou Diani, Marie-Antoinette Katoto and Wendie Renard.

    Defending champion Alexia Putellas, who was ruled out of the Euros with a last minute injury, and Norwegian star Ada Hegerberg, the first winner of the prize in 2018, are also in the running. 

    The 20 female nominees:

    Selma BACHA (FRA, Lyon)

    Aitana BONMATI (ESP, FC Barcelone)

    Millie BRIGHT (ANG, Chelsea)

    Lucy BRONZE (ANG, Manchester City puis FC Barcelone)

    Kadidiatou DIANI (FRA, PSG)

    Christiane ENDLER (CHL, Lyon)

    Ada HEGERBERG (NOR, Lyon)

    Marie-Antoinette KATOTO (FRA, PSG)

    Sam KERR (AUS, Chelsea)

    Catarina MACARIO (USA, Lyon)

    Beth MEAD (ANG, Arsenal)

    Vivianne MIEDEMA (HOL, Arsenal)

    Alex MORGAN (USA, Pride d'Orlando puis Wave de San Diego)

    Lena OBERDORF (ALL, VfL Wolfsburg)

    Asisat OSHOALA (NGA, FC Barcelone)

    Alexandra POPP (ALL, VfL Wolfsburg)

    Alexia PUTELLAS (ESP, FC Barcelone)

    Wendie RENARD (FRA, Lyon)

    Trinity RODMAN (USA, Spirit de Washington)

    Fridolina ROLFÖ (SUE, FC Barcelone)

    The 30 male nominees:

    Trent ALEXANDER-ARNOLD (ANG, Liverpool)

    Karim BENZEMA (FRA, Real Madrid)

    Joao CANCELO (POR, Manchester City)

    CASEMIRO (BRE, Real Madrid)

    Thibaut COURTOIS (BEL, Real Madrid)

    CRISTIANO RONALDO (POR, Manchester United)

    Kevin DE BRUYNE (BEL, Manchester City)

    Luis DIAZ (COL, FC Porto puis Liverpool)

    FABINHO (BRE, Liverpool)

    Phil FODEN (ANG, Manchester City)

    Erling HAALAND (NOR, Borussia Dortmund puis Manchester City)

    Sébastien HALLER (CIV, Ajax puis Borussia Dortmund)

    Harry KANE (ANG, Tottenham)

    Joshua KIMMICH (ALL, Bayern Munich)

    Rafael LEAO (POR, AC Milan)

    Robert LEWANDOWSKI (POL, Bayern Munich puis FC Barcelone)

    Riyad MAHREZ (ALG, Manchester City)

    Mike MAIGNAN (FRA, AC Milan)

    Sadio MANÉ (SEN, Liverpool puis Bayern Munich)

    Kylian MBAPPÉ (FRA, Paris-SG)

    Luka MODRIC (CRO, Real Madrid)

    Christopher NKUNKU (FRA, RB Leipzig)

    Darwin NUÑEZ (URU, Benfica puis Liverpool)

    Antonio RÜDIGER (ALL, Chelsea puis Real Madrid)

    Mohamed SALAH (EGY, Liverpool)

    Bernardo SILVA (POR, Manchester City)

    SON Heung-min (CDS, Tottenham)

    Virgil VAN DIJK (HOL, Liverpool)

    VINICIUS JUNIOR (BRE, Real Madrid)

    Dusan VLAHOVIC (SER, Fiorentina puis Juventus)

    (FRANCE 24 with AFP)

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    Zidane's adviser says talk of PSG coaching job 'unfounded'

    FRENCH FOOTBALL

    PSG name ex-Lille boss Galtier as new manager after sacking Pochettino

    'Historic' equal pay deal for US men's and women's football teams

    BBC

    Fireworks explosion rocks Armenia shopping market

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    A fire has torn through a popular shopping area in Armenia's capital, Yerevan, following powerful explosions that local media say came from a fireworks warehouse.

    At least three people died and dozens were taken to hospital following the blast at the Surmalu market.

    Video showed people running away as a massive plume of smoke spread quickly following the blast.

    Some 200 firefighters and medical workers were sent to the scene.

    A digger was used to pull people out of the rubble and volunteers assisted with rescue efforts using their bare hands, the AFP news agency reports.

    What caused the fireworks to explode has not yet been established.

    France24 - World

    United Kingdom: Carbon footprint on the menu

    Issued on: 11/08/2022 - 10:22

    Mandi HESHMATI

    The Canteen in southwest England became in July the first restaurant to agree to put its carbon footprint on the menu. According to UK government figures, the average British person has an annual carbon footprint of more than 10 tonnes.

    France24 - World

    Inside Afghanistan's secret schools, where girls defy the Taliban

    Issued on: 09/08/2022 - 18:36

    Juliette MONTILLY Follow

    Hundreds of thousands of girls and young women have been deprived of educational opportunities since the Taliban returned to power a year ago, but their thirst for learning has not diminished. Secret schools have sprung up in rooms of ordinary houses across the country, where students and teachers take tremendous risks. This is their story.

    France24 - World

    Talking Europe’s summer look back: European decision-makers and debates from 2021-22

    Issued on: 15/07/2022 - 15:53

    Catherine NICHOLSON Follow

    France 24’s Europe team invites you to look back on the most recent parliamentary season (which started in September 2021) and some of the key European decision-makers we’ve been scrutinising, including European Commission President Ursula von der Leyen.

    From Russia’s military buildup and consequent invasion of Ukraine, to ensuing debates on how to support Ukrainians in terms of military aid and help for refugees, we’ve been holding those in charge to account, such as Deputy Secretary General of NATO Mircea Geoana and the Prime Ministers of Croatia and Slovakia.

    We’ve also followed Finland and Sweden’s rapid bids to join the NATO military alliance, since before the applications were even made.

    Away from the war, we kept a close eye on developments in the EU and the United Kingdom’s post-Brexit relations. We also grilled the EU Commissioner for Migration on how the lack of a pan-EU migration policy is impacting EU-UK relations.

    Lastly, France spent six months at the centre of the European stage, as the French government took on the rotating presidency of the Council of the European Union – all while President Macron ran for re-election against some Eurosceptic and Europhobic opponents.

    Produced by Georgina Robertson.

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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    • Mircea Geoană, NATO Deputy Secretary General
    • Ursula von der Leyen, European Commission President
    • Andrej Plenković, Prime Minister of Croatia
    • Eduard Heger, Prime Minister of Slovakia.
    • Stelios KOULOGLOU, Greek MEP, The Left Group
    • Michael GAHLER, German MEP, CDU Party (European People's Party)
    • Tytti Tuppurainen, Finnish Minister for European Affairs
    • Tomas TOBÉ, Swedish MEP, European People's Party
    • Gabrielius Landsbergis, Lithuanian Minister of Foreign Affairs
    • Maros Sefcovic, European Commission
    • Margaritis SCHINAS, European Commissioner for “Promoting the European Way of Life”
    France24 - World

    Au revoir, French presidency of the EU: A mixed bag of results for Macron

    Issued on: 01/07/2022 - 11:41

    Catherine NICHOLSON Follow

    France is handing over the baton of the Presidency of the Council of the European Union to the Czech Republic. It’s a rotating role that every EU member state holds in turn for six months – meaning that with 27 member states, it only comes around once every 13 and a half years. 

    The role is supposed to be an opportunity for the country that holds the presidency to push its policy ideas and influence the agenda. But for France, the last six months have been dominated by the Russian war on Ukraine and to a certain extent, France's own presidential and parliamentary elections. 

    In this programme, we're assessing President Emmanuel Macron’s performance, and looking ahead as France hands over the EU presidency to the Czech Republic.  

    Show presented by Catherine Nicholson, produced by Georgina Robertson, Sophie Samaille, Isabelle Romero and Perrine Desplats.

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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    • Ondrej KOVARIK, Czech MEP, Renew Europe
    • Gwendoline DELBOS-CORFIELD, French MEP, Group of the Greens/EFA
    ANALYSIS

    Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?

    FACT OR FAKE

    Debunking claims that the French president is the head of the EU

    Talking Europe

    Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

    France24 - World

    Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?

    Issued on: 26/06/2022 - 17:52

    Tom WHEELDON

    France’s presidency of the EU ends on June 30 with Emmanuel Macron’s new big idea, a “European Political Community”, hanging in the balance. This community would encompass EU membership candidates like Ukraine and possibly ex-member Britain. For some observers, the French president’s idea offers a way to bring countries into the European project while the long accession process takes its course. Others argue that Macron’s plan offers few clear objectives.

    EU leaders discussed – but did not advance – Macron’s vision for this new European structure at their summit in Brussels on Thursday, which capped France’s six-month presidency of the EU.

    This proposed Community would be a framework for EU members and democratic, European non-members to discuss shared interests. Its overriding goal would be “stabilising the European continent”, Macron said on a trip to Moldova earlier this month.

    Macron put forth the idea in an address to the EU Parliament in early May, arguing that this was necessary to square a circle and allow Ukraine, Moldova, North Macedonia, Albania, Serbia, Bosnia and Kosovo to join the European fold even if they are not yet ready for EU membership. But the organisation would be open to all democratic European countries, so Norway (a single market member), Iceland (also in the single market), Switzerland (linked to the EU by a plethora of bilateral deals) and the UK (famously an ex-member) could join. The group could also encompass the former Soviet republics of the Caucasus, Georgia, Armenia and Azerbaijan.

    “Ukraine, through its combat and its courage, is already today a member of the heart of our Europe, of our family, of our Union,” Macron said.

    On the other hand, the French president went on, “even if tomorrow we granted them the status of candidate for membership of our European Union […] we all know perfectly well that the process allowing them to join would take several years – in truth, probably several decades. And it is the truth to say this, unless we decide to lower the standards of this membership and therefore to completely rethink the unity of our Europe.”

    The European Political Community would offer a solution to this conundrum regarding Ukraine’s EU bid, Macron argued.

    ‘An urgent need?’

    The EU 27 fast-tracked Ukraine to membership candidate status on Thursday, suggesting that Macron was stretching a point by saying “decades”. Nevertheless, Ukraine needs a lot of heavy lifting before it can join the bloc – especially in terms of tackling endemic corruption and matching EU rule of law standards.

    Bringing Ukraine and other candidate states like Moldova into the EU before they have successfully applied reforms is not possible, because it would “drastically change how the bloc works”, noted Claude-France Arnould, formerly a senior French diplomat, now at the French Institute of International Relations in Paris. But at the same time, she continued, “there is an urgent need to bring European countries who share the EU’s interests and democratic values into the fold”.

    The EU must “adapt accordingly” if it wants to avoid the “paralysis” that would come from enlarging too quickly, Arnould continued. Thus, Macron’s initiative is an “obvious political necessity”.

    Without such an initiative in place, there is currently no institutional framework that “can accommodate the geopolitical need” to immediately bind Ukraine to the EU, added Gesine Weber, a researcher at the German Marshall Fund’s Paris bureau.

    An ambiguous reception

    But it looks like Kyiv will take a lot of convincing to accept anything that falls short of admission to the EU. “Nothing that falls short of EU membership would be acceptable,” Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba said days after Macron’s announcement in May. Kuleba expressed fear that a European Political Community would give the EU an excuse to keep Ukraine out of the bloc, decrying such a scenario as “discriminatory” – although since then French officials have assured Kyiv that Ukraine will not be kept out of the union indefinitely.

    In Brussels on Thursday for an EU-Western Balkans summit, North Macedonian Prime Minister Dimitar Kovacevski said Macron’s proposal was a good idea but emphasised that it “should not and must not be a substitute for full European Union membership”.

    The UK has the most ambiguous stance of all potential members of a European Political Community. British Prime Minister Boris Johnson expressed “lots of enthusiasm” for Macron’s idea during discussions with the French president on the sidelines of Sunday’s G7 summit in Bavaria, the Élysée Palace told Agence France Presse.

    However, last month Foreign Secretary Liz Truss (a frontrunner to succeed the politically damaged Johnson) scorned Macron’s idea, telling Italian newspaper Corriere della Sera: “My preference is to build on structures that we already have that work successfully, whether it is the G7 or NATO.”

    Olaf Scholz, chancellor of the EU’s hegemon Germany, is the person Macron most needs to convince. And Scholz struck a similar tone to Kovacevski, praising the French president’s idea while warning that it should not get in the way of the long-running EU accession process for North Macedonia, Albania and Serbia.

    ‘A forum for grandstanding’?

    Berlin has long been sceptical of Macron’s grand ideas for Europe. In his 2017 Sorbonne speech the French president outlined a new vision for the EU centred around the concept of “strategic autonomy” – meaning the EU’s complete military, economic and technological independence from other great powers, not least a mercurial US. Scholz’s predecessor Angela Merkel said nothing against “strategic autonomy”. But she did nothing to make it a reality.

    A more worrying historic precedent for Macron’s idea is his predecessor François Mitterrand’s idea for a European Confederation. Just after the collapse of the Berlin Wall in 1989, Mitterrand proposed such an organisation to bring together the entire European continent, without superseding the then European Community. Despite the support of Jacques Delors, the president of the European Commission at the time and Mitterrand’s close ally, nothing came of Mitterrand’s proposal because there was little genuine enthusiasm outside of France.

    Macron’s idea will likely have the same destiny as Mitterrand’s, for much the same reason, argued Richard Whitman, a professor of European politics and international relations at the University of Kent: “If you read the extensive European Council conclusions on it, what they’re saying basically nullifies the idea, because they’re saying [Macron’s proposal] shouldn’t do anything to undermine the EU or the process of enlargement – so, for those who want to be EU members, it sends out a nice message, but its purpose in not clear.”

    In light of that, the warm words from other leaders can be seen as “an exercise in everybody listening and nodding and feeling they have to give Macron something”, Whitman continued. “There are all sorts of other ways to engage the countries Macron has in mind.”

    “I especially liked what Macron said at the end of his speech setting out the idea last month – ‘act decisively, move swiftly, dream big’,” added Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester. “I think there’s a laudable idea there about an active EU that seeks to really engage with the world, instead of watching things pass by or insulating its citizens from phenomena coming from elsewhere. And engaging with the UK in a way that avoids the diplomatic spats of recent years is certainly a good thing.”

    However, beneath the surface, Smith concluded, outside of France it looks like Macron’s idea is less attractive in practice than in theory: In the absence of concrete, specific goals, “the concern is that this would create a forum for political grandstanding, especially for disgruntled candidate states who are frustrated by the length of time their EU accession takes”.

    French governments have a habit of proposing grandiose, abstract-sounding notions, to which the rest of Europe responds with nods and silence. But all that said, the war in Ukraine creates a conundrum: How to meet Kyiv’s desire to join the EU without rushing a long and complex process?

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    What does French President Macron’s proposed ‘European Political Community’ entail?

    War in Ukraine

    Facing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?

    Talking Europe

    'EU candidate status is a kind of anti-depressant pill': Albanian PM Edi Rama

    BBC

    Paul O'Grady signs off final Radio 2 show

    By James GregoryBBC News

    Paul O'Grady has finished his 14-year stint on Radio 2 and confirmed reports it was because he was unhappy about sharing his Sunday afternoon slot.

    O'Grady has hosted his current show for 13 years, but a recent scheduling change saw Rob Beckett taking over for two three-month stints each year.

    Ahead of his final show, O'Grady cited the change as the reason he was going.

    Also leaving the station is his producer Malcolm Prince, whom he jokingly insulted on every show.

    Speaking to his long-suffering colleague in their 546th and final programme, O'Grady, 67, said the show had been one of the "longest jobs I've ever held down", before addressing his listeners to tell them it "wouldn't have been the same" without them.

    Remembering that his initial work for Radio 2 had been as an occasional stand-in presenter 14 years ago before he was handed his current show in 2009, he said: "I only came to do a few hours for Elaine Paige and look what happened."

    He added that it was time to "hang up his headphones" and "run free".

    His last show included many of his popular segments, including providing the recipe for a Hawaiian-style cocktail and paying tribute to listeners' pets that have recently died.

    After playing his last song, Friends by Bette Midler, he signed off with: "So you look after yourselves, stay safe and well. Ta-ra everyone."

    O'Grady and Beckett had swapping over every 13 weeks in the slot, after a shake-up to the station's schedule.

    Two other big names - Vanessa Feltz and Craig Charles - have been announced in recent months as leaving the station, while Steve Wright is also vacating his weekday afternoon slot to be replaced by Scott Mills, and many other shows have been moved on the station's schedule.

    A post shared by Paul O’Grady (@paulogrady)

    In an Instagram post on Sunday, O'Grady said: "The reason I'm leaving, because everybody's asking me this, is because I wasn't really happy with the 13 weeks on, 13 weeks off business."

    He added: "Thanks very much and good luck to everyone on Radio 2 and long may it continue."

    He said he had handled the matter in "an honourable way", seeing out his current contract and handing in his notice to station bosses.

    O'Grady came to prominence in the 1990s as a stand-up comedian with a Scouse drag queen persona, Lily Savage, with which he presented game show Blankety Blank and other light entertainment programmes.

    He went on to host a number of chat shows, first with ITV and later with Channel 4, and a revival of dating show Blind Date.

    He continues to host For The Love of Dogs, an ITV series following the staff at Battersea Dogs Home and the dogs they care for.

    Helen Thomas, head of Radio 2, wished him luck for the future and said she was "sorry to see him go".

    Beckett will return to Sunday afternoons for his next 13-week run of shows next Sunday.

    More on this story

    Paul O'Grady quits BBC Radio 2 show

    France24 - World

    Fire during mass at Cairo Coptic church kills more than 40, church officials say

    Issued on: 14/08/2022 - 13:47Modified: 14/08/2022 - 17:52

    NEWS WIRES

    A fire ripped through a packed Coptic Orthodox church during morning services in Egypt’s capital on Sunday, quickly filling it with thick black smoke and killing 41 worshippers, including at least 10 children. 

    Several trapped congregants jumped from upper floors of the Martyr Abu Sefein church to try to escape the intense flames, witnesses said. “Suffocation, suffocation, all of them dead,” said a distraught witness, who only gave a partial name, Abu Bishoy.

    Sixteen people were injured, including four policemen involved in the rescue effort.

    The cause of the blaze at the church in the working-class neighborhood of Imbaba was not immediately known. An initial investigation pointed to an electrical short-circuit, according to a police statement.

    Weeping families waited outside for word about relatives still inside the church and at nearby hospitals where the victims were taken. Footage from the scene circulated online showed burned furniture, including wooden tables and chairs. Firefighters were seen putting out the blaze while others carried victims to ambulances. 

    Witnesses said there were many children inside the four-story building, which had two day care facilities, when the fire broke out.

    “There are children, we didn’t know how to get to them," said Abu Bishoy. "And we don’t know whose son this is, or whose daughter that is. Is this possible?”

    A hospital document obtained by The Associated Press said 20 bodies, including 10 children, were taken to the Imbaba public hospital. Three were siblings, twins aged 5 and a 3-year-old, it said. The church bishop, Abdul Masih Bakhit, was also among the dead at the hospital morgue.

    Twenty-one bodies were taken to other hospitals. It was not immediately known if children were among them.

    Mousa Ibrahim, a spokesman for the Coptic Orthodox Church, told the AP that 5-year-old triplets, their mother, grandmother and an aunt were among those killed. 

    Witness Emad Hanna said a church worker managed to get some children out of the church day care facilities.

    “We went upstairs and found people dead. And we started to see from outside that the smoke was getting bigger, and people want to jump from the upper floor,” Hanna said.

    “We found the children,” some dead, some alive, he added.

    The country’s health minister blamed the smoke and a stampede as people attempted to flee the fire for causing the fatalities. It was one of the worst fire tragedies in Egypt in recent years.

    The church is located in a narrow street in one of the most densely populated neighborhoods in Cairo. Sunday is the first working day of the week, and traffic jams clog the streets in Imbama and surrounding areas in the morning.

    Some relatives criticized what they said were delays in the arrival of ambulances and firefighters. “They came after people died. … They came after the church burned down,” shouted one woman standing outside the smoldering church.

    Health Minister Khaled Abdel-Ghafar countered that the first ambulance arrived at the site two minutes after the fire was reported.

    Fifteen firefighting vehicles were dispatched to the scene to put out the flames while ambulances ferried casualties to nearby hospitals, officials said.

    President Abdel Fattah el-Sissi spoke by phone with Coptic Christian Pope Tawadros II to offer his condolences, the president’s office said. Sheikh Ahmed al-Tayeb, Al-Azhar’s Grand Imam, also offered condolences to the head of the Coptic church. 

    “I am closely following the developments of the tragic accident,” el-Sissi wrote on Facebook. “I directed all concerned state agencies and institutions to take all necessary measures, and immediately to deal with this accident and its effects.”

    Abdel-Ghafar, the health minister, said in a statement that two of the injured were discharged from a hospital while the others were still being treated.

    The Interior Ministry said it received a report of the fire at 9 a.m. local time, and first responders found that the blaze had broken out in an air conditioner on the building's second floor.

    The ministry, which oversees police and firefighters, blamed an electrical short-circuit for the fire, which produced huge amounts of smoke. Meanwhile, the country’s chief prosecutor, Hamada el-Sawy, ordered an investigation and a team of prosecutors were dispatched to the church. He said most victims died of smoke inhalation.

    By Sunday afternoon, emergency services said they managed to put out the blaze and the prime minister and other senior government officials arrived to inspect the site. Premier Mustafa Madbouly said surviving victims and families of the dead would receive payments as compensation and that the government would rebuild the church.

    By late afternoon, caskets carrying the dead were transferred in ambulances for pre-burial prayers at two churches in the nearby Waraq neighborhood, as weeping women lined their path.

    Egypt’s Christians account for some 10% of the nation’s more than 103 million people and have long complained of discrimination by the nation’s Muslim majority. 

    Sunday's blaze was one of the worst fire tragedies in recent years in Egypt, where safety standards and fire regulations are poorly enforced. In March last year, a fire at a garment factory near Cairo killed at least 20 people and injured 24.

    (AP)

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    Macron hosts Egypt's al-Sisi in Paris for talks on security and defence

    EGYPT

    Egypt's president inaugurates Coptic Cathedral after bomb blast

    EGYPT

    Several dead in attack on bus carrying Coptic Christians in Egypt

    BBC

    NHS IT supplier held to ransom by hackers

    By Joe Tidy, Cyber reporter& Tom Gerken, Technology team

    A cyber-attack on a major IT provider of the NHS has been confirmed as a ransomware attack.

    Advanced, which provides digital services like patient check-in and NHS 111, says it may take three to four weeks to fully recover.

    Ransomware hackers take control of IT systems, steal data and demand a payment from victims to recover.

    The NHS insists that disruption is minimal, but Advanced would not say whether NHS data had been stolen.

    The Birmingham-based firm says it first spotted the hack at 07:00 BST on 4 August and immediately took steps to contain the hackers. It is now working to restore services.

    The company refused to say if it was in negotiations with hackers or paying a ransom to them.

    In a statement, it said: "We are rebuilding and restoring impacted systems in a separate and secure environment."

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    Watch: What is ransomware and how does it work?

    An NHS England spokesperson said: "While Advanced has confirmed that the incident impacting their software is ransomware, the NHS has tried and tested contingency plans in place including robust defences to protect our own networks, as we work with the National Cyber Security Centre to fully understand the impact.

    "The public should continue to use NHS services as normal, including NHS 111 for those who are unwell, although some people will face longer waits than usual.

    "As ever, if it is an emergency, please call 999."

    An NHS psychiatrist, who wished to remain anonymous, told the BBC the attack left his team "making clinical decisions nearly blind".

    "If a new patient came to us, we weren't able to read their history or know very much about them," he said.

    "The [local] trust are doing their best at setting up an alternative system, they've got a way that we can look at some historical notes now, and have set up another system to mean that we can input new notes.

    "But there's still basically a week's worth of notes that we can't access. We've been told to be ready for it to not be up and running for who knows how long."

    At the end of last week, family doctors in London were warned by NHS England they could see an increased number of patients sent to them by NHS 111 because of the "significant technical issue", industry magazine Pulse reported.

    Advanced initially said that only a "small number of servers" had been affected and that it might be able to recover in a week.

    Products which have been affected include Adastra, which is used by NHS 111 service, and Caresys and Carenotes, which provide the backbone for care home services like patient notes and visitor booking.

    The National Cyber Security Centre, which is part of GCHQ, says it is working with Advanced to help it recover.

    A spokesman said: "Ransomware is the key cyber-threat facing the UK, and all organisations should take immediate steps to limit risk by following our advice on how to put in place robust defences to protect their networks."

    Ransomware hackers are usually financially motivated and part of large, professionally run criminal gangs that target companies and demand hundreds of thousands, sometimes millions, of pounds in ransom in the form of cryptocurrencies like Bitcoin.

    While it is hard to trace where the gangs are based, analysis suggests that 74% of all money made through ransomware attacks in 2021 went to Russia-linked hackers.

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    NHS 111 software outage confirmed as cyber-attack

    NHS ransomware attack response criticised

    NHS ransomware attack's bitcoins moved

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    France24 - World

    UN peacekeeping rotations to resume in Mali after month-long suspension

    Issued on: 13/08/2022 - 22:22

    NEWS WIRES

    Troop rotations by the U.N. peacekeeping mission in Mali will resume on Monday, a mission spokesperson said on Saturday, one month after Malian authorities suspended them and accused foreign soldiers of entering the country without permission.

    Mali's ruling junta suspended troop rotations for the nearly 12,000-strong mission on July 14 after arresting 49 soldiers from Ivory Coast who it said had arrived in the country without permission. Ivory Coast denied this.

    It said they would resume following discussions with representatives from the mission, known as MINUSMA, about how to coordinate troop deployments.

    The July arrests highlighted friction between the junta, which seized power in an August 2020 coup, and international partners, who have criticised election delays and security cooperation with Russian mercenaries.

    >> Mali junta criticises Macron's 'neocolonial and patronising' attitude

    Ivory Coast says the soldiers were deployed as part of a support contract signed with MINUSMA, which was created in 2013 to provide security from Islamist miltants. The Ivorian troops remain in detention.

    A MINUSMA spokesperson said the mission and Malian authorities had agreed on a streamlined rotation procedure and that the mission's request to resume rotations on Monday had been accepted.

    Mali's foreign ministry could not be immediately reached for comment.

    Relations between Mali and troop-contributing countries remain strained. On Friday, Germany said it was suspending its military reconnaissance mission, which provides intelligence to MINUSMA, after Malian authorities withheld a flight clearance.

    Mali's foreign minister denied on Twitter that the government had done so and called on Germany to adhere to the new mechanism for approving troop rotations.

    (REUTERS)

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    Death toll from attack on Mali soldiers rises to 42, army says

    Mali to suspend all new UN peacekeeping rotations for 'national security' reasons

    EYE ON AFRICA

    Mali expels spokesman of UN peacekeeping mission

    BBC

    Leaders meet to try to pass a UN treaty to protect oceans

    By Esme StallardBBC News Climate & Science

    World leaders will meet at the UN in New York later for more talks to save the world's oceans from overexploitation.

    The UN High Seas Treaty has been through 10 years of negotiations but has yet to be signed.

    If agreed, it would put 30% of the world's oceans into conservation areas by 2030.

    Campaigners hope it will protect marine life from overfishing and other human activities.

    Two-thirds of the world's oceans are currently considered international waters, which mean all countries have a right to fish, ship and do research there. But only 1.2% of these high seas, as they are referred to, are protected.

    This leaves the marine life living there at risk of exploitation from the increasing threats of climate change, overfishing and shipping traffic.

    And with ecosystems in the high seas poorly documented, there is concern among conservationists that creatures could become extinct before they are discovered.

    Research published earlier this year, and funded by the National Oceanic and Atmospheric Administration, suggests that between 10% and 15% of marine species are already at risk of extinction.

    The International Union for the Conservation of Nature (IUCN) has said at previous negotiations that the "traditional fragmented nature of ocean governance" has prevented the effective protection of the high seas.

    The treaty would place parts of the world's oceans into a network of Marine Protected Areas. Environmental impact assessments would be carried out before allowing commercial activities like deep-sea mining to go ahead.

    Deep-sea mining is when minerals are taken from the sea bed that is 200m or more below the surface. These minerals include cobalt which is used for electronics, but the process could also be toxic for marine life, according to the IUCN.

    As of March 2022, the International Seabed Authority, which regulates these activities, had issued 31 contracts to explore the deep sea for minerals.

    Countries are also looking to include measures in the treaty that give developing and landlocked nations more equal access to Marine Genetic Resources (MGR).

    MGR are biological material from plants and animals in the ocean that can have benefits for society such as pharmaceuticals, industrial processes and food.

    But progress has been slow due to Covid-19 preventing countries meeting. Disagreement over what should be included in the legal treaty also delayed it.

    Some nations such as Russia and Iceland want fisheries to be excluded.

    In March, countries agreed to have a final fifth session to try and sign the Treaty - with a deadline set for the end of the year.

    Should this not happen, an EU spokesperson told the BBC it was still committed to the issue: "The EU will insist on the quick continuation of the negotiations."

    "Action is needed to ensure the conservation and the sustainable use of the Ocean for current and future generations," they added.

    At the end of the last round of failed negotiations, conference president Rena Lee said: "I believe that with continued commitment, determination and dedication, we will be able to build bridges and close the remaining gaps."

    Protecting the world's oceans is also important for human populations as so many people rely on the seas for food, income and leisure activities.

    It is estimated that global marine ecosystems are worth more than £41 trillion, according to researchers at Plymouth Marine Laboratory.

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    Nearly a quarter of Earth's seafloor now mapped

    What is biodiversity and how can we protect it?

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    BBC

    The 'traumatic experience' of US monkeypox patients

    By Sam CabralBBC News, Washington

    The US declared monkeypox a public health emergency late last week. It follows weeks of concern that more needs to be done to contain the virus.

    On a private daily Zoom call, adult gay men who have contracted monkeypox compare notes.

    They share their frustrations over trying to get tested or treated but being turned away by healthcare professionals.

    They throw around tips on how to manage pain that gets worse with each new blister on your body and leaves you unable to do anything.

    And, to keep from going stir-crazy as they wait for the lesions to heal, they bond over a shared experience none of them asked for.

    The first US monkeypox case this year was detected on 18 May in the state of Massachusetts. Since then, more than 10,000 cases have been reported across the country, in every state except Wyoming.

    Although anybody can contract the virus through direct contact with an infected person or surface, men in recent sexual contact with other men have accounted for the vast majority of cases.

    Last Thursday, the federal government declared a public health emergency over the outbreak, a move that is expected to speed up the distribution of vaccines, treatments and related federal resources.

    Those who've already endured a bout of the virus wish the help had come a lot sooner.

    "It's a very traumatic experience," said Jeffrey Galaise, who hosts the Zoom meetings. "I'm a different person having been through this."

    "If you haven't lived through it, you have no idea the kind of pain that this is, and the red tape that's attached to trying to get help and support."

    The New York native, 41, began feeling sick on the day he was supposed to get his vaccine.

    Currently on day 25 of the illness, he has experienced practically every symptom, from the lesions and swollen lymph nodes to an extended high fever.

    Although public awareness is rising, vaccines remain in short supply and the Biden administration has said it will stretch the limited number of jabs available by administering only a fifth of one full dose.

    But the virus is spreading quickly in larger states like New York, Florida and California. In San Francisco, one state senator said seeking out the vaccine feels "a little bit like the Hunger Games", a reference to the dystopian Hollywood movie trilogy in which people fight to the death for food and supplies.

    Mr Galaise also claims that information on how to treat the virus after you've got it is still sparse.

    "People are really suffering and nobody knows what to do," he said.

    Gay men from all over the country drop in to his hour-long Zoom conversations, which have become a de facto support group and shared space for resources.

    Silver Steele, an adult entertainer from Texas, has joined a couple of sessions.

    His monkeypox ordeal lasted nearly a month. Lesions developed all around his mouth, making eating difficult, and he lost some 13Ibs (5.8kg) in weight.

    Aside from taking an oral anti-viral drug known as Tpoxx, which has been in short supply, "all you can really do is pain management", he said.

    Yet the 42-year-old considers himself lucky, as he has heard "horror stories" from other patients - about anal lesions that make you feel like you're excreting needles and penile lesions that become bacterial infections of their own.

    "Even though my face looked really disfigured, I didn't have anything below the waist," he said.

    "I will gladly take it on the lip for the world to see as long as I don't have to deal with any of that garbage."

    Monkeypox is not a new virus; in fact, it is endemic to parts of western and central Africa.

    But the 2022 outbreak's prevalence in the gay community has exposed public health flaws, as other demographics - including women and children - also now fall ill.

    Yvonne Phan ran into roadblock after roadblock when she tried to get tested for monkeypox in Colorado three weeks ago.

    The first doctor she spoke to misdiagnosed the large red wheals on her skin as contact dermatitis.

    A sexual health clinic declined to test her, sceptical that a woman, with no recent sexual history, could have contracted the virus.

    Others redirected the 33-year-old to the state's department of public health or transferred her call to various specialists, with nobody taking an authoritative stance on what she should do.

    "It was like trying to ask your mom for permission for something, and she says 'go ask your dad', and then your dad says 'go ask your mom'," said Ms Phan. "I couldn't seem to get an answer."

    Ms Phan did test positive for monkeypox when she finally secured a swab test, but she does not know how. She still wears a mask in public and avoids large gatherings as a Covid-19 precaution. The only way she could have caught monkeypox, she claims, is from the clinic where she gets her allergy shots.

    Public health experts have dragged their heels in explaining why this outbreak has affected mostly gay and bisexual men - but it has led many to draw parallels with how the gay community felt abandoned during the AIDS crisis of the 1970s and 80s.

    "There's a lot of layered issues that have come up that are very heavy," said Mr Galaise of his Zoom conversations.

    "You have people who lived through AIDS suffering from PTSD [post-traumatic stress disorder], people that are in extended isolation for 25 to 30 days, people dealing with stigma from their community."

    So patients who are already experiencing the immense pain caused by the virus have had their suffering compounded by the slow response of elected officials and public health experts, and a lack of financial and mental health resources, he said.

    Silver Steele, the sex worker, documented his illness daily on social media.

    Many of his posts went viral, some attracting hateful and ignorant comments, he alleged.

    "So many people just look at what we're going through and think 'oh look, its HIV part two."

    "I noticed the emergency was declared after some children tested positive," he continued.

    "It wasn't an emergency while it was just the gay guys."

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    Watch: Dan speaks about his experience of contracting monkeypox at the start of June

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    What is monkeypox and how do you catch it?

    Monkeypox: Can we still stop the outbreak?

    LGBT groups demand more action on monkeypox

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    France24 - World

    Senegal president's coalition narrowly holds parliamentary majority

    Issued on: 12/08/2022 - 14:52

    NEWS WIRES

    Senegalese President Macky Sall's coalition narrowly won last month's legislative election, according to final results, but has kept its absolute majority in parliament thanks to a new alliance.

    The president's coalition, which includes his party Alliance for the Republic (APR) and other parties, won 82 seats of the national assembly's 165, the constitutional council, Senegal's highest court, said late Thursday.

    The figure was down from the 125 it won in 2017.

    But Sall's camp got an absolute majority of 83 seats after joining forces with an opposition MP, Pape Diop, a former president of the assembly and the senate.

    Diop, whose coalition won one seat, told a press conference in Dakar Thursday he joined the coalition to ensure Senegal does not suffer "a block on the functioning of its institutions".

    Since Senegal is led by the president, Diop warned "a national assembly placed under the control of the opposition will inevitably lead to an institutional crisis".

    The opposition alliance won 80 seats in total, with 56 for "Yewwi Askan Wi" ("Liberate the People" in Wolof) -- a coalition led by the main opponent Ousmane Sonko -- and 24 for the "Wallu Senegal" ("Save Senegal") coalition, led by former president Abdoulaye Wade.

    Two other members of parliament come from the ranks of two small party coalitions.

    Senegal's main opposition alliance announced this week it would not appeal the results to the constitutional council because of a lack of confidence in the court's independence.

    The council has rejected allegations that it is influenced by the ruling party.

    Yewwi Askan Wi had complained on August 4 about the vote-counting commission "refusing" to let it verify the voting records in four localities in the north of the country, a stronghold of Sall.

    With a presidential election due in 2024, the opposition had wanted to control parliament in hopes of imposing on the ruling camp an uncomfortable "cohabitation" arrangement.

    The president, who was elected in 2012 for seven years and re-elected in 2019 for five years, has so far remained vague about his future plans.

    He has promised to appoint a prime minister -- a position he abolished in 2019 and reinstated in December 2021 -- from the winning party in last month's election.

    (AFP)

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    Senegal opposition groups allege fraud in legislative elections

    Senegal's ruling coalition loses absolute majority in parliament

    Senegal counts legislative votes with eyes on 2024 presidential race

    France24 - World

    Mass fish deaths in German-Polish river 'probably' caused by chemical waste

    Issued on: 15/08/2022 - 05:43

    NEWS WIRES Emmanuelle CHAZE

    Thousands of fish have washed up dead on the Oder river running through Germany and Poland, sparking warnings of an environmental disaster as residents are urged to stay away from the water.

    The fish floating by the German banks near the eastern town of Schwedt are believed to have washed upstream from Poland where first reports of mass fish deaths were made by locals and anglers as early as on July 28.

    German officials accused Polish authorities of failing to inform them about the deaths, and were taken by surprise when the wave of lifeless fish came floating into view.

    In Poland, the government has also come under heavy criticism for failing to take swift action.

    Almost two weeks after the first dead fish appeared floating by Polish villages, Polish Prime Minister Mateusz Morawiecki said on Friday that "everyone had initially thought that it was a local problem". 

    But he admitted that the "scale of the disaster is very large, sufficiently large to say that the Oder will need years to recover its natural state."

    "Probably enormous quantities of chemical waste was dumped into the river in full knowledge of the risk and consequences," added the Polish leader, as German Environment Minister Steffi Lemke urged a comprehensive probe into what she called a brewing "environmental disaster". 

    'Atypical' 

    Standing by the riverbank, Michael Tautenhahn, deputy chief of Germany's Lower Oder Valley National Park, looked in dismay at the river on the German-Polish border. 

    "We are standing on the German side – we have dead fish everywhere," he told AFP. 

    "I am deeply shocked... I have the feeling that I'm seeing decades of work lying in ruins here. I see our livelihood, the water – that's our life," he said, noting that it's not just fish that have died, but also mussels and likely countless other water creatures.

    "It's just the tip of the iceberg."

    The Oder has over the last years been known as a relatively clean river, and 40 domestic species of fish make their home in the waterway.

    But now, lifeless fish – some as small as a few centimetres, others reaching 30-40 cm – can be seen across the river. Occasionally, those still struggling to pull through can be seen flipping up in the water, seemingly gasping for air.

    Officials believe that the fish are likely to have been poisoned. 

    "This fish death is atypical," said Axel Vogel, environment minister for Brandenburg state, estimating that "undoubtedly tonnes" of fish have died.

    Fish death is often caused by the distortion of oxygen levels when water levels are too low, he explained.

    "But we have completely different test results, namely that we have had increased oxygen level in the river for several days, and that indicates that a foreign substance has been introduced that has led to this," he said.

    Tests are ongoing in Germany to establish the substance that may have led to the deaths. 

    Early reports had suggested indications of extremely high levels of mercury. But another batch of preliminary results released on Friday evening showed unusually high levels of salt. 

    Authorities said they were unconclusive, and that further test results on heavy metals and mercury were pending. 

    In Poland, prosecutors have also begun investigating after authorities came under fire over what critics said was a sluggish response to a disaster.

    Tautenhahn said the disaster would likely carry consequences for years to come. 

    "If it is quicksilver, then it will also stay here for a long time," he said, noting that mercury does not disintegrate but would then remain in the sediments.

    (AFP)

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    Chemical pollution: Surfing in toxic waters

    CANNES FILM FESTIVAL

    ‘Front-row seats to the apocalypse’: Cannes doc takes on Delhi pollution, sectarian violence

    Mitsubishi Motors raided over suspicions of diesel emissions fraud in Germany

    Opex 360

    Barkhane : Le Groupement tactique « Monclar » déjoue une attaque jihadiste sur l’axe Gao-Niamey

    par Laurent Lagneau · 13 août 2022

    Peu avant de céder le commandement de la force Barkhane au général Bruno Baratz, le général Laurent Michon avait dit craindre un « coup d’éclat » des groupes armés terroristes [GAT] dans les derniers jours du retrait des troupes françaises du Mali.

    Ce 13 août, et alors que celui-ci est sur le point de s’achever [avec, la semaine passée, le transfert de 150 conteneurs et d’un quarantaine de véhicules de Gao vers Niamey, au Niger], le Groupement tactique « Monclar », armé par la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère [DBLE] a repéré un groupe de combattants jihadistes dans les environs de la localité de Tassiga, située sur à une quarantaine de kilomètres de la frontière nigérienne.

    Armés de fusils-mitrailleurs et se déplaçant à motos, les jihadistes cherchaient à se renseigner sur le dispositif de sécurité déployé par les militaires français dans le secteur. Mais ils n’ont guère eu le temps de poursuivre leur activité. Une fois repérés, ils ont ouvert le feu sur les légionnaires du GTD Monclar, qui ont immédiatement riposté.

    « Dans sa riposte, Barkhane a mis hors de combat deux d’entre-eux, n’essuyant aucune perte de son côté », a indiqué l’État-major des armées [EMA], peu après cet accrochage. Et d’ajouter : « La mission première de Barkhane de lutter contre les groupes armés terroristes se poursuit aux côtés de ses partenaires sahéliens, en parallèle de la ré-articulation en bon ordre et en sécurité de son dispositif hors du Mali ».

    Il s’agit de la seconde intervention de Barkhane contre un GAT en une semaine. En effet, dans la soirée du 6 août, la force française a mené une opération dans la région de Talataï, située à environ 200 km au nord-est de Gao, pour « neutraliser » un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, JNIM ou RVIM, lié à al-Qaïda].

    Par ailleurs, selon le dernier compte-rendu hebdomadaire des opérations de l’EMA, le GTD Monclar a mené, la semaine passée, une opération de sécurisation de la ville de Gao et de ses alentours, l’objectif étant de « protéger la force, dans le cadre de la ré-articulation du dispositif, ainsi que la population contre de potentielles exactions des GAT présents dans la région ». Cette mission a reposé un « dispositif léger et discret », composé de deux groupes d’infanterie et d’une unité de tireurs d’élité, appuyé par un hélicoptère d’attaque Tigre.

    « Si la réarticulation prend du temps, c’est parce que nous souhaitons le faire en sécurité, en bon ordre et selon le mode d’action que nous avons déterminés, nous ne nous faisons rien imposer. […] Nous faisons les choses extrêmement sereinement », a récemment fait valoir le général Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA, à l’antenne de franceinfo.

    Photo : État-major des armées

    France24 - World

    Mass fish deaths in German-Polish river 'probably' caused by chemical waste

    Issued on: 15/08/2022 - 05:01Modified: 15/08/2022 - 09:25

    Emmanuelle CHAZE

    Thousands of fish have washed up dead on the Oder river running through Germany and Poland, sparking warnings of an environmental disaster as residents are urged to stay away from the water.

    BBC

    The Afghan cyclists who fled to pursue their Olympic dreams

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    It has been one year since the Taliban returned to power in Afghanistan.

    One of the first things they did was ban women from playing any sport, putting female athletes in danger.

    But with the help of a former World Champion cyclist, five young women from the national cycling team managed to escape to a town in northern Italy.

    Some of them are now hoping to become the first cyclists to ever represent Afghanistan at the Olympics. The BBC visited them to find out how they’re settling in to their new lives.

    Video produced by Ivana Scatola and Firuz Rahimi

    Filmed and edited by Derrick Evans

    France24 - World

    Arctic warming four times faster than rest of Earth, more than projected

    Issued on: 11/08/2022 - 18:31

    NEWS WIRES

    The Arctic has warmed nearly four times faster than the rest of the planet over the last 40 years, according to research published Thursday that suggests climate models are underestimating the rate of polar heating.

    The United Nations' climate science panel said in a special report in 2019 that the Arctic was warming "by more than double the global average" due to a process known as Arctic amplification.

    This occurs when sea ice and snow, which naturally reflect the Sun's heat, melt into sea water, which absorbs it instead.

    While there is a long-held consensus among scientists that the Arctic is warming quickly, estimates vary according to the timeframe studied and the definition of what constitutes the geographic area of the Arctic.

    A team of researchers based in Norway and Finland analysed four sets of temperature data gathered by satellite studies since 1979 -- the year when satellite data became available -- over the entire Arctic circle.

    >> Source of Thames dries up as heatwave scorches Britain

    They found that on average the data showed the Arctic had warmed 0.75C per decade, nearly four times quicker than the rest of the planet.

    "The take in the literature is that the Arctic is warming about twice as fast as the globe, so for me it was a bit surprising that ours was so much higher than the usual number," Antti Lipponen, co-author from the Finnish Meteorological Institute, told AFP.

    The study, published in the journal Communications Earth & Environment, found significant regional variations in warming rate within the Arctic circle.

    For example, the Eurasian sector of the Arctic Ocean, near the Svalbard and Novaya Zemlya archipelagos, has warmed as much as 1.25C per decade -- seven times faster than the rest of the world.

    The team found that even state-of-the-art climate models predicted Arctic warming to be approximately one third lower than what the observed data showed.

    They said that this discrepancy may be due to previous modelled estimates being rendered out of date by continued Arctic modelling.

    "Maybe the next step would be to take a look at the models and I would be really interested in seeing why the models do not reproduce what we see in observations and what impact that is having on future climate projections," said Lipponen.

    As well as profoundly impacting local communities and wildlife that rely on sea ice to hunt, intense warming in the Arctic will have worldwide repercussions.

    The Greenland ice sheet, which recent studies warn may be approaching a melting "tipping point", contains enough frozen water to lift Earth's oceans some six metres.  

    "Climate change is caused by humans. As the Arctic warms up its glaciers will melt and this will globally affect sea levels," said Lipponen.

    "Something is happening in the Arctic and it will affect us all."

    >> 'Code red for humanity': Bombshell UN climate change report shows global warming accelerating

    (AFP)

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    Heatwaves threaten marine life as Mediterranean reaches record temperature

    CLIMATE EMERGENCY

    Source of Thames dries up as heatwave scorches Britain

    ‘Overshoot day’: humans surpass what Earth can produce in a year

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    En cas d’échec du SCAF, la France pourrait miser sur des « évolutions successives du Rafale », selon M. Barre

    par Laurent Lagneau · 13 août 2022

    Quand Joël Barre a été nommé Délégué général pour l’armement [DGA], la France et l’Allemagne venaient de jeter les bases d’une coopération visant à mettre au point conjointement un Système de combat aérien du futur [SCAF] et un char du futur [MGCS – Main Ground Combat System]. Puis il a été question, plus tard, d’en faire autant dans le domaine de la patrouille maritime [MAWS – Maritime Airborne Warfare Systems] ainsi que pour le standard 3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre. Et, durant ces cinq dernières années, il n’a cessé de défendre le bien fondé de ces collaborations industrielles.

    « Se doter d’une politique d’armement aussi proche que possible avec notre partenaire allemand est un objectif que je partage en tant que citoyen », a ainsi déclaré M. Barre, lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale en tant que DGA.

    Seulement, l’Allemagne a renoncé au Tigre Mk3 [alors qu’elle était initialement partie prenante, ndlr]… et sa participation au MAWS est plus que jamais incertaine, après sa décision de se procurer cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon auprès de Boeing.

    Quant au SCAF et au MGCS, ces deux programmes sont enlisés, faute d’entente entre les principaux industriels concernés. Pour le premier, la phase ouvrant la voie à un démonstrateur n’a toujours pas été lancée, Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus n’étant pas d’accord sur le modèle de coopération qui leur a été proposé. Et le char du futur en est toujours à la phase d’étude d’architecture, qui n’en finit pas d’être prolongée faute de s’entendre sur son armement.

    « De mon point de vue de citoyen, je pense qu’il faut faire l’Europe de la défense et qu’on ne peut pas la faire sans l’Allemagne », a répété M. Barre lors de son audition. Cependant, a-t-il continué, « il faut donc essayer mais il ne faut pas la faire à tout prix » et « si les projets de MCGS et de SCAF échouent, ce sera un échec pour l’Europe de la défense » mais « nous nous relèverions en poursuivant l’action nationale que nous menons depuis des décennies ».

    « C’est un point de vue personnel qu’on peut ne pas partager. Nous avançons sans, à aucun moment, sacrifier les intérêts nationaux de notre pays et de notre industrie », a insisté M. Barre, à quelques jours de quitter ses fonctions.

    S’agissant du SCAF, lors d’une précédente audition, en mai dernier, au Sénat, M. Barre avait dit espérer une initiative politique pour débloquer la situation. Initiative qui n’est pas venue… « Je veux croire à notre capacité à trouver une solution avec nos partenaires industriels et étatiques allemands et espagnols », avait-il cependant affirmé, alors qu’il était interrogé sur un possible échec de ce programme.

    Devant les députés, M. Barre a admis qu’il y a un « vrai enjeu de coopération avec l’Allemagne », estimant que « chacun doit faire un pas vers l’autre ». Aussi, a-t-il continué, « nous faisons le maximum pour concilier les objectifs des uns et des autres, en sauvegardant les intérêts de notre pays et les intérêts de notre industrie ».

    Cela étant, l’éventualité d’un échec se dessine… « Si jamais nous échouons dans les projets franco-allemands, nous pourrons continuer à faire de l’aviation de combat à partir d’évolutions successives du Rafale. Nous faisons le Rafale par des standards successifs. Nous en sommes au standard F3, nous développons le standard F4. Nous ferons le F5 pour la composante nucléaire aéroportée du futur », a confié M. Barre aux députés. Même chose pour le MGCS. « Pour le char, nous commencerons à livrer la rénovation du Leclerc en 2023. D’évidence, nous n’abandonnerons pas nos capacités », a-t-il assuré.

    Si la France a effectivement les capacités technologiques et industrielles de mener seules de tels programmes, elle sera toutefois obligée « de tenir compte des ressources budgétaires disponibles », a prévenu M. Barre.

    « L’un des intérêts économiques de la coopération, c’est le partage des coûts non récurrents. Le coût de développement de l’avion de combat du futur, dans sa phase de démonstration, s’élève déjà à 7 milliards d’euros. Nous le partageons à trois et payons, pour notre part, 2,5 milliards d’euros. S’il faut le faire seuls, nous ne ferons pas la même chose avec ces 2,5 milliards d’euros. Un programme en coopération est plus cher qu’un programme national, mais pas au point d’être sans intérêt économique », a fait valoir l’ancien DGA.

    Quoi qu’il en soit, l’alternative au SCAF pourrait donc être le Rafale F5, lequel fait déjà l’objet de travaux préliminaires étant donné qu’il devrait être le fer de lance des Forces aériennes stratégiques [FAS], avec la capacité d’emporter le futur missile hypervéloce ASN4G. Le major-général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE], le général Frédéric Parisot, en a donné les grandes lignes lors d’un audition à l’Assemblée nationale, le 20 juillet dernier.

    « Nous souhaiterions un standard F5 plus ambitieux qui pourrait constituer un terrain d’essai pour le SCAF. Il conviendrait donc qu’il soit capable d’emmener un équipier de type Loyal Wingman [drone de combat autonome, ndlr], mais aussi que le cockpit intègre de l’intelligence artificielle afin d’aider le pilote – comme R2D2 dans Star Wars. Nous voulons développer différents moyens de connectivité afin de faire, ensuite, les bons choix pour le SCAF », a détaillé le général Parisot.

    « Le standard F5 est donc un standard majeur, probablement le dernier qui impliquera des modifications importantes de l’avion, les suivantes étant logicielles, liées à l’amélioration des capteurs et des liaisons de données avec son environnement », a-t-il ensuite ajouté.

    Et de conclure : « Le Rafale doit continuer à évoluer. Lors de mes conférences, je parle régulièrement de standards F6 ou F7 car, si le F5 est déployé en 2035, il ne pourra durer jusqu’en 2075. La nouvelle définition productible F5 permettra ces développements ultérieurs ».

    BBC

    Ibiza: The birth of the 'party island'

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    In June 1973, the nightclub Pacha opened in Ibiza and started Ibiza's 'party island' reputation

    Other clubs with the capacity to fit thousands of people on the dance floor opened in the years after, turning Ibiza into a destination for music and party lovers from around the world.

    Carlos Martorell tells BBC Witness History how he came to the island in the 1960s and spotted its potential. He then went on to organise Pacha’s opening night party.

    Opex 360

    Les forces allemandes suspendent leurs opérations avec la Mission des Nations unies au Mali

    par Laurent Lagneau · 12 août 2022

    Les relations entre Bamako et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mai [MINUSMA] sont actuellement tendues, la junte au pouvoir n’appréciant pas les enquêtes que souhaite mener l’ONU sur les exactions que les forces armées maliennes [FAMa] et leurs partenaires russes [du groupe paramilitaire Wagner] sont soupçonnées d’avoir commises. Et cela n’ira probablement pas en s’arrangeant dans les semaines à venir…

    En effet, lors du renouvellement du mandat de la MINUSMA par le Conseil de sécurité, le 30 juin dernier, la junte a fait savoir qu’elle refuserait d’octroyer aux enquêteurs de l’ONU la liberté de circuler sans autorisation préalable… Une façon de les empêcher de se rendre dans certaines zones « sensibles »… et de documenter certaines accusations contre les FAMa et leurs alliés, comme vient de le faire le groupe d’experts des Nations unies pour le Mali. Selon un rapport dont l’AFP a fait état le 7 août, ils ont confirmé l’implication de militaires maliens et celle d’un « groupe de soldats blancs » dans la mort de 33 civils, dont 29 Mauritaniens, dans la région de Ségou, près de la frontière avec la Mauritanie.

    Quoi qu’il en soit, le mois dernier, les autorités maliennes de transition ont expulsé Olivier Salgado, le porte-parole de la MINUSMA, après l’avoir accusé de colporter de « fausses informations » au sujet de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako, ceux-ci ayant été considérés comme étant des « mercenaires ». Puis elles ont décidé de suspendre les rotations des contingents militaires et policiers de la mission de l’ONU et d’exiger des « forces étrangères » de quitter une base située dans l’aéroport de Bamako.

    Déjà confrontée au « vide sécuritaire » causé par le retrait de la force française Barkhane, la MINUSMA a alors qualifié cette situation d’ »extrêmement préoccupante », les retards dans la relève des Casques bleus étant susceptibles d’avoir des conséquences « en termes d’efficacité opérationnelle ».

    Cela étant, afin d’assurer la sécurité de la base de Gao, que les militaires français sont sur le point de quitter, l’Allemagne avait obtenu de Bamako l’autorisation d’y déployer un détachement de la Bundeswehr. Et la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a même dit avoir reçu, de la part de son homologue malien, le colonel Sadio Camara, que cette rotation aurait bien lieu.

    Erneut haben die 🇲🇱 Machthaber der #UN-Mission #MINUSMA die Überflugrechte verweigert. Ein geplanter Personalwechsel ist damit nicht möglich – dass hat Auswirkungen auf unser Engagement, denn die Sicherheit unserer SoldatInnen hat höchste Priorität. Ministerin Lambrecht dazu: pic.twitter.com/KwCe2lQKLa

    — Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) August 12, 2022

    Seulement, Mme Lambrecht a dû finalement déchanter… « Les actes de Camara parlent une autre langue que ses mots », a-t-elle en effet dénoncé, ce 12 août, dans un communiqué. En effet, les autorités maliennes ont refusé d’autoriser le vol qui devait emmener les militaires allemands au Mali. D’où la décision prise par Berlin.

    « Le gouvernement malien a encore une fois refusé d’autoriser un vol prévu aujourd’hui. [En conséquence], nous suspendons jusqu’à nouvel ordre nos opérations de reconnaissance et les vols de transport par hélicoptère [CH-53] » car « il n’est plus possible de soutenir la MINUSMA sur le plan opérationnel », a annoncé le ministère allemand de la Défense.

    Sans l’arrivée de ces militaires allemands, appelés à remplacer leurs homologues français à Gao, la « sécurité sur place n’est plus assurée. Les forces restantes doivent être dédiées à la sécurisation et ne pourront plus assurer leurs missions habituelles », a expliqué, plus tard, un porte-parole.

    Pour rappel, les militaires allemands de la MINUSMA ont par ailleurs connu quelques incidents avec les FAMa. En novembre dernier, une de leurs patrouilles avaient été la cible de tirs provenant d’une position tenue par des soldats maliens alors qu’elle revenait à Gao.

    France24 - World

    Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

    Presented by

    Issued on: 29/06/2022 - 19:54

    JICA

    The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

    "Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

    The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

    Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

    For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

    Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

    The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

    “In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

    The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

    Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

    Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

    Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

    At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

    Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

    “The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

    TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

    During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

    TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

    “When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

    Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

    Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

    “TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

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    Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

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    Opex 360

    Le concept de drone de surface n’est « pas complètement mûr », estime l’amiral Vandier

    par Laurent Lagneau · 12 août 2022

    Si le plan ‘Force Design 2045″ est validé [et conduit à son terme, ce qui est loin d’être évident], la marine américaine devrait disposer d’une flotte assez conséquente « plateformes de surface et sous-marines autonomes » [ou barrées à distance] d’ici une vingtaine d’années.

    Malgré les réticences du Congrès, le Pentagone a lancé plusieurs programmes à cette fin, avec des fortunes diverses.

    Ainsi, en matière de drone sous-marin de grande taille [Large Displacement Unmanned Undersea Vehicle – LDUUV], l’US Navy mise sur le « Snakehead » [qui traverse quelques difficultés même s’il vient d’entamer ses essais en mer] et sur l’Orca qui, plus imposant, serait utilisé pour des missions allant de la lutte anti-sous-marine à la guerre électronique en passant par la chasse aux mines. À noter que la France [avec Naval Group, qui a de grandes ambitions dans ce domaine], l’Australie et le Royaume-Uni se sont aussi engagés dans cette voie.

    Par ailleurs, l’US Navy évalue l’apport de drones de surface [Large Unmanned Surface Vehicle] dans ses opérations navales, comme lors de la dernière édition de l’important exercice aéronaval RIM of the PACIFIC [RIMPAC], avec les navires sans équipage « Sea Hunter », « Sea Hawk », « Ranger » et « Nomad ». D’autres expérimentations sont en cours, notamment au Moyen-Orient, sous l’égide de la Task Force 59, récemment créée dans ce but.

    La marine américaine envisage aussi d’utiliser des drones de surface pour des missions de transport, l’EPF-13 [Expeditionary Fast Transport] USNS Apalachicola devant effectuer des essais prochainement. Enfin, et à l’instar de la Marine nationale avec le SLAMF [Système de lutte antimine du futur], elle utilisera le dragueur de mines sans équipage UISS [Unmanned Influence Sweep System].

    D’autres forces navales misent sur des drones de surface pour gagner de la masse. C’est par exemple le cas de la Turquie, où la production en série de l’Ulaq, un navire autonome armé rapide [35 noeuds], de 11 mètres de long, a été lancée, d’après une annonce faite ce 12 août.

    Quoi qu’il en soit, ce concept de drone de surface est-il pertinent? « Il est possible de se noyer dans les octets », a récemment prévenu le capitaine de frégate François-Olivier Corman, spécialiste de l’innovation navale, dans une tribune publiée par la revue Conflits. Et, citant l’amiral Raoul Castex, il a invité à ne pas perdre de vue le « sage principe » selon lequel « l’efficacité des armes est multipliée par leur action solidaire ».

    D’autant plus que, ces dernières années, l’US Navy a été friande d’innovations technologiques censées lui donner un avantage opérationnel indéniable… comme le canon électromagnétique [qu’elle a fini par abandonner], le programme de « destroyer » Zumwalt, arrêté lui aussi à la troisième unité, son coût unitaire étant équivalent au PIB du Malawi [selon le CF Corman] ou encore le concept de Littoral Combat Ship [LCS], pas loin de virer au fiasco…

    Cela étant, tout dépendra du degré de vulnérabilité des navires autonomes. Grâce, notamment, à sa discrétion et à des relais acoustiques, comme ceux mis au point par Thales et Sercel Defense pour le DSMO [démonstrateur de drone sous-marin océanique] de Naval Group, un drone sous-marin pourrait être moins susceptible de faire les frais d’une action ennemie. Ce qui est moins vrai pour les navires autonomes de surface. Du moins pour le moment.

    Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, qui a récemment eu l’occasion d’aborder ce sujet avec son homologue américain, a estimé que les drones se « heurtent à deux problèmes principaux ».

    « Le premier tient à l’armement : peut-on franchir la limite que constitue l’emploi d’un système d’armes létales autonome [SALA]? C’est un sujet sur lequel s’est penché le comité d’éthique de la défense […]. Confier des armes puissantes, voire, comme les Russes le prétendent, avec des armes nucléaires [avec la torpille dronisée « Poseidon », ndlr], à des systèmes automatiques est pour le moins problématique », a souligné le CEMM.

    Au-delà des questions éthiques, l’autre obstacle est purement opérationnel. « Le système de communication est le point faible du drone. Pour un drone aérien, cela passe par le satellite. Si on brouille la liaison, on perd le contrôle du drone. Sous la mer, les ondes radio ne passent pas : une fois largué, le drone sous-marin doit avoir une forte part d’automatisme et il peut être perdu », a développé l’amiral Vandier.

    Cependant, et comme l’a indiqué la dernière édition du Document de référence de l’orientiation de l’innovation de défense [DrOID], la Marine nationale s’intéresse surtout à la « coopération entre le sous-marin et le drone sous-marin » car, a expliqué le CEMM, « outre les nageurs de combat, on peut placer de nombreux matériels dans la valise de pont d’un sous-marin, ce qui ouvre des perspectives ».

    « J’ai beaucoup discuté, récemment, avec mon homologue américain sur la dronisation des flottes. Les États-Unis n’ont pas le potentiel pour accélérer leurs chantiers navals. Leur flotte de bateaux dronisés est confrontée à deux difficultés : la perte du contact avec le drone et le risque qu’une autre armée s’en empare », a ensuite rapporté l’amiral Vandier, pour qui les « concepts ne sont pas encore complètement mûrs ».

    Quand ils le seront – si jamais ils ne sont un jour – alors ces drones de surface pourraient, selon le CEMM, « jouer un rôle d’accompagnateur des forces », avec la possibilité – sous réserve de les équiper de systèmes de guerre électronique et « éventuellement de quelques armes » – de les faire « aller 40, 50, 100 nautiques en avant pour éclairer et défendre au loin une force aéronavale ».

    L’amiral Mahan disait que « de bons marins sur de mauvais bateaux sont meilleurs que de mauvais marins sur de bons bateaux »…. Et le capitaine de frégate Corman de rappeler : « Loin des sirènes de la mode et des rêves de certains industriels, la guerre navale du XXIe siècle impose de préférer le solide au brillant, l’expérience à la théorie et la réalité à l’idée ».

    France24 - World

    Climate resilience and a fair energy transition: two major issues for the African continent

    Presented by

    Issued on: 16/06/2022 - 18:18Modified: 16/06/2022 - 18:19

    African Development Bank

    Today the African continent faces two significant challenges. It’s the continent that’s the most affected by rising temperatures, and at the same time, 600 million Africans still don’t have access to electricity.

    The African Development Bank Group held its Annual Meetings from the 23rd to 27th of May in Accra, Ghana, regarding two major topics: climate resilience and a fair energy transition in Africa. A topical choice from last year’s COP26 in Glasgow, Scotland, and the COP27, next November in Sharm el-Sheikh, Egypt.

    The Bank’s governors shared their experiences regarding the challenges of climate change and energy transition their countries face. They also detailed the measures to address the issue’s current situation and solutions.

    Africa emits only 3% of greenhouse gases, but:

    • Africa is the continent most affected by rising temperatures. A global increase of 2 degrees Celsius could translate into an increase of 3.6 degrees in parts of Africa.
    • Rising sea levels are a threat, particularly for coastal countries in West Africa.
    • 35 of the 45 countries most vulnerable to climate change are in sub-Saharan Africa.
    • From 2020 to 2030, Africa’s climate change needs could amount to $331 billion.
    • Africa receives only 3% of total global climate finance flows.

    Africa must successfully carry out its energy transition because:

    • The continent is home to 20% of the world’s population and accounts for only 6% of global energy demand.
    • Six hundred million Africans still do not have access to electricity.
    • 600,000 deaths are caused yearly by household air pollution, including poor-quality fuels used for heating and cooking.
    • 2-4% of Africa’s GDP is cut yearly due to energy supply problems and recurrent power cuts.
    • To meet its aspirations, the continent must double its energy production capacity between 2020 and 2040.

    Climate justice

    The African Development Bank Group’s 2022 Meetings took place for five days in the Ghanaian capital - and for the first time in person since 2019. Some 3,000 delegates from its 54 African and 27 non-African member states were in attendance. At the event, Nigerian President Akinwumi Adesina emphasized that the Bank will have doubled its climate change budget to $25 billion by 2025. The AfDB, which also stopped financing coal mining last year, is committed to helping reduce greenhouse gas emissions on the continent. Akinwumi Adesina also insisted on climate justice between Northern and African countries. Kenneth Ofori-Atta, Ghana’s Minister of Finance, concluded: “Let’s have the courage to move the climate change program forward and support countries with climate strategies for green and inclusive growth.”

    Here are some examples of the initiatives underway for the next edition of the African Development Bank Group’s Annual Meetings, scheduled for May 2023 in Sharm el-Sheikh, Egypt. 

    AfDB, a pioneering role

    The African Development Bank did not wait for the big gathering in Accra to act. Here are three examples of the projects it has undertaken.

    On climate resilience: 100 million hectares of degraded land will be rehabilitated along a corridor 8,000 km long and 15 km wide across the African continent. This will remove 250 million tonnes of carbon dioxide and create 10 million green jobs by 2030.

    Another priority for the AfDB is the Youth ADAPT programme, with a budget of US$1 million. This is a competition for young entrepreneurs that rewards developing innovative solutions to adapt to climate change and create green jobs. Regarding energy transition, $20 billion has been invested in producing 10,000 megawatts of solar energy, which will benefit 250 million people in the Sahel region, from Senegal to Ethiopia. 

    Ghana goes solar

    On the sidelines of the Annual Meetings, the government of Ghana signed a grant agreement with the African Development Fund and a loan with the Swiss government for a solar photovoltaic mini-grid and net metering project. Net metering is the difference between the energy you produce and do not use but is still used by your supplier and your consumption.

    The funding from the Swiss government will be explicitly used to support the development of Ghana’s existing net metering programme and to deploy 12,000 solar photovoltaic systems for SMEs and households. The project, which is expected to cost US$ 85.88 million, will reduce greenhouse gas emissions by 0.779 million tonnes of CO2 per year and create up to 2,865 jobs during the construction phase, 30% of which will be reserved for women and youth.

    Nothing but water

    By the end of 2024, Mozambique is expected to complete the financing for constructing the Mphanda Nkuwa dam in Tete province, a region that is desperately short of electricity. The turbulent Zambezi River will power the 1,500-megawatt hydroelectric plant. It will be complemented by 1,300 km of high-voltage lines. The cost of the project is USD 4.5 billion. Commissioning is expected in 2031.

    The shoes that never wear out

    Climate resilience also involves individual and private initiatives. For example, Nigerian, Yewande Adebowale, has set up a company to produce shoes from plastic waste. The brand is called “Salubata”, which means “shoes that never wear out” in Yoruba. Each “Salubata” shoe purchased eliminates over 12.6 kg of CO2 from the environment.

    Renewable energy: Africa’s potential in crucial figuresSolar: 10,000 gigawattsHydroelectric: 350 gigawattsWind: 110 gigawattsGeothermal: 15 gigawatts

     

      Learn more about African Development Bank's projects and operations at afdb.org/en

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      BBC

      Nursery closures: Parents left without childcare as providers shut

      By Becky MortonBusiness reporter, BBC News

      Parents are being left without childcare as nurseries shut at short notice due to financial pressures and staff shortages.

      The Pregnant Then Screwed campaign group said it had been "inundated" with messages from parents whose local nursery had closed suddenly.

      Nurseries are facing increased energy, food and staffing costs, as well as struggling to recruit.

      The government said it was increasing funding paid to childcare providers.

      But the Early Years Alliance, which represents around 14,000 providers and also has its own nurseries, said the sector was facing its worst crisis in recruitment and cost increases in 20 years.

      Gabrielle Drake said she was left in a "mad scramble" to find a new nursery for her 13-month-old son when his current provider closed for good overnight.

      Parents received an email on 5 August saying the nursery would be permanently closing at the end of the day as the company was "undergoing a restructure".

      Gabrielle and her partner both work full time and they were unable to find a new nursery at such short notice, so now have to rely on her parents to look after their son for a month.

      The 35-year-old from Leeds has managed to find a new nursery for September. She contacted 20 local nurseries but only four replied to say they had spaces, two of which are brand new so do not have Ofsted inspection reports yet.

      As her son was not attending nursery the day it closed they were unable to collect his belongings, including clothes and nappies.

      She said the closure was also disruptive for her son who had settled in well at the nursery and made friends.

      Welcome Nurseries, which owns the branch, went into administration earlier this month - six of its 32 sites were closed as part of a sale.

      BBC News has approached Welcome Nurseries and joint-administrators Begbies Traynor for comment.

      Harriet Butterworth, managing director at Cottontails nursery in Warrington, said she was worried she would be forced to close because of increased costs.

      The nursery is running at a loss and has already raised fees twice this year to cover increased staffing costs.

      Ms Butterworth said she had increased salaries for her lowest paid workers by 12.5% to help attract and retain staff.

      "We're competing with the likes of Hermes, Amazon, just basic retail jobs, who are paying these really high hourly amounts, with much more flexible hours," Ms Butterworth added.

      She said the nursery was also facing increased food and energy costs, with her gas and electricity bill more than doubling to hit £9,000 for the last quarter.

      The nursery has been forced to turn off its boiler and cut down its use of the gas oven to save energy.

      Neil Leitch, chief executive of the Early Years Alliance, said in his 20 years working in the sector he had "never witnessed such a crisis in terms of recruitment and retention and cost pressures".

      He blamed underinvestment in the sector by the government, as well as increased costs for things like energy, food and staff.

      Parents of three and four year olds in England are entitled to15 free hours per week of childcare. Working families may also be eligible for an additional 15 hours per week of funded early education. But Mr Leitch said this allocation was not adequately funded by the government, leaving providers to make up the shortfall.

      He said many providers were forced to increase fees for other parents to offset the cost as a result.

      A survey of 2,000 early years providers in March found 30% were currently operating at a loss, while 34% said they expected to be in 12 months' time.

      Three years ago the alliance operated 132 pre-school settings but it now only has 65, with more than half closing for financial reasons.

      The number of childcare providers in England has been falling steadily since 2015, with the number of nurseries and pre-schools dropping by 196 between August 2021 and March this year, according to inspector Ofsted.

      However, Jonathan Broadbery, from the National Day Nurseries Association, said anecdotally the situation had got worse since March, with nurseries under increasing financial pressure.

      In April, there was an increase in the minimum wage and National Insurance contributions paid by employers, while temporary business rates relief introduced during the pandemic ended in England.

      Mr Leitch said nurseries were also struggling to recruit, as people are leaving the sector "in their droves" for better paid jobs because they felt "exhausted and undervalued".

      Many businesses have increased salaries as a result but this was not financially sustainable, he added. Others have been forced to reduce hours or close suddenly because of a lack of staff.

      Pregnant Then Screwed said it had received more than 60 messages in recent weeks from mothers whose child's nursery had closed at short notice.

      The group's campaigns manager, Lauren Fabianski, said many were worried about how they would be able to work without childcare.

      She added that some nurseries were booked-up until November next year, so it was difficult to find somewhere with spaces.

      A government spokeswoman said it had spent more than £4bn in each of the past five years to support families with the cost of childcare and it had not seen a substantial number of parents unable to secure a childcare place.

      She added that the government had also announced additional funding for local authorities to increase the hourly rates paid to childcare providers and it was increasing funding to support employers with their costs.

      Are you an affected parent, or do you work at a nursery? Share your experiences haveyoursay@bbc.co.uk.

      Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

      If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.

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      Opex 360

      L’avenir de l’artillerie suisse se jouera entre des solutions proposées par BAE Systems Bofors et Krauss-Maffei Wegmann

      par Laurent Lagneau · 12 août 2022

      Actuellement, les capacités de l’armée suisse dans le domaine de l’artillerie reposent essentiellement sur l’obusier M-109 [monté sur un châssis chenillé] qui, acquis auprès des États-Unis dans les années 1960, a été revalorisé il y a près d’une trentaine d’années, pour être porté au standard M109 KAWEST [pour Kampwertsteigerung].

      Ces obusiers devant arriver en fin de vie d’ici la fin de cette décennie, Berne a lancé le programme « Artillerie Wirkplattform und Wirkmittel 2026 » en 2017 afin de les remplacer. Étant donné la géographie et le climat de la Suisse, on aurait pu penser que le choix d’un obusier automoteur chenillé – comme le M109, du reste – allait être privilégié. Il n’en a finalement rien été.

      Par ailleurs, et comme la liste des éventuels prétendants n’a pas été divulguée par Armasuisse, on ignore si Nexter a soumis la candidature du CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm]. Cela étant, comme l’a récemment rappelé une étude de la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], la Suisse était sur les tablettes de l’industriel français, comme le Royaume-Uni, où la British Army doit remplacer ses AS-90 d’ici 2030, dans le cadre du programme « Mobile Fires Platform ».

      Quoi qu’il en soit, le 11 août, le département fédéral de la Défense, de la Protection de la population et des sports [DDPS] a livré le nom des deux finalistes du projet « Artillerie Wirkplattform und Wirkmittel 2026″… Et les deux solutions présélectionnées reposent donc sur des châssis à roues.

      En effet, le choix final se fera entre l’Archer 8×8 de BAE Systems Bofors et le système RCH 155 AGM Artillery Gun de Krauss-Maffei Wegmann [KMW], monté sur un véhicule blindé de combat d’infanterie Boxer ou Mowag.

      Pour rappel, l’Archer [photo ci-dessus], capable d’envoyer des obus Bonus à 35 km de distance ainsi que des munitions Excalibur à 50 km, n’a été mis en service que par l’armée suédoise.

      Quant au RCH 155 [photo de une], il s’agit d’un module adaptable sur un Boxer pouvant tirer jusqu’à 9 coups par minute. En fonction des munitions utlisées, sa portée va de 40 km à 54 km. Il reprend par ailleurs des composants de l’obusier PzH-2000, comme par exemple l’ordinateur de contrôle de tir balistique. À ce jour, il n’a fait l’objet d’aucune commande.

      Dans son communiqué, le DDPS indique que la solution recherchée doit notamment reposer sur une « plateforme protégée à roues », avec un système intégré de « conduite et de direction des feux », des « systèmes de formation et de simulation » et des moyens de communication.

      « Pendant la phase d’évaluation devant déboucher sur le choix de l’un de ces systèmes, les aspects techniques, opérationnels et logistiques seront testés et analysés de manière approfondie au moyen de prototypes opérationnels. Ces investigations et essais sont planifiés pour les années 2023 et 2024, en Suisse et à l’étranger », précise le DDPS. Et d’ajouter : « L’acquisition de l’un des systèmes doit être proposée dans le cadre du programme d’armement du message sur l’armée 2026 ».

      BBC

      Salman Rushdie's 'defiant sense of humour' remains, son says

      By George WrightBBC News

      Author Salman Rushdie is still in a critical condition but "his usual feisty and defiant sense of humour remains intact", his son says.

      Zafar Rushdie said his father had sustained life-changing injuries, but was able to speak to his family.

      Mr Rushdie, 75, was left severely injured after being stabbed on stage at an event in New York state.

      He has faced years of death threats for his novel The Satanic Verses, which some Muslims see as blasphemous.

      The man charged over Friday's attack has pleaded not guilty to attempted murder.

      "Following the attack on Friday, my father remains in critical condition in hospital receiving extensive ongoing medical treatment," Zafar Rushdie tweeted.

      The family were "extremely relieved" when Mr Rushdie was taken off a ventilator on Saturday, he said, adding that his father was able to "say a few words".

      "Though his life-changing injuries are severe, his usual feisty and defiant sense of humour remains intact," he said.

      A family statement… @SalmanRushdie #SalmanRushdie pic.twitter.com/tMrAkoqliq

      Earlier, the author's agent Andrew Wylie said his "road to recovery has begun".

      "It will be long; the injuries are severe, but his condition is headed in the right direction," he said.

      The suspect Hadi Matar, 24, is accused of running onto the stage and stabbing Mr Rushdie at least 10 times in the face, neck and abdomen.

      A judge ordered he be held without bail after District Attorney Jason Schmidt said Mr Matar had purposely put himself in a position to harm the author.

      "This was a targeted, unprovoked, pre-planned attack on Mr Rushdie," Mr Schmidt said.

      Mr Wylie has said the celebrated novelist suffered severed nerves in one arm, damage to his liver, and would likely lose an eye.

      President Joe Biden and the First Lady, Jill Biden, have joined the widespread condemnation of the attack, saying that Mr Rushdie "stands for essential, universal ideals".

      The novelist was forced into hiding for nearly 10 years after The Satanic Verses was published in 1988. Many Muslims reacted with fury to it, arguing that the portrayal of the Prophet Muhammad was a grave insult to their faith.

      Mr Rushdie faced death threats and the then-Iranian leader, Ayatollah Ruhollah Khomeini, issued a fatwa - or decree - calling for Mr Rushdie's assassination, placing a $3m (£2.5m) bounty on the author's head.

      The fatwa remains active, and although Iran's government has distanced itself from Mr Khomeini's decree, a quasi-official Iranian religious foundation added a further $500,000 to the reward in 2012.

      Mr Matar, from Fairview, New Jersey, was born in the US to parents who had emigrated from Lebanon, a Lebanese official has told the media.

      A review of his social media accounts has suggested he is sympathetic to the causes of the Iran's Islamic Revolutionary Guard Corps (IRG), NBC News reported.

      However, no link has been definitively established with the IRG - a major military, political and economic force with close ties to Iran's Supreme Leader, Ayatollah Ali Khamenei, and many other senior figures.

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      Watch: From the scene where Salman Rushdie was attacked on stage

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      Des explosions ont eu lieu sur une base abritant des forces russes en Biélorussie

      par Laurent Lagneau · 12 août 2022

      Située dans l’ouest de la Crimée, à plus de 200 km de front, et occupée par le 43e régiment d’aviation d’attaque navale de la marine russe [43 OMShAP], doté de bombardiers tactiques Su-24M « Fencer » et de chasseurs Su-30 « Flanker », la base de Saki a été secouée par une explosion massive, dont les images ont été largement diffusées via les réseaux sociaux.

      Peu après, les autorités russes ont expliqué que des « violations des règles de sécurité incendie » avaient entraîné la destruction de « plusieurs munitions d’aviation », sans causer de dommages aux infrastructures et aux avions de la base en question. « Il n’y a aucun signe ou preuve que cela ait été fait intentionnellement », ont-elles ajouté.

      Seulement, l’imagerie satellitaire dit tout le contraire. D’après des photographies fournies par la société Planet Labs, on constate au moins trois cratères dans la zone parking de cette base, des bâtiments et hangars démolis ainsi que plusieurs appareils endommagés [si ce n’est détruits].

      Même si le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a déclaré que la guerre devra se « terminer avec la libération » de la Crimée, Kiev n’a pas revendiqué officiellement d’attaque contre la base russe de Kati. « Le ministère ukrainien de la Défense ne peut pas établir la cause de l’incendie, mais rappelle une fois de plus les règles de sécurité incendie et l’interdiction de fumer dans des endroits non spécifiés », ont ironisé le autorités ukrainiennes.

      Officieusement, en revanche, un officier ukrainien a affirmé au New York Times que l’Ukraine était bien à l’origine des destructions constatées sur cet aérodrome, sans pour autant préciser le mode opératoire suivi.

      En effet, les forces ukrainiennes ne disposent théoriquement pas de missiles d’une portée assez longue et suffisamment précis pour atteindre la Crimée depuis les positions qu’elles occupent actuellement. D’où la rumeur selon laquelle les États-Unis leur auraient founi des missiles ATACMS [MGM-140 Army Tactical Missile System] pour leurs M142 HIMARS…

      First unrectified images of Saki Air Base in Crimea via @planet following yesterday's multiple explosions. There's clearly been a massive fire across the base following whatever happened there: pic.twitter.com/vQJa6ljMEv

      — Eliot Higgins (@EliotHiggins) August 10, 2022

      Cependant, le responsable cité par le quotidien américain a indiqué qu’un engin de « fabrication ukranienne avait été utilisé ». Ce qui ne laisse qu’une possibilité : l’emploi du missile balistique Hrim-2 [encore appelé Grim-2, Grom ou encore Sapsan]. D’une portée de 280 km, il est développé depuis 2013 par un consortium de plusieurs entreprises spécialisées ukrainiennes.

      En tout cas, quel que soit le type de missile utilisé [voire le drone, ce qui paraît cependant peu probable au regard des dégâts infligés à la base], les défenses aériennes russes ont été prises à défaut…

      Quoi qu’il en soit, la base de Kati n’a pas été la seule à avoir été secouée par des explosions. Celle de Zyabrovka, en Biélorussie, a en effet connu un sort identique, dans la nuit du 10 au 11 août. Selon Minsk, leur origine serait un moteur qui aurait pris feu après avoir été remplacé sur un « véhicule ». Feu qui « a été rapidement maîtrisé », a indiqué le ministère biélorusse de la Défense, assurant que « personne n’avait été blessé ».

      Située dans la région de Gomel, près de la frontière avec l’Ukraine, la base de Zyabrovka abriterait un important volume de forces russes, dotées de systèmes de défense aérienne S-400, de batteries Pantsir S1, de missiles balistiques Iskander, de chars et de véhicules de combat d’infanterie.

      ЗМІ показали відео вибухів на аеродромі в Білорусі та назвали можливі причини. Відео з Telegram "Беларускі Гаюн" pic.twitter.com/qwkMMNsa2P

      — Українська правда ✌️ (@ukrpravda_news) August 11, 2022

      D’après une vidéo supposée être celle de l’incident, le « Belarussian Harun Project » a compté huit explosions… Ce qui n’est pas conforme avec les explications données par Minsk.

      Ce 12 août, cette organisation a indiqué qu’un radar de défense aérienne 92N6E [code Otan : « Grave Stone »] aurait été détruit, de même qu’un char T-72 et des munitions. « Pour le moment, nous continuons à collecter et à clarifier les informations », a-t-elle indiqué.

      A T-72 tank, 92N6E radar and ammunition may have been destroyed at night in Ziabrauka.We received information that as a result of today’s flashes/explosions at Ziabrauka air base, a number of vehicles deployed at the military airfield and near it may have been destroyed. 1/6 pic.twitter.com/ujXLNxVtfA

      — Belarusian Hajun project (@MotolkoHelp) August 11, 2022

      Cela étant, l’Ukraine n’a revendiqué aucune attaque menée sur le territoire biélorusse. Toutefois, début juillet, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait accusé Kiev d’avoir tiré des missiles en direction de son pays. « On nous provoque. Je dois vous dire qu’il y a environ trois jours, peut-être plus, on a essayé depuis l’Ukraine de frapper des cibles militaires en Biélorussie. Dieu soit loué, nos systèmes anti-aériens Pantsir ont intercepté tous les missiles tirés par les forces ukrainiennes », avait-il assuré.

      Photo : Vitaly KuzminCC BY-SA 4.0

      BBC

      Climate change: Drought highlights dangers for electricity supplies

      By Matt McGrathEnvironment correspondent

      The ongoing drought in the UK and Europe is putting electricity generation under pressure, say experts.

      Electricity from hydropower - which uses water to generate power - has dropped by 20% overall.

      And nuclear facilities, which are cooled using river water, have been restricted.

      There are fears that the shortfalls are a taste of what will happen in the coming winter.

      In the UK, high temperatures are hitting energy output from fossil, nuclear and solar sources.

      That is because the technology in power plants and solar panels work much less well in high temperatures.

      The prolonged dry spell is putting further pressure on energy supplies as Europe scrambles for alternative sources after the Russian invasion of Ukraine.

      Hydropower is an important source of energy for Europe, but the lack of water in rivers and reservoirs is now significantly reducing the ability of facilities to produce electricity.

      Italy gets around 1/5 of its power from hydro, but that's fallen by around 40% in the past 12 months.

      It's a similar story in Spain, where the amount of electricity generated is down 44%, according to data from energy researchers Rystad Energy.

      "Hydropower can be quite volatile, but 40% is absolutely extreme," says Fabian Rønningen, a power analyst with Rystad.

      The figures are not just down in one part of Europe, he explains, but all the big hydropower-producing countries are making less now.

      "It's really a big impact,," he adds.

      Norway is also experiencing challenges with hydro-electricity. It warned that it may not be able to continue to export energy to countries like the UK unless its reservoirs were refilled.

      Some in the hydro industry say that lack of investment in modernisation and in transmission lines are also causing problems.

      "We are going to face a problem this winter. And that should be a wake-up call to have more investment in the infrastructure for the next few years," says Eddie Rich from the International Hydropower Association.

      The exceptionally hot weather is also hitting nuclear power production, especially in France. Around half of the 56 reactors in the fleet are offline, with several affected by a systemic issue with corrosion.

      Those reactors that are working are often cooled with water from rivers that are now running low, while temperatures are running high.

      "Once the water in the rivers is very low and very hot, basically you have to stop cooling down nuclear power plants. That's because the water that's released is dangerous for fish and other species in the rivers," said Prof Sonia Seneviratne, from ETH Zurich.

      The French government is now allowing some facilities to release very warm water back into the rivers, as a temporary measure.

      It underlines the stresses the heat is putting on energy production. France is now making up the shortfall in electricity by importing from the UK among others.

      Analysts say this is putting additional pressure on the UK system - at a time when the very warm weather is hitting production from gas and nuclear facilities.

      It's more difficult to cool the plants in the warmer weather, explains Kathryn Porter, an energy consultant with Watt-Logic.

      "Solar panels also experience quite a significant drop off above 25C. Everything just works less well when it's hot," she adds.

      The stresses in the UK system were evident this week when the National Grid triggered a capacity market notice, a technical step indicating that the safe margins for operating the grid were reduced.

      Countries, including the UK and France, rely on each other's electricity markets.

      "If both French and UK systems are in stress at the same time, then nobody really knows what will happen," Ms Porter says.

      She said it is a foretaste of what may happen in winter and warns that there may well be restrictions on energy use for large consumers.

      Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.

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      Opex 360

      La Marine nationale envisage de recourir à nouveau à une flotte auxiliaire civile en cas de crise grave

      par Laurent Lagneau · 11 août 2022

      En mai, la flotte auxiliaire de la marine britannique [la Royal Fleet Auxiliary, ou RFA] a remis au goût du jour les procédures permettant à ses navires d’être ravitaillés en mer par des pétroliers civils, via un essai ayant impliqué le RFA Tidesurge et le MT Maersk Peary.

      « Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », avait alors commenté un officier de la Royal Navy. En outre, une telle pratique, qui avait cours lors de la guerre des Malouines, permettrait aussi de renforcer la flotte de pétroliers-ravitailleurs militaires… en cas de conflit.

      De son côté, la Marine nationale entretient des savoir-faire du même ordre. En janvier, le patrouilleur de haute-mer [PHM, ex-aviso] Jacoubet, alors engagé dans la mission Corymbe, dans le golfe de Guinée, a été ravitaillé en mer par le pétrolier African Runner, battant pavillon du Liberia. « Le caractère aussi exceptionnel que complexe de la manœuvre en a fait un défi singulier et intéressant pour l’équipage », avait-elle commenté à l’époque.

      N’ayant jamais eu un format aussi réduit depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la Marine nationale ne disposera que de deux Bâtiments ravitailleurs de force [BRF] d’ici à 2029 sur les quatre prévus… En outre, en cas de crise importante, elle ne pourra assumer toutes ses missions ordinaires, ses moyens étant comptés.

      D’où l’idée de renouer avec des pratiques d’antant… « On a perdu de vue la flotte auxiliaire qui existait dans les années 1980 mais on en aura sans doute bientôt besoin à nouveau », a en effet affirmé l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet.

      Certes, les dispositions législatives permettent de réquisitionner des navires… Seulement, la taille de la marine marchande française s’est également réduire en quarante ans… En 1975, popularisée par la série « Jo Gaillard », adaptée pour la télévision, elle se situait au 9e rang mondial, de par son tonnage. Faute de politique maritime stable, selon Bernard Cassagnou, auteur d’un livre sur ce sujet, elle a décliné dans les années 1980. Et, actuellement, selon les données du secrétariat d’État chargé de la Mer, elle se classe au 27e rang des flottes mondiales, avec 192 navires de transport et 233 autres dédiés aux services maritimes. Cependant, ses bateaux sont assez récents.

      « L’âge moyen de la flotte de transport française est de 8,6 ans au 1er janvier 2022. Par comparaison, l’âge de la flotte mondiale de transport est estimé à 15,5 ans. Les mêmes calculs pour la flotte de services maritimes donnent un âge moyen de 17,5 ans », indique la même source.

      Reste que « la flotte de commerce a considérablement fondu depuis cette époque [les années 1980, ndlr] », a rappelé l’amiral Vandier. Aussi, a-t-il ajouté, « il faudra partir de ce qu’il reste de la flotte sous pavillon français ». Quoi qu’il en soit, la Marine nationale envisage « d’affréter des navires [civils] pour assurer l’assistance aux populations outre-mer ». Mais pas seulement.

      « Nous aurons sans nul doute, dans une perspective de crise importante, besoin de pétroliers, de navires de transport civils », a en effet estimé le CEMM.

      Photo : Marine nationale

      BBC

      The rise of repairing: Why more of us are trying to fix things

      By Suzanne BearneBusiness reporter

      It's not unusual for Emma Ash to jump onto YouTube to watch a video of how to repair yet another electrical item that has suddenly stopped working.

      The 46-year-old also routinely picks up old items from car boot sales, or even skips, to fix and refurbish them.

      "I'm a granddaughter of a generation who really believe in making do and mending," says Ms Ash, who lives in West Berkshire.

      "It's always been part of my life. I'm all about saving things."

      The boss of YoungPlanet, an app that allows parents to donate no longer needed kids' toys and clothing to other parents, she managed to fix a fridge during lockdown.

      She has also resolved a leaking toilet, and mended a broken vacuum cleaner.

      "It's always worth a shot," says Ms Ash. "It's hugely satisfying because invariably it doesn't cost as much as getting someone else out."

      With many of us having to cut back on our spending due to the rising cost of living, there has been an increase in the number of people repairing goods, instead of replacing them with a new purchase.

      Add in environmental concerns and a report earlier this year found that a quarter of Londoners are now repairing more than they were in 2020.

      Nationwide more than half of people said they had repaired something in the past year, according to last month's Sustainable Consumer 2022 report by accountancy group Deloitte.

      Given that around the world as much as 50 million tonnes of electronic item waste alone is produced per year, of which only 20% is formally recycled, and it is hard not to agree that this increased repair work is a good thing.

      New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

      However, certain home electrical products are easier to fix than others.

      For example, some 42% of people in the UK have successfully fixed a vacuum cleaner, or would be "comfortable" to give it a go, a report found last year. Yet for televisions the number falls to 14%, and to just 10% for microwave ovens.

      Whatever electrical item you think about fixing, it is obviously important to work as safely as possible, and ensure that the item is unplugged before you start.

      What should start to make repairs easier are the new "right to repair regulations" that came into force for England, Scotland and Wales last summer.

      Mirroring similar European Union legislation that applies to Northern Ireland, they legally require manufacturers of electrical goods to start making spare parts available to buy. There are however, exemptions, for smartphones and laptops.

      To help give people more confidence to try to repair things, a growing number of individuals and organisations are taking matters into their own hands, and organising 'repair cafes' - both in the UK and overseas.

      More often held in a communal space, such as community hall, library or church building, the idea is that people can take along broken electronic items, and volunteers will help fix them, or offer advice.

      "It isn't just about getting something repaired, it's about learning new skills and feeling empowered to maintain your own products," says Ugo Vallauri. He is co-director of London-based Restart Project.

      There are now an estimated 2,400 such repair cafes worldwide, and more than 250 in the UK.

      Earlier this year, Restart Project also launched two permanent sites or "Fixing Factories" in London. In Camden and Brent volunteers repair people's broken electronics on a pay-what-you-like basis.

      "We'd like to turn it into a national network of similar places, and want repair to become the norm," says Mr Vallauri.

      "Everyone should have access to repair, and it should be the first option when something breaks rather than giving up and clicking on next-day delivery for something new."

      When it comes to clothing items, there are also new, convenient ways to get items fixed rather than have to buy replacements.

      Website-based Make Nu allows users to send off clothing to be repaired and then mailed back. And Sojo is a clothing repair app which works as a marketplace, allowing people to find somewhere to repair and mend the clothes.

      Josephine Philips founded London-based Sojo in 2021, fresh out of university. "I was thinking if circular, slow fashion is going to be accessible to a younger generation it needs to be modernised and digitised, and so set about creating a solution."

      But with a great many people still scrambling to buy the latest smart phone, ultra-high definition television, or latest clothing trend, is the tide actually turning?

      "There is definitely a subculture of people wanting to get things repaired, but it's very much a subculture," says Tim Cooper, professor of sustainable design and consumption at Nottingham Trent University.

      "Although there are thousands of repair cafes globally, and they have done a great job, they tend to be quite small compared to the millions of products people are buying. We need to move away from a throwaway culture."

      Mr Vallauri adds that what would help boost the number of people repairing their electrical goods in the UK is a tax cut to make it more affordable. "We have been campaigning for the removal of VAT…which exists on repairs of yachts but not on computers or white goods."

      He also points to an initiative in Austria where the government is giving out repair vouchers helping to reduce the cost of repair by 50% up to the value of €200 ($204; £168). There is a similar scheme in the German state of Thuringia.

      Meanwhile, last year France launched a mandatory repair score index for some electrical products. For example, when you buy a smartphone or lawnmower you will see a score of 1-10 of how repairable it is.

      Still, increasing number of people in the UK do indeed seem to be fixing things at home. Espares, a website offering spare parts for everything from fridges to vacuum cleaners, says its UK sales are now a third higher than they were back in 2019.

      It posts repair guides on its website and YouTube, and last year it launched a video chat tool enabling people to show their problem to its customer service team.

      "We see a lift whenever people are having to pull the purse strings," says head of brand Adam Casey. "It's a no-brainer that instead of, say, paying hundreds of pounds for a new dishwasher they might change the spray arm themselves for £20."

      Back in West Berkshire, Ms Ash advises others to "give it a go yourself".

      "You can always find a video on YouTube of someone fixing whatever fault there is with your item," she says. "Fixing something gives you a lot of satisfaction and is really empowering."

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      BBC

      Picture of wild cat hunting flamingo wins award

      A striking image of a caracal hunting flamingo in Tanzania has won first prize in the 2022 Nature TTL Photographer of the Year competition.

      A Cat and Its Prize, by US photographer Dennis Stogsdill, beat 8,000 entries from around the world.

      "This is nature at its most raw," Nature TTL founder Will Nicholls says.

      "The caracal is soaked from chasing the flamingos through the waters but has come out on top.

      "The contrasting colours against the dark surroundings really make this image pop - a wonderful scene to have been able to observe, no doubt, let alone capture exquisitely on camera."

      The photo also won the Animal Behaviour category.

      Here are winning images from the other categories, with descriptions by the photographers.

      Animal Behaviour, second place: African elephant puffing dust, by Michael Snedic

      After wallowing in the mud, this majestic African elephant was walking towards our safari vehicle, in the Ngorongoro Crater, in Tanzania, Africa.

      It sucked up some dust in its trunk - and before long, it turned its trunk upwards and released a huge puff of dust.

      My camera was set to continuous shutter and I was clicking away like crazy - an exhilarating moment.

      Camera Traps, winner: Ice bear, by Geoffrey Reynaud

      In the Yukon, Canada, a unique phenomenon happens every year.

      The bears will freeze their fur and stay out until the month of December, despite the temperature reaching as low as -30C.

      This picture was taken by a camera trap set up along the river, about two days before a snowstorm.

      Camera Traps, second place: Top of the world, by Sascha Fonseca

      A snow-leopard scans for prey across the jagged peaks of the Ladakh mountain range, in India.

      Thick snow blankets the ground - but the big cat's dense coat and furry footpads keep it warm.

      I captured this image during a three-year DSLR [digital single-lens reflex] camera trap project on the Indian Himalayas.

      Landscapes, winner: Nature fights back, by Bertus Hanekom

      A thunderstorm passes over a sunflower which, against the odds, has managed to survive on a rubbish dump in the semi-arid Karoo region of South Africa.

      Landscapes, second place: The lava, by Marek Biegalski

      An eruption began in March 2021 at the Fagradalsfjall volcano, in Geldingadalir, Iceland.

      I captured this image on the 17 September, as the lava flow that day was spectacular.

      Small World, winner: The journey of a moth, by Tibor Litauszki

      I managed to photograph this moth in summer at dusk.

      To keep track of the flight, I used an LED [light-emitting diode] headlight and lit the moth with a flash.

      I made the twilight mood with multi-exposure inside the camera.

      Small World, second place: Pretty in pollen, by Tim Crabb

      A moth, Micropterix calthella, covered in golden balls of pollen from a creeping buttercup flower found in Mutter's Moor, near Sidmouth, Devon.

      The image is a compilation of focus-stacked pictures.

      The Night Sky, winner: The top of Australia, by Josselin Cornou

      This photo was taken during a trip to Mount Kosciuszko, the highest point in Australia.

      It is also one of the best places to capture the Milky Way, in part thanks to the dark skies.

      The Night Sky, second place: The Astonishing, by Mauro Tronto

      This shot is mixture of magical elements - the moonlight refracting to generate a magnificent rainbow, the beautiful northern lights just above and Godafoss, the spectacular waterfall in Iceland.

      All elements are real and occurring at the same time.

      Underwater, winner: Sunset ray, by Andy Schmid

      A pink whipray splitting a school of bannerfish, shot against the setting Sun on a late afternoon at the famous dive site Tuna Factory, located close to Malé, the capital of the Maldives.

      Underwater, second place: Caviar, by Talia Greis

      A male eastern gobble-guts fish carries eggs in its mouth.

      He will continue to hold the eggs for a month, before hatching occurs.

      Urban Wildlife, winner: City hare, by Jan Piecha

      During the daytime, this place on the outskirts of Kassel, in Germany, is crowded with people going about their daily business - but at night, it belongs to the animals.

      Urban Wildlife, second place: Glow worm metropolis, by Josselin Coronou

      A city of glow-worms are populating this old abandoned train station in Helensburg, Australia, providing beautiful lights on rainy days.

      To make this photo happen, I had to travel to the location during a storm, as an ephemeral waterfall would start to appear.

      A day after this photo was taken, the tunnel was flooded.

      Wild Portraits, winner: I see you, by Tomasz Szpila

      When a huge lion looks you right in the eyes, you immediately forget that you are sitting safely in the car.

      Instinctively, you cower and slowly retreat deeper inside the car so as not to provoke a predator.

      Fortunately, he and his brothers were busy consuming the young buffalo that had been hunted several minutes earlier.

      Wild Portraits, second place: A moment of wilderness, by Matt Engelmann

      I cautiously observed this fox for a month in Graubünden, Switzerland, and noticed that this place was well used as a marking spot.

      The picture was taken with a wide-angle lens with a remote shutter release, so as not to disturb the fox.

      Under-16, winner: Vantage points, by Achintya Murthy

      Malabar parakeets are wonderful creatures.

      They are also called blue-winged parakeets.

      They usually flock together and are seen in huge numbers.

      In the midst of a bunch of activities, it was my privilege to shoot this image, from a bird hide in Karnataka, India.

      These two are fighting over a stump that had paddy grains as its feed.

      Under-16, second place: Great crested grebe, by Maksymilian Paczkowski

      My local pond, near Poznań, in Poland, is great place for grebes.

      There are at least four breeding species on this pond and they're pretty tame because fishermen are often there.

      This little great crested grebe was posing for me through all the time that Sun was setting.

      All pictures courtesy Nature TTL.

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