L'Humanité
Conscience(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinCivilisation Maintenant, tout est affaire de conscience. Le temps reste un peu suspendu, bien sûr, et les jours se succèdent, vifs, précieux, uniques et si désolants, comme si l’à-venir se dressait devant nous, gris et ombrageux, semblable à une barrière qu’il nous faudra bien franchir sans vergogne. L’histoire ne s’arrête pas là. Prenons donc les choses dans l’ordre, en nous rappelant l’immense sentiment de gâchis – sinon d’impuissance –, de déception et de dépit à l’aune d’une catastrophe qui, de longue date, aurait pu être évitée. Le jour viendra, celui des bilans et autres désenchantements d’une gauche incapable de se dépasser. Responsabilités multiples, partagées, particulières, individuelles aussi. C’est toujours à la radicalité qu’on aime garder les mains propres au point de se les couper. On ne s’y résout pas, en vérité. « Plus noble que l’échec moralement sécurisant, qui élude tout mécompte, me semble le parti pris de l’incertain, ou de l’échec, si l’on veut, mais après avoir essayé », écrivait Régis Debray en 2012, dans Rêverie de gauche (Flammarion). Depuis dimanche soir, le bloc-noteur a beaucoup pensé à cette phrase. D’autant que l’écrivain-philosophe ajoutait : « À une seule condition : que la garde montante n’oublie pas de bien distinguer dans son héritage entre ce qui doit changer et ce qui doit se maintenir. C’est même en quoi consiste tout l’art politique. » La pire faute ne consiste-t-elle pas à laisser en état ce qui doit changer alors même qu’on s’attache à détruire ce dont la permanence est la raison d’être et la marque d’une civilisation ?
Désastres Formule rabâchée : ne sous-estimons jamais la difficulté de braver l’opinion dans une démocratie d’opinion. L’histoire est tragique, mais pas tout le temps. Le nôtre tient plutôt de la tragi-comédie tendance déception extrême. L’époque se veut idolâtre, aguicheuse, hédoniste, sans scrupules et parfois tribale ? Elle est aussi inventive, décomplexée, voyageuse, fourmillante d’énergie et d’audace, imprévisible. N’étant pas de ceux qui prennent la fin d’un monde (une élection) pour la fin du monde, assurons-nous quand même que le pays ne bascule pas dans l’absurde furie nihiliste et destructrice. Nous sommes déjà nombreux, très nombreux, à dialectiser nos discours, à affûter nos arguments, pour tenter de convaincre des proches, des amis, des inconnus de ne pas laisser filer les urnes par simple répulsion-révulsion, colère et ras-le-bol des politiques néolibérales – nous partageons pourtant l’idée. Mais soyons sérieux : utiliser le bulletin Mac Macron, le seul disponible pour éviter le pire, constitue-t-il, à ce point, une entrave à ce que nous sommes, à ce que nous croyons profondément du sens de la République et de nos valeurs, à notre Histoire et pour tout dire : au devenir de la France des Lumières ? Se pincer le nez, évidemment. Le regretter après coup, certainement pas. En pleine recomposition politique, dont le processus se poursuit en mode accéléré, alors que deux blocs sociologiques et culturels se font désormais face, rien ne serait plus dramatique que d’installer à l’Élysée Fifille-la-voilà, ouvrant dès lors une séquence de profonds désastres en cascade, un cataclysme antidémocratique qui éloignerait de toutes perspectives de transformations sociales.
Danger Disons-le tout net : la République se trouve en danger. Et de manière plus sournoise qu’il n’y paraît. Méfions-nous des apparences d’« acceptabilité », voire de « fréquentabilité ». Le RN reste authentiquement d’extrême droite, en prise directe avec le FN du père. Un parti contraire au sens de l’histoire, toujours maurrassien et pétainiste, toujours poujadiste et nationaliste. Entre le libéralisme, qui réclame le combat social, et l’obscurantisme d’extrême droite, comment demeurer muet, passif et « ailleurs » ? De la préférence nationale aux atteintes à la Constitution et aux droits fondamentaux en tout genre, la menace, réelle, n’a rien d’un fantasme – sauf peut-être pour les « installés » de la vie, ceux qui pensent n’avoir rien à perdre et qu’une bonne séance de chaos purgerait un vieux pays déboussolé. Attention : avec Fifille-la-voilà, tout sera détruit par la discrimination assumée et l’apologie de l’inégalité. Oui, une affaire de conscience.
L'Humanité
Derniers avertissements
TribuneDominique-Jacques Roth Psychanalyste et auteur
Cinquante ans après les mises en garde des rapports Meadows et Forrester, le monde est en quelque sorte sommé de choisir entre la vie et le suicide. Quand une pensée qui se veut rationnelle asservit alors qu’elle croit libérer, réagissant si peu à un mode de développement menaçant l’ensemble des espèces, il importe d’en saisir les raisons à la racine. Le retour de la guerre en Europe ne devrait pas masquer sous un épais brouillard les premiers avertissements relatifs aux dangers environnementaux liés à une croissance sans butée datant du début des années 1970, auxquels s’est rajoutée la paupérisation délibérée de tous les services publics soumis à l’autorité des marchés. Les travaux du Giec et de la plateforme sur la biodiversité (IPBES) nous informent que, au lieu d’être résolues, les difficultés empirent. Les élites appliquent les poncifs de l’idéologie néolibérale de manière de plus en plus autoritaire, soignant les indices plutôt que le bien commun.
Choisir la vie versus un lent suicide supposerait une attitude plus prudente vis-à-vis des sciences et de la pensée computationnelle. L’adage « on n’arrête pas le progrès » exige notre soumission à un mode d’élaboration auquel la science ne saurait se soustraire, qui, excluant la volonté et brimant notre liberté, signale au contraire la forme réelle de notre servitude. La dépendance aveugle vis-à-vis de toutes les trouvailles issues de la boîte de Pandore scientifique, technique et marchande est le signe d’une dégénérescence catastrophique. L’imaginaire d’une logique « quantophrène » selon laquelle toujours plus de données, de machines et de profits seraient salvateurs aboutit à l’illusion d’une maîtrise impossible. David Hilbert rejetait la locution latine « ignoramus et ignorabimus » (« nous ne savons pas et nous ne saurons jamais »). Gödel s’en est départi, mais sur la tombe de Hilbert à Göttingen est gravé : « Nous devons savoir, nous saurons. » Marie Curie ne savait pas ce qu’elle allait trouver en engageant ses recherches. La loi de Gabor s’appliquant, le radium, à l’origine de la radiographie médicale, a aussi permis la mise au point de la bombe H et l’équilibre de la terreur. Mais dans l’épisode ukrainien, force est de constater que même la dissuasion nucléaire ne fonctionne plus quand un tyran prêt à tout se joue de l’impuissance occidentale.
Il s’agit donc de rendre à la conscience ce qui nous conditionne sur un mode sinon inconscient, du moins implicite. Sans l’existence de l’arme ultime, il eût été possible de conjoindre les luttes pour neutraliser l’agresseur. Pourrions-nous ne pas succomber à l’assujettissement d’une pensée qui, loin d’être seulement volontaire, nous asservit à une forme de développement illusoire pour ne pas céder sur l’essentiel célébré par le poète Virgile : la beauté du monde et le soin porté au vivant.
BiodiversitéGiec L'Humanité
Les classes populaires et Marine Le Pen
TribuneChristèle Lagier Politologue
L’offensive de Marine Le Pen sur la thématique du pouvoir d’achat des plus modestes est partie intégrante de sa stratégie de dédiabolisation. Prétendument ni de droite ni de gauche, la candidate d’extrême droite a réactivé cette thématique dans le cadre de la campagne présidentielle 2022, pour mieux s’extirper du bourbier de l’offensive russe en Ukraine. Ce positionnement électoraliste conduit à valider trop rapidement sa qualification pour le second tour comme une conséquence logique du soutien des classes populaires. Ce soutien n’a pourtant rien d’évident ni de systématique. Il est loin de concerner l’intégralité des classes populaires et il est surtout loin d’être définitivement acquis pour au moins deux raisons.
La première est la progression désormais structurelle d’une abstention indexée aux propriétés sociales des électeurs et électrices. Les plus démuni·e·s socialement s’abstiennent d’abord massivement. Celles et ceux qui votent pour Marine Le Pen ne comptent pas parmi les plus démuni·e·s. Les analyses menées plus particulièrement sur les femmes qui déclaraient un vote RN en 2017 au second tour de la présidentielle soulignaient en quoi celles-ci occupaient les positions les plus fortement dépendantes de leurs environnements familiaux (mariage précoce, moins fréquemment en activité, moins d’indépendance financière, etc.) dans un électorat dominé socialement (faiblesse du capital scolaire et professionnel). Néanmoins, si Marine Le Pen mobilisait un peu mieux que le candidat Macron les catégories les plus fragiles, au chômage ou à faibles revenus, celles-ci demeuraient dans leur grande majorité à distance de la pratique de vote, comme le soulignait alors l’enquête de participation de l’Insee. Si Marine Le Pen faisait un peu mieux que les autres partis dans ces catégories, elle ne parvenait pas à les inciter à voter. La principale difficulté de cette candidate est que sa marge de progression, au sein des catégories populaires précarisées, est fortement concurrencée par l’abstention, qu’elle ne contribue que très marginalement à réduire. C’est encore le cas en 2022.
La deuxième raison est que, si le choix du RN peut devenir une option, c’est principalement à la faveur de va-et-vient réguliers entre droite et extrême droite au sein des catégories populaires les plus stables (disposant de revenus imposables et d’un patrimoine modeste). Si ce vote RN n’est jamais mécanique, il bénéficie dans certains territoires de conditions d’expression facilitées. C’est le cas du Sud-Est, où chaque élection est une occasion de le renégocier. Là où certains verrous subsistent chez des électeurs et des électrices pourtant peu hostiles aux discours diffusés par le RN dans les rangs de la droite, d’autres lâchent. Le repositionnement de ces électeurs et électrices en faveur du RN en 2017 a souligné en quoi ce dernier relève de jugements sociaux hostiles au candidat Macron, représentant des élites parisiennes détestées. La jeunesse du candidat (« petit merdeux »), couplée à la menace qu’il faisait peser sur le pouvoir d’achat d’électeurs et électrices qui se sentaient déjà menacé·e·s (notamment les retraité·e·s) faisant le reste. Loin de constituer une rupture, l’option RN est d’abord un choix possible dans des itinéraires électoraux ponctués de glissements. Il existe à l’évidence, au sein de l’électorat de droite, un vivier de votants populaires pouvant se mobiliser à la faveur des contextes électoraux, mais également de la distribution territoriale des zones de force du parti. Cette option se réactive à la faveur d’un « bon sens » partagé, plus qu’au travers de marques de soutien franches et surtout définitives au RN. On se rassure alors entre conjoints, parents, enfants et amis sur le fait de faire le bon choix.
Au-delà du supposé soutien acquis des classes populaires à Marine Le Pen, c’est leur rapport au monde politique (défiance, défaut de représentation des élites, sentiment d’être méprisées), mais également social et professionnel (pouvoir d’achat et précarité) qu’il faut interroger pour comprendre le repli sur l’abstention ou le vote RN. C’est bien la question de l’incapacité des formations politiques à formuler des projets de société alternatifs qui est en jeu dans le maintien des scores élevés de l’extrême droite. Il faut mettre fin à l’extrême-droitisation du débat politique autour des thématiques de l’immigration musulmane et de l’insécurité pour replacer les conditions de vie, au premier rang desquelles les conditions de travail, au centre des offres programmatiques. C’est le chantier qu’une union populaire, forte des suffrages obtenus lors du premier tour de la présidentielle, doit ouvrir pour les cinq prochaines années.
Rassemblement nationalclasses populaires New York Times - World
At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada
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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.
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By Vjosa Isai
MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.
By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.
Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.
She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.
She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.
When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.
By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”
She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.
Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.
The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.
No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.
“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”
As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.
“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”
Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.
“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”
She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.
But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.
“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”
In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.
Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.
Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.
“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”
She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.
She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”
The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.
She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.
Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”
As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.
“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”
Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”
One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.
Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.
“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”
In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”
Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.
People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.
Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”
“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.
For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.
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By Jeffrey Gettleman
An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.
LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.
He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.
But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”
“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”
My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.
But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.
He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.
I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.
For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.
Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.
Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.
How should we reconcile them?
I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.
“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”
What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.
“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”
I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.
When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.
I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.
The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.
“This town used to be a third Jewish,” he said.
How many are left?
“Six families,” he said.
I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.
For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.
As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.
I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?
“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia is moving forces to Ukraine’s eastern border, the Pentagon says, as both sides prepare for a confrontation there. In the south, the Russian military appeared close to capturing Mariupol, a win that would allow Moscow to establish a land bridge between Russia and the occupied territory of Crimea.
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered severe damage that forced the crew to abandon it; it subsequently sank. A Pentagon official later confirmed that a Ukrainian missile strike was responsible.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.
And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”
Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”
In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.
Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.
It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”
Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.
“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”
My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.
I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.
We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.
But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.
And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.
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L'Humanité
L’Amazonie, poumon de la planète en danger
TribuneLaurence Cohen Sénatrice PCF du Val-de-Marne, membre du groupe d’amitié France-Brésil
À quelques mois de la présidentielle brésilienne, à la tête d’une délégation du groupe d’amitié France-Brésil du Sénat, j’ai voulu mesurer les ravages de la déforestation en Amazonie. Depuis l’élection de Jair Bolsonaro, elle n’a jamais été aussi intense, avec une augmentation de 62 % de février 2021 à février 2022 ! Les associations environnementales brésiliennes ont qualifié de « paquet de la destruction » cinq propositions et projets de loi du gouvernement qui auraient pour conséquences de réduire encore la superficie des terres protégées et de flexibiliser l’homologation de pesticides.
Pour Bolsonaro, soutenu par les forces les plus conservatrices du pays, les enjeux environnementaux sont un obstacle à l’économie. Les peuples autochtones, gardiens invisibles des forêts, sont des gêneurs qu’il faut abattre. Le gouvernement criminalise les classes populaires et les militants environnementaux, tandis qu’il encourage les orpailleurs et renforce les milices.
Le cynisme est poussé à l’extrême avec un jour déclaré « jour du feu », qui embrase la forêt. Le cycle est alors toujours le même : déboisement, pratique de l’élevage durant deux ans, puis culture intensive. Dans certaines parties de l’Amazonie, la situation est sans retour. Tous les organismes chargés de la protection de l’environnement ont vu leurs budgets diminuer. Cette pression sur les droits des communautés indigènes se fonde sur un racisme structurel et institutionnel, 60 % de la population vivant en Amazonie légale étant noire. Au Brésil, toutes les 23 minutes, une personne noire est assassinée.
Les activités minières explosent, de grands projets industriels et d’infrastructures se développent avec un impact négatif sur les populations locales. Imerys, une entreprise française, s’est installée à la source du rio Curuperé, polluant l’eau. De nombreux habitants ont constaté un taux d’aluminium anormalement élevé dans leur sang sans qu’aucun traitement leur soit proposé à ce jour ! J’ai écrit à cette entreprise française qui ne respecte ni l’environnement ni les droits humains. Elle doit rendre des comptes ! À Belo Monte, près d’un barrage gigantesque construit par Norte Energia, les populations ont été chassées sans concertation. Les barrages se multiplient au moment où les ruptures sont de plus en plus fréquentes : 100 000 personnes ont subi des inondations dans l’État du Para entre janvier et mars. Les femmes sont les premières victimes des violations des droits, des violences.
Depuis 2014, la crise est profonde au Brésil avec une concentration du capital faisant exploser les inégalités : 116 millions de personnes sont en insécurité alimentaire alors que Lula et Dilma Rousseff avaient sorti le pays de la carte de la faim. Durant la pandémie, le gouvernement a mené une véritable guerre contre toutes les mesures de protection. La Coordination nationale d’articulation des communautés rurales noires quilombas a dû faire appel à la Cour suprême pour obtenir une mesure judiciaire permettant l’envoi de vaccins en Amazonie, région la plus touchée par la pandémie. Le Mouvement des sans-terre a distribué 6 000 tonnes d’aliments et 1 million de repas, malgré la remise en cause, par Bolsonaro, des politiques en faveur de l’agriculture paysanne. Le Mouvement des personnes atteintes par les barrages comme l’ensemble des ONG de défense de l’environnement ont eux aussi déployé des actions de solidarité et de protection.
Crise sociale, politique, écologique, le Brésil fait face à un moment décisif de son histoire. La société civile comme les forces politiques progressistes résistent et se mobilisent. Elles s’engagent en faveur d’un changement de gouvernement incarné par Lula, seul à porter une politique sociale, environnementale, respectueuse des droits humains. Mais si Bolsonaro ne part pas favori de la prochaine élection présidentielle, tout risque n’est pas écarté. Il a beaucoup de soutiens au travers d’un réseau international fasciste. Aussi est-il de notre devoir de peser pour qu’il y ait un suivi international de l’élection présidentielle d’octobre au Brésil.
brésilElections Brésilamazonieindiens d'amazonie New York Times - World
‘Mi primer mandado’, el programa de televisión que abre un debate en Japón
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El popular programa de televisión, que se agregó recientemente a Netflix, es un reflejo de una cultura de crianza que considera la independencia de los niños pequeños como un indicador clave de su desarrollo.
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Por Hisako Ueno y Mike Ives
TOKIO — Yuka, de tres años, se baja del borde de la acera en un paso de peatones que divide una calle de cuatro carriles. “Aunque el semáforo esté en verde”, dice un narrador en voz en off, “¡ella sigue mirando si pasan carros!”.
Así comienza una escena típica de Mi primer mandado, un programa japonés de telerrealidad que comenzó a emitirse en Netflix a finales de marzo. Es nuevo para los espectadores estadounidenses, pero lleva más de tres décadas al aire en Japón.
La popularidad del programa en Japón es un reflejo del alto nivel de seguridad pública del país, así como de una cultura de crianza que considera la independencia de los niños pequeños como un indicador clave de su desarrollo.
“Es una forma típica de criar a los niños en Japón y un símbolo de nuestro enfoque cultural, que puede sorprender a personas de otros países”, dijo Toshiyuki Shiomi, experto en desarrollo infantil y profesor emérito de la Universidad Shiraume Gakuen de Tokio.
Corto y dulce
Mi primer mandado se emite en Nippon TV, inicialmente como parte de otro programa, desde 1991. Se inspiró en Hajimete No Otsukai, un libro infantil de 1977 de Yoriko Tsutsui que cuenta la historia de una madre que envía a su hija de 5 años a comprar leche para un hermano menor.
Los episodios editados de Mi primer mandado que aparecen en Netflix son cortos (unos 15 minutos o menos) y alegres. Siguen a niños de tan solo 2 años mientras intentan hacer recados en público por primera vez, con un público de estudio riéndose de fondo. Los vigilantes de seguridad y los camarógrafos se esconden fuera de la pantalla, con resultados dispares; a menudo tropiezan con el encuadre.
Mientras los niños se mueven por los pasos peatonales y los lugares públicos más concurridos, llenos de adultos, un narrador describe sus progresos graduales en un tono que quita el aliento, como si fuera un comentarista de un partido de béisbol en la novena entrada. Y los niños pequeños entablan conversaciones con los desconocidos que se encuentran por el camino.
“Mamá dijo que, en lugar de ella, yo iría hoy a las tiendas”, le dice Yuka, de 3 años, a un tendero de la ciudad costera de Akashi mientras compra fideos udon para una comida familiar.
“¿De verdad?”, responde el tendero. “¡Qué niña tan lista!”.
Los mandados inevitablemente salen mal. Yuka se olvida brevemente de comprar tempura, por ejemplo, y otra niña de 3 años se olvida de lo que le han pedido que haga porque está demasiado ocupada hablando sola. En otros episodios, los niños tiran el mandado (peces vivos, en un caso) o se niegan a salir de casa.
Cuando a Ao, un niño de 2 años, su padre, que trabaja como cocinero de sushi, le pide que lleve a una lavandería cercana una ropa blanca de cocinero manchada de salsa de soya, el niño se niega a hacerlo.
“No puedo hacerlo”, le dice Ao a su padre, de pie fuera de la casa familiar y sosteniendo la ropa blanca sucia en una bolsa de plástico.
Finalmente, la madre de Ao lo convence de ir, en parte sobornándolo con un tentempié. “Es doloroso, ¿verdad?”, le dice el padre a su esposa mientras el niño avanza solo por el camino. “Me rompe el corazón”.
“Eres demasiado blando con él”, responde ella.
Un rito de paso
El profesor Shiomi dice que los padres en Japón tratan de inculcar a sus hijos un tipo particular de autosuficiencia. “En la cultura japonesa, la independencia no significa discutir con los demás o expresarse”, dice. “Significa adaptarse al grupo mientras se gestionan las tareas diarias, como cocinar, hacer recados y saludar a los demás”.
En las escuelas japonesas, es habitual que los niños limpien las aulas, señaló. Y en casa, los padres dan incluso a los niños pequeños una mesada para sus gastos y esperan que ayuden a preparar las comidas y a realizar otras tareas.
En un ejemplo muy conocido de esta cultura, la princesa Aiko, integrante de la familia real japonesa, iba sola a la escuela primaria a principios de la década de 2000. (Siempre estaba vigilada por la policía de la Casa Imperial).
En el área de Tokio, una empresa de producción llamada Wagakoto filma breves documentales de niños pequeños haciendo mandados por una tarifa que comienza en unos 120 dólares. Jun Niitsuma, fundador de la empresa, dice que el servicio se inspiró en Mi primer mandado y Hajimete No Otsukai, y que los clientes pagaban por ello porque querían un registro de lo independientes que se habían vuelto sus hijos.
“Es un rito de paso” tanto para los niños como para sus padres, dijo Niitsuma. “Estos recados han sido una misión muy simbólica durante décadas”.
Espacio para el debate
Antes de que Netflix adquiriera Mi primer mandado, se había adaptado para el público de Gran Bretaña, China, Italia, Singapur y Vietnam.
“Mi primer mandado es un recordatorio de que la narración única puede romper las barreras culturales y lingüísticas, y conectar a los fans del entretenimiento a nivel mundial”, dijo Kaata Sakamoto, vicepresidente de contenido de Japón en Netflix.
La serie tiene algunos críticos en Japón. Sus principales argumentos parecen ser que los mandados de los niños pequeños equivalen esencialmente a una coacción, o que el programa podría incitar a los padres a poner a sus hijos en peligro.
Los delitos violentos son poco frecuentes en Japón. Sin embargo, algunos académicos sostienen que las mediciones de seguridad habituales pintan un retrato engañoso de la seguridad pública. Señalan que estudios recientes del Ministerio de Justicia indican que la incidencia de la delincuencia en Japón, especialmente los delitos sexuales, tiende a ser mayor de lo que los residentes declaran a los departamentos de policía locales.
“¡Es un programa terrible!”, dijo Nobuo Komiya, criminólogo de la Universidad Rissho de Tokio que ha asesorado a municipios de todo Japón en materia de seguridad pública.
“Esta cadena de televisión lleva años emitiendo este programa, y ha sido muy popular”, añadió. “Pero Japón está lleno de peligros en la realidad. Este mito de la seguridad está fabricado por los medios de comunicación”.
Incluso los partidarios reconocen que Mi primer mandado fue creado para una época anterior en la que otras normas sociales regían el comportamiento de los niños pequeños.
En la actualidad, se debate cada vez más en Japón si obligar a los niños pequeños a realizar tareas es bueno para su desarrollo, como se suponía en el pasado, dijo Shiomi. Y los padres ya no dan por sentada la seguridad pública.
“Yo mismo envié a mi hija de 3 o 4 años a hacer un mandado a una tienda de verduras”, dijo. “Pudo llegar hasta allí, pero no recordaba el camino de vuelta porque no tenía una imagen clara de la ruta. Así que el dueño de la tienda la trajo a casa”.
Hisako Ueno reportó desde Tokio y Mike Ives, desde Seúl.
Hisako Ueno ha reportado sobre política, negocios, género, trabajo y cultura en Japón para el Times desde 2012. Antes de eso, trabajó para la oficina de Tokio de Los Angeles Times de 1999 a 2009. @hudidi1
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L'Humanité
Génome humain : les 8% qui changent tout
EntretienIl y a 20 ans, 92% du génome humain était décodé. Un consortium de plus de cent scientifiques vient de réussir à compléter les 8% restants, établissant ainsi la carte la plus complète à ce jour du génome humain. Une avancée génétique importante. Leurs travaux font l’objet de huit publications et commentaires dans une série d'articles publiés le 31 mars dans diverses revues dont Science. Explications avec le pionnier français de l’exploration du génome humain, Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, directeur de recherche au CNRS et ancien directeur du Genoscope - Centre national de séquençage à Évry, rattaché au Commissariat à l'énergie atomique
Anna Musso
En tant que pionnier, biologiste et généticien, quel regard portez-vous sur ces nouveaux travaux qui permettent d’accéder au premier séquençage complet d’un génome humain ?
Un monde sépare ce qu'on peut faire aujourd'hui de ce qui se faisait il y a 20 ans et même plus récemment. Il y a 20 ans nous considérions ceci comme du détail, c'était avant tout de l'ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n'est pas tout à fait le cas. Mais la portée de ceci reste difficile à estimer et beaucoup des choses vues étaient attendues. D'une manière générale ces 200 millions de bases supplémentaires, vont faire l'objet de commentaires nombreux et alimenter toutes sortes d'hypothèses et de spéculations. Ce travail qui est un véritable tour de force expérimental et informatique permet de répondre à certaines questions qui sont à l'origine du projet mais il va générer encore plus de questions et d'interrogations. Ce qui est toujours excitant en science.
Quelles sont ces technologies qui ont pu faciliter sa mise à nu ?
Nous entrons dans les technologies de séquençage de 3ème génération qui permettent de lire des séquences sur des longueurs considérables 10000 à 20000 bases, voire plus, même si ces séquences comportent beaucoup d'erreurs. Une même séquence peut être lue de très nombreuses fois et donc les erreurs qui sont surtout aléatoires d'une lecture à l'autre peuvent être corrigées. Les corrections reposent sur des méthodes purement informatiques qui analysent et comparent les séquences lues. Une fois lues, il faut assembler les fragments les uns aux autres. Ce qui dans le cas de répétitions est pratiquement impossible, à moins de pouvoir couvrir (lire) de très grands fragments, ce que permettent ces nouvelles méthodes de séquençage. Ces nouveaux procédés de séquençage sont aussi accompagnés de développement logiciels très importants pour assembler des séquences très semblables.
En outre les cellules normales contiennent deux copies de génomes (Un de la mère l'autre du père) ce qui complique beaucoup l'assemblage surtout des séquences de nature répétée. Les auteurs ont recouru à un môle hydatiforme, une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l'embryon. Les cellules ne contiennent alors qu'une copie de génome provenant d'un seul parent. Il n'y aura donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l'autre parent.
En quoi est-ce important de décoder un génome humain entier ?
Ces régions répétées qui représentent globalement 8% d'un génome n'étaient pas connues en détail. On sait cependant depuis longtemps qu'il y a en gros 3 sortes de régions constituées de répétions à la queue leu leu sur de très longues portions. Il s'agit 1) des extrémités des chromosomes, les télomères, 2) des centromères qui jouent un rôle crucial dans la séparation des chromosomes lors de la division des cellules, 3) de grandes portions qui portent de très nombreuses copies des gènes des ARN ribosomiques (rARN) qui constituent l'ossature des ribosomes. Les ribosomes sont les machineries qui fabriquent les protéines dans les cellules. On avait aussi remarqué que ces régions répétées pouvaient renfermer des gènes codant des protéines, mais personne ne savait combien. Quand vous ne connaissez une île que par son contour et un arbre qui dépasse l'horizon, vous ne pouvez pas vous empêcher d'aller voir ce que renferme cette île. Ici c'est pareil, les gens voulaient savoir avec précision ce que représentent ces 8% mal connus, c'est la curiosité avant tout. Ainsi, sur 200 millions de bases séquencées et replacées sur un génome on dénombre plusieurs milliers de gènes divers représentant une vingtaine de catégories. Ces diverses catégories étaient connues, mais maintenant on sait où se trouvent tous ces éléments. On a aussi trouvé environ 150 gènes codant des protéines. Ce sont en général aussi des copies de gènes présents ailleurs dans le génome. Mais on ne sait pratiquement rien sur l'expression de ces nouvelles copies. Comme elles sont redondantes et donc possiblement superflues, elles pourraient évoluer rapidement et à terme coder pour de nouvelles fonctions – pure hypothèse à ce stade. Une autre raison importante de séquencer la totalité, était de pouvoir disposer d'une nouvelle référence. La référence utilisée jusqu'à présent est proche de la version publiée par le consortium international public en 2004 qui comprenait encore plusieurs centaines de "trous" de taille mal estimée, version qui était occasionnellement mise à jour. Maintenant on va disposer d'une nouvelle référence beaucoup plus détaillée. On va changer d'étalon. Mais cet étalon est une séquence particulière. Toutes les autres séquences humaines, de toutes origines, comportent des variations nombreuses, c'est la biodiversité de l'humanité. A ce stade on ne peut pas dire s'il sera important de séquencer systématiquement en entier les génomes des individus. De toute manière les techniques de 2ème génération, qu'on utilise pour séquencer les génomes produisent les données, mais les résultats étaient difficiles à exploiter. L'utilisation du nouvel étalon va faciliter cette exploitation. On a cependant l'impression que l'information contenue dans ces 200 millions de bases additionnelles n'est pas primordiale sur le plan médical à ce stade de nos connaissances. Cependant des zones très limitées des 8% pourraient être ciblées pour répondre à des questions très spécifique.
Quelles sont les prochaines étapes en matière de génomique humaine ?
De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l'éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8%. Il y a aussi une importante variabilité dans ces 8% et même sur le plan quantitatif : 8% est une moyenne avec de fortes variations individuelles. On va bien sûr essayer de savoir s'il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et en particulier des pathologies associées. Les hypothèses ne manquent pas. On voudra, bien sûr, aussi comparer les différentes populations humaines, et voir ce qui se passe chez les autres mammifères, le reste du monde vivant. Une fois de plus la biodiversité est au rendez-vous.
New York Times - World
Un mes de terror en Bucha
By Daniel Berehulak and Carlotta GallApril 12, 2022
Las siguientes imágenes muestran violencia explícita.
‘Le dispararon a mi hijo.Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí’.
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Cuando se estancó el avance ruso hacia Kiev, empezó una campaña de terror y venganza contra los civiles en la cercana ciudad de Bucha, según relatan los sobrevivientes e investigadores.
Los soldados rusos se instalaron en esta escuela. Un francotirador disparaba a cualquiera que se moviera desde un rascacielos. Otros soldados torturaron, violaron y ejecutaron a civiles en sótanos o patios.
Fuimos a Bucha, documentamos decenas de muertes de civiles, entrevistamos a numerosos testigos y acompañamos a los investigadores locales para dimensionar las atrocidades rusas.
BUCHA, Ucrania — Una madre asesinada por un francotirador mientras caminaba con su familia a buscar un termo de té. Una mujer retenida como esclava sexual, desnuda bajo un abrigo de piel y encerrada en un sótano donde se almacenaban papas antes de ser ejecutada. Dos hermanas muertas en su casa, sus cuerpos tirados en el suelo durante semanas.
Bucha es un paisaje de horrores.
Desde el primer día de la guerra, el 24 de febrero, los civiles soportaron la peor parte del ataque ruso a Bucha, a pocos kilómetros al oeste de Kiev, la capital de Ucrania. Las fuerzas especiales rusas que se acercaban a pie a través de los bosques dispararon a los autos que circulaban por la carretera y, al entrar al suburbio, una columna de vehículos blindados abrió fuego y mató a una mujer que estaba en su jardín.
Pero esas primeras crueldades palidecen en comparación con lo que vendría después.
Cuando el avance ruso sobre Kiev se estancó ante la feroz resistencia, contaron los civiles, la ocupación enemiga de Bucha se convirtió en una campaña de terror y venganza. Cuando el ejército ruso, derrotado y desmoralizado, se retiró finalmente, dejó tras de sí un panorama sombrío: cuerpos de civiles muertos esparcidos por las calles, en los sótanos o en los patios traseros, muchos con heridas de bala en la cabeza, algunos con las manos atadas a la espalda.
Los reporteros y fotógrafos de The New York Times pasaron más de una semana con funcionarios de la ciudad, expertos forenses y decenas de testigos en Bucha, descubriendo nuevos detalles de las atrocidades al estilo de ejecuciones cometidas contra civiles. El Times documentó los cadáveres de alrededor de tres decenas de personas en el lugar donde fueron asesinadas —en sus casas, en el bosque, calcinadas en un estacionamiento vacío— y conoció la historia de muchas de las muertes. El Times también atestiguó la existencia de más de cien bolsas para cadáveres en una fosa común y en el cementerio de la ciudad.
Las pruebas sugieren que los rusos mataron de forma temeraria y a veces sádica, en parte por venganza.
Bucha
Hostomel a menos de 1 km
UCRANIA
Cinco hombres en un sótano
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Centro de Kiev, a 25 km
Seis muertos en un asilo de ancianos
Madre asesinada junto a su hija
Bucha
Familia de cuatro entre seis víctimas
Víctima de violación en un sótano
Fosa común
Cementerio
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Escuela No. 3
Calle Vokzalna
Hijo asesinado junto a su padre
Hombre que fue por pan
Makariv, a unos 40 km
Tres civiles en un patio
Cuatro cadáveres en la calle
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Hombre decapitado
Dos hermanos hallados en matorrales
Cuerpo en la calle
Hombre cubierto de tierra
Hombre hallado en una cuneta
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Hombre con un disparo en la cabeza
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Bucha
UCRANIA
Hostomel
Madre asesinada junto a
su hija
Cinco hombres en un sótano
Seis muertos en un asilo de ancianos
Mujer abatida en un jardín
Familia de cuatro entre seis víctimas
Bucha
Cementerio
Víctima de violación en un sótano
Fosa común
Escuela
No. 3
Hombre en la calle
Cuatro cadáveres en la calle
Hombre que fue por pan
Cuerpo en la calle
Tres civiles en un patio
Hombre decapitado
Hermanas abatidas en una vivienda
Niño en un sótano
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Hombre con un disparo en la cabeza
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre hallado en una cuneta
Hombre cubierto de tierra
Hijo asesinado junto a su padre
Irpín
800 metros
Bucha
Cinco hombres en un sótano
UCRANIA
Hostomel, a unos 1,5 km
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Seis muertos en un asilo de ancianos
Centro de Kiev, a 25 km
Bucha
Madre asesinada junto a su hija
Cementerio
Fosa común
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Víctima de violación en un sótano
Calle Vokzalna
Makariv, a unos 40 km
Escuela No. 3
Tres civiles en un patio
Hombre que fue por pan
Familia de cuatro entre seis víctimas
Hijo asesinado junto a su padre
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Calle Yablunska
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre decapitado
Cuerpo en la calle
Cuatro cadáveres en la calle
Hombre con un disparo en la cabeza
Hombre hallado en una cuneta
Estación de
Sklozavodska
Hombre cubierto de tierra
Río Bucha
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Bucha
Hostomel, a unos 1,5 km
UCRANIA
Cinco hombres en un sótano
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Seis muertos en un asilo de ancianos
Centro de Kiev, a 25 km
Bucha
Madre asesinada junto a su hija
Cementerio
Familia de cuatro entre seis víctimas
Fosa común
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Víctima de violación en un sótano
Calle Vokzalna
Makariv, a unos 40 km
Escuela No. 3
Tres civiles en un patio
Hombre que fue por pan
Hijo asesinado junto a su padre
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Calle Yablunska
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre decapitado
Cuatro cadáveres en la calle
Cuerpo en la calle
Hombre con un disparo en la cabeza
Hombre hallado en una cuneta
Estación de
Sklozavodska
Hombre cubierto de tierra
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Río Bucha
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Asesinaron a civiles desprevenidos que realizaban las actividades cotidianas más simples. El 5 de marzo, a media mañana, cuando abría la puerta de su casa en una pequeña calle lateral, le dispararon a una profesora jubilada conocida como tía Lyuda, diminutivo de Lyudmyla. Su cuerpo yacía retorcido, a mitad de la entrada, más de un mes después.
Su hermana menor, Nina, quien tenía una discapacidad mental y vivía con ella, estaba muerta en el suelo de la cocina. No está claro cómo murió.
“Se apoderaron del terreno y estuvieron disparando para que nadie se acercara”, dijo un vecino, Serhiy. “¿Por qué matarías a una abuela?”.
Roman Havryliuk, de 43 años, soldador, y su hermano Serhiy Dukhli, de 46, enviaron al resto de su familia fuera de Bucha cuando se intensificó la violencia, pero ambos insistieron en quedarse. Los encontraron muertos en su patio. “Mi tío se quedó por el perro y mi padre por la casa”, dijo Nazar, el hijo de Havryliuk. Un hombre que no se ha identificado también yacía muerto cerca de ahí, y los dos perros de la familia estaban acribillados.
“No pudieron derrotar a nuestro ejército, así que mataron a los ciudadanos”, dijo Nazar, de 17 años.
La amenaza constante de los francotiradores
Bucha había sido uno de los suburbios más codiciados de Kiev debido a su cercanía con la capital. Enclavado entre bosques de abetos y un río, contaba con centros comerciales modernos y complejos residenciales nuevos, así como con cabañas de verano tradicionales situadas entre jardines y árboles. El escritor ruso Mijaíl Bulgákov tenía allí una casa de verano.
Días después de que los soldados rusos entraron en la ciudad, el ejército ucraniano contraatacó incendiando tanques y vehículos blindados durante una arremetida a una columna rusa. Hasta 20 vehículos ardieron en una enorme bola de fuego que incendió las casas dispuestas a lo largo de un lado de la calle. Algunos soldados rusos huyeron, llevando a sus colegas heridos por el bosque.
Los refuerzos rusos llegaron varios días después con ánimo agresivo. Establecieron su base en un complejo de departamentos situado detrás de la Escuela No. 3, la secundaria principal, en la calle Vokzalna, o calle de la Estación, y colocaron un francotirador en un rascacielos que estaba en construcción. Más al sur, establecieron su cuartel general en una fábrica de vidrio a orillas del río Bucha.
Hasta entonces, los residentes de Bucha habían estado refugiándose de los ataques de misiles y artillería rusos, y muchos de ellos dormían en sótanos y bodegas, pero algunos se habían aventurado a salir de vez en cuando para buscar agua o echar un vistazo a los daños. Los bombardeos habían sido esporádicos, y gran parte del fuego de artillería ruso apuntaba por encima de sus cabezas a Irpín, la ciudad más cercana.
Tras el ataque a la columna, el ambiente se tensó. El 4 de marzo, Volodymyr Feoktistov, de 50 años, salió a pie cerca de las 5:00 p. m. para ir por una hogaza de pan que los vecinos habían horneado. Su madre y su hermano le dijeron que no saliera, pero él insistió, recordó la madre más tarde.
Los vehículos rusos avanzaban por un camino al final de su calle y los vecinos escucharon dos disparos. Al día siguiente lo hallaron muerto en la calle. Pasaron días antes de que lo pudieran subir a una carretilla y lo llevaran hasta la morgue del hospital antes de volver a casa a toda prisa.
El 5 de marzo, un francotirador ruso empezó a disparar contra todo lo que se movía al sur de la escuela.
A la tía Lyuda le dispararon por la mañana. Esa tarde, un padre y su hijo salieron de su propiedad para dar un paseo por su calle, Yablunska, que significa calle del manzano. “Le dispararon a mi hijo”, dijo su padre, Iván. “Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí”.
Pidió que solo se publicara su nombre de pila. Tras semanas de ocupación rusa, muchos residentes en Bucha estaban asustados y pidieron que no se publicaran sus apellidos por miedo a represalias posteriores.
“Toda la noche estuvo sufriendo y murió a las 8:20 a. m.”, dijo Ivan, refiriéndose a su hijo. La familia lo enterró en el jardín de enfrente bajo un montón de tierra. “Es muy difícil enterrar a tu hijo”, dijo Ivan. “No se lo deseo ni a mi peor enemigo”.
Su hijo dejó a un hijo de 8 años y a una hija de uno. “No puedo mirar a mi nieto a los ojos”, dijo Ivan.
La calle Yablunska, donde vivían, pronto se convirtió en el tramo más mortífero para los civiles que pasaban por allí. A principios de marzo, un hombre que iba en bicicleta resultó herido a causa de los disparos de un vehículo blindado, como lo mostró el video grabado por los militares ucranianos. El 11 de marzo había al menos once cadáveres tirados en la calle y en las aceras, según se observa en imágenes satelitales.
Una casa saqueada, un cuerpo en el sótano
Pronto quedó claro por qué los cuerpos habían permanecido en el lugar durante tanto tiempo.
Los soldados empezaron a registrar las casas y ordenaron a los vecinos que no salieran. “Iban patio por patio”, dijo Valerii Yurchenko, de 42 años, un mecánico que vive cerca del río. Un comandante ruso le advirtió que no saliera a la calle. “Tenemos órdenes de disparar”, advirtió el comandante.
Los soldados confiscaron computadoras y teléfonos celulares. Algunos fueron corteses pero igual exigieron que las familias salieran de sus casas cerca de las bases y se fueran a un jardín de niños cercano.
“Me dieron mi bastón”, dijo Tetiana Masanovets, de 65 años, quien fue de las que recibieron la orden de irse. Los soldados convirtieron su casa en una fosa, y usaron una habitación como retrete. “Se robaron todo”, añadió.
Con la llegada de más tropas, los soldados metieron sus vehículos blindados a los jardines de la gente, aplastaban las rejas de metal y las cercas y se estacionaban en la calle mostrando las armas.
Volodymyr Shepitko, de 66 años, huyó con su esposa cuando un vehículo acorazado ruso atravesó su cerca trasera. Se refugiaron en el sótano de la Escuela No. 3. Los soldados rusos también utilizaban la escuela y el complejo habitacional ubicado detrás para colocar morteros.
El 9 de marzo, Shepitko, un ingeniero hidráulico retirado, salió a buscar comida en la casa y vio que había soldados rusos viviendo ahí. Los describió como kontraktniki, soldados a sueldo, hombres que a menudo son combatientes experimentados con la fama de cometer abusos y actuar con impunidad. Habían estacionado sus vehículos blindados en la calle de enfrente y dormían y calentaban agua en la casa, contó Shepitko.
Los soldados hicieron un comentario sarcástico sobre los fascistas ucranianos, para poner a prueba su lealtad. “Pensé que me iban a disparar”, dijo, “y me quedé callado”. Le pidieron su teléfono celular pero su perro les ladró con tanta furia que retrocedieron y lo dejaron ir.
No fue sino hasta que volvió, después de la retirada rusa de Kiev, que Shepitko descubrió hasta dónde habían llegado los soldados rusos. Su casa había sido saqueada y estaba llena de basura y botellas de cerveza. Luego, en un sótano debajo del cobertizo del jardín, su sobrino encontró el cuerpo de una mujer. Desplomada en posición de sentarse, con las piernas desnudas y arqueadas, solo vestía un abrigo de piel y nada más.
A la mujer le habían disparado en la cabeza, y encontró dos casquillos de bala en el suelo. Cuando la policía llegó para llevársela y realizar una inspección, hallaron paquetes rotos de preservativos y un condón usado en la casa.
La defensora oficial de los derechos humanos de Ucrania, Lyudmyla Denisova, dijo que había registrado horribles casos de violencia sexual por parte de los soldados rusos en Bucha y otros lugares, incluyendo uno en el que un grupo de mujeres y niñas fueron retenidas en el sótano de una casa durante 25 días. Nueve de ellas ahora están embarazadas, afirmó.
Especuló que la violencia se produjo como venganza por la resistencia ucraniana, pero también que los soldados rusos utilizaron la violencia sexual como arma de guerra contra las mujeres ucranianas.
Una caminata en busca de agua resulta mortal
La ciudad llevaba desde principios de marzo sin electricidad, agua corriente, gas ni internet. Miles de habitantes, que seguían en sus casas, vivían a temperaturas heladas y dormían vestidos, tapados con capas de cobertores.
Seis personas en un asilo de ancianos murieron de hambre, dijeron los trabajadores del cementerio que recogieron sus cuerpos a principios de abril. El vestíbulo estaba helado y cuatro de los muertos se habían reunido en un solario al otro lado del jardín. En la casa contigua, los mismos trabajadores bajaron a una mujer que se había colgado de una rama.
Durante 10 días a mediados de marzo, Tetiana Sichkar, de 20 años, salió a caminar con sus padres para visitar a su abuela, cuya casa tenía un fogón de leña y una estufa al aire libre donde podían cocinar y calentar agua. Todos los días tomaron la misma ruta por los bosques, cruzando las vías del tren.
El 24 de marzo parecía que estaba calmado otra vez hasta que se escuchó un disparo camino a casa.
“Fue tan fuerte que no podía oír nada”, dijo Sichkar. Todos cayeron al suelo al mismo tiempo. Su madre yacía en silencio. “Le hablé pero no se movió”, dijo. Le levantó la cabeza y vio la sangre: en el rostro de su madre y en su cabello, formando un charco en la calle.
Su madre, una ama de casa de 46 años también llamada Tetiana, murió en donde se desplomó. Los soldados rusos detuvieron a su esposo más tarde, lo esposaron y le pusieron una bolsa en la cabeza cuando pidió recoger el cuerpo de su mujer. Esa noche, más tarde, lo dejaron libre: estaba todavía esposado y con los ojos tapados cuando lo abandonaron en otra zona de la ciudad.
A su padrastro, en un episodio excepcional, le permitieron que se llevara el cuerpo de Sichkar y le dieron un coche rojo nuevo —que resultó ser robado— para que se la llevara. A la mañana siguiente, la familia la enterró en el jardín y estacionó el auto dentro del portón.
Lyudmyla, la madre de la mujer muerta, expresó lo que muchos civiles en Bucha observaron: al avanzar la guerra, el ánimo y el comportamiento de los soldados rusos se puso más feo. “El primer grupo era pacífico”, dijo refiriéndose a los soldados rusos y pidiendo que no se publicara su apellido. “El segundo grupo fue peor”.
Algunas veces la violencia parecía cínica y pensada para atemorizar, pero los efectivos rusos se mostraban particularmente desconfiados ante los hombres en edad de combate y a menudo los acusaban de pertenecer a las fuerzas de defensa ucranianas antes de llevárselos para interrogarlos.
Natalya Oleksandrova, oculista retirada, contó que los soldados detuvieron a su sobrino y dijeron que lo iban a interrogar dos días. Lo retuvieron tres semanas. Luego de que se marcharon las fuerzas rusas, los vecinos lo hallaron muerto en un sótano. “Le dispararon por la oreja”, dijo.
Otra amenaza: los asesinatos en venganza
En la última semana de marzo, las fuerzas ucranianas montaron un contraataque para retomar los suburbios del noroeste de Kiev. Los combates se intensificaron drásticamente en Bucha, y las unidades rusas comenzaron a prepararse para su retirada.
Uno de sus últimos actos fue disparar a sus detenidos o a cualquiera que se pusiera en su camino. En un área despejada de una calle, la policía encontró después a cinco integrantes de una familia, entre ellos dos mujeres y un niño; sus cuerpos estaban quemados y tirados en el suelo.
Al menos 15 personas fueron encontradas muertas con las manos atadas en varios lugares de la ciudad, indicios de que hubo más de una unidad rusa que detuvo y ejecutó a personas. En el sótano de un campamento de verano infantil que las unidades rusas usaban como base se hallaron cinco cuerpos. Otros fueron encontrados en la calle Yablunska y algunos más en la fábrica de vidrio.
En el poblado cercano de Motyzhyn, la muerte de la alcaldesa, su esposo y su hijo, se explica en gran parte por la venganza. Los tres fueron hallados sepultados a las afueras de la localidad. Había señales de tortura: en el caso del hijo, dedos rotos y golpes en el rostro de la alcaldesa, inflingidos antes de que las fuerzas rusas les dispararan, molestas porque los ucranianos destruyeron un camión y un vehículo acorazado.
“Fue venganza”, dijo Anatoly Rodchenko, un maestro de física de secundaria retirado cuyo hijo está casado con la hija de Olha Sukhenko, la alcaldesa asesinada. Rodchenko atestiguó la excavación de la fosa, que también contenía otros tres cuerpos.
En relatos corroborados por un comandante militar local, los residentes describieron cómo una emboscada ucraniana que hizo explotar el vehículo blindado y el camión de suministros provocó una oleada de violencia rusa contra los civiles.
Al día siguiente, por la calle avanzó un vehículo acorazado ruso que iba disparando al azar a las viviendas con una ametralladora pesada, refirió Serhiy Petrovsky, líder de una unidad de soldados voluntarios civiles. No sabe cuántas personas fallecieron o resultaron heridas pero relató que luego de que se marcharon los rusos, recogió los cuerpos de 20 personas abatidas en este y otros episodios en el poblado y sus alrededores.
“Disparaban a todo”, dijo Rodchenko. “Dispararon a las casas. Dispararon a una mujer en la calle. Dispararon a los perros”.
Ese mismo día, soldados rusos detuvieron a Sukhenko, la alcaldesa de 50 años, a su esposo Ihor Sukhenko, de 57, y al hijo de ambos, Oleksandr, de 25, contó Rodchenko. Los cuerpos de los tres se hallaron en la fosa.
“Yo no entiendo”, dijo Rodchenko. “La alcaldesa, bueno, ayudó a los ucranianos, pero ¿por qué Oleksandr? ¿Él qué hizo?”
De la presencia del ejército ruso en la localidad dijo, “fue como una pesadilla”.
Una llamada alegre, luego el silencio
Días después de que los soldados ucranianos recobraron el control de Bucha, la policía y los trabajadores del cementerio comenzaron a recoger los cadáveres esparcidos por todas partes, y metieron bolsas negras para cadáveres en una camioneta blanca. En el barro de las puertas traseras, los trabajadores habían escrito “200”, un código militar soviético para referirse a los muertos de guerra.
El 2 de abril habían recogido ya más de 100 cadáveres, y el domingo la cifra había aumentado a más de 360 en el distrito de Bucha. Diez de los muertos eran niños, señalaron las autoridades.
El 3 de abril, Marta Kirmichi buscaba con desesperación noticias de Bucha en internet. Originaria de Moldova, la mujer había vivido 10 años en Ucrania, cerca de la ciudad de Chernígov, con su marido y su hijo.
Había hablado por última vez con su esposo Dmitrii Shkirenkov, de 38 años, a mediados de marzo. Él era obrero de la construcción y salió de casa un mes antes para volver a su empleo en un desarrollo de nuevas propiedades en Bucha.
La recepción de telefonía celular era mala, pero había logrado llamar a su esposa el 9 de marzo. “Dijo: ‘Le están disparando a la gente pero estoy vivo’”, contó ella. La segunda vez que la llamó eran cerca de las 5:30 a. m. y la despertó. “Dijo con esta voz: ‘Amor, estoy vivo’. Sonaba muy contento”. La llamada, de apenas 30 segundos, también la puso contenta, pero no volvió a saber de él.
Luego encontró las primeras fotos horripilantes de hombres tendidos con las manos atadas en la calle Yablunska, junto a materiales de construcción y tarimas. Reconoció de inmediato a su marido. Estaba boca abajo, con las manos escondidas debajo de su cuerpo.
Más tarde vio otra fotografía: se lo habían llevado pero cerca de ahí seguían dos cuerpos. Ella espera que, tal vez, lo hayan herido y llevado al hospital.
De los 360 cuerpos de personas encontrados durante este fin de semana en Bucha y sus alrededores, más de 250 fallecieron a causa de balas o metralla y están siendo incluidos en una investigación de crímenes de guerra, declaró Ruslan Kravchenko, fiscal regional de Bucha, en una entrevista. Muchas otras personas murieron de hambre, frío o por falta de medicamentos y atención médica, entre otras razones.
Sentado en su auto, Kravchenko repasaba archivos y fotografías de cadáveres en su celular. Dijo que esperaba más casos mientras la policía seguía encontrando cuerpos y la información llegaba en avalancha. En total, en la región más amplia de Bucha, había por lo menos 1000 muertos de la guerra, dijo.
Los fallecidos eran abrumadoramente civiles. Solo dos integrantes del ejército ucraniano se encontraban entre quienes fueron asesinados en la ciudad de Bucha, según Serhiy Kaplychny, funcionario del panteón municipal.
La brutalidad rusa ha indignado a la mayor parte del mundo y ha fortalecido la decisión de Occidente de oponerse a la sangrienta invasión del presidente de Rusia, Vladimir Putin.
“El nivel de brutalidad del ejército de terroristas y verdugos de la Federación Rusa no conoce límites”, escribió Denisova, la defensora del pueblo. Apeló a la Comisión de Derechos Humanos de las Naciones Unidas para que “tenga en cuenta estos crímenes de guerra rusos en Ucrania”.
Algunos de los peores crímenes —incluyendo torturas, violaciones y ejecuciones de detenidos— fueron cometidos por los soldados que tenían base en la fábrica de vidrio de Bucha, según afirmaron los residentes locales y los investigadores. El fiscal regional, Kravchenko, indicó que los investigadores encontraron un servidor informático abandonado por los rusos que podría ayudarlos a identificar a los hombres responsables de la violencia.
“Ya hemos establecido listas y datos de los militares”, aseguró Kravchenko. “Los datos ocupan más de 100 páginas”.
Los investigadores ucranianos también cuentan con un inmenso recurso gracias a las organizaciones, ciudadanos y periodistas que han subido más de 7000 videos y fotografías en un centro gubernamental en línea, warcrimes.gov.ua, señaló la fiscal del Estado, Iryna Venediktova.
“Algo muy importante en este caso es que son pruebas admisibles en los tribunales”, explicó. “Se trata de 7000 pruebas de video y pruebas fotográficas”. Sin embargo, aún hay un largo y laborioso proceso de identificación por delante.
Kirmichi aún no tiene información sobre su esposo, el obrero de la construcción. Cuando se comunicó con una dependencia gubernamental le dijeron que esperara un mes para recibir noticias.
Al teléfono sonaba desolada y lloraba. “Solo somos dos, mi hijo y yo, y no vamos a renunciar a la esperanza”, dijo.
Oleksandr Chubko colaboró con este reportaje desde Bucha, Ucrania, y Andrew E. Kramer, desde Motyzhyn, Ucrania. Producido por Rumsey Taylor y Gray Beltran.
L'Humanité
Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !
Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.
Anna MussoÀ peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.
Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).
Deux vitesses du son
Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !
C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.
Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !
Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :
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Jerusalem Calms After Israeli-Palestinian Clashes at Holy Site
Violence broke out at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount, in the morning on the first day of a rare convergence of Ramadan, Easter and Passover.
Here’s what you need to know:
Clashes Erupt at Jerusalem Holy Site on Day With Overlapping Holidays
Israelis and Palestinians offer conflicting accounts on what touched off the confrontations.
After the fighting dies down, midday prayers pass in relative calm.
Israel arrests more than 400 Palestinians in Jerusalem unrest.
Weeks of rising violence preceded the clashes in Jerusalem.
Clashes pose another challenge to Israel’s already fragile government.
JERUSALEM — More than 150 people were injured on Friday at one of Jerusalem’s holiest sites after clashes erupted between Israeli riot police and Palestinians, adding to weeks of escalating tensions in Israel and the occupied West Bank and raising fears of further conflagrations in the coming days.
Palestinians threw stones at the police, who stormed parts of the mosque compound, fired sound grenades and rubber bullets and arrested more than 400 people. But by midday on Friday, the first day of a rare convergence of Ramadan, Passover and Easter, calm had returned to the Aqsa Mosque compound in the Old City, known to Jews as the Temple Mount — a complex that is sacred to both religions.
The violence followed a recent wave of Palestinian attacks on Israelis and deadly Israeli raids in the occupied West Bank. Tensions and clashes around the same compound played a central role in the buildup to an 11-day war last May between Israel and Palestinian militants in Gaza.
Over the past month, violence has escalated across Israel and the occupied territories with four Arab attacks that killed 14 people in Israel. That prompted the Israeli military to step up raids in the occupied West Bank that have left at least 15 Palestinians dead. Israel said that the raids were aimed at preventing and deterring further attacks, but Palestinians denounced them as a collective punishment.
The violence on Friday also threatened the already shaky Israeli government. A lawmaker from a small Islamist party that is part of the governing coalition said he might consider resigning if police activity at the Aqsa Mosque compound did not stop.
Palestinian authorities strongly condemned the storming of the compound by the Israeli police.
“The expulsion of the worshipers by force, repression and batons in preparation for the incursions of the Jewish extremists will ignite the fire of the religious war for which the Palestinians alone will not pay the price,” the Palestinian foreign ministry said in a statement.
Yair Lapid, the Israeli foreign minister, said that his country was committed to freedom of worship for people of all faiths in Jerusalem.
“Our goal is to enable peaceful prayer for believers during the Ramadan holiday,” he said in a statement. “The riots this morning on the Temple Mount are unacceptable and go against the spirit of the religions we believe in.”
One of the holiest structures in Islam, the mosque is on a site that is part of the Old City of Jerusalem, important to Christians, Jews and Muslims. The compound is administered by an Islamic trust known as the Waqf, which coordinates with the Israeli security forces present on the site.
Christians and Jews are allowed to visit the site, and Israeli officials have become increasingly lenient about Jews quietly praying on the mount during morning visiting hours Sunday-Thursday. There had been expectations for weeks that tensions would rise around the confluence of Ramadan, Passover and Easter, the first since 1991.
In recent days the police have arrested several Jewish activists who were suspected of planning to make the more visible gesture of an animal sacrifice. On Friday morning, they stopped a Jewish man carrying a goat near the mosque. The goat was confiscated.
Rumors had spread on Palestinian social media that Jewish hard-liners would breach the Aqsa Mosque this weekend, leading to calls for Palestinians to defend the area.
The confrontation on Friday began at about 5:30 a.m. and lasted for more than three hours. Tens of thousands of Muslim worshipers had gathered at the compound for dawn prayers on the second Friday of Ramadan, the holy month of fasting. Both sides said the other set off the violence.
The police said the melee at the compound began after Palestinians collected stones, wooden planks and other large objects before the Muslim dawn prayer began and also set off fireworks. Officers entered the compound only after the prayer was over and the crowds had begun to throw stones in the direction of the Western Wall below, a Jewish holy site where worshipers had also gathered to pray, according to the police.
The officers responded by firing rubber-tipped bullets, tear gas and stun grenades at the Palestinian stone throwers.
However some Palestinian witnesses gave conflicting accounts of how the troubles started. They said that the Israeli police moved deeper into the compound as the call to prayer sounded, a few minutes before the prayers began, which the Palestinians viewed as a provocation. They said the police had fired the first shot.
The police expelled many of the worshipers, in some cases shoving them and hitting them with batons, but some returned afterward.
Another video showed police officers inside the mosque, some pointing their weapons at the Palestinians sitting on the floor while another held a stash of white zip-ties in his hand. Another video showed rows of men laying on their stomachs, their hands tied behind their backs with the zip-ties.
A Palestinian prisoner’s rights group said more than 450 people were arrested by the police. They face charges of throwing stones, firing fireworks, assaulting police officers, violent fortification, violent rioting and disturbing public order, according to the police.
A few hours later, the midday Muslim prayer passed without incident.
But the fighting could have far-reaching consequences for the government of Prime Minister Naftali Bennett. Mazen Ghanaim, a member of the Raam, an Islamist party that is the smallest member of the governing coalition, said he might resign from the coalition if police activity at the mosque did not stop.
Such a move would reduce the number of lawmakers loyal to the government in the 120-seat Israeli Parliament to 59, giving the opposition a wafer-thin majority, potentially allowing it to dissolve Parliament and hold new elections.
Mr. Bennett lost his majority last week after a right-wing lawmaker from his own party defected, saying that the government needed to do more to protect Israel’s Jewish identity.
The violence compounded several weeks of rising tensions across Israel and the occupied territories, in which more than 30 Israelis, Palestinians and foreigners have died in the deadliest wave of violence, outside of a full-scale war, for several years.
The escalation began on March 22, when a member of Israel’s Arab minority stabbed and rammed to death four Israelis in the south of the country. Days later, two more Arab citizens of Israel shot dead two Israeli police officers in Hadera, a northern city. All three attackers had links to the Islamic State, and were later fatally shot themselves.
More attacks followed and prompted the Israeli military to increase the intensity of its raids in the West Bank. At least 15 Palestinians have been killed by Israeli forces since the crackdown began.
Israeli officials said that most of those Palestinians were militants who had been involved in attacks or were planning new ones. But the casualties included an unarmed woman who the Israeli Army said was shot after she failed to stop when they fired warning rounds and a rights lawyer who was caught in a shootout during an Israeli raid.
— Patrick Kingsley and Raja Abdulrahim
The Israeli police blamed Palestinians for setting off violent clashes at a Jerusalem holy site on Friday, but some Palestinian witnesses accused the Israelis of firing the first shot.
The police said the melee at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount, began after Palestinians collected stones, wooden planks and other large objects before the Muslim dawn prayer began and also set off fireworks. Officers entered the compound only after the prayer was over and the crowds had begun to throw stones in the direction of the Western Wall below, a Jewish holy site where worshipers had also gathered to pray, according to the police.
The officers responded by firing rubber-tipped bullets, tear gas and stun grenades at the Palestinian stone throwers.
However some Palestinian witnesses gave conflicting accounts of how the troubles started. They said that the Israeli police entered the compound as the call to prayer sounded, a few minutes before the prayers began, and the Palestinians viewed as a provocation. They said the police had fired the first shot.
The police expelled many of the worshipers, in some cases shoving them and hitting them with batons, but some returned afterward.
Video posted on social media showed men carrying Palestinian flags, throwing stones and using wooden planks as shields. Other videos showed police officers kicking a paramedic and a cameraman as they were lying on the ground, in separate incidents. The paramedic was later carried away on a stretcher.
Witnesses said that some Palestinians had barricaded themselves in one of the mosques on the compound and that others outside the doors had thrown rocks at the police.
“Your eyes, protect your eyes,” one woman shouted as officers opened fired.
Witnesses said police swept through the courtyard of the compound, firing sound grenades and using force to corral them toward the exits.
“Don’t leave, don’t leave,” one woman pleaded with the surge of people fleeing. “Emptying Aqsa is a victory for the occupation. People, sit and stay in solidarity they won’t kick us out against our will.”
Some heeded her call and sat next to her. But moments later, Israeli police descended upon the small sit-in and grabbed their arms, dragging them onto their feet and pushing them away.
The police were shouting orders in Hebrew, a language many Palestinians don’t speak or understand. “Speak Arabic,” one man yelled back.
The police said that they were working to protect peaceful worshipers and that the mosque would reopen for prayer later in the day.
— Patrick Kingsley and Raja Abdulrahim
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JERUSALEM — Muslim midday prayers at one of Jerusalem’s holiest sites passed calmly for the most part on Friday after an earlier eruption of clashes there that lasted for hours.
After the sermon and prayer ended at the Aqsa Mosque, worshipers gathered and chanted, “With our souls, with our blood, we sacrifice for Aqsa,” before they dispersed.
Israeli police officers stood on the roof of a building on the edge of the compound, overlooking it. They briefly fired a few rounds of rubber bullets as Palestinian young men threw rocks toward them. But many of the worshipers did not seem to want a repeat of the morning’s violence.
Workers with the Islamic trust known as the Waqf, which administers the Aqsa Mosque compound, tried to keep the calm.
Dressed in blue-and-black vests, they ran toward the young men throwing rocks and grabbed them, dragging them away and yelling at them to stop.
“Everybody go worship,” one of the workers yelled. “If you came to worship, go worship.”
The Palestinian men dispersed, but minutes later, a few returned, picking up some stones from a pile and throwing them toward the police.
Suddenly, a man in a brown cowboy hat rushed toward them. “Enough,” he yelled.
“If you love the prophet, go,” he added.
— Raja Abdulrahim
The Israeli police said they had arrested more than 400 Palestinians on Friday at the Aqsa Mosque compound after an eruption of clashes between riot police firing sound grenades and rubber bullets and Palestinian stone throwers.
A Palestinian prisoner’s rights group put the number of arrests at 450 following the confrontations, which lasted for more than three hours. The arrests came after police expelled some of the tens of thousands of worshipers who had gathered for Friday dawn prayers during the holy fasting month of Ramadan.
Several hundred Palestinians had barricaded themselves inside the Aqsa Mosque while outside the mosque door, Israeli riot police clashed with Palestinians, according to Jamal Karame, 53, a witness who was inside the mosque at the time.
Once the rest of the mosque complex had been cleared, police stormed the mosque through a side door that leads to an emergency clinic, Mr. Karame said. They entered the prayer area inside the mosque — where footwear is forbidden — with their shoes on, he added, something that Muslims find offensive.
The police officers began rounding up all young men but some of them tried to hide among the older worshipers such as himself, he said.
A video posted online showed police inside the mosque, some pointing their weapons at the Palestinians sitting on the floor while another held a stash of white zip-ties in his hand. Another video showed rows of men laying on their stomachs, their hands tied behind their backs with the zip-ties.
The police said that rioters had barricaded themselves inside the mosque and from there, they threw stones at the police officers outside. The police also said that they had found large quantities of stones and fireworks inside the mosque.
Those arrested were charged with throwing stones, firing fireworks, assaulting police officers, violent fortification, violent rioting and disturbing public order, according to the police.
— Raja Abdulrahim
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JERUSALEM — On Friday morning, as clashes broke out at the Aqsa Mosque in Jerusalem’s Old City, Muslims were fasting for the 14th day of Ramadan. A few hundred yards away, Jews were burning leavened bread, a traditional ceremony just before Passover, which starts on Friday evening.
And nearby, Christians were beginning processions through the Old City, hoisting wooden crosses aloft and retracing the route that they believe Jesus Christ took before his crucifixion.
The festivals of Passover, Easter and Ramadan overlapped on Friday for the first time since 1991 — intensifying both the religious synergies and tensions that have defined Jerusalem for millenniums.
To some, the overlap embodies the wonder of Jerusalem, and the veneer of coexistence between its peoples. To others, it highlights the incompatibilities and inequities among them. To many more, it illustrates both.
“Jerusalem right now is a symphony of people reaching out to God,” said Barnea Selevan, a rabbi and teacher who had just finished burning his family’s remaining leavened bread. “The whole city is focused on God.”
Mustafa Abu Swai, a professor of Islamic thought who had just returned from the mosque, had a different take.
“Jerusalem is like a salad bowl,” he said. “You have intact tomatoes and intact cucumbers and intact lettuce leaves. You don’t have a salad.”
To Serene Bathish, a Christian scout leader who helped lead the Easter Friday procession through the Old City, the convergence hardly illustrates an easy coexistence, with Christians under pressure from both Jews and Muslims in different ways.
“We are like a potato mashed between everyone,” Ms. Bathish said. “On the inside, it’s very tiring, time-consuming, difficult, chaotic, insecure.”
— Patrick Kingsley
JERUSALEM — The violence on Friday in the Old City of Jerusalem compounded several weeks of rising tensions across Israel and the occupied territories, in which more than 30 Israelis, Palestinians and foreigners have died in the deadliest wave of violence, outside of a full-scale war, for several years.
The escalation began on March 22, when a member of Israel’s Arab minority stabbed and rammed to death four Israelis in the south of the country. Days later, two more Arab citizens of Israel shot dead two Israeli police officers in Hadera, a northern city. All three attackers had links to the Islamic State, and were later shot dead themselves.
A Palestinian from the occupied West Bank then shot dead three Israelis and two Ukrainians in Bnei Brak, a city just east of Tel Aviv. Last week, a second Palestinian from the same region in the West Bank shot dead three Israelis at a bar in Tel Aviv. Neither attacker had formal affiliations with any Palestinian faction, and they were both shot dead by the police.
The attacks prompted the Israeli military to increase the intensity of its raids in the West Bank, particularly in the area of the city of Jenin, where the two Palestinian attackers came from.
At least 15 Palestinians have been shot dead by Israeli forces since the crackdown began.
Israeli officials said that most of those Palestinians were militants who had been involved in attacks or were planning new ones. But the casualties included an unarmed woman who the Israeli Army said was shot after she failed to stop when they fired warning rounds and a rights lawyer who was caught in a shootout during an Israeli raid.
Israelis largely see the Palestinian attacks as a result of years of incitement by Palestinian leaders and influencers against Israelis. Israeli officials also consider the ensuing raids in the West Bank as an essential means of preventing and deterring further attacks.
Many Palestinians see the attacks in Israel as an inevitable outcome of the entrenchment of Israel’s 55-year occupation of the West Bank. They consider Israel’s countermeasures in the West Bank to be a form of collective punishment.
— Patrick Kingsley
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JERUSALEM — The violence on Friday at the Aqsa Mosque had echoes of the buildup to last year’s 11-day war between Israel and militants in the Gaza Strip, which erupted partly because of similar tensions at the mosque.
Israeli officials say they believe that Hamas, the de facto authority in the Gaza Strip, does not currently want to mount another war so soon after last year’s conflict, which devastated parts of the territory. In recent weeks, Hamas has incited against Israel, but taken steps to de-escalate inside Gaza — keeping protesters away from its boundary with Israel, for example.
Israeli police officers clashed with Palestinian stone throwers at the mosque several times in the final days of Ramadan in May 2021. The mosque compound, known to Jews as Temple Mount, is the site of an ancient Jewish temple considered the most sacred place in Judaism.
Last year’s clashes compounded Palestinian anger at restrictions imposed on recreational activity at a plaza central to Palestinian civic life in East Jerusalem and at simultaneous attempts to evict several Palestinian families from their homes in the nearby district of Sheikh Jarrah.
That combination provided Hamas, which was seeking to bolster its popularity among Palestinians, with a pretext to fire several rockets at Jerusalem on the evening of May 10. Israel returned fire, setting off 11 days of war that killed more than 250 Palestinians and 13 people in Israel. It also ignited days of communal violence between Arabs and Jews within Israel itself.
Amid fears that the convergence of Ramadan, Passover and Easter would cause further upheaval this year, Israeli officials adjusted their approach. Palestinians were largely allowed to gather freely at the plaza, outside Damascus Gate, a major entrance to the Old City of Jerusalem. The Israeli Supreme Court postponed the evictions of the families in Sheikh Jarrah. And the Israeli Defense Ministry handed out thousands more work permits to Palestinians in the occupied territories.
But to many Palestinians, those gestures did not alleviate the worst aspects of the occupation of the West Bank, which Israel captured from Jordan in the Arab-Israeli war of 1967.
— Patrick Kingsley
JERUSALEM — The clashes that erupted on Friday in Jerusalem posed an added threat to the already shaky Israeli government, after a lawmaker from a small Islamist party that is part of the governing coalition said he might consider resigning if police activity at the Aqsa Mosque compound did not stop.
Should the lawmaker, Mazen Ghanaim, resign from the coalition, it would reduce the number of lawmakers loyal to the government in the 120-seat Israeli Parliament to 59. That would give the opposition a wafer-thin majority, potentially allowing it to dissolve Parliament and hold new elections.
Mr. Ghanaim, a member of Raam, the smallest party in the coalition, wrote a letter to Prime Minister Naftali Bennett saying, “if the activities of the security forces in the blessed Aqsa Mosque are not stopped immediately, I see myself outside the coalition.”
He added: “I call on you to take immediate action to calm the winds in order to allow all religions to celebrate their holidays in peace and quiet.”
Mr. Ghanaim has criticized the government in the past when tensions flared at the mosque, but never in such a formal way.
The government already has little room to maneuver because it also needs to avoid alienating disgruntled right-wing members of its coalition.
Mr. Bennett lost his majority last week after a right-wing lawmaker from his own party defected, saying that the government needed to do more to protect Israel’s Jewish identity.
— Patrick Kingsley and Rawan Sheikh Ahmad
L'Humanité
Le sous-texte de l’expertise
ChroniqueSylvestre HuetLe rapport du groupe de travail 3 du Giec publié la semaine dernière trace-t-il les voies d’une lutte efficace contre la menace climatique ? Oui, si l’on en considère la partie scientifique et technique. Calcul des émissions. Description du futur bas carbone pour l’énergie, l’industrie, l’agriculture, les transports. Estimation des flux financiers nécessaires… Tout y est. En 2 913 pages. Énorme et nécessaire travail d’expertise.
Les premiers lecteurs ont noté l’importance accordée à la sobriété, chargée de 40 à 70 % des réductions d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. C’est là que le bât blesse. Citons le rapport : « Les individus disposant d’un haut statut socio-économique contribuent de manière disproportionnée aux émissions… » Mais que faire ? La réponse aux questions fréquentes le dit ainsi : « En tant que consommateurs, surtout si l’on appartient aux 10 % les plus riches de la population mondiale en termes de revenus, on peut limiter la consommation, notamment en mobilité, et explorer le bien-vivre compatible avec une consommation durable. »
Les rédacteurs sont instruits du monde réel. Ils savent que les milliardaires ne se priveront pas volontairement des jets privés et de modes de vie émettant des milliers de fois plus de CO2 que la plupart des Français. Bezos (Amazon), Zuckerberg (Facebook), oligarques russes et chinois, Bernard Arnault et François Pinault l’auraient déjà fait s’ils le voulaient.
Faire appel à leur charité pour l’humanité, ce que signifie cette phrase, pourrait donc sembler puéril. Les rédacteurs savent aussi que les classes moyennes des pays riches – l’essentiel de ces 10 % les plus émetteurs de CO2 – ne s’engageront pas volontiers dans la sobriété s’ils ont sous les yeux le spectacle des consommations sans limites des grandes fortunes. Des économistes et des sociologues démontrent ainsi, aisément, qu’une société trop inégalitaire ne peut être sobre en raison de l’exemple donné par les trop riches. Le désir d’imitation des pauvres et la volonté des riches de garder leur distinction l’interdisent.
Le B.A.-BA d’une politique climatique efficace devrait donc être la suppression des grandes fortunes et revenus excessifs, tout comme celle de la publicité commerciale, arme de destruction massive de l’autonomie matérielle et de l’imagination des classes populaires. On touche là les limites de l’expertise du Giec, excellente par ailleurs, lorsqu’il s’agit d’économie politique.
www.ipcc.chla chronique scientifique de sylvestre huet L'Humanité
Paul Ariès: « Le bien-manger est un enjeu de gauche »
EntretienDès ses prémices, le mouvement populaire a eu quelque chose à dire sur ce sujet, bien au-delà de la seule question de se nourrir à sa faim, rappelle le politologue. Le lien a ressurgi durant la campagne présidentielle.
Marie-Noëlle BertrandStigmatisée par les débats sur la viande, l’alimentation s’est malgré tout incrustée dans la campagne présidentielle. Que veut dire bien manger pour soi et pour la planète ? La gauche, les gauches n’ont pas la même réponse. Fabien Roussel, le candidat communiste, a marqué les esprits avec sa « bonne viande » et son « bon fromage » accessibles à tous. Jean-Luc Mélenchon, celui de la France insoumise, fait quant à lui cause commune avec les mouvements vegans. Mais dans les deux cas, la gauche (re)commence à s’exprimer sur la question après l’avoir longtemps négligée. Elle qui, dès ses prémices, s’était pourtant intéressée de près au bien-manger, en en faisant un objet politique sur le fond et sur la forme, nous rappelle Paul Ariès, politologue qui, en 2016, publiait Une histoire politique de l’alimentation du Paléolitique à nos jours (1).
La lutte des classes se joue aussi à table, dites-vous. Y a-t-il une assiette de gauche et une assiette de droite ?
Manger a toujours été un fait social total qui engage toute notre personne individuelle et toute la société. Car manger n’est jamais simple. D’un point de vue anthropologique, c’est introduire dans notre corps quelque chose qui lui est étranger, faire du moi avec de l’autre. La crainte d’une contamination, bactériologique ou culturelle, est omniprésente : si je mange quelque chose qui ne m’est pas destiné, je risque de devenir un autre. Cela s’illustre par d’anciennes peurs, comme celle de faire manger du lapin aux femmes enceintes au risque de rendre leur enfant peureux. Finalement, cela concerne notre corps biologique, notre corps religieux, notre corps social et même notre corps culturel. Enfin, cela concerne notre corps politique. Dès ses prémices, la gauche a eu quelque chose à dire sur l’alimentation, bien au-delà de la seule question de manger à sa faim. Un personnage a ainsi couru toute la littérature populaire du XV e au XVIII e siècle : Bon Temps, capable de faire baisser le prix du blé et de la viande, il annonçait le retour de l’abondance. Son adversaire s’appelait Faute d’argent. Cette allégorie a inspiré plusieurs mouvements sociaux.
Cela reste encore dans le registre du « manger à sa faim »…
Cela a peu à peu changé. Dans la Cité du Soleil, le moine Tommaso Campanella, en 1604, définit une sorte de république idéale. Pour la première fois dans l’histoire, il pense un droit à l’alimentation. Pas uniquement celui de recevoir les nutriments nécessaires : pour lui, ce droit inclut celui à la bonne chère. On considère souvent qu’il est l’un des ancêtres de l’idée communiste : non seulement, Campanella soutient l’idée que cette alimentation idéale est strictement collective – il évoque les banquets spartiates –, mais il plaide pour une alimentation biologique.
Que veut dire biologique à une époque où les produits de synthèse n’existent pas ?
Campanella réfute l’idée d’utiliser des excréments humains et leur préfère des fumures animales. Il prohibe aussi l’usage de certaines boues. Il dépasse de façon manifeste la seule approche quantitative pour intégrer la dimension qualitative par la forme et la nature du repas. Plus on avance dans l’histoire, plus cet intérêt de ce que l’on appellera la gauche pour l’alimentation devient présent. On voit des conflits sociaux importants éclater. Par exemple, celui contre la pomme de terre royaliste…
La patate a été royaliste ?
Elle a été l’aliment voulu par les riches pour les pauvres. On l’a opposée à ce que l’on appelait alors le « pain de bois », à savoir la châtaigne, alimentation populaire par excellence. Les penseurs de la bonne société l’accusent d’entretenir la fainéantise – pas besoin de travailler beaucoup pour se nourrir – et de remettre en cause l’inégalité « naturelle » entre les genres – pas besoin d’avoir de gros muscles pour la ramasser. Enfin, on l’accuse d’être révolutionnaire : rapide à récolter, elle laisse du temps aux gens, entre autres pour se retrouver dans les cafés et parler de politique. Sous la monarchie et jusqu’au XIX e siècle, on a ainsi arraché des millions de châtaigniers. Et dans les trois quarts de la France, des mobilisations populaires ont cherché à protéger les arbres face aux dragonnades, puis à l’armée, passé la Révolution.
Sous la Révolution, Gracchus Babeuf est responsable de l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix.
Quand et comment la gauche s’empare-t-elle définitivement des questions alimentaires ?
Grâce à deux personnages essentiels. Charles Fourier, l’inventeur du mot socialisme, avance la notion de gastrosophie – sophie, comme sagesse. Il s’agit « d’offrir à tous les raffinements de la bonne chère que la civilisation réserve aux oisifs ». Il va même plus loin, arguant que la gastrosophie vise « à organiser la voracité », non pas au sens moderne, mais au sens de gourmandise. L’autre nous rapproche encore plus du mouvement communiste. Il s’agit de Gracchus Babeuf. Sous la Révolution, il est responsable de la commission chargée de l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix. Autrement dit, et si l’on traduit en jargon moderne, il dit que l’alimentation n’est pas une marchandise – grand slogan de l’altermondialisme en France. D’autres personnages joueront eux aussi un rôle important. Paul Lafargue, gendre de Marx, écrit un petit opuscule sur ce que l’on appelle les falsifications alimentaires. Car, si le XIX e siècle est celui de la bonne table pour la bourgeoisie, il est le siècle noir pour l’alimentation des classes populaires. Les puissants ont en tête de faire manger n’importe quoi au petit peuple. On veut développer de la fausse viande, du faux pain, du faux vin. Lafargue soutient la lutte contre ces falsifications, et par là même le droit au bien-manger. Raspail sera, lui, le José Bové de l’époque : il organise concrètement la lutte contre ce que l’on ne nomme pas encore la « malbouffe ».
Les banquets, racontez-vous, prennent une place importante dans ce mouvement…
Ils sont à la fois enjeu et forme politiques. Ils anticipent la création des partis politiques. Tout au long du XIX e siècle, on banquète comme plus tard on militera, tout simplement parce que les réunions publiques sont interdites. La révolution de 1848 naît, d’ailleurs, d’une interdiction de banquet. Certains sont des banquets républicains, organisés par la bourgeoisie éclairée, qui excluent le peuple en raison de leur prix. Ce sont les banquets de ceux qui souhaitent la réforme plutôt que la révolution. Le peuple est convié à écouter les discours, mais pas à manger. Quand il s’impose, il provoque des désordres… Les premiers banquets populaires sont créés en 1848, par le journal le Père Duchesne, qui les propose à 25 centimes et pose ainsi le principe du droit aux banquets pour tous. Jusqu’à la fin du siècle, alterneront ainsi banquets républicains bourgeois, banquets révolutionnaires et pique-niques anarchistes. Partout, on y recherche, politiquement, le bien-manger et le bien-boire. Et si l’on y mange de la viande, c’est en fricassée, afin que les morceaux nobles soient mélangés aux autres, et que chacun mange « l’équivalence ».
C’est cette tradition qui perdure à la Fête de l’Humanité ?
Pas uniquement. Au XX e siècle, cette relation aux banquets se retrouve durant les grèves. Pas de mouvements sociaux sans repas collectifs. Ni sans musique, chanson ou danse. Ce mariage de la gastronomie, de l’art et de la politique explique le succès de la Fête de l’Humanité – ou de celle de l’Unita, en Italie. On s’y réapproprie une gastronomie créée au XIX e siècle par des revanchards. Tous les premiers grands chefs se disaient ouvertement contre- révolutionnaires. Pour eux, il s’agissait de lier la table bourgeoise à la table aristocratique. Grimod de La Reynière, inventeur de la critique gastronomique, l’a élevée au rang d’idéologie de classe et de mépris aristocratique.
Que reste-t-il, dans les débats d’aujourd’hui, de ce lien entretenu par les gauches avec l’enjeu alimentaire ?
La gauche au XX e siècle a conservé cette centralité de la table, mais a cessé de la théoriser. Un des symptômes en est l’échec du mouvement Slow Food en France – dont le président-fondateur vient pourtant du Parti communiste italien. Pourquoi cela n’a-t-il pas pris de notre côté ? Parce que la gauche a oublié de penser politiquement ces questions. Elle a laissé, de ce fait, la place aux identitaires et à la droite. Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister. On le voit lorsque Fabien Roussel fait une intervention sur le droit à la bonne alimentation pour tous : il provoque des réactions très négatives, mais aussi un écho très favorable, et gagne dans la foulée un point dans les sondages. Malheureusement, il est le seul à pouvoir, aujourd’hui, tenir ce discours sur le bien-manger au sens politique. L’ouverture de Jean-Luc Mélenchon vers Aymeric Caron l’empêche de se porter à la défense de la bonne viande ou du bon fromage, au risque de mécontenter cet électorat recherché. De fait, les deux grands enjeux de ces prochaines décennies ne sont pas abordés frontalement : veut-on d’une agriculture sans élevage ? Et veut-on d’une alimentation sans agriculture ? L’agriculture cellulaire commence par la fausse viande, le faux fromage, le faux miel. Elle va se poursuivre avec des faux légumes, le développement de fermes-usines, et l’illusion que les villes pourraient se passer des campagnes.
Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister.
L’agriculture urbaine est-elle une porte d’entrée pour l’agriculture cellulaire ?
Je ne parle pas des jardins ouvriers ou partagés. Ce qui est en jeu ici, c’est le modèle de Singapour. Car la vraie alternative ne se joue pas entre les protéines animales et les protéines végétales, comme on voudrait nous le faire croire, mais entre la production industrielle de ces protéines et la défense d’une agriculture paysanne et familiale. Des experts nous assurent qu’avec 150 vaches on pourrait produire toute la viande dont on a besoin grâce à l’agriculture cellulaire. La question est celle-ci : pense-t-on pouvoir nourrir 8 milliards d’humains avec 400 000 agromanagers, ou faut-il miser sur un milliard et demi de petits paysans ? Veut-on des fermes high tech en ville ou une agriculture paysanne défendue par la Via Campesina, la Confédération paysanne, le Modef ? On a le même souci avec ce que l’on appelle agriculture intelligente – façon de dire que les paysans d’avant étaient des stupides. Cette technologisation de l’agriculture sans limites, cette numérisation, cette informatisation impliquent des investissements considérables. Les rentabiliser va nécessiter de concentrer les exploitations. C’est la faillite programmée de ce qu’il reste de l’agriculture paysanne.
Pourquoi le débat se focalise-t-il sur la viande ?
Manger de la viande a toujours été compliqué. C’est consommer ce qui nous est le plus proche. En outre, les puissants n’ont jamais cessé, depuis l’Antiquité, de vouloir interdire la viande au peuple. Au XIX e siècle, on a cherché à le rendre végétarien, afin qu’il ne soit plus révolutionnaire. Mais si la viande prend aujourd’hui tant d’importance, c’est parce que ce discours rencontre celui des grandes firmes. Jusqu’à présent, le prototype même d’une ferme écolo était une ferme qui produisait des céréales, des fruits, des légumes, des œufs, du poulet, du cochon, du lait… et de la bonne terre, grâce aux fumures animales. Supprimez l’élevage et l’on n’a plus de fumier. Et, pour le coup, on a besoin d’engrais chimiques.
Le mouvement vegan en a-t-il conscience ?
Il est lui-même divisé entre ceux qui se battent pour un légitime mieux-être des animaux d’élevage et ceux qui, tel Aymeric Caron, plaident l’abolitionnisme. Mais, globalement, on se retrouve coincé entre viandards identitaires et vegans. C’est un débat qui ne pose résolument pas la question des modes de production. En France, la gauche elle-même accepte beaucoup trop facilement d’essentialiser la viande. Or, « la » viande n’existe pas. Il n’y a rien de commun entre une viande industrielle et une viande issue d’un élevage paysan. Zemmour se dit défenseur de l’agriculture française, tout en prônant le libéralisme, c’est incompatible ! Le libéralisme est justement ce qui détruit le bien-manger. Le système voudrait faire des cultures gastronomiques populaires un sous-produit. Il faut riposter. L’agriculture paysanne et biologique n’est pas une niche réservée à quelques-uns, mais le modèle à développer pour tous. En France, nous disposons d’un vrai levier : la restauration collective. Un repas sur deux y est consommé. C’est une formidable façon de faire que la table redevienne un espace commun.
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Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !
ActuLe microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.
Marine CyglerDès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».
Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.
En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.
Une drôle de conversation
En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.
Ingenuity ne s’arrête plus de voler
C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.
Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !
À la recherche de la vie extraterrestre
Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.
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Destruction de l’école : Macron prêt à tirer la deuxième rafale
ActuLe volet éducatif du programme d’Emmanuel Macron n’est pas le moins important. Une proposition qui ne vise rien moins qu’à réaliser la « révolution » libérale de l’école, promise en 2017 et esquissée dernièrement à Marseille. Une régression générale qui concerne aussi bien les élèves que les personnels.
Olivier ChartrainAprès la conférence de presse du 17 mars, c’est une forme de sidération qui s’exprimait dans les milieux enseignants. À l’image de Guislaine David, la combative porte-parole du Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire), qui avouait sans ambages le lendemain une « sensation de gueule de bois »… Pourtant le programme révélé par le candidat-président ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire : il semble avoir raclé les fonds de tiroir pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces 30 dernières années. Mais c’est finalement assez logique : le reste, son homme de main Jean-Michel Blanquer l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement ne serait, ni plus ni moins, que l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.
1. Bienvenue dans le marché scolaire
Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer écoles et établissements entre eux… Même si certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, « là on passe un cap » estime Guislaine David. C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation » abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, co-secrétaire générale de la CGT Éduc’Action. Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, co-présidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), qui craint une hausse des inégalités alors qu’il faudrait « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Or « il n’y a rien pour réduire les inégalités dans ce programme », constate Guislaine David. Pour elle, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté que dans une autre. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ». C’est en effet le modèle des « charter schools » (« écoles sous contrat ») qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves. Seules les familles aisées, qui connaissent les règles du jeu et ont les moyens d’aider leurs enfants, pourront tirer profit d’un tel système. Au détriment de toutes les autres.
2. Personnels : marche ou crève
Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat, agrémentant son exposé du dénigrement de ceux qui « ne font pas plus d’efforts » ou qui auraient « disparu » pendant le confinement… Parmi ces « nouvelles missions » : le remplacement obligatoire des absents (qui, faute de préparation, ne pourrait se traduire que par de la garderie) ou le suivi individualisé des élèves. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça » ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Or ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ». L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée » relève Nageate Belahcen. Mais pour la FCPE, ce que propose Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimum de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David, on va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses ». Au milieu de tout cela, l’école inclusive n’est pas oubliée. Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement. » Non pas devenir les bouche-trous officiels du système.
3. Voie professionnelle, le retour du livret ouvrier
Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération pour les lycéens en alternance, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », a expliqué Emmanuel Macron. Ainsi l’année de terminale deviendrait une année d’alternance en entreprise. « Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de profs » note Axel Benoist, co-secrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les profs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent. Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Une approche utilitariste, où on n’apprend pas un métier mais un poste, tout en étant déjà productif. » Une approche, dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme. Isabelle Vuillet rappelle de son côté les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.
écoleÉducation nationaleEmmanuel Macronjean-michel blanquer El País (ESP)
Tesoros de piedra, el Capitán Trueno y un museo del petróleo en el geoparque de Las Loras
CASTILLA Y LEÓNSituado en el norte de las provincias de Burgos y Palencia, recorremos los paisajes del que es uno de los espacios protegidos por la Unesco más desconocidos de España
Es tanto el silencio que ni el viento que mueve los árboles se atreve a levantar la voz. La carretera por la que salimos de la localidad burgalesa de Villadiego se aventura en un escenario dormido, con la Peña del Castillo como norte al que marcha directo su asfalto. Poco más que media docena de curvas y un par de rasantes. La ruta no varía su rumbo hasta el pie de los cantiles. Entonces cambia la dirección y se amolda al fondo de la depresión que separa La Ulaña y Los Castillejos.
Estamos en Las Loras, escenario perdido que se extiende al norte de las provincias de Burgos y Palencia (Castilla y León). Tierras que encierran un conjunto de singulares formaciones, cuyo interés hizo que en mayo de 2017 la Unesco otorgase a la comarca el título de geoparque por sus valores geológicos, paisajísticos y naturales. Páginas de piedra escritas durante 250 millones de años, aquí afloran amonites cretácicos y restos de castros de la Edad del Hierro; equinodermos que vivían en el mar que cubría este territorio hace 70 millones de años y monedas de los campamentos romanos.
Los humanos dejaron en sus rocas huellas de sus mitos y sueños desde tiempo inmemorial. De monumentos megalíticos como el menhir de Canto Hito o el dolmen de La Cabaña a uno de los mayores conjuntos de iglesias románicas del mundo. El centro de visitantes del geoparque lo explica todo al detalle. Se encuentra en Villadiego, villa que alberga además cinco pequeños museos. Por su originalidad destaca Fabulantis, centro de interpretación del cómic que tiene como figura principal a Ángel Pardo, el historietista que más tebeos dibujó del Capitán Trueno.
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La triste historia del Texas español
En la otra punta del geoparque, Sargentes de la Lora alberga otro museo no menos singular: el Museo del Petróleo. Cuenta la historia del único campo petrolífero que ha existido en España. Comenzó el 6 de junio de 1964, cuando surgió por primera vez petróleo en el pozo de Ayoluengo-1, recordado con un pequeño monumento en el lugar exacto a las afueras del pueblo.
Idoia Prieto, responsable del museo, explica que el sueño del oro negro del llamado Texas español concluyó el 31 de enero de 2017, al clausurarse oficialmente el campo. Declarado Bien de Interés Cultural, media docena de sus caballitos metálicos permanecen definitivamente parados en el paisaje. Enfrente del museo está el restaurante El Oro Negro, donde Begoña Zaldívar reconforta con el fundamento de su cocido loriego.
Una visita hoy por Las Loras da la razón a Jorge Manrique. Paisano de estas tierras palentinas, dejó escrito que “todo tiempo pasado fue mejor”. Algo que se piensa al recorrer el vacío que acosa sus poblaciones. Sin contar a la populosa Aguilar de Campoo, sus otros 15 municipios albergan a 5.000 vecinos. Unos cinco habitantes por kilómetro cuadrado que colocan a la zona en el núcleo duro del despoblamiento ibérico.
Aguilar es punto y aparte. En torno a la industria galletera, la villa acoge una floreciente comunidad de 7.000 almas. Según un estudio de la Fundación Santa María la Real, en la Montaña Palentina, comarca vecina de Las Loras, el último año se ha registrado un cambio en la tendencia, aumentando la población 21 personas. Poca cosa, pero supone el 5% de sus habitantes. Mínimo puñado de emigrantes que son la esperanza al añorado retorno al mundo rural vaciado.
Regreso al mundo rural
En las afueras de Aguilar, sor Anastasia Ndolo es buen ejemplo de tal repoblación. La joven tiene uno de los trabajos más dulces de Las Loras. La keniana lleva tres años en el convento de las Madres Clarisas, donde atiende el torno. Aquí despacha la casi infinita variedad de delicias que se elaboran muros adentro de la clausura. Junto a una caja de dulces de arroz, el cliente le arranca unas palabras sobre el frío castellano, feroz y tan distinto al amable ambiente de las colinas Ngong cercanas a su Nairobi natal.
Por razones menos divinas se asentó hace cinco años Carla Camacho en Aguilar. Desde el surtidor de gasolina donde trabaja, coincide con sor Anastasia en que aquí se está como en el cielo, si se compara con la que está cayendo en su Venezuela natal. Tampoco difiere su opinión sobre los heladores mordiscos que pega el clima palentino.
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Con el final de la pandemia cada vez más cerca también se nota cierto aumento de los turistas. Llegan a lugares como la Cueva de los Franceses, en Revilla del Palomar; el paisaje encantado (y protegido) de las Tuerces o el pueblo de Orbaneja, en la provincia de Burgos. Muchos menos visitan las iglesias románicas, patrimonio excepcional donde custodios como Abel de Roba, en Olleros de Pisuerga, son enciclopedias vivientes de los templos que guardan.
Pocos vienen de momento para conocer este fantástico paisaje geológico, donde nieves, hielos y aguaceros prosiguen el trabajo que las fuerzas telúricas iniciaron hace millones de años. Gastan, mellan y derrumban cantiles, peñas y barranqueras sin tregua, para darles esa presencia que sobresalta al viajero, grito de piedra que inquieta los horizontes.
Centro de visitantes del geoparque de Las Loras. Efectiva interpretación de la historia geológica del lugar, ubicado en la localidad de Villadiego (Burgos), capital del geoparque.
Museo del Petróleo. Historia del llamado Texas español, el único campo petrolífero que ha existido en España, situado en Sargentes de Lora (Burgos).
Monasterio de Santa María. Museo y centro expositivo situado en el antiguo cenobio de Santa María la Real, en Aguilar de Campoo (Palencia). Una recomendable experiencia museística y la mejor librería de arte románico que puede encontrarse.
Cueva de los Franceses. Esta cavidad situada en Revilla de Pomar (Palencia) conserva una fantástica geografía de formaciones calizas. Sobre ella, se encuentra el menhir de Canto Hito.
Alojamiento románico. La Posada Santa María la Real, en Aguilar de Campo, ha convertido las antiguas celdas monacales en habitaciones. Para huéspedes dispuestos a subir y bajar la angosta escalera de las habitaciones dúplex para llegar al altillo donde está la cama y tengan que bajar al baño por la noche. Su restaurante elabora un menú de productos de proximidad con toques contemporáneos.
Turismo rural de aventura. Situado en la última punta de la villa burgalesa de Orbaneja del Castillo, llegar al hotel rural La Puebla es casi una aventura. Igual que reservar habitación en festivo y fin de semana. Desde su terraza se obtienen las mejores vistas de un pueblo amenazado de morir de éxito.
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L'Humanité
Le danger est là
ÉditorialMaud VergnolUn sentiment de gâchis ou d’impuissance. De la déception et du dépit. Depuis dimanche, les citoyen.nes qui aspiraient à déloger le néolibéralisme fauteur de crises pour répondre, maintenant, à l’urgence écologique et sociale, qui espéraient des jours heureux, sont groggy. Tous les pièges tendus pour cette élection présidentielle ont fonctionné à merveille, alors même qu’ils étaient identifiés depuis le départ : la pseudo-dédiabolisation de l’héritière Le Pen, l’abstention, le système présidentiel et son aspirateur à « vote utile », l’hégémonie culturelle de l’extrême droite… Rien n’a pu, pour ce scrutin, inverser la vapeur. Alors la chasse aux sorcières est ouverte, quitte à répéter les mêmes fautes qui ont conduit la gauche à un tel désastre. Bien sûr, il est rageant que Jean-Luc Mélenchon et l’espoir qu’« un autre monde est possible » aient loupé la marche de si peu, même si les sondages le donnaient très largement perdant au second tour face à Emmanuel Macron.
Dans un moment de gravité qui appelle sang-froid et unité de tous les progressistes, le pire serait, comme en 2002, de se diviser davantage en cherchant des coupables, des victimes expiatoires. Rappelons ici que toutes les forces de gauche confondues ne recueillent que 31 %. Le problème est là, pas dans la diversité de ses sensibilités. Plus de 12 millions d’électeurs n’ont pas jugé utile de se déplacer. Près de la moitié (46 %) des 25-34 ans, pourtant mobilisés sur les enjeux climatiques, ont boudé les urnes, comme les ouvriers et les chômeurs sont ceux qui se sont le moins mobilisés. Le refrain du « vote utile », qui a littéralement écrasé le premier tour, redessine, en trompe-l’œil, un paysage politique en trois blocs : l’extrême droite, le néolibéralisme macronien, et l’« union populaire » autour de la France insoumise. Dans la continuité de 2017, les anciens partis qui structuraient jusqu’ici la vie politique française ont été balayés. En 2012, UMP et PS recueillaient près de 56 %. Dix ans plus tard, ils ne totalisent que 6 % des voix…
Ainsi se jouera le 24 avril le match retour de 2017, celui que 80 % des Français voulaient éviter à tout prix… Il est encore trop tôt pour dire ce que ce duel va susciter comme réaction dans l’électorat. Il y a cinq ans, la participation avait reculé entre le premier et le second tour. C’était une première depuis 1969. Et l’affiche finale a beau être identique, la partie est loin d’être simple. Le danger est là. Jamais l’extrême droite n’a recueilli autant de suffrages à une présidentielle (34 %). Et jamais Le Pen n’a bénéficié d’un tel réservoir de voix. Éric Zemmour, son meilleur ennemi, n’aura pas attendu longtemps pour rentrer à la niche, appelant ses électeurs à voter pour elle au second tour. Le bilan du président sortant, son projet de casse sociale, son mépris de classe, risquent de faire de ce second tour un « référendum anti-Macron ». La châtelaine de Montretout, opposée à une hausse du Smic, veut faire croire à un second tour « bloc populaire contre bloc élitaire ». Fadaises ! Il n’est qu’à voir ce que ses amis Orban et Bolsonaro font subir à leurs peuples. Bien sûr, la responsabilité écrasante de la Macronie dans la banalisation du RN rend la situation encore plus amère. On entend déjà les « ni-ni », les « on ne m’y prendra plus », « ça ne peut pas être pire » ou « ça permettra à la gauche de se reconstruire ». Balivernes. Là où l’extrême droite est arrivée au pouvoir, la gauche est restée au tapis. Alors, le 24 avril, il nous faudra voter en utilisant le seul bulletin disponible pour barrer la route à Le Pen, le cœur chagrin mais la tête haute.
Editorial L'Humanité
Un jour avec Denis Mukwege, Nobel de la paix contraint de vivre sous protection
Un jour avecIl est célèbre dans le monde entier pour son combat en faveur des femmes violées, ces corps « transformés en champs de bataille » que le gynécologue formé à Angers tente de réparer. Et obtenir, pour toutes les victimes des carnages perpétrés au Congo, justice et vérité.
Marc de Miramon Il a, le temps d’un passage à Paris, troqué sa blouse de chirurgien pour un élégant costume et reçoit chaleureusement quelques journalistes et représentants d’ONG dans un discret hôtel parisien. Denis Mukwege, 67 ans, vit en permanence sous protection depuis qu’il dénonce, avec le renfort et l’autorité de son prix Nobel de la paix décerné en 2018, les carnages incompréhensibles perpétrés en République démocratique du Congo.
Personne ne connaît avec certitude le bilan humain de la guerre qui ravage cet immense pays grand comme l’Europe occidentale. Un conflit qui a débuté en 1996, dans le sillage du génocide perpétré au Rwanda et de la chute du maréchal Mobutu, et qui n’a jamais véritablement cessé depuis.
Un massacre inoubliable
Choqué par les images qui parviennent d’Ukraine, où le gouvernement accuse la Russie d’avoir pris pour cible une maternité à Marioupol, il se souvient de ce premier massacre auquel il a réchappé de justesse, à l’hôpital de Lemera, où il était médecin directeur. Aux prémices de la guerre, des hommes en armes surgissent et massacrent le personnel soignant avant d’achever les malades dans leur lit.
« Comment peut-on faire une chose pareille ? La plupart de ces personnes avaient été opérées la veille et ne pouvaient même pas se lever. Les gens qui venaient dans mon hôpital pour se faire soigner me faisaient confiance. En quoi, en posant cette question de savoir qui est responsable de cette tuerie, serais-je manipulé ? » s’interroge-t-il.
Car Denis Mukwege veut mettre fin à l’impunité qui caractérise le pillage et les massacres du pays considéré comme le plus riche du monde, convoité pour ses minerais rares, son cuivre, son or, ses diamants, ses terres incroyablement fertiles.
Publiquement, James Kabarebe, qui fut ministre de la Défense du Rwanda de 2010 à 2018, a dénoncé le gynécologue comme un pantin « manipulé par des forces obscures » et l’a désigné comme un ennemi de son pays. Car Kigali combat avec férocité ceux qui comme Denis Mukwege tentent d’exhumer le rapport Mapping, publié en 2010 et qui dort depuis dans les tiroirs des Nations unies. Ses quelque 600 pages regorgent de tueries de masse, villageois sans défense massacrés à coups de marteau, de baïonnette, de fusil, de grenade ou de machette, femmes et enfants exterminés indistinctement.
« Abattoir à ciel ouvert »
Tous les pays impliqués dans cette « guerre mondiale africaine » y ont commis des crimes, mais les troupes rwandaises sont particulièrement ciblées. Ce sont elles qui ont encadré les troupes de Laurent-Désiré Kabila, un ex-guérillero « marxiste » reconverti dans les trafics, jusqu’à Kinshasa, transformant l’ex-Zaïre, selon l’expression d’Emma Bonino, alors commissaire européenne pour l’aide humanitaire d’urgence, en véritable « abattoir à ciel ouvert ».
Ces tentatives de meurtre existent, j’ai perdu des proches (...). Ces personnes veulent me faire taire simplement parce que je demande la justice. Mais elles n’arriveront pas à me faire plier. »
Mais Denis Mukwege ne sait pas avec certitude qui en veut à sa vie. « Si c’était le cas, ça serait plus facile de me protéger. Ces tentatives de meurtre existent, j’ai perdu des proches, j’ai été attaqué chez moi, à mon bureau, sur la route », raconte le miraculé : « Ce sont des personnes qui veulent me faire taire simplement parce que je demande la justice. Mais elles n’arriveront pas à me faire plier, la justice ne se négocie pas. J’ai parlé du rapport Mapping aux Nations unies en septembre 2012, et j’ai été pris pour cible dès mon retour chez moi. Les assaillants avaient déjà pris mes enfants en otage. Puis ils se sont précipités dans ma voiture et m’ont obligé à sortir sous la menace d’une arme. Joseph, mon collaborateur qui m’accompagnait, a pris ma place et a été touché par plusieurs balles, une dans le flanc, une dans la tête, nous étions tous les deux couverts de sang. Ils m’ont laissé pour mort. »
Un film coup de poing
Le docteur prend ensuite la route du cinéma les 7 Parnassiens, où deux séances du film documentaire l’Empire du silence, du réalisateur belge Thierry Michel, doivent être projetées. Toujours en salle, ce film coup de poing raconte et illustre, avec des images et des paroles inédites, quelques-unes des pages imbibées de sang du rapport Mapping. Pour la première fois, les noms de certains des responsables de crimes que le rapport Mapping, pour des raisons diplomatiques, a gardés secrets sont dévoilés, à l’instar de celui de James Kabarebe…
À l’heure où les États-Unis de Joe Biden dénoncent un « génocide » perpétré par la Russie en Ukraine, Denis Mukwege fustige ce deux poids deux mesures, tout en refusant de comparer les souffrances. « Partout où elles existent, il faut se dire qu’elles ne doivent plus jamais se passer ailleurs. Et partout, nous devons les dénoncer avec toujours la même humanité. »
denis mukwegecongorwandaUn jour avec L'Humanité
Robert
BilletMaurice Ulrich« Décomposition », en titrant ainsi sa chronique hebdomadaire dans le quotidien de la droite, Luc Ferry ne cache pas son inquiétude. En lieu et place de la recomposition politique annoncée au début du quinquennat, la vérité apparaît tout autre et donc c’est à « une décomposition délétère » que nous assistons, qui nous installe « dans un paysage aussi inquiétant que peu enthousiasmant ». La France est déchirée comme jamais, les extrêmes représentent plus de 50 % de l’électorat, tandis que les partis du gouvernement sont « laminés », ce qui n’annonce rien de bon. Et donc du côté d’une droite « écartelée entre un centre mou et inefficace et un populisme dur », Marine Le Pen aura « un boulevard pour récupérer enfin les LR soucieux d’en finir avec l’échec ». Inquiétant en effet. Sinon, on croit bien que c’est le même Luc Ferry qui, en duo dimanche soir avec Daniel Cohn-Bendit sur une chaîne télé, accueillait un troisième intervenant. « Tiens, voilà Robert. » Ben oui, Robert Ménard, soutien indéfectible de Marine Le Pen. Robert, quoi !
le billet de Maurice Ulrich L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
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A VOTÉ #9. Le piège du référendum anti-Macron
Vidéo5 ans après, bis repetita. Le 1er tour de l'élection présidentielle a vu Emmanuel Macron et Marine Le Pen se qualifier, encore. Dans ce match retour de 2017, Marine Le Pen voudrait créer un barrage contre Macron avec le concours des électeurs de gauche. Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce piège tendu par la candidate d'extrême-droite.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
Présidentielle. Ils veulent "avoir le choix de leur avenir" : la colère des étudiants qui occupent la Sorbonne
VidéoDepuis mercredi 13 avril 2022, des étudiants occupent l’université de la Sorbonne à Paris. Ils protestent contre les choix de société prônés par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, à une semaine du second tour de l’élection présidentielle. Et espèrent que leur mobilisation va s'étendre.
Franck CarteletCertains ont passé la nuit là, investissent les amphithéâtres, manifestent devant le bâtiment. Plus d'une centaine d'étudiants de la Sorbonne et d’autres établissements du supérieur ont protesté ce jeudi 14 avril contre le « non-choix » qui s’offre à eux pour le second tour de l’élection présidentielle. Nombre d’entre eux ont l’impression d’être « laissés sur le carreau », « pas entendus », alors que les 18-24 ans ont voté à 31% pour Jean-Luc Mélenchon et que 40% des moins de 34 ne sont pas allés voter dimanche 10 avril.
« Nous, les jeunes, avons majoritairement voté à gauche, on veut avoir le choix de notre avenir » explique Lola, étudiante à Sciences Po Strasbourg. Elle refuse, comme beaucoup de ses camarades, de choisir entre « un gouvernement qui a sabré la jeunesse pendant 5 ans » et qui n’a pas embrassé les urgences climatiques et sociales comme priorités, et de l’autre côté « un pouvoir fasciste ».
S'abstenir ou non
« Aujourd’hui, soit on s’abstient, pour renvoyer un message fort… Ou alors on vote Macron, parce que ça sera toujours le moins pire », concède l’étudiante, qui réfléchit déjà à comment occuper la rue pendant les 5 prochaines années.
Après avoir affirmé ne pas savoir si elle allait s’abstenir ou non, Marie, étudiante en droit à Nanterre, semble néanmoins avoir déjà tranché: « C’est vrai que si l’extrême-droite passe, derrière, ce sont les minorités qui vont devoir subir ces choix-là », reconnaît l’étudiante qui questionne sa responsabilité dans un tel scénario. « Je pense que je vais voter Macron, même si ça me fait mal », finit-elle par lâcher, tout en insistant bien sur une chose : la nécessité de poursuivre la mobilisation après le vote, et de renforcer les ponts entre les divers mouvements de contestation.
La Sorbonne fermée
Antoine Boulanger, enseignant et élu CGT des enseignants à la faculté des lettres de la Sorbonne, se félicite de cet élan chez les étudiants. « Je pense qu’on ne peut être qu’enthousiasmés et heureux de voir que, loin d’être abattus par ce résultat catastrophique, les étudiants se mobilisent contre d’un côté l’ultra-libéralisme et de l’autre, un même programme ultra-libéral doublé d’une politique raciste et autoritaire », développe-t-il.
« Au lieu d’ouvrir les facs et de dire, “exprimez-vous, débattez”, le gouvernement envoie la police », regrette cet enseignant, alors que la direction de la Sorbonne a basculé les cours en distanciel et fermé ses portes aux étudiants jusqu’au 16 avril inclus.
Les étudiants de la Sorbonne espèrent lancer un mouvement, alors que des étudiants de Tolbiac, Sciences Po Paris, de l’École normale supérieure, de Sciences Po Nancy et d’autres établissements du supérieur bloquent ou ont bloqué des bâtiments de leurs campus respectifs.
L'Humanité
VIDEO. Au QG de Fabien Roussel, clap de fin de la campagne
VidéoAu QG du Parti communiste français, Fabien Roussel a accueilli ses militants pour découvrir le résultat du premier tour. Entre remerciements et appel à battre l'extrême-droite, reportage sur cette soirée d’élection.
Place du Colonel-Fabien à Paris, au soir du 1er tour. Les militants communistes étaient conviés à découvrir les résultats du scrutin. Ce fut pour eux une surprise et une déception de voir la gauche faire un aussi mauvais score. Fabien Roussel a tenu a remercié ses équipes, ses militants et tout ceux qui ont voté pour lui.
Avec, à nouveau un duel Macron-Le Pen pour le second tour, le candidat communiste a fermement appelé à "utiliser le seul bulletin de vote qui fera échouer l'extrême-droite".
L'Humanité
VIDÉO. Les militants Insoumis entre déception et fierté
VidéoEn dépit d'une mobilisation importante des électeurs de gauche en faveur de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise termine troisième du premier tour de l'élection présidentielle, avec 22% des votes, derrière Marine Le Pen qui totalise 23,4% des voix. Réunis au Cirque d'Hiver (Paris) pour l'annonce des résultats dimanche 10 avril, les militants affichent leur déception de ne pas voir leur candidat passer au second tour, mais évoquent aussi les espoirs suscités par la campagne et le score de Jean-Luc Mélenchon.
La dynamique enregistrée durant les dernières semaines de la campagne n’aura pas suffi. Jean-Luc Mélenchon est de nouveau éliminé du second tour en arrivant en troisième position avec 22% des voix. Ses meetings ont fait le plein et les enquêtes d’opinion, comme en 2017, ont pu laisser espérer aux insoumis et aux électeurs de gauche, inquiets d’une réédition du second tour de 2017, qu’une heureuse surprise pouvait se produire.
Mais, à 20 heures, lorsque les premiers résultats ont commencé à tomber, il manquait toujours environ trois points au candidat de l’Union populaire pour enclencher « l’incroyable bifurcation politique » qu’il appelait de ses vœux lors de son meeting de Lille, le 5 mars, retransmis simultanément dans 11 autres villes via ses hologrammes. L'écart s'est ensuite encore resserré dans la soirée avec la candidate du Rassemblement national. Mais, comme en 2017, même s’il termine cette fois-ci troisième (il était quatrième lors de l’élection précédente), Jean-Luc Mélenchon échoue de peu à atteindre le deuxième tour.
L'Humanité
En Avignon, Marine Le Pen en mode méga démago
ActuPour le premier des deux meetings d’entre-deux tours, la candidate du RN s’est livrée à une charge en règle contre le « système » représenté par Emmanuel Macron. Avant de dérouler son traditionnel programme d’extrême droite enrobé d’un vernis social et écologique.
Benjamin KönigUne heure avant l’arrivée de sa candidate, les militants surchauffés agitent déjà les drapeaux sur l’air du tube des années quatre-vingts « Live is Life ». Dix jours avant le second tour de l’élection présidentielle, le Rassemblement national entrevoit une victoire qui « n’a jamais été aussi proche », clament les affiches de Marine Le Pen. « On va gagner », répond en écho le public quand la cheffe du RN monte à la tribune. Après deux conférences de presse sur les thèmes de la « démocratie » et de la politique internationale, et avant un dernier grand meeting le 21 avril – date symbolique s’il en est - à Arras (Pas-de-Calais), c’est en Avignon que Marine Le Pen tenait ce jeudi meeting. C’est par un appel aux « patriotes » et aux abstentionnistes que commence son discours, la candidate d’extrême droite faisant mine de tendre « la main à tous les Français ».
Comme à son habitude, c’est à une grande récupération que s’est livrée Marine Le Pen, à commencer par la figure tutélaire du Général de Gaulle. « Notre seul but c’est la nation » : la cheffe du RN a voulu imposer à nouveau le récit d’une lutte, symbolisée par sa présence et celle d’Emmanuel Macron au second tour, entre les « nationaux » et les « mondialistes ». Sa critique de ce concept de mondialisme a des relents de dénonciation du « cosmopolitisme » : l’homme « sans racines, sans attaches », soumis au « pouvoir de l’argent ». Dans le viseur, bien entendu, le chef de l’État, un « homme seul », représentant d’un « système à bout de souffle ».
« Faire barrage » : la candidate d’extrême droite a besoin de fissurer un peu plus le concept qui symbolise le rejet de l’extrême droite. Elle en a donc retourné le sens en le reprenant comme une anaphore : « Faire barrage, oui, faire barrage à l’effondrement du pouvoir d’achat, barrage au matraquage fiscal, barrage à la retraite à 64 ou 65 ans, barrage au laxisme judiciaire, à une immigration qui met en péril nos équilibres sociaux, à cette caste. »
En contrepoint, Marine Le Pen se présente comme la présidente de la « sécurité républicaine », de « la liberté de la presse », de la « démocratie référendaire » (lire notre décryptage Avec Marine Le Pen, l’état de droit en péril ), de « l’unité », de la « protection physique comme sociale ». Mais aussi, comme de coutume à l’extrême droite (lire notre entretien avec Raphaël Llorca « Le Pen et Zemmour sont les deux faces d’une même pièce »), contre « l’immigration », à laquelle elle impute tous les maux du pays et thème du premier référendum qu’elle souhaite engager dès son élection. En matière de politique étrangère, Marine Le Pen a proposé que l’Inde – dirigée par l’ultranationaliste Modi - et « un pays africain », citant notamment le Sénégal, soient membre du conseil de sécurité de l’ONU. Quant à l’UE, son projet est bien de la transformer en « Alliance européenne des Nations », une vieille lune de l’extrême droite européenne. Tout comme la défense des traditions, des « identités régionales » et « de l’Europe plurimillénaire ».
« Et puis il y a le social », a-t-elle poursuivi. Un angle d’attaque particulièrement efficace face à la politique et aux propositions du président sortant, mais qui, hormis une baisse de TVA sur l’énergie et un panier de produits de première nécessité, n’est suivi d’aucune mesure sur les salaires, la hausse du smic ou la remise en cause du coût du capital. Pas question de remettre en cause « la compétitivité des entreprises », a-t-elle martelé. C’est une vision « pour tous les Français » que prétend porter Marine Le Pen, qui a même tenté de récupérer le printemps, pour en faire un « printemps français ». Quand bien même en matière sociale, elle manie l’imposture comme personne (lire Arnaque sociale, Le Pen double la mise).
Présidentielle 2022 L'Humanité
Le PCF veut déjouer le piège présidentiel aux législatives
ActuGauche Fabien Roussel et le Conseil national du parti ont appelé, jeudi, à battre Marine Le Pen et à l’union en juin pour battre Emmanuel Macron. Le député communiste propose à la FI, EELV et au PS une rencontre.
Julia HamlaouiÀ une dizaine de jours du second tour de la présidentielle, « urgence » a été l’un des maîtres mots, ce jeudi, sous la coupole de la place du Colonel-Fabien, où le PCF réunissait son conseil national. Celle, en premier lieu, de barrer la route de l’Élysée à l’extrême droite, le 24 avril. « Il faut tout faire pour mettre en échec la candidature de Marine Le Pen ! » a martelé, lors d’une conférence de presse, Fabien Roussel, appelant à des initiatives en ce sens. « Dire qu’aucune voix ne doit se porter sur l’extrême droite ne suffit pas », a précisé Christian Picquet, chargé d’introduire les débats de la matinée, quand bien même l’usage du « bulletin Macron » est loin d’être gagné. « C’est de plus en plus difficile car le président cristallise la colère, il doit l’entendre et faire des gestes significatifs », insiste Fabien Roussel, dont la formation met en garde contre un « basculement promettant à notre peuple un régime d’apartheid institutionnalisé » en cas d’élection du RN.
Si l’urgence est bien là, le bilan des derniers mois doit aussi être tiré, ont souligné plusieurs membres de la direction. La visibilité conquise par la campagne « dynamique et positive » de Fabien Roussel est saluée de tous. « En dépit d’un résultat décevant, les communistes n’ont pas à regretter leur choix », souligne ainsi Christian Picquet. « Nous aurions pu porter avec plus de force notre critique du capitalisme », objecte cependant la responsable de Seine-Saint-Denis, Nathalie Simonnet, quand celle du Bas-Rhin, Hülliya Turan, pointe des prises de position à débattre sur l’écologie, les discriminations ou la laïcité. Les « données fondamentales du scrutin étaient connues de tous depuis plus d’un an », y compris la volonté d’unité pour éviter un nouveau duel Macron-Le Pen, estime également Antoine Guerreiro, membre du conseil national.
« additionner nos voix, nos programmes, nos idées ! »
La question de la responsabilité du PCF dans le remake du second tour de 2017 a ainsi occupé une partie des débats. « Beaucoup d’électeurs sont en colère aujourd’hui. S’il n’est pas question de se rendre, seuls, coupable, il n’est pas non plus question de s’exonérer », juge Cécile Dumas, à la tête du PCF dans le Val-d’Oise. « Nous accuser, c’est ne pas voir la forte progression de l’extrême droite. Éric Zemmour a fait 7 %, ce qui n’a pas empêché Marine Le Pen de se qualifier », fait valoir pour sa part Fabien Roussel, invitant à regarder du côté des près de 13 millions d’abstentionnistes.
Reste que, après le vote du 24 avril, la question du rassemblement dans la perspective du scrutin de juin est ouverte. « L’élection présidentielle est un piège, mais on peut en sortir tout de suite avec les législatives. Je fais la proposition à tous, à gauche, d’additionner nos voix, nos programmes, nos idées ! » a lancé Fabien Roussel, estimant que les sortants doivent être soutenus et que « dans au moins 150 circonscriptions, la gauche est capable de l’emporter ». Alors que l’insoumis Manuel Bompard a avancé l’idée d’une répartition au prorata des scores présidentiels et d’un soutien au programme de FI, le député du Nord refuse de commenter « des échanges qui n’ont pas encore eu lieu », tout en assurant que « Jean-Luc Mélenchon, avec les 22 % qu’il réalise, détient la clé », et que, pour sa part, il est « prêt à discuter de tout, sans préalable ».
pcfPrésidentielle 2022Législatives 2022 L'Humanité
À la Sorbonne, la jeunesse face au choix tronqué du second tour
ActuBlocus Depuis mercredi, des étudiants occupent plusieurs établissements, dont la fac parisienne, pour dire leur refus de l’alternative Macron-Le Pen. Beaucoup iront tout de même faire barrage à l’extrême droite le 24 avril.
Camille Bauer«L a colère des étudiants est légitime. Ils ont été sacrifiés et, leur seul avenir, c’est une politique ultralibérale ou l’extrême droite. Ils veulent débattre. Quand ils proclament “ni Macron ni Le Pen”, c’est une façon de réclamer autre chose, du positif. Qu’ils se mobilisent est plutôt porteur d’espoir », souligne Antoine Boulanger. Cet enseignant, représentant syndical de la CGT, est venu ce jeudi 14 avril se joindre à la grosse centaine de jeunes assemblés devant l’université de la Sorbonne.
« El pueblo unido, jamas sera vencido », entonne la foule, dont une partie s’est assise devant les barrières installées par la police, qui a tenté de repousser ceux qui s’étaient amassés aux abords du bâtiment. Aux fenêtres, se trouvent d’autres étudiants qui occupent les lieux depuis l’assemblée générale interfacs de mercredi. Cachée sous son masque, une jeune fille brandit depuis le toit un fumigène. Accrochée au mur, une banderole annonce « Jeunesse enragée ».
École normale supérieure, fac de Nanterre, campus de Sciences-Po à Nancy ou Paris… Le mouvement a gagné plusieurs établissements ces dernières heures. Et aussi suscité une réponse violente de l’extrême droite, dont certains militants ont débloqué, jeudi après-midi, Sciences-Po Paris. Il traduit le désarroi d’une jeunesse qui a largement voté pour Jean-Luc Mélenchon et voit son avenir mis à mal par le casting du second tour. « Soit on laisse passer l’extrême droite, soit on fait barrage et on vote pour Macron, qui va casser les services publics », résume Charlie (1), une étudiante en histoire aux lunettes octogonales. La casse de l’université est aussi invoquée.
L’écologie oubliée
« Macron a annoncé qu’il allait rendre la fac payante. C’est comme s’il crachait au visage des gens comme nous, qui viennent de milieux populaires, et qui ont une chance de s’en sortir grâce à ça», estime Rayan. « Comme s’il nous disait, “vous les pauvres, ne réfléchissez pas, allez faire des boulots précaires” », renchérit son copain Abou. L’ambiguïté d’Emmanuel Macron face à l’extrême droite est aussi mise en avant. « Est-ce que l’efficacité d’un vote barrage n’est pas contestable quand on voit comment ce pouvoir a contribué à légitimer les idées du RN ? » s’interroge Bastien. D’autres soulignent l’indigence des politiques écologistes des deux candidats.
Pour autant, il serait faux de dire que ces étudiants mobilisés ne font pas la différence entre les finalistes. « En fait, il y a un peu de tout parmi nous. Il y a du débat », explique Iman, une étudiante en histoire qui fulmine de ne pas pouvoir rentrer dans l’université, alors qu’une nouvelle AG était prévue dans la journée. Beaucoup affirment que malgré tout, ils iront, la mort dans l’âme, voter contre le RN. Mais après le choc des résultats, ils voudraient pouvoir en discuter et s’insurgent contre la fermeture de l’université par la police. Une action perçue comme un déni de démocratie qui les écœure et confirme la propension de la Macronie à user de la matraque contre toute forme de contestation.
Des dizaines de rassemblements sont prévus en France ce 16 avril pour dire « non » à l’extrême droite, à l’appel de nombreuses organisations et de syndicats, dont la Ligue des droits de l’homme, la CGT, le Syndicat de la magistrature, Attac ou la FCPE. Le mot d’ordre ? « Contre l’extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l’Élysée. » À Paris, le cortège partira de la place de la Nation à 14 heures, en direction de République.
étudiantssorbonnePrésidentielle 2022 L'Humanité
Adrien Quatennens : « Nous voulons bâtir une majorité »
EntretienAdrien Quatennens ne ferme pas la porte à des échanges à gauche en vue des législatives, mais ils devront tenir compte du « verdict des urnes » du premier tour.
Diego ChauvetJean-Luc Mélenchon a réalisé un score considérable avec près de 22 % des voix. Il rate de peu le second tour. Cela lui donne-t-il une responsabilité particulière pour l’avenir ?
Oui, envers toutes ces femmes et hommes qui ont nourri beaucoup d’espoir dans ce bulletin de vote. Il s’est produit dimanche une surmobilisation en faveur de Jean-Luc Mélenchon. Les sondages indiquaient une dynamique puissante. Ce fut au-delà. Nous analysons encore les résultats, mais on sait que les jeunes, les quartiers populaires se sont mobilisés le jour du vote. Nous avons donc une responsabilité à l’égard de ces gens qui nous ont fait confiance et qui risquent de payer dans leur vie personnelle les 400 000 voix manquantes. Je pense aux salariés au Smic qui devaient le voir augmenter immédiatement, à ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté et dont la vie allait changer, à ceux qui pouvaient bientôt partir à la retraite, mais aussi à l’enjeu climatique. La déception est immense, mais ce score historique nous oblige. Nous allons tâcher de construire là-dessus.
À quoi attribuez-vous cette surmobilisation en votre faveur ?
Comme en 2017, on voit que l’adhésion au programme est très forte. J’ai lu que 80 % des gens disent que c’est le programme de Jean-Luc Mélenchon qui a motivé leur vote. C’est d’abord cela, bien avant l’effet « vote utile ». La campagne que nous avons menée et le travail de terrain ont payé. Cette mobilisation s’est renforcée de tous ceux qui ont compris que ce bulletin de vote permettait de qualifier le bloc populaire pour le second tour et d’écarter l’extrême droite dès le premier. Ces 7,7 millions d’électeurs ne nous appartiennent pas mais ils ont fait un choix en conscience.
Qu’est-ce qui a manqué ?
400 000 voix. C’est-à-dire presque rien. Le niveau d’abstention global est fort, mais nous avons su mobiliser des gens qui n’avaient pas voté depuis longtemps et le score de Jean-Luc Mélenchon fait augmenter significativement le total des voix de gauche. Il nous a manqué celles de certains candidats, et en particulier celles du Parti communiste, avec qui nous faisions équipe en 2012 et 2017. On ne peut pas faire l’impasse là-dessus. Ensemble, cette fois, nous y étions. Tout le monde le sait. Ça laisse des traces.
Jean-Luc Mélenchon ne porte-t-il pas une part de responsabilité dans sa relation avec les communistes ?
Dans toutes les familles, on se dispute. Mais on ne peut pas effacer le fait que, durant cinq ans, nos votes ont été presque toujours les mêmes à l’Assemblée nationale. Rien ne justifiait que ce qui avait été possible en 2012 et en 2017 ne le soit pas en 2022. Rien qui soit insurmontable. En novembre 2020, j’avais discuté avec Fabien Roussel. Il diagnostiquait que la gauche échouerait en 2022 et demandait que l’on respecte le fait qu’il soit candidat jusqu’au bout. Mais il avait ajouté qu’en cas de possibilité d’accéder au second tour pour l’un d’entre nous, il était prêt à rediscuter. Depuis des semaines, on voyait que cette possibilité existait. Jusqu’au bout, on a pensé qu’il bougerait, guettant les moindres signes. Mais rien. Beaucoup de gens sont en colère. Comment ne pas les comprendre ?
Il ne s’agit pas que d’une question d’arithmétique, ainsi que l’a souligné Jean-Luc Mélenchon à plusieurs reprises…
C’est vrai en général. Mais avec le PCF, c’est différent. Nos électorats s’additionnent et l’addition crée même une dynamique que l’on ne vérifie pas toujours de la même manière avec EELV et encore moins avec le PS. De toute façon, la représentation politique du pôle populaire n’est pas compatible avec les vieilles combines de l’union de la gauche.
Quel est l’enjeu du second tour pour vous ?
Que pas une voix des nôtres n’aille vers l’extrême droite. Nous en sommes l’antithèse. Les déclarations de principe et les consignes de vote sont sans effet. Il faut dire pourquoi le peuple n’a rien à gagner à la victoire de Marine Le Pen. Le pays en serait plus fracturé que jamais. Nous faisons largement notre part du travail et n’avons pas attendu le second tour pour cela. Les donneurs de leçons ont-ils « fait barrage » à l’extrême droite au premier tour en votant Mélenchon ? Emmanuel Macron a œuvré pendant cinq ans pour obtenir cette affiche au second tour. Il a ce qu’il voulait. Qu’il se débrouille. Nous sommes exclus de ce second tour. Aucun des deux candidats ne peut prétendre représenter nos électeurs. Mais les deux ne sont pas équivalents. Chacun fera donc en conscience. Il faut convaincre les gens, pas leur tordre le bras.
Pour les législatives, votre objectif est-il d’imposer une « cohabitation » à Macron ?
Je veux clarifier le terme. Nous voulons bâtir une majorité pour gouverner. Nous n’irons pas au scrutin en proposant simplement d’élire « un maximum de députés de gauche ». Après juin, il n’y a plus d’élections avant deux ans. C’est donc l’opportunité pour ceux qui ne digèrent pas d’être passés si près du but le 10 avril de prendre leur revanche dans les urnes en juin. C’est à cela que nous travaillons.
Que proposez-vous aux autres formations de gauche ?
Nous allons finir d’analyser les résultats. Pour certains, vendredi, nous étions « les amis de Poutine ». Et lundi, nous sommes devenus fréquentables. Entre-temps, il y avait l’opportunité d’éviter le second tour désastreux que nous avons sous les yeux. L’Union populaire a vocation à s’élargir, toujours autour du programme que les électeurs ont placé en tête. Il y a un mois, nous avons fait une proposition au PCF mais aussi à EELV en vue des législatives. Les Verts ne nous ont pas répondu. Il y aura des échanges mais, évidemment, ils devront tenir compte du verdict des urnes du 10 avril.
Adrien QuatennensJean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022Législatives 2022 L'Humanité
À nos ami.e.s tenté.e.s par l’abstention
TribunePar Bertrand Badie, politiste, et Dominique Vidal, journaliste.
Vous avez voté Mélenchon, Jadot, Roussel, Hidalgo, Arthaud ou Poutou. Vous regrettez que la gauche ne soit pas au second tour. Vous ne déposerez évidemment pas un bulletin Le Pen dans l’urne. Mais vous êtes tentés par l’abstention.
Nous pourrions l’être aussi ! Le bilan de Macron est sans aucun doute des plus négatifs : une manière des plus arrogantes, une politique favorable aux plus riches, la destruction de nombreux acquis sociaux, une répression souvent sauvage des mouvements de contestation, une France mise en échec dans le monde…
Rien de tout cela ne donne envie de voter Macron. Mais peut-on pour autant laisser passer Le Pen ? Car s’abstenir, c’est mathématiquement voter pour la candidate du RN qui est aux portes de la victoire ! Car seuls comptent les bulletins exprimés…
Nous avons en particulier une responsabilité vis-à-vis de nos frères étrangers et descendants d’immigrés.
Or l’histoire le montre : entre la droite et l’extrême droite, ce n’est jamais « blanc bonnet et bonnet blanc ». Les Italiens comme les Allemands, dans les années 1920 et 1930, en ont fait l’expérience tragique, et toute l’Europe avec eux. En ce début de XXIe siècle, Américains, Hongrois, Polonais et Brésiliens l’ont aussi appris à leurs dépens…
Il faut lire attentivement le programme de Marine Le Pen : putsch contre la démocratie et l’État de droit, régression sociale, menace sur les libertés, xénophobie d’État, déni du réchauffement climatique, remise en cause de certains droits des femmes, alignement sur Poutine. Bref, la victoire des néofascistes entraînerait un grand bond en arrière dans tous les domaines.
Nous avons en particulier une responsabilité vis-à-vis de nos frères étrangers et descendants d’immigrés. Le référendum que projette Le Pen les vise directement: préférence nationale, restriction du droit du sol, enterrement des lois antiracistes, menaces sur la presse, dénaturalisation de certains Français, voire début de « remigration » - sans oublier le symbole de cette islamophobie qu’est l’interdiction du voile dans l’espace public…
Quelle femme, quel homme de gauche pourrait assumer en conscience ce racisme (in)digne de Vichy ?
Demain, après les élections présidentielle et législatives, il faudra reconstruire une vraie gauche moderne, unie et pluraliste. En attendant, dans ce second tour, pour barrer la route au néofascisme à la française, nous n’avons – hélas ! – qu’un instrument : le bulletin de vote Macron. Utilisons-le toutes et tous
Présidentielle 2022 El País (ESP)
SANS TITRE
Quizás hayas oído hablar de la cucina povera, ese recetario de plato simples tan comunes en todas las cocinas regionales italianas. En italiano todo suena más facile e divertente, pero en castellano no se nos ocurre hablar de cocina pobre. Sin embargo, aquí tenemos muchos platos que nada tienen que envidiar a los de nuestros primos mediterráneos.
La cocina española está llena de recetas cuyo fin principal era llenar la barriga, pero que además son realmente sabrosos. Muchos de estos platos nacieron de la escasez y del ingenio para hacer mucho con poco, otros fueron dictados por la necesidad de respetar el calendario religioso que, hasta hace no muchísimos años, requería abstenerse de la carne como mínimo los 40 días de Cuaresma más todos los viernes.
Ahora que en los supermercados hay lineales enteros de comida veggie y que comer menos carne no es sólo un eslogan del ministro de Consumo, puede ser una buena idea echar un vistazo a nuestro recetario tradicional para sacar unas cuantas ideas para comer rico y sano.
Sin carne no somos nadie
La asociación entre carne y bienestar es tan común en nuestra sociedad que cuando falta una parece que tenemos que perder también la otra. Eso al menos dan a entender todas esas recetas con el apodo de pobres o viudas (a veces incluso solteras, para seguir perpetuando el tópico testosterónico que evoca la carne). Tenemos así las patatas a lo pobre, confitadas en sartén con cebolla, ajo y pimento; o a la importancia, rebozadas y luego guisadas con caldo y azafrán. O viudas, sin chorizo, que se evoca echando un poco de pimentón al guiso, y siguiendo con los platos con patata, el recao aragonés es otro buen ejemplo de las maravillas que se pueden hacer con este tubérculo, ajo, laurel, arroz y legumbres.
Viudos pueden ser también los gazpachos manchegos. Solemos asociarlos a carne y caza pero, me dice Teresa Gutiérrez del restaurante Azafrán de Villarobledo (Albacete), “en esta zona son muy típicos todavía. La gente sigue trabajando en el campo y esas tradiciones no se han perdido. Los gazpachos viudos se preparan con una torta de gazpacho, un pan ácimo de gran tamaño que antiguamente los pastores llevaban en las alforjas y que luego se utilizaban tanto como plato donde podían comer otras cosas, como ingrediente de los gazpachos. En este caso la torta se parte y se mezcla a un caldo. Se empieza por un sofrito con la verdura que haya, se le añade patata y finalmente la torta.”
Gutiérrez también se acuerda de las gachasmigas, “típicas de la zona entre Albacete y Alicante. Se fríen ajos, se le añade harina, se tuesta, se añaden unas patatas cortadas finas y al final se añade agua, consiguiendo una especie de tortilla de patata, harina y ajo”.
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Incluso las migas, que asociamos a tocino y panceta, en muchos sitios se toman acompañadas sólo de verdura. Las migas ruleras de la Mancha por ejemplo se fríen sólo con ajos y a veces pimiento, y en Almería las migas viudas van con pimientos, rábanos, pepino, uvas, granada o melón según la época. Lo único que no puede fallar para prepararlas es la lluvia.
Potajes de verduras y legumbres
Muchos otros platos nacen sin ninguna relación con la carne. Las espinacas con garbanzos sevillanas por ejemplo, que con un poco de comino y una rebanada de pan frito te quitan todas las penas. O las tagarninas esparragás, que se guisan con un majado de pan, ajo, pimentón, comino y vinagre. Justamente las tagarninas, o cardillos, comunes desde Extremadura hasta la Mancha, pasando por Andalucía, ahora son un ingrediente estacional al que se espera con tanta expectación como las angulas, pero antes eran lo que se encontraba en el campo para echar a la olla.
Si pensamos en potajes la olla gitana, que encontramos con pequeñas variaciones desde Almería hasta Alicante, no tiene nada que envidiarle a un minestrone italiano por variedad de vegetales e intensidad de sabor, con su característica y curiosa pera que no puede faltar. Muy tradicional y querido es el potaje de berenjenas y habas, típico de la provincia de Jaén. Ana María Gutiérrez, del blog Cocinando entre olivos y verdadera experta en cocina jiennense nos cuenta que lo suelen hacer “en verano, en época de berenjenas, aunque mi padre lo tomaría mucho más a menudo”.
Para llenar la barriga con un poco de ayuda
De platos pobres que llenaran las barrigas saben algo también en Galicia. “El caldo gallego, que en realidad está a medio camino entre un caldo y un potaje, en la inmensa mayoría de los casos parte de un caldo de carne y siempre que se puede se le añade chorizo, lacón, etc. Pero hay una serie de versiones viudas o casi viudas” cuenta el divulgador gastronómico Jorge Guitián. Dice “casi” porque aunque no se usara nada de carne sí era muy común añadir una cucharada de manteca o de unto, la grasa que recubre las tripas del cerdo. En muchas casas era la grasa que había, y todavía lo podemos considerar un ingrediente humilde.
“En la zona de los Ancares se hacía el caldo de porretos , los tallos de las cebolletas” sigue Guitián. “Lo que se hacía es un potaje de alubias pintas con los porretos troceados, a poder ser con unto o manteca de cerdo y se acababa con un rustrido.”
El rustrido, que es una forma de llamar el sofrito en Galicia, es algo frecuente en todos estos caldos. Por ejemplo en el de calabaza, que se llama también caldo de melón: se preparaba con mucha calabaza y con fabas (alubias blancas como las de Lourenzá). O en la calduda, un caldo de castañas pilongas. Me cuenta Jacqueline Teijo, cocinera en el restaurante Os Arcos de Betanzos, que en su pueblo se le llama caldo de garula, y a las castañas pilongas se añaden unas alubias negras. “Estos caldos están relacionados con la Cuaresma y las vigilias, porque no llevan grasa animal, sino un refrito de ajo, cebolla y pimentón”.
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El día a día, hoy
Pero ¿es necesario seguir una receta ancestral para hacer un guiso sabroso y sencillo en casa? Le he preguntado a Maria Nicolau, cocinera del Ferrer de Tall en Vilanova de Sau. “Yo hago en casa guisos y potajes viudos a menudo, platos apañados con las verduras y legumbres que tengo siempre más a mano”. Nicolau sugiere, para conseguir la intensidad de sabor que nos daría la carne, “ser generosa con el ajo, que enriquece y hace brillar cualquier cazuela. Ajo, pimentón o carne de pimiento choricero, puerro a rodajas, alcachofas, espárragos... ¡lo que tenga a mano! Esto y cuatro cachos de patatas y garbanzos cocidos con un buen chorro de su agua de cocción... me hace una cena de lujo.”
Llevamos años autoconvenciéndonos de que los platos sin carne, además de menos nutritivos, son más aburridos, más grises o más tristes, y la realidad se empeña en llevarnos la contraria. No hay más que hacer un recorrido por los platos tradicionales como los que están recogidos en este texto para darse cuenta de que hay una diversidad enorme en la tradición y aún más posibilidades de ir desarrollando otras propuestas.
Le Figaro
«Le système a peur», déclare Marine Le Pen face aux appels à voter contre elle
EN COURS : Mis à jour le 16 avril 2022 à 12:20
À Saint-Rémy-sur-Avre, en Eure-Et-Loir, Marine Le Pen réagit aux appels à voter contre elle, et aux manifestations. «C’est quand même quelque chose d’assez étonnant», s’est-elle moquée. Rappelant qu’il «y a des pays dans lesquels il n’y a pas d’élections», faire ce choix est «profondément anti-démocrate», dénonce la candidate au second tour.
«Si le système met en place une telle diabolisation, c’est qu’il a peur», déclare-t-elle en déplacement dans cette commune qui l’a placée en tête dimanche dernier, avec 37% des voix.
Robert Ménard ne s’exprimera plus dans les médias jusqu’au second tour
Le maire de Béziers, soutenu par le RN depuis 2014 et qui soutient Marine Le Pen au second tour, annonce samedi suspendre toute expression dans les médias jusqu’au 24 avril. «J’ai des désaccords avec Marine le Pen que je n’ai jamais cachés. Je n'entends ne plus les répéter à chaque intervention médiatique», fait-il valoir dans un tweet. «J'ai donc décidé de ne plus prendre la parole jusqu'au 2e tour».
L’édile ne maque pas de préciser qu’il ne s’agit «pas pour autant (d')un ralliement à E. Macron». Une manière de répondre aux allégations du Monde affirmant qu’il multipliait, depuis plusieurs mois, les signes de rapprochement avec l’actuel chef d’Etat. «Je voterai pour Marine le 24 avril», réitère-t-il.
À VOIR AUSSI - Face à l'Ukraine, Robert Ménard s'excuse pour les migrants de Syrie et d'Irak
Des jeunes bloquent le boulevard Saint-Denis à Paris pour dénoncer «l’inaction climatique»
Drapeaux en mains, des dizaines de jeunes ont installé dimanche matin une barricade de bottes de foins sur le Boulevard Saint-Denis, dans le 2e arrondissement de la capitale. Sur une large banderole, le nom de leur mouvement, Extinction Rébellion, qui prône la désobéissance civile face à l'effondrement écologique et au dérèglement climatique.
La mobilisation vise à dénoncer «l’inaction climatique» et l’absence de débats sur le climat au cours de la campagne présidentielle. «Lorsque le vote ne suffit pas, la rébellion est inévitable», clament-ils.
À VOIR AUSSI - Paris: le mouvement «Extinction Rebellion» bloque le Boulevard Saint-Denis pour dénoncer «l'inaction climatique»
L’embargo sur le pétrole russe serait repoussé pour ne pas favoriser la «candidate populiste» Marine Le Pen, selon le New York Times
L'Union européenne s’immiscerait-elle dans les affaires internes françaises ? Un article du New York Times publié ce vendredi fait beaucoup réagir le camp Marine le Pen. Selon le journal américain, l’Union européenne serait sur le point de décréter un embargo sur le pétrole russe. Mais les négociations ne devraient débuter qu’après le second tour de la présidentielle française, le 24 avril, «pour s'assurer que l'impact sur les prix à la pompe n'alimente la candidate populiste Marine Le Pen», explique le média citant des «responsables» européens. Et qu’elles n’affectent pas les «chances de réélection d’Emmanuel Macron».
De quoi faire réagir la candidate concernée : «Quelle manipulation contre les Français ! Quel cynisme envers le peuple ukrainien !», a réagi Marine Le Pen sur Twitter. Suivie de l’extrême droite de l'échiquier politique : «Dissimulation aux électeurs et folie d’un embargo qui ferait exploser les prix tout en nous livrant aux Américains ! Stop !», s’insurge sur Twitter Florian Philippot, ainsi que François Asselineau : «Nous voilà prévenus ! Si Macron, pantin de Washington, l'emporte, les Français subiront donc l'effondrement de leur niveau de vie».
C’est oublier que le délai prendra, quoi qu’il en soit, «des mois» selon une source européenne. Pour conserver l’unité des 27 d’une part, alors que la Hongrie, la Slovaquie et la Bulgarie achètent leur pétrole à la Russie. Pour laisser également à l’Allemagne, qui se fournit largement en pétrole russe, le temps de trouver des fournisseurs alternatifs. «L'adoption de mesures sur le pétrole impose de déboucler les contrats existants, de trouver des alternatives et d'éviter leur contournement. Cela ne va pas se faire du jour au lendemain. Il faudra au moins plusieurs mois», a expliqué un responsable européen impliqué dans les discussions.
À J-8, le plan d'Emmanuel Macron pour gagner
En 1981, Valéry Giscard d'Estaing affrontait au second tour François Mitterrand, au sortir d’un septennat marqué par les deux crises pétrolières. En 2022, Marine Le Pen n'est pas François Mitterrand et Emmanuel Macron n'est pas Valéry Giscard d'Estaing, certes, mais l’urgence est la même pour Emmanuel Macron : préparer un plan de victoire, alors que les deux finalistes au deuxième tour ne sont séparés que de quelques centaines de milliers de voix.
Cela passe par multiplier les déplacements, dénoncer le projet de son adversaire… Découvrez, dans notre article, le plan d'Emmanuel Macron pour gagner au second tour.
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À Paris, Bertrand Delanoë tracte et milite pour Emmanuel Macron
«Dites bien à tous vos amis de voter Macron» : le message vient de l'ancien maire de Paris, vendredi soir dans le 17e arrondissement de la capitale. Tracts en main, Bertrand Delanoë, accompagné de Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, s’engage pour le second tour en faveur du président sortant.
Une foule de Parisiens s’est rapidement amassée autour de son ancien maire. «Chère Madame, surtout, dites bien à tous vos amis de voter Macron. Dimanche, on ne veut pas d'extrême droite, hein», enjoint Bertrand Delanoë à l'attention d'une habitante, relayé par France info. «Non, non, pas du tout, surtout pas», répond-t-elle.
L’objectif de l'ancien membre du Parti socialiste, contrer Marine Le Pen : «Quand il s'agit de démocratie, quand il s'agit de l'âme de la France, je ne peux pas rester indifférent et je veux vraiment être actif pour défendre mon pays. Et la défense de mon pays, cela passe par l'élection de Macron».
Emmanuel Macron à Marseille, Marine Le Pen en Eure-et-Loir
Le ciel, le soleil, la mer et Emmanuel Macron: le président-candidat s'offre samedi une carte postale de Marseille pour son premier grand meeting d'entre-deux-tours, un cap au sud également convoité par Marine Le Pen qui a labouré pendant deux jours ces terres provençales stratégiques. Dans la cité phocéenne, c'est pourtant Jean-Luc Mélenchon qui est arrivé en tête dimanche (31%), près de 9 points devant le président sortant. Il s'agit donc pour Emmanuel Macron de renouer avec une ville pour laquelle il a toujours témoigné de son attachement, d'abord en s'affichant fervent supporter de l'OM.
» LIRE NOTRE ARTICLE : Marseille: Emmanuel Macron en meeting dans «sa ville de cœur»
Samedi matin, la candidate RN Marine Le Pen fait elle un déplacement en Eure-et-Loir.
À VOIR AUSSI - Attaques ad hominem vs critiques du programme: la rhétorique de l’entre-deux tours de Macron et Le Pen
Manifestations contre l'extrême droite dans toute la France
Une trentaine de manifestations sont prévues samedi en France pour dire «non à l'extrême droite», à huit jours du second tour de la présidentielle opposant Marine Le Pen à Emmanuel Macron.
Environ 15.000 manifestants sont attendus sur tout le territoire, selon les autorités. Ils répondent à l'appel de plus de trente organisations et syndicats dont SOS Racisme, la CGT ou le Syndicat de la magistrature.
Avec pour mots d'ordre : «Contre l'extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l'Elysée».«En rejetant Marine Le Pen, il s'agit d'empêcher l'avènement d'un projet de société destructeur de l'Etat de droit, de la république démocratique sociale et solidaire que nous défendons chaque jour», expliquent-elles dans un communiqué publié sur le site de la LDH (Ligue des droits de l'Homme), dénonçant un «programme trompeur».
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce live consacré aux élections présidentielles. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations consacrées au second tour, qui opposeront dimanche prochain Marine Le Pen à Emmanuel Macron. Vous pouvez retrouver les informations de la veille dans notre précédent direct.
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Le maire de Béziers, soutenu par le RN depuis 2014 et qui soutient Marine Le Pen au second tour, annonce samedi suspendre toute expression dans les médias jusqu’au 24 avril. «J’ai des désaccords avec Marine le Pen que je n’ai jamais cachés. Je n'entends ne plus les répéter à chaque intervention médiatique», fait-il valoir dans un tweet. «J'ai donc décidé de ne plus prendre la parole jusqu'au 2e tour».
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L’objectif de l'ancien membre du Parti socialiste, contrer Marine Le Pen : «Quand il s'agit de démocratie, quand il s'agit de l'âme de la France, je ne peux pas rester indifférent et je veux vraiment être actif pour défendre mon pays. Et la défense de mon pays, cela passe par l'élection de Macron».
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Résultats présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen qualifiés, ce qu'il faut retenir du premier tour
Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
Regarder la vidéo«Plus on l'accusait d'être pro-Poutine, plus j'étais d'accord avec lui» : en Russie, Zemmour plébiscité par les expatriés
TÉMOIGNAGES - Sur fond de guerre en Ukraine, l'ancien polémiste, qui considère l'Otan «responsable» du conflit, est arrivé en tête des votes à Moscou et Saint-Pétersbourg.
Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
L'Humanité
L’animal humain
ChroniqueCynthia FleuryÉlections obligent, 29 ONG ont invité les candidats à la présidentielle à s’engager autour de 22 mesures pour améliorer la condition animale, avec un consensus concernant l’interdiction de l’abattage sans étourdissement.
Dans Face aux animaux. Nos émotions, nos préjugés, nos ambivalences (Odile Jacob, 2022), Laurent Bègue-Shankland revient sur les raisons de « nos anesthésies émotionnelles », nos dilemmes empathiques lorsqu’il s’agit de nos amis les bêtes. À l’origine de nos préjugés envers les animaux – et de leur « supposée » absence d’âme, ou de douleur, ou de conscience –, il y a ce geste bien connu de Descartes, voulant sans doute rompre avec l’époque non scientifique le précédant, où il qualifie l’animal d’automate comme la métaphore mécaniste l’y invite. La science devenant positiviste, l’empathie envers l’animal n’y gagnera rien de bon : Claude Bernard, père de la médecine expérimentale, le rappelait froidement : « Le physiologiste n’est pas un homme du monde, c’est un savant, c’est un homme qui est saisi et absorbé par une idée scientifique qu’il poursuit : il n’entend pas les cris des animaux, il ne voit plus le sang qui coule, il ne voit que son idée et n’aperçoit que des organismes qui lui cachent des problèmes qu’il veut découvrir. » Ou comment la libido sciendi (le désir de connaître) a longtemps été l’alibi d’une absence de pensée à l’intention de nos congénères.
Aujourd’hui, 115 millions d’animaux sont élevés et utilisés chaque année pour la recherche, avec une prédilection pour les « espèces » jugées affectivement plus acceptables, parce qu’elles sont moins identifiables à l’humain, à savoir les souris. Il y en a d’ailleurs plus de 2 500 sortes, plus ou moins adaptées aux recherches concernant la dystrophie musculaire, le glaucome, la dépression, les tumeurs cancéreuses, etc.
Le psychologue Richard Ryder, ancien expérimentaliste, affirme que l’expérimentation animale favorise « l’infirmité émotionnelle » chez les laborantins scientifiques, et que les conséquences psychologiques du travail de laboratoire ne sont pas assez étudiées alors qu’elles provoquent une souffrance du personnel. Bègue-Shankland décrit d’ailleurs toutes les « ruses institutionnelles » pour amoindrir l’impact émotionnel chez les expérimentateurs, la division des tâches bien sûr, mais aussi l’usage d’un certain type de langage.
Depuis toujours, pour calmer notre inquiétude morale, les hommes développent des techniques pour attribuer à telle ou telle espèce tel monde mental et, de facto, telle valeur morale. « À ceux qui donnent leur vie pour le bien-être de l’humanité », dit une plaque de bronze accrochée à l’école de médecine de l’université de Rochester depuis 1920. Bien faible gratitude.
La chronique de Cynthia Fleury Le Figaro
Boris Johnson interdit d'entrée en Russie
EN COURS : Mis à jour le 16 avril 2022 à 11:48
La Russie a annoncé samedi que le Premier ministre britannique Boris Johnson et plusieurs autres hauts responsables britanniques étaient interdits d'entrée dans le pays, après que Londres eut imposé des sanctions à Moscou en raison de son opération militaire en Ukraine. «Cette mesure a été prise en réponse à la campagne médiatique et politique effrénée visant à isoler internationalement la Russie et créer les conditions propices pour (...) étrangler l'économie» nationale, a affirmé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
«Bateau russe va te faire f****e»: en Ukraine, un timbre déjà collector
Un timbre représentant un soldat ukrainien faisant un doigt d'honneur au «Moskva», un vaisseau amiral russe coulé jeudi en Mer noire, s'est arraché vendredi à travers les bureaux de poste du pays, devenant un objet collector et un symbole de «victoire».
Le timbre était déjà en rupture de stock vendredi après-midi à Kiev, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Missiles russes sur Alexsandria
Dans la nuit de vendredi à samedi, le maire de la ville d'Aleksandria, à environ 300 km au sud-est de Kiev, a indiqué sur Facebook qu'un missile russe avait frappé l'aéroport de sa ville. Il a précisé que les équipes de secours étaient à l'oeuvre mais sans faire dans l'immédiat état de victimes.
Dix personnes ont été tuées, dont un nourrisson de sept mois, et 35 autres blessées, dans des tirs russes sur des bus évacuant des habitants de la région de Kharkiv (nord-est), ont annoncé vendredi les autorités locales.
Une usine militaire visée par un bombardement à Kiev
Une usine militaire fabriquant notamment des tanks a été visée samedi matin par un bombardement dans la banlieue de Kiev, la capitale ukrainienne, a constaté un journaliste de l'AFP.
Un grand nombre de militaires et de policiers étaient présents sur place, empêchant l'accès au complexe, d'où s'échappait de la fumée. Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a indiqué sur Facebook ne pas avoir à ce stade d'informations sur les victimes potentielles.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: la Russie affirme avoir visé une nouvelle usine militaire à Kiev
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont on fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou. A lire, le récit de notre envoyé spécial à Pidgirie (région de Kherson)
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine
À Volnovakha, à une soixantaine de kilomètres de Donetsk, tout le monde est sur son trente et un dans la cour de l’école numéro cinq. C’est une cérémonie en grande pompe. Il faut afficher aux yeux de tous que la vie revient, que la terreur des journées passées sous les bombes est renvoyée au passé. Il s’agit aussi de proclamer que les «nationalistes» ukrainiens, ces «nazis» comme le martèle la parole officielle, ont été chassés par les troupes de la République populaire de Donetsk (DNR), avec l'appui de la Russie.
Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, construire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass. Retrouvez le récit de notre envoyé spécial à Donetsk et Louhansk.
Cette troublante ressemblance avec l'invasion de la Finlande par l'URSS en 1939
RÉCIT - Lorsque Staline décide d'envahir la Finlande en novembre 1939, il est persuadé que l'opération ne prendra que quelques jours. Inférieure en nombre et en armement, l'armée finlandaise oppose cependant une résistance héroïque et efficace. A lire, notre article ici.
Kiev redoute une attaque nucléaire
Volodymyr Zelensky a jugé vendredi que «le monde entier» devrait être «inquiet» du risque que son homologue russe Vladimir Poutine, acculé par ses revers militaires en Ukraine, ait recours à une arme nucléaire tactique.
Il faisait écho aux déclarations en ce sens du patron du renseignement extérieur américain William Burns qui avait estimé la veille qu'il ne fallait pas «prendre à la légère» une telle menace. Dans ce contexte, Berlin a annoncé vendredi être prête à débloquer plus d'un milliard d'euros d'aide militaire en faveur de l'Ukraine.
Le gouvernement allemand cherche par ce biais à répondre aux critiques croissantes en provenance des autorités ukrainiennes, mais aussi de certains de ses partenaires de l'Union européenne comme la Pologne ou les Etats baltes, sur son manque apparent de soutien en matière d'armement à Kiev, voire sa complaisance à l'égard de Moscou.
La Russie frappe après le naufrage du Moskva
La Russie a bombardé un fabricant des missiles ukrainiens après avoir perdu le vaisseau amiral de sa flotte de la mer Noire tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky affirmait que la guerre serait bien plus courte s'il recevait les armes requises. «Nous sommes parfaitement conscients qu'on ne nous pardonnera pas» la destruction du Moskva et donc ce coup porté aux «ambitions impériales» de Moscou, a ajouté la porte-parole du commandement militaire du sud de l'Ukraine, Natalia Goumeniouk.
«Nous sommes conscients que les attaques contre nous vont s'intensifier, que l'ennemi va se venger, qu'il y aura des attaques de missiles et des bombardements d'artillerie», a-t-elle poursuivi.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: une frappe russe touche l'usine fabriquant les missiles utilisés contre le Moskva
La Russie avertit Washington de «conséquences» suite à son aide militaire à l'Ukraine
La Russie a adressé cette semaine aux Etats-Unis une plainte formelle avertissant le gouvernement américain de «conséquences imprévisibles» suite à son aide militaire en forte hausse à l'Ukraine, selon des informations de presse.
Selon cette note diplomatique, Moscou avertit les Etats-Unis et l'Otan contre l'envoi d'armes «plus sensibles» à l'Ukraine, jugeant que de tels équipements militaires mettaient de l'«huile sur le feu» et pourraient provoquer des «conséquences imprévisibles», a rapporté le Washington Post. Cet avertissement a été fait alors que le président américain Joe Biden a promis une nouvelle aide militaire d'une valeur de 800 millions de dollars à l'Ukraine, dont des hélicoptères et des véhicules blindés de transport de troupes.
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce direct consacré à la 51ème journée de guerre en Ukraine. Suivez ici minute par minute les nouvelles informations liées à l’invasion russe dans le pays. Retrouvez également toutes les informations de la veille dans notre précédent direct.
Boris Johnson interdit d'entrée en Russie
La Russie a annoncé samedi que le Premier ministre britannique Boris Johnson et plusieurs autres hauts responsables britanniques étaient interdits d'entrée dans le pays, après que Londres eut imposé des sanctions à Moscou en raison de son opération militaire en Ukraine. «Cette mesure a été prise en réponse à la campagne médiatique et politique effrénée visant à isoler internationalement la Russie et créer les conditions propices pour (...) étrangler l'économie» nationale, a affirmé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
«Bateau russe va te faire f****e»: en Ukraine, un timbre déjà collector
Un timbre représentant un soldat ukrainien faisant un doigt d'honneur au «Moskva», un vaisseau amiral russe coulé jeudi en Mer noire, s'est arraché vendredi à travers les bureaux de poste du pays, devenant un objet collector et un symbole de «victoire».
Le timbre était déjà en rupture de stock vendredi après-midi à Kiev, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Missiles russes sur Alexsandria
Dans la nuit de vendredi à samedi, le maire de la ville d'Aleksandria, à environ 300 km au sud-est de Kiev, a indiqué sur Facebook qu'un missile russe avait frappé l'aéroport de sa ville. Il a précisé que les équipes de secours étaient à l'oeuvre mais sans faire dans l'immédiat état de victimes.
Dix personnes ont été tuées, dont un nourrisson de sept mois, et 35 autres blessées, dans des tirs russes sur des bus évacuant des habitants de la région de Kharkiv (nord-est), ont annoncé vendredi les autorités locales.
Une usine militaire visée par un bombardement à Kiev
Une usine militaire fabriquant notamment des tanks a été visée samedi matin par un bombardement dans la banlieue de Kiev, la capitale ukrainienne, a constaté un journaliste de l'AFP.
Un grand nombre de militaires et de policiers étaient présents sur place, empêchant l'accès au complexe, d'où s'échappait de la fumée. Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a indiqué sur Facebook ne pas avoir à ce stade d'informations sur les victimes potentielles.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: la Russie affirme avoir visé une nouvelle usine militaire à Kiev
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont on fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou. A lire, le récit de notre envoyé spécial à Pidgirie (région de Kherson)
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine
À Volnovakha, à une soixantaine de kilomètres de Donetsk, tout le monde est sur son trente et un dans la cour de l’école numéro cinq. C’est une cérémonie en grande pompe. Il faut afficher aux yeux de tous que la vie revient, que la terreur des journées passées sous les bombes est renvoyée au passé. Il s’agit aussi de proclamer que les «nationalistes» ukrainiens, ces «nazis» comme le martèle la parole officielle, ont été chassés par les troupes de la République populaire de Donetsk (DNR), avec l'appui de la Russie.
Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, construire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass. Retrouvez le récit de notre envoyé spécial à Donetsk et Louhansk.
Cette troublante ressemblance avec l'invasion de la Finlande par l'URSS en 1939
RÉCIT - Lorsque Staline décide d'envahir la Finlande en novembre 1939, il est persuadé que l'opération ne prendra que quelques jours. Inférieure en nombre et en armement, l'armée finlandaise oppose cependant une résistance héroïque et efficace. A lire, notre article ici.
Kiev redoute une attaque nucléaire
Volodymyr Zelensky a jugé vendredi que «le monde entier» devrait être «inquiet» du risque que son homologue russe Vladimir Poutine, acculé par ses revers militaires en Ukraine, ait recours à une arme nucléaire tactique.
Il faisait écho aux déclarations en ce sens du patron du renseignement extérieur américain William Burns qui avait estimé la veille qu'il ne fallait pas «prendre à la légère» une telle menace. Dans ce contexte, Berlin a annoncé vendredi être prête à débloquer plus d'un milliard d'euros d'aide militaire en faveur de l'Ukraine.
Le gouvernement allemand cherche par ce biais à répondre aux critiques croissantes en provenance des autorités ukrainiennes, mais aussi de certains de ses partenaires de l'Union européenne comme la Pologne ou les Etats baltes, sur son manque apparent de soutien en matière d'armement à Kiev, voire sa complaisance à l'égard de Moscou.
La Russie frappe après le naufrage du Moskva
La Russie a bombardé un fabricant des missiles ukrainiens après avoir perdu le vaisseau amiral de sa flotte de la mer Noire tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky affirmait que la guerre serait bien plus courte s'il recevait les armes requises. «Nous sommes parfaitement conscients qu'on ne nous pardonnera pas» la destruction du Moskva et donc ce coup porté aux «ambitions impériales» de Moscou, a ajouté la porte-parole du commandement militaire du sud de l'Ukraine, Natalia Goumeniouk.
«Nous sommes conscients que les attaques contre nous vont s'intensifier, que l'ennemi va se venger, qu'il y aura des attaques de missiles et des bombardements d'artillerie», a-t-elle poursuivi.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: une frappe russe touche l'usine fabriquant les missiles utilisés contre le Moskva
La Russie avertit Washington de «conséquences» suite à son aide militaire à l'Ukraine
La Russie a adressé cette semaine aux Etats-Unis une plainte formelle avertissant le gouvernement américain de «conséquences imprévisibles» suite à son aide militaire en forte hausse à l'Ukraine, selon des informations de presse.
Selon cette note diplomatique, Moscou avertit les Etats-Unis et l'Otan contre l'envoi d'armes «plus sensibles» à l'Ukraine, jugeant que de tels équipements militaires mettaient de l'«huile sur le feu» et pourraient provoquer des «conséquences imprévisibles», a rapporté le Washington Post. Cet avertissement a été fait alors que le président américain Joe Biden a promis une nouvelle aide militaire d'une valeur de 800 millions de dollars à l'Ukraine, dont des hélicoptères et des véhicules blindés de transport de troupes.
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce direct consacré à la 51ème journée de guerre en Ukraine. Suivez ici minute par minute les nouvelles informations liées à l’invasion russe dans le pays. Retrouvez également toutes les informations de la veille dans notre précédent direct.
«Antisémite d'extrême droite»: Varsovie convoque l'ambassadeur de France après les propos de Macron sur le premier ministre polonais
Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.
États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt
Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.
Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Le Figaro
Trafic «exceptionnellement» élevé en Île-de-France pour ce week-end de Pâques
Selon Sytadin, 130 kilomètres de bouchons sont comptabilisés ce samedi matin en Île-de-France.
Attention, week-end «difficile» sur les routes. Pour ce week-end de Pâques, Bison Futé a classé orange ce samedi au niveau national, et même rouge dans le Grand Ouest et le Nord. Selon Sytadin, 130 kilomètres de bouchons sont également comptabilisés ce samedi matin en Ile-de-France. Un état du trafic jugé «exceptionnellement» élevé. Des bouchons sont enfin attendus lundi dans le sens des retours, puisqu'il est classé orange sur tout l'Hexagone.
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Les difficultés ont débuté vendredi, journée attendue comme la plus chargée sur les routes dans le sens des départs et classée rouge. Elles se poursuivront ce samedi. «Les départs se feront principalement dans la matinée et jusqu'à la fin de l'après-midi», indique Bison Futé. Les bouchons seront concentrés sur les grands axes vers la Normandie et la Bretagne (A13, A11, N12, N157) et vers la Méditerranée (A7, A8, A9, A61). Du côté de l'Ile-de-France, les automobilistes devront prendre leur mal en patience dès le début de la matinée, «en direction des barrières de péage des autoroutes A10 et A6». L'autoroute A13, qui relie Paris à Caen passant par Rouen, s'annonce chargée dès le milieu de la matinée.
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Des ralentissements attendus lundi
Dimanche est classé vert dans le sens des départs comme des retours. Et en ce lundi férié, des ralentissements apparaîtront dans le sens des retours à la fin de la matinée, «près des zones côtières», et «se rapprocheront petit à petit des grandes métropoles», précise Bison Futé. Fin des difficultés à prévoir vers 20h aux abords des métropoles en région. En Ile-de-France, celles-ci dureront «tout au long de l'après-midi jusque tard dans la soirée sur les autoroutes A10, A6 et A13».
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Comment le fisc surveille nos publications sur les réseaux sociaux
ENQUÊTE - Bercy a, depuis le début de l'année, les moyens de vérifier que les contribuables ne commettent rien de contraire à la législation fiscale. Mais tous les posts ne seront pas concernés.
Emmanuel Macron précise son programme sur la réforme des retraites
Les pensions des retraités seront réindexées sur l'inflation «dès cet été» s'il est élu, a rappelé le candidat ce vendredi matin sur FranceInfo.
Droits de succession : Emmanuel Macron favorable à une «transmission populaire»
«Il y a des choses à améliorer. Il faut plutôt accompagner les gens pour les aider à transmettre les patrimoines modestes», a déclaré le chef de l'État dans une interview au Parisien.
Le Figaro
Emmanuel Macron-Marine Le Pen: le match des projets économiques
Manon MalhèreWilliam PlummerMarie-Cécile RenaultAnne de GuignéMarc LandréGuillaume GuichardGRAND DÉCRYPTAGE - Pouvoir d’achat, énergie, retraites, impôts... Le Figaro compare les programmes et les propositions des deux candidats.
Pouvoir d’achat: des stratégies divergentes pour les deux candidats
Ce n’est pas un hasard si, depuis plusieurs mois, le président sortant surveille comme le lait sur le feu l’envolée des prix de l’énergie provoquée par la reprise vigoureuse puis par la guerre en Ukraine. Certes, le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens pour éviter que les efforts consentis en vue d’améliorer le niveau de vie des Français soient anéantis. Il n’empêche, au cœur de la campagne présidentielle, le pouvoir d’achat reste la première préoccupation des Français, qui craignent pour leur porte-monnaie face à une inflation galopante. Et la bataille sur ce terrain s’annonce particulièrement difficile entre les deux candidats finalistes.
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«Marine Le Pen a fait du pouvoir d’achat son principal axe de campagne et elle s’inscrit en résonance avec ce qu’il se passe. Elle aligne des mesures sans se poser la question de la faisabilité juridique et du financement, qui sont très contestables», estime Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l’OFCE. Avec, en tête de liste, la baisse de la TVA sur un panier de produits clés pour les ménages. En regard, les annonces «chocs» du candidat LREM apparaissent limitées. Le président s’inscrivant dans la continuité de son mandat et cherchant surtout à capitaliser sur les mesures engagées ces cinq dernières années, à commencer par la baisse des impôts des ménages d’environ 25 milliards d’euros.
Et le chef de l’État de miser, toujours, sur le travail, considéré comme la meilleure façon de faire progresser le pouvoir d’achat. Ce qui se traduit, notamment, par le triplement de la prime Macron défiscalisée et déchargée, et, plus largement, le projet d’investir massivement dans les secteurs d’avenir en vue de doper la croissance et de parvenir au plein-emploi en 2027. Un thème sur lequel Marine Le Pen tente également d’être présente en proposant d’exonérer les entreprises de la hausse des charges patronales en cas d’augmentation de 10 % des salaires jusqu’à 3 smics.
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Reste que, dans le détail des mesures mises sur la table pour faire face à l’urgence inflationniste, la représentante RN ne lésine pas sur les annonces en proposant de diminuer le taux de TVA de 20 % à 5,5 % sur l’électricité, le gaz, le fioul et surtout l’essence. Une mesure pérenne à 12 milliards d’euros. La candidate d’extrême droite, qui ne veut plus être perçue comme antieuropéenne, s’appuie sur une récente révision de la directive européenne encadrant les taux de TVA qui offre davantage de flexibilité aux États membres… mais qui doit encore être transposée en droit français.
Impact limité
«Même avec cette révision, les taux réduits ne peuvent pas s’appliquer sur les carburants. Ce serait donc contraire au droit européen», explique Nathalie Habibou, avocate associée au cabinet Arsene. Car cette mesure phare du programme Le Pen pour alléger les prix à la pompe reviendrait à subventionner le pétrole et irait donc à l’encontre de la transition écologique. De quoi annoncer un bras de fer avec Bruxelles. La candidate RN ne s’arrête pas là, profitant de ces nouvelles règles européennes pour promettre un taux de TVA nul sur une centaine de produits de première nécessité, tels que le sel, l’huile ou les couches. Une solution miracle pour renflouer le porte-monnaie des Français? Les experts en doutent. «Les produits alimentaires ont déjà une TVA à 5,5 % et on a rarement une répercussion intégrale de la baisse de la TVA sur le prix final. L’impact serait donc limité», résume Mathieu Plane.
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Chez Emmanuel Macron, on mise surtout sur les subventions et les chèques, laissant de côté ce levier fiscal jugé coûteux et peu efficace. Au «bouclier tarifaire», déjà activé pour limiter la hausse des tarifs de l’électricité à 4 % et bloquer ceux du gaz, qui «restera en place tant qu’il y en a besoin» selon un député LREM, s’ajoute la ristourne de 18 centimes par litre d’essence entre avril et juillet, qui pourrait elle aussi être reconduite. Des mesures pesant près de 20 milliards d’euros à ce stade et dites temporaires, le temps donc que les prix de l’énergie reviennent à un niveau raisonnable.
«En réalité, baisser la TVA ou accorder une ristourne à la pompe, ce n’est pas très différent. Cela coûte cher et ce n’est pas ciblé sur ceux qui en ont le plus besoin», recadre François Ecalle, expert des finances publiques. D’ailleurs, pour atténuer la hausse des prix du panier des consommateurs, le candidat LREM propose de cibler davantage l’aide sur les ménages les plus modestes en promettant un chèque alimentaire pour les plus démunis. Ou encore d’augmenter les retraites de 4 % dès l’été, anticipant la revalorisation automatique de janvier prochain…
Réindustrialisation: souverainisme contre investissement dans l’avenir
Après trente années de désindustrialisation, la France serait-elle à l’aube d’un grand tournant? À en croire les programmes de Marine Le Pen et Emmanuel Macron, tous les signaux convergent dans cette direction. Un basculement qui fait sens après deux années de mise en lumière criante de cette problématique… Les pénuries de masques, de médicaments, de respirateurs mais aussi de composants électroniques à l’issue de la crise du Covid conjuguées à des hausses substantielles des prix des matières premières du fait du conflit ukrainien sont autant de constats de la dépendance de l’Hexagone par rapport à ses partenaires commerciaux internationaux. Une situation qui, pour les deux candidats, doit déboucher sur la naissance d’un nouveau souverainisme économique et nécessite la réindustrialisation du pays.
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Pour y parvenir, Marine Le Pen et Emmanuel Macron misent avant tout sur un allégement des impôts de production pour stimuler la compétitivité du tissu économique. Le président table sur la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), après l’avoir déjà diminuée de moitié en 2021. Une mesure qui coûterait au bas mot 7 milliards d’euros mais permettrait de redonner des marges de manœuvre aux entreprises.
En 2019, le Conseil d’analyse économique, organisme dépendant de Matignon, militait pour sa suppression comme pour celle de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S). Un prélèvement dans le viseur de Marine Le Pen qui souhaite l’abolir dans les «zones de relocalisation» au même titre que la cotisation foncière des entreprises (CFE), taxe jugée moins nocive que les deux précédentes. Cette double suppression priverait les caisses de l’État de 10 milliards de recettes…
Repli sur soi-même
Hormis cette philosophie partagée sur les impôts de production, tout oppose les candidats. Si Emmanuel Macron s’oriente vers une «indépendance productive», Marine Le Pen en appelle à un «patriotisme économique». Une dialectique qui illustre une certaine idéologie protectionniste de l’élue d’extrême droite. Sa volonté de réserver l’essentiel de la commande publique aux entreprises qui produisent en France et celle de contrôler les marchandises à l’importation sont autant de mesures qui plaident en faveur d’un repli de l’économie tricolore sur elle-même.
«Certaines propositions rentrent en contradiction avec le droit européen, ce qui ferait courir le risque d’une crise avec nos partenaires et d’un isolement de la France potentiellement assorti de mesures de rétorsion. Ces dernières pourraient avoir un effet inflationniste, en contradiction avec les objectifs de soutien au pouvoir d’achat», commente Emmanuel Jessua, directeur des études de Rexecode. «Et, étonnamment, on ne retrouve quasiment rien dans son programme sur l’investissement, l’innovation ou la recherche. Ce qui est pourtant primordial si on souhaite réindustrialiser un pays», constate Mathieu Plane, économiste à l’OFCE. Sans industrie forte, inutile d’espérer une once de souverainisme.
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À l’inverse, Emmanuel Macron mise beaucoup sur cet axe. En s’appuyant sur le plan France 2030 déployé à l’automne dernier, le président sortant propose d’investir 34 milliards d’euros dans les secteurs d’avenir et d’y développer des filières françaises: le spatial, l’agriculture, le numérique ou l’énergie, notamment. Le tout en investissant et en positionnant les organismes de recherche sur ces domaines.
Reste à concrétiser ces prises de position. «La mise en musique de toute cette ambition de réindustrialisation n’est pas une mince affaire. Emmanuel Macron lance la machine de l’innovation de demain mais ne développe pas réellement l’idée de relocalisation, qui est pourtant un enjeu important», détaille Mathieu Plane…
Énergie: en phase sur le nucléaire, pas du tout sur les renouvelables…
Le sujet énergétique est devenu au fil des ans, et encore plus depuis la guerre en Ukraine, éminemment politique. Si Le Pen et Macron sont tous deux favorables à l’atome, la candidate d’extrême droite veut montrer qu’elle y croit plus fort. Elle veut commander 20 EPR, contre 6 au président sortant plus 8 en option, un rythme agréé par la filière et validé par le gestionnaire du réseau électrique. Marine Le Pen promet des premières livraisons dès 2031, versus 2035-2037 pour Emmanuel Macron qui n’exclut pas une «loi d’exception» pour accélérer le processus.
«La filière serait prête à accélérer si on lui donne de la visibilité mais il lui faut se lancer sans précipitation pour mettre en place ses processus industriels, prévient Valérie Faudon, déléguée générale de la SFEN, le think-tank du nucléaire. Les déboires de Flamanville s’expliquent d’ailleurs en partie par une trop grande précipitation initiale.» Davantage que le rythme très élevé de construction qu’elle vise, la candidate RN veut prolonger au moins jusqu’à soixante ans la durée de vie de toutes les centrales existantes. Or l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a prévenu qu’on ne saura si cela est possible qu’en 2030. Marine Le Pen veut aussi rouvrir Fessenheim (fermée par Emmanuel Macron) ce qui est techniquement impossible, la centrale étant en cours de démontage.
À lire aussiComment Emmanuel Macron s’est finalement converti au nucléaire
Si Marine Le Pen veut aller aussi vite sur le nucléaire, c’est aussi parce qu’elle veut le substituer, à l’avenir, aux énergies renouvelables, que le président sortant entend fortement développer, via l’éolien en mer et le solaire, tout en revoyant drastiquement à la baisse les objectifs d’éolien terrestre. Mieux, la candidate RN promet carrément de démanteler les éoliennes dans les territoires.
Dans tous les scénarios d’experts, les énergies renouvelables sont amenées à se développer très fortement ces prochaines années dans tous les pays, y compris en France, pour faire face au double impératif de l’électrification et la décarbonation de l’économie. Sans compter que les coûts de ces technologies ont drastiquement baissé. «Vu les prix de marché qui flambent actuellement en France à cause de problèmes sur le parc nucléaire, se passer d’éolien et de solaire, ce n’est pas bon pour le pouvoir d’achat», souligne Nicolas Goldberg, référent énergie du think-tank Terra Nova.
Un «Frexit» électrique
Les prix du kilowattheure se sont en effet envolés ces derniers mois pour les entreprises et une partie des ménages. Emmanuel Macron veut contrer cette inflation en s’inscrivant dans une réforme européenne des marchés de l’électricité, afin que le prix dans un pays dépende davantage du mix national. Marine Le Pen veut quant à elle «sortir» du marché européen. Une sorte de «Frexit» électrique alors que la France a historiquement besoin de ses voisins pour importer de l’électricité pendant les périodes de pointe hivernale.
La candidate RN propose, à la place, d’importer et exporter dans le cadre de «contrats négociés avec les pays voisins». Toutefois, cela ne devrait pas faire diminuer la facture des ménages et des entreprises. Actuellement, la Bourse de l’électricité optimise déjà automatiquement les flux d’importations et d’exportations d’électrons pour faire baisser les prix au maximum.
Retraites: un diagnostic et des solutions là encore opposés
Sur les retraites, les deux candidats font une analyse radicalement différente. Pour Marine Le Pen, «il n’y a pas de sujet de financement», alors qu’Emmanuel Macron assure qu’il faut sauver le système par répartition. «Tous ceux qui vous disent qu’on peut maintenir les choses comme elles sont mentent. Ce système est déficitaire, il le sera pendant plusieurs années, c’est la réalité démographique», martèle le président.
De ces constats opposés découlent des propositions différentes sur l’âge de départ en retraite. Puisqu’il n’y a pas péril en la demeure, Marine Le Pen veut abaisser l’âge de départ à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, à condition qu’ils aient 40 annuités de cotisations. Les autres continueront à partir entre 62 et 67 ans, en fonction de l’âge auquel ils ont commencé. La mesure est coûteuse, chiffrée par la candidate RN à 9,6 milliards d’euros par an. «Cela coûte probablement le double, car s’il suffit d’avoir fait un stage rémunéré avant 20 ans, cela peut concerner près de 60 % des actifs», observe l’économiste Antoine Bozio. Pour financer, Marine Le Pen «croit qu’en faisant partir les gens à 60 ans, elle économisera sur le chômage et gagnera des cotisations en incitant les jeunes à travailler plus tôt. Ce n’est pas crédible», poursuit-il.
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Pour rétablir les comptes, Emmanuel Macron veut à l’opposé reculer l’âge de départ à 64 ou 65 ans d’ici à 2032, en reculant progressivement la borne de quatre mois par an à compter de 2023. Un départ anticipé sera possible pour les carrières longues ou pénibles. «À long terme, le système de retraite se rééquilibre. Mais jusqu’en 2030, on a un déficit d’environ 7 milliards d’euros chaque année. Relever l’âge permet d’arriver plus vite à l’équilibre, et même d’aller au-delà afin de dégager des marges pour financer des dépenses nouvelles», indique Antoine Bozio. «Le système de retraite va se rééquilibrer à long terme au prix d’un appauvrissement des retraités, c’est inscrit», conforte l’économiste Patrick Artus.
Financer des dépenses nouvelles
De fait, les retraites, parce qu’elles sont indexées depuis 1987 sur les prix, vont évoluer moins vite que les salaires. «Le sujet n’est pas le déséquilibre des retraites, mais quel usage on veut faire de l’argent public. Est-ce que, dans les cinq ans à venir, on l’utilise pour payer des retraites ou pour payer davantage les profs, augmenter le personnel à l’hôpital, faire la transition écologique, etc.?», avance Patrick Artus. La France dépense actuellement 13,5 % du PIB dans les retraites, contre 9 à 10 % pour les pays avoisinants, soit environ 100 milliards d’euros de plus par an.
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«Macron dit implicitement qu’on a un meilleur usage à faire de cet argent en investissant sur l’école, la santé, l’écologie. Ce faisant, il a l’accord de la quasi-totalité des économistes», conclut Patrick Artus. Marine Le Pen aussi veut faire des dépenses nouvelles mais, faute de relever l’âge, «elle le fait avec un déficit public absolument gigantesque, supérieur à 7 % du PIB pendant tout le quinquennat. Donc on sait que ça la condamne à ne pas faire ce qu’elle a dit», conclut Patrick Artus.
Impôts: consensus sur les droits de succession
La fiscalité des ménages, grande absente de cette présidentielle? Si aucune réforme d’envergure n’est mise sur la table alors même que le consentement à l’impôt reste difficile, les deux candidats se retrouvent sur l’allégement de la fiscalité de l’héritage. Un sujet politiquement porteur tant les droits de succession sont honnis par les Français qui accusent l’État de les taxer même après leur mort, et ce alors même qu’une minorité d’entre eux seulement est concernée.
Emmanuel Macron, qui n’a jamais voulu s’attaquer à ce dossier sensible, a ainsi investi le terrain sur le thème plus large de la transmission «du fruit de son travail». Le président promet un abattement de 150.000 euros par enfant pour les successions et «aucun impôt» jusqu’à 100.000 euros légués pour les autres membres de la famille. Fidèle à sa ligne nationaliste, la candidate RN s’engage, elle, au nom de «l’enracinement des familles», à exonérer d’impôt les donations des grands-parents et parents à hauteur de 100.000 euros tous les dix ans et à supprimer les droits de succession pour les biens immobiliers jusqu’à 300.000 euros.
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Par ailleurs, c’est sur la base de cet «enracinement» que Marine Le Pen veut également mettre fin à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), mis en place par Emmanuel Macron lors de la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en 2018, et qui, selon elle, «entrave la conservation et la transmission des patrimoines». À la place, la candidate d’extrême droite promet de s’attaquer à la «spéculation financière» en instaurant un impôt sur la fortune financière (IFF). En clair, une sorte de retour de l’ISF qui taxerait les produits financiers comme l’assurance-vie ainsi que les titres d’entreprise et exclurait la résidence unique, bien sûr, mais aussi les œuvres d’art détenues depuis plus de dix ans et les biens professionnels. La mesure, qui séduit une frange de l’électorat populaire, ne manque évidemment pas de susciter des craintes avec «un risque pour les investissements étrangers qui sont au plus haut aujourd’hui», décrypte un expert fiscaliste.
Fin de la redevance télé
Quant à l’impôt sur le revenu, aucun des deux finalistes dans la course à l’Élysée ne souhaite le remettre à plat alors même qu’il reste illisible, acquitté par une minorité de contribuables seulement (43 %)… Emmanuel Macron se borne à promettre que les couples vivant ensemble sans être mariés ou pacsés pourront eux aussi établir une déclaration commune en vue de bénéficier d’une réduction de l’impôt à acquitter. Il y voit une adaptation à l’évolution de la société alors que certains dénoncent une fragilisation du mariage et du pacs.
«C’est une mesure assez cosmétique», estime Martin Collet, professeur de droit public à l’université Paris-II. De son côté, Marine Le Pen drague les jeunes actifs en promettant d’exonérer les moins de 30 ans. Mesure inconstitutionnelle pour cause de rupture d’égalité devant l’impôt… Enfin, tous deux veulent supprimer la redevance télé, mesure cosmétique (138 euros dans l’Hexagone) au coût prohibitif: 3 milliards d’euros…
Finances publiques: une thématique qui ne fait plus recette
Après deux années de «quoi qu’il en coûte», l’endettement public ne fait plus peur à personne. Aucun des deux candidats qualifiés pour le second tour de la présidentielle ne place ainsi les finances publiques au premier plan de ses préoccupations. La situation de la France est pourtant alarmante. Fin 2021, la dette s’établissait à 112,9 % du PIB, après un pic à 118 % au premier trimestre, pour un déficit public de 6,5 % du PIB. Paris figure surtout parmi les mauvais élèves de la zone euro.
Et le quinquennat qui vient de s’écouler n’a rien amélioré. Selon les dernières données d’Eurostat, la dette publique moyenne des États de la zone euro a progressé en valeur de 19 % entre fin 2017 et le troisième trimestre 2021, quand l’endettement de la France, sur la même période, bondissait de 26 %.
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Dans un contexte de remontée des taux d’intérêt, rendu nécessaire par la forte inflation, le prochain quinquennat devrait donc être celui du redressement des finances publiques. «En l’absence de mesures d’économies, le déficit public serait encore proche de 4 % du PIB en 2027, portant le ratio de dette publique à plus de 120 %, des niveaux qui pourraient être encore plus dégradés par les mesures publiques de compensation du renchérissement des produits énergétiques», s’alarme ainsi l’Institut Montaigne.
Le message est bien connu. Pourtant, il n’a visiblement pas ému les équipes de campagne. Selon les économistes de l’institut, l’application des deux programmes entraînerait un déficit supplémentaire pour le pays. Le passif serait toutefois plus de deux fois supérieur en cas d’élection de Marine Le Pen: 102 milliards d’euros, contre 45 milliards pour Emmanuel Macron.
Le président sortant reste fidèle à la ligne adoptée depuis cinq ans et compte essentiellement sur la croissance pour financer ses projets d’investissement. Un pari plutôt risqué alors que le rebond d’une inflation forte et durable menace l’activité économique. Ses discours ou son projet distribué à des millions d’exemplaires ne comptent ainsi que très peu, voire aucune mention, des mots «dette», «déficit» ou «finances publiques». En termes de projection, le candidat LREM se contente de promettre un retour sous un déficit de 3 % en 2027 et un reflux de la dette à partir de 2026. En ce sens, il reprend la trajectoire tracée à l’automne, avant la flambée de l’inflation et la guerre en Ukraine, dans la dernière loi de programmation pluriannuelle des finances publiques.
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Le flou macronien paraît toutefois clair comme de l’eau de roche comparé aux documents du RN, très peu diserts sur le sujet. Marine Le Pen y regrette ainsi que, lors de la crise sanitaire, l’exécutif ait fait «le choix de l’endettement plutôt que celui de la consolidation des fonds propres» des entreprises. Difficile pourtant d’imaginer Bpifrance prendre un ticket dans toutes les PME de France…
La candidate se borne à promettre d’«enrayer» la «spirale de l’endettement et des déficits» publics. Ses innombrables mesures de dépenses indiquent pourtant clairement le sens opposé. D’autant que l’essentiel des économies qu’elle promet provient de la lutte contre l’immigration (16 milliards d’euros) et la fraude sociale (15 milliards), deux dossiers emblématiques pour le RN mais dont l’application concrète pose de sérieuses questions.
Santé, dépendance, emploi…
En matière sociale, les projets présidentiels de Marine Le Pen et Emmanuel Macron se ressemblent peu, sauf sur la santé où les deux candidats entendent donner la priorité à la prévention et lutter contre les déserts médicaux. La candidate d’extrême droite va plus loin en promettant de supprimer les agences régionales de santé (ARS) et de stopper les fermetures de lit à l’hôpital. Question dépendance, le président sortant se situe dans la continuité de la politique conduite depuis 2017. Il veut faciliter le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie en créant Ma Prime Adapt’ pour adapter les logements. Marine Le Pen, elle, propose de créer un droit opposable aux visites dans les établissements et accroître la présence de personnel médical dans les Ehpad. Enfin, sur l’emploi, le projet Macron repose surtout sur un meilleur accompagnement des personnes éloignées du marché du travail. De son côté, Marine Le Pen privilégie la préférence nationale et la priorité donnée aux jeunes pour faire baisser le chômage.
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Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
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La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
L'Humanité
Marine Le Pen et Vladimir Poutine, au nom de Dieu et du fric
ActuDepuis dix ans, Marine Le Pen a tissé des liens idéologiques et financiers avec le président russe, qu’elle considère comme un modèle politique.
Vadim KamenkaLe 24 mars 2017, à Moscou : une photographie immortalise la rencontre entre Marine Le Pen et Vladimir Poutine. Le cliché sera repris dans un tract de la candidate du Rassemblement national (RN) à la présidentielle, avant de finir au pilon après l’invasion militaire en Ukraine, le 24 février. Depuis, la députée du parti d’extrême droite a en effet senti le vent tourner. Elle s’est empressée de demander aux soutiens pro-Russes les plus visibles de son entourage, dont l’eurodéputé Thierry Mariani, de se faire plus discrets.
Ce mercredi, l’image a été exhumée par une opposante, immédiatement expulsée de la conférence de presse de Marine Le Pen consacrée à sa politique internationale. « Je suis totalement indépendante de tout lien, de toute puissance, de tout cabinet, de toute nationalité », s’est-elle défendue avant de préciser sa position vis-à-vis du président russe. « Dès que la guerre russo-ukrainienne sera achevée et réglée par un traité de paix, je me prononcerai en faveur de la mise en œuvre d’un rapprochement stratégique entre l’Otan et la Russie », a-t-elle expliqué.
Reçue en grande pompe par le président de la Douma
Les relations avec le président russe et son entourage remontent à plus de dix ans. Lors de sa prise du pouvoir au FN, en janvier 2011, Marine Le Pen a fait sienne l’idée de son père d’une « Union paneuropéenne des États souverains incluant la Russie et la Suisse ». Mais elle va surtout profiter de l’amitié entre son père et l’ultranationaliste Vladimir Jirinovski pour se rapprocher du Kremlin. Et cela fonctionne parfaitement.
À l’occasion de son premier voyage officiel dans le pays, en juin 2013, elle est reçue en grande pompe par le président de la Douma, Sergueï Narychkine, et plusieurs proches du président russe : Dmitri Rogozine et Alexeï Pouchkov. Marine Le Pen, comme d’autres dirigeants ultranationalistes, voit alors en Vladimir Poutine un modèle. Elle affirme vouloir, avec les Russes, « combattre (…) l’effondrement culturel » de l’Europe. Ils s’entendent autour de valeurs « communes » comme l’opposition au mariage pour tous et l’héritage chrétien.
Cette idéologie épouse le virage du pouvoir russe à partir de 2012, qui se présente en défenseur des « valeurs conservatrices ». Vladimir Poutine l’a entériné dans la révision constitutionnelle de 2020, qui mentionne Dieu, la protection de la famille et le mariage comme « l’union d’un homme et d’une femme ».
Un précieux relais d’influence diplomatique pour le Kremlin
Le rapprochement du RN avec le Kremlin est aussi une affaire de gros sous. En 2014, la banque russe First Czech-Russian Bank va prêter 9 millions d’euros au parti pour financer son activité politique et ses campagnes électorales. À l’époque, la chose fait grand bruit. Le trésorier d’alors, Wallerand de Saint-Just,explique auprès de l’AFP : « Notre banque (habituelle -NDLR), comme la plupart des banques françaises et des banques européennes, refuse catégoriquement de prêter le moindre centime au FN. »
Aujourd’hui, les autorités russes scrutent avec intérêt le second tour de la présidentielle. Les liens avec Marine Le Pen constituent un précieux relais d’influence diplomatique. « Moscou a réussi à obtenir certaines avancées politiques grâce à son soutien aux partis illibéraux en Europe : ces derniers appuient les positions internationales de la Russie et se montrent toujours favorables au Kremlin lors des votes au Parlement européen », explique la chercheuse associée de l’Institut français des relations internationales (Ifri) Marlène Laruelle, dans sa note de 2021 sur le soft power russe. Même constat pour l’historien Nicolas Lebourg, qui, sur Mediapart, relève qu’à partir de 2014, avec l’annexion de la Crimée et le conflit dans le Donbass, les eurodéputés FN ont systématiquement voté « contre les résolutions opposées aux intérêts du Kremlin ».
Rassemblement nationalfront nationalExtrême droiteRussie L'Humanité
Les soutiens internationaux de Marine Le Pen : ce que révèle cette galaxie de complices
ActuDu Brésil au Portugal, des États-Unis à la Finlande, de l’Espagne à la Belgique, la cheffe du Rassemblement national peut compter sur des complices, qui, loin de la dédiabolisation, développent des thèses racistes, homophobes, ultralibérales et complotistes.
Cathy Dos SantosJair Bolsonaro, le chef de gang
La victoire de Jair Bolsonaro à l’automne 2018 avait été saluée par ses homologues de l’extrême droite européenne, dont l’héritière Le Pen. Elle avait alors souhaité « bonne chance » au nouveau président du Brésil, « qui devra redresser la situation économique, sécuritaire et démocratique ». Quelques jours auparavant, la cheffe du Rassemblement national avait pourtant été interpellée sur les outrances du fasciste brésilien : « De toute façon, dès que quelqu’un dit quelque chose de déplaisant, il est d’extrême droite dans les médias français. (…) Il a sûrement tenu des propos qui sont éminemment désagréables, qui ne sont peut-être pas du tout transférables dans notre pays, c’est une culture qui est différente », avait-elle justifié.
Lors de la destitution de la présidente Dilma Rousseff, Jair Bolsonaro avait rendu hommage à l’un des pires tortionnaires de la dictature militaire. Il a toujours regretté que les gradés de l’époque n’aient pas tué davantage d’opposants.
Homophobe, raciste, ultralibéral, partisan du permis de tuer, Jair Bolsonaro a plongé le Brésil dans le chaos sans que l’opposition ne parvienne à le freiner. La retraite et les droits des salariés ont été pilonnés. Sa gestion calamiteuse de la pandémie, nourrie pas les thèses complotistes, s’est soldée par la mort d’un million de Brésiliens. La faim, la misère et le racisme, qui avaient considérablement reculé sous les mandats de la gauche, transpirent de partout.
Steve Bannon, l’homme de l’ombre
Il fait partie des anciens amis dont Marine Le Pen préfère oublier le nom. Pourtant, en 2018, le FN vantait l’action de Donald Trump et s’enorgueillissait d’un rapport direct avec le président nationaliste et xénophobe via son ancien bras droit, Steve Bannon. Ce dernier était même invité à prononcer un discours lors du congrès de la formation d’extrême droite : « Vous faites partie d’un mouvement qui est plus grand que l’Italie, plus grand que la Pologne, plus grand que la Hongrie. (…) Vous vous battez pour votre liberté ? Ils vous traitent de xénophobes. Vous vous battez pour votre pays ? On vous appelle “racistes”. (…) Laissez-les vous appeler racistes, xénophobes, islamophobes. Prenez ça comme un compliment parce que, chaque jour qui passe, nous deven ons plus forts et eux s’affaiblissent. »
Doublement inculpé (pour détournement de fonds et malversations financières, et « entrave » à l’enquête du Congrès dans le cadre de l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump), il ne colle pas vraiment à cette image de respectabilité que tente de construire Marine Le Pen. Pourtant, du temps de leur lune de miel, Steve Bannon disposait déjà d’un pedigree assez éloquent : directeur exécutif du site Breitbart, organe revendiqué comme étant la « plateforme de l’alt-right », artisan de la sortie des États-Unis des accords de Paris, décrit comme un « leader suprémaciste blanc bien connu » par la NAACP, la grande organisation de défense des droits civiques.
Tom Van Grieken, le Flamand rosse
En Belgique, les nationalistes flamands du Vlaams Belang ne sont pas connus pour leur sens de l’hospitalité. Chez ces héritiers en ligne directe de mouvements collabos pendant la Seconde Guerre mondiale, l’un des slogans préférés reste : « Rats français, pliez bagage ! » Un écho du bon vieux temps des guerres napoléoniennes avant la création, en 1830, de cette Belgique honnie. Mais attention, il y a une exception : les Le Pen père puis fille ont toujours été reçus en grande pompe au nord du Plat Pays. Aujourd’hui, Tom Van Grieken, le leader du Vlaams Belang, jubile : « Avec elle à l’Élysée, ce sera une France nouvelle et meilleure, mais aussi une Europe nouvelle et meilleure. »
En vue des législatives belges en 2024, le parti de Van Grieken est donné autour de 25 % dans les sondages. Et le programme est écrit d’avance : alignement intégral sur le mouvement patronal flamand (Voka) contre la protection sociale ou le droit du travail et, bien sûr, fermeture drastique à l’immigration. Dans leurs visées communes en Belgique, Le Pen et Van Grieken viennent aussi, à l’automne 2021, de s’allier pour lancer un parti frère en Wallonie, subtilement baptisé Chez Nous, auquel le Rassemblement national français s’apprête même, selon un communiqué, à offrir « l’exclusivité en Belgique francophone de l’utilisation de son nom présent et ancien (Front national), de son sigle et du symbole qui le représente, la flamme ». Mais là, le succès est loin d’être acquis…
André Ventura, le pyromane
À la veille du premier tour de la présidentielle en France, André Ventura, député et fondateur, en 2019, du parti d’extrême droite Chega (7% des voix aux législatives de janvier), a réussi un nouvel exploit : le 9 avril, à l’Assemblée nationale, son discours sur le programme du gouvernement socialiste, qui n’était, en réalité, qu’une énième attaque en règle contre la communauté gitane installée au Portugal depuis des siècles, a été interrompu par le président de l’Assemblée. « Je ne comprends pas pourquoi les Tsiganes devraient toujours être applaudis dans ce Parlement », renverse-t-il.
Roi de la pirouette grossière, cet ancien commentateur de foot à la télévision, spécialiste des pronostics sportifs basés sur la tarologie, a été couvé dans son pays par une petite clique d’ex-salazaristes sortis des poubelles de l’Histoire… et en Europe par Marine Le Pen, qui a accouru à Lisbonne dès la campagne d’André Ventura pour la présidentielle en janvier 2020. Celui qui, outre ses obsessions racistes, multiplie les provocations contre les droits des femmes – il a laissé planer pendant des mois que toute IVG devrait être accompagnée d’une ablation des ovaires pour « éviter toute récidive » – le lui rend bien : son élection en France participerait d’une « grande reconfiguration politique en Europe », se réjouit-il depuis ce pays où l’extrême droite avait totalement disparu après la révolution des œillets en 1974. T. L.
Matteo Salvini, l’ami indélébile
Pour l’heure, les services de son parti démentent encore : non, pour les prochains jours, aucun déplacement en France ne figure sur l’agenda de Matteo Salvini, ex-vice-président du Conseil des ministres en Italie et dirigeant de la Ligue, la formation d’extrême droite en coalition avec Silvio Berlusconi depuis bientôt trente ans, mais aussi avec l’ancien banquier central Mario Draghi depuis l’année dernière.
Mais qu’importe, avec ou sans selfie énamouré, les intérêts croisés demeurent : humilié par un maire polonais qui, en pleine crise des réfugiés ukrainiens, avait, devant un Salvini pour une fois ébahi, ressorti le tee-shirt affublé d’un portrait de Poutine qu’il arborait quelques années plus tôt sur la place Rouge, l’Italien déclare sa flamme tricolore, le symbole commun entre l’ex-FN français et le parti postfasciste italien (MSI), à Marine Le Pen. « Nous sommes heureux de ton succès et orgue illeux de ton amitié », lui écrit celui qui, rappelons-le, est toujours poursuivi en Sicile pour « séquestration » et « abus de pouvoir » après avoir refusé l’accostage de plusieurs navires ayant sauvé des migrants en Méditerranée.
Défenseur systématique de la Française auprès de Viktor Orban et des Polonais de Droit et justice (PiS), qui, eux, la trouvent toujours infréquentable, Matteo Salvini s’était exclamé, en 2016, après l’élection aux États-Unis : « Vive Trump, vive Poutine, vive Le Pen et vive la Ligue ! » De quoi faire tache aujourd’hui sur la tenue de camouflage de la candidate. T. L.
Riikka Purra, l’agent trouble
Ne l’appelez plus la « Le Pen finlandaise ». Désormais, ça l’irrite, Riikka Purra, la présidente des Vrais Finlandais, le parti d’extrême droite qui s’est, au pouvoir à Helsinki, fait connaître dans la première moitié des années 2010, au premier rang des faucons européens pour son obstination à imposer l’austérité à la Grèce. Le prédécesseur de Purra avait d’ailleurs estimé que la crise des dettes publiques ne pourrait se résoudre, à Athènes, que par l’arrivée d’une « junte militaire ».
Sur la ligne politique générale, tout concorde avec le RN français : un même refrain anti-immigration, truffé d’infamies nauséabondes contre les musulmans, en général, et les Somaliens, en particulier, « prédisposés génétiquement pour le vol ». Mais, entre les Vrais Finlandais et le RN, il y a désormais de l’eau dans le gaz russe. Assis sur les mêmes bancs au Parlement européen, Riikka Purra et ses amis disent ne plus « avoir aucune confiance » en Marine Le Pen, qu’ils jugent poutinophile, voire poutinolâtre. « La Ligue et le RN sont des idiots utiles dans leurs rapports avec la Russie, dénonce Purra. C’est absurde d’imaginer que la Russie de Poutine pourrait être un contrepoids utile au phénomène du multiculturalisme et à l’immigratio n de masse en Europe occidentale. »
Toutefois, les ponts ne sont pas coupés et quand la haine se répand contre des cibles communes, les désaccords s’estompent. Le député européen Olli Kotro se réjouit de voir le score de Le Pen « semer la panique » chez les commentateurs politiques finlandais T. L.
Heinz-Christian Strache, la valse brune
Le Pen s’en accommoderait très bien, on l’imagine : de son passif avec l’Autriche et ses cousins du FPÖ, qui, premiers en Europe, avaient pris le pouvoir à la fin des années 1990, il faudrait faire table rase. En bonne fille de son père qui avait de la tendresse pour le Waffen SS Franz Schönhuber, Marine Le Pen a participé, en 2012, à Vienne, à l’un des bals de congrégations étudiantes qui sont, en réalité, les viviers des rejetons à peine repeignés des nazis. Quelques années plus tard, toute à ses chantiers de « dédiabolisation », la cheffe du Rassemblement national a renforcé ses liens avec le FPÖ, de retour au pouvoir en décembre 2017, en coalition avec les conservateurs de Sebastian Kurz.
À l’époque, Heinz-Christian Strache, vice-chancelier autrichien, articule une ligne ultralibérale en économie – il fait passer la semaine de travail à 60 heures –, tout en organisant la grande diversion avec son ton apocalyptique dénonçant un « remplacement de population » en Autriche. Mais cette ascension fulgurante se brise en mai 2019 quand éclate « l’Ibizagate » avec la publication d’une vidéo compromettante dans laquelle Strache orchestre directement une tentative de corruption pour le compte de la Russie de Poutine. Un épisode très gênant que les conseillers de Le Pen, en pleine campagne commune pour les européennes à l’époque, cherchent à minimiser : « On n’est pas certains que M me Michu, retraitée dans la Creuse, sache qui est M. Strache. » T. L.
Santiago Abascal, le parvenu
Bien sûr, il se félicite, le chef de l’ultradroite espagnole (Vox), du « grand résultat » de Marine Le Pen à l’élection présidentielle française. Dans son message à la candidate d’extrême droite, il salue d’ores et déjà une défaite de la « mondialisation progressiste qui nous ruine ». Mais pour lui, ces derniers jours, la vraie victoire, c’est l’entrée, au sein d’une coalition avec la droite (PP), de quelques-uns des dirigeants de son parti – une première depuis la naissance du parti il y a quelques années – dans l’exécutif d’une région espagnole, la Castille-et-Leon.
Campé jusqu’ici sur une ligne dont Éric Zemmour s’est en partie inspiré – ce n’est pas un hasard si la nièce Le Pen, Marion Maréchal, a, avec le concours de proches d’Abascal, ouvert à Madrid une antenne de son institut de sciences politiques –, Vox obtient plusieurs vice-présidences régionales, mais aussi une occasion de mettre le pouvoir au service de ses obsessions et de ses lubies. À commencer par le sabotage de toute la législation contre les violences de genre. Selon Abascal qui dénonce le « féminazisme », il faut supprimer tous les programmes contre les féminicides, car ils sont « sexistes » à ses yeux et – ne rions pas, même jaune – discriminatoires pour les hommes. Même chose sur le climat, un sujet sur lequel Vox dit tout haut ce que Le Pen pense tout bas : le réchauffement climatique est « la plus grande escroquerie de l’histoire ». T. L.
jair bolsonaroExtrême droitePrésidentielle 2022Marine Le Pen : la vérité du projet Le Figaro
Un navire transportant 750 tonnes de gazole a coulé au large de la Tunisie
Le Xelo, battant pavillon de la Guinée équatoriale, a sombré samedi matin. Aucune fuite n'a été repérée pour le moment, selon les autorités.
Un navire marchand transportant 750 tonnes de gazole, parti d'Egypte pour rejoindre Malte, a coulé samedi dans le golfe de Gabès, au large des côtes sud-est de la Tunisie, a indiqué à l'AFP un porte-parole du tribunal local.
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«Le navire a coulé ce matin dans les eaux territoriales tunisiennes. Pour le moment, il n'y a pas de fuite», a indiqué le porte-parole Mohamed Karray, ajoutant qu'une «commission de prévention des catastrophes va se réunir pour décider des mesures à prendre».
Le navire marchand Xelo, chargé d'«environ 750 tonnes de gazole», a demandé vendredi soir à entrer dans les eaux tunisiennes à cause de mauvaises conditions météorologiques, a déclaré le ministère de l'Environnement dans un communiqué. Le navire, dont l'équipage a été secouru et battant pavillon de la Guinée équatoriale (numéroté OMI 7618272), se dirigeait vers l'île européenne de Malte en provenance du port égyptien de Damiette.
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Alors qu'il se trouvait à environ 7 km des côtes du golfe de Gabès (sud-est), le navire marchand a commencé à prendre l'eau, qui s'est infiltrée dans la salle des machines, montant jusqu'à près de deux mètres de hauteur. Les autorités tunisiennes ont évacué l'équipage de sept personnes se trouvant à bord du navire en détresse.
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La France est-elle le pays de l'OCDE où le «départ effectif à la retraite est le plus bas» ?
LA VÉRIFICATION - «La réalité, c'est qu'aujourd'hui, en moyenne en France, on ne s'arrête pas de travailler à 62 ans», a assuré Emmanuel Macron la semaine dernière. À raison ?
Indépendance énergétique : peut-on compter sur la production de pétrole et de gaz français ?
FOCUS - La France dispose de ressources en hydrocarbures qu'elle exploite depuis l'après-guerre, mais elle reste très loin de pouvoir répondre elle-même à ses besoins énergétiques. Le cadre législatif empêche une plus grande exploration des sols.
Emmanuel Macron précise son programme sur la réforme des retraites
Les pensions des retraités seront réindexées sur l'inflation «dès cet été» s'il est élu, a rappelé le candidat ce vendredi matin sur FranceInfo.
Le Figaro
Conservateurs contre wokes: la bataille des bibliothèques scolaires américaines
Adrien JaulmesENQUÊTE - Des parents s’insurgent contre la présence, dans les bibliothèques scolaires, d’ouvrages qu’ils jugent sulfureux, tandis que le camp libéral crie à la censure morale. Mais celui-ci pratique en miroir une autre forme d’intolérance, sexiste ou racialiste. La politique s’est désormais emparée de ce débat, devenu un nouveau champ de bataille de la guerre culturelle qui divise les États-Unis.
Envoyé spécial à Falls Church (Virginie)
Le règlement donne deux minutes à Stacy Langton pour son intervention. Debout, face au conseil scolaire du comté de Fairfax réuni en séance publique à l’école Luther-Jackson, à Falls Church, cette mère de famille s’adresse directement à l’un des membres, Karl Frisch. «Vous mettez en ligne votre photo avec votre compagnon devant l’escalier Mattachine de Los Angeles, lui lance-t-elle. Or, cet escalier est dédié à Harry Hay, un membre du Parti communiste et un partisan affiché de la pédophilie! Votre présence dans ce conseil est comme si le renard gardait le poulailler! J’ai demandé que l’on enlève de la bibliothèque de l’école des livres pervers qui font l’apologie de la pédophilie. Ce conseil a refusé en disant que le but est de faire que les enfants se sentent “acceptés et aimés”. Or ce sont exactement les termes qu’utilisent les prédateurs sexuels!» La sonnerie réglementaire interrompt la diatribe de Stacy Langton. Karl Frisch est resté impassible, mais des murmures s’élèvent dans les travées de l’auditorium.
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Une représentante du syndicat prend la parole après Stacy Langton: «Il est évident que tous les livres ne sont pas pour tous les lecteurs, mais leur accès ne doit pas être décidé par les idées de certains parents! Je vais continuer à lire les livres interdits!» En signe de soutien, des membres du syndicat des bibliothécaires brandissent des pancartes pour dénoncer la censure contre les livres. Diana Smith, militante du groupe Democracy Now, porte dans le dos de son maillot une liste d’ouvrages interdits dans les écoles de plusieurs États. Parmi ces titres, plusieurs classiques de la littérature américaine, comme L’Attrape-cœurs, de J. D. Salinger,Les Raisins de la colère et Des souris et des hommes, de Steinbeck, ou des œuvres plus récentes, comme Beloved, de Toni Morrison. «Je suis ici pour lutter contre la censure, dit-elle. Des parents d’élèves comme Stacy Langton n’ont pas leur mot à dire sur le contenu des bibliothèques scolaires.»
330 cas de censure dans les écoles
À la fin de l’audition, des groupes se forment à la sortie de l’école. L’un entoure Stacy Langton. L’autre, formé par des bibliothécaires, leur jette des regards sombres. L’école Luther-Jackson est une nouvelle fois l’épicentre d’un débat houleux sur les livres mis à la disposition des élèves. Un homme tient sous le bras un autre ouvrage contesté, Maus. Cette bande dessinée d’Art Spiegelman raconte la Shoah en mettant aux prises des chats et des souris. «Ce livre a été interdit dans plusieurs écoles, sous prétexte qu’il est déstabilisant pour les enfants, dit cet homme, qui se présente comme un «citoyen concerné». Mais les parents ont déjà le droit de décider quels livres leurs enfants sont autorisés à emprunter. Les retirer relève de la censure pure et simple.» «Les livres que je dénonce ont été remis dans la bibliothèque par le conseil scolaire, insiste Stacy Langton, et aucune nouvelle plainte ne peut être déposée pendant trois ans.»
L’auteur, Maia Kobabe, explique elle-même comment la lecture d’un livre sur l’homosexualité l’avait plongé dans la confusion quant à sa propre identité quand elle avait 11 ans. J’ai estimé qu’il était de mon devoir de prévenir les autres parents, et que ces livres n’avaient pas leur place dans une bibliothèque scolaire
Stacy Langton est devenue une célébrité en Virginie. En septembre 2021, elle avait, avec d’autres parents d’élèves, contribué à faire basculer l’élection du gouverneur de cet État démocrate en faveur du candidat républicain, en soulevant la question de la présence de livres faisant l’apologie de l’homosexualité dans les rayonnages de certaines écoles. «J’avais entendu à la télévision une mère d’élève qui s’élevait contre le choix des livres dans une école du Texas, explique-t-elle. Je me suis demandé si les mêmes titres existaient dans l’école de mon fils de 11 ans. Je les ai trouvés dans la base de données de la bibliothèque: Lawn Boy, d’un certain Mike Muñoz, qui décrit une scène homosexuelle, et Gender Queer, un roman graphique qui comporte de nombreuses scènes, très crues, de relations homosexuelles. L’auteur, Maia Kobabe, explique elle-même comment la lecture d’un livre sur l’homosexualité l’avait plongé dans la confusion quant à sa propre identité quand elle avait 11 ans. J’ai estimé qu’il était de mon devoir de prévenir les autres parents, et que ces livres n’avaient pas leur place dans une bibliothèque scolaire.»
En pleine campagne électorale, la protestation de Stacy Langton est alors reprise par le candidat républicain, Glenn Youngkin. Il annonce qu’il interdira ce type de livres dans les écoles s’il est élu. «Je ne pense pas que les parents doivent dire aux écoles ce qu’elles doivent enseigner», rétorque son adversaire démocrate, Terry McAuliffe. Cette phrase mal inspirée est répétée à l’envi dans les vidéos de campagne du candidat républicain, et lui coûte des voix décisives dans cet État qui a pourtant voté Biden l’année précédente.
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La controverse sur les livres à destination de la jeunesse fait rage à travers les écoles de tous les États-Unis. Ce n’est même plus un débat, mais l’affrontement de deux camps opposés. La politique s’est emparée de cette question, devenue un nouveau thème de la guerre culturelle qui déchire l’Amérique. La victoire de Youngkin en Virginie, après avoir mis cette question au centre de sa campagne, inspire à présent les stratèges républicains, qui espèrent remporter les élections de mi-mandat en novembre prochain.
La polémique est particulièrement intense au Texas, où le gouverneur républicain, Greg Abbott, réclame des poursuites contre tout membre du personnel scolaire qui donnerait aux élèves l’accès à des romans pour jeunes adultes qualifiés de «pornographiques». Un représentant républicain du même État a dressé une liste de 850 titres traitant du racisme ou de la sexualité qui pourraient «mettre les élèves mal à l’aise», et demandé leur retrait des bibliothèques scolaires texanes. Dans le Tennessee, une proposition de loi prévoit de restreindre les listes de livres disponibles dans les bibliothèques scolaires. L’Idaho, le Nebraska, le Mississippi ont aussi des lois similaires en préparation. De nombreuses écoles retirent d’elles-mêmes les livres controversés, avant même que des parents se soient plaints.
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L’American Library Association a recensé 330 cas de censure de livres à la fin de l’année 2021, soit le double de l’année 2020, et le taux le plus élevé depuis 1990. Les textes mis en cause sont principalement des livres traitant des LGBTQ (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et queers), ainsi que de la race et du racisme, selon la Coalition nationale contre la censure (NCAC). La théorie critique de la race, qui réécrit l’histoire des États-Unis au travers du seul prisme du racisme, suscite de la part des républicains des réactions proportionnelles à la façon dont elle a été imposée dans les milieux scolaires par des enseignants progressistes.
Les démocrates, qui dénoncent à présent la censure exercée par les républicains, semblent avoir oublié qu’ils avaient lancé eux-mêmes cette pratique depuis quelques années en faisant la chasse à tous les livres soupçonnés de préjugés raciaux ou de sexisme, au nom de la lutte contre la culture du «patriarcat blanc» et de l’antiracisme. L’éditeur de Dr. Seuss, célèbre auteur américain pour enfants, a retiré de la vente plusieurs livres accusés de véhiculer des clichés xénophobes, à cause de dessins de Chinois en chapeaux pointus ou d’Africains en pagnes. Dans le New Jersey, une résolution a été proposée pour exhorter les écoles à retirer de leurs rayons Huckleberry Finn, de Mark Twain, expliquant que le langage du livre «peut amener les élèves à se sentir contrariés, marginalisés ou humiliés et peut créer un sentiment inconfortable dans la classe» (aux États-Unis, le terme américain «nigger» est devenu imprononçable, et remplacé par l’expression «le mot en N»).
Censeurs des deux bords
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, d’Harper Lee, a aussi été mis à l’index, accusé de véhiculer des préjugés racistes. Des demandes similaires ont été faites pour que soit retiré des listes scolaires Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell, ou La Petite Maison dans la prairie, de Laura Ingalls Wilder. La simple menace d’un scandale suffit souvent à faire plier les éditeurs. En 2019, une menace de grève de ses employés avait conduit Hachette à renoncer à publier les mémoires de Woody Allen, pourtant acquitté par la justice des accusations d’abus sexuels lancées contre lui. La censure de gauche s’étend même au sexe ou à la couleur de peau des auteurs, déterminant qui a le droit de traiter de certains sujets. American Dirt, un roman sur l’immigration clandestine publié en 2019, a été dénoncé comme un exemple d’appropriation culturelle au motif que l’auteur, Jeanine Cummins, n’est pas mexicaine, et que son roman est rempli de stéréotypes.
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«Nous sommes dans un moment de confusion extrême, s’inquiète Jonathan Zimmerman, professeur d’histoire de l’éducation à l’Université de Pennsylvanie. Même si je suis démocrate, je dois reconnaître que les deux côtés rivalisent d’intolérance. Les personnes qui dénoncent la censure de Toni Morrison sont les mêmes qui réclament l’interdiction de Huckleberry Finn, dit-il. Ces censeurs des deux bords ont en commun la peur. Nous sommes à un moment de notre histoire où nous avons peur les uns des autres. L’acrimonie et la mauvaise foi de part et d’autre sont telles qu’on ne reconnaît même plus de légitimité au camp opposé.»
«Trump avait pendant son mandat incarné cette dynamique de diabolisation systématique de l’adversaire. Mais un phénomène comparable existe dans l’autre camp. À l’Université de Pennsylvanie, où enseignants et étudiants sont dans leur grande majorité démocrates, les électeurs républicains sont considérés comme des racistes, des trumpistes ou des suprémacistes blancs, et l’on court un risque en contredisant cette catégorisation», explique le professeur, auteur d’un ouvrage sur les guerres culturelles américaines. «J’espère que les salles de classe vont pouvoir redevenir un lieu de débat plutôt que d’invectives. Malheureusement, je crains que notre époque ne soit pas exactement à la nuance et à la mesure.»
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L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
Le Figaro
La France va-t-elle faire face à un «mur d'inflation dans les semaines qui viennent ?»
Marie BartnikLA VÉRIFICATION - Marine Le Pen met en garde contre une augmentation des prix alimentaires dans les semaines qui viennent. Est-ce exact ?
LA QUESTION - Le pouvoir d'achat des Français est plus que jamais au centre des débats de la campagne présidentielle. Et pour cause : les Français n'avaient pas été confrontés à une telle envolée des prix depuis 1985. Aux dires de Marine Le Pen, ce n'est pas fini. «Un mur d'inflation arrive, estimait la présidente du Rassemblement national à l'occasion d'un déplacement à Gennevilliers. Dans l'alimentation il est en partie là, les prix de l'alimentation augmentent, ils vont augmenter dans les semaines qui viennent. […] On va avoir une augmentation massive des prix […], et personne ne veut en parler. Il y a une forme de déni de la part du gouvernement, je suis étonnée que le président n'évoque pas cette inflation, et les mesures qu'il envisage de prendre pour y faire face».
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Qu'en est-il vraiment ? Les Français n'ont-ils encore rien vu s'agissant de l'inflation dans les grandes surfaces ? Le sujet est-il passé sous silence par le gouvernement ?
VÉRIFIONS – Les prix alimentaires, en effet, ont déjà augmenté, et progresseront encore. Le dynamisme de la reprise mondiale post-covid a fait flamber les prix du transport, des emballages et des matières premières agricoles. Petit à petit, la hausse de ces coûts, supportée depuis plus d'un an par les industriels de l'agroalimentaire, se répercute dans les rayons des grandes surfaces.
L'augmentation des prix y est toute récente et encore faible. Elle a commencé en décembre 2021, à hauteur de 0,09% sur un an. L'inflation s'est accélérée en mars dernier, avec une augmentation des prix de 1,49% sur un an dans les grandes surfaces. Certains produits, qui contiennent plus de matières premières, se renchérissent davantage. En mars, l'huile a par exemple pris 7,4% d'augmentation, celui de la farine 7,1%, et les pâtes, impactées par la flambée des cours du blé, 13,4%.
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Si l'inflation arrive maintenant dans les grandes surfaces, c'est parce que les contrats qui lient les distributeurs (Leclerc, Carrefour, Intermarché, Système U, Auchan…) à leurs fournisseurs se renégocient pour la plupart une fois par an. Les dernières négociations se sont terminées le 1er mars. Elles ont abouti à une hausse des tarifs auxquels les distributeurs achètent les produits de 3% à 4% en moyenne. Avant la guerre en Ukraine, l'institut IRI prévoyait que l'inflation atteigne un pic de 3% à compter du mois d'avril, avant de commencer à refluer en fin d'année.
Un choc «d'une ampleur identique au premier confinement»
La guerre en Ukraine bouleverse la donne et assombrit ces prévisions. Elle a provoqué une nouvelle flambée des cours de l'énergie, du blé, du maïs ou du tournesol. Un choc, pour la filière alimentaire, «d'une ampleur identique, voire supérieure, à celle du premier confinement», estimait le gouvernement il y a un mois. Pour éviter que ce choc ne mette en danger les industriels de l'agroalimentaire et les agriculteurs, qui subissent directement ces hausses de coûts lorsqu'il s'agit de nourrir leur bétail ou de faire fonctionner leurs usines, il a enjoint les distributeurs à rouvrir les négociations. Elles sont en cours et 50% à 60% des tarifs devraient être renégociés.
Compte tenu de cette nouvelle donne, «l'inflation ira bien au-delà de 3%, et devrait durer plus longtemps», estime Emily Mayer, directrice à l'IRI. Michel Biéro, le directeur des achats de Lidl, anticipe une hausse des prix deux fois plus forte, «aux alentours de 5 à 8%». Les produits déjà touchés par l'inflation subiront de plein fouet cette deuxième vague : l'huile, les produits à base de blé comme les pâtes, la farine ou les biscuits, vont se renchérir. Il en sera probablement de même du papier toilette ou de l'essuie-tout, dont le processus de production est très énergivore.
En résumé, un «mur d'inflation» dans l'alimentaire est à prévoir, même s'il ne sera pas de même ampleur, loin s'en faut, que dans le domaine de l'énergie (+29,2% sur un an en mars, selon l'Insee). Il est en revanche moins exact de dire que «personne ne veut en parler». Pour faire face à cette inflation, le gouvernement a mis en place une batterie de mesures, dont, depuis décembre, une indemnité défiscalisée de 100 euros, qui s'ajoute aux mesures spécifiquement liées à la hausse des prix de l'énergie. Il promet par ailleurs, en cas de réélection, un chèque alimentaire «pour aider les ménages les plus modestes et les classes moyennes à faire face aux surcoûts» de nourriture.
Les compagnies aériennes russes ploient sous le choc de la guerre en Ukraine
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L’anticancéreux de MSD pourrait détrôner d’ici à 2023 l’Humira d’AbbVie, dont le brevet a expiré.
Guerre en Ukraine: coûteuse retraite de Russie pour la Société générale
RÉCIT - Le groupe cède pour une poignée de roubles sa filiale Rosbank, qu’il avait acquise 4 milliards d’euros. L’acheteur est l’ex-propriétaire russe.
L'Humanité
Trois amis de Le Pen, trois ennemis de leur peuple
Premier planLa démocratie, les droits des femmes, des migrants et des travailleurs sont les cibles de l’extrême droite au pouvoir. La preuve par la Hongrie, la Pologne et l’Italie.
Gaël De SantisVadim KamenkaCes dernières années, l’héritière Le Pen s’est employée à soigner ses relations avec le gratin de l’extrême droite européenne. Récemment encore, elle se félicitait de la victoire de Viktor Orban en Hongrie. Le premier ministre magyar entame depuis le 3 avril son cinquième mandat, le quatrième consécutif depuis 2010. Au Parlement européen, la cheffe du Rassemblement national (RN) a tenté une alliance avec les Polonais ultraconservateurs de Droit et justice (PiS). Après avoir dirigé le pays entre 2005 et 2007, ils ont reconquis une majorité à la Diète en 2015, renouvelée en 2019. Parmi les plus proches alliés du RN, on compte aussi la Ligue et Frères d’Italie, dont le poids est déterminant dans les majorités gouvernementales de ces trois dernières décennies. Qu’on se le tienne pour dit, une fois au pouvoir, l’extrême droite est difficile à déloger, malgré la dangerosité de ses politiques. État des lieux.
1. Les contre-pouvoirs mis au pas
L’extrême droite a sa conception bien à elle de la souveraineté. En Pologne et en Hongrie, le pouvoir n’appartient pas au peuple, mais au gouvernement, qui ne veut souffrir aucun contre-pouvoir. À Varsovie, l’exécutif des ultraconservateurs du PiS a remanié la Cour suprême à sa main et abaissé l’âge de départ à la retraite des juges afin de procéder à leur renouvellement anticipé. Objectif : s’assurer que les futurs magistrats lui soient favorables. Idem en Hongrie, où Viktor Orban, le premier ministre, a nommé pour neuf ans un président de la Cour suprême qui n’a pourtant aucune expérience de juge ! Cela avait suscité l’ire du Conseil national de la magistrature, qui y voyait une atteinte au principe d’indépendance de la justice.
Dans ces deux pays, un autre contre-pouvoir est attaqué : les médias. En Pologne, l’énergéticien PKN Orlen, dirigé par un membre du parti au pouvoir, contrôle déjà la distribution de la presse. En rachetant en 2020 le groupe Polska Press, il a fait main basse sur une grande partie des quotidiens locaux, des dizaines d’hebdomadaires et des centaines de sites Web. En Hongrie, les oligarques proches du parti au pouvoir ont acquis une majorité de titres, l’audiovisuel public a été transformé en un véritable outil de propagande, tandis que les radios indépendantes ont perdu leur licence.
2. Une politique antisociale
Face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen prétend incarner la candidature du social. Cette ficelle, bien que grosse, a permis, après le passage austéritaire des socialistes au pouvoir en Hongrie, à Viktor Orban de revenir au poste de premier ministre en 2010. Depuis, il mène une politique au service du patronat. « Le dialogue social a pâti de l’arrivée au pouvoir du parti Fidesz », témoigne Gyorgy Karoly, responsable des relations internationales de la confédération MASZSZ. Les structures de confrontation entre patronat, syndicats et État mises en place lors de la restauration du capitalisme au début des années 1990 ont été mises de côté. Elles ne couvrent plus toute l’économie. « Il n’y a plus de lieu pour discuter des politiques sociales, des retraites, de la politique macroéconomique, déplore-t-il. Ainsi, dans le secteur privé, on ne discute que du salaire minimum et c’est le gouvernement qui décide. » Le pays, qui compte beaucoup de petites entreprises, se transforme en désert syndical. « Il est censé y avoir un registre de conventions collectives au niveau du ministère du Travail, mais il ne fonctionne pas vraiment », précise Gyorgy Karoly. Représentant de la bourgeoisie nationale, Viktor Orban bichonne ses oligarques. « La part des salariés couverts par une convention collective a chuté de 5 à 8 points en quinze ans. Elle est désormais de 25 à 28 %. » Par ailleurs, alerte le syndicaliste, « les contraintes pesant sur le droit de grève ont été renforcées ». Son exercice doit être autorisé par la justice pour un certain nombre de secteurs, au nom du service minimum.
La rémunération n’est pas seule en cause : le temps de travail est dans le viseur du gouvernement. Une loi a été votée en 2018 qui permet de « triannualiser » le temps de travail. Théoriquement, un salarié peut ainsi travailler 60 heures pendant un an, puis 30 pendant deux ans. L’employeur peut exiger, en poussant un salarié à conclure un accord individuel (et non collectif avec un syndicat), non plus 250 mais 400 heures de travail supplémentaire par an. La période de référence étant de trois ans, elles peuvent n’être payées qu’un an ou deux après. Ce texte, surnommé « loi esclavage », a été combattu par les syndicats, qui en ont limité la portée. Mais l’intention reste toujours là.
Concernant l’assurance-chômage, après quatre-vingt-dix jours sans emploi, un travailleur ne touche plus d’indemnité, sauf s’il se soumet à des travaux publics pour un salaire de 230 euros brut (150 euros net), soit moins que le salaire minimum de 530 euros brut pour les employés non qualifiés et de 690 euros pour les qualifiés. Une façon antisociale de brimer les populations roms, discriminées par le régime et dont une grande partie a sombré dans le chômage de masse lors de la chute du socialisme. Les retraités ne sont guère mieux lotis. Depuis treize ans, la pension minimale est bloquée à 75 euros.
3. Tête haute et poches pleines
Il fut un temps où le parti de Jean-Marie Le Pen prétendait marcher « tête haute et mains propres », portant haut le flambeau de la lutte contre la corruption. Il n’hésitait pas à alimenter le sentiment du « tous pourris » pour capter le mécontentement populaire. Concernant ses amis européens, le RN est bien moins regardant.
En témoigne son soutien affiché à Viktor Orban pour sa dernière réélection, le 3 avril, alors que l’Union européenne a entamé des poursuites contre Budapest pour non-respect de l’État de droit. La Commission estime que la justice n’est pas assez indépendante du pouvoir. Elle soupçonne des affaires de corruption dans le cadre de l’utilisation des subventions communautaires, dont une partie bénéficierait aux proches du premier ministre. Par ailleurs, le gouvernement a transféré une partie des biens publics – tels que les universités – à des fondations privées, toutes contrôlées par des membres ou proches du parti au pouvoir. Ils pourront ainsi continuer d’en disposer, y compris en cas de défaite électorale du Fidesz.
4. Les étrangers malmenés
Cette année 2022 est surprenante. L’extrême droite européenne s’est découvert une sensibilité pour l’accueil des réfugiés après le début de la guerre en Ukraine. La Pologne et la Hongrie, qui ont longtemps combattu la répartition des exilés venus de Syrie ou d’Afghanistan, ont changé de braquet pour leurs voisins ukrainiens. En réalité, au sein des institutions européennes, ces deux pays demandaient de longue date l’ouverture des frontières aux Ukrainiens, une main-d’œuvre bon marché et culturellement proche.
Hors cette parenthèse, les étrangers sont une cible constante de l’extrême droite. En Italie, ses passages au ministère de l’Intérieur se sont traduits par une dégradation des droits. Adoptée en 1998, la loi Umberto Bossi-Gianfranco Fini, des noms des chefs d’alors de la Ligue et d’Alliance nationale, a donné le coup d’envoi à une politique d’expulsion des sans-papiers, mais aussi de l’utilisation des moyens militaires en mer pour repousser l’arrivée d’embarcations d’exilés. Ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019, le chef de la Ligue, Matteo Salvini, a laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Cela lui vaut aujourd’hui d’être jugé pour « kidnapping ». L’extrême droite se dresse contre l’adoption du droit du sol, laissant des centaines de milliers de jeunes sans accès à la nationalité italienne. En faisant l’amalgame dans les médias et sur les réseaux sociaux entre immigration et délinquance, les ministres d’extrême droite ont alimenté un climat propice aux violences contre les exilés, certaines tournant parfois à la fusillade.
5. Un antiféminisme forcené
Il y a cinq ans, Marine Le Pen dénonçait les « avortements de confort ». Aujourd’hui, la candidate tempère ses propos pour nuancer son image d’antiféministe. En Europe, il n’existe qu’un seul pays où l’avortement était autorisé avant qu’il ne soit interdit… par l’extrême droite. C’est la Pologne. En 2020, le tribunal constitutionnel remanié par le gouvernement ultraconservateur de Droit et justice a rendu illégale l’interruption volontaire de grossesse. Conséquence, le 24 janvier, Agnieszka T. est morte d’une septicémie après s’être vu refuser un avortement depuis plusieurs jours. Elle est considérée comme la première victime de cette régression législative. Justyna Wydrzyńska pourrait bien être la suivante. Son procès s’est ouvert la semaine dernière et elle encourt trois ans de réclusion au prétexte qu’elle aurait fourni des comprimés abortifs à une femme victime de violences. En Europe, l’extrême droite fait valoir qu’elle n’embastille plus ses opposants. Elle réserve ce sort aux femmes.
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Le second tour signe la fin de la «dolce présidentielle» pour Marine Le Pen
Charles SapinDepuis sa qualification au second tour, la candidate RN a vu ressusciter contre elle tous les vieux démons de la «diabolisation».
Envoyé spécial à Lauris et au Pertuis (Vaucluse)
Au pied de la Vierge, Marine Le Pen allume un cierge dans la travée de Notre-Dame de la purification. Sur les hauteurs de l’ensoleillée commune de Lauris, dans le Vaucluse, la candidate touche le bout de cette première semaine d’entre-deux-tours. Cinq jours pendant lesquels la tête de proue du Rassemblement national aura vu ressusciter contre elle tous les vieux démons de la «diabolisation». Les prises de parole publiques et les tribunes appelant à voter contre «l’extrême droite» se sont succédé. Les polémiques sur ses relations avec la presse, sa mansuétude à l’égard de la Russie ou l’expulsion musclée d’une militante écologiste de l’une de ses conférences de presse, aussi. «La brutalité à mon égard est proportionnelle à mes chances de l’emporter, lâche la finaliste de la présidentielle. Nous avons la possibilité de sortir d’un système au pouvoir depuis trente ans. Il est normal qu’il se protège pour tenter de se pérenniser.»
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La candidate feint la non-surprise. Et pourtant. Voilà des mois, si ce n’est des années, que Marine Le Pen n’a pas été confrontée à telle hostilité. Dix ans d’entreprise de «dédiabolisation», sept mois d’une campagne où son rival nationaliste Éric Zemmour aura détourné d’elle toutes les attaques, l’avaient presque habituée à faire campagne sur du velours. Mais depuis sa qualification au second tour, la «dolce» présidentielle est bel et bien terminée. Cette étape dans le Vaucluse, département l’ayant placée d’une large tête devant Emmanuel Macron lors du premier tour, a été imaginée pour dérouler une riposte en deux temps. Diaboliser en retour l’adversaire, en tentant de capitaliser sur un vote anti-Macron. C’était tout l’enjeu du discours de Marine Le Pen lors de son meeting, jeudi soir, à Avignon. Tout en tentant, sur le terrain, de rassurer les électeurs peu séduits par le président sortant mais inquiets à l’idée de son élection.
«Je vous rassure»
Entre les étals du marché de Pertuis, dans le Vaucluse, ce vendredi matin, Marine Le Pen a ainsi cherché à désamorcer les craintes des badauds. «Vous parlez des Français… Mais nous, on est français. Mon grand-père a fait 14-18, mon père, 39-45. On aime ce pays», l’interpelle une femme voilée d’origine algérienne d’une soixantaine d’années. «Écoutez-moi, pour que je vous rassure. Quelle que soit leur religion, quelle que soit leur origine, tous les Français sont concernés par mon projet», insiste la candidate. Une femme, un enfant dans les bras, l’apostrophe plus loin: «Moi, je suis mariée avec une femme. Vous comptez changer quelque chose?» La députée qui propose un moratoire de trois ans sur les sujets sociétaux cajole: «Non, je l’ai dit hier lors de mon discours, je ne retirerai aucun droit aux Français.» Avant d’être prise à partie par Fatima: «Qu’est-ce que le voile vient faire en politique?» Marine Le Pen assure que «le voile est un uniforme que des gens cherchent à imposer avec une vision radicale de l’islam».
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La septuagénaire voilée réplique qu’à ses yeux c’est surtout le signe qu’on est grand-mère. Avant de tomber d’accord avec la candidate sur l’interdiction du tissu pour les petites filles. Tandis qu’en fond une trentaine d’opposants scandent «Pas de facho dans les quartiers, pas de quartier pour les fachos». De quoi faire prendre conscience à Marine Le Pen de ce qu’il reste à parcourir sur son chemin de «normalisation».
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La candidate des Républicains n'a pas réussi à obtenir 5% des voix. Un score indispensable au remboursement de ses frais de campagne.
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TÉMOIGNAGES - Sur fond de guerre en Ukraine, l'ancien polémiste, qui considère l'Otan «responsable» du conflit, est arrivé en tête des votes à Moscou et Saint-Pétersbourg.
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« À gauche, EELV veut faire le lien entre tous »
EntretienÉcologie Loin derrière la FI au premier tour, les écologistes doivent se remettre d’une défaite qui compromet leur avenir. La numéro deux des Verts, Sandra Regol, revient sur ce scrutin et dessine l’avenir.
Emilio MesletDimanche, 1 628 249 personnes ont glissé un bulletin Yannick Jadot. Un record historique pour l’écologie politique, qui n’atteint pas pour autant son score maximum en pourcentage de 2002 (5,25 %). Mais avec un candidat ne réalisant que 4,8 % des voix, EELV fait une croix sur le remboursement de ses frais de campagne et se trouve confronté à un triple défi : faire battre Marine Le Pen, assurer sa survie et participer à la reconstruction de la gauche. Entretien avec Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe des Verts.
Avec la prise de conscience de l’urgence climatique, comment expliquez-vous le score de Yannick Jadot ?
Il y a eu un vote utile vers Jean-Luc Mélenchon. Plus largement, la campagne a peu abordé l’écologie. Mais nous prenons aussi notre part. Pendant six ans, nous avons construit un sentiment d’appartenance chez les écolos alors qu’avant on se tirait dans les pattes. Cela a fonctionné jusqu’à la primaire mais moins après : il y a ceux qui ne voulaient pas de Jadot, ceux qui préféraient Mélenchon ou la primaire populaire… D’un coup, nous avons perdu notre force de frappe, là où la FI est une machine de guerre sans une voix qui dévie. Tout le monde n’était pas prêt à prendre le pouvoir. Une partie du boulot est à refaire.
Il a beaucoup été dit que Yannick Jadot était Macron-compatible. Qu’en pensez-vous ?
Ce sont les arguments de nos concurrents de gauche. C’est stupide et on le paie collectivement aujourd’hui. C’est une façon de faire croire qu’il est comme Rugy ou Pompili, alors que Yannick Jadot aurait pu mille fois être ministre de l’Écologie de Macron s’il avait voulu se vendre. Mais il préfère faire 4,6 % à la présidentielle plutôt que de servir un homme dont il méprise la politique.
Que répondez-vous à ceux qui disent que Jadot a empêché la qualification de Mélenchon ?
Nous ne nous excuserons pas de faire vivre la démocratie. Le jeu démocratique ne se réduit pas aux sondages. Ce n’est pas de notre faute si la FI n’a pas passé les cinq dernières années à créer les conditions d’un rassemblement.
EELV a lancé un appel aux dons pour trouver 2 millions d’euros en cinq semaines. Votre parti est-il en péril ?
Oui, même s’il s’est déjà relevé de crises très graves. Les législatives sont provisionnées mais nous ne savons pas comment assurer la survie du parti avec 6 millions d’euros à rembourser, alors qu’EELV n’est en mesure d’en prendre que 3 millions à sa charge.
L’extrême droite est aux portes du pouvoir. Que faire ?
Sans tergiverser, nous avons pris nos responsabilités en appelant à voter pour Macron, bien qu’il soit le président de l’inaction climatique et de la casse sociale. Il sera dur de mettre un bulletin à son nom mais c’est notre devoir. Pour autant, notre électorat ne suivra pas forcément la consigne de vote. Le seul qui peut les convaincre, c’est Macron. Il doit donner des gages : reprendre les demandes de la convention citoyenne pour le climat, instaurer la proportionnalité et revenir sur la retraite à 65 ans.
Quel est le rôle des écologistes dans cet entre-deux-tours ?
C’est de faire pression pour qu’il donne des garanties. De mettre en place des formations à nos militants pour rappeler ce qu’est vraiment le RN. Car, mis à part le Monde et l’Humanité, peu de médias font le travail pour dire ce qu’est Marine Le Pen. Le danger est plus réel qu’en 2017, puisqu’il y a la détestation que Macron inspire. Et plus je l’écoute en ce moment, plus j’ai l’impression qu’il veut perdre : il sait qu’il est le pur produit du front républicain mais il le nie en disant qu’il a été élu pour son programme.
Un accord législatif à gauche est-il possible ?
Si accord il y a, il faut tout le monde. Les écologistes vont essayer de faire le lien entre tous, car les rapports entre la FI et le PCF comme entre la FI et le PS sont complexes. Les insoumis seuls ne peuvent avoir une majorité à l’Assemblée. Nous avons donc besoin du PCF et du PS qui sont toujours des forces locales. Mais le problème est que l’on se retrouve encore confronté à une logique hégémonique.
Comment reconstruire la gauche au-delà des législatives ?
Le premier tour de la présidentielle donne la réponse : cela se fera du côté de l’écologie. Maintenant, Jean-Luc Mélenchon, qui a un projet écologiste, doit travailler sur les conditions pour que l’on fasse ensemble, et non nous demander de signer son programme. Il doit comprendre qu’EELV ne sera pas l’entreprise qu’on rachète pour la dissoudre. Sinon, on refera les erreurs de 2017.
Présidentielle 2022sandra regoleelvYannick Jadot Le Figaro
Présidentielle 2022 : Macron jugé le plus compétent sur l'économie, Le Pen plébiscitée sur le pouvoir d'achat
Dinah CohenSONDAGE - Selon une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, chaque candidat dispose de son avantage concurrentiel en matière d'économie.
C'est un nouveau match que mènent les deux candidats. Selon une enquête Odoxa Backbone consulting réalisée pour Le Figaro, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont désormais quasiment autant d'avantages l'un que l'autre dans le domaine économique. Là où la candidate nationaliste, cinq ans auparavant, était encore en difficultés.
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«Ce qui est spectaculaire, c'est qu'on a même sur ce sujet un match devenu très serré», explique ainsi Gaël Sliman, président d'Odoxa. «Elle était très peu créditée là-dessus avant le débat d'entre-deux-tours, elle s'était complètement plantée à cette occasion-là, et elle a désormais marqué des points évidents», poursuit-il.
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Macron fragilisé par les retraites
Ainsi, 72% des Français approuvent les principales mesures économiques de la candidate, à l'exception de l'exonération d'impôt sur le revenu pour les jeunes de moins de 30 ans (44%). Un chiffre légèrement supérieur à celui d'Emmanuel Macron (68%). Dans le détail, Marine Le Pen est plébiscitée pour les thématiques de retraites (57%) et de pouvoir d'achat (54%) - axe principal de sa campagne -, là où le président sortant se distingue sur la croissance (58%), la dette (54%) et l'emploi (50%). «Même si le bilan d'Emmanuel Macron est bon sur ces thématiques, il y a encore une différence entre le ressenti et les données statistiques qui font qu'il est jugé négativement», observe Gaël Sliman.
Globalement, le chef de l'État demeure toutefois le plus compétent aux yeux des Français (57%). Mais sa volonté de repousser l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans, là où Marine Le Pen souhaite le maintenir à 62 ans, le fragilise grandement. La mesure est en effet largement rejetée (69%), et ce notamment par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (90%), les sympathisants de gauche (74%), et même une partie de la droite modérée (51%). Une opinion défavorable capable de mettre en péril les reports de voix espérés pour la victoire du second tour.
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Sans surprise, les programmes économiques des deux candidats les rendent populaires également auprès de deux France très différentes. D'un côté, seuls les cadres (85%) et les retraités (50%) estiment que la réélection d'Emmanuel Macron leur serait profitable. De l'autre, Marine Le Pen est porteuse d'espoir pour les ouvriers (75%), les chômeurs (62%), les salariés du public (57%) et du privé (55%). «Ça réactive l'idée d'un président qui favoriserait les cadres et les chefs d'entreprise, et pénaliserait les catégories populaires», commente Gaël Sliman.
La candidate soutenue par le RN se voit toutefois confrontée à un risque : celui de «donner le sentiment que l'on rase gratis», selon le directeur de l'institut. «L'avantage crédibilité d'Emmanuel Macron montre quand même que le programme de Marine Le Pen est presque trop beau pour être vrai», ajoute-t-il, voyant là «un élément utile pour le candidat dans le débat qu'il pourra orienter sur l'infaisabilité, les incohérences et les difficultés de mise en œuvre» des propositions de son adversaire.
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Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
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Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
L'Humanité
Les syndicats aux prises avec l’imposture lepéniste
ActuLa CGT déploie depuis 2015 un patient travail de formation pour tenter d’endiguer les idées du RN dans le monde du travail.
Rosa MoussaouiUne « claque ». En découvrant l’enquête (1) qui met en lumière une nette progression du vote pour Marine Le Pen parmi les sympathisants de syndicats, Pascal Debay a pris la mesure du « désastre dans les têtes ». Responsable à la CGT du collectif chargé de lutter contre les idées d’extrême droite, ce dirigeant syndical participe depuis 2015 au patient travail de formation et de sensibilisation engagé par la centrale pour tenter d’endiguer l’avancée du RN dans le monde du travail. Sur le premier trimestre 2022 seulement, un bon millier de militants syndicaux ont participé dans toute la France aux journées d’étude qu’il organise pour ouvrir des espaces de réflexion et de débat sur le langage de l’extrême droite, l’imposture sociale du RN, sa stratégie de dédiabolisation.
« Nous faisons beaucoup, et nous avons senti, ces derniers mois, une affluence beaucoup plus forte dans ces formations. Mais cela reste insuffisant, analyse-t-il. Il y a une telle colère sociale, un tel rejet de Macron… ce n’est pas en dix jours que de telles fractures vont se réparer. Dans les entreprises, les débats d’entre-deux-tours sont très compliqués : beaucoup s’abstiendront, et la tentation du vote Le Pen pèse lourd. Je n’ai jamais vu ça. Je suis très inquiet. »
À la tête de l’association Vigilance et Initiatives syndicales antifascistes, Cédric Bottero, lui non plus, ne dissimule pas son inquiétude. « La stratégie de dédiabolisation choisie depuis une décennie par Le Pen porte d’autant mieux ses fruits que le quinquennat Macron a laissé libre cours aux politiques antisociales et aux réflexes autoritaires et répressifs propres à nourrir une colère légitime, remarque-t-il. Les luttes sociales récentes n’ont pas donné lieu à de grandes victoires. Tout cela nous a conduits à baisser la garde sur le danger que représente l’extrême droite. » Ce syndicaliste plaide pour un travail unitaire au long cours et une réappropriation, dans l’action militante, des principes politiques fondamentaux dont se prévalent les organisations syndicales : lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie.
Dans l’immédiat, c’est l’écœurement et le sentiment d’être pris au piège qui dominent, sur fond de crise politique aiguë. « On en a marre de cautionner un système dans lequel on n’a plus notre place, confie un syndicaliste, abstentionniste au premier tour, tenté de bouder encore les urnes au second. C’est le coup de massue : d’un côté, Le Pen qui veut démanteler les syndicats et virer les immigrés ; de l’autre, celui qui nous promet les retraites à 64 ou 65 ans. »
Marine Le Pen, elle, creuse son sillon, joue la carte du clivage social, multiplie les appels du pied au monde du travail. « Je suis fondamentalement attachée au dialogue social », répète-t-elle côté jardin, en accusant son adversaire d’avoir « tué les syndicats, qu’on n’a plus entendus ». Côté cour, son parti plaide depuis longtemps pour la « suppression du monopole de représentativité » syndicale et pour un strict contrôle du financement des syndicats. Ce qui reviendrait à les affaiblir, à les mettre au pas, sous tutelle de l’État. Pour mieux désarmer les salariés.
Présidentielle 2022Emmanuel MacronExtrême droitesyndicats Le Figaro
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
Alain BarluetREPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Envoyé spécial à Donetsk et Louhansk
Volnovakha, à une soixantaine de kilomètres de Donetsk. Tout le monde est sur son trente et un dans la cour de l’école numéro cinq. Les officiels et les professeurs sur le perron, les enfants en rang, les petites-filles des rubans dans les cheveux, les parents émus. Un pâle soleil caresse les visages. Il y a quelques semaines encore, la ville était aux mains des forces loyales à Kiev. Un mois après de rudes combats et la «libération» de la ville par les unités prorusses, l’une des seules écoles du bourg à tenir encore debout rouvre ses portes officiellement. Alentours, dans le centre de la petite cité, les stigmates de la désolation sont partout. Les maisons, basses et trapues, sont en ruine, l’hôpital est dévasté, les débris témoignent de l’intensité des affrontements qui ont suivi le déclenchement de l’«opération militaire spéciale» russe en Ukraine, le 24 février.
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Mais, aujourd’hui, c’est une cérémonie en grande pompe. Il faut afficher aux yeux de tous que la vie revient, que la terreur des journées passées sous les bombes est renvoyée au passé. Il s’agit aussi de proclamer que les «nationalistes» ukrainiens, ces «nazis» comme le martèle la parole officielle, ont été chassés par les troupes de la République populaire de Donetsk (DNR), avec un appui militaire massif de la Russie. Sa grande et unique alliée qui, outre les armes, lui fournit sa langue, sa culture et son «récit patriotique». Et qui lui promet maintenant son aide économique. Car la Russie, qui s’apprête à lancer dans le Donbass, de façon imminente, une phase majeure de son opération militaire, veut cimenter les marches de l’empire. Dans le fracas des armes, les lignes géopolitiques sont en train de bouger. Si toute cette région orientale de l’Ukraine est reprise, c’est ici que se fixera dans l’après-guerre une nouvelle frontière de facto, séparant la Russie et les territoires sous son contrôle du monde occidental. Et la perspective à terme d’une intégration formelle du Donbass à la Fédération de Russie est ouvertement évoquée.
Mon père est russe, ma mère ukrainienne ? Que dois-je faire ? Me couper en deux ? C’est effrayant et c’est le cas de beaucoup de familles, ici. Comment allons-nous nous rencontrer et communiquer ?
Pour cette rentrée des classes très spéciale, la presse a été conviée, dont l’envoyé spécial du Figaro, encadrée par le ministère russe de la Défense. Les discours s’enchaînent: «Il y a moins d’un mois, les combats ont pris fin ici. Les cicatrices sont encore visibles. Mais aujourd’hui l’école reprend», souligne, micro en main, Alexander Katchanov, le chef d’une administration voisine - celle de Volnovakha n’a pas fini d’être remise sur pied après la fuite des anciens édiles pro-ukrainiens. «Vous terminerez l’année scolaire, partirez en vacances et reviendrez le 1er septembre dans une école reconstruite», lance-t-il. La directrice de l’école lui succède, des tremblements dans la voix. «Nous attendions ce moment depuis si longtemps. La route vers un nouveau monde est ouverte devant nous», s’enthousiasme Ludmila Aksyonenko. Deux enfants, un garçon et une fille, font symboliquement le tour de l’assistance en faisant sonner une cloche. Et les hymnes retentissent, celui de la DNR et celui de la Russie. Indissociables, comme il se doit.
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Dans la petite foule qui se disperse, la plupart se disent «proches de la Russie». «Maintenant, nous aurons des livres russes. Nous parlons tous russe», relève Anastasia Anatolievna, une des professeurs du lycée. «Certes, dit-elle, parler russe chez soi n’était pas interdit avant. Mais, à l’école, nous ne parlions qu’en ukrainien, toute la documentation, toutes les leçons étaient en ukrainien.» Elle s’en prend à Stepan Bandera (le dirigeant ultranationaliste et anticommuniste ukrainien du siècle dernier qui a frayé avec Hitler, NDLR) et «à tous ceux qui ont fait un héros» de cette figure sans cesse agitée comme un chiffon noir par les prorusses. L’enseignante raconte aussi le grondement de la guerre omniprésent depuis 2014. Et les militaires ukrainiens «effrayants», dit-elle, que l’on voyait dans les rues. «Finalement, ceux qui nous défendaient se sont avérés être des ennemis», répète-t-elle. «Oui, intervient le père d’un élève, avant de partir, les Ukrainiens ont dévalisé les magasins, ils ont fait exploser une école et des gens ont été tués…»
Capharnaüm
Certains visages se ferment lorsque les journalistes tendent leurs micros. Rechigne-t-on à répéter des mots trop convenus aux visiteurs accompagnés par des officiels et des militaires arborant le «Z» de la machine militaire russe? Ou bien refuse-t-on de dépeindre en blanc et noir une réalité sans doute autrement plus complexe. À côté de nous, en ce «jour de fête», une jeune femme pleure silencieusement en serrant sa fille dans ses bras. Pourquoi ce désarroi? Un peu plus loin, un homme explique: «Mon père est russe, ma mère ukrainienne? Que dois-je faire? Me couper en deux? C’est effrayant et c’est le cas de beaucoup de familles, ici. Comment allons-nous nous rencontrer et communiquer?» Il dit avoir passé avec sa femme et son fils «plus de sept jours dans (leur cave) en buvant du thé et en mangeant du pain qui moisissait».
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La ville est un capharnaüm jonché de ruines, d’éclats et de débris. Les nouvelles autorités s’efforcent d’y insuffler un peu de vie. Un camion-générateur turbine au coin de la rue. On croise Nadiya, une vendeuse. Elle a vécu douze jours dans un sous-sol avec sa famille terrorisée. Sa maison a été détruite. Elle a été accueillie pendant un mois par des amis. Ses deux filles, 9 ans et 15 ans, «tressaillent au moindre bruit et partent se réfugier au sous-sol», dit-elle. «À un moment, nous avons pensé partir pour la Russie, où nous avons des proches, et finalement nous sommes restés», livre Nadiya, lasse et inquiète. «Nos enfants nous posent des questions auxquelles nous-mêmes ne pouvons pas répondre», se désole-t-elle.
«Depuis huit ans nous sommes sous les bombes, nous aussi, et l’on nous ignore, pourquoi?» vous répète-t-on à Donetsk. Huit ans de peur et d’isolement auxquels Moscou répond avec un slogan qui s’affiche partout: «La Russie n’abandonne pas les siens.» Des mots qui, faute de mieux, font souvent mouche dans ce Donbass en proie au dénuement, à l’isolement et orphelin de sa fierté industrielle d’antan. Alors, on serre les rangs autour de la «mère Russie».
À Donetsk, le chef de la DNR, Denis Pouchiline, s’adresse aux journalistes devant un immeuble de neuf étages fracassé le 30 mars par un missile «Ouragan» (sans préciser quel camp est à l’origine du tir). Bilan: deux morts et quatre blessés, dont un enfant. «Grâce à la Russie, qui a répondu à notre appel, nous pouvons penser à la paix, maintenant», affirme-t-il, en réaffirmant l’objectif des prorusses de récupérer le contrôle de l’ensemble du Donbass. «L’opération va être intensifiée», confirme Denis Pouchiline sans plus de détails. Selon lui, les Ukrainiens se retranchent et fortifient autant que possibles leurs positions, puis lorsqu’ils se retirent, «bombardent et endommagent autant que possible les infrastructures civiles».
Retour de l’eau et de l’électricité dans les villages endommagés, approvisionnement en nourriture et en médicaments - rien ne sera sans la Russie dans un Donbass sous perfusion économique. L’ancien bastion industriel de l’Ukraine du temps de l’URSS, avec ses mines et sa métallurgie, n’est plus que l’ombre de lui-même. Cette époque glorieuse n’est plus qu’un souvenir, porteur de nostalgie pour beaucoup. Sept cent mille passeports russes ont déjà été délivrés aux habitants des républiques séparatistes du Donbass depuis 2014 (une procédure parfois imposée, NDLR).
Depuis huit ans, Moscou soutient à bout de bras les républiques sécessionnistes mais n’y a guère relancé l’économie. Certes, avant même l’«opération militaire spéciale», des mesures ont été prises pour favoriser l’accès des entreprises locales au marché russe et leur permettre de participer aux appels d’offres publics. Fin février, Moscou a évoqué une injection de capitaux à grande échelle - 5,8 milliards d’euros annuels pendant trois ans - pour reconstruire les infrastructures du Donbass. Mais le voudrait-elle, la Russie serait-elle en mesure d’engager un tel effort, alors qu’elle-même est sous le coup de sévères sanctions? En 2014, l’idée de recréer dans l’est de l’Ukraine une «Nouvelle Russie» (Novorossia), projet datant de l’époque tsariste et mêlant identité slave, religion orthodoxe et protectionnisme économique était réapparu, puis abandonné en 2015. Reste à voir s’il sera malgré tout réactivé.
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Près de Louhansk, les journalistes sont invités à une rencontre avec le chef de la République populaire de Louhansk (LNR), Leonid Pasechnik. Le décor est imposant: la grande centrale électrique au charbon de la région. Elle était occupée jusqu’en février dernier par les Ukrainiens, qui avait interrompu sa production en 2017 pour mettre à terre l’économie du territoire prorusse, dit M. Pasechnik. Le nom de la ville voisine ne s’invente pas: Schastyé - bonheur en russe. Le site industriel, silhouette délabrée et fantomatique dont les hautes cheminées se dessinent sur le ciel gris, est entièrement miné, nous dit-on. «La priorité est de déminer le site, puis de réparer et de le relancer à pleine capacité pour approvisionner en électricité les fleurons de notre économie», proclame Leonid Pasechnik. La Russie a dépêché des sapeurs qui ratissent la zone avec un drone terrestre blindé. Ils font exploser deux mines pour les caméras. Cinquante engins seraient ainsi neutralisés chaque jour. Comment voyez-vous l’avenir de vos relations avec la Russie? «À long terme, nous ferons partie de la Fédération de Russie», répond sans détour le président de la LNR. D’autres territoires prorusses de l’ex-URSS pourraient suivre le même chemin - Ossétie du Sud, Transnistrie… - consolidant l’emprise de Moscou sur ses marches.
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Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.
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En banlieue parisienne, le vote de barrage au RN n’est plus une évidence
ReportageLassés des politiques macronistes, des habitants de Saint-Ouen et de Gennevilliers hésitent à glisser dans les urnes un bulletin pour contrer l’extrême droite.
Naïm SakhiLoin du tumulte de l’entre-deux-tours, le calme règne, mardi, dans les travées du marché Ottino de Saint-Ouen. Dans cette commune administrée par le PS, comme dans la quasi-totalité de la Seine-Saint-Denis, la carte électorale du premier tour était rouge. « Un vote d’abord utile avec quand même de la conviction. Jean-Luc Mélenchon parvient à une synthèse entre le social et l’écologie », souligne Mathilde.
Pour le second tour, cette jeune maman, en congé maternité, n’aura pas la main qui tremble : « Ce sera Macron sans hésiter. Face à l’extrême droite, il n’y a pas de risque à prendre. » « Le Pen, c’est le racisme, la mise au ban de toutes les minorités et une proximité avec Poutine, poursuit-elle. Mais je comprends ceux qui n’ont pas envie de voter Macron. »
Du « dégoût » pour le duel annoncé
Maxime est de ceux-là. Assis à la terrasse d’un café, le dernier livre d’Olivier Norek à la main et un casque sur la tête, il appréhende avec « dégoût » le duel proposé au second tour. « Depuis 2002, on ne vote que par dépit. J’en ai marre », souligne cet électeur de l’Union populaire. Pour ce musicien de 38 ans, pas question de choisir, donc : « Je vais voter blanc. » Et d’ajouter : « Si encore Macron s’était contenté d’un programme libéral en préservant nos écoles ou nos hôpitaux… je serais allé faire barrage, mais maintenant, c’est trop tard. »
Maxime n’imagine pas une victoire de Marine Le Pen, les classes moyennes n’étant pas suffisamment « dans la merde », selon lui, « pour tomber dans les bras de l’extrême droite ». Un calcul incertain, au risque de voir appliquer en France des politiques antisyndicales, violentes et discriminatoires, sans oublier la préférence nationale ou l’interdiction du port du voile dans la rue ? « Je comprends les craintes, mais j’ai déjà voté deux fois contre. »
Nargess, elle, n’ira tout simplement pas voter dimanche 24 avril. Contrôleuse de gestion, elle renvoie dos à dos deux candidats adeptes « du rejet, de la stigmatisation, de la haine des musulmans ».
« Choisir entre la peste et le choléra »
Abdel ne sait pas s’il se rendra aux urnes pour le second tour. « Macron ou Le Pen, c’est choisir entre la peste et le choléra », tance cet électeur insoumis, habitant de Gennevilliers. Dans cette municipalité communiste des Hauts-de-Seine, Jean-Luc Mélenchon est également arrivé en tête, avec 61 % des suffrages. Un brin désenchanté, Khaller, 63 ans, a voté Macron. « Je ne suis pas fan », insiste-t-il en faisant son marché, mercredi, mais « c’était pour faire barrage à Le Pen, à Zemmour, parce que leurs idées, ce n’est pas possible ».
Ironie de cette campagne d’entre deux tours, la candidate du RN était ce jour-là en déplacement au port fluvial, auprès de « la France qui travaille ». Dans une cimenterie fabriquant du béton recyclé, la candidate d’extrême droite a dénoncé le « déni » du président sortant sur « le mur de l’inflation qui arrive ». « Ah bon, Marine Le Pen est ici, à Gennevilliers ? » s’étonne Rokhiya. Loin d’être convaincue par l’imposture sociale du RN, elle compte lui barrer la route, la mort dans l’âme, avec le sentiment de choisir « entre la moins mortelle de deux maladies qui tuent ».
Face à ce remake de 2017, Mathilde en veut « à la gauche, aux autres candidats comme à Jean-Luc Mélenchon, incapable de se tendre la main ». « La gauche fait peur. Elle continue à s’autodétruire plutôt que de combattre l’extrême droite », souligne Bastien, 23 ans. « Emmanuel Macron a fait le job sur les crises qu’il a eu à gérer et face à Poutine. Je veux voir ce que les deux mandats apporteront à ce pays », assure cet électeur de Saint-Ouen. Pour lui, la question du barrage contre l’extrême droite ne se pose pas. Pour autant, il conjure le président-candidat à « renoncer à sa réforme des retraites pour envoyer un message aux électeurs de gauche ».
Une mobilisation spontanée dans la rue
Fatalistes ou refusant de se faire à l’idée des conséquences d’une victoire de l’extrême droite, Maxime, le mélenchoniste, et Baptiste, le macroniste, misent sur une mobilisation spontanée dans la rue. « Qui sait, dos au mur, peut-être qu’un mouvement social et associatif verra le jour », assure le premier. « Si elle passe, il y aura sans doute une révolte des démocrates de tous bords », poursuit le second.
Une supputation, en guise de stratégie d’évitement, qui fait également son chemin sur les réseaux sociaux. Oubliant de fait que le meilleur moyen de combattre l’extrême droite au pouvoir étant… de l’empêcher d’y accéder. En 2017, dans ces deux villes, l’abstention avait augmenté de 5 points entre les deux tours de la présidentielle. Ceux qui s’étaient déplacés avaient voté à plus de 85 % contre Le Pen. Seront-ils aussi nombreux cette année ?
Présidentielle 2022saint-ouengennevilliersExtrême droite L'Humanité
« Macron doit clairement renoncer à sa réforme des retraites »
EntretienLe candidat PCF, Fabien Roussel, revient sur les résultats du premier tour et appelle, dans la perspective du second, le président sortant à donner des gages sur le pouvoir d’achat.
Julia HamlaouiÀ gauche, le débat est intense dans la perspective du second tour. Pour le candidat communiste Fabien Roussel, s’il faut « utiliser le seul bulletin disponible » pour barrer la route de l’Élysée à l’extrême droite, « la balle est dans le camp d’Emmanuel Macron », qui doit donner des gages pour convaincre les Français. Le député du Nord revient également sur les leçons du premier tour et appelle la gauche au dialogue.
Quelles leçons tirez-vous des résultats de ce premier tour où vous avez obtenu 2,3 % des voix ?
Je suis forcément déçu par ce résultat tout en étant convaincu que la belle campagne menée collectivement pour une France des Jours heureux est utile pour le présent et pour l’avenir. Mon inquiétude porte surtout sur la forte progression de l’extrême droite : Marine Le Pen réalise son meilleur score depuis 2012. Elle avait alors réuni 6,4 millions d’électeurs, contre 8,1 millions aujourd’hui, et peut désormais compter sur des réserves de voix importantes. C’est une grave menace pour la République. Et puis il y a ce vote prétendument utile qui a siphonné les voix de beaucoup de candidats, dont moi, au bénéfice des trois premiers et au détriment du pluralisme politique. Cette Ve République est à bout de souffle. Le mode de scrutin de la présidentielle est particulièrement injuste car, ne retenant que les deux premiers, il pousse une grande partie des électeurs à « voter utile ».
Une partie de ces électeurs dépités et de la gauche vous tient pour responsable de cette disqualification. Que répondez-vous ?
Dans les derniers jours de la campagne, beaucoup d’électeurs que nous avions convaincus ont finalement fait le choix de voter pour Jean-Luc Mélenchon. Grâce à ce « vote utile », il progresse de deux points et réalise son meilleur résultat. Mais le RN et LaREM ont également progressé à ce premier tour et l’ont devancé. Les 802 588 électeurs qui ont voté par conviction pour ma candidature, pour les Jours heureux, n’auraient pas voté pour un autre candidat de gauche. En outre, rejeter la faute sur eux quand il y a 12 millions d’abstentionnistes, c’est un peu facile. Il faut aussi s’interroger sur ce mode de scrutin, ce présidentialisme que nous dénonçons tous à gauche. L’ensemble des militants, des forces de gauche qui ont soutenu les Jours heureux doivent être fiers du chemin accompli. Nos idées, notre projet sont toujours d’actualité. D’ailleurs, les 2,3 % que nous enregistrons comptent aussi dans le résultat total de la gauche, qui augmente de plus de 4 points par rapport à 2017. Travaillons au contraire ensemble à progresser encore, tout en respectant notre diversité. Car même si la gauche progresse, elle reste extrêmement faible.
Face au second tour, vous avez appelé à « utiliser le seul bulletin disponible » pour barrer la route à l’extrême droite. Qu’est-ce qui fonde ce choix ?
Dans notre histoire, nous avons toujours fait le choix d’empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir parce que ses idées divisent le monde du travail, les citoyens et menacent la République et la démocratie. J’entends que ce choix est de plus en plus difficile, et Emmanuel Macron, avec son bilan et son programme, en porte une lourde responsabilité. Aussi, nous appelons à battre l’extrême droite sans aucune concession face à Macron. S’il veut que les Français votent pour lui contre Le Pen, il doit s’exprimer rapidement et s’engager à partager plus justement le fruit de toutes les richesses que nous créons.
Comment entendez-vous convaincre ceux qui voient en Emmanuel Macron cinq ans de sacrifices supplémentaires et sont prêts à s’abstenir, voire à voter Marine Le Pen ?
Le projet de Marine Le Pen menace les principes fondamentaux de la République, à commencer par l’égalité entre citoyens. Elle veut inscrire dans la Constitution la « préférence nationale », et ainsi faire de ceux qui n’ont pas la nationalité française des sous-citoyens qui n’auront même pas accès aux aides sociales, au logement… C’est un régime discriminatoire dangereux qui porte en lui les germes d’une société de tensions, de chaos. La candidature d’Éric Zemmour a contribué à banaliser encore davantage celle du RN, mais il la soutient aujourd’hui car ce sont bien les mêmes projets.
Vous avez appelé Emmanuel Macron à « entendre la colère des Français ». Il s’est dit prêt lundi à revoir un peu sa réforme des retraites. Qu’en pensez-vous ?
Il doit aujourd’hui s’exprimer clairement et dire que ce projet dont les Français ne veulent pas ne sera pas mis en œuvre. Au minimum, il doit y avoir un référendum. Mais il faut aller plus loin, car la question du pouvoir d’achat et des salaires, du Smic, qu’il est urgent d’augmenter, est centrale dans cette élection. S’il persiste dans sa politique, il prend un très grand risque pour le pays. Les Français veulent vivre dignement, mieux et tout de suite ! La balle est dans son camp.
Après ce scrutin et les vifs échanges qu’il a parfois entraînés, la gauche peut-elle parvenir à trouver un chemin commun ?
L’heure ne doit surtout pas être aux invectives. Au contraire, face à la gravité de la situation, nous avons tous une responsabilité : d’abord de battre l’extrême droite, mais aussi de transformer les 32 % de la gauche en un plus grand nombre de députés lors des élections législatives. Notant qu’il est arrivé en tête de la gauche avec 22 %, j’ai félicité Jean-Luc Mélenchon pour son résultat. Je suis prêt à discuter de la suite avec lui. Dans beaucoup de circonscriptions, nous pouvons gagner. Nous devons aussi empêcher l’extrême droite et Macron de l’emporter dans un maximum de circonscriptions.
Concrètement, qu’espérez-vous ?
En 2017, la gauche n’a obtenu qu’un faible nombre de députés. Nous avons défendu des projets, des visions différentes, mais nous devons créer les conditions de les additionner dans le respect de notre diversité et sans hégémonie de qui que ce soit, car il faut une gauche forte à l’Assemblée pour résister aux mauvais coups qui se préparent. Au-delà des députés sortants derrière lesquels je souhaite que l’on puisse tous se retrouver, il y a dans plus de 120 circonscriptions un total des voix de gauche qui est supérieur à celui de la droite et à celui de l’extrême droite. Elle y est donc en capacité de l’emporter.
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La vallée de la Qadisha au Liban, bastion de la foi
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REPORTAGE - Les chrétiens maronites la chérissent, les poèmes de Khalil Gibran célèbrent sa beauté: la vallée de la Qadisha, peuplée de moines et parsemée de grottes où demeurent encore de rares ermites, est un emblème en péril… La crise économique qui assaille le Liban, le bruit et la fureur de l'époque l'épargneront-elle?
Guyonne de Montjou«Quand je passe près de la cloche d'une église, je ne peux pas m'empêcher de la sonner », sourit Hani Tawk, en empoignant l'épaisse corde grise qui pend sous le campanile de pierre. À peine trois coups et, déjà, ce robuste prêtre de 48 ans sent ses pieds décoller du sol. L'écho des tintements suivis d'une volée rebondit sur les versants escarpés de la vallée. Comme il y a cent ans, comme il y a mille ans. Ici, dans la Qadisha, au nord du Liban, le temps semble avoir longtemps hésité à poursuivre sa course. Dans ce haut lieu spirituel, la fête de Pâques recèle une saveur unique : au cœur d'un pays en pleine débandade, à quelques encablures de la Terre sainte, des hommes et des femmes clament à tue-tête que, pour eux, le « Christ est vraiment ressuscité ».
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« Pâques est le point d'orgue de notre vie chrétienne, explique, encore essoufflé, cet ancien enfant de chœur devenu prêtre maronite il y a plus de vingt ans. Chaque année, avec ma femme et mes quatre enfants, nous faisons une retraite ici. Les sœurs du monastère nous accueillent durant toute la semaine sainte. » L'électricité n'arrive qu'une heure par jour. Et les diverses pénuries, comme celle du blé en provenance d'Ukraine et de Russie, promettent aux Libanais un carême sans fin, malgré la Résurrection. En contrebas du couvent de Qannoubine, dont la construction remonterait à Théodose le Grand (IVe siècle), l'eau file à toute vitesse, charriant des pierres et des truites.
Anachorètes
Au-dessus, sur les parois abruptes de la vallée, des grottes d'ermite, larges orbites noires immobiles, semblent guetter quelque chose. Combien sont-elles ? « Au XVIIe siècle, le chevalier Jean de La Roque a dénombré ici 800 grottes. J'ai 76 ans et j'en ai exploré déjà plus d'une centaine, note avec fierté Fadi Baroudy, spéléologue expert de la Qadisha. J'affirme que dans cette vallée, je n'en ai trouvé aucune qui n'ait été visitée ou habitée. Il reste encore tant à découvrir ! Après moi, tant pis. Ils feront ce qu'ils veulent », lance-t-il d'un ton bravache à ses trois complices spéléologues, Pierre Abi Aoun, Fares et Carlos Feghali, venus planter leurs « spits » dans cette paroi rugueuse.
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Plus ou moins accessibles, cachées, aménagées, ces cavités tièdes, enfoncées dans la roche, n'ont toujours pas livré l'intégralité de leurs secrets. « À une époque, un millier d'ermites vivaient en même temps dans les grottes de cette vallée. Loin ou à proximité d'un monastère. Certains étaient reclus, sans contact avec les autres, priant sans relâche ; d'autres, les anachorètes, pouvaient vivre en petites communautés. Enfin, certaines grottes ont été habitées par des villageois qui fuyaient les mamelouks ou l'insécurité durant le Moyen Âge, et même après », explique Pierre, alias Pito, archéologue qui a assisté, à l'âge de 19 ans, à l'époustouflante découverte, sous la houlette de Fadi, de sept corps du XIIIe siècle, naturellement momifiés au fond de l'une d'elles.
« Ce jour-là, à quelques-uns, nous avions dormi dans une grande grotte difficile d'accès, raconte Pito à propos de cette journée de 1988 où le Groupe d'études et de recherches souterraines du Liban (GERSL) fouillait Asi (qui signifie imprenable) el-Hadath. On ne dort jamais très bien dans une grotte. C'est toujours inconfortable. Mais là, j'avais envie de vomir à cause d'une intuition extrêmement puissante, dont je ne comprenais pas la provenance. Bref, par trois fois, j'ai été pris de vertige. Pourquoi ?, questionne encore, trente-quatre ans après, ce petit homme au regard malicieux, qui respire l'humour. En m'étirant dans la grotte, je me suis dit, ce matin-là, à voix haute : “C'est un beau jour pour mourir.” Et quelques minutes après, voilà que je trouve un morceau de tissu qui dépasse du sol, recouvert de terre et de sable. Imaginez un peu ! Nous avions gratté, peigné, fouillé pendant plusieurs années : les corps se trouvaient à cinquante centimètres au-dessous de la surface où nous avions dormi ! D'abord un, puis deux, puis sept, puis un crâne, puis des feuilles de laurier, des noix, des gousses d'ail, des pelures d'oignon intactes, des débris de récipients en terre cuite ! L'enfant trouvée, qui devait avoir neuf mois, et qu'on a baptisée “Yasmina”, portait trois superbes robes, le tout enveloppé d'un linceul. Son corps était intact, avec les ongles, la peau sur les mains. »
Momies dans le sac
Fadi Baroudy revit cette découverte majeure, comme s'il l'avait faite hier. Assis au bord d'un feu avec ses compères spéléologues, dans un gîte dépourvu de chauffage permanent, au fond de la vallée encore enneigée où le petit groupe passe la nuit, il sirote son verre de whisky au terme d'un dîner de bivouac agrémenté d'un vin rouge bien fruité. « Comme c'était la guerre, et que la circulation sur les routes était dangereuse, avec des check-points partout, nous avons décidé de nous enfuir avec les momies maintenues par des attelles dans nos sacs à dos, en sollicitant la complicité des moines. Ceux-ci nous ont aidés. Il fallait à tout prix protéger ces découvertes des pilleurs. » La suite de l'histoire est à l'avenant.
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Ne voulant plus se séparer de ses compagnons vieux de huit siècles, et en attendant la fin de la guerre, Fadi installe les corps momifiés dans le sous-sol de sa maison de Jounieh. « J'ai reconstitué une atmosphère sèche et sans variation de température pour leur meilleure conservation », assure-t-il. Un jour, il signale leur existence à la Direction générale des antiquités (DGA) qui les rapporte dans ses laboratoires en 1995. Ils font désormais partie des collections nationales du Liban, pièces uniques présentant des vêtements du XIIIe siècle. Une petite partie du Musée de Beyrouth leur est dédiée, qui présente trois d'entre eux dans l'état dans lequel les spéléologues du GERSL les ont trouvés, en ce petit matin de 1988.
Depuis, les sept corps de la grotte d'Asi-el-Hadath, habillés et quasi intacts, ont été expertisés : ils sont ceux d'autochtones du village de Hadath qui, au XIIIe siècle, fuyaient les persécutions. « L'une des femmes avait certainement contracté une maladie car elle n'avait plus de cheveux », note Pito. Sur les dépouilles, des papiers attestent que ces villageois ont vécu en l'an 1252, quand les rivalités, au sein même du monde chrétien, provoquaient craintes et violence. Au-delà, la présence des mamelouks et des croisés, leurs alliances ponctuelles et incertaines ont fait de cette vallée de la Qadisha un refuge naturel pour les chrétiens opprimés ou menacés.
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Il n'est pas étonnant que les maronites d'aujourd'hui se sentent en sécurité dans cette montagne à la beauté intacte, face aux menaces qu'ils perçoivent contre leur identité propre. L'État libanais, aujourd'hui défaillant et corrompu, maintient une présence militaire et policière dans la vallée. Présence considérée comme purement symbolique par ceux-là mêmes qu'elle est censée rassurer. En réponse, les chrétiens du Liban, fragilisés par l'hémorragie de leurs jeunes vers des contrées plus dynamiques économiquement, sanctuarisent les quartiers et les régions où ils sont implantés depuis les premiers siècles après Jésus-Christ. Ils veillent à leur non-mixité, lorsque cela est possible. « Des musulmans dans la Qadisha, vous n'en verrez pas ! » nous a affirmé un habitant par téléphone, avant notre arrivée.
Patrimoine en péril
Épopées et récits glorieux imprègnent cette montagne de 1700 hectares qui s'étend sur une trentaine de kilomètres et culmine à 3083 mètres d'altitude. Une dizaine de villages ont poussé, à proximité du patriarcat maronite, installé depuis 1440 dans la vallée. En langue syriaque, Qadisha signifie « saint ». Indissociable de la vie érémitique, ce site a été classé, sous l'impulsion du GERSL, du patriarcat, des municipalités et de la DGA, au patrimoine naturel et culturel dans la liste de l'Unesco en 1997. Il englobe toutes les grottes, les monastères et les terrasses agricoles qui sont associés aux activités du début de l'ère chrétienne, manifestant son dynamisme dans cette région du monde. La forêt des Cèdres, citée une centaine de fois dans la Bible, jouxte la vallée sainte à l'est et poursuit la chaîne du mont Liban. L'ensemble est néanmoins menacé.
« Un jour, vous verrez, l'Unesco classera la vallée dans sa rubrique “patrimoine en péril” et pfuiit… ni vu ni connu, la vallée sortira de la liste qui la protège encore un peu des multiples menaces qui pèsent sur elle », explique d'un ton fataliste Yves Prévost. Tombé amoureux du site en 1984, ce Français né dans la région de Rouen a choisi de s'installer là « pour toujours » en 2009.
Ni prêtre ni ermite, « religieux laïc »,cet octogénaire longiligne au beau visage vit sa vocation radicale à sa façon, en veillant sur l'un des monastères les plus visités, accroché à la falaise abrupte, comme encastré en elle : Mar Elisha (Saint-Élisée).« Les pères m'ont demandé d'assurer une présence ici. Avec la neige et l'hiver rigoureux, je n'ai vu personne pendant plusieurs mois, raconte-t-il en marchant avec entrain sur un sentier. Et je n'avais pas de chauffage dans le couvent. » Pour un homme qui a choisi de donner sa vie à Dieu et souhaite être enterré dans l'une de ces grottes, la défense de la vallée est un principe de vie. « Je suis très inquiet de l'évolution de la Qadisha, s'enhardit-il en accélérant le pas. Les gens n'ont plus de respect pour rien, certains recouvrent tout de graffitis, ils écrivent même leur nom sur les autels. Regardez-les parler bruyamment à proximité des grottes et des lieux de prière, ils hurlent dans leur téléphone portable par les sentiers. Le silence et le contact avec la nature n'intéressent donc plus personne ? » s'étrangle-t-il en précisant qu'aucun des panneaux de la signalétique de la vallée ne donne d'informations correctes.
Berceau maronite
Yves Prévost fait partie de ces hommes au destin inclassable, ponctué de rencontres décisives, giratoires, et armé d'une solide persévérance dans ses choix de vie. Engagé dans les scouts dès l'enfance alors qu'il grandissait avec six frères et sœurs dans sa Normandie natale, il est devenu aumônier des scouts du Liban dans la deuxième partie de sa vie. « Depuis juin 2011, l'évêque a autorisé l'accès aux voitures en élargissant les routes, tandis qu'auparavant il fallait marcher ou monter sur une mule pour découvrir le site. Cela a provoqué un afflux de touristes très peu respectueux de la densité spirituelle du lieu »,regrette-t-il.
Dans la vallée imperturbable, depuis quinze siècles, des hommes et des femmes murmurent à l'oreille de Dieu d'étranges litanies pour le monde. Aujourd'hui, les moniales de Qannoubine et de Saint-Simon assurent une présence d'accueil et de prière au sein de leur couvent. Les moines de Saint-Antoine de Qozhaya également. La nuit est tombée sur la vallée lorsque nous poussons enfin la porte de ce sanctuaire, à la rencontre de l'un des trois derniers ermites. Deux d'entre eux vivent encore dans les grottes où ils peuvent recevoir quelques visites.
Celui qui nous reçoit, âgé de 86 ans, a rejoint pour l'hiver le monastère. Il vient d'achever avec quelques moines théologiens la rédaction de la réforme de l'Église maronite, commencée en 1970 à l'université de Kaslik. Converti en 1950 après la guérison miraculeuse de son grand frère par l'intercession de saint Charbel, cet homme a choisi de rejoindre une grotte de la Qadisha, une fois sa mission de professeur accomplie, en 1997. Une année de silence complète, sept dans un ermitage où les visiteurs pouvaient le rencontrer, solitude et étude incessantes depuis. Comment passe-t-il ses journées en silence ? « Je prie pour le monde, l'Église, le Liban, les hommes, et je médite le Christ qui, en trois ans, a changé le monde. » Reprenant son souffle comme pour ménager un effet, il conclut dans un sourire désolé : « Et nous, en deux mille ans, qu'avons-nous fait ? »
Mystère et pénuries
Par souci d'humilité, l'homme ne souhaite pas que son nom apparaisse dans les journaux. Mais tout le monde le connaît. La barbe moutonnant sur son habit noir de moine maronite, il dit son espérance pour l'avenir du christianisme dans son pays : « La vie érémitique va se renouveler, j'en suis sûr, énonce-t-il clairement. Je vois bien, aujourd'hui, qu'il y a un vide dans les ermitages, ici et ailleurs. C'est très regrettable, car rien n'est plus beau que de rester devant la face de Dieu, devant le Saint-Sacrement. Ce vide dans les ermitages, il faut le combler. Cela me touche, mais je ne peux rien y faire, sauf prier. »
La fécondité de sa présence silencieuse, au cœur d'une vallée en proie aux assauts bruyants de la modernité, a de quoi rassurer ceux qui craignent que la Qadisha devienne un lieu touristique parmi d'autres. « Il n'y a pas de combat à mener, conclut-il. Jésus est là, sa présence est très belle. Nous, les hommes, devons avoir le cœur généreux, faire ce que nous pouvons, à notre mesure, et compléter là où il y a des petits manques »,sourit-il doucement au moment de nous raccompagner jusqu'au perron de son monastère. Soudain, la blanche statue de saint Charbel, à côté de laquelle l'ermite s'est posté, se présente dans une attitude et une tenue identiques à la sienne. Flotte au-dessus de la vallée un parfum de constance, d'appartenance, que rien ne semble pouvoir altérer.
« Le Liban d'antan n'existe plus », marmonne Fadi, le dos un peu voûté, assis à la droite du conducteur. Le regard du spéléologue s'est assombri : les longues files de voitures, devant les stations essence qui jalonnent la route, ont eu raison de sa bonne humeur. Vêtu de guêtres d'escalade et d'un bonnet, cet hédoniste impénitent, habitué à jouir sans entraves depuis la fin de la guerre en 1990, fait le douloureux constat que les pénuries qui s'abattent sur son pays limiteront désormais ses allées et venues dans la Qadisha. Le prix astronomique de l'essence dissuade peu à peu les conducteurs récréatifs de prendre le volant. À la pompe, un plein équivaut, peu ou prou, à un mois de salaire moyen. Son prix a doublé en trois mois, et rien n'indique qu'il décroîtra bientôt. L'élection cruciale du 15 mai prochain ne suscite aucune ferveur. Les jeunes ont déserté les villages de la Qadisha. « Beaucoup ont émigré en Australie, au Canada, en Europe », déplore le père Hani Tawk, dont le berceau familial se trouve à Bcharré. Dans cette ville – appelée au temps des croisades Bussarra ou Bussaraï – de 8000 habitants l'hiver, ornée de 40 églises, l'entre-soi règne.
« Que deviendrait ce territoire si les chrétiens l'abandonnaient ? s'interroge à voix haute l'écrivain maronite Alexandre Najjar, directeur de L'Orient littéraire depuis seize ans. Si l'on n'habitait plus ce navire de la Qadisha, à qui le laisserait-on ? » Dans la salle de restaurant aux grandes baies vitrées, qui surplombe la vallée, les familles fument le narguilé autour de tables débordant de plats appétissants, à peine entamés. Au-delà des frontières, au sein de la diaspora du Brésil ou d'Australie, les noms de famille originaires de la vallée se reconnaissent : Tawk, Makary, Geagea, Rahme, Chidiac, Kayrouz constituent un passeport pour la communauté maronite, dont le fonctionnement reste relativement clanique. « Pendant la guerre, on était tous dans le même camp de résistants », indique l'un d'eux, sourire en coin. Hani Tawk se sent chez lui à Bcharré, toute son attitude le prouve, lancé à pleine vitesse au volant de son minivan rempli de médicaments.
À Beyrouth, ce prêtre se dédie aux victimes de l'inflation galopante et de l'explosion du port, survenue le 4 août 2020. La cantine gratuite qu'il a ouverte il y a deux ans ne désemplit pas. Il sert 850 plats chauds par jour et vient en aide à ceux qui n'ont plus rien, quelle que soit leur religion. « Mon énergie, je la puise ici, dans mes racines, dans cette vallée, affirme-t-il en contemplant le splendide panorama. Cette terre est un lieu de rencontre avec le Seigneur. Ce n'est pas elle qui est sacrée, mais la rencontre qu'elle permet. »
Galets mortuaires
Dans les milliers de grottes alentour, la température est constante, qu'il fasse jour ou qu'il fasse nuit, qu'il neige ou que le soleil brille. Loin des bruits du monde, les anachorètes, nourris d'un « cœur à cœur » incessant avec Dieu, indiquent une voie. Dans une cavité découverte ces dernières années, la petite équipe du GERSL a trouvé un ermite momifié qui, à l'heure de mourir, s'était recouvert le torse de galets plats collectés au long de ses journées. Pito, l'archéologue, raconte : « Il les avait disposés de sa poitrine jusqu'à mi-cuisse, et peut-être était-il mort ainsi, sans bouger. Nous l'avons retrouvé dans la même position, huit siècles plus tard. » Vertige du temps escarpé.
De nos envoyées spéciales Guyonne de Montjou (texte) et Sarah Caron (photos)
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L'Humanité
Avec Marine Le Pen, l'état de droit en péril
Premier planPRÉSIDENTIELLE La candidate du RN prétend vouloir « revivifier nos institutions et notre fonctionnement démocratique ». Son projet piétine pourtant l’État de droit.
Florent LE DUBenjamin KönigL’extrême droite avance masquée. La méthode n’est pas nouvelle et s’est constatée partout où elle est récemment arrivée au pouvoir. Marine Le Pen la connaît sur le bout des doigts. De la même manière qu’elle se prétend « sociale » malgré un projet profondément inégalitaire et libéral, la candidate du Rassemblement national (RN) se revendique « probablement la plus respectueuse de la démocratie et la plus attentive aux libertés individuelles ». Elle l’a répété mardi lors d’une conférence de presse consacrée à la question. Face à un adversaire qui a pendant cinq ans miné la démocratie, Marine Le Pen étend ainsi sa stratégie du « tout sauf Macron ». Pourtant, la politique authentiquement d’extrême droite que mènerait la candidate RN est sans conteste antidémocratique. Un caractère déjà visible dans son programme. « Mais i l faut aussi regarder l’histoire de son courant, comment gouvernent ses alliés, quels sont ses références et ses modèles. C’est tout ce tableau qu’il faut observer pour comprendre, sans la fantasmer, la politique qui sera mise en place », rappelle le sociologue Ugo Palheta, coauteur avec Omar Slaouti de Défaire le racisme, affronter le fascisme (la Dispute), paru le 25 mars.
Certaines atteintes sont explicites. Nos textes et principes fondamentaux, sur lesquels reposent notre République et notre démocratie, seront bafoués dès les premiers jours de Marine Le Pen à l’Élysée. Des pans entiers de son projet piétinent les fondements de l’État de droit. À commencer par l’inscription de la « préférence nationale » dans la Constitution, qui organisera la discrimination entre nationaux et étrangers pour accéder à l’emploi privé, à la fonction publique, au logement social, ou même aux prestations sociales et à l’hôpital en réduisant « drastiquement » le nombre de médecins étrangers, pourtant absolument nécessaires.
la « préférence nationale », clé de voûte du programme
Contraire aux Déclarations des droits de l’homme de 1789 et 1948, au préambule de la Constitution de 1946, à la Constitution de 1958, et à l’héritage de la Révolution française, la « préférence nationale » constitue la clé de voûte du programme de Marine Le Pen. La candidate compte soumettre cette réforme par référendum, au sein d’un projet de loi qui comporte toute une série de mesures antimigratoires. Dont celle de la fin du droit du sol, « que seul Pétain a remis en cause depuis 1889 », rappelle la philosophe Juliette Grange. Pour arriver à ses fins, la candidate entend contourner l’État de droit en utilisant ici l’article 11. « Un coup d’État », assène Dominique Rousseau. Car le constitutionnaliste rappelle que l’article 11 ne peut pas concerner des réformes constitutionnelles. Une jurisprudence de 2000 prévoit de plus que « le Conseil constitutionnel se déclare compétent pour décider de la constitutionnalité d’un tel projet de loi avant d’être soumis au référendum. En l’occurrence, il ne le permettrait pas », assure-t-il. Une dimension qu’a réfutée en bloc Marine Le Pen, mardi. Elle veut passer en force, en faisant pression sur les institutions pour les pousser à entériner des textes quels que soient les conditions et les termes dans lesquels ils ont été soumis au verdict populaire.
Plutôt qu’un régime présidentiel ou parlementaire, Marine Le Pen veut d’ailleurs instaurer un véritable régime plébiscitaire. Si elle propose le référendum d’initiative citoyenne (RIC), revendiqué par les gilets jaunes, elle se maquille surtout en démocrate en prônant le pouvoir du plus grand nombre, au détriment du respect de tous et des constructions collectives. Ses appels en prétendu lien direct avec le peuple pourraient se multiplier, notamment au sujet du rétablissement de la peine de mort ou de l’atteinte au droit à l’avortement. « Elle veut installer une opposition entre un peuple spontané, qui s’exprime par référendum et a toujours raison, et le peuple politique, que sont la Constitution, le Parlement, la société, la population », détaille Juliette Grange.
Pour que ces référendums deviennent plébiscites, l’extrême droite devra en créer les conditions. À commencer par saper l’opposition, le pluralisme et les corps intermédiaires. Les syndicats, régulièrement la cible de sorties de Marine Le Pen, seront aux premières loges. « Des forces comme le RN ne vont pas dire explicitement qu’ils sont contre les syndicats, mais on sait pertinemment qu’elles mettront en œuvre des politiques antisyndicales à un point qui n’est pas atteint par les forces bourgeoises traditionnelles », assure Ugo Palheta. Et quel sera le sort des militants politiques, des associations antiracistes, féministes, LGBT ? Au sujet de manifestants anti-Le Pen en 2020, Gilles Pennelle, proche conseiller de la candidate, prévenait : « On s’en occupera quand on sera au pouvoir et on les mettra hors d’état de nuire. » « Si le pouvoir de Macron peut dissoudre des groupes comme Groupe antifasciste Lyon ou Nantes révoltée, imaginons ce que serait capable de faire l’extrême droite », ajoute Ugo Palheta. En projetant de réduire au silence les oppositions, le RN a beau jeu de proposer la proportionnelle aux législatives… Le sociologue s’inquiète aussi de la « puissance » médiatique, voire propagandiste, mise au service d’un pouvoir lepéniste qui pourrait décupler, au-delà du groupe Bolloré. Car Marine Le Pen n’est pas une grande admiratrice de la liberté de la presse. Celle qui veut privatiser l’audiovisuel public dénonce un « déséquilibre dans l’exposition des idées » dans les médias, et refuse personnellement depuis 2012 toute accréditation aux journalistes de Mediapart et Quotidien. Libération et l’AFP sont eux aussi parfois visés. « Il n’y a pas de journalistes chez Quotidien », a-t-elle répété ce mardi lors de sa conférence de presse consacrée à la démocratie…
Le caractère profondément antidémocratique de Marine Le Pen ne se résume donc pas aux institutions mais aussi au respect des contre-pouvoirs ou encore des droits de chaque citoyen et des minorités, fondamentaux pour toute démocratie. Les risques sont immenses. « N’imaginons pas qu’un parti dont le succès est aussi lié à la xénophobie, au racisme, ne fera rien de plus que maintenir un statu quo en la matière, alerte Ugo Palheta. Il ira nécessairement plus loin, ne serait-ce que pour donner des gages à la population qui a voté pour lui. »
Déjà, son programme va loin, avec le contenu de son projet de loi sur l’immigration, ou encore l’interdiction du port du foulard, taxé d’ « uniforme islamiste et non musulman » dans la rue et les lieux accueillant du public. Une mesure qui n’intègre pas les autres signes religieux et contredit en plusieurs points la loi de 1905 et le principe de laïcité. « Cette interdiction n’est pas fondée sur la laïcité mais sur la lutte contre les idéologies islamistes, une idéologie totalitaire qu’il faut contraindre partout où elle s’exprime », a justifié Marine Le Pen, mardi. Cette « lutte » visera donc l’ensemble des musulmans de France et laisse craindre une véritable chasse aux sorcières. Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, parle même d’un « glissement vers la dictature ».
La porte grande ouverte à l’arbitraire et à l’impunité
Au service de cette politique, Marine Le Pen espère compter sur un nouvel arsenal judiciaire et policier. Son projet pour la justice est en soi antidémocratique, alors qu’elle souhaite « une soumission au pouvoir politique, notamment pour les procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », s’alarme le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Avec elle, le droit de manifester serait aussi largement remis en cause. La candidate du RN veut rétablir la loi « anticasseurs » de 1970, qui rendait pénalement responsables des participants à une manifestation au cours de laquelle des violences avaient été commises, sans qu’ils en soient les auteurs. Les policiers et gendarmes bénéficieraient également d’une « présomption de légitime défense », ouvrant grand la porte à l’arbitraire et à l’impunité. La répression et les violences policières ne pourraient que s’intensifier. Emmanuel Macron a érodé la démocratie française, Marine Le Pen la ravagerait.
Marine Le Pen a, mardi, lors d’une conférence de presse, pris appui sur la crise démocratique pour mieux en exploiter les colères. Son propos a débuté, en vue de minimiser la gravité de son propre projet, par une litanie d’attaques contre le président sortant. « Emmanuel Macron a contribué par sa pratique à dévaluer le rôle du politique », a-t-elle asséné. Elle pointe ainsi un « mépris ostensible des élus et des corps intermédiaires », pour lesquels elle n’a pourtant jamais exprimé un grand respect. Dressant un « état des lieux de la démocratie représentative accablant », Marine Le Pen rappelle que le président sortant « a trahi sa promesse de proportionnelle », qu’elle veut instaurer. Son objectif : une « pacification du débat politique », qui pourrait ressembler à une mise au pas.
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Grecia más allá de Atenas y sus islas: por qué Zagori merece ser descubierta
GRECIAPueblos colgantes, puentes de piedra de estilo otomano y el impresionante cañón de Vikos esperan en esta región del noroeste del país mediterráneo
Al final de una carretera que es más bien una curva continua de un solo carril, se alza Vradeto, uno de los 45 pueblos de Zagori, una región en el noroeste de Grecia, en el corazón de Epiro. Siendo el más elevado de todos —está situado a 1.340 metros de altitud—, Vradeto ofrece una taberna sin nombre en la plaza al lado de la iglesia donde todo, desde la ensalada de tomates del huerto hasta la empanada de pollo, sabe a gloria antes o después de disfrutar de unas vistas espectaculares del desfiladero de Vikos desde el cercano mirador de Beloi.
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El conjunto de los pueblos de Zagori o Zagorochoria, como comúnmente se llama a la zona en griego, se encuentra dentro del parque nacional de Pindo, no lejos de la frontera con Albania. El aeropuerto más cercano es el de la ciudad de Yánina, a menos de 90 minutos en coche. Los pueblos de la zona oeste, mejor comunicados, son los más visitados. Las casas trepan ladera arriba casi en vertical y, vistas desde la carretera, parecen aferrarse a la montaña para no caer al cañón de Vikos. Las casonas de piedra y pizarra rompen con su gris oscuro el intenso verde de los bosques de robles y abetos. Múltiples detalles de su construcción, como su gran tamaño, sus chimeneas y las arcadas talladas, dan pistas de un pasado floreciente. Zagori gozó de un estatus autónomo especial durante el imperio otomano y muchos comerciantes de las grandes capitales de los Balcanes y altos funcionarios del sultán en Estambul era originarios de la región. La cuidada arquitectura de muchas casas, los materiales de calidad, el incipiente alcantarillado, las calles adoquinadas y la existencia de antiguas escuelas y fuentes públicas indican que los exitosos hijos pródigos no olvidaron e invirtieron en sus pueblos familiares. En el siglo XX, las guerras y la emigración masiva a Estados Unidos guiaron el declive económico y demográfico del territorio. En verano, sin embargo, sus pueblos se llenan de retornados y es habitual oír los acentos de Boston o Nueva York, entremezclados con el griego, de sus hijos y nietos.
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El eje central de la zona oeste de Zagori es el cañón de Vikos, que marca con su hendidura el paisaje y la vida de locales y visitantes. Con una longitud de unos 30 kilómetros, y una profundidad que varía de los 120 a 1.350 metros, es el paraíso para los amantes del senderismo. Irónicamente, el coche va a ser imprescindible para moverse entre pueblos y poder hacer rutas. El punto de partida para recorrer el desfiladero es el pueblo de Monodendri, si se hace la ruta de sur a norte, o el de Papingo si es a la inversa. Este es, según el libro Guinness de los Récords, el cañón más profundo del mundo y se recomienda apuntarse a un grupo con guía para recorrerlo. Pero, para quien se lo piense dos veces ante el descenso (y posterior subida) de unos 500 metros bordeando algún que otro precipicio, hay alternativas menos exigentes.
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Uno de los itinerarios más bonitos es el trayecto que une Vradeto con el vecino Kapesovo a través de las escaleras de Vradeto, una senda de piedra del siglo XVII (sobre una hora de duración, solo ida). Hasta la construcción de la carretera en los años sesenta del siglo pasado —que rodea el cañón y conecta con las rutas que van hacia el puerto de Igumenitsa y los Balcanes—, los habitantes de Zagori se movían a pie o en mula por caminos y puentes de piedra que interconectaban los pueblos.
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Usar el pueblo de Kipoi como base para hacer una ruta por algunos de estos puentes de piedra es otra buena opción. Durante un paseo por el arcén de la carretera que no lleva más de una hora y media van apareciendo los puentes de estilo otomano de Petsioni, Mylos, Kalogeriko —impresionante con sus tres arcos sobre las pozas de agua esmeralda transparente— y el de Kokoris. Los más animosos pueden seguir un par de kilómetros más en dirección al pueblo de Vitsa y llegar, aventurándose por un camino de tierra paralelo al río, hasta el puente de Kukulíu y luego el de Misius. La ruta entre Kipoi y Vitsa es sencilla, pero es importante tener en cuenta las fuerzas de cada excursionista y las horas de luz porque será necesario hacer el camino a la inversa. En Zagori no hay autobuses regulares que conecten los pueblos y los taxis se cuentan con los dedos de la mano.
Reponiendo fuerzas
Sin ser uno de los pueblos más turísticos, Kipoi tiene varios pequeños hoteles familiares, como el Rodia, en el que se desviven por el visitante, y una taberna al lado de la carretera, la de Mijális, centro de la vida social. La gastronomía de Zagori es de productos de montaña, contundente: guisos de carne, de alubias, embutidos, postres con moras y frambuesas y, sobre todo, empanadas caseras. Si en la taberna de Vradeto la de pollo era digna de mención, en la de Mijális es la empanada de setas o manitarópita. Otra pista gastronómica: si se visita esta región griega en otoño es casi obligatoria una parada en Kanella & Garyfallo, en Vitsa. Todo el menú del restaurante es a base de setas.
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Para aquel que busque más animación —y esto es relativo porque esta es una de las regiones menos pobladas de Grecia—, lo mejor es ir hacia el pueblo de Papingo, donde se concentran la oferta turística y los visitantes. Esta no es solo la puerta norte a las excursiones por las entrañas del cañón de Vikos, también es el punto de partida para explorar los picos del monte Timfi y el lago Drakolimni. Como siempre, hay opciones para quien no quiera o no pueda hacer alpinismo. Papingo tiene un “hermano pequeño”: Mikro Papingo. Un pueblito a un kilómetro de distancia cuesta arriba desde donde admirar las vistas sin necesidad de grandes esfuerzos y con una sorpresa a medio camino: unas piscinas naturales donde uno puede —¡ojo! Solo en verano y pensándoselo mucho, ya que el agua baja helada de las cimas nevadas—darse un chapuzón.
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L'Humanité
Odieuse imposture
ÉditorialMaud VergnolPar Maud Vergnol
Il faut avoir le cœur bien accroché. « Candidate du pouvoir d’achat », du « bloc populaire », « des petites gens »… La châtelaine de Montretout, redoutable ces jours-ci dans les médias, chante de sa voix la plus douce des refrains marxisants et organisait, ce mardi, une conférence de presse pour nous dire combien elle est attachée à la démocratie. L’écœurement – et le miroir tendu à une gauche au pouvoir qui a tant désespéré les classes populaires – ne doit pas nous faire baisser les bras. Nous avons encore quelques jours pour démasquer l’héritière Le Pen, rappeler ses renversements d’alliance et ses tête-à-queue idéologiques. C’est un classique vieux comme le Front national. Macron a préempté une partie de l’électorat traditionnel de la droite, longtemps vu comme le réservoir naturel de voix pour le RN ? Qu’à cela ne tienne, Marine Le Pen se tourne désormais vers les électeurs de gauche pour briser le plafond de verre, aidée en cela par la stratégie hasardeuse du pompier pyromane de l’Élysée. Ainsi donc, le RN serait la solution aux souffrances des plus fragiles. Et la voilà qui tente de se démarquer sur les retraites, alors qu’elle n’a pas jugé utile de voter contre le projet Macron.
Il n’est qu’à jeter un œil aux votes de ses parlementaires pour démontrer l’ampleur de la supercherie. Sur les salaires, au cœur de la répartition des richesses, Marine Le Pen ne propose pas de hausse du Smic. L’augmentation de 10 % des salaires pour ceux qui gagnent jusqu’à trois fois le Smic n’est qu’une simple incitation qui repose sur la vieille lune libérale de l’exonération de cotisations sociales patronales. Pas de quoi faire trembler les dirigeants du CAC 40…
Non, elle ne « menace » pas le « système », elle lui donne la réplique… Regardez ce que ses amis Bolsonaro, Orban, Poutine and co infligent à leur peuple. Des systèmes autocratiques mafieux qui n’enrichissent qu’une poignée d’oligarques. Loin de faire trébucher le capitalisme, l’extrême droite en est la jambe de bois.
EditorialPrésidentielle 2022Marine Le PenExtrême droite L'Humanité
Terrible cinquième République
ÉditorialStéphane SahucLa Ve République va peut-être produire le pire : permettre à l’extrême droite d’arriver au pouvoir. Une terrible mécanique, consubstantielle des présupposés de sa fondation : l’exercice d’un pouvoir personnel. Le césarisme gaulliste, qui visait au dépassement de la « République des partis », n’a eu de cesse d’être approfondi afin de faire de l’élection d’une personne l’alpha et l’oméga de la vie politique. Inversion du calendrier électoral, calage du temps législatif sur le temps présidentiel, absence de proportionnelle, invention du concept de majorité présidentielle… La vie politique structurée par des partis porteurs de visions de société ou représentant des intérêts de classes sociales s’est transformée en une vie publique organisée autour de candidats visant le second tour d’une élection.
Cette évolution fait que les électeurs sont, de plus en plus, placés dans une logique non pas de vote pour des idées, mais de calculs tactiques dès le premier tour. Difficile de produire de l’engagement citoyen dans ces conditions. L’élection de dimanche est l’incarnation parfaite de cette évolution. Haut niveau d’abstention et « vote stratège » qui fonctionne à plein. C’est pour être certain de jouer ou de gagner l’ultime face-à-face que, depuis des décennies, à gauche comme à droite, on instrumentalise l’extrême droite. Sauf qu’après avoir rendu la « droite inéligible » pour reprendre une expression de Pierre Bérégovoy, puis, au fil de sa banalisation et des déceptions, la gauche inéligible, l’extrême droite est aujourd’hui en passe d’être élue.
Depuis des dizaines d’années, la Ve République exclut toujours plus de pans de la société de la représentation politique afin de permettre l’élection d’un monarque républicain. Ce système institutionnel arrive au bout de sa contradiction : la possibilité de produire un monarque antirépublicain. Éviter cela, c’est se laisser une possibilité de changer la donne. Pour y parvenir, il faut, certes, comme le déclare Jean-Luc Mélenchon, « ne pas s’abandonner à la colère qui conduirait à commettre des erreurs qui seraient définitivement irréparables ». Mais au-delà, chacun doit prendre ses responsabilités avant et au moment du vote, y compris et surtout Emmanuel Macron.
EditorialPrésidentielle 2022Ve républiqueExtrême droite El País (ESP)
Restaurante Mar Mía, alma mediterránea en el hotel Ocean Drive de Madrid
COMERTres estilos de cocina y tres nombres se unen en este reciente espacio: las especialidades marineras de Rafa Zafra, las tapas de Carlos Bosch y los arroces de Luis Rodríguez
En el restaurante Mar Mía, inaugurado recientemente en Madrid en los bajos del hotelOcean Drive, confluyen tres estilos de cocina. Negocio insólito que alberga las especialidades marineras del cocinero Rafa Zafra en el restaurante Estimar de Madrid, las elegantes tapas de Carlos Bosch en Manero, también en la capital, y los arroces en paella de Luis Rodríguez en el restaurante Casa Elías, en el pueblo alicantino de Xinorlet.
Un espacio de alma mediterránea, “imaginario chiringuito urbano” como lo definen sus promotores, que arranca a primeras horas y prolonga su actividad hasta avanzados los turnos de noche. Local en actividad ininterrumpida, en el que a los desayunos suceden tapas, pescados y carnes a la brasa además de postres caseros y cócteles aderezados con música en directo, cuyos decibelios se disparan con frecuencia.
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La barra mostrador que anima uno de sus comedores constituye una suerte de carta viva al estilo de las clásicas marisquerías en la que se alinean los productos del día. Tal vez quisquillas de Santa Pola que se preparan hervidas; o gambas rojas de Roses a la parrilla o algunos pescados grandes (lubina, rodaballo, calamar) a la brasa. Ingredientes escogidos a los que se aplican las sutiles técnicas de Zafra. A su lado, ostras francesas, almejas gallegas talla XXL a la parrilla, anchoas potentes en sal que nadan en demasiado aceite y agradecen el pan con tomate, además de una gran ensaladilla de cangrejo o el sándwich de cangrejo y caviar, uno de los hitos de Zafra. Aportaciones notables en las que no están ausentes las frituras: suculentas la raya en adobo y no menos convincentes los bocaditos de cangrejo real rebozados, que emulan las gambas con gabardina.
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Al desenfado y refinamiento que presiden el trabajo de esta alianza se suman las tapas de Carlos Bosch, que abarcan parte de sus clásicos, incluidas latas escogidas (mejillones; berberechos gigantes y boquerones en vinagre) además de chacinas y salazones, el suculento lobster roll —brioche relleno de cangrejo real y bogavante— o su versión del pepito de ternera, que no da la talla como esperable.
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El tercer brazo de la oferta lo aportan los arroces en paella de Rodríguez, los mismos de Casa Elías, que se preparan en dos versiones: de conejo y caracoles, y de verduras. Secos, suaves, con los granos sueltos, de capa fina dibujando encajes de grano sobre el fondo del recipiente, con puntos de cocción medidos, la grasa justa y un socarrat imperceptible.
Tampoco ninguno de los postres (tarta de chocolate; flan con chantilly; torrija con helado), de corte casero, se aparta del sencillo refinamiento del resto. Además, Manuel Sorana gestiona una bodega que contiene referencias sugerentes a precios razonables.
- Dirección: hotel Ocean Drive. Plaza de Isabel II, 7. Madrid.
- Teléfono: 965 14 44 44.
- Web: marmia.es
- Cierra: no cierra.
- Precios: entre 60 y 100 euros por persona. Alcachofas confitadas a la brasa, 6,90 euros. Quisquilla de Santa Pola hervida, 14,90 euros. Raya frita en adobo sanluqueño, 23 euros. Ensaladilla King Crab, 32 euros. Arroz de conejo y caracoles, 22 euros. Torrija con helado de vainilla, 11,90 euros.
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Le Figaro
Cancer de la prostate : les signes qui doivent alerter
Cécile ThibertNOS CONSEILS SANTÉ - Plus cette maladie est prise en charge précocement, meilleur est son pronostic. Encore faut-il être à l'écoute des premiers symptômes.
C'est un attribut masculin situé juste en dessous de la vessie, qui ne fait généralement pas parler de lui jusqu'à l'aube de la soixantaine. Ensuite, il se rattrape. Tout le monde connaît de près ou de loin un homme qui, arrivé à l'âge de la retraite, s'est fait diagnostiquer un cancer de la prostate. Pas de surprise ici : il s'agit du premier cancer masculin en France, nettement devant les cancers du poumon et du côlon. «À 80 ans, un homme sur deux a un cancer de la prostate. Et si tous les hommes vivaient tous jusqu'à 100 ans, ils développeraient tous ou quasiment cette tumeur», souligne le Pr Alexandre de la Taille, chirurgien urologue à l'hôpital Henri-Mondor, à Créteil.
Chaque année, environ 50.000 hommes reçoivent ainsi la mauvaise nouvelle. Mais si ce cancer est extrêmement fréquent, il est aussi celui qui jouit du meilleur pronostic (93% des hommes atteints seront encore en vie 5 ans après le diagnostic). Et ce d'autant plus quand il est traité à un stade précoce. Encore faut-il être à l'écoute des premiers symptômes pour une prise en charge le plus tôt possible.
«Jusqu'aux années 1990, nous n'avions pas de moyen pour faire un diagnostic précoce du cancer de la prostate», rappelle le Pr Alexandre de la Taille. «La plupart des patients étaient pris en charge à un stade avancé, alors que leur cancer avait déjà engendré des métastases. Les symptômes étaient bien marqués : douleurs osseuses, perte de poids et altération de leur état général». Désormais, moins de 5% des patients reçoivent un diagnostic aussi tardif. Les symptômes qui permettent de repérer la maladie aujourd'hui sont donc généralement bien moins graves.
Troubles urinaires et difficultés à éjaculer
Il s'agit en premier lieu de troubles urinaires. «La prostate est une glande qui entoure l'urètre, le canal qui conduit l'urine de la vessie vers l'extérieur. L'apparition d'une tumeur peut étrangler un peu l'urètre, ce qui peut poser des problèmes de miction», détaille le Pr de la Taille. Difficulté à se retenir ou à uriner (miction difficile à commencer ou arrêter, besoin de pousser, jet faible ou interrompu), nécessité d'aller sans arrêt aux toilettes de jour comme de nuit (on urine en moyenne 5 à 7 fois par jour), sensation de ne pas avoir vidé complètement sa vessie, fuites urinaires ou encore présence de sang dans l'urine sont autant de signes qui doivent pousser à consulter son médecin généraliste.
Une tumeur de la prostate peut aussi se manifester par des difficultés d'éjaculation. En effet, la prostate est la glande responsable de la production du sperme. Environ 99% du volume de l'éjaculat provient ainsi des sécrétions prostatiques, le reste étant constitué des spermatozoïdes fabriqués dans les testicules. En outre, la prostate est un muscle qui, en se contractant, va expulser le sperme. Un trouble de l'éjaculation doit donc nécessairement faire rechercher une anomalie au niveau de la prostate. Précisons en revanche que la prostate ne joue aucun rôle dans l'érection.
«Un trouble urinaire ou un problème d'éjaculation n'est pas forcément le signe d'un cancer de la prostate», nuance toutefois le Pr de la Taille. Le fait de se lever souvent la nuit pour uriner peut par exemple est provoqué par une apnée du sommeil, un problème cardiaque ou par un syndrome de la vessie hyperactive. «Cela peut aussi très bien être dû à un adénome de la prostate, c'est-à-dire une tumeur totalement bénigne», complète le médecin.
Quels examens ?
Pour en avoir le cœur net, il faut passer par un dosage de PSA. Le PSA, ou «antigène spécifique de prostate», est une protéine fabriquée par des cellules de la prostate. Elle sert à fluidifier le sperme et ainsi à favoriser le déplacement des spermatozoïdes. Sa concentration est détectable via une simple prise de sang. Son taux normal doit être inférieur ou égal à 4 nanogrammes par millilitre de sang. Une élévation nette de ce taux peut vouloir dire qu'il y a davantage de cellules qui fabriquent du PSA, et donc que les cellules prostatiques se sont multipliées.
Mais un dosage élevé ne signifie pas systématiquement qu'il y a un cancer. «Quand le taux de PSA est trop élevé, c'est le signe qu'il y a une tumeur dans environ 40% des cas et d'un adénome dans 60% des autres cas», précise le Pr de la Taille. Le dosage de PSA pourra être complété par une biopsie de la prostate. Cet examen consiste à introduire une fine aiguille dans la prostate, via le rectum, afin de prélever des fragments de la glande pour réaliser une analyse microscopique.
Tumeur pas toujours agressive
Si la présence d'un cancer est confirmée, cela ne veut pas forcément dire que la situation est grave. «Dans la moitié des cas, il s'agit de tumeurs peu agressives qui évoluent très lentement et qui n'ont pas ou peu d'impact sur l'espérance de vie. Dans ce cas, on se contente de surveiller», indique le Pr de la Taille. Et si un traitement s'avère nécessaire, le résultat est généralement très probant. «Dans 80% des cas, les patients sont guéris par simple chirurgie, c'est-à-dire par le fait de retirer la prostate», indique le médecin.
Le cancer de la prostate est donc de très bon pronostic, avec un taux de survie nette à 5 ans de plus de 90%. Entre 1990 et 2018, la mortalité par cancer de la prostate n'a d'ailleurs pas cessé de diminuer (‑2,8 % par an). Un phénomène attribuable à l'amélioration des traitements et au rôle du dépistage qui permet de diagnostiquer certains cancers à des stades précoces, donc curables.
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LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
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Présidentielle 2022: le plan d'Emmanuel Macron pour gagner
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ENQUÊTE - Comme en 2017, Emmanuel Macron affrontera Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle. Mais si l'affiche est la même, la situation politique a changé.
Carl MeeusUn président sortant, dont le mandat a été marqué par des crises mondiales, arrive en tête à l'issue du premier tour de scrutin, face à un adversaire qui se représente pour la troisième fois à l'élection présidentielle et incarne un changement radical. Les deux candidats ne sont séparés que de quelques centaines de milliers de voix ! Ce scénario, quasiment identique à celui de 2022, s'est déjà produit. En 1981. Quand Valéry Giscard d'Estaing, au sortir de son septennat, marqué par les deux crises pétrolières, affronte au second tour François Mitterrand. La revanche de 1974.
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Quarante et un ans plus tard, ce scénario peut-il aboutir au même résultat pour le second tour ? En 1981, on avait assisté à la victoire de l'opposant, grâce à une mobilisation de son camp, au rejet du président sortant et à une augmentation de la participation (de 81,1 % à 85,8 % entre les deux tours) ? Pour Jean-Pierre Raffarin, qui a connu cette époque, « on retrouve le même climat. 2022 ressemble à 1981 ». La comparaison a d'ailleurs souvent été faite entre Emmanuel Macron et Valéry Giscard d'Estaing. Élus tous les deux très jeunes, essayant de recomposer le paysage politique, mais affrontant des crises qui ont entraîné un changement de climat dans la société (chocs pétroliers pour VGE, épidémie de Covid et guerre en Ukraine pour Macron).
«2022 ressemble à 1981»
Alors, certes, Marine Le Pen n'est pas François Mitterrand et Emmanuel Macron n'est pas Valéry Giscard d'Estaing ! Là où, en 1980, le président demandait à son premier ministre, Raymond Barre, de préparer un plan de rigueur, Emmanuel Macron a prolongé le « quoi qu'il en coûte » mis en place pendant l'épidémie de Covid. Là où François Mitterrand s'appuyait sur une force politique, le Parti socialiste, qui avait remporté les élections locales, notamment municipales, en 1977, Marine Le Pen a très peu de relais locaux. Là où François Mitterrand incarnait la gauche de gouvernement, Marine Le Pen peine à se débarrasser de l'étiquette d'extrême droite. Mais la candidate du Rassemblement national a su élargir son socle électoral, lisser son image personnelle, profiter des suffrages d'une grande partie d'électeurs qui veulent sanctionner Emmanuel Macron, et s'emparer assez tôt dans la campagne du premier sujet de préoccupation des Français : le pouvoir d'achat.
À cet égard, l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin en est convaincu : « Cette campagne se jouera sur la proximité. » Emmanuel Macron a totalement intégré cette donnée. Dès lundi, il était dans le Nord, notamment à Denain, la ville la plus pauvre de France, qui a mis son adversaire largement en tête dimanche dernier : 41,7 % des voix, devant Jean-Luc Mélenchon, 28,6 %. Lui-même n'a obtenu que 14,7 % des suffrages dans une ville où l'abstention est montée à 37 %. Denain 2022 efface La Rotonde 2017, cette brasserie chic du quartier Montparnasse à Paris, où Emmanuel Macron avait fêté sa qualification au second tour avec ses équipes et quelques invités de marque. Une soirée qui avait fait polémique dans l'entre-deux-tours. Pas de faux pas cette fois-ci avec la visite dans le Nord au milieu des catégories populaires. « Marine Le Pen est allée là où elle a fait son meilleur score, dans l'Yonne. Emmanuel Macron est allé là où il a fait son moins bon score, dans le Nord. C'est elle qui fait une campagne en chaussons », pointe Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement.
35 % des Français juge Emmanuel Macron proche de leurs préoccupations : Marine Le Pen est à 60 %
Le candidat sait qu'il doit mobiliser ces électeurs pour l'emporter le 24 avril. « Il faut aller chercher l'électorat inquiet de l'avenir, estime Élisabeth Borne, ministre du Travail. Le président qui protège les Français les plus vulnérables, c'est Emmanuel Macron. » « Pensez à la France du bas », l'a interpellé un habitant. « J'y pense, c'est pour ça que je suis ici », a répondu Emmanuel Macron, bien décidé à multiplier ce type de déplacement où il est à son aise, n'hésitant pas à passer du temps avec les électeurs, recueillir leurs doléances, tenter de les convaincre, quitte à prendre du retard sur son emploi du temps. « Ce qui manque à Emmanuel Macron, c'est d'avoir une tête d'électeur, explique un élu. Il doit ressembler à tout le monde. Il faut le montrer au milieu d'un groupe en train d'écouter, et non en surplomb en train de délivrer son message. »
D'autant que les enquêtes d'opinion ont montré que sur ce sujet de la proximité, il accusait un déficit important sur Marine Le Pen. Une étude de l'Ifop a indiqué que 35 % des Français jugeaient Emmanuel Macron proche de leurs préoccupations, quand ils étaient 60 % à créditer Marine Le Pen sur ce point ! Il devenait donc impératif pour le président de la République de corriger ce problème. « On savait que la campagne serait compliquée, avoue un de ses lieutenants. Les Français cherchaient à le voir sur un pied d'égalité avec les autres candidats. » Or, tout au long de la campagne de premier tour, Emmanuel Macron, en dehors de l'émission de TF1, n'a jamais été vu avec les autres candidats, refusant les débats ou les autres formats télévisés, et il a limité le nombre de ses déplacements.
Certes, la contrainte internationale, avec la guerre en Ukraine, a pu limiter ses marges de manœuvre. Un de ses proches reconnaît que jusqu'à la semaine précédant le premier tour, il n'avait pas de visibilité de plus de vingt-quatre heures sur son agenda ! « Il n'a plus de temps, regrette l'un de ceux qui l'accompagnent depuis le précédent scrutin. En 2017, je me souviens qu'on s'était arrêtés deux heures au Courtepaille avant son meeting de Besançon pour le préparer. À Marseille, on avait pu parler la veille du meeting. Aujourd'hui, le temps nous manque à tous. » Gabriel Attal a calculé qu'il n'avait pu faire qu'un seul média dans les quinze derniers jours avant le premier tour, à cause de l'égalité de temps de parole ! Difficile, dans ce temps réduit, de faire valoir ses arguments. Depuis dimanche, il enchaîne deux à trois médias par jour.
La digue républicaine inefficace
« Je suis un tactile et un besogneux », a coutume de dire Emmanuel Macron, qui, au soir du premier tour, sait qu'il n'a que quinze jours pour changer d'image et éviter que la campagne de l'entre-deux-tours se transforme en un référendum contre lui. D'autant que la mise en garde contre le péril fasciste ne marche plus. La digue républicaine n'a plus son efficacité de 2002, quand Jacques Chirac était élu avec plus de 82 % des voix face à Jean-Marie Le Pen. Déjà en 2017, elle s'est largement fissurée. Emmanuel Macron recueillait 66 % des suffrages face à Marine Le Pen. Et cette fois-ci, les sondages d'intentions de vote prévoient un écart très faible, quand il n'est pas dans la marge d'erreur. « L'argument contre le péril fasciste est difficile à utiliser si les gens n'y croient pas », estime un proche d'Emmanuel Macron. Ceux qui ont vécu la campagne de 1981 se rappellent encore l'argument de l'arrivée des chars russes à Paris en cas de victoire de François Mitterrand grâce aux voix communistes. Avec un effet totalement nul sur le résultat du 10 mai ! « C'est intéressant, mais ce n'est pas le moment de refaire l'histoire de l'extrême droite, juge Élisabeth Borne. Il faut parler aux Français qui se sentent vulnérables. »
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« Le “tout sauf Macron” peut être le premier responsable de sa défaite », s'inquiétait, à la veille du premier tour, un élu. Nombre de responsables politiques sont soucieux du niveau de détestation qui pèse sur lui ! « Ce qui déclenche la haine, c'est son comportement, analyse un élu. Il est vu comme le représentant de l'élite. Il incarne la réussite, le talent… » De quoi susciter la jalousie, la méfiance, l'aigreur. Comme le disait Camus : « L'air de la réussite, quand il est porté d'une certaine manière, rendrait un âne enragé. » « Il faut apaiser la haine, baisser les tensions », exhorte un responsable politique.
«Projet contre projet»
C'est la raison pour laquelle Emmanuel Macron compte s'appuyer sur son projet et dénoncer celui de son adversaire. « Il faut mettre à nu les projets », estime Stanislas Guerini, le patron des marcheurs. « L'enjeu, c'est de montrer la cohérence du projet qui a été trop caricaturé, explique Élisabeth Borne. Et il faut débusquer Marine Le Pen, montrer que son projet est flou et qu'il va appauvrir le pays, et donc les Français. » « Projet contre projet, valeurs contre valeurs », résume Gabriel Attal, pour qui il faut montrer « les réalités d'extrême droite qui demeurent, et mettre en avant ce qu'on veut faire ». Il a débattu avec le patron du RN, Jordan Bardella et a pu voir les angles d'attaque les plus efficaces. « Il a été démuni quand il a fallu expliquer le financement du programme. J'ai posé trois fois la question ! Sur l'Europe, il se sent obligé de dire qu'ils veulent rester, mais c'est un projet de sortie de l'Union européenne que Marine Le Pen propose. »
Les programmes sont totalement aux antipodes l'un de l'autre. Sur les retraites, notamment. Report à 65 ans pour Macron, 62 ans pour Le Pen avec 40 annuités de cotisations. Mais justement, sur ce point, elle est plus proche du programme de Jean-Luc Mélenchon que lui. Or, l'un des enjeux du 24 avril, outre la mobilisation des abstentionnistes du premier tour et des électeurs de droite, sera le comportement des électeurs du leader de La France insoumise. Lesquels, en début de semaine, prévoyaient majoritairement de s'abstenir (41 % selon l'Ifop), quand 39 % envisageaient de voter pour Emmanuel Macron et 20 % pour Marine Le Pen.
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Emmanuel Macron, lundi, a commencé à faire évoluer son projet de réforme des retraites. Les 65 ans ne sont « plus un dogme » et la concertation pourra prendre du temps. Cela sera-t-il suffisant pour convaincre un électorat de gauche ? Certains estiment qu'il est inutile de faire des concessions à un électorat radicalisé qui trouvera que ce n'est de toute façon jamais assez ! Le risque est de décourager un électorat de droite, sensible sur cette question des réformes. Heureusement, Nicolas Sarkozy a annoncé sur les réseaux sociaux son intention de voter pour Emmanuel Macron « parce que je crois qu'il a l'expérience nécessaire face à une grave crise internationale plus complexe que jamais ».
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« On a un problème de mobilisation du deuxième tour, reconnaît un stratège de la campagne Macron. Les électeurs RN commencent à croire à la victoire de leur candidate. Ils sont gagnants sur la mobilisation différentielle. L'enjeu mobilise plus les RN que nous. » En revanche, la corde sensible des libertés va être réactivée. « Le modèle de Mme Le Pen, c'est la Hongrie de Viktor Orbán. On voit ce que c'est… » dénonce Élisabeth Borne citant la liberté de la presse menacée, l'indépendance de la justice non respectée.
Les Leçons de Jacques Pilhan
Fin politique – vendredi dernier, il estimait devant un de ses proches son score entre 26 et 27 % –, Emmanuel Macron connaît sûrement les leçons de Jacques Pilhan, le conseiller de François Mitterrand, qui assurait : « Tout homme porte en lui six ou sept visages différents. L'art de la communication n'est pas de les montrer tous à la fois ou même de choisir celui qui serait le vrai. C'est de trouver le bon au moment juste. Car c'est toujours le plus efficace. » Gommer l'image du président des riches pour la remplacer par celle du président attentif et protecteur est l'enjeu principal des quelques jours qui le séparent du 24 avril.
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Le Figaro
Guerre en Ukraine : cette troublante ressemblance avec l'invasion de la Finlande par l'URSS en 1939
Mayeul AldebertRÉCIT - Lorsque Staline décide d'envahir la Finlande en novembre 1939, il est persuadé que l'opération ne prendra que quelques jours. Inférieure en nombre et en armement, l'armée finlandaise oppose cependant une résistance héroïque et efficace.
Le 5 janvier 1940 à 8h30, le froid soleil d'hiver n'apparaît pas encore à Suomussalmi. Dans cette région de Finlande située à 250 kilomètres au sud du cercle arctique, le jour ne dure que quatre heures. Sur une route qui relie la ville à la frontière avec l'URSS, 3600 Finlandais attaquent les 25.000 hommes de la 44ème division soviétique. Pendant trois jours, les skieurs finlandais, sur leur territoire, encerclent et harcèlent les escadrons d'infanterie de Staline immobilisés. La bataille se transforme en cauchemar pour les troupes soviétiques qui perdent, dans cet «enfer glacé» plusieurs milliers d'hommes, des centaines de chars, de canons, de mitrailleuses et de véhicules blindés. La débâcle est totale.
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Cette victoire spectaculaire illustre la résistance héroïque des Finlandais face à l'invasion soviétique de 1939. En novembre de cette même année, trois mois après l'invasion de la Pologne par l'URSS et l'Allemagne qui déclencha la Seconde Guerre mondiale, Staline décide d'envahir la Finlande pour récupérer de force les territoires qu'il revendique. «À ce moment, comme pour la guerre en Ukraine, les deux forces militaires sont en disproportion complète», relate Louis Clerc, historien et auteur de La guerre finno-soviétique (novembre 1939-mars 1940). Au total, l'armée finlandaise réussit à mobiliser 340.000 hommes, bien moins que les 800.000 soldats soviétiques engagés en face.
Pour ne rien arranger, les militaires finlandais ne sont pas entraînés et l'armée, peu développée. L'armée rouge, malgré les grandes purges, peut en revanche compter sur des officiers ayant l'expérience de la guerre d'Espagne ou des conflits avec le Japon. Au niveau du matériel, «les rapports des attachés militaires de l'ambassade française font état d'une armée très bien fournie en armes modernes», ajoute Louis Clerc. Moscou engage près de 3000 chars et autant d'avions, surpassant largement en nombre les quelques dizaines de blindés et avions finlandais.
Une armée russe mal préparée
Comme l'armée russe de 2022, celle de Joseph Staline à l'époque est réputée puissante. On pense alors que la Finlande va tomber en quelques jours. Les Soviétiques donnent d'ailleurs l'assaut de toutes parts avec l'objectif de prendre Helsinki, pariant sur une capitulation express. Staline refuse aussi tout contact avec le gouvernement finlandais, estimant qu'il tombera en quelques jours. À cet égard, «le parallèle est frappant avec l'Ukraine», fait remarquer Louis Clerc. Mais les Soviétiques sont mal préparés et l'armée révèle des défauts rédhibitoires : problèmes de logistique, de communication et grande brutalité dans le traitement de ses soldats. «Les militaires ne sont pas motivés et très mal préparés. De nombreuses unités sont venues par exemple de Crimée, en tenue d'été, et se retrouvent à combattre dans la neige par moins vingt degrés», détaille l'historien.
Et contre toute attente, le David finlandais tient tête au Goliath soviétique dans les premiers mois au moins de ce qu'on appellera la «guerre d'hiver». Face aux défauts structurels de l'armée soviétique et à l'excès de confiance de ses généraux, la Finlande oppose une résistance héroïque appuyée sur une unité nationale sans faille. Car ce n'est pas une guerre de territoires qu'elle mène, mais bien une guerre existentielle. «Les Finlandais se battent pour préserver leur démocratie, l'indépendance de leurs institutions et leur économie de marché», explique Louis Clerc.
La fibre patriotique et l'unité du pays face à l'ennemi surprennent les militaires soviétiques. Comme en Ukraine en 2022, l'envahisseur tombe sur une véritable armée, «c'est-à-dire un ensemble de citoyens prêts à mourir», explique Jean Lopez*, spécialiste de l'histoire militaire russe. «Staline était persuadé que l'armée finlandaise n'avait pas de moral», précise l'historien et, surtout, que le pays attendait d'être «libéré» par l'URSS. «Depuis la guerre civile - où de nombreux blancs s'étaient réfugiés à Helsinki -, on se disait à Moscou, dans une analyse marxiste primaire, que face au pouvoir blanc l'armée rencontrerait un terrain très favorable dans la population.»
Résistance de l'infanterie légère
Mais militairement, les Finlandais se mobilisent en très grand nombre. Profitant de leur connaissance du terrain et de fortifications intelligemment conçues comme la ligne Manerheim, ils mettent au point des bataillons d'infanterie légère chargés de couper à travers bois pour piéger les Soviétiques qui avancent lentement sur le peu de routes qui quadrillent le pays. «Les Finlandais, comme les Ukrainiens, séquençaient le combat pour nier la supériorité quantitative des Russes. Ils détruisaient l'avant, l'arrière et par petites pièces les formations russes», explique Vincent Touret, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique. En décembre, les pertes militaires côté soviétique sont désastreuses. Staline décide alors de changer le commandement de son armée et d'opérer une grande réorganisation de ses forces.
Plus de soixante-dix ans après, la ressemblance avec le déroulé des opérations en Ukraine est frappante. Mais après avoir fait renoncer la Russie de Poutine à une partie de ses objectifs - prendre le contrôle de tout le territoire et faire tomber le gouvernement de Zelensky - l'armée ukrainienne pourra-t-elle résister à une guerre d'attrition dans l'Est ? La Finlande, à partir de la fin du mois de janvier 1940, continue de résister, mais douloureusement, et perd du terrain. Surtout, une fois installés dans la durée, les Soviétiques font jouer leur avantage : la puissance incommensurable de leur artillerie, dont ils se servent pour détruire des zones entières avant de lancer leurs attaques. Dans cette guerre d'usure, l'armée finlandaise ne fait pas le poids. «Les livraisons d'armes de la Suède et des Franco-Britanniques n'atteignent pas en volumes et en qualité les livraisons actuelles des Européens et américains à l'Ukraine», compare Jean Lopez.
Car la Finlande n'est pas seule, bénéficiant d'un fort soutien en France et au Royaume-Uni. «Toute la presse ne parle que de cela et il y a une pression intense sur de nombreux parlements, notamment aux États-Unis, et en particulier une pression sur le gouvernement français pour intervenir militairement», explique l'historien. Dans un climat de fort anticommunisme depuis l'invasion de la Pologne et le pacte Molotov-Ribbentrop, l'URSS est même exclue de la SDN en décembre. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles Staline décide de signer le traité de Moscou qui met fin à la guerre le 12 mars 1940, amputant la Finlande de nombreux territoires. Malgré la très mauvaise posture des Finlandais, le chef du Kremlin tient à éviter une confrontation directe avec les Français et les Britanniques. Il sait qu'il devra un jour se battre contre l'armée d'Hitler, laquelle s'est délectée de la débâcle soviétique en Finlande.
Vive émotion
Si l'émotion à l'étranger est vive au début de la guerre d'hiver, le soutien international à la Finlande reste bien inférieur à celui apporté à l'Ukraine aujourd'hui par les Occidentaux. Une fois la Seconde Guerre mondiale terminée, en 1946 «le gouvernement français envoie la note à régler pour les armes envoyées à la Finlande», raconte Louis Clerc pour l'anecdote. L'ambassadeur français à Helsinki s'en émouvra d'ailleurs dans une lettre scandalisée au Quai d'Orsay.
Une fois la paix signée avec Staline, la Finlande entre dans une courte période appelée la Grande Trêve, avant de reprendre le combat en 1941 contre l'Union soviétique, aidée par l'Allemagne nazie. Elle ne parviendra toutefois pas à remettre la main sur ses territoires perdus.
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Aujourd'hui l'Ukraine, après avoir fait reculer l'armée russe en lui imposant un harcèlement continu, se prépare à une deuxième phase de la guerre dans le Donbass. Plus à leur aise dans de grands espaces, les Russes pourraient infliger de très lourdes pertes à leur adversaire. Comme la Finlande, l'Ukraine perdra-t-elle définitivement des portions entières de son territoire, à savoir la zone côtière du Sud et le Donbass à l'Est ?
Si les comparaisons dans l'Histoire sont toujours à manier avec précaution, notamment en raison des contextes qui diffèrent, bien des similitudes entre les deux guerres sautent aux yeux. L'URSS de 1939, au même titre que la Russie de 2022, a mal préparé sa guerre. Avec de mauvais renseignements et des présupposés idéologiques et politiques infondés, deux campagnes jugées faciles face à un adversaire réputé faible ont tourné au demi-fiasco. Reste qu'en Ukraine, l'Histoire est encore en train de s'écrire.
*Jean Lopez vient de publier Kharkov 1942 : le dernier désastre de l'armée rouge (Perrin).
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Le Figaro
«Macron-Le Pen: la dépense ou la réforme»
Jacques-Olivier MartinL’éditorial du Figaro, par Jacques-Olivier Martin.
Macron-Le Pen, saison 2. Le casting des finalistes de la présidentielle est le même, mais les programmes économiques ont changé en cinq ans. Marine Le Pen s’est munie de deux instruments pour bâtir le sien: une gomme dans une main pour effacer toutes les mesures les plus polémiques (sortie de l’euro, de l’Europe, retraite à 60 ans…) et rendre son projet plus acceptable et moins clivant. Dans l’autre, un chéquier pour distribuer sans compter auprès de tous.
La candidate du Rassemblement national rase gratis et veut ne faire aucune vague. Sa stratégie est simple: augmenter les revenus des Français, offrir du pouvoir d’achat, et, surtout, ni sueur ni larmes. Dormez tranquilles, l’État-édredon peut tout, paie tout… Des milliards en veux-tu, en voilà, une dose de protectionnisme, deux de patriotisme économique, et aucune réforme douloureuse ou impopulaire (chômage, relèvement de l’âge légal de départ à la retraite, baisse des dépenses publiques…). Marine Le Pen use et abuse du «quoi qu’il en coûte», ce pousse-au-crime de la dépense.
À l’inverse, Emmanuel Macron fait quant à lui le pari de l’Europe, de plans d’avenir (financés par l’emprunt…) pour réindustrialiser le pays, et, surtout, met le travail au centre de son projet. Cette ambition, pas forcément populaire, conduira à réformer les retraites, revoir le RSA et l’assurance-chômage. Plus de travail, c’est une meilleure compétitivité pour les entreprises et donc plus d’emplois. C’est aussi, pour le candidat, la meilleure réponse au pouvoir d’achat.
Pour autant, au fil des crises («gilets jaunes», retraites, Covid…), le chef de l’État s’est converti à la politique de stimulation budgétaire et se garde bien de rentrer ce diable de «quoi qu’il en coûte» dans sa boîte. Si son engagement en faveur de réformes réalistes est le meilleur choix pour la France, Emmanuel Macron ne peut faire l’impasse sur la maîtrise des dépenses publiques sans prendre le risque de se retrouver dans l’impossibilité de mener sa politique et de plonger le pays dans une crise financière ruineuse. Déjà les taux d’intérêt remontent et la croissance fléchit. Tout pourrait très vite se compliquer pour le prochain locataire de l’Élysée…
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Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
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À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
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Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
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Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
L'Humanité
Le gouvernement met le Cnes sur une orbite néolibérale
ReportageLes personnels du Centre national d’études spatiales ont cessé le travail ce jeudi. Ils revendiquent un rattrapage du pouvoir d’achat et refusent de voir l’agence publique abandonner ses missions au profit du secteur privé.
Bruno VincensToulouse (Haute-Garonne), correspondance.
Les grèves sont rares au Centre national d’études spatiales (Cnes). Pourtant ce jeudi après-midi, suite aux assemblées générales de la semaine dernière, les personnels de cet organisme scientifique ont cessé le travail sur les sites de Toulouse, Paris et Kourou, en Guyane. À Toulouse près de cinq cents salariés étaient rassemblés devant l’une des entrées du Cnes. Six syndicats ont lancé cet appel à la mobilisation (1). Avec pour objectif une augmentation des salaires de 5 % dès cette année pour compenser les « 5 % de pouvoir d’achat perdus en cinq ans », explique Julien Anxionnat (CFDT), ingénieur à Toulouse. Selon l’intersyndicale, la direction ne proposerait en 2022 qu’une hausse moyenne de 2,4 %, mais avec une part variable fixée « au mérite ». Pour Damien Desroches (CGT), lui aussi ingénieur, « la compression des salaires fait partie de la stratégie de la direction pour rendre le Cnes moins attractif et réduire les effectifs ». Ceux-ci connaissent déjà une érosion et s’établissent à 2 300 salariés, dont 1 600 à Toulouse. Le personnel est composé à 90 % de cadres et ingénieurs.
Cette mobilisation, cependant, ne se réduit pas à des revendications salariales. La mission fondamentale du Cnes semble en effet chamboulée alors que le gouvernement et la direction ont validé aujourd’hui un contrat d’objectif et de performance (COP) qui, pour les cinq ans à venir, éloigne l’agence publique de son cœur de métier.
« Le rôle du Cnes est d’être une agence technique qui conduit la politique spatiale », rappelle Damien Desroches. Sauf que le gouvernement entend placer l’organisme sur une orbite néolibérale : pour appliquer des programmes le Cnes distribuerait toujours plus d’argent public à des industriels privés et les contrôlerait toujours moins. « On veut faire du Cnes une simple agence de paiement », s’insurge le syndicaliste CGT. Un changement significatif : le ministère de l’Économie est devenu la principale tutelle, reléguant le ministère de la Recherche au second plan. « Les aspects scientifiques sont très peu présents dans le COP, dénonce Damien Desroches. Le Cnes est dépossédé de sa mission et c’est compliqué pour les salariés car il n’y a aucune justification de la part de la direction. » Julien Anxionnat ajoute : « Nous sommes atterrés par le mépris renvoyé par les ministères de tutelle ».
Selon les syndicats, le COP prévoit de distribuer 1,5 milliard à des start-up… qui n’ont pas encore été créées pour beaucoup d’entre elles. D’où ce cri d’un salarié lors d’une assemblée générale : « On va arroser le désert en espérant voir pousser des licornes (2) ! » Julien Anxionnat explique l’intention des salariés de réécrire le COP, « avec cette fois l’intention de développer l’expertise du Cnes ».
Le malaise est tel dans l’agence publique qu’une partie des chefs de service résistent aux consignes venues de la direction. Pour Damien Desroches, « on nous demande de faire de l’espace quelque chose de rentable ».
conquête spatialecnesSalaires et pouvoir d'achatfonction publique L'Humanité
Les répercussions en France de la guerre en Ukraine
ActuLes ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.
Stéphane GuérardLe 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.
Métaux stratégiques
L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.
Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas besoin de cette nouvelle difficulté, après les arrêts d’activité liés au Covid puis les pénuries de semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.
Inflation : menace sur la demande
Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».
Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?
Partir de Russie ou y rester ?
Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »
Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie Le Figaro
La météo du week-end : un grand soleil pour Pâques
Le FigaroÀ l’exception de quelques brouillards dans le Nord-Ouest et de rares orages dans le Sud-Est, le soleil brille sur une majeure partie de la France, accompagné de températures estivales.
C'est un temps ensoleillé qui s'annonce en ce week-end de Pâques. À l’exception du Nord-Ouest, où quelques brouillards sont attendus en matinée, le soleil brille sur une majeure partie de la France ce samedi, selon La Chaîne Météo *. À noter également quelques nuages orageux et de possibles averses dans le Sud-Est l'après-midi.
À lire aussiÊtes-vous incollable sur Pâques?
Le beau temps se maintient pour la journée de dimanche. Si quelques nuages se forment sur les littoraux atlantique et méditerranéen, c'est un beau soleil qui brille sur le reste du territoire. Les températures, quant à elles, sont estivales tout le long du week-end. Un temps idéal pour chasser les œufs de Pâques !
La météo dans votre région
Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le ciel est légèrement couvert samedi matin, avec quelques brouillards qui se forment sur les bords de mer. Le soleil fait son retour l'après-midi, toujours accompagné d'un léger voile nuageux. Les températures, quant à elles, sont particulièrement douces avec 20°C attendus à Rennes. Le beau temps et la douceur estivale se maintiennent pour la journée de dimanche, avec néanmoins le maintien de quelques nuages sur la pointe bretonne.
Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, c'est un temps ensoleillé qui s'annonce ce week-end. Samedi, le soleil brille dès le matin, même si de rares bancs de brume peuvent se former dans les terres. Le soleil se maintient l'après-midi, accompagné de quelques cumulus de beau temps et de températures estivales. Dimanche, grand soleil et beau ciel bleu sont au programme. Franciliens, à vos œufs de Pâques !
À lire aussiPourquoi la date de Pâques change-t-elle chaque année?
Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le soleil brille dès samedi matin, accompagné d'un léger voile nuageux en Alsace et dans le Jura. À noter quelques brouillards qui se forment dans certaines vallées alpines. Le temps reste ensoleillé l'après-midi, tandis que les températures, en légère baisse, restent douces. Il fera notamment 15°C à Strasbourg et 20°C à Lyon. Une douceur qui se maintient pour la journée de dimanche, avec un grand soleil qui brille sur l'ensemble des régions de l'Est.
Dans le Sud-Ouest, ce week-end de Pâques sera très ensoleillé. Si de la grisaille est attendue samedi matin sur la côte basque, c'est un grand soleil qui brille sur le reste de la Nouvelle-Aquitaine, accompagné d'un léger voile nuageux. Les éclaircies se maintiennent l'après-midi, avec un léger vent en montagne. Les températures, quant à elles, sont élevées dans les terres, mais un peu plus fraîches sur le littoral. Dimanche, le temps reste ensoleillé, avec le maintien de quelques nuages sur les Pyrénées.
Dans le Sud-Est, le temps est particulièrement ensoleillé samedi matin, avec de très rares nuages. Mistral et tramontane soufflent, avec des rafales allant jusqu'à 60 km/h. L'après-midi, le ciel est davantage couvert, avec quelques nuages orageux à prévoir dans le Var et dans les Alpes-Maritimes. Le littoral méditerranéen reste au soleil, tandis que les températures sont très élevées pour la saison. La barre des 27°C sera notamment franchie dans les environs de Montpellier. Les éclaircies se maintiennent pour la journée de dimanche, toujours accompagnées d'un léger vent sur le littoral.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du jeudi 14 avril : retour du soleil et orages au Centre-Est
Après le passage de la perturbation venant de l'Ouest en début de semaine, place au soleil et aux températures douces ce jeudi, malgré quelques entrées maritimes et du brouillard.
Regarder la vidéoLa météo du mercredi 13 avril : précipitations irrégulières entre le Nord et le Sud-Ouest
La perturbation venue de l'Ouest provoque des précipitations dispersées, entre le Sud-Ouest et le Nord. Dans le reste du pays, la météo est plus clémente avec un ciel relativement dégagé.
Regarder la vidéo L'Humanité
Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France
ActuLa mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.
Luis ReygadaJoseph KordaLa mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.
Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).
Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions
Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »
Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »
Filtrage des camions à l’entrée du site
Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…
Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin… »
Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.
Des pressions pour briser le mouvement
Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une « entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».
Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».
L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.
Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?
AmazonSalaires et pouvoir d'achatsmiclogistique L'Humanité
Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars
Un jour avecCet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.
Cécile RousseauSoignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.
« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »
Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.
Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »
Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »
Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.
en résistance contre la privatisation rampante
La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.
Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »
ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public L'Humanité
Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?
ActuPouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.
Florent LE DULes préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.
Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande
Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »
Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »
D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…
Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.
Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.
Présidentielle 2022SondagesSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire
ActuÉconomie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.
Clotilde MathieuL’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».
L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.
Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).
Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.
Des coûts qui ne cessent de grimper
Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.
Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».
Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.
Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».
www.atterres.org/hausse des prixinflationSalaires et pouvoir d'achatconjoncture L'Humanité
Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?
ActuAlors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens.
Gérard Le PuillPubliée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses, de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.
Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été 2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021, la tonne de colza- dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or, que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.
Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines
Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois. Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.
Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€.
Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments
Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché.
Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures, du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse. L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales, les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux.
Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée
Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés. Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature. A ce propos, le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France.
Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder, pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars, que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.
Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires » pour faire voter deux textes en automne 2021.
Depuis, quand il prend publiquement la parole, Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan!
Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022 Le Figaro
Nos 10 idées week-end à moins de trois heures de Paris
Yan Bernard-GuilbaudValérie SasportasPhilippe Viguié-DesplacesLA SÉLECTION DU FIGARO - De Compiègne à Fécamp et d'Angers à Reims : dix bonnes raisons de quitter la capitale pour s'offrir un bain de nature au printemps. Suivez nos guides…
Vitteau (Côte d'Or)
On y va pour : un escape game grandeur nature sur le canal de Bourgogne (Côte d'Or), le Gamotel. Les joueurs arrivent en soirée et repartent le lendemain… Une aventure pour 6 à 12 joueurs en version jour et nuit. « Vous ne dormirez pas en chambre d'hôte, ni dans un hôtel ou un camping. Non, vous allez passer la nuit chez de parfaits inconnus et avez une mission à accomplir. Vous êtes dans une fiction. Vous êtes le héros de votre jeu grandeur nature », est-on prévenu. Le rôle se choisit au moment de la réservation. Une fois sur place, pas d'accueil traditionnel, le jeu commence. Un acteur vous reçoit. C'est le game master, dont l'identité se révélera au fur et à mesure du scénario. Il reste présent mais discret. Ambiance Cluedo ou Agatha Christie, c'est selon.
On dort où ? Sur place. Du dehors, rien ne laisse imaginer la belle propriété qui s'étend dans un vaste jardin où il y a aussi à faire. L'expérience commence à 18 h et se termine le lendemain à 11 h. Le prix comprend le dîner, la nuit, le petit déjeuner, et bien sûr l'expérience et la présence du maître de jeu. À partir de 129 € par personne.
Rue Hubert-Languet, Vitteaux (21). Tél. : 06 32 23 95 10.
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Angers (Maine-et-Loire)
On y va pour : Terra Botanica. C'est le premier parc à thème en Europe consacré à l'univers du végétal et de la biodiversité. Un terrain de jeu fantastique autour de cinq univers et d'animaux en topiaires et en mosaïcultures géantes – un dragon de 12 mètres de long sur 7 mètres de haut, visible dès mi-mai, une licorne de 6 mètres en juin, une pieuvre tentaculaire en juillet. Ce sera le mois de nocturnes inédites pour des balades fantasmagoriques dont l'objectif est de donner le sentiment aux visiteurs de faire partie de la nature. D'ici là, le parc propose des journées thématiques autour de grandes conférences. La prochaine, le 22 avril, tournera autour de la Terre, animée par Cyril Dion, écrivain, président de l'ONG Colibris-Mouvement pour la terre et l'humanisme, fondée par Pierre Rabhi et coréalisateur avec Mélanie Laurent du documentaire, Demain. Un beau voyage au cœur des écosystèmes du monde, à 1 h 30 de Paris en TGV puis en tram.
Tarif web : 18 € adultes, 14,50 € de 3 à 17 ans. Plus cher sur place. Tél.: 02 41 25 00 00.
On dort où ? Dans une toue cabanée à Angers, nouveauté des Rivières de l'Ouest. L'ancien navire de pêche traditionnel en bois est ici devenu un bateau de plaisance meublé et décoré d'objets anciens ou chinés. Un havre de douceur pour qui souhaite passer une nuit sur l'eau, bercé par ses ondulations. Tarifs : à partir de 140 € la nuit, petit déjeuner : 14€ par personne.
Histoires de Maine, Cale de la Savatte, Angers (49). Tél. : 06 03 53 89 29.
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Bagnoles-de-l'Orne (Orne)
On y va pour : un rituel bagnolais, à la pomme et à la chlorophylle, au cœur du parc naturel régional Normandie-Maine, entre forêt et bocage. À 2 h 30 de Paris se trouve la station thermale la plus proche de la capitale, unique source du nord-ouest de la France, le B'O Spa thermal. Sa singularité : adapter tous les rituels - sauna, gommage, massage du corps, soin du visage au « made in Normandie ». Des massages sur-mesure, des soins en duo et un club pour enfants (3-12 ans) pour ceux qui arrivent en famille. Compter 67 € pour un massage de 20 mn, 49 € pour un bain de 15 min, 57 € pour un enveloppement du corps à l'argile chaude et à l'eau thermale (20 min).
On dort où ? Sur place, au B'O Cottage, résidence de tourisme 4-étoiles. À partir de 114 € la nuit en appartement composé d'un séjour/salon avec canapé convertible et chambre avec lit double ou lits jumeaux. Petit déjeuner : 13 € adulte, 7 € enfant. Dîner : 22 € adulte et 12 € enfant.
Bagnoles-de-l'Orne (61). Tél.: 0811 90 22 33.
Compiègne (Oise)
On y va pour : l'impératrice. Le château de Compiègne fut sous le second Empire la résidence de l'empereur Napoléon III et de l'impératrice Eugénie. Ce fut le palais d'un célèbre rendez-vous de la cour impériale, les séries. Il s'agissait de réunir et de mélanger durant une semaine des invités provenant d'univers différents, militaires, industriels, artistes… Pour commémorer la présence des souverains, le palais national a décidé de consacrer à l'impératrice un musée, ouvert depuis quelques jours. Une des distractions du couple impérial et des invités était à l'époque de se promener en forêt jusqu'au chantier du château de Pierrefonds. Un parcours qui fait l'objet, pour la première fois, de visites théâtralisées, organisées au cœur de la forêt de Compiègne (dimanches 10 et 24 avril, avec deux représentations par jour à 11 h et 14 h 30). À noter aussi que le Festival des forêts, manifestation phare de l'Oise, fête ses 30 ans, du 21 juin au 15 juillet.
On dort où ? Au Moulin Royale, dans un environnement bucolique, au milieu de 4 hectares de jardins et de forêts, avec une superbe piscine. Autour de 90 €.
3, rue de la Pierrette à Saint-Étienne-Roilaye (60). Tél. : 03 60 45 55 26.
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Amboise (Indre-et-Loire)
On y va pour : la femme au tableau… Dans les salons réaménagés par le roi Louis-Philippe du château de la Loire, figure en bonne place, au milieu d'un beau mobilier d'époque, le très beau tableau du peintre Winterhalter, sur lequel est représentée dans une robe de cour, la princesse Hélène de Mecklenburg-Schwerin, épouse du duc d'Orléans, fils aîné du roi. Recrée par la couturière tourangelle, Madame Augustine, la robe, dont la confection aura demandé six mois de travail, est désormais présentée sous le tableau (à compter du début du mois de juin). C'est une des nombreuses nouveautés que propose cet attachant château de la Loire, où repose Léonard de Vinci. La chapelle, qui lui sert de sépulture, est actuellement en rénovation, un chantier ouvert au public, où l'on peut aller à la rencontre des artisans d'art.
On dort où ? Au Manoir Les Minimes (nouvellement rénové) au pied du château, élevé sur les fondations de l'ancien monastère médiéval des Minimes. Autour de 150 €.
34, quai Charles-Guinot (37). Tél.: 02 47 30 40 40.
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Sully (Saône-et-Loire)
On y va pour : Mac-Mahon. En cette année d'élection présidentielle, le château de Sully, en Bourgogne, trouve toute son actualité. Ce fleuron du patrimoine castral de la Saône-et-Loire ; proche d'Autun, fut le berceau du maréchal de Mac Mahon. Le troisième président de la République française, le premier à connaître le septennat, y est né et ses descendants en sont toujours propriétaires. Sully, adossé au vignoble familial de Chassagne-Montrachet, est ouvert au public. On y découvre salons et pièces intimes avec tapisseries et mobilier d'époque. À l'extérieur, le parc, création d'Achille Duchêne, le jardin potager en permaculture, l'orangerie et les écuries, font l'objet d'une jolie promenade, au cours de laquelle on découvre quelques éléments indispensables de la vie de château : orangers en caisse, vivier, miroir d'eau, glacière, lavoir polonais et un superbe pigeonnier. Des animations, à destination du jeune public, rendent accessible la découverte de Sully à tous les publics.
On dort où ? Au domaine de Rymska, un très bel hôtel installé dans une ancienne ferme superbement rénovée, dont le propriétaire est éleveur de chevaux et amoureux de la région, Rymska est le nom de sa jument qui a gagné le grand prix de New York. Très belle table, emmenée par Jérémie Muller qui puise ses ingrédients au potager et à la ferme. À partir de 240 €.
Saint-Jean-de-Trézy (71). Tél. : 03 85 90 01 01.
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Arras (Pas-de-Calais)
On y va pour : l'Art déco. C'est le Printemps de l'Art déco dans les Hauts-de-France. D'Amiens à Maubeuge, et de Lille à Chauny, toute la région se mobilise pour revivre les années 1920-1930 (jusqu'au 29 mai). La jolie ville d'Arras, dont la belle place est un des plus beaux décors français du grand siècle, qui recèle aussi des trésors de l'Art déco, bénéficie d'une programmation spéciale de visites et d'animations. Découverte de l'Hôtel de Ville, chef-d'œuvre de l'architecte Pierre Paquet, à travers des interventions musicales rythmées par les musiciens du conservatoire d'Arras (dimanche 15 mai à 14 h 30 et 16 h 30). Dans d'autres petits villages comme à Monchy-le-Preux, visite de l'église Saint-Martin à Monchy-le-Preux (samedi 14 mai à 10 h) ou encore à Blairville où l'église Saint-Martin, la mairie, les écoles et La Poste, forment un ensemble Art déco remarquable (samedi 7 mai à 11 h, samedi 2 avril à 15 h).
On dort où ? Au Najeti Hôtel de l'Univers, installé dans un ancien monastère du XVIIe siècle, à quelques minutes de la Grand-Place d'Arras. Autour de 120 €.
3-5, place de la Croix-Rouge (62). Tél. : 03 21 71 34 01.
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Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire)
On y va pour : les faluns et le petit rhinocéros noir. Effervescence au zoo de Doué-la-Fontaine. Le premier rhinocéros noir de 2022 y est né il y a quelques semaines. L'événement est rare : dans le monde entier, seuls quatre petits de cette espèce voient le jour en moyenne chaque année. Cela faisait 17 ans que le Bioparc, l'un des deux parcs animaliers abritant des rhinocéros noirs en France, attendait ce moment. C'est une femelle. L'événement à lui seul justifie la visite. Mais on viendra aussi pour l'hippopotame pygmée qui est né en novembre. Et pour la nouvelle exposition troglodytique sur le falun, qui vient de commencer et raconte l'histoire géologique de ce site singulier et engagé. Une histoire familiale depuis 61 ans… Entrée : 24,40 € adultes, 18,65 € jusqu'à 10 ans. Tél.: 02 41 59 18 58.
On dort où ? À l'hôtel de la Saulaie, situé tout près du zoo à Doué la Fontaine. Ce 3-étoiles simple et élégant, qui compte en outre une piscine extérieure, est recommandé par le Bioparc, ses visiteurs bénéficient d'un tarif préférentiel. Entièrement rénovée, la chambre confort avec vue sur le jardin et la piscine est à partir de 79 € la nuit.
104, rue des Fougerons (49). Tél. : 02 41 59 96 10.
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Fécamp (Seine-Maritime)
On y va pour : la véloroute du lin. C'est l'or bleu de la Normandie en Pays de Caux. Mi-juin, la floraison dure environ une semaine. C'est éphémère et somptueux. De Pourville-sur-Mer, limitrophe de Dieppe, à Fécamp, cité des ducs de Normandie, la véloroute déroule 80 km de voie verte empruntant pour partie une ancienne voie de chemin de fer. Patience aux passages à niveaux, prudence sur les voies partagées mais à faible trafic, l'ensemble offre un parcours bucolique et jalonné d'étapes gourmandes, au cœur de la filière linière, entre terre et mer, de la vallée de la Sâane à celle de la Valmont, jusqu'aux hautes falaises de craie de Fécamp qui plongent dans la Manche…
On dort où ? Dans une des cabanes flottantes d'Audrey Thierard, à Colleville, village de la vallée de la Valmont, à 5 mn de la mer. Des gîtes insolites et de charme, au milieu d'une vaste propriété avec étang de pêche (brochets, gardons) et rivière. Pour 2 à 4 personnes, opter pour celle intitulée « Les songes de Steph », 40 m² environ, grande terrasse et barque à votre disposition. À partir de 190 € la nuit, petit déjeuner : 8 € par personne.
691, rue Cauchoise (76). Tél. : 06 07 96 59 95.
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Reims (Marne)
On y va pour : devenir tonnelier d'un jour. Complice de l'œnologue et du vigneron, le rôle du tonnelier est capital dans l'élaboration et le vieillissement du vin. Entre le choix des pièces de chêne fendues avec lesquelles il va fabriquer son tonneau (les merrains) et le temps de sèche à l'air libre, il faut compter au moins deux ans pour la fabrication d'un tonneau. À vingt minutes au nord de la Cité des sacres, la Tonnellerie de Champagne propose un cours en accéléré de 3 h. Le temps de s'initier aux différentes étapes de la fabrication d'un fût, de se tester aux talents du montage (guidé par les conseils d'un des maîtres en la matière) et enfin, de déguster 3 champagnes.
Tarif : 69 €. Le samedi matin selon planning sur le site internet.
On dort où ? À l'institution locale, Les Crayères. Une autre expérience à s'offrir pour la cave rare de ce Relais & Châteaux, le service impeccable et la table gastronomique doublement étoilée du chef Philippe Mille, meilleur ouvrier de France. À partir de 451 € la nuit en chambre Premium dans le château. Menu dîner « Promenade en Champagne » en 4 temps, 155 €.
Domaine Les Crayères, 64 Bd Henry Vasnier, Reims (51). Tél. : 03 26 24 90 00.
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Le Figaro
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 49e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au Nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.
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Malgré cette réorientation, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir prochainement le port stratégique de Marioupol, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Ce retrait russe partiel montre que Moscou n'est pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front : un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a trois semaines par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, en revanche un enlisement des forces russes est loin d'être certain dans la mesure où les Russes concentrent désormais leur effort dans le Donbass. L'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas pour autant la fin du conflit - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, avancée russe dans le Donbass
À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.
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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes ne contrôlant à ce jour que 40% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud.
Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum. Mais les Russes avancent par ailleurs lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile.
En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, font face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs poches à l'intérieur de la ville, notamment dans le gigantesque site métallurgique d'Azovstal. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr
La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.
Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint, mais il est plus qu'improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass s'annonce longue.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement de ces dix derniers jours est la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard du dispositif militaire engagé au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le Donbass. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord vont pouvoir être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estimait il y a déjà 15 jours Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et la guerre va-t-elle se limiter désormais aux deux oblasts de Donetsk et Lougansk ? Ou Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? Il est trop tôt pour le dire.
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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
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L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
L'Humanité
Chez Atalian, la colère des forçats de la propreté
ActuMobilisations Les agents de nettoyage employés par ce géant des services aux entreprises se battent pour de meilleurs salaires. Dans les Bouches-du-Rhône, la grève des salariés affectés au site d’Airbus Helicopters fait tache d’huile.
Rosa MoussaouiLa vie chère et les bas salaires aiguisent depuis longtemps leur exaspération. Sur le site d’Airbus Helicopters, à Marignane (Bouches-du-Rhône), la colère des travailleuses et travailleurs de la propreté a débordé, lundi : ils sont entrés en grève pour exiger de leur employeur Atalian, géant des services aux entreprises (2,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021), des hausses de salaire, l’augmentation de leur prime de transport, la prise en charge de leur mutuelle, une prime Covid pour 2021 et la généralisation du treizième mois, jusque-là réservé aux cadres.
Une trentaine de salariés, sur la quarantaine affectés à la propreté du site, étaient mobilisés. « Ça devient intenable. Des salariés qui n’ont que deux ou trois heures par jour veulent une rupture conventionnelle car ils ne s’en sortent plus : ils ont l’impression de payer pour venir travailler, expose Christelle, agent de service et déléguée syndicale CGT . On nous donne 16 euros brut par mois pour les transports, et cette prime est proratisée pour les temps partiels. Avec l’augmentation des prix des carburants, c’est dérisoire. On est loin de pouvoir se payer un plein d’essence avec ça. »
Le 7 février, un épisode judiciaire a soulevé l’écœurement parmi ces salariés mal payés. Ce jour-là, devant le tribunal judiciaire de Paris, Atalian a accepté de payer 15 millions d’euros d’amende pour éviter des poursuites judiciaires. En cause : une affaire de fausses factures destinées à gonfler artificiellement le prix de cession proposé pour deux de ses filiales dont l’une, Elale (éclairage public), a été vendue à Vinci en 2015 – la vente de la seconde société n’ayant finalement pas été conclue.
« variable d’ajustement »
15 millions d’euros : la somme donne le vertige à Christelle, rémunérée 10,76 euros de l’heure comme agent de service de deuxième niveau. « Pour ça, ils ont de l’argent pour payer, mais pour les salariés, ils n’ont pas d’argent ! » s’indigne-t-elle. En travaillant 35 heures par semaine, elle perçoit 1 300 euros net par mois.
Lundi, lors d’une longue séance de négociation, la direction a proposé aux grévistes une requalification des postes et une revalorisation de 22 centimes du taux horaire. Entre-temps, leurs collègues d’autres sites sont entrés en lutte. Mardi matin, à Marseille, les travailleurs de la propreté affectés aux magasins Carrefour Grand Littoral et le Merlan ont débrayé à leur tour ; ceux qui interviennent chez Carrefour Vitrolles pourraient suivre. Au même moment, sur le site de ST Microelectronics à Rousset, les salariés d’Atalian tenaient une assemblée générale : ils n’excluent pas d’entrer eux aussi en grève. « Ils prennent des chantiers au plus bas prix pour remporter le marché, ils mettent moins d’heures pour le nettoyage. Même les renouvellements de chantiers sont revus à la baisse : les salariés sont la variable d’ajustement », résume Christelle.
C’est en fait toute la branche qui est en ébullition, avec des salariés très exposés tout au long de la pandémie sans en tirer la moindre reconnaissance sur la fiche de paie. « L’augmentation de 2,6 % négociée en novembre avec la Fédération des entreprises de la propreté n’est pas complètement appliquée : nous avons bien perçu une hausse de 1,6 % en janvier, mais le 1 % restant se fait toujours attendre, au prétexte que cet accord salarial n’est pas encore paru au Journal officiel . Et de toute façon, cette augmentation a déjà été absorbée par l’inflation », regrette Mohamed Boukfoussa, de la CGT propreté des Bouches-du-Rhône. Les travailleuses et travailleurs de la propreté sont indispensables : ils ne veulent plus se contenter de « miettes », alors que flambent les profits de leurs employeurs comme ceux des donneurs d’ordres.
société de nettoyageSalaires et pouvoir d'achatbas salairesairbus Le Figaro
«Aucun n’est fébrile»: dans les coulisses des portraits d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen de «Sept à huit»
- Par
Emilie Paul
- Mis à jour
le 16/04/2022 à 11:04
- Publié
le 16/04/2022 à 09:15
EXCLUSIF - Dimanche à 19h20 sur TF1, les deux candidats qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle répondront aux questions de la journaliste.
À huit jours du second tour de l’élection présidentielle, la campagne s’accélère pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Les deux candidats multiplient aussi bien les apparitions publiques que télévisuelles. Mercredi 20 avril, ils s’affronteront lors du traditionnel débat d’entre-deux-tours diffusé sur TF1 et France 2 et animé par Gilles Bouleau et Léa Salamé. Mais avant, ils ont accepté de se confier à Audrey Crespo-Mara dans le cadre du «Portrait de la semaine» de «Sept à huit» sur TF1.
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Un joli coup pour la chaîne et la journaliste. Cette dernière nous en dévoile les coulisses. «J’ai d’abord proposé cette idée de double portrait à Emmanuel Chain, le producteur de “Sept à huit”, et Thierry Thuillier, le patron de l’Information de TF1, qui m’ont dit “banco”», confie-t-elle. En raison de l’égalité du temps de parole, ces interviews n’auraient pas pu se faire si l’un des deux n’avait pas accepté. «Emmanuel Macron et Marine Le Pen me connaissent, je les ai déjà interviewés plusieurs fois pour TF1, LCI et Europe 1. Quand je les ai sollicités, avec le soutien d’Adrien Gindre, chef du service politique de TF1, les deux ont accepté l’idée qui était de répondre aux mêmes questions politiques et intimistes», ajoute Audrey Crespo-Mara.
«Je ne suis pas allée sur l’aspect programmatique mais plus sur leur état d’esprit»
Audrey Crespo-Mara
Cette semaine, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont rendus dans un studio de TF1 pour se prêter à cet «exercice hybride entre l’interview politique et l’interview intimiste». Durant une vingtaine de minutes, les deux candidats ont répondu aux questions de la journaliste. «Dans quel état d’esprit sont-ils à trois jours du débat d’entre-deux-tours et à une semaine du second tour? Comment appréhendent-ils ces quelques jours qui les séparent d’une victoire ou d’un échec? Quels sentiments, chez eux, prédominent? Ont-ils des regrets à ce stade de la campagne? Des appréhensions face à un pays si facturé? Et bien d’autres choses…», détaille-t-elle.
Parmi les interrogations touchant à l’intime, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont notamment confié «vers qui ira leur première pensée, sur un plan purement personnel, s’ils sont élus ou réélus, et s’il s’agit de leur dernière candidature». Toujours en raison du temps de parole, la durée de leur apparition à l’antenne sera évidemment identique. «Chaque portrait fera dix minutes.» Un exercice à l’opposé des traditionnelles interviews auxquelles prennent part les deux candidats depuis plusieurs semaines. «Je ne suis pas allée sur l’aspect programmatique mais plus sur leur état d’esprit. Quant à l’intime, il est lié à la campagne présidentielle», précise Audrey Crespo-Mara.
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Des entretiens inhabituels durant lesquels les deux candidats se sont montrés «autant confiants et déterminés l’un que l’autre». «Si l’affiche du second tour est la même qu’il y a cinq ans, l’issue est plus incertaine que jamais. Pourtant, aucun n’est fébrile», commente la journaliste qui conclut: «C’est la plus belle affiche qu’on pouvait proposer pour “Le Portrait” en ce dimanche d’entre-deux-tours. Je suis heureuse qu’on ait réussi à les convaincre tous les deux, qu’on ait pu faire ce double portrait malgré leurs agendas très chargés en ces derniers jours de campagne, et que ça n’ait pas capoté à la dernière minute, comme ça a été le cas pour d’autres».
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L'Humanité
Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »
Premier planGuerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.
Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien SoucheyreÀ un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.
À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.
Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.
POUVOIR D’ACHAT
Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?
Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.
Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…
Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.
L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?
Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.
Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?
L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.
Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...
Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.
La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?
Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.
Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?
Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.
GUERRE EN UKRAINE
Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?
Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.
Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.
Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?
La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : « J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.
Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?
Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.
CLIMAT
Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?
C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.
C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.
Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.
Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.
Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.
Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.
Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?
Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.
Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.
Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?
Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.
On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.
Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre
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Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.
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Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.
Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.
Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».
Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.
Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.
Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République
Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.
Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.
Le Figaro
«C’est tout sauf Le Bureau des légendes»: Enora Chame, officier de renseignement, raconte
Nicolas BarottePORTRAIT - Enora Chame a choisi de raconter une mission de quelques mois, en Syrie, il y a dix ans. Et entend démythifier le rôle des agents spéciaux.
Son nom Enora Chame? Un pseudonyme. Son âge? Elle reste vague «parce que nous ne sommes pas très nombreuses». Son grade? Une fonction de commandement au sein de l’armée de l’air. Il ne faut pas pouvoir l’identifier. Ne restent que ses yeux qui s’agitent à chaque question pour en anticiper les détails, sa voix posée et marquée par l’expérience, un teint hâlé qui évoque inconsciemment l’Orient, un soupçon de fatigue peut-être dû au livre qu’elle publie. Un calme déconcertant. Un témoignage: sur un pays qui se disloque mais qu’elle aime, la Syrie, et la guerre «qui rend tout hideux», dit-elle comme un fait accompli. L’émotion ne l’emporte pas sur la lucidité: Enora Chame est officier de renseignement. Sans glaive ni bouclier, mais au plus près du front, elle fait partie de ceux qui recherchent le sens des guerres.
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Dans Quand s’avance l’ombre (Mareuil Éditions), elle raconte trois mois passés en 2012 au sein de la mission de l’ONU, juste avant l’embrasement et la guerre civile entre le gouvernement de Bachar el-Assad, les rebelles et les djihadistes. Elle était alors la seule Française parmi les 300 observateurs déployés par les Nations unies. Elle offrait ses yeux et ses oreilles pour tenter de comprendre l’engrenage destructeur du conflit, pour accumuler des preuves, transmettre autant d’informations que nécessaires aux diplomates. Mais les Occidentaux n’ont pas su enrayer le pire, laissant à l’officier un sentiment d’échec. Dans une danse macabre, chaque camp avait au contraire joué avec les observateurs. «Notre présence a fait exploser la violence. Nous étions devenus un enjeu de guerre», raconte-t-elle. Celle-ci déclenchée, il ne restait plus aux observateurs qu’à s’éloigner du champ de bataille. Une décennie plus tard, elle a repris le journal qu’elle tenait à l’époque pour livrer un ultime document, un hommage aux souffrances syriennes. «J’ai enfin achevé ma mission», dit-elle.
Savoir parler à tous les camps
«Elle était gratinée cette mission», reprend-elle très posément. Les cadavres jalonnent son récit. Elle raconte dans son livre comment elle doit entraîner son équipe à identifier les corps et supporter les scènes traumatisantes: l’un soulève la couverture en se concentrant sur sa main, l’autre prend la photo en ne regardant que le cadre, un troisième récupère les clichés… Ailleurs elle relate sa prise en otage par des hommes d’Al Qaïda. Ils menacent de l’égorger avec ses compagnons. Ils négocient. Les islamistes finissent par les épargner pour ne pas faire capoter leurs propres discussions avec l’Armée syrienne libre.
Cet homme était en train de se sacrifier. Nous parlions à un mort. Il ne peut pas être vivant aujourd’hui
On évoque une autre scène où elle se fait braquer à bout portant par les soldats du régime… «Laquelle?», interrompt-elle. Dans un hôpital d’Alep, un jeune médecin brave l’interdit et conduit la jeune femme et son équipe, sous les yeux des gardes furieux, auprès de prisonniers politiques blessés et cachés. «Cet homme était en train de se sacrifier. Nous parlions à un mort. Il ne peut pas être vivant aujourd’hui», assène Enora Chame. Sur le moment, elle se concentre pour collecter toutes les informations possibles sur les crimes du régime, pour que le sacrifice ne soit pas vain. Elle espère aussi que toutes les listes de disparus qu’elle a récoltées serviront pour juger les responsables.
Enora Chame n’est pas une espionne envoyée sous couverture pour mener des actions secrètes. Elle agissait au grand jour. «Il faut démythifier qui sont les officiers de renseignement», assure-t-elle. «Leur rôle est de recueillir des éléments et ensuite de les exploiter» dans l’intérêt du pays ou de la mission. «Il y a des cartographes, des geeks, des experts de zones géographiques, des gens pointus techniquement… C’est tout sauf Le Bureau des légendes», dit-elle en faisant allusion à la série mettant en scène des agents de la DGSE. Les méthodes sont quand même parfois similaires, qu’on opère en secret ou au nom de l’ONU. «Il faut être humble et rigoureux», ajoute-t-elle pour citer les qualités nécessaires à ce travail éprouvant. «Il faut écouter les gens, les entendre, ressentir ce qu’ils ressentent. J’essayais aussi de percevoir les signaux faibles.» Sans manichéisme, il faut savoir parler à tous les camps.
«Une figure héroïque»
En Syrie, elle est une militaire solitaire, sans armes face à la violence, spectatrice de bombardements qui ne la visent pas mais qui empêchent de dormir et «usent les nerfs». Pour tenir là-bas, elle avait gardé «un fil de vie». «C’était un collègue, un ami. Nous avions mis au point une procédure pour pouvoir nous contacter même en cas d’urgence. Ça fait du bien», raconte-t-elle. Ce n’est pas systématique pour chaque mission, mais pour celle-là, c’était nécessaire. Avec cette voix familière, elle discute, plaisante. Revient à la vie. «À un moment, j’ai aussi senti que je pouvais dérailler. Alors j’ai appelé un chef»: un de ses supérieurs, le colonel Marill décroche, conscient que l’officier de renseignement n’est pas un électron libre mais un soldat. Elle ne lui demande pas d’être réconfortée, mais qu’on lui rappelle le sens de la mission. «Ça m’a sauvée». En préface du livre, celui qui est devenu général témoigne: Enora Chame est «une figure héroïque». Un autre de ses supérieurs d’alors, le général Gomart, ancien patron des forces spéciales, dit aussi qu’elle est une «combattante».
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Les soldats se battent, risquent leur vie et affrontent l’horreur. Officier de renseignement, Enora Chame en garde trace. «On peut être confronté au pire des dizaines de fois et ne plus le supporter du jour au lendemain», raconte-t-elle. «Le plus difficile, ce ne sont pas les morts, mais les vivants qu’on abandonne. Il faut savoir se pardonner d’avoir été impuissant. Pour un militaire, c’est difficile», confie-t-elle en assurant ne pas souffrir de blessure psychologique. Elle a gardé la tête froide.
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Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.
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Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.
Guerre en Ukraine : la journaliste russe qui avait brandi une pancarte antiguerre devient correspondante pour le journal allemand Die Welt
Marina Ovsiannikova avait fait irruption en plein direct sur le plateau de la chaîne pro-Kremlin Pervy Kanal pour dénoncer la propagande russe.
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Les agents de GRDF au cœur des quartiers
Un jour avecDepuis la grève sur les salaires à l’appel de la CGT énergie, fin janvier, les gaziers ne se sont pas démobilisés. Dans le Nord, ceux qui interviennent en zone sensible, parfois au péril de leur intégrité physique, réclament une prime.
Ludovic FinezRoubaix (Nord), correspondance.
« E n moyenne, dans cette pièce, on est à 50 heures de grève depuis fin janvier, certains à 80. » Le décompte est proclamé sans forfanterie, juste pour souligner la détermination des 25 agents de GRDF réunis ce lundi, depuis la prise de poste à 7 h 30, en assemblée générale. Ils font partie de la soixantaine de techniciens de l’agence de Lille Métropole, basée à Roubaix, qui dispose d’une seconde antenne à Wambrechies. Ce matin, les grévistes des deux sites sont rassemblés au siège roubaisien. Ils sont sur le pont depuis la grève nationale du 25 janvier, lancée par la CGT mines-énergie pour l’augmentation de leur salaire national de base (SNB). La CGT a calculé qu’en moyenne annuelle entre 2010 et 2020, le SNB a augmenté de 0,5 %, les prix de 0,9 % et les rémunérations des dix plus haut dirigeants de GRDF… de 7,1 %. Depuis, à Roubaix et Wambrechies, le mouvement est régulièrement reconduit, sur des revendications locales, avec manifestations, rassemblements, blocages de sites et menaces de coupures sur le réseau.
« Nous sommes le service public »
Anthony, Charles, Majidh, Mathias, Nicolas, Sofiane et les autres interviennent chez les usagers pour mettre en service ou couper des compteurs de gaz et réaliser des réparations ou des travaux sur le réseau de distribution. Leur secteur, la métropole lilloise, comprend des quartiers difficiles, où leur arrivée perturbe certains trafics. « On se fait parfois fouiller par des gamins de 13 ans qui pourraient être nos fils, confisquer notre carte professionnelle, interdire l’utilisation de tel ascenseur ou escalier… », énumèrent-ils. Plusieurs ont subi des agressions verbales ou physiques. Exemple : « Lors d’une intervention à Lille-Sud, j’ai reçu un gros caillou dans le pare-brise. Je me suis également fait tirer dessus avec des billes de paintball. » Un autre confie avoir été poursuivi en voiture jusqu’au commissariat par un usager mécontent qu’il n’ait pas attendu son retour suffisamment longtemps devant sa porte. « Il m’a menacé de mort devant les policiers. » Son voisin, lui, s’est retrouvé nez à nez avec une arme, alors qu’il devait couper les robinets de gaz dans tout le quartier, à cause d’un incident technique. « J’ai signalé l’adresse aux collègues, pour qu’ils fassent attention, mais la direction n’a rien fait. » Tous l’assurent : GRDF ne se joint jamais aux plaintes en justice. « Nous sommes le service public. Nous ne demandons pas de ne plus intervenir dans ces secteurs, mais une reconnaissance », insiste Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie Lille Métropole, lui-même technicien gaz. Ils réclament pour cela une prime mensuelle de 160 euros brus.
Jusqu’à 25 interventions par jour
La direction a d’abord refusé toute négociation, avant de proposer, le 14 février, 120 euros. Situation bloquée depuis. « On ne reviendra pas en arrière », assure Mouadh Aboudi. À 10 heures, le groupe se dirige vers les bureaux de l’agence, décidé à transmettre directement son message. L’adjoint régional, présent sur place, accepte de recevoir le secrétaire du syndicat. Pendant ce temps, les discussions se poursuivent autour d’un café. On évoque les journées infaisables : jusqu’à 25 interventions, programmées par logiciel, sans tenir compte des encombrements routiers ni des difficultés de stationnement. La fin de la trêve hivernale les tracasse : « Les coupures pour raison de sécurité, j’ai moins de scrupules, mais pour impayés, je n’y arrive pas. Quand une femme t’ouvre en pleurs et te dit qu’elle n’aura plus de chauffage ni d’eau chaude pour ses enfants… » On raconte aussi les petites pressions des managers sur les grévistes, à l’heure où se décident les augmentations individuelles : « C’est dommage, tu étais sur la liste… » À l’inverse, la caisse de grève organisée par leurs anciens collègues retraités les réconforte.
Après quelques minutes, les agents ouvrent la porte du bureau et avertissent : « La semaine prochaine (cette semaine - NDLR), il pourrait y avoir des surprises ! » Ils nous rapportent que le délégué régional s’est contenté de répondre : « C’est limpide, je transmets. » L’Humanité n’a pas pu recueillir plus d’informations auprès du directeur d’agence, « pas habilité à parler », qui nous signale que nous ne sommes « pas autorisés à pénétrer sur un site GRDF ». Un échange avec le service communication nous apprendra juste que GRDF « ne souhaite pas apporter de commentaire ». En fin de matinée, la grève est levée pour la journée. Chacun retourne à son programme de travail : tournée de clientèle à Lille centre, entretien avec un manager, intervention pour suspicion de fuite de gaz dans une commune frontalière avec la Belgique… Tout sourire, Mouadh Aboudi lève le poing et lance : « Force et honneur, les gars ! » Ils le savent, la lutte n’est pas finie.
GRDFSalaires et pouvoir d'achatfnme-cgtroubaix L'Humanité
Les chansons pleines d’esprits de Benoît Dorémus
Prescription cultureL’artiste au large spectre d’influences allant d’Eminem à Souchon publie en indépendant son 5e album, « Désolé pour les fantômes ».
Ingrid PohuÀ bientôt 42 ans, l’artiste aux dix-huit ans de carrière signe un disque tendre et félin pourvu d’un bel arpège de textes intimes. Le guitariste réussit le grand écart entre des ballades acoustiques charnelles et des morceaux où la douceur de son timbre s’épanouit dans un style parlé-chanté à l’humeur nostalgique. « La nostalgie est une tristesse réconfortante qui amène une douleur intéressante, confie-t-il. Faut pas non plus s’y noyer, c’est comme l’amour… »
Surtout quand les fantômes du passé empêchent de s’engager dans une nouvelle relation amoureuse, sujet de la chanson-titre « Désolé pour les fantômes », en duo avec Clio (née à Besançon comme lui). Chez Dorémus, le cinéma joue un rôle clé. « Je conçois mes chansons narratives comme un petit film, il faut tout de suite qu’on ait les images. » Dans « la Danseuse blessée », le garçon délicat conte ainsi pas à pas son coup de foudre pour une ballerine sous les ors et velours d’un opéra.
Tandis qu’avec Bénabar il amuse la galerie avec « Drague la mère », qui met en scène deux loosers en chasse dans un bar (« J’ai pas mes lentilles laquelle tu préfères ? »), il surprend l’auditoire avec le titre-épitaphe « Je retiens les dates des morts ». Et d’égrener les années funestes de célébrités sur un tempo électro. Mémorable !
Le chavirant « Pas d’enfant » lui a été inspiré par ses amies. « Elles m’ont fait prendre conscience de la pression sociale ressentie par les femmes qui n’ont pas de gosses. » Ce morceau fait écho à « Douze ans sans te voir », où il narre ses retrouvailles avec un ado dont il a été le « beau-padre ». Chaque album est pour lui une façon de raccrocher les wagons de l’enfance « comme une fidélité au petit garçon que j’étais et qui voulait faire de la musique. Depuis huit ans, j’autoproduis mes disques, c’est le prix à payer pour continuer ». Pourvu que ses fantômes viennent nous hanter encore longtemps !
Musique Le Figaro
Pourquoi la date de Pâques change-t-elle chaque année?
Le calcul de cette date, qui dépend du cycle lunaire, permet de déterminer non seulement le jour de Pâques mais aussi celui des nombreuses célébrations chrétiennes qui s'y réfèrent.
Pâques : où cacher les œufs dans son jardin ?
Chaque année, cachés au milieu des buissons ou des massifs de fleurs, les œufs de Pâques émerveillent petits et grands. À cette occasion, Le Figaro vous partage ses conseils pour cacher ces précieuses friandises dans votre jardin.
Pâques 2022: les meilleurs œufs et pâtisseries au chocolat à s’offrir
LA SÉLECTION DU FIGARO - Œufs en tous genres, animaux, mais aussi pâtisseries: l’avalanche de chocolat fait son retour pour le plus grand plaisir des petits et des grands gourmands. Voici nos coups de cœur de l’année.
Êtes-vous incollable sur Pâques?
QUIZ - Qu’est-ce que le triduum pascal? Qu’est-ce que la messe chrismale? Saurez-vous répondre à ces questions? Le Figaro vous propose de le découvrir en un court test.
Seul un gourmand ira au bout de ce test sur ces friandises de Pâques
QUIZ - «Vanille», «ganache»... Connaissez-vous l’origine de ces termes savoureux que l’on retrouve dans les œufs de Pâques ? Le Figaro vous propose de le découvrir.
Quatre expressions pour pimenter votre lundi de Pâques
Qu'ont en commun la tradition chrétienne, la bataille de Malpaquet sous Louis XIV et les prévisions météorologiques ? Ces thèmes sont un terreau fertile à la création d'expressions autour de Pâques. Le Figaro vous propose un décryptage de quelques locutions pascales aux origines croustillantes.
Pâques ou Pâque: à chaque religion son orthographe
Chaque année, une semaine après le dimanche des rameaux, les Chrétiens commémorent la résurrection du Christ lors des fêtes de Pâques. Un nom qui n'a cessé d'évoluer à travers les siècles pour éviter l'amalgame avec son homonyme au singulier: la Pâque, célébration juive.
«Joyeuses» Pâques?
La chronique de Luc Ferry.
L’oeuf de Pâques selon Le Figaro de 1893
LES ARCHIVES DU FIGARO - L’oeuf est toujours le roi des fêtes pascales. Plongée dans les coulisses de la fabrication de cette savoureuse confiserie, plus souvent réalisée en sucre qu’en chocolat en 1893.
Pâques, épiphanie, mardi gras : connaissez-vous ces fêtes chrétiennes ?
QUIZ - Ces noms de fête sont courants dans le calendrier liturgique. Mais savez-vous ce qu'ils signifient et pourquoi nous les célébrons ? Le Figaro vous propose de le découvrir en un court test.
Quand Proust racontait ses souvenirs de vacances de Pâques dans Le Figaro de 1913
LES ARCHIVES DU FIGARO - À l’occasion du week-end de Pâques, relisons Marcel Proust. Un beau matin de printemps suffit à le ramener à son enfance et aux préparatifs d’un voyage à Florence.
Le Figaro
Des filets de poisson vendus par Carrefour et Leclerc rappelés après la découverte de traces de listeria
Laetitia LienhardPrès d'un millier de barquettes de filets de haddocks fumés sous vide de 200 grammes sont rappelées par l'entreprise Bourgain et Fils.
Près d'un millier de barquettes de filets de haddocks fumés sous vide de 200 grammes sont rappelées par l'entreprise Bourgain et Fils car des traces de listeria y ont été découvertes. Une information signalée, mercredi 13 avril, sur le site rappel.conso.gouv.fr, le site des alertes de produits dangereux. Ces produits étaient vendus en libre-service dans les rayons poissonneries dans les magasins Carrefour et Leclerc.
Cependant, le taux retrouvé au sein du lot incriminé est inférieur à 10 UFC (unité formant colonie) /g, est-il indiqué sur le site de rappel. Il est donc plus de dix fois en dessous du premier seuil réglementaire de contamination à la listeria monocytogènes, qui s'établit à 100 UFC/g pour les produits crus. Pour les produits cuits, cela passe même à 10.000 UFC/g. Dans le cas du haddock fumé, le principe de précaution a donc été appliqué car certains consommateurs le préfèrent cru. C'est pour cela que 950 barquettes distribuées font, à présent, l'objet d'un rappel.
Les informations des produits ont été dévoilées afin de pouvoir les repérer. Le numéro du lot concerné est le 133135 et son code-barres le 3284570002139 et ils ont été mis en vente depuis le 2 avril. Si vous avez acheté une de ces barquettes dont la date limite de consommation est fixée au 23 avril, vous êtes invités à jeter le produit ou à le rapporter en magasin.
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Le site de rappel des produits précise tout de même que « les personnes qui auraient consommé les « produits » mentionnés et qui présenteraient de la fièvre, isolée ou accompagnée de maux de tête, et des courbatures, sont invitées à consulter leur médecin traitant en lui signalant cette consommation.» En effet, des formes graves avec des complications neurologiques et des atteintes maternelles ou fœtales chez la femme enceinte peuvent également parfois survenir. Les femmes enceintes ainsi que les personnes immunodéprimées et les personnes âgées doivent être particulièrement attentives à ces symptômes. La listériose est une maladie qui peut être grave et dont le délai d'incubation peut aller jusqu'à huit semaines.
Depuis, l'entreprise de Boulogne-sur-Mer a poursuivi les analyses sur l'ensemble de ses autres produits, et n'a détecté aucun autre lot contaminé.
Rappel de produits Kinder : ce qu'il faut savoir sur les salmonelles
Ferrero a été contraint de fermer l'usine où étaient produits des chocolats après un lien «potentiel» avec des cas de salmonellose, maladie le plus souvent sans gravité mais qui peut, dans de rares cas, entraîner la mort.
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48 enfants et 2 adultes ont développé des symptômes en lien avec la consommation de pizzas Fraîch'Up, d'après les dernières investigations révélées par Santé Publique France.
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LA VÉRIFICATION - Marine Le Pen avance cette proposition pour faire baisser les prix à la pompe. Mais est-ce conforme au droit européen ?
Le Figaro
Nos meilleurs accords vins et desserts au chocolat pour célébrer Pâques autrement
EXCLUSIF - Envie de renouveau en ce week-end pascal ? Afin de sortir des sempiternels accords vins et chocolats tout en respectant la tradition, nous avons demandé à la chocologue Victoire Finaz et à la cheffe sommelière Paz Levinson, leurs meilleures cuvées et recettes chocolatées à partager en famille.
Les agapes pascales se suivent et se ressemblent, portées par une irrésistible envie de sortir doucement des frimas hivernaux pour se mettre à l'heure printanière. Mais alors que nous sortons à peine de deux années pour le moins singulières, nous avons souhaité réunir deux éminences des accords vins et chocolat pour une collaboration inédite autour de cinq recettes de desserts délicieusement régressives et faciles à réaliser proposées par Victoire Finaz, fondatrice de la maison Les Carrés de Victoire, accompagnées de cuvées délicatement choisies par la cheffe sommelière du Groupe Pic Paz Levinson. L'occasion de redécouvrir de grands classiques chocolatés à l'aune de vins aussi doux et chaleureux qu'une matinée d'avril.
La chocologue Victoire Finaz et à la cheffe sommelière Paz Levinson
Mousse au chocolat noir - Porto
Le dessert : mousse au chocolat noir
L'accord : Quinta do Noval - Vintage Port 2017
Pinhao - Portugal
Prix : 95,10 €
Disponible en ligne sur Lavinia
Pour 6 personnes. Préparation: 20 minutes. Temps de repos: 3 heures minimum
Ingrédients
- 200 g de chocolat noir intense (entre 64 et 70% de cacao)
- 10 g de beurre demi-sel
- 1 cuillère à soupe de sucre roux fin
- 4 œufs
Déroulé
Dans une casserole au bain-marie, coupez le chocolat (200 g) en morceaux et faites-le fondre avec la noix de beurre. Éteignez le feu. Laissez refroidir.
Zester l'orange et réservez.
Séparez les œufs et mélangez les jaunes avec le sucre. Fouettez les jaunes jusqu'à ce que le mélange blanchisse. Incorporez-les au chocolat (en veillant à ce que le chocolat soit revenu à température ambiante pour éviter la cuisson des jaunes) et mélangez d'un geste dynamique, la texture de votre chocolat devient alors plus compacte.
Montez les blancs en neige, bien fermes. Incorporez les blancs au fur et à mesure dans le chocolat à l'aide d'une maryse. Mélangez délicatement pour ne pas «casser les blancs».
Verser l'appareil dans des verrines individuelles ou dans un grand saladier. Couvrir de film alimentaire (ne laissez aucun trou pour éviter la prise d'humidité) et réservez-en haut du réfrigérateur pendant 3 heures minimum.
Émiettez le streuzel aux agrumes sur les mousses avant de servir.
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Profiteroles - Rivesaltes
Le dessert : profiteroles religieusement cacaotées
L'accord : Rivesaltes - Aimé Cazes 1978 Rivesaltes - Roussillon Prix : 72 €
Disponible en ligne sur cazes-rivesaltes
Pour 4 à 6 personnes. 25 min de préparation la veille (craquelin et crème fouettée)
Temps de repos: 1 nuit. 35 minutes de préparation (disque chocolat, pâte à choux, sauce chocolat). Cuisson : 35 min (pâte à choux).
Craquelin (à faire la veille)
Ingrédients
- 45 g de beurre demi-sel ramolli
- 55 g de cassonade
- 15 g poudre de noisettes
- 45 g de farine
- 10 g de poudre de cacao non sucré
Déroulé
Dans un cul-de-poule, ajoutez tous les ingrédients et mélangez à la main jusqu'à l'obtention d'une pâte lisse et homogène. Mettre la pâte en boule au centre d'un papier sulfurisé et recouvrir d'une deuxième feuille de papier. À l’aide d'un rouleau à pâtisserie, aplanir jusqu'à obtenir une fine couche de 1 à 2 mm. Réservez au congélateur pendant 1 nuit jusqu'à utilisation. Au moment de dresser les choux, sortez le craquelin. Utilisez un emporte-pièce pour détailler des ronds de 6 cm et les déposer sur la pâte à chou.
Disque de chocolat noir
Tempérer 100 g de chocolat noir à 60-70% de cacao et ajoutez 10 g de grué de cacao. Versez sur une feuille guitare. Recouvrez d'une feuille guitare et étalez le chocolat à l'aide d'un rouleau à pâtisserie afin de former une fine plaque de 2 mm d'épaisseur (assez grande pour détailler 4 à 6 cercles de 10 cm de diamètre environ). Réservez au réfrigérateur pendant 30 minutes.
Pâte à choux
Ingrédients
- 100 g lait demi-écrémé
- 100 g d'eau
- 100 g de beurre doux
- 4 g de sucre
- 4 g de sel fin
- 100 g de farine
- 10 g de cacao en poudre non sucré
- 200 g d'œufs très précisément (4 à 5 œufs)
Déroulé
Préchauffez le four à 240°C. Portez à ébullition dans une casserole le lait, l'eau, le beurre, le sucre et le sel. Ajoutez à ce mélange bouillant la farine et le cacao d'un coup et hors du feu, mélangez énergiquement à la spatule. Lorsque la préparation est bien homogène, la mettre sur feu doux. Desséchez la pâte jusqu'à obtenir une fine pellicule qui accroche dans le fond de la casserole. Mettre l'appareil dans le batteur avec la feuille (ou mélangez énergiquement) jusqu'à ce que la préparation refroidisse et que la buée s'évapore. Mélangez les œufs et versez-les les 3 fois en continuant de bien mélanger. Versez la préparation dans une poche à douille prête à utilisation (sinon la pâte à choux se conserve 3 jours au réfrigérateur).
Déposez une feuille de papier sulfurisé sur une plaque à pâtisserie et dressez les choux en formant des disques de 5 à 6 cm de diamètre environ. Déposez les craquelins détaillés sur les choux. Éteindre le four et enfournez les choux. Laissez les choux 20 minutes dans le four éteint. Rallumez le four à 180°C et laissez cuire encore 15 minutes. Sortez les choux et laissez refroidir à température ambiante.
Dressage
Réalisez le dressage dans des grandes assiettes creuses, prévoir d'y placer 1 chou au centre. Coupez le chou à mi-hauteur pour y pochez à l'aide d'une poche à douille cannelée la crème fouettée à la vanille. Posez un cercle de chocolat avant de refermer le chou avec son chapeau. Pochez une pointe de crème fouettée sur le chapeau. Ajoutez-y une larme de feuille d'or si vous en avez sous la main. Servez les assiettes avec la sauce encore chaude dans un pot avec bec verseur. Invitez vos convives à verser la sauce autour du chou, en passant sur le cercle de chocolat noir qui va fondre et envelopper le chou. Le spectacle est gourmand, dégustez avec plaisir !
Fondant au chocolat - Old Fashioned
Le dessert : fondant mi-cuit au chocolat
L'accord : Old Fashioned avec Whisky de seigle
Pour 8 personnes. 25 minutes de préparation
Cuisson: 15 minutes. 1 nuit de repos (à préparer la veille de la dégustation)
Ingrédients
- 300 g de chocolat noir à 70% de cacao
- 60 g de beurre demi-sel
- 45 g de farine et 5g de levure
- 160 g de sucre roux fin
- 6 œufs
DérouléPréchauffez le four à 180 °C. Faites fondre le beurre et le chocolat dans une casserole au bain-marie (ou à feux très doux). Mélangez jusqu'à obtenir une texture lisse. Laissez refroidir à température ambiante.
Battre les œufs dans un saladier. Ajouter le sucre et fouettez pour faire blanchir les œufs. Ajoutez le chocolat fondu tiédi (veiller à ce que la température du chocolat reste tiédie), et mélangez à l'aide d'une cuillère en bois. Ajoutez la farine et la levure, mélange bien.
Verser l'appareil dans un moule en silicone (sinon un moule à manquer bien beurré) et enfournez pendant 28 minutes à 180 °C si moule silicone, sinon que 15 minutes. Une croûte se forme et craque, mais le gâteau reste très peu cuit au centre, c'est normal. Laissez reposer à température ambiante 2 heures, sinon pendant 1 nuit.Astuces
N'hésitez pas à servir ce gâteau accompagné d'un sorbet aux fruits rouges, d'un coulis de fruits rouges ou d'une salade de fruits.
Soufflé au chocolat - Banyuls
Le dessert : soufflé au chocolatL'accord : Domaine de la Rectorie - Therese Reig Rimage Banyuls 2018
Banyuls - RoussillonPrix : à partir de 19,50 €
Disponible chez les cavistes en Île-de-France et en région.
Recette à faire au moins 3 heures avant dégustation
Pour 6 personnes. Temps de préparation : 20 minutes. Temps de repos : 2 heures au réfrigérateur. Cuisson : 12 minutes.
Ingrédients
- 300 g de lait demi-écrémé
- 20 g de Maïzena
- 300 g de chocolat noir 70% de cacao + 50 g pour le décor + 80 g pour les pépites
- 60 g de jaunes d'œuf
- 200 g de blancs d'œufs
- 80 g de sucre semoule blanc + 50 g de sucre semoule pour les moules
- 10 g de beurre doux pour les moules
- Feuille d'or (pour former 6 petits carrés de dimensions 1 x 1 cm)
Déroulé
Faites fondre le chocolat (300 g) au bain-marie (ou à feux doux). Ajoutez dans une casserole le lait et la Maïzena. Mélangez et portez à ébullition. Verser le lait bouilli sur le chocolat. Mélangez à l'aide d'une spatule. Laissez refroidir à température ambiante.
Faites fondre le chocolat pour le décor (50 g) au bain-marie (ou à feux doux). Versez-le dans un sac de congélation rectangulaire et refermez. À l’aide d'un rouleau à pâtisserie, étalez le chocolat sur toute sa surface afin d'utiliser toute la surface du sac de congélation. Réservez au réfrigérateur.
Concassez le chocolat restant (80 g) pour former des petites pépites (1 à 2 mm de diamètre). Réservez dans un bol.
Faites fondre le beurre. À l’aide d'un pinceau, beurrez les ramequins en partant du fond et remontez le pinceau verticalement sur les bords (attention à bien respecter le tracé vertical, car vous tracez le chemin pour faire monter le soufflé !). Sucrez les ramequins (comme vous le feriez pour fariner un moule).
Ajoutez les jaunes d'œufs à la préparation au chocolat refroidi. Mélangez. Montez les blancs en neige en versant progressivement le sucre. Continuez à battre les blancs jusqu'à obtenir une texture ferme. Incorporez les blancs petit à petit dans la préparation au chocolat. Mélangez délicatement. Incorporez les pépites en mélangeant délicatement à nouveau. À l’aide d'une cuillère à soupe, versez l'appareil dans des ramequins individuels jusqu'au ¾ ou jusqu'à ras bord.
Sortez le chocolat du réfrigérateur. Découpez le sac de congélation aux ciseaux et sortez la plaque fine de chocolat. À l’aide d'un petit cercle (environ 5 cm de diamètre ou plus petit que le diamètre du ramequin), formez 6 cercles et posez une plaque de chocolat sur chaque soufflé. Ajoutez un carré de feuille d'or au centre. Filmez et réservez au réfrigérateur pendant 2 heures minium.
Au moment de passer à table, préchauffer le four à 175°C. Au moment du dessert, sortez les ramequins, retirez le film et enfournez 12 minutes à 175°C. Les soufflés doivent monter jusqu'en haut du ramequin. Servez-les immédiatement à table, mais attendez quelques minutes avant de les déguster, car ils sont très chauds !
Astuces
Vous pouvez accompagner le soufflé d'une tuile au grué de cacao ou de streuzel cacao.
Vins de Bordeaux 2019 : notre sélection des meilleures cuvées pour tous les portefeuilles
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Le Figaro
La justice donne raison au licenciement d'un salarié qui refusait de vivre plus près de son lieu de travail
Pierre Olivier DentanL'employé, qui résidait à plus de 400 kilomètres de son bureau, a attaqué son responsable en justice pour l'avoir licencié. La cour d'appel de Versailles a donné raison à l'employeur.
Déménager trop loin de son lieu de travail peut s'avérer risqué. Le salarié d'une entreprise située à Carrières sur Seine, dans les Yvelines, en a fait l'amère expérience. Ce dernier avait décidé de déménager en 2018 en Bretagne, à 442 kilomètres du siège social de l'entreprise, sans en informer son supérieur. Au vu de la longueur des trajets entre domicile et lieu de travail -4h30 en voiture ou 3h30 en train-, et de la fatigue qu'ils représentaient pour le salarié, l'employeur a ordonné son licenciement. Une décision contestée par l'employé, qui a décidé de porter plainte pour obtenir réparation, sans succès. La Cour d'appel de Versailles a en effet donné raison à l'employeur, estimant que ce dernier était «tenu de veiller au repos quotidien de son salarié et à l'équilibre entre sa vie familiale et sa vie professionnelle».
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Pour se défendre, l'ancien salarié s'était pourtant appuyé sur l'Article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme, qui protège le libre choix du domicile personnel et familial au titre du droit au respect du domicile. Selon lui, ce déménagement n'entraînait aucun «allongement de son temps de trajet». Il avançait en effet qu'il ne passait en réalité qu'environ 17% de son temps de travail au siège de Carrières sur Seine. Cette situation ne lui aurait par ailleurs jamais causé de retard dans ses déplacements et la totalité des frais de déplacement étaient à sa charge. Enfin, il rejetait l'argument de la préservation de sa santé par son employeur, estimant que ce dernier lui avait imposé de nombreux déplacements en dehors de son secteur géographique contractuel.
Malgré ces contestations, la cour d'appel a considéré que la situation représentait un frein à l'obligation pour l'employeur de préserver la santé et la sécurité de ses salariés, inscrite dans le Code du travail. De plus, en mai 2019, l'employeur avait demandé au concerné de «régulariser sa situation», mais son salarié avait maintenu son domicile en Bretagne, représentant, pour la cour, un motif supplémentaire de rendre ce jugement. «La faute reprochée au salarié est par conséquent établie. Elle constitue une cause réelle et sérieuse de son licenciement, de sorte que le jugement déféré doit être confirmé en ce qu'il a débouté le salarié de sa demande indemnitaire au titre de l'article L.1235-3 du Code du travail», conclut-elle.
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Droits de succession : Le Maire juge les taux sur les transmissions en ligne indirecte «quasiment confiscatoires»
La semaine passée, Emmanuel Macron avait déjà évoqué la possibilité de revoir le système qui régit les droits de succession.
La solidarité à la source, la grande mesure sociale du projet Macron
Le président promet d’automatiser le versement des aides sociales pour lutter contre le non-recours et la fraude.
Le Figaro
Génération climat, vote musulman, décroissants... Radiographie de l’électorat Mélenchon
GRAND DÉCRYPTAGE - Pour Le Figaro et la Fondation Jean Jaurès, Jérôme Fourquet dessine les contours de l’archipel électoral du candidat de La France Insoumise à l’élection présidentielle.
Pour sa troisième candidature à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a recueilli 21,95 % des voix. Soit plus de 2 points de plus qu’en 2017 (19,58 %). Dans une étude exclusive pour Le Figaro et la Fondation Jean Jaurès, le politologue et essayiste Jérôme Fourquet montre comment le candidat de l’Union populaire a rassemblé un vaste électorat aux composantes assez disparates. Départements ultramarins, campagnes alternatives, bastions syndicaux, «génération climat», banlieusards, musulmans et bataillons de la gauche diplômée des métropoles constituent l’archipel mélenchoniste. Le résultat de l’élection présidentielle dépendra pour beaucoup de l’attitude contrastée de ces différents îlots au second tour.
Un vote homogène sociologiquement
Alors que les électorats d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen sont très typés sociologiquement (CSP+ surreprésentées pour Macron et meilleurs scores parmi les CSP- pour Le Pen), le vote Mélenchon est lui très homogène professionnellement. Il atteint dans toutes les catégories un score compris entre 21 % et 27 %. Par rapport à 2017, il progresse un peu chez les cadres et les professions intellectuelles et recule légèrement auprès des professions intermédiaires, ces évolutions accentuant la dimension interclassiste de son électorat.
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On notera que l’Insoumis revendiquant un héritage marxiste, marqué par la grille de lecture de la lutte des classes, est le candidat présentant l’électorat le moins clivé sociologiquement. Il en va de même en termes de statut: 23 % parmi les salariés du public contre 25 % dans le privé, mais également 22 % auprès des artisans-commerçants et 30 % auprès des chômeurs. Jean-Luc Mélenchon fédère donc à la fois des professions intellectuelles du public (enseignants, chercheurs, professions de la culture) mais aussi des petits indépendants et des classes moyennes et populaires, du privé comme du public.
La dimension interclassiste du vote Mélenchon renvoie également à une forte diversité du recrutement de son électorat en termes de niveau éducatif. Si les électorats de Macron et Le Pen sont très marqués de ce point de vue (le candidat de LREM atteint 36 % parmi les détenteurs d’un diplôme supérieur à bac + 2 ou 3 quand la représentante du RN recueille le même score parmi les non-bacheliers), Mélenchon parvient à rassembler entre un quart et un cinquième des voix à tous les étages de la pyramide éducative.
Si Mélenchon a brassé large au sein du monde du travail, c’est assez logiquement dans les milieux syndiqués que l’écho de sa campagne a été le plus manifeste. Il n’obtient ainsi «que» 19 % parmi les salariés ne se sentant proches d’aucun syndicat contre pratiquement le double (35 %) parmi ceux qui se déclarent proches d’une confédération. C’est parmi les sympathisants de la CGT, 44 % (contre seulement 7 % pour le communiste Fabien Roussel), et de FO (41 %) qu’il enregistre le meilleur soutien, même si 25 % des proches de la CFDT ont également voté pour lui. Pour reprendre une vieille expression, ce qui reste du «mouvement ouvrier organisé» a constitué pour lui un point d’appui électoral important au sein du salariat.
Les jeunes et le Bernie Sanders français
La jeunesse représente une autre composante importante de l’électorat Insoumis. Comme c’était déjà le cas en 2017, Mélenchon y est en tête avec 36 % des voix de 18-24 ans (contre 21 % pour Emmanuel Macron et 18 % pour Marine Le Pen), mais il renforce encore son audience dans les générations les moins âgées, alors qu’il ne progresse quasiment pas auprès des 50-64 ans et des 65 ans et plus, qui n’ont été que 12 % à glisser un bulletin Mélenchon dans l’urne. La structure du vote Mélenchon par tranches d’âge se trouve du coup encore plus typée cette année.
Ainsi le candidat le plus âgé est celui qui a été le plus soutenu par les jeunes et le moins plébiscité des «grands candidats» par les personnes de sa propre génération. Les thématiques et les propositions portées par Mélenchon - la critique radicale du capitalisme, la planification écologique, le revenu minimum étudiant ou la créolisation de la société - ont moins résonné parmi les seniors que parmi les plus jeunes, qui étaient nombreux dans ses meetings comme parmi ses militants. Comme le souligne Jean-Laurent Cassely, le candidat de l’Union populaire a été porté par la «génération climat», «celle qui interpelle les “boomers” pour leur indifférence supposée vis-à-vis du réchauffement climatique. Celle, ensuite, qui se reconnaît dans les nouveaux combats culturels de la gauche, en particulier ceux liés au féminisme et à l’antiracisme, pour lesquels le candidat Insoumis a donné des gages tout au long de sa campagne». Le fait que Mélenchon et son équipe aient beaucoup investi les réseaux sociaux et maîtrisent les codes de la culture digitale a été utile pour parler à cette jeunesse. Un candidat relativement âgé, porteur d’un discours très à gauche et suscitant l’enthousiasme d’une grande partie de la jeunesse, notamment chez les diplômés: le profil de la candidature de Jean-Luc Mélenchon n’est pas sans rappeler Bernie Sanders aux États-Unis.
Une poussée dans les grandes villes
Sous une apparente stabilité de son étiage national, la géographie du mélenchonisme se caractérise par des évolutions marquées et contrastées. Sous l’effet de la concurrence de Fabien Roussel, le PC ayant décidé de partir sous ses propres couleurs alors qu’il avait soutenu Mélenchon en 2012 et 2017, l’Insoumis voit son score s’éroder dans la plupart des zones d’influence historiques du PC. C’est le cas dans le bassin minier du Pas-de-Calais, dans le Valenciennois, à Dieppe, dans l’agglomération havraise ou dans le sillon mosellan, par exemple. Mais les vieux bassins industriels ne sont pas les seuls concernés. On constate la même érosion dans le Vimeu (Somme), le Cher, l’Allier, la Haute-Vienne, la Corrèze, la Dordogne, les Hautes-Pyrénées, les Landes ou bien encore dans ce qui reste de l’ancien Midi rouge dans le Languedoc. De la même façon que les parrainages de maires communistes ont manqué à Mélenchon, une partie de l’électorat communiste de province lui a préféré le candidat du parti.
Mais ces pertes dans la partie de la France périphérique, correspondant à la survivance de la vieille implantation communiste, ont été plus que compensées par des progressions très significatives du candidat de l’Union populaire dans d’autres territoires. On observe tout d’abord une poussée très marquée dans la plupart des grandes métropoles régionales et à Paris.
Dans ces métropoles universitaires abritant de nombreux étudiants, Mélenchon enregistre des progressions atteignant parfois 10 points. Ce «grand bond en avant» ne s’explique cependant pas uniquement par l’écho rencontré dans la jeunesse ou les milieux universitaires. Ces grandes villes sont historiquement des fiefs du Parti socialiste et des écologistes (qui les dirigent quasiment toutes, à l’exception de Toulouse) et toute une partie de cette gauche urbaine comprenant les fameux «bobos», mais également d’autres groupes sociaux, a encore plus massivement qu’en 2017 pratiqué le vote utile à gauche en faveur de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier y capte par ailleurs une frange de l’électorat de gauche qui avait voté Macron en 2017 et qui, à l’issue d’une mandature orientée à droite, s’est sentie flouée et a décidé de sanctionner le sortant en votant pour le candidat Insoumis, qui récupère 8 % des voix macronistes de 2017. Ce transfert s’observe dans l’Est parisien avec un recul de près de 7 points pour Macron dans les 11e et 20e arrondissements, quand Mélenchon y progresse de 12 et 16 points.
Les scores élevés du candidat Insoumis dans les grandes métropoles sont également à mettre en regard avec une autre caractéristique sociologique de l’électorat Insoumis qui se recrute bien davantage dans la France des locataires (30 %) que dans celle des propriétaires (17 %). Dans ces grandes villes, les prix de l’immobilier sont élevés et rendent difficile l’accession à la propriété pour les jeunes, les classes moyennes et les catégories dotées d’un capital culturel et scolaire important, mais ne disposant que d’un niveau de revenus assez moyen. C’est autant de clientèles électorales des Insoumis. Tous ces éléments ont permis à Mélenchon de virer en tête dans bon nombre de capitales régionales comme Montpellier, Marseille, Grenoble, Strasbourg, Lille, Rennes, Nantes ou Toulouse.
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Le vote musulman dans les banlieues
La poussée mélenchoniste s’observe encore plus spectaculairement dans les communes de banlieue et notamment en Île-de-France. On constate le même phénomène en province à Creil ou Vaulx-en-Velin, par exemple, où Jean-Luc Mélenchon atteint 54,9 % des suffrages exprimés dans ces deux communes. En cinq ans, l’audience électorale du mélenchonisme est devenue hégémonique dans ces communes en préemptant tout le vote de gauche et notamment les voix qui s’étaient portées sur Benoît Hamon en 2017 (à Trappes, par exemple).
Les données d’enquête de l’Ifop indiquent une forte prévalence de ce vote parmi les foyers les plus modestes. Mélenchon passe ainsi de 13 % parmi les tranches de revenus les plus aisés à 31 % parmi les personnes gagnant moins de 900 euros. De la même manière, si 17 % des salariés en CDI ont glissé un bulletin Mélenchon dans l’urne, les salariés plus précaires se sont davantage portés sur lui: 27 % parmi les intérimaires et 33 % chez les personnes en CDD. On retrouve la même logique en termes de type de logement occupé. Mélenchon recueille 17 % des voix des personnes résidant en maison individuelle, 22 % parmi ceux vivant dans un immeuble privé mais pas moins de 29 % auprès de ceux qui occupent un HLM. Ces populations très modestes sont surreprésentées dans ces communes de banlieue et y ont constitué une composante essentielle du vote Mélenchon. La direction des Insoumis avait d’ailleurs fait de la mobilisation de cette population un objectif prioritaire et avait déployé d’importants efforts militants dans ces quartiers populaires et d’habitat social pour inciter à aller voter.
Dans ces scores impressionnants, le facteur ethnoculturel a également joué un rôle important. Une enquête Ifop pour La Croix a montré que pas moins de 69 % des personnes de confession musulmane avaient voté pour le candidat Insoumis, que ses adversaires ont souvent taxé d’«islamo-gauchiste». En 2017, cet électorat avait déjà soutenu ce candidat - qui avait obtenu 37 % des voix musulmanes -, mais la progression est cette année spectaculaire. Le fait que Mélenchon et ses lieutenants aient participé aux mobilisations contre l’islamophobie, qu’ils se soient opposés aux tenants d’une laïcité trop stricte (notamment dans le cadre des débats sur la loi sur le séparatisme) ou qu’ils aient dénoncé les contrôles au faciès ont généré un sentiment de proximité et de reconnaissance dans cet électorat. On peut également penser que la candidature d’Éric Zemmour a suscité de l’inquiétude dans toute une partie de l’électorat musulman, qui a vu en Jean-Luc Mélenchon le meilleur rempart face au zemmourisme. Dans cet électorat, le candidat de l’Union populaire a donc bénéficié d’un vote utile pour faire barrage à l’extrême droite en y captant les voix assez nombreuses qui s’étaient portées sur Benoît Hamon en 2017 (17 % à l’époque contre seulement 4 % cette année pour le total Hidalgo plus Jadot), mais également de la déception suscitée par Emmanuel Macron, qui recule sensiblement dans cet électorat en passant de 24 % en 2017 à 14 % cette année.
Dans la dernière ligne droite de la campagne, différents messages émanant de leaders d’opinion musulmans (imans, influenceurs, personnalités) appelant à voter pour Jean-Luc Mélenchon ont circulé sur les réseaux sociaux, ce qui a alimenté la dynamique électorale dans les banlieues françaises, comme parmi les binationaux résidants au Maghreb. L’Insoumis réalise ainsi par exemple 54,5 % des voix à Tanger, 52,8 % à Fès et Oujda, 47,5 % à Rabat et 55,4 % parmi les électeurs français résidant en Algérie.
Jean-Luc Mélenchon a souffert de la concurrence de Fabien Roussel dans certains fiefs communistes. C’est notamment le cas dans des villes industrielles ou anciennement industrielles de province comme La Grand-Combe, dans l’ancien bassin minier d’Alès, Avion, dans le Pas-de-Calais, Gonfreville-l’Orcher, dans la banlieue ouvrière du Havre, Oissel, dans celle de Rouen, Martigues et sa raffinerie en bordure de l’étang de Berre, la cité cheminote de Varennes-Vauzelles, dans la Nièvre, ou bien encore Hussigny-Godbrange, dans l’ancien bassin minier lorrain.
Ces moindres performances ne renvoient cependant pas qu’à la concurrence du candidat communiste. Un facteur socioculturel rentre aussi en ligne de compte. Dans ces communes ouvrières ou anciennement ouvrières, les personnes issues des immigrations maghrébines et africaines sont également présentes, mais dans des proportions nettement moins importantes que dans les communes de la banlieue parisienne. Le «vote musulman» y a donc été moins puissant, ce qui y a limité le score de Mélenchon. Ce facteur permet en partie d’expliquer que le candidat Insoumis, bien que virant très confortablement en tête dans certains vieux fiefs communistes du Val-de-Marne - 45,3 % à Vitry, 40 % à Champigny, 37,3 % à Chevilly-Larue -, n’y atteigne pas les niveaux stratosphériques constatés dans le «93».
Dans les classes populaires et les milieux les plus modestes, la concurrence a été rude entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Les deux candidats font ainsi jeu égal parmi les chômeurs et les personnes résidant en HLM. Parmi celles travaillant en CDD ou intérim, l’écart n’est que de 3 points: 30 % pour Mélenchon contre 33 % pour Le Pen. Quand on pénètre dans la partie la plus stable du salariat, composée par les personnes bénéficiant d’un CDI, l’avance de Le Pen se fait un peu plus nette avec 29 % contre 22 % pour Mélenchon. Ce dernier est devancé parmi les ouvriers et employés: 26 % contre 34 %.
Tout se passe comme si le candidat Insoumis bénéficiait d’une meilleure assise dans les couches les plus modestes et précaires, quand Marine Le Pen prendrait l’avantage dans les segments plus insérés des milieux populaires. L’analyse par niveau de revenu net mensuel confirme ce diagnostic, Mélenchon ne surclassant son adversaire que parmi les personnes disposant de moins de 900 euros de revenus nets mensuels, parmi lesquels sans doute un certain nombre de bénéficiaires d’allocations, qui sont moins nombreux parmi ceux dont le revenu net dépasse 1300 euros et qui votent moins Mélenchon.
À ce clivage économique et statutaire parcourant les classes populaires, s’ajoute dans le salariat un clivage syndical. Mélenchon devance Le Pen parmi les salariés se disant proches d’un syndicat (35 % contre 22 %), alors qu’il est nettement distancé au sein des salariés sans sympathie syndicale (19 % contre 28 %). Mais le facteur ethnoculturel et religieux constitue également une ligne de partage marquée, notamment dans les milieux populaires. Jean-Luc Mélenchon a rassemblé 69 % des voix des personnes de confession musulmane contre 7 % seulement pour Marine Le Pen, qui bénéficie en revanche d’un soutien deux fois plus important que celui de l’Insoumis parmi les personnes de confession catholique: 27 % contre 14 %. Ce prisme ethnoculturel et la composition démographique de la population locale doivent être intégrés quand on analyse le vote dans les «quartiers populaires».
Des territoires ruraux alternatifs
La carte du mélenchonisme fait également ressortir des espaces ruraux, voire très ruraux, correspondant à des zones de collines ou de moyennes montagnes, où se pratique une agriculture faiblement intensive. Ils courent pour l’essentiel des montagnes ariégeoises aux Hautes-Alpes en passant par les Corbières, le Larzac, les Cévennes, le sud de la Drôme, le Trièves et le Vercors. Dans ces campagnes et montagnes du sud de la France, une population autochtone plutôt âgée a vu arriver par vagues successives, depuis les années 1960, des néoruraux qui se sont sédentarisés. La culture politique locale, marquée par l’influence historique du protestantisme en lutte contre l’État central, les mobilisations de paysans pauvres et la présence de maquis durant l’Occupation, penchait traditionnellement à gauche. Ce tropisme a été renforcé par l’arrivée de ces populations nouvelles souvent porteuses d’une culture contestataire (lutte sur le Larzac) ou alternative (adeptes de la décroissance, de l’agriculture bio, communautés autonomes). Dans ces territoires économiquement peu dynamiques, l’emploi public pèse lourd et la question du maintien des services publics en milieu rural fédère largement. Cet écosystème est favorable aux thèses portées par les Insoumis, qui firent élire deux députés en Ariège lors des législatives de 2017. Ce n’est pas un hasard si Jean-Luc Mélenchon a choisi la ville de Digne-les-Bains, située à l’autre extrémité de cet arc contestataire et alternatif méridional, comme lieu de tournage de son émission «La France dans les yeux», sur BFMTV, le 17 février dernier.
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On retrouve des configurations et des ambiances similaires dans le Tarn-et-Garonne, le Lot, le Limousin ou le Centre-Bretagne, autant de terroirs agricoles pauvres qui ont aussi accueilli des néoruraux. Dans ces régions, les hauts lieux de cette contre-culture alternative ont offert des scores particulièrement élevés au candidat Insoumis. On peut citer l’emblématique commune de Trémargat dans les Côtes-d’Armor (64,4 %), Saoû ou Die, dans la Drôme (49,9 % et 44,6 %), Massat ou La Bastide-de-Sérou, en Ariège (49,6 % et 37,2 %), Limans, dans les Alpes-de-Haute-Provence (48,1 %), ou encore Saint-Germain de Calbert (36,9 %), en Lozère.
Lors de la pandémie de Covid-19, cet arc contestataire et alternatif méridional s’était manifesté par un faible niveau de vaccination du fait à la fois d’une défiance ancrée vis-à-vis des institutions étatiques, mais aussi de la prégnance des médecines alternatives et d’un discours antivax et technophobe (opposition aux OGM, aux compteurs Linky ou aux antennes 5G notamment) dans toute une partie de la population locale.
L’effet vaccination outre-mer
On retrouve pour partie le même climat d’opinion dans certains départements ultramarins, qui se sont caractérisés par une très forte opposition à la vaccination obligatoire. Sur fond de méfiance historique vis-à-vis de la métropole, réactivée sur le plan sanitaire aux Antilles par le scandale du chlordécone, toute une partie de la population locale s’est mobilisée contre les directives gouvernementales. Lors d’un déplacement en Guadeloupe, en décembre 2021, Jean-Luc Mélenchon viendra apporter son soutien aux soignants de l’hôpital de Pointe-à-Pitre menacés de suspension, car non vaccinés. Il fustigera à cette occasion «l’attitude coloniale» du gouvernement. Ce contentieux entre le gouvernement et la population locale sur la crise sanitaire s’est ajouté à la déception générale à gauche vis-à-vis du quinquennat. Or, comme dans les banlieues en métropole, cette déception a sans doute été plus aiguë aux Antilles, en Guyane et à La Réunion du fait des difficultés sociales persistantes. Ce climat, mêlant revendications sociales, vote utile à gauche (la Guyanaise Christiane Taubira a appelé à voter pour lui en fin de campagne) et antimacronisme, a été particulièrement porteur dans ces départements pour Jean-Luc Mélenchon, qui ne manqua pas de se déplacer dans certains d’entre eux (Guadeloupe, Martinique et Réunion) et où il progresse spectaculairement par rapport à 2017.
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Le Figaro
Trois Chinois de retour d'un séjour record dans l'espace
Les trois astronautes ont passé six mois sur la station spatiale chinoise, avec laquelle la Chine espère bien développer son programme spatial et rattraper l'Europe, les États-Unis et la Russie.
C'est le plus long séjour jamais effectué par la Chine dans l'espace: les trois astronautes de la mission Shenzhou-13 sont revenus sur Terre samedi après six mois passés dans la station spatiale chinoise.
Il s'agit d'une nouvelle étape réussie pour Pékin dans son ambitieux programme spatial destiné à rattraper les États-Unis, l'Europe et la Russie. Après avoir déclenché son parachute rouge et blanc, la capsule de retour où avait pris place l'équipage - composé d'une femme et de deux hommes - a atterri peu avant 10h00 (02h00 GMT) dans le désert de Mongolie Intérieure (nord de la Chine). «La capsule de retour de Shenzhou-13 a atterri avec succès», a déclaré la télévision d'Etat CCTV. Les images en direct de CCTV ont montré l'atterrissage de la capsule dans un nuage de poussière. Les équipes au sol, qui s'étaient tenues à l'écart du site d'atterrissage, se sont précipitées en hélicoptère pour atteindre la capsule.
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L'équipe au sol a applaudi les astronautes qui ont déclaré à tour de rôle se sentir «bien». L'équipage était composé de trois pilotes de l'armée: le commandant Zhai Zhigang (55 ans), sa collègue Wang Yaping (42 ans) - devenue la première Chinoise à effectuer une sortie dans l'espace en novembre - et le benjamin Ye Guangfu (41 ans), dont c'était le premier vol spatial. Zhai Zhigang est sorti le premier de la capsule, environ 45 minutes après l'atterrissage.
L'ancien pilote de chasse, qui a effectué la première sortie chinoise dans l'espace en 2008, a salué les caméras, souriant, alors qu'il était hissé par l'équipe au sol, avant d'être emmitouflé dans une couverture. «Je suis fier de notre pays héroïque», a-t-il déclaré à CCTV. Avec 183 jours dans l'espace, l'équipage pulvérise le précédent record national pour un séjour spatial, qui était de 92 jours et avait été établi en 2021 lors de la précédente mission habitée, Shenzhou-12.
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«Le but (avec Shenzhou-13) n'était pas en soi d'établir un record mais de développer les aptitudes nécessaires à une occupation permanente de la station», l'objectif final de la Chine, a relevé Jonathan McDowell, astronome au Centre Harvard-Smithsonian pour l'astrophysique, aux États-Unis.
Nommée en chinois Tiangong («Palais céleste») mais également connue par son acronyme anglais CSS (pour «Station spatiale chinoise» en français), elle devrait être achevée d'ici fin 2022. Semblable en taille à l'ancienne station russo-soviétique Mir, sa durée de vie doit être d'une quinzaine d'années.
Site «de classe mondiale»
En six mois, l'équipage a effectué deux sorties dans l'espace, poursuivi la construction de la station, animé deux cours via internet pour les écoliers chinois, réalisé des expériences et affiné sa maîtrise des séjours longue durée. «Ils ont par exemple amélioré leurs aptitudes en matière de maintenance, via des sorties dans l'espace et des manipulations du bras robotique» de la station, a détaillé à l'AFP Chen Lan, analyste du site GoTaikonauts.com, spécialisé dans le programme spatial chinois.
Shenzhou-13 n'était «pas une percée significative» mais «l'achèvement de la CSS dans le courant de l'année constituera par contre un événement très important», a-t-il souligné. Prochaines étapes de la construction: l'envoi d'un vaisseau cargo en mai puis d'une autre mission habitée, Shenzhou-14, qui devrait être lancée en juin.
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Les deux derniers modules de la station spatiale doivent être envoyés à partir de juillet. Ils prendront la direction de l'espace depuis le centre de lancement de Wenchang, situé sur l'île tropicale de Hainan (sud) et dont le président chinois Xi Jinping a déclaré jeudi vouloir en faire un site «de classe mondiale». À partir de Shenzhou-14, la CSS devrait être occupée en permanence.
La Chine investit depuis quelques décennies des milliards d'euros dans son programme spatial, et a envoyé son premier astronaute dans l'espace en 2003. Depuis, il a réalisé quelques prouesses remarquées, notamment ces dernières années. Elle a posé début 2019 un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. En 2020, elle a rapporté des échantillons de Lune et finalisé Beidou, son système de navigation par satellite, concurrent du GPS américain. En 2021, elle a fait atterrir un petit robot sur Mars et prévoit d'envoyer des hommes sur la Lune à l'horizon 2030. La Chine est exclue de la Station spatiale internationale depuis 2011, lorsque les États-Unis ont interdit à la Nasa de s'engager avec le pays asiatique.
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Le Figaro
Jordan Bardella: «Nous avons la maturité pour arriver au pouvoir»
Charles SapinENTRETIEN - Le président par intérim du RN appelle les partisans d’Éric Zemmour et de LR qui veulent «sauver la France» à se mobiliser en faveur de Marine Le Pen.
LE FIGARO. - Marine Le Pen appelle de ses vœux un rapprochement entre l’Otan et la Russie. Vos porte-parole refusent de qualifier la Russie comme un pays totalitaire.
Jordan BARDELLA. - Nous avons condamné avec la plus grande fermeté l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Sans la moindre ambiguïté, y compris dans nos votes au Parlement européen. La dérive autoritaire de la Russie est incontestable. Personne ne peut la nier. Ceci étant, il est important de voir loin et de distinguer le danger qui nous menace aujourd’hui et celui qui nous menacera demain. Un rapprochement entre la Russie et la Chine pourrait avoir pour conséquence la création d’une hyperpuissance, d’un monstre géopolitique, qui aurait des conséquences extrêmement lourdes pour l’Europe. Je ne crois pas qu’il soit dans l’intérêt de la France, puissance nucléaire, d’entrer en guerre avec la Russie, autre puissance nucléaire. C’est tout ce que nous disons. Emmanuel Macron a gardé des liens avec Vladimir Poutine, en le prenant chaque semaine au téléphone, depuis son élection. Et il a eu raison. La difficulté est que, dans ces échanges, il est moins perçu comme le président de la République que comme le collaborateur du président américain ou de la présidente de la Commission européenne. C’est pourquoi nous défendons un non-alignement, un retour à l’équidistance entre Est et Ouest, qui était le fondement même de la politique internationale du général de Gaulle.
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En quoi Marine Le Pen a plus de chances de l’emporter qu’il y a cinq ans?
Déjà, parce qu’Emmanuel Macron a désormais un bilan. Nos réserves de voix se trouvent dans les 72 % de Français qui ont voté contre lui dimanche dernier. Et qui ne souhaitent pas cinq années de plus de saccage social, de saignée fiscale et de désordre dans la société française. Deuxièmement, parce que le temps a donné raison à Marine Le Pen. La véritable surprise de cette élection, c’est elle. Elle a imposé son sujet: la peur de la fin de mois difficile. Elle a démontré sa solidité dans le cadre de cette élection. Si les Français l’ont placée au second tour, c’est parce que c’est la seule à pouvoir battre Emmanuel Macron. Nous avons atteint la maturité nécessaire pour arriver au pouvoir. Notre candidate est prête. Notre projet politique est politiquement faisable, juridiquement viable et financièrement soutenable. Le temps est venu.
Il y a une forme d’indécence de la part de quelques privilégiés, notamment de sportifs qui n’ont aucun problème de pouvoir d’achat parce qu’ils ne payent pas leurs impôts en France, aucun problème de sécurité là où ils vivent, de venir donner des leçons de morale au Français
Emmanuel Macron dépeint Marine Le Pen comme le vrai visage de l’extrême droite. Les tribunes appelant à faire barrage se multiplient. De quoi ce retour de la diabolisation est-il le nom?
Cela est le nom d’un système qui défend ses intérêts, qui ne sont plus depuis longtemps les intérêts du peuple. Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont donnés à quasi-égalité, dans les marges d’erreur. Une victoire est possible pour l’un comme pour l’autre. On sent donc une fébrilité qui se transforme en anathèmes et en invectives de la part de la macronie. Comme de la part de certains médias, qui sont entrés en campagne et qui ont choisi leur camp. Je ne suis pas surpris. Mais je pense que tout cela ne marche plus quand vous avez eu cinq ans d’Emmanuel Macron. Cinq ans de racket fiscal, de dérive autoritaire, de restriction des libertés, y compris numériques. Cinq ans de désordre et de désunion. Le choix du 24 avril, c’est en réalité le choix entre Emmanuel Macron et la France. Il y a une forme d’indécence de la part de quelques privilégiés, notamment de sportifs qui n’ont aucun problème de pouvoir d’achat parce qu’ils ne payent pas leurs impôts en France, aucun problème de sécurité là où ils vivent, de venir donner des leçons de morale au Français. Ces consignes de vote sont indécentes.
Depuis le début de cet entre-deux-tours, la plupart des critiques portent sur votre manque de crédibilité, notamment en matière économique. Comment y répondre?
Je pense que le sérieux a changé de camp durant cette élection. Tant sur la question du pouvoir d’achat que sur la nécessaire liberté qu’on doit donner aux TPE et aux PME, tout se trouve dans le programme de Marine Le Pen. Je n’accepte pas les leçons de crédibilité de la part de gens présentés comme des Mozart de la finance en 2017 et qui lèguent à ma génération un pays avec 600 milliards d’euros de dette en plus, un déficit du commerce extérieur abyssal et des retraités vivant parfois avec 8 euros par jour. Économiquement comme socialement, Emmanuel Macron aura été le président exclusif des très riches et des premiers de cordée. Sur le sujet de la réforme des retraites, nous sommes les mieux-disants. Partir à 60 ans après 40 annuités lorsqu’on est entré dans le monde du travail entre 17 et 20 ans, c’est un choix de société et une vision de l’homme que nous assumons. Le flou qui entoure la réforme d’Emmanuel Macron à 65 ans, sans jamais préciser le nombre d’annuités, démontre son impréparation et son absence de projet pour le pays. Sinon la seule volonté de se maintenir au pouvoir.
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La solitude de Marine Le Pen, l’absence de ralliés, est une musique qui s’installe. Avec qui gouvernerez-vous?
Marine Le Pen a exprimé le souhait de composer un gouvernement d’union nationale. Ce qui signifie que ce n’est pas le Rassemblement national à proprement parler qui arrivera au pouvoir. Mais un rassemblement assez large de tous les patriotes. Notre volonté est de réunir le meilleur de la droite et de la gauche. Ce qui n’est en soi pas un syncrétisme mais un dépassement, vers tous ceux qui ont la nation au cœur de leurs convictions. Nous sommes confrontés à la même situation que le général de Gaulle en 1958. Où l’enjeu était de mettre un terme à des dizaines d’années de règne des partis. Nous portons une grande promesse d’alternance et de rétablissement de l’État souverain. Marine Le Pen a d’ores et déjà indiqué que son ministre de la Justice sera Jean-Paul Garraud. Ancien magistrat, créateur du parquet antiterroriste et qui aura été près de dix ans député LR. Dans ces dix jours qui nous séparent du second tour, le temps est au projet de civilisation et au choix de la personnalité pour l’incarner. Viendra le temps de la composition du gouvernement et de celle de la majorité présidentielle. En 2017, personne n’était en capacité de nommer ne serait-ce qu’un ministre d’Emmanuel Macron.
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Comme Nicolas Dupont-Aignan en 2017, Éric Zemmour a appelé à voter pour Marine Le Pen. Si le premier s’est vu promettre le poste de premier ministre, le second n’est même pas considéré comme un allié.
Je remercie Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan pour leur choix cohérent et courageux. À partir du moment où on a à cœur l’intérêt de la France et que l’on considère que l’enjeu de cette présidentielle est de sauver la France, il n’y a pas d’autre choix que celui de voter Marine Le Pen. Éric Zemmour a indiqué qu’il ne demanderait rien. Nous ne sommes pas dans le même contexte qu’en 2017. Encore une fois, le temps de proposer un premier ministre viendra. Je veux dire aux partisans d’Éric Zemmour, du parti Les Républicains ou d’autres, qu’au-delà des divergences qui peuvent nous séparer je pense que le temps est venu de faire un bout de chemin ensemble. Une course contre la montre est engagée. Lorsque le pays court à l’abîme, lorsque le destin de la France est en jeu, nous n’avons pas le droit de nous abstenir. J’appelle ceux qui partagent ce sentiment d’urgence à nous rejoindre. Parier sur le coup d’après, attendre une hypothétique recomposition n’est pas à la hauteur de l’enjeu de civilisation que revêt ce scrutin. Emmanuel Macron sait que l’abstention est la condition de sa réélection. Et que, si le peuple vote, le peuple gagne.
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L'Humanité
Cats on Trees, à la crème anglaise
Prescription cultureAprès deux albums à succès et quatre années d’absence, le duo pop-rock toulousain retombe sur ses pattes avec « Alie », opus superproduit taillé pour la scène.
Ingrid PohuTrois notes suffisent à Nina pour nous attraper dans ses filets. Sa voix claire et limpide libère une énergie aérienne et une force mélancolique qui attisent les rythmiques fluides de morceaux pop bien troussés qu’elle cosigne – en anglais et en français – depuis dix-huit ans avec son acolyte et ami Yohan. La chanteuse du duo se distingue aussi par sa scansion rapide, qui fait tournoyer les paroles dans un souffle équilibré. Résultat, on fredonne vite le premier single, « Please, Please, Please », et « Nobody », où il est question du bonheur simple et profond à déclarer sa flamme à l’être aimé. Ce qui n’empêche pas la peur du retour des amours sans lendemain (« Une nuit ou deux »). Une ballade est dédiée à l’amitié (« Old Friends »), une autre au manque causé par l’absence (« Nino, tes yeux sont si beaux / Qu’ils font rougir le jour, les fleurs et leurs contours »).
Le producteur anglo-saxon Liam Howe (Lana Del Rey) et le mixeur Mark Stent (Lady Gaga, Elton John) ont donné du volume à ce disque taillé pour la scène. « Two two two two kids on the road / Let’s get crazy one more night », écrivent Nina et Yohan dans « Took Took ». Deux fous chantant sur la route, pas prêts à être mis en cage.
Musique L'Humanité
Les VOD de la semaine - « A state of mind » de Daniel Gordon, et « 9 muses of Star Empire » de Lee Harkjoon
Prescription cultureDeux documentaires sur des jeunes filles répétant des spectacles. L’un en Corée du Nord, l’autre en Corée du Sud. L’aspect le plus inhumain ne se situe pas forcément où l’on croit.
Vincent OstriaDeux documentaires, deux Corées, mais un sujet proche, qui montre ces pays frères ennemis sous un jour un peu inhabituel. Dans « A state of mind », film à la facture un peu conventionnelle, on assiste aux répétitions et à la vie quotidienne de Hyon Sun, adolescente de 13 ans et sa camarade Song Yun, 11 ans, qui préparent un méga-spectacle de gymnastique rythmique dont la Corée du Nord a le secret. On assiste en partie à leur vie quotidienne dans une sorte de HLM de Pyongyang. Contre toute attente, bien que le film ne révèle bien sûr pas tous les dessous de la vie en Corée du Nord, il sort des clichés touristiques habituels. Outre les répétitions, qui semblent moins mécaniques que prévu, le film évite les banalités sur le cadenassage du pays et la langue de bois. On y voit de vraies familles, peut-être relativement privilégiées, mais qui ne cachent pas certains de leurs problèmes (dus à diverses pénuries). Si les inévitables Kim Il-sung et Kim Jong-il (ça se passe en 2003) font partie du tableau, ce ne sont que des figures néo-religieuses. Une des ados espère que « le Général » (Kim Jong-il) assistera à son spectacle, mais ce n’est pas une obsession. « A state of mind » a l’immense mérite de montrer l’humanité quotidienne du monde nord-coréen, rarement vue dans les documentaires précédents en forme de visites téléguidées. Quant à « 9 muses of Star Empire », c’est presque le contraire. C’est aussi une histoire de jeunes filles (plus âgées) répétant un spectacle, mais cette fois il s’agit d’un girls-band – nommé « 9 muses » – de chanteuses-mannequins sud-coréennes lancé par une compagnie musicale K-pop — genre musical très industriel qui fait fureur partout dans le monde. Dans ce cas la facette intime des personnages reste invisible ; tout se déroule dans des salles de répétition, studios de télé, ou sur des scènes. Aucun dogme en Corée du Sud, aucun credo, hormis le business : la K-Pop est une industrie sans âme où les êtres sont interchangeables, considérés comme les simples rouages d’une machine à fric. Les boss de la compagnie musicale sont impitoyables, prêts à éjecter sans sourciller une jeune femme pas assez malléable, trop émotive ou peu performante. Si l’on compare les deux films, les deux situations, c’est la Corée du Sud qui apparaît comme un monde froid et hostile ; l’inverse de la « terrible » Corée-du-Nord où prévaut une forme de solidarité et un contexte familial qui arrondit les angles. Le documentaire n’est certes pas une science exacte, mais il permet parfois de réviser certaines idées reçues.
« A state of mind » de Daniel Gordon. Royaume-Uni, 2004, 1 h 34
« 9 muses of Star Empire » de Lee Harkjoon. Corée du Sud, 2012, 1 h 22
A voir sur mubi.com
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Ils sont jeunes et ils cartonnent en cette fin de saison. Découvrez cinq joueurs à suivre sur les dernières semaines de championnat européen.
Joao Félix, ça match enfin
L’année 2022 a bien démarré pour le petit Portugais. Impliqué sur 11 buts en 18 matches avec l’Atlético de Madrid, il a même été élu joueur du mois de mars en Liga. «Nous savons qu’il a du talent, une bonne lecture du jeu, qu’il est bon dans les un contre un, qu’il inscrit des buts. Il peut défendre pour l’équipe», s’est satisfait son entraîneur Diego Simeone avec qui le courant n’est pas toujours passé. Éliminés par Manchester City en quart de finale de la Ligue des Champions, les Colchoneros doivent encore affronter le Real Madrid, le FC Séville ou encore la Real Sociedad, autant d'occasions pour le joueur de 22 ans de se mettre en valeur et terminer de la plus belle des manières sa troisième (et dernière ?) saison à l’Atléti.
Dejan Kulusevski, la bonne pioche
Dans le dur à la Juventus où il n’a marqué que deux petits buts, le Suédois de 21 ans retrouve des couleurs en Angleterre à Tottenham. Arrivé sous la forme d’un prêt avec une option d’achat obligatoire de 40 millions d’euros, le numéro 21 a très vite su relancer sa saison sous la houle d’Antonio Conte qui apprécie sa polyvalence : «Il peut jouer en tant que numéro 9 si vous voulez jouer avec deux attaquants ou en numéro 10 si vous voulez jouer avec deux joueurs derrière l'attaquant. En même temps, il a le potentiel pour jouer en tant qu'ailier droit.» Déjà impliqué sur 9 buts en 10 matches de Premier League, Dejan Kulusevski est en train de conquérir le cœur des supporters de Tottenham qui ont déjà inventé une chanson à son nom.
Sandro Tonali, la confirmation
Après une saison d’adaptation, le jeune Italien confirme son potentiel sous la tunique de l’AC Milan qui rêve de redevenir champion pour la première fois depuis 11 ans. Devenu quasiment indiscutable au sein de l'effectif rossoneri, Tonali est en train de prendre une grosse dimension au milieu de terrain et ce, grâce au travail de son entraîneur Stefano Pioli. «Il m'a martelé de me mettre au travail et je dois l'admettre, j'avais passé une année difficile mais nous avons fait comme si de rien n'était. Rester fort n'est pas seulement une de mes caractéristiques, c'est une compétence nécessaire dans le football. Sans détermination, sans désir de rédemption, vous ne pouvez pas percer». raconte-t-il au média italien la Repubblica en janvier dernier. Avec deux points d’avance sur l’Inter, Milan est pour le moment virtuellement champion d’Italie mais aura besoin d’un grand Tonali pour ne pas craquer sur le sprint final.
Matheus Tetê, le bonus offensif
Prêté par le Shakhtar Donetsk, Matheus Tetê est arrivé dans une équipe lyonnaise qui cherche à se réinventer offensivement. Dès son premier match, le numéro 20 réussit un départ canon en marquant sur l'un de ses premiers ballons. Plus discret face à West Ham et Strasbourg, le Brésilien de 22 ans apprend peu à peu à connaître ses coéquipiers. «J'ai été surpris de voir son nom revenir depuis plusieurs semaines ici à Lyon. Je pensais que c'était impossible pour Lyon d'avoir un joueur avec les qualités de Tetê. Sa venue est une très bonne chose pour nous» racontait Peter Bosz lors de sa présentation. Éliminé en quart de finale de Ligue Europa, le jeune Brésilien aura tout de même l'occasion de prendre un peu plus ses marques et s'illustrer sur les terrains de Ligue 1 notamment au Vélodrome pour l'Olympico, ce sera le 1er mai.
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Christopher Nkunku, prodigieux
Cette saison, l'ancien Parisien est absolument inarrêtable. Impliqué sur 45 buts cette saison (30 buts et 15 passes décisives) Christopher Nkunku fait partie des joueurs les plus décisif en Europe au même titre que Robert Lewandowski et Karim Benzema (tous les deux impliqués sur 50 buts). «À tous les entraînements, il donne, se dépense, ne triche pas. Je pense qu'il a atteint un stade où il sait ce qu'il vaut et ce qu'il est capable de faire» raconte son coéquipier Mohamed Simakan dans les colonnes de L'Équipe. Positionné aux côtés d'André Silva, le numéro 18 fait le bonheur des supporters de Leipzig qui s'est bien relancé après une première partie de saison décevante. Battu qu'une seule fois en 2022 (3-2 face au Bayern Munich) les hommes de Tedesco sont lancés dans une course au podium et peuvent encore remporter deux titres : La Ligue Europa et la Coupe d'Allemagne.
Ligue des champions : Benzema-Lewandowski, le duel à distance est (re)lancé
Karim Benzema et Robert Lewandowski se livrent une bataille pour le titre de meilleur buteur en Ligue des champions cette saison. Et, indirectement, de meilleur attaquant au monde.
Paris SG : GOAT nouveau sponsor maillot, les dessous d'un contrat qui va rapporter très gros
INFO LE FIGARO – La plateforme américaine de vente en ligne de produits lifestyle s'affichera sur les manches du maillot du PSG à partir de la saison prochaine. Un juteux contrat portant sur plusieurs dizaines de millions d'euros.
Atlético Madrid-Manchester City: la vidéo des échauffourées et de l'intervention de la police dans un après-match houleux
Après la qualification des Anglais en demi-finale de la Ligue des champions, la tension était palpable dans les travées de l'enceinte madrilène.
Le Figaro
Les clés pour comprendre comment l’Amérique profite de la guerre en Ukraine
Jean-Louis TremblaisDÉCRYPTAGE - On le disait gâteux, voire sénile: finalement, Joe Biden tire son épingle du jeu dans le conflit russo-ukrainien. Gaz de schiste, agriculture, vente d’armes: Washington rafle la mise sur tous les tableaux.
1/ Vendre un gaz plus cher à l’Europe
Joe Biden n’a pas fait le voyage pour rien. Le 25 mars dernier, en sa présence, la Commission européenne s’est engagée à lui acheter 15 milliards de m3 (Gm3) de gaz naturel liquéfié (GNL) supplémentaires en 2022. Ce n’est qu’un début. À terme, l’objectif est de remplacer totalement les 155 Gm3 de gaz russe représentant 30 % de la consommation de l’UE. Issu de la fracturation hydraulique (technique prohibée en France car jugée trop polluante), ce «gaz de schiste» sera transporté par méthanier avant d’être regazéifié à son arrivée sur le continent. Pour ce faire, l’Allemagne (qui avait tout parié sur le gazoduc russe Nord Stream 2) devra construire deux terminaux adaptés à cette opération. Aux États-Unis, les producteurs de GNL se frottent les mains et accentuent la pression sur le gouvernement Biden afin d’obtenir de nouvelles concessions. Leur modèle économique est le mégachamp Golden Pass qui sera mis en service par ExxonMobil et Qatar Energy dans l’État du Texas en 2024. Un investissement de 10 milliards de dollars dont la rentabilité est désormais garantie par… la clientèle européenne.
2/ Une aubaine pour l’industrie de l’armement
La guerre russo-ukrainienne a également convaincu (à juste titre, mais dans l’urgence) les Européens de renforcer leurs armées. Le chancelier Olaf Scholz entend ainsi consacrer 100 milliards d’euros à la modernisation de la Bundeswehr. Sa première décision ne plaide pas en faveur de l’Europe de la Défense: Berlin va acheter 35 avions furtifs F-35 du constructeur américain Lockheed Martin pour remplacer sa flotte de Tornado. Tant pis pour l’avion de chasse européen Scaf (Système de combat aérien du futur), que l’Europe développe pourtant avec Paris et Madrid. L’armée française se retrouve aussi en position délicate. Elle dépendait intégralement des gros-porteurs ukrainiens Antonov 124, dont la flotte a été partiellement détruite par les Russes. L’Airbus A400M ayant une capacité d’emport six fois inférieure, il est probable qu’elle se tourne vers le C-17 américain de chez McDonnell Douglas! Quant au groupe Airbus, maître d’œuvre du projet Eurodrone (drone européen de moyenne altitude et de longue endurance), il vient d’annoncer qu’il équiperait son prototype d’un moteur fabriqué par une filiale de General Electric!
3/ Jackpot pour les fermiers du Midwest
La Russie et l’Ukraine, respectivement premier et cinquième exportateurs de blé, fournissaient 25 % de la demande mondiale avant le conflit. Le blé ukrainien est en train de pourrir dans les ports de la mer Noire. Soumis aux sanctions, le blé russe est devenu invendable, ce qui fait grimper les cours, la tonne étant passée de 275 euros en janvier à 350 euros en mars. Les agriculteurs américains, massivement subventionnés par l’administration Biden (27 milliards de dollars dans le cadre de l’American Rescue Plan Act, le plan de relance démocrate adopté en 2021 pour booster l’économie nationale), ne peuvent être que les grands vainqueurs de cette redistribution alimentaire à grande échelle. L’année 2021 leur avait déjà été particulièrement favorable puisque le secteur agricole avait pulvérisé ses records à l’exportation: 177 milliards de denrées vendues à l’étranger, soit une hausse de 18 % par rapport à 2020 et 14,6 % de plus que le précédent record en 2014. Si les hostilités devaient continuer, nul doute que le Midwest ravira à la Russie et à l’Ukraine le titre envié de «grenier à blé» de la planète.
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Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes
L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt
Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.
L'Humanité
Et d’abord nos ancêtres étaient-ils bien gaulois ?
Prescription cultureTHÉÂTRE Avec « Histoire(s) de France, Amine Adjina et ses trois jeunes comédiens s’interrogent sur l’apprentissage « officiel » du passé à l’école, et ce n’est pas triste.
Gérald RossiToute l’aventure débute il y a bien longtemps. Quand des animaux aujourd’hui disparus peuplaient les forêts de France, enfin de Gaule, et d’ailleurs était-ce bien en Gaule que cela se passait ? Là où vivaient Astérix et Obélix ? En vérité les questions sont nombreuses, et les réponses parfois confuses. C’est ce que souligne Amine Adjina, dans la pièce « Histoire(s) de France », qu’il a écrite et qu’il met en scène. Résumons. Cela se passe à l’école, plus précisément au collège. Une professeure veut enseigner l’histoire « autrement » et propose aux élèves de se constituer en petits groupes pour « répéter » puis jouer devant la classe la séquence historique par eux choisie.
Mathias Bentahar, Romain Dutheil et Émilie Prévosteau interprètent les trois jeunes qui se confrontent à trois étapes de l’histoire tricolore, les Gaulois, la Révolution et la Coupe du monde de foot 1998. D’autres époques pourraient suivre, et constituer une suite à ces « Histoire(s) » reconnaît l’auteur. En tout cas, il s’agira dans ce cas, toujours de spectacles destinés à la jeunesse, mais dans lesquels les adultes trouvent aussi leur bonheur, au-delà de la curiosité. Les travaux de plusieurs historiens, comme Jean-Paul Demoule, Patrick Boucheron ou encore Gérard Noiriel ont nourri l’écriture d’Amine Adjina qui se souvient par exemple « qu’au lycée nous avons parlé de la décolonisation mais nous n’avons pas abordé toute l’histoire de la colonisation ». Un peu comme un puzzle dans lequel manquent quelques pièces…
Dans cette première étape, qui pourrait se dérouler dans un collège d’Île-de-France, et peut-être même de la Seine-Saint-Denis, à moins que ce ne soit à Lyon ou à Marseille, des élèves de diverses origines se côtoient. Qu’importe, ils racontent à leur façon des tranches de l’histoire nationale. Et c’est souvent très drôle. Même si, comme le souligne également Amine Adjina, « Aujourd’hui en France et en Europe, nous pouvons voir à quel point, l’histoire, quand elle est utilisée ou raccourcie, peut servir des causes diverses dont celles de l’extrême droite ». Dans un final déchaîné, l’histoire se vit aussi au présent. Bravo.
ThéâtreHistoire L'Humanité
L’Œil urbain, dix ans d’engagement
Prescription culturePhoto William Klein et Guillaume Herbaut sont les deux vedettes de ce festival qui a lieu à Corbeil-Essonnes jusqu’au 22 mai. C’est superbe et gratuit. Qu’on se le dise !
Magali JauffretPour sa 10e édition, le festival l’Œil urbain, qui prouve, depuis une décennie, sa capacité à réunir une programmation de grande qualité, a fière allure : les façades de la halle du marché, de l’hôtel de ville, des moulins Soufflet, les berges de la Seine sont quadrillées de bâches géantes sur lesquelles sont imprimées les images les plus exaltantes du grand peintre, cinéaste et photographe américain William Klein. Prises à Paris, New York, Tokyo, Rome, Moscou, elles transmettent énergie, enthousiasme, rage au charme de la vieille ville de Corbeil-Essonnes.
Désormais exposées dans les plus grands musées du monde, ses images saisies au plus près des visages et des corps sont là en adéquation avec les quartiers populaires, et cela fait du bien au vieil Américain de Paris. Venu sur place, il constate que les jeunes d’ici l’ont repéré, lui, le militant antiraciste, ami d’Angela Davis, qui a filmé Mohamed Ali lorsqu’en 1974, champion du monde mais interdit de boxe à cause de son refus de combattre au Vietnam, il terrasse George Foreman à Kinshasa, devenant ainsi dans le fameux film de Klein Muhammad Ali the Greatest.
Les jeunes des quartiers sont venus aussi se découvrir sur les cimaises de la Galerie d’art municipale, après avoir fait confiance à la jeune photographe Sandra Mehl. Cette dernière confie : « Pendant un an, j’ai mené une exploration intime de la ville pour découvrir les territoires des filles, ceux des garçons, les espaces où ils se rencontrent, se retrouvent, flirtent, célèbrent un moment d’intimité, parfois à l’abri des regards, quand les relations amoureuses s’avèrent inavouables dans l’espace public. »
Ce travail risqué, délicat, réussi, nous fait percevoir à quel point l’amour, dans ces quartiers où les réputations vont vite, est un fait social où se lit le poids de la famille, de la communauté, de la religion. Très pudique est aussi, au théâtre, la série du rappeur et DJ Pascal Rivière que la transition du jeune Alex questionne.
Sur les murs voisins, est montrée l’œuvre noir et blanc, droite, frontale, attachante, de la photographe américaine Anne Rearick, qui s’est immergée dans des townships de la banlieue du Cap, en Afrique du Sud. Travaillant dans la tradition des photographes humanistes états-uniens, telle Dorothea Lange, elle s’est attachée à susciter l’empathie, à trouver beauté, grâce, poésie à côté de la violence.
Exposition magistrale sur l’Ukraine
Très engagée est la série d’Anthony Micallef Indigne toit accrochée sur le kiosque à musique. Elle raconte, en couleur, l’éparpillement à Marseille de 5 000 habitants à la suite de l’effondrement meurtrier, le 5 novembre 2018, de deux immeubles de la rue d’Aubagne. C’est un cri face à la détresse de ces familles qui survivent depuis sans foyer.
Si le Britannique Rip Hopkins vient glisser, dans 80 Abribus de la cité, ses autoportraits où il se met en scène avec malice auprès des habitants, d’autres auteurs dirigent nos regards vers d’autres réfugiés. Hervé Lequeux a suivi des Marocains, parmi lesquels de nombreux mineurs, partis de Tétouan jusqu’à l’enclave espagnole de Ceuta d’où ils franchissent le détroit de Gibraltar et échouent à Barbès, grossissant la tribu des gosses de la rue. La toute jeune Paloma Laudet, à peine sortie de l’École des métiers de l’information, a remarquablement documenté l’externalisation de la frontière britannique sur le sol de Calais, via murs, clôtures, barbelés, caméras, détecteurs infrarouges…
Toutes les écritures, ici, s’épanouissent. Ainsi, le collectif Item, qui fête ses 20 ans, traduit-il la force de son engagement par la vision subjective de chacun de ses membres, tandis qu’Édouard Élias choisit l’héliogravure pour traiter du sauvetage en mer des migrants depuis l’ Aquarius.
À la commanderie Saint-Jean, où l’on peut voir la vidéo de l’Américaine Darcy Padilla sur vingt ans d’accompagnement d’une jeune mère toxicomane et une série de John Trotter sur l’effondrement écologique causé, aux États-Unis, par un mauvais système de gestion de l’eau, on est emballé, sidéré par l’exposition magistrale de Guillaume Herbaut. Le clou du festival ! Auscultant l’Ukraine depuis vingt ans, il a saisi à Tchernobyl, au Dombass et à Maïdan, avec une forme différente à chaque fois, les prémices de la guerre que ce peuple agressé, envahi par la Russie, mène pour sauver son indépendance. Bravo à Elisabeth Hébert et Lionel Antoni, directeurs de ce festival, et au maire de gauche Bruno Piriou, qui défend une haute idée de l’art.
photographie Le Figaro
«Les gens demandent pourquoi. Voilà pourquoi.» : Alec Baldwin se confie sur son choix d'avoir eu 7 enfants
Dans une vidéo postée sur Instagram, l'acteur a expliqué pourquoi lui et son épouse Hilaria ont désiré une famille XXL.
Six, bientôt sept à la maison. Alors qu'Alec et Hilaria Baldwin sont prêts à accueillir un nouvel enfant, l'acteur de 64 ans a expliqué dans une publication Instagram, datant du jeudi 14 avril, les raisons qui les poussent à avoir une famille XXL. Dans la vidéo, on y voit la petite dernière, Maria, 1 an, rire devant la caméra, laissant apparaître ses deux seules dents, avec un commentaire de son père : «Les gens demandent pourquoi. Voilà pourquoi. Être parents, c'est le voyage ultime».
La vidéo a séduit les 2.4 millions d'abonnés d'Alec Baldwin et a recueilli de nombreux commentaires comme celui de l'acteur américain, Leslie Jordan : «Plus précieux que les mots» ou encore de son petit frère, William Baldwin : « Le sourire, le gloussement, la joie…». Un instant de douceur alors que l'acteur a récemment été impliqué dans d'un tir mortel lors d'un tournage.
En vidéo, l'acteur Alec Baldwin tire mortellement sur une femme lors d'un tournage
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Une famille qui s'agrandit d'année en année
Hilaria Baldwin, de 26 ans sa cadette, a déjà mis au monde six de ses enfants : Carmen, 8 ans, Rafael, 6 ans, Leonardo, 5 ans, Romeo, 3 ans, ainsi qu'Eduardo et Maria, 1 an. Alec Baldwin est également le père d'une fille de 26 ans, Ireland Baldwin, issu de son premier mariage avec Kim Basinger.
Cette dernière le soutien dans l'expansion de sa famille, qui suscite parfois des critiques. Comme le montre un message sur son compte Instagram, datant du 7 avril : «Je reçois de nombreux messages de personnes qui sont obsédés, de manière alarmante, par mon père et sa famille (…) Ce ne sont pas mes affaires. À tous les médias qui ont demandé une citation –voici votre citation. Je m'en fiche».
Brigitte et Emmanuel Macron : 14 ans de mariage, de l'ombre à la lumière
Marié depuis le 20 octobre 2007, le couple présidentiel célébrait cette année ses noces de plomb. Retour en images sur un amour complice assumé, à la ville comme dans les couloirs de l’Élysée.
Cette vidéo dans laquelle Will Smith supplie sa femme d'arrêter de parler de leur mariage
Une vidéo, tournée par Jada Pinkett Smith et diffusée en 2019 sur Instagram, vient de ressurgir sur Internet. On y voit l'acteur de 53 ans, dans l'intimité de sa maison, priant sa femme d'arrêter de le filmer.
Folles rumeurs autour d'une séparation de Rihanna, enceinte, et Asap Rocky
Selon de nombreux posts sur les réseaux sociaux, le couple star aurait décidé de mettre fin à sa relation suite à une infidélité de la part du rappeur.
Le Figaro
Julia de Funès: «L’entre-deux-tours ou la grandiloquence des matamores»
Julia de FunèsTRIBUNE - La philosophe, auteur, notamment, de Socrate au pays des process (Flammarion, 2021), jette un regard malicieux sur la propension des détenteurs de la notoriété à se prononcer publiquement pour ou contre un candidat à l’Élysée.
Nombreux sont désormais ceux qui annoncent avec grandiloquence, la mine satisfaite et «en conscience», disent-ils, qu’ils voteront pour Emmanuel Macron. Ce sont des gens bien, du bon côté de la vie, et il s’agit d’en faire part au monde entier dans un lyrisme unanime et un entrain grégaire. Fini le secret de l’isoloir et l’enveloppe opaque, c’est ouvertement que certains affichent publiquement leur intention de vote dont on se passerait bien.
On a le sentiment qu’il ne s’agit pas seulement de partager une opinion personnelle (qui n’intéresse qu’eux-mêmes), mais de se grandir moralement au point de se hisser directeurs de conscience et maîtres dans l’exercice désormais habituel d’exhortation. Ces généreux prédicateurs de vertu se voient soudainement investis d’une nouvelle mission: vanter les bienfaits, non plus de la vaccination, mais d’une certaine intention de vote. Penser juste revient à penser bien. Penser bien revient à penser comme eux.
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À entendre leurs sermons, ils perçoivent comme une bravoure individuelle le fait de révéler des secrets de polichinelle: un parti extrême serait (ô stupeur!) une menace pour la démocratie! La sortie de l’Europe une faillite pour notre pays! Le racisme et le rétrécissement identitaire dont le RN leur semble être (à tort ou à raison) le catalyseur font de ce dernier l’ennemi et non plus seulement l’adversaire contre lequel on se doit de lutter héroïquement. Car ce n’est pas sans effet de manches, mais avec emphase et affectation, que ces bienfaiteurs prennent des postures de matamores en voulant donner l’impression d’un courage inégalable contre de terribles oppresseurs à abattre. Alors nos combattants en toc ne disent plus Marine Le Pen (trop familier) mais «la candidate de l’extrême droite» (plus effrayant), postent des tweets et jouent à se faire peur derrière leur écran en s’alliant sur les ondes pour faire front. Mais ces déclamations chevaleresques, sur fond de récupération morale, me semblent vaines et inopérantes pour plusieurs raisons.
La première, c’est que le souffle de ce front anti-RN sent le remugle des années 1980 face à Jean-Marie Le Pen. Bien que le RN soit un parti républicain, la nazification de l’extrême droite reste un réflexe, au risque d’amoindrir dans les mémoires la spécificité de l’abomination hitlérienne. Je comprends la facilité à fouiller dans les poubelles de l’histoire, mais elle est le signe d’une pauvreté, celle de l’esprit incapable de penser le nouveau, l’événement, le présent. Plus le monde devient complexe et plus les esprits pauvres en lucidité mais riches en moralisation se cramponnent aux époques où il y avait d’un côté le mal, de l’autre le bien.
Nos combattants en toc ne disent plus Marine Le Pen (trop familier) mais « la candidate de l’extrême droite » (plus effrayant), postent des tweets et jouent à se faire peur derrière leur écran
Deuxièmement, c’est ignorer que la morale n’a pas d’effet véritable sur les consciences. Si l’on se contentait de voir le bien pour le faire, l’histoire serait plus radieuse et l’éducation plus aisée. S’il suffisait de comprendre que fumer n’est pas bon pour la santé, il y aurait nettement moins de fumeurs et de cancers du poumon. Allez dire à un alcoolique ou un drogué d’arrêter son addiction avec les meilleures raisons du monde, vous n’y parviendrez pas. Seul un désir peut en contrer un autre, de sorte que le match raison versus passion se termine généralement mal pour la rationalité souvent perdante. La raison ne fait pas l’action, elle combine, évalue, relie, mais ne fait jamais passer à l’acte. La raison «réfute sans convaincre, ou convainc sans persuader ni entraîner, ni convertir, semblable à ces prédicateurs éloquents qui nous font changer d’opinions mais non pas de conduite», disait Jankélévitch.
Troisièmement, utiliser des arguments rationnels pour convaincre du «bon» vote revient à se tromper de dispositif. La raison ne permet pas de connaître le bien et le mal mais le vrai et le faux. Aussi n’est-il pas «contraire à la raison de préférer la destruction du monde entier à l’égratignure de son doigt» (Hume) .
Les sermonneurs du bien appellent désormais danger, bêtise ou ignorance un choix qui n’irait pas dans leur sens
Enfin, c’est oublier une autre vérité philosophique: la délibération vient après la décision. Les citoyens ont globalement, pour la plupart, choisi leur camp et vont maintenant délibérer. La délibération, la pesée de motifs de choix, est toujours seconde par rapport à la décision, bien qu’on la place généralement avant. «En nous interrogeant scrupuleusement nous-mêmes, nous verrons qu’il nous arrive de peser des motifs, de délibérer, alors que notre résolution est déjà prise. Une voix intérieure, à peine perceptible, murmure: pourquoi cette délibération? tu en connais l’issue, et tu sais bien ce que tu vas faire», avouait Bergson.
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Un acte libre, comme l’est un choix électoral, suppose de se laisser déterminer par sa propre volonté. C’est pourquoi, lorsqu’on est attaché à la liberté démocratique, dont liberté-autonomie-responsabilité demeure le triptyque dont se réclament pourtant ces prédicateurs souvent libéraux, on respecte la liberté de conscience et de décision. Or les sermonneurs du bien appellent désormais danger, bêtise ou ignorance un choix qui n’irait pas dans leur sens. «Approuve ce que je te dis d’approuver, car je sais mieux que toi où se situe le bien» semble être leur credo aussi prétentieux, intolérant, qu’inopérant. Non seulement la rationalisation du bien n’influe pas sur une conviction intime, mais la moralisation de la vie politique outrepasse le respect de la liberté de décision et de conscience dont le précepte serait plutôt: «Dilige, et quod vis fac» (saint Augustin: «Aime et fais ce que tu veux»).
«L'État s'oppose au principe d'égalité entre les élèves du public et des établissements hors contrat»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Un élève est interdit d'accès à la compétition internationale Gymniasade Normandie, au motif de sa scolarisation au sein d'un lycée hors contrat. Anne Coffinier, présidente de l'association «Créer son école» dénonce une discrimination de la part de l'État.
Goldnadel: «Cette élection présidentielle symbolise la fin de l'influence des médias de gauche sur l'opinion»
FIGAROVOX/CHRONIQUE - Aucun candidat de gauche ne s'est qualifié pour le second tour de l'élection présidentielle. L'avocat voit dans cette droitisation de l'opinion le signe que les médias de gauche exercent désormais leur influence sur le peuple seulement de manière résiduelle.
Pourquoi la criminalité ressurgit à New York
FIGAROVOX/TRIBUNE - Mardi 12 avril, 23 personnes ont été blessées lors d'une fusillade dans le métro new-yorkais. Depuis que la ville a abandonné la politique de tolérance zéro, elle connaît une recrudescence des violences et de l'insécurité, explique Pierre-Marie Sève.
Le Figaro
Quiz: connaissez-vous les mouvements littéraires pour le bac de français?
Par
Figaro Etudiant •
Publié le 16/04/2022 à 06:00
QUIZ - A quelle période correspond le romantisme? Qui est à l’initiative du réalisme et du roman expérimental? Le Figaro Etudiant vous aide à tester vos connaissances.
Le 16 juin prochain se déroulera l’épreuve écrite du bac de français. Les oraux, eux, se dérouleront entre le 20 juin et le 1er juillet. Pour cette épreuve, les élèves doivent étaler leurs connaissances en littérature: analyse de texte, figures de style, grammaire... Sans oublier les mouvements littéraires.
» LIRE AUSSI - Bac 2022: dates, épreuves, résultats... Comment ça se passe avec la réforme?
À quelle période le réalisme se développe-t-il? Quels sont les principaux caractères du romantisme? À quel règne se rattache le classicisme? À quelques mois du bac de français, Le Figaro Etudiant vous aide à faire le point sur vos connaissances.
La rédaction vous conseille
L'Humanité
Une histoire multiséculaire d’attraction et de répulsion
Prescription cultureEssai Du Moyen Âge à l’ère coloniale, le rapport des Français à l’islam est dominé par l’hostilité et les tensions, mais la tolérance et la curiosité y ont aussi leur place.
Latifa MadaniDans cet ouvrage collectif, 14 contributions d’historiens et de spécialistes mettent en lumière les diverses façons dont les Français, dans leur diversité, ont, au fil des siècles, regardé l’islam et les musulmans.
Le malaise commence déjà par la langue. Comment les nommer ? Sarrasins, Barbares, Barbaresques ou mahométans, il faut attendre 1776 pour que les termes islam et musulman figurent dans le dictionnaire de la Bibliothèque orientale et que le Bescherelle l’adopte en 1874. Dans leur propos, en ouverture, les essayistes Alain Ruscio et Roland Laffitte retracent la saga des hésitations, circonvolutions et approximations du lexique français, jusqu’à la confusion, en cours aujourd’hui, entre musulman et islamiste. Le vocabulaire n’est jamais neutre, expliquent-ils, rappelant combien « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ».
Le malaise, plus que sémantique, concerne aussi l’image du prophète. « Son nom et son rôle ont été connus en Occident dans un contexte fort défavorable, celui de l’affrontement entre le christianisme et ce qui était considéré comme une fausse religion. » Mahomet était souvent décrit comme « violent, belliciste, fourbe, imposteur, à la sensualité débordante, source de débauche ». Au temps des Lumières, cependant, des orientalistes, dont George Sale, traducteur du Coran, reconnaissaient en lui « un homme exceptionnel, un grand réformateur ». Voltaire voyait dans l’islam « une religion philosophique raisonnable » et dans le message coranique « un immense progrès dans la pensée et dans la société ». Ce fut ensuite, au XIXe siècle, Napoléon qui confiait être exalté par la figure héroïque du prophète et disait préférer la religion musulmane, « moins ridicule que la nôtre ».
Un courant d’érudits se constitue
La conquête coloniale de l’Algérie finira, elle, de perpétuer une image négative de la religion musulmane, de son prophète et de ses adeptes. La guerre d’indépendance accentuera le phénomène.
Il faut remonter au « grand choc des croisades » pour comprendre les racines multiséculaires de cette hostilité, expliquent Alain Ruscio et Roland Laffitte. « Les croisades constituent un véritable affrontement entre deux monothéismes dans leur lutte pour l’hégémonie. (…) Elles représentent un moment clé de la structuration de l’islamophobie. »
Cependant, cette histoire est bien plus complexe qu’il n’y paraît. C’est « une histoire d’attraction et de répulsion », selon l’historien Faruk Bilici. Aux XVIIIe et XIXe siècles, il y a eu « une sincère curiosité intellectuelle pour l’islam de la part des grandes figures des arts et des lettres ». Ainsi, Lamartine notamment exprimera son enthousiasme, de retour de voyage en Orient. Un véritable courant d’érudits se constitue, soulignent Alain Ruscio et Roland Laffitte dans leur texte « Intérêt paradoxal pour l’islam, l’autre tradition française » . Ce courant donnera lieu à quelques célèbres conversions, parmi lesquelles celles d’Ismaÿl Urbain, Isabelle Eberhardt, Louis Massignon, Étienne Nasreddine Dinet, Aurélie Picard-Tidjani.
D’autres contributions sur l’école, la laïcité, le voile, les sciences complètent cet ouvrage riche d’enseignements, pour mieux comprendre les enjeux actuels du débat.
islamcolonialismealain ruscio Le Figaro
Vie de couple : quand céder, quand ne rien lâcher ?
ENTRETIEN - Tous les couples ont leur lot de concessions. Mais faut-il tout accepter par amour, au risque de se perdre soi ? Le psychologue clinicien, Pascal Anger, aide à se poser les bonnes questions.
La concession : accepter la position de l'autre et mettre de côté ses opinions quand bien même nous sommes en désaccord. Serait-ce la clef d'un couple qui dure ? Cette concession, elle n'existe pas chez Frédéric et Iliana, 41 et 37 ans. «Nous sommes deux forts caractères, chacun défendant son bout de gras», décrit le premier. Sur tout et n'importe quoi, juste pour le principe parfois. Du programme télé à la destination des vacances en passant par l'école, privée ou non, pour leur fils d'un an : aucun n'est prêt à un renoncement. Le couple s'est déjà séparé trois fois. «Mais je ne pourrais pas vivre avec quelqu'un de conciliant», assure Iliana. «Il me faut une personne avec autant de répondant et de pugnacité que moi», enchérit Frédéric.
Pendant six ans, Olivia, 38 ans, a accepté le «chacun chez soi» exigé par son compagnon. Elle se persuadait d'y trouver son compte : enchaînant les heures supplémentaires sans se poser de question, n'ayant pas à partager son dressing, ne voyant pas le désir s'essouffler car la phase de rendez-vous était sans fin. Au fil des ans, elle assiste pourtant avec envie aux mariages et aux grossesses de ses amis. «J'ai adressé un ultimatum : on vit ensemble ou on se sépare. On s'est quittés», regrette-t-elle, avec l'impression que le sacrifice lui a coûté six ans de sa vie. Comment avancer ensemble en évitant les chausse-trapes ? Réponses avec Pascal Anger, psychologue clinicien diplômé et formé en thérapie systémique.
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Madame Figaro.- Traits de caractère différents, désirs divergents, principes opposés… N’est-ce pas le propre du couple que de faire des concessions ?Notre conjoint ne nous ressemble jamais en tout point. Rares sont ceux qui cherchent le double d'eux-mêmes, et heureusement : ils leur renverraient par trop leurs défauts. Certes, on a des points communs mais il est aussi plus que normal d'avoir chacun ses principes, ses envies, ses désirs, sa propre vision de l'avenir. C'est peut-être ce qui est le plus difficile quand on se met en couple d'ailleurs : abandonner une part de liberté. Un couple, finalement, c'est toujours beaucoup de concessions de part et d'autre. Particulièrement au démarrage, qui est parfois en côte. Souvent, l'un va se montrer plus conciliant. Mais attention à la dynamique qui peut alors s'installer. De même qu'il ne faut pas chercher à changer l'autre, il ne faut pas non plus devenir l'esclave de l'autre.
En vidéo, les 10 secrets des couples qui durent
À l'heure où l'épanouissement individuel est porté aux nues au sein du couple, où l'on veut s'accomplir soi, comment accepter justement d'abandonner une partie de sa liberté ?La société nous dicte notre façon d'être, mais nous, individuellement, avons bien souvent besoin d'être sécurisé par rapport à l'autre. La question à se poser est : avons-nous tous les mêmes besoins ? Et la réponse est non. Mais il est difficile pour tout un chacun d'abandonner une partie de sa liberté.
Pourquoi ?Se priver de liberté c'est se priver d'une partie de soi, et tout le monde n'en est pas capable. Attention, je ne dis pas que l'engagement dans le couple empêche toute liberté, loin s'en faut. La liberté se travaille et se crée. D'ailleurs, la privation de liberté naît souvent d'une autocensure. Par exemple, on ne sort pas avec ses amis par peur de la réaction de l'autre alors qu'en communiquant il nous aurait rassuré. Peut-être au début aurait-il eu besoin de nous demander de rentrer avant une certaine heure, ou de lui envoyer un ou deux messages au cours de la soirée. Par la parole et l'évocation de ses peurs et de ses désirs, on se sécurise l'un l'autre.
Par la parole et l'évocation de ses peurs et de ses désirs, on se sécurise l'un l'autre
Tous les trésors de communication n'empêchent pas que les positions soient parfois inconciliables… Sur quel terrain laisser l'autre l'emporter ?Sur une petite concession qui ne mine pas notre personnalité, notre moi profond. On est sans arrêt dans une espèce de marchandage dans le couple. Quand on se rend compte qu'on dit non presque par caprice, il faut céder. Où les avis vont-ils diverger ? Sur le choix de l'appartement, de la décoration, de la cuisine. On se marie ? Oui ? Non ? Peux-tu voir tes amis sans moi ? À quelle fréquence ? Si c'est secondaire pour nous, autant accepter le choix de l'autre. Mais là encore, il faut prendre garde à ce qu'un certain rapport de dominant-dominé ne s'instaure pas. La famille aussi, est une terre de concessions. Cette belle-famille qui dans les débuts nous est présentée, c'est le nirvana. On adore s'y rendre pour le poulet du dimanche, mais à la longue, les histoires se multiplient et ce rendez-vous dominical devient pesant. Il faut questionner, parler de ce qui nous plait et déplait et construire son couple comme on se construit soi-même. Plus on se connaît soi-même, plus on sait distinguer ce qui est primordial de ce qui est secondaire. C'est un travail en permanence, puisqu'on évolue. Ce qui est acceptable à 20 ans, peut ne plus l'être à 40 ou 60 ans.
On cède sur une petite concession qui ne mine pas notre personnalité
Sur quels points ne pas lâcher l'affaire ? Quelles questions doit-on se poser personnellement pour savoir quand ça vaut le coup de se battre ?On ne cède pas dès lors que cela va à l'encontre de notre moi profond. Il faut anticiper. Ainsi, quand le désir d'enfant apparaît, par exemple, il faut chercher à savoir si nous sommes en adéquation. Serons-nous raccord sur l'éducation ? Dans certains couples, il y a l'enfant de l'autre à prendre en considération aussi. Ces couples décomposés, recomposés : j'en reçois beaucoup dans mon cabinet. Il y a aussi toutes les questions autour de l'argent, toujours très complexes. Les passions aussi. Il faut faire attention à ne pas vouloir changer pour l'autre.
Ne jamais prendre une décision dictée par la peur de perdre l'autre, ni par le besoin de répondre à ses attentes
Dans la dynamique du couple, il peut y avoir des déséquilibres, mais il ne faut pas se perdre pour l'autre, même par amour. Sinon c'est le principe de la cocotte-minute : à tout accepter, un moment ça explose. Je reçois par exemple beaucoup de couples échangistes, dans lesquels l'un ou l'autre s'est engagé pour le désir du partenaire, sans y prendre lui-même ou elle-même un plaisir. Ces concessions-ci sont d'un renoncement terrible. Il ne faut jamais prendre une décision dictée par la peur de perdre l'autre, ni par le besoin de répondre à ses attentes. Aimer l'autre, ce n'est pas tout accepter. Être en couple, c'est être soi-même.
«Les objets hébergent une portion de notre âme» : Emanuele Coccia décortique notre rapport à la maison
Dans son dernier essai, le philosophe Emanuele Coccia décortique notre rapport à la maison, espace miroir de notre propre construction. Et défend l'idée d'une écologie déculpabilisante.
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Sciences Alice sous la loupe de chercheuses
Prescription culturePaul MazliakLes deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.
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Essai La magie de l’errance pédestre sans but
Prescription cultureLaurent EtreRémy Oudghiri a contracté cette habitude à l’adolescence : marcher sans but, se perdre dans les rues ou les grands espaces. Son intuition l’a conduit à interroger des amis, puis à aborder des inconnus partageant ce goût du « pas de côté ». Dans le sillage des surréalistes, qui pratiquaient l’art de la marche au hasard, et celui du questionnaire sur les enjeux existentiels, ce sondeur de métier croise ses souvenirs de déambulations et ses récits de rencontres avec d’autres marcheurs solitaires. Ce faisant, il lève un coin de voile sur une véritable « communauté invisible ». Certains marchent pour se reconstruire après une épreuve, d’autres pour oublier le temps, s’évader, ou poser un regard neuf sur la vie. C’est finalement dans une authentique promenade philosophique que nous entraîne l’auteur. Un livre inspirant.
L'Humanité
Beaux livres Tout savoir sur la vigne, les vignerons et le vin
Prescription cultureGérard Le Puill« Le paradoxe de la viticulture est d’avoir une image de tradition autour d’un produit qui enchante, et, en même temps, d’être gourmande en innovations pour répondre à ces défis majeurs », écrit Philippe Mauguin dans une préface qui résume l’intérêt de cet ouvrage pour quiconque veut progresser dans la connaissance du vin. Du travail de la vigne à la vinification, du rôle des cépages à l’organisation de la filière de production, de la dégustation à la place du vin dans la gastronomie, les sept chapitres de cet ouvrage nous apprennent beaucoup de choses. On relèvera ainsi que près de 85 % des vignobles du Nouveau Monde sont irrigués, contre moins de 10 % en Europe, mais plus de 40 % en Espagne. Voilà aussi pourquoi les deux auteurs portent une réflexion prospective sur le rôle de la vigne et du vin en ce XXIe siècle marqué par le réchauffement climatique.
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Gwendoline Hamon: «Je suis fière de faire de la télé dite populaire, qui a longtemps été décriée»
ENTRETIEN - La sixième saison de la collection à succès de France 3 est en cours de diffusion, avec un nouvel opus ce soir, Le Secret de la ruche, alors que la septième est en tournage en région Rhône-Alpes.
Avec plus de 4,8 millions de téléspectateurs pour l’épisode inédit du 9 avril, le succès de Cassandre ne se dément pas. L’occasion de prendre des nouvelles de Gwendoline Hamon, son interprète principale. Sur le répondeur, une voix d’enfant invite à laisser un «message gentil». Une erreur, sachant que la comédienne est mère d’un ado? «Pas du tout», s’amuse-t-elle quelques minutes plus tard. «Mon fils a 17 ans mais je n’arrive pas à enlever ce message du répondeur où il avait 8 ans. Je n’ai plus sa voix petit, sauf sur quelques vidéos, et parfois je l’écoute seule. Pour vous dire la ringardise de la mère qui n’a qu’un enfant et qui est un peu focus!» L’interview est lancée, enthousiaste et chaleureuse à l’image de l’héroïne de la série.
TV MAGAZINE. - Qu’est-ce qui explique le succès de Cassandre ?Gwendoline HAMON. - J’ai le sentiment qu’il y a beaucoup de sincérité. On bosse, on est content d’être là, conscients de nos privilèges, heureux de la confiance que l’on nous accorde. On m’a beaucoup autorisée à apporter ce que je souhaitais au personnage, j’ai pu le construire avec une grande liberté... Les spectateurs sont vraiment attachés à nous. Et puis c’est bien produit. Nous avons envie de faire plaisir au public, à tous les publics. Un enfant de dix ans doit pouvoir le regarder sans être choqué, comme une dame de 85 ans, un ado, des gens de tous les milieux, avocat ou pharmacienne... Je suis fière de faire de la télé dite populaire, qui a longtemps été décriée.
Il est question dans cet épisode de pesticides, d’adoption, de migrants... Soufflez-vous parfois des thèmes de société qui vous importent aux scénaristes?Le format de 90 minutes permet de développer de bonnes intrigues, très bien tricotées. Ça me plaît, mais ça reste presque un prétexte: l’intérêt est ce qui se passe dans la vie des récurrents. Un fois que le scénario est terminé, je fais deux lectures, les autres comédiens une. Nous le décortiquons. Je donne mon avis car j’ai un œil neuf sur ce qui me paraît coller ou pas. Nous avons des discussions collectives pour retravailler nos dialogues car nous nous sommes approprié les personnages. Et j’ai besoin de me mettre en bouche ces dialogues. Je fais des ajouts, non parce que je suis cabotine mais pour être juste, et la faire évoluer.
«En saison 7, il va y avoir de grands changements dans la vie privée de Cassandre et celle de Roche»
Gwendoline Hamon
De quelle façon?La comédie m’intéresse dans le jeu, c’est un rythme particulier, précis, un ping-pong joyeux et jouissif à faire comme à regarder. Nous ne faisons pas du polar réaliste, ce n’est ni la demande, ni la cible. On ne sort pas du cadre de nos personnages tout en les laissant évoluer avec une certaine originalité. Cassandre est hyper attendrissante car elle est aussi cinglante et rigoureuse dans son métier que complètement larguée dans sa vie privée, voire débile mentale avec son fils à qui elle parle comme s’il avait 8 ans alors qu’il en a 22!
Ne pourrait-on pas imaginer sortir du jeu du chat et de la souris entre Cassandre et Roche? C’est un ressort scénaristique qui existe depuis la nuit des temps mais qui fonctionne. Dès le pilote, j’ai songé à Clair de lune. Il permet de l’humour, du mystère, de l’envie. Il faut que ce soit coquin. Les gens n’ont qu’une envie, c’est qu’on se mette ensemble. Mais s’ils se marient cela gâcherait tout! Les scénaristes ont en tout cas exploré plein de nouvelles idées. En saison 7, il va y avoir de grands changements dans la vie privée de Cassandre et celle de Roche.
Vous n’éprouvez jamais de lassitude?Quand je suis engagée dans quelque chose, je le fais à fond. Je n’ai pas eu une carrière qui a marché tout de suite contrairement à ce que l’on peut l’imaginer. J’ai travaillé comme hôtesse, prêté ma voix à des publicités... J’ai aussi fait des conventions de théâtre: je jouais une pièce sur le chauffage électrique pour faire sa promotion devant les salariés d’entreprises, je n’étais même plus une gamine, j’avais 27 ans! Aujourd’hui, j’ai la chance d’être dans une série qui marche très bien, avec un personnage qu’on m’a permis de créer. Il y a encore un horizon, il n’y a pas de ronron même si je sais qu’il arrivera. Une bonne série dure environ dix ans.
Un mot sur vos projets télé?J’ai tourné deux unitaires pour France 2: L’Impasse, un polar original en mode road movie, avec Thierry Neuvic, dans lequel je joue une psychiatre, ainsi que Maman, ne me laisse pas m’endormir, réalisé par Sylvie Testud, avec Gérard Lanvin et Michaël Youn, une histoire vraie tirée d’un livre sur l’addiction aux benzodiazépines d’un adolescent. C’est important de parler de ce sujet, d’alerter les parents, car les ados sont très doués pour mentir et ces addictions causent des morts...
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Trentenaires, sélects et influents : ces nouveaux réseaux de pouvoir qui rassemblent l'élite de demain
Sofiane ZaizouneFini, le monopole du Siècle, du Cercle de l'Union Interalliée ou de l'Automobile Club de France : loin des vieux codes élitistes, la nouvelle génération prône un networking fondé sur le plaisir, la simplicité et la spontanéité. Une nouvelle façon de «chasser en meute» et de construire sa carrière.
On ignore à peu près qui ils sont, où ils se réunissent et à quelle fréquence. On tape quelques mots-clés, en vain : nulle photo, sur les réseaux sociaux, de trentenaires trinquant sur un rooftop lors d'une soirée Paris Connection. «Depuis juin 2021, nous en avons organisé six dans la capitale et une à Marseille», détaille Antoine Lévêque, 27 ans, le cofondateur de ce nouveau rendez-vous de networking pour jeunes gens prometteurs. Il nous accueille autour d'un café dans les élégants bureaux de The Arcane, l'agence de conseil en influence dont il est l'un des directeurs. À ses côtés, Adrien Loriller, 32 ans, associé d'Avisa Partners, un groupe d'intelligence économique et d'affaires internationales.
Tutoiement facile et élocution soignée, costume impeccable porté sans cravate, chemise immaculée légèrement déboutonnée : les deux hommes maîtrisent parfaitement les codes de «l'entre-deux». Tout comme la centaine d'entrepreneurs, journalistes, communicants, élus ou conseillers politiques, banquiers d'affaires ou encore avocats, tous âgés de 25 à 35 ans, qu'ils réunissent tous les deux mois. Ils investissent le George, le Kube, le rooftop de l'hôtel Rochechouart ou la terrasse du Rowing Club, avec vue sur le Vieux-Port de Marseille. Et envisagent de se lancer à Monaco, Londres, Casablanca ou Abidjan.
«Chasser en meute»
Leurs soirées se veulent l'antithèse de repoussoirs bien identifiés. Les clubs traditionnels, élitistes et ultra-codifiés, comme le cercle de l'Union interalliée ou l'Automobile Club de France, les soirées de gala guindées à plusieurs centaines de personnes, ou encore les classiques afterworks, avec badge sur le revers de la veste et invités placés, font figure d'épouvantails. Les invités aux soirées Paris Connection reçoivent leur carton par WhatsApp - «cela crée du désir», souffle Antoine Lévèque -, sont priés de venir sans costume ni carte de visite, mais de proposer le nom d'un +1 aux organisateurs. Pas question non plus de recevoir la liste des invités en avance ni d'écouter les organisateurs prononcer un mot. Il ne s'agit que de boire un verre et de se rencontrer, nous dit-on. «Tout le monde vient à la cool, l'ambiance est bienveillante, il n'y a pas d'enjeu», affirme Adrien Loriller.
On peine à le croire en écoutant la liste des invités : Jean Gaborit, cofondateur des «Jeunes avec Macron», ex-adjoint au chef de cabinet du président de la République, aujourd'hui reparti dans le privé ; Guillaume Rozier, data scientist et fondateur de CovidTracker et de Vite Ma Dose ! ; Charlie Perreau, journaliste aux Échos ; des cadres d'institutions publiques, une ribambelle d'entrepreneurs, des investisseurs… Tous, sans doute, promis à des postes encore plus prestigieux dans quelques années. «On veut réunir la relève, la nouvelle génération de talents, des gens efficaces dans ce qu'ils font, admet Adrien Loriller. Avec ces soirées, on a voulu théoriser l'idée de chasser en meute. Nous avons tous besoin de développer notre réseau et le plus efficace en la matière, c'est l'informel.»
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Sport, coworking et entre-soi
C'est aussi le plus en vogue. Une ambiance décontractée savamment orchestrée, des cercles exclusifs mais pas élitistes, des événements soignés mais laissant la place au hasard des rencontres : cette recette hybride séduit de plus en plus. Des communautés d'entrepreneurs, comme le Galion Project, aux critères d'adhésion précis, partent au Maroc ou au Brésil discuter stratégie entre deux sessions de kitesurf. À Paris, les clubs privés d'inspiration anglo-saxonne, à la fois hôtels, restaurants, salles de sport et espaces de coworking, se multiplient, comme le Blanche, Soho House ou La Montgolfière. Des écrins où l'on réseaute entre un chai latte et une session d'abdos, en échange d'une cotisation annuelle de 1.500 à 2.500€ en moyenne, parfois après avoir été approuvé par un jury. L'entre-soi a encore de beaux jours devant lui, y compris chez les jeunes actifs ambitieux. Malgré tout, le networking se diversifie et se démocratise. Il répond à un besoin de plus en plus partagé, nourri par les mutations du monde du travail. À l'heure où chacun semble seul artisan de sa propre carrière et où l'(auto)entrepreneuriat suscite bien des fantasmes, développer son réseau devient incontournable, y compris en début de carrière.
L'exercice se pratique désormais avec des codes moins stricts, sur fond de blurring, cette tendance à la confusion des vies pro et perso. Les rencontres sont donc fondées sur la bienveillance et une forme de simplicité, ou en tout cas vantées comme telles. «Ce changement, récent, a commencé il y a environ cinq ans, estime Alain Marty, fondateur du Cercle Wine Business Club, qui réunit des dirigeants passionnés de gastronomie et de vin autour de personnalités de premier plan, et auteur du guide Réseaux d'influence (1). Les jeunes ont une culture très forte, plus que leurs aînés, du réseau et de l'entraide. Ils avancent ensemble, avec une approche à la fois structurée et décomplexée. Le tutoiement leur paraît évident, y compris face à des dirigeants plus âgés, auxquels les jeunes parlent d'égal à égal. L'autre volet, ce sont les réseaux féminins, à la croissance impressionnante.»
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Sororité à tous les étages
Ils se multiplient, en effet, des dîners LeadHers au club privé bruxellois The Nine, plus selects, en passant par le très engagé collectif Sista ou encore les cercles spécialisés par secteur d'activité, voire par métier. Les femmes viennent y puiser de quoi mieux affronter ce qu'elles subissent au quotidien : charge mentale, inégalités salariales, plafond de verre, difficultés à lever des fonds pour les entrepreneures… Dans ces espaces, vantés comme libres de toute injonction, la sororité est reine. Et le partage d'expérience, possible.
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«C'est une valeur importante, on n'est pas là pour se juger. D'ailleurs, chacune vient comme elle est, en Chanel ou en Zara, peu importe», confirme Morgane Guyon, fondatrice des Officieuses, un club accessible contre une cotisation annuelle de 1.500 €, et qui rassemble une centaine d'entrepreneures à Bordeaux, Biarritz et Nantes. Là, les femmes se retrouvent dix fois par an pour échanger, nouer des contacts et, parfois, signer des contrats quelques jours plus tard. «Nous sommes là pour dynamiser nos business, mais aussi nous entraider au quotidien : conseils sur l'école à la maison pendant la pandémie, numéros de médecins spécialistes pour les enfants…», énumère Morgane Guyon. Parce que le travail fait partie de la vie, au même titre que le reste, parler de tout, librement, devient un réflexe chez cette jeune génération. «Nous avons toutes choisi de faire carrière et de nous occuper de nos enfants, souvent davantage que nos maris. On aurait tort de ne pas se soutenir.»
En vidéo, Xavier Niel ou François-Henri Pinault répondent aux questions posées aux femmes
Changement de paradigme
Cette idée infuse chez tous les témoins interrogés pour cet article. «On ne rejoint pas ces réseaux pour monter seule, mais pour créer une aventure collective», insiste Julie Davico-Pahin, cofondatrice et CEO d'Ombrea, une start-up d'Aix-en-Provence qui développe des ombrières pour protéger les cultures du réchauffement climatique. Membre de plusieurs cercles, elle vient d'être élue présidente de la French Tech Aix-Marseille. Un mandat décroché grâce à une feuille de route ambitieuse - aider dix entreprises locales à lever dix millions d'euros chacune en trois ans -, qu'elle a bâtie entourée d'un cercle rapproché d'entrepreneurs et d'investisseurs. «Nos réflexions ont commencé de façon informelle, autour d'un verre, décrit-elle. On applique dans la communauté notre état d'esprit start-up : soyons agiles et mettons les mains dans le cambouis, sans nous embarrasser de carcans guindés ou rigides.» Y compris lorsqu'il s'agit de fréquenter les réseaux plus classiques, qui de fait apprennent à se dérider au contact de ces jeunes startupeurs détendus.
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Une nouvelle façon de mêler travail et plaisir. «Rien ne m'amuse plus que d'aller aux soirées pros, poursuit Julie Davico-Pahin. On rit, on refait le monde, on se fait des amis et, en même temps, on se sent utile. J'ai eu énormément de bonnes idées pour ma start-up en lendemain de soirée.» La légèreté n'empêche pas, là non plus, la volonté farouche de peser lourd dans l'écosystème entrepreneurial, sur le marché de l'emploi ou même dans le débat public. Fréquenter la French Tech, comme d'autres réseaux, c'est progresser entre pairs, nouer les relations nécessaires pour accélérer ou lever des fonds, rencontrer les acteurs publics auprès desquels les entrepreneurs se muent en lobbyistes. Bref, faire partie du jeu. Être dans le match. C'est bien à cela que sert le réseau. À 50 ans comme à 30, avec ou sans cravate.
(1) Réseaux d'influence, le guide du networking en France, Alain Marty, éditions du Rocher, 368 pages, 30 €. Disponible sur livre.fnac.com. Réédition prévue fin 2022.
Épuisés par le monde de l'entreprise, ces 25-30 ans qui quittent tout pour devenir coach ou sophrologue
Après un début de carrière éprouvant, parfois marqué par un burn-out, certains décident de se consacrer au bien-être, le leur comme celui des autres. Une reconversion complexe, où tous les métiers ne se valent pas.
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En fonction de la durée de votre prêt et de la qualité de votre dossier, il est possible d'emprunter cette somme à partir de 1 454 euros de revenus par mois.
Vous souhaitez emprunter 120 000 euros pour financer votre projet immobilier et vous vous demandez si vos revenus sont suffisants ? Tout dépend… de la durée du prêt que vous allez contracter. Depuis le 1er janvier 2022, la durée maximale d'un crédit est de 25 ans pour un taux d'endettement ne devant pas dépasser les 35%. Car quel que soit le montant du crédit demandé, plus la durée d'emprunt est courte, plus les mensualités sont élevées, et plus votre salaire doit être important.
Retrouvez ci-dessous le montant des mensualités que vous aurez à rembourser en fonction de la durée de votre prêt. Les taux d'intérêt utilisés pour obtenir ces chiffres sont les taux moyens pour les "bons" dossiers au 24 mars 2022, selon le courtier en prêts immobiliers Meilleurtaux.com. Car la fixation de votre taux d'intérêt ne dépend pas uniquement de la durée du prêt. Vos revenus, votre stabilité professionnelle ou encore le montant de votre apport vont compter dans l'évaluation de votre dossier. Dans le calcul du coût du crédit, le taux d'assurance est compté à hauteur de 0,34%, ce qui correspond à la moyenne française, d'après le courtier. Ce taux d'assurance va varier en fonction, notamment, de l'état de santé et de l'âge de l'emprunteur.
DURÉE DE L'EMPRUNT (ANNÉES)TAUX D'INTÉRÊT MOYEN (%)COÛT DU CRÉDIT ASSURANCE COMPRISE (€)MONTANT DES MENSUALITÉS (€)Avec ces données, vous pouvez calculer le salaire minimum en fonction des mensualités liées à l'emprunt de 120 000 euros. Vos revenus doivent en effet pouvoir couvrir vos mensualités, compte tenu du taux d'endettement maximal de 35%. Dans le tableau ci-dessous, retrouvez le montant de ces revenus minimum, en supposant qu'aucun autre crédit en cours ou qu'aucune autre charge fixe, comme une pension alimentaire, ne s'ajoute aux mensualités dues.
DURÉE DE L'EMPRUNTTAUX D'INTÉRÊT MOYEN (%)COÛT DU CRÉDIT, ASSURANCE COMPRISE (€)MONTANT DES MENSUALITÉS (€)SALAIRE NET MENSUEL MINIMUM AVANT IMPÔT (€)Quel salaire pour emprunter 120 000 euros sur 10 ans ?
Sur 10 ans, soit 120 mensualités, le coût total de votre crédit est de 9 731 euros, en supposant que le taux d'intérêt soit de 0,92 %, assurance comprise. Vous devrez donc rembourser 129 731 euros (120 000 + 9 731) sur une période de 10 ans, ce qui correspond à une mensualité de 1 081 euros (129 731 / 120). Cette mensualité devant au maximum correspondre à 35% de votre salaire, vous devez gagner 3 089 euros (1 081 / 35 * 100) net par mois pour contracter ce crédit.
Quel salaire pour emprunter 120 000 euros sur 15 ans ?
Pour un crédit d'une durée de 15 ans, vous devrez rembourser à votre organisme de prêt la somme de 16 347 euros, en plus des 120 000 euros demandés, le taux d'intérêt moyen s'élevant à 1,10%. Au total, c'est la somme de 136 347 euros (120 000 + 16 347) que vous devrez rembourser. Les mensualités s'élevant à 757 euros (136 347 / 180), votre salaire devra être d'au moins 2 163 euros (757 / 35 * 100) pour respecter les 35% de taux d'endettement.
Quel salaire pour emprunter 120 000 euros sur 20 ans ?
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Quel salaire pour emprunter 120 000 euros sur 25 ans ?
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Le Figaro
«C'est tout bon» N°3 : Pâques, les yeux dans les œufs
laurence HalocheLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Dimanche 17 avril sonnera le temps des cloches et du chocolat show pascal. Quoi de neuf en 2022 ? L'œuf : artistique chez les artisans, simplement chic à l'hôtel Cheval Blanc. Avec aussi quelques adresses à noter sur vos… tablettes.
Chers gastronomes,
Faut-il le rappeler ? Dimanche, les chrétiens seront unis pour commémorer la résurrection du Christ… Et la fin du carême. Vous pensez déjà à l'autre Carême ? Antonin, le savant fou de la pâtisserie, le roi des chefs, le chef des rois. Alors, vous êtes cuit. Un seul mot aura suffi à vous soumettre à la tentation du péché de gourmandise auquel il est particulièrement difficile de résister pendant les fêtes de Pâques. Les plus raisonnables d'entre vous choisiront des chocolats à haute teneur spirituelle. J'ai découvert, il y a quelques années, la start-up Divine Box (Divinebox.fr), spécialisée dans la vente sur internet de produits des abbayes françaises. Leur boîte pascale se compose notamment de croquants au chocolat des sœurs de l'abbaye Sainte-Marie Du Rivet, de malakoffs pralinés aux éclats de noisette de l'abbaye de Bonneval, d'œufs de l'abbaye Notre-Dame du Val d'Igny. Garanti très… sain. En ce qui concerne la fantaisie, en revanche, il ne faut pas se mentir : les propositions restent aussi sobres qu'une cornette de religieuse. Pas de bestiaire à poils… ou à plumes pour amuser les minots qui, les cloches sonnées, vont se livrer à la sacro-sainte chasse aux trésors. Pas non plus de coquettes cocottes ? Ni d'oreilles de lapin à croquer, de poules à décapiter d'un coup de quenotte ? Libre dès lors à chacun de faire son marché chez les artisans, les confiseurs, les chefs pâtissiers des palaces qui rivalisent d'imagination. Ils osent tout pour surprendre et séduire mais sans envoyer bouler l'œuf, ce classique éternel.
Bonne lecture et bon week-end
QUOI DE NEUF EN 2022 ? L'ŒUF
Symbole de fécondité et de renaissance depuis l'Antiquité, l'œuf tient encore cette année le haut du panier. Pour «l'escape game de choc» de dimanche, les Kinder Surprise - à l'origine d'une centaine de cas de salmonellose en Europe - sont hors jeu : on ne s'en plaindra pas. On ne prêchera jamais assez le bon sens : «manger moins, mais mieux.» Du chocolat de qualité, sans ajouts d'additifs et d'arômes artificiels, plus éthique, cela existe. La manufacture Alain Ducasse ou la maison lyonnaise Bernachon, par exemple, travaillent de la fève à la tablette. Deux enseignes dont les pièces sont toujours créatives, mais qui conservent, quelles que soient les modes, des œufs dans leurs vitrines. Plus ou moins décorés, déstructurés, à tous les prix, toutes les tailles, ils sont partout, ces «étranges visages sans traits ornés d'une mentonnière de ruban» comme les décrivait Germaine Beaumont au siècle dernier. Sur ce point, l'époque a changé. La plupart du temps, ces faces sombres à l'ovale parfait ne sont plus couronnées d'un désuet noeud-noeud. Les petites filles, non plus, ne portent plus de serre-tête. De l'artifice, on a juste gardé l'art. Et là, quel festival !
Tour des vitrines avec la sélection réalisée par Alice Bosio et Hugo de Saint Phalle : Pâques 2022: les meilleurs œufs et pâtisseries au chocolat à s’offrir
Mon top neuf :
- «Vole papillon» de Jean-Paul Hévin : l'un des meilleurs chocolatiers de Paris. De la couverture à la garniture, tout est excellent. On en se trompe pas.
- «Coq noir» de Patrick Roger. On aime ses chocolats gourmands et son humour engagé «qui pique», expression qu'il affectionne. Démonstration avec ce gallinacé bleu, blanc, rouge… Un coq, pas une poule.
- «L'œuf et sa coccinelle» de Jean-Charles Rochoux, artisan discret dont l'adresse parisienne - et une à Tokyo - mérite le détour. Il crée ses propres moules, sculpte ses personnages peints à la main. Beau et bon. Que demander de plus ?
Et aussi, de 4 à 9... Pierre Hermé, Alain Ducasse, Jacques Génin, Bernachon, Yann Couvreur, La Mère de famille… ( vente sur leur e.shop).
LA TABLE DU DIMANCHE : CHOCOLAT NOIR À CHEVAL BLANC
Une fois n'est pas coutume, c'est à un goûter pascal que je vous convie cette semaine. Rendez-vous au Limbar, au rez-de-chaussée de l'hôtel Cheval Blanc Paris, sur les quais de Seine. L'œil s'attarde immanquablement sur le hall d'entrée, majestueux, avant de repérer sur la gauche le pop-up éphémère où sont exposées jusqu'à la fin du mois des créations à emporter. Une occasion toute trouvée pour pousser la porte à tambour de ce temple du luxe et du raffinement. D'une humilité et d'une gentillesse rares, Maxime Frédéric, chef pâtissier du palace, est doué d'un talent fou. Son carrousel animé s'est déjà vendu à 150 exemplaires. Prière de s'inscrire sur la liste d'attente… Le rare fait recette, tout le monde n'en aura pas. Mais on peut aussi se faire plaisir plus simplement avec sa collection d'œufs pralinés - pistache, vanille sarrasin, cacahuète… - dont il a emprunté les couleurs aux coquilles des œufs pondus par les poules de Marans, Araucana, et Kakjs de sa ferme.
After brunch ou before apéro, passons maintenant au salon/bar/lounge, qui évolue en fonction de l'heure de la journée. La décoration ethnique contemporaine de Peter Marino - murs tapissés de bois limba, lustre amiboïde doré, tissus colorés - casse les codes de la classique bonbonnière où ces dames boivent leur darjeeling le petit doigt en l'air. Ambiance décontractée, assez jeune. Sur la table, une boîte gainée de cuir intrigue. Pas touche. Une jeune femme en tenue crème révèle les différentes formules proposées : service en deux ou trois temps avec, pour le dernier, le choix entre une infusion ou une coupe de champagne (R de Ruinart). Pourquoi se priver ?
Arrivent, sur un présentoir en bois en forme d'arbre, des bouchées salées et sucrées à picorer à la main. Microrouleau de printemps de légumes ; gougère œuf de caille poché ; asperges, tartelette petit pois, chèvre frais… sont excellents, et légers. Une tarte chocolat noir cœur d'iyokan apporte une note exotique avant un retour au terroir. C'est sur une «flâneuse», sorte de baobab géant qui ringardise le banal chariot des desserts, que sont disposées des pâtisseries des régions de France, « cacaotées » pour Pâques. Tarte au sucre, chocolat, caramel ; tarte au fromage blanc ; flan au chocolat sans œufs ; gâteau de Savoie ou marbré… On a l'embarras du choix. Entre deux gorgées de thé blanc - exquises perles de jasmin Terre de Chine - une dernière assiette vous est proposée. Au choix, douillon normand à la poire ou profiteroles. Les choux aériens à la fleur de sel, la glace trempée dans une chantilly vanille, le chocolat chaud nous font fondre de plaisir. L'équilibre de l'ensemble, l'absence d'excès nous mettent à l'abri de tout péché de goinfrerie. Ce que nous ne pouvons terminer de déguster, nous pouvons même l'emporter ! Vertueuse gestion du gaspillage.
8 quai du Louvre (01.79.35.50.44 ; Limbar.fr) À partir de 65 €.
Et aussi : A Bordeaux, le bien nommé Ganache qui vient d'ouvrir en janvier, inaugure un nouveau concept de restaurant-chocolaterie. Si à la carte et à l'ardoise, les tapas ignorent les frontières, les plats sont plus inspirés par les produits du sud-ouest : magret de canard, porc de la ferme Abotia… Les desserts du chef pâtissier Jonathan Degent, désucrés et sans gluten, laissent une large place au cacao. Meilleur argument pour ressortir par l'atelier et les créations de Mathieu Depardieu, dont certaines portent comme nom un trait de caractère. Le «curieux» est une invitation à peine masquée à découvrir ce lieu insolite.
43, rue Saint-Rémi, 33 000 Bordeaux (05.57.83.99.02).
CHOCOLATIÈRE, LE CHOC DES CULTURES ?
Qui utilise encore une chocolatière ? Aujourd'hui, très peu de marques en proposent. Même Christofle l'a reléguée aux oubliettes. Hormis les modèles des Comptoirs Richard et de la Maison de la Porcelaine, assez classiques, les plus récents ressemblent le plus souvent à des robots de cuisine avec un bras mélangeur. Rien à voir avec ces élégantes reliques souvent ouvragées avec leur frétel en forme de fruit, de graine… Qu'elles soient en porcelaine de Couleuvre, en cuivre, en argent massif, en métal argenté, les chocolatières ont peu à peu disparu, comme le service à moule, la pince à hareng ou la roulette à pâtisserie. Un art de vivre oublié. Rien ne remplace pourtant ce geste des deux mains qui font rouler le moussoir en buis pour aérer un chocolat resté bien chaud dans les formes ventrues de ce délicieux objet. Où en trouver ? Quand je cherche un ustensile rare, une curiosité à offrir en cadeau à un dîner, je file Au Bain Marie, boutique-musée créée par Aude Clément qui, pour les avoir créés ou chinés, connaît sur le bout des doigts les 65.000 références de ses deux magasins. Une adresse précieuse, connue des chefs, Ducasse notamment, à garder sous le coude.
59, boulevard Raspail, Paris 6e (01.42.71.08.69 ; Aubainmarie.com), et 56 rue de l'Université, Paris 7e (09.52.99.49.99).
MOTS ET METS DU JOUR
« Aimez le chocolat à fond, sans complexe ni fausse honte, car rappelez-vous, sans un grain de folie, il n'est point d'homme raisonnable. » François de La Rochefoucauld
À VOIR AUSSI - Ukraine: le pape appelle à une «trêve de Pâques» pour «arriver à la paix»
Le déjeuner du dimanche de… Gautier Battistella
«Un veau mariné à la Cocotte-Minute, miel, piment d’Espelette, soja, carottes de couleur rôties au beurre, par exemple.»
Les nouvelles stars du chocolat
Dans toute la France, des chocolatiers portés par une démarche vertueuse et des méthodes innovantes hissent le cacao dans un monde gustatif inédit.
F.I.E.F. à Paris, une vraie récrée
Fait Ici En France: l’acronyme de ce restaurant était déjà séduisant. Un engagement sublimé par le talent de son chef.
Le Figaro
Week-end en Normandie : cinq villages bucoliques à découvrir en sortant de l'A13
Des boucles de la Seine à Caen, l'autoroute de Normandie est jalonnée de villages idéaux pour une étape et prendre le temps d'une balade ou d'une nuit, à la découverte de l'arrière-pays normand, avant d'atterrir à Deauville ou Cabourg.
La Bouille, village créatif
Il se love dans l'une des belles boucles de la Seine. Avec ses spectaculaires falaises, ce charmant village a inspiré les plus grands peintres de Gauguin à Turner. La Bouille a aussi vu naître l'auteur de Sans famille, Hector Malot et passer Victor Hugo. Poussez la porte des galeries d'art qui perpétuent la tradition picturale du bourg et promenez-vous sur les quais pour admirer les villas normandes du XIXe siècle, lorsque La Bouille était le lieu de villégiature préféré des Rouennais.
Notre recommandation : à la belle saison, enfourchez un vélo pour parcourir les 35 km qui séparent La Bouille de Jumièges. En un peu plus de deux heures, vous découvrirez la route des fruits au fil des boucles de la Seine. Vergers de pommes, de poires, de prunes et de cerises se succèdent. Et à Yville-sur-Seine, prenez le bac pour Jumièges et son impressionnante abbaye bénédictine.
Pratique : sortie 24 - Bourgtheroulde sur l'A13, à moins de 3 km de La Bouille.
Bonne table : on fait halte au Saint-Pierre pour sa vue sur la Seine et sa cuisine élégante. Assiette de fruits de mer, Saint Pierre poché au beurre pimenté, pavlova mirabelles… Et, pratique, le restaurant est ouvert le dimanche soir.
Le Saint-Pierre, 4 place du Bateau, 76530 La Bouille. Tél. : 02 35 18 79 39.
La Haye de Routot, bucolique
À quelques kilomètres de l'autoroute, ce village, au cœur du Parc des boucles de la Seine, plonge en un instant les curieux dans un univers quelque peu féerique. Lovée dans l'immense tronc creux d'un if datant du VIe siècle d'après la légende, la chapelle Sainte-Anne est incontournable. Pour continuer cette balade hors du temps, le four à pain du village fonctionne le dimanche. Un spectacle à ne pas rater.
Notre recommandation : face à la chapelle, rendez-vous à la Chaumière aux orties. Datant du XVIIe siècle, elle abrite des passionnés des plantes sauvages qui ont à cœur de les faire découvrir sous toutes leurs coutures… Où l'on apprend les nombreuses vertus des orties, du pissenlit ou encore du sureau. Dans le jardin attenant poussent de nombreuses espèces locales.
Pratique : sortie 25 - Bourg Achard sur l'A13, à moins de 10 km de La Haye de Routot.
Où dormir : La cabane heureuse. Dans le petit village de la Haye Routot, des amoureux de la nature voulant vivre mieux avec moins ont construit une tiny house tout en bois. Ses 15m2 carrés sont une ode à la simplicité au cœur d'un jardin refuge LPO où l'on peut quelquefois aussi apercevoir des lapins. Lumineuse et écologique, la cabane heureuse n'en oublie pas d'être confortable avec un lit queen-size, un coin salon et une petite cuisine. Tarif unique toute l'année : 85 € la nuit.
La Cabane Heureuse, 50A rue du Village, 27350 La Haye-de-Routot. Tél. : 06 87 55 18 37.
Le Marais-Vernier, 100% nature
C'est un village à taille humaine qui se trouve dans un véritable marais dénommé lui aussi le Marais-Vernier. Pour ne pas vous y perdre, rendez-vous au village et admirer les maisons aux toits de chaume aux sommets desquels poussent des iris. Suivez ensuite la route des chaumières, une balade de plusieurs dizaines de kilomètres au cœur du marais, à faire en voiture mais aussi à vélo, accompagné d'un âne (gitedelanerie.fr) ou en calèche (Roulotte en Seine normande). Sur le chemin, vous croiserez de magnifiques vaches orange à poils longs venues du nord de l'Écosse et des chevaux camarguais, tous adaptés à l'atmosphère humide et bucolique du marais.
Notre recommandation : munissez-vous d'une paire de jumelles et poussez la balade jusqu'à la Grand Mare. Là, vous pourrez monter dans l'observatoire de la réserve et découvrir de nombreuses espèces d'oiseaux dont des cigognes. Du dernier étage de cette cabane sur pilotis, la vue sur le marais est remarquable.
Pratique : sortie 30 - Marais-Vernier sur l'A13, à moins de 7 km du Marais-Vernier.
Où dormir : chez Isabelle et Christian qui accueillent les hôtes avec chaleur et discrétion dans leur jolie maison normande. Au menu : 4 chambres d'hôtes. Location de vélos, électriques ou non, pour découvrir le marais Vernier. À partir de 60 € la nuit.
Les Cigognes, 211bis Chemin Du Roy, 27680 Marais-Vernier. Tél. : 06 68 03 39 39.
Cormeilles, roi de la brocante
On s'y arrête pour ses maisons à colombages et ses brocanteurs et d'antiquaires pointus comme la Serre Décoration, spécialisé dans le siècle passé. Le village est connu pour ses trouvailles et chaque année en octobre s'y tiennent les « Puces cormeillaises » avec plus de 300 exposants. Flânez en levant la tête pour découvrir les façades sculptées. Montez jusqu'à l'église Sainte-Croix. Sa nef s'élève en pente douce, un détail unique dans la région qui lui confère tout son charme.
Notre recommandation : prévoyez une halte au 6 rue Paul Mare. Petite antre dédiée à la déco, la boutique est surtout l'endroit où choisir sa bougie parfumée Saints Esprits. Les patrons créent et fabriquent ces bougies artisanales dans le village voisin, à base de cire de colza et de parfums de Grasse, sans aucun additif douteux. Du haut de gamme à prix doux made in Normandie que les hôtels et collectivités s'arrachent déjà !
Pratique : sortie 27 - Toutainville sur l'A13, à moins de 17 km de Cormeilles.
Beuvron-en-Auge, le charme d'antan
Classé parmi les plus beaux villages de France, Beuvron-en-Auge est un concentré de Normandie à lui tout seul. Ce bourg offre aux visiteurs un voyage dans le temps avec son manoir du XVIe siècle, sa place pavée où trône une halle centrale en colombages entourée de maisons du XVIIe et XVIIIe siècles restaurées. La plupart des commerces sont aujourd'hui des brocantes. On s'enfonce dans les petites ruelles attenantes à la grand-place sans déranger les habitants et on pense à lever la tête pour apprécier les détails des maisons à pans de bois.
Notre recommandation : l'ancienne école accueille des ateliers d'artisans. Faites un tour chez Argile Créative. Éric Favre, artisan céramiste passionné, propose des bols, plats et assiettes à des prix raisonnables et s'adapte aux demandes sur commande.
Pratique : sortie 30 - Dozulé sur l'A13, à 7 km de Beuvron-en-Auge.
Bonne table : Café Forges. Une table annexe de l'étoilé Pavé d'Auge. Terrine de campagne, maquereau au vin blanc, entrecôte à la cheminée et cabillaud en aïoli, assiette de fromages normands et teurgoule.
Place Michel Vermughen, 14430 Beuvron-en-Auge. Tél. : 02 31 74 01 78.
Où dormir : au château de la Bribourdière, une demeure normande devenue hôtel en 2020 avec cinq chambres spacieuses et élégantes, niché dans un parc de 12 hectares. Calme garanti. À partir de 160 € la nuit.
Château de la Bribourdière, La Bribourdière, 14430 Putot-en-Auge. Tél. : 06 29 95 12 21.
Publié en avril 2021, cet article fait l'objet d'une mise à jour.
Sur la route des bières belges à la découverte de leurs brasseries
La carte de Belgique fait parfois penser à une carte de bistrot. On y retrouve Leffe, Chimay ou Hoegaarden qui ont parfois emprunté le nom de la localité où elles sont nées. Entre abbayes et micro-brasseries, elles nous invitent à la visite.
En Ariège, cinq merveilles naturelles au cœur de la partie la plus sauvage des Pyrénées
Une grotte aux dimensions spectaculaires, une cascade pétrifiante, un lac émeraude, des parois vertigineuses et un sommet mythique qui tutoie les 3 000 mètres d'altitude... En marche vers l'Ariège !
Week-end de Pâques : deux jours à Genève, pour une virée gourmande et chocolatée
Confectionner ses propres chocolats, déguster ceux des meilleurs artisans, manger une fondue dans un tuk-tuk... Notre itinéraire pour un voyage insoupçonné dans la deuxième ville de Suisse.
Le Figaro
Déco : 11 idées pour un intérieur inspiré
Vanessa ZocchettiConstance Gennari, la fondatrice de l'incontournable marque de déco The Socialite Family, nous a ouvert les portes de son cocon bucolique, livrant, au passage, les secrets de ses mix audacieux, entre esprit eighties et ambiance rustique décalée.
Constance Gennari a les yeux qui pétillent quand elle pousse la porte de sa maison, une bâtisse du XIXe siècle nichée dans un petit village normand : «Vous allez voir, nous avons voulu faire de cet endroit la maison du bonheur, confortable, conviviale, où l'on se retrouve avec les enfants sans craindre d'abîmer quelque chose ou de mettre du désordre.» En somme, un lieu où se réfugier en famille et entre amis le week-end. «Nous cherchions à acheter dans la région. L'Eure, c'est pratique, sa proximité avec Paris permet de partir sur un coup de tête pour prendre l'air.»
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Le jardin est déjà la promesse d'une déconnexion verte. Avec la barrière des grands arbres, on se croit seuls au monde. Buissons, fleurs et herbes folles contribuent à renforcer cette atmosphère bucolique. Quant à la piscine, c'est un petit luxe que les enfants – elle en a trois – adorent. Et à l'intérieur ? «Il y avait des poutres, des matériaux années 1980, des choix des précédents propriétaires qui n'étaient pas vraiment les nôtres, mais nous avons décidé de faire un minimum de travaux», raconte Constance Gennari. Elle s'est donc attachée à s'approprier l'existant, en jouant avec les couleurs des murs, les tapis, les moquettes, le mobilier chiné, les accessoires The Socialite Family… Objectif : cultiver une atmosphère inattendue, personnelle et, surtout, accueillante. Zoom sur ses secrets de fabrication.
En vidéo, dix conseils pour un intérieur bien rangé
1/ Un salon pour déconnecter
«La déco, ça ne se calcule pas, c'est instinctif. Cela se construit au fil de ses trouvailles. Ainsi, pour le salon, je n'ai rien anticipé. Je suis tombée par hasard sur deux fauteuils Marsala, créés par Michel Ducaroy dans les années 1970 pour Ligne Roset (à droite). Leur générosité m'a tout de suite semblé adaptée à l'esprit de cette pièce, où je voulais que l'on puisse prendre son temps, lire, regarder, selon les saisons, la nature qui s'épanouit derrière les fenêtres ou le feu dans la cheminée. Pour apporter de la lumière, et comme ils étaient abîmés, je les ai fait retapisser avec de la bouclette blanche, une matière très doudou, qui se marie bien avec le tapis Firenze, de The Socialite Family.»
2/ Une histoire d'angle
«Mon mari aime les whiskies japonais, et moi les cocktails doux. J'ai eu envie d'un coin pour inviter nos visiteurs à se préparer une boisson. Ce bar à alcools est aussi une façon d'utiliser les angles : une table chinée accueille des verres anciens, des carafes ; ma lampe Gioia et mes pots Domino apportent un côté contemporain et coloré. La mise en scène est complétée par un tableau que j'adore, qui était à ma mère.»
3/ Lumineuses idées pour salle à manger à vivre
«J'ai chiné la table aux puces. Son plateau laqué noir répondait à mes envies du moment. J'adore la laque, car elle semble capter la lumière. Au-dessus, un luminaire boule, comme un gros soleil, trouvé il y a des années dans une brocante. Il a inspiré ma suspension Duomo. Autre pièce centrale, le vieux tapis berbère aux couleurs fanées. Je trouve important d'avoir de belles choses sans craindre de les abîmer. Même chose avec la table : si la laque est un peu rayée, cela lui donne une patine. Au besoin, il est toujours possible d'en remettre une couche ! Autre possibilité : l'habiller avec une nappe, comme la Ginostra, qui se marie avec notre vaisselle Bolle, mixée à des pièces en grès vintage. »
4/Les détails qui changent tout
«Dans le couloir, je ne voulais pas un décor chargé, la moquette léopard étant déjà un choix fort et audacieux. Je souhaitais cependant créer une animation pour casser un peu la perspective. Un meuble de cuisine années 1950 a été le point de départ de cette installation minimaliste. Le seul fait d'empiler dessus des livres, des boîtes de couleur, d'ajouter des fleurs, d'y exposer une photo change l'ambiance. C'est beau, simple, approprié.»
5/ Un buffet comme une scène de théâtre
«Je voulais, pour cet espace qui dessert la salle à manger et le salon, un meuble bas et linéaire. Cette enfilade années 1970 a été une évidence. Elle casse le côté rustique de la pièce, et permet d'exposer tout un tas de choses qui sont de petits voyages. Chaque fois que le regard se pose sur ces objets, cela déclenche une réflexion, cela booste l'imagination. Corail, vases chinois, lampes, céramiques…, tout invite à la flânerie. Selon les humeurs, on peut modifier cette mise en scène, jouer avec les formes, les couleurs, ajouter des fleurs. C'est ludique de faire vivre cette enfilade comme une scène de théâtre. Autre détail, sa couleur souligne la teinte amande du crépi d'origine que nous avons repeint.»
6/ Une vraie cuisine pour se retrouver
«J'aime l'idée d'une cuisine à part, fermée, et qui invite vraiment à la convivialité. Tout le monde s'y retrouve et peut mettre la main à la pâte. Là aussi, je ne voulais pas tout changer. J'ai conservé les placards et juste ajouté cette table ronde entourée de chaises en rotin, d'esprit danois, et ma suspension Amalfi, également en rotin… La peau de vache toute trouée, qui ne craint plus rien, réchauffe les tomettes en apportant également de la clarté.»
7/ Un refuge d'esprit 1970
«La moquette verte était déjà là, et je voulais absolument la garder : sa couleur est folle et rappelle la nature. Mais c'était osé ! L'enjeu était de me l'approprier. Rien de mieux que de jouer le contraste avec le tapis Berlino et le coussin Bomboloni, de The Socialite Family, graphiques et contemporains. Les fauteuils, dont le mythique Camaleonda, de Mario Bellini pour B&B Italia, que j'ai chiné, répondent aux enceintes, à la table basse et à la table d'appoint ultrarétro. C'est un refuge hors du temps. C'est à la fois une salle de jeux et un salon télé, car, comme il y a de l'espace, j'ai imaginé différents coins. J'envisage même d'ajouter un bureau, un banc… C'est encore un work in progress plein de promesses !»
8 / Un bout de couloir boudoir
«Mon pouf Nona me semblait parfait au bout de ce couloir. J'ai camouflé un renfoncement avec un lourd rideau moutarde, et le vilain radiateur avec un paravent chinois. Cela crée un effet un peu boudoir, à la fois théâtral et sensuel. Une sensualité que je cultive avec des senteurs signées Santa Maria Novella. Pour moi, le parfum d'intérieur fait partie de la décoration. Il contribue à la personnalité d'une maison.»
9/ Dans le bain des eighties
«Quand nous avons poussé pour la première fois la porte de cette salle de bains, nous avons eu un choc ! Elle était 100 % années 1980, mais aussi comme neuve. On avait l'impression que personne ne l'avait jamais utilisée. Là aussi, pas question de tout changer. J'ai fait courir la moquette léopard depuis le couloir jusqu'à l'estrade en carrelage pour souligner ce côté «scène», et j'ai complètement relooké le meuble de rangement du fond, qui était vraiment vilain, très rustique. Je l'ai entièrement laqué en noir et j'ai chiné des poignées Art déco. Il répond ainsi à la moquette, et apporte un côté précieux.»
10/ Une chambre cocon
«Pour moi, on doit avoir envie de rester dans une chambre, pour rêver, lire… C'est pourquoi j'y joue la carte d'une surenchère rassurante et enveloppante : draps anciens, plaid Baci, coussins Bonboloni et Adri en velours, de The Socialite Family… Tout est un peu dépareillé, mais harmonieux, chaleureux. J'avais aussi envie de mettre des touches décalées. J'ai donc choisi un papier peint Pierre Frey inspiré d'un paravent japonais du XVIIIe siècle. Côté meuble, j'ai préféré le minimalisme avec du mobilier et des luminaires aux lignes modernes… J'ai voulu éviter un effet brocante lié à une accumulation de pièces chinées.»
11/ Un dortoir comme un paradis pour enfants
«J'ai toujours adoré l'idée d'avoir une pièce où tous les enfants peuvent se retrouver le soir et rire ensemble, loin des adultes. En arrivant sous les combles, j'ai immédiatement su que c'était l'endroit où faire ce dortoir. J'ai eu la chance de récupérer chez ma mère un lot de lits achetés à des religieuses dans le 16e arrondissement de Paris. Ils avaient déjà cette couleur orange très pepsy, parfaite avec un linge de lit gris tonifié par mes plaids Copertina. Cela crée déjà un décor joyeux. Ajoutez à cela la moquette bouclette sur laquelle on peut jouer, faire des galipettes... c'est le paradis !»
thesocialitefamily.com
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Le Figaro
Une présidente d'université peut-elle donner une consigne de vote à ses étudiants ?
Paul SugyLa présidente de l'université de Nantes a écrit à tous les étudiants et enseignants pour appeler à «faire barrage à l'extrême droite et donc au Rassemblement National». En avait-elle le droit ?
LA QUESTION - «Je vous appelle solennellement à voter le 24 avril pour faire barrage à l'extrême droite et donc au Rassemblement National». Dans un mail daté de ce mercredi 13 avril, la présidente de l'université de Nantes, Carine Bernault, a appelé étudiants et enseignants à voter contre Marine Le Pen, qui affrontera Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle dans dix jours. Soulignant que son message est «inhabituel», mais qu'elle le juge «indispensable au regard des enjeux attachés à ce vote», celle qui préside l'université de Nantes depuis le mois de janvier dernier conclut : «Quel que soit le résultat le 24 avril, vous pouvez compter sur mon engagement pour défendre nos valeurs».
À lire aussiPolémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen
Il faut encore préciser que Carine Bernault n'est pas la seule présidente d'université à avoir écrit à ses étudiants pour leur donner une consigne de vote. Le président de l'université de Strasbourg Michel Deneken l'avait fait par exemple avant même le premier tour.
Mais le mail de Carine Bernault a rapidement circulé sur Twitter, où il a suscité l'indignation de certains internautes et hommes politiques de droite. «Ce message [...] est une faute grave qui doit avoir pour conséquence une exclusion», a ainsi écrit Sébastien Pilard, porte-parole de Reconquête. Axel Casenave, responsable des Jeunes Républicains de Loire-Atlantique, a tweeté : «Les dérives politiques des présidents d'université se poursuivent. [...] Où est le devoir de réserve ? Où est le respect des opinions des étudiants ?»
«La prise de position de la présidente de l'université de Nantes, en violation des règles de neutralité qu'impose sa fonction, est une faute lourde. Les étudiants ont raison de s'en scandaliser. Soyez libres : ne vous laissez pas dicter vos choix par les amis d'Emmanuel Macron !», a de son côté réagi Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national.
Qu'en est-il réellement ? Une présidente d'université peut-elle utiliser le fichier des adresses mail de tous les membres de la vie étudiante de son établissement pour leur adresser, en sa qualité de présidente, une consigne de vote claire en faveur ou à l'encontre d'un candidat à une élection ?
VÉRIFIONS - En France, le principe de la liberté académique prévaut et s'est peu à peu consolidé dans le droit, notamment depuis la loi Savary sur l'enseignement supérieur de 1984 puis la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (dite aussi «loi Pécresse») de 2007. Un enseignant de l'université n'est donc pas soumis au principe de neutralité du service public comme n'importe quel autre fonctionnaire.
Ceci est notamment rappelé aux termes de l'article L952-2 du Code de l'éducation : « Les enseignants-chercheurs, les enseignants et les chercheurs jouissent d'une pleine indépendance et d'une entière liberté d'expression dans l'exercice de leurs fonctions d'enseignement et de leurs activités de recherche, sous les réserves que leur imposent, conformément aux traditions universitaires et aux dispositions du présent code, les principes de tolérance et d'objectivité. »
Voici l'interprétation que faisait de ce principe Patrick Wachsmann, professeur émérite à l'Université de Strasbourg, auteur d'un manuel de Libertés publiques, dans une interview à Dalloz : «S'il s'agit d'un enseignant, liberté d'expression et principe d'indépendance se conjuguent pour donner à la première une extension maximale (qui ne saurait cependant être totale : un professeur n'est évidemment pas affranchi du respect de la loi pénale, simplement celle-ci devra être interprétée compte tenu des égards dus à la liberté académique)».
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En clair, la parole d'un enseignant-chercheur d'une université est donc doublement libre, du fait de la défense de la liberté d'expression et de l'application du principe d'indépendance. Mais ce n'est pas tout à fait le sujet ici, puisque Carine Bernault n'est pas seulement enseignante mais également présidente de l'université, et qu'elle n'intervient pas ici dans le cadre d'un cours, ou d'une communication adressée aux médias, mais qu'elle exprime une consigne adressée à tous les membres de l'université (étudiants comme enseignants) et utilisant le fichier des adresses mails de l'établissement.
Obligation de neutralité politique
Une ambiguïté que relève dans les colonnes du Figaro Serge Slama, professeur de droit public à l'Université Grenoble Alpes : «En tant que professeur des universités, Carine Bernault a une liberté d'expression très forte. Un universitaire peut prendre parti dans le débat public. Prenez la tribune des universitaires qui ont appelé à voter Mélenchon [dans L'Obs, NDLR]. Le problème, c'est qu'elle n'est pas que professeur, elle est aussi présidente. Elle exerce une fonction officielle et représente l'université, ce qui implique une certaine neutralité. Son opinion n'est pas forcément celle de toute la communauté éducative».
En effet la qualité de présidente de l'Université de Nantes contraint celle qui occupe cette fonction de respecter et de faire respecter le règlement intérieur de l'établissement, lequel prévoit, à l'article 7, l'obligation pour le personnel de respecter une «neutralité politique et religieuse» - de toute évidence enfreinte par le mail envoyé aux étudiants.
En outre, en utilisant le fichier des adresses mail de l'ensemble des étudiants et des enseignants de l'Université de Nantes à des fins de communication politique, la présidente détourne des moyens disponibles dans le cadre d'une mission de service public à des fins non-expressément prévues par cette mission. Une infraction qui serait susceptible d'être instruite par la CNIL si une plainte était déposée.
En conclusion, en s'exprimant en sa qualité de présidente d'université et en utilisant le fichier mail de l'université, Carine Brenault a contrevenu à l'obligation de neutralité politique exigée par la loi et le règlement intérieur de son propre établissement. Ce qui ne serait pas le cas si elle était intervenue à titre personnel ou dans un autre cadre que celui d'un mail adressé aux étudiants : par exemple, l'association France Universités qui réunit des dirigeants d'universités a lancé un appel similaire, mais via les moyens de communication de l'association, et pas de leurs universités respectives.
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Emmanuel Macron et Marine Le Pen accèdent au second tour.
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Ces croyances qui nous empêchent d'être heureux en couple
PSYCHOLOGIE - Passionnel, fusionnel, harmonieux : nous ne sommes pas toujours conscients des clichés qui formatent notre vision de l'amour idéal.
Dans Le banquet, Platon raconte comment Zeus sépara les hommes en deux, les condamnant à rechercher leur moitié de par le monde pour se sentir enfin « complets ». Solidement ancrée dans notre inconscient collectif, cette mythologie de la « bonne personne » n'aurait pas que des effets bénéfiques dans notre vie amoureuse.
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Pour la psychologue Camille Rochet, qui vient de publier Les cinq croyances qui empêchent d'être heureux en couple (Larousse, 2022), elle représente l'une de ces croyances qui influencent à notre insu notre vision du couple et de l'amour. De par notre culture, notre éducation, notre modèle parental, nous développons ainsi des biais inconscients - ou « distorsions cognitives » qui orientent nos choix de vie et notre manière de voir la réalité. « Malgré vous, vous ne relevez que les exemples qui tendent vers la réalisation de ces prophéties, en occultant ceux qui les infirment », explique Camille Rochet, qui estime que nous sommes tous victimes, un jour ou l'autre, de ces injonctions ancrées en nous depuis l'enfance.
Attendre le « prince charmant » comme dans les contes de fées, c'est par exemple prendre le risque d'une certaine passivité. « Il est utopique de penser que la bonne personne se présentera miraculeusement à nous. En réalité, c'est une question de choix: nous allons estimer, à un certain moment de notre vie, qu'une personne est la bonne pour nous et nous allons déployer toute notre énergie pour qu'elle le reste », poursuit la psychologue.
«La passion ne dure pas»
Dans la littérature, la passion finit souvent de manière tragique (Roméo et Juliette, Tristan et Yseult…) et pourtant elle continue à nous fasciner comme si elle seule était le signe d'un véritable amour. Autre croyance parfois ancrée en nous, la « passion à tout prix » peut aussi nous jouer des tours. « Je reçois beaucoup de patients qui sont prêts à tout plaquer à 40 ou 50 ans parce qu'ils sont tombés éperdument amoureux d'une autre personne, raconte Camille Rochet. Le problème, c'est que la passion ne dure pas. Elle se nourrit du désir de ce que l'on ne connaît pas, d'une image idéalisée de l'autre, qui n'est pas compatible avec plusieurs années de vie commune… Parfois, il s'agit juste d'une crise de milieu de vie, d'un besoin de se prouver qu'on peut toujours vibrer comme lorsqu'on était jeune… »
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Renoncer à cette idée qu'un amour sans passion ne vaudrait pas la peine d'être vécu suppose parfois un véritable deuil. Pour d'autres, le plus difficile sera de dépasser une conviction particulièrement répandue, qui pourrait se résumer ainsi : « Avec moi, il va changer ». Nous aimons penser que l'amour que notre conjoint nous porte est si fort qu'il va changer pour cela. Bien sûr, son comportement peut évoluer, mais attendre ce changement comme une preuve d'amour, c'est souvent se mettre dans l'impasse, se focaliser sur l'autre davantage que sur soi, et oublier que, nous aussi, nous pourrions essayer de nous remettre en question et évoluer.
Dans (Ré)enchanter son couple grâce à la méthode Imago (Eyrolles, 2022), le thérapeute de couple Claude Parisot pointe une autre croyance limitante et nocive pour les couples : « Si l'on se dispute, c'est que l'on ne s'aime pas... » « La plupart des gens croient encore que les relations de couple doivent être fluides et, quand des conflits ou des tensions arrivent, ils concluent trop rapidement que la relation n'est pas viable. (…) Ce sont en fait de merveilleuses opportunités de croissance pour déconstruire les schémas du passé, avec l'aide de notre partenaire! », assure-t-il. Pas toujours agréables à vivre, les disputes sont nécessaires au couple. Elles aident aussi à mieux se connaître, à ajuster ses comportements, à construire… En revanche, il peut être utile d'apprendre à « bien » se disputer : essayer par exemple d'exprimer ses besoins plutôt que de charger l'autre de tous les maux, ou de chercher à tout prix à avoir raison.
Réinterroger ses croyances
Derrière les problèmes de communication, motif de consultation numéro un des couples en thérapie, se cachent souvent de fausses croyances particulièrement difficiles à déceler pour notre conjoint puisque nous-mêmes, nous n'en avons pas toujours conscience… « Les identifier permet de changer la façon dont on se regarde soi et dont on regarde son couple, assure Camille Rochet. Cela peut être aussi l'occasion d'ouvrir le dialogue sur ces sujets, d'en discuter ensemble. » Heureusement, toutes nos croyances sur le couple ne sont pas nocives, mais il peut être utile de les réinterroger pour faire le tri entre celles - pas forcément bénéfiques - dont nous avons hérité inconsciemment, et celles que nous souhaitons préserver parce qu'elles nous aident à avancer.
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ENTRETIEN - Personne n'est à l'abri de l'épuisement professionnel. Peut-on le prévenir ? Comment savoir si l'on en souffre ? Comment y remédier ? Réponses avec un spécialiste.
Covid-19 : 125.394 nouveaux cas en 24 heures, 143 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
L'Humanité
Essai Une philosophie de la déconstruction
Prescription cultureStéphane FloccariProfesseure aux universités de Kingston (Royaume-Uni) et d’Irvine (États-Unis), la philosophe Catherine Malabou, proche du maître français de la déconstruction, l’illustre Jacques Derrida, poursuit son travail d’exploration des sous-sols de la pensée contemporaine. Dans son nouvel ouvrage, elle interroge les relations sulfureuses entre philosophie et anarchisme, dans un style très libre, qui s’accorde avec son entreprise de dédiabolisation. Dégageant les racines d’une pensée de l’« ingouvernable », puisée aux sources revigorantes des Levinas, Foucault, Agamben, Derrida, Rancière et autre Schürmann, elle fait sortir l’anarchisme du purgatoire dans lequel il fut longtemps confiné, pour restituer son rôle dans la critique des logiques de domination et les légitimes questionnements sur la confusion entre gouvernance et dirigisme.
EssaisPhilosophiejacques derrida L'Humanité
Seine-Saint-Denis : les réfugiés affluent... et le rectorat ferme une classe
ActuÀ Pantin, l’éducation nationale entend abandonner une unité pédagogique pour élèves allophones arrivants. Une aberration à l’heure où de nombreux exilés ukrainiens sont accueillis en France. Les enseignants ont lancé une pétition.
Nadège DubessayDepuis plus de vingt ans, l’affaire tournait pourtant bien. Au lycée professionnel Simone-Weil de Pantin (Seine-Saint-Denis), deux classes accueillent au total une quarantaine de jeunes étrangers dans des unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A).
Un emplacement stratégique
Ils viennent d’Albanie, d’Afghanistan, du Mali, de Chine… « Les arrivées des réfugiés sont fluctuantes, c’est beaucoup lié à l’actualité et c’est logique », explique Flavia Quintiliano Verri, professeure de français qualifiée pour enseigner dans ces classes spécifiques. La guerre en Ukraine vient de nous rappeler à quel point ce monde est instable, avec des millions d’Ukrainiens qui ont fui leur pays. Seulement voilà, l’administration n’a pas la même logique.
Prétextant une baisse d’effectif cette année, l’académie de Seine-Saint-Denis a décidé de fermer une des deux classes et d’en ouvrir une au lycée hôtelier François-Rabelais de Dugny. « On reste à budget constant et on déplace une classe. S’il y a des besoins ailleurs, très bien. Mais pourquoi ne pas ouvrir une classe sans en supprimer une autre ? » déplore la professeure.
D’autant que le lycée de Pantin se trouve à deux pas du métro, tout proche de Paris. Un emplacement stratégique pour accueillir, notamment, des mineurs isolés qui habitent Paris ou changent de lieu d’hébergement en cours d’année.
11 heures de cours de perdues en deux ans
En janvier, le couperet tombe lorsque les professeurs prennent connaissance des fameuses dotations horaires globales. C’est l’incompréhension. D’autant que, ici, l’équipe, bien rodée, travaille en cohésion. Si le manque d’effectif cette année et le transfert de la classe à Dugny sont les principaux motifs invoqués, l’administration reproche aussi au lycée de ne pas avoir respecté les inclusions globales.
Entendez : mélanger des classes ordinaires avec des classes d’accueil pour certains cours, grâce à des dotations octroyées par l’Europe. « Il faut savoir que, depuis deux ans, nous avons perdu 11 heures de cours, explique Flavia Quintiliano Verri. Dans n’importe quelle autre classe, on crierait au scandale. Pour pallier cette diminution, on nous impose une inclusion globale. Ce qui implique de chambouler totalement l’emploi du temps afin qu’il corresponde aux deux classes d’inclusion. Or, à la rentrée, ça a dysfonctionné. »
Une nouvelle organisation, mais aussi les lourdeurs administratives (l’Europe exige chaque semaine un justificatif des heures d’inclusion) nécessitent du temps. L’académie n’aura pas cette générosité. Une seule classe signifierait notamment pour les professeurs du lycée de Pantin de ne plus pouvoir faire des groupes de niveau. « Certains élèves maîtrisent déjà le français, détaille l’enseignante. D’autres pas du tout. Si nous les mélangeons tous dans une seule classe, l’apprentissage risque d’être très compliqué. Nous savons pourtant au regard de notre longue expérience que les groupes de niveau fonctionnent. »
Un centre d’accueil pour mineurs non accompagnés tout proche du lycée
Ils en sont la preuve vivante. Dans une lettre destinée au recteur de l’académie de Créteil, des anciens élèves d’UPE2A expriment leur solidarité avec les professeurs des deux classes d’accueil. Certains ont décroché un CAP, un BTS, d’autres un diplôme universitaire. Ils sont électriciens, jardiniers paysagistes, cuisiniers, salariés ou même nutritionniste. « Nous voulons remercier nos enseignants, écrivent-ils. Ils nous ont appris le français. Nous avons tous progressé. Ils nous ont aidés pour nos orientations et nos situations. » Les courriers adressés aux administrations sont restés lettre morte.
En revanche, les enseignants reçoivent un soutien massif d’élus de la ville, de la FCPE 93 mais aussi de Médecins sans frontières (MSF). Depuis 2017, l’association a ouvert un centre d’accueil pour mineurs non accompagnés tout proche du lycée. « Nous avons besoin de classes, de professeurs, d’activités scolaires pour aider ces mineurs à s’insérer dans notre société et leur donner une chance de survie », explique Corinne Torre, cheffe de mission France de l’association, qui se dit « effarée » d’apprendre qu’une classe UPE2A risque de fermer par manque d’élèves « alors que nous ne parvenons pas à scolariser nos jeunes ».
En quatre ans, MSF a admis 3 250 mineurs. À peine 10 % ont pu être scolarisés « par manque de volonté et peur de l’engagement », assure l’ONG. Une pétition nationale rédigée par les enseignants des classes UPE2A devrait être envoyée aux syndicats avant les vacances de Pâques (le 22 avril).
Elle entend dénoncer la fermeture de la classe d’accueil, mais aussi ces inclusions forcées qui n’ont aucun sens pédagogique. L’enseignante soupire. « Tout cela se décide dans un climat nauséabond, alors que le spectre de l’immigration est toujours davantage brandi par bon nombre de nos politiques. »
Éducation nationaleseine-saint-denismineurs isolésexilés Le Figaro
L'appel de Londres : 5 nouvelles adresses ultra-centrales pour un week-end de printemps
Marion Galy-RamounotUne parenthèse dans la capitale britannique pour découvrir de nouvelles adresses ? À quelques semaines du Jubilé de platine d'Elizabeth II, suivez le guide.
The place to be (and be seen)
Laurent de Gourcuff a ouvert son premier restaurant au cœur de Covent Garden : le bien nommé Louie, sur le thème de la Louisiane. Au menu de cette salle à manger sur deux étages, déjà des incontournables : les crostinis tartare de thon, les huîtres «déconstruites» Rockefeller, le homard grillé à la Nouvelle-Orléans et le baba au rhum à la mangue. Après le dîner, on monte sans faute au troisième étage pour savourer un dernier verre (ou deux) sur le rooftop ou au coin du feu. Parmi les cocktails signature, le Cowboy Grass et le Madame Laveau (à base de Casamigos, la tequila de George Clooney) sont à goûter. Les princesses Eugenie et Beatrice y auraient leurs habitudes. Zendaya et Timothée Chalamet y ont fêté la première londonienne de Dune, en octobre ; et en février, Rihanna y célébrait son 34e anniversaire. Ceci expliquant cela, mieux vaut réserver quelques semaines à l'avance.
13-15 West St. louie-london.com
L'hôtel de la paix
Lieu mythique ouvert en 1865, le Café Royal a accueilli écrivains, rockstars et royals, de Virginia Woolf à Lady Diana en passant par Mick Jagger. L'historique bar à vins qu'on appelait le «Café» vient de ressusciter en un hôtel de luxe 5 étoiles ultra-central (d'ici, tout se fait à pied). Ses sept suites signature (la suite Regent a son maître d'hôtel particulier, et la suite Westminster une vue imprenable sur Parlement) et son spa holistique en font un oasis de calme, niché entre Mayfair et Soho. Un moment hors du temps ? Le «Royal Jewels Afternoon Tea» (dès juin et jusqu'à la fin de l'été), spécialement imaginé pour célébrer le Jubilé de la reine, et servi dans la plus pure tradition anglaise dans le lounge Oscar Wilde, joyau de l'hôtel, dont le décor Louis XVI a été magnifiquement restauré.
10 Air St. hotelcaferoyal.com
Les 5 spots de "Madame Figaro" à Londres
La table «in»
C'est à l'angle de Golden Square, une petite place arborée où Soho rencontre Mayfair, que Guillaume Depoix, après quelques années au service de la famille Costes, a ouvert son premier restaurant, Folie. À l'intérieur, les banquettes en cuir café toutes en courbes et le granito au sol subliment un intérieur 70's imaginé par Studio KO, le duo d'architectes que tout le monde s'arrache (également derrière le Chiltern House, le célèbre hôtel de Marylebone, et le musée Yves Saint Laurent à Marrakech). À l'extérieur, la terrasse de quelques tables, «à la Française», est un petit coin précieux dans le plein-centre de Londres. Dans l'assiette, on goûte aux influences méditerranéennes : poulpe grillé à la harissa, bar saisi et sa bouillabaisse, linguine au homard. Jusqu'à que l'ambiance tourne à la fête, que la musique s'avive et que les cocktails au noms évocateurs («69 année érotique», «B.B.'s Bellini»...) affluent. «Bon, beau et juste», disait Guillaume Depoix pour décrire son endroit. C'est encore mieux.
37 Golden Square. folie.london
En vidéo, 20 hôtels insolites où séjourner dans le monde
La coupure totale
Sous le quartier de Covent Garden se cache le nouveau-né du groupe espagnol Aire, Ancient Baths London : une série de bassins creusés dans le sol, inspirés des anciens bains publics romains ou ottomans. Le silence y est d'or, et les souterrains, hors du temps, éclairés à la bougie. Bercés par des effluves de fleur d'oranger, on s'immerge dans des «piscines» entre 9°C et 40 °C aux noms d'une autre époque (Frigidarium, Caldarium, Tepidarium...). À ne manquer sous aucun prétexte : le Flotarium, un bain salé dont la densité égale celle de la mer Morte. Leur soin signature : la Wine Bath Experience, un bain de vin rouge dans une cuve d'époque, suivi d'un massage aux pépins de raisins.
2-3 Robert St. beaire.com
Le spot frenchy
Le Bar des Prés, l'adresse germanopratine de Cyril Lignac, s'exporte à Londres, dans le très couru quartier de Mayfair. A la carte, finger food d'inspiration franco-japonaise toujours : sashimis et sushis, bien sûr, mais aussi l'indémodable «galette craquante, tourteau au curry Madras, avocat», les ravioles aux langoustines et une succulente salade de homard aux fraises.
16 Albemarle St., 2nd floor. bardespres.com
Le Figaro
Les conseils de révision de dernière minute d’eric cobast pour réussir ses concours
Les concours de la BCE et d’Ecricome approchent. Professeur de culture générale en classes préparatoires commerciales (ECG), Eric Cobast donne ses conseils pour les écrits.
«Évidemment, c’est une période un peu tendue, mais il faut être honnête, l’essentiel est déjà joué», note Eric Cobast, professeur de culture générale en classes préparatoires. Mais comment réviser à quelques jours du concours? Faut-il se relâcher? Non, bien sûr, nous répond cet enseignant expérimenté qui conseille de s’isoler, de prendre du recul, avec des camarades avec qui on a constitué un petit groupe de khôlle pendant l’année, par exemple. Mais il ne faut pas trop en faire. En effet, «on peut toujours se faire un plannning, heure par heure, mais on passera aussi beaucoup de temps à le faire et le défaire», note t-il avec humour.
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Eric Cobast, conseille pour ces derniers jours de se fixer «entre six et huit heures de révision par jour, mais pas plus». Oui, vous avez bien lu, six à huit heures. Attention toutefois au surmenage, car il ne faut pas arriver trop fatigué, trop stressé. Ces concours sont une épreuve, et il faut prendre soin de soi. L’essentiel ayant déjà été fait, il vous conseille de se concentrer sur les concours blancs déjà rendus et corrigés, et regarder ce qui s’est passé. Car regarder avec soin les appréciations des professeurs est un grand enseignement dont il ne faut pas se priver. «Cela vous permettra très rapidement de contrôler ses acquis et ses failles. C’est vraiment la technique la plus efficace», conseille t-il. Enfin, pour l’anglais, «le mieux est de lire chaque jour le journal en anglais, et écrire aussi, par exemple, un journal de bord».
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France24 - Monde
En direct : la Russie affirme avoir bombardé une usine militaire près de Kiev
Publié le : 16/04/2022 - 07:05Modifié le : 16/04/2022 - 11:48
FRANCE 24
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La Russie, qui accuse l'Ukraine d'attaques sur son territoire, a annoncé qu'elle comptait, en représailles, intensifier ses frappes sur Kiev. Samedi, dès les premières heures, des explosions ont été entendues dans la capitale ainsi qu'à Lviv, dans l'ouest, selon des médias locaux. Après le naufrage du Moskva, vaisseau amiral, le Kremlin a bombardé un fabricant des missiles ukrainiens dans la région de Kiev.
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11 h 24 : Boris Johnson non grata en Russie
La Russie a annoncé que le Premier ministre et plusieurs autres hauts responsables britanniques étaient interdits d'entrée dans le pays.
"Cette mesure a été prise en réponse à la campagne médiatique et politique effrénée visant à isoler internationalement la Russie et créer les conditions propices pour (...) étrangler l'économie" nationale, a affirmé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
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10 h 22 : une usine militaire de Kiev visée par un bombardement, selon Moscou
Une usine de matériel militaire a été visée dans la banlieue de Kiev. Ce bombardement, revendiqué par Moscou, intervient au lendemain d'un avertissement des forces russes.
"Des armes air-sol de haute précision et de longue portée ont détruit des bâtiments de production d'une usine d'armement à Kiev", a annoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué sur Telegram. Sur les lieux, un grand nombre de militaires et de policiers étaient présents, empêchant l'accès au complexe d'où s'échappait de la fumée. Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a indiqué sur Facebook ne pas avoir à ce stade d'informations sur les victimes potentielles.
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10 h 15 : la quête difficile de preuves de crimes commis en Ukraine
Après la découverte, vendredi, à Kiev, des corps de plus de 900 civils tués, Sylvain Rousseau, envoyé spécial de France 24 dans la capitale ukrainienne, explique que les dépouilles sont conduites à un institut médico-légal pour autopsie. Dans le pays, la police et les ONG cherchent à recueillir des témoignages et des preuves de crimes commis depuis le début de l'invasion. Mais de nombreuses victimes ne veulent pas revenir sur ce qu'elles ont vécu.
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7 h 10 : incertitude quant au sort de l'équipage du Moskva
Le lance-missile de 186 mètres de longueur, fleuron de la flotte russe en mer Noire, a été coulé jeudi, comme l'a confirmé le Kremlin. Mais les versions de la Russie d'un côté, et de l'Ukraine et des États-Unis de l'autre divergent.
Moscou affirme que le Moskva a été "gravement endommagé" par un incendie et l'explosion de ses propres munitions avant de couler pendant son remorquage. D'après le Pentagone, ce sont deux missiles ukrainiens qui ont causé sa perte.
De plus, la Russie maintient que l'équipage du Moskva, soit environ 500 hommes, a été évacué, alors que les États-Unis et l'Ukraine indiquent qu'il n'a pu être sauvé.
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6 h 50 : entre 2 500 et 3 000 soldats ukrainiens sont morts, selon Volodymyr Zelensky
Le président ukrainien s'est exprimé au micro de la chaîne de télévision américaine CNN. D'après Volodymyr Zelensky, entre 2 500 et 3 000 soldats ukrainiens ont été tués depuis le début de l'invasion de l'armée russe en Ukraine, le 24 février. De plus, 10 000 autres soldats ukrainiens ont été blessés.
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2 h 52 : Volodymyr Zelensky souligne le risque nucléaire russe
Le président ukrainien a affirmé, vendredi, que "le monde entier" devrait être "inquiet" du risque que Vladimir Poutine, le président russe, décide de recourir à l'arme nucléaire face aux revers militaires de son armée et face à son isolement. Plus tôt, William Burns, le directeur de la CIA, avait déclaré qu'il ne fallait pas prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques" par le chef d'État russe.
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REPORTAGE
À l'est de Ukraine, avec les derniers habitants de Kramatorsk
LE POIDS DES MOTS
Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
LE FIL DU 13 AVRIL
"Marioupol est toujours ukrainienne" selon le maire de la ville assiégée
Le Figaro
Ces 5 lieux typiques de l’Art déco à découvrir dans les Hauts-de-France
Actualité
Avis aux amateurs d’Art déco. Les Hauts-de-France célèbrent le Printemps de l’Art déco jusqu’au 29 mai dans 17 villes de la région.
Par Marine Richard
Mis à jour le 16/04/22, 05:00
Publié le 16/04/22, 05:00
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Voir l'annonceVoici notre sélection de joyaux à découvrir: le Palais de l’Art déco de Saint-Quentin, la salle du conseil municipal, le Buffet de la gare ou encore l’Église Notre-Dame ou l’Église Saint-Martin de Chauny, dans l’Aisne (02).
» LIRE AUSSI - Ce superbe hôtel particulier Art nouveau attend son nouveau locataire
Chauny a été détruite à 90% en février 1917. «La ville a subi un dynamitage systématique de toutes les maisons et édifices religieux. Ces derniers constituaient un point d’observation depuis leurs clochers et ont donc été détruits», retrace Gaëtane Fondement, présidente de l’association Art déco et Compagnie de Chauny. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Chauny est la première ville de France à se doter d’un plan d’aménagement qui vise à reconstruire la ville. Charge donc à la municipalité de s’entourer d’artistes et d’architectes qui redonnent vie à la ville.
Église Saint-Martin de Chauny
«Garder les traces du passé et se tourner vers l’avenir» a été le credo de la mairie. L’Église Saint-Martin qui a été détruite en 1917 a donc symboliquement été reconstruite au même emplacement, par l’architecte Regis Jardel. «L’extérieur de l’église n’est pas du tout Art déco. L’édifice a gardé le même style que l’église d’avant avec ses frises de vigne et ses gerbes de blé», explique Gaëtane Fondement. Quant à l’intérieur, il comprend des vitraux Art déco dessinés par le maître verrier Louis Barillet, également à l’origine des vitraux de la piscine Molitor à Paris.
Église Notre-Dame de Chauny
Cette église, également détruite pendant la Première Guerre mondiale, est très riche en frises géométriques. L’architecte Charles Luciani a utilisé des éléments très décoratifs et les dessins des riches vitraux et des fresques ont été réalisés par Louis Mazetier qui a étudié aux Beaux-Arts de Paris. Il a décoré une cinquantaine d’églises en France et une douzaine dans l’Aisne. «Les anges, sur la fresque, sont d’une remarquable modernité pour l’époque. Il faut rappeler le contexte: l’église a été reconstruite en 1930 et ces anges ont des robes droites, géométriques et des coiffures courtes», analyse Gaëtane Fondement.
Le Palais de l’Art déco de Saint-Quentin
Ce bâtiment monumental aux motifs en demi-lunes et aux décors en stuc peint présente une hauteur sous plafond impressionnante. Il est reconstruit dans le style Art Déco par l’architecte parisien Sylvère Laville, après la guerre, et semble s’allonger indéfiniment avec ses piliers verticaux terminés en palmettes. Ses garde-corps et rampes d’escalier en fer forgé sont typiques de l’Art déco. «C’était à l’origine un grand magasin de type galeries Lafayette. Après sa destruction pendant la Première Guerre mondiale, son propriétaire entend de reconstruire le bâtiment dans un style art déco avec des références à l’Égypte et un aspect oriental», détaille Anne Sophie Brunet, chargée de valorisation du patrimoine et des métiers d’art de la ville de Saint-Quentin. Mais, victime de la crise et de la concurrence, il ferme ses portes. Le rez-de-chaussée est cédé à l’enseigne Monoprix et le reste du bâtiment ferme mais sert de dancing par moments et a même accueilli des matchs de catch. Jean-Paul Belmondo a d’ailleurs assisté à l’un de ces matchs de boxe.
Salle du Conseil Municipal de Saint-Quentin
Le garde-corps en fer forgé de l’ancienne tribune de la presse, avec ses spirales géométrisées à l’extrême, motif par excellence l’Art déco, est un incontournable de la salle du Conseil municipal de l’Hôtel de Ville de Saint-Quentin. Ce décor très épuré est l’œuvre de l’architecte municipal Louis Guindez. «Le fer forgé est issu d’une entreprise Saint-Quentinoise. Ces matériaux locaux, à moindre coût, permettaient une reconstruction rapide», assure Anne Sophie Brunet. C’est la matière qui sert de décor ici.
Le Buffet de la gare de Saint-Quentin
Le Buffet de la gare est inscrit au titre des Monuments Historiques et est un joyau préservé depuis sa fermeture en 1990. La gare a entièrement été reconstruite après la guerre mais elle a été victime d’un incendie dévastateur et a dû être restaurée en juin 2017. Le montant alloué pour sa restauration est d’environ 500.000€. Les émaux de Venise dans les tons bleu gris stylisés ainsi que les mosaïques en pâte de verre ont été conservés. Le maître verrier Auguste Labouret est à l’origine de ces grandes verrières aux fleurs géométrisées en formes circulaires qui changent en fonction de la lumière et le sol rappelle les motifs des vitraux. Aujourd’hui, le Buffet de la gare accueille des visites gourmandes comme des dégustations, des petits-déjeuners ou des goûters ou encore des brunchs ou des bouquineries.
Le Figaro
Les hauts et les bas de la relation entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky
Isabelle LasserreDÉCRYPTAGE - Les deux présidents se sont appelés jeudi pour aplanir les récents différends et les critiques exprimées par Kiev.
Rien ne vaut une discussion franche pour lever les malentendus. «C’est comme dans un couple, il faut régulièrement des mises au point», résume un diplomate ukrainien. Laisser les différends de côté et «continuer à avancer ensemble», c’est ce qu’ont décidé de faire Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, après s’être parlé deux fois au téléphone jeudi. Le président ukrainien a accepté de passer l’éponge sur ses rancœurs vis-à-vis de la France. Le chef de l’état français a réaffirmé son «soutien face aux crimes épouvantables commis contre les populations civiles ukrainiennes» et son appui au travail de la justice internationale, qui, en recueillant les preuves des massacres, pourra qualifier la nature des crimes commis en Ukraine. Car il n’y aura «pas de paix sans justice». Emmanuel Macron a aussi rappelé que les livraisons d’armes françaises à l’Ukraine avaient déjà atteint 100 millions d’euros. Paris a également annoncé la réouverture de son ambassade à Kiev.
À lire aussiLe refus de Macron de dénoncer un «génocide» en Ukraine est très «blessant», déplore Zelensky
Les relations entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ont été d’emblée très fortes. Les deux présidents sont de la même génération, ils ont fait tous deux brusquement irruption sur la scène politique et possèdent la même personnalité «cash»et disruptive. La première fois qu’ils se sont vus, c’était le 17 juin 2019, à Paris, entre l’élection présidentielle qui venait de porter Volodymyr Zelensky au pouvoir à Kiev et les législatives ukrainiennes. Emmanuel Macron avait été le seul chef d’état à recevoir le comédien, et ce dernier lui en est reconnaissant. «Emmanuel Macron est un ami de l’Ukraine», dit-il régulièrement. Entre les deux hommes, il existe un respect mutuel. Il a encore été renforcé depuis qu’Emmanuel Macron est aux avant-postes européens de la guerre et que Volodymyr Zelensky est devenu un chef d’état héroïque et admiré.
Mais leurs relations ont récemment subi un coup de froid. Volodymyr Zelensky n’a pas apprécié le refus d’Emmanuel Macron de s’aligner sur Joe Biden, quand ce dernier a évoqué un «génocide» perpétré par les Russes en Ukraine. Ses propos ont été jugés «très blessants» par Kiev. Comme l’a été, plus encore sans doute, son utilisation de l’expression «peuples frères», qui reprend le récit du Kremlin sur les relations entre Russes et Ukrainiens. Dans l’entourage de Volodymyr Zelensky, on a reproché à la France de fournir moins d’armes que les autres pays européens à l’Ukraine. Et de ne pas être assez dure sur les sanctions économiques. Certains ont rappelé que deux pays seulement, la France et l’Allemagne, avaient mis leur veto en 2008 à une entrée de l’Ukraine dans l’Otan. Enfin, le président ukrainien a regretté qu’Emmanuel Macron, préoccupé par sa campagne électorale, n’ait pas plus de temps à lui consacrer. Contrairement à certains de ses homologues, Emmanuel Macron ne s’est pas rendu à Kiev depuis le début de la guerre. Et, avant sa double visite en Russie et en Ukraine, les 7 et 8 février, les Ukrainiens avaient attendu pendant de long mois sa visite…
Contrairement à Boris Johnson, qui sur-communique dès qu’il prend la moindre initiative, les Français ont choisi de ne pas parler des livraisons d’armes. Ils ont opté pour une diplomatie traditionnelle, à l’ancienne, plus discrète
«Il y a un agacement de part et d’autre. Volodymyr Zelensky a l’impression de ne pas être assez soutenu par la France. Et Emmanuel Macron s’énerve des maladresses du président ukrainien. Il estime que les Ukrainiens ne sont pas assez reconnaissants envers la France», résume Marie Dumoulin, spécialiste du Conseil européen des relations internationales (ECFR). Mais certaines des critiques de Kiev ne sont pas justifiées. Sur les armes, d’abord. En additionnant celles qui ont été fournies avant la guerre (navires et hélicoptères) et le matériel livré depuis, la France se place dans la moyenne supérieure des pays européens. «Le problème, c’est que cela ne se voit pas. Contrairement à Boris Johnson, qui sur-communique dès qu’il prend la moindre initiative, les Français ont choisi de ne pas parler des livraisons d’armes. Ils ont opté pour une diplomatie traditionnelle, à l’ancienne, plus discrète», explique une source proche du dossier. La nouvelle transparence manifestée depuis jeudi par la France sur le sujet permettra peut-être de clarifier la relation. L’Otan, ensuite. «Quand l’Allemagne et la France ont mis leur veto en 2008, les Ukrainiens n’étaient pas eux-mêmes majoritairement favorables à une entrée dans l’Otan. Et aujourd’hui, il existe un consensus pour que l’Ukraine ne rentre pas dans l’Alliance. Même les États-Unis sont contre», souligne Marie Dumoulin. Le «génocide», enfin. Emmanuel Macron n’a fait que rappeler une évidence: même s’il est désormais incontestable que les forces russes commettent des crimes de guerre en Ukraine, il appartient à la justice internationale, et pas aux responsables politiques, de les qualifier. Emmanuel Macron n’a par ailleurs pas la même liberté de parole que Joe Biden sur le sujet. En tant que président du Conseil de l’Europe, il se doit de représenter les positions des états membres. Or, sur ce sujet, les pays européens sont divisés. Le premier ministre polonais et le chef du gouvernement espagnol ont emboîté le pas à Joe Biden en parlant de génocide. Mais l’Allemagne et l’Italie ont des positions plus distantes.
À lire aussiLe destin churchillien de Volodymyr Zelensky
Depuis le début de la guerre, le président français, en coordination avec ses alliés européens et ukrainiens, téléphone régulièrement à Vladimir Poutine pour «garder le lien» et tenter de freiner le président russe. Même si ces efforts n’ont pas été couronnés de succès, ils ont été encouragés ou même parfois initiés par le président ukrainien. Et s’ils ont été momentanément interrompus depuis le massacre de Boutcha, Kiev n’a pas remis en cause leur nécessité. La majorité des pays européens non plus. Emmanuel Macron pourrait-il encore parler à Vladimir Poutine s’il l’accusait de commettre un génocide en Ukraine? «Après deux mois de guerre, les Ukrainiens ont les nerfs à vif. Ils ont du mal à dominer leurs émotions et il leur arrive de surréagir. Les différends sont amplifiés par la guerre. Mais les deux présidents ont décidé de les laisser derrière eux», résume une source ukrainienne proche du dossier.
«Antisémite d'extrême droite»: Varsovie convoque l'ambassadeur de France après les propos de Macron sur le premier ministre polonais
Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.
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Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.
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Marina Ovsiannikova avait fait irruption en plein direct sur le plateau de la chaîne pro-Kremlin Pervy Kanal pour dénoncer la propagande russe.
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Confinement des Français de Shanghai : "Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique"
Publié le : 16/04/2022 - 09:44
Bahar MAKOOI
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Après plus de 15 jours de confinement, les habitants de Shanghai semblent de plus en plus exaspérés par les difficultés d'accès à la nourriture et par l'isolation forcée des personnes positives au Covid-19 dans des centres de quarantaine au confort et à l'hygiène aléatoires. Pour France 24, plusieurs Français confinés dans la capitale économique de la Chine ont accepté de raconter leur quotidien.
Shanghai, capitale économique de la Chine, fait face à sa plus grave flambée épidémique depuis le début de la pandémie de Covid-19. La quasi-totalité des 25 millions d'habitants y sont confinés depuis début avril, avec des difficultés d'accès à la nourriture.
Suivant la politique chinoise du "zéro Covid", les autorités locales isolent les personnes testées positives, même asymptomatiques, en les plaçant dans des centres de quarantaine. Mais avec plus de 20 000 nouveaux cas positifs quotidiens ces derniers jours, elles peinent à suivre la cadence. Après près de 15 jours de confinement strict, des vidéos diffusées sur le réseau social chinois WeChat montrent l’exaspération des habitants de cette mégalopole.
Près de 7 000 expatriés français vivent à Shanghai, d’après Anne Genetet, députée de la 11e circonscription des Français de l’étranger, et un certain nombre d’entre eux commencent à quitter le pays. Un avion de la compagnie Air France devait décoller vendredi 15 avril, avec près de 300 passagers ayant souhaité rentrer au plus vite. France 24 a interrogé des Français, toujours confinés à Shanghai.
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Géraldine, 40 ans, community manager
"Dans notre résidence, le volontaire français qui livre la nourriture devant nos portes vient de me dire qu’il a pris des billets pour quitter le pays le 14 mai. Moi, je ne veux pas partir sur cette mauvaise expérience, sans avoir dit au revoir à mes amis, sans que ma fille de 4 ans ait pu revoir ses copains d’école. On vit à Shanghai depuis deux ans, j’ai adoré cette ville que nous allons quitter cet été.
Le variant Omicron, ce n’est pas ma plus grande peur : ce que je crains le plus, c’est d’aller en centre de quarantaine. Ici, on est reliés à une application obligatoire, qui nous suit en temps réel, c’est un peu notre laissez-passer pour tout. Si on passe à côté de quelqu’un qui est positif, le QR code passe au orange.
Quand mon QR code est passé au rouge il y a deux jours [après un test positif], ça a été la panique. On a tout de suite joint l’entreprise de mon mari, le consulat, mes médecins, pour savoir comment ils pouvaient nous aider, tout en faisant attention à ne pas communiquer ce stress à ma fille. Je suis en rémission d’une maladie grave et mes médecins ont immédiatement écrit un certificat attestant que mon état nécessite une certaine surveillance incompatible avec une quarantaine dans ces centres.
Finalement, je suis repassée au vert 24 heures plus tard. Il s’agissait d’une erreur, ce qui est tout à fait possible, étant donné que les 25 millions d’habitants de Shanghai sont testés chaque jour.
Je vis dans une résidence du centre historique de Shanghai. Il y a 20 à 30 % d’expatriés et les Chinois qui vivent ici sont très aisés. Ça fait une grande différence car on arrive à passer des commandes groupées pour la nourriture, alors que les Chinois qui vivent dans des "lanes", qui sont de plus petites habitations, ne peuvent pas se le permettre. Ici, nous recevons des colis tous les trois jours environ, avec des commandes de lait, d’eau… Chaque jour, ces fameux volontaires qui habitent la résidence, avec leur tenue de protection de la tête au pied, redistribuent bénévolement les commandes sur chaque palier. Ils peuvent aussi aider au troc dans l’immeuble. J’ai fait passer à une voisine de la viande et de la pâte à modeler pour occuper ses enfants ; elle m’a donné un poisson surgelé.
Comme je suis en rémission d’un cancer, je dois prendre un traitement quotidien, mais il n’était plus disponible. J’ai dû demander aux autorités locales de m’autoriser à aller le chercher dans un hôpital. Ils ont fait venir un chauffeur en tenue de protection, qui m’a acheminée pour l’aller et le retour. J’ai pu dépanner une voisine dans le même cas que moi, grâce à ce convoi spécial. Plus tard, j’ai appris que plusieurs des médecins qui me suivaient à l’hôpital pour mon cancer se sont retrouvés en centre de quarantaine. Je ne sais pas comment se passe le suivi des malades si ces professionnels, dont les métiers sont essentiels, ne peuvent plus exercer.
Nous avons un groupe [de messagerie en ligne] WeChat de 300 participants pour la résidence. Lorsque j’ai été testée positive, mon test s’est affiché le matin même sur le groupe, avec mon numéro d’appartement. On avait déjà prévenu tous nos amis de la résidence pour s’assurer de leur soutien, en leur disant que je comptais refuser d’aller en camp. Ils ont dit qu’ils prendraient ma défense.
Comme je sentais venir ce confinement, j’avais anticipé et on a pas mal de réserves à la maison. J’ai rempli mes placards de façon à cuisiner des repas équilibrés et des plats divers pour ne pas s’ennuyer. Ça nous aide à vivre sereinement, même s'il ne nous reste que le dernier petit bout de fromage qu’on avait avant le confinement.
On n’a pas mis les pieds dehors depuis 14 jours. Comme il y a des résidents positifs, les tests se font dans le hall de l’immeuble et nous n’avons pas le droit de sortir dans le jardin, en bas. Nous sommes accompagnés depuis notre palier jusqu’au rez-de-chaussée.
Un jour, nous avons remarqué que les portes d’entrée de l’immeuble avaient été cadenassées, nous nous sommes plaints et les scellés ont été retirés. Je pense qu’en tant qu’étrangers, on est davantage écoutés. Je me demande si ces scellés auraient été retirés si des Chinois s’étaient plaints. Psychologiquement, c’est une étape au-dessus que de se savoir enfermés comme dans une prison.
Je nous estime quand même chanceux : on ne manque de rien, ma fille a trois fois 20 minutes de cours à distance [par semaine], on joue beaucoup ensemble. On essaie de se mettre dans notre bulle et la solidarité nous fait tenir. On vit au jour le jour. Mais je n’ai aucune idée de quand je pourrai faire un pas dehors.
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Élodie, 41 ans, directrice d’une PME française de peinture
Je vis en Chine depuis 14 ans et à Shanghai depuis 2013. Je ne suis pas à plaindre car j’ai un balcon et, pour le moment, cet extérieur ne m’a pas été interdit. Il faut dire qu’au 25e étage, je ne risque pas d’attraper le virus qui monterait de la rue.
À la mi-mars, je me suis réveillée un matin, tôt, pour aller faire mon jogging et les portes de la copropriété de 2 000 résidents avaient été cadenassées. Des tentes de test ont fleuri et les allées et venues ont été soumises à la présentation d’un test négatif de moins de 48 heures.
Je vis seule donc je n’ai pas besoin de grandes quantités de nourriture. On s’est organisé dans la résidence pour faire des achats groupés. Il y a des voisins qui se lèvent à 5 heures du matin pour passer les commandes, parce qu’à 8 heures il n’y plus rien de disponible. Les autorités m’ont aussi livrée trois fois, une fois j’ai eu 30 œufs, des crevettes, l’autre fois un poulet entier. Ce qui m’inquiète, c’est que les quantités sont les mêmes qu’on soit célibataire ou en famille. Comment font ceux qui vivent à 7 dans leur appartement ? Lors des tests, je croise des familles avec trois générations vivant sous le même toit. Pour le moment, on se débrouille mais je me demande combien de temps la ville va tenir avec ses stocks.
Avant, je prenais l’avion une à deux fois par mois, en Chine, dans la région et en France. Depuis le Covid, je suis devenue sédentaire et, maintenant, je ne peux plus sortir de chez moi. D’habitude, je me rends tous les jours à l’usine. Le confinement à un impact sur mon travail car on produit mais on ne peut pas livrer et on commence à manquer de matière première. Il y a aussi des ouvriers de l’usine qui dorment sur place, en respectant les distances de sécurité. Et ce qu’on redoute le plus, ce sont les accidents car le système de santé ici est ralenti avec tous ces médecins réquisitionnés pour les centres de quarantaine ou confinés.
Ma plus grande crainte continue encore aujourd’hui d’être testée positive. Dans la résidence, on ne comprend pas pourquoi de nouveaux cas apparaissent après chaque campagne de test, malgré les précautions drastiques prises depuis 15 jours.
Les résultats des tests mettent entre 8 et 24 heures à tomber. À chaque test, je ne suis pas sereine. L’application bugue souvent et c’est pénible. Certains amis rapportent qu’on est venu les réveiller à 23 heures pour aller passer un test. J’ai toujours une petite crainte que quelqu’un frappe à la porte. Tout ça se cumule et ajoute de l’angoisse. J’essaie de limiter les échanges sur le WeChat de la résidence et sur les réseaux sociaux pour limiter ce qui peut être anxiogène. Au début du confinement, je n’étais pas informée de chaque cas positif dans la résidence et je le vivais mieux. Car chaque nouveau cas signifie 14 jours de confinement pour l’immeuble.
Malgré tout, je tiens à rappeler que je ne me sens pas physiquement en danger. On ne vit pas en Ukraine, je relativise. La communauté chinoise et mes collègues sont très solidaires, ils veillent à ce que je ne manque de rien, je me sens entourée. Pour le moment, je n’ai pas envie de rentrer en France mais on verra comment la situation évolue.
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Thibaut, 29 ans, informaticien
Je pense avoir attrapé le virus juste avant le confinement, le 26 mars au soir. Je me suis rendu à un anniversaire. Avec le recul, je n’aurais pas dû. J’ai eu des symptômes quelques jours plus tard, de la fièvre. À ce moment-là, à Shanghai, on commençait déjà à sentir venir un gros confinement. J’ai fini par être testé positif le 4 avril, après plusieurs tests négatifs. J’ai été le premier cas positif de ma résidence.
Le comité de quartier [autorité locale] m’a envoyé un message pour me demander de préparer mon sac, car ils allaient m’envoyer dans un de ces centres de quarantaine. Puis ils sont venus à ma porte et, comme je parle chinois, je leur ai expliqué que lorsque j’ai effectué mon test, ne sachant pas que j’avais le Covid, j’ai fait la queue avec tous les résidents du bâtiment. Mon bâtiment fait 26 étages, avec environ 300 appartements et, dans ma résidence, il y a trois immeubles de cette taille. Ils se sont retrouvés face au dilemme de devoir transférer tout le bâtiment vers un centre de quarantaine, car à ce moment-là il était question d’envoyer les cas contacts proches en centre également. Ça les a fait changer d’avis, je pense. Ils ont placé un capteur sur ma porte pour en détecter toute ouverture. Et les jours suivants, je recevais un message pour me donner le créneau autorisé pour sortir ma poubelle.
J’ai eu de la chance, car je crois qu’ils manquaient d’ambulance à Shanghai à cette période-là, c’est peut-être pour ça que je suis passé entre les mailles du filet. J’ai mis quelques jours à y croire. Les nuits suivantes, je n’ai pas fermé l’œil. J’avais peur qu’ils passent me chercher au milieu de la nuit pour m’emmener en quarantaine.
Je suis le seul étranger de ma résidence et ça se passe bien avec mes voisins. J’ai fait ce choix pour progresser en langue et pour vivre mon expérience chinoise à fond. Je participe à la vie du bâtiment avec sa salle commune, ses repas partagés, ses moments de propagande communiste.
Ici vivent beaucoup de personnes âgés, souvent avec leurs petits-enfants que les parents font garder car ils travaillent ailleurs jusqu’à très tard le soir. Comme ce sont des personnes âgées et que le taux de vaccination est faible, les résidents ont très peur d’attraper le Covid. Parfois, ils font brûler de l’encens dans les escaliers, pensant que ça fera fuir le virus. Quand je suis passé au QR code rouge [positif au test], la moitié des habitants du bâtiment a réclamé mon transfert immédiat. Je les comprenais mais j’étais très stressé à l’idée qu’on m’emmène de force dans ces centres.
J’ai déjà été confiné une fois, quand je vivais à Nankin [au nord de Shanghai], mais la ville était beaucoup plus petite et le confinement mieux organisé car l’accès à la nourriture était garanti. Dès les premiers jours du confinement ici à Shanghai, mon entreprise m’a fait livrer de quoi tenir un mois. Dans ma résidence, seuls deux achats groupés de café et de pain ont été proposés. Sinon, le comité de quartier nous apporte régulièrement et gratuitement de l’eau, car l’eau de Shanghai, même bouillie, contient du plomb. Si un voisin demande quelque chose sur le WeChat du bâtiment, on le dépanne. Celui du 20e étage avait besoin d’huile et de riz, on lui en a donné.
J’aurais peut-être dû me faire vacciner, mais ici on ne propose que le vaccin chinois et il me fait peur. Dans la résidence, les autorités offraient un pack de yaourts à chaque dose de vaccin, je trouvais ça un peu bizarre.
Hier, pour mon deuxième test consécutif, je suis passé au QR code vert [négatif au Covid-19]. Sur le groupe WeChat, des voisins que je ne connais pas m’ont félicité. En revanche, sur ma porte, le capteur est toujours là.
J’ai pris un billet à 4 000 euros pour la France, pour un retour fin mai. Est-ce que je vais revenir ? Je ne le sais pas encore. Pour moi, vivre à Shanghai dans les trois prochaines années, c’est accepter l’idée de passer environ deux mois de quarantaine sur un an. Je ne suis pas sûr d’être prêt à revivre ça.
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Le Figaro
Que faire à Paris ce week-end de Pâques ? Nos meilleures activités et sorties en famille
Cannelle AngladeUne balade bucolique dans les jardins du musée Albert-Kahn, l'expérience gonflable « Pop Air » à La Villette et une kermesse festive à la Recyclerie, notre sélection des trois meilleures sorties en famille pour bien profiter du long week-end de Pâques à Paris.
Kermesse de Pâques dans les jardins de la Recyclerie
Ancienne gare de la Petite Ceinture réinvestie en lieu de vie festif et engagé, la Recyclerie se pare des couleurs du printemps pour mieux accueillir petits et grands lors du week-end de Pâques. Dans les jardins bucoliques qui bordent ses locaux ont été cachés une armada d'œufs à dénicher lors d'une kermesse ludique qui cumule les réjouissances. Au programme : des lectures de contes, un atelier de peinture sur toile de jean recyclés, la confection de pâtisseries chocolatées... À l'intérieur seront diffusés des tutoriels pour apprendre à mieux prendre soin de la biodiversité, de quoi implanter quelques valeurs écoresponsables dans les esprits de nos jeunes pousses. Les animaux de la ferme urbaine que la Recyclerie abrite attendent sagement la venue de tout ce beau monde.
Kermesse de Pâque à la Recyclerie (18e), jusqu'au lundi 18 avril, inscription aux ateliers et renseignements ici.
Expérience « Pop Air » à la Grande Halle de La Villette
Et si vous plongiez tête la première dans un univers fluo et rebondissant ? C'est la promesse tenue par le Balloon Museum de Rome, qui vient d'installer sa surprenante expérience gonflable sur les 5000 mètres carrés de la Grande Halle de La Villette. Complètement insolite, l'art gonflable étonne et amuse. De nombreux artistes contemporains et internationaux assiègent le monument historique, et déposent leurs installations de baudruche sous ses structures métalliques. Le clou du spectacle, Hypercosmo, une immense piscine à boules luminescentes, imaginée par le collectif italien Quiet Ensemble, vous embarque le temps d'un moment suspendu. Comme des bulles de savon, un tourbillon de sphères blanches tombe délicatement sur le sol et laisse place à une rêverie féerique.
« Pop Air », jusqu'au 21 août à la Grande Halle de La Villette (19e), informations et réservation ici.
Balade dans les paysages du musée Albert-Kahn
Les portes du nouveau musée départemental Albert-Kahn se sont enfin rouvertes le 2 avril dernier, après six ans de travaux. Dans un splendide bâtiment signé par l'architecte japonais Kengo Kuma, le musée célèbre l'œuvre du banquier philanthrope Albert Kahn (1860 – 1940), abritant ainsi une collection de photographies, films et espèces végétales éblouissantes. Avec l'arrivée des beaux jours, le jardin patrimonial est ce qui nous intéresse le plus aujourd'hui. Ses différents segments s'inspirent de l'art horticole français, anglais et japonais, où le savoir-faire traditionnel se mêle aux pratiques contemporaines. Une serre majestueuse trône en son centre et lorsque vient la nuit, les jardins s'illuminent d'une délicate scénographie qui sublime l'architecture des lieux.
Musée départemental Albert-Kahn (Boulogne-Billancourt), billetterie et informations pratiques ici.
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Que faire à Paris ce week-end ? Nos meilleures activités et sorties en famille
Un pique-nique fleuri au Domaine de Sceaux, une démonstration live de Street Art et une plongée dans l'art cinétique, notre sélection des trois meilleures sorties en famille pour ce week-end.
Les promesses de l’ancien Top Chef Florian Barbarot au restaurant Quelque part à Paris
CRITIQUE GASTRONOMIQUE - Le quart de finaliste de l’émission culinaire ouvre son premier restaurant dans le 9ème arrondissement. À la carte, une cuisine expérimentale et iodée.
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LA SÉLECTION DU FIGARO - Sushi, ramen, izakaya: tour d’horizon des meilleures adresses, récentes, dédiées aux spécialités du pays du Soleil-Levant.
France24 - Monde
Corée du Nord : le 110e anniversaire de Kim Il-sung célébré sans parade militaire
Publié le : 16/04/2022 - 09:41
Nicolas BAMBA
Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a supervisé un immense défilé de citoyens à l'occasion du 110e anniversaire de Kim Il-sung, son grand-père et fondateur du pays, selon des images diffusées samedi par les médias officiels.
Kim Il-sung a vu le jour le 15 avril 1912. Vendredi, à l'occasion du 110e anniversaire de sa naissance, la Corée du Nord lui a rendu hommage avec un défilé de citoyens et des feux d'artifices. Des responsables sud-coréens et américains avaient estimé qu'un essai nucléaire pourrait avoir lieu dans le cadre de ces célébrations. Ils s'attendaient également à une parade militaire.
Le 15 avril, le "Jour du soleil" en Corée du Nord, constitue l'une des dates les plus importantes du calendrier de Pyongyang. Des photos de l'agence de presse officielle KCNA montrent Kim Jong-un, petit-fils de Kim Il-sung, saluant, depuis un balcon situé sur la place Kim Il-sung à Pyongyang, des milliers de personnes habillées de couleurs vives.
"Des colonnes d'ouvriers, de danseurs paysans et autres personnes ont défilé sur la place", brandissant des bannières sur lesquelles figuraient des slogans socialistes, a indiqué KCNA. Le dirigeant s'est également rendu au Palais du soleil Kumsusan à Pyongyang, qui abrite la dépouille embaumée de son père, Kim Jong-il, ainsi que celle de Kim Il-sung.
Dans les jours qui ont précédé cet anniversaire, les médias d'État ont largement couvert l'inauguration de nouveaux complexes immobiliers et montré des images de gerbes de fleurs photographiées par des personnes munies de smartphones.
Pour Leif-Eric Easley, professeur associé d'études internationales à l'université Ewha Womans de Séoul, l'objectif était de "dépeindre une économie non seulement résiliente mais en pleine croissance". Le pays est pourtant en proie à une grave crise économique, aggravée par les sanctions internationales et la stricte fermeture de ses frontières pour se protéger du Covid-19. "Le régime des Kim a besoin d'autres sources de fierté nationale et de légitimité que les défilés militaires", a-t-il affirmé.
Ces commémorations sont intervenues trois semaines après le plus grand essai de missile balistique intercontinental de l'histoire du pays. C'est la première fois que les armes les plus puissantes de Kim Jong-un ont été tirées à pleine portée depuis 2017, rompant un moratoire observé jusqu'alors.
L'absence d'activité militaire en cette journée anniversaire "ne signifie cependant pas que la Corée du Nord a cessé de renforcer son dispositif militaire", a ajouté Leif-Eric Easley. Des images satellites ont montré des signes d'activité dans un tunnel du site d'essais nucléaires de Punggye-ri que la Corée du Nord a affirmé avoir démantelé en 2018 avant un sommet entre Kim Jong-un et le président américain de l'époque, Donald Trump.
Avec AFP
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MISSILE MONSTREHwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?
La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles
Washington annonce une troisième série de sanctions contre les missiles de la Corée du Nord
Le Figaro
«L'application a pris le dessus sur ma vie personnelle» : quand les plateformes de coaching contrôlent notre quotidien
Emma ConfrereENQUÊTE - Sport, méditation, alimentation… Elles ont pris de plus en plus de place dans nos vies. Leurs rappels ponctuent nos journées, au risque, parfois, de nous mettre sous pression.
Une application pour méditer, une autre pour faire du sport, une nouvelle pour nous rappeler de boire de l'eau ou pour arrêter de fumer... Aujourd'hui, le smartphone est devenu un véritable coach de vie pour tous les aspects du quotidien. Pour susciter l'engouement des utilisateurs, ces plateformes reprennent un seul et même principe : la gamification.
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Derrière ce terme, se cachent des éléments repris aux jeux vidéo pour motiver les usagers. Par exemple, dès qu'une personne ajoute qu'elle a bu un verre d'eau dans l'application « Water Time », un personnage bleu en forme de goutte esquisse un sourire. Une fois l'objectif atteint, l'utilisateur remporte une médaille virtuelle. Même principe pour « Kwit », destinée à ceux qui souhaitent arrêter de fumer, qui affiche des images aux couleurs pastel et des messages d'encouragements : « vous êtes extraordinaire, continuez ainsi » ou « soyez fier(e) de vous ».
« Ces applications flattent l'ego parce qu'elles affichent des données personnalisées. On apprend à mieux se connaître avec des informations quantifiables, qui paraissent scientifiques », souligne la sociologue Catherine Lejealle. Par exemple, l'application Clue, permettant de prévoir ses règles, propose différents articles : « Comment soulager les crampes menstruelles », « Quel est le volume habituel des règles » ou encore les « moyens de contraception sans hormones ». Si certains sujets sont gratuits, il faut payer un abonnement de 40 euros par an pour pouvoir accéder à la majorité des articles. Pour Aline Nativel Id Hammou, psychologue, « il s'agit d'informations généralistes qui vont rassurer la personne. En réalité, il est possible de les trouver aussi sur Google, à condition de les rechercher dans les méandres d'Internet ».
«La perfection fait partie intégrante de notre société »
Problème : certaines personnes, seules face à leur écran, louent une grande importance aux conclusions apportées par ces plateformes. « Aujourd'hui, la notion de perfection fait partie intégrante de notre société. Il faut être performant et s'inscrire dans une compétitivité, même vis-à-vis de soi », explique la psychothérapeute Clara Falala-Séchet. Une spirale infernale qui peut s'avérer dangereuse pour les utilisateurs.
C'est ce qui est arrivé à Guénadi, consultant de 26 ans. Depuis trois ans, le jeune homme utilise deux applications : « Jefit » pour le sport et « Myfitnesspal » en tant que « carnet de bord nutritionnel ». « Cette dernière me permet de savoir combien je consomme de calories par jour, notamment les glucides et les protéines. Il suffit de flasher le code-barres d'un aliment pour avoir la description complète des macronutriments », précise Guénadi. Durant plusieurs semaines, il reconnaît « ne plus avoir profité de la nourriture » mais l'avoir vue «uniquement comme son carburant quotidien », en respectant les doses recommandées par Myfitnesspal. « L'application a clairement pris le dessus sur ma vie personnelle », déplore le consultant.
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Grâce à ses proches, il s'est rendu compte de son enfermement : « Aujourd'hui, j'arrive à faire la part des choses. Je continue de pratiquer du sport et de manger avec des objectifs qui me permettent de profiter et de m'ouvrir aux autres. » Selon Catherine Lejealle, le coaching digital doit garder un « rôle informatif et préventif. Il s'agit d'une aide d'accompagnement ou d'amusement, qui ne doit pas tomber dans la caricature ». « Et surtout ne pas se fier uniquement à l'application. Il est important de rencontrer des professionnels pour éviter les dérives », alerte Aline Nativel Id Hammou.
Le défi de l'assiduité
De plus en plus d'applications proposent donc des modèles hybrides. Élisabeth Dartigues, fondatrice de « Mon Coach Mobilité », a lancé son application l'année dernière pour aider les salariés à trouver un nouvel emploi. Elle a décidé de proposer, en plus de l'application, des ateliers collectifs en réel tous les quinze jours et un coaching individuel régulier. La créatrice ne souhaitait pas « une plateforme totalement digitale, où les personnes s'arrêtent au bout de quelques jours ».
C'est ce qu'il arrive généralement aux usagers, qui téléchargent les applications avant tout pour les tester. Christine, 57 ans, a par exemple téléchargé « Mon Petit Bambou » pour méditer. « C'est la curiosité qui m'a fait essayer mais je n'arrive pas à être assidue. Lorsque je suis chez moi, je réalise d'autres activités, comme la lecture ou la cuisine ». Aline Nativel Id Hammou recommande ainsi de tester ces applications une quinzaine de jours pour savoir si elles nous correspondent. « Et il ne faut pas hésiter à en télécharger plusieurs sur un même thème », conseille la psychologue. Selon elle, «il faut avoir une certaine forme de rigueur si l'on veut que ça fonctionne». En effet, passée la motivation du début, la volonté peut aussi rapidement s'émousser. Et c'est justement à ce défi que les développeurs veulent répondre en créant des applications de plus en plus ludiques. Avec parfois des effets pervers.
Les entreprises françaises plongent dans la blockchain et les cryptoactifs
Selon PwC, 61% d’entre elles tirent déjà profit de leurs investissements dans ces technologies complexes.
Elon Musk renonce à devenir administrateur de Twitter
La nouvelle a été annoncée lundi, sans que la raison de ce revirement ne soit rendue publique.
Regarder la vidéoElon Musk part à l'assaut de Twitter et propose de racheter le réseau social 43 milliards de dollars
RÉCIT - Le patron de Tesla et de SpaceX a fait une offre à prendre ou à laisser. Il estime être seul capable de faire fructifier le réseau social.
France24 - Monde
France : les avions de Martinique et de Guadeloupe manquent de kérosène
Publié le : 16/04/2022 - 09:11
FRANCE 24
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Les avions en Martinique et en Guadeloupe souffrent d'un manque de kérosène. La reprise des vols et la guerre en Ukraine ont provoqué une pénurie. Mais la situation est en voie de règlement, selon plusieurs sources concordantes.
Une alerte "pénurie" de kérosène a été lancée fin mars en Martinique et en Guadeloupe, en raison de la guerre en Ukraine, mais aussi de la reprise des vols vers les Antilles et les Caraïbes, alors que les restrictions sanitaires s'allègent. Les avions dans les départements de la Martinique et de la Guadeloupe ont été touchés par ce manque.
Ces difficultés d'approvisionnement sont "passagères", a assuré la préfecture de Guadeloupe, samedi 16 avril. Mais elles viennent perturber la gestion des stocks de carburants dans les deux îles des Antilles françaises.
Selon une source aéroportuaire, on conseille aux pilotes "d'emporter du carburant en plus au départ". "Pour le régional, c'est plus compliqué", certains avions devant "effectuer des compléments de carburants dans d'autres îles", où des difficultés pour trouver du kérosène ont également été relevées, toujours selon la même source.
C'est donc la Société Anonyme de Raffinerie des Antilles (Sara) qui est chargée de puiser dans ses stocks pour fournir le carburant aux avions de Guadeloupe et de Martinique, en attendant un bateau chargé de kérosène qui doit arriver et régler la situation d'ici mardi 19 avril.
La raffinerie, qui reçoit du pétrole brut, produit les stocks de carburants dont la Guadeloupe a besoin : gasoil, sans plomb et kérosène pour les déplacements et fioul pour produire l'électricité qui alimente l'île. Pour autant, le risque d'une pénurie de fioul, et donc d'électricité, n'est pas encore avéré, indique-t-on à la Sara, où l'on s'interroge tout de même sur des solutions pérennes à trouver si cette situation, inédite, devait durer.
Avec AFP
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Le Figaro
Festival de Cannes 2022 : l'onirique L'Envol de Pietro Marcello lancera la Quinzaine des réalisateurs
Constance JametRemarqué avec Martin Eden, libre adaptation de Jack London, le réalisateur italien imagine cette fois un «conte musical» dans la France de l'après Première Guerre mondiale.
Direction le Festival de Cannes pour Raphaël Thiery Juliette Jouan, Louis Garrel, Yolande Moreau et Noémie Lvovsky. Le 18 mai, leur film L'Envol ouvrira la Quinzaine des réalisateurs. Signé du réalisateur italien Pietro Marcello, L'Envol est une transposition dans la France de l'après Première Guerre mondiale de la nouvelle Les Voiles Écarlates publiée en 1923 par le romancier russe Alexandre Grine.
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«Quelque part dans le Nord de la France, Juliette grandit seule avec son père, Raphaël, un soldat rescapé de la Grande guerre. Passionnée par le chant et la musique, la jeune fille solitaire fait un été la rencontre d'une magicienne qui lui promet que des voiles écarlates viendront un jour l'emmener loin de son village. Juliette ne cessera jamais de croire en la prophétie», détaille le synopsis.
Conte musical à la frontière du réalisme magique
«Le film de Pietro Marcello est un conte populaire, musical et historique, à la frontière du réalisme magique», précise le site de la Quinzaine des réalisateurs. Les Voiles écarlates ont déjà été portées à l'écran en 1961 par le «Spielberg soviétique» Alexandre Ptouchko.
Né en 1976, Pietro Marcello a étudié la peinture à l'Académie des Beaux-Arts de Naples puis enseigné dans les prisons avant de se faire remarquer par ses documentaires et ses docufictions comme Il passaggio della linea sur les trains express de nuit italiens et La Bocca del Lopo. Présentée en compétition à Venise en 2019, son adaptation libre et mélodramatique du roman de Jack London Martin Eden avait fait sensation et était repartie de la Mostra avec Coupe Volpi du meilleur acteur pour Luca Marinelli.
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La sélection de la Quinzaine des réalisateurs du 75e Festival de Cannes, qui se déroulera du 18 au 24 mai, sera révélée mardi.
Kirill Serebrennikov, bête noire du Kremlin, de retour au Festival de Cannes
Parti s'installer à Berlin, après un passage à Paris, le cinéaste russe, longtemps interdit de sortie de Russie, briguera la palme d'or avec Tchaïkovski's wife, film historique sur le mariage désastreux du compositeur de l'époque romantique.
David Cronenberg, James Gray, Claire Denis... Découvrez la sélection du 75e Festival de Cannes
Plus de réalisatrices, des tapis rouges garnis de stars, des films ukrainiens, une sélection de renouveau, voici toutes les promesses qui attendent les festivaliers du 17 au 28 mai prochains.
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Les manifestations contre l'extrême droite "profondément antidémocrates", selon Le Pen
Publié le : 16/04/2022 - 12:18
Saint-Rémy-sur-Avre (France) (AFP) – Marine Le Pen s'est élevée contre les manifestations organisées samedi en France contre l'extrême droite, les jugeant "profondément antidémocrates".
"Venir manifester contre les résultats d'une élection, je trouve que c'est profondément antidémocrate. Donc, je pense que les Français trouvent ça désagréable de voir que leur choix est ainsi contesté dans la rue, par l'intermédiaire de manifestations", a déclaré la candidate RN devant la presse, lors d'un déplacement à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loire).
"J'ai envie de dire à tous ces gens: allez donc voter!", a-t-elle lancé, à huit jours du second tour.
"Je crois que (les manifestants) ne vont pas être très nombreux, j'ai connu par le passé des choses un peu plus spectaculaires", a glissé Mme Le Pen.
Environ 15.000 manifestants sont attendus sur tout le territoire, selon les autorités. Ils répondent à l'appel de plus de trente organisations et syndicats dont SOS Racisme, la CGT ou le Syndicat de la magistrature.
Selon la candidate d'extrême droite, "si le système met en oeuvre une telle diabolisation c'est qu'il a peur".
Entre ces manifestations et les multiples tribunes appelant à voter Emmanuel Macron, "cette agitation brutale à laquelle on assiste entre les deux tours" est "là encore assez peu respectueuse de la démocratie", a encore jugé Mme Le Pen, d'après laquelle le "système", que symbolise à ses yeux Emmanuel Macron et ses soutiens, "s'inquiète car il voit que le peuple a envie de reprendre le pouvoir".
© 2022 AFP
L'Humanité
Ces enseignants qui nous disent : « Si Macron repasse, j’arrête »
TémoignageÉducations nationale. Après cinq années de réformes blanquériennes, les départs volontaires se multiplient. Une enquête du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, révèle que plus de la moitié des professeurs des écoles envisagent d’arrêter. Nous avons recueilli des témoignages qui montrent le lien direct entre la politique menée – que le candidat Macron veut poursuivre et aggraver – et cet inquiétant phénomène.
Olivier ChartrainCe n’est pas encore un tsunami, mais c’est clairement une lame de fond : celle des enseignants qui quittent le métier. Souvent à leur corps – parfois au sens littéral du terme – défendant, contraints et forcés, avec parfois le sentiment d’abandonner le navire et surtout les élèves.
Mauvaise nouvelle : tout indique que cette lame de fond ne va pas cesser de grossir, après cinq années de potion Blanquer et le risque, au regard des annonces du candidat Macron en matière d’éducation, d’en reprendre encore pour cinq ans.
« C’est le sujet des repas entre profs »
Dans les salles des profs, c’est devenu un sujet de conversation incontournable. « C’est le sujet des repas entre profs », précise même un ancien responsable syndical, qui ajoute, pince-sans-rire : « Ça parle reconversion, vers quelle formation se tourner, comment on peut concilier cours et formation, on évoque des initiatives du type retaper un gîte, louer une chambre, vendre de la drogue… »
En dix ans, le nombre de départs volontaires de l’éducation nationale a crû de… 630 %, de 364 l’année 2008-2009 à 2 286 l’année dernière (2020-2021). Le premier degré comme le second degré sont touchés en proportions comparables, mais c’est chez les enseignants stagiaires, dont la carrière débute à peine, que le taux de départ est le plus élevé : 3,2 %.
« Étonnamment, pas mal de jeunes collègues... »
Encore plus alarmants sont les résultats d’une enquête approfondie (plus de 26 000 participants), tout récemment publiée par le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire : 73 % des professeurs des écoles en exercice se disent insatisfaits de leur situation professionnelle et plus de la moitié d’entre eux envisagent d’arrêter, soit en partant pour de bon (33 %), soit en allant exercer d’autres fonctions dans l’éducation nationale (19 %).
Des chiffres jamais vus, que confirment les observations de terrain. Sophie Lambert, militante du Snes-FSU (second degré) dans l’Essonne, raconte que, lors des permanences téléphoniques qu’elle tient pour son syndicat, les appels ayant pour objet démission, reconversion, rupture conventionnelle ont dernièrement « doublé ou triplé. Avec, étonnamment, pas mal de jeunes collègues. Beaucoup évoquent le mépris ressenti pendant la crise sanitaire, la réforme du lycée, la difficulté du métier en général ». Elle évoque un « degré de ras-le-bol tel que l’absence de projet ne les arrête pas forcément. Quitte à ce que, parfois, pour les jeunes femmes, cela aboutisse à un retour à la maison avec de petites activités en complément de revenu »…
Un phénomène qui rappelle l’affaire France Télécom…
Les témoignages que nous avons recueillis (voir encadré ci-dessous) n’ont pas la prétention d’être représentatifs. Mais ils montrent que les profs passent à l’acte. C’est d’autant plus grave que, de l’autre côté – et pour les mêmes raisons –, le métier n’arrive plus à recruter.
Et, attention, outre les jeunes, découragés avant même d’avoir commencé, ce que nos témoignages montrent, c’est que ce sont aussi les plus aguerris, les plus exigeants envers eux-mêmes, les plus combatifs, enfin les plus attachés au service public d’éducation, que le système pousse à partir à force de maltraitance, de travail empêché et de perte de sens. Un phénomène qui rappelle douloureusement l’affaire France Télécom…
Car cette fuite des cerveaux ne doit rien au hasard. Vider l’éducation nationale de ses forces vives est une stratégie pour mettre en place le projet que l’on voit se dessiner, avec des profs jetables, mal formés, interchangeables, tout juste capables de venir réciter des cours prémâchés devant des élèves voués, s’ils ne suivent pas, à être écartés de la scolarité générale dès après la classe de 5e, pour mieux offrir aux entreprises un volant de main-d’œuvre à bas coût.
Au-delà de la séquence électorale en cours, on a le sentiment que seule une très forte mobilisation de l’ensemble du corps social – et pas seulement des personnels de l’éducation nationale – pourra sauver l’école de la République.
Ils témoignent
« Nos élèves sont en état de détresse »
« En 2016-2017, j’avais déjà pensé à partir. J’avais retravaillé mon CV, pris des contacts, constaté que c’était faisable. Aujourd’hui, je vise les métiers de la communication culturelle, dans une mairie ou dans l’associatif, peut-être hors de France.
Je voudrais pouvoir continuer, alors j’attends les législatives. Après tout, avec une autre majorité, les choses pourraient encore être sauvées. Je ne suis pas saturé de l’enseignement, ni des élèves. C’est un métier passionnant. Mais, si c’est encore Macron, ce ne sera plus possible.
Je ne connais pas un établissement où des collègues ne soient pas partis en burn out ou en dépression. En vingt ans, je n’avais jamais vu ça. »
Lire la suite du témoignage d'Achille*, professeur d’histoire-géographie dans l’académie d’Amiens.
« Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »
« Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…
Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. »
Lire la suite du témoignage de Karine*, professeure d’histoire-géographie à Paris.
« La réalité du terrain, c’est de la souffrance »
« Le 31 mars, j’ai démissionné après avoir eu une opportunité de travailler dans une collectivité locale. J’avais choisi le métier d’enseignant parce que j’ai fait beaucoup d’animation, que je voulais continuer à travailler avec des enfants et qu’en primaire, on a la possibilité de suivre les élèves sur la durée. Mais, pendant sept ans, je n’ai fait que des remplacements.
Au début, je trouvais cela enrichissant, formateur, mais rester aussi longtemps sans pouvoir monter de projet, sans pouvoir choisir le fonctionnement de sa classe, travailler en pédagogie coopérative comme je le souhaitais, ce n’est pas satisfaisant. »
Lire la suite du témoignage d'Amelle*, professeure des écoles dans la Vienne.
* Les prénoms ont été changés, à la demande des témoins.
Éducation nationaleEmmanuel Macronjean-michel blanquerréformes Le Figaro
Londres entend déporter ses migrants vers le Rwanda
DÉCRYPTAGE - Le projet présenté par Boris Johnson pour lutter contre l’immigration clandestine a suscité une levée de boucliers.
Londres
Boris Johnson a annoncé dans le Kent, que «dès à présent, quiconque pénètre au Royaume-Uni de manière illégale ou est entré au Royaume-Uni clandestinement depuis le 1er janvier dernier sera déporté au Rwanda».
Le premier ministre a assuré que l’accord signé avec l’État d’Afrique de l’Est est «parfaitement respectueux des accords internationaux». Il a tout de même admis que cet accord de déportation serait sans aucun doute contesté en justice, ce qu’a confirmé l’Agence pour les réfugiés de l’ONU le jour même, signalant que le projet était contraire à la convention relative au statut des réfugiés.
À lire aussiRoyaume-Uni: Boris Johnson sauvé par la guerre de Poutine
Boris Johnson a justifié les déportations à près de 7000 kilomètres du Royaume-Uni comme un «moyen de sauver des vies» et de lutter contre l’immigration clandestine à l’heure où, selon lui, un millier de personnes pourraient tenter de traverser la Manche chaque jour dans les prochaines semaines. Il a rappelé que 27 personnes étaient mortes noyées avant Noël en tentant de rejoindre le Royaume-Uni. «Les ignobles passeurs» sont en train de transformer la Manche en «cimetière aquatique», a ajouté Boris Johnson, qui a par ailleurs déclaré que ceux qui traversaient la Manche à bord de canots «ne fuient pas un danger imminent (…). Ils ont traversé des pays parfaitement sûrs, y compris de nombreux pays européens, où ils auraient pu et auraient dû demander l’asile.»
«Impossible à appliquer et immoral»
L’accord passé par la ministre de l’Intérieur, Priti Patel, avec Kigali concerne «un nombre illimité de demandeurs d’asile», à l’exception des enfants et de leurs parents. Les demandes d’asile des personnes déportées seraient traitées par l’administration rwandaise. Si leurs démarches aboutissent, les déportés recevront une aide pendant cinq ans pour s’établir au Rwanda. «Ceux dont la demande est acceptée seront soutenus pour construire une nouvelle vie prospère dans l’un des pays à la croissance la plus forte», a affirmé le ministère de l’Intérieur britannique.
«Le Rwanda pourra accueillir des dizaines de milliers de personnes au cours des prochaines années», d’après Boris Johnson, qui s’est prévalu du caractère «innovateur» de ce projet, susceptible d’être adopté par d’autres pays comme une «solution aux problèmes causés par l’immigration mondiale».
«Cet accord (…) est d’un montant exorbitant en plus d’être impossible à appliquer et immoral», a réagi la députée travailliste Yvette Cooper. L’élue chargée des affaires intérieures au sein du cabinet fantôme de Keir Starmer, le leader du Labour, a pointé du doigt le coût du système de déportation des demandeurs d’asile opéré par l’Australie vers la Papouasie-Nouvelle-Guinée et l’île de Nauru depuis 2013. «Cela coûte 1,7 million de livres sterling par personne», a-t-elle affirmé sur Twitter.
«Cynique et politique»
Le directeur de l’ONG Refugee Action a, pour sa part, condamné l’accord comme une façon «lâche, barbare et inhumaine de traiter des gens fuyant les persécutions et les conflits». Selon Tim Naor Hilton, «les ministres préfèrent ignorer la réalité selon laquelle la plupart des gens qui traversent la Manche sur des bateaux de fortune sont des réfugiés de pays où règnent les persécutions et la guerre et veulent juste vivre en sécurité».
Quelques élus conservateurs ont également exprimé leur opposition à la déportation des demandeurs d’asile qui arrivent clandestinement au Royaume-Uni. L’ancien ministre du Développement, Andrew Mitchell, s’est montré très sceptique, pointant du doigt le fait que «l’Australie a abandonné cette politique ratée». Le député conservateur s’est également inquiété du respect des droits des demandeurs d’asile. «Comment les droits de l’homme seront-ils respectés? Quels sont les moyens sûrs et légaux que pourront utiliser les demandeurs d’asile?», s’interroge Andrew Mitchell.
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Sayeeda Warsi, membre conservatrice de la Chambre des lords et ancienne coprésidente du parti conservateur, a jugé, quant à elle, l’accord avec le Rwanda «inhumain». Elle a estimé que son annonce jeudi par Boris Johnson était «cynique et politique», en référence à la contravention reçue la veille par le premier ministre pour avoir enfreint les restrictions anti-Covid en 2020.
Un sondage effectué jeudi par YouGov auprès de 3000 personnes indique que 43 % des Britanniques sont opposés au projet de Boris Johnson et 35 % y sont favorables.
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Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.
L'Humanité
« Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »
ActuOlivier ChartrainKarine professeure d’histoire-géographie à Paris
«Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…
Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. Je me suis vraiment éclatée, mais, aujourd’hui, je doute. Je ne veux pas devenir une prof aigrie qui ne se reconnaît plus dans ce qu’elle fait.
Il y a eu la réforme du bac, ses contenus qu’on nous a imposés sans concertation, la mise en concurrence des spécialités qui complique les rapports entre collègues, le contrôle continu qui met les élèves en souffrance, sous pression permanente… Nous ne sommes plus ceux qui les préparent au bac, qui les accompagnent : nous sommes des évaluateurs perpétuels.
L’apothéose a été la mascarade de l’an dernier, les convocations multiples, le grand oral, la désorganisation totale. Et depuis quatre ou cinq ans, nous sommes toujours ceux qui ne font pas bien, pas assez… ça joue, ce prof bashing, alors qu’on s’est débrouillés seuls depuis le premier confinement, avec notre propre matériel, avec des collègues contractuels ou vacataires à 1 300 euros par mois qui devaient acheter leurs boîtes de masques pour travailler !
Toujours en première ligne, sans jamais être prioritaires pour la vaccination. Et avec ce que Macron a annoncé, les cinq années à venir s’annoncent encore plus difficiles, on a le sentiment qu’on va privatiser l’éducation nationale. Nous, enseignants, nous sommes tous le produit de l’école laïque, publique, avec des valeurs fortes. On sent que ça risque de se terminer. Beaucoup des profs qui vont partir ne sont pas les moins bons : ce sont ceux qui auront développé des compétences, qui auront su se remettre en question. D’ailleurs, si une enseignante aguerrie comme moi se pose la question de quitter ce métier en or, c’est bien qu’il s’est passé quelque chose. Pour me retenir, il faudrait vraiment un gouvernement qui remette l’éducation au centre de ses préoccupations, qui soit à l’écoute, qui nous donne la considération dont on a besoin. »
Éducation nationaledémissionnairesEmmanuel Macronjean-michel blanquer France24 - Monde
Play-offs NBA: Celtics-Nets et Warriors-Nuggets pour épicer le 1er tour
Publié le : 16/04/2022 - 12:16Modifié le : 16/04/2022 - 12:15
Los Angeles (AFP) – Boston-Brooklyn avec un duel Jayson Tatum-Kevin Durant, Milwaukee-Chicago et l'opposition Giannis Antetokounmpo-DeMar DeRozan, Philadelphie-Toronto et le choc entre Camerounais Joel Embiid-Pascal Siakam, Golden State-Denver animé par la confrontation Stephen Curry-Nikola Jokic, constituent les plus alléchantes affiches du 1er tour des play-offs NBA.
CONFERENCE EST
. Miami - Atlanta
Finaliste quelque peu inattendu en 2020, le Heat ne s'est pas caché cette fois, démontrant une force collective impressionnante pour finir en tête, malgré les absences récurrentes de ses meilleurs joueurs (Jimmy Butler, Bam Adebayo, Kyle Lowry, Tyler Herro...).
Combatifs en diable, les Floridiens connaissent la formule pour aller loin. Et Atlanta, dont beaucoup voire trop de choses dépendent du seul Trae Young, ne semble pouvoir les contrarier.
. Boston - Brooklyn
En arrachant la 2e place, les Boston Celtics s'exposaient à un barrage piège. Car les Nets, longtemps décimés et décevants, vont bien mieux, Kevin Durant et Kyrie Irving, capables de gagner les matches à eux seuls, étant enfin pleinement opérationnels.
Mais Boston a du répondant avec Jayson Tatum et Jaylen Brown, pour beaucoup dans le parcours renversant de l'équipe remontée de la 9e place à Noël.
La capacité à bien défendre sur la durée sera cruciale et, sur ce plan, les Celtics semblent mieux armés. Ils ont aussi un collectif plus équilibré et complet, moins dépendant de leurs deux meilleurs artilleurs que Brooklyn des siens.
. Milwaukee - Chicago
Porté par son MVP 2019 et 2020, Giannis Antetokounmpo, encore impérial (29,9 pts, 11,6 rbds, 5,8 passes de moyenne), le champion en titre part favori face à des Chicago Bulls renaissants, renforcés par DeMar DeRozan, Alex Caruso et Lonzo Ball, mais qui n'ont pas su tenir leurs promesses après une excellente entame du championnat.
La confiance et les automatismes d'un effectif stabilisé, avec Khris Middleton, Jrue Holiday et Brook Lopez, remis d'une blessure au dos, ainsi que l'expérience des joutes printanières plaident en faveur de Milwaukee.
. Philadelphie - Toronto
Attention, série piège pour Philadelphie. Guidés par Joel Embiid, auteur de sa meilleure saison (meilleur scoreur avec 30,6 pts, 11,7 rbds par match) et renforcés par James Harden, même s'il n'a pas encore donné la pleine mesure de son talent, les Sixers ont l'avantage sur le papier.
Mais en face, Toronto a fini la saison en trombe et son abnégation défensive, socle du titre glané en 2019, n'est plus à démontrer, à l'image de Pascal Siakam qui donnera du fil à retordre à Embiid.
CONFERENCE OUEST
. Phoenix - La Nouvelle-Orléans
Meilleure équipe de la saison régulière (64-18, nouveau record de franchise), Phoenix fait figure de favori pour revenir en finale. Battue l'an passé par Milwaukee, l'équipe de Monty Williams s'est encore améliorée dans le sillage de Devin Booker et Chris Paul, n'affichant aucun point faible.
On ne voit pas trop comment La Nouvelle-Orléans, certes pourvue de CJ McCollum et Brandon Ingram, pourrait inquiéter les Suns sur une série.
. Memphis - Minnesota
Dauphin surprise des Suns, Memphis va devoir désormais assumer son statut et Ja Morant celui de nouvelle star, roi du Top 10 avec ses dunks sur trampoline. Les Grizzlies ne sont toutefois pas dépendants de lui car ils ont remporté 16 des 18 matches qu'il a manqués pour soigner un genou.
La clé sera l'expérience et leur capacité à gérer la pression. Face à Minnesota, en play-offs pour la 2e fois en 18 ans, le premier paramètre sera en leur faveur. Le second reste une inconnue car les Wolves ne manquent pas de talent, avec Karl-Anthony Towns et Anthony Edwards, ni de grinta avec Patrick Beverley.
. Golden State - Denver
La résurrection des "splash brothers" - Stephen Curry, sacré meilleur marqueur à trois points de l'histoire, et Klay Thompson, performant après deux ans et demi de graves blessures - bien entourés par l'âme de l'équipe, Draymond Green, et des jeunes talentueux, peut acter le retour au premier plan de Golden State.
Un premier test de taille attend les Californiens face au MVP en titre Nikola Jokic, toujours au sommet de son art (27,1 pts, 13,8 rbds, 7,9 passes de moyenne), mais un peu seul offensivement, en l'absence de Jamal Murray.
. Dallas - Utah
Luka Doncic sera-t-il rétabli ? La question inquiète les fans texans car le prodige slovène soigne une élongation à un mollet. Sans lui, les chances de Dallas d'avancer seront minces.
A Utah d'éventuellement en profiter, pour enfin passer un cap. Cette campagne semble être une ultime chance donnée à Rudy Gobert et Donovan Mitchell de prouver qu'ils peuvent être à la hauteur de leurs ambitions.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Corse, les raisons de la colère
Le président du Rassemblement National Jordan Bardella a récemment appris sa mise en examen pour avoir qualifié la ville de Trappes de « république islamique en miniature ». Il réagit auprès de Valeurs actuelles.
L'Humanité
« C’est un vrai métier et il faut l’aimer pour le faire »
ReportageÉducation Les accompagnants d’élèves en situation de handicap du Val-de-Marne sont en grève depuis le 10 janvier. Ils étaient dans la rue, le mardi 5 avril, à l’occasion d’une journée nationale de mobilisation.
Olivier ChartrainLes super-héros sont là ! En habit de lumière devant le bâtiment ultramoderne du secrétariat d’État chargé des personnes handicapées, Captain AESH et Wonder AESH, proches cousins de Captain America et Wonder Woman, ne sont pas venus pour arrêter les méchants. Encore que : AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) parmi les AESH, ils manifestent pour « un vrai statut, un vrai salaire ». L’appel à la grève du mardi 5 avril est un appel national, signé d’une large intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires, Snalc et SNCL), qui s’inscrit dans la suite des mobilisations, ces derniers mois, de ces salariés précaires de l’éducation.
Mais, cette fois, avant d’arriver devant le ministère de l’Éducation nationale, terminus de la manifestation, tout part du Val-de-Marne. Dans ce département du sud de la couronne francilienne, les AESH sont en effet en grève depuis le… 10 janvier. Bientôt trois mois ! Un record qui battrait celui des salariés de la RATP en grève contre la réforme des retraites, affirme Jérôme Antoine, animateur de la CGT Éduc’action pour les AESH dans le département. Tout est parti d’un avenant à leur contrat de travail, pour imposer la généralisation des Pial (pôles inclusifs d’accompagnement localisé). Encore un acronyme qui recouvre le fameux principe de la mutualisation, source majeure de la dégradation des conditions d’accueil des élèves en situation de handicap et des conditions de travail de leurs accompagnants. Pour schématiser, la mutualisation, c’est, plutôt que chaque enfant se voie attribuer un accompagnement en fonction de ses besoins, estimés par les maisons du handicap des conseils départementaux, il doit partager son AESH avec un, deux… ou bien plus encore d’autres élèves. Un ajustement comptable, en fonction du budget et du nombre d’AESH disponibles dans le Pial, au mépris de ce à quoi chaque enfant devrait avoir droit. L’école inclusive version Macron.
Dans le Val-de-Marne, la pilule n’est pas passée. Assemblée générale le 6 janvier, et début de la grève illimitée le 10. Ouverture dans la foulée d’une caisse de grève sous forme de cagnotte Leetchi, parce que, quand on gagne en moyenne 700 euros par mois pour 21 heures par semaine (juste 160 euros de plus que le RSA), tenir une grève dans la durée serait sans cela impossible. Ce n’est pas tout : « On a fait la tournée des écoles pour aller à la rencontre des collègues mais aussi des enseignants, des parents d’élèves, raconte Lauranne, elle aussi à la CGT Éduc’action. On doit en être à 500 établissements, cela a permis d’élargir le mouvement. » Et la solidarité autour de celui-ci, avec une cagnotte qui compte désormais plus de 34 000 euros et le soutien d’élus comme la députée Mathilde Panot (FI) ou la conseillère départementale Flore Munck (PCF).
On retrouve Captain AESH, Bruno dans la vraie vie, qui exerce en lycée à Créteil, auprès de cinq à six élèves. « C’est beaucoup, confie-t-il, ça me laisse trois heures maxi par semaine pour chacun d’entre eux. » Trop peu, notamment pour ceux qui ont besoin de lui pour accéder aux salles de classe en fauteuil roulant ou prendre des notes en cours. Quand Bruno ne peut pas être avec eux, ils doivent se débrouiller ou demander l’aide d’un surveillant. « Avec trois heures par semaine, on ne peut pas répondre à leurs besoins. On sait qu’ils sont en souffrance et on se sent impuissant », confie Captain AESH dans son déguisement aux muscles rembourrés.
Ils refusent le rôle de « bouche-trous » des écoles
Comme tant d’autres AESH, pour tenter de joindre les deux bouts, Bruno cumule les emplois : aide aux devoirs, aide à domicile, voire jardinage. Beaucoup complètent en surveillant la cantine ou en animant les activités périscolaires. Précisément ce à quoi Emmanuel Macron voudrait les contraindre, dans la logique de ses annonces du 17 mars où il promettait aux AESH « 35 heures par semaine » mais avec, en contrepartie, un rôle de « bouche-trous » des écoles, dont les accompagnants ne veulent pas. « Ce n’est pas pour le salaire qu’on reste, s’exclame Françoise, AESH à Limeil-Brévannes depuis quinze ans. C’est un vrai métier, à mi-chemin du péda gogique et du soin, et il faut l’aimer pour le faire. Nous voulons un statut de catégorie B de la fonction publique, un vrai salaire à temps complet, des formations et, bien sûr, l’abandon des Pial. » Une revendication que les AESH du Val-de-Marne portent à bout de bras depuis trois mois en tentant d’élargir leur mouvement. « On ne reçoit rien de l’institution, conclut Françoise avec émotion, mais beaucoup des enfants, quand on arrive à les faire progresser vers l’autonomie. » 700 euros, pour un tel engagement : qui peut encore le supporter ?
AESHÉducation nationaleval de marne Valeurs Actuelles
Covid, une gestion erratique devenue arme politique
Nous sommes en guerre, déclare Macron d’un ton martial, ce soir de mi-mars 2020 sonnant le tocsin et lançant le premier d’une longue série de confinements et autres mesures liberticides. Sur le front, les soignants, les caissières, les livreurs, les pompiers… tous les premiers de “corvée” jetés dans la bataille sans masque ni surblouse, sont transformés en chair à canon de la pandémie. Pour cacher l’erreur tactique d’avoir laissé fondre le stock stratégique de masques, Macron envoie ses lieutenants, Véran et Ndiaye en tête, répéter à l’envi ô combien les masques sont inutiles ! Les Français branchés sur les chaînes d’info et hypnotisés par la litanie macabre quotidienne découvrent l’état de déliquescence avancée de notre hôpital public comme la mainmise chinoise sur notre souveraineté sanitaire. C’est la bérézina.
Dans son bunker élyséen, Macron réunit toutes les semaines le Conseil de défense, cénacle restreint et confidentiel. Lui qui appelait au début de cette drôle de guerre à une union nationale décide seul, reléguant le Parlement à une chambre d’enregistrement des mesures prises sous le sceau du secret défense. En fin de compte, des protocoles toujours plus abscons, absurdes et infantilisants sont édictés, traduction technocratique de sa pensée devenant de plus en plus complexe. La défiance envers la parole officielle atteint des sommets.
Seul le “quoi qu’il en coûte” est mis au crédit du chef de l’État. Le montant de la dette explose, mais qu’importe, Macron continue de distribuer des chèques pour éteindre tout départ de feu de contestation sur les ronds-points et casser son image de président des riches. La gestion de la crise devient arme politique. Alors pour consolider son socle électoral, il impose la vaccination obligatoire pour une partie de la population et étend le recours au passe sanitaire puis vaccinal, au détriment de toute promesse initialement formulée. Macron s’attaque aux non-vaccinés, clame son envie de les emmerder, leur dénie le statut même de citoyen. Faisant de l’opposition entre les pro et les anti-vaccin un nouveau clivage politique servant ses intérêts électoraux.
France24 - Monde
En direct : suivez le meeting d'Emmanuel Macron à Marseille
Publié le : 16/04/2022 - 12:15Modifié le : 16/04/2022 - 12:19
Aude MAZOUE
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Aude KERSULEC
Emmanuel Macron tient samedi son unique grand meeting de l'entre-deux-tours dans le Jardin du Pharo, à Marseille. Un temps fort pour la campagne du candidat qui souhaite capter le vote mélenchoniste et séduire les nombreux abstentionnistes de la ville. Suivez cet évènement en direct sur notre Facebook live et posez vos questions à la rédaction.
Le ciel, le soleil, la mer et Emmanuel Macron. Le président-candidat s'offre samedi une carte postale de Marseille pour son premier grand meeting d'entre-deux-tours.
Dans la cité phocéenne, c'est pourtant Jean-Luc Mélenchon qui est arrivé en tête dimanche (31%), près de 9 points devant le président sortant.
Il s'agit donc pour Emmanuel Macron de renouer avec une ville pour laquelle il a toujours témoigné de son attachement, d'abord en s'affichant fervent supporter de l'OM.
Ensuite, de réparer un affront : le chef-lieu des Bouches-du-Rhône devait accueillir début mars un premier grand meeting de lancement de campagne, annulé in extremis après le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine.
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France 2022 : l'heure du choix
Présidentielle 2022 à J-10 : Emmanuel Macron au Havre, Marine Le Pen à Avignon
Présidentielle 2022À la Sorbonne, les étudiants refusent de choisir entre Marine Le Pen ou Emmanuel Macron
ENTRETIENPrésidentielle : "La colère de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon vise d'abord Emmanuel Macron"
France24 - Monde
Après trois ans d'absence, le festival de Coachella reprend en Californie
Publié le : 16/04/2022 - 11:55
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Pas de masques, pas de restrictions sanitaires mais des couronnes de fleurs sur la tête et du maquillage à paillettes : le célèbre festival de musique de Coachella, en Californie, a repris vendredi pour la première fois depuis 2019. Les éditions de 2020 et 2021 avaient été annulées en raison de la pandémie de Covid-19.
Cela faisait trois ans qu'Indio, ville de Californie, n'avait plus vibré avec cet événement majeur de la musique. Vendredi 15 avril, pour le coup d'envoi du 21e festival de Coachella, la Brésilienne Anitta a fait sensation sur scène, ouvrant la voie à Snoop Dogg – qui a interprété "Mas Que Nada" avec elle –, à Saweetie, et surtout au très attendu Harry Styles.
"C'est fantastique", confie Alexa Davis, 24 ans et originaire du Connecticut, se déhanchant sur la musique d'Anitta tandis que des images d'une favela de Rio de Janeiro défilent en arrière-plan. "Elle est vraiment super, elle est très belle". La chanteuse de 29 ans est entrée dans l'histoire de la musique cette année en devenant la première Brésilienne à être numéro un dans le monde sur la plateforme Spotify.
"Je suis vaccinée et on est en plein air, je ne suis pas du tout inquiète, j'avais vraiment besoin de ça", lance Katie, 22 ans, venue de New York et dont c'est la deuxième fois à Coachella. "Je suis si heureuse d'être ici, c'est génial", ajoute-t-elle pendant un concert de The Hu, groupe de rock de Mongolie.
Même si les cas de Covid-19 augmentent aux États-Unis, des centaines de milliers de personnes sont attendues dans le désert californien pour cet énorme événement qui se tient sur deux week-ends de trois jours, du 15 au 17 avril et du 22 au 22 avril. En tête d'affiche cette année : Harry Styles donc, Billie Eilish et The Weeknd, ainsi que Swedish House Mafia.
Crazy right? @DanielCaesar @justinbieber pic.twitter.com/5ltdi9TyID
April 16, 2022Le Covid-19 en filigrane désormais
L'édition 2020 du festival avait été annulée en raison de la pandémie de coronavirus. En 2021, après moult tentatives de réorganisations chaotiques, il fut décidé qu'il serait à nouveau annulé. Après trois ans d'interruption, Coachella est vu comme un événement-test pour une industrie toujours instable après tous les revers liés à la pandémie.
Les organisateurs ont indiqué qu'ils n'exigeraient pas de preuve de vaccination, de masques ou de distanciation sociale. Le festival se tient principalement en extérieur, accueillant quelque 125 000 enthousiastes par jour, venus de tout le pays et de l'étranger, et dont beaucoup campent ou remplissent les hôtels alentours.
Deux sites de dépistage contre le Covid-19 sont disponibles sur place. Jose Arballo, un porte-parole des autorités sanitaires locales, a précisé que les capacités de dépistage seraient augmentées dans la région également. Si les cas ont fortement baissé depuis janvier dans tout le pays, leur nombre commence toutefois à remonter selon les autorités. Certaines universités ont rétabli l'obligation de port du masque, mais les restrictions restent minimes dans la majeure partie des États-Unis, y compris en Californie.
Parmi les grands noms de Coachella cette année figurent également Megan Thee Stallion, Phoebe Bridgers et Doja Cat. Les Français de L'Impératrice, la superstar Stromae, la DJ palestinienne Sama' Abdulhadi et le Sud-Africain Black Coffee sont également au programme. The Weeknd et Swedish House Mafia ont été ajoutés à la liste à la dernière minute, après le retrait de Kanye West. Travis Scott a lui aussi renoncé à se produire après une bousculade meurtrière pendant son concert à Houston l'an dernier.
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"Désinformation" sur le Covid-19 : après Neil Young, Joni Mitchell boycotte Spotify
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L'Humanité
« Augmenter le temps scolaire pour assurer la réussite de tous »
ActuLa proposition iconoclaste du candidat communiste Fabien Roussel d’augmenter le temps scolaire – 27 heures en primaire, 32 heures au collège et jusqu’à 36 heures au lycée – suscite le débat. Explications avec l’une de ceux qui l’ont élaborée.
Olivier ChartrainCoanimatrice de la campagne de Fabien Roussel pour l’éducation
Pourquoi cette proposition d’augmenter le temps scolaire, quand on entend souvent que les élèves sont fatigués ?
Parce que toutes les études montrent qu’à chaque fois que l’école délègue – aux familles, aux collectivités locales, au privé – son travail, les inégalités de réussite scolaire augmentent. Donc, il faut redonner à l’école le temps de prendre en charge la réussite de tous. On a enlevé ce temps à nos enfants en réduisant les horaires, en 2008 pour le primaire et en 2016 pour le collège. Mais, attention : il ne s’agit pas de passer 8 heures par jour à 40 par classe avec un enseignant précaire et surmené ! C’est plus d’école, mais mieux d’école, avec une baisse des effectifs par classe (20 en primaire, 25 dans le secondaire) et un travail sur les pratiques et les contenus.
Alors, parlons des contenus. Emmanuel Macron veut du travail manuel, Yannick Jadot des enseignements pratiques… vous aussi ?
Le PCF a toujours été pour une école « polytechnique », avec des enseignements techniques introduits très tôt dans la scolarité, dans une logique des « trois tiers » : un tiers pour les langues et sciences humaines, un tiers pour les sciences et techniques, un tiers pour les arts et le sport. Mais on ne peut pas alourdir des programmes qui le sont déjà trop et qui mettent les professeurs devant une injonction contradictoire : soit traiter tout le programme pour une minorité d’élèves, soit en sacrifier une partie pour que tous puissent suivre. C’est pourquoi nous voulons plus de temps scolaire, mais aussi accroître la liberté des enseignants en leur permettant de choisir, dans les programmes, ce qui leur paraît le plus approprié pour leurs élèves.
Quels moyens pour réaliser tout cela ?
Pour augmenter le temps scolaire sans alourdir le temps de travail des enseignants, nous proposons de recruter 90 000 professeurs tout de suite, avec un système de prérecrutement à bac + 2 ou bac + 3 de stagiaires de la fonction publique. Ceux-ci ne seraient pas en responsabilité devant les classes, mais assureraient des petits groupes ou viendraient en surnuméraires dans les classes. Nous proposons un recrutement tout aussi massif de 90 000 personnels des autres métiers de l’éducation – médecins, infirmières, assistants sociaux, CPE, surveillants, AESH, administratifs, conseillers d’orientation –, afin que les professeurs puissent se consacrer uniquement à l’enseignement.
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Droit de vote des résidents, l’autre scandale Orpea
Le Figaro
Molière: ces messieurs de la religion
Derrière la figure de faux dévot fustigée dans Le Tartuffe, c'est une société secrète, la Compagnie du Saint-Sacrement, qui est stigmatisée.
Cet article est extrait du Figaro Hors-série «1622 - 2002 - Quoi de neuf ? Molière !», retrouvez dans ce numéro un dossier spécial sur Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière. Acteur aux abois devenu comédien du roi, coqueluche de la cour et objet des cabales, il traverse les siècles : son œuvre joue et rejoue une éternelle comédie humaine.
Quand Molière fait jouer son Tartuffe pour la première fois en 1664, personne ne se méprend sur son intention. Personne, et certainement pas Louis XIV, dont certains historiens affirment qu'il a commandé ou, en tous les cas, encouragé l'écriture de la pièce. Celle-ci est pourtant interdite, sous la pression de la reine mère, Anne d'Autriche, et après l'intervention de l'archevêque de Paris, Mgr Hardouin de Péréfixe, ancien précepteur du souverain. Finalement, complétée, amendée, elle sera jouée à nouveau à partir de 1669.
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En attendant, derrière le masque de l'imposteur, les contemporains mettent immédiatement un nom : la Compagnie du Saint- Sacrement. Biographe de l'auteur du Tartuffe, Roger Duchêne explique bien les raisons de ce décryptage : « Ce qui est d'actualité au moment où Molière écrit sa pièce, ce n'est pas l'hypocrisie, mais l'existence, ressentie comme pesante par une jeune cour avide de plaisirs, d'un groupe de pression qui entend travailler de façon secrète et concertée au progrès de la dévotion. »
Une inquiétante compagnie
Un groupe de pression? De fait, la fameuse Compagnie du Saint- Sacrement répond bien à cette description. Bien qu'interdite officiellement depuis 1660, elle occupe encore les esprits quatre ans plus tard et ne cesse d'alarmer la Cour par ses relais jusque dans l'entourage du roi.
Les exercices et objets de la charité des confrères seront les hôpitaux, prisons, malades, pauvres, affligés, honteux, tous ceux qui ont besoin de secours
Cette inquiétante compagnie a vu le jour en 1630, à l'initiative d'un grand du royaume, Henri de Lévis, duc de Ventadour, qui, dès mai 1627, avait eu la première intuition d'une action de régénération chrétienne de la société française par de pieux laïcs. Elle entend accomplir ce dessein général par le développement de l'exigeante vie spirituelle de ses membres et une action caritative de grande envergure. L'article 15 des statuts est clair à ce sujet : « Les exercices et objets de la charité des confrères seront les hôpitaux, prisons, malades, pauvres, affligés, honteux, tous ceux qui ont besoin de secours, le soin envers les magistrats de faire garder la police chrétienne et les édits aux hérétiques, accommoder les procès et inimitiés, retirer les personnes du péché, réprimer tous vices autant qu'il se peut, et enfin protéger tout ce qui se fait à la gloire de Dieu. »
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C'est peu à peu que la Compagnie s'est placée sous le patronage du saint sacrement. De manière complémentaire à la messe, il s'agit alors d'honorer le Christ dans l'hostie consacrée. Derrière le voile du pain, l'Eglise proclame que le Christ est caché et les confrères estiment qu'il convient particulièrement d'insister sur la dévotion qu'il suscite. On vénère à travers elle non seulement le saint sacrement, mais aussi l'enfance cachée de Jésus ou sa Passion et sa mort, dans lesquelles sa divinité n'apparaît pas visiblement.
Hypocrisie ou non, ce lien à la spiritualité du Christ caché fonde le caractère secret de la Compagnie. Car il s'agit bien d'une société secrète comme l'indiquent ses statuts et ce secret vise directement à l'efficacité, comme le souligne le comte d'Argenson, le mémorialiste de la Compagnie : « La fin de ce secret, c'est de donner moyen d'entreprendre les œuvres fortes avec plus de prudence, de désappropriation de succès, et moins de contradictions. Car l'expérience a fait connaître que l'éclat est la ruine des œuvres. » Il s'agit d'exercer un apostolat caché, selon le mot de l'Evangile de saint Matthieu : « Toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit secrète. »
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Malgré tout, à ses débuts, la Compagnie du Saint-Sacrement a cherché une forme de reconnaissance. Richelieu, Anne d'Autriche et Louis XIII, mis au courant de son existence, l'approuvèrent, sans toutefois que le roi lui donne les lettres patentes qui auraient constitué une forme de reconnaissance légale. Le pape Urbain VIII l'a bénite, mais sans aller plus loin, alors que l'archevêque de Paris, Jean-François de Gondi, informé également, avait refusé son assentiment.
Sa méthode d'action
Pourtant, l'action de la Pourtant, l'action de la Compagnie du Saint-Sacrement semble plaider en sa faveur. Elle concourt à la création de l'Hôpital général de Paris et de très nombreux hospices spécialisés; elle aide l'un de ses membres, Vincent de Paul, incarnation même de la charité de ce siècle, dans toutes ses œuvres, aussi bien envers les galériens, les pauvres, la formation des prêtres ou les missions financées par les confrères. Elle favorise encore la création d'écoles populaires sur tout le territoire grâce à ses ramifications dans l'ensemble du pays puisqu'elle rayonne dans plus de cinquante villes du royaume. Elle secourt d'anciennes prostituées, met sur pied un mont-de-piété ou des associations d'entraide professionnelle.
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Sa méthode d'action est toujours la même. Elle n'agit jamais au grand jour, ni en tant que telle. Si une action est encouragée, si une œuvre est créée, c'est toujours par le biais d'un confrère que l'intervention a lieu. « Le bon confrère, écrit Alain Tallon, l'historien de la Compagnie, ne distribue plus une aumône quotidienne, mais va surtout visiter les pauvres, les hôpitaux, les prisons pour se rendre compte sur place des besoins. Ces besoins seront pris en charge par de grandes fondations, extérieures à la Compagnie. »
Dans une société d'états, elle ignore également les barrières sociales. On trouve en son sein des ecclésiastiques, des nobles, des officiers royaux, mais aussi des commerçants, des juges ou des petits chanoines de province. Les personnalités y sont également nombreuses : Bossuet, Jean-Jacques Olier, plusieurs évêques ou le prince de Conti, par exemple. Leur action sociale et charitable, encouragée et promue par la Compagnie – les confrères se réunissent tous les jeudis et un directeur laïc dirige l'association –, n'est que l'excroissance de leur vie spirituelle. Celle-ci se nourrit de la spiritualité de l'Ecole française, visant à imiter les vertus du Christ connues à travers la méditation et la contemplation personnelle.
Mais pourquoi suscite-t-elle alors tant de haines? Les raisons sont multiples. C'est qu'il y a, à côté de la sanctification personnelle et des actions de charité, d'autres buts qui entrent directement en collision avec les intérêts d'autrui. La Compagnie milite ainsi fortement pour l'interdiction des duels, ce qui fait enrager la noblesse. Elle lutte avec ténacité contre les protestants, au point de s'ériger trop souvent en juge soupçonneux de l'application de l'édit de Nantes, ce qui n'est pas de son ressort, mais de celui du roi. Plus encore, dans son désir de réformer les mœurs, elle met en cause les libertins, pourchasse l'adultère. Un aspect qui touche particulièrement à la vie plus qu'agitée du roi. Tout cela, jamais à découvert, mais toujours par le biais de membres dont on finit par deviner l'appartenance du fait de la visibilité de leur dévotion.
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L'exaspération qu'elle a créée et le nombre d'ennemis qu'elle a engendrés finiront par trouver un écho du côté du pouvoir royal. Ennemi des « coteries » qui échappent à toute surveillance, et peu soucieux de laisser critiquer sa propre inconduite par les membres d'une société secrète, Louis XIV finira par la dissoudre le 13 décembre 1660. Une interdiction qui claque comme le signe de l'exaspération de la tension qui traverse alors la classe dirigeante, entre christianisme officiel et volupté royale.
Après son interdiction, la Compagnie passe dans la clandestinité et semble ne disparaître que vers 1667, même si des structures provinciales perdurent jusqu'au XVIIIe siècle. Paradoxalement, avec Le Tartuffe, Molière aura attiré l'attention des historiens sur une forme d'action catholique en cours de disparition. Elle avait survécu pendant trente-sept ans en dehors du contrôle de l'Eglise et de l'Etat.
Figaro Hors-série «1622 - 2002 - Quoi de neuf ? Molière !», retrouvez dans ce numéro , 114 pages, 8,90€, disponible en kiosque et sur le Figaro Store.
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France24 - Monde
Dakar Sacré-Coeur : "Le Sénégal a un potentiel sportif extraordinaire"
Publié le : 16/04/2022 - 09:51
Romain HOUEIX
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À l’ombre des géants de Génération Foot et de Diambars FC, le club de Dakar Sacré-Coeur, partenaire africain de l’Olympique lyonnais (OL), fait de plus en plus parler de lui. Reportage au sein du club dakarois qui forme la relève du football tout en grandissant grâce à un modèle économique innovant.
"Suivez-nous", peut-on lire dans l’entrée bleue pétante du club de football Dakar Sacré-Coeur. Depuis quelques temps, le club, situé en plein milieu de la capitale sénégalaise, fait son chemin dans le football local, en mettant à profit des infrastructures tout justes rénovées : deux terrains d'entraînement en gazon synthétique à onze – dont un bleu, la couleur fétiche du club –, un plus petit pour des matches à cinq contre cinq et un espace de musculation. De quoi permettre à ce club, qui mise sur la formation, d’offrir le meilleur aux recrues qui poussent sa porte.
Le 6 février 2022, le Sénégal était en fête. Après 61 ans d’attente, les Lions de la Teranga soulevaient leur premier trophée à Yaoundé, au Cameroun, en remportant la CAN-2022 face à l’Égypte. Une victoire historique dans laquelle le football local a joué son rôle : si les sélections africaines ont souvent l’habitude de carburer aux binationaux formés en Europe, les Lions peuvent se targuer de compter dans leurs rangs seize joueurs formés sur le continent. Et le Dakar Sacré-Coeur a pris sa part, en contribuant notamment à la formation de Famara Diedhiou et Moustapha Name.
Le Sénégal a du talent à exporter. Et les clubs de Ligue 1 française ne s’y sont pas trompés en nouant des liens privilégiés avec trois "Académies" locales : Génération Foot avec le FC Metz, Diambars FC avec l’OM et, donc, le Dakar Sacré-Coeur avec l’OL.
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À eux trois, ces équipes – en concurrence constante en première division sénégalaise grâce à leurs jeunes joueurs – ont formé dix champions d’Afrique 2022 et pas les moins emblématiques. Parmi eux, Sadio Mané, Idrissa Gana Gueye ou encore Bamba Dieng.
🏆 Merci aussi à nos clubs formateurs du Sénégal qui ont produit 57% des Lions Champions d'Afrique... Mention Spéciale à Génération Foot et Diambars 👍🏾🇸🇳https://t.co/dEwZiZNCMp#Senegal #Kebetu #wiwsport #CAN2021 pic.twitter.com/WOzrmKT01l
February 13, 2022La presse sénégalaise a beau surnommer le trio “les Académiciens”, le qualificatif ne plaît pourtant pas au président de DSC. "Nous ne sommes pas une académie mais un club", rectifie dans un sourire Matthieu Chupin, président et fondateur du club de Dakar, qui reçoit France 24 dans son bureau donnant sur les terrains. "Un club formateur certes, mais un club avec l’ambition de devenir un grand club africain."
Un modèle de financement unique
Ce club est le bébé de son président. Cet entrepreneur, qui travaille depuis plus de trois décennies dans le milieu du football sénégalais, pourrait en parler pendant des heures. L’idée originelle remonte à 2003 et à sa rencontre avec les Frères du Sacré-Cœur, une congrégation religieuse qui se consacre à l’éducation des jeunes dans le monde. Les Frères avaient alors à leur disposition 2,5 hectares de terrain en plein Dakar. Matthieu Chupin les a convaincus de son projet. Dakar Sacré-Coeur a vu officiellement le jour en 2005 mais il a fallu encore cinq années de travaux avant que les activités ne commencent réellement.
Aujourd'hui, pour se démarquer, le président a en tête un modèle de financement innovant. "On ne veut pas dépendre de l’activité professionnelle et des transferts de joueurs. Notre club repose donc sur trois piliers qui sont complémentaires : le football professionnel, avec une équipe pro chez les filles et les garçons et un centre de formation ; le foot-loisir, avec la location de nos terrains qui attirent 8 000 pratiquants par semaine ; et enfin l’aspect communautaire, car un club ne saurait être que du sport" pour créer du lien dans le quartier, énumère Matthieu Chupin. "le chiffre d’affaires repose à 60 % sur la location de nos terrains au foot loisir", précise-t-il.
Le club connaît sa première consécration en 2015 lorsque l’Olympique lyonnais toque à la porte pour un partenariat. "Il ne s’agit pas juste d’embaucher nos joueurs. Il s’agit d’un véritable transfert de compétences entre les deux clubs", explique le président-fondateur. "C’est un partenariat très riche", vante-il.
"DSC est ma deuxième famille"
Sous ses fenêtres, les jeunes pros s’entraînent dans la salle de sport en plein air et sur des machines fournies par l’OL. Les sourires et les plaisanteries fusent, preuve d’une bonne ambiance dans le groupe professionnel. Moussa Kanté, 17 ans, se fait notamment mettre en boîte. À cause de sa petite taille, on affuble le jeune homme aux cheveux orangés du sobriquet "Kirikou".
Si le club a un partenariat avec l’OL, c’est pourtant l’autre Olympique français – Marseille – qui fait rêver le jeune homme. Il aimerait y aller "comme Bamba Dieng". Pour y arriver, le jeune homme pense connaître la recette : "Travailler dur, être rigoureux et rester focus sur les entraînements".
Son camarade Abdourahmane Mahecor Diouf partage ses convictions. Le milieu défensif de 21 ans ajoute qu’il faut "être fort mentalement" pour percer dans le football. Comme son coéquipier, il rêve de traverser la Méditerranée pour jouer sur le Vieux continent, notamment au FC Barcelone, son club préféré qui a vu passer ses idoles Thiago Motta et Lionel Messi.
"Mon rêve, c’est de jouer en Europe. Mais déjà, je n’avais jamais pensé que je serais un jour professionnel dans mon pays. Donc, ça va", dit-il dans un sourire, espérant qu'après un essai non concluant pour intégrer une équipe en Turquie, une autre chance viendra.
Les deux jeunes hommes sont au club depuis plus d’une décennie. Ils sont passés par les rangs de l’école de foot, puis du centre de formation, avant d’intégrer l’équipe première. Ils sont des véritables enfants du Sacré-Coeur.
"Ça me fait plaisir de représenter DSC tous les week-ends", explique Moussa. "J’ai beaucoup appris ici. J’ai grandi ici. C’est ma deuxième famille", renchérit Abdourahmane "Les centres de formation comme DSC sont une chance pour le Sénégal. Cela nous apprend beaucoup de choses avant de partir en Europe."
Les deux joueurs s’entraînent sous l'œil de David Laubertie, 52 ans, directeur sportif et entraîneur de l’équipe professionnelle depuis 2020. Une double casquette qu’il porte à merveille, capable de diviser ses journées entre travail de terrain et de bureau.
"Je suis le garant de la politique sportive du club dans son entièreté", explique-t-il. "Le matin, je suis sur le terrain et l’après-midi c’est davantage administratif avec les contrats des joueurs, les relations avec les familles, l’affinage des méthodes d’entraînements", liste-t-il. Il gère aussi les relations avec l’OL : "On a un point hebdomadaire avec eux et ils surveillent une liste de joueurs à potentiel chez nous. Ils nous rendent également visite deux ou trois fois par an."
Souvent vêtu d’un pantacourt et d’un tee-shirt gris floqué du logo du club, de ses initiales et de la mention "staff pro" dans le dos, ce Corrézien d’origine communique beaucoup lors des entraînements. Il n’hésite pas à interrompre un jeu d’opposition pour recadrer ses "gamins" : "Vous ne changez pas assez de rythme. Vous ne jouez qu’en transition. À ce rythme, je suis obligé de sortir les milieux au bout d’un quart d’heure. Prenez votre temps pour construire votre attaque et pouvoir percuter en bloc", enjoint-il. Les visages sont attentifs pour écouter les remontrances du Français.
Aider le joueur en dehors du terrain
Le Dakar Sacré-Coeur a, par ailleurs, pour vocation d'aider les jeunes potentiels à s’exprimer. Alors qu'habituellement, les joueurs intègrent les groupes professionnels vers 20 ans, il n’est pas rare de voir des jeunes de 16 ou 17 ans dans la cour des grands du Dakar Sacré-Coeur, à l’instar de Moussa Kanté. Dans ces conditions, difficile parfois d’être compétitif dans le championnat, les jeunes joueurs manquant parfois encore d’expérience et d’athlétisme. Depuis sa montée en première division en 2016, le club alterne entre le haut du ventre mou et le flirt avec les limites de la relégation.
"On tente de compenser en pratiquant un bon football, être propre techniquement. On fait en sorte que nos joueurs sachent maîtriser le jeu et différents systèmes. Les jeunes qui partent doivent avoir ces connaissances dans leurs bagages", note David Laubertie.
Ce que deviennent les joueurs après leur passage à DSC est en permanence au cœur des réflexions menées par le duo à la tête du club.
"Quitter le Dakar Sacré-Coeur pour l’Europe ne doit pas être une fin en soi pour nos joueurs. Cela doit être un premier pas dans le monde professionnel", avertit David Laubertie. "Une fois là-bas, il y a forcément un temps d’adaptation au nouvel environnement. C’est un travail quotidien pour les avertir des dangers et des changements que cela engendre. On essaie de les sensibiliser au maximum".
Le club tente de travailler avec des agents de confiance et monte avec l’OL un réseau de suivi de ces anciens joueurs animé par Sidney Govou. Matthieu Chupin surveille aussi d’un œil attentif les expériences menées dans plusieurs clubs européens pour aider les jeunes Africains à s’adapter à l’Europe, notamment celle de Salzbourg qui a mis en place des familles d’accueil. L'OL travaille également sur le sujet, menant des études sociologiques pour tenter d’identifier une typologie des profils familiaux plus à même de percer dans le football professionnel.
Le Sénégal, "un potentiel extraordinaire"
"Il y a un réservoir exceptionnel au Sénégal. Il faut essayer de structurer tout ça", explique David Laubertie. "L’important, c’est de préserver la spontanéité et la créativité des joueurs locaux tout en capitalisant sur leurs qualités athlétiques et mentales."
Cependant, le président du club regrette la faiblesse des politiques publiques pour porter le Sénégal au sommet du sport africain. "On est tous très heureux des performances de l’équipe nationale mais pour être performants sur le long terme, il faudrait investir dans le football local", note le dirigeant.
Que ce soit par la voix du président Macky Sall ou de son ministre des Sports, Matar Bâ, le gouvernement sénégalais a évoqué à de multiples reprises ces dernières années la volonté de faire de Dakar un "hub sportif". Mbaye Jacques Diop, conseiller en communication du ministère des Sports, le répétait encore lors de l’inauguration du nouveau stade du Sénégal à Diamniadio. "[Cette] nouvelle construction s'inscrit dans une dynamique de faire de Dakar 'un hub sportif' afin d'éviter que des matches soient délocalisés jusqu'en Asie", avait-il indiqué.
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"Il y a un potentiel extraordinaire au Sénégal donc l’objectif [d’en faire un hub sportif] est tout à fait légitime", note Matthieu Chupon. "Mais au-delà des beaux discours, l’État doit se rendre compte qu’il a besoin du secteur privé pour parvenir à ses fins. Il faut un investissement massif dans la formation, les infrastructures et les compétitions. Cela devrait être une priorité nationale."
Le club dakarois est un exemple criant. Si ses terrains d'entraînement ont pu être rénovés grâce aux fonds du club, il ne dispose plus de stade homologué à proximité pour jouer ses matches à domicile : l’enceinte Demba-Diop, à quelques centaines de mètres de son siège, reste inutilisable depuis 2017 après l’effondrement d’une tribune qui a coûté la vie à plusieurs supporters et a blessé une centaine d’autres. "Il n’y a pas non plus de droits TV issus de la diffusion du championnat", rappelle Matthieu Chupin.
Des projets de développement
À défaut d’avoir l’aide des pouvoirs publics, Dakar Sacré-Cœur avance et multiplie les projets. En 2017, elle a ainsi lancé le pendant féminin de son équipe professionnelle. "Cela tombait sous le sens quand on est associé avec le meilleur club du monde en la matière", affirme David Laubertie. Les résultats sont déjà là. Une accession à la première division dès 2018 puis un titre de championne du Sénégal en 2021 qui lui ouvre les portes du tour préliminaire de la première Ligue des champions féminine de l'histoire du continent.
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Matthieu Chupin, qui n’imagine pas le football sans développement social, voit grand. Après avoir rénové ses terrains, il lorgne actuellement sur des terrains supplémentaires du collège Sacré-Coeur.
"Ces terrains serviront aux cours d’EPS du collège mais nous permettraient également d’aller vers une extension de notre établissement en proposant du sport-loisir dans davantage de disciplines les soirs, les week-ends et les vacances scolaires”, détaille le président-fondateur.
Fidèle à son credo, Matthieu Chupin veut aussi développer la formation. "D’une part, on a énormément de demandes de parents pour des classes de sport-études. Donc on voudrait étendre nos propositions”, explique-t-il. "D’autre part, on aimerait créer une académie de la filière du sport. Car autour du football, il y a plein de métiers qui nécessitent des formations et il n’y a nulle part où elles sont proposées au Sénégal, que ce soit dans la sécurité ou dans l’entretien…Ici, les personnes qui s’en occupent sont les anciens ouvriers du chantier. Ils ont appris sur le tas."
Enfin, le président veut à terme dissocier Dakar Sacré-Coeur en deux sites. Le second, qui prendra place dans la grande banlieue dakaroise, sera dédié au sport professionnel, en s'étendant à d'autres sports que le football, notamment le basket – l'autre discipline reine du pays. Matthieu Chupin en est persuadé : l’avenir de DSC s’écrit en bleu et en multisport.
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LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Sénégal : les Lions de la Téranga au sommet du football africain
Le Monde
La quête sans fin des chevaliers du « Zodiac »
Samuel BlumenfeldPublié aujourd’hui à 03h00, mis à jour à 03h00
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RécitPour ces milliers d’anonymes, il n’y a qu’un Graal : trouver l’identité du Zodiac, ce tueur en série qui sema la terreur dans la région de San Francisco au tournant des années 1970. Ce mois-ci, un Français sort un livre-enquête dont l’hypothèse agite cette drôle de communauté.
Fayçal Ziraoui est un homme épanoui. Son plaisir dans la vie : élargir le champ de ses connaissances. Lorsque cet ingénieur et consultant de 39 ans, polytechnicien et diplômé d’HEC estime avoir suffisamment creusé un sujet, il passe à un autre. Guidé par sa curiosité, il a autrefois appris à créer des logiciels de réalité virtuelle ou à réparer des montres anciennes. Après s’être consacré à la pâtisserie, il a aussi travaillé à un projet d’application pour les chauffeurs de VTC qui requiert une intelligence artificielle.
Il y a peu, il réfléchissait aux rapports entre activité physique et diététique. La pratique intensive d’un sport de compétition lui est apparue comme la solution pour perdre du poids, après être monté jusqu’à 100 kilos. L’idée était de hisser son corps à la hauteur de son intellect. Une mission accomplie après sa participation à plusieurs compétitions de triathlon où il enchaînait 2 kilomètres de natation, 9 kilomètres à vélo puis 20 kilomètres de course à pied.
En décembre 2020, Fayçal Ziraoui fait une découverte. Elle tient en un nom : Lawrence Kane. A beaucoup, ce patronyme ne dit rien. Mais il parle à coup sûr aux 50 000 chercheurs amateurs ou professionnels, détectives, policiers, mathématiciens, journalistes, informaticiens, ingénieurs établis aux Etats-Unis, mais aussi en Asie et en Amérique du Sud, qui passent l’essentiel de leur temps à tenter de débusquer l’identité de celui qui s’est baptisé le « tueur du Zodiac », et auquel le cinéaste David Fincher a consacré un film en 2007.
Lawrence Kane, mort en 2010, fait partie de la longue liste de plus de 2 000 suspects accolés depuis plus d’un demi-siècle au visage anonyme de ce tueur en série. Prononcer son nom, c’est ajouter du sel sur une plaie toujours vive et soulever des polémiques sans fin au sein d’une communauté dans laquelle chacun défend avec obstination et férocité son coupable désigné. Car on n’entre pas dans le monde du « Zodiac » comme dans un fast-food : bien souvent, on y consacre sa vie, et c’est le temps passé à cette enquête qui fera de vous un membre plus ou moins crédible de ce club informel.
Deux cryptogrammes enfin déchiffrés ?
Le « Zodiac » a sévi onze mois en Californie du Nord entre décembre 1968 et novembre 1969. Le tueur revendiquait ses crimes dans des courriers rédigés dans une écriture cryptée, combinant symboles et lettres de l’alphabet. Des messages indéchiffrables qu’il envoie jusqu’en 1974 aux forces de l’ordre et à la presse locale, et notamment au San Francisco Chronicle. Chaque courrier commençait par la même phrase : « Le “Zodiac” vous parle » et se terminait par sa signature : la mire de visée d’un fusil de précision, symbole qu’il avait aussi gravé avec la pointe d’un couteau sur la portière de la voiture d’une de ses victimes.
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Valeurs Actuelles
[Ferrand] La rengaine du fascisme
À la veille du scrutin de dimanche, j’ai confronté mes pronostics à ceux d’un observateur de la vie politique. J’imaginais que le vote utile au secours de Jean-Luc Mélenchon serait efficace, le vote de défiance envers Emmanuel Macron, assez marqué, le vote caché en faveur d’Éric Zemmour, plus important que prévu. Je me suis trompé sur ces deux points ; et pour ce qui est du premier, je concède n’avoir pas eu de mérite : presque tout le monde l’avait senti.
Mon interlocuteur a montré davantage de lucidité. Avec un irritant fatalisme, il m’a brossé d’avance le scénario de ce premier tour : à droite, Le Pen serait la seule à tirer son épingle du jeu, entre une Pécresse en capilotade et un Zemmour marginalisé ; à gauche, la dynamique en faveur de Mélenchon lui ferait entrevoir le second tour – entrevoir, seulement. Le grand bénéficiaire serait, à mi-chemin, un Macron toujours prêt à incarner “en même temps” la rénovation politique, l’union nationale et le front républicain.
Je m’insurgeai : en cinq ans, le président sortant avait détruit le paysage sans rien reconstruire, désuni le pays comme jamais et heurté, avec son passe vaccinal, l’idéal républicain ! « Qu’importe, me répondit le stratège ; on ne parle pas ici de la réalité, mais de la façon dont l’opinion la perçoit ! »
Il alla plus loin : « Si l’on admettait, me dit-il, que la vraie ligne de partage oppose désormais les mondialistes aux nationaux, le candidat des premiers se trouverait largement distancé par la candidate des seconds. » De fait, dimanche soir, les tenants de la globalisation ont obtenu à peine 40 % des suffrages, contre plus de 60 aux partisans de l’enracinement.
Problème pour ces derniers : parmi leurs candidats éliminés au premier tour, ceux qui appellent à voter contre Marine Le Pen rassemblent 25 % des suffrages exprimés ! Pourquoi cette hémorragie de près de la moitié des forces vives du camp majoritaire ? Parce que l’ancienne ligne de partage – la vieille dichotomie droite-gauche – n’est pas aussi périmée que le sont les partis qui, naguère, la représentaient : le Parti socialiste, cette fois moribond, et Les Républicains, presque aussi mal en point. « Selon l’ancienne grille de lecture, poursuivit mon initiateur, ce ne sont pas deux blocs, mais bien trois, qui sortiront des urnes du 10 avril. »
Trois blocs ont émergé en effet : autour d’un centre dominant à plus de 35 %, la droite représente un peu plus de 32 %, la gauche également. Notons que la phraséologie peu à peu imposée par l’intelligentsia rend la situation moins lisible : la plupart des médias considèrent en effet le centre comme “de droite”, et la droite comme “d’extrême droite”.
la plupart des médias considèrent en effet le centre comme “de droite”, et la droite comme “d’extrême droite”.
Et si, dans ce glissement des catégories, résidait la logique profonde de notre élection ? Pour les mondialistes minoritaires, emmenés par le président sortant, le seul moyen de se maintenir au pouvoir est de diviser les nationaux majoritaires. Il est vital pour eux que les électeurs de Mélenchon, Roussel, Lassalle et autres donnent le moins de voix possible à la candidate patriote. Il faut donc rendre celle-ci infréquentable et son élection, potentiellement catastrophique. C’est l’objectif de la sempiternelle diabolisation – lointaine application du Marteau des sorcières du XVe siècle, publié par les inquisiteurs de Strasbourg… Nouvelle prédiction : « Dès 20 h 15, dimanche soir, on entendra la plupart des ténors – y compris à droite – entonner la rengaine du fascisme et des idées rances. » Bien vu, encore une fois.
Ceux qui connaissent MLP disent qu’il n’y a pas en elle une once de racisme ou d’antisémitisme, pas un gramme de violence, pas même d’inspiration réactionnaire ! Il n’empêche : son nom, sa famille, son parti vont suffire à l’enkyster hors du “cercle de la raison”. On n’écoutera pas ses idées ou ses propositions ; on se contentera de l’ostraciser, viru-lemment. Pour mieux réélire le président.
Le Figaro
À York, le projet d'un musée romain associé à des bureaux effarouche les archéologues
Simon ChernerARCHÉOLOGIE - Des voix s'élèvent au Royaume-Uni pour dénoncer un futur chantier de fouille et un centre des visiteurs prétextes à un vaste plan de développement urbain au centre de la ville médiévale.
Plus d'un millénaire avant la cité anglaise de York et plusieurs siècles avant le chef-lieu scandinave de Jórvík s'étendait, au cœur du futur Yorkshire britannique, la colonie romaine d'Eboracum. La ville actuelle s'enorgueillit depuis des années de la richesse de son patrimoine. Mais celui-ci est majoritairement médiéval, tant et si bien qu'Eboracum peine à exister entre le splendide château à motte de York et sa belle cathédrale gothique. C'est pourquoi la municipalité envisage de créer un «quartier romain» afin de mieux mettre en valeur l'antique passé de York. Le centre au cœur du projet soulève cependant une levée de boucliers de la part des archéologues et des défenseurs britanniques du patrimoine.
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Censé être aménagé sur la rive occidentale de York, le centre en question a vu grand. À la place de trois bâtiments actuels pourrait pousser un ensemble de dix étages comprenant un musée-attraction du nom d'Eboracum, associé à près de 2300 m2 d'espaces de bureau, un hôtel à 88 chambres et 153 logements. Le Jorvik Viking Centre, le musée déjà existant consacré au passé scandinave de York, devrait servir de modèle au centre muséal Eboracum, qui entend doubler en dimension ce centre médiéval inauguré dans les années 1980. Un bon modèle touristique, à n'en pas douter, puisqu'il a accueilli 20 millions de visiteurs en 35 ans.
Un ambitieux programme de fouilles
Le projet a été soumis en janvier 2022 à la considération du conseil municipal de York, un an après une première mouture recalée. Le groupe de promoteurs immobiliers à l'origine de ce projet de développement, associé à l'opérateur archéologique local, York Archaeological Trust (YAT), assure pouvoir créer plus de 600 emplois et générer 315 millions de livres sterling (378 millions d'euros environ) pour l'économie locale sur trente ans.
Mais avant de poser les premières pierres, il faudra creuser. Un chantier archéologique d'envergure, concentré sur un tiers du site pendant deux ans, devrait ainsi permettre, selon l'esprit de l'aménageur, de mettre au jour des vestiges propres à être mis en valeur au sein de leur futur écrin consacré à l'antique Eboracum.
L'archéologue David Jennings, un des responsables du YAT en charge du projet, espère en particulier retrouver les traces d'un camp de légionnaires romains, installé sur ce versant de la Ouse, la rivière qui traverse la ville moderne. Des fouilles menées dans les années 1980-1990 dans le quartier avaient ainsi révélé la mention d'un centurion, Sollius Julianus, également cité au mur d'Hadrien, à quelque 115 kilomètres plus au nord. «Nous espérons pouvoir mettre au jour des éléments permettant de faire le lien entre l'ancienne voie romaine, l'économie de la cité ou encore les habitudes alimentaires des habitants», explique le chercheur à l'hebdomadaire britannique The Observer .
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Le programme de fouille provoque néanmoins la consternation des spécialistes de Historic England, l'organisme en charge de la préservation du patrimoine anglais, et de ceux du Council for British Archaeology, structure de promotion de la recherche archéologique. Ainsi leur paraît-il étrange de fonder un plan de développement aussi important sur la fortune hasardeuse d'une fouille… qui pourrait tout aussi bien ne rien mettre à jour de sensationnel. La procédure file à rebours du cycle traditionnel d'une fouille préventive.
Des préventions scientifiques et éthiques
«Le concept de ce projet consiste à dire : ''nous voulons un musée, donc pour le réaliser, nous allons creuser un très grand trou à la recherche de vestiges que nous pourrons exposer. Et pour financer le tout, nous allons ériger un immeuble par-dessus''», a raillé pour The Observer Neil Redfern, le directeur du Council for British Archaeology. Le spécialiste britannique du patrimoine poursuit : «Nous connaissons bien le York Archaeological Trust, c'est une bonne unité archéologique. Mais il y a eu une erreur de jugement dans cette histoire.» Sur Twitter, Neil Redfern regrette encore que l'archéologie et le projet de centre muséal soient manipulés pour justifier cet important projet de développement urbain.
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Le Council for British Archaeology a signalé au conseil municipal de York le caractère «inadapté» du projet de «quartier romain». «Ce bâtiment de dix étages serait-il considéré comme une addition positive pour York, sans son musée ?», a ainsi fait valoir l'organisme dans une lettre adressée en mars au Conseil de York, rapportée par la BBC. Historic England a également réagi par une lettre envoyée au Conseil municipal.
«Ce projet est confus et incohérent, a étrillé l'influent organisme, cité par le quotidien régional The Press . Si, comme on le prétend, il s'agit d'un chantier unique, alors l'ensemble du site devrait être prospecté afin d'identifier les espaces à haut potentiel archéologique. Cela permettra de pleinement comprendre les conséquences du projet de développement et de formuler les mesures de sauvetage les plus adaptées.» La Ville de York doit rendre son avis sur la seconde mouture du projet de ce quartier antique dans les prochains mois.
Le palais des Vieilles Procuraties, joyau de Venise, retrouve sa splendeur
L'immense palais, qui borde la mythique place Saint-Marc à Venise, surplombant d'élégantes colonnades, a ouvert ses portes au public vendredi, pour la première fois en 500 ans d'histoire, au terme de colossaux travaux de rénovation.
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Le Monde
« Je veux être oublié à jamais » : au procès du 13-Novembre, les excuses et l’ambivalence de Salah Abdeslam
Les interrogatoires des accusés se sont achevés vendredi. Salah Abdeslam a pris une dernière fois la parole pour présenter ses excuses aux victimes et solliciter leur pardon.
La durée inédite du procès du 13-Novembre aura eu une vertu : celle de voir évoluer au fil des semaines les hommes dans le box, un en particulier. Un chapitre important des débats s’est clos, vendredi 15 avril, avec la fin des interrogatoires des accusés. En prononçant ses derniers mots, Salah Abdeslam s’est laissé submerger par l’émotion et a demandé pardon aux victimes. L’image rigide du « combattant » autoproclamé de l’Etat islamique qui tempêtait dans le box au premier jour du procès semble déjà lointaine.
Au procès du 13-Novembre, Salah Abdeslam livre pour la première fois sa vérité sur la nuit des attentatsSon avocate, Olivia Ronen, venait de lui demander s’il regrettait de ne pas être allé au bout de son opération-suicide. « Je ne regrette pas d’avoir renoncé, de ne pas avoir tué. Aujourd’hui, ces personnes sont vivantes. Si elles savaient à côté de quoi elles sont passées… Elles s’amusaient naïvement, j’étais devant elles. Et je suis reparti. Je ne regrette pas, pour eux, pour moi, pour ma famille. Ma mère me dit qu’elle voit en moi ses deux fils, que je compense la perte du premier… », dit-il en pensant à son frère Brahim, qui s’est fait exploser.
A l’évocation de sa mère, ses yeux s’embrument, il lève le regard, cherche de l’air, puis reprend : « Cette histoire du 13-Novembre s’est écrite avec le sang des victimes. C’est leur histoire, et j’en fais partie. Elles sont liées à moi et moi à elles. » Il cite un hadith (une communication orale rapportée du prophète Mahomet) : « Déteste ton ennemi avec modération, peut-être un jour sera-t-il ton ami ». Puis s’adresse aux parties civiles : « Je vous demande aujourd’hui de me détester avec modération. Je présente mes excuses aux victimes. Je sais qu’il y a une haine qui subsiste entre vous et moi, je sais qu’on sera pas d’accord, mais je vous demande de me pardonner. »
Déni et immaturité
L’armure s’est fendue. La dureté des éléments de propagande qu’il assénait au début du procès a laissé place à une parole sensible. Salah Abdeslam donne l’impression d’avoir passé ces sept mois de débats à se rassembler, à chercher sa nouvelle identité. Le travail n’est pas terminé. L’ambivalence de celui qui refuse de condamner les attentats mais dit avoir renoncé à se faire exploser par « humanité » est toujours là. Son immaturité aussi. Il peine encore à assumer son entière responsabilité dans le massacre.
Quelques instants avant ses larmes, un dialogue avec une avocate de parties civiles avait illustré l’ampleur de son déni : « Moi, j’ai pas tué. Je mérite ce qui m’arrive, mais je ne vais pas payer pour ceux qui ont tué au Bataclan, aux terrasses, au Stade de France. » L’avocate lui fait remarquer qu’il a déposé « trois bombes humaines qui ont tué » devant le Stade de France : « Vous comprenez que ça puisse choquer quand vous déclarez n’avoir tué personne ?
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France24 - Monde
Présidentielle : comment le programme RN de Marine Le Pen s’est imposé à Mayotte
Publié le : 15/04/2022 - 14:58
Nicolas BAMBA
L’archipel de Mayotte est le département où le Rassemblement national a signé son plus gros score au premier tour de la présidentielle. Marine Le Pen y a recueilli 42,68 % des suffrages, loin devant les autres candidats, mais aussi très loin de son score de 2017. Dans un département miné par l’insécurité et l’immigration clandestine, le RN séduit.
C'est à Mayotte, à plus de 8 000 kilomètres de ses bastions traditionnels du nord de la France – 39,27 % et 38,68 % des suffrages dans l’Aisne et dans le Pas-de-Calais – que Marine Le Pen a réalisé son meilleur score au premier tour, loin devant Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Elle a recueilli 42,89 % des suffrages, soit 14 958 voix mahoraises, là où l’Insoumis en a recueilli 23,96 % (8 398 voix) et le président sortant 16,94 % (5 936 voix).
Pour sa troisième campagne présidentielle, la candidate du Rassemblement national connaît ainsi une très forte progression à Mayotte, où elle partait de très bas, en 2012, avec un score modeste de 2,77 % (996 voix). En 2017, elle avait déjà progressé au premier tour avec 27,19 %, derrière François Fillon (32,62 %), mais avait été battue par Emmanuel Macron au second tour avec 42,89 % des suffrages (14 374 voix). Cinq ans plus tard, elle est en tête au premier tour, et de loin, avec déjà plus de voix qu’au second tour de 2017. Emmanuel Macron, lui, a perdu 428 voix par rapport au premier tour de 2017.
La "corde sensible" de l’insécurité et de l’immigration clandestine
Thani Mohamed-Soilihi, sénateur de Mayotte du Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (RDPI, précédemment LREM), n’est "malheureusement pas très surpris" par un résultat qui "s’inscrit dans la continuité des élections européennes" de 2019, où le RN avait glané 46,12 % des suffrages. Pour le parlementaire, Marine Le Pen "souffle sur les braises avec son discours sur l’immigration et l’insécurité" à Mayotte. "Ce discours facile, populiste, plaît localement. C’est ce qui explique ce score", explique-t-il à France 24.
L’insécurité et l’immigration clandestine, thèmes de prédilection du RN, touchent la "corde sensible" de nombreux Mahorais, estime Thani Mohamed-Soilihi. Un sentiment corroboré par les chiffres de l’Insee et par les médias locaux qui se font écho des problèmes rencontrés dans l’archipel.
Dans son rapport "Cadre de vie et sécurité à Mayotte" de novembre 2021, l’Insee décrit une "délinquance hors norme". Sur la période 2018-2019, dans chaque domaine – cambriolages, vols, violences physiques ou sexuelles… – la délinquance mahoraise dépasse très nettement les chiffres de la France métropolitaine. "Les habitants de Mayotte sont personnellement trois fois plus victimes de vols avec ou sans violences", indique l’Insee, et le sentiment d’insécurité "dépasse de loin tous les standards de la métropole ou des autres Drom (Départements et régions d’Outre-mer)". En effet, 48 % des Mahorais se sentent en insécurité à leur domicile (52 % dans leur quartier), soit cinq à six fois plus que dans l’Hexagone. Tous ces chiffres augmentent année après année.
L’immigration clandestine inquiète également la population : les bateaux venus des Comores affluent tous les jours et exaspèrent les Mahorais, qui y voient la source de nombre de maux. Dans son rapport de février 2019, l’Insee indiquait qu’entre "l’immigration importante depuis les Comores" et les départs de "natifs de Mayotte vers l’extérieur", 48 % de la population du département était étrangère en 2017, chiffre en hausse de 8 % par rapport à 2012.
Du pain bénit pour Marine Le Pen, qui a longuement évoqué ces sujets lors de sa dernière visite dans l'archipel, en décembre 2021. "Mayotte, c’est presque le laboratoire de l’horreur. (…) C’est notre futur si rien n’est fait", a-t-elle déclaré face à des électeurs déjà conquis.
🇾🇹 Je n’ai pas peur de faire le lien entre insécurité et immigration : à #Mayotte encore plus qu’ailleurs, la criminalité et la délinquance sont d’abord liées à la SUBMERSION de l’immigration clandestine ! pic.twitter.com/7D72QgwjDR
December 18, 2021Mobiliser les abstentionnistes
Soutien du président sortant, le sénateur Thani Mohamed-Soilihi évoque lui aussi des "moments très durs ces dernières années", mais aborde le sujet sous un angle bien différent : "Il y a une part d’injustice car c’est le résultat de plusieurs années d’actions inefficaces. Si les gouvernements précédents s’étaient occupés de ces fléaux comme l’a fait Emmanuel Macron, on n’en serait pas là aujourd’hui." Il cite notamment en exemple la réduction de la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté, de 84 % à 77 %, au cours du dernier quinquennat.
"Les Mahorais ont un sentiment d’abandon. Le résultat est conforme à ce qui se passe. (…) Il était important d’avoir une candidate qui tienne compte de nos craintes, de nos difficultés. Marine Le Pen est celle qui nous a convaincus", expliquait Daniel Zaïdani, au micro de Mayotte La 1ère, au soir du premier tour. "Emmanuel Macron a montré des limites par rapport à ce dont nous avons besoin", a ajouté cet ancien président sans étiquette du Conseil général de Mayotte de 2011 à 2015, qui a apporté son soutien à Marine Le Pen en décembre 2021.
Alors que Marine Le Pen a passé trois jours à Mayotte fin 2021, Emmanuel Macron s’est contenté d’une vidéo et d’une lettre aux Mahorais et aux Outre-mer, le 17 mars.
Pour le président de la République, c’est une fin de quinquennat délicate à Mayotte, terre où il avait commis l’une de ses premières fautes de communication après son élection. En juin 2017, Emmanuel Macron avait plaisanté sur les kwassa-kwassa, bateaux de pêches rapides également utilisés par les immigrés clandestins. "Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent", avait-il lancé, créant la polémique.
Le 24 avril, pour le second tour, le sénateur Mohamed-Soilihi espère un rebond en faveur du président de la République et mise pour cela sur les abstentionnistes : "Il y a un travail d’explication et de terrain à faire. Nous l’avons fait au premier tour, pas suffisamment. Nous devons le continuer et voir où il y a eu le plus d’abstention. C’est un travail de longue haleine." Et il y a de quoi faire : 59,69 % de la population en âge de voter s’est abstenue au premier tour, soit le taux le plus élevé jamais enregistré pour une présidentielle à Mayotte, dépassant les 58,78 % de 2002.
Derrière Marine Le Pen, le RN invisible à Mayotte
Vu de la métropole, le plébiscite du RN suscite de l’incompréhension pour qui ne connaît pas les problématiques mahoraises. Sur les réseaux sociaux, les réactions moqueuses ou courroucées ont fleuri devant le score de Marine Le Pen. "C’est une anomalie qu’une population noire, à plus de 90 % musulmane, vote pour une islamophobe, une personne d’un parti dont certains membres tiennent régulièrement des discours contre les Noirs, les arabes, les musulmans…", tacle Thani Mohamed-Soilihi.
Plutôt qu'une "anomalie", Daniel Zaïdani, lui, y voit de la "clairvoyance" : "À moins de dire que les Mahorais sont des abrutis qui ne comprennent rien à la politique… Les Mahorais sont clairvoyants", expliquait-il sur le plateau de Mayotte La 1ère, le 12 avril.
Mais si la délinquance et l’immigration clandestine ont porté Marine Le Pen lors des élections européennes et à nouveau au premier tour de l'élection présidentielle de 2022, le Rassemblement national peine à se faire une place dans les scrutins locaux. Le parti d'extrême droite a été quasi inexistant lors des municipales de 2020, ne faisant guère mieux qu'aux législatives de 2017, où il n’avait recueilli que 3,08 % des suffrages. Et même le site web de la fédération mahoraise du RN renvoie vers une adresse abandonnée, signe d’un manque cruel d’organisation.
C'est tout le paradoxe de Mayotte, où le Rassemblement national laisse les scrutins locaux à l’opposition, tandis que sa patronne séduit les Mahorais et caracole dans les autres élections de plus grande envergure.
🇾🇹 Je n’ai pas peur de faire le lien entre insécurité et immigration : à #Mayotte encore plus qu’ailleurs, la criminalité et la délinquance sont d’abord liées à la SUBMERSION de l’immigration clandestine ! pic.twitter.com/7D72QgwjDR
December 18, 2021Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Outre-Mer
Mayotte : au coeur de la lutte contre l'immigration clandestine
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : que proposent les candidats pour l’Outre-mer ?
Élysée 2022Présidentielle : le duel Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'accélère
Le Figaro
Avec l'établissement d'un septennat, Emmanuel Macron pourrait-il être président jusqu'en 2034 ?
Jeanne SénéchalLA VÉRIFICATION - Le président-candidat s'est dit favorable au septennat, soit un mandat présidentiel de sept ans contre cinq ans actuellement. Marine Le Pen, elle, défend un septennat unique.
LA QUESTION. Dans un entretien accordé au Point , Emmanuel Macron s'est dit favorable au septennat, c'est-à-dire un mandat présidentiel de sept ans contre cinq ans actuellement, estimant le quinquennat «sans doute trop court pour un temps présidentiel en France». «Le fait de ne pas avoir de respiration démocratique pendant cinq ans n'est plus adapté à notre époque», a-t-il ajouté. «Un septennat avec des mid-terms séparerait par exemple mieux l'exécutif gouvernemental de la part d'exécutif présidentiel», selon lui. Marine Le Pen, elle, défend un septennat non renouvelable.
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Suite à cette proposition, l'avocat Juan Branco a estimé que l'actuel occupant de l'Élysée souhaitait modifier la durée des mandats pour «réinitialiser les compteurs». L'objectif d'Emmanuel Macron serait, selon l'avocat, de se représenter en 2027 pour un septennat qui irait jusqu'en 2034. Si le président évoque cette «proposition entre les deux tours», c'est pour que «son éventuelle réélection tranche le débat et pouvoir ainsi l'imposer lors de son prochain mandat», ajoute encore Juan Branco.
«Il va nous faire une Poutine.» D'autres internautes vont jusqu'à comparer cette hypothèse de 2034 avec la longévité du président russe, au pouvoir depuis 1999 et qui a révisé la Constitution pour y parvenir... Emmanuel Macron pourrait-il effectivement se représenter à la suite de deux quinquennats pour un septennat et ainsi officier jusqu'en 2034 ?
VÉRIFIONS. Concrètement, pour pouvoir remplacer les deux quinquennats consécutifs par un septennat, il est nécessaire de réviser la l'article 6 de la Constitution du 4 octobre 1958. Il y est écrit:
«Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct.
Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.
Les modalités d'application du présent article sont fixées par une loi organique.»
Pour modifier cet article et ses alinéas, il faut alors passer par l'article 89 de la Constitution, qui dispose que l'initiative de cette révision «appartient concurremment au Président de la République sur proposition du premier ministre et aux membres du Parlement». «Un texte sera alors proposé par les deux assemblées en termes identiques», explique Thomas Ehrhard, professeur de Droit constitutionnel à l'Université Paris 2 Panthéon-Assas. Commencent alors les débats entre les deux chambres sur sa conformité : «Les révisions constitutionnelles sont toujours le fruit de dialogue, d'échange et de compromis», continue le juriste. Si un accord est trouvé, deux choix s'offrent alors au président pour faire voter le texte : un référendum ou un vote au Parlement convoqué en Congrès à Versailles, c'est-à-dire la réunion des deux chambres du Parlement, qui ne pourra l'approuver que s'il réunit la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés.
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Dans la pratique ?
Pour répondre à cette question, il est nécessaire de différencier le rétablissement d'un septennat avec deux mandats consécutifs ou l'instauration d'un septennat unique. Pour le premier cas de figure, «si d'aventure la Constitution était modifiée durant le second quinquennat d'Emmanuel Macron, l'alinéa 2 de l'article 6, introduit en 2008, limitant le nombre de mandats à deux consécutifs ne serait pas nécessairement modifié», fait savoir Serge Slama, professeur de droit public à l'Université Grenoble-Alpes. Dans ce cas-là, Macron ne pourrait pas être réélu.
En revanche, pour le deuxième cas de figure -le septennat unique-, le deuxième alinéa devra être modifié. Or, «une réforme constitutionnelle peut contenir des dispositions transitoires avec une clause prévoyant que le nombre de mandats reste limité à deux consécutivement». Dans ce cas-là, encore une fois, Emmanuel Macron ne pourrait pas se représenter. A contrario, si aucune disposition transitoire n'est prise, Emmanuel Macron pourrait éventuellement tenter sa chance, la Constitution «ne disposant que pour l'avenir, elle n'a pas d'effet rétroactif», précise Thomas Ehrhard. «Mais il y aurait un débat politico constitutionnel lors de l'examen du texte entre les deux chambres, pour la raison évidente qu'il pourrait s'agir, de facto, de son troisième mandat consécutif».
Serge Slama émet toutefois de grandes réserves concernant ce dernier cas de figure. Pour qu'Emmanuel Macron puisse se porter candidat, il faudrait d'abord que le septennat unique soit voté. «Ce qui ne risque pas d'arriver, du fait du poids de l'Histoire et du coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte», le 2 décembre 1851, pour conserver le pouvoir à quelques mois de la fin de son mandat alors que la Constitution lui interdisait de se représenter. Contrairement à la Russie, qui a permis à Vladimir Poutine de rester au Kremlin depuis vingt-deux ans, la France dispose de deux fortes garanties : le Sénat et le peuple.
Par ailleurs, il faudrait que la réforme constitutionnelle arrive à passer l'étape de l'Assemblée nationale et du Sénat, qui est «la plus compliquée de la réforme», selon Serge Slama. «En réalité, c'est le Sénat qui fait cette réforme», note le professeur de droit public. La dernière réforme qui a réussi à aboutir fut celle de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008, portée par Nicolas Sarkozy. «Et Sarkozy a dû lâcher beaucoup de lest pour la faire passer», rappelle le professeur de droit public. De son côté, Emmanuel Macron a tenté de faire passer deux réformes au cours de son quinquennat: celle sur la magistrature et celle sur la protection de l'environnement. «Le Sénat n'a pas été d'accord de tout son quinquennat, je doute qu'il réussisse dans l'avenir à faire passer un projet de loi constitutionnelle», conclut Serge Slama.
En résumé, si cela concerne un septennat consécutif, le deuxième alinéa n'a pas besoin d'être révisé et donc Emmanuel Macron ne pourrait pas se représenter. En revanche, si cela concerne un septennat unique, le deuxième alinéa serait logiquement modifié et, en théorie, Emmanuel Macron pourrait être candidat à la présidentielle pour une troisième fois. Mais dans la pratique, selon Serge Slama, cela ne risque pas d'arriver car la réforme serait bloquée lors de l'examen du Sénat.
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Assesseurs absents, vote au domicile du maire... 22 bureaux de vote épinglés pour des irrégularités
Le Conseil constitutionnel a annulé les résultats du premier tour dans plusieurs bureaux de vote à cause d'irrégularités. En tout, une dizaine de milliers de suffrages n'ont donc pas été comptabilisés.
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Au lendemain de l'échec électoral de Valérie Pécresse, le mouvement a voté en faveur d'un «projet de droite indépendante», «ni fongible dans le macronisme, ni dans le lepénisme» en vue des législatives.
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Présidentielle : "La colère de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon vise d'abord Emmanuel Macron"
Publié le : 15/04/2022 - 07:57
Sophian AUBIN
Samedi soir, le parti La France insoumise (LFI) publiera les résultats de la consultation populaire qu'il a proposée en vue du second tour de l'élection présidentielle opposant Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon constituent désormais la troisième force politique du pays. Leur vote, ou leur neutralité, est de fait un enjeu majeur du second tour de ce scrutin. Éclairage d'Erwan Lecoeur, politologue et spécialiste de l'extrême droite.
Le chef du parti de La France insoumise (LFI) et candidat malheureux à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a lancé, mercredi 13 avril, la consultation de ses 310 000 soutiens en vue du second tour, qui oppose Emmanuel Macron (LREM, 27,84 %) à Marine Le Pen (RN, 23,15 %). Sur la plate-forme militante de LFI, Action populaire, ce rendez-vous entre le parti et sa base militante s'achèvera samedi 16 avril à 20 h.
"Abstention, vote blanc ou vote Emmanuel Macron" : tels sont les trois choix que le chef du parti de gauche soumet au jugement de ses militants. Une seule alternative, donc, est exclue : déposer un bulletin portant le nom de Marine Le Pen.
Sans doute échaudé par les critiques qui lui furent adressées lors de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle du printemps 2017, Jean-Luc Mélenchon a laissé cette année moins de place à l'ambiguïté, et ce dès les premières minutes qui suivirent l'annonce des résultats du 1er tour. "Il ne faut pas donner une seule voix à Mme Le Pen", a répété non moins de quatre fois le tribun.
Représentant 21,95 % des votants du 1er tour, l'électorat du troisième parti du nouveau paysage politique français constitue un réservoir de voix crucial pour les deux candidats en lice. Un butin de guerre à gagner pour s'imposer dans les urnes lors de l'ultime bataille politique, le second tour de l'élection présidentielle, le 24 avril.
Parmi les principaux axes de la campagne de Marine Le Pen au fil de cet entre-deux-tours, figure la fibre "tout sauf Macron", répandue au sein de plusieurs électorats. La volonté de tourner la page Macron pousserait certains au sein de l'électorat insoumis à voter pour la candidate d'extrême droite, si l'on en croit les instituts de sondage.
La porosité entre les électorats du RN et de LFI ne concerne qu'une minorité des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, mais pourrait néanmoins bel et bien contribuer à une victoire de Marine Le Pen, si elle se double d'une abstention du "peuple de gauche" : c'est ce qu'explique Erwan Lecoeur, politologue, sociologue, spécialiste de l'extrême droite et chercheur associé au laboratoire Pacte de Grenoble.
France 24 : Le dernier sondage Ipsos à ce jour annonce, parmi les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 37 % d'intention de vote en faveur d'Emmanuel Macron, contre 18 % pour Marine Le Pen, les 45 % restants n'étant pas exprimés. Quels enseignements tirer de ce sondage ? Quel est le profil socio-économique et idéologique de ces 18 % qui seraient prêts à donner leur voix au Rassemblement national ?
Erwan Lecœur : Premier constat : pour la première fois, on sent bien que, non seulement, il n'y a plus de front républicain, mais que même chez des militants de gauche, lesquels ont pourtant traditionnellement un réflexe anti-Le Pen, cet automatisme décline ; beaucoup peuvent s'abstenir ou voter blanc.
Quant à ces 18 %, ils correspondent essentiellement à des catégories plutôt populaires et dépolitisées : elles estiment que le clivage entre la gauche et la droite n'explique plus la chose publique d'aujourd'hui, comme d'ailleurs 40 % de l'ensemble des Français.
Comment décrypter leur démarche ? Ces 18 % sont avant tout des "fâchés pas fachos", pour reprendre une formule de Jean-Luc Mélenchon. Comme au Brésil, en Italie ou aux États-Unis, une portion de plus en plus importante des populations se sent lésée et ne vit la politique qu'au travers de ses multiples colères.
Ces populations ne raisonnent plus en termes de partis politiques, mais au travers du prisme de frustrations auxquelles les politiques ne répondent plus. Ils ont voté Mélenchon parce qu'ils sont fâchés, mais ce ressentiment est d'abord dirigé contre Emmanuel Macron, et non prioritairement contre Marine Le Pen, puisqu'elle n'était pas dans les sphères du pouvoir.
La colère de ces 18 %, s'ils votent au second tour, se portera donc logiquement d'abord contre le responsable politique coupable, selon eux, de leur situation : Emmanuel Macron.
Dès le soir du premier tour, Marine Le Pen a pris soin de "s'adresser à tous ceux qui n'ont pas voté pour Emmanuel Macron", et de facto aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon, envers qui elle multiplie chaque jour les opérations de charme. Cette stratégie peut-elle faire mouche au sein de l'électorat LFI ?
Permettez-moi de rappeler d'abord d'autres chiffres : le soir du premier tour, les sondages annonçaient parmi les électeurs de Mélenchon, environ 40 % d'abstention et de vote blanc, 30 % de vote en faveur du chef de l'État et 20 % pour le Rassemblement national.
Les chiffres avancés par l'étude que vous mentionnez laissent donc présager qu'une tendance nouvelle se dessinerait au sein de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon.
La colère des électeurs insoumis au soir du premier tour, celle d'avoir raté la qualification de si peu (421 000 voix) faisait qu'une majorité relative se disait : "Puisque c'est comme ça, je n'irai pas sauver le soldat Macron, pas question que nous électeurs de gauche, volions au secours, pour la 3e fois, du candidat "de droite" face à l'extrême droite, suite à l'élection de Jacques Chirac en 2002 face à Jean-Marie Le Pen, puis celle d'Emmanuel Macron face à Marine Le Pen en 2017".
Mais une partie des individus qui composent cet électorat est peut-être touchée par une prise de conscience : celle du caractère collectif de cette tendance au sein de l'électorat mélenchoniste, et de ce que cette tendance pourrait donc contribuer à une victoire de Marine Le Pen.
Ni les sondages, ni des politologues parmi les plus chevronnés, à ce jour, n'excluent complètement le scénario d'une Élysée conquise par l'extrême droite. C'est une première dans l'histoire de la Ve République. D'abord frustré et comme mu par un coup de sang, l'électorat de Jean-Luc Mélenchon serait-il finalement gagné par la peur du RN ?
C'est vrai, c'est exactement ce qui est en train de se produire. Pour la première fois, un certain nombre de fins connaisseurs du Rassemblement national, de politologues tels que ceux du Cevipof, d'instituts de sondage, voient bien qu'il y a une colère irrésolue dans notre société, du côté des Gilets jaunes notamment, et qu'elle pourrait se transmuter en vote plutôt préférentiel pour Marine Le Pen au second tour, sur la base d'une posture anti-Macron. Portant sur les domaines socio-économiques comme écologiques, la colère des électeurs de Mélenchon est d'abord et avant tout dirigée contre le chef de l'État.
Mais cet électorat transite, comme vous le dites, d'une colère préliminaire contre Emmanuel Macron à une peur qu'avec Marine Le Pen parvenue au sommet de l'État, ce serait bien pire. C'est cela qui se joue dans les jours qui viennent, et va faire que – peut-être et en fin de course –, Marine Le Pen ne sera pas élue.
Dès le début de sa campagne, Marine Le Pen a relégué le traditionnel discours d'extrême droite sur le "grand remplacement" au second plan, au profit d'une croisade contre le "grand déclassement". Aux antipodes de la diplomatie macronienne, son positionnement sur nombre de questions internationales pourrait en outre, à priori, rejoindre ceux de Jean-Luc Mélenchon. Mais in fine, ces convergences peuvent-elles impacter suffisamment l'électorat de La France insoumise ?
Oui, et cet impact touche deux publics distincts. Il peut d'abord pousser une frange de mélenchonistes à voter pour le Rassemblement national, frange certes minoritaire, mais qui pourrait néanmoins suffire à assurer une victoire électorale à Marine Le Pen.
Par ailleurs, ces convergences (réelles ou supposées) entre les deux visions politiques peuvent semer la confusion dans les rangs d'une autre partie de l'électorat insoumis, confusion qu'on pourrait résumer par ce type de questionnement : "Pourquoi irais-je voter pour Emmanuel Macron tandis que Marine Le Pen rejoint La France insoumise sur nos choix vis-à-vis de la guerre en Ukraine, de l'Otan, sur les retraites, ou encore au sujet du référendum d'initiative citoyenne (RIC) promu par les Gilets jaunes ?"
Si face à un "peuple de gauche" gagné par la confusion, le "peuple populiste", que Marine Le Pen travaille depuis des années, venait, lui, à moins s'abstenir le 24 avril, ce que nous politologues désignons par le "niveau différentiel d'abstention" basculerait inexorablement en faveur du Rassemblement national.
La France vivrait alors un "accident politique" : l'accession de Marine Le Pen au palais de l'Élysée, et ce alors même qu'une majorité de Français demeurent incompatibles avec son ADN politico-idéologique.
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Valeurs Actuelles
Macron, de Jupiter à Narcisse
Promis juré : au sortir de cinq ans d’une présidence désespérément “normale”, Macron serait un président “jupitérien”. Sa première apparition, au Louvre, affichait ce souci de solennité régalienne. Mais le narcissisme infantile du marcheur “disruptif” allait vite prendre le dessus.
On se souvient de la gêne à voir le jeune président français, en novembre 2017, traiter son homologue burkinabé avec une désinvolture paternaliste et, alors que celui-ci s’était absenté quelques minutes ( « Reste là ! », lui lance Macron hilare), plaisanter sur le fait qu’il serait allé « réparer la climatisation » …
La farce bascule dans l’indécence
On se souviendra longtemps de la fête de la Musique 2018, où le couple Macron avait invité à se trémousser sur le perron de l’Élysée, dans des postures péniblement lascives, des danseurs LGBT, bas résille et talons hauts, avec lesquels le couple présidentiel s’était fait complaisamment photographier.
Nouvelle indignité en septembre 2018 quand, surpris par une averse sur l’île de Saint-Martin, le président se réfugie chez des habitants. D’étranges photos le montrent, chemise trempée, visiblement exalté, corps à corps avec deux jeunes gens torse nu. Sur une photo, l’un d’entre eux lui fait… un doigt d’honneur.
En mai 2021, retour à l’Élysée pour un concours de blagues avec les youtubeurs McFly et Carlito, adolescents attardés trop contents de pouvoir tirer la langue au président ou faire des roulades sur la pelouse, devant un Macron hilare… La farce bascule dans l’indécence six mois plus tard, au cours d’un message présidentiel consacré à l’école : en vertu d’un “gage” reçu ce jour-là, Emmanuel Macron montre à la caméra une photo des deux pitres… quelques instants avant de rendre hommage à Samuel Paty, l’enseignant décapité par un islamiste !
La liste est loin d’être exhaustive. Mais Macron aura aussi procédé à un abaissement continu de la fonction en inondant les réseaux sociaux de photos narcissiques jusqu’au malaise, montrant un homme plus préoccupé de son image que de la France. Comme lors de la crise ukrainienne où ses efforts pour singer le look de crise de son confrère ukrainien témoignent que le ridicule peut tuer la dignité présidentielle.
Le Monde
« Moskva » : pourquoi la perte de ce croiseur est un coup dur, militairement et symboliquement, pour la Russie
Kiev assure avoir frappé le croiseur, qui a coulé jeudi, avec deux missiles, alors que Moscou parle d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Cette perte est jugée importante, même si elle ne bouleverse pas l’équilibre des forces.
La Russie a perdu, jeudi 14 avril, le plus important navire de sa flotte de la mer Noire, déployé dans le cadre de l’offensive lancée contre l’Ukraine depuis le 24 février : le croiseur Moskva (« Moscou », en russe) . Ce bâtiment-clé pour ses opérations, car il peut coordonner plusieurs bâtiments à la fois, a coulé, a reconnu le ministère russe de la défense, dans la soirée de jeudi. La Russie assure que la perte de son navire amiral est le résultat de « la détonation » d’un stock de munitions, causé par un « incendie ». Jeudi matin, Moscou avait reconnu que le bâtiment était « gravement endommagé ». La partie ukrainienne assure pour sa part avoir frappé le navire avec des missiles.
Guerre en Ukraine en direct : le croiseur russe « Moskva » a bien été coulé par deux missiles ukrainiens ; la Russie menace de bombarder à nouveau KievQuelles que soient les circonstances exactes dans lesquelles le Moskva a sombré, sa perte apparaît comme un coup très dur pour Moscou, tant militairement que symboliquement. Si le Pentagone a refusé d’accréditer l’une ou l’autre version, son porte-parole, John Kirby, notait jeudi que la disparition du Moskva « aura des conséquences » sur la capacité des Russes à dominer la mer Noire. Le New York Times, citant des sources militaires américaines, indiquait de son côté que les autres navires militaires russes déployés sur la zone s’étaient éloignés des côtes ukrainiennes au cours de la journée.
Euphorie à Kiev
Moscou n’a donné aucune indication quant à d’éventuelles victimes, alors que le Moskva comptait à son bord plus de 500 hommes. L’ensemble de l’équipage aurait été évacué, selon le ministère de la défense, qui assurait encore peu avant que l’incendie à bord était « circonscrit » et que le croiseur « gardait sa flottabilité ». C’est finalement « pendant le remorquage vers le port », « dans des conditions de mer houleuse », que le navire aurait coulé.
Le Moskva était ce que l’on appelle un croiseur. C’est-à-dire un type de navire très imposant (plus de 13 000 tonnes), long de 186 mètres, capable de coordonner des opérations et de commander plusieurs autres navires en même temps. D’où son appellation de « navire amiral ». Seuls la Russie, les Etats-Unis, la Chine, le Japon et la Corée du Sud disposent actuellement de ce type de navire. La France, comme d’autres marines occidentales, ne possède pas de bâtiment équivalent.
Guerre en Ukraine : la Turquie verrouille les détroits du Bosphore et des Dardanelles aux navires russesMis en service du temps de l’Union soviétique, en 1983, construit dans la ville ukrainienne de Mykolaïv, l’une des principales cibles de l’offensive russe, « le Moskva était un bâtiment lourdement armé, vieillissant, mais d’une grande valeur symbolique », résume Hugo Decis, chercheur à l’International Institute for Strategic Studies (IISS), basé à Londres, et spécialiste des questions navales. Le navire était même réputé détenir à son bord, dans une chapelle, une relique chrétienne précieuse, un morceau de la croix sur laquelle le Christ aurait été crucifié. Il avait aussi accueilli à plusieurs reprises Vladimir Poutine et plusieurs dirigeants étrangers.
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Valeurs Actuelles
[Edito] Quand le wokisme s’attaque à Cyrano
France24 - Monde
L'actu en dessin : Emmanuel Macron peut-il rejouer la carte du barrage contre l'extrême droite ?
Publié le : 15/04/2022 - 18:30
FRANCE 24
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Dans le duel qui l'oppose à Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles du 24 avril, Emmanuel Macron peut-il miser sur la carte du barrage à l'extrême droite ? Ce reflexe "républicain", parce que transcendant les affiliations partisanes, avait largement contribué à sa première élection en 2017. Mais la contre-attaque de Marine Le Pen, surfant, elle, sur une vague anti-Macron balayant plusieurs franges de la population, rend l'issue de ce scrutin incertaine.
Le 7 mai 2017, Emmanuel Macron (LREM) remportait le second tour de l'élection présidentielle contre Marine Le Pen (FN), 66,1 % contre 33,9 %. Parmi les facteurs de cette large victoire, l'union de partis politiques de droite et de gauche dans un front de refus commun : empêcher l'extrême droite d'accéder aux portes de l'Élysée.
L'Histoire peut-t-elle se répéter le soir du 24 avril ? Les institut de sondage annoncent un duel beaucoup plus serré, tandis que nombre de politologues n'excluent pas un "accident politique".
Au cœur de cette campagne d'entre-deux-tours, Marine Le Pen s'empare à son tour de cette terminologie, en la retournant contre le chef de l'État : lors de son premier meeting de campagne, le 14 avril à Avignon elle appelait à "faire barrage contre un nouveau quinquennat d'Emmanuel Macron".
La candidate d'extrême droite peut en effet surfer sur la vague de mécontentement du "tout sauf Macron", une aspiration au "dégagisme" qui anime plusieurs électorats hétéroclites, au terme d'un quinquennat ponctué de crises, telles que celle des Gilets jaunes ou celle causée par la pandémie de Covid-19.
Cette semaine, Michel Cambon, dans un clin d'œil humouristique à l'histoire espagnole, dessine ce relatif atout électoral d'Emmanuel Macron dans sa campagne contre Marine Le Pen.
Michel Cambon, dit "Cambon", est dessinateur depuis une trentaine d’années à Grenoble. Il publie ses œuvres d’abord dans Hara-kiri, l’Almanach Vermot, la Grosse Bertha ou Fluide glacial, puis plus régulièrement pour les Affiches de Grenoble, le Journal des Arts, ainsi que de nombreuses autres revues, publications et sites internet. Il est le lauréat en 2013 du prix Press Cartoon Europe pour un dessin satirique sur la guerre en Syrie.
Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.
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OUTRE-MERPrésidentielle : comment le programme RN de Marine Le Pen s’est imposé à Mayotte
Le Débat de France 24
Second tour de l'élection présidentielle : Le Pen-Macron, deux France ?
Revue de presse
Dilemme au second tour : "Comment faire barrage à Le Pen sans passer pour des pro-Macron ?"
Le Monde
Instrumentalisation
Chronique. La fracture est nette, presque caricaturale. Pour la culture, Emmanuel Macron entend choyer les artistes vivants, Marine Le Pen les vieilles pierres inertes. Au premier la création, à la seconde le patrimoine. Les deux candidats ont des mesures plus larges en magasin, mais la couleur affichée de leur programme pour le quinquennat à venir est claire.
Création et patrimoine sont les deux jambes du ministère de la culture depuis sa création, en 1959. Une tendance se dessine. Les neuf premiers titulaires du poste, tous de droite, ont plutôt donné la priorité aux monuments, avant que le socialiste Jack Lang bouge le curseur en 1981, mettant l’accent sur les artistes. N’en tirons pas une fracture paresseuse, tant des emblèmes du passé accueillent la création d’aujourd’hui. Reste que l’argent n’étant pas extensible, le débat fut virulent entre les deux camps, les milieux culturels appelant parfois l’Etat à abandonner le patrimoine aux mécènes privés.
Marine Le Pen et Emmanuel Macron, deux programmes diamétralement opposésC’est dans ce contexte qu’Emmanuel Macron, le 17 mars, a énuméré ses priorités : intensifier les commandes à des artistes, étendre le nombre de bénéficiaires du Pass culture aux élèves de 6e pour en faire le bras armé de l’éducation à l’art, et créer un métavers européen afin de défendre les auteurs face aux géants anglo-saxons ou chinois.
De son côté, Marine Le Pen a des mots vibrants pour le patrimoine dans son manifeste. Dénonçant un Etat qui « saccage », la candidate du Rassemblement national souhaite établir un inventaire de sites mémorables et faire de leur sauvegarde une cause nationale. Elle mettra en place un service national du patrimoine ouvert aux volontaires de 18 à 24 ans, et les propriétaires de manoirs ou de châteaux bénéficieront d’une fiscalité plus favorable.
Les amoureux du patrimoine, fatigués de longue date d’avoir pour soutien l’extrême droite, risquent de peu goûter la façon dont la candidate instrumentalise le sujet. Outre que nombre de sites agrègent des cultures étrangères, elle balaye le débat autour du « tout protéger », pourtant toujours plus central à mesure que le temps passe.
C’est surtout le rôle que Marine Le Pen assigne aux monuments qui frappe. Les nobles édifices doivent tenir « une place majeure dans le redressement moral du pays ». Elle fait « parler » les vieilles pierres, qui, elles, contrairement aux artistes, ne parlent pas. Elle leur donne un passeport français, pas universel.
Sur le patrimoine, Marine Le Pen fait du Eric Zemmour – leurs mots sont proches. Pour la culture en général, elle fait du Zemmour soft. Elle entend préserver le ministère de la culture quand le polémiste voulait le réduire à un secrétariat d’Etat aux beaux-arts chargé des monuments et donc amputé de ses aides à la création, qui ne serviraient qu’à nourrir des gauchistes salissant la France.
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Le Figaro
Vins de Bordeaux 2019 : notre sélection des meilleures cuvées pour tous les portefeuilles
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Un nez envoûtant, rougeoyant. Il représente parfaitement le génie «Le Pin», si difficile à définir, avec ses arômes de fleurs tellement doux et élégants (fleur d'oranger, acacia et muguet) et ses fruits opulents et chocolatés, dont les notes de tête évoquent le foin. En bouche, c'est une explosion contrôlée de fruits mûrs à point, qui remplit chaque recoin de la bouche, aux douces notes de réglisse, de rose de Damas, de chocolat fin et de grain de café, légèrement vanillées. Une texture magistrale, une présence impressionnante et des tannins déjà fondus, soyeux, en font un vin remarquable : crémeux et charpenté, avec une finale épicée et opulente.
À lire aussiBordeaux 2019 : notre top 10 des meilleurs 2019 de l'appellation Pauillac
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Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 2019 PauillacNote Le Figaro : 99/100Prix : 220 €
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Un bouquet noble de fruits purs et perçants au nez, rendu encore plus éblouissant par des notes d'iris, de pivoine et de violette. En bouche, du panache et une texture soyeuse, qui donne la sensation de se promener dans un verger, juste avant que le jour ne tombe. Il y a beaucoup de précision et de délicatesse dans ce vin, des notes fraîches, avant une finale salivante et minérale, qui vous caresse la langue éhontément.
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Château Potensac 2019 MédocNote Le Figaro : 94/100Prix : 23,95 €
Un nez de fruits noirs, légèrement fumé, aux arômes de réglisse noire et de cacao. Une bouche gourmande, épicée, aux fruits rouges très mûrs, qui se termine sur des notes chocolatées et minérales.
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Château Carlmagnus 2019FronsacNote Le Figaro : 92/100Prix : 12,92 €
Nez très frais et relevé, évoquant les fruits à point qu'on a envie de croquer, la framboise et la rhubarbe aussi. En bouche, on sent une explosion d'énergie, de fraîcheur et d'acidité. Très digeste et rafraîchissant, assez audacieux pour un vin de Bordeaux, mais parfaitement réussi.
SERVICE > Disponible en ligne sur Millésima
Cette dégustation a été réalisée par l'équipe d'expertes en dégustation du Figaro Vin .
Tous les prix sont affichés en TTC.
Nous remercions le verrier Lehmann, qui a fourni les verres pour cette dégustation.
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Nos meilleurs accords vins et desserts au chocolat pour célébrer Pâques autrement
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L'Humanité
L’éducation réactive la lutte des classes
ActuEnjeu de campagne Si elle n’occupe pas le devant de la scène électorale, l’école joue une grande partie de son avenir dans cette présidentielle. Deux visions s’opposent : aller plus loin vers la privatisation et le marché scolaire, ou rebâtir le service public dont la France a besoin ?
Olivier ChartrainDans les milieux enseignants et chez les nombreux Français qui s’intéressent de près ou de loin à l’école, on s’interroge et on s’agace : où est l’éducation dans la campagne électorale ? On écoute, on scrute… mais on ne trouve pas grand-chose. Première explication : le refus d’un des principaux candidats, Emmanuel Macron, d’affronter les autres au cours de véritables débats produit sur ce thème, comme sur bien d’autres, un effet anesthésiant. Comme si une partie essentielle de l’avenir social, économique, culturel de la France ne se jouait pas entre les murs des écoles, des collèges, des lycées et des établissements d’enseignement supérieur. Comme si l’éducation ne venait pas de vivre de véritables bouleversements au cours des cinq années écoulées. Comme si certains candidats ne souhaitaient pas trop exposer leurs visées à la lumière brûlante du débat public…
Un thème cher au clivage droite/gauche
L’impression est trompeuse : pas besoin de passer des heures à décortiquer les programmes pour comprendre que l’éducation est l’un des thèmes où le clivage droite/gauche apparaît de manière éclatante. Avec à droite la volonté, avouée ou non, de continuer ce qui a été entrepris sous Jean-Michel Blanquer ; et à gauche l’intention inverse : revenir sur les multiples réformes engagées depuis 2017. Car, sous la férule d’un ministre nimbé, à son arrivée, d’une aura de compétences, l’éducation nationale a subi de profondes transformations de contenu et de structure. Nolens volens, comme on dit chez les défenseurs des langues anciennes : de gré ou de force. Blanquer avait un plan, dont l’essentiel était exposé dès 2016 dans son ouvrage l’École de demain. Il l’a mené à bien sans faiblir pendant cinq ans, n’hésitant pas à faire de la crise du Covid une opportunité pour avancer encore plus ses pions.
Sous couvert de donner la priorité au primaire, il y a recentré les enseignements sur les « fondamentaux », fait mine de combattre les inégalités de réussite scolaire en dédoublant les classes de grande section, de CP et CE1 dans l’éducation prioritaire, installé des évaluations nationales obligatoires, déployé un cadrage fort des méthodes et des pratiques pédagogiques. À la clé, pas ou peu d’amélioration des apprentissages mesurée par les enquêtes comparatives internationales. Et si le primaire a échappé aux vagues de suppressions de postes (le secondaire, lui, a perdu 7 500 postes en cinq ans), la mobilisation de tous les moyens d’enseignement pour les dédoublements a conduit à la quasi-disparition de dispositifs qui avaient fait leurs preuves pour l’aide aux élèves en difficulté. Elle a aussi entraîné une hausse généralisée des effectifs d’élèves dans les classes non concernées. Bref, les dédoublements, mesure d’affichage, ont sans doute eu un effet plus négatif que positif en termes de réussite scolaire et de lutte contre les inégalités.
Deux étages plus haut, le lycée a été le champ de tous les bouleversements : réformes du bac général et technologique comme du bac professionnel, loi ORE (orientation et réussite des étudiants) imposant le dispositif Parcoursup pour décider de l’avenir des néobacheliers… La disparition des anciennes filières du bac général, remplacées par un choix (à peu près) à la carte de « spécialités » et accompagnée de la montée en puissance du contrôle continu, a été rejetée par une partie importante des enseignants et des élèves. Une opposition méprisée et combattue, y compris par la répression, au prix d’un climat de tension qui s’est étendu à tous les personnels. Et aussi aux élèves, soumis dès le début de l’année à la pression des résultats, dans l’espoir d’avoir une chance que Parcoursup les oriente là où ils veulent aller. Car la finalité du système, outre une « économie » de postes, n’est pas une meilleure orientation, mais l’installation d’une sélection permettant de gérer les flux d’étudiants sans devoir investir à la hauteur des besoins.
Même mouvement pour la voie professionnelle où l’appauvrissement des matières générales et la promotion tous azimuts de l’apprentissage – en y consacrant des quantités faramineuses d’argent public – laissent entrevoir la finalité recherchée : restreindre les possibilités de poursuite d’études et d’évolution de carrière pour, avant tout, répondre aux besoins à court terme des entreprises locales.
Embauches massives de personnels
Toutes ces transformations ont affaibli le service public d’éducation, favorisant les offres privées, de la maternelle au numérique, en passant par les pédagogies alternatives. Elles laissent aussi entrevoir une fuite des cerveaux enseignants, las d’être maltraités financièrement, pédagogiquement et moralement, dans une institution à l’attractivité en chute libre et qui n’arrive plus à recruter. Des tendances que le programme d’Emmanuel Macron, enfin dévoilé, confirme et aggrave (lire l’Humanité du 22 mars). Et c’est aussi sur ce chemin que toute la droite s’engage, d’Éric Zemmour à Valérie Pécresse, en le colorant à son goût d’une volonté de retour à l’ancien, à l’uniforme, à la blouse, mais en préservant l’essentiel.
C’est donc ici que la différence se creuse avec les candidats de gauche. Si certains préfèrent, à l’abolition de Parcoursup et des réformes du bac promise par Fabien Roussel ou Jean-Luc Mélenchon, leur aménagement, tous prennent acte des dégâts du quinquennat Macron et promettent que leur objectif sera de renforcer le service public d’éducation, de lutter contre des inégalités de réussite scolaire aggravées. Tous, aussi, s’engagent pour des embauches massives de personnels (enseignants, mais aussi infirmières, AESH, CPE…), avec des chiffres qui peuvent varier beaucoup de l’un à l’autre – sans que leur justification apparaisse toujours avec clarté. La même chose vaut d’ailleurs pour les salaires de ces personnels, même si l’unanimité se fait sur la nécessité de revalorisations permettant au moins de rattraper le différentiel avec les autres pays européens.
Un clivage apparaît toutefois encore sur le sujet de l’apprentissage, dont Anne Hidalgo ou Yannick Jadot veulent continuer à pousser les feux, quand Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon se proposent, eux, de redonner au lycée professionnel toute sa place et les moyens qui vont avec. Comme quoi, si on ne parle pas assez école dans cette campagne, son issue sera déterminante pour l’avenir du service public d’éducation. Qu’on se le dise.
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Zadistes, gilets jaunes, nationalistes corses : ces mouvements qui ont su faire plier la macronie
Candidat, Emmanuel Macron avait assuré qu’il respecterait le résultat de la consultation de 2016 sur l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Président, il enterre le projet tout en promettant que la Zad, occupée illégalement, sera évacuée. Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée, ne tarde pas à tirer les leçons de cette capitulation. « Les “zadistes” ont gagné. L’État vient de donner raison aux voyous. » Il ne pouvait soupçonner que cette manière de gouverner la France serait une sorte de constante, une signature de Macron.
Le chef de l’État, qui se targue d’être le président de l’ordre, cède à chaque fois à la violence. C’est vrai au moment de la crise des “gilets jaunes”. Sourd à la plainte qui monte de la France des ronds-points, Macron attend que le mouvement dégénère pour sortir son carnet de chèques. Mais cette suffisance élitaire est impuissante à calmer la fureur populaire. Elle ne fait qu’accélérer le processus d’autodestruction de la politique.
Trahison démocratique, capitulation en “Zad campagne”, ce sont encore les mêmes ressorts que l’on trouve dans la manière dont le président a traité le dossier corse. Il évacue en 2017 la question de l’autonomie de la Corse, mais promet bientôt d’inscrire l’île dans la Constitution pour éviter la censure systématique du Conseil constitutionnel à chaque vote d’une loi dérogatoire. La réforme constitutionnelle n’a jamais abouti et le dossier corse, géré par Jacqueline Gourault, a été “oublié”. Jusqu’à l’assassinat d’Yvan Colonna par un détenu islamiste.
La suite ? On la connaît : la Corse s’embrase ; des militants nationalistes défient à coups de cocktails Molotov les forces de l’ordre ; le chef de l’État dépêche son ministre de l’Intérieur pour « ouvrir un cycle de négociations sans précédent » sur la possible autonomie corse. En sept jours de violence, les nationalistes, encagoulés, ont obtenu davantage que Gilles Simeoni, le président du Conseil exécutif, pourtant élu et réélu deux fois. Comme s’il y avait toujours avec Macron, une prime à la violence.
France24 - Monde
Présidentielle : qu’attendent les associations féministes des candidats au second tour ?
Publié le : 14/04/2022 - 19:20Modifié le : 14/04/2022 - 19:34
Bahar MAKOOI
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Emmanuel Macron souhaite à nouveau faire de la lutte contre les inégalités femmes-hommes la "grande cause" de son mandat. Marine Le Pen promet de se mettre "en travers du chemin de quiconque" menacera les femmes. Comment les associations féministes jugent-elles les programmes des deux candidats au second tour de la présidentielle ? Plusieurs acteurs de la défense des droits des femmes répondent à France 24.
Pour cette élection présidentielle, l’association Osez le féminisme a travaillé sur un "féministomètre". Un outil qui permet de mesurer les propositions en faveur du droit des femmes dans les programmes des candidats. "On est ‘apartisan’", explique Fabienne El-Khoury, l’une des porte-parole d’Osez le féminisme, "mais notre association est politique, car le féminisme est éminemment politique", admet-elle. Les militantes ont passé le programme des candidats, leurs déclarations, leur vote au Parlement à la loupe, pour tenter d’obtenir un résultat le plus transparent possible.
Pour France 24, des militantes d'Osez le féminisme, de la Fédération nationale Solidarité Femmes et de la Fondation des Femmes, ainsi que la fondatrice de la Maison des Femmes, ont accepté de se pencher sur le détail des engagements des deux candidats restant en lice au second tour.
Côté Rassemblement national (RN), il en résulte, indique Fabienne El-Khoury que "le programme de Marine Le Pen est misogyne". "Sur les violences faites aux femmes, elle ne propose rien d’efficace, sur l’inégalité salariale non plus. Elle n’évoque les droits des femmes que sous un prisme raciste, lorsqu’il s’agit de les utiliser pour taper sur les étrangers."
Les droits des femmes comme moyen et non comme but
Marine Le Pen, dont le projet électoral envoyé dans les boîtes aux lettres des Français accorde une place importante aux femmes, ne fait aucune mention des femmes dans le manifeste détaillant son programme en ligne. Sur son site de campagne, la candidate propose des livrets thématiques. Mais aucun n’est consacré aux femmes. Celles-ci figurent dans le livret "Famille", où elles sont évoquées à deux reprises en tant que mères dans le volet natalité et GPA. En revanche, la présidente du RN convoque les femmes dans son livret "Sécurité", aux chapitres consacrés à la lutte contre les agressions, et plus longuement dans un volet sur l’éradication de l’islamisme.
La candidate d’extrême droite consacre ainsi une large part de son adresse aux Français à la lutte contre les "harceleurs", dont elle propose d’inscrire les noms au fichier des délinquants sexuels, mais ne mentionne pas les agressions sexuelles ou les viols explicitement. Pour Osez le féminisme, l’emploi des mots n’est pas un hasard. "Elle parle rarement de l’ensemble des violences faites aux femmes, préférant suggérer que ce sont les étrangers qui sont la cause de ces violences en jouant sur les stéréotypes", souligne l’association. "Évidemment, ce genre de violences existent, mais les chiffres nous apprennent malheureusement que les viols ont majoritairement lieu au sein des foyers, et touchent toutes les catégories socio-économiques et toutes les sociétés."
Des femmes étrangères laissées de côté
Autre proposition passée au crible du "féministomètre", Marine Le Pen veut doubler le soutien aux mères isolées, tout en renforçant les contrôles pour éviter les fraudes. "Une mesure a priori féministe, mais en réalité stigmatisante", dénonce Osez le féminisme. "On les aide, mais on les soupçonne. Cela sous-entend aussi que les démarches administratives seront laborieuses pour avoir accès à l’aide, ce qui va réduire l’accès à ce droit."
Pour Ghada Hatem-Gantzer, gynécologue-obstétricienne, fondatrice de la Maison des Femmes, qui accueille depuis 2016 des victimes de violences à Saint-Denis, au nord de Paris, "le vote pour Marine Le Pen n’est pas une option pour les femmes". "Nous soignons beaucoup de patientes migrantes, dont certaines en situation irrégulières", explique à France 24 celle qui est aussi médecin chef de la structure dont une grande partie des financements sont publics. La candidate d’extrême droite, qui souhaite faire de l'immigration la grande cause de son mandat, propose de supprimer l’Aide médicale d’État (AME) pour les adultes tout en gardant un dispositif de soins urgents. Actuellement, cette aide permet aux étrangers vivant en France en situation irrégulière et précaire de bénéficier de l'accès aux soins gratuitement avec dispense d'avance de frais. "De nombreuses patientes ne pourront plus se soigner avant que leur situation ne s’empire. Ce sera catastrophique. Et on va se retrouver avec des maladies à des stades avancés, encore plus compliquées à prendre en charge. On ne peut quand même pas laisser les gens mourir comme ça, d’hypertension ou de diabète ! Quand on lit son programme, ça fait frémir", réagit Ghada Hatem-Gantzer.
Une proximité avec des dirigeants anti-IVG
"Marine Le Pen lance de grandes déclarations, mais aucune trace de mesure concrète pour les femmes", reprend Fabienne El-Khoury. "Si elle veut vraiment lutter contre les violences faites aux femmes, comme elle le dit, nous attendons d’elle qu’elle investisse de l’argent dans les foyers pour femmes, qu’elle encourage à l’éducation à la vie affective et sexuelle dès le plus jeune âge pour armer les jeunes, qu’elle finance des lieux d’accueil avec un suivi psychologique, juridique et social, pas qu’elle se cantonne au harcèlement de rue", insiste la porte-parole d’Osez le féminisme.
La Fondation des Femmes et quatre des principaux réseaux associatifs français de défense des droits des femmes ont interpelé, dans une tribune au JDD, les candidats à la présidentielle, listant 10 mesures à adopter dans un plan d’urgence pour lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes. À l’origine de cet appel, la présidente de la Fondation des Femmes, Anne-Cécile Mailfert, assume de pas avoir proposé à Marine Le Pen de signer le texte. Interrogée par France 24, elle s’explique : "Marine Le Pen n’est pas, et ne sera jamais, du côté des femmes, car c’est une figure de l’extrême droite. Et partout où l’extrême droite a pris le pouvoir, les droits des femmes ont reculé. Elle est certes une femme, mais regardons avec qui elle s’allie [Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, Jair Boslonaro, le président brésilien], qui sont ses soutiens [Gilbert Collard, Éric Zemmour, NDLR]. Elle se découvre féministe cinq ans après #MeToo. Elle a bien compris que la lutte pour les droits des femmes était devenue incontournable en France et comme c’est une populiste, elle dit ce que les gens veulent entendre."
De nombreuses associations craignent que l’élue d’extrême droite ne s’attaque à l’IVG si elle est à la tête de la France, bien qu’elle n’ait pas parlé ouvertement de s’engager contre le droit à l’avortement. Sur l’IVG, Marine Le Pen s’est positionnée contre un allongement du délai de 12 à 14 semaines, adopté par le Parlement français en février 2022. "Nous nous appuyons sur l’expérience des associations féministes qui vivent cela actuellement dans d’autres pays, comme la Hongrie, où l’extrême droite est au pouvoir", explique Françoise Brié, la directrice générale de la Fédération nationale Solidarité Femmes, spécialisée dans l'accueil, l'accompagnement et l'hébergement des femmes victimes de violences en France.
Les mots qu’elle emploie ont du sens, analyse Fabienne El-Khoury, qui rappelle que l’élue a souvent évoqué l’"IVG de confort" et continue de véhiculer un discours dramatisant l’avortement, propre aux anti-IVG.
Emmanuel Macron ne va "jamais assez loin"
Concernant Emmanuel Macron, Anne-Cécile Mailfert dit lui avoir transmis l’appel à un plan d’urgence en faveur de la lutte contre les inégalités femmes-hommes. "Il nous a répondu être d’accord sur la plupart de nos propositions. Mais nous attendons. Il ne l’a pas encore signé."
Le candidat LREM a déclaré faire de l’égalité femmes-hommes une nouvelle fois la "grande cause" de son prochain quinquennat, parce qu'il y a encore "beaucoup à faire". Mais pour les associations interrogées, il doit encore faire ses preuves.
Françoise Brié salue un certain nombre d’avancées, notamment sur le plan législatif, citant par exemple l’interdiction du recours à la médiation familiale en cas de violences intrafamiliales adoptée en 2020. De son côté, Osez le féminisme salue des démarches qui vont dans le bon sens, mais "jamais assez loin", comme l’allongement du délai de prescription pour les crimes sexuels commis sur les mineurs de 20 ans à 30 ans, alors que les militantes demandent aussi l’imprescriptibilité.
Concernant le congé paternité, les militantes se félicitent de l’allongement à 28 jours pour l’arrivée d’un enfant, tout en regrettant qu’Emmanuel Macron se soit opposé à une directive européenne plus ambitieuse.
Un milliard d’euros pour l’égalité femmes-hommes
"Il faut reconnaître que sous sa présidence, nous avons beaucoup parlé de la lutte contre les inégalités femmes-hommes qu’il a déclarée grande cause de son quinquennat, mais dans l’ensemble il y a un manque de moyens pour faire appliquer les mesures à tous les niveaux : police, justice, associations", estime Françoise Brié. "Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) préconise 1 milliard d’euros, or le budget alloué durant le quinquennat n’a pas dépassé les 340 millions : on est bien en deçà", s’indigne Osez le féminisme.
Ce milliard pour les violences conjugales, il ne sort pas de nul part. C'est un chiffrage documenté dans un travail de longue haleine mené en 2018, là encore collectivement par le @HCEfh @lecese @Medwomensfund @WomensW4 et la @Fondationfemmes 👉https://t.co/xLaOj0qUFK
February 17, 2022"Ce que nous attendons de lui, c’est précisément de consacrer ce milliard d’euros au respect des droits des femmes et d’adopter une loi-cadre qui suive les recommandations du Haut Conseil à l’Égalité", ajoute Fabienne El-Khoury.
Le "feminism washing" d’Emmanuel Macron
La porte-parole de l’association, qui juge le candidat sur son mandat, se dit frustrée, estimant que le président sortant a fait "énormément de fausses promesses et d’effets de communication non suivis de moyens". "Les victoires féministes de ces cinq dernières années lui ont été arrachées par la force du lobbying des associations."
Dans le domaine de l’égalité salariale, Osez le féminisme accuse même Emmanuel Macron d’avoir fait du "feminism washing", ce qui veut dire "afficher une étiquette féministe, comme pour cocher une case, alors que le travail et l’investissement ne sont pas là". Dans le viseur, "la promotion sous le mandat d’Emmanuel Macron d’un index d’égalité salariale dans lequel des entreprises ont toutes des bonnes notes, même si elles ne respectent pas la loi".
Enfin la promotion au ministère de l’Intérieur de Gérald Darmanin en juillet 2020, alors que celui-ci était accusé de viol ne passe décidemment pas auprès des associations de défense des droits des femmes. Dans cette affaire, pour laquelle le ministre n’a jamais été mis en examen, mais seulement entendu sous statut de témoin assisté, le parquet de Paris a requis un non-lieu le 13 janvier 2022, ce qui laisse la voie pour autant à une réouverture des investigations.
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ÉLYSEE 2022La nouvelle affiche de Marine Le Pen, ou les faux-semblants de la com' de l'extrême droite
Élysée 2022Présidentielle : Emmanuel Macron parle écologie au Havre, Marine Le Pen en meeting à Avignon
ÉLYSÉE 2022
Emmanuel Macron et Marine Le Pen divergent sur les référendums, pas sur le septennat
Le Monde
Viol de la convention de Genève
Editorial du « Monde ». Il faut beaucoup d’aplomb et de cynisme au premier ministre britannique, Boris Johnson, pour annoncer, jeudi 14 avril, au moment même où plus de 4,6 millions d’Ukrainiens fuyant la guerre se réfugient en Europe, son plan d’expulsion vers le Rwanda des demandeurs d’asile qui sollicitent la protection du Royaume-Uni. Aux termes du « partenariat de développement économique » signé à Kigali par sa ministre de l’intérieur, Priti Patel, des dizaines de milliers de demandeurs d’asile pourront être conduits contre leur gré dans la capitale rwandaise, où leur requête sera censée être examinée. Même s’ils sont reconnus comme réfugiés, c’est au Rwanda qu’ils devront demeurer.
Le Royaume-Uni va envoyer ses demandeurs d’asile au RwandaLondres ne dit pas clairement sur quels critères seront choisis les demandeurs d’asile visés par cette politique d’ « aller simple » pour Kigali. Mais l’annonce précède la discussion, début mai, à Westminster, d’un projet de loi qui distingue les « bons réfugiés », ceux qui arrivent par des procédures d’admission agréées par l’Etat, de ceux qui, en situation irrégulière, demandent l’asile à la frontière et sont présumés être de « faux réfugiés ». Les migrants venant de France qui traversent la Manche sur des embarcations de fortune sont les premiers visés.
Un tel projet est choquant à plusieurs titres. Il ignore le fait qu’un demandeur d’asile est, par définition, en situation irrégulière. Il viole la convention de Genève, qui proscrit le refoulement des demandeurs d’asile vers un pays où leurs libertés seraient menacées. Or, le Rwanda est régulièrement dénoncé pour des détentions arbitraires et des procès non équitables. Le versement de 120 millions de livres sterling (111 millions d’euros) prévu au bénéfice de Kigali est présenté par le régime de Paul Kagame comme permettant de financer « des opportunités pour les Rwandais et les migrants ». Que le Royaume-Uni, pays développé, « sous-traite » ainsi à un pays pauvre la charge d’une obligation de droit international en dit long sur le respect de Boris Johnson envers ses engagements et la longue tradition de défense des droits de l’homme de son pays.
L’opération illustre aussi l’usage démagogique qui peut être fait des questions de migration. En promettant d’ « externaliser » le traitement des demandes d’asile vers le Rwanda, le premier ministre britannique veut dissuader les migrants de traverser la Manche. Mais il cherche surtout, à trois semaines des élections locales où son parti est menacé, à détourner l’attention des électeurs du scandale lié à l’amende qui vient de lui être infligée pour avoir enfreint les règles sanitaires pendant la pandémie. Présentant la nouvelle procédure comme un « dividende du Brexit » satisfaisant sa promesse de « reprendre le contrôle des frontières », M. Johnson cherche aussi à faire oublier l’impact économique et diplomatique négatif de la sortie de l’Union européenne.
Marine Le Pen projette une diplomatie à l’opposé de celle d’Emmanuel MacronLe parallèle avec le projet de Marine Le Pen, qui veut, elle aussi, s’extraire des solidarités européennes et signer « des accords » avec des Etats étrangers pour faire examiner les demandes d’asile, saute aux yeux. Alors que les réponses aux questions migratoires et aux réelles inquiétudes qu’elles suscitent exigent une meilleure coordination européenne pour gérer les frontières et répartir les demandeurs d’asile, la consolidation de forteresses nationales et la sous-traitance migratoire dans des pays de facto en situation d’obligés apparaissent comme autant de dangereuses impasses.
Le Danemark veut sous-traiter les demandes d’asile au Rwanda Le Monde
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L'Humanité
Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves
ActuÉducation. Le sujet est l’une des priorités du candidat LaRem. Ses propositions visent à réaliser le « marché scolaire » promis en 2017 et esquissé dans un discours à Marseille. En s’en donnant les moyens, cette fois.
Olivier ChartrainAprès la conférence de presse du 17 mars, une forme de sidération s’exprimait dans les milieux enseignants. Pourtant, le programme présenté par le président-candidat ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire, il a raclé les fonds de tiroirs pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces trente dernières années. Mais c’est logique : le reste, son homme de main – Jean-Michel Blanquer – l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement serait, ni plus ni moins, l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.
1. Concurrence à tous les étages
Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer classes, écoles et établissements entre eux… Certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, mais « là, on passe un cap », estime Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation », abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action.
Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, coprésidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), pour qui il faut au contraire « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Pour Guislaine David, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ».
C’est en effet le modèle des charter schools (écoles sous contrat) qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves.
2. Pour le personnel, c’est marche ou crève
Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat qui, pour faire avaler la pilule, promet d’y consacrer 6 milliards d’euros par an pendant cinq ans.
Parmi ces « nouvelles missions », le remplacement obligatoire des absents, le suivi individualisé des élèves ou la formation hors temps d’enseignement. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça », ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que, selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème, c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ! »
L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée », relève Nageate Belahcen, pour qui la proposition de Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut, c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimal de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David. On va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses. »
Plus inclusive malgré tout ? Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement ». Et non devenir les bouche-trous officiels du système.
3. Le « livret ouvrier » de la voie professionnelle
Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération payée par l’État pour les lycéens en stage, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », selon Emmanuel Macron.
Quelles propositions sur l'éducation ? Voir notre comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle.
« Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de professeurs », note Axel Benoist, cosecrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les professeurs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent.
Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : Pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Ils n’apprendraient pas un métier mais un poste, tout étant déjà productifs ». Une approche « utilitariste », dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme.
De son côté, Isabelle Vuillet rappelle les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.
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L’affaire Emmanuel Mac… Kinsey
Le Figaro
La Grèce en quête de gaz sous ses mers
Pour parer à un arrêt possible des livraisons russe, le gouvernement mise aussi sur le charbon et le solaire.
Aux grands maux, les grands remèdes. Le gouvernement grec de Kyriakos Mitsotakis se démène pour trouver des alternatives à la dépendance au gaz russe, qui représente 40 % de ses besoins. Le premier ministre conservateur a annoncé une opération d’exploration gazière d’ici à la fin 2023, bien que le pays n’ait pas effectué de forage depuis vingt ans dans ses fonds marins. «Il y a urgence, c’est certain. Le gouvernement ne peut pas se permettre d’attendre une décision européenne pour s’approvisionner en énergie, observe Christina Korai, analyste politique. Il cherche des solutions alternatives depuis le premier jour de cette guerre qui semble durer.» «Or le mandat du gouvernement conservateur s’achève d’ici à un an, et il serait fortement entaché si les Grecs n’ont pas de quoi se chauffer l’hiver prochain», poursuit la politologue. Mitsotakis a annoncé qu’il puiserait dans le budget de l’État pour aider les ménages, alors que les comptes du pays sont toujours sous contrôle de l’Union européenne.
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Les campagnes d’exploration annoncées seront situées dans six zones dont deux en mer ionienne (Ouest), deux autres au large du sud-ouest de l’île de Crète et une dans le golfe de Kyparissia, en Péloponnèse (Sud-Ouest). Une sixième zone d’intérêt a été identifiée sur le continent, dans la région de l’Épire (Nord-Ouest). La zone de Méditerranée orientale est mise entre parenthèses pour le moment afin de ne pas envenimer à nouveau les relations avec la Turquie voisine, qui avait, à l’été 2020, voulu explorer des gisements d’hydrocarbures en mer Égée, provoquant de fortes tensions sur la scène internationale.
Si les réserves naturelles grecques sont suffisantes, ce qui reste à confirmer, le gouvernement espère être en mesure de consolider sa place sur la carte énergétique des gazoducs internationaux comme le projet EastMed (reliant les champs de gaz naturel offshore au large d’Israël et de Chypre à la Grèce) ou le IGB, mais aussi développer des infrastructures de taille comme le stockage de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le port d’Alexandroupolis, au nord-ouest du pays. Pour compenser la réduction progressive des importations de gaz russe, le gouvernement grec a annoncé il y a quelques jours le doublement, «provisoire», de la production de lignite (principale ressource minière du pays) au cours des deux prochaines années malgré les émissions de CO2 engendrées par cette variété de charbon.
Un objectif ambitieux pour les énergies renouvelables
Athènes met aussi les bouchées doubles sur les énergies renouvelables. L’objectif est de passer des 21 % actuellement à 67 % de la production d’électricité d’ici à 2030, alors que le pays vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. «L’objectif est ambitieux au vu de la conjoncture, mais surtout l’équilibre est délicat», estime Spyros Kouvelis, ancien ministre et directeur de l’Institut du développement durable (EPLO).
D’un côté, environ 60 % des Grecs sont favorables à une transition énergétique, mais, de l’autre, le gouvernement n’arrive pas à freiner la flambée des factures d’énergie pour les foyers grecs
«D’un côté, environ 60 % des Grecs sont favorables à une transition énergétique, mais, de l’autre, le gouvernement n’arrive pas à freiner la flambée des factures d’énergie pour les foyers grecs. Le prix du gaz naturel a augmenté de 78,5 % en un an, celui de l’électricité de 71,4 %. Malgré les aides gouvernementales de 1,1 milliard d’euros pour les plus vulnérables, cette augmentation impacte lourdement toute la société», pointe l’ex-ministre. Ce dernier déplore le retard pris par son pays sur les renouvelables, malgré un «potentiel énorme», solaire et éolien.
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Pour Kyriakos Mitsotakis, il n’est pas trop tard. Il vient de lancer la construction du parc photovoltaïque le plus important du pays avec une capacité de 204 mégawatts, qui ajoute pas loin de 10 % à la puissance solaire installée.
Indépendance énergétique : peut-on compter sur la production de pétrole et de gaz français ?
FOCUS - La France dispose de ressources en hydrocarbures qu'elle exploite depuis l'après-guerre, mais elle reste très loin de pouvoir répondre elle-même à ses besoins énergétiques. Le cadre législatif empêche une plus grande exploration des sols.
Emmanuel Macron précise son programme sur la réforme des retraites
Les pensions des retraités seront réindexées sur l'inflation «dès cet été» s'il est élu, a rappelé le candidat ce vendredi matin sur FranceInfo.
Macron veut baisser la fiscalité pour les couples en concubinage
Le président-candidat inscrit cette mesure dans sa volonté de réduire les impôts des Français à hauteur de 15 milliards d'euros sur cinq ans.
Le Monde
Une balle dans le pied ?
Chronique. Combien sont-ils, parmi les Russes des classes moyennes et aisées, à avoir fui leur pays depuis l’invasion de l’Ukraine ? Parce qu’ils sont révulsés par la guerre entamée par Vladimir Poutine, craignent pour leur sécurité ou désirent assurer un avenir meilleur à leurs enfants, 200 000 au moins ont déjà plié bagage, depuis fin février, selon l’économiste Konstantin Sonin, de l’université de Chicago. En avril, 70 000 à 100 000 personnes du secteur des nouvelles technologies devraient encore quitter la Russie, selon l’association professionnelle du secteur.
Beaucoup sont partis vers Israël, qui facilite l’installation des Ukrainiens comme des Russes sur son sol –, en particulier lorsqu’ils sont spécialistes des high-tech. D’autres sont allés vers l’Arménie, la Turquie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et, dans une moindre mesure, la Finlande et l’Estonie.
Cette fuite des cerveaux, précédée par un regain des décès liés à la pandémie – plus de 700 000 personnes sont mortes du Covid-19 depuis début 2020, selon Reuters –, a accentué un peu plus encore l’angoisse démographique du régime. Car le déclin de la population est l’une des obsessions de Vladimir Poutine, depuis son arrivée au pouvoir. Il y voit un problème économique autant que géopolitique. Lors de ses allocutions, il appelle régulièrement les Russes à faire plus d’enfants. Le gouvernement a instauré une série d’incitations pour relancer la natalité, telles que des primes pour les couples ayant plus d’un bébé.
La démographie, l’autre front russeMais ces mesures n’ont jamais vraiment fonctionné. Alors que le niveau de vie stagne, voire baisse, depuis l’annexion de la Crimée en 2014 et la première salve de sanctions occidentales contre Moscou, les Russes peinent à se projeter dans l’avenir. Le nombre d’enfants par femme, de 1,5 en moyenne, est inférieur au seuil de 2,1 indispensables pour renouveler la population, hors immigration. Il a fortement chuté au début des années 1990, lorsqu’une grave crise économique a ruiné les maigres économies accumulées par les ménages durant l’ère soviétique.
En 1989, l’URSS recensait 286,7 millions d’habitants, soit plus qu’aux Etats-Unis (246,8 millions). Après l’explosion du bloc communiste, sans les anciennes républiques soviétiques, la population de la Fédération de Russie est tombée à 148,5 millions. En 2020, elle était de 144,1 millions, contre 329,4 millions aux Etats-Unis. Et, d’après les dernières projections des Nations unies, réalisées avant la pandémie et la guerre, elle pourrait tomber à 139 millions d’habitants en 2040.
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France24 - Monde
Comment Emmanuel Macron cherche à se construire une "image de proximité" sur le terrain
Publié le : 14/04/2022 - 18:37
Sébastian SEIBT
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Le président-candidat Emmanuel Macron a adopté une stratégie de campagne pour l'entre-deux-tours à l'opposé de celle de 2017 et de celle du premier tour. Il multiplie les déplacements selon un itinéraire très réfléchi.
Le terrain, le terrain, le terrain. C'est le nouveau mantra du président-candidat Emmanuel Macron pour les deux semaines à venir avant le verdict de l'élection présidentielle, dimanche 24 avril. Dès le lendemain des résultats du premier tour, il s'est rendu dans le Nord, à la rencontre des électeurs du bassin minier des Hauts-de-France qui ont voté majoritairement pour sa concurrente, Marine Le Pen.
Son chemin de Compostelle électoral traverse aussi, jeudi 14 avril, Le Havre, sur les terres de son ancien Premier ministre Édouard Philippe, après un passage par la région du Grand Est. Emmanuel Macron se rend ensuite dans le Sud, où il tiendra son principal grand meeting de l'entre-deux-tours à Marseille, samedi 16 avril.
Bougeotte électorale
Principal, car il semble désormais acquis qu'il ne se contentera pas d'une seule grand-messe en public avant le deuxième tour comme cela avait été prévu au début de la campagne. Emmanuel Macron devrait en faire "deux voire trois", croit savoir Le Parisien. Une envie de meeting qui peut se comprendre vu qu'en face, Marine Le Pen a annoncé deux grands rendez-vous : le premier à Avignon le 14 avril et le second à Arras sept jours plus tard.
Emmanuel Macron n'a, en outre, pas encore révélé son programme pour la deuxième semaine, ce qui pourrait lui permettre d'afficher encore plus de kilomètres à son compteur de campagne.
Cette bougeotte électorale est l'opposé de l'entre-deux-tours de 2017. À l'époque, son staff de campagne avait théorisé le "principe de la campagne en surplomb (peu de déplacements) afin de 'présidentialiser' Emmanuel Macron", rappelle Paris Match.
Une stratégie qui avait failli lui coûter cher. Marine Le Pen avait commencé par réduire son écart dans les sondages en allant serrer le plus de mains possibles sur le terrain, tandis qu'Emmanuel Macron apparaissait comme celui qui fêtait à La Rotonde sa première place à l'issue du premier tour.
Pas question de refaire la même erreur, surtout que le président-candidat est déjà resté en retrait durant le premier tour de cette élection présidentielle. Il est plus que temps "d'occuper le terrain, y compris médiatique, afin de se construire cette image de proximité avec les gens", note Pierre-Emmanuel Guigo, historien à l'université Paris-Est Créteil et spécialiste de la communication politique, contacté par France 24.
C'est d'autant plus important qu'Emmanuel Macron n'apparaît plus comme le petit nouveau de l'élection, et que ces cinq ans d'exercice du pouvoir ont laissé chez une partie de l'électorat un arrière-goût de président arrogant et qui peut prendre les Français de haut, rappelle l'historien.
Des déplacements plus évidents qu'en 2017
La situation électorale est "aussi beaucoup moins confortable pour Emmanuel Macron qu'il y a cinq ans", souligne Pierre-Emmanuel Guigo. La digue du front républicain semble moins hermétique, tandis que Marine Le Pen dispose d'une réserve de voix naturelle – celles d'Éric Zemmour – qui n'existait pas en 2017.
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Battre le terrain s'impose aussi pour le président sortant parce qu'il sera beaucoup moins aisé de dominer son adversaire durant le débat de l'entre-deux-tours. "En 2017, il s'était moins déplacé aussi pour se préparer au débat, ce qui s'était avéré payant. Cette fois-ci, Marine Le Pen aura appris de ses erreurs", estime Pierre-Emmanuel Guigo. La candidate d'extrême droite a d'ailleurs un calendrier de déplacements moins chargé qu'il y a cinq ans afin d'être prête pour le face-à-face. Son grand meeting de l'entre-deux-tours est d'ailleurs programmé le lendemain de l'exercice. En un sens, les stratégies semblent s'être inversées.
Enfin, la carte électorale du premier tour semble plus lisible qu'en 2017, "ce qui fait qu'il est plus facile de déterminer les lieux à privilégier pour tenter de convaincre", note l'historien. Il n'y a que trois candidats qui ont dépassé les 10 % au premier tour, ce qui fait qu'Emmanuel Macron peut se concentrer sur les régions où le troisième homme – c'est-à-dire Jean-Luc Mélenchon – a fait un bon score.
Et il ne s'en prive pas, puisqu'il va là où le candidat malheureux de La France insoumise est arrivé en tête – à Strasbourg et Mulhouse, dans la région Grand Est – et tiendra son meeting dans le fief électoral de Jean-Luc Mélenchon, qui est député des Bouches-du-Rhône. Même son déplacement en Normandie a des accents de pêche aux voix à gauche, puisque Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête au Havre.
Reste qu'il ne s'agit pas seulement d'une grande opération séduction de l'électorat de La France insoumise. Ce sont avant tout des rendez-vous en terre politiquement inconnue. "Il a surtout choisi des lieux où il n'est pas arrivé en premier, voire des circonscriptions qui lui sont les plus hostiles", résume Pierre-Emmanuel Guigo.
Ce n'est pas un hasard si Emmanuel Macron a commencé par le Nord où Marine Le Pen est la plus forte, avant de faire la tournée des fiefs mélenchonistes. Le message est, une fois encore, "de montrer qu'il est ouvert au dialogue, capable d'écouter des avis très différents du sien. C'est toujours dans l'optique de brouiller cette image du président qui n'écoute pas le peuple", assure Pierre-Emmanuel Guigo.
Attention aux petites phrases
Une attitude qui tranche avec la stratégie adoptée par Marine Le Pen, qui privilégie les déplacements dans des villes où elle a déjà réalisé un bon score, comme à Avignon.
Les péripéties de la campagne renforcent, en outre, ce décalage. Emmanuel Macron a beau avoir été pris à partie plusieurs fois durant ses déplacements, il n'est jamais apparu comme étant dans le refus de la discussion. Rien à voir avec les images de la militante écologiste traînée hors de la salle parisienne où la candidate d'extrême droite avait organisé une conférence de presse mercredi.
Mais cette stratégie d'aller chercher l'électeur mélenchoniste ou abstentionniste avec les dents, comme le dirait l'ex-président Nicolas Sarkozy qui a apporté son soutien à Emmanuel Macron, n'est pas sans risque.
D'abord, "si Emmanuel Macron est plutôt bon dans le dialogue improvisé, il peut lui arriver de lâcher des petites phrases qui peuvent le desservir", rappelle Pierre-Emmanuel Guigo. Le "mais vous êtes fou ou quoi" lancé par Emmanuel Macron à un Français qui l'accusait d'avoir "tué l'hôpital" lors de son déplacement en Alsace a commencé à faire le tour des médias.
Ensuite, il ne faut pas qu'il oublie ses électeurs du premier tour. À trop parler à des mélenchonistes ou des électeurs d'extrême droite, il risque de donner l'impression de prendre ces votes du premier tour pour acquis "alors qu'il y a toujours le risque de l'abstention", souligne Pierre-Emmanuel Guigo. C'est l'une des raisons de son détour par Le Havre, pour se rappeler au bon souvenir de son ex-Premier ministre qui reste très populaire parmi l'électorat de LREM. Et il est aussi question d'un retour aux sources à Amiens, la ville d'où vient Emmanuel Macron.
Mais cette priorité au terrain a, pour l'instant, fait une victime : le numérique. "ll n'y a aucune initiative notable sur les réseaux sociaux, alors que c'est tout de même le média de prédilection des jeunes qui, pour partie, se sont abstenus et pourraient être convaincus", s'étonne l'historien. C'est un entre-deux-tours qui fleure bon les campagnes d'antan. Mais peut-être qu'Emmanuel Macron, lorsqu'il aura trop usé ses souliers, s'invitera encore chez l'un ou l'autre youtubeur, comme il l'avait déjà fait en mai 2021 avec McFly et Carlito, deux stars francophones de la plateforme de vidéos en ligne.
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France24 - Monde
Japon : des travailleurs étrangers victimes d'abus et corvéables à merci
Publié le : 15/04/2022 - 18:18Modifié le : 15/04/2022 - 18:20
Thaïs Chaigne
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Au Japon, des vidéos d’un travailleur vietnamien abusé par ses collègues ont relancé le débat autour du "programme de formation des stagiaires techniques". Dans un pays très fermé à l’immigration, ce système permettant de faire venir de la main-d'œuvre peu qualifiée de l’étranger favorise les abus et l’exploitation des travailleurs, comme le dénoncent nos Observateurs.
Les images avaient fait le tour des médias de l’archipel en janvier dernier. Trois vidéos compilées datant de septembre 2020 montraient un Vietnamien d’une quarantaine d’années en train de se faire violenter par ses collègues japonais, dans une entreprise de construction de la région d'Hiroshima. Dans un extrait, un de ses collègues lui reproche de ne pas répondre en japonais avant de le frapper. Dans un autre extrait, le travailleur vietnamien se prend des coups de manche à balai à l’arrière d’un camion.
Selon le syndicat "Fukuyama Union Tampopo" qui l’a pris sous son aile et livré la vidéo aux médias japonais, ce travailleur vietnamien (dont l’identité n’a pas été révélée) aurait subi ce genre de violences pendant au moins deux ans dans cette entreprise qu’il a intégrée en 2019. Des violences qui ont continué malgré un signalement en juin 2021 – ces vidéos à l’appui – à l’organisme qui supervisait son "stage" au Japon. Dans la foulée, le ministère de la Justice a demandé, le 26 janvier, aux services d'immigration de prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux "violations des droits humains à l’encontre des stagiaires techniques étrangers".
Cet homme travaillait dans le cadre d’un "stage technique". Il s’agit d’un programme créé en 1993 pour permettre officiellement à de jeunes travailleurs asiatiques d’avoir une expérience professionnelle au Japon, grâce à un stage allant de deux à cinq ans.
Le Japon est longtemps resté fermé au reste du monde et l’immigration étant limitée aux travailleurs diplômés et qualifiés. Mais pour faire face à une population vieillissante et à une pénurie de main-d’œuvre générale à venir, le pays s’ouvre peu à peu, notamment avec une loi en 2019 accordant des visas à certains migrants moins qualifiés mais avec des "compétences particulières".
"Même s’ils font trop d’heures, ou s’ils sont maltraités par leur patron, ils doivent faire avec, ils n’ont pas le choix."
Dans les faits, la majorité des travailleurs étrangers viennent avec un statut de "stagiaire" comme l’explique à notre rédaction Shinichiro Nakashima, l’un des premiers et rares avocats spécialisés sur le droit du travail des étrangers.
Le programme de formation des stagiaires technique est censé former les travailleurs des pays asiatiques en voie de développement afin qu'ils puissent retourner dans leur pays avec de nouvelles connaissances et compétences.
Mais c'est devenu dans les faits un véritable système pour faire venir des travailleurs étrangers au Japon afin de compenser la pénurie de main d’œuvre que traverse le Japon dans le domaine de l'industrie manufacturière, de l'agriculture et de la construction.
Fin 2021, il y avait plus 350 000 stagiaires techniques au Japon, venant majoritairement du Vietnam, de Chine ou des Philippines. Un chiffre en baisse par rapport à 2019, avant l'arrivée du Covid-19 et la fermeture des frontières.
Ces stagiaires techniques ne sont pas de simples travailleurs migrants, leur statut favorise les abus, comme nous l’explique notre Observateur :
Beaucoup s’endettent jusqu’à 1 million de yen [environ 7 400 euros, NDLR] pour payer leur voyage et leur installation ici et sont ensuite payés au salaire minimum (parfois moins que ce qu'on leur avait promis). En outre, ce programme ne permet pas de changer de travail une fois assigné à une entreprise. Les stagiaires ne peuvent pas non plus choisir où ils vivent, leur logement est défini et géré par le programme. Donc même s’ils font trop d’heures, ou s’ils sont maltraités par leur patron [ou leurs collègues]... Ils doivent faire avec, ils n’ont pas le choix.
Rythmes insoutenables, heures supplémentaires non payées, menaces de licenciement après un accident du travail… La liste des abus rapportés par les associations d’aide aux migrants et les médias ne cesse de s’allonger.
Sur les 6 000 entreprises qui font appel à des stagiaires techniques, 70 % auraient enfreint le droit du travail, selon une enquête du ministère du Travail en 2017. Les stagiaires étrangers sont également surreprésentés dans les cas de décès liés à l’épuisement au travail.
Pour accompagner les travailleurs étrangers en conflit avec leurs employeurs, Shinichiro Nakashima a fondé Kumustaka, une association basée dans la préfecture de Kumamoto, au sud de l’archipel. Et beaucoup de femmes viennent frapper à sa porte. Harcèlement moral et sexuel, contrats rompus après avoir annoncé une grossesse : les femmes subissent plus encore que les hommes les abus visant les stagiaires techniques.
"On m’a fait comprendre que je ferais mieux d’avorter"
Vanessa, 25 ans, a quitté les Philippines pour se faire un peu d’argent grâce à un stage technique dans un centre de soin à Kumamoto. Tout se passait relativement bien, jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte en avril 2021.
On m’a dit que je devrais prendre la responsabilité de ma grossesse, qu’à cause de moi la confiance entre les Japonais et les stagiaires philippins serait rompue... Puis on m’a fait comprendre que je ferais mieux d’avorter. J’ai refusé.
C’est notamment le responsable de mon stage au Japon qui m’a d’abord dit ça. L’avortement est un crime aux Philippines. Il aurait dû réaliser qu’il ne parlait pas à une Japonaise, qui peut avoir accès à un avortement sécurisé. Et de toute façon, je pense que seule la mère de l’enfant devrait prendre cette décision.
Ce que je voulais faire à l'origine, c’était simplement prendre un congé maternité [jusqu’à 14 semaines au Japon, NDLR] et rentrer aux Philippines puis revenir une fois le congé fini. J’avais même un avis médical favorable qui disait que je pourrais continuer de travailler sous certaines conditions, c'est-à-dire éviter les horaires de nuit et les charges lourdes. Mais on m’a forcé à signer les papiers pour mettre fin à mon contrat. Ils [l’entreprise et l’organisme qui gère le stage] me menaçaient, en me disant qu’ils m’éjecteraient de l’appartement , que je serai à la rue… [ les logements sont attribués par le programme, NDLR].
Aujourd'hui, Vanessa est rentrée aux Philippines, chez sa mère, avec qui elle élève son fils. Malgré son expérience douloureuse, elle souhaite toujours retourner quand elle le pourra au Japon. Elle a même déjà trouvé un autre stage.
" Je ne demande pas grand-chose. Ni de l’argent ni rien d’insurmontable, seulement le droit d’être traité équitablement. Je veux vraiment dire haut et fort que les stagiaires ont des droits [au Japon]."
Vanessa n’est pas la seule à s’être retrouvée dans cette situation.
Pourtant, les stagiaires techniques sont censés être protégés par la loi japonaise sur l'égalité des chances dans le travail, qui interdit entre autre aux employeurs de licencier ou de maltraiter les travailleurs en raison d'une grossesse ou d'un accouchement.
En 2019, le gouvernement japonais avait en outre mis en garde les entreprises qui embauchaient des stagiaires techniques étrangers, leur demandant notamment de ne pas licencier leurs employées enceinte.
Par crainte de connaître le même sort que Vanessa, certaines femmes préfèrent cacher leur grossesse, au point de mener à des drames. En 2021, une stagiaire vietnamienne qui travaillait dans l’État de Kumamoto a ainsi tenté de camoufler la naissance de deux jumeaux, morts-nés. Condamnée à 3 mois de prison pour avoir "abandonné" le corps des bébés en janvier 2022, l’association Kumustaka essaye aujourd’hui de la faire innocenter. C’est le deuxième cas de bébé mort-né lié à une grossesse cachée d’une stagiaire technique recensé en l’espace de quelques mois.
En 2017, le parlement japonais a adopté une loi censée interdire aux employeurs de "restreindre la liberté des stagiaires sans motif valable", et une autre censée condamner les "discours de haine" à leur encontre. Mais les affaires comme celle du travailleur vietnamien harcelé par ses collègues continuent de s’accumuler. Une des explications selon Shinichiro Nakashima : les stagiaires ne sont pas au courant de leurs droits, en particulier ceux qui parlent peu ou pas japonais."
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Présidentielle : un samedi de manifestations contre l'extrême droite en France
Publié le : 16/04/2022 - 08:06
FRANCE 24
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Une trentaine de manifestations sont prévues, samedi, en France, pour dire "non à l'extrême droite", à huit jours du second tour de la présidentielle opposant la candidature du Rassemblement national, Marine Le Pen, au président sortant, Emmanuel Macron.
Six jours après le premier tour de la présidentielle qui a vu Marine Le Pen se classer deuxième avec 23,15 % des suffrages derrière Emmanuel Macron (27,85 %), des manifestants opposés à l'extrême droite vont s'exprimer dans les rues. Environ 15 000 d'entre eux sont attendus sur tout le territoire samedi, selon les autorités.
Ils répondent à l'appel de plus de trente organisations et syndicats dont SOS Racisme, la CGT ou le Syndicat de la magistrature. Leurs mots d'ordre : "Contre l'extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l'Élysée".
"En rejetant Marine Le Pen, il s'agit d'empêcher l'avènement d'un projet de société destructeur de l'État de droit, de la république démocratique sociale et solidaire que nous défendons chaque jour", expliquent-elles dans un communiqué publié sur le site de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), dénonçant un "programme trompeur".
#Manifestation | Rendez-vous le #16avril dans la rue partout en France, et à 14h place de la Nation à Paris : contre l’extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l’Elysée ! ➤ https://t.co/KTXO884dVI pic.twitter.com/7Khpw3b2ev
April 15, 2022"La liberté de la presse et la diversité du syndicalisme français sont tous deux en danger quand l'extrême droite est proche de prendre le pouvoir", argue dans un communiqué le Syndicat national des journalistes, qui rallie le mouvement initié par la LDH. Une trentaine de manifestations sont prévues.
Dans la capitale, le cortège partira de la place de la Nation à 14 h 00, en direction de la place de la République. Une manifestation considérée comme "à risque" par les autorités, qui attendent environ 4 000 participants. Le cortège est "susceptible de rassembler des protestataires divers, Gilets jaunes, ultragauche" et des associations, estime une source policière.
"La mobilisation étudiante des derniers jours est susceptible de grossir les rangs", précise-t-on de même source, selon qui "plusieurs dizaines d'activistes de la mouvance contestataire radicale" pourraient être présents.
De nombreux étudiants en colère sont mobilisés depuis mercredi à Paris, Nancy, Lyon ou Reims pour protester contre le résultat du premier tour et mettre en avant les questions écologiques et sociales.
À Marseille, un rassemblement est prévu à 14 h 00 au départ du Vieux-Port, non loin du Pharo où le président candidat doit tenir un meeting à 16 h 00. Dans la cité phocéenne, 31,12 % des voix sont allées à Jean-Luc Mélenchon, 22,62 % au chef de l'État le 10 avril.
Dans un communiqué, Sud Santé appelle à rejoindre le mouvement à Marseille et dénonce l'arrivée de l'extrême droite au second tour, estimant que "les responsabilités sont à chercher du côté des politiques ultralibérales, menées depuis des années, qui ont exacerbé les injustices et les inégalités sociales, enfoncé des territoires et des populations dans la précarité et le désarroi".
À Amiens, quelques centaines de personnes devraient répondre à l'appel dans la ville d'Emmanuel Macron, où Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête au 1er tour avec 31,27 %, l'enfant du pays récoltant lui 30,05 %.
Avec AFP
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L'Humanité
Les défenseurs de l’éducation prioritaire à Gennevilliers
Un jour avecRelativement préservée jusqu’à présent, le dispositif pédagogique se retrouve dans le viseur de l’administration Blanquer finissante. Enseignants et parents se mobilisent pour défendre le collège Guy-Môquet.
Olivier ChartrainOlivier ChartrainDès 7 h 30, en ce lundi matin de rentrée des vacances d’hiver, ils sont une bonne cinquantaine devant le collège Guy-Môquet, dans le quartier du Luth à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Sous une banderole qui proclame la grève, enseignants et parents d’élèves se réchauffent dans le froid glacial avec du thé. Professeur de SVT (sciences de la vie et de la Terre), Flavien Tréby résume les raisons de la colère : « Entre 2019 et 2022, le collège aura perdu 95 heures annuelles d’enseignement. » Rapide calcul : sur trente-six semaines enseignées par an, cela fait plus de 2 h 30 perdues chaque semaine…
Le dernier gisement d’économies
Pourtant, Guy-Môquet est un collège classé REP + (éducation prioritaire renforcée). Un établissement où l’accueil d’un public socialement et scolairement en difficulté implique des conditions d’enseignement optimisées. Or ici, comme dans de nombreux établissements REP à travers la France, les dotations horaires globales (DHG) annoncées impliquent des coupes claires, à la rentrée 2022. Comme si l’éducation prioritaire était particulièrement visée. Comme si, après avoir taillé dans tous les autres établissements – 7 500 postes supprimés en cinq ans dans le secondaire –, l’éducation prioritaire apparaissait comme le dernier gisement d’économies à faire.
Bahija, une maman, ne décolère pas : « On crée des dispositifs pour te dire que tu es pauvre, mais qu’on t’aide ; et puis, après, on les vide de leur substance… et tu es juste pauvre ! On nous parle de “lire, écrire, compter”, mais on nous enlève justement ce qui permet d’y arriver. » Marianne Valensi, responsable de la FCPE dans le collège, explique : « Nous sommes placés devant un choix : soit supprimer des dispositifs spécifiques, soit augmenter les effectifs des classes. » Venue témoigner de sa solidarité, Elsa Faucillon, députée (PCF) de la circonscription, dénonce « une attaque sournoise, alors que les moyens de l’éducation prioritaire, ce n’est pas grand-chose pour un ministère qui se permet de rendre chaque année des millions au budget de l’État ! »
La classe de « grands décrocheurs » supprimée
Jusqu’à présent, « les élèves avaient une heure de maths par semaine en coanimation (avec deux professeurs – NDLR). On ne pourra plus le faire qu’en 6e », précise Rémi, professeur de maths. Les classes à horaires aménagés musique ou arts plastiques pourraient se retrouver menacées. Or, « ces classes constituent un énorme gain culturel pour l’ensemble des élèves, reprend Rémi. Ce sont elles qui ont permis de maintenir une diversité sociale dans le collège ».
L’établissement a déjà perdu, voilà trois ans, sa classe de 3e pour les « grands décrocheurs ». Guillaume Auzou, professeur d’EPS (éducation physique et sportive), s’en occupait : « C’était un projet à nous, qui ne se faisait pas ailleurs. On n’avait plus les moyens de la maintenir. Elle concernait une petite dizaine d’élèves volontaires, avec un emploi du temps et une pédagogie adaptés : on les emmenait au Louvre et on faisait cours devant le Radeau de la Méduse… » Irremplaçable pour sortir ces mômes de leur quartier et leur montrer d’autres manières d’apprendre. « C’étaient des élèves toujours absents ou “éteints”, avec des problèmes de comportement… » Aujourd’hui, sans cette classe, les « grands décrocheurs »… décrochent, sous le regard impuissant de leurs professeurs.
Un rassemblement devant le ministère
Alors, vers 9 heures, ceux-ci procèdent aux obsèques symboliques des dispositifs REP. Un petit cercueil en carton est dressé, ouvert, sous le visage de Guy Môquet peint sur le mur du collège. Comme lors d’un vrai enterrement, chacun défile pour y jeter, non des fleurs, mais des feuilles sur lesquelles ont été écrits les noms des dispositifs sacrifiés. Puis tout le monde se dirige vers le gymnase pour y tenir une assemblée générale et décider des suites. Car l’enterrement n’est pas une fin, mais un début. Les parents veulent occuper les locaux administratifs du collège. On se propose d’aller devant le ministère dès l’après-midi. D’afficher une immense banderole « SOS Guy-Môquet » sur une tour de la cité du Luth. De solliciter la solidarité des entreprises qui participent au forum des métiers. De demander au maire d’écrire au ministre – il l’a déjà fait par le passé. Il faut se coordonner avec le lycée Galilée, tout proche, qui lui aussi se mobilise pour ne pas perdre 70 heures d’enseignement à la rentrée prochaine. « Il ne faut pas gaspiller nos munitions en voulant faire des initiatives tous les jours, intervient un enseignant, stratège. On a besoin de tenir dans la durée ! » Car si les autorités de l’éducation nationale ne semblent guère disposées à écouter la voix de Guy-Môquet, Guy-Môquet n’est pas disposé à se taire. Au nom de tous les élèves de l’éducation prioritaire.
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[D’Orcival] Que va-t-il rester de la droite ?
On la disait “hypermajoritaire” ; c’est en tout cas ce que nous écrivions ici même à propos de la droite à la veille du premier tour de cette présidentielle. En ajoutant, par prudence : « Certes, la droite, mais laquelle ? » Celle qui est allée chez Macron, qui s’est glissée chez Marine Le Pen ou bien la droite de Zemmour et celle, plus classique, de Valérie Pécresse ? La prudence était dictée par les sondages. Sans doute influencés par ces enquêtes, les électeurs sont allés bien au-delà.
Ils ont laissé Éric Zemmour à 7 % quand il se situait au double dans les intentions de vote à la mi-février. Et Valérie Pécresse à moins de 5 % (à 4,78 % pour être précis), un niveau qu’elle n’avait jamais imaginé, au point d’avoir mis à son nom un emprunt de 5 millions d’euros pour sa campagne, dans la perspective d’une prise en charge équivalente par l’État (il lui aurait fallu dépasser la barre des 5 %).
À eux deux, quatrième et cinquième de la compétition, Zemmour et Pécresse obtiennent 4,2 millions de voix. Soit 3 millions de moins que le total obtenu par François Fillon, alors candidat unique de la droite au premier tour de l’élection de 2017, un chiffre déjà trop faible pour lui permettre d’accéder au tour final de la présidentielle. C’est dire ! Où ces 3 millions de voix manquantes sont-elles allées ? Chez Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les deux finalistes, bien sûr. Ces électeurs de droite n’auront fait que prendre un tour d’avance, pour éviter de trouver devant eux un Jean-Luc Mélenchon dont ils observaient les progrès rapides à travers les dernières enquêtes d’opinion – il est vrai qu’il n’a été distancé que de 421 000 voix par Marine Le Pen.
En examinant les scores de près, on constate qu’Emmanuel Macron a gagné 1,1 million de voix par rapport à son premier tour de 2017, et Marine Le Pen, 457 000 voix (sans celles-ci, Mélenchon passait devant !). Mais il en manque encore autant pour atteindre les 7,2 millions de suffrages de Fillon… Ces électeurs ont-ils préféré l’abstention, avec quel raisonnement ?
Dans le même temps, Dupont-Aignan a perdu 1 million de voix sur son score de 2017 (ce qui l’a ramené de 4,70 % à 2,06 %). Ce million de voix s’est déplacé vers d’autres candidats. Peut-être même en partie chez Jean Lassalle, petit candidat de campagne en 2017, qui a vu son total précédent grossir de 666 000 voix, pour atteindre les 3 %.
Jérôme Jaffré, le spécialiste des analyses de sondages d’opinion, tire une autre leçon de ces déplacements de voix (dans le Figaro de ce 12 avril) : « La vraie percée [de ce premier tour] se situe sur le flanc droit, dit-il. La droite radicale ou extrême a recueilli 11 % en 2007, 18 % en 2012, 21 % en 2017 et 32,5 % en 2022 (total des voix de Le Pen, Zemmour et Dupont-Aignan). Le gain atteint plus de 10 points en cinq ans… » Et il ajoute : « Le bloc central paraît assiégé », celui formé par les voix de Macron auxquelles s’ajoutent maintenant celles des socialistes, républicains ralliés… Mais cela ne fait plus que 39 % à ce premier tour quand ils étaient 58 % il y a cinq ans… Un recul de 19 points.
Et pourtant Emmanuel Macron a trois chances sur quatre d’être réélu si l’on en croit les instituts de sondage. Ce qui signifie qu’au second tour de cette présidentielle, sa réélection serait due à une majorité de circonstance, ses propres voix additionnées à d’autres, venant notamment de sa droite. Le risque pour lui serait qu’une fois passé ce second tour, celles-ci retournent à leurs familles politiques antérieures.
On pourra entendre ici le mot d’ordre de Laurent Wauquiez, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui avait pris soin de ne pas se lancer lui-même dans cette campagne pour rester en réserve : « Ni extrémisme ni macronisme, dit-il. Cap sur les législatives. » C’est seulement les 12 et 19 juin que l’on verra se qualifier les élus d’une majorité qui a toutes les chances de ne pas ressembler à la précédente.
Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Sandra Favier, Solène L'Hénoret, Clémence Apetogbor, Anna Villechenon et Jacky Goldberg
- La Russie menace d’intensifier les frappes sur Kiev. Alors que Moscou avait dit concentrer son offensive sur le Donbass et l’est de l’Ukraine, le ministère de la défense russe a annoncé, vendredi, avoir bombardé une usine d’armement près de Kiev.
- Le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, endommagé durant l’offensive contre l’Ukraine, a coulé, a annoncé, jeudi soir, le ministère de la défense russe.
- Plus de cinq cents civils, dont vingt-quatre enfants, ont été tués dans la région de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, depuis le début de l’invasion russe (le 24 février), a déclaré, jeudi, dans une vidéo publiée sur sa chaîne Telegram, Oleh Synehoubov, le gouverneur de la région, dont la capitale, Kharkiv, a été lourdement bombardée par l’armée russe.
- Une reprise des évacuations de civils, en empruntant neuf couloirs humanitaires, notamment à partir de la ville assiégée de Marioupol, a été annoncée par la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram, jeudi.
- Alors qu’elle avait été déplacée à Lviv au début de mars à la suite de l’offensive militaire de la Russie, l’ambassade de France en Ukraine a rouvert à Kiev vendredi.
- Le chef de la diplomatie irlandaise, Simon Coveney, se rend à Kiev jeudi, ont annoncé ses services, pour discuter de « la manière dont l’Irlande peut continuer à fournir un soutien politique, sécuritaire et humanitaire à l’Ukraine ».
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Tribune. « Le possible élargissement de l’OTAN à l’Ukraine doit être sérieusement considéré et discuté »
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Le Figaro
Hausse des salaires: les marges des entreprises restent plutôt élevées
Anne de GuignéLes entreprises conservent des marges de manœuvre pour absorber l’augmentation du smic. Notamment grâce aux aides instaurées pendant la crise du Covid-19.
Le 1er mai, le smic augmentera automatiquement de 2,65 %, soit une hausse d’environ 34 euros net par mois. Pour un temps plein, le salaire mensuel passe ainsi de 1269 à 1302,64 euros, soit 1645,58 euros brut. Le smic horaire brut est rehaussé pour sa part de 10,57 à 10,85 euros. Cette évolution est inscrite dans le code du travail, qui prévoit que lorsque l’inflation atteint «un niveau correspondant à une hausse d’au moins 2% par rapport à l’indice constaté», lors de l’établissement du smic «immédiatement antérieur», le salaire minimum est relevé «dans la même proportion» .
Alors que l’Insee a confirmé que l’inflation avait bondi à 4,5% sur un an en mars, l’annonce de l’augmentation du smic n’a donc surpris personne parmi les chefs d’entreprise. «La période est difficile en ce moment pour les entreprises, qui subissent des augmentations des prix de tous les côtés: matières premières, transport, énergie…, détaille François Asselin, le président de la CPME. Parmi toutes ces augmentations, la plus facile à accepter pour un patron, c’est celle des salaires, surtout des employés les moins bien payés. Néanmoins, nous sommes inquiets à moyen terme quant à la dégradation de nos marges.»
À lire aussiFrançois Asselin: «Une augmentation globale de salaires n’est pas soutenable»
Les entreprises ont commencé, il y a deux mois, à augmenter leurs prix afin de répercuter aux consommateurs les hausses du coût des matériaux et de l’énergie. Une forte augmentation du coût du travail accélérerait la tendance, réveillant la fameuse boucle prix-salaires, tant redoutée des économistes, car déclencheur d’une inflation structurelle.
Phénomène maîtrisé
Pour l’instant, le phénomène semble maîtrisé en France: les entreprises conservent en effet, grâce aux aides publiques massives instaurées pendant la pandémie de Covid-19, des marges de manœuvre pour absorber ces hausses. Selon l’Insee, leur marge au premier trimestre 2022 s’élevait en moyenne à 32,4 %, contre 27,1 % en moyenne en 2019.
Le ton de la dernière enquête de conjoncture de mars de la Banque de France était aussi plutôt rassurant. Les chefs d’entreprise interrogés décrivaient une activité en très léger repli dans l’industrie, stable dans le bâtiment et en amélioration dans les services. La tonalité pourrait toutefois très vite se retourner si la guerre en Ukraine se prolongeait de longs mois et si les coûts de l’énergie s’envolaient encore plus…
Vague à l'âme, honte, fatigue... ces salariés malades d'ennui au travail
TEMOIGNAGES - Moins valorisant que le célèbre burn-out, le bore-out cause tout autant de dégâts.
La solidarité à la source, la grande mesure sociale du projet Macron
Le président promet d’automatiser le versement des aides sociales pour lutter contre le non-recours et la fraude.
Des passagers bloqués pendant près de deux heures dans un métro parisien
La RATP a évoqué une «panne», nécessitant la venue d'un autre train afin de «remorquer la rame défectueuse» vers les services techniques.
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Guerre en Ukraine : quand les États-Unis dégainent l’arme du renseignement militaire
Publié le : 15/04/2022 - 18:21
Sébastian SEIBT
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Le président américain Joe Biden a dévoilé, mercredi, une nouvelle enveloppe d’aide à l’Ukraine comprenant des armes lourdes et davantage de renseignement. Depuis le début de la guerre, les États-Unis ont utilisé de manière innovante la déclassification et le partage d'informations sensibles avec le public et l'Ukraine. Une approche qui a un impact évident sur le cours du conflit.
Pour la première fois, les États-Unis ont décidé, mercredi 13 avril, d’envoyer des armes lourdes – dont des obusiers Howitzer – à l’Ukraine pour se défendre contre la Russie. Une nouvelle étape dans l’engagement de Washington aux côtés de Kiev qui n’a pas manqué d’être soulignée par les médias.
Mais ce n’est pas tout. Le nouveau plan américain d’aide à l’Ukraine – d’une valeur de 800 millions de dollars – dispose d’un autre volet, passé beaucoup plus inaperçu, consacré aux renseignements.
Le président américain Joe Biden s’est engagé à transmettre davantage de données récoltées par ses services de renseignement à l’Ukraine, au moment où l’armée russe semble toujours plus proche de déclencher la grande bataille pour le Donbass.
Joe Biden a même mis sur un pied d’égalité la fourniture d’armes et de renseignements. Le partage de ces informations sensibles "joue un rôle évident dans l’évolution du rapport de force ukraino-russe sur le terrain", reconnaît Jeff Hawn, spécialiste des questions de sécurité en Russie et des relations russo-américaines à la London School of Economics, contacté par France 24. Les États-Unis sont de loin "le pays le plus à la pointe pour la collecte de données satellite et l’interception des signaux, et avoir accès à ces informations peut être précieux", note-t-il.
Mais leur impact réel demeure difficile à évaluer : les effets d’un renseignement fourni à temps sont moins visibles que ceux d’un missile anti-aérien ou de roquettes anti-tanks. En outre, ils sont, par définition, condamnés à circuler en coulisse, loin du regard du grand public et de l’ennemi.
Des déclassifications à répétition
Depuis le début de la guerre, le débat autour du rôle du renseignement a surtout tourné autour de l’approche "sans précédent" de la déclassification d’informations sensibles. Dès les premiers mois de la crise ukrainienne, l’administration Biden a abreuvé les médias de données – évaluation du risque de guerre, images satellite de la mobilisation des troupes russes – issues directement de l’arrière-cuisine des différentes officines du renseignement extérieur américain (CIA, NSA, Defense Intelligence Agency).
Des documents, réservés d’ordinaire aux seuls yeux des gouvernements alliés, venaient ainsi nourrir le débat public. Cette stratégie "n’a pas empêché la guerre, mais elle a permis de faire accepter par le plus grand nombre que la Russie était l’agresseur. Cela a ensuite facilité la coordination internationale pour imposer les sanctions", souligne Ofer Riemer, doctorant à l’université hébraïque de Jérusalem et spécialiste des questions de renseignement, contacté par France 24. "Vladimir Poutine n’a pas pu autant compter sur l’effet de surprise qu’il aurait voulu en annonçant le début de la guerre", ajoute Jeff Hawn.
Un autre effet indirect de cet étalage très public des plans "secrets" russes avant le début de la guerre d’invasion a pu être de "créer une défiance entre le Kremlin et le service secret russe", estime Ofer Riemer. Cette multiplication des révélations a pu donner l’impression d’un état-major russe infiltré par les services de renseignement occidentaux. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles les services de renseignement russes, pourtant très réputés, semblent n’avoir joué aucun rôle décisif durant ce conflit : Vladimir Poutine ne voulait plus écouter ses espions.
Des renseignements qui peuvent tuer
Ces déclassifications à répétition de renseignements ont presque fait oublier qu’une fois la guerre déclarée, les espions ont continué à espionner. Mais cette fois-ci, difficile de savoir à quel point l’Ukraine en a profité.
"Il y a deux types de renseignements que les États-Unis peuvent transmettre à Kiev : les informations stratégiques, plutôt d’ordre général, sur les plans de guerre et objectif russes, et les données tactiques de suivi en temps réel des mouvements de troupes", résume Jeff Hawn.
Les États-Unis n’ont jamais caché avoir continué de transmettre à Kiev le premier type de renseignements depuis début mars. Mais Washington maintient un flou artistique autour de la fourniture des données tactiques. Interrogé directement à ce sujet début mars, le démocrate Adam Smith, chef de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis, avait nié que de tels renseignements étaient transmis, tandis que quelques heures plus tard, Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche, assurait qu’Adam Smith n’avait "pas tout compris". Mais elle n’a pas voulu rentrer dans les détails.
Une réticence qui peut se comprendre. Ce genre de renseignements peut tuer : des données de géolocalisation pour suivre à la trace des troupes russes au sol permettraient aux Ukrainiens de monter des opérations d’élimination ciblées. Les États-Unis risqueraient alors d’apparaître comme une partie plus que prenante dans la guerre en Ukraine, ouvrant ainsi la voie à une dangereuse escalade du conflit.
D’où l’importance de l’annonce d’une intensification du partage d'informations sensibles avec Kiev. "Une nouvelle doctrine a été mise au point à Washington permettant aux services américains de renseignement de partager les données qui permettront à Kiev d’avoir une image très précise du dispositif militaire russe mis en place dans le Donbass et la Crimée", affirme le Wall Street Journal.
Effet démoralisant
L’administration américaine semble donc avoir décidé de "fournir des données brutes qui permettent à l’armée ukrainienne d’avoir une image en temps réel des mouvements de troupe russe", estime Jeff Hawn. L’état-major américain semble d’ailleurs l’avoir confirmé au Wall Street Journal en affirmant que la ligne rouge de la nouvelle doctrine était "de ne pas fournir de renseignement sur les positions russes en Russie afin de ne pas permettre à l’Ukraine de mener des opérations offensives", écrit le quotidien. Autrement dit : tout le reste serait permis.
Un changement majeur de doctrine qui s’explique par l’évolution du contexte sur le terrain. L’offensive en préparation dans le Donbass nécessite plus que des informations stratégiques, estime Jeff Hawn. C’est un front moins large où il va y avoir des tentatives d’encerclement de la part des forces russes, ce qui rend d’autant plus important pour "les Ukrainiens de savoir précisément d’où vient l’ennemi afin de se défendre correctement", souligne ce spécialiste.
Et même si les États-Unis ne livraient pas, en réalité, ces fameux renseignements tactiques, le simple fait de le suggérer "peut avoir un effet démoralisant", estime Ofer Riemer. Les soldats russes, qui ont déjà subi un revers lors de leur tentative de prendre Kiev, risquent d’être davantage sur la défensive s’ils pensent que l’Ukraine connaît leur position précise grâce aux Américains.
Mais cette ouverture du robinet américain à renseignements n’est pas qu’un acte hostile des États-Unis à l’égard de la Russie. C’est aussi, paradoxalement, "une manière d’indiquer qu’ils ne s’impliqueront pas plus en avant et directement dans le conflit", assure Ofer Riemer. Une nation prête à s’engager militairement sur un front garde pour elle ses renseignements afin de pouvoir les utiliser elle-même quand nécessaire. Autrement dit, Moscou aura de quoi vraiment s’inquiéter le jour où les espions américains se tairont.
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guerre en ukraineLes armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?
LE POIDS DES MOTS
Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
REPORTAGE
À l'est de Ukraine, avec les derniers habitants de Kramatorsk
Le Monde
Au programme du vendredi 15 avril
Live animé par Marie Pouzadoux et Julien Lemaignen
Un direct quotidien. A l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…
Conférence de presse. Le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Julien Bayou, tient une conférence de presse à Paris, cinq jours après le premier tour et l’occasion électorale manquée du candidat écologiste, Yannick Jadot (4,63 %). La France insoumise, arrivée en tête des scrutins à gauche, a adressé jeudi une lettre à EELV pour une alliance lors des élections législatives de juin.
Le sud. Au lendemain de son meeting à Avignon, Marine Le Pen se rend sur le marché de Pertuis (Vaucluse) dans la matinée. Sur l’ensemble du département et dans la région PACA, la candidate du Rassemblement national a récolté plus de voix que Jean-Luc Mélenchon.
Notre-Dame. Emmanuel Macron inspecte à 16 h 30, en tant que président de la République, le chantier de Notre-Dame de Paris, trois ans jour pour jour après l’incendie de la cathédrale. Pour le président candidat, ce sera aussi l’occasion de montrer le travail entrepris à l’aune de sa promesse, lancée comme un défi juste après l’incendie, de reconstruire le monument en cinq ans – les délais ne seront pas tenus, mais une première messe dans la nef reste prévue pour le 16 avril 2024.
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Les essentiels de la campagne
France24 - Monde
Dmytro Kouleba : "Les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide"
Publié le : 15/04/2022 - 19:48
Marc PERELMAN
Dans un entretien accordé à France 24, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba estime qu'il est difficile pour la Russie d'admettre ce qui est arrivé jeudi 14 avril à son croiseur "Moskva" : "La vérité est que le vaisseau amiral se trouve au fond de la mer Noire." Le ministre encourage tous les pays, dont la France, à suivre l'exemple des États-Unis en augmentant l'envoi de matériel de défense à son pays. Pour lui, "les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide".
Selon Dmytro Kouleba, la Russie a frappé avec des missiles plusieurs villes ukrainiennes, dont la capitale Kiev, dans la nuit de jeudi à vendredi. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères rejette l'idée que c'est une réponse au naufrage du "Moskva", le navire amiral de la Russie en mer Noire ; il souligne que la Russie n'a pas besoin de raisons puisqu'elle fait la guerre à l'Ukraine depuis des semaines.
Si Dmytro Kouleba refuse de confirmer formellement que le naufrage du "Moskva" a été causé par une frappe ukrainienne, il affirme que l'Ukraine n'a pas peur de toucher des cibles qui constituent une menace. Il souligne que Vladimir Poutine "doit être vaincu par tous les moyens – militairement, politiquement et économiquement".
>> À lire aussi : Les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
Le chef de la diplomatie ukrainienne affirme également que les crimes commis par la Russie à Marioupol sont pires que ceux commis à Boutcha et que Moscou dissimule les preuves de ses crimes en utilisant des crématoriums mobiles. Il admet que de tels crimes compliquent les pourparlers avec la Russie, affirmant que les actuelles discussions n'ont fait aucun progrès, que Vladimir Poutine se concentre désormais sur une solution militaire et que l'avenir de la guerre se décidera sur le champ de bataille et non à la table des négociations.
Dmytro Kouleba explique que les partenaires internationaux de l'Ukraine, en particulier les États-Unis, livrent désormais des armes en plus grand nombre et de meilleure qualité. Il se félicite tout particulièrement de la livraison d'obus d'artillerie aux normes de l'Otan et exhorte les autres pays de l'Alliance à livrer des armes sophistiquées. Estimant que "l'Allemagne peut faire beaucoup plus" à cet égard, il exhorte le gouvernement allemand à autoriser la fourniture d'armes lourdes à son pays.
Le diplomate se félicite de la décision de la France de ramener son ambassade à Kiev et souhaite également que Paris livre plus d'armes. La France lui a donné l'impression qu'elle serait favorable à un embargo pétrolier contre la Russie au niveau de l'Union européenne, assure-t-il par ailleurs. Pour lui, la politique de certains pays européens estimant avant la guerre qu'il était crucial de continuer à parler à Vladimir Poutine a échoué. "Nous demandons à Berlin et à Paris de reconsidérer cette politique. Il est temps de prendre une position ferme contre Poutine. Ce n'est pas le moment d'essayer de lui plaire. Il est temps de changer l'approche française de la Russie."
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Crimes de guerre : les Européens en quête de preuves en Ukraine
Valeurs Actuelles
[D’Orcival] Derrière l’élection présidentielle, le défi des législatives
L'Humanité
L’école a plus souffert de son ministre que du Covid
ActuCes deux années de crise sanitaire dans l’éducation montrent que l’investissement des professionnels a pu permettre de limiter les dégâts, malgré une politique qui s’employait à creuser les inégalités.
Olivier ChartrainCela avait plutôt mal commencé pour Jean-Michel Blanquer, qui jurait encore, le 12 mars 2020 au matin, que les écoles ne fermeraient pas : le soir même, Emmanuel Macron annonçait le confinement pour tous dès le 17 mars. Par la suite, le ministre a fait de « l’école ouverte » un mantra politique, dont la répétition jusqu’à l’écœurement, pendant deux ans, devait montrer combien sa parfaite gestion de la crise sanitaire permettrait aux élèves français de s’en sortir pour le mieux.
La « continuité pédagogique » n’a jamais fonctionné
La réalité a fait litière de ces fariboles, celui qui se prenait pour le roi paraissant vite nu aux yeux des enseignants, mais aussi des familles et des élèves. Président de l’IR-FSU (Institut de recherches de la Fédération syndicale unitaire) et ancien inspecteur, Paul Devin explique : « Jean-Michel Blanquer a inventé une volonté de fermer les écoles qui n’existait pas, pour faire croire que les maintenir ouvertes – mais sans leur donner les moyens de fonctionner efficacement et en sécurité – relevait de la volonté d’un ministre exceptionnel ! »
Du confinement total aux cours hybrides, la « continuité pédagogique » n’a jamais fonctionné – sinon grâce à la bonne volonté et à l’investissement des personnels, entre matériel désuet, réseaux sous-calibrés, logiciels inefficaces, difficultés d’accès pour les familles populaires…
Un feu continu de dénigrement des enseignants
Dès le départ, de la droite à la Rue de Grenelle, un feu continu de dénigrement des enseignants a tenté de faire porter à ceux-ci la responsabilité des difficultés. Un discours qui n’a pas eu la portée escomptée : principale fédération de parents d’élèves, la FCPE reconnaît ainsi que la période a pu, au contraire, rapprocher familles et enseignants, les premières constatant les efforts des seconds pour maintenir le lien avec leurs enfants et réalisant que faire la classe, même à la maison, c’est un métier.
Un constat nuancé par Laurent Frajerman, historien des politiques éducatives : « Beaucoup de parents ont compris que l’acte d’enseigner passe par l’oral, l’interaction. Mais la “continuité pédagogique” a aussi renforcé des attentes un peu consuméristes vis-à-vis de l’école qui peuvent, à l’avenir, constituer une source de problèmes. »
L’accroissement du décrochage
Reste l’essentiel : les difficultés des élèves eux-mêmes. Or, après deux années de crise, le constat n’a rien d’évident. Les études du ministère, se fondant par exemple sur les évaluations de septembre 2022, affirment que l’essentiel des retards scolaires dus à la crise a déjà été rattrapé. D’autres, comme celle menée au printemps 2021 pour le SNPDEN-Unsa (syndicat des personnels de direction), se montrent nettement plus alarmistes sur les retards pris dans les apprentissages, sur l’accroissement du décrochage…
Pour Stéphane Bonnéry, chercheur en sciences de l’éducation, « c’est lors des changements de cycle – entrée au collège, au lycée, à la fac – que les difficultés et les retards apparaissent. » Paul Devin nuance… et attaque : « On manque encore de recul et de données concernant les retards dans les apprentissages. L’impact de la crise tient plus à la politique du ministre, qui a fait avancer ses réformes à l’abri de la crise. »
« Retour de la conflictualité »
Réforme des baccalauréats, apprentissage de la lecture, place du numérique, management… le président de l’IR-FSU juge que « la période a couvert des transformations profondes de l’école qui seront à la base d’une accélération des inégalités. On le voit avec le gonflement d’une offre éducative commerciale, accessible aux seules familles qui en ont les moyens ». Laurent Frajerman redoute, lui, une école « à la brésilienne, avec des précaires ou des professionnels enseignant à l’occasion, avec des cours tout prêts sur des plateformes de type Uber ».
Tout en relevant un dernier enseignement de la période : « Avec la grande mobilisation du 13 janvier, on a vu le ministre obligé de composer à nouveau avec les syndicats. Ce retour de la conflictualité montre que les personnels ne se laisseront pas faire. »
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Oreilles bouchées, chevilles gonflées, fatigue... Comment parer les effets d'un vol long-courrier ?
PRATIQUE. Les voyages long-courriers sont souvent synonymes de désagréments. Les conseils d'un médecin spécialiste pour les prévenir et ainsi voyager en toute quiétude.
Dans deux jours, vous atterrirez à Guadalajara au Mexique. Mais avant de profiter du soleil de vos vacances, quinze heures de vol vous attendent. Et pas toujours dans des conditions optimales. Au programme : oreilles bouchées, chevilles gonflées ou encore fatigue. C'était sans compter sur les recommandations de Vincent Feuillie, médecin-conseil d'Air France.
À lire aussiComment augmenter ses chances de se faire surclasser en avion ?
Équilibrer la pression de ses oreilles
Au décollage et à l'atterrissage, le changement rapide de pression atmosphérique peut créer une gêne au niveau des oreilles. Pour la soulager, le professionnel suggère d'essayer de «bâiller, d'avaler sa salive, de mastiquer un chewing-gum ou de pratiquer la manœuvre de Valsalva : un geste simple, que les adeptes de la plongée sous-marine connaissent bien et qui consiste à moucher son nez délicatement en se pinçant les narines et en gardant la bouche fermée».
Soulager des chevilles gonflées
Le gonflement des jambes et des chevilles à bord d'un vol long-courrier est un phénomène bien connu des voyageurs. Il résulte de la pression atmosphérique dans l'avion et de la position assise prolongée, mauvaise pour la circulation sanguine. Pour rectifier le tir, Vincent Feuillie préconise de mettre des chaussettes ou des bas de contention. Obligatoires seulement pour les femmes enceintes et les personnes présentant une insuffisance veineuse, le médecin les conseille à tout le monde, afin d'éviter tout risque de thrombose veineuse (ou phlébite). Il suggère également de contracter les muscles de ses mollets régulièrement et de se déplacer de temps en temps dans l'appareil. «Il ne faut surtout pas rester immobile pendant toute la durée du vol», prévient-il.
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Gérer sa fatigue
«Il y a deux sortes de fatigue à gérer lorsque l'on part en voyage», pose l'employé d'Air France. Billets, passeports, contrôles de sécurité, bagages… La première est due au stress de l'organisation. «Pour l'éviter, mieux vaut s'y prendre à l'avance, préparer ses bagages trois jours avant de partir, arriver tôt à l'aéroport et s'enregistrer la veille du départ sur son smartphone», conseille-t-il. La seconde, due au décalage horaire, peut également s'atténuer. Pour ce faire, le médecin recommande de miser sur une tenue confortable, d'incliner son fauteuil pour dormir et de faire quelques exercices de relaxation ou de méditation. Une bonne hygiène de vie durant les jours qui précèdent les vols aller et retour est également de rigueur, afin de passer un agréable voyage.
Garder une peau hydratée à bord
La fatigue et l'air sec de l'avion sont responsables d'une déshydratation de la peau, qui peut aller jusqu'à l'apparition de plaques et de rougeurs. Pour s'en prémunir, le médecin suggère de «boire beaucoup d'eau». Gouttes pour les yeux, baume à lèvres et lotion hydratante pour la peau sont également à glisser dans son vanity de voyage pour garder une peau hydratée à bord.
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Où partir en mai ? Les meilleures destinations de voyage
À mi-chemin entre le printemps et l'été, c'est la période idéale pour découvrir les grandes villes européennes et le bassin méditerranéen. En Asie, cap vers Bali, rouverte aux touristes, pour éviter la pluie et les fortes chaleurs. Chine et Japon, deux destinations traditionnelles de cette période, restent fermés aux touristes.
Jours fériés 2022 : date du prochain et calendrier en France cette année
Lundi de Pâques, 1er et 8 mai, pont de l'Ascension, longs week-ends... Le Figaro vous dévoile le calendrier 2022-2023 des jours fériés, les dates des prochains en avril et en mai ainsi que les jours à poser pour avoir plus de vacances cette année.
En couple, en famille ou à petit budget : quel safari est fait pour vous ?
Partir en Afrique à la rencontre des grands animaux est de ces voyages «bucket list», de ceux que tout un chacun rêve de faire, au moins une fois. Mais encore faut-il savoir où partir. Plutôt flambeur ou budget serré ? En amoureux ou avec des enfants ? À chaque envie, son safari.
Le Figaro
24 heures photo du 11 avril 2022
EN IMAGES - Retrouvez les photographies les plus marquantes de la semaine, sélectionnées par la rédaction du Figaro Magazine.
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Cinquante jours d'enfer : les visages de la guerre en Ukraine
EN IMAGES - Profondément divisé avant l'offensive russe, lancée le 24 février, le peuple ukrainien s'est unifié dans la lutte pour la survie de son pays. Chacun, à sa façon, résiste aux assauts et bombardements meurtriers de l'ennemi.
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Procès du 13-Novembre : Salah Abdeslam présente ses "excuses à toutes les victimes"
Publié le : 15/04/2022 - 17:35
FRANCE 24
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Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des commanditaires des attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, a présenté vendredi ses "excuses" aux victimes et versé quelques larmes à la fin de son dernier interrogatoire au procès des attentats du 13-Novembre.
Salah Abdeslam s'était emmuré dans un mutisme quasi total pendant cinq ans d'enquête. Mais vendredi 15 avril, à la fin de son dernier interrogatoire, le seul survivant du commando à l'origine des attentats du 13 novembre 2015 a surpris son auditoire en présentant des excuses, accompagnées de larmes. Des excuses que l'homme a adressées aux 130 personnes qui ont perdu la vie à Paris et à Saint-Denis cette nuit-là.
"Je veux présenter mes condoléances et mes excuses à toutes les victimes", a déclaré depuis le box le Français de 32 ans, des larmes sur les joues. "Je sais que la haine subsiste (...), je vous demande aujourd'hui de me détester avec modération."
"Je vous demande de me pardonner", a-t-il insisté. L'ultime interrogatoire de Salah Abdeslam avait débuté mercredi en début de soirée devant la cour d'assises spéciale de Paris et s'était poursuivi jeudi. Il s'est achevé vendredi après-midi avec les questions de sa défense.
Une histoire écrite avec le sang des victimes
Le principal accusé a maintenu tout au long de ces trois jours qu'il devait se faire exploser dans un bar du XVIIIe arrondissement de Paris, mais avait "renoncé" sur place, à la vue de ces jeunes qui lui ressemblaient et s'amusaient.
"Est-ce que vous regrettez de ne pas avoir eu le courage d'aller jusqu'au bout ?", lui demande l'une de ses avocats, Me Olivia Ronen. "Je ne regrette pas, je n'ai pas tué ces personnes et je ne suis pas mort", répond-il, "je me dis... s'ils savaient à côté de quoi ils sont passés."
C'est en évoquant la souffrance de sa mère qu'il se met pleurer. "Je voudrais dire aujourd'hui que cette histoire du 13-Novembre s'est écrite avec le sang des victimes. C'est leur histoire, et moi j'en ai fait partie. Ils sont liés à moi et je suis lié à eux", continue Salah Abdeslam, la voix tremblante, avant de présenter ses excuses.
Il demande aussi aux trois accusés jugés pour l'avoir aidé dans sa fuite, après les attentats, de le "pardonner". "J'ai pas voulu (les) entraîner là-dedans". L'un d'eux, qui comparaît libre, quittera ensuite la salle les yeux remplis de larmes.
"Je sais que ce ça ne va pas vous guérir", conclut Salah Abdeslam, collier de barbe noire, sweatshirt gris sur le dos. "Mais si ça peut vous faire du bien, si j'ai pu faire du bien à une seule des victimes, alors pour moi c'est une victoire."
"C'est tout ce que j'ai à dire", lance-t-il ensuite à son avocate. Le président Jean-Louis Périès suspend l'audience. Elle reprendra avec l'interrogatoire d'autres accusés.
Avec AFP
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Procès du 13-Novembre : Abrini, peu convaincant, s'explique et dédouane Abdeslam
Au procès du 13-Novembre, Salah Abdeslam raconte pour la première fois sa nuit d’errance
COMPTE-RENDU
Procès du 13-Novembre : d'abord mutique, Salah Abdeslam finit par livrer des explications
Le Monde
Présidentielle 2022 : Robert Ménard se met en retrait de la campagne de Marine Le Pen
Le maire de Béziers, qui a appelé à voter pour la candidate du Rassemblement national, suspend son expression dans les médias jusqu’au second tour. Il a multiplié ces derniers mois les signes de rapprochement avec Emmanuel Macron.
Depuis lundi 11 avril, dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, Marine Le Pen n’a obtenu pour l’instant aucun ralliement. La candidate du Rassemblement national pourrait même subir un phénomène inverse, puisque le maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, s’est mis en retrait de sa campagne.
Selon nos informations, l’élu a décidé de cesser toute expression médiatique d’ici au second tour, le 24 avril. Une demi-surprise, tant l’édile, soutenu par le parti d’extrême droite depuis 2014, a multiplié les signes de rapprochement avec Emmanuel Macron ces derniers mois, au point d’être aujourd’hui qualifié par un proche du chef de l’Etat de « potentiel soutien inattendu ».
Emmanuel Macron contraint au grand écart en vue du second tour de l’élection présidentielle 2022L’histoire commence le 16 novembre 2021. Ce jour-là, le président de la République se rend à Béziers pour accorder un chèque de 200 millions d’euros à une entreprise locale dans le cadre d’un vaste plan de développement de la filière hydrogène. Une « chance colossale » pour la ville, estime alors Robert Ménard, qui félicite Emmanuel Macron pour sa capacité à « incarner un espoir, [à] proposer une France rayonnante ».
« Il faut être volontariste et optimiste, c’est ce que je ne cesse de répéter à Eric Zemmour et à Marine Le Pen. Ils ne réussiront pas en passant pour des rabat-joie », souligne-t-il en marge de la visite présidentielle.
« Un positionnement républicain irréprochable »
Le 26 janvier, le sexagénaire se rend à l’Elysée pour une cérémonie d’hommage aux pieds-noirs. Certes, Béziers accueille chez elle de nombreux rapatriés d’Algérie – et leurs descendants –, mais l’invitation de son maire à l’événement n’a rien de naturel. Celui de Perpignan, Louis Aliot (Rassemblement national), n’y a ainsi pas été convié, malgré la présence d’une forte communauté de pieds-noirs dans sa ville. La présidence de la République a d’ailleurs tu jusqu’à la dernière minute la présence de Robert Ménard.
L’intéressé, parti d’Algérie à l’âge de 9 ans avec sa famille, félicite Emmanuel Macron à l’issue de son discours pour ses mots de reconnaissance à l’égard des pieds-noirs. « Cela ne m’empêchera pas de mettre les drapeaux en berne à Béziers, le 19 mars », jour anniversaire du cessez-le-feu de la guerre d’Algérie, lui glisse-t-il. « C’est votre histoire, Robert, vous faites ce que vous voulez », répond le président de la République.
En privé, l’entourage du chef de l’Etat se félicite de cet exercice de triangulation, vu comme un moyen de gêner Marine Le Pen. « Ménard a un positionnement républicain irréprochable, loue un proche de M. Macron. Il a changé. »
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L'Humanité
Allergie. Quand le pollen pointe le bout de son nez
ActuMaladie souvent prise à la légère, l’allergie au pollen est en réalité un véritable handicap qui touche près d’un tiers de la population française. S’il est aujourd’hui possible de s’en débarrasser progressivement par traitement, il existe aussi des médicaments permettant de s’y frotter sans que cela ne pique.
Théo GobbiLe printemps est là. Avec lui, le retour espéré des beaux jours, une heure de soleil en plus, la saison des amours, mais aussi son lot d’allergies. Comme chaque année, c’est aussi le retour de symptômes très handicapants tels que des gonflements, les yeux qui piquent, la gorge qui gratte, le nez qui coule, de l’urticaire et même des difficultés respiratoires. Première cause de ces maux incommodants : le pollen. Dès que les températures le permettent, les bourgeons fleurissent et avec eux leur lot de pollinisation de la part des abeilles, guêpes et autres papillons. Selon le ministère de la Santé, l’allergie au pollen toucherait près de 20 % des enfants dès l’âge de 9 ans et jusqu’à 30 % des adultes. Des chiffres non négligeables qui font de ce problème une véritable question de santé publique.
Opération désensibilisation
Pour comprendre pourquoi certaines personnes développent des réactions et d’autres non, il faut se tourner vers le système immunitaire. Chez les sujets concernés, il s’agit d’un dérèglement face aux allergènes dû à un déficit d’anticorps ou de lymphocytes T, responsables des réponses immunitaires. Cependant, ne pas avoir d’allergie identifiée ne signifie pas que cela ne sera jamais le cas, puisqu’une personne non concernée, même pendant des années, peut tout à fait le devenir en cas d’exposition trop importante ou prolongée. Il faut donc veiller à ne pas trop s’y exposer. Pour ce faire, l’un des meilleurs atouts reste la carte des pollens, bien connue des allergiques. Sur Internet, il en existe diverses, certaines très complètes permettent, grâce à l’étude de l’air, d’évaluer les taux d’émission de pollen en fonction des départements. Celle du Réseau national de surveillance aérobiologique (1) indique la provenance des pollens, c’est-à-dire à quels types de graminées, herbacées ou arbres ils correspondent, une allergie pouvant être plus prononcée s’il s’agit de bouleau ou de peuplier. D’autres techniques sont préconisées, comme ne pas faire sécher son linge en plein air pour éviter que le pollen ne s’y accroche.
Afin d’établir un diagnostic sur une potentielle allergie, il faut obligatoirement passer par la case médecin ou allergologue. En cas de symptômes qui s’apparenteraient à une réaction au pollen, il sera alors proposé une série de tests, sanguins ou cutanés. Par prélèvement, une dose d’allergène sera appliquée et le résultat permettra de savoir s’il y a allergie ou non. En cas de résultat positif, d’autres tests seront effectués pour déterminer précisément ce qui est en cause. Côté traitement, il existe des médicaments capables d’atténuer les symptômes (corticoïdes, antihistaminiques), mais surtout la désensibilisation pour certaines allergies. La technique consiste à injecter, sur une longue période, de petites doses d’allergène pour entraîner le système immunitaire. Depuis quelques années, le traitement peut également être administré par gouttes sublinguales ou en comprimés.
www.pollens.fr Santéallergiespollen Le Monde
Guerre en Ukraine : « Le Royaume-Uni est décidé à fournir aux Ukrainiens ce dont ils ont besoin »
Le secrétaire d’Etat britannique aux forces armées, James Heappey, explique, dans un entretien au « Monde », que Londres va accroître ses livraisons d’armes à l’Ukraine sans toutefois envoyer d’avions, pour ne pas être « en conflit direct » avec Moscou.
Ancien officier, James Heappey, numéro deux du ministère de la défense britannique, a servi en Afghanistan et en Irlande du Nord. Secrétaire d’Etat britannique aux forces armées, il détaille l’aide militaire offerte aux Ukrainiens par le Royaume-Uni.
Marioupol est sur le point de tomber. Quelles leçons en tirez-vous pour la suite de la guerre ?
Clairement, la situation est très précaire. Il faut voir les choses dans un contexte plus large. Les Russes contrôlent la mer d’Azov, donc le port sur cette mer n’a plus du tout l’importance stratégique qu’il avait. La résistance opposée par les Ukrainiens à Marioupol a siphonné une énorme partie des ressources militaires russes ; certaines unités russes, parmi les meilleures, envoyées de Crimée et du district militaire sud de la Russie, ne sont plus en état de combattre. La bataille de Marioupol a posé le cadre de ce qui va venir ensuite : un combat beaucoup plus équilibré entre les forces ukrainiennes et russes dans l’est du pays.
La chute de Marioupol, si elle se confirme, ne change pas vraiment les choses sur le plan stratégique. Si j’étais à la place des Ukrainiens, je considérerais la défense de Marioupol comme l’événement-clé qui a amené les Russes à revoir leurs ambitions territoriales et à réviser leurs plans. Elle permet aux Ukrainiens de réduire la menace pour le reste du pays, et d’aborder le combat au Donbass avec plus de chances de succès.
Qu’est-ce qui vous fait dire que les forces ukrainiennes sont, elles, en état de combattre efficacement au Donbass ?
Je suis certain qu’elles en sont capables. Il y a une composante morale. Vous avez une armée russe démoralisée, qui ne sait pas quels sont ses objectifs, qui est très mal dirigée – on a des exemples de soldats qui se rebellent contre leurs supérieurs à cause des décisions déplorables qu’ils ont prises sur le terrain. Ce qui caractérise le leadership politique de cette campagne, c’est son hubris, et cette hubris interfère avec les plans militaires d’une manière extraordinaire. Donc oui, je crois profondément que les Ukrainiens peuvent mettre fin à ce conflit à leurs conditions, et le Royaume-Uni et bien d’autres pays sont décidés à leur fournir ce dont ils ont besoin pour y parvenir.
Quelle assistance militaire apportez-vous à l’Ukraine ?
Ça a été tout un processus. On a commencé en janvier avec des armes antichars portatives, quelques armes légères et du matériel de communication. A ce stade-là, bien sûr, on voulait aider les Ukrainiens dans leur défense initiale, mais on pensait surtout à ce qui serait utile dans la campagne de résistance qui suivrait, parce que comme tout le monde, nous pensions que dès le début la puissance russe serait écrasante. Puis on a fourni des systèmes de défense antiaérienne, notamment portatifs. On a ensuite poussé ça plus loin : maintenant on prévoit de leur fournir des capacités de lutte antinavire, des munitions rôdeuses, on leur envoie des véhicules blindés, et on encourage activement les pays d’Europe centrale qui ont des arsenaux du Pacte de Varsovie de céder leurs armements, qui s’intègrent beaucoup plus facilement dans les forces ukrainiennes que les nôtres ou ceux de la France. Et notre part, dans ce deal, c’est de compenser les équipements qu’ils ont ainsi cédés.
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France24 - Monde
Alexandre Dvornikov, "le boucher de Syrie" aux commandes des forces russes en Ukraine
Publié le : 11/04/2022 - 18:05
Sébastian SEIBT
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Le général russe Alexandre Dvornikov est devenu, dimanche, le premier chef de toutes les forces armées engagées en Ukraine. Cette nomination d’un militaire connu pour avoir mené la stratégie russe de bombardements intensifs en Syrie fait craindre une intensification des exactions contre les civils.
Les faubourgs de Grozny en Tchétchénie au cœur d'Alep en Syrie, il traîne une réputation sulfureuse de militaire prêt à tout pour atteindre ses objectifs. Certains, à l'instar du général américain et ancien chef de la CIA David Petraeus, l'ont même surnommé "le boucher de Syrie" pour son rôle de premier plan durant la campagne militaire russe en Syrie. Dorénavant, le général Alexander Dvornikov va s'occuper de la guerre en Ukraine.
Ce militaire très respecté par Vladimir Poutine et tout aussi redouté par ses ennemis a été nommé, dimanche 10 avril, pour coordonner les opérations en Ukraine. Cette prise de fonction n'a pas été annoncée officiellement par Moscou, mais elle a été confirmée à plusieurs médias anglo-saxons par des sources militaires américaines.
L'homme des situations difficiles
C'est la première fois, depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, que l'ensemble des forces armées se retrouvent dirigées par un seul commandant, note le Washington Post. Auparavant, il y avait un général pour chaque front (nord, sud et est), souligne l'Institute for the Study of War, un influent blog américain d'analyse militaire.
Cette réorganisation doit permettre de "résoudre les problèmes de communication entre les troupes, qui ont représenté l'une des faiblesses de l'opération militaire russe en Ukraine", estiment les spécialistes de l'Institute for the Study of War.
Le choix d'Alexandre Dvornikov pour reprendre en main les opérations sur le terrain peut se justifier d'un pur point de vue géographique. Ce général gère, en effet, le district sud de l'armée russe dont dépendent, entre autres, la Crimée et, surtout, le Donbass.
Justement, après avoir échoué à prendre la capitale Kiev, les forces russes se sont repliées afin de se concentrer sur la nouvelle priorité de l'état-major russe : "sécuriser" les Républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk dans le Donbass, dont l'indépendance avait été reconnue par Moscou trois jours avant l'invasion de l'Ukraine.
Alexandre Dvornikov est donc censé connaître le terrain mieux que quiconque. Mais ce général de 60 ans jouit aussi d'une réputation d'homme des situations difficiles et de "vrai poids lourd de l'armée", souligne Mark Galeotti, spécialiste des questions militaires russes, interrogé par le Washington Post.
Une réputation acquise à l'occasion de la guerre en Syrie. Auparavant, Alexandre Dvornikov avait poursuivi une carrière militaire sérieuse mais sans faits d'armes particuliers. Il a fréquenté "toutes les bonnes écoles de formation et a été affecté aussi bien à des divisions d'infanterie qu'à l'armée de l'air", rappelle le Guardian.
Tout change en 2015, quand Alexandre Dvornikov devient le premier chef des forces combinées russes en Syrie. À l'époque, le pouvoir de Bachar al-Assad, l'un des principaux alliés de Vladimir Poutine dans la région, semblait vaciller sous les coups conjoints de l'opposition et des jihadistes de l'organisation État islamique, et de l'opposition au pouvoir en place.
C'est Alexandre Dvornikov qui concocte puis applique la stratégie des bombardements intensifs sur plusieurs villes syriennes. Une approche qui, sous couvert de viser les combattants islamistes, permet également d'affaiblir les positions des rebelles anti-Assad.
Une intensification des bombardements indiscriminés ?
Cette stratégie, qui a impliqué la construction d'une base aérienne ex nihilo à Hmeimim, dans l'ouest du pays, prouve à Moscou qu'"Alexandre Dvornikov sait s'adapter à des situations nouvelles", souligne Mark Galeotti.
Il le fait sans trop d'égards pour les populations civiles. L'aviation russe n'hésite pas à bombarder à répétition des bâtiments tels que des hôpitaux ou des écoles, installant un climat de terreur dans les villes syriennes ciblées. Ces frappes indiscriminées lui valent, au minimum, une réputation de militaire qui ne recule devant rien pour arriver à ses fins, souligne The Guardian.
>> Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
C'est de là aussi que lui vient le surnom de "boucher de Syrie". Cette instrumentalisation de la vie des populations civiles ne semble pas avoir dérangé Vladimir Poutine. Au contraire, le président russe a rappelé son général de Syrie en mars 2016 pour lui offrir le district sud de l'armée russe - l'un des plus importants du pays, en charge notamment de la Crimée, de l'Ukraine et de la Tchétchénie - et lui décerner la médaille de héros de la Fédération de Russie, l'une des plus prestigieuses.
"C'est la brute que Vladimir Poutine appelle quand il veut raser une ville comme Alep. Il fait partie des pires d'entre les pires dans l'armée russe", estime James Stavridis, un ancien amiral américain interrogé par la chaîne NBC.
Pour ce militaire à la retraite, la nomination d'Alexandre Dvornikov à la tête de toutes les forces engagées en Ukraine suggère qu'il faut s'attendre à d'autres atrocités contre les civils. Il aurait ainsi la même feuille de route qu'en Syrie : utiliser tous les moyens possibles pour retourner une situation militaire difficile.
"Le CV d'Alexandre Dvornikov - qui inclut des brutalités contre les civils - me fait penser qu'il faut s'attendre à plus d'exactions à venir en Ukraine", a pour sa part estimé Jake Sullivan, conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, lors d'un entretien accordé à l'émission "Face the Nation" de CBS.
Surtout que le Kremlin veut des résultats rapidement. Vladimir Poutine souhaiterait pouvoir clamer victoire avant le 9 mai, date de la grande parade militaire à Moscou en mémoire à la fin de Seconde Guerre mondiale.
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PortraitPuy du Fou, Dieu et extrême droite… Le monde de l'oligarque russe Konstantin Malofeev
DÉCRYPTAGEUkraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
ARMEMENTGuerre en Ukraine : dans le sillon de l'armée russe, des mines antipersonnel sophistiquées
Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Sandra Favier et Eléa Pommiers
- Le Moskva, navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, a coulé, jeudi. Un haut responsable du ministère de la défense américain a affirmé que le navire avait été touché par deux missiles ukrainiens, démentant la version de Moscou qui assure que le croiseur a été « gravement endommagé » par un incendie. Une responsable de l’armée ukrainienne a rapporté que l’équipage n’avait pas pu être évacué, une version là aussi opposée à celle de la Russie. Selon Washington, « il y a eu des victimes, mais il est difficile » d’en connaître le nombre exact.
- La Russie menace d’intensifier les frappes sur Kiev. Alors que Moscou avait dit concentrer son offensive sur le Donbass et l’est de l’Ukraine, le ministère de la défense russe a annoncé, vendredi, avoir bombardé une usine d’armement près de Kiev.
- La Russie a annoncé, vendredi, avoir détruit une usine d’armement en banlieue de Kiev et assuré que les frappes sur la capitale allaient être intensifiées pour répondre aux « attaques » sur le territoire russe, dont elle accuse l’Ukraine.
- Au moins sept personnes ont été tuées et trente-quatre autres blessées dans des bombardements russes sur une zone résidentielle à Kharkiv, a annoncé le gouverneur régional, vendredi.
- La quasi-totalité des personnes retrouvées mortes à Boutcha ont été tuées par balle, a déclaré le chef de la police de la région de Kiev.
- Le porte-parole du ministère de la défense russe a affirmé, vendredi, que l’artillerie russe avait provoqué la mort d’une trentaine de « mercenaires polonais » dans le nord-est de l’Ukraine.
- Il est « très probable » que la Finlande dépose une candidature auprès de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), en conséquence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a déclaré la ministre des affaires européennes finlandaise, Tytti Tuppurainen, vendredi.
- L’UE se prépare à cesser ses achats de pétrole à la Russie pour la sanctionner, mais la mesure est « complexe » et prendra « plusieurs mois », ont confié, vendredi à l’Agence France-Presse, des sources européennes.
- Moscou a annoncé, vendredi, l’expulsion de dix-huit diplomates de la représentation de l’Union européenne (UE) en Russie.
- Alors qu’elle avait été déplacée à Lviv au début de mars à la suite de l’offensive militaire de la Russie, l’ambassade de France en Ukraine a rouvert à Kiev vendredi.
- La Russie a bloqué le site Internet de la radio française RFI, qui diffuse des informations en une quinzaine de langues, dont le russe, en pleine vague de répression contre les critiques de l’offensive en Ukraine.
- Plus de cinq millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe, le 24 février, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Une reprise des évacuations de civils, en empruntant neuf couloirs humanitaires, notamment à partir de la ville assiégée de Marioupol, a été annoncée par la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram, jeudi.
Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine
Reportage. Dnipro, nœud logistique de la résistance à l’offensive russe, vit au rythme des vagues de réfugiés et des bombardements
Décryptage. Marioupol, le baroud d’honneur de la brigade Azov face aux troupes russes
Témoignage. Exilés ukrainiens en France : « A 2 000 kilomètres d’ici, je sais qu’il y a un autre “chez nous”, le vrai »
Enquête. Les échecs russes avancent leurs pions face à Poutine
Factuel. L’Allemagne se découvre mal préparée à un arrêt des livraisons de gaz russe
Tribune. « Le possible élargissement de l’OTAN à l’Ukraine doit être sérieusement considéré et discuté »
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : dans le sillon de l'armée russe, des mines antipersonnel sophistiquées
Publié le : 07/04/2022 - 17:41
Sébastian SEIBT
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Des mines antipersonnel POM-3 ont été identifiées par l’ONG Human Rights Watch autour de la ville de Kharkiv fin mars. C’est le premier cas documenté de recours à des mines depuis le début de la guerre en Ukraine. Surtout, il s’agit d’un modèle sophistiqué très récent.
Les soldats russes commencent à laisser des mines derrière eux alors que leurs troupes reculent ou se repositionnent en Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelenski a tiré la sonnette d'alarme dès dimanche 3 avril en affirmant que l'armée russe laissait des mines antipersonnel autour "des maisons détruites, des équipements abandonnés et même dans les corps de ceux qui ont été tués".
Des affirmations quant à l'utilisation massive de ce type d'armes qui n'ont pas pu être vérifiées sur le terrain indépendamment, souligne l'agence de presse AP. En revanche, l'existence de mines antipersonnel laissées en Ukraine par des Russes a déjà pu être vérifiée par Human Rights Watch (HRW).
Des mines à capteurs sismiques
L'organisation non-gouvernementale a reçu des photos de ces engins meurtriers prises dans la région de la ville de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine. "Elles nous ont été envoyées par des démineurs ukrainiens le 28 mars", souligne Fred Abraham, directeur associé des programmes pour Human Rights Watch, contacté par France 24. Les clichés ont ensuite été soumis pour vérification à des experts indépendants travaillant avec HRW.
#Ukraine Les forces russes ont utilisé des mines terrestres antipersonnel dans la région de Kharkiv. Ces armes sont pourtant interdites par un traité international, en raison de leur effet dévastateur sur les civils. https://t.co/5rx5fVPCRz pic.twitter.com/4YD1DpACxS
March 30, 2022C'est le premier cas documenté de recours à des mines antipersonnel depuis le début de la guerre d'invasion en Ukraine déclenchée par Moscou le 24 février. La Russie, qui n'est pas signataire de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel de 1997 contrairement à l'Ukraine, a l'habitude d'avoir recours à ce type d'armes au cours des conflits auxquels elle participe. "On n'a pas été surpris, car partout où les soldats russes vont, que ce soit en Syrie, en Libye ou ailleurs, ils laissent des mines derrière eux", affirme Mark Hiznay, directeur associé de la division armes de Human Rights Watch, contacté par France 24. "Nous avons trouvé des traces de mines antipersonnel de facture soviétique ou russe dans 60 pays", précise Fred Abraham.
Mais celles qui ont été localisées autour de Kharkiv sont d'un genre nouveau. Il s'agit de mines POM-3 qui "ont été fabriquées en 2021 et qui étaient en développement depuis cinq ans", détaille Mark Hiznay. Ce nouveau modèle peut se déclencher avant même qu'une victime marche dessus. Il est doté de capteurs capables de détecter le mouvement à proximité et qui se déclenchent à une certaine distance.
Ce mécanisme, en tant que tel, n'a rien de neuf. "Ce sont des capteurs sismiques qui sont utilisés sur des mines depuis les années 1970, et notamment par les Américains durant la guerre du Vietnam. Ils ne servent pas uniquement à repérer les mouvements, mais peuvent aussi être configurés pour déclencher la mine uniquement lorsqu'un certain poids est détecté, ce qui permet, par exemple en théorie, de n'exploser que lorsqu'un camion militaire passe et pas une voiture civile", explique Alexandre Vautravers, expert en sécurité et en armement et rédacteur en chef de la "Revue militaire suisse" (RMS), contacté par France 24.
Mais les POM-3 poussent la sophistication meurtrière bien plus loin. Lorsqu'elles sont déclenchées, ces mines bondissent au-dessus du sol et explosent en se fragmentant sur un périmètre de 16 mètres autour d'elles, précise le site d'informations militaires CAT-UXO ("Collective awareness to UXO", un sigle qui désigne les Unexploded Ordnance, ou "engins explosifs immergés"), qui a documenté ce modèle de mines antipersonnel russes.
Le déminage rendu plus difficile et dangereux
En d'autres termes, ce sont des munitions qui ont été mises au point pour exploser au niveau de la tête des victimes et faire des dommages sur une aire bien plus large que les mines antipersonnel traditionnelles.
Ce n'est pas tout. Ces mines ne sont pas placées manuellement. Elles sont envoyées par grappe de dizaines depuis des lance-roquettes sur une distance de 15 kilomètres. Les POM-3 sont aussi équipés d'un système d'autodestruction qui peut être déclenché à distance et permet de programmer l'explosion de l'engin huit heures ou 24 heures plus tard, peut-on lire sur le site de CAT-UXO.
Enfin, les POM-3 seraient capables "de faire la différence entre un animal et un être humain", écrit le New York Times. C'est en tout cas "ce que le constructeur affirme sur sa documentation commerciale, arguant qu'il y a des algorithmes et de l'intelligence artificielle embarquée qui permettent de faire la distinction", note Mark Hiznay. Pour Alexandre Vautravers, "c'est purement un discours marketing, il n'existe pas de mines antipersonnel capables de faire ça".
Même si ces mines ne sont pas aussi "intelligentes" que le prétendent les Russes, "il peut sembler étonnant d'utiliser des engins aussi perfectionnés", souligne Mark Hiznay. Peut-être "qu'ils n'ont plus rien d'autres comme mines", note cet expert de Human Rights Watch.
Il reste à savoir si Kharkiv est le seul endroit où les POM-3 ont été disposées par l'armée russe. Leur découverte "doit en tout cas nous pousser à intensifier nos recherches, surtout autour d'autres villes en Ukraine dont l'armée russe s'est retirée ces derniers temps, comme Kiev ou Marioupol", note Fred Abraham de Human Rights Watch.
C'est d'autant plus important que ce type de mines antipersonnel est plus complexe à désamorcer à cause de ses capteurs. "À l'heure actuelle, nous n'avons pas de solution pour ce type de menace", affirme au New York Times James Cowan, directeur du HALO Trust, une ONG britannique qui travaille à nettoyer les anciennes zones de conflits des engins explosifs qui seraient restés, tels que les mines. "Il faudra probablement qu'un donateur nous fournisse des robots capables de désamorcer ces engins à distance", conclut-il.
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DÉCRYPTAGEUkraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
COULISSESDans quelles conditions travaillent nos journalistes en Ukraine ? France 24 vous répond
INTERVIEWCollecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"
L'Humanité
La musique, ce merveilleux bol d’air
ActuDouce à l’oreille, elle agit aussi sur le cerveau et sur le corps. Quel que soit son style, la musique a démontré ses vertus curatives. Dopamine, régulation de cortisol... bienvenue dans le monde enchanté du son qui fait du bien.
André Goulven« De la musique pour étudier », « pour se relaxer », « pour faire du sport », etc. Les professionnels du marketing ont bien compris qu’il existait une bande-son idéale pour toutes les activités du quotidien. Accompagner sa vie au rythme de mélodieuses vibrations sonores ne date pas d’hier et chacune des civilisations a composé ses propres morceaux. Le plus vieil instrument jamais trouvé est une flûte en os datée d’il y a quarante mille ans. Avant cela, les archéologues et anthropologues affirment qu’il existait une forme de « mélomanie » chez les peuplades terrestres. Mais pourquoi cet attrait atavique pour le « bruit qui pense » ? Parce que l’on sait désormais que la musique agit physiquement sur le bien-être du corps humain.
Dans le ventre de sa maman, un fœtus est déjà capable de mémoriser des sons, et même des chansonnettes, pendant les derniers mois de grossesse. Cet apprentissage inné s’affine durant les premières années de la vie d’un enfant et sa façon d’appréhender la musique et l’harmonie fluctue en fonction de son milieu culturel.
Elle adoucit les douleurs
Si les goûts musicaux diffèrent ensuite d’humain en humain, l’effet à l’écoute d’un morceau bien-aimé provoque cependant le même plaisir. Selon les chercheurs, profiter d’une musique qui nous plaît active les zones du cerveau responsables de la sécrétion de dopamine. Cet afflux « d’hormone du bonheur » entraîne aussi la production d’opioïdes endogènes, en un mot : on se sent bien. Mais, contrairement aux drogues, qui activent ce même « système de récompenses » certes plus fort, mais avec les dommages dramatiques qu’on leur connaît, aucun effet secondaire n’est à déplorer.
D’autres travaux scientifiques ont aussi permis de montrer que la musique avait un effet apaisant, réduisant notamment le stress en aidant à réguler le taux de cortisol. En 1960, le dentiste américain Wallace J. Gardner avait publié de son côté un article « Supprimer la douleur par le son ». Le docteur mettait à disposition de ses patients un casque audio émettant de la musique et des bruits blancs (vent dans les branches d’arbres, de la pluie ou du souffle d’un ventilateur par exemple) dont ils pouvaient contrôler le volume, puis les opéraient sans anesthésie. Ces études aux résultats positifs (65 % de réussite) ont été reprises plus tard par d’autres universités nord-américaines qui ont validé expérimentalement le caractère analgésique de la musique. Si la méthode ne fait pas encore consensus dans le milieu médical, les recherches prouvent qu’il est possible de réduire la dose habituelle d’antidouleurs en exposant les patients au son. Si cela se confirme à grande échelle, mettre du Mozart après avoir s’être cogné le gros orteil dans le coin d’une armoire en chêne massif pourrait bien devenir une habitude salutaire.
D’autres études ont établi un lien entre la motivation et la musique. Évidemment, tous les styles ne correspondent pas à l’effet recherché, mais écouter quelque chose d’entraînant lors d’une séance de sport aide psychiquement à repousser ses limites. Les neurosciences ont également montré qu’il était possible d’améliorer sa concentration avec une musique de fond ou que l’écoute régulière aidait beaucoup à chouchouter la mémoire.
Bien-êtreMusique France24 - Monde
Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"
Publié le : 08/04/2022 - 20:54
Cyrielle CABOT
Au moins trois personnes ont été tuées jeudi, lors d'une fusillade à Tel-Aviv. Il s'agit de la quatrième attaque meurtrière en Israël en moins de trois semaines. De quoi faire craindre une flambée de violences alors que le pays célèbre à la fois le ramadan et la Pâque juive.
Les rues de Tel-Aviv, en Israël, ont été le théâtre de scènes de chaos jeudi 7 avril. Un homme, un Palestinien originaire de Cisjordanie, a ouvert le feu dans la rue Dizengoff, en plein cœur de la ville, tuant au moins trois personnes. Il a finalement été tué par les forces de sécurité après une chasse à l'homme de plusieurs heures.
Cette attaque est la quatrième à survenir dans le pays en moins de trois semaines. La série noire a commencé le 22 mars lorsqu'un Bédouin d'origine israélienne a tué quatre personnes à l'arme blanche et à la voiture bélier dans la ville de Beer Sheva, dans le sud du pays. Le 27 mars, deux cousins Arabes israéliens ont ouvert le feu dans la ville côtière d'Hadera. Rapidement, les deux enquêtes mettent en avant des liens entre les assaillants et le groupe État islamique (OEI).
Les deux dernières attaques, le 29 mars en banlieue de Tel Aviv et jeudi, ont quant à elles été perpétrées par deux Palestiniens originaires de Jénine, en Cisjordanie occupée. Un territoire considéré comme un bastion des factions armées palestiniennes.
Au total, ces quatre attentats ont causé la mort d'au moins 14 personnes. Ce bilan en fait la pire vague d’attaques depuis l’intifada des couteaux, une série d’attaques à l’arme blanche qui a tué environ 270 personnes, Israéliens et Palestiniens, en 2015 et 2016.
Face à ces violences, le gouvernement de Naftali Bennett a répondu avec fermeté annonçant, vendredi, donner "carte blanche" aux forces de sécurité pour "vaincre" cette "nouvelle vague de terreur".
Hugh Lovatt, spécialiste du Proche-Orient au Conseil européen des relations extérieures, situé à Londres, revient pour France 24 sur l'origine de ces attaques. Selon lui, elles s'inscrivent dans un "cycle de violences" en cours depuis des années dans la région.
France 24 : comment expliquez vous la multiplication des attaques depuis trois semaines en Israël ?
Hugh Lovatt : il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer cette situation et il est assez difficile, à ce stade, de déterminer si l'un d'eux a été prédominant. Vraisemblablement, il s'agit d'une combinaison de raisons individuelles, locales et religieuses.
L'attaque du 22 mars a été perpétrée par un Bédouin israélien dans la région du Néguev. Or, cette zone est le théâtre d'un conflit avec le gouvernement depuis plusieurs mois. Les Bédouins y réclament la reconnaissance de certains villages que l'État voudrait déplacer. Impossible de savoir ce qui a été vraiment déclencheur, mais ce contexte joue certainement un rôle.
De même, il est difficile d'établir les motivations précises des assaillants Palestiniens mais les causes de leur colère peuvent être multiples : la colonisation de la Cisjordanie se poursuit et on dénombre une quinzaine de Palestiniens tués dans diverses circonstances, que ce soit à Jérusalem ou en Cisjordanie, depuis le début de l'année. De plus, les assaillants sont originaires de la région de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, un bastion de la résistance. Les attaques répétées des forces israéliennes y ont forcément un impact sur l'opinion publique. Si on y ajoute un facteur individuel - être humilié en passant la frontière ou se voir refuser l'accès quelque part par exemple - cela peut mettre le feu aux poudres.
À Beer Sheva et Hadera, les assaillants sont liés au groupe État islamique. Pourtant la dernière attaque revendiquée par le groupe dans la région remonte à 2017. Que représente-t-il aujourd'hui dans la région et est-ce que cela peut laisser présager une résurgence ?
En réalité, les assaillants en question sont des individus radicalisés qui sont inspirés par l'idéologie du groupe État islamique et qui s'identifient à ce mouvement. Mais d'après les différents éléments dont nous disposons, ils n'ont bénéficié d'aucune aide extérieure. Donc, non, je ne vois pas ces attaques comme une preuve d'une résurgence de l'OEI dans la région.
Il faut savoir que le groupe n'est pas totalement absent dans la région, mais il est un acteur très marginal. Il est d'ailleurs complètement exclu que ces attaques soient le résultat d'une alliance quelconque entre l'OEI et des mouvements palestiniens. Pour cause, les groupes palestiniens n'ont aucun intérêt à voir l'OEI émerger dans la région. Du côté du Hamas, c'est la même chose. L'OEI est considérée comme une force ennemie.
En bref, tous - Israël, autorités palestiniennes et Hamas - travaillent pour lutter contre une expansion de l'OEI dans la région. Le seul endroit où le groupe islamiste peut trouver des alliés, c'est à Gaza, et cela reste très limité.
Le gouvernement de Naftali Bennett a perdu sa majorité au parlement, la Knesset, mercredi. Ces différentes attaques pourraient-elles favoriser un retour de Benjamin Netanyahu au pouvoir ?
Bien sûr. Déjà parce que cette série d'attaques va clairement prendre de l'importance dans l'opinion publique. D'autant plus que celle de jeudi a eu lieu en plein centre-ville de Tel-Aviv, dans une artère très fréquentée, une veille de week-end.
Il faut se souvenir que, pendant les douze ans où il a été au pouvoir, Benjamin Netanyahu s'est toujours positionné comme un protecteur de l'État israélien et il s'est souvent vanté de ses atouts sécuritaires. Par effet ricochet, ces attaques donnent donc l'impression d'une défaillance sécuritaire pour la coalition Naftali Bennett. On sait que d'autres députés de la coalition de Bennett hésitent à changer de camp. Ces événements peuvent donc leur donner l'impulsion. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si ce dernier a réagi très fermement vendredi, en donnant carte blanche aux forces de sécurité.
En 2021, des heurts en cette période du ramadan avaient entraîné onze jours de guerre entre le Hamas et Israël. Craignez-vous que ces attaques entraînent une nouvelle escalade de tensions dans la région ?
Selon moi, ces attaques ne sont pas surprenantes. Elles s'inscrivent dans un cycle de violences qui est en cours depuis des années où les attentats arrivent par vagues et la tension retombe d'elle-même au bout de quelques semaines. C'est juste une preuve que le statu quo régional ne fonctionne pas sur le long terme.
Dans ce cas précis, tout est effectivement aussi exacerbé par l'arrivée de la période du ramadan, un moment toujours propice aux tensions. Mais selon moi, le danger principal est que ces attaques en entraînent d'autres, dans une sorte de mimétisme terroriste, jusqu'à ce que la situation s'apaise d'elle-même.
L'an dernier, le Hamas s'était lancé dans la guerre car il voulait justement sortir de ce statu quo. Cette fois-ci, il n'a aucune volonté d'escalade, il est affaibli et stratégiquement perdu. Certes, lui et le Jihad islamique ont salué l'attaque de jeudi, mais ils sont globalement restés en retrait. Et Mahmoud Abbas a, lui, condamné les attaques, ce qui est un fait rare.
Cependant, la réponse sécuritaire de Naftali Bennett m'inquiète. Il a décidé de limiter les déplacements entre la Cisjordanie et Israël. S'il va encore plus loin, et leur interdit l'accès à la mosquée Al-Aqsa en pleine période de ramadan, cela pourrait en revanche accentuer les tensions régionales et mettre le feu aux poudres.
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En Israël, Naftali Bennett et sa coalition perdent leur majorité au Parlement
Israël : au moins deux morts dans une nouvelle attaque armée à Tel-Aviv, le tireur abattu
Deux Palestiniens tués par l'armée israélienne lors d'une opération en Cisjordanie
Valeurs Actuelles
La grande mosquée de Paris apporte son soutien à Emmanuel Macron pour le second tour de la présidentielle
À quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, deux fédérations musulmanes ont choisi leur candidat. La Fédération de la Grande Mosquée de Paris et le Rassemblement des musulmans de France (RMF) ont appelé à voter pour Emmanuel Macron, le 24 avril prochain, rapporte Nice-Matin. « Des forces malveillantes s’expriment aujourd’hui et appellent au bannissement des musulmans. Comment réagir face à cette malveillance qui banalise et s’installe dans les esprits? Par le vote dans la continuité de la République », a déclaré le recteur de la GMP, Chems-eddine Hafiz, dans un communiqué publié vendredi 15 avril. Le recteur juge également que « l’abstention et le vote blanc renforceront l’extrême droite ».
« Faire triompher les valeurs républicaines »
Dans un communiqué distinct, le Rassemblement des musulmans de France a également appelé à « faire triompher les valeurs républicaines ». Si le président de la fédération, Anouar Kbibech, a reconnu être « conscient de l’obligation de neutralité politique qu’exige (sa) mission », il a cependant estimé « que seul le vote pour Emmanuel Macron permet à notre pays de consolider les valeurs d’ouverture, de tolérance et de solidarité qui l’ont toujours animé ».
Après avoir rencontré Emmanuel Macron, les principales fédérations avaient déjà invité les musulmans « à voter massivement » pour le candidat de LREM lors du second tour de la présidentielle en 2017. Une décision motivée par « les idées et les déclarations irresponsables de Madame Le Pen » qui « divis(aient) la communauté nationale ».
Le Monde
L’économiste Jean-Paul Fitoussi est mort
Economiste keynésien et professeur à Sciences Po, spécialiste des théories de l’inflation, du chômage, et du rôle des politiques économiques, il a présidé l’Observatoire français des conjonctures économiques de 1989 à 2010.
Jean-Paul Fitoussi est mort à Paris à 79 ans, a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) Xavier Ragot, président de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), que l’économiste avait présidé pendant vingt-deux ans, de 1989 à 2010.
L’économiste Philippe Aghion, qui l’avait notamment côtoyé à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) au début des années 1990, lorsque Jean-Paul Fitoussi y dirigeait le comité économique consultatif, a également confirmé son décès à l’AFP.
Jean-Paul Fitoussi : « Les politiques économiques qui s’imposent aujourd’hui sont celles qu’auparavant on moquait à gorge déployée »Economiste keynésien et professeur à Sciences Po, spécialiste des théories de l’inflation, du chômage, et du rôle des politiques économiques, il avait également été membre du Conseil d’analyse économique (CAE), organisme chargé de conseiller le gouvernement.
« Un ami de l’Italie »
Entre 2008 et 2009, dans la foulée de la crise financière, il participe avec vingt-deux experts internationaux aux travaux de la commission présidée par le Prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz, et lancée par Nicolas Sarkozy sur la mesure de la performance économique.
Jean-Paul Fitoussi : "Nous sommes loin de la révolution statistique mondiale prônée par la commission Stiglitz"Jean-Paul Fitoussi a aussi beaucoup travaillé en Italie, où il enseignait notamment à La libre université internationale des études sociales (ou Luiss, pour Libera Università degli Studi Sociali, en italien) de Rome, et avait occupé un siège au conseil d’administration de Telecom Italia de 2004 à 2017.
« J’apprends avec émotion et tristesse la nouvelle de la disparition du professeur Jean-Paul Fitoussi, grand économiste à Sciences Po. Un pilier. Un ami. Auquel je dois tant », a réagi sur Twitter vendredi l’ancien chef de gouvernement italien Enrico Letta. De son côté, le ministre de la fonction publique, Renato Brunetta, a salué « un compagnon de tant de combats et un ami de l’Italie ».
Les obsèques de M. Fitoussi auront lieu vendredi après-midi à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) près de Paris.
Retraites : « Que penser d’une “réforme de progrès” dont on exonère certaines catégories pour qu’elles n’aient pas… à en souffrir ? » Le Monde avec AFP
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France24 - Monde
Cette image ne prouve pas que Jean-Luc Mélenchon a "fait l’éloge" du Front national en 1991
Publié le : 14/04/2022 - 18:17
Arthur Bamas
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Depuis le 12 avril, des comptes Twitter et Facebook partagent la photo d’une ancienne citation de Jean-Luc Mélenchon pour affirmer que le candidat de la France insoumise aurait "fait l’éloge" du Front national. Cette image est tirée d’un article publié le 25 décembre 1991. Si cette citation est authentique, elle a en réalité été sortie de son contexte et le texte intégral de cette interview ne témoigne pas d’un soutien apporté au parti d’extrême droite.
La vérification en bref
- Depuis le 12 avril, la photo d’une ancienne interview de Jean-Luc Mélenchon est partagée sur Facebook et Twitter. Elle est titrée par une de ses citations : "Le seul parti qui réhabilite la politique, c’est le Front national."
- D’après les comptes qui la partagent, cette archive daterait du 25 décembre 1991 et prouverait qu'à cette date, l’actuel député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône aurait fait "l’apologie du Front national".
- Si cette interview a bien été publiée par le journal Le Quotidien de Paris, la citation est aujourd’hui sortie de son contexte. De nombreuses archives permettent d’affirmer que, dans cette interview, Jean-Luc Mélenchon n’a pas fait l’éloge du parti d’extrême droite.
- Cette fausse information a déjà été partagée à plusieurs reprises, notamment en 2017 lors de la précédente campagne pour l’élection présidentielle.
Le détail de la vérification
"À ceux qui ont voté Mélenchon et qui ont peur de voter demain Marine [Le Pen, NDLR], c'était en 1991…" Depuis le 12 avril, des comptes Facebook et Twitter partagent une même photo d’une ancienne interview de Jean-Luc Mélenchon. Ces publications ont été vues plus de 300 000 fois. D’après ces comptes, cette archive prouverait que le candidat de la France insoumise, éliminé au premier tour de l’élection présidentielle le 10 avril 2022, aurait "fait l’apologie" du Front national en 1991. En cause, la citation utilisée pour titrer cette interview : "Le seul parti qui réhabilite la politique, c’est le Front national."
Une archive sortie de son contexte
Pour retrouver l’origine de cette interview, il faut effectuer une recherche Google avec plusieurs mots-clés. Tout d’abord, le nom du journal qui l’a publiée, à savoir Le Quotidien de Paris, puis la citation utilisée en titre de cette interview.
Puisque Le Quotidien de Paris a fermé ses portes en 1996, on ne retrouve pas en ligne les archives de ses publications. Mais cette recherche Google par mots-clés renvoie vers un article publié le 26 décembre 1991 par le quotidien Le Monde. Cet article explique que, le 25 décembre 1991, Le Quotidien de Paris a bien publié un entretien réalisé avec Jean-Luc Mélenchon.
Dans cette interview, celui qui était alors sénateur PS de l'Essonne, en Île-de-France, réagissait entre autres à l’élection cantonale partielle qui s’était tenue à Sommières, dans le Gard, en prononçant effectivement les mots : "Le seul parti qui réhabilite la politique, c’est le Front national." Mais l’article du Monde retranscrit l’entièreté de ces propos.
Or, la version complète de cette phrase n’a pas du tout le sens d’un compliment adressé au Front national : "Le vote de Sommières, c'est l'union sacrée contre le PS [Parti socialiste, dont est alors membre Jean-Luc Mélenchon, NDLR] [...]. Le pays est assis sur une poudrière de gens qui ne supportent plus la situation actuelle. Ces gens-là veulent du changement, mais nous ne proposons toujours rien ; alors, ils vont voir ailleurs. Le PS a abandonné la politique. Je vais vous dire quelque chose d'affreux : aujourd'hui, le parti qui réhabilite la politique, c'est le Front national."
Dans cette interview, Jean-Luc Mélenchon n’a donc pas fait l’éloge du parti d’extrême droite, comme le précise explicitement son expression "je vais vous dire quelque chose d’affreux". Ses propos consistent principalement en une critique du Parti socialiste qui, selon Jean-Luc Mélenchon, était alors incapable de proposer un projet novateur et faisait figure de "haut-parleur de la politique gouvernementale".
Une intox utilisée à outrance
Cette publication décontextualisée des propos de Jean-Luc Mélenchon n’a rien d’original. Grâce à la recherche Google "Mélenchon Front national réhabiliter", on retrouve plusieurs vérifications réalisées par TF1, 20 Minutes ou encore CrossCheck. Et, tous ces articles ne datent pas de 2022, mais de 2017.
Lors de la précédente élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon avait déjà été la cible de publications utilisant cette même interview de 1991. Et le candidat de La France insoumise s’était même expliqué sur ses propos dès 2011. Il était alors interviewé par Valérie Trierweiler dans l’émission "2012 Portraits de Campagne" sur la chaîne Direct 8. Cette fausse information sur les propos de Jean-Luc Mélenchon circule donc sur les réseaux sociaux depuis plusieurs années.
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Guerre en Ukraine : Marioupol, le baroud d’honneur de la brigade Azov face aux troupes russes
L’ancienne milice paramilitaire controversée, intégrée, en 2014, au sein de la garde nationale, s’est retranchée dans le complexe sidérurgique d’Azovstal. Pour les Russes, une victoire contre cette force constituerait un puissant outil de propagande.
Derrière la résistance acharnée de la ville de Marioupol face à l’invasion russe et l’objectif de Moscou de priver l’Ukraine de tout accès à la mer d’Azov se cache un autre enjeu, moins important, mais qui pèse néanmoins dans le siège de la ville portuaire, commencé le 13 mars. Selon plusieurs sources militaires interrogées par Le Monde à Zaporijia, l’armée russe et ses alliés, soldats séparatistes du Donbass ou tchétchènes, seraient aussi animés d’une farouche volonté d’en découdre avec la brigade Azov, la force ukrainienne en première ligne pour défendre la cité.
Après avoir combattu rue par rue dans Marioupol, les soldats de cette unité se sont repliés sur la vaste emprise du site métallurgique d’Azovstal, situé en bord de mer. « Ils ont transformé les tunnels d’épais béton qui quadrillent l’ensemble de l’enclave en forteresse, explique Victor, un colonel de l’armée ukrainienne, qui n’accepte de s’exprimer que sous couvert d’anonymat. C’est là qu’ils se reposent, là qu’ils peuvent se déplacer sans risque et de là qu’ils peuvent lancer des attaques sur les troupes qui les encerclent. »
Guerre en Ukraine : les rescapés de Marioupol racontent un mois sous l’enfer des bombesSelon ses informations, cette dernière poche de résistance ukrainienne continue de subir, jour et nuit, de lourds bombardements. « Les Russes utilisent les Solntsepek, le haut de gamme des lance-roquettes multiples dits “grad”, qui sont à l’origine de la plupart des destructions de Marioupol. Ils ont aussi recours, de dix à quinze fois par jour, aux frappes aériennes avec des missiles susceptibles de perforer ce réseau souterrain et, enfin, au lot habituel de mortiers. » Les forces russes évitent l’attaque au sol, ne maîtrisant pas un terrain étendu sur plusieurs kilomètres carrés, se méfiant d’une défense insaisissable retranchée dans cette zone.
« Plus mobile qu’une armée régulière »
« Le régiment Azov est au cœur de la résistance de Marioupol, ses effectifs ont été tant gonflés qu’on l’appelle désormais brigade », détaille le colonel Victor, âgé de 53 ans, et ayant commencé sa carrière militaire sous l’ère soviétique. « Organisée en groupes tactiques, cette force de plus de 3 000 hommes est plus mobile qu’une armée régulière », poursuit-il. Placée, en 2014, sous la tutelle du ministère de l’intérieur, la brigade Azov est équipée pour le combat rapproché. Même si elles sont vêtues comme des soldats, ces forces ressemblent davantage à des unités de police militarisées, de type RAID à la française, qu’à des troupes régulières.
A l’origine, le régiment Azov était une milice paramilitaire, connue sous le nom d’« hommes en noir », souvent présentés comme proches de milieux néonazis et suprémacistes. Mais son intégration, en septembre 2014, au sein de la garde nationale d’Ukraine et l’arrivée de nombreuses recrues sans étiquette politique, attirées par sa seule réputation de corps d’élite, ont peu à peu marginalisé les éléments les plus extrémistes. Cette troupe est désormais décrite par les experts militaires occidentaux comme « ultranationaliste » et « antirusse ».
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Le journaliste et Nobel de la paix Dmitri Mouratov, la résistance à tout prix face au Kremlin
Publié le : 08/04/2022 - 16:26
Stéphanie TROUILLARD
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Le journaliste russe Dmitri Mouratov a annoncé avoir été attaqué, jeudi, par un inconnu l'ayant aspergé d'un produit rouge dans un train. Prix Nobel de la paix 2021, le rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta avait récemment annoncé mettre aux enchères sa médaille en faveur des réfugiés ukrainiens. Malgré les menaces, il se bat depuis les années 90 pour la défense de la liberté de la presse dans son pays.
Le visage et le t-shirt maculés de peinture rouge. Le journaliste russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta, s'est photographié dans les toilettes du train dans lequel il se trouvait, jeudi 7 avril.
"Un inconnu a attaqué le rédacteur en chef de Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov dans le wagon d'un train", a annoncé le journal sur sa chaîne Telegram cliché à l'appui.
"Ils ont versé de la peinture à l'huile avec de l'acétone dans le compartiment. Les yeux me brûlent terriblement. Dans le train de Moscou à Samara. Le départ a déjà été retardé de trente minutes. Je vais essayer de me laver", a également expliqué Dmitri Mouratov, prix Nobel de la paix 2021, cité dans cette publication. "Il [l'agresseur, NDLR ] a crié 'Mouratov, c'est pour nos gars'", a-t-il ajouté.
❗️Неизвестный напал на главреда «Новой газеты» и лауреата Нобелевской премии мира Дмитрия Муратова прямо в вагоне поезда pic.twitter.com/xrhR62zJts
April 7, 2022Une deuxième photo accompagnant ce message montre un compartiment de train couchette éclaboussé par une grande quantité de liquide de couleur rouge sang. "Mouratov a obtenu les premiers soins médicaux et a pris son train pour aller voir sa mère (...). Nous recherchons le criminel qui a fait ça", a également déclaré sur Twitter Kirill Martinov, l'ancien adjoint de Dmitri Mouratov. La police a indiqué avoir ouvert une enquête et rechercher deux hommes pour cette attaque, selon l'agence TASS.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dénoncé sur Twitter un acte "inacceptable" et "une nouvelle attaque envers la sécurité des journalistes et la liberté d'informer en Russie". "L'UE continuera de soutenir le journalisme indépendant russe", a-t-il affirmé. Comme en écho, les journalistes de la publication exilés à l'étranger ont annoncé, jeudi, le lancement d'une nouvelle publication Novaïa Gazeta Europe en plusieurs langues, dirigée par Kirill Martinov, tout en précisant qu'il ne s'agissait pas d'une filiale du journal d'origine mais bien d'une initiative indépendante.
Nobel Peace Price laureate & @novaya_gazeta chief editor Dmitry Muratov was attacked in Moscow. This is completely unacceptable and yet another assault on safety of journalists and media freedom in #Russia. The EU will continue supporting Russian independent journalism.
April 7, 2022"Les conditions d'une censure militaire"
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les médias russes sont en effet de plus en plus muselés par le Kremlin. Pilier du journalisme d'investigation, Novaïa Gazeta avait ainsi annoncé, fin mars, suspendre ses publications en ligne et au format papier en Russie, après avoir reçu un deuxième avertissement du gendarme des télécoms russe, Roskomnadzor, pour manquement à une loi controversée sur les "agents de l'étranger".
"Il n'y a pas d'autre solution. Pour nous, et, je le sais, pour vous, c'est une décision terrible et douloureuse. Mais il faut que nous nous protégions les uns les autres", avait écrit Dmitri Mouratov, dans une lettre adressée aux lecteurs du journal. Selon lui, sa rédaction a poursuivi son travail pendant 34 jours "dans les conditions d'une censure militaire". Depuis le début de l'invasion, les sites de nombreux médias russes ou étrangers ont été bloqués en Russie. En mars, les autorités ont également voté plusieurs lois réprimant ce qu'elles considèrent comme de "fausses informations" sur le conflit.
Novaïa Gazeta faisait figure de dernier bastion de la presse libre encore en activité. Dmitri Mouratov n'avait pas hésité à annoncer, le 22 mars dernier, qu'il souhaitait mettre aux enchères sa médaille de prix Nobel au profit des réfugiés ukrainiens. Le rédacteur en chef avait indiqué dans un communiqué qu'il voulait ainsi aider "les civils réfugiés, les enfants blessés et ceux malades qui ont besoin d'un traitement urgent".
Informer malgré les risques
À 60 ans, Dmitri Mouratov est une immense figure du journalisme russe. Né en 1961 à Samara, dans le sud-est de la Russie, il obtient son premier poste dans un journal dans les années 80 après avoir servi dans l'armée. Il découvre sa vocation de journaliste en travaillant à la pige pour quelques publications locales pendant ses études de philologie à l'Université d'État de Moscou.
Après avoir fait ses armes au sein du quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda, il participe, en 1993, à la fondation de Novaïa Gazeta, avec notamment le soutien financier du dernier dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, lui-même prix Nobel de la paix. Sous la houlette de Dmitri Mouratov, Novaïa Gazeta, qu'il dirige de façon quasi continue depuis 1995, s'impose en machine à scoops.
Corruption, affaires impliquant le pouvoir : ce journal se penche sur tous les thèmes délicats, y compris ceux qui, avec l'arrivée à la présidence de Vladimir Poutine en 2000, deviennent inabordables pour les autres médias, notamment la guerre en Tchétchénie. Plus récemment, Novaïa Gazeta a enquêté sur les mystérieux mercenaires du groupe Wagner, des soldats de l'ombre de la Russie, ou la répression des homosexuels en Tchétchénie, s'attirant les foudres du dirigeant de cette république du Caucase russe, Ramzan Kadyrov, connu pour sa brutalité.
Cet engagement a coûté la vie à six de ses collaborateurs, dont la célèbre journaliste Anna Politkovskaïa, connue pour ses critiques de la guerre sanglante du Kremlin en Tchétchénie et assassinée le 7 octobre 2006 dans le hall de son immeuble. Les commanditaires de ce crime n'ont toujours pas été identifiés. Ébranlé par ce meurtre, Dmitri Mouratov avait envisagé de fermer le journal, qui lui semblait "dangereux pour la vie des gens". Mais face à la détermination de sa rédaction, il avait finalement décidé de continuer.
Un prix Nobel de la paix
Ce travail d'investigation a aussi valu à la rédaction de Novaïa Gazeta plus de soixante récompenses, dont le prix Pulitzer. Dmitri Mouratov a surtout reçu, en octobre dernier, le prix Nobel de la paix aux côtés de la journaliste philippine Maria Ressa pour "leur combat courageux pour la liberté d'expression".
[A LA UNE A 18H] Le prix Nobel de la paix a récompensé deux journalistes d'investigation, la Philippine Maria Ressa et le Russe Dmitri Mouratov, consécration d'une liberté de la presse menacée de toutes parts dans ces pays et au-delà #AFP pic.twitter.com/RiKIlLQfA4
October 8, 2021Ironie du sort, le Kremlin avait salué à cette occasion le "courage" et le "talent" de Dmitri Mouratov. "Nous pouvons féliciter Dmitri Mouratov. Il travaille en continu en suivant ses idéaux, en les conservant. Il est talentueux et courageux", avait déclaré aux journalistes le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Lors de son discours de réception du Nobel, prononcé le 10 décembre, le rédacteur en chef avait pour sa part dédié son prix à Novaïa Gazeta et à ses collaborateurs assassinés pour leur travail et leurs enquêtes. "Ce prix est également destiné aux collègues vivants, à la communauté qui remplit son devoir professionnel", avait-il insisté.
"Nous grognons et mordons. Nous avons des crocs et une poigne. Mais nous sommes la condition du mouvement en avant. Nous sommes l'antidote contre la tyrannie", avait-il clamé avant de conclure : "Je veux que les journalistes meurent vieux".
Avec AFP
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Le prix Nobel de la paix attribué aux journalistes Maria Ressa et Dimitri Muratov
GUERRE EN UKRAINE
Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication
France24 - Monde
L’espace, nouvelle frontière de la guerre informatique ?
Publié le : 08/04/2022 - 17:14
Sébastian SEIBT
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Alors qu’il y a de plus en plus de satellites en orbite autour de la Terre, les spécialistes de la cybersécurité rencontrés par France 24 craignent que ces constellations deviennent un nouveau terrain de jeux pour la cyberguerre ou la criminalité informatique. Le conflit en Ukraine en a été l’une des premières démonstrations.
L’invasion russe en Ukraine a eu un impact, de Kiev aux couloirs de l’ONU et jusqu’à… l’espace. Le 24 février, alors que le président russe Vladimir Poutine déclarait la guerre à son voisin ukrainien, le satellite KA-SAT était mis hors service par une cyberattaque. Conséquence : plus d’internet par satellite pour toute l’Europe - des milliers de Français y avaient recours - et 6 000 éoliennes en Allemagne ont dû être mises à l’arrêt car elles étaient contrôlées à distance par une connexion par satellite.
"C’est peut-être un tournant pour la sécurité informatique dans l’espace", répète inlassablement depuis lors Mathieu Bailly, vice-président espace pour Cysec, une société suisse de sécurisation des données sensibles. Comme lui, ils étaient nombreux à voir dans cette attaque "un moment Pearl Harbor pour le secteur spatial", ou "le 11-septembre de l’espace" lors du Cysat, la conférence sur les enjeux de sécurité dans l’espace qui s’est déroulée à Paris les mercredi 6 et jeudi 7 avril.
L'espace grouille de satellites
"C’est vrai que c’est la première fois qu’une attaque informatique contre un satellite commercial dans l’espace est portée à l’attention de tous", reconnaissent Xavier Mehrenberger et Aris Adamantiadis, deux consultants en sécurité informatique qui font aussi partie d’une équipe de hackers "éthiques" chargés de tester la fiabilité d’un satellite de l’Agence européenne de l’espace (ESA).
Le scénario de l’espace qui se transforme en nouvelle frontière de la cyberguerre ou de la cybercriminalité est ce que redoutent les professionnels du secteur. "Entre les satellites militaires, les missions civiles ou encore les constellations de satellites commerciaux, il y a énormément d’actifs spatiaux à protéger", souligne Nicolas Chaillan, un serial entrepreneur français installé aux États-Unis qui a été le premier responsable de la sécurité logicielle pour l’armée de l’air américaine et la Space Force entre 2019 et 2021.
L’orbite basse terrestre (jusqu’à 2 000 km au-dessus de la Terre) grouille en effet de satellites. Il y en a près de 8 000, dont plus de la moitié sont Américains (environ 4 400 ). Et Elon Musk, le patron de SpaceX, lance parfois plus de 200 satellites par mois.
Autant de cibles potentielles. Mais pour qui ? Difficile, en effet, de savoir si le piratage du satellite KA-SAT, attribué par les États-Unis aux Russes, est une exception ou simplement la partie émergée de l’iceberg spatial. Pendant un conflit, un des belligérants peut trouver judicieux de s’en prendre à un satellite surtout si "comme cela semble avoir été le cas avec KA-SAT, il était utilisé par l’armée ukrainienne pour communiquer", souligne Thomas Girard, responsable cybersécurité pour CS Group, une société française de gestion des infrastructures critiques dans le domaine de la défense et de l’espace.
La menace vient surtout des acteurs étatiques
Mais en temps de paix ? Les rares précédents indiquent que des cyber-espions peuvent s’intéresser aux communications qui transitent par ces engins spatiaux. Ainsi, en 2018, la France avait soupçonné la Russie de tenter d’espionner le satellite franco-italien Athena-Fidus. "Alors qu’il continuait sa rotation tranquillement au-dessus de la Terre, un autre satellite [russe] s’est approché de lui, de près (…). De tellement près qu’on aurait vraiment pu croire qu’il tentait de capter nos communications", avait déclaré Florence Parly, ministre de la Défense à l’époque.
Pour Nicolas Chaillan, "les cyberespions chinois s’intéressent depuis longtemps à l’industrie spatiale pour récupérer le savoir-faire américain". "On ne s’en rend pas compte parce que la plupart du temps ces tentatives d’attaques sont classifiées", assure cet ancien collaborateur du département américain de la Défense qui milite pour une plus grande transparence au sujet des attaques informatiques dans l’espace "afin de faire prendre conscience de l’urgence qu’il y a urgence à mieux se protéger".
La guerre informatique dans l’espace semble donc avant tout être une affaire d’États. Plus précisément, "dans les années 1980 et 1990, il y avait des hackers amateurs qui étaient intéressés par le défi de pirater quelque chose de nouveau comme un satellite, mais à partir de la fin des années 2000, les acteurs étatiques ont vraiment commencé à y investir des ressources car les données transitant par ces engins spatiaux devenaient de plus en plus stratégiques", explique Adrian Nish, directeur de la division cyber de BAE System, le géant britannique de la défense et de l’aérospatial.
Il n’y a pas que les communications par satellite qui peuvent intéresser un pirate informatique à la solde d’un État. "Si quelqu’un réussissait à désactiver les satellites GPS ce serait catastrophique", souligne Nicolas Chaillan. "La plupart de nos opex [opérations extérieures] reposent sur des informations de géolocalisation par satellite", précise Julien Airaud, responsable de la cybersécurité au Centre national d’études spatiales (CNES).
L’imagerie satellite est aussi un enjeu stratégique. "Que se passerait-il si quelqu’un trafiquait les photos satellites qui permettent de localiser une cible ou de se rendre compte de la situation sur le terrain ?", s’interroge Thomas Girard, du CS Group. Les images satellites de la mobilisation russe à la frontière ukrainienne ont largement été utilisées pour prendre la mesure de l’imminence de l’offensive russe. Un piratage de ces ressources aurait pu changer la face du conflit.
Et demain des cybercriminels ?
C’est pourquoi la plupart des pays - comme la France et les États-Unis - considèrent l’espace comme un secteur d’importance vitale à protéger comme les infrastructures critiques.
Pirater un satellite n’est pas non plus à la portée du premier hacker venu. "Il faut comprendre le protocole utilisé pour configurer le satellite, c’est-à-dire savoir ‘communiquer’ avec l’interface", explique Aris Adamantiadis, le consultant en informatique qui a testé la fiabilité d’un satellite de l’ESA. C’est pourquoi les gangs cybercriminels gardent, pour l’instant, les pieds sur Terre. "Il est beaucoup plus facile de déployer des rançongiciels ou voler des bitcoins que de pirater des satellites et ça rapporte encore beaucoup d’argent", résume Adrian Nish.
Mais la sécurité informatique contre ces menaces sur Terre va s’améliorer. Les cybercriminels pourront alors être tenté de tourner leur attention vers les étoiles, car il y a de plus en plus de start-up qui veulent entrer sur ce marché potentiellement lucratif du satellite et "pour gagner cette course, certains sont tentés de faire des économies sur la cybersécurité", regrettent la totalité de experts interrogés par France 24.
"Le risque principal vient de la chaîne d’approvisionnement, de la multiplication des fournisseurs et sous-traitants qui interviennent et qui n’ont pas tous la même maturité quant à la cybersécurité", souligne Julien Airaud, du CNES. Aujourd’hui les petits satellites commerciaux contiennent des composants produits à la chaîne par différentes entreprises, tandis que le lancement dans l’espace peut être effectué par une première société et l’interface de contrôle du satellite prise en charge par une autre.
Il suffit alors à un pirate informatique de trouver une faille chez l’un de ces prestataires afin de se frayer un chemin jusqu’au satellite. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit avec le satellite KA-SAT. Les assaillants se sont contentés d’attaquer le système de contrôle au sol qui permettait de récupérer les données transmises par le satellite.
En fait, il se passe avec l’espace ce qui s’est passé avec tous les autres secteurs de l’innovation. "Au départ, les entrepreneurs pensent que la cybersécurité est optionnelle et qu’il sera toujours temps de s’en occuper quand les problèmes surviendront. Mais avec l’espace ce n’est pas aussi facile", avertit Nicolas Chaillan. En effet, s’il est relativement simple de corriger une faille de sécurité dans un programme sur un ordinateur au sol, c’est une autre paire de manches pour aller le faire sur un satellite.
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ÉLÉMENT TERRE
Pollution spatiale : "Un problème de sécurité", avertit Thomas Pesquet
La chronique de l’éco
Internet en orbite basse : la bataille de l'espace
TECH 24
Cyberguerre : l'autre front du combat contre l'Ukraine
Le Monde
Covid-19 : en France, une décrue qui surprend par sa lenteur
Le virus circule toujours de façon très intense. La météo, la baisse de l’immunité conférée par les vaccins et le moindre recours aux gestes barrières pourraient expliquer cette résistance.
Si nul désormais ne souhaite le voir, le SARS-CoV-2 n’a pas disparu en France, loin s’en faut. « Nous sommes dans une période un peu particulière, avec une longue épidémie derrière nous mais avec une circulation très intense du virus SARS-CoV-2 », a relevé Laëtitia Huiart, directrice scientifique de Santé publique France (SPF), vendredi 15 avril.
Avec près de 135 000 nouveaux cas en moyenne par jour, l’incidence restait, en effet, à un niveau très élevé durant la semaine du 4 au 10 avril (semaine 14). Au niveau national, le taux d’incidence s’était stabilisé à 1 406 cas pour 100 000 habitants (– 2 % par rapport à la semaine précédente). Bien loin, si l’on y songe, du « seuil d’alerte » des 50 cas pour 100 000 habitants du début de la pandémie ! Ce taux restait en légère augmentation chez les 50 ans et plus, surtout chez les 60-69 ans (1 295, + 7 %) et les 70-79 ans (1 448, + 6 %) . Mais il était en forte baisse chez les 10-19 ans (1 248, – 19 %) et se montrait stable ou en légère diminution dans les autres classes d’âge. Les 30-39 ans (1 690, – 1 %) et les 40-49 ans (1 721, – 4 %) présentaient toujours les taux les plus élevés. Et le taux le plus bas (834) s’observait chez les moins de 10 ans, sans doute immunisés par les fréquentes infections des mois passés à l’école.
Début avril, les différents modèles de l’équipe de Simon Cauchemez, à l’Institut Pasteur, prévoyaient bien un pic d’incidence, pour le rebond épidémique lié à BA.2, autour de la mi-avril. Sauf que depuis une quinzaine de jours, un curieux plateau s’est installé en France – culminant une nouvelle fois à un niveau record par rapport aux autres pays, selon le site OurWordinData.
Un faux plat, en réalité, avec « une faible baisse d’une dizaine de jours, suivie d’une remontée de trois jours puis d’une nouvelle baisse plus importante, mais tout de même modérée : c’est très bizarre », constate Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université de Versailles-Saint-Quentin (Yvelines).
Une incidence sous-estimée ?
Point rassurant, entre le 8 et le 15 avril, cette tendance à la baisse semble s’être confirmée, indique l’épidémiologiste. Et le taux de reproduction effectif (« Re »), qui mesure le nombre de personnes qu’un individu infecté va en moyenne contaminer, est depuis quelques jours très proche du seuil de 1, signifiant le recul prochain de l’épidémie. Jeudi 14 avril, il était de 1,01 – contre 1,21 une semaine plus tôt.
Vaccin anti-Covid-19 : la quatrième dose ouverte aux 60-79 ansD’où vient, cependant, cette « impression de résistance à la baisse », selon Mahmoud Zureik, qui s’observe depuis une quinzaine de jours ? Simon Cauchemez voit quatre hypothèses possibles. D’une part, il y a eu, début avril, une vague de froid « assez surprenante », car tardive et intense. « Ce froid a pu ralentir la décroissance des nouvelles infections ; lors de vagues passées, l’effet climat a déjà joué. » Seconde explication, la décroissance de l’immunité conférée par la vaccination ou par les infections passées. Or le modèle pastorien utilisé pour prévoir la dynamique de la vague BA.2 ne prenait pas en compte ce paramètre complexe. « Cette baisse progressive de l’immunité peut offrir au virus un nouveau carburant », estime Simon Cauchemez.
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El País (ESP)
Un paseo por Tbilisi
Georgia, el país que mejor entiende a Ucrania porque sufrió lo mismo, es uno de los destinos turísticos emergentes del Caúcaso. Una visita a su capital lo confirma
La pequeña república de Georgia, situada al sur del Cáucaso —ese lugar estratégico del globo donde nunca sabes si termina Europa o empieza Asia—, con una extensión algo menor que Castilla-La Mancha y de religión mayoritaria cristiana ortodoxa, se sintió históricamente más afín y cercana a Europa que a Asia. Pero desde que en 2008 los tanques de Putin entraran en su territorio para ayudar a las regiones secesionistas de Osetia del Sur y Abjasia a independizarse, ese sentimiento paneuropeo se ha convertido en una obsesión nacional.
Un buen ejemplo es la céntrica plaza de Europa, en Tbilisi, que está rodeada por altos mástiles en los que ondean banderas de Georgia y de la Unión Europea. El país no pertenece a la UE (aunque sí al Consejo de Europa), sin embargo, cuando deambulas por sus calles, no solo por esta popular plaza, es tal la profusión de banderas azules con 12 estrellas amarillas (estos días, también, de muchas banderas ucranianas) que pensarías que has llegado a la sede de alguna de las instituciones de la UE y no un a un país ajeno, tales son las muestras de amor al proyecto europeísta.
Pero no es solo por las banderas. Cuando paseas por sus calles crees sin lugar a dudas que estás en Occidente. Las terrazas llenas de gente joven de la calle Shardeni, los puentes de diseño futuristas sobre el río Mtkvari firmados por un arquitecto italiano, las tiendas de moda de la avenida Rustaveli o el estilo de vida de los georgianos capitalinos no difieren en nada de los de cualquier ciudad europea.
La visita a Tbilisi suele empezar por la colina de la iglesia Metekhi, donde una colosal estatua de Vakhtang Gorgasali I recuerda al rey que fundó la ciudad en este mismo lugar en el siglo V. La destrozaron los mongoles en 1235 y fue reconstruida poco después; un episodio que se repite en casi todos los monumentos de un país tan estratégicamente situado que por él han pasado (y destruido) todos los imperios de la zona. Por dentro, la iglesia infunde respeto porque conserva el aspecto original del siglo XIII. Aunque me gustan más otros dos templos de la ciudad: el de Sioni y sus maravillosos frescos, antigua catedral de Tbilisi, destruida y reconstruida dicen que en 40 ocasiones y sede del Patriarca de la iglesia georgiana; y, sobre todo, la cercana basílica de Anchiskhati, esta sí original del siglo VI en cuyo interior de piedra desnuda resulta sobrecogedor escuchar los cánticos de los sacerdotes durante la liturgia.
Desde Metekhi conviene tomar el teleférico que sale de la plaza de Europa, la de las banderas, para subir a la colina del castillo, desde donde hay una vista soberbia de la ciudad vieja y la nueva. En la colina quedan apenas unos muros deslavazados de lo que fue una gran fortaleza cuyas murallas rodeaban todo el valle. Más que esos restos, lo que llama la atención en la cima es una gran escultura metálica, Kartlis Deda (la Madre Georgia), con una espada en su mano derecha y un cuenco de vino en la izquierda, simbolizando esa idea tan del gusto soviético de que la mujer georgiana podía ser a la vez acogedora y justiciera.
Luego se baja caminando por unas pasarelas que atraviesan el viejo barrio de Tiflis, con sus casas elegantes y decimonónicas con veranda de madera, sus mezquitas, sinagogas e iglesias ortodoxas y católicas (la ciudad se sigue vanagloriando de su tolerancia religiosa) para terminar en Abanotubani, el barrio de los baños.
Esta es para mí la zona más bonita de la ciudad. Y donde más puedes sentir que estás en Asia y no en Europa, por las cúpulas de los baños termales, tres de ellos aún de época otomana, y por la falsa fachada de mayólicas de uno de ellos, que recuerda en pequeño a las de las madrasas y mezquitas de Samarcanda o Bukhara. Dicen las leyendas que esta abundancia de aguas termales fue la que motivó al rey a mover la capital desde la antigua Mtskheta a este lugar, y no solo porque las colinas de Tbilisi ofrecieran mejor defensa que las llanuras cercanas al río Mtkvari en Mtskheta.
Terminaría el paseo donde empezó, al pie de la colina Metekhi y a la hora azul del atardecer. En ese efímero momento en que se mezclan las luces de la ciudad con las del ocaso, el centro histórico de la capital georgiana se vuelve más fotogénico aún. Y luego remataría un día intenso cenando en alguna de las terrazas panorámicas de hoteles céntricos, como el Veranda Tiflis o el Kopala, con una buena botella de vino georgiano y una ración de khinkali o de khachapuri, los dos platos nacionales. Mejor, imposible.
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Election présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen dénoncent les blocages de facultés
Le président candidat et sa concurrente ont appelé au respect du verdict des urnes. A la Sorbonne ou Sciences Po, des étudiants ont conspué l’affiche du second tour, qui leur apparaît comme une double impasse.
Soucieux de s’opposer sur à peu près tout afin de gagner l’élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont dénoncé, cette fois de concert, vendredi 15 avril, les blocages de facultés par des étudiants opposés à la seule perspective de les voir s’affronter au second tour, dimanche 24 avril.
Certains d’entre eux qui occupaient la Sorbonne ont quitté les bâtiments de l’université, jeudi soir. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants réunis aux abords du Panthéon, selon une journaliste de l’Agence France-Presse sur place. A quelques rues de là, à Sciences Po, quelque 150 étudiants ont bloqué jeudi l’entrée de l’école. Depuis mercredi, des centaines d’étudiants se mobilisent, particulièrement à Paris, à Nancy, à Reims, pour protester contre le résultat du premier tour de l’élection présidentielle et alerter sur les questions écologiques et sociales.
Election présidentielle : à la Sorbonne, l’ENS et Sciences Po, des centaines d’étudiants contre le « faux choix » du second tour« A Sciences Po, ils ont raté le cours de démocratie, ils ont séché, ils faisaient quoi ? Ils sont partis en week-end ?, a dénoncé Marine Le Pen sur RMC et BFM-TV, vendredi matin. Nous sommes un pays qui a la chance immense d’avoir un système démocratique. Immense. Je trouve que ces petits jeunes devraient respecter cette démocratie. » Les blocages, selon elle, sont une activité « profondément antidémocratique ».
« La pureté n’existe pas »
« Ils ont le droit de manifester, a-t-elle reconnu, mais j’avoue que manifester entre deux tours d’une élection, c’est assez étonnant ». « Je trouve qu’ils devraient plutôt faire campagne pour inciter les jeunes à voter », a-t-elle poursuivi. A ses yeux, l’issue du second tour est de nature à changer la donne quant aux conditions de leur entrée dans la vie active. Elle a pris pour exemple son intention, si elle était élue, de supprimer l’impôt sur le revenu pour tous les moins de 30 ans. La mesure ne bénéficierait toutefois qu’aux jeunes qui gagnent suffisamment bien leur vie pour y être soumis.
Le président candidat a aussi appelé, sur Franceinfo, au respect du résultat du premier tour. « Si on se met à contester toutes les règles, ça devient l’anarchie », a-t-il fait valoir. Sur le fond, il a pris soin d’ajouter qu’il « conteste fortement » le fait d’être jeté dans le même sac que sa rivale. « Je revendique d’être dans le champ républicain, a-t-il déclaré. Et quand j’entends ce qui a pu être dit par la candidate d’extrême droite sur la manière de réformer la Constitution, sur le retour sur l’abolition de la peine de mort, sur le rapport aux journalistes et leur récusation, etc., je pense que nous sommes dans une autre catégorie. »
Retraites : « Le report de l’âge de la retraite à 65 ans ferait beaucoup plus d’économies que nécessaire »Le candidat à sa réélection a aussi assuré que « la pureté n’existe pas », en matière politique. Pour lui, « il faut accepter de choisir quelque chose qui n’est peut-être pas totalement ce qu’on pense, mais qui s’en rapproche le plus » : manière, une nouvelle fois, de convaincre les électeurs de gauche de voter pour lui sans annoncer de grande concession sur son projet, très contesté par une grande partie des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour.
Le directeur de campagne du candidat de L’Union populaire a également commenté les mobilisations étudiantes, sur les ondes de Sud Radio, vendredi. « J’en comprends les raisons, parce que le problème de ce second tour, c’est qu’il ne va régler aucune des grandes questions auxquelles on est confrontés aujourd’hui, a déclaré Manuel Bompard. Alors oui, bien sûr, il y aura une mobilisation dans la rue, je la comprends, je la soutiens. » Pour autant, a-t-il ajouté, « personne ne conteste » que l’élection présidentielle se déroule « dans des conditions démocratiques normales ». Et de conclure : « Je dis aux gens : restez groupés, parce qu’il y a un troisième tour, ce sont les élections législatives. »
« Ni Macron ni Le Pen » : l’inconnue du vote des étudiants mobilisés dans l’entre-deux-tours Le Monde avec AFP
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France24 - Monde
Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?
Publié le : 01/04/2022 - 15:38
Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.
Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.
Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.
► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?
a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués.
VPN : mode d'emploi
Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.
S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.
Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.
ProtonVPN, le meilleur du gratuit
Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.
Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran.
Avantages et inconvénients des VPN
Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ? Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.
Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).
Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.
Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.
Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.
Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages
Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.
Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.
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Mettez les doigts dans la prise !
ActuPour adapter son installation électrique, on est souvent tenté de multiplier triplettes et rallonges. Par sécurité, mieux vaut éviter ces branchements hasardeux et créer de nouvelles prises.
Marcel GuedjIl est dangereux de brancher un trop grand nombre d’appareils sur une même prise, car leur puissance (en watts) cumulée pourrait dépasser celle que la section des fils alimentant la prise peut admettre (risque d’échauffement, etc.). Il reste cependant possible d’ajouter une ou plusieurs prises sur un même circuit, sous certaines conditions (voir encadré).
On peut repartir d’une prise existante, en saillie ou encastrée, pour créer une nouvelle prise un peu plus loin. Cela suppose de prolonger un circuit électrique pour alimenter la nouvelle prise. La pose en saillie, sous moulure PVC, est plus simple car elle n’implique pas de travaux de maçonnerie.
Surtout, avant de commencer, couper le courant au niveau du disjoncteur général situé sur le tableau de répartition.
Normes de sécurité en vigueur
La section d’un fil détermine la puissance qu’il peut supporter :
- pas plus de 5 prises raccordées avec du fil électrique de section 1,5 mm² (circuit protégé par un disjoncteur de 16 A au maximum) ;
- pas plus de 8 prises avec du fil de 2,5 mm² de section (circuit protégé par un disjoncteur
de 20 A au maximum).
Matériel
- - Tournevis d’électricien
- - Perceuse et mèche
- - Boîte à coupe et scie à dos
- - Pince coupante d’électricien
- - Marteau
- - Pince à dénuder
- - Chevilles et vis, fil électrique de 2,5 mm2 ou de 1,5 mm2 de section selon les cas.
Pas à pas
Ouvrir la prise sur laquelle se connecter (que nous appellerons prise de départ) et débrancher les fils électriques qui l’alimentent (un bleu, un rouge et un vert) en les dévissant de leur borne respective.
- Repérer l’emplacement de la nouvelle prise et relever la longueur de moulure nécessaire correspondant à la distance entre deux prises.
- Découper la longueur de moulure nécessaire (socle et couvercle), avec une scie à dos et une boîte à coupe pour plus de précision.
- Fixer le socle de la moulure au mur (jamais à l’oblique) par vissage ou collage.
- Fixer le socle de la nouvelle prise par vissage.
- Couper les longueurs de fils électriques nécessaires pour raccorder les deux prises, en leur donnant quelques centimètres de plus.
- Dénuder l’extrémité des fils sur 5 mm environ et les introduire pour commencer dans les mêmes bornes de la prise de départ où arrivent les fils d’alimentation : le bleu (phase), le rouge (neutre), le vert (terre).
- Raccorder l’autre extrémité dénudée des fils sur la nouvelle prise posée : bleu à gauche, rouge à droite et vert (terre) au milieu (la broche de terre positionnée en haut).
- Remettre l’installation sous tension en agissant sur le disjoncteur général pour vérifier le fonctionnement des prises.
- Couper à nouveau le courant puis refermer le capot de ces dernières et enfin le couvercle de la moulure. Votre installation est prête.
Bricolage France24 - Monde
En images : trois ans après l'incendie, Notre-Dame-de-Paris se prépare un nouveau visage
Publié le : 15/04/2022 - 18:51
FRANCE 24
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Le 15 avril 2019, un gigantesque incendie ravageait la célèbre cathédrale de Notre-Dame-de-Paris, provoquant l'effondrement de sa charpente, de sa fameuse flèche, de son horloge et d'une partie de sa voûte, ravagées par les flammes, sous le regard médusé de millions de personnes à travers le monde. Le chantier titanesque devant la restaurer devrait s'achever en 2024, selon le délai fixé par le président Emmanuel Macron.
Trois ans après l'incendie qui l'a dévastée, Notre-Dame-de-Paris a retrouvé sa blancheur d'origine grâce au travail quotidien d'une armée d'artisans au cœur d'une forêt d'échafaudages pour sa réouverture toujours prévue en 2024.
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Le chantier titanesque a commencé dès avril 2019 par la "sécurisation" de l'édifice. Une "étape majeure" sous haute sécurité qui s'est achevée à l'été 2021, pour un coût global de 151 millions d'euros.
>> À lire et à voir aussi :"Trois ans de chantier à Notre-Dame-de-Paris : de la sécurisation à la restauration"
La catastrophe avait suscité un élan de générosité sans précédent, avec près de 844 millions d'euros de dons recueillis auprès de 340 000 donateurs de 150 pays à ce jour, selon l'établissement public chargé du chantier de restauration.
Parallèlement aux travaux en cours dans la cathédrale, des travaux de restauration se poursuivent dans des ateliers de métiers d'art partout en France.
Avec AFP
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Le chantier de Notre Dame de Paris, mis en sommeil par le Covid-19, va reprendre
À Notre-Dame, le démontage du grand orgue débute en vue de sa restauration
BILLET RETOUR
Trois ans de chantier à Notre-Dame-de-Paris : de la sécurisation à la restauration
Valeurs Actuelles
Progressisme sans limite sous Emmanuel Macron
En matière de bioéthique, ce quinquennat s’est inscrit dans la continuité progressiste. Derrière la PMA qui a braqué sur elle tous les projecteurs, le pays s’est offert la possibilité de créer des chimères homme-animal, l’autoconservation des ovocytes et a même allongé le délai d’avortement de douze à quatorze semaines malgré l’avis défavorable d’un nombre important de médecins. Tout ça est passé inaperçu, en dépit des basculements anthropologiques successifs que ces décisions représentent. En 2017, rien de tout cela n’avait vraiment été sujet à débat… Seule la PMA avait été évoquée.
L’euthanasie dans le viseur
Le candidat à l’élection présidentielle Emmanuel Macron parlait alors de la possibilité d’une ouverture de la PMA aux femmes seules et lesbiennes, à condition que le pays trouve un consensus sur le sujet. À l’issue des états généraux de la bioéthique, le directeur du Conseil consultatif national d’éthique (CCNE) qui les organisait, Jean-François Delfraissy, résume la situation : il n’y a « pas de consensus sur la PMA » chez les Français consultés. Comme par miracle, le président élu décide alors de s’appuyer sur l’avis du CCNE qui s’était déjà exprimé pour cette mesure (lui-même ayant changé d’avis en quelques années). La loi est votée, la PMA est désormais “pour toutes” et Emmanuel Macron livre son analyse à la présidente des Associations familiales catholiques qu’il croise un jour à l’Élysée : « Votre problème, c’est que vous croyez qu’un père est forcément un mâle. » Oubliée, la volonté de consensus.
À la veille du premier tour de cette élection présidentielle, le président a été interrogé sur l’euthanasie… Et que répond-il ? Qu’il y est favorable dans certains cas, mais continue à prôner le débat et la recherche… d’un consensus via une Convention citoyenne sur la fin de vie. Un homme averti en vaut deux.
L'Humanité
Parler de sexualité avec les ados, entre intimité et dialogue
ActuSi la sexualité est d’ordre personnel, les parents ne doivent pas pour autant renoncer à l’aborder avec leurs enfants. Sans imposer leurs vues, ils peuvent jouer un rôle préventif à l’égard de certaines pratiques et de possibles dangers.
Théo GobbiÀ l’adolescence, les brusques transformations du corps et de l’esprit poussent l’enfant vers des préoccupations et des pratiques inconnues jusqu’alors. C’est le début de la sexualité. L’entrée en matière se fait de manière de plus en plus précoce en raison, principalement, d’une profusion d’« informations ». Un flux tellement important – aux contenus contradictoires et parfois dangereux – qu’il peut vite prêter à confusion et rendre cette période encore plus délicate qu’elle ne l’est déjà. « À l’adolescence, on va s’affirmer comme sujet, mais aussi comme sujet sexuel. Souvent, la souffrance éprouvée à ce moment-là est due à une ambiguïté sur sa propre sexualité, qui n’est pas si simple à cerner dans le rapport à l’autre et sa rencontre », explique Fernando Bayro-Corrochano, docteur en psychologie clinique et psychanalyste, cofondateur du Centre médical spécialisé de l’enfant et de l’adolescent (CMSEA). Se confronter à l’autre, faire ses propres expériences et résoudre la question de l’ambivalence sont donc des étapes initiatiques, sensibles, et qui peuvent prendre du temps.
Par ailleurs, ces dernières années, l’approche de la sexualité s’est virtualisée – réseaux sociaux, mais aussi accès à la pornographie – chez les jeunes. « Je suis toujours étonné quand les ados me racontent qu’ils parlent avec une fille ou un garçon depuis des mois par messages, en m’expliquant qu’ils vont peut-être se voir. Ils restent dans le virtuel, sans se confronter au réel », déplore Fernando Bayro-Corrochano. Dans ces approches, il existe des particularités propres aux genres. Selon lui, les jeunes garçons « s’engouffrent » et « se perdent » plus volontiers dans le porno, vers l’âge de 12-13 ans, tandis que les jeunes filles s’en détournent rapidement pour aller vers les forums liés aux questions de sexualité. « Autre phénomène, certains garçons s’interdisent d’exprimer leur désir en raison du contexte psychosocial actuel et de la question du consentement. Il faut leur rappeler que, s’ils sont attirés par l’autre, ils peuvent le dire, demander si cela est possible, agir de la manière la plus délicate possible », indique-t-il.
Donner un horizon éthique
Si, dans certains cas, la sexualité n’est pas taboue entre un enfant et ses parents, elle reste un sujet très intime, dont l’adolescent ne parlera que très rarement à cœur ouvert. Certains développements physiologiques (par exemple les premières règles…) peuvent néanmoins permettre au parent d’entamer une discussion. « Pour les adolescents, qui sont très demandeurs d’informations fiables les accompagnant vers la vie adulte, il peut être intéressant d’entendre des histoires de la vie de leurs parents à leur âge. En filigrane, le parent peut alors donner un horizon éthique : expliquer à l’ado qu’il va découvrir des choses, mais avec lesquelles on ne peut pas faire n’importe quoi », poursuit Fernando Bayro-Corrochano.
Enfin, les parents doivent alerter sur les dangers, particulièrement liés à Internet, et rester attentifs aux interpellations de leur enfant : « Les ados font plein d’actes manqués. Ils peuvent laisser leur téléphone ouvert sur une photo osée ou sur leur page d’un réseau social. Cela peut être aussi le cas à l’écrit avec un journal intime qui traîne. Ce sont des appels à une discussion avec les parents, qui doivent profiter de ces perches tendues pour aborder certains sujets », suggère le psychanalyste. Car, s’il est essentiel de laisser à l’adolescent faire ses propres expériences, les parents doivent tenter de l’aiguiller et le conseiller pour lui éviter de faire de mauvaises rencontres et expériences.
3 questions à. « Il faut dire que le porno n’est pas la sexualité qu’il va vivre »
Fernando
Bayro
, docteur en psychologie clinique et psychanalyste (1)
-
Corrochano
Comment les parents peuvent-ils limiter l’accès aux images pornographiques ?
Aujourd’hui, avec les téléphones portables et l’accès illimité à Internet, c’est devenu très difficile. Pourtant, le contrôle parental s’impose. Lorsque l’on parle de pornographie avec un adolescent et qu’on lui demande ce qu’il voit, il va souvent s’arrêter sur un détail en particulier. Il est important de lui dire que ce n’est pas la sexualité qu’il va vivre. Certains s’identifient aux « performeurs » des vidéos, mais évidemment, le moment venu, ils se rendent compte que cela ne marche pas du tout. C’est une déception un peu frustrante. Ils finissent néanmoins par se dire que la pornographie ne correspond pas au réel. C’est toute la question des images érotiques. Il est plus intéressant de se faire son propre film vis-à-vis de quelqu’un que l’on désire pour en faire un support plus personnel de la masturbation. Il faut les amener à revendiquer leurs propres fantasmes et non pas ceux issus de ces productions.
Les nombreux films et séries pour adolescents, qui abordent régulièrement la sexualité, sont-ils de bon conseil ?
Il est vrai que des plateformes comme Netflix nourrissent largement cet attrait des jeunes pour la sexualité. Il y a même cette série, « Sex Education », par exemple, qui y fait directement référence. Les ados sont hypersollicités. Cela peut permettre d’apporter une réponse éthique, au-delà de ce qu’ils regardent, concernant le respect de l’autre et la découverte de son propre corps et de celui de l’autre. Ils sont bien conscients que certains comportements entrevus dans ces fictions ne sont pas des exemples à suivre et cela peut justement avoir un effet positif.
Les parents doivent-ils s’inspirer de leur propre expérience pour conseiller leurs enfants ?
Freud pensait déjà que ce que vit l’adolescent est un retour des pulsions qui s’étaient manifestées à l’âge précoce. Cette période est avant tout le retour du corps sexuel de l’enfant, qui est un petit diable entre 0 et 5 ans, puis un petit ange de 6 à 11 ans. Et d’un coup, cela explose. D’après mon expérience, les adultes se rappellent très peu leur crise. Je suis parfois assez étonné de constater qu’ils se souviennent avoir été en tension avec leurs parents ou leurs professeurs, mais que ce passage autour de la sexualité et de ce moment complexe durant lequel on cherche des réponses est assez refoulé. Plus que conseiller sur la théorie et sur la pratique, ils doivent avant tout veiller à ce que l’ado ne soit pas exposé aux dangers liés à l’inexpérience de la sexualité.
Famillesexualité France24 - World
Live: Russia says hit missile factory in Kyiv after Moskva flagship sinks
Issued on: 16/04/2022 - 07:05
FRANCE 24
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Russia's defence ministry said Saturday its forces had struck a military hardware factory in Kyiv, a day after warning it planned to increase strikes on the Ukrainian capital following the sinking of its Moskva warship. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
11.30am: Russia bans entry for UK Prime Minister Boris Johnson
Moscow on Saturday announced it was banning entry to Prime Minister Boris Johnson and several other top UK officials, after London imposed sanctions on Russia over its military operation in Ukraine.
"This step was taken as a response to London's unbridled information and political campaign aimed at isolating Russia internationally, creating conditions for restricting our country and strangling the domestic economy," the foreign ministry said in a statement.
10:34am: US confirms belief that Ukrainian missiles sunk Russian warship
An American official on Saturday confirmed that they believed the Russian warship, the Moskva, was sunk by two Ukrainian anticruise Neptune missiles.
In Sevastopol, the largest city in Crimea, dozens of residents gathered to mourn former flagship of the Russian Black Sea Fleet, FRANCE 24's Leo McGuinn reports.
10:24am: Rusia takes credit for attacks on military targets
Russia's defense ministry said Saturday its forces had struck a military hardware factory in Kyiv, a day after warning of intensified attacks on the Ukrainian capital.
"High-precision long-range air-launched weapons destroyed production buildings of an armaments plant in Kyiv," the ministry said in a statement on Telegram.
Russia also destroyed production buildings of an armoured vehicle plant in Kyiv and downed one Ukrainian SU-25 aircraft near the city of Izyum in Kharkiv Oblast of eastern Ukraine, Interfax news agency quoted Russia's defence ministry as saying on Saturday.
09:54am: Military hardware factory in Kyiv hit by strikes
A military hardware factory in the Ukrainian capital Kyiv was hit by strikes early Saturday, an AFP journalist said, a day after Russian forces bombed a missile unit outside the city.
Smoke rose from the area and there was a heavy police and military presence after Kyiv mayor Vitali Klitschko announced on social media there had been explosions in the city's Darnyrsky district.
09:03am: Ukrainian police investigate more than 900 bodies found in Kyiv region
Police investigations continue in to more than 900 hundred civilian bodies that Ukrainian authorities report have been found in areas surrounding Kyiv.
"A very high percentage of those who have been killed have been killed by sniper fire and other weapons," said FRANCE 24’s Rob Parsons, reporting from Kyiv.
Ukrainian authorities say they have identified over 200 Russian soldiers suspected of being involved in the killings that they hope to bring to justice in criminal court.
08:52am: Nine humanitarian evecuation corridors agreed for Saturday
Ukraine Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said nine humanitarian corridors had been agreed for Saturday to evacuate civilians, including from the besieged city of Mariupol by private cars.
Vereshchuk said in a statement that five of the nine evacuation corridors were from Ukraine's Luhansk region in the east of the country, which local officials have said is under heavy shelling.
08:15am: Rescuers and medics onsite following Kyiv explosion
Rescuers and medics were working on the site of an early Saturday blast on the outskirts of Kyiv, the mayor of Kyiv, Vitali Klitschko, said in an online post.
The explosion took place in Kyiv's Darnytskyi district, Klitschko said in a post on the Telegram messaging app. It is the southeastern district of Kyiv, on the left bank of Dnipro river.
Klitschko added that information on wounded is being confirmed.
07:23am: 2,500 to 3,000 Ukrainian troops have died in war, says Zelensky
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Friday told CNN that between 2,500 to 3,000 Ukrainian troops have died so far in the war with Russia and another 10,000 have been injured.
06:54am: Missile factory attacked in Kyiv produced weapons that sank Russian warship, says Ukraine
Russia pounded a Ukrainian rocket factory following the sinking of its Black Sea flagship, as President Volodymyr Zelensky said his allies could shorten the war by delivering the weapons he had requested.
The Vizar factory, near Kyiv's international airport, was seriously damaged in the overnight strikes, an AFP journalist saw on Friday.
Russia said it had used sea-based long-range missiles to hit the plant, which Ukraine's state weapons manufacturer says produced Neptune cruise missiles -- the projectiles both Kyiv and Washington say were used to sink the Moskva warship.
"There were five hits. My employee was in the office and got thrown off his feet by the blast," Andrei Sizov, the 47-year-old owner of a nearby wood workshop, told AFP.
"They are making us pay for destroying the Moskva," he said.
>> Analysis: Russia loses warship, says attacks on Kyiv will increase
06:03am: Explosions heard in Kyiv and Lviv, says local media
Explosions were heard in the early hours on Saturday in Ukraine's capital, Kyiv, and the western city of Lviv, local media reported.
Air raid sirens were going off over most of Ukraine early on Saturday.
There has been no official confirmation of the explosions.
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ON THE GROUND
Residents of Ukraine's Kramatorsk left behind after train station strike halts evacuations
The France 24 Interview
Ukrainian FM Kuleba urges France to call atrocities in Ukraine a 'genocide'
The Debate
Wave of setbacks: Russia regroups as Ukraine braces for more bombing
Le Monde
Bouches-du-Rhône, toute l’expérience de la Provence
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Territoire solaire, multiculturel, aux sites préservés, les Bouches-du-Rhône font alterner un littoral minéral sublime et un arrière-pays authentique. Partez à la rencontre de cette Provence de contrastes et de simplicité que l’on expérimente en osant sortir des sentiers battus !
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Bouches-du-Rhône : un territoire à croquer
Intégrées à la Vallée de la Gastronomie - cette destination gourmande qui relie Dijon à Marseille - les Bouches-du-Rhône vous emmènent en voyage gastronomique ! Embarquement immédiat à Marseille qui, après le succès de l’année de la gastronomie en 2019 (Plus de 2 millions de participants), remet le couvert pour la 4e édition avec l’événement MPG2022, devenu culte. Au programme : la 3e édition des dîners insolites programmés tout au long du mois de juillet dans des lieux décalés avec des chef (fe) s épatant(e) s. Mais avant cela : le grand banquet dressé sur la Corniche Kennedy à Marseille et qui réunit quelque 1 000 convives face au soleil couchant pour un dîner hors normes.
En juin, place au Street Food Festival ! Producteurs locaux, artisans, chefs et métiers de bouche mettent en commun leur savoir-faire sur fond de DJ sets et de performances street art. On profite de l’escapade dans ce département pour s’intéresser au spiritueux local, le pastis ! Comme celui élaboré par la distillerie Garagaï à partir de 20 plantes et fleurs fraîches récoltées aux abords de la Sainte-Victoire. Pour aller plus loin dans la découverte de la Provence, cap sur les Alpilles ! L’écurie Petit Roman organise des balades à cheval gourmandes en formule ½ journée ou bivouac avec des pros formés par des indiens Navajos. Au Domaine du Temps perdu à Mouriès, vous découvrirez une ferme écosystémique semée d’oliviers et d’amandiers, qui produit une bonne huile d’olive AOP des Baux-de-Provence. Et, puisqu’on est dans le coin, pourquoi ne pas faire un saut au Mas de la Pyramide à Saint-Rémy-de-Provence, un musée rural implanté dans d’anciennes carrières romaines. Très impressionnant le travail de taille sur ce rocher dressé à 20 mètres de hauteur !
S’immerger en pleine nature
On peut également chausser ses chaussures de marche pour partir à l’assaut du nouveau GR La Routo qui relie la France à l’Italie, sur le tronçon qui part d’Arles, traverse Maussanne-les-Alpilles et débouche sur Aix-en-Provence. À Peyrolles-en-Provence, la balade suit le fil de l’ancien canal du Verdon, sur 12 km. Une véritable page d’histoire de l’irrigation ! Plus contemplatif comme itinéraire : on grimpe à bord du petit train de la Côte Bleue qui relie Marseille à Miramas via Martigues. 60 km de voie ferrée avec vues plongeantes sur la pinède et les eaux cristallines !
Faites donc un break sportif à Carry-le-Rouet pour une randonnée de 12,4 km, celle de Notre Dame du Rouet et Bon Jean, qui en met plein la vue ! Envie de Camargue ? Pour varier du cheval ou du vélo, on fend les eaux en paddle ! Trott Camargue, la base de loisirs des Saintes-Maries-de-la-Mer loue des trott-paddle, une trottinette de mer qui file à 11 km/h. Repos bien mérité au Mas du Couvin, un établissement typiquement camarguais au cœur des étangs et des marais, ou aux Lodges de Camargue, des sortes de cabanes de pêcheurs sur pilotis à Port-Saint-Louis-du-Rhône.
De nouveaux regards, des écrins mythiques
La cité arlésienne, aux portes de la Camargue, n’a pas fini de faire parler d’elle ! Au succès des Rencontres de la photographie, à la nouvelle dynamique impulsée par le Parc des Ateliers de Luma, s’ajoute l’ouverture de la Fondation Lee Ufan, l’artiste contemporain de l’extrême dépouillement, entre les murs de l’Hôtel Vernon réhabilité par Tadao Ando. Avec ce nouveau lieu de culture, la ville s’affirme comme une référence de l’art contemporain !
Consacré au fabuleux destin de Paul Ricard, le nouveau musée du Domaine de Méjanes présente des spectacles de taureaux, des balades à cheval, des hébergements en roulotte et des restaurants. Et, pour cultiver vos connaissances sur la Camargue, ne manquez pas le nouveau musée d’archéologie maritime et d’ethnographie aux Saintes-Maries-de-la-Mer. C’est à la Villa Méditerranée de Marseille qu’il faudra aussi se rendre pour découvrir une réplique de la Grotte Cosquer, la seule grotte préhistorique sous-marine avec plus de 500 œuvres d’art pariétales enfoui à 37 mètres de profondeur !
www.myprovence.fr/
Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Valeurs Actuelles
Dans les Yvelines, une ancienne élue LREM condamnée pour “revenge porn”
Ce 16 avril, Le Parisien fait savoir qu’Agnès Cerighelli vient d’être condamnée à dix mois de prison avec sursis et à 5 000 euros de dédommagement. En effet, cette ancienne élue de la République en Marche a été jugée coupable d’avoir diffusé des photos très intimes du photographe parisien Olivier Ciappa, aujourd’hui devenue Olivia Ciappa après une transition identitaire. « (Ses actes) ont eu des conséquences dramatiques, le préjudice moral et financier est colossal », a indiqué Me Laguens, l’avocate de la plaignante. Après les faits de « revenge porn » reprochés à l’ex-membre de l’opposition de Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines, la photographe avait tenté de mettre fin à ses jours et passé plusieurs jours dans le coma. « Cette femme est instable et dangereuse (…) Cette condamnation ne suffira pas à me reconstruire », a déploré la victime.
Milliers de clichés
Le conflit entre les deux parties prenantes a démarré en 2019, alors que le débat autour de la PMA battait son plein. Qualifiée de « chef de file du lobby LGBT+ » par Agnès Cerighelli, Olivia Ciappa s’est écharpée à de nombreuses reprises avec l’élue, qui a été condamnée pour des propos homophobes. De nombreux clichés intimes de la photographe ont ensuite été volés sur son ordinateur lors d’un piratage, puis diffusés sur les réseaux sociaux après lui avoir fait du chantage. « Ce sont des photos avec certains de mes partenaires qui sont parfois chanteurs, acteurs, hommes politiques », a expliqué Olivia Ciappa, avant d’ajouter : « L’entourage ne sait parfois même pas qu’ils sont gays. » Si une trentaine de photos ont été diffusées, ce sont au total des milliers de clichés qui ont été dérobés. Agnès Cerighelli a annoncé faire appel de sa condamnation qu’elle a jugé « inique, injustifiée et abusive ». Dans deux mois, elle sera de nouveau jugée, cette fois-ci dans une affaire de chantage et diffamation datant de 2019 à l’encontre d’Olivier d’Olivia Ciappa.
France24 - Monde
En visite à Notre-Dame-de-Paris, Emmanuel Macron salue une "avancée extraordinaire"
Publié le : 15/04/2022 - 20:13Modifié le : 15/04/2022 - 21:35
FRANCE 24
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Le chef de l'État français, Emmanuel Macron, s'est rendu vendredi sur le chantier encore en cours de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, défigurée par les flammes il y a trois ans jour pour jour. Le président a salué lors de sa visite, "une avancée extraordinaire" dans les travaux visant à restaurer le monument et réaffirmé que la réouverture de l'édifice au public et au culte se fera en 2024.
Le président français, Emmanuel Macron, a considéré vendredi 15 avril lors d'une visite du chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris qu'il représentait un "témoignage d'espérance", en félicitant "ceux qui passent leurs jours et leurs nuits" à rénover l'édifice, trois ans après son incendie.
"Dans cette période où l'on sort du Covid-19 et [en pleine] guerre en Europe, c'est aussi un témoignage d'espérance, ça a beaucoup de sens", a estimé le chef de l'État, en se félicitant par ailleurs d'une "parenthèse" dans sa campagne électorale.
>> À (re)lire aussi : "Trois ans de chantier à Notre-Dame-de-Paris : de la sécurisation à la restauration"
Il était accompagné de son épouse, Brigitte Macron.
"Nous sommes un Vendredi saint, il se trouve que cette fête religieuse correspond aussi – c'est assez rare – à Pessah pour nos compatriotes de confession juive et au Ramadan pour nos compatriotes de religion musulmane", a-t-il poursuivi en soulignant être "président d'une République laïque", mais en relevant "une espèce de synchronisme".
Lors de cette visite de près de deux heures, le président de la République a échangé avec des compagnons des entreprises qui ont participé au chantier, notamment des tailleurs de pierre.
"Je trouve qu'il y a une avancée extraordinaire", a-t-il salué, félicitant ceux qui "travaillent jour et nuit" et remerciant "l'ensemble des équipes, des entreprises, des artisans, des corps de métier qui sont associés ainsi que tous les producteurs français, qu'il s'agisse des pierres comme du bois, donc des arbres, qui sont mobilisés en intimité avec le diocèse de Paris".
Réouverture prévue en 2024
Emmanuel Macron a par ailleurs réaffirmé que l'objectif de rendre la cathédrale en cinq ans sera tenu, soit en 2024, "ce qui n'exclut pas que certains travaux pourront se poursuivre après la réouverture", a précisé son entourage.
Ce sera rouvert "au culte et à la visite, et pèlerins et visiteurs retrouveront Notre-Dame plus belle que jamais puisqu'elle aura retrouvé ses couleurs et son éclat d'origine", a encore insisté le chef de l'État.
>> À (re)voir : "Inquiétude sur la pollution au plomb après l’incendie de Notre-Dame"
Trois ans après l'incendie qui l'a dévastée, Notre-Dame de Paris a retrouvé sa blancheur d'origine grâce au travail quotidien d'une armée d'artisans au cœur d'une forêt d'échafaudages.
Le 15 avril 2019, un spectaculaire incendie a ravagé ce chef-d'œuvre de l'art gothique, provoquant l'effondrement de sa charpente, de sa flèche, de son horloge et d'une partie de sa voûte, ravagées par les flammes, sous le regard incrédule et catastrophé de millions de personnes à travers le monde.
En pleine Semaine sainte, la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, âgée de 850 ans, est plongée dans un profond sommeil pour une opération chirurgicale de grande ampleur en bordure de Seine, où elle accueillait 12 millions de visiteurs chaque année avant l'incendie.
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Avec AFP
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DEMAIN A LA UNE
Notre-Dame de Paris : la cathédrale renaît de ses cendres
BILLET RETOUR
Trois ans de chantier à Notre-Dame-de-Paris : de la sécurisation à la restauration
En images : trois ans après l'incendie, Notre-Dame-de-Paris se prépare un nouveau visage
L'Humanité
Savoir réagir face au sexisme dans l’entreprise
ActuPropos misogynes, dégradants voire racistes, harcèlement sexuel… Les abus sont légion en milieu professionnel. Pour les combattre, il est décisif de s’appuyer sur le collectif.
Mélanie MermozVotre collègue Jean-Michel vous a encore appelée« ma petite » alors que vous veniez de terminer la présentation sur laquelle vous aviez travaillé des jours. Pendant cette réunion, vous avez été interrompue à de multiples reprises. À la pause, une énième blague sur les blondes a été racontée. Depuis que vous êtes mère, vous ne comptez plus les réflexions sur votre manque de disponibilité. Pour les femmes perçues comme non blanches, ces propos se mélangent souvent avec d’autres sur leur origine, leur apparence… « Le sexisme est racialisé », décrit Marie Dasilva, coach en stratégie et autrice de « Survivre au taf ». « Les femmes maghrébines vont devoir faire face à des clichés orientalistes. Pour les femmes noires, le “mysogynoir” décrit cette combinaison de sexisme et de racisme, les cheveux des femmes noires sont ainsi très scrutés, tout comme leur corps. Une jeune femme noire s’est ainsi vu reprocher de s’habiller de manière vulgaire alors que ses jupes arrivaient à hauteur de genoux, que ses hauts n’étaient pas décolletés », poursuit-elle.
Au quotidien, ces agissements sexistes pourrissent la vie professionnelle des femmes et ont un impact sur la progression de leur carrière. Il n’est toutefois pas simple de savoir comment réagir individuellement quand on en est victime ou témoin. Celle – plus rarement celui – qui marque sa désapprobation est rapidement accusée de « manquer d’humour » avec l’éternel refrain : « On ne peut plus rien dire. » La tentation est donc de se taire et de serrer les dents. « Le silence est une stratégie, mais il est dommageable à terme, car il encourage l’escalade. Du côté des témoins, le silence est une complicité », alerte Marie Dasilva.
Interpeller la direction
Il est possible pour résister de s’appuyer sur le Code du travail. Celui-ci est très clair. « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant », stipule l’article L.1142-2-1. Depuis le 31 mars, la définition du harcèlement sexuel a été alignée dans le Code du travail sur celle du Code pénal : il s’agit notamment de « propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante » (L.1153-1). La répétition qui caractérise le harcèlement sexuel peut être l’œuvre de plusieurs personnes et il n’y a pas besoin de concertation entre les protagonistes.
L’action collective permet de faire reculer ces comportements. Élus du personnel et organisations syndicales doivent pour cela se saisir de cette question. Les pistes d’action ne manquent pas : formation des élus et militants, placardage d’affiches de sensibilisation et bien sûr interpellation des directions. L’employeur doit prendre toute mesure pour faire cesser des situations de harcèlement sexuel dont il a été informé, mais il doit aussi agir en amont pour éviter qu’elles ne se produisent.
droit du travail Valeurs Actuelles
“Revenge porn” : une campagne de prévention de la police fait scandale sur les réseaux sociaux
Ce samedi 6 mars, le compte officiel de la police nationale s’est vu contraint de supprimer une campagne de prévention sur les risques de « revenge porn ». En cause, un visuel jugé plus culpabilisant pour les victimes que pour les coupables.
Cela partait sans doute d’une bonne intention, mais chacun sait que l’enfer en est pavé. Ce samedi 6 mars, le service communication de la police nationale publiait un nouveau visuel alertant sur les risques du « sexting » et des « nudes » (littéralement, des nus). Cette pratique, qui consiste pour un internaute à envoyer une photo de son corps partiellement ou totalement dénudé à un autre, n’est en effet pas sans risques. Elle débouche parfois même sur une autre pratique – illégale celle-ci -, le « revenge porn ». La « vengeance porno » consiste cette fois à la diffusion des susnommés « nudes » par leur destinataire, souvent dans un but malveillant. C’est à propos de ses risques que la police espérait donc alerter les adeptes des « nudes ». Le visuel mettait en scène une jeune femme faisant face à un jeune homme, tous deux penchés sur leur téléphone. Entre les deux personnages, cette phrase, à première vue anodine : « Envoyer un nude, c’est accepter de prendre le risque de voir cette photo partagée ». Une vision de la chose qui a fait hurler les réseaux sociaux, poussant la police à supprimer son visuel.
Culpabilisation des victimes
« Il a bien reçu ton nude. Tes amis, tes parents, tes camarades de classe, tes cousins, tes professeurs, tes voisins, ton boulanger, ton ex-petit ami, ton facteur, tes grands-parents, ta nièce aussi », disait encore l’illustration. Problème : de nombreux internautes ont brocardé une campagne tournée contre la victime du « revenge porn », au lieu de mettre le coupable face à ses responsabilités. Comme le rapporte franceinfo, c’est par exemple la militante féministe Caroline de Haas qui a immédiatement exigé la suppression du visuel. « La culpabilisation des victimes c’est non », assène-t-elle. Même son de cloche du côté d’Aurore Lalucq, député européen de Place publique (le micro parti de Raphaël Glucksmann, proche du PS) : « Envoyer un nude n’est pas un délit, publier une image sans l’accord de la personne l’est ». Devant l’intensité et le nombre de reproches, la police a donc fini par supprimer son visuel, évoquant par la suite « une maladresse ». Le visuel, pourtant, ne voulait vraisemblablement pas « culpabiliser » les victimes de « revenge porn », mais alerter les amateurs de « sexting » et de « nudes » – de plus en plus jeunes – des risques importants qu’entraîne ce genre de pratique. « Nous ne portons jamais l’idée que les victimes pourraient être responsables de la situation qu’elles subissent », conclut le service communication de la police, cité par franceinfo.
Le Monde
Vaucluse : l’expérience de la Provence
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Destination Nature, le Vaucluse invite à se ressourcer ! Partez à la rencontre des producteurs locaux, à l’assaut du Mont Ventoux, baladez-vous dans les ruelles caladées des adorables villages du Luberon. À 2 h 40 en TGV de la capitale, le Vaucluse est aussi un fabuleux terrain de jeux pour les amateurs d’authenticité.
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Le plein d’activités outdoor dans le Vaucluse
3 000 km de randonnées balisées quadrillent le territoire du Vaucluse, des vignobles aux champs de lavande en passant par les massifs et les villages perchés. À Bonnieux, à 700 mètres d’altitude, on s’émerveille devant les spécimens centenaires de la forêt des cèdres sur un parcours de 10 km. Depuis Gigondas, le massif des Dentelles de Montmirail se découvre à pied jusqu’au belvédère du midi puis jusqu’aux crêtes. Véritable curiosité de pierres sèches, le Village des Bories se visite dans les environs de Gordes. Classées Réserve de biosphère, les Gorges de la Nesque offrent des paysages spectaculaires sur le canyon depuis le belvédère du Castellaras.
L’ascension du Mont Ventoux (https://www.provence-a-velo.fr/equipements/cote-rhone/ev17-etape-17-et-18-via-rhona-lapalud-orange-avignon/provence-4920103-1.html), surnommé le Géant de Provence, est un véritable challenge pour les cyclistes ! Pour atteindre le sommet à l’aspect lunaire, on peut partir de Bédoin, Sault ou Malaucène pour une montée mythique d’environ 20 km. Plus paisible, l’itinéraire cyclable de la ViaRhôna (https://www.provence-a-velo.fr/equipements/cote-rhone/ev17-etape-17-et-18-via-rhona-lapalud-orange-avignon/provence-4920103-1.html) : qui permet de rejoindre les cités médiévales de Mondragon, Mornas et Piolenc en profitant des paysages vauclusiens.
Au cœur des vignobles vauclusiens
Mais le Vaucluse est également une terre viticole réputée pour ses vins rouges charpentés avec ses crus qui portent le nom de villages vignerons comme Gigondas, Cairanne, Rasteau, Vacqueyras ou encore Beaumes-de-Venise, ses vins classés en appellations Ventoux et Luberon et en IGP Vins du Vaucluse et son Châteauneuf-du-Pape. Pour parfaire la découverte œnologique, on fera une halte au Carré du palais à Avignon ; un bar à vins, restaurant et école des vins. Les amateurs d’œnotourisme partiront en vadrouille dans un authentique Combi de 1965 au Domaine de la Tourade à Gigondas. Une sortie vintage sur fond musical à prolonger par une nuitée au cœur des vignes !
Pour découvrir les cépages traditionnels et comprendre les terroirs de Gigondas qui donnent structure et personnalité aux vins du Vaucluse, la Maison Pierre Amadieu propose une visite éclairée de sa cave suivie d’une dégustation. Changement d’atmosphère au Château de Sannes, au pied du Luberon avec ses cours d’aquarelle, de yoga, de chant et ses sentiers découvertes qui sillonnent le vignoble autour de la belle demeure. Mais le Vaucluse est aussi une destination maraîchère grâce à sa plaine agricole que l’on nomme Le Comtat Venaissin ! Un territoire fertile à apprivoiser, pour les gourmets, sur les étals des marchés. Aux beaux jours, on en profitera aussi pour goûter la très parfumée fraise de Carpentras et un peu plus tard dans la saison, la cerise des Monts de Venasque.
Plaisir des sens dans les villages du Vaucluse
Classées parmi les Plus Beaux Villages de France, certaines communes du Vaucluse sont des pépites à visiter. C’est le cas de Venasque, ancienne cité médiévale posée sur un éperon rocheux ou d’Ansouis, qui regarde la plaine de la Durance avec son magnifique château. Gordes, village tout aussi perché, déroule ses ruelles en calades autour de son château Renaissance. À ne pas manquer à deux pas : l’Abbaye cistercienne de Sénanque. Lieu de villégiature d’Albert Camus, Lourmarin installe ses établissements de charme et ses galeries d’art au pied du Luberon. Ménerbes, qui regarde les monts du Vaucluse et le Luberon, fourmille d’hôtels particuliers et de vieilles demeures non loin de l’Abbaye Saint-Hilaire, classée Monument historique. Pour saisir toute l’âme des marchés provençaux, ne manquez pas les étals d’Apt qui sont dressés place de la Bouquerie et à travers la vieille ville chaque samedi depuis le XIIe siècle. Chaque jeudi et dimanche, on longe les canaux de la Sorgue à l’Isle-sur-la-Sorgue, un panier à la main. L’occasion de chiner chez les nombreux antiquaires de la commune ! Les produits du terroir sont aussi une source intarissable d’inspiration pour les chefs étoilés du Vaucluse ! Pour se régaler de recettes du terroir, réinterprétées avec finesse, on s’attablera à la Bastide de Capelongue à Bonnieux ou bien à la Table de Xavier Mathieu à Gordes. A Cucuron, le chef Eric Sapet met à l’honneur une cuisine gourmande du marché dans son établissement La Petite Maison de Cucuron. Sur des notes végétales et marines, Nadia Sammut imagine un véritable voyage gustatif dans son auberge La Fenière à Cadenet.
www.provenceguide.com/slow-tourisme-en-vaucluse
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : 900 corps de civils découverts dans la région de Kiev
Publié le : 15/04/2022 - 05:55Modifié le : 15/04/2022 - 22:58
FRANCE 24
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Des sources policières ukrainiennes affirment avoir découvert 900 cadavres de civils dans la région de Kiev, ville où la Russie va intensifier ses frappes, en réplique aux attaques en territoire russe, a indiqué vendredi le Kremlin. L'Ukraine déplore plusieurs morts et des dizaines de blessés lors des dernières 24 heures, dans le Donbass ainsi qu'à Kharkiv, dans l'est du pays. Voici le fil du 15 avril.
Cette page n'est pas actualisée, cliquez ici pour plus d'informations sur la guerre en Ukraine.
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20 h 30 : plus de 900 corps de civils retrouvés dans la région de Kiev
Plus de 900 corps de civils ont été découverts dans la région de Kiev, d'où les forces russes se sont retirées, selon le chef de la police locale.
Lors d'un briefing dans la capitale ukrainienne, Andriy Nebytov, chef de la police régionale de Kiev, a déclaré que les corps avaient été abandonnés dans les rues ou sommairement enterrés. Citant des données fournies par la police, il affirme que 95 % sont morts de blessures par balle.
"Par conséquent, il nous apparaît que sous l'occupation (russe), des gens ont simplement été exécutés dans les rues", a déclaré Andriy Nebytov. De nouveaux corps sont retrouvés chaque jour, sous les décombres, ou dans des fosses communes, a-t-il ajouté.
De nombreuses personnes ont été tuées à Boutcha, une ville située à l'extérieur de la capitale ukrainienne, où des informations faisant état d'atrocités de masse ont choqué le monde. "La plupart des victimes ont été retrouvées à Boutcha, où gisent 350 cadavres", a déclaré Andriy Nebytov.
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20 h 08 : dans un timbre, la poste ukrainienne fait un doigt d'honneur à la Russie
Un timbre représentant un soldat ukrainien qui fait un doigt d'honneur au "Moskva", un vaisseau amiral russe coulé jeudi en mer Noire, s'est arraché vendredi à travers les bureaux de poste du pays, devenant un objet collector et un symbole de "victoire". Le timbre avait été conçu avant que le croiseur russe Moska ne soit coulé.
À la poste centrale de Kiev, des centaines d'Ukrainiens de tous âges ont fait la queue pendant plusieurs heures pour se procurer en premier le timbre rectangulaire qui devait être imprimé à un million d'exemplaires.
En #Ukraine, même la poste sait faire de la sorcellerie. Ce timbre avec le croiseur "#Moscou" en arrière-plan a été émis la veille de sa destruction par l'armée ukrainienne. pic.twitter.com/RSkZR9mSd1
April 15, 2022 -
19 h 14 : le croiseur russe Moskva a bien été coulé par deux missiles ukrainiens, selon Pentagone
Le croiseur russe Moskva a bien été coulé par deux missiles ukrainiens, a déclaré vendredi un haut responsable du Pentagone, soulignant que c'est "un gros coup dur" pour la Russie.
"Nous estimons qu'ils l'ont touché avec deux Neptune", a indiqué à quelques journalistes ce haut responsable ayant requis l'anonymat, démentant ainsi la version de Moscou qui affirme que son navire amiral sur le théâtre ukrainien a été "gravement endommagé" par un incendie.
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18 h 30 : Volodymyr Zelensky fait écho aux craintes de la CIA sur un risque nucléaire russe
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé vendredi que "le monde entier" devait être "inquiet" du risque que son homologue russe Vladimir Poutine, acculé par ses revers militaires en Ukraine, ait recours à une arme nucléaire tactique, faisant écho à l'avertissement du directeur de la CIA.
Le patron du renseignement extérieur américain, William Burns, a estimé jeudi qu'il ne fallait pas "prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques" ou "de faible puissance" par le président Poutine s'il devait "sombrer dans le désespoir" face aux échecs de son armée.
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17 h 33 : sept morts et 34 blessés dans des bombardements russes sur Kharkiv
Au moins sept personnes ont été tuées et 34 autres blessées dans des bombardements russes sur une zone résidentielle à Kharkiv, grande ville du nord-est de l'Ukraine, a annoncé vendredi le gouverneur régional.
"Les occupants ont tiré sur l'un des quartiers résidentiels de la ville de Kharkiv. Malheureusement, 34 personnes ont été blessées, dont trois enfants. Sept personnes ont été tuées, dont un enfant de sept mois", a déclaré sur Telegram Oleg Sinegoubov.
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17 h 19 : Moscou expulse 18 membres de la représentation de l'UE en Russie
Moscou a annoncé vendredi l'expulsion de 18 diplomates de la représentation de l'Union européenne en Russie, en représailles à une mesure similaire prise par Bruxelles à la suite de l'offensive du Kremlin en Ukraine.
"En guise de représailles aux actions inamicales de l'Union européenne, 18 membres de la Représentation de l'UE en Russie sont déclarés personae non gratae et doivent quitter le territoire russe au plus tôt", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. L'UE a quant à elle jugé "injustifiée" cette expulsion des 18 membres de sa représentation.
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15 h 16 : des sénateurs américains mettent Pékin en garde au sujet de son "soutien" à la Russie
"La Chine doit payer un plus grand prix pour son soutien à la Russie en pleine guerre avec l'Ukraine", a averti vendredi le sénateur américain Lindsey Graham lors d'une visite à Taïwan de parlementaires, qui ont réaffirmé la volonté de Washington de ne pas abandonner l'île. Pékin a menacé d'adopter des "mesures fortes" en réponse à cette visite effectuée par le sénateur Graham à la tête d'une délégation de parlementaires américains
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14 h 04 : cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe
Plus de cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, selon les chiffres du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Plus de 2,7 millions de réfugiés ukrainiens – soit près de six sur dix depuis le début de la guerre – ont fui vers la Pologne. Plus de 725 000 ont atteint la Roumanie.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) compte également 215 000 de non-Ukrainiens qui ont fui l'Ukraine. Outre les réfugiés en dehors des frontières ukrainiennes, l'OIM évalue à 7,1 millions le nombre de personnes déplacées à l'intérieur même de l'Ukraine.
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13 h 03 : une usine fabriquant des missiles Neptune touchée par une frappe russe
Une usine de la région de Kiev, fabriquant des missiles Neptune que l'armée ukrainienne avait indiqué avoir utilisés pour frapper le croiseur russe Moskva, a été touchée dans la nuit par une frappe russe, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.
Un atelier de l'usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la localité de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés, a pu voir l'AFP. Une cinquantaine de véhicules garés sur le parking à proximité ont aussi eu leurs vitres soufflées.
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12 h 24 : sept civils tués dans des tirs russes sur des bus d'évacuation près de Kharkiv
Sept civils ont été tués et 27 blessés jeudi dans des tirs russes sur des bus d'évacuation dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le parquet général ukrainien.
"Le 14 avril, des militaires russes ont tiré sur des bus d'évacuation avec des civils dans la localité de Borova. Selon les premières informations, sept personnes ont été tuées et 27 blessées", a écrit le parquet sur Telegram. Une enquête a été ouverte pour "violation des lois et coutumes de guerre, associée au meurtre avec préméditation", a-t-il ajouté.
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11 h 57 : une adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan aurait "des conséquences", prévient Moscou
Une adhésion à l'Otan de la Suède et de la Finlande aurait des conséquences pour ces pays et la sécurité européenne, a mis en garde le ministère russe des Affaires étrangères.
Ces pays "doivent comprendre les conséquences d'une telle mesure pour nos relations bilatérales et pour l'architecture sécuritaire européenne dans son ensemble", a déclaré la porte-parole du ministère, Maria Zakharova, dans un communiqué.
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11 h 36 : nouvel échange de prisonniers russes et ukrainiens
Un nouvel échange de prisonniers de guerre russes et ukrainiens a eu lieu jeudi dans la région de Kherson, région du sud de l'Ukraine partiellement sous contrôle russe, a annoncé vendredi matin l'armée ukrainienne.
"Après des négociations tendues, nous avons réussi à conclure des accords sur un échange de prisonniers dans la région du village de Possad-Pokrovské, où quatre prisonniers de l'armée russe ont été échangés contre nos cinq", a indiqué le commandement Sud de l'armée sur sa page Facebook.
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10 h 05 : Moscou affirme avoir tué une trentaine de "mercenaires polonais"
La Russie a affirmé avoir tué une trentaine de "mercenaires polonais" dans une frappe menée dans le nord-est de l'Ukraine, dans un contexte de vives tensions entre Moscou et Varsovie.
"En conséquence de la frappe, un détachement de mercenaires d'une compagnie militaire privée polonaise (...) a été liquidé dans le village d'Izioumske, dans la région de Kharkiv. Jusqu'à 30 mercenaires polonais ont été éliminés", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.
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9 h 30 : la Russie va intensifier ses frappes sur Kiev
Le gouvernement russe a fait savoir que l'armée russe allait intensifier ses frappes sur Kiev en réplique aux attaques en territoire russe. Moscou a aussi annoncé qu'une usine d'armement a été bombardée près de la capitale ukrainienne.
"Le nombre et l'ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique à toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages menés en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev", a indiqué le ministère russe de la Défense, annonçant la destruction d'un atelier de production de missiles sol-air dans l'usine Vizar.
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9 h 04 : cinq morts dans le Donbass, explosions au sud de Kiev
Cinq personnes ont été tuées dans le Donbass, dans l'est de l'Ukraine, au cours des dernières 24 heures, tandis que des explosions ont retenti dans la nuit au sud de Kiev, apparemment sans faire de dégâts ni de blessés, a indiqué vendredi matin la présidence ukrainienne.
Le contrôle de l'ensemble du Donbass, partiellement aux mains des séparatistes prorusses depuis 2014, est depuis la fin mars la cible prioritaire de l'armée russe. Dans la plus grande région du Donbass, celle de Donetsk, où "des combats se déroulent sur toute la ligne de front", trois personnes ont été tuées et sept blessées, selon la présidence. L'autre région de ce bassin minier, celle de Lougansk, a elle été le théâtre de 24 bombardements qui ont fait deux morts et deux blessés, a-t-on précisé de même source.
Dans la région de Kiev, "des explosions" ont été entendues dans le district de Vassylkiv (au sud-ouest de Kiev). Selon les premières informations, la défense anti-aérienne est entrée en action", selon un point quotidien qui se base sur des informations envoyées par les autorités régionales.
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2 h 37 : de puissantes explosions entendues à Kiev
De puissantes explosions ont été entendues à Kiev aux premières heures de la journée de vendredi, tandis que des sirènes d'alerte ont retenti à travers l'Ukraine alors que les forces ukrainiennes et les habitants se préparaient à de nouvelles attaques de la Russie. Il semble s'agir des plus importantes explosions dans la capitale ukrainienne et ses environs depuis que l'armée russe s'est retirée de la zone plus tôt ce mois-ci en vue d’un redéploiement dans le sud et l'est du pays.
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2 h 30 : la CIA prévient du risque nucléaire posé par un Poutine confronté à des revers
"Vu qu’il est possible que le président Poutine et les dirigeants russes sombrent dans le désespoir, compte tenu des revers qu’ils ont subis jusqu’ici d’un point de vue militaire, aucun de nous ne peut prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques ou des armes nucléaires de faible puissance", a déclaré jeudi le chef de la CIA, William Burns, lors d’un discours à Atlanta.
Le Kremlin a évoqué la mise en alerte de ses forces nucléaires "mais nous n’avons pas vraiment constaté de signes concrets comme des déploiements ou des mesures militaires qui pourraient aggraver nos inquiétudes", a ajouté le patron de la principale agence de renseignement américaine. "Il est évident que nous sommes très inquiets. Je sais que le président (Joe) Biden est profondément préoccupé par le risque d’une Troisième Guerre mondiale et fait tout pour éviter de parvenir au point où un conflit nucléaire devient possible", a-t-il ajouté.
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23 h 50 : le Moskva coulé, "un coup dur" pour la flotte russe
La perte du croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire qui a coulé jeudi, est "un coup dur" pour la flotte russe dans la région, a déclaré jeudi le porte-parole du Pentagone, John Kirby. "Cela aura des conséquences sur leurs capacités" de combat, car le navire était un "élément-clé de leurs efforts pour établir une domination navale en mer Noire", a ajouté le porte-parole américain sur la chaîne CNN.
Le Moskva "assurait la couverture aérienne des autres vaisseaux pendant leurs opérations, notamment le bombardement de la côte et les manœuvres de débarquement", a détaillé de son côté le porte-parole de l'administration militaire régionale d'Odessa Sergueï Bratchouk, sur Telegram.
Quelles que soient les circonstances du naufrage, il s'agit pour la Russie de l'un de ses plus gros revers et d'une humiliation majeure.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a enfoncé le clou dans son message vidéo rituel du soir en faisant référence aux Ukrainiens comme "ceux qui ont montré que les navires russes ne peuvent qu'aller au fond".
Avec AFP et Reuters
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Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
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Un menu de Pâques léger et amène
ActuFaire une croix sur les mets fastueux et le chocolat à tout-va sans se flageller, c’est possible ! Nos conseils pour faire un repas sain sans bouder les plaisirs de la table.
André GoulvenFête chrétienne aux origines judaïques, Pâques se célèbre habituellement autour d’un bon repas. C’est l’occasion de déguster de délicieux mets printaniers tout en se laissant tenter par des recettes plus riches que d’ordinaire. Mais qui dit gourmandise ne dit pas forcément « malbouffe » en quantités extravagantes. Quelques bons produits assortis à une cuisine réfléchie peuvent très facilement allier tradition et nourriture saine, en entrée, plat et dessert.
Les œufs, aujourd’hui en chocolat, étaient autrefois un mets incontournable du déjeuner pascal. Pour une entrée simple, mais un peu plus festive qu’à l’accoutumée, il est possible de les colorer une fois cuits et refroidis en les teignant grâce à des solutions disponibles dans le commerce, ou en mélangeant une cuillère à café de vinaigre blanc et quelques gouttes de colorant alimentaire dans un demi-verre d’eau.
Les légumes de la passion
Si l’on préfère les œufs mimosa, remplacer la mayonnaise par du fromage blanc permet de diminuer l’apport calorique tout en lui gardant un aspect gourmand. Dans un petit bol, il suffit de mélanger le jaune émietté, de la ciboulette, un oignon finement haché, du sel et du poivre. Il ne manque qu’à garnir les blancs avec la mixture et de passer la préparation quelques minutes au four à 180 °C.
Agneau pascal, volaille ou lapin ? Pour un plat de résistance, il n’y a que l’embarras du choix. Mais dans l’optique d’un repas sain, la chose se complique un peu. D’un point de vue strictement diététique, c’est le lapin qui semble le moins calorique, mais, plus que la viande en elle-même, c’est surtout la façon de la cuisiner qui fera toute la différence. Un gigot d’agneau en croûte de pain sera toujours moins léger que la même viande préparée en navarin.
Après avoir bien poussé pendant l’hiver, les premiers légumes printaniers arrivent aussi en avril. À table, on peut ainsi retrouver les carottes de saison, les asperges (idéales pour l’entrée), les pois mangetout ou les délicieux oignons nouveaux. Si l’on désire un accompagnement dans l’air du temps, pourquoi ne pas, par exemple, cuire ensemble tous ces ingrédients à l’eau ? Le bouillon qui en résulte (infusé une quinzaine de minutes au thym et aux feuilles de laurier) peut se réduire et servir à arroser une viande cuite au four avec quelques gousses d’ail et sans matière grasse ajoutée.
Au rayon chocolat, difficile de faire un choix, entre les marques aux packagings appétissants et la multitude de goûts proposées. Pour des délices de meilleure qualité, mieux vaut se tourner vers les maîtres chocolatiers. Certes, le prix au kilo grimpe nettement (entre 70 et 110 euros, contre 30 euros pour les industriels), mais la qualité est incomparablement supérieure. Les chocolats artisanaux contiennent en effet moins de sucres et de gras que les industriels. Dans ce domaine, la France n’a pas à rougir de ses voisins belges et suisses et possède de nombreux chefs spécialisés dans la discipline.
La recette : le navarin d’agneau printanier, en version « allégée »
Ingrédients Environ 1 kg d’épaule et/ou de collier d’agneau désossé 4 carottes fanes 4 navets 5 oignons nouveaux 4 pommes de terre 150 g de pois gourmands 3 gousses d’ail 1 bouquet garni (thym, laurier, romarin) 3 cuillères à soupe de concentré de tomate Huile d’olive Sel Poivre
Préparation : 1 heure Pour 4 personnes
- Laver, éplucher et découper grossièrement les carottes et les navets.
- Laver les oignons nouveaux puis retirer les fanes et enlever les racines.
- Éplucher l’ail et le passer au presse-ail ou le hacher finement.
- Dans une cocotte en fonte, verser un peu d’huile d’olive et saisir la viande à feu vif. En baissant le feu à moyen, ajouter le concentré de tomates et l’ail.
- Déglacer le tout avec un peu d’eau pour décoller les sucs.
- Mouiller ensuite à hauteur puis ajouter les légumes prêts à cuire, ainsi que le bouquet garni. Repasser à feu doux et laisser mijoter.
- Laver ensuite les pommes de terre et les découper en gros cubes.
- Enlever la queue et tirer le fil des pois gourmands (comme pour les haricots) puis rincer.
- Après 20 minutes, ajouter les pommes de terre et les pois gourmands.
- Laisser cuire 20 minutes, et servir.
Bon et sain France24 - Monde
Twitter adopte un plan pour empêcher Elon Musk de racheter l'intégralité de ses actions
Publié le : 15/04/2022 - 20:50Modifié le : 15/04/2022 - 21:04
FRANCE 24
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Homme le plus riche de la planète, Elon Musk a lancé une offensive pour racheter Twitter dans son intégralité. Mais le conseil d'administration du réseau social au logo au petit oiseau ne l'entend pas de cette oreille et a annoncé vendredi vouloir empêcher cette tentative de rachat.
Twitter, qui fait l'objet d'une offre publique d'achat non sollicitée de la part d'Elon Musk, a annoncé vendredi 15 avril des mesures pour se défendre de cette offensive et empêcher le patron de Tesla de racheter facilement ses actions.
Le plan doit "réduire la possibilité qu'une entité, une personne ou un groupe ne prenne le contrôle de Twitter en accumulant des titres sur le marché sans payer à tous les actionnaires une prime appropriée ou sans donner suffisamment de temps au conseil d'administration pour prendre des décisions éclairées", précise le groupe dans un communiqué.
>> À (re)voir sur France24.com : "Le raid d'Elon Musk sur Twitter"
Cette clause, surnommée "pilule empoisonnée" dans le jargon financier, se déclenchera si l'actionnaire hostile dépasse les 15 % d'actions de la société sans l'accord du conseil d'administration (CA).
Elon Musk détient un peu plus de 9 % du capital de Twitter à ce stade.
"La plateforme de la liberté d'expression dans le monde"
S'il rachète suffisamment de titres pour parvenir aux 15 %, tous les autres détenteurs d'actions de la plateforme pourront en racheter à un prix réduit, ce qui renchérirait grandement le prix que l'entrepreneur devrait débourser pour mettre totalement la main sur le réseau social.
Cette annonce de Twitter montre que l'entreprise basée à San Francisco entend se battre contre cette tentative de l'homme le plus riche au monde de la racheter pour en faire une société non cotée en Bourse.
Le fantasque milliardaire a fait part d'une proposition d'acquisition du réseau social à un prix qui le valoriserait à 43,4 milliards de dollars, contre environ 36 milliards à l'heure actuelle.
Il a déclaré jeudi avoir des "fonds suffisants", assuré qu'il avait un plan B si le CA refusait son offre et aussi qu'il ne cherchait pas à "faire de l'argent", lors d'une interview en direct à la conférence Ted2022.
Très critique de la politique de modération des contenus de Twitter, il affirme vouloir en faire "la plateforme de la liberté d'expression dans le monde", avec moins de limites concernant ce que les utilisateurs peuvent tweeter.
Avec AFP
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Elon Musk ne rejoindra pas le conseil d'administration de Twitter
Elon Musk veut racheter "100 % de Twitter" et retirer l'entreprise de Wall Street
La chronique de l’éco
Le raid d'Elon Musk sur Twitter
France24 - Monde
Russie : le site internet de la radio française RFI bloqué par les autorités
Publié le : 15/04/2022 - 16:21Modifié le : 15/04/2022 - 16:26
FRANCE 24
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La Russie a bloqué vendredi le site internet de la radio française RFI, qui diffuse des informations en une quinzaine de langues dont le russe, en pleine vague de répression contre les critiques de l'offensive en Ukraine.
Les derniers médias indépendants et russes ont mis la clef sous la porte il y a quelques semaines. Quant au site internet de la radio française RFI, il est resté accessible en Russie jusqu'à vendredi 15 avril et est désormais bloqué dans le pays. Cette radio de la société nationale de programme France Médias Monde diffuse des informations en 15 langues, notamment en russe.
Le site www.rfi.fr est désormais classé dans la liste des sites bloqués en Russie par le régulateur des télécommunications Roskomnadzor, ont constaté vendredi des journalistes de l'AFP, qui ne pouvaient ouvrir le site du média sans réseau virtuel privé (VPN).
Rozkomnadzor n'a pas précisé la raison du blocage, indiquant seulement avoir répondu à une demande du Parquet général russe.
Marie-Christine Saragosse, PDG de France Médias Monde, a réagi vendredi dans un communiqué interne : "RFI fait les frais en Russie, à l’image d’autres médias internationaux, de son travail d’information indépendant et de terrain. Nous déplorons la coupure de l’accès au site de RFI, en russe comme dans toutes ses autres langues, qui prive un peu plus encore la société civile russe de la possibilité de s’informer librement, à partir de faits vérifiés à l’opposé des infox, des vérités alternatives et de la propagande. Dans ce contexte, nous poursuivrons notre travail d’information, en mobilisant toutes les solutions techniques pour continuer à rendre accessibles nos contenus à la population russe."
Des dizaines de sites de médias bloqués
Financée par l'État français, RFI dispose de dizaines de correspondants à travers le monde et d'un service russophone basé en France. Ce média est réputé en particulier pour sa couverture de l'Afrique.
Depuis le début de l'offensive en Ukraine, le 24 février, les autorités russes ont fortement renforcé leurs pressions sur les derniers médias indépendants et critiques du Kremlin présents dans le pays. Des dizaines de sites de médias russes et étrangers, dont celui de la BBC, ont déjà été bloqués en Russie.
Plusieurs réseaux sociaux comme Twitter, Facebook et Instagram ont aussi été rendus inaccessibles. Aux termes de lois récemment votées, publier des informations sur le conflit considérées comme fausses par les autorités est puni de peines pouvant aller jusqu'à 15 ans de prison.
Outre l’accès par VPN, il est également possible de se connecter au site de RFI en Russie via un site miroir mis en place en partenariat avec Reporters sans frontières, accessible à l’adresse : https://rfi.global.ssl.fastly.net/fr/.
Avec AFP
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GUERRE EN UKRAINELa centrale de Zaporojie bombardée, Moscou restreint l'accès aux médias
YouTube : le blocage des médias financés par Moscou va s'appliquer dans le monde entier
THÉORIES DU COMPLOTGuerre en Ukraine : quand la Chine et QAnon épousent la campagne de désinformation russe
Valeurs Actuelles
Présidentielle : Louis Aliot assure que Robert Ménard “votera et appellera à voter pour Marine Le Pen”
Invité sur BFMTV ce samedi 16 avril dans la matinée, Louis Aliot a été interrogé par un journaliste sur le retrait de Robert Ménard de la campagne de Marine Le Pen. En effet, le maire de Béziers a annoncé le 15 avril « ne plus prendre la parole jusqu’au 2e tour » de l’élection présidentielle. Mais pour le maire de Perpignan, ce retrait « médiatique » ne vaut pas du tout un changement de conviction. « Il reste un soutien de Marine Le Pen et il votera et appellera à voter pour Marine Le Pen », a assuré Louis Aliot au sujet de Robert Ménard.
Louis Alliot (@louis_aliot) affirme que Robert Ménard "votera et appellera à voter pour Marine Le Pen" pic.twitter.com/gTLIHssq24
— BFMTV (@BFMTV) April 16, 2022
Discorde
Ce dernier a en effet précisé qu’il ne prévoyait pas de changer de vote, mais qu’il était las de répéter ses « désaccords » avec la candidate du Rassemblement national à chaque passage télévisé. Parmi les idées qu’il ne partage pas avec Marine Le Pen, Robert Ménard a par exemple estimé que la position de la candidate RN sur l’interdiction du voile était « une erreur ». Mais après avoir parrainé et souvent défendu l’adversaire d’Emmanuel Macron, le maire de Béziers a réfuté « tout ralliement » au chef de l’État.
France24 - Monde
Michel Bussi : "Les Français votent différemment à la présidentielle qu'aux autres élections"
Publié le : 15/04/2022 - 12:29
Philomé ROBERT
L’écrivain Michel Bussi est surtout connu comme un auteur de romans à succès, avec 10 millions de livres vendus en France et dans 36 pays. Plusieurs de ses livres ont été adaptés à la télévision ou en bande dessinée. Mais il est aussi géographe, ancien directeur de recherches au CNRS et spécialiste des cartographies électorales. Il analyse pour France 24 la carte électorale de la France à une semaine du second tour de l’élection présidentielle.
Le Débat de France 24
Second tour de l'élection présidentielle : Le Pen-Macron, deux France ?
ÉLYSÉE 2022
"Ses réserves de voix sont faibles" : quelle stratégie pour Emmanuel Macron avant le second tour ?
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : des reports de voix éparpillés et incertains pour le second tour
France24 - World
Main Paris attacks suspect apologises to ‘all victims’ at the end of testimony
Issued on: 15/04/2022 - 17:44
FRANCE 24
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Salah Abdeslam, the sole surviving member of the jihadist team that carried out the November 2015 Paris attacks, apologised on Friday to the victims at the end of his testimony during an extraordinary trial at the Special Assize Court of Paris.
"I wish to express my condolences and offer an apology to all the victims," Abdeslam told the court in a sometimes tearful statement.
"I know that hatred remains... I ask you today that you hate me with moderation," he said, adding: "I ask you to forgive me."
The comments marked a dramatic end to three days of testimony by Abdeslam, 32, who in the initial stages of the trial had maintained a rigid silence apart from occasional outbursts against the court.
Abdeslam is the main trial suspect in the extraordinary November 2015 attacks trial after the other jihadists were all killed during or in the wake of the attacks.
One of his defence lawyers, Olivia Ronen, during cross examination of her client, asked him if he did not regret carrying out his plan until the end.
"I don't regret it. I didn't kill these people and I didn't die," he replied.
"I would like to say today that this story of November 13 was written with the blood of the victims. It is their story, and I was part of it," he added.
"They are linked to me and I am linked to them," he said in a quivering voice, before issuing his apology.
Addressing the wounded and those who lost loved ones: "I know this (the apology) is not going to heal you.
"But if it can do you any good, if I could do any good for one of the victims, then for me it's a victory."
The attackers killed 130 people in suicide bombings and shootings at the Stade de France stadium, the Bataclan concert hall and on street terraces of bars and restaurants on November 13, 2015, in France's worst peacetime atrocity.
Last minute change of mind
During his testimony on Wednesday, Abdeslam told the court that he changed his mind about going through with the killings at the last moment.
"The objective I was given was to go to a cafe in the 18th" district in northern Paris, said Abdeslam.
"I'm going into the cafe, I'm ordering a drink, I'm looking at the people around me – and I said to myself: 'No, I'm not going to do it'," he added.
Abdeslam said he was told about plans for the attack in Paris on November 11, two days before they were carried out.
That happened at a meeting in Charleroi, in Belgium, with Abdelhamid Abaaoud, who is accused of having masterminded the attacks. Abaaoud was killed in a raid by French special forces in the Paris suburb of Saint-Denis.
Until then, said Abdeslam, he thought he was going to be sent to Syria. Instead, he was told he had been chosen to carry out an attack using an explosive belt.
"It was a shock for me, but he ended up by convincing me," he added.
"I ended up accepting and saying, 'Okay, I'll go ahead with it'."
But at that meeting, he was given no details about the targets for the attack.
When he ultimately did not go through with the attack, he told the court how he took his car and drove around Paris at random until it broke down.
Then he got out and walked, he said, saying his memories of that period were "confused".
(FRANCE 24 with AFP)
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Paris attacks suspect says he changed his mind at last minute
Paris AttacksLast surviving Paris attacks suspect tells court he chose not to detonate his bomb
PARIS ATTACKS TRIAL
'I didn't kill anyone,' says key suspect at Paris attacks trial
France24 - Monde
Rwanda : Londres va envoyer des demandeurs d'asile pour "dissuader" les traversées clandestines
Publié le : 15/04/2022 - 00:01
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Le Royaume-Uni a annoncé, jeudi 14 avril, le projet controversé d'envoyer au Rwanda des demandeurs d'asile arrivés illégalement sur son territoire. D'après Londres, le Rwanda pourra accueillir "des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir", étant l'un des "plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d'accueil et d'intégration des migrants." Londres financera dans un premier temps le dispositif à hauteur de 144 millions d'euros.
L'annonce du contrat avec le Rwanda a été faite à l'occasion d'une visite de la ministre anglaise de l'Intérieur Priti Patel. Le Premier ministre Boris Johnson a également annoncé, jeudi 14 avril, des mesures visant à enrayer l'augmentation des traversées clandestines de la Manche, en confiant la surveillance maritime à la Royal Navy.
Ce 15 avril marque le premier anniversaire de la détention de l'opposant béninois Joël Aïvo, condamné à dix ans de prison pour "blanchiment de capitaux" et "atteinte à la sûreté de l'État". La candidature de ce professeur de droit constitutionnel à la présidentielle de 2021 n'avait pas été validée. Son avocat, maître Fatiou Ousman, est l'invité de ce journal..
Les inondations catastrophiques qui ont frappé l'Afrique du Sud ces derniers jours ont fait au moins 341 morts et touché près de 41 000 personnes, selon un bilan encore provisoire. La plupart des victimes ont été enregistrées dans la région de Durban, grand port africain de la province du Kwazulu-Natal et épicentre des intempéries. L'état de catastrophe a été déclaré.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Le Royaume-Uni signe un accord avec Kigali pour envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda
Plus de 300 morts dans des inondations en Afrique du Sud
Bénin : l'opposante Reckya Madougou condamnée à 20 ans de prison
L'Humanité
La chute de Marioupol, un tournant
ActuUkraine. La conquête par les forces pro-russes de ce port stratégique, défendu par le bataillon Azov, s’est faite au prix de la destruction de la ville. Sa prise totale constituerait une victoire symbolique de taille pour le Kremlin.
Marc de Miramon Pour mesurer l’importance tant symbolique que stratégique représentée par Marioupol, il suffit d’observer les images de ce qui subsiste de cette ville portuaire située sur les rives de la mer d’Azov, à la jonction du Donbass et des territoires côtiers jouxtant la péninsule de Crimée.
Détruite à près de 90 %, ses paysages désolés rappellent les ruines de la ville d’Alep, ou encore ceux de Raqqa ou de Mossoul ravagés après des semaines de combats urbains. Scellé depuis une quinzaine de jours, son sort n’en était pas pour autant jeté, voulaient croire les autorités de Kiev.
Les principales forces militaires défendant encore la ville, issues du sulfureux bataillon Azov, s’étaient retranchées dans l’immense complexe d’Azovstal, l’un des plus grands d’Europe. « Comment se représenter (cette) zone industrielle ? C’est une ville dans la ville, et il y a plusieurs niveaux souterrains datant de la période soviétique. Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », expliquait le 7 avril Édouard Bassourine, représentant des forces séparatistes de Donetsk.
Pour mater la cité et cette place forte où subsisteraient encore quelques centaines de combattants, l’armée russe n’a pas lésiné sur les moyens, appuyée par les forces séparatistes du Donbass et les bataillons tchétchènes dépêchés par le despotique président Ramzan Kadyrov.
1 026 militaires ukrainiens auraient déposé les armes
Quarante jours de bombardements intensifs et un encerclement total ont fini par avoir raison de la plupart des combattants ukrainiens réfugiés dans la zone d’Azovstal, qui jouxte le port de Marioupol. Quelque « 1 026 militaires ukrainiens de la 36e brigade d’infanterie de marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus », selon le ministère russe de la Défense, dans la soirée du 13 avril.
Avant le début du conflit, Marioupol comptait plus de 430 000 habitants, et constituait la principale zone portuaire en mer d’Azov, débouché essentiel pour les exportations, dont les différents fleuves et canaux connectent la mer Blanche, la mer Baltique, la mer Caspienne et surtout la mer Noire.
L’importance du site explique l’envoi assumé par Kiev du bataillon Azov pour le défendre, peu importe la réputation de ses combattants arborant pour certains des emblèmes néonazis. « Il est l’un des nombreux bataillons nationaux. Eh bien, ils sont ce qu’ils sont », expliquait début avril le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur la chaîne états-unienne Fox News : « Ils ont défendu notre pays. Mais ensuite, ils sont tous devenus membres de l’armée ukrainienne. Azov n’est plus un groupe indépendant », ajoutait-il.
L’imminence de la bataille pour le contrôle du Donbass
Vladimir Poutine ne manquera pas de brandir cette victoire annoncée comme le symbole de la « dénazification » de l’Ukraine, alors que se profile la cruciale bataille pour le contrôle du Donbass, lui-même en guerre civile depuis 2014. Plusieurs dizaines de milliers de soldats ukrainiens sont massés aux portes de ce territoire majoritairement contrôlé par des combattants locaux pro-russes, et qui entendent faire sécession pour adhérer à terme à la Fédération de Russie.
Alors que la guerre, à rebours de la campagne éclair envisagée par les stratèges russes, promet de s’étirer encore de longues semaines, l’inquiétude ne cesse de grandir sur ses conséquences prévisibles, bien au-delà de la zone de conflit. « La hausse des prix alimentaires pourrait avoir des effets considérables » et provoquer des troubles sociaux et humanitaires dans les pays les plus pauvres au Moyen-Orient et en Afrique, s’alarme la Banque mondiale dans un rapport publié jeudi, alors que la Russie et l’Ukraine figurent parmi les principaux exportateurs mondiaux de céréales et d’engrais nécessaires à l’agriculture, lesquels transitaient entre autres, avant que le conflit n’éclate, par la zone portuaire de Marioupol.
Les tensions sur les marchés des matières premières sont également palpables partout en Europe, à l’image des réactions provoquées par la perspective de voir la Finlande ou la Suède adhérer à l’Otan. « Les frontières de l’Alliance (atlantique – NDLR) avec la Russie feraient plus que doubler. Et ces frontières, il faudra les défendre », a prévenu Dmitri Medvedev, ex-président et actuel numéro deux du Conseil de sécurité de Russie. « Dans ce cas, ajoute-t-il, il ne pourra plus être question d’une Baltique non nucléaire », évoquant aussi des déploiements d’infanterie et des systèmes antiaériens dans le nord-ouest de la Russie, ainsi que des forces navales dans le golfe de Finlande.
Guerre en UkrainemarioupolRussie France24 - Monde
Le raid d'Elon Musk sur Twitter
Publié le : 15/04/2022 - 11:09
Christophe DANSETTE
Elon Musk a fait une offre à 54,20 dollars par action pour racheter la totalité de Twitter, un raid hostile à prendre ou à laisser qui agite le réseau social. Le conseil d'administration du groupe s'est réuni jeudi sans prendre de décision, mais l'un des principaux actionnaires s'est déjà dit opposé à cette offre qu'il juge insuffisante. Pourquoi vouloir racheter le réseau social aux 200 millions d'utilisateurs actifs ? Décryptage.
Elon Musk veut racheter "100 % de Twitter" et retirer l'entreprise de Wall Street
Elon Musk fait décoller Twitter en Bourse après une grosse prise de participation
INTERVIEWRéseaux sociaux et politique : "Les partisans de l’extrême droite sont de loin les plus violents"
Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : près de 500 artistes s’engagent “sans hésitation” pour Emmanuel Macron
A quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, certaines personnalités n’hésitent plus à s’engager pour leur candidat préféré. Après la tribune de sportifs, Le Parisien a fait savoir le 15 avril que 500 artistes avaient cosigné une tribune dans laquelle ils appellent à voter pour Emmanuel Macron le 24 avril. Le texte montre clairement l’opposition de ces personnalités à Marine Le Pen, « dont le programme reste celui de la xénophobie et du repli sur soi » et « qui a fait alliance avec des puissances totalitaires et bellicistes ». « Sans illusions, sans hésitations, sans trembler », toutes ces personnalités ont décidé de voter pour le candidat LREM.
Inquiétude générale
Parmi les artistes qui souhaitent « faire barrage à l’extrême droite », on retrouve par exemple les chanteurs Black M et Mathieu Chedid, les comédiens François Cluzet et Guillaume Canet, les humoristes Florence Foresti et Anne Roumanoff. Plusieurs écrivains et représentants du monde culturel ont aussi exprimé leur choix pro-Macron. Malgré « leurs divergences » avec l’exécutif, les 500 cosignataires ont quand même décidé de reconduire le chef de l’Etat actuel à l’Elysée pour éviter à tout prix que la candidate du Rassemblement national n’y accède. « Jamais elle n’a été aussi près de l’emporter », se sont-ils inquiétés. Après avoir énuméré ce qu’ils estiment comme des failles dans le programme de Marine Le Pen, les 500 artistes ont qualifié la candidate de « complice du chef du Kremlin », qu’ils n’envisagent pas « à la tête de notre pays ». « Conscients de notre devoir de citoyen, nous voterons sans aucune hésitation pour Emmanuel Macron », conclut la tribune.
L'Humanité
Le cri d’alarme du secrétaire général de l’ONU
ActuSelon la note d’orientation politique présentée par Antonio Guterres, 1,7 milliard de personnes – plus de 20 % de la population mondiale – pourraient basculer dans la pauvreté, le dénuement et la faim.
Nadjib TouaibiaLe tableau est sombre qui caractérise le monde dans le contexte de la guerre en Ukraine, aux nombreuses conséquences sur les pays vulnérables. « Nous sommes maintenant confrontés à une tempête parfaite qui menace de dévaster les économies des pays en développement », a résumé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors de la présentation, mercredi, de la première note politique du Groupe mondial de réponse à la crise sur l’alimentation, l’énergie et la finance (GCRG), constitué pour mesurer les effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ainsi que les impacts persistants de la pandémie de Covid. Mis en place le 14 mars, cet organisme a pour objectif de veiller à une collaboration entre les gouvernements des pays riches et d’éclairer les actions à mener dans l’urgence par des analyses et des recommandations. Il s’agit, plus concrètement, d’impulser et de coordonner les aides pour éviter les catastrophes qui s’annoncent.
Le contenu du rapport présenté est particulièrement alarmant. La guerre en cours pourrait faire basculer jusqu’à 1,7 milliard de personnes – plus d’un cinquième de l’humanité – dans la pauvreté, le dénuement et la faim. Le danger réside dans la mise en péril d’une source alimentaire vitale pour des populations qui survivent déjà dans l’insécurité alimentaire : les céréales. La grande majorité des pays entraînés dans ce chaos – dont 45 pays africains – sont fortement dépendants de l’Ukraine et de la Russie, lesquelles fournissent 30 % du blé et de l’orge du monde, un cinquième du maïs et plus de la moitié de l’huile de tournesol.
Réformer le système financier international
La flambée des prix constitue l’autre facteur dévastateur à très court terme. « Il existe une corrélation directe entre la hausse des prix des denrées alimentaires et l’instabilité sociale et politique. Notre monde ne peut pas se le permettre. Nous devons agir maintenant », insiste le secrétaire général de l’ONU. Et de rappeler que, depuis le début de l’année, les prix du blé et du maïs ont augmenté de 30 %, tandis que le baril de pétrole a fait un bond de 50 % l’an dernier et que les prix du gaz et des engrais ont plus que doublé.
Comment éviter l’effondrement prévisible de pays vulnérables à tous points de vue, écrasés par la dette, exposés à l’inflation et aux spéculations boursières, ébranlés par la pandémie ? Il faut « sortir les pays en développement du gouffre financier », insiste Antonio Guterres. Le rapport appelle les institutions financières à aider les gouvernements à investir en faveur des plus démunis. Il plaide pour une réforme majeure du système financier international. L’ONU n’en parle pas, mais l’effacement des dettes écrasantes inhérentes à l’échange inégal serait sûrement la voie la plus indiquée, un premier pas vers un partage des richesses à l’échelle planétaire. Mais encore faut-il d’abord assurer le financement des opérations humanitaires. Le Programme alimentaire mondial aurait un besoin urgent de 8 milliards de dollars pour soutenir ses opérations au Yémen, au Tchad et au Niger. La triste réalité.
Guerre en UkrainealimentationOnuantonio guterres France24 - Monde
Alba Gaïa Bellugi, nouveau visage du cinéma français
Publié le : 15/04/2022 - 16:20
Louise DUPONT
Suivre
Sonia PATRICELLI
Son visage s'affiche de plus en plus sur nos écrans. À 27 ans, Alba Gaïa Bellugi est l'une des révélations de ces dernières années dans les cinémas français. Fille de comédiens, elle tourne depuis son enfance. Repérée dans la série "Manon 20 ans", elle est ensuite dirigée par François Ozon, Alain Resnais ou encore le duo Toledano-Nakache. Louise Dupont rencontre la jeune comédienne, qui a récemment décroché un rôle de premier plan dans le thriller "Inexorable" où elle donne la réplique à un certain… Benoît Poelvoorde.
Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : Robert Ménard prend ses distances avec Marine Le Pen à quelques jours du second tour
Robert Ménard prend encore un peu plus ses distances avec le camp nationaliste. L’élu aurait décidé de cesser de s’exprimer dans les médias jusqu’au 24 avril, selon les informations du Monde. Une prise de position en adéquation avec ses récentes sorties dans les médias. S’il a récemment qualifié d’« insupportable » la diabolisation de Marine Le Pen tout en pointant des désaccords avec l’adversaire d’Emmanuel Macron au second tour, le maire de Béziers a expliqué que les divergences ne devaient pas pour autant transformer les gens en ennemis et le débat politique en guerre civile.
Après les résultats du premier tour de l’élection présidentielle, Robert Ménard n’avait pas mâché ses mots à l’égard de Marion Maréchal et d’Éric Zemmour. Sur le plateau de BFMTV, lundi 11 avril, le soutien officiel de Marine Le Pen avait porté peu d’estime aux consignes de vote du candidat de Reconquête ! et de la nièce de Marine Le Pen, qui ont appelé les électeurs à voter pour la candidate du RN. Un geste futile pour Robert Ménard : « On peut s’en passer, honnêtement », avait-il lâché. Avant d’indiquer que « les Français, aujourd’hui, ont besoin d’être câlinés », et qu’on « fasse attention à eux ».
Un rapprochement avec les positions d’Emmanuel Macron ?
Une semaine avant le premier tour des élections présidentielles, Robert Ménard avait loué l’action d’Emmanuel Macron sur sa gestion du conflit russo-ukrainien. « Sur l’Ukraine, (…) je me dis voilà (Emmanuel Macron), je n’ai pas honte qu’il soit chef de l’État, il tient face à Poutine », avait-il déclaré au micro d’Europe 1 avant de poursuivre : « Et puis je me dis, est-ce qu’il y en a un de tous ceux qui sont là qui serait mieux que lui à sa place ? ». « Ils ont tous été prorusses ». Et si Marine Le Pen était élue ? « Sur ce terrain-là, non, sur l’Ukraine non. Mes amis, ils ont tous été prorusses, ce n’est pas possible. Et ils le redeviendraient demain si la guerre était terminée, je trouve ça insupportable », avait-il admis.
L’ancien président de Reporters sans frontières avait également évoqué la question du passe sanitaire, donnant là encore raison au président de la République. « Je l’ai beaucoup critiqué au début de la crise. (..) Mais le passe sanitaire je trouve que c’est une bonne idée », avait-il reconnu. Puis, il avait attaqué son propre son camp en indiquant que si Marine Le Pen faisait des concessions à Eric Zemmour sur ses propres désaccords, alors « il ne la soutiendrait pas ».
L'Humanité
Quelle politique contre les conséquences de la guerre ?
AgorasL’invasion russe de l’Ukraine a, au-delà de son impact géopolitique, déclenché de nombreux effets négatifs sur le terrain économique. Effets qui se font ressentir au niveau même de la vie quotidienne en France.
Jérôme SkalskiDans quel contexte économique la guerre russo-ukrainienne s’est-elle déclenchée ? Quel est son impact ?
Au sortir d’une récession extrêmement forte due à la crise sanitaire, le rebond économique qui a pu être observé, très fragile, était marqué par des blocages dus à une perturbation des chaînes d’approvisionnement avec une inflation déjà non négligeable. La crise ukrainienne est venue rajouter à ces éléments deux problèmes majeurs. D’une part, une crise énergétique avec des prix de l’énergie qui ont très fortement augmenté et, potentiellement, une crise alimentaire, pour les pays du Sud surtout, mais aussi pour la France et les pays européens. Ces deux problèmes sont liés à une cause fondamentale qui est, notamment en ce qui concerne l’énergie, le modèle économique européen, un modèle basé, d’un côté, sur une énergie totalement carbonée dans laquelle la transition écologique n’a pas eu lieu et, d’un autre côté, sur un marché totalement dérégulé. Contrairement, par exemple, à la Chine, où l’énergie fait l’objet de contrats de long terme avec des prix fixes qui permettent une certaine visibilité, l’Union européenne – c’est-à-dire l’ensemble des gouvernements européens – a fait le choix de s’en remettre à un marché de l’énergie qui fonctionne au jour le jour, voire de minute en minute. Cette situation de crise énergétique favorise évidemment tous les mouvements spéculatifs.
« La mobilisation des stocks alimentaires et l’approvisionnement des peuples menacés de famine devraient être gérés au plan international dans une logique de coopération. » Louise Gaxie
Quelles mesures d’urgence envisager pour répondre à la situation ?
Les prix de l’énergie, qui ont déjà beaucoup augmenté ces dernières années, sont fortement impactés par la guerre en Ukraine. Il en va de même des prix de l’alimentation et plus généralement des matières premières. Ces hausses des prix touchent en priorité les classes populaires et les plus modestes. On évalue aujourd’hui à 34 millions le nombre d’Européens en situation de précarité énergétique. 72 millions de personnes en Europe vivaient déjà sous le seuil de pauvreté en 2019 avant la pandémie et la guerre en Ukraine, qui ont accentué la crise systémique que nous vivons.
Pour éviter d’aggraver encore la crise économique et sociale, des mesures d’urgence comme le blocage des prix et la réduction des taxes peuvent être adoptées immédiatement. Face à ces hausses des prix, il faudrait aussi distinguer ce qui relève de la spéculation. Dans une étude de 2019, Michel Robe et John Roberts montrent que, pour le blé, entre 61 % et 73 % des échanges sont réalisés par des spéculateurs ; pour le maïs, ce sont 59 % des échanges. La spéculation sur les produits de première nécessité – d’autant plus en période de crise – est inacceptable. Il est donc nécessaire de proposer de bloquer les cotations sur les marchés des céréales et de l’énergie. Il faut également imposer aux grands groupes une baisse de leurs marges. Par ailleurs, des mesures d’aide sociale peuvent être rapidement mises en œuvre en augmentant fortement le montant du chèque énergie et en interdisant les coupures d’énergie. Concernant l’alimentation, la France doit agir pour négocier l’ouverture de corridors alimentaires pour débloquer les stocks de céréales existant en Ukraine et en Russie. La mobilisation des stocks alimentaires et l’approvisionnement des peuples menacés de famine devraient être gérés au plan international dans une logique de coopération. Plus généralement, face aux conséquences de la guerre, il faut mettre en place une taxation exceptionnelle des profits des grands groupes et obtenir des banques un engagement sur le maintien et la distribution de crédits à taux réduits pour toute la durée de la crise. Des prêts superbonifiés à taux nul ou négatif peuvent être développés pour les PME qui s’engagent à préserver les emplois et à augmenter les salaires. Enfin, un fonds européen de solidarité financé par la création monétaire de la BCE peut être mis en place.
« Au lieu de pouvoir avoir un prix fixe de l’énergie et engager une transition énergétique qui tienne compte de ces prix, les prix sont totalement soumis aux aléas de l’offre et de la demande. » Pierre Khalfa
Qui sont les acteurs de la situation ? Quelles mesures structurelles peuvent être adoptées ?
Pierre Khalfa Les décisions ont été prises au niveau européen, c’est-à-dire par les gouvernements. Aucune décision au niveau européen ne se prend sans l’accord des gouvernements. Ce sont des décisions politiques dans lesquelles sont impliqués différents acteurs financiers et, par exemple, les compagnies pétrolières. Il faut savoir que le taux de marge des raffineurs dans la situation actuelle a explosé. Il a été multiplié par 2 300 % et des poussières en un an. Ce qui est totalement hallucinant ! Certes, la marge des raffineurs compte peu dans le prix total à la pompe mais quand même ! On voit bien quelle est la situation actuelle. Le problème majeur de l’existence de ce marché, c’est qu’il empêche d’avoir une visibilité à long terme. C’est cela le fond de l’affaire. Au lieu de pouvoir avoir, sur des années, un prix fixe de l’énergie et, dans un tel cadre, engager une transition énergétique qui tienne compte de ces prix, les prix sont totalement soumis aux aléas de l’offre et de la demande.
Louise Gaxie Parmi les différents acteurs, il y a les grosses entreprises et tout le marché de la finance. L’action des grosses sociétés de négoce est souvent méconnue alors qu’elles deviennent de plus en plus puissantes. Ces acteurs mobilisent les logiques de spéculation pour faire toujours plus de profits. Mais les responsables, comme l’a souligné Pierre Khalfa, ce sont les gouvernements qui ont décidé d’ouvrir à la concurrence et à la finance les services et biens essentiels à la satisfaction des besoins considérés comme fondamentaux. Or, les crises financières, les crises sanitaires et les guerres montrent, à chaque fois, à quel point la logique du marché est une impasse. C’est pourquoi les mécanismes tarifaires ne doivent plus relever du marché. Comme cela a déjà existé, le tarif de l’électricité doit être lié aux coûts réels de production, aux investissements nécessaires à la transition écologique et à la recherche pour la mettre en œuvre. C’est pourquoi il faut privilégier les rapports de coopération bien plus efficaces que les logiques de guerre économique. C’est ainsi que l’on peut garantir des services de qualité à des prix accessibles à toutes et tous et reprendre la maîtrise publique d’un secteur fondamental pour répondre à l’urgence d’une transition écologique.
Concernant l’alimentation, il est urgent de créer les conditions d’un processus de transition agroécologique de la production agricole garantissant une alimentation de qualité. Il faut développer une souveraineté alimentaire écologiquement responsable et solidaire avec les pays en difficulté sur le plan de l’approvisionnement alimentaire. Cela implique notamment de remettre en cause les accords de libre-échange et de construire, ici aussi, des modèles de coopération.
« Une réforme fiscale d’ampleur doit être opérée pour continuer de financer l’État social et les politiques publiques dont nous avons tant besoin. » Louise Gaxie
Qu’en est-il de l’augmentation des salaires ?
Pierre Khalfa Aujourd’hui, la part des salaires dans le PIB a reculé de cinq points par rapport à la moyenne des Trente Glorieuses. C’est considérable. Si l’on prend le point le plus haut, en 1982, c’est environ dix points. Il faut partir de ce constat. Ensuite, pour ce qui est du taux de marge des entreprises aujourd’hui, il n’a jamais été aussi élevé. Il est de 35 %. C’est un niveau exceptionnellement haut. De même, les dividendes versés aux actionnaires en 2021 ont atteint un record absolu. De fait, les entreprises sont sorties de la crise sanitaire en très bon état financier et ceci grâce notamment aux aides de l’État. Cela montre qu’il y a des marges de manœuvre considérables. Par l’augmentation du Smic tout d’abord. Et par une augmentation générale des salaires ensuite. Sur les mesures d’urgence par rapport à ce qu’a dit Louise Gaxie tout à l’heure, le blocage au moins temporaire des prix me paraît tout à fait fondamental parce que sinon on n’aura aucune marge de manœuvre à court terme sur l’évolution des prix. Le second élément, mais comme mesure structurelle à faire valoir, c’est qu’il faut une réforme fiscale d’ampleur. À partir du moment où l’on commence à toucher à la TVA sur un certain nombre de produits, notamment sur les produits de première nécessité – où il faudrait théoriquement une TVA à taux zéro –, cela implique que les recettes de l’État vont diminuer encore et cela nécessite une réforme fiscale d’ampleur qui soit à la fois une réforme qui remette de la justice fiscale, qui n’existe pas aujourd’hui, et qui redonne des marges de manœuvre à la puissance publique. Il faut savoir que l’une des causes, pas la seule mais une des principales causes du déficit public, ce sont les contre-réformes fiscales qui ont eu lieu depuis maintenant plusieurs décennies. En 2010, un rapport de l’Assemblée nationale fait par Gilles Carrez, un député de droite, qui était à cette époque le rapporteur du budget, a pu montrer que si la fiscalité était restée ce qu’elle était en l’an 2000, la France aurait connu un excédent budgétaire en 2006, en 2007, en 2008 et qu’en 2009, année de la plus forte récession après la Seconde Guerre mondiale, le déficit budgétaire n’aurait été que de 3,3 % au lieu de 7,5 %. On voit bien que la question fiscale et une question clé. Tant du point de vue de la justice fiscale et sociale que du point de vue des marges des manœuvre laissées à la puissance publique pour intervenir et investir.
Louise Gaxie L’augmentation des salaires sans baisses ou exonérations de cotisations sociales est une impérieuse nécessité pour lutter contre la précarité tout en garantissant le financement d’une Sécurité sociale de qualité accessible à toutes et tous. Une réforme fiscale d’ampleur doit être opérée pour continuer de financer l’État social et les politiques publiques dont nous avons tant besoin pour affronter les crises. La fiscalité des entreprises doit notamment être transformée pour devenir économiquement, socialement et écologiquement efficace.
Quelles perspectives peuvent se dessiner en Europe à la suite du conflit russo-ukrainien actuel ?
Pierre Khalfa Le modèle européen est un modèle néolibéral. La crise ukrainienne peut entraîner deux types de choix. Le premier, c’est d’accélérer la transition énergétique pour être de moins en moins dépendant des énergies carbonées et donc des importations de gaz et de pétrole. Le second choix, et je crains que ce soit cette dernière réaction qui est en train d’être dominante, c’est de trouver avant tout des fournisseurs alternatifs à la Russie et de continuer sur le même modèle en allant chercher du gaz de schiste aux États-Unis ou en essayant de remplacer la Russie par l’Algérie ou le Qatar. On risque, compte tenu de l’urgence énergétique, de repousser encore plus longtemps la transition énergétique. Il y a un choix politique : est-ce que la crise que nous connaissons va servir d’accélérateur à la transition énergétique ou, au contraire, va-t-elle être utilisée comme prétexte pour la repousser encore ?
« L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir serait une catastrophe politique majeure. Il faut donc tout faire pour l’empêcher. » Pierre Khalfa
Les candidats au second tour de la présidentielle sont-ils sur les rangs pour répondre à la situation actuelle ?
Pierre Khalfa Le programme d’Emmanuel Macron est clairement néolibéral. C’est un programme de destruction sociale. Le programme de Marine Le Pen est un programme qui, sur le fond économique, diffère assez peu du programme d’Emmanuel Macron, sauf sur quelques petites mesures qu’elle met en avant. Il ne diffère en tout cas pas sur la question de l’augmentation du Smic et des salaires ou sur une nouvelle répartition de la richesse produite. C’est un programme qui installe une xénophobie d’État et qui va remettre en cause de façon très profonde notre État de droit et nos libertés fondamentales. L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir serait une catastrophe politique majeure. Il faut donc tout faire pour l’empêcher. Cela pour moi, c’est la priorité des priorités aujourd’hui. Il n’y a rien à attendre sur le fond économique et social d’Emmanuel Macron, mais l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir changerait la nature de notre société. C’est un choix de civilisation, dit Le Pen. En effet, et je pense que nous ne voulons pas de la civilisation que Marine Le Pen veut nous imposer.
Louise Gaxie Les programmes des deux candidats qualifiés pour le second tour de la présidentielle ne permettent pas d’empêcher l’escalade militaire et l’internationalisation du conflit. Ils ne permettent pas non plus d’améliorer les conditions d’existence du plus grand nombre. Tout doit être entrepris pour empêcher l’extrême droite de parvenir au pouvoir, tout comme nous devons combattre le projet néolibéral défendu par Emmanuel Macron. Les forces sociales et politiques engagées qui portent des alternatives crédibles pour sortir des impasses actuelles doivent rester mobilisées et se rassembler pour les faire advenir.
Lire aussi : Appels contre l’extrême droite
Entretien réalisé par Jérôme Skalski
Guerre en Ukraineéconomielouise gaxiepierre khalfa France24 - Monde
Afrique du Sud : plusieurs centaines de morts dans les inondations, les recherches se poursuivent
Publié le : 15/04/2022 - 15:50Modifié le : 15/04/2022 - 15:56
FRANCE 24
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Les terribles inondations qui frappent l'Afrique du Sud depuis cinq jours ont fait près de 400 morts et 41 000 sinistrés, selon un nouveau bilan vendredi. Les recherches macabres des personnes portées disparues se poursuivant.
Malgré de bien maigres espoirs, tenter de retrouver ceux qui seraient encore en vie, tout en continuant de compter les morts : telle est la douloureuse mission des services de secours en Afrique du Sud, frappée par des pluies diluviennes depuis cinq jours. Inédites dans le pays, ces intempéries ont fait près de 400 morts et 41 000 sinistrés, selon un nouveau bilan vendredi 15 avril.
La plupart des victimes ont été enregistrées dans la région de Durban, ville portuaire du Kwazulu-Natal (KZN) ouverte sur l'océan Indien et épicentre des fortes pluies qui ont commencé le weekend dernier.
"Un total de 40 723 personnes ont été touchées. Malheureusement, le nombre de décès continue d'augmenter, le dernier bilan enregistré faisant état de 395 morts", a déclaré dans un communiqué le département de la Coopération et des Affaires traditionnelles de la province.
"Une catastrophe jamais vue"
À l'aube, les recherches pour retrouver les disparus ont repris. Des équipes spéciales de la police épaulées par des hélicoptères ratissent la région au peigne fin, ont rapporté des journalistes de l'AFP.
Le gouvernement n'a donné aucune indication du nombre total de personnes recherchées. Mais au cinquième jour de la catastrophe, les secouristes n'ont que peu d'espoir de retrouver des vivants : "Actuellement notre travail consiste principalement à récupérer des corps", a déclaré à l'AFP un secouriste, Travis Trower.
Le président Cyril Ramaphosa, en déplacement dans le Mpumalanga (nord-est) à l'occasion des fêtes de Pâques, a déploré une catastrophe "jamais vue auparavant dans le pays".
Les prévisions tablent sur davantage de pluie dans la journée et au cours du weekend, avec des risques de nouvelles inondations et glissements de terrain.
Les intempéries affectent aussi la province voisine de l'Eastern Cape (sud-est) où "un décès a déjà été signalé", a indiqué Cyril Ramaphosa.
Des milliers de personnes sans toit
Des routes ont été dévastées, des ponts se sont effondrés. Plus de 250 écoles ont été touchées et des milliers de maisons ont été détruites. Les autorités redoutent des centaines de millions d'euros de dommages.
Dans la matinée, des volontaires armés de gants et de sacs poubelle ont commencé à nettoyer les plages de Durban, habituellement prisées des familles et des touristes.
"C'est ma plage, celle où j'amène mes enfants, là où nous passons nos weekends", explique Morne Mustard, un informaticien de 35 ans, parmi les bénévoles de la plage populaire d'Umhlanga. Les restaurants de la plage leur ont offert le petit-déjeuner.
Il a survécu au déluge, "une dévastation absolue, un spectacle horrible", raconte-t-il, décrivant toutes sortes de détritus et objets, balais, ustensiles, charriés par les eaux vers la plage.
Des milliers de personnes se sont retrouvées sans toit, une vingtaine d'hébergements d'urgence ont été ouverts. Certains dorment depuis plusieurs jours sur des chaises ou des bouts de carton posés à même le sol.
Dans certaines zones, l'eau et l'électricité sont coupées depuis lundi. Des personnes désespérées ont été vues puisant de l'eau à même des canalisations éventrées. L'état de catastrophe a été déclaré.
La veille, des manifestations sporadiques ont éclaté pour réclamer de l'aide. La ville de Durban a appelé "à la patience", les opérations de secours étant ralenties "en raison de l'étendue des dégâts sur les routes".
Les autorités locales ont lancé un appel aux dons de nourriture, bouteilles d'eau et couvertures. Des pillages ont été signalés. La région avait déjà connu des destructions massives en juillet lors d'une vague inédite d'émeutes et de pillages.
L'Afrique australe est régulièrement en proie à des tempêtes meurtrières pendant la saison cyclonique de novembre à avril. Mais l'Afrique du Sud est généralement épargnée par ces événements climatiques extrêmes qui se forment au-dessus de l'océan Indien.
Avec AFP
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Inondations meurtrières en Australie, des milliers de personnes évacuées
Le Giec alerte sur les enjeux colossaux dans la lutte contre le réchauffement climatique
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Afrique du Sud : la ville du Cap aux couleurs de l'Ukraine
Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : Marine Le Pen jugée la plus compétente sur le pouvoir d’achat selon un sondage
Le second tour de l’élection présidentielle se déroule le 24 avril prochain. Et l’un des enjeux majeurs de l’entre-deux-tours reste notamment le pouvoir d’achat. Dans un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, publié vendredi 15 avril, Marine Le Pen recueille 54 % d’opinions favorables pour mener la meilleure politique sur le sujet si elle est élue présidente de la République. Un thème qui a occupé une large partie de sa campagne présidentielle et qui est considéré comme la première préoccupation d’une majorité d’électeurs. « Je veux rendre leur argent aux Français », avait-elle déclaré le 19 février dernier. Au coeur de son programme, la candidate entend notamment supprimer la TVA sur un panier de 100 produits de première nécessité (huile, pâtes, couches pour les bébés…).
75 % des ouvriers plébiscitent Marine Le Pen
Autre domaine où la candidate RN est en tête, les retraites avec 57 % d’opinions favorables. Si Marine Le Pen plaide pour un système « progressif », elle défend toujours la retraite à 60 ans pour ceux qui auront commencé à travailler jeunes. En revanche, d’un point de vue global, Emmanuel Macron paraît le plus compétent pour gérer l’économie pour 57 % des personnes interrogées.
À l’approche du second tour, la finaliste malheureuse en 2017 continue de mobiliser son électorat habituel. À la question « dites-nous si vous pensez bénéficier davantage de l’élection d’E. Macron ou de M. Le Pen ? », 75 % des ouvriers interrogés ont répondu Marine Le Pen. Les chômeurs (62 %), les salariés du privé (55 %) et les fonctionnaires (57 %) sont également séduits par la candidate du RN. Pour le président sortant, ce sont les cadres et les chefs d’entreprise qui lui sont favorables à hauteur de 85 %.
France24 - Monde
Un faux reportage attribué à la BBC prétend que l’Ukraine est à l’origine de l’attaque de Kramatorsk
Publié le : 13/04/2022 - 18:31
Aude Dejaifve
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Des comptes pro-Kremlin diffusent un reportage qui, selon eux, a été publié par le média britannique BBC pour prouver que l'attaque sur la gare de Kramatorsk du 9 avril a été menée par l'Ukraine. En réalité, la BBC n’a jamais publié cette vidéo : il s’agit d’un faux contenu imitant le style de la chaîne britannique.
Une vidéo virale, utilisant la charte graphique de la BBC, suggère que l’Ukraine serait à l’origine du lancement de deux missiles sur la gare de Kramatorsk du 8 avril, dans le Donbass, en Ukraine. L’attaque a tué plus de 50 personnes.
Alexander Bunin, un producteur et journaliste russe, qui relaie des contenus pro-russes depuis le début de la guerre en Ukraine, a publié la vidéo sur son compte Twitter le 13 avril, prétendant qu’il s’agit d’un “reportage de la BBC sur le missile Tochka-U ukrainien dans la gare de Kramatorsk, où des dizaines de civils ont été tués”.
La vidéo, qui imite la charte graphique et porte le logo de la BBC, laisse entendre que l'Ukraine est l’auteur de l'attaque à Kramatorsk. Les bandeaux de texte prétendent que les numéros de série des missiles Tochka-U retrouvés sur les lieux après l’attaque étaient identiques à ceux de missiles que l'Ukraine aurait utilisés ailleurs.
Rossiya 24, une chaîne de télévision gouvernementale russe, a diffusé le faux reportage de la BBC le même jour.
La vidéo a notamment été partagée sur Twitter en anglais, comme cette publication du 13 avril comptant plus de 2 300 vues mais aussi sur Facebook le même jour, en français et en anglais.
Un faux reportage de la “BBC”
Plusieurs éléments interpellent : le langage utilisé, l’orthographe "Zelenskyy" du nom du président ukrainien non conforme à celle de la BBC qui utilise “Zelensky”, et l'utilisation de séquences de cadavres non floutés.
Dans un tweet le 13 avril, le compte Twitter officiel de la BBC dément être à l’origine de cette vidéo.
“Nous avons connaissance d'une fausse vidéo avec la marque BBC News suggérant que l'Ukraine était responsable de l'attaque au missile de la semaine dernière contre la gare de Kramatorsk. La BBC prend des mesures pour faire supprimer la vidéo. Nous exhortons les gens à ne pas le partager et à vérifier les contenus sur le site Web de BBC News.”
Attaque sur la gare de Kramatorsk : ce que l’on sait pour l’instant
Le 8 avril, deux missiles de type OTR-21 Tochka ont frappé la gare de Kramatorsk, qui accueillait alors les personnes fuyant la zone de combat. Les autorités ukrainiennes, craignant une offensive de l’armée russe dans l’est du pays, avaient appelé les habitants à quitter la ville.
Les deux parties s’accusent mutuellement de l’attaque, mais l’origine du tir des missiles n’a pas été identifiée. La BBC a expliqué mener une enquête pour déterminer les responsabilités du tir.
Selon le Hajun Project, qui surveille les activités militaires en Biélorussie et la Conflict Intelligence Team, une organisation indépendante qui mène des enquêtes sur les activités militaires, les deux armées utilisent les missiles Tochka-U. Il est donc impossible, sur la base du modèle de missile, de déterminer qui est à l’origine du tir.
Le ministère russe de la Défense a, de son côté, reconnu, le 8 avril, jour où l’attaque a eu lieu, que l’armée russe avait détruit “des armements et d’autres équipements militaires dans les gares de Pokrovsk, Sloviansk et Barvinkove”, des villes à proximité de Kramatorsk. Mais elle a toujours nié être responsable du tir près de la gare de Kramatorsk.
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À l'est de Ukraine, avec les derniers habitants de Kramatorsk
Publié le : 15/04/2022 - 10:54
FRANCE 24
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Karim YAHIAOUI
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Rares sont les habitants encore présents dans la ville de Kramatorsk, à l'est de l'Ukraine. Notre envoyé spécial a filmé une ville vidée de sa population et où ceux ayant fait le choix de rester se considèrent comme des résistants. Reportage.
La ville de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, s'est vidée des trois-quarts de sa population depuis le début de la guerre, fin février. Parmi les habitants toujours présents, certains luttent activement contre les Russes.
C'est notamment le cas des membres de l'association "Ensemble jusqu'à la victoire" qui fabriquent des tenues de camouflage.
"De qui devrais-je avoir peur ? De ce nain (pour qualifier Vladimir Poutine, NDLR) ? Non, il ne m'a jamais fait peur. Grâce à mes enfants, nous avons le gaz, l'électricité, une vie normale. C'est pour cela que nous devons les aider. Nous devons les protéger avec notre camouflage. S'il permet de sauver une seule vie, nous serons heureux", affirme au micro de France 24 Nadia Kalinchenko, une membre de l'association.
D'autres sont restés car ils n'avaient nulle part où aller. D'autres encore préfèrent rester optimistes et font confiance à la résistance ukrainienne.
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LE FIL DU 15 AVRIL
Guerre en Ukraine : 900 corps de civils découverts dans la région de Kiev
LE POIDS DES MOTS
Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
LE FIL DU 14 AVRIL
"Fortement endommagé", le croiseur Moskva a coulé, annonce la Russie
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Paris : Rachida Dati veut installer une clôture autour du Champ-de-Mars pour lutter contre les « squatteurs »
Ils n’en peuvent plus et réclament des mesures. Les riverains du Champs-de-Mars, quartier parisien cossu situé aux abords de la tour Eiffel, alertent sur le fait que le secteur est devenu le terrain de « squatteurs », qui nuisent à leur bien-être et instaurent un climat d’insécurité, rapporte Le Parisien, vendredi 15 avril. Certains habitants réclament des accès sécurisés aux immeubles haussmanniens, alors que ces « squatteurs » en investissent les abords au quotidien, tandis que d’autres Parisiens souhaitent la fermeture complète du Champ-de-Mars pendant la nuit.
Une demande de Rachida Dati déjà rejetée par la mairie de Paris
Rachida Dati, maire LR du VIIe arrondissement de Paris, a remis sur la table sa proposition d’installer une clôture autour du Champ-de-Mars à la maire PS Anne Hidalgo. Une mesure qui permettra de fermer l’espace vert la nuit et ainsi de mieux « lutter contre les trafics », selon l’élue LR. « Nous allons de nouveau, comme en 2021, saisir la maire de Paris pour obtenir la clôture du Champ-de-Mars afin de lutter contre les trafics, protéger ce jardin et la tranquillité des riverains, et éviter la surexploitation commerciale », a indiqué son entourage, comme le rapporte 20 Minutes.
En mars 2021, le groupe LR avait déjà demandé l’installation d’une clôture autour de cet espace vert afin de limiter les rassemblements nocturnes qui « dégénèrent en nuisances sonores et dégradations ». Une demande rejetée par l’adjoint aux espaces verts, Christophe Najdvoski, qui refusait de « privatiser le Champ-de-Mars » et dénonçait « un gouffre financier » à plusieurs dizaines de millions d’euros en plus d’être une « aberration paysagère et patrimoniale ».
Des riverains excédés
Vivants grâce au trafic de cigarettes ou du jeu de bonneteau, ces « squatteurs » créent de l’insécurité dans le quartier avec des vols à la tire, des altercations verbales et des rixes. Une situation dénoncée par les riverains, qui se disent à bout. Depuis plusieurs mois, ils sont engagés dans un difficile dialogue avec la mairie du VIIe arrondissement de Paris et la préfecture de police, poursuit Le Parisien. Pour l’heure, ce dialogue n’aboutit qu’à des mesures que les 150 personnes réunies au sein d’un collectif estiment insuffisantes. Ne voyant pas d’amélioration, certains propriétaires ont quitté le quartier : « On n’en peut plus, on s’en va », commente l’un d’eux, amer, dans les colonnes du journal régional. L’insécurité a d’ores et déjà fait chuter la valeur des biens.
« Nous vivons dans une insécurité diurne et nocturne insupportable, qui s’est intensément développée depuis le premier confinement, dans un espace où les habitants réclament une vidéosurveillance dans la rue depuis 2016 », déplorent les membres de ce collectif, vidéos et clichés à l’appui, auprès du quotidien. Et de conclure, non sans amertume : « Nous ne pouvons ni ne devons vivre au quotidien avec la mafia rom violente et armée qui sévit impunément dans notre rue […] en réfrénant les riverains de sortir de chez eux ! »
France24 - World
Chinese astronauts return to Earth after six months on space station
Issued on: 16/04/2022 - 12:06
NEWS WIRES
Three Chinese astronauts returned to Earth on Saturday after 183 days in space, ending China's longest crewed mission as it continues its quest to become a major space power.
The Shenzhou-13 spacecraft was the latest mission in Beijing's drive to rival the United States, after landing a rover on Mars and sending probes to the Moon.
Live footage from state broadcaster CCTV showed the capsule landing in a cloud of dust, with ground crew who had kept clear of the landing site rushing in helicopters to reach the capsule.
The two men and one woman -- Zhai Zhigang, Ye Guangfu and Wang Yaping -- returned to Earth shortly before 10 am Beijing time (0200 GMT), after six months aboard the Tianhe core module of China's Tiangong space station.
Ground crew applauded as the astronauts each took turns to report that they were in good physical condition.
Zhai was the first to emerge from the capsule roughly 45 minutes after the landing, waving and grinning at cameras as he was lifted by ground crew into a specially designed chair before being bundled into a blanket.
"I'm proud of our heroic country," Zhai said in an interview with CCTV shortly after leaving the capsule. "I feel extremely good."
The trio originally launched in the Shenzhou-13 from China's northwestern Gobi Desert last October, as the second of four crewed missions during 2021-2022 sent to assemble the country's first permanent space station -- Tiangong, which means "heavenly palace."
Wang became the first Chinese woman to spacewalk last November, as she and her colleague Zhai installed space station equipment during a six-hour stint.
Mission commander Zhai, 55, is a former fighter pilot who performed China's first spacewalk in 2008, while Ye is a People's Liberation Army pilot.
The trio have completed two spacewalks, carried out numerous scientific experiments, set up equipment and tested technologies for future construction during their time in orbit.
The astronauts spent the past few weeks tidying up and preparing the cabin facilities and equipment for the crew of the incoming Shenzhou-14, expected to be launched in the coming months.
China's previous record spaceflight mission length was set by last year's Shenzhou-12 deployment, which lasted 92 days.
Six months will become the normal astronaut residence period aboard the Chinese space station, according to state broadcaster CCTV.
Space race
The world's second-largest economy has poured billions into its military-run space programme, with hopes of having a permanently crewed space station by 2022 and eventually sending humans to the Moon.
The country has come a long way in catching up with the United States and Russia, whose astronauts and cosmonauts have decades of experience in space exploration.
But under Chinese President Xi Jinping, the country's plans for its heavily-promoted "space dream" have been put into overdrive.
Besides a space station, Beijing is also planning to build a base on the Moon, and the country's National Space Administration said it aims to launch a crewed lunar mission by 2029.
China has been excluded from the International Space Station since 2011, when the US banned NASA from engaging with the country.
While China does not plan to use its space station for global cooperation on the scale of the ISS, Beijing has said it is open to foreign collaboration although the scope of that cooperation is not yet clear.
The ISS is due for retirement after 2024, although NASA has said it could remain functional until 2030.
(AFP)
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space exploration
European Space Agency suspends joint Mars mission with Russia
SpaceRussian cosmonauts receive warm welcome at International Space Station
Russia warns sanctions could cause International Space Station to crash
Valeurs Actuelles
Temps de travail à la mairie de Paris : nouveau revers judiciaire pour Anne Hidalgo
Coup dur pour la maire de Paris. Comme l’a fait savoir Le Figaro le 1er avril, la justice administrative a décidé d’annuler une disposition du nouveau règlement du temps de travail mis en place par Anne Hidalgo. L’élue PS voulait accorder des jours de RTT supplémentaires aux agents de la Ville, mais ce souhait ne sera finalement pas exaucé.
« Pénibilité spécifique »
Si depuis le 1er janvier 2022, toutes les collectivités territoriales étaient obligées de faire travailler les employés municipaux 35 heures par semaines, des dérogations subsistaient. Celles-ci permettaient par exemple aux agents de travailler 33.5 heures hebdomadaires, et ainsi de bénéficier de huit jours de congés supplémentaires. Anne Hidalgo s’était notamment appuyée sur une « pénibilité spécifique » à la capitale pour faire passer son dispositif, évoquant le bruit et la pollution à laquelle sont confrontés les agents municipaux. Mais cet argument a été balayé d’un revers de main par la justice qui a été saisie par le préfet dans ce dossier. La mairie socialiste a décidé de ne pas faire appel de cette décision.
Paris : les dernières actualités
France24 - World
Coachella music festival returns after three-year Covid hiatus
Issued on: 16/04/2022 - 11:46
NEWS WIRES
Revelers in thong bodysuits, sporting glitter eyeshadow and sheathed in neon partied late into the night Friday as the first Coachella since the pandemic's onset got underway in the California desert.
Brazil's Anitta brought electricity with twerkified dance routines on lock, thrilling crowds after inviting Snoop Dogg and Saweetie onstage, as Phoebe Bridgers conjured a lighter-waving mood with dreamy strings accompanying her morose lyricism -- and a guttural scream for good measure.
And Harry Styles debuted at Coachella as a headliner, kicking off the night's premiere set enveloped in a fur coat before stripping to reveal a disco ball of an outfit he donned to dance down the stage runway, thousands of screaming fans clamoring at his feet.
He later delighted fans by bringing none other than Shania Twain on stage for a string of duets, telling the audience he used to sing along with the nineties-era superstar's hits in his mom's car.
"I'm a bit starstruck... It's a bit surreal to sing this song with you," Twain said when the pair crooned her 1997 track "You're Still The One."
The mammoth event that takes place over two three-day weekends is one of the world's most watched festivals, and traditionally kicks off the year's summer concert circuit.
Coachella's 2020 edition was scrapped as the coronavirus pandemic came into full force, and two years of chaotic cancellations, rescheduled shows and lineup shakeups ensued.
As it returns after a three-year hiatus, Coachella is a bellwether for the multi-billion-dollar touring industry that's still on shaky ground after persistent pandemic setbacks.
Still got it pic.twitter.com/e1ZoC3qCMY
April 16, 2022After other large-scale festivals including Lollapalooza last year required proof of vaccination or a negative Covid-19 result, Coachella this winter announced it would not require any such mitigation measures, including masks or social distancing.
But it comes amid an uptick in coronavirus cases nationwide, mostly due to the highly transmissible Omicron subvariant known as BA.2.
Friday saw temperatures climb and as festival-goers descended on the grounds for three days of partying, contracting coronavirus seemed back of mind.
"Look at this!" Sarah Jones, a 26-year-old from Oregon, told AFP.
"We just want to have fun; I don't want to think about (coronavirus) tonight."
'Everybody misses this'
The festival is held mostly outside, welcoming some 125,000 revelers daily from all over the nation and abroad, many of whom camp and fill up hotels nearby.
There are two virus testing sites on festival grounds. Jose Arballo -- a senior public information representative for the public health department of Riverside County, where Coachella takes place -- said there also would be bolstered testing facilities nearby.
"I'm super excited to be here," said one concert-goer identified as Saturn Risin9, who said they were ageless and had traveled from Los Angeles.
"I'm not scared, and I'm excited to be outside with people."
As the sun set and the fresh grass gave way to stomped-down dust, the desert's night owls came out.
"It's amazing!" said Alexa Davis, a 24-year-old Connecticut native, told AFP as she joined the throng to dance along to Anitta. "She's killing it, she's really hot."
The 29-year-old Anitta made history earlier this year as she became the first Brazilian to reach the world's number one spot on Spotify.
She commanded Coachella's main stage, whose set featured imagery replicating a Rio de Janeiro favela, opening with the intro of "Mais Que Nada" as California legend Snoop Dogg joined her.
During a set that saw her jump seamlessly between Portuguese, English and Spanish, Anitta later launched into her booty-grinding reggaeton hit "Envolver," the masses joining in the rhythm.
"Our culture is getting noticed... Latinas are also reaching the top of the global scene," Anitta told AFP in an interview last month. "I plan to keep making songs for every part of the world. Including in Portuguese, of course."
Other major acts playing sets at Coachella this weekend include Megan Thee Stallion and Doja Cat.
After Styles Friday, Billie Eilish is set to headline Saturday and The Weeknd will collaborate with Swedish House Mafia to helm Sunday.
The duet act was an 11th-hour addition after chaos agent Kanye West unceremoniously pulled out of his headliner spot mere weeks ago.
Travis Scott also dropped out after a deadly stampede at his Astroworld show in Houston last year, while 2020's anticipated headliner Frank Ocean is set to return to the desert in 2023.
Stromae is set to play Saturday, as is Palestinian DJ Sama' Abdulhadi.
In a last-minute surprise, Arcade Fire played a set Friday evening -- while rap duo City Girls set off a heated audience twerk-off during a rendition of their 2021 hit "Twerkulator."
(AFP)
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Focus
Booming music scene in Saudi capital Riyadh conceals political reality
ENCORE!
Music show: Ukraine's Kate Zubok and France's Lewis OfMan on staying upbeat
ENCORE!
Music show: Aurus on touring his sassy debut album 'Chimera'
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Les occupants d’extrême gauche de la Sorbonne ont vandalisé l’université et attaqué la police
Sciences Po, Panthéon-Sorbonne, l’Ecole normale supérieure… Plusieurs campus universitaires sont bloqués par des étudiants qui se disent insatisfaits des résultats du premier tour de l’élection présidentielle. Ils fustigent l’absence de thèmes portés par la gauche, à l’instar de l’écologie, la justice sociale et l’égalité, ainsi que la montée de l’extrême droite en France. Jeudi 14 avril, certains d’entre eux ont vandalisé l’université de la Sorbonne, à Paris, et s’en sont pris aux forces de l’ordre, détaillent Le Huffington Post et Le Figaro. « La révolution est un devoir », « Sorbonne occupée », ou encore, « Ni Le Pen ni Macron », ont-ils notamment scandé.
Des objets lancés sur les forces de l’ordre
Depuis mardi 12 avril, des étudiants qui se disent « antifascistes » font entendre leur colère et leurs revendications. Et la mobilisation s’est intensifiée jeudi matin, à la Sorbonne, où des dégradations importantes ont eu lieu dans les salles de classe, ainsi que sur le bâtiment classé monument historique, comme on peut le voir dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
🔴 Images des dégradations commises par les étudiants/militants d’extrême-gauche lors du « blocus » de l’université parisienne La Sorbonnepic.twitter.com/T7KI4GpXzJ
— Amaury Bucco (@AmauryBucco) April 14, 2022
Jeudi, à partir de midi, un rassemblement s’est déroulé place de La Sorbonne, en face de l’établissement. Entre 200 et 300 étudiants se sont réunis devant l’université afin de protester contre le duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, au second tour de l’élection présidentielle qui se déroulera le 24 avril. Leur objectif : entrer dans l’université pour participer à l’assemblée générale qui était organisée à 13 heures.
En début d’après-midi, la tension est montée d’un cran. Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux et citées par Le Figaro et Le Huffington Post, on peut voir des étudiants, au premier étage de la Sorbonne, en train de lancer un certain nombre d’objets – des imprimantes, des chaises, des porte-manteaux, ou encore des bouteilles – en direction des fourgons de police arrivés sur place. Ensuite, les forces de l’ordre ont été contraintes de déplacer leurs véhicules à l’écart, dans la rue, pour éviter les projectiles. Les mêmes images montrent par la suite les policiers qui repoussent les étudiants à l’aide de gaz lacrymogènes. Pour tenir les jeunes éloignés de l’entrée de la faculté, des barrières de sécurité ont été installées.
Jean-Luc Mélenchon privilégié par les 18-34 ans
Au cours de la soirée, jeudi, les étudiants qui occupaient la Sorbonne ont quitté les lieux après 30 heures de blocage, peu avant minuit, selon les informations de France Info. Les 40 derniers occupants sont sortis des bâtiments sans faire usage de la force. Les syndicats étudiants de gauche, notamment Solidaires, appellent à continuer la mobilisation.
La veille, déjà, plusieurs centaines d’étudiants avaient pris part à une assemblée générale inter-facs dans un amphithéâtre de la Sorbonne. Une partie de la jeunesse a du mal à accepter le duel Macron-Le Pen. D’après une étude d’opinion réalisée en ligne le 10 avril par Harris Interactive, le président-candidat est le premier bénéficiaire du vote des Français âgés de plus de 65 ans (37%). De son côté, Marine Le Pen a fait ses meilleurs scores parmi les 35-64 ans (entre 25,5% et 28,1%). Quant aux jeunes de 18 à 34 ans, ils ont voté massivement (entre 30,5% et 37,7%) pour Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième.
BBC
SANS TITRE
Details are starting to emerge about strikes in Kyiv overnight, with the city's mayor saying there were explosions in the Darnytskyi district on the capital's outskirts.
Rescue workers and medics were at the site, Vitali Klitschko said in an online post. It remains unclear if there have been any casualties and what specifically has been hit.
Last night was the second consecutive night that the Kyiv region has been targeted, after two weeks of relative calm in the area.
Anna Budko, a local resident, told BBC correspondent Yogita Limaye: "You forget sometimes that you’re still afraid of every sound, even if it comes from your neighbour’s house, or if someone bangs a car door.
"You shiver and try to overcome that. No words can describe how scary it is."
It comes after Russia on Friday threatened more strikes on strategic targets in Kyiv if Ukraine continued shelling Russian villages along the border.
British Prime Minister Boris Johnson has been barred from entering Russia over the UK's "hostile" stance on the war in Ukraine, Moscow has said.
Russia's foreign ministry said Foreign Secretary Liz Truss, former prime minister Theresa May and First Minister of Scotland Nicola Sturgeon were among 13 British government members and politicians barred from entering the country.
The move was taken "in view of the unprecedented hostile
action by the British government, in particular the imposition
of sanctions against senior Russian officials", the ministry
said in a statement, adding that it would expand the list soon.
Russia has already barred US President Joe Biden and a string of other US officials from entering the country.
The UN has recorded the killing of more than 1,900 civilians since the start of the Russian invasion of Ukraine, but warned the "actual figures are much higher".
Of the 1,982 civilians killed between 24 February and 14 April, 162 were children, said the Office of the UN High Commissioner for Human Rights (OHCHR).
A further 2,651 civilians had been injured - 256 of them children.
Most of the deaths and injuries had been caused by shelling and air strikes, the OHCHR said.
The High Commissioner for Human Rights Michelle Bachelet has previously expressed horror at reports of civilians killed in the town of Bucha, near the capital Kyiv, saying they raised "serious and disturbing questions about possible war crimes" and calling for evidence to be preserved.
More now on the explosions in Kyiv this morning.
Russian strikes targeted a military factory in the capital, according to Russia's defence ministry cited by TASS news agency.
Defence ministry spokesperson Igor Konashenkov said 16 enemy targets were destroyed with high-precision missiles, including equipment, warehouses and weapons storage bases.
He added that a military equipment repair shop in Mykolaiv, in southern Ukraine was also hit.
If you're just joining us, or want a recap, here's the latest developments in Ukraine this morning:
Russian troops are still trying to establish complete control of the Ukrainian port city of Mariupol, the General Staff of the Armed Forces of Ukraine say.
The capture of Mariupol by Russia, if it happens, will be psychologically significant for both sides in this war.
A Russian victory in Mariupol would enable the Kremlin to show its population - through state-controlled media - that Russia was achieving its aims and making progress.
Here's what else the Ukrainian general staff said:
The BBC could not independently verify these reports.
Battles continue to be fought across parts of eastern and southern Ukraine, according to the General Staff of Ukraine's Armed Forces.
In its latest update, it said battles were most fierce in the eastern regions of Donetsk ad Luhansk.
It added that Russia was also focusing its efforts on establishing full control of the city of Mariupol in the south, as well as attacking Kharkiv in the north-east.
Attacks from the sky have also continued, causing deaths and casualties across a number of regions.
One of the most severely impacted regions is Luhansk, where the cities of Severodonetsk, Lysychansk and Kreminna were hit overnight. One person was killed and three were injured, according to Luhansk's regional governor. He added that a gas pipeline in Severodonetsk was cut off, and the city was without water or gas at present.
In central Ukraine, Poltava and Kirovograd also sustained casualties. In Poltava, one person was killed and one other was injured after a village in the region was hit, according to the regional governor.
The BBC cannot verify these reports.
Toby Luckhurst
BBC News, Lviv
Blasts heard here in
the western city of Lviv this morning are far from the front lines in eastern Ukraine.
Air raid sirens are nothing new, however. Russian forces attacked
the city in late March, striking industrial targets and injuring at least
five people.
The most recent alarm rang out at 05:46 local time
(03:20 BST) and was lifted just after 07:00. The official Telegram channel for
Maksym Kozytsky, the governor of the region, has given no information about
what happened, simply stating “our air defences were working” and promising
more detail later.
None of the BBC team heard any explosions from our hotel
here in the city centre. A contact in Lviv messaged to say that he saw two jets
fly overhead early this morning - something we can’t independently confirm
ourselves.
Telegram channels, however are quiet, suggesting at this
stage that this wasn’t as significant an attack as the last in March. We’ll
wait for more official comment on what may have happened.
As we reported earlier, US officials, speaking anonymously, say they believe the Russian missile cruiser was hit by two Ukrainian Neptune missiles and there were Russian casualties when the ship sank.
Russia says the Moskva, the flagship of Russia's Black Sea Fleet, sank after a fire onboard.
The 510-crew warship was a symbol of Russia's military power, leading its naval assault on Ukraine.
Anton Gerashchenko, an adviser to Ukraine's ministry of internal affairs, said the ship's captain, Anton Kuprin, had died during an "explosion and fire on board".
As well as Kyiv, explosions have also been heard in the city of Lviv, in western Ukraine this morning.
In the Telegram messaging app, Governor Maksym Kozytskyi said an air raid had taken place between 05:46 and 07:02 local time.
He said Ukraine's air defences were working, but supplied no further information on what was hit and whether there were any casualties.
Explosions have hit Ukraine's capital, Kyiv, according to the city's mayor.
Writing on Telegram, Vitali Klitschko said blasts hit the Darnytskyi district on the outskirts of the city.
He added that the number of casualties was unknown and that rescue workers were at the site.
Anna Foster
Reporting from Kyiv
In just a few weeks, the locals in Bucha have become accustomed to death.
It was once a peaceful and little-known suburb of Kyiv, before being occupied for Russian forces as they attempted to assault Kyiv.
Denys Davidoff stayed in the town throughout the occupation. When the Russians left he ventured back onto the streets, and was confronted with a vision of horror.
Many people around the world saw photos and videos of bodies lying scattered on the ground in Bucha, some with hands bound behind their backs. But Denys witnessed them himself.
"Some corpses were lying for such a long time that you could see their bodies were covered with the sand and the earth after it rained. At some point I realised I knew some of the people who were killed."
The people of Bucha are still processing the devastation they've lived through. But they aren't entirely safe just yet. More than 3,000 pieces of unexploded ordnance have been found around the Kyiv region so far.
Making these towns safe again for people to return to will be a huge job.
Read more about the situation in Bucha here.
Damage to Ukraine's transport infrastructure by Russian troops has presented a "significant challenge" to those delivering humanitarian aid to several parts of the north, the UK's Ministry of Defence says.
Russian troops are said to have destroyed bridges, used land mines and abandoned vehicles along key routes as they withdrew from the northern region.
In the city of Chernihiv for example, river crossings were destroyed - leaving behind only one pedestrian bridge in the city, which used to be home to 285,000 people.
Juli is an artist from Chernihiv in northern Ukraine.
For weeks, she's been documenting attacks by Russian forces, showing the destruction of large parts of the city.
But around two weeks ago, the shelling stopped.
"This silence is scary," she said, adding that many in the city were still living in constant fear.
"We really do not believe [the Russians] will not come back."
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said up to 3,000 Ukrainian soldiers have died and as many as 10,000 have been left injured since the invasion began.
He gave the update of between 2,500 and 3,000 deaths in an interview with CNN, in which he also warned about the threat of potential Russian nuclear strike, as we reported earlier.
A month ago, Zelensky estimated that around 1,300 Ukrainian troops had died. But on both occasions, he claimed far more Russian soldiers had been killed.
The BBC has been unable to independently verify these figures, which do not include civilians.
Both sides in the conflict have made frequent claims about the casualties they have inflicted on each other - usually far higher than what their opponent's official count is.
Aleem Maqbool
Religion editor, BBC News
The Russian Orthodox Church has echoed the rhetoric of the Kremlin in justifying the war in Ukraine. It is a stance that appears to be driving large numbers of Ukrainian priests and parishioners to turn their backs on Moscow.
"I will never forget the moment when I woke up early to go to mass, only to suddenly hear the shocking sounds of bombing," says Father Nicolay Pluzhnik.
"The wonderful woman who cooked at our church and her son, who was in a wheelchair, were both killed when an artillery shell hit their apartment. I now know of several other of our parishioners who have died."
Like most clergy in the region of north-eastern Ukraine where he is from, Father Pluzhnik belonged to the branch of the Russian Orthodox Church which takes its direction from its religious leadership in Moscow.
But now, he says, has applied to join the Ukrainian Orthodox Church - which was finally granted independence from the Russian Orthodox Church in 2019, in a move never recognised by Russia.
Read more here.
If you're just joining us, here are the latest developments in Ukraine:
In President Zelensky's latest nightly address to the nation, he says it is difficult to predict how long the war will last.
"Of course, I also hear different predictions. I have much more information than some media outlets about the intentions and capabilities of the Russian army," he says.
"About the potential of the Russian economy. About the emotional state of society in Russia."
He says two factors will determine the conflict's duration.
"The success of our military on the battlefield is really significant," he says. "Historically significant. But not enough to clean our land from the occupiers yet. We’ll beat them more," he says.
"Sanctions against Russia are very significant. Economically painful. But still not enough for the Russian military machine to be left without means of subsistence. We promote stronger, more destructive ones."
Zelensky adds: "If someone says: year or years, I answer: you can make the war much shorter. The more and the sooner we get all the weapons we have requested, the stronger our position will be and the sooner peace will come."
A Jack Russell has been been hard at work helping to remove explosive devices left behind by Russian troops.
Patron is currently working in the Chernihiv region, north of Kyiv, and has so far helped to remove hundreds of devices.
The world should be prepared for the possibility that Russia will target Ukraine with a nuclear strike, President Volodymyr Zelensky said on Friday.
Zelensky was asked in a CNN interview about whether he was worried about recent comments by the CIA's director, who said on Thursday that Russia could use tactical nuclear weapons in its invasion.
"Not only me - all of the world, all of the countries have to be worried because it can be not real information, but it can be the truth," Zelensky said, briefly switching to English for emphasis.
"We should think not be afraid, not be afraid but be ready," he continued. "But that is not a question for Ukraine - not only for Ukraine - but for all the world, I think."
Last month, a Kremlin spokesman said Russia would only resort to nuclear weapons if it faced an existential threat.
Zelensky was also asked about the sinking of Russia's prized warship, the Moskva, but was cagey about reports that it was hit by two Ukrainian missiles.
"We know that it does not exist anymore. For us, it is a strong weapon against our country, so its sinking is not a tragedy for us.
"The less weapons the Russian Federation that has attacked our country has, the better for us."
BBC
Ukraine war: Russia bans Boris Johnson from country over Ukraine war
Russia has banned Prime Minister Boris Johnson and other senior ministers from entering Russia over the UK's "hostile" stance on the war in Ukraine.
Foreign Secretary Liz Truss, Defence Secretary Ben Wallace and 10 other senior politicians - mostly members of the Cabinet - have also been barred.
Moscow said the decision had been made in retaliation to the UK's sanctions against it since it invaded Ukraine.
In March, Moscow imposed a similar ban against US President Joe Biden.
The full list is:
In a statement, Russia's foreign ministry said: "London's unbridled information and political campaign aimed at isolating Russia internationally, creating conditions for containing our country and strangling the domestic economy" were responsible for its decision.
It added: "In essence, the British leadership is deliberately aggravating the situation around Ukraine, pumping the Kyiv regime with lethal weapons and coordinating similar efforts on the part of Nato."
Earlier this week, the UK and US governments announced further sanctions on Russia.
The sanctions included financial measures designed to damage Russia's economy and penalise President Putin, high-ranking officials, and people who have benefited from his regime.
War in Ukraine: More coverage
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Valeurs Actuelles
Marseillais et Ukrainiens, pas logés à la même enseigne ?
Le 24 février dernier, les troupes de Vladimir Poutine ont débarqué sur le sol ukrainien et démarré une offensive armée contre leur pays voisin. Déjà mal-aimé en dehors de ses frontières, le président russe est, depuis ce jour, devenu officiellement l’ennemi public numéro 1. A contrario, l’Ukraine a vu sa côte de popularité grimper. Le monde entier a rapidement souhaité apporter son soutien au grenier à blé de l’Europe. En France, les chaînes de télévision ont apposé un drapeau ukrainien dans un coin de l’image sur l’ensemble de leurs programmes. Des appels aux dons ont été faits aux quatre coins de l’hexagone. Des associations ont entamé des collectes de médicaments, de produits d’hygiène et du quotidien, de vêtements… Des écoles ont organisé des ventes aux profits du peuple ukrainien. Les gestes de solidarité et de soutien envers ce pays attaqué et meurtri ont été aussi nombreux que variés. A Marseille, « 270 m3 de dons et sept convois humanitaires contenant du matériel de premier secours ont été livrés en Ukraine et en Pologne depuis le début du conflit. Des ambulances, chargées de fournitures médicales, ont également été transportées à Odessa, ville jumelée avec Marseille depuis 50 ans, par les membres de l’Amicale des marins-pompiers de la Ville de Marseille », rapporte le site officiel de la ville.
Un grand élan de générosité
Malheureusement, devant la force et le nombre d’attaques menées çà et là par la Russie, l’aide internationale apportée à l’Ukraine représente trop peu. Un grand nombre de compatriotes de Volodymyr Zelensky a donc décidé de fuir le pays et la guerre. Ils ont pris la direction de la Pologne, de la Moldavie, de la Slovaquie, de la Hongrie, de l’Allemagne, de la France… Et certains sont venus s’installer à Marseille. Des familles entières ou des femmes seules avec leurs enfants à qui il a fallu trouver un toit en un temps record. Pour ce faire, la municipalité « a ouvert un gymnase qui sert de lieu de premier accueil pour les réfugiés avant leur orientation ou dans le cadre de leur transit vers d’autres pays ». Dans la rade de Marseille, l’ouverture du plus grand centre d’accueil de France, avec une capacité de 1 600 personnes, a également été permise grâce à la compagnie maritime CORSICA Linea qui « a mis à disposition le « Méditerranée » pour accueillir des ressortissants ukrainiens. » Des particuliers ont aussi accueilli des réfugiés. Sur le groupe Facebook d’entraide MyNewsMarseille, plusieurs membres ont manifesté l’envie d’héberger des Ukrainiens arrivant dans la cité phocéenne. « Quelle association pour accueillir une famille ukrainienne ? » demandait une adhérente le 4 mars dernier tandis qu’une autre sollicitait les autres membres, 5 jours plus tard, pour équiper un logement vacant : « J’ai un appartement vide depuis 3 ans et j’envisage d’accueillir une famille d’Ukraine. Si vous avez un sommier en 140 et un matelas ça serait top ». Ces dernières semaines, les demandes de ce type sont régulières sur le groupe. Pour soutenir les Ukrainiens dans cette période très difficile pour eux, la mobilisation est très importante.
Au détriment de Marseillais
Tellement importante qu’elle fait parfois grincer des dents. Cela a été le cas lorsque Habitat Marseille Provence (HMP) a souhaité offrir aux réfugiés entre 75 et 90 logements sociaux situés dans la cité de Frais Vallon, dans le treizième arrondissement de la ville. Dans une interview accordée à France Bleu début mars, le président de HMP, Patrick Pappalardo, déclarait au sujet de ces appartements : « Le hasard du calendrier fait que nous avions un plan de rénovation important. Ils sont vacants et pas attribués ce qui nous permet de les proposer. » Ces biens devaient être disponibles « fin mars-début avril ». Une annonce qui a fait bondir Patrick Amico, maire adjoint chargé de la politique du logement de la Ville de Marseille. « Heureux d’apprendre que HMP avait 75 logements vacants immédiatement disponibles », twittait ironiquement l’élu, le 3 mars dernier, en réponse à la déclaration du président de l’office de logement. Et, il n’est pas le seul à ne pas avoir apprécié cet élan de générosité. Dans l’une des villes les plus pauvres de France, les demandes de logements sociaux sont nombreuses et les listes d’attente, très longues. Les Marseillais qui espèrent depuis des mois voire des années pouvoir s’installer dans l’un d’entre eux, ne comprennent pas pourquoi ils doivent passer après des Ukrainiens fraîchement débarqués dans la cité phocéenne. « Pendant ce temps, j’ai une demande qui dure depuis 2 ans et pas une seule proposition », dénonce un demandeur. Un autre s’interroge : « Nous les Marseillais, on ne peut pas y avoir droit ? » Certains ont même dénoncé une philanthropie politisée de la part de Patrick Pappalardo, candidat investi par Les Républicains dans la troisième circonscription des Bouches-du-Rhône.
Une polémique à laquelle a mis fin la préfecture du département auprès de Marsactu : « S’il est essentiel que ces personnes puissent être accueillies, hébergées puis accompagnées et orientées vers le logement aussi rapidement que possible, il est aussi essentiel de ne pas désorganiser ou saturer les dispositifs de droit commun. » Dans un secteur où seulement une demande sur huit de logement social est satisfaite, les services de l’Etat ont choisi de ne pas accorder de dérogations spéciales à Marseille Habitat Provence pour l’accueil de réfugiés Ukrainiens et a confirmé souhaiter que « les logements sociaux soient affectés en priorité » aux demandeurs locaux. Cela ressemblerait presque à de la préférence nationale.
France24 - World
Sri Lanka's cricket stars go into bat for protesters
Issued on: 16/04/2022 - 11:08
Colombo (AFP) – Sri Lanka's World Cup-winning cricket captain Arjuna Ranatunga and fellow ex-skipper Sanath Jayasuriya have joined street protests demanding the president step down over the country's economic crisis.
Cricket is avidly followed in the Indian Ocean island nation and the pair called on other former players to support attempts to oust President Gotabaya Rajapaksa.
The island nation is in the grip of its worst economic crisis since independence in 1948, with severe shortages of essential goods and regular blackouts causing widespread misery.
"Cricket is driven by spectators," Ranatunga said outside Rajapaksa's office in Colombo on Friday, surrounded by demonstrators who have been protesting daily for the president's removal since last week.
"Our fans are on the streets today because they no longer can bear the hardships. We must be with our fans when they need us most. Sports stars must physically join the protests."
Hours later, his fellow former captain Sanath Jayasuriya, known as "Master Blaster", climbed the barricades in front of Rajapaksa's colonial-era office and pledged solidarity.
"Your message is loud and clear," he told the tens of thousands of protesters. "I hope the authorities will listen and ensure a brighter future for all of us."
Crowds have been chanting "Gota go home, go home Gota."
The pair are the first former captains to join the street protests in person, but other stars have previously voiced their support.
Former captain Mahela Jayawardena has strongly backed the demonstrations on social media and urged Rajapaksa to go while ex-captain Kumar Sangakkara has issued more guarded statements.
Former Test player and International Cricket Council match referee, Roshan Mahanama, who has supported the anti-Rajapaksa campaign from its inception, compared the country's plight to Robert Mugabe's Zimbabwe.
"When I used to go to Zimbabwe many years ago, I saw the economic hardships people suffered there," Mahanama told AFP.
"My driver had to stand in a queue for hours to get diesel. I thought this will never happen in my country. But today we are in the same boat."
Fuel rationing
Police tightened security around Rajapaksa's office on Saturday as demonstrations demanding his resignation entered a second week.
More than a dozen trucks were seen parked near the building at the Galle Face Promenade, which is being protected by commandos and anti-riot police.
Official sources said authorities feared protest numbers could swell next week, when more marches are scheduled.
"We can expect more people to pour in. The current strength (of police) may not be sufficient," one official told AFP, asking not to be named.
"So far, the crowd is peaceful, but we can't take a chance."
Sri Lanka imposed fuel rationing on Friday in the latest effect of the crisis.
The government has urged citizens abroad to donate foreign exchange to help pay for desperately needed essentials.
It has announced a default on its entire external debt, and will open negotiations with the International Monetary Fund to seek a bailout.
© 2022 AFP
France24 - World
CAF Confederation Cup quarter-finals: Five things to know
Issued on: 16/04/2022 - 09:08Modified: 16/04/2022 - 09:06
Johannesburg (AFP) – Ghanaians Bernard Morrison and Richard Ofori could play pivotal roles when Simba of Tanzania host Orlando Pirates of South Africa on Sunday in a CAF Confederation Cup quarter-final first leg.
A former Pirate, speedy Morrison is the leading Simba scorer this season in the African equivalent of the UEFA Europa League with three goals.
Pirates goalkeeper Ofori boasts three consecutive Confederation Cup clean sheets after replacing off-form Siyabonga Mpontshane and hopes to prevent his compatriot adding to his goal tally.
Here, AFP Sport highlights five things to know ahead of the first legs on Sunday, with the return matches to be played seven days later.
Opposing Simba
A 60,000 crowd will fill the Benjamin Mkapa national stadium in commercial capital Dar es Salaam to see Simba confront Pirates, but not all the Tanzanians there will be backing the home team.
Supporters of arch domestic rivals Young Africans plan to continue a tradition of cheering for the visiting club because they do not want Simba to succeed.
This strange practice is not confined to Tanzania -- when V Club play at home in the Democratic Republic of Congo, fans of fierce Kinshasa rivals Daring Club Motema Pembe always back the visiting side.
Home perils
Losing a first leg at home potentially spells elimination in the last-eight phase of Confederation Cup with none of the six sides who have done so escaping overall defeat.
Only Zanaco of Zambia among the sextet won the return match, but the 1-0 victory over Pyramids in Egypt in 2020 was hollow following a 3-0 drubbing in Lusaka.
Al Nasr of Libya suffered the most humiliating home loss -- 5-0 to Hassania Agadir of Morocco two seasons ago -- in a match staged in Egypt because of violence in the oil-rich north African nation.
Wary Pirates
Pirates hope a second successive appearance in the Confederation Cup quarter-finals will turn out much better than the first last season.
After taking the lead through Vincent Pule at home to eventual title winners Raja Casablanca of Morocco, they were held 1-1 in Soweto.
If the first-leg outcome was disappointing, the return match proved disastrous for the Buccaneers, who crumbled 4-0 with all the goals coming within 36 minutes of the kick-off.
Libyan showdown
Two Libyan clubs have reached the Confederation Cup quarter-finals for the first time and the luck of the draw saw Al Ittihad and Al Ahly Tripoli paired, sparing both potentially long, costly flights.
Although both teams are based in the capital, Tripoli, no stadium there meets international standards so the matches will be played in the second largest city, Benghazi, 650 kilometres (405 miles) to the east.
Libya is the only north African country not to have won a CAF club competition. Ahly reached the 1984 Cup Winners Cup final against their Egyptian namesakes, but strained political relations between the nations forced the Tripoli outfit to withdraw.
Resurgent Mazembe
TP Mazembe of DR Congo, who face Pyramids with the first leg in Cairo, are chasing trophies again after several barren seasons as some stars grew old while others moved abroad to bolster monthly salaries.
The Ravens from southern mining city Lubumbashi, who won eight CAF titles between 2009 and 2017, are guided by French coach Franck Dumas and topped Group C after a 2-0 win over Egyptian visitors Al Masry.
If Dumas has a major concern it is the lack of a consistent scorer -- Adam Nazli scored both goals against Masry and is the only squad member to net more than once in the eight matches of this campaign.
© 2022 AFP
France24 - World
North Korea celebrates founder's birth without military parade
Issued on: 16/04/2022 - 08:39
NEWS WIRES
Kim Jong Un oversaw a huge public procession to celebrate the birthday of North Korea's founding leader, state media images showed Saturday, but the anniversary passed without an anticipated show of military strength.
Known as the Day of the Sun in the nuclear-armed country, the April 15 birthday of the late Kim Il Sung -- grandfather of current leader Kim Jong Un -- is one of the most important dates in Pyongyang's political calendar.
Analysts and South Korean and US officials had widely predicted a military parade or even a nuclear test, but the celebrations Friday involved a civilian parade, synchronised dancing and fireworks.
Photographs released by the state-run Korean Central News Agency showed thousands of colourfully dressed people marching through the capital's Kim Il Sung Square as Kim Jong Un looked on from a balcony.
"Columns of workers, peasant dancers and others marched past the square," carrying banners and boards bearing socialist slogans, and a giant national flag, KCNA said.
Three generations of the Kim family have ruled the country since 1948.
Kim also visited the Kumsusan Palace of the Sun, where the bodies of Kim Il Sung and his son and successor Kim Jong Il lie in state.
Civilian, not military
There was a steady drumbeat of celebratory coverage in state media leading up to the day, including the opening of new apartment complexes, light festivals and floral tributes.
It was a calculated decision to highlight new apartments and citizens with smartphones taking pictures of flowers, said Leif-Eric Easley, associate professor of international studies at Ewha Womans University in Seoul.
"The Kim regime needs more sources of national pride and legitimacy than military parades," he said.
"So the public commemorations around its founder's birthday tried to portray an economy that is not only resilient but growing."
The anniversary celebrations came three weeks after North Korea staged its largest intercontinental ballistic missile test ever -- the first time Kim's most powerful weapon had been fired at full range since 2017.
>> With largest test yet, North Korea's ICBM programme hits new heights
That test was the culmination of a record-breaking blitz of sanctions-busting launches this year and signalled an end to a self-imposed moratorium on long-range and nuclear tests.
The absence of military activity on the holiday "does not represent a shift away from North Korea's military build-up", Easley added.
Satellite imagery has shown signs of new activity at a tunnel at the Punggye-ri nuclear testing site, which North Korea said was demolished in 2018 ahead of a summit between Kim and then-US president Donald Trump.
South Korean officials have said Pyongyang could still stage a military parade or carry out a weapons test on or around April 25, the anniversary of the founding of the Korean People's Army.
(AFP)
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North Korea-tied hackers behind Axie Infinity crypto heist, says FBI
US imposes new sanctions after North Korea test-fires ICBM
UN chief 'strongly condemns' North Korea's intercontinental ballistic missile launch
France24 - Monde
Trois ans de chantier à Notre-Dame-de-Paris : de la sécurisation à la restauration
Publié le : 15/04/2022 - 11:31
Le président Emmanuel Macron a fixé le cap de 2024 pour rendre la cathédrale de Notre-Dame au culte et aux visiteurs. France 24 suit l’évolution de ce "chantier du siècle" et fait le point, trois ans après l’incendie dévastateur. La journaliste Mélina Huet a rencontré celles et ceux qui œuvrent à la restauration, au cœur de l’édifice et partout dans l’Hexagone. Ils livrent une course contre la montre, les savoir-faire traditionnels se confrontant à l’urgence.
Il y a trois ans, les images de l'incendie de Notre-Dame-de-Paris faisaient le tour du monde. Après la stupeur, des milliers d'hommes et de femmes ont contribué à sécuriser ce monument historique. Architectes, scientifiques, peintres, artisans… Et le chantier se prépare désormais à accueillir les restaurateurs.
La mobilisation est nationale. Les sommiers du grand orgue sont remis en état en Occitanie. Le plus gros instrument de France – en matière de registre – a été épargné par les flammes. Mais ses quelque 8 000 tuyaux, ainsi que ses sommiers chargés de distribuer l’air, ont dû être démontés un par un et décontaminés avant de gagner les ateliers de restauration.
Dans les Pays de la Loire, des chênes centenaires ont été abattus puis sciés pour constituer le futur tabouret de la flèche, au sommet de la cathédrale Notre-Dame. Cette œuvre d’Eugène Viollet-le-Duc, architecte de la restauration de la cathédrale au XIXe siècle, a été détruite par les flammes. La flèche sera reconstruite à l’identique et a donc besoin de ces arbres hors norme, qui culminaient autrefois à quarante mètres de haut.
Plomb et sel, les ennemis invisibles
La présence de plomb est l’un des gros enjeux de ce chantier. Plus de quatre cent tonnes de ce métal ont fondu le 15 avril 2019 et se sont envolées sous forme de poussière toxique. Un dépoussiérage de la cathédrale est en cours et doit se terminer avant l’été 2022. En parallèle, un chantier de dessalement a dû être mis en œuvre. Depuis trois ans, l’humidité causée par l’eau des pompiers, puis par les intempéries, a fait migrer des sels vers la surface des pierres. Alors que les voûtes menacent de s’effriter, une équipe s’est déployée pour mettre cet ennemi invisible hors d’état de nuire.
Sel, plomb, intempéries, pandémie de Covid-19 mais aussi découvertes archéologiques exceptionnelles : ces contretemps ne peuvent pas interférer avec l’objectif de réouverture fixé à 2024, pour les Jeux olympiques d’été à Paris.
>> À voir aussi, le volet précédent : "Notre-Dame de Paris, deux ans après l'incendie"
Le chantier scientifique Notre-Dame CNRS / ministère de la Culture est développé en collaboration avec l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris.
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Fermeture provisoire du parvis de Notre-Dame en raison de pollution au plomb
Journées du patrimoine : le chantier de Notre-Dame de Paris mis à l'honneur
FRANCE
Restaurer Notre-Dame de Paris en cinq ans : coup de com' ou projet réaliste ?
France24 - Monde
Esplanade des Mosquées : des heurts éclatent entre Palestiniens et policiers israéliens
Publié le : 15/04/2022 - 07:19Modifié le : 15/04/2022 - 13:30
FRANCE 24
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Gwendoline DEBONO
Des témoins ont fait état vendredi, sur l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem, de jets de pierre de Palestiniens vers les forces de l'ordre israéliennes et de tirs de balle en caoutchouc vers des manifestants palestiniens. Selon le Croissant-Rouge, les heurts ont fait plus d'une centaine de blessés.
Des heurts entre manifestants palestiniens et policiers israéliens ont eu lieu, vendredi 15 avril au matin, sur l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem, faisant plus d'une centaine de blessés.
"153 blessés palestiniens ont été transférés" dans des hôpitaux de Jérusalem et des "dizaines" d'autres ont été traités sur le site, a indiqué le Croissant-Rouge palestinien à propos de ces violences dans la Vieille Ville de Jérusalem, située dans un secteur occupé depuis 1967 par Israël.
De son côté, la police israélienne a fait état d'au moins trois blessés dans ses rangs lors des heurts. Et environ 400 personnes ont été arrêtées, selon le Club des prisonniers palestiniens, une ONG de défense des détenus.
>> À voir : après une vague d'attaques, l'armée israélienne passe à l'offensive en Cisjordanie
Troisième lieu saint de l'islam, l'Esplanade des Mosquées – nommée aussi Mont du Temple par les juifs – est située dans la Vieille Ville à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé depuis 1967 par Israël qui reste le théâtre d'affrontements entre policiers israéliens et manifestants palestiniens.
Tôt vendredi, des témoins avaient fait état de jets de pierre lancés par des Palestiniens et de tirs de balle en caoutchouc et de grenades assourdissantes de la part de policiers israéliens.
Vers 4 h 00 du matin, "des dizaines de jeunes émeutiers masqués", certains s'affichant avec des drapeaux du mouvement islamiste armé Hamas, ont fait une "procession" sur l'Esplanade des Mosquées, et lancé des pierres en direction du Mur des Lamentations adjacent, plus important lieu de prière de la tradition juive, a indiqué la police israélienne disant être intervenue pour "rétablir l'ordre".
De son côté, Omar al-Kiswani, directeur de la mosquée al-Aqsa, située sur l'esplanade, a fait état d'un deuxième incident survenu le matin impliquant une intervention de la police israélienne à l'intérieur même de ce lieu culte. "L'occupation (nom donné à Israël par des Palestiniens) sait que la mosquée al-Aqsa est une ligne rouge à ne pas franchir", a-t-il déclaré à l'AFP.
Série d'attaques en Israël et opérations israéliennes en Cisjordanie
Ces affrontements sur l'Esplanade des Mosquées sont les premiers cette année depuis le début du ramadan, période de grands rassemblements pour les musulmans sur ce lieu sacré au coeur du conflit israélo-palestinien.
Lors du ramadan en 2021, des manifestations nocturnes à Jérusalem et des heurts sur l'esplanade s'étaient mués en onze jours de guerre entre le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et Israël.
Peu avant le début – le 2 avril – du mois du ramadan cette année, des responsables israéliens et jordaniens ont multiplié les pourparlers afin d'éviter de nouveaux heurts.
Ces violences en plein cœur de Jérusalem interviennent après une série d'attaques en Israël et d'opérations israéliennes en Cisjordanie, autre territoire occupé depuis 1967 par l'État hébreu.
Depuis le 22 mars, Israël a été frappé par quatre attaques, les deux premières menées par des Arabes israéliens liés à l'organisation jihadiste État islamique et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine, en Cisjordanie.
Ces attaques ont fait quatorze morts. En outre, 21 Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués dans des violences depuis cette date, selon un décompte de l'AFP.
Avec AFP
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EXPRESS ORIENT
Après une vague d'attaques, l'armée israélienne passe à l'offensive en Cisjordanie
Cisjordanie : deux adolescents palestiniens tués par l'armée israélienne
Un avocat palestinien tué par des tirs israéliens lors d'opérations militaires en Cisjordanie
L'Humanité
La fuite en avant guerrière du pouvoir russe
ActuUkraine. Dans cette nouvelle phase de la guerre qui se concentre sur le Donbass, Vladimir Poutine a entériné, mardi, une impasse des pourparlers. L’intervention militaire se poursuit.
En l’espace de 24 heures, le président russe a multiplié les prises de parole. À l’occasion de sa visite à Vostotchny, où se situe le nouveau cosmodrome, dans la partie orientale du pays, Vladimir Poutine s’est montré résolu sur l’intervention guerrière de Moscou en Ukraine. « Les objectifs sont clairs : d’un côté, nous aidons et sauvons les gens du Donbass ; de l’autre, nous prenons des mesures pour garantir la sécurité du pays », a-t-il défendu aux côtés de son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko.
Le dirigeant russe justifie encore une fois l’invasion de l’Ukraine depuis le 24 février. Sur place, la ville de Marioupol, dans l’est, pourrait tomber face à l’avancée russe. L’ONU estimait, mercredi, que plus de 12 millions d’Ukrainiens, sur 44 millions, ont fui les combats, dont 7,1 millions de déplacés à l’intérieur du pays. Pour Vladimir Poutine « l’opération militaire spéciale » (terme employé pour la guerre en Ukraine) pourrait être accélérée et conduire à une intensification des combats, entraînant de plus grandes pertes humaines. « Notre tâche est d’atteindre tous les objectifs fixés, en minimisant ces pertes. Et nous agirons à notre rythme, calmement, selon le plan initialement proposé par l’état-major », a-t-il affirmé.
La stratégie qui se détache des nombreuses déclarations reste une logique de guerre. De nombreux observateurs estiment qu’avec cette deuxième phase du conflit, qui semble se recentrer sur le Donbass, les succès militaires deviennent une pièce maîtresse pour le pouvoir. « Ils sont nécessaires avant d’entrer dans une phase concrète de négociations. Ils permettraient de faire accepter à une partie de l’opinion russe les sanctions, les morts, les problèmes économiques… » analyse un diplomate, joint par l’Humanité. Le président russe a d’ailleurs accusé l’Ukraine d’avoir fait volte-face dans les pourparlers de paix entamés à Istanbul, en Turquie, depuis plusieurs semaines. Vladimir Poutine a estimé que Kiev déviait de sa position diplomatique selon laquelle « les garanties de sécurité pour l’Ukraine (…) ne s’étendraient pas au territoire de la Crimée, de Sébastopol et du Donbass ». Les négociations sont désormais dans une « impasse », affirme le dirigeant, accusant les États-Unis d’être « prêts à combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien ».
Pour Medvedev, l’Ukraine s’est « mentalement transformée en IIIe Reich »
Cette fuite en avant dans la guerre apparaît dans de nombreux discours ces derniers jours de la part des autorités russes. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, explique : « Notre opération militaire spéciale est conçue pour mettre fin à l’expansion et à la course irréfléchies vers la domination complète des États-Unis et d’autres pays occidentaux sur la scène internationale. » De son côté, l’ancien président Dmitri Medvedev, qui occupe le poste de vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a également posté sur le réseau social Telegram un texte révélateur. « Une partie des Ukrainiens prie le IIIe Reich depuis trente ans. Littéralement. Il est dégoûtant de trouver des photos montrant des symboles nazis – bannières, littérature, affiches – dans presque toutes les unités militaires d’Ukraine prises par notre armée. Même des tasses à croix gammée ! Il ne s’agit pas d’un jeu d’esthétique fasciste, comme les Occidentaux tentent de nous le prouver. Il s’agit d’une idéologie. Il ne faut pas s’éto nner que l’Ukraine, qui s’est mentalement transformée en IIIe Reich et dont les livres d’histoire sont remplis de Juda et de sbires nazis, subisse le même sort. Bon vent à l’Ukraine ! » écrit-il. Il y évoque aussi « l’objectif de démilitarisation » et « de dénazification de l’Ukraine ». Car « l’objectif est la paix des générations futures d’Ukrainiens eux-mêmes et la possibilité de construire enfin une Eurasie ouverte – de Lisbonne à Vladivostok » conclut-il.
Autre figure importante dans la société russe et soutien de premier plan au pouvoir : le patriarche Kirill. À quelques jours de Pâques, celui qui dirige l’Église orthodoxe « de Moscou et de toutes les Russies » a affirmé lors d’une messe : « Dans cette période difficile pour notre patrie, que le Seigneur aide chacun de nous à faire corps, y compris autour du pouvoir, et qu’Il aide le pouvoir à assurer sa responsabilité devant le peuple et à le servir avec humilité et bonne volonté jusqu’à lui donner sa propre vie. » Il poursuit : « C’est ainsi qu’une véritable solidarité apparaîtra dans notre peuple, ainsi qu’une capacité à repousser les ennemis extérieurs et intérieurs. » Ce proche de Vladimir Poutine a repris à son compte le même vocabulaire utilisé par celui-ci.
L’escalade verbale des autorités russes répond aussi à celle de dirigeants occidentaux, dont Joe Biden, le président états-unien (lire ci-dessous).
RussieGuerre en UkraineUkraineVladimir Poutine L'Humanité
Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagande
ActuUkraine. Le sulfureux bataillon Azov, cerné dans le port stratégique par l’armée russe, dénonce l’usage d’« armes chimiques » alors que le Donbass se prépare à une bataille aussi décisive pour le Kremlin que meurtrière pour les civils de la région.
Marc de Miramon Ils ne seraient plus qu’une poignée de milliers de combattants ukrainiens, essentiellement issus du bataillon d’inspiration néonazie Azov, retranchés dans l’immense complexe industriel métallurgique d’Azovstal, qui jouxte la zone portuaire de Marioupol. Ville martyre presque entièrement détruite par les combats et les bombardements, hautement stratégique puisqu’elle donnerait aux forces pro-russes le contrôle quasi total de la mer d’Azov et permettrait la jonction de la péninsule de Crimée avec les territoires du Donbass, Marioupol est aussi le théâtre d’une intense guerre de l’information entre Kiev et Moscou. Après avoir évoqué il y a quelques jours le chiffre de 5 000 civils tués par l’armée russe, ses supplétifs tchétchènes et les forces séparatistes du Donbass, le maire de la ville, Vadym Boïtchenko, brandit dorénavant un bilan supérieur à 10 000 morts, tandis que le gouvernement de Volodymyr Zelensky évalue les pertes civiles en « dizaines de milliers ». Et le dernier quarteron des miliciens d’Azov, officiellement incorporés au sein de l’armée ukrainienne, accuse l’armée russe d’avoir utilisé des armes chimiques pour les déloger de l’usine d’Azovstal. Volodymyr Zelensky indique prendre « très au sérieux » ces informations issues du bataillon, lequel témoigne sur sa chaîne Telegram avoir été victime de substances toxiques larguées au-dessus du complexe par des drones russes.
Le Royaume-Uni, par la voix de la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, a pour sa part déclaré qu’il travaillait « de toute urgence avec (ses) partenaires pour vérifier ces renseignements ». De son côté, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, explique ne pas pouvoir confirmer ces informations, qui, « si elles sont vraies, sont très préoccupantes et reflètent les inquiétudes que nous avons eues quant à la possibilité pour la Russie d’utiliser divers agents antiémeute, notamment des gaz lacrymogènes mélangés à des agents chimiques en Ukraine ». Pour mémoire, l’utilisation des soldats d’Azov comme source légitime par Kiev avait provoqué la semaine dernière un tollé en Grèce, après la diffusion du témoignage d’un de ces miliciens au Parlement, en même temps qu’un discours de Volodymyr Zelensky. « C’est une honte historique. La solidarité avec le peuple ukrainien est une évidence. Mais les nazis ne peuvent avoir leur mot à dire au Parlement », s’était par exemple indigné Alexis Tsipras, leader de Syriza.
Une propagande de guerre qui implique évidemment Moscou : depuis plusieurs jours, des comptes pro-russes annoncent l’arrestation imaginaire, près de Marioupol, du général major américain Roger L. Cloutier, détaché auprès des forces de l’Otan, comme celles de membres des forces spéciales européennes, britanniques ou françaises, censées encadrer les néonazis d’Azov. Et qui intervient alors que s’annonce la grande « bataille pour le Donbass », au cours de laquelle « nos villes pourraient être complètement détruites » sur la base du « scénario de Marioupol », prédit Sergueï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.
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Guerre en UkrainemarioupolRussieUkraine France24 - World
North Korea marks founder's birth without a military parade
Issued on: 16/04/2022 - 07:52
Seoul (AFP) – Kim Jong Un oversaw a huge public procession to celebrate the birthday of North Korea's founding leader, state media images showed Saturday, but the anniversary passed without an anticipated show of military strength.
Known as the Day of the Sun in the nuclear-armed country, the April 15 birthday of the late Kim Il Sung -- grandfather of current leader Kim Jong Un -- is one of the most important dates in Pyongyang's political calendar.
Analysts and South Korean and US officials had widely predicted a military parade or even a nuclear test, but the celebrations Friday involved a civilian parade, synchronised dancing and fireworks.
Photographs released by the state-run Korean Central News Agency showed thousands of colourfully dressed people marching through the capital's Kim Il Sung Square as Kim Jong Un looked on from a balcony.
"Columns of workers, peasant dancers and others marched past the square," carrying banners and boards bearing socialist slogans, and a giant national flag, KCNA said.
Three generations of the Kim family have ruled the country since 1948.
Kim also visited the Kumsusan Palace of the Sun, where the bodies of Kim Il Sung and his son and successor Kim Jong Il lie in state.
Civilian, not military
There was a steady drumbeat of celebratory coverage in state media leading up to the day, including the opening of new apartment complexes, light festivals and floral tributes.
It was a calculated decision to highlight new apartments and citizens with smartphones taking pictures of flowers, said Leif-Eric Easley, associate professor of international studies at Ewha Womans University in Seoul.
"The Kim regime needs more sources of national pride and legitimacy than military parades," he said.
"So the public commemorations around its founder's birthday tried to portray an economy that is not only resilient but growing."
The anniversary celebrations came three weeks after North Korea staged its largest intercontinental ballistic missile test ever -- the first time Kim's most powerful weapon had been fired at full range since 2017.
That test was the culmination of a record-breaking blitz of sanctions-busting launches this year and signalled an end to a self-imposed moratorium on long-range and nuclear tests.
Satellite imagery has shown signs of new activity at a tunnel at the Punggye-ri nuclear testing site, which North Korea said was demolished in 2018 ahead of a summit between Kim and then-US president Donald Trump.
South Korean officials have said Pyongyang could still stage a military parade or carry out a weapons test on or around April 25, the anniversary of the founding of the Korean People's Army.
© 2022 AFP
L'Humanité
Les États-Unis renouent avec la course aux armements
ActuDÉFENSE La guerre en Ukraine accélère un mouvement initié à la fin de la présidence de Barack Obama : sur fond de rivalité stratégique avec la Chine, les dépenses militaires sont de nouveau en hausse, au plus grand bonheur des industriels.
Christophe DeroubaixQuelque 740 milliards de dollars pendant la dernière année du mandat de Donald Trump, 782 lors de la première année du mandat de Joe Biden et 813 milliards proposés par ce dernier pour le prochain exercice fiscal : les dépenses militaires des États-Unis atteignent des sommets en temps de paix. Dans le budget annuel du pays, seule la social security (le système de retraites) mobilise plus de moyens. « Ce même budget offre seulement 730 milliards de dollars pour répondre aux besoins intérieurs urgents », a calculé Lindsay Koshgarian, chercheuse à l’Institute for Policy Studies. Le 15 décembre 2021, le budget militaire pour l’année 2022 a été largement adopté à la Chambre des représentants (363 voix contre 70), avec un groupe démocrate très favorable (169 oui, 51 non), puis au Sénat (89-10). Autant dire que si Bernie Sanders, président de la commission budgétaire du Sénat, a accueilli la feuille de route de Joe Biden pour le budget 2023 en affirmant que le pays n’avait « pas besoin d’une hausse massive du budget militaire », il a peu de chances d’être entendu. Pourquoi un tel consensus dans un pays au demeurant divisé comme jamais ?
1. La condition du leadership mondial
Si, comme le montrent les enquêtes d’opinion, les Américains apparaissent vent debout contre toute nouvelle guerre et de moins en moins enclins à adhérer à la théorie de l’« exceptionnalisme » états-unien, les élus du Congrès se retrouvent, eux, majoritairement, démocrates comme républicains, sur une ligne « dure » : celle du maintien du leadership mondial.
Challengée économiquement par la montée en puissance de la Chine, parfois chahutée diplomatiquement par la réalité d’un monde multipolaire comme par des alliés indociles (Turquie, Inde ou Israël, au gré des dossiers), la puissance américaine demeure incontestée dans un domaine : le militaire. Le montant du budget en la matière équivaut à celui cumulé des onze pays qui suivent dans la liste. Washington joue à fond la carte de son avantage concurrentiel. Les États-Unis dépensent quatre fois plus que la Chine et douze fois plus que la Russie. Ils sont la seule puissance militaire mondiale, avec 750 bases dans 80 pays dans lesquelles sont stationnés des centaines de milliers de militaires, et ils dominent les mers. « La mondialisation est une maritimisation, donc la maîtrise de la mer est indispensable à la maîtrise des flux », décrypte Thomas Gomart, directeur de l’Ifri (Institut français des relations internationales). Une suprématie que conteste désormais la Chine avec ses investissements massifs dans la modernisation de sa défense, notamment de sa flotte. Avec 360 unités, elle compte 60 bâtiments de plus que l’US Navy, mais, selon les experts, le « sea power » américain a encore une longueur d’avance : plus de tonnage, plus de soldats dédiés (330 000 contre 250 000), plus de technologies de pointe, sans parler de la supériorité de la flotte sous-marine et du nombre de porte-avions (11 contre 2). Washington dépense sans compter pour maintenir cette longueur d’avance sur les mers, mais aussi dans l’espace. « Depuis 2018, les États-Unis investissent massivement et font de leur politique spatiale la clé de voûte de leur suprématie militaire », selon Thomas Gomart, qui évoque une « arsenalisation de l’espace ».
Les dépenses se font tous azimuts. Le retrait d’Afghanistan a mis fin, selon l’état-major, à l’ère des guerres au sol mais, dans le budget 2022, 12 milliards de dollars ont été ajoutés pour les armements terrestres. Washington appelle officiellement au désarmement nucléaire mais le Congrès a « fléché » 28 milliards vers la « modernisation » de l’arsenal nucléaire. Et comme il faut préparer l’avenir, des sommes inédites ont été débloquées pour des recherches concernant l’intelligence artificielle, la cyberguerre et les « robots tueurs ».
La fin des « guerres de Bush » avait engendré un léger reflux des dépenses militaires. Mais le « pivot asiatique » de Barack Obama a presque aussitôt réenclenché une logique de tension, propice à une nouvelle escalade. Durant la décennie qui a suivi l’annonce de cette réorientation des efforts politiques, diplomatiques et militaires des États-Unis du golfe Persique vers la mer de Chine, le budget militaire de l’« empire du Milieu » a augmenté de 85 %. Il avait déjà quintuplé lors de la décennie précédente. Quant au budget militaire états-unien, après un léger reflux entre 2010 et 2015, il est reparti à la hausse dès 2016. Si, en dollars constants, il s’affiche en retrait des budgets de la présidence Bush, celui dit de base (c’est-à-dire hors « opérations spéciales », soit les guerres, en somme) a connu une hausse presque vertigineuse : de 493 milliards de dollars en 2013 à plus de 750 milliards en 2022. « Les colossales dépenses militaires n’ont pas empêché l’invasion russe et plus d’argent ne va pas l’arrêter », note Lindsay Koshgarian, citant notamment les 26 milliards de dollars versés à l’initiative européenne de dissuasion que les États-Unis ont eux-mêmes créée après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014.
2. Le rôle du complexe militaro-industriel
Si l’impact de l’inflation des dépenses sur la sécurité collective demeure introuvable, celui sur l’état de santé de l’industrie américaine de l’armement est limpide. Les données soulignées par Lindsay Koshgarian, dans un article pour Newsweek, donnent presque le vertige : « Ces dix dernières années, plus de la moitié du budget militaire est allée aux entreprises privées. En 2020, les États-Unis ont donné plus à une seule entreprise, Lockheed Martin, que la Russie n’a dépensé pour toute son armée. »
La guerre en Ukraine relève de l’aubaine pour ces « contractors » qui s’engraissent déjà largement de la dépense publique. Peu avant le déclenchement de la guerre, le PDG de Raytheon, Greg Hayes, devisait avec des journalistes spécialisés sur les destins croisés du monde et de son business : « Les tensions en Europe de l’Est, les tensions en mer de Chine méridionale, toutes ces choses mettent de la pression sur certaines dépenses de défense. J’attends pleinement que nous allons voir des bénéfices à cela. » Vœu exaucé. Les cinq premières entreprises mondiales d’armement sont états-uniennes : dans l’ordre, Lockheed Martin, Raytheon, Boeing, Northrop Grumman et General Dynamics. C’est le leader mondial qui a immédiatement touché le jackpot.
Aussitôt après l’annonce de l’augmentation de 100 milliards d’euros des dépenses militaires de son pays, le chancelier allemand, Olaf Scholtz, a apporté un cadeau dans la corbeille de ce nouveau mariage atlantiste : l’achat du F-35, produit phare de Lockheed Martin. La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a justifié ce choix par le fait que le supposé « avion de combat le plus moderne du monde » est surtout le seul actuellement homologué pour transporter des bombes nucléaires américaines. Cela permet à l’Allemagne d’honorer son engagement de « participation nucléaire » : bien que ne possédant pas l’arme elle-même, elle s’est engagée à transporter les bombes nucléaires américaines en cas d’urgence. En résumé : la puissance politique américaine a édicté une règle et donné une homologation qui profitent à son « champion national ». Du même coup, Berlin met sans doute un coup d’arrêt au projet d’avion de combat 100 % européen, développé avec Paris et Madrid, le Scaf (système de combat aérien du futur), censé entrer en service d’ici à 2040. Pour Lockheed Martin, les bonnes nouvelles volent en escadrille puisque Ottawa a également opté pour le F-35 : l’armée en voudrait même 88, pour un total prévisible de 14 milliards d’euros, soit le plus important « investissement » pour l’aviation canadienne depuis plus de trente ans.
Précision utile : les 40 milliards de dollars engloutis dans le développement du F-35 (afin de remplacer le F-16 du concurrent General Dynamics) ont largement été financés par des fonds publics. On retrouve le gouvernement fédéral à l’autre bout de la chaîne, puisque l’armée américaine planifie l’achat, à terme, de 2 456 exemplaires pour un montant de 400 milliards de dollars. Le slogan de Lockheed Martin laisse dès lors songeur : « Nous n’oublions jamais pour qui nous travaillons. »
3. Une question de politique intérieure
Un pactole de 813 milliards de dollars, mais ils ne sont pas contents. En colère, même. Prêts à en découdre avec la Maison-Blanche. Ils sont républicains comme démocrates. Des faucons néoconservateurs ? Même pas. Juste des élus soucieux de leur réélection à quelques mois des élections de mi-mandat et de tirer un maximum de bénéfices électoraux du cycle ouvert par la guerre en Ukraine. Prenez Elaine Luria, une démocrate modérée. Elle a vu tout rouge et s’en est ouverte sur Twitter : « J’ai retardé la sortie d’une déclaration sur le budget de la défense car franchement il aurait été rempli de mots que l’on attend d’un marin, mais en résumé : ça craint. » Ce qu’elle n’a pas digéré : la volonté de déclasser deux douzaines de navires de guerre. La députée est une ancienne officier de la marine américaine et sa circonscription inclut la plus grande base navale du monde, Norfolk, dans le sud de la Virginie. Sa collègue Mikie Sherrill, ancienne pilote d’hélicoptère dans l’US Navy, partage l’inquiétude de sa collègue : sa circonscription du New Jersey compte plusieurs bases. Elles retrouveront à leurs côtés les républicains du Missouri Roy Blunt et Vicky Hartzler, sensibles au vote des « communautés militaires » et aux dons de l’industrie de défense qui financent leur campagne de réélection. Le complexe militaro-industriel pèse 6,5 millions d’emplois (3,5 millions dans l’industrie privée de défense et 3 millions, civils et militaires, pour le département de la Défense, soit autant que dans l’industrie sidérurgique) et donc autant d’électeurs. Un écosystème entre politique locale, économie et géopolitique.
États-UnisGuerre en Ukrainedéfensearmes Valeurs Actuelles
« Sale juif dehors » : un homme identifié après avoir tagué une affiche électorale d’Éric Zemmour
Ce n’était certes pas la première affiche d’Éric Zemmour recouverte de tags antisémites, mais pour une fois l’auteur a pu être identifié et arrêté grâce au travail des forces de l’ordre. À Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), le 7 avril dernier, soit trois jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, un panneau électoral du candidat Éric Zemmour était recouvert de tags antisémites. Les inscriptions ont été constatées en début de matinée, vers 9 heures, par les agents municipaux, confie une source policière à Valeurs actuelles. Sur l’affiche du candidat les mots « sale juif dehors » étaient inscrits. Le Parti Reconquête! s’en était ému sur les réseaux sociaux, faisant le lien avec d’autres affiches également taguées à quelques kilomètres, à Nice, par le passé. Une plainte avait été déposée, indique le responsable de l’antenne locale de Reconquête!, qui ne souhaite pas faire plus de commentaires.
Les affiches d'Éric Zemmour sont la cible de nombreuses insultes antisémites, et particulièrement ces jours derniers à Cagnes-sur-mer et à Nice. "Sale juif dehors", voilà l'ignominie! Que tous les défenseurs de la France se lèvent et se révoltent dans les urnes ! #JeVoteZemmour pic.twitter.com/bCGRB2FanL
— Reconquete ! (Alpes-Maritimes) (@Reconquete_06) April 2, 2022
Les images de vidéo-surveillance ont permis aux policiers de retrouver la trace d’un suspect, identifié par la suite grâce à la balise présente sur sa bicyclette, de type Vélib. Interpellé à son domicile, il a été placé en garde à vue et a reconnu avoir écrit « sale », mais pas les mots « juifs dehors », indique une source policière. De nationalité française, dénommé Mahmoud M. et né en 1969, il est poursuivi pour injure publique en raison de la race ou de la religion, ainsi que pour dégradation de panneaux électoraux. À l’issue de sa garde à vue, il a écopé d’une convocation devant le tribunal correctionnel. L’audience devrait se tenir début juin.
Très probablement déjà impliqué dans une affaire d’antisémitisme
Il s’agit probablement du même homme jugé par le tribunal correctionnel de Nice, en 2013, pour une série de harcèlements à caractère antisémite. Un article de Nice Matin, daté de 2013 et relayé par le média juif JForum, rapporte qu’un homme avait été jugé pour une centaine d’appels malveillants, antisémites et conspirationnistes, passés entre juin 2009 et mai 2010. L’accusé reprochait à son chirurgien ORL, juif, une opération ratée, et en voulait aux experts puis au juge, juifs aussi selon ses dires, de ne lui avoir pas donné raison contre son chirurgien. Or les caractéristiques liées à l’accusé de l’époque (âge, nom et secteur géographique) correspondent aux caractéristiques de l’homme qui a tagué l’affiche. Il s’agit donc probablement du même homme.
À l’époque, huit personnes avaient subi son « délire paranoïaque et haineux », selon le procureur, qui précisait que toutes n’avaient pas porté plainte. Un juge, qui figurait parmi ses victimes, avait expliqué : « Je n’imaginais pas que, de nos jours, un magistrat de mon ancienneté, dont le seul tort est d’être juif, puisse faire l’objet d’une telle attaque. » Trois ans de prison avaient été requis contre Mahmoud M., dont deux ans avec sursis et une obligation d’être suivi par un psychiatre. L’article ne précise pas quelle avait été sa condamnation.
El País (ESP)
SANS TITRE
Siempre se ha dicho que el hambre agudiza el ingenio: en el caso de la gastronomía, por lo menos, tenemos comprobado que es cierto. La enorme cantidad de recetas que surgieron en periodos de escasez nos ha dejado un legado digno de estudio. La cocina de aprovechamiento es una constante dentro de nuestra cultura de fogones: todo es útil; huesos, pan duro, verduras secas, tubérculos, carnes en conserva y, por supuesto, su grasa. Los malabares que muchas señoras tuvieron que hacer -y hacen- para alimentar a sus familias han asentado las bases de toda una tradición culinaria de cuchara de palo. Ejemplos como el de la sopa de ajo o sopa castellana no sólo buscaban llenar el estómago, sino también combatir el frío: la cocina siempre ha sido un remedio para paliar las dificultades que acarrea la escasez.
La sopa de ajo o sopa castellana se origina, aparentemente, en Castilla. Sin embargo cuenta con variedades regionales a través de todo el territorio español, dando a entender que su origen es algo más confuso. Tradicionalmente se ha basado en un caldo preparado con pan duro de hogaza, ajos y agua enriquecida con jamón o huesos, siendo esta la versión habitual, a la que, además, se le suele añadir pimentón y huevo. A lo largo de la península ibérica encontramos diferencias a la hora de confeccionar la receta: en Soria, por ejemplo, es habitual añadir setas a la sopa; en algunas zonas de Castilla es habitual terminar la sopa en el horno, cocinándola hasta que evapore toda el agua y forme costra. En La Rioja se añaden tomates y pimientos al caldo y, en el País Vasco, es habitual añadir pescado. En Andalucía se añade coliflor al agua de cocción y se omite el pimentón, además de cocinarse durante más tiempo para que espese. Incluso Portugal tiene su propia variedad, en la que tampoco se le añade pimentón y se acompaña de cilantro; cada región adaptó este plato a los productos que tenía a mano con fin de no desaprovechar ningún alimento.
A pesar de las variaciones regionales, dentro de cada una de las explicadas existen aún más variaciones. Apuntando hacia mi tierra, la versión que se prepara en Málaga tiende a ser ligera y con abundante caldo, mientras que en mi pueblo, Coín, se cocina hasta que una cuchara de madera pueda quedarse clavada sin caerse. Además, se acompaña de productos típicos de la tierra como son las naranjas, las aceitunas partías y los rabanitos. Dicho esto, aquél que quiera hacer la receta tradicional sólo tendrá que fijarse en las cantidades de ajo, caldo y pan, pero ya que hemos explorado tantas variedades de sopa de ajo, he elaborado una que combina lo que me gusta de cada región, centrándome, principalmente, en Coín y Málaga.
Dificultad
La de no crear una nueva variedad por accidente
Ingredientes
Para 2 personas
- 9 dientes de ajo
- 80 g de pan duro de hogaza
- 800 ml de caldo de carne, pollo, verduras o agua
- 2 cucharaditas de pimentón dulce
- Media cucharadita de comino molido
- 3 hojas de laurel
- 1 naranja
- Media cebolla fresca
- 8 rabanitos
- 50 g de aceitunas partías
- Cilantro al gusto
- 4 cucharadas de aceite de oliva
Preparación
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Cortar el pan a pellizcos (nada de cuchillo) conservando la corteza.
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Picar seis dientes de ajo previamente aplastados y reservar tres enteros.
-
Calentar el aceite en una sartén honda grande y sofreír los nueve ajos hasta que empiecen a dorarse (fuego medio). Añadir el pimentón, el comino y el laurel y remover unos segundos.
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Añadir el pan y remover para que se impregnen bien del aceite y las especias. Tostar durante un minuto y añadir el caldo o agua. Cocinar 10 minutos a fuego medio-fuerte.
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Mientras tanto, cortar la naranja, los rabanitos y la cebolla. Preparar las aceitunas y las hojas de cilantro.
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Servir la sopa bien caliente con el resto de ingredientes por separado.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
France24 - World
'Screwed' either way: Macron-Le Pen presidential duel leaves young, leftist Mélenchon voters cold
Issued on: 13/04/2022 - 17:43
French far-leftist Jean-Luc Mélenchon on Sunday fell just short of advancing to the presidential run-off, leaving far-right flagbearer Marine Le Pen to challenge Emmanuel Macron again for France's top job. But among 18- to 25-year-olds it was Mélenchon, 70, who won the night with 29 percent of their vote. What his supporters do next will be critical on April 24. FRANCE 24 met with students north of Paris who voted for Mélenchon. None were keen to help re-elect Macron, even against the far right.
"Macron or Le Pen, we're screwed in any case. For my first election, I'd hoped for better," mused Esteban, one hand in his pocket, the other resting against a Vélib bike-share stand outside Paris 8-Saint-Denis University, north of the French capital. Voting in Sunday's first round, the 18-year-old cast his vote for Mélenchon. "It was the vote closest to my convictions. I'm not going to lie to you: It makes me lose hope in a better world, or at least one with more social progress," he lamented after his candidate's narrow defeat.
The film student is waiting for a professor who asked his class to come in despite the strike action under way, unrelated to the dramatic contest for the Élysée Palace. The university's entrance is blocked off by a chain of bins linked together. It's 2pm and the picketing students have left their morning posts. The school had decided to close for the day anyway. The posters and flyers in the bins shed light on the strikers' demands: "The presidency of the university refuses to register students fleeing the war in Ukraine. There are still 23 students without residency papers that the school is refusing to admit!"
'Blank ballot or Le Pen vote'
Esteban's friend Bruno (not his real name) wants to talk, too. He jumps in to finish his friend's sentences. An 18-year-old student from Paris, Bruno hails from a very politically aware family, he explained. "My grandfather was a Communist member of the French Resistance and my father was steeped in that culture," he boasted. "I especially do not want to see Macron in power again, so for the second round I'm hesitating between casting a blank ballot (essentially, a protest vote) and voting Le Pen. Marine Le Pen is better than Macron on social issues. And Macron, after all, put cabinet ministers in office who conducted far-right policies," Bruno said, accusing Interior Minister Gérald Darmanin of hardline repression.
Esteban concurred. He resents the incumbent for going back on his environmental promises. "There was yet another report [by the Intergovernmental Panel on Climate Change] recently saying we have three years to take action on climate change," he explained. Neither voter could identify with the run-off candidates' stances on environmental issues.
"However, I find the protectionism that Marine Le Pen is proposing more interesting than Macron's ultra-liberalism," Bruno said. Having a far-right National Rally leader as president of France doesn't scare him, he explained. "The zero immigration policy doesn't work, it can't be applied. It's obvious. Even Macron hasn't managed to see through deportations. It'll be like it was for Donald Trump – did you know he deported fewer migrants than Barack Obama?"
'I'll have to pick up Le Pen's platform'
"I don't like Macron and the favours he does for his mates on the sly, like for his friends at McKinsey," Esteban said, citing the consulting firm the French government has hired for its services, not without controversy, adding yet another line to the student's laundry list of grievances.
The French financial prosecutor's office on March 31 opened a preliminary probe against the US consulting firm over possible tax fraud. But neither student is reserving their judgement in the meantime. "He doesn't leave anything to chance," Esteban said of Macron. "He's someone who seeks to profit from everything."
While he is certain not to vote for Macron, Esteban begins expressing doubts about voting for Le Pen over the course of the conversation. "I'll have to pick up Marine Le Pen's platform anyway to see what ballot I put in the box," he said.
Esteban is comfortable talking politics with his mother, who strings together odd jobs in the south of France. "My mother is an actress. She's over 50, but she is a waitress, a home-care worker. She serves lunches in school canteens to earn a wage because she had problems with getting [the unemployment insurance agency] to recognise her status as a temporary entertainment worker," he explained, with a worried look. "She voted for Mélenchon and she'll cast a blank ballot in the second round."
'I'll still go to the ballot box'
Not everyone shares their parents' politics, though. Nineteen-year-old Lilou, for one. Waiting outside the university for her film professor, she explained why she chose Mélenchon in the first round, initially for his environmental proposals. "In my family, votes were always kept secret. But I think my parents voted for Macron," she said, before hesitating. "Which candidate proposed raising the minimum pension?" she asked. The topic is front and centre in Lilou's family; everything rests on her father's pension. "My mother stopped working at the age of 25 to raise my sister, my brother and me," she said.
For Lilou, one worry is money. "Macron wants students to pay for university, to raise registration fees. That won't be possible," she said. While that proposal does not actually feature clearly in Macron's campaign platform, it was attributed to him in January after remarks he made to a conference of university presidents, saying, "we will not be able to remain long term in a system where higher education has no price for the near entirety of students". The comment set off fierce reactions from student unions, after which the incumbent went back on his remarks. "When one wants to fight students' economic insecurity, one doesn't raise registration fees," he said later that month. But to hear Lilou tell it, fears remain.
One thing is certain: Lilou won't be voting for Macron. "I'll still go to the ballot box. It's important. But since I don't like either of the candidates, I prefer not to take part in this vote. I will cast a blank ballot," she explained.
Clinging to leftist hopes for parliament
More students arrive outside the shuttered university. A group is due to attend a political talk on preventing inequality, set to take place outdoors in a nearby square.
Before joining the rest of the group, one student shared her disappointment with a reporter. She voted for Mélenchon and said she refuses to cast a Macron ballot in the April 24 run-off. "It would be lending him legitimacy, when he didn't manage to stand in the way of the rise of the far right. Quite the opposite," she contended. "I'm angry with him for his increasingly repressive politics, for the police violence he couldn't put a stop to, for his disdainful line against the poorest people," she said.
The 21-year-old prefers to sit out the second-round vote. But she is anxious for the legislative elections that follow: French voters go back to the polls on June 12 and 19 to elect their lower-house National Assembly lawmakers. "I'm clinging to the legislative elections to get a left-wing majority. I will have no relief before I'm sure we can counter the future president's power," she said, before turning to join her friends.
This article has been translated from the original in French.
French presidential election © France 24
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Valeurs Actuelles
Marseille, médaille d’or de la saleté
Le 2 février dernier s’est achevée à Marseille la quatrième grève des éboueurs de l’année, la troisième depuis le mois d’octobre. Des mouvements sociaux qui ont à chaque fois plongé la cité phocéenne dans un état de saleté déplorable. Des montagnes d’ordures envahissent les rues, bloquent l’accès aux trottoirs et empuantissent l’air. Les piétons font des détours pour éviter les tas les plus encombrants. Toute la ville se plaint, subit et attend que la métropole trouve un accord avec les syndicats des éboueurs. Lorsqu’un terrain d’entente est trouvé, plusieurs jours, voire semaines, sont nécessaires pour que la ville retrouve des allures normales. Et encore, même lorsque les cantonniers sont à l’ouvrage, la deuxième ville de France ne brille pas par sa propreté.
Exaspération chez les Marseillais
« Cette ville semble être un dépotoir », déplore Sarah Bourgeois, créatrice du groupe Facebook Marseille poubelle la vie !. Groupe qui compte aujourd’hui près de 23 000 membres et permet de mettre en lumière nombre d’incivilités en matière de dépôt d’ordures. Machines à laver cassées, canapés, matelas, meubles en pièces détachées, pneus, gravats… À proximité des conteneurs ou dans des recoins à l’abri des regards, les dépôts sauvages sont très nombreux. Chaque jour, plusieurs publications de ce groupe les dénoncent et interpellent les maires de secteur et les services de la métropole, photographies à l’appui, dans l’espoir d’« arrêter de vivre dans une poubelle géante et dans la crasse », comme l’explique son initiatrice.
Elle ajoute : « L’objectif n’est pas de râler, mais de signaler pour faire intervenir rapidement les services de la métropole. Ces dépôts sauvages minent la ville. » Il y en a partout. Ceux des particuliers qui laissent leurs encombrants sur le trottoir sans prévenir les services de la mairie s’ajoutent à ceux des professionnels qui déposent çà et là poutres métalliques, matériaux usagés et autres gaines électriques.
Il existerait même des réseaux organisés pour les dépôts sauvages. « Il y a des personnes venues des pays de l’Est qui récupèrent les déchets des professionnels pour aller les jeter dans des rues abandonnées ou des terrains vagues. Ces personnes peuvent gagner entre 350 et 600 euros en ayant cette activité », dénonce Jean-Yves Sayag, conseiller de la métropole, vice-président du conseil de territoire Marseille Provence délégué aux antennes, aux déchèteries et aux dépôts sauvages, conseiller municipal de Marseille et conseiller d’arrondissement des XIIIe et XIVe arrondissements. Une activité lucrative pour ceux qui la pratiquent, mais dommageable pour l’ensemble de la ville. Et ce n’est malheureusement pas tout.
Les professionnels dans le viseur
En plus d’être une ville où les dépôts sauvages sont légion, Marseille est aussi une cité qui croule sous les ordures ménagères. Il suffit de flâner dans les rues pour se rendre compte que les conteneurs marron et gris installés aux quatre coins de la ville sont sales et débordent. Ils sont d’ailleurs presque toujours ouverts. À la fois parce que nul n’a envie de toucher leurs couvercles maculés, mais aussi parce qu’ils sont bien trop pleins pour être fermés. Une situation qui agace les riverains : « Les conteneurs dégueulent et sont sales. Les sacs-poubelle sont posés en équilibre les uns sur les autres. Il en faudrait deux fois plus ! », indique Pierre, habitant de la rue Paradis.
Un constat que ne partage pas Jean-Yves Sayag. Pour lui, si les conteneurs ne désemplissent pas, ce n’est pas parce qu’il y a un manque mais à cause du comportement de certains Marseillais : « Le nombre de conteneurs est calculé en fonction du nombre d’habitants, du nombre de foyers fiscaux. Malheureusement, les commerçants, artisans, associations et autres confondent ordures ménagères et ordures professionnelles. Si les professionnels n’utilisaient pas les poubelles des particuliers, elles ne déborderaient pas en permanence. »
Les rues sont rarement nettoyées, mais la base du problème, c’est que les gens sont sales.
Quoi qu’il en soit, elles débordent — rendant ainsi les déchets accessibles aux gabians et aux rats, et sensibles aux vents. Les jours de mistral, les rafales éparpillent papiers, plastiques et déchets ménagers en tout genre. Ces jours-là, les Marseillais circulent dans les rues en zigzaguant entre les détritus. Cela dit, le slalom sur les trottoirs n’a rien d’extraordinaire pour les habitants de la seconde ville de France. C’est même leur quotidien, pour éviter les déjections canines et les crachats. « Les trottoirs marseillais sont très difficilement praticables. Il y a des crottes de chien, de l’urine et des crachats partout. Quand il commence à faire chaud, l’odeur est atroce », dénonce Valérie, employée dans une entreprise du centre-ville. Elle ajoute : « Les rues sont rarement nettoyées, mais la base du problème, c’est que les gens sont sales. »
Des sanctions réclamées
Le point commun entre dépôts sauvages, bennes à ordures débordantes et rues jonchées de saletés est, en effet, le comportement de certains riverains. « J’ai déjà vu des automobilistes vider leur cendrier lorsqu’ils sont arrêtés au feu rouge. C’est hallucinant », rapporte, effaré, Jean-Yves Sayag. Ces agissements, la créatrice du groupe Marseille poubelle la vie ! les explique par le manque de savoir-vivre en société de la population marseillaise : « Marseille est une ville pauvre, dont la population n’a pas été éduquée dans le respect de l’espace public. »
Pour changer définitivement les mentalités et donc les façons d’agir des habitants de la cité phocéenne, Sarah Bourgeois estime que la pédagogie n’est pas suffisante. Elle milite en faveur de « la mise en place d’une politique répressive à long terme ». L’élu métropolitain partage son avis : « Je suis de nature optimiste et je pense qu’on peut faire évoluer les choses mais, pour cela, il faut avoir du courage et accepter de ne pas être réélu. » Ses maîtres mots sont “sensibilisation” et “répression”. Selon lui, il y a « trop de laxisme en France et à Marseille ». Il estime que pour régler le problème de la propreté, « une des solutions, c’est la sanction ».
Pourtant, lui qui traque quotidiennement tous ceux qui ne respectent pas les règles de la ville en matière de propreté sait mieux que personne qu’il n’est pas si simple que cela de sanctionner. Il explique : « Il y a une hiérarchisation des délits et ceux qui touchent à la propreté ne sont pas prioritaires. Les dépôts sauvages passent après des délits plus graves et c’est bien normal. » Malheureusement, lorsqu’ils arrivent enfin sur le dessus de la pile, il n’est pas rare qu’il y ait prescription et qu’aucune sanction ne soit possible.
Déjudiciariser pour sanctionner plus vite
Le vice-président délégué aux antennes, aux déchèteries et aux dépôts sauvages plaide pour une « déjudiciarisation » de ce type de délits. Il voudrait « que les maires de secteur puissent prendre les décisions quant aux amendes ». En d’autres termes, que le chemin entre le constat du délit et la peine soit beaucoup plus court. Que ceux qui saccagent la deuxième ville de France ne se sentent plus intouchables. Ses désirs sont-ils des rêves ? Réponse dans huit ans puisque la municipalité vient d’annoncer lors de son dernier conseil municipal, le 8 février, que Marseille allait tendre vers une « ville zéro déchet-zéro plastique d’ici 2030 ». L’objectif est que Marseille devienne « une ville plus verte ». Si elle devenait moins sale, ce serait déjà une belle avancée.
France24 - World
In pictures: Notre-Dame Cathedral three years after the fire
Issued on: 15/04/2022 - 22:34
FRANCE 24
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When a massive fire ravaged the iconic Notre-Dame Cathedral in Paris on April 15, 2019, it led to the destruction of the spire, clock and the central frame of the 12th century Gothic landmark. Three years later, the historic cathedral is mostly cleared of a thick layer of soot as an army of craftsmen race to meet a deadline to reopen in time for the 2024 Olympics.
The fire in the Notre-Dame Cathedral triggered an outpouring of generosity with nearly €844 million in donations collected from 340,000 donors in 150 countries to date, according to the public body overseeing the restoration.
Three years later, the gaping hole left in the building is now filled by a forest of scaffolding.
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The first stage of the titanic project involved clearing the rubble and burnt beams, reinforcing the flying buttresses, and removing the deadly dust unleashed from 450 tonnes of lead in the structure.
A temporary metal scaffolding had to be built for the task, which was completed last summer at a cost of €151 million, largely on schedule despite a three-month pause in 2020 at the start of the Covid-19 pandemic.
The stained glass windows, several statues and the 22 large-format paintings from the 17th and 18th centuries have also been sent for restoration.
The next major phase is to reinstall the medieval wooden framework of the nave and choir, and the 19th century spire – which the team hopes will be completed in the first half of 2023.
(FRANCE 24 with AFP)
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Mystery sarcophagus found after Notre-Dame fire to be opened
Ancient tombs discovered at Paris’ Notre-Dame Cathedral as restoration continues
REVISITED
Three years after fire, a race against time to restore Paris's Notre-Dame Cathedral
El País (ESP)
SANS TITRE
Es Cuaresma en Sevilla, las calles huelen aún más a incienso litúrgico y en las mesas de muchos bares solo se ven tapas de espinacas con garbanzos, torrijas y bacalao preparado de mil formas diferentes. Las cartas de estos locales hacen algunos cambios para adaptarse a esta época, y cuando se acerca la Semana Santa los sevillanos suman una tradición gastronómica a sus costumbres cofrades. No importa que se ofrezcan otros tantos platos sin carne, los vecinos piden los mismos que tomaban con sus padres y abuelos. Y da igual que no sea viernes o Miércoles de Ceniza: la vigilia dura más de 40 días en las barras de madera y metal de esta ciudad.
“Al igual que con las cofradías, hay un tema que parte de lo religioso pero que se convierte en algo popular. Todo esta gastronomía sin carne, que proviene de la abstinencia de vigilia, es ya una tradición que en ocasiones pierde su sentido original”, comenta Javier Compás, gastrónomo y director del medio Sevilla Encendida. “El sevillano que se siente como tal pasa estos días con espinacas, bacalao y torrijas, independientemente de sus creencias. Pienso que al final es un hábito identitario”, dice Lola Castro, gerente de Casa Román, uno de los restaurantes más típicos para visitar en estas fechas.
Que no falte el bacalao
En las paredes de Casa Ricardo, situado en el barrio de San Lorenzo, no cabe ni un cuadro más de vírgenes y cristos. Detrás de la barra, un calendario de plástico anuncia los días que faltan para el Domingo de Ramos, y en la televisión se suceden vídeos de procesiones de años anteriores. Aquí se vive y respeta la doctrina católica, por eso cuando llega Cuaresma sus famosísimas croquetas de jamón cambian el ingrediente principal por otro básico en Sevilla en estos días: el bacalao.
Una publicación compartida de Casa Ricardo (@casaricardosev_)
“Nosotros hacemos un pequeño giro en nuestra carta y servimos croquetas o bacalao en tomate, y nuestros clientes asiduos saben que son pocos días los que tienen para poder degustar estos platos”, dice Ricardo Núñez, propietario del bar. Además de los mencionados, los viernes de vigilia también preparan con este pescado crepes rellenos con salsa holandesa, pavías y un empanado con alioli. Un repertorio bastante variado que hace que, en esas fechas concretas, antes de abrir ya haya gente en la puerta.
Durante todo el periodo cuaresmal y Semana Santa, no solo en vigilia, Casa Román también amplía su menú: “Hacemos el bacalao en todas las versiones posibles, tanto salado como sin salar. Por ejemplo, cocinamos un guiso con tomate hecho a fuego lento durante unas seis o siete horas, unas croquetas o en revuelto, con el pescado desmigajado a mano, huevo campero y patatas paja”, detalla Lola Castro, gerente de este local ubicado en el barrio de Santa Cruz.
Tras décadas manteniendo esta costumbre culinaria, los hosteleros sevillanos conocen bien este producto, y hay muchas y muy buenas preparaciones con este pescado blanco como protagonista. “En el entorno de la calle Feria está la Bodega Mateo Ruiz, que tiene un bacalao con almendras y frito muy conocido. En la Bodeguita Antonio Romero, en calle Arfe, ponen un bacalao ahumado en aceite bastante rico”, recomienda Isabel Aguilar, editora de GURMÉ Sevilla, que continúa: “Otro clasicazo es en la Bodega Dos de Mayo, en la plaza del mismo nombre, el nido de bacalao, que es una forma de presentarlo algo más original. Y otro local que lo maneja de mil maneras, entre ellas en tomate, es Baco, en la calle Cuna”.
Una publicación compartida de BACO CUNA 2 (@bacocuna.2)
Espinacas con garbanzos para no caer en el pecado
Como Dios o la extinta KGB, las espinacas también tienen el don de la ubicuidad, aunque en el caso de esta verdura solo se circunscriba en tiempo y espacio a la Cuaresma hispalense. “Las espinacas con garbanzos son uno de los referentes de la gastronomía sevillana, pero en Semana Santa se incrementa su consumo”, afirma Paula Aláez, redactora de la revista Cosas de Comé. “Nosotros la tenemos en carta siempre, pero en esta época casi que triplicamos la venta con respecto al resto del año. Además desbanca a otras elaboraciones que tampoco llevan carne, como el pisto”, comenta la hostelera Lola Castro.
Esta tapa es otra de las más castizas de esa Sevilla que se vuelve vegana unos días por simple tradición. Tanto la preparación como los ingredientes son bastante sencillos: solo se necesitan espinacas, garbanzos, un sofrito de ajo, cebolla y pimentón, pan y especias como comino (eso al gusto de cada uno). Con estos mismos alimentos hay que diferenciar dos formas de cocinarlos y, por tanto, dos platos distintos: el potaje de vigilia, ideal para el cuchareo y cocinado en olla con su buen caldo, del que ya os dimos en este vídeo la receta del restaurante La Azotea; y otro que se hace en sartén y se come con tenedor, que es lo que se conoce popularmente como “espinacas con garbanzos” (en el blog Cucharón y paso atrás explican cómo elaborarlo). A las dos versiones se les puede añadir, cómo no, un poco de bacalao.
Cuando se le pregunta a Isabel Aguilar por sitios donde probar las espinacas con garbanzos, el primer nombre que dice es El Rinconcillo, “el bar más antiguo de Andalucía” y uno de los más conocidos en cuanto a platos típicos de Cuaresma se refiere. También menciona esta periodista gastronómica la Bodeguita Casablanca, que está al lado de la catedral, las que preparan en Casa Morales, en la calle García Vinuesa, “una de esas bodegas centenarias de Sevilla”, y el bar Las Teresas, en el barrio de Santa Cruz. Precisamente la clave de la fama de esta tapa en Las Teresas es “seguir la misma receta desde hace más de 50 años”, según cuenta Luis Sánchez, dueño del local.
Una publicación compartida de El Rinconcillo (@rinconcillo_sev)
Tratándose de un plato tan arraigado en las cocinas sevillanas, las recomendaciones pueden ser muchas más. El comunicador gastronómico Javier Compás se acuerda también del restaurante Becerrita, en la calle Recaredo, de La Antigua Abacería de San Lorenzo, en el barrio homónimo, y de Los Claveles, situado justo enfrente del ya mencionado El Rinconcillo, cerca de la iglesia de Santa Catalina.
Y de postre, torrijas
El santo trío de la comida cofrade se completa, por supuesto, con la torrija. Como el olor a azahar, la llegada de este dulce frito a las pastelerías sevillanas es otra señal de que la Semana Santa está cada vez más cerca. Y en el momento que aparece, pedir un brownie o una tarta de queso en cualquier restaurante o confitería de la ciudad es una herejía sin perdón.
Quizá uno de los sitios más conocidos para ir a probarla sea La Campana, en la céntrica calle Sierpes, donde elaboran torrijas “de las de toda la vida de dios”, tal y como apunta la periodista Paula Aláez. Asimismo, se puede disfrutar la versión clásica de este dulce en la confitería Ochoa, también en Sierpes, o en Ambrosius, cerca de la plaza Nueva, según Isabel Aguilar. “Y por supuesto en lugares tan característicos como Los Angelitos, con varios locales en Sevilla, o en la confitería Lidia, de Pilar Gavira, en el barrio de Triana”, aconseja Javier Compás.
Una publicación compartida de Los Angelitos de Sta.Isabel (@pastelerialosangelitosdestaisa)
Pero en este ambiente tan castizo y puro hay espacio para la innovación culinaria. Un ejemplo de ello es el maestro pastelero de origen francés Manu Jara, que ha reinterpretado un dulce tan ligado a la tierra como las torrijas: “Vengo de una cultura muy afrancesada en la manera de trabajar, pero nos hemos dado cuenta que adaptarlo un poco a la ciudad donde estamos y fusionarlo con los productos de aquí es algo que funciona muy bien”, afirma este repostero, propietario de varias pastelerías con su mismo nombre.
Así, en las confiterías de Manu se ofrecen tanto torrijas tradicionales elaboradas con vino de Montilla Moriles, miel de la sierra de Aracena y pan brioche, como otras más heterodoxas que preparan con brandy Luis Felipe y una punta de mascarpone, una de Baileys y café de origen, otra con crema quemada con naranja y azahar o también con cacao, crema de cítricos y chantilly.
Una publicación compartida de Manu Jara (@manujarasevilla)
Aunque su versión más iconoclasta es el torrisant, una fusión de torrija con croissant. “En Francia hay dos masas reinas, la del brioche y la del croissant, en una la mantequilla va laminada y en otra no. Realmente el paso para unirlo con la torrija es corto”, explica Manu Jara. “El público recibió estas propuestas muy bien, la verdad. Obviamente no vendemos tantas torrijas de Baileys con café, por ejemplo, como de las clásicas. Los clientes se llevan diez de las de siempre y una de las nuevas para probarla”, dice este pastelero entre risas. Sevilla, ya veis, es una ciudad de tradiciones.
BBC
Ukraine war: No quick return to normal for scarred Bucha
By Anna FosterBBC News, Kyiv, Ukraine
At the base of a block of flats in Bucha, the sound of sawing echoes around the deserted communal garden.
In one of the doorways a blackened kettle boils on an open fire, blowing clouds of steam into the bitter air. This place should be buzzing with life and sound, with the chatter of children playing and clambering over the climbing frame that dominates the square.
But since the Russians came, everything has changed here. Most people fled, and they're yet to return. There's just one small, hardy group who are trying to pave the way for others to come back.
Sergei and his wife arrived at their flat five days ago. Now they and their neighbours are trying to rebuild their damaged homes, and clearing away the debris of countless Russian shells.
"You always want to come back home", he tells me. "So we used our first chance to return as well. And we used our chance to make sure that all the property is safe, even from locals that might come and steal something."
Sergei takes me to an open grave in the shadow of his building. It's just a few steps away, and we walk in the deep grooves the Russian tanks carved into the mud as they rolled in. Sergei's neighbour - killed as he tried to take a photo of them - lay here.
His name and the date he died are written of a piece of wooden pallet, a rough and temporary gravestone. When Sergei returned home, one of the first things he wanted to do was finally give him a dignified burial.
Not safe yet
In just a few weeks, Bucha locals have become accustomed to death.
Denys Davidoff stayed in the town throughout the occupation. When the Russians left he ventured back onto the streets, and was confronted with a vision of horror. Many people around the world saw photos and videos of bodies lying scattered on the ground in Bucha, some with hands bound behind their backs. But Denys witnessed them himself.
"When I arrived I saw the street with the dead bodies. I just walked around them, and they were everywhere. I wasn't scared, but it was intense. You got used to it during the month of the occupation."
As the world condemned what it saw, Russia claimed the news was fake, and the bodies were planted after its forces left. But Denys lived through it, and that was not what he saw.
"Some corpses were lying for such a long time that you could see their bodies were covered with the sand and the earth after it rained. At some point I realised I knew some of the people who were killed."
The people of Bucha are still processing the devastation they've lived through. But they aren't entirely safe just yet. More than 3,000 pieces of unexploded ordnance have been found around the Kyiv region so far.
In a nearby village we pass a ditch at the side of the road, with around 20 unexploded shells neatly placed in it, lying side by side. A single thin ribbon of plastic tape runs around the perimeter to protect the unaware from stumbling in.
Making these towns safe again for people to return to will be a huge job.
No silence here
On the road to Bucha, there's an unconventional graveyard. The burned and twisted hulks of Russian military vehicles lie idly by the roadside.
This was a camp, a defensive position, and among the wreckage are signs of the soldiers who once lived here. There are small gold foil pots of food rations, vodka bottles, underwear and socks. Mis-matching camouflage, and a civilian brightly-patterned sleeping bag that someone brought along to keep warm. By the remains of a campfire there's a discarded bottle of shower gel, and someone's toothbrush.
I find pieces of paper with burned edges and Russian script on them. Our local producer Illya scans them and tells me they're from a rulebook for Russian soldiers, a tome of instructions on how to fight and survive. But they didn't here.
There's no silence in this place. Cars and lorries roll by, slowing down for a better look at the wreckage. Locals arrive in a constant stream, then clamber over the destroyed vehicles and pose for selfies.
Even the single Russian forearm lying in the grass nearby, its flesh and skin charred black, doesn't deter them. A closer inspection reveals that one of the tanks still has a badly burnt body inside - barely recognisable as human. A small group gathers and one man films it on his mobile phone.
In time, this will all be cleared away, and the road will look like it always did. The bodies will be buried, the shattered windows will be mended, and the buildings will be repaired. Eventually the physical reminders of the cruelty that was inflicted will be gone from sight.
But for the people of Bucha, the memories will long remain.
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France24 - Monde
À la Sorbonne, les étudiants refusent de choisir entre Marine Le Pen ou Emmanuel Macron
Publié le : 15/04/2022 - 08:34
FRANCE 24
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Les étudiants français ont manifesté, jeudi, devant la Sorbonne et d'autres universités, exprimant leur désillusion face au choix proposé à l'élection présidentielle. Ils ont appelé notamment à la mobilisation dans la région parisienne et à un nouveau rassemblement vendredi.
Des étudiants qui occupaient la Sorbonne pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle ont occupé les bâtiments de l'université, jeudi 14 avril, lors d’une journée de rassemblements émaillés d'incidents.
"L'ensemble des étudiants de l'occupation ont décidé de s'en aller", a indiqué jeudi soir à l'AFP Baptiste, un étudiant en deuxième année de philo à la Sorbonne et militant Unef, qui participait au mouvement à l'intérieur du bâtiment.
"Ça a fait suite à plusieurs nouvelles qui nous ont été transmises", et notamment "le fait que les prochaines sorties qu'on ferait se traduiraient par des gardes à vue", "qu'il y aurait une intervention de gendarmerie à partir de 22 h", et qu'"on n'avait plus comme interlocuteur la présidence" de l'université, ce qui "a contribué à générer beaucoup de peurs", a-t-il expliqué.
Dispositif de police très conséquent face à la #Sorbonne après 27H d’occupation.L’accès à l’intérieur est désormais bloqué par des barrières autour des bâtiments.Plusieurs centaines de personnes sont à l’intérieur. pic.twitter.com/tBoeXI7GmK
April 14, 2022"On est partis en groupe et la police a fait comme une nasse autour de nous pour nous emmener jusqu'au trottoir", a-t-il détaillé.
Une partie des jeunes restait cependant dans le bâtiment, selon des étudiants. Une vidéo circulait sur les réseaux sociaux affirmant que 40 étudiants étaient toujours dans l'université, retenus par la police. Une source policière a confirmé à l'AFP jeudi soir qu'il restait encore des étudiants à l'intérieur, sans préciser leur nombre ni la raison de leur présence.
>> À lire : Reportage : à la faculté de Saint-Denis, le vote utile au second tour n'est pas une option
Des centaines d'étudiants se mobilisent à Paris, Nancy ou Reims
À l'extérieur, la police a fait usage de gaz lacrymogènes jeudi soir pour disperser des manifestants qui s'étaient réunis aux abords du Panthéon pour l'accueil et la régularisation des étudiants réfugiés, non loin de la Sorbonne, selon une journaliste de l'AFP sur place. Certains ont formé de petits groupes sporadiques autour des forces de l'ordre, qui les ont repoussés.
À la mi-journée, plusieurs centaines d'étudiants, 400 selon la préfecture de police, s'étaient rassemblés place de la Sorbonne pour participer à une assemblée générale avec les étudiants à l'intérieur, mais étaient restés bloqués par un cordon de CRS.
Les étudiants aux fenêtres avaient lancé des objets tels que poubelle ou mobilier, a constaté l'AFP. Les CRS avaient repoussé les jeunes sur la place, entraînant un mouvement de foule et des jets de gaz lacrymogènes, sans faire de blessé.
Tensions en cours face à la #Sorbonne avec l’utilisation de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre vers plusieurs centaines de manifestants. pic.twitter.com/Sm2vaZPSA3
April 14, 2022Depuis mercredi, des centaines d'étudiants se mobilisent à Paris, Nancy ou Reims, pour protester contre le résultat du premier tour de l'élection présidentielle et alerter sur les questions écologiques et sociales.
À la Sorbonne, une assemblée générale s'était tenue mercredi, à laquelle avaient participé des centaines de jeunes et à l'issue de laquelle un certain nombre d'entre eux – entre 60 et 100 selon des étudiants – avaient décidé de rester.
L'ensemble des sites de l'université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (une dizaine, dont celui de Tolbiac) étaient "fermés aux étudiants mais ouverts aux personnels" jeudi, selon la direction de la communication.
"La jeunesse est face à un faux choix"
À quelques rues de là, à Sciences-Po Paris, quelque 150 étudiants ont bloqué jeudi l'entrée de l'école au 27 rue Saint-Guillaume. Des banderoles indiquaient : "Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers" ou "Non à l'extrême droite".
"Les cours prévus aujourd'hui sur ce site ont été basculés en distanciel. Les autres sites de Sciences-Po restent ouverts et fonctionnent normalement", a indiqué Sciences Po à l'AFP.
"Nous on est là principalement pour combattre l'extrême droite, parce qu'aujourd'hui on est effrayé par le pourcentage de votes qu'a fait Marine Le Pen à l'élection", a expliqué à l'AFP Sarah Bonvalet-Younès, présidente de l'Unef Sciences-Po.
"La jeunesse est face à un faux choix, deux options qui dans les deux cas lui sont néfastes", a renchéri Baptiste, 22 ans, étudiant en 3e année, syndiqué à Solidaires Sciences-Po.
Vers 15 h 30, 30 à 40 militants d'extrême droite munis "de manches de pioche, de parapluies et de gazeuses à main", ont attaqué les étudiants encore présents, qui sont partis en courant sans qu'il y ait de blessés, a-t-il indiqué.
"Le blocus de Sciences-Po vient d'être évacué par nos soins", a tweeté plus tard la Cocarde Étudiante, montrant dans une vidéo des jeunes en train d'enlever banderoles et barricades.
Avec AFP
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élysée 2022"Cette fois-ci, cela va être humainement impossible de voter pour Macron”
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : des reports de voix éparpillés et incertains pour le second tour
ÉLYSÉE 2022Reportage : à la faculté de Saint-Denis, le vote utile au second tour n'est pas une option
BBC
SANS TITRE
West Ham v Burnley (Sunday, 14:15 BST)
Burnley have sacked manager Sean Dyche with eight games left of their season in the Premier League.
The Clarets, who have lost five of their last six top-flight games, are 18th and four points from safety.
Dyche was the Premier League's longest serving manager, having taken over at Turf Moor in October 2012.
Burnley chairman Alan Pace said it was "an incredibly difficult decision" to part company with the 50-year-old, but "we feel a change is needed".
Read more here.
A huge weekend at the bottom of the table with Norwich and Watford in action today, while Burnley are at West Ham on Sunday.
Talking of Burnley...
Man Utd v Norwich (15:00 BST)
Nalin Mastou, Stretford Paddock
Questions over player mentality and work ethic have been raised throughout Manchester United’s abysmal season. It’s time for an injection of fresh blood to spark a resurgence in the campaign.
United are a lost cause and still gripped by an identity crisis. However, promoting youth stars, which has been the heart of the club’s heritage, can ignite hope among supporters and boost a spiritless team.
While almost every position on the pitch needs strengthening, a major overhaul is a lengthy process that will require significant funds. Therefore, United’s academy should be given the chance to impress next season.
Ajax coach Erik ten Hag is the most likely candidate to succeed Ralf Rangnick. The aggressive and attacking style of football Ten Hag has implemented is a credit to him for developing young players into stars.
While plenty of questions loom large over Old Trafford, the bright future of the club’s youth prospects is not one of them.
(all times BST)
A reduced Premier League programme because it is FA Cup semi-final weekend.
Once upon a time Manchester United were regular visitors to Wembley at this stage of the FA Cup.
Today, their fans are set to protest before the home match with the Premier League's bottom club in what is turning out to be another trophy-less season at Old Trafford.
United-Norwich is one of four games featuring teams chasing Europe or fighting relegation.
Tottenham v Brighton - 12:30
Man Utd v Norwich - 15:00
Watford v Brentford - 15:00
Southampton v Arsenal - 15:00
Tottenham v Brighton (12:30 BST)
One month ago Tottenham's hopes of qualifying for the Champions League looked in tatters after Cristiano Ronaldo's hat-trick at Old Trafford.
Four games, 12 points and 14 goals later and Antonio Conte's side are on course for a top-four finish.
A fifth straight win over Brighton this lunchtime and Spurs will move SIX POINTS clear of fifth-placed Arsenal.
France24 - Monde
Cinéma : un film d’animation ougandais bientôt sur Disney+
Publié le : 14/04/2022 - 17:29Modifié le : 15/04/2022 - 15:15
Laura MOUSSET
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Fin 2022, la plateforme Disney+ va diffuser "Kizazi Moto: Generation Fire", une série de courts-métrages animés réalisée en collaboration avec une dizaine de créateurs africains. Ces films d'animation de science-fiction s'inspirent d’histoires et de cultures africaines. Raymond Malinga, réalisateur ougandais, qui a conçu le tout premier film d'animation de son pays pour Disney, souhaite que son travail montre les côtés positifs de l'Afrique et élargisse la diversité dans l'industrie du film.
BBC
Durban floods: Is it a consequence of climate change?
By Peter MwaiBBC Reality Check
South Africa's government has declared a state of disaster in an area in the east of the country which was hit by severe flooding over the past week, leaving nearly 400 people dead and causing major damage to homes and businesses.
Most of the destruction has been in the Durban area of KwaZulu-Natal province, the country's third most populous city.
President Cyril Ramaphosa claims the disaster "is part of climate change", but some locals have blamed poor infrastructure for the scale of the flooding.
What role has climate change played?
The weather system which triggered the floods led to in excess of 300mm of rainfall being dumped over a 24-hour period on 11 April.
That's a lot more than compared with previous episodes of serious flooding. In 2019, 165mm fell on 22 April and in 2017, 108mm was recorded on 10 October.
The amount of rain which fell on Monday was equal to about 75% of South Africa's average annual precipitation - and would have resulted in some form of flooding without any other contributing factors, according to experts.
Tafadzwanashe Mabhaudhi, from the University of KwaZulu-Natal, says the weather was typical of the type that develops off the coast of South Africa, involving moisture-laden warm air moving in off the Indian Ocean.
He says the hilly terrain in that area of South Africa also means that the air rises, and as it does so, it cools and forms rain clouds.
The South African Weather Service (SAWS) said the amount of rain was "of the order of values normally associated with tropical cyclones".
It believes it is not correct to attribute individual weather events occurring over short timescales to longer-term trends, such as global warming.
But experts at SAWS say severe and extreme weather events are becoming more frequent and more extreme as a result of climate change.
"In other words, heavy-rain events - such as the current incident - can rightfully be expected to recur in the future and with increasing frequency," the agency says.
A recently released report by scientists, which looked at storms in southern Africa earlier in 2022, said extreme rainfall in the region was becoming more common because of global warming.
But it added that "the precise contribution of climate change... could not be quantified, due to the absence of comprehensive historical records of rainfall".
Is poor infrastructure also to blame?
Some residents have blamed the state of local infrastructure for the disaster, citing a lack of progress in improving drainage systems, as well as strengthening roads and poorly-built housing.
Durban's mayor, Mxolisi Kaunda, has rejected suggestions the city's drainage infrastructure is to blame, but did point to the fact that some houses have been built on steep hills without solid foundations.
"One of the factors to this [disaster] is a landslide in those areas," he says.
The Durban area is hilly and dissected with gorges and rivers, and it's true that hillsides are sometimes subject to landslides.
But experts say that although the terrain is a contributing factor, poor urban infrastructure is also to blame.
"A combination of this rugged terrain, coupled with poor infrastructure, are factors to the flooding problem the city is experiencing," says Hope Magidimisha-Chipungu, an expert on town planning from the University of KwaZulu-Natal.
"Some of this infrastructure is old - it has surpassed its life span and needs to be replaced."
She says about a quarter of the city's population live in informal settlements - unplanned constructions which have been built on vacant land and then spread, and which are generally built with poor-quality materials.
"The materials used for building houses... fail to keep weather elements at bay, hence the collapse of houses and loss of life in some cases," she says.
Growing urban settlements
The Durban area population expanded after the end of the apartheid system in the 1990s. Before that, residence within the city had been restricted to white people only.
Between 1996 and 2001, official data shows the population within the municipality increased by 2.3% over the five-year period. The rate of population growth then slowed, but the city continued to expand.
This put pressure on the existing infrastructure, which has failed to keep up.
Gina Ziervogel, an expert on climate change adaptation, from the University of Cape Town, says the authorities have been trying to address some of the challenges posed by the risks of climate change.
But she says more resources are needed, given the area's old and failing infrastructure and the new challenges posed by more extreme weather.
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France24 - Monde
Au Nicaragua, des cours de natation pour migrants voulant franchir le Rio Grande
Publié le : 13/04/2022 - 17:13
Samia METHENI
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Deux rangées d'apprentis nageurs brassent vigoureusement l'eau de la piscine pour créer un courant que doit franchir Darling, une Nicaraguayenne qui s'entraîne pour traverser à la nage le Rio Grande, prendre pied sur la rive nord et entrer illégalement aux États-Unis.
France24 - Monde
En Albanie, une ancienne base soviétique restaurée pour accueillir l'Otan
Publié le : 12/04/2022 - 19:18
Samia METHENI
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Dans l'ancienne ville de Staline, en Albanie, des dizaines de vieux Mig soviétiques et chinois rouillent à ciel ouvert sur ce qui fut une base militaire communiste. Mais le site va bientôt renaître de ses cendres sous la forme d'une base aérienne rutilante de l'Otan.
BBC
Patel personally approved Rwanda plan launch after civil servant concerns
Priti Patel had to personally approve plans to send some asylum seekers from the UK to Rwanda after her officials voiced concerns about the scheme's value for money.
The home secretary took the rare step of issuing a "ministerial direction" to push through the scheme, meaning she takes personal responsibility for it.
It is only the second time the Home Office has used the power in 30 years.
The PCS union, which represents civil servants, called the plans "inhumane".
Mark Serwotka, general secretary of the Public and Commercial Services Union, said: "For the government to attempt to claim this is anything other than utterly inhumane is sheer hypocrisy.
"We have already seen that they are prepared to risk lives by turning boats back in the channel - a policy which we have had to take them to court over. It is a heartless approach that displays total disregard for human life which everyone must oppose.''
Home Office civil servants could not precisely quantify the benefits of the policy, and uncertainty about the costs meant Ms Patel had to take personal responsibility for it by issuing the ministerial direction.
A source close to the home secretary said "deterring illegal entry would create significant savings" and the fact that the savings could not be quantified precisely should not prevent action from being taken.
Ministerial directions have been used 46 times since the 2010 election, with two in the Home Office since 1990, according to the Institute for Government think tank.
The only other time the formal order was used by the Home Office was in 2019 by the former home secretary Sajid Javid, to bring in the Windrush Compensation Scheme before legislation was in place.
Under the £120m pilot scheme, people deemed to have entered the UK unlawfully since 1 January could be flown to Rwanda, where they will be allowed to apply for the right to settle in the east African country.
The government said the first flights could begin within weeks, initially focusing on single men who crossed the Channel in small boats or lorries.
Six boats carrying181 people crossed the Channel on Friday, according to the Ministry of Defence. No-one making the journey was believed to have arrived on UK soil "on their own terms", it added.
Last year, 28,526 people made the crossing, up from 8,404 in 2020.
The use of a ministerial direction highlights the unconventional nature of the government's refugee relocation plan.
As well as criticism of the policy on legal, moral and logistical grounds there is concern from officials at the home office about the cost.
The department couldn't say whether the scheme would be value for money, which is perhaps not surprising given ministers have openly admitted they don't know how much money will need to be spent.
Flying asylum seekers to another country is not a world first but it's a new and controversial approach for the UK.
The policy is testing the reach of the government's powers.
More than 160 charities and campaign groups have urged ministers to scrap the policy - which has also drawn criticism from opposition parties and some Conservatives.
Labour's shadow justice minister Ellie Reeves said the scheme was "unethical and unworkable" and would fail to deter people from crossing the Channel.
Liberal Democrat leader Sir Ed Davey said the scheme would be a "bureaucratic nightmare" and claimed it had been announced as part of a "cynical distraction" from the Partygate scandal surrounding No 10.
Ian Blackford, the SNP's Westminster leader, said it was "chilling" to think "vulnerable people" trying to enter the UK would be processed in Rwanda, before describing the plans as "evil".
Gillian Triggs, an assistant secretary-general at the UNHCR, said such a policy- which is similarly used in Australia - could be effective as a deterrent but there were "much more legally effective ways of achieving the same outcome".
Australia has used offshore detention centres since 2001, with thousands of asylum seekers being transferred out of the country since then.
It has been frequently criticised by the UN and rights groups over substandard conditions at its centres and its own projections show it will spend $811.8m (£460m) on offshore processing in 2021-22.
Last year, the UK government raised concerns at the UN about claims of "extrajudicial killings, deaths in custody, enforced disappearances and torture" in Rwanda, as well as restrictions to civil and political rights.
But justice and migration minister Tom Pursglove said Rwanda was a progressive country that wanted to provide sanctuary and had made "huge strides forward" in the past three decades.
Mr Pursglove argued that while the short-term costs would be "pretty equivalent" to what the UK is paying currently to accommodate those claiming asylum, the new scheme would save British taxpayers money in the "longer term".
Speaking to ITV's Good Morning Britain on Friday, he said: "We are spending £5m per day accommodating individuals who are crossing in hotels. That is not sustainable and is not acceptable and we have to get that under control."
The scheme comes as part of broader efforts to cut the number of people entering the UK by crossing the Channel in small boats - with the Royal Navy taking operational command of patrolling the Channel from UK Border Force.
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France24 - World
Twitter board adopts ‘poison pill’ to fight Elon Musk buyout bid
Issued on: 15/04/2022 - 20:03
NEWS WIRES
Twitter moved Friday to defend itself against Elon Musk's $43 billion hostile takeover bid, announcing a plan that would allow shareholders to purchase additional stock.
Musk's proposal faces uncertainty on multiple fronts, including possible rejection and the challenge of assembling the cash, but could have wide-reaching impacts on the social media service if consummated.
Twitter's board has unanimously adopted a so-called shareholder rights plan, also known as a "poison pill," as the struggle for control of the social media platform intensified.
"The Rights Plan will reduce the likelihood that any entity, person or group gains control of Twitter through open market accumulation without paying all shareholders an appropriate control premium," Twitter said in a statement.
Musk sent shockwaves through the tech world on Thursday with an unsolicited bid to buy the company, stating the promotion of freedom of speech on Twitter as a key reason for what he called his "best and final offer."
The world's richest person offered $54.20 a share, which values the social media firm at some $43 billion, in a filing with the Securities and Exchange Commission made public on Thursday.
Musk told a conference in Canada that he was "not sure" he would succeed and acknowledged a "plan B" but refused to elaborate, though in the filing he noted a rejection would make him consider selling his shares.
Musk last week disclosed a purchase of 73.5 million shares -- or 9.2 percent -- of Twitter's common stock, an announcement that sent its shares soaring more than 25 percent.
The board's "rights plan" kicks in if a buyer takes 15 percent or more of Twitter's outstanding common stock in a transaction not approved by the board.
Musk said he "could technically afford" the buyout while offering no information on financing, though he would likely need to borrow money or part with some of his mountain of Tesla or SpaceX shares.
Despite saying he wanted to take the company private, he said the firm would keep up to 2,000 investors -- the maximum allowed.
Some investors have already spoken against the proposal, including businessman and Saudi Prince Alwaleed bin Talal.
Morningstar Research analysts echoed that perspective, saying, "While the board will take the Tesla CEO's offer into consideration, we believe the probability of Twitter accepting it is likely below 50 percent."
Twitter stock closed down nearly two percent Thursday.
Musk's move throws another curve into the roller-coaster ride of his volatile relationship with the global social media service, and raises many questions about what comes next.
He was offered a seat on the board but turned it down over the weekend.
Musk breaks the mold as a business figure, even in the Silicon Valley world known for disrupting markets and changing lifestyles.
The serial entrepreneur's endeavors include driving a shift to electric vehicles with Tesla, private space exploration and linking computers with brains.
(AFP)
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Elon Musk launches $43 billion hostile takeover bid for Twitter
Tesla chief Elon Musk no longer joining Twitter board, platform’s CEO says
Business Daily
Does Elon Musk have the money to buy Twitter?
BBC
Covid China: Elderly deaths contradict Shanghai figures
By Robin BrantBBC Shanghai correspondent
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Dozens of elderly patients at a hospital in Shanghai have died after contracting Covid-19, but official government figures claim no deaths in the city have been caused by the disease since 2020.
The BBC has spoken to a hospital manager and had access to correspondence sent to relatives of patients who've died during the Omicron outbreak that is sweeping through China's biggest city.
We've also had access to official documents that suggest at least 27 patients from a single hospital, who weren't vaccinated, have died from what it called "underlying health problems".
Shanghai is enforcing a mammoth lockdown as authorities try to contain a new wave of the virus. Most of the city's almost 25 million population have been ordered to stay inside for three weeks.
The BBC has previously reported evidence that authorities in Shanghai are struggling to deal with the outbreak. We spoke to a nurse and a health worker at Donghai Elderly Care Hospital who, between them, described desperate attempts to help dozens of elderly patients, some of whom have died.
We've contacted several other care homes or hospitals for the elderly since then, after social media postings suggested there was evidence of widespread infections among hundreds of patients in 12 other facilities here.
One relative of a patient at another care home in Shanghai has told us that doctors and caregivers working there had informed her that everyone in the facility had tested positive. It has capacity for around 300 patients.
In a phone conversation a manager at Donghai Hospital told us: "Of course there would be deceased with Covid. [In] Shanghai the situation is like this. How could there not be any death[s] without Covid?"
In a letter sent to relatives of patients who'd died management at the hospital apologised and admitted a "lack of professionalism". They also expressed their "deepest guilt".
Official figures say there have been no deaths during the current outbreak across the city; none at all.
China has a strict criteria for confirming Covid-19 cases, which includes evidence in patients of lung damage caused by the virus. This must be confirmed in a scan.
Any underlying health conditions is also considered before deaths are officially attributed to Covid.
One man whose 72-year-old sister died at Donghai earlier this month told us that he had struggled to get a full explanation from officials about the cause of death.
He told us that she had tested negative in the weeks before she died on 3 April. But he was not able to get a record of her test results in the final days before she died.
The man said his sister was one of six patients in a room, five of whom died. He told the BBC that "the outbreak [was] so bad in that care home".
As far as he could tell the official record said "she died with Covid negative". He said he would not go ahead with her cremation until he knew what the cause of death was.
Relatives of a 99-year-old woman who died on 1 April have also raised concerns about the cause of death, given that she tested positive in the final week of her life.
In social media postings seen by the BBC, with accompanying audio records, her granddaughter said the woman had been transferred to Jinshan Public Health Clinical Centre in Shanghai on 27 March, where she tested positive a day later.
She was treated for underlying health problems. Three days later she tested negative for Covid. A day later she died. The woman described her death as due to "aggravation of underlying disease due to Covid".
The BBC tried multiple times to contact authorities at Donghai and Jinshan regarding the various allegations, but was not able to get a response.
China is facing its most serious crisis since the virus first emerged here in early 2020, when the city of Wuhan was locked down and sealed off.
Despite efforts to limit the impact on the economy in the country's financial capital the lockdown of Shanghai has continued way beyond the initial nine day period planned for.
Authorities have used various terms to refer to the strict restrictions being imposed on people, calling it "static management" and "closed management".
State media reported that President Xi Jinping said "prevention and control work cannot be relaxed". The front page of the Communist Party mouthpiece People's Daily said "persistence is victory".
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Putin’s Ukraine Gamble Pivots to a Very Different Battlefield
After Russian forces were mauled in cities and towns in northern Ukraine, Vladimir V. Putin is shifting the focus of his invasion to the flatlands of Donbas, in the east.
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By Andrew E. Kramer, Eric Schmitt, Thomas Gibbons-Neff and Michael Schwirtz
KYIV, Ukraine — There are fields instead of city streets, farmsteads instead of apartment buildings. Open highways stretch to the horizon.
The battles in the north that Ukraine won over the past seven weeks raged in towns and densely populated suburbs around the capital, Kyiv, but the war is about to take a hard turn to the southeast and into a vast expanse of wide-open flatland, fundamentally changing the nature of the combat, the weapons at play and the strategies that might bring victory.
Military analysts, Ukrainian commanders, soldiers and even Russia’s president, Vladimir V. Putin acknowledge that a wider war that began with a failed attempt to capture the capital will now be waged in the eastern Donbas region.
With few natural barriers, the armies can try to flank and surround each other, firing fierce barrages of artillery from a distance to soften enemy positions.
“What we’re talking about is, no kidding, a conventional, very lethal battle of maneuvers where Russian forces are going to attack Ukraine’s fixed positions on ground that is more open,” said Lt. Gen. Ben Hodges, the former commander of the U.S. Army in Europe.
Donbas is an area the size of New Hampshire, with a front line stretching hundreds of miles; Russia borders it in an arc to the north and east, and most residents speak Russian. Named for the rich Donets Basin of coal seams just below the surface, the region is dotted with Soviet-era mining and factory towns across the sprawl of sunflower fields and grassy plains.
Before Russia invaded in February, Ukraine had been fighting Russia-backed separatists there since 2014, when Moscow fomented an uprising and sent in forces to support it. That war had settled into a stalemate, with each side controlling territory and neither gaining much ground.
Now, what may be the decisive phase of Mr. Putin’s latest war is returning to that same region, blighted by eight years of conflict and littered with land mines and trenches, as he tries to conquer the portion of Donbas still held by Ukraine. Neither side has made a major move in recent days, and analysts say it will most likely require a long and bloody conflict for either one to prevail.
The plains would seem to favor Russia’s raw advantage in weaponry. But as a defending force, Ukraine has an advantage in striking from entrenched positions at Russian troops as they advance over open ground and into artillery range.
Both sides are mustering troops for a major battle, with the Russian forces regrouping after being battered and driven from Kyiv, their units fragmented by heavy casualties and equipment losses.
Overall, Russia has increased the number of battalion fighting groups in the east to 40 — as many as 40,000 troops — from 30 this month, with more reinforcements on the way, Pentagon officials said. Moscow has withdrawn as many as 40,000 troops from northern Ukraine to reorganize, rearm and resupply them in Russia and Belarus, and is expected to move at least some to the east by driving through Russia in the next few weeks
Ukraine’s army in the east had been estimated at about 30,000 troops before Russia invaded. After repelling the Russian assault on Kyiv, the military’s elite units redeployed to eastern Ukraine, but estimating the size and strength of Ukrainian forces there now is difficult. The units are smaller and more mobile than Russia’s, and the government has revealed no details of their movements.
In this new phase of the war, the Ukrainians will need a new arsenal of weapons — particularly long-range artillery and multiple-launch rocket systems. They will also require more armored vehicles to protect their forces and to tow artillery pieces to the front lines.
Western countries are responding to this need. Slovakia this week provided Ukraine with a potent, long-range antiaircraft missile system, the S-300. And on Wednesday, President Biden announced an $800 million military aid package to Ukraine that for the first time included more powerful weaponry, including 18 155-millimeter howitzers, 40,000 rounds of artillery ammunition and 200 armored personnel carriers.
The weapons from the West have caught Russia’s attention. Moscow sent a formal diplomatic note of protest to warn the United States of “unpredictable consequences” of shipping such arms, American officials said on Friday.
Perhaps the biggest difference from the northern phase of the war, fought among towns, woods and hills, will be the terrain. Military analysts are forecasting an all-out, bloody battle on the steppe.
“There’s nowhere to hide,” said Maksim Finogin, a veteran of Ukraine’s conflict in Donbas.
The narrow tree lines provide scant cover for small units, but not much more, he said. “And we can be seen from above, by aviation and by drones,” Mr. Finogin added. “Artillery can strike at any moment.”
Anton Gerashchenko, Ukraine’s deputy interior minister, who has been pressing Western nations to quickly provide more weaponry, said, “It’s like fighting in Kansas.”
Both sides will try encirclements, military analysts say. It will become an artillery war, fought at distances of dozens of miles, where Ukraine’s edge in the motivation and morale of its soldiers could be overwhelmed by the sheer numbers of Russian artillery pieces, tanks and attack helicopters. Moscow is expected to use this heavy firepower to batter enemy positions before sending in ground troops to try to seize them.
Donbas has been a target for years for Mr. Putin, who claims it is really a part of Russia and has justified the war with the false narrative that he needs to liberate the region from genocidal Nazi oppressors. Ukrainians soundly reject that claim as they fight fiercely for their territory.
But invading Ukraine on Feb. 24, trying to capture large swaths of the country and topple its government, was a high-stakes gambit that turned much of the world against Mr. Putin. And after failing to take Kyiv and being forced to scale back his hopes of seizing the length of the southern coast, Mr. Putin has set his sights, for now, on the east.
“Our goal is to help the people who live in Donbas, who feel their unbreakable bond with Russia,” he said this week.
Mr. Putin’s true intentions are rarely clear, however, and his assertion of Russia’s more limited war aims cannot be taken at face value. In the past, Russia has lied about its troops’ presence in Donbas and Crimea, and it stated repeatedly in the weeks before the current war that it had no intention of invading.
For soldiers, artillery battles on the open plains can bring instant death or become drawn-out, harrowing ordeals.
Both the Russians and Ukrainians use Soviet-designed heavy artillery systems, named for flowers or trees — the Acacia 152-millimeter self-propelled gun, the Tulip 240-millimenter mortar, the Carnation 122-millimeter howitzer. Their incongruous labels belie their lethal abilities; they can saturate areas the size of football fields with shrapnel.
The strategy on the steppe, now as in wars past, has been to outflank and surround enemy forces, then pummel them with artillery, as the Soviets did over this same terrain in World War II. After defeating Nazi forces at Stalingrad, the Red Army went on the offensive across the plains in 1943, punching through Axis lines. It then encircled German troops in ever smaller pockets of territory, killing them with artillery.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia is moving forces to Ukraine’s eastern border, the Pentagon says, as both sides prepare for a confrontation there. In the south, the Russian military appeared close to capturing Mariupol, a win that would allow Moscow to establish a land bridge between Russia and the occupied territory of Crimea.
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered severe damage that forced the crew to abandon it; it subsequently sank. A Pentagon official later confirmed that a Ukrainian missile strike was responsible.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
Lesha, 43, a Ukrainian soldier who asked to be identified by only his first name for safety reasons, endured an encirclement in the town of Ilovaisk while fighting Russian troops who had intervened in Donbas in 2014.
“The surrounding forces draw in closer, tighten the flanks and then methodically destroy” those trapped inside with artillery, he said, recalling a strategy that nearly cost him his life.
During that siege in Ilovaisk, which lasted about five days, Ukrainian soldiers lay in shallow trenches or root cellars, he said, covering their ears with their hands and opening their mouths, to better endure the pressure waves of Grad rocket artillery landing yards away.
About 300 Ukrainian soldiers died in a retreat from the town after Russian forces reneged on a cease-fire agreement. Lesha was captured and eventually freed in a prisoner exchange.
However tragic, he said, Ilovaisk and similar battles taught the army and political leadership hard-won lessons. Ukrainian units are now resilient under fire, he said. Commanders pay no heed to local Russian cease-fire offers. And above all, he said, the army learned the need for long-range weapons to fight back in open spaces.
Despite the Russian advantage in troop numbers and armaments, open terrain offers at least one benefit to the Ukrainian defenders, analysts said: Whatever is trying to advance, whether a platoon of 30 soldiers or a battalion flanked by armored vehicles, will have to cross exposed areas.
And as Ukrainian forces have already shown, their willingness to destroy their own infrastructure, like dams to cause flooding or bridges to close roads, has proved effective in stalling Russian forces, leaving them vulnerable to counterattack.
In Donbas, it will be no different. Bridges, roads and fields all can be mined and possibly destroyed to channel Russian forces toward Ukrainian soldiers who are dug into defensive positions. They will be armed with anti-tank guided missiles and backed by artillery already pre-sighted on important pieces of terrain like road intersections.
When Ukrainian forces retook Trostianets in northeastern Ukraine in March, for example, their artillery successfully destroyed the Russian artillery battery placed in the town, opening the way for a counterattack with tanks and infantry.
It may be weeks before the sides join in a major battle, and it also may instead become a series of incremental, lethal encounters lasting months, according to American, British and Ukrainian officials and military analysts.
“It’s going to be a really ugly, slow-moving war, in which the front lines don’t move for weeks,” said a senior Biden administration official, insisting on anonymity because he was not authorized to speak publicly.
Still, the Russian military appears to have learned from mistakes it made in the Kyiv suburbs and along the Azov and Black Sea coasts. Hampered by a top-down structure that allowed battlefield officers little autonomy, the Kremlin has now designated a single theater commander, Gen. Aleksandr V. Dvornikov, a former commander of the Russian army in Syria known for brutal tactics there.
And the fight in the east will begin closer to supply lines stretching back to the Russian border; that could be key for a mechanized Russian army advancing in a major conventional assault across the countryside.
“They are now prepared to fight the war that they really want,” the retired Gen. Philip M. Breedlove, a former NATO supreme allied commander for Europe, said of the Russians. “They want to meet force on force in open fields and go at it.”
Andrew E. Kramer reported from Kyiv, Ukraine; Eric Schmitt from Washington; Thomas Gibbons-Neff from Kharkiv, Ukraine; and Michael Schwirtz from Lviv, Ukraine.
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France24 - World
Russia blocks FRANCE 24 sister radio station RFI website
Issued on: 15/04/2022 - 16:25
FRANCE 24
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Russia's media watchdog Roskomnadzor on Friday blocked access to the website of French radio station RFI for violating a law banning the dissemination of false or extremist information.
Roskomnadzor "did not specify" how the radio station had fallen foul of the law, according to an article posted on the RFI website. The Russian media watchdog only indicated that it had responded to a request from the Russian prosecutor general's office.
RFI's sites, including the French and Russian language sites, have been providing 24-hour coverage of the events in Ukraine "since the start of the Russian offensive on February 24," the article noted.
The RFI website appeared in Roskomnadzor's database of blocked websites on Friday and AFP journalists in Moscow were unable to access the station's English, French or Russian-language websites.
Russia has accelerated efforts to silence independent media and government opponents of the war in Ukraine, which it calls a "military operation".
Russian lawmakers recently passed a law introducing up to 15 years in jail for publishing information about the military deemed false by the government.
Authorities have also restricted access to dozens of independent media outlets, also blocking access to Facebook, Twitter and Instagram.
Earlier Friday, Russian authorities blocked access to the Russian-language website of the independent news outlet The Moscow Times over its Ukraine coverage.
The Moscow Times, whose original English version was launched in 1992 by Dutch entrepreneur Derk Sauer, said its Russian service was shut down over what "authorities call a false report on riot police officers refusing to fight in Ukraine".
The English-language website of the publication has not been affected.
(FRANCE 24 with AFP)
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Russia launches crackdown on media over 'foreign agent' designation
WAR IN UKRAINEFearing arrest, Russian critics of Ukraine war find refuge in Armenia
Russian TV journalist fined for on-air Ukraine war protest
L'Humanité
Guerre en Ukraine : «Il y a un risque réel d’une déshumanisation réciproque entre Russes et Ukrainiens»
EntretienLa guerre en Ukraine entre dans une nouvelle phase. Elle s’intensifie dans le Donbass avec la possible chute de Marioupol, une ville stratégique pour son accès à la mer d’Azov, assiégée et bombardée depuis les premiers jours du conflit. La chercheuse Anna Colin Lebedev analyse les erreurs de Moscou et la rupture profonde entre les sociétés russe et ukrainienne.
La guerre est dans sa septième semaine. Comment analysez-vous les dernières évolutions, entre les massacres et l’intensification du conflit dans le Donbass ?
Depuis l’invasion russe, nous avons appris un certain nombre de choses sur la manière dont la guerre a été pensée. On constate aujourd’hui qu’elle a été mal élaborée et mal anticipée par le pouvoir
Si on part du principe que les forces armées sont entrées en Ukraine avec pour objectif de protéger la population des néonazis au pouvoir et que tous ceux qui soutenaient l’Ukraine étaient des néonazis, cela a pu favoriser les exactions que nous avons vues sur le terrain à Boutcha, à Irpin… À partir du moment où des civils résistaient véritablement sur le terrain, ils sont devenus des ennemis.
Nous avons aussi appris que, quand l’armée russe arrive dans une localité, elle cherche à savoir qui a combattu du côté de l’Ukraine et qui est potentiellement un activiste, parmi les civils. En fait, cette résistance passive de la société ukrainienne a fait que la société entière est devenue la cible. Ceci a certainement rendu possibles ces violences contre les civils.
Ce que je crains aujourd’hui, c’est qu’on perde en compréhension sur ce qui se passe. L’horreur nous fait adopter une lecture très radicale notamment dans notre analyse de l’armée russe et de ses logiques. Il est normal que les Ukrainiens déshumanisent l’armée qui les attaque. Mais, pour arrêter la guerre, il faut déterminer qui sont ces gens, pourquoi ils sont venus.
Vous évoquez plusieurs hypothèses pour tenter de cerner les soldats russes...
Une première porte sur le conditionnement idéologique qui fabrique des monstres. Ce conditionnement existe. Mais, à mon avis, il y a surtout un choc vécu pour ces militaires sur le terrain. Il se construit autour du décalage entre le récit, les annonces et le vécu sur place ; quand, de manière non anticipée, ils perdent des hommes, du matériel ou qu’ils n’ont pas à manger.
Parmi les soldats morts et enterrés, il y a beaucoup de Bouriates, de Daghestanais et de personnes issues de différentes ethnies de la Fédération de Russie.
Pareil, quand les civils ne sont plus des civils, mais des ennemis. Il y a des engrenages qui se mettent en place qui n’existent pas forcément au moment où ces corps armés interviennent en Ukraine. Cela se construit par la manière dont la guerre se déroule. Dans de nombreuses analyses, on a vu émerger l’hypothèse ethnique.
Parmi les soldats morts et enterrés, il y a beaucoup de Bouriates, de Daghestanais et de personnes issues de différentes ethnies de la Fédération de Russie. C’est un fait statistique. Mais, à mon avis, les Ukrainiens ont tendance à en sortir des analyses racistes, évoquant des « sauvages » qui opèrent dans l’armée russe.
Il faut l’analyser de manière inverse. Ces soldats sont à caractériser par leur niveau social et non par leur appartenance ethnique. L’armée recrute là où il y a des jeunes hommes en âge de conscription pour être recrutés. Ce vivier se trouve dans les régions plus pauvres, périphériques, à la plus forte natalité et non dans les grandes villes. Cela correspond à des républiques aux multiples origines ethniques. Mais où les citoyens se sentent profondément membres de la Fédération de Russie.
Les récents discours évoquent une fuite en avant dans la guerre de la part des autorités russes. Comment le comprendre ?
Au niveau du pouvoir central, il n’y a aucun signe annonciateur d’une désescalade, ni d’une volonté de négocier ou de parvenir à un statu quo. Le texte officiel de l’ancien président Dmitri Medvedev énonce un objectif général de dénazification de l’Ukraine entière. Et va même jusqu’à proposer une échelle géographique qui est un peu effrayante : une Eurasie libre de Lisbonne à Vladivostok. Dans son discours, Medvedev laisse planer une ambiguïté volontaire sur une vision militaire ou idéologique.
Ce qui amène les Ukrainiens à juger inacceptable une solution de compromis ou une solution médiane car, à leurs yeux, ce n’est pas une solution. Si nous entrons dans un moment d’attente avant une attaque, ils perçoivent le projet russe comme un projet de destruction de l’Ukraine.
Avec les atrocités de ces derniers jours, la fracture entre les sociétés ukrainienne et russe est-elle actée ?
Les sociétés avaient déjà suivi des chemins différents notamment depuis l’indépendance de l’Ukraine et la dissolution de l’URSS. Elles avaient construit des rapports différents à l’histoire, à la période soviétique, à leur manière d’agir face à leur État.
Désormais, les Ukrainiens en veulent à l’ensemble des Russes et les rendent personnellement responsables d’avoir laissé Poutine au pouvoir.
Elles se sont appuyées sur des économies très différentes. Dans le cas ukrainien, il n’y avait pas de rente pétrolière qui permettrait à l’État d’injecter de l’argent dans les dépenses sociales. La manière d’envisager sa place dans le monde a été très différente également entre l’Ukraine et l’immense Russie.
Ces populations avaient conservé de fortes proximités malgré cet éloignement qui a connu une première rupture en 2014. Le soutien de la population russe à l’annexion de la Crimée et l’intervention de l’armée russe dans le Donbass ont marqué une fracture. Dans les familles mixtes, une situation très fréquente dans les deux pays, les personnes ont cessé de se parler en pensant l’autre comme égaré par son idéologie. Néanmoins, un nombre considérable d’Ukrainiens n’en voulaient pas à la population mais au pouvoir.
Depuis l’invasion, on est dans une rupture profonde. Désormais, les Ukrainiens en veulent à l’ensemble des Russes et les rendent personnellement responsables d’avoir laissé Poutine au pouvoir. Désormais, je crains qu’on entre dans des logiques de déshumanisation réciproque pour lesquelles la guerre est un terrain très propice.
Comment les sanctions affectent l’économie russe ?
Si les symptômes sont assez peu visibles, sa casse apparaît déjà programmée. À part la disparition d’enseignes dans les grandes villes, la baisse des capacités de consommation des Russes ne va pas être immédiatement visible. La majorité de la population vit avec des moyens très modestes. En revanche, les capacités productives du pays, qui sont fortement dépendantes des matières premières occidentales, de technologies européennes, vont être impactées.
Il existe déjà des pénuries et la hausse des prix va rendre certains produits inaccessibles pour une partie de la population.
Comme en 2014, la réponse du pouvoir russe consiste à augmenter son autonomie stratégique, de produire en Russie et de réorienter nos partenariats. Mais cela prend énormément de temps. Depuis huit ans, ce virage annoncé n’a pas été à la hauteur du fait du fonctionnement de l’économie, le schéma corruptif ne favorise pas l’émergence d’entreprises performantes.
Dans le secteur énergétique, le processus d’extraction risque de manquer de technologies, de produits essentiels et de schémas de coopération pour maintenir son niveau. Même le secteur de l’agroalimentaire dans son ensemble n’a pas obtenu la réussite espérée. Le secteur de l’aviation ainsi que le secteur pharmaceutique vont également être touchés. Pour ce dernier, la production russe de médicaments est réalisée à partir de principes actifs achetés à l’étranger pour les produits basiques comme pour les plus élaborés.
Il existe déjà des pénuries et la hausse des prix va rendre certains produits inaccessibles pour une partie de la population. Plusieurs économistes dressent un parallèle avec l’effondrement connu à la chute de l’URSS dans les années 1990.
Il existe deux possibilités sur les effets politiques de cette crise. Si le pouvoir arrive à convaincre la population qu’elle est victime d’une guerre économique menée contre le peuple par l’Occident, les Russes accepteront le sacrifice. Et la loyauté des citoyens sera encore plus importante à l’égard des autorités. Ce réflexe sera présent dans les couches sociales les moins favorisées, qui n’habitent pas dans les grandes villes et qui s’informent via les médias gratuits et accessibles.
En revanche, ce message passera nettement moins au sein des couches qui ont profité de l’économie construite par le régime poutinien. Il ne s’agit pas des oligarques mais des Russes aisés, cadres, dirigeants d’entreprise, entrepreneurs. Ils vont être sensibles à ces sanctions. Car la fidélité au pouvoir reste motivée par le gain économique qu’ils en retirent. Ces Russes n’envoient pas leurs enfants faire leurs études en Chine et n’y achètent pas de résidence secondaire. Ils le faisaient en Europe et aux États-Unis.
Guerre en UkraineRussieUkraine New York Times - World
Ukraine Live Updates: Explosions Rock Kyiv Even as Russia Prepares for Eastern Offensive
Kyiv April 16, 1:25 p.m.
Moscow April 16, 1:25 p.m.
Washington April 16, 6:25 a.m.
Russia took aim at military targets around the country, and the Ukrainians claimed to have shot down missiles directed at Odesa to the south and Lviv to the west. Before an expected Russian offensive, the assaults underscored that Russia can still attack targets across Ukraine.
Marc Santora
A large explosion rocked Kyiv early Saturday, and the Ukrainians claimed to have shot down missiles aimed at Odesa in the south and Lviv in the west — a reminder that even as Russia prepares for a large-scale offensive in eastern Ukraine, it can still strike targets across the country.
The targeting of military-related facilities across Ukraine with precision munitions came as Russia continued to move equipment and forces into position for a renewed offensive. The assaults appeared to be aimed at degrading the Ukrainians’ military capabilities in advance of the anticipated assault, which military analysts have warned could be both long and bloody.
The Russians claimed to have struck a military hardware complex in Kyiv, the capital, and Vitali Klitschko, the city’s mayor, said that emergency crews were responding to an explosion in the southeastern part of the city. The strike came one day after the Ukrainians said that three Russian missiles had struck targets around Kyiv, in the most significant Russian assault around the city since its troops were compelled to pull back from the area more than two weeks ago.
Russia also claimed to have struck a military hardware repair facility in the southern city of Mykolaiv.
At least four cruise missiles targeting Lviv were shot down overnight, according to the Ukrainian military. A missile targeting the port city of Odesa exploded in the air, while an unmanned aerial drone in the area was shot down as it was gathering reconnaissance data about military and infrastructure facilities, according to the local authorities.
As Russia steps up its attacks on Ukrainian military targets, Washington has been speeding up efforts to supply Ukraine with advanced weapons in recent days. Russia warned Washington of “unpredictable consequences” for its support.
In other major developments:
It may take Russia’s military weeks to consolidate the forces it needs to intensify its battle in eastern Ukraine and achieve something that the Kremlin could credibly describe as a victory, military analysts say. And when the full offensive starts, those analysts and Western and Ukrainian officials are almost certain that it will be long and very, very bloody.
What appeared to be guided missiles slammed into a shopping center in central Kharkiv on Saturday, according to police officials at the scene. It was unclear what the intended target was, but a National Guard training center is a few hundred yards from where the missiles struck.
A senior U.S. defense official said that Russia’s Black Sea flagship Moskva, a missile cruiser that sank Thursday, had been struck by two Ukrainian Neptune missiles, corroborating Ukraine’s version of events and refuting the Kremlin’s assertions that the ship had been crippled by an accidental fire and explosion.
Civilians trapped in Mariupol and other besieged Ukrainian cities are at risk of starving to death, the executive director of the World Food Program said after visiting the country.
The Turkish and Romanian authorities have intercepted at least four mines drifting in the western Black Sea, the U.S. Embassy in Ankara said. Russia has claimed that hundreds of mines laid by Ukraine broke free during storms in March, but Ukraine has accused Russia of sowing the mines.
Thomas Gibbons-Neff
What appeared to be guided missiles slammed into a shopping center in central Kharkiv on Saturday, killing one person and wounding eight others, according to police officials at the scene. The strike, which happened just before noon, lit the building on fire and spattered debris across the city block. It was unclear what the intended target was, but a National Guard training center is a few hundred yards from where the missiles struck.
Ivan Nechepurenko and Andrew E. Kramer
Russia’s Defense Ministry said on Saturday that its forces had used air-based high-precision missiles to destroy workshops of a tank factory in Kyiv, Ukraine’s capital, and a military hardware repair facility in Mykolaiv.
The Russian government had warned Ukraine that it would intensify missile attacks on Kyiv after blaming Ukraine for attacking Russian towns and border crossing points. The Ukrainian government called the accusations a ruse aimed at stirring up anti-Ukraine sentiment in Russia.
A statement from Kyiv’s mayor, Vitali Klitschko, on Telegram said that rescue workers were at the scene and that information about casualties would be ascertained later.
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Jane Arraf
A Ukrainian military official said that Russian aircraft had fired missiles at the Lviv region in western Ukraine on Saturday morning. Maksym Kozytskyi, the head of the Lviv military administration, said that Ukrainian anti-aircraft systems had destroyed four cruise missiles. There was no word on casualties or damage.
Marc Santora
At least five people were killed and another 15 were injured in the port city of Mykolaiv, city officials said. One of those killed died after picking up unexploded ordnance, they said. The city, which sits at the deltas of the Dnipro and Southern Buh rivers, has faced heavy Russian bombardment in recent days.
Marc Santora
President Volodymyr Zelensky of Ukraine said on Saturday that Russian forces had been expelled from nearly 1,000 villages, towns and cities of varying sizes across Ukraine. Most of the liberated communities are in the northern parts of the country and suffered extensive damage under Russian occupation.
The bodies of at least 900 civilians killed as Russian forces withdrew from the Kyiv region have been discovered, according to local officials. The Ukrainian authorities are still working to recover the bodies of people killed during the occupation from the rubble in the suburbs around Kyiv, and prosecutors are working to document any war crimes committed by Russian soldiers.
Experts in explosives also need to carry out extensive demining operations before people can move about the areas safely, and Mr. Zelensky said that the local authorities were working to restore essential services, including electricity, water and gas.
“Humanitarian headquarters have started working on the territory of 338 liberated settlements,” he said. “We are resuming the provision of regular and emergency medical care, the work of educational institutions — where it is really possible. In total, on this day, Russian troops have destroyed or damaged 1,018 educational institutions across our country.”
Andrew E. Kramer
Explosions rattled Kyiv on Saturday morning in what the city’s mayor, Vitali Klitschko, said in a statement posted on Telegram was a Russian strike on a southeastern district of the capital. The statement said rescue workers were at the scene and that information about casualties would be ascertained later. The Russian government had threatened to intensify missile strikes targeting Kyiv after asserting that Ukrainian forces had attacked Russian villages near the counties’ shared border. Ukraine denied attacking those sites.
Neil MacFarquhar
The Turkish and Romanian authorities have intercepted at least four mines drifting in the western Black Sea, the U.S. Embassy in Ankara said in a security alert, which warned American citizens to exercise caution when traveling by ship in the area. One of the mines defused by Turkey in late March was found in the Bosporus, the busy waterway that bisects Istanbul and connects the Black Sea to the Mediterranean. Russia has claimed that hundreds of mines laid by Ukraine broke free during storms in March, but Ukraine has accused Russia of sowing the mines.
Victoria Kim
Ukraine has lost 2,500 to 3,000 troops since the Russian invasion began, with another 10,000 suffering injuries, the country’s president, Volodymyr Zelensky, told CNN. Zelensky said Russia’s losses were far greater, estimating that as many as 20,000 Russian troops had been killed. The U.S. estimated in mid-March that Russia had lost more than 7,000 soldiers. The Kremlin said on March 25 that Russia had suffered 1,351 troop deaths.
Victoria Kim
Russia has expelled 18 diplomats from the European Union delegation in the country, the bloc said in a statement. The E.U., which had expelled 19 Russian diplomats last week citing “activities contrary to their diplomatic status,” called Russia’s latest move “a purely retaliatory step.” Several E.U. member states have also kicked out Russian diplomats since the invasion began.
Mauricio Lima
Ukrainian refugees attend a Passover Seder at the Jewish Community Center in Krakow, Poland, on Friday.
Marc Santora and Michael Schwirtz
It may take the Russian military weeks to consolidate the forces it needs to intensify its battle in eastern Ukraine and avoid the blunders that led to its resounding failure to take Kyiv and achieve something that the Kremlin could credibly describe as a victory, military analysts say. And when the full offensive starts, those analysts and Western and Ukrainian officials are almost certain that it will be long and very, very bloody.
Russia is staging attack helicopters at Ukraine’s eastern border and sending new soldiers and artillery into the country to get ready for that fight, according to Ukrainian and American officials. The Ukrainians are also preparing for the looming battle as new heavy weapons from Western countries start to flow in, and its soldiers are set to undergo a crash course in how to best deploy those arms.
Russia’s inability to secure northern towns and cities, despite using brutal tactics to subdue local populations, underscored the challenges it will face as it tries to capture cities along an eastern front that stretches over 300 miles from Kharkiv in the north to Mariupol in the south.
In many of the places that the Russians will now try to seize, Ukraine has established well-fortified defensive positions. Its troops have also gained valuable experience over the course of Ukraine’s grueling eight-year war with Russia-backed separatists in the eastern region of Donbas.
Even before Russia reset its publicly stated war aims in recent weeks, shrinking its goals and focusing on the east, its forces had battered towns and cities in Donbas with intense bombardments, leaving many in ruins. Russia continues to mount daily attacks along the eastern front, although the Ukrainian military and Western analysts say it has failed to make major territorial gains.
To achieve the Kremlin’s goal of fully seizing the eastern Ukrainian regions of Donetsk and Luhansk, which together make up the Donbas, the Russian military will need to resolve the struggles with logistics, leadership and morale that bedeviled its forces in the north and south.
It will also need to set the stage for the offensive, which takes time.
That will involve putting in place artillery units, moving in command-and-control enablers and moving in aviation support, a senior U.S. Defense Department official said. Russia has started to make some of those moves, officials said, and some of its troops who withdrew from northern Ukraine this month have begun appearing in the north of the Donbas region.
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Victoria Kim
Civilians trapped in Mariupol and other besieged Ukrainian cities are at risk of starving to death, the executive director of the World Food Program said after visiting the country. The United Nations agency said Mariupol is likely running out of its remaining food and water reserves, and that 60 percent of those displaced across Ukraine are “worried about finding enough to eat.”
Neil Vigdor
Ukraine’s human rights ombudsman said on Friday that seven people were killed and 27 others were wounded when Russian soldiers opened fire on buses carrying evacuees in the Kharkiv region.
Lyudmila Denisova, the human rights commissioner for the Ukrainian parliament, said in a statement that civilians were targeted in a shelling campaign as they tried to flee the village of Borovo. She did not say when the attack happened.
Ms. Denisova appealed to the United Nations to investigate the atrocities, saying that they were the latest example of war crimes that violated the Geneva Conventions.
There was no immediate way to verify the account of Ms. Denisova, who has regularly leveled accusations of human rights abuses on social media and on the website of the secretariat of the commissioner for human rights.
Jeffrey Gettleman and Oleksandr Chubko
Photographs by David Guttenfelder
BORODIANKA, Ukraine — The first sign of trouble was when a squad of Chechen soldiers burst through the gate.
They jumped from their Jeeps, combat boots hitting the pavement hard, and ordered the 500 patients and staff of Borodianka’s special care home into the courtyard, at gunpoint.
“We thought we were going to be executed,” Maryna Hanitska, the home’s director, said in an interview this week, days after Russian forces withdrew from Borodianka.
She told how the soldiers pulled out a camera. They barked at Ms. Hanitska to make everyone smile. Most of the patients were crying.
“We command you to say to the camera, ‘Thank you Vladimir Vladimirovich Putin,’ ” the soldiers demanded of Ms. Hanitska.
With several guns in her face, she said, she quickly ran through her options. She would never thank Russia’s president, whom she had called “a liar” and “a killer.”
But she didn’t want the soldiers to hurt anyone. So she managed to utter: “Thank you for not killing us.”
And then she fainted.
Thus began a nightmarish ordeal at a Ukrainian mental health facility in Borodianka, a small town with a few apartment blocks that lies at a strategic intersection about 50 miles northwest of the capital, Kyiv.
In more than a dozen interviews conducted in the past two days in Borodianka and other towns in the devastated areas around Kyiv, villagers described the Russian soldiers as brutal, sadistic, ill-disciplined and juvenile. Their accounts could not be independently verified, but were consistent with other reports and visual evidence about Russian behavior in the region.
Throughout the areas of Ukraine recently liberated from a monthlong Russian occupation, a long string of disturbing stories is emerging of terror and death that Russian soldiers inflicted on unarmed Ukrainian civilians under their control.
More accounts are surfacing of civilians being held as human shields and some dying from lack of food, water or heat. On Friday, Ukrainian officials said the Russian forces had killed at least 900 civilians as they withdrew from the Kyiv region.
Much of this misery was meted out in small towns near Kyiv, the capital, where the Russians occupied a large swath in the early days of the war but were driven out two weeks ago by less equipped but much more determined Ukrainian forces.
Administrators at Borodianka’s mental health home said that Russian soldiers robbed their pharmacy of rubbing alcohol to drink. Workers said that on their way out, Russian soldiers scrawled profane messages on the walls — in human excrement.
“I threw up when I saw that,” Ms. Hanitska said. “I don’t understand how they were raised, by whom, and who could do this.”
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Lauren McCarthy
In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said keeping the war from lingering months or even years more depends on two actions from Western allies: delivering all of the weapons and military equipment that Ukraine has requested, and the adoption of a complete embargo on Russian oil.
Finbarr O'Reilly
Children displaced from eastern Ukraine painting eggs for Easter and a Good Friday mass at a Catholic church in the western city of Lviv.
Julian E. Barnes and James Glanz
WASHINGTON — The Moskva was the pride of Russia’s Black Sea Fleet, a symbol of the country’s dominance of the region and a powerful war machine that had been used to launch precision cruise missiles deep inside Ukraine.
Despite claims by Russia that an accidental fire broke out on the ship, U.S. officials confirmed on Friday that two Ukrainian Neptune missiles had struck the vessel, killing an unknown number of sailors and sending it and its arsenal to the bottom of the Black Sea.
The sinking of the Moskva on Thursday was a grave blow to the Russian fleet and a dramatic demonstration of the current era of warfare in which missiles fired from shore can destroy even the biggest, most powerful ships. It was also the most significant combat loss for any navy since 1982, when Argentina’s Air Force sank a British guided missile destroyer and other ships during the Falklands War.
UKRAINE
Mykolaiv
Kyiv
UKRAINE
Detail
area
Odesa
Russian-controlled
areas
Russia’s warship, the Moskva, was hit by missiles
about 65 nautical miles south of Odesa,
according to a Defense official.
CRIMEA
Seized in 2014
BLACK SEA
Snake
Island
April 12
A ship with similar dimensions
and features was seen about
75 nautical miles from Odesa.
April 10
Seen offshore
near port
April 7
Seen in port
in Sevastopol
20 nautical miles
Kyiv
UKRAINE
UKRAINE
Mykolaiv
Detail
area
Odesa
Russian-controlled areas
Russia’s warship, the Moskva, was hit
by missiles about 65 nautical miles
south of Odesa, according to a Defense official.
CRIMEA
Seized in 2014
BLACK SEA
April 10
Seen offshore
near port
Snake
Island
April 12
A ship with similar
dimensions and
features was seen
about 75 nautical
miles from Odesa.
April 7
Seen in port
in Sevastopol
20 nautical miles
Sources: Maxar Technologies, Copernicus Sentinel-2 satellite data
By The New York Times
The Russian cruise missiles have been used to brutal effect on apartment buildings in Ukrainian cities, and the Moskva’s guns had fired on Ukraine’s Snake Island. The Kremlin’s most powerful missile platform is impossible to replace, and its sinking was a bold counterattack, retired military officers said.
The Moskva inspired awe in those who saw it — bristling with missiles and looming over the landscape — and was the embodiment of Russian power in the region for decades.
“It was a very impressive ship,” said retired Rear Adm. Samuel J. Cox, the director of the Naval History and Heritage Command in Washington. “With those surface-to-surface missile launchers, she really looks dangerous. But apparently, she can’t take a punch.”
The vessel’s sinking has symbolic, diplomatic and military importance.
Russian ships have already been pushed farther off the Ukrainian coast, U.S. officials confirmed, speaking on the condition of anonymity to discuss intelligence assessments of the war. The remainder of Russia’s Black Sea Fleet is still within range to launch cruise missiles into Ukraine but is unable to support any sort of amphibious assault on the country’s coastal cities, according to former officials.
Naval analysts have worried for years that a new generation of ship-killing missiles would endanger large and important ships like the Moskva or the United States’ fleet of aircraft carriers. The sinking of the Moskva is a clear sign that the future has arrived.
The Moskva was itself designed as a ship killer. Construction of the ship, originally known as the Slava, began in 1976, and the vessel went into service in 1983. Built by the Soviet Union to sink American carriers, it was armed with missiles capable of striking planes, ships and submarines.
Upgraded many times over the years, the Moskva should have had defenses to shoot down the Ukrainian missiles. The ship was armed with a medium-range surface-to-air system that was thought to be effective within seven miles, and it also had other missiles designed to take out threats 50 miles away. In theory, its guns could have shot down a Neptune missile as well. But none of those defenses worked.
“Warfare is a brutal thing,” said retired Adm. Gary Roughead, a former chief of naval operations. “You have to make the investments to defeat the kinds of weapons that people are going to throw at you.”
Anti-ship weapons are not hard to build or field. Hezbollah struck an Israeli warship in the Lebanon war in 2006. Houthi rebels in Yemen fired multiple anti-ship missiles at a U.S. Navy destroyer in two separate attacks in 2016, which drew retaliatory Tomahawk cruise missile attacks in response. While the U.S. Navy has invested in antimissile technology for decades, American war planners have said that China’s missiles would pose a real threat in a conflict.
While symbolically painful for Russia, the loss of the Moskva also has practical effects on the ongoing war. Missiles that would have been fired at Ukraine are now at the bottom of the Black Sea, a blow to Russia’s war plans.
The Moskva would have played a primary role in any potential amphibious assault on the Ukrainian coastal city of Odesa. While other landing ships would have been used to bring Russian naval infantry to the coastline, the Moskva would have protected those ships and launched missile strikes on the city.
Now, Admiral Cox said, any amphibious assault on Ukraine will be much more dangerous for Russia, with its landing and amphibious ships much more vulnerable to attacks.
The farther Russian ships are from the coast, the more limited their support for ground assaults on Ukrainian cities will be. While the greater distance could make some attacks more difficult, it would not put Russia’s more powerful missiles out of range. Some of Russia’s sea-launched cruise missiles can reach 1,550 miles, while Ukraine’s Neptune missiles have a range of about 190 miles.
Before the strike on the Moskva, a senior Defense Department official said, the Russian Black Sea Fleet operated with relative impunity.
“They thought they could run around the Black Sea and go anywhere they wanted,” said retired Adm. James G. Foggo III, the dean of the Center for Maritime Strategy at the Navy League of the United States. “They found out otherwise.”
Preventing an attack on Odesa has been a priority of Ukraine’s military, which for weeks has been asking the United States and its allies for additional anti-ship missiles and other so-called coastal defense weaponry.
Senior Ukrainian officials have told the Pentagon that they need the anti-ship missiles and other weaponry to open a new front and turn back the Russian invasion, U.S. officials said.
The strike on the Moskva showed that Ukraine’s requests were “very prescient,” the senior Defense Department official said.
By building up coastal defenses, Admiral Foggo said, the Ukrainians will be able to engage the Russian fleet even without a powerful navy. Missiles, smart mines and other advanced devices will help them keep Russian ships away.
“You don’t necessarily need to have a battleship to go out and protect the shores of Ukraine,” he said. “It’s easier to fire from the shore. It’s easier to defend than it is to attack. So now the Russians have a problem.”
The United States responded to Ukraine’s request by adding coastal defense weapons to an $800 million package announced this week. Senior Pentagon officials also asked American military contractors in a meeting on Wednesday to develop proposals for additional anti-ship missiles that the United States could provide to Ukraine or its allies.
Some American officials said they were puzzled at why Russia had continued to claim that the Moskva was destroyed in an accident and not by a Ukrainian strike. Russia remains eager to play down Ukraine’s military successes to the Russian public. U.S. intelligence agencies have assessed that senior Russian officials have not given President Vladimir V. Putin accurate accounts of the Ukraine war, and former officials said Russian military officials most likely lied to the Kremlin about what happened to the Moskva.
“Losing the flagship of the Russian Black Sea Fleet is like losing a crown jewel: a serious prestige damage, which, I believe, has likely hit Putin personally given how much importance he has attached to rebuilding Russia as a naval great power,” said Katarzyna Zysk, a professor at the Norwegian Institute for Defense Studies in Oslo.
The sinking of the Moskva, officials said, also demonstrated the strategic importance for Ukraine of expanding the battle from the country’s towns to the Black Sea, where Russia’s fleet has long dominated. And it revealed, Admiral Foggo said, deep problems in the Russian military. Well-trained sailors should have been able to contain the flooding caused by the missile strikes, put out the fire and save the ship, he said.
While few American analysts would have predicted that the Ukrainians could have destroyed the Moskva, officials said that at this point in the war, no one should be surprised by Ukraine’s capabilities.
And the sinking of the ship is one of the most high-profile blows yet landed by the Ukrainian military.
“It is striking to think about how damaging this will be to the morale of the Russian Navy, given the symbolic name, its role as a flagship and the fact that it is a combat casualty,” said retired Adm. James G. Stavridis, a former supreme allied commander in Europe. “In terms of the Russians losing such a significant unit, yes, you have to go back to World War II.”
Julian E. Barnes reported from Washington, and James Glanz from New York. Helene Cooper, Eric Schmitt and John Ismay contributed reporting from Washington.
Michael D. Shear
News Analysis
WASHINGTON — Russia’s invasion of Ukraine has scrambled the global foreign policy landscape. But it has also upended President Biden’s domestic agenda back home, diverting the attention of the White House and contributing to rising prices that have become a top concern of Americans just months before congressional elections.
Three months after Mr. Biden vowed in a sprawling, two-hour news conference to continue fighting for college tuition, child care, early education, prescription drugs and the environment, the president’s domestic agenda has drastically shriveled.
The fighting in Ukraine has disrupted global oil markets, sending gas prices and inflation in the United States soaring and — for the moment — pushing aside longer-term issues that Mr. Biden had long hoped would become the centerpiece of his legacy.
Mr. Biden, who spent months in congressional negotiations last year, now spends more of his time responding to the global crisis caused by Russia. Last month, he flew to Europe for four days of emergency meetings with allies. The president is expected to attend two more European summits in May and June.
Asked about the administration’s legislative goals in an interview this week, Ron Klain, the White House chief of staff, said the targets for the next several months included a bill to support American innovation and the semiconductor industry, and funding requests to battle the coronavirus and continue sending weapons to Ukraine.
“We’ve got a bunch of agenda items like that,” Mr. Klain said on a podcast hosted by Chuck Todd of NBC News, conceding, “The calendar has only so many months left in this year.”
Mr. Klain and others in the West Wing insist the president has not given up on larger ambitions. White House officials quietly continue to talk with lawmakers about some parts of what they used to call the president’s “Build Back Better” social policy agenda, which they still hope to pass with just a bare majority in the Senate using a legislative maneuver called reconciliation.
“The president also continues to work with a wide range of lawmakers,” Andrew Bates, a White House spokesman, said in a statement, “on a reconciliation plan that would cut the costs of prescription drugs, energy and child care while lowering the deficit even more and fighting inflation for the long haul, as well as a landmark bill to strengthen our competitiveness with regard to China.”
But Mr. Biden — who no longer uses the phrase “Build Back Better” because members of his own party distanced themselves from it when the legislation bogged down in bickering — has done little in recent weeks to revive parts of the $2.2 trillion bill that he fought for last year.
On Thursday, during a visit to a historically black college in North Carolina, Mr. Biden ended a speech with a hopeful riff in which he said politicians in the United States had come together in unison to invest in middle-class families, colleges and clean technologies.
“Let’s keep building a better America because that’s who we are,” Mr. Biden said, almost pleadingly. “And we can do this.”
But polling suggests the sentiment is at odds with the reality of the country Mr. Biden governs and the Washington establishment he presides over, where politics have become more divisive, the country is less unified about the right direction, and the world is distracted by Russia’s brutal attempt to take over a neighbor.
A poll by Georgetown University’s Institute of Politics and Public Service on civility in America released in February found the country deeply divided, with most people concerned about the rising cost of goods. In a Monmouth University poll last month, voters used the words “divided,” “mess” and “chaos” to describe the American political system.
Mr. Biden’s aides frequently lean on the cliché that they can “walk and chew gum at the same time” to suggest that the president and his team can pursue his domestic agenda while navigating the crisis in Ukraine.
They point in particular to Mr. Biden’s $5.8 trillion budget, which he released at the end of March. But while he proposed an increase in domestic spending of close to 7 percent, the president’s plan puts far less emphasis on the kind of big, ambitious social programs that have stalled amid opposition from moderate Democrats and almost all Republicans.
The annual budget was in some ways the clearest indication of how far the president has pulled back in the midst of the Russian invasion, rising inflation and political stalemate in Washington.
It included a nod to Senator Joe Manchin III, Democrat of West Virginia, whose opposition to the social policy plan helped tank its chances at the end of last year. The budget called for reducing the nation’s budget deficit by $1 trillion over the next decade, something Mr. Manchin has repeatedly said is necessary for the country’s economic health.
In the interview this week, Mr. Klain hinted that the administration was still trying to persuade Mr. Manchin to sign on to some version of some pieces of the broader legislation. The Democratic caucus holds 50 seats in the evenly divided Senate and can approve the legislation over unified Republican opposition only with Vice President Kamala Harris’s tiebreaking vote, meaning that failing to convince even one Democratic lawmaker — like Mr. Manchin — prevents it from passing.
“We have to come back and figure out what formula works with the 50 to get it passed in the Senate,” Mr. Klain said. “And you know, we’re not there, that’s for sure.”
But even if the president makes progress on that legislation, it is not the only part of his domestic agenda that remains incomplete. As a candidate, Mr. Biden vowed to find a new bipartisan willingness in Congress to confront longstanding challenges like overhauls to the nation’s immigration system, policing and sentencing, and a new sense of equity in how the government spends money.
The immigration bill he sent to Congress on his first day in office is going nowhere, blocked by opposition from Republicans and squabbling among his allies. Efforts to pass the George Floyd Justice in Policing Act, which would have made it easier to prosecute police officers, died in Congress last year. And efforts to make good on sweeping climate change legislation have sputtered.
Courts have stymied the president on some initiatives. Early last year, Mr. Biden signed economic stimulus legislation that included $4 billion for Black and other “socially disadvantaged” farmers who were discriminated against for years by banks and the federal government. But the money remains frozen because of lawsuits.
In the face of those failures, Mr. Biden has said he will increase the use of executive actions that do not require congressional approval. Officials say the president is close to signing an executive order on changes to policing that was delayed by a surge in violent crime across the country. Mr. Biden has also stressed the steps he has taken to address inflation, including releases from the Strategic Petroleum Reserve and efforts to encourage competition in industries like meatpacking.
In his remarks on Thursday in North Carolina, Mr. Biden called on Congress to act quickly on the semiconductor legislation, a sprawling bipartisan effort that would invest billions of dollars with the goal of helping the United States compete against China and other countries. The House and Senate passed competing versions of the bill and must reconcile the changes before sending it to Mr. Biden’s desk.
Mr. Biden said the legislation would bring down the cost of goods, noting for the audience that it would provide $90 billion for research and development, manufacturing and education in science, technology, engineering and math.
“All those elements of the supply chain,” he said, “we need to produce end products right here in America.”
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Finbarr O'Reilly
Pammi Singh, left, and her husband, Deepak Singh, share a cup of tea in a shelter in the western city of Lviv. They had a catering business that served Indian students in Kyiv, but left it behind after Russia invaded.
Neil Vigdor
The bodies of at least 900 civilians who were killed by Russian forces as they withdrew from the Kyiv region have been discovered, a senior Ukrainian police official said on Friday, a toll which was likely to amplify the already mounting accusations of war crimes being committed.
The accounting was given by Andriy Nebytov, the region’s police chief, at a briefing on Friday, according to local media reports.
He said that the largest number of civilian casualties had been observed in Bucha, a city northwest of Ukraine’s capital, Kyiv. There, he said, more than 350 bodies had been found, with many of them buried in two mass graves after being removed from the streets.
Bucha has become a catchphrase for the Russian army’s brutal treatment of civilians in Ukraine and a focus of war crimes investigations. When Russian troops retreated after their advance stalled, dozens of civilians were found shot to death, in yards and the streets, some with their hands bound behind them. Russian snipers were reported to have used a school to target civilians as they moved about the city. Other civilians were raped and executed, survivors said.
Moscow has denied its soldiers committed war crimes, suggesting Ukrainian forces were to blame and calling the evidence “fake.”
Mr. Nebytov warned that the civilian death toll around Kyiv was likely to grow, saying that the authorities were still combing through the rubble for bodies in Makariv to the west of Kyiv and in Borodianka to the city’s northwest.
“I want to tell you that the occupiers, during the occupation of our villages and cities, forced the citizens to wear white bands, so as to say that the person was already ‘checked,’ ” Mr. Nebytov said at the briefing.
But many of those civilians were still killed by Russian soldiers, he said, adding that the vast majority had been shot by snipers or with small arms.
The reckoning over the rising number of civilians killed came amid growing calls for President Vladimir V. Putin of Russia and his military commanders to be tried for war crimes. What kind of role the United States plays in that effort remains unsettled, with the Biden administration weighing whether to assist an investigation into Russian atrocities in Ukraine by the International Criminal Court in The Hague.
David Kurkovskiy contributed research.
France24 - World
More than 900 civilian bodies found in Kyiv region, police say
Issued on: 15/04/2022 - 06:02Modified: 15/04/2022 - 13:26
FRANCE 24
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The bodies of more than 900 civilians have been discovered in the region surrounding the Ukrainian capital following the withdrawal of Russian forces — most of them fatally shot, police said Friday. Most of them had died from gunshot wounds, an indication that many people were "simply executed”, said the Kyiv regional police chief. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
9:15pm: Moskva warship stamp becomes collector's item in Ukraine
A stamp depicting a Ukrainian soldier making an obscene hand gesture at the Russian Black Sea flagship Moskva has become a collector's item for Ukrainians who see it as a sign of "victory".
At the central post office in the capital Kyiv, hundreds of Ukrainians of every age could be seen queueing for hours on Friday to get their hands on one of the one million copies printed so far.
The warship, which sank Thursday, gained notoriety in the early stages of Russia's invasion of Ukraine when its crew called on a unit of Ukrainian border troops defending the strategic Snake Island to surrender, only to be defiantly refused.
The troops in question were initially believed to have been killed, but in fact were taken captive.
They were released as part of a prisoner exchange with Russia in late March.
The incident quickly became a symbol of Ukraine's resistance against Russia's assault.
Ukraine's postal service last month launched a competition to illustrate the episode. Out of more than 500 submissions, Lviv designer Boris Groh's winning entry shows a Ukrainian soldier from behind swearing at the warship.
It has proved a hit, selling out in many post offices and quickly appearing for resale online.
7:25pm: US believes sunk Moskva warship hit by two Ukrainian missiles
The US now believes the sunken Russian missile cruiser Moskva, the flagship of Russia's Black Sea fleet, was hit by two Ukrainian missiles, according to a senior Pentagon official.
The senior official, speaking to reporters on condition of anonymity, said these were Neptune anti-ship missiles. The US believes there were Russian casualties, although numbers are unclear, the official added.
Russian news agencies cited the defense ministry on Thursday as saying that the Moskva had sunk in stormy seas while it was being towed to port after what Moscow said was a fire and explosions involving ammunition stowed onboard.
Ukraine however said it launched a missile strike on the Moskva from the coast, which ripped open the iconic Soviet-era ship
6:10pm: More than 900 civilian bodies found in Kyiv region: police chief
More than 900 bodies of civilians were discovered in the Kyiv region following the withdrawal of Russian forces, according to the regional police chief.
At a briefing in the Ukrainian capital, Andriy Nebytov, the head of Kyiv’s regional police force, said the bodies were abandoned in the streets or given temporary burials. He cited police data indicating that 95 percent died from gunshot wounds.
“Consequently, we understand that under the (Russian) occupation, people were simply executed in the streets,” Nebytov said.
More bodies are being found every day, under rubble and in mass graves, he added.
Many of the people were killed in Bucha, a town outside the Ukrainian capital, where reports of mass atrocities have shocked the world. “The most victims were found in Bucha, where there are more than 350 corpses,” said Nebytov.
5:45pm: Russian strikes hit Kharkiv residential area, 7 killed: governor
Russian strikes on the eastern Ukrainian city of Kharkiv killed seven people and injured 34 others on Friday, according to the region's governor.
"The occupiers fired on a residential area in Kharkiv. Unfortunately, 34 people were injured, including three children. Seven people died; one among the dead was a child," Oleg Synegubov said on social media.
Meanwhile Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said that 2,864 people had been evacuated from conflict areas on Friday, including 363 people from Mariupol who used their own transport.
In a statement on Telegram, Vereshchuk said the evacuees also included 370 people from the Luhansk region in the east and 2,131 people from cities in the Zaporizhzhia region.
4:55pm: CIA chief says US cannot 'take lightly' threat of Russian use of nuclear weapons
The threat of Russia potentially using tactical or low-yield nuclear weapons in Ukraine cannot be taken lightly, but the CIA has not seen a lot of practical evidence reinforcing that concern, according to CIA Director William Burns.
In a speech at Georgia Tech, Burns referred to the "potential desperation" and military setbacks that Russian President Vladimir Putin and his government have suffered since Russian forces moved into Ukraine.
For those reasons, "none of us can take lightly the threat posed by a potential resort to tactical nuclear weapons or low-yield nuclear weapons," Burns said.
But FRANCE 24’s Douglas Herbert explains that the CIA has seen “no practical, empirical evidence” that Russia is actually prepared to use nuclear weapons.
“The nuclear rhetoric has been just that for the Kremlin – rhetoric. It knows that by invoking the word “nuclear”, it strikes fear in the West. This is the main reason why NATO is in a defensive crouch, basically pulling out all the stops not to provoke Vladimir Putin, to show him in every way that they do not want to become so-called co-belligirents in this war. They do not want the prospect of a World War III,” explained Herbert.
4:11pm: Russia blocks FRANCE 24 sister station RFI website
Russia's media watchdog Roskomnadzor on Friday blocked access to the website of FRANCE 24's sister radio station RFI for violating a law banning the dissemination of false or extremist information.
Roskomnadzor "did not specify" how the radio station had fallen foul of the law, according to an article posted on the RFI website. The Russian media watchdog only indicated that it had responded to a request from the Russian prosecutor general's office.
The RFI website appeared in Roskomnadzor's database of blocked websites on Friday and journalists in Moscow were unable to access the station's English, French or Russian-language websites.
Russia has accelerated efforts to silence independent media and government opponents of the war in Ukraine, which it calls a "military operation".
3:36pm: Ukraine says Russia used long-range bombers on Mariupol; first time in war
Russia has used long-range bombers – for the first time since the February 24 start of the invasion – to attack the besieged port city of Mariupol, according to the Ukrainian defence ministry.
Defence ministry spokesman Oleksandr Motuzyanyk on Friday said Russia was concentrating its efforts on seizing the eastern Ukrainian cities of Rubizhne, Popasna and Mariupol.
Active fighting was taking place around Mariupol's Illich Steel and Iron Works, as well as in the port area, said Motuzyanyk.
Mariupol has been devastated by weeks of shelling with Ukrainian forces trying to hold out despite being outnumbered and surrounded by a Russian assault.
The city’s Azovstal steel plant, one of Europe’s largest, has become a major hold-out against a Russian advance.
Metinvest, the company that controls the Illich and Azovstal plants, has vowed never to operate under Russian operation in a statement.
The company said the sites had been damaged but that it was impossible to take stock and assess the scale of damage with fighting still raging.
"We believe in the victory of Ukraine and plan to resume production after the end of hostilities. Metinvest's metallurgical enterprises will never operate under Russian occupation," said the company statement.
2:23pm: Five million people have fled war in Ukraine: UN
More than five million people have fled Ukraine since the Russian invasion began on February 24, according to the latest UN figures.
UNHCR, the UN refugee agency, said 4,796,245 million Ukrainians had fled across the borders, while the UN's International Organization for Migration (IOM) says nearly 215,000 third-country nationals have also escaped to neighbouring countries.
The exodus is Europe's fastest-growing refugee crisis since World War II.
Friday's figures from the UNHCR were up 59,774 on those issued Thursday.
More than 2.7 million Ukrainian refugees – nearly six in 10 who have left since the war began – have fled to Poland. More than 725,000 reached Romania.
UNHCR figures show nearly 645,000 Ukrainians fled in February, with nearly 3.4 million doing so in March and more than 760,000 leaving so far this month.
Women and children account for 90 percent of those who have left Ukraine, with men aged 18 to 60 eligible for military call-up and unable to leave.
1:19pm: Russian deputy PM says several buyers agree to pay in roubles for Russian gas
Several buyers of Russian gas have agreed to switch to payments in roubles, Russian Deputy Prime Minister Alexander Novak said on Friday. "We expect the decision (to switch to roubles) from other importers," he added, in comments published in the ministry's in-house magazine. He did not disclose the identities of customers who had already switched.
12:59pm: Ukraine missile manufacturing site outside Kyiv hit by Russian strike
A Ukrainian military factory outside Kyiv that produced missiles allegedly used to hit Russia's Moskva warship was partially destroyed by overnight Russian strikes, an AFP journalist at the scene confirmed Friday.
A workshop and an administrative building at the Vizar plant, which lies near Kyiv's international Zhuliany airport, were seriously damaged. Russia had earlier announced it had hit the factory.
12:31pm: Russia says buildings, school damaged by Ukrainian shelling in border region
More than 20 buildings and a school were damaged as a result of Ukrainian shelling of a Russian village in the Belgorod region on Thursday, TASS news agency reported on Friday, citing regional authorities.
12:30pm: Russia blocks The Moscow Times website
Russia's communications watchdog has blocked access to the website of The Moscow Times, an English language newspaper that has covered Russia for three decades since the collapse of the Soviet Union.
12:29pm: Ukraine says seven killed in Russian attack on evacuees
Ukraine said Friday that seven people were killed and more than two dozen injured in a Russian attack on buses ferrying civilians from the war-torn east of the country.
"On April 14, Russian servicemen fired on evacuation buses carrying civilians in the village of Borova in the Izium district. Preliminary data shows seven people died. Another 27 people were injured," the office of Ukraine's prosecutor general said in a statement on social media.
12:00pm: Russia says it wants to expand rouble use in energy exports but no deadlines yet
Kremlin spokesperson Dmitry Peskov said on Friday that Russia wanted to expand the use of the rouble for energy exports, but that it was too early to talk of deadlines and details. "The president has set a methodical and step-by-step approach to expanding the use of national currencies", Peskov told reporters on a conference call.
Russian President Vladimir Putin said on Thursday that the role of national currencies in export deals should rise, amid Russia's stated desire to switch to roubles in payments for its gas supplies, mainly to Europe.
11:38am: Russia warns US to stop arming Ukraine
Russia has warned the United States that there will be "unpredictable consequences" if Washington keeps arming Ukraine, The Washington Post reported on Friday.
"We call on the United States and its allies to stop the irresponsible militarisation of Ukraine, which implies unpredictable consequences for regional and international security," the Washington Post quoted Russia as saying in a diplomatic note to the United States.
10:23am: Ukraine says swapped captured soldiers with Russia
Ukraine said Friday it swapped several captured soldiers with Russia in the south of the war-scarred country, where Moscow's invading forces have solidified their greatest gains. "After tense negotiations, we managed to reach agreements on a prisoner exchange near the village of Posad-Pokrovskoye, where four Russian military personnel were exchanged for our five," Ukraine's defence ministry said.
Russian troops have captured the city of Kherson, which is the administrative capital of the eponymous region where Friday's declared swap took place. The exchange followed an announcement from Kyiv on Thursday of a fourth swap of prisoners since Russian forces invaded Ukraine on February 24.
Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said a total of 30 people on the Ukrainian side were involved in that exchange. Ukraine's President Volodymyr Zelensky this week offered to swap pro-Kremlin tycoon Viktor Medvedchuk, one of the richest people in Ukraine and who was arrested by Kyiv after escaping house arrest, for Ukrainians captured by Russia.
9:47am: Russia says killed up to 30 'Polish mercenaries' in Ukraine
Russia said on Friday that it has killed up to 30 Polish mercenaries fighting for Ukrainian forces in the war-torn country's northeastern region of Kharkiv.
The Russian defence ministry said its strategic rocket forces "eliminated up to 30 Polish mercenaries" in a strike on the village of Izyumskoe, not far from the city of Kharkiv.
9:46am: Moscow warns attacks on Kyiv 'will intensify'
Russia's defence ministry warned Friday it would intensify attacks on the Ukrainian capital Kyiv in response to strikes on Russian soil, after accusing Ukraine of targeting Russian border towns.
"The number and scale of missile strikes against targets in Kyiv will increase in response to any terrorist attacks or sabotage committed by the Kyiv nationalist regime on Russian territory," the ministry said in a statement. Russia hit a "military" factory outside Kyiv late Thursday using Kalibr sea-based long-range missiles, it added.
9:37: Russia says it has captured Mariupol steel plant
Russia's defence ministry said its forces had also completely taken control of the Ilyich Steel Plant in the besieged port city of Mariupol.
Russia said on Wednesday that 1,026 soldiers of Ukraine's 36th Marine Brigade, including 162 officers, had surrendered near the steel plant. Mariupol, which has been encircled by Russian troops for weeks, has seen the fiercest fighting and the most comprehensive destruction since Russia launched a military operation in Ukraine on Feb. 24.
9:07am: Ukraine says 5 dead in Russia strikes near Kyiv
Ukraine said Friday that Russian strikes had killed five people in the east of the country after President Volodymyr Zelensky said Moscow's forces were aiming to "destroy" the region.
In a report issued by the presidency, Kyiv said two people had been killed and two more wounded in the eastern Lugansk region while another three had been killed and seven wounded in the neighbouring Donetsk region.
The presidency said "fighting was continuing along the entire front line" in Donetsk. In a late-night address Thursday, Zelensky said that "Donbas is the main target for Russia."
"It's Donbas that Russia wants to destroy. It is the Lugansk and Donetsk regions that Russian troops are destroying so that only stones remain and so there are no people left at all". The statement Friday added that explosions were heard in the Vasylkiv area outside the capital and that according to initially available information air defences had been activated. Since Russian troops began withdrawing from regions of the capital last month, air sirens have been heard less frequently. They have instead focused on gaining control of the eastern Donbas region.
8:54am: Ukraine deputy PM: Nine humanitarian corridors agreed for Friday
Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said nine humanitarian corridors had been agreed for Friday to evacuate civilians, including by private car from the besieged city of Mariupol. Other evacuation routes include ones from Berdiansk, Tokmak, Enerhodar and Sievierodonetsk.
8:44am: Governor of Luhansk region urges residents of 6 towns to evacuate
The governor of Ukraine's Luhansk region, Serhiy Gaidai, on Friday urged residents of six towns to evacuate, adding that one person had been killed and five wounded in Russian shelling of the town of Kreminna. Gaidai wrote on the Telegram messaging app: "Don't hesitate and leave while that possibility remains. ... Choose life, buses are waiting for you at the pickup points. As are trains, of which there are enough."
8:02am: Tough to find alternatives for Russian thermal coal, says Japan utilities group head
Alternatives for Russian thermal coal are difficult to find as the market is getting tighter, the head of a group representing Japanese utilities said on Friday.
"We want the government to provide maximum support (on the issue)," Kazuhiro Ikebe, the chairman of Japan's federation of electric utilities, told a news conference. The Japanese government said earlier this month that it would ban coal imports from Russia in a broad escalation of sanctions after gradually reducing imports while looking for alternative suppliers.
7:07am: Zelensky hails Ukrainians' resolve 50 days into invasion
On a day that saw Moscow suffer a stinging symbolic defeat with the loss of its Black Sea fleet flagship, Ukraine’s president hailed his people for their resolve since Russia invaded in February and for making “the most important decision of their life — to fight.”
In his nightly address, Volodymyr Zelensky told Ukrainians late Thursday that they should be proud of having survived 50 days under Russian attack when the invaders “gave us a maximum of five.”
They’ve been trying to destroy us for 50 days, but the 🇺🇦 people are heroically resisting. We fear nothing, we know what we’re fighting for. We are brave enough to put an end to evil. Stop feeding the 🇷🇺 military machine. Help 🇺🇦 with weapons. Then peace & good will win faster. pic.twitter.com/WdDbZsvZ4e
April 14, 20226:05am: Loud explosions heard in Kyiv
Powerful explosions were heard in Kyiv early on Friday, and air raid sirens blared across Ukraine as residents braced for new Russian attacks after Moscow's lead warship in the Black Sea sank following a fire.
The explosions appeared to be among the most significant in Ukraine's capital region since Russian troops pulled back from the area earlier this month in preparation for battles in the south and east.
3:30am: France 24's Rob Parsons says the sinking of the Moskva warship is a huge blow for Russia
1:23am: CIA warns desperate Putin poses nuclear threat
Russia's setbacks in its invasion of Ukraine could lead President Vladimir Putin to resort to using a tactical or low-yield nuclear weapon, CIA director William Burns said Thursday.
"Given the potential desperation of President Putin and the Russian leadership, given the setbacks that they've faced so far, militarily, none of us can take lightly the threat posed by a potential resort to tactical nuclear weapons or low-yield nuclear weapons," Burns said during a speech in Atlanta.
The Kremlin said it placed Russian nuclear forces on high alert shortly after the assault began February 24, but the United States has not seen "a lot of practical evidence" of actual deployments that would cause more worry, Burns added, speaking to students at Georgia Tech university.
"We're obviously very concerned. I know President Biden is deeply concerned about avoiding a third world war, about avoiding a threshold in which, you know, nuclear conflict becomes possible," said Burns.
11:50pm: Sinking of warship a 'big blow' to Russian fleet, says Pentagon
The sinking of the warship Moskva after it was engulfed in an inferno was a "big blow" to Russia's naval strength in the Black Sea, the Pentagon said Thursday.
"This is a big blow to the Black Sea fleet, this is...a key part of their efforts to execute some sort of naval dominance in the Black Sea," Pentagon spokesman John Kirby told CNN.
"This is going to have an effect on their capabilities."
10:22pm: Russia says flagship Moskva cruiser of Black Sea fleet has sunk
Russia's defence ministry said the missile cruiser Moskva, the flagship of Russia's Black Sea fleet, sank as it was being towed back to port in stormy weather following an explosion and fire, according to Russian news agencies.
"While being towed ... towards the destined port, the vessel lost its balance due to damage sustained in the hull as fire broke out after ammunition exploded. Given the choppy seas, the vessel sank," state news agency TASS reported, quoted the defence ministry.
The ministry said earlier on Thursday that the Soviet-era ship had been badly damaged by the fire, which Ukraine said was the result of a missile strike.
8:47pm: 'You wield the nuclear card and it scares the West'
According to Dmitry Medvedev, deputy chair of the Russian National Security Council and a former Russian president, if Finland and Sweden join NATO – perhaps in the next few weeks or months – the Baltics will no longer be a non-nuclear zone, noted FRANCE 24 international affairs commentator Douglas Herbert.
"He's implying that there will be nuclear-armed weapons within range of [...] the homes of ordinary people in Finland and Sweden," Herbert said. "It's bullying; it's menacing. Russia is reading from its script, its playbook: You wield the nuclear card and it scares the West – it scares a lot of people."
© Studio graphique France Médias Monde
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Ukraine war analysisChemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand
As it happened
Biden says Russia appears to be committing ‘genocide’ in Ukraine
Focus
War hits Ukraine’s farms: Russian invasion threatens world’s breadbasket
L'Humanité
Le monde va-t-il bientôt connaître des émeutes de la faim ?
ActuLes bombardements de l’armée russe en Ukraine nous font redécouvrir les horreurs de la guerre au jour le jour. Mais en raison de la spéculation qu’elle provoque dans les salles de marché sur les prix du pétrole, du gaz des engrais, des céréales et des oléagineux, ses conséquences vont aussi se traduire par un manque de nourriture pour la population dans de nombreux pays pauvres importateurs nets de céréales.
Gérard Le PuillLa guerre qui se poursuit en Ukraine depuis l’invasion de l’armée russe a déjà fait beaucoup de morts, de blessés et causé de nombreuses destructions dans ce pays. Parce que la Russie et l’Ukraine sont deux pays exportateurs, elle favorise aussi la spéculation sur des matières premières comme le pétrole, le gaz, les engrais, les productions agricoles comme le blé, le maïs et le tournesol. Cette spéculation augmente aussi les coûts de production de ces denrées alimentaires qui ont besoin d’énergie et de fertilisants pour donner des rendements décents. Faute d’engrais et de carburants pour préparer les sols, on s’achemine vers une diminution de la production céréalière mondiale. À son tour, cette diminution favorisera une spéculation durable sur les prix des produits alimentaires comme de l’énergie dont les ménages du monde entier ont besoin quotidiennement.
Baisse des rendements céréaliers au Sahel
Les principaux fournisseurs d’engrais des pays membres de l’Union européenne sont la Russie, le Maroc et l’Égypte. La Chine et l’Inde sont les deux principaux producteurs d’engrais azotés. Mais ils sont aussi les deux principaux consommateurs, devant les États-Unis. La Chine et l’Inde doivent nourrir près de 3 milliards de personnes. Voilà aussi pourquoi ces deux pays gèrent avec prudence leurs réserves de céréales en prenant soin d’avoir toujours d’importants stocks de report au moment de la nouvelle récolte.
Pour certains pays pauvres importateurs nets de céréales, la situation est déjà compliquée. Dans les pays du Sahel, la production céréalière était en baisse de 12 % en 2021 par rapport à l’année précédente du fait de la sécheresse. Elle avait même chuté de 36 % au Niger et de 18 % en Mauritanie. Dans la plupart de ces pays, les prix des céréales produites sur place ont déjà augmenté de plus de 50 % en 2021 par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. Quelque 38 millions de personnes sont désormais concernées par la faim et la malnutrition dans ces pays.
L’Ukraine continuera de réduire ses exportations de blé
Des pays importateurs nets de blé comme la Tunisie, le Liban, le Maroc, l’Algérie et l’Égypte s’adressent à de nouveaux fournisseurs, suite à l’arrêt des exportations de l’Ukraine. Parallèlement, la Russie réduit ses exportations pour contenir les prix sur son marché intérieur. On estime qu’en 2023, l’Ukraine réduira ses exportations de blé de 20 millions de tonnes, soit environ12 % du tonnage mondial exporté sur une année. Comme la moitié de l’approvisionnement en blé des pays d’Afrique et du Proche-Orient provenait d’Ukraine et de Russie ces dernières années, ils vont devoir se tourner vers d’autres pays exportateurs dès à présent, ce qui ne manquera pas d’entretenir la spéculation.
En raison de la guerre, l’Ukraine manque aussi de carburants et d’engrais pour les semis de printemps du maïs et du tournesol. Ces semis passeraient de 15 millions d’hectares récoltés en 2021 à 7 millions d’hectares cette année. En Ukraine, la production céréalière est conduite sur d’immenses exploitations qui couvrent souvent plus de 20.000 hectares. Les conséquences cumulées de la guerre avec ses bombardements destructeurs d’unités de production d’engrais et d’infrastructures de transports de ces engrais comme des carburants retardent considérablement les travaux de préparation des sols. Ces grandes structures agricoles sont souvent exploitées par des capitalistes dont certains sont de nationalité française. Du temps de l’URSS, il y avait surtout des kolkhozes. Ensuite, une partie des terres fut parfois partagée entre des anciens salariés des kolkhozes dont beaucoup ont vite vendu leurs parts à des investisseurs pour devenir salariés sur ces exploitations géantes.
La France produit chaque année quelque 80 millions de tonnes de céréales dont plus de 35 millions de tonnes de blé tendre en moyenne annuelle. Elle exporte la moitié de ce blé dont environ 9 millions de tonnes hors de l’Union européenne. Elle devrait donc retrouver des marchés qui lui échappaient ces dernières années au profit de l’Ukraine et de la Russie, dont les blés, issus des « terres noires », disposent d’un taux de protéines plus élevé que ceux produits en Beauce et ailleurs dans notre pays.
Des stocks mondiaux limités à un trimestre de consommation
Mais comme la demande mondiale fera durablement monter les prix, cela se traduira aussi par de nouvelles augmentations du prix du pain et des autres aliments à base de céréales, y compris chez nous. Ce sera aussi le cas des viandes, des produits laitiers et des œufs pour les consommateurs que nous sommes, car les céréales et les tourteaux entrent en grandes quantités dans l’alimentation du bétail. On sait déjà que les stocks de report seront très bas en France et en Europe d’ici la prochaine moisson. Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire « Le Point » du 31 mars, Sébastien Abis, directeur du club Déméter, déclarait à ce propos : « l’Europe a cessé d’avoir une logique de stocks, ça ne vaut pas que pour le blé. Seules la Suisse, un peu l’Allemagne et la Finlande en ont eu une. Les stocks de blé mondiaux, ce sont 280 millions de tonnes, ce qui n’est pas beaucoup : un trimestre de consommation. Il faut savoir que la Chine en a la majeure partie, 130 millions de tonnes, soit une année de consommation pour ce pays ».
La spéculation encouragée par la guerre en Ukraine montre que la France et l’Union européenne devraient disposer en permanence des stocks céréaliers de report suffisants pour assurer la souveraineté alimentaire de leurs 450 millions d’habitants. Nous évoquerons ce sujet dans notre article de demain.
alimentationémeutesGuerre en Ukraine Valeurs Actuelles
“Une sacrée coïncidence” : malade après son vaccin anti-Covid, un pêcheur du Pas-de-Calais veut attaquer Pfizer en justice
« C’est une porte qui s’ouvre pour moi. » Mais également pour « tous ceux qui ont des doutes sur des effets secondaires qu’ils ont pu avoir », a raconté Jean-Philippe Becquelin à BFM Littoral jeudi 14 avril. Ce pêcheur d’Etaples, dans le Pas-de-Calais, souffre d’une thrombopénie – un trouble hémorragique faisant baisser le taux de plaquette dans le sang. En effet, il risque une hémorragie à chaque coupure et ne peut plus exercer son métier. L’homme de 38 ans est depuis soigné par un hématologue parisien.
Une simple « coïncidence » ?
D’après Jean-Philippe Becquelin, la cause de sa maladie serait le vaccin contre le Covid-19. Il a reçu sa première injection en mai 2021. « Ça fait une sacrée coïncidence. Dès que je suis arrivé la première fois aux urgences, je l’ai mentionné tout de suite au médecin », a-t-il glissé à BFM Littoral.
Une expertise rendue d’ici « huit à dix mois »
Le pêcheur réclame depuis des comptes à Pfizer. Le tribunal de Boulogne-sur-Mer a récemment accepté une expertise médicale pour en savoir davantage à ce sujet. L’avocat du plaignant, Me Bernard-Marie Dupont, a estimé que « seule l’expertise dira », si un lien est possible entre le vaccin anti-Covid et la maladie dont souffre Jean-Philippe Becquelin. Si le lien est avéré, « on pourra montrer que pour certaines personnes la vie a basculé peut-être de manière définitive », a prévenu l’avocat sur France 3, qui appelle à plus de « transparence ». L’expertise médicale devrait être rendue d’ici « huit à dix mois », selon le pêcheur étaplois.
Boulogne-sur-mer : les dernières actualités
BBC
SANS TITRE
*Raducanu 1-6 0-1 Vondrousova
Vondrousova gets a look at Raducanu's second serve but can only plonk it into the net.
30-40.
*Raducanu 1-6 0-1 Vondrousova
Emma Raducanu's medical time out was for a blister on her right foot, which needed redressing.
The Brit grimaces as she slips on her right foot behind the baseline and a snatched forehand that hits the net hands Marketa Vondrousova two break points of her own.
*Raducanu 1-6 0-1 Vondrousova
Marketa Vondrousova strides confidently forward and smashes her way into the lead.
Brilliant from Vondrousova, clutch in the key moments, and a forehand winner hurries her to a hold.
Raducanu 1-6 Vondrousova*
And again, Raducanu nets on the backhand!
Deuce.
Raducanu 1-6 Vondrousova*
That's one break point saved as a stretched Raducanu nets.
Raducanu 1-6 Vondrousova*
Well then...
Marketa Vondrousova double faults and hands Emma Raducanu two early break points...
Raducanu 1-6 Vondrousova*
Both players are back out on court, and it'll be Marketa Vondrousova to serve first.
Sonia Oxley
BBC Sport in Prague
Marketa Vondrousova was keeping warm under a couple of towels while waiting for Raducanu but also - sensibly - left the court for a few minutes.
Only one way for the fans to keep warm in Prague today. By dancing to some Europop while they wait for the players...
Sonia Oxley
BBC Sport in Prague
Emma Raducanu was training on an outside court this morning and she stopped to sign autographs – well, one autograph to be precise.
The lucky recipients were these ladies – Gill, Fiona and Julia (left to right) – from Wortham tennis club in Suffolk.
Raducanu added her name to their union flag, where the autographs they have collected include the Murrays, Tim Henman, Anne Keothavong and the late Elena Baltacha.
They are looking forward to seeing how the tie pans out, with Julia saying “Emma will carry the burden, she is a real natural leader”.
Raducanu 1-6 Vondrousova
The umpire confirms that Emma Raducanu is receving a medical timeout.
Raducanu 1-6 Vondrousova
Now Vondrousova and her captain have left the court...
Sonia Oxley
BBC Sport in Prague
Emma Raducanu has left the court, followed by Anne Keothavong, possibly for some sort of treatment.
Raducanu 1-6 Vondrousova
Emma Raducanu and Anne Keothavong have called for the trainer.
Raducanu walks off court with a towel around her shoulders.
Raducanu 1-6 Vondrousova
That sums up the opening set, I'm afraid.
Emma Raducanu double faults and, after 26 minutes, Marketa Vondrousova takes the lead.
Naomi Broady
British player on BBC TV
Vondrousova is so solid on her shot selection. You can feel she grew up on this surface.
She knows when she needs to go up the line and when to hang in the rally.
*Raducanu 1-5 Vondrousova
Vondrousova shoots a wry look at her captain Petr Pala as she's a little too overenthusiastic with an attempted drop shot.
A couple of forehand errors from Raducanu, though, and after just 25 minutes, Vondrousova has two set points.
*Raducanu 1-5 Vondrousova
Raducanu is stepping in a little more, trying to counter-punch her way through, but a long rally goes the way of Vondrousova for a 30-15 lead.
There's a brief hint of a sniff for Raducanu as Vondrousova double faults, but she just misses out on a return of serve, and Vondrousova closes the game out with a forehand winner and a celebratory cry.
Vondrousova is a game away from taking the first set.
Sonia Oxley
BBC Sport in Prague
On the outside of the large hard-court stadium that is also in this Prague tennis club, the wall of honours is bursting with Czech names (unsurprising given for example they are 11-time winners of the Fed Cup and right now have eight women in the top 100).
Among the names is a certain Marketa Vondrousova, who reached the 2019 French Open final.
Raducanu 1-4 Vondrousova*
What a drop shot that is from Marketa Vondrousova!
Valeurs Actuelles
Cannes, capitale mondiale de l’intelligence artificielle : le coup de maître de Lisnard et Ginésy
Pari gagné pour David Lisnard, le maire de Cannes et Charles-Ange Ginesy, le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes. Le World Artificial Intelligence Cannes Festival (WAICF), qui se tient depuis ce jeudi 14 avril jusqu’à ce samedi 16 avril, au palais des festivals de Cannes, tient ses promesses. Le premier salon mondial de l’intelligence artificielle réuni le gotha de la technologie, dont les entreprises Meta, IBM, Microsoft, mais aussi des start-up ainsi que des fleurons de l’industrie locale, comme des parfumeurs de Grasse. 10 000 professionnels, dont les figures planétaires de l’IA, étaient attendus pour les journées B2B et 10 000 visiteurs sont espérés ce samedi pour la journée grand public, ainsi que 50 000 personnes en ligne.
David Lisnard, également président de l’association des maires de France (AMF), et Charles Ange Ginésy, qui ont inauguré avec Claude Riboulet, président du conseil départemental de l’Allier (UDI) et responsable du numérique au sein de l’association des départements de France (ADF), Jean Léonetti, maire d’Antibes et Alexandra Borchio-Fontimp, sénatrice LR, n’ont pas boudé leur plaisir. Un peu de baume au cœur après la déroute de leur candidate à la présidentielle. Les deux élus qui ont œuvré aux côtés de Marco Landi, ex-directeur monde d’Apple, président du comité d’experts du Smart Deal, le plan de transition numérique du conseil départemental, peuvent savourer l’obtention par Cannes et les Alpes-Maritimes de ce salon que Christian Estrosi, grand fan de nouvelles technologies, notamment de biométrie, aurait bien vu dans sa ville.
David Lisnard, qui se positionne par petites touches, depuis l’échec de Valérie Pécresse, comme l’incarnation de la reconstruction de la droite, n’a pas manqué l’occasion devant la presse et des décideurs de se placer sur le terrain de la politique nationale en martelant « que la France doit être autonome en matière d’intelligence artificielle et de nouvelles technologies, afin de ne pas être une colonie des États-Unis ». Sans citer quiconque, le maire de Cannes a également taclé avec humour la macronie, après avoir dialogué avec un robot: « il a plus d’humanité que bien des responsables nationaux actuels ».
Cannes : les dernières actualités
France24 - World
‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?
Issued on: 05/04/2022 - 22:02
Benjamin DODMAN
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The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.
Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.
He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.
"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".
“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.
Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.
“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.
Collapse of the post-Cold War order
Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.
In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.
In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.
“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”
“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.
Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.
>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24.
“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.
Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”
Nord Stream repentance
The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.
“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.
Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.
The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.
>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?
German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.
“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said.
The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.
Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.
“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”
Running after a chimaera
The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.
An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”
“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”
Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.
“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”
A tour of France’s chateaux
Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.
“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”
The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.
While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.
No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents.
“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.
“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”
As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.
“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”
>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?
Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.
“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”
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The Debate
Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine
As it happened
France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine
WAR IN UKRAINE
Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage
L'Humanité
Les Ukrainiens font front dans le Donbass
ActuL’essentiel de l’armée de Kiev demeure concentré dans la région à l’est du pays, désignée objectif prioritaire par Moscou.
Marc de Miramon Prête pour la « grande bataille », celle du Donbass, et l’Ukraine « doit la gagner », martèle le conseiller présidentiel Mykhaïlo Podoliak, cité par l’agence de presse Interfax-Ukraine. Dans cette région située dans l’est du pays, aux portes de la Russie, des dizaines de milliers de soldats ukrainiens se préparent à la grande offensive que prévoit Moscou, à l’heure où les partenaires occidentaux de Kiev accélèrent les livraisons d’armes. Sur fond d’accusations de crimes de guerre et de « crimes contre l’humanité », notamment commis dans la gare de Kramatorsk, où deux missiles ont tué plus d’une cinquantaine de civils massés pour fuir la région. Les débris recueillis sur place ont permis d’identifier les armes utilisées, des Tochka-U dotés d’ogives à sous-munitions. La Russie a formellement démenti être à l’origine des tirs, jurant que ces missiles ne figurent pas dans son arsenal. Mais l’ampleur des pertes humaines, dénoncée avec fracas par le premier ministre britannique, Boris Johnson, en déplacement inattendu à Kiev ce samedi, a encore sérieusement compromis les fragiles négociations diplomatiques en cours, et c’est donc sur le terrain militaire que va se jouer l’avenir de l’Ukraine pendant encore de longues semaines.
Zelensky appelle à « suivre l’exemple » du Royaume-Uni
Selon la BBC et Sky News, après l’échec de l’armée russe aux portes de Kiev et son redéploiement vers l’est, le Kremlin a nommé le général Alexandre Dvornikov, qui a œuvré en Syrie en soutien du régime de Bachar Al Assad, pour diriger ce que le Kremlin désigne comme une « opération spéciale », refusant obstinément d’employer le mot « guerre ». Aux premiers jours d’une offensive que Vladimir Poutine entendait garder la plus secrète possible, les différentes unités de combat russes étaient organisées et commandées séparément, tandis que l’Ukraine, grâce à des livraisons d’armes antichars dévastatrices, a transformé le pays en cimetière de blindés russes. Dans la foulée de la visite de Boris Johnson, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé samedi ses partenaires occidentaux à « suivre l’exemple » du Royaume-Uni – qui s’est engagé à fournir à Kiev des véhicules blindés et des missiles antinavires – et d’accélérer l’isolement de la Russie en imposant « un embargo total sur les hydrocarbures ». Un point qui fait l’objet d’âpres négociations entre les différentes chancelleries européennes, toutes dépendantes du charbon, du pétrole et surtout du gaz russes, et qui n’est d’ailleurs pas respecté par Washington, les États-Unis ayant même augmenté leurs importations d’or noir en provenance de Russie.
Si des soldats ukrainiens ont été accusés, notamment par Human Rights Watch, d’avoir commis des atrocités contre des prisonniers russes, Kiev a annoncé avoir ouvert « 5 600 enquêtes pour crimes de guerre » présumés sur son territoire depuis le début de l’invasion. Selon les derniers chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), plus de 4,5 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays, dont 90 % sont des femmes et des enfants, un flot de réfugiés inédit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Guerre en UkraineRussieUkraineRoyaume-uni France24 - World
God, church, Tsar: The world of Russian oligarch Malofeyev and his Western associates
Issued on: 08/04/2022 - 18:05
Leela JACINTO
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In the first criminal proceeding against a Russian oligarch since the start of the Ukraine invasion, US prosecutors have charged Konstantin Malofeyev, an arch-conservative with close ties to Russian President Vladimir Putin, for sanctions violations. The Kremlin crony’s business interests, from Greece to Africa to annexed Crimea, reveal the scope of his ideological intent – aided by willing, conservative Western business partners.
Nearly a year after the 2014 annexation of Crimea, an American TV news director and former Fox News employee updated Konstantin Malofeyev, his Russian oligarch boss, about a board briefing for a new Russian TV station.
The board news policy, wrote former Fox News director Jack Hanick, was meant “to implement your vision and to provide you with information for you to make decisions …You are the founder and chief architect of the project. We, as board members, have the responsibility to direct the staff to implement your instructions.”
The allegations, made in a 21-page indictment in a New York court, charges Moscow-based businessman Malofeyev of violating US sanctions in the first criminal proceeding against a Russian oligarch since the February 24 start of the Ukraine invasion.
Malofeyev, an investor and ardent supporter of Russian President Vladimir Putin, is accused of attempting to tap $10 million of frozen US assets with the help of his American employee, Hanick, an experienced TV news executive and supporter of Donald Trump.
The indictment provides a detailed account of how Malofeyev, a Russian nationalist and founder of Orthodox news channel Tsargrad TV, attempted to evade US sanctions.
Malofeyev was sanctioned by the US Treasury Department in 2014 for financing Russians promoting separatism in Crimea. Although the sanctions barred him from doing business with US citizens, prosecutors say Malofeyev evaded those restrictions by hiring Hanick to work for him in networks in Russia and Greece, and enlisted the US national’s help in trying to acquire a TV station in Bulgaria.
It was all part of an effort to spread pro-Russia propaganda throughout Europe, according to the US Justice Department.
Announcing the latest crackdown on Wednesday, US Deputy Attorney General Lisa Monaco warned that, “we have our eyes on every yacht and jet. We have our eyes on every piece of art and real estate purchased with dirty money and on every bitcoin wallet filled with proceeds of theft and other crimes.”
Hanick, a high-level director who helped launch Fox News, was arrested in London last month and is awaiting extradition proceedings.
Russia embraces Orthodox Christianity
If Hanick, as the US indictment alleges, was willing to “implement” his Russian employer’s “vision” at the TV station where he was hired, it was because the former Fox News director was ideologically in sync with Malofeyev’s conservative philosophy.
On the night of Trump’s victory in the 2016 election, Hanick was in Moscow, attending a pro-Republican soirée, where the organisers unveiled a massive portrait of the victorious US presidential candidate, according to US magazine Rolling Stone.
In an interview at the event, which was posted on YouTube, Hanick explained that “America has been founded on Christian principles and now America is moving away from Christianity.” Sitting next to the newly unveiled portrait of Trump – the subject of several sexual misconduct lawsuits – Hanick noted that, “America was losing its moral core and fibre … Now Russia, on the other hand, has been embracing Orthodox Christianity.”
An investment banker who says he “found God” during his university years, Malofeyev is a devout Orthodox Christian in a country that, under Putin, has leapt from communism to the church, with the Kremlin and the Moscow Patriarchate operating in revivalist synergy.
As the founder of a private equity firm, Marshall Capital Partners, Malofeyev [sometimes spelled Malofeev] used his religious contacts to enlarge his wealth, investing in Russian telecoms giant Rostelecom while his fellow Orthodox friend, Igor Shchegolev, was telecoms minister, according to the Financial Times.
In 2015, when he launched Tsargrad TV – with Hanick’s Fox News expertise – the new Russian Orthodox TV station also began broadcasting daily on Spas, a religious channel run by the Orthodox church.
From Moscow to Athens with a share certificate
It was after the successful launch of the Russian TV network that Malofeyev handed Hanick the task of starting a TV station in Greece and acquiring a Bulgarian news channel. The US indictment alleges that the pair conspired to illegally transfer Malofeyev’s frozen $10 million in a Texas investment bank to a business associate in Greece in violation of US sanctions that were passed shortly after the 2014 Crimea annexation.
Malofeyev denied the charges in a phone interview with the Financial Times from Russia earlier this week, insisting that he has not had assets in the US since 2014 and dismissing the legal action against him as “comical”.
US prosecutors however say a share certificate for Malofeyev’s funds – which was accessed through a shell company in the Seychelles – was fraudulently backdated to make it appear as if it had gone through in June 2014, prior to the imposition of sanctions.
The indictment has details of a 2015 trip by Hanick from Moscow to Athens when the US national physically carried the share certificate and transferred the funds to a Greek associate for the price of just $1.
The case against Hanick is still pending.
‘God’s will’ in Crimea
In addition to his staunch Orthodox Christian faith, Malofeyev is a self-confessed royalist who views Crimea as an intrinsic part of the Russian empire, which Putin, in his role of Tsar 2.0, is seeking to reinvent.
Malofeyev’s engagement with Crimea, a peninsula historically controlled by various empires, appears to be mystical.
By his own telling, the connection was fixed by a miracle. The narrative starts in January 2014, months before Russian soldiers appeared in Crimea, when Malofeyev was travelling with the Russian patriarch, taking ancient Christian relics on a tour through Russia.
Crimea, according to the Russian oligarch, was not on the travel agenda. But when they did stop in the Crimean capital, Sevastopol, around 100,000 people – a third of the local population – gathered to pray with the relics. “It was one prayer from all the people: for Sevastopol to once more be part of Russia. God’s will,” Malofeyev told the Financial Times in a July 2014 interview.
When Crimea did become part of Russia in an annexation not recognised by the international community, the God-fearing Malofeyev was immediately put on US and EU sanctions listings.
Historical theme park in Crimea
But the EU sanctions did not deter a fellow conservative Frenchman from seeking to do business with Malofeyev.
Enter Philippe de Villiers, a Eurosceptic French politician and businessman who is also the founder of Puy du Fou, a popular historical theme park in the Vendée region of western France. In de Villiers, an aristocratic, Catholic, royalist with business acumen, Malofeyev – the ultra-Orthodox, monarchist Russian oligarch – found a perfect ideological match.
In August 2014, just weeks after the EU imposed sanctions on Malafeyev, de Villiers announced a deal with the Russian oligarch to build a historical theme park in newly annexed Crimea.
The announcement came during de Villiers’ trip to Russia, where the French politician-businessman met Putin at Livadia palace, the summer residence of Russian Tsars in the Crimean resort city of Yalta. A day after his “unforgettable” meeting, de Villiers sounded as excited as a fanboy. “What a statesman,” gushed the French politician in a Twitter post featuring a photograph of the meeting.
J'ai été reçu hier par Vladimir Poutine à Yalta. Une rencontre inoubliable. Quel Homme d'Etat.. @KremlinRussia_E pic.twitter.com/WZpQbrH8x6
August 15, 2014De Villiers – a two-time, but longshot French presidential hopeful – hails from an aristocratic family, Le Jolis de Villiers de Saintignon. The family has a military heritage – his brother, General Pierre de Villiers is a former French chief of defence staff.
They have not done too badly in business as well.
The Puy du Fou theme park in Vendée features a sweep of historical shows ranging from ancient Frankish resistance against the Roman Empire, Viking landings and medieval knights. Some historians have dubbed the park, “Puy du Faux” [Puy of Fakes], criticising historical errors and a “reactionary, ultra-Catholic” vision of the make-believe world. The park nevertheless is a popular destination and is the second-most visited theme park in France after Disneyland.
De Villiers also owns a local radio station, Alouette Radio.
Theme park plan ends, but monarchist dreams linger
For a Russian oligarch seeking the glory of bygone empires and heading a TV station named Tsargrad, a business deal with a French aristocratic politician and head of a historical theme park was a marriage made in revivalist paradise.
Announcing the deal in the Russian capital in August 2014, the Moscow-backed Crimean administration said de Villiers, Malofeyev and Sergei Aksyonov, the head of the Crimean government, had signed a memorandum of understanding under which de Villiers’ company Puy du Fou International and Malofeyev would invest at least 4 billion Roubles ($110m) in the Crimean park. The new project was called Puy du Fou Tsargrad.
The prospect of breaking EU sanctions in annexed terrain did not daunt de Villiers, who declared, “Sanctions are an act of war. Cooperation is an act of peace. We have come to deliver an act of peace,” in a 2014 press release. “Our project will promote the history of Crimea as a long part of the history of Russia,” he added.
Once a mainstream conservative, de Villiers founded a now defunct Eurosceptic political party and made two unsuccessful bids for the French presidency in 1995 and 2007. He has since moved further right, has spoken out against Islam in France and currently supports far-right candidate Éric Zemmour in the 2022 French presidential race.
Despite de Villiers’ dismissal of EU sanctions, the Crimea theme park dream in the end failed to materialise.
Experts dismissed the deal from its inception, with a foreign lawyer in Moscow telling the Financial Times that there was “no way” the planned theme park could go ahead under EU sanctions. Since the agreement was just a memorandum of understanding, with no evidence of financial transactions, the lawyer explained that de Villiers might not face legal consequences yet. “This is just a gigantic PR stunt,” he dismissed.
A Russia expert interviewed in 2014 by French daily, Ouest France, explained that sanctions at that time targeted Russian doing business in Europe but not European doing business or exporting to Russia. "It's legal but very badly viewed, in the current context, to trade with Russia," explained Jean Geronimo.
In a 2019 interview with French website Capital, de Villiers’ son and Puy du Fou artistic director Nicolas de Villiers confirmed his father’s Crimea plans had failed. “President Putin imagined a Puy du Fou in Crimea. But the economic sanctions against Russia prevent us from considering such a project,” said the younger de Villiers, adding that the group’s international projects in Spain and China were already keeping the group “quite busy. "No question of biting off more than we can chew,” he said.
The war in Ukraine, which has seen a tightening of sanctions, appears to have stalled Malofeyev’s vision of promoting his far-right, ultra-conservative Christian values on both sides of Atlantic. It has also sparked scrutiny of the links between French far-right figures, including presidential candidate Marine Le Pen, and Putin.
Malofeyev’s international ventures may have stalled, but the oligarch still has big plans for his native Russia. In a 2019 interview with the New York Times, Malofeyev hailed Putin’s move to grant himself two additional six-year terms after his current tenure expires in 2024.
Welcoming the prospect of Putin staying in power until 2036, Malofeyev said Russia now has “a quasi-monarchy” which, he said, was “a very good thing”.
But the 47-year-old oligarch is looking further into the future. “This isn’t the end,” said Malofeyev. “The introduction of a constitutional monarchy in the foreseeable future — for instance, after Putin’s rule in 2036 — has become realistic.”
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WAR IN UKRAINEEU adopts fresh sanctions against Russia including coal import ban
WAR IN UKRAINEUS sanctions target Putin's daughters amid belief they help hide his wealth
Talking Europe
Europe 'should crush Putin economically', Slovakia's PM tells FRANCE 24
Valeurs Actuelles
Des manifestations « contre l’extrême-droite » partout en France
Des manifestations « contre l’extrême droite ». Samedi 16 avril, à l’appel de plusieurs associations, des manifestations contre Marine Le Pen et le Rassemblement national sont organisées un peu partout en France, rapporte Ouest-France. À Paris, Lyon, Nantes, Rennes, Saint-Malo, Grenoble, Poitiers, Caen, ou Brest, des défilés s’élanceront pour « faire barrage » à la candidate nationaliste, qualifiée pour le second tour face au président sortant, Emmanuel Macron. L’objectif est de réitérer les grandes démonstrations de l’entre-deux tours de l’élection présidentielle de 2002, qui vit un million de personnes manifester contre la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour face à Jacques Chirac.
« Contre l’extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l’Élysée »
A l’appel d’associations « antiracistes » comme SOS Racisme ou le MRAP, de syndicats de gauche comme la CGT ou le syndicat de la Magistrature, ou d’associations comme Oxfam ou la Ligue des droits de l’Homme, le mot d’ordre de ces manifestations est clair : « Contre l’extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l’Élysée ». « En rejetant Marine Le Pen, il s’agit d’empêcher l’avènement d’un projet de société destructeur de l’État de droit, de la république démocratique sociale et solidaire que nous défendons chaque jour. Il s’agit de dénoncer son programme trompeur qui frapperait durement les plus faibles, les plus démunis, les femmes, les personnes LGBTI ou étrangères », expliquent ces organisations.
Bretagne : les dernières actualités
BBC
SANS TITRE
The Sussex openers are still together after they were asked to follow-on, 331 in arrears, against Derbyshire. Ali Orr has seven and Tom Haines is five not out and the visitors are 12-0 in the sixth over.
Timm van der Gugten has moved on to 59 not out in Glamorgan's 372-9 against Notts at trent Bridge, a lead of 70.
Matty Potts has made a double breakthrough for Durham, removing Hassan Azad for 66 and Louis Kimber and Leicestershire are 174-4, 254 runs behind.
Kent 148-3 v Lancashire 506
Ben Compton continues to lead the Kent fightback against Lancashire and the opener is now on 68 not out from 172 balls.
He is joined at the crease by Hamidullah Qadri, who worked wonders with the ball in Lancashire's first innings, taking six wickets.
Kent trail by a sizeable 358.
Somerset 109 & 154 v Essex 180 & 4-4
The Essex dressing room must be stunned following those three wickets in 11 balls. Tom Westley calms things down a bit by playing out a maiden from Craig Overton but Somerset tails - and anything else capable of vertical elevation - are at this moment up.
The 5 live commentary has now been switched to follow events at the Cooper Associates County Ground - and no wonder.
Surrey 467 v Hampshire 170-7
Hampshire have made a steady start at the Kia Oval - as they very much needed to - with Keith Barker (31) and James Fuller (17) finding a couple of early boundaries.
They trail by 297 runs so plenty more work for those two to do.
Gloucs 227 v Yorkshire 346-8
There is play going on at our other grounds and Yorkshire skipper Steve Patterson has just collected two boundaries in the same Ryan Higgins over - the first edged past second slip and the second flicked down to fine leg. The visitors' lead is now 119.
Lawrence c Overton b Siddle 0 (Somerset 109 & 154 v Essex 180 & 4-4)
Are we still in bed and dreaming of exciting action at Taunton?
No, it is actually happening...Peter Siddle picks up his second wicket in four balls as England's Dan Lawrence departs for a duck.
Incredible stuff - and Essex need another 80 to win.
A Cook c Davies b Siddle 3 (Somerset 109 & 154 v Essex 180 & 4-3)
What a start at Taunton!!!!
Peter Siddle sees off his old Ashes adversary Sir Alastair Cook for the second morning in a row - and suddenly, what looked like a straightforward Essex victory is anything but.
S Cook b Overton 0 (Somerset 109 & 154 v Essex 180 & 4-2)
Thought Somerset were finished? Then think again.
Nightwatchman Sam Cook is bowled by the second delivery of the third day's play.
Could Craig Overton produce something sensational for the Cider Boys for the second time in the match?
Seven matches....no delays. Here we go.
Surrey 467 v Hampshire 152-7 (play resumes at 11:00)
Hampshire will begin the day trailing Surrey by a mammoth 315 runs after closing on 152-7 in response to Surrey's 467.
Kyle Abbott took three wickets in the first innings and he says the group is remaining positive for the task ahead.
"We didn’t have the best afternoon with the bat, there were some
tired legs but they bowled pretty well so we can’t be too disappointed," he told BBC Radio Solent.
"A few decisions
didn’t go our way a few dropped catches but that’s the way cricket goes. The boys are
still up and in good spirits. Unfortunately we just had a bad 20 overs or so and
there’s another opportunity to rectify that."
Kent 133-3 v Lancashire 506 (play resumes 11:00)
Scott Read
BBC Radio Lancashire commentator
It's hard not to talk about Matt Parkinson when the last nine
wickets in this match have fallen to spin, so on another glorious sunny day in
Canterbury I suspect many in the ground will be waiting for the moment he comes
into the attack.
His three wickets yesterday displayed his variations, with Crawley dismissed by what looked like a top spinner, Muyeye deceived by drift, and
Bell-Drummond fell to a lovely leg break. Looks set to be a fascinating day.
Derbyshire 505-8 dec v Sussex 174 (play resumes 11:00)
No surprise at the Incora County Ground where Sussex have been asked to follow-on after trailing by 331 on first innings.
The south-coast county have lost their last five County Championship games and they are going to have to produce something special with the bat if the half-dozen is to be avoided.
We have the normal unmatched service for you today from our BBC radio teams. Select a game from the promos at the top of the page to tune in and we will keep you up to date with what's going on at the other six grounds with regular text updates.
Somerset 109 & 154 v Essex 180 & 3-1 (play resumes 11:00)
Essex head coach Anthony McGrath was delighted to see his decision to pick Shane Snater ahead of Jamie Porter pay off as the paceman took 6-36 on day two against Somerset.
Porter has been a stalwart of Essex's successes in recent years and has taken 460 first-class wickets - but Snater's performance gave him match figures of 7-64 and they need only 81 more runs on day three to complete a first win of the season.
"Ports had a little bit of an injury in pre-season and he's not had loads of match time so it was a tough decision but one that's paid off," McGrath told BBC Essex.
Gloucestershire 227 v Yorkshire 334-8 (play resumes 11:00)
Yorkshire batsman Harry Brook insisted he is not contemplating the possibility of playing Test cricket after scoring 101 in his first Championship innings of the summer.
The right-hander has already made his England T20 debut and could be a contender as the Test side enters a new era.
"I'm trying not to think about that at all, I'm just trying to score as many runs as I can for Yorkshire and see how far we can get," he told BBC Radio Leeds.
On Joe Root's resignation as Test skipper and the possibility of him now playing one or two games for Yorkshire, Brook added: "He's one of the best players in the world so to add him to our team would be outstanding."
Darren Bett confirms that another good day is in store. For more localised forecasts, use the search box on the BBC Weather website.
Kent 133-3 v Lancashire 506 (play resumes 11:00)
Lancashire's Phil Salt admitted he had only himself to blame after missing out on a Championship debut hundred for his new county.
The former Sussex batter hit 97 off 117 balls - with 11 fours - but holed out off Hamidullah Qadri with the chance to become the third centurion of the innings there for the taking.
"It was one of those (balls) that 99 times out of a 100 you'd put it out of the ground. It was a long hop, really, so to hit it to cow (corner) after doing all the hard work was obviously very disappointing," he told BBC Radio Lancashire.
"But we're in a good position, we did exactly what we set out to do at the start of the game, so I'm just happy to make a contribution to help put us in a good position."
After second day's play
Division One
Gloucestershire 227 v Yorkshire 334-8
Yorkshire lead by 107 with 2 wickets standing
Kent 133-3 v Lancashire 506
Kent trail by 373 with 7 wickets standing
Somerset 109 & 154 v Essex 180 & 3-1
Essex need another 81 runs for victory
Surrey 467 v Hampshire 152-7
Hampshire trail by 315 with 3 wickets standing
Division Two
Derbyshire 505-8 dec v Sussex 174
Derbyshire lead by 331 runs
Durham 428 v Leicestershire 159-2
Leicestershire trail by 269 with 8 wickets standing
Nottinghamshire 302 v Glamorgan 354-9
Glamorgan lead by 52 with 1 wicket standing
No major England announcements this morning - so cricket fans around the country can focus their attention on the County Championship.
Somerset lost to Hampshire in three days last week and could be about to suffer the same fate, with Essex needing only 81 runs to win at Taunton.
Elsewhere in Division One, Hampshire are facing the possibility of having to follow-on against Surrey and Kent will need to bat well to stave off a similar scenario against Lancashire.
Welcome to our coverage. Play begins at 11:00.
BBC
Ben Stokes should replace Joe Root as England captain but he will need senior support - Vaughan
Last updated on 15 April 202215 April 2022.From the section Cricket
Ben Stokes should replace Joe Root as England Test captain, says former England skipper Michael Vaughan.
Root, who captained England for five years, stepped down from the role on Friday.
Vaughan told the BBC's Test Match Special podcast that vice-captain Stokes was best placed to take over but would need support.
"I don't see anyone else who could take the position and be guaranteed of their place in the side," Vaughan said.
"In Ben Stokes you have clearly got someone who has got a smart cricket brain, he's going to give it everything, he is certainly going to have the respect of the players around him."
Stokes took a break from cricket in July for his mental wellbeing but returned to the England squad for the Ashes series.
The all-rounder has not been training after suffering pain in his left knee during England's tour of the West Indies in March but he is hoping to make a return to county side Durham next month.
"Stokes is everything in a person and a player that you would want but he will need a lot of support around him because when you have got that all-rounder tag and they've got that persona that they think they can do everything," Vaughan said.
"You need a senior core around him to give him a few pointers.
"You need to have someone say 'listen Ben, just concentrate on what you're really good at' and that's out on the field, making decisions and trying to just give us your best performance."
The 30-year-old captained a young England side to a 3-0 ODI series victory against Pakistan last summer after a Covid outbreak caused England to name an entirely new 18-man squad.
"If he performs like we know he can he will lead the team by example," Vaughan added.
However, BBC cricket correspondent Jonathan Agnew said he had concerns about Stokes possibly succeeding Root.
"There are so few candidates that it rules out any kind of long-term appointment," Agnew said.
"Someone like Ben Stokes could be one if he is fit enough, but I do not know if it is good for Stokes or for English cricket if he was saddled with the captaincy.
"You look back at the big characters that have captained England like Ian Botham, Kevin Pietersen and Andrew Flintoff - they have all failed as captains. We all want Stokes to go out there and express himself."
Choosing the next captain will be the first task for the new management hierarchy, with England in the process of appointing a new managing director and head coach following the departures of Ashley Giles and Chris Silverwood after the Ashes.
Root led England for a record 64 Tests and won more (27) and lost more (26) than any other man to have led the side, though only one of those victories came in the last 17 Tests.
It had been expected that any decision on his future would only be made with the new managing director and head coach in place.
France24 - World
Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
Issued on: 29/03/2022 - 17:44
Lara BULLENS
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Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks.
It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.
Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.
“[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.
“Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.
On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement.
Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.
#Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M
March 26, 2022This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.
International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing.
Consequences of speaking out
The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.
“It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”
Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.
The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown.
Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.
“I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”
‘You could be next’
Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”
His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”
Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.
“There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”
It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.
The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.
In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.
But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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war in ukraineSolidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
The Observers
War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry
BBC
It's easy to romanticise the time-travelling soldier who refuses to surrender, the samurai spirit, the survivor – Mia Stewart
December 1944: in the final months of World War Two, a Japanese lieutenant named Hiroo Onoda was stationed on Lubang, a tiny island in the Philippines. Within weeks of his arrival, a US attack forced Japanese combatants into the jungle – but unlike most of his comrades, Onoda remained hidden on the island for nearly 30 years. The Japanese government declared him dead in 1959, but in reality, he was alive – committed to a secret mission that had instructed him to hold the island until the imperial army's return. He was convinced the whole time that the war had never ended.
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When he returned to Japan in 1974, Onoda received a hero's welcome – he was the last native Japanese soldier to return home from the war, and his memoir, published soon after, became a bestseller. His experience is told in Arthur Harari's epic, three-hour film Onoda: 10,000 Nights in the Jungle, which has won critical acclaim and created controversy since its premiere at the Cannes Film Festival in 2021, and opens in the UK this week. With the German film director Werner Herzog due to publish a novel based on his story in June, and Filipina-Australian filmmaker Mia Stewart to complete her own documentary later in 2022, it is evident that Onoda is an alluring subject. But with its themes of war, nationalism, and "fake news" more relevant than ever, his story remains as fascinating and contested a subject as it did upon his re-emergence nearly 50 years ago.
In the final months of World War Two, Japanese lieutenant Hiroo Onoda, pictured c1944, was stationed on the island of Lubang (Credit: Getty Images)
Onoda was conscripted into the Japanese army in 1942, where he was selected for guerilla combat training. At the Futamata branch of the Nakano Military School, his training defied the widely distributed Senjinkun battlefield code instructions, which forbade Japanese combatants from being taken prisoner and instructed them to die fighting or via self-sacrifice instead. "You are absolutely forbidden to die by your own hand," he was told upon being sent to Lubang in late 1944 – as recalled in his 1974 memoir, No Surrender: My Thirty-Year War. "Under no circumstances are you to give up your life voluntarily."
Onoda's mission was to destroy the Lubang airfield and a pier by the harbour, plus any enemy planes or crews who attempted to land. He failed, and as enemy forces took control of the island, he and his fellow troops retreated into the jungle. The war was soon over – but the leaflets that were dropped on Lubang to inform stragglers of Japan's surrender on 15 August 1945, were dismissed as fakes, by Onoda and the three remaining servicemen who stood by him. They remained hidden in the wilderness among stinging ants and snakes, living on a diet of banana skins, coconuts and stolen rice, convinced that the enemy was trying to starve them out.
Arthur Harari's film, Onoda: 10,000 Nights in the Jungle, has won acclaim and created controversy since it premiered at the 2021 Cannes Film Festival (Credit: bathysphere)
Search parties tried to find them, but Onoda assumed them to be Japanese prisoners, forced against their will. Photos from family members were believed to be doctored – Onoda was not aware that his hometown had been bombed and rebuilt. Jets heard flying overhead during the Korean War (1950-53) were thought to be a Japanese counter-offensive, while newspapers dropped on the island informing them otherwise were dubbed "Yankee propaganda". Onoda wrote in his memoir that, as early as 1959, he and comrade Kinshichi Kozuka "had developed so many fixed ideas that we were unable to understand anything that did not conform to them."
Kozuka was ultimately killed by shots fired by local police in October 1972, but Onoda remained on the island, alone, for another 18 months, before an encounter with an eccentric Japanese explorer named Norio Suzuki resulted in an agreement. If Suzuki could bring Onoda's commanding officer to Lubang with direct orders to lay down arms, he would comply. Suzuki's mission was a success – and Onoda's war came to an end on 9 March 1974.
Endurance and delusion
Arthur Harari, the French director of Onoda: 10,000 Nights in the Jungle, initially wanted to make an "adventure" film, having been inspired by writers like Joseph Conrad and Robert Louis Stevenson. But after learning of Onoda's story, and reading Bernard Cendron and Gérard Chenu's 2020 book, Onoda: Seul en guerre dans la jungle, 1944-1974 – a "documentary" text informed by interviews with Onoda, his family, his commanding officer Major Taniguchi, Norio Suzuki, and the authors' visits to Lubang – he realised he'd found the perfect source material. "The whole story was fascinating," Harari tells BBC Culture. "You can't not be struck by it."
Events recalled in Cendron and Chenu's book (which are also detailed in Onoda's memoir) are brought to life in Harari's film, with intimate experiences – like the camp's tense rice politics and New Year's rituals – expertly interwoven with scenes of violent conflict, and flashbacks to the lieutenant's indoctrination at military school. The island of Lubang is as much the star of the film as Onoda (played by Yuya Endo and Kanji Tsuda). Breathtaking wide shots take in flowing creeks, verdant jungles and blooming purple flowers, while images of tall palms over sandy shores are as evocative as the sounds of wind, rain and wild insects. It's a captivating tale of endurance and delusion – and the film was awarded a César for best original screenplay in February 2022, as well as the best film award from the French Association of Film Critics.
After his comrade Kinshichi Kozuka was killed, Onoda remained in hiding, alone, for a further 18 months (Credit: bathysphere)
But while acclaim for the film has been widespread, it has not been entirely universal – with Sight & Sound magazine notably critical of Harari's portrayal of Onoda, and the omission of any meaningful Filipino perspective. "With nationalist sentiment on the rise again in Japan," James Lattimer wrote, in a review published shortly after the film's premiere in Cannes, "making a film that essentially celebrates someone who appeared to fully assimilate its imperialistic ambitions is naive at best and insulting at worst; it's telling here that the Filipinos who appear are little more than cannon fodder."
Indeed, it has been alleged that atrocious violence was committed by Onoda's small group in the years after World War Two; these acts are conspicuously absent in his memoir, and are relatively diminished in Harari's film, too. There are accounts of up to 30 killings of Lubang islanders, "not just by gunshot wounds," filmmaker Mia Stewart tells BBC Culture, but from horrific injuries inflicted "with a sword or bolo knife." In Jonathan Hacker's 2001 documentary The Last Surrender, for BBC Two's Timewatch, meanwhile, a farmer named Fernando Poblete describes his gruesome discovery of a fellow islander's corpse: "the body was found in one place, and the head in another."
Harari admits that he had expected his film to be contentious – and while he doesn't defend Onoda's actions, he does justify his creative decision-making. The principle of his film, he says, is to "stand by [Onoda] like a member of his group," so as to understand the experience of a soldier who was "completely imprisoned" within his own point of view. (He draws parallels to the present-day conspiracy, denial and fanaticism seen around the world, and the dangerous actions that often go with them). Taking this perspective doesn't mean agreeing with Onoda, he says, pointing to the inclusion of semi-fictional scenes in which islanders are killed in cold blood as a result of Onoda's actions. "I tried to show that the violence in which the [Filipinos] live is an outraging violence, and that nothing can justify that... [but] it's a very difficult and tricky position for the mise-en-scène in a way, because I tried to manage both feelings."
Naoko Seriu, associate professor at the Tokyo University of Foreign Studies and author of the essay Le retour du soldat Onoda et ses résonances, praises the inclusion of these scenes, which contribute to what she feels is a less-than-heroic interpretation of the character. "The film shows that Onoda was feared and hated by the inhabitants," she tells BBC Culture, "[and while] these scenes do not measure up to the cruelty of the facts, they can raise doubts and can disturb the public, and invite them hopefully to reflect."
Allegations of atrocious acts of violence committed by his group are absent from Onoda's memoir, and diminished in Harari's film (Credit: bathysphere)
As is emphasised in Harari's film, Onoda was still a very young man – only 23 years old – at the time of his homeland's surrender, and likely heavily indoctrinated by the ideologies perpetuated by Japan during the war. "Soldiers were supposed to die for the cause," Onoda writes in his memoir (a truth underpinned by the country producing up to 5,000 kamikaze fighters in World War Two), and the repercussions for a soldier abandoning certain duties, or failing to adhere to traditional standards, were severe: "Even if the death penalty was not carried out, [a disgraced soldier] was so thoroughly ostracised by others that he might as well have been dead." To complicate matters further, Onoda's secret orders to survive using any means necessary and hold the territory until the imperial army's return effectively isolated him from his comrades. And it would have weighed heavily on him that he had already failed in his mission to destroy Lubang's pier and airfield.
"The ideology of no-surrender during the war was powerful," Beatrice Trefalt, senior lecturer in Japanese Studies at Australia's Monash University, tells BBC Culture, but this hardly explains the extent of Onoda's commitment. "There are, of course, lots of people who killed themselves, or ran into hopeless battles as a last-ditch effort, knowing they would die. But if wartime ideology was so powerful, and everyone was fanatical, how did they stop being fanatical in 1945? The answer is that it wasn't, and they weren't, and so the surrender was very welcome for most people." She concludes that Onoda was likely "a very uncompromising person" who refused to abandon his principles. "This refusal cost the lives of not only two of his comrades/friends, but of many civilians on Lubang. Therefore, when faced with the end, Onoda might have found it easier to convince himself that he didn't know [the war was over], rather than to face up to the destruction engendered by his own, stupid pride."
Onoda wasn't the only soldier who found it difficult to believe that the war had ended. In fact, many Japanese groups continued fighting long after the country's surrender. Twenty-one soldiers were rounded up on the island of Anatahan in 1951. Teruo Nakamura, a Taiwanese-Japanese soldier, endured 29 years in the jungle after the end of World War Two, on Morotai, in present-day Indonesia. And Shoichi Yokoi remained hidden in the Guam jungle until 1972. The latter revealed that he knew the war had been over for 20 years – but had been too frightened to give himself up. The key difference, says Seriu, is that many other Japanese holdouts "found ways to live in the formerly occupied country," and even started families in some cases. Onoda, on the other hand, "refused to live in collaboration with the inhabitants [of Lubang]."
A hero's welcome?
When Onoda landed back in Japan in 1974, he was cheered by a crowd of up to 8,000 people – a moment that was played out live on NHK, the country's national broadcaster. At that time, Japan was facing its worst economic performance in two decades, while more progressive views of the war, which included atonement for crimes, were becoming more widely held. Onoda offered a timely reminder of the traditional and positive Japanese virtues of bravery, loyalty, pride and commitment that had been widespread during wartime. His re-emergence offered a useful propaganda tool for the country's powerful conservatives – or at the very least, a good distraction. "He aligned himself with the powerful faction, and played the role that would allow him the most benefit," Trefalt says. "The money he made from the media frenzy was always going to be better than the measly veterans' pension."
Onoda was greeted as a hero, but he was at the same time seen as a victim, and then criticised as the embodiment of militarism – Naoko Seriu
In her book, Japanese Army Stragglers and Memories of the War in Japan, 1950-75, Trefalt describes the controversy that met Onoda's bestselling memoir. In one incident, war veterans confronted Onoda at a public launch event, "loudly questioning his account… and accusing him of concocting a pack of lies," she writes. Two years later, the memoir's ghostwriter Ikeda Shin published his own account, titled Fantasy Hero,believing that it was his responsibility to inform the public that he believed Onoda was not a hero, nor a soldier, nor even a brave man. "Onoda was greeted as a hero," Naoko Seriu says, of the breadth of interpretations of his character, "but he was at the same time seen as a victim, and then criticised as the embodiment of militarism." Onoda's reception, she concludes, "was never univocal."
Hiroo Onoda, pictured in 1974 leaving the Lubang jungle, where he had hidden for nearly 30 years (Credit: Getty Images)
If Harari's re-telling of Onoda's story (a "fiction" film that is, nonetheless, largely faithful to subjective factual accounts) is in any way naively romantic, he's not alone. It's a point that Penguin Random House emphasises in their description of Werner Herzog's forthcoming novel, The Twilight World – which is partly based on conversations Herzog held with Onoda prior to his death in 2014. "Part documentary, part poem, and part dream… a sort of modern-day Robinson Crusoe tale", reads the publisher's description. Evidently the fantastical elements of Onoda's legend are as alluring as its disputed truths.
Mia Stewart, who is completing a documentary that offers a Filipino perspective of events, agrees. On Search For Onoda's fundraising page, Stewart describes how her own mother grew up on Lubang being told stories about a "mythical soldier" who hid on the outskirts of their village and would cause harm to those who approached. "It's easy to romanticise the time-travelling soldier who refuses to surrender, the samurai spirit, the survivor," Stewart tells BBC Culture. "I was [also] in awe of Onoda when I first learned about him."
But the trailer for Stewart's film highlights the significant truth that is perhaps understated in other accounts of this story. The war didn't end in 1945 for Onoda; but it didn't end there for the Filipinos on Lubang, either. And the voice of the Filipino people needs to be heard, "so as to counter the image of Onoda as a hero, and to bring attention and justice for the victims and their families," she says.
Stewart encourages every person who comes across Harari's film or Herzog's book to seek out her documentary. And perhaps, with a story as complex, compelling and controversial as Onoda's, this simple conclusion is also the most logical. There are several sides to every story – the truth, however bizarre, or fantastic, or terrible we decide it to be, requires a consideration of all of them.
Onoda: 10,000 Nights in the Jungle is released in the UK and Ireland on 15 April.
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France24 - Monde
Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse
Publié le : 08/04/2022 - 12:30
Caroline DE CAMARET
Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.
Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
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Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
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Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
BBC
We've had company-wide meetings where [senior] employees were videoing in from vacation spots – Mark
In February, Mark’s employer, an energy firm based in Ohio, US, told him he had to return to the office. The software engineer’s bosses had praised his output while working from home, and he never missed a deadline. Yet, in a company with more than 1,000 employees, it was only Mark’s department that initially received instructions to go back three days a week.
“Our team is small and all of us are on the same page: we don’t need to be there,” explains Mark, whose surname is being held for job-security concerns. “For my day-to-day responsibilities, there are no benefits gained by being in the office – I can accomplish all my tasks from home.”
For Mark, the on-the-ground reality is that only his five-person team, and a smattering of others, are actually back in the workplace. “I can count on both hands the number of employees present most days. We’re at the bottom of the pyramid, and have been told flat out we need to be in the office.”
Senior-level colleagues at the company, however, still get to work remotely. Some of them are doing so while they travel around the US. “They’re never in the office,” says Mark. “We've had company-wide meetings where these employees were videoing in from vacation spots. Someone must have pointed out the optics – they've had their cameras off in the last few meetings.”
For Mark and his team, this disparity between who gets to work from home and who has to return to the office has created friction: different employees are subject to different rules, and it feels unfair that the rationale has never been explained. “It’s never been addressed by management,” he says. “While we can submit return-to-office queries during virtual meetings, they’re never been answered directly.”
As pandemic restrictions end, more and more companies are calling employees back to the office – yet the rules are not universal for all workers. Some bosses are allowing exceptions for individuals or particular groups of workers – moves hard to explain in the return-to-office world. While mandating certain behaviours from most employees, they’re allowing others to retain special arrangements.
But with some employees across an organisation working with very different attendance rules, tensions are beginning to bubble to the surface, impacting workplace dynamics.
‘No clear policy’
It’s no surprise calling staff back to the office is throwing up challenges. When the pandemic hit, employees had to switch to remote work almost overnight. As lockdowns bit and workers faced huge upheaval to their daily lives, managers had to be flexible about when and where teams got their jobs done; in some cases, parents changed their hours and cramped city-dwellers decamped to rural locations.
Two years on, many workers have crafted bespoke working set-ups that keep them productive outside traditional, in-office working patterns. Some of these employees are now being granted accommodations by employers to continue doing so; this group might include people who moved away from their work location during the pandemic and now want to keep their job remotely. There are also new recruits, hired on remote contracts.
A large chunk of the workforce, however, are being instructed by the same bosses to return to the office on a hybrid or full-time basis. That’s left employers with a problem: they’re appearing to show favouritism; bestowing flexibility to a select few workers, while enforcing restrictions upon the majority.
For bosses, it’s an easy move to call back those who still live within commuting distance to the office as well as junior-level employees. But mid- and senior-level workers may have greater leverage in keeping flexible arrangements. “More experienced employees often feel quite strongly about their desire for hybrid or remote practices,” says Helen Hughes, associate professor at Leeds University Business School, UK. “They often already have social capital and leverage nested in the relationships and reputation they’ve previously built.”
Given current labour shortages, experienced workers might also be in higher demand – particularly in sectors where competition for talent is fiercest. If companies want to keep them, they have to bend in some cases.
However, giving some employees special working conditions can create perceptions of inequity, potentially dividing teams and stoking resentment. “If the decisions around who works from home and who has to go into the office are seemingly unfair, and that some employees have had a better deal, it has the potential to drive in-groups and out-groups in the workplace,” says Hughes.
This creates the risk of cliques, she adds, and the creation of a two-tier workforce with a majority of in-office employees and a minority of remote workers, potentially forming rifts between teams. And a lack of company cohesion linked to aggrieved employees can lead to a raft of negative consequences that might impact workforce dynamics, says Amy Butterworth, consulting director at London-based flexible-working consultants Timewise. “The quality of work will suffer, there is a big hit in relation to inclusion and you won’t get the best out of teams.”
Some employees are reporting that senior-level workers are working from anywhere, while other workers are required to be in office (Credit: Getty Images)
As companies scramble to develop return-to-office policies, a lack of plausible explanation from bosses can exacerbate rising tensions. When digital-agency worker Sarah began a new job in the north of England, her employer said they’d need her at their headquarters on a full-time basis because she lived locally. Her colleagues, however, were allowed to work remotely because they weren’t a commuting distance away. “My boss didn’t have a clear flexible-working policy: they just made it up as they went along,” she says. “They said because it was easier for me to go in, I should be there every day.”
For Sarah, such workplace dynamics didn’t create resentment towards her colleagues – but towards her employer instead. “I was ultimately punished based on where I lived. Flexible working shouldn’t be about your proximity to the office,” she says.
‘Management themselves are ghosts’
By selecting which workers have to return to the office, and which can have flexible working, employers are inadvertently creating off-kilter workplace dynamics. It’s leading some employees to challenge such decision making at a corporate level.
In Mark’s case, he’s particularly angry his company has failed to explain why employees who worked productively in remote set-ups should be forced to return to the office. “We’ve been told flat out we need to be back in, yet management themselves are ghosts,” he says. “If internet access is all that’s required to complete your tasks, then work shouldn't be bound to any single location.”
I was ultimately punished based on where I lived. Flexible working shouldn’t be about your proximity to the office – Sarah
Butterworth says establishing fair working practises ultimately comes down to consulting directly with employees. “If a worker has a reluctance in returning to the office, then the employer has to demonstrate the value to the individual, their work and the wider team. And if people have been hired on specific remote contracts, that needs to be communicated on why they have a different set-up.”
Figuring out why employers are allowing one employee is to work remotely and asking another to come into the office can help reduce tensions in teams. “It’s about looking at the needs of a role, the team and the worker,” says Butterworth. “As long as people understand these decisions, it’s easier to find a solution.”
The danger is that without careful consideration and transparent processes in place, some workers will feel hard done by if they’re asked to return to the office while others aren’t. As well as an instant hit on morale, it can create issues between colleagues, driving deep wedges in the workplace over the longer term.
With little in the way of explanation as to why he has to be in the office, while others can work from anywhere, Mark is now looking for a new job. “[Managers] use phrases like ‘team building’ and ‘collaboration’ to justify the return-to-office push,” he says. “But I don’t think it’s fair for non-site-essential employees to report at the workplace. Companies incapable of flexibility will haemorrhage the quality employees.”
France24 - Monde
Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs
Publié le : 07/04/2022 - 16:12
Xavier CHEMISSEUR
Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.
L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.
"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"
Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :
"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."
Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.
"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."
Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme. L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :
"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."
Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer
Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.
"C'est un bon point de la Conférence : les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."
Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.
"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."
Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.
"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.
Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria
Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.
"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain."
Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.
"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."
Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."
Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."
"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"
Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :
"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."
Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
Publié le : 14/04/2022 - 22:52
David RICH
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Gauthier RYBINSKI
Ukrainiens, Américains et Canadiens considèrent que l’opération russe en Ukraine s'apparente à un génocide. Une position contestée par la France et l'Allemagne, qui estiment le terme inapproprié à ce stade. France 24 décrypte la polémique autour de l'utilisation de ce terme, qui divise les alliés de Kiev.
"Le mot de génocide a un sens et le mot de génocide doit être qualifié par des juristes et non par des politiques." Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé, mercredi 14 avril, son refus de qualifier l'opération russe en Ukraine de génocide à l'égard des Ukrainiens, tout en rappelant son engagement "depuis le premier jour au côté de l'Ukraine".
La veille, le président américain avait qualifié Vladimir Poutine de "dictateur" qui "commet un génocide à l'autre bout du monde". Une sortie qu'il avait nuancée par la suite expliquant qu'il revenait à la justice internationale de trancher.
Comment cette question est-elle devenue un point de contention entre les puissances occidentales opposées à l'invasion russe de l'Ukraine ?
"Une planification industrielle"
Qualifié juridiquement en 1948 suite à la Shoah par une convention des Nations Unies, le génocide est défini comme un crime "commis dans l'intention de détruire, de manière totale ou partielle, un groupe national, ethnique, racial ou religieux".
Trois cas de génocide qui ont fait l'objet de poursuites et ont été condamnés par des tribunaux internationaux : le génocide des juifs par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, celui des Tutsis au Rwanda par le pouvoir hutu en 1994, et celui des civils bosniaques musulmans à Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine, en 1995.
Les États ont également la possibilité de passer des lois pour reconnaître à l'échelle de la nation des génocides, comme c'est le cas en France pour le génocide arménien commis par l'empire ottoman à partir de 1915.
Les massacres reconnus comme des génocides ont pour point commun qu'il y a eu "une planification industrielle", explique Gauthier Rybinski, chroniqueur international à France 24. "Que ce soit avec la conférence de Wannsee pour les nazis, ou la radio des Mille Collines au Rwanda, on retrouve des traces de cette volonté."
Débat autour de "l'intention" russe
Début avril, cing semaines après le début de la guerre en Ukraine, le retrait russe de la banlieue de Kiev marque une nouvelle étape dans l'horreur. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rend alors dans la ville de Boutcha, où les corps de civils jonchent les rues. "Ce sont des crimes de guerre, et ils seront reconnus par le monde comme un génocide", déclare-t-il, utilisant ce terme pour la première fois à l'encontre de Moscou.
Depuis cette déclaration, le débat fait rage parmi les alliés de Kiev, la question étant de savoir si la Russie a sciemment planifié la destruction du peuple ukrainien. "Il est de plus en plus clair que Poutine essaie de balayer l'idée même qu'on puisse être ukrainien", affirme de son côté Joe Biden. Une position partagée par le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a déclaré qu'il était "absolument correct" d'utiliser le terme génocide pour décrire les actions de la Russie en Ukraine.
De l'autre côté de l'Atlantique, Emmanuel Macron et Olaf Scholz réfutent ce terme mettant en garde leurs alliés contre une escalade des mots vis-à-vis de la Russie qu'ils jugent dangereuse. "Nous avons envoyé des magistrats, des gendarmes pour aider l'Ukraine à documenter ces crimes de guerre", a expliqué mercredi le président français, qui estime l'emploi du terme "génocide" prématuré.
Protéger la procédure
Le 2 mars dernier, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), le Britannique Karim Khan, a annoncé l'ouverture d'une enquête sur la situation en Ukraine. Cette institution basée à La Haye est née en 2002 pour juger les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité, les génocides et plus récemment les crimes d'agression.
Mais pour l'heure, l'enquête en Ukraine ne semble concerner que des crimes de guerre. Ce qualificatif regroupe toutes les actions commises par des combattants à l'encontre des populations civiles, ainsi que l'utilisation d'armes interdites.
Pour le chroniqueur international de France 24 Gauthier Rybinski, la prudence de la CPI sur la question du génocide est essentielle pour protéger sa procédure. "Pour que les coupables puissent être jugés, il faut que les chefs d'accusations soient précis" explique-t-il. "Si le chef d'accusation de génocide n'est pas retenu, c'est toute une procédure qui tombe."
"Un génocide, c'est la volonté de faire disparaître totalement une population, un groupe de personnes", explique le général français Jean-Philippe Reiland, chef de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH), interviewé par l'AFP. "Il est compliqué de considérer que l'on veut faire disparaître tous les Ukrainiens en se basant sur un village ou un district."
Alors que la Russie nie toute exaction en Ukraine, Kiev poursuit ses efforts pour fédérer ses alliés. Le parlement ukrainien a adopté jeudi une résolution qualifiant de "génocide" les agissements de l'armée russe en Ukraine, appelant parlements, gouvernements et organisations internationales à faire de même.
Avec AFP
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ARMES LOURDESGuerre en Ukraine : le dilemme allemand de la livraison de chars à Kiev
CRIMES DE GUERRE
Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes
Le fil du 12 avril
Ukraine : des négociations avec Moscou "extrêmement difficiles", Joe Biden évoque un "génocide"
BBC
In some countries, tongue-tie cases have increased 10-fold
Purna Parmar had been looking forward to breastfeeding her son, Janav, after his birth in 2011. But whenever he latched on to her breast, she felt a searing pain. Soon, her nipples were sore, raw and bleeding. "I found it excruciatingly painful," says Parmar, a customer care executive in Mumbai, India. "And yet, I was wracked by guilt that I couldn't even do this basic thing for my child."
Everyone around her was dismissive of the problem, suggesting it was natural for new mothers to face some breastfeeding issues. Her pediatrician suggested she switch to formula. Instead, she put up with the pain and kept up with the feeding routine as best as she could. But as time passed, Parmar realised something was wrong. At parties, her son could never play with the other kids, because he was always the last to finish his meal. At home, mealtimes were draining. Janav lingered over his food, taking up to two hours to finish.
"At first, I thought he was a sluggish eater," says Parmar. "Even his walking was slow and unsteady. And he just couldn't balance on a bike." Rushing him only created more stress. Eventually, she pureed his meals, as he couldn't chew and swallow most foods. He was constantly exhausted.
In 2019, when Janav was eight years old, the mystery was finally solved: he was diagnosed with a severe case of ankyloglossia, also known as tongue-tie, a genetic condition now gaining attention from medical experts and families around the world.
The first signs of tongue-tie can be problems during breastfeeding. Later, children may struggle to chew and swallow food (Credit: Getty Images)
In babies born with tongue-tie, the thin strip of tissue that connects the underside of the tongue to the mouth is unusually tight. This means that instead of resting on the roof of the mouth, the tongue is tied to the floor of the mouth, which can prevent the babies from feeding properly.
The condition is thought to be genetic, and has been known for millennia, but can be hard to diagnose. In the United States, about 8% of children under one-year-old suffer from it, according to a review published in 2020.
Experts say that awareness of it has been rising around the world in recent years, and some countries have seen a more than 10-fold increase in diagnosed cases. In the US, both the number of tongue-tie diagnoses, and tongue-tie surgeries, have soared.
However, there are still families like Parmar's suffering through years of pain and stress caused by undiagnosed tongue-tie. In developing countries like India, healthcare providers may focus on fighting more immediate threats to babies' health, such as infections, and as a consequence, leave tongue-tie unnoticed and untreated for years. Even in countries where the condition is more frequently diagnosed, it can be overlooked.
Some years ago, Kate Canavan, a mother-of-two living in Raleigh, North Carolina, noticed her younger daughter Anna's speech was not very clear. Anna was only two years old at the time, Canavan had not had any breastfeeding issues, and her pediatrician told her not to worry about it. It wasn't until Anna was four that another pediatrician said something could be amiss and referred them to a speech therapist.
"The speech therapist told us that she had a lip-and-tongue-tie and if those weren't addressed, the speech therapy really wouldn't be very effective because her mouth anatomy was limiting her articulation," says Canavan, meaning, her daughter couldn't move her lips and tongue freely enough to speak clearly.
Trapped
The first signs of tongue-tie can be problems and pain during breastfeeding, as in the case of Parmar and her baby son.
"Children with tongue-tie can't extend their tongues beyond the tip of their lips. This results in ineffective latching, sucking and swallowing, all actions that are so essential for breastfeeding," says Ju-Lee Oei, a senior neonatologist at the Royal Hospital for Women in Randwick, Australia.
As the baby tries to move the trapped tongue and clamps down on the breast to try and feed, the result can be extremely painful for the mother.
For others, like Canavan's daughter, the problems emerge later.
Many children enjoy moving their tongue, which helps strengthen it. Tongue-tie can make those activities difficult or even impossible (Credit: Getty Images)
"Many children with tongue-tie will not have symptoms," says Amulya K Saxena, a consultant pediatric surgeon at Chelsea Children's Hospital, Chelsea and Westminster Foundation Trust and president of the European Association of Pediatric Surgeons, in an interview over email.
The tethering of the tongue itself can be hard to spot. The lingual frenulum is a strip of tissue extending from the back of the mouth to the midline of the tongue. If this tissue is restrictive, the tip of the tongue can't extend beyond the lips, the tongue-tie can be quite evident. However, there is a more hidden kind of tongue tie, located deeper in the mouth, which requires a health professional to detect and diagnose, Saxena says.
Children living with tongue-tie may find it hard to use their tongue freely, be it to play a wind instrument, lick their lips or an ice cream, or use their tongue to help clean their teeth during the day. "In some children, it may cause cuts under the tongue if the lingual frenulum gets trapped between the lower incisor teeth," Saxena says.
The tongue's awkward position, and weaker tongue muscle as a result of the lack of movement, can cause problems beyond the mouth.
"One of the biggest issues with tongue-tie is that the air-pressure balance in the mouth is affected, and this can cause nasal breathing that disrupts sleep," says Ankita Shah, a pediatric dentist and director of the Tongue Tie and Sleep Institute in Mumbai, who diagnosed Parmar's son's case.
Children with tongue-tie often contend with open-mouth breathing and snoring, she says, which affects the quality of their sleep. They wake up frequently with a congested nose, and tend to clench or grind their teeth while asleep, leading to neck and shoulder stiffness, and headaches. The constant discomfort, even if quite subtle, can affect their posture and overall wellbeing.
"We don't realise how much the alignment of the teeth, tongue and the jaw can influence an entire range of body functions," says Shah.
A quick fix?
In milder cases, the problem may resolve itself, says Saxena, the London-based surgeon. The connecting strip stretches as the baby feeds and moves her tongue, and over time, the tongue is less restricted. Advice on the right breastfeeding technique, massaging the frenulum, and exercising the tongue can all help resolve such mild cases, in his view. But if that doesn't work, or if the tongue-tie makes breastfeeding very difficult, he recommends the release procedure. This involves a small cut into the frenulum to help release the tongue.
However, all of these problems – struggling with feeding, eating, breathing, sleeping and speaking – can have other causes. And while in countries like India tongue-tie may be under-diagnosed, some doctors in other countries see a risk of over-diagnosing it.
We went from 10 cases of tongue-tie a month, to 10 per week - Ju-Lee Oei
"In 2017, when we had a huge surge in cases, we decided to look into it," says Oei. The Royal Hospital for Women in Randwick, Australia, where she works, records 4,500 births on average each year. Until that year, they usually had only 10 requests for tongue-tie surgery every month. "We went from 10 a month, to 10 cases per week," says Oei.
Cases at other hospitals in the area had risen too, and some practitioners were charging steep rates for the procedure. "We realised that the surgery was in high demand because it was seen as a quick-fix to correct breastfeeding troubles. However, cutting the frenulum to release the tongue doesn't magically solve all problems," she says.
The results of their global study, published in 2018, noted that the diagnosis of tongue-tie had risen more than 10-fold in some countries, varied considerably around the world and that greater efforts to standardise care were needed.
For some babies, releasing the tongue can help with breastfeeding. But not all feeding problems are caused by tongue-tie (Credit: Pedro Pardo/AFP/Getty Images)
This article is part of Family Tree, a series of features from the BBC that explore the issues and opportunities that parents, children and families face all over the world. You might also be interested in some other stories about babies' health and development:
You can also climb new branches of the Family Tree on BBC Worklife and BBC Culture – and check out this playlist on changing families by BBC Reel.
Since then, the guidelines at their hospital have changed, says Oei. Every child struggling to breastfeed because of suspected tongue-tie must now be assessed by a breastfeeding consultant. Surgery is recommended only after two-to-four weeks of trying to solve the breastfeeding issues with the consultant's support.
As Oei and her colleagues note in their research paper, even the relatively simple surgery used for tongue-tie should not be carried out lightly, as "subjecting infants to a surgical procedure, no matter how minor, causes pain, stress, possibly longer-term neurological harm".
Surgery and 'tongue yoga'
Saxena, the pediatric surgeon in London, has noticed that families are growing more aware of tongue-tie. "Patient support groups and professional bodies are now offering information on social media," she says.
In India, Shah has also observed a rise in the number of families seeking help, including those with older children. But she, too, advises against resorting to surgery too quickly.
Out of 10 patients who walk into her clinic, roughly only half will need surgery, says Shah. It depends on the severity of the tongue-tie, and its impact on the body, including the airways. "We evaluate the varying symptoms each patient has with this condition, and we ask ourselves if the problem is only because of the tongue-tie? We try to correct other associated problems first before opting for surgery."
While older children may need general anaesthesia, cases in younger children tend to be treated with local anaesthesia, Shah says. In the case of newborns, anaesthesia isn't used at all, as the risks would outweigh the benefits.
However, surgery is not the end of the treatment, says Carmelle Gentle, an independent midwife and breastfeeding consultant based in London. Gentle, who has set up a donation-based tongue-tie centre in South London, recommends that parents help the baby use and strengthen their tongue after the snip, through various exercises.
"We support babies to use their tongue in a new way," she says. "It's a bit like yoga. You may not be able to touch your toes at the beginning of the session, but regular, gentle practice helps you get there."
I was just so relieved that there was a name for what we were going through – Purna Parmar
For some, the growing awareness – and right diagnosis – can be life-changing.
Kate Canavan's daughter, Anna, was helped by surgery. "Because her frenulum was so thick and muscular, and she was so young, the speech therapist and an [ear, nose and throat specialist] recommended that the procedure be done with a surgical scissors and under general anaesthesia. That way, they would be careful to not damage surrounding tissue while releasing the tongue," says Canavan over email.
After the 15-minute procedure, Anna didn't need any pain medication and was able to eat and drink without any problems. She even went to pre-school the next day. Within a month of surgery, her speech improved dramatically.
Purna Parmar in Mumbai, whose son had suffered from tongue-tie for so many years, burst into tears when her doctor told her about the condition: "I was just so relieved that there was a name for what we were going through."
It then took her two years to convince her family that an operation was necessary, but it was worth it, she says. He had the surgery, and it helped. Today, Janav enjoys experimenting with different foods, can finish his meal in 20 minutes – and is then off to ride his bike.
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Valeurs Actuelles
Nice : des réfugiés ukrainiens à la recherche d’un emploi dans les secteurs en tension
La guerre en Ukraine fait rage depuis le 24 février dernier. Après le début de cette offensive de la part de l’armée russe menée par Vladimir Poutine, plusieurs millions d’Ukrainiens ont fui leurs pays. Et beaucoup se sont réfugiés en France, notamment sur la Côte d’Azur. Pour tenter de mener une vie normale et de s’intégrer, des Ukrainiens cherchent déjà un travail. C’est le cas de centaines d’entre eux à Nice, dans les Alpes-Maritimes. Le 7 avril dernier, un forum de l’emploi a été organisé dans la cour intérieure de l’hôpital Saint-Roch pour cette raison, relate Nice-Matin vendredi 8 avril. Cet événement était réservé aux Ukrainiens en recherche d’emploi, et tendait à favoriser les secteurs en tension.
« On ne prend l’emploi de personne »
Une initiative confirmée par le maire de Nice Christian Estrosi, auprès de Nice-Matin. « Tous les postes proposés ici aux réfugiés, qui veulent vivre dignement du fruit de leur travail et garantir un avenir à leur famille, sont ouverts et disponibles depuis plusieurs mois et pas occupés par les gens inscrits de longue date à Pôle Emploi », a assuré l’édile de la capitale azuréenne. Ainsi, « on ne prend l’emploi de personne », a-t-il rappelé.
Des postes inoccupés depuis des mois
Si le forum de l’emploi a attiré de potentiels travailleurs, il a également fait venir des recruteurs de différents secteurs (bâtiment et travaux publics, agriculture, hôtellerie restauration…). Benjamin Courant, représentant d’une entreprise de travaux publics basée à Carros, a d’ailleurs indiqué à Nice-Matin que « six postes » étaient à pourvoir dans son entreprise « depuis presque un an », mais qu’il ne trouvait « personne ». Pourtant, certains postes disponibles « ne nécessitent pas de qualification particulière ni de maîtriser parfaitement le Français ». Une véritable opportunité pour les réfugiés ukrainiens.
Nice : les dernières actualités
BBC
Workers in the Democratic Republic of Congo's deep cobalt pits would drop their shovels, colossal bucketwheels in Germany's brown coal mines would cease to strip mine
"If you can't grow it, you have to mine it" goes the miner's credo. The extraction of minerals, metals and fuels from the ground is one of humankind's oldest industries. And our appetite for it is growing.
Society is more dependent on both greater variety and larger volumes of mined substances than ever before. If you live in a middle-income country, every year you use roughly 17 tonnes of raw materials – equivalent to the weight of three elephants and twice as much as 20 years ago. For a person in a high-income country, it is 26 tonnes – or four and a half elephants' worth.
Extracting new materials continues to be cheaper than re-use for many substances, leading some experts to sound the warning about the increasing pressure of mines on the natural world. A growing chorus is concerned that environmental toll of mine-caused pollution and biodiversity loss, as well as the social impacts caused to local communities, could sometimes outweigh the benefits of mining.
But what if we stopped extraction of fossil fuels and minerals entirely? What if, in order to better protect the environment, humanity decided the contents of the Earth's crust were off limits?
It's an unlikely scenario, to be sure, and one that would cause hardship for many people – particularly if it happened suddenly. But imagining a world without access to the underground allows us to examine how dependent we have become on this ongoing extraction. It also invites us to consider the frivolousness with which we often then throw these materials away, and to examine the overlooked potential in this waste as a source of new materials.
So could considering the end of mining help to change how we use materials today?
Artisanal miners collect gravel from the Lukushi river searching for cassiterite – the major ore of tin – in Manono, Democratic Republic of Congo (Credit: J.Kannah/Getty Images)
Victor Maus, a researcher in geoinformatics and sustainability at the University of Economics and Business in Vienna, Austria, has spent the last three years pouring over satellite images of the Earth's surface to estimate the total area humans currently give over to mining. The results surprised him. "It's a country-sized area, and that's just with the mines that are reported," he says.
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The land size of mining had never been surveyed by satellite before, making it tricky to train a computer how to identify mines from thousands of photos. Maus and his team therefore had no choice but to make his estimates by eye, and spent hours tracing polygons around the shapes of open pits, shafts and waste tailings ponds. "I was seeing polygons in my sleep," he says.
Above ground, he found, mining sites covered around 100,000 sq km (38,600 sq miles), larger than Austria or five times the size of Wales. "And that's just the mines that are active," says Maus.
Mining is also one of the most basic forms of enterprise, and many locations are unreported. "In reality, the world's total mining area is even larger."
In a world of no mining, ghost towns would be created almost overnight
On the first day of a world that stopped mining, the activity across this collective expanse would grind to a halt. Workers in the Democratic Republic of Congo's deep cobalt pits would drop their shovels, colossal bucketwheels in Germany's brown coal mines would cease to strip mine, and the small boats in the Mekong delta would stop sucking up sands.
The first shockwave would be to jobs. Across the world, ending mining would terminate an estimated four million formal jobs in the industry. And the toll wouldn't stop there.
"There's a number of [further] people that rely indirectly on mining sites that would make it greater," says Eléonore Lèbre, who researches the social impacts of mining from the University of Queensland. More than 100 million livelihoods in work connected to artisanal mining – groups and individuals that mine on smaller scale, often informally – would be lost.
Lèbre's research has involved studying the effect of mine closure on towns in remote Australia. "In rural areas, where there might have been mining operations for decades, you have communities that have grown to depend on them." In a world of no mining, ghost towns would be created almost overnight.
The town of Pedro de Valdivia, Chile, was deserted when a nearby mine closed. In a world of no mining, ghost towns would be created almost overnight (Credit: M.Bernetti/Getty)
These impacts wouldn't stay confined to those communities for long. By day seven, massive ripples would be felt in society. "Energy would be the chief worry," says John Thompson, a mining consultant and professor of sustainability based in Vancouver. "And coal would be the first to go."
Coal is heavy and bulky, so it moves around the world in short supply chains – often going straight from mine to power plant. "Because it takes up so much space, power stations don't have much to rely on in terms of stockpiles," he says. The constant conveyor belt would empty very quickly if mining came to an end.
With 35% of the world still relying on coal for electricity, few countries would escape a sudden energy crisis. However, coal use for electricity generation is not equal the world over – it is 15% in Europe, 63% in China and 84% in South Africa – so energy inequality between countries would soon be felt.
To cope with this cut off from electricity, governments might begin looking to the past. The UK's mining strikes of the 1970s, where rolling blackouts and electricity rations were enforced, could be used as a form of damage control. "The three-day-week policy could make a comeback," says Thompson, referring to how the UK government reduced working and manufacturing to three days instead of five to handle the electricity shortage from the strikes and the oil crisis of 1973.
An indirect, but crippling effect of such electricity drops in the modern day would be the cut to communications. The internet, many of whose servers still rely on coal-powered electricity, would be slashed or reduced. Mobile phone networks might hang on for longer, but with less electricity in the grid, charging devices could become a luxury. Corded land lines, which are connected to centralised telephone exchanges, would last longest – at least as long as back-up generators and batteries could keep them going.
We mine vastly more sand than anything – Aurora Torres
Soon after, bulky materials would become scarce. Stocks of sand and gravel, which are essential ingredients for making concrete, are relatively shallow. Reserves of the two would be depleted within two to three weeks, says Thompson.
"Sand and gravel are the most mined solid materials by mass," says Aurora Torres, who researches the environmental pressures of sand use at the Catholic University of Louvain, Belgium. "We mine vastly more sand than anything." The UN estimates we get through 40-50 billion tonnes of sand per year. (Read more about the world's extraordinary demand for sand.)
There is some capacity to recycle used concrete, but the rate at which we use fresh concrete far outstrips current recycling rates. There would also be quality concerns. "Most recycled concrete is 'downcycled' to lower-grade uses such as road building," says Torres. So while there would be a rush to implement better recycling processes, in the short-term, the building of new homes would plummet.
Meanwhile, the temperature in existing homes would become increasingly uncomfortable as gas stores began depleting after a handful of weeks, reducing power for heating and cooling. In economies that rely on gas-fired power stations for electricity such as the United Arab Emirates (95%), Russia (45%), the US (41%) and the UK (36%), blackouts would become more frequent. Any plastics production able to remain working would be restricted to recyclables as its gas feedstock disappeared.
In a world of no mining, old wastes and tailings ponds could present an opportunity to access metals (Credit: M.Bernetti/Getty)
But there is more to modern society than energy and buildings. "It's after about two months that things would get really interesting, as the mining halt would hit metals," says Thompson. Many mined metals are traded through exchanges in London and New York, where numbers and figures swapped over the trading floor denote the real-life movement of physical stockpiles between warehouses all over the world. For copper, an excellent conductor which is essential for almost all electronics, stockpiles would dwindle to nothing in around six to 10 weeks, Thompson estimates.
This would lead the price of metals to skyrocket. "It's not hard to imagine that theft would increase at this point," says Thompson. When the copper price rose to all-time highs in the 2010s, crime rose with it. Buildings, streetlamps, train lines – anything with copper in – were stripped of their cables for resale. Theft might increase for all the industrial metals – copper, iron, aluminium, zinc, lead and nickel – which by mass account for 98% of all mined metals. The shortage would reveal how much this handful of metals have become the lifeblood of society.
The production of petrol, diesel, plastics and road asphalt would come to end. And with them, the fossil fuel age
Most countries mine something. China, Australia and the US are the global leaders for production value of raw materials, but extraction makes up a far larger share of the economy for some other nations. In at least 18 countries, metallic minerals and coal account for more than half of all exports; for some of these, it's more than 80%. In a no-mining-of-metals scenario, the entire economies of countries such as Suriname with its industrial gold mining, the Democratic Republic of Congo, where cobalt is king, and Mongolia, a leading exporter of copper, would be at risk.
Simon Jowitt, an economic geologist at the University of Nevada, Las Vegas, does not mince words on what he thinks the end of metals mining would look like. "It would be the end of society as we recognise it today," he says, noting that we mine more now than we ever have before.
A good example of our increasing reliance on a wide array of metals is the average mobile phone, says Jowitt. In the 1980s, a mobile needed 20 or so different elements. A new smartphone today needs more than twice that. "Modern life is simply minerals- and metals-intensive. We wouldn't be having this conversation without them," he quips via video call from his home in Nevada.
Around three months after the end of mining, stockpiles of rare earth metals and other metals useful to technology would be finished, leading to worrying trends for the pharmaceutical, car, electronics and construction industries. This would lead to massive unemployment that on "a never-before-seen scale", says Thompson.
Pressure would soon increase to redirect all metals recycling into renewables
Just in time for the collapse of supply chains, oil reserves would finally run out. The US's strategic petroleum reserve, the largest fallback oil stockpile in the world, contains 730 million barrels of oil stored in salt caverns across the country – enough for three months at most. The production of petrol, diesel, plastics and road asphalt would come to end. And with them, the fossil fuel age.
After a handful of months, global food supplies would be in crisis. An estimated 50% of food production depends on synthetic fertilisers, which are made up of varying formulas of phosphorus, potassium and natural gas. Lower crop yields could lead to food shortages. "Particularly in countries where climate doesn't support food production," says Thompson.
The constant conveyor belt of coal would empty very quickly if mining came to an end (Credit: Saeed Khan/ Getty Images)
Nuclear fuel is stocked months in advance, so it could be up to a year before society ran out of nuclear power. Renewables, however, would be the ultimate kingmakers. Nations with the highest renewable power generation per person would be at a huge advantage. Iceland and Norway, which both source nearly all their power from hydroelectric and geothermal sources, would be among the best equipped nations to ride out the socio-economic storm.
In a cruel twist of fate, though, despite huge demand for new renewable power, deployment rates of wind and solar power would slump. The paradox of renewables is that, in their current form, they need unprecedented volumes of non-renewable mined materials.
"Increasing renewables, while it means fewer fossil fuels out of the ground, means large upticks in battery metals such as cobalt and nickel," says Thompson. Solar panels demand large amounts of silicon for the semiconductors in their cells. Wind turbines need rare earth metals such as neodymium for powerful magnets that generate electricity with the turn of the blades.
Pressure would soon increase to redirect all metals recycling into renewables. "We do recycle a fair amount already," says Jowitt. "Most of the base metals and a handful of other elements are already recycled at their end-of-life by a rate of more than 50%."
Other metals that are critical to renewables, however, such as rare earths, are "lost by design", he says. "The way we currently use them is inherently non-recyclable." This is because technologies use tiny amounts of more and more elements, all in different ways, making it difficult to separate them to get the individual metals out.
There may also be the development of new biomaterial that could mimic or replace the role of metals – John Thompson
But even if technology developed to extract these tiny quantities of rare earth metals, it's unlikely that it would meet the amount needed to vastly expand renewable energy. "The metals demand is already set to exceed current production many times over," says Jowitt. According to the World Bank, in a world on track to keep global warming below 2C, the annual production of graphite, cobalt and lithium will be five times higher by 2050 than today's production.
There is also a huge inequality in the current distribution of already-extracted metals across the world. Most mined and processed metals are in use in the Global North, where they have been imported, meaning populations in the Global South would have less access to recyclable material. The richest 20% of the global population have access to 60-75% of the world's in-use metal stock per capita, according to one study, a spread even more unequal than carbon emissions inequality. A new world with no mining would have to think carefully about equal access to materials.
An unprecedented rush for research could lead to breakthroughs in recycling technology and circular design, however. "Products would be designed so that they last longer or so that they can be taken apart more easily, and the components returned into the system," says Thompson. This would be an about-face for the tech industry, which today creates produces batteries that are notoriously difficult to recycle. Research might be funnelled into methods of gleaning metals without mining, such as the electrolysis of seawater and brines. "There may also be the development of new biomaterial that could mimic or replace the role of metals," says Thompson. "Luckily these would probably be more recyclable.
Aerial view of the Alto Bandeira iron ore mine in Brazil. Copper, iron, aluminium, zinc, lead and nickel together account for 98% of all mined metals (Credit: M.Pimentel/Getty)
Meanwhile, energy production might need to adapt to smaller, more decentralised systems, probably using already-invented tech. Last year, the environmental campaign group Seas At Risk imagined a society in 2050 that had banned mining in 2020. Bereft of a constant supply of metals, the blueprint completely overhauls the electricity grid, with a transition from large, metals-heavy solar and wind farms to decentralised and low-tech distribution. "Direct hydro- and wind-power were other age-old technologies that made their comeback, not only for industrial applications but even for water-powered household devices," it says. Instead of large lithium-ion batteries, compressed-air systems, thermal energy storage and gravity batteries become the champions of energy storage.
A mine that is abandoned can have chronic pollution for hundreds if not thousands of years – Eléonore Lèbre
Seas At Risk argues for the importance of rethinking energy consumption in a no-mining scenario, as well as for careful environmental policy. Without a clear vision, controversial biofuel production might make up the energy shortfall, with vast areas of land given over to forestry practices to provide wood as a source of building materials, energy and biofuels.
But the work wouldn't stop there. For Lèbre, who researches mine closure, the closed mines themselves would be a huge source of concern. If all mining stopped there would still be an area at least the size of Austria with degrading and in some cases dangerous levels of heavy metals. "Mining is a process of entropy. We are bringing material from locked-up concentrations underground and letting them out into the world."
Ensuring the clean-up and and rehabilitation of these areas would be vital. Mines usually operate at depths below the water table, which need to be constantly dewatered using pumps. When a mine is abandoned, the ground water gradually refloods underground passages and mineral seams over many months, creating acidic reservoirs of water. Above ground, meanwhile, tailings ponds and piles of low-grade ore with traces of heavy metals lie in wait. "All of this material is exposed to water and oxygen," says Lèbre. Exposing such elements to, well, the elements, wreaks havoc on ecosystems, soils and water supplies through acid leaching. "A mine that is abandoned can have chronic pollution for hundreds if not thousands of years," says Lèbre.
Cleaning up a mine consists of reducing water acidity, detoxifying the soil and treating waste before reintroducing flora and fauna to the site. It's a lengthy, expensive process and can cost billions for a single, large mine. Avoiding an environmental catastrophe, and cleaning all the world's mines at once, would cost hundreds of billions or even trillions.
Mining is not going anywhere anytime soon: in fact, experts predict a new surge in metals and aggregate mining over the coming decades
Global inequalities would be seen in this mining clean up too. Maus, in his tracing of polygons across the map, has discovered that the majority of reported mines are located in the tropics, one chapter of a larger shift of mining from the Global North to the Global South over the last century. In a world that ended mining, these regions would have the bigger burden of the clean-up projects.
With healthy soils and water re-established, though, eventually nature would return to mining sites. Wastes and tailings ponds, meanwhile, could present an opportunity to access metals. "Most of a mine's desired elements are [the very same] pollutants present in the waste," says Lèbre.
Mining is not going anywhere anytime soon: in fact, experts predict a new surge in metals and aggregate mining over the coming decades. With the exception of a handful of elements, such as lead and tin, the extraction of all metals is even increasing on a per capita basis, notes Jowitt.
Warranting more concern, perhaps, is the fact that more mining will likely create more land impacts. Mining and biodiversity researcher Laura Sonterand her colleagues recently warned that mining the materials needed for renewable energy will increase the threats to biodiversity. Without careful planning, these new threats could surpass those avoided by climate change mitigation.
Perhaps in time, the concept of material footprints, as an addition to carbon footprints, will catch on with governments, as they increasingly realise how much care we need to take of all our non-renewable resources.
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France24 - Monde
Le tireur présumé du métro de New York a été placé en détention
Publié le : 15/04/2022 - 02:06
FRANCE 24
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Frank James a comparu, jeudi, devant un tribunal fédéral de Brooklyn, deux jours après la fusillade dans le métro new-yorkais qui a fait une trentaine de blessés. Accusé d'avoir "semé la terreur dans toute la ville", le suspect a été placé en détention provisoire.
Frank James, l'homme soupçonné d'avoir tiré mardi dans une rame de métro à New York le matin à l'heure de pointe, faisant 30 blessés dont 10 par balle selon la justice, a été placé en détention provisoire jeudi 14 avril, accusé d'avoir "semé la terreur dans toute la ville".
Vêtu d'une ample chemise kaki, le suspect, un Afro-Américain de 62 ans arrêté mercredi sans résistance dans la rue à Manhattan, a comparu pour la première fois devant le tribunal fédéral de Brooklyn.
En silence, prenant parfois des notes entre ses deux avocates, il a écouté les charges qui pèsent contre lui, notamment celle d'"attaque terroriste" qui lui fait risquer la prison à vie. La juge Roanne Mann a ordonné qu'il soit placé en détention provisoire.
Il "a ouvert le feu sur les passagers d'une rame de métro bondée, interrompant leur trajet matinal comme jamais cette ville ne l'avait vu depuis plus de 20 ans", a déclaré la procureure Sara Winik, une référence aux attaques meurtrières du 11 septembre 2001 qui ont durablement traumatisé New York.
Le suspect portait un masque à gaz et avait déclenché deux engins fumigènes, remplissant la rame de fumée avant de tirer. L'accusation a revu à la hausse le bilan, en le portant à 30 blessés, dont 10 par balles, contre 23 au départ.
"Soigneusement planifiée"
"Son attaque était préméditée, elle a été soigneusement planifiée et elle a semé la terreur parmi les victimes et dans toute la ville", a ajouté la procureure.
L'avocate de Frank James, Mia Eisner-Grynberg, a mis en garde contre tout "jugement hâtif" de son client, déjà arrêté 12 fois dans le passé pour divers délits. "Hier (mercredi), M. James a vu sa photo dans les informations, il a appelé la police pour aider, il a dit où il se trouvait", a-t-elle affirmé.
La police avait remonté la trace de Frank James notamment grâce à la clé d'une camionnette qu'il a louée, découverte sur la scène de crime. L'homme disposait d'une page YouTube, baptisée "prophetoftruth88" (prophète de vérité) où on le voyait se lancer dans de longues tirades, parfois décousues et véhémentes, sur les questions raciales et l'insécurité à New York.
Signalement
Les circonstances dans lesquelles le suspect a été arrêté dans le quartier de l'East Village n'étaient pas totalement éclaircies. Outre le suspect lui-même, d'autres particuliers ont assuré avoir signalé sa présence à la plateforme téléphonique "Crime Stoppers" de la police new-yorkaise, qui avait mis sur la table une récompense de 50 000 dollars pour cette affaire.
Ainsi, un technicien syrien de 21 ans, Zack Tahhan, arrivé aux États-Unis depuis cinq ans, est devenu une vedette des réseaux sociaux, où circulait le mot dièse #ThankYouZack, après avoir revendiqué avoir repéré Frank James et prévenu la police, tout près du lieu de l'arrestation.
"Personne ne m'a contacté pour une récompense. La grosse récompense ce sont mes soutiens", a écrit Zack sur son compte Twitter, dans un message qui renvoie à une page permettant de lui faire des dons.
Mais Francisco Puebla, le gérant mexicain de Saifee, un magasin de jardinage situé dans le même coin, a affirmé à l'AFP que c'est son intervention, et pas celle de Zack Tahhan, qui a été déterminante.
Selon la police, il y a bien eu un signalement qui a localisé le suspect dans un McDonald's. "Les agents sont arrivés au McDonald's. Il n'y était pas. Ils ont conduit dans le quartier, ils l'ont vu au coin de Saint Marks (Place) et de la Première avenue et l'ont arrêté", avait raconté mercredi un responsable de la police new-yorkaise, John Miller.
Avec AFP
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À New York, l'auteur présumé de l'attaque dans le métro arrêté
New York : au moins 23 personnes blessées après des tirs dans le métro
France24 - Monde
"Nous sommes en route pour la mort" : en Arabie saoudite, quatre Ouïghours risquent une extradition vers la Chine
Publié le : 14/04/2022 - 19:45
Thaïs Chaigne
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L'Arabie saoudite est accusée par plusieurs ONG d'avoir arrêté arbitrairement quatre Ouïghours et de vouloir les extrader vers la Chine, où leur sort est extrêmement incertain. Il s'agit de deux hommes qui s'étaient rendus dans le pays pour effectuer un pèlerinage à La Mecque, en novembre 2020, et d'une mère et sa fille de 13 ans, arrêtées le 31 mars 2022 selon plusieurs sources. Des vidéos d'appels au secours circulent sur les réseaux sociaux.
Selon plusieurs associations de défense des droits de l'Homme, dont Amnesty International, une mère et sa fille de 13 ans, ainsi que les deux hommes risquent l'extradition imminente vers la Chine, pays accusé de mener une politique de répression envers cette minorité musulmane de l'ouest du pays. Le 9 avril dernier, Buheliqiemu Abula, la mère, avait enregistré une vidéo d'appel à l'aide à l'arrière d'un camion de police qui l'emmenait avec sa fille vers Riyad.
4 pèlerins ouïghours dont 1 mère & sa fille de 13 ans sont sur le point d'être déportés par 🇸🇦 vers les camps de concentration 🇨🇳.J'appelle toutes/tous les Musulmans dignes de ce nom, au boycott de pèlerinage ! Interpellez @arabiesaouditefr #ArabieSaouditeCollabo #BoycottHajj pic.twitter.com/Udb4tpL8Ya
April 10, 2022"Nous sommes dans une voiture de police. Sauvez-nous, nous sommes en route pour la mort. Ils nous emmènent à Riyad pour nous envoyer [en Chine]",implore-t-elle en ouïghour dans cette vidéo relayée depuis le 9 avril par les militants et les associations de défense de droits de l'Homme sur Twitter, pour alerter sur leur sort.
Sur les images, on aperçoit brièvement le visage d'une jeune femme qui porte le hijab, présentée comme sa fille de 13 ans, ainsi que l'intérieur du véhicule, avec un plan sur une petite grille blanche. On entend le bruit de la route en arrière-plan.
Arrestations arbitraires
Cette vidéo a été envoyée le 9 avril par Buheliqiemu Abula à une membre de l'ONG Human Rights Watch (HRW) avec qui elle était en contact. Selon Laura Harth, de l'ONG Safeguard Defenders, également mobilisée pour les aider, Buheliqiemu Abula et sa fille ont été arrêtées, sans motif, le 31 mars à La Mecque, puis emmenées à Jeddah, avant d'être conduites le 9 avril dans un centre de détention à Riyad. "Depuis [le 13 avril], c'est difficile d'avoir plus de nouvelles. Au dernier contact que nous avons eu avec elle, elle disait que son départ pour la Chine, à Canton, était imminent."
Buheliqiemu Abula est en Arabie saoudite depuis au moins deux ans. Son ex-mari, lui aussi Ouïghour, est détenu depuis novembre 2020 avec un de ses amis en Arabie saoudite. Ils étaient venus faire leur pèlerinage à La Mecque (oumra) en février 2020.
Parce qu'elle était en Arabie saoudite, leur lien conjugal lui permettait de rester en contact. C'était donc la seule personne qui pouvait donner régulièrement des nouvelles des deux hommes. Leur dernier échange téléphonique remontait au 20 mars.
Le sort de ces quatre Ouïghours, une fois sur le territoire chinois, est très préoccupant. Des centaines de milliers de Ouïghours seraient enfermés dans des camps et poussés à assimiler la culture chinoise, emprisonnés arbitrairement, mis au travail forcé, et pour certains, sujets à des actes de torture. Un traitement inhumain documenté par de nombreux témoignages, rapports d'ONG et enquêtes journalistiques et décrit comme un génocide par plusieurs parlements, dont l'Assemblée nationale française, mais nié en bloc par Pékin.
"Nous n'avons pas entendu la voix de mon père depuis bientôt deux ans"
L'ex-mari de Buheliqiemu Abula avait été arrêté avec son ami, Aimidoula Waili, un dignitaire religieux. La fille de ce dernier a 21 ans et étudie à Istanbul. Elle avait tenté de sonner l'alarme dans plusieurs vidéos publiées sur son compte Twitter. La rédaction des Observateurs de France 24 a pu échanger avec elle. Elle a quitté la Chine avec son père et sa sœur en 2016, juste avant que la situation ne se dégrade au Xinjiang.
Mon père est allé en Arabie saoudite pour le pèlerinage [de La Mecque] en février 2020. Il allait rentrer en Turquie, mais c'est devenu compliqué à cause de la fermeture des frontières liées au coronavirus. Puis il a été arrêté par le gouvernement saoudien en novembre 2020 avec son ami sans aucune justification.
Depuis, nous n'avons pas pu communiquer avec mon père. Nous ne l'avons pas vu ni même entendu sa voix depuis bientôt deux ans.
Merhaba! Böyle bir üzücü haberi sabahın bu saatinde paylaşmak istemezdim. Ama durumun aciliyeti ve ciddiyeti sebebiyle paylaşmak zorundayım! İki kişi göz göre göre Çin’e gönderilmek üzere, ölüme gönderilmek üzere! Buna sessiz kalmayın! Burada iki kişinin hayat-memat meselesi! pic.twitter.com/eHzznJsqKx
March 18, 2022
Je n'ose même pas imaginer ce qui se passera s'ils sont renvoyés en Chine. Je crains qu'ils soient exécutés ou emprisonnés, qu'ils subissent toutes sortes de tortures. (...) Il n'a rien fait de mal. Il ne nous reste que quelques heures pour les sauver.
"J'ai plusieurs fois essayé de la convaincre de rentrer en Turquie"
Abduweli Ayup, un Ouïghour installé en Norvège qui tente d'alerter les membres de sa communauté sur le danger de se rendre en Arabie saoudite pour faire leur pèlerinage, a documenté une trentaine cas d'extraditions vers la Chine de Ouïghours depuis trois pays musulmans, dont l'Arabie saoudite.
Je suis en contact avec Buheliqiemu depuis bientôt deux ans, notamment parce que c'est la seule qui pouvait donner des nouvelles des deux hommes ouïghours détenus en Arabie saoudite. Lors du dernier échange que j'ai eu avec elle, elle m'a dit qu'elle avait pleuré, qu'elle avait très peur.
J'ai plusieurs fois essayé de la convaincre de rentrer en Turquie, où elle avait un permis de résidence. Je lui disais que j'avais déjà suivi une trentaine de cas similaires et à chaque fois, j'ai été impuissant et n'ai rien pu faire pour éviter les déportations. Je lui ai dit que si elle se faisait arrêter, tout ce que je pouvais faire c'est transmettre son histoire aux journalistes et aux ONG. Mais elle me disait qu'elle ne voulait pas abandonner son ex-mari, qu'elle était la seule à pouvoir l'aider.
Le 13 avril, Amnesty International a indiqué dans un communiqué transmis à notre rédaction que la police saoudienne aurait annoncé à Buheliqiemu Abula et sa fille qu'elles devaient se préparer pour un départ dans la nuit vers Canton, en Chine. Selon les dernières informations communiquées par Safeguard Defenders à notre rédaction le 14 avril à 14 h, les quatre Ouïghours seraient toujours à Riyad.
Des Ouïghours extradés par des pays musulmans
Chaque année, entre un et deux millions de Musulmans se rendent à La Mecque pour le pèlerinage, l'oumra ou le hajj, cinquième pilier de l'Islam. Les autorités saoudiennes supervisent et font payer ce pèlerinage essentiel pour les pratiquants du monde entier, y compris pour les Ouïghours.
#Uyghurs protest today in front of @SaudiEmbassyUSA in DC.Calling on #Saudi officials & authorities to stop the deportation of 4 #Uyghurs at the behest of #China!@FreeUyghurNow @UyghurProject @Uyghur_American#FreeUyghurs #StopSaudiDeportation1/2 pic.twitter.com/fFrtnZAkL9
April 10, 2022Amnesty International a souligné que le renvoi forcé de ces quatre Ouïghours constituerait "une violation inadmissible des obligations de l'Arabie saoudite en vertu du droit international".Auparavant, dans un communiqué du 1er avril, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) avait également appelé le pays à ne pas extrader les ressortissants chinois ouïghours.
L'Arabie saoudite est un allié essentiel de la Chine et a soutenu plusieurs fois la politique officielle du pays au Xinjiang. Lors d'une visite du prince héritier, Mohamed ben Salmane, à Pékin en février 2019, il a notamment défendu le droit de la Chine à prendre des mesures "antiterroristes", selon les médias chinois.
Contacté par notre rédaction, le ministère de l'Intérieur saoudien n'a pas donné suite à nos sollicitations.
Plusieurs autres pays musulmans ont été accusés d'être silencieux ou même complices de la politique chinoise envers les Ouïghours. Entre 2017 et 2019, l'Égypte a aussi été accusée d'avoir renvoyé près de 20 ressortissants ouïghours en Chine. Au Maroc, la justice a confirmé l'extradition en décembre 2021 d'Idriss Assan, un Ouïghour de 34 ans arrêté à son arrivée à Casablanca, à la demande de la Chine, au nom d'accords bilatéraux entre les deux pays.
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[Entretien] Stéphane Le Rudulier : “La Macronie est un éteignoir de la démocratie”
Valeurs actuelles. Votre parti incarné par Valérie Pécresse a pris une gifle électorale encore plus forte à Marseille — où il n’a recueilli que 3,02 % des voix exprimées — que sur le plan national. Quelles leçons en tirez-vous ?
Stéphane Le Rudulier. C’est évidemment une énorme déception. J’y vois plusieurs explications. D’abord la candidate, qui malgré sa pugnacité, n’a pas réussi sa rencontre avec le peuple. Ensuite le flou du corpus idéologique des Républicains, notamment sur le régalien, qui est à rebâtir. C’est une responsabilité collective, car nous n’avons pas réussi à affirmer nos valeurs de droite. Les électeurs ont privilégié des positions plus nettes ou radicales. Il va falloir retravailler en partant de la base, des militants. Ce n’est pas la défaite de la droite, qui est majoritaire dans le pays, mais celle d’une candidate.
Vous avez pris la tête de la fédération LR des Bouches-du-Rhône, le 7 mars dernier. Est-il encore temps de sauver les meubles ?
Dans le département, nous avons choisi de préserver l’unité des Républicains à tout prix. Nous avions une vie militante au point mort, avec peu d’animation. Malgré tout, nous avons toujours 5 500 adhérents à jour de leur cotisation. C’est un signal fort. Contrairement à ce que l’on dit, les Républicains sont bien présents dans les Bouches-du-Rhône. Nous sommes la première force politique du département et la troisième fédération de France, derrière les Alpes- Maritimes et l’Île-de-France. Il faut revivifi er en s’appuyant sur les élus locaux, les maires, les conseillers départementaux et régionaux. Il est essentiel de nous préparer pour les législatives.
Le départ de Martine Vassal est-il une trahison ou une clarification ?
Je ne suis pas dans l’invective. Elle a présenté des arguments pour justifier son départ que je ne partage pas. Martine Vassal est présidente d’un organisme public de coopération intercommunale, auquel Emmanuel Macron a promis de l’argent. Marseille a loupé le démarrage de la communauté urbaine. L’argent coulait à fl ots dans les villes voisines, quand elle était délaissée. Nous avions un espoir avec les promesses des gouvernements Ayrault et Valls, mais Emmanuel Macron a posé des actes. Je comprends la position de Martine Vassal mais la regrette profondément. La Macronie est un entonnoir vide de la démocratie. C’est pour cela que Martine Vassal reviendra dans notre famille politique. Après l’ère Macron, il y aura un retour du clivage gauche-droite et il faudra recomposer la droite avec ceux qui se seront égarés pendant quelques années. Je serai contre Emmanuel Macron jusqu’au bout. Au second tour, je n’appellerai pas à voter pour celui qui a un bilan catastrophique, masqué par des causes exogènes de son action.
La base militante LR de Marseille n’est tentée ni par Zemmour ni par Macron.
Entendez-vous faire valoir vos convictions après l’opportunisme de Martine Vassal ?
J’ai réuni 400 personnes, en une semaine, sans phoning ni communication, au Florida Palace, lors de ma prise de fonctions, pour dire que la droite républicaine est toujours là. Personne ne m’y a parlé de Martine Vassal. Ce qui interroge nos militants, c’est la recomposition de la droite. Le choix de Martine Vassal est personnel. Dans le groupe municipal qu’elle anime, personne ne l’a suivie.
Quelle ligne entendez-vous défendre, dans une ville aussi contrastée que Marseille et dans un parti en pleine crise d’identité ?
La ligne politique sera bientôt tranchée en interne. Deux choix sont possibles. Essayer de reconstituer l’UMP de Chirac et de Sarkozy, qui avaient mis vingt-huit mois pour défi nir des conventions qui mettent tout le monde d’accord. Ou bien reconnaître que l’UMP ne fonctionne plus et revenir au clivage de l’UDF et du RPR. Je pense personnellement que Les Républicains tient plus du RPR.
Ressusciter le RPR est aussi l’ambition d’Éric Zemmour, qui a enregistré une meilleure dynamique dans cette campagne que Valérie Pécresse…
La base militante LR de Marseille n’est tentée ni par Zemmour ni par Macron. À nous de défendre des idées innovantes. Je suis attristé de voir que notre famille politique ne s’appuie que sur des références de 2007 et de 2012, comme le “travailler plus pour gagner plus”. Édouard Philippe veut, lui, reconstituer l’UDF, fusionner Agir avec Horizons pour refonder le centre droit. Je pense que l’avenir n’est pas là, mais sur des propositions rénovées par rapport aux problématiques actuelles.
Le centre droit d’Édouard Philippe, représenté à Marseille par Martine Vassal ou Renaud Muselier, menace-t- il votre fédération ?
Ce n’est certainement pas une menace dans les Bouches-du-Rhône. Et en ce qui concerne les députés, je peux vous garantir qu’il n’y aura aucun ralliement à Horizons ou à LREM. Nous allons investir Sabine Bernasconi, Sarah Boualem et d’autres visages nouveaux et expérimentés. Nous devons avoir une seule obsession : l’unité.
La base militante LR de Marseille n’est tentée ni par Zemmour ni par Macron.
Comment jugez-vous l’action du président de région Renaud Muselier, qui semble faire payer à nombre d’élus LR leur absence de soutien à sa réélection l’an dernier ?
Renaud a son tempérament. C’est un bébé de la Chiraquie qui s’apaisera quand les sirènes du macronisme s’éteindront. Le peuple de France est majoritairement à droite. Il faut se remettre en question. Ce n’est pas en se montant les uns contre les autres que nous allons réussir à faire gagner nos idées.
Moi, j’aimerais connaître le socle idéologique de Stéphane Ravier qui a fait un virage du social vers le libéral.
L’ombre de Jean-Claude Gaudin plane-t-elle toujours sur Marseille ?
Jean-Claude Gaudin est toujours très aimé à Marseille. Ce n’est pas lui qui a perdu en 2020, mais la division de la droite. Je pense qu’il y a beaucoup de choses à reprendre de lui, notamment sa philosophie de l’unité, qui était son unique obsession.
À quels chantiers allez-vous vous atteler dans les prochains mois ?
Il y a 16 sections dans les Bouches-du-Rhône. J’aimerais relancer ma famille politique à partir des territoires, notamment extérieurs à Marseille, qui n’ont pas été assez écoutés. Il faut recréer la permanence, retisser du lien entre les militants, animer, débattre, faire aboutir un socle programmatique en partant de la base pour le faire remonter au siège du parti. Il nous faudra aussi attirer de nouvelles personnes avec des idées neuves. Un militant n’est pas seulement quelqu’un que l’on vient chercher tous les cinq ans pour tracter ou coller des affiches.
Stéphane Ravier vient, lui, de transformer sa permanence au service d’Éric Zemmour. Quelles différences avez-vous à faire valoir ?
La différence, c’est que nous avons 5 500 adhérents. Moi, j’aimerais connaître le socle idéologique de Stéphane Ravier. Entre Marine Le Pen et Éric Zemmour, le programme économique n’a strictement rien à voir. Il a fait un virage du social vers le libéral. Chez LR, nous sommes attentifs aux problèmes de nos concitoyens, présents sur le volet régalien, attentifs à l’aménagement du territoire, à l’économie, aux mobilités. J’ai de vraies divergences avec Stéphane Ravier, dont on ne peut pas dire qu’il est très impliqué dans le suivi des dossiers portés par la métropole.
Comment jugez-vous l’évolution de Marseille sous la houlette de Benoît Payan ?
Je suis très inquiet. Il cherche des boucs émissaires pour justifier son inaction et camoufler ses échecs. Il est maire de Marseille mais n’est responsable de rien. Ça ne sent pas bon, à Marseille… On a de la chance, malgré tout, d’avoir une présidente de métropole et de département, Martine Vassal, attentive au bon développement de la ville, avec des compétences qui permettent d’atténuer les actions de la majorité en place. Benoît Payan n’a pas de vision pour Marseille et n’a pas pris conscience qu’il était à la tête de la deuxième ville de France.
BBC
The group of super-commuters has expanded as companies have allowed middle-class knowledge workers to come into the office two days a week, or one week a month – Robert Pozen
In September 2021, product marketing manager Blaine Bassett moved from San Francisco to scenic Lake Tahoe, 300km (186mi) away on the California-Nevada border. He wanted “to take advantage of what was predicted to be a once-in-a-lifetime winter”, he says. "Tahoe was expecting record snowfall this year; in fact, the mountain got 17 feet of snow in December. I wanted to be here to take advantage of a ton of days to snowboard and snowshoe, a new hobby I picked up this winter."
At the time, his San Francisco-based employer, travel and expense-managment company TripActions, was still operating remotely; he figured it was only a matter of time before things reverted to pre-pandemic norms, so he considered the move temporary.
Seven months later, however, Bassett is still living in Lake Tahoe, even as his company has started calling staff back to the office, a four-hour drive away. That means for Bassett, a once-daily commute is being replaced with a less frequent – but much longer – one. It’s called a ‘super commute’: defined as a commute that takes 90 minutes or longer one-way.
“As you can imagine, [it] takes a bit of planning,” says Bassett, who travels two or three times a month by car from his home to his company’s headquarters. He can’t go into the office at a moment’s notice anymore, and has to “check traffic times well in advance, leave at the crack of dawn and try to cram as many in-person meetings into the day as possible. I frequently spend the night with friends or at a hotel so I can get two days in the office out of the commute”.
But the long-distance trek and increased costs are worth it, since he’s able to keep living in Lake Tahoe, working remotely the rest of the month. “When I need a break or I have a one-on-one,” he says, “I take calls while walking in the redwood forests, or down at the lake.”
After moving 300km from San Francisco to Lake Tahoe last winter, Blaine Bassett makes the super-commute back to his office a few times a month (Credit: Courtesy of Blaine Bassett)
Super-commuters aren’t a new phenomenon. In sprawling countries like the US, for example, some workers, mainly senior executives, have been commuting long distances for years. But the pandemic has increased this phenomenon, as more people shift to an employment model that combines remote work and occasional visits to the office. Could this new form of commuting be the future, as workers embrace hybrid, and build lives further away from urban hubs?
The new super-commuters
Historically, the workers doing these kinds of long-haul commutes have had certain things in common; they were often very senior or wealthy knowledge workers in spheres like tech, who were allowed to live far away and come in sparsely, sometimes even by commuter flight services.
But now, super-commuting is evolving into something a bit different. Remote work has become far more normalised, even in sectors where it was rare pre-pandemic. It’s common across more levels of the workforce; employees well below the C-suite now expect to work more flexibly. Many companies are responding by allowing a far wider range of employees to request working conditions that suit their personal circumstances.
For some people, that means living far from the office, potentially somewhere cheaper, and working a hybrid schedule, combining home working days with visits to the office – whether weekly, monthly or quarterly – via a significantly longer commute. Data suggests many workers think this is a reasonable trade-off; 4.9 million Americans have moved since 2020 because remote work allowed them to do so, while more Australians moved out of major cities in 2021 than at any point in the last two decades.
Some workers may have fallen into super-commuting somewhat by accident. That was the case for Daryl Fairweather, chief economist for Redfin, a real estate company with headquarters in Seattle, Washington. In autumn 2020, she and her husband moved to Lake Geneva, Wisconsin – a tiny resort town of 8,000 people – to be closer to her husband’s family. They’ve been there ever since. “We just decided to stay, we liked it so much,” she says. “I’ve always lived in cities my entire life, and this is my first time living in a rural area. I’m surprised with how much I like it.”
Daryl Fairweather is going to super-commute quarterly from her new home in Wisconsin, US to Seattle, Washington, over 3,000km away (Credit: Courtsey of Daryl Fairweather)
During the pandemic, her office in Seattle (which is 3,200km [1,988mi] away from Lake Geneva) didn’t call staff back in for months. Now that the firm is shifting to a hybrid model, however, she will be expected back there on a quarterly basis. That means she’ll travel to the headquarters for three or four-day stays every three months, with the company footing the bill. “I would have considered [super-commuting] before the pandemic,” says Fairweather. “I just didn't think of it as a real option.”
Other workers, meanwhile, got a taste of super-commuting during the pandemic, and are looking for opportunities that would allow them to continue that lifestyle – despite the logistical challenges.
“I am actually interviewing in places that have a hybrid policy for permanent roles, meaning two to three times [per week] in the office in London,” says freelance creative strategist Alex Totaro, who moved from London to Weymouth, Dorset, 200km (124mi) away in the southern part of the UK, last year. “I am currently weighing all options.”
When Totaro moved to Weymouth, he was employed by a London-based company that had gone remote, but hadn’t announced whether it was going to be permanent or not. “They kept extending it as many companies did, and I decided the gamble [of moving] was worth it, considering it was somewhere on the train line that, despite the three-plus-hour journey, would still be doable,” he says.
After he went freelance and a contract job called him back to London, he super-commuted in for about six weeks, enjoying the access to the big city while still living someplace cheaper. Since he went freelance late last year, he’s been looking for job opportunities that would allow him the same combination of city-based work and rural living. “I am still considering super-commuting both from a financial point of view, as well as quality of life,” he says. “London rent has gotten extremely expensive.”
Bassett echoes that sentiment: “I got really tired of living in a major city, San Francisco, during the pandemic,” he says. And for him, living further away but still having to come into the office, isn’t so bad. The extra-long commute means he can “enjoy the time as I get to catch up with old friends, listen to podcasts and focus on work problems that need extra time or thought”.
Super-commuting didn't deter Alex Totaro from moving three hours from his old office in London to Weymouth, Dorset in the southern UK last year (Credit: Courtesy of Alex Totaro)
Is this the future?
Robert Pozen, senior lecturer at the Massachusetts Institute of Technology’s Sloan School of Management, says the evolution of the hybrid workplace means that new-style super-commuting is here to stay. “The super-commuters are mainly knowledge professionals who don't have to be physically present every day – that’s about half the workers in the US,” he points out.
Bill Fulton, director of the Kinder Institute for Urban Research at Rice University in Texas, says it’s likely that super-commuters who commute between states “work at higher-level jobs — not at the very top, but higher up”. But Pozen believes that more people will be able to super-commute as hybrid gets more entrenched. “The group of super-commuters has expanded as companies have allowed middle-class knowledge workers to come into the office two days a week, or one week a month,” he says.
Fulton points out it’s not all plain sailing. “Companies want their workers, especially the supervisors, in the office on a regular basis – maybe not five days a week, but more than once a month. So, there’s a lot of tension right now between those who want to commute long distances very occasionally – whether it’s 90 miles by car or 500 miles by plane – and employers who want them close.”
Bassett acknowledges his new work model comes with challenges, too. “There are definitely cons to living far away from the office. I’m hardly ever at the office for company happy hours, there is no longer ‘water cooler talk’,” he says. “Meetings are now much more intentional, building team culture is a bit harder than it used to be and it’s tiring being in the car so much.”
Yet none of this is enough to deter him. “Super-commuting is something that I’d like to keep doing,” says Bassett, who enjoys the more local and eco-friendly flavour of Lake Tahoe. “I imagine myself going fully remote in the future, and living even farther away from the office.”
France24 - World
‘At first people yelled’: #CallRussia activists fight the Kremlin's propaganda machine
Issued on: 25/03/2022 - 11:23
Louise NORDSTROM
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When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.
On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”
From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.
"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.
‘Putin will take care of you!’
Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.
Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”
Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.
“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”
Hate mail and hacking attacks
In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”
Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.
The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.
“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”
‘The conversations are getting longer’
But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”
Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.
Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”
“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”
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Quatre ex-policiers de la BAC de Nancy se voient confirmer leur exclusion de la police
Ils ne réintégreront pas les rangs de la police. Vendredi 15 avril, le tribunal administratif de Nancy a rejeté une demande en référé, c’est-à-dire en urgence, de quatre ex-policiers de la Brigade anticriminalité de nuit de la ville, rapporte L’Est républicain. Cette juridiction avait été saisie par ces fonctionnaires révoqués pour justement contester ladite révocation. Le tribunal administratif a toutefois rejeté leur demande d’annulation de leur révocation. Les quatre hommes peuvent cependant ressaisir le tribunal administratif, non plus en référé, mais selon la procédure « normale ».
Messages racistes
Ces fonctionnaires avaient été révoqués par le ministère de l’Intérieur pour avoir posté dans un groupe sur l’application Messenger des messages à connotations racistes. La BAC de nuit de Nancy avait même été dissoute suite à cette affaire. Pour la partie pénale, les quatre ex-policiers comparaîtront le 14 mai devant le tribunal correctionnel qui statuera. Ils avaient déjà comparu en mars dernier, et le procureur de la République avait alors requis des peines d’un à dix-huit mois de prison avec sursis, ainsi que 1 000 euros d’amende par message raciste. Les avocats de la défense avaient dénoncé « une enquête à charge » et plaidé la relaxe. Verdict le 14 mai donc.
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Clashes erupt at Al Aqsa mosque in Jerusalem, at least 150 Palestinians wounded
Issued on: 15/04/2022 - 08:22Modified: 15/04/2022 - 13:31
FRANCE 24
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Samy SOCKOL
Clashes broke out early Friday between Israeli police and Palestinians at the Al-Aqsa Mosque, a major holy site in Jerusalem, and medics said at least 150 Palestinians were wounded.
The Islamic endowment that administers the site said Israeli police entered in force before dawn, as thousands of worshippers were gathered at the mosque for early morning prayers during the holy month of Ramadan. Israel said its forces entered to remove rocks and stones that had been gathered in anticipation of violence. Videos circulating online showed Palestinians hurling rocks and police firing tear gas and stun grenades. Others showed worshippers barricading themselves inside the mosque itself amid what appeared to be clouds of tear gas.
The Palestinian Red Crescent emergency service said it evacuated 59 wounded people to hospitals. The endowment said one of the guards at the site was shot in the eye with a rubber bullet. The Israeli Foreign Ministry said dozens of masked men carrying Palestinian and Hamas flags marched to the compound early Friday and gathered stones.
“Police were forced to enter the grounds to disperse the crowd and remove the stones and rocks, in order to prevent further violence,” it tweeted.
These actions have nothing to do with prayer, and in fact desecrate the mosque and the month of Ramadan. Police were forced to enter the grounds to disperse the crowd and remove the stones and rocks, in order to prevent further violence. (2/3)
April 15, 2022These actions have nothing to do with prayer, and in fact desecrate the mosque and the month of Ramadan. Police were forced to enter the grounds to disperse the crowd and remove the stones and rocks, in order to prevent further violence. (2/3)
April 15, 2022The mosque is the third holiest site in Islam. It is built on a hilltop that is the most sacred site for Jews, who refer to it as the Temple Mount. It has been a major flashpoint for Israeli-Palestinian violence for decades. Tensions have soared in recent weeks following a series of attacks by Palestinians that killed 14 people inside Israel. Israel has carried out a wave of arrests and military operations in the occupied West Bank, setting off clashes in which several Palestinians have been killed.
Tens of thousands of Palestinians were expected to gather at Al-Aqsa for Friday prayers. Weeks of protests and clashes in Jerusalem during Ramadan last year eventually ignited an 11-day war with the Islamic militant group Hamas, which rules the Gaza Strip. Israel had lifted restrictions and taken other steps to try and calm tensions ahead of Ramadan, which this year coincides with the Jewish Passover holiday and Christian holy week, bringing thousands of pilgrims and other visitors to Jerusalem. But the attacks and the military raids have caused another wave of unrest.
Earlier this week, Hamas and other militant groups in Gaza had called on Palestinians to camp out at the Al-Aqsa mosque over the weekend. Palestinians have long feared that Israel plans to take over the site or partition it. Israeli authorities say they are committed to maintaining the status quo, but in recent years nationalist and religious Jews have visited the site in large numbers with police escorts.
Israel captured east Jerusalem, home to Al-Aqsa and other major holy sites, in the 1967 war and annexed it in a move not recognized internationally. Palestinians want the eastern part of the city to be the capital of a future independent state including the West Bank and Gaza, which Israel also captured during the war nearly 55 years ago.
(FRANCE 24 with AP and AFP)
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Israeli security forces kill Palestinian shooter in deadly Tel Aviv terror attack
Israeli security forces kill three militants in West Bank amid surge of violence
Israel PM gives security forces free rein after surge in violence
BBC
A Washington Post profile of him asked: 'Can Nicolas Cage play a normal guy?' The question should have been: 'Does Nicolas Cage want to play a normal guy?'
Is Nicolas Cage a good or bad actor? This question might be a Schrödinger's cat of pop culture. In an episode of the US sitcom Community, trying to find the answer to this cosmic-sized query almost drives Abed Nadir mad. On the one hand, he has an Oscar, for 1995's Leaving Las Vegas and has worked with everyone Martin Scorsese to David Lynch and Werner Herzog. And on the other, since the 2010s, his name has become synonymous with direct-to-streaming action films that are low on plot and high on explosives, while causing critics to scoff and fuelling an ironic online fandom propelled by YouTube clip compilations with titles such as "Nicolas Cage freak outs".
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Every few years, though, he gives a performance that makes the world reconsider him yet again: his understated performance as an ex-criminal in Joe (2013), his depiction of petrifying, guttural grief in Mandy (2019) or, most recently, his heartbreaking turn as a man on a mission to recover his beloved truffle pig in Pig (2020). Every time, despite the acclaim he has received throughout his career, reviewers somehow seem surprised at what he is capable of.
In The Unbearable Weight of Massive Talent, Cage plays himself as he forms an unlikely kinship with a super-fan (Pedro Pascal) (Credit: Alamy)
This time, the film putting him back into critical favour is the buddy action-comedy The Unbearable Weight of Massive Talent, where Nicolas Cage takes on the most unusual, and certainly most meta, challenge of his career yet. He stars as "Nick Cage", a fictionalised version of himself, a frustrated movie star who is one rejection away from retiring from acting and living the life of a housecat. This Cage is an eager cinephile who wants to talk incessantly about The Cabinet of Doctor Caligari, and finds an unlikely kinship with a Cage mega-fan (played by Pedro Pascal) who has paid him $1 million to appear at his birthday party – only to then find out this admirer of his is a notorious drug lord.
If it's a tricksy conceit, then The Unbearable Weight of Massive Talent is nothing too challenging: it ingests the Cage-mania that has permeated the internet for the last decade or so and transforms it into an accessible bromance that doesn't overindulge in too much complicated meta-ness but instead lets him poke fun not at himself, exactly, but at the outsized, eccentric persona that audiences will have front of mind. One of the film's inbuilt jokes, playing on a core aspect of Cage's appeal, is the promise that he might do something kooky or wild at any given moment: turn around and pull a face until his eyes bulge unnaturally, or suddenly raise his voice. As Megan Mitchell, co-founder of Cage-themed film festival Cage-a-rama, describes, it's that "Cage element. Anything could happen at any time."
Why he is one-of-a-kind
As a movie star, Cage is nothing if not unique. He emerged before the age of celebrity obsession took hold, but is now embraced by online "stan" culture. He is associated with both high and low art; he is both serious about his craft and self-aware about his star image. There are more than 20 podcasts dedicated to dissecting the actor's career; a subreddit r/onetruegod that collects all things Cage; film festivals that only show Cage films in Europe and the US; and a new book, Age of Cage, that serves to explore the changing history of Hollywood through a Cage prism.
Filmmakers and fellow actors have been reverential about him. Lynch, who directed him in 1990's Wild at Heart, called Cage "the jazz musician of American acting". Guillermo del Toro recently tweeted that "there has not been, nor will there ever be an actor like Nicolas Cage. A master". Scorsese, who directed him in Bringing Out the Dead, described his acting style as "almost like silent film, like Lon Chaney". Ethan Hawke effused that Cage is "the only actor since Marlon Brando that's actually done anything new with the art".
But this adoration still doesn't quite explain the intensity of Cage's cult following. Is it because he is part of a dying breed of a certain kind of unknowable movie star we don't see much of anymore? The best kind of human meme? Just a really good actor? Or all of the above?
Nicolas Cage is in fact an invention of Nicolas Coppola, the nephew of filmmaker (and wine-maker) Francis Ford Coppola, who decided to ditch the famous surname to shake off the pressure that came with it. The name "Cage" is inspired both by comic book superhero Luke Cage and experimental composer John Cage – perfectly encapsulating the tightrope he has walked throughout his career between mainstream populism and the avant-garde.
Apparently, Uncle Francis wasn't too pleased about the decision – but he still cast him in his films The Outsiders (1983), The Cotton Club (1984) and in Peggy Sue Got Married (1986). There is only one film where Cage is credited as "Nicolas Coppola": 1982 teen sex comedy Fast Times at Ridgemont High, in which he played an unnamed burger restaurant worker.
With his second-ever movie role, in teen rom-com Valley Girl (1983), he then adopted his new moniker and became a leading man; since then, he's been "the star of every movie that he's in", says Lindsay Gibb, author of National Treasure, a book-length examination of Cage's career and acting style. Through the 1980s, his stock rose thanks to heartthrob leading roles in films like Peggy Sue Got Married, the Coen Brothers' Raising Arizona (1987), and Oscar-winning romance Moonstruck (1987), in which his character embarked on an affair of operatic proportions with Cher.
One of his best early roles was in 1987's Moonstruck, where, as the one-handed lovelorn baker Ronny Cammareri, he was an explosion of feeling (Credit: Alamy)
But despite becoming a hot property in Hollywood, he was certainly not a conventional one. In 1990 a profile in the Washington Post of him opened up with the somewhat barbed question: "Can Nicolas Cage play a normal guy?" The question should've been, really, "does Nicolas Cage want to play a normal guy?" Looking back at Cage's 100+ filmography, a pattern emerges – one of an actor choosing to embrace the unexpected in a journey full of experimentation and eccentric choices. Off-screen, meanwhile, he fancied himself a surrealist, and deliberately crafted a wild man public persona. The apex of this was perhaps the 1990 interview he gave on UK chat show Wogan, promoting Wild at Heart, where he karate-chopped his way onto the stage, took off his sweaty Wild at Heart t-shirt and did the rest of the interview shirtless in a leather jacket. "I was, quote, trying to invent my own mythology, unquote, around myself," he told the New York Times in 2019. A version of this early star persona, appears in The Unbearable Weight of Massive Talent, in the form of a creepily de-aged version of Cage called Nicky, who also wears a Wild at Heart t-shirt, and taunts the present-day Cage to stop focusing on "acting" and instead be a Movie Star.
What's interesting these days, by contrast, is how reserved Cage is as a presence off-screen. The occasional tidbit about his eccentric habits (like speaking to his crow, spooning with his pet cat Merlin, or buying a pyramid-shaped tomb in a New Orleans cemetery) will emerge to social media delight, and the looming legacy of his financial troubles will come up as context for his over-prolific career, but otherwise no-one pays to much attention to his personal life. Perhaps it's because what Cage is doing on screen overshadows all else.
The four Cages
There are, I'd argue, four types of Cage film, or four Cage personas that define our idea of him. There's the Romantic Cage, passionately and desperately into a woman, tall, slender and doe-eyed but not classically handsome, ready to operatically punch through a wall, to serenade her with Elvis Presley songs and to pout gloomily if his beloved rejects him. Early work Valley Girl was a mismatched romance between a (you guessed it) valley girl and a rocker, played by Cage. It was also Mitchell's entry point into a lifelong Cage appreciation, after watching it at the age of 16: "The proto-Cage freakout and all the elements of Cage were in a very pure form, they hadn't really had time to become self-referential," she says. Then, a few years later, came Moonstruck: as the one-handed lovelorn baker Ronny Cammareri. Cage is an explosion of feelings ("I lost my hand! I lost my bride!"). It's easy to make fun of Cage's outbursts on screen, but his intensity, when it comes the matters of the heart, seems fitting. This Romantic Cage, pure of heart and devoid of irony, would reappear every so often in films like City of Angels (1998), The Family Man (2000) or Captain Corelli's Mandolin (2001), but as he aged he could never quite recapture that youthful, lovelorn intensity.
Not to be hyperbolic but he’s probably one of the greatest actors working today. He’s not afraid to ACT in all caps – Petros Patsilivas
At the same time, the Action Cage flourished, becoming a staple of 90s and early '00s mainstream cinema. In 1996, The Rock made more than $335 million at the box office. The following year, Con Air grossed $224 million and Face/Off, $245 million worldwide. His 2000 car-heist movie Gone in 60 Seconds made $237 million, and the 2004 adventure flick National Treasure made $347 million worldwide, despite mixed critical receptions. With these action successes, Cage proved himself a true marquee name, and this was when, Dibb argues, "the real Cage-mania" started. Before movies that were not part of a cinematic universe struggled with breaking even at the box office, before his name became synonymous with a smirk and direct-to-streaming efforts, Cage was a bankable action star who brought popcorn audiences to cinemas.
Across his career, there has also been a third, more understated type of Cage persona: the Arthouse Cage. Not that he is ever altogether understated. The same Cage-isms are usually there: the grotesque facial expressions, the unnatural accents, the deliberate physicality. Every Cage performance is a full-bodied one. But these relatively more restrained appearances seem to fit better into our understanding of what makes "good acting": think of his turn as a suicidal alcoholic writer in Leaving Las Vegas, a con artist with OCD and Tourette's in Matchstick Men (2003), two radically different twin brothers in Adaptation (2002) and, most recently, as the grief-paralysed widower in Pig. In fact, looking closely at these performances, the same kind of intense commitment to wild, physical expressions of emotion is visible, the same Cage-isms that are derided in action films – but when harnessed by an arthouse director, they seem to fit better into our increasingly narrow understanding of what makes for "good acting".
Con Air (1997) was one of the films that ushered in a new action-man Cage (Credit Alamy)
Then finally, in the late 2000s and 2010s, came a fourth Cage persona: the Unhinged Cage. This popular idea of Cage goes hand-in with his prolific direct-to-video genre output. Titles such as Rage (2014), A Score to Settle (2019), Kill Chain (2019) or Running with the Devil (2019) – all indistinguishable action fodder that use Cage's name as their main selling point – have served to erase decades of great performances and cement the idea that Cage is but a hack. In these films, Cage never phones in a performance, but saddled with thin scripts and B-movie direction, his methods of working stand out too much, and his intensity feels misplaced and mere fodder for parody and memes. A better vessel for this slightly self-parodically Unhinged Cage, however, has been horror, a genre he has only turned to recently, but which has seen him acclaimed for turns in Mom and Dad (2017), Mandy (2017) and Color Out of Space (2019).
However Cage's path from box-office draw and Academy Award-winning actor to online joke and ironic pop culture idol goes hand in hand with the people's general inability to accept that a person can be many things at once. "People only know him from whatever era they grew up in," says Gibb, "So if somebody grew up in the Con Air, Face/Off, The Rock period, that's all they know him for and a lot of times they love him for that but think that that's he's like that one note." It is difficult to separate, sometimes, the earnest Cage fans from the ironic ones, as dedication runs deep with both. Petros Patsilivas, creator and host of the Caged In podcast, which goes through every single Nicolas Cage film (and any connected ones too) episode by episode, saw his appreciation of the actor grow hugely through embarking on the project: "I was fascinated almost in a social science kind of way by someone who had this long career and was considered to be a joke to people. [I thought] 'maybe if I watch all these films I'll find out if they're right'. Not to be hyperbolic," he laughs, "but he's probably one of the greatest actors working today. He's not afraid to ACT in all caps."
The artistry of his acting
Indeed, any accusation thrown at Cage of being a bad actor, or not understanding acting, is misjudged. There is a reason for every scream, grin, and tremble, however unhinged they might seem on the surface. And these decisions are fully endorsed by the directors he works with: for example in romantic time-travel comedy Peggy Sue Got Married, Coppola stood by his choice to give his character a helium-esque high-pitched voice, despite the protestations of co-star Kathleen Turner and studio executives, who he has alleged wanted to fire him.
In such formative roles, he was experimenting with his craft and the malleability of his face, body and voice. In another early film, 1989's Vampire’s Kiss, Cage played Peter Loew, a yuppie literary agent who supposedly gets bitten by a vampire on a one-night-stand and starts going mad, believing himself to be turning into a bloodsucker. The source of many Cage memes, Vampire's Kiss was a mad-doctor's laboratory for the actor, who drew heavily from silent vampire film Nosferatu, ate live cockroaches and stretched his physicality to represent a man literally and emotionally tormented; a critic at the time described it as "scorched-earth acting". Cage plays Loew like a live-wire: he can be pleasantly still at one moment, and uncoil himself into a spitting state of fury the next, thrashing his long limbs around like a possessed tube man. He might punch you, he might hiss at you, or he might recite the alphabet.
The memeification of Nicolas Cage has transformed him in the public imagination from a talented, methodical actor, to a selection of out-of-context facial expressions and scenes
Although Method acting and naturalism was de rigeur during the time of Cage's rise to prominence – and indeed the actor dabbled in it himself once, in his role as a wounded Vietnam veteran in Birdy (1984) – Cage preferred to take a more experimental approach to his craft that drew from his beloved German Expressionism, which is commonly defined by its "rejection of Western conventions and "the depiction of reality that is widely distorted for emotional effect" and the Japanese kabuki theatre. Cage found realism "boring", as he told the LA Times in 1994, and not a sure-fire way for the actor to locate the truth of a character ("Look at Cagney, was he real? No. Was he truthful? Yes.", he said in a 2013 interview.)
Cage has more recently turned to horror with success in films like Mandy (2018) (Credit: Alamy)
He also developed his own mystical ways of getting into character, which he has dubbed "nouveau shamanic", whereby he uses techniques or objects to expand his imagination and "trick" him into believing that he is the character. For 2014's Ghost Rider: Spirit of Vengeance, this meant sewing Egyptian artifacts into his costume, for reasons that are not entirely clear. In a recent interview, Cage professed he drew unironic inspiration from shamans, describing them as "really actors that were just going through stories in the village, and trying to bring answers to whatever the crisis was in the village", while adding that he came up with the concept of "nouveau shamanism" because "it sounded cool". This approach sounds mild compared to some of the Method shenanigans employed by actors like Christian Bale or Jared Leto, but the results on the screen carry a Cage-specific brand of intensity.
This intensity has been fodder for memes since they became their own language. But the memeification of Nicolas Cage has transformed him in the public imagination from a talented, methodical, if surrealist and eccentric actor, always working, always experimenting – to a selection of out-of-context facial expressions and scenes: Nicolas Cage yelling "not the bees!" from The Wicker Man (2006), reciting the alphabet in Vampire's Kiss, impersonating a particularly disturbed priest in Face/Off… "We've had that memeification and transforming of Cage from just an actor to a really notable pop culture figure that transcends his filmography”, says Mitchell.
Fun as it is, the problem with all this digital silliness is that it detracts from his genuine artistry. "There's people who just think it's fun to watch [him], that [his movies] are bad movies and are [merely] enjoying when he freaks out," says Gibb, "They're not really seeing the nuance in him." Cage-a-rama, Scotland’s first Nicolas Cage film festival, co-founded and programmed by Mitchell and Sean Welsh, actively avoids fostering that irony, which Mitchell finds "devaluing of him as an actor and ultimately devaluing him as a presence in other people's lives," she says. During Cage-a-rama, they try to "give space for that sincerity and pure love for Cage that we've seen grow over the years that we [have] run the festival".
Nevertheless, it's Cage's status as a meme that enables the existence of a film like The Unbearable Weight of Massive Talent. And in fact, as it forces "Nick Cage" to confront "Cage-mania", it confirms, once again, that Cage is very good actor, actually. Perhaps too, it offers up a full stop to the jokey fandom that has percolated around Cage for the last decade – which can only be good for his career and the appreciation of his skills alike. In fact, a recent GQ profile put forth an obscenely simple idea, confirmed by his recent, extraordinarily wholesome Reddit AMA: maybe what best explains Cage is that he is "a sincere man in an ironic world".
The Unbearable Weight of Massive Talent is released on 22 April in the US and the UK
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France24 - World
Headscarves enter French election fray as Muslim women confront Le Pen, Macron
Issued on: 15/04/2022 - 17:37
FRANCE 24
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Muslim headscarves took centre stage in France’s presidential campaign on Friday as both finalists in a tightly contested April 24 run-off were confronted by women in headscarves who asked why their clothing choices should be caught up in politics.
France is home to western Europe's largest Muslim population and many Muslims feel the presidential campaign has unfairly stigmatized their faith.
Far-right candidate Marine Le Pen, who trails the incumbent in the polls, has said she will ban headscarves in public and fine women who flout the ban.
President Emmanuel Macron has no such plans, but his government has ordered the closure of several mosques and Islamic groups it accused of fostering radical Islamist opinions.
Neither candidate fared well among Muslim voters in the first round on April 10, with around 70% backing third-placed Jean-Luc Mélenchon instead, according to pollsters.
French presidential election © France 24
At a farmers’ market in the southern town of Pertuis on Friday, a woman in a blue-and-white head covering approached Le Pen as the candidate weaved past fishmongers and vendors to greet supporters.
“What is the headscarf doing in politics?” the woman asked.
Le Pen defended her position, calling the headscarf a “uniform imposed over time by people who have a radical vision of Islam.”
“That’s not true,” countered the woman. “I started to wear the veil when I was an older woman (...). For me it is a sign of being a grandmother.”
The woman noted that her father had served in the French military for 15 years.
>> Read more: ‘Islam is being hyper-politicised in France, but Muslims are not part of the debate’
Le Pen’s opposition to the headscarf has encapsulated what her critics say makes her dangerous to French unity, by stigmatizing millions of French Muslims. Le Pen would also slash immigration and wants to outlaw ritual slaughter, which would restrict French Muslims’ and Jews’ access to kosher and halal meat.
Choice or obligation
Macron too debated a woman in a Muslim headscarf on Friday in a lively exchange on broadcaster Franceinfo. He sought to distance himself from Le Pen by saying he would not change any laws, but defended an existing ban on headscarves in schools as part of France’s secular principles.
The woman, Sara El Attar, said she had felt insulted by previous comments by Macron where he’d suggested that headscarves destabilise relations between men and women.
French women “have been castigated these recent years for a simple scarf, without any leader deigning to denounce this injustice”, she said. And she repeated the argument that many veiled women in France make: That people mistakenly think they’re veiled not through personal choice, but because men make them wear headscarves.
Macron sought to defend his record. “For me personally, the question of the headscarf is not an obsession,” Macron said.
>> Equality and the French presidential election: What's at stake for women?
But critics say his government stoked prejudice against Muslims by cracking down on what it has claimed are efforts by some Muslims to carve out spaces in France for stricter interpretations of Islam. The government has gone after some schools, mosques and Islamic associations.
Earlier this week, Macron was challenged by a woman wearing a headscarf in Strasbourg, who asked him whether he considered himself a feminist.
“Do you wear the veil because you want to or because you're obliged to?” Macron asked the young woman, who said it was her choice.
“That is important,” the president answered. “Because having a veiled woman ask me whether I'm a feminist is the best possible answer to all the nonsense we hear coming from Ms Le Pen.”
Emmanuel Macron félicite une femme, "voilée et féministe" pic.twitter.com/eoaeflsCN1
April 13, 2022(FRANCE 24 with AP)
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France 2022: The Choice
Macron says Le Pen's far-right views are coming to the fore
#The 51%
Equality and the French presidential election: What's at stake for women?
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONFrench students block schools to protest choice between Macron and Le Pen
BBC
SANS TITRE
A long twisting road leads up Portugal's highest mountain, and here, unlike many other European summits, visitors can drive right to the top. The peak rises 1,993m above sea level, and although its actual name is Torre (tower), most people just call it by the same designation as the range it lofts over: Serra da Estrela or "mountain of the stars".
By day, the drive offers wonderful views across the undulant landscape of this narrow country – from the red hills of Spain in the east to the blue Atlantic Ocean in the west. However, the real spectacle comes as the sun starts to drop. Not only is this mountain a popular spot to watch golden sunsets, but for those who stay later, it offers a glimmering night-time fresco that covers the heavens, made up of millions of white pinpricks scattered in glorious imperfection.
Over the past decade, Portugal has gained recognition for being one of the top places in the world for travellers to observe the night sky, thanks to the creation of the 3,000 sq km Dark Sky Alqueva reserve, in Portugal's central Alentejo region. In 2011, the reserve was certified as the world's first Starlight Tourism Destination by the Starlight Foundation, a Unesco-supported international organisation that promotes science and tourism. This status celebrates the region's ideal viewing conditions (low levels of light pollution and an average of 286 cloudless nights per year, which result in some of Portugal's darkest skies), but also the wider tourism infrastructure it has inspired, which is set up to cater specifically to stargazers.
Dark Sky Alqueva is also the starting point for a stunning three-hour road trip that takes you through some of the least light-polluted parts of Europe, winding along the area's Dark Sky Route (a curated collection of activities and accommodations), and rising all the way to Portugal's highest peak, fittingly called the Serra da Estrela, or "mountain of stars".
My friend and I began our intergalactic journey 300km south of Serra da Estrela on a particularly dark night in the village of Cumeada, where a school has been transformed into Dark Sky Alqueva's observatory, which hosts stargazing sessions and astrophotography exhibitions. Here we met Miguel Claro, a guide and Dark Sky Alqueva's official photographer.
"Portugal is waking up to this immensely unique and valuable natural resource that has long been underappreciated," Claro said. "Dark Sky Alqueva is the astronomical equivalent of the giant wave 'discovered' by surfers in Nazaré – something that had been hiding in plain sight, waiting for people with the right sensitivity to take a closer look."
Claro is a deep-space specialist, and when he is not taking groups on night-time stargazing expeditions, he spends his time photographing far-away objects like nebulae, galaxies and star clusters. These are things that can look faint and underwhelming to the naked eye or even through an eyepiece of a telescope but explode with colour and detail when photographed.
"We have excellent weather, very little cloud cover and a lack of light pollution…, which makes it perfect to shoot the sky," said Miguel Claro (Credit: Sam Christmas)
"To get good images you need very specific conditions," he said. "Luckily here we have excellent weather, very little cloud cover and a lack of light pollution or heavy air traffic, which makes it perfect to shoot the sky. Unlike the coastal areas that have long been developed, the Portuguese backcountry remains scarcely populated and undisturbed, which makes it much easier to pick up light sources from outer space without interference."
The Cumeada Observatory is open every night from Tuesday to Saturday year-round, and travellers can come to observe the Moon, the stars and the Sun using binoculars and telescopes. Claro expertly guided us on a heavenly tour of constellations and planets, as well as the Milky Way and the Orion Nebula.
The next morning we travelled through time rather than space, arriving just before sunrise at the 7,500-year-old stone circle of Almendres Cromlech, another landmark on the Dark Sky Route, located near the Unesco World Heritage city of Évora. The biggest prehistoric monument on the Iberian Peninsula isn't gated and can be visited by day or by night – it looks especially awe-inspiring under the pale glow of the moon.
Despite predating Stonehenge by at least 1,000 years, Almendres Cromlech was only brought to the attention of the scientific community in 1964 and doesn't get anywhere near the same footfall or levels of protection. Still for Mario Carvalho, a local guide and experimental archaeologist, it could teach us more about early humans' in-depth understanding of their world, by day as well as at night.
Despite predating Stonehenge by at least 1,000 years, Almendres Cromlech was only brought to the attention of the scientific community in 1964 (Credit: Sam Christmas)
"This stone circle is organised in a very complex way," he explained, as he showed us around the site. According to Carvalho, the stones follow a much more complicated equinoctial orientation than the one Stonehenge uses, which is based on the winter solstice. To find the equinox, the builders would have spent years observing the rising and setting of the Moon and the Sun, which suggests that the population was sedentary rather than nomadic, reflecting a monumental shift in human activity at that period.
"It basically shows us the beginning of farming," said Carvalho. "And sites like this show that from the earliest times we have looked towards the sky for answers. Then during the Age of Discovery, Portuguese navigators used the stars to guide them to the New World and beyond. It's interesting that today we seem to have renewed interest in outer space with the dark sky movement."
Driving through the sleepy countryside of the Alentejo, it was surprising to see how little things have been affected by modern development. Large swaths of land are still farmed in the same way they would have been hundreds, if not thousands, of years ago, with small herds of animals grazing under the cork oaks and olive groves. The whitewashed villages also tell a story of their own: street names echo new lands across the sea, and ancient churches boast frescos of navigation and adventure.
Above it all hangs the area's star-filled canopy. It's a draw by itself, but Apolónia Rodrigues, the founder of Dark Sky Alqueva, has been working to bring more to the table in terms of tourism offerings. "The Alqueva Dark Sky Route is a network of local accommodation owners who support stargazing," she explained. "Many now stay open outside of peak season, offer late check-in times and receive guests all though the night, off the back of nocturnal excursions. They also have more flexible catering options and packed meals to take out into the field."
Dark Sky Alqueva boasts an average of 286 cloudless nights per year (Credit: Sam Christmas)
She has also worked with partners to develop memorable activities, such as moonlight wine tasting, night canoeing and weekend-long festivals called "star parties". And then there are all the other daytime experiences than can be added to the region, such as visits to historical sites and cultural centres, as well as fantastic local cuisine and wine.
Rodrigues sees stargazing as an essential part of Portugal's sustainable tourism future. Mass tourism is not the aim, but rather maintaining a healthy balance between local development and environmental preservation. She is using lessons learned at Dark Sky Alqueva to help found additional dark sky reserves further north in the country that also provide favourable star-viewing conditions.
During the final stretch of our journey, a succession of tight hairpins overlooking steep drops required us to keep our wits about us as we made our way to our last stop: the Serra da Estrela mountain range. Near the summit, we met Natalina Correia, a Portuguese national on a road trip with her boyfriend; they are visiting the mountain for the first time.
Near the summit, we met Natalina Correia, a Portuguese national on a road trip with her boyfriend; they are visiting the mountain for the first time (Credit: Sam Christmas)
"My boyfriend enjoys driving on more challenging roads, and here the main roads are absolutely fantastic," she said, gesturing at the snaking grey tarmac that cut through the bold landscape ahead. "From here you can see all the way from Spain to the sea – it's incredible. The Portuguese coast is unrivalled for sunsets as it faces due west, but up here it's even more impressive."
The pair settled on a spot near an abandoned old observatory and Portugal's highest police station. It made for a pretty picture, the geometric architecture contrasting against the natural rock formations and the pink-red sky.
The summit was indeed a glorious location to see off the end of the day and made for a good opportunity to reflect on everything we had learnt on the road. Then true to its name, the mountain of stars began to reveal its full treasures as the night set in. Thanks to our time in the observatory, we could now name some of the constellations, planets and nebulae that slowly came into view.
However, the most poignant lesson of all was perhaps about the value of properly observing our surroundings. The stars are – like many of the most beautiful things in life – slightly hidden from direct sight, but simply spellbinding once we take a proper look.
The Open Road is a celebration of the world's most remarkable highways and byways, and a reminder that some of the greatest travel adventures happen via wheels.
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France24 - World
Macron backs EU-wide pay cap for CEOs in nod to left-wing voters
Issued on: 15/04/2022 - 14:55
FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron and his far-right challenger Marine Le Pen on Friday waded into a heated row about a 19-million-euro pay package given to the head of carmaker Stellantis as top corporate salaries bounced to the forefront of the French election campaign.
Macron, who faces Le Pen in the second round of France's presidential election on April 24, told Franceinfo radio that he was in favour of an EU-wide ceiling for top executives’ pay, describing the Stellantis payout as “shocking and excessive”.
“We need to fight at a European level so that remuneration can’t be excessive,” he said. “We need to set ceilings and have governance for Europe that make these things acceptable. If not, society will explode at any given moment.”
Macron, a former investment banker, has been struggling to shake off the "president of the rich" tag that has dogged him throughout his five years in office. He is now scrambling to reach out to left-wing voters as he heads into a tight run-off with Le Pen.
The far-right candidate still trails the incumbent in the polls, though she has significantly narrowed the gap since she lost a lopsided contest by more than 20 percentage points five years ago.
>> France's Macron and Le Pen lay out rival plans to boost workers' earnings
In particular, Le Pen's focus on purchasing power during the campaign has given her an edge over Macron in courting low-income workers and households struggling with the rise in food and energy costs.
French presidential election © France 24
Debate is currently raging over the 19-million-euro payout for Stellantis chief executive Carlos Tavares for last year, when French carmaker PSA merged with Italian-US rival Fiat Chrysler to form Stellantis, the world’s fourth-biggest carmaker.
Beyond his base salary of two million euros, Tavares is to receive 7.5 million euros in performance-based pay, 2.4 million euros in retirement contributions and a 1.7-million-euro bonus related to the success of the merger. He will also receive 5.6 million euros’ worth of company shares, according to Stellantis.
“These sums are astronomic,” Macron told Franceinfo. “People can’t be facing purchasing power problems (…) and then see these sorts of sums.”
“We need to do what we’ve done with minimum tax rates and the fight against tax evasion. We need to convince our European partners to bring about a reform that will provide a framework for executive pay,” he added.
Wading into the debate, Le Pen also described the Stellantis payout as "shocking", though she ruled out a pay cap. In an interview with BFMTV, she suggested one way to offset such remuneration was to develop staff shareholdings.
“It’s shocking, but less shocking than for others,” she said of Tavares' pay package. She added: “For once he obtained good results”.
The company said in a statement that it does not comment on politicians' positions and said the group had gone from near bankruptcy to a leading position under Tavares' leadership.
It added that it had paid out as much to staff as to shareholders – 1.9 billion euros – and said that Tavares' pay was 90% variable depending on company performance and lower than at rivals GM and Ford.
(FRANCE 24 with REUTERS, AFP)
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Business Daily
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France 2022: The Choice
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France24 - Monde
Covid-19 : la Corée du Sud lève les restrictions sanitaires, sauf le masque en intérieur
Publié le : 15/04/2022 - 05:41
FRANCE 24
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Après deux ans de restrictions strictes, le couvre-feu à minuit pour les commerces et la limitation des rassemblements à dix personnes seront levés à partir de lundi en Corée du Sud. Mais le port du masque en intérieur restera obligatoire, ont annoncé les autorités vendredi.
La Corée du Sud va lever toutes ses restrictions de distanciation physique, a annoncé le gouvernement vendredi 15 avril, sauf le port du masque en intérieur, alors que les cas de Covid-19 dus au variant Omicron sont en baisse.
"Le couvre-feu à minuit" pour les commerces et les rassemblements limités à 10 personnes "seront levés à partir de lundi", a annoncé le Premier ministre Kim Boo-kyum.
Cette décision marque la fin de deux années de restrictions strictes en raison de la pandémie, qui ont mis à rude épreuve les petites entreprises, et laisse entrevoir un retour à la normale en Corée du Sud.
Le port du masque restera toutefois obligatoire en intérieur "pendant une période considérable", ont indiqué les autorités, ajoutant qu'elles pourraient lever l'obligation de porter le masque à l'extérieur dans deux semaines, si le nombre de cas continue de diminuer. Cette mesure "durant une longue période est inévitable" afin de prévenir une autre résurgence des cas, a ajouté Kim Boo-kyum.
Contexte favorable
Le contexte pour la levée des restrictions semble favorable : la Corée du Sud a dépassé la vague épidémique provoquée par le variant Omicron, et le nombre de cas quotidiens est passé sous la barre des 100 000 la semaine dernière, après avoir atteint un pic de plus de 620 000 cas quotidiens à la mi-mars.
Plus de 86 % des 51 millions de Sud-Coréens ont été entièrement vaccinés, la majorité d'entre eux ayant également reçu une dose de rappel. La Corée du Sud procède à une deuxième dose de rappel pour les populations vulnérables.
Avec AFP
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Covid-19 : le Royaume-Uni approuve le vaccin du laboratoire franco-autrichien Valneva
Covid-19 : les États-Unis ordonnent le départ d'employés du consulat de Shanghai
Covid-19 : la deuxième dose de rappel du vaccin ouverte aux 60 ans et plus en France
France24 - Monde
"Fortement endommagé", le croiseur Moskva a coulé, annonce la Russie
Publié le : 14/04/2022 - 05:12Modifié le : 14/04/2022 - 22:18
FRANCE 24
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Eliott SAMUEL
La Russie a subi l'un de ses plus gros revers matériels depuis le début du conflit : le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, endommagé durant l'offensive contre Ukraine, a sombré, a annoncé jeudi soir le ministère russe de la Défense. Voici le fil du 14 avril.
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2 h 37 : de puissantes explosions entendues à Kiev
De puissantes explosions ont été entendues à Kiev aux premières heures de la journée de vendredi, tandis que des sirènes d'alerte ont retenti à travers l'Ukraine alors que les forces ukrainiens et les habitants se préparaient à de nouvelles attaques de la Russie. Il semble s'agir des plus importantes explosions dans la capitale ukrainienne et ses environs depuis que l'armée russe s'est retirée de la zone plus tôt ce mois-ci en vue d’un redéploiement dans le sud et l'est du pays.
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2 h 30 : la CIA prévient du risque nucléaire posé par un Poutine confronté à des revers
"Vu qu’il est possible que le président Poutine et les dirigeants russes sombrent dans le désespoir, compte tenu des revers qu’ils ont subis jusqu’ici d’un point de vue militaire, aucun de nous ne peut prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques ou des armes nucléaires de faible puissance", a déclaré jeudi le chef de la CIA William Burns lors d’un discours à Atlanta.
Le Kremlin a évoqué la mise en alerte de ses forces nucléaires "mais nous n’avons pas vraiment constaté de signes concrets comme des déploiements ou des mesures militaires qui pourraient aggraver nos inquiétudes", a ajouté le patron de la principale agence de renseignement américaine. "Il est évident que nous sommes très inquiets. Je sais que le président (Joe) Biden est profondément préoccupé par le risque d’une Troisième Guerre mondiale et fait tout pour éviter de parvenir au point où un conflit nucléaire devient possible", a-t-il ajouté.
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23 h 50 : "un coup dur" pour la flotte russe, selon le Pentagone
La perte du croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire qui a coulé jeudi, est "un coup dur" pour la flotte russe dans la région, a déclaré jeudi le porte-parole du Pentagone, John Kirby. "Cela aura des conséquences sur leurs capacités" de combat, car le navire était un "élément-clé de leurs efforts pour établir une domination navale en mer Noire", a ajouté le porte-parole américain sur la chaîne CNN.
"Je ne sais même pas quand un navire de cette taille a sombré pour la dernière fois au cours d'une confrontation militaire", a ajouté John Kirby, ajoutant ne pas être en mesure de confirmer l'origine de l'incendie à bord du Moskva. "Je suis sûr que c'est arrivé depuis la Seconde guerre mondiale, mais je ne m'en souviens pas", a-t-il conclu.
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22 h 47 : E. Macron annonce l'acheminement d'un nouveau convoi d'aide à l'Ukraine
Emmanuel Macron s'est de nouveau entretenu jeudi avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à qui il a annoncé le départ d'un deuxième convoi d'aide pour répondre aux besoins humanitaires des populations en Ukraine, a annoncé l'Élysée dans un communiqué.
"Le Président de la République a indiqué que la France restait mobilisée pour répondre aux besoins humanitaires des populations en Ukraine, en faisant parvenir l'aide nécessaire sur le terrain et en poursuivant le travail avec les organisations internationales compétentes pour permettre les évacuations des civils vers les destinations de leur choix", était-il dit dans le communiqué.
Le chef de l'État a précisé sur Twitter que 24 véhicules incendie et ambulances ainsi que 50 tonnes de matériel de secours seraient acheminés vers l'Ukraine.
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22 h 43 : un homme politique russe inculpé aux États-Unis pour des opérations de propagande
Alexandre Babakov, déjà visé dans le passé par des sanctions internationales, et deux de ses collaborateurs ont été inculpés jeudi par la justice américaine pour des opérations illégales d'influence et de propagande hostiles à l'Ukraine sur le sol des États-Unis, ont annoncé les procureurs à New York.
Alexandre Babakov, député à la Douma, et ses deux complices sont soupçonnés d'avoir agi sous couvert d'une ONG, l'"Institut d'études pour l'intégration internationale", pour mener leurs opérations depuis 2012, avant la guerre en Ukraine.
Concrètement, il leur est par exemple reproché, en mars 2017, d'avoir tenté de contacter "au moins un membre du Congrès américain" pour lui offrir un voyage gratuit à Yalta, une partie de la Crimée contrôlée par la Russie, pour une conférence organisée par le dirigeant prorusse Serguei Axionov, qui faisait l'objet de sanctions américaines.
Ils sont également soupçonnés d'avoir contacté des "membres du Congrès entre 2012 et 2017 pour demander des rencontres et offrir des voyages à au moins un membre du Congrès pour le compte de Babakov ainsi que d'autres responsables étrangers alignés sur ses positions", écrivent les procureurs du tribunal fédéral de Manhattan dans un communiqué.
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22 h 14 : le croiseur Moskva a coulé, annonce le ministère de la Défense russe
Le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, endommagé durant l'offensive contre Ukraine, a coulé, a annoncé jeudi soir le ministère russe de la Défense.
"Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination, le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l'incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé", a déclaré le ministère, cité par l'agence d'État Tass.
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21 h 09 : 503 civils tués dans la région de Kharkiv depuis le début de l'invasion russe
Plus de 500 civils dont 24 enfants ont été tués dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, depuis le début de l'invasion russe le 24 février, a déclaré le gouverneur de la région, Oleg Sinegoubov.
"Depuis le début de l'invasion russe, 503 civils dont 24 enfants ont été tués", a déclaré dans une vidéo publiée sur sa chaîne Telegram le gouverneur de cette région, dont la capitale Kharkiv a été lourdement bombardée par l'armée russe.
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19 h 37 : l'ambassade de France de retour à Kiev "très prochainement"
L'ambassade de France en Ukraine va retourner "très prochainement" à Kiev après avoir été déplacée à Lviv début mars à la suite de l'offensive militaire de la Russie, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères.
"Le ministre a informé son homologue ukrainien de la décision prise par les autorités françaises de redéployer l’ambassade de France en Ukraine à Kiev, depuis Lviv où elle était installée depuis le début du mois de mars", déclare le Quai d'Orsay dans un communiqué publié à la suite d'un entretien téléphonique entre Jean-Yves Le Drian et Dmitro Kuleba.
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17 h 32 : le Parlement ukrainien qualifie de "génocide" les agissements de l'armée russe en Ukraine
Le Parlement ukrainien a voté une résolution qualifiant de "génocide" les agissements de l'armée russe en Ukraine, selon sa chaîne Telegram.
"Les agissements de la Russie visent à anéantir de façon systématique et cohérente le peuple ukrainien, à le priver du droit à l'autodétermination et à un développement indépendant", souligne le texte voté par une majorité de 363 voix.
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16 h 23 : Kramatorsk dans le viseur de l'armée russe
Ville stratégique dans laquelle est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne, Kramatorsk pourrait être la prochaine cible de l'armée russe. Les précisions de notre envoyé spécial dans l'est de l'Ukraine, Karim Yahiaoui.
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15 h 36 : Moscou accuse l'Ukraine d'avoir bombardé deux villages russes, Kiev dément
La Russie a accusé jeudi l'Ukraine d'avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont un avec des hélicoptères, des affirmations invérifiables qui font craindre une nouvelle escalade du conflit.
Le Comité d'enquête russe, chargé des principales investigations, a déclaré que deux hélicoptères ukrainiens "équipés d'armes lourdes" étaient entrés en Russie et avaient procédé à "au moins six frappes sur des immeubles d'habitation dans le village de Klimovo", dans la région de Briansk.
De son côté, Kiev a démenti ces accusations. Selon le Conseil national de la sécurité et de la défense ukrainien, "les services spéciaux ennemis ont commencé à appliquer un plan pour mener des attaques terroristes afin d'injecter de l'hystérie anti-ukrainienne en Russie".
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15 h 19 : explosions sur le croiseur Moskva, l'Ukraine dit l'avoir frappé
La Russie a subi un de ses plus gros revers dans son offensive contre l'Ukraine avec l'incendie et l'évacuation du croiseur Moskva, son vaisseau amiral en mer Noire, que l'armée ukrainienne affirme avoir frappé avec des missiles de croisière au moment où les défenseurs de Marioupol mènent une lutte acharnée.
Ce navire lance-missiles de 186 mètres de long a été "gravement endommagé" par un incendie qui a provoqué l'explosion de munitions et son équipage de plus de 500 hommes a dû être évacué, a annoncé dans la nuit le ministère russe de la Défense.
Ce dernier a ensuite affirmé jeudi matin que le feu avait été circonscrit et que les explosions avaient cessé. "Le croiseur Moskva garde sa flottabilité" et va être remorqué, a-t-il dit.
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14 h 17 : Poutine veut réorienter les exportations énergétiques russes de l'Europe vers l'Asie
Vladimir Poutine a appelé à réorienter les exportations énergétiques russes de l'Europe vers l'Asie, du fait de la crise provoquée par son offensive en Ukraine, accusant les Européens de "déstabiliser le marché" en voulant se passer d'hydrocarbures russes.
"On va partir du principe qu'à l'avenir les livraisons vers l'Ouest vont baisser", a dit le président russe lors d'une réunion gouvernementale consacrée au secteur de l'énergie dans le contexte des sanctions internationales. Il faut donc "réorienter nos exports vers les marchés au Sud et à l'Est qui croissent rapidement", a-t-il ajouté.
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14 h 11 : trente Ukrainiens ont été libérés par la Russie
Trente prisonniers ukrainiens ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kiev, cinq jours après la libération de 12 soldats et 14 civils ukrainiens.
Par ailleurs, deux pilotes capturés par l'armée russe le 8 mars à l'est de Kiev et détenus depuis en Russie, ont également été libérés.
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14 h 06 : plus de 4,7 millions de réfugiés ont fui l'Ukraine depuis le début du conflit
Plus de 4,7 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays 50 jours après l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
Le HCR recensait exactement 4 736 471 réfugiés jeudi. Ce sont 79 962 de plus que lors du précédent pointage mercredi. L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale.
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13 h 48 : un gouverneur russe accuse l'Ukraine d'avoir bombardé un village frontalier
Le gouverneur d'une région russe frontalière de l'Ukraine a accusé les forces de Kiev d'avoir bombardé jeudi un village russe, faisant état de blessés.
"Les forces armées ukrainiennes ont tiré sur le village de Klimovo. Deux immeubles d'habitation ont été endommagés par le bombardement et il y a des blessés parmi les habitants", a affirmé sur Telegram le gouverneur de la région de Briansk, Alexandre Bogomaz, ajoutant que des secouristes avaient été dépêchés sur les lieux.
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13 h 08 : Emmanuel Macron refuse toute "escalade verbale" au sujet des crimes de guerre russes
Emmanuel Macron a déclaré qu'il ne souhaitait pas entrer dans une "escalade verbale" au sujet des crimes de guerre commis par l'armée russe en Ukraine, refusant de parler de "génocide".
Plusieurs dirigeants, dont le président américain Joe Biden, accusent Vladimir Poutine de mener un "génocide" en Ukraine, une position saluée par Kiev.
Le chef de l'État français a aussi déclaré qu'il s'entretiendrait à nouveau jeudi soir par téléphone avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, après lui avoir déjà parlé dans la matinée.
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11 h 58 : le croiseur russe Moskva n'a pas coulé et les explosions à bord ont cessé, selon Moscou
Le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe de la mer Noire endommagé durant l'offensive contre l'Ukraine, n'a pas coulé et les explosions à bord ont cessé, a affirmé le ministère russe de la Défense.
"Le foyer de l'incendie a été circonscrit, il n'y a pas de flammes. Les explosions de munitions ont cessé. Le croiseur Moskva garde sa flottabilité", a indiqué le ministère, qui dit enquêter sur les causes du sinistre, l'Ukraine ayant affirmé de son côté avoir attaqué le bâtiment.
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9 h 07 : le chef de la diplomatie irlandaise se rend à Kiev
Le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney se rend à Kiev jeudi, ont indiqué ses services, première visite d'un ministre des Affaires étrangères d'un pays membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU depuis le début de la guerre en Ukraine.
Simon Coveney, qui est également ministre de la Défense, rencontrera ses deux homologues, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, et celui de la Défense, Oleksii Reznikov, et visitera des zones directement touchées par l'invasion russe.
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8 h 41 : réouverture de couloirs humanitaires d'évacuation après une suspension
L'Ukraine a annoncé une reprise des évacuations de civils via neuf couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol dans le sud-est du pays, après une journée de suspension due selon Kiev à des violations russes du cessez-le-feu.
"Neufs couloirs humanitaires sont prévus aujourd'hui", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram.
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7 h : à Borodianka, la désolation après le départ de l'armée russe
À Borodianka, dans la banlieue nord-ouest de Kiev, les morts se comptent par centaines après le départ des troupes russes. Malgré des conditions de vie très difficiles, des habitants souhaitent y rester. Le point avec notre envoyé spécial, Sylvain Rousseau.
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2 h 54 : le croiseur russe Moskva, vaisseau amiral de la flotte de la mer Noire, "gravement endommagé"
"En raison d'un incendie, des munitions ont explosé à bord du croiseur lance-missiles Moskva. Le navire a été gravement endommagé", a indiqué le ministère russe de la Défense, cité jeudi 14 avril par les agences Tass et Ria Novosti. L'équipage a été entièrement évacué et une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'incendie, a-t-il ajouté.
Les autorités ukrainiennes avaient auparavant affirmé que le Moskva était en feu après avoir été touché par des missiles. "Des missiles Neptune qui protègent la mer Noire ont causé d'importants dégâts à ce navire russe", a affirmé le gouverneur ukrainien de la région d'Odessa (sud), Maxime Martchenko.
Un conseiller du président ukrainien, Oleksiy Arestovitch, a pour sa part déclaré sur YouTube qu'"une surprise est arrivée au vaisseau amiral de la flotte russe de la mer Noire". "Il brûle avec intensité. Maintenant. Et avec cette mer agitée, il est impossible de savoir quand ils seront capables de recevoir de l'aide", a-t-il dit, assurant que "510 membres d'équipage" étaient à bord. "Nous ne comprenons pas ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.
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20 h 03 : Joe Biden annonce une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars à l'Ukraine
Des véhicules blindés, de l'artillerie, des hélicoptères : Joe Biden a donné son feu vert mercredi à une nouvelle aide militaire massive à l'Ukraine, avec des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu'ici.
Le président américain a annoncé par téléphone à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, avoir débloqué une nouvelle tranche d'aide d'une valeur de 800 millions de dollars, selon un communiqué de la Maison Blanche.
Avec AFP
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guerre en ukraineLes armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?
Le Débat de France 24
Guerre en Ukraine : l'ultime combat de Marioupol ?
élysée 2022
Marine Le Pen prône un rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie après la guerre
France24 - Monde
Le Royaume-Uni signe un accord avec Kigali pour envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda
Publié le : 14/04/2022 - 12:02Modifié le : 14/04/2022 - 20:24
FRANCE 24
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Charlotte BOITIAUX
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Le Rwanda a signé un accord controversé avec Londres pour accueillir sur son sol des migrants et demandeurs d'asile de diverses nationalités acheminés du Royaume-Uni, a annoncé jeudi Kigali à l'occasion d'une visite de la ministre anglaise de l'Intérieur, Priti Patel. Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a fait part de "sa forte opposition" au projet britannique.
Le Royaume-Uni a annoncé, jeudi 14 avril, un projet controversé d'envoyer au Rwanda les demandeurs d'asiles arrivés illégalement sur son territoire et confié la surveillance de la Manche à la Royal Navy, espérant dissuader les traversées de clandestins qui ne cessent d'augmenter.
Alors que le Premier ministre Boris Johnson avait promis de contrôler l'immigration, un des sujets clés de la campagne du Brexit, le nombre de traversées illégales, très dangereuses, a triplé en 2021 et continue d'augmenter. Londres reproche régulièrement à Paris de ne pas en faire assez pour les empêcher.
>> À lire aussi : "Calais sous le choc après le naufrage de migrants le plus meurtrier jamais connu dans la Manche"
"À partir d'aujourd'hui (...), toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que ceux qui sont arrivés illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être relocalisés au Rwanda", a annoncé le dirigeant conservateur lors d'un discours dans un aéroport du Kent (sud-est de l'Angleterre).
Le Rwanda pourra accueillir "des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir", a-t-il ajouté, affirmant que ce pays d'Afrique de l'Est est "l'un des pays les plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d'accueil et d'intégration des migrants".
Ce projet, susceptible donc de s'appliquer à tous les clandestins d'où qu'ils viennent (Iran, Syrie, Érythrée...), a suscité des réactions scandalisées des organisations de défense des droits humains, qui dénoncent son "inhumanité". L'opposition a jugé que le Premier ministre tentait de détourner l'attention après avoir reçu une amende pour une fête d'anniversaire en plein confinement.
Un accord à 144 millions d'euros
Désireux de regagner en popularité avant des élections locales en mai, Boris Johnson et son gouvernement cherchent depuis des mois à conclure des accords avec des pays tiers où envoyer les migrants en attendant de traiter leur dossier.
Une telle mesure est déjà appliquée par l'Australie avec des îles éloignées du Pacifique, une politique très critiquée. Par ailleurs, le Danemark avait également envisagé d'envoyer ses demandeurs d'asile vers des pays africains.
En vertu de l'accord annoncé jeudi, Londres financera dans un premier temps le dispositif à hauteur de 120 millions de livres sterling (144 millions d'euros). Le gouvernement rwandais a précisé qu'il proposerait aux personnes accueillies la possibilité "de s'installer de manière permanente au Rwanda" si elles "le souhaitent".
"Notre compassion est peut-être infinie mais notre capacité à aider des gens ne l'est pas", a déclaré Boris Johnson. Le chef du gouvernement britannique a ajouté que "ceux qui essayent de couper la file d'attente ou abuser de notre système n'auront pas de voie automatique pour s'installer dans notre pays mais seront renvoyés de manière rapide, humaine, dans un pays tiers sûr ou leur pays d'origine".
Les migrants arrivant au Royaume-Uni ne seront plus hébergés dans des hôtels mais dans des centres d'accueil à l'image de ceux existant en Grèce, avec un premier centre "ouvrant bientôt", a annoncé Boris Johnson.
Migrants échangés "comme des marchandises"
Dans le cadre de ce plan, qui vient compléter une vaste loi sur l'immigration actuellement au Parlement et déjà critiqué par l'ONU, le gouvernement confie dès jeudi le contrôle des traversées illégales de la Manche à la Marine, équipée de matériel supplémentaire. Il a renoncé en revanche à son projet de repousser les embarcations entrant dans les eaux britanniques, mesure décriée côté français.
En envoyant des demandeurs d'asile à plus de 6 000 kilomètres du Royaume-Uni, le gouvernement veut décourager les candidats au départ vers le Royaume-Uni, toujours plus nombreux : 28 500 personnes ont effectué ces périlleuses traversées en 2021, contre 8 466 en 2020... et seulement 299 en 2018, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur.
Amnesty International a critiqué une "idée scandaleusement mal conçue" qui "fera souffrir tout en gaspillant d'énormes sommes d'argent public", soulignant aussi le "bilan lamentable en matière de droits humains" de la nation africaine.
Pour le directeur général de Refugee Action, Tim Naor Hilton, c'est une "manière lâche, barbare et inhumaine de traiter les personnes fuyant la persécution et la guerre".
Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a fait également part de "sa forte opposition" au projet britannique. "Les personnes fuyant la guerre, les conflits et les persécutions méritent compassion et empathie. Elles ne devraient pas être échangées comme des marchandises et transférées à l'étranger pour voir leur dossiers traités", a déclaré le HCR dans un communiqué.
Même dans les rangs conservateurs, les critiques ont fusé, le député Tobias Ellwood estimant sur la BBC qu'il s'agit d'une "énorme tentative de détourner l'attention" des déboires de Boris Johnson dans le "Partygate", ces fêtes organisées dans les cercles du pouvoir pendant les confinements.
Avec AFP
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Plus de 28 000 migrants ont traversé la Manche en 2021, un record
Naufrage dans la Manche : Paris et Londres visés par une plainte pour "homicide involontaire"
En Grèce, au moins 27 morts dans le naufrage de deux bateaux de migrants
BBC
Boom time for dog walkers, sitters and trainers
By Dhruti Shah and Will SmaleBusiness reporters
Dog trainer Olivia Leathley has struggled to keep up with the demand for her services over the past six months.
"I was working seven days a week at one point, which wasn't conducive to my mental health," says Ms Leathley, who is based in Greater Manchester.
"I'm now starting to spread my bookings out more, and make sure that I take two days off a week."
Ms Leathley says there are two main reasons why she has been so busy. Firstly, the large number of people who got a puppy or other new dog during the lockdowns.
And secondly, the inability of these four-legged friends - and of some long-established family pooches - to cope when their owners had to start going back to the office for the first time since March 2020.
"So many dogs have got used to having their owners at home all the time that they cannot handle it when they go back to work," she says. "It is separation anxiety.
"A good 50% of the dogs I work with are new puppies that people bought during the pandemic, but the other half are long-established members of people's families."
Ms Leathley, who trades under the name Biker Girl Dog Trainer, was previously a dog walker, but she switched to training in mid-2020 after getting a qualification and seeing a surge in demand.
"I had so many clients come to me with dogs with behavioural issues that it wasn't feasible to continue with my walking clients," she adds. "But the demand for dog walkers has also shot up as people have to return to work, so I subcontract that work out to three other women."
The number of dogs being adopted surged dramatically during the lockdowns. In the UK one report estimates that 3.5 million dogs were purchased during the pandemic, taking the number in the country up from nine million in 2019/20 to 12.5 million in 2020/21. This growth follows after the figure had remained steady at nine million for three years prior to the pandemic.
It is also a similar picture in the US, where nine million dogs were adopted by families during Covid-19, taking the total up to 108 million.
With people working from home during the pandemic, professional dog walkers, sitters and trainers initially didn't see any of these new dogs, nor most of their regular customers.
"When Covid hit in March 2020 the business just died," says Richard Hollings, owner of dog walking and day-care business We Will Walk U.
"A number of other dog walkers that I know lost their jobs, as people didn't need their help, but we managed to hang onto a couple of key customers."
Mr Hollings, who is based in the Berkshire town of Maidenhead, says things were then transformed from the start of last year.
"We suddenly saw a huge influx of new customers, and especially a huge number of first-time dog owners. People were having to go back into work for the first time after getting a dog or trying to book holidays for the first time since 2019.
"And business hasn't slowed since then. We have had a monster amount of work over the past 15 months, and we are now fully booked all the way through to September. So phenomenally busy."
In Oakland, California, dog walker Merika Reagan says that her customers started to return during the lockdowns.
"Some people did come back because they realised that even though they were working from home, they couldn't give the dog their full attention," says the owner of City Hikes Dog Walking and Pet Sitting.
"Their dogs were wondering 'why aren't they playing or going out with me?'. If the owner is on Zoom, the dog might be scratching or barking at the door, and so they came back for that reason."
She adds that more dog owners are now getting in touch as they start having to work in the office again, and because others are booking holidays again.
Yet it will take a while for City Hikes to return to pre-Covid levels. "Before the pandemic it was me and eight employees, and now it is me and three."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Aaron Easterly is the chief executive of Rover, a website and app that connects dog owners to walkers and sitters. It operates in 10 countries, and claims to have around two-million customers.
He says that customer numbers returned to pre-Covid levels by May 2021. However, he adds that uncertainty about whether flexible working is here to stay makes it difficult to make future growth projections.
"Of course, we don't know how hybrid office policies are going to play out and what else the pandemic has in store for us, and so it's unclear exactly what the acceleration in demand will look like," says Mr Easterly.
Dr Sam Gaines, dog welfare expert at UK charity Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, says that, generally speaking, canines need daily exercise in order to remain happy and healthy.
"And like many other organisations we don't recommend leaving dogs alone for more than four hours at a time, and for some dogs, even this will be too long," she says. "Using a reputable dog walker or sitter is a great way of provisioning dogs with the company they need, and opportunities to exercise, play and go to the toilet."
Back in Greater Manchester, Olivia Leathley also sheds light on another little-spoken about issue that is impacting lockdown pets.
She says she is now seeing dogs that cannot be left alone for any amount of time after growing accustomed to being around their owners 24/7.
"Even though people had previously been able to leave their dog for a few hours, now it cannot go 30 seconds on its own!"
France24 - World
'We are on our way to death': In Saudi Arabia, four Uighurs risk extradition to China
Issued on: 14/04/2022 - 19:45Modified: 15/04/2022 - 10:15
Thaïs Chaigne
Several NGOs have accused Saudi Arabia of having arbitrarily arrested four Uighurs and of trying to extradite them to China, where their fate is extremely uncertain. The detainees include two men who had travelled to the country to make a pilgrimage to Mecca in November 2020, as well as a mother and her 13-year-old daughter, who were arrested on March 31, according to several sources. Videos of their cries for help are circulating on social media.
According to several human rights groups, including Amnesty International, a mother and her 13-year-old daughter, as well as two men, are facing imminent extradition to China, a country accused of repressive policies towards this Muslim minority in Xinjiang. On April 9, Buheliqiemu Abula, the mother, recorded a video appeal for help in the back of a police truck that was taking her and her daughter to Riyadh.
4 pèlerins ouïghours dont 1 mère & sa fille de 13 ans sont sur le point d'être déportés par 🇸🇦 vers les camps de concentration 🇨🇳.J'appelle toutes/tous les Musulmans dignes de ce nom, au boycott de pèlerinage ! Interpellez @arabiesaouditefr #ArabieSaouditeCollabo #BoycottHajj pic.twitter.com/Udb4tpL8Ya
April 10, 2022"We are in a police car. Save us, we are on our way to death. They are taking us to Riyadh to send us [to China]," she implores in Uighur in this video shared on April 9 by activists and human rights associations on Twitter, to raise awareness about their plight.
In the video, we briefly see the face of a young woman wearing a hijab, identified as her 13-year-old daughter, as well as the interior of the vehicle. The sound of the road can be heard in the background.
Arbitrary arrests
Abula send the video to a member of the NGO Human Rights Watch, with whom she had already been in regular contact. According to Laura Harth, of the NGO Safeguard Defenders, which is also mobilised to help them, Abula and her daughter were arrested, without cause, on March 31 in Mecca, then taken to Jeddah, before being taken on April 9 to a detention centre in Riyadh.
"Since [April 13], it has been difficult to get more news. The last contact we had with her, she said her departure to China, to Canton, was imminent," Harth said.
Abula has been in Saudi Arabia for at least two years. Her ex-husband, also a Uighur, has been detained since November 2020 with a friend of his in Saudi Arabia. They had come to make a pilgrimage to Mecca in February 2020.
She was allowed to stay in touch with him and was the only person able to give regular updates on the men's situation. Their last telephone exchange was on March 20.
The fate of these four Uighurs, if sent back to China, is of great concern. Hundreds of thousands of Uighur Muslims have been locked in camps and forcibly assimilated into Chinese culture, arbitrarily imprisoned, forced to work or even tortured. The inhumane treatment has been documented by numerous testimonies, NGO reports as well as journalistic investigations. Although Beijing denies the claims, several international governments, including the French, have condemned the treatment of Uighurs in China.
'We haven't heard my father's voice in almost two years'
Abula's ex-husband was arrested with his friend, Aimidoula Waili, a religious dignitary. Waili's daughter is 21 years old and studies in Istanbul, having left China with her father and sister in 2016, just before the situation deteriorated in Xinjiang. She has been drawing attention to her father's situation with videos on Twitter.
She spoke to the FRANCE 24 Observers team:
My father went to Saudi Arabia for the pilgrimage [to Mecca] in February 2020. He was going to return to Turkey, but it became complicated because of the coronavirus-related border closure. Then he was arrested by the Saudi government in November 2020 with his friend without any justification.
Since then, we have not been able to communicate with my father. We haven't seen him or even heard his voice for almost two years.
Merhaba! Böyle bir üzücü haberi sabahın bu saatinde paylaşmak istemezdim. Ama durumun aciliyeti ve ciddiyeti sebebiyle paylaşmak zorundayım! İki kişi göz göre göre Çin’e gönderilmek üzere, ölüme gönderilmek üzere! Buna sessiz kalmayın! Burada iki kişinin hayat-memat meselesi! pic.twitter.com/eHzznJsqKx
March 18, 2022I can't even imagine what will happen if they are sent back to China. I fear they will be executed or imprisoned, that they will be tortured in all sorts of ways. [...] He has done nothing wrong. We have only a few hours left to save them.
'I tried to convince her several times to go back to Turkey'
Abduweli Ayup is a Uighur living in Norway who is trying to alert members of his community to the dangers of travelling to Saudi Arabia for the pilgrimage. He has documented around 30 cases of Uighurs being extradited to China from three Muslim countries, including Saudi Arabia.
I was in contact with [Abula] for two years, one of the reason was that she was the only person that could give me news of the two Uighurs that were detained. In one of the last message she sent me, she told me she was scared, and that she had cried.
I try to tell Uighurs not to go to Saudi Arabia, so of course I tried to convince her several times to go back to Turkey. She had a visa there. I told her that everytime I saw Uighurs being extradited – about 30 times – and I could not do anything. I told her that if she was arrested, the only thing I could do is tell the story to journalists and NGOs. But she told me she could not leave her ex-husband, that she was the only one remaining that could stay in contact and help him.
Saudi police had reportedly told Buheliqiemu Abula and her daughter that they were to prepare for departure to Guangzhou, China overnight, according to a statement from Amnesty International sent to the FRANCE 24 Observers team. According to information from Safeguard Defenders, as of April 14 at 2 pm, the four Uighurs were still in Riyadh.
Uighurs extradited by Muslim countries
Every year, between one and two million Muslims travel to Mecca for the pilgrimage, the umra or hajj, the fifth pillar of Islam. Saudi authorities oversee and charge for this essential pilgrimage for Muslims from all over the world, including Uighurs.
#Uyghurs protest today in front of @SaudiEmbassyUSA in DC.Calling on #Saudi officials & authorities to stop the deportation of 4 #Uyghurs at the behest of #China!@FreeUyghurNow @UyghurProject @Uyghur_American#FreeUyghurs #StopSaudiDeportation1/2 pic.twitter.com/fFrtnZAkL9
April 10, 2022Amnesty International said the forcible return of the four Uighurs would be "an unacceptable violation of Saudi Arabia's obligations under international law". Earlier, in an April 1 statement, the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) also called on the country not to extradite the Chinese nationals.
Saudi Arabia is a key ally of China and has repeatedly supported the country's official policy in Xinjiang. During a visit by Crown Prince Mohamed bin Salman to Beijing in February 2019, he defended China's right to enact "anti-terrorism" measures, according to Chinese media.
At the time of publication, the Saudi Ministry of the Interior had not responded to our requests for comment.
Several other Muslim countries have been accused of being silent or even complicit in China's policy towards the Uighurs. Between 2017 and 2019, Egypt was also accused of sending nearly 20 Uighur nationals back to China. In December 2021, Morocco agreed to extradite Yidiresi Aishan, a 34-year-old Uighur arrested upon arrival in Casablanca, citing an extradition treaty between the countries.
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Russia-Ukraine War
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Hiding in Plain Sight, a Soviet-Era Air Defense System Arrives in Ukraine
Encouraged by the United States, Slovakia “donated” a bulky but effective S-300, hoping to challenge Russian domination of the skies in the war next door.
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By Andrew Higgins
DOBRA, Slovakia — Driving back to his village near the Ukrainian border last Thursday, the mayor had to stop to let a train pass, and assumed he wouldn’t have to wait long. But the flatbed wagons, stacked high with military equipment, just kept coming. He waited for nearly half an hour.
“It was a very long train, much longer than usual,” recalled Mikulas Csoma, the mayor of Dobra, a previously sleepy village in eastern Slovakia that, over the past month, has become a key artery funneling weapons and ammunition into Ukraine by rail from the West.
The train that delayed Mr. Csoma’s drive home was not only unusually long but also signaled a singular escalation in Western efforts to help Ukraine defend itself. It carried an air defense system made up of 48 surface-to-air missiles, four launchers and radars to guide the rockets to their targets, which in Ukraine means Russian warplanes and missiles.
As President Vladimir V. Putin of Russia vows to fight the war to its “full completion” and his forces regroup for an expected push in Ukraine’s east, NATO countries, including the United States, are scrambling to keep the weapons flowing and bulk up the country’s defenses.
Bolstering Ukraine’s long-range air defense capabilities is seen as especially critical. Ukraine already had its own S-300 and other air defense systems, but some of these have been destroyed, leaving Russia with a large degree of freedom to hit Ukrainian targets from the air with warplanes and cruise missiles.
Increasingly desperate to reverse this imbalance, President Volodymyr Zelensky of Ukraine has repeatedly pleaded with NATO to “close the sky over Ukraine” by imposing a no-fly zone. But NATO has been unwilling to send its own warplanes into Ukraine.
Instead, the United States offered Slovakia, a fellow NATO member, a substitute battery of American-made Patriot missiles if it would “donate” its aging S-300 system to Ukraine.
Jaroslav Nad, Slovakia’s defense minister and a gung-ho supporter of Ukraine, said it would have been unthinkable before Russia’s invasion for his country to send large quantities of even basic weapons across its eastern border free of charge, never mind an old but still powerful Soviet-made antiaircraft system.
“But this is the world’s new reality,” he said in an interview in Bratislava, the Slovak capital. “We are a frontline state. We have war on our border and more than 330,000 Ukrainians coming to our country. The paradigm is completely different now.”
Mr. Putin, he said, “is equal to Hitler” and must be stopped in Ukraine before he can move further West. “Ukraine is literally fighting for our future,” he said.
Like Slovakia, other countries are also steadily expanding the scope of their military aid. The No. 2 Pentagon official met in Washington on Wednesday with America’s largest military contractors to discuss how ready they are to restock supplies and what new capabilities to send to Ukraine.
The meeting and a new package of weapons, including artillery and ammunition, is intended in part by the Biden administration to blunt criticism that it is not doing enough for Ukraine and is too hesitant to send long-range weapon systems.
Other NATO members are already sending Ukraine bigger and better weaponry than before, including T-72 tanks and short-range air defense systems from the Czech Republic.
The S-300 system from Slovakia is the biggest item a NATO country has sent so far. It was previously deployed in Nitra, a city east of Bratislava at the other end of the country.
From there, it was hauled by truck and train to Dobra, where the state-controlled rail yard has Soviet gauge tracks, wider than the standard in Europe, which means it can run trains to and from Ukraine, which also has Soviet tracks.
Other big items now under discussion for transport to Ukraine via Slovakia include aging MIG-29 warplanes and sophisticated, self-propelled Howitzers called Zuzana 2. Also under review is a plan for Ukraine to send hundreds of damaged tanks, some of them captured from Russian forces, across the border for repair in Slovakia, the Czech Republic and Poland, all of which have experience fixing Soviet-made equipment.
Slovakia “is not going to send tanks because we don’t have any spare tanks,” Mr. Nad said, underscoring an issue confronting even Ukraine’s most eager backers. “We have to keep enough capabilities for our own armed forces.”
But Slovakia is transporting not only weapons from its own stocks into Ukraine. It is also sending military aid from many other countries, including the Czech Republic, Australia and what Mr. Nad described as “countries that claim that they are not sending military material to Ukraine.”
Hungary, Slovakia’s southern neighbor, for example, has declared itself neutral in the conflict and barred weapons from passing through its own territory to Ukraine — largely to avoid upsetting deliveries of cheap Russian gas — but it is believed to have quietly provided weapons through other countries.
Asked about this, a Hungarian government spokesman in Budapest declined to confirm or deny that his country is providing military material, saying only that “Hungary’s standpoint is well known, and it has remained unchanged.”
Alarmed by the flood of weapons flowing across the borders of Slovakia, Poland and Romania, Russia has sought to stop or at least slow it by declaring all foreign arms destined for Ukraine a “legitimate target.” Russia’s foreign minister vowed last month that Moscow “will not allow” the transfer of Slovakia’s S-300 air defense system.
It is too late for that now, and after failing to thwart the delivery, the defense ministry in Moscow claimed on Sunday that Russia had already destroyed the Slovak missile system when sea-launched cruise missiles hit a hangar near the eastern Ukrainian city of Dnipro.
Mr. Nad, the Slovak defense minister, dismissed this as a “fake news,” apparently aimed at saving Russia’s face and calming the nerves of Russian pilots sent on missions to bomb Ukraine. Mr. Nad said he had spoken with Ukraine’s defense minister on Monday and been assured that “this system is working and is working well” and was not in Dnipro.
Previous military cargo sent into Ukraine by rail through Dobra and the nearby town of Cierna nad Tisou contained mostly ammunition and basic military hardware.
A separate weapons conduit through Poland, the main route for American arms, has involved weapons like Javelin, NLAW and Stinger missiles, which are light, portable, high-tech and relatively easy to hide in trucks passing through Polish border crossings into western Ukraine.
An air-defense battery, however, is too big to hide, particularly when it travels on trains with more than 120 wagons in full view of drivers blocked by their passage. The cargo was so bulky it took two days to deliver it just a few miles from Dobra into Ukraine in two separate trains.
“Everyone knows what is going on,” said Jakub Zsolt, a steel factory maintenance worker who lives across the road from the rail yard. He said his grandchildren were scared by all the commotion, but added that he had himself grown accustomed to the clatter of military helicopters and the rumble of trucks carrying weapons to the loading yard.
All the same, he said, he worries that Slovakia, a small country of just 5.4 million people, is now wading too deeply into Ukraine’s war with Russia.
“The Russians might attack us,” he said, adding that he did not understand why Ukrainians needed so much help when “they come here driving much nicer cars — Porsches and Mercedes — than we drive in Slovakia.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia is moving forces to Ukraine’s eastern border, the Pentagon says, as both sides prepare for a confrontation there. In the south, the Russian military appeared close to capturing Mariupol, a win that would allow Moscow to establish a land bridge between Russia and the occupied territory of Crimea.
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered severe damage that forced the crew to abandon it; it subsequently sank. A Pentagon official later confirmed that a Ukrainian missile strike was responsible.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
Most refugees fleeing the war, nearly all women and children, don’t drive anything, but cross on foot carrying just a change of clothes.
Mr. Zsolt’s jaundiced view of Ukraine highlights the success of opponents of the pro-Western Slovak prime minister, Eduard Heger, who in an interview last week said, “We need to help Ukraine in every possible way to win this war.” His foes, playing to a substantial segment of the population traditionally favorable to Moscow, have sought to turn public opinion against support for Ukraine and seized on the war as a political opportunity.
Robert Fico, a scandal-tainted former Slovak prime minister, upended the government’s efforts to keep the delivery of the S-300 battery secret until it had safely arrived in Ukraine when he posted a video on his Facebook page last Thursday that showed a train carrying the disassembled air-defense system on its way to Ukraine.
He denounced Mr. Heger as “a freak in American hands who will do whatever the Americans tell him to do” and demanded that the public immediately be told where the S-300 system was going.
Mr. Nad, the defense minister, said the delivery had been kept secret for security reasons. The opposition, he added, is playing “political games” against the interests of their own country and also Ukraine.
“Russia is killing thousands of people in Ukraine and I am not going to count the votes that I would lose — or gain — based on the decisions of the government to help. The only thing that I am counting is the lives we can save in Ukraine,” he said.
Pavel Macko, a retired Slovak general who served with NATO in Afghanistan and Germany, said the S-300 system delivered to Ukraine dated from the 1980s, when Slovakia was a member of the Warsaw Pact as part of Czechoslovakia, and was inferior to American-made Patriot missiles. But, he added, Ukrainians know how to use it and will be able to reduce Russia’s mastery of the skies.
“This is not just symbolic but an important addition that could help make Russia change their plans,” he said.
The mayor in Dobra, Mr. Csoma, said he supported helping Ukraine, but was noncommittal when asked about the wisdom of sending a powerful weapon system like the S-300.
Miffed not to be informed in advance about the disruption to traffic caused by the S-300 trains, he said: “They don’t tell me anything. They should at least let me know about this kind of thing.”
Nobody really worried much about the war spreading into Slovakia, he said, but the authorities have nonetheless dusted off old civil defense plans, with police taking an inventory of potential bomb shelters. In the event of conflict, the mayor said, he had been assured that district authorities would send buses to evacuate his village’s 520 people.
“If something bad happens, we will all leave,” he said. “So there is no panic yet.”
Reporting was contributed by Julian Barnes in Washington and Benjamin Novak in Budapest.
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France24 - Monde
Cronenberg, James Gray et Serebrennikov à l'affiche du prochain festival de Cannes
Publié le : 14/04/2022 - 15:24
FRANCE 24
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La sélection officielle de la 75e édition du Festival de Cannes qui débute le 17 mai a été dévoilée jeudi par les organisateurs. Dix-huit films sont en compétition pour la Palme d'or. En revanche, la composition du jury n'est pas encore connue.
Le Festival de Cannes fêtera en mai sa 75e édition avec le retour du cinéma-choc de David Cronenberg, une nouvelle place en compétition pour le Russe Kirill Serebrennikov, en rupture avec la ligne du régime de Poutine, et seulement trois réalisatrices en lice pour la Palme.
Parmi les cinéastes cultes attendus : David Cronenberg ("Crash"), qui promet une nouvelle fois de secouer le public. "Les crimes du futur" réunit Viggo Mortensen, Kristen Stewart et Léa Seydoux.
Autre grande figure sur le tapis rouge : James Gray ("Ad Astra") présentera "Armageddon Time", avec Anne Hathaway et Oscar Isaac, dans le New York des années 1980, en pleine ascension de la famille Trump.
Dix-huit films briguent à ce jour la Palme d'or, parmi les 2 200 soumis aux sélectionneurs, venus de 155 pays.
Cinq cinéastes déjà couronnés seront en lice pour une nouvelle Palme : les Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne ("Rosetta") avec "Tori et Lokita", le plus grinçant des cinéastes suédois, Ruben Östlund ("The Square"), avec "Triangle of Sadness", le Japonais Hirokazu Kore-eda ("Une affaire de famille"), qui a cette fois tourné "Broker" avec la star sud-coréenne de "Parasite", Song Kang-ho, et enfin le Roumain Cristian Mungiu ("4 mois, 3 semaines, 2 jours"), avec son dernier film "RMN".
Seules trois réalisatrices sont sur les rangs pour succéder à la Française Julia Ducournau, Palme d'or 2021 pour "Titane". La Française Claire Denis présentera "The Stars at Noon", un "film d'attente, d'ambiance, à la lisière du polar diplomatique" dixit Thierry Frémaux, tourné en Amérique centrale, et sa compatriote Valeria Bruni Tedeschi présentera, elle, "Les Amandiers", sur le théâtre et la figure de Patrice Chéreau. Prisée de la critique, l'Américaine Kelly Reichardt sera en lice avec "Showing Up".
Serebrennikov, en dissidence
La présence dans cette liste de l'enfant terrible du cinéma russe, Kirill Serebrennikov, avec un film sur la femme de Tchaïkovski, est tout un symbole en pleine guerre en Ukraine.
>> À voir : Kirill Serebrennikov : “Parfois les autorités veulent que nous arrêtions de penser”
Le Festival, qui a très vite annoncé qu'il n'inviterait pas de "délégation officielle" russe, a fait le choix de ce réalisateur empêché de défendre en personne ses deux précédents opus en compétition, "Leto" et "La Fièvre de Petrov", car il n'était pas autorisé à quitter son pays.
Il a enfin pu partir légalement pour rejoindre l'Europe après l'invasion russe, et sa voix portera également au Festival d'Avignon, en juillet, dont il assurera l'ouverture.
Deux cinéastes ukrainiens sont aussi sélectionnés, hors compétition : un grand nom, Sergei Loznitsa, pour "The Natural History of Destruction", en séance spéciale, et un nouveau venu, Maksim Nakonechnyi, qui réalise son premier film, "Bachennya Metelyka", retenu à Un Certain Regard.
Qui pour succéder à Spike Lee ?
"Par des temps de tristesse et de guerre en Europe et un peu partout dans le monde [...] célébrer un anniversaire, ce ne sera pas forcément célébrer le passé", a souligné le délégué général en présentant cette 75e édition, la dernière du président, Pierre Lescure.
Le Festival n'oublie pas pour autant la fête et les paillettes : Tom Cruise doit présenter en personne le nouveau "Top Gun", 36 ans après le premier. Hors compétition aussi, résonnera la musique d'Elvis (biopic signé Baz Luhrmann), de Jerry Lee Lewis (chez Ethan Coen), de David Bowie dans un documentaire. L'Australien George Miller promet un "anti Mad Max" avec un film réunissant Idriss Elba et Tilda Swinton.
Après la testostérone de "Bac Nord", le Français Cédric Jimenez reviendra sur les attentats du 13 novembre, avec Jean Dujardin.
Le Festival n'a plus beaucoup de jours pour trouver celui ou celle qui succèdera à Spike Lee à la présidence du jury. Un casse-tête cette année : avec le redémarrage du cinéma post-pandémie et l'essor des séries, "tous les artistes travaillent", a souligné Thierry Frémaux.
Le film d'ouverture en revanche est déjà connu, ce sera la comédie gore "Z (comme Z)" de Michel Hazanavicius, l'auteur de "The Artist".
Avec AFP
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Festival de Cannes : Valérie Lemercier enchante la Croisette avec son film "Aline" sur Céline Dion
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Festival de Cannes : une Palme en titane pour Julia Ducournau
À L’AFFICHE !
Clap de fin pour la 74e édition du Festival de Cannes
L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth Valeurs Actuelles
Une écrasante majorité de Français pense qu’il n’y a pas plus de racisme dans la police qu’ailleurs
Selon un sondage Opinionway, ils sont plus de trois quarts à rejeter le fait que le racisme soit plus présent dans la police que dans d’autres milieux professionnels.
L’étude a été menée pour le Centre d’étude de la vie politique (Cevipof) et les résultats publiés ce lundi matin. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Si 78 % des Français considèrent qu’il n’y a pas plus de racisme dans la police que dans d’autres corps de métiers – ils sont même 11 % à penser qu’il y en a moins – seuls 18 % des sondés pensent que le racisme touche plus cette institution que d’autres milieux de travail. Comme le rapporte France Bleu, l’étude montre que les Français relèvent moins ce type de discrimination que certains de nos voisins européens. Par exemple, les Allemands ne sont que 20 % à penser qu’il y a moins de racisme dans la police qu’ailleurs, les Anglais 26 % et les Italiens 31 %.
« Efficace, compétente et honnête »
Alors que les policiers se trouvent parfois au cœur de polémiques de violence 54 % des sondés estiment que la police n’use par de la force à bon escient. Mais souvent menacés et attaqués au péril de leur vie, trois quarts des Français reconnaissent que la police n’est pas suffisamment reconnue pour son dévouement. 83 % expriment le manque de moyens considérables de l’institution et 34 % le manque de formation qui leur est attribué. Cependant, toujours selon le baromètre, 71 % des Français pensent que la police est efficace, compétente et honnête. En plein Beauvau de la sécurité mais aussi dans un contexte sociétal tendu, les résultats révèlent dans son ensemble le respect et la confiance des concitoyens envers l’institution d’État que représente la police.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Prized Russian Ship Was Hit by Missiles, U.S. Officials Say
Julian E. Barnes and James Glanz
WASHINGTON — The Moskva was the pride of Russia’s Black Sea Fleet, a symbol of the country’s dominance of the region and a powerful war machine that had been used to launch precision cruise missiles deep inside Ukraine.
Despite claims by Russia that an accidental fire broke out on the ship, U.S. officials confirmed on Friday that two Ukrainian Neptune missiles had struck the vessel, killing an unknown number of sailors and sending it and its arsenal to the bottom of the Black Sea.
The sinking of the Moskva on Thursday was a grave blow to the Russian fleet and a dramatic demonstration of the current era of warfare in which missiles fired from shore can destroy even the biggest, most powerful ships. It was also the most significant combat loss for any navy since 1982, when Argentina’s Air Force sank a British guided missile destroyer and other ships during the Falklands War.
UKRAINE
Mykolaiv
Kyiv
UKRAINE
Detail
area
Odesa
Russian-controlled
areas
Russia’s warship, the Moskva, was hit by missiles
about 65 nautical miles south of Odesa,
according to a Defense official.
CRIMEA
Seized in 2014
BLACK SEA
Snake
Island
April 12
A ship with similar dimensions
and features was seen about
75 nautical miles from Odesa.
April 10
Seen offshore
near port
April 7
Seen in port
in Sevastopol
20 nautical miles
Kyiv
UKRAINE
UKRAINE
Mykolaiv
Detail
area
Odesa
Russian-controlled areas
Russia’s warship, the Moskva, was hit
by missiles about 65 nautical miles
south of Odesa, according to a Defense official.
CRIMEA
Seized in 2014
BLACK SEA
April 10
Seen offshore
near port
Snake
Island
April 12
A ship with similar
dimensions and
features was seen
about 75 nautical
miles from Odesa.
April 7
Seen in port
in Sevastopol
20 nautical miles
Sources: Maxar Technologies, Copernicus Sentinel-2 satellite data
By The New York Times
The Russian cruise missiles have been used to brutal effect on apartment buildings in Ukrainian cities, and the Moskva’s guns had fired on Ukraine’s Snake Island. The Kremlin’s most powerful missile platform is impossible to replace, and its sinking was a bold counterattack, retired military officers said.
The Moskva inspired awe in those who saw it — bristling with missiles and looming over the landscape — and was the embodiment of Russian power in the region for decades.
“It was a very impressive ship,” said retired Rear Adm. Samuel J. Cox, the director of the Naval History and Heritage Command in Washington. “With those surface-to-surface missile launchers, she really looks dangerous. But apparently, she can’t take a punch.”
The vessel’s sinking has symbolic, diplomatic and military importance.
Russian ships have already been pushed farther off the Ukrainian coast, U.S. officials confirmed, speaking on the condition of anonymity to discuss intelligence assessments of the war. The remainder of Russia’s Black Sea Fleet is still within range to launch cruise missiles into Ukraine but is unable to support any sort of amphibious assault on the country’s coastal cities, according to former officials.
Naval analysts have worried for years that a new generation of ship-killing missiles would endanger large and important ships like the Moskva or the United States’ fleet of aircraft carriers. The sinking of the Moskva is a clear sign that the future has arrived.
The Moskva was itself designed as a ship killer. Construction of the ship, originally known as the Slava, began in 1976, and the vessel went into service in 1983. Built by the Soviet Union to sink American carriers, it was armed with missiles capable of striking planes, ships and submarines.
Upgraded many times over the years, the Moskva should have had defenses to shoot down the Ukrainian missiles. The ship was armed with a medium-range surface-to-air system that was thought to be effective within seven miles, and it also had other missiles designed to take out threats 50 miles away. In theory, its guns could have shot down a Neptune missile as well. But none of those defenses worked.
“Warfare is a brutal thing,” said retired Adm. Gary Roughead, a former chief of naval operations. “You have to make the investments to defeat the kinds of weapons that people are going to throw at you.”
Anti-ship weapons are not hard to build or field. Hezbollah struck an Israeli warship in the Lebanon war in 2006. Houthi rebels in Yemen fired multiple anti-ship missiles at a U.S. Navy destroyer in two separate attacks in 2016, which drew retaliatory Tomahawk cruise missile attacks in response. While the U.S. Navy has invested in antimissile technology for decades, American war planners have said that China’s missiles would pose a real threat in a conflict.
While symbolically painful for Russia, the loss of the Moskva also has practical effects on the ongoing war. Missiles that would have been fired at Ukraine are now at the bottom of the Black Sea, a blow to Russia’s war plans.
The Moskva would have played a primary role in any potential amphibious assault on the Ukrainian coastal city of Odesa. While other landing ships would have been used to bring Russian naval infantry to the coastline, the Moskva would have protected those ships and launched missile strikes on the city.
Now, Admiral Cox said, any amphibious assault on Ukraine will be much more dangerous for Russia, with its landing and amphibious ships much more vulnerable to attacks.
The farther Russian ships are from the coast, the more limited their support for ground assaults on Ukrainian cities will be. While the greater distance could make some attacks more difficult, it would not put Russia’s more powerful missiles out of range. Some of Russia’s sea-launched cruise missiles can reach 1,550 miles, while Ukraine’s Neptune missiles have a range of about 190 miles.
Before the strike on the Moskva, a senior Defense Department official said, the Russian Black Sea Fleet operated with relative impunity.
“They thought they could run around the Black Sea and go anywhere they wanted,” said retired Adm. James G. Foggo III, the dean of the Center for Maritime Strategy at the Navy League of the United States. “They found out otherwise.”
Preventing an attack on Odesa has been a priority of Ukraine’s military, which for weeks has been asking the United States and its allies for additional anti-ship missiles and other so-called coastal defense weaponry.
Senior Ukrainian officials have told the Pentagon that they need the anti-ship missiles and other weaponry to open a new front and turn back the Russian invasion, U.S. officials said.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia is moving forces to Ukraine’s eastern border, the Pentagon says, as both sides prepare for a confrontation there. In the south, the Russian military appeared close to capturing Mariupol, a win that would allow Moscow to establish a land bridge between Russia and the occupied territory of Crimea.
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered severe damage that forced the crew to abandon it; it subsequently sank. A Pentagon official later confirmed that a Ukrainian missile strike was responsible.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
The strike on the Moskva showed that Ukraine’s requests were “very prescient,” the senior Defense Department official said.
By building up coastal defenses, Admiral Foggo said, the Ukrainians will be able to engage the Russian fleet even without a powerful navy. Missiles, smart mines and other advanced devices will help them keep Russian ships away.
“You don’t necessarily need to have a battleship to go out and protect the shores of Ukraine,” he said. “It’s easier to fire from the shore. It’s easier to defend than it is to attack. So now the Russians have a problem.”
The United States responded to Ukraine’s request by adding coastal defense weapons to an $800 million package announced this week. Senior Pentagon officials also asked American military contractors in a meeting on Wednesday to develop proposals for additional anti-ship missiles that the United States could provide to Ukraine or its allies.
Some American officials said they were puzzled at why Russia had continued to claim that the Moskva was destroyed in an accident and not by a Ukrainian strike. Russia remains eager to play down Ukraine’s military successes to the Russian public. U.S. intelligence agencies have assessed that senior Russian officials have not given President Vladimir V. Putin accurate accounts of the Ukraine war, and former officials said Russian military officials most likely lied to the Kremlin about what happened to the Moskva.
“Losing the flagship of the Russian Black Sea Fleet is like losing a crown jewel: a serious prestige damage, which, I believe, has likely hit Putin personally given how much importance he has attached to rebuilding Russia as a naval great power,” said Katarzyna Zysk, a professor at the Norwegian Institute for Defense Studies in Oslo.
The sinking of the Moskva, officials said, also demonstrated the strategic importance for Ukraine of expanding the battle from the country’s towns to the Black Sea, where Russia’s fleet has long dominated. And it revealed, Admiral Foggo said, deep problems in the Russian military. Well-trained sailors should have been able to contain the flooding caused by the missile strikes, put out the fire and save the ship, he said.
While few American analysts would have predicted that the Ukrainians could have destroyed the Moskva, officials said that at this point in the war, no one should be surprised by Ukraine’s capabilities.
And the sinking of the ship is one of the most high-profile blows yet landed by the Ukrainian military.
“It is striking to think about how damaging this will be to the morale of the Russian Navy, given the symbolic name, its role as a flagship and the fact that it is a combat casualty,” said retired Adm. James G. Stavridis, a former supreme allied commander in Europe. “In terms of the Russians losing such a significant unit, yes, you have to go back to World War II.”
Julian E. Barnes reported from Washington, and James Glanz from New York. Helene Cooper, Eric Schmitt and John Ismay contributed reporting from Washington.
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BBC
Ukraine: Our parents wouldn’t leave Bucha, then Russia moved in
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Sisters Lesia and Galya met on the Ukraine border in the early days of the war, but their parents didn’t want to leave their hometown of Bucha and they soon lost touch with them.
They met BBC Population reporter Stephanie Hegarty in the border town of Siret as they waited anxiously for news.
Filmed, produced and directed by Oana Marocico
Watch the documentary, Goodbye Home: Ukraine's Border Heartbreak, on the iPlayer
France24 - World
French students block schools to protest choice between Macron and Le Pen
Issued on: 14/04/2022 - 22:06
NEWS WIRES
Hundreds of French university students on Thursday occupied or blocked buildings at the Sorbonne in Paris and other schools to express their anger over France’s presidential election.
They oppose both candidates who made it into the April 24 presidential runoff, centrist incumbent Emmanuel Macron and far-right Marine Le Pen, fearing that neither would do enough to protect the poor or the environment.
Students threw leaflets from windows at the world-renowned Sorbonne and chanted “we are all anti-fascists,” and at one point police fired tear gas as they sought to prevent other students from arriving. A banner hung outside reading “Sorbonne occupied against Macron, Le Pen and their world.”
At the prestigious political sciences institute Sciences-Po, left-wing students barricaded the main entrance with garbage cans and banners. A far-right student group posted a video showing youths seeking to clear the barricade by violently tossing garbage bins aside.
Paris police reported multiple blockages and scattered incidents at various universities Thursday.
>> Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time
The protesters include many young people who voted for hard-left candidate Jean-Luc Melenchon, who finished just one percentage point behind Le Pen in France’s first-round presidential vote Sunday but didn't qualify for the runoff.
Macron is leading in the polls ahead of the second round, but Le Pen is very close behind and Melenchon’s voters will be decisive.
Many French voters on the left see Le Pen as dangerous because of her promises to slash immigration, toughen policing and curtail Muslim religious practices; and they see Macron as a “president of the rich” who has drifted too far to the right, notably because of his pro-business policies.
At the Sorbonne, a student who only gave her name as Lola said: “We tried Emmanuel Macron and we didn’t like it, and Le Pen in power — we don’t even want to try it, it is a repulsive possibility.”
“Since young people are concerned with environmental issues, with social issues, with antiracist, feminist and LGBTQ issues, it is very necessary to have a candidate to represent us," said Sciences-Po student Gabriel Vergnes.
"We now have a second round with only two right-wing candidates who are the enemies of the workers and of the youth, and we can’t accept that, we can’t accept five more years of austerity and pollution.”
(AP)
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Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster
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Procès du 13 Novembre : Salah Abdeslam présente ses « excuses à toutes les victimes » pour la première fois
Pour son dernier interrogatoire, Salah Abdeslam a joué la carte de l’émotion. Le seul membre encore en vie des attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis a présenté ses « excuses » aux victimes pour la première fois depuis l’ouverture du procès du 13 Novembre, selon BFMTV. « Je veux présenter mes condoléances et mes excuses à toutes les victimes », a déclaré l’accusé. « Je sais que la haine subsiste (…) je vous demande aujourd’hui de me détester avec modération. Je vous demande de me pardonner», a-t-il ajouté, les larmes aux yeux.
« L’ histoire du 13-Novembre s’est écrite avec le sang des victimes »
Poursuivant son récit, Salah Abdeslam a estimé que « cette histoire du 13-Novembre s’est écrite avec le sang des victimes ». « C’est leur histoire, et moi j’en ai fait partie. Ils sont liés à moi et je suis lié à eux », a-t-il poursuivi la voix tremblante. « Je sais que ce ça ne va pas vous guérir, mais si ça peut vous faire du bien, si j’ai pu faire du bien à une seule des victimes, alors pour moi c’est une victoire », a-t-il conclu.
Après s’être adressé aux victimes des attentats, le terroriste s’est tourné vers les trois autres accusés jugés pour l’avoir aidé dans sa fuite. S’il a demandé « pardon », il a affirmé ne pas « avoir voulu (les) entraîner là-dedans ». Des déclarations qui ont fait quitter la salle à un des accusés, les yeux remplis de larmes.
Interrogé un peu plus tôt par son avocate, Salah Abdeslam a également déclaré qu’il ne « regrettait » pas d’avoir finalement renoncé à se faire exploser lors des attentats comme il l’affirmait depuis plusieurs jours. « Ma mère elle me dit ça compense la perte de son premier fils, que grâce à ça, elle arrive à supporter », a-t-il lancé.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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‘Thank You for Not Killing Us’
An ordeal at a mental health facility in Ukraine illuminated the horrors of the Russian occupation in the areas around Kyiv.
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By Jeffrey Gettleman and Oleksandr Chubko
Photographs by David Guttenfelder
BORODIANKA, Ukraine — The first sign of trouble was when a squad of Chechen soldiers burst through the gate.
They jumped from their Jeeps, combat boots hitting the pavement hard, and ordered the 500 patients and staff of Borodianka’s special care home into the courtyard, at gunpoint.
“We thought we were going to be executed,” Maryna Hanitska, the home’s director, said in an interview this week.
The soldiers pulled out a camera, Ms. Hanitska said, and then barked at her to make everyone smile. Most of the patients were crying.
“We command you to say to the camera, ‘Thank you, Vladimir Vladimirovich Putin,’’’ the soldiers demanded of Ms. Hanitska.
With several guns in her face, she said, she quickly ran through her options. She would never thank Russia’s president, whom she had called “a liar” and “a killer.”
But she didn’t want the soldiers to hurt anyone. So she managed to utter, “Thank you for not killing us.”
And then she fainted.
Thus began a nightmarish ordeal at a Ukrainian mental health facility in Borodianka, a small town with a few apartment blocks that lies at a strategic intersection about 50 miles northwest of the capital, Kyiv.
In more than a dozen interviews conducted in the past two days in Borodianka and other towns in the devastated areas around Kyiv, villagers described the Russian soldiers as brutal, sadistic, ill-disciplined and juvenile. Their accounts could not be independently verified, but were consistent with other reports and visual evidence about Russian behavior in the region.
The siege at the mental health facility dragged on for weeks, during which the building lost heat, water and electricity, and more than a dozen patients lost their lives. What unfolded there represents the depths of despair and at the same time amazing pluck under a brief but harrowing Russian occupation.
Throughout the areas of Ukraine recently liberated from a monthlong Russian occupation, a long string of disturbing stories is emerging of terror and death that Russian soldiers inflicted on unarmed Ukrainian civilians under their control.
Every day, Ukrainian investigators step into a dank cellar or muddy field or someone’s backyard and discover bodies of villagers who were shot in the head or bear signs of torture. More accounts are surfacing of civilians being held as human shields and some dying from lack of food, water or heat. On Friday, Ukrainian officials said the Russian forces had killed at least 900 civilians as they withdrew from the Kyiv region.
Much of this misery was meted out in small towns near Kyiv, where the Russians occupied a large swath in the early days of the war but were driven out two weeks ago by less equipped but much more determined Ukrainian forces.
Administrators at Borodianka’s mental health home said that Russian soldiers robbed their pharmacy of rubbing alcohol to drink. Villagers in other places said they stole bedsheets and sneakers, and defaced many of the homes they took over with childish graffiti. Workers at the mental health home also said that on their way out, Russian soldiers scrawled profane messages on the walls — in human excrement.
“I threw up when I saw that,” Ms. Hanitska said. “I don’t understand how they were raised, by whom, and who could do this.”
Lypivka, a blip of a village dwarfed by immense wheat fields, was occupied by Russian soldiers until March 31. Here, villagers said the Russians double crossed them.
Some village women had begged Russian commanders for permission to evacuate, and the Russians seemed to agree. So on March 12, a group of older men, women and children piled into 14 cars and slowly began to drive to what they thought would be safety.
“All of us had white flags and we had permission,” said Valriy Tymchuk, a shopkeeper, who drove a minibus in the convoy.
But then Russian armored personnel carriers swiveled their turrets toward them, villagers said. A shell ripped into the first car. And then another. And then another.
The convoy turned into a fireball.
Mr. Tymchuk said he saw a family of four, including a young child, trapped in their car and engulfed in flames. Many of the singed cars are still on the road. The charred bones of that child are still in the back seat, Mr. Tymchuk said. What appeared to be pieces of bone were scattered among the blackened metal and heaps of ash.
Next to the cars lay two dead dogs, their fur singed.
Mr. Tymchuk barely escaped after his minibus was hit and shrapnel sliced into his face.
He shook his head when asked why he thought the Russians did this.
“They are zombies,” he said.
These villages were on the front line, part of Russia’s failed attempt to encircle and capture Kyiv. The same was true of Bucha, another village north of Kyiv and the site of the worst atrocities yet discovered. All these places are quiet now, allowing forensic investigators to do their work. And the more they look, the more they find.
In Makariv, another small town near Kyiv, authorities said they recently discovered more than 20 corpses, in different yards and homes, many bearing marks of torture. In the Brovary area, farther east, police officers just found six bodies in a cellar, all men who apparently had been executed.
“We have seen bodies with knife wounds and marks of beatings, and some with their hands tied with tape,” said Oleksandr Omelyanenko, a police official in the Kyiv region.
“The places hardest hit,” he added, “were occupied the longest.”
That was the story for Borodianka and the Borodianka Psychoneurological Nursing Home.
Ms. Hanitska, 43 and a former school headmaster, said she watched from the windows of the three-story building as the Russian trucks poured in. She counted 500.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia is moving forces to Ukraine’s eastern border, the Pentagon says, as both sides prepare for a confrontation there. In the south, the Russian military appeared close to capturing Mariupol, a win that would allow Moscow to establish a land bridge between Russia and the occupied territory of Crimea.
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered severe damage that forced the crew to abandon it; it subsequently sank. A Pentagon official later confirmed that a Ukrainian missile strike was responsible.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
Then, worried about snipers, the Russians began shelling apartment blocs lining the roads, and dozens of residents died under a cascade of rubble, according to emergency service officials.
The shock waves rattled the special-needs home, built in the 1970s to provide for adults with neurological and psychological disorders. Ms. Hanitska said some of her patients became aggressive, and three even escaped and have yet to be found. Others were terrified and curled up under their beds and in their closets.
“It was more than 10 times scary,” said Ihor Nikolaenko, a patient.
On March 5, it got worse.
That’s when the Chechens showed up. Chechen troops are especially dreaded, believed to be more ruthless than other Russians, a consequence of years of their own failed separatist war against Russia’s central government.
Ms. Hanitska and other staff members said they could tell the troops were Chechen by their light-colored beards and the language they spoke among themselves. The Ukrainian authorities posted messages on social media in which they referred to the Chechens and warned them not to hurt the patients.
“These are mostly sick people with developmental disabilities,” Oleksandr Pavliuk, a senior Ukrainian military official, said in a statement. “But these are our people and we cannot and will never leave them.”
By this point, for some people inside, it was too late. Ms. Hanitska said that her first patient died from exposure to the cold in late February. By early March, a half of dozen more passed away. In total, she lost 13.
It was 20 degrees Fahrenheit inside the building, even colder outside. There was no heat, no electricity, no running water and little food. Borodianka was under siege, after all.
“We started drinking water from the pond,” Ms. Hanitska said. “We all got sick.”
The Chechen contingent mysteriously withdrew the same day it arrived, after making the propaganda video, but other Russians took their place. They did not allow anyone to leave the compound, even to search for food, and they ringed the building with artillery, mortars and heavy guns, knowing the Ukrainians would be reluctant to hit it.
“We became human shields,” said Taisia Tyschkevych, the home’s accountant.
The Russians took everyone’s phone. Or almost everyone’s.
Ms. Hanitska said she hid hers and used it to communicate secretly. She would peek out the window of the nurse’s office and spot Russian vehicles, she said, and then text the details to Ukrainian forces. “They were hitting the Russians,” she said. “If we hadn’t done this, the fighting would be happening in Kyiv.”
Many Ukrainian civilians have helped like this, Ukrainian officials said.
While she was spying on the Russians, Ms. Hanitska also cooked meals on a fire outside, hustled patients into the basement when the artillery became deafening, set up sleeping spaces in the corridors for dozens more people who fled the bombed buildings in town and flocked to her facility for shelter, and more than anything else, helped calm everyone’s nerves.
On March 13, Ms. Hanitska peered out the same window and for the first time in weeks saw something that lifted her heart: a convoy of yellow buses. She burst out the gate.
“I was either going to get shot,” she said. “Or save people.”
Humanitarian workers had organized a rescue and the Russians finally allowed the patients to leave. They were bused to other facilities in less contested areas.
Ms. Hanitska is tough but humble with a dry sense of humor.
When asked how long she had been working at the home, she laughed.
“Two months,” she said. “I guess you could say I’m lucky.”
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France24 - World
Ukrainian FM Kuleba urges France to call atrocities in Ukraine a 'genocide'
Issued on: 15/04/2022 - 18:57Modified: 15/04/2022 - 19:16
Marc Perelman
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In an interview with FRANCE 24, Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba urged France and President Emmanuel Macron to call atrocities committed by Russian forces in Ukraine a "genocide”. Macron earlier this week refused to use the term, a decision that Ukraine's President Volodymyr Zelensky called "painful". Kuleba welcomed the latest weapons deliveries from Kyiv's international partners, especially from the US, but urged Germany to supply Ukraine with heavy weapons. The top diplomat also conceded that the future of the war will be decided "on the battleground" and not at the negotiating table.
Speaking to FRANCE 24 from Kyiv, Dmytro Kuleba said that Russia had carried out missile strikes on several cities, including the capital, overnight on Friday. He rejected the idea that this was in response to the sinking of the Moskva, Russia's flagship missile cruiser in the Black Sea, saying that Russia did not need a reason since it has been waging war with Ukraine for weeks now.
He refused to formally confirm that the sinking of the Moskva was caused by a Ukrainian missile strike, but said Ukraine was "not afraid to hit targets which pose a threat". Kuleba dismissed concerns about Russian President Vladimir Putin needing to save face, saying that Putin "has to be defeated by all means: militarily, politically and economically".
Kuleba said that the crimes committed by Russia in the southeastern port city of Mariupol were even worse than those seen in Bucha and that Russia was covering up evidence of its crimes through the use of mobile crematoriums.
Future of war will be decided 'on the battleground'
The top diplomat admitted that these atrocities were "complicating" talks with Russia, saying the current ones had made "no progress". He conceded that Putin is now focused on a military solution and that the future of the war will be decided "on the battleground" and not at the negotiating table.
The Ukrainian foreign minister said Ukraine was now seeing "more and more advanced weapons" delivered by the US. He especially welcomed the delivery of "NATO-standard artillery units" and urged other NATO members to follow suit and to deliver sophisticated weapons. He welcomed Germany's historic decision to send weapons to Ukraine, but said "they can do much more", urging the government to allow the supply of heavy weapons.
Kuleba welcomed the decision by France to bring back its embassy to Kyiv and asked for more weapons from Paris. He added that France gave him the impression that it would be in favour of an oil embargo on Russia at the EU level.
'It's time to change the French approach to Russia'
The Ukrainian foreign minister said that the policy of some European countries, which had claimed before the war that it was crucial to keep talking to Putin, had failed. "We ask Berlin and Paris to reconsider this policy. It's time to take a firm stance against Putin and his country. It's not the time to seek to please him. It's time to change the French approach to Russia."
When asked about this week's spat between Presidents Zelensky and Macron over the use of the term "genocide" to describe events in Ukraine, Kuleba said it was "time" for France and its president to call what is happening a "genocide". Macron earlier this week refused to use the term, a decision that Ukraine's President Volodymyr Zelensky called "painful". Kuleba said that "in the end, the atrocities being committed by Russia will qualify as genocide legally”.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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AS IT HAPPENED
Russia says flagship Moskva cruiser of its Black Sea fleet has sunk
As it happened
More than 900 civilian bodies found in Kyiv region, police say
ENCORE!
A portrait of Ukraine: Alexander Glyadyelov captures the horrors of war
Valeurs Actuelles
Romans-sur-Isère : nuit d’affrontements dans le quartier de la Monnaie
Les violences ont duré des heures. Dans la nuit du jeudi 14 avril au vendredi 15 avril, l’ambiance dans le quartier de la Monnaie, à Romans-sur-Isère (Drôme), était particulièrement mouvementée. Une cinquantaine d’individus cagoulés n’ont pas hésité à commettre de nombreuses dégradations et s’en sont pris aux forces de l’ordre, rapporte France Bleu ce vendredi.
Un signe de représailles
Dans la soirée de vendredi, la police a arrêté un jeune homme de 17 ans en train de s’adonner à un rodéo à moto dans le quartier de la Monnaie. Mais les forces de l’ordre ont rapidement reçu des projectiles. Ils ont toutefois réussi à disperser les individus. Le jeune de 17 ans a été placé en garde à vue. Si la situation a été maîtrisée sur le moment, elle s’est vite dégradée dans la soirée… Vers 23 heures, une cinquantaine d’individus cagoulés ou masqués ont provoqué la zizanie dans le quartier, rapporte France Bleu. Ils s’en sont notamment pris à la police qui a été la cible de projectiles et d’une trentaine de tirs de mortiers. Pour répliquer, les agents ont fait usage de gaz lacrymogène. Les fauteurs de troubles ont également dégradé un bâtiment de l’entreprise spécialisée dans l’assurance multimédia, Indexia, à l’aide de jets de pierres. Un véhicule de l’entreprise a aussi été volé. Ailleurs dans le quartier, deux voitures et plusieurs poubelles ont été incendiées. Aucun blessé n’est à déplorer. Les forces de l’ordre ont réussi à apaiser le quartier vers 2 heures du matin.
Une arrestation violente ?
Auprès de France Bleu, la famille du jeune arrêté en plein rodéo urbain a pointé des violences policières lors de son interpellation. Selon les proches du gardé à vue, les agents l’auraient « percuté en voiture » pour l’arrêter, avant de le « frapper une fois qu’il était à terre ». Pourtant, la police a indiqué à France Bleu que le jeune homme n’avait pas été blessé : « Il a été conduit à l’hôpital qui a prononcé 0 jour d’ITT et a ensuite été placé en garde à vue. » Une enquête a été ouverte pour en savoir plus sur les circonstances de l’interpellation de cet homme.
Drôme : les dernières actualités
France24 - World
Three years after fire, a race against time to restore Paris's Notre-Dame Cathedral
Issued on: 15/04/2022 - 11:37
French President Emmanuel Macron has set a deadline of 2024 to reopen Paris’s Notre-Dame Cathedral to worshippers and visitors. FRANCE 24's Revisited show is following the progress of this ambitious project and brings you a fresh update, three years after the devastating fire that badly damaged the world-famous cathedral. Our reporter Mélina Huet met those who are involved in the restoration work, both inside the mediaeval edifice and elsewhere in France. They now find themselves in a race against time.
>> Watch our previous episode: Paris's Notre-Dame Cathedral, two years on
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Mystery sarcophagus found after Notre-Dame fire to be opened
Ancient tombs discovered at Paris’ Notre-Dame Cathedral as restoration continues
Notre-Dame Cathedral ready for restoration after post-fire safety work completed
France24 - World
Equality and the French presidential election: What's at stake for women?
Issued on: 15/04/2022 - 16:39
Annette Young
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In a special edition, we look closely at the two presidential candidates, Emmanuel Macron and the far-right’s Marine Le Pen to see where they both stand when it comes to promoting equality. Annette Young talks to Megan Clement, the editor of the Impact newsletter on gender and politics on why women's rights have failed to make the radar so far in this election campaign. Also #MeToo in the world of French politics and the dire need to end a climate of sexism and sexual harassment.
French presidential election © France 24
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Soupçonné d’espionnage pour la Russie, un militaire français remis en liberté
Les faits remontent à la fin de l’été 2019. Une rencontre entre un lieutenant-colonel français et un officier du renseignement militaire russe est repérée par les services de renseignement italiens. Une opération de surveillance est mise en place par la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD) pour filer le gradé lors de « déplacements jugés suspects », rapporte Le Figaro.
Interpellé quelques mois plus tard, le militaire nie « catégoriquement avoir été recruté par les services secrets russes », évoquant un séjour « touristique » en Italie. Mis devant le fait accompli, il maintient le caractère inopiné de la rencontre avec l’agent russe, mais est mis en examen pour « livraison à une puissance étrangère d’informations portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ». Une qualification des faits passibles de quinze ans de prison.
Des clés USB échangées avec l’agent russe
Selon la justice, l’officier russe lui aurait proposé de travailler pour la Russie. Une proposition qu’il aurait acceptée « passivement dans un moment de trouble ». Plusieurs éléments sont versés au dossier dont un téléphone et des clés USB remis par l’agent russe sans avoir « servi ». Pour sa défense, l’officier français a reconnu ne pas avoir « immédiatement rendu compte de cet incident », car il a considéré « qu’il demeurerait sans suite » et a « voulu ainsi éviter des circonstances houleuses ».
La DRSD juge finalement que « l’existence d’un lien » entre les deux protagonistes ou « avec les services russes » n’est pas avérée. Libéré au début de l’année 2022, le militaire français reste sous contrôle judiciaire. Ses avocats ont estimé que leur « client a toujours farouchement contesté avoir trahi les intérêts de son pays ». « Les investigations menées pendant deux ans et demi confortent notre conviction qu’il est innocent et que jamais il n’a livré des informations à la Russie », ont-ils indiqué.
France24 - Monde
Anatole Collinet Makosso, Premier ministre de la République du Congo est notre Invité exceptionnel
Publié le : 15/04/2022 - 23:01
Fatimata WANE
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Il a été nommé premier ministre de la République du Congo il y a tout juste un an par le président Denis Sassou-Nguesso, et il est de passage à Paris. Anatole Collinet Makosso était l'invité du journal de l'Afrique sur France 24. On lui a demandé de dresser un bilan de cette première année...
Au Sénégal, l'émotion est grande depuis l'annonce de la mort de Sokhna Astou. La jeune femme enceinte est morte après avoir agonisé pendant plusieurs heures devant l'hôpital de Louga, qui ne l’a pas prise en charge. Un drame qui lève le voile sur les errements du système de santé sénégalais.
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Juan-les-Pins : une femme violée en pleine rue par un homme en situation irrégulière
« Ses vêtements ont été retrouvés éparpillés sur le trottoir. » Une jeune femme a vécu l’horreur dans la nuit du lundi 11 avril au mardi 12 avril à Juan-les-Pins, dans les Alpes-Maritimes. Elle aurait été violée et frappée en pleine rue. Le suspect présumé serait un homme d’origine roumaine, âgé de 46 ans, sans domicile fixe et en situation irrégulière, rapporte actu17.fr. Ce quadragénaire aurait été en état d’ébriété.
Une victime en état de choc
Les faits se sont produits vers 2 heures du matin, du côté de l’avenue Maréchal-Joffre, près de la gare de Juan-les-Pins. Il était environ 2 h 30 lorsqu’une passante a été témoin des faits et a réussi à faire fuir le violeur. Elle a ensuite prévenu les secours. La police est arrivée peu de temps après sur les lieux. Les pompiers ont pris en charge la victime qui présentait des traces de sang et se trouvait encore sous le choc. Une source proche du dossier a notamment confié à actu17.fr que la jeune femme « était en partie dévêtue et a confirmé avoir été violée ». Son agresseur l’aurait « violemment frappée à la tête et au ventre ».
Une enquête ouverte
Après avoir obtenu une description du profil de l’individu, la police a arrêté quelques minutes plus tard un homme. La même source a ajouté : « La victime a immédiatement et formellement reconnu son agresseur. » Le suspect roumain de 46 ans, en situation irrégulière sur le territoire français, était en état d’ivresse au moment de son arrestation. Il n’a pas donc pu être interrogé tout de suite. L’enquête a été confiée aux agents de la brigade de sûreté urbaine (BSU) d’Antibes.
Antibes : les dernières actualités
BBC
Streaming is driving a 'golden age' for Indian drama
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
Award-winning actor, Rasika Dugal, has never had more work, or been recognised more often.
The Indian actor's star is rising - she will soon be seen in the second season of drama, Delhi Crime on Netflix and in the film, Lord Curzon Ki Haveli. She is also currently working on a unnamed TV series.
But it hasn't always been this way. Like many actors, her early years in the industry were tough and frustrating. Ms Dugal worked on films that were never released and those that did reach the box office, did not attract much of an audience.
"While working on those films was a very fulfilling experience as a performer, the films didn't reach the audience I felt they deserved," she says.
When it came to distribution, the small films she worked on just did not have the marketing budgets to compete with the big blockbuster movies, so struggled to find an audience.
"All the popular and convenient screens and show timings [at cinemas] would already be taken by the bigger film," Ms Dugal explains.
But everything changed for her in 2018, when she starred in Mirzapur, a crime thriller series from Amazon Prime Video. Her role as the manipulative character Beena Tripathi, won her awards and work flooded in.
"The coming of steaming platforms has transformed my career. Not only in terms of the quantity of work but also in terms of quality and variety of work," she explains.
It's been a similar story for actors around the world. Money from Netflix, Amazon, Apple and others has been pouring into original drama.
Last year the streaming industry globally spent a whopping $220bn (£168bn) on content, according to figures from Ampere Analysis, up 14% on the previous year.
In India, Netflix alone spent $405m (£310m) to develop original and licensed Indian content during 2019 and 2020.
This sudden influx of money means India currently has around 30 streaming services, also know as Over-the-Top (OTT) platforms.
And in a nation where hundreds of languages and dialects are spoken, all that investment means many more viewers can be catered for in their first language.
"Last year, Netflix's 28 Indian original titles were across seven languages, eight formats and 11 genres across films, series, comedy, reality and documentaries," says Monika Shergill, vice-president content, Netflix India.
More technology of business:
"As we've had the opportunity to bring a more diverse set of films from different regions of our country, we've seen more and more [people] discover and engage with these films."
"India has a rich storytelling culture and tremendous love for entertainment; we're just at the beginning of our journey here," she adds.
Ashish Pherwani, Media and Entertainment analyst at Ernst & Young, estimates that around 40 million of India's 300 million households currently access streaming services like Netflix.
That means there is plenty of room for growth. Mr Pherwani thinks that figure is likely to grow to 60 million households over the next few years - with a total audience of around 200 million viewers.
"We will see both mega platforms and niche genre offerings come into being, and various bundling, packaging and pricing models as well," he says.
Siddharth Roy Kapur is the founder of one of the biggest film production companies in India, Roy Kapur films.
He agrees that streaming has created a "golden age" for entertainment in India, but he also has some reservations.
As a producer, he explains that the financial returns for making films released in the traditional way can still be greater - as the production house usually retains the rights to the film.
But that is often not the case for material made for the streaming platforms, who will pay a one-off fee to hold the rights themselves.
"If it's a theatrical release, the returns on investment to the producer are much higher if the movie does well and you own the content," he says.
Mr Kapur also thinks the streaming business may have expanded too fast and some platforms could end up merging.
"I think there might be some kind of consolidation... the OTT [streaming services] with deep pockets will survive, and in a few years the rest will consolidate."
Indian actors are really enjoying the ride while it lasts though.
Saqib Saleem is one of them and has recently starred in numerous TV shows and films. He says the variety and quality of the work he is being offered has never been so good.
"This is the most exciting phase of my career because of the variety of roles that I am being offered. This wasn't the case five-six years ago. That was when all you had to do was find a conventional film with a hero.
"I think it's making the entertainment industry more accessible to viewers irrespective of their culture and geography. It is very exciting to have content creators put their minds to stories that are nothing like formulaic series or films."
France24 - Monde
"Moi, antibalaka" de Florent Kassaï, une BD sur la guerre civile en Centrafrique
Publié le : 15/04/2022 - 18:16Modifié le : 15/04/2022 - 18:18
Valériane GAUTHIER
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Dans sa première bande dessinée, "Moi, antibalaka. Une révolution paysanne" (L'Harmattan BD), Florent Kassaï raconte la guerre civile en Centrafrique à travers l'histoire du village de Bohong, dans l'ouest du pays.
Également au sommaire de cette émission...
Au Niger, l'association Réseau des femmes pour la paix (Refepa) mène un programme de sensibilisation pour lutter contre l'extrémisme religieux. Une initiative qui n'est pas sans danger pour les organisatrices du projet.
En Afrique du Sud, le "Blue Train" ("train bleu") relie la capitale administrative Pretoria au Cap, en deux jours. La lenteur fait partie du voyage. Elle permet d'admirer les paysages traversés. Autrefois réservé principalement aux touristes étrangers, le train est désormais plus accessible aux Sud-Africains : la compagnie a cassé les prix depuis la crise du Covid-19.
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Mort de Jérémie Cohen : deux hommes mis en examen et écroués
L’enquête sur la mort de Jérémie Cohen prend un nouveau tournant. Deux hommes ont été mis en examen dans le cadre de cette enquête, a fait savoir vendredi 15 avril le procureur de Bobigny. Le premier du chef de « violences volontaires en réunion » et le second du chef de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », détaille un communiqué cité par BFM TV. Les deux individus, respectivement âgés de 27 et de 23 ans, ont tous les deux été placés en détention provisoire.
La victime percutée par un tramway
Mardi 12 avril, les deux jeunes hommes s’étaient rendus au commissariat et avaient décrit deux scènes de violence successives. D’après leurs déclarations, ces violences étaient à mettre en lien « avec le comportement de la victime », Jérémie Cohen. Toutefois, « les motifs de ces deux agressions restent à déterminer », précisait alors le procureur. Plus récemment, jeudi 14 avril, le parquet de Bobigny avait annoncé que deux hommes allaient être présentés à un juge d’instruction en vue de leur mise en examen pour « violences », selon les informations du Figaro.
L’agression de Jérémie Cohen, le 16 février dernier, a été largement partagée sur les réseaux sociaux. Une vidéo montre la silhouette d’un homme debout devant le hall d’un immeuble, au milieu d’un groupe d’une dizaine de personnes. Puis, l’homme est pris à partie par un individu, qui lui porte plusieurs coups au visage. La silhouette tombe vraisemblablement au sol. Le jeune homme traverse ensuite la chaussée en courant avant d’être percuté par un tramway.
Le parquet de Bobigny avait annoncé l’ouverture d’une information judiciaire le 29 mars pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », soit la qualification pénale « la plus haute envisageable à ce stade des investigations ». Lors d’une conférence de presse, le 5 avril dernier, le procureur de Bobigny, Eric Mathais, avait indiqué qu’aucun « motif discriminatoire » n’avait été retenu à ce stade de l’enquête.
France24 - Monde
Intelligence artificielle : progrès, fascination et... vertiges
Publié le : 15/04/2022 - 17:39
Guillaume GRALLET
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Dall-E, le tout nouveau programme de génération d'images de l'entreprise américaine OpenAI, impressionne par son imagination. Peut-on alors envisager une machine consciente de sa propre existence ? #Tech24 fait le point.
Pour Sundar Pichai, le numéro un d’Alphabet, la maison mère de Google, l'intelligence artificielle pourrait avoir un impact aussi important pour l'humanité que la maîtrise du feu, l'invention de l’électricité ou celle d'Internet. Rien de moins...
Si l'intelligence artificielle est déjà la source de progrès surprenants, par exemple dans la détection de maladies, elle peut aussi permettre de folles manipulations. La naissance de ces intelligences différentes a d'ailleurs inspiré des auteurs de science-fiction aussi différents que l'écrivain australien Greg Egan, auteur de "La Cité des permutants", ou l'Américain Stanley Kubrick, coscénariste et réalisateur de "2001, l'Odyssée de l'espace".
L'expression "intelligence artificielle" est apparue pour la première fois dans la bouche du docteur en informatique John McCarthy – c'était en 1956, à la conférence de Dartmouth. Plus tard, au MIT, le même pionnier estimait que "chaque aspect de l'apprentissage, ou toute autre caractéristique de l'intelligence, peut être si précisément décrit qu'une machine peut être conçue pour le simuler". Mais qu'en est-il exactement ? Nous faisons le point avec des témoignages de spécialistes recueillis au World AI Cannes Festival par Peter O'Brien.
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Toulouse : un couple arrêté après avoir détourné 53 000 euros du fonds de solidarité pour le Covid
Les arnaques ont été nombreuses durant la crise sanitaire. Et cela n’a pas échappé à un homme et à sa compagne. Le couple se faisait de l’argent sur le dos du fonds de solidarité. Cette aide, mise en place par l’Etat, a pour but de soutenir les entreprises et les indépendants face à la crise économique liée à l’épidémie de Covid-19, qui a fait rage depuis deux ans. Et certains ont réussi à en faire leur avantage. Comme le relaie Sud-Ouest, jeudi 14 avril, un couple de Toulousains a détourné pas moins de 53 000 euros du fonds de solidarité pour le Covid-19.
Deux jugements à venir
Cet homme et cette femme, tous deux trentenaires, ont été interpellés mercredi 13 avril. Si l’homme de 34 ans sera jugé prochainement, la femme a été laissée libre. Un complice âgé de 47 ans a également été arrêté. Il sera jugé au même titre que l’homme, considéré comme le cerveau de l’arnaque.
Une plainte déposée il y a un an
Leur stratagème était simple et bien rodé. Le couple s’adressait uniquement à des personnes bénéficiant du fonds de solidarité. Ils faisaient payer leurs services pour des formalités administratives et n’hésitaient pas à garder environ 20 % de la somme à chaque fois, relate Sud-Ouest. Au total, ils ont réussi à détourner 53 000 euros d’argent dédié au fonds de solidarité. Mais en mars 2021, un auto-entrepreneur a porté plainte pour « abus de confiance », après avoir jugé que le couple de fraudeurs avait touché trop d’argent. Le trio d’arnaqueurs a ainsi été arrêté récemment.
Toulouse : les dernières actualités
France24 - World
Artificial intelligence: A great help or simply great hype?
Issued on: 15/04/2022 - 17:23Modified: 15/04/2022 - 17:25
Peter O'Brien
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This week's Tech 24 is a special edition from the south of France, where the World AI Cannes Festival is taking place. Almost every sector is abuzz with talk of AI, and investment in the technology is through the roof. But will it change the world completely? Or will it simply keep providing useful tools for specific circumstances? Peter O'Brien went to the festival to find out.
Focus
From the metaverse to AI clones: South Korea's presidential election goes digital
TECH 24
Zuckerberg supercharges metaverse plans with world's fastest AI supercomputer
TECH 24
The HR 4.0 revolution: Are AI-driven algorithms excluding qualified workers?
BBC
Chernihiv is silent, after having been under constant attack from Russian forces
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People in the northern Ukrainian city of Chernihiv were under constant attack from Russian forces – until suddenly, they withdrew.
The BBC's Stephanie Hegarty has spoken to Juli, a volunteer who helps distribute food and humanitarian aid there. She recorded a video diary during the weeks that the city was partially surrounded, when large parts of it were destroyed.
No-one really believes that the Russians have gone for good, she says, and that means the silence itself is scary.
Produced by Fay Nurse
France24 - World
Under the radar: Covering your online tracks
Issued on: 15/04/2022 - 15:43
In our hyper-connected world, it’s increasingly difficult not to leave digital footprints, whether it's on the internet or social media. Every move we make is tracked by our smartphones: our online searches, interests and movements. Often, we are unaware of how our data can be used. But more and more users are becoming conscious of threats to their freedom, from data collection by internet giants to mass surveillance. Some are now trying to pass under the radar of algorithms. Our reporter met pro-democracy activists in Hong Kong, teenagers in Morocco and activists in Germany.
A documentary co-produced with Arte.
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Meta's Facebook agrees to pay $90 million to settle privacy lawsuit
Facebook ‘operating in the shadows,’ whistleblower tells US Congress
France fines Google, Facebook record €210 million over tracking online activity
France24 - World
Barcelona eliminated, West Ham advances in Europa League
Issued on: 15/04/2022 - 09:26
NEWS WIRES
Barcelona's European campaign has gone from bad to worse in its first season post Lionel Messi. First the Spanish powerhouse was eliminated from the lucrative Champions League, and now it has been knocked out of the second-tier Europa League by Eintracht Frankfurt. The German team stunned Barcelona 3-2 at the Camp Nou to advance to the semifinals on a 4-3 aggregate score.
Barcelona was the title favorite, looking to win the one trophy not in its collection. It was playing for the first time in the Europa League and had never won its predecessor, the UEFA Cup, reaching the semifinals on four occasions but not getting to a final. Frankfurt won the UEFA Cup in 1980. Frankfurt will next face West Ham after the Premier League club advanced to a European competition semifinals for first time since 1976 by eliminating Lyon 4-1 on aggregate.
Earlier, Christopher Nkunku scored twice to help Leipzig reach its first semifinals in a European competition with a 2-0 victory at Atalanta. Kemar Roofe scored in extra time for Rangers to prevail 3-1 over nine-man Braga for a 3-2 aggregate victory to face Leipzig next.
Leicester became the first team to advance to the semifinals of the inaugural Europa Conference League after coming from a goal down to beat PSV Eindhoven 2-1 in the Netherlands. The Premier League team will next play Roma. With José Mourinho in charge, Roma is one of the favorites to win UEFA’s new third-tier competition. The Italian club got its revenge with a 4-0 victory over Norway’s Bodø/Glimt to make the semifinals 5-2 on aggregate.
Europa League
Barcelona had possession, but Frankfurt scored. They had entered tied 1-1 after the first leg. In a dream start for the visitors, Filip Kostić put them ahead 1-0 from the penalty spot four minutes into the game, sending goalkeeper Marc-André ter Stegen the wrong way.
Rafael Borre doubled the advantage still in the first half with a drive into the roof of the net from 25 meters (yards), giving Ter Stegen no chance. Kostić scored again in the 67th minute.Barcelona threatened late when Sergio Busquets scored in the 91st minute. The visitors were reduced to 10 after Evan N’Dicka received the second yellow ahead of substitute Memphis Depay's penalty 11 minutes into stoppage time. American defender Sergiño Dest entered for Barcelona in the 61st, his first appearance since straining his left thigh at Galatasaray on March 17.
In Lyon, West Ham survived early pressure and Craig Dawson netted the opening goal from Pablo Fornals’ corner kick in the 38th. Declan Rice doubled the lead with a deflected shot six minutes later. Jarrod Bowen stretched the lead to 3-0 three minutes into the second half with a low shot from the edge of the area.
At the Ibrox Stadium in Glasgow, James Tavernier erased a 1-0 deficit from the first leg in Braga with an angled shot in the second minute. The Rangers defender scored his second from a penalty just before halftime. David Carmo's header for Braga the 83rd minute forced extra time, and Roofe's effort in the 101st propelled Rangers.
Nkunku scored after 18 minutes on a feed from Konrad Laimer and doubled the lead on a penalty late in the second half to seal Leipzig's 3-1 aggregate win. Atalanta goalkeeper Juan Musso had fouled Nkunku in the area to set up the Frenchman's 30th goal of the season in all competitions.
Europa Conference League
Leicester became the first team to advance to the semifinals of the inaugural Europa Conference League after coming from a goal down to beat PSV Eindhoven 2-1 in the Netherlands. Leicester's 2-1 aggregate victory after a 0-0 draw in the first leg sets up a semifinal match against Roma.
Ricardo Pereira scored the winner two minutes from time to earn the first European semifinals for Leicester after goalkeeper Yvon Mvogo saved substitute Patson Daka's attempt. Eindhoven opened the scoring when former Germany international Mario Götze set up Eran Zahavi to net his eighth European goal this season and fourth in the last four Europa Conference League games. James Maddison canceled that out for Leicester in the 77th minute.
At Stadio Olympic in Rome, striker Tammy Abraham opened the scoring for Roma in the fifth minute before Nicolò Zaniolo stole the show. He increased the lead to 3-0 with two goals — the first one between the legs of goalkeeper Nikita Haikin — in the span of six minutes later in the first half and completed his hat trick early in the second.
Marseille won the second leg at PAOK Thessaloniki 1-0 to advance 3-1 on aggregate and meet Feyenoord in the semifinals after the Dutch club knocked out Slavia Prague 6-4 on aggregate. Cyriel Dessers scored twice to lead Feyenoord to a 3-1 victory over Slavia.
(AP)
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France24 - World
Ex-president Hollande calls for Macron vote to keep Le Pen out of power
Issued on: 15/04/2022 - 12:12
FRANCE 24
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French ex-president Francois Hollande on Thursday called on voters to back President Emmanuel Macron in the second round of the country's presidential election, stressing that support for the incumbent is the best way "to ensure [Marine] Le Pen does not win".
Macron and Le Pen will face off in France’s presidential election run-off on April 24, with polls pointing to a much tighter race than the lopsided contest that saw Macron easily prevail in 2017.
"I am a former president and I know that in an election of this importance, what is key is France, its cohesion, its European future and its independence. This is why I call on the French to vote for Emmanuel Macron," Hollande, a Socialist, told TF1 television.
"The Macron vote will ensure that Madame Le Pen does not win," he added.
French presidential election © France 24
With just nine days to go before election day, opinion polls show Macron is ahead of his far-right rival – though by a much smaller margin than the 24-point gap in 2017.
The latest survey by pollsters Ipsos-Sopra Steria had Macron at 55 percent, 10 points ahead of Le Pen. Other pollsters point to a slightly narrower gap.
Macron served as economy minister under Hollande, who decided not to seek re-election in 2017 as he struggled with very low ratings.
The two have had a rocky relationship since Macron quit Hollande's government in August 2016 to prepare his run for the French presidency.
Ex-presidents back Macron
Hollande's endorsement means both France's surviving former presidents have now rallied behind the incumbent.
Nicolas Sarkozy threw his support behind the incumbent on Tuesday, touting Macron's experience in the face of the "grave international crisis" in Ukraine.
“I will vote for Emmanuel Macron because I believe he has the necessary experience faced with a grave international crisis,” the former conservative leader posted on his Facebook page.
“[Macron’s] economic project puts the value of work as the top priority and his commitment to Europe is clear and unambiguous,” Sarkozy added. “We must abandon our partisan habits (...). Fidelity to right-wing republican values and our governing culture must lead us to answer Emmanuel Macron's call for unity.”
The statement came just days after the candidate from Sarkozy's own conservative Les Républicains party – whom he had refused to support publicly – suffered a humiliating defeat in the first round of the election.
Valérie Pecresse obtained just 4.8 percent in the vote on Sunday, a staggering 15 points short of the party’s score five years ago under scandal-plagued candidate François Fillon.
(FRANCE 24 with REUTERS, AFP)
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Why Ukraine War Crimes Trials Could Take Many Years
Long after the fighting ends, any prosecutions and trials arising from it could be barely beginning. Here is a look at the complexities of bringing aggressors to justice.
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By Rick Gladstone and Farnaz Fassihi
The brutalities of Russia’s war in Ukraine have stoked enormous demand among Ukrainians and much of the Western world for investigations, indictments, arrests and trials for the invaders and their commanders, notably President Vladimir V. Putin of Russia. Some leaders, including President Biden, have even accused them of genocide.
The calls for accountability have pressed for prosecutions not only at the International Criminal Court in The Hague, which was established precisely for such a purpose, but in other courts and even special war crimes tribunals that could be created specifically to put suspects on trial, like the proceedings against the Nazis who were judged at Nuremberg.
And yet, despite the speedy collection of evidence in Ukraine and an outpouring of international cooperation to build criminal case files, the likelihood of any significant war crimes trials, much less convictions, could be years away — if they ever occur — especially for Mr. Putin.
The Russian authorities have denied all responsibility for civilian killings and abuse, and Mr. Putin has falsely depicted the troves of evidence as fabricated smears.
“Everybody wants the war to stop, and save Ukraine immediate pain, and see the chief perpetrators in the dock,” said Leila Sadat, an international law professor at Washington University in St. Louis and an adviser to the International Criminal Court’s chief prosecutor. “Unfortunately, that is not going to be quick.”
What, exactly, are war crimes?
They are actions by antagonists in armed conflicts that violate international agreements and treaties like the Geneva Conventions of 1949, which were designed to limit the barbarities of war and protect the lives and safety of noncombatants — civilians, medics, aid workers — as well as soldiers who can no longer fight, like prisoners, the wounded and the sick. It is a war crime, for example, to knowingly bomb a hospital, a school or a place where civilians are sheltering, or to kill enemy soldiers who have disarmed and surrendered.
What does the International Criminal Court do?
The court, established in 2002 under an international treaty known as the Rome Statute, was empowered by the countries that ratified the agreement to investigate and prosecute not only war crimes but two arguably more sinister types of crimes: genocide — acts aimed at destroying a racial, religious, ethnic or national group — and crimes against humanity — acts including murder, enslavement, rape and other sexual abuse, torture, starvation, abduction and forcible displacement as part of a widespread, systematic attack.
In 2018, the court was empowered to investigate and prosecute a fourth type of crime: the crime of aggression, which prohibits the leaders of any country from “the planning, preparation, initiation or execution” of an attack on another country in violation of the United Nations Charter — in other words, making it illegal to invade another country. Although major restrictions were placed on the court that narrowed its jurisdiction in crime-of-aggression cases, legal scholars said it was the first time since the Nuremberg Trials that an international tribunal had been empowered to try suspects for crimes against peace.
Why are many of these crimes difficult to prosecute and prove?
The circumstances of what constitutes a war crime can be fuzzy and disputed. The bombing of a hospital may appear to be an obvious war crime, but the attacker could argue that the bombing was unintentional, or that the building had been used by enemy troops, or that it had been storing weapons. Such assertions cannot be easily disproved in court. Just because civilians are killed in an armed conflict does not necessarily mean they were deliberately targeted.
Genocide convictions are even harder to attain because they require an especially high burden of proof. While the evidence may be there — mass graves, razed villages, witness testimony, intercepted communications — prosecutors must show that the defendants were committing atrocities with the intent to destroy a particular group. That essentially requires getting inside the minds of the perpetrators.
Jurisdiction is another issue. Only 126 countries have ratified the Rome Statute — meaning the International Criminal Court’s authority to prosecute is generally limited to those countries, which conspicuously do not include Russia or Ukraine (or the United States). Ukraine has granted the court jurisdiction to prosecute war crimes, crimes against humanity and genocide, which can proceed without the need for Russia’s consent. But prosecuting the crime of aggression would require consent from Russia, the aggressor, which legal scholars say the Kremlin would never provide.
Moreover, trials at the International Criminal Court require the defendants to be present. The court has no power to enforce its arrest warrants. The likelihood that Russia would extradite anyone to face such trials is extremely remote.
Is the crime of aggression easier to prove than other crimes?
Yes, and it is easier to prove the guilt of the people responsible. In the case of Ukraine, there is no dispute that Russia massed forces on the Ukrainian border for months and invaded on Feb. 24. It is clear that Mr. Putin and his immediate subordinates gave the orders. Many world leaders, including the secretary general of the United Nations, António Guterres, have said Russia violated the U.N. Charter.
“There’s no question an act of aggression was done,” said Alex Whiting, a visiting professor of international law at Harvard and a war-crimes prosecutor. “And the most straightforward case, in a crime of aggression, is against Putin himself.”
Nonetheless, for now at least, the prospect that Mr. Putin or other Russian leaders would soon face criminal prosecution at an international court on such charges appears remote.
Have other national leaders been prosecuted for war crimes?
Yes, and those prosecutions took years. Slobodan Milosevic, the onetime leader of Serbia and Yugoslavia who presided over ethnic atrocities in the Balkan wars of the 1990s, was the first former head of state to be tried for war crimes, in 2002. He died in his cell in The Hague as his four-year trial in a special court drew to a close, before a verdict had been reached.
Charles G. Taylor, the former president of Liberia, was sentenced to 50 years in 2012 by a special court for atrocities committed in Sierra Leone during its civil war in the 1990s. Laurent Gbagbo, the former president of Ivory Coast, was acquitted at the International Criminal Court in 2019 of crimes against humanity and other charges related to violence that followed the country’s presidential election in 2010.
The International Criminal Court issued an arrest warrant for Libya’s former leader, Col. Muammar el-Qaddafi, in 2011 accusing him of crimes against humanity, but he was killed that October in Libya.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia is moving forces to Ukraine’s eastern border, the Pentagon says, as both sides prepare for a confrontation there. In the south, the Russian military appeared close to capturing Mariupol, a win that would allow Moscow to establish a land bridge between Russia and the occupied territory of Crimea.
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered severe damage that forced the crew to abandon it; it subsequently sank. A Pentagon official later confirmed that a Ukrainian missile strike was responsible.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
Former President Omar Hassan al-Bashir of Sudan has been wanted for many years by the International Criminal Court on charges of genocide and war crimes in the Darfur region, but he has not been extradited by Sudan’s transitional government.
In 2018, a special U.N.-backed tribunal in Cambodia found that the Khmer Rouge had committed genocide during its notorious rule four decades earlier, and the tribunal issued guilty verdicts against the two most senior surviving members of the regime, Nuon Chea and Khieu Samphan.
Can Russians face charges in other courts?
Yes. The Ukrainian judicial authorities have made clear they intend to prosecute criminal cases against Russians in Ukraine and elsewhere, including countries in Europe that have embraced universal jurisdiction — the legal principle that some crimes are so odious they are an affront to humanity at large, and therefore can be tried by any nation’s court system. On Thursday, the Ukraine prosecutor general’s office posted a graphic on Twitter accusing Russia of more than 6,400 crimes of aggression and war crimes since the invasion.
There are some expectations that Ukraine and sympathetic countries at the United Nations or within the European Union may organize a special tribunal just for the purpose of prosecuting Russian leaders for the crime of aggression. The risks, critics of that approach say, are that such a court lacks the appearance of impartiality, that it would need enormous investment and preparation time, and that the defendants would never participate.
Payam Akhavan, a law professor at the University of Toronto and a former prosecutor who was involved in the special tribunals created for war crime prosecutions in Rwanda and the former Yugoslavia, said a special tribunal for Ukraine would be a mistake.
“This is not a Nuremberg moment,” Mr. Akhavan said, arguing that efforts would be better spent strengthening the International Criminal Court’s powers. “There is no need to reinvent the wheel.”
Victoria Kim contributed reporting.
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France24 - World
Israeli air strikes hit government positions near Damascus, says Syrian State TV
Issued on: 15/04/2022 - 05:59
NEWS WIRES
Syrian state television reported that Israeli air strikes had hit several locations in the countryside west of the capital Damascus on Thursday.
Syrian state news agency SANA, citing a military source, said Syrian air defences had shot down "some" of the missiles fired.
It said the strikes only caused physical damage but did not specify further.
Israel has mounted frequent attacks against what it has described as Iranian targets in Syria, where Tehran-backed forces including Lebanon's Hezbollah have deployed over the last decade to support President Bashar al-Assad in Syria's war.
A pro-government allied commander denied to Reuters that Thursday's strikes had hit their positions outside Damascus.
There was no immediate comment from the Israeli government.
In March, state media reported that an Israeli attack over the Syrian capital Damascus killed two civilians and left some material damage.
(REUTERS)
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Israeli missile strikes near Damascus kill two, says Syrian state media
Israeli air strikes kill three Syrian soldiers near Damascus, Syrian media says
Israel says it hit military targets in Syria in response to missile fire
L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
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What Britain’s Deal With Rwanda Means for the U.K. Asylum System
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Prime Minister Boris Johnson announced a plan to send some of those seeking refuge to the central African country. What effect would the change have?
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By Megan Specia
LONDON — The British government has announced a plan to send some asylum seekers to Rwanda, a move that prompted an immediate backlash from opposition politicians, international legal experts and human rights defenders.
While Prime Minister Boris Johnson said on Thursday that the move was intended to tackle people-smuggling and to “fix our broken asylum system,” many called the plan cruel and potentially illegal.
The announcement comes at a politically fraught time for Mr. Johnson, who faces criticism for breaches of coronavirus lockdown measures, and as the number of people crossing the English Channel by boat to claim asylum continues to rise.
Here’s what to know about the current situation, as well as what experts say is likely to come next.
Boat arrivals have risen, but the number of asylum seekers is lower than two decades ago.
The highly visible boat arrivals across the English Channel have increased measurably over the past two years. At least 2,354 people arrived in Britain on small boats last month, according to the BBC, almost three times as many as in the same month in 2021.
But the number of overall asylum applications is still significantly lower than its peak two decades ago, with the total in 2021 just over half of what it was in 2002. And of all those applying for asylum, almost two-thirds were found to be genuine refugees in 2021.
Experts have long said that the boat arrivals signal a change in route, as those hoping to enter Britain to claim asylum have shifted from other, less visible means of entry, such as smuggling by truck or arriving by plane, especially as some means of international travel were halted by the pandemic.
Most of those who arrive by boat have valid asylum claims, research has concluded, and are coming from war-torn countries including Afghanistan, Eritrea, Iraq, Sudan, Syria and Yemen.
Rights groups argue that the issue of boat arrivals has been used to harness discontent and to rally support for the government. “There is completely disproportionate hysteria around this,” said Zoe Gardner, policy and advocacy manager at the Joint Council for the Welfare of Immigrants, a British charity.
Rights groups also worry about how dangerous the boat crossings are. In one particularly deadly incident, at least 27 people died when their dinghy sank while making the crossing last year.
But those groups say that the best way to combat the problem is to overhaul the system and provide humanitarian visas, giving people a way to travel safely to Britain to have their asylum claims heard.
It can be done, said Andy Hewett, head of advocacy for the Refugee Council, an organization that works with refugees and asylum seekers in Britain. He cited the example of the visas the British government has allowed for Ukrainian refugees.
“There is no difference between the risks facing Ukrainian refugees and the risks facing refugees from other conflict zones across the world,” Mr. Hewett said.
The U.N. refugee agency has criticized the British proposal.
The new plan is contingent on the passage of the Nationality and Borders Bill, now being considered by Parliament. The legislation would overhaul Britain’s immigration process and could criminalize the act of entering the country without a valid visa or through what the government calls “irregular routes.”
When Britain first began to unfurl the bill last year, the United Nations refugee agency said that many of the proposals could undermine the country’s commitment to the 1951 U.N. convention on refugees. The convention lays out that people have a right to claim asylum in any country and that the country where they do so should examine their claim.
On Thursday, just hours after the announcement, the U.N. agency denounced the move, saying that Britain’s arrangements would “abdicate responsibility to others and thus threaten the international refugee protection regime.”
Similar offshore programs have failed before.
Mr. Hewett of the Refugee Council pointed to Australia’s widely criticized offshore detention program for asylum seekers, in which people who try to enter the country by boat are transported to remote Pacific islands, as an example of what could go wrong for Britain.
The Australian measures proved to be incredibly damaging to the mental health of those in the system, as well as costly to the government.
“There’s a real human cost, but also, it’s going to be hugely expensive financially,” he said. “And, most importantly, it will be completely ineffective.”
Research into an Israeli program that transported thousands of asylum seekers to Rwanda and Uganda from 2013 to 2017 found that they were not given ample protection there, and then relied on smugglers to take them to Europe.
So rather than ending dangerous people-smuggling, Ms. Gardner of the Joint Council for the Welfare of Immigrants said, the new policies could actually make it worse and “fuel a new wave of smuggling gangs to get people back out of Rwanda.”
While it may take time for the full details of Britain’s plan to be released, it is likely to face many legal challenges.
The proposal at the very least undermines the spirit of the international agreement on refugees, Mr. Hewett said, and sets a “dangerous precedent” for other Western countries looking to outsource to countries like Rwanda.
“The end result will be that most of the refugee population gets hosted in developing countries,” he said.
The plan is part of a harsher policy toward migrants.
“The numbers of people claiming asylum in the U.K. should be completely manageable for any government,” Mr. Hewett said. “I think what this government has chosen to do has been really to under-resource the asylum system.”
The asylum backlog has increased substantially in recent years, according to analysis from the Migration Observatory at Oxford University. And under consecutive governments, the provisions for those who claim asylum have dwindled, with the focus instead on deterrence, amid cuts to housing and financial support.
Asylum seekers make up a small percentage of the overall number of migrants to Britain, and compared to other countries in Europe, Britain takes in a much smaller proportion. In 2020, there were around six asylum applications for every 10,000 people living in Britain, while the average across the European Union was 11 asylum applications for every 10,000 people.
But there are huge backlogs in the system, and asylum seekers are often left lingering in hotels or military barracks while they await decisions.
It is still unclear if this program can be implemented.
Political experts, rights groups and opposition lawmakers agree that the plan would face a variety of legal hurdles before anyone could be transported to Rwanda. Previous efforts to discuss moving asylum seekers to Albania or Ghana to have their applications considered came to nothing.
And details of whom the new measures would apply to remain scarce. Ms. Gardner said that the program had been announced with “a lot of rhetoric and not very much detail,” a sentiment echoed by many asylum experts and politicians.
The Nationality and Borders Bill is making its way through Parliament, where it has faced a number of defeats in the House of Lords. The Rwanda plan could be contingent on the passage of that law, which would extend the provisions for offshore processing of asylum claims.
Mr. Johnson acknowledged himself on Thursday that there were obstacles to overcome, conceding that the plan “will not take effect overnight.”
Stephen Castle contributed reporting.
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France24 - Monde
Disparaître sous les radars des algorithmes
Publié le : 15/04/2022 - 15:33
Dans notre monde hyperconnecté, nous laissons à chaque passage sur Internet et les réseaux sociaux des traces de notre quotidien, notre vie privée, nos centres d’intérêts, nos déplacements... Et cela souvent sans connaître l’usage qui peut être fait de ces données. De plus en plus d'utilisateurs prennent conscience des menaces qui pèsent sur leur liberté, telles que l'exploitation commerciale de ces données par les géants de l’Internet ou la surveillance étatique. Militants prodémocratie à Hong Kong, adolescents au Maroc ou encore activistes en Allemagne : certains cherchent à passer sous les radars des algorithmes.
Un document en coproduction avec Arte
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Pegasus, l’arbre qui cache la forêt du marché de la cybersurveillance étatique
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CYBERSÉCURITÉLog4j : la faille informatique qui fait trembler le Net sur ses fondations
Valeurs Actuelles
Twitter veut empêcher Elon Musk de racheter ses actions
L’oiseau bleu bat de l’aile. Mercredi 13 avril, Elon Musk a proposé de racheter 100 % de Twitter pour un peu plus de 41 milliards de dollars. Cette offre publique d’achat non sollicitée, le réseau social compte bien tout faire pour la contrer. En effet, Franceinfo indique que l’entreprise a assuré vendredi 15 avril vouloir utiliser la clause dite de la « pilule empoisonné » dans le jargon financier. En outre, Twitter prévoit de vendre ses actions à prix réduit si le milliardaire venait à en posséder plus de 15 % sans l’accord du conseil d’administration de la société.
Interrogé au #TED2022, @ElonMusk a-t-il un "Plan B" si son offre de rachat est refusée par Twitter ? 😏 pic.twitter.com/77YGRKYFqh
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 14, 2022
Plan B
Pour l’heure, Elon Musk n’a acheté que 9 % des actions de Twitter. Si l’entreprise utilisait cette clause de la « pilule empoisonnée », le patron de Tesla devrait aller au-delà de la limite financière qu’il s’était fixée pour racheter le réseau social à 100 %. Une stratégie confirmée par la société dans un communiqué, qui a assuré vouloir « réduire la possibilité qu’une entité, une personne ou un groupe ne prenne le contrôle de Twitter ». Mais malgré cette offensive du réseau social, Elon Musk ne semble pas vouloir lâcher l’affaire. Interrogé lors d’une conférence au TED22, le milliardaire a confié avoir « un plan B » au cas où son offre de rachat serait refusée, sans en dire plus sur cette stratégie de secours.
L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
New York Times - World
Jerusalem Calms After Israeli-Palestinian Clashes at Holy Site
Violence broke out at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount, in the morning on the first day of a rare convergence of Ramadan, Easter and Passover.
Here’s what you need to know:
Clashes Erupt at Jerusalem Holy Site on Day With Overlapping Holidays
Israelis and Palestinians offer conflicting accounts on what touched off the confrontations.
After the fighting dies down, midday prayers pass in relative calm.
Israel arrests more than 400 Palestinians in Jerusalem unrest.
Weeks of rising violence preceded the clashes in Jerusalem.
Clashes pose another challenge to Israel’s already fragile government.
JERUSALEM — More than 150 people were injured on Friday at one of Jerusalem’s holiest sites after clashes erupted between Israeli riot police and Palestinians, adding to weeks of escalating tensions in Israel and the occupied West Bank and raising fears of further conflagrations in the coming days.
Palestinians threw stones at the police, who stormed parts of the mosque compound, fired sound grenades and rubber bullets and arrested more than 400 people. But by midday on Friday, the first day of a rare convergence of Ramadan, Passover and Easter, calm had returned to the Aqsa Mosque compound in the Old City, known to Jews as the Temple Mount — a complex that is sacred to both religions.
The violence followed a recent wave of Palestinian attacks on Israelis and deadly Israeli raids in the occupied West Bank. Tensions and clashes around the same compound played a central role in the buildup to an 11-day war last May between Israel and Palestinian militants in Gaza.
Over the past month, violence has escalated across Israel and the occupied territories with four Arab attacks that killed 14 people in Israel. That prompted the Israeli military to step up raids in the occupied West Bank that have left at least 15 Palestinians dead. Israel said that the raids were aimed at preventing and deterring further attacks, but Palestinians denounced them as a collective punishment.
The violence on Friday also threatened the already shaky Israeli government. A lawmaker from a small Islamist party that is part of the governing coalition said he might consider resigning if police activity at the Aqsa Mosque compound did not stop.
Palestinian authorities strongly condemned the storming of the compound by the Israeli police.
“The expulsion of the worshipers by force, repression and batons in preparation for the incursions of the Jewish extremists will ignite the fire of the religious war for which the Palestinians alone will not pay the price,” the Palestinian foreign ministry said in a statement.
Yair Lapid, the Israeli foreign minister, said that his country was committed to freedom of worship for people of all faiths in Jerusalem.
“Our goal is to enable peaceful prayer for believers during the Ramadan holiday,” he said in a statement. “The riots this morning on the Temple Mount are unacceptable and go against the spirit of the religions we believe in.”
One of the holiest structures in Islam, the mosque is on a site that is part of the Old City of Jerusalem, important to Christians, Jews and Muslims. The compound is administered by an Islamic trust known as the Waqf, which coordinates with the Israeli security forces present on the site.
Christians and Jews are allowed to visit the site, and Israeli officials have become increasingly lenient about Jews quietly praying on the mount during morning visiting hours Sunday-Thursday. There had been expectations for weeks that tensions would rise around the confluence of Ramadan, Passover and Easter, the first since 1991.
In recent days the police have arrested several Jewish activists who were suspected of planning to make the more visible gesture of an animal sacrifice. On Friday morning, they stopped a Jewish man carrying a goat near the mosque. The goat was confiscated.
Rumors had spread on Palestinian social media that Jewish hard-liners would breach the Aqsa Mosque this weekend, leading to calls for Palestinians to defend the area.
The confrontation on Friday began at about 5:30 a.m. and lasted for more than three hours. Tens of thousands of Muslim worshipers had gathered at the compound for dawn prayers on the second Friday of Ramadan, the holy month of fasting. Both sides said the other set off the violence.
The police said the melee at the compound began after Palestinians collected stones, wooden planks and other large objects before the Muslim dawn prayer began and also set off fireworks. Officers entered the compound only after the prayer was over and the crowds had begun to throw stones in the direction of the Western Wall below, a Jewish holy site where worshipers had also gathered to pray, according to the police.
The officers responded by firing rubber-tipped bullets, tear gas and stun grenades at the Palestinian stone throwers.
However some Palestinian witnesses gave conflicting accounts of how the troubles started. They said that the Israeli police moved deeper into the compound as the call to prayer sounded, a few minutes before the prayers began, which the Palestinians viewed as a provocation. They said the police had fired the first shot.
The police expelled many of the worshipers, in some cases shoving them and hitting them with batons, but some returned afterward.
Another video showed police officers inside the mosque, some pointing their weapons at the Palestinians sitting on the floor while another held a stash of white zip-ties in his hand. Another video showed rows of men laying on their stomachs, their hands tied behind their backs with the zip-ties.
A Palestinian prisoner’s rights group said more than 450 people were arrested by the police. They face charges of throwing stones, firing fireworks, assaulting police officers, violent fortification, violent rioting and disturbing public order, according to the police.
A few hours later, the midday Muslim prayer passed without incident.
But the fighting could have far-reaching consequences for the government of Prime Minister Naftali Bennett. Mazen Ghanaim, a member of the Raam, an Islamist party that is the smallest member of the governing coalition, said he might resign from the coalition if police activity at the mosque did not stop.
Such a move would reduce the number of lawmakers loyal to the government in the 120-seat Israeli Parliament to 59, giving the opposition a wafer-thin majority, potentially allowing it to dissolve Parliament and hold new elections.
Mr. Bennett lost his majority last week after a right-wing lawmaker from his own party defected, saying that the government needed to do more to protect Israel’s Jewish identity.
The violence compounded several weeks of rising tensions across Israel and the occupied territories, in which more than 30 Israelis, Palestinians and foreigners have died in the deadliest wave of violence, outside of a full-scale war, for several years.
The escalation began on March 22, when a member of Israel’s Arab minority stabbed and rammed to death four Israelis in the south of the country. Days later, two more Arab citizens of Israel shot dead two Israeli police officers in Hadera, a northern city. All three attackers had links to the Islamic State, and were later fatally shot themselves.
More attacks followed and prompted the Israeli military to increase the intensity of its raids in the West Bank. At least 15 Palestinians have been killed by Israeli forces since the crackdown began.
Israeli officials said that most of those Palestinians were militants who had been involved in attacks or were planning new ones. But the casualties included an unarmed woman who the Israeli Army said was shot after she failed to stop when they fired warning rounds and a rights lawyer who was caught in a shootout during an Israeli raid.
— Patrick Kingsley and Raja Abdulrahim
The Israeli police blamed Palestinians for setting off violent clashes at a Jerusalem holy site on Friday, but some Palestinian witnesses accused the Israelis of firing the first shot.
The police said the melee at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount, began after Palestinians collected stones, wooden planks and other large objects before the Muslim dawn prayer began and also set off fireworks. Officers entered the compound only after the prayer was over and the crowds had begun to throw stones in the direction of the Western Wall below, a Jewish holy site where worshipers had also gathered to pray, according to the police.
The officers responded by firing rubber-tipped bullets, tear gas and stun grenades at the Palestinian stone throwers.
However some Palestinian witnesses gave conflicting accounts of how the troubles started. They said that the Israeli police entered the compound as the call to prayer sounded, a few minutes before the prayers began, and the Palestinians viewed as a provocation. They said the police had fired the first shot.
The police expelled many of the worshipers, in some cases shoving them and hitting them with batons, but some returned afterward.
Video posted on social media showed men carrying Palestinian flags, throwing stones and using wooden planks as shields. Other videos showed police officers kicking a paramedic and a cameraman as they were lying on the ground, in separate incidents. The paramedic was later carried away on a stretcher.
Witnesses said that some Palestinians had barricaded themselves in one of the mosques on the compound and that others outside the doors had thrown rocks at the police.
“Your eyes, protect your eyes,” one woman shouted as officers opened fired.
Witnesses said police swept through the courtyard of the compound, firing sound grenades and using force to corral them toward the exits.
“Don’t leave, don’t leave,” one woman pleaded with the surge of people fleeing. “Emptying Aqsa is a victory for the occupation. People, sit and stay in solidarity they won’t kick us out against our will.”
Some heeded her call and sat next to her. But moments later, Israeli police descended upon the small sit-in and grabbed their arms, dragging them onto their feet and pushing them away.
The police were shouting orders in Hebrew, a language many Palestinians don’t speak or understand. “Speak Arabic,” one man yelled back.
The police said that they were working to protect peaceful worshipers and that the mosque would reopen for prayer later in the day.
— Patrick Kingsley and Raja Abdulrahim
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JERUSALEM — Muslim midday prayers at one of Jerusalem’s holiest sites passed calmly for the most part on Friday after an earlier eruption of clashes there that lasted for hours.
After the sermon and prayer ended at the Aqsa Mosque, worshipers gathered and chanted, “With our souls, with our blood, we sacrifice for Aqsa,” before they dispersed.
Israeli police officers stood on the roof of a building on the edge of the compound, overlooking it. They briefly fired a few rounds of rubber bullets as Palestinian young men threw rocks toward them. But many of the worshipers did not seem to want a repeat of the morning’s violence.
Workers with the Islamic trust known as the Waqf, which administers the Aqsa Mosque compound, tried to keep the calm.
Dressed in blue-and-black vests, they ran toward the young men throwing rocks and grabbed them, dragging them away and yelling at them to stop.
“Everybody go worship,” one of the workers yelled. “If you came to worship, go worship.”
The Palestinian men dispersed, but minutes later, a few returned, picking up some stones from a pile and throwing them toward the police.
Suddenly, a man in a brown cowboy hat rushed toward them. “Enough,” he yelled.
“If you love the prophet, go,” he added.
— Raja Abdulrahim
The Israeli police said they had arrested more than 400 Palestinians on Friday at the Aqsa Mosque compound after an eruption of clashes between riot police firing sound grenades and rubber bullets and Palestinian stone throwers.
A Palestinian prisoner’s rights group put the number of arrests at 450 following the confrontations, which lasted for more than three hours. The arrests came after police expelled some of the tens of thousands of worshipers who had gathered for Friday dawn prayers during the holy fasting month of Ramadan.
Several hundred Palestinians had barricaded themselves inside the Aqsa Mosque while outside the mosque door, Israeli riot police clashed with Palestinians, according to Jamal Karame, 53, a witness who was inside the mosque at the time.
Once the rest of the mosque complex had been cleared, police stormed the mosque through a side door that leads to an emergency clinic, Mr. Karame said. They entered the prayer area inside the mosque — where footwear is forbidden — with their shoes on, he added, something that Muslims find offensive.
The police officers began rounding up all young men but some of them tried to hide among the older worshipers such as himself, he said.
A video posted online showed police inside the mosque, some pointing their weapons at the Palestinians sitting on the floor while another held a stash of white zip-ties in his hand. Another video showed rows of men laying on their stomachs, their hands tied behind their backs with the zip-ties.
The police said that rioters had barricaded themselves inside the mosque and from there, they threw stones at the police officers outside. The police also said that they had found large quantities of stones and fireworks inside the mosque.
Those arrested were charged with throwing stones, firing fireworks, assaulting police officers, violent fortification, violent rioting and disturbing public order, according to the police.
— Raja Abdulrahim
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JERUSALEM — On Friday morning, as clashes broke out at the Aqsa Mosque in Jerusalem’s Old City, Muslims were fasting for the 14th day of Ramadan. A few hundred yards away, Jews were burning leavened bread, a traditional ceremony just before Passover, which starts on Friday evening.
And nearby, Christians were beginning processions through the Old City, hoisting wooden crosses aloft and retracing the route that they believe Jesus Christ took before his crucifixion.
The festivals of Passover, Easter and Ramadan overlapped on Friday for the first time since 1991 — intensifying both the religious synergies and tensions that have defined Jerusalem for millenniums.
To some, the overlap embodies the wonder of Jerusalem, and the veneer of coexistence between its peoples. To others, it highlights the incompatibilities and inequities among them. To many more, it illustrates both.
“Jerusalem right now is a symphony of people reaching out to God,” said Barnea Selevan, a rabbi and teacher who had just finished burning his family’s remaining leavened bread. “The whole city is focused on God.”
Mustafa Abu Swai, a professor of Islamic thought who had just returned from the mosque, had a different take.
“Jerusalem is like a salad bowl,” he said. “You have intact tomatoes and intact cucumbers and intact lettuce leaves. You don’t have a salad.”
To Serene Bathish, a Christian scout leader who helped lead the Easter Friday procession through the Old City, the convergence hardly illustrates an easy coexistence, with Christians under pressure from both Jews and Muslims in different ways.
“We are like a potato mashed between everyone,” Ms. Bathish said. “On the inside, it’s very tiring, time-consuming, difficult, chaotic, insecure.”
— Patrick Kingsley
JERUSALEM — The violence on Friday in the Old City of Jerusalem compounded several weeks of rising tensions across Israel and the occupied territories, in which more than 30 Israelis, Palestinians and foreigners have died in the deadliest wave of violence, outside of a full-scale war, for several years.
The escalation began on March 22, when a member of Israel’s Arab minority stabbed and rammed to death four Israelis in the south of the country. Days later, two more Arab citizens of Israel shot dead two Israeli police officers in Hadera, a northern city. All three attackers had links to the Islamic State, and were later shot dead themselves.
A Palestinian from the occupied West Bank then shot dead three Israelis and two Ukrainians in Bnei Brak, a city just east of Tel Aviv. Last week, a second Palestinian from the same region in the West Bank shot dead three Israelis at a bar in Tel Aviv. Neither attacker had formal affiliations with any Palestinian faction, and they were both shot dead by the police.
The attacks prompted the Israeli military to increase the intensity of its raids in the West Bank, particularly in the area of the city of Jenin, where the two Palestinian attackers came from.
At least 15 Palestinians have been shot dead by Israeli forces since the crackdown began.
Israeli officials said that most of those Palestinians were militants who had been involved in attacks or were planning new ones. But the casualties included an unarmed woman who the Israeli Army said was shot after she failed to stop when they fired warning rounds and a rights lawyer who was caught in a shootout during an Israeli raid.
Israelis largely see the Palestinian attacks as a result of years of incitement by Palestinian leaders and influencers against Israelis. Israeli officials also consider the ensuing raids in the West Bank as an essential means of preventing and deterring further attacks.
Many Palestinians see the attacks in Israel as an inevitable outcome of the entrenchment of Israel’s 55-year occupation of the West Bank. They consider Israel’s countermeasures in the West Bank to be a form of collective punishment.
— Patrick Kingsley
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JERUSALEM — The violence on Friday at the Aqsa Mosque had echoes of the buildup to last year’s 11-day war between Israel and militants in the Gaza Strip, which erupted partly because of similar tensions at the mosque.
Israeli officials say they believe that Hamas, the de facto authority in the Gaza Strip, does not currently want to mount another war so soon after last year’s conflict, which devastated parts of the territory. In recent weeks, Hamas has incited against Israel, but taken steps to de-escalate inside Gaza — keeping protesters away from its boundary with Israel, for example.
Israeli police officers clashed with Palestinian stone throwers at the mosque several times in the final days of Ramadan in May 2021. The mosque compound, known to Jews as Temple Mount, is the site of an ancient Jewish temple considered the most sacred place in Judaism.
Last year’s clashes compounded Palestinian anger at restrictions imposed on recreational activity at a plaza central to Palestinian civic life in East Jerusalem and at simultaneous attempts to evict several Palestinian families from their homes in the nearby district of Sheikh Jarrah.
That combination provided Hamas, which was seeking to bolster its popularity among Palestinians, with a pretext to fire several rockets at Jerusalem on the evening of May 10. Israel returned fire, setting off 11 days of war that killed more than 250 Palestinians and 13 people in Israel. It also ignited days of communal violence between Arabs and Jews within Israel itself.
Amid fears that the convergence of Ramadan, Passover and Easter would cause further upheaval this year, Israeli officials adjusted their approach. Palestinians were largely allowed to gather freely at the plaza, outside Damascus Gate, a major entrance to the Old City of Jerusalem. The Israeli Supreme Court postponed the evictions of the families in Sheikh Jarrah. And the Israeli Defense Ministry handed out thousands more work permits to Palestinians in the occupied territories.
But to many Palestinians, those gestures did not alleviate the worst aspects of the occupation of the West Bank, which Israel captured from Jordan in the Arab-Israeli war of 1967.
— Patrick Kingsley
JERUSALEM — The clashes that erupted on Friday in Jerusalem posed an added threat to the already shaky Israeli government, after a lawmaker from a small Islamist party that is part of the governing coalition said he might consider resigning if police activity at the Aqsa Mosque compound did not stop.
Should the lawmaker, Mazen Ghanaim, resign from the coalition, it would reduce the number of lawmakers loyal to the government in the 120-seat Israeli Parliament to 59. That would give the opposition a wafer-thin majority, potentially allowing it to dissolve Parliament and hold new elections.
Mr. Ghanaim, a member of Raam, the smallest party in the coalition, wrote a letter to Prime Minister Naftali Bennett saying, “if the activities of the security forces in the blessed Aqsa Mosque are not stopped immediately, I see myself outside the coalition.”
He added: “I call on you to take immediate action to calm the winds in order to allow all religions to celebrate their holidays in peace and quiet.”
Mr. Ghanaim has criticized the government in the past when tensions flared at the mosque, but never in such a formal way.
The government already has little room to maneuver because it also needs to avoid alienating disgruntled right-wing members of its coalition.
Mr. Bennett lost his majority last week after a right-wing lawmaker from his own party defected, saying that the government needed to do more to protect Israel’s Jewish identity.
— Patrick Kingsley and Rawan Sheikh Ahmad
France24 - Monde
Elon Musk : Mars, Vladimir Poutine, Twitter et moi
Publié le : 08/04/2022 - 17:59
Guillaume GRALLET
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Tesla, Space X, SolarCity, OpenAI, Hyperloop... : on ne compte plus les chantiers qui mobilisent déjà Elon Musk. Pourtant, ce touche-à-tout a décidé de partir à l'assaut de Twitter. Pour quoi faire ?
Né il y a cinquante ans en Afrique du Sud, naturalisé canadien avant de devenir américain, le passionné de physique Elon Musk a récemment fait parler de lui en facilitant l'accès à Internet des foyers ukrainiens. L'homme qui a reçu en Californie le Premier ministre indien Narendra Modi et défié en duel Vladimir Poutine a aussi un avis bien tranché sur la liberté d'expression. Décryptage des intentions de celui qui vient de devenir administrateur de Twitter.
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Le milliardaire Elon Musk propose de racheter « 100 % » de Twitter pour 43 milliards de dollars
Elon Musk va-t-il devenir le propriétaire de Twitter ? Déjà le premier actionnaire à hauteur de 9,2 % du réseau social, le président de Tesla a proposé de racheter « 100 % » de l’entreprise, mercredi 13 avril 2022, rapporte Challenges. En proposant de racheter l’intégralité de Twitter au prix unitaire de 54,20 dollars par action, le milliardaire devra débourser 41,39 milliards de dollars (soit 37,9 milliards d’euros). Un prix qui constitue « sa meilleure offre ». En cas d’échec, il menace de « réexaminer sa position d’actionnaire » au sein du réseau social.
Twitter ne remplit pas « sa mission sociétale »
Dans une lettre adressée au conseil d’administration, le fondateur de SpaceX a estimé que le réseau social « ne prospérera pas ni ne remplira sa mission sociétale [de liberté d’expression] dans sa forme actuelle ». Selon lui, il doit « être transformé en société privée » en la retirant de la Bourse.
Après cette annonce, le réseau social a annoncé qu’il allait « examiner avec attention » l’offre d’Elon Musk. « Nous avons reçu l’offre non sollicitée et non contraignante d’Elon Musk d’acquérir l’ensemble des actions de l’entreprise (…). Le conseil d’administration de Twitter va examiner avec attention l’offre pour déterminer la ligne de conduite qu’il estime servir au mieux les intérêts de l’entreprise et de tous les actionnaires de Twitter », a indiqué le groupe.
Le milliardaire est connu pour être très actif sur Twitter, avec plus 80 millions d’abonnés au compteur. Une communauté avec laquelle il interagit régulièrement. Le 25 mars dernier, le fondateur de Tesla lançait un sondage : « La liberté d’expression est essentielle au fonctionnement de la démocratie. Croyez-vous que Twitter adhère rigoureusement à ce principe ? » Réponse des internautes : « Non », à plus de 70 %. Et de relancer dans la foulée en demandant à ses fans s’il fallait « créer un nouveau réseau social ».
L'Humanité
Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : après le naufrage du “Moskva”, la Russie réplique
Représailles
Mercredi 13 avril dans la soirée, le navire lance-missiles russe Moskva a coulé après avoir été touché par deux missiles ukrainiens. Le ministère de la Défense du Kremlin avait quant à lui assuré que le vaisseau-amiral avait été « gravement endommagé » à la suite d’un incendie. Vendredi 15 avril, un haut responsable du Pentagone a souligné « un gros coup dur » pour la Russie, confirmant que le navire avait été bombardé par « deux Neptune » de l’armée ukrainienne. Les 500 militaires à bord du bateau n’auraient pu être sauvés. « Nous sommes parfaitement conscients qu’on ne nous pardonnera pas », a indiqué la porte-parole du commandement militaire du sud de l’Ukraine, Natalia Goumeniouk. Après cette perte en mer noire, BFMTV indique que la Russie a décidé de mener une nouvelle attaque en rétorsion. En effet, des explosions ont été entendues samedi 16 avril à Kiev et à Lviv. Moscou a notamment affirmé avoir touché une usine d’armement près de la capitale.
France24 - Monde
Coupes d'Europe : West Ham humilie Lyon, Marseille ne tremble pas face au PAOK
Publié le : 15/04/2022 - 00:05
FRANCE 24
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La Ligue Europa s'arrête en quarts de finale pour les Lyonnais, qui se sont inclinés jeudi face à West Ham (0-3). Dans le même temps, les Marseillais ont rejoint les demi-finales de Ligue Europa Conférence grâce à leur victoire sur la pelouse du PAOK Salonique (0-1).
L'Olympique lyonnais s'est lourdement incliné, jeudi 14 avril, à domicile face à West Ham (0-3) en quart retour de la Ligue Europa, tout comme le FC Barcelone contre l'Eintracht Francfort, alors que Marseille s'est qualifié pour les demies de Ligue Europa Conférence en battant à nouveau le PAOK Salonique (0-1).
Pas de miracle pour Lyon. À la traîne en championnat (10e), les Lyonnais comptaient sur une victoire finale en Ligue Europa pour accéder de nouveau à la Ligue des champions, "un rêve" de leur président Jean-Michel Aulas. Il n'en sera rien.
Au Parc OL, les joueurs de Peter Bosz n'ont jamais réussi à faire douter les Anglais, qui avaient tenu le match nul (1-1) en quart de finale aller à 10 contre 11 pendant la moitié du match.
Les deux buts des Hammers juste avant la mi-temps, par Dawson (38e) puis Rice (44e), ont douché les espoirs des Lyonnais, qui en ont encaissé un troisième après la pause (Bowen, 48e).
Le RB Leipzig en demies
En demi-finale, les Londoniens retrouveront l'Eintracht Francfort, qui a battu le FC Barcelone au Camp Nou (2-3, 1-1 au match aller) contre toute attente. Pourtant dans une forme étincelante depuis plusieurs semaines, les Barcelonais ont été très friables en défense.
Un peu plus tôt, le RB Leipzig s'est montré solide pour s'imposer à Bergame face à l'Atalanta (0-2, 1-1 au match aller) et sortir vainqueur de ce duel entre deux équipes au football offensif.
Comme souvent cette saison, le club allemand a pu compter sur l'international français Christopher Nkunku, auteur d'un doublé et qui a porté à 30 son total de buts toutes compétitions confondues cette saison.
Deux ans après sa superbe campagne de Ligue des champions qui l'avait menée jusqu'au dernier carré, Leipzig retrouve une demi-finale européenne et poursuit sa progression.
Le club allemand retrouvera en demi-finale les Rangers, qui ont inversé la tendance à Glasgow face à Braga, en s'imposant (3-1) en prolongation après avoir perdu le match aller (1-0).
Marseille tranquille, Rome renversante
L'Olympique de Marseille a confirmé son succès du match aller (2-1) contre le PAOK Salonique en battant de nouveau le club grec, grâce à un but de son meneur Dimitri Payet (34e).
Après les incidents entre supporters en marge du quart de finale aller, il n'y eu cette fois pas de confrontation en tribune. Les supporters marseillais n'avaient pas été autorisés à se déplacer en Grèce.
L'OM jouera sa place pour une finale contre le Feyenoord Rotterdam, vainqueur du Slavia à Prague 3 à 1 (6-4 au score cumulé).
Humiliée en phase de groupe par Bodo/Glimt en Norvège (6-1), puis battue au match aller dans le même stade (2-1), l'AS Rome s'est bien rattrapée au Stadio Olimpico (4-0) en quart de finale retour de la Ligue Europa Conférence. Les joueurs de José Mourinho ont été emmenés par Zaniolo, auteur d'un triplé (23e, 29e, 49e), après avoir ouvert le score par Abraham.
La Louve affrontera les renards de Leicester en demi-finale de cette nouvelle compétition européenne entre clubs. Les joueurs de Brendan Rodgers ont aussi été renversants, cette fois au cours du même match : menés 1-0 à Eindhoven face au PSV, ils ont inscrit deux buts dans le dernier quart d'heure pour se qualifier (2-1).
Avec AFP
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AVANT-MATCHCoupes d'Europe : Lyon et Marseille visent un printemps exaltant
Coupes d'Europe : Lyon et Barcelone bousculés en C3, l'OM victorieux en C4
Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : l’embargo européen sur le pétrole russe repoussé après l’élection pour ne pas favoriser Marine Le Pen ?
La guerre en Ukraine se poursuit, au 51e jour de l’offensive russe. Selon les informations du New York Times, dont Le Figaro s’est fait l’écho vendredi 15 avril, l’Union européenne serait sur le point de décréter un embargo sur le pétrole russe. Toutefois, d’après le quotidien américain, les négociations concernant les modalités de cet embargo ne devraient débuter qu’après le second tour de l’élection présidentielle française, qui se tiendra le 24 avril. Et cela, pour éviter de favoriser la candidature de Marine Le Pen.
Ne pas anéantir les chances de Macron
L’objectif de cette démarche serait donc de s’assurer que l’impact d’une telle mesure sur la hausse du prix de l’énergie ne puisse pas favoriser la candidate du Rassemblement national. Et anéantir ainsi les chances du président-candidat Emmanuel Macron. C’est du moins ce qu’avance le journal new-yorkais, qui s’appuie sur des sources officielles et diplomatiques.
L’embargo sur le pétrole russe est une mesure vis-à-vis de laquelle un certain nombre de gouvernements se disent réticents et pourrait traîner. La mesure est « complexe » et va prendre « plusieurs mois », a indiqué une source citée par Le Figaro. « L’adoption de mesures sur le pétrole impose de déboucler les contrats existants, de trouver des alternatives et d’éviter leur contournement. Cela ne va pas se faire du jour au lendemain. Il faudra au moins plusieurs mois », a expliqué un responsable européen.
BBC
Ukraine war: Grandmother 'horrified' by capture of British fighter
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A British man who has served in the Ukrainian marines for a number of years has been captured by Russian soldiers.
Aiden Aslin was fighting in the besieged city of Mariupol when his unit ran low on ammunition. He phoned his family back in the UK to explain his surrender and the next time they saw him he was being paraded on Russian television in handcuffs.
His grandmother told the BBC's Emma Vardy that she was horrified when she saw the footage.
France24 - Monde
Ligue des champions : Manchester City résiste à l'Atlético et rejoint le Real Madrid en demi-finale
Publié le : 13/04/2022 - 23:02
Romain HOUEIX
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Fort de son avantage acquis au match aller (1-0), Manchester City a obtenu mercredi sa qualification en demi-finale de la Ligue des champions grâce au match nul obtenu sur la pelouse de l'Atlético de Madrid.
Dans le chaudron de l'Atlético de Madrid, Manchester City a à peine tremblé. Les hommes de Pep Guardiola ont résisté aux assauts des Colchoneros pour préserver le match nul (0-0) leur permettant de se qualifier au bénéfice de la victoire acquise au match aller (1-0).
Malgré le retard à rattraper, l'Atlético de Madrid ne s'est pas précipité d'entrée. L'équipe de Diego Simeone patiente, restant soudée devant son adversaire, et attend les ouvertures. Lodi remonte énergiquement le ballon et sert Lemar. L'international français centre mais Stones veille (8e). C'est également le défenseur anglais qui est à la réception d'un corner mancunien ratant de peu le but d'Oblak (10e).
Les Citizens installent leur jeu de possession mais sans parvenir à inquiéter le gardien de Madrid. L'Atlético défend dur sur l'homme. Le défenseur Felipe finit par écoper un carton jaune après des agressions sur Foden, puis De Bruyne. Ce dernier tente une volée sur une frappe contrée du jeune Anglais. Le ballon est dévié en corner (27e).
𝗜 𝗡 • 𝗗 𝗘 𝗦 • 𝗖 𝗥 𝗜 𝗣 • 𝗧 𝗜 • 𝗕 𝗟 𝗘 🔴⚪ pic.twitter.com/f8e1a7w9eJ
April 13, 2022
Un miracle sauve ensuite les Madrilènes. Mahrez fait un superbe appel sur la droite et centre vers Foden. Le ballon arrive jusqu'à Gundogan, qui frappe. Oblak est sauvé par son poteau puis Felipe repousse sa reprise de la tête (30e). Les hommes de Diego Simeone répondent immédiatement. Une longue possession est conclue par une frappe de Geoffrey Kondogbia, la première madrilène de la double confrontation. Elle n'inquiète pas Ederson (35e).
Manque de précision dans le dernier geste
Au retour des vestiaires, l'Atlético monte d'un cran et met la pression grâce à ses Français. Griezmann est trouvé dans le dos dans la surface mais est empêché de frapper in extremis (45e), puis Lemar voit sa frappe contrée (47e).
Après une transmission de Llorente, Joao Félix, dos au but, remise en retrait vers Griezmann dont la reprise du gauche file à gauche (57e).
L'Atlético augmente la pression. L'entrant Correa s'écroule au sein de la surface de réparation, ce qui ne fait pas sourciller l'arbitre, puis De Paul réalise une volée du pied droit qui atterrit à droite du but anglais (77e). Correa dévie ensuite en retrait vers Carrasco dont la reprise est contrée et déviée par Stones (86e). Manchester City résiste et tient sa demi-finale, profitant de l'imprécision de leurs adversaires dans le dernier geste.
Les esprits s'échauffent dans les derniers instants. Felipe est exclu après une énième faute vulgaire sur Phil Foden. Alors qu'ils avaient le match en main, les joueurs de l'Atlético de Madrid se laissent gagner par la nervosité et ne parviennent pas enflammer la partie malgré les treize longues minutes de prolongation accordées par l'arbitre. C'est même Gundogan qui manque de marquer le premier but du match dans les derniers instants mais Oblak le sort d'une parade impeccable. Insuffisante cependant puisque les deux dernières occasions, signées Carrasco et Correa, sont repoussées par Ederson. L'Atlético de Madrid est éliminée de la Ligue des champions.
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COMPTE-RENDULigue des champions : De Bruyne délivre Manchester City contre l'Atlético de Madrid
AVANT-MATCHLigue des champions : Atlético contre City, le duel des styles entre Guardiola et Simeone continue
Avant-matchLigue des champions : Manchester City et Liverpool, deux ambitieux à l'assaut du dernier carré
Valeurs Actuelles
Réfugiés ukrainiens en Hongrie et Moldavie : la nourriture manque cruellement
Valeurs actuelles. Comment SOS Chrétiens d’Orient s’est-il mobilisé dans la guerre russo-ukrainienne ?
Benjamin Blanchard. Nous œuvrons habituellement au Proche-Orient, en Afrique du Nord-Est et dans le Caucase ; ce n’était donc pas une évidence de nous mobiliser. Mais lorsque la guerre a été déclarée, nous n’avons pas hésité un seul instant à envoyer des équipes sur place car venir en aide aux chrétiens orientaux, à l’Est de l’Europe, répond bien évidemment à notre objet social. Une première équipe est partie en Hongrie, une autre en Moldavie. Cela nous a permis d’identifier très rapidement les besoins vitaux des Ukrainiens qui avaient trouvé refuge dans ces deux pays.
Pourquoi la Hongrie et la Moldavie ?
La Moldavie accueille une part très importante de réfugiés – environ 120 000 personnes – par rapport à la taille du pays (2,5 millions d’habitants) ; elle reçoit en revanche peu d’aides et s’est vite trouvée dépassée par l’immensité des besoins. En Hongrie, la situation est différente car l’aide mise en place par le gouvernement a été bien organisée dès l’afflux des premiers réfugiés. Je suis moi-même parti à Chisinau/Kichinev le 8 mars. Nous avons développé de très bonnes relations avec l’association qui coordonne l’aide avec le gouvernement, ce qui nous a permis d’organiser des visites dans les camps, dans les maisons culturelles, les maisons de retraite, les paroisses…
Dans l’église orthodoxe, les tensions avec la Russie ont profondément divisé les fidèles.
Quels sont les besoins les plus urgents ?
Des camions entiers de vêtements affluent alors que ce n’est pas nécessaire. En Moldavie, c’est la nourriture qui manque cruellement – y compris les aliments pour bébé, ainsi que les produits d’hygiène. Habituellement, le pays se fait livrer par la Russie et l’Ukraine, il n’y a donc plus de chaîne d’approvisionnement. Devant un tel désordre, nous avons commencé à prospecter en Roumanie pour faire acheminer des camions alimentaires et nous avons même fait venir des lits et des matelas. En Hongrie, après quelques jours à Budapest, nous avons pris la route pour Kiev, à deux jours et demi de voiture – et avons organisé la distribution de soupes populaires et l’accueil de déplacés dans des églises et dans un hôpital. En parallèle, nous avons mené une troisième mission à Tiraspol, la capitale de la République séparatiste de Transnistrie, pro-russe et vers laquelle 25 000 réfugiés ont fui sans qu’ils ne puissent recevoir aucune aide.
Quels liens entretenez-vous avec l’Église que ce soit en Hongrie, en Moldavie et en Ukraine ?
Nous sommes en relation avec tous les chrétiens d’Europe de l’Est ; en Moldavie, nous nous sommes mis à la disposition des prêtres de l’Église orthodoxe pour aider l’accueil des réfugiés ; en Hongrie nous avons fait des donations importantes à l’Église grecque catholique. Nous avons apporté quelques médicaments à l’évêché latin d’Odesse. Mais en Ukraine, les relations sont plus limitées avec les autorités religieuses. Dans l’église orthodoxe, les tensions avec la Russie ont profondément divisé les fidèles.
Vous venez de rentrer de mission. Quel est à présent votre objectif ?
Deux autres équipes de volontaires se sont succédé en Hongrie et en Moldavie. Nous organisons les relèves pour les mois à venir. En France, mon premier objectif est de sensibiliser les donateurs – nous avons lancé un appel aux dons auprès de 65 000 personnes, car les besoins financiers sont énormes. Nous avons déjà dépensé 100 000 euros, mais il reste tant à faire. Nous avons promis à des hôpitaux du Sud et de l’Est de l’Ukraine de leur envoyer des médicaments et autres dons. Nous comptons sur la générosité de chacun.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : sept civils tués par des tirs russes lors d’évacuations près de Kharkiv
La guerre en Ukraine se poursuit, vendredi 15 avril, au 51e jour de l’offensive russe. Sept civils ont été tués et 27 autres ont été blessés, jeudi 14 avril, dans des tirs russes sur des bus d’évacuation, dans la région de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine. L’annonce a été faite ce vendredi par le parquet général ukrainien, indique Le Figaro.
Zelensky alerte sur un risque nucléaire russe
Le président ukrainien a affirmé que « le monde entier » devait être « inquiet » du risque voir Vladimir Poutine utiliser une arme nucléaire tactique, rapporte Le Figaro. Un membre du renseignement américain avait alerté sur le fait de ne pas « prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques » par le président russe s’il devait « sombrer dans le désespoir » face aux échecs de son armée.
Le navire russe Moskva a été coulé par deux missiles ukrainiens, selon le renseignement américain
Le Pentagone a confirmé une information dévoilée par l’Ukraine. Le croiseur russe Moskva a bien été coulé par deux missiles ukrainiens, relaye BFMTV. « Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune », a indiqué un haut responsable américian. Ainsi, cette version dément celle de Moscou qui affirme que son navire amiral sur le théâtre ukrainien a été « gravement endommagé » par un incendie.
Selon l’Ukraine, l’équipage du navire russe touché n’a pas pu être sauvé
L’équipage du croiseur russe qui a fait naufrage en mer Noire n’a pas pu être sauvé, a affirmé une responsable militaire ukrainienne. « Nous sommes parfaitement conscients qu’on ne nous pardonnera pas » l’attaque du Moskva, a-t-elle déclaré, rapporte Le Figaro.
« Il reste environ 200 Français à travers toute l’Ukraine », déclare l’ambassadeur de France en Ukraine
Sur BFMTV, Étienne de Poncins, ambassadeur de France en Ukraine, a déclaré ce vendredi qu’ « il reste environ 200 Français à travers » tout le pays. Il a précisé que le recensement est « difficile » car « ce sont des franco-ukrainiens pour la plupart ». « Beaucoup souhaitent rester, certains même reviennent malgré nos conseils de ne pas revenir. Mais en tout cas tous ceux qui voulaient partir ont pu partir », a-t-il assuré.
Le drapeau français flotte de nouveau à Kiev
L’ambassade de France en Ukraine, transférée à Lviv fin février après le début de l’offensive russe, est de retour à Kiev. Symbole de ce retour, le drapeau tricolore a été de nouveau hissé. « C’est un moment de satisfaction et de joie, ça veut dire que Kiev n’a pas été conquise », a indiqué Etienne de Poncins, ambassadeur de France en Ukraine, relaie Le Figaro.
Cinq millions de personnes ont fui l’Ukraine
Depuis le début de l’invasion russe, plus de cinq millions de personnes ont fui l’Ukraine, selon l’ONU. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 215 000 non-Ukrainiens ont également fui le pays, rapporte BFMTV.
Plusieurs civils tués à cause de bombardements russes
« Le 14 avril, des militaires russes ont tiré sur des bus d’évacuation avec des civils dans la localité de Borova. Selon les premières informations, sept personnes ont été tuées et 27 blessées », a détaillé le parquet sur Telegram. Une enquête a été ouverte pour « violation des lois et coutumes de guerre, associée au meurtre avec préméditation », a-t-il ensuite précisé. Plus au Sud, dans la région de Zaporijjia, une personne a été tuée et cinq autres ont été blessées dans des bombardements russes contre la ville de Vassylivka, où plusieurs maisons, une épicerie, ainsi qu’une installation de la gare ferroviaire de Tavriïsk ont été endommagées, d’après l’administration militaire régionale.
Kiev : une usine fabriquant des missiles touchée par une frappe
Une usine située dans la région de Kiev, chargée de fabriquer des missiles Neptune que l’armée ukrainienne avait expliqué avoir utilisés pour frapper le croiseur russe Moskva, a été touchée au cours de la nuit dernière par une frappe russe, ont fait savoir ce vendredi des journalistes présents sur place, relaye Le Soir. Dans le détail, un atelier de l’usine ainsi qu’un immeuble administratif la jouxtant, installés dans la localité de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, ont été endommagés gravement. Par ailleurs, une cinquantaine de véhicules, garés sur le parking à proximité, ont également eu leurs vitres soufflées.
Moscou va intensifier les frappes
La Russie a l’intention d’intensifier les frappes sur Kiev, en réplique aux attaques en territoire russe. « Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique à toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages menés en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev », a fait savoir vendredi 15 avril le ministère russe de la Défense, après avoir annoncé la destruction d’un atelier de production de missiles sol-air dans l’usine Vizar. Par ailleurs, la Russie a annoncé avoir bombardé une usine d’armement près de Kiev, et avoir tué une trentaine de « mercenaires polonais », relatent plusieurs médias, parmi lesquels Sud Info.
La veille, au cours de la soirée, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré dans son message vidéo rituel du jour, que la région du Donbass était la « cible principale » des forces russes qui s’évertuent à la « détruire », détaille BFM TV. Il a ensuite ajouté que « les navires russes ne [pouvaient] qu’aller au fond », tandis que le vaisseau amiral russe en mer Noire a coulé après avoir été touché par un missile ukrainien, d’après Kiev.
Otan : une adhésion de la Finlande et de la Suède aurait « des conséquences »
Tandis que certains voient l’invasion menée par la Russie en Ukraine comme un échec, parce qu’elle a ressoudé les membres de l’Otan, Moscou a mis en garde ce vendredi sur le fait qu’un élargissement de l’organisation à la Finlande et la Suède aurait des conséquences, détaille BFM TV. Ces pays « doivent comprendre les conséquences d’une telle mesure pour nos relations bilatérales et pour l’architecture sécuritaire européenne dans son ensemble », a estimé la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, dans un communiqué.
Un Britannique de l’armée ukrainienne capturé
Aiden Aslin, un membre de l’armée ukrainienne, a été capturé par les Russes. La télévision publique locale a diffusé jeudi soir des clichés le montrant menotté et présentant une coupure au front, assurant qu’il s’agit bien du jeune homme de 28 ans. « Aiden est un membre actif des forces armées ukrainiennes et ainsi un prisonnier de guerre » qui « doit être traité avec humanité », a confié sa mère dans les colonnes du Daily Telegraph, avant de rappeler au dirigeant russe Vladimir Poutine la convention de Genève sur les prisonniers de guerre.
Les « conséquences imprévisibles » des livraisons d’armes
D’après le Washington Post, la Russie a fait parvenir à la présidence de Joe Biden une note de deux pages dans laquelle elle argue que la nouvelle livraison d’armements plus lourds à l’Ukraine « aggrave le conflit » et « peut avoir des conséquences imprévisibles ».
Moscou accuse Kiev de bombarder des villages frontaliers
Le Comité d’enquête russe a estimé, jeudi 14 avril, que deux hélicoptères ukrainiens « équipés d’armes lourdes » étaient entrés en Russie et avaient procédé à « au moins six frappes sur des immeubles d’habitation dans le village de Klimovo », dans la région de Briansk, relaye 20Minutes. Sept personnes, parmi lesquelles un bébé, ont été blessées « à des degrés divers », d’après ces accusations russes, pour l’heure impossible à vérifier. Ces affirmations ont été rejetées par le Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, qui a accusé les services secrets russes de conduire des « attaques terroristes » dans la région frontalière afin d’alimenter « l’hystérie anti-ukrainienne ».
La CIA alerte sur le risque nucléaire
« Vu qu’il est possible que le président [Vladimir] Poutine et les dirigeants russes sombrent dans le désespoir, compte tenu des revers qu’ils ont subis jusqu’ici d’un point de vue militaire, aucun de nous ne peut prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques ou des armes nucléaires de faible puissance », a estimé ce jeudi le chef de la CIA, William Burns, à l’occasion d’un discours à Atlanta, détaille France 24. Le Kremlin a évoqué la mise en alerte de ses forces nucléaires, toutefois « nous n’avons pas vraiment constaté de signes concrets comme des déploiements ou des mesures militaires qui pourraient aggraver nos inquiétudes », a confié ensuite le patron de la principale agence de renseignement américaine. Et de conclure : « Il est évident que nous sommes très inquiets. Je sais que le président [Joe] Biden est profondément préoccupé par le risque d’une Troisième Guerre mondiale et fait tout pour éviter de parvenir au point où un conflit nucléaire devient possible. »
Ukraine : 6673 crimes de guerre recensés
D’après le bureau du procureur général, qui liste fréquemment les pertes ukrainiennes depuis le début de l’invasion russe, 198 enfants sont morts au cours du conflit, souligne BFM TV. Sous le hashtag #RussianWarCrimes, le bureau du procureur général a par ailleurs évoqué 6673 crimes de guerre.
Kiev : des explosions entendues
Un certain nombre d’explosions importantes ont été entendues à Kiev, en Ukraine, au cours de la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 avril, selon l’agence de presse Reuters, citée par BFM TV. Ces explosions semblent s’inscrire parmi les plus importantes dans la région de la capitale ukrainienne, depuis que les troupes russes se sont retirées de la zone début avril.
France24 - Monde
Ligue des champions : Liverpool accroché par Benfica mais dans le dernier carré
Publié le : 13/04/2022 - 23:29
FRANCE 24
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Liverpool s'est qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions mercredi au terme d'un match nul peuplé de buts contre Benfica (3-3). Le club anglais affrontera Villarreal.
Liverpool n'a pas tremblé malgré le déluge de buts pour se qualifier en demi-finale de la Ligue des champions, mercredi 13 avril. Largement victorieux au match aller (3-1 à Lisbonne), les Reds n'ont eu qu'à résister à Benfica avec une équipe remaniée (3-3) pour rejoindre Villarreal au tour suivant.
Entre deux confrontations avec Manchester City, l'une en championnat (2-2), dimanche, et l'autre en demi-finale de la Coupe d'Angleterre, samedi prochain, les hommes de Jürgen Klopp jonglent avec leurs objectifs et ce match semblait l'occasion de faire tourner.
Une défense de Liverpool inquiétante ?
Avec une charnière Joel Matip-Ibrahima Konaté, flanquée de Kostas Tsimikas et Joe Gomez, et Thiago Alcantara, Fabinho, Mohamed Salah et Sadio Mané sur le banc au coup d'envoi, la priorité de la semaine donnée à la Premier League était visible.
Les trois buts encaissés incitent toutefois à penser que ce choix n'a pas été très avisé. Si le but de Gonçalo Ramos (1-1, 32e) est dû à une passe en retrait involontaire de James Milner, les deux autres, de l'Ukrainien Roman Yaremchuk (3-2, 73e) et Darwin Nunez (3-3, 82e), sont dus à des erreurs d'alignement.
On ne peut cependant pas dire que Liverpool ait beaucoup tremblé pendant ce match, ni sur l'ensemble de la confrontation.
Avec une ligne d'attaque composée de Roberto Firmino, entouré par Luis Diaz et Diogo Jota, la puissance offensive des locaux restait très conséquente et a suffi à assurer la qualification.
Comme à l'aller, Konaté avait ouvert le score de la tête et sur corner (1-0, 21e). En seconde période, Firmino a converti, au deuxième poteau, deux offrandes de Diogo Jota (2-1, 55e) et Tsimikas (3-1, 65e) pour mettre les Reds dans une position très confortable.
Les Reds visent un quadruplé
Il y a bien eu un but de Nunez dans le temps additionnel invalidé par la VAR et qui aurait offert un succès de prestige aux Portugais, mais c'est le club des bords de la Mersey qui entre dans le dernier carré sur l'ensemble des deux matches.
Il y affrontera le club espagnol de Villarreal qui a créé la surprise en sortant le Bayern Munich (1-0, 1-1), alors que l'autre demie mettra aux prises le Real Madrid et Manchester City.
Liverpool a cependant aussi les yeux braqués sur d'autres trophées, avec la Premier League où il n'ont qu'un point de retard sur les Citizens avec sept matches à disputer, et la Coupe d'Angleterre.
Déjà vainqueurs de la Coupe de la Ligue fin février, les Reds courent après un quadruplé inédit mais qui ne leur laisse aucune marge de manœuvre.
Avec AFP
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COMPTE-RENDULigue des champions : le Real Madrid a tremblé face à Chelsea mais rallie le dernier carré
COMPTE-RENDULigue des champions : Manchester City résiste à l'Atlético et rejoint le Real Madrid en demi-finale
COMPTE-RENDULigue des champions : Villarreal résiste au Bayern Munich et se qualifie pour les demi-finales
France24 - Monde
Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète
Publié le : 15/04/2022 - 20:48
Tiffany FILLON
À l'approche du second tour de l'élection présidentielle, les militants écologistes sont dans une impasse : ils refusent de voter pour Marine Le Pen, qu'ils jugent à rebours des enjeux environnementaux. Pour autant, ils ne sont convaincus ni par le bilan d'Emmanuel Macron ni par son programme.
"C'est la première fois que je vote pour une [élection] présidentielle et le choix qui s'offre à moi me paraît totalement déconnecté des enjeux actuels", confie Marie Chureau, activiste pour le climat interviewée par France 24. La jeune femme de 20 ans faisait partie des étudiants réunis jeudi 14 avril devant la Sorbonne, à Paris, en soutien à l'occupation de la faculté.
Ce blocage et celui d'autres établissements en France, comme à Nancy et Reims, visait à dénoncer une "élection qui a volé les aspirations sociales, écologistes et progressistes de la jeunesse", selon une vidéo publiée sur Twitter. "Sorbonne occupée contre Macron, Le Pen et leur monde", ont écrit les étudiants sur une banderole. Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'université a été évacuée.
Nous parlons masqué.e.s pour nous protéger de la répression administrative et de la violence d’extrême-droite. Assiégé.e.s par la police dans une Sorbonne que nous souhaitions ouverte à tou.te.s, nous vous présentons ici les raisons de notre mobilisation. MERCI POUR VOTRE SOUTIEN pic.twitter.com/TOiS1hHK7x
April 14, 2022"L'écologie était une préoccupation majeure de cette action", affirme Marie Chureau, qui est par ailleurs étudiante en droit franco-allemand à Nanterre. Membre du mouvement Youth for Climate, elle fait partie de ces électeurs engagés pour le climat, déçus par le quinquennat d'Emmanuel Macron et opposés au programme de Marine Le Pen.
Une frange de la population dans laquelle se reconnaît William Aucant, l'un des 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat. "Je ne suis pas satisfait par la politique menée par Emmanuel Macron pendant les cinq dernières années et surtout, à titre personnel, par rapport aux mesures de la Convention citoyenne", déplore-t-il auprès de France 24.
"Remonter les curseurs"
Cette assemblée de citoyens chargée de proposer des mesures pour accélérer la transition environnementale de la France, a formulé 149 mesures visant à respecter l'accord de Paris. Soit pour la France, une réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à leur niveau de 1990. Selon le gouvernement, 87 propositions ont été mises en œuvre dans le cadre de différents textes de loi (notamment la loi Climat), 59 sont en cours de mise en œuvre et trois ont été écartées.
Mais nombre de membres de la Convention citoyenne jugent que le gouvernement n'a pas tenu sa promesse de transmettre "sans filtre" les propositions au Parlement. Devenu conseiller régional EELV des Pays de la Loire, William Aucant considère que les propositions ont été traduites sur le plan législatif "à un degré assez faible". "Maintenant, il s'agit de remonter les curseurs", propose-t-il. Au sujet de la rénovation énergétique par exemple, William Aucant salue l'interdiction des terrasses chauffées, une mesure issue de la Convention citoyenne, mais qui n'est pas suffisante. "Emmanuel Macron doit être beaucoup plus convaincant sur la rénovation globale thermique des logements", demande-t-il.
Selon une évaluation du dispositif par la Cour des comptes, 86 % des dossiers déposés dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov', qui permet d'aider les propriétaires et les copropriétés à rénover les logements, ne concernent qu'un seul geste d'efficacité énergétique, par exemple, le changement de chaudière, l'isolation des combles ou l'installation de nouvelles fenêtres. "Or, ce qui fonctionne, c'est une rénovation d'ampleur des bâtiments qui fait passer un logement d'une catégorie énergivore à une basse consommation", note William Aucant, qui est également en lice pour les législatives en Loire-Atlantique.
Interrogée par France 24, Léa Falco n'est pas non plus convaincue par le bilan d'Emmanuel Macron. Membre du collectif Pour un réveil écologique, elle dénonce "ce que les macronistes ont promis et ce qu'ils n'ont pas fait", comme l'application de toutes les mesures de la Convention citoyenne, et s'indigne contre "les avancées qu'ils prétendent avoir faites mais qui cachent des régressions". Elle cite par exemple l'opposition de la France au traité UE-Mercosur pour des raisons environnementales, alors qu'en même temps Emmanuel Macron soutient le CETA, un accord de libre-échange avec le Canada.
Après le "vote utile", le vote par défaut
"Mais comme pas mal de militants écolos, je pense que je vais voter pour Emmanuel Macron, à contrecœur. On sait qu'un quinquennat Le Pen serait un quinquennat perdu pour la démocratie et qu'il n'y aurait aucun espoir sur le plan environnemental", affirme Léa Falco, qui a choisi dimanche le "vote utile, de gauche".
Une stratégie qui a coûté cher au candidat écologiste Yannick Jadot, qui a remporté 4,6 % des voix au premier tour alors même que l'environnement figure dans les sondages parmi les préoccupations principales des Français.
William Aucant votera lui aussi "contre Marine Le Pen" car "sous Le Pen ce serait pire" pour la planète. "Il faut investir dans le renouvelable et Marine Le Pen ne le propose pas du tout", remarque l'élu local, qui a participé à la campagne de Yannick Jadot. La candidate du Rassemblement national propose "un moratoire sur l'éolien et le solaire", avec "pour l'éolien, le démantèlement progressif des sites" et la suspension des subventions dédiées à l'éolien et le solaire. Elle préfère miser sur l'hydroélectricité, la géothermie, le nucléaire et de l'hydrogène.
"La question énergétique est, selon moi, le plus gros problème du programme environnemental de Marine Le Pen", dénonce Léa Falco. "Il y a plein de prospectives et en particulier les scénarios RTE (réseau Électricité énergie, le gestionnaire du réseau de transport de l'électricité en France) qui montrent qu'à l'horizon 2050, on ne pourra pas se passer de l'énergie éolienne. Et le RN ne s'appuie pas sur des prospectives qui démontrent le contraire. C'est démago de dire 'les éoliennes ne sont pas esthétiques, on les enlève'", poursuit l'activiste, par ailleurs chroniqueuse environnement sur la radio RMC.
J'ai demandé à @louis_aliot comment le RN compte mener l'électrification du pays, alors qu'ils souhaitent sortir de l'énergie éolienne.L'absence de réponse est parlante. L'énergie est un sujet primordial qui ne supporte pas d'approximation. Une promesse demande un chiffrage. https://t.co/4CPzuUdh8J
February 22, 2022Les experts du Giec ont noté dans leur dernier rapport publié le 4 avril, une semaine avant le premier tour, la nécessité de réduire l'utilisation d'énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) au profit d'un "déploiement de sources d'énergie peu émettrices". "Le rapport souligne que d’ici à 2050, pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, l’électricité devra représenter de l’ordre de 50 % de l’approvisionnement total en énergie", peut-on lire sur le site internet de la Société française d'énergie nucléaire. Parmi les systèmes électriques de demain figureront l'éolien et le solaire, selon le Giec.
Le programme de Marine Le Pen revient à "ignorer la crise climatique et ce qu'il faudrait faire", lance de son côté Hugo Viel, activiste pour le climat, interrogé par France 24. L'ingénieur en énergie et environnement cite notamment la proposition de Marine Le Pen de baisser la TVA sur les produits pétroliers et sa position souverainiste vis-à-vis de l'accord de Paris.
"Pour moi, les deux programmes sont mauvais mais l'un est plus mauvais que l'autre", ajoute Hugo Viel. Cherchant à se présenter comme un candidat pragmatique sur les enjeux environnementaux, Emmanuel Macron a affirmé mercredi vouloir "enrichir" son programme en matière écologique. Il envisage de reprendre les idées de "planification écologique" de Jean-Luc Mélenchon ou les propositions de Yannick Jadot en matière d'"économie circulaire".
"Grand bien lui fasse !", lance William Aucant, pour qui la politique climatique d'Emmanuel Macron ne se projette en l’état pas assez sur le long terme. "La crise climatique ne s'étend pas sur un ou deux mandats. Il faut des engagements qui sont forts et qui persistent dans la durée", affirme-t-il. Selon le dernier rapport du Giec, l'humanité doit inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre dans les trois ans à venir si elle veut préserver un monde "vivable".
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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ÉLYSÉE 2022
Comment Emmanuel Macron cherche à se construire une "image de proximité" sur le terrain
ENTRETIENPrésidentielle : "La colère de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon vise d'abord Emmanuel Macron"
OUTRE-MERPrésidentielle : comment le programme RN de Marine Le Pen s’est imposé à Mayotte
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : le croiseur Moskva, fleuron de la flotte russe, a coulé
Au 50e jour de l’invasion russe en Ukraine, l'évènement marquant de la journée concerne le croiseur russe Moskva, qui a été dans un premier temps « gravement endommagé » par une explosion de munitions causée par un incendie, avant de couler, a annoncé le ministère de la Défense russe, ce jeudi 14 avril.
En mer Noire, un navire appartenant à la flotte russe a coulé, a annoncé jeudi soir le ministère russe de la Défense. Ce navire lance-missiles de près de 200 mètres de long avait été « gravement endommagé » par un incendie qui a provoqué l’explosion de munitions. À bord, l’équipage de plus de 500 hommes a dû être évacué.
Un navire russe neutralisé par l’Ukraine en mer Noire
Le croiseur russe nommé Moskva, endommagé durant l’offensive contre Ukraine, a coulé, a annoncé le ministère russe de la Défense, ce jeudi 14 avril. « Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination, le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a déclaré le ministère, relaie Le Figaro.
Plus de 500 civils tués dans la région de Kharkiv
Dans l’est de l’Ukraine, le bilan des victimes civils de la guerre continue d’augmenter. Depuis le début de l’invasion russe le 24 février, 503 civils ont été tués dont 24 enfants, a déclaré jeudi le gouverneur de la région, Oleg Sinegoubov, rapporte Le Figaro.
L’ambassade de France en Ukraine va bientôt faire son retour à Kiev
Déplacée à Lviv à cause de l’invasion russe, l’ambassade de France en Ukraine devrait faire son retour dans la capitale ukrainienne. Une relocalisation qui pourrait intervenir « très prochainement » selon un communiqué du Quai d’Orsay, relaie BFMTV.
La Russie accuse l’Ukraine d’avoir bombardé un village russe
Selon le Comité d’enquête russe, l’Ukraine aurait bombardé un village russe frontalier avec deux hélicoptères, faisant sept blessés. « Des membres des forces armées ukrainiennes sont illégalement entrés dans l’espace aérien de la Russie avec deux hélicoptères de combat équipés d’armes lourdes. Volant à basse altitude, ils ont mené au moins six frappes sur des immeubles d’habitation dans le village de Klimovo », a-t-elle accusé, rapporte Le Figaro.
Un navire russe « gravement endommagé »
Le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, a été « gravement endommagé » par une explosion de munitions causée par un incendie, selon le ministère de la Défense russe, relaie BFMTV. L’équipage a survécu et a été totalement évacué.
Emmanuel Macron estime que l’utilisation du mot génocide n’est « pas aider l’Ukraine »
S’il n’a pas utlisé le terme de génocide à l’image de Joe Bien pour qualifier la politique de Vladimir Poutine en Ukraine, Emmanuel Macron a indiqué que « l’escalade verbale » n’allait pas « aider l’Ukraine », rapporte Le Figaro. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait jugé « très blessant » son refus de dénoncer « un génocide » dans son pays.
Réouverture de couloirs humanitaires
Comme le fait savoir Le Monde ce 14 avril, de nouvelles évacuations de civils ont été entamées. Des habitants de la ville assiégée de Marioupol sont notamment en train d’être transportés dans des endroits plus sûrs via neufs couloirs humanitaires. Iryna Verechtchouk, la vice-Première ministre ukrainienne, a indiqué la réouverture de ces couloirs après une journée de suspension dû selon Kiev à des violations russes de cessez-le-feu.
« Génocide » : Joe Biden réaffirme ses propos
Alors que Joe Biden a qualifié l’invasion russe en Ukraine de « génocide » le 12 avril, Emmanuel Macron a quant à lui refusé d’employer ce terme. Mais le Président des Etats-Unis a réaffirmé ses propos dès le lendemain, pointant du doigt « la décision intentionnelle prise par la Russie et par ses forces de détruire l’Ukraine et sa population civile ». Entre temps, Vladimir Poutine a jugé « inacceptable » que le locataire de la Maison Blanche l’accuse de la sorte et qu’il se mette à « déformer la réalité ».
Un navire russe touché
Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, les troupes de Volodymyr Zelensky tiennent toujours. Mercredi 13 avril dans la soirée, les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir touché le croiseur russe « Moskva » avec des missiles Neptune. Comme le rapporte Le Monde, le navire, qui peut accueillir jusqu’à 510 membres d’équipage, a été entièrement évacué. « En raison d’un incendie, des munitions ont explosé (…) Le navire a été gravement endommagé », ont rapporté ce 14 avril les agences d’Etat russes. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances précises des faits. Pour l’heure, le ministère de la Défense russe s’est gardé de faire le lien avec une attaque ukrainienne.
France24 - World
New York subway shooting suspect denied bail, will undergo psychiatric exam
Issued on: 14/04/2022 - 23:51
NEWS WIRES
A US federal judge on Thursday ordered the man charged with this week's mass shooting in a New York City subway to remain in custody and undergo a psychiatric exam after prosecutors called the assault the worst disruption to the city's transportation since the attacks of Sept. 11, 2001.
Frank James, 62, making his initial court appearance a day after his arrest in lower Manhattan, is accused of injuring 23 people by setting off smoke bombs and spraying the inside of a subway car with gunfire during Tuesday morning's rush-hour commute in Brooklyn.
James was represented by two public defenders as he was formally presented with a criminal complaint charging him with a single count of committing a terrorist or other violent attack against a mass transportation system – a felony carrying a maximum sentence of life in prison.
"The defendant terrifyingly opened fire on passengers in a crowded subway train, interrupting their morning commute in a way this city hasn't seen in more than 20 years," Assistant U.S. Attorney Sara Winik told the federal court in Brooklyn.
She was evidently referring to the chaos wreaked on the city when two jetliners seized by suicide hijackers were flown into the Twin Towers of the World Trade Center on a Tuesday morning in September more than two decades ago.
The mass shooting also followed a string of violent crimes that had already unnerved riders of one of the largest subway systems in the world, including instances of commuters being pushed onto subway tracks from station platforms.
James, dressed in beige jail clothes and wearing a blue surgical mask, spoke only briefly to say he understood the charges.
U.S. Magistrate Judge Roanne Mann ordered James to be held at the Metropolitan Detention Center in Brooklyn, the main jail for defendants awaiting federal trial in New York City, and ordered the psychiatric evaluation requested by his lawyers.
The defense stressed that the examination was not aimed at determining James' competence to face trial but to establish the state of his mental health for any treatment he needs.
Authorities have offered no possible motive for the attack.
Video rants under scrutiny
Investigators have said they are examining lengthy videos James apparently recorded and posted to YouTube, which included bigoted rants and comments on New York City's mayor, homelessness and the subway system. The YouTube account was taken down Wednesday for violating the online video platform's "community guidelines," the company said.
James was arrested without incident on Wednesday afternoon on a street in Manhattan's East Village neighborhood, about 5 miles (8 km) from the scene of Tuesday's attack, capping a 30-hour manhunt for the lone suspect. His lawyers told reporters after the hearing that James himself had called the New York Police Department's tipline to turn himself in after seeing his photograph in the news.
"He called 'Crime Stoppers' to help," Mia Eisner-Grynberg, a lawyer from the Federal Defenders of New York, told reporters. "He told them where he was." Earlier news reports said James placed the call from a McDonald's restaurant in the East Village. He was taken into custody a short distance away.
Eisner-Grynberg called the attack a tragedy, which unfolded as the Manhattan-bound N train was pulling into the 36th Street subway station in Brooklyn's Sunset Park community.
Police said 10 people were shot, five of them hospitalized in critical but stable condition. Another 13 people were injured by the smoke canisters the attacker set off before shooting or in the stampede of terrified passengers pouring out of the subway car onto the platform. All were expected to survive.
The attacker apparently followed the panicked passengers into another train and rode it one stop toward Manhattan, investigators said.
Surveillance video shows James emerging one station north at about 14 minutes after the shooting. An image included in the complaint shows him in a dark outfit, without the fluorescent orange jacket and yellow helmet worn earlier.
Investigators said they established James as a suspect after finding on the platform a credit card in his name and keys to a U-Haul van he had rented and left parked several blocks away.
Authorities at the scene also recovered the semi-automatic handgun used in the attack, along with three extended-ammunition magazines, a torch, a hatchet, a bag of fireworks and a container of gasoline, according to police and court documents.
James is a Bronx native with recent addresses in Philadelphia and Milwaukee. He had nine prior arrests in New York and three in New Jersey, according to the New York Police Department. Read full story
In addition to items found at the subway station, searches of James' apartment and a storage locker in Philadelphia uncovered more handgun and rifle magazines, ammunition, a Taser and a pistol barrel attachment for a silencer, the FBI said.
(REUTERS)
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Manhunt underway after suspect opens fire on Brooklyn subway
Gunman shot dead by New York police after opening fire at Christmas concert
France24 - World
'We might have to leave quickly': Finns living near border keep a watchful eye on Russia
Issued on: 15/04/2022 - 19:04Modified: 16/04/2022 - 11:29
Sam BALL
In the Finnish town of Imatra, on the country's eastern border with Russia, residents are keeping a watchful eye on their neighbours to the east as tensions mount over Moscow's invasion of Ukraine. For some, the threat of confrontation with Russia recalls one of the darker chapters in the country's past.
France24 - World
Nicaragua: Swimming lessons help would-be migrants cross the Rio Grande
Issued on: 13/04/2022 - 18:06
Sam BALL
Free swimming lessons are being offered to would-be migrants in Esteli, Nicaragua, to help them make the perilous journey to the United States where they will most likely have to cross the dangerous waters of the Rio Grande. Each year dozens of people drown in the river hoping to reach a better life north of the border.
New York Times - World
Faced With a Changed Europe, China Sticks to an Old Script
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Europe was viewed as lacking the power and the will to contest China’s rise. But now, a harder line toward Russia has implications for Beijing.
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By Chris Buckley and Keith Bradsher
When European leaders recently pressed China’s top leader, Xi Jinping, to distance himself from Russia over its invasion of Ukraine, he doggedly stuck to prepared remarks for the video summit, shutting down any opening for their demands.
Speaking from the grandiose Great Hall of the People, he declared that China, as it had for years, welcomed the European Union as a pillar of an emerging multipolar world. But Mr. Xi also made clear that cajoling China about Russia was not the kind of assertiveness that he wanted.
Their talks were “open,” Ursula von der Leyen, president of the European Commission, told reporters afterward, before adding: “Open means that we exchanged very clearly opposing views.”
The awkward talks epitomized how China is struggling to ride out geopolitical shock waves from the war in Ukraine, and nowhere more so than in its relations with Europe.
For Chinese leaders, Europe was supposed to be the softer wing of the Western world, with neither the military power nor the will to contest China’s rise. Now, they risk missing the potentially far-reaching implications of the war, as Europe reassesses its security needs and Beijing’s intentions.
In Europe, “the narrative is becoming: This is what you get if you deal nicely with authoritarian regimes,” said Ivana Karásková, a researcher on Chinese foreign policy at Charles University in Prague. “It’s becoming not only about Russia; it’s also about China.”
In the longer term, Europe’s new focus on geopolitical risks and its closer ties to the United States could evolve into a more antagonistic stance toward Mr. Xi’s government, especially if Beijing stays close to Russia and shields it from economic sanctions.
Shortly before Mr. Xi’s summit with European officials, China’s foreign minister, Wang Yi, told his Russian counterpart, Sergey Lavrov, that Beijing wanted to take relations with Russia to “a higher level.”
Europe for now is consumed with the crises created by the invasion of Ukraine by President Vladimir V. Putin of Russia, including more than 4.6 million refugees. Many European governments have vowed a drastic upgrade of military spending and preparedness. Politicians in Berlin, Paris and other capitals are already discussing how far their newfound vigilance may extend to China, as well as Russia.
“The European line on China has been hardening for five or six years, but I think we are entering a new phase,” Noah Barkin, a Berlin-based analyst for the Rhodium Group who monitors Chinese ties with Europe, said in an interview. “There’s a realization in Europe that China may no longer be a partner, that it may increasingly be seen as a threat.”
Chinese officials appear unsure how to respond.
For years, Beijing tried to coax Europe closer as a trade and diplomatic partner, and warned against aligning with Washington’s efforts to offset China. Instead, Chinese officials argued, Europe could help cushion the world against American dominance, an especially potent message when the Trump administration disavowed the Paris climate accord and put tariffs on some European goods.
Yet even before the war, European disenchantment with Beijing was growing.
The European Union members and Britain were becoming increasingly critical of China’s clampdowns in Hong Kong and Xinjiang; its widening trade surplus with Europe; and its pugnacious diplomacy about Taiwan, the self-ruled island democracy that Beijing claims as its own. Last year, the European Parliament blocked an expansive trade agreement with China, citing its record on human rights, as well as its sanctions on European lawmakers and scholars.
“Communication on the Chinese side appears stuck to an E.U. that no longer exists,” said Francesca Ghiretti, an analyst on European-Chinese relations at the Mercator Institute for China Studies in Berlin.
“China seems unable to grasp that the more assertive positioning that the E.U. has been developing is not the result of U.S. pressure,” she said. “Now the E.U. and China’s differences are on core issues. The response to Ukraine being a case in point.”
For its part, Beijing has been angered by European sanctions over Xinjiang and Hong Kong, and the European Union’s designation in 2019 of China as an emerging “systemic rival” in security, while still a major market for European exporters and a partner against climate change and other global threats.
Chinese diplomats maintain that Europe has misconstrued Mr. Xi’s intentions about the war in Ukraine, and that enmity from the United States forced Beijing closer to Russia. Mr. Xi obliquely warned the European Union not to align itself further with Washington’s efforts to counter Chinese power.
“We hope that the European side will form its own understanding of China, and adhere to its own autonomous policies toward China,” he told European officials at the summit.
Mr. Xi’s stick-to-the-script responses on Ukraine may reflect worries that Europe expects too much from Beijing. Beijing needed to do better at explaining that its influence over Mr. Putin is limited and brittle, said Wang Yiwei, the director of the Center for European Studies at Renmin University in Beijing, who sits on a government advisory panel.
“If China offended Russia, then nobody would be able to influence it,” Mr. Wang said in an interview. Others, he said, should not regard China “as if it was someone who can just put a phone call through to Putin, and then he’ll stop.”
China may yet be able to hold back the European Union from taking a much harder line against Beijing.
China and the European Union are each other’s biggest trading partners, and Beijing could lean on countries that depend heavily on Chinese consumers, particularly Europe’s largest economy, Germany. It could lobby countries like Hungary and Greece, which have previously stymied proposed E.U. statements critical of Beijing.
The Latest on China: Key Things to Know
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
Relations with Europe. Chinese leaders have often viewed Europe as the softer wing of the Western world, unable and unwilling to contest China’s rise. But as the continent reassesses its security needs, that may change — and lead to a more antagonistic stance.
A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach has put hundreds of millions of people’s lives on pause and could have far-reaching effects.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
Mr. Wang, the academic, said that the sanctions on Russia would also hurt European countries. That is likely to discourage measures that could antagonize China with its enormous market, because that would risk further economic damage and political turbulence across Europe.
“The most important thing is not how China balances things out with them. What’s most important is that when their own sanctions hurt themselves, they will fracture internally,” he said. “Europe will slowly come to understand China’s stance.”
So far, though, Chinese diplomacy is not winning friends in Europe.
Since the invasion, Chinese diplomats have told European counterparts that Europe is acting as a puppet of the Biden administration by lining up so firmly against Russia, said four European officials with knowledge of the discussions. They spoke on condition of anonymity to describe the private talks.
Official Chinese media have echoed the criticism.
“The United States has forced Europe into dangerous straits,” said a commentary last month about Europe’s response to the war in Ukraine from China’s main official news agency, Xinhua.
“Europe needs to watch out against being stabbed in the back again by America,” said another commentary issued by China’s main television broadcaster, CCTV.
The depiction of Europe as a passive underling of Washington reflects the Chinese Communist Party’s strategy of insisting that the United States caused the war in Ukraine by endangering Russian security. But the message has irked European officials.
“We condemn Russian aggression against Ukraine and support that country’s sovereignty and democracy, not because we ‘follow the U.S. blindly’, as China sometimes suggests, but because it is genuinely our own position,” Josep Borrell, the European Union’s foreign policy chief, wrote this month. “This was an important message for the Chinese leadership to hear.”
In 2014, Mr. Xi signaled his hopes for strong ties with the European Union by becoming the first Chinese president to visit Brussels for their annual summit. “China stands ready to work with the E.U. to let the sunlight of peace drive away the shadow of war,” Mr. Xi said that year in a speech to the College of Europe.
But in his latest summit with the European Union, Mr. Xi avoided using the word “war.” He spoke of Russia’s invasion as a “crisis” or “situation,” said two of the European officials briefed on the talks. Mr. Xi argued that sanctions on Russia — by implication, not the invasion itself — were largely to blame for rising energy and food prices across the world, they said.
“The Ukraine crisis must be properly handled, but we must not turn to reckless remedies in desperation,” Mr. Xi said, according to China’s official summary of the talks. “The world cannot become tied down by this issue.”
European leaders appeared unimpressed. There were not joint statements or uplifting investment announcements for this summit.
“The dialogue was everything but a dialogue,” Mr. Borrell, the E.U.’s foreign policy chief, said in a speech after the summit. “We could not talk about Ukraine a lot, but we did not agree on anything else.”
Claire Fu and Liu Yi contributed reporting.
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BBC
'My cancerous tumour was as big as a kettle bell'
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A woman has had a rare cancerous tumour removed after finding a strange lump growing in her stomach area.
The tumour weighed several kilograms and one of Stephanie Coles' friends named a kettle bell after it, due to its large size and weight.
Ms Coles, from Mansfield in Nottingham, now wants to raise awareness of sarcomas, which are tumours growing from connective tissue rather than organs.
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New York Times - World
Tanzania’s First Female President Wants to Bring Her Nation in From the Cold
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Samia Suluhu Hassan became the only female head of government in Africa when her predecessor suddenly died. She is setting a new course.
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By Abdi Latif Dahir
DODOMA, Tanzania — Shortly before midnight on a spring night last year, Samia Suluhu Hassan, then Tanzania’s first female vice president, appeared on television to announce to a shocked nation that the president was dead.
President John Magufuli, an autocrat known as The Bulldozer, had denied that coronavirus existed in his country, rejected Covid vaccines and died after a weekslong absence from public view amid unconfirmed reports that he had contracted the virus.
His death catapulted Ms. Hassan to a historic position as Tanzania’s first female president. Known as Mama Samia, she is currently the only female head of government in Africa. On Friday, she met in Washington with a fellow path-breaker, Kamala Harris, the first woman and first woman of color to be vice president of the United States.
Since taking office, Ms. Hassan has set off on a different path than her predecessor: She encouraged Covid vaccinations by publicly taking the shot herself, lifted a ban on pregnant girls in schools and began to amend some Magufuli-era economic regulations to lure back investors.
But her first challenge, Ms. Hassan said in an interview last week at the state house in the capital, Dodoma, was to overcome the notion that a woman could not lead Tanzania.
“Most of the people couldn’t believe that we can have a woman president and she can deliver,” Ms. Hassan said. “The challenge was to create a trust to the people that yes, I can do it.”
She said that other African female leaders — including Liberia’s first female president, Ellen Johnson Sirleaf, and Sahle-Work Zewde, the president (though not head of government) of Ethiopia — quickly came to her support, urging her in a virtual meeting to remain confident, seek counsel and listen to her inner voice.
“They all gave me courage that you can do it,” said Ms. Hassan, who was fasting for the Muslim holy month of Ramadan.
Since ascending to power in March last year, Ms. Hassan has positioned herself as a unifying national figure willing to challenge the establishment and bent on bringing her country in from the cold after five years of isolationism under Mr. Magufuli, who rarely traveled abroad.
Tanzania, a nation of 60 million people that borders eight other countries in eastern, central and southern Africa, was long seen as a bulwark of stability in a region torn by ethnic strife and civil war.
But Ms. Hassan, who is expected to run for president in 2025, takes the helm of a polarized nation with a battered economy and growing unemployment, a slow pace of vaccine deployment and a growing clamor for constitutional overhauls.
In addition to meeting American officials during her trip to the United States, she is also set to court investors, seek assistance in improving public health partnerships and promote Tanzania as a vibrant tourist destination.
In Washington, one issue that Ms. Hassan is likely to face is the war in Ukraine. Tanzania was among the African nations that abstained from the United Nations vote condemning the war — a move Ms. Hassan said was in line with Tanzania’s longstanding position of nonalignment.
Pushed on this, she said that in “Tanzania, we don’t know why they are fighting,” adding that Russia and Ukraine should sit down to talk. “The world has to convince Putin not to fight,” she said.
Ms. Hassan, 62, was born in the Zanzibar archipelago off the coast of mainland Tanzania to a stay-at-home mother and schoolteacher father. After high school, she completed bachelor’s and postgraduate degrees in economics and public administration in schools in Tanzania and Britain. She later worked with the World Food Program and held positions in various nongovernmental organizations in Zanzibar.
But at the turn of the century, she decided to try her hand in government.
A member of the governing Chama Cha Mapinduzi party — or Party of the Revolution — since the late 1980s, she was elected as a lawmaker in Zanzibar in 2000 before joining the national Parliament in 2010. Ms. Hassan, who sits in the party’s central committee, quickly went up the ranks, becoming a minister in the vice president’s office and then rising to the vice presidency in 2015. Ms. Hassan is married to Hafidh Ameir Hafidh, a former agriculture lecturer, with whom she has three sons and one daughter.
Ms. Hassan, who is soft-spoken and comes across as reserved, said that as vice president, it was “tough” working with Mr. Magufuli at times, and that she argued with him on several issues, including his Covid denialism. She rebutted the idea that he had succumbed to Covid and said he had died of heart complications.
As president, she said, her main priority was to revive the economy, build thousands of schools and health clinics, extend clean water and electricity to rural areas and complete key infrastructure projects — including a railway line and a major hydropower plant. She said that more than 250 new businesses had already been registered in the country last year.
Yet concerns have persisted about the pace of change under her government.
Over the past year, activists were abducted, two newspapers were temporarily suspended by the government and the main opposition leader, Freeman Mbowe, was jailed for several months on terrorism-related charges before his release. Political rallies outside elections have been banned in the country since 2016, when the government accused the opposition of wanting to use them to cause mass civil disobedience. Activists also questioned whether Ms. Hassan was committed to reviewing the constitution, which grants vast powers to the executive and was adopted in 1977, when the country was still a one-party state.
Ms. Hassan said she wanted to focus on fixing the economy before turning to the “huge” and “costly” endeavor of changing the constitution. She said she created a task force from within the political parties council to make recommendations on changes, including lifting the ban on political rallies. She added that she was intent on leveling the playing field, even if it cost her the presidency in the next elections.
She has also struck a conciliatory note with the political opposition and civil society.
On a recent morning, she arrived at a packed hall in the capital to preside over a conference discussing how to improve the democratic space in the country. Sitting by her side onstage was one of the leaders of the country’s main opposition parties, who under her predecessor had been arrested and found guilty of sedition, and whose fellow party members were beaten, tear-gassed and denied the chance to hold rallies.
“Things have changed,” Zitto Kabwe, the opposition leader, said in an interview the next day. “We started to breathe some fresh air from the day the new president took office.”
But while he would like to see the political changes put in place quickly, Mr. Kabwe said he also understood Ms. Hassan’s predilection for incremental change. “She’s a leader who wants consensus, and consensus takes time,” he said.
Last year, Ms. Hassan’s government lifted bans on four newspapers, but she has yet to change some of the restrictive laws that have been used to undermine media freedom.
Simon Mkina, the publisher and editor in chief of Mawio, a weekly investigative newspaper that she reinstated, said she should overhaul media laws so that future leaders do not abuse them. “She must take action,” he said.
With three more years before the next election, Ms. Hassan has her work cut out for her.
Fatma Karume, a prominent Tanzanian lawyer who was disbarred and had her office bombed for challenging Mr. Magufuli’s government, said Ms. Hassan has the chance to restore Tanzanians’ faith in democracy and transform the country.
“She could leave behind a legacy that few other presidents have managed,” Ms. Karume said in an interview at her home in the port city of Dar es Salaam. “And imagine doing that as a result of a historical accident. It will be amazing.”
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L'Humanité
Les charognards
ChroniqueArthur HayL’affaire McKinsey n’aura donc finalement pas sonné le glas de notre roi banquier. L’utilisation massive de fonds publics pour des « enquêtes » n’a pas empêché le pouvoir en place de faire un piteux mandat. Ces enquêtes semblent d’ailleurs avoir été un prétexte pour justifier un braquage du pays au profit des amis du pouvoir. Que certains politiques volent davantage que les plus grands gangsters du moment, ce n’est probablement pas nouveau. Mais que nous sachions quasiment en direct de quoi se rendent coupables nos dirigeants est peut-être plus récent dans l’histoire de notre démocratie. Et pourtant, cela semble ne rien bouger.
C’est sûrement que le peuple est habitué, blasé par un afflux d’informations liées à des scandales d’État. Une affaire vient en chasser une autre ; d’autres passent par-dessus nos têtes. Moi aussi, je suis blasé. Quand je vois les petites affaires qui sont faites dans l’ubérisation, j’ai vraiment du mal à contenir ma rage. Pour faire semblant d’aider les travailleurs de plateformes plongés dans une grande précarité, le gouvernement a créé l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi (Arpe). Son président, Bruno Mettling, est surnommé « le transformateur d’Orange » par « le Figaro » en 2018 pour son travail auprès de Stéphane Richard, à la suite des dizaines de suicides dans cette entreprise en raison du harcèlement moral généralisé qui y règne.
Aujourd’hui, ce ponte de chez Orange est donc le héros désigné pour venir en aide aux livreurs et VTC ; on nous demande de lui faire confiance. Pourtant, le cabinet de conseil de Bruno Mettling aurait travaillé pour Uber, il y a quelques années. Comment faire confiance quand on sait que la direction d’Orange s’est passée des services de la coopérative Scopelec pour réaliser des économies, allant ainsi dans le sens des décisions ultralibérales de ces dernières années en termes de sous-traitance ? Orange semble affectionner les partenaires utilisant des microentrepreneurs ou des travailleurs détachés. Pour rappel, l’État est actionnaire à 23 % d’Orange.
Autre exemple. En avril 2019, l’Institut Montaigne sort un rapport sur l’ubérisation. Ce rapport guidera les projets de lois macronistes pour protéger les plateformes comme Uber. Autoproclamé « indépendant », l’Institut Montaigne a Uber pour mécène. Première nouvelle ! La deuxième, c’est que ce rapport a été rédigé par le lobbyiste de la plateforme d’exploitation Stuart (groupe La Poste). Alors, pourquoi le gouvernement décide-t-il tout de même de suivre les conseils de cet institut ? Une réponse peut-être : le mouvement de Macron (LaREM) était à l’origine hébergé par Laurent Bigorgne, l’ancien directeur de l’Institut Montaigne ! C’est gros là, nan ? Ce nom vous dit quelque chose ? Sûrement, parce que Laurent Bigorgne fait l’objet d’une plainte pour avoir drogué une collaboratrice. Par ailleurs, deux associations qu’il préside ont touché 2,6 millions d’euros d’aides liées, en bonne partie au ministère de l’Éducation, pour des résultats peu concluants. Blanquer est un ami (ça ne vous rappelle pas l’affaire McKinsey ? ).
Je n’ai qu’une page pour cette chronique, donc je m’arrête là dans la dénonciation de ces personnages qui gravitent autour du gouvernement. Des voyous en col blanc qui nous baratinent, nous privent de notre bonheur. Les charognards de la démocratie.
la chronique d'arthur hay France24 - World
'This is home': Kyiv slowly awakens after Russia withdraws
Issued on: 08/04/2022 - 19:28Modified: 08/04/2022 - 20:42
Sam BALL
Just a few weeks ago, Kyiv resembled little more than a deserted ghost town. But now, following the withdrawal of Russian troops from the region, the Ukrainian capital is slowly coming back to life, with some of those who fled returning home.
New York Times - World
Boris Johnson’s Troubles
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For U.K. Covid Victims’ Families, Fines for Johnson Prolong Heartbreak
Those unable to be with dying loved ones find no satisfaction or closure with the penalty Prime Minister Boris Johnson faces for breaking lockdown rules.
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By Megan Specia
LONDON — When Safiah Ngah’s father began coughing up blood and was rushed to the hospital from his home in central London in January 2021, she was confident that she would see him again.
But that moment would not come until weeks later, when she and her family huddled around his hospital bed to say one final goodbye while he was unconscious on a ventilator. She knows they were among the lucky few who were actually able to be there when their family member died from Covid-19, but for weeks coronavirus restrictions prevented them from visiting him in the hospital, and his health deteriorated.
“It was a terrifying experience for him,” she said. “I feel so guilty that I couldn’t be with him.”
So when the news broke on Tuesday that the police had fined Prime Minister Boris Johnson of Britain for attending a party in Downing Street during lockdown that broke coronavirus laws made by his own government, Ms. Ngah, 29, said she was enraged.
“It’s absolutely despicable when you think our leaders — the people that were setting these rules that we couldn’t be with our families — were not only not adhering to them, but they were celebrating,” she said. “It really was not a time for celebration.”
Ms. Ngah, a member of the Covid-19 Bereaved Families for Justice U.K., a group that aims to hold public institutions to account for the country’s high Covid death toll, said she blamed the government for her father’s death.
“These were the people that were leading us,” she said. “And I really believe that if Boris Johnson’s government had not been leading this country at the time that the pandemic happened, my dad would still be alive.”
Mr. Johnson and Rishi Sunak, the chancellor of the Exchequer, were fined for breaching lockdown laws, as was Mr. Johnson’s wife, Carrie Johnson. Mr. Johnson’s fine was for attending a party on June 19, 2020 — for his birthday — that his wife organized, his office said, even as police investigations into other potential violations continue.
But while politically Mr. Johnson has so far managed to hold on to support, retaining the backing of his party and cabinet, the public’s reaction to the breach of the restrictions has been swift.
Many who were barred for spending time with family members dying from Covid or other illnesses, or who served as frontline workers, or who made personal sacrifices to adhere to the stringent government lockdowns and regulations introduced throughout the pandemic, have been voicing their outrage.
A snap poll conducted by the online pollster YouGov hours after the fines were announced on Tuesday showed that 57 percent of British people polled believed that both Mr. Johnson and Mr. Sunak should resign. Some 75 percent said they believed that Mr. Johnson “knowingly lied” about breaking lockdown rules.
For many, the fines handed down on Tuesday were the final confirmation that Mr. Johnson’s actions were a breach of lockdown regulations. And for bereaved families like Ms. Ngah’s, it was another painful moment in a monthslong trauma that has left them feeling let down by the government and compelled them to participate in an official inquiry into how the pandemic was handled.
More than 171,000 people have died from Covid in Britain since the start of the pandemic, according to government figures. Ms. Ngah said her family had been incredibly careful because her father, Dr. Zahari Ngah, was 68, and his age made him more vulnerable. Dr. Ngah, who had worked in the country’s National Health Service as a psychologist for about 40 years after immigrating to Britain from Malaysia, nonetheless tested positive.
A number of government scandals related to the pandemic — including the parties, reports of cronyism in how contracts were handed out to companies with pandemic business, and investigations revealing missteps that cost thousands of lives — have only added to the pain for her family and others like them.
“The way that these scandals keep coming out, drip by drip from the government — I know that there will be more to come,” Ms. Ngah said.
“It’s really, really heartbreaking for family members,” she said. The disproportionate impact on Asian, Black and other minority groups in Britain, which have seen significantly higher Covid death tolls than the rest of the population, means that families like hers have been hit especially hard, she added.
Many frontline workers are also angry with the way that the governing Conservative Party spun the issue in the hours after the announcement of the fines, and with how lawmakers in the party stood by Mr. Johnson and Mr. Sunak.
Health care workers and teachers were incensed by comments made by Michael Fabricant, a Conservative lawmaker, who, in an interview with the BBC, likened Mr. Johnson’s actions to those of “many teachers and nurses who after a very long shift would go back to the staff room and have a quiet drink.”
Understand Boris Johnson’s Recent Troubles
Turmoil at Downing Street. A steady drip of disclosures about parties that violated lockdown rules has ensnared Prime Minister Boris Johnson of Britain in a scandal that could threaten his hold on power. Here is what to know:
Contentious gatherings. The British news media reported that staff members were invited to a party in the backyard of Mr. Johnson’s residence in May 2020, when officials were instructing people not to socialize to curb the spread of the coronavirus. Subsequently, details about other gatherings involving government officials that violated Covid rules have emerged.
Investigations. A highly anticipated report by a senior civil servant painted a damning picture of “excessive” workplace drinking at parties at Downing Street, though it did not directly implicate Mr. Johnson in wrongdoing. The British police, which are also conducting an investigation, levied 20 fines. Mr. Johnson was told he would also be fined.
Mr. Johnson’s response. After public backlash, Mr. Johnson issued a contrite apology for attending the party in his backyard, while claiming that he had viewed the gathering as a work event that did not breach the rules. He also apologized for parties held at Downing Street as the queen prepared to bury her husband.
What’s at stake. The crisis has stoked speculations that the political future of Mr. Johnson might be at risk. Though few Conservatives in Parliament have publicly called on him to quit, if the investigation determines that he misled Parliament, it could cost him his job.
Pat Cullen, the head of the Royal College of Nursing, wrote a letter to Mr. Fabricant condemning his comments, and saying in a formal complaint that they were demoralizing and factually inaccurate.
“Throughout the pandemic — and still certainly, now — most days nurses and nursing support workers, when finally finishing a number of unpaid hours well past shift end, will get home, clean their uniforms, shower and collapse into bed,” she said, adding that early in the pandemic they were often isolating from friends and family to keep them safe.
“At the end of one of the many hours, days and years we have worked, since recognition of the pandemic, I can assure you that none of us have sought to hang out and ‘have a quiet one in the staff room,’” she said.
On social media, one doctor shared a story of having to remove life support from patients as their families looked on by video call on the same night that the government’s lockdown breaches were taking place. Another, Joanna Poole, an intensive care doctor and anesthesiologist who has been on the front line of coronavirus care, shared in a post on Twitter how there were no parties for the past two years for doctors who “all finished work, showered, and went home wondering which patient would last the week.”
And it is not only bereaved families of Covid victims and health care workers who have felt profound anger toward the government’s disregard of its own laws.
Louise Bennett’s 14-year-old son Fred died of leukemia in 2020, during the first national lockdown in Britain. His funeral took place just a day before one of the parties currently being investigated by the London police.
She shared an image of the celebration she had in the hospital with her son before his final birthday, a banner spelling out “Happy Birthday” in bright colors strung over his bed.
“His brother, his friends weren’t allowed to ‘pop in’. My husband was allowed to be with us, for the first time in over a week,” she wrote on Twitter. “Fred died a week later.”
“I think it’s just despicable that we were going through the most devastating circumstances, us personally but also everybody in the country was making incredible sacrifices,” Ms. Bennett said in an interview with Sky News on Wednesday, referring to Mr. Johnson and the fines. “He made those laws and didn’t have the stomach to stick to them himself.”
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L'Humanité
Abstention : grève civique et vote utile
ActuAu 1er tour de la présidentielle, 13 millions de Français ne se sont pas rendus aux urnes. Le scrutin a aussi été marqué par un vote stratégique, reconfigurant le paysage politique.
Cédric ClérinSi l’abstention au premier tour de cette élection présidentielle n’a pas atteint le record craint de 2002 (29 % selon l’Ifop), elle s’établit cependant à un haut niveau de 25 %. 11 % des inscrits déclarent même ne jamais aller voter. Une grève électorale qui témoigne une nouvelle fois d’un système politique à bout de souffle. La première raison de cette abstention est l’offre politique inadaptée (43 %) et l’idée que « ces élections ne changeront rien » (40 %). Pour ceux qui se sont déplacés, le pouvoir d’achat a dominé largement les préoccupations (cité par 53 % des électeurs, selon Harris Interactive), viennent ensuite la santé (32 %), les retraites (32 %) et l’immigration (30 %). Les motivations du vote illustrent également l’inanité du système institutionnel actuel. Le vote d’adhésion est minoritaire ou à peine majoritaire pour les différents candidats et singulièrement les trois arrivés en tête : 45 % pour Jean-Luc Mélenchon, 56 % pour Marine Le Pen et 57 % pour Emmanuel Macron. Le vote utile a fonctionné à plein : 30 %, 26 % et 23 % des électeurs des trois candidats. Des chiffres qui donnent à voir que, derrière la tripolarisation du vote présidentiel, encouragée par le mode de scrutin, les aspirations des électeurs restent plurielles, mais aussi largement insatisfaites.
SociologiePrésidentielle 2022abstention France24 - World
'Out to get the Russians': The 73-year-old Vietnam vet fighting in Ukraine
Issued on: 07/04/2022 - 18:10
Sam BALL
Out of the thousands of foreign volunteers to have taken up arms in Ukraine, 73-year-old Florida retiree Steven Straub is perhaps the oldest. But he is hoping his combat experience as a veteran of the Vietnam war will come in handy in the fight against the invading Russian forces.
Valeurs Actuelles
Coupe du monde 2022 : le Qatar demande aux supporters LGBT de « ne pas insulter toute une société »
Un haut responsable de la sécurité de l’évènement a mis en garde les personnes voulant manifester leur appartenance sexuelle en public.
Le Qatar prévient déjà la communauté LGBTQ+. Alors que le pays va accueillir la Coupe du monde de football 2022 qui débutera le 21 novembre prochain, Abdullah Al Ansari, haut responsable chargé de la sécurité de l’événement, a annoncé l’interdiction de manifester des signes de leur appartenance sexuelle en public, rapporte Ouest-France.
Les drapeaux arc-en-ciel pourraient également être confisqués aux supporters pour une raison sécuritaire. Le responsable de la sécurité veut « protéger » les supporters face à d’éventuelles agressions. « Si vous voulez démontrer votre point de vue sur la situation LGBTQ, démontrez-le dans une société où il sera accepté », a expliqué Abdullah Al Ansari.
Pour respecter la politique de l’émirat, où « les démonstrations d’affection en public sont mal vues », Al Ansari a fait passer un message clair aux supporters issus des minorités sexuelles : « ne pas insulter toute une société ». « Nous ne pouvons pas changer les lois ou la religion pour les 28 jours de la Coupe du monde », a-t-il ajouté.
Une controverse précédente sur l’homosexualité
De nombreuses critiques ont émergé après l’attribution de la Coupe du monde de football au Qatar. En effet, de nombreuses personnes se sont insurgées du fait que l’évènement se déroule dans ce pays où les valeurs du sport et les droits de l’homme y sont controversés.
Le président du comité d’organisation du Mondial avait indiqué, fin 2021, que « l’homosexualité n’est pas autorisée » dans l’émirat. Une déclaration qui avait fait réagir plusieurs associations « préoccupées » par cette décision qui ne peut pas être « considérée comme acceptable ».
L'Humanité
Cachez ce Zemmour...
ActuTania MellerZemmour, avec ses outrances racistes, aura largement contribué à créer l’illusion d’un RN acceptable. Le multicondamné pour « incitation à la haine raciale » qui tente de réhabiliter Pétain a appelé sans ambages à voter pour Marine Le Pen. Pourtant, dédiabolisation oblige, celle-ci va soigneusement tenter de cacher ce soutien encombrant pendant l’entre-deux-tours. Hypocrisie maximale pour celle qui n’exclut pas une alliance avec lui aux législatives. En cas de victoire, elle irait sans aucun doute puiser chez son alter ego pour constituer ses équipes. Une grande partie des proches de Zemmour ont fait leurs armes au RN et seront ravis de venir servir la cause nationaliste à l’Élysée. Cela ne se ferait pas sans quelques négociations sur les ministères. Comme par exemple, celui de la Remigration qu’il propose et qui aurait pour objet une sorte de déportation 2.0 des étrangers et de ceux que le pouvoir ne jugera pas assez français. Avec l’imposture sociale de la fausse candidate des classes populaires, c’est l’autre mensonge de ces quinze jours décisifs. C’est à cela aussi qu’il faudra dire non.
Charivari Valeurs Actuelles
Consommation de gaz : la France prise à son propre piège
Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».
Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »
Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.
En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.
« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.
L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe
De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.
Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.
“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”
Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.
Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »
Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.
En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.
Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.
Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.
« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.
Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.
France24 - Monde
Présidentielle : les marchés financiers fébriles face à l'incertitude du scrutin
Publié le : 15/04/2022 - 18:25
Line RIFAI
Suivre
Depuis quelques semaines déjà, la campagne présidentielle française s'invite sur les marchés financiers. Les investisseurs s'inquiètent des sondages serrés pour le second tour. Quels sont les enjeux pour eux ? Décryptage avec l'analyste de marchés Alexandre Baradez. Au programme également, les propositions des candidats en matière d'énergie et d'environnement, avec Karina Chabour.
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Alexandre BARADEZ, Responsable Analyses Marchés chez IG France
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Karina CHABOUR, Journaliste Reporter
L'Humanité
Présidentielle 2022. Une extrême droite aux portes de l’Elysée
ActuPour la première fois en France, sous la Ve République, le courant raciste et xénophobe est en capacité de remporter la présidentielle. Dédiabolisée, normalisée par une concurrence qui vient lui apporter une réserve de voix inédite, la candidate RN a encore progressé et compte sur le rejet de Macron pour faire main basse sur la République. Le danger est réel.
Florent LE DUCeci n’est plus un 21 avril. La sidération de la présidentielle 2002 avait abouti à un front républicain solide au second tour. Vingt ans plus tard, l’extrême droite est installée et menace d’accéder au pouvoir. Banalisée à un point inimaginable il y a quelques années, Marine Le Pen s’avance au second tour de la présidentielle avec de réelles chances de victoire. Au lendemain d’un premier tour qui l’a vue passer d’un rien (23,15 %, contre 21,95 % pour Jean-Luc Mélenchon), la fille du fondateur du FN est au coude-à-coude avec Emmanuel Macron dans les sondages pour le second tour (51 % contre 49 %, selon Ipsos). Le RN a même amélioré un score déjà impressionnant en 2017 et bénéficie d’une réserve de voix inédite avec les électeurs d’Éric Zemmour (7 %). Pis : Marine Le Pen ne fait plus peur. La stratégie de dédiabolisation a atteint son stade final, avec la normalisation du parti extrémiste.
Pendant cette campagne, rares ont été les attaques franches et les réactions indignées aux propositions et sorties toujours xénophobes, islamophobes, attentatoires des libertés publiques et des droits fondamentaux. « La moulinette journalistique a été très tendre avec elle pendant cette campagne, se désole la philosophe et chercheuse Juliette Grange, spécialiste de l’extrême droite. La plupart des médias mais aussi des responsables politiques ont fait l’économie d’une lutte des idées de grande ampleur envers Marine Le Pen. » La candidate a ainsi pu mettre en scène son amour pour les chats, sa vie de « femme libre et simple ». La menace fasciste maquillée de teintes joyeuses et sympathiques.
Macron pyromane
Quant à Emmanuel Macron, il a tout fait pour que l’extrême droite monte depuis 2017. Pariant sur un duel présidentiel identique au précédent qu’il était persuadé de remporter, le chef de l’État n’a cessé de pencher de plus en plus à droite. La liste est longue : les lois de sécurité globale et sur le séparatisme, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui juge Marine Le Pen « trop molle » pendant que ses fonctionnaires déchirent des tentes de migrants, les procès en « islamo-gauchisme », la chasse aux « wokistes », etc. « Il s’est installé un bruit de fond qui ridiculise l’universalisme, les droits de l’homme, la philosophie des Lumières, qualifiés de bien-pensance », désespère Juliette Grange.
En moins d’un an, Éric Zemmour, avec sa candidature, aura aussi contribué grandement à cette normalisation du RN. Ses propos nauséabonds ont adouci le discours de sa fausse rivale. « Il a repoussé les limites de ce qu’il est acceptable de dire, observe le politologue Stéphane François. Par contraste, Le Pen paraissait plus mesurée, moins dangereuse. » Pendant que la théorie raciste du « grand remplacement » occupait l’espace public, la « préférence nationale » devenait une mesure de droite presque comme les autres. En parallèle des agitations de l’écrivain maurrassien, la responsable du RN a mené une campagne sans coup d’éclat ni polémique rappelant son vrai visage.
Il faut pourtant sans relâche rappeler les dangers qui guettent notre République : Marine Le Pen à l’Élysée serait un grave danger pour la démocratie, l’État de droit, notre modèle social et les droits humains. Le rejet des personnes d’origine étrangère et la stigmatisation des musulmans restent les piliers de son projet. La préférence nationale, discrimination légale entre nationaux et étrangers pour accéder à l’emploi, au logement ou aux prestations sociales, en est la clé de voûte. Marine Le Pen veut aussi rompre avec la loi de 1905, en sanctionnant le port du voile dans les lieux ouverts au public, mais pas les autres signes religieux. D’autres passages de son programme font craindre le pire, comme la « lutte contre l’idéologie islamiste ». Une traque qui pourrait être menée dans tous les pans de la société contre ceux qui « témoignent d’une quelconque complaisance » supposée. Cette chasse aux « islamo-gauchistes » ouvrirait aussi la porte à la violence des groupuscules fascistes dans l’espace public.
L’état de droit dans le viseur
Marine Le Pen reste par ailleurs ambiguë sur la fin du droit à l’avortement et le rétablissement de la peine de mort, qui ne figurent pas dans son programme mais qu’elle n’exclut pas de proposer par référendum. Un procédé qu’elle plébiscite tellement que l’État de droit pourrait basculer dans un régime référendaire, en balayant le pluralisme, l’opposition et les corps intermédiaires. Son premier acte comme présidente serait d’ailleurs un référendum sur l’immigration, avec l’interdiction des régularisations, l’expulsion des étrangers, la fin du regroupement familial, de l’aide médicale d’urgence et du droit du sol.
Un régime antidémocratique et autoritaire qui a des modèles en Europe, comme la Hongrie de Viktor Orban ou la Russie de Vladimir Poutine. Depuis dix ans au moins, la responsable du RN répète qu’elle « admire » le président russe, avec qui elle a dit vouloir « s’allier militairement » et, encore aujourd’hui, se rapprocher diplomatiquement. « L’éclatement de la guerre en Ukraine aurait dû la disqualifier, mais c’est l’inverse qui s’est produit, s’étonne Luc Rouban, politologue au Cevipof. Zemmour a attiré les attaques et la candidate du RN s’en est sortie comme par miracle. » C’est à cette période que les courbes des deux candidats extrémistes, alors au coude-à-coude, se sont éloignées.
La fausse candidate des opprimés
Marine Le Pen a délaissé le terrain géopolitique pour se concentrer sur les conséquences du conflit en France. Le thème du pouvoir d’achat a alors marché à plein. Ne nous y trompons pas : au-delà des contradictions de son programme économique, non chiffré et peu crédible, la candidate d’extrême droite prône des recettes libérales qui aggraveront le quotidien des plus précaires. Hormis la baisse de la TVA sur certains produits, Marine Le Pen n’a guère de solutions, parle de hausse des salaires mais parie sur un « effort » improbable des patrons, à qui elle propose des cadeaux fiscaux qui mettront à mal la protection sociale et les services publics.
Mais, après cinq ans de casse sociale, l’extrême droite a une occasion rêvée : jouer à fond la carte du « tout sauf Macron ». Dès le soir du 10 avril, Marine Le Pen a cherché à capitaliser sur le puissant rejet que génère le chef de l’État, osant se prétendre la candidate « de la justice sociale ». Le président du RN, Jordan Bardella, a aussi intimé, notamment en direction des électeurs de Mélenchon, de ne pas « voter pour la retraite à 65 ans et Emmanuel Macron McKinsey ». Grosse ficelle. Même si le geste est pénible, l’heure est au barrage (voir page 19). Notamment pour la gauche, qui a aussi une part de responsabilité dans la montée de l’extrême droite : luttes fratricides, fardeau du mandat Hollande et lutte probablement insuffisante contre les idées du RN.
À droite, le cordon sanitaire a sauté
En outre, si Jean-Luc Mélenchon a réalisé des scores impressionnants dans les quartiers et banlieues populaires des grandes villes, la gauche est loin de reconquérir les zones rurales et industrielles. Durant cette campagne, Fabien Roussel a cherché à entamer cette tâche, proposant un « renouveau rural et industriel », mettant sur le devant de la scène les difficultés quotidiennes de la France dite périphérique, des catégories populaires des petites villes, de l’urgence à y revitaliser les services publics, le tout couplé à la revalorisation des salaires. Au vu des résultats décevants du candidat communiste dans ces territoires où Marine Le Pen a réalisé des scores élevés, il reste encore beaucoup de travail pour convaincre que les solutions sont bien à gauche. Une gauche qui peine désormais à dépasser les 30 % (31 % au premier tour pour l’ensemble des candidats), même si son centre de gravité est désormais davantage vers un programme de rupture.
De l’autre côté, la droite dite classique s’est effondrée. Valérie Pécresse, avec 4,8 %, a vu son électorat siphonné par Emmanuel Macron, mais aussi en partie par Éric Zemmour et Marine Le Pen. Le cordon sanitaire qui séparait la droite de son extrême a sauté : selon Ipsos, un tiers des électeurs de Valérie Pécresse (4,8 %) voteraient pour le RN au second tour. Pourtant, malgré le jeu dangereux d’Emmanuel Macron, son désastreux bilan et la dangerosité de son programme pour les cinq ans à venir, il est nécessaire, plus que jamais, de s’opposer avec force à l’extrême droite. Le 21 avril 2021, une note de la Fondation Jean-Jaurès jugeait une victoire de Marine Le Pen possible « à condition qu’au moins une des trois conditions suivantes se réalise : qu’elle soit suffisamment “ dédiabolisée”, qu’une plus grande porosité avec les électeurs LR se manifeste, qu’Emmanuel Macron apparaisse comme un repoussoir au moins équivalent ». Nous y sommes.
À gauche, le barrage plie mais ne rompt pas
Tous les candidats ont alerté sur la menace d’une victoire du RN. Le PCF, le PS, les Verts enjoignent clairement à utiliser le bulletin Macron. Jean-Luc Mélenchon, arrivé 3e, demande pour sa part de « ne pas donner une voix à Madame Le Pen ».
Elles ont pris une teinte sépia, ces images de foules déferlant sur les places parisiennes, entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2002 : tout un peuple, mobilisé contre Jean-Marie Le Pen et ses discours de haine. Après deux décennies d’une ascension continue couvée par le pouvoir politique et les médias dominants, le Front national avait alors provoqué un séisme en se hissant pour la première fois au second tour, avec 16,86 % des voix, à la faveur de l’écroulement de la gauche. Tout l’arc politique s’était alors engagé dans la constitution d’un « front républicain » pour contenir l’extrême droite et Jean-Marie Le Pen avait finalement à peine amélioré, au second tour, face à Jacques Chirac, son score du premier : 17,79 %.
Vingt ans plus tard, le contraste est saisissant : tout se passe comme si l’hubris d’Éric Zemmour était venu parachever la « dédiabolisation » de Marine Le Pen. Laquelle se pose désormais en clé de voûte d’un « rassemblement » de tous les « Français de droite, de gauche et d’ailleurs, de toutes origines ». La candidate d’extrême droite édulcore son propos, fait mine de s’élever au-dessus de sa famille politique, joue la carte du désarroi social plutôt que celle des paniques identitaires – « trop molle », a même jugé le ministre de l’Intérieur sortant, Gérald Darmanin. Marine Le Pen a aplani son discours, lissé son image ; elle ne suscite plus la révolte ni l’effroi.
L’affiche est la même qu’en 2017. Le barrage, lui, s’est bien disloqué, après cinq ans d’une guerre sociale sans pitié. Au soir du 10 avril, à gauche, les appels à battre l’extrême droite se sont bien succédé, mais ils avaient quelque chose de machinal, de formel : ils semblaient empreints d’une lasse résignation. Yannick Jadot (EELV) a appelé à « faire barrage à l’extrême droite en déposant dans l’urne un bulletin Emmanuel Macron », sans « caution ». « J’appelle ce soir à battre l’extrême droite en se servant du seul bulletin à notre disposition », a aussi exhorté le candidat communiste Fabien Roussel, en appelant Emmanuel Macron à « renoncer à ses réformes insensées ». « Chacun est mis au pied du mur de sa conscience », a commenté, plus amer, Jean-Luc Mélenchon. « Je connais votre colère. Ne vous abandonnez pas à ce qu’elle vienne à vous faire commettre des erreurs irréparables. Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen », a-t-il imploré. D’après une enquête Ifop sur les intentions de vote au second tour, seuls 33 % de ses électeurs se disent prêts à glisser un bulletin Macron dans l’urne, et 44 % choisiraient l’abstention, tandis que 23 % s’apprêteraient à voter Le Pen. Décidée à tout faire pour agréger autour d’elle un électorat qu’exaspère le président des riches, Le Pen vilipende « le pouvoir de l’argent ». Son pari : le scénario d’un front renversé, qui ouvrirait à l’extrême droite les portes du pouvoir.
Ian Brossat : « Nous lançons un appel à l’ensemble des forces de gauche sans exclusivité »
Dès le soir du premier tour, Ian Brossat a appellé à barrer la route de l’extrême droite le 24 avril. Il revient sur la campagne, sur l’état de la gauche et sur le score obtenu par le candidat du PCF. Il entend aller plus loin et plaide pour un rassemblement politique aux législatives.
Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, une victoire de l’extrême droite n’est plus à exclure. Marine Le
Pen
peut devenir présidente de la République le 24 avril. Qui porte cette responsabilité et que faire ?
La responsabilité incombe d’abord au président sortant. Lorsque Emmanuel Macron a été élu en 2017, il prétendait réconcilier les Français avec la politique. En réalité, il s’est passé exactement l’inverse, et jamais l’extrême droite n’a été à un niveau aussi élevé dans notre pays. De fait, la gauche ne s’est pas reconstruite depuis cinq ans, sinon nous n’en serions pas là. Mais l’heure n’est pas aux règlements de comptes. La gauche reste à un niveau faible, c’est vrai, mais elle a un peu progressé. C’est un point d’appui pour les luttes à venir, en particulier sur la question des retraites. Je sors de cette séquence sans aigreur et avec la conviction que la gauche peut s’en sortir. Maintenant, l’enjeu est le second tour et l’impérieuse nécessité de battre l’extrême droite. Je comprends la réticence à voter Macron, mais on ne peut pas mettre sur un pied d’égalité sa politique antisociale et l’extrême droite. Marine Le Pen porte la haine, la discrimination et le racisme dans son ADN. Nous ne pouvons nous permettre de laisser l’extrême droite faire main basse sur la République, et cela passe par le seul bulletin à disposition pour la battre.
Encore plus désunie qu’en 2017, la gauche se retrouve de nouveau éliminée dès le premier tour. Jean-Luc Mélenchon, dont la candidature s’est nettement distinguée avec 21,95 % des voix, a échoué de peu à se qualifier pour le second tour. Quels sont désormais les enjeux ? Comment la gauche peut-elle parvenir à se rassembler pour les législatives ?
Je ne crois pas en l’idée des gauches irréconciliables. La campagne a montré des divergences sur des sujets importants, mais cela dit, nous devons renouer au plus vite le dialogue. Ce que nous disions avant l’élection présidentielle est toujours valable après, à savoir que nous sommes ouverts à des discussions pour gagner un maximum de députés et, plus largement, reconstruire une gauche digne de ce nom. Nous lançons un appel à l’ensemble des forces, sans exclusivité, des insoumis aux socialistes, en prenant évidemment en compte le résultat du premier tour.
Malgré une campagne remarquée, le score de Fabien
Roussel
est en deçà des espérances, avec 2,3 % des suffrages. Quelles seront les suites de la campagne des Jours heureux ?
D’abord, il faut noter que le vote utile en faveur de Jean-Luc Mélenchon a joué à plein dans les derniers jours. C’est aussi vrai pour les électeurs que Fabien Roussel avait réussi à convaincre que pour l’électorat traditionnellement communiste, et j’entends leurs arguments. Mais de nouveaux votants sont venus vers nous, notamment dans la ruralité, convaincus par le discours de Fabien sur les enjeux de souveraineté énergétique et alimentaire, convaincus par une gauche qui ne s’adresse pas seulement aux centres-villes. Pour la suite, nous allons réunir le conseil national de la République (CNR), ouvert aux soutiens politiques et intellectuels qui nous ont déjà rejoints, et nous continuerons à tendre la main à ceux qui partagent nos idées.
Marine Le PenRassemblement nationalPrésidentielle 2022front républicain BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : en matière de gaz, “il faut se préparer à un hiver de tous les dangers” sur le sol français
Les sanctions contre la Russie ont des conséquences directes pour les consommateurs français. C’est notamment le cas en ce qui concerne le gaz, dont la Russie est l’un des plus importants exportateurs pour l’Europe. Alors, afin d’anticiper une éventuelle interruption d’approvisionnement de gaz de la part de Moscou, la France prend ses précautions. Dans sa ligne de mire, l’hiver prochain. Comme le relate Le Parisien, une source du gouvernement aurait d’ores et déjà averti : « Il faut se préparer à un hiver de tous les dangers. » A Bercy, on se montre toutefois plus optimiste : « Attention, anticiper une crise ne veut pas dire qu’elle surviendra. »
Des coupures pour éviter une panne générale
Un décret a été rédigé et publié au Journal officiel vendredi. Le texte vise à organiser un grand plan national de délestage, si l’approvisionnement en gaz s’avérait insuffisant. Cette mesure prévoit de priver certains consommateurs de gaz durant quelques heures. « L’objectif est d’éviter à tout moment une panne générale du réseau », a informé une source au ministère de la Transition. Les grandes entreprises sont particulièrement concernées, notamment celles consommant plus de 5 gigawattheures (GWh) par an : par exemple, les centrales de production d’électricité à cycle combiné gaz, les sites industriels importants de raffinerie ou de pétrochimie, ou encore les vastes bâtiments du tertiaire comme les centres commerciaux ou les stades. Il s’agit d’une consommation équivalente à 450 ménages, relaie Le Parisien.
Un questionnaire envoyé d’ici quelques jours
D’ici la semaine prochaine, un questionnaire sera envoyé à 5 000 entreprises. Le but : « Déterminer les entreprises qui peuvent être momentanément coupées, et celles pour lesquelles cela représenterait un danger, en endommageant leur outil industriel par exemple », a informé une personne à Bercy. Si une entreprise tente d’éviter ce délestage, elle se risquerait à une amende pouvant atteindre jusqu’à 8% de son chiffre d’affaires annuel. Son dirigeant pourrait même écoper d’une peine de prison allant jusqu’à deux ans.
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
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Le Silence des mots : la parole de femmes tutsies violées par l’armée française
La rencontreLe documentaire « le Silence des mots » recueille la parole de femmes tutsies violées par l’armée française pendant l’opération « Turquoise » au Rwanda. Il sera diffusé le 23 avril sur Arte. Rencontre avec les réalisateurs, Michaël Sztanke et Gaël Faye.
Emile LeauthierDu 7 avril au 17 juillet 1994, a eu lieu le dernier génocide du XXe siècle. Au Rwanda, plus de 800 000 Tutsis ont été assassinés par des Hutus. Après des semaines de massacres, la France intervient et lance, en juin de cette même année l’ opération «Turquoise », qui a pour mission officielle de mettre fin aux tueries. Au cours de cette mission de pacification, l’armée française a mené bien des exactions. Dans des camps de réfugiés tutsis, des femmes ont été violées par des soldats hexagonaux. Trente ans plus tard, malgré des plaintes, aucune d’entre elles n’a obtenu justice. « Le Silence des mots », diffusé samedi 23 avril sur Arte, raconte cette histoire. Gaël Faye et Michaël Sztanke en sont les deux réalisateurs. Entretien croisé.
Michaël, en 2019, vous aviez réalisé un film intitulé « Rwanda, chronique d’un génocide annoncé ». Pourquoi ce nouveau film ? Et pourquoi avoir approché Gaël Faye ?
Michaël Sztanke. Dans ce premier film, j’avais pu traiter la question de la responsabilité de l’État français dans ce génocide, mais pas celle des exactions commises par l’armée française pendant l’opération « Turquoise ». J’ai donc voulu réaliser un film uniquement sur cette question. J’ai proposé à Gaël d’y collaborer parce que j’estime qu’il a une légitimité pour parler de ce sujet qu’il tient de son histoire et de son implication dans le Collectif des parties civiles pour le Rwanda.
Dans quelles conditions avez-vous recueilli les témoignages des victimes ?
Gaël Faye. Le préalable, pour filmer, c’était que ces victimes comprennent nos intentions. Ces femmes associent la France au crime et à la responsabilité du génocide. Alors, forcément, même si j’ai la nationalité rwandaise, elles nous voient comme deux Français. Dida Nibagwire, notre coproductrice, qui vit au Rwanda, a été une interlocutrice parfaite. Elle a su leur parler. Elle vient de la même histoire qu’elles, elle sait ce que c’est que d’être un survivant dans la société rwandaise. Il faut arriver avec une psychologie particulière pour accéder à cette parole. Je pense que nous avions, Michaël et moi, également conscience qu’on abordait des témoignages pour l’Histoire avec un grand H.
Michaël Sztanke. Il y avait une envie commune d’archiver, de mémoriser. Ces femmes ont le droit à une mémoire. Une mémoire que leur refuse la justice française malgré des plaintes déposées. Nous avons voulu leur donner la possibilité de raconter avec leurs mots ce qu’elles ont vécu.
Gaël, votre roman « Petit Pays » raconte le génocide à travers les yeux d’un enfant. Ce documentaire la raconte à travers les yeux de survivantes. Voyez-vous là une sorte de continuité logique ?
Gaël Faye. Il s’agit vraiment d’un travail très différent. Bien sûr, il y a un contexte qui me nourrit artistiquement. Je vis au Rwanda et côtoie des survivants, donc toutes ces histoires me nourrissent. Mais quand j’aborde ce sujet avec Michaël, je me demande simplement comment je peux être utile en tant qu’artiste pour réparer cette injustice. Car il s’agit bien d’une injustice : dix ans après leur plainte, rien n’avance. À côté, on continue de faire passer l’opération « Turquoise » pour une opération humanitaire presque parfaite. Dans le rapport Duclert (remis le 26 avril par 2021 à Emmanuel Macron par Vincent Duclert, au nom de la commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda – NDLR), il n’est pas du tout fait mention de ces crimes. Il y a ce discours de Macron qui parle de la responsabilité mais affirme qu’il n’y a eu aucune complicité, donc aucune culpabilité à avoir. Faire ce film, c’était une façon de remettre la lumière sur un sujet qui est passé complètement inaperçu. En France, cette histoire n’est pas connue. Au Rwanda, c’est pareil.
Quand on a, comme vous, un lien direct avec ces événements, comment vit-on le fait de s’y replonger dans le cadre d’un documentaire ou d’un livre ?
Gaël Faye. Je ne m’y replonge pas, je vis avec. C’est comme la perte d’un être cher. Tous les Rwandais vivent avec cette histoire. Mais, effectivement, lors d’un tournage comme celui-là, c’est particulier. Certaines en parlaient pour la première fois. La parole des survivants est une parole brute. Elle nous renvoie à l’événement du cataclysme du génocide. Les mots ne sont même pas suffisants pour l’expliquer. Il faut qu’on soit un petit peu à la hauteur du courage qu’elles ont. C’est comme un travail d’accueil. On reçoit cette parole, elle est difficile. Mais c’est avant tout difficile pour elles. Nous sommes là pour les aider à aller au bout de ce processus de témoignage.
Espérez-vous que ce documentaire puisse aider d’autres victimes à sortir du silence, raconter leur histoire et obtenir justice ?
Gaël Faye. Nous espérons au moins que cette histoire apparaisse dans notre conscience et dans la réalité de ce génocide. Au sujet de l’opération « Turquoise », on entend souvent parler de l’épisode Bisesero (60 000 Tutsis massacrés entre le 27 et le 30 juin 1994 – NDLR), mais jamais des femmes violées par des militaires français dans des camps de réfugiés. Il s’agit de les réhabiliter dans l’histoire globale de ce génocide. Et aussi de nous interroger nous, en tant que citoyens français, sur ce que nos politiques et notre armée font à l’étranger en notre nom. Il faut faire la lumière sur ces accusations. Et je crois que c’était important pour elles de déposer leurs témoignages, pour leurs enfants, pour d’autres femmes.
Michaël Sztanke. Dans l’actualité récente, il y a eu le rapport Duclert et une volonté de Macron d’ouvrir et de normaliser les relations avec le Rwanda. Mais, derrière cette volonté affichée, il y a surtout celle de dire : « Regardez, j’ai tellement ouvert qu’il y a eu un rapport qui montre les responsabilités. On a fait ce travail d’histoire. » C’est peut-être un peu plus complexe que cela. L’angle mort de ce rapport, c’est l’attitude de l’armée française sur le terrain. Il n’y en a pas la moindre évocation.
Gaël, le Rwanda est omniprésent dans votre œuvre. Vous intervenez dans le documentaire pour déclamer des textes. Pensez-vous que l’art puisse libérer la mémoire et guérir la souffrance ?
Gaël Faye. Je pense que ça peut apaiser et permettre de sortir d’une forme de solitude en créant des liens entre les gens. Ça a aussi des vertus thérapeutiques et cathartiques. Le génocide, c’est la déshumanisation. Par l’art, on permet de se réapproprier une dignité, une consistance humaine. Moi, j’utilise des mots, et on sait très bien que les mots ont été travestis pour perpétrer un génocide. C’est donc une manière de se réapproprier la langue pour reconstruire. Mais, comme je le dis, le silence des mots, ça veut dire aussi qu’il restera toujours une dimension qui dépasse l’entendement et ne pourra jamais être formalisée.
Le documentaire pose la question clé de la transmission de la mémoire aux nouvelles générations. Quel rapport la société civile rwandaise et son gouvernement entretiennent-ils avec ce souvenir ?
Gaël Faye. Au Burundi où j’ai grandi et vécu, il y a une histoire d’amnésie. Les nouvelles générations ignorent les crimes qui ont été commis. Une maladie de l’impunité abîme ce pays. Au Rwanda, le gouvernement mis en place après le génocide a eu cette volonté de placer le souvenir au centre de la reconstruction. De nombreuses lois punissent le négationnisme. Chaque année, les commémorations durent trois mois. C’est abordé dans les écoles. Il n’y a pas un Rwandais qui ignore ce qu’il s’est passé en 1994. Après, c’est comme dans tous les pays, il faut construire des mythes autour desquels tout le monde est d’accord. Ça reste la parole officielle. C’est pour ça que, si les politiques ont un rôle à jouer, les historiens en ont un aussi. La société rwandaise est loin d’être monolithique. Les survivants eux-mêmes ressentent parfois des choses qui sont en contradiction avec les décisions étatiques.
Michaël Sztanke. Tout le monde n’adhère pas à cette politique de réconciliation nationale. Pour être précis, elle suppose de ne plus parler ni de Hutus ni de Tutsis, juste de Rwandais. Mais il y a des Rwandais qui se considèrent comme Tutsis. Et au sujet de la transmission, ce qui nous a frappés chez ces femmes, c’est qu’elles ont une manière de transmettre différente. Certaines parlent frontalement de ce qu’elles ont vécu. D’autres non. C’est un travail sur le long terme.
gaël fayerwandadocumentaireArte Valeurs Actuelles
Gaz : l’Allemagne se détache de la Russie et se tourne… vers le Qatar
Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’Allemagne tente peu à peu de se diversifier en termes d’approvisionnement d’énergie. Le pays est, en effet, très dépendant au gaz russe. Près de la moitié de sa consommation d’énergie vient de la Russie. L’Allemagne est critiquée depuis qu’elle a refusé de suivre les Etats-Unis dans un embargo contre la Russie. Si elle acceptait un tel boycott, l’Allemagne craindrait des pénuries et une montée des prix de l’énergie. C’est pourquoi un accord a été conclu, dimanche 20 mars, lors d’une visite du ministre allemand de l’Économie et du Climat, Robert Habeck, à Doha au Qatar. Comme le relaie CNews, l’Allemagne a signé un partenariat de long-terme avec le pays du Golfe, pour l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL).
L’Allemagne veut éviter la pénurie
En échange, l’Allemagne s’est engagée à « accélérer » la construction de deux terminaux de GNL. Le besoin d’un nouveau point d’approvisionnement en gaz devenait urgent. Robert Habeck a indiqué qu’un risque de pénurie était probable pour « chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries » en Allemagne, si le pays n’obtenait pas de gaz « d’ici à l’hiver prochain et si les livraisons en provenance de Russie venaient à être coupées », relate CNews. Pour diversifier davantage les importations de l’Allemagne, le ministre de l’Économie et du Climat s’était également rendu aux Etats-Unis au début du mois de mars. Plus tôt dans la semaine, Robert Habeck était aussi en Norvège, un important producteur de gaz. Le ministre allemand poursuivra son déplacement au Moyen-Orient, en entamant une visite aux Émirats arabes unis.
France24 - World
The future of Europe: EU citizens take centre stage
Issued on: 11/04/2022 - 12:56
Catherine NICHOLSON
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The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.
Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
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Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
New York Times - World
Kim Jong-un Gives North Korean TV Anchor a Luxury Home
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Ri Chun-hee, who delivers the news with a soaring, bombastic tenor, received a two-story apartment in a riverside complex from the country’s leader, apparently for her loyalty.
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By John Yoon
SEOUL — When a brand-new luxury residential district opened in the North Korean capital, Pyongyang, this week, the country’s leader, Kim Jong-un, said it would be reserved for his most elite supporters, those he called “true patriots.”
Among them was the nation’s top state TV news anchor, Ri Chun-hee.
At a ceremony on Thursday, Mr. Kim not only presented one of the two-story apartments to the legendary anchorwoman. He also gave her a tour of her new home while holding her hand. Naturally, she narrated it all in a state media video.
Known both inside and outside the hermetically sealed nation for her soaring, bombastic and emotional news readings, Ms. Ri, 79, has been a staple on North Korean television on and off for more than 50 years.
A mouthpiece of the country’s dictators since 1971, she has guided her countrymen and women through major developments like nuclear and missile tests, as well as the deaths of the country’s past leaders: Kim Il-sung in 1994 and Kim Jong-il in 2011.
She could seem to melt with emotion while delivering news about the country’s current leader, who is revered as a god by North Korean citizens. But to South Korean viewers, when she has turned to more alarming announcements, such as the North’s weapons tests, her warlike cries could seem as bloodcurdling as the information itself.
South Korean government and intelligence monitors — as well as South Koreans in general — have braced themselves whenever Ms. Ri appeared on TV and opened what they call a “mouth that fires out cannons.”
“Her steel-grinding voice gives the enemy the shudders,” a 2008 issue of the North Korean magazine Chosun said of Ms. Ri.
In North Korea, she holds the title of “labor hero,” according to Chosun. Abroad, she is known as “the pink lady,” for the color of the traditional Korean attire she wears to deliver news reports.
Ms. Ri disappeared from the airwaves in the 2010s amid reports that she had retired, but she has since resurfaced occasionally to deliver the most important news, including narrating Mr. Kim’s New Year’s address in 2021.
Ms. Ri did not put her booming voice to use when North Korea tested its most powerful intercontinental ballistic missile in March. That time, the country’s state media released a Hollywood-style video of Mr. Kim, who appeared to personally guide the test launch, clad in a sleek leather jacket and sunglasses.
Later, South Korea said elements of the missile launch might have been faked, with Mr. Kim disguising an older missile as a new one to exaggerate his country’s weapons achievements.
In the video of her house tour this week, she was far more operatic than bombastic. She said her new home felt “like a hotel” and was furnished with every amenity she needed.
State media video showed a spacious riverside apartment with shiny wooden floors, a living room furnished with a white five-seat sofa, a spacious bedroom, a kitchen with an L-shaped counter and a six-person dining table. The apartment also has a study, along with a veranda that offered a view of downtown Pyongyang. The images showed no sign of a TV. (The value of the apartment wasn’t immediately clear. The total number of bedrooms and square footage were unknown.)
The ceremony was widely publicized by the North Korean state, which published photographs of Mr. Kim and Ms. Ri taking the tour. Among others rewarded with an apartment at the complex were members of the state media, whose mission is also to spread propaganda.
Such largess for those deemed loyal to the regime is not uncommon in North Korea. Kim Jong-il gave luxury cars, watches, liquor or houses to his close aides. The current leader has given mostly verbal encouragement to officials — or has purged them. But he has recently sought to strengthen his support base by providing luxe apartments to high-ranking officials, even as the country has endured economic travails made worse by pandemic-prompted isolation and a diplomatic stalemate with much of the world.
Part of a five-year project to build 50,000 apartments in the capital to address the country’s housing problems, the opening of the luxury apartments occurred two days after the completion of high-rises intended for 10,000 ordinary residents. They may house Pyongyang’s working population, including a growing white-collar work force, which has faced constant food and electricity shortages.
The gift for Ms. Ri came ahead of the 110th anniversary of the birth of North Korea’s founder, Kim Il-sung, the grandfather of Kim Jong-un, on Friday. The occasion is regarded as one of the most important national holidays in the North, which has in previous years commemorated the birth anniversary with mass rallies or military parades.
Mr. Kim said, according to the state media, “There is nothing to spare for national treasures like Ri Chun-hee, who has led a virtuous life with the revolutionary microphone.” He also asked her to continue vigorously serve as the voice of his ruling Workers’ Party.
As for Ms. Ri, she said that she was “so grateful for the benevolent care of the party” that she and her family were “moved to tears.”
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L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?
« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…
Les promesses du large
L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.
Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.
L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?
Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?
Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.
France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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Série. Honigfrauen, Été 86 au lac Balaton
Prescription cultureLaurent EtreLe lac Balaton, en Hongrie, est l’un des très rares endroits où pouvaient se côtoyer, à l’époque du rideau de fer, les vacanciers est-allemands et ceux d’Europe de l’Ouest. Sous étroite surveillance de la Stasi, la redoutable police politique de la République démocratique allemande (RDA). Et gare à celles et ceux qui se rapprochaient un peu trop des « ennemis de classe », à la faveur d’un jeu de plage ou d’une soirée barbecue. C’est ce fond historique que reconvoque la mini-série allemande « Honigfrauen ». À l’été 1986, Catrin et Maja, deux sœurs, viennent de recevoir leur autorisation de voyager vers la Hongrie socialiste. Le cœur à la fête, et sans parents sur le dos, elles prennent donc sans tarder la route du lac Balaton. Arrivées à destination, l’une d’elles, Catrin, tombe sous le charme de Tamas, le gérant de la résidence Balaton, où descendent les touristes occidentaux fortunés. Son idylle va entraîner sa sœur, mais aussi leurs parents et quelques autres, dans une rocambolesque histoire où se mêlent tentatives d’évasion, révélation d’un secret de famille, avec toute une palette de sentiments et de comportements contradictoires, exacerbés par le contexte : d’un côté, la fidélité à la « patrie socialiste », parfois jusqu’à trahir ses proches ; de l’autre, le désir de liberté, la fascination pour l’Ouest opulent… Avec moult rebondissements qui tiennent le téléspectateur en haleine, « Honigfrauen » n’est pas sans rappeler, sur un mode plus léger, l’excellente série des « Deutschland 83/86/89 ». À noter, la bande-son propre à ravir les nostalgiques des années 1980.
Écrans France24 - World
South Africa flood toll nears 400, rescuers widen search for missing
Issued on: 15/04/2022 - 15:25
NEWS WIRES
Police, army and volunteer rescuers on Friday widened the search for dozens still missing five days after the deadliest storm to strike South Africa's coastal city of Durban in living memory as the death toll rose to nearly 400.
The "unprecedented" floods, which affected nearly 41,000, left a trail of destruction and at least 395 people dead.
"Sadly the number of fatalities continues to increase with the latest figure standing at 395," regional head of the disaster managing ministry Sipho Hlomuka said in a statement.
With the government coordinating the search-and-rescue operation, the official number of people missing in KwaZulu-Natal province stood at 55.
A fleet of cars and helicopters carrying police experts set out early Friday to comb through a valley in Marianhill suburb, west of Durban, to look for 12 people reported missing in the floods, AFP correspondents said.
It is an increasingly desperate search for survivors.
Travis Trower, a director for the volunteer-run organisation Rescue South Africa, said his teams had found only corpses after following up 85 calls on Thursday.
President Cyril Ramaphosa – describing the floods as "a catastrophe of enormous proportions... not seen before in our country" – urged Good Friday prayers for survivors.
"Let us pray for our people in KwaZulu-Natal so that they receive the healing that is required... so that they can get on with their lives," he told El-Shaddai Tabernacle church congregants in the eastern town of Ermelo.
Thousands of survivors, left homeless after their houses were destroyed, are being housed in shelters scattered across the city, sleeping on cardboard sheets and mattresses laid on floors.
Meanwhile volunteers, with gloves and trash bags, fanned across the city's beaches to pick up debris left by the massive storms ahead of an expected surge of Easter weekend holidaymakers.
'Absolute devastation'
Software manager Morne Mustard, 35, was among the scores of volunteers, who included children, picking up debris and broken reeds from Durban's famous Umhlanga beach.
"This is my local beach where I bring my kids, and this is where we spend our weekend, so this is for our community,".
He roped in workmates, families and friends to help clean up as beach restaurants offered free breakfast for the volunteers.
Recalling the day the rain fell, Mustard said, "It didn't feel real, absolute devastation, a horrendous sight, stuff spilling out on the beach must have come from someone's house... brooms and mops, household utensils, it was such a heart sore to see."
Some of Durban's poorest residents have lined up to collect water from burst pipes and dug through layers of mud to retrieve their scant possessions.
Ramaphosa declared the region a state of disaster to unlock relief funds.
Weather forecasters said apocalyptic levels of rain were dumped on the region over several days.
Some areas received more than 450 millimetres (18 inches) over 48 hours, or nearly half of Durban's annual rainfall, the national weather service said.
The South African Weather Service issued an Easter weekend warning of thunderstorms and flooding in KwaZulu-Natal.
"According to the warning that we have received, damaging winds are forecast for areas along the coast from midday (Friday) into Saturday evening," said Hlomuka, adding disaster teams were on "high alert".
Over 4,000 police officers have been deployed to help with relief efforts and maintain law and order amid reports of sporadic looting.
The country is still struggling to recover from the two-year-old Covid pandemic and deadly riots last year that killed more than 350 people.
(AFP)
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Dozens killed in South Africa floods and mudslides following rainstorms
Floods wreak 'untold havoc' in South Africa, killing more than 300
New York Times - World
La pandemia de coronavirus
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El Nuevo Nuevo Mundo
El caos de la política ‘cero covid’ de China y los peligros de la autocracia
Se calcula que más de 300 millones de personas están confinadas en 45 ciudades chinas. Se teme que la política de combate al coronavirus adquiera tintes al estilo Mao, con efectos devastadores.
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Por Li Yuan
Mucho antes de la política “cero covid”, en China se aplicó la política “nada de gorriones”.
En la primavera de 1958, el gobierno chino movilizó a toda la nación para exterminar a los gorriones, que, según determinó Mao, eran una plaga que destruía los cultivos. Por todo el país, la gente golpeaba sartenes y cazuelas, encendía petardos y agitaba banderas para impedir que esas aves aterrizaran a fin de provocar que se desplomaran muertas de cansancio. Se calcula que en unos cuantos meses fueron exterminados casi 2000 millones de gorriones en todo el país.
La casi extinción de los gorriones tuvo como consecuencia la llegada de plagas de insectos que acabaron con los cultivos y contribuyeron a la gran hambruna que causó la muerte de decenas de millones de chinos en los tres años posteriores.
Ahora, existe el temor en China de que la política “cero covid” se haya convertido en otra campaña política al estilo de Mao sustentada en la voluntad de una sola persona, el líder supremo del país, Xi Jinping, y que termine perjudicando a todos.
Así como Mao y sus subalternos ignoraron del rechazo de los científicos y los tecnócratas a su política contra los gorriones, Pekín no ha escuchado las recomendaciones que le hacen los expertos de suspender su costosa estrategia y de aprender a coexistir con el virus, sobre todo con una variante que, aunque más contagiosa, es menos infecciosa.
Por el contrario, Pekín insiste en seguir la misma táctica de 2020, que se basa en llevar a cabo pruebas masivas, cuarentenas y confinamientos. Este planteamiento ha detenido la vida de cientos de millones de personas, se han enviado a decenas de miles de individuos a campamentos provisionales de cuarentena y se les ha negado tratamiento médico a muchos pacientes que no tienen covid.
“No están combatiendo la pandemia, están generando catástrofes”, escribió Ye Qing, un profesor de derecho que usa el pseudónimo de Xiao Han, en un artículo publicado en internet que fue eliminado con rapidez.
A Xi le interesa mantener esta estrategia porque está buscando un tercer mandato en un importante congreso del Partido Comunista que se llevará a cabo más adelante este año. Pretende utilizar el éxito de China en el control del virus para demostrar que su modelo vertical de gobierno es mejor que el de las democracias liberales.
“Esta enfermedad se ha politizado”, le dijo Zhu Weiping, una funcionaria del equipo para el control de las enfermedades en Shanghái, a alguien que se quejó sobre la respuesta de la ciudad a la presente oleada. En una conversación telefónica grabada, la funcionaria afirmó que había recomendado al gobierno que las personas asintomáticas o con síntomas leves hicieran cuarentena en sus propias casas y se concentrara en las campañas de vacunación. Pero nadie la escuchó, dijo.
“¿A ustedes esto los está volviendo locos?”, le preguntó a su interlocutor. “Las instituciones profesionales a las que pertenecemos también están perdiendo la cabeza”. Esta grabación fue muy compartida antes de que la censuraran.
Conforme se propaga la variante ómicron, cerca de 373 millones de personas están bajo confinamientos totales o parciales en 45 ciudades chinas desde el lunes, según los cálculos de los economistas del banco de inversión Nomura. Estas ciudades representan aproximadamente el 26 por ciento de la población china y el 40 por ciento de su producción económica, escribieron. Advirtieron que se estaba acentuando el riesgo de una recesión al tiempo que los gobiernos locales optaban por aumentar de manera paulatina las medidas de control del virus.
Ahora Pekín está exhortando a los gobiernos locales a buscar un equilibrio entre el control de la pandemia y la producción económica. Pero todos los que están en el sistema burocrático saben cuál es la prioridad.
En fechas recientes, en la ciudad de Jixi, dentro de la provincia de Heilongjiang, que se encuentra en el extremo norte de China, 18 funcionarios, entre ellos dirigentes municipales, jefes de fuerzas policiales, así como directores de hospitales y funerarias, fueron sancionados o amonestados por desatender sus deberes y responsabilidades en el control de la pandemia. En el comunicado se dijo que “a algunos grupos no se les presionó lo suficiente”.
En Shanghái, la ciudad más grande y próspera de China, al menos ocho funcionarios de nivel medio fueron retirados o suspendidos de sus puestos luego de que los confinamientos ejecutados con deficiencia en esa ciudad produjeron caos, tragedias y una grave escasez de alimentos.
Después de que la ciudad confinó a sus 25 millones de residentes y paralizó a la mayoría de los servicios de entrega a domicilio a principios de abril, muchas personas, sin importar su situación socioeconómica, tuvieron problemas para abastecerse de alimentos. Algunas personas ponían varias alarmas para las distintas horas de reaprovisionamiento de las aplicaciones de entrega de alimentos que comienzan desde las 6:00 a. m.
Algunos residentes de Shanghái me dijeron que, en los últimos días, un tema polémico en los grupos de WeChat ha sido si era seguro comer papas germinadas. Los vecinos recurrieron a un sistema de trueque para intercambiar, por ejemplo, una col por una botella de salsa de soya. La Coca Cola funciona como una divisa de gran valor.
Después de casi dos semanas en confinamiento, Dai Xin, la propietaria de un restaurante, se está quedando sin comida para los cuatro integrantes de su familia. Corta rebanadas muy delgadas de jengibre, pone los vegetales en escabeche para que no se echen a perder y come dos veces al día en vez de tres.
Incluso la clase adinerada se enfrenta a la escasez de alimentos. La directora de una gran empresa minorista me dijo la semana pasada que recibió muchas solicitudes de directores ejecutivos radicados en Shanghái. Pero tenía poco margen de acción debido a las reglas de confinamiento, dijo la ejecutiva, quien habló bajo condición de anonimato debido a las sensibilidades políticas.
Wang Lixiong, el autor de la novela apocalíptica China Tidal Wave —que concluye con una gran hambruna a consecuencia de un invierno nuclear—, cree que una crisis provocada por seres humanos, como la de Shanghái, es inevitable bajo el sistema autoritario de China. En los últimos años, dijo en una entrevista, el riesgo aumentó después de que Pekín tomó medidas drásticas contra casi todos los aspectos de la sociedad civil.
Después de que el invierno pasado se mudó al departamento vacío de un amigo en Shanghái, se abasteció de arroz, fideos, comida enlatada y whisky para sobrevivir durante unos meses en caso de una crisis.
Pero muchos residentes en su complejo de apartamentos de lujo, con unidades valoradas en más de tres millones de dólares, no estaban tan preparados como él cuando comenzó el confinamiento. Vio a sus vecinos, que vestían ropa de diseñador hace un mes, aventurarse al exuberante jardín del lugar para sacar raíces de bambú y comer.
La peor pesadilla para muchos residentes de Shanghái es dar positivo y ser enviados a los sitios de cuarentena centralizados. Las condiciones en algunos de estos centros son tan deplorables que en las redes sociales los denominan “campamentos para refugiados” y “campos de concentración”.
Mucha gente estuvo compartiendo recomendaciones y listas de cosas que llevar a la cuarentena: tapones para los oídos y antifaces porque casi siempre es un lugar grande, como los centros de convenciones, y las luces están encendidas día y noche; como no se cuenta con duchas, empacar mucha ropa interior desechable y llevar grandes cantidades de papel higiénico. Algunos campamentos de cuarentena estaban tan mal preparados que la gente tenía que pelear por la comida, el agua y los sitios para acostarse.
Hubo tantas publicaciones de desesperación relacionadas con Shanghái que el fin de semana pasado, los residentes de otras partes de China entraron en un frenesí de acaparamiento. En Pekín, los supermercados estaban abarrotados y algunas aplicaciones de alimentos agotaron sus inventarios.
Una cantidad cada vez mayor de personas están cuestionando si esta estrategia draconiana y costosa es necesaria. El martes, las autoridades de salud de Shanghái reportaron más de 200.000 contagios desde el 1 de marzo, ningún fallecimiento y nueve personas enfermas de gravedad. Las autoridades no han atendido los reportes de contagios masivos ni de fallecimientos en los hospitales para personas mayores.
Incluso algunos partidarios de la política “cero covid” han expresado sus dudas. Cuando, el 4 de abril, se practicaron pruebas de covid en toda la ciudad de Shanghái, el economista Lang Xianping señaló en su cuenta verificada de Weibo que eso demostraba “el poderío de China”. El lunes, publicó que su madre había fallecido después de que, como consecuencia de las restricciones por la covid, no había recibido a tiempo un tratamiento para sus problemas renales.
“Espero que ya no se repitan tragedias como esta”, escribió.
Esta política sigue contando con un fuerte respaldo de la población. Muchas personas decían en las redes sociales que en Shanghái no fueron lo suficientemente estrictos con las cuarentenas y los confinamientos. Un inversionista de capital de riesgo publicó en WeChat que no invertiría en empresas emergentes que no respaldaran esa política.
Esto no es sorprendente. Debido a que está restringido el acceso a la información y no existen herramientas de rendición de cuentas de las autoridades, por lo general, la enorme mayoría de los chinos apoyan todo lo que el gobierno decide.
En los últimos dos años, siguieron las indicaciones de Pekín y atacaron a detractores de su política contra la pandemia. Le dieron su apoyo a Pekín, que aplicó cada vez más el mecanismo de represión social de Sinkiang en el resto del país, con el pretexto de controlar la pandemia. Ahora, muchos de ellos están sufriendo las consecuencias, pero a diferencia de Wuhan, ya no hay periodistas ciudadanos ni grandes grupos de voluntarios que les ayuden.
“Cuando las represiones no los alcanzaron, la mayoría de los chinos no les hicieron caso”, dijo en una entrevista Lawrence Li, un asesor empresarial de Shanghái. “Creemos que se están sacrificando los intereses de la minoría en favor de los de la colectividad”.
Al igual que mucha gente, Li afirmó que lo que está ocurriendo en Shanghái es una recreación de la campaña contra los gorriones.
“La historia se repite una y otra vez”, aseveró.
Li Yuan escribe la columna Nuevo Nuevo Mundo, enfocada en la intersección entre la tecnología, los negocios y la política en China y en toda Asia. @liyuan6
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Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim
Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.
L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.
Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.
« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »
Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.
Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme
L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.
De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.
Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008
C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.
Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.
Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.
Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir
Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.
Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.
L'Humanité
Scène. Le spectacle selon Michalik
Prescription cultureGérald RossiIl n’a pas encore 40 ans, et déjà on ne compte plus les récompenses et succès qui jalonnent sa carrière. Alexis Michalik est auteur, metteur en scène et comédien. Au théâtre, on lui doit notamment « le Porteur d’histoire », en 2013, « le Cercle des illusionnistes », en 2014, « Edmond », en 2016, « Intra Muros », en 2017, « Une histoire d’amour » en 2020. Récemment encore, cinq de ses créations étaient jouées simultanément à Paris, alors que « les Producteurs », film de Mel Brooks qu’il a adapté, font toujours carton plein dans la grande salle du Théâtre de Paris.
Incontestablement, cette comédie musicale dansée, parlée et chantée en français est une réussite. À tous les points de vue. Ce documentaire d’Élise Darblay fait un gros plan sur cette création et permet d’en entrevoir les coulisses. « J’ai 42 scénarios dans la tête », dit aussi Michalik. L’homme a des ressources, et du savoir-faire. C’est un excellent « faiseur », qui surfe sur son époque, sans beaucoup en gratter l’écorce, et c’est ce que l’on peut regretter. Cabotin, il dit encore : « Un jour je serai ringard, alors je ferai autre chose ».
TélévisionThéâtre France24 - World
Moura massacre in Mali: Debunking claims that civilians were armed
Issued on: 14/04/2022 - 22:39
Catalina Marchant de Abreu
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In late March, the Malian armed forces and suspected Russian mercenaries allegedly executed about 300 people in Moura, a village in central Mali. Human Rights Watch opened an investigation into the matter, calling it a massacre. In order to discredit these findings, photos online claim to show hundreds of weapons belonging to civilians, seized by the Malian army. However, the photos have nothing to do with the current situation in Moura. We tell you more in this edition of Truth or Fake.
WEST AFRICAUN demands access to site of alleged Mali massacre by local, Russian forces
Mali says it has opened investigation into alleged massacre in village of Moura
ANALYSIS
‘Bad intelligence’ behind Mali military operation that 'killed 300 civilians'
Valeurs Actuelles
Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?
Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.
« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.
Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro
Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.
Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Los crímenes de guerra cometidos en Ucrania podrían no hallar justicia
Los poderosos actúan como si fueran inmunes a las leyes de la guerra porque a menudo lo son. Pero dar seguimiento a las atrocidades no es un ejercicio necesariamente estéril.
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Por Max Fisher
Recientemente, cuando las fuerzas ucranianas recuperaron el pueblo de Bucha y encontraron sus calles cubiertas de cuerpos de civiles atados de manos y asesinados a tiros y, más tarde, cuando cayeron misiles sobre una estación de tren repleta de familias que intentaban huir, causando la muerte de decenas de personas, una frase brotó de los labios de los diplomáticos, líderes mundiales y grupos activistas: crímenes de guerra.
Pero mientras los investigadores buscan pruebas en Ucrania que podrían usarse para presentar cargos, un hecho incómodo se cierne sobre su labor.
Sin importar cuán atroces sean las pruebas en su contra, los miembros de gobiernos en funciones y sus ejércitos casi nunca enfrentan enjuiciamientos internacionales como consecuencia de la conducta manifestada por su país en la guerra.
Ha habido muchos juicios exitosos por crímenes de guerra desde que se sentaron las bases para dichos procedimientos al final de la Segunda Guerra Mundial. Pero si nos detenemos a mirar más de cerca, surge un patrón que no alienta la esperanza de que los perpetradores en esta guerra sean llevados ante la justicia de la misma manera.
En la práctica, los castigos por crímenes de guerra han sido aplicados por los conquistadores, como en Alemania después de la guerra o en Irak tras la ocupación de Estados Unidos; por los ganadores de una guerra civil, como en Ruanda o Costa de Marfil, o por un nuevo gobierno que derrocó a su predecesor, como en Serbia o Sierra Leona.
Los promotores del derecho internacional arguyen que la Corte Penal Internacional y organismos similares aplican sentencias de manera imparcial y transparente. Los juicios suelen abarcar años y a veces derivan en exoneraciones: no es exactamente la justicia llana del vencedor.
Aun así, la realidad sigue siendo que los perpetradores casi nunca son llevados a juicio, a menos que los lleven hasta ahí los vencedores de una guerra o una lucha de poder los haya destituido.
Esto significa que mientras un gobierno permanezca en el poder, cualquier acusación de crímenes de guerra en su contra, aunque esté bien probada, probablemente sea poco más que simbólica. Si los que están en el poder actúan como si fueran inmunes a las leyes de la guerra, es porque, en la práctica, a menudo lo son.
Este problema ha atormentado durante mucho tiempo los esfuerzos del mundo para vigilar la guerra, con atrocidades que en gran parte quedan impunes en Siria, Birmania y muchos otros conflictos donde los acusados permanecen en el poder.
Volodímir Zelenski, el presidente de Ucrania, ha expresado su frustración con estas limitaciones. El 5 de abril, le dijo al Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas que bien podría “desintegrarse por completo”.
Zelenski instó al consejo a establecer un tribunal para los posibles crímenes de guerra cometidos por Rusia y señaló el fracaso del organismo al no denunciar a Moscú: “¿Creen que el tiempo del derecho internacional ha pasado?”.
Tal vez, o tal vez aún no ha llegado.
Justicia para unos cuantos
Los límites de la justicia internacional se remontan a los Juicios de Núremberg, que se llevaron a cabo en Alemania tras la Segunda Guerra Mundial y que se convirtieron en la base de las normas internacionales de guerra.
Este conjunto de procesos judiciales tenía el propósito de establecer que la conducta en la guerra podía castigarse como un crimen, pero que se haría conforme a los principios del debido proceso de la ley y la imparcialidad.
Desde entonces, los tratados globales y un corpus de normativa internacional han prohibido ataques deliberados contra civiles o núcleos de población, entre otros actos, que incluyen la tortura y el genocidio.
No obstante, los tribunales de Núremberg solo consideraron las atrocidades cometidas por los nazis derrotados. El juicio del comportamiento de los aliados victoriosos se dejó en manos de los sistemas judiciales de esos países, que, como era de esperarse, sentenciaron a algunos militares individuales, mas no a sus gobiernos.
En gran medida, este modelo se ha mantenido desde entonces.
Cuando la guerra civil de Ruanda derribó a su gobierno, ampliamente acusado de genocidio, las Naciones Unidas establecieron un tribunal, pero el nuevo gobierno ruandés decidió a quién entregar. En su mayoría, los acusados en el juicio fueron los del bando derrotado.
El líder de guerra de Serbia, Slobodan Milosevic, compareció ante un juicio en La Haya solo después de que los dirigentes de la oposición lo destituyeron y extraditaron. Una vez fuera del territorio serbo, Milosevic ya no causaría problemas y, al delegar su sentencia al extranjero, la oposición evitaba ensuciarse las manos.
La Corte Penal Internacional, el organismo preeminente para juzgar los crímenes de guerra, ha levantado cargos contra 40 personas. Todas son provenientes de África. Muchos son líderes o rebeldes que perdieron una guerra o una lucha de poder. Muchos, como Milosevic, fueron remitidos ahí por los actores que los depusieron.
Si bien las sentencias de la CPI se consideran creíbles, a veces se perciben como dadas en automático conforme el resultado de una guerra civil o una lucha de poder, puesto que ayuda a los vencedores a desterrar a sus opositores a prisiones lejanas.
El alcance de dichos tribunales y cortes a menudo se limita a los países en donde se les pidió investigar. Las cortes tienen acceso a Ruanda, Bosnia y Camboya porque los gobiernos de esos países así lo quisieron.
En 2010, la CPI abrió una investigación por la violencia electoral que quitó la vida a más de 1000 personas en Kenia y más tarde nombró al político Uhuru Kenyatta y a otros como sospechosos de instigación. Pero abandonó el caso luego de que Kenyatta se convirtió en el presidente del país, alegando que no tenía modo de proceder. Incluso antes de que el caso fuera retirado, Kenyatta viajó a La Haya para comparecer ante la corte que lo investigaba y desestimó a la CPI como “un juguete de las potencias imperiales en decadencia”.
¿Hacer honor a la justicia o al poder?
Las iniciativas para superar los obstáculos para castigar los crímenes de guerra han enfrentado dificultades.
Algunos de los que proponen abrir investigaciones sobre las atrocidades que se están cometiendo en Ucrania han argumentado que los altos dirigentes rusos podrían ser juzgados en ausencia.
Ese fue el caso del líder de muchos años de Sudán, Omar al Bashir, para quien la CPI emitió órdenes de aprehensión en 2009 y 2010 por crímenes de guerra. En la práctica, esto le prohibía a al Bashir visitar los países que se comprometieron a cumplir con la orden de detención.
Sin embargo, la prohibición de viajar —al igual que muchos dictámenes del derecho internacional— terminó supeditada a los caprichos de los gobiernos nacionales. Decenas de países que deseaban abrirle las puertas a al Bashir siguieron haciéndolo con toda libertad. Aquellos que le prohibieron la entrada ahora tenían una justificación legal para hacerlo, aunque muchos ya le habían impuesto sanciones que tenían el mismo efecto.
Las grandes potencias mundiales siempre se han resistido a la capacidad de los tribunales internacionales para hacerlas rendir cuentas, a ellas o a sus aliados, aunque sea de manera simbólica. Tanto Estados Unidos como Rusia, China y la India rechazan la jurisdicción de la CPI.
En 2002, a unos cuantos meses de la invasión a Afganistán liderada por Estados Unidos, el Congreso aprobó una ley que dictaba que Estados Unidos suspendería la asistencia humanitaria para cualquier país que no accediera a jamás remitir a un estadounidense a la corte.
En años recientes, los funcionarios de justicia internacional han buscado maneras de investigar a los gobiernos que siguen en el poder.
En 2016, la CPI abrió una investigación sobre los posibles crímenes de guerra cometidos durante la invasión rusa a Georgia en 2008. Ante la imposibilidad de acceder al territorio que sigue ocupado por los rusos, la investigación de la corte se ha visto limitada. Apenas el mes pasado, los fiscales solicitaron sus primeras órdenes de aprehensión y nombraron a tres individuos ubicados en el territorio dominado por Rusia. No se prevé que ninguno vaya a ser detenido.
En 2020, la CPI emprendió una investigación sobre la conducta estadounidense en Afganistán. En respuesta, el gobierno de Donald Trump impuso sanciones y prohibiciones de viaje contra funcionarios de la CPI, aunque el gobierno de Joe Biden las revocó.
El año pasado, la CPI anunció que, tras una década de cabildeo palestino, investigaría posibles crímenes de guerra cometidos en los territorios palestinos ocupados por Israel. Se espera que los funcionarios israelíes les prohíban la entrada a los investigadores.
Justicia simbólica
Para empezar, probar crímenes en ausencia, bajo los auspicios de un proceso legal independiente, puede ayudar a establecer lo sucedido.
Luego de que una aeronave comercial fue derribada en territorio ocupado por separatistas en Ucrania en 2014, una investigación internacional acusó como responsables a cuatro personas, tres vinculadas a la inteligencia rusa. Algunos expertos legales han llamado a adoptar un enfoque parecido en la guerra actual.
La prueba de responsabilidad, o la palabra de una corte internacional respetada, también puede servir como herramienta útil para la diplomacia. Zelenksi podría usar los cargos formulados internacionalmente para presionar a los gobiernos occidentales para que le brinden apoyo militar o para cabildear a los países que no intervienen, como India.
Casos así también pueden resultar reparadores para que las víctimas vean reconocido su sufrimiento.
La investigación de la CPI en Georgia recolectó los testimonios de 6000 testigos, la mayoría en comunidades que sentían que el mundo las había olvidado. También dio pie a la creación de un fondo, financiado por gobiernos extranjeros, que proporciona atención médica, orientación profesional y apoyo económico a las familias desplazadas por la guerra.
No obstante, con unos pocos cientos de miles de euros para repartir entre miles de víctimas y sin facultad para castigar a los responsables rusos, esto dista mucho de ser la visión de justicia que evocan las referencias a los Juicios de Núremberg que Zelenski ha planteado como un modelo a seguir.
“Hemos oído hablar sobre la CPI”, declaró Tina Nebieridze, una sobreviviente de 73 años de la invasión rusa a Georgia, a Justice Info, un sitio de desarrollo con sede en Suiza, el año pasado.
“Se han estado riendo de nosotros durante 12 años, tanto el gobierno como los demás en Estrasburgo o La Haya”, afirmó Nebieridze. Tras haber sido trasladada a un edificio de apartamentos en pésimo estado lejos de su hogar y haber vivido más de una década bajo la ocupación rusa, se mostró indiferente ante las promesas de ayuda futura. “Ya no tengo ninguna esperanza de que se haga justicia”.
Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_Fisher • Facebook
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L'Humanité
Télévision. « Tous les combats de Marilyn intéressent les féministes d’aujourd’hui »
ActuElle avait 36 ans quand elle est morte, en 1962, mais soulève encore les passions. Qui était Norma Jeane Baker ? Loin des thèses complotistes sur sa mort, un documentaire rappelle ses incessants combats et lui rend sa voix propre, d’une troublante modernité. Entretien avec Céline Chassé, qui a cosigné avec Raphaëlle Baillot un film décoiffant.
Caroline ConstantMarylin est morte depuis soixante ans. On a le sentiment que tout a été écrit sur elle. Et pourtant, vous dites que la focale est totalement biaisée sur notre façon de la voir, simplement en victime…
Sa personnalité propre a été phagocytée par ce côté victime du patriarcat, des studios, des hommes. Nous nous sommes donc concentrées sur ses tentatives pour prendre le contrôle sur sa vie. Et nous avons récupéré une somme d’informations colossale, comme cette interview sur les agressions sexuelles à Hollywood, très peu connue, qui est un pré-#BalanceTonPorc, dans la revue « Weekly Entertainment ». Nous n’avons même pas pu intégrer dans nos 90 minutes de film tout ce que nous avons recueilli. C’est dire à quel point ses combats ne sont pas un détail de sa vie.
On a le sentiment que sa voix a été complètement étouffée…
Olivier Steiner le raconte dans le film : elle n’a cessé de fuir et de se créer des pièges en fuyant. Elle a fui son enfance à la Dickens, en se créant ce personnage flamboyant. Une fois dans ce corps, c’était une victoire, mais elle a été cataloguée comme « la blonde idiote ». Après, elle n’a cessé de fuir ce personnage. Mais, autant sortir d’une enfance à la Dickens flatte le côté américain, autant sortir de ce personnage pulpeux et hyperattractif pour devenir une intellectuelle, ça allait un peu loin pour la société d’alors. Elle a essayé, mais on ne lui a pas donné du tout la parole, on ne lui a pas laissé l’occasion de tourner dans les films auxquels elle aurait pu prétendre… Et pourtant, elle a fini par remporter une victoire.
Sur la fin de sa vie, alors qu’elle était partie à New York et qu’elle avait monté sa propre société de production, la Fox a voulu la rattraper. Elle a alors négocié son contrat, sans lâcher, pendant plusieurs années, pour obtenir un salaire revu largement à la hausse, et le choix de ses réalisateurs. Elle avait même fourni une liste d’une dizaine de réalisateurs à la Fox, les meilleurs des années 1950-1960. Elle n’était pas idiote, elle savait avec qui elle voulait tourner. Elle avait obtenu un droit de regard sur les scénarios, le montage… La Fox a fini par accepter. Et elle meurt.
Vous montrez qu’elle a pu jouer de son enfance difficile, aussi…
Marilyn est une énorme menteuse. Elle crée de la communication et du storytelling, avant l’heure. Elle est son propre conseiller en communication. Elle a par exemple assumé d’avoir posé pour un calendrier un peu osé pour payer son loyer. Mais elle a romancé tout le reste. Son enfance a été tellement glauque qu’elle l’a arrangée à sa façon. Par exemple, elle a longtemps dit qu’elle était orpheline. Parce qu’une mère folle, ce qui est la réalité, c’est moins glamour. Ce qui provoquera un autre scandale quand on découvrira que sa mère n’est pas morte. Elle écrit donc son personnage, mais à un moment donné perd pied entre ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas.
Dans votre film, vous racontez qu’à Arthur Miller, qui lui demande ce qu’elle regarde dans le miroir, elle répond : « Je la regarde. » On y voit l’effort et le travail pour que Marilyn devienne la seconde peau de Norma Jeane…
Elle se faisait ôter la racine des cheveux, pour avoir un arrondi autour du visage, elle se mettait une sorte de vaseline sur la peau, qui favorisait la poussée d’un petit duvet, pour accrocher la lumière, mélangeait cinq rouges à lèvres pour avoir la bonne teinte… Marilyn est une construction, et c’est un travail de dingue, qui a pris des années. Une de nos intervenantes, Anne Plantagenet, parle des retards légendaires de Marilyn. Ce maquillage impressionnant est en partie en cause. Mais il y a aussi la façon dont elle entre dans la peau de Marilyn. Au fil des années, c’est devenu de plus en plus difficile, lui créait des angoisses, du trac. D’où les médicaments, avec lesquels elle entretenait un rapport particulier. Il n’y a ni complot ni mystère dans sa mort… c’est un accident.
Le dessinateur Luz évoque cette scène dans les « Misfits », son dernier film, où elle crie avec une rage incroyable, et où on ne la voit pas : elle est filmée de loin au fond d’un champ.
Et c’est tout à fait représentatif de la vie et du traitement de Marilyn par Hollywood. Crie si tu veux, mais on ne t’entend pas. Ses hésitations, oui, ses fous rires, idem, mais pas sa colère.
D’où vient la fascination de Céline Sciamma et Leïla Slimani pour Marilyn ?
Leïla Slimani dit que Marilyn, c’est du proto-féminisme : elle vivait dans une époque où le féminisme n’existait pas. Mais tous ses combats intéressent les féministes d’aujourd’hui.
Marilyn était selon vous une femme de lettres et de combats…
Et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle est hyper-populaire chez les hommes comme chez les femmes. Si elle s’était contentée d’être une femme super-jolie et super-charmante, elle ne ferait pas encore le buzz, soixante ans après sa mort, de manière aussi universelle. On sent qu’il y a un truc beaucoup plus lourd sous le personnage de Marilyn. Ses écrits, « Fragments », ont été publiés en 2012. Et ils sont la preuve noir sur blanc qu’elle pensait, sur plein de sujets, qu’elle avait des objectifs dans la vie, elle était poète, lettrée.
Vous montrez qu’elle a eu toute sa vie des engagements forts, à une époque où être antiraciste aux États-Unis était très mal vu…
Complètement. On ne l’a pas mis dans le film, mais, au début de leur mariage, Arthur Miller s’est retrouvé en procès pour « activités antiaméricaines », sous la commission McCarthy. Il existe des archives où on voit Marilyn sortir de sa maison avec Arthur Miller, et utiliser sa notoriété immense pour défendre son mari, qui est dans une situation compliquée. Sa notoriété la protège. Enfin, on peut aussi parler de la fameuse séquence de l’anniversaire de Kennedy. On montre toujours le passage sur le « happy birthday mister presi- dent », où elle est un peu éméchée, très sexy. On oublie de montrer la séquence qui suit, un discours très politique et très engagé. Si cela avait été Marlon Brando, on aurait retenu le discours.
Derrière l’icône, la pionnière
C’est un moment, très fugace : Marilyn Monroe est avec des soldats de la Légion étrangère. Elle ne sait pas que la caméra tourne déjà. Quand elle en prend conscience, elle devient Marilyn. Le regard, la posture, tout change en elle. Cet instant montre à quel point l’icône Marilyn est une construction, sa construction. Alors que l’actrice est morte depuis soixante ans, en août 1962, Raphaëlle Baillot et Céline Chassé lui redonnent sa combativité. Celle d’une femme qui n’a pas été simplement une victime. Mais qui s’est battue pour devenir ce qu’elle a été. Celle qui bien avant MeToo, a dénoncé les agressions sexuelles à Hollywood. Celle qui a pris la défense d’Ella Fitzgerald, à une époque où la ségrégation raciale régnait aux États-Unis. Celle qui s’est battue contre les studios, pour avoir des rôles à sa mesure, qui a même créé sa propre société de production. Celle qui lisait, écrivait, suivait des cours à l’Actors Studio en bluffant tous les présents. Des témoignages d’artistes, notamment la réalisatrice Céline Sciamma, l’écrivaine Leila Slimani, le metteur en scène Olivier Steiner et l’actrice Isabelle Adjani, parlent d’elle avec des mots beaux et justes. Ce film rend à Marilyn une voix, sa voix.
Le Doc stupéfiant : Marilyn, femme d’aujourd’hui Documentaire / France 5 / Lundi 18 avril / 21 heures
marilyn monroedocumentairefrance 5 France24 - World
Artist Matthew Eguavoen addresses mental health and social pressure
Issued on: 14/04/2022 - 22:37
Georja Calvin-Smith
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We hear from up-and-coming artist Matthew Eguavoen, whose work translates complex, contemporary African experiences into vibrant and challenging portraits. But first, Ethiopian researchers are hoping that a local staple known as false banana could have some real benefits for food security. Enset is little known outside of the country but is nutritious and drought resistant. Also, nine ancient Libyan artefacts have been returned home after having been looted during 21st century conflicts and smuggled out to the US.
L'Humanité
Le Classico bouge encore
ActuLe Paris Saint-Germain, leader de la Ligue 1, reçoit son dauphin, Marseille, dimanche 17 avril en clôture de la 32e journée. Une rencontre qui, en cette fin de saison, suscite plus d’intérêt que les années précédentes.
Nicolas GuillerminIl n’en avait plus que le nom. Pour la première fois depuis plusieurs années, le classico entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique de Marseille, qui s’affrontent ce dimanche 17 avril au Parc des Princes (Prime Video, 20h45) revêt un peu d’intérêt. Bien sûr, ce n’est pas le match de l’année mais cette rencontre qui clôt la 32 e journée de Ligue 1 entre le leader parisien et son dauphin s’annonce moins déséquilibrée que les précédentes et pourrait déboucher sur une rencontre de qualité.
Certes, douze points séparent les deux formations mais, à huit journées du terme de la saison, les enjeux ne sont pas les mêmes qu’au match aller où les deux équipes s’étaient neutralisées (0-0). En cas de succès, le PSG s’approchera de son 10e titre national, qu’il pourrait s’adjuger dès mercredi 20 avril à Angers en cas de résultats favorables. Pour les Marseillais, une victoire en terre parisienne (la dernière remonte à septembre 2020, les Phocéens étaient repartis avec un succès 0-1) sera un pas supplémentaire pour conserver la 2 e place, directement qualificative pour la Ligue des champions.
Qualifié pour les demi-finales de l’Europa Ligue Conférence après l’avoir emporté en Grèce, jeudi soir, sur la pelouse du PAOK Salonique (0-1), l’OM est dans une phase ascendante avec une série en cours de huit victoires consécutives. Il faut remonter sous l’ère Marcelo Bielsa en 2014, pour retrouver une pareille réussite des Marseillais. Si son équipe revenait de la capitale avec un 9 e succès consécutif, Jorge Sampaoli ferait mieux que son mentor et compatriote argentin. Les Olympiens, emmenés par Dimitri Payet, au sommet de sa forme et qui n’a pas abandonné l’idée de revenir en équipe de France, traversent une belle période et aimeraient bien continuer. « C’est le match phare du championnat. On affronte une équipe qui a beaucoup de joueurs talentueux. Notre objectif, c’est de ramener des points a souligné le Turc Cengiz Ünder dans un entretien au quotidien La Provence. Nous sommes en forme, nous ne sommes pas complexés. Nous irons là-bas pour jouer et garder la 2e place. »
Côté parisien, ce match n’a pas la saveur d’une joute en Ligue des champions, mais depuis leur piteuse élimination en 8e finale face au Real Madrid, Kylian Mbappé et ses coéquipiers sont dans une opération rachat auprès des supporters pour tenter de redorer leur blason, comme en témoigne leurs deux dernières larges victoires contre Lorient (5-1) et Clermont (1-6). Le classico n’a plus le même intérêt qu’il y a quelques années aux yeux des Parisiens, étant donné la différence de budgets (620 millions d’euros pour Paris contre 250 millions pour Marseille), mais une défaite à domicile, où le PSG est invaincu cette saison, qui plus est contre l’ennemi héréditaire, serait très mal vécu par les fans qui n’ont toujours pardonné aux stars parisiennes leur éviction de la C1.
L’ambiance en tribunes sera-t-elle à la hauteur de l’événement ? L’interrogation est de mise. Les supporters marseillais sont interdits de déplacements, comme leurs homologues de la capitale l’avaient été au match aller, et le Collectif Ultras Parisien a décidé de faire vœux de silence depuis le match contre Lorient. Le CUP, plus important groupe de supporters du Parc, reproche à la direction du PSG sont virage commercial. « Nous avons clairement et fermement exposé au club notre vision et nos demandes visant à enfin placer non plus le marketing, mais le sportif au centre du projet », a tweeté le collectif qui attend des « actes concrets » et a confirmé jeudi son boycott.
Face à cette grève des encouragements, qui n’est pas une première sous l’ère qatarie, le staff parisien espère que les supporters vont changer d’avis. A l’image de l’entraîneur argentin Mauricio Pochettino : « Face à l’OM, ce n’est pas un match de plus, c’est une rencontre spéciale. Les supporters ont le droit de manifester, on est en démocratie, mais on espère qu’ils seront avec nous et laisseront de côté leur déception et leur rage pour démontrer au monde entier une image forte du club. » Un match qui s’emballe avec un festival de Messi, Neymar et Mbappé pourrait-il amener les Ultras parisiens à rompre leur silence ? Rien ne permet de le dire. En revanche, un revers cuisant face aux Marseillais déclencherait, à coup sûr, des rafales de huées et de sifflets…
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Dam busters: Tearing down concrete walls to save Atlantic salmon
Issued on: 15/04/2022 - 12:54
Valérie DEKIMPE
Since the 20th century, European rivers have been dammed and diverted for the sake of generating renewable energy. But the concrete walls have left an indelible mark, upending entire ecosystems. Migratory fish species in particular are paying the price. Atlantic salmon can no longer find they way back to their home streams to spawn, pushing the species to the brink of extinction. Should dams be torn down in the name of biodiversity? We take a closer look in this edition of Down to Earth.
In France’s western Normandy region, the Selune River flows into the famed Mont-Saint-Michel bay. This is where Jean-Marc Roussel and his team of scientists are carrying out a series of experiments to check the river's vital signs.
"We're like river doctors," he explains.
In 2019, a 35-metre-tall dam was removed from the Selune, while the demolition of a second dam is also underway. It’s the largest dam removal project of its kind in Europe, and a unique opportunity to investigate what happens once nature has reclaimed its territory.
The team of scientists from France’s National Institute for Agricultural Research (INRAE) capture migratory fish and insects to count them, measure them and find out how quickly ecosystems are being restored.
The results have exceeded their expectations.
"The way the river has been reborn is such an important message, a message of hope," says Roussel. "Just when you think that everything is going wrong with the environment, sometimes you can get a sign, a concrete example of nature reclaiming its territory. And I think that’s really comforting."
Nearly half a million obsolete dams in Europe
Are dams really worth it? And what happens once they’re no longer in use?
Roberto Epple has been grappling with those questions for more than a decade. As president and founder of the non-profit European Rivers Network, he is a fervent advocate of free-flowing rivers.
He takes us to one of the many dams that have been abandoned in Europe. The Chavanon dam was built more a century ago but never completed and has been obstructing the river ever since. There could be more than 500,000 dams like this one, says Epple – obsolete and forgotten.
At the time they were built, their end of life was never factored in. But now, energy producers are having to rethink how the massive structures fit into the landscape.
Dams, made to measure
Can hydropower production ever be compatible with healthy ecosystems? In central France, on the Allier River, one dam has had a major facelift. The Poutes dam was once almost 20 metres high. Now it’s less than 7 metres tall and a large part of the concrete structure has been taken apart. Two main gates have also been installed. Opening them allows the river to follow its natural course during the salmon migration season. Production is now completely shut down twice a year. Overall, the plant has been running at 85 percent capacity.
A last-ditch effort to save an iconic species
Redesigning dams only solves part of the problem. It will take more than that to save the Atlantic salmon. That's why France’s Wild Salmon Conservancy, also located on the Allier River, has been overseeing a reproduction programme spanning several years. The fish are captured, bred in conditions nearly identical to their natural habitat and released back into the wild.
Céline Bérard, the centre’s director, is hopeful that the work done at the Poutes dam will bear fruit. In the meantime, the situation remains critical.
"They’re really holding on by a thread," she says.
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Guerra Rusia-Ucrania
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Los errores rusos en Chernóbil: ‘Vinieron e hicieron lo que quisieron’
A pesar de las advertencias de los técnicos de la estación nuclear, las tropas rusas estuvieron en la zona de exclusión donde la radiación, bajo la tierra, sigue siendo peligrosa.
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Por Andrew E. Kramer
Photographs by Ivor Prickett
CHERNÓBIL, Ucrania — La zona de exclusión de Chernóbil, uno de los lugares más tóxicos de la Tierra, tal vez no fue la mejor elección como punto de partida para un ataque contra Kiev, la capital ucraniana. Pero pareciera que eso no molestó a los generales rusos que ocuparon ese lugar durante las primeras fases de la guerra.
“Les dijimos que no lo hicieran, que era peligroso, pero no nos hicieron caso”, comentó en una entrevista Valeriy Simyonov, ingeniero jefe de seguridad de las instalaciones nucleares de Chernóbil.
Al parecer, los soldados rusos no se dejaron amedrentar por las preocupaciones de seguridad y recorrieron el terreno con excavadoras y tanques y cavaron trincheras y búnkeres, exponiéndose a dosis de radiación que podrían ser perjudiciales por las sustancias que permanecen bajo la superficie.
En una visita a la estación nuclear liberada hace poco, donde sucedió el peor desastre nuclear del mundo en 1986, mientras el viento levantaba remolinos de polvo a lo largo de las carreteras, las escenas de indiferencia por la seguridad podían verse por doquier, aunque los funcionarios nucleares ucranianos afirman que la ocupación militar rusa durante un mes no provocó ninguna fuga importante de radiación.
En uno de los lugares donde se abrieron extensas zanjas, a unos cientos de metros de la ciudad de Chernóbil, el ejército ruso había excavado un complejo laberinto de pasarelas y búnkeres en el subsuelo. Cerca de allí estaba abandonado un vehículo blindado de transporte de personal.
Según parece, los soldados acamparon durante semanas en el bosque radiactivo. Aunque los expertos internacionales en seguridad nuclear dicen que no han confirmado ningún caso de enfermedad por radiación entre los soldados, resulta común que los cánceres y otros problemas de salud asociados a la exposición a la radiación no se desarrollen sino hasta que han transcurrido varias décadas.
Simyonov comentó que los militares rusos enviaron oficiales de una unidad nuclear, biológica y química, así como expertos de Rosatom, la empresa estatal rusa de energía nuclear, para consultar a los científicos ucranianos.
Pero señaló que los expertos nucleares rusos parecían tener poca influencia sobre los comandantes del Ejército. Los militares parecían más preocupados por planificar el asalto a Kiev y, luego de que eso fracasó, utilizaron Chernóbil como vía de escape para que sus maltrechas tropas se dirigieran a Bielorrusia.
“Vinieron e hicieron lo que quisieron” en la zona que rodea la central, afirmó Simyonov. A pesar de los esfuerzos de él y de otros ingenieros y técnicos nucleares ucranianos que a finales de marzo permanecieron en el emplazamiento durante la ocupación, trabajando las 24 horas del día y sin poder salir salvo para los cambios de turno, el atrincheramiento continuó.
Los movimientos de tierra no fueron el único caso de imprudencia en el tratamiento de un sitio tan tóxico que todavía tiene el potencial de propagar la radiación más allá de las fronteras de Ucrania.
En una acción particularmente imprudente, un soldado ruso de una unidad de protección química, biológica y nuclear recogió una fuente de cobalto-60 en uno de los almacenes de residuos con las manos desnudas, exponiéndose a tanta radiación en pocos segundos que se salió de las escalas de un contador Geiger, señaló Simyonov. No se sabe qué le ocurrió al hombre.
Simyonov comenta que el momento más preocupante se produjo a mediados de marzo, cuando se interrumpió el suministro eléctrico en la piscina de refrigeración que almacena las barras usadas de combustible nuclear, que contienen muchas más sustancias radiactivas que las que se dispersaron en la catástrofe de 1986. Esto hizo que los ucranianos temieran que se produjera un incendio en caso de que el agua que refrigera las barras de combustible hirviera, exponiéndolas al aire, aunque los expertos descartaron esa posibilidad. “Están haciendo hincapié en los peores escenarios, que son posibles pero no necesariamente plausibles”, explicó Edwin Lyman, experto en reactores de la Unión de Científicos Preocupados.
Según los expertos, el mayor riesgo de un corte de electricidad prolongado es que el hidrógeno generado por el combustible usado se acumule y explote. Bruno Chareyron, director del laboratorio del CRIIRAD, un grupo francés que vigila los riesgos de la radiación, citó un estudio de 2008 sobre las instalaciones de Chernóbil que sugería que esto podría ocurrir en unos 15 días.
Sin embargo, al final se restauró la electricidad en la planta, lo que disipó cualquier temor.
La marcha hacia Kiev, en la orilla occidental del río Dniéper, comenzó y terminó en Chernóbil para las 31.º y 36.º Infanterías de Armas Combinadas del Ejército ruso, que viajaron con un auxiliar de fuerzas especiales y combatientes de origen checheno.
La formación entró en Ucrania el 24 de febrero, luchó durante casi todo un mes en los suburbios de Kiev y luego se retiró. Dejó a su paso vehículos blindados incinerados, sus propios muertos de guerra, destrucción generalizada y pruebas de abusos de los derechos humanos, incluidos cientos de cadáveres de civiles en las calles de la ciudad de Bucha.
Mientras se retiraban de Chernóbil, las tropas rusas dinamitaron un puente en la zona de exclusión y colocaron un denso laberinto de minas antipersonales, alambres que activan las minas y trampas explosivas alrededor de la central abandonada. En la última semana, dos soldados ucranianos pisaron minas, según la agencia gubernamental ucraniana que gestiona el lugar.
En lo que es visto como una extraña señal de las desventuras de la unidad, los militares ucranianos encontraron aparatos y artículos electrónicos desechados en las carreteras de la zona de Chernóbil. Al parecer, fueron saqueados de las ciudades del interior de Ucrania y desechados por razones desconocidas durante la retirada final. Los periodistas encontraron una lavadora en el arcén de una carretera a las afueras de la ciudad de Chernóbil.
Los empleados de la agencia que gestiona la zona de exclusión con sede en Chernóbil sufrieron bajo la ocupación rusa, pero nada que se acerque a la barbarie infligida por los soldados rusos contra los civiles de Bucha y otros pueblos de los alrededores de Kiev.
Los rusos llegaron en columnas que parecían interminables el primer día de la guerra, dijo Natasha Siloshenko, de 45 años, cocinera de una cafetería que atiende a los trabajadores de la central nuclear. Ella observó, con recelo, desde una calle lateral.
“Había un mar de vehículos”, dijo. “Llegaron en oleadas que atravesaron la zona, conduciendo a toda velocidad hacia Kiev”.
Por lo que pudo comprobar, apenas hubo combates en esa región. Las columnas blindadas se limitaron a pasar.
Durante la ocupación, los soldados rusos registraron los apartamentos de los técnicos e ingenieros nucleares, los bomberos y el personal de apoyo de la ciudad de Chernóbil. “Se llevaron objetos de valor” de los apartamentos, dijo, pero hubo poca violencia.
Los trabajadores trataron de advertir a los rusos sobre los riesgos de la radiación, pero eso sirvió de poco.
Después de 36 años, la radiación de fondo en la mayor parte de los 30 kilómetros de la Zona de Exclusión de la central nuclear plantea escasos riesgos y es más o menos equivalente a un vuelo de avión a gran altura. Pero en los lugares críticos invisibles —algunos de los cuales cubren media o una hectárea, y otros solo unos pocos metros cuadrados— la radiación puede elevarse a miles de veces los niveles ambientales normales.
Si un soldado estuviese en un punto así estaría expuesto durante cada hora a lo que los expertos consideran que es el límite de seguridad anual, dijo Chareyron, el experto nuclear. Los isótopos más peligrosos del suelo son el cesio 137, el estroncio 90 y varios isótopos de plutonio. Pasar días o semanas en estas zonas conlleva un alto riesgo de provocar cáncer, dijo.
En toda la zona, las partículas radiactivas se han asentado en el suelo a una profundidad entre un par de centímetros o hasta 30 centímetros. Suponen una pequeña amenaza si se dejan bajo tierra, donde su duración casi no generaría peligro durante décadas o cientos de años.
Hasta antes de la invasión rusa, la principal amenaza que planteaba la contaminación de esta zona era que fuera absorbida por los musgos y los árboles que pueden arder en los incendios forestales, propagando las sustancias tóxicas en el humo o a través de los pájaros que se alimentan de insectos radiactivos que viven en el suelo.
Siloshenko recuerda: “Les dijimos: ‘Esta es la zona, no pueden ir a ciertos lugares’. Pero nos ignoraron”.
En una posición atrincherada, las tropas rusas habían excavado un búnker desde el lado arenoso de un terraplén de la carretera y habían dejado montones de basura —envoltorios de comida, botas desechadas, una olla de cocina ennegrecida— que sugerían que habían vivido en el espacio subterráneo durante mucho tiempo.
Cerca de allí, una excavadora había raspado la capa superior del suelo para construir bermas para emplazamientos de artillería y media docena de trincheras.
El bosque de los alrededores se había quemado recientemente, lo que sugiere que un incendio había barrido la zona durante la ocupación rusa, añadiendo humo radiactivo a la exposición de los soldados rusos, junto con el polvo del suelo removido.
El director general del Organismo Internacional de Energía Atómica, Rafael Mariano Grossi, emitió un comunicado el jueves en el que afirmaba que ese organismo no había podido confirmar los informes sobre soldados rusos enfermos por la radiación en la zona ni realizar una evaluación independiente de los niveles de radiación en el lugar. Los sensores de radiación automatizados de la agencia en Chernóbil han estado inoperativos durante más de un mes, dijo.
Los monitores de radiación del gobierno ucraniano dejaron de funcionar el primer día de la guerra, dijo Kateryna Pavlova, portavoz de la Agencia Ucraniana de Gestión de la Zona de Chernóbil. Las lecturas de los satélites, dijo, mostraron una radiación ligeramente elevada en algunas áreas después de la ocupación rusa.
Los vehículos blindados que circulan con orugas, en vez de ruedas, representan el principal riesgo para la seguridad de la radiación en una zona más amplia, ya que revuelven el suelo radiactivo y lo esparcen en zonas de Bielorrusia y Rusia mientras se retiran, dijo Pavlova. “La próxima persona que venga puede contaminarse”, dijo.
Aunque el corte de electricidad de cinco días no provocó ninguna catástrofe, siguió siendo un motivo de enorme ansiedad entre los operarios de la central, dijo Sergei Makluk, un supervisor que fue entrevistado en la estación nuclear el jueves por la noche.
Los generadores de reserva que entraron en funcionamiento requieren unos 18.000 galones de diésel al día. En los primeros días, los funcionarios rusos aseguraron a los empleados de la central que tendrían suficiente combustible, extraído de los suministros que se transportaban en camiones para los vehículos blindados en los combates en los suburbios de Kiev, dijo Makluk. Pero al quinto día, con los bien documentados problemas logísticos de los militares, los oficiales dijeron que ya no suministrarían el diésel.
“Dijeron: ‘No hay suficiente combustible para el frente’”, y que, en su lugar, había que utilizar un cable de alimentación que conducía a Bielorrusia para extraer electricidad de la red bielorrusa con el fin de enfriar la piscina de residuos.
Simyonov, ingeniero jefe de seguridad, calificó la amenaza de interrumpir el suministro de diésel para los generadores como un “chantaje” para obligar a las autoridades de Bielorrusia a resolver el problema. Como sea que haya sucedido, la electricidad se restableció a tiempo y el combustible nuclear nunca estuvo a punto de sobrecalentarse.
En definitiva, la excavación de zanjas y otras actividades dudosas supusieron un riesgo mucho menor que la piscina de residuos, y sobre todo para los propios soldados rusos, dijo Simyonov. Luego añadió con ironía: “Los invitamos a volver a cavar más trincheras aquí, si quieren”.
William J. Broad colaboró con este reportaje desde Nueva York.
Andrew E. Kramer es un reportero que cubre los países de la antigua Unión Soviética. Formó parte de un equipo que ganó el Pulitzer en 2017 en la categoría de Reportajes internacionales por una serie sobre la proyección encubierta del poder de Rusia. @AndrewKramerNYT
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Valeurs Actuelles
Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”
La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.
Une inflation de 5 à 8 %
Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. »
Vers des pénuries de poulets et d’œufs ?
Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du Parisien. Dans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. »
Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. »
L'Humanité
Santé. La sédentarité des jeunes, «une bombe à retardement»
EntretienDeux années de pandémie ont aggravé le manque d’activité physique des Français. François Carré, cardiologue au service de médecine du sport du CHU de Rennes et professeur en physiologie cardio-vasculaire à l’université de Rennes-I, alerte sur une menace sanitaire élevée et appelle à la mobilisation de tous, notamment des pouvoirs publics. Entretien.
Etienne BonamyDe récentes études sur les carences d’activité physique des Français pointent l’augmentation de la sédentarité comme un danger pour la jeunesse. La situation s’est-elle autant dégradée ?
En novembre 2020, l’Anses (1) a lancé l’alerte : elle dénonçait un risque sanitaire très important chez 50 % des enfants, car ils étaient 4 h 30 par jour devant les écrans, avec moins de 20 minutes d’activité physique quotidienne. Ces données étant déclaratives de la part des enfants ou de leurs parents, il y a donc le risque que la situation réelle soit pire.
Vous êtes donc encore plus alarmiste aujourd’hui ?
C’est une évidence, les Français ne bougent pas assez. L’activité doit être quotidienne. Je ne parle pas de signal d’alarme mais de bombe à retardement pour nos enfants. Les professeurs d’EPS nous disent d’ailleurs que les capacités physiques des enfants ont baissé, on parle là de leur capital santé pour la vie. Nous n’arrivons pas à convaincre les gens que ça va mal se finir pour nos gamins et la société. En novembre 2020, une publication du centre de mort subite de l’hôpital Georges-Pompidou (à Paris – NDLR) a regardé la première cause d’arrêt cardiaque chez les Franciliens de moins de 30 ans. C’est l’infarctus du myocarde. Quand j’étais jeune médecin, c’était à 45 ans qu’on faisait l’infarctus, pas à 30 ans.
Vous voulez faire de l’activité physique une cause nationale. Comment mobiliser autour de cette idée ?
Aujourd’hui c’est impossible à réaliser, car on ne nous entend pas. J’ai l’impression que l’on est comme face au réchauffement climatique il y a dix ou quinze ans. Nous sommes un pays qui ne croit pas à l’activité physique, la France n’est pas un pays sportif. Pour beaucoup, c’est du temps perdu, du loisir. En France, vous passez pour une personne dilettante si vous allez faire du sport.
Qui ne vous entend pas ? Qui n’y croit pas ?
En premier les pouvoirs publics, et ça ne date pas de maintenant. Dans la campagne présidentielle, je n’ai pas entendu une fois chez les candidats le mot prévention en matière de santé. Je le dis clairement : nous n’avons pas un ministère de la Santé, mais un ministère de la Maladie. Ce n’est pas pareil. La principale préoccupation, c’est d’avoir les médicaments les moins chers possible. Est-ce qu’on ne pourrait pas penser qu’on peut avoir moins de malades ? Quand je dis à des confrères qu’on peut avoir moins d’insuffisants cardiaques grâce à l’activité physique, on me rit au nez. Si les gens bougent plus, font attention à leur santé, il y aura moins de malades. C’est prouvé. Quand j’explique à l’éducation nationale que les enfants qui font plus d’activité physique ont de meilleurs résultats scolaires, une meilleure mémoire, sont plus calmes à l’école, peu importe, ils ne changent rien.
Le ministère de l’Éducation nationale a néanmoins instauré fin 2020 les 30 minutes d’activité physique en début de journée dans les écoles primaires. Pas suffisant ?
Oui, c’est bien, mais ça m’a fait un peu sourire, au départ ce n’était même pas obligatoire. Enfin, on reconnaît que le fait de bouger améliore nos fonctions cognitives, c’était complètement oublié par l’éducation nationale. L’éducation physique reste la variable d’ajustement dans les programmes.
L’instauration du Pass’Sport a encouragé le retour à la pratique sportive…
Le Pass’Sport, c’est très bien, mais nous on ne se bat pas pour le sport, mais pour que chaque jour les enfants fassent de l’activité physique. Si vous vous lavez les dents sept fois le dimanche, ce n’est pas comme si vous vous les laviez tous les jours. Si je bouge le mercredi ou le samedi, ou les deux jours, ça ne remplace pas les jours où je ne fais rien.
Les fédérations et les professionnels des métiers du sport (3) se sont manifestés pour accompagner cette pratique sportive. Cela va dans le bon sens, non ?
Eux sont prêts, effectivement. Les fédérations se sont ouvertes au sport santé, ce qui leur a aussi apporté des licenciés au moment où beaucoup ne s’inscrivent plus en compétition. Nous travaillons avec les clubs et les salles pour qu’ils reçoivent du monde en journée avec un accompagnement spécialisé. Chez nous, l’espérance de vie en bonne santé, c’est 64 ans depuis quinze ans. Ça ne bouge pas. Quand les médias évoquent l’espérance de vie qui gagne deux mois par an (85,3 ans pour les femmes, 79,2 ans pour les hommes, selon le ministère de la Santé – NDLR), c’est l’espérance de vie… en fauteuil roulant. Il faut le dire.
L’attraction des JO à Paris en 2024 portait l’idée d’un changement pour mettre plus de sport dans la vie des Français.
Les JO et la retombée des médailles et des champions, cela provoque toujours un engouement et des milliers de jeunes rejoignent alors des clubs et des compétitions. Mais moi, je parle de millions de personnes qui doivent changer leur comportement. Les Américains gagnent beaucoup de médailles olympiques et c’est le pays où il y a le plus d’obèses.
- (1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. L’étude précisait que 66 % des jeunes interrogés de 11 à 17 ans ne faisaient pas assez d’activité physique. (2) Union Sport et Cycle (Union des entreprises de la filière du sport, des loisirs, du cycle et de la mobilité active).
sport France24 - Monde
Sénégal : l'huître de mangrove, une perle à cultiver
Publié le : 15/04/2022 - 17:18Modifié le : 15/04/2022 - 19:09
Laura MOUSSET
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Au Sénégal, les mangroves constituent le principal habitat des huîtres. La culture de ce mollusque reste un potentiel inexploité dans ce pays qui rêve pourtant d'une ostréiculture moderne, productive et durable. Pour l'instant, l’activité est encore largement informelle et centrée sur la cueillette traditionnelle.
Valeurs Actuelles
“Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes
Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.
Plus de la moitié des voitures concernées
Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !
Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…
Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.
Too Fast, too Furious ?
Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».
Vers une tension sociale
Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »
Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.
Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »
Quelles solutions ?
Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.
D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.
Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…
Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…
Le retour en force des voitures de collection
L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?
La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.
Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.
Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !
L'Humanité
Le vélodrome, de l’enfer du Nord aux portes du paradis
ActuCyclisme Si les pavés sont le chemin de croix du peloton, l’anneau de Roubaix qui accueille les « survivants » de la reine des classiques est l’écrin qui magnifie leurs exploits, petits ou grands.
Deux moments sont gravés à jamais dans la mémoire de celui qui suit Paris-Roubaix (1). Le premier est ce départ de Compiègne, haut lieu de l’histoire de France. Chaque année, c’est un peu et toujours le même cérémonial. La revue des troupes qui vont s’élancer pour 250 kilomètres de course parsemés de 30 secteurs pavés (54,8 km) permet de capter sur chaque visage tant l’impatience d’en découdre que la crainte d’une journée en enfer. La plus grande des classiques, la plus dure et la plus injuste, récompense certes le plus fort mais ne pardonne pas aux malchanceux – crevaison, chute, fringale, etc.
Sur cette place pavée – avant-goût de ce qui attend les coursiers –, les vélos rutilent, les mécaniques chantent. Un jour comme un autre ? Pas tout à fait. 250 km plus loin, lorsque les forçats de ces sentes pavées de mauvaises intentions entrent enfin dans le vélodrome, lieu de l’arrivée et de l’apothéose pour le vainqueur, tout a changé, s’est transfiguré. Les visages sont crottés de boue s’il a plu, de poussière si le temps était au sec. Mais plus que les corps et les figures, ce sont les vélos qui nous content leur souffrance. Ils grincent, crient douleur, mais aussi le bonheur de retrouver un terrain à leur convenance. De ces routes chaotiques, ils peuvent s’aventurer et glisser sur un terrain lisse. Bienvenue au vélodrome de Roubaix – deuxième du nom car reconstruit en 1936 entre l’avenue Roger-Salengro et l’avenue du Parc-des-Sports – et son décorum d’un autre temps.
dramaturgie et cercle de béton
« C’est un endroit désuet, qui en fait son originalité. Plus une seule grande course d’un jour ne se termine dorénavant sur un vélodrome. Paris-Roubaix est la dernière à nous offrir un tel spectacle », explique Jean-Marie Leblanc, qui fut le directeur de ce monument mais aussi son sauveur.
En effet, de 1986 à 1988, pour des raisons de sponsoring, l’arrivée est déplacée avenue des Nations-Unies, là où se trouve le siège du roi de la vente par correspondance : la Redoute. Sponsor officiel, la société nordiste veut sa part du gâteau. À la clameur qui gronde et monte de la petite tribune du vétuste vélodrome en attendant le vainqueur, elle préfère les vivats étouffés d’un public aligné en rang d’oignons.
C’est Jean-Marie Leblanc, encore pour un temps à la rubrique cycliste de l’Équipe, qui sonne la révolte dans un billet bien torché. La reine des classiques amputée de son cercle de béton d’une longueur de 499,75 mètres perd de sa dramaturgie, explique le journaliste. Sa plume convainc les organisateurs. La piste est rénovée. Roubaix retrouve son cercle incurvé. Le reste appartient à l’histoire. Celle, par exemple, du Français Gilbert Duclos-Lassalle, qui, à treize reprises, se heurta à la victoire avant qu’en 1992 il ouvre enfin les portes du paradis : « Jean-Pierre Danguillaume, mon équipier chez Peugeot, m’avait dit pour ma première participation : “Tu as fait des belles courses, mais ici, c’est la plus grande. Si tu n’es pas à l’heure, la porte du vélodrome sera fermée…” »
Un doublé en 1992 et 1993 va faire de « Gibus » une légende et du vélodrome ce lieu définitivement mythique où les frissons vous gagnent quand ces Flandriens de naissance ou de cœur entrent en piste. « En tant que directeur de la course, lorsque je suivais les coureurs, je demandais à mon chauffeur de me lâcher au plus vite pour me précipiter au centre de la piste, sur la pelouse du vélodrome, et admirer l’arrivée », se souvient Jean-Marie Leblanc.
Mais qui se souvient aussi des douches, ces appendices de la piste situés à une centaine de mètres ? Elles étaient l’ultime passage obligé avant de repartir vers d’autres aventures cyclistes. Tout en se lavant des scories d’une journée pas comme les autres, chaque coureur y comptait les blessures dues aux chutes, râlait sur son nombre de crevaisons ou se félicitait d’une bonne performance. Fermées aujourd’hui, elles sont dorénavant un musée, où, sur presque une centaine de box, on peut lire le nom de tous les vainqueurs. Le vélodrome de Roubaix, mémoire de l’histoire de la reine des classiques, renaît donc chaque année au printemps pour nous offrir le plus merveilleux des spectacles vivants. Rendez-vous est donc pris ce dimanche 17 avril.
paris-roubaix France24 - World
French Greens face crisis after failed presidential bid
Issued on: 11/04/2022 - 17:28Modified: 11/04/2022 - 17:57
Valérie DEKIMPE
France's Greens party were facing a crisis on Monday after a deeply disappointing presidential election saw their candidate finish sixth and struggle to put climate change on the national agenda. The Covid-19 pandemic overshadowed the start of campaigning before Russia's invasion of Ukraine changed the dynamic completely, making foreign policy and the rocketing cost of living key issues for voters, as FRANCE 24's Environment Editor Valérie Dekimpe explains.
L'Humanité
« Les valeurs de l’olympisme sont le contraire de ce que véhicule l’extrême-droite »
EntretienEntretien Médaille d’or aux jeux Olympiques de Tokyo 2021, Allison Pineau est signataire, aux côtés d’une cinquantaine de sportives et sportifs français et d’anciens athlètes renommés, d’une tribune appelant à faire barrage à Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle.
Nicolas GuillerminChampionne olympique de handball aux Jeux de Tokyo l’été dernier avec l’équipe de France mais aussi médaille d’or aux championnats du monde (2017) et d’Europe (2018), Allison Pineau est l’une des joueuses les plus titrées de l’histoire du jeu à sept. Avec une cinquantaine d’athlètes comme Antoine Dupont (rugby), Eugénie Le Sommer (football), Tony Parker (basket) ou encore Jean Le Cam (voile), la demi-centre des Bleues (264 sélections, 673 buts) a signé une tribune, publiée le 13 avril dans le Parisien et sur le site de Franceinfo, appelant à faire barrage à l’extrême-droite en votant Emmanuel Macron.
Quelles sont les raisons qui vous ont amené à signer cette tribune ?
Les valeurs républicaines que véhicule le sport, tout simplement. Le sport, c’est la fraternité, le partage, l’universalité… Quand j’évoque le sport ou que j’en parle aux jeunes générations, il est impossible ne de pas y faire référence de même que c’est aussi une école de la vie. C’est pour toutes ces valeurs que j’ai tenu à signer cette tribune et à me mobiliser avec les autres sportifs.
Ces valeurs sont-elles en danger ?
Le sport, c’est le respect de l’autre, la mixité, l’inclusion pas la stigmatisation ou l’exclusion. Aujourd’hui des idées discriminantes, que je ne partage pas, se diffusent dans la société. On sent bien que notre République est ébranlée depuis déjà quelques années par l’extrême-droite qui ne ce cesse de gagner du terrain. Il faut absolument défendre les valeurs d’universalité et de tolérance en se mobilisant.
C’est-à-dire ?
Se mobiliser c’est commencer par aller voter. Il faut que les Français aillent aux urnes massivement et qu’ils ne croient pas que l’élection est déjà jouée comme il y a cinq ans, l’abstention pourrait avoir des conséquences graves. Chacun a le droit d’avoir ses propres idées et sa vision de la société mais aujourd’hui nous sommes en danger après ce premier tour. On sent bien que notre démocratie et notre République sont en péril.
La tribune met en avant les valeurs de l’olympisme que sont l’amitié, le respect, la mixité… Cette mixité est une force. On a tendance dans notre pays à être pessimiste, à ne voir les choses que du mauvais côté, à stigmatiser, et on oublie ce que cette mixité nous apporte… Quand on pratique une activité sportive, on se rend compte que le mélange des cultures est une richesse. Cette mixité a permis au sport français de bâtir de nombreux succès et de rassembler plus d’une fois la nation, il ne faut pas l’oublier. Le multiculturalisme est une chance pour la France.
En appelant à voter pour Emmanuel Macron, cette tribune n’est pas un soutien pour le président sortant mais une initiative pour faire barrage à l’extrême-droite…
Oui, c’est un sursaut républicain. On est fiers des valeurs de fraternité et d’universalité que nous, sportives et sportifs, véhiculons, fiers aussi de représenter notre pays. Quand on dispute des compétitions internationales, on porte aussi fièrement ces valeurs. Bien sûr, tout n’est pas parfait en France mais nous avons la chance de vivre en démocratie contrairement à de nombreux pays. Il faut faire barrage à l’extrême-droite car il est en train de se passer quelque chose d’inquiétant… Plus que jamais, il faut que les gens aient conscience que cette élection engage le futur de notre pays mais aussi celui des prochaines générations, la place de la France en Europe mais aussi dans le monde. Cela ne veut pas dire que nous, sportives et sportifs, soutenons le président sortant, mais que nous avons conscience des enjeux et des conséquences possibles.
En tant que championne olympique, comment imaginez-vous la perspective que la France soit possiblement incarnée par Marine Le Pen lors des cérémonies d’ouverture des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ?
Je ne l’imagine pas et j’espère que cela n’arrivera pas. Les valeurs de l’olympisme sont le contraire de ce que véhicule l’extrême-droite. La France est une grande nation avec de belles valeurs progressistes qui sont une référence et un exemple dans le monde. Etre représenté par une présidente d’extrême-droite lors de la cérémonie des Jeux de Paris 2024, ce serait faire grand un pas en arrière.
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
BBC
Brain cancer DNA research hopes to speed up diagnosis
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More than 200 brain tumour patients at Addenbrooke’s Hospital in Cambridge are to have the entire genetic code of their cancer sequenced.
The Minderoo Precision Brain Tumour Programme aims to speed up diagnosis and help personalise treatment for patients with glioblastoma, an aggressive brain cancer.
It’s hoped it may ultimately lead to new targeted treatments which extend survival.
Warning: This video contains clips of medical diagnosis and graphic medical scenes
France24 - World
Indian spiritual leader Sadhguru on his journey from Europe to India to save our soil
Issued on: 08/04/2022 - 14:15Modified: 08/04/2022 - 14:19
Delano D'SOUZA
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Indian mystic and visionary Sadhguru is making a 100-day motorbike journey from Europe to India to raise awareness of soil erosion. He told FRANCE 24's Delano D'Souza why he feels his mission is important for humankind. With more than half of agricultural soils are already degraded, Sadhguru warned that "there is no alternative to soil". He also described his own personal journey, saying that he does not see himself as a guru.
>> Watch more: Dying soil, an invisible crisis at our feet
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La Royal Navy envisage d’utiliser des drones aériens pour ravitailler ses porte-avions
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
Selon des chiffres avancés par l’US Navy, 90% des livraisons logistiques assurées par ses aéronefs de transport V-22 Osprey et C-2 Greyhound [voire ses hélicoptères MH-60] à ses porte-avions concernent des colis de moins de 25 kg. Le plus souvent, il s’agit de composants électroniques et de pièces mécaniques nécesssaires pour réparer un système ou effectuer des opérations de maintenance.
D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.
« La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.
Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.
Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.
Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.
De son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.
Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]
Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.
« Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.
Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…
Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy
L'Humanité
La triche massive des petites entreprises sur leur effectif
ActuPour contourner le droit du travail et capter les aides publiques réservées aux PME, un grand nombre d’entre elles cherchent volontairement à sous-déclarer leur masse salariale. Les sanctions ? Quasi nulles.
Clotilde MathieuErreur de calcul ou fraude caractérisée ? À en croire les auteurs de l’étude publiée par l’Institut des politiques publiques, près de huit entreprises sur dix se plantent dans le calcul de leurs effectifs à l’approche du passage à 50 salariés. Les auteurs ont calculé le nombre de salariés pour lesquels les entreprises paient des cotisations, avant de le comparer aux déclarations d’effectifs faites par les dirigeants.
Le nombre d’« erreurs » est « significatif » et ne laisse guère de doute à l’interprétation des résultats, analyse l’économiste Philippe Askenazy, directeur d’études au CNRS. Les entreprises cherchent « volontairement » à « sous-déclarer » le nombre de leurs salariés. D’autant que certaines trichent « durablement » avec des effectifs pouvant atteindre jusqu’à 70 personnes.
Éviter les obligations syndicales
La raison est double. Premièrement, ce seuil dit « social » est celui à partir duquel les sociétés se doivent de mettre en place les comités sociaux et économiques (CSE) et de procéder à la désignation d’un délégué syndical. Avec 50 salariés au moins, l’entreprise doit organiser des négociations annuelles avec les délégués syndicaux, notamment sur les salaires, et parvenir à des accords dans différents domaines comme la participation aux bénéfices, l’égalité hommes-femmes. Elle doit aussi établir un règlement intérieur et aménager une salle de restauration pour ses employés.
Si l’économiste n’a pas calculé la perte potentielle pour les salariés d’une négociation annuelle salariale, en revanche, il estime que l’obligation de participation aux bénéfices aurait pu individuellement leur rapporter, en moyenne, 400 euros par an. « Dans certaines entreprises, l’enveloppe peut même correspondre jusqu’à plus d’un mois de salaire », poursuit Philippe Askenazy. Les organisations syndicales pourraient par exemple, suggère le chercheur, une fois le seuil de 50 salariés franchi, lors d’un CSE, essayer d’obtenir « auprès du commissaire aux comptes » la véracité des effectifs sur plusieurs années. Car, en cas de doute, « aucun salarié n’est en capacité de faire le calcul », assure-t-il.
Le deuxième avantage pour les entreprises à sous-évaluer leurs effectifs est de toucher de nombreuses aides publiques, notamment locales, réservées aux PME. Les auteurs citent notamment « les nouvelles embauches (…) exonérées de cotisations sociales pendant un an pour les entreprises de moins de 50 salariés dans les zones de revitalisation rurale ». Cependant, poursuit l’économiste, nous ne pouvons pas évaluer le montant du « gain ». Si des statistiques existent au niveau national, aucune base de données n’est disponible sur ces dispositifs locaux.
La loi pacte contre les salariés
Tricher est d’autant plus facile que l’impact d’une éventuelle sanction en cas de déclaration inexacte « semble faible, de sorte que les entreprises qui craindraient les obligations légales ont tout à gagner à déclarer un effectif erroné, qui leur permet de les éviter », affirment les chercheurs. Ces derniers recommandent aux « pouvoirs publics » de « mobiliser systématiquement des sources de données fiables, pour contrôler la taille des entreprises et faire respecter le droit du travail ».
Les opportunités soulevées par les économistes viennent contrebalancer le discours martelé depuis 1981 par Valéry Giscard d’Estaing, selon lequel dépasser le seuil fatidique des 50 salariés nuirait au développement des entreprises. Un argument repris par le gouvernement d’Emmanuel Macron lors de la présentation de la récente loi Pacte, adoptée en 2019. Laquelle permet de réduire ces soi-disant effets de seuil. Une fois franchie la barre, les entreprises ont désormais cinq ans pour mettre en œuvre certaines nouvelles obligations. Or, « ces seuils n’affectent pas leur croissance. (…) Les entreprises qui tentent de rester sous la barre des 50 salariés déclarés semblent avoir une croissance réelle comparable aux autres », assurent les auteurs de cette enquête.
140 milliards d’argent public versés sans aucun contrôle
Il existerait 1 800 à 2 000 dispositifs d’aides publiques aux entreprises, pour un montant annuel approximatif de 140 milliards d’euros, selon les estimations données par Bercy en 2018, contre 66 milliards d’euros en 2007. Un montant qui ne prend pas en compte les niches fiscales, le plan de relance et dernièrement celui de résilience. Si un comité de suivi a été mis en place pour les aides Covid, « aucun cadre unifié n’existe » pour l’ensemble de ces aides, d’après un rapport parlementaire publié en 2021. Pour rappel, en 2001, une commission avait été créée sous la pression des communistes pour contrôler les aides publiques aux entreprises, mais avec le retour de la droite celle-ci n’avait pas tenu plus d’un an. Depuis rien n’a bougé…
entreprisescomité d'entreprise Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
L'Humanité
Victoire sur les salaires chez Tessi : «Sous la pression, la direction a changé d’avis»
ActuUne grève très suivie sur les sites de Lyon, Avon, Le Haillan et Rennes a débouché sur une augmentation des salaires de 6,5 % au sein du groupe de services numériques aux entreprises.
Cécile RousseauUn essai transformé. Au terme de quatre jours de mobilisation, du 11 au 14 avril, les salariés de Tessi, société spécialisée dans l’externalisation des processus d’affaires, ont obtenu une augmentation des salaires de 6,5 %. Une victoire éclatante pour les personnels de Lyon Gerland (Rhône), Avon (Seine-et-Marne), Le Haillan (Gironde) et Rennes (Ille-et-Vilaine), en grève à l’appel de la CGT, de la CFDT et de FO.
Payés pour la plupart au Smic, ils ont ainsi obtenu une hausse mensuelle de 116 euros brut. La direction a aussi acté l’ouverture de négociations en mai sur la mise en place d’une prime d’ancienneté. L’entreprise a également accepté de prendre en charge le dernier jour de grève et s’est engagée à ne pas poursuivre les grévistes.
« À chaque négociation annuelle obligatoire sur les salaires, c’était pareil, on nous proposait des hausses ridicules ! J’avais rebaptisé ces réunions, le mépris annuel obligatoire, raconte Malika Amamra, déléguée syndicale CGT à Lyon Gerland. On avait aussi demandé dix fois des tickets-restaurants sans rien voir venir. Pour cette année, ils voulaient qu’on se contente de 4 % d’augmentation mais, en réalité, cela aurait été moins avec la hausse nationale du SMIC au 1er mai. Nous sommes donc entrés en contact avec les employés des autres sites de Tessi. » À Lyon, les personnels traitent des milliers de chèques pour les banques et de documents pour les mutuelles. Des montagnes d’euros brassés pour des salaires collés au plancher. « Je travaille ici depuis 22 ans et je gagne le SMIC, dénonce Malika Amamra. J’ai la même rémunération que mon fils qui démarre sa vie professionnelle ! »
+17,5 % de chiffre d’affaires
La flambée des prix, venue détériorer leur pouvoir d’achat, a aussi incité les salariés à quitter leur poste de travail. À Lyon Gerland, une centaine d’entre eux sur un effectif de 250 a cessé leur activité, bloquant l’arrivée des camions. Alors que la firme n’avait jamais connu de grève d’ampleur, la direction n’était pourtant pas partie pour discuter selon la CGT. « On nous a dit qu’il n’y aurait pas de négociation tant qu’il y aurait la mobilisation, mais sous la pression, ils ont changé d’avis… », glisse la cégétiste.
Tessi, société familiale dans les années soixante-dix revendue depuis à des financiers, n’est pourtant pas à plaindre. Comme le relevait le magazine Capital, au premier semestre 2021, le groupe avait considérablement amélioré ses profits, avec un résultat net de 16,3 millions d’euros, boosté par un chiffre d’affaires en hausse de 17,5 %. Pour Patrick Soulinhac de l’union locale CGT du 7 et 8e arrondissement de Lyon : « Il y a eu un déclic. De nombreux jeunes sont entrés en action. Ils n’ont même pas de vrai 13e mois, seulement des primes ! Les salariés prennent les choses en main et n’attendent pas le résultat du deuxième tour des présidentielles pour bouger. » À l’heure où les grèves éclatent un peu partout face aux augmentations faméliques ou nulles concédées par les employeurs lors des négociations annuelles sur les salaires, cette victoire en appelle d’autres.
Salaires et pouvoir d'achatéconomie numériqueluttes sociales Opex 360
Les infrastructures nécessaires à l’exploitation des futurs F-35A belges vont coûter 300 millions d’euros de plus
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
En octobre 2018, et afin de remplacer les F-16 MLU de sa force aérienne et maintenir la participation de celle-ci au partage nucléaire de l’Otan, le gouvernement belge annonçait son intention d’acquérir 34 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour un montant d’environ 3,8 milliards d’euros.
Mais ce montant ne prenait pas en compte le financement des infrastructures nécessaires pour exploiter ces avions de combat de 5e génération. En septembre 2020, Philippe Goffin, alors ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, annonça qu’une enveloppe de 300 millions d’euros allaient être débloquée pour lancer des travaux sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel.
Chef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général Frédéric Goetunck avait alors souligné que l’infractructure de la base de Florennes, « trop petite » et « trop ancienne », n’était plus aux normes pour accueillir des F-35A.
Quant au coût des travaux, M. Goffin avait admis que les 300 millions d’euros prévus représentaient un « montant conséquent ». Cependant, avait-il relativisé, il « y aura un large retour pour l’économie belge », estimé à 90%, « que ce soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi ».
Un appel devait être alors lancé selon les règles du marché européen, avec l’objectif d’entamer les travaux en 2022. Seulement, ils coûteront nettement plus cher que prévu…
En effet, le 14 avril, le ministère belge de la Défense a annoncé avoir attribué un contrat de 600 millions d’euros à un consortium belgo-néerlando-américain, emmené par Jan De Nul nv, pour moderniser les infrastuctures des bases de Florennes et de Kleine-Brogel, dans le cadre d’un partenariat « public/privé » d’une durée de dix ans.
« Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l’infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024 », a en effet précisé la Défens belge.
Et d’ajouter : « Le concept proposé, d’une valeur d’investissement d’environ 300 millions d’euros par base, répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à l’exécution des opérations et à la maintenance du F-35, mais accordera également une attention particulière au bien-être du personnel. De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie ».
Ces nouvelles infrastructures comprendront quatre éléments : une partie administrative [bureaux, salles de réunion, cafétaria, etc], une partie logistique avec six quais de maintenance et des ateliers spécifiques, un « Special Acces Program Facility » [SAPF] où seront planifiées les missions, la formation et où seront installés les simulateurs, et une « ligne de vol » dotée de seize « Flightline Aircraft Shelters », permettant de placer les avions dans un « environnement sécurisé ».
À noter que la partie « SAPF » devra être construite selon des « normes de sécurité américaines élevées ».
Valeurs Actuelles
Nucléaire français, histoire d’un sabordage
Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).
La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.
comment en sommes-nous arrivés là ?
Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.
L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.
Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.
L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables
L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.
À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.
S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.
Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.
Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.
Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts
Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.
Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !
Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.
Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.
* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.
Opex 360
Une frappe russe a visé l’usine où est produit le missile anti-navire ukrainien P360 Neptune
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
Le 14 avril au soir, Moscou a annoncé que le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte de la mer Noire, venait de couler après avoir été victime d’un incendie suivie d’une explosion, alors qu’il se trouvait au large du port ukrainien d’Odessa, future cible potentielle d’une opération amphibie russe.
« Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination [Sebastopol, ndlr], le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a ainsi expliqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence Tass.
Long de 186,4 mètres pour un déplacement de près de 12’500 tonnes, le Moskva emportait une quantité importante de munitions, dont 16 missiles anti-navires P-1000 Vulkan, 64 missiles surface-air longue portée S-300F et des torpilles. N’ayant qu’une capacité de frappe vers la terre limitée [il était armé d’un canon naval AK-130], sa mission consistait principalement à établir une « bulle » de protection au profit des autres bâtiments russes présents en mer Noire.
C’est la première fois depuis 1982 [et la guerre des Malouines/Falklands] qu’un navire aussi imposant est perdu au combat. De taille assez similaire [mais avec deux fois plus de marins à bord, soit un millier], le croiseur argentin ARA General Belgrano avait été coulé par le sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Conqueror en mai de cette année-là. Quelques jours plus tard, le « destroyer » HMS Sheffield connut un sort identique, après avoir été touché par un missile Exocet tiré par un avion d’assaut Super Étendard argentin.
Mais la circonstance aggravante pour la marine russe est que celle-ci est censée avoir la maîtrise de la mer et du ciel au large de l’Ukraine. Ce dont ne pouvaient pas totalement se prévaloir la marine argentine et la Royal Navy il y a quarante ans, même si la seconde prit le dessus sur la première.
Cela étant, l’origine de l’explosion survenue à bord de ce navire va reste à établir avec certitude. L’Ukraine a assuré avoir touché le Moskva avec deux missiles anti-navires P360 Neptune, dont la portée serait de 280 à 300 km. Dérivé du Kh-35 soviétique, ce type d’engin, à guidage radar, est entré en service en 2021, avec une électronique améliorée.
Seulement, la Russie a démenti les affirmations des autorités ukrainiennes. Et d’assurer que l’explosion survenue à bord du Moskva était « accidentelle ».
En outre, une autre hypothèse à ne pas écarter serait que le Moskva ait heurté une mine. Comme le souligne Mer et Marine, le naufrage de ce croiseur surarmé de conception soviétique rappelle ce qui disaient les marins occidentaux durant la Guerre Froide : « il suffisait de les atteindre pour toucher presqu’à coup sûr quelque chose qui explose ».
Quoi qu’il en soit, une source du renseignement américain citée par CNN a confié que les États-Unis accordaient une confiance modérée à la version livrée par Kiev… Cependant, probablement que les forces russes viennent de lui donner du crédit…
En effet, ce 15 avril, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes, avec des missiles de crosière « Kalibr », dans la région de Kiev et que l’une d’elles a visé l’usine Vizar, impliquée dans la fabrication et la maintenance des missiles P360 Neptune de la marine ukrainienne. Les dégâts infligés à ce site de production ont été confirmés par l’AFP.
« Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la banlieue pavillonnaire de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés », a indiqué l’agence de presse.
Ces frappes dans la région de Kiev ont été effectués quelques heures après que Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont celui de Klimovo. Ce qu’a démenti l’Ukraine.
« Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des cibles à Kiev augmenteront en riposte à toute attaque terroriste ou acte de sabotage sur le territoire russe commis » par les forces ukrainiennes, a prévenu le ministère russe de la Défense, avant de prétendre avoir abattu un hélicoptère Mil Mi-8 ukrainien dans la région de Klimovo.
BBC
Elon Musk 'not sure' his takeover bid for Twitter will be successful
Tesla boss Elon Musk has admitted he is "not sure" his takeover bid for social media firm Twitter will be successful.
He made the comments at a conference just hours after revealing that he had offered to buy the company for $54.20 a share, valuing the firm at $43bn.
Also on Thursday, Twitter's chief executive told employees that the company was evaluating the approach.
Parag Agrawal reportedly said at the staff meeting that the company was not being "held hostage" by the offer.
Speaking at the TED2022 conference in Vancouver, Mr Musk said: "I am not sure that I will actually be able to acquire it."
He added that he had a "Plan B" if his bid for Twitter was rejected, but gave no further details of what that could mean.
Mr Musk also said at the event that Twitter should be more open and transparent. "I think it's very important for there to be an inclusive arena for free speech," he said.
On Thursday, he revealed his offer to buy all the shares in Twitter that he does not already own.
In an official filing to US regulators, Mr Musk said he was the right person to "unlock" the company's "extraordinary potential" and that if his offer was not accepted, "I would need to reconsider my position as a shareholder."
He also said that if Twitter's board of directors chose to reject the offer, it would be "utterly indefensible not to put this offer to a shareholder vote".
Saudi Arabia's Prince Alwaleed bin Talal shunned the bid, tweeting: "I don't believe that the proposed offer by Elon Musk comes close to the intrinsic value of Twitter given its growth prospects."
The billionaire claimed that he has a stake in Twitter through his investment firm Kingdom Holding Company. However, Mr Musk immediately replied asking how many Twitter shares Prince Alwaleed's firm owns, adding: "What are the Kingdom's views on journalist freedom of speech?"
Interesting. Just two questions, if I may. How much of Twitter does the Kingdom own, directly & indirectly?What are the Kingdom’s views on journalistic freedom of speech?
Twitter confirmed that it had received the bid, but said its board must still review the "unsolicited, non-binding" offer, which values its shares at well below the level of more than $70 that they reached last summer.
Mr Musk already owns more than 9% of the social media platform, but he is no longer its biggest shareholder.
Asset management firm Vanguard Group disclosed on 8 April that its funds now own a 10.3% stake, bumping him off the top spot.
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Mr Musk is the world's richest man, according to Forbes magazine, mostly due to his shareholding in electric vehicle maker Tesla where he is chief executive.
He has not revealed any details on how his bid for Twitter will be financed. Mr Musk is being advised by US investment bank Morgan Stanley.
Bruce Daisley, Twitter's former vice president for Europe, Middle East and Africa, told the BBC's Today programme that Mr Musk appeared to be "toying with the company to some extent".
"The latest bid he's put in, as far as I can tell, doesn't seem to be regarded as a serious bid but it is proving to be very disruptive with the organisation I think."
He said that Twitter may benefit from being taken private and out of the hands of shareholders.
"To some extent the constant scrutiny of being a publicly listed company, following in the footsteps of the likes of Google and Facebook, is definitely a challenge for the organisation so private ownership might be the right solution.
"I'm not convinced Elon Musk's approach is going to win many fans though," he added.
Twitter's shares, which are listed in New York, initially rose on Thursday but ended down 1.6% at $45.08, below Mr Musk's offer.
The board of Twitter has enlisted the help of another Wall Street bank, Goldman Sachs, as it considers how to respond to the takeover approach.
Other than acknowledging the takeover bid, Twitter has publicly kept pretty quiet since Elon Musk revealed his attempt to buy the company.
But details have emerged of an "all hands" meeting, where questions were put to the company's chief executive, Parag Agrawal.
The details give nothing more than a suggestion of what Twitter's management thinks of the offer. Mr Agrawal reportedly said he could not talk about the details, but that the company was not being "held hostage".
I'm told the meeting was designed to give employees more information. But one Twitter worker told me they left the meeting more confused. "I didn't leave feeling any sense of clarity," they said.
The employee said that they were in the dark about what could happen next. "I would say I know about as much as the public on Twitter," they said.
Twitter's board not only has to weigh up the offer, but also assess the damage that Elon Musk could do if scorned. Apparently he has a Plan B if Twitter rejects his offer.
Twitter may be worth tens of billions of dollars, but it is nothing compared to Elon Musk, who is worth more than $200bn. And that kind of wealth makes him a dangerous foe.
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Soupçons de fissures sur les circuits des réacteurs nucléaires de Flamanville : EDF “poursuit les contrôles”
EDF a annoncé que « les contrôles se poursuivent », concernant la recherche d’éventuels dégâts sur les circuits de sécurité de plusieurs réacteurs nucléaires, rapporte Ouest-France, dimanche 10 avril. Le fournisseur d’énergie n’a ni confirmé ni infirmé les informations selon lesquelles des fissures auraient été découvertes dans la centrale de Flamanville (Manche). Plusieurs réacteurs français ont dû être mis à l’arrêt depuis février afin de vérifier l’existence de traces de corrosions. EDF en a confirmé la découverte dans les centrales de Civaux (Vienne), Chooz (Ardennes) et Penly (Seine-Maritime).
La moitié du parc nucléaire à l’arrêt
Jeudi 7 avril, le site Montel, citant une source syndicale, affirmait que des fissures dues à la corrosion avaient été découvertes sur les réacteurs 1 et 2 de Flamanville. « Flamanville 1 est arrêté depuis le 22 mars pour rechargement d’une partie de son combustible et son arrêt programmé est prévu jusqu’au 28 avril », a répondu EDF, interrogé par Ouest-France. Quant au réacteur numéro 2, qui est également à l’arrêt jusqu’au 29 juillet, les contrôles sont « toujours en cours ».
Les deux réacteurs de Flamanville ont plus de 30 ans. Un EPR doit y voir le jour, mais sa mise en route a été retardée et le budget des travaux a explosé. Symbole du vieillissement du parc nucléaire, les 56 réacteurs français doivent être inspectés d’ici 2023. Près de la moitié d’entre eux (27) sont donc actuellement à l’arrêt. EDF a donc dû revoir à la baisse sa production annuelle d’énergie.
Manche : les dernières actualités
New York Times - World
This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?
Mexico Dispatch
The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.
Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times
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By Oscar Lopez and Lisette Poole
Photographs by Lisette Poole
ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.
They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.
“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”
For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.
But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.
“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”
Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.
Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.
David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.
“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.
In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.
“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”
As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.
But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.
Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.
The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.
“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.
Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.
While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.
“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”
But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.
Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”
Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.
“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”
The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.
“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”
Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.
Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.
She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”
Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.
The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.
“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”
Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.
“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”
For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”
“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”
For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.
“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”
Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.
“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”
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L'Humanité
Pourquoi Elon Musk veut croquer Twitter
DécryptageL’homme le plus riche du monde entend racheter le réseau social des dizaines de milliards pour garantir « la liberté d’expression ». L’extrême droite étasunienne acclame l’initiative. Twitter joue son avenir.
Pierric MarissalElon Musk n’a pas digéré que Twitter ferme unilatéralement le clapet de Donald Trump. C’est que l’homme le plus riche du monde – il pèse autour de 250 milliards d’euros selon Forbes – déjà libertarien économiquement, penche de plus en plus vers les conservateurs. Une évolution qui explique pourquoi le milliardaire a lancé, lors d’une conférence jeudi, qu’il voulait racheter Twitter, pour plus de 40 milliards d’euros, car « il est très important qu’il y ait une arène ouverte pour la liberté d’expression ».
Le 4 avril dernier, ce fervent utilisateur du réseau social où il compte 81 millions d’abonnés, avait déjà acheté plus de 9,2% des parts de l’entreprise, devenant le plus gros actionnaire de Twitter, dont le capital est très fragmenté. Le 5 avril, avec pas mal de circonspection, les membres du conseil d’administration lui ont offert un siège. Qu’il a snobé le 9. Le 11, sur Twitter, Parag Agrawal, l’actuel patron du réseau social, fait part de son incompréhension. Le 14, Elon Musk propose à ses abonnés Twitter, sous la forme d’un sondage, de racheter en cash toutes les actions du réseau aux gazouillis, sous la forme de ce qu’il faut bien qualifier d’OPA hostile. L’objectif est de sortir l’entreprise de la bourse.
Sur la forme, Musk est complètement potache. Il propose le prix précis de 54,20 dollars l’action – contre 45 dollars au cours actuel - pour faire une référence à la marijuana de 4h20, heure propice, selon la contre-culture étasunienne, pour fumer un joint. Le nabab sud-africain avait déjà, en vain, tenté de racheter des titres Tesla à 420 dollars. Derrière la blague, l’offre est aussi sérieuse qu’agressive. Le fonds souverain du royaume d’Arabie saoudite, actionnaire, s’oppose à la vente, jugeant l’offre insuffisante, même si Twitter n’a jamais été bénéficiaire. Difficile de prédire le résultat de cette OPA, mais Musk est menaçant et ne veut pas baisser les armes. Le conseil d’administration ne s’est pas prononcé, mais ne peut refuser l’offre sans en justifier sa raison.
Un rachat politique
Économiquement, Twitter ne pèse pas grand-chose: à peine 1 % du marché de la publicité en ligne. Politiquement, en matière d’influence, c’est autre chose. Musk le sait bien, lui qui d’un message en 140 caractères peut faire s’envoler ou s’effondrer le cours d’une action ou d’une cryptomonnaie. C’est pour cela qu’il a déjà reçu le soutien d’éditorialistes de Fox News, qui voient en Musk « le dernier espoir » des conservateurs. Même Donald Trump Jr, le fils bien nommé de l’ancien président (et père de Donald Trump III) avait appelé le milliardaire à l’aide au lendemain de l’attaque du Capitole, pour créer un réseau social qui ne soit pas en faveur des démocrates.
Course à l’échalotte avec Bezos
Le rachat de Twitter est aussi à inscrire dans la longue histoire du duel qui l’oppose à Jeff Bezos. Ce dernier, concurrent de Musk dans la course au titre de plus riche du monde, avait racheté le Washington Post, puissant média traditionnel. L’acquisition de Twitter place le patron de Tesla à une autre échelle. Selon une étude de l’Université de Madrid portant sur la presse espagnole – mais aisément transposable – 86 % des journalistes utilisent Twitter pour identifier des tendances, 82 % pour rechercher des informations et 78 % pour fidéliser l’audience de leur média…
elon musktwitterdonald trumpjeff bezos Opex 360
Le Nigeria devrait pouvoir se procurer 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » auprès des États-Unis
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
Malgré l’expansion de groupes jihadistes dans le nord du Nigéria [et plus précisément dans la région du Lac Tchad], l’administration Obama [dont faisait partie Joe Biden en qualité de vice-président, ndlr] fut réticente à autoriser des ventes d’armes à Abuja. Et cela en raison violations des droits de l’Homme commises par les forces armées nigérianes, en particulier contre la communauté chiite.
Cela étant, en 2017, celle du président Trump adopta une autre approche… Et elle autorisa la vente de douze avions d’attaque léger A-29 Super Tucano à la force aérienne nigériane pour 593 millions de dollars. Et ceci afin d’appuyer les opérations militaires contre les « organisations terroristes Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP] » ainsi que celle menées contre les trafics », tant au Nigéria que dans le golfe de Guinée.
Cependant, pour faire taire les éventuelles réticences de certains élus du Congrès, la livraison de ces appareils était subordonnée à la formation des militaires nigérians au droit des conflits armées.
Depuis, la situation sécuritaire du Nigéria ne s’est pas améliorée… Si Boko Haram a été affaibli avec la disparition de son chef, l’ISWAP a pris de la vigueur. Et une autre formation jihadiste, Ansaru, a fait sa rapparition et confirmé son allégeance à al-Qaïda. En outre, sur fond de tensions religieuses et ethniques, les violences ont gagné le centre du pays, avec des attaques de villageois attribuées à des « bandits », liés à l’islam radical pour la plupart] ayant fait plusieurs centaines de victimes, comme encore le 12 avril, dans l’État du Plateau. Et c’est sans oublier les enlèvements de masse [notamment dans les écoles] et les attaques de train, la ligne Abuja-Kaduna étant devenue particulièrement dangereuse.
Par ailleurs, le Nigeria s’est récemment tourné vers la Chine et la Russie pour équiper ses forces armées. Ainsi, la première lui a livré des chars VT-4 et ST-1, des obusiers de 105 mm SH5, des blindés CS-VP3, de type MRAP [Mine Resistant Ambush Protected] et des avions de combat JF-17 « Thunder », issus d’une coopération sino-pakistanaise. Quant à la seconde, elle lui fournit des hélicoptères de transport [Mil Mi-17] et d’attaque [Mil Mi 24/35 « Hind »]. En outre, en août 2021, Moscou et Abuja ont renforcé leur coopération militaire.
Un mois plus tôt, les comités des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat américains avaient écarté la vente possible de 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » au Nigeria en mettant en avant des « inquiétudes concernant d’éventuelles violations des droits humains » par les forces nigérianes, celles-ci venant alors d’être accusées de faire un « usage excessif » de la force, notamment contre le « Mouvement islamique du Nigeria » [MIN], d’obédience chiite.
Quoi qu’il en soit, le Nigeria devrait obtenir les 12 hélicoptères AH-1Z qu’il souhaite depuis plus d’un an. En effet, dans un avis publié le 14 avril, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des ventes d’armes américaines via la procédure FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès d’accepter leur vente « potentielle » à Abuja pour un montant estimé à 997 millions de dollars. Mais à la condition que, comme pour les A-29 Super Tucano, des formations au droit des conflits armés soient assurées au profit des militaires nigérians.
« Cette vente proposée soutiendra les objectifs de politique étrangère et les objectifs de sécurité nationale des États-Unis en améliorant la sécurité d’un partenaire stratégique en Afrique subsaharienne », fait valoir la DSCA, qui, dans son avis, ne mentionne pas explicitement la lutte contre les organisations terroristes, contrairement à ce qu’elle avait fait pour les A-29 Super Tucano. En revanche, elle souligne que la livraison de ces AH-1Z « Viper » permettra de « promouvoir la stabilité régionale et [de] renforcer l’interopérabilité avec les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux ».
Pour rappel, mis en service au début des années 2010 par l’US Marine Corps, l’AH-1Z « Viper » est propulsé par 2 turbines General Electric T700-GE-401C, ce qui lui permet de voler à une vitesse de croisière de 160 noeuds, pour un rayon d’action de 685 km. Doté d’une boule boule FLIR de nouvelle génération, il est armé d’une mitrailleuse de type Gatling montée dans une tourelle et de roquettes Hydra 70 ou APKWS II. Il peut également emporter 2 missiles air-air AIM-9 Sidewinder et jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire, grâce à 4 lanceurs M272. Mais l’avis de la DSCA ne prévoit pas la livraison de telles munitions aux forces nigérianes.
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Nucléaire, la leçon ukrainienne
Il n’y a que le réel pour concocter de pareils scénarios. Voilà onze ans, le 11 mars 2011, un tsunami gigantesque balayait la côte nord-est du Japon et, noyant la centrale de Fukushima-Daiichi, provoquait l’un des plus sérieux accidents nucléaires de l’histoire. Même s’il ne causa pas de victimes directes, contrairement au tsunami lui-même, il fut suffisamment grave pour pousser le Japon à décréter un abandon progressif du nucléaire, bientôt imité par l’Allemagne, pays de forte tradition antinucléaire et dont la chancelière, Angela Merkel, projetait une alliance électorale avec les Verts. En France, l’accident japonais hystérisa une opposition à l’atome demeurée vivace et contribua notamment à signer l’arrêt de mort de la centrale de Fessenheim. Pour le nucléaire européen, une décennie pénible s’ouvrait, faisant suite à deux décennies déjà bien moroses.
Le problème est qu’on peut choisir de se passer du nucléaire, mais qu’on ne se passe pas aussi facilement d’électricité. On s’en passe d’autant moins que la peur d’une catastrophe climatique a poussé la planète entière (du moins celle qui a les moyens) à mener la chasse au dioxyde de carbone (CO2), ce gaz de la vie devenu l’incarnation du mal. Or, le nucléaire n’en émet pas tandis que les autres sources de production d’électricité – le gaz et surtout le charbon – en émettent beaucoup. Les Allemands, comme les Japonais, carburent aux énergies fossiles. Ils sont donc considérés comme de gros pollueurs. Au fil des années, le poids des arguments s’est inversé. Le message – tenu par le Giec, notamment, la voix de l’Onu pour le climat – était le suivant : “être antinucléaire est une position que l’on veut bien comprendre mais que l’on ne saurait soutenir”.
le conflit laisse imaginer le pire danger qui soit : le feu nucléaire
Évidemment, il y a les énergies renouvelables (EnR). Les décennies moroses du nucléaire furent les décennies glorieuses du solaire et de l’éolien – en Allemagne plus encore que chez nous. Le problème est que si les EnR fournissent elles aussi une électricité décarbonée, elles fournissent surtout une électricité qui brille par son absence, en général quand on a besoin d’elle. Le 2 mars dernier, par exemple, à la pointe du soir, les 154 gigawatts installés de part et d’autre du Rhin ne fournissaient que… 5,3 gigawatts aux millions de foyers français et allemands. Or, on se chauffe, on s’éclaire : il faut de l’électricité. Il faut donc du charbon ou du gaz. C’est là que nous retrouvons les Russes. Ceux-ci fournissent 60 % du gaz brûlé en Allemagne. À ce niveau-là, ce n’est plus un ami, c’est un partenaire vital. Pour renforcer l’union, un gazoduc géant, Nord Stream 2, est en cours de construction. À la Russie la source, à l’Allemagne le robinet. L’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, qui a son fauteuil dans le premier cercle dirigeant des sociétés russes Rosneft (pétrole) ou Gazprom (gaz), veillait sur le projet.
L’invasion qui chamboule tous les plans
Mais, patatras, voilà que l’ami russe envahit l’Ukraine ! Le gaz, tout à coup, sent le soufre, et même la poudre à canon. Émettre du CO2, passe encore, être à la base de l’économie d’un pays qui ramène la guerre en Europe, ça fait trop. L’Allemagne est au bord d’un virage stratégique aussi brutal qu’inédit. Les centrales à charbon n’ont pas fini de tourner et il se murmure que les derniers réacteurs nucléaires du pays pourraient voir leur horizon s’éclaircir (à noter que le Japon a, lui aussi, repris le chemin de l’atome). En France, où les éoliennes et les panneaux solaires nous rendent également dépendants du gaz (et même du charbon), le nucléaire pourrait bien revenir en grâce plus nettement encore que ce que le discours très ambigu d’Emmanuel Macron à Belfort (voir Va leurs actuelles du 17 février 2022) laissait espérer.
Et pourtant, comment imaginer timing plus désastreux pour ce changement de paradigme ? On peut être un défenseur de l’atome, il faut avouer que, au-delà de toute considération énergétique et géopolitique, l’actualité ukrainienne replace le nucléaire sous un jour passablement inquiétant. En prenant d’abord le contrôle du site de Tchernobyl puis celui de la centrale de Zaporijia, les forces russes ont réactivé de façon angoissante la crainte d’un accident dont les conséquences pourraient être très graves, non seulement pour la région, mais aussi pour le continent. Pire encore, en dessinant les contours d’un affrontement entre la Russie et l’Otan, deux forces dotées de la bombe atomique, le conflit laisse imaginer le pire danger qui soit (autrement plus grave que le “dérèglement climatique”) : le feu nucléaire. Bien sûr, la mobilisation, par Vladimir Poutine, des “forces de dissuasion” russes relève probablement du discours martial ; l’équilibre de la terreur qui, n’en déplaise aux pacifistes, fonctionne depuis soixante ans, ne devrait pas être rompu en Ukraine. Bien sûr aussi, la prise de contrôle des centrales ukrainiennes par les soldats russes relève plus du blocus énergétique que d’une intention de sabotage, dont les saboteurs seraient les premiers à pâtir. Il n’empêche que tout ceci n’est guère rassurant et renvoie l’homme maître de l’atome à sa responsabilité la plus vive. Notre force a un prix : l’inconséquence ne nous est pas permise.
BBC
Climate change: Key UN finding widely misinterpreted
By Matt McGrathEnvironment correspondent
A key finding in the latest IPCC climate report has been widely misinterpreted, according to scientists involved in the study.
In the document, researchers wrote that greenhouse gases are projected to peak "at the latest before 2025".
This implies that carbon could increase for another three years and the world could still avoid dangerous warming.
But scientists say that's incorrect and that emissions need to fall immediately.
The IPCC's most recent report focused on how to limit or curtail emissions of the gases that are the root cause of warming.
In their summary for policymakers, the scientists said it was still possible to avoid the most dangerous levels of warming by keeping the rise in global temperatures under 1.5C this century.
This will take a herculean effort, with carbon emissions needing to shrink by 43% by the end of this decade to stay under this threshold of danger.
But before they fall, emissions need to reach a peak - and it's in the text explaining this idea that the report becomes confusing.
"Global greenhouse gases are projected to peak between 2020 and at the latest by 2025, in global modelled pathways that limit warming to 1.5C," the summary states.
Most media outlets including the BBC concluded that meant emissions could rise until 2025 and the world could still stay under 1.5C.
"When you read the text as it's laid out, it does give the impression that you've got to 2025 which I think is a very unfortunate outcome," said Glen Peters, from the Centre for International Climate Research in Oslo, and an IPCC lead author.
"It's an unfortunate choice of wording. That is, unfortunately, going to potentially have some rather negative consequences."
So what went wrong?
It's partly because the climate models that scientists use to project temperatures work in five-year blocs, so 2025 follows 2020 for example, without reference to the years in between.
"Because models work on 5-year increments, we can't derive statements with higher precision," said Dr Joeri Rogelj, from Imperial College London, and an IPCC lead author.
"But when you look at the scientific data supporting this headline, it becomes immediately clear that any scenario in line with 1.5C drops emissions from 2020 to 2025. Even for scenarios that limit warming to 2C this is also the case."
Another issue was timing.
Covid delayed the mitigation report by about a year but the information used came from models that projected peaking, by and large, in 2020.
"The headline statement couldn't say emissions should have peaked already, and the governments wouldn't allow the report to say emissions should have peaked in 2020," said Dr Edward Byers, an IPCC contributing author from the International Institute for Applied Systems Analysis.
This led to a lengthy debate during the two-week long approval session between the scientists and government officials over the exact words to use.
"There were many discussions about whether words such as "now" or "immediately" can be used," said Dr Byers.
"Some parties or people had concerns that that this would soon be out of date. And if the report was read in the future then "immediately" doesn't mean anything."
"I don't personally agree with that so I think 'immediately' would have been the best word to use."
A major challenge in communicating complex messages about climate change is that the more simplified media reports of these events often have more influence than the science itself.
This worries observers who argue that giving countries the impression that emissions can continue to grow until 2025 would be a disaster for the world.
"We definitely don't have the luxury of letting emissions grow for yet another three years," said Kaisa Kosonen from Greenpeace.
"We have eight years to nearly halve global emissions. That's an enormous task, but still doable, as the IPCC has just reminded us - but if people now start chasing emissions peak by 2025 as some kind of benchmark, we don't have a chance."
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L'Humanité
« Frauduleusement nommé… »
ChroniqueBarbara CassinJe suis triste pour de bon. Une saison en enfer, c’est le cas pour les Ukrainiens. Une saison beurk, c’est le cas pour nous qui avons voté, ou n’avons pas voté, dimanche. « Considérations philosophiques sur le rituel électoral du parlementaro-capitalisme, frauduleusement nommé démocratie », tel est le titre du séminaire qu’Alain Badiou aura tenu ce lundi 11 avril au Théâtre de la Commune. Bien que le goût soit une faculté politique, nous n’avons jamais cru bon de nous mettre d’accord pour travailler joyeusement ensemble. Cette fois, comme avec « De quoi Sarkozy est-il le nom ? », la phrase fait mouche.
C’est beurk d’avoir à choisir entre la droite et l’extrême droite, note Roussel. D’autant plus beurk que l’extrême droite aligne presque les mêmes mots que les droites pépères. D’autant plus beurk que la droite, Macron, pour qui nous allons donc voter, pourrait décider d’agir à hauteur gauche de son intelligence. Il l’aurait pu, mais quelle réserve inexistante de voix, celles de la gauche écœurée ou celles de la droite déjà appropriée, visera-t-il « en même temps » ?
Chacun l’a dit avec son ton de campagne. Pécresse via « l’âme de la France ». Hidalgo quasi muette, et Roussel « en se servant du seul bulletin qui sera à notre disposition », ustensile collatéral. Mélenchon en fleur de rhétorique : « Vous ne devez pas donner une seule voix à Marine Le Pen » répété trois fois comme à Jéricho.
Face à ces écœurements, Macron nomme, caresse en bouche le nom des vaincus. C’était tendre, presque disruptif, de les convoquer avec la main tendue du nom propre, magique. Dans les images « autorisées », on voit le petit carré du traducteur en langue des signes. Il traduit à toute vitesse, et je suis pour, bien sûr. Mais quand j’ai vu ou cru voir quels gestes désignaient qui, j’ai pouffé comme dans une scène d’« Alice au pays des merveilles », ah c’est comme ça Jadot, ça se signe comme ça ? Pécresse ? Quand le nom propre revenait, le geste revenait caricaturalement indubitable. J’ai pouffé au fond de la classe. Parlementaro-capitaliste, chacun sa manière de pouffer…
Mais là où j’ai peur, pour de bon, où tout ce que je sais de la rhétorique me consterne et m’égare, c’est quand j’aligne certains mots du discours de Marine le Pen et certains d’Emmanuel Macron. Elle, discours posé quasi crédible, sauf à la fin où tout se bouscule, en feu d’artifice et mauvaise conclusion de dissert, pour activer les marqueurs qu’on aurait risqué d’oublier, engagement sans faille, souveraineté de la France, voies du bonheur familial, travail et capital, libre de toute attache partisane, laïcité – avec le : « en étant au bon endroit », retenue féminine qui ferait passer tout le reste.
D’autre part, lui : une France fidèle à l’humanisme, à l’esprit des Lumières, à 1789. Le seul projet pour le pouvoir d’achat, c’est le nôtre. Le seul projet contre la vie chère, c’est le nôtre, et pour les travailleurs et pour ceux qui sont sur le bord du chemin. Comment voulez-vous qu’on s’y reconnaisse ? Qui parle ? Vous voulez nous persuader, mais comment peut-on croire en celui qui parle ? C’est cela la France / c’est cela la France. Je compte sur vous / je compte sur vous. Sur nous.
Je veux bien vous croire ? Non, je ne veux plus rien croire. Finie la rhétorique, finie la confiance. J’ai trop peur, non pas que vous vous ressembliez – je sais bien que choisir et ce qui de zemmourien se cache sous « choix de société et de civilisation » ! Mais vous parlez tous de la même manière, au style près, à peine au style près. Et c’est ça qui me fait le plus peur. La prochaine fois, il faudrait vraiment, pour donner envie de voter, qu’on fabrique autrement une union verte.
la chronique de barbara cassinPrésidentielle 2022 New York Times - World
In a Village Divided, Palestinians See Their Hold on Territory Eroding
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Carved up over decades, the village of Walaja sits partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem. Palestinians say this type of fragmentation undermines prospects for a state.
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By Raja Abdulrahim
WALAJA, West Bank — On a gray metal gate that Israel built in the Palestinian village of Walaja hangs a biting sign: “Living behind this damned door and this spiteful wall is your brother and your son Omar Essa Hajajlah.”
The wall in question is part of the 440-mile-long barrier that Israel erected as a security measure years ago, largely separating its territory from the occupied West Bank. When it was built, it cut across Mr. Hajajlah’s long driveway, isolating him from his neighbors. The gate allows him and his family to cross from their home on one side of the wall into the rest of their village, though few are permitted to freely cross in the other direction.
Many of the major events that have shaped this corner of the Middle East have left their mark on Walaja — once a swath of terraced farmland with an ancient olive tree. Today, it serves as a pointed example of how decades of war, diplomatic agreements, Israeli settlement building, laws and regulations have carved up the West Bank and whittled away at territory under Palestinian control.
The 3,000 Palestinian residents of Walaja now live partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem, divided into several different zones governed by different laws and regulations. Palestinian leaders and rights groups say that this type of fragmentation undermines the possibility of ever building a Palestinian state on a contiguous piece of land.
“They want a land without its people so they can take the land without war and without loss of blood,” Mr. Hajajlah, 57, said of Israel, sitting on a broken chair on his terrace overlooking a valley with sheep grazing behind him. “And they are succeeding in this.”
The shrinking and division of Walaja began during the 1948 war when the 1,600 village residents fled their lands. This was part of what Palestinians call the nakba, or catastrophe, when hundreds of thousands fled or were driven out of their homes when Israel was created.
They resettled on a neighboring mountaintop that was part of Walaja’s agricultural lands and re-established their village on territory held by neighboring Jordan.
In the 1967 war, Israel defeated several Arab states that were mobilizing against it and seized control of the Gaza Strip and the Sinai Peninsula from Egypt; the West Bank and East Jerusalem from Jordan; and the Golan Heights from Syria.
Walaja was part of the captured West Bank.
Israel subsequently drew new municipal boundaries for Jerusalem, annexing some 17,000 acres of the West Bank into the city — land still considered occupied territory by most of the world. Jerusalem’s new municipal boundary cut through Walaja, putting part of the village in the West Bank, governed then by Israeli military law, and part in Jerusalem, where municipal laws and regulations applied.
In the post-1967 era, some of Walaja’s lands were taken to build Israeli settlements, according to the United Nations. Most of the world considers those settlements a violation of international law, though Israel insists that there has been a Jewish presence in the West Bank for thousands of years.
Then, in the 1990s, Israel and the Palestinians signed the Oslo Accords, the first peace agreement ever between them, hailed at the time as a historic breakthrough.
Under the accords, the West Bank side of Walaja was further divided into two zones — one came under Palestinian administration and the other remained under Israeli control. Those designations have since determined what construction is permitted and who permits it, among other rules.
The agreements that created these divisions were meant to be temporary, but took on a more permanent air when the Oslo negotiations collapsed after failing to reach a lasting settlement.
In 2002, after a surge of Palestinian attacks, Israel began building the separation barrier — a system of fences and concrete walls running along or, in some places, inside the West Bank. When construction of the wall reached Walaja in 2012, it added a new division: isolating Mr. Hajajlah’s family from the rest of the village.
“Walaja is representative of the fragmentation of Palestinian lands,” said Alon Cohen-Lifshitz, an architect and urban planner with Bimkom, an independent Israeli organization that campaigns for Palestinian land rights, which are tightly restricted by Israel.
“The occupation and the land grab is very sophisticated and they are using all kinds of techniques,” he added. “And planning is a very powerful tool.”
Israeli officials have denied that they are trying to push Palestinians off the land and claim that, to the contrary in Jerusalem, the government has made it easier for them to get building permits.
“The security fence was built to serve security needs and prevent terrorism,” the Defense Ministry said in a statement, something that Israel has hailed as a success in cutting down the number of attacks. “There is great importance for this fence even today,” it added.
“The wall in Walaja does not divide the village, except for a single house that is located right where the fence was built,” the ministry said.
Two signs translated into English mark the entrance to Walaja: One in green reads, “Al Walajah Welcomes You.” The other, in red, says, “This Road Leads To Palestinian Village The Entrance For Israeli Citizens Is Dangerous.”
The sectors of the village are easily distinguishable by the housing in each area, a reflection of the different laws that govern them.
In the section of the West Bank side under full Israeli control, two- and three-story structures dominate the landscape. But in the West Bank zone administered by the Palestinian Authority rises a cluster of midlevel apartment buildings — allowing for more Palestinians to move in.
And in the parts of Walaja that are within the bounds of Jerusalem, piles of rubble line the winding mountain roads, testament to Israeli laws on bulldozing homes that lack building permits — a policy that overwhelmingly affects Palestinians.
At least 32 homes have been demolished in Walaja since 2016, according to Ir Amim, a Jerusalem advocacy group.
Ibrahim Araj and 37 other homeowners in Walaja have taken their fight against home demolitions to Israel’s Supreme Court, a move that has forestalled the destruction. A decision at the end of last month extended the injunction against demolitions for these 38 homes for another seven months and gave the residents a chance to advance a zoning plan that would allow them to apply for building permits.
The case only protects those 38 homes, though.
“Walaja itself is like a microcosm of all the violations that Israel commits,” said Mr. Araj, a 37-year-old lawyer, whose home has been under a demolition order since 2016. From the front porch of his unfinished home, he can hear the sound of construction from a nearby Israeli settlement on land that used to be part of Walaja.
The tiny fraction of the village administered by the Palestinian Authority is experiencing a mini construction boom.
Readily apparent even from a distance, a cluster of seven- and eight-story apartment buildings stick out from the hilly terrain of modest family homes and the occasional villa.
From his desk at his real estate office, Sami Abu al-Teen, 52, can see the seven-story apartment building he recently finished building, named after one of his daughters.
“The authority doesn’t have any control here. They have no police or anything,” said Mr. al-Teen. “But we can still go to them and get building permits.”
Mr. Hajajlah said he felt like his family’s home, built over three generations, was an island unto itself. Two cameras watch as he, his wife and three sons come and go through a gate in the separation barrier.
Israel’s Defense Ministry said it worked to find a solution for the family and built a direct passage to their home, allowing them to cross without restrictions. When inviting guests, however, the family is required to notify the authorities, the ministry said.
Before the wall was erected, Mr. Hajajlah said his home hosted large gatherings, especially around holidays. But his family and friends no longer want to come, concerned about Israeli soldiers from a nearby checkpoint who patrol by his home regularly.
As he escorts some rare guests out through the metal gate, he passes painted flowers and pro-Palestinian graffiti on the separation barrier that reads: “Existence is resistance.”
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[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »
Propos recueillis par
Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?
Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.
Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…
Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.
Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?
Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.
Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?
C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).
L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?
Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.
Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?
Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.
N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?
Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.
Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?
Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.
L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.
Opex 360
Dissuasion : Un débris du missile ASMP-A rénové est porté manquant après un tir de qualification
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
Le 23 mars dernier, un Rafale a décollé de la base aérienne de Cazaux pour procéder au dernier tir de qualification du missile ASMP-A Rénové, sur lequel reposera la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire dans les années à venir.
« Tout au long de sa phase de vol », le missile a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] ‘Essais de Missiles’ à Biscarosse, Hourtin et Quimper, ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA ‘Essais en vol' », avait alors expliqué le ministère des Armées.
Étant donné la sensibilité de ce type de missile, une opération visant à récupérer les débris provenant de cet essai de qualification [évidemment effectué sans charge militaire] a été lancée dans le secteur de son point de chute, précisément au large de la Bretagne. Seulement, un fragment de cet ASMP-A Rénové n’a pas pu être retrouvé pour le moment.
Cette information a d’abord été révélée par France Bleu Breizh Izel, le 13 avril, puis reprise par le quotidien Le Télégramme.
En début de semaine, les autorités maritimes avaient prévenu les pêcheurs, les navigateurs et les plaisanciers qu’un cylindre métallique de deux mètres de long pour un diamètre de 40 cm, auquel « pourrait être joint un objet de 60 cm par 40 cm », serait susceptible de dériver entre la pointe de Penmarch et Belle Île. Et de les inviter à signaler, le cas échéant, à la Gendarmerie ou au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Étel sa découverte. « Il s’agit pour le moment de mesures de précaution », avait alors précisé un porte-parole de la Marine nationale au Télégramme.
Le 14 avril, le ministère des Armées a confirmé être à la recherche d’un fragment provenant d’un missile. « Un débris de missile cylindrique, tombé dans la mer au large du Morbihan à la suite d’un essai militaire, est recherché par les autorités », a-t-il indiqué.
« À la suite d’un essai de munition sans charge militaire, le ministère des Armées a lancé, comme pour tout tir, une opération de repêchage des débris. […] Tous les débris ont été récupérés au fond de l’eau à l’exception d’un cylindre contenant un dispositif pyrotechnique de pressurisation. Ce morceau est très probablement au fond de l’eau », a précisé la DGA.
Étant donné que’il contient un « dispositif pyrotechnique de pressurisation », ce cylindre ne présente pas de danger particulier, sauf si l’on tente de l’ouvrir, selon la DGA. Interrompue à cause des conditions métérologiques, la campagne de repêchage n’a pu reprendre que cette semaine.
Pour rappel, le programme ASMP-A Rénové doit permettre de maintenir le niveau de performance du missile de croisière à capacité nucléaire porté par les Rafale des Forces aériennes stratégiques [FAS] et ceux de la Force aéronavale nucléaire [FANu] face aux évolutions technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035. Le tir de qualification effectué le 23 mars a donné le coup d’envoi de son entrée en production. Sa mise en service est prévue en 2022.
BBC
Zelensky: Countries buying Russian oil are earning money in other people's blood
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The President of Ukraine has told the BBC in an exclusive interview that European countries still buying Russian oil are "making money out of blood".
In an interview with the BBC's Clive Myrie, Zelensky also called for more weapon support, saying they "need them sooner and we need more of them".
You can watch the full interview on the BBC News Channel on Saturday 16 April at 1730GMT and on Sunday 17 April at 1530GMT and on iPlayer.
L'Humanité
Conclusion
ChroniqueAudrey VernonVoici donc la fin du premier quinquennat Macron… Qu’ai-je appris en cinq ans ?
Ce quinquennat a pesé sur mes épaules plus fortement que les autres. Je n’aimais pas le quinquennat Hollande et ses records de bombardements, de ventes de Rafale, d’attentats. (Je ne fais aucun lien de cause à effet, c’est juste écrit à côté). Ce quinquennat m’a semblé encore plus sournois, sous ses airs amicaux, bienveillants. On s’en est tous pris plein la gueule. – milliardaires excepté visiblement. Je sais que l’État n’a jamais été cette couverture sous laquelle se blottir dont parle Ta-Nehisi Coates (1) et qui n’a jamais existé que dans les rêves des citoyens… Cependant je ne pensais pas que l’État allait me détruire à petit feu en m’interdisant de travailler, de sortir, d’aller dîner, de vivre en communauté. Pendant huit mois, je n’ai pas eu le droit de jouer et j’ai été payée à rien foutre.
Les théâtres, les cinémas étaient fermés mais ni Netflix, ni Amazon. Quand les commerces « non essentiels » ont été interdits, les supermarchés n’ont plus eu le droit de vendre de jouets, de livres pour éviter la concurrence, mais les plateformes ont continué à diffuser… Les restaurants ont été fermés, ni Uber Eats ni Deliveroo… Je ne reproche rien au gouvernement (à part d’exister), néanmoins cela m’a mise dans un état de sidération, de voir quel impact sur ma vie il pouvait avoir. Qu’ai-je appris d’autre ? Un psychopathe (selon la psychologue Marie-France Hirigoyen (2), tous les présidents ou assimilés sont des sociopathes) peut anéantir un pays, son agriculture, son peuple en bombardant aveuglément et en envoyant des jeunes hommes devenir des tueurs. Nos présidents le font et s’allient à d’autres pour le faire. Tout le monde trouve ça tragique mais normal. On est habitué à nourrir des criminels, à les financer, on le fait chaque année.
On en est toujours là. De Bonaparte en passant par saint de Gaulle, Sarkozy, ils ont tous un jour bombardé, irradié, détruit… Et c’est leur histoire qu’on nous apprend à l’école. Un jour Poutine sera dans les livres d’histoire avec tous les autres impunis, ils seront des péripéties de nos existences. Avoir ordonné des meurtres, des viols, en masse, ne condamne pas à la prison. Jamais. Jamais, jamais, jamais, jamais… Ni Hiroshima ni Nagazaki n’ont été jugés, les essais nucléaires sur les atolls, la Libye, l’Irak, la Syrie, le Mali… Crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide… On pinaille, il faut des preuves, des enquêtes… Ces enquêtes deviennent l’Histoire… Comment au XXI e siècle laisse-t-on encore le pouvoir de vie et de mort à une seule personne ?
J’ai la solution : il faudrait ajouter dès son élection dans la bouche de chaque dirigeant, de chaque ministre des Armées une capsule de cyanure qui se déclencherait automatiquement dès la prise de décision, avant même que l’ordre de tirer soit parti… Plus jamais ça, la der des der… Quand est-ce que ces mots deviendront enfin réalité.
(1) Ta-Nehisi Coates, auteur de « Une colère noire », éd. Autrement.
(2) « Les Narcisses », de Marie France Hirigoyen, éd. la Découverte
« Billion Dollar Baby » en tournée, et publié aux éditions Libre.
Carte blanche à Audrey Vernon Valeurs Actuelles
Une histoire de la famille Peugeot
Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.
C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »
Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.
Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.
C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »
Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.
Opex 360
Ukraine : L’armée russe a envoyé des robots Uran-6 dans le Donbass
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
En septembre 2021, l’armée russe fit savoir qu’elle avait engagé des robots armés Platform-M à l’occasion des manoeuvres Zapad-21, menées conjointement avec son homologue biélorusse. En outre, quelques mois plus tôt, elle avait aussi annoncé la création prochaine d’une unité entièrement « robotisée » qui, avec unee vingtaine de robots Uran-9, devait être chargée d’élaborer des doctrines d’emploi et de former les futurs opérateurs.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, aucun robot armé [UGV – Unmanned Ground Vehicle] n’a, a priori, été signalé parmi les matériels engagés par les forces russes. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elles n’en utilisent pas…
En effet, une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux montre un robot de type Uran-6 en action dans la région du Donbass]. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé les combattants de la « république populaire de Louhansk », reconnue par Moscou en février. Pour rappel, cet engin n’est pas armé… Il a en effet été concçu pour appuyer les sapeurs dans les opérations de déminage.
Video of Russian sappers employing a Uran-6 mine-clearing UGV in the Donbas. Notably, there has been no indication so far that Russia has used the armed Uran-9 UGV in this war. https://t.co/mQkEGxvXUB pic.twitter.com/gdQgLqr6QM
— Rob Lee (@RALee85) April 11, 2022
Pouvant être équipé d’une lame ou d’un rouleau à l’avant et monté sur un châssis chenillé, l’Uran-6 est contrôlé par un opérateur placé à la distance de 1000 à 1500 mètres, grâce à quatre caméras donnant à celui-ci une vue à 360 degrés. D’une masse de plus de cinq tonnes et doté d’un moteur diesel à 6 cylindres, son autonomie est d’environ 16 heures.
Depuis qu’il a été officiellement été dévoilé, l’Uran-6 a été engagé en Syrie en 2016 et, plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où la Russie a déployé un « contingent de maintien de la paix », dans le cadre d’un accord signé par l’Azerbaïdjan et l’Arménie en novembre 2020.
Reste à voir si les forces russes engageront [si ce n’est déjà fait] des robots Platform-M et Uran-9 en Ukraine, comme elles le firent en Syrie. Ce qui avait surpris beaucoup de monde, et à commencer par les Américains, comme l’avait confié le général Charles Beaudouin, alors chef des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.
BBC
Dua Lipa's Future Nostalgia tour confirms she's Britain's best pop star
By Mark SavageBBC Music Correspondent
"This is the best welcome home ever," says Dua Lipa, a couple of songs into the first UK show of her world tour.
"We've been waiting so long, so long to put this show on. We've moved it and postponed it and finally we're here."
Moments earlier, the 26-year-old had walked down the the catwalk of her vast stage, slowly raising her hands to the air as she soaked up the adulation of 21,000 fans who'd waited two years to see her at Manchester's AO Arena.
This wasn't just a pop concert - it was a reunion.
For context, we need to rewind a little. The Future Nostalgia tour was first announced in December 2019, as reports of a new, potentially-deadly virus started to emerge from China.
By the time Dua's second album (also titled Future Nostalgia) arrived the following March, the world was in lockdown and the tour was on ice.
The singer fretted about releasing an album of upbeat dance-pop while people were suffering.
"I'm not sure if I'm even doing the right thing," she told fans in a tearful Instagram live, "but I think the thing we need the most at the moment is music, and we need joy and we need to be trying to see the light."
Her instincts were right.
Instead of reminding us what we'd lost, the album cast forward to a time when we'd be pressed against each other again, singing these songs in sweat-soaked unison. Or, to use Dua's own words, she'd had a "premonition that we fell into a rhythm where the music don't stop for life" - and Future Nostalgia became the most-streamed album of 2020.
Even so, Covid restrictions played havoc with her tour. It was postponed and rescheduled three times, forcing Dua to find ways to keep her music alive - a remix album, a spectacular live-stream and a constant trickle of new songs, including the chart-topping Elton John duet Cold Heart.
All the while, anticipation for the concerts grew, and the roar that greeted the star on Friday night was a curious mixture of excitement and relief.
Dua opened the show by playing Hot Streak's 1980s breakdance classic Body Work ("music makes you lose control"), signalling her intention to celebrate the abandon of the dancefloor.
She emerged on stage in an electric pink Balenciaga corset bodice to the bubbling synth groove of Physical, throwing shapes at a ballet barre, before romping down the catwalk and dipping into some 80s-inspired aerobics moves.
The energy levels barely dipped for the next 40 minutes, as the star blasted through her biggest songs - New Rules, Break My Heart, Love Again, Be The One - flanked by 12 inexhaustible dancers.
The staging was pleasantly restrained for a pop show, forcing the focus onto Dua's impressive vocals and allowing the band to extend her songs for maximum dancefloor impact.
Break My Heart was mashed up with Justice's Dance, while Hallucinate was embellished with elements of Daft Punk's Technologic. Even the female-empowerment ballad Boys Will Be Boys segued into a clattering carnival remix, incorporating a sample of Gwen Stefani's Hollaback Girl.
It's a trick Dua borrowed from Madonna - placing her music directly into the pop canon - paying tribute at the same time as asserting her dominance. In lesser hands, it would be an exercise in hubris but the platinum-plated hits of Future Nostalgia withstood the comparisons.
The choreography was just as clever, drawing on decades of dance history. New Rules gained a Gene Kelly-inspired umbrella routine, while Cool saw Dua orbited by two roller-disco skaters.
Choreographer Charm La'Donna, who worked on this year's Super Bowl half-time show, riffed on Bob Fosse's chair routines during Hallucinate, and brought New York Warehouse vibes to the dance hit Electricity. At one point, she even threw in a bit of the hokey-cokey.
But the masterstroke came towards the end, when Dua recreated the famously awkward, hip-wiggling move that launched a "Dua can't dance" meme in 2019. ("I love her lack of energy," commented one observer. "Go girl, give us nothing").
This time, she gave it more oomph, proving not just that she's refined her stagecraft, but that she's capable of laughing at herself.
The show could have done with a bit more of that humour. The only other glimpse of the star's quirky side was a giant inflatable lobster that appeared during We're Good (a throwback to the music video that would take too long to explain here).
But the Future Nostalgia tour isn't built for jokes. It's about marking the moment Dua Lipa came into her own as a pop star.
Since 2019, she has transformed into a commanding, confident performer, who can casually throw away a gigantic hit like New Rules two songs into her set, safe in the knowledge she has a dozen other tracks the audience know just as well.
For Friday's finale, she appeared in a Thierry Mugler catsuit, stitched with 120,000 crystals that turned her into a human glitterball, as she floated above the audience singing Levitating. Back on the ground, she whipped her hair furiously to Future Nostalgia's title track, before taking a victory lap around the disco-funk of Don't Start Now.
Not for the first time, the fans drowned her out... almost as if they'd spent the lockdown learning the words and were finally getting the chance to live out their fantasy. Up on stage, Dua was experiencing the same thing.
She did a full 180, baby. And look at where she ended up.
SETLIST
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Abdellah Taïa , histoires d’une mère en colère
Prescription cultureL’écrivain marocain de langue française Abdellah Taïa dessine le portrait d’une femme endurcie par les souffrances et d’un pays impitoyable où s’entrechoquent tradition et modernité.
Muriel SteinmetzC’est une femme en colère, que le lecteur découvre à trois moments cruciaux de sa vie et de l’histoire du Maroc. Malika, petite campagnarde, orpheline de mère, suit son père au souk les jours de marché. Elle a 17 ans lorsque Allal, guère plus âgé, fils d’un voisin, tombe sous le charme. Il la dévore des yeux quand elle mange des beignets, debout dans la rue. Le mariage est vite conclu. « Je vous la donne. Je ne la vends pas. Je vous la confie », dit le père de Malika. Le jour des noces, Merzougue, meilleur ami d’Allal, enlace un peu trop ce dernier… Malika accepte ce couple à trois. « Je n’étais pas catastrophée. Je connais la vie. Les choses de la vie. »
Dans « Vivre à ta lumière », la grande Histoire percute la petite, en un pays sous le joug colonial français. Quand la guerre éclate en Indochine, Allal s’engage. « Pour l’argent, Malika. Pour mes parents, Malika. Pour toi, Malika. Je reviendrai et je t’emmènerai à Rabat, la ville de Mehdi Ben Barka. » Elle fulmine : « Tu aimes les Français maintenant ? Tu leur fais confiance ? Tu as oublié, on dirait, comment ils sont entrés au Maroc. Les massacres. Les meurtres. » Allal ne reviendra pas. Malika se retrouve veuve à 20 ans. Les beaux-parents lui tournent le dos après avoir touché « l’argent de la France, les indemnités de ta mort ».
Lettre d’amour à Malika
Une seconde vie s’ouvre dans les années 1960, avec la proposition de mariage de Mohammed, bienveillant mais défaillant. Le couple s’installe à Rabat. Mohammed est un « chaouche » (homme à tout faire). Ils sont neuf, dans un deux-pièces adossé au mur d’un des palais d’Hassan II. Malika, taraudée par le désir de revanche sociale, calculatrice, lucide, enrôle la plus belle de ses filles, Khadija, dans un scénario diabolique, source d’une possible ascension sociale, via un beau mariage avec un homme de la haute. C’est compter sans Monique, française née au Maroc. Elle cherche une petite bonne et jette son dévolu sur Khadija. Malika emploie tous ses moyens de «Marocaine, analphabète, sorcière» pour mettre à mal le projet. À la fin du récit, Malika vit seule. Elle est agressée par Jaâfar, jeune homme sorti de prison. Il a le même âge qu’Ahmed, son fils, parti en France. Ahmed, homosexuel, a été maltraité durant l’adolescence. Malika fermait les yeux, trop prise par la survie dans l’immédiateté : famille à nourrir, à habiller, à loger.
C’est un magnifique portrait de femme que nous offre Abdellah Taïa, né à Rabat en 1973. Il écrit, en quatrième de couverture : « Malika, c’est ma mère : M’Barka Allali Taïa (1930-2010). Ce livre lui est dédié. » Dans son roman autobiographique, « Celui qui est digne d’être aimé » (Seuil, 2017), où son homosexualité devenait le vecteur d’une analyse sans peur de la société marocaine, il s’adressait à sa mère, morte depuis cinq ans, qu’il admonestait violemment outre-tombe. Il l’appelait « la dictatrice » superstitieuse. À travers elle, le romancier confronte à nouveau ici le désir de liberté individuelle à une tradition étouffante depuis des siècles, sur laquelle plane encore la présence fantomale du colonialisme.
Opex 360
Les États-Unis envisageraient de stocker à nouveau des bombes nucléaires tactiques au Royaume-Uni
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
Jusqu’en 2008, l’US Air Force disposait de bombes nucléaires tactiques B-61 susceptibles d’être portées par les chasseurs-bombardiers F-15E de la 48e escadre de chasse, basée à Lakenheath [Royaume-Uni]. Bien que prise par l’admnistration Bush, la décision de les retirer du sol britannique allait dans le sens du président Obama, celui-ci voulant, à l’époque, « réinitialiser » les relations entre Washington et Moscou tout en se disant partisan d’un monde débarassé de ses armes nucléaires.
Cela étant, et dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis ont depuis conservé une centaine de bombe B61-3/4 en Europe. Celles-ci sont stockées dans des dépôts situés dans cinq pays [et six bases], dont l’Allemagne [Buchel], la Belgique [Kleine Brogel], les Pays-Bas [Volkel], la Turquie [Incirlik] et l’Italie [Ghedi et Aviano].
Pour rappel, la dissuasion nucléaire de l’Otan repose sur le principe dit de la « double clé » : en clair, les chasseurs-bombardiers des pays hôtes sont susceptibles de mettre en oeuvre les B-61 dont ils disposent, le contrôle de ces dernières [et donc leur code d’armement] relevant exclusivement des États-Unis.
En 2016, un programme visant à moderniser les dépôts nucléaires implantés en Europe et en Turquie a été lancé par l’Otan, pour un montant total de 384 millions de dollars. Évidemment, celui de Lakenheath ne figurait pas parmi les sites concernés. Mais ce n’est désormais plus le cas, comme vient de le souligner la Federation of American Scientists [FAS], le 11 avril.
En effet, en examinant de près la demande budgétaire adressée par le Pentagone au Congrès, il apparaît que le Royaume-Uni a été ajouté à la liste des pays où les dépôts nucléaires doivent être modernisés. Cet ajout « signale un changement dans le statut nucléaire de la base de Lakenheath », souligne la FAS.
En outre, la base britannique sera la première à accueillir un escadron totalement équipé de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A, en l’occurrence le 495th Fighter Squadron de l’US Air Force. Au total, 24 appareils y seront affectés. Le premier s’y est posé en décembre 2021.
Évidemment, la modernisation du dépôt nucléaire de Lakenheath interroge. D’autant plus que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré, il y a à peine quatre mois, que les Alliés n’avaient « pas l’intention de stocker des armes nucléaires dans d’autres pays qui en disposent déjà dans le cadre du partage nucléaire » de l’Alliance.
Certes, le contexte géostratégique européen a depuis été bouleversé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Au point de stocker à nouveau des bombes B-61-12 au Royaume-Uni? Pour le moment, du moins, aucun plan allant dans ce sens n’est prévu.
Cependant, l’hypothèse est que cette mise à niveau des capacités de stockage de la base de Lakenheath permettrait de donner plus de flexibilité à la dissuasion nucléaire de l’Otan, sans pour autant augmenter le nombre de bombes B-61 sur le Vieux Continent. Il est aussi possible qu’un transfert de celles actuellement présentes en Turquie vers le Royaume-Uni soit envisagé. Enfin, l’intention du Pentagone pourrait être d’anticiper un éventuel changement de posture, en fonction des décisions que prendra Moscou… Comme par exemple un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie [Minsk a récemment modifié sa Constitution pour le permettre, ndlr].
À ce propos, et alors que Stockholm et Helsinki devraient annoncer une décision au sujet de leur éventuelle adhésion à l’Otan, la Russie, par la voix de Dmitri Medvedev, le vice-président de son Conseil de sécurité, a d’ores et déjà prévenu qu’elle réagirait en conséquence, en affirmant que, le cas échéant, il ne pourrait « plus être question d’un statut dénucléarisé pour la Baltique » et que la Suède et la Finlande devraient « vivre » avec des missiles hypersoniques près de leurs frontières.
Ce qui est d’ailleurs déjà le cas, comme l’a rappelé Arvydas Anusauskas, le ministre lituanien de la Défense. « Les menaces russes actuelles semblent assez étranges. […] Des armes nucléaires ont toujours été déployées à Kaliningrad [enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr]. La communauté internationale, les pays de la région en sont parfaitement conscients… Ils l’utilisent comme une menace », a-t-il souligné, ce 14 avril.
Photo : Bureau du programme F-35 / Département américain de la Défense
Valeurs Actuelles
La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie
À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.
Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.
Progression de l’euthanasie en Europe
À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.
En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.
Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.
Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle
On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.
Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.
En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.
L’euthanasie progresse en Europe
Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.
En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.
Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.
Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.
Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie
En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.
Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.
D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.
La sédation profonde, un glissement dangereux
Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.
Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?
Incohérence du droit
Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.
Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).
Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.
* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.
BBC
Brazil: Wild animals take to the streets in Rio de Janeiro
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Caimans and other wild animals appearing in city streets, and even inside houses, are becoming a frequent sight in Rio de Janeiro.
Conservationists say up to 5,000 caimans are living in rivers and lagoons across the densely-populated neighbourhoods in the west of Brazil's famous city.
Experts think urban expansion, polluted habitats and feeding by humans is encouraging their growing presence.
L'Humanité
Comment Erdogan, jeune homme pauvre et passionné, devient un dictateur
EntretienAvec « Erdogan : le nouveau sultan », les journalistes opposants en exil Can Dündar et Mohamed Anwar brossent un portrait documenté du dirigeant turc. La BD retrace sa jeunesse, son élection à la mairie d’Istanbul et la création d’un mouvement à sa main pour s’approprier le pouvoir. Entretien avec le scénariste.
Vadim KamenkaCondamné à plus de vingt-sept ans de prison, Can Dündar, l’ancien directeur de la rédaction du quotidien turc « Cumhuriyet », en exil en Allemagne, et le dessinateur égypto-soudanais Mohamed (Jbr) Anwar dressent un réquisitoire contre Recep Tayyip Erdogan. De manière chronologique, ils retracent la trajectoire du dirigeant turc, son enfance, son ascension, jusqu’à l’imposition de l’islam politique. « Erdogan, le nouveau sultan » est une véritable enquête journalistique. Ce roman graphique en noir et blanc permet aux lecteurs de mieux cerner le virage pris par la Turquie sous Erdogan. Le livre s’arrête au moment de la création de l’AKP, le Parti de la justice et du développement, qui l’amènera au pouvoir, deux ans plus tard. Can Dündar nous confie qu’il planche déjà sur la suite. Entretien.
Vous êtes journaliste d’investigation. Pourquoi avoir choisi le format de la bande dessinée pour ce roman documentaire et biographique sur Erdogan ?
L’idée a germé lorsque j’étais en France, il y a quatre ans. À l’époque, je visitais Strasbourg et, en traînant dans les librairies et magasins de la ville, j’ai constaté que de nombreux rayons étaient consacrés à des biographies sous forme de romans graphiques. On y trouvait des ouvrages sur Napoléon, de Gaulle… C’est à ce moment-là que j’ai imaginé utiliser ce format pour retracer la vie de Recep Tayyip Erdogan. Il existait déjà de nombreuses biographies sur lui. Mais ce format permettait de réaliser quelque chose de nouveau, documenté et jamais vu en Turquie. Le travail de recherche était déjà en grande partie effectué, il a juste fallu adapter ce qu’on avait.
Comment décririez-vous votre livre ?
Il s’agit de voir comment un jeune homme pauvre et passionné est devenu un dictateur. Connaître tout cela permet de comprendre la logique derrière l’islam politique dans ce genre de société. Il est aussi question des stratégies similaires, comme celles de Vladimir Poutine ou Viktor Orban, et de comprendre comment ces dirigeants se sont emparés du pouvoir en utilisant la démocratie. Nous devons agir à ce propos, regardez la montée de l’extrême droite, du populisme en France ou encore en Allemagne. Ce n’est pas une fantaisie. Erdogan utilise les passions et les peurs du peuple mais aussi la religion pour les convaincre. Nous devons nous battre contre cela, c’est le message principal du livre.
Comment avez-vous eu l’idée de travailler avec Mohamed Anwar ?
Nous nous sommes connus à Berlin. Et nous avons très vite sympathisé du fait de nos parcours similaires en tant que journalistes. Mohamed Anwar, qui est aussi dessinateur, a été emprisonné et forcé à l’exil. On a décidé de travailler ensemble. On a pu mener une véritable enquête tous les deux, ce qui a été primordial pour la réussite de ce projet.
Vous avez davantage l’habitude de réaliser des documentaires, ou des enquêtes. En quoi écrire une bande dessinée a-t-il été différent ?
Il y a des avantages et des inconvénients. C’est comme si on écrivait un scénario pour un film, tout doit être planifié, chaque scène, il faut faire attention au déroulé des événements, en alternant des éléments dramatiques et épiques, pour maintenir le lecteur dans un suspense. La forme amène plus de liberté. Mais ce n’est pas un film où la difficulté consiste à réaliser exactement ce que l’on souhaite. J’ai pris énormément de plaisir à travailler sur ce livre, malgré un sujet peu évident.
Cet ouvrage est-il seulement centré sur Erdogan, ou soulève-t-il des questions plus profondes sur la société turque ?
Malgré mon exil, la Turquie demeure mon pays. J’y suis né et y ai construit l’essentiel de ma vie. Et Erdogan a détruit les deux. Mais au-delà de ces affects, cet homme est un exemple parfait pour parler de populisme, d’islam politique et de dictature. J’ai voulu dépeindre les rouages utilisés pour qu’il atteigne le pouvoir, et surtout comment il y est resté. Sans oublier les relations internationales. Les États-Unis et l’Europe ont tenté d’utiliser Erdogan pour leurs propres intérêts. Finalement, ils l’ont aidé à façonner son image et son pouvoir, alors que le peuple turc s’est retrouvé perdant dans cette relation entre l’Occident et Erdogan.
Au final, il s’agit aussi de montrer comment des dirigeants usent de leur popularité et utilisent la démocratie pour détruire cette même démocratie. C’est le message principal de l’œuvre. Car ces chefs d’État réfléchissent en termes de stratégie, planifient leurs actions et pensent la manière dont ils limitent progressivement la liberté d’expression tout en utilisant cette dernière comme un outil. Avec ce livre, le but est de faire réfléchir sur les cas russe et hongrois et sur les leçons à en tirer.
Les Turcs ont-ils pu lire votre livre ?
Malheureusement, personne n’a pu encore le lire ou le feuilleter dans le pays à cause d’une censure cachée mais bien réelle. Il existe un bannissement officieux à l’encontre de mes ouvrages, qui sont systématiquement bloqués à la frontière. Mais il est impossible d’arrêter les idées et les livres. C’est pourquoi nous réfléchissons à envoyer des copies aux Turcs, via des moyens détournés, en publiant en ligne des PDF. Le livre est déjà traduit en turc, en allemand et en français. Nous travaillons actuellement sur des versions en anglais et en arabe.
La bande dessinée s’arrête en 2001. Avez-vous prévu une suite ?
Nous travaillons actuellement sur le second volume. Nous espérons qu’Erdogan ne soit plus au pouvoir quand il sortira. Les nombreux problèmes économiques que connaissent les Turcs ont fait chuter sa popularité. Les sondages confirment une possible défaite. Mais à l’image de la Hongrie avec la victoire triomphale de Viktor Orban, ce type de dirigeant réussit toujours à flatter la population.
turquierecep tayyip erdoganliberté d'expressionCan Dündar Opex 360
Navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva a été gravement endommagé
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et hormis sa participation à la prise de l’île des serpents [qui fut autrefois roumaine avant d’être rattachée à l’Ukraine durant la période soviétique], le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva [ex-Slava], s’est plutôt fait discret.
Affichant un déplacement de près de 12’500 tonnes pour 186,4 mètres de long, le Moskva est l’un des trois croiseurs appartenant à la classe « Slava » construits à la fin des années 1970 en Union soviétique. Immobilisé durant près de dix ans au chantier naval de Nikolaïev [Ukraine], il reprit du service en 2000 afin de remplacer le croiseur lance-missiles Amiral Golovko, alors promis à la démolition. Puis, en 2016, il fut de nouveau mis en cale sèche pour des travaux des modernisation censés le maintenir en activité jusqu’en 2040.
Ce navire est puissamment armé, avec 16 missiles anti-navires supersoniques P-1000 Vulkan [code Otan : SS-N-12 Sandbox] d’une portée de 500 km et, surtout, 64 missiles surface-air longue portée S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine ukrainienne a été réduite à la portion congrue après l’annexion de la Crimée, son déploiement en mer Noire dans le cadre de l’invasion russe vise surtout à assurer une couverture aérienne des moyens navals engagés près des côtes ukrainiennes, notamment dans la région d’Odessa, port stratégique convoité par Moscou.
Du moins était-ce le cas jusqu’au 13 avril… Car le Moskva n’est plus en état d’assurer une telle mission, après avoir subi de lourds dégâts ayant nécessité l’évacuation de ses 500 membres d’équipage.
Pour le moment, il n’est pas possible d’avoir une confirmation de ce qui s’est passé à son bord. Selon le ministère russe de la Défense, le Moskva aurait été victime d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Une enquête a été ouverte pour en établir les circonstances, a-t-il précisé. Toujours d’après la même source, le « foyer de l’incendie » serait « circonscrit » et le croiseur aurait conservé sa « flottabilité ». Et d’ajouter : « Des mesures sont prises pour le remorquer ver le port » de Sebastopol.
Côté ukrainien, on assure que le Moskva a été touché par un missile anti-navire Neptune. C’est effet ce qu’a affirmé Maxime Martchenko, le gouverneur de la région d’Odessa. Et son propos a été confirmé par un responsable militaire. « Selon des données disponibles, des missiles [ukrainiens] sont à l’origine des sérieux dommages » du Moskva.
D’une portée de 280 à 300 km et bénéficiant d’une électronique améliorée, le missile P-360 Neptune, développé à partir du Kh-35 soviétique, est entré en service au sein des forces ukrainiennes en mars 2021. Il est mis en oeuvre par un système de défense côtière comprenant notamment un lanceur mobile monté sur un camion USPI-360 et un véhicule de commandement et de contîole RCP-360. Subsonique, il se dirige vers sa cible grâce à un système de radar actif.
En octobre dernier, la marine ukrainienne avait indiqué qu’elle utiliserait des drones Bayraktar TB-2 pour des missions de surveillance maritime ainsi que pour désigner d’éventuelles cibles aux P-360 Nepture, dont la charge militaire serait suffisante pour envoyer un navire de 5000 tonnes par le fond. A priori, le Moskva aurait été repéré par un tel appareil avant d’être frappé par un ou plusieurs missile[s] ukrainiens. Mais cela reste à confirmer.
A Russian source is saying the Moskva has sunk and that the explosion was from a Ukrainian Neptun missile strike. Apparently, Ukraine flew a TB2 UCAV to distract the ship while it was targeted by the Neptun. The ship rolled onto its side after the strike.https://t.co/lACtPPJYVF
— Rob Lee (@RALee85) April 14, 2022
Mais si le Moskva a effectivement été atteint par un missile P360 Neptune, alors cela démontrerait l’inefficacité de ses contre-mesures électroniques et de ses défenses anti-aériennes à courte portée [AK-630 et 9K33M3 Osa-AKM].
Depuis le 24 février, les forces ukrainiennes ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir touché des navires russes déployés en mer Noire. Tel a été le cas du patrouilleur hauturier lance-missiles « Vassili Bykov » ou encore celui de la frégate Essen. Sauf que le ministère russe de la Défense a ensuite produit des images montrant ces navires intacts… En revanche, un patrouilleur de la classe Raptor [projet 03160] aurait bien été endommagé par un tir de missile antichar ATGM au large de Marioupol.
Quoi qu’il en soit, le Moskva est la deuxième unité importante perdue par la flotte russe de la mer Noire depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le 24 mars, le navire de débarquement Orsk a en effet coulé alors qu’il se trouvait dans le port de Berdyansk. Les forces ukrainiennes en ont revendiqué la responsabilité, affirmant avoir tiré un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab], dont la précision n’est pas la principale qualité… En réalité, on ignore ce qu’il s’est réellement passé, l’explosion accidentelle de munitions à bord ne pouvant être exclue. De même que celle d’un sabotage.
BBC
Valneva Covid vaccine approved for use in UK
A new Covid vaccine has been approved for use in the UK by regulators.
It is manufactured by Valneva, using more traditional technology - similar to how polio and flu shots are made.
It contains a whole copy of the virus which has been inactivated, so that it can't cause the disease but does teach the body how to fight it.
The UK was due to receive 100 million doses of the jab, but the government cancelled the deal in September due to a "breach of obligations".
The French company strenuously denied the government's accusation.
Dr June Raine, chief executive of the UK's Medicines and Healthcare products Regulatory Agency, said the approval followed "a rigorous review of the safety, quality and effectiveness of this vaccine".
As with the AstraZeneca and Pfizer vaccines, it is designed to be given as two doses.
Professor Sir Munir Pirmohamed, from the Commission on Human Medicines - which led the review - said: "We have advised that the benefit risk balance is positive. The vaccine is approved for use in people aged 18 to 50 years, with the first and second doses to be taken at least 28 days apart."
The jab developed by Valneva, which has a factory in Livingston near Edinburgh, is the sixth Covid-19 vaccine to be granted an MHRA authorisation.
In trials, blood results from volunteers who received the jab had high levels of neutralising antibodies against the pandemic virus.
It outperformed the AstraZeneca vaccine on this measure in head-to-head tests.
Experts say it is possible that by using the whole virus - rather than just the spike protein - the vaccine may be more useful against future emerging variants of Covid.
Prof Adam Finn who ran the trials said: "On behalf of all the participants in the clinical trials which underpinned this authorisation, which were conducted in the UK, and all of the clinical and laboratory teams involved, I'd like to express our delight that this vaccine has now been approved.
"This vaccine has an important role to play in the ongoing global effort to combat the pandemic."
The MHRA has also approved the use of the Moderna Covid vaccine for children aged 6 to 11.
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UK scraps Covid vaccine deal with Valneva
Positive trial results for Valneva Covid vaccine
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Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer
Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.
Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.
l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine
Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.
Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité
Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.
L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.
Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !
* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.
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[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour
Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »
Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.
Eric Zemmour et la civilisation
Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.
A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !
Des religions et des visions du monde différentes
Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.
La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.
C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…
Opex 360
Le général Jacques Langlade de Montgros nommé directeur du renseignement militaire
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
Après quelques tergiversations au moment du traditionnel « mercato des généraux » estival, l’an passé, le général Bertrand Toujouse fut nommé à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS] alors qu’il était pressenti pour être le prochain patron de la Direction du renseignement militaire [DRM] alors qu’il en était le numéro deux.
Souci de rassurer la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] sur le maintien de ses prérogatives? Autre motif dont on ignore les contours? Toujours est-il que, après une intervention « inédite » de l’Élysée, selon le site spécialisé Intelligence Online, le général Toujouse fut écarté de la DRM au profit du général Éric Vidaud, alors commandant des opérations spéciales. Une décision à laquelle le général Thierry Burkhard, alors fraîchement nommé chef d’état-major des armées [CEMA], ne fut pas totalement associé.
Toujours est-il que, sept mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la DRM, le général Vidaud a été poussé vers la sortie, le 31 mars dernier. Ce qui est d’autant plus inédit que cette éviction est survenue dans un contexte marqué par le retour de la guerre en Europe.
Justement, c’est parce que son service n’aurait pas anticipé l’invasion de l’Ukraine par la Russie que le général Vidaud aurait été mis sur la touche. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », avait ainsi confié le général Burkhard au quotidien Le Monde.
Cela étant, il ne revient pas à la DRM d’évaluer les intentions politiques [ce qui est du ressort de la DGSE, voire du ministère des Affaires étrangères]… mais de collecter du renseignement d’intérêt militaire. Aussi, cette insuffisance reprochée au général Vidaud a paru être un prétexte pour l’écarter de ses fonctions…
Quoi qu’il en soit, le poste de directeur du renseignement militaire ne sera pas resté vacant bien longtemps. En effet, lors du Conseil des ministres du 13 avril, le général Jacques Langlade de Montgros a été désigné pour remplacer le général Vidaud, gagnant ainsi au passage sa quatrième étoile puisqu’il sera élevé « aux rang et appellation de général de corps d’armée ».
Né en 1969, passé par l’École spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion général Delestraint], le général Langlade de Montgros est issu de l’arme blindée cavalerie [ABC]. Affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [RHP], puis au 2e Régiment de Hussards [RH], il a pris part aux opérations extérieures menées en Centrafrique, en Bosnie, au Tchad, et, plus récemment, en Afghanistan.
Cet ancien chef de corps du 1er RHP [entre 2010 et 2012] a suivi une formation à l’US Army Armor School de Fort Knox [en 1997] avant de suivre les cours de l’École de Guerre [2003-2004] et d’être auditeur à la 67e session de l’Institut des hautes études de défense nationale [IHEDN] en 2014. Il a également été adjoint au conseiller communication du chef d’état-major des armées de 2000 à 2002 puis chargé des relations avec les services de renseignement au cabinet du ministre de la Défense entre 2007 et 2010.
Après son passage à l’IHEDN, le général Langlade de Montgros a occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations [CPCO] avant de rejoindre la cellul opérations – relations internationale du cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Nommé à la tête de la 11e Brigade Parachutiste [BP], il a pris les rênes de l’EUTM RCA, la mission mise sur pied par l’Union européenne pour former les forces armées centrafricaines, jusqu’en février 2022.
Cela étant, le nouveau directeur du renseignement militaire sera confronté aux mêmes difficultés et défis que ses prédécesseurs. À commencer par le manque de moyens… Si les capacités spatiales de collecte de renseignement ont été renforcées lors de ces dernières années [CSO pour l’imagerie et CERES pour le renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM], la DRM devra se passer des deux Transall C-160 Gabriel, dont le retrait anticipé a été annoncé pour cette année, alors que leurs successeurs – trois Falcon 8X « Archange » – n’entreront pas en service avant 2025. Quant aux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « Vador », leurs capteurs ne sont visiblement pas encore au point. Et il faudra encore patienter pour qu’une charge ROEM soit intégrée sur les drones MQ-9A Reaper Block 5.
BBC
Crypto boss says fraudsters have 'special place in hell'
By Dan WhitworthMoney Box reporter, BBC Radio 4
A senior director at one of the world's biggest cryptocurrency exchanges has told Radio 4 Money Box there's a "special place in hell" for fraudsters.
Curtis Ting spent eight years at the FBI before joining Kraken where he is now managing director for Europe, Middle East and Africa.
"I'm a former law enforcement official myself, I also have two living grandparents," he says. "Frankly there's a special place in hell reserved for scammers and fraudsters who try to rob the vulnerable and the elderly."
He was speaking in relation to a fraud recently featured on Money Box where 77-year-old Graeme Stagg had nearly £800,000 stolen.
Fraud controls
Graeme was tricked into investing in cryptocurrency and more than half a million pounds was taken in less than a month using Kraken's exchange.
"We have a lot of fraud identification controls on the platform. We have flags identifying anyone who registers over a certain amount so anybody over a certain age gets flagged," says Mr Ting.
"Not only do they get flagged but you also see certain transaction amount levels in association with those accounts creating a particularly high risk profile.
"When that happens we hold [freeze] that account and reach out to individuals, and we require that a written note be provided to us identifying explicitly these individuals are doing these transactions of their own volition and not being guided by anybody."
Despite having these controls in place, Graeme had been so completely groomed by criminals he was able to transfer more than £500,000 into e-wallets using the Kraken exchange within the space of just 26 days.
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The criminals then transferred it out of Graeme's control, stealing it all and leaving him with nothing.
Curtis says it's up to law enforcement to catch the criminals but that it's the "duty of exchanges, like ourselves, to work very closely with [law enforcement]", adding they are fully cooperating with police in this case.
Stable coins
Mr Ting welcomes plans announced by the UK government to regulate some cryptocurrencies as part of wider efforts to make the country a hub for digital payment companies.
So-called stablecoins will become recognised forms of payment to give people confidence in using digital currencies, according to the Treasury.
Stablecoins are designed to have a stable value linked to traditional currencies or assets like gold, and as such they are considered less volatile than cryptocurrencies such as Bitcoin.
"The integration of stablecoins into the payment framework potentially impacts our business quite a bit," Mr Ting says.
"There is the potential that we expand our service so that on top of simply facilitating trades, buying and selling of crypto, there's closer integration with payment networks, merchant providers and so forth."
Chancellor Rishi Sunak said: "We want to see the [cryptocurrency] businesses of tomorrow - and the jobs they create - here in the UK, and by regulating effectively we can give them the confidence they need to think and invest long-term."
The Treasury has not yet confirmed which stablecoins will be regulated; well-known ones include Tether and Binance USD.
Mr Ting says he sees more regulation as a positive thing as "it means more people will have to join us".
"We welcome that. In our operations in Europe we're actually much further ahead in our discussions with European regulators because actual legislation is already on the table.
"If anything, the UK articulating this vision brings it further into alignment with where the rest of the industry is headed."
Financial and environmental concerns
Regulators are racing to draw up rules to manage cryptocurrencies amid concern that their growing popularity could threaten established financial systems.
In December, the Bank of England's deputy governor said that while only about 0.1% of UK wealth was currently held as digital assets, that proportion was growing quickly.
Sir Jon Cunliffe told the BBC that if the value of cryptocurrencies fell sharply, it could have a knock-on effect.
Meanwhile, the US is moving to craft regulations amid rising concern that the cryptocurrency industry is a haven for criminals.
The process of generating digital coins via banks of powerful computers, called mining, is also highly energy intensive. Recent research suggests Bitcoin now generates carbon emissions comparable to the country of Greece.
Mr Glen admitted there were concerns about the environmental impact and said the government "will be looking closely at energy usage associated with certain crypto-technologies".
You can hear more from Curtis Ting's interview on BBC Radio 4's Money Box podcast by clicking here.
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The Coronavirus Pandemic
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An Australia Homecoming, Mixed With Yearning and Trepidation
When “Fortress Australia” sealed its borders, thousands of citizens were stuck abroad. When allowed to return home, a reporter wondered how she would find the country — and how it would find her.
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By Isabella Kwai
Photographs by Isabella Moore
SYDNEY, Australia — The tangy smell of eucalyptus leaves lining the streets. A casual friendliness even from strangers. Ten types of Asian cuisine in a 100-yard radius of the city center.
These were among an infinite list of things I yearned for in my hometown as I waited, stuck abroad for over a year, for a chance to return.
At Sydney’s airport, my father greeted me with an awkward hug. “You’re home,” he said, smaller and whiter-haired than I remembered him 18 months ago. But still dizzy with jet lag, it wasn’t until I staggered into the glare of morning light and heard the sound of native birds that I believed it: I really was, at last, back in Australia.
My family reunion this year — and many thousands of similar reunions across Australia — had been difficult to realize until November. That was when Australia announced an about-face in strategy: With high-enough vaccination rates to withstand an Omicron surge, “Fortress Australia” was lowering the drawbridge and reopening its borders to citizens and permanent residents, allowing an unlimited number of homecomings for the first time since the coronavirus pandemic began.
I had accepted this enforced separation as the price of working thousands of miles from home — and knew my wait in London, long as it seemed, was infinitely easier than the crushing hardships faced by countless migrants and asylum seekers escaping violence and economic collapse in their countries.
Still, I was restless for home. But I was also nervous. After the abyss of a pandemic, how would I find Australia? And how would it find me?
In the decades before the pandemic, the accessibility of air travel and a diversifying population meant that Australia had become remarkably less insular than it once was. One-third of residents were born abroad — a number that reflects my own history, with my first glimpse of Australia as a baby from my mother’s arms as she carried me off the plane from Hong Kong.
In Britain during the pandemic, I had watched Australia maintain its strict border closures and enact long lockdowns that worked, at least initially, to keep it comparatively unscathed.
“We’re an island nation — we had opportunities that others didn’t have,” said Catherine Bennett, an epidemiologist at Deakin University in Melbourne. “We have made different sacrifices in order to avoid the kinds of waves that other countries had to live with.”
But had embracing its geographic insularity and isolation influenced the cultural identity of Australia? Would the country turn to a more provincial past with fewer connections to the world?
Observers of society whom I polled about the changes during my absence thought, at least to some extent, that yes, the pandemic has changed how Australia engages with the world.
Australia had united to get through the pandemic, said Marc Stears, the former director at the Sydney Policy Lab, a research group at the University of Sydney. “The flip side, though, is it’s happy to pull together — and pull away from the rest of the world.”
And where would I, an Australian born abroad who often felt caught between so many homes, fit into this pandemic-altered country?
For one, I could expect little sympathy from Australians for having been stranded abroad, said Tim Soutphommasane, a political theorist and sociologist at the University of Sydney.
For many Australians, the sealing of the borders, even to its own citizens, was a welcome reinforcement of the self-image of Australia as “a sanctuary, sheltered from the troubles of the world,” Mr. Soutphommasane said.
“People were forgetting the human cost involved in families being separated,” he said, pointing to another significant shift those returning might expect: “a greater willingness of Australians to accept expansion of executive and government power.”
Despite a vaccination campaign that critics said initially lagged, I could see what the experts meant when they told me that most Australians, trusting the government, had willingly acceded to its demands. Over 95 percent of adults are fully vaccinated and two-thirds of the nation boosted.
But in conversations, I sensed a stark division between those who were shocked by Australia’s decision to unseal its borders just as Omicron cases pushed higher and those who thought it was long overdue for the country to reopen.
Added into the mix, I noticed, was a feeling of whiplash from the abruptness of it all.
“We went from zero to complete explosion,” said a friend — recently recovered from Covid — about the number of cases as we walked the too-quiet route to Sydney’s iconic Opera House. “We’ve been so bombarded with these regulations. And now it’s supposed to be over.”
Many people, acclimated to lockdown routines, were still hesitant to socialize. It was as if Sydney had become an introverted relative of its former self. The throbbing streets and alleyways, whose secrets I had once known like the back of my hand, now felt too hushed and oddly unfamiliar without the crowds.
I became afraid to visit old haunts without calling, in case we arrived to find the windows dusty and the chairs stacked. And if they had survived the economic strain of the pandemic, I sat in them feeling guilty about sharing stories of traveling around Europe with friends who had not left the country in two years.
The skyline, too, had changed. Housing prices in Sydney, already one of the world’s most expensive cities, had only surged further in the past year, and developers wanted to take advantage. Across the city’s vast expanse, shiny new skyscrapers and apartment blocks had sprung up.
Even the weather cast an unusual pall: Unpredictable bouts of near-daily rain, thanks to the presence of La Niña, made it seem like I hadn’t escaped London’s gloominess after all.
Still, many of the things I had loved about Sydney remained. Sitting in a dark theater before a performance, I heard once more the Welcome to Country, a ceremony led by an Indigenous elder that pays respect to the traditional custodians of the land, which has become more mainstream as the country is reckoning with its violent history of colonization.
No matter where I went in the world, it was in Sydney that I felt closest to the wild abandon of nature, like meeting an old (and daring) friend. In the oceanside pools and beaches so core to Sydney’s identity, I plunged over and over again into the waves until it drove every thought from my mind.
When I craved some peace, I could drive in almost any direction and find myself in one of the city’s national parks, with only the sounds of cicadas and my own breath as company.
And there were my parents, who had kept their habit of drinking pu’er tea in the mornings. I met their new pet rabbit, who caused high drama when he escaped his cage and ate my father’s prized bok choy before surrendering himself in the driveway. My mother laughed at me one fateful beach day as she pulled a Pacific man o’ war jellyfish — known in Australia as a bluebottle — from my body as I screamed.
In February as I prepared my goodbyes, Australia got ready to open its borders to vaccinated international travelers, and since I’ve left, the country has continued its emergence from hibernation.
In terms of just how much, and how permanently, nearly two years of being a “fortress” had changed Australia, it would take time, experts told me, to calculate the full social and cultural impact.
For me, there is a sense of sorrow over the loss of the Sydney of my memory, but also of gratitude for the strict rules that helped protect my parents.
On my last days home, the weather played a bittersweet trick, making leaving that much harder: The La Niña-driven rain cleared for a few days and the sun I had so longed for in London appeared. I basked in it with loved ones for hours, as if I could bottle it up to last for the next year.
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La force aérienne néerlandaise déploiera ses drones MQ-9A Reaper dans les Caraïbes
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
S’ils ont acquis leur réputation durant les opérations de contre-terrorisme, de par leurs moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et leur capacité de frappe, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper pourraient être « recyclés » pour d’autres missions, comme la surveillance maritime. Et cela d’autant plus que, dans le contexte d’un engagement de haute intensité, ils seraient particulièrement vulnérables dans un environnement aérien fortement contesté.
Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.
L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.
« L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.
La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…
En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».
« Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.
« Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.
L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile BBC
Scientists map Caribbean coral reefs to tackle climate change
By Helen BriggsEnvironment correspondent
Scientists have mapped coral reefs in the Caribbean to identify those most likely to survive climate change.
Corals with the highest potential to escape destruction from marine heat waves are predominantly located along the northern shoreline of Cuba.
And other promising sites are clustered around the Bahamas, Dominican Republic, Guadeloupe, Haiti, eastern Jamaica, and the US state of Florida.
Coral reefs are wonders of the ocean.
Made up of hundreds of thousands of tiny creatures, they are one of the most threatened ecosystems on the planet.
According to a recent IPCC report (top-level UN reports written by scientists), at up to 1.5C of warming, only 10 to 30% of coral reefs are expected to survive. If warming is above that, survival prospects plummet drastically.
The research team compared different climate models and examined factors such as hurricane damage and heat stress. They used this to define a list of coral that are priorities for protection due to their better resilience to climate change.
Locating and managing the places that hold "greatest promise to sustain key species will be critical for helping these precious habitats persist as the planet continues to warm," said lead researcher, Iliana Chollett.
The insights are already shaping reef conservation efforts "to deliver durable, climate-smart protection for those ecosystems most likely to survive this century," added Ximena Escovar-Fadul, of global environmental non-profit, The Nature Conservancy.
But the scientists say their research - in line with other studies - shows coral reefs will not survive 2C of warming, meaning urgent greenhouse gas emission reductions are needed to save them for future generations.
The research is published in the journal, Global Change Biology.
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Five things new IPCC climate change study tells us
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Valeurs Actuelles
Pyrénées-Orientales : un sarcophage romain découvert lors de travaux d’assainissement
« C’est une tombe intacte, comme on n’en a jamais trouvé dans le département. » Cette découverte a de quoi réjouir les archéologues. C’est le cas du chef du service archéologie du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, Olivier Passarius. Comme le rapporte France 3, mercredi 13 avril, un sarcophage de l’Empire romain, datant du Ve ou VIe siècle, a été découvert à Elne (Pyrénées-Orientales). Et ce, alors que des travaux d’assainissement étaient entrepris dans la commune proche de Perpignan. Ce sarcophage entier de « près de deux tonnes et demie » serait « excessivement bien conservé », selon l’archéologue Olivier Passarius.
Une extraction délicate
Une « pièce archéologique exceptionnelle » et « unique » qui était encore fermée par son couvercle en pierre. De quoi compliquer la tâche au moment de l’extraire de la terre. David Sol, responsable des travaux, a raconté à France 3 avoir fait usage de larges sangles pour hisser le sarcophage en évitant « qu’il se casse par le fond sous l’effet du poids et qu’il s’ouvre ». L’opération a duré plusieurs jours dans une rue étroite d’Elne.
Issu d’une nécropole de 2 000 m2
La découverte de ce sarcophage n’aurait en fait rien d’étonnant puisque le quartier d’Elne, où il a été trouvé, repose sur une nécropole. Le site s’étendrait « sur environ 2 000 m2 sous la ville actuelle », selon des « observations documentées et sectorisées qui datent d’il y a 60 ans », a indiqué une responsable du chantier archéologique d’Elne, Camille Mistretta. Le vestige romain a été amené aux ateliers du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales pour être examiné et ouvert.
Perpignan : les dernières actualités
New York Times - World
‘Fighting Was Easier’: Taliban Take On a Treacherous, Avalanche-Prone Pass
Afghanistan Dispatch
After overthrowing the government, the Taliban are now trying to save what’s left of the roads they spent years blowing up, with none more critical than a two-mile-high pass through the Hindu Kush.
Inside one of the tunnels in the Salang Pass in northern Afghanistan.Credit...
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
THE SALANG PASS, Afghanistan — The Taliban commander’s sneakers had soaked through from the melting snow, but that was the least of his problems. It was avalanche season in the Salang Pass, a rugged cut of switchback roads that gash through the Hindu Kush mountains in northern Afghanistan like some man-made insult to nature, and he was determined to keep the essential trade route open during his first season as its caretaker.
The worry about traffic flow was both new and strange to the commander, Salahuddin Ayoubi, and his band of former insurgents. Over the last 20 years, the Taliban had mastered destroying Afghanistan’s roads and killing the people on them. Culverts, ditches, bridges, canal paths, dirt trails and highways: None were safe from the Taliban’s array of homemade explosives.
But that all ended half a year ago. After overthrowing the Western-backed government in August, the Taliban are now trying to save what’s left of the economic arteries they had spent so long tearing apart.
Nowhere is that more important than in the Salang Pass, where, at over two miles high, thousands of trucks lumber through the jagged mountains every day. It is the only viable land route to Kabul, the capital, from Afghanistan’s north and bordering countries like Uzbekistan. Everything bumps up its slopes and down its draws: Fuel, flour, coal, consumer goods, livestock, people.
Whether approaching the pass from the north or south, vehicles are welcomed with an unexpected and signature flourish: dozens of car washers, often little more than one man or boy with a black hose that shoots cold river water in a continuous arc, waiting for a customer.
For the weary traveler, who just spent hours zigzagging through the mountains that tower over either side of the road like stone gods, the cleaners are beacons, signaling good news: You’ve made it through the pass and survived the trip. So far.
50 miles
SALANG PASS
HINDU KUSH Mountains
AH76
Kabul
AFGHANISTAN
TURKMEN.
AFGHAN.
PAKISTAN
PAK.
By The New York Times
After decades of war, overuse and ad hoc repairs, the highway is in poor shape and prone to calamity. Navigating it demands a certain daring.
So does the upkeep.
“The fighting was easier than dealing with this,” Mr. Ayoubi, 31, said last month, before hopping in his mud-spattered white pickup truck and making his way down the road, stopping occasionally to manage clogged columns of trucks.
Accidents and breakdowns are common occurrences on the potholed and perilous journey across the pass. But the greatest fear is getting stuck in a traffic jam in one of the highway’s long, pitch-black tunnels, where the buildup of carbon monoxide can suffocate those trapped within.
The centerpiece of the highway is the Salang Tunnel. Constructed by the Soviets in the 1960s, it was once the highest tunnel in the world.
Reporting From Afghanistan
Though there are different sections, the largest part of the tunnel is more than a mile long and takes anywhere between 10 to 15 minutes to traverse in the best scenario. The darkness within is all-encompassing, interrupted only by flickering yellow lights that seem to hang in midair because of the smoke and dust. Ventilation systems are limited to sets of fans at either end that do little except whine above the engine noise.
In the fall of 1982 it is estimated that more than 150 people died in the tunnel from an explosion of some kind, though details of the event still remain murky. Disasters such as that, along with avalanches like those in 2010 that killed dozens, loom over the Taliban running the pass, along with the several hundred infrequently paid former government workers alongside them.
To slow the road’s further destruction, the Taliban have strictly enforced weight restrictions on the trucks navigating the pass. The move is a small but substantive one, highlighting the group’s shift from a ragtag insurgency to a government acutely aware that foreign-funded road workers and lucrative construction contracts won’t materialize anytime soon.
But that decision hasn’t been without consequences: With trucks carrying less cargo, drivers are making less money each trip. That means they are spending less in the snack shops, hotels and restaurants that dot the road along the pass, piling additional misery on those who make their living here in a country whose economy was already collapsing.
“These Taliban policies affect all of us,” said Abdullah, 44, a shopkeeper who sells dried fruit and soft drinks. He is a second-generation Salang resident, and his stonewalled home overlooks the northern approach to the pass like a lighthouse. When his children peer out the windows to watch the convoy of trucks below, they look like tiny lighthouse keepers.
“In the past truck drivers would come and order three meals, now they just order one and share it,” Abdullah said.
In front of Abdullah’s house, Ahmad Yar, 24, a stocky truck driver hauling flour from the northern city of Mazar-i-Sharif, wasn’t thinking about his next meal. His truck, upon which his livelihood depended, had broken down. But in a fortunate twist of fate, he managed to frantically flag down a passing bus that miraculously had just the part he needed.
“Under the former government, we carried 40 tons of flour, now it’s 20,” Mr. Yar said, explaining that the Western-backed government couldn’t have cared less if his truck had been overweight. He then scampered up into his cab, threw his truck in gear and began the long trek up the pass.
Mr. Ayoubi defended the Taliban’s decision to enforce weight restrictions — and to alternate northbound and southbound traffic each day to avoid clogging the tunnels — arguing that keeping the road somewhat functional was better in the long run for Salang’s economy than letting it be completely destroyed.
But the short-term consequences have been devastating for Abdul Rasul, 49, a one-eyed food vendor who has been selling kebabs for 16 years in a spot tucked away behind the rows of car washers and the twisted metal of wrecked vehicles littered along the roadside. This season he’s made about $300, down from his average of around $1,000.
“They’re making less money,” he said of his customers, “so they’re taking less kebabs.”
“It’s not like the years before,” he added.
And indeed it isn’t, with the country’s economy in a shambles and the Taliban’s forces searching in the side valleys around the pass for remnants of resistance forces.
Everything seems to be different in the Salang Pass this year, except for the pass itself.
The towering rows of mountains and the rock-strewn valleys are as they’ve always been. In the distance, truck after truck could be seeing crawling up the pass like a line of ants. Beggars and cold dogs sit at the hairpin turns, where drivers have to slow almost to a stop. The passing old Soviet trucks and Ford pickups provide a history lesson of former occupiers.
Abdul Rahim Akhgar, 54, a traffic officer in the Salang for nearly three decades, held this same job the last time the Taliban were in power in the 1990s. On a recent afternoon he stood on the roadside at the northern mouth of the pass and looked at a twisted flatbed truck that had veered off the road and slammed into the side of a house below an hour or two earlier.
The crash killed one passenger and about a dozen or so caged chickens. Mr. Akhgar reckoned that 50 people die in the pass in accidents each year. But all in all, he added, it’s better now.
“There’s no fighting,” he said as a young boy wrestled with a chicken that survived the crash. “And travelers can travel easier.”
Najim Rahim contributed reporting from Houston.
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Une troisième catapulte électromagnétique pour le porte-avions de nouvelle génération?
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn décembre 2021, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des « Foreign Military Sales », rendit un avis favorable au sujet de la possible vente à la France d’un système de lancement électromagnétique d’aéronefs [EMALS] en configuration « deux lanceurs » et d’un dispositif d’arrêt avancé [AAG – Advanced Arresting Gear. Et cela afin de permettre d’en équipement le futur porte-avions de nouvelle génération [PA-NG] de la Marine nationale. Et le tout pour un montant estimé à 1,17 milliard d’euros.
Cette annonce n’était pas une surprise. Étant donné que le choix de doter le PA-NG de catapultes électromagnétiques avait été confirmé un an plus tôt, la France ne pouvait que se tourner vers l’américain General Atomics pour s’en procurer.
Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte électromagnétique repose sur le principe de l’induction magnétique : le champ magnétique généré par des courants électriques de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’aéronef. L’alimentation de ce moteur à induction linéaire est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Elle présente plusieurs avantages : contraintes physiques moindres sur les aéronefs lancés, rendement énergétique optimisé, maintenance facilitée et moins de nuisances sonores.
Cela étant, et selon les documents produits par la Marine nationale et la Direction générale de l’armement [DGA], il était jusqu’alors question d’installer deux catapultes de type EMALS sur le futur porte-avions. Visiblement, et alors que les études de conception sont encore en cours, les plans ont changé. Et il fallait d’ailleurs s’y attendre.
« Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », avait en effet expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors du lancement de ces études, pour lesquelles une enveloppe de 200 millions d’euros avait été prévue.
Ainsi, une vidéo diffusée le 12 avril sur les réseaux sociaux par la Marine nationale a livré quelques précisions sur le PA-NG. En premier lieu, en 2038 [soit l’année prévue pour son armement, ndlr], il sera accompagné par l’une des deux Frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon qui, à cette échéance, totaliseront près de 30 ans de service…
A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G
— Marine nationale (@MarineNationale) April 12, 2022
Ensuite, ce navire de 75’000 tonnes pour 305 mètres de long, propulsé par deux chaudières nucléaires K22, portera l’indicatif visuel [Pennant Number] R92. Aucun nom n’est visible, ce qui laisse encore ouvert le petit jeu des pronostics [Richelieu? Napoléon Bonaparte? etc]. Au delà de ce caractère anecdotique, la vidéo suggère que le PA NG n’aura finalement pas deux… mais trois catapultes électromagnétiques. Ce qui devrait donner encore plus de flexibilité aux opérations aériennes tout en augmentant la fréquence des catapultages.
« Le porte-avions sera dimensionné pour embarquer toutes les composantes du SCAF [Système de combat aérien du futur, ndlr] au fur et à mesure de leur mise en service, du Rafale au futurs aéronefs de combats avec leurs drones. Il sera interopérable avec les aéronefs de dernière génération de la marine américaine [V-22 Osprey, drone MQ-25 Stingray et F-35C] », avait expliqué la DGA, dans un document diffusé en juin 2021.
Cela étant, la dernière vidéo de Marine nationale concernant PA-NG précise que le groupe aérien embarqué comptera 30 Rafale ou 30 « New Generation Fighter », l’avion de combat issu du SCAF. Le nombre d’avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye ne change pas : deux appareils de ce type prendront place à bord du navire. À noter qu’aucun drone ne figure sur le pont d’envol.
Reste à voir le coût de cette troisième catapulte électromagnétique… Selon l’US Navy, l’intégration de quatre EMALS et du dispositif AAG sur le porte-avions USS Gerald Ford a coûté environ 25% du prix total du navire [estimé à 13,5 milliards de dollars].
Une troisième catapulte électromagnétique pour le porte-avions de nouvelle génération?
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn décembre 2021, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des « Foreign Military Sales », rendit un avis favorable au sujet de la possible vente à la France d’un système de lancement électromagnétique d’aéronefs [EMALS] en configuration « deux lanceurs » et d’un dispositif d’arrêt avancé [AAG – Advanced Arresting Gear. Et cela afin de permettre d’en équipement le futur porte-avions de nouvelle génération [PA-NG] de la Marine nationale. Et le tout pour un montant estimé à 1,17 milliard d’euros.
Cette annonce n’était pas une surprise. Étant donné que le choix de doter le PA-NG de catapultes électromagnétiques avait été confirmé un an plus tôt, la France ne pouvait que se tourner vers l’américain General Atomics pour s’en procurer.
Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte électromagnétique repose sur le principe de l’induction magnétique : le champ magnétique généré par des courants électriques de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’aéronef. L’alimentation de ce moteur à induction linéaire est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Elle présente plusieurs avantages : contraintes physiques moindres sur les aéronefs lancés, rendement énergétique optimisé, maintenance facilitée et moins de nuisances sonores.
Cela étant, et selon les documents produits par la Marine nationale et la Direction générale de l’armement [DGA], il était jusqu’alors question d’installer deux catapultes de type EMALS sur le futur porte-avions. Visiblement, et alors que les études de conception sont encore en cours, les plans ont changé. Et il fallait d’ailleurs s’y attendre.
« Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », avait en effet expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors du lancement de ces études, pour lesquelles une enveloppe de 200 millions d’euros avait été prévue.
Ainsi, une vidéo diffusée le 12 avril sur les réseaux sociaux par la Marine nationale a livré quelques précisions sur le PA-NG. En premier lieu, en 2038 [soit l’année prévue pour son armement, ndlr], il sera accompagné par l’une des deux Frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon qui, à cette échéance, totaliseront près de 30 ans de service…
A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G
— Marine nationale (@MarineNationale) April 12, 2022
Ensuite, ce navire de 75’000 tonnes pour 305 mètres de long, propulsé par deux chaudières nucléaires K22, portera l’indicatif visuel [Pennant Number] R92. Aucun nom n’est visible, ce qui laisse encore ouvert le petit jeu des pronostics [Richelieu? Napoléon Bonaparte? etc]. Au delà de ce caractère anecdotique, la vidéo suggère que le PA NG n’aura finalement pas deux… mais trois catapultes électromagnétiques. Ce qui devrait donner encore plus de flexibilité aux opérations aériennes tout en augmentant la fréquence des catapultages.
« Le porte-avions sera dimensionné pour embarquer toutes les composantes du SCAF [Système de combat aérien du futur, ndlr] au fur et à mesure de leur mise en service, du Rafale au futurs aéronefs de combats avec leurs drones. Il sera interopérable avec les aéronefs de dernière génération de la marine américaine [V-22 Osprey, drone MQ-25 Stingray et F-35C] », avait expliqué la DGA, dans un document diffusé en juin 2021.
Cela étant, la dernière vidéo de Marine nationale concernant PA-NG précise que le groupe aérien embarqué comptera 30 Rafale ou 30 « New Generation Fighter », l’avion de combat issu du SCAF. Le nombre d’avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye ne change pas : deux appareils de ce type prendront place à bord du navire. À noter qu’aucun drone ne figure sur le pont d’envol.
Reste à voir le coût de cette troisième catapulte électromagnétique… Selon l’US Navy, l’intégration de quatre EMALS et du dispositif AAG sur le porte-avions USS Gerald Ford a coûté environ 25% du prix total du navire [estimé à 13,5 milliards de dollars].
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Cette annonce n’était pas une surprise. Étant donné que le choix de doter le PA-NG de catapultes électromagnétiques avait été confirmé un an plus tôt, la France ne pouvait que se tourner vers l’américain General Atomics pour s’en procurer.
Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte électromagnétique repose sur le principe de l’induction magnétique : le champ magnétique généré par des courants électriques de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’aéronef. L’alimentation de ce moteur à induction linéaire est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Elle présente plusieurs avantages : contraintes physiques moindres sur les aéronefs lancés, rendement énergétique optimisé, maintenance facilitée et moins de nuisances sonores.
Cela étant, et selon les documents produits par la Marine nationale et la Direction générale de l’armement [DGA], il était jusqu’alors question d’installer deux catapultes de type EMALS sur le futur porte-avions. Visiblement, et alors que les études de conception sont encore en cours, les plans ont changé. Et il fallait d’ailleurs s’y attendre.
« Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », avait en effet expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors du lancement de ces études, pour lesquelles une enveloppe de 200 millions d’euros avait été prévue.
Ainsi, une vidéo diffusée le 12 avril sur les réseaux sociaux par la Marine nationale a livré quelques précisions sur le PA-NG. En premier lieu, en 2038 [soit l’année prévue pour son armement, ndlr], il sera accompagné par l’une des deux Frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon qui, à cette échéance, totaliseront près de 30 ans de service…
A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G
— Marine nationale (@MarineNationale) April 12, 2022
Ensuite, ce navire de 75’000 tonnes pour 305 mètres de long, propulsé par deux chaudières nucléaires K22, portera l’indicatif visuel [Pennant Number] R92. Aucun nom n’est visible, ce qui laisse encore ouvert le petit jeu des pronostics [Richelieu? Napoléon Bonaparte? etc]. Au delà de ce caractère anecdotique, la vidéo suggère que le PA NG n’aura finalement pas deux… mais trois catapultes électromagnétiques. Ce qui devrait donner encore plus de flexibilité aux opérations aériennes tout en augmentant la fréquence des catapultages.
« Le porte-avions sera dimensionné pour embarquer toutes les composantes du SCAF [Système de combat aérien du futur, ndlr] au fur et à mesure de leur mise en service, du Rafale au futurs aéronefs de combats avec leurs drones. Il sera interopérable avec les aéronefs de dernière génération de la marine américaine [V-22 Osprey, drone MQ-25 Stingray et F-35C] », avait expliqué la DGA, dans un document diffusé en juin 2021.
Cela étant, la dernière vidéo de Marine nationale concernant PA-NG précise que le groupe aérien embarqué comptera 30 Rafale ou 30 « New Generation Fighter », l’avion de combat issu du SCAF. Le nombre d’avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye ne change pas : deux appareils de ce type prendront place à bord du navire. À noter qu’aucun drone ne figure sur le pont d’envol.
Reste à voir le coût de cette troisième catapulte électromagnétique… Selon l’US Navy, l’intégration de quatre EMALS et du dispositif AAG sur le porte-avions USS Gerald Ford a coûté environ 25% du prix total du navire [estimé à 13,5 milliards de dollars].
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avis favorableCette annonce n’était pas une surprise. Étant donné que le choix de doter le PA-NG de catapultes électromagnétiques avait été confirmé un an plus tôt, la France ne pouvait que se tourner vers l’américain General Atomics pour s’en procurer.
Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte électromagnétique repose sur le principe de l’induction magnétique : le champ magnétique généré par des courants électriques de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’aéronef. L’alimentation de ce moteur à induction linéaire est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Elle présente plusieurs avantages : contraintes physiques moindres sur les aéronefs lancés, rendement énergétique optimisé, maintenance facilitée et moins de nuisances sonores.
Cela étant, et selon les documents produits par la Marine nationale et la Direction générale de l’armement [DGA], il était jusqu’alors question d’installer deux catapultes de type EMALS sur le futur porte-avions. Visiblement, et alors que les études de conception sont encore en cours, les plans ont changé. Et il fallait d’ailleurs s’y attendre.
« Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », avait en effet expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors du lancement de ces études, pour lesquelles une enveloppe de 200 millions d’euros avait été prévue.
Ainsi, une vidéo diffusée le 12 avril sur les réseaux sociaux par la Marine nationale a livré quelques précisions sur le PA-NG. En premier lieu, en 2038 [soit l’année prévue pour son armement, ndlr], il sera accompagné par l’une des deux Frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon qui, à cette échéance, totaliseront près de 30 ans de service…
A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G
— Marine nationale (@MarineNationale) April 12, 2022
A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G
pic.twitter.com/l1PXXyR56G— Marine nationale (@MarineNationale) April 12, 2022
April 12, 2022
Ensuite, ce navire de 75’000 tonnes pour 305 mètres de long, propulsé par deux chaudières nucléaires K22, portera l’indicatif visuel [Pennant Number] R92. Aucun nom n’est visible, ce qui laisse encore ouvert le petit jeu des pronostics [Richelieu? Napoléon Bonaparte? etc]. Au delà de ce caractère anecdotique, la vidéo suggère que le PA NG n’aura finalement pas deux… mais trois catapultes électromagnétiques. Ce qui devrait donner encore plus de flexibilité aux opérations aériennes tout en augmentant la fréquence des catapultages.
« Le porte-avions sera dimensionné pour embarquer toutes les composantes du SCAF [Système de combat aérien du futur, ndlr] au fur et à mesure de leur mise en service, du Rafale au futurs aéronefs de combats avec leurs drones. Il sera interopérable avec les aéronefs de dernière génération de la marine américaine [V-22 Osprey, drone MQ-25 Stingray et F-35C] », avait expliqué la DGA, dans un document diffusé en juin 2021.
Cela étant, la dernière vidéo de Marine nationale concernant PA-NG précise que le groupe aérien embarqué comptera 30 Rafale ou 30 « New Generation Fighter », l’avion de combat issu du SCAF. Le nombre d’avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye ne change pas : deux appareils de ce type prendront place à bord du navire. À noter qu’aucun drone ne figure sur le pont d’envol.
Reste à voir le coût de cette troisième catapulte électromagnétique… Selon l’US Navy, l’intégration de quatre EMALS et du dispositif AAG sur le porte-avions USS Gerald Ford a coûté environ 25% du prix total du navire [estimé à 13,5 milliards de dollars].
BBC
Wet Leg: Independent artists score chart hat-trick
Three independent artists - Wet Leg, Father John Misty and Jack White - have taken the top positions in the UK albums chart for the first time in more than 11 years.
Wet Leg, the much-hyped Isle of Wight indie duo, went in at number one on Friday with their eponymous debut.
They managed to outsell the rest of the top five combined in the process.
Rhian Teasdale and Hester Chambers' guitar band are the fourth non-major label act to top the chart this year.
"We just want to say thanks to all of our fans that have bought the record, and that means we can be number one," the band said in a statement to the Official Charts Company on Friday.
Father John Misty's album, Chloe and the Next 21st Century - released by Bella Union - went in at number two this week, while Jack White's Fear Of The Dawn, put out on his own Third Man imprint, entered at number three.
Official Charts Company boss Martin Talbot said the "indie treble" underlined "the independent sector's power in uncovering and developing talent".
Music Week's chart analyst Alan Jones noted it was only the third time this century that indie records - albums by non major-labels or their subsidiaries - had occupied all of the top three places in the chart.
"The first time, in 2011, saw two albums from Adele (21 and 19) and one from The Strokes (Angles) shutting out the majors, and the second instance happened just six weeks later," he told the charts company.
Wet Leg's album, released on Domino Records, continues a fine run of form for the smaller labels of late.
Central Cee's best-selling LP 23, Stereophonics' Oochya! and Don Broco's Amazing Things have previously reached the summit.
Earlier this week, the BPI - the recorded music trade body - announced a fourth consecutive year of growth for indie label market share.
Along with the likes of PinkPantheress and Mimi Webb, Wet leg have been one of the most talked-about acts of the year, impressing judges on the BBC Sound of 2022 panel.
"We just started it as a joke," Teasdale told the BBC's Ian Youngs in January. "And it's doing really well, and there's all this buzz and hype, which feels a bit strange."
Their first single, Chaise Longue, hit the sweet spot between being deeply cool and satisfyingly silly.
Inspired by Chambers' grandfather's furniture, it features a string of innuendos including a classic quote from 2004 film Mean Girls ("Is your muffin buttered? Would you like us to assign someone to butter your muffin?").
That was followed up by Wet Dream, an equally enjoyable message to an ex-boyfriend, and their ear-wormy recent single, Angelica.
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'We started a band for fun, now it's doing really well'
Why more and more musicians are going independent
'The rug can be pulled any time,' say indie stars
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Giovanni Boldini, peintre fétiche du Paris de la Belle Époque
Au 41, boulevard Berthier, dans le quartier de la Plaine Monceau, ces dames de la haute société attendent au désespoir que Giovanni Boldini daigne les recevoir. Elles « pren[nent] le rang patiemment, si l’on en croit le peintre Jacques-Émile Blanche, pour poser dans le modeste atelier […] Elles attendent des mois, des années, avant qu’il leur fût permis de se plier aux caprices bizarres de l’exigeant, sans cesse mécontent analyste de leur corps ». À la charnière des XIXe et XXe siècles, Boldini (1842-1931), qui s’était fait dans le monde et le demi-monde parisiens une clientèle fidèle et nombreuse, est un monstre sacré, un faiseur de modes dont on s’arrache le talent. Rien ne prédestinait pourtant ce Ferrarais d’origine à élire la Ville lumière comme port d’attache près de soixante ans durant.
Le jeune portraitiste de Florence
Ce huitième fils d’une famille de treize enfants, qui avait fait ses classes aux côtés de son père restaurateur et peintre, avait tôt fait de quitter le nid familial de cette ville qu’il jugeait trop provinciale, pour rejoindre le cœur battant de la scène artistique italienne d’alors : Florence. Visiteur plus assidu des lieux de mondanité que de l’Académie des beaux-arts, le jeune homme de 22 ans se lie d’amitié avec les peintres Michele Gordigiani et Cristiano Banti, grâce auxquels il reçoit ses premières commandes. « Monsieur Boldini de Ferrare est un nom nouveau, mais qui commence brillamment, note Telemaco Signorini dans le Gazzettino delle Arti del Disegno à l’occasion de la participation du peintre à l’exposition de la Società Promotrice delle Belle Arti vers 1867. Il a exposé trois petits portraits d’un mérite peu commun et un petit tableau représentant “l’amateur d’art” ; la nouveauté du genre confond les classificateurs qui ne savent pas lui assigner une place dans les catégories de l’art. »
Brossant avec fraîcheur de petits portraits de ses commanditaires comme de ses comparses peintres, Boldini dévoile en des tableautins dynamiques les visages de ses amis du groupe d’artistes les Macchiaioli, laissant surgir en « arrière-plan, comme le constate un contemporain, le spectacle offert par l’atelier de l’artiste, des tableaux, des estampes et divers objets accrochés aux murs, sans pour autant que la tête du modèle y perde quoi que ce soit ». C’est néanmoins dans la société mondaine que l’ambitieux artiste va puiser une clientèle solide, véritable marchepied à sa carrière internationale. Réfugié à La Falconiera, la villa de l’Anglaise Isabella Falconer à Pistoia, Boldini échappe à la guerre d’indépendance italienne de 1866 et rencontre par l’intermédiaire de sa bienfaitrice les familles aristocratiques aisées de Grande-Bretagne.
À l’appel de l’une d’entre elles, les Cornwallis-West, le peintre quitte les rivages méditerranéens pour rejoindre ceux de l’Angleterre, un jour de mai 1871. L’heure est aux premiers succès mondains pour l’artiste dont la réputation de portraitiste s’étoffe de jour en jour, comme il l’indique dans sa correspondance : « À Londres, je suis devenu à la mode ; ils m’appellent le petit Italien, Little Italian. » Mais quoique heureuse, l’escapade est de courte durée : alors qu’il doit faire un bref séjour à Paris, le Ferrarais se laisse séduire par une capitale française renaissante après les épisodes sanglants de la Commune. Les commandes anglaises vite oubliées, Boldini, dès son arrivée en octobre 1871, installe un atelier au 12, avenue Frochot, à quelques encablures du quartier animé de Pigalle, et ouvre la première page d’une histoire française qui durera près de soixante ans.
Paris flamboyant
Dans ce Paris de la IIIe République naissante, la bourgeoisie reine, en mal de légitimation de son nouveau rang, trouve, dans ces saynètes historiques en costumes XVIIIe, une production exotique digne de parer ses riches intérieurs. Doué en affaires mais peu affable, celui que ses amis dénomment “Boldo” fait de cet art à la mode le vivier de ses succès et s’allie au marchand Adolphe Goupil pour vendre « tous ces genres de tableaux qui disparaissaient vite », ainsi qu’il le confie à son frère Gaetano. Dix ans durant, il allait abandonner cet art du portrait dans lequel il s’était si favorablement distingué (et brillerait longtemps encore) pour saisir par-delà les tableautins savoureux les mille visages d’une capitale en pleine effervescence, ses places affolées par le brouhaha des carrioles et des hippomobiles, ses foules rassemblées au Moulin-Rouge au son des premiers cancans, ses belles rêveuses qu’il dotait presque toutes du gracieux minois de sa maîtresse Berthe…
Car Boldini n’est pas que le portraitiste de génie dont l’histoire se souvient ; il fut, comme le concéda son ami le caricaturiste Sem, « ce sorcier, ce démon [qui] savait tout faire, et merveilleusement : les fleurs, les tombereaux, les architectures, les vitraux, les paysages, les chevaux, les cathédrales. Tout ». Un exubérant personnage, aussi, qui « lâchait sa vapeur au piano, plaquant des accords à toute volée, chantant d’un air inspiré, avec des roucoulades et des vocalises à toute gorge, des gondoli, des gondola, des funiculi, des funicula, des boldini, des boldina, comme le note encore son ami. Ah c’était bien un Rigoletto dans ces moments-là » !
« Paganini du pinceau »
C’est l’une des innombrables qualités de l’exposition que le Petit Palais consacre à Boldini, “Les plaisirs et les jours”, que de dévoiler l’ensemble du corpus, le génie complet, de celui qu’on couronna du titre de “Paganini du pinceau”. Oubliée à Paris après la mort de l’artiste en 1931, la riche carrière de cet « insigne vieux démon de la peinture » (Colette) méritait une si belle rétrospective, rappelant sur la scène de tous ses succès les toiles des musées italiens. À l’inverse de la France, la patrie d’origine de l’artiste conserve encore le vif souvenir de son fils talentueux : est-ce parce qu’il ne présenta plus, à partir des années 1890, que sa seule production de portraits que sa peinture fut relativement oubliée ? Est-ce parce qu’elle n’était, aux yeux du public français, que le reflet du visage luxueux et frivole d’une Belle Époque vite engloutie qu’elle ne suscita plus ici d’engouement récent ? « À force d’être connu, notait justement quelques années après la mort du peintre le conservateur Jean-Louis Vaudoyer, le voici, maintenant, presque inconnu. »
Il modèle le réel à la façon des maniéristes de la Renaissance.
C’est pourtant avec une furieuse ferveur qu’était en son temps disputé le pinceau virtuose du portraitiste de tous les visages fameux de la Ville lumière. Des princesses aux demi-mondaines, toutes se précipitent chez ce « drôle de petit homme, qu’un roi des salons parisiens considérait amusant et laid ! Il me fait l’effet d’un gnome malpoli, disgracieux, vaniteux et hargneux ». « Lors de ma première rencontre avec le monstre sacré, se souvient encore la princesse Bibesco, il était en pleine vogue ; c’était le temps où il refusait du monde […] des femmes s’habillaient à la Boldini […] On racontait que la comtesse Bosdari s’était fait maigrir en s’imposant de véritables tortures rien que pour ressembler à la femme idéale selon les canons de la beauté boldinienne. » Dans l’espace fermé de l’atelier, suggérant l’intérieur par un infime détail, la main tourbillonne sur la toile, allongeant les membres de ses modèles presque à la façon des maniéristes de la Renaissance, tandis qu’elle donne à ses silhouettes une ligne serpentine, écho à la production Art nouveau qui inonde le marché de l’art parisien.
Méfiant vis-à-vis des avant-gardes de son temps – il considère qu’ils « font de la peinture avec la pensée plutôt qu’avec les couleurs » -, Boldini tourne sans cesse son regard vers les anciens, de Frans Hals au Greco en passant par Van Dyck ou Velázquez. Digne disciple des maîtres d’antan, il compose avec maestria dans une palette où les noirs se détachent de fonds sombres, où les blancs changent de texture au gré de ses envies. « Une robe vide, éteinte, à peu près blanche, posait pour lui sur un fauteuil, se souvient Colette dans Ces plaisirs… C’est de ce blanc terni que naissaient sur la toile, touche à touche, les blancs de crème, de neige, de papier glacé, de métal neuf, les blancs d’abîme et de bonbon, les blancs de tour de force. » Une maîtrise absolue des nuances, sensible derrière le prodigieux pastel figurant Emiliana Concha de Ossa enveloppée de sa robe immaculée, portrait dont l’artiste fut si fier qu’il ne voulut jamais s’en séparer… Son geste dynamique pourtant, qui fait surgir les figures féminines de son temps au cœur d’une tempête de traits de pinceau, de coups de sabre, a cette étourdissante puissance qu’Apollinaire rapproche du jeu de mouvements auquel s’adonnent alors les futuristes. C’est cette inconnue du Feu d’artifice, se détachant, fantôme éthéré, d’un halo abstrait, suggéré, qui concourt paradoxalement à conférer à la peinture de Boldini une sensation de modernité.
Mode parisienne, mode boldinienne
Un sentiment corroboré par l’actualité sous-jacente dans chacun de ses portraits : à l’heure où la mode prend son envol et devient l’apanage non plus seulement de l’aristocratie mais aussi des comédiennes et des danseuses, Boldini impose à son monde le port des robes des plus grands couturiers de son temps, de Worth à Poiret. Et c’est ainsi qu’inscrits dans la mode, dans cette période de la Belle Époque passée en un souffle joyeux sans voir venir 1914, les portraits de Giovanni Boldini se font éternels. « L’immortalité de l’âme des portraits, l’actualité seule l’alimente », note à cet égard le comte Robert de Montesquiou. Immortelle est donc l’image de ce Paris que Boldini livre tantôt à la coquetterie, tantôt à l’élégance. Où la haute société frivole et décadente, que Proust, fervent admirateur du peintre, décrit parallèlement dans À la recherche du temps perdu et dans les Plaisirs et les jours, vit ses derniers instants…
« Boldini, les plaisirs et les jours », Petit Palais, Paris VIIIe, jusqu’au 24 juillet.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia is moving forces to Ukraine’s eastern border, the Pentagon says, as both sides prepare for a confrontation there. In the south, the Russian military appeared close to capturing Mariupol, a win that would allow Moscow to establish a land bridge between Russia and the occupied territory of Crimea.
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered severe damage that forced the crew to abandon it; it subsequently sank. A Pentagon official later confirmed that a Ukrainian missile strike was responsible.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
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Le drone Tu-141 qui s’est écrasé à Zagreb transportait bien une bombe
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
Le 10 mars, soit environ deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un drone Tu-141 « Strizh », de conception soviétique, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victimes, à deux pas d’une cité universitaire, après avoir volé durant sept minutes dans l’espace aérien croate.
D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.
Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.
Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.
Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.
Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».
Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».
Cela étant, le mystère reste entier : les experts ont refusé de préciser l’origine de ce drone et de confirmer si Zagreb était bien sa destination finale. « Cela relève de l’enquête du ministère [croate] de la Défense », ont-il fait valoir.
BBC
The microchip implants that let you pay with your hand
By Katherine LathamBusiness reporter
Patrick Paumen causes a stir whenever he pays for something in a shop or restaurant.
This is because the 37-year-old doesn't need to use a bank card or his mobile phone to pay. Instead, he simply places his left hand near the contactless card reader, and the payment goes through.
"The reactions I get from cashiers are priceless!" says Mr Paumen, a security guard from the Netherlands.
He is able to pay using his hand because back in 2019 he had a contactless payment microchip injected under his skin.
"The procedure hurts as much as when someone pinches your skin," says Mr Paumen.
A microchip was first implanted into a human back in 1998, but it is only during the past decade that the technology has been available commercially.
And when it comes to implantable payment chips, British-Polish firm, Walletmor, says that last year it became the first company to offer them for sale.
"The implant can be used to pay for a drink on the beach in Rio, a coffee in New York, a haircut in Paris - or at your local grocery store," says founder and chief executive Wojtek Paprota. "It can be used wherever contactless payments are accepted."
Walletmor's chip, which weighs less than a gram and is little bigger than a grain of rice, is comprised of a tiny microchip and an antenna encased in a biopolymer - a naturally sourced material, similar to plastic.
Mr Paprota adds that it is entirely safe, has regulatory approval, works immediately after being implanted, and will stay firmly in place. It also does not require a battery, or other power source. The firm says it has now sold more than 500 of the chips.
The technology Walletmor uses is near-field communication or NFC, the contactless payment system in smartphones. Other payment implants are based on radio-frequency identification (RFID), which is the similar technology typically found in physical contactless debit and credit cards.
For many of us, the idea of having such a chip implanted in our body is an appalling one, but a 2021 survey of more than 4,000 people across the UK and the European Union found that 51% would consider it.
However, without giving a percentage figure, the report added that "invasiveness and security issues remained a major concern" for respondents.
Mr Paumen says he doesn't have any of these worries.
"Chip implants contain the same kind of technology that people use on a daily basis," he says, "From key fobs to unlock doors, public transit cards like the London Oyster card, or bank cards with contactless payment function.
"The reading distance is limited by the small antenna coil inside the implant. The implant needs to be within the electromagnetic field of a compatible RFID [or NFC] reader. Only when there is a magnetic coupling between the reader and the transponder can the implant can be read."
He adds that he is not concerned that his whereabouts could be tracked.
"RFID chips are used in pets to identify them when they're lost," he says. "But it's not possible to locate them using an RFID chip implant - the missing pet needs to be found physically. Then the entire body gets scanned until the RFID chip implant is found and read."
Yet the issue with such chips, (and what causes concern), is whether in the future they become ever more advanced, and packed full of a person's private data. And, in turn, whether this information is secure, and if a person could indeed be tracked.
Financial technology or fintech, expert Theodora Lau, is co-author of the book Beyond Good: How Technology Is Leading A Business Driven Revolution.
She says that implanted payment chips are just "an extension of the internet of things". By that she means another new way of connecting and exchanging data.
Yet, while she says that many people are open to the idea - as it would make paying for things quicker and easier - the benefit must be weighed up with the risks. Especially as and when embedded chips carry more of our personal information.
"How much are we willing to pay, for the sake of convenience?" she says. "Where do we draw the line when it comes to privacy and security? Who will be protecting the critical infrastructure, and the humans that are part of it?"
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
Nada Kakabadse, professor of policy, governance and ethics at Reading University's Henley Business School, is also cautious about the future of more advanced embedded chips.
"There is a dark side to the technology that has a potential for abuse," she says. "To those with no love of individual freedom, it opens up seductive new vistas for control, manipulation and oppression.
"And who owns the data? Who has access to the data? And, is it ethical to chip people like we do pets?"
The result, she cautions, could be "the disempowerment of many for the benefits of a few".
Steven Northam, senior lecturer in innovation and entrepreneurship at the University of Winchester, says that the concerns are unwarranted. In addition to his academic work he is the founder of UK firm BioTeq, which has been making implanted, contactless chips since 2017.
Its implants are aimed at people with disabilities who can use the chips to automatically open doors.
"We have daily enquiries," he says, "And have carried out over 500 implants in the UK - but Covid caused some reduction in this."
"This technology has been used in animals for years," he argues. "They are very small, inert objects. There are no risks."
Back in the Netherlands, Mr Paumen describes himself as a "biohacker" - someone who puts pieces of technology into his body to try to improve his performance. He has 32 implants in total, including chips to open doors and imbedded magnets.
"Technology keeps evolving, so I keep collecting more," he says. "My implants augment my body. I wouldn't want to live without them," he says.
"There will always be people who don't want to modify their body. We should respect that - and they should respect us as biohackers."
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Michel Bouquet, janséniste rigolard
Il se meurt tous les soirs sur scène, mais dans la vraie vie il est en pleine forme, arrivant d’un pas allègre au rendez-vous qu’il nous a donné, dans le bar d’un hôtel de Montmartre où il a ses habitudes, à deux pas de chez lui. À bientôt 89 ans, Michel Bouquet ne semble pas affecté par l’âge, même si, comme il est naturel, les projets se font plus parcimonieux. « Pour le moment, je vis ma vieillesse dans un état de grande sérénité. Bizarrement, compte tenu de ma tournure d’esprit, la mort ne me fait pas peur. » Paradoxalement, le moteur de cette sérénité semble alimenté du charbon d’un solide pessimisme : persuadé que le monde marche de plus en plus sur la tête, le comédien ne semble pas extrêmement curieux d’assister aux catastrophes à venir…
“anarchiste de droite”
Des catastrophes, Michel Bouquet en a connu très tôt. Né en 1925, il connaît d’abord, de 7 à 14 ans, sept années d’un pensionnat qu’il n’hésite pas à comparer à un « camp de concentration » — expérience qui a en tout cas guéri à tout jamais ce timide de toute illusion sur la loi du nombre et les effets de groupe. Puis il a assisté aux premières loges, sur les routes de l’exode, à l’effondrement de 1940, qui l’a laissé, dit-il, « pétrifié » : « On n’a plus tout à fait sa place dans le monde, quand on a vécu ça. On ne peut pas avoir la même mentalité que quelqu’un qui arrive dans les Trente Glorieuses et qui pense qu’il faut aller encore plus loin dans l’exaltation du moi pour le moi. » Cette expérience qui l’a vacciné à tout jamais contre les tentations de la politique — vous ne verrez jamais Michel Bouquet pétitionner ou “s’indigner”, ce qui donne raison à son ami Charles Berling qui le voit en “anarchiste de droite” — semble avoir nourri chez lui un robuste scepticisme sur lequel il ne s’épanche qu’à mots comptés, en bon pudique qu’il est, toujours soucieux de s’effacer derrière les auteurs qu’il entend servir.
Est-ce ce pessimisme qui l’a attiré vers des écrivains à la vision grinçante, qui recomposent sur le mode grotesque une réalité qui semble ne pouvoir être affrontée que déformée ? Toujours est-il que la prolifique carrière théâtrale qu’il poursuit depuis 1944 est dominée par deux noms, synonymes dans deux registres différents d’un pessimisme gai : Anouilh et Ionesco. D’Anouilh, dont il créa six pièces, parmi lesquelles l’Alouette (1953) ou ce Pauvre Bitos (1956), qui fit scandale, parce que le dramaturge, par le truchement de Bouquet, y assassinait et Robespierre et l’Épuration, Bouquet dit : « Ce qui est formidable chez Anouilh, c’est la diminution : l’être humain y est réduit à une banalité tout à fait minable, c’est un monde extraordinaire d’inutilité… Mais de cette petitesse il fait une chose merveilleuse ! »
Jouer n’est pas un amusement, c’est un devoir.
Et Ionesco, dont il reprend inlassablement Le roi se meurt depuis vingt ans ? « C’est un chef-d’oeuvre inépuisable, qui est reçu différemment à chaque reprise, en fonction du contexte. Aujourd’hui, le public est peut-être moins sensible à la tragédie personnelle du roi et plus à l’atmosphère d’apocalypse. Ce qui est fascinant chez Ionesco, c’est que tout son théâtre est nimbé de métaphysique. C’est une curiosité d’amusement. Les choses les plus profondes y sont rigolotes, mais aussi l’occasion d’une recherche métaphysique. Il est notoire qu’il buvait énormément, et c’est pour cela qu’il voyait toujours les choses dans une espèce d’état second où la rigolade était très proche de la chose profonde… »
L’alcool en moins, on pourrait dire la même chose de Michel Bouquet, tant il y a chez lui une bouffonnerie toujours tapie derrière sa gravité, et une inlassable quête malicieuse d’authenticité, presque janséniste dans son obsession d’atteindre à la justesse. Celui dont Truffaut (qui le fit tourner dans La mariée était en noir et la Sirène du Mississippi) disait drôlement qu’il était le seul comédien, avec André Dussollier, à continuer de répéter après avoir joué, celui dont Michael Lonsdale se demande si ce n’est pas à force d’avoir trop travaillé Hamlet qu’il ne l’a jamais joué, aime à dire que « jouer n’est pas un amusement, c’est un devoir ». Un devoir vis-à-vis de qui ? « De l’auteur, exclusivement. Si on ne comprend pas que Molière a écrit l’Avare parce qu’il voyait en lui-même des réflexes d’avare, en défense contre lui-même, on n’y comprend rien… » Autant dire que, pour Michel Bouquet, il n’y a pas de travail d’acteur sérieux sans un travail critique préalable.
Pour lui, ce service de l’auteur, au théâtre, passe par l’effacement du comédien, qui doit pour ainsi dire se vider de lui-même : « J’essaie de ne pas être moi, c’est-à-dire de ne pas parler de moi. Je fais tous mes efforts pour ne pas paraître. Mais, évidemment, on ne peut pas y arriver tout à fait. » Plus encore au cinéma, où le regard du cinéaste, la proximité de la caméra rendent le comédien plus présent.
Le reflet d’on ne sait quelle noirceur troublante
Pourquoi, dès ses débuts, et notamment dans l’admirable Pattes blanches, de Jean Grémillon (1949), lui a-t-on surtout confié des rôles sombres, de criminel, de pervers, des personnages ambigus et inquiétants ? Il ne se l’explique pas : « Je n’ai rien en moi qui crédite ce genre de choses. C’est comme ça, c’est une façon de me voir. » Même son grand ami Claude Chabrol, qui le fit tourner six fois, et dont il écrivit drôlement (c’était avant que l’expression ne devînt sulfureuse) qu’ils partageaient une complicité de « Français de souche », l’a dépeint en assassin, dans la Femme infidèle (1968), voire en maniaque dans l’admirable et méconnu Juste avant la nuit (1971).
C’est sans doute que tous ont vu dans le regard tourné vers l’intérieur de Michel Bouquet, dans sa voix grinçante, dans la raideur presque mécanique d’un homme qui s’est toujours dit mal à l’aise avec son corps (il ne sait ni nager ni conduire), le reflet d’on ne sait quelle noirceur troublante. Il est vrai que nous vivons une époque où il suffit de manifester quelque préoccupation morale pour passer pour un dangereux pervers… « Je trouve à tous ces personnages monstrueux que j’ai pu jouer toutes les excuses du monde. Je travaille avec l’excuse, sur l’émotion qu’ils ressentent sur les choses, qui les hisse au-delà d’eux-mêmes, j’essaie toujours de protéger ça. C’est un peu comme être leur avocat. »
Mais le plus noir de ces rôles n’a jamais réussi à mettre sous le boisseau la malice du personnage, son humour pince-sans-rire qui tient surtout d’une certaine réserve, d’un quant-à-soi qui semble pointer silencieusement du doigt le dérisoire de toute chose : « J’ai fait beaucoup d’honneur à cette vie en la considérant comme sérieuse, confesse-t-il. Parce que tous les exemples de ça sont catastrophiques : le sérieux ne tient pas deux minutes. Tout cela n’est excusé que par la drôlerie qu’on peut y trouver. » Quand on lui fait la dernière demande du questionnaire de Proust, « état présent de votre esprit ? », il se tait très longuement, avant de lâcher : « Je souhaite la paix », comme un dernier aveu de l’inlassable exigence qui taraude cet éternel insatisfait de soi-même.
L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation Valeurs Actuelles
La douceur de vivre des Hôtels littéraires
Arthur Rimbaud, Jules Verne, Alexandre Vialatte, Marcel Aymé, Gustave Flaubert et Marcel Proust… Six auteurs français dont les œuvres sont aussi emblématiques que leur personnalité ; six figures phares de la littérature qui ont inspiré Jacques Letertre, fondateur de ce concept hôtelier unique. En 2013, cet amoureux des livres, par ailleurs président de la Société des hôtels littéraires, inaugure Le Swann, consacré à Marcel Proust, à deux pas de la gare Saint-Lazare, dans le VIIIe arrondissement de Paris.
Non loin du parc Monceau et de l’appartement du boulevard Haussmann où l’écrivain conçut À la recherche du temps perdu, l’emplacement est à la confluence des pérégrinations parisiennes de Marcel Proust. L’écrivain est présent dans chaque pièce, à travers des textes encadrés, des extraits imprimés sur les murs et même une pièce unique : une édition originale de Du côté de chez Swann datant de 1913. Une immense bibliothèque permet aux visiteurs de passage d’emprunter un exemplaire d’un roman ou d’une biographie, déclinés en plusieurs langues.
Ce fut ensuite l’hôtel Gustave-Flaubert, niché dans le centre historique de Rouen, que la décoratrice Aude Bruguière a habillé de papiers peints fleuris. Point d’orgue du lieu, le boudoir de Madame Bovary pour s’isoler au calme et dévorer un roman. C’est ensuite à Clermont-Ferrand, en 2016, que la collection célèbre Alexandre Vialatte et rappelle ainsi les racines auvergnates du chroniqueur et romancier. Situé sur la place Delille, à quelques mètres de la basilique Notre Dame-du-Port, cette adresse intimiste possède une vue imprenable sur la ville et les volcans.
Retour à Paris pour découvrir Marcel Aymé à Montmartre, figure du quartier où il vécut jusqu’à sa mort, en 1967. Comme dans chaque hôtel de la collection, manuscrits, œuvres d’art et objets d’époque convoquent l’écrivain : ici, la statue du Passe-Muraille et sur les portes des chambres, les noms de ses amis.
Un peu plus loin, près de la gare de l’Est où l’attendait Verlaine, Arthur Rimbaud se déploie à travers 42 chambres et un décor empli de son âme et de ses poèmes. À la réception, une immense statue de Rimbaud par l’artiste contemporain Ernest Pignon-Ernest accueille les visiteurs. Signature de l’auteur sur les jetés de lit, poésies tapissant les couloirs et exemplaire des Illuminations offert… rien n’est laissé au hasard.
Une ode à la mer et au voyage
Le dernier-né, consacré à Jules Verne, a ouvert en 2021 à Biarritz à quelques pas de l’océan, au cœur de ses plus grands romans. Les 77 chambres portent le nom de ses œuvres et la décoration, signée Aleth Prime, est une ode à la mer et au voyage, comme ses têtes de lit ornées de ballons, écho à l’expédition du Dr Fergusson.
Parce que l’amour des belles lettres est un fil rouge, les Hôtels littéraires organisent des rendez-vous culturels : soirées théâtre dans les adresses parisiennes, expositions, conférences et partenariats avec les musées voisins ; tandis que les librairies de quartier proposent des séances de signatures. Présents au cœur de chaque hôtel, les espaces de coworking séduiront les écrivains voyageurs, forcément inspirés par ces plumes légendaires. Érudit et authentique, l’esprit des lieux ravive le goût de lire et l’envie de redécouvrir chacun de ces auteurs.
Opex 360
Un hélicoptère d’attaque malien a tiré six roquettes près de Casques bleus britanniques
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn novembre 2021, alors que l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner à Bamako était annoncée, des soldats allemands affectés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] fut visés par des tirs provenant d’une position tenue par les Forces armées maliennes [FAMa] alors qu’ils s’approchaient du Camp Castor [Gao] après avoir effectué une patrouille dans la région. Simple méprise ou acte délibérée? Une enquête devait être ouverte pour établir les circonstances de cet incident. Et, pour le moment, on n’en connaît pas les conclusions.
Quoi qu’il en soit, et alors que les FAMa ont pu étoffer leur flotte d’hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 [version « export » du Mil Mi-24 « Hind »] grâce à la Russie, un nouvel incident s’est récemment produit dans la région de Gao, plus précisément à Tessit.
Ainsi, rapporte l’AFP, un des hélicoptères Mi-35 maliens, dont il est dit qu’ils sont pilotés par des Russes, a tiré six roquettes près de soldats britanniques déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA [opération Newcombe].
« Nous sommes informés d’un incident récent au Mali dans lequel des roquettes ont été tirées par un hélicoptère des forces armées maliennes à proximité d’un détachement britannique », a confirmé un porte-parole du ministère de la Défense [MoD]. « Tout le personnel britannique est sain et sauf et les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé qu’il s’agit « d’un événement qui a eu lieu le 22 mars ». Évoquant « des coups de feu tirés par un hélicoptère des forces armées maliennes dans la zone de Tessit, à proximité d’un détachement de la Minusma », il a assuré que les Casque bleus avaient été « en sécurité à tous points de vue ».
Quoi qu’il en soit, cet incident montre que la MINUSMA n’est plus forcément la bienvenue au Mali… En janvier, elle a dû interrompre ses opérations aériennes dans le pays, avant de les reprendre après avoir trouvé un « compromis » avec la junte au pouvoir à Bamako. Plus récemment, la mission de l’ONU s’est vue entravée dans ses tentatives de conduire une enquête dans la région de Moura, où les FAMa et leurs partenaires russes sont accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, lors d’une opération anti-terroriste.
Par ailleurs, s’il est avéré que les Mi-35 maliens sont pilotés par des paramilitaires russes, alors on peut soupçonner un acte délibéré commis à l’encontre des Casques bleus britanniques en raison du soutien appuyé du Royaume-Uni à l’Ukraine face à l’invasion russe.
Le mandat de la MINUSMA arrivera à son terme en juin prochain. Et son renouvellement est loin d’être acquis, en raison notamment du départ de la force Barkhane, de la présence du groupe Wagner et des interrogations de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne. Pour rappel, depuis son lancement, en juillet 2013, la mission de l’ONU a perdu près de 160 Casques bleus.
Un hélicoptère d’attaque malien a tiré six roquettes près de Casques bleus britanniques
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn novembre 2021, alors que l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner à Bamako était annoncée, des soldats allemands affectés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] fut visés par des tirs provenant d’une position tenue par les Forces armées maliennes [FAMa] alors qu’ils s’approchaient du Camp Castor [Gao] après avoir effectué une patrouille dans la région. Simple méprise ou acte délibérée? Une enquête devait être ouverte pour établir les circonstances de cet incident. Et, pour le moment, on n’en connaît pas les conclusions.
Quoi qu’il en soit, et alors que les FAMa ont pu étoffer leur flotte d’hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 [version « export » du Mil Mi-24 « Hind »] grâce à la Russie, un nouvel incident s’est récemment produit dans la région de Gao, plus précisément à Tessit.
Ainsi, rapporte l’AFP, un des hélicoptères Mi-35 maliens, dont il est dit qu’ils sont pilotés par des Russes, a tiré six roquettes près de soldats britanniques déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA [opération Newcombe].
« Nous sommes informés d’un incident récent au Mali dans lequel des roquettes ont été tirées par un hélicoptère des forces armées maliennes à proximité d’un détachement britannique », a confirmé un porte-parole du ministère de la Défense [MoD]. « Tout le personnel britannique est sain et sauf et les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé qu’il s’agit « d’un événement qui a eu lieu le 22 mars ». Évoquant « des coups de feu tirés par un hélicoptère des forces armées maliennes dans la zone de Tessit, à proximité d’un détachement de la Minusma », il a assuré que les Casque bleus avaient été « en sécurité à tous points de vue ».
Quoi qu’il en soit, cet incident montre que la MINUSMA n’est plus forcément la bienvenue au Mali… En janvier, elle a dû interrompre ses opérations aériennes dans le pays, avant de les reprendre après avoir trouvé un « compromis » avec la junte au pouvoir à Bamako. Plus récemment, la mission de l’ONU s’est vue entravée dans ses tentatives de conduire une enquête dans la région de Moura, où les FAMa et leurs partenaires russes sont accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, lors d’une opération anti-terroriste.
Par ailleurs, s’il est avéré que les Mi-35 maliens sont pilotés par des paramilitaires russes, alors on peut soupçonner un acte délibéré commis à l’encontre des Casques bleus britanniques en raison du soutien appuyé du Royaume-Uni à l’Ukraine face à l’invasion russe.
Le mandat de la MINUSMA arrivera à son terme en juin prochain. Et son renouvellement est loin d’être acquis, en raison notamment du départ de la force Barkhane, de la présence du groupe Wagner et des interrogations de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne. Pour rappel, depuis son lancement, en juillet 2013, la mission de l’ONU a perdu près de 160 Casques bleus.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn novembre 2021, alors que l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner à Bamako était annoncée, des soldats allemands affectés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] fut visés par des tirs provenant d’une position tenue par les Forces armées maliennes [FAMa] alors qu’ils s’approchaient du Camp Castor [Gao] après avoir effectué une patrouille dans la région. Simple méprise ou acte délibérée? Une enquête devait être ouverte pour établir les circonstances de cet incident. Et, pour le moment, on n’en connaît pas les conclusions.
Quoi qu’il en soit, et alors que les FAMa ont pu étoffer leur flotte d’hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 [version « export » du Mil Mi-24 « Hind »] grâce à la Russie, un nouvel incident s’est récemment produit dans la région de Gao, plus précisément à Tessit.
Ainsi, rapporte l’AFP, un des hélicoptères Mi-35 maliens, dont il est dit qu’ils sont pilotés par des Russes, a tiré six roquettes près de soldats britanniques déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA [opération Newcombe].
« Nous sommes informés d’un incident récent au Mali dans lequel des roquettes ont été tirées par un hélicoptère des forces armées maliennes à proximité d’un détachement britannique », a confirmé un porte-parole du ministère de la Défense [MoD]. « Tout le personnel britannique est sain et sauf et les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé qu’il s’agit « d’un événement qui a eu lieu le 22 mars ». Évoquant « des coups de feu tirés par un hélicoptère des forces armées maliennes dans la zone de Tessit, à proximité d’un détachement de la Minusma », il a assuré que les Casque bleus avaient été « en sécurité à tous points de vue ».
Quoi qu’il en soit, cet incident montre que la MINUSMA n’est plus forcément la bienvenue au Mali… En janvier, elle a dû interrompre ses opérations aériennes dans le pays, avant de les reprendre après avoir trouvé un « compromis » avec la junte au pouvoir à Bamako. Plus récemment, la mission de l’ONU s’est vue entravée dans ses tentatives de conduire une enquête dans la région de Moura, où les FAMa et leurs partenaires russes sont accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, lors d’une opération anti-terroriste.
Par ailleurs, s’il est avéré que les Mi-35 maliens sont pilotés par des paramilitaires russes, alors on peut soupçonner un acte délibéré commis à l’encontre des Casques bleus britanniques en raison du soutien appuyé du Royaume-Uni à l’Ukraine face à l’invasion russe.
Le mandat de la MINUSMA arrivera à son terme en juin prochain. Et son renouvellement est loin d’être acquis, en raison notamment du départ de la force Barkhane, de la présence du groupe Wagner et des interrogations de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne. Pour rappel, depuis son lancement, en juillet 2013, la mission de l’ONU a perdu près de 160 Casques bleus.
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Quoi qu’il en soit, et alors que les FAMa ont pu étoffer leur flotte d’hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 [version « export » du Mil Mi-24 « Hind »] grâce à la Russie, un nouvel incident s’est récemment produit dans la région de Gao, plus précisément à Tessit.
Ainsi, rapporte l’AFP, un des hélicoptères Mi-35 maliens, dont il est dit qu’ils sont pilotés par des Russes, a tiré six roquettes près de soldats britanniques déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA [opération Newcombe].
opération Newcombe« Nous sommes informés d’un incident récent au Mali dans lequel des roquettes ont été tirées par un hélicoptère des forces armées maliennes à proximité d’un détachement britannique », a confirmé un porte-parole du ministère de la Défense [MoD]. « Tout le personnel britannique est sain et sauf et les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé qu’il s’agit « d’un événement qui a eu lieu le 22 mars ». Évoquant « des coups de feu tirés par un hélicoptère des forces armées maliennes dans la zone de Tessit, à proximité d’un détachement de la Minusma », il a assuré que les Casque bleus avaient été « en sécurité à tous points de vue ».
Quoi qu’il en soit, cet incident montre que la MINUSMA n’est plus forcément la bienvenue au Mali… En janvier, elle a dû interrompre ses opérations aériennes dans le pays, avant de les reprendre après avoir trouvé un « compromis » avec la junte au pouvoir à Bamako. Plus récemment, la mission de l’ONU s’est vue entravée dans ses tentatives de conduire une enquête dans la région de Moura, où les FAMa et leurs partenaires russes sont accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, lors d’une opération anti-terroriste.
Par ailleurs, s’il est avéré que les Mi-35 maliens sont pilotés par des paramilitaires russes, alors on peut soupçonner un acte délibéré commis à l’encontre des Casques bleus britanniques en raison du soutien appuyé du Royaume-Uni à l’Ukraine face à l’invasion russe.
Le mandat de la MINUSMA arrivera à son terme en juin prochain. Et son renouvellement est loin d’être acquis, en raison notamment du départ de la force Barkhane, de la présence du groupe Wagner et des interrogations de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne. Pour rappel, depuis son lancement, en juillet 2013, la mission de l’ONU a perdu près de 160 Casques bleus.
New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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BBC
Does it matter if we know where our food comes from?
By Elna SchutzBusiness reporter, South Africa
"My parents were coffee growers, I am a coffee grower, I have known how to handle coffee since my birth," says Faustin Mulomba, from Bweremana in the west of the Democratic Republic of Congo (DR Congo).
Mr Mulomba has spent most of his life working in coffee cultivation, but last year was put in charge of a coffee-washing station for the AMKA co-operative, a group of more than 2,000 farmers close to Lake Kivu.
Here, beans from farms across the region have their outer skin and pulp removed. They are washed, sorted and dried, before being sent to the city for further processing.
Up to 120,000kg of coffee cherries pass through his station in a year, which amounts to a little less than a container full of green coffee beans.
While Mr Mulomba's family has a long history in coffee production, the introduction of new technology has changed the way he looks at the business.
Now, when beans from his co-operative are sold to Nespresso, the company uses sophisticated data capturing and storage methods - including blockchain technology - to track the beans as they move from the farm to the customer.
Blockchain is a digital ledger, or a log, of transactions. The information is distributed and stored among a network of users. The idea behind using the ledger is to make the information easy to verify, but difficult to manipulate.
In practice, Mr Mulomba uses a simple smartphone app to scan QR codes that give him information about a particular bag of coffee, such as the weight and pulping data.
For Mr Mulomba, the new tech means he can see how much coffee has been produced in the co-operative, where the coffee is and if it has been handled correctly.
"It is a good tool because [...] it allows us to measure, or to have all the quantities supplied to the co-operative in real-time," he says.
Nespresso partnered with Australia-based start-up, OpenSC, a technology firm that specialises in food traceability. OpenSC has also worked with Austral Fisheries, using global-positioning system (GPS) data and sensors on fishing boats, to ensure vessels are not fishing in marine protected areas.
Chief executive and co-founder, Markus Mutz, says this system is a better than the alternative - manual spot-checks carried out by officials.
"Why would you trace something [in the first place] unless there's something about it that you can be proud of, or that is valuable?" he explains.
Retaining continuous data from the source of production can help improve the entire production process - preventing losses and bad practices.
But such tracing is not without its challenges. Like any process that requires a database, the quality of the information being fed-in is critical to its success. For instance, back in DR Congo, when coffee is harvested at night, there can be connection problems and delays in capturing the data.
Fairtrade International's Director of Global Impact, Arisbe Mendoza, says tracing technology unlocks opportunities for monitoring and supporting fair treatment and pay for workers across the supply chain.
The organisation would like to see more traceability in international trade.
Yet, she echoes Mr Mulomba's concerns, Ms Mendoza says: "My experience for some of the initiatives that we have had in the system is that technology is not the issue, it is the capacity building that we need to do behind this to ensure that producers and everyone in the supply chain who will be using these tools, is understanding and able to use it fully."
She says producers and farmers need to have full access and use of the data in the supply chain, to negotiate prices, prove compliance, and access markets. But often this is not the case, or data rights are unclear.
"Producers might have access to information, but not necessarily the rights to it. We need to ensure that they own the data, then they also can make use of the data anyway they want."
Sara Eckhouse, executive director of FoodShot Global, a food system investment platform, says not being able to trace food fuels consumer distrust and can even perpetuate bad labour practices, or lack of sustainability.
However, she is concerned that the costs and logistical difficulties of traceability will end up being pushed back to the producers. She also cautions that adding marketing around traceability to products could be more confusing than helpful for shoppers - who are already faced by a variety of supposedly sustainable labels.
"If each company is still going to have their own standards that they're verifying for, and if there's no uniform standard or expectation that everybody is meeting a minimum, you could still have companies making claims like 'blockchain verified sustainable', but what does that actually mean?"
More technology of business:
Shalini Unnikrishnan, is managing director and partner at the Boston Consulting Group (BCG), which supports a variety of projects working on food tracing, including at OpenSC. She says consumers are increasingly willing to change their food shopping habits for more sustainable products, including paying more money for certain items.
Mrs Unnikrishnan adds that while across the so-called 'digital agriculture' sector, there are lots of small exciting companies and pilots popping-up, policy frameworks are needed to scale these businesses up.
"I think regulation standards are really fundamental to make sure that the changes happening, are happening at scale," she says, because these provide companies, farmers and buyers "a signal of what is required and a framework for standards."
So, what do customers think?
German management consultant, Thomas Kunze, is a coffee lover who enjoys buying locally-sourced beans on his international travels. Quality and sourcing from interesting locations is important to him. He recently bought some limited edition coffee pods that display the traceability tool.
When Mr Kunze scans the package's QR code, he sees which area, or cooperative, his coffee came from, including the profiles of some of the farmers and whether they have been paid for their produce.
"It is interesting but not important," he says about seeing the journey his brew took. "Traceability is nice to see but, because I don't know anything about the different locations, I would need more information about the steps and locations."
Back in DR Congo, Mr Mulomba cheerily invites coffee drinkers to visit. "It is very important that the consumers render us visits, [then] maybe they will know our reality on the ground."
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Pâques, une parenthèse chocolatée
Cette année, chez Lenôtre, les animaux explorent la forêt. On y trouve l’écureuil, la chouette, le faon, le renard, mais aussi le lapin, la poule, le poisson (de 13 à 56 euros), sans oublier les œufs au chocolat au lait ou au chocolat noir et aux éclats d’amande caramélisés, remplis de friture (de 52 à 150 euros). Il y a aussi la grosse noisette, au chocolat au lait ou au chocolat noir, elle aussi avec sa friture au chocolat (60 euros).
Chez Hugo & Victor, le lapin et l’œuf ont la primeur, les œufs s’acoquinent à la noisette entière ou en craque lin de généreuses noisettes du Piémont caramélisées. Élaborés avec le chocolat signature du chef Hugues Pouget, à partir de 19 euros. Pour Weiss, on fond pour le lapin au lait suprême, et son assortiment de petits œufs (29,90 euros). Gaston le caneton est plus petit et au chocolat noir, avec sa friture (19,90 euros). La poule cocotte au chocolat au lait suprême est aussi accompagnée de friture pour 24,90 euros.
Au Park Hyatt Paris-Vendôme, c’est la pâtissière Naraé Kim qui interprète les œufs de Pâques comme des bijoux. Avec une technique d’exception de cristallisation du sucre, à base de liqueur de cassis et de chartreuse. Elle propose en trompe-l’œil une coque épaisse de chocolat noir et de sucre cristallisé, qui cache un intérieur au chocolat gian duja et noisettes caramélisées (en deux tailles à 40 et 100 euros).
À savoir, les Galeries Lafayette ont fait appel, pour Le Gourmet et sa collection de Pâques, aux plus grands créateurs : Pierre Hermé et son œuf évoquant un paysage de forêt (29 euros), Pierre Marcolini qui mélange orange et praliné (49 euros), Jean-Paul Hévin et son Œuf-reux au cœur garni de friture et de petits œufs pralinés (73,50 euros), Yann Couvreur et son œuf noix de coco (35 euros), ou encore Dalloyau et l’œuf à l’américaine (49 euros).
N’oublions pas l’œuf de l’hôtel Lutetia qui prend des allures de paquebot (hommage aux grands voyages) et vendu dans la boutique éphémère. Un œuf sculpture inédit composé d’une double coque de chocolat noir manjari 64 % de Madagascar, créé en édition limitée à 100 exemplaires. Une partie du produit de sa vente sera reversée à la Croix-Rouge française. Prix : 90 euros.
L’hôtel Shangri-La Paris met en avant pour Pâques l’Œuf-écorce dû au talent de Maxence Barbot, le chef pâtissier qui, inspiré par l’univers de la nature, a créé cet œuf – objet en trompe-l’œil aux textures brutes (118 euros). Il se dessine par deux demi-coques, chacune aux traits d’une écorce d’arbre, et révèle à l’intérieur une délicieuse petite surprise en chocolat.
Au Ritz Paris Le Comptoir, rue Cambon, François Perret fait un clin d’œil à sa pâtisserie signature, la madeleine, qu’il propose en forme géante au chocolat noir, au lait ou blanc (62 euros). La double coquille cannelée renferme une farandole de petits chocolats faits maison : noir, au cœur tendre caramel fleur de sel, au lait, au cœur croquant amandes pralinées. Cette madeleine de Pâques est d’une douceur incomparable.
La chef Claire Heitzler a imaginé de petits personnages en chocolat et des œufs Vibrato en trois saveurs (26 euros). À la fois crémeux et gourmand, celui au chocolat au lait libère toutes les saveurs du cacao avec ce jivara 40 %, issu d’une association de grands crus en provenance d’Équateur et du Ghana. Il est garni de friture de chocolat noir, blanc et au lait. Les œufs Vibrato sont faits de 210 grammes de pure gourmandise qui plaira à tous !
Pierre Chauvet d’un jeu de mots en a fait une collection un brin teintée de nostalgie enfantine et propose une large tablette de chocolat praliné feuillantine sur laquelle courent les personnages de la série “Pâques man” signature Pierre Chauvet. Une surprise à l’intérieur des lapins ravira petits et grands. Pâques man sur commande à 99 euros. La chasse aux œufs risque d’être mémorable, cette année.
L'Humanité
Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre
ActuLe 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.
Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.
Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité
En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».
Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.
L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée
Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.
Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.
Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.
Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud
La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.
Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens
Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.
Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.
Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.
La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.
Emmanuel Alcaraz, historien
Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian Opex 360
Les forces finlandaises veulent acquérir jusqu’à 2000 mini-drones aériens
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2020, la Finlande avait décidé d’augmenter ses dépenses militaires de +54% [et donc de les porter à 4,87 milliards d’euros] afin de financer, notamment, l’acquisition de 64 nouveaux avions de combat dans le cadre du programme HX [et pour lequel le F-35A américain a été retenu en décembre 2021, ndlr].
Cette année, dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki, qui envisage désormais de rejoindre l’Otan, a annoncé un nouvel effort significatif, avec une hausse de 40% du budget de ses forces armées. Ainsi, celui-ci augmentera d’environ 800 millions dès 2023, puis de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2026. À cette échéance, les dépenses militaire finlandaises annuelles seront supérieures à 7 milliards d’euros.
« Nous faisons face à une nouvelle situation. Tout ce à quoi nous avons été habitués est maintenant remis en question », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre finlandais de la Défense, le 6 avril. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a-t-il ajouté.
Cette hausse des crédits militaires permettra ainsi de combler les lacunes capacitaires des forces finlandaises, des plus grandes [défense aérienne, missiles, etc] aux plus plus petites… dont les mini-drones pour la surveillance et le renseignement.
Dans un communiqué publié le 11 avril, l’état-major finlandais a ainsi fait part de son intention de se procurer 1000 à 2000 mini-drones dans les deux années à venir, pour un coût d’environ 14 millions d’euros. Ce paraît très modeste par rapport aux hausses budgétaires annoncées. Un appel a été lancé à cette fin aux industriels, lesquels ont jusqu’au 9 mai prochain pour remettre leurs propositions.
« Nous recherchons un système qui fonctionne quelles que soient les conditions météorologiques et par n’importe quelle saison ainsi que dans des environnements variés. De plus, il devra être facile à utiliser pour nos personnels assujettis au service militaire », a expliqué le lieutenant-colonel Riku Rantakari, dans le communiqué.
Ces appareils permettront d’améliorer « considérablement la capacité de reconnaissance des unités et la collecter de donnnées en toutes cironconstances », a précisé l’état-major finlandais.
Photo : NX-70 de Novadem / armée de Terre
Les forces finlandaises veulent acquérir jusqu’à 2000 mini-drones aériens
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2020, la Finlande avait décidé d’augmenter ses dépenses militaires de +54% [et donc de les porter à 4,87 milliards d’euros] afin de financer, notamment, l’acquisition de 64 nouveaux avions de combat dans le cadre du programme HX [et pour lequel le F-35A américain a été retenu en décembre 2021, ndlr].
Cette année, dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki, qui envisage désormais de rejoindre l’Otan, a annoncé un nouvel effort significatif, avec une hausse de 40% du budget de ses forces armées. Ainsi, celui-ci augmentera d’environ 800 millions dès 2023, puis de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2026. À cette échéance, les dépenses militaire finlandaises annuelles seront supérieures à 7 milliards d’euros.
« Nous faisons face à une nouvelle situation. Tout ce à quoi nous avons été habitués est maintenant remis en question », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre finlandais de la Défense, le 6 avril. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a-t-il ajouté.
Cette hausse des crédits militaires permettra ainsi de combler les lacunes capacitaires des forces finlandaises, des plus grandes [défense aérienne, missiles, etc] aux plus plus petites… dont les mini-drones pour la surveillance et le renseignement.
Dans un communiqué publié le 11 avril, l’état-major finlandais a ainsi fait part de son intention de se procurer 1000 à 2000 mini-drones dans les deux années à venir, pour un coût d’environ 14 millions d’euros. Ce paraît très modeste par rapport aux hausses budgétaires annoncées. Un appel a été lancé à cette fin aux industriels, lesquels ont jusqu’au 9 mai prochain pour remettre leurs propositions.
« Nous recherchons un système qui fonctionne quelles que soient les conditions météorologiques et par n’importe quelle saison ainsi que dans des environnements variés. De plus, il devra être facile à utiliser pour nos personnels assujettis au service militaire », a expliqué le lieutenant-colonel Riku Rantakari, dans le communiqué.
Ces appareils permettront d’améliorer « considérablement la capacité de reconnaissance des unités et la collecter de donnnées en toutes cironconstances », a précisé l’état-major finlandais.
Photo : NX-70 de Novadem / armée de Terre
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Cette année, dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki, qui envisage désormais de rejoindre l’Otan, a annoncé un nouvel effort significatif, avec une hausse de 40% du budget de ses forces armées. Ainsi, celui-ci augmentera d’environ 800 millions dès 2023, puis de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2026. À cette échéance, les dépenses militaire finlandaises annuelles seront supérieures à 7 milliards d’euros.
« Nous faisons face à une nouvelle situation. Tout ce à quoi nous avons été habitués est maintenant remis en question », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre finlandais de la Défense, le 6 avril. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a-t-il ajouté.
Cette hausse des crédits militaires permettra ainsi de combler les lacunes capacitaires des forces finlandaises, des plus grandes [défense aérienne, missiles, etc] aux plus plus petites… dont les mini-drones pour la surveillance et le renseignement.
Dans un communiqué publié le 11 avril, l’état-major finlandais a ainsi fait part de son intention de se procurer 1000 à 2000 mini-drones dans les deux années à venir, pour un coût d’environ 14 millions d’euros. Ce paraît très modeste par rapport aux hausses budgétaires annoncées. Un appel a été lancé à cette fin aux industriels, lesquels ont jusqu’au 9 mai prochain pour remettre leurs propositions.
« Nous recherchons un système qui fonctionne quelles que soient les conditions météorologiques et par n’importe quelle saison ainsi que dans des environnements variés. De plus, il devra être facile à utiliser pour nos personnels assujettis au service militaire », a expliqué le lieutenant-colonel Riku Rantakari, dans le communiqué.
Ces appareils permettront d’améliorer « considérablement la capacité de reconnaissance des unités et la collecter de donnnées en toutes cironconstances », a précisé l’état-major finlandais.
Photo : NX-70 de Novadem / armée de Terre
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Cette année, dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki, qui envisage désormais de rejoindre l’Otan, a annoncé un nouvel effort significatif, avec une hausse de 40% du budget de ses forces armées. Ainsi, celui-ci augmentera d’environ 800 millions dès 2023, puis de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2026. À cette échéance, les dépenses militaire finlandaises annuelles seront supérieures à 7 milliards d’euros.
« Nous faisons face à une nouvelle situation. Tout ce à quoi nous avons été habitués est maintenant remis en question », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre finlandais de la Défense, le 6 avril. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a-t-il ajouté.
Cette hausse des crédits militaires permettra ainsi de combler les lacunes capacitaires des forces finlandaises, des plus grandes [défense aérienne, missiles, etc] aux plus plus petites… dont les mini-drones pour la surveillance et le renseignement.
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a ainsi fait part« Nous recherchons un système qui fonctionne quelles que soient les conditions météorologiques et par n’importe quelle saison ainsi que dans des environnements variés. De plus, il devra être facile à utiliser pour nos personnels assujettis au service militaire », a expliqué le lieutenant-colonel Riku Rantakari, dans le communiqué.
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New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia is moving forces to Ukraine’s eastern border, the Pentagon says, as both sides prepare for a confrontation there. In the south, the Russian military appeared close to capturing Mariupol, a win that would allow Moscow to establish a land bridge between Russia and the occupied territory of Crimea.
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered severe damage that forced the crew to abandon it; it subsequently sank. A Pentagon official later confirmed that a Ukrainian missile strike was responsible.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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La Slovaquie envisage de céder ses avions MiG-29 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, le Premier ministre slovaque, Eduard Heger, a confirmé le don d’un système de défense aérienne S-300PMU à l’Ukraine, « à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense » pour contrer l’invasion de son territoire par la Russie. Et cela, après avoir obtenu la garantie qu’une batterie Patriot PAC-3 serait envoyée en Slovaquie par les États-Unis, en plus des trois autres déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le cadre de l’Otan.
Ce système S-300 est-il arrivé à bon port? Si l’on en croit l’état-major russe, une telle batterie, fournie par un « pays européen », aurait été détruite par des missiles de croisière Kalibr, alors qu’elle se trouvait dans un hangar situé dans la périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Ce qui a été démenti par Bratislava par la suite. « Notre système S-300 n’a pas été détruit », a en effet assuré Lubica Janikova, la porte-parole du gouvernement slovaque, le 11 avril.
Quoi qu’il en soit, la Slovaquie a bien l’intention d’accentuer son aide militaire au profit de l’Ukraine. Ainsi, et alors que les forces aériennes ukrainiennes sont mises à rude épreuve, Eduard Heger a indiqué que son pays est désormais disposé à se séparer de ses 11 avions de combat MiG-29 pour les céder à Kiev, à la condition que son espace aérien soit protégé par les Alliés de l’Otan, dans l’attente des 14 F-16 « Viper » commandés auprès de Lockheed-Martin en 2018.
Selon son Premier ministre, la Slovaquie a en effet des « discussions très intenses » avec ses partenaires, afin de savoir « qui protégerait » son espace aérien dans le cas où elle céderait ses MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine.
Cela étant, et même s’ils pourraient apporter une bouffée d’oxygène à la force aérienne ukrainienne, dans les MiG-29 qu’elle possède déjà sont à bout de souffle après plus d’un mois de guerre [d’autant que les installations pour les réparer ont été bombardées…], les dix appareils proposés par la Slovaquie ne pourront évidemment faire basculer le rapport de forces…
En tout cas, Bratislava estime que ces MiG-29, hérités de la période soviétique, seraient bien plus utiles aux pilotes ukrainiens qu’aux siens… « C’est un équipement dont nous voulons nous débarrasser de toute façon » car « sans les approvisionnements russes, un tel équipement n’est pas soutenable », a fait valoir M. Heger.
Mais cette aide ne s’arrêterait pas au don des MiG-29… En effet, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naï, a indiqué à l’agence de presse SITA que des discussions sont également en cours pour que les chars T-72 ou T-55 ukrainiens puissent être réparés en Slovaquie. En outre, il a également fait état de la possible livraison d’obusier automoteurs Zuzana 2000 à Kiev.
Cette pièce d’artillerie de 155mm est une version améliorée de l’obusier Dana, conçu à l’époque de la Tchécoslovaquie. La Garde nationale chypriote en est dotée, de meme que l’armée slovaque, qui en acquis 16 exemplaires entre 1998 et 2000. Il est d’ailleurs de les remplacer par une nouvelle variante, appelée Zuzana 2, dont 25 unités ont été commandés au groupe public KONŠTRUKTA-Defence.
Pour rappel, le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann a aussi proposé de livrer cent obusiers automoteurs PzH2000 à Kiev. Ceux-ci seraient prélevés parmi ceux mis en oeuvre par la Bundeswehr, qui, en échange, se verrait livrer du matériel neuf… mais à partir de 2024.
La Slovaquie envisage de céder ses avions MiG-29 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, le Premier ministre slovaque, Eduard Heger, a confirmé le don d’un système de défense aérienne S-300PMU à l’Ukraine, « à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense » pour contrer l’invasion de son territoire par la Russie. Et cela, après avoir obtenu la garantie qu’une batterie Patriot PAC-3 serait envoyée en Slovaquie par les États-Unis, en plus des trois autres déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le cadre de l’Otan.
Ce système S-300 est-il arrivé à bon port? Si l’on en croit l’état-major russe, une telle batterie, fournie par un « pays européen », aurait été détruite par des missiles de croisière Kalibr, alors qu’elle se trouvait dans un hangar situé dans la périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Ce qui a été démenti par Bratislava par la suite. « Notre système S-300 n’a pas été détruit », a en effet assuré Lubica Janikova, la porte-parole du gouvernement slovaque, le 11 avril.
Quoi qu’il en soit, la Slovaquie a bien l’intention d’accentuer son aide militaire au profit de l’Ukraine. Ainsi, et alors que les forces aériennes ukrainiennes sont mises à rude épreuve, Eduard Heger a indiqué que son pays est désormais disposé à se séparer de ses 11 avions de combat MiG-29 pour les céder à Kiev, à la condition que son espace aérien soit protégé par les Alliés de l’Otan, dans l’attente des 14 F-16 « Viper » commandés auprès de Lockheed-Martin en 2018.
Selon son Premier ministre, la Slovaquie a en effet des « discussions très intenses » avec ses partenaires, afin de savoir « qui protégerait » son espace aérien dans le cas où elle céderait ses MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine.
Cela étant, et même s’ils pourraient apporter une bouffée d’oxygène à la force aérienne ukrainienne, dans les MiG-29 qu’elle possède déjà sont à bout de souffle après plus d’un mois de guerre [d’autant que les installations pour les réparer ont été bombardées…], les dix appareils proposés par la Slovaquie ne pourront évidemment faire basculer le rapport de forces…
En tout cas, Bratislava estime que ces MiG-29, hérités de la période soviétique, seraient bien plus utiles aux pilotes ukrainiens qu’aux siens… « C’est un équipement dont nous voulons nous débarrasser de toute façon » car « sans les approvisionnements russes, un tel équipement n’est pas soutenable », a fait valoir M. Heger.
Mais cette aide ne s’arrêterait pas au don des MiG-29… En effet, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naï, a indiqué à l’agence de presse SITA que des discussions sont également en cours pour que les chars T-72 ou T-55 ukrainiens puissent être réparés en Slovaquie. En outre, il a également fait état de la possible livraison d’obusier automoteurs Zuzana 2000 à Kiev.
Cette pièce d’artillerie de 155mm est une version améliorée de l’obusier Dana, conçu à l’époque de la Tchécoslovaquie. La Garde nationale chypriote en est dotée, de meme que l’armée slovaque, qui en acquis 16 exemplaires entre 1998 et 2000. Il est d’ailleurs de les remplacer par une nouvelle variante, appelée Zuzana 2, dont 25 unités ont été commandés au groupe public KONŠTRUKTA-Defence.
Pour rappel, le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann a aussi proposé de livrer cent obusiers automoteurs PzH2000 à Kiev. Ceux-ci seraient prélevés parmi ceux mis en oeuvre par la Bundeswehr, qui, en échange, se verrait livrer du matériel neuf… mais à partir de 2024.
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Ce système S-300 est-il arrivé à bon port? Si l’on en croit l’état-major russe, une telle batterie, fournie par un « pays européen », aurait été détruite par des missiles de croisière Kalibr, alors qu’elle se trouvait dans un hangar situé dans la périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Ce qui a été démenti par Bratislava par la suite. « Notre système S-300 n’a pas été détruit », a en effet assuré Lubica Janikova, la porte-parole du gouvernement slovaque, le 11 avril.
Quoi qu’il en soit, la Slovaquie a bien l’intention d’accentuer son aide militaire au profit de l’Ukraine. Ainsi, et alors que les forces aériennes ukrainiennes sont mises à rude épreuve, Eduard Heger a indiqué que son pays est désormais disposé à se séparer de ses 11 avions de combat MiG-29 pour les céder à Kiev, à la condition que son espace aérien soit protégé par les Alliés de l’Otan, dans l’attente des 14 F-16 « Viper » commandés auprès de Lockheed-Martin en 2018.
Selon son Premier ministre, la Slovaquie a en effet des « discussions très intenses » avec ses partenaires, afin de savoir « qui protégerait » son espace aérien dans le cas où elle céderait ses MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine.
Cela étant, et même s’ils pourraient apporter une bouffée d’oxygène à la force aérienne ukrainienne, dans les MiG-29 qu’elle possède déjà sont à bout de souffle après plus d’un mois de guerre [d’autant que les installations pour les réparer ont été bombardées…], les dix appareils proposés par la Slovaquie ne pourront évidemment faire basculer le rapport de forces…
En tout cas, Bratislava estime que ces MiG-29, hérités de la période soviétique, seraient bien plus utiles aux pilotes ukrainiens qu’aux siens… « C’est un équipement dont nous voulons nous débarrasser de toute façon » car « sans les approvisionnements russes, un tel équipement n’est pas soutenable », a fait valoir M. Heger.
Mais cette aide ne s’arrêterait pas au don des MiG-29… En effet, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naï, a indiqué à l’agence de presse SITA que des discussions sont également en cours pour que les chars T-72 ou T-55 ukrainiens puissent être réparés en Slovaquie. En outre, il a également fait état de la possible livraison d’obusier automoteurs Zuzana 2000 à Kiev.
Cette pièce d’artillerie de 155mm est une version améliorée de l’obusier Dana, conçu à l’époque de la Tchécoslovaquie. La Garde nationale chypriote en est dotée, de meme que l’armée slovaque, qui en acquis 16 exemplaires entre 1998 et 2000. Il est d’ailleurs de les remplacer par une nouvelle variante, appelée Zuzana 2, dont 25 unités ont été commandés au groupe public KONŠTRUKTA-Defence.
Pour rappel, le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann a aussi proposé de livrer cent obusiers automoteurs PzH2000 à Kiev. Ceux-ci seraient prélevés parmi ceux mis en oeuvre par la Bundeswehr, qui, en échange, se verrait livrer du matériel neuf… mais à partir de 2024.
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Ce système S-300 est-il arrivé à bon port? Si l’on en croit l’état-major russe, une telle batterie, fournie par un « pays européen », aurait été détruite par des missiles de croisière Kalibr, alors qu’elle se trouvait dans un hangar situé dans la périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Ce qui a été démenti par Bratislava par la suite. « Notre système S-300 n’a pas été détruit », a en effet assuré Lubica Janikova, la porte-parole du gouvernement slovaque, le 11 avril.
Quoi qu’il en soit, la Slovaquie a bien l’intention d’accentuer son aide militaire au profit de l’Ukraine. Ainsi, et alors que les forces aériennes ukrainiennes sont mises à rude épreuve, Eduard Heger a indiqué que son pays est désormais disposé à se séparer de ses 11 avions de combat MiG-29 pour les céder à Kiev, à la condition que son espace aérien soit protégé par les Alliés de l’Otan, dans l’attente des 14 F-16 « Viper » commandés auprès de Lockheed-Martin en 2018.
a indiquéSelon son Premier ministre, la Slovaquie a en effet des « discussions très intenses » avec ses partenaires, afin de savoir « qui protégerait » son espace aérien dans le cas où elle céderait ses MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine.
Cela étant, et même s’ils pourraient apporter une bouffée d’oxygène à la force aérienne ukrainienne, dans les MiG-29 qu’elle possède déjà sont à bout de souffle après plus d’un mois de guerre [d’autant que les installations pour les réparer ont été bombardées…], les dix appareils proposés par la Slovaquie ne pourront évidemment faire basculer le rapport de forces…
En tout cas, Bratislava estime que ces MiG-29, hérités de la période soviétique, seraient bien plus utiles aux pilotes ukrainiens qu’aux siens… « C’est un équipement dont nous voulons nous débarrasser de toute façon » car « sans les approvisionnements russes, un tel équipement n’est pas soutenable », a fait valoir M. Heger.
Mais cette aide ne s’arrêterait pas au don des MiG-29… En effet, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naï, a indiqué à l’agence de presse SITA que des discussions sont également en cours pour que les chars T-72 ou T-55 ukrainiens puissent être réparés en Slovaquie. En outre, il a également fait état de la possible livraison d’obusier automoteurs Zuzana 2000 à Kiev.
Cette pièce d’artillerie de 155mm est une version améliorée de l’obusier Dana, conçu à l’époque de la Tchécoslovaquie. La Garde nationale chypriote en est dotée, de meme que l’armée slovaque, qui en acquis 16 exemplaires entre 1998 et 2000. Il est d’ailleurs de les remplacer par une nouvelle variante, appelée Zuzana 2, dont 25 unités ont été commandés au groupe public KONŠTRUKTA-Defence.
Pour rappel, le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann a aussi proposé de livrer cent obusiers automoteurs PzH2000 à Kiev. Ceux-ci seraient prélevés parmi ceux mis en oeuvre par la Bundeswehr, qui, en échange, se verrait livrer du matériel neuf… mais à partir de 2024.
Valeurs Actuelles
Volkswagen T-Roc vise juste
Le T-Roc se refait une beauté. Lancé en 2017, il a fait un tabac (1 million de ventes dans le monde, dont 71 000 en France). Clientèle masculine à 72 %. Tous segments confondus, il représentait 17 % des ventes de Volkswagen l’an dernier, juste derrière la Polo (23 %). Pas question de ruiner les atouts de ce champion inattendu. Il évolue donc à la marge sur le plan du style : design légèrement plus agressif avec implantation en série d’optiques Matrix Led et puis, selon les versions, un bouclier redessiné ainsi qu’une nouvelle signature lumineuse. La finition R-Line s’inspire du T-Roc R, ce monstre décomplexé de 300 chevaux à 4 roues motrices, toujours au catalogue. Il y a même un cabriolet (dont nous reparlerons). Le T-Roc veut incarner le premium accessible.
Ambiance
Changement essentiel pour y parvenir : les plastiques bas de gamme de la planche de bord, qui ont déçu sur la première génération, sont remplacés par un revêtement moussé plus valorisant. Les contre-portes ont droit également à un gainage en simili ou en tissu, selon les versions. Enfin du qualitatif ! Autre évolution : tous les T-Roc ont droit à l’instrumentation numérique face au pilote (“Digital Cockpit”), tandis que l’écran central de navigation et d’infodivertissement est implanté plus haut pour ressembler à une tablette numérique. Le volant se veut aussi plus ergonomique, mais l’implantation des pavés tactiles tout près des paumes peut causer des validations de commande intempestives. Leur “toucher lourd” (les pianistes comprendront) n’est pas très franc. Un détail, évidemment. Pour le reste, c’est le sans-faute ou presque. Le T-Roc est même sur équipé. La finition de base (Life) comprend maintes assistances, accès sans clé, clim automatique tactile. Le prix d’attaque (27 990 euros), avec un petit moteur 1 litre, est 800 euros plus cher que sur l’ancienne version, mais la prestation est montée en gamme.
Conduite
Agile, confortable, le T-Roc rassure. Son TSI 150 chevaux assurera le cœur des ventes. Un bloc nerveux, bien assisté par la boîte DSG 7. Pour économiser de l’essence, il désactive au besoin deux de ses quatre cylindres. L’engin peut même évoluer en “roue libre” dans certaines conditions. Le poids contenu de la caisse (1, 3 tonne) constitue un atout. Pas d’hybridation pour l’instant, à la différence des choix faits pour la Golf. Alternatives : un TSI 1 litre de 110 chevaux ou le 2 litres TSI du rageur R. Le Diesel n’est pas abandonné pour le “gros rouleur”, avec deux offres (116 et 150 chevaux). Mais le prix actuel du gasoil en limite l’intérêt.
L'Humanité
Salah Abdeslam : « je vous demande de me pardonner »
ActuPour la première fois depuis le début du procès des attentats du 13 novembre 2015, l’unique survivant des commandos terroristes s’est excusé, une larme à l’œil.
Kareen Janselme« Je vous demande de me pardonner, a soudain prononcé Salah Abdeslam ce vendredi. Je présente mes condoléances et mes excuses (…) pour toutes les victimes. » Depuis plus de sept mois, depuis le début du procès des attentats du 13 novembre 2015, les parties civiles attendaient un signe de l’unique survivant des commandos. Sa première tirade, à l’ouverture des audiences en septembre, avait été froide et glaçante : tout de noir vêtu, Salah Abdeslam se revendiquait « combattant de l’État islamique ». Une semaine plus tard, quand le président de la cour proposait de faire une déclaration spontanée, le même accusé expliquait : « On a voulu que la France subisse la même douleur que nous subissions ». Plus tard, il y eut le refus à nouveau de témoigner.
Mais depuis mercredi, l’attitude de l’accusé a changé. Pour son dernier interrogatoire, sa parole est devenue abondante. Salah Abdeslam est revenu avec détails sur les derniers moments ayant précédé les attentats, puis sa cavale. Pendant trois jours, il a répondu de manière égale aux magistrats, aux avocats des parties civiles et de la défense, tenant à expliquer « (s) a vérité ». Dévoilant même, avec surprise, qu’après avoir déposé les trois kamikazes au Stade de France à Saint-Denis, avant que ceux-ci ne déclenchent leurs ceintures explosives, il s’était rendu dans un café du 18e arrondissement parisien, repéré le matin avec son frère. Il y serait entré, puis aurait commandé un verre au comptoir. Mais, en découvrant « des jeunes, voir des très jeunes » s’amuser et « danser », il aurait renoncé à se faire exploser. Reparti en voiture, il l’aurait garée place Albert Kahn, puis aurait erré à pied, avant de repartir en taxi. L’homme se serait débarrassé de sa ceinture explosive au sud de Paris, à Montrouge, après l’avoir rendue inoffensive. Une nouvelle version de cette nuit-là que pourrait confirmer en partie le bornage téléphonique récupéré par l’instruction. Même si les experts contestent que le terroriste ait de lui-même renoncer à enclencher son gilet. Celui-ci était de toute façon défectueux.
Durant ces trois jours d’audience, Salah Abdeslam a progressivement reconnu une part de responsabilité dans les attentats. « Mes mots ne pourront pas ramener les personnes parties », ni « refermer les plaies » a-t-il reconnu. « Je m’excuse », « Je présente mes condoléances » a-t-il répété. « Je vous demande aujourd’hui de me détester avec modération » a-t-il lancé aux parties civiles. Interrogé une dernière fois par son avocate Olivia Ronen, sa voix s’est enrouée, quelques larmes sont apparues alors qu’il s’adressait à ses « frères » coaccusés, qu’il a contactés de France pour le ramener en Belgique cette nuit-là. Il a fini en chuchotant presque : « je voudrais présenter mes excuses à Oulkadi, je lui demande de me pardonner. Je ne voulais pas l’entraîner dans ça. Je demande pardon à Hamza, j’aurais dû être un grand frère pour toi. Et Amri aussi et à sa femme, parce que je leur ai volé six ans de leur vie. »
Des paroles qui ont résonné différemment parmi les victimes et leurs avocats. « Je le crois sincère, même si c’est une personnalité contradictoire, a réagi Cédric, une victime du Bataclan. Il était sûr de lui les premières journées et maintenant il a quelques larmes. Mais moi, je ne me lève pas en regardant mes cicatrices dans la glace, je ne suis pas en fauteuil roulant. Pour d’autres victimes, ses excuses ne suffiront pas. » Olivier, 33 ans, présent sur la terrasse du Carillon, n’y voit qu’une « stratégie de la défense », une esquive « incompatible avec ce qu’il réaffirme systématiquement quand on le pousse dans ses retranchements, quand il évoque encore son adhésion aux thèses de l’État islamique », une expression souvent reprise par l’accusé. Les incohérences de son récit soulevées par le ministère public, ses sourires en coin face aux demandes des avocats des parties civiles, son admiration pour son frère Brahim, qui a fait exploser sa ceinture d’explosifs au Comptoir Voltaire, ne font pas oublier à certains cette phrase indécente prononcée jeudi : « je pense que les victimes qui ont témoigné sont ressorties plus fortes de toutes ces épreuves. Ils ont acquis des qualités qu’on ne peut pas acheter au supermarché, ils ont tout mon respect ». Malgré sa demande de pardon, sur les bancs des victimes, le malaise était toujours présent vendredi 15 avril, face aux dernières paroles prononcées par Salah Abdeslam.
procès attentats 13 novembre 2015justiceterrorisme islamiste BBC
In pictures: 2022 Sony World Photography Awards
The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.
Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.
"By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.
The series triumphed in the Portraiture category.
Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.
Architecture & Design
Dorf by Domagoj Burilović
"Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.
"German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.
"With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."
Creative
Mellow Apocalypse by Alnis Stakle
"I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.
"For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."
Documentary projects
The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup
"More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.
"The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."
Environment
Living in the Transition by Shunta Kimura
"Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.
"The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."
Landscape
Life On Earth by Lorenzo Poli
"Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.
"There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."
Portfolio
Hugh Fox
"A selection of images taken over the last couple of years.
"For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."
Wildlife & Nature
The Fox's Tale by Milan Radisics
"Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.
"The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.
"I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."
Still Life
Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail
"These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."
Sport
Kuarup by Ricardo Teles
"The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.
"The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.
The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."
The Open competition celebrates the power of single images.
Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.
The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.
Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.
Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.
Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.
The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.
All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.
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Guerre électronique : Où sont passés les brouilleurs R-ECM de la frégate multimissions Normandie?
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerNormalement, les frégates multimissions [FREMM] de la Marine nationale sont chacune dotées de deux puissants brouilleurs de type R-ECM [Radar Electronic Counter Measure] qui, fournis par les électroniciens Thales et Eletronica, sont situés de part et d’autre de leur grand mât central. Ces dispositifs permettent d’aveugler les radars de surveillance adverses et de neutraliser les autodirecteurs de missiles.
Admise au service actif, en juin 2020, la FREMM Normandie se distinguait alors des cinq précédentes frégates par sa capacité à lancer des missiles surface-air Aster 15 et Aster 30 [les seconds ayant une portée plus grande que les premiers, ndlr], ses moyens de cyberdéfense améliorés, son interrogateur/répondeur IFF de nouvelle génération ainsi que par la nouvelle liaison de données L22 de l’Otan.
Mais la FREMM Normandie présente désormais une autre différence, notable, qui vient d’être remarquée par le site Mer&Marine à l’occasion de son retour à base navale de Brest, après avoir passé trois mois en Méditerranée, au sein du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, dans le cadre de la mission Clemenceau 22. En effet, ce bâtiment ne dispose plus de ses deux brouilleurs R-ECM, leur forme rectangulaire n’étant plus visible à la base de sa mâture principale.
À vrai dire, peu de monde avait jusqu’ici prêté attention à ce détail, alors que la Marine nationale a diffusé plusieurs photographies de cette FREMM au cours de son périple méditerranéen.
La FREMM Normandie et son équipage ont conduit une série d’essais à la mer et d’exercices, afin de se préparer à être déployés aux côtés du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle lors de la mission #Clemenceau22 pic.twitter.com/xMfnhmTfIb
— Marine nationale (@MarineNationale) January 31, 2022
A priori, la « Normandie » ne disposait déjà plus de ses deux brouilleurs lors des exercices Dynamic Mariner et Joint Warrior, organisés sous l’égide de l’Otan dans l’Atlantique Nord, à partir de septembre 2021. En tout cas, c’est ce que l’on constate sur un cliché publié à l’époque.
#DynamicMariner 21/#JointWarrior 21-2 is complete! ✅
A fantastic opportunity to see the incredible capabilities and professionalism of our #NATO allies up close in challenging conditions.
Until next year! #WeAreNATO #StrongerTogether #DYMR21 @RNinScotland @CdrJamieWells pic.twitter.com/ueuEbkvtqg
— HMS Explorer (@HMSExplorer) October 1, 2021
Étant donné que la Méditerranée est une zone particulièrement sous tension [et qui l’est sans doute davantage depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie], l’absence de ces deux dispositifs R-CEM, qui sont des éléments essentiels à la protection d’un tel navire a de quoi interroger…
Selon des informations Mer&Marine, les brouilleurs R-ECM de la FREMM Normandie ont été démontés pour équiper la future frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREDA] « Lorraine », laquelle a effectué sa première sortie en mer en février dernier [et, effectivement, elle était bien dotée des brouilleurs en question à ce moment là…].
Ce « transfert » d’une frégate à une autre s’explique par le fait que la Marine nationale n’a pu financer, à ce jour, que sept paires de R-ECM pour ses huit FREMM. D’où cet arbitrage qu’elle a été contrainte de faire, sachant que, écrit Mer&Marine, « si ces systèmes peuvent être au besoin enlevés et réinstallés, il s’agit d’une opération lourde qui ne peut être menée régulièrement ». Et pour le moment, et sauf à obtenir une enveloppe supplémentaire, il n’est pas prévu que la Normandie récupère ses deux brouilleurs dans un avenir proche.
Cela vaut d’ailleurs aussi pour les futures Frégates de défense et d’intervention [FDI]… Faute de budget, avait expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition parlementaire, en juin 2021, elles seront dépourvues de de leurres antimissiles et de dispositifs de brouillage. Du moins, ce sera le cas pour les premières unités livrées.
« Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait expliqué le CEMM à l’époque.
Guerre électronique : Où sont passés les brouilleurs R-ECM de la frégate multimissions Normandie?
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerNormalement, les frégates multimissions [FREMM] de la Marine nationale sont chacune dotées de deux puissants brouilleurs de type R-ECM [Radar Electronic Counter Measure] qui, fournis par les électroniciens Thales et Eletronica, sont situés de part et d’autre de leur grand mât central. Ces dispositifs permettent d’aveugler les radars de surveillance adverses et de neutraliser les autodirecteurs de missiles.
Admise au service actif, en juin 2020, la FREMM Normandie se distinguait alors des cinq précédentes frégates par sa capacité à lancer des missiles surface-air Aster 15 et Aster 30 [les seconds ayant une portée plus grande que les premiers, ndlr], ses moyens de cyberdéfense améliorés, son interrogateur/répondeur IFF de nouvelle génération ainsi que par la nouvelle liaison de données L22 de l’Otan.
Mais la FREMM Normandie présente désormais une autre différence, notable, qui vient d’être remarquée par le site Mer&Marine à l’occasion de son retour à base navale de Brest, après avoir passé trois mois en Méditerranée, au sein du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, dans le cadre de la mission Clemenceau 22. En effet, ce bâtiment ne dispose plus de ses deux brouilleurs R-ECM, leur forme rectangulaire n’étant plus visible à la base de sa mâture principale.
À vrai dire, peu de monde avait jusqu’ici prêté attention à ce détail, alors que la Marine nationale a diffusé plusieurs photographies de cette FREMM au cours de son périple méditerranéen.
La FREMM Normandie et son équipage ont conduit une série d’essais à la mer et d’exercices, afin de se préparer à être déployés aux côtés du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle lors de la mission #Clemenceau22 pic.twitter.com/xMfnhmTfIb
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A priori, la « Normandie » ne disposait déjà plus de ses deux brouilleurs lors des exercices Dynamic Mariner et Joint Warrior, organisés sous l’égide de l’Otan dans l’Atlantique Nord, à partir de septembre 2021. En tout cas, c’est ce que l’on constate sur un cliché publié à l’époque.
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Étant donné que la Méditerranée est une zone particulièrement sous tension [et qui l’est sans doute davantage depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie], l’absence de ces deux dispositifs R-CEM, qui sont des éléments essentiels à la protection d’un tel navire a de quoi interroger…
Selon des informations Mer&Marine, les brouilleurs R-ECM de la FREMM Normandie ont été démontés pour équiper la future frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREDA] « Lorraine », laquelle a effectué sa première sortie en mer en février dernier [et, effectivement, elle était bien dotée des brouilleurs en question à ce moment là…].
Ce « transfert » d’une frégate à une autre s’explique par le fait que la Marine nationale n’a pu financer, à ce jour, que sept paires de R-ECM pour ses huit FREMM. D’où cet arbitrage qu’elle a été contrainte de faire, sachant que, écrit Mer&Marine, « si ces systèmes peuvent être au besoin enlevés et réinstallés, il s’agit d’une opération lourde qui ne peut être menée régulièrement ». Et pour le moment, et sauf à obtenir une enveloppe supplémentaire, il n’est pas prévu que la Normandie récupère ses deux brouilleurs dans un avenir proche.
Cela vaut d’ailleurs aussi pour les futures Frégates de défense et d’intervention [FDI]… Faute de budget, avait expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition parlementaire, en juin 2021, elles seront dépourvues de de leurres antimissiles et de dispositifs de brouillage. Du moins, ce sera le cas pour les premières unités livrées.
« Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait expliqué le CEMM à l’époque.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerNormalement, les frégates multimissions [FREMM] de la Marine nationale sont chacune dotées de deux puissants brouilleurs de type R-ECM [Radar Electronic Counter Measure] qui, fournis par les électroniciens Thales et Eletronica, sont situés de part et d’autre de leur grand mât central. Ces dispositifs permettent d’aveugler les radars de surveillance adverses et de neutraliser les autodirecteurs de missiles.
Admise au service actif, en juin 2020, la FREMM Normandie se distinguait alors des cinq précédentes frégates par sa capacité à lancer des missiles surface-air Aster 15 et Aster 30 [les seconds ayant une portée plus grande que les premiers, ndlr], ses moyens de cyberdéfense améliorés, son interrogateur/répondeur IFF de nouvelle génération ainsi que par la nouvelle liaison de données L22 de l’Otan.
Mais la FREMM Normandie présente désormais une autre différence, notable, qui vient d’être remarquée par le site Mer&Marine à l’occasion de son retour à base navale de Brest, après avoir passé trois mois en Méditerranée, au sein du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, dans le cadre de la mission Clemenceau 22. En effet, ce bâtiment ne dispose plus de ses deux brouilleurs R-ECM, leur forme rectangulaire n’étant plus visible à la base de sa mâture principale.
À vrai dire, peu de monde avait jusqu’ici prêté attention à ce détail, alors que la Marine nationale a diffusé plusieurs photographies de cette FREMM au cours de son périple méditerranéen.
La FREMM Normandie et son équipage ont conduit une série d’essais à la mer et d’exercices, afin de se préparer à être déployés aux côtés du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle lors de la mission #Clemenceau22 pic.twitter.com/xMfnhmTfIb
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A priori, la « Normandie » ne disposait déjà plus de ses deux brouilleurs lors des exercices Dynamic Mariner et Joint Warrior, organisés sous l’égide de l’Otan dans l’Atlantique Nord, à partir de septembre 2021. En tout cas, c’est ce que l’on constate sur un cliché publié à l’époque.
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Étant donné que la Méditerranée est une zone particulièrement sous tension [et qui l’est sans doute davantage depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie], l’absence de ces deux dispositifs R-CEM, qui sont des éléments essentiels à la protection d’un tel navire a de quoi interroger…
Selon des informations Mer&Marine, les brouilleurs R-ECM de la FREMM Normandie ont été démontés pour équiper la future frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREDA] « Lorraine », laquelle a effectué sa première sortie en mer en février dernier [et, effectivement, elle était bien dotée des brouilleurs en question à ce moment là…].
Ce « transfert » d’une frégate à une autre s’explique par le fait que la Marine nationale n’a pu financer, à ce jour, que sept paires de R-ECM pour ses huit FREMM. D’où cet arbitrage qu’elle a été contrainte de faire, sachant que, écrit Mer&Marine, « si ces systèmes peuvent être au besoin enlevés et réinstallés, il s’agit d’une opération lourde qui ne peut être menée régulièrement ». Et pour le moment, et sauf à obtenir une enveloppe supplémentaire, il n’est pas prévu que la Normandie récupère ses deux brouilleurs dans un avenir proche.
Cela vaut d’ailleurs aussi pour les futures Frégates de défense et d’intervention [FDI]… Faute de budget, avait expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition parlementaire, en juin 2021, elles seront dépourvues de de leurres antimissiles et de dispositifs de brouillage. Du moins, ce sera le cas pour les premières unités livrées.
« Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait expliqué le CEMM à l’époque.
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Admise au service actif, en juin 2020, la FREMM Normandie se distinguait alors des cinq précédentes frégates par sa capacité à lancer des missiles surface-air Aster 15 et Aster 30 [les seconds ayant une portée plus grande que les premiers, ndlr], ses moyens de cyberdéfense améliorés, son interrogateur/répondeur IFF de nouvelle génération ainsi que par la nouvelle liaison de données L22 de l’Otan.
Mais la FREMM Normandie présente désormais une autre différence, notable, qui vient d’être remarquée par le site Mer&Marine à l’occasion de son retour à base navale de Brest, après avoir passé trois mois en Méditerranée, au sein du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, dans le cadre de la mission Clemenceau 22. En effet, ce bâtiment ne dispose plus de ses deux brouilleurs R-ECM, leur forme rectangulaire n’étant plus visible à la base de sa mâture principale.
par le site Mer&MarineÀ vrai dire, peu de monde avait jusqu’ici prêté attention à ce détail, alors que la Marine nationale a diffusé plusieurs photographies de cette FREMM au cours de son périple méditerranéen.
La FREMM Normandie et son équipage ont conduit une série d’essais à la mer et d’exercices, afin de se préparer à être déployés aux côtés du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle lors de la mission #Clemenceau22 pic.twitter.com/xMfnhmTfIb
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Étant donné que la Méditerranée est une zone particulièrement sous tension [et qui l’est sans doute davantage depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie], l’absence de ces deux dispositifs R-CEM, qui sont des éléments essentiels à la protection d’un tel navire a de quoi interroger…
sans doute davantageSelon des informations Mer&Marine, les brouilleurs R-ECM de la FREMM Normandie ont été démontés pour équiper la future frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREDA] « Lorraine », laquelle a effectué sa première sortie en mer en février dernier [et, effectivement, elle était bien dotée des brouilleurs en question à ce moment là…].
première sortie en merCe « transfert » d’une frégate à une autre s’explique par le fait que la Marine nationale n’a pu financer, à ce jour, que sept paires de R-ECM pour ses huit FREMM. D’où cet arbitrage qu’elle a été contrainte de faire, sachant que, écrit Mer&Marine, « si ces systèmes peuvent être au besoin enlevés et réinstallés, il s’agit d’une opération lourde qui ne peut être menée régulièrement ». Et pour le moment, et sauf à obtenir une enveloppe supplémentaire, il n’est pas prévu que la Normandie récupère ses deux brouilleurs dans un avenir proche.
Cela vaut d’ailleurs aussi pour les futures Frégates de défense et d’intervention [FDI]… Faute de budget, avait expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition parlementaire, en juin 2021, elles seront dépourvues de de leurres antimissiles et de dispositifs de brouillage. Du moins, ce sera le cas pour les premières unités livrées.
« Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait expliqué le CEMM à l’époque.
L'Humanité
« Le Pen, ce serait une catastrophe pour nous »
ActuLes travailleurs sans-papiers savent ce qu’ils perdraient, si la candidate d’extrême-droite devait l’emporter le 24 avril. Mais ils refusent de croire à une telle issue.
Alexandre FacheDepuis de longs mois, ils tiennent des piquets de grève, devant leurs entreprises, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Alfortville (Val-de-Marne), ou au Coudray-Montceaux (Essonne). Mardi dernier, ils ont manifesté devant le ministère du Travail pour réclamer des régularisations, car « une victoire des plus précaires tire toujours vers le haut les droits de toutes et tous ». Et samedi, ils ont à nouveau défilé dans toute la France « contre le racisme et le fascisme », à l’appel de la Marche des Solidarités, qui rassemble de nombreux collectifs de travailleurs sans-papiers. « Cette mobilisation était prévue avant même les résultats du premier tour de la présidentielle. On avait un peu anticipé… » explique Anthioumane Touré, Malien de 31 ans, membre du collectif des sans-papiers de Montreuil. Le jeune homme fait partie des sept militants qui avaient été arrêtés, le 7 octobre dernier, à Montpellier, à leur descente de train, alors qu’ils s’apprêtaient à participer au « Contre Sommet Afrique France », monté en réaction à l’événement officiel du président Macron. Face au choix proposé aux électeurs le 24 avril prochain, Anthioumane Touré témoigne de sentiments contradictoires, entre inquiétude, confiance et combativité. « Je ne vois pas les Français donner une majorité à l’extrême-droite, je n’y crois pas. La France, c’est le pays de la diversité, sa population n’est pas raciste. Mais je suis inquiet, car j’ai vu ce que Macron a fait pendant son quinquennat : il a augmenté la précarité des immigrés, et en même temps, il a fait progresser l’extrême-droite… » Ouvrier dans le nettoyage ou le bâtiment, le trentenaire a le sentiment d’être « dos au mur » et espère que le « barrage » à Marine Le Pen fonctionnera. « Ça ne sera pas pour autant une victoire pour nous. Si Macron passe, il faudra se mobiliser pour le pousser à changer de politique. »
Un sentiment partagé par de nombreux travailleurs sans-papiers. Lui aussi malien, Aboubacar Dembele, 30 ans, fait partie des « intérimaires » du site Chronopost d’Alfortville, en grève depuis le 7 décembre dernier, soutenus notamment par Solidaires et Sud. S’il ne croit pas non plus à la victoire de Marine Le Pen, il ne doute pas qu’une telle issue serait une « catastrophe » pour lui et ses camarades. « L’extrême-droite, ce serait vraiment le pire pour nous. Le seul projet de Le Pen, c’est de nous renvoyer. On aimerait pouvoir agir contre ça, mais on n’a pas le droit de vote, et on n’est pas prêts de l’avoir. Heureusement, on a des soutiens, de beaucoup d’élus de gauche, comme Mathilde Panot (LFI) ou Elsa Faucillon (PCF). Même Anne Hidalgo est venue nous voir ! »
Délégué des travailleurs sans-papiers de la société d’intérim RSI, à Gennevilliers, Mahamadou Touré ne quitte que rarement le piquet de grève installé depuis le 22 octobre. S’il préfère sans hésitation Macron à Le Pen, il ne croît pas, même en cas de victoire de la candidate d’extrême-droite, que celle-ci pourrait mener à bien sa politique. « Comment la France pourrait-elle avancer sans tous ses travailleurs étrangers ? Ce serait impossible. » Membre de la direction confédérale de la CGT et pilote de son collectif immigration, Maryline Poulain fait la même analyse. « Si Marine Le Pen devait appliquer son programme, des secteurs entiers d’activité, dans le nettoyage, le ramassage des déchets, la restauration, l’hôtellerie, la sécurité, le BTP, mais aussi l’agriculture, la logistique, seraient à l’arrêt. Aussi, je ne pense pas qu’elle irait au bout de sa politique d’expulsions massives. Mais le résultat pour les travailleurs ne serait pas non plus très joyeux, avec un maintien dans la clandestinité, à la merci des patrons, et une catastrophe sociale annoncée. » Dimanche 24 avril, Mahamadou Touré n’a pas prévu de suivre la soirée électorale. Il sera au piquet de grève de Gennevilliers. La meilleure façon, pense-t-il, d’obtenir enfin cette régularisation tant attendue.
Travailleurs sans papiersPrésidentielle 2022 Valeurs Actuelles
Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle
Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.
Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »
Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »
Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.
Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !
Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.
Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.
Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.
L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.
Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »
Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.
Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.
Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.
Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.
Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »
Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.
Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon
Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.
Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.
Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.
Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.
Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».
Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».
Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.
Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.
“La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.
“La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.
“L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.
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L’Union européenne met un terme à la formation et à l’entraînement des forces armées maliennes
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 8 avril, au Conseil de sécurité des Nations unies la Russie et la Chine ont mis leur veto à projet de résolution qui, présenté par la France, faisait part d’une « profonde préoccupation » au sujet « d’allégations de violations et atteintes aux droits humains au Mali » et réclamait des « enquêtes approfondies et indépendantes pour établir les faits, trouver les responsables et les traduire en justice ».
Et cela, après que plusieurs organisations non gouvernementales [ONG], dont Human Rights Watch, ont rapporté qu’environ 300 civils auraient été victimes d’exécutions sommaires lors d’une opération antiterroriste menée à Moura, en mars, par les Forces armées maliennes [FAMa] et des paramilitaires présumés appartenir au groupe Wagner, alors que, officiellement, Bamako prétend que 203 jihadistes ont été « neutralisés » lors de cette action.
De son côté, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] a cherché à savoir ce qu’il s’était passé à Moura. Seulement, et hormis un vol de reconnaissance effectué le 3 avril, elle n’a pas été autorisée à y envoyer une délégation pour y enquêter. Quant aux autorités maliennes de transition, elles ont annoncé l’ouverture d’une enquête, via le procureur du tribunal militaire de Mopti. C’est ce qui a d’ailleurs motivé en partie le veto russe et chinois au Conseil de sécurité…
Quoi qu’il en soit, depuis que la junte malienne a fait appel aux services du groupe paramilitaire Wagner, la MINUSMA a ouvert pas moins de dix-sept enquêtes sur des allégations d’atteintes aux droits humains commises dans le centre du Mali [arrestations arbitraires, disparitions, exécutions extra-judiciaires, etc].
Dans ces conditions, et alors que la transition politique est à l’arrêt et que la force Barkhane a amorcé la réorganisation de son dispositif au Sahel en se retirant du Mali, il n’est pas concevable que l’Union européenne [UE] maintienne la mission de formation des FAMa [EUTM Mali, nldr], lancée dans la foulée de l’opération française Serval, en 2013. C’est d’ailleurs la position exprimée par Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, depuis Gao, le 9 avril.
« Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires. […] Et la question se pose alors de savoir si cela peut être compatible avec nos valeurs, surtout si nous devons ensuite assister à des atrocités comme à Moura », a en effet affirmé Mme Lambrecht.
À l’issue d’un Conseil ayant réuni les chefs de la diplomatie des États membres de l’UE, le 11 avril, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangère et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé que l’arrêt de « certains formations » assurées par EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali, destinées respectivement aux FAMa et à la Garde nationale malienne. « Les évènements noys y forcent malheureusement. Il n’y a pas de garanties suffisantes de la part des autorités [maliennes] de transition sur la non-interférence de la ‘célèbre’ compagnie Wagner », a-t-il justifié.
« Le Sahel continue à être une priorité. On n’abandonne pas le Sahel, au contraire. On veut s’engager encore plus. Mais on ne peut pas rester au Mali. Ce n’est pas possible. On ne peut pas prendre le risque d’être complices de choses qu’on pourrait beaucoup regretter », a insisté M. Borrell.
Cependant, a-t-il précisé, « on va la poursuivre les formations sur les lois de la guerre, car il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu ».
Par ailleurs, M. Borrell s’est interrogé sur l’avenir de la MINUSMA à laquelle plusieurs États membres de l’UE contribuent. D’autant plus que l’Allemagne, qui avait pris l’engagement de lui fournir cinq hélicoptères de transport lourd CH-53G avant le départ de la chancelière Merkel, s’interroge sur le maintien de sa participation. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, doit se rendre au Mali pour « se faire une idée précise de la situation politique et sécuritaire » avant de décider d’un éventuel retrait de la Bundeswehr.
« La question est de savoir comment la Minusma va pouvoir continuer à travailler. Si c’est pour rester […] dans des casernes, ce n’est pas nécessaire de rester », a ainsi estimé le chef de la diplomatie européenne. Actuellement, dix-huit pays membres de l’UE participent à la MINUSMA. Mais c’est à eux qu’il revient de décider de leur contribution… pas à l’UE.
Photo : EUTM Mali
L’Union européenne met un terme à la formation et à l’entraînement des forces armées maliennes
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 8 avril, au Conseil de sécurité des Nations unies la Russie et la Chine ont mis leur veto à projet de résolution qui, présenté par la France, faisait part d’une « profonde préoccupation » au sujet « d’allégations de violations et atteintes aux droits humains au Mali » et réclamait des « enquêtes approfondies et indépendantes pour établir les faits, trouver les responsables et les traduire en justice ».
Et cela, après que plusieurs organisations non gouvernementales [ONG], dont Human Rights Watch, ont rapporté qu’environ 300 civils auraient été victimes d’exécutions sommaires lors d’une opération antiterroriste menée à Moura, en mars, par les Forces armées maliennes [FAMa] et des paramilitaires présumés appartenir au groupe Wagner, alors que, officiellement, Bamako prétend que 203 jihadistes ont été « neutralisés » lors de cette action.
De son côté, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] a cherché à savoir ce qu’il s’était passé à Moura. Seulement, et hormis un vol de reconnaissance effectué le 3 avril, elle n’a pas été autorisée à y envoyer une délégation pour y enquêter. Quant aux autorités maliennes de transition, elles ont annoncé l’ouverture d’une enquête, via le procureur du tribunal militaire de Mopti. C’est ce qui a d’ailleurs motivé en partie le veto russe et chinois au Conseil de sécurité…
Quoi qu’il en soit, depuis que la junte malienne a fait appel aux services du groupe paramilitaire Wagner, la MINUSMA a ouvert pas moins de dix-sept enquêtes sur des allégations d’atteintes aux droits humains commises dans le centre du Mali [arrestations arbitraires, disparitions, exécutions extra-judiciaires, etc].
Dans ces conditions, et alors que la transition politique est à l’arrêt et que la force Barkhane a amorcé la réorganisation de son dispositif au Sahel en se retirant du Mali, il n’est pas concevable que l’Union européenne [UE] maintienne la mission de formation des FAMa [EUTM Mali, nldr], lancée dans la foulée de l’opération française Serval, en 2013. C’est d’ailleurs la position exprimée par Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, depuis Gao, le 9 avril.
« Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires. […] Et la question se pose alors de savoir si cela peut être compatible avec nos valeurs, surtout si nous devons ensuite assister à des atrocités comme à Moura », a en effet affirmé Mme Lambrecht.
À l’issue d’un Conseil ayant réuni les chefs de la diplomatie des États membres de l’UE, le 11 avril, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangère et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé que l’arrêt de « certains formations » assurées par EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali, destinées respectivement aux FAMa et à la Garde nationale malienne. « Les évènements noys y forcent malheureusement. Il n’y a pas de garanties suffisantes de la part des autorités [maliennes] de transition sur la non-interférence de la ‘célèbre’ compagnie Wagner », a-t-il justifié.
« Le Sahel continue à être une priorité. On n’abandonne pas le Sahel, au contraire. On veut s’engager encore plus. Mais on ne peut pas rester au Mali. Ce n’est pas possible. On ne peut pas prendre le risque d’être complices de choses qu’on pourrait beaucoup regretter », a insisté M. Borrell.
Cependant, a-t-il précisé, « on va la poursuivre les formations sur les lois de la guerre, car il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu ».
Par ailleurs, M. Borrell s’est interrogé sur l’avenir de la MINUSMA à laquelle plusieurs États membres de l’UE contribuent. D’autant plus que l’Allemagne, qui avait pris l’engagement de lui fournir cinq hélicoptères de transport lourd CH-53G avant le départ de la chancelière Merkel, s’interroge sur le maintien de sa participation. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, doit se rendre au Mali pour « se faire une idée précise de la situation politique et sécuritaire » avant de décider d’un éventuel retrait de la Bundeswehr.
« La question est de savoir comment la Minusma va pouvoir continuer à travailler. Si c’est pour rester […] dans des casernes, ce n’est pas nécessaire de rester », a ainsi estimé le chef de la diplomatie européenne. Actuellement, dix-huit pays membres de l’UE participent à la MINUSMA. Mais c’est à eux qu’il revient de décider de leur contribution… pas à l’UE.
Photo : EUTM Mali
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 8 avril, au Conseil de sécurité des Nations unies la Russie et la Chine ont mis leur veto à projet de résolution qui, présenté par la France, faisait part d’une « profonde préoccupation » au sujet « d’allégations de violations et atteintes aux droits humains au Mali » et réclamait des « enquêtes approfondies et indépendantes pour établir les faits, trouver les responsables et les traduire en justice ».
Et cela, après que plusieurs organisations non gouvernementales [ONG], dont Human Rights Watch, ont rapporté qu’environ 300 civils auraient été victimes d’exécutions sommaires lors d’une opération antiterroriste menée à Moura, en mars, par les Forces armées maliennes [FAMa] et des paramilitaires présumés appartenir au groupe Wagner, alors que, officiellement, Bamako prétend que 203 jihadistes ont été « neutralisés » lors de cette action.
De son côté, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] a cherché à savoir ce qu’il s’était passé à Moura. Seulement, et hormis un vol de reconnaissance effectué le 3 avril, elle n’a pas été autorisée à y envoyer une délégation pour y enquêter. Quant aux autorités maliennes de transition, elles ont annoncé l’ouverture d’une enquête, via le procureur du tribunal militaire de Mopti. C’est ce qui a d’ailleurs motivé en partie le veto russe et chinois au Conseil de sécurité…
Quoi qu’il en soit, depuis que la junte malienne a fait appel aux services du groupe paramilitaire Wagner, la MINUSMA a ouvert pas moins de dix-sept enquêtes sur des allégations d’atteintes aux droits humains commises dans le centre du Mali [arrestations arbitraires, disparitions, exécutions extra-judiciaires, etc].
Dans ces conditions, et alors que la transition politique est à l’arrêt et que la force Barkhane a amorcé la réorganisation de son dispositif au Sahel en se retirant du Mali, il n’est pas concevable que l’Union européenne [UE] maintienne la mission de formation des FAMa [EUTM Mali, nldr], lancée dans la foulée de l’opération française Serval, en 2013. C’est d’ailleurs la position exprimée par Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, depuis Gao, le 9 avril.
« Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires. […] Et la question se pose alors de savoir si cela peut être compatible avec nos valeurs, surtout si nous devons ensuite assister à des atrocités comme à Moura », a en effet affirmé Mme Lambrecht.
À l’issue d’un Conseil ayant réuni les chefs de la diplomatie des États membres de l’UE, le 11 avril, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangère et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé que l’arrêt de « certains formations » assurées par EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali, destinées respectivement aux FAMa et à la Garde nationale malienne. « Les évènements noys y forcent malheureusement. Il n’y a pas de garanties suffisantes de la part des autorités [maliennes] de transition sur la non-interférence de la ‘célèbre’ compagnie Wagner », a-t-il justifié.
« Le Sahel continue à être une priorité. On n’abandonne pas le Sahel, au contraire. On veut s’engager encore plus. Mais on ne peut pas rester au Mali. Ce n’est pas possible. On ne peut pas prendre le risque d’être complices de choses qu’on pourrait beaucoup regretter », a insisté M. Borrell.
Cependant, a-t-il précisé, « on va la poursuivre les formations sur les lois de la guerre, car il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu ».
Par ailleurs, M. Borrell s’est interrogé sur l’avenir de la MINUSMA à laquelle plusieurs États membres de l’UE contribuent. D’autant plus que l’Allemagne, qui avait pris l’engagement de lui fournir cinq hélicoptères de transport lourd CH-53G avant le départ de la chancelière Merkel, s’interroge sur le maintien de sa participation. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, doit se rendre au Mali pour « se faire une idée précise de la situation politique et sécuritaire » avant de décider d’un éventuel retrait de la Bundeswehr.
« La question est de savoir comment la Minusma va pouvoir continuer à travailler. Si c’est pour rester […] dans des casernes, ce n’est pas nécessaire de rester », a ainsi estimé le chef de la diplomatie européenne. Actuellement, dix-huit pays membres de l’UE participent à la MINUSMA. Mais c’est à eux qu’il revient de décider de leur contribution… pas à l’UE.
Photo : EUTM Mali
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Et cela, après que plusieurs organisations non gouvernementales [ONG], dont Human Rights Watch, ont rapporté qu’environ 300 civils auraient été victimes d’exécutions sommaires lors d’une opération antiterroriste menée à Moura, en mars, par les Forces armées maliennes [FAMa] et des paramilitaires présumés appartenir au groupe Wagner, alors que, officiellement, Bamako prétend que 203 jihadistes ont été « neutralisés » lors de cette action.
De son côté, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] a cherché à savoir ce qu’il s’était passé à Moura. Seulement, et hormis un vol de reconnaissance effectué le 3 avril, elle n’a pas été autorisée à y envoyer une délégation pour y enquêter. Quant aux autorités maliennes de transition, elles ont annoncé l’ouverture d’une enquête, via le procureur du tribunal militaire de Mopti. C’est ce qui a d’ailleurs motivé en partie le veto russe et chinois au Conseil de sécurité…
Quoi qu’il en soit, depuis que la junte malienne a fait appel aux services du groupe paramilitaire Wagner, la MINUSMA a ouvert pas moins de dix-sept enquêtes sur des allégations d’atteintes aux droits humains commises dans le centre du Mali [arrestations arbitraires, disparitions, exécutions extra-judiciaires, etc].
Dans ces conditions, et alors que la transition politique est à l’arrêt et que la force Barkhane a amorcé la réorganisation de son dispositif au Sahel en se retirant du Mali, il n’est pas concevable que l’Union européenne [UE] maintienne la mission de formation des FAMa [EUTM Mali, nldr], lancée dans la foulée de l’opération française Serval, en 2013. C’est d’ailleurs la position exprimée par Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, depuis Gao, le 9 avril.
« Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires. […] Et la question se pose alors de savoir si cela peut être compatible avec nos valeurs, surtout si nous devons ensuite assister à des atrocités comme à Moura », a en effet affirmé Mme Lambrecht.
À l’issue d’un Conseil ayant réuni les chefs de la diplomatie des États membres de l’UE, le 11 avril, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangère et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé que l’arrêt de « certains formations » assurées par EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali, destinées respectivement aux FAMa et à la Garde nationale malienne. « Les évènements noys y forcent malheureusement. Il n’y a pas de garanties suffisantes de la part des autorités [maliennes] de transition sur la non-interférence de la ‘célèbre’ compagnie Wagner », a-t-il justifié.
« Le Sahel continue à être une priorité. On n’abandonne pas le Sahel, au contraire. On veut s’engager encore plus. Mais on ne peut pas rester au Mali. Ce n’est pas possible. On ne peut pas prendre le risque d’être complices de choses qu’on pourrait beaucoup regretter », a insisté M. Borrell.
Cependant, a-t-il précisé, « on va la poursuivre les formations sur les lois de la guerre, car il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu ».
Par ailleurs, M. Borrell s’est interrogé sur l’avenir de la MINUSMA à laquelle plusieurs États membres de l’UE contribuent. D’autant plus que l’Allemagne, qui avait pris l’engagement de lui fournir cinq hélicoptères de transport lourd CH-53G avant le départ de la chancelière Merkel, s’interroge sur le maintien de sa participation. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, doit se rendre au Mali pour « se faire une idée précise de la situation politique et sécuritaire » avant de décider d’un éventuel retrait de la Bundeswehr.
« La question est de savoir comment la Minusma va pouvoir continuer à travailler. Si c’est pour rester […] dans des casernes, ce n’est pas nécessaire de rester », a ainsi estimé le chef de la diplomatie européenne. Actuellement, dix-huit pays membres de l’UE participent à la MINUSMA. Mais c’est à eux qu’il revient de décider de leur contribution… pas à l’UE.
Photo : EUTM Mali
Valeurs Actuelles
Aux Invalides, l’adieu au dernier héros de Diên Biên Phù
« Il y a Bigeard, là-haut ». Ces paroles prophétiques, prononcées sur le ton de la confidence, sont celles d’un combattant déjà ancien. Jacques Allaire, alité, le corps fatigué mais l’esprit toujours vif et ‘‘roublard’’, est parti en paix ce dimanche 3 avril. Dans sa maison de retraite, près de Tours, l’ancien officier parachutiste ressassait ça et là ses vieux souvenirs de l’Indo et de ses copains d’infortune de Dîen Bîen Phù. Âgé de 98 ans, le colonel Allaire s’époumonait encore dans les couloirs de son EPHAD à interpréter de sa voix rauque les chants de la coloniale. À son chevet, les infirmières écoutaient religieusement les mémoires de ce vétéran à l’âme d’enfant. Il était comme çà Jacques, une solennité teintée de rusticité et d’espièglerie.
Parmi ses derniers visiteurs figure l’un de ses petits-fils. Sourire en coin, la tête posée sur son oreiller, le regard du vieil homme croise celui de notre collègue Tugdual Denis. Cet instant est une parenthèse figée dans le temps. Adolescent, il ne prêtait guère attention à ces récits passéistes. Les années font leur œuvre et c’est attentif et emprunt de reconnaissance que le journaliste de Valeurs actuelles recueille les dernières paroles de son patriarche.
16 mars 1954, second saut sur Diên Biên Phu.
Le colonel Jacques Allaire s’en est allé hier. À Dieu, Grand-Père. pic.twitter.com/tY7JWbQV5r
— Tugdual Denis (@TugdualDenis) April 4, 2022
L’épopée de ce héros familial, il l’a en partie couché sur le papier en 2021, dans son livre “La vérité sur Édouard Philippe” : « Mon grand-père aime les honneurs, le protocole, la hiérarchie et le drapeau. Les anciens combattants sont des blessés affectifs. Ils acceptent plus facilement, le souvenir d’une défaite que le manque de reconnaissance du présent. »
Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations pour honorer leur compagnon d’armes
Et le présent ne manquera pas de s’incliner devant sa mémoire… Ce mercredi 6 avril, la brume d’un printemps qui peine à s’affirmer recouvre la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides. Une nuée de bérets rouges s’avance sur les marches abruptes du perron de la maison mère des soldats. À chaque pas, un cliquetis métallique résonne dans la cour. Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations. Des quatre coins de la France, ils sont venus rendre un dernier hommage à leur compagnons d’armes. Tapes dans le dos, sourires et poignées de mains viriles, tous y vont de leurs anecdotes pour parler de « cette grande figure des paras ».
À chacun son histoire, ou son moment intime partagé avec feu le colonel Allaire. Rassemblés devant l’entrée de la cathédrale Saint-Louis, certains, les traits du visages marqués par le temps, interpellent les nouveaux engagés qui s’avancent d’un pas martial sous les arcades de la cour d’honneur. Un détachement composé des 3e, 6e et 8e régiments de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) compose le piquet d’honneur. Jacques Allaire a successivement servi dans ces unités de 1953 à 1974. Ils sont au garde-à-vous, l’arme sanglée à l’épaule, les mains dans le dos. Un lieutenant du 3e RPIMA se voit remettre une enveloppe de la part d’un vétéran pour son régiment. Le chef de corps du 6e RPIMA est assailli de sollicitation en tous genres. Il salue ses anciens en signe de reconnaissance.
« On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici »
Parmi les premières arrivées sur place, Etiennette tient à rendre hommage à son « cher colonel ». Veste de tailleur sur les épaules, elle porte fièrement sur la tête son béret rouge de parachutiste. Présidente de la section de la région Centre de l’Union nationale des parachutistes, elle se souvient des derniers jours de Jacques Allaire… « Je le connaissais personnellement. Le drapeau de la section du Loir-et-Cher porte son nom. Il a été à l’initiative de la création de ce fanion. Le baptême du drapeau a été fait à Blois. C’était quelqu’un de très vaillant. Au cours de la cérémonie, j’ai voulu lui prêter mon bras pour l’aider à marcher. Il m’a dit : ‘‘non ça va j’ai ma canne’’ », témoigne Etiennette, s’ agrippant fermement aux anses de son sac à main.
Autour d’elle, des adhérents de l’UNP du Centre. Les anciens baissent la tête et ferment les yeux en souvenir de ce combattant d’Indochine. « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici », insiste Antoinette. Sa tirade est applaudie par les anciens combattants qui l’entourent. À leur tour, ils y vont de leur petite litanie de compliments pour qualifier « l’héroïsme » et « le courage » du « grand Jacques ».
Des anciens combattants parachutistes dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres du colonel ALLAIRE © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul.
10h30. Les cloches de la cathédrale Saint-Louis tonnent. Le public est invité à prendre place pour le début de la cérémonie. Dans la foule qui s’amasse devant les portes de l’édifice religieux, un bal discontinu de grands uniformes et de képis. Son béret en main, Jacques pénètre à tâtons dans le monument. Cramponné à sa canne, le dos voûté, il nous lance amusé « me voilà dans le wagon de tête. Mes grands anciens sont tous partis maintenant ». Légion d’honneur agrafée à la boutonnière de sa veste, il s’arrête un instant dans le vestibule de l’église. Ses yeux s’embuent. Une table basse, recouverte d’une nappe rouge, expose deux photos du colonel. L’une le représente sac de parachute sur le dos, le casque sur la tête lors de la bataille de Dîen Bîen Phù. L’autre aux côtés du général Marcel Bigeard en Algérie. « J’ai servi à ses côtés au 3e RPC. Je l’ai connu lorsqu’il commandait la compagnie de commandement et de service opérationnelle. Depuis 1955, j’ai combattu à ses côtés. C’était un grand combattant et un homme de courage, surtout lorsque nous étions ensemble au combat, il pensait à la vie de ses hommes avant la sienne », confie toujours Jacques, effleurant légèrement de la paume de sa main la photo de Allaire et Bigeard.
« Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre. »
L’orgue retentit dans la cathédrale. À l’extérieur, dans les arcanes de la ‘‘cour de la Valeur’’, le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Le tambour retentit. Le jeune officier est le descendant du colonel Allaire. Le plus jeune de ses petits-fils. À ses côtés, des soldats du 3e RPIMa portent le cercueil de son grand-père. Un drap mortuaire tricolore recouvre la bière. Une certaine fierté se lit sur les visages. Mais l’émotion ne les dépasse pas. Marchant au pas, les semelles de leurs rangers glissent sur la dalle du corridor. L’aspirant, tête haute, pénètre avec ses camarades dans la nef. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul. Les joues de Jean-Étienne rougissent. « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre », nous commentera plus tard le militaire.
Les étendards jalonnent le parcours du défunt jusqu’à l’autel. Un silence solennel embaume l’assistance. Jacques serre sur sa poitrine l’insigne du 3e RPIMa. « Le temps passe. Nos grands anciens s’en vont les uns après les autres. C’est un page qui se tourne », soupire le vieux soldat, tenant péniblement debout grâce à sa canne. Les chants liturgiques exhalés par les proches du colonel emplissent l’atmosphère d’une gravité douce.
Certains militaires se mettent à genoux. Sur les bancs de la cathédrale, des badauds sont venus se glisser à la cérémonie. Une femme nous interpelle : « Je suis descendante de pieds-noirs. C’est grâce à des héros comme le colonel Allaire que ma famille a été protégée en Algérie. Il a sacrifié sa vie pour défendre la vie de mes parents. Je lui dois beaucoup. Il n’a jamais renoncé à se battre pour nous, contrairement à d’autres.» Le téléphone dans une main, des mouchoirs dans l’autre, elle sèche difficilement ses larmes.
Le Père Danziec prie en la mémoire du parachutiste
Le prêtre, les mains jointes, entame son office. Son homélie jalonnée d’espérance rend les honneurs séculiers et spirituels au défunt. Très croyant, le colonel Allaire était attaché au rite tridentin. Le Chanoine Denis, chasuble sur les épaules et barrette sur la tête, s’incline devant le cercueil. Il célèbre là les obsèques de son grand-père. Lui aussi est l’un de ses petits-fils. Face à l’autel, celui que les lecteurs de Valeurs actuelles connaissent sous le nom de Père Danziec, son nom de plume, prie en la mémoire du parachutiste.
Dans une allocution solennelle, il rappelle « l’amour de la patrie » du colonel Allaire. « Son sens de l’amitié était son guide Michelin. Il aimait ses hommes, comme sa propre famille. Il était un bon soldat du Christ », expose le religieux. D’une voix suave, il rappelle le tempérament de ce soldat, qui « cette fois-ci, aura la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu ». Un rictus se dessine sur les coins des visages de la plupart de l’assistance. Tous ont en mémoire, le dernier geste d’Allaire à Dîen Bîen Phù demandant un contre-ordre signé de la main de Bigeard, attestant de la reddition des troupes françaises.
« Cette fois-ci, tu auras la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu. »
« Mon colonel, une page se tourne, lance l’abbé. Une certaine vision de la France se tourne. Puisse le ciel vous permettre de retrouver au plus vite vos frères d’armes. Toi fidèle soldat, entre enfin de la joie de ton Maître. Jamais tu n’auras failli. En vos mains Seigneur, je vous remets son esprit. »
Jacques Allaire aux côtés du général Bigeard en Algérie © VA
En grande tenue, les mains le long du corps, les agents protocolaires du gouverneur des Invalides veillent au bon ordonnancement de la cérémonie. Ils portent leurs regards sur la tenue des drapeaux, l’alignement des soldats et le déroulé de l’hommage. Ils ont contribué à permettre à la famille de rendre cette commémoration possible. « Le colonel Allaire est chez lui aux Invalides. Il est grand invalide de guerre. Il est aussi grand officier de la Légion d’honneur. À ce titre, il a le droit aux honneurs funèbres militaires, à l’issue de la cérémonie religieuse. Nous savons qu’il avait à cœur que cette messe de funérailles soit célébrée en cette cathédrale Saint-Louis des Invalides. C’est l’église des soldats. Il y a quelques années, nous l’avons accueilli à l’institut nationale des Invalides. Nous avions des liens forts avec lui. Il se rendait souvent en ce lieu pour lequel il avait un attachement fort. C’est vraiment un hommage tout à fait remarquable qui lui est rendu », commente-t-on dans l’entourage du gouverneur des Invalides.
Dans les premiers rangs, une silhouette longiligne se tient debout, immobile. Au côté du général Benoît Durieux, son ancien chef de cabinet militaire à Matignon, Edouard Philippe suit la cérémonie absorbé par le cantique parachutiste final et les souvenirs qu’il avait forgés avec le colonel Allaire, lors d’un voyage commun au Vietnam en 2018. Dans sa délégation officielle, la France et son Premier ministre d’alors convièrent deux anciens combattants. Dont Allaire. Edouard Philippe s’était à cette occasion rendu à Diên Biên Phù même. Une visite rarissime, tant les responsables politiques ne savent généralement que faire des lieux de défaites. Fussent-elles héroïques.
Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure
Les cloches sonnent. Les portes de la cathédrale s’ouvrent en grand. Les étendards se dressent. La foule se lève. Guillaume Allaire, petit-fils du colonel et ancien officier lance la première note de la Prière du para. Suivi du chœur d’hommes de l’Union nationale des parachutistes. Leurs voix gagnent en gravité. Ils sont alors rejoints par les voix de dizaines de soldats présents dans l’auditoire, qui entonnent à leur tour l’hymne des parachutistes, avec une densité frissonnante.Dans l’assistance, Jacques, le torse bombé, reprend ses paroles graves: “Mon Dieu, mon Dieu, donne-moi, la tourmente, donne-moi, la souffrance, donne-moi, et puis la gloire au combat.”
Cerceuil du colonel ALLAIRE dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Les adhérents de l’UNP marchent au pas. Ils forment un carré compact, imperturbable. À sa tête, le général Caille. À ses côtés, Hervé, porte-drapeau de l’association. Ils sont les premiers à sortir de l’église. En rang serré, ils se mettent au garde-à-vous dans la cour d’honneur. Le détachement du 3e, 6e et 8e RPIMA leur fait face. Ancien militaire du rang au 3e RPIMA, Hervé serre la hampe de son étendard. Sur sa veste, il a brodé l’emblème de l’UNP. À sa boutonnière, l’insigne de son ancien régiment et ses médailles sont fièrement accrochées. Sur son col, figure un petit pin’s notant sa qualité de porte-drapeau. « Son régiment était également le mien. C’est un héritage militaire. J’ai servi de 80 à 89. Il venait souvent à Carcassonne. J’ai pu le rencontrer à cette occasion. C’est un de nos anciens. Il avait une aura et une présence. Son nom est indissociable de Bigeard », témoigne Hervé, dont l’émotion se ressent dans la voix. Au passage de la famille du défunt, Hervé s’incline et pose sa main sur son insigne. L’émotion l’étreint et sort un mouchoir de sa poche.
« Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles »
La brume se lève. Un rayon de soleil transperce la cour d’honneur. La statue de Napoléon est éclairée par cette embellie. Les cuivres de la fanfare militaire entonnent la marche funèbre. L’étendard du 6e RPIMa s’abaisse. Les militaires, en rang serré, apposent fermement leurs mains sur le canon de leur fusil. Un pas martial se fait entendre depuis l’entrée de la cathédrale Saint-Louis. Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure. Dont il porte dignement les insignes. Le regard à l’horizon, imperturbable, se dresse derrière la dépouille du colonel Allaire.
Un ancien général des troupes de marine entonne alors l’oraison funèbre. Le film de la vie du colonel Allaire est déclamé une dernière fois. Les combats de Dîen Bîen Phù, son lien sur le terrain avec ses hommes, sa force de caractère ou son amitié à Bigeard, de la moindre petite anecdote à la grande histoire, tout est fait pour permettre au public de se souvenir de cette figure de l’armée française. Une famille, à l’accent anglophone, regarde curieusement la cérémonie. La mère de famille, accroupie aux côtés de ses enfants, explique le cérémonial : « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles. » Les curieux, venus visiter les Invalides, s’arrêtent aux balcons et aux balustrades de la cour. Téléphones à la main, certains veulent immortaliser la scène. D’autres partagent l’émotion de la famille et des soldats.
Puis le lieutenant Jean-Étienne, képi bloqué dans son avant-bras, dresse cette leçon : « J’ai le devoir de faire comme lui et de donner le meilleur de moi-même pour ma famille et mon pays. Cela m’a ému. Mais, cet événement m’a rappelé le sens de ma vocation de soldat. Mon rêve serait de pouvoir servir dans le même régiment que mon père et mon grand-père. »
La Marseillaise retentit dans la cour d’honneur des Invalides. La dépouille du colonel est levée par Jean-Étienne et ses compagnons d’armes. Le colonel Allaire quitte les Invalides et passe sous le porche de la Porte Louis XIV. Réunis tous ensemble, Jacques, Hervé et Étiennette interprètent à l’union la « prière du Para ». Avant de prononcer une ultime fois le nom du dernier héros de Dîen Bîen Phù.
BBC
El Salvador: Whip-wielding demons kick off Easter week
Locals in the city of Texistepeque in El Salvador have kicked off the Easter week with an annual festival which sees residents dressing up as demons known as "talcigüines" and playfully whipping bystanders.
The demons and a man dressed as Jesus act out scenes which are meant to represent the temptation of Christ as told in the gospels.
The traditional ceremony is held on the day after Palm Sunday and attracts people from across El Salvador to the city 50 miles (80 km) north of the capital San Salvador.
The men who are chosen to act as talcigüines start their day by attending mass.
They then walk through the city streets whipping visitors and locals in a ceremony in which those attending are meant to repent the sins they have committed during the year.
At the end of the ceremony, the demons lie down on the ground and the man playing Jesus steps over them, portraying the victory of good over evil.
The talcigüines are meant to represent evil and inspire terror but even the youngest residents know that the demons will be defeated in the end and are therefore not to be feared.
Some youngsters even join the ranks of the talcigüines at an early age.
After all, who would not want to dance through their home town and whip some neighbours once a year?
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L'Humanité
« Macron n’a rien fait pour nous, mais Le Pen, ce serait une catastrophe »
RécitLes travailleurs sans-papiers en lutte savent ce qu’ils auraient à perdre, si la candidate du Rassemblement national devait l’emporter le 24 avril. Mais ils refusent de croire à une telle issue.
Alexandre FacheDepuis de longs mois, ils tiennent des piquets de grève, devant leurs entreprises respectives, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Alfortville (Val-de-Marne), ou au Coudray-Montceaux (Essonne). Mardi, ils ont manifesté devant le ministère du Travail pour réclamer des régularisations, car « une victoire des plus précaires tire toujours vers le haut les droits de toutes et tous ». Et ce samedi, ils vont à nouveau défiler dans toute la France « contre le racisme et le fascisme », à l’appel de la Marche des Solidarités, qui rassemble de nombreux collectifs de travailleurs sans-papiers. « Cette mobilisation était prévue avant même les résultats du premier tour de la présidentielle. On avait un peu anticipé… » explique Anthioumane Touré, malien de 31 ans, membre du collectif des sans-papiers de Montreuil. Le jeune homme fait partie des sept militants qui avaient été arrêtés, le 7 octobre dernier, à Montpellier, à leur descente de train, alors qu’ils s’apprêtaient à prendre part au « Contre Sommet Afrique France », monté en réaction à l’événement officiel organisé ce week-end-là par le président Macron. Face au choix proposé aux électeurs le 24 avril prochain, Anthioumane Touré témoigne de sentiments contradictoires, entre inquiétude, confiance et combativité. « Je ne vois pas les Français donner une majorité à l’extrême-droite, je n’y crois pas. La France, c’est le pays de la diversité, sa population n’est pas raciste. Mais je suis inquiet quand même, car j’ai vu ce que Macron a fait pendant son quinquennat : il a augmenté la précarité des immigrés, et en même temps, il a fait progresser l’extrême-droite… » Ouvrier dans le nettoyage ou le bâtiment, le trentenaire a le sentiment d’être « dos au mur » et espère que le « barrage » à Marine Le Pen fonctionnera. « Ça ne sera pas pour autant une victoire pour nous. Si Macron passe, il faudra se mobiliser sans cesse, aller dans la rue, le pousser à changer de politique. »
Un sentiment partagé par de nombreux travailleurs sans-papiers. Lui aussi malien, Aboubacar Dembele, 30 ans, fait partie des « intérimaires » du site Chronopost d’Alfortville en grève depuis le 7 décembre dernier, soutenus notamment par Solidaires et Sud. S’il ne croit pas non plus à la victoire de Marine Le Pen, il ne doute pas qu’une telle issue serait une « catastrophe » pour lui et ses camarades. « L’extrême-droite, ce serait vraiment le pire pour nous. Le seul projet de Le Pen, c’est de nous renvoyer. On aimerait pouvoir agir contre ça, mais on n’a pas le droit de vote, et j’ai l’impression qu’on n’est pas prêts de l’avoir. Heureusement, on a des soutiens, de beaucoup d’élus de gauche, comme Mathilde Panot (LFI) ou Elsa Faucillon (PCF). Même Anne Hidalgo est venue nous voir ! »
Délégué des travailleurs sans-papiers de la société d’intérim RSI, à Gennevilliers, Mahamadou Touré ne quitte que rarement le piquet de grève installé depuis le 22 octobre. S’il préfère sans hésitation Macron à Le Pen, il ne croît pas, même en cas de victoire de la candidate d’extrême-droite, que celle-ci pourrait mener à bien sa politique. « Comment la France pourrait-elle avancer sans tous ses travailleurs étrangers ? Ce serait impossible. » Membre de la direction confédérale de la CGT et pilote de son collectif immigration, Maryline Poulain fait la même analyse. « Si Marine Le Pen devait appliquer son programme, des secteurs entiers d’activité, dans le nettoyage, le ramassage des déchets, la restauration, l’hôtellerie, la sécurité, le BTP, mais aussi l’agriculture, la logistique, etc, seraient à l’arrêt. Aussi, je ne pense pas qu’elle irait au bout de sa politique d’expulsions massives. Mais le résultat pour les travailleurs ne serait pas non plus très joyeux, avec leur maintien dans la clandestinité, à la merci des patrons, et une catastrophe sociale annoncée. » Dimanche 24 avril au soir, Mahamadou Touré n’a pas prévu de suivre la soirée électorale. Il sera au piquet de grève de Gennevilliers. La meilleure façon, pense-t-il, d’obtenir enfin cette régularisation qu’il attend depuis de longues années.
Travailleurs sans papiersPrésidentielle 2022Rassemblement nationalMarine Le Pen : la vérité du projet BBC
World Press Photo Contest 2022: Global winners revealed
Amber Bracken's picture, entitled Kamloops Residential School, has been named World Press Photo of the Year.
Taken for The New York Times, the image shows red dresses hung on crosses along a roadside to commemorate children who died at the Kamloops Indian Residential School, an institution created to assimilate indigenous children, in British Columbia, Canada.
The photo was shot in June 2021, following the detection of as many as 215 unmarked graves at the site of the former school, which closed in 1978.
"It is an image that sears itself into your memory, it inspires a kind of sensory reaction," said jury chairperson Rena Effendi.
"I could almost hear the quietness in this photograph, a quiet moment of global reckoning for the history of colonisation, not only in Canada but around the world."
Ms Bracken's photo also won the Singles award in the regional North and Central America category.
The World Press Photo Contest recognises the best photojournalism and documentary photography.
This year's winners were chosen from 64,823 entries taken by 4,066 photographers from 130 countries.
Matthew Abbott was named the winner of the World Press Photo Story of the Year category, with his series Saving Forests with Fire, taken for National Geographic and Panos Pictures.
The photos show indigenous Australians strategically burning land in a practice known as Cool Burning, in which fires move slowly, burn only the undergrowth, and remove the build-up of fuel that feeds bigger blazes.
The series featured the Nawarddeken people of West Arnhem Land, Australia, who have been carrying out the practice for tens of thousands of years.
The jury chose Amazonian Dystopia by Lalo de Almeida as the winner of the Long-Term Project Award.
The photos, taken for Folha de São Paulo and Panos Pictures, show the threat to the Amazon rainforest from deforestation, mining, infrastructural development and the exploitation of natural resources under Brazil's President Jair Bolsonaro.
"This project portrays something that does not just have negative effects on the local community, but also globally, as it triggers a chain of reactions," said Ms Effendi.
The series also won the Stories award in the regional Southeast Asia and Oceania category.
Blood is a Seed, by Isadora Romero, was awarded the World Press Photo Open Format Award.
Through personal stories and a journey to Ms Romero's ancestral village of Une, Cundinamarca, Colombia, the project questions the disappearance of seeds, forced migration, colonisation, and the subsequent loss of ancestral knowledge.
The World Press Photo regional winners were also announced, some of which can be seen below, with captions from the competition.
Africa, Singles: Sudan Protests, by Faiz Abubakr Mohamed, Sudan
Africa, Stories: Afraid to go to School, by Sodiq Adelakun Adekola, Nigeria, for Agence France-Presse
Asia, Singles: Palestinian Children in Gaza, by Fatima Shbair, Gaza, for Getty Images
Asia, Stories: The Cinema of Kabul, by Bram Janssen, the Netherlands, for the Associated Press
Europe, Singles: Evia Island Wildfires, by Konstantinos Tsakalidis, Greece, for Bloomberg News
Europe, Stories: As Frozen Land Burns, by Nanna Heitmann, Russia/Germany, for Magnum Photos
North and Central America, Stories: The People Who Feed the United States, by Ismail Ferdous, Bangladesh, for Agence VU'
South America, Singles: San Isidro Settlement Eviction, by Vladimir Encina, Colombia
South America, Stories: The Promise, by Irina Werning, Argentina, for Pulitzer Center
Southeast Asia and Oceania, Singles: Slingshots, by anonymous, for The New York Times
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Le groupe allemand Rheinmetall propose de donner 50 vieux chars Leopard 1 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné qu’une offensive russe dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] paraît imminente, il ne suffit pas de livrer du matériel militaire aux forces ukrainiennes. Encore faut-il que ces dernières puissent l’utiliser rapidement. En clair, elles ont besoin d’armes qu’elles connaissent et qu’elles maîtrisent déjà. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la République leur a fourni des chars T-72 et des blindés BMP-1…
Aussi, les dernières propositions faites les groupes allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall ont de quoi susciter le scepticisme quant à leur pertinence. Selon l’hebdomadaire Welt am Sonntag, le premier aurait soumis l’idée de remplacer 100 obusiers automoteurs PzH2000 que la Bundeswehr serait susceptible de prélever dans son inventaire pour les livrer aux forces ukrainiennes. Le probème est que celles-ci ne connaissent pas ce matériel… et qu’il leur faudrait consacrer du temps qu’elles n’ont pas forcément pour se l’approprier.
Quant à Rheinmetall, son Pdg, Armin Papperger a proposé d’envoyer en Ukraine des blindés de combat d’infanterie Marder, lesquels sont progressivement remplacés par des Spz Puma dans les régiments allemands. Pour rappel, ce type de véhicule est entré en service au début des années 1970…
Outre les Marder, M. Papperger a également évoqué la possibilité de livrer aux forces ukrainiennes des chars de combat Leopard 1, qui ont été produits… à partir de la fin des années 1950. Sauf erreur, le Brésil, la Grèce et la Turquie en utilisent encore de nos jours.
Comme le rapporte le quotidien économique Handelsblatt, le Pdg de Rheinmetall estime qu’il est possible de livrer 50 Leopard 1 à l’Ukraine, via la filiale Rheinmetall Italia et à condition d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand. Selon lui, s’ils sont expérimentés, les militaires ukrainiens n’auraient besoin que d’une formation de quelques jours pour apprendre à les utiliser.
D’après M. Papperger, la vérification de l’état de ces Leopard 1 est en cours et les premiers exemplaires pourraient être envoyés en Ukraine dans six semaines.
Reste à voir la qualité de ces Leopard 1 face aux chars et aux armes anti-chars russes… Plusieurs versions ont été produites, la plus récente étant désignée « Leopard 1A5 ». La Bundeswehr a retiré les siens du service en 2003, comme, du reste, la composante terrestre de la Défense belge.
Par ailleurs, une question qui devra être soulevée est celle de l’approvisionnement en munitions, le Leopard 1 étant doté d’un canon de 105 mm [contre 120 mm pour celui du Leopard 2, ndlr]. « On ne sait pas d’où proviendront les munitions du Leopard 1. La plupart des pays ont progressivement abandonné ce modèle », souligne Handelsblatt.
Le groupe allemand Rheinmetall propose de donner 50 vieux chars Leopard 1 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné qu’une offensive russe dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] paraît imminente, il ne suffit pas de livrer du matériel militaire aux forces ukrainiennes. Encore faut-il que ces dernières puissent l’utiliser rapidement. En clair, elles ont besoin d’armes qu’elles connaissent et qu’elles maîtrisent déjà. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la République leur a fourni des chars T-72 et des blindés BMP-1…
Aussi, les dernières propositions faites les groupes allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall ont de quoi susciter le scepticisme quant à leur pertinence. Selon l’hebdomadaire Welt am Sonntag, le premier aurait soumis l’idée de remplacer 100 obusiers automoteurs PzH2000 que la Bundeswehr serait susceptible de prélever dans son inventaire pour les livrer aux forces ukrainiennes. Le probème est que celles-ci ne connaissent pas ce matériel… et qu’il leur faudrait consacrer du temps qu’elles n’ont pas forcément pour se l’approprier.
Quant à Rheinmetall, son Pdg, Armin Papperger a proposé d’envoyer en Ukraine des blindés de combat d’infanterie Marder, lesquels sont progressivement remplacés par des Spz Puma dans les régiments allemands. Pour rappel, ce type de véhicule est entré en service au début des années 1970…
Outre les Marder, M. Papperger a également évoqué la possibilité de livrer aux forces ukrainiennes des chars de combat Leopard 1, qui ont été produits… à partir de la fin des années 1950. Sauf erreur, le Brésil, la Grèce et la Turquie en utilisent encore de nos jours.
Comme le rapporte le quotidien économique Handelsblatt, le Pdg de Rheinmetall estime qu’il est possible de livrer 50 Leopard 1 à l’Ukraine, via la filiale Rheinmetall Italia et à condition d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand. Selon lui, s’ils sont expérimentés, les militaires ukrainiens n’auraient besoin que d’une formation de quelques jours pour apprendre à les utiliser.
D’après M. Papperger, la vérification de l’état de ces Leopard 1 est en cours et les premiers exemplaires pourraient être envoyés en Ukraine dans six semaines.
Reste à voir la qualité de ces Leopard 1 face aux chars et aux armes anti-chars russes… Plusieurs versions ont été produites, la plus récente étant désignée « Leopard 1A5 ». La Bundeswehr a retiré les siens du service en 2003, comme, du reste, la composante terrestre de la Défense belge.
Par ailleurs, une question qui devra être soulevée est celle de l’approvisionnement en munitions, le Leopard 1 étant doté d’un canon de 105 mm [contre 120 mm pour celui du Leopard 2, ndlr]. « On ne sait pas d’où proviendront les munitions du Leopard 1. La plupart des pays ont progressivement abandonné ce modèle », souligne Handelsblatt.
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Aussi, les dernières propositions faites les groupes allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall ont de quoi susciter le scepticisme quant à leur pertinence. Selon l’hebdomadaire Welt am Sonntag, le premier aurait soumis l’idée de remplacer 100 obusiers automoteurs PzH2000 que la Bundeswehr serait susceptible de prélever dans son inventaire pour les livrer aux forces ukrainiennes. Le probème est que celles-ci ne connaissent pas ce matériel… et qu’il leur faudrait consacrer du temps qu’elles n’ont pas forcément pour se l’approprier.
Quant à Rheinmetall, son Pdg, Armin Papperger a proposé d’envoyer en Ukraine des blindés de combat d’infanterie Marder, lesquels sont progressivement remplacés par des Spz Puma dans les régiments allemands. Pour rappel, ce type de véhicule est entré en service au début des années 1970…
Outre les Marder, M. Papperger a également évoqué la possibilité de livrer aux forces ukrainiennes des chars de combat Leopard 1, qui ont été produits… à partir de la fin des années 1950. Sauf erreur, le Brésil, la Grèce et la Turquie en utilisent encore de nos jours.
Comme le rapporte le quotidien économique Handelsblatt, le Pdg de Rheinmetall estime qu’il est possible de livrer 50 Leopard 1 à l’Ukraine, via la filiale Rheinmetall Italia et à condition d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand. Selon lui, s’ils sont expérimentés, les militaires ukrainiens n’auraient besoin que d’une formation de quelques jours pour apprendre à les utiliser.
D’après M. Papperger, la vérification de l’état de ces Leopard 1 est en cours et les premiers exemplaires pourraient être envoyés en Ukraine dans six semaines.
Reste à voir la qualité de ces Leopard 1 face aux chars et aux armes anti-chars russes… Plusieurs versions ont été produites, la plus récente étant désignée « Leopard 1A5 ». La Bundeswehr a retiré les siens du service en 2003, comme, du reste, la composante terrestre de la Défense belge.
Par ailleurs, une question qui devra être soulevée est celle de l’approvisionnement en munitions, le Leopard 1 étant doté d’un canon de 105 mm [contre 120 mm pour celui du Leopard 2, ndlr]. « On ne sait pas d’où proviendront les munitions du Leopard 1. La plupart des pays ont progressivement abandonné ce modèle », souligne Handelsblatt.
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Aussi, les dernières propositions faites les groupes allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall ont de quoi susciter le scepticisme quant à leur pertinence. Selon l’hebdomadaire Welt am Sonntag, le premier aurait soumis l’idée de remplacer 100 obusiers automoteurs PzH2000 que la Bundeswehr serait susceptible de prélever dans son inventaire pour les livrer aux forces ukrainiennes. Le probème est que celles-ci ne connaissent pas ce matériel… et qu’il leur faudrait consacrer du temps qu’elles n’ont pas forcément pour se l’approprier.
Quant à Rheinmetall, son Pdg, Armin Papperger a proposé d’envoyer en Ukraine des blindés de combat d’infanterie Marder, lesquels sont progressivement remplacés par des Spz Puma dans les régiments allemands. Pour rappel, ce type de véhicule est entré en service au début des années 1970…
Outre les Marder, M. Papperger a également évoqué la possibilité de livrer aux forces ukrainiennes des chars de combat Leopard 1, qui ont été produits… à partir de la fin des années 1950. Sauf erreur, le Brésil, la Grèce et la Turquie en utilisent encore de nos jours.
Comme le rapporte le quotidien économique Handelsblatt, le Pdg de Rheinmetall estime qu’il est possible de livrer 50 Leopard 1 à l’Ukraine, via la filiale Rheinmetall Italia et à condition d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand. Selon lui, s’ils sont expérimentés, les militaires ukrainiens n’auraient besoin que d’une formation de quelques jours pour apprendre à les utiliser.
D’après M. Papperger, la vérification de l’état de ces Leopard 1 est en cours et les premiers exemplaires pourraient être envoyés en Ukraine dans six semaines.
Reste à voir la qualité de ces Leopard 1 face aux chars et aux armes anti-chars russes… Plusieurs versions ont été produites, la plus récente étant désignée « Leopard 1A5 ». La Bundeswehr a retiré les siens du service en 2003, comme, du reste, la composante terrestre de la Défense belge.
Par ailleurs, une question qui devra être soulevée est celle de l’approvisionnement en munitions, le Leopard 1 étant doté d’un canon de 105 mm [contre 120 mm pour celui du Leopard 2, ndlr]. « On ne sait pas d’où proviendront les munitions du Leopard 1. La plupart des pays ont progressivement abandonné ce modèle », souligne Handelsblatt.
Valeurs Actuelles
La première des “légions internationales”
Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.
À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.
Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”
À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.
L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.
Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.
Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.
D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.
Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.
Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris
Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».
Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »
Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.
Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.
Les photos de Capa font la légende des brigades
À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.
Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.
Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.
Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.
« Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »
Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco
Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.
À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.
La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »
Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »
Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.
L'Humanité
Qu'est-ce qu'une vie de sans-papiers ? Entretien avec l’anthropologue Stefan Le Courant
EntretienDurant plus de six années, Stefan Le Courant a suivi les parcours de personnes en situation administrative irrégulière, parfois jusqu’à leur obtention de titres de séjour. Il a ainsi pu observer comment le risque incessant d’être arrêté, enfermé, expulsé pèse sur leurs comportements et façonne leur regard sur eux-mêmes. Dans « vivre sous la menace », il documente et analyse les effets les plus intimes et quotidiens de la politique migratoire sur ceux qui la subissent. Entretien.
Eugénie BarbezatComment est née l’idée de traiter cet aspect peu documenté de la vie des sans-papiers ?
Je faisais de l’assistance juridique en local de rétention avec la Cimade. La plupart des personnes que j’y rencontrais n’étaient pas expulsé. J’ai alors commencé à suivre le quotidien des sans-papiers au lendemain de leur enfermement et j’ai constaté que la menace constante d’être arrêté et le risque d’un retour forcé pesaient sur leur existence et avait des effets délétères. J’ai voulu décrire ces aspects moins connus de la vie des sans-papiers.
Pour un sans-papiers, être contrôlé peut avoir des conséquences dramatiques, lesquelles ?
D’abord, au moment même de l’arrestation, il y a la violence de se voir menotté, maltraité, que beaucoup vivent comme une humiliation. Ensuite, les jours d’enfermement entraînent un arrêt de travail qui doit être justifié auprès du patron. Donner la vraie raison de leur absence peut leur valoir d’être congédiés… Il faudrait alors « tout recommencer à zéro » à leur sortie, retrouver un emploi, des papiers d’emprunt pour pouvoir l’exercer, un logement si celui qu’ils habitent est désormais connu de la police, etc. Et l’expulsion marque une rupture brutale dans leur projet d’avenir, brise tous les efforts investies dans la migration.
Quels sont les comportements induits par cette menace ?
Dans l’espace public où la police est susceptible d’agir à tout moment, les sans-papiers doivent être en hypervigilants. Repérer les espaces de contrôles, choisir son itinéraire, son mode de transport, traquer des détails dévoilant une présence policière : les chaussures montantes qui pourraient être celle d’un policier en civil… Surtout, il faut savoir composer une apparence, avoir l’air détendu à la vue d’un uniforme.
Toutes les occasions de révéler sa situation administrative auprès de tiers qui sont à leurs yeux, des délateurs en puissance comporte un risque. Le problème se pose à chaque fois que l’identité est vérifiée : obtention d’une carte de transport, ouverture d’un compte en banque, d’une ligne téléphonique… La menace d’une arrestation plane même au sein des préfectures. Pour les sans-papiers, il y a ainsi une réelle ambivalence de l’État. Il est celui qui peut donner un titre de séjour et fera cesser la menace, mais il est aussi la source de la menace. La conséquence c’est qu’en tentant d’échapper tout contact avec l’administration, certains prolongent leur irrégularité.
Il faut aussi se méfier des voisins, des logeurs qui « ajusteront » les loyers en fonction de la situation administrative de leur locataire, d’un compatriote qui prête ses papiers pour l’obtention d’un travail et qui conserve les salaires du travailleur sans-papiers.
Quel est leur regard sur la politique migratoire de la France et comment s’y adaptent-ils ?
Même ceux pourraient légitimer leur présence en France pour des raisons de santé, d’asile, etc., préfèrent se présenter comme des travailleurs. Ils ont intégré l’idée qu’ils doivent jsutifier leur « utilité ». Ce qui va dans le sens des réformes légales de notre pays ces dernières années. Tous revendiquent le fait de ne toucher aucune allocation ou aide de l’État et de payer des impôts. En cela ils tentent de construire une image qui met à distance tous les préjugés négatifs portés sur les « clandestins » taxés par certains responsables politiques de fraudeurs ou de profiteurs.
Depuis plusieurs décennies, le discours et les lois vont dans le sens d’une logique de seuil et prônent l’idée que pour intégrer les étrangers présents sur le territoire, il faut limiter leur nombre. Cela instaure une concurrence entre les demandeurs de titres de séjour, qui n’incite ni à la solidarité ni à la circulation des informations entre eux. La quête des papiers se fait donc souvent individuellement même si certains, pour mettre toutes les chances de leur côté participent aussi à des grèves et des luttes collectives. Un de mes interlocuteurs a même déposé plusieurs demandes de régularisation, sous des statuts différents, avec des noms différents…
Comment composent-ils avec ces différentes identités ?
Pour le travail, ils empruntent souvent la carte de séjour d’un parent ou d’un ami. Il faut donc penser à bien répondre quand on les appelle par un nom qui n’est pas le leur et savoir quel document présenter à quelle administration…
Cohabite alors le plaisir d’expérimenter des identités multiples et le malheur de ne pas pouvoir être soi. Et aussi noter que le fait qu’une partie des personnes vivant en France n’ait pas de statut légal, transforme l’identité en une marchandise, monnayable.
Qui a intérêt à cette situation ?
Le fait d’avoir sur place une main-d’œuvre corvéable à merci et qui a peu de latitude pour protester est une forme de « délocalisation sur place ». C’est notamment le cas dans la restauration, l’hôtellerie, le nettoyage, la sécurité, l’agriculture ou le bâtiment.
Est-ce que les situations changent vraiment lors de l’obtention d’un titre de séjour ?
Sur le moment le soulagement est immense. Mais les espoirs fondés sur leur régularisation sont souvent déçus. Leurs conditions de travail et de logement ne changent pas radicalement. Et surtout la menace de l’expulsion fait place à celle du non-renouvellement. Pour celles et ceux qui ont été régularisés en tant que travailleurs, il faut refaire les démarches tous les ans, ne pas changer de secteur d’activité, ne pas être au chômage… Un de mes interloccuteurs m’a raconté que lors du renouvellement de son titre pluriannuel de séjour, en 2021, on ne lui en a accordé un pour seulement un an, parce qu’il n’avait pas assez travaillé durant l’année écoulée. Or, cet homme travaille dans un restaurant qui a été fermé durant des mois à cause du COVID…
Est-ce que la situation pourrait être pire encore en cas d’arrivée de l’extrême droite au pouvoir ?
Aujourd’hui, nous sommes encore dans un état de droit. Les sans-papiers ont la possibilité de déposer des recours contre les mesures prises à leur encontre. En sortant des traités internationaux qui protègent les étrangers le programme de l’extrême droite veut réduire ces possibilités de défense légales. Les chantages à la dénonciation pourraient proliférer et la menace serait alors démultipliée pour les sans-papiers et les personnes qui leur viennent en aide.
ImmigrationPrésidentielle 2022Marine Le Pensans-papiers Opex 360
Le président serbe confirme la volonté de Belgrade d’acquérir 12 avions Rafale
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, il a été rapporté que la Serbie négociait l’achat de six à douze avions Rafale auprès de Dassault Aviation. Ce qui n’avait rien de surprenant dans la mesure où, quelques mois plus tôt, l’état-major de la force aérienne serbe avait recommandé l’achat du chasseur multi-rôles français. Et, selon La Tribune, une offre aurait même été remise à Belgrade début mars.
Le 9 avril, et alors qu’il venait d’assister à des manoeuvres militaires, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer au moins douze Rafale.
« Nous négocions l’achat de 12 Rafale neufs depuis un an maintenant », a en effet affirmé M. Vučić, selon le journal Politika. Et d’ajouter : « Nous négocions aussi avec un autre pays pour l’achat de 12 autres Rafale d’accasion ».
Cette dernière annonce a de quoi surprendre étant donné que l’on voit quelle autre force aérienne pourrait céder ses Rafale… Cependant, ce 11 avril, le président serbe a clarifié son propos dans un entretien donné à l’agence Reuters. « Nous envisageons […] d’acheter 12 autres avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays », a-t-il dit, sans livrer plus de détails.
Quoi qu’il en soit, s’agissant des Rafale, M. Vučić a confié que leur achat était dans l’intérêt de la Serbie. « Nous cherchons la meilleure façon de leurs payer sans mettre en péril nos finances publiques », a-t-il confié à Reuters.
Jusqu’à un passé récent, la Serbie comptait sur la Russie pour équiper en partie ses forces armées. Mais c’est de moins en moins vrai… Ainsi, ces dernières années, elle a commandé des drones CH-92A et des systèmes de défense aérienne FK-3 auprès de la Chine, ainsi que neuf hélicoptères H145M produits par Airbus Helicopters. « Nous n’avons pas de préjugés idéologiques en ce qui concerne l’achat d’armes », avait ainsi assuré Nenad Miloradovic, vice-ministre serbe de la Défense, en 2018.
En outre, candidate à l’adhésion à l’Union européenne [UE], la Serbie semble prendre ses distances avec la Russie, comme en témoigne son vote en faveur d’une résolution des Nations unies demandant à Moscou de retirer « immédiatement » ses troupes d’Ukraine, le 2 mars dernier. « Le texte ne mentionne aucune sanction, mais il est certainement essentiel de notre part de condamner l’effondrement de l’intégrité territoriale de tout État membre de l’ONU », avait alors justifié M. Vučić. Cela étant, l’opinion publique serbe n’est pas forcément sur cette ligne…
Par ailleurs, le président serbe a également indiqué, le 9 avril, que l’achat de drones tactiques Bayraktar TB-2 auprès de la Turquie était également envisagé. « Il y a deux jours, lors d’une rencontre avec le président [turc] Erdogan, j’ai dit que nous voulions acheter des Bayrakatar [TB2]. Il m’a promis que nous pourrions les obtenir », a-t-il relaté.
Le président serbe confirme la volonté de Belgrade d’acquérir 12 avions Rafale
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, il a été rapporté que la Serbie négociait l’achat de six à douze avions Rafale auprès de Dassault Aviation. Ce qui n’avait rien de surprenant dans la mesure où, quelques mois plus tôt, l’état-major de la force aérienne serbe avait recommandé l’achat du chasseur multi-rôles français. Et, selon La Tribune, une offre aurait même été remise à Belgrade début mars.
Le 9 avril, et alors qu’il venait d’assister à des manoeuvres militaires, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer au moins douze Rafale.
« Nous négocions l’achat de 12 Rafale neufs depuis un an maintenant », a en effet affirmé M. Vučić, selon le journal Politika. Et d’ajouter : « Nous négocions aussi avec un autre pays pour l’achat de 12 autres Rafale d’accasion ».
Cette dernière annonce a de quoi surprendre étant donné que l’on voit quelle autre force aérienne pourrait céder ses Rafale… Cependant, ce 11 avril, le président serbe a clarifié son propos dans un entretien donné à l’agence Reuters. « Nous envisageons […] d’acheter 12 autres avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays », a-t-il dit, sans livrer plus de détails.
Quoi qu’il en soit, s’agissant des Rafale, M. Vučić a confié que leur achat était dans l’intérêt de la Serbie. « Nous cherchons la meilleure façon de leurs payer sans mettre en péril nos finances publiques », a-t-il confié à Reuters.
Jusqu’à un passé récent, la Serbie comptait sur la Russie pour équiper en partie ses forces armées. Mais c’est de moins en moins vrai… Ainsi, ces dernières années, elle a commandé des drones CH-92A et des systèmes de défense aérienne FK-3 auprès de la Chine, ainsi que neuf hélicoptères H145M produits par Airbus Helicopters. « Nous n’avons pas de préjugés idéologiques en ce qui concerne l’achat d’armes », avait ainsi assuré Nenad Miloradovic, vice-ministre serbe de la Défense, en 2018.
En outre, candidate à l’adhésion à l’Union européenne [UE], la Serbie semble prendre ses distances avec la Russie, comme en témoigne son vote en faveur d’une résolution des Nations unies demandant à Moscou de retirer « immédiatement » ses troupes d’Ukraine, le 2 mars dernier. « Le texte ne mentionne aucune sanction, mais il est certainement essentiel de notre part de condamner l’effondrement de l’intégrité territoriale de tout État membre de l’ONU », avait alors justifié M. Vučić. Cela étant, l’opinion publique serbe n’est pas forcément sur cette ligne…
Par ailleurs, le président serbe a également indiqué, le 9 avril, que l’achat de drones tactiques Bayraktar TB-2 auprès de la Turquie était également envisagé. « Il y a deux jours, lors d’une rencontre avec le président [turc] Erdogan, j’ai dit que nous voulions acheter des Bayrakatar [TB2]. Il m’a promis que nous pourrions les obtenir », a-t-il relaté.
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Le 9 avril, et alors qu’il venait d’assister à des manoeuvres militaires, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer au moins douze Rafale.
« Nous négocions l’achat de 12 Rafale neufs depuis un an maintenant », a en effet affirmé M. Vučić, selon le journal Politika. Et d’ajouter : « Nous négocions aussi avec un autre pays pour l’achat de 12 autres Rafale d’accasion ».
Cette dernière annonce a de quoi surprendre étant donné que l’on voit quelle autre force aérienne pourrait céder ses Rafale… Cependant, ce 11 avril, le président serbe a clarifié son propos dans un entretien donné à l’agence Reuters. « Nous envisageons […] d’acheter 12 autres avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays », a-t-il dit, sans livrer plus de détails.
Quoi qu’il en soit, s’agissant des Rafale, M. Vučić a confié que leur achat était dans l’intérêt de la Serbie. « Nous cherchons la meilleure façon de leurs payer sans mettre en péril nos finances publiques », a-t-il confié à Reuters.
Jusqu’à un passé récent, la Serbie comptait sur la Russie pour équiper en partie ses forces armées. Mais c’est de moins en moins vrai… Ainsi, ces dernières années, elle a commandé des drones CH-92A et des systèmes de défense aérienne FK-3 auprès de la Chine, ainsi que neuf hélicoptères H145M produits par Airbus Helicopters. « Nous n’avons pas de préjugés idéologiques en ce qui concerne l’achat d’armes », avait ainsi assuré Nenad Miloradovic, vice-ministre serbe de la Défense, en 2018.
En outre, candidate à l’adhésion à l’Union européenne [UE], la Serbie semble prendre ses distances avec la Russie, comme en témoigne son vote en faveur d’une résolution des Nations unies demandant à Moscou de retirer « immédiatement » ses troupes d’Ukraine, le 2 mars dernier. « Le texte ne mentionne aucune sanction, mais il est certainement essentiel de notre part de condamner l’effondrement de l’intégrité territoriale de tout État membre de l’ONU », avait alors justifié M. Vučić. Cela étant, l’opinion publique serbe n’est pas forcément sur cette ligne…
Par ailleurs, le président serbe a également indiqué, le 9 avril, que l’achat de drones tactiques Bayraktar TB-2 auprès de la Turquie était également envisagé. « Il y a deux jours, lors d’une rencontre avec le président [turc] Erdogan, j’ai dit que nous voulions acheter des Bayrakatar [TB2]. Il m’a promis que nous pourrions les obtenir », a-t-il relaté.
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Le 9 avril, et alors qu’il venait d’assister à des manoeuvres militaires, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer au moins douze Rafale.
« Nous négocions l’achat de 12 Rafale neufs depuis un an maintenant », a en effet affirmé M. Vučić, selon le journal Politika. Et d’ajouter : « Nous négocions aussi avec un autre pays pour l’achat de 12 autres Rafale d’accasion ».
le journal PolitikaCette dernière annonce a de quoi surprendre étant donné que l’on voit quelle autre force aérienne pourrait céder ses Rafale… Cependant, ce 11 avril, le président serbe a clarifié son propos dans un entretien donné à l’agence Reuters. « Nous envisageons […] d’acheter 12 autres avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays », a-t-il dit, sans livrer plus de détails.
Quoi qu’il en soit, s’agissant des Rafale, M. Vučić a confié que leur achat était dans l’intérêt de la Serbie. « Nous cherchons la meilleure façon de leurs payer sans mettre en péril nos finances publiques », a-t-il confié à Reuters.
Jusqu’à un passé récent, la Serbie comptait sur la Russie pour équiper en partie ses forces armées. Mais c’est de moins en moins vrai… Ainsi, ces dernières années, elle a commandé des drones CH-92A et des systèmes de défense aérienne FK-3 auprès de la Chine, ainsi que neuf hélicoptères H145M produits par Airbus Helicopters. « Nous n’avons pas de préjugés idéologiques en ce qui concerne l’achat d’armes », avait ainsi assuré Nenad Miloradovic, vice-ministre serbe de la Défense, en 2018.
En outre, candidate à l’adhésion à l’Union européenne [UE], la Serbie semble prendre ses distances avec la Russie, comme en témoigne son vote en faveur d’une résolution des Nations unies demandant à Moscou de retirer « immédiatement » ses troupes d’Ukraine, le 2 mars dernier. « Le texte ne mentionne aucune sanction, mais il est certainement essentiel de notre part de condamner l’effondrement de l’intégrité territoriale de tout État membre de l’ONU », avait alors justifié M. Vučić. Cela étant, l’opinion publique serbe n’est pas forcément sur cette ligne…
Par ailleurs, le président serbe a également indiqué, le 9 avril, que l’achat de drones tactiques Bayraktar TB-2 auprès de la Turquie était également envisagé. « Il y a deux jours, lors d’une rencontre avec le président [turc] Erdogan, j’ai dit que nous voulions acheter des Bayrakatar [TB2]. Il m’a promis que nous pourrions les obtenir », a-t-il relaté.
L'Humanité
La « marche pour le futur » avance vers une convergence des luttes
ActuCe samedi, 60 000 personnes concernées par les enjeux sociétaux et environnementaux sont descendues dans la rue partout en France pour défendre pêle-mêle le climat ou encore le féminisme.
Clara BolzingerLe futur s’écrit ensemble : c’est ce qu’on pouvait lire, ce samedi, sur les affiches jaunes tenues par les militants pour une justice climatique et sociale. À la veille du scrutin du premier tour, 35 000 personnes, selon les organisateurs, se sont mobilisées place de la Bastille. Plusieurs associations et collectifs de lutte contre le réchauffement climatique tels que Les Amis de la terre et Action non-violente COP21 (ANV COP21) avaient décidé d’orchestrer une « marche pour le futur », afin de rappeler l’importance des enjeux climatiques. Mais pas que. Plus de 300 organisations comme Nous Toutes, le Comité Adama, ou Alternatiba ont lancé un appel unitaire pour lutter sur tous les fronts des discriminations. La porte-parole de Nous Toutes, Pauline Baron, a insisté sur l’importance de construire « une interconnexion des luttes », car « le racisme, le sexisme et le dérèglement climatique sont des violences systémiques ». Alors que tous se préparaient à un résultat électoral ténébreux pour l’avenir, la militante du collectif féministe ne comptait pas « attendre cinq ans pour agir ». Riposte immédiate et intersectionnalité : tels étaient les maîtres mots de cette mobilisation. Une première pour les activistes de ces sphères militantes. « Des liens existaient déjà entre nous », a expliqué Charlène Fleury, porte-parole d’ANV COP21. Ces organisations s’étaient déjà croisées en manifestation, mais n’avaient jamais défilé sous une bannière commune. « L’idée a émergé lors de la marche Look Up du 12 mars. Un sentiment d’urgence et la nécessité d’être là nous ont rassemblés ».
« On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat ! »
Le climat, bien sûr, a occupé une place de taille dans le cortège, et cela s’est entendu. Sur fond de « On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat ! », scandé à tue-tête, les militants écologistes ont dit leur volonté de changer les choses. Non sans une certaine défiance vis-à-vis des gouvernements. « Je suis pessimiste quant au rôle de l’État », explique ainsi Léo, qui ne le juge pas capable d’influer sur les grandes entreprises. Interrompu brièvement par la batucada qui passe près de lui, ce jeune consultant de 25 ans reprend. « Je ne crois pas trop en la politique », explique-t-il, » mais plus aux initiatives citoyennes. « Elles permettent, estime-t-il, « de sensibiliser aux conséquences du dérèglement climatique, qui peut générer des guerres et de l’instabilité sociale ».
Natalie, membre d’Extinction Rébellion, porte le même regard quant aux solutions pour agir. » De nombreuses personnes organisent des tas de projets. Je suis dans une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne, NDLR) et je mange de la viande une fois par semaine. » La militante survoltée de 53 ans y trouve son compte. « Ça coûte moins cher de consommer des légumes bios que de manger des produits carnés », insiste-t-elle.
Une écologie du quotidien
Les gestes du quotidien font aussi partie de la vie de Moa et Antoine, mobilisés avec leurs deux enfants. Par convictions écologiques, ils n’ont « pas de voiture, ne mangent pas de viande, ne prennent jamais l’avion », et maintiennent le chauffage « à 18 degrés ».
Doutant, souvent, qu’un changement significatif de modèle économique soit rapidement possible, de nombreux manifestants voyaient ainsi dans le changement de comportements individuels un levier plus accessible. La question de transformer sur le fond les politiques climatiques n’a toutefois pas été mise de côté. Sandrine la trouve indissociable de toutes les autres. « Les questions climatiques, féministes, antiracistes et contre les discriminations » vont toutes de paire, explique la cinquantenaire. « Il n’y a pas de paix s’il n’y a pas de justice », insistait-elle à 24 heures du premier tour de la présidentielle. Cette mobilisation était pour elle « la dernière ligne droite » pour donner de la visibilité à ces enjeux. Depuis dimanche soir, elle sonne aussi comme la relance d’un combat qui va devoir reprendre de plus belle.
Réchauffement climatiquemobilisations Opex 360
Six avions de transport chinois Y-20 ont livré un système de défense aérienne FK-3 à la Serbie
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerJamais on n’avait vu autant d’avions de transport stratégique chinois Y-20A dans les cieux européens. En effet, le 9 avril, six appareils de ce type ont été repérés via les sites de suivi du trafic aérien, alors qu’ils survolaient la Turquie, en direction de la Serbie, où ils ont atterri à la base militaire « Colonel Milenko Pavlović », située dans les environs de Belgrade.
Les autorités chinoises n’ont fait aucun commentaire sur cette opération inédite. Cependant, le Global Times, journal affilié au Parti communistre chinois [PCC], a souligné qu’il est « très rare de voir autant de Y-20A déployés en même temps » et que cela « reflète une amélioration significative des capacités de transport stratégique à longue distance de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération ».
Pour rappel, le Y-20A est un avion-cargo développé par Xi’an Aircraft Industrial Corporation. Entré en service en 2016 au sein de l’APL, ce quadri-réacteur a la capacité de transporter une soixaintaine de tonnes de fret. L’une de ses premières missions à l’étranger avait consisté à acheminer de l’aide matérielle au Pakistan et en Birmanie, en avril 2020. A priori, 34 appareils ont été livrés à l’aviation militaire chinoise. Ce qui fait que celle-ci a déployé près de 16% de sa flotte pour cette mission en Serbie.
Y-20A number six.
Recap:The following six PLAAF 🇨🇳 Y-20As have been seen heading for Serbia:
20041 #7A428120042 #7A428220045 #7A428520047 #7A427F20049 #7A428720142 #7A428A pic.twitter.com/RCqBjlSz8U
— Evergreen Intel (@vcdgf555) April 9, 2022
Interesting find by @Prova_61 👍 … In fact I have never seen before this, what appears to be the hatch removed for the chaff & flare dispenser boxes.
(Images via @铁马军戈战沙场 from Weibo) pic.twitter.com/3xBOrkMlmI
— @Rupprecht_A (@RupprechtDeino) April 9, 2022
Selon le portail d’informations IN4S, ces six Y-20A ont livré l’un des trois systèmes de défense aérienne FK-3 commandés par le ministère serbe de la Défense auprès de la China Precision Machinery Import Export Corporation [CPMIEC], probablement à l’occasion d’un déplacement du président serbe, Aleksandar Vucic, en avril 2019.
Le FK-3 est la version « export » du HQ-22 utilisé par les forces chinoises depuis 2017. Il repose en partie sur un radar à antenne à balayage électronique passive [PESA], associé à un lanceur monté sur un châssis Hanyang 8×8, comprenant une cabine de contrôle et quatre conteneurs pour missiles. Théoriquement efficace contre des cibles évoluant à une altitude maximale de 27’000 mètres et à 100 km de distance, ce système a été conçu pour assurer la protection des troupes et des installations critiques « contre les menaces aériennes de types avions, hélicoptères, drones, munitions guidées ou missiles de croisières ».
D’après IN4S, le ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanovic, avait laissé entendre que la livraison du premier système FK-3 aurait lieu dans le courant de l’année 2022.
Avec la mise en service du FK-3, les forces serbes auront modernisé l’ensemble de leurs capacités de défense sol-air, après la commande de systèmes BUK M1 et M2 auprès de la Russie et l’achat de missiles Mistral 3 de courte portée à MBDA.
Six avions de transport chinois Y-20 ont livré un système de défense aérienne FK-3 à la Serbie
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerJamais on n’avait vu autant d’avions de transport stratégique chinois Y-20A dans les cieux européens. En effet, le 9 avril, six appareils de ce type ont été repérés via les sites de suivi du trafic aérien, alors qu’ils survolaient la Turquie, en direction de la Serbie, où ils ont atterri à la base militaire « Colonel Milenko Pavlović », située dans les environs de Belgrade.
Les autorités chinoises n’ont fait aucun commentaire sur cette opération inédite. Cependant, le Global Times, journal affilié au Parti communistre chinois [PCC], a souligné qu’il est « très rare de voir autant de Y-20A déployés en même temps » et que cela « reflète une amélioration significative des capacités de transport stratégique à longue distance de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération ».
Pour rappel, le Y-20A est un avion-cargo développé par Xi’an Aircraft Industrial Corporation. Entré en service en 2016 au sein de l’APL, ce quadri-réacteur a la capacité de transporter une soixaintaine de tonnes de fret. L’une de ses premières missions à l’étranger avait consisté à acheminer de l’aide matérielle au Pakistan et en Birmanie, en avril 2020. A priori, 34 appareils ont été livrés à l’aviation militaire chinoise. Ce qui fait que celle-ci a déployé près de 16% de sa flotte pour cette mission en Serbie.
Y-20A number six.
Recap:The following six PLAAF 🇨🇳 Y-20As have been seen heading for Serbia:
20041 #7A428120042 #7A428220045 #7A428520047 #7A427F20049 #7A428720142 #7A428A pic.twitter.com/RCqBjlSz8U
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Interesting find by @Prova_61 👍 … In fact I have never seen before this, what appears to be the hatch removed for the chaff & flare dispenser boxes.
(Images via @铁马军戈战沙场 from Weibo) pic.twitter.com/3xBOrkMlmI
— @Rupprecht_A (@RupprechtDeino) April 9, 2022
Selon le portail d’informations IN4S, ces six Y-20A ont livré l’un des trois systèmes de défense aérienne FK-3 commandés par le ministère serbe de la Défense auprès de la China Precision Machinery Import Export Corporation [CPMIEC], probablement à l’occasion d’un déplacement du président serbe, Aleksandar Vucic, en avril 2019.
Le FK-3 est la version « export » du HQ-22 utilisé par les forces chinoises depuis 2017. Il repose en partie sur un radar à antenne à balayage électronique passive [PESA], associé à un lanceur monté sur un châssis Hanyang 8×8, comprenant une cabine de contrôle et quatre conteneurs pour missiles. Théoriquement efficace contre des cibles évoluant à une altitude maximale de 27’000 mètres et à 100 km de distance, ce système a été conçu pour assurer la protection des troupes et des installations critiques « contre les menaces aériennes de types avions, hélicoptères, drones, munitions guidées ou missiles de croisières ».
D’après IN4S, le ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanovic, avait laissé entendre que la livraison du premier système FK-3 aurait lieu dans le courant de l’année 2022.
Avec la mise en service du FK-3, les forces serbes auront modernisé l’ensemble de leurs capacités de défense sol-air, après la commande de systèmes BUK M1 et M2 auprès de la Russie et l’achat de missiles Mistral 3 de courte portée à MBDA.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerJamais on n’avait vu autant d’avions de transport stratégique chinois Y-20A dans les cieux européens. En effet, le 9 avril, six appareils de ce type ont été repérés via les sites de suivi du trafic aérien, alors qu’ils survolaient la Turquie, en direction de la Serbie, où ils ont atterri à la base militaire « Colonel Milenko Pavlović », située dans les environs de Belgrade.
Les autorités chinoises n’ont fait aucun commentaire sur cette opération inédite. Cependant, le Global Times, journal affilié au Parti communistre chinois [PCC], a souligné qu’il est « très rare de voir autant de Y-20A déployés en même temps » et que cela « reflète une amélioration significative des capacités de transport stratégique à longue distance de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération ».
Pour rappel, le Y-20A est un avion-cargo développé par Xi’an Aircraft Industrial Corporation. Entré en service en 2016 au sein de l’APL, ce quadri-réacteur a la capacité de transporter une soixaintaine de tonnes de fret. L’une de ses premières missions à l’étranger avait consisté à acheminer de l’aide matérielle au Pakistan et en Birmanie, en avril 2020. A priori, 34 appareils ont été livrés à l’aviation militaire chinoise. Ce qui fait que celle-ci a déployé près de 16% de sa flotte pour cette mission en Serbie.
Y-20A number six.
Recap:The following six PLAAF 🇨🇳 Y-20As have been seen heading for Serbia:
20041 #7A428120042 #7A428220045 #7A428520047 #7A427F20049 #7A428720142 #7A428A pic.twitter.com/RCqBjlSz8U
— Evergreen Intel (@vcdgf555) April 9, 2022
Interesting find by @Prova_61 👍 … In fact I have never seen before this, what appears to be the hatch removed for the chaff & flare dispenser boxes.
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Selon le portail d’informations IN4S, ces six Y-20A ont livré l’un des trois systèmes de défense aérienne FK-3 commandés par le ministère serbe de la Défense auprès de la China Precision Machinery Import Export Corporation [CPMIEC], probablement à l’occasion d’un déplacement du président serbe, Aleksandar Vucic, en avril 2019.
Le FK-3 est la version « export » du HQ-22 utilisé par les forces chinoises depuis 2017. Il repose en partie sur un radar à antenne à balayage électronique passive [PESA], associé à un lanceur monté sur un châssis Hanyang 8×8, comprenant une cabine de contrôle et quatre conteneurs pour missiles. Théoriquement efficace contre des cibles évoluant à une altitude maximale de 27’000 mètres et à 100 km de distance, ce système a été conçu pour assurer la protection des troupes et des installations critiques « contre les menaces aériennes de types avions, hélicoptères, drones, munitions guidées ou missiles de croisières ».
D’après IN4S, le ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanovic, avait laissé entendre que la livraison du premier système FK-3 aurait lieu dans le courant de l’année 2022.
Avec la mise en service du FK-3, les forces serbes auront modernisé l’ensemble de leurs capacités de défense sol-air, après la commande de systèmes BUK M1 et M2 auprès de la Russie et l’achat de missiles Mistral 3 de courte portée à MBDA.
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Les autorités chinoises n’ont fait aucun commentaire sur cette opération inédite. Cependant, le Global Times, journal affilié au Parti communistre chinois [PCC], a souligné qu’il est « très rare de voir autant de Y-20A déployés en même temps » et que cela « reflète une amélioration significative des capacités de transport stratégique à longue distance de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération ».
Pour rappel, le Y-20A est un avion-cargo développé par Xi’an Aircraft Industrial Corporation. Entré en service en 2016 au sein de l’APL, ce quadri-réacteur a la capacité de transporter une soixaintaine de tonnes de fret. L’une de ses premières missions à l’étranger avait consisté à acheminer de l’aide matérielle au Pakistan et en Birmanie, en avril 2020. A priori, 34 appareils ont été livrés à l’aviation militaire chinoise. Ce qui fait que celle-ci a déployé près de 16% de sa flotte pour cette mission en Serbie.
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D’après IN4S, le ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanovic, avait laissé entendre que la livraison du premier système FK-3 aurait lieu dans le courant de l’année 2022.
Avec la mise en service du FK-3, les forces serbes auront modernisé l’ensemble de leurs capacités de défense sol-air, après la commande de systèmes BUK M1 et M2 auprès de la Russie et l’achat de missiles Mistral 3 de courte portée à MBDA.
L'Humanité
Samedi, ils marchent, dimanche, ils votent
ActuClimat Ce week-end, les soldats de la planète battent le pavé pour prévenir le prochain président : la bataille commence aujourd’hui dans la rue.
Emilio MesletMalgré leurs efforts, ils n’ont pas su peser sur un débat présidentiel monopolisé par le Covid, puis le conflit ukrainien. Au point qu’ils ont dû se débrouiller eux-mêmes, via la plateforme vidéo Twitch, pour que les candidats soient interrogés sur la crise environnementale. Maintenant, ils espèrent au moins peser pour que l’écologie compte dans le choix des électeurs au moment de voter, dimanche, alors que seulement un sur cinq assure qu’il s’agit d’un sujet déterminant.
C’est le sens de la « marche climat pour le futur » qui se tient samedi, à la veille du premier tour. Elle est organisée par les associations, syndicats et collectifs qui composent un mouvement climat bien décidé à reprendre le pavé dans 77 villes françaises pour montrer qu’il est « plus chaud que le climat » et appeler au vote . Fin février, une précédente mobilisation – la marche Look Up – avait réuni 80 000 personnes. Une performance qu’ils espèrent rééditer, puisqu’il n’est « jamais trop tard », assure la militante Stacy Algrain, pour « faire ce rappel » aux votants.
Car, quelques jours après la publication du troisième et ultime volet du sixième rapport du Giec qui donne au monde trois ans pour éviter le pire, les raisons de manifester sont légion. Les 306 organisations signataires de l’appel donnent même la liste : « Guerre en Ukraine, crise climatique et sanitaire, explosion des inégalités, montée des discours de haine, violences sexistes et de genre ». « À quelques jours de l’élection présidentielle, on veut nous faire croire que l’histoire est déjà écrite, ajoutent-elles. Mais il ne tient qu’à nous de l’écrire. » Un futur « désirable » qu’ils veulent laisser entrevoir en mêlant les revendications pour le climat, mais aussi d’autres luttes (féminisme, mal-logement, discrimination…), avec la présence, dans les cortèges, des collectifs #NousToutes et Justice pour Adama Traoré, ainsi que de la Fondation Abbé-Pierre. « C’est un moyen de dire qu’on n’a pas abandonné le collectif, c’est lui qui peut nous sauver. On a besoin de dire que les luttes sont liées », se réjouit Stacy Algrain.
« On doit se redonner l’espoir et de la force. Cette marche est l’occasion d’exprimer notre colère mais de façon joyeuse. Il s’agit de montrer la force de l’action collective pour inciter à ne pas rester seul devant l’urgence », insiste Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba. Pour autant, les militants ne sont pas dupes quant à l’avenir que la présidentielle a de grandes chances de leur réserver, avec un second tour probable entre les ennemis de la planète que sont Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Cette « marche climat pour le futur » est donc la fin d’un premier cycle lancé en 2018 et le début d’un nouveau qui se fixe pour objectif principal d’engager le rapport de forces, quel que soit le prochain locataire de l’Élysée : « Quoi qu’il arrive, nous resterons mobilisés, prévient Élodie Nace. Car, même si on croit dans le vote, on sait qu’il n’est pas le seul moyen de s’exprimer. On ne pourra pas se contenter, dans cette V e République, d’espérer des politiques ambitieuses. »
Climatmouvement socialPrésidentielle 2022alternatiba Opex 360
Krauss-Maffei Wegmann a proposé 100 obusiers PzH-2000 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPendant que les forces russes réorganisent leur dispositif en vue de concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, Kiev ne cesse de réclamer plus d’équipements militaires auprès des Occidentaux [et de l’Otan en particulier].
« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
La livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
Krauss-Maffei Wegmann a proposé 100 obusiers PzH-2000 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPendant que les forces russes réorganisent leur dispositif en vue de concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, Kiev ne cesse de réclamer plus d’équipements militaires auprès des Occidentaux [et de l’Otan en particulier].
« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
La livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
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« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
La livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
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« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
a révéléLa livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
L'Humanité
« L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée »
Le débatAvec l’invasion russe de l’Ukraine et l’évocation par Vladimir Poutine d’un possible recours à l’arme nucléaire, le spectre d’un conflit atomique comme au temps de la guerre froide refait surface, aggravé par une escalade belliqueuse inquiétante. Pour Jean-Marie Collin, porte-parole de l’Ican, un tabou a été levé.
Vadim KamenkaLa question du désarmement nucléaire est de nouveau posée avec le conflit en Ukraine. Dans un conflit nucléaire, il n’y aura jamais de vainqueur, constataient les deux principales puissances à la fin de la guerre froide. Pourtant, aujourd’hui, certains imaginent les pires scénarios, au mépris des populations et de la planète. L’onde de choc serait irréversible. Pour le coporte-parole d’Ican France, la priorité est l’interdiction des armes nucléaires afin d’éviter une catastrophe humanitaire, écologique, sociale, politique sans précédent.
Avec la guerre en Ukraine, l’utilisation d’armes tactiques et nucléaires plus importantes a été remise sur le devant de la scène. Êtes-vous inquiet ?
C’est revenu sur le devant de la scène car le président Vladimir Poutine, à l’occasion de différents discours, a expliqué qu’il disposait de l’arme nucléaire et indiqué qu’il pourrait avoir l’utilité de l’usage de ses armes. Il faut bien prendre conscience que, depuis 1945, aucune puissance ne l’a employée. On a donc brisé un premier tabou : la menace de l’usage d’une telle arme sur le théâtre d’un conflit, et cela n’avait jamais été fait depuis la crise des missiles à Cuba, en 1962. Un autre interdit a été franchi : la menace d’utilisation directe d’une telle arme nucléaire à l’encontre de différents États. Ici, avec la guerre en Ukraine, Moscou a clairement averti les pays membres de l’Otan et de l’Union européenne contre toute intervention. Deux mois auparavant, le président russe s’était pourtant engagé avec les quatre autres puissances possédant l’arme nucléaire (les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine) à ne pas y avoir recours. Car aucune guerre nucléaire ne peut être gagnée. C’est donc revenir sur cette promesse qui a été prononcée dans le cadre de la conférence d’examen du traité de non-prolifération (TNP). L’escalade verbale est l’autre aspect effrayant. Car, en face, divers gouvernements ont indiqué, à l’instar du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, posséder également l’arme nucléaire (1).
Cette arme de destruction massive dans le cadre de guerre permet au final d’envahir un pays. La Russie l’a bien compris avec l’intervention en Ukraine (2), les États ont peur de faire la guerre et du risque nucléaire. Et il existe aussi une menace permanente sur les populations ukrainienne et européenne, voire mondiale. Peu importe le débat sur les armes tactiques et stratégiques, ce qui est préoccupant, quel que soit le qualificatif de l’arme, c’est leur aspect nucléaire. Leur utilisation serait tout simplement catastrophique pour l’ensemble de la planète. Il s’agit du principal point dans la campagne d’information qu’Ican mène aujourd’hui. Toute détonation de ce type d’armes nucléaires aurait des conséquences humanitaires globales : afflux de réfugiés, une agriculture à l’arrêt, impact environnemental, etc. Le danger est réel, et c’est sur lui que les États doivent s’interroger, sur comment le combattre. Et, dès maintenant, il faut activer l’ensemble des traités qui existent. Car tout est conçu pour parvenir à un monde sans armes nucléaires.
La course aux armements, qui a débuté bien avant la guerre et qui tend à s’accélérer, participe-t-elle à augmenter ce risque nucléaire ?
Cette course n’a jamais cessé depuis la fin de la guerre froide. Malgré la diminution des budgets, les exportations et les achats d’armements continuent d’augmenter. L’an passé, la barre des 2 000 milliards de dollars d’exportations a failli être franchie. Des chiffres sans commune mesure avec ceux des années 1980, à l’époque de la guerre froide. Cette course entretient aussi la menace d’utilisation des arsenaux nucléaires. Car toutes les puissances nucléaires modernisent et renouvellent massivement leurs arsenaux. Cela se traduit, en France, par une hausse annuelle de 400 millions d’euros. En 2022, c’est 5,3 milliards d’euros qui sont investis pour la politique de dissuasion nucléaire. En 2023, on sera proche des 6 milliards. Un chiffre étourdissant qui, une fois converti, donne 10 083 euros dépensés chaque minute pour la dissuasion. Cette course attise aussi les actions conflictuelles. Il faut engager des processus pour y mettre un terme et cela passe, en France, au minimum par le gel du renouvellement de ses arsenaux. Les sommes investies aujourd’hui le sont pour des systèmes d’armes qui verront le jour entre 2035 et 2050 et qui seront utilisés entre 2050 et 2090. Les personnes qui y auront recours ne sont pas encore nées. Cela présuppose aussi que nous aurons besoin d’armes nucléaires tout au long du XXIe siècle. C’est intolérable puisque cela va à l’encontre d’une volonté réelle d’apaisement, de respect du droit, de pacification et d’une plus grande sécurité à l’échelle internationale.
Vu ce contexte international, pensez-vous que de nouveaux engagements sur le désarmement, comme récemment le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian), ont encore un avenir ?
Il existe une inquiétude si la Russie vient briser ce tabou par l’utilisation de l’arme nucléaire dans un théâtre de conflit ou par un essai de démonstration de force. Elle contreviendrait à un certain nombre de traités et au régime global de non-prolifération. Les cinq puissances principales reconnues par le TNP ne respectent pas leurs obligations et affaiblissent ainsi ce traité. Tous ces États sont pourtant contraints par l’article 6 à atteindre le désarmement nucléaire. Et, depuis 2010, ils ont également pris un ensemble d’engagements visant à diminuer la place de la dissuasion nucléaire dans leur stratégie de défense, d’avoir plus de transparence et de baisser les investissements. Ils ne les honorent pas.
Le Tian avait pour objet pour combler le vide juridique au sein du TNP. Cela permet avec ces deux traités d’engager véritablement un processus de désarmement. Il était encore incroyable qu’au XXIe siècle l’arme la plus destructrice n’ait pas une interdiction formelle et juridique, à la différence des armes chimiques, à sous-munitions ; les mines antipersonnel. Le Tian ressort grandi du conflit. Car de plus en plus d’États se rendent compte que cette menace d’armes nucléaires aurait bien sûr des effets sur le lieu visé, c’est-à-dire en priorité le territoire européen, nord-américain ou l’Asie du Sud-Est, mais que les autres nations seraient aussi forcément impactées. Soixante États ont ratifié le texte, dont la Côte d’Ivoire en mars. Le Guatemala pourrait être le 61e. La réunion qui se tiendra fin juin sera un événement majeur pour la reconquête du désarmement nucléaire. On y évoquera dans un cadre onusien, car les Nations unies sont dépositaires du traité, l’impact humanitaire sur les populations et l’environnement. L’absence d’un certain nombre de puissances nucléaires comme la France apparaît impensable. Mais le boycott semble bien réel. Même si l’État français n’envisage pas d’adhérer à ce traité, la France doit y aller en tant qu’État observateur, au nom du multilatéralisme et de la volonté d’échanger avec les autres pays. Il faut que les puissances nucléaires viennent débattre et comprendre la volonté de pays d’interdire ce type d’armes. L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée.
Les principaux traités sur le désarmement nucléaire, signés durant la guerre froide, sont rendus caducs. Comment éviter qu’ils ne disparaissent entièrement ?
Les États-Unis et la Russie demeurent encore les deux principales puissances nucléaires. Leurs arsenaux sont respectivement de 5 550 et de près de 6 000 armes chacun. À eux deux, Moscou et Washington possèdent donc encore 95 % des têtes nucléaires de la planète. Les deux pays sont liés par le traité New Start à une réduction de leurs armes stratégiques nucléaires, qui court jusqu’en 2026. Ce texte les autorise à pouvoir déployer 1 550 armes nucléaires. Après 2026, c’est l’inconnu au niveau de ces deux puissances. Il reste quatre années avant son expiration. Mais la mise en œuvre d’un processus qui aboutirait à signer un nouveau traité (sa prolongation, d’une durée de cinq ans, ayant déjà eu lieu) entre les deux pays apparaît actuellement difficile. Ce dossier s’avère complexe, car la Russie, avant le conflit en Ukraine, a émis le souhait que celui-ci ne soit pas bilatéral mais multilatéral, en comprenant la France, la Grande-Bretagne et la Chine. Paris, Londres et Pékin s’y refusent, estimant que les deux puissances doivent déjà aboutir à réduire leurs arsenaux de manière considérable. Une fois arrivé à leur niveau, ses trois puissances s’engageraient à faire de même. Ce type de traité reste d’une importance primordiale, permettant de la transparence. Mais aujourd’hui on doit inclure les neuf pays possédant l’arme nucléaire (Chine, Corée du Nord, États-Unis, France, Israël, Inde, Pakistan, Russie et Royaume-Uni). Ce cadre existe avec le Tian. Car on prévoit que chaque État présente son plan de désarmement basé sur un agenda coordonné et qui devra être accepté par l’ensemble des États signataires. Si on veut véritablement avancer sur le désarmement, les deux traités du TNP et du Tian offrent un cadre multilatéral.
Étant donné la faible ampleur des mobilisations sur la guerre en Ukraine, l’opinion publique est-elle réceptive au désarmement nucléaire ?
En France, deux types d’opinion publique coexistent. Une partie estime que l’arme nucléaire dissuade Vladimir Poutine de nous attaquer ; cela montre un manque d’information et de connaissance sur la réalité des conséquences de l’utilisation des arsenaux nucléaires. De plus, l’histoire montre qu’un État peut agir contre vous, même si vous disposez de l’arme nucléaire. La deuxième réaction est celle de la peur et de l’interrogation si un conflit nucléaire éclatait. Comment fait-on pour se protéger en cas d’attaque sur la France ? Au bout de quelques minutes d’échange et de dialogue, les gens se rendent compte que la création de n’importe quel type de bunker ne leur permettrait pas de survivre à ces détonations. Pour imaginer le lendemain d’une détonation nucléaire, tellement difficile à concevoir, j’engage les lecteurs à regarder une vidéo du Comité international de la Croix-Rouge réalisé en 2020 : tu veux « vivre ou mourir » à la suite d’une détonation nucléaire ? Cela expose des questions clés : comment accéder à des soins et à l’alimentation ? Quel modèle économique ? Quel système politique ? De ce fait, la seule garantie en termes de protection, c’est d’interdire et d’éliminer les arsenaux nucléaires. Cela passe par une éducation à la paix et au désarmement, et en France ces questions sont trop peu abordées. Il existe ainsi un vrai tabou de la part de nos élus et de nos gouvernements et on peut remarquer que les médias aussi remettent rarement en cause, dans leur façon de parler de ce sujet, la stratégie de dissuasion nucléaire de la France. Pourtant, ce choix mérite d’être débattu et il est nécessaire de débattre du désarmement.
Profil
Jean-Marie Collin est chercheur associé au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip). Il est expert en désarmement nucléaire et porte-parole de l’Ican France, coalition pour l’abolition des armes nucléaires, lauréate du prix Nobel de la paix en 2017.
L’Illusion nucléaire : la face cachée de la bombe atomique, de Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain, Éditions Charles Léopold Mayer, Paris 2018, 250 pages, 20 euros
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Boris Johnson se vautre dans l’infamie
ActuMarine Le Pen en rêve, le premier ministre britannique prétend le faire : contre de l’argent, le Royaume-Uni espère transférer à un pays tiers et très lointain, le Rwanda, les exilés qui cherchent à s’installer sur son sol. Mais la partie est loin d’être gagnée, tant le projet piétine les principes élémentaires du droit international…
Thomas LemahieuEmpêtré dans le scandale de ses fiestas clandestines au 10, Downing Street, Boris Johnson sort l’artillerie lourde. En choisissant d’externaliser la gestion des migrants «illégaux» au Rwanda, à des milliers de kilomètres de son pays, le premier ministre britannique, verbalisé cette semaine pour n’avoir pas respecté les règles du confinement lors des premières vagues de Covid-19, réussit l’exploit de combiner la diversion et l’infamie. En pratique, le Royaume-Uni envisage d’envoyer à Kigali, la capitale du petit État d’Afrique de l’Est, les exilés coupables d’avoir traversé la Manche, afin d’opérer là-bas le tri entre eux et d’examiner les éventuelles demandes d’asile. «À partir d’aujourd’hui, toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que ceux qui sont arrivés illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être relocalisés au Rwanda», se rengorge Johnson. Décrit par lui-même comme l’un des pays «les plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d’accueil et d’intégration des migrants», le Rwanda pourrait, insiste-t-il, accueillir «des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir».
À l’occasion d’une visite à Kigali, jeudi, Priti Patel, la ministre britannique de l’Intérieur, le Royaume-Uni a dessiné les contours de ce plan qui s’inspire directement des politiques de l’Australie qui parque, dans des conditions lamentables, les migrants sur quelques micro-États insulaires du Pacifique Sud. Contre une première enveloppe de 120 millions de livres sterling (144 millions d’euros), le Rwanda s’engage à «accueillir les demandeurs d’asile et les migrants», à «leur offrir des voies légales» pour vivre sur place et «les intégrer aux différentes communautés à travers le pays». De son côté, Vincent Biruta, le ministre rwandais des Affaires étrangères promet : «Il s’agit de s’assurer que les gens soient protégés, respectés et qu’ils puissent réaliser leurs propres ambitions et s’installer de manière permanente au Rwanda s’ils le souhaitent.» Sur place, toutefois, les conditions réelles d’accueil sont quasi inexistantes. D’après la presse anglaise, un seul lieu d’hébergement serait, pour l’heure, envisagé : un petit hôtel de 50 chambres doubles, connu jusqu’ici sous le nom de Hope Guest House et éloigné du centre-ville de Kigali.
Alors que les travaillistes se contentent jusque là de dénoncer le tour de passe-passe de Boris Johnson, certains parlementaires conservateurs britanniques redoutent une facture bien plus salée que ce qui est prévu. Selon l’un d’eux, le coût de cette externalisation des politiques migratoires pourrait être «exorbitant». Et d’évoquer un montant total de 2 millions de livres (2,4 millions d’euros) par exilé expédié au Rwanda.
Mais, évidemment, c’est sur le plan du droit international et des exigences humanitaires que les critiques sont les plus vives et pertinentes. Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a, dès jeudi, fait part jeudi de «sa forte opposition» au projet britannique. «Les personnes fuyant la guerre, les conflits et les persécutions méritent compassion et empathie, déclare solennellement Gillian Triggs, Haut-Commissaire assistante du HCR en charge de la protection internationale. Elles ne devraient pas être échangées comme des marchandises et transférées à l’étranger pour être traitées. De tels arrangements ne font que déplacer les responsabilités en matière d’asile, éludent les obligations internationales et sont contraires à la lettre et à l’esprit de la Convention sur les réfugiés.»
Marine le Pen en rêve, Boris Johnson le fait. Voire ! Rien n’est sûr, en réalité car des recours juridiques sont en préparation à Londres et le plan britannique a toutes les chances d’être démantelé en justice tant il piétine les principes élémentaires du droit international. Comme le HCR y invite, les pays les plus riches devraient faire preuve de «solidarité en soutenant le Rwanda et les réfugiés qu’il accueille déjà, et non l’inverse».
droit d'asileRoyaume-unirwandaboris johnson L'Humanité
« La menace d’une guerre nucléaire en Europe »
ChroniqueFrancis WurtzLa manchette frappe d’autant plus qu’elle n’est pas le fait d’un journal à sensation mais le choix d’un mensuel respectable : « le Monde diplomatique », qui publie sous ce titre un article, au demeurant fort pertinent. De fait, le mot le plus tabou du vocabulaire stratégique est tombé à plusieurs reprises depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. La première fois, lorsque le Kremlin a fait connaître sa décision de rehausser le niveau d’alerte des forces nucléaires du pays ; puis quand le ministre français des Affaires étrangères a cru bon de rappeler, sur TF1, que « l’Otan est aussi une alliance nucléaire » ; enfin, dans la réponse dangereusement sibylline du porte-parole de Poutine à la question d’une journaliste de CNN sur le risque d’un recours aux armes nucléaires en liaison avec la guerre en Ukraine : « S’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, souligna Dmitri Peskov, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine… »
« Je pense que c’est du bluff », trancha Volodymyr Zelensky, en multipliant les pressions – jusqu’au sein du Congrès américain – en faveur de mesures induisant une implication directe de l’Otan dans le conflit ukrainien, comme l’envoi d’avions de combat ou la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. « Ne vous racontez pas d’histoire : quoique vous disiez, ça s’appelle la Troisième Guerre mondiale, O.-K. ? » avait précédemment mis en garde Joe Biden, aussitôt taxé de faiblesse par des cercles plus soucieux du leadership américain que de solidarité avec le peuple ukrainien.
Naturellement, les images insoutenables de corps déchiquetés, de quartiers dévastés, de personnes écrasées de douleur et de souffrances en provenance, jour après jour, des lieux de combat peuvent être vues comme autant d’arguments en faveur d’un engagement militaire toujours plus décisif des forces occidentales. Et pourtant : céder à ces pressions, fussent-elles guidées exclusivement par un esprit de solidarité pleinement légitime envers un peuple martyr, risquerait de faire basculer cette guerre atroce dans un abîme insondable.
Ces circonstances dramatiques mettent en lumière plusieurs enjeux bien connus mais passablement négligés en temps de paix. D’abord, l’extrême dangerosité d’une sécurité internationale fondée sur l’arme nucléaire : la tendance à la banalisation des armes nucléaires dites « tactiques » et, par voie de conséquence, l’acceptation de l’idée d’y recourir en cas de situation critique sur le terrain décuplent les périls intrinsèquement liés à cet arsenal diabolique. Qui sait où commence, aux yeux de Poutine, dans le contexte actuel, une « menace existentielle » ? Ensuite, l’effrayante fragilité d’un pouvoir concentré entre les mains d’un seul homme, placé à la tête d’une puissance nucléaire, à l’Ouest comme à l’Est : à cet égard, l’appel de Volodymyr Zelensky « aux meilleurs instincts du président » Biden, si souvent pris en flagrant délit de dérapage sur la base de ses émotions dans des situations particulières, fait peur. Enfin, le poids de certains médias et réseaux sociaux dans la promotion de courants d’opinion faisant plus appel aux réflexes qu’à la réflexion. « Une nouvelle façon de penser est essentielle si l’humanité veut vivre », écrivit Einstein après l’avènement de l’ère nucléaire. Plus d’un demi-siècle plus tard, c’est plus vrai que jamais.
la chronique de francis wurtzGuerre en Ukrainearmes nucléaires